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Messages - Alecto Nemed

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Les contrées du Chaos / Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]
« le: lundi 01 juin 2020, 09:37:39 »
Peu d'hommes avaient eu autant d'attentions pour l'Esclave, se contentant souvent de la tripoter, et de la pénétrer dans un acte rapide et sans saveur, comme on dévore rapidement n'importe quelle nourriture qui n'est pas digne d'être dégustée avec patience. C'était nouveau et délicieux. Elle se disait que tout ce qu'elle avait vécu n'avait réellement rien à voir avec les instants magiques qu'elle passait avec Serenos, tant cela lui semblait aux antipodes.

Aveuglée par la passion qui brûlait ses entrailles, Alecto se laissait totalement aller à l'expression de son plaisir, désormais. Ses vocalises s'élevaient sans rien contrôler, tantôt aiguës, et lorsque son Roi faisaient évoluer ses baisers jusqu'à son bas-ventre, de plus en plus grave. Sa bouche laissait derrière elle une traînée bouillante qui la faisait, d'instinct, onduler le bassin sans avoir eu besoin d'un quelconque apprentissage.

Elle laissait parler son corps et ses pensées étaient étouffées dans une vapeur moite, alors qu'elle gémit soudainement au contact de la langue royale sur son clitoris. Dans une convulsion non maîtrisée, elle se redressa sur ses coudes, incapable de garder les yeux fermés. Elle devait voir ceci de ses yeux, comprendre ce qui se passait, tant les sensations étaient confuses en elle. La Compagne au souffle court vibrait sans pouvoir contrôler ses tremblements de ravissement. Elle songeait qu'elle allait exploser, se consumer totalement... Comment supporter autant de plaisir ?

Plus son Roi multipliait les habiles caresser de sa langue, conjuguées à la dextérité de ses doigts, plus elle balançait les reins, se laissant tomber d'un coup sur le matelas en laissant une complainte d'extase s'échapper de sa gorge aride.

Les bras tremblants, Alecto trouva tout de même la force d'encourager son Monarque en saisissant sa tête, ses doigts fourrageant la jungle de ses cheveux, se contractant en geignant bruyamment lorsqu'un mouvement multipliait l'électricité qui parcourait son corps. Ce fut d'abord très ténu, puisqu'elle avait la gorge trop sèche pour pouvoir s'exprimer correctement, mais bientôt, Serenos put clairement entendre les louanges de sa Compagne.

"Oui... oh oui..." Murmurait-elle, les yeux révulsés, en vibrant, quand une de ses mains aux doigts graciles agrippa une mèche de cheveux, comme elle aurait empoigné un coussin ou n'importe qu'elle chose passant à sa portée, incapable de se soumettre à sa Raison. C'était trop intense pour qu'elle puisse se contenir, trop soudain, et trop nouveau pour elle. La chaleur entre ses cuisses devint insupportable, et une sensation puissante piquait chaque terminaison nerveuse.

Elle perdit pied une seconde avant de se laisser complètement aller à la découverte de son extase, et sembla se noyer, manquant d'air... Commençant à paniquer, Alecto suffoqua et se contracta d'une manière équivoque, lâchant toutes ses prises, et lançant des regards d'appel à l'aide tout autour d'elle.

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Place publique / Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
« le: lundi 01 juin 2020, 00:30:09 »
Trop préoccupée par la triste histoire du félin, et trop occupée à tenter de le consoler de manière presque maternelle, Alecto mit un moment avant de réaliser qu'elle ressentait une étrange sensation dans le bas ventre.

Cela lui arrivait rarement, et elle avait naturellement peu d'occasion de ressentir un léger frémissement sur l'intérieur de ses cuisses... Cherchant à se concentrer, se sentant d'abord honteuse de s'émoustiller seule alors qu'un pauvre petit chat doit être en train de sangloter contre elle, l'Esclave réalisa soudainement que la chaleur était provoquée par une caresse répétée sur l'un de ses tétons, qui durcit immédiatement, avec une sensibilité à fleur de peau.

Il lui fallut un petit instant avant de réussir à comprendre que le mouvement était volontaire, au moment où Yazill fait glisser le plat de sa langue striée contre elle, la léchant de manière répétée. Alecto ne sait pas quoi faire... La situation la gêne énormément mais elle a bien du mal à y mettre fin...

Cette toute petite langue est capable d'être aussi désagréable que source d'un plaisir qui fait gonfler sa poitrine. L'Esclave rougit, sentant la chaleur la gagner aux joues, sur ses seins dont le second téton frotte désormais contre son voile, et sur son bas-ventre. Ressentir tout cela la désarçonne et la plonge dans une profonde honte. Ressentait-elle du ... plaisir à se faire lécher par une créature de trente centimètres, à l'apparence d'un chat ?

Elle ne put se résoudre à répondre à cette question, tant elle paniquait, elle plissa les paupières avec force, et se mordit la lèvres avec violence, au moment où une petite canine pointue vient la piquer légèrement.

C'est le choc qui suffisait pour qu'elle sursaute et s'écarte légèrement, assez pour replacer maladroitement le voile translucide sur sa poitrine qui semble dire tout le contraire de ce qu'elle prononce :

"Messire Yazill !" Souffle-t-elle, le rouge aux jours.

"C'est... très... Très incorrect."

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Les contrées du Chaos / Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]
« le: lundi 01 juin 2020, 00:17:56 »
Au moment où elle sentit une ultime barrière de sous-vêtement tomber le long de ses cuisses, la Compagne Royale se redressa légèrement, manquant de s'étouffer dans un gémissement. C'était comme une délivrance, autant qu'une légère appréhension. Ses paupières qui restaient souvent puissamment clauses s'ouvrirent, comme pour s'assurer de ce qui venait d'arriver, et constater une sorte de point de non-retour.

Et pourtant, elle savait qu'il tiendrait parole, elle avait confiance. Ce geste aurait dû la paniquer, verser un torrent d'eau sur les flammes ardentes qui dévoraient son corps et la laissait en sueur, déjà. Cela aurait dû la faire réagir d'une toute autre manière. Au lieu de terreur, un râle d'empressement perça sa bouche, rendu audible par les mains, et surtout les lèvres royales sur sa poitrine.

L'effervescence qu'elle percevait à chaque mouvement de son Roi la galvanisait, et elle se sentait ivre au point de sourire avec délice, affirmant son plaisir sans honte, tant les attentions de Serenos la rendaient folle. Sa main dans ses cheveux se fit plus insistante, et bien qu'elle soit incapable de violence, elle pressa d'instinct le visage du Monarque contre ses seins, en redemandant encore implicitement.

Entourant sa taille comme elle pouvait de ses jambes, peu agile ou souple, Alecto ouvrit les yeux lorsqu'il se redressa pour lui sourire. Il devait s'assurer qu'elle se sentait toujours bien... Le visage luisant, elle lui offrit un regard où une lueur démente jaillissait. Sa main n'avait pas lâcher ses crins sombres, elle se laissa embrasser docilement, mais, lorsqu'il voulut s'éloigner pour reprendre ses caresses, sa Compagne l'en empêcha avec une force toute relative, la main sur sa nuque l'obligeant à l'immobilité, et se contractant pour venir à sa rencontre, lui dévorer les lèvres.

