Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Victoria Campbell

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Je suis prise contre la vitre. Salement et sans répits. Aucun respect n'est fait pour ma dignité, je suis réduite à la condition de simple jouet. Mon sexe déjà forcé n'offre plus de résistante et accueille le corps étranger sans plus s'opposer à son passage. Je ne me défend pas davantage, vaincue et soumise au bon vouloir de mon agresseur.
Le martelage écœurant reprend. Plus fort, plus intense. Je pousse un cri à chaque poussée, pouvant donner l'impression à ce fou que j'y prend du plaisir. Est-ce le cas ? Non je ne peux pas l'imaginer. Je m'y refuse catégoriquement. Mon esprit est plus fort que cette enveloppe charnelle, je n'ai pas le droit de me laisser aller.

Devant moi, a mes pieds, s'étend le gouffre sombre de la ville. Au loin des immeubles sont éclairés. Leurs lumières se superposent à mon reflet dans la vitre. La vue ce nos deux corps en plein ébat me donne la nausée, je détourne le regard. La seule chose qui me console est de me dire que mon appartement est plongé dans le noir. Qu'aucun spectateur ne sera donc témoin de ma déchéance.

Chacun de ses coups de rein puissant de mon assaillant me fait sauter en avant et se repercute dans la baie vitrée. Je finis par prendre peur qu'elle ne cède et que je ne finisse précipitée dans le vide, promise à une mort certaine une dizaine d'étages plus bas. Alors je profite du peu de liberté de mouvement qui m'est offerte pour changer de position, m'appuyer des avant bras sur la vitre. Espérer ainsi répartir le poids et éviter le drame.

Mon supplice continue ... jusqu'à ce que enfin il se retire de moi et me relâche. Jambes tremblantes, épuisée, je me laisse aller au sol.

Le bâillon est retiré. Juste le temps de reprendre mon souffle et de lancer entre deux halètements essoufflés "qu'est ce que vous voulez ?" "je peux vous offrir du pouvoir, ne faites pas ça !" ou encore "Je ne vous ai rien fait, pourquoi me faites vous du mal ??" Mes protestations, suppliques et protestations sont peine perdues. Elles se terminent par un " Non ne mhmmm !" alors que je suis de nouveau prise d'assaut. Souffle coupée, forcée d'accepter de nouveau ce corps étranger, dans ma bouche cette fois. L'odeur, la texture sont écœurantes. L'odeur m'envahit, j'en ai un haut le cœur.

Bien sûr l'idée de me défendre et mordre me traverse l'esprit, quitte à ce que ce soit la dernière chose que je fasse de ma vie. Mais non, mon existence est trop précieuse. Les humiliations aussi infâmes soient t'elles valent mieux qu'un monde amputé de Victoria Campbell. Alors je subis. Yeux fermés, je tiens bon. Quel autre choix ai-je ? Petit à petit je sens sa respiration s'accelerer, j'ai un instant de panique en devinant ce qui est sur le point de se passer. J'essaye de me reculer, d'oter ce corps intrusif de ma bouche mais il me retient, main sur l'arrière de la tête !

Et soudain, il se crispe, "met un râle. Simultanément, sur ma langue c'est l'explosion. Une matière visqueuse, collante, au goût âcre et salé m'envahit en longs jets puissants. J'ai un nouveau haut le coeur mais n'ai pas le choix que de tenter de l'avaler. De longues coulures indistinctes s'échappent pourtant de mes lèvres et coulent le long de mon menton, se mélangeant à ma salive et à mes larmes et viennent tracer de longs sillons jusqu'à ma poitrine. Il se retire enfin. Un long filet épais et scintillant relie mes lèvres au bout palpitant de son gland. Il s'essuie sans vergogne sur moi, venant me souiller encore davantage.

Il aurait pu se rhabiller. Quitter mon logement ainsi, me laissant seule et souillée. Mais non, visiblement ce qu'il a eu ne lui suffit pas. Il m'attrape et m'entraine rudement jusqu'à la salle de bain. Il me jette sans vergogne vers la grande baignoire remplie. Un baquet d'eau d'une taille prodigieuse, bien trop large pour une seule personne. J'y trébuche et me retrouve précipitée dedans, les quatre fers en l'air. Tête plongée sous l'eau, je lutte un instant pour refaire surface et retrouver de l'air.

Négocier ? Le convaincre ... ? Non ... C'est peine perdu. Je suis lucide c'est terminé. Ca me semblerait dérisoire. Je n'ai plus rien à offrir. Si ce n'est une complaisance de façade pour tenter d'atténuer mes tourments.

- Vous ... avez gagné ... je ferai ce que vous voulez ... Mais pas ca, s'il vous plait.

La honte et la colère me submerge face à cette reddition. Je m'écoeure moi même. Détournant le regard, rouge de honte, je passe de l'eau sur mon visage pour ôter de ma peau les horribles fluides qui l'avaient souillée.
Et lentement, à contrecœur, j'accepte d'écarter lentement les cuisses, marquant physiquement ma reddition.
Ce qui suivra sera tout sauf agréable, mais face à deux maux il faut parfois savoir choisir le moindre.

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Et c'est ainsi que je suis Senestra ... Petite vipère attendant son heure, je rentre dans mon rôle de jeune fille un peu naïve et perdue. J'écoute l'étalage de sa vie triste et misérable avec un sourire doux et bienveillant, sans qu'intérieurement cela éveille en moi la moindre compassion.

J'estime qu'au bout d'un moment la pauvreté est un choix. Il a quand même pour lui de déployer des efforts pour s'en sortir. Il travaille on peut lui reconnaître ça.  Mais je suis certaine qu'il pourrait choisir de sortir du rang des moutons pour devenir un loup s'il le voulait bien. De l'argent, du pouvoir, il existe des manières d'en obtenir. Quand on s'en donne les moyens et que l'on laisse tomber ses barrières morales.

Nous visitons la ville. C'est très différent de l'ambiance des villes anglaises. Être accompagnée d'un guide se révèle finalement utile et instructif. Et sécurisant également. Non pas que je n'ai pas les moyens de me défendre, mais il y a des ennuis que je préfère ne pas chercher. Ce serait un gaspillage d'énergie et une mise en danger de ma couverture.

Nous arrivons aux alentours d'une grande place. Mon intérêt est immédiatement éveillé par l'anecdote qu'il me confie.

- Ah oui ?! Mon exclamation est un peu trop enthousiaste. Je me rend compte que ce faisant, j'avais même posé ma main sur son avant bras. Bon sang, j'ai manqué de retenue. Même si intérieurement, j'ai envie de l'attraper par le col et lui crier de me parler de cet sorcier et de me livrer tous ses secrets, ma raison reprend le dessus.

