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« le: dimanche 17 octobre 2010, 17:12:14 »
On as pas idée à quel point la vie de chevalier peut être palpitante.
Dès le matin, c'est déjà la forme: on fait un bisou à maman avec un sandwich, on joue à "je te tiens par l'omoplate" avec papa, on dit au revoir au petit frère toujours au lit à cause des deux jambes cassées d'hier dû à une bataille de polochons...
Et puis, 10 heures du matin, en avant gagnant à la taverne pour boire un coup, histoire de lancer une blague grivoise à l'assemblée et partir au boulot. Car il avait bien du boulot aujourd'hui: des cultistes d'un temple d'à-coté ont jugé offensant de voir un temple d'une autre déesse dressé par loin, juste à la frontière du pays. Comme il s'agit d'un temple gardé par 4 pelés et deux tondus, pas la peine de ramener toute la smala il s'en chargerait bien tout seul.
Après avoir ingurgité sa bière et lancé la chope de bois sur la tête d'un vieil habitué qui tomba par terre par commotion cérébrale, il sortit de son propre lieu de culte et chevaucha son fidèle destrier, c'est à dire sa biche boostée aux hormones et aux sandwichs de maman. C'est sûr, la bête avait plus l'air d'avoir pris un régime ultra-protéiné et fréquenté les salles de bodybuilding toute l'année qu'une simple quadrupède herbivore. Le voyage ne dura pas bien longtemps, et il gara son engin de guerre non loin, pour se diriger vers le temple.
La suite, ce texte vous en épargnera toute la souffrance, l'effusion d'hémoglobine et autre pertes d'os et mâchoires. Commencant par une entrée fracassante en toquant avec sa massue, il ne perdit pas de temps pour mettre un coup de poing dans la première prêtresse venue qui vit sa face prendre une forme convexe, moulé par la main gantée du chevalier rouge. Il progressa tranquillement, faisant tourner sa massue et voyant les prêtres et adorateurs voler contre les murs, les toits et piliers s'effondrer et mettre carrément en ruines ce temple si finement travaillé, monté à la sueur et aux sangs des adorateurs d'Hera.
Il ne tarda donc pas à atteindre le bout du temple, où une seule personne restait: la prêtresse mère. Son sort fut simple: le chevalier la pris à deux mains, et la jeta dehors du temple comme un déchet, avant de se diriger vers le beau coffre en métal qui était disposé près d'une statue géante de la déesse. A l'intérieur, des objets décorés et incrustés de pierres précieuses, en or et en argent. Nul doute que ces divins ouvrages devaient valoir une fortune, et qu'ils feraient des trophées mémorables. Maman serait fière d'accrocher ça dans le salon, au dessus de la cheminée.
Portant le coffre d'un seul bras sans aucune difficulté, il ressortit donc de ce qu'il restait du temple, celui-ci ne tenant plus à rien finit par tomber en poussière dès la sortie du chevalier, n'ayant laissé que peu de répit aux croyants d'Hera pour foutre le camp. Montant le coffre sur le dos de sa monture, il reprit la route à pied aux milieu des campagnes et des champs de maïs qui bordaient la route vers son petit royaume ensoleillé. Encore une belle journée en perspective.