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Les alentours de la ville / Re : Intrigantes révélations. [Black Widow]
« le: samedi 06 décembre 2014, 02:23:11 »
Le T-rex était une grosse bête furieuse, et, en sentant l’adrénaline du combat et ce fourmillement de sensations, Natalia peinait également à se rappeler que ce qu’elle vivait n’était pas réel. Le cerveau était vraiment un organe incroyable, et ses réflexes étaient piégés par ce qu’il voyait et ressentait. Le T-rex continuait à la charger, mais Widow était rapide, et suffisamment alerte et agile pour ne pas céder à la panique, et pour esquiver ses charges. Elle maîtrisait ce gros monstre, même si elle n’était qu’une petite souris, bien incapable de pouvoir lui faire du mal. La créature était trop grosse, trop massive pour être réellement inquiétée par un poids plume aussi léger. Sa seule option était de continuer à jouer avec lui jusqu’à ce que Cassandre réussisse à user de ses pouvoirs. C’était, après tout, la fonction première de la simulation.

Le Tyrannosaure continua à la poursuivre, et Natalia se mit à courir, filant vers des piliers, et bondit sur le côté, roulant sur le sol. Le monstre défonça le pilier en métal, faisant trembler le plafond, et sa queue caudale fila droit vers Natalia. Elle se la reçut de plein fouet, et rebondit sur le sol à plusieurs reprises, roulant par terre, avant que son dos n’atterrisse contre d’énormes caisses industrielles en bois.

« Argh... »

Ça faisait mal, même malgré sa combinaison renforcée ! Sonnée, Natalia se releva lentement. Le T-rex rugit furieusement, puis s’avança vers elle. D’un revers de la manche, Natalia essuya le sang qui s’échappait de ses lèvres, puis leva son bras, et envoya une seringue. Le projectile frappa le crâne du Tyrannosaure, et déclencha de violentes ondes électriques. La bête hurla à nouveau, mais, guère assommée, courut vers Black Widow. La décharge lui avait juste offert le temps de se remettre sur pied. Natalia courut vers le monstre, et bondit vers le sol, glissant par terre. Elle atterrit dans le dos du monstre, tandis que ce dernier s’enfonça, tête la première, contre les grosses caisses en bois. Natalia, couchée sur le flanc, entreprit de se retourner, mais, au même moment, Cassandre bondit droit sur elle, et posa ses mains sur elle, au moment où le T-rex se redressait, envoyant voler des morceaux de bois dans tous les sens.

« Que... ?! »

Cassandre était invisible, et Natalia constata qu’elle l’était également devenue. Elle ne voyait plus ses mains, mais, en revanche, vit très bien la massive gueule du Tyrannosaure, qui se dressa au-dessus des deux femmes, en rugissant à nouveau, regardant à gauche comme à droite. Il ne voyait personne, et un peu de sa bave tomba sur le sol. Les secondes filèrent rapidement, Natalia ayant une vue imprenable sur ses énormes et massives dents. Le monstre préhistorique laissa planer quelques secondes de silence, puis se mit à marcher, faisant trembler le sol, et sortit par le trou qu’il avait provoqué pour rentrer.

Ce sort était très impressionnant, et, dès que Cassandre s’écarta, Natalia redevint visible... Mais il n’en fut pas automatiquement de même pour Cassandre, qui peinait visiblement à inverser le sort.

« Détendez-vous, Cassandre... C’est... C’est très impressionnant. »

En tant que Russe, Natalia n’était pas facile à épater. Cette femme avait clairement des pouvoirs exceptionnels, et, alors que Natalia observait ses doigts, et voyait Cassandre redevenir visible, le plafond s’affaissa. Le Tyrannosaure avait renversé une importante poutre, et plusieurs blocs de béton tombèrent droit vers elles.

« Cassandre, attention ! »

Natalia fut incapable de lui venir en aide, plusieurs morceaux de tôle s’abattant violemment entre les deux femmes, les séparant provisoirement. Quand la poussière diminua, elle vit un spectacle inquiétant... Plusieurs blocs de bétons ‘étaient abattus sur Cassandre, mais elle avait pu en repousser un sans problème... Et celui s’étant abattu sur ses jambes ne semblait pas la gêner plus que ça. Enfin... Elle avait mal, bien sûr, mais un tel choc aurait dû normalement lui broyer les jambes. N’écoutant que son courage, Natalia s’avança rapidement vers elle... Pour voir la femme envoyer s’envoler le bloc de béton, comme un véritable missile.

Surprise, Black Widow s’arrêta, et la vit retirer le bloc de béton lui ayant écrabouillé les jambes. Le spectacle n’était pas beau à voir, mais ce qui se passa pendant les quelques minutes qui suivirent confirmèrent ce que Natalia pensait.

« Il semblerait que vous soyez une femme pleine de surprises, Cassandre... Je pense que c’est comme ça que vous avez survécu dans l’usine. Vos blessures cicatrisent extrêmement rapidement... Et je pense que vous êtes également dotée d’une super-force. »

Or, une super-force s’accompagnait généralement d’une résistance physique plus accrue que la moyenne. Autrement, les jambes de Cassandre n’auraient plus été que du hachis, alors que, là, elle n’avait que de simples blessures superficielles.

« Encore un peu, plaisanta alors Widow, et je pourrais presque être jalouse. »

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Les alentours de la ville / Re : Siège [Lucy]
« le: mercredi 03 décembre 2014, 01:41:39 »
Les deux agents comprirent rapidement que, si le docteur Arakawa était une mine d’or, elle n’aurait peut-être pas les épaules nécessaires pour les aider. De son point de vue, infiltrer le complexe semblait impossible. Quand ils avaient suggéré cette idée, elle s’était contentée d’un rire nerveux, avant d’évacuer cette idée, pour leur expliquer que, selon elle, le centre fonctionnait de manière totalement autonome. Lloyd n’était pas un spécialiste des services secrets, des laboratoires de recherche confidentiels, mais il travaillait dans le SHIELD. Et il fallait bien qu’il y ait quelqu’un pour payer les salaires et honorer les chèques. Le SHIELD rendait des comptes au gouvernement des Etats-Unis, à la Maison Blanche, et même au Pentagone, mais l’organisme fonctionnait de manière autonome. Même le Président des Etats-Unis ne connaissait pas l’emplacement de l’intégralité des bases secrètes du SHIELD. Le seul homme au monde qui y ait totalement accès était Nick Fury. Même le Directeur actuel du SHIELD savait que certaines bases avaient été retirées des listes du SHIELD, et servaient de refuge à Nick Fury, et d’ultimes lignes de repli au cas où le SHIELD serait compromis, comme ça avait pu être le cas auparavant. L’Organisation du Secret agissait de manière autonome, mais avait des comptes à rendre. Pour Lloyd, d’une manière ou d’une autre, des huiles avaient lancé cette histoire, et, s’il comprenait ce qui avait pu les pousser dans une telle extrémité, le fait est que le centre de recherches avait tout l’air de ressembler au train de Zola : une Bête humaine incontrôlable, un monstre que les créateurs ne contrôlaient plus. Trop de sang avait déjà coulé.

La femme leur expliqua que le directeur, Kakuzawa, avait manifestement pété les plombs, devenant une variante moderne de Victor Frankenstein, ou du Docteur Faust. Il avait joué avec des monstres, et semblait en être devenu un. Peu à peu, les propos de la femme devenaient confus, incohérents, manifestant une angoisse profonde, une terreur savamment entretenue à l’idée de jouer avec des forces mortelles. Une terreur qu’on ne pouvait pas effacer par un sourire ou par une bonne nuit de repos. Arame Arakawa était sur les nerfs, et se mit à trembler nerveusement.

« Il m'a tiré dessus. Il m'a tiré dessus. J'ai cru que j'allais mourir... »

La femme était perdue dans ses pensées, et les deux agents se regardèrent brièvement.

« Qui… Qui vous a tiré dessus, docteur ? Le directeur Kakuzawa ? »

Natalia, elle, continuait à songer à ce gène de violence. Si elle n’y croyait pas, il y avait ici des faits troublants. Apparemment, les silpelits et les diclonius massacraient presque automatiquement leurs parents. De ce que Natalia avait lu en consultant les notes du docteur, le comportement homicide des diclonius se manifestait vers 3 ou 4 ans. Comment expliquer ceci ? Pourquoi le bébé ne tuait pas dès qu’il naissait ? Qu’est-ce qui faisait que, à un moment ou à un autre, un bébé finissait par devenir un psychopathe sanguinaire et cruel ? Les diclonius ne se contentaient pas que de tuer, ils faisaient aussi preuve de sadisme et de cruauté. Les notes lues dans les archives du docteur comportaient des spectacles édifiants, des scènes de crimes sauvages. Le Japon avait été ensanglanté, et, à chaque fois, ces drames avaient été maquillées. Natalia ne pouvait pas, en soi, prétendre être choquée, car elle savait que la vérité était une arme dangereuse, qu’il fallait cacher au public… Ce qui était d’autant plus paradoxal qu’elle-même recherchait la vérité sur ses origines.

Trois ou quatre ans… C’était l’âge à partir duquel le cerveau d’un bébé venait à complètement se former. Cette histoire rappelait à Natalia celle d’un thriller français qu’elle avait lu il y a quelques mois, « Le Syndrome E », dans lequel un gynécologue psychotique avait utilisé des drogues et des injections chez ses patients qui donnaient naissance à des enfants dont le cerveau était perturbé, déclenchant en eux des pulsions homicides au cours de leur existence, donnant ainsi naissance à une armée de psychopathes totalement irresponsables. Un scénario glauque, mais, à voir ce qui se passait sous ses yeux, Natalia avait le sentiment que la fiction était en train d’essayer de rattraper la réalité.

