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One Shot / Re : Falling Primes - Deicide [PV]

« le: mercredi 11 février 2015, 01:17:57 »

Diana rit également à la plaisanterie de Kyle, sans avoir grand-chose d’autre à dire. Elle n’estimait guère être une héroïne, et ne voulait surtout pas qu’on éprouve de la compassion pour elle. S’il fallait éprouver de la compassion, c’était pour ceux qui étaient tombés pour que le mythe maudit de Themiscyra perdure. Elle, elle ne faisait que rattraper les erreurs de son peuple, car elle en était la Princesse. Themiscyra était sous sa responsabilité. Néanmoins, l’idée d’avoir l’aide Kyle suscitait en elle des désirs divers. D’un côté, l’idée d’avoir une aide puissante n’était pas de trop, mais, de l’autre... Si elle avait choisi de partir seule, au lieu d’aller voir ses amis et ses alliés, ce n’était pas sans raison. C’était son échec, son fardeau... Pouvait-elle laisser quelqu’un d’autre le partager ? Elle se disait que c’était injuste, mais peut-être était-ce sa fierté qui l’aveuglait. Parfois, il était difficile de faire le tri dans vos propres pensées. Wonder Woman était une femme fière, elle l’avait toujours été, et sa fierté l’avait souvent aveuglé.

*Bah, je ne suis même pas encore revenue dans ma propre dimension, inutile d’y songer...*

Au lieu de ça, elle préféra laisser Kyle se reposer, et le salua. De la base, Diana n’avait pas vu grand-chose, et, en sortant, elle se prit à marcher, déambulant le long des couloirs de l’aile médicale. Des spots éclairaient des couloirs blafards et sales, parfois lézardés, témoignant de la vétusté des lieux. Elle trouva les serres artificielles, où une nourriture industrielle était poussée, versée dans des rations. En guise de variante, plusieurs porcheries accueillaient de multiples porcs, gras et sales, mais il y en avait de moins en moins, et, sur tous les visages, Diana lisait le même abattement, la même fatigue, le même désespoir. La guerre était perdue, et ce qui restait de l’humanité n’était plus qu’un ersatz, une minuscule poignée. Ils ne cherchaient plus à se battre, simplement à fuir. Elle avançait dans ce bunker de fin du monde, explorant les couloirs, et se rendit dans les dortoirs.

Ils avaient été installés dans de grands halls, et les réfugiés s’y accumulaient, quémandant des couvertures.

« Ma fille a froid ! Elle a besoin d’une couverture ! s’exclama une dame.
 -  Je suis désolé, Madame, nous n’avons plus une seule couverture en stock...
 -  Ils disent que nous n’avons plus de vivres...
 -  Les récolteurs peinent de plus en plus à revenir...
 -  Il n’y a plus aucune base de repli, que pouvons-nous faire ?! »

Wonder Woman avançait le long des lits doubles, puis des couvertures installées sur le sol. Faute de fournir des couvertures, les autres réfugiés tendaient les leurs aux enfants et aux vieillards. Cette image serra le cœur de Diana, qui reprit sa marche. Elle entendit alors des bruits de pas sur sa gauche, et vit une jeune femme s’approcher d’elle, une fillette avec la mine crasseuse, des traces de suie et de cambouis sur le visage.

« Vous êtes la Wonder Woman des légendes ?
 -  Nala... invoqua au loin sa mère, ou, plutôt, sa grand-mère, dont les mains, craquelées et ravagées, tremblaient nerveusement.
 -  Je le suis, oui... répondit l’Amazone après quelques secondes d’hésitation. Et toi, qui es-tu ?
 -  Je m’appelle Nala... Nala-la-Ratte. C’est comme ça qu’on me surnommait, parce que j’ai l’habitude de me faufiler partout... »

Une violente quinte de toux saisit sa grand-mère, qui se tint les côtes. Fléchissant le genou, Diana posa sa main sur le front de Nala, serrant le poing.

« Nala-la-Ratte... Ce n’est pas terrible comme surnom, tu ne trouves pas ? »

Nala, en guise de réponse, haussa les épaules.

« Au moins, j’en ai un... Grand-ma’ dit que vous êtes une femme courageuse...
 -  Je...
 -  Où étiez-vous passés toute ces années ?  Pourquoi vous n’étiez pas là quand ils ont attaqué le train ?! »

La voix de Nala devint un peu plus aigue, et Diana se pinça les lèvres. Pouvait-elle expliquer à cette fille qu’elle n’était pas originaire d’ici, mais d’une autre dimension ? Quelle chance y avait-il que Nala la croie ? Et, quand bien même, qu’est-ce que ça changerait ? Ici ou ailleurs, Diana n’avait pas été à la hauteur. Elle n’avait pas réussi à protéger Themiscyra, et avait abandonné ses activités de super-héroïne afin de se concentrer sur sa rédemption, et sur la sauvegarde des Amazones. Elle comprit aisément, en voyant que les yeux de Nala allaient s’embuer de larmes, que ses parents avaient dû mourir dans ce train, et que c’était sa grand-mère qui s’était occupée d’elle.

« Je te promets que je ne t’abandonnerais plus, Nala... Je vous aiderais à partir, tous. Je t’en fais le serment. »

La grand-mère appela alors Nala, et cette dernière, sourcils froncés, se retourna, et fila voir sa grand-mère. Diana, qui avait senti ses pensées s’assombrir, se releva lentement, et sortit des dortoirs, en sentant plusieurs regards sur elle... Et peu, en réalité, étaient approbateurs. Ils croyaient tous qu’elle les avait abandonnés, avant de revenir, et ils étaient surtout désespérés, et en quête de réponses.

Cela, Diana le comprenait, et elle les laissa donc, préférant poursuivre son exploration de la base... Chemin qui finit par la conduire aux archives...

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One Shot / Re : Falling Primes - Deicide [PV]

« le: mardi 10 février 2015, 02:39:54 »

C’était l’heure des explications, après les plaisanteries graveleuses et les remarques sexuelles. De Kyle, Diana ne savait rien, si ce n’est qu’il poursuivait un double de lui-même, et qu’il ressemblait furieusement à Clark... Ce qui suffisait à donner à Diana le mal du pays. Néanmoins, elle songea à autre chose quand Kyle entreprit de lui expliquer, plus en détail, d’où il venait. Il était originaire d’une autre dimension parallèle (encore une histoire de paradoxe dimensionnel, qui risquait de donner à Diana une migraine carabinée), dimension dans laquelle il existait une variante de Superman, Sentinel, à savoir le super-héros le plus puissant, celui qui, à lui seul, incarnait cette nouvelle tendances des individus en costume bariolé.. Un super-héros qui avait finalement succombé aux pires craintes de Batman en devenant extrême et excessif dans ses jugements. Une guerre avait éclaté, et les pouvoirs de Sentinel, apparemment presque illimités, avaient été transférés à Kyle Macross dans le but d’être confinés... Ce qui avait eu pour effet de le scinder en deux quand il avait été banni dans le Multivers. Les choix des Dieux olympiens étaient souvent difficiles à comprendre, a fortiori ceux émanant de Zeus, et celui-là ne faisait pas exception. Envoyer dans le Multivers un individu lambda avec les pouvoirs d’un Dieu, c’était souvent le meilleur moyen d’engendrer des catastrophes.

Les morceaux se collaient progressivement, Diana l’écouta, une brève interruption venant de l’arrivée d’un soldat leur apportant à manger une bouillabaisse infâme... Mais le fait d’avoir de la nourriture, alors même qu’il n’y avait plus aucune surface agricole exploitable, relevait déjà, en soi de l’exploit. Néanmoins, Diana ne s’attarda pas trop sur cette constatation, préférant se focaliser davantage sur les explications de Kyle... Pour une fois qu’il ne se contentait pas de remarques au ras-des-pâquerettes, elle ne comptait pas lui dire de se calmer ! Les Olympiens ne voyaient pas en Kyle Macross un invité ou un champion, mais une menace... Peu à peu, Diana comprenait que ce voyage dans le Multivers pouvait bien être, pour Kyle, mais aussi pour elle, un voyage sans retour. Était-ce possible qu’Athéna les ait envoyés à la poursuite de Slave Prime sans espoir de retour ? Diana n’osait y croire, car la Déesse lui avait confié de puissants artefacts, des objets rares et précieux... Mais le doute était toujours permis avec les Olympiens. Kyle finit par la décrire comme un « pion », manière de dire que, dans cette histoire, elle était le dindon de la farce. Les Olympiens avaient visiblement merdé avec la gestion de Sentinel, et ils avaient envoyé Wonder Woman pour rectifier le tir.

Après la longue explication de Kyle, Diana soupira longuement, hochant lentement la tête... Pour que Kyle finisse par un commentaire sur sa croupe. Diana soupira lentement, et secoua la tête, un mince sourire venant malgré tout étirer ses lèvres.

« Les hommes... La première fois que j’ai quitté mon île, et que je suis venue à Washington pour y rencontrer le Président des États-Unis, un policier voulait me coller une contravention, en prétextant que ma tenue était indécente, et constituait une atteinte aux mœurs... Avec le recul, je me dis que, entre toi et lui, je ne sais pas lequel est le plus mauvais des dragueurs... »

Elle sourit à nouveau, un rire doux venant traverser ses lèvres. En y repensant, ce souvenir était vraiment incongru. Diana n’avait pas compris, au début. Themiscyra était une île isolée des hommes, qu’elle avait toujours cru être un paradis, avant d’apprendre les à-côtés négatifs, d’apprendre la différence entre les mythes et la réalité.

« Ma mère m’a toujours dit que j’étais née dans la glaise, comme toutes les Amazones... Des enfants que leurs mères façonnent sur le sable blanc de la plage de Themiscyra, notre île... Il faut ensuite coucher avec ce corps de glaise pendant la nuit, en priant les Dieux, et, au petit matin, ce corps inanimé de sable et de glaise, par la volonté des Dieux, s’est transformé en un bel être vivant. C’était une belle légende, à laquelle j’ai cru pendant longtemps... Je viens d’un peuple composé exclusivement de femmes, où nous nous méfions des hommes, et où le sexe nous est pour nous inconnu... Du moins, c’est ce que je pensais. Je croyais mon île paradisiaque, et je pensais que ma mère était folle et inconsciente en allant voir le monde des hommes, et en voulant sortir Themiscyra de son isolationnisme. Je crois, moi, qu’il existe une sorte de justice naturelle, cruelle, dure, une justice élémentaire qui, quand elle s’abat sur vous, ne souffre aucun appel, car son jugement est définitif. Mon peuple a payé les prix de son péché et de ses illusions... »

C’était à son tour de se confier, et son histoire n’était guère joyeuse également.

« Je ne suis pas née dans la glaise... Aucune des Amazones n’est née dans la glaise. Tout cela, ce sont des mensonges, des mensonges que nous nous disions à nous-mêmes, en finissant par nous en convaincre. Mon peuple était un peuple brutal et guerrier, et, quand il fallait se reproduire, certains Amazones venaient arraisonner des bateaux de pêcheurs mouillant dans la Méditerranée, copulaient avec les marins, puis les égorgeaient, et les jetaient dans la mer, avant de saborder la navire. Aujourd’hui, Themiscyra n’est plus... Je suis la Princesse héritière d’un peuple qui, soit a été massacré, soit réduit en esclavage par des individus qui ont failli me tuer... Je cherche de tout cœur à sauver mes sœurs, à les retrouver, mais, parfois, je me dis que toutes les épreuves que je traverse, toutes celles que mes sœurs doivent traverser en ce moment, sont le fruit de nos erreurs et de nos péchés. »

Elle soupira silencieusement, la mine attristée. Themiscyra, un paradis fondé sur des mensonges, sur la cruauté, sur le sang versé des innocents, sur des préjugés et sur des peurs infondées... Pendant des siècles, le Conseil de Themiscyra avait soigneusement dissimulé la manière dont les Amazones se reproduisaient, et, pendant des siècles, des Amazones trop crédules avaient gobé ces histoires de corps fondés dans la glaise... L’esprit humain était parfois d’une telle crédulité.

« Je ne suis pas un pion au service des Dieux, Kyle, trancha Diana. Ceux qui ont détruit mon île sont des individus puissants et dangereux... Seuls les Olympiens peuvent m’aider à retrouver mon peuple, à le libérer de ses chaînes, et à reconstruire Themiscyra, une nouvelle Themiscyra, où les rites barbares seront abolies. J’ai accepté cette quête en pleine connaissance des risques, mais je dois t’avouer que je ne pensais que ce serait si éprouvant... Nous menons un voyage dangereux, un voyage où chaque étape est dangereuse. Ultron... »

Elle soupira à nouveau, voguant d’un sujet à l’autre.