- Enfin je veux dire ... votre ville à l'air d'avoir une histoire passionnante. J'ôte ma main avec prudence, pour me recomposer une attitude plus digne et neutre.

Evidemment, j'ai entendu parler de beaucoup de ces choses avant d'arriver. C'est même précisément la raison de ma présence dans cette ville. C'est ce qui m'a décidée à commencer un travail d'enquête discret.

La conversation se poursuit. Evidemment mes questions entrainent une réciproque. Je m'y attendais et j'ai suffisamment travaillé ma couverture pour savoir quoi répondre. Bien sûr je cille un instant en entendant "jolie personne" mais ma maîtrise du japonais est imparfaite. Il se pourrait que j'interprète de travers le sens du mot. Je choisis de ne pas relever pour l'heure.

Je lui répond par un sourire lumineux, comme si cette marque d'attention et de curiosité de sa part était flatteuse pour moi.

« Dites moi si cela vous gêne Victoria, et je ne me permettrais pas de poser de nouveau une telle question, mais je suis curieux du coup : Qu’est-ce qui vous a amenée à venir étudier à Seïkusu ? Je ne crois pas avoir jamais entendu parler de la ville en bien, aussi je … Eh bien je suis surpris de voir une aussi jolie personne emménager dans le coin pour y faire une partie de sa vie. »

- J'avais envie ... de m'éloigner du carcan familial. Je viens d'une famille pleine de préjugés et de traditions. J'ai besoin de voler par moi-même et faire mes propres découvertes.  Découvrir de nouvelles choses n'est il pas merveilleux ? Le Japon est un pays si atypique.

Cela fait bien longtemps que j'ai appris que l'art du mensonge et de la tromperie repose avant sur l'usage des demi-vérités et de l'omission. Je n'ai techniquement rien dit de faux. Un sortilège qui détecterait le mensonge n'aurait révélé aucune entorse flagrante. Manipuler sans mentir, c'est une rhétorique à laquelle j'ai été entrainée depuis toute jeune au travers d'exercices exigeants. C'est un talent nécessaire à toute démoniste qui se respecte.

Une fois encore il cite la dangerosité de l'endroit. Très bien, c'est peut être une occasion pour moi de l'amener à parler en douceur des évènements étranges de la ville. Sans dévoiler pour autant mes réelles intentions. Alors je demande d'un ton un peu ingénu et un peu badin :

- Dites-moi Senestra, c'est pour essayer de me faire peur que vous me parlez de tout ces dangers ... ?

Tête légèrement penchée sur le côté, je joue machinalement avec une des mèches qui une fois encore s'est échappée de ma coiffure à cause du vent. Et c'est alors que je lui fais face, arrêtée aux pieds de cette statue que quelque chose me met soudainement en alerte.

Quelque chose. Ou quelqu'un. Nous observe. Nous suit. La conviction me frappe immédiatement, soufflée par mon instinct. Je marque un temps d'arrêt d'une seconde ou deux avant de me forcer à avoir une attitude de nouveau naturelle. Je suis intérieurement aux aguets. Nous sommes bien trop à découvert. Me retourner ou chercher du regard autour de nous ne ferait qu'alerter et renforcer la vigilance de l'espion potentiel et il est fort peu probable qu'au milieu de la foule je puisse distinguer quoi que ce soit. Je me fais violence pour ne pas détourner le regard du pauvre garçon en face de moi et continuer comme si de rien n'était mais intérieurement, je suis sur mes gardes.

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Ses jeux malsains, ses humiliation me font frissonner. Sentir sa langue écœurante sur moi me laisse une impression d'effroyable saleté. Qu'il rajoute à cela les prises de vue avec ton téléphone n'est qu'une goutte d'eau comparée à cette salive qui mouille ma peau.

J'ai bien essayé de me débattre, j'ai même poussé le vice jusqu'à essayer de lui assener un coup de pied au menton lorsqu'il a voulu embrasser mes pieds. Mais il s'y attendait et ca ne m'a valu que de recevoir une nouvelle fessée retentissante et incroyablement infantilisante.

Il finit par me faire basculer sur le ventre. Pitoyable  petite poupée entre ses mains, je ne peux rien faire d'autre que de me laisser faire. J'ai encore l'espoir que tout s'arrête, qu'il stoppe et prononce enfin une exigence raisonnable. Dans l'état où je suis j'aurais été prête à TOUT lui accorder ! Mes grimoires, mon laboratoire, ma magie offerte à ses pieds pour lui servir. 

Mais bientôt j'entends la braguette s'ouvrir derrière moi. Mon dernier vêtement est déchiré. Il pose ses mains sur mes hanches menues et je le sens prendre position, prêt à commettre l'irréparable. Non non je ne veux pas !

Au moment il se plante en moi, je me cambre et pousse un cri inarticulé, yeux écarquillés au dessus de mon bâillon. Ecrasée par son poids, mains liées dans mon dos, je n'ai eu aucun moyen de me défendre.

Le temps se fige. Mon tortionnaire s'arrête de bouger après cette première poussée. Il savoure ce moment d'humiliation et d'effroi. J'ai le souffle coupé, priant intérieurement pour que tout cesse. Pour que je me réveille  après un cauchemar particulièrement odieux.

Et lentement ... il commence à bouger en moi. D'abord de lents mouvements amples du bassin. Du bout du gland jusqu'à la base de la verge il me lime. Je me contracte, je me crispe. Ces premiers instants sont douloureux.
Et à mesure qu'il accélère, que mes chairs sont rudement prises d'assaut et écartées, la douleur reflue. Tout aussi désagréables et pénibles pour moi, ses assauts deviennent pourtant plus faciles. Une écœurante moiteur m'envahit alors que les fluides corporels se mélangent. Quelque chose coule entre mes cuisses, ca me donne la nausée.

Je pousse un cri à chaque coup de boutoir, mes mains se serrent. M'entendre gémir semble redoubler son ardeur. Ses assauts se font vigoureux, son bassin claque sur mes fesses pâles et le son de nos ébats résonne dans l'appartement vide. Ses violents coups de bassin m'écrasent contre l'arrête vive du plateau de la table. Chaque coup de rein asséné, en plus de creuser un sillon douloureux dans mes chairs, m'écrase davantage les cuisses sur la bordure saillante.

Et pendant que je subis ces outrages, c'est à peine si je me rend compte de ce qu'il dit. De l'appareil video qui immortalise ces instants. Mon visage innondé de larme, crispé. Mon sexe pris d'assaut filmé en gros plan alors que le membre palpitant glisse en lui et qu'une rosée discrète en perle.

