Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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One Shot / Re : La Gorgone d'Antaropolos [PV]
« le: lundi 18 juillet 2016, 10:17:14 »
« Voilà l’entrée. »

En ce début de matinée, Adamantia, la Prêtresse d’Artémis à Antaropolos, était venue à l’auberge où Daphnée et Hagran s’étaient reposées pour les emmener dans les profondeurs du quartier nain. La belle Adamantia portait sa tenue blanche et dorée, et était comme une flamme de blancheur et d epureté dans ce quartier sombre et sinueux. Le trio était descendu dans les tréfonds du quartier, jusqu’à voir les maisons s’arrêter devant une grande grotte avec, devant, un solide portail fermé, et un poteau contenant une notice explicative. Dessus, on pouvait y lire une copie de l’arrêté municipal ordonnant la fermeture des mines « pour causes d’intempéries », les intempéries en question étant « une attaque de monstres présentant un risque certain pour la sécurité des employés ».

Hagran hocha lentement la tête. Elle reconnaissait très bien cette grotte. Petite, avec un groupe d’amis, ils adoraient se faufiler dans la mine, se prenant pour des braves, allumant des feux à l’intérieur pour se raconter des histoires d’horreur toute la nuit, et ils tremblaient à chaque fois qu’on entendait des grognements et des hurlements. La jeune Hagran avait beau avoir fait du chemin depuis, en un sens, elle restait toujours cette jeune femme aventureuse et insouciante. Et, maintenant qu’elle était de retour à Antaropolos, on pouvait dire que la boucle était enfin bouclée.

Adamantia se tenait devant elles, et déverrouilla la porte.

« Je suppose que les nains doivent vraiment insister pour que les mines rouvrent…
 -  Tout le monde, en réalité. Les nains sont par nature un peuple de rudes travailleurs. Le travail est profondément marqué dans leur culture, et l’oisiveté est très nocive pour eux. Ils errent dans les rues, boivent, se battent, et, depuis quelques semaines, nos prisons sont saturées par les nains ivres qui sont envoyés en cellule de dégrisement, ou condamnés pour ivresse sur la voie publique, ou trouble à l’ordre public. »

La jeune Amazone ne put s’empêcher de légèrement sourire. La légende des nains et de leur appétit pour l’alcool était loin d’être exagérée. Tout le monde était pressé de les voir reprendre le boulot. Adamantia, en tout cas, venait d’ouvrir, et leva sa main, créant une boule blanche. Une sphère lumineuse se dressa au-dessus d’elle, servant de torche pour leur progression.

« En temps normal, la municipalité emploie régulièrement une malice dont la tâche est, chaque soir, de partir nettoyer les mines des monstres. Comme la mine est fermée depuis plusieurs semaines…
 -  Nous n’allons pas chômer, compléta Hagran.
 -  Exactement. »

Le trio arriva dans l’entrée de la mine, une grande caverne avec plusieurs cabanons abritant l’équipement nécessaire au travail minier: des pioches, des lampes frontales, des gants, des casques… Plusieurs chariots étaient là, vides, et, devant elles, il y avait quatre galeries qui partaient. Adamantia, fort heureusement, avait emporté avec elle un plan des mines. Antaropolos disposait d’un gisement minier qui, sans être immense, restait tout de même assez conséquent.

Sur la carte, Adamantia avait mis une croix rouge à un endroit, au fond de la mine. D’après les témoignages des mineurs, c’était ici que le sol s’était affaissé, et qu’on pouvait rejoindre le temple.

« Alors, allons-y. »

Avoir un enfant en elle ne rendrait pas Hagran moins combative. Elle était Amazone avant d’être toute autre chose, mais, avant de partir, elle posa sa main sur l’une des hanches de Daphnée, et l’embrassa tendrement. Un geste pour s’encourager mutuellement, qui n’échappa guère à Adamantia. Un léger sourire vint ainsi se dessiner sur ses lèvres.

Ensuite, elles purent démarrer, et s’enfoncèrent dans les mines…

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Les terres sauvages / Re : Le temple du bourbier [Ariman, les Amazones]
« le: lundi 18 juillet 2016, 10:13:40 »
Après ce séjour dans les étoiles, Sélène, Mythilène et Ariman se retrouvèrent dans un paysage nettement plus familier : les jardins du manoir d’Olgierd. Une affreuse impression de déjà-vu traversa brièvement le corps de Sélène, pendant que l’Obliterator leur expliquait qu’il avait préféré les mettre dans la partie extérieure du jardin.

« C’est bien pensé », nota Mythilène.

Silencieusement, Sélène se disait que les métallurgistes de la Horde, comme Cymé, auraient adoré voir les technologies présentes dans ce vaisseau, comme cette incroyable machine qui avait servi à les ramener sur Terra. Ariman venait assurément d’un endroit du cosmos où la technologie était très avancée, en tout cas par rapport à Terra. Sélène avouait volontiers que, dans cette arche cosmique, elle était totalement perdue. La jeune femme était donc contente de retrouver le plancher des vaches, tout en disposant d’une nouvelle épée, capable d’émettre un halo énergétique autour d’elle.

Cependant, très rapidement, les femmes et Ariman virent de multiples cadavres sur le sol. Il y avait là les multiples monstres du jardin, ainsi que de nombreux corps de croisés, de chevaliers, d’arbalétriers.

« Visiblement, les croisés de l’Ordre Immaculé nous ont devancés… » observa Sélène.

L’Ordre Immaculé avait aussi attaqué les lieux, et avait été relativement violent. Il suffisait de voir les corps et les gravats pour voir que la bataille avait dû être intense. Il y avait des lézardes sur les murs, des arbres calcinés… Sélène grimpa les marches d’un perron menant à une balustrade ne hauteur, où, au milieu des feuilles, elle vit les cadavres de trois arbalétriers. Le jardin était devenu un immense mausolée dans lequel, quelque part, le Gardien se promenait. Sélène n’avait pas oublié le combat qu’elle avait mené contre cette créature, et, tout en inspectant les cadavres, regarda également le sinistre manoir.

Quelque part, là-dedans, il y avait un moyen de vaincre les Moires, la clef pour pénétrer dans le temple de Tetsihéane, et pouvoir mettre la main sur le Cube cosmique, seul moyen de sceller le Halo des Moires, et empêcher l’invasion à venir des Necrons.

« Il nous faut une stratégie contre le Gardien…
 -  Il manipule une magie noire redoutable… Une magie qui lui permet d’user des morts. Le vaincre ne sera pas simple, mais ce n’est pas la technologie qui permettra d’en venir à bout. »

Sélène était d’accord avec cette analyse. Le Gardien était une créature redoutable, mais Sélène ne connaissait nul être qui ne soit immortel. Autrement dit, cette chose avait une faiblesse à exploiter, et c’était bien ce que Sélène comptait faire. Pour l’heure, le jardin ressemblait à un véritable charnier, et il ne faisait aucun doute que l’Ordre Immaculé allait revenir pour une seconde vague. Mieux valait donc en finir avant qu’ils n’arrivent.