Le cerveau semblait être la seule explication… Il y avait quelque chose dans la tête de ces mutants qui devaient les pousser à commettre des meurtres. Les théories du docteur n’avaient cependant jamais pu être étayées par des relevés scientifiques, probablement parce qu’elle manquait de personnel, ou d’un matériel suffisamment efficace. Visiblement, l’objectif du centre n’était pas d’étudier les diclonius dans le but de les sociabiliser, mais de comprendre ce phénomène, afin de l’amplifier.

« Pourquoi vous a-t-il tiré dessus ? la questionnait Lloyd, reprenant le bon vieux rôle du policier venant en secours aux veuves éplorées. Nous sommes là pour vous aider, docteur. Si cet homme est aussi dangereux que vous semblez le prétendre, alors il faut que nous l’arrêtions… Je sais que les diclonius sont des créatures puissantes, mais sachez que nous avons, nous aussi, de notre côté, des poids lourds. »

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Les alentours de la ville / Re : Siège [Lucy]
« le: lundi 01 décembre 2014, 01:44:16 »
Le docteur Arakawa revint sur la distinction à opérer entre les diclonius et les silpelits, en essayant de mieux leur expliquer la différence. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne sautait pas aux yeux ! Elle leur expliqua que les silpelits étaient les enfants de personnes infectées par les diclonius, ce qui amena Natalia à se dire que les diclonius étaient des mutants, et que l’un des pouvoirs de cette mutation consistait à se transmettrez chez les autres, par le biais des Vecteurs. Cependant, le mutagène, qui devenait alors un virus, au lieu de se développer chez la personne infectée, le devenait chez sa descendance, car le mutagène se trouvait sur un allèle récessif. Les miracles de la procréation faisaient que, chez l’enfant à naître, l’allèle récessif du génome devenait dominant. Inversement, les diclonius étaient juste des mutants « purs », descendant d’autres diclonius. Tout cela rappelait à Natalia la distinction que les vampires faisaient entre les « Sangs-Purs » et les « Transmués ». Le Sang-Pur était un vampire qui naissait ainsi, parce que ses parents étaient eux aussi des vampires, et le Transmué était un être humain transformé en vampire… La différence, ici, venait du fait que le silpelit était l’enfant de la personne contaminée.

Soit… Cette précision était utile, mais elle ne répondait pas à la question centrale : comment les diclonius avaient émergé. Le docteur ne répondit malheureusement pas vraiment à cette question, ce qui amena Natalia à se dire qu’elle n’en avait pas la moindre idée. Elle avait visiblement concentré plutôt ses recherches sur la transmission du mutagène entre un diclonius et un futur silpelit, plutôt que sur l’origine elle-même des diclonius. La question méritait d’être posée, car les mutants que le SHIELD connaissait, comme ceux de l’Institut Xavier, n’étaient pas capables de transmettre leurs gènes. Natalia ne pensait pas vraiment à un phénomène naturel. Autrement, il y aurait bien longtemps que le nombre de silpelits aurait augmenté, de manière disproportionnée. L’épidémie aurait éclaté depuis maintenant des siècles, et elle soupçonnait plutôt, à l’origine, des recherches et des expérimentations militaires, probablement sur de vrais mutants.

« D’accord… C’est noté. »

Il allait falloir continuer à faire des recherches pour en savoir plus sur l’origine exacte des diclonius. Le docteur leur demanda alors ce que le SHIELD comptait faire au sujet de ce centre de recherches :

« Et pendant que j'y pense... Qu'est-ce que vous voulez faire exactement ? Faire fermer le centre de recherches ? Mettre quelqu'un d'autre en tant que directeur ? Le détruire peut-être ? »

Les deux agents se turent pendant quelques secondes. Divulguer ce genre d’informations pouvait être risqué. Ils avaient confiance dans le docteur (encore que…), mais il était toujours possible que cette dernière se fasse capturer, et n’avoue tout. On ne pouvait donc pas trop lui en dire sur le plan, mais il fallait tout de même en confier suffisamment pour qu’elle accepte de les aider.

« Nous comptons fermer le centre, Madame… Le fermer, et nous charger nous-mêmes de l’éducation des diclonius. Lucy et Nana nous ont toutes deux vivement déconseillé de les libérer, et nous suggéraient presque de tous les euthanasier… Mais le SHIELD ne procède plus comme ça depuis longtemps.
 -  Nous sommes au courant de la forte agressivité des diclonius, mais nous ne croyons pas à ces théories sur le gène de la violence. Nous pensons que la violence des diclonius s’explique surtout par le fait qu’ils ont toujours été traités comme des cobayes et comme des animaux. »

Les deux agents se donnaient la réplique tout en parlant.

« Nous avons besoin de votre aide pour infiltrer le centre, et pouvoir anesthésier tous les diclonius, afin de pouvoir, par la suite, être mieux en mesure de les sauver. Nous les conduirons dans des installations plus appropriées, et comptons sur l’aide de spécialistes comme vous pour pouvoir maîtriser leur rage.
 -  En dernier recours, le SHIELD dispose de sérums et de vaccins qui ont pour fonction d’annihiler les gènes mutagènes dans le corps d’un individu. C’est un traitement que nous réservons aux personnes incapables de comprendre leur don, ou qui se révèlent être un danger pour la communauté ou pour eux-mêmes. Cependant, nous ignorons si ce vaccin fonctionnerait sur eux, mais il permettrait peut-être aussi de vous aider dans vos recherches visant à endiguer le virus. »

Plusieurs secondes planèrent, et Lloyd rajouta ensuite, en se rapprochant vers la femme, prenant un air de conspirateur :

« Ce que vous devez bien comprendre, c’est que cette opération est potentiellement illégale. Ces installations de recherches disposent forcément d’appuis très haut placés, de gens suffisamment influents pour dissimuler ce trafic d’enfants. Le SHIELD n’est pas une agence japonaise, et notre simple présence ici fait grincer bien des dents. Je veux bien que vous compreniez dans quoi vous vous engagez, Docteur Arakawa. Nous ignorons jusqu’où cette histoire remonte, mais, connaissant l’histoire du Japon, je pense ne pas me tromper en pensant que ceux qui ont dissimulé tout ça aux yeux du public seront prêts à tout pour éviter que ces histoires ne soient connues du grand jour. Voilà pourquoi nous assurerons à distance votre protection. »

Autrement dit, les agents du SHIELD jouaient un jeu risqué. S’ils se foiraient, ils risquaient de sentir l’addition passer.

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Les alentours de la ville / Re : Siège [Lucy]
« le: vendredi 28 novembre 2014, 01:56:33 »
Les explications arrivaient. Lloyd et Natalia étaient tombés sur une véritable mine d’or. Arame était un moulin à paroles qui les assommait sous les explications et les termes techniques. Elle leur parla d’une violente explosion ayant provoqué la mort de Mariko, du docteur Kurama, et officiellement de Lucy. L’enquête du SHIELD leur avait permis de savoir que ce pont était le pont menant à l’île d’Enoshima, mais, encore une fois, la vérité avait été dissimulée. L’explication officielle pour l’explosion du pont était une fuite de gaz. Les corps n’avaient jamais été retrouvés. Ceux qui étaient derrière ce centre de recherches avaient dû faire le ménage, et avaient encore continué à se couvrir, en sentant que le scandale était sur le point de naître. Tant de tueries, tant de disparitions, tant de kidnappings… Un scandale incroyable pouvait naître, et pourrait facilement achever définitivement Shinzō Abe et son gouvernement. Les diclonius étaient capturés quand ils étaient enfants, sur l’intégralité du Japon. Pour Natalia, il était évident que le gouvernement était derrière tout ce trafic. Il fallait une puissante main derrière pour masquer tout ça, pour éviter que tout ça ne s’ébruite. Le gouvernement, les Yakuzas, les hommes d’affaires, les militaires conservateurs voulant redorer la puissance du Japon… Elle voyait déjà dans sa tête les schémas s’élaborer, dignes d’un roman d’espionnage écrit par un auteur paranoïaque.

La doctoresse leur expliqua la différence technique entre « diclonius » et « silpelit ». De ce que Natalia comprit, un silpelit était un diclonius infecté, là où un diclonius était juste le descendant d’un diclonius. Autrement dit, un agent infecté, et un agent contaminant. Cette histoire de virus était profondément inquiétante. Le plan du docteur était d’empêcher les silpelits de naître, de manière à isoler les diclonius déjà présents… Un vaccin qui se limitait en fait juste à limiter la diffusion du virus. Ils prenaient du café,e t le docteur semblait être comme une cocottes-minute sur le point d’exploser.

« Okay, okay… Faisons le point, voulez-vous ? »

Lloyd laissa passer quelques secondes, et reprit :

« L’un des parents de Lucy… Qu’on va appeler le Sujet-Zéro, est infecté par une espèce de virus qui lui permet de générer des Vecteurs. Comment ce virus s’est développé chez le Sujet-Zéro, nous l’ignorons… Ce qu’on sait, c’est que le virus s’est retransmis chez sa fille, Lucy. Lucy se retrouve dans un orphelinat, avec des pouvoirs qu’elle ne maîtrise pas, et commence à infecter ses camarades dans l’orphelinat. »

Natalia hocha lentement la tête.