« Je me dois d’aider ces gens, je me dois d’aider tous ceux que je trouverais... Je dois donner l’exemple de ce qu’une Amazone doit être... Pas une femme effrayée se retranchant derrière ses croyances et ses préjugés, mais des guerrières fortes, généreuses, et qui utilisent leur force, non pour se protéger elles-mêmes, mais pour défendre les autres, les faibles et les opprimés. Voilà pourquoi je t’accompagne, Sentinel Prime, voilà pourquoi ce voyage durera aussi longtemps qu’il faudra, car je me dresserais contre toute forme d’injustice. Je le dois, car ce n’est qu’à ce prix que la dette de mon peuple, un jour, parviendra peut-être à s’atténuer. »

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Les alentours de la ville / Re : Passion guerrière [Ayane]

« le: lundi 09 février 2015, 01:49:42 »

Diana n’avait pas répondu aux paroles d’Ayane, car elle voulait se préparer pour ce combat, pas perdre vainement du temps en écoutant ses provocations inutiles. Ayane lui avait ainsi assuré que seul un faible en référait aux Dieux avant un combat, le fort se devant de connaître à l’avance l’issue du combat. Diana aurait volontiers qualifié ce propos de stupide et arrogant... Même le plus grand stratège du monde, disposant du plus grand service de renseignements qui soit, ne pouvait être totalement sûr d’une victoire à venir. Tellement de facteurs étaient ne jeu lors d’une bataille qu’il y avait une dose importante de hasard, et c’était encore bien plus vrai lors d’un duel. Diana frappa Ayane avec une force. Cette dernière avait constitué autour d’elle-même une ligne de sang, et la guerrière se demandait si elle l’avait fait dans un but purement décoratif, ou pour se former une sorte de sceau magique. Peut-être était-ce son espace de sécurité, cette espace qui, chez chacun, désignait un endroit inviolable, si inviolable que le seul fait d’y entrer vous amenait immédiatement à devoir réagir. Diana l’ignorait, et Ayane ne tarda pas à contre-attaquer.

Elle était rapide et violente, et leurs lames s’entrechoquèrent, Diana écartant les jambes, faisant voler de la poussière, en sentant ses muscles souffrir. La femme se battait avec une épée longue, ce qui amenait à une stratégie différente. C’était une épée taillée pour le combat éloigné et pour l’attaque. Si Diana s’approchait de trop près, la longueur de la lame ferait défaut à Ayane, et la forcerait à devoir se reculer pour reprendre l’avantage. Autrement dit, la stratégie d’Ayane était vraisemblablement d’éloigner Diana, afin de pouvoir lui porter des coups, et celle de Diana, de son côté, était de se rapprocher. Pour l’heure, Ayane avait repris l’avantage, et Diana était condamnée à la suivre sans pouvoir réagir. L’épée voletait contre elle. Son nodachi fusait contre elle, et Diana bondissait en arrière, évitant pour l’heure de s’envoler... Dans la mesure du possible, elle voulait réussir ce combat sans qu’Ayane ne puisse lui reprocher, ensuite, d’avoir utilisé des techniques déloyales.

Son bouclier rencontra alors la lame du nodachi, et Diana donna une impulsion en avant, bouclier devant elle, puis l’écarta, et frappa avec sa lame, atteignant la base de la lame ennemie. Désormais, c’était à elle de donner le rythme. Son pied se leva, et frappa Ayane au ventre, la repoussant. La jeune femme tomba sur le sol, mais entreprit de se relever bien rapidement, faisant preuve de sa grande agilité. Diana courut alors vers elle, et bondit en hauteur, puis abattit son glaive vers elle. Sa lame rencontra à nouveau celle d’Ayane. Elle n’avait pas laissé à son adversaire le temps de se relever, mais le nodachi s’était trouvé là, bloquant l’épée. Wonder Woman força pendant quelques secondes, puis bondit prudemment en arrière.

« Tu te bats bien, Ayane... »

Diana pouvait le reconnaître. Contrairement à ce qu’Ayane avait dit, elle ne se battait pas juste pour le plaisir de vaincre un nouvel adversaire. Une seule personne méritait sa haine et sa colère : celui qui avait détruit Themiscyra. Ayane n’était qu’une âme perdue et en peine qu’il fallait ramener sur le droit chemin. Se tenant face à son adversaire, Diana reprenait son souffle. Wonder Woman était une guerrière entraînée, une Amazone qui, dès son enfance, apprenait à se battre et à chasser. Themiscyra était une île paradisiaque, mais avec un mode de vie dur et cruel. Chaque année, à l’occasion de son anniversaire, une Amazone se devait de trouver par elle-même un beau cadeau, afin de montrer son affection envers Themiscyra. Diana avait, dès ses dix ans, compris que la bataille n’était pas que cruauté. Elle l’avait compris en pensant pouvoir récupérer la tête d’un Minotaure dans une montagne désolée et isolée de Themiscyra. C’était là-bas qu’elle avait rencontré le Minotaure, un monstre redoutable, mais, après avoir réussi à le vaincre, elle avait choisi de l’épargner, en voyant dans les pupilles de la créature uns emblant d’intelligence, et le fait qu’il n’avait fait que se défendre contre une guerrière venue le tuer.

La leçon avait été retenue par Diana, et c’était en ce sens qu’elle suivait la Déesse Athéna, et non le Dieu Arès. La guerre était à la fois violence et sagesse, la première protégeant la seconde, la seconde maîtrisant la première. Un équilibre très difficile à trouver, mais c’était ainsi qu’il en était. Elle était sincèrement convaincue que ce qu’Athéna avait offert à Ayane était un don, mais, comme en chaque chose, les êtres humains bénéficiaient de leur libre-arbitre... Et pouvaient transformer même le plus magnifique des dons en un cauchemar sans nom. C’était à elle qu’il appartenait de canaliser cette femme... Et Diana pouvait d’ores et déjà sentir que ce serait laborieux.

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One Shot / Re : Falling Primes - Deicide [PV]

« le: lundi 09 février 2015, 01:16:18 »

Ce combat avait été éprouvant, bien plus que dans ses souvenirs lointains. Dans son monde, elle avait déjà eu la chance d’affronter Ultron... Une créature conçue par le Docteur Hank Pym, un homme très intelligent, responsable des « particules Pym », une solution scientifique permettant de modifier la taille des molécules, soit en les diminuant, soit en les agrandissant. Il avait conçu Ultron comme une sorte d’assistant de bureau, d’ordinateur à tout faire, afin de proposer des solutions sur des problèmes de l’époque, comme la guerre froide, la dissuasion nucléaire, la faim dans le monde, la répartition équitable des ressources... Comme on dit, l’Enfer est pavé de bonnes intentions, et la créature infernale de Pym ne faisait pas exception à la règle. Dans leur monde, Ultron avait été vaincu à maintes et maintes reprises, revenant toujours plus fort, toujours plus hargneux. L’esprit de Diana était plein de confusion. Elle se doutait que ce serait une quête difficile, mais elle ne s’attendait pas à voir tant d’images aussi choquantes. Le Multivers semblait être en plein chaos. Est-ce qu’ils étaient condamnés à enchaîner ainsi les spectacles de dévastation, des univers qui n’étaient que des variantes sinistres de la leur ? Diana était perdue, et en profitait pour observer le mobilier, cherchant à se réfugier dans quelque chose, à taire les pensées confuses qui agitaient son esprit.

Il n’y avait pas grand-chose à lire dans cette pièce, et même pas de fenêtre...  En même temps, une fenêtre aurait donné sur la vision, peu attirante d’un mur de grotte. C’était une pièce de bunker, un endroit que Diana n’aimait pas vraiment. Elle venait de Themiscyra, elle aimait les grands espaces, les forêts verdoyantes, le spectacle magnifique du coucher de soleil venant s’embraser sur la mer, quand deux éternités se rencontraient pour fusionner en même temps... Diana aimait ces choses aussi simples, et pourtant si belles, qu’observer les chutes des cascades, que voir le mouvement de la mer, que d’assister au lever du soleil... Le monde était une chose belle, et il était horrible que l’Homme puisse, en voulant protéger ce monde, inventer des choses qui ne faisaient que le détruire. Parfois, Diana se demandait si l’écosystème naturel ne se porterait pas mieux sans la présence de ces êtres humains insupportables et prétentieux. Sur cette Terre, en tout cas, ça ne pouvait être que le cas.

L’Amazone sortit de ses réflexions en entendant le pensionnaire se réveiller, et se retourna lentement. Sentinel Prime... Ce nom ne lui disait rien. D’où venait-il ? Qui était-il ? Dans ce monde, il avait été un grand héros, l’équivalent de Clark... Mais, sur Terra ? Athéna ne lui avait pas dit grand-chose sur lui, si ce n’est qu’il était fort, ce qu’elle avait pu observer. La capacité qu’il avait de générer des décharges d’énergie était très impressionnante, et leur avait fourni un avantage décisif au combat. Elle ne l’oubliait pas, et elle lui laissa le temps de se réveiller.

« Vous allez bien ? »

Manifestement oui, puisqu’il se releva rapidement, se rapprocha d’elle. Il était... Un peu trop familier. Quand ses mains se posèrent sur ses épaules, Diana retint un frisson. Ce n’est pas que les hommes la dégoûtaient, non, mais... Elle venait d’un monde très féminin, où les hommes étaient mal vus, et les préjugés avaient la vie dure. De plus, et c’était un fait avéré, Diana abhorrait les hommes orgueilleux et présomptueux, presque autant qu’elle détestait ceux qui, parce qu’elle était une femme, voulaient la materner. Diana avait pour habitude de gérer ses problèmes toute seule, et cet élément avait le sujet de bien des frictions avec ses partenaires, au premier rang desquels on trouvait l’Homme d’Acier, qui avait parfois cette fâcheuse manie à se mettre inutilement en danger pour protéger Diana. Sentinel Prime semblait être fait du même bois, mais reconnaissait avoir été impressionné par elle.

Wonder Woman ne fit aucune réflexion.

*Est-ce qu’il m’a pris pour une stagiaire ? Comment est-ce que je suis censée le prendre ?*

Se sociabiliser avec d’autres supers lui était d’autant plus difficile que, pendant plusieurs années, Diana avait vécu en autarcie complète, et avait, dans la mesure du possible, oublié ses super-pouvoirs. Elle ne voulait alors plus se reposer uniquement sur Wonder Woman, mais redevenir Diana l’Amazone, la courageuse et téméraire guerrière qui, à ses dix ans, avait voulu, pour célébrer son anniversaire, rapporté la tête d’un Minotaure... Avant de lui épargner la vie, en voyant, dans la prunelle de ses yeux, une peur tout à fait humaine. Plus elle y repensait, plus Diana estimait que c’était à ce moment précis qu’elle était devenue la protégée d’Athéna, en comprenant que la puissance physique se devait d’être tempérée dans le carcan de la sagesse.

Elle vit le regard de l’homme s’attarder sur les courbes, et Diana fronça les sourcils, avant de se racler la gorge :

« Hum ! »

Ça y est, elle sentait encore la moutarde lui monter au nez !

*Par Héra, les hommes...*

L’homme proposa ensuite une douche, et elle croisa les bras, laissant planer quelques secondes, avant de poser sa main sur le torse de Kyle... Et de le repousser.

« Dites-moi, Kyle, qu’avez-vous pensé quand Athéna m’a présenté à vous ? Que j’étais votre bimbo ? Une simple assistante qui servirait à satisfaire vos hormones ? Je suis une Amazone, née pour me battre, pas une enfant qui a besoin qu’on lui donne une tape sur l’épaule pour l’aider à aller mieux. Je n’ai nul besoin de vos compliments condescendants... Et encore moins de vos allusions salaces. »

Une Amazone, tout simplement... En un sens, Kyle pouvait s’estimer chanceux, il n’avait reçu aucun coup. Elle s’était retournée, et secoua la tête, en se posant une main sur le front.

« Hum... Désolée... Mais conservez vos mains dans vos poches, Kyle. »

Elle se retourna, venant s’adosser contre le mur, croisant les bras.

« Dites-moi... Qu’est-ce qui vous a amené à finir sous l’aile d’Athéna ? Vous n’avez pas l’air d’être le fils d’un Dieu olympien... »

Autant se familiariser un peu, puisqu’ils étaient appelés à voyager ensemble d’un bout à l’autre du Multivers.

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Les alentours de la ville / Re : Passion guerrière [Ayane]

« le: jeudi 29 janvier 2015, 02:10:47 »

Diana ne traîna pas en chemin. Elle rejoignit sa chambre en hauteur, s’envolant dans les airs, et attrapa son épée, ainsi que son bouclier. Son épée avait appartenu à sa mère, et à sa grand-mère... C’était l’épée traditionnelle des Amazones de Themiscyra, l’épée de Themiscyra. Forgée dans un acier solide, Diana la soupesa dans la chambre que Bernhardt d’Acquelon lui avait attribué. Il n’y avait pas grand-chose dedans, témoignant le fait que Diana vivait en tant qu’ermite, solitaire et marginale. Il n’y avait même pas une seule photo de Batman ou de Superman avec elle. Elle avait rompu toutes ses attaches avec son ancienne vie... Du moins, c’est ce qu’elle se disait. Diana s’était volontairement exilée de la Terre afin de mener des recherches sur ceux qui avaient attaqué et broyé Themiscyra et les Amazones. L’épée de Themiscyra, le bouclier, et son costume, étaient les seuls éléments de son passé qu’elle conservait... Elle s’observa devant le miroir. Ayane était comme elle. Une jeune femme perdue et déboussolée, désœuvrée, en proie à des doutes qu’elle niait sous le coup d’une colère et d’une rage ancestrales. Diana choisissait-elle le bon chemin en acceptant de l’affronter ? Wonder Woman n’avait jamais été une femme très psychologue, mais elle avait toujours été soucieuse de protéger les autres, de les guider, de les aider à affronter leurs démons intérieurs. C’était un comble, quand on savait combien son ancienne existence avait été difficile, partagée entre ses obligations concernant Themiscyra et celles concernant la Ligue des Justiciers.

