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« le: mercredi 17 février 2010, 00:30:30 »
Jones n'attaque pas tout de suite. D'abord, il se penche, et observe. Les doigts de sa main droite se mettent à claquer au rythme de la musique, alors que son sourire ne devient plus qu'un masque plaqué à même ses traits. Froid, terrifiant. Depuis la banquette arrière, Kairi peut sentir ses yeux la contempler sans la moindre pudeur, dévorer ses seins, ses jambes, son sexe, son ventre délicat et l'écrin de son nombril... Il hoche parfois la tête d'un air appréciateur, mais peut-être est-ce seulement en réponse à son jazz adoré. Pas une seule fois il ne la regarde dans les yeux. Seul son corps, ses formes l'intéressent. La jeune fille est presque surprise de ne pas le voir sortir un crayon pour prendre des mesures avec son pouce.
-Tu devrais fermer les yeux.
Une voix douce comme la caresse d'une plume. Ce n'est pas un ordre, seulement un conseil. Un conseil d'ami. Kairi ne peut réprimer un frisson...
Ténèbres qui l'enveloppent, conscience aiguë de sa respiration et de celle, presque imperceptible, de son terrible tortionnaire. Il commence.
La première chose qu'elle sent est le contact du bout de ses doigts qui se posent sur son sein. Des doigts chauds, toujours aussi délicats, qui la font sursauter. Puis l'autre main sur sur son autre sein. Contact répugnant, insupportable... Une simple pression, d'autant plus terrible qu'elle ne peut s'y soustraite. Et elle s'apprête déjà à le sentir empoigner ses mamelons et la peloter sans vergogne. Mais le prédateur consciencieux n'en fait rien... Après avoir effleuré le contour de ses tétons, avec une prévenance infinie, ses doigts glissent le long se la chair, et descendent sur son ventre raidit. Elle ne veut pas. Elle résiste de toute ces forces contre ce contact qui lui donne la nausée. Jones semble ne pas en avoir conscience, ou plus vraisemblablement ne pas s'en soucier.
Les doigts inquisiteurs continuent leur chemin, glissent, effleurent, se séparent le temps de redessiner la pureté de ses muscles, l'écrin sensible de son nombril. Il la sent se contracter sous ses doigts, rejeter de tout son corps cette caresse impérieuse... Patience, petite proie. Je veux simplement que tu t'habitue à mes mains. Et cela arrivera, que tu le veuille ou non.
Ses caresses se font plus rapides, mais pas plus appuyées. De la délicatesse, Jones, du doigté. Pense au fils dans le noirs... Ses phalange semblent frôler sa peau sans même la toucher. Une précision, une maitrise incroyable qui déborde du ventre et revient un instant sur ses seins, se cou, tandis qu'une caresse furtive descend vers les cuisses. D'abord l'extérieur, juste pour le plaisir de te voir te tortiller. Si tu ouvrais les yeux maintenant, tu verrais un visage ravit, la satisfaction d'un enfant devant un nouveau jouet, un jouet qu'il a repéré il y a des mois dans une vitrine, et qu'il a finit par s'offrir après moult efforts et sacrifices. Rien n'est plus éloigné de la réalité. Érogène Jones est tiraillé par ce sentiment étrange, déplaisant que quelque chose ne va pas. Elle est attachée à l'arrière d'une voiture, et il est en train de violer son âme, de briser sa dignité... Et pourtant, toujours pas le moindre sentiment de contrôle. Le malaise. Le cris de l'instinct qui lui ordonne d'ouvrir la portière et de foutre le camp pendant qu'il le peut encore... Mais Jones est prit à son propre manège, hameçonné par son orgueil torturé. Il a commencé, il ira jusqu'au bout, au risque de devenir vraiment cruel. Dehors, la pluie a recommencé à tomber. Le bruit des goûtes de pluie sur le toit les enferme encore davantage dans ce cocon maudit, leur prison à tous les deux. Et les mains de Jones s'animent d'une flamme nouvelle...
Tout à son art, il ferme les yeux à son tour. Plus besoin de la vue, puisqu'il connait déjà le corps de Kairi mieux qu'elle ne le connait elle même. Il est le maestro qui laisse aller ses doigts sur la peau de sa proie, et qui la sent frémir, réagir... Il caresse, alternant maintenant effleurements et chaude pression de la paume, tandis que le bout de ses doigts repère les derniers point sensibles. Le crescendo va pouvoir commencer, Kairi... Et je vois déjà tes tétons s'ériger, alors que mon index glisse autour une fois encore. Mais ce n'est que froid, n'est-ce pas, Kairi? C'est ce que tu te hurle derrière tes paupières envahies de larmes... Mon contact est une torture, un supplice... Mais au fond, tout au fond, tu commence à sentir cette petite étincelle, quelque part dans un endroit, dans un moment impensable. Une petite lueur de désir qui, tu l'espère, passera inaperçue. Aucune chance, petite proie... Avec une précision incroyable, mes doigt semblent se poser sur cette flamme, ce point précis qui rayonne dans ton ton corps, chaque seconde un peu plus maintenant que je l'attise de mes caresses expertes, impitoyables... Mes mains brisent des défenses que tu n'as même pas su ériger, passent sur tes seins, ton ventre, ton cou, ton sexe... Tu m'as tout juste sentit effleurer ton clitoris, tant les sensations qui bouillonnent en toi ont balayés tes sens. Quelque part en profondeur, ton dégout qui te fait monter la bile au lèvres, mais ailleurs... Une chaleur incongrue qui te fait transpirer à grosses gouttes et onduler du bassin, remuer les cuisses pour tenter de frotter les parois de ton sexe... Ton corps ne peut plus s'empêcher de me répondre, petite proie. Je le sens sous mes doigts, qui brûle d'un feu nouveau, dévastateur que j'attise sans pitié. Tu n'y crois pas, n'est-ce pas? Ce n'est pas réel? Ce n'est pas humain?
La main de Jones se referme sur le sexe trempé de Kairi, qui laisse échapper malgré elle un petit soupire. Tout son corps est parcouru de spasmes, de décharges électriques qui l'amènent chacune un peu plus près de la jouissance. Il la voit lutter de toute ses forces pour reprendre le contrôle, stopper ses halètements de chienne en chaleur... C'est presque trop facile.
-Tu corps est tellement réactif... C'est magnifique, Kairi. Si j'osais, je t'embrasserais.
Sa voix est teintée de la passion de l'artiste. Cette chose, cet objet qui gigote entre ses doigts, incapable de résister à la puissance de son touché. Le touché magique qui lui a valu son surnom.
-Tu es tellement trempée... C'est quelque chose dont tu as besoin, n'est-ce pas? Cela fait bien trop longtemps que tu ne t'aies pas laissée jouir... Mais n'oublie pas notre jeu, Kairi, ne l'oublie surtout pas...
D'une caresse assassine, il lui arrache un gémissement de plaisir. Ses mains sont partout à la fois, elles massent, cajolent, s'attardent toujours au bon endroit pour faire grandir cette flamme brûlante qui lui ronge les entrailles... A ce rythme là, ce n'est plus un jeu. C'est une condamnation.
Jones réprime un sourire cruel.