64
« le: mercredi 26 juin 2024, 23:57:53 »
La jeune femme regardait son collègue avec son doux sourire et ce regard pétillant comme toujours puis elle enleva doucement son doigt de devant ses lèvres tout en penchant légèrement la tête en entendant sa remarque sur le fait qu’il ne la mettrait jamais dans un sac à patates car c’était trop rêche. Elle haussa doucement un sourcil avant de nouveau avoir ce regard rieur pétillant et d’un ton taquin elle poursuivit « Ho ? Vous faites attention au bien-être des gens à qui vous avez réglé leur compte ? Mais alors, vous les « installer » dans des sacs en soie ou quelque chose de doux ? » demanda t-elle amusée en le regardant avec douceur, en faisant le signe du entre-guillemets avec ses doigts quand elle prononça le mot installer avant de rire doucement amusé de cette drôle de discussion.
Mais après cette charmante discussion et cette pause des plus agréable pour la jeune femme, le retour au travail était difficile, surtout avec son patron face à elle qui voulait lui imposer un travail par tous les moyens, allant jusqu’au début du chantage. Pourtant elle restait calme d’apparence et toujours souriante face à son patron, au milieu de tout ces gens festifs qui profitaient de la soirée, dansant, buvant, discutant et retournant au bar récupérer du carburant pour continuer la soirée. Mais son regard lui qui semblait pourtant ne pas changer trembla quelques fois durant quelques secondes, très discrètement et son léger recul même s’il était d’à peine quelques centimètres, marquait bien le fait qu’elle n’était pas si calme mais plutôt inquiète.
Non, elle ne voulait pas faire ça, pas encore, ça suffit. Elle en avait assez et ce depuis le premier jour qu’on l’avait forcé à faire ça, que ce soit par ce patron maître chanteur ou cet homme de son passé qui disait l’aimait et qui l’avait manipulé tel un pion. Évidement qu’elle s’était rebellé, à sa manière, calme et poliment, mais cela n’avait servis à rien, car l’un, ce défunt fiancé qui était de la pire espèce la cognait pour qu’elle cède et l’autre, ce patron manipulateur la faisait chantait sur son passé et le chômage à vie. Elle se sentait piégé, comme à chaque fois, sauf que pour l’un, le destin avait envoyer un véhicule pour s’en occuper en l’envoyant valser sur le bitume et pour l’autre… Lui, il était toujours là et il était le maître du jeu dans son antre qu’était ce bar.
Mais la discussion entra la serveuse aux prunelles couleur rubis (d’où son prénom) et ce vil patron fut interrompu par un imprévu que l’on pouvait qualifier de taille, autant par celui qui en était à l’origine que par la cause de cet imprévu. Le patron releva doucement son regard vers le barman qui s’était approché en haussant un sourcil avant de se redresser et relever la tête pour regarder son employé qui prit pause à côté d’eux deux avant d’expliquer qu’il avait eu un petit incident qui nécessitait un passage aux urgences et d’être accompagné. L’homme qui avait toujours ses bras croisés plissa les yeux un peu contrarié par le fait qu’on lui demandait à ce que la serveuse aux cheveux de neige quitte son poste pour accompagner cet employé aux urgences. Il était pas spécialement étonné qu’on demande après elle car la jeune femme était toujours à venir au secour de ses collègues quand ils se blessaient ou avaient besoin de quelque chose : cachet pour la douleur, pansement, fil et aiguille pour réparer un vêtement, aller à la pharmacie de nuit acheter un soin ou bien encore accompagnait aux urgences ceux qui se blessaient. Pourquoi c’était toujours elle qui faisait ça ? Peut-être tout simplement parce-qu’elle le faisait naturellement, proposant son aide a quiquonque qui en avait besoin ou lui demander.
Le patron soupira légèrement agacé, car cela allait lui faire perdre de l’argent pour le travail qu’il tentait de faire accepter par tous les moyens à le demoiselle. Mais il ne pouvait pas laisser un de ces employés dans la douleur, surtout son meilleur barman. Il soupira de nouveau en fermant les yeux avant de les rouvrir et poser son regard vers la main de Karl avant d’ouvrir de grands yeux en s’exclamant « Putain la vache ! ».
Quant à Rubis, quand elle entendit la voix de Karl qui interrompa leur discussion, elle eut son cœur qui accéléra un peu pour elle ne sait quelle raison mais elle sentait un léger soulagement la gagner avant que l’inquiétude la gagne en entendant les mots « urgences » et « incident ». Elle se retourna immédiatement vers le barman qui était derrière elle et le regarda un peu inquiète avant de baisser son regard et voir son pouce en s’exclamant « Ho mon dieu ! Monsieur Neumann ! » tout en s’approchant de lui et en prenant doucement les mains du barman, passant une de ses mains en-dessous des siennes et l’une au-dessus « Il faut qu’on aille aux urgences, tout de suite ! » s’exclama t-elle en relevant la tête pour le regarder avec un regard inquiet pour lui. Et ni une ni deux, la jeune femme n’attenda pas l’approbation de leur patron ni qu’il dise quoique ce soit, elle attrapa doucement et délicatement un des bras du barman avec une de ses mains puis elle tira doucement sur la manche de sa chemise pour le sortir d’ici, passant entre les gens qui ne faisaient pas attention à ce qui se passaient et se déchaînait sur la piste de danse, se dirigeant vers la porte de sortie en le tirant gentiment sur la manche de sa chemise avec une petite mine inquiète en regardant droit devant elle, inquiète pour son cher collègue qu’elle appréciait tant et dont elle s’était beaucoup rapproché ce soir mine de rien.