Récupérant son épée, ainsi qu’une armure spéciale, elle se promit de faire de son mieux, puis s’avança dans le couloir, croisant quelques serviteurs et quelques gardes. Elle rejoignit ensuite l’endroit dont elle avait parlé à Ayane : une cour en pierre sur des remparts intérieurs. Le vent sifflait légèrement, la cour se trouvant entre deux miradors, et était suffisamment large pour permettre un affrontement sans aucun obstacle. Ayane était là, visiblement impatiente, bouillonnant sur place.

*Ne commets pas l’erreur de la sous-estimer, Diana... La Méduse a des pouvoirs magiques redoutables, et cette femme a dû en hériter... Méfie-toi de son sang.*

On disait que le sang d’une Gorgone pouvait vous transformer en pierre. Ayane, visiblement, n’avait pas le pouvoir de le faire avec ses yeux. Toute la difficulté qu’il y avait à affronter une Gorgone résidait en effet dans le fait qu’elle pouvait, par le regard, vous statufier, et ce au sens littéral du terme. Ayane ne semblait pas disposer de cette faculté... Ou alors, elle ne l’avait pas entraîné. Dans tous les cas, Diana allait devoir redoubler de prudence.

Elle se mit donc face à Ayane, brandissant son épée vers le ciel, et murmura silencieusement une prière adressée à Artémis et à Athéna.

« Aidez-moi à guérir cet enfant, ô Déesses... »

Diana regarda ensuite Ayane, puis se mit en position de combat. Les gardes sur les tours admiraient le combat à venir en souriant. L’armure de Diana lui avait été confiée par d’Acquelon, et Diana appréciait tout particulièrement le heaume, lui évoquant les anciens casques amazones.

« En garde, Ayane ! J’arrive ! Pour Artémis ! »

Diana bondit alors vers elle, en s’envolant, et son épée frappa violemment celle d’Ayane, faisant vibrer le sol. Elle posa ensuite ses jambes sur le sol, et donna des coups supplémentaires. Rapide et nerveuse, Diana était fidèle à sa réputation. Elle donna le rythme, frappant avec sa force surnaturelle, l’acier trempé de l’épée supportant les charges rapides qu’elle donnait.

Les soldats, eux, étaient aussi admiratifs que nerveux par ce combat.

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One Shot / Re : Falling Primes - Deicide [PV]

« le: mercredi 28 janvier 2015, 02:15:34 »

Au moins, Kyle Wayne ne leur avait pas menti, ni n’avait exagéré la menace face à laquelle ils faisaient face. Sur ce point, il tenait énormément de son père : il ne cherchait jamais, ni à amplifier un phénomène, ni à le minimiser. Il faisait preuve d’un réalisme qui était parfois glacial, et c’était la même chose ici. Kyle leur avait dit de ne pas croiser le fer avec Ultron, et Diana comprenait pourquoi. De toutes les inventions pavées de bonnes intentions que la communauté super-héroïque avait pu créer, Ultron se trouvait sans difficulté dans le Top 3. Sa présence était-il un présage de leur futur monde ? Diana avait toujours été un brin superstitieuse, chose naturelle quand on était dans un peuple côtoyant de près les affaires des Olympiens. Ultron était aussi un ennemi de leur monde, qu’ils avaient réussi à vaincre il y a des années... Mais c’était dans la vie des vilains que de revenir, à cette différence près que, à chaque fois, Ultron revenait plus fort, plus machiavélique, et toujours plus dangereux. Son ossature en vibranium le rendait aussi difficile à briser que le bouclier de Captain America. Est-ce à dire qu’il était invincible ? Wonder Woman se refusait à croire. Les Dieux eux-mêmes étaient faillibles, ce n’était pas une machine, aussi évoluée soit tête, qui tiendrait en échec la fille de Zeus.

Lentement, Diana entreprit de se relever, du sang s’échappant de son menton. Le meilleur moyen d’empêcher Ultron d’achever Kyle était encore d’utiliser des redoutables flèches de Pâris. Les flèches qui avaient terrassé l’invincible Achille étaient un bon exemple de leur situation actuelle, et de la stratégie de Diana : trouver le point faible d’Ultron, son talon d’Achille. Diana n’arrêterait pas le combat aussi facilement. Elle se releva, tandis que l’Androïde, lentement, s’approchait de Kyle, et elle arma à nouveau son arc, puis décocha une nouvelle flèche. Encore une fois, Ultron l’évita, et le tir argenté alla provoquer une explosion supplémentaire, puis l’Androïde la chargea, fonçant droit vers elle.

Son poing argenté alla droit vers son visage, et Diana redressa son bouclier. Le bouclier des Amazones. Difficile de dire en quoi il était fait, tant l’origine exacte de ce bouclier était lointaine. Pour certains, le bouclier avait été forgé en Afrique par les ancêtres du Wakanda, quand les ancêtres de Diana avaient aidé ce peuple et les Amazones de l’Afrique (de redoutables panthères) à repousser des ennemis. Pour d’autres, il n’était pas fait de vibranium, mais d’adamantium, et avait été donné par la Déesse Artémis elle-même. Diana n’avait pas vraiment procédé à une analyse du bouclier. Elle savait juste qu’il était résistant, et ce seul élément lui suffisait. Elle leva donc son bouclier, et le poing d’Ultron s’abattit sur ce dernier.

*DOOOOOOOOOOOOOIIINNNGGG !!*

Le choc provoqua des lézardes sur le sol, envoyant des vibrations sismiques. Diana plia les genoux en glissant sur le sol, tandis qu’Ultron fut repoussé en ailleurs. Le bouclier avait tenu bon, et Diana le relâcha, rebondit sur le sol. Une main sur la terre, elle s’en servit pour se catapulter en avant, et, profitant de son élan, envoya son pied frapper la tête d’Ultron. Le choc souleva cette dernière, et repoussa l’ennemi, qui s’enfonça dans le mur à droite. Diana termina alors son enchaînement en brandissant l’arc de Pâris, mais Ultron, quoique immobilisé dans le mur par ses bras et ses jambes, disposait toujours de sa bouche, et réagit en envoyant un rayon d’énergie. Diana bondit en arrière, évitant le tir qui explosa sur le sol, puis Ultron se décolla du mur en broyant un peu ce dernier, et se rua vers elle. Elle avait un genou à terre, et n’eut pas le temps de se relever qu’Ultron posait ses mains sur sa tête, et enfonçait son genou dans sa tête, à hauteur de son nez.

« Ugghh !! »

Tenant dans sa main plusieurs de ses mèches de cheveux, Ultron la laissa tomber sur le sol, du sang jaillissant de son nez. Elle se releva rapidement, serrant les dents.

*J’ai la tête qui bourdonne, j’ai mal aux hanches... Et lui n’a rien. Absolument rien.*

Étant une machine, Ultron était infatigable, et insensible à la douleur. En ce sens, il évitait bien des soucis majeurs quand on voulait être dans l’art de la guerre. L’Androïde bondit à nouveau, joignant les deux mains en l’air, et Diana, encore une fois, bondit en arrière. Le sol explosa au contact des mains d’Ultron, et il bondit vers elle, attrapant l’une de ses chevilles. Diana ne se laissa pas démonter. En bondissant en arrière, et en évitant son attaque, elle s’était rapprochée du mur, et s’en servait comme appui supplémentaire. Elle poussa, tout en posant son autre pied sur l’épaule d’Ultron, et réussit à le repousser. En poussant avec ses bras, le mur se fissura, mais l’Androïde tomba sur le sol, sous elle. Elle décocha alors à nouveau son arc, et une flèche fila droit sur la tête d’Ultron, la faisant exploser.

Psychologiquement induite en erreur par le fait que détruire une tête, bien souvent, mettait fin au combat, Diana se relâcha pendant quelques secondes... Et se reçut dans le dos l’un des pieds d’Ultron. Elle sentit comme une espèce de barre de douleur se former là, et tomba sur le sol en grognant. Ultron se retourna, et, tout en se relevant, sa tête se reforma rapidement, exactement de la même manière que son bras préalablement vaporisé.

« Merde, tu es plein de surprises, toi...
 -  Tous ont refusé de se soumettre. Tous ont péri. Rien n’arrête la Machine. »

Un être encore plus catégorique que Batman était donc possible... Elle sentit alors quelque chose hurler dans son oreillette, et comprit que c’était Kyle, lui disant de ramener fissa Ultron.

*Facile à dire, ce n’est pas comme si j’avais un colis postal en face de moi...*

Comment l’envoyer ? Diana se posa à peine cette question qu’elle en eut la réponse. À genoux, elle opta pour ce qui marchait le mieux, tandis qu’Ultron s’avançait lentement vers elle.

« Personne ne se soumettra jamais face à une boîte de conserve. Batman m’a dit de ne pas t’affronter. Il t’a sous-estimé. »

Ultron était une machine, soit quelque chose qui, par définition, ne ressentait pas de sentiments ou d’émotions. C’était vraie, en théorie. En pratique, Hank Pym avait toujours dit qu’Ultron était une créature atypique, et, si ce dernier revenait à chaque fois attaquer la Terre, c’était bien parce qu’il y avait, en lui, une espèce d’orgueil le poussant à agir, à vouloir démontrer sa supériorité sur les Terriens, qui l’avaient déjà vaincu. L’Androïde bondit à toute allure vers elle, et Diana utilisa les bottes d’Hermès. Elle bondit en hauteur, filant elle aussi à toute allure, et évita la charge d’Ultron. En moins de quelques secondes, comme si le temps filait au ralenti, elle atterrit sur le plafond. Telle une espèce de remake de Spider-Girl, elle rebondit sur le sol, derrière Ultron, pivota, puis bondit vers l’ennemi avec les bottes d’Hermès. Ultron eut à peine le temps de pivoter sur lui-même que le poing de Wonder Woman le frappa au visage. L’air se fendilla autour de ce dernier, et souleva le corps du monstre, avant de le repousser. Diana sentit ses doigts s’ouvrir, du sang jaillissant de ses plaies, et le corps d’Ultron rebondit sur le plafond, puis atterrit à côté de Prime.

Kyle avait sûrement un plan, et Diana était disposée à lui faire confiance. Néanmoins, elle termina avec le bras endolori, et se le massa. Son coup avait enfoncé l’ossature d’Ultron, et l’Androïde se releva lentement... Pour se faire attaquer par Sentinel Prime, qui avait généré entre ses mains une sorte de boule énergétique électrique qu’il lança sur la machine, bondissant sur lui. La boule heurta sa poitrine, provoquant des éclairs éblouissants. Ultron repoussa Prime du revers de la main, et, visiblement affaibli, Prime heurta un mur, et s’affala sur le sol. Diana s’avança prudemment vers lui, et vit alors Ultron s’arrêter, avant de pousser un cri, tandis qu’une sorte d’aura blanchâtre l’enveloppait, aveuglant Diana. La Princesse amazone en perçut les vibrations, et l’Androïde finit alors par être vaporisé sur place quand la sphère blanchâtre explosa, après s’être rétractée dans un long sifflement.

Il ne restait plus rien d’Ultron. Il avait été complètement pulvérisé, ne laissant plus qu’une petite fumée qui se dissipa rapidement. Blessé, Kyle reporta alors son attention sur Diana, épuisé et éreinté.

« Repose-toi, Kyle... »

Sur le coup, elle ne savait pas si l’homme l’avait entendu, car il s’écroula sur le sol.


Dès que l’Androïde explosa, son signal fut désactivé au sein de l’Intelligence Centrale, à New York. En réponse, l’Intelligence Centrale envoya un ordre à l’Intelligence de Moscou. Dans l’immense tour d’acier et de béton qui s’était plantée comme un affreux champignon à hauteur de la ville, l’Usine s’activa, puisant dans ses réserves de vibranium. Le nombre d’Androïdes était limité en fonction du stock de vibranium, une matière qui était difficile à extraire du Wakanda, et encore plus difficile à reproduire synthétiquement, chacun des essais d’Ultron ayant abouti sur du vibranium imparfait. Les machines s’assemblèrent, et, en quelques instants, une autre copie flambant neuve fut conçue. Des yeux rouges s’illuminèrent, puis une trappe s’ouvrit en contrebas, et Ultron fut relâché dans le ciel de Moscou.

Tournoyant sur elle-même, la machine usa de ses propulseurs, et s’envola, fonçant droit vers la ville.


Il était temps de repartir. Diana souleva le corps de Prime, ou, plutôt, commença à le soulever. Le plafond se mit alors à trembler, et, à quelques mètres d’elle, Diana vit ce dernier s’ouvrir en deux, révélant un nouvel Ultron, qui se posa rapidement sur le sol, provoquant un léger cratère, à quelques mètres du cratère où l’ancien Ultron avait été pulvérisé.

« Par Héra...
 -  Tous ont essayé de se rebeller. Tous ont péri. Soumets-toi. Ou meurs. »

Sans être aussi épuisée que Kyle, Diana avait également dû se démener pour affronter l’ancien modèle. La machine s’avançait lourdement... Quand trois Batarangs métalliques jaillirent dans le dos de Diana, et atteignirent le torse d’Ultron, à différents endroits. Les Batarangs clignotèrent, puis répandirent ensuite, tout autour d’eux, une charge givrante qui immobilisa Ultron, en le recouvrant totalement d’une couche de glace. Batman venait d’arriver.

« Il va devoir vibrer sur lui-même pour briser la glace, ce qui nous offre un peu de répit...
 -  Nous l’avons détruit, comment peut-il... ?
 -  Une autre copie, un autre clone... Je vous ai dit que nous avions déjà tout essayé. »

Les yeux rouges d’Ultron semblaient les fixer dangereusement.