Et sur un ultime assaut, après avoir annoncé "passer la seconde", le voilà qui assène un coup final, bruyant qui m'arrache un cri. La table basse, fragile, voit deux de ses pieds se tordre et se briser. Entrainée par le meuble qui bascule dans un craquement, je me retrouve jetée au sol.

La chute m'offre un répits provisoire. Mains le dos, jambes douloureuses, ma joue repose sur le tapis. Couverte de sueur et de fluides écœurants. Ma fente, a peine recouverte par la dentelle déchirée brille, d'une moiteur qui me fait honte.

Est-ce que c'est fini, ca y est ? La fin de mon supplice ... ? Non ... évidemment que ca ne l'est pas. Je devrais sans doutes tenter de me relever. De m'enfuir. De lui compliquer la tâche. Mais dans le fond à quoi bon ? Il n'y a plus à lutter. Juste à endurer.


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Prélude / Re : Bélial, le démon chuchoteur [Vanéalidé !]
« le: mercredi 28 avril 2021, 18:44:13 »
Hey bienvenue !

Félicitations pour ta validation !

A bientôt peut-être :-3

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- Une coupure de courant. Voyez vous cela.  Moi qui pensais le Japon civilisé ...


Mon ton est las, désinvolte. Ce contretemps n'est pas bien grave. Un bain pris à la bougie, ca possède un certain charme n'est-ce pas ? Et des bougies, ce n'est pas ce qui manque dans le domicile d'une ritualiste, quand bien même son laboratoire de travail serait au sous-sol. Il ne me faut quelques quelques minutes pour garnir le tour de ma baignoire et veiller à éclairer au moins chaque pièce avec une petite flammèche.

J'en suis à poser la dernière lumière dans un bougeoir du salon quand soudain, une silhouette sort des ténèbres et apparait devant moi.

- Qu'est-ce que vous fichez l... ?

Une gifle aussi soudaine que brutale vient m'interrompre. Ma flamme est soufflée, les ténèbres tombent sur nous. Privée de ma vue mais pas de mon sang froid, je me remets de ma surprise et fais immédiatement appel à mon pouvoir pour déclencher sur l'intrus une rafale de sortilège de défense.

- Vous ne savez pas sur qui vous êtes tombé !

Cela fait longtemps que je n'ai plus peur du noir. J'ai fait face aux créatures les plus ténébreuses et mauvaises qui peuplent la création, j'ai plongé mes yeux dans le vide abyssal de leurs regards de braise. Ce n'est pas un acrobate de pacotille qui va me réduire à l'impuissance !

Et pourtant ... la suite vous la connaissez. J'ai beau incanter, recevoir les coups, me relever, persévérer. Ma lutte est vaine et je finis rudement plaquée sur le bois de ma propre table. Epuisée par la lutte, soumise par la force physique de mon agresseur. Je suis en fin de compte baillonnée. Je veux crier, me débattre. Des larmes d'impuissance roulent sur mes joues.

Il a promis de me baiser. De me prendre là maintenant, chez moi ? Non ! Il ne va pas faire CA quand même ?!  PAS CA ! Je peux négocier, lui offrir du pouvoir ! De l'argent ! Une aide inestimable ! TOUT ! Mais pour ça, il me faut pouvoir lui dire. J'ouvre des yeux fous et essaye de crier. Je tente d'articuler quelque chose. Lui dire "Attendez ! Je peux vous offrir quelque chose !" Mais c'est en vain, seuls des sons étouffés et inarticulés sortent de ma gorge.

Je suis déjà à sa merci. Et il le sait. Joueur, patient, il ouvre mon peignoir. Mon corps de ballerine est offert à son regard. La lingerie que je porte, en fines dentelles transparente ne cache pour ainsi dire rien. Ni mes seins menus et ronds dont les aréoles forment deux petites rondelles sombres sous mon soutien-gorge sans armature. Ni mon sexe délicat, épilé de près, à peine surmonté d'un petit triangle de poils blonds tondus à ras.

J'essaye de me contorsionner, libérer mes mains, échapper à son étreinte, arracher mon bâillon. Mais rien n'y fait. Je suis jambe écartées, allongée sous lui. Son bassin est au contact du mien. Plus je gesticule, plus je sens l'effrayant effet que je lui fais à travers les minces couches de tissu qui séparent son intimité de la mienne. Et il en joue. Il s'en amuse. Il se frotte à moi. Je peux sentir avec horreur toute l'étendue de son désir, immédiat et brutal.

Conscient d'avoir gagné la partie, il ôte son masque pour se pencher sur mon visage et me narguer. Bien sûr que je vois quel mal il va me faire ! Je tremble, ma vision est brouillée de larmes. Dans un geste qui pourrait ressembler à un coup de boule ou à une tentative désespérée de fuir, je relève soudainement la tête. J'essaye de lever mon buste, de le mouvoir, de m'échapper, de m'appuyer contre le bois de la table pour me donner l'impulsion dont j'ai besoin pour l'écarter de moi et fuir. Mais la tentative est finalement sans conséquence. La force de l'homme est telle que mon geste n'a pour effet que de me faire lever la tête. Nos lèvres entrent en contact un bref instant. La sensation m'arrache un frisson de dégoût, alors que lui se répand en un rire moqueur.

Le jeu ne fait que commencer pour lui. J'entend le bruit d'un câble qui se déroule. J'ai beau me débattre, mes bras sont ramenés en arrière, attachés. Mon peignoir lamentablement jeté de côté. Toute résistance est désormais vouée à l'échec. Je me sens brisée, il n'y a plus rien que je ne puisse faire pour empêcher cet homme de faire de moi exactement ce qu'il veut. Cet aveu d'impuissance résonne en moi comme un abandon, je cesse de me débattre et de m'épuiser en vain. Je reste là, tremblante d'un mélange de honte et de rage, les jambes écartées devant lui, offerte comme la dernière des catins.

Il a maintenant tout le loisir de poser ses mains sur moi. Il ne se gêne pas. Ma poitrine est prise d'assaut, la dentelle fine n'offre qu'un rempart dérisoire. Mes seins fermes sont palpés, pincés, soupesés. Je frissonne, le contact me révulse et ce n'est pourtant que le début car bientôt les mains invasives descendent. Le délicat tissu de ma culotte est écarté pour livrer le passage à des doigts rudes qui forcent un passage douloureux dans mon intimité. J'essaye de me cambrer, de serrer les jambes. En pure perte. Il fouille mon intimité avec autorité, il me fait mal. Ses va et vient m'humilient et me donnent envie de hurler. Et moi je n'ai que le loisir de me tortiller sous ses assauts, comme un insecte pris dans une toile.

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Prélude / Re : De l'innocence à la luxure.
« le: mardi 27 avril 2021, 12:03:46 »
Coucou !