« Par la suite, et je me permets de compléter les blancs, le gouvernement apprend son existence. Je suppose que toutes ces cornes et ces Vecteurs finissent par attirer l’attention, et qu’il est décidé de créer un centre de recherches pour limiter l’infection, regrouper tous les agents contaminés, et endiguer l’infestation. Vous y participez, afin de confectionner votre vaccin, mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. Les expériences ne visent pas à soigner les diclonius, mais à maîtriser ce virus, dans le but de pouvoir l’utiliser, probablement à des fins militaires…
 -  Lucy a réussi à s’évader, et a trouvé de l’aide dans la ville… Par la suite, Nana a également réussi à s’enfuir, grâce à l’aide du Docteur Kurama, qui la considérait comme sa fille adoptive. Les deux diclonius sont en fuite, et ignorent qu’elles peuvent transmettre un virus… Et, pour ne rien arranger, il y a eu beaucoup de morts. »

Natalia s’humecta les lèvres, réfléchissant un peu, et enchaîna :

« J’aimerais revenir sur la différence entre les diclonius et les… Hum… Silpelit. Vous nous avez dit qu’un diclonius est quelqu’un né ainsi, alors qu’un silpelit est une personne qui devient un diclonius. C’est ça ? Alors… Si Lucy est à l’origine de ce virus, tous les autres sujets sont des silpelit, non ? Autrement dit… Y avait-il d’autres Lucy ? D’autres patients zéro ? Quelle est l’origine exacte de ce virus, Docteur Arakawa ? Qu’est-ce qui a fait que l’un des parents de Lucy se soit doté de tels pouvoirs ? Quelle est votre théorie là-dessus ? »

Autant essayer de creuser un peu la question.

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Les alentours de la ville / Re : Siège [Lucy]
« le: jeudi 27 novembre 2014, 01:18:49 »
La femme était parfaitement réveillée, mais, diable, ce qu’elle pouvait puer ! Lloyd restait face à elle, et avait l’impression, en la reniflant, de se retrouver à la bonne vieille époque des planques dans les squats, comme il en avait parlé tantôt à Natalia. Il arrêtait parfois de vrais paumés, des marginaux qui s’étaient complètement coupés du monde, vivant dans leur bulle, à fumant de la weed ou déprimant en silence. En tant qu’agent du SWAT, il avait notamment participé aux expulsions judiciaires pour loyers impayés. L’huissier de justice envoyé pour expulser les gens, s’il rencontrait une résistance, ou un refus, manifeste ou tacite, faisait appel au concours de la force publique pour libérer les lieux. Sous ce jargon juridique, on désignait tout simplement les gros bras. Lloyd avait déjà vu des appartements infernaux, avec des montagnes de détritus, et une odeur si pestilentielle qu’ils avaient dû porter des masques à gaz. Il n’oublierait jamais cet appartement où les voisins avaient réussi à obtenir l’expulsion du locataire, car l’appartement puait tellement qu’on le sentait dans le couloir. Une odeur de crasse effrayante qui remontait jusque dans vos entrailles, et qui avait provoqué plusieurs maladies, en attirant des rongeurs, et même des cafards*. Les policier savaient accompagné l’huissier, plusieurs docteurs, avec de lourdes bottes et des masques à gaz. Ce qu’ils avaient vu à l’intérieur était un spectacle horrible. Entre les montagnes de cadavres de pizzas, les cadavres de rats, ils avaient expulsé un couple complètement apathique, et trouvé un cadavre d’enfant dans l’appartement. L’enquête avait permis d’établir que la femme avait accouché à domicile il y a des mois, mais que son bébé était mort. Ils avaient alors commencé à sombrer dans une profonde dépression, et s’étaient progressivement laissés mourir.

Il y avait dans Arame quelque chose de similaire à ce couple, un abattement profond, lent et quotidien, qui avait menacé de l’emporter. La venue de Natalia et de Lloyd semblait avoir provoqué comme un heureux déclic. Sans doute n’était-il donc pas trop tard pour la femme. Elle semblait avoir retrouvé une sorte de vigueur, de vitalité, de joie de vivre endormie par les expériences scientifiques qu’elle faisait. Lloyd voyait en elle une jeune adolescente insouciante, bénévole, qui n’avait toujours voulu qu’aider son prochain, et qui avait rejoint le centre de recherches avec les meilleures intentions du monde.

Elle voyait les diclonius comme un virus. Un point de vue discutable, mais Natalia avait pu le voir dans ses notes. Un virus d’agressivité, quelque chose qui corrompait certaines ondes cérébrales afin de doper l’agressivité des sujets. Son objectif était de créer un vaccin, et, assez rapidement, les agents comprirent qu’elle avait des informations qu’ils n’avaient pas… Et inversement.

« Si Lucy est vivante et qu'elle a continué à répandre le virus, je vais devoir aller de plus en plus vite sur mon vaccin. D'ailleurs, elle est encore vivante ou vous avez dû la tuer ? Et est-ce qu'elle a un enfant ? »

Ce qu’elle disait concernant l’hypothèse d’une épidémie était préoccupant, car Natalia doutait que les diclonius soient au courant. Ni Lucy, ni Nana, ne leur en avaient parlé.

« Hum…
 -  Lucy est encore en vie… Mais elle ne nous fait pas confiance. Elle est accompagnée par une femme qui l’a aidé à s’échapper, et nous ignorons actuellement où elle se trouve. Elle est donc en bonne santé. Quant à un enfant… Et bien, on ne lui a pas fait passé de test de grossesse, mais elle n’avait pas l’air de porter un bébé. »

Visiblement, la femme semblait penser que Lucy semblait être le « patient zéro », la porteuse originelle du virus des diclonius.

« Nous avons aussi trouvé une autre diclonius, Nana… Elle accompagne Lucy, et est plus ou moins le seul moyen que nous ayons de contacter Lucy. Si ce que vous dites sur ce virus est vrai, il nous faudra les en informer…
 -  Et éviter une contamination à grande échelle. Je ne pense pas qu’elles soient au courant. »

De ce qu’ils avaient compris, il suffisait qu’un vecteur touche une tête pour transformer quelqu’un en diclonius… Est-ce que les responsables de ce centre avaient cherché à maîtriser le virus ? Natalia ne pensait pas qu’ils avaient cherché à l’éradiquer, mais plutôt à le contrôler, afin de le vendre à l’armée, ou aux plus offrants. Des soldats capables de générer des Vecteurs représenteraient une menace considérable sur le champ de bataille. Au 20ème siècle, les États se battaient pour avoir l’arme nucléaire. Au 21ème siècle, ils recherchaient des armes encore plus sophistiquées, moins impressionnantes, mais tout autant dangereuses.

« J’ai consulté un peu vos notes, mais je n’y ai pas tout compris… Vous pensez que Lucy est à l’origine de… De ce virus ? Comment comptez-vous l’endiguer ? Comment est-ce que votre vaccin est censé fonctionner ? »

Il valait mieux ne pas lui dire que, mis à part quelques super-agents, la plupart des agents du SHIELD n’étaient pas vraiment en mesure de combattre les diclonius. Autant ne pas briser trop rêve la flamme de l’espoir qui venait à nouveau de s’allumer dans le cœur de cette femme.



* : Authentique !

66
Les alentours de la ville / Re : Siège [Lucy]
« le: mardi 25 novembre 2014, 02:54:51 »
Même le réveil ne suffit pas à réveiller Lloyd, sûrement parce que Natalia l’éteignit rapidement. L’agent spécial était avachi dans le fauteuil, somnolant à moitié. Black Widow, elle, savait résister au sommeil. Elle n’était pas une super-espionne pour rien. Le conditionnement dont elle avait fait l’objet pendant ses années de formation était en train de prouver ici son efficacité. Le docteur Arakawa se leva rapidement, et, comme une espèce d’automate, fit signe à Natalia de la rejoindre dans la cuisine. Les deux femmes se retrouvèrent ainsi assises au milieu des papiers et des notes de la doctoresse, le tout dans une ambiance irréelle, surréaliste. Elles étaient en train de parler en plein milieu de la nuit, le docteur avait les yeux explosés, d’énormes cernes. Elle ne semblait avoir qu’une envie : retourner dans son lit. Pour autant, avant d’y aller, elle crut bon de lui faire quelques ultimes précisions :

« Désolée pour hier soir, les médicaments m'ont achevée. C... C'est la première fois que quelqu'un me dit qu'il veut fermer le centre. J'aimerais vous aider le plus possible, mais je suis encore trop fatiguée. Je... J'aimerais dormir encore quelques heures. Mais je vais vous demander quelque chose : ne sortez pas de la maison. C'est trop dangereux pour moi.
 -  Euh… O… Okay… ? »

Elle vit la femme retourner ensuite vers son lit, et s’y coucher… Natalia se demanda même si ce qu’elle avait vu n’était pas une forme de crise de somnambulisme très particulière. Il ne fallut à Arame que quelques secondes pour se rendormir paisiblement, et, médusée, Natalia continua ses recherches. Elle utilisait un gadget situé dans son bracelet pour scanner chacune des pages. C’était une sorte d’instrument digne d’un film de James Bond. L’appareil ressemblait à une sorte de stylo, et abritait en réalité une carte-mémoire cryptée, ainsi qu’un dispositif optique permettant de faire office de scanner. Elle le passa sur toutes les pages des dossiers, toutes les notes de recherche, toutes les équations, toutes les analyses, ce qui lui prit bien plusieurs heures.

Quand elle avait terminé, Natalia commençait à sentir la fatigue pointer sur son corps, et étouffa un bâillement. Le soleil était en train de paresseusement se lever, éclairant la cuisine, et elle regarda par cette dernière. Le soleil éclairait paresseusement l’appartement, et Natalia se releva, s’étirant, réprimant un bâillement.

« Je crois que je vais faire la ronde, Natalia, si tu le permets… »

Un sourire léger traversa les lèvres de Natalia.