Sans doute n'avait-elle jamais embrassé quiconque de cette manière.
Elle s'étonnerait elle-même, si elle pouvait penser clairement, à ce moment précis. Cependant, il n'y avait plus que des sensations au lieux des idées, que la brûlure que sa bouche qui s'entrouvrait pour y glisser sa langue, épouser, laper tout son soûl en oubliant de respirer.

Manquant de souffle par manque d'exercice, elle se décolla en reprenant de l'air abondamment, comme lorsqu'on sortait enfin de l'eau. Sa maladresse et sa fougue la firent rire, mais sa bouche avant encore faim. Si elle avait pu penser, à cet instant, elle aurait su qu'elle commençait dangereusement à s'éloigner du droit chemin qu'elle s'était imposé.

En se tortillant maladroitement, elle retira complètement son vêtement de nuit, le médaillon entre ses seins tanguait à mesure qu'elle s'échinait, envoyant valser plus loin la robe fine, sans même s'en soucier, elle qui était d'habitude si soigneuse et ordonnée. Alors, ses mains retrouvèrent le chemin de la peau de son Roi, caressant ses épaules dont la vue l'obsédait, parcourant ses pectoraux en suivant la carte de ses cicatrices. Le toucher était un ravissement, qui ne faisait qu'augmenter son bouillonnement intérieur, tout comme leurs mouvements de bassins conjoints, à chaque mouvement, l’irradiait.

Reposant la tête sur l'oreiller moelleux, ses doigts passèrent à nouveau sur sa nuque, accompagnés d'un regard implorant de désir, en insistant pour ramener son visage vers sa poitrine.

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Place publique / Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
« le: dimanche 31 mai 2020, 20:55:39 »
Cette histoire lui brisa le cœur.
Il y avait là tous les ingrédients nécessaires à faire pleurer la petite Alecto sensible. Il y avait un mariage avorté, une mort tragique, un amour anéanti, un presque veuf coupable, un châtiment moral personnel, une âme sacrifiée pour faire pénitence... C'était dans le mille, pour Yazill.

Que son histoire soit fausse, ou partiellement vraie, cela, la Domestique ne se l'imaginait même pas. La pauvre petite naïve croyait en la bonté des êtres vivants, malgré tout ce qui lui était arrivé, et les multiples preuves du contraire. Elle aurait dû devenir la plus méfiante et la plus agressive des esclaves, luttant bec et ongle comme une furie. Mais... elle était juste Alecto.

Lâchant un déchirant "Oh..." désemparé, la jeune fille enlaça le malheureux Matou qui était lové contre sa hanche. Elle s'y prit comme elle pu, vu sa taille, et une larme tomba sur l'oreille du félin. C'était une si horrible histoire... Pauvre, pauvre Messire Yazill... Comment ne pas exploser en sanglots ?
Elle se retenait, visiblement.

La gorge serrée de sentiments de compassion, l'Esclave frissonna et passa une douce main réconfortante sur le haut du crâne de son petit Invité, en une caresse. De celle que l'on offre à un chaton, délicate, ou à un enfant qui vient pleurer dans les jupes de sa nourrice.

"Je... Comme je suis désolée pour vous..." Elle retint un reniflement disgracieux. "... Moi aussi j'ai tué quelqu'un par accident." Lâcha-t-elle sans s'en rendre compte, et hoquetant de surprise. Elle écarquilla bien rond ses yeux. Pourquoi le lui avouer, alors qu'elle ne se souvenait pas l'avoir dit, jamais, à personne... à part aux Prêtres. Et aux Juges, aussi...

Sans doute, inconsciemment, afin d'être au même niveau que lui. Il avait prit sur lui de lui narrer une partie de son histoire, une histoire douloureuse. Alors, par cet aveu, Alecto espérait qu'il comprenne combien elle avait envie qu'il se sente mieux. Oh, bien sûr, on se sent réellement mieux lorsque l'on sait qu'on est tous deux des meurtriers. Tout de suite, ça rassure...

Elle se pencha pour le serrer contre elle, en se pliant en deux tant il n'était pas haut, par rapport à elle, et par cette occasion, bien involontairement bien sûr, elle colla sa poitrine comprimée dans les voilages fluides, contre la petite tête aux oreilles pointues.

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Les contrées du Chaos / Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]
« le: dimanche 31 mai 2020, 20:40:57 »
Toutes les émotions fortes qu'elle avait pu ressentir avant cet instant lui parurent fades, tout à coup. Emprisonnée sous le corps chaud du Roi, Alecto suffoquait, mais en aucun cas parce qu'elle se sentait étouffée ou écrasée. Sa respiration avait prit immédiatement un rythme saccadé, malgré la douceur que Serenos y mettait avec soin, un volcan puissant venait de s'éveiller en elle. Au même tempos que ses doigts qu'il remontait de ses jambes à sa poitrine, son coeur tambourinait avec véhémence, un choc de caresses qui la laissèrent d'abord sans voix.

Totalement accaparée par un flot de désir, ne sachant plus où, de ses lèvres ou de ce sein qu'il caressait, elle sentait le plus intense brasier. Il laissait derrière chaque effleurement une traînée enflammée qui la dévorait avec délice.
C'était ainsi, lorsque l'on voulait vraiment ce qui arrivait maintenant ? C'était donc cela, l'envie viscérale de plénitude affamée, qui se nourrissait mais jamais n'était rassasiée ? Ces émotions et les sensations qui faisaient vibrer tout son être étaient totalement nouvelles.

Jamais on ne l'avait touchée avec autant d'attention, et pourtant, elle sentait le Monarque fou d'ardeur pour elle. Ayant une confiance aveugle en lui désormais qu'il lui avait donné sa parole, la Compagne Royale se laissa aller se détendre sous ses mains habiles, petit à petit, ses muscles se détendaient... enfin, quand ils se ne contractaient pas une réaction nerveuse sous ses caresses.

Elle se sentait encore assez maîtresse d'elle même pour profiter pleinement de leur étreinte, sans réfléchir aux limites. Quelles limites, d'ailleurs ? Elle n'arrivait pas à se concentrer pour y songer. Dans son crâne résonnait bien des idées, mais aucunes n'étaient limitantes. Pire... "Encore, encore !" Soufflait la petite voix dans sa tête, la poussant même, sans qu'elle n'y puisse rien, à relever une jambe, écartant les cuisses afin d'accentuer leur proximité. Son pied frôla la jambe du Roi, alors qu'elle pliait son membre.

Son souffle court se mettait à être rauque, plus sonore de minute en minute, et l'action synchronisée de ses doigts sur sa poitrine et de sa bouche contre son cou, et sa clavicule lui arracha même un premier gémissement discret.

Il avait pu constater en passant ses mains les stries inégales sur son ventre et ses hanches, mémoire de ses déboires, et en d'autres circonstances, elle en aurait tiré de la honte. Cependant, trop enivrée par le parfum de Son Roi, le nez éperdument dans ses cheveux en bataille malgré le bain, elle oubliait tout cela.

Dieu... que c'était bon... Une de ses mains s'agrippa délicatement dans la broussaille de sa chevelure brune, pendant que la seconde s'aventura avec audace le long de sa nuque chaude, son épaule finement musclée, le haut de son dos. Elle lui trouvait là le corps le plus attirant qu'elle ait jamais aperçu.

Le soleil couchant provenant des fenêtres faisaient jouer des rayons mourants orangers sur les muscles de Serenos, décuplant, lorsqu'elle osait ouvrir un peu les yeux, ses pulsions.