« Comment vaincre le Gardien ?
 -  En comprenant comment sa magie fonctionne… Quand tu l’as affronté, il était capable de générer autour de lui des âmes qu’il utilisait en les fauchant pour régénérer son énergie. »

Sélène hocha la tête.

« S’il refait ça, il faudra donc les tuer avant qu’il ne le fasse…
 -  Tu as parfaitement compris, ma chérie… »

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Les terres sauvages / Re : Le temple du bourbier [Ariman, les Amazones]
« le: mercredi 06 juillet 2016, 13:01:55 »
Mythilène considéra silencieusement le Geller. Ce n’est pas qu’elle soit technophobe, mais elle savait qu’il existait, entre la technologie et la magie, des interactions. Si la Chamane et, au-delà de ça, les Amazones, utilisaient relativement peu les technologies modernes, c’était aussi parce qu’elles craignaient, notamment en fonction de leurs préceptes religieux et de leurs traditions, que l’abus de technologie n’affaiblisse leurs pouvoirs magiques. Il fallait voir comment les choses se passaient à Tekhos pour le comprendre. Là-bas, la magie y était vue comme un phénomène naturel sans grande importance, et les mages tekhans étaient, en conséquence, relativement rares, les Tekhanes cherchant plutôt à industrialiser la magie, comme on le ferait du pétrole, du nickel, ou du fer. Or, les Amazones voyaient la magie comme un cadeau divin, destiné à les aider à survivre dans un monde hostile, une récompense divine pour leur mérite. Il fallait donc se méfier de la technologie.

Au-delà de ça, Mythilène fut néanmoins sincèrement surprise en voyant le précieux cadeau qu’Ariman lui fit. Néanmoins, en posant ses doigts sur la reliure du livre, elle en frémit, sentant comme un petit choc électrique. Un savoir n’était pas neutre, une connaissance n’était jamais figée, et véhiculait toujours un point de vue, même encyclopédique. Or, elle sentait une force malsaine émaner de ce recueil. Si l’Ordre Immaculé mettrait la main dessus, il finirait dans des archives interdites.

« Je vous remercie pour ce cadeau, Ariman, répondit Mythilène avec calme et sérieux. Je le conserverais à l’abri des doigts indiscrets... »

C’était préférable, car, même à travers les mots, le Chaos pouvait vous contaminer. Mythilène pouvait, et même, devait étudier les informations figurant dans ce tome, mais avec la plus grande des précautions. Elle le ferait, et, pour l’heure, elle rangea le livre, bien consciente du précieux cadeau qu’Ariman lui confiait... Comme une sorte d’assurance, car les informations figurant dans ce livre, à n’en point douter, permettraient de le vaincre, si jamais il devait sombrer à la corruption rampante en lui.

Suite à cela, Ariman se proposa d’empaqueter les autres cadeaux, ce qui amena Sélène à sourire.

« Offrez une mitrailleuse lourde à guidage laser à Cynna, elle sera folle de joie. »

Ce n’est pas parce que Sélène se battait à l’épée qu’elle ignorait les armes à feu. Une future Reine amazone se devait d’être polyvalente, et de connaître tout l’armement, tant moderne que traditionnel. Sur ce point, donc, Sélène s’en sortait avec les honneurs.

Myhtilène enchaîna alors logiquement :

« Faites ça, et, ensuite, nous irons vers le manoir d’Olgierd. »

Auraient-elles eu plus de temps que les deux femmes auraient volontiers exploré le « Terminus », mais aucune des deux Amazones n’oubliaient leur mission, et les enjeux qui les attendaient. Or, ceux-là se situaient sur Terre, pas dans l’espace.

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Les terres sauvages / Re : Le temple du bourbier [Ariman, les Amazones]
« le: dimanche 26 juin 2016, 22:45:51 »
Ariman blasphéma, mais Sélène ne lui en tint pas rigueur. De fait, si les Dieux n’existaient pas, les êtres humains n’existeraient pas non plus, ou alors sous forme primitive, comme des animaux. N’était-ce pas Prométhée, dans la conception olympienne, qui avait apporté le feu aux humains, et donc l’intelligence ? Certes, il avait agi contre la volonté des Dieux, mais il avait fourni le savoir divin aux hommes, une métaphore du fait que, sans les Dieux, les Hommes n’étaient rien. Et puis, au-delà des oppositions divines, Mythilène savait que, tôt ou tard, le Chaos achèverait de corrompre Ariman. Il était impossible de lutter contre la corruption galopante du Chaos. Le poison du Warp était dans les veines d’Ariman, et, s’il n’avait pas encore sombré dans la folie, il n’était rien de plus qu’un fou en sursis. La Chamane le savait, et Sélène le savait aussi, et c’était bien pour ça que, même s’ils étaient alliés, leur relation ne pourrait jamais aller plus loin qu’une alliance de fortune contre des ennemis communs.

Changeant de sujet, Ariman présenta à Sélène une épée futuriste, entourant d’un halo bleu électrique. La lame semblait crépiter sur place, et l’Obliterator lui expliqua que c’était une arme futuriste, et que le halo ne venait pas d’un sortilège, mais d’une source énergétique fusionnée à l’arme. Sélène attrapa lentement le pommeau de l’épée, et la fit tournoyer lentement, en trouvant, sur le pommeau, une sorte de bouton permettant de désactiver ce champ énergétique. L’épée redevint alors une simple épée, avec une lame de bonne facture, et elle hocha la tête.

« C’est une bonne arme. Je vous en remercie, Ariman. »

Celle-ci, elle allait la prendre. Comme elle l’avait dit, Sélène voyait Ariman comme un allié, et elle n’allait donc pas rejeter son aide. L’épée n’était en effet pas piégée. Une telle arme risquait d’être utile contre les multiples monstres de Tetsihéane. Sélène glissa donc l’épée dans son dos, l’attachant à la manière des sorceleurs, puis Mythilène croisa les bras. Ariman avait précisé qu’il avait des armes pour toutes les Amazones, mais de quoi Mythilène pourrait-elle avoir besoin ?

Elle était une Chamane, son arme, c’était sa magie.

« Vous avez des amulettes et des talismans dans votre armurerie, Ariman ? » demanda-t-elle donc.