Bienvenue à toi, bonne chance pour ta validation :)

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Ah ? Visiblement mon interlocuteur ne s'attendait pas à ma réponse. Sa réaction de surprise mal dissimulée m'amuse. Un moment de flottement s'ensuit, interrompu par la déclaration du délégué de classe.

Une heure de mon temps vient de se dégager. Un temps que j'ai accepté de passer à sympathiser avec ce Senestra dans l'espoir de pouvoir en tirer un jour un quelconque avantage. Rien ne m'affirme que l'investissement sera fructueux mais après tout, ca me coûte fort peu.

Le jeune homme m'annonce qu'il doit travailler d'ici quelques heures. Parfait. Les choses ne se prolongeront donc pas au delà du raisonnable quoi qu'il advienne et ca me convient parfaitement. Ca m'informe également sur plusieurs choses : le lycéen est du genre courageux (tous ne se donnent pas la peine de travailler après les cours) et ca me laisse supposer qu'il ne dispose pas d'un entourage familial très aisé. Voire pas d'entourage familial du tout. Comment je le devine ? Allons réfléchissez. Un étudiant disposant de ressources normales qui travaille utilise son salaire pour s'offrir "des extras" qu'il exhibe alors comme gage de succès.

C'est sa récompense pour son travail acharné, il à toutes les raisons de les montrer. Je ne vois sur Senestra aucun de ces trophées étudiant. Ni baskets neuves, ni bijou, ni téléphone portable dernier cri. Bien sûr il reste la possibilité que l'adolescent assouvisse une passion cachée et cache quelque chose comme un engin motorisé quelque part dans un garage. Gardons ces suppositions en tête pour l'heure et voyons ce que j'arriverais à glaner de plus précis.

Je lui souris quand il propose de m'emmener où je souhaite et hoche un peu de la tête, donnant mon accord pour l'accompagner lors d'une visite.

-C'est entendu.

J'ai envie de l'attraper par le col, lui intimer de me montrer les bibliothèques de la ville, les vieux temples, les boutiques d'antiquaires. Tous ces lieux potentiellement marqués par l'histoire et le pouvoir. Mais ce serait abattre mes cartes trop rapidement. Je ne dois pas révéler mes intentions trop rapidement. Je dois me contenir et m'en tenir à une première phase d'observation et d'analyse.  La discrétion est mon plus grand atout si je veux commencer à percer les secrets de cette ville. Je vais donc continuer de jouer mon rôle de petite nouvelle désorientée, ingénue et heureuse d'avoir trouvé une bonne âme pour lui venir en aide.

Nous récupérons chacun nos affaires. Les miennes tiennent dans un cartable en cuir de belle marque. Pas Vuitton non (Les motifs affichés par cette marque française sont vulgaires et m'as-tu-vu). Il existe des créations anglaises bien plus sobre dans leur apparence mais tout aussi qualitatives et élégantes.

Senestra revient vers moi. Je remets machinalement en place une mèche de mes cheveux avant de lui répondre d'un ton que je veux amical.

- Je ne connais pas vraiment le lycée et encore moins la ville. Mais je suis curieuse de tout découvrir. Alors ... nous pouvons considérer que je vous laisse carte blanche ... ?

En vérité je suis surtout impatiente de découvrir vos intentions monsieur Senestra. Qu'est-ce qui motive votre approche ... ?  Si votre plan est de m'emmener dans une ruelle sombre pour profiter de moi, vous découvrirez vite que je ne suis pas sans défense et nous n'aurons pas tergiversé pendant des heures pour arriver à ce résultat.

Je le laisse ainsi m'entrainer où il le souhaitera, décidée à le suivre et continuer de le jauger. Elle profitera du début de leur "promenade" pour commencer à glaner les réponses qu'elle cherche, sous le masque d'une conversation légère.

-  Vous avez évoqué un travail. Qu'est-ce qui occupe votre temps, Senestra ?


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Les gros bras de Donovan semblent étrangement avoir le dessous. La situation commence à m'agacer. Voire à me contrarier. Qu'ils subissent un revers cuisant m'indiffère. En revanche : mon argent est dans la poche de leur chef !  Il est hors de question que je reparte sans !

La situation à l'intérieur se précipite. L'ombre aux yeux rouges apparait dans l'encadrement de la porte. Il danse, vole au milieu des brutes et se précipite dans ma direction avec une détermination farouche et inquiétante. A t'il compris que j'étais magicienne et qu'il avait tout intérêt à me neutraliser en premier ... ?  La perspective m'effraye un instant !
Il ne faut pas être extralucide pour voir que la situation dérapait. Je me redresse, écarte les mains et commence à psalmodier dans une langue étrange et indéfinissable. Je prépare un sortilège qui devrait calmer les ardeurs de notre acrobate homicide. Mais il est rapide notre cascadeur, bien trop rapide ! D'une impulsion finale, il se projette dans ma direction. Je relève brutalement les mains, écarte les paumes et libère mon sortilège in extremis.

La magie accumulée explose littéralement. L'air autour de nous se dilate, crée une onde de choc. C'est un sortilège bâclé que j'ai lancé. La précipitation créé beaucoup de remous, je n'aime pas ça. Mais je n'ai pas eu le choix, je n'avais aucune envie de laisser s'approcher davantage !

Sitôt touché par mon sortilège, le masqué perd tout contrôle de ses membres. Il n'est plus qu'un jouet désarticulé, mais il n'est pas stoppé net. L'inertie fait son œuvre et nous nous percutons. Je tombe à la renverse, entrainée par le poids de l'homme.

Je me retrouve allongée sur le dos, le souffle coupé, écrasée par son poids, mon visage littéralement à un centimètre du sien. Une sensation de nausée me prend alors que l'odeur âcre de sa sueur me monte au nez, recouvrant les fragrances délicates avec lesquelles je me parfume. Le contact avec cet homme est écœurant ! Il pue la menace et la perversion. Il ne faut pas trois secondes avant que deux mains le saisissent par les épaules et ne le tirent en arrière. Ce furent trois secondes bien trop pénibles pour moi !

Décoiffée, souffle court, je me relève avec une dignité feinte alors que le malotru neutralisé est plaqué au sol et roué de coups par la bande. Mon sortilège l'a paralysé mais ne l'a pas privé de ses sens. Il doit voir et entendre tout ce qui se passe avec une douloureuse impuissance. De là où il est, il doit me voir clairement rabaisser le pan de ma robe qui était remonté un peu trop haut sur mes cuisses lors de la chute. Son oeil avisé et expert aura peut-être même pu apercevoir fugitivement les formes prometteuses d'une lingerie fine et délicate. Une observation très facilitée par sa position fort basse.