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: dimanche 31 mai 2020, 15:15:14 »
Hey, il est 15h14 et j'ai répondu aux RP depuis la terrasse au soleil, franchement... C'est le pied  ;D ;D ;D

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Les contrées du Chaos / Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]
« le: dimanche 31 mai 2020, 15:13:34 »
Si cela l'avait légèrement effrayé, jamais Alecto n'avait songé que son Roi aurait été capable d'user de ces subterfuges pour lire en elle. Il confirma ses honnêtes pensées, en lui expliquant comment certains personnes s'en défendaient. Elle acquiesça, impressionnée par les talents que pouvaient développer jeteurs de sorts et inquisiteurs, dans leurs guerres qu'elle jugeait vaine. S'ils existaient tous, quels qu'ils soient, c'était par la volonté de Dieu. Leurs querelles mortelles étaient telles des conflits d'enfants... Mais elle savait le mal que cela engendrait, et cela lui brisait le cœur.

Il lisait cependant en elle avec une déconcertante facilité, sans avoir besoin de magie. Cela la fit sourire, étrangement. Il voyait si clair, si était si clairvoyant et empathique... Ces qualités ne faisaient qu'augmenter l'estime qu'elle avait de lui. Ses lèvres s'étiraient légèrement, avec une timidité toujours présente, mais confiante. Elle se sentit obligée de développer et confirmer ses dires à voix basse.

"Je n'ai jamais été qu'esclave pour des Maîtres qui exercèrent leurs pleins droits de possession sur moi." Même ainsi, elle était incapable de dire du mal de ses abus. Elle avait été victime de beaucoup de ce qui étaient des crimes, en Meisa, mais c'était ainsi. Alecto avait toutes les peines du monde à se dire que ce qu'ils avaient tous fait n'était pas illégitime. S'il leur plaisait d'user de leur meuble avec cruauté, quelle loi d'interdisait ? Des années plus tard, elle conservait une loyauté typique des personnes émotionnellement battues et résignées.

"J'ai parfois pu lire dans leurs bibliothèques mais... Ce fut rare." Conclut-elle, en pinçant les lèvres et plissant les paupières, humblement. Jamais elle ne s'était rebellé.

Sa paume ressentait la chaleur de cette peau, alors, et le battement de son cœur, qui accélérait légèrement. Elle avait constaté que Serenos avait été attiré par elle, à plusieurs reprises, et elle avait d'abord cru qu'il s'agissait de pitié. Être miséricordieux était une qualité indéniable pour un Mortel, Alecto la plaçant en haute estime. Cependant, ses caresses, ses baisers semblaient contenir une passion fougueuse qu'elle-même avec pu ressentir. Elle devina, enfin, qu'il se contenait souvent avec elle, pour ne pas la blesser et respecter son être.

Une attitude nouvelle pour elle, qui le magnifiait. Pourquoi son cœur battait-il si fort ? Elle avait pris un long moment avant de répondre, ses doigts sentant la palpitation frémir sous ses phalanges. Alecto inspira profondément.

"Vous... vous avez dit que je vous plaisais..." Dit-elle doucement. "Que je... vous intriguais. Et attisais votre." Elle frémit, et malgré elle, un sourire flatté tira sa bouche. "Votre appétit."

Ce serait mentir que ce n'était pas réciproque. Cependant, la Compagne était incapable de l'exprimer aussi librement que Serenos. Il avait été habitué et libre de dire ce qu'il ressentait, de communiquer, de réfléchir à ses émotions. Faisant un effort, elle tenta d'être plus explicite, malhabile dans les mots qu'elle choisissait.

"Peut-être ... que vous êtes seuls depuis longtemps ? Dans. Dans votre cœur." Il devait y avoir des centaines de femmes et d'hommes prêts à se damner pour être dans le lit du Monarque des Trois Royaumes, à sa place. Et à sa place, aucun d'eux ne minauderait. Aucun ne ferait de simagrées comme elle. Elle s'en voulut un peu... Serenos avait peut-être besoin, et envie, de plus de chaleur et d'une femme plus avenante ? Elle se mordit l'intérieur de la joue, soucieuse de lui faire plaisir.

"Sire. Euh pardon. Serenos, me permettrez-vous... de... J'ignore si je serai capable de faire preuve de davantage d'intimité, mais, si vous étiez mon garde-fou, me garantissant de ne pas me perdre et d'aller trop loin... Je...."

Elle ne savait pas comment s'exprimer correctement. Pour réussir, elle murmura tout bas, d'une voix à peine audible, comme un secret. "J'aimerai que vous m'arrêtiez, si je n'y arrive pas." Elle se savait faillible, elle le sentait, ses émotions et ses pulsions étaient trop puissantes pour qu'elle réussissent à elle-même les museler pour ne pas le regretter. Mais elle pensait son Roi capable de bien plus de maîtrise qu'elle, tant il avait d'expérience, et de pouvoir. Si elle se laissait aller quelques minutes, elle voulait pouvoir compter sur lui aveuglément.

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Place publique / Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
« le: dimanche 31 mai 2020, 14:39:41 »
A la remarque de Yazill, Alecto manque une respiration. Elle serre contre elle ses Saints Ecrits qu'elle chéri tant. Son souffle s'accélère, et ses yeux commencent à s'emplir d'une légère panique. A mesure qu'elle se pose également cette question, un immense conflit de loyauté devient omniprésent en elle.

Que devrait-elle faire ? Où était placé le curseur du bien, dans le cas qu'il venait d'exposer ?

Bien qu'elle craigne Thiana Gian et lui doive obéissance, elle devait bien plus encore à son Dieu. Elle se trouvait dans une situation qui lui était largement malaisante, et cela se lisait facilement sur elle. Yazill avait mis le doigt sur l'une des plus grandes réflexions qu'elle c'était jamais posé...

La gorge serrée et lacérée de doutes, son regard se changea en désespoir résigné, d'un coup.
Il avait raison.
Il avait parfaitement raison. Elle le savait, elle ne devait pas lui mentir. Si sa Maîtresse le lui demandait explicitement, elle ne pourrait lui cacher la vérité, elle le savait très bien. Elle en serait incapable, c'était au dessus de ses forces. Et... la Sorcière avait sans doute les moyens, au delà de sa franchise, pour lui arracher ce qu'elle essayait de cacher. Par un sort, par la torture, peut-être en sondant ses pensées si elle en était capable ? Elle ignorait jusqu'où elle était capable d'agir sur les êtres dénués de pouvoirs magiques.

Alors, fataliste, et laissa ses épaules tombantes et baissa les yeux d'un air morne, mais sincère.

"Je... Je ne peux vous le promettre, en effet."

Elle se crispa une seconde, avant de soupirer longuement. La sécurité de Yazill était plus importante que la satisfaction de sa curiosité, son bien-être supérieur au sien, quoi qu'il en coûte... Elle fut attristée, un instant, mais quand elle releva les yeux, Alecto avait déjà laissé s'évader ce sentiment, d'une manière effarante, elle venait de passer outre et de se faire une raison avec une candeur et une facilité déconcertante.

"Messire Yazill, ne me dîtes rien qui pourrait vous mettre en danger. Je suis désolée de vous y avoir invité."

Avec une petite moue gênée, l'Esclave posa sur le côté son livre, caressant machinalement sa couverture, en prenant une profonde inspiration.

"Nous sommes tous faillibles, quelles que soient nos bonnes intentions, de plus grandes instances peuvent nous faire dévier de notre route. Je ferais ce qui est en mes moyens pour vous permettre d'être en sécurité ici, Yazill."

