Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Telka

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Archives / Re : Les tabou et envie des membres
« le: dimanche 20 avril 2014, 19:07:03 »
Fantasmes :
-J'aime bien la zoophilie, les animaux ou les hybrides animaux ont à mes yeux quelque-chose d'extrêmement érotique. Le fait que ce soit primaire, incontrôlé, cela me séduit vraiment. Le retour aux origines, à la bestialité, grou.
-J'aime aussi les personnages très jeunes. Les corps adolescents et androgynes ont un charme certain. De plus, les émois de la jeunesse sont très rafraîchissants. On peut aussi jouer l'initiation, voire l’innocence c'est assez sympa.
-Je suis attiré par tout ce qui est produits du corps (salive, urine, excréments, sang). Je trouve que l'ambiance crée par tout ce qui peut être perçu comme sale est très intéressante. Elle permet de libérer la pudeur, en plus d'avoir quelque-chose d’intrinsèquement aphrodisiaque.
-J'aime bien la violence très prononcée : les mutilations, la torture, etc. Cela permet de mêler à l'acte amoureux d'autres sensations : douleur, peur, etc. Littérairement vraiment riche.

Tabous :
-Je n'aime pas les gros mots, les insultes anatomiques ou avec un ton sexuel, entre deux personnes qui n'ont pas de raison de se détester. C'est facile et je trouve cela ni intéressant, ni même excitant. Ensuite, ça dépend éventuellement du contexte.
-Les relations maîtres-esclaves surjouées, et les victimes qui finissent miraculeusement par prendre du plaisir... La fausse soumission en général m'intéresse assez peu. Ensuite, lorsque cela possède un intérêt ludique assumé, ça passe bien !

Voilà. C'était important pour moi de m'exprimer là-dessus, parce que tout ça était trop conventionnel à mon goût. J'espère que vous m'aimerez quand même. :)

Bon, d'accord, en vrai, je n'ai pas tellement de fantasmes. Ce que j'ai décrit ne m'excite pas tellement plus que le reste. Pour autant, je ne dénigre pas ces pratiques, et il me ferait même plaisir d'écrire plus sur les sujets sub-mentionnés, car je les trouves conceptuellement intéressants et encore largement inexplorés.

La littérature ne devrait pas s’embarrasser de telles frontières ! Ouvrez vos esprits, et sans doute cela produira des choses encore plus intéressantes ! :D

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Prélude / Re : Lucie, la sœur de Lucas.
« le: vendredi 18 avril 2014, 20:35:17 »
Ben voilà, on ne sait plus lequel choisir maintenant. :P

Rebienvenue !

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Le coin du chalant / Re : jdrp?
« le: lundi 14 avril 2014, 13:28:58 »
Jouer des jeux de rôle traditionnels par forum, c'est tout à fait possible. J'en ai déjà fait plusieurs, sur des sites dédiés à cela.

Cela ne nécessite pas de structure particulière, même si certains sites proposent des systèmes pour gérer les lancers de dés, fiches de personnage et plateaux de jeu. Le reste (skype, etc) n'est clairement pas indispensable.

Par contre en effet, il faut que le rythme des messages soit constant et relativement rapide. Il est donc nécessaire de disposer de joueurs motivés et disponibles, qui savent dans quoi ils s'engagent. Ne pas hésiter à PNJser/tuer les personnages des joueurs qui tardent à répondre, sinon la partie perd très très rapidement en rythme et ne tient que rarement.

De mon expérience personnelle, je dirais qu'environ 50% de ces parties arrivent à leur terme lorsqu'elles reposent sur un scénario seul. Lorsqu'il s'agit d'une campagne complète, arriver au bout est beaucoup plus rare (5-10% ?).

Si l'on compare une durée de jeu de rôle papier et de jeu de rôle forum... Il faut compter environ 3 ou 4 mois de jeu sur forum pour faire un scénario qui se terminerait en un après-midi sur papier.

Néanmoins, les péripéties, les descriptions et les relations entre les personnages sont en général beaucoup plus développées sur forum (c'est ce qui fait le charme de ce biais).

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Le coin du chalant / Re : League of LGJ : Nouveau jeu !
« le: mercredi 09 avril 2014, 21:12:31 »
Ça me rappelle ce qu'Ishtar avait fait il y a quelques années, sur la structure d'un autre jeu, Super Smash Bros.

http://hentai.forum-rpg.net/index.php?topic=4123.0

Amusez-vous bien, en tout cas. :)

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Archives / Re : I need some help :x
« le: jeudi 03 avril 2014, 15:53:22 »
Sans rien pouvoir te promettre, on peut en parler par MP si tu veux. :)

Dis moi de quels domaines relèvent la Physique à étudier : néanmoins, je ne suis pas certain que mes connaissances recoupent ton programme.

Pour ce qui est de l'électronique, en revanche, il y a toutes les chances que je ne puisse pas t'aider (sauf si ça concerne seulement des problèmes électrocinétiques très simples).