« Tu ne dormais pas ?
 -  Son réveil aurait réveillé un mammouth… j’étais flic, avant, Natalia… Faire des planques toute la nuit dans des voitures miteuses à écouter des musiques insipides à la radio, ça me connaît. Crois-moi, quand t’as fait une planque devant un squat’ de toxicos, tu peux tout endurer. »

Natalia n’allait pas remettre en cause ce jugement, et acquiesça. Lloyd n’avait certainement pas voulues les déranger, et avait fait semblant de dormir. Widow le remplaça donc sur le lit, tandis que Lloyd fouillait les placards, à la recherche d’un truc à manger. Malheureusement, cette femme n’avait quasiment rien d’exploitable pour un petit-déjeuner. Il maugréa donc dans son coin, puis se pencha sur les notes de Natalia, et soupira à nouveau. Finalement, Lloyd sortit sa tablette numérique, et en profita pour lire quelques ebooks, et pour communiquer avec le bureau.

La matinée s’écoula longuement. Lloyd s’ennuyait comme un rat mort, tandis que le docteur ronflait à poings fermés. Il sortit un peu pour s’aérer, malgré la demande contraire d’Arame dans le sens contraire, et déambula dans la ville, se renseignant, furetant, essayant d’en savoir plus sur le centre de recherches. Il se rendit dans les bars, mais son statut de gaijin n’incitait pas trop les gens à discuter, et écouter aux portes ne s’avéra pas très utile. Les gens étaient méfiants, les locaux se taisaient quand il approchait. Lloyd alla aux archives municipales. L’ancienne équipe du SHIELD qui avait déjà enquêté à Kamakura n’avait rien trouvé de bien utile. La ville était relativement grande.

Lloyd termina sa marche en allant à Yuigahama, la fameuse plage sur laquelle Lucy avait débarqué, jadis. Des gens se baignaient, des enfants rigolaient et jouaient ensemble. L’île apparaissait, au loin, entourée de falaises épaisses, de récifs tranchants et acérés, formant comme une barrière naturelle protégeant cet endroit infernal. Lloyd finit par trouver son bonheur auprès d’une boulangerie français,e et retourna tranquillement à l’appartement, se faisant passer pour le parfait touriste venu ici pour observer le Mont Fuji. Dès qu’il annonçait être un touriste américain, les autochtones souriaient, et c’est cet angle d’approche qu’il utilisa. Il expliqua vouloir photographier le Mont Fuji pour sa femme, inventant une petite histoire à l’eau-de-rose : un couple en instance de divorce, lui cherchant à lui montrer qu’il était sensible aux charmes japonais.

« Ma femme est Japonaise, vous comprenez… »

Il voulait prendre des clichés, et avait loué une barque pour photographier le magistral Mont Fuji depuis la mer. Il posa alors, en toute innocence, des questions sur les îles alentour.

« J’en ai vu une depuis Yuigahama… Une île avec des falaises. Le panorama a l’air sympathique depuis là… »

Les visages des commerçants se fermaient alors. Certains lui disaient de ne pas y aller, que l’endroit était dangereux, qu’il y avait des rochers escarpés, d’autres se révélaient beaucoup moins loquaces. Certains, au contraire, ne savaient rien de cette île, et lui disaient juste de penser à acheter du matériel d’escalade. Peu à peu, Lloyd arrêta de fureter, dans le risque que quelqu’un ne se mette à l’espionner, et retourna voir Arame, utilisant à profit les techniques du SHIELD pour s’assurer que personne ne le suivait : grimper dans une station de bus, arriver à une gare routière, multiplier les correspondances, les itinéraires, les prises tardives d’un bus, etc… Il lui fallut ainsi plus d’une heure pour retourner chez Arame Arakawa.

La jeune femme ne tarda plus à se réveiller, et semblait totalement épanouie. Lloyd en avait profité pour expliquer à Natalia que les autochtones savaient quelque chose, mais refusaient de parler.

« Ça n’a rien de surprenant. »

La femme se réveilla ensuite, avec un grand sourire sur les lèvres… Et un air épanoui sur le visage, bien différent de celui qu’elle avait affiché hier.

« Bonjour ! Merci beaucoup de m'avoir laissée dormir, j'en avais besoin. »

Lloyd hocha la tête, et tendit un sachet vers elle, comprenant des viennoiseries :

« Vous voulez un croissant avant de vous mettre à table ? »

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Les alentours de la ville / Re : Intrigantes révélations. [Black Widow]
« le: lundi 24 novembre 2014, 01:45:22 »
Dans le petit bureau faisant face à la pièce, plusieurs techniciens et informaticiens étaient affairés devant leurs écrans. Ils surveillaient le pouls des deux femmes dans la simulation, ainsi que le fonctionnement de cette dernière. Cette technologie futuriste restait encore expérimentale, et, même s’il n’y avait théoriquement aucun risque, il arrivait toujours que certaines données importantes fassent planter le programme. Ils en avaient eu la désagréable expérience en essayant de profiter de la simulation pour vérifier la limite des pouvoirs de Miss Marvel. Ses pouvoirs reposant sur l’absorption d’énergie, ils avaient bombardé cette dernière, et la puissance dégagée avait été telle que les processeurs s’étaient mis à surchauffer, entraînant plusieurs coupures d’urgence des ordinateurs. Carol n’avait eu aucune séquelle, mais les techniciens n’avaient pas été très rassurés. La réalité virtuelle était encore un domaine sur lequel l’humanité n’avait qu’une emprise modérée, et les risques étaient aussi dangereux que méconnus. Ils suivaient donc attentivement, prêts, s’il le fallait, à rompre la simulation, notamment si l’un des sujets se mettait à paniquer. Comme Widow l’avait brièvement expliqué à Cassandre, le cerveau était un outil formidable, qu’il était facile de leurrer... Ce qui était autant une bonne chose qu’une mauvaise. S’il croyait fermement à quelque chose de faux, alors l’organisme réagissait en conséquence. C’était le principe des placebos, ces médicaments fictifs qui soignaient le malade imaginaire convaincu d’être réellement victime de quelque chose. Et, concernant plus spécifiquement la réalité virtuelle, elle se rapprochait de cette légende urbaine propre aux rêves : si vous étiez tué dans un rêve, vous l’étiez en vrai. Ce n’était pas totalement exact, mais on avait tous fait un rêve intense, un cauchemar qui se termine mal... Le sujet se réveille en grand état de stress, et, pendant quelques secondes, voire quelques minutes, est intimement convaincu qu’il a réellement vécu ce dont il a cauchemardé. La simulation reposait en partie sur ce mécanisme.

En gros, on pouvait dire que l’agent Romanov et Cassandre étaient en train de rêver. Un rêve éveillé, et un rêve terriblement crédible. Cassandre le réalisa rapidement, amenant sur les lèvres de l’agente russe un léger sourire amusé. Elle lui laissa le temps de s’y faire, tout en se demandant à quoi correspondait cette robe... Elle lui allait plutôt bien, avec son teint pâle et sa chevelure très claire. Elle était suffisamment ample pour éviter de réfréner ses mouvements, et ainsi lui permettre de pouvoir se battre plus efficacement contre les ennemis qui leur tomberaient dessus.

« Que pensez-vous qu'il va se passer à présent ? demanda-t-elle.
 -  Je... »

Natalia comptait lui dire qu’elle n’en avait pas la moindre idée, mais, au même moment, un rugissement surpuissant se fit entendre. Elle sursauta, surprise, puis vit ensuite le plafond s’écrouler en partie, livrant passage à un énorme monstre. Natalia écarquilla les yeux en voyant un Tyrannosaure débarquer. Elle s’était plutôt attendue à de simples bandits... Soit les informaticiens avaient un drôle d’humour, soit l’inconscient de Cassandre interférait avec la programmation de la machine. Quoiqu’il en soit, un flamboyant T-rex se tenait devant elles, et leur hurla dessus. Un rugissement qui vrilla les tympans de Natalia, tout en balançant un peu de sa bave dégueulasse sur sa combinaison.

Cassandre, de son côté, hurla à son tour en faisant un pas en arrière. Le T-rex déplaça alors sa tête vers elle. Cassandre avait fermé les yeux... Et disparut. Natalia sentait toujours sa main contre elle, mais le corps de la femme avait disparu, devenant aussi transparent que si elle était devenue Susan Storm. Natalia cligna des yeux pendant quelques secondes, avant d’entendre à nouveau la voix de la femme résonner :

« Dites-moi que ce n'est pas ce que je pense... Dites-moi que je ne suis pas invisible...
 -  J’ai bien peur que ce soit le cas. »

Plus troublant encore, ses vêtements étaient également devenus transparents... Mais Black Widow, elle, ne l’était pas. Ce pouvoir devait donc s’étendre à tout le corps de Cassandre, incluant ses vêtements, ce qui confirmait le lien entre l’esprit et les pouvoirs. Cassandre s’était visualisée invisible, et elle s’était visualisée avec sa robe. Ce faisant, pouvait-elle rendre autre chose invisible ?

« Essayez de le faire sur moi, Cassandre... Pensez à ce que je devienne invisible, je vais attirer cette bête. »

Le Tyrannosaure avait redressé sa tête, et Natalia tendit son bras, envoyant une fléchette. Elle heurta l’épaisse peau du monstre, qui hurla à nouveau, et fondit droit vers elle, sa gueule s’ouvrant en grand. Natalia roula sur le côté, et les dents du monstre heurtèrent le bitume. Il s’avança un peu, et Natalia se redressa en bandant ses muscles. Elle s’appuya sur son dos, et élança ses jambes en avant, ce qui lui permit de se retourner en plein vol, et ainsi d’atterrir sur ses pieds. Le T-rex avait penché sa tête vers elle, et elle prit son élan, se mettant à courir. La gueule du monstre s’ouvrit en grand, et Black Widow tendit sa main. Depuis les bracelets entourant ses poignets, un filin argenté jaillit, et alla s’agripper à une poutre. Elle rétracta son grappin, évitant ainsi la gueule du monstre, et relâcha le grappin, tout en tournoyant en l’air. La tête en bas, faisant le show, elle canarda la tête du monstre avec ses deux pistolets. Le T-rex rugit de douleur, les balles peinant à percer sa peau, mais lui faisant tout de même mal. Natalia atterrit sur le dos du monstre, glissant dessus comme une espèce de toboggan, puis sauta à nouveau sur le sol.

