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« le: vendredi 11 janvier 2019, 00:15:43 »
L’attente de l’esclave avant d’être menée jusqu’à sa nouvelle propriétaire avait été juste assez longue. Elle avait du, a son plus grand malheur, attendre dans une grande salle bruyante, entourée d’humains et de mâles. Même si la plupart des esclaves en ventes n’étaient ni mâles ni humains, elle s’était retrouvée entourée de tous les côtés par ce qu’elle craignait le plus. Lorsque finalement un majordome venait attacher une nouvelle laisse a son collier de cuir et l’emmenait en dehors de la salle, accompagnée par le grand esclave mâle qui avait attendu durant tout ce temps a ses côtés.
Finalement, ils rejoignirent leurs nouvelles maîtresses. Elles étaient deux, pas très grande. L’esclave qui fixait encore le sol avait a peine oser lever les yeux vers elles. Elle s’était simplement mise a genou une fois arriver a destination et avait attendu des ordres ou un intérêt de la part des deux femmes. Elle pensait que c’était des humaines, elle n’était pas vraiment rassurée à cette idée même si elle ressentait un certain soulagement en réalisant qu’elle ne serait pas la proie des regards ou des mains perverses d’un mâle désoeuvré. Ses nouvelles maîtresses prirent leur temps pour étudier le corps de l’esclave mâle. Ce colosse, trop musclé, trop grand, trop bien bâti, avait le don de faire terriblement peur à Aleksandra qui se sentait fragile a côté de lui.
Ce fut finalement son tour d’attirer l’attention de ses deux maîtresses. Elles délaissèrent le colosse et vinrent s’occuper d’Aleksandra. Elle tremblait en sachant que l’attention de ses deux nouvelles maîtresses était désormais fixé sur sa pauvre petite personne. Elle ne savait vraiment pas a quoi s’attendre et elle n’osait pas du tout lever la tête pour les regarder. Le premier ordre fut de se lever, rien de très difficile et pourtant cela semblait lui prendre un effort considérable. Ses jambes tremblaient et son souffle se faisait beaucoup pus rapide. Ses yeux roulaient rapidement partout autour d’elle, a la recherche d’un point fixe et sûr, un moyen d’éviter le regard des deux femmes.
Aleksandra sentit les mains de sa nouvelle maîtresse, elle eut un sursaut très rapide mais se reprit aussi vite, gardant les yeux au sol, se concentrant pour rester immobile, impassible, pour ne montrer aucune émotion. Mais celle qui lui caressait le dos pouvait facilement sentir ses épaules trembler. Le tremblement touchait tout son corps mais s'intensifie là ou elle sentait la main chaude de la femme derrière elle. Elle eut le très léger réflexe de déplacer doucement sa tête sur le côté, faisant bouger son cou pour fuir les doigts passer proche du collier de cuir et venant tâter des marques de crocs que madame de Cordanno avait laissé après les “prises de sangs”. Elles n’étaient pas inconfortables et ne provoquaient pas de douleur pour l’esclave, c’était uniquement le geste de la toucher qui faisait trembler l’esclave.
C’est alors qu’elle sentit la femme derrière elle se pencher en avant, collant sa poitrine contre le dos de l’esclave, caressant de sa langue les marques de morsures. De derrière, elle pouvait simplement sentir le tremblement de l’esclave et peut-être entendre quelques plaintes sourdes, aussi étouffé que possible par la jeune femme. En revanche, sa maîtresse de devant pouvait voir le visage d’Aleksandra se déformer sous l’effet de la peur et du stress. Une horrible grimace, mélangeant dégoût et crainte, rassemblant larmes aux yeux , regard terrifié mais immobile et lèvres tremblante, se formait sur le visage de l’esclave. Elle déglutissent en restant aussi concentrée que possible pour retenir ses larmes et pour rester immobile.
Quelques mots venant de sa maîtresse de derrière, elle ne comprenait que le “Cordanno” de sa phrase, n’ayant pas fait attention au reste. De toute façon, la maîtresse de devant s’avançait à ce moment là et sa main se rapprochait dangereusement, pour Aleksandra en tout cas. L’esclave leva rapidement les yeux, découvrant un air craintif. Elle avait réussi à contenir les larme, aucune n’avaient couler le long de ses joues. Des canines dépassaient légèrement des lèvres de la femme aux cheveux bleus, trahissant sa nature vampirique et mettant immédiatement en confiance l’esclave. Son regard s'éclaire doucement, ses tremblements s’appaisaient et la main posée d’abord sur sa joue puis glissant sur sa poitrine lui procurait une agréable sensation de chaleur. Quelques mots venant de derrière finissait de la calmer. Elle ne tremblait plus autant, mais elle n’était pas en confiance totale pour autant, elle se sentait simplement mieux. En terrain connu même.
Elle commençait a prendre de grandes respirations pour se calmer et alors que les deux vampires discutaient entre elle, lorsqu’elles abordèrent le sujet de la corpulence de l’esclave, celle-ci se retint d’intervenir. Elle voulait se justifier en quelque sorte mais surtout dire que ce n’était pas de la faute de madame de Cordanno. Mais elle se retenait, une esclave ne parle pas avant d’en avoir reçu l’invitation ou l’ordre. Ce fut rapidement le cas, avec une question qui, malheureusement, était bien la dernière à laquelle l’esclave aurait voulu avoir à répondre.
-Je… Non… Enfin pas devant…
Elle marqua une légère pause, une légère hésitation avant son dernier morceau de phrase. Signe d’un mensonge. Son visage dénonçait sa nervosité. Elle espérait que de cette manière là, les vampires ne chercheraient pas a y toucher… Ou au moins elles se montreraient plus gentilles. Et puis après tout, madame de Cordanno n’y avait jamais touché, c’était seulement ceux d’avant…
-Je suis désolée Maîtresses mais… Ce n’est pas la faute de Maîtresse de Cordanno, si je suis si maigre c’est à cause de mon ancien Maître…
Sa tête rentrait doucement dans ses épaules, elle avait un peu peur de la réaction de ses maîtresses vampiriques. Elle avait prit la parole sans autorisation pour les contredire après tout. Une de ses mains venait doucement soulever sa poitrine.
-C’est lui qui m’a fait ça.
Elle parlait avec une petite voix, tout juste suffisante pour être entendue malgré le bruit autours d’elles.