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Blabla / Re : Nos fonds d'écrans!
« le: dimanche 02 mars 2014, 22:30:09 »
Voilà mon nouveau bureau KDE...

Bon, au RP, maintenant. :)

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Prélude / Re : Silas Toram, dragonnier Ashnardien - { Validé }
« le: jeudi 28 novembre 2013, 00:54:05 »
Splendide, 'plaisir à lire ! Rebienvenue ! :D

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Les bas fonds / Re : Lorsque deux prédateurs se croisent... [ Telka ]
« le: mardi 29 octobre 2013, 01:26:22 »
Pour sûr, ce qui m'arrive n'est pas juste... L'acte d'amour, n'est-ce pas quelque-chose de réciproque, de symétrique ? Lorsqu'il s'agit d'une femme et d'un homme, alors la création a posé des différences anatomiques qui empêchent dans une certaine mesure ce type de relation, mais lorsqu'il s'agit de deux êtres de même sexe ? Ne pourrais-je pas espérer que cela doive se passer d'une façon différente, plus équitable pour les deux partis ? Je sais que je ne dois pas trop y réfléchir. Sous peine d'arriver à la conclusion que cela ne devrait pas se faire du tout. Il n'en reste pas moins que mes habits choient un à un, arrachés à mon corps par les longs doigts de Laura, alors que le sien reste parfaitement couvert. Je n'arrive plus à être gênée par la situation elle-même. J'ai presque hâte que cela se termine. Que je sois nue, et elle aussi, et que cela n'ait, du coup, plus d'importance.

Le seul sentiment désagréable qui me reste encore, la peur du jugement. Je n'ai pas cette peur au quotidien, être jugée par les autres, quelle importance, lorsqu'on sait que le seul verdict qui compte relève du divin ? Mais je ne peux m'empêcher de me demander combien de femmes a-t-elle connues avant, et comment elle me situe par rapport à elle. J'ai la presque certitude qu'elle va me trouver ridicule, laide, inexpérimentée. Je n'ai pas un corps fait pour l'amour, cela me paraît évident. Au contraire du sien. Est-ce pour ça qu'elle le laisse couvert ? Pour ne pas que j'ai honte ? J'essaie de me sortir ça de la tête. Si je ne suis pas la meilleure des amantes, quelle importance cela peut-il bien avoir ? Une angoisse de plus à mettre de côté ; je n'y parviens pas aussi facilement que je l'aurais cru. La seule chose que je me crois en droit d'espérer, c'est qu'elle ne va pas tout stopper, que tout ne va pas s'arrêter brusquement. Pas tout de suite. Pas maintenant.

Dans l'auberge, il ne fait pas vraiment froid, mais le tissu qu'on dénoue de ma poitrine est brûlant et imbibé de sueur. Je sens mes seins, désentravés, qui pulsent légèrement, pèsent soudain un peu plus lourd. Un peu seulement ; en temps normal, il serait facile de les rater. Je les regarde un instant, comme si je les découvrais. Ma peau diaphane et fine laisse apparaître quelques veines bleues, sous mon cou. Je ne suis pas habituée à voir mon corps réagir ainsi. Ils sont dressés, presque cabrés, je les imagine durs. Ils pulsent légèrement, au rythme fulgurant des grands coups que donne mon cœur. La vue de ma propre anatomie me fait ressentir une sorte de dégoût envers moi-même. Puis, je croise le regard de Laura, et l'émotion se révèle pour ce qu'elle est vraiment. De l'excitation. Mon pantalon tombe. Un compliment. Je souris timidement.

Mon ventre se contracte inexplicablement quand les doigts de mon amante en viennent à le toucher. Je sursaute, et je ne peux retenir un son qui se situe entre l'exclamation de surprise et le gémissement. Mes bras résistent à l'envie de venir cacher ma poitrine. Mon exhibition me paraît soudain délicieuse. Des idées étranges pénètrent mon esprit. Je me vois nue, ainsi, devant une foule, sans ressentir la moindre gêne, ravie, extatique d'être exposée dans mon plus simple appareil et dans un tel état. Les caresses de Laura me font vibrer. Je suis fébrile, je n'arrive pas à lui rendre l'appareil. Je me vois juste m’affaisser sur un tabouret, écarter un peu les jambes. Mes sens sont presque tous éteints, l'alcool, le plaisir, y ont étalé comme une sourdine. Il ne me reste plus que le toucher. Je me rends compte qu'il a, dans ma vie, été beaucoup trop délaissé. Pourquoi interdire aux gens de se toucher ? Bientôt, je songe, je serais complètement dévêtue. J'écarte un peu plus les jambes. Ce n'est qu'une question de secondes.

-Non, non.