Je n'ai plus un seul regard pour le passage à tabac qui a lieu a côté de moi. Quelque chose roule à mes pieds et vient toucher le bout de ma bottine. Une dent.  Ah très bien. Elle ne "tapisse" pas le plancher mais elle semble pourtant annoncer l'heure de la paye. Donovan finit par approcher, le visage tuméfié. Il a visiblement pris une belle dérouillée avant que mon intervention ne renverse la situation. Un sourire de contentement éclaire sa gueule cassée.

- Ce fils de p*te était plus coriace qu'on l'imaginait. Tiens, voilà ta paie, magicienne.

Bref sourire de ma part alors que je prend l'enveloppe qu'il me tend.

- T'auras le droit à un supplément. Pour ... l'imprévu.

Un demi-sourire éclaire mon visage à cette mention. 

- Parfait. Je pouvais presque être reconnaissante à ma victime d'avoir vaillamment résisté. Je vous attend dans la voiture donc ... Le temps que vous régliez votre affaire.

Quoi qu'ils aient l'intention de lui faire, ca ne me regarde clairement pas. Les affaires, toujours les affaires. Le monde tourne comme ça. La seule chose qui m'importe maintenant c'est de pouvoir rentrer et reprendre ma vie tranquille.






Fin du Flashback
Retour au présent.
Ici et aujourd'hui à Seikusu.



Fausse-Lycéenne de Mishima le jour, occultiste la nuit, je profite ce soir d'un moment de tranquillité dans l'appartement payé grâce à ma rente. Beaucoup d'étudiants le trouveraient luxueux. Moi il me parait à peine digne de ma condition. L'heure du repas approche. J'ai comme tous les soirs commandé un plat traiteur livré à mon domicile puisqu'il est hors de question que de ma vie je touche à une casserole.

J'avais ôté mon uniforme de lycéenne pour revêtir un grand peignoir de soie noire. Luxueux, confortable et suffisamment habillé pour être décent lorsque j'ouvrirais au livreur qui ne devrait plus tarder. J'ai également pris soin de conserver mon maquillage. Question d'éthique personnelle : toujours se présenter sous son meilleur jour, même à un inconnu. J'aurais largement le temps de me démaquiller une fois certaine  de ne plus recevoir de visite.

 
Dans la salle de bain, l'eau coule. Elle remplit peu à peu la grande baignoire d'une belle eau moussante prête à accueillir mon corps fatigué. Au diable les économies d'eau. Le destin des ours polaires et des singes de bornéo m'indiffère.

La sonnette se fait entendre. Il était temps ! Je me dirige vers la porte. Vérifie par l'œilleton que l'homme derrière la porte est bel et bien en uniforme de livreur avant d'ôter le loquet et ouvrir, sans la moindre méfiance et le pourboire destiné au coursier déjà en main.

39
Flashback de quelques mois
Quelque part dans la banlieue de Belfast, Irlande du Nord


- Allez poupée. Tu va venir avec nous ... tu va nous montrer EXACTEMENT où cet enfoiré se cache.

C'est que m'a dit mon employeur du jour : un colosse au visage buriné du nom de Donovan Murphy. Accompagné par toute sa bande de gros bras entassée dans la colonne de voitures dans laquelle nous roulons. L'homme a décidé de faire appel à mes "services spéciaux" pour retrouver un autre homme dont il souhaite ardemment se venger. Une affaire d'enlèvement et de séquestration de sa soeur semble t'il. Rien de bien joli. Ni de bien passionnant pour moi. Les détails ne m'avaient pas intéressée. Mon rôle dans cette histoire a été de mener quelques rituels magiques. Coûteux en ressources mais enfantins à réaliser. De la divination, rien de plus. Mais c'est suffisant pour justifier un beau salaire. Un travail lucratif qui doit m'aider à financer mes recherches magiques.

Oui je sais ce que vous vous dites ... l'argent. Toujours l'argent. C'est l'eau qui fait tourner le moulin de la vie, que voulez vous ? C'est vulgaire et indigne mais les contingences matérielles finissent toujours par nous rattraper, même quand on poursuit des buts nobles. Si ca n'avait tenu qu'à moi j'aurais déjà été payée et je serai partie. Aussitôt le rituel achevé. Sitôt la croix faite sur une carte pour savoir où trouver leur cible et c'était fini.

L'aspect "punitif" de l'opération ne me concerne absolument pas. Mais Donovan est du genre soupçonneux. Il veut être sûr qu'il n'y a pas d'entourloupe de ma part. Une attitude un rien vexante quand on sait à quel point mes aptitudes magiques sont fiables. Mais que voulez vous ... ? Je ne vais pas renoncer à de l'argent pour une question de fierté mal placée.

Mon enveloppe me sera donc donnée "Quand les dents du malotru auront retapissé le parquet." (Dixit le fameux Donovan. J'ai juste remplacé le terme "malotru". Vous vous doutez bien que le mot qu'il avait employé était bien plus grossier. Une faiblesse de langage que je n'ai pas tenu à souligner sur le moment. Je n'ai pas pris la peine non plus lui faire remarquer qu'on ne tapisse pas un parquet et que sa métaphore était donc perfectible. Pour rester polie.). C'est une misère de devoir travailler avec des gens manquant d'éducation ... et de classe ... Mais bon.

Alors je prend mon mal en patience. Assise sur la banquette arrière du véhicule, mon regard s'est perdu dans la contemplation des lumières nocturnes pendant une bonne partie du trajet. Après un temps indeterminé, la ligne de voitures finit par se garer. Soucieux de ne pas se faire repérer, les hommes arrêtent les voitures plus loin et évitent de claquer les portières pour ne pas alerter l'homme qu'ils comptent prendre par surprise. Au moins une douzaine d'hommes s'engage dans la cage d'escalier du petit immeuble locatif. Des irlandais purs souche, des bagarreurs aux gros bras qui pour l'occasion se sont tous armés de clefs anglaises, battes, massues, barres à mine et masses de chantier. Une véritable petite bande d'hommes brutaux, malpolis et terriblement dangereux qui me précède.

Moi la petite anglaise aristocrate et frêle, vêtue d'une robe noire élégant et sobre, ma présence avec eux parait si incongrue ... Je les suis d'un pas tranquille, main posée sur la rampe et avançant d'un pas tranquille sur mes bottines à talons délicates.

A l'étage au dessus de moi, il y a un grand bruit de craquement. Une porte est enfoncée et une dizaine de voix braillardes se met à crier en même temps des choses fines et fleuries du genre :

 On est v'nus t'chercher fils de p*te !
 Viens te faire démolir le portrait enfoiré de ta mère
Ou même de simples BEUAAAARRR pour les moins inspirés du lot.

