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« le: dimanche 23 décembre 2012, 17:05:31 »
Il était dix quinze heures trente, c’était l’heure du crime…. Heu non, pardon, l’heure d’aller travailler ! Quoiqu’étant donné que Nikolaus venait de passer la journée à se détendre et à se prélasser chez lui, sous un monticule de chats assoupis, et un blaireau pour oreiller, se forcer à se tirer hors de cette torpeur bienfaisante pour aller travailler pouvait passer pour criminel ! Mais il fallait bien qu’il trouve de quoi manger, un peu de rentrée d’argent fiable, l’argent du contribuable serait le bienvenu !
Lentement le matin, et surtout, pas trop vite le soir, il chassa les félins assoupis avec douceur, pour qu’ils partent d’eux-même pour voir se relever et remercia son oreiller vivant en venant frotter sa tête contre les bajoues de l’animal, ronronnant d’aise. Puis il s’étira… une… deux ! Bon sang ce que cela pouvait être fatigant de se lever, allez, une… deux…. On change de doigts ! Lentement le matin, pas trop vite le soir.
Il qui fallut bien deux bonnes heures et une douche à l’eau froide, faute d’argent on lui avait coupé l’électricité temporairement, mais il s’en fichait comme d’une guigne ! Il avait d’autres chats à fouetter ! Ou plutôt, d’autres chats à contenter… et pour ça, chez lui, on aurait dit u véritable écosystème sauvage… des rats en nombre, des chats qui les chassaient, des insectes pour d’autres, quelques fruits pour un autre groupe…
Il avait rendez vous à dix huit heures trente au lycée. Ils avaient des problèmes d’insectes dans les cuisines et des rats avaient été vus dans une salle de classe… il y avait même eu une photo à ce sujet il lui semblait… enfin, il ferait son travail avec brio, classe, panache et élégance, puis il prendrait la paie, il fallait bien s’occuper des factures !
Mentalement il faisait une liste de ce qu’il emporterait…. Alors, son pipeau de bois qu’il avait fabriqué lui-même, Gipsy, Mitsy, Mirry, les trois sœurs siamoise qu’il avait sauvé de la noyade, Arthur, un quatrième chat…. Il emporterait aussi Hermes… un vieux blaireau à qui cela ferait de l’exercice… ce serait tout…. Oh non, pour bien nettoyer derrière les sales bêtes il emmènerait Monnaie, l’écureuil kleptomane, et pour les cafards, ce serait le festin d’Aiden et de Mister, deux jolis furets de belle taille !
Il prit aussi tout le matériel habituel, laisses et colliers - obligatoire étant donnée qu’il trimballait des animaux… - ficelle, fil de fer, tapettes à souris et autres ingrédients plus spécifiques. Il rangea tout cela bien proprement dans ses deux mallettes. Métalliques qu’il chargea dans son véhicule
Il sépara ceux là de ses compagnons et donna à manger aux autres avant d’enfermer à l’arrière de sa voiture les élus du soir… Ah et penser à prendre aussi un livre pour le temps de la chasse… un livre de philosophie, le dernier acheté, le thème ? « La copulation est elle une source de bien être nécessaire dans les rapports humain ? » Vaste sujet…
Il termina de se préparer, prenant ses affaires propres qui allaient le mieux à la situation : une chemise western bleue délavée, sans manches sur lequel était écrit derrière « Schiffer : votre dératiseur » un pantalon de toile beige tirant vers le marron. Basket au pieds et hop, il était paré !
Ça tombait bien, il était dix huit heures, en même temps, quand on mettait près de deux heures à se lever et se doucher… même si la fragrance sauvage était persistante cela renforçait le côté sauvage, animal du joueur de pipeau. Enfin brèfle ! Il avait du travail ! En voiture tout le monde ! Et il se tourna vers ses « employés » leur lançant sur un ton sévère :
« Pas de grabuge ! »
Aucun ne répondit… ils étaient d’accord ! Tant mieux, la dernière fois qu’il avait emmené Hermès, il s’était attaqué au tuyau d’arrosage…. Il avait pris celui-ci pour un serpent et il fallait avouer que c’était compréhensible ! il devenait quelque peu myope et bientôt il serait aveugle… les autres créatures de son terrain vague - qu’il avait l’ignorance d’appeler un jardin – finiraient par avoir sa peau, mais en attendant il n’en restait pas moins capable de mettre une raclée aux autres si besoin est…. Vous avez déjà vu un blaireau se battre ? Vu la taille de ses griffes, je vous déconseille de le croire !
Il lui fallut un quart d’heure pour arriver au lycée, il serait en avance, certes, mais au fond, n’était-ce pas préférable, mieux valait être en avance qu’en retard… et la personne devant l’accueillir et veiller à ses travaux pourrait repartir plus tôt… celle-ci, qui lui avait fixé rendez vous par téléphone – une femme à la voix particulièrement sensuelle - lui avait dit de monter au secrétariat dès son arrivée pour obtenir les papiers de la mairie. En effet, il venait pour le lycée mais était envoyé par la mairie et c’était la mairie qui paierait… donc il fallait ces papiers prouvant qu’il s’était bien chargé de la prestation rémunérée exigée pour avoir cet argent…
Les lieux étaient presque déserts, il y avait bien quelques entrainements de sport et quelques internes, mais rien de plus, l’un d’eux eut même la gentillesse de lui indiquer le secrétariat malgré son étonnement. En effet, Monnaie et Mister avaient réussis à se sortir de ma partie arrière de la voiture et si le furet s’était enroulé autour de son cou, Monnaie se baladait entre sa tête et ses épaules, le chatouillant quelques peu.
Il monta les dernières marches et toqua à la porte du secrétariat, à pas félins, gracieux, mais rappelant simplement qu’il était le prédateur suprême de sa petite cour… on lui dit d’entrer. Il s’exécuta. Mentalement, il ordonna à ses deux fugueurs préférés de se tenir à carreau…
« Bonjour madame. Je vous prie d’excuser le dérangement, je suis le dératiseur… j’ai rendez-vous… je vous prie de m’excuser pour mon avance, mais mieux vaut l’avance que le retard, n’est-ce pas ! Nikolaus Schiffer. Enchanté. »
Enroulé dans sa queue, Monnaie était sur l’épaule du jeune homme et Mister avait levé la tête, perdant l’effet écharpe qu’il avait suyr le jeune homme. Son interlocutrice était plutôt jolie... mais quelque chose perturbait le sommeil de Mister... quoi ?
Il tendit la main.