Le quartier de la Toussaint / Re : Des individus dangereux [Sunday M. Burton]
« le: dimanche 24 novembre 2013, 20:50:15 »Tout contre son corps, elle se sentait pleinement femme. Excitation. Désir. Danger. Un mélange grisant. Nouveauté. Précipitation. C’était le piquant de leur relation. Elle était plus que prête pour Nathan. Elle se languissait de le sentir en elle.
Quand il l’aida à le déshabiller, ce fut très rapide ; L’instant d’après, la brune lâchait une expiration brutale comme son dos heurtait le mur, accompagné d’un soupir satisfait tandis que l’homme accédait à son désir. Il la pénétra rudement, et sans mal. Elle serra les jambes autour de lui, se maintenant à ses hanches. Elle n’était pas en position pour aider beaucoup le mouvement qu’il initia, mais elle faisait de son mieux pour accompagner ses coups de reins.
Oh, qu’elle aimait ça. Sunday planta ses doigts dans les épaules de son amant tandis qu’il serrait les siens autour de ses seins. Elle gémissait sans retenue, soufflant son nom à chaque fois qu’il venait buter en elle.
Et puis, plus rien.
Sunday eut l’impression d’avoir perdu conscience quand elle redressa la tête, dehors. Un sifflement perçait avec régularité dans ses oreilles, bourdonnement agaçant. Elle n’entendait plus rien d’autre. Elle grimaça, et la mémoire lui revint.
Elle était bien, prise par Nathan avec fougue, quand l’explosion avait soufflé l’appartement et les deux amants. Elle avait dû perdre connaissance au moment où une chape noire l’avait recouverte pour la protéger.
« Nathan ? »
Sa propre voix lui apparaissait comme étouffée, et lui parvenait de très loin. Elle chercha à se redresser, mais son équilibre n’était pas parfait et elle ne réussit qu’à s’érafler les genoux en retombant sur le bitume.
« Putain. »
Elle jura, portant une main à sa tête. Elle espérait que le sifflement aigu s’arrêterait. Elle avait une migraine qui pointait son nez, en plus.
Elle leva le regard vers son amant, et écarquilla les yeux. Il était noir, comme carbonisé. Elle tenta de se relever à nouveau, se portant vers lui.
« Nathan ? »
Bien qu’un peu plus nette, sa voix lui parvenait toujours de très loin. Elle entendait aussi maintenant les alarmes des voitures, et le bruit de combustion de l’immeuble. Ou bien était-ce les flammes qui dévoraient la carapace noire au milieu de la ruelle, qu’elle entendait ?
Elle se passa une main sur la tempe droite, essayant d’oublier la douleur qui lui vrillait le crâne.
Étonnamment, elle était presque indemne. Surtout par rapport à Nathan. Il l’avait protégée de son corps ? Elle était juste ankylosée.
Le choc la fit trembler, à rebours, et elle tenta de réprimer ses tressaillements.
Au loin, une sirène se fit entendre.
« C’était eux, n’est-ce pas ? »
Penser aux responsables de ce désastre la terrifiait. C’était, à coup sûr, les Yakuzas qui avaient fait exploser l’appartement. Il ne pouvait en être autrement.
Et Diego qui était entre leurs mains…
S’ils avaient voulu la tuer elle, déjà, ça n’augurait rien de bon pour son compagnon d’arme. Il devait être torturé. Ou déjà mort. Sunday ne voulait pas penser à ça. Elle se persuada qu’il était indemne. Qu’il leur avait peut-être tout dit pour éviter la torture, ou pour rester en vie. Même si ça voulait dire que son plan à elle pour leur restituer les ours était hors course, elle préférait cette alternative. Elle connaissait Diego depuis si longtemps qu’elle n’imaginait pas qu’il puisse mourir.
Chassant son ami de ses pensées, elle se concentra sur le moment présent. Nue, elle était dans une ruelle non loin de l’immeuble en feu. Les pompiers, venant d’arriver, déroulaient la grande lance à incendie. Les urgences arrivèrent peu après, et des hommes en uniformes vinrent entourer les deux amants, les séparant pour les mener vers deux camion d’urgence différent et les examiner.
« Non. Laissez-moi. Je vais bien… »
Elle eut beau protester, ça ne servait à rien.
« Laissez-moi voir Nathan. Il n’a rien de trop grave ? »
Pas de réponse. Ils se contentaient de les examiner. Ils posaient des questions. Comment vous appelez-vous ? Quel est votre âge ? Quel jour nous sommes ? Vous avez mal quelque part ? Et là ?
Un peu hébétée, la brune répondait mécaniquement, son regard d’acier cherchant à voir où ils avaient emmené son amant.