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Les contrées du Chaos / Re : Tractations internationales [Ysice Jadescath]
« le: dimanche 26 juin 2016, 22:24:11 »
L’histoire riche de la Horde, contée essentiellement de manière orale, recélait de moments justifiant le fait qu’il n’y ait, désormais, plus qu’une seule Princesse. C’était une tradition surprenante pour un peuple connu pour la dangerosité de ses pèlerinages, et pour le fait que, de surcroît, l’héritière d’une souveraine d’une nation guerrière se devait d’être sur le front, afin d’asseoir sa légitimité et son autorité. S’il avait été décidé de n’avoir qu’une seule héritière, c’était bien parce que, historiquement, des héritières s’étaient déchirées entre elles. La Horde n’avait pas toujours été une grande famille aimante et solidaire. La jalousie, la fierté, étaient de puissants moteurs de dissension, et avaient amené des héritières à diviser la Horde en clans, engendrant des conflits intestinaux et des guerres civiles.

La rivalité entre Nausita et Ysice semblait en relever, et Sélène espérait bien qu’Ysice ne soit pas aveuglée par son amour envers sa petite sœur. C’était, néanmoins, une piste à explorer, même si ce n’était pas à elle de mener l’enquête. Elle apprit, en tout cas, que Jadescath avait pour projet de bâtir un énorme pont afin de relier l’île au continent, ce qui, très probablement, nécessiterait l’aide des machines tekhanes et de leur savoir-faire technologique. Autant dire qu’il fallait donc sécuriser l’île pour permettre aux ingénieures de travailler correctement. Sélène, de son côté, espérait que sa mère la suivrait. La Horde n’était pas très éloignée de Jadescath, et pouvait donc rapidement s’y rapprocher, tout en envoyant, en un laps de temps encore plus court, des renforts significatifs. Le fait que Jadescath soit dirigée par une femme au tempérament fort, et belle, était un élément supplémentaire pour amener la Horde des Amazones à se rapprocher de Jadescath, conformément à la nouvelle vision d’Andromaque, qui était de rechercher des alliés. Sylvandell, par exemple, en était un, après leur séjour, où Sélène avait pu perdre sa virginité en couchant avec la Princesse de Sylvandell, la belle Alice Korvander, sous le regard attentif, et la participation enjouée, de sa mère à leurs ébats.

Ici, une alliance était possible, mais restait à savoir si Ysice accepterait la tradition amazone, qui était de célébrer la paix à travers le sexe. Il était encore un peu trop tôt pour le proposer, car Sélène avait pu noter combien les peuples sédentarisés voyaient le sexe comme une chose taboue. Elle pensa de fait à autre chose quand, après le départ de Phoebus, un valet leur présenta un faucon. Ysice expliqua qu’il était pour elle, et Sélène écarquilla un peu les yeux, puis hocha la tête.

« C’est... C’est très honorable de votre part, Ysice. J’accepte humblement ce présent, ce faucon a l’air magnifique. »

Sélène tendit sa main, et le faucon s’y posa, Mythilène utilisant un sortilège pour renforcer la résistance de son poignet, de telle sorte que les serres du faucon ne déchiquetèrent pas sa peau. Souriant légèrement, Sélène caressa un peu le plumage du faucon.

« Oui, un animal majestueux... »

La Princesse hocha la tête.

« Je vous suis redevable, Ysice, pour ce précieux cadeau. »

Et, quand on connaissait le sens de la fierté des Amazones, ce n’était pas une phrase jetée en l’air. Sélène prit cependant congé à son tour, afin d’écrire un courrier à ses sœurs, et Pirène la suivit, ne laissant plus que Mythilène en compagnie d’Ysice. La Chamane regarda silencieusement la Duchesse pendant quelques secondes, avant de lui parler.

« Nous ne sommes pas très bien présentées, Majesté. Je suis Mythilène, comme vous le savez déjà, et, outre être une Chamane, je siège aussi au Conseil des Amazones. La loyauté m’oblige à vous dire que je fais partie des Chamanes les plus expérimentées de la Horde, et je sens en vous une force magique redoutable. Ce pouvoir descend de Zonrad, n’est-ce pas ? C’est fascinant... J’ai pu observer ce phénomène chez les Korvander, déjà, où tous les héritiers d’Erwan sont également sensibles à la magie. Pardonenz ma curiosité, mais, pour être honnête, la magie est une chose qui m’a toujours fascinée. »

Mythilène lui fit un doux sourire, et reprit ensuite :

« Pourriez-vous m’en dire plus sur votre pouvoir magique ? Suivez-vous des formations ? Je vous demande ça par curiosité, car la pratique de la magie est très hétéroclite d’une région à une autre... Mais je comprendrais tout à fait que vous ne souhaitiez pas me renseigner à ce sujet, et il va de soi que je ne vous en tiendrais nulle rigueur. »

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Les terres sauvages / Re : Le temple du bourbier [Ariman, les Amazones]
« le: mercredi 22 juin 2016, 01:11:58 »
Ariman leur offrait des armes, tout en leur soulignant qu’il n’était pas un ennemi. Cette remarque inattendue amena brièvement les Amazones à se regarder, tandis que l’Obliterator leur expliquait qu’il avait eu maintes fois l’occasion de les trahir, ce que les jeunes femmes ne pouvaient guère contester. En conséquence, il souhaitait donc qu’elles cessent de le considérer comme un ennemi, non sans leur avoir indiqué, préalablement, et c’était là l’un des miracles de la technologie, qu’il était plus rapide de passer par l’espace pour rejoindre le manoir d’Olgierd, plutôt que de simplement retraverser le marais. Mais, pour l’heure, outre les prouesses technologiques de son vaisseau, Sélène et Mythilène songeaient surtout à ce qu’il venait de dire.

Cette remarque amena un léger silence, avant que Sélène ne le rompe en haussant les épaules.

« Mais, Ariman… Que vous le vouliez ou non, vous êtes un ennemi. Nous servons Artémis, qui appartient aux Olympiens, des Dieux de la Lumière, tandis que vous, vous êtes au service des puissances de la Ruine, des forces du Chaos.
 -  Ne croyez pas que nous ayons un raisonnement binaire. Le monde, ou, plutôt, la création, ne se résume pas qu’à cet antagoniste simpliste entre le ‘‘bien’’ et le ‘‘mal’’. Nous vous faisons confiance pour nous aider dans cette quête, pour empêcher les Moires de détruire Terra en amenant des Necrons, mais, au-delà de ça, nous savons qu’un jour viendra où vous serez un ennemi. »

Le fait qu’Ariman ne soutienne pas les Moires était déjà, en soi, un exploit. Les Obliterators étaient des agents du Chaos, des créatures qui avaient fusionné avec leur armure et avec les armes, qu’ils absorbaient, tandis que, sous cette dernière, ils arboraient une chair putréfiée, infectée par les émanations malsaines et prolongées du Warp. Ces mêmes émanations que les Amazones avaient, pour l’heure, dans le corps, et qui les protégeaient pour l’heure des influences corrosives des forces sombres régnant dans ce marais.