« Il nous reste moins de deux minutes pour évacuer. Vous pouvez le porter ? »

Pour seule réponse, Diana souleva Kyle, le tenant entre ses bras, puis s’envola. Batman fila alors vers l’ascenseur, et écarta les pans de ce dernier, puis sauta en contrebas, s’agrippant à la tige en acier au centre, s’en servant comme d’une espèce de corde pour descendre. Diana le suivit, tandis que, peu à peu, la glace recouvrant Ultron se craquelait et se fissurait.

Le duo s’envola vers la baie comprenant le Portail de transfert. Il n’y avait visiblement plus personne, et Diana fila la première, tandis que Kyle resta en retrait pendant quelques secondes. Il appuya sur les boutons d’un terminal, puis partit ensuite à son tour. Le Portail se referma derrière lui, et, dans la base vide, le Talianotchka résonna une dernière fois, la musique populaire filant à travers les hauts-parleurs, au milieu des cadavres et des blessés graves qu’il avait été impossible de transporter, leur offrant un dernier sourire...

...Et puis, le générateur explosa. Une énorme boule de dévastation et de chaos remonta de terre, ravageant les rues à proximité, les faisant s’effondrer sur elle-même. La boule monta dans le ciel, pulvérisant les immeubles proches, en attirant d’autres par l’effet d’un magnétisme fort. Carcasses de voitures, poteaux électriques, pylônes métalliques. Tous filèrent vers ce soleil miniature avant qu’il ne se rompe, provoquant une violente et assourdissante onde de choc qui vaporisa fenêtres et murs dans un bon kilomètre à la ronde.

217

One Shot / Re : Falling Primes - Deicide [PV]

« le: dimanche 25 janvier 2015, 01:50:07 »

Sentinel Prime... Impossible. Immédiatement, l’information de sa présence fut transmise à la Machine Centrale, à New York, et l’Intelligence Centrale la traita... Sentinel Prime était mort, et la référence aux « Dragon Balls » renvoya l’Intelligence Centrale devant un ancien manga terrien. Il rejeta immédiatement cette information, et lança une recherche dans ses programmes... Ce qui l’amena à se rappeler cet incident, il y a quelques années, quand les ordinateurs avaient repéré une autre créature similaire à Sentinel Prime, une créature qui s’était rendue devant sa tombe, avant de repartir. Ultron n’avait pas compris, à l’époque, avant de réaliser que cet autre Sentinel Prime, similaire à Sentinel Prime, sans être Sentinel Prime, n’était pas un clone. Il venait forcément d’une autre dimension... Comme celui-là. Une autre dimension... Pour lui, c’était la possibilité d’élargir ses connaissances, et Ultron s’interrogea. Était-ce Brainiac qui avait envoyé cet être ici ? Il savait que le Collecteur recherchait aussi à pouvoir percer les frontières de leur dimension, afin d’aller voir ailleurs. Les hypothèses se multipliaient dans sa tête, défilant à toute allure, et il les analysa rapidement, puis les rejeta, pour affronter Prime.

Il aboutit rapidement à la conclusion que ce Prime-ci était moins fort que l’ancien... Le fait que les batteries de Prime soient à plat y était pour quelque chose, mais l’Androïde ne raisonnait pas à ce niveau-là. Il ne voulait pas tuer Prime, mais le capturer, le neutraliser, afin de savoir d’où il venait, et ainsi offrir à Ultron la possibilité de devenir encore plus parfait... Ce qui, en soi, était un non-sens, car Ultron était déjà parfait... Mais, s’il avait appris une chose des humains, c’est qu’il fallait savoir être ambitieux. Il était là pour améliorer la Nature, pour la perfectionner, et la perfection ne connaissait nulle limite, s’étendant à la Création toute entière. Prime réussissait à le repousser, à le frapper, mais l’Androïde ne ressentait nulle douleur, nulle fatigue, et contre-attaquait. Quand Prime envoya une décharge d’énergie, il la dévia du plat de la main, et la décharge explosa derrière lui, provoquant une violente installation qui fit trembler toute la structure. En ce moment, seul comptait le Prime. Même la mission d’origine était secondaire. Il attaquait l’homme avec une rage mécanique, froide et insistante, ne lui laissant aucun ménagement, son ordinateur travaillant à toute allure, afin d’essayer d’anticiper les moments où Prime chargerait son énergie, afin de réagir en conséquence, et ainsi pouvoir le frapper. C’est ainsi qu’il le coinça contre un mur, frappant avec l’acharnement d’un boxeur, jusqu’à le balancer de l’autre côté, dans une grande pièce déserte, où l’homme rencontra un bureau, le fracassant sur place.

« Soumets-toi. Ou meurs. Soumets-toi. Ou meurs. »

Les coups du Prime étaient puissants, rappelant à Ultron son incapacité chronique à affronter l’ancien Prime, jadis... Il avait dû perfectionner son armure, se recouvrir de vibranium, afin d’être en mesure d’encaisser les chocs, et pouvoir y répondre. Il s’avançait lentement vers sa proie, quand quelque chose explosa sur sa droite. Une violente explosion qui le renversa, l’envoyant s’étaler sur le sol, laissant de la fumée et des débris métalliques.

« On dirait que vous avez bien besoin de renforts, Kyle... »


Diana, plutôt que de rejoindre les hauteurs de la base, avait filé à travers une cage d’ascenseur, et se trouvait maintenant sous la base, où elle voyait devant elle l’ultime plan de Batman. Le Plan-A... Le Plan-B, c’était l’Exode... Mais, dans tous les cas, Batman avait un plan pour se débarrasser définitivement d’Ultron et de Brainiac, pour s’assurer que ces derniers ne puissent plus jamais la nuire.

Sous ses yeux, un immense trou circulaire se dressait. Un vaste cratère, dont elle ne voyait pas le fond, avec, au milieu, une tour laser qui était en train de l’éblouir. Elle plissa les yeux. La foreuse laser faisait souffler ses cheveux, et elle se pencha vers un écran de commande. Kyle lui avait dit qu’elle n’avait pas grand-chose à faire. Elle appuya sur plusieurs boutons, et la foreuse laser s’éteignit, tandis qu’un chiffre indiquait la profondeur du trou : « 4 000 km ». Un trou suffisamment profond pour atteindre le noyau de la Terre, ce qui était le but recherché. Elle pianota  nouveau sur l’appareil, et vit, à la place de la foreuse, une petite boule lumineuse arriver... Petite. Elle pesait plusieurs tonnes, mais, vu la capacité de destruction qu’elle pouvait larguer, elle était petite en comparaison. Une inscription en russe s’afficha, et Kyle lui avait dit d’appuyer sur le bouton de gauche. Diana hésita un peu, se demandant si la situation était à ce point catastrophique... Puis elle appuya sur le bouton.

Il y eut comme une décision surpuissante, et la bombe fila dans les profondeurs de la planète. Diana sentit alors le plafond trembler et des morceaux de pierre tombèrent. L’appareil grésilla alors, et elle porta sa main à son oreillette, tout en rejoignant rapidement l’ascenseur.

« Prime se bat contre un Androïde... J’ai raccourci l’autodestruction... Vous avez placé la bombe ?
 -  C’est fait, Kyle.
 -  Je sais ce que vous allez faire... Tâchez de vous dépêcher. »

C’est bien... Kyle Junior semblait suffisamment se souvenir de sa mère naturelle pour savoir qu’il était parfois inutile de lui dire quoi faire. Diana arriva en haut de l’ascenseur, défonça rapidement les portes, puis fila en volant. Plusieurs drones l’attaquèrent alors avec des lasers, et elle se protégea avec son bouclier, avant de leur atterrir dessus. Son pied frappa l’une de ces machines circulaires, l’envoyant exploser contre un mur, et elle frappa avec le poing une autre. Son poing s’enfonça à l’intérieur du globe oculaire rouge, et la machine implosa de l’intérieur.

Diana n’avait pas le temps pour la piétaille. Les murs continuaient encore à vibrer, et elle rejoignit un escalier... Fort heureusement, les chiffres n’avaient pas de langue, et elle rejoignit rapidement le niveau 12, ouvrit la porte d’un coup de pied, faisant sauter les gonds de cette dernière. Un robot bipède se tourna face à elle, et Diana bondit sur lui. Sa main agrippa sa tête, et elle l’envoya se fracasser sur le sol, puis poursuivit sa route.

Elle arriva ainsi dans un couloir ravagé, avec des lézardes sur le sol, et vit un mur pulvérisé... Avec Ultron se tenant à l’entrée. Sans attendre plus longtemps, Diana récupéra l’arc de Pâris, visa, et décocha une flèche dorée. La flèche atteignit le bras gauche d’Ultron, et provoqua une violente explosion, pulvérisant son bras. Ultron partit à la renverse, et Diana s’avança rapidement vers le trou, où l’Androïde avait envoyé Kyle valdinguer.

« On dirait que vous avez bien besoin de renforts, Kyle... » lâcha-t-elle alors.

Elle eut à peine le temps de dire cette phrase qu’elle entendit du bruit, et vit Ultron, lentement, se relever. Il avait un bras en moins, et elle visa à nouveau avec son arc.

« Wonder Woman... Princesse des Amazones... Morte à Themiscyra en même temps que le reste des Amazones... Arme inconnue... »

Diana serra les dents, et entendit alors d’abominables bruits de craquements et de grésillements métalliques... Sous ses yeux ébahis, elle vit alors le bras d’Ultron se reconstituer, des tentacules métalliques jaillissant du reste du tronc pour reconstituer l’ossature de son bras, tandis que de multiples nanomachines circulaient sur son main pour le réassembler, s’assemblant et se soudant automatiquement.

« Par Héra...
 -  Soumets-toi. Ou meurs.
 -  Prends-toi plutôt ça ! »

Diana banda à nouveau son arc, et tira... Mais Ultron avait déjà analysé, en fonction du regard de Diana, de la posture de son corps, de la position de ses mains sur l’arc, de la direction de la pointe, l’angle de tir. Dès qu’elle tira, il se déplaça sur le côté, fléchissant les genoux, et la flèche le loupa, atteignant le mur au fond du couloir pour une violente explosion. Serrant les dents, Diana bondit alors vers lui, et envoya son pied le frapper au torse en hurlant.

*SCHBONG !!*

Son pied provoqua une légère bosse sur son armature. Elle écarquilla les yeux, surprise, et envoya alors son poing gauche... Qu’Ultron bloqua dans sa main.

« Uff... »

Ultron commença à tordre son poignet, puis la frappa avec son autre poing. Diana s’envola comme une flèche, et arriva de l’autre côté du couloir, défonçant un mur, pour heurter celui d’une cage d’escaliers différente que celle qu’elle venait d’emprunter. Elle heurta le mur de cette cage, et tomba sur le sol, sonnée. Ultron se positionna alors, puis concentra dans sa bouche une violente décharge d’énergie, qu’il envoya alors tout droit vers Diana. Cette dernière se protégea alors immédiatement avec son bouclier. Le rayon frappa ce dernier de plein fouet, et la déflagration la souffla à nouveau derrière le mur. Elle partit à la renverse, et rebondit à plusieurs reprises dans une ancienne bouche d’égout, au milieu de toiles d’araignées et de murs en brique, couchée sur le ventre.

*Aïe...*

Tout d’un coup, elle comprenait mieux pourquoi Batman leur avait déconseillé de l’affronter.

« Diana ! Diana !
 -  C’est pas vraiment le moment, là...
 -  Retenez-le, j’ai de quoi le ralentir...
 -  Il se régénère si vite...
 -  J’ai des bombes givrantes... Elles le recouvriront instantanément de gel, et vous pourrez le pulvériser en mille morceaux... Le temps qu’il se régénère, nous aurons le temps de partir. »

Diana sourit en se relevant. Batman... Fidèle à lui-même, peu importe la dimension.

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Les alentours de la ville / Re : Passion guerrière [Ayane]

« le: samedi 24 janvier 2015, 02:14:33 »

Ayane ne voulait pas entendre raison, et la discussion entre les deux tournait au dialogue de sourds. Elle n’avait aucun remords, ne comprenait pas pourquoi elle devrait en avoir un, et plaçait Diana face à un dilemme sérieux. L’Amazone ne pouvait pas laisser une telle femme en liberté. D’une manière ou d’une autre, elle devait trouver un moyen de la neutraliser... Faire preuve des deux Attributs d’Athéna, la guerre et la sagesse. La guerre afin de calmer les ardeurs bellicistes d’Ayane, la sagesse afin de lui enseigner d’autres voies dans la vie, afin qu’elle comprenne que son don n’était pas une « malédiction ». Nul don n’était une malédiction, tout dépendait de la manière dont on utilisait les pouvoirs qu’on avait reçu. C’était aussi simple que ça... En théorie, du moins. En pratique, Diana avait suffisamment parcouru les landes de la Terre pour savoir combien certains pouvoirs étaient difficiles d’accès, et combien ils pouvaient amplifier les névroses et les psychoses des personnes. Ayane ne voulait pas entendre raison, et ce sans aucun doute parce qu’il était plus facile, pour elle, de rester dans une posture agressive, et de voir en l’humanité un ennemi abominable. Simplifier l’ennemi en le caricaturant était toujours un très bon moyen de se battre. Dans le cas contraire, si on revenait à admettre qu’un individu était une chose complexe et nuancée, on risquait de s’y identifier, de voir en lui des qualités... En ce sens, du point de vue de Diana, Ayane était lâche... Aussi lâche que les Amazones de Themiscyra, et ce même si elles étaient braves et fortes.