La culotte de lin n'est pas encore tombée que je me redresse. J'en ai assez de me laisser faire pour l'instant. Mon refus se limite à ça. Je n'ai pas la force de le faire plus général. Pas la volonté non-plus, pour tout dire. Je ne serais sans doute pas une amante formidable, mais on ne pourra pas dire que j'aurais été une amante passive. Si je suis plus petite, j'ai aussi un peu plus de force que Laura ; je n'ai pas grand mal à m'imposer. Ma taille plus modeste a un autre avantage. Je me baisse, les jambes fléchies. J'ai l'impression de faire une énorme bêtise, de braver tous les interdis. Pourtant, je suis décidée à montrer que je ne suis pas aussi naïve que j'en ai l'air. Ça n'est pas parce qu'on a fait vœux de chasteté qu'on est une parfaite idiote ! Mon cœur cogne, ma tête me fait mal.

J'attrape les jambes de Laura, je me glisse sous sa robe, puis je remonte.  Mes mains font de même, en des mouvements parallèles, frôlant toute la peau incroyablement douce, pour s'attarder un peu sur le poplité, et gagner encore en altitude. Je frisonne. J'entoure ses cuisses, ses fesses. Elle ne peut plus s'enfuir. Elle est à moi. Elle m'est soumise à mes désirs. Au moins pour quelques minutes. La situation me semble improbable, irréelle. J'ai du mal à croire ce que je suis en train de faire, et pourtant, je le fais. J'ai le sentiment que de lui donner du plaisir est la seule manière saine que j'ai d'en ressentir. La visibilité est loin d'être optimale. Je ne distingue que quelques étendues de chair rendues brunes par l'ombre de la jupe. Mais je sais très bien où se situe mon objectif. Mes connaissances en anatomie sont optimales. Je ne peux pas le rater.

Mes lèvres sur les siennes se font d'abord prudentes, se glissant entre l’étau de ses cuisses, n'osant qu'un frottement furtif, puis un autre, en sens inverse, et encore un autre, remontant, et un autre, un peu plus appuyé. Enfin, ma bouche vient s'accoler sans autre forme de procès à son sexe. C'est chaud, c'est palpitant, c'est humide. C'est agréable. Elle n'en décolle pas. Ma langue n'a qu'une vague idée de la façon dont il faut s'y prendre. Heureusement, étrangement, je trouve cela étonnement naturel, et elle vient parcourir dans toute sa largeur la vulve. Elle retrouve, imite les mouvements buccaux pratiqués une minute avant, tourne, tente, en formant un U, de s'enfoncer un peu. Je renforce la prise de mes bras sur son bassin. Le soucis, c'est que ça n'est pas vraiment, bien... écarté. J'ai l'impression de n'avoir accès qu'à une partie superficielle. C'est peut-être la position... Après une vingtaine de secondes, je m'interrompt. La communication, c'est important.

-Est-ce que... ça va ? je fais, hésitante.

Je suis brûlante. Avide de savoir de ses émotions, de ses sensations. Leur simple évocation, je le crois, me ferais plus d'effet peut-être que de les ressentir par moi-même. J'ai besoin d'être rassurée, aussi. D'avoir la confirmation que je suis sur la bonne voie. Je sors la tête de sous sa jupe, toujours accroupie. J'essaye désespérément de lire quelque-chose de cet ordre dans ses yeux.

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Blabla / Re : Qu'écoutez-vous en ce moment ?
« le: lundi 28 octobre 2013, 21:38:53 »
C'est une surprise de ne pas voir les hommages se multiplier plus que ça. Bon voyage Lou. :(

http://www.youtube.com/watch?v=4wNknGIKkoA

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Archives / Re : Microsoft Word supprimé
« le: lundi 30 septembre 2013, 19:55:32 »
Salut !

Microsoft Word n'est pas un logiciel gratuit, bien qu'il soit souvent fourni avec les suites Windows. Aussi, sauf erreur de ma part, tu ne trouveras aucun site légal le proposant en téléchargement gratuit.

Tu peux essayer de faire appel à une de tes sauvegardes, si tu en as faites, ou à tes DVD d'installation, si tu en as, et lancer une restauration à partir de ceux-ci… Si tu as une licence et que tu as conservé la clé, alors tu dois pouvoir aussi t'adresser au service client de Microsoft.

Sinon, je ne peux que te conseiller d'aller faire un tour du côté de LibreOffice. Une suite bureautique gratuite, libre, honnête (contrairement à celle citée juste au-dessus ;D), et qui n'a rien à envier à MSWord. Bien au contraire !

Bien à toi !  :)

Edit : Ben, j'arrive en seconde place.

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L'inconscience n'est pas tout-à-fait un vrai sommeil. À la seule lueur du foyer, je ne tarde pas à sentir de nouveau la torpeur s'emparer de mon être. Au bout de quelques minutes, les paupières rendues lourdes par l'ennui et l’atmosphère, je renonce à garder les yeux ouverts. Le bruit que ferait un éventuelle menace, je songe, sera bien suffisant pour m'alerter. Puis mes oreilles commencent à bourdonner elles aussi, et je perds peu à peu conscience de mon environnement. Je pense simplement que les risques que nous courrons ici sont faibles. Que de toute façon, en cas de vrai danger, je ne pourrais pas fuir avec un magicien inconscient sur les épaules, et qu'il est hors de question que je l'abandonne. Finalement, je retombe dans un sommeil léger et tranquille.

