Le bruit des doigts qui pilonnaient sa chatte –comme le disait le voyou- était ignoble à ses oreilles. Elle qui travaillait dans le porno savait qu’on pouvait ajouter des effets spéciaux en post-production pour ajouter des bruits qui étaient en réalité silencieux dans la réalité. Comme dans tout grand film hollywoodien, par exemple. Mais ces doigts qui la ravageaient sans chercher son plaisir à elle était… du viol. Il n’y avait pas d’autres mots. Le voyou lui violait l’intimité.
*Pourquoi est-ce que ça me parait si douloureux ?! Ça fait tout de même bien longtemps que je ne suis plus vierge. Alors pourquoi ?! *
Lissandre ne disait plus rien. Le choc l’avait fait taire aussi bien qu’un bâillon-boule. Cela n’empêchait que les larmes coulaient à grands flots. Ce n’était pas tant son corps qui souffrait : mais principalement son esprit. L’esprit étant puissant, -c’était lui qui provoquait le désir et les orgasmes après tout- il avait son incidence directe sur le corps. Et Lissandre se sentait absolument comme un déchet qu’on ne respecte pas. Comme un objet jetable. Elle ne se sentait plus humaine.
*Faites que ça s’arrête. Faites que ça s’arrête, s’il vous plaît ! *
Iro : « TA GUEULE ! Prends ça ! »
D’un seul coup, le policier la violait de son sexe en érection. Elle hurla de surprise plus que de douleur.
*Je ne veux pas. Je ne veux pas… Papa, où es-tu ? Maman… Faustine, grande sœur, aide-moi !... *
La coïncidence était fortuite. Les conséquences plus importantes. La magie du djinn s’instillait dans le corps de Lissandre. Un sang-froid la gagnait peu à peu : comme au rythme des coups de rein d’Iro. Plus il la baisait : plus elle sentait revenir une certaine sérénité.
*Ça va aller. J’ai survécu seule quand j’ai annoncé que j’allais travailler dans le porno. J’ai réussi à faire ma place dans un métier principalement masculin. J’ai bâti ma réputation à la force de ma volonté. Je peux bien encaisser ce policier véreux. Lissandre, concentre-toi. Dis-toi que ce n’est que la scène d’un film. Une petite scénette de rien du tout. Ça va aller. Ça va aller, ma grande. Courage. *
Avec cette sorte de « sérénité » qui l’avait gagné, Lissandre envoya son esprit « ailleurs ». Elle avait un jour lu un cycle de fantasy nommé L’Epée de Vérité. Dedans, le héros, pour survivre à une séance épouvantable de torture, avait scindé son esprit. Pour ne pas sombrer dans la folie, il avait réduit sa personnalité à une petite chose qu’il avait caché dans une pièce loin au-dedans de son esprit. Il appelait ça « compartimenter ». Lissandre essaya de faire la même chose tandis qu’Iro continuait à la bourrer avec sauvagerie. Pendant que le voyou lui triturait les seins et les tétons comme si ce n’était pas une zone érogène. Il y avait tout un tas de nerfs dans sa poitrine. Et ce que ce voyou lui infligeait : c’était de la douleur.
(tousse)
Le voyou, en ayant marre de jouer avec les seins de Lissandre, avait forcé le passage pour baiser avec la bouche de Lissandre.
Iro : « T’es vraiment con, toi, bordel ! Tu t’es pas dit qu’elle pouvait te la bouffer d’un coup de dents ? »
Voyou : « Oh putain, ouais ! »
Retirant sa bite de la bouche de Lissandre en vitesse, il enchaîna d’une claque violente sur le visage de la petite bourgeoise innofenssive.
Voyou : « Ça t’apprendra, salope ! Putain ! »
Elle n’y était pour rien. C’était sa stupidité à lui, et c’était elle qui en payait le prix.
(râle de jouissance !)
Le jeune flic venait de jouir à l’intérieur de Lissandre. Elle ressentait la chaleur du sperme. Mais elle se forçait à ne pas réfléchir aux conséquences. A la possibilité d’un bâtard se nourrissant dans ses entrailles. D’un futur enchaîné par la responsabilité de s’occuper d’un petit être humain.
Iro : « Oh putain que c’est bon, ouais ! »
Et juste pour affirmer son pouvoir, il rentra à nouveau brutalement dans les lèvres intimes.
Voyou : « Dis, je peux en profiter ? »
Iro : « Bah si tu veux mettre ta queue dans ton sperme, libre à toi mon gars. »
(râle de jouissance)
Il n’avait même pas fallu dix secondes pour que le voyou se vide à son tour dans Lissandre…
Iro : « Bon, vous avez bientôt terminés avec la vôtre ? Parce que moi je suis prêt à me barrer. »
Caméraman : « Ouaip ! J’ai tout là-dedans. Ça va être sensass’ sur internet ! Ah ah ah ! »
Lissandre n’avait pas bougé de sa table froide. Elle tourna la tête pour découvrir sa nouvelle copine. Elle avait une tête de quelqu’un qui prenait son pied. Possiblement même la tête de quelqu’un qui avait joui et connu un orgasme. Mais la « sérénité » qui l’habitait l’empêchait de correctement analyser la scène. Elle était comme à l’intérieur d’un cocon. En quelque sorte doux et protecteur.
Mais tout cocon doit un jour être déchiré depuis l’intérieur. Une destruction pour revoir la lumière du soleil et battre des ailes avec l’énergie du désespoir pour ne pas tomber et mourir dans le choc de la chute…
Caméraman : « Tiens. Tu pourras trouver la vidéo de ta performance avec ça. Ciao, les filles ! »
Une petite carte en carton plastifié s’était logé dans la combinaison de latex rose en lambeaux.
Caméraman : « Tiens, je t’en donne une deuxième. Au cas où tu perdrais la deuxième. »
Il glissa la même carte plastifiée, à moitié enfoncée entre ses lèvres intimes. Sur cette carte, Lissandre pourrait découvrir plus tard l’adresse d’un site internet. Ainsi que les instructions pour retrouver la vidéo filmée. SA vidéo…
Le calme revint dans la petite pièce. Les flics véreux et les voyoux pourris n’avaient même pas pris la peine de les foutre dehors. Probablement un autre acte de leur petit jeu de pouvoir. Leur donner un abri temporaire. Leur donner l’illusion d’une sécurité alors qu’elles devraient sortir pour retourner chez elles. En sécurité…
De nouvelles larmes coulèrent. Lissandre reprenait petit à petit ses esprits.
« Enothis ?... Tu es là ?... »
Sa voix était pour le moment froide et lente.
« Tu vas bien ? »
Elle n’arriva pas à parler plus. L’émotion revenait habiter son petit corps dévasté. Un sanglot douloureux venait se bloquer dans sa gorge.
« Je suis désolé. Je t’avais promis de t’aider. J’étais sûre de pouvoir t’emmener en sécurité en courant dans cette direction… Vers ces deux flics… Et… »
Les larmes prirent la domination sur les mots. Mais sa tête était toujours tournée vers Enothis. Les larmes coulaient à chaudes larmes. Sa vision était brouillée. Mais elle ne voulait pas quitter des yeux sa complice d’infortune.
Elle ne voulait pas être seule.
Pas pour vivre… Non. Pas pour SURVIVRE à cette expérience.