« La seule chose qui compte, conclut Sélène, c’est que, pour l’heure, nous sommes alliés. »

En soi, rien d’autre n’avait vraiment d’importance. Ils avaient un ennemi commun, une menace qui les liait, ensemble, et c’était tout ce que Sélène avait à retenir. Tout le reste à ce sujet ne serait que des réflexions superfétatoires, et Sélène reprit ensuite sur autre chose :

« En revanche, je vais encore devoir vous décevoir, mais je n’utilise pas d’armes à feu. Toutefois, si vous consentez à nous donner des armes, sachez que les autres Amazones, comme Cynna, seront ravies d’en avoir. »

Sélène, elle, restait une guerrière traditionaliste, privilégiant le maniement de l’épée et des armes blanches aux autres types d’armes. Chaque Amazone avait sa spécialité, et c’est, en partie, ce qui faisait la force de la Horde.

Elle n’allait donc pas se lancer dans la manipulation d’une autre arme.

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Les contrées du Chaos / Re : Tractations internationales [Ysice Jadescath]
« le: mercredi 22 juin 2016, 01:11:46 »
Qu’une ékinoppyre survienne dans les jardins royaux n’était pas normal. Une simple attaque de monstres ? Mythilène connaissait ces créatures. Les ékinoppes, au sens large, étaient des créatures florales qui, d’après les légendes, poussaient là où il y avait des morts, afin de venger ces derniers. Ces monstres entraînaient ainsi leur lot de superstitions. Des alchimistes nexusiens avaient mené des études sur les ékinoppes, et avaient surtout démontré qu’une ékinoppe poussait à partir d’une graine spéciale, une graine qui était notamment influée par la chair en décomposition. Ainsi, les ékinoppes avaient tendance à pousser là où il y avait des cadavres, et la jurisprudence nexusienne disposait d’un fameux arrêt, où un vieil homme cannibale vivant dans des marais avait été arrêté à cause des ékinoppes et ékinoppyres poussant à foison dans son jardin, qui était un véritable charnier.

Néanmoins, les deux Amazones n’eurent pas le temps de faire grand-chose, car la Duchesse demanda immédiatement à les voir... Une Duchesse qui, comme Mythilène l’avait vu, était aussi une magicienne. Pendant que les deux Amazones retrouvaient leurs sœurs, la Chamane demanda à Calypso d’inspecter le jardin, et Sélène chargea Pirène de la protéger. Les guerrières acquiescèrent silencieusement, et ce fut donc en compagnie de Tamara qu’elles rejoignirent le bureau d’Ysice.

Une belle pièce, recouverte de livres, où, en compagnie de deux personnes, Phoebus Aldern, qui se présenta comme le conseiller de Sa Majesté, et Ezra Merrin, Capitaine de la garde. Sélène et les autres Amazones les saluèrent en retour, et apprirent ensuite que le royaume connaissait, depuis quelques temps, une prolifération inquiétante et anormale de monstres, qui étaient, non seulement plus nombreux, mais, surtout, plus agressifs. Deux endroits, en particulier, étaient devenus difficiles à gérer : le Pic Moussu, et la porte Est. Sur une carte de l’île, Sélène pouvait voir ses emplacements. Le pic se trouvait dans une zone sauvage et montagneuse, où il n’y avait aucun village, signe que ce devait être l’un des endroits très sauvages de l’île.

Aldern termina en laissant entendre qu’ils avaient besoin d’aide, accompagnant cette remarque d’un regard appuyé envers les Amazones. Sélène, qui continuait à observer la carte, releva alors la tête, et observa le trio, avant de regarder fixement la Duchesse, puis le conseiller.

« Il nous faudra envoyer un corbeau aux autres Amazones, nous ne sommes pas assez nombreuses pour protéger un si grand territoire. Néanmoins, Duchesse, si je puis me permettre... Cette ékinoppyre n’est pas apparue sans raison. »

Mythilène enchaîna rapidement. En tant que grande Chamane de la Horde, elle incarnait un peu la voix de la sagesse, et ce d’autant plus que, malgré les apparences, elle était plus vieille de Sélène d’une génération, et compléta donc ce que la Princesse venait d’avancer :

« Ces créatures poussent là où il y a des cadavres... Alors, s’il n’est pas fréquent que des ékinoppes poussent dans vos jardins, Majesté, la seule déduction, c’est que quelqu’un y a planté une graine. »

L’accusation était grave, car Mythilène sous-entendait un acte de sabotage, voire de haute trahison.

« Néanmoins, il n’est pas aisé de faire des graines d’ékinoppyres. Outre des connaissances poussées en botanique et en alchimie, il faut une équipe et tout un laboratoire pour pouvoir insuffler dans les graines les composants nécessaires à la mutation de la fleur en gestation. »

Mythilène savait que, dans le cadre des études sur ces créatures menées par l’académie de Nexus, on avait créé, en laboratoire, des ékinoppes.

« Bien sûr, je peux aussi me tromper... Il arrive parfois qu’une ékinoppyre pousse sur le corps d’un gros animal tué et abandonné, comme un chien, ou un cheval, mais... J’ai chargé Calypso, mon apprentie, de vérifier si elle trouve des traces de la graine. À partir de ces éléments, il sera possible de déterminer si cette ékinoppyre a poussé naturellement... Ou non. »

Mythilène termina sur cette note, et Sélène, après quelques secondes, reprit de nouveau :

« Ces attaques de monstres... Il y a une raison particulière à leur multiplication ou non ? »

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Les terres sauvages / Re : Le temple du bourbier [Ariman, les Amazones]
« le: lundi 20 juin 2016, 08:23:12 »
Le « Terminus » d’Ariman ressemblait à une sorte d’étonnante foire spatiale. Sélène n’avait jamais voyagé dans l’espace, mais elle pensait se souvenir de son premier contact. En suivant leur étrange guide, elle vit en effet, par le biais de coursives, des créatures très étonnantes, allant, outre de ce gorille intelligent ayant transformé le collier de Mythilène en bouclier défensif, à des filles dominatrices qui semblaient occupées à torturer un type couché sur un banc, ou à une espèce de moine en train de méditer, assis en tailleur sur le sol de sa cellule. Mythilène, elle, était plutôt sur la défensive, car, nettement plus proche de la magie que Sélène, elle pouvait sentir les émanations infernales des multiples individus composant cet équipage. Sélène, de son côté, en vint à se demander ce qu’elles faisaient là quand le Technoprêtre les conduisit devant une porte.

Elles arrivèrent ainsi dans une impressionnante armurerie, comprenant de nombreuses armes, et la Princesse vit qu’Ariman s’amusait à en absorber plusieurs, les armes disparaissant dans son armure.