Je n'en suis réveillée qu'un peu plus tard, en ayant encore une fois un peu perdu la notion du temps écoulé. Je prends une seconde pour me rendre compte qu'on me secoue, puis je me redresse, la vision encore un peu floue. Je cligne des yeux, et je tourne vers celui qui vient de me tirer de ma sieste. D'abord perplexe, face à l'exaltation du sorcier, je ne mets pas longtemps à sourire à mon tour. Son excitation est communicative, et indifféremment de ce qu'il essaie de me dire, je sens sans raison précise l'enthousiasme me gagner, et dissiper les dernières traces d'assoupissement.

-Oui ! Tu te sens mieux, alors ? Je me reprends. Enfin, c'est pas exactement moi. Pas au sens strict.

L'emportement me ferait presque devenir orgueilleuse. J'ai envie d'être au centre des miracles qu'il m'attribue, d'en être responsable. Alors que je sais pertinemment qu'il n'en est rien. Plusieurs années à vivre avec des pouvoirs surnaturels au milieu des gens simples auraient pu gonfler dans des proportions abjectes mon ego. Si je n'avais pas su que les dons dont je dispose ne pouvaient être la source d'aucune fierté. Si je n'avais pas su de qui je les tirais. Malgré moi, il faut que je me débarrasse du mérite. Je précise ma pensée d'une voix douce :

-Tu te trompes jeune homme, je ne suis pas magicienne. Je ne lis pas les livres de sorts, je ne lance aucun maléfice, et c'est aussi bien comme ça ! Je ne suis qu'une intermédiaire entre notre Seigneur et notre monde. Tous les mondes, en fait ! Pas au niveau d'une prophétesse, bien sûr ! Juste une sorte d'émissaire du divin. J'apporte la bonne parole parole, et j'aide les gens qui croisent ma route. Enfin, j'essaie. Quelques fois, ça ne se passe pas vraiment comme prévu…

Il a tous les éléments pour comprendre. Il était à l'église avec moi, j'en déduis donc qu'il est lui aussi croyant. Pour le reste, si ses connaissances occultes ne l'ont pas préparé à ce qui lui est arrivé, elles devraient au moins lui servir pour faire le raccordement entre tout ça. Je me sens quand même obligée de lui expliquer de nouveau, et avec un peu plus de détails, notre situation.

-En fait, je passe régulièrement d'une dimension à l'autre, sans choisir le moment ni le lieu ou je vais apparaître. Voilà. Par contre, c'est la première fois que quelqu'un fait le voyage avec moi. Peut-être on est liés, d'une certaine manière ? Ou alors peut-être tu es dans le même cas que moi ! Tu as des pouvoirs, après tout, toi aussi. Même s'ils sont…

La ferveur, l'excitation que j'ai lues dans son regard, je sais que je lui ai déjà pardonné tout ce que j'aurais pu avoir contre lui. Au final, pas grand-chose. Si on considère qu'il ne m'a pas suivi de son plein gré, comme ça semble être le cas, la majeure partie des fautes m'incombent, alors que l'autre revient au hasard. Autant dire à la volonté divine. Avec du recul, je ne peux pas lui reprocher d'avoir paniqué, et d'avoir cherché à se défendre face à des créatures qu'il n'avait sans doute jamais vues. C'était une réaction stupide, révélatrice d'une certaine agressivité latente, mais la peur qu'il a du ressentir la rend difficile à blâmer. Et puis, selon toute vraisemblance, je lui dois la vie.

-Quoiqu'il en soit, tu m'as sortie d'une situation difficile, en fin de compte. Je ne sais pas comment tu as fais, mais sans toi, j'aurais servi de repas, ou de sacrifice rituel, ou quelque-chose dans ce genre là… Je n'ai rien à t'offrir de mieux que des remerciements… N'importe quel service, si tu as besoin de moi… et la promesse de tout faire pour t'aider à revenir sur Terre.

Mon cœur bat un peu plus fort. Toujours souriante, je me suis levée, et ma voix a pris un ton un peu plus solennel. J'ai tout fait pour ne pas être trop pompeuse, mais enfin, cela le reste un peu. Tant pis, après tout, c'est comme un serment. S'il n'avait pas été un peu procédurier, alors, il n'aurait pas été émouvant, et sa valeur n'aurait pas été la même.

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Les bas fonds / Re : Lorsque deux prédateurs se croisent... [ Telka ]
« le: mercredi 25 septembre 2013, 00:45:02 »
J'ai le sentiment que ce baiser est l'une des choses les plus intenses de toute mon existence. Je n'ai pas de point de repère. Pourtant, j'ai la certitude que Laura embrasse merveilleusement bien. Je sens sa langue, tiède et humide, alors que la mienne rencontre timidement la barrière rigide de ses dents, sans oser aller au-delà. Je suis contente d'être guidée avec autant d'adresse. Si elle ne m'avait pas entraînée, elle, je n'aurais jamais su comment m'y prendre. J'aurais rompu l'embrassade après une seconde, gênée, et ne trouvant pas quoi faire de plus. Nos bouches se décollent à peine que déjà, la sienne revient à l'assaut de mes lèvres. Les choses s'arrangent, deviennent un peu moins chaotiques, la technique qu'elle déploie nous faire tendre vers l'harmonie. J'ai l'impression d'un contact qui se prolonge à l'infini, et qui pourrait encore durer aussi longtemps.