Elle posa une petite main gracile sur cette toute petite épaule de chat, parfaitement honnête.

354
Place publique / Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
« le: dimanche 31 mai 2020, 12:05:37 »
Sa première phrase la fit ciller, longuement, incrédule. Être un chat ? Pourquoi cela, elle n'avait aucune vocation à attraper les souris... Oh. Ohhh... Il venait de souffler quelque chose de très gentil, en fait. Devant tant de bonté, même bougonnée, la jeune Esclave ne pouvait que s'attendrir et louer le grand cœur de Yazill. Elle eut, un instant, un regard de chien battu, comme si elle allait lui révéler la douleur de sa condition, la pitoyable fange de son existence, ou l'horreur de l'injustice qui touchait les plus humbles.

Mais... Rien. Elle ne dit rien, et se contenta de poser sa petite main sur l'encore plus petite patte du Matou, son regard exprimant une profonde reconnaissance. Yazill semblait silencieux et plongé dans une mélancolie qu'elle n'arrive pas à égayer, malgré ses efforts pour tenter d'être drôle. Cela lui fend le cœur... Comment faire revenir le sourire sur les petites babines de son Invité ?

Alecto n'aura pas le temps d'y songer, car elle est surprise par la tournure que prend cette conversation. Certes, elle avait osé lui poser des questions peut-être indiscrète, mais elle s'était presque attendu à une explosion de fumée et de feux, où il aurait révélé sa Toute-Puissance Magique, dans un tourbillon d'étincelles.
A cet instant, le Chat avait l'air plus misérable qu'Alecto. C'était sans doute un exploit. Elle prit sa patte entre ses deux mains, pour le rassurer, prise à la gorge par l'empathie dont elle faisait preuve pour les plus faibles, dans un moment pareil.

"Bien sûr Messire Yazill, je vous promets qu'il ne vous sera fait aucun mal."

De quoi pouvait-il avoir peur, elle qui se savait effrayée par tout et n'importe quoi. Qu'elle se serve de la vérité contre lui ? Elle en était bien incapable, tant moralement que physiquement, d'ailleurs. Elle serra un peu plus la petite patte, pour lui assurer sa bonne foi. Le lâchant, elle se leva un peu vite, traversa la pièce en quelques pas vu la distance, et prit sur le petit autel un livre ouvragé. Il dénotait dans cette atmosphère très modeste, avec sa reliure d'un cuir épais et ses gravures dorées. Elle revint s'installer à côté du Chat, posa l'ouvrage sur ses genoux, posa la paume dessus, et leva l'autre dans un geste très solennel.

"Je vous le jure, sur les Saintes Écritures et sur ma Foi." On ne pouvait faire plus haute promesse, pour l'Esclave. Jamais elle ne bafouerait ni l'un, ni l'autre.

355
Les contrées du Chaos / Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]
« le: dimanche 31 mai 2020, 11:53:34 »
De nouveau entre les mains d'une des deux servantes, Alecto fut à nouveau totalement désarçonnée par le naturel et la jovialité de cette femme. Elle lui parlait avec assurance et sympathie, c'était au delà de tout ce qu'elle avait connu, mais totalement agréable. Elle se sentait de plus en plus en sécurité dans cette pièce, largement aidée par les délicates et compréhensives attentions du Roi.

Marina la complimenta sur la couleur de ses yeux, et en rosissant légèrement, la Domestique enfin, la Compagne aurait aimé pouvoir la remercier. Cependant, le flot de paroles de cette femme était rapide, tant elle était à l'aise, et elle perdit l'instant propice.

Pendant qu'on la préparait pour la nuit, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de laisser vagabonder ses pensées, chamboulées, jusqu'à cette baignoire où flottait Serenos. Il devait être nu dans l'eau tiède, même si elle n'osa pas regarder franchement dans cette direction, Alecto avait une irrépressible envie curieuse de jeter quelques regards dans cette direction. Bien qu'elle sache qu'il lui serait intimidant de le découvrir, se savoir près d'un homme, qui plus est celui qu'elle admirait et désirait, dans le plus simple appareil, pas si loin que cela d'elle... Cela avait quelque chose de la tentation pure. Une épreuve qui était encadrée par la bonhomie de Marina, qui la laissa bientôt aux mains du Monarque.

Elle n'avait pas manqué de sursauter lorsque les deux femmes avaient échangé au sujet de ce fameux "pantalon" que portait désormais Serenos, et qui semblait être un vêtement dont il ne s'encombrait pas d'habitude. Elle examina la pièce de tissu sans vraiment y prêter attention, mais cela la fit légèrement sourire d'un air gêné, et reconnaissant.
Elle avait vu beaucoup de personnes nues. Ce n'était pas la question. Ceci dit, le contexte était tout autre actuellement... Elle se laissa porter à nouveau, songeant qu'il devait apprécier et rechercher leur étreinte, tant il paraissait aimer la porter. Un esprit plus malin ou moins naïf y aurait vu soit une invitation, soit un prétexte pour se frotter à elle, mais cela ne venait pas à l'esprit d'Alecto.

Est-ce que les deux servantes écoutaient vraiment aux portes ? Non, bien sûr que non. Une Domestique ne devait pas faire ça, c'était défendu. Oh, bien sûr elle... il lui était arrivé plusieurs fois d'épier ses Maîtres, ne pouvant se retenir de le faire, de capter une conversation ou, en rougissant, des ébats. Mais elle savait aussi que les châtiments des petites curieuses étaient exemplaires... Bien qu'elle songea que Serenos ne devait en aucun cas réprimander ses gens. La manière dont il leur parlait était si simple, si sympathique. Il y avait entre eux une relation mutuelle de respect et même, elle le croyait, d'amitié pleine d'humour.

Allongée près de lui, elle mit du temps avant de savoir ce qu'elle devait faire, ou comment se comporter. Elle avait désormais assez confiance en son Roi pour savoir qu'il n'attendait rien de plus que sa compagnie, et Alecto ne lui pensait pas de mauvaises pensées. Elle était loin de se figurer les instincts primitifs qui peuvent parfois pousser hommes et femmes à laisser libre cours à leurs pulsions, ayant une trop haute estime de Serenos désormais. Si elle savait...

Au bout d'un moment, elle s'approcha tout doucement, peut-être un peu intimidée par la proximité dans ce lit. Avec un petit rire gêné, la Compagne tenta de se détendre.

"C'est la première fois que je dors avec un Roi." Même un "homme libre" précisément. Dans certains quartiers d'esclaves dans les petites villas, elle avait dû partager sa paillasse avec ses congénères. Et les Maîtres l'avaient toujours congédié pour la nuit.

Quelque chose l’intriguait, et lorsqu'il plongeait ses yeux perçants dans les siens, comme s'il sondait son âme, Alecto se rappela alors que les deux servantes étaient entrées dans la pièce sans aucun ordre ni clochette actionnée. Avait-il contrôler les esprits ? Ou les lire ? Cela l'effraya, un peu, avant de ciller d'un air curieux, et légèrement intéressé. Comme si elle craignait qu'on l'entende, elle réduisit encore l'espace entre Serenos et elle, comme pour lui confier un secret. La main qu'il avait sur sa hanche glissa sur ses reins par ce mouvement, la faisant frémir et l'encourageant à parler.

