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« le: samedi 13 juin 2020, 20:29:35 »
Sous la surface, tout était totalement différent. Elle se sentait déjà extrêmement étrange à l’air libre de la cavité rocheuse, mais désormais, dans ce monde silencieux où les sons résonnaient d’une manière totalement anormale par rapport à tout ce qu’elle avait déjà perçu dans sa vie, Alecto avait l’impression de flotter. Au-dessus d’eux, la voûte de milliers d’étincelles l’éblouissait, et elle aurait pu se perdre longtemps à les contempler.
Mais la splendeur du plafond éclairé n’avait pas l’attrait électrisant des caresses de son mari, dont les mains savaient se faire douces comme parfaitement insistantes. Expertes, elles savaient glisser sur sa peau, rendue si spéciale sous l’eau, effleurer son ventre, ses côtes, l’os saillant de ses hanches. Les sensations étaient totalement nouvelles, elle qui ne s’y était déjà pas habituée dans un environnement au-dessus de la surface.
Elle eut peur d’ouvrir la bouche, au début, c’est vrai. Même si Serenos l’avait assurée qu’elle ne craignait rien, il y a avait l’instinct de survie, puissant chez Alecto, qui lui dictait de retenir sa respiration pour ne pas étouffer. Cependant, elle n’avait pas un grand souffle, et ses poumons réclamèrent rapidement de l’air… Avant même qu’elle ne panique, le Roi l’incita délicatement à l’imiter, lui montrant avec clarté comme il lui serait facile d’inspirer et expirer dans cet environnement aquatique, grâce à ses talents magiques.
Magique, c’était l’un des seuls mots qui venait à l’esprit de la jeune femme pour décrire ce qu’elle vivait. A vrai dire, c’était un qualificatif adapté à sa rencontre avec Serenos, et leur relation, selon elle. Le Monarque représentait tout ce qu’elle aurait pu rêver avoir, sans jamais l’espérer, bien sûr. Elle n’aurait jamais cru une voyante lui révélant son avenir. Et puis, sa Foi n’était pas vraiment compatible avec les diseuses de bonne aventure, en effet.
La première inspiration fut celle qui fut la plus difficile mentalement, mais après avoir été rassurée lorsque l’air entra en effet dans ses poumons, Alecto retrouva le naturel de sa respiration, bien aidée par les encouragements de son Roi.
Lorsqu’elle sentit les caresses de Serenos se diriger vers son bas-ventre, elle se mit à frissonner et se rendit compte qu’elle n’avait ni froid, ni peur… Non… Elle était impatience. C’était un frisson empressé, se projetant déjà dans ce plaisir fou et puissant qu’elle avait déjà expérimenté avec son amant. Oui… C’était bien une sorte de fougue qui la gagnait, et elle se trouva même à piaffer d’agacement, légèrement, quand elle se rendit compte que ses doigts ne prenaient pas le chemin qu’elle s’attendait à ce qu’il emprunte.
Elle se mordit la lèvre inférieure, inspirant longuement, n’osant rien dire, mais une de ses mains agrippa la cuisse, sous elle, de son époux. Comme pour lui signifier qu’il avait vu juste, et que le temps qu’il prenait avec elle, ce petit jeu, avait très bien prise sur sa femme. Ondulant dès la morsure du Roi sur sa nuque, comme un électrochoc, Alecto, de sa main libre, dénoua les rubans soyeux de cette culotte qu’elle avait revêtu pour faire honneur à son promis. Lentement, comme les nœuds de sa robe, elle tira sur le satin qui, imbibé d’eau, glissa bien plus facilement. Un des côtés de ses hanches était donc désormais libre, les rubans et le tissu voletant dans l’onde, pendant qu’elle passait sa paume sur le dos de la main de Serenos, en chemin vers l’autre ruban, de l’autre côté.
Le second fut plus récalcitrant, accentuant son impatience, encore, elle qui n’avait pas pour habitude de ressentir autant d’empressement. Décidément, les nœuds des tenues de Meisa étaient faits pour aiguiser le désir des amoureux, songea-t-elle. Pitié, défais-toi…
Enfin, après un court instant qui parut être vraiment éternel, Alecto réussit à tirer assez sur les pans de tissus pour qu’ils cèdent et se mettent eux aussi à valser dans l’eau autour d’elle. Seulement retenue par ses cuisses, désormais, cette culotte dernier rempart de leur sagesse était une bien inutile barrière…
Alecto ne put retenir un petit gloussement enthousiaste, de ceux qu’elle avait prononcé lorsqu’elle était ivre. La seule différence était que de fines bulles vinrent rejoindre la surface à ce mouvement d’air. Dans un geste précipité, la jeune femme tira sur le tissu et l’envoya balader. Serenos avait été très soigneux avec sa robe comme ses propres vêtements, mais il s’était passé de nombreuses et chaudes minutes désormais… Elle la laissa voguer de son propre chef, peu importe où, du moment que c’était loin de leurs deux corps.
Malgré l’étrangeté de la situation qui la plongeait dans des sensations irréelles, l’aidant énormément à se sentir plus à l’aise avec son mari dans ce moment intime, Alecto était encore et toujours intimidée. Mais elle avait envie de plaire au Roi, d’être digne de lui, et elle savait qu’ils étaient capables de s’aimer avec tant d’intensité qu’ils se consumaient de désir. C’était, bien sûr, moins évident que lorsqu’elle était désinhibée par l’alcool, mais ainsi en sécurité, et désormais mariée à lui, elle semblait mieux écouter son corps, et ses envies.
Alors, lentement, la main qui venait de dévoiler son intimité trouva celle de Serenos, et en enlaçant ses doigts aux siens, remonta doucement, mais surement, vers son entre jambe. Elle aurait été incapable encore de lui dicter une conduite, mais ce mouvement révélait parfaitement bien son désir.