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Messages - Black Widow

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 D'ici, je n'peux faire que des vagues de Force ! lâcha Yumi. Pour qu'ce soit efficace et précis, faut que j'me rapproche plus ! »

Lloyd hocha la tête, faisant signe qu’il avait compris. Il préférait neutraliser ces bandits avant que la police ne débarque. Les policiers lambdas n’étaient pas vraiment équipés et préparés pour défier des supers-criminels. Enfin... Pour ce qui était de l’armement, Lloyd ne pouvait guère le fanfaron, avec son arme de poing.

« Je vais te couvrir, chérie ! Fais comme Widow, avance progressivement ! »

Lloyd n’é&tait pas mauvais au tir. Moins bon que Natalia, certes, mais suffisamment pour tenir en respect les Yakuzas. Les Japonais n’étaient pas des spécialistes des armes à feu, et, même si les Guramu changeaient la donne, le trafic d’armes à feu fonctionnait beaucoup moins bien ici qu’aux Etats-Unis. La législation japonaise était très stricte sur ce point, interdisant même la possessions de sabres. Les Guramu s’inspiraient des méthodes occidentales. Lloyd pouvait voir Yumi utiliser son pouvoir pour dévioer la plupart des balles. Tenant son Desert Eagle à deux mains, il fit feu, et sa balle réussit à traverser une portière pour atteindre un Yakuza à la jambe. Une arme puissante, clairement.

Widow, quant à elle, s’était relevée suite au boomerang de l’adversaire. Depuis le sol, elle avait fait feu, atteignant un Yakuza qui avait essayé de profiter de son avantage, l’atteignant au menton. Elle bondit ensuite derrière un abri précaire, un banc, puis plongea sur le côté, en continuant à faire feu, criblant de balles les ennemis, en atteignant d’autres. Un superbe plongeon de côté, qui l’amena derrière une voiture. Lloyd, entre-temps, écoutait Yumi, qui proposa d’utiliser un bouclier de Force pour rejoindre les ennemis.

« C'est le seul plan que j'ai actuellement en tête. Si vous avez un autre plan ou avez remarquez un détail que je n'ai pas vue, dites le... Sinon... Couvrez-moi. »

Lloyd tourna la tête vers elle, réfléchissant vite. C’était ce qu’on attendait des agents d’opération dans ce genre de situations : savoir donner des réponses appropriées dans un court laps de temps. Il fallait réagir vite. Les Yakuzas qui avaient tenté d’attaquer les Guramu étaient en train de s’enfuir, et Constrictor partit à leur poursuite, tandis que Boomerang continuait à envoyer ses boomerangs.

« Merde, ils vont se faire la malle ! Okay, Yumi, on te couvre, dépêche-toi ! »

La mère de Yumi tuerait Lloyd s’il apprenait qu’il l’avait mise en première ligne, et il appliqua, lui aussi, un feu nourri, atteignant un Yakuza à la main. Les balles fondaient sur Yumi, mais se heurtaient à son bouclier, tandis que les deux agents du SHIELD ouvraient le feu. Dans la rue, un déluge de plomb et de feu s’abattit. Une scène qui était digne d’un film hollywoodien, si ce n’est que Lloyd et Natalia n’en menaient pas bien large avec leurs simples armes de poing.

Boomerang, de son côté, en voyant une femme s’avancer avec un bouclier magique, concentra ses attaques sur elle.

« Le SHIELD en est réduit à envoyer des adolescentes, maintenant ?! C’est ridicule ! »

Cependant, il fallait bien dire que son bouclier avait l’air efficace. Natalia en profitait pour s’avancer lentement, utilisant cette couverture à bon escient, se rapprochant ainsi des adversaires.

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Key Marshall semblait partant pour vouloir les aider. Un souci en moins pour Natalia. Sa mission était d’importance, et elle comptait bien l’accomplir. Ils sortirent, bras dessus, bras dessous, une familiarité un peu troublante pour Black Widow, qui n’était pas habitée à ça. Néanmoins, si ceci lui permettait de mieux se rapprocher des invités... Parallèlement, ce qui la troublait était de savoir qu’elle avait un passé commun avec cet homme, dont elle ne se souvenait pas. Qu’avaient-ils bien pu faire ici ? Natalia suivait fréquemment des leçons et des séances données par des spécialistes du SHIELD pour essayer de réveiller les souvenirs défaillants de sa mémoire, mais sans réel succès. Il était sûr qu’elle avait été entraînée pour devenir une sorte d’espionne terriblement efficace, car, bien qu’elle ait perdu la mémoire, son corps, lui, n’avait pas oublié ses incalculables heures d’entraînement. Que ce soit les armes à feu, le CQC (Close-Quarter-Combat), la manipulation des armes blanches, ou l’infiltration, Natalia était d’une efficacité terrifiante. Qu’avait-on bien pu le faire ? Ce passé invisible la tracassait, et tomber sur cet homme était une autre manière de lui rappeler ça, de lui rappeler son amnésie, et ses vains efforts pour essayer d’en savoir plus sur ce qu’elle était vraiment.