"Savez-vous ... savez-vous lire dans les pensées ? Avez-vous le pouvoir de..." Elle cherchait ses mots, peu habituée à ce vocabulaire. "De projeter dans les esprits des images, ou des paroles ?" Elle scrutait son visage, avide de savoir.

S'il lisait dans les esprits, alors il savait déjà tout d'elle, il n'aurait sans doute pas posé tant de questions sur son passé ? Peut-être désirait-il simplement savoir si elle mentait ? Non, elle estimait qu'il était trop Bon pour cela, trop honnête. Alors qu'elle lui posait ses quelques questions, ne sachant que faire ses bras en se trouvant empotée, Alecto monta doucement sa main sur l'avant bras qui l'enlaçait, suivant au hasard le chemins de cicatrices et de marques, dans un contact qui toujours, ravivait un brasier loin d'être éteint.

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Place publique / Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
« le: dimanche 31 mai 2020, 01:33:21 »
En observant son petit Invité sur son lit, désormais, l'Esclave se demande bien pourquoi il semble si sombre. Aurait-elle dit quelque chose qui l'a blessé ? Soudain, ses précédentes paroles lui reviennent en tête " Est-ce qu’il vous arrive de faire quelque chose sas vous sentir coupable ? " ... Elle retient une moue.

C'était parfaitement vrai. Il avait ... il avait raison, elle se sentait fautive de toute chose qui arrivait à autrui, de sa propre faute ou non. Si elle n'y était pour rien, peut-être aurait-elle pu aider ? Et puis, l'esprit humain était si complexe, peut-être prononçait-elle des mots qui pouvaient être impolis, sans s'en rendre compte.

Alarmée par la moue boudeuse de Yazill, Alecto s'approche doucement, posant sur la chaise de son bureau le petit baluchon, et revenant jusqu'à lui. Après un moment, gauche, à rester debout, elle se décide à s'asseoir à côté de son hôte félin.

"Vous semblez grognon... Je... ce n'est pas grand chose, bien sûr, mais le matelas est bien plus confortable que le sac de grains. Il y a de la lavande sous mon oreiller, cela sent très bon. Bien meilleur que les haricots secs." Essaya-t-elle de le faire sourire.

Elle se disait qu'il devait ne pas apprécier la modestie de sa chambre ? Cela aurait été assez légitime, même si quelqu'un de moins bon qu'elle aurait pensé que pour une somme aussi généreuse que zéro minuscule petite pièce, il ne pouvait pas se plaindre. Alecto, elle, espérait pouvoir chasser le mauvais air de ses moustaches, en penchant le visage vers lui, essayant de lui sourire timidement.

"Ma Maîtresse ne me dérange jamais quand je dors, après le service, vous n'avez aucune crainte à avoir. Et... et elle ne fait aucun mal aux chats, je vous le promets !" Elle espérait que ce ne soit pas un mensonge... ?

Après un silence, elle se racle la gorge, et sa curiosité maladive fait traverser à ses lèvres des mots qu'elle trouva fort peu courtois.

"Dîtes-moi, Messire Yazill... Vous... Êtes-vous un Mage ?" Elle ne pouvait s'empêcher de repenser aux premiers mots qu'ils avaient prononcés en entendant dans l'Auberge, et restait parfaitement intriguée, voire, impressionnée.

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Les contrées du Chaos / Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]
« le: dimanche 31 mai 2020, 01:18:32 »
En observant la Cité au soleil couchant, Alecto frissonna par sa grandeur. Elle avait toujours préféré les villages, cela allait mieux à sa nature discrète, cherchant la quiétude. Malheureusement, dès l'âge de raison, on l'avait forcée à gagner les grandes arcades d'une ville au Temple bien trop grand pour elle... Sans doute, inconsciemment, son sentiment de sécurité en campagne, venait simplement du fait que ses ennuis avaient commencé en ville.

Les paroles du Roi étaient sages et réfléchies. Il avait eu bien des années pour y songer, pour s'essayer à cette philosophie, et parfaire sa façon de penser. Aucun mouvement ne vint ébranler l'attitude de la nouvelle Compagne, et si elle frissonnait, c'était uniquement à son contact, quand il caressait ses bras.

Ô Dieu, qu'il avait été une source de tentation, quelques minutes auparavant, lorsqu'il l'avait embrassé, plusieurs fois, à nouveau. Elle avait pris ces baisers pour une marques de pardon, comme s'il ne lui en voulait pas d'être ce qu'elle est. Sa bouche était sans doute la chose la plus douce qu'il lui eut été donné de toucher, et elle ne se souvenait pas avoir apprécié quelque chose d'avantage que ceci. Ce frôlement répété et insistant, l'intensité qu'elle percevait, et l'imposante dignité du Monarque dans chacun de ses gestes.

Elle était impressionnée par le charisme magnétique et sage qu'il dégageait. Sans qu'il ne puisse le voir, Alecto souriait avec adoration, en regardant la ville en contrebas, lorsqu'il parlait. Sa voix lui semblait la musique la plus mélodieuse jamais entendue. Et encore, ce parfum, son odeur, dont elle s'abreuvait à chaque inspiration profonde. C'était envoûtant. L'Esclave avait osé lui avouer la vérité, mais il était naturel qu'il lui exprime son point de vue. Ne prenant en aucun cas ses mots pour une plaidoirie, elle hocha lentement la tête.

"Vous avez raison, Mon R..." Elle pinça les lèvres et un léger rire perça sa bouche. "Serenos."

Naturellement, qu'il avait raison.
Qui était-elle pour juger les croyances d'un autre ? Alecto leva les mains pour caresser, d'abord timidement d'un doigt, ses avant-bras sur elle.

"Je ne juge ni ceux qui n'ont pas ma Foi, ni ceux qui enfreignent les lois religieuses érigées par des êtres faillibles."

Murmura-t-elle, avant de se retourner pour lui faire face. Son regard exprimait une profonde bonté, humble, et pure. Dans cette belle robe blanche, aux bijoux simples, ses mots semblaient avoir même toute leur légitimité.

Ses paumes vinrent encadrer le visage barbu du Monarque, dont elle effleurait les joues de ses pouces, un sourire discret mais sincère aux lèvres. L'intensité de son regard était tourné dans le sien, y plongeant avec la retenue dont elle savait faire preuve, mais s'y perdant avec dévotion.

"Ma Foi m'a relevée lorsque j'étais à terre... Elle m'a guidé lorsque j'errais dans les ténèbres... Lorsque la seule force à ma survie n'était que cet Espoir. Une lueur ténue, qui ne me fit jamais défaut."

L'une de ses mains glissa contre son cou, contre sa nuque, légèrement frémissante.

"Vous... Vous êtes une épreuve, Mon Roi."

Sa bouche s'approcha, centimètres par centimètres, mais elle déposa la pulpe de ses lèvres contre sa pommettes, portée par son discours dans des gestes qu'elle n'oserait que peu effectuer en temps normal. Elles tracèrent un sillon de baisers appuyés jusqu'à son oreille. Bien des femmes pouvaient user de ces stratagèmes pour aguicher leur amant... Alecto ne semblait pas agir volontairement de manière sensuelle. Elle ne faisait que suivre ce que son cœur lui dictait. Du moins... si tant que celui-ci réussirait à museler ce que son corps, lui tentait d'hurler.

"Il me faut apprendre à suivre ma Foi avec vous, sans me trahir."

