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« le: samedi 04 août 2012, 01:49:00 »
Il attendit avant d’attaquer son repas, afin de voir si oui ou non, il avait fait quelques progrès en matière de cuisine. Pour se faire, il patientait sagement que la jeune femme prenne sa première bouchée. Lorsqu’elle s’exécuta, elle secoua la tête et lui lança un regard qui aurait pu faire fondre Iceman au meilleur de sa forme. Les joues du photographe rosirent, au même titre que celles de la belle, et il se surprit à sentir son coeur s’accélérer - encore - alors qu’elle confirma qu’il avait bien travaillé.
« Effectivement... Ce repas-là, tu ne l’as pas massacré. »
Une légère chaleur monta au creux du ventre du jeune homme, plus heureux du compliment qu’il n’aurait dû l’être, alors que sa phrase était plutôt anodine. Il ne répondit rien, se contentant de la fixer encore quelques secondes, avant de prendre à son tour la première bouchée du plat. Souriant, appréciateur, il s’autorisa même à se complimenter intérieurement d’avoir fait aussi bien. Mais ses pensées, alors qu’il continuait à manger, partirent bien vite en direction de la femme assise à côté de lui. Si proche. Il était surpris, en un sens. Parce qu’il avait imaginé leurs retrouvailles autrement. Il avait imaginé s’attirer les foudres de la cambrioleuse, ses insultes ou même une violente gifle pour la manière dont il l’avait traité. Et non. Elle s’était montrée amicale, et même presqu’un peu plus, et voilà qu’elle le regardait étrangement. Il avait remarqué la fixation qu’elle avait fait sur son torse lorsqu’il était arrivé. Ca n’avait duré qu’une seconde, mais... Se pourrait-il qu’elle soit toujours attirée par lui ? Ne serait-ce que physiquement ?
Secouant légèrement la tête en avalant une énième fourchette de pâtes, il chassa cette pensée. Même ces doutes-ci, les plus anodins, il devait les oublier. Avoir plus confiance. Pour lui et pour ceux qu’il côtoyait, même si ces derniers n’étaient plus très nombreux. Il savait que Félicia le trouvait mignon, craquant. Encore aujourd’hui. Malgré ce qu’il lui avait fait, leur relation avait été plutôt intense, et ça ne s’oubliait jamais. La preuve en était que là, tout de suite, il était troublé par la proximité de la belle. Et ce coeur qui battait toujours fort, ne pouvait-il pas se calmer deux secondes, le laisser respirer un peu ?...
Il s’enferma dans un mutisme qui ne le caractérisait pas, mais la jeune femme ne disait rien non plus, se contentant d’apprécier le repas. Ils finirent en même temps, ou presque. Il posa l’assiette à côté de celle de Félicia, avant de saisir une serviette pour s’essuyer les lèvres. Et lorsqu’il retourna pour regarder la jeune femme, qu’il avait senti bouger à côté de lui, son regard s’alluma d’une flamme de désir. Et comme à son habitude, il n’avait aucune possibilité de le cacher. La vue qu’elle venait de lui offrir valait bien toutes les gifles, toutes les remontrances ou toute la haine qu’elle aurait pu avoir contre lui. Et le point positif était que visiblement, elle ne ressentait rien de tout cela. D’ailleurs, elle finit par se rapprocher. Posant une main sur son épaule, glissant une jambe entre les siennes. Il se mordit la lèvre inférieure, la chaleur dû au repas, à sa proximité, et à son costume lui collant à la peau ne lui accordant que peu de répit.
« Tu sais, Peter... »
Elle s’arrêta un instant. Tiens ? Est-ce que c’est à son tour de douter ? Ce n’est pas dans ses habitudes, pourtant...
« Quand tu m’as largué, je t’en ai voulu à mort. Mais, avec le recul, je comprends... Je pense que c’est pour ça que je n’ai jamais réussi à te sortir de ma vie pour de bon... Je n’ai jamais eu l’occasion de te remercier. »
Il écarquilla très légèrement les yeux sous la surprise. Me remercier ? Comprendre ? Elle n’a jamais réussi à me sortir de sa vie pour de b...