Les choses sérieuses ont clairement commencé devant moi. J'entends distinctement des cris de douleurs et des coups échangés.

Sans me presser, j'atteins le palier où se trouve l'appartement en question. La douzaine de gaillards s'est déjà engouffrée par la porte brisée. Les lieux ont l'air d'être en proie au plus grand des chaos. L'air vaguement ennuyée, je croise les bras et prend appui contre la rembarde de l'escalier, faisant face à la porte ouverte. J'imagine qu'ils ne devraient plus en avoir pour très longtemps ... c'est l'affaire de quelques minutes et je pourrais repartir avec l'argent qui m'est dû.

....

Cela dit. J'apprécierai tout de même que ces messieurs prennent la peine de me déposer dans un quartier plus fréquentable une fois qu'ils en auront fini ici ...

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Je remarque une présence à côté de moi. Je lève lentement mon regard vers lui. Instinctivement je suis méfiante, mon regard doit paraître froid. Un jeune homme. Un camarade de classe. Beau garçon si on s'en tient aux critères esthétiques. Sportif (donc probablement d'une intelligence médiocre). Et il est pauvre. (Ca se voit, même quand on porte un uniforme. Regardez moi ces chaussures). Même si j'avais le moindre intérêt pour les relations amoureuses, celui-là ce serait non merci. Zéro intérêt. Au revoir.

Sitôt la phrase commencée, pleine de bafouille, je me mets davantage sur la défensive. J'écoute son monologue maladroit, avec la même résignation teintée de patience que quand apparait un démarcheur devant sa porte. On attend, on laisse parler sans vraiment écouter ni interrompre parce qu'on sait par avance qu'on finira par lui claquer la porte au nez. L'histoire aurait pu s'arrêter là. Une rebuffade. Un ego brisé. zéro remords de ma part. Quelques autres garçons qui font mine de ne pas nous écouter mais que j'ai parfaitement repéré viendraient le voir et lui donneraient des claques sur l'épaule en rigolant. Et la scène aurait pu se clôturer ainsi.

Mais en dépit de tout, j'écoute ce qu'il a à me dire. Et ... tiens ... ? Un de mes sourcils se lève un peu. Ce n'est pas une déclaration amoureuse, contrairement à ce que son langage corporel et la situation annonçaient. Non. C'est une offre. Une offre d'aide. Et d'accueil.

Je prend le temps de reconsidérer ma position. De l'aide ... ? Oui ca pourrait être utile. J'ai beaucoup à faire dans cette ville et c'est vrai que je manque cruellement d'alliés sur lesquels m'appuyer. Au point de ne pas faire la difficile et accepter la main qui m'est tendue, tout en continuant de me méfier du poignard que pourrait contenir l'autre main. Le refus sec que j'avais préparé ne sort finalement pas. Je décide au contraire de donner une suite favorable à l'opportunité proposée. Elevée comme une aristocrate, versée dans l'art de l'hypocrisie et du mensonge, je suis parfaitement en mesure d'adapter mon comportement.  Je reste dans mon rôle de petite poupée précieuse et perdue, seule et loin de chez elle. La petite anglaise que je suis doit paraitre soulagée de rencontrer quelqu'un de gentil alors qu'elle est seule, déboussolée au milieu de cette grande ville.. Je me détend de manière visible. Mon visage s'éclaire d'un sourire qui ne doit pas totalement être dénué de chaleur ni d'un zeste de reconnaissance. (mais sans excès ! Ne surtout pas trop en faire !

- Bonjour Senestra. C'est ... vraiment très gentil de me le proposer. Le mélange entre le "Miss Campbell" et le "tu" donne un étrange mélange des styles qui trahit un manque de maîtrise de la part de mon interlocuteur. Une maladresse qui pourrait presque être touchante. Enchantée de vous connaître, Senestra. Vous ...   fausse hésitation ... pouvez m'appeler Victoria ... Un prénom se rapprocher. Un vouvoiement pour garder une distance raisonnable en attendant de voir comment les choses évoluent.

Et pendant que je baisse un peu le regard et que je donne à mon sourire un air de timidité, je réfléchis. Mon esprit froid et calculateur prend le relais pendant que mon visage continue d'afficher le masque de la comédie. Je m'interroge : où est le piège dans la proposition qu'il vient de me faire ... ? Où est son intérêt à lui ... ?

La sincérité et la générosité ne font pas partie intrinsèque de ma nature. Chez moi toute relation humaine est dictée par un jeu subtil et complexe d'intérêts et de pouvoirs. Ca ne veut pas dire que dans la vie, c'est tout le monde contre tout le monde, loin s'en faut heureusement. Mais étudier et analyser avec finesse la somme des intérêts de chacun
permet de trouver les meilleurs alliés : Ceux capables de vous apporter quelque chose, qui n'ont pas intérêt à vous trahir et qui gagnent quelque chose en retour de leur aide. C'est ainsi qu'une relation stable et de confiance peut naître.

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*Je voudrais être lui ... ?*

Sa déclaration me fait écarquiller les yeux de peur. Non non ! Ce ... ce n'était pas ça ! Jamais je n'aurais cet orgueil !

Je sens l'ongle effilé et noir du maître juste sur ma peau, prêt à labourer mes chairs et à ouvrir un torrent écarlate. Ca lui serait si facile de mettre fin ici et maintenant à mon existence. Moins qu'un claquement de doigt. Il m'oblige à tendre encore davantage mon cou d'albâtre rendant ma position plus inconfortable qu'elle n'était jusque là.   

Il rejette mon offrande ! Il croyait que je lui offrais la connaissance. Mais ... non ! Je lui offrais le mana de ces objets rares ! Le mana est tout ! Même une once, même une larme est un trésor aux de n'importe qui. Mais pas aux siens. Je réprime un tremblement, j'ai peur de l'avoir offensé. Je n'ose le détromper, ni insister sur la valeur de cette offrande.

La panique commence à me saisir. Il me reste rien à lui offrir ! La situation m'échappe complètement.

Il se penche au dessus de moi. Il me domine de toute sa hauteur et de toute sa stature ... *Qu'est-ce que ... ?* Je vois avec stupeur la salive tomber vers moi. Les premières gouttes s'écrasent sur ma joue et roulent sur ma peau pâle, comme des larmes. Un deuxième filet vient perler sur mes lèvres pâles et entrouvertes. Il coule trace un sillon sur le rebord de mon menton avant de continuer son chemin le long de mon cou.

Mon expression est stupéfaite. Je mets une demi-seconde à comprendre l'offre. Non ce n'est pas une offre. C'est une exigence de la part de l'entité. Et saisie d'une véritable terreur j'ouvre alors la bouche et me penche vers l'avant de mon mieux pour happer le "présent" qui m'est offert.