-Je n'avais jamais, avant… oh.

Depuis combien de temps n'ai-je pas ressenti ça ? Une telle excitation, jamais, je crois. Une telle exaltation, peut-être quelques fois, en écoutant les messes papales, ou celles, en japonais, lues par le Père Emmanuel. Que penserait-il de moi ? En un moment aussi inattendu, je repense à la retraite du saint homme, parti retrouver ça famille loin de Seikusu, et remplacé par un missionnaire français que je ne connais pas encore très bien. Leurs sermons me paraissent bien loin, eux-aussi. Plus que par la distance, nous sommes séparés par les dimensions. Aussi stupide que cela puisse paraître, cela parvient à faire taire un peu ma culpabilité. Et pourtant, pour sûr, ni l'ancien ni le nouveau prêtre n'aurait approuvé ce que je suis en train de faire.

Laura est plus grande et plus fine que moi ; elle a certainement moins d'entraînement physique, moins de muscles à mettre à l'épreuve. Pourtant, je la sens si forte quand elle me pousse contre le bois du comptoir. J'ai l'impression que mon dos va rompre, et aussi, celle, plus floue, de ne plus toucher le sol, ou du moins de ne plus en dépendre. Mon équilibre devient un peu précaire, la boisson n'aidant pas. Toutefois, ça n'a aucune importance. Elle me serre trop bien pour que j'ai la moindre chance de chuter. J'ai un petit mouvement nerveux lorsque je sens ma lèvre inférieure prisonnière de sa mâchoire, mais je me retiens de reculer. Je ne veux pas donner l'impression d'être effrayée. Quand je constate qu'elle commence à quitter ma bouche pour d'autres zones plus exotiques, je ne peux m'empêcher de douter.

Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Je sais très bien ce que je suis en train de faire. Je cherche à me le cacher, d'une certaine façon. Je n'en suis pas très fière. C'est parce que je suis saoule, ça aussi, je le sais bien. Il me faut des excuses, l'ignorance, l'émotion, l'alcool, pourquoi pas. Je me dis que dans quelques heures, je le regretterai sans doute ; ça n'est qu'une petite voix dans ma tête, comme une conscience profonde que je cherche à éteindre elle aussi. Je suis prête, pourtant, à lui dire dans la seconde que nous devrions arrêter. Au moment où je vais lui indiquer ma réticence, la pression change brusquement. Elle tombe, et je manque de tomber avec elle.

-Je… Moi aussi, hein.

Sans savoir pourquoi, le court flottement, dissipant peut-être la peur, me fait changer d'opinion. Je réalise que j'aimerai être tranquille. Mettre enfin de côté toutes ces règles qui pèsent insupportablement sur mon existence. J'en viens à des invocations d'une telle brutalité que je parviens à me choquer toute seule. Dieu m'a choisie, et alors ? Même les apôtres ont des vacances. J'irai au confessionnal, je me corrige bien vite. Oui, et tout rentrera dans l'ordre. L'étreinte reprend. Ses mains se font plus audacieuses. Elles passent sous ma tunique. Une tunique d'homme, brunâtre partiellement déchirée par… Par qui, déjà ? Elle est grossière, rêche, peu souple. Rien à voir avec la robe fine dont Laura est vêtue. J'ai presque honte. J'aurais honte si autant de sentiments différents ne se bousculaient pas à l'intérieur de mon crâne. Je frémis. Ne faisait-il pas froid, cette nuit là ? Je suis bouillante. C'est contradictoire. Non ?

-C'est tout pourri, de toute façon ! je m'exclame en tentant de rompre un instant le contact.

Avec un sourire timide, je tente de détacher les boutons qui maintiennent le chasuble fermé. Très vite, l'exercice m'énerve : je n'ai pas le temps pour ça. Enfin, je mets à profit les dégâts faits au vêtement pour m'en débarrasser en quelques secondes. Le haut tombe, sans me laisser, je n'arrive pas à déterminer si c'est un mal ou non, très découverte. Ma poitrine est enserrée dans une large bande blanche ; mon pantalon est assez haut. Mon dos, mon ventre, je pense, sont tout de même nus. Ça n'est rien. Je suis habituée à la nudité. Enfin, d'habitude, ça n'est rien. En une situation comme celle-là, mon corps, usuellement neutre, asexué, revêt une signification différente. J'en viens presque à craindre qu'il ne soit pas à la hauteur des espérances de Laura. Je suis si loin d'être aussi jolie, aussi plantureuse, aussi harmonieuse, qu'elle… En comparaison, chez-moi, tout me paraît presque rustre.