Le tyrannosaure se retourna alors, et sa gueule fondit à nouveau vers elle. Cette fois-ci, elle l’évita en courant et en glissant sur le sol. La gueule du monstre passa au-dessus de son corps, et elle en profita pour balancer une autre fléchette anesthésiante, avant de se retourner, et de se relever. Volontairement, Natalia se mettait en danger, frôlant de près la gueule du monstre, de manière à ce que Cassandre la pense réellement en danger, et que le pouvoir soit donc plus efficace... Même si rien ne garantissait qu’il fonctionnerait. L’idée était de voir ce dont Cassandre était capable et ce dont elle n’était pas capable.

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Les alentours de la ville / Re : Siège [Lucy]
« le: dimanche 23 novembre 2014, 02:12:53 »
Oui... Clairement, cette femme était à l’ouest. La venue des deux agents semblait être un peu comme le détonateur final, celui qui permettait à la femme de réaliser dans quelle merde insondable elle se trouvait. Pour autant, Lloyd ne la pensait pas coupable. Elle était aussi coupable que tous ces Allemands qui, pendant la Seconde Guerre Mondiale, avaient collaboré avec le régime nazi, en prétendant après avoir agi sous l’effet de la peur. Lloyd, lui, pensait que c’était quelque chose d’infiniment plus simple et moins impressionnant que la peur : la routine. Avoir son boulot, son petit train-train quotidien, l’assurance de payer les factures, et l’incapacité chronique de changer de vie, devant la peur que le changement en lui-même impliquait. Il était fondamentalement convaincu qu’il existait, chez la plupart des gens, une espèce de couche lisse qui leur permettait de continuer à faire leur boulot, et ce même s’ils travaillaient pour de véritables ordures. Ce sentiment était accru par une sorte de défection générale et globale à l’égard des politiques et des États, par la perte de convictions et de grands idéaux. Les gens étaient comme des éponges. Peu importait les idéaux politiques ; tant qu’ils avaient de quoi remplir leurs écuelles, ils ne se posaient pas de questions. Lentement, la routine s’insinuait en eux, comme un rempart rassurant face à l’incertitude et au risque. La théorie de Lloyd était qu’Arakawa avait progressivement commencé à péter les plombs, mais n’avait jamais trouvé en elle le courage nécessaire d’agir. Ses seules actions avaient dû se résumer à la pensée, au simple fait d’avoir pitié des rats de laboratoires, en espérant qu’un Ange viendrait un jour rétablir la situation, et instaurer un pu de justice. Un Ange... Le SHIELD n’avait rien d’une organisation sainte.

Arakawa revenait peu à peu à la réalité, et, quand elle comprit que les deux agents n’étaient pas un fruit de son imagination, le choc fut trop fort. Elle répéta « Merci » à plusieurs reprises, avant de pleurer à nouveau... Puis son cerveau lâcha, et, sous les yeux assez surpris des deux agents, le docteur s’écroula sur la table.

« Docteur Arakawa ? Docteur Arakawa ?! »

Natalia s’était redressée, et se pencha vers la femme, tâtant son pouls. Il était régulier.

« Est-ce qu’elle... ?
 -  Oui... Elle dort.
 -  Super. »

Lloyd soupira, et finit par se relever. Au bout de quelques minutes, ils acquirent la conviction que ce n’est pas une petite sieste. Pour le coup, le docteur s’était complètement écroulé, et Natalia en profita pour observer ses médicaments. S’il n’y avait pas eu ces diclonius, Natalia aurait dit que la femme devait être hypocondriaque, vu le tas de boîtes et de comprimés se trouvant dans son armoire.

« Elle a pris des somnifères...
 -  Au moins, ça confirme qu’elle a le sommeil agité. »

Les deux agents pouvaient repartir, mais ils ignoraient quand la femme se réveillerait, et ils avaient besoin d’elle. De plus, ils ne se trouvaient pas à Seikusu.

« On devrait la mettre dans son lit, ce sera plus agréable.
 -  Ouais... Je sens qu’on va passer une nuit d’anthologie. »

Les deux agents soulevèrent précautionneusement la femme, puis allèrent la poser dans son lit. C’était un petit appartement, et un capharnaüm incroyable y régnait. Lloyd contacta la base, puis, au bout de quelques instants, ils choisirent de faire ce qu’il convenait de faire : fouiller les lieux, et faire un peu de ménage. Le docteur était parti pour un long cycle de sommeil, et ils en profitèrent pour aérer un peu, ouvrant une ou deux fenêtres, sentant l’air frais affluer. C’était agréable.

Par la suite, ils inspectèrent les documents de la femme... Du moins, surtout Natalia. Lloyd, lui, choisit tranquillement de se vautrer dans un canapé, et alluma la télévision au bout d’un moment. Malheureusement, il ne tomba sur rien d’autre que des jeux télévisés bizarroïdes et de la J-Pop, ce qui finit par l’endormir. Natalia, elle, se renseignait. Elle consultait les données, ayant l’impression de lire un miroir difforme de sa propre existence. Les diclonius avaient été analysés comme des outils d’expérience, et Arame Arakawa s’était intéressée aux diclonius comme des malades, victimes d’une espèce de virus qui, tout en leur donnant des vecteurs, augmentait aussi leur agressivité. Ses recherches étaient précises, mais aussi très complexes. Ce n’était pas un manuel de vulgarisation scientifique, et Natalia, malgré toute son intelligence, n’était pas capable de tout comprendre... Simplement de saisir le schéma d’ensemble. Arakawa avait étudié plusieurs pistes pour savoir comment ce virus se transmettait, et selon quels critères. L’hérédité était un critère qui avait visiblement longuement retenu son attention.

*Sans doute a-t-elle rejoint ce programme en pensant naïvement que l’objectif du centre était simplement de soigner les diclonius, de les traiter comme des patients.*

C’est peut-être de cette manière qu’on lui avait vendu le pot-aux-roses. D’autres documents étaient de multiples prélèvements sanguins, avec des analyses, des chiffres et des termes techniques incompréhensibles pour le commun des mortels. La nuit s’avançait, et elle continuait à lire...

...Quand le réveil se mit à sonner furieusement à côté du lit.

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Les alentours de la ville / Re : Piratage transdimensionnel [Uqora]
« le: dimanche 23 novembre 2014, 02:09:15 »
La bataille faisait rage dans le camp, et les hélicoptères devraient normalement déjà apporter un soutien aérien efficace. Malheureusement, la tempête avait redoublé d’intensité, et les hélicoptères étaient pour l’heure coincés à bord de l’Helicarrier, attendant que la tempête se calme pour pouvoir descendre sans risque. Les renforts au sol venaient néanmoins de se rapprocher, et, à la périphérie du camp, plusieurs explosions retentirent, tandis que de gros half-tracks débarquaient dans la cour principale, au milieu de mercenaires affolés, qui se mettaient à aboyer des ordres dans tous les sens. Les troupes d’assaut du SHIELD jaillirent des véhicules, et ouvrirent le feu. Ils disposaient d’équipements de pointe, des combinaisons chauffantes renforcées, et des lunettes thermiques leur permettant de voir leur cible sans trop de problème. Les mercenaires hurlèrent de rage, et répliquèrent en retour. Natalia, de son côté, était toujours dans le ventre de la bête, en voyant Uqora se soigner... D’une façon assez inexplicable pour elle. C’était comme si elle était un programme informatique. Elle avait déclenché une sorte d’hologramme à partir de sa main... Ou, plus exactement, d’un disque lumineux. Elle vit alors une sorte de double-hélice en train de tournoyer, composée, non pas de nucléotides, mais de 0 et de 1, d’algorithmes, de chiffres et de symboles. Uqora se balada dans ce schéma tridimensionnel, jusqu’à voir une sorte de section orange. Elle agrandit cette zone, et, au même moment, Natalia entendit du bruit.

Une porte latérale s’ouvrit juste à côté, menant aux escaliers que les deux femmes avaient emprunté pour rejoindre le toit. Un homme pointa son pistolet sur Uqora, et Natalia envoya son coude se nicher dans son visage, tout en écartant la main tenant son arme. Le coup de feu claqua dans le vide, et Natalia frappa l’homme avec son pied, dans son ventre. Un choc mou. L’homme soupira et s’affala sur le sol. Elle se lança à sa poursuite, mais vit alors, sur la droite, depuis les marches, un autre mercenaire, qui pointait sur elle son pistolet. Elle réagit plus rapidement. Une fléchette jaillit de son bras, et atteignit l’homme à la tempe. Ses yeux se révulsèrent, et il s’écroula sur le sol. Le premier ennemi en profita alors pour se redresser, et ses doigts agrippèrent le cou de Black Widow, la renversant sur le sol. Il se dressa au-dessus d’elle, grognant rageusement, mésestimant la redoutable souplesse de l’agente. Son pied se leva bien haut, et frappa l’homme au bassin. La pression sur son cou s’affaiblit, et Natalia en profita. Elle souleva sa tête, et heurta une nouvelle fois la tête de l’ennemi, le couchant sur le sol.

Black Widow retourna voir Uqora, et constata que son bras avait cicatrisé. Elle allait dire quelque chose... Quand une violente explosion retentit.