Ils se rapprochèrent à nouveau des invités, quand la discrète oreillette de Natalia crépita silencieusement.

« Widow, on a un problème, annonça Lloyd. Plusieurs de nos agents sur le toit ne répondent pas, et le satellite a repéré un hélicoptère d’origine inconnue... »

Natalia ne fronça même pas les sourcils, continuant à avancer au même rythme que Key. Visiblement, des trouble-fêtes venaient d’arriver, et, peu de temps après l’avertissement de Lloyd, lesdites personnes arrivèrent en personne, jaillissant depuis l’ascenseur principal. Ils étaient armés, mais Natalia reconnut un membre influent de la Ligue des Ombres : Deathstroke, Slade Wilson. Un mercenaire disposant de capacités physiques presque surnaturelles. Une machine à tuer implacable, qui était affilié à la Ligue des Ombres. De ce que le SHIELD savait, Wilson était actuellement en guerre contre le dirigeant actuel de la Ligue, Ra’s al Ghul. Les motivations de Wilson étaient très ambiguës. Se battait-il pour l’argent ? Le pouvoir ? Pour les mêmes idéaux tordus que Ra’s al Ghul ? Le SHIELD l’ignorait, et, en tout état de cause, il était considéré comme une menace. Le voir sous son nom était donc une situation de stress et de forte tension.

Wilson intima le silence aux personnes présentes, tout en affirmant être ici simplement pour une seule personne. Il y eut quelques hurlements en voyant ces personnes hirsutes et passablement dangereuses. Natalia, elle, analysait la scène. Ils s’étaient positionnés de manière à ne pas être trop proches les uns des autres, tout en pouvant, si jamais des personnes cherchaient à les attaquer, pouvoir rapidement les défendre. Leurs positions de jambes, leur manière de se tenir... Tout indiquait en eux des professionnels, des experts. Des agents de la Ligue des Ombres. Widow réfléchissait déjà à un moyen de les neutraliser. Elle n’avait pas sa combinaison, ni ses gadgets, comme ses bracelets, mais cette pièce comprenait un grand nombre d’armes improvisées, notamment les verres, les bouteilles de champagne, ou, de manière plus efficace encore, les assiettes en argent que les domestiques utilisaient pour donner aux convives de quoi se désaltérer.

« On envoie des renforts, Natalia. Deathstroke doit chercher la même cible que nous. Il ne faut pas qu’il la prenne ! »

Cherchait-il à la rassurer ? Lloyd, en réalité, plaignait plutôt ces types. Il savait que Natalia n’aimait pas spécialement ce genre de réceptions, et qu’elle était sur les nerfs quand elle était infiltrée sans ses gadgets. Entre-temps, l’individu recherché par Wilson se démasqua en personne en neutralisant l’un des hommes de Slade. Elle se souvint que Key le lui avait présenté... Alfred Jarry. Alors, c’était lui, la cible ? Natalia se prépara à une intervention, mais Key la prit à contrepied, fonçant vers les deux ennemis. Il commença par balance rune lance qui explosa une vitre menant sur une verrière, puis sauta en emportant Slade et Jerry.

*Merde !*

La foule était paniquée, et certains tentèrent de profiter de l’effusion pour sortir leurs portables, afin d’appeler la police. Le bout tranchant d’un kaïken transperça alors le portable, et l’homme en costume poussa un hurlement de peur en voyant la lame frôler sa joue.

« N’appelez personne », grinça un homme d’une voix sèche.

Key offrit à Natalia la diversion dont elle avait besoin, et ce portable dégainé lui offrit également une arme. L’assassin ayant lancé sa dague se rapprocha pour la saisir, et Natalia se manifesta. Elle était alors avec d’autres femmes, faisant croire qu’elle cherchait à rassurer le Japonais effrayé, mais, dès que l’homme retira son poignard de la carcasse grésillante du téléphone, Natalia bondit. Sa main se posa sur le buffet à proximité, saisit un verre, et elle le fracassa sur sa tête, sonnant l’homme, avant qu’un coup de pied retourné ne l’envoie valser sur le sol. Surpris, les autres assassins se retournèrent, et virent une femme en tenue de soirée fendre sa robe avec le kaïken.