En d'autres circonstances, loin de cette conversation religieuse, sans doute, Alecto n'aurait jamais osé parlé autant, et ainsi. Mais pourtant, elle se permettait de continuer, chuchotant à son oreille, la bouche contre son lobe.

"... Et trahir ce que vous êtes. Vous m'êtes..."

Elle s'interrompit soudain, prenant conscience de ce qu'elle allait prononcer, et sa voix perdit de son éclat assuré, pour trembloter.

"Vous... m'êtes très cher, Serenos. Je me plierai aux lois et coutumes de votre Royaume, et vous rends grâce pour la bonté dont vous me témoignez... Je suis votre Obligée, Mon Roi."

Sous-entendait-elle qu'elle puisse renoncer à sa Religion si tel était son souhait ? Assurément, non. Mais elle savait également taire ses opinions, sachant que rien, ni personne, ne pourrait lui retirer son credo. La Foi était ainsi, insaisissable, personnelle, comme son trésor caché.

A chaque fois qu'elle articulait "mon roi", le timbre de sa voix exprimait une révérence pleine de passion. Son Roi. Son Roi dont l'essence de ses cheveux pénétrait son nez avec délice, et dont elle se nourrissait avidement à chaque respiration. Était-ce un poison, un sort, le plus pur des opiums ?

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Les contrées du Chaos / Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]
« le: samedi 30 mai 2020, 21:38:02 »
La longue palabre du Monarque avant d’arriver en cette pièce lui relatant les détails de sa descendance avait été pour elle une grande source d’intérêt. Elle ne l’avait jamais interrompu, bien sûr, mais avait plusieurs fois hoché la tête. Il lui faudrait plusieurs jours pour se souvenir des prénoms, ou des liens de parenté, et que dire des lieux et couloirs ? Tout donnait le tournis.

Alecto n’avait jamais été très coquette, mais c’était sans doute parce qu’elle n’en avait jamais eu l’occasion. Il fallait bien avouer qu’un Monastère n’était en rien un lieu de fantaisie, ni de vanité. Au contraire, tout cela y était banni, proscrit, et passible de réprimande sévère, surtout pour la petite fille qu’elle était. Elle n’avait jamais eu donc le loisir de développer ce trait, se satisfaisant de vêtements propres, et confortables, du moment qu’elle ne jetait pas le déshonneur sur les Sœurs en affichant des tenues rapiécées ou souillées. Tout bijou était là aussi interdit. Elle vivait pour la prière, et aucun signe extérieur n’était toléré par ces Moniales. Après tout, cela lui allait très bien, puisqu’elle ne connaissait aucune autre façon de vivre.

Ensuite, ses années de servitudes… Hé bien, elle n’eut jamais à choisir ses vêtements. Soit ces Maîtres avaient à cœur de la vêtir comme ils la trouvaient satisfaisante, ou efficace, et surtout, pour qu’elle fasse surtout honneur à leur Maison. Après tout, l’on choisit son cheval pour qu’il reflète son pouvoir ou sa haute distinction. Il en était de même pour tout ce qu’on possédait, humain, animal, ou mobilier. Pour Alecto, c’était donc devenu coutumier. Naturellement, elle trouva parfois des atours qui lui plaisaient, et se rendit compte qu’une robe simple, souvent parme ou violette, la faisait se sentir plus élégante… Mais c’était tout.

Quand elle œuvrait dans une famille où de nobles jeunes filles résidaient, elle commença à les trouver élégantes. Leurs vêtements soyeux et leurs broderies distinguées firent briller ses yeux, au début. Elles semblaient si fière, si belles là dedans. Et tous ces bijoux ! Son petit cœur d’adolescente avait commencé à ressentir de l’envie pour toutes ces choses… Avant qu’elle ne se demande à quoi tout cela lui servirait. Les plus fins tissus seraient déchirés et abîmés par ses tâches, et les parures encombreraient. Finalement, elle estima qu’elle n’en avait pas besoin.

Dans l’une des dernières demeures où elle siégeait, l’Esclave eut l’occasion de confirmer ses pensées. Le Maître la parait de dorures afin qu’elle soit charmante et clinquante pour ces prestigieux invités. Elle se sentait gauche, alourdie, et on la regardait d’un drôle d’air. Cela la rendit mal à l’aise… Il faut dire que chez Thiana Gian, cette dernière la voulait également pleine de bijoux et de petites chaînes, afin d’embellir son Auberge. Alors, après tout, elle s’y conformait, les retirant avec soulagement le soir venu.

Ainsi choyée, et devant la bonhomie des deux servantes qui étaient aux petits soins pour elle, Alecto avait des étoiles dans les yeux. Elle s’était laissée faire avec un plaisir gêné, tant elle avait l’habitude d’être de leur côté à elle… C’était très gênant de se laisser frotter, nue dans l’eau, mais… Finalement… C’était extrêmement agréable. La Compagne songea qu’en réalité, peut-être que tout dans cette Forteresse était ainsi : un peu intimidante, un peu douloureuse mais toujours extrêmement attirante et délicieuse.

Elle n’osa pas trop parler aux deux femmes mais sourit, et rit plusieurs fois à leur remarque, rougissant lorsqu’elles vantaient sa beauté. Voyaient-ils tous ici avec des yeux étranges, que personne n’avait jamais vu en elle autre chose qu’une domestique quelconque ? Ces compliments gonflaient son cœur et elle avait envie de leur sauter au coup, pour toutes les grâces qu’elles lui offraient. Même si, en réalité, tout venait du Roi. Lui sauter au cou était également une envie furieuse mais…

De nouveau devant lui, métamorphosée, elle se mordit la lèvre, mal à l’aise qu’on l’admire ainsi. Elle était toujours une petite souris, dans son esprit, un petit ver de terre… Se savoir couverte d’un regard qu’elle savait chaud et honnête la changeait beaucoup. On ne comptait plus les fois où, nue, elle avait dût être examinée par une Maîtresse concupiscente qui évaluait la marchandise.

“Je… Vous plais-je, Sir… Serenos ?”
Petit frisson avec un goût de blasphème.

Désormais vêtue comme la Compagne Royale qu’elle était désormais, Alecto caressa son médaillon avec tendresse, en esquissant un petit sourire pour Serenos. Il venait de lui demander plus d’informations sur sa Foi. Ses yeux pétillaient d’une lueur passionnelle, alors. Même son attitude sembla s’ouvrir, elle qui avait les épaules souvent tombantes, comme pour s’excuser d’exister. Personne ne lui demandait jamais de parler d’elle, mais personne n’avait jamais fait d’elle sa Compagne. Se risquant à embrasser la main du Monarque qu’il avait posé sur sa joue, comme si elle ne pouvait s’empêcher de se remémorer la chaleur que cela lui procurait, elle cilla.

“J’ai été élevée dans un tout petit Monastère de Nexus, dans la campagne. Là bas, les Sœurs vivaient simplement… et... “ Elle ne savait pas pourquoi, mais il lui semblait important de lui narrer ceci pour débuter ses explications. Même si cela lui crispait la gorge. Sans s’en rendre compte, elle grattait au dessus du tissu le bandage qu’on avait apposé sur sa cuisse.

“Et je me destinais à cette vie. Je… Euh. Dans notre Temple, nous louons et chantons Dieu Unique et Tout Puissant, qui est notre Sauveur à tous, que l’on croie en Sa Lumière, ou non. Les… les êtres qui... “ Elle échangea un regard gêné avec lui. “Les êtres qui Le nient n’ont simplement pas encore ouvert leur cœur, et les yeux. Les plus humbles seront récompensés lorsque Dieu les rappellera à Lui, et plus nous vivons d’épreuves, plus nous prouvons notre Foi.”