Je reviens vers elle, avec l'idée de ce que je vais faire en tête, mais comme si y songer trop directement aurait risqué de l'éteindre, ou de me blesser, je n'arrive pas tout-à-fait à m'y projeter. Quelque soit le domaine, ma nature n'a jamais vraiment été la passivité. J'agis, même quand il serait peut-être plus sage de se laisser faire. Je sais de quoi j'ai envie, moi aussi. Son être, sa chair, sa peau, brûlante, proche, contre la mienne. J'ai du mal à croire que toutes ces pensées cavalent en liberté dans mon esprit, sans aucune inquisition pour les neutraliser de force. L'inquisiteur est ivre mort depuis longtemps.

-Huhu, rien là-dessous, pas vrai ? je fais, d'une voix plus aiguë qu'à l'habitude.

Mes mains agrippent sans beaucoup d'assurance, mais avec volonté, le tissu de sa robe. Contrairement aux siennes, les miennes ne savent pas trop où passer pour se frayer un chemin vers le corps chaud. J'essaie de reprendre un peu le dessus. J'enlace sa nuque, son dos, mais je ne parviens à rien d'autre. Extatique, joueuse, un peu vexée, comme une petite fille ne trouvant pas comment déballer un cadeau très convoité. Ma bouche atteint son cou malgré tout, tentant de reproduire les quelques baisers dont je garde encore le souvenir. Je ne sais plus si c'était une bonne idée de prendre les devants. Je lance un regard vaguement implorant. J'ai besoin d'aide.

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Le parc et son sous-bois / Re : Oh, une odeur alléchante (Telka)
« le: vendredi 20 septembre 2013, 20:17:36 »
Sans trop y faire attention, je sors l'unique allumette que j'ai sur moi, et que j'ai récupéré à un réfectoire il y a deux jours. Je n'ai pas tellement le désir d’interrompre la situation pour aller à nouveau vers quelqu'un, et lui quémander un briquet, alors je suis disposée à l'utiliser. Je m'en sers pour allumer le bout de ma cigarette. J'ai la chance de ne rien craindre des effets nocifs de la fumée, et quand je ne fume pas, c'est par politesse, ça aurait été par exemple le cas si Motohiro m'avait dit que l'odeur le gênait… ou tout simplement parce que je n'ai pas de quoi sous la main. Lorsque j'en ai les moyens, en revanche, ma consommation de nicotine est sans doute un peu excessive. On a tous ses vices, après tout. J'aspire une bouffée.

-Oui, c'est la tendance ! Les gens ne croient plus aux miracles alors qu'ils sont sous leurs yeux… Mais je ne sais pas si c'est un mal. Au moins, ils sont moins crédules face aux charlatans. Mon pays est plus religieux qu'ici. Ils s'emportent encore beaucoup. J'ai même eu quelques problèmes ! Le rationalisme japonais m'aide à rester discrète, au fond…

Je le regarde manger, alors que le tabac m'emplit les poumons, que la drogue entre dans mes veines, me coupant l'appétit. Son enthousiasme fait plaisir à voir, et m'angoisse presque. Je me demande si je n'ai pas été un peu trop vite en affaire. Mes propos n'étaient-ils pas assez prudents ? J'espère les avoir modéré suffisamment pour ne pas qu'il se mette en tête que cela marche à tous les coups… même si dans la pratique, ça n'en est pas si loin que ça. S'il y a une chose que je ne veux pas faire, c'est le décevoir. Je parviens cependant à me mettre en tête que cela fonctionnera sans doute. Après tout, je n'échoue que très rarement, et j'ai foi en la clémence du Seigneur à l'égard un être aussi adorable que Motohiro.

-Je pourrais essayer, si tu veux. Ça n'est pas vraiment compliqué à mettre en œuvre. Tu devrais peut-être y réfléchir ? C'est une sacrée décision d'acquérir un nouveau sens ! Le monde te paraîtra sûrement complètement différent. Cela peut beaucoup changer ton rapport aux autres, et aux choses, je suppose. Et  aussi, je ne peux pas te promettre que tu verras à nouveau, ou parfaitement. Si c'est génétique, je risque même de ne pas pouvoir améliorer quoi que ce soit…

Je suis devenue un peu plus sérieuse, malgré un ton toujours léger. Je veux lui faire comprendre que contrairement à des plaies pourtant graves que j'ai l'habitude de soigner, ça n'est pas à prendre avec désinvolture. On ne compte plus les récits de sourds ayant demandé à perdre de nouveau l'audition dès lors qu'une opération leur avait redonné. Si je n'ai pas le souvenir d'une telle histoire avec des aveugles, je me méfie tout de même.

-Tu es aveugle de naissance ? Tu habites toujours chez tes parents ? Quelle est la première chose que tu voudrais voir, ou revoir ? Si elle n'est pas trop loin, on pourrait aller la voir. Enfin, si tu veux.