« Agent Natalia Romanov, SHIELD, annonça Widow. Vous êtes en état d’arrestation. »

Les assassins ne l’entendirent pas de cette oreille, mais Natalia avait une arme, et avait fendu sa robe de l’autre côté pour être plus libre de ses mouvements. De plus, un kaïken était, par excellence une arme féminine. Elle lui allait donc de droit.

En contrebas, Lloyd s’avançait avec d’autres agents, tenant dans sa main un Glock, et leva la tête en voyant trois individus apparaître.

« Qu’est-ce que... ?! »

Depuis sa position, il était difficile de les reconnaître, mais il vit l’un d’eux se retenir à l’extrémité de la verrière. Il s’agissait de Deathstroke, qui, à la manière de Batman, avait fait sortir de son avant-bras des griffes, et les avait utilisés durant sa glissade pour ralentir sa chute. Elles finirent par se planter, l’empêchant de tomber, tandis que Jarry tombait en premier. L’ennemi filait droit vers le sol, et Lloyd n’avait pas de sacs pour amortir sa chute... Ni pour amortir celle du type qui le poursuivait.

Jarry était en train d’hurler alors que le sol se rapprochait dangereusement.

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« Que la Force soit avec nous ! On va se les faire ! » s’exclama la Jedi.

Sur les lèvres de Lloyd, un sourire vint perler. Il aimait cette motivation. Natalia, de son côté, vérifiait ses chargeurs, tandis que Lloyd appuya sur un bouton qui enclencha des gyrophares.

« Ils travaillent pour les Guramu, non ?
 -  Aux dernières nouvelles, oui. Les Guramu sont opposés à un clan... Ils ont une technologie de pointe, Yumi. Tâche d’être prudente, et suis mes instructions. »

Lloyd se faisait moins comique pour l’occasion, préférant se concentrer sur les évènements à venir... Mais seulement moins. Il n’allait pas sous-estimer deux supers-criminels, et braqua sur la droite. Il pila sec en entendant les coups de feu, et en voyant une voiture exploser.

« Pfiouh, ça rigole pas, on se croirait à Strasbourg un jour de l’An ! »

En entendant les gyrophares, un criminel tourna ses Ingrams vers la Chrysler, et fit feu, maltraitant le pare-brises. Fort heureusement, la vitre était blindée, mais on put tout de même voir de beaux impacts cribler cette dernière. Lloyd grogna, releva le frein à main, et Natalia ouvrit alors la porte, après avoir abaissé la fenêtre, et plongea sur le côté. Elle tira à travers la fenêtre ouverte, et atteignit le tireur à la main et au bras. Ce dernier s’écroula sur le sol, et Widow, qui se retrouva au milieu de la chaussée, se releva rapidement, continuant à faire feu, faisant preuve d’une précision mortelle. Lloyd avait également ouvert sa portière, et tirait avec un Desert Eagle qu’il tenait à deux mains.

« C’est le moment d’entrer en piste, petite Jedi ! Tu as pas un genre de pouvoir pour désarmer ces enfoirés ? »

Boomerang et Constrictor étaient en train de se battre contre les autres Yakuzas, mais, en voyant les agents du SHIELD approcher, Boomerang balança vers Widow un boomerang. C’était un razorang, qui avait pour but de la désarmer, mais elle fit feu, et abattit le boomerang en plein vol, avant de canarder l’ennemi. Son armure essuya les attaques, mais Boomerang choisit de s’abriter, et contre-attaqua en envoyant un screamarang. Les balles ne pouvant empêcher la diffusion du son, Widow grinça des dents en sentant l’onde sonore atteindre ses oreilles, et le boomerang la frappa au corps, au-dessus des seins, l’envoyant sur le sol. Entre-temps, les autres Guramu se repositionnaient pour canarder les agents du SHIELD, ayant plutôt bien malmené les autres Yakuzas.

Ils n’étaient pas nombreux, mais bien regroupés, et bien armés, permettant d’envoyer un feu nourri sur les agents. Avec son pistolet, Lloyd peinait à faire la différence, et s’abrita derrière le porche d’un immeuble, tirant au jugé, essayant d’empêcher Yumi de se recevoir une balle perdue. Pour Lloyd, c’était aussi un excellent moyen de mettre à l’épreuve ses capacités affirmées de Jedi. Encore un peu, et il aurait été remercier leurs adversaires !