*J’ignore si je dois vomir ou me montrer particulièrement enthousiaste...*

Probablement un mélange des deux, à bien y réfléchir. Les deux Amazones étaient totalement dépassées dans cet environnement, qui ne correspondait à rien dont elles étaient habituées. Le Technoprêtre en profita pour se retirer, et les deux Amazones se regardèrent brièvement, comme pour partager leur désarroi. Elles n’étaient plus sur Terre, elles n’étaient plus dans leurs tentes, elles flottaient dans l’espace, faisant un très grand voyage, consistant à passer par le cosmos, pour rejoindre un autre endroit sur Terre. L’ironie de cette situation n’échappa guère à Sélène, qui choisit néanmoins de se focaliser sur la collection d’armes de l’homme :

« Vous avez une belle collection, Ariman...
 -  Et un équipage des plus hétéroclites. »

Plus qu’un vaisseau, le « Terminus » ressemblait à une espèce d’arche spatiale, regroupant de multiples races et cultures différentes. Un consortium très impressionnant, ce qui amena rapidement Mythilène à faire un commentaire :

« Vous savez, on aurait pu rejoindre le manoir d’Olgierd à pied. Pourquoi avoir décidé de nous montrer votre vaisseau ? »

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Les contrées du Chaos / Re : Tractations internationales [Ysice Jadescath]
« le: vendredi 17 juin 2016, 12:46:28 »
D’Ysice et des Crocs d’Émeraude, les Amazones ne savaient pas grand-chose, si ce n’est les rumeurs colportées par les marins et les voyageurs. Mais comment avoir foi en ces rumeurs quand d’autres rumeurs disaient des Amazones qu’elles étaient des tueuses anthropophages qui dévoraient les bébés trop faibles, pratiquaient des sacrifices rituels, et s’adonnaient au Malin ? Sélène était une femme pragmatique, qui jugeait sur place ce qui ne relevait pas du divin. Elle ignorait donc la bonté d’Ysice, mais constata rapidement sa beauté, et, à travers sa silhouette fine, son regard calme, sa voix douce, et la manière dont elle s’excusait, sa pureté.

« Ne vous inquiétez pas pour les premières impressions, Majesté, je gage que les autres sauront largement compenser ce désagrément administratif. »

Sélène avait beau ne pas avoir sa langue dans sa poche, elle avait retenu la leçon. L’époque où les Amazones pouvaient être belliqueuses, sauvages, et impitoyables, était révolue. Il fallait maintenant savoir être diplomate, et c’était bien ce à quoi la femme s’employait. En minimisant l’incident en simple « désagrément administratif », Sélène indiquait aussi ne plus vouloir en parler. Néanmoins, et aussi douce puisse-t-elle sembler, Ysice avait l’air d’être le genre de femmes avec laquelle il ne fallait pas exagérer, et le groupe repartit donc vers son palais, en traînant derrière eux, dans une cage, l’administrateur portuaire.

*Pour finir aussi vite dans une cage, le bougre ne doit pas en être à son premier coup d’éclat…*

En tout cas, le groupe se mit en marche. L’île de Jadescath était plutôt grande, avec un paysage escarpé, torturé, bosselé, constitué de montagnes, de forêts,  traversé en son milieu par une sorte de long fleuve qui, visiblement, découpait l’île en deux. Un paysage assez agréable, venteux. L’hiver, l’endroit devait avoir quelque chose de très impressionnant, rappelant à Sélène les paysages fantastiques de l’archipel de Skellige.

En chemin, elles traversèrent plusieurs petits villages, les individus s’inclinant devant le passage de la Reine, qu’ils saluaient et acclamaient, jusqu’à s’approcher de la capitale centrale, visiblement la plus grande ville de l’île. En chemin, Ysice leur avait parlé de l’histoire du royaume, qui commençait par une sorte de guide initiatique, Zonrad, qui avait mené les premiers colons ayant fondé ce royaume, une terre indépendante, sur une île reculée, car peuplée de monstres, et qu’Ashnard avait pendant longtemps fui. Les océans de Terra étaient loin d’être paisibles, et Jadescath était proche de Skellige, ce fameux archipel peuplé de tribus claniques, et entouré de monstres, notamment des sirènes.

Ysice parlait avec fierté et amour de son peuple, de son île, de l’importance qu’elle attachait à s’ouvrir au monde, avant que le monde ne se rappelle à elle. Elle se montra très renseignée sur les autres peuplades. Soucieuse d’éviter de faire partie du conflit entre Nexus et Ashnard, elle préférait se rapprocher des quelques nations neutres ou indépendantes, comme l’Empire de Vapeur… Ou bien la Horde des Amazones.

En retour, Sélène lui expliqua l’histoire de sa nation.

« Jadis, nous, Amazones, vivions sur une île, comme vous. Themiscyra… Mais, là où vous avez décidé de vous ouvrir, nous, nous sommes renfermées, et le monde extérieur nous a envahi. »

Cet évènement avait été le point de départ de la diaspora amazone, et la plupart des Amazones avaient été vendues à des royaumes barbares, comme l’Hyrkanie. C’était ici que la Horde avait réussi à se libérer de ses chaînes, l’ancêtre de Sélène ayant mené une révolte qui avait provoqué une guerre civile en Hyrkanie, puis les esclaves en fuite avaient rallié les autres clans barbares.

« On a enlevé nos terres, notre histoire, notre amour, mais pas notre fierté, ni notre foi. »

Maintenant, les Amazones formaient un peuple non sédentarisé, relique des temps anciens, qui explorait le monde afin de retrouver les autres Amazones, et Themiscyra. Honnête, Sélène ne dressa pas un portrait mielleux de son peuple, indiquant que la Horde était en train de s’affaiblir, de se réduire, faisant face à de plus en plus d’ennemis.

« L’Ordre Immaculé nous dépeint comme des monstres, et les gens se méfient de nous. Malheureusement, nos rangs se réduisent. »

Sélène termina néanmoins sur une bonne note, en indiquant que faire affaires avec les Crocs d’Émeraude permettrait justement à la Horde d’aller mieux.

C’est sur ces paroles que le cortège arriva devant le palais, une belle structure, visible de loin, plantée au sommet de plusieurs montagnes. Ysice invita les femmes à se reposer, et Sélène la remercia poliment, puis, avec Mythilène, se retrouva rapidement dans les jardins du palais, le long d’alcôves, sur un balcon surplombant ces derniers. Un vent frais faisait remuer leurs cheveux, que Sélène humait joyeusement.

« C’est une île sauvage et austère, signala la Chamane, ces gens sont braves.
 -  Tu crois que Themiscyra ressemblait à ça ? »

Sur l’île originel, il n’y avait que peu d’informations fiables. Mythilène se contenta de hausser sobrement les épaules.