Je frissonne. Pitoyable et servile, langue sortie. Je lape la manne divine de mon mieux. Sa salive dégouline, chaude, invasive, écœurante. Elle se mêle à la mienne, ruisselle et déborde de mes lèvres. Je suis bien trop effrayée à l'idée de provoquer l'ire du "maître" pour songer un seul instant à la dégradation que je subis et à mon amour propre disparu ...


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Coucou !

Je suis fan d'Abel ! <3

Je me suis permise de te contacter en MP !

A bientôt en jeu (peut-être ?)
Ljd Victoria

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C'est un sentiment d'inéluctabilité qui me frappe au moment où je sens mes jambes se dérober sous moi et que je vois celui qui s'annonce comme une divinité traverser toutes mes défenses sans même qu'il semble les remarquer.

Il s'impose de toute sa hauteur. Son regard de braise descend sur moi. Un instant de panique étreint mon coeur et je sens des palpitations d'angoisse monter en moi à mesure que la réalité de ma situation s'impose à moi.  Si je n'avais pas été au sol j'en aurais eu les jambes qui auraient tremblé.

Ne pas paniquer ... ne pas paniquer ... ne ... surtout ... pas ... paniquer. Il faut penser ... méthodiquement. Mon cerveau doit se remettre à penser. Vite et bien.

Il y a dans la vie des forces contre lesquelles il ne faut pas chercher à lutter. Est-ce qu'un marin en pleine tempête a l'audace de se croire supérieur à la colère des cieux ? Est-ce qu'un homme qui chute d'une falaise se rebiffe contre la gravité et essaye de l'empêcher de l'attirer au sol ? Non. L'un et l'autre acceptent les choses telles qu'elles se présentent et font de leur mieux pour tenter de s'en sortir. Ce n'est pas du fatalisme non. Mais de la rationalité.
Le marin peut lever la voile et tenter de mener son frêle esquif à bon port. L'homme qui chute peut tenter de se rattraper à une branche, ou se mettre dans la meilleure position possible pour amortir sa chute.

C'est ce que je dois faire également. Les divinités sont des forces primordiales de ce monde. Comme le vent, les marées ou le tonnerre.  Lutter contre elles est futile. Je dois m'adapter. Jouer de sa force. Faire au mieux avec ce qui m'est laissé. ( C'est à dire pas grand chose, soyons honnêtes. Je doute même que mes larmes bénies puissent provoquer autre chose en lui qu'une vague irritation). Et je dois garder en tête mon objectif. Le "Maître" ressemble à tout sauf à une divinité bienveillante. Je dois éviter à tout prix d'éveiller sa colère.

Il me saisit par le menton et un frisson me parcourt. Un frisson de peur ? Oui il y'en a dans mes yeux bleu pâles et brillants, levés vers les siens. Mais je frissonne aussi car à travers ce contact je ressens la puissance incroyable de cette entité. Une puissance que je convoite de tout mon coeur et qui teinte ma frayeur d'une étrange jubilation. Rien qu'une once ... un fragment ... une larme.

Je déglutis et réponds, essayant de maîtriser les tremblements qui malgré moi commençent à poindre dans ma voix.

- Le pouvoir, maître. Je veux le pouvoir. La connaissance, le savoir, je veux tout. Je veux m'élever au dessus des autres. Buer devait m'y aider.

Voilà mes ambitions dévoilées. Inutile de mentir à un dieu, je suis sûre qu'il est capable de percer mon âme d'un simple regard et de sentir la moindre tentative supercherie.  Non je ne suis pas désespérée, bien au contraire. Je ne m'en rend pas compte au moment où je prononce ces mots mais je lui confesse rien de moins que mon envie de dominer mes semblables.

J'ai une conscience aigue de l'emprise qu'il a sur moi, là tout de suite. Ce n'est pas qu'un homme immense et puissant qui m'a saisie la tête comme il aurait pris un jouet entre ses mains. C'est un contrôle total et absolu qui s'exerce sur tout mon être et qui dépasse de loin l'aspect physique.

- Les cadeaux qui lui étaient destinés. Je veux vous les offrir. Je vous supplie de les accepter. C'est vous qui les méritez.

Des heures. Des journées d'efforts et des ressources conséquentes ont été nécessaires pour collecter l'offrande. M'en séparer me fera évidemment de la peine. Mais si ce qui est nécessaire pour amadouer un Dieu, alors c'est un faible prix à payer.

Oh vous vous en doutez, je rêverais de demander une contrepartie. Même infime. J'espère évidemment au fond de moi qu'elle pourrait venir, qu'il pourrait l'offrir. Mais qui aurait l'outrecuidance de faire ce genre de demande dans ma situation ? Même mon offre est en réalité dérisoire. C'est un acte de soumission symbolique. Celui qui se fait appeler "le maître" est de toutes manières largement en position de s'en saisir si il les convoite.   

Mais peut-être que cela suffira à attirer sa clémence, qui savait ?

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**Avouons-le ... l'uniforme me va plutôt bien.**

C'est en m'accrochant à cette pensée que je me console en cette morne journée de cours. Mon plan d'infiltration dans cette ville n'est clairement pas exempt de défauts. Parmi-eux on peut compter le fait que je doive me conformer au mode de vie que j'ai choisi comme couverture.

Je fréquente le Lycée Mishima. Je dois donc rentrer dans la peau du personnage que je me suis fabriqué : Victoria, la lycéenne étrangère sage et raisonnable, la "nouvelle" de bonne famille anglaise qui vient de débarquer. Avec mon uniforme propret, mes bijoux et mon sac de cours, je me fond dans le décor de mon mieux. Et j'observe. Je prend le temps d'analyser ce qui m'entoure. Je suis à l'affut des phénomènes étranges soit-disant présents dans cette ville avec l'intention de pouvoir les comprendre ou les utiliser à mon profit.

Ca ... c'était le plan.

Dans les faits je suis juste enfermée dans le même espace pendant plusieurs heures par jour avec une quantité déraisonnable de mes congénères humains. Je les trouve tous plus immatures, inintéressants et idiots les uns que les autres ! Ils m'agacent. Ils m'ennuient. Ils me tapent sur les nerfs. Avec leurs considérations bassement matérielles, leur manque d'ambition, leur fainéantise et leur pensée à court terme. Si j'étais enseignante de ce troupeau j'aurais envie de me pendre.