Plutôt que de continuer la discussion, Ayane se mit en position de combat, brandissant son épée, en lui expliquant que le seul moyen de croire aux propos de Diana serait de la battre.

« Tu te réfugies derrière le combat, Ayane, en confondant ‘‘bravoure’’ et ‘‘courage’’. La bravoure est une attitude guerrière qui s’exprime face à la menace, et dont tu ne manques pas. Le courage, lui, demande plus de qualités. Il nécessite d’admettre qu’on a peur, Ayane, et, ce faisant, le courage ne s’acquiert pas sans sagesse. »

Pour Diana, le vrai courage n’était pas l’absence de peur. C’était tout le contraire : le courage, c’était défier sa peur, l’affronter, et réussir à la surmonter. Le courage se mesurait quotidiennement, dans les personnes affrontant leurs addictions à l’alcool, surmontant les préjugés raciaux ou les discriminations... Le courage, c’était ce dont les Amazones avaient toujours manqué, en confondant « bravoure » et « courage », en croyant que la seule qualité requise était de savoir se battre.

« Pour le reste, et pour ta complète information, je suis la fille de la Reine des Amazones, et de Zeus. Son sang coule dans mes veines, et fait que j’ai une longévité exceptionnelle. Le temps n’a pas d’impact sur moi. »

Elle se releva alors à son tour, se redressant lentement, et s’écarta de la table.

« Si tu veux te battre, je serais ravie de le faire... Il y a une petite cour en hauteur, sur les murs du fort, qui sera parfaite. Il me faut juste récupérer mon épée. »

Quitte à l’affronter, autant l’affronter à armes égales. Qui sait ? Peut-être qu’en la battant, Diana lui apprendrait l’humilité, et le fait qu’il y avait d’autres voies dans la vie que le meurtre et la tuerie...

...Ce qui, de base, soupçonnait qu’elle arrive à la vaincre.

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One Shot / Re : Falling Primes - Deicide [PV]

« le: samedi 24 janvier 2015, 02:14:01 »

Le trio arriva dans une base assez délabrée, visiblement construite dans une ancienne station de métro... Ou dans un bunker militaire. De la Russie, Diana n’y avait été qu’à l’occasion de conférences internationales, organisées à l’époque où Themiscyra existait encore, et où elle en était l’ambassadrice. Elle s’y rendait lors des colloques organisés par l’ONU, et avait toujours eu un avis assez critique sur la Russie, que ce soit au regard de la guerre civile en Tchétchénie, l’état des libertés individuelles, ou encore, et surtout, la corruption galopante dans le pays, qui gangrénait ce dernier comme un cancer vous rongeant la poitrine. Elle savait que la Russie avait ses propres super-héros, et elle se demandait si ces derniers avaient survécu à la guerre contre Ultron et Brainiac. L’heure n’était cependant pas à la pêche d’informations, et, attentive, elle débarqua dans la mêlée.

Leur Portail les avait conduits dans une grande pièce, avec des nids de mitrailleuse à gauche et à droite, des gardes, et quelques exosquelettes fonctionnant manuellement, avec un pilote à l’intérieur. De curieuses machines lui rappelant un peu ces robots de combat dans Avatar. Kyle Wayne s’approcha d’un homme, et Diana surprit quelques mots en russe, une langue qu’elle connaissait un peu, sans véritablement pouvoir prétendre être une spécialiste. Le major (ou colonel, elle ne savait pas trop) regarda brièvement par-dessus l’épaule de Batman les deux arrivés. Des soldats venant de la base new-yorkaise arrivaient également, tandis que les réfugiés continuaient à partir, les soldats russes leur hurlant de se dépêcher. Au milieu de l’alarme tonitruante, des hurlements des soldats, des pleurs des civils endoloris, Diana sentait parfois de violentes vibrations. La bataille semblait faire rage, et Kyle revint vers eux, en leur expliquant sommairement ce qui se passait. Il leur expliqua que l’homme était un sergent, amenant Diana à se sermonner intérieurement (autant pour ses capacités à déduire les grades des autres). La base était presque intégralement compromise, et il fallait protéger les civils. Kyle Macross proposa alors, sur un ton qui ne semblait souffrir d’aucune discussion, qu’il allait aider les soldats à évacuer les civils, tandis que Diana protègerait Batman. Tout ce que « Junior » réussit à faire fut d’envoyer une oreillette vers l’homme, puis il se retourna vers Diana, son visage imperméable derrière sa visière, rappelant à Diana une curieuse sensation de déjà-vu.

« Ne perdons pas de temps, le centre de commandement est à côté du portail.
 -  Je te suis, Kyle. »

L’homme partit rapidement, ses mouvements aussi fluides et précis que ceux de son père... Ou de son propre Bruce Wayne. Il fallait bien l’admettre, c’était très perturbant... Diana avait l’impression de se retrouver dans une dimension très cohérente. Elle essayait d’aborder ces voyages dimensionnels avec détachement et avec une certaine distance, car ce n’était pas « son » monde, mais les similitudes étaient tellement fortes que, même si elle savait que ce jeu n’était pas le sien, elle en était affectée. Elle et Macross... La question la travaillait bien plus qu’elle ne le voulait. Cette relation signifiait que, sur ce monde, une Diana, apparemment similaire à elle, avait réussi à tomber amoureuse d’un homme... Avait-elle réussi à faire évoluer les mentalités de ses propres sœurs ? Avait-elle réussi là où Diana avait échoué ? Tant de questions, et si peu de temps... Et était-il sain d’avoir toutes ces réponses ? Ne risquait-elle pas, sur le long terme, de ne plus savoir où elle était, ni même qui elle était ? Les dangers du Multivers se révélaient de plus en plus, et elle avait l’intime conviction de ne pas être au bout de ses surprises.

Ils grimpèrent un escalier latéral, rejoignant une salle en alerte. C’était une pièce cylindrique, avec une baie vitrée menant sur le quai d’évacuation. Il y avait plusieurs ordinateurs, et il restait encore quelques informaticiens.

« <Nous sommes là pour vous aider, Batman !> s’exclama l’un des hommes en russe.
 -  <J’en suis ravi. Dépêchons-nous.> »

Guère enclin à la conversation, Batman se dépêcha, tandis que Diana regarda autour d’elle. Il y avait une grande carte de la base, mais, avec la légende en russe, il était difficile de la lire. Elle comprit néanmoins que le cœur de la base se trouvait dans une ancienne station de métro moscovite, et était reliée à un bunker militaire. Visiblement, les Russes avaient utilisé le système de métro souterrain pour avoir différentes bases. Une autre carte montrait en effet le réseau de métros souterrains, avec différentes informations. De manière plus intime, elle vit un poster de Darkstar, une super-héroïne russe. Diana s’arrêta quelques secondes sur cette image. Le poster était partiellement déchiré, mais elle la reconnaissait bien. Darkstar... Diana s’était battue avec elle en Sibérie, contre des mutants qui empoisonnaient les villages reculés de la Sibérie. C’est à cette occasion qu’elle avait rencontré les super-héros protégeant le plus vaste pays du monde : Darkstar, mais aussi Dynamo Pourpre, l’équivalent russe d’Iron Man, Grande Ourse, une sorte de massif Lycan, ou encore Garde Rouge, l’équivalent de Captain America. Les Russes avaient été assez hostiles à l’idée d’une aide étrangère, mais Diana avait pu voir en eux des guerriers valeureux et puissants.

« Qu’est-il arrivé à Darkstar ?
 -  Elle est morte en même temps que l’essentiel des forces de l’Armée russe lors d’un combat à Tatischevo... Enfin, toute son équipe a été décimée. Elle a réussi à survivre, et à rejoindre Moscou. Elle est morte sur place, en aidant les restes de l’armée à fonder ce réseau de survie dans les égouts et les souterrains de la ville. »

Héroïque jusqu’au bout... Diana hocha la tête, et se rapprocha un peu. Batman et les informaticiens jouaient sur leurs écrans.

« Dommage que Kyle n’ait pas voulu de vous, vous auriez été plus utiles là-bas qu’ici...
 -  Le vôtre avait toujours tendance à se sacrifier aussi ? »

Un léger silence, tandis qu’un « bip » strident se faisait entendre sur un écran.

« C’était sa grande spécialité... Et l’une des principales sources de dispute entre lui et ma mère...
 -  Ah... Bizarrement, ça ne me surprend pas. »

Il y eut alors une nouvelle explosion, qui fit clignoter toutes les lumières, de la poussière supplémentaire tombant du plafond. Diana bouillonnait sur place. Le centre de commandement était dans une zone sécurisée, et, alors qu’elle réfléchissait à l’opportunité d’avoir un rôle plus actif, l’oreillette de Kyle se mit à crépiter.

« Kyle, Diana ! Je suis au niveau douze et j'ai avec moi une dizaine de militaires et trois fois plus de civils ! On va les dégager par l'ascenseur, mais ça va se faire en plusieurs fois ! Je vais leur faire gagner du temps mais putain, c'est Fort Alamo, ici !
 -  Reçu... L’autodestruction sera bientôt enclenchée, nous allons mettre un compte à rebours de dix minutes. »

Diana posa ses mains sur ses hanches, puis les croisa, en regardant Batman.

« Comment j’accède au niveau Douze ? »

Batman la regarda alors, et laissa planer quelques secondes, avant de poursuivre :

« J’aimerais vous dire d’y aller, mais... Il y a encore quelque chose que vous devez faire pour moi... Et qui explique pourquoi j’ai laissé Prime jouer au boy scout. »


L’Androïde était encore à la surface, sur le toit d’un immeuble délabré. Le vent sifflait tout autour de lui, ainsi que quelques flocons de neige épars, mais ils étaient pour lui sans intérêt. Tête penchée vers le bas, on aurait pu croire qu’il était en train de méditer. En réalité, il observait, sagement et prudemment. Ses yeux ne voyaient pas ce qui se passait devant lui, car ils étaient connectés aux caméras des robots et des drones se battant dans la base. Une foule incroyable d’images défilait en même temps dans sa tête, faisant surchauffeur ses multiples processeurs. Un cerveau humain n’aurait pu assimiler aucune de ces images, et aurait dû les traiter en plusieurs périodes différentes. Lui le faisait tout seul. Il était Ultron... Pas l’original, mais est-ce que cela faisait une différence ? Depuis que le Wakanda était tombé, toutes les mines de vibranium avaient été exploitées, et le vibranium lui-même étudié dans ses moindres recoins. Ultron avait fait ce que l’être humain était incapable de faire : il avait synthétisé et reproduit le vibranium, et ce en grande quantité.

La base russe se trouvait sous un pâté d’immeubles de Moscou. C’était un bunker qui avait été spécialement construit par Garde Rouge, ce qui expliquait pourquoi Ultron avait mis si longtemps à le repérer. Il ne figurait dans aucune des bases de données de l’ancien gouvernement... Mais aucun des subterfuges des humains ne pouvait maintenant ralentir les projets de la Machine. Tous leurs héros étaient tombés, leurs armées étaient en miettes. Ils n’étaient plus capables de rien, mais Ultron restait prudent. Il connaissait les ressources des humains, il savait que ces derniers n’abandonnaient jamais, et qu’ils avaient déjà réussi à défier la logique en le tenant en échec plusieurs fois. La prudence imposait de les éradiquer jusqu’au dernier.

L’Androïde sentit alors une puissante onde énergétique, qui pulvérisa plusieurs drones, et cette onde fut analysée et interprétée immédiatement. Les analyses remontèrent jusqu’à l’immense pilier qui s’était abattu sur Moscou, et qui se dressait sur la ville comme le tronc d’un arbre, et s’envola ensuite jusqu’à Ultropolis, siège d’Ultron. L’Androïde sortit alors de sa phase passive, et se tint sur le rebord du toit, en recevant de nouvelles informations et de nouvelles instructions.

D’un bond prodigieux, Ultron bondit dans lez vide, et défonça le sol, arrivant en contrebas. Il atterrit dans d’anciens égouts désaffectées, et s’avança rapidement, voyant, ici et là, les cadavres des quelques résistants ayant repoussé la première vague. D’une marche assurée et inébranlable, il défonça à nouveau le sol, et arriva enfin dans la base. Les quelques résistants éparpillés ne purent que fuir devant lui, leurs balles ricochant contre le vibranium qui constituait son ossature métallique, et il atterrit ainsi au douzième niveau.

Il se dirigea vers le point central du combat, et se dressa finalement dans le couloir. Les tirs cessèrent pendant quelques secondes en le voyant s’approcher, au milieu de la fumée, des cadavres des drones et des robots.

« <Un Androïde !> » hurla-t-on.

Il se désintéressa d’eux, et regarda immédiatement l’homme se tenant au centre. Il analysa le plastron, son apparence, et la répertoria dans sa base de données. Dans un coin de sa vision, il vit l’ultime baroud d’honneur de Sentinel Prime, l’énorme explosion, et aboutit à une erreur...

« Tu es mort, Sentinel Prime, tu ne peux pas te tenir devant moi à nouveau... » annonça le robot face à Prime.