« Peut-être… Je le pense, en tout cas. Je vois mal un peuple guerrier s’épanouir dans des vignerons à combattre des lapins et des charançons. »

Sélène sourit lentement.

Soudain, des hurlements et des bruits de pas précipités se firent entendre. Les deux Amazones tournèrent la tête, et virent une servante qui remontait une piste, en hurlant. Mythilène ferma alors les yeux, et usa de magie, développant ses cercles de perception… Et vit une créature qui avait poussé dans les buissons. Une bête dangereuse…

Un monstre floral : l’ékinoppyre.

« Une ékinoppyre ! » nota-t-elle à l’attention de Sélène.

La Princesse enjamba le parapet, et sauta en contrebas, roulant sur le sol, en profitant pour dégainer son épée, nichée dans son dos, et courut rapidement, évitant la servante, voyant également plusieurs gardes se rapprocher… Puis le sol trembla devant elle, et elle vit une cosse apparaître en plein milieu, d’où l’ékinoppyre jaillit en hurlant, d’autres cosses apparaissant ici et là. L’ékinoppyre était un monstre floral redoutable, une sorte de plante carnivore capable de balancer des jets d’acide depuis sa gueule, qui étaient meurtriers. C’était un monstre très rapide, qui créait des cosses végétales autour d’elle. Ces cosses explosaient au bout d’un moment, ou servaient à accueillir l’ékinoppyre quand elle se déplaçait sous terre.

Avec son long corps, la créature s’en servait également comme d’une arme, et s’abattit sur Sélène, qui bondit sur le côté, évitant le monstre, qui cracha ensuite des filaments d’acide. Faisant preuve de son agilité légendaire, Sélène bondit sur le côté, évitant les projections, tandis que Mythilène préparait entre ses mains une boule de feu.

Comme toute plante, l’ékinoppyre était très sensible au feu…

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Les contrées du Chaos / Re : Tractations internationales [Ysice Jadescath]
« le: mercredi 15 juin 2016, 08:44:42 »
Quand Sélène annonça partir mener des quêtes dans le royaume insulaire, l’officier portuaire, Cadnet, bondit sur place, comme pour les retenir. La Princesse avait une très mauvaise impression vis-à-vis de cet homme, le sentiment qu’il ne jouait pas franc jeu, et était en train de leur mentir. Pour autant, elle n’oubliait pas qu’elle était, ici, une étrangère, et que, si elle se heurtait à l’homme, elle risquait d’avoir la garde aux fesses... Ce qui ne serait clairement pas une bonne manière d’introduire leurs futures relations diplomatiques avec les Crocs d’Émeraude.

La vitesse à laquelle Cadnet lui avait coupé la route surprit Sélène, mais le reste le fut encore plus. Alors que l’homme tentait de les retenir, des bruits de pas précipités se firent entendre dans son dos... Et une énorme panthère noire jaillit dans un hurlement, un rugissement furieux, renversant l’officier. La main de Sélène se porta instantanément au fourreau de son épée, mais Mythilène, qui ne sentait pas d’agressivité chez la panthère, leva la main, comme pour faire signe aux Amazones de se calmer. Son instinct magique fut le bon, et l’homme fut traîné hors de son bureau, atterrissant devant un garde gigantesque, une véritable montagne qui souleva Cadnet comme une plume, tandis que la panthère retournait près d’une femme à la beauté renversante. Sélène, qui était sortie la première, s’arrêta même pendant quelques secondes, comme frappée par cette beauté phénoménal La femme parla sèchement à Cadnet, et, quand le grand guerrier appela la femme « Altesse », Sélène eut un léger sourire.

*Bien sûr, c’est la Reine... Je ne sais pas pourquoi, mais j’en étais presque sûre.*

Après ce coup de théâtre, les Amazones ne savaient plus quoi attendre, et ce fut la femme, Ysice Jadescath, qui rompit le trouble en s’inclinant respectueusement. Sélène hocha alors la tête, et lui répondit rapidement, en pliant un genou, faisant preuve de cette humilité amazone dont les gens étrangers à son peuple les en croyaient dépourvues :

« Enchantée de vous rencontrer, Reine Ysice. N’ayez crainte, cet incident ne change rien à l’affection que mon peuple espère nouer avec le vôtre. »

Voir Sélène diplomate, pour Mythilène, c’était suffisamment rare pour le souligner. Habituellement, la Princesse était plutôt une fonceuse, véritable tête brûlée qui n’en faisait qu’à sa tête. Mais elle n’était pas la Princesse pour rien, et l’époque où la Horde ne pouvait vivre qu’en ayant des ennemis était révolue. Il fallait maintenant avoir des alliés, et Jadescath paraissait être une bonne solution. De fait, le petit numéro de la Reine ne semblait guère préparé, et témoignait de son poigne et de son autorité, une chose que les Amazones appréciaient. Étant des guerrières, elles ne supportaient pas la soumission forcée et avilissante des femmes sur les hommes, et, si elles avaient appris que Cadnet battait sa femme, Sélène l’en aurait probablement fait souffrir.

La Reine s’adressa ensuite à une espèce de jeune ouvrier, Kaleb, en lui disant de prendre soin de sa mère. Visiblement, c’était grâce à lui que la Reine avait été informée, et cette dernière avait également amené cinq chevaux, des destriers élégants et sellés. La Reine elle-même avait un étalon blanc, et Sélène, après la scène avec Kaleb, se retourna vers Ysice.

« C’est ce garçon qui vous a prévenu des agissements de l’officier ? Je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais... Je ne crois pas que cet homme était honnête.
 -  Il a tenté de se jouer de nous, renchérit Mythilène, en nous envoyant chasser des monstres pour vous rencontrer.
 -  Non pas que tuer des monstres nous pose un quelconque problème, tint à préciser Sélène, mais je n’étais pas convaincue que nous les chasserions pour vous. »

Sélène réalisa alors qu’elle ne s’était pas encore présentée, et rectifia cette erreur :

« Je m’appelle Sélène, et suis la fille de la Reine Andromaque, chargée par cette dernière de mener notre délégation, avec l’aide de la Chamane Mythilène, membre du Conseil des Amazones. Pirène et Tamara sont deux guerrières qui nous accompagnent, et Calypso est une Chamane, l’apprentie de Mythilène, une femme qui est curieuse du monde, et dont nous avons cru utile de l’emmener avec nous. »

Les présentations faites, chacune des Amazones salua la Reine des Crocs, puis Sélène s’humecta les lèvres, en regardant les chevaux. Elle s’approcha de l’un d’entre eux, et caressa doucement son pelage.