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Amélie lui certifia que Lucy contrôlait ses pouvoirs, ce en quoi Natalia était, effectivement, sceptique. Ce n’est pas l’impression qu’elle en avait. Si elle les contrôlait si bien que ça, les deux agents ne seraient pas là en ce moment, en train d’en parler. Elle reprocha ensuite aux deux agents d’être responsables de cette situation, d’avoir piétiné son passé. À leur corps défendant, ils ne savaient rien de cette histoire, mais Natalia estimait tout de même qu’ils avaient su faire preuve de politesse. Ils avaient même fait preuve d’une politesse excessive, car ils n’avaient pas respecté ce que le protocole prévoyait. Dès qu’un sujet se mettait à paniquer, ou à manifester ses capacités surnaturelles, le protocole impliquait le recours à une équipe d’assaut pour appréhender la menace, et éviter une catastrophe. Depuis Stamford, le SHIELD était très vigilant là-dessus, et ne voulait aucun débordement. Si Natalia rendait un rapport fidèle à la réalité, Lloyd risquait de ne plus devenir son OS, et d’avoir un blâme.

Plus intéressant encore, Amélie lui expliqua qu’elles avaient l’intention de partir, de rejoindre Nexus... Un nom classifié, mais que Natalia, avec son haut niveau d’accréditation, connaissait. Elles comptaient rejoindre une organisation, l’Ordre de la Croix du Sud. Ce nom, en revanche, ne disait rien à Natalia, mais, de ce qu’elle comprit, il luttait contre l’esclavage. Natalia s’était renseignée sur Terra, et elle savait que l’esclavage y était massivement pratiqué, même si certains s’y opposaient. L’ancien Roi de Nexus, par exemple, avait voulu l’abolir, et il existait même un État qui menait une politique terroriste au nom de l’abolition de l’esclavage, Caelestis... Un mode de fonctionnement qui n’était pas sans rappeler l’Amérique des années Bush, prête à commettre n’importe quelle exaction si c’était pour la bonne cause, pour lutter contre les terroristes islamistes.

« En fait, vous êtes venus pour rien » conclut la neko.

Natalia croisa lentement les bras, à nouveau.

« Je n’en suis pas si sûre, Amélie. Si ce que Lucy a fait est vrai, c’est une criminelle... On n’efface pas ce qu’on a fait en souriant, ou en allant ailleurs. Elle a une dette à rendre. Et, vu sa manie à se servir de ses pouvoirs quand elle s’énerve, je dirais qu’elle ne contrôle pas si bien que ça ses pouvoirs. »

Widow ne cachait pas qu’elle était méfiante. Sur ce point, elle était plus pragmatique que Lloyd, bien plus vigilante. De son côté, ce dernier était toujours sur la sellette, toujours dans le doute et dans l’expectative. Il ignorait comment cette femme allait réagir à la suite des évènements, et, en un sens, ceci l’inquiétait. Il n’aimait pas ce qui n’était pas facile à comprendre. L’impulsivité était terrible, surtout quand on était doté de superpouvoirs. Il la laissa se détacher de lui.

La jeune femme était ébranlée, et poursuivit, en lui disant une phrase qu’il avait déjà entendu ailleurs :

« Et puis, pour les humains, je suis un monstre. Je ne suis que ça dès qu'ils voient mes cornes. Ce monde m'a refusé, et je n'ai rien à faire ici. Strictement rien. »

Il hocha lentement la tête.

« Strictement rien, en effet... À part peut-être veiller sur ce Kouta. Ou racheter tes erreurs passées. Tu as des cornes, oui, mais, de ce que tu m’as dit, ton passé n’est pas particulièrement joyeux... Alors, si les humains te prennent pour un monstre, c’est qu’ils n’ont pas fondamentalement tort, non ? Tu me dis que tu as changé, et, en un sens, c’est vrai, puisque tu n’as pas encore balancé par la fenêtre... Mais c’est encore insuffisant. Les humains sont par nature des gens superstitieux et peureux. Ils craignent ce qu’ils ne comprennent pas, c’est pour ça qu’il faut parfois leur cacher la vérité... Ils ne sont pas prêts à tout entendre. Mais tu n’es pas la seule, Lucy... Il existe des gens à la peau bleue, d’autres qui ont des yeux rouges... Pendant un temps, mon gouvernement peinait à voir en eux autre chose que des monstres. Les mentalités évoluent. »

Lloyd laissa planer quelques secondes d’hésitation, avant de poursuivre sur sa lancée :