Cela permettrait que nous fassions un peu plus connaissance, je songe, sans l'ajouter. Et cela me permettrait aussi d'évaluer s'il est aussi stable qu'il en a l'air, et si mon soin ne risque pas de mettre en péril sa situation affective.

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Les bas fonds / Re : Lorsque deux prédateurs se croisent... [ Telka ]
« le: mercredi 18 septembre 2013, 20:33:25 »
L'alcool ne m'aide pas beaucoup à réfléchir, c'est certain. En revanche, j'ignore si à cette dose, il me rend aussi plus tolérante à l'incompréhension. En réalité, je ne sais pas exactement si c'est mon interlocutrice qui a mal interprété mon propos, ou si c'est moi qui suis incapable de saisir ce qu'elle veut dire lorsqu'elle évoque un trop. Un trop de quoi ? Elle-même n'en semble pas très sûre. Je fronce les sourcils, en proie au doute. Je remarque la couleur rouge écarlate de son visage, et émet l'hypothèse qu'elle vient de changer de sujet d'un seul coup. Je lie facilement les deux. Après tout, cela n'est pas très loin de ma propre réflexion, et je trouva ça légitime. N'en étant pas certaine, je ne peux cependant faire qu'une réponse assez évasive.

-Je… oui, fais attention à ne pas en boire trop. C'est un peu enivrant, tu sais. Huhu.

Une incitation à la modération que je ne trouve pas nécessairement bienvenue, et qu'en fait, j'oublie assez vite. Maintenant que nous avons échappé au danger, il me semble naturel de décompresser, et de nous offrir un peu de détente, tout en sachant, bien sûr, que les éventuels excès seront sans conséquence. Pour autant, je me heurte encore une fois à la personnalité singulière de Laura. Son histoire est étrange, et elle ne paraît pas manquer de bonne volonté pour se confier. Hélas, elle est étrangement éloignée du ton que j'aurais voulu instaurer, et qui est commun lors de ce genre de discussion. En même temps, si elle ignore tout de l'alcool, je suppose que je ne peux pas lui demander d'être parfaitement en phase avec moi… Peut-être l'apprendra-t-elle plus tard. Je ne parviens pas à me faire de soucis. Elle part de loin. Dans quel genre de pays n'a-t-on pas de maison ? J'ai déjà rencontré des peuples nomades, mais ils avaient au moins. Et puis. Je chasse la question.

Je me retiens in-extremis de faire une remarque légèrement moqueuse sur le sujet, me servant de ce que la boisson m'a laissé d'inhibition. Elle pourrait encore se montrer vexée. Du reste, elle ne m'en laisse pas franchement le temps, opérant un changement d'attitude que je trouve soudain.  Elle s'approche de moi avec une émotion troublante. De mon point de vue, le frisson de l'action, l'exaltation de notre réussite, étant passés depuis quelques temps, nous allions plutôt parvenir à un certain calme, une certaine harmonie. Pourtant, elle quand elle me fait à nouveau part de sa gratitude, je sens que quelque-chose n'est pas tout-à-fait normal. L'alcool a parfois des effets étranges sur les gens, je songe, alors que ses lèvres touchent mon front, y laissant une petite sensation mouillée.

Je cligne des yeux, ne m'attendant pas vraiment à ce type de rapprochement maintenant. Je me rends compte de ce qui se passe réellement seulement assez tard, en vérité. Je reste une bonne seconde avec un air surpris, sans toutefois perdre mon sourire. Les choses se bousculent dans ma tête, et je réalise la probable véritable raison de son rougissement. Je ne me sens pas mal-à-l'aise, comme je l'aurais certainement été si j'avais été sobre. Je refuse de prendre l'événement de façon dramatique. Après tout, l'idée à bien du m'effleurer, moi aussi. Je me forçais jusqu'ici à considérer nos embrassades comme chastes, et ne souffrant d'aucune ambiguïté, parce que nous étions toutes deux des femmes. Je balayais toute pensée qui aurait dévié de cet axe, par principe, et j'en venais à considérer, ou au moins à espérer, que Laura en faisait de même. La perplexité s'accentue sur mon visage.

Est-ce que je réalise que j'ai été sotte ? Pas vraiment. Je cherche à me justifier, et vite. Tant pis pour la cohérence. Je repasse en revue les quelques arguments que j'ai. Il ne faut pas s'attacher à une seule personne, car cela empêche de se consacrer à toutes les autres. Il faut remettre son plein amour à Dieu, pour pouvoir le redistribuer entre chaque homme. Oh oui, mais qui souffrira, à la fin, si j'en donne un peu de supplémentaire à l'individu qui est devant moi ? Qui a décrété qu'on avait une jauge d'amour limitée ? Quel sage a mis l'amour en équation ? En lui en donnant, ne pourrais-je pas le démultiplier ? Si j'en ai envie ? Quel mal cela fait-il à mon prochain ? Qui me le reprochera ? Et si c'est une faute ? Tant pis. Le Seigneur n'est-il pas miséricordieux ? Je m'en fiche. Et si je me sens coupable ? Je n'y pense pas. J'ouvre la bouche.