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Les alentours de la ville / Re : Passion guerrière [Ayane]

« le: samedi 17 janvier 2015, 02:11:58 »

Convaincre cette femme ne serait pas chose aisée, a fortiori pour une Amazone. Diana était une émissaire de la paix, mais ça ne signifiait pas qu’elle n’était pas une femme passionnée. Elle avait déjà dû tuer quelqu’un... Maxwell Lord. Elle savait que ça avait été une mauvaise chose, mais, en l’espèce, ses options étaient plutôt limitées. La Ligue l’avait banni, probablement à raison, et, même si, dans les faits, ça n’avait pas changé grand-chose (Maxwell Lord était revenu après), Diana avait été partagée. Maxwell Lord était un ami de la Ligue, un homme d’affaires qui avait aidé les super-héros à se regrouper, à fonder la Watchtower, et servait d’agent de liaison entre eux et le gouvernement, notamment le SHIELD. Maxwell était cependant un redoutable télépathe, et avait usé de ses pouvoirs pour contrôler Superman. Diana, pour le vaincre, n’avait pas eu d’autres choix que de lui briser la nuque, ce qui avait profondément fragilisé la Ligue, dont le fonctionnement reposait en grande partie sur l’indéfectible lien unissant Superman, Batman, et Wonder Woman. Elle se demandait parfois comment allait la Ligue... Mais, de toute manière, Diana avait toujours été un peu part, tiraillée entre ses obligations concernant Themiscyra, son rôle d’ambassadrice auprès de l’ONU, et ses responsabilités en tant que membre fondatrice de la Ligue. Maintenant, sa vie avait radicalement changé, mais elle n’avait pas oublié son rôle d’ambassadrice. Elle avait représenté Themiscyra, mais avait aussi agi pour la paix mondiale, au sein de l’UNESCO, participant à des réunions internationales en vue de désamorcer des crises entre États, ou en vue de planifier les opérations des Casques bleues pour protéger les civils.

Avec Ayane, c’était un problème différent en terme de proportion, mais similaire sur le fond : amener les belligérants à comprendre que la violence n’était pas une réponse, mais une partie du problème. Quand Ayane parlait de légitime défense, Diana revoyait tous ces dirigeants expliquant qu’ils ne faisaient usage que de la force à titre préventif... Comme si, par un quelque curieux tour du sort, attaquer son voisin amènerait à autre chose qu’une réponse militaire et violente. Ayane avait beau prétendre ne vouloir que se défendre, personne ne l’avait envoyé traquer les descendants de ses anciens ennemis. Plus simplement, il était trop facile de s’abriter derrière des subterfuges, de nier sa propre responsabilité en accusant et en mettant en avant celle des autres. Les Amazones avaient longtemps raisonné ainsi, minimisant leurs propres exactions au nom de la défense de l’île face à un monde sauvage et brutal... Toutes ces accusations ne faisaient que cacher le véritable problème : la peur. Fondamentalement, on en revenait continuellement à une peur, primaire et profonde, une peur qui s’exprimait même quand on faisait preuve de bravoure et de témérité.

« Sous cette peau humaine, je suis certaine qu’il y a une peau de serpent, froide, visqueuse, sale. J’ai été fait pour tuer, pas pour aimer. Tu crois vraiment que quelqu’un peut vraiment s’attacher à moi ? Je vais le voir vieillir et mourir. Je fais la seule chose ce pourquoi j’ai été fait, tuer. »

Diana répondit rapidement, en décroisant les mains :

« Tout le monde a été fait pour tuer, Ayane. Toi, moi, tes victimes... La Nature fonctionne ainsi, sur un cycle de destructions et de constructions. Toute la particularité de l’être humaine st de pouvoir s’arracher à ce déterminisme naturel. Tu dis que tu ne fais que te défendre... Mais les ancêtres de Persée t’avaient-ils causé le moindre tort avant que ut n’ailles les massacrer ? Tu ne peux pas éternellement fuir tes responsabilités en invoquant la cruauté des autres, Ayane. Tu es aussi cruelle que ceux que tu critiques. »

C’était un simple constat, mais toujours très difficile à appliquer. Que faire quand on affrontait des monstres ? Ne devenait-on pas aussi monstrueux qu’eux si on agissait de la même façon ? Tuer était la fameuse « ligne » qu’aucun justicier autoproclamé ne devait jamais franchir, l’ultime ligne du code d’honneur à respecter. Diana parlait en connaissance de cause, car elle savait ô combien il était difficile de respecter cette ligne, mais la question ne se posait même pas avec Ayane.

« Tu peux fonder une famille, trouver l’amour, profiter de la vie, en découvrir toutes les joies et tous les plaisirs... Construire plutôt que détruire. Le meurtre et la haine ont toujours été l’argument des couards. Tu as été dotée d’un don par Athéna pour te permettre de protéger les autres, mais tu as perverti ce don en devenant toi-même ce que tu abhorres. Il n’est jamais trop tard pour changer, Ayane. Le meurtre n’est jamais une solution durable ou satisfaisante. »

Elle essayait de le dire avec toute la conviction possible... Mais, quand elle-même avait tué un homme, il était difficile de véritablement s’en convaincre. Cependant, c’est ce qu’elle pensait, sincèrement et profondément.

« Moi, Ayane, je pourrais m’attacher à toi... Mais je ne peux pas te laisser tuer sans raison. »

Certainement pas.

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Les alentours de la ville / Re : Passion guerrière [Ayane]

« le: mardi 13 janvier 2015, 01:47:13 »

Diana commençait à connaître les Dieux. Quand elle n’était pas sur Terra, elle revenait à l’Olympe, où elle croisait les autres divinités et les autres cultes afin de s’inspirer des autres oraisons culturelles, et aussi essayer de glaner des informations sur les Amazones. Elle recherchait notamment les Amazones de Terra, mais c’était une Horde archaïque, un peuple qui se promenait sur Terra. Repérer plus d’un millier d’Amazones en marche ne devait techniquement pas être très difficile, mais, si on avait pas une seule piste, le faire était difficile. Maintenant, elle avait un autre souci sous les nez : Méduse. Méduse s’était réincarnée dans cette jeune femme, et sa rage et sa haine envers les humains étaient fortes. Elle était en train de confesser à Diana avoir fait des crimes, avoir tué et massacré des gens, très certainement des innocents, ce qui rembrunit un peu l’ancienne Princesse. Devait-elle arrêter Ayane ? La neutraliser maintenant ? Quel intérêt ? Elle reviendrait trente ans plus tard à la vie, et accomplirait sa vengeance. Pour elle, le problème était ailleurs. Athéna lui avait offert de quoi se protéger contre la colère des humains, notamment celle des Dieux, mais Ayane n’avait pas compris son geste. Les Dieux n’avaient jamais été connus pour être de fins psychologues, ce qui se vérifiait maintenant.

Ayane, visiblement, n’avait que pour but d’éradiquer l’humanité. Diana aurait sans aucun doute pu être horrifiée par un tel aveu, mais elle choisit de conserver le silence, ne disant rien, les mains jointes devant elle. Plusieurs secondes supplémentaires passèrent, avant qu’elle ne finisse par s’exprimer, et par donner son point de vue.

« Je suis une Amazone, Ayane. Je viens d’une île reculée dont tu as peut-être entendu parler, Themiscyra. Quand les Romains ont envahi la Grèce antique, et ont commencé à la fédérer, mes ancêtres ont choisi de se retirer du monde, de s’isoler sur leur île. Pendant des siècles et des millénaires, Themiscyra a évolué en suivant son propre rite, un brouillard magique empêchant les marins et les navires de nous voir, sauf à ce qu’ils passent accidentellement le brouillard. Nous étions un peuple sauvage et voyant d’un très mauvais œil le monde des hommes. Nous les voyions comme des êtres cruels, barbares, sauvages, ce qui nous amenait à être en situation de siège perpétuelle contre eux. Quand nous avions besoin de nous reproduire, nous attaquions des navires isolés, copulions avec les mâles, puis les tuions en jetant leurs corps par le fond. »

La version officielle, celle selon laquelle les Amazones se reproduisaient elles-mêmes, ou naissaient dans la glaise, était fausse. Pendant longtemps, Hippolyte, sa mère, lui avait dit qu’elle avait prié Zeus à la plage, et que Diana avait été façonnée dans la glaise et dans le sable. À son réveil, après avoir passé la nuit à prier, Hippolyte avait été réveillée par ses hurlements. La vérité était différente, beaucoup plus sinistre. Les Amazones avaient les mains couvertes de sang, et Diana ne pouvait plus le nier. Elle connaissait la vérité.

« Nous avions tort. J’ai appris que, si les hommes étaient capables de cruauté, de folie, et de monstruosités, ils étaient aussi incroyablement bons, généreux, altruistes. J’ai appris que la haine n’était que l’expression de la peur, qu’elle n’était que le résultat d’un esprit qui avait laissé ses fantasmes et sa peur le dominer. J’ai surtout appris que la colère était une impasse, que la rage une impasse, et que la haine n’engendre rien d’autre que la haine. Qu’est-ce que ta voie a fait, Ayane ? Tu es en guerre contre l’humanité… Mais l’humanité t’a oublié. Tu n’es rien de plus qu’une relique dans un monde qui te dépasse totalement. »

Diana cligna lentement des yeux. Ses mots étaient durs, mais elle n’oubliait pas avec qui elle parlait, et, malgré son apparence calme, Diana se tenait prête à se battre, prête à se défendre. Ayane avait l’air d’être partagée, partagée entre une sorte d’innocence enfantine et une rage profonde, une haine qui se renforçait et s’accumulait à chacune de ces morts.

« J’ai appris que nous ne pouvions pas juger un peuple sans d’abord s’astreindre soi-même à ce même jugement. Comme le disent les hommes, avant de critiquer la paille dans l’œil du voisin, il faut commencer par voir sa poutre… Tâche particulièrement difficile, je te l’accorde. Pourquoi tuer les héritiers d’individus qui t’ont fait du mal ? Le Mal ne se transmet pas d’une génération à d’une autre. La haine ne t’offrira jamais l’occasion de survivre, elle te conduira sur un combat où, tôt ou tard, tu finiras par mourir… Ou par perdre tout ce à quoi tu tiens. »

Plusieurs secondes passèrent alors, avant que l’Amazone ne reprenne :

« N’as-tu pas envie de faire autre chose, Ayane ? Athéna t’a donné un don, un don qui te permet de survivre à la mort… Tu pourrais faire tellement plus que poursuivre ton cycle de vengeance… »

C’était quelque chose que Diana pensait sincèrement, en comparant à sa propre situation. Si les Amazones n’avaient pas été aussi effrayées, aussi xénophobes, peut-être que Themiscyra n’aurait pas été détruite par cette rage incroyable qui s’était abattue sur elle. Il était du ressort de Diana d’aider Ayane.

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One Shot / Re : Falling Primes - Deicide [PV]

« le: mardi 13 janvier 2015, 01:44:17 »

Diana n’avait pas de mots pour décrire cette chose qui flottait au-dessus de New York. Elle se rappellerait toujours ce qu’elle avait ressenti la première fois qu’elle avait quitté son île. Hippolyte, sa mère, l’avait envoyé en ambassadrice auprès de la Maison Blanche, et elle s’était rendue à Washington. Elle avait été frappée en voyant ces immenses immeubles, ces tours qui étaient en train de caresser le ciel, ces successions de voitures, ces rues interminables… C’est à ce moment qu’elle avait compris toute la force des hommes, toute leur dangerosité… Elle avait eu peur, la peur se mélangeant à sa surprise et à une sorte d’euphorie enfantine… Là, seule la peur dominait. New York, une ville de folie et de la démesure, une ville qui avait toujours vécu à cent à l’heure, n’était plus qu’un amas de gratte-ciel en ruines. Une ville supplémentaire s’était superposée au-dessus, une ville froide et métallique, robotique et artificielle. Une ville technologique, abritant le repaire du redoutable Ultron. Diana avait croisé le chemin de ce robot dans sa dimension, et elle savait ce que les scientifiques en avaient dit. Une créature extrêmement dangereuse, capable de s’améliorer, capable d’évoluer, et qui revenait à chaque fois en étant plus puissant. Était-ce là son ultime stade d’évolution ? Diana en avait froid dans le dos. Tout d’un coup, elle prit clairement toute la mesure de ce que Kyle Wayne leur avait dit. Nul n’avait réussi à les vaincre, et ce n’était pas elle qui allait changer la donne… Même si elle en avait envie.

Kyle Macross avoua alors qu’il comptait les aider. Visiblement, la vue de ce spectacle semblait l’avoir également marqué. Ultron n’était pas que destruction… Il détruisait pour reconstruire, pour construire quelque chose qui, d’un strict point de vue technologique et scientifique, était parfait. Diana n’avait jamais contesté le fait que, de tous les génies scientifiques bienveillants ou malveillants, Ultron était le plus intelligent de tous. Son intelligence ne cessait d’évoluer, avec des capacités d’adaptation et d’imitations de plus en plus fortes. Il était en train de le prouver dans cette dimension, et démontrait aussi à Diana ce dont elle redoutait : leur long voyage à travers le Multivers les amènerait à rencontrer bien d’autres menaces que Slave Prime.

« Alors, nous allons rejoindre le repaire… Ma Bat-cave, si vous voulez. »

Tous les ponts menant à Manhattan avaient été brisés, et la Batmobile fila le long d’une falaise, face à un virage sec.

« N’ayez pas peur. »

Kyle Wayne tripatouilla le tableau de bord de son appareil, et le véhicule s’envola dans les airs, puis s’écrabouilla dans l’eau. Telle une voiture futuriste de James Bond, les roues rentrèrent, et des ailerons sortirent, ainsi que des hélices. La Batmobile se transformait en sous-marin aquatique, et s’avançait dans le Lower New York Bay. Des projecteurs devant permettaient de voir la mer. Diana, au début, ne vit pas grand-chose, et, en fronçant les sourcils, aperçut de multiples débris… Des carcasses de sous-marins, de vaisseaux, de destroyers… Elle vit aussi des carcasses de voitures, des éboulis, tandis que Kyle Wayne continuait à se prendre à son rôle de guide touristique.