Un regard pénétrant fixa alors les yeux du Monarque. Une intensité franche qui était rare chez Alecto.

“Je n’ai jamais douté de Son existence, Il me guide, Il est mon Berger. Sa présence m’a aidé dans mes épreuves, Majes… Serenos. Je suis des préceptes simples : charité, amour, compassion, humilité. Je ne jalouse pas mon voisin, comme je ne le blâme pas pour ses péchés. Seul Dieu est notre Juge tout puissant… Je mange ce qu’il m’est donné de goûter, avec modération et pondération, et remercie le Très-Haut de le l’accorder.”

Elle savait qu’elle devait en parler. Parler de ce qu’elle faisait. Mais elle se mordait la langue, craintive. Il était prévisible qu’il désapprouve ses gestes de piété. En avalant difficilement sa salive, le cœur battant, elle fit un effort effroyable pour tout de même exposer ses dérives.

“Je pratique, comme mes Sœurs, le Chemin de Rédemption. Afin d’endurcir ma chair faible et viciée, je fais pénitence afin de demander le Pardon Divin.” Instinctivement, elle passa ses doigts sur le tissu sous lequel elle sentait le bandage. “Je… peux également jeûner ou rester enfermée en prières, pendant plusieurs jours, si ma Maîtresse me l’autorise, afin de mettre à l’épreuve ma Foi.”

La jeune femme baissa les paupières, espérant encore une fois ne pas trop décevoir son Roi. Elle lâcha la main sur sa joue pour lui permettre de se retirer, s’il en avait envie, comme si elle s’y attendait. Le sujet d’après serait sans doute encore plus douloureux.

“... En… En tant que pécheresse, je. Je dois combattre les pensées impures qui… qui peuvent… parfois… me hanter, et me détourner de Lui.” Ses joues se marquèrent de rouge. Elle avait honte d’avouer ressentir ce type de sentiments, alors qu’elles étaient parfaitement naturelles. Cependant, on l’avait fort bien conditionnée à cela, et elle se destinait jadis à une vie chaste et silencieuse… Alors, avoir du désir pour lui, assez pour avoir le cran de le toucher, de frémir ou de gémir, voire ressentir du plaisir… C’était un acte très contraire à ce qu’elle avait appris. Et pourtant…

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Place publique / Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
« le: samedi 30 mai 2020, 20:18:01 »
Sursautant en entendant le petit raclement de gorge de l'Endormi, qui ne l'était visiblement plus, Alecto se tourne les mains trempées barbouillées de mousse. Les bulles de savon tombent au sol alors qu'elle s'essuie à la hâte, désolée de n'avoir pas entendu plus tôt l'éveil de son petit Invité. Elle l'observe en penchant la tête, le trouvant intrigant, et un peu mignon lorsqu'il ronronne.

Dans ses souvenirs, elle n'avait jamais eu de relation particulière avec les animaux. Petite, elle avait peur de toutes les bestioles qu'elle pouvait croiser, notamment les insectes, nombreux dans les cellules des Sœurs. Mais avec le temps, elle avait dû s'y habituer, pas le choix... Les rats et les rongeurs restaient néanmoins très effrayants pour elle, puisqu'il représentaient à loisir, soit les maladies, soit les nuisibles de cuisines. Les oiseaux avaient sa sympathie, sauf lorsqu'elle devait s'assurer qu'ils ne dévorent pas les semis des potagers du Monastère. Les chiens, les plus gros surtout, la terrifiaient et leur morsure était un risque qu'elle ne voulait pas prendre. Quant aux chats... Hé bien, elle avait côtoyé quelques matous errants venant trouver quelques caresses ou bols de lait au Temple, et elle s'était rendue compte qu'ils étaient tout à la fois adorables, dangereux, et utiles.

Naturellement, songeant ceci, Alecto s'en voulu... Venait-elle de comparer les chats de gouttière qu'elle avait croisé dans sa vie à cette créature métamorphe ?

Avec un petit sourire, attendrit il faut l'avouer, la jeune Esclave s'accroupit pour essayer d'être plus à sa hauteur. Cela devait être épuisant de lever la tête tout le temps pour regarder les gens, non ?

"Avez-vous bien dormi, Messire Yazill ? Je doute que ce soit aussi confortable qu'un bon matelas, ici... Désolée de vous y avoir abandonné..." Dit-elle en désignant son lit de fortune où étaient restées ses quelques possessions.

"Il est tard..." Elle sembla un peu gênée. "L'Auberge a fermé." Examinant ce qui tenait lieu de visage, et notamment ces grands yeux d'ambre, Alecto osa proposé. "Il semblerait que vous soyez enfermé ici jusqu'à demain matin." Elle lâcha un petit rire, qu'elle espérait malicieux, comme lui, mais qui devait être assez enfantin.

Elle se redressa en faisant craquer ses articulations et grimaçant, et se dirigea jusqu'au baluchon. "Si ma Maîtresse vous voit ici, Monsieur Yazill, elle va me disputer." Rien que d'y penser, elle eut un frisson qui remonta le long de sa colonne vertébrale, et elle replaça un pan de voile sur son épaule, comme pour tenter de se rassurer.

Alecto se gratta la joue avec nervosité et, timidement, se pencha pour prendre le petit sac. Dans sa main, bien que fine, ces modestes affaires semblaient étrangement réduites.

"... Mais je me ferais assurément disputer aussi, si je vous offre une chambre." Ahhhh quel dilemme... Elle fit une moue mal à l'aise. "P... Pensez-vous que..." Elle se racla la gorge. "Je vais vous laisser ma chambre, à la cave. Je me sentirais coupable s'il vous arrive quoi que ce soit dehors, avec ce malotru qui rôde pour vous estourbir."

Elle s'apprêter visiblement à le conduire au sous-sol. Lui lançant un regard mal assuré, elle n'osa pas attraper la hallebarde du Chat, et se contenta de porter ses affaires, pour le soulager. Il faudrait traverser la salle principale, vide et rangée par ses soins, pour, à l'opposer, emprunter la trappe et les escaliers grinçants, jusqu'à la cave. Après une immense pièce de stockage, où barils et tonneaux s'entreposaient, une porte de bois ouvrait sur une petite pièce. Un soupirail permettait, de jour, de laisser passer la lumière du soleil, donnant sur un petit bureau d'un bois bon marché, où étrangement, se trouvait un très joli nécessaire à écrire. De belles plumes uniquement, un encrier modeste, du parchemin vierge d'une qualité médiocre.

Contre un mur, son petit lit, aux draps frais, cependant. Elle possédait un vase, emplit de fleurs des champs, plusieurs livres posés à côté de celui-ci, tous de théologie. Enfin, à l'opposé, se trouvait un hôtel consacré à Dieu, où encens et cierge trônaient en bonne place. En réalité, Alecto semblait ne passer que peu de temps en ce lieu, à part pour prier...