Il fut interrompu dans ses pensées par un geste qui le surprit plus encore. Tout se passa en une fraction de seconde, même si l’approche de la jeune femme avait paru de longues minutes à Peter. Il sentit la pointe de ses seins frôler son torse, puis s’y appuyer plus intensément, avant qu’elle ne presse ses lèvres contre les siennes. À peine une caresse, à peine un effleurement. Ses lèvres. Toujours si douces... Il sentit son bas-ventre devenir bien plus serré qu’auparavant, dans son costume, une chaleur familière augmentant encore la température de son corps... Et elle se recula, affichant un petit sourire espiègle, avant qu’elle ne se mette debout en concluant.
« J’avais presque oublié... Tes lèvres sont toujours aussi craquantes. »
Il en était abasourdi. Clignant une fois des yeux, puis deux... Son esprit tournait à plein régime. Il avait eu envie de ce contact, il ne pouvait plus le nier. Mais comment réagir ? Devait-il continuer ? Fuir, pour ne pas refaire une erreur ? S’il se levait et répondait à ses envies, est-ce que ce ne serait pas une trahison quant à Mary Jane ? Une atteinte à sa mémoire ? Pouvait-il se permettre ? Etait-ce juste une éphémère impulsion de Félicia ? Ferme ta gueule, Pete. Plus de doutes. Agis. Vide-toi la tête, oublie les questions, et agis.
Il se leva, la lueur d’hésitation dans son regard se transformant en lueur déterminée, alors qu’il fixait la jeune femme dans les yeux. Pour le coup, s’en était fini du Peter Parker timide. Il afficha une petite moue malicieuse, ses yeux se plissant, taquin. Avant qu’il ne lâche, du bout des lèvres.
« Tu sais, Félicia... »
Air connu, elle lui avait dit les mêmes mots un peu plus tôt. Il continua, ne voulant pas qu’elle croit qu’il hésitait, encore.
« ... Tu n’es pas la seule à m’en avoir voulu après que je t’ai largué. J’ai regretté. Et tu n’es jamais sorti de ma vie complètement, non plus. La preuve... Je suis là. Et là tout de suite, c’est le seul endroit où j’ai envie d’être. »
Et, sans attendre plus longtemps, il s’approcha d’elle. Son torse se pressant contre la poitrine de Félicia, alors que ses yeux n’avaient pas quitté les iris de la jeune femme. Il glissa sa main, délicatement, sur la joue de la belle, son pouce errant une seconde sur ses lèvres si attirantes. Pouce qui fut suivi par les siennes, alors qu’il joignait leur visage pour un deuxième baiser. Plus appuyé que le précédent. Caressant, toujours, mais plus franc, plus intense, peut-être, alors qu’il posa la main sur la hanche en attirant la cambrioleuse un peu plus contre lui. Il avait l’impression de respirer un peu plus, malgré le costume qui lui collait toujours autant à la peau. Sa langue s’aventura hors de ses lèvres, venant se presser contre celles de Félicia avant qu’il ne force légèrement pour passer leurs- barrière et venir chercher celle de la Chatte Noire dans un ballet délicat qui se transforma en maelström de passion.
Il avait su apprendre à transmettre tout son désir dans un simple baiser. Etre marié à une top model de classe internationale apprenait certaines subtilités.
Sa main, sur la hanche de Félicia, appuya aussi un peu plus le contact, alors qu’il sentait son bassin effleurer celui de la jeune femme. Il se sentit également durcir, mais quoi de plus normal, étant aussi proche d’une femme aussi sexy. Et même encore bien plus, parce qu’en l’embrassant, les souvenirs de leurs étreintes passées lui revinrent en mémoire.
Il finit par reculer après de longues secondes. Longues et délicieuses secondes. Un petit sourire aux lèvres, un regard complice échangé alors qu’il ouvrait à nouveau les paupières, les ayant fermé pendant le baiser. Et toujours cette lueur malicieuse dans son regard.
Reculant, à peine, se décollant d’elle, il inclina légèrement la tête.
« Je te renvoie le compliment, pour les lèvres. Mais il n’y a pas que ça qui est toujours si craquant. Et je ne risquais pas de l’oublier. »
Envolé, le doute. Envolée, l’hésitation. Envolée, la timidité.
« Et je te remercie aussi. D’être toujours là. Sache juste que c’est réciproque, et que quoi que tu en penses, je serais toujours là. »
Peut-être un peu mélodramatique, ou peut-être un peu trop fleur bleue, mais quand la vérité est ainsi, il faut aussi savoir la laisser sortir...