« Vous voyez les restes de la flotte déployée par l’OTAN pour libérer New York. La baie de New York est remplie de mines et de drones aquatiques. Normalement, nous devrions les éviter. »

Diana regarda autour d’elle, voyant des pupitres, des voyants, des diodes, et des informations, à savoir une carte de la région sur un écran numérique. Très précise, la carte listait de grosses zones rouges correspondant à des obstacles, ainsi que des points clignotants, faisant office de mines. Le véhicule se déplaçait lentement, se rapprochant d’un long boyau qui était ouvert en plein milieu. Le Holland Tunnel, qui reliait Manhattan au New Jersey. La Batmobile s’y rapprocha, mais sans y rentrer. Diana vit que de multiples voitures gisaient autour du tunnel, au fond de l’eau, ou encore à l’intérieur du tunnel. Lentement, le véhicule s’approchait d’énormes bouches d’égout. Des débris d’immeubles gisaient également dans l’eau, comme de sinistres souvenirs de l’arrivée d’Ultron.

La Batmobile pénétra dans les égouts, puis continua à s’enfoncer, jusqu’à rejoindre une sorte de sas, de bunker souterrain.

« C’est un ancien bunker militaire, construit pendant la Seconde Guerre Mondiale, en prévision d’une éventuelle attaque des soldats nazis. Le lieu a été racheté par les entreprises Wayne ensuite, et je l’ai aménagé… »

Des pompes aspirèrent toute l’eau, puis l’ascenseur se mit en branle. Kyle sembla alors se détendre, fermant les yeux, puis appuya sur un autre bouton, et le cockpit s’ouvrit en deux dans un sifflement.

« Nous sommes arrivés… »

Le monte-charge arriva à destination, une lumière rouge se mit à tournoyer avec un son d’alarme, puis, lentement, dans un grondement sonore, d’énormes portes blindées s’ouvrirent. Diana s’envola alors, et vit, une fois les portes ouvertes, un grand hall central avec des lumières venant du plafond… Et une grosse foule de gens, dans ce qui ressemblait à un grand hall avec des piliers dans les coins, et des portes. Diana se posa sur les marches de l’escalier métallique. Il y avait des gens venant de tout horizon et de tout âge.

« Est-ce que… ?
 -  Cette base est la plus grande base encore active sur Terre… Nous avons récemment accueilli les survivants de la base chinoise, avant que les robots et les humains améliorés de Brainiac ne l’attaquent. Fort heureusement, les résistants encore en faction ont réussi à enclencher l’autodestruction à temps, et à empêcher l’ennemi de remonter le signal des Portails de transfert de matière que nous utilisons pour relier les différentes bases.
 -  Oh… »

Diana n’ajouta rien. Elle était perplexe. La technologie, ce n’était clairement pas pour elle. Kyle s’avança rapidement, son casque retiré, montrant un visage dur, froid, traversé d’une cicatrice. De nombreuses personnes se trouvaient sur des lits de fortune, des enfants le saluèrent, d’autres regardaient avec méfiance, curiosité, les deux individus accompagnant l’homme. Un homme ne tarda pas à approcher. Il portait un uniforme militaire, et était assez âgé. Diana fronça les sourcils. Cet homme lui disait quelque chose. Le regard de l’homme les croisa tous les deux, il fronça les sourcils, puis regarda Kyle.

« Ce sont eux, fiston ?
 -  Oui, Commandant. Tout s’est bien passé, mais les Entités sont de plus en plus réactives… Le temps nous manque.
 -  Plus que tu ne le crois… La base moscovite est assiégée. »

La nouvelle sembla surprendre Kyle, qui regarda le commandant en entrouvrant les lèvres.

« Quoi ? Si tôt ?!
 -  Ultron remonte nos signaux. Ce n’est plus qu’une question de jours avant qu’il ne trouve notre base. Il faut lancer l’Opération Exodus maintenant, et… »

Les deux hommes semblèrent alors réaliser qu’ils se tenaient dans un espace public, et que les réfugiés avaient de plus en plus tendance à les observer. Ils s’avancèrent alors vers un endroit plus discret, tout en faisant signe à Wonder Woman et à Sentinel Prime de les suivre. Ils arrivèrent rapidement dans un couloir plus tranquille, et Kyle entreprit de faire les présentations.

« Kyle, Diana, je vous présente le Commandant Sam Lane. Après la chute des Etats-Unis, le siège de Washington, et la destruction de l’OTAN, le Commandant Lane est devenu le commandant-en-chef de la Coalition Humaine. »

Sam Lane… Diana le reconnaissait, maintenant ! Ce général autoritaire était le père de Loïs Lane, un militaire voyant les méta-humains comme une menace envers la sécurité nationale, et qui avait même été jusqu’à créer sa propre copie de Superman, Wraith, un alien qui avait pété les plombs en cherchant à tuer Superman… Et l’humanité, au passage.

« Vous… Euh… Est-ce que…
 -  Je suis le fils de feu Sam Lane, précisa Sam, comme s’il anticipait cette question, et le grand-frère de Loïs. Elle est morte à Métropolis.
 -  Désolée… »

Un silence légèrement gêné s’installa. Sam les jugeia,t et il y avait dans son regard toute la suspicion dont son père avait toujours fait preuve à l’égard des super-héros. Il devait probablement se dire que, si son gouvernement avait choisi de faire confiance en ses propres forces plutôt qu’en une bande de clowns dotés de pouvoirs surnaturels, la menace aurait été repoussée. Le groupe continua ensuite à marcher, jusqu’à rejoindre une sorte de salle de contrôle, avec une grande carte du monde, où quelques points rouges clignotaient.

« Ce sont les bases encore actives… »

On pouvait les compter sur les doigts d’une seule main : New York, Moscou, Rio de Janeiro, et Bombay.

« Il y a plusieurs mois que nous savons que vous allez venir… Et plusieurs semaines que nous avons fini de mettre au point nos Portails de transfert, que nous utilisons pour regrouper les survivants du monde entier ici. »

Une radio crépita alors, interrompant les explications de Batman. Une image s’afficha alors, montrant un visage terrorisé s’adressant à al radio. Le mot « MOSCOU » apparaissait en-haut à gauche.

« …Sommes attaqués… Des robots, et des Androïdes… Impossible de les retenir ! Demandons aide immédiate ! »

Sam serra les dents, tandis que la communication se rompait, probablement suite à une explosion.

« S’ils n’arrivent pas à enclencher l’autodestruction, Ultron remontera jusqu’à nous. Il faut fermer la connexion !
 -  Il y a encore des réfugiés qui traversent !
 -  Ultron a déployé des Androïdes ! Des clones de lui-même ! C’est trop risqué ! Nous n’avons plus l’effectif militaire suffisant pour…
 -  Je peux y aller, moi, intervint alors Diana, avant de se tourner vers Kyle. Et Sentinel Prime aussi. »

Sam fronça les sourcils, et Batman hocha lentement la tête.

« J’irais aussi.
 -  Kyle !
 -  Ils ne savant pas comment détruire la base ! Et je refuse de laisser tomber les nôtres ! »

Sam ne trouva rien à ajouter, et secoua la tête à nouveau. Batman se retourna alors vers les deux visiteurs venus d’un autre monde.

« Il va falloir faire ce que je dis. Pas d’acte d’héroïsme superflu !Nous pouvons gérer les robots et les drones, mais, si jamais un Androïde se pointe, ne cherchez pas à le combattre.
 -  Hum… Et un Androïde, c’est… ? »

Kyle la regarda, et répondit rapidement, tandis que son casque se redéployait sur sa tête :

« Un clone d’Ultron. »

223

Les alentours de la ville / Re : Passion guerrière [Ayane]

« le: jeudi 08 janvier 2015, 01:43:35 »

La curiosité de Diana était titillée, car elle se demandait si l’histoire d’Ayane n’avait pas un lien avec sa propre histoire, et si Athéna ne l’avait pas envoyé chez elle… Diana se refusait à croire que la Déesse de la Sagesse ait pu maudire Ayane sans une arrière-pensée. Wonder Woman était bien placée pour connaître l’orgueil des Olympiens, un orgueil qui se couplait avec des enfantillages et des querelles de famille interminables. Au sein de cette impressionnante famille de dégénérés et de consanguins, Athéna avait toujours été une femme sortant plus ou moins du lot, un peu plus sage, plus mâture, plus modérée que les autres… Toute proportion gardée. Quand on la comparait à Héra, qui traquait et massacrait tous les bâtards de Zeus ainsi que toutes les femmes qui avaient eu le malheur de coucher avec lui, elle était bien plus calme. Ayane, qui attaquait un deuxième poulet, mangeant à pleines dents comme une sauvageonne, lui raconta son histoire par le biais d’un conte enfantin… Et Diana comprit.

Ayane… Elle était la réincarnation moderne d’une Gorgone ! La mythologie avait retenu principalement trois Gorgones : Méduse, la plus connue, mais aussi Euryale et Sthéno. Méduse était la créatrice des Gorgones, descendante de deux Titans : Gaïa et Pontos, soit une divinité primordiale, préexistante à l’arrivée des Olympiens. Trois sœurs, ayant pour parents des divinités aquatiques, Porcys et Céto… Du moins, si on s’en tenait à la version d’Homère. Euripide, par exemple, avait une approche différente, ne mentionnant qu’une Gorgone, conçu par Gaïa afin d’aider les Titans dans leur guerre contre les Dieux olympiens. Une infinité de variations de la même idée : les Gorgones étaient des monstres mythologiques, au même titre que les centaures et les cyclopes, des créatures maléfiques dont la forme véritable était celle d’une femme avec des serpents sur la tête, et dont le regard transformait en pierre quiconque avait le malheur de la regarder. Méduse était la première des Gorgones, et les Dieux pouvaient transformer les femmes en Gorgones. Le fait intéressant est de noter que Sthéno et Euryale ne vieillissaient pas, leur statut de Gorgone leur offrant la vie éternelle. Ayane avait été violée par Poséidon, et Diana comprit d’où venait le problème.

Devenue une Gorgone, Ayane avait été traquée par Persée, ce qui rappela à Diana des souvenirs, remontant de l’époque où elle avait été instruite, sur Themiscyra. Persée avait effectivement tué Méduse… Est-ce qu’Ayane était une réincarnation de Méduse ?! Diana était donc potentiellement, si on en croyait certaines versions de ces vieilles histoires, en train de s’adresser à une Déesse ! Selon les légendes, Persée était le fils de Zeus et de Danaé, une femme à qui l’Oracle de Delphes avait prédit à son père, Acrisios, que son petit-fils le tuerait. Comme dans chaque tragédie grecque, en tentant d’échapper à son funeste destin, Acrisios n’avait fait que le précipiter. Danaé avait été enfermée dans une prison souterraine faite en bronze, mais Zeus, ayant entendu son tourment, lui avait offert un fils, Persée. Voyant cela, Acrisios jeta à la mer les deux malheureux, les jetant dans un grand coffre. Ils dérivèrent jusqu’à une île, Sériphos, où ils furent recueillis par un riche pêcheur, Dictys, frère du roi de l’île, Polydectès. Tombant amoureux de Danaé, Polydectès organisa un banquet, un eranos, sorte de fête spéciale où chaque convive apporte un bien particulier. Persée, fanfaron, et probablement éméché, avait alors annoncé qu’il apporterait la tête de la Gorgone. Visiblement, le conte avait été édulcoré, négligeant la rage de Méduse. Persée avait probablement décidé de s’en prendre à elle pour faire plaisir à Polydectès, l’île de Méduse devant être proche de la sienne.

Ayane lui demanda ensuite si elle voulait en savoir plus :

« Ça te va pour la petite histoire, ou il faut que je continue ? »

Diana hocha lentement la tête. Elle n’avait rien mangé, et répondit calmement :

« Je pense que je comprends mieux… Tu es une réincarnation de Méduse, la fameuse Gorgone. »

La guerrière releva lentement la tête.

« La volonté des Dieux est parfois impénétrable, mais je pense que tu t’es méprise sur les intentions d’Athéna… Poséidon l’a gravement offensé en violant l’une de ses ferventes dans son temple, mais ses actions sont plutôt limitées. Poséidon, Zeus et Hadès sont à la tête de l’Olympe, et Athéna ne pouvait pas directement agir contre Poséidon. Elle t’a offert les moyens de te protéger contre les hommes, de pouvoir figer ceux qui voudraient te faire du mal. »

Wonder Woman rajouta rapidement :

« Ce qui n’empêche rien au fait que tu aurais eu besoin qu’on te protège et qu’on t’aide, plutôt que de t’enseigner la rage et la colère… »

Diana était bien placée pour dire ça. L’Amazone était une femme puissante, pleine de passion et d’énergie, et qui avait souvent tendance à s’emporter facilement… En particulier quand elle pensait à Themiscyra et à ce qui était arrivé à son peuple.

« Tu méritais mieux que ça, Ayane. »

De cela, elle en était convaincue.