« Que... ?! »

Supergirl venait de s’envoler, traversant le bâtiment, et s’écrabouilla sur un entrepôt. Elle avait transpercé le toit comme un couteau tranchait du beurre. Qui que ce soit le malade mental en contrebas, il était suffisamment puissant pour rivaliser avec une Kryptonienne.

« Je sais pas de quoi elle est faite votre collègue, mais elle est trop solide pour être humaine... J'imagine que vous aussi vous voulez savoir ce que je suis, mais je pense pas que ce soit le moment d'en parler... »

Natalia acquiesça silencieusement.

« On aura le temps de discuter plus tard... »

Les agents du SHIELD se battaient dans la base, et les deux chars d’assaut qu’ils avaient réquisitionné venaient de rejoindre l’entrée. Leurs tirs pulvérisaient les repaires des mercenaires, qui se repliaient en hurlant dans la base. La neige continuait à s’abattre furieusement, et Natalia entendit des bruits de pas remontant le long de l’escalier. Le Quinjet n’était pas encore là, et elle n’avait pas pu barricader la porte, faute de temps suffisant. Elle sortit son pistolet, s’apprêtant à une défense de zone, quand Uqora suggéra alors autre chose :

« Vous préférez quoi ? Vous enfuir par voie aérienne ou terrestre ? »

Natalia la regarda, surprise. Est-ce qu’elle avait un moyen de s’échapper ? Widow avait vu que cette femme n’était probablement pas humaine, et qu’elle avait assurément des tours dans son sac.

« Euh... La voie de terre. La tempête est trop forte. »

Uqora lui lança alors un bâton. Au même moment, des mercenaires débarquèrent, et les mitraillèrent. Natalia ouvrit le feu, en indiquant à Uqora de s’abriter derrière une grosse gaine de ventilation.

« Comment ça marche ?! »

La femme lui expliqua de séparer les deux morceaux du bâton. Natalia se dépêcha de le faire, sentant les balles ricocher dangereusement près de sa tête, et elle vit alors, médusée, une sorte de moto futuriste se former.

« Woow... C’est inattendu. »

Elle bondit vers cette dernière, et se retrouva allongée dessus. La moto s’illumina alors, et Natalia mit les gaz, fonçant droit devant elle. La Light-cycle fila par-dessus la rambarde, et elle atterrit sur le sol. Uqora était derrière elle, et Black Widow fila droit devant elle, rejoignant une sortie latérale. Elle sortit du camp à l’opposé des forces du SHIELD, et fila par-dessus un talus enneigé, atterrissant sur une longue pente menant vers une forêt au loin... Et entendit dans son dos des hurlements rageurs.

Plusieurs motoneiges jaillirent alors de différents hangars, chacune abritant deux hommes : un pilote, et un tireur.

*Nous ne sommes pas encore totalement tirés d’affaire...*

Elle accéléra, et la Light-cycle vrombit, avant de foncer droit devant, dans une brusque poussée d’accélération qui la surprit. Cette accélération plaquait littéralement Natalia contre la moto, et elle vit, devant elle, un petit écran se lever, servant d’assistance de direction.

*Pratique...*

Il ne restait maintenant plus qu’à sortir d’ici en un seul morceau !

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Les alentours de la ville / Re : Siège [Lucy]
« le: samedi 22 novembre 2014, 02:25:51 »
Les deux agents, un peu circonspects, regardèrent Arakawa-san se relever, et enfiler ses médicaments. Lloyd hésita à intervenir, mais choisit de rester silencieux. Cette femme avait besoin de plus que de simples médicaments. Aurait-il été un brin plus macho’ qu’il lui aurait conseillé de se faire sauter un bon coup. Il pensait qu’elle avait besoin d’une bonne thérapie, et probablement d’être interné dans une maison de repos, le temps de se reconnecter avec la réalité. C’était comme si ses yeux étaient éteints, comme si elle planait totalement... Oui, c’était ça. Elle était en train de craquer, de nager à la dérive comme un bateau n’ayant plus de cap, ni de cartes de navigation. Lloyd allait se lever en la voyant ouvrir une boîte remplie de médicaments... Mais elle choisit de les vider dans le levier, puis retourna s’asseoir devant eux.

Un silence assez gêné s’installa entre le trio. Natalia ne savait pas trop comment réagir, car elle était plutôt du genre à rentrer dans le tas, et Lloyd, de son côté, était un blagueur qui ne voyait pas trop comment son humour pourrait l’aider à se détendre.

« Si seulement c'était vrai... » finit-elle par dire, avant de se mettre à pleurer.

Là encore, de longues secondes passèrent. Lloyd finit par se pencher vers elle, et posa brièvement une main sur son épaule.

« Nous ne mentons pas, Arakawa-san... »

Elle n’y croyait pas. Dieu seul sait quelles horreurs elle avait vu à l’intérieur de ce complexe de recherches. C’est ce qui amena Natalia à opter pour suivre le manuel de psychologie du SHIELD face à la présence de civils : les convaincre que ce qu’ils vivaient était vrai. Pour cela, il fallait leur parler de la procédure, de choses simples et compréhensibles, d’éléments techniques et sans grand intérêt, mais qui permettaient à l’esprit de se rattacher, de revenir à la réalité. Natalia se mit donc à parler, sur un ton calme et posé :

« Le SHIELD s’occupe de tous les phénomènes paranormaux que nous pouvons trouver. Que ces phénomènes soient dangereux ou non, notre objectif est à chaque fois d’enquêter, pour contenir ces informations, et pour s’assurer que lesdits phénomènes ne représentent pas un danger pour la population. C’est un traitement qui a pour l’heure globalement réussi à se montrer efficace.
 -  Nous avons entendu parler des diclonius en rencontrant une femme qui a réussi à s’échapper de ce centre... Une certaine Lucy. Est-ce que ce nom vous dit quelque chose ? »

Les deux agents y allaient prudemment, marchant à tâtons. Ils avaient déjà prouvé leur inefficacité à gérer des personnes ayant des problèmes psychologiques, comme Lucy. L’avantage, ici, c’était que la doctoresse ne risquait pas de s’enfuir en se téléportant, ou de les attaquer sans crier gare... Normalement.

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Les alentours de la ville / Re : Siège [Lucy]
« le: vendredi 21 novembre 2014, 01:43:25 »
Workaholism. Ce néologisme barbare désignait, au Japon, l’obsession au travail. Dans sa forme extrême, on parlait de karōshi, afin de désigner une personne qui s’était suicidée à cause du travail. D’un point de vue juridique, le karōshi était reconnu comme une maladie professionnelle. Ce faisant, quand une personne se suicidait à cause de son travail, ses proches pouvaient poursuivre l’employeur en justice, afin d’obtenir des dommages-intérêts. Et, d’un point de vue plus proche, le Docteur Arakawa semblait être victime de workaholism. Elle accueillit les deux agents avec une mine de déterrés, en nuisette, complètement morte, alors qu’il n’était que neuf heures du soir, et l’intérieur de son appartement avait tout de la femme négligée, de la femme qui se consacrait exclusivement à son travail, et était peu à peu en train de décrocher. Lloyd ne lui voyait pas un très long plan de carrière : encore quelques moi sous ce rythme, et elle finirait par faire une dépression, par faire une connerie au boulot qui amènerait son cerveau à partir en miettes et à exploser sur place. Tout ça rappelait à Lloyd une musique de rock récente pour ados, Apply Some Pressure. Cette femme était exactement comme ça : une cocotte-minute sous pression, qui, soit allait exploser, soit imploser et se ratatiner sur place.

Suivant la femme, le duo se retrouva dans sa cuisine, où ils purent voir un empilement de plats rapides à cuisiner, ces trucs qu’il suffisait de faire chauffer deux minutes dans le micro-ondes. Il n’y avait aucun rangement, tout était dans le désordre… Ce qui n’était pas très japonais. De ce que Lloyd savait, les Japonais étaient très soucieux de la propreté et du rangement, ce qui s’expliquait par le fait qu’ils vivaient nombreux, et sur un tout petit espace. La densité de Japonais au mètre carré était très forte, nécessitant donc des conditions hygiéniques énormes. En ajoutant ça au fait que la femme n’avait pas demandé aux deux agents de retirer leurs chaussures, tous les indices allaient dans le même sens : ne pas la brusquer. Elle était au bout du rouleau, et Lloyd, comme Natalia, avaient chacun une petite idée.

« Je vais vous faire de la place, asseyez-vous.
 -  Je vous remercie, Madame. C’est très généreux de nous accorder un peu de votre temps.
 -  Merci, Docteur. »

Ne jamais oublier le sens des convenances. Les politesses étaient sacrées au Japon, et les deux agents s’assirent donc.

« Alors, que voulez-vous ? » demanda-t-elle.

Lloyd hésita quelques secondes, puis se lança :

« Vous ne savez pas vraiment ce qu’est le SHIELD, n’est-ce pas, Arakawa-san ? Je vais vous le résumer brièvement… Le SHIELD est un organisme de défense paragouvernemental qui a pour tâche de traiter de tous les problèmes paranormaux que nous rencontrons au cours de nos enquêtes. Familièrement, on peut nous décrire comme des flics du paranormal… »

Il laissa sa phrase en suspens. Quelques secondes passèrent, et il reprit :

« Nous sommes au courant pour les diclonius, Arakawa-san. Nous sommes au courant pour tout ce qui se passe sur votre lieu de travail, et nous avons besoin de votre aide pour fermer cet endroit. »

La bombe était lâchée.

Restait à voir comment la cible réagirait.