« Vous avez de belles montures, Majesté. J’ai toujours aimé l’équitation, pour ne rien vous cacher. »

Mythilène intervint alors :

« Sachez que, si vous souhaitez notre aide, nous serons ravies de vous la donner, en guise de bonne foi, mais aussi parce que nous respectons profondément les femmes fortes, qui refusent de se soumettre au sexe masculin parce qu’elles sont femmes. »

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Les terres sauvages / Re : Le temple du bourbier [Ariman, les Amazones]
« le: mercredi 15 juin 2016, 01:42:58 »
Bure, le Technoprêtre, leur expliqua qu’il était un paradigme de connaissance, quelqu’un qui plaçait le savoir au-dessus de toute autre considération. Sélène hocha lentement la tête. De ce qu’elle avait cru comprendre, Ariman et Bure venaient d’une galaxie où la science était importante. Les Amazones ignoraient toutefois l’existence de l’Imperium, et ignoraient que, jadis, l’Imperium avait comme valeur cardinale la science, au nom de laquelle toute forme de système qui ne reposait pas sur des données objectives et scientifiquement vérifiable était considéré comme honni. C’était un curieux concept, qu’on appelait le « scientisme ». Une doctrine tekhane que Sélène connaissait, et qui considérait que la science était la seule manière fiable d’expliquer la nature et la réalité. Partant de là, la foi, les religions, étaient vus comme des systèmes hérétiques, condamnables. Le scientisme, finalement, était une contradiction de ce qui faisait la science, car la science, reposant sur l’esprit critique, se voyait érigée en vérité dogmatique. Dès lors, il n’était pas étonnant que l’Imperium ait fini par devenir un régime théologique exacerbé et fanatique.

Mais tout ça, Sélène l’ignorait, et se contentait de suivre Bure, en restant silencieuse, sans vouloir le vexer. Elle aurait, en effet, pu lui dire que elle, elle croyait en la Déesse, mais Bure aurait pu lui rétorquer qu’il y avait une explication scientifique à l’existence des divinités. Le trio s’avançait donc, et Mythilène croisa une espèce de gorille. Une rencontre assez curieuse, car l’animal semblait... Intelligent. Il manipula un objet de Mythilène, un petit collier, et elle le regarda, en voyant qu’il l’avait légèrement réparé.

« Hum... Merci. »

Mythilène et Sélène reprirent ensuite leur route, suivant Bure dans les entrailles du vaisseau.

« Vous avez un drôle d’équipage dans ce vaisseau... » nota la Chamane.

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Les terres sauvages / Re : Le temple du bourbier [Ariman, les Amazones]
« le: vendredi 10 juin 2016, 12:50:38 »
« C’est bien la première fois que je suis dans l’espace… »

Mythilène se contenta de sourire devant la remarque de Sélène, tout en se demandant, en son for intérieur, combien d’Amazones avaient pu, au cours de l’existence de la Horde, se targuer d’une telle vue. Là, devant un grand hublot, les deux femmes pouvaient voir la surface de la planète. Elle semblait si paisible vu d’ici, si calme et si apaisée… Un immense continent se dressait en son centre, comme une sorte de grosse pierre qui s’étalerait sur la surface de la planète.

Dans cet environnement froid et métallique, Sélène n’était guère à son aise, tout comme Mythilène. Dans l’espace, la magie était bien moins présente, et la Chamane, qui avait un lien renforcé avec la Nature, se sentait donc un peu perturbée. Papillonnant des yeux, les filles attendaient. Elles seules étaient parties avec Ariman, car il fallait laisser des Amazones sur place. Tetsihéane n’avait pas encore révélé tous ses secrets, et Johnny n’aurait jamais pu supporter d’être arraché de sa forêt. Il était un être des bois, et sa psyché était déjà suffisamment endommagée comme ça.

« La vue est fantastique, hein ? finit par demander Mythilène.
 -  Seul un fou prétendrait le contraire. »

La Chamane posa sa main sur le hublot, et ferma les yeux. La magie était faible, mais pas inexistante. De fait, la magie était comme une force ancestrale, qui dépassait largement le cadre étroit de cette planète pour se répandre dans tout l’univers. Elle était l’architecture du Cosmos, une force invisible, mais qui, parfois, bourdonnait, et rugissait.

Ariman n’était pas là, et, à la place, une sorte d’étrange créature à l’apparence improbable se rapprocha d’elles. Long et élancé, son corps semblait être un monolithe, sans bras ni jambes, dissimulé derrière  un long manteau. Une tête pointait au milieu de multiples pinces et tentacules sortant de sous son corps, donnant à cette chose la vague apparence d’une sorte de robot. Sélène cligna des yeux à plusieurs reprises, surprise par cette apparition inattendue.

Il annonça donc qu’elles étaient à bord du vaisseau d’Ariman, le Terminus, et Sélène hocha la tête.

« Euh… Très bien, nous vous suivons. »

Cependant, elle enchaîna rapidement par une autre question, toujours troublée par la forme singulière de cette créature :

« Mais, hum… Vous… Vous êtes quoi, exactement ? »

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Les terres sauvages / Re : Le temple du bourbier [Ariman, les Amazones]
« le: mardi 07 juin 2016, 12:53:27 »
Pour rejoindre plus rapidement le manoir, Ariman les invita à passer par son vaisseau. La proposition, si elle était dangereuse (après tout, il s’agissait de rejoindre l’antre d’un individu qui, même s’il combattait avec elles, ne saurait être regardé comme un allié), était toutefois intéressante. Se rendre au manoir d’Olgierd était maintenant de plus en plus difficile, car Tetsihéane, déjà dangereux quand les Amazones étaient arrivées, avait encore gagné en dangerosité. Les monstres étaient plus nombreux, et, depuis la bataille du temple, où les factions du Chaos s’étaient massacrées, elles s’étaient répandues dans le marais. La flore, de plus, commençait à subir les effets secondaires de toute la noirceur qui régnait ici. Sous cette influence malsaine, des ékinoppyres avaient poussé. Ces plantes sauvages et agressives étaient redoutables. Elles balançaient des jets d’acide sur les voyageurs, pouvaient s’enfoncer dans le sol pour sortir ailleurs, et faisaient pousser des cosses végétales remplies d’acides, de véritables bombes naturelles contre lesquelles aucune armure ne permettait de bien se protéger.

Or, les jardins d’Olgierd s’étaient remplis d’ékinoppyres. Ce n’était pas surprenant. On  disait que ces mauvaises plantes poussaient dans les endroits malsains, là où la magie noire régnait. C’était typiquement le cas ici. Les ékinoppyres avaient repoussé les Orcs et les Skavens ayant voulu visiter le manoir d’Olgierd, laissant de nombreux cadavres. Set, sachant qu’on trouvait quantité d’autres saloperies le long du chemin (des endriagues, des noyeurs, et même des fiellons), la possibilité de s’épargner tout ça était effectivement tentante.