224

Les alentours de la ville / Re : Passion guerrière [Ayane]

« le: dimanche 04 janvier 2015, 01:55:39 »

Attendre encore un peu allait faire enrager Diana, une femme qui n’était guère connue pour sa grande patience, surtout quand il s’agissait de terrasser un monstre qu’elle avait elle-même créé. Certes, elle n’avait pas fait partie des scientifiques de l’HYDRA qui avaient transformé ce Slime en monstre meurtrier, mais elle avait contribué à le libérer. Le combat contre lui au monastère l’avait probablement amené à sortir pour la poursuivre, et, ce faisant, il était tombé sur d’autres humains. Un monstre sauvage traînait dans cette région, une créature liquide capable de générer de la matière, et apparemment insensible à la douleur. Dommage, pour le coup, que Diana n’ait pas la capacité de générer des décharges énergétiques, qui, pour le coup, auraient été bien utiles contre cet adversaire. Au lieu de ça, elle allait devoir se contenter d’attendre, et d’user de sa force surhumaine, probablement avec l’aide de cette mystérieuse Ayane, qui détestait Athéna, et qui était bien énigmatique, avec une personnalité changeante, oscillant entre une profonde rage contenue et un comportement très immature... Ce qui, à nouveau, se manifesta quand d’Acquelon parla de manger.

Ayane, qui était à nouveau en train de suivre les traces du chariot, s’arrêta subitement, puis bondit alors vers le haut de la muraille, son long katana planté dans sa bouche. Ce saut prodigieux surprit la foule, tandis que Diana, elle, restait silencieuse. Elle avait déjà pu se douter que cette femme avait des capacités surnaturelles. C’était encore une chose dont elle allait devoir discuter avec Athéna, lorsqu’elle aurait l’occasion de la revoir. Ayane bondit face au seigneur, le pressant de l’emmener à manger :

« Bon alors on y va ? C'est que j'ai faim moi ! Allez ! Allez ! »

Surpris, Bernhardt se reçut un coup de pied dans le cul, et trébucha un peu. Médusé, le public observait cette scène, tandis que Bernhardt se retourna vers elle.

« On y va, on y va ! »

Il descendirent les marches, puis traversèrent la ville. Diana n’avait pas particulièrement faim, mais elle estimait que c’était une manière comme une autre de pouvoir se renseigner davantage sur cette femme, ainsi que sur cette région. Il fallait qu’elle en apprenne plus sur ce monastère. L’HYDRA n’avait tout de même pas pu concevoir une base de recherches souterraine sans que personne ne le remarque ! Même dans une région aussi reculée, Diana espérait trouver des pistes, et comprendre ce qui s’était passé.

Bernhardt arriva dans le fort, et invita Ayane et Diana à sa table, une grande table en forme de U faisant office de table seigneuriale. Dans l’angle de la table, un grand fauteuil indiquait l’endroit où le seigneur s’installait. Au bout de quelques minutes, une saine odeur de grillade ne tarda pas à émaner d’un couloir, puis des serviteurs amenèrent du pain chaud, faisant office d’entrées de table, avant d’apporter à Ayane un poulet bien cuit. Diana, elle, continuait à observer la jeune femme, tout en voyant, dans un coin de la pièce, une porte entrouverte menant à un petit salon où Bernhardt discutait avec plusieurs personnes, très probablement au sujet du Slime. Wonder Woman aurait bien été les voir, mais elle préféra plutôt se retourner vers Ayane :

« Qui es-tu vraiment, Ayane ? Qu’est-ce qu’Athéna t’a fait ? »

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One Shot / Re : Falling Primes - Deicide [PV]

« le: mercredi 31 décembre 2014, 17:28:38 »

Quand Diana était sortie de Themiscyra, elle avait commencé à se renseigner sur le monde des hommes, et, si elle avait trouvé des choses étonnantes, elle avait aussi compris que, contrairement à ce que les aînées et les anciens contes affirmaient, le monde des hommes n’était pas aussi terrible que ça. Elle avait vu les films, et avait compris que l’une des principales hantises des hommes était leur propre destruction. Pourquoi pensait-elle à ça ? Et bien, tout simplement parce que le paysage de désolation dans lequel la Batmobile-char d’assaut évoluait lui faisait énormément penser à ça. Les belles forêts n’étaient plus que des troncs d’arbres massacrés, et ils passaient parfois devant des petites villes américaines, des paysages de carte postale, avec le grand centre commercial, la banque locale à côté du restaurant de donuts, la station-service à l’entrée... Tout était dévasté, détruit. Ce spectacle était comme un coup de couteau planté dans le cœur. Kyle expliqua à Kyle Jr. qu’ils ne pouvaient pas l’aider, qu’ils avaient déjà leurs soucis... Mais, quand bien même ils auraient voulu aider, que restait-il à aider ? Kyle Jr., de son côté, resta relativement silencieux, stoïque... Il avait certes une bonne partie du visage de Kyle et les yeux de Diana, s’il avait été éduqué par Bruce, il ne fallait pas s’attendre à le voir sourire sans raison... Et Diana ne voyait aucune raison de sourire. Ce monde était son monde, un monde où la guerre avait été perdue, et où Diana commençait à sentir les effets pervers de ces dimensions parallèles. Combien d’autres versions d’elle-même risquait-elle de rencontrer ? Finirait-elle par se perdre en route ?

Diana n’avait guère répondu aux questions de Kyle, soit parce que son esprit était occupé à observer la vision de cauchemar devant elle, soit parce qu’elle avait d’autres soucis. L’homme finit par s’assoupir, ce qui amena Batman à une brève remarque :

« Nous sommes encore loin de la base, vous avez le droit de vous reposer. »

Parfois, une espèce de radar clignotait, amenant alors Kyle à changer sa trajectoire.

« Les Androïdes sont partout. Si nous tombons sur une de leurs patrouilles, ils nous tomberont tous dessus, expliqua-t-il, se révélant un peu plus loquace que quand Kyle n’était pas endormi.
 -  Kyle, je... Je suis désolée pour...
 -  Ne sois pas désolée pour mon monde, il est condamné. Sois plutôt désolée pour le tien.
 -  Hein ? »

Que voulait-il dire par là ? L’homme ne répondit pas, et fila dans un ancien canyon, rempli, à gauche et à droite, de déchets. Un vieux camping se trouvait là, dans un triste état. Les caravanes étaient envahies par la rouille.

« Nous en reparlerons plus tard. Je sais quelle est votre mission, et je sais aussi que votre méthode est vouée à l’échec... Mes parents formaient une Trinité ici. Wonder Woman, Batman, et Sentinel Prime... Mais, des trois, Batman était celui qui réfléchissait le plus.
 -  Oh, il n’y a pas que dans ton monde que les choses se passaient ainsi, sourit fugacement Diana.
 -  Votre stratégie se résume à poursuivre Slave Prime en remontant ses traces ?
 -  Et bien... Oui. »

Diana avait marqué un temps de pause. Pour être totalement honnête, elle n’avait pas trop compris comment les choses étaient supposées se passer. Kyle Jr. allait dire quelque chose, mais son radar bipa alors dangereusement, et il s’arrêta en freinant. Le canyon venait de déboucher sur une vaste plaine, avec plusieurs petits villages... Et d’autres choses. D’énormes bruits de sonneries mécaniques emplirent alors la prairie, résonnant jusqu’aux oreilles de Diana, tandis que des lumières blanches dansaient devant eux. Dans les villages et dans les prairies, des engins de cauchemar avançaient, des Tripods semblant issus de l’imagination démoniaque d’un auteur en manque d’imagination.

« Ils ont trouvé des humains...
 -  Par Héra...
 -  On ne peut rien faire pour eux. »

D’énormes projecteurs jaillirent alors des nuages, et Diana devina la silhouette massive d’un colossal vaisseau qui était en train de descendre. Les Tripods se déployaient, envoyant des tentacules défoncer les murs et le sol, fouillant dans les caves, grouillant comme de longs serpents.

« Les drones que vous avez vu et ces engins-là sont des robots de seconde génération, conçus par Ultron. Il a transformé la plupart des grandes zones industrielles et démographiques du monde en gigantesques usines robotiques, et terraforme peu à peu le monde. »

Ce monde était-il encore plus horrible que le précédent ? Les sonneries continuaient, et le Kyle de Diana se réveilla alors, probablement en sortant d’un rêve, puisqu’il venait de réaliser l’identité réelle de leur Batman :

« DANS NOTRE UNIVERS, BATMAN C'EST BRUCE WAYNE ? LE MILLIARDAIRE ? Putain, mec... Y'aurait peut-être moyen de gratter l'identité d'une Batgirl ou deux en faisant un coup de chantage, nan ? J'ai toujours adoré les filles en tenue moulante. »

Diana avait légèrement sursauté, surprise.

« Nous en parlerons plus tard, répliqua Batman, agacé. Évitez de faire trop de bruit, ce véhicule dispose de brouilleurs antiradar, mais il leur suffit de n’importe quoi pour nous repérer. »

L’ancienne Princesse amazone serra les lèvres. Parlant à voix plus basse, Kyle Jr. profitait de cette occasion pour faire ses commentaires :

« Ce sont des Récolteurs. Ils capturent les humains, et les envoient dans ces gros vaisseaux, qui les utilisent ensuite dans leurs bases ou dans leurs usines. Deux individus comme vous n’auraient pas de difficulté à les détruire, mais, si vous vous manifestez, Ultron le saura, et déploiera ses Androïdes...
 -  Ceux que nous avons vus à Métropolis ? »

L’homme acquiesça en hochant légèrement de la tête. Quelques secondes supplémentaires passèrent dans un silence absolu, tandis que, plus bas, les Tripods continuaient à fouiller.

« Le Batman que je connaissais avait toujours un plan, dans n’importe quelle circonstance...
 -  Tous les plans humainement possibles ont été tentés pour se débarrasser d’eux... Mais j’ai un plan, oui... Et, que vous le vouliez ou non, vous en faites désormais partie. Nos intérêts se rejoignent. Vos notions sur le Multivers ne doivent pas être très étendues, je suppose, non ? »

Qu’est-ce que c’était censé vouloir dire ? L’expression interrogative sur les yeux de Diana sembla suffisante aux yeux de Batman, puisqu’il poursuivit rapidement :

« Vous ne poursuivez pas un voleur qui s’est enfui d’un État à un autre. Vous voyagez entre des dimensions, des dimensions qui n’ont pas les mêmes lignes temporelles. Concrètement, vous n’avez aucun espoir de rattraper votre Slave Prime en suivant ses traces, car, le temps que vous arriviez dans une dimension qu’il vient de traverser, le temps de cette dimension a évolué de manière différente que dans les autres.
 -  Euh...
 -  Ce que je vous dis, c’est que votre Slave Prime est arrivé ici, oui... Mais pas il y a quelques jours. Il est arrivé il y a plus de dix ans ! Sa présence a été rapide et fugace, le temps d’un battement de cils, mais ce fut amplement suffisant pour Ultron. Il est au courant de l’existence d’autres dimensions, et il cherche à y aller. Ultron contrôle tout ce qui se passe ici. Vous n’aurez jamais le temps d’enclencher votre Calice avant qu’il n’arrive... Et, même si vous le feriez, vous ne rattraperiez jamais votre retard sur Slave Prime. Vous le poursuivrez inlassablement pendant des siècles ou des millénaires, et, tout ce que vous gagnerez, c’est en perdre la raison. »

Diana ne dit rien, clignant juste des yeux.

« Les Convergents sont des êtres similaires d’une dimension à une autre, mais, plus vous en rencontrerez, et plus vous commencerez à douter de votre propre existence... Et je ne parle même pas des paradoxes et des bouleversements que vos voyages dimensionnels entraîneront.
 -  Où est-ce que tu veux en venir ?! »

La Récolte se termina alors, et Batman, plutôt que de répondre, démarra à nouveau, et contourna prudemment la prairie. Diana vit alors un curieux spectacle... Elle vit des gens qui étaient en train de marcher, d’errer dans la prairie, portant des vêtements en lambeaux, avec des yeux qui luisaient dans la nuit.

« Voici le sort qui attend ceux qui ont choisi de se soumettre à Ultron... Brainiac les enferme dans ses pods, Ultron... Il en fait des espèces de zombies asservis à sa volonté. Pour en revenir à notre conversation... Ce que je vous dis, c’est qu’il vous faut prendre les devants. Il faut anticiper la trajectoire de Slave Prime pour pouvoir l’arrêter dans sa course avant que vous ne vous perdiez en route.
 -  Et... Comment est-on censés faire ça ? »

Batman laissa encore une fois planer quelques secondes. Il venait de rejoindre une autoroute à six voies, et fonçait à toute allure, le radar étant maintenant dégagé. Des réacteurs permettaient à la Batmobile d’atteindre une vitesse impressionnante, sans que les passagers ne soient trop cloués à leur siège.

« En suivant mon plan... Nous ne pouvons pas sauver ce monde, ni cette dimension, mais nous pouvons encore envisager de fuir... De partir ailleurs. Mon père avait commencé à travailler sur le projet d’un Portail dimensionnel bien avant l’arrivée de Slave Prime, et, depuis des années, j’observe le Multivers. J’ai vu votre dimension, comme j’en ai vu tant d’autres, et j’ai fini par trouver une dimension idéale, un endroit sur lequel moi et les autres survivants de ce monde pourront tout recommencer à nouveau. Malheureusement, la machine n’est pas encore au point... Et c’est ici que nos intérêts se rejoignent. »

Diana ne comprenait pas encore tout, et son attention fut à nouveau captée par autre chose. Une épaisse source lumineuse apparaissait au loin. Elle pensait que ce monde ne pourrait plus la surprendre... Pas après Métropolis, pas après les Tripods, ni la vision de ces zombies désarticulés... Mais c’était avant de voir ce qu’il restait de New York City.

« Je vous présente New York City... Ou, plutôt, comme nous l’appelons aujourd’hui... »

Ultropolis !