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Les alentours de la ville / Siège [Lucy]
« le: jeudi 20 novembre 2014, 03:16:47 »



« Arame Arakawa… On y est.
-   Je te laisse taper à la porte, tu fais ça très bien. »

L’agent spécial Lloyd Dawkins tourna la tête vers Natalia, laissant planer quelques secondes d’hésitation, avant de froncer les sourcils, et de se retourner vers elle. Il la dépassait d’une bonne tête, et était plus musclé qu’elle, ce qui donnait au duo une drôle de forme.

« Qu’est-ce que c’est censé vouloir vous dire ? Miss-Iceberg ferait de l’humour, maintenant ?
 -  Je n’attends pas d’un Américain qu’il saisisse l’humour russe.
 -  Ah… Ouais, tu m’en diras tant. Pourquoi tu t’inscris pas à un concours de blagues avec Hawkes, hein ? On se fendrait la poire… »

Natalia Romanov croisa les bras contre sa poitrine en secouant la tête, faisant virevolter ses cheveux roux. Elle portait des vêtements civils, masquant sa combinaison : un jean, et une veste en cuir. Lloyd, lui, portait une chemise noire, un pantalon, et une veste bleue marine… Ainsi que son éternelle barbe mal rasée. Il approcha sa main de la porte, et tapa à cette dernière.

« De toute façon, les Allemands restent les plus nuls à l’humour.
 -  Hein ? »

Il se retourna vers elle, et, voyant qu’elle n’avait pas saisi la référence, finit par soupirer.

« Demain, je file voir l’agent qui se charge de ton programme culturel, et j’y ajouterais quelques modifications substantielles. Si tu veux vraiment connaître la culture américaine dans toute sa profondeur, Natalia… Il faut regarder ‘‘South Park’’.
 -  Oh… Je pensais que tu t’étais arrêtée aux vignettes de ‘‘Snoopy’’ dans le journal. »

Lloyd esquissa un léger sourire, tout en attendant que la femme se trouvant dans l’appartement, Arame, ouvre la porte. Pendant ce temps, Natalia se rappela tous les évènements qui avaient amené le duo devant cette porte, dans un quartier quelconque de Seikusu.

Tout avait commencé il y a quelques semaines, quand une enquête classique du SHIELD avait mené le duo sur la poursuite d’une mutante, Lucy, qui avait apparemment des pouvoirs qui la classaient dans la catégorie officieuse des « emmerdes-sur-pattes », pour reprendre l’expression polie de Lloyd. Il s’était avéré que l’expression était totalement fondée. Lucy était en réalité une diclonius, un terme désignant des individus ayant des capacités paranormales leur permettant de générer autour d’eux des vecteurs, des espèces de bras artificiels qui pouvaient être meurtriers. Lucy s’était échappée d’un centre de recherches qui se trouvait sur une petite île se trouvant au large de Kamakura, dans la préfecture de Kanagawa, se trouvant à environ 450 kilomètres de Kyoto. Un centre de recherches souterrain se trouvait sur cette île, se découpant en deux parties :

  • La partie à la surface du centre, la partie visible de l’iceberg. Elle se trouvait au milieu d’une île escarpée et dangereuse, faite de falaises inhospitalières, ce qui décourageait les touristes ;
  • La partie sous terre, le cœur de l’iceberg. Le SHIELD manquait encore d’informations sur cette partie, mais soupçonnait qu’il existait entre les deux parties un ascenseur permettant de les relier.



L’enquête du SHIELD avait permis, par ailleurs, d’établir plusieurs points. Les diclonius étaient des tueurs nés entraînés par les responsables du laboratoire pour être des soldats surpuissants. Le gouvernement japonais était très probablement derrière toute cette histoire, et les agents du SHIELD n’avaient aucune difficulté à deviner les objectifs à long terme du progrès. Les tensions entre le Japon et la Chine s’accentuaient, et tout le monde savait que, si une guerre devait éclater, le Japon n’était pas déclaré favori. Les diclonius pouvaient constituer leur arme défensive face aux troupes du Parti communiste chinois. Pour Lloyd, il était certain que ce programme était financé par l’armée japonaise, et que les véritables responsables de ce programme avaient dû faire tout ce qui était en leur pouvoir pour éviter qu’on ne remonte jusqu’à eux.

Lucy avait réussi à s’échapper du centre il y a longtemps, et une autre diclonius avait été libérée, Nana, une diclonius particulièrement gentille, si gentille que Lloyd pouvait la qualifier de « demeurée ». Grâce à elles, l’organisation avait commencé à enquêter activement sur le centre de recherches, en utilisant tous les moyens technologiques mis à leur disposition. Concrètement, ils avaient utilisé un satellite-espion afin de surveiller le centre, et d’obtenir des informations sur leur personnel. Leur objectif était de préparer une attaque du complexe, afin de libérer les diclonius, et de les soigner. Un projet que le gouvernement américain désapprouverait très certainement, mais le responsable du SHIELD au Japon était prêt à prendre le risque. Trop de choses étaient en jeu, et, surtout, le SHIELD sentait que le programme était en train de foutre complètement le camp.

Infiltrer le centre était difficile, et, pour l’heure, l’agence en était encore à étudier les différents plans possibles : envoyer une équipe par l’eau pour entrer dans le complexe, ou passer par les hauteurs ? Pendant ce temps, l’équipe qui continuait à enquêter avait commencé à obtenir des noms, et celui du docteur Arakama avait fini par jaillir sur le tapis.

Une chercheuse japonaise plutôt douée. Ils avaient accédé à son CV, empiétant volontiers sur les frontières de la vie privée, comme le SHIELD aimait le faire. Ils avaient ainsi accédé au compte en banques d’Arakama, et avait appris que cette dernière avait payé une pharmacie à plusieurs reprises. À partir de là, les spécialistes en informatique avaient réussi à avoir accès aux registres numériques de la pharmacie, et avaient ainsi appris que le sympathique docteur prenait régulièrement des antidépresseurs. Leur théorie était que le docteur se sentait mal en point à cause de ce qui se passait dans son boulot, et qu’elle pouvait peut-être leur cheval de Troie. C’était risqué, mais l’organisation manquait d’informations pour se mêler à une attaque sur le centre.

La porte finit par s’ouvrir, et Lloyd brandit sa carte, mettant fin aux souvenirs de Natalia :

« Arakama-san ? Agent Lloyd Dawkins… Voici l’agent Romanov. SHIELD. Nous aimerions nous entretenir avec vous, si ça ne vous dérange pas. »

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Tout n’avait été qu’une incompréhension mutuelle, ce que Natalia savait déjà. Il était idiot que Lucy se méfie autant d’elle sur la base d’un simple malentendu, et Widow voulait profiter de cette chance pour s’expliquer. Elle avait menacé Lucy, oui, mais ça n’avait pas été une menace gratuite. Son coéquipier était en train d’hurler à la mort en suivant une piste indiquée par la diclonius. Comment ne pas être méfiante ? Natalia reconnaissait que son approche avait manqué de tact et de diplomatie... Mais il n’y avait pas trop de tact quand son partenaire hurlait à la mort. Amélie lui expliqua que Lloyd n’avait rien eu à craindre, et Natalia acquiesça silencieusement.

« Oui... Mais je ne pouvais pas trop le savoir, sur le coup... »

Natalia revint ensuite sur un autre sujet, en demandant un moyen de pouvoir les contacter. L’idée était de pouvoir leur indiquer où se trouvaient des diclonius en fuite, afin de pouvoir les neutraliser plus facilement. Widow se redressa un peu, en hochant la tête, et Kara choisit ce moment pour intervenir. Elle était restée extérieure à la conversation entre l’agente du SHIELD et la magicienne neko, parce qu’elle n’avait pas grand-chose à dire. Il s’agissait d’évènements auxquelles elle n’avait pas assisté, se contentant juste de surveiller Lloyd de loin. En ce sens, elle pouvait juste attester qu’il était encore en vie, mais, ça, Natalia le savait aussi. Ce faisant, elle n’avait donc rien à dire.

Elle se pencha donc vers Amélie :

« Je peux te donner mon numéro de téléphone portable, si tu veux... »

Natalia, de son côté, n’avait pas vraiment eu la réponse à sa question. Est-ce que Miss Marvel pourrait absorber l’attaque des diclonius, et la réutiliser ? Toute l’énergie que Carol ingérait devait être exploitée, s’exprimant par le biais de violentes décharges d’énergie, des déflagrations surpuissantes. Les simulations informatiques réalisées autour de Carol avaient permis d’établir qu’elle n’avait théoriquement aucune limite à ses capacités d’absorption, les seules limites concrètes venant de son corps physique. Ainsi, quand elle avait cherché à absorber l’énergie dégagée par l’explosion d’une bombe atomique, son corps avait été surchargé. Des simulations diféfrentes, en modifiant certains paramètres physiques, avaient au contraire permis à Miss Marvel d’absorber cette tête nucléaire, avant de la relâcher en une déflagration énergétique si puissante qu’elle avait fait surchauffer les superordinateurs du complexe, provoquant une coupure de courant. Les spécialistes estimaient que même Supergirl aurait été pulvérisée par cette décharge. Miss Marvel était donc un atout non négligeable, ce qui expliquait pourquoi Natalia voulait l’impliquer.

« Est-ce que tu crois que Nana pourrait faire un test avec Miss Marvel, Amélie ? Je ne veux pas impliquer Lucy, si cette dernière n’en a pas envie... Mais je pense que ce pourrait être une expérience intéressante. Si Miss Marvel arrive à absorber les attaques de Nana, nous bénéficierons d’un moyen efficace pour neutraliser les diclonius agressifs sans les blesser. »

C’était l’évidence même... Mais encore fallait-il que ça fonctionne.