N'allez pas croire que je suis de nature misanthrope, oh non. Mais quand même vous avouerez que toute cette jeunesse décérébrée dont le niveau intellectuel rivalise avec celui des bulots est d'une inutilité crasse ! Quel est le sens fondamental de leur existence ? Ils naissent, ils gesticulent, ils meurent. Et n'auront rien fait de leurs vies à part forniquer pour peupler le monde avec davantage d'idiots de leur espèce. Me faites pas croire que si un ou deux disparaissait dans le tas, l'humanité s'en porterait plus mal, si ?

...

Bon d'accord, je vais un peu loin. J'ai des défauts mais je ne suis ordinairement pas le genre de fille à avoir des pensées homicides. Je vais mettre ces humeurs sur le compte de la fin de journée. Et du mal de tête qui insidieusement commence à me vriller les sinus.

Accoudée sur ma table en train de me masser les tempes avec les doigts, j'attend avec résignation que l'ultime et dernier cours de la journée débute. Je suis assise au beau milieu de la classe. Ni au premier rang. Ni au dernier. Pas plus côté radiateur que côté fenêtre. Je me mets là où je peux me fondre au mieux au milieu de la cohue humaine.

La pause traine en longueur, l'enseignant tarde à arriver. Je me demande si il a un empêchement. J'avais ouvert devant moi un livre traitant d'astronomie. Un ouvrage de très haut niveau, dont la compréhension et même l'apprentissage pouvait avoir un lien direct avec les sciences occultes. J'avais compté avancer dans sa lecture le temps de la pause, mais ma migraine en a décidé autrement. Je pense que je ne vais pas tarder à renoncer et à le ranger.

Un commentaire émanant d'un anonyme camarade de classe me parvient aux oreilles.

- Si il est pas là dans 5 minutes ca veut dire qu'on a le droit de rentrer chez nous ??

Ah ! Une question fort intéressante. Pour une fois je suis plutôt d'accord avec un de mes semblable ... Je lâche un soupire, papillonne des cils et baisse un regard sur le cadran de la petite montre-bijou que je porte.

Combien de temps est-ce qu'il allait encore falloir attendre ... ?

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Je hausse un sourcil devant la soudaine apparition.

Tiens ... ?

Un invité surprise. Et pas un petit visiblement. L'ampleur de la manifestation me le prouve. La pièce se teinte d'un pourpre inquiétant et l'ambiance (déjà lugubre avant qu'il arrive avouons le) devient carrément infernale. Je sens immédiatement une des bagues que je porte au doigt chauffer. La présence de ce qui se manifeste est écrasante.


Buer a l'habitude d'apparaitre comme une tête de lion entourée de 5 jambes. Les démons ont parfois des goûts esthétiques déroutants. Pourtant l'apparition qui se matérialise devant moi a pris forme globalement humaine. La créature doit être habituée à traiter avec les mortels.

Quel genre d'interférence il a pu y avoir pour que je me retrouve avec ce spécimen au centre de mon cercle d'invocation ? Buer est-il aux abonnés absents ?  A t'il été remplacé au sein de la hiérarchie démoniaque ? C'est possible ... les démons passent leur temps à jouer à d'étranges jeux de pouvoir les uns contre les autres.  Dois-je supposer qu'il s'agit d'un rival du démon érudit que je comptais invoquer ... ? Non, il est plus puissant. Il s'agit sans l'ombre d'un doute d'un être supérieur.

Je suis en face d'une entité bien plus puissante et ancienne que ce que je n'aurais jamais pu invoquer en temps normal. Je pourrais m'interroger longtemps sur les raisons de ce phénomène mais ce n'est pas du tout le moment ! Je prendrais le temps d'analyser comment cela a pu se produire plus tard à tête reposée.

Je m'étais préparée à jouer, mais pas contre un tel adversaire. Les cartes ont été remélangées mais nous continuons au même jeu. Je suis juste montée d'un cran dans la ligue.

Beaucoup auraient sans doutes peur à ma place.  Très peur même. Ce serait même une émotion très raisonnable !
Pourtant et malgré l'adrénaline que je sens monter, c'est surtout de l'exaltation qui nait en moi. Ce prince des ténèbres est infiniment plus puissant que ce à quoi j'aurais pu aspirer. C'est inespéré ! C'est une opportunité ! Il doit posséder des pouvoirs et des savoirs inégalés.  Des secrets qu'il pourrait être disposé à partager avec moi si je parvenais à tirer mon épingle du jeu. Les risques de la partie viennent de considérablement augmenter mais les enjeux également !

C'est appâtée par cet espoir de gain substantiel que je me retiens donc de prononcer la formule de désinvocation.(Sans même savoir si elle aurait fonctionné ou non en vérité.) Je VEUX que cet entretien se poursuive. Je VEUX convaincre ce démon qu'accéder à mes désirs nous sera mutuellement bénéfique.

Mais négocier avec un démon est un art subtil. Je me dois de garder la tête froide. Les premières secondes de surprise et d'interrogation passés, je retrouve une attitude calme qui se teinte même de déférence lorsque j'esquisse une gracieuse révérence, baissant la tête devant lui.

Pourtant une lueur d'intérêt brille au fond de mon regard. On ne traite pas un seigneur infernal comme on traite un de ses larbins.Ces majestés noires méritent du respect et pour ma part, la plus grande admiration.
 
- Toutes mes excuses pour ce dérangement, seigneur. Il crève les yeux que vous êtes mille fois plus puissant et digne d'intérêt que Buer. Je me nomme Victoria Campbell. Me ferez vous l'honneur de me révéler sous quel nom il m'est permis de vous nommer ?

Ah ! Je sais ce que vous vous dites en m'entendant prononcer ces mots. Je donne mon nom. C'est une folie ! Les noms recèlent un pouvoir incommensurable dans notre art. Vous auriez raison de supposer que j'ai commis là une énorme bêtise.

Vous auriez pourtant tort de le penser. Les Campbell sont démonistes de père en fils depuis des générations. Il m'a été attribué un vrai nom à ma naissance. Qui n'est pas Victoria. Une moitié de mon prénom révélé par mon père. Une autre moitié révélé par ma mère. L'un et l'autre ne connaissent pas la moitié offerte par l'autre. C'est un cadeau précieux qu'ils ont fait à chacun de leur enfant. Très précieux. Aux yeux du monde entier, je suis Victoria Campbell. En mon for intérieur, je connais mon nom. Je m'y identifie et sais que Victoria n'existe pas. C'est suffisant pour me protéger de bien des magies.

C'est également parce que la magie des noms est si puissante que je demande au démon sous quel nom il souhaite être nommé. Lui demander son nom véritable serait un véritable affront.  ...

Je chercherai plus tard dans mes grimoires si cette entité qui prend la forme d'un homme à la peau tatouée est décrite quelque part ... Avec un peu de chance et beaucoup de travail je pourrais obtenir son nom véritable et obtenir un ascendant palpable sur lui ...


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