-Je, hm. Alors.

Je bégaye, sans trouver les mots. Mon sourire, qui avait disparu un temps, revient plus large. Puis je n'y tiens plus vraiment. Je mets mon verre de côté. J'approche mon visage du sien. Cela me paraît fou, interdis, excitant, à la fois. J'accole mes lèvres aux siennes. J'espère ne pas me tromper. Je pense ne pas me tromper. Non, je ne l'envisage même pas. Je n'ai plus beaucoup d'appréhension. Elle n'est que technique. Je n'ai jamais embrassé quelqu'un. Je reste les lèvres entrouvertes, sur les siennes, sans trop savoir quoi faire de plus. Sans autre choix, je me laisse guider, presque malgré moi. C'est mouillé. Je ne pensais pas que ça l'était autant. C'est chaud, aussi. Sur sa chair, il y a un goût d'alcool. Et quelque-chose en plus. Je trouve ça érotique. Je frisonne, je me sens faible, j'ai un peu l'impression de chuter. Mes mains attrapent ses épaules. J'hésite à fermer les yeux. Finalement, je les ferme. Puis, je les rouvre. Je fuis son regard. Je me sens obligée de le croiser. Le trouver fait battre mon cœur vite, et fort. Ma respiration se coupe. Je panique. Mais tout va bien. Je crois.

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Le parc et son sous-bois / Re : Oh, une odeur alléchante (Telka)
« le: dimanche 15 septembre 2013, 23:02:14 »
C'est à mon tour de m’esclaffer, sans toutefois qu'il n'y ait la moindre moquerie dans mon rire. Je considère déjà le fait que Moto connaisse tant de choses sur les chrétiens comme la preuve d'une certaine culture générale. Même s'il n'en connaît visiblement que des clichés, la religion est si peu développée au Japon que la plupart des gens ignoraient la plupart de nos préceptes, et quelques fois nos symboles. Les jeunes, plus exposés que les anciens à la culture occidentale, évidemment, sont un peu moins ignorants sur le sujet. Enfin, ça n'est pas encore ça.

-Non, pas vraiment ! Même si nous avons une église, il n'y a pas de couvent, à Seikusu, et je ne suis pas une moniale ! Je suis libre, et liée par aucun vœux d'obéissance... En réalité, je voyage beaucoup. J'ai déjà été en Afrique, une fois... C'est une terre chrétienne ! Mais je suis née en Pologne.

Je ne peux pas tout lui dire, bien évidemment. Le peu de pouvoirs que j'ai déjà révélé au monde m'a attiré suffisamment de problème comme cela. Inutile de lui avouer qu'en plus, je voyage entre les plans, de par des dimensions parallèles où vivent des monstres dont il n'a aucune idée de l'existence. Je me rends parallèlement compte que sa confusion vient d'une négligence de ma part. À quoi pensais-je ? J'aurais du me décrire bien plus tôt ! Je me rattrapes, un peu confuse :

-Oh, euh, et je ne suis pas du tout noire... Alors voilà, je suis blanche, avec des cheveux mi-longs, châtains. J'ai des yeux verts, et je suis plutôt fine. Pas très féminine, pour ne rien te cacher ! Mais enfin...

Je m'apprête à reprendre là où je me suis arrêtée. La tradition des guérisseurs, dans le monde entier, est presque universelle. Chaque culture a son chaman, son rebouteux, son médecin, son mystique, qui soigne par des moyens plus ou moins conventionnels. Beaucoup de gens s'accordent encore à dire que certaines personnes ont des capacités particulières pour cela, et généralement, cela ne les choque pas, même s'ils ont tendance à faire un peu trop de bruit ensuite.

-Je n'ai pas vraiment de connaissance en médecine classique non-plus ! Je n'ai jamais eu le courage de faire des grandes études ! Mais Dieu m'a donné un don peut-être plus précieux encore. Je guéris par imposition des mains. La plupart des maux, en réalité. Peut-être tu n'y crois pas, la plupart des gens n'y croient pas ! Mais ça fonctionne quand même presque toujours. Ne le répète pas trop, je me retrouverais vite débordée !

Je ne fais pas semblant de me servir, et lui laisse la totalité du bentô. À la place, je cherche dans ma poche mon paquet de cigarette, et en sort une nouvelle. Je ne lui donnerai pas plus de quinze ou seize ans, il doit être encore en pleine croissance. Qui serais-je pour le couper ? Surtout que sur ce plan là, il n'est pas bien grand. Cela participe sans doute un peu au fait qu'il soit si attendrissant. Sans parler du fait que sa volonté de partager me semble admirable. Je n'ai d'autre envie, en cet instant, que de l'aider. Il ne paraît pas tellement susceptible, alors je tente.

-Ça te dérange si je fume un peu ? … Hm, tu sais, j'ai déjà redonné la vue à des aveugles. Quand ce sont les nerfs qui sont abîmés, j'ai vraiment d'excellents résultats.

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