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Les alentours de la ville / Re : Une organisation sur Terre aussi ? [Black Widow]
« le: dimanche 16 novembre 2014, 02:11:21 »
La tension monta encore d’un cran, confirmant l’existence d’un contentieux entre Lucy et Natalia. Kara la sentit effectivement s’énerver, et décroisa les bras. Est-ce qu’elle allait finalement devoir intervenir pour maîtriser cette femme ? Elle se demandait sincèrement comment un combat aurait lieu, surtout contre ces fameux vecteurs. Elle avait pu constater, avec Nana, qu’ils étaient plutôt puissants. Neutraliser Lucy serait difficile, car il faudrait aller vite et frapper... Frapper suffisamment fort pour la neutraliser, mais en même temps avec un coup assez faible pour ne pas la tuer. Quand on avait la puissance de pulvériser des immeubles avec ses poings, il fallait savoir contrôler sa force.

Lucy semblait prête à se battre, et Nana intervint alors, en lui demandant de se calmer. Les diclonius se sentaient éternellement poursuivies, et Kara comprenait tout à fait ce sentiment. Avec leur force, elles représentaient un atout non négligeable pour les militaires, et le SHIELD avait fondamentalement quelque chose d’effrayant. Si Kara s’en était rapprochée, c’était aussi dans le but de le surveiller, afin de découvrir quels étaient les à-côtés d’une organisation tentaculaire et puissante, qui agissait en-dehors des lois, et sans véritablement avoir de comptes à rendre à la police. La situation semblait se désamorcer au fur et à mesure que Nana parlait à Lucy, mais cette dernière ne voulait rien entendre, et plutôt que de se battre, choisit de partir en se catapultant dans les airs.

Kara les regarder s’envoler, et banda les muscles, comme pour aller les suivre... Mais la main de Natalia se posa sur son épaule. La femme blonde tourna la tête vers la rousse, qui secoua négativement la tête, de gauche à droite. Son regard lui disait de laisser courir, et Kara hocha la tête, en se calmant. Il ne restait plus qu’Amélie, face aux deux femmes, et la neko posa désormais une question à Natalia :

« Pourquoi tu l'as attaqué l'autre jour ? Pourquoi tu as menacé de l'enfermer alors que tu savais qu'elle y a déjà passé la plus grande partie de sa vie ? »

Natalia la regarda silencieusement, croisant les bras contre sa poitrine, et plusieurs secondes se mirent à planer. Difficile de dire ce que Widow pensait, mais la réponse finit par venir :

« Crois-tu donc que Lucy soit la seule à avoir l’apanage de la souffrance ? Elle n’a pas été la seule à servir d’instruments entre les mains de scientifiques se prenant pour Dieu. J’ai été formée et entraînée par des scientifiques pour être une arme, une super-espionne que ces gens utiliseraient pour servir leurs intérêts... Et je ne me souviens de rien, car, lorsque j’ai tenté d’attaquer le SHIELD, il y a eu un accident... Un accident qui m’a rendu amnésique. Je ne sais pas qui sont mes parents, je ne sais pas quel est mon passé, je ne sais pas qui je suis... Crois-tu donc vraimentque je ne sache pas ce que Lucy ressente ?! »

Le passé de Widow était effectivement nimbé de mystères, accessible uniquement par fragments, par le biais de rapports du SHIELD relatant les interventions faites au cours des années par Black Widow. Il était admis qu’elle avait été une agente russe ayant travaillé pour les intérêts de la Russie, mais elle ne s’en souvenait plus. Natalia suivait régulièrement des thérapies visant à essayer de retrouver ses souvenirs, mais ceux-ci restaient hermétiquement fermés, ce qui, selon les psychiatres, soupçonnaient qu’elle avait eu un conditionnement cérébral. Or, il était important que Natalia arrive à s’en souvenir, de manière à pouvoir retrouver ceux qui avaient fait d’elle une arme, et pouvoir les neutraliser.

Elle revint rapidement sur le sujet, en expliquant un peu mieux son comportement :

« Lucy venait de dire que Lloyd était en train de souffrir, d’hurler... Qu’étais-je censée faire, Amélie ? Mon coéquipier était en danger, et tout ce que je voulais était rappeler à Lucy que je n’acceptais qu’on s’attaque à nous... Peut-être aurais-je du lui accorder le bénéfice du doute, mais je n’ai jamais voulu l’enfermer pour pouvoir l’expérimenter. Tu me dis qu’elle est calmée, qu’elle sait maîtriser sa rage, mais j’ai toujours des doutes. Ne crois cependant pas qu’elle sera enfermée sans raison. Nous n’enfermons pas les gens simplement parce qu’ils sont puissants. Regarde Supergirl pour t’en convaincre... Tant que Lucy parvient à se tempérer, et à ne pas faire de dégâts, nous n’avons aucune raison de l’enfermer. »

Pour elle, ce n’était que du bon sens, et, après quelques secondes, elle rajouta :

« Je suis désolée que Lucy pense que je lui veuille du mal... Et ma question n’était pas aussi débile que ça, tu sais. Nous avons une agente qui est capable d’absorber l’énergie, alors... Enfin... Tu vois où je veux en venir ? Si elle est capable d’absorber les vecteurs que les diclonius génèrent, ça permettrait de pouvoir plus facilement les neutraliser lorsque nous attaquerons le centre. »

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Les alentours de la ville / Re : Intrigantes révélations. [Black Widow]
« le: mardi 11 novembre 2014, 01:52:54 »
Oui, Natalia reconnaissait volontiers qu’il y avait, avec ce Fauteuil sphérique, quelque chose digne de « Star Trek ». Elle ignorait comment le SHIELD avait pu créer une telle machine, mais elle avait ses pistes. L’organisation était spécialisée dans la collecte d’objets extraterrestres, les stockant dans des bases de recherche ultrasecrètes. Ils les utilisaient pour faire des recherches afin d’améliorer leur équipement, leurs armes, et leurs techniques d’investigation scientifique. Ils n’avaient que quelques années d’avance sur la technologie normale. La réalité virtuelle était de plus en plus, dans la vie civile, quelque chose qui était en train d’éclore. Les productions pornographiques réfléchissaient déjà à des moyens d’inventer de nouveaux films, plus réalistes et plus immersifs, en se fondant sur l’usage de la 3D. De manière générale, plus on se renseignait sur l’implantation des nouvelles technologies dans la société, et plus les univers dystopiques imaginés dans les œuvres de science-fiction devenaient réalistes.

La mutante expliqua à Natalia n’avoir aucun problème d’épilepsie, ce qui faisait qu’elle pouvait donc passer sur le Fauteuil. Il était en soi toujours possible qu’elle fasse une crise, mais c’était peu probable. L’être humain du 21ème siècle était habitué au numérique, au virtuel, et à mélanger les deux. Partant de là, Natalia estimait que Cassandre avait toutes ses chances pour survivre à ce choc, et pouvoir s’y adapter.

« Il existe des programmes par défaut, et il suffit de les charger, expliqua-t-elle à Camille. Rassure-toi, nous prendrons une simulation assez simple,  c’est ta première fois, après tout... Et il n’y aura pas d’incendies. »

Natalia ne voulait pas la forcer à faire autre chose, ou à se lancer dans des programmes trop compliqués. Peut-être qu’elle avait la phobie du feu ? Après l’accident qu’elle avait vécu, c’était compréhensible.

« Viens, suis-moi. Dis-toi que c’est comme un jeu vidéo grandeur nature. »

L’intérieur de la sphère se composait de plusieurs fauteuils qui se faisaient face, et qui se dépliaient ensuite quand la sphère se refermait, couchant ainsi les « joueurs ». Natalia attacha Cassandre, et lui expliqua qu’elle allait ressentir une petite piqûre à hauteur de son cou. Le dispositif se reliait à son épiderme nerveux, afin que les sensations soient plus réalistes.

« Ton corps ne craint rien. Si tu meurs dans la simulation, tu reviendras dans le monde réel... Ce sera la même sensation qu’un cauchemar horrible. »

Elle évita de préciser que, dans les cas les plus extrêmes, il y avait vomissements, maux de tête, ou même des personnages faisant de la tachycardie. Malheureusement, le virtuel était encore un monde assez inexploré et mal compris, et qui dépendait beaucoup des utilisateurs. Néanmoins, les cas extrêmes tendaient à diminuer après chaque mise à jour, afin d’aider à avoir une plus grande stabilité du système. Cependant, le dire aurait été subtil que d’aller à l’hôpital pour se faire opérer et tomber sur un médecin qui passerait son temps à vous parler des erreurs médicales et des maladies nosocomiales. L’idée était de rassurer Cassandre, pas de la faire paniquer.

La piqûre eut lieu au bout de quelques secondes, entraînant automatiquement un réflexe nerveux. Une partie du fauteuil se déplia alors, formant le serre-tête, et une visière se forma... Comme un casque 3D.

« Okay, je m’installe à mon tour. »

Natalia s’assit donc, et, au bout de quelques instants, la sphère se referma, et les corps se déplacèrent, tandis que, dans la visière de la casque, des images apparurent, annonçant un chargement du logiciel. Le chargement ne prit que quelques secondes, et, pour Cassandre, comme pour Natalia, ce fut comme un petit trou noir.

Quand Natalia rouvrit les yeux, les deux femmes se trouvaient dans un entrepôt qui semblait abandonné. Natalia avait son uniforme moulant, et Cassandre portait une robe blanche.

« Vous feriez fureur, dans cette robe... Bon, vous êtes prête pour commencer ? »

Elle lui laissait le temps de s’imprégner de cet environnement. Comme Natalia le lui avait dit, tout était extrêmement réaliste, que ce soit le toucher, l’ouïe, ou même l’odorat. Le cerveau était en train d’agir, et il était tout simplement leurré, car il était persuadé que ce qu’il vivait était réel.

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