« Très bien… Je vais prévenir mes sœurs, puis nous passerons par votre vaisseau. »

Sélène sortit donc, rejoignant les Amazones, qui continuaient à préparer de l’équipement supplémentaire, ou à discuter avec Johnny. Il fallait apprivoiser le godling pour qu’il les conduise vers l’Arbre-Cœur. Clara avait tenté de se rapprocher de cet énorme arbre, mais l’endroit était vraiment très dangereux. Des fiellons, des draconides, des brumelins, hantaient les lieux. Et, dans les grottes accessibles autour de l’Arbre-Cœur, Clara avait vu des créatures vampiriques : noctules, garkains… Et même un redoutable shaelmaar. Mieux valait donc trouver le bon chemin, en suivant les consignes de Johnny.

L’Amazone revint ensuite vers Ariman.

« Bon, c’est réglé. On peut y aller. Ariman, on vous suit… »

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Les terres sauvages / Re : à l'aventure compagnons ! [PV Amazone]
« le: mardi 07 juin 2016, 01:28:39 »
« Bon... Visiblement, d’autres ont déjà eu cette idée avant nous » signala Astrid devant la porte d’entrée.

Elle avait été défoncée par des Orcs, ce qui n’était pas bon signe. Si des Orcs s’étaient installés à Karaz’hor, outre leur présence, il y avait aussi le risque qu’ils aient tout volé, et tout pillé. Une hypothèse qui était à envisager sérieusement, vu l’état de décomposition des cadavres jonchant l’entrée. Autant dire que les Amazones auraient été particulièrement frustrées d’avoir fait tout ce long chemin pour rien.

Une base orc avait été construite ici, et, comme le trio le constata, les Orcs, après avoir massacrés les nains, avaient été eux-mêmes massacré. Ici et là, Fanis et Astrid virent des drapeaux ashnardiens. Ils avaient beau être usagés, ils étaient toujours là, comme pour signaler que l’Empire était passée par là.

« Merde... Je ne sais pas si on trouvera encore grand-chose dans le fort... »

Le trio remonta le long tunnel menant au fort, filant dans une ancienne mine qui était visiblement construite sous le lac. Une mine abandonnée, comme tout le reste, mais qui suintait la mort. Fanis déglutissait lentement, en voyant, ici et là, des cadavres. Et, de temps en temps, des bruits se faisaient entendre, comme des grattements qui filaient le long des murs.

« C’est bien ce que je pensais... Tous ces morts ont attiré des monstres. »

La chair en décomposition attirait les créatures nécrophages. Sur leurs gardes, les Amazones rejoignirent une sorte de grande pièce. Un puits sans fin était devant elles, évoquant une grande carrière, avec d’antiques cordages et échafaudages. Les nains se suspendaient le long des parois pour creuser dedans, et, parfois, quelques légers filets d’eau s’échappaient du plafond. Tout en bas de ce trou, il y avait donc, probablement, une rivière souterraine. Néanmoins, Astrid n’avait guère envie de sauter pour en voir les profondeurs.

Les Amazones regardaient autour d’elle lorsqu’un caillou tomba sur l’épaule de Fanis. Cette dernière se figea alors sur place, et, lentement, leva la tête. Elle vit, au-dessus d’elle, un plafond rocailleux... Et deux yeux rouges.

« ATTENTION !! »

Un hurlement strident, suraigu, s’échappa de la bouche du monstre, qui se laissa tomber en vociférant. Fanis, reconnaissant là une attaque sonore, bondit sur le côté, roulant sur le sol en dégainant son épée, tandis qu’une énorme silhouette noirâtre dotée de courtes ailes se posa sur le sol, puis bondit en hauteur, hurlant encore, cherchant à s’abattre sur elle. L’Amazone, usant de ses réflexes, sauta sur le côté, et évita l’impact, pouvant aller voir la créature...

Un redoutable noctule, une sorte de créature vampirique très sauvage. Fanis fit tournoyer sa lame devant le monstre, mais d’autres bruits de pas se firent entendre... Ou, plutôt, des mouvements de glissement.

Jaillissant des murs, de redoutables goules apparurent, des goules si épaisses qu’on les appelait des graveirs. Ils poussèrent des rugissements gutturaux avant de se rapprocher, faisant trembler le sol sous leurs lourds pas.

Comme quoi, même quand la mort régnait, il y avait toujours des êtres vivants... Pour ainsi dire.

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Les terres sauvages / Re : Le temple du bourbier [Ariman, les Amazones]
« le: samedi 04 juin 2016, 21:01:24 »
« L’Ordre Immaculé va sûrement se heurter aux Moires et aux forces du Chaos. De fait, plusieurs combats ont déjà eu lieu, notamment contre les Skavens, mais aussi contre les monstres du marais. »

Sélène se déplaçait lentement. Il était important de réfléchir à la suite. Les Eldars Noirs affaiblis, Koskoth allait pouvoir récupérer le Cube cosmique de ces derniers, de manière à pouvoir enfermer le Halo. Tout ce qu’il fallait, maintenant, c’était le récupérer, en allant au manoir d’Olgierd.

« Si l’Ordre récupère la clef, nous aurons bien plus de mal à la reprendre. Je pense qu’il faut retourner au manoir le plus vite possible. Nous avions planifié une expédition. Les patrouilles de l’Ordre se rapprochent de plus en plus du manoir. »

Clara et les autres Amazones les pistaient à distance. En interrogeant les locaux, l’Ordre Immaculé avait très certainement dû entendre parler des légendes, et les Inquisiteurs détruisaient tous les lieux de culte réalisés au nom des Moires. La progression des croisés était ralentie par les multiples monstres qui erraient dans le marais, mais, comme Ariman l’avait dit, il était dangereux de se rapprocher d’eux.

Sélène, elle, avait surtout songé au Gardien. Olgierd avait été formel sur ce point ; il était impossible de retourner dans le grand manoir tant que le Gardien n’était pas vaincu. En cherchant à le contourner, le groupe s’était retrouvé dans l’Outremonde, et la clef du temple n’était pas là. Elle était dans le manoir.

« Je comptais y aller avec Mythilène... Trop, nous serions désavantagées. Mais... J’imagine que vous souhaiterez nous accompagner, non ? Mes sœurs resteront ici, à préparer notre équipement pour la bataille finale, et à se renseigner auprès de Johnny pour savoir comment rejoindre l’arbre-cœur. »

En effet, plus le temps passait, et plus Sélène était convaincue que le Halo ne se trouvait plus dans le temple, que ce dernier n’était qu’un leurre, et que l’artefact devait se trouver avec les Moires, dans leur refuge.

Mais il leur fallait d’abord en finir avec les Von Everec...

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