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Les contrées du Chaos / Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]
« le: samedi 30 mai 2020, 15:47:05 »
Durant tout ce chemin parcouru dans ses bras, Alecto eut le temps de retrouver une respiration quasi-normale. Bien sûr, être portée ainsi par son Roi était une profonde source d'émoi, mais la barrière des vêtements retrouvés, et surtout, la perspective de se diriger vers un lieu de culte, arrivaient à baisser sa panique, et ses frustrations. Plus ils s'approchaient, et plus elle soufflait lentement, expirant savamment pour tempérer ses ardeurs. Loin d'avoir la maîtrise du Monarque, Alecto bénéficiait cependant de nombreuses années d'apprentissage de la méditation, du retour au calme, et du maintien de ses émotions. Savoir tout cacher à l'intérieur était une qualité, lorsque l'on est Esclave. Cela évite des ennuis, toujours.

Elle n'aurait su décrire son soulagement lorsqu'elle constata l'existence de la Chapelle à l'intérieur de la forteresse. Une grâce souffla entre ses lèvres, sans qu'on sache si elle louait Dieu, ou Serenos. Sans doute les deux... Impressionnée par ses dons, le regardant agir et malaxer la réel comme bon lui semblait pour rendre aux lieux un semblant de faste, la Compagne fut surprise de le voir travailler le bois, alors qu'il aurait pu sculpté la matière par sa simple pensée et ses pouvoirs. Son regard se perdit dans ses gestes, sur ses mains habiles qui transformaient le matériaux brut en un symbole qui lui était cher.

Son cœur se mit à battre plus fort quand l'étoile fut en bonne place, illuminé des cierges. Cette petite pièce avait quelque chose de chaleureux pour elle, malgré la nudité des murs et les circonstances. Cependant, le discours de Serenos firent passer une ombre sur le visage clair de la jeune fille. Il y avait beaucoup d'informations à saisir, là dedans... Il avait évoqué des choses qui, naturellement, la mettait mal à l'aise. Parmi elle, l'évocation de sa descendance. Elle savait parfaitement qu'il était bien plus âgé qu'elle, évidemment. Mais... vieux comment ? Cela pouvait paraître absurde à beaucoup, mais pour Alecto, croyante, connaître à quel moment de vie une personne se trouvait semblait important. Même si Dieu pouvait rappeler quiconque à lui comme bon lui semblait.

Sa relation avec le Pontife était hostile, il l'avait déjà exprimé peu de temps avant. Elle acquiesça en silence d'abord, en l'écoutant avec attention, dans une attitude contrite. Il paraissait logique qu'elle soit mal à l'aise d'entendre des dires négatifs sur les représentants de l'Ordre. Mais là encore, en tant que Sœur d'un petit couvent de campagne, Alecto savait en son fort intérieur que les Hommes étaient, en effet, corruptibles et pêcheurs. Il n'était pas étonnant, dès lors, que même un Pontife puisse aimer et chérir le pouvoir, se perdre dans les intrigues politiques viles, et en oublier ses réelles fonctions. Il serait jugé en son temps, songea-t-elle, sans jamais oser le prononcer à haute voix, ou couper la parole du Monarque.

La fin de son discours lui serra le cœur.
Elle savait bien que certains ne reconnaissaient pas la Souveraineté de Dieu sur tout ce qui vit. Alors qu'elle faisait une très discrète moue désapprobatrice, elle se souvint alors parfaitement de l'attitude à adopter. Tout s'éclaira. Elle lui sourit d'un air étrange, plein de dévotion, assuré, même. Elle n'osa pas le contredire, mais ils auraient très certainement l'occasion d'avoir d'autres discussions ensemble, à ce sujet... S'il le souhaitait. L'Esclave avait du mal à se dire qu'elle était considérée comme son égale, mais il faudrait qu'elle s'y fasse. L'inconnu était effrayant mais... terriblement attirant.

Alors qu'il quittait les lieux, elle s'inclina, comme un réflexe, en murmurant.

"Merci, Monsei... euh. S... Serenos." C'était si dur. Elle pinça les lèvres en se redressant, se tournant pour observer l'étendue de son petit domaine. Elle était seule, pour la première fois depuis sa rencontre avec le Roi.
En se signant avec délicatesse, elle s'agenouilla devant l'autel, les flammes jouant sur son visage. Elle mit un moment avant de s'habituer à leur caresse, et leva le menton pour dépasser le symbole étoilé. Alecto aimait les représentations, elle les chérissait comme il se devait. Mais elle Savait qu'elle s'adressait à ce qui n'était pas matériel, ni représentable. Alors, comme elle le faisait depuis toujours, quand elle priait, elle perdit son regard sur le plafond avec une adoration extrême.

Sa voix changea, peut-être était-elle audible de l'autre côté du mur, mais elle ne s'en souciait. Une voix suave et pourtant dénuée de sensualité. Une voix une grave, comme celle des litanies.

"Qu'il me soit donné, Seigneur, de résister à la tentation que les Mortels m'imposent. Et s'il ne Vous en convient pas, qu'il me soit donné, Seigneur, de déceler Vos signes afin d'obtenir votre Pardon.

Je Vous en supplie, bonté infinie, Dieu, Père tout-puissant, ne me livrez pas à la perdition, moi votre créature.
Prêtez-moi Votre main, Seigneur, et arrachez-moi au lac profond de mes péchés. Relevez-moi de ma chute, illuminez mon aveuglement, misérable que je suis.

Vous voyez et Vous êtes témoin que je veux répudier toutes mes fautes, et obéir à Vos saints commandements. Mais de moi-même je ne puis rien, et il n'est rien dans ma chair qui soit bon."


Elle prit une profonde inspiration, et souffla lentement. Peu à peu, elle se sentait apaisée. Lorsque sa voix s'éleva à nouveau, ce fut en un chant non dénué de mélodie, mais cela restait un psaume religieux, qu'elle récitait par chœur.

"Sauve-moi, ô mon Sauveur,
Toi qui as sauvé mon âme,
Sauve ma chair de la flamme
Qui me gâche ta Saveur !

Sauve-moi des tentations ;
Chasse de moi les pensées
Perverses et insensées,
D’un souffle de ta Passion !"


Alecto frissonna. Tout bas, elle murmura : "Protègez le Roi Serenos, ô Tout Puissant, même s'il Vous nie. Il n'est pas Homme plus humble et plus digne de Votre Lumière. Qu'il me soit donné de le chérir selon Vos préceptes sans ..." Elle déglutit. "... sans abîmer mon Âme."

Après un silence, elle rajouta timidement, honteuse. "Protégez Thiana Gian, ô Très-Haut Saint Père, des douleurs et des ténèbres où elle navigue. Permettez-moi de demander son Pardon, pour tout le mal que je lui ai fait."

Elle ferma les yeux, et inspira à nouveau doucement, les mains sur les genoux, paumes vers le ciel.

"Seigneur, Vous êtes mon Rédempteur. Par mes actes, je ferai pénitence." D'un geste sans faille, elle saisit un cierge, qu'elle pencha en soulevant sa robe, jusqu'à faire couler la cire brûlante sur sa cuisse. Elle serra la mâchoire et les poing, mais ne se plaint pas, n'émit aucun cri de douleur. La cire liquide se solidifia au contact de sa peau et après quelques minutes, elle la gratta en plissant les yeux pour résister à l'envie de gémir, tant elle souffrait.

Replaçant la bougie à sa bonne place, elle se redressa avec peine, avec une moue meurtrie, mais se signa plusieurs fois.

Quand elle ouvrit la porte de la Chapelle, son visage était celui d'une Sainte. Elle irradiait de cette Foi qui la caractérisait, son cœur apaisé, bien que sa cuisse vibrant de la brûlure qui grignotait encore un peu sa peau.

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