« Ce monde n’est peut-être effectivement pas fait pour toi, mais ce n’est pas pour autant que tu dois te détourner de tes responsabilités. Vois les choses autrement... Si ce Kouta est si proche que ça de ces diclonius, qu’est-ce qui te garantit qu’il est en sûreté ? Pourquoi ceux qui ont fait des expériences sur toi regrouperaient des gens comme toi, et en feraient des machines à tuer ? Ton laboratoire, Lucy, ressemble fortement à un camp d’entraînement. Ne me sors pas tous ces clichés sur la société pourrie, sur le fait que ces gens ne méritent pas qu’on les sauve. Il y a du bon en chacun de nous, et je ne peux pas laisser une telle menace potentielle sans réagir. Tu veux prouver que tu n’es pas un monstre ? Très bien, je t’en offre l’occasion. Aide-nous à faire ce qui est juste. »

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Au temps pour lui, Kouta était en réalité un homme. Assis sur le fauteuil, Lloyd avait vu Lucy se rapprocher, mais il n’était pas inquiet... Ou, en tout cas, il le masquait bien. Sans doute pouvait-il se reconvertir en acteur si sa carrière au sein du SHIELD s’avérait être un échec. Face à Lucy, l’homme restait calme, tandis qu’elle lui expliquait simplement que Kouta était un individu normal, un simple lycéen qui n’avait pas eu de chance. À la surprise de Lloyd, Lucy s’écrasa contre lui, en indiquant avoir tué toute la famille de ce jeune homme. Ça, c’était dur à entendre. La femme semblait sincèrement désolée, et, avant que Natalia ne puisse dire quoi que ce soit, elle vit Amélie l’inciter à aller dans une pièce à part. Elle croisa le regard de Lloyd, qui acquiesça silencieusement. Il fallait obtenir des informations, et cette neko semblait être plus communicante que Lucy. Néanmoins, Natalia n’était pas rassurée à l’idée de laisser Lloyd seul avec cette diclonius. Elle était instable, dangereuse, et Widow ne lui faisait pas confiance. L’agente suivit néanmoins Amélie dans la cuisine.

« C'est la première fois que je vois Lucy pleurer » iondiqua alors Amélie, visiblement émue.

Natalia croisa lentement les bras sur sa poitrine, observant la neko.

« On peut aider ton amie, Amélie. Si elle est aussi forte qu’elle le prétend, ceux qui lui ont donné ces pouvoirs la recherchent. Combien de temps penses-tu que vous allez pouvoir encore fuir ? Il existe bien des organisations dangereuses dans ce monde, bien des groupes qui seraient intéressés par cette femme. De ce que j’ai cru comprendre, elle n’a pas l’air de contrôler ses pouvoirs à la perfection... Tu ne l’aurais pas assommé, sinon, pas vrai ? Il faut que quelqu’un l’aide à se contrôler. »

Amélie semblait un peu plus réceptive que Lucy, elle semblait faire preuve d’un peu plus de bon sens. Natalia regarda autour d’elle. L’appartement était bien entretenu. Ce n’était pas un taudis, mais elle se demandait comment les deux femmes le finançaient. Elles étaient certainement locatrices, ce qui revenait à dire qu’elles avaient un bailleur. Un moyen de les retrouver, mais aussi un problème potentiel. Quand un bailleur réclamait son loyer, ou refusait de faire des réparations, on avait tendance à facilement s’énerver... Or, un accident arrivait particulièrement vite.

« Ton amie est une criminelle, Lucy. Une meurtrière. Elle t’a aidé à te défaire des griffes de l’esclavage, tu dois l’aider à se défaire de sa noirceur... Nous sommes venus en amis, mais, la prochaine fois, s’il y a une prochaine fois, ce n’est pas pour discuter que nous viendrons, mais pour l’appréhender. »

Ce que Lucy avait dit était, à vrai dire, entièrement suffisant pour envoyer une équipe d’intervention, afin de la neutraliser. Cependant, c’était à Lloyd d’en décider. Il était son officier superviseur, son OS, et c’était sur ses épaules qu’incombait la gestion de cette situation. Natalia lui faisait confiance... C’est juste qu’elle ne croyait pas en Lucy. Cette dernière semblait sincère dans ses remords, mais Widow avait déjà pu remarquer que sa personnalité comprenait plusieurs facettes. Elle se méfiait d’elle, de ce dont cette femme était capable, et des risques que Lloyd prenait.

Ce dernier était un peu surpris par le subit changement d’attitude de Lucy,e t tendit maladroitement sa main, lui caressant les cheveux, déglutissant légèrement, tandis que Lucy s’effondrait devant lui, toute son agressivité ne semblant être qu’un mur de verre se craquelant pour révéler sa dépression.

« Pendant dix ans, j'ai attendu... Je voulais le revoir, pour expier mes fautes... Je me suis enfuie, et... Je l'ai revu... Et il m'a juste... Pardonné... Après ce que je lui ai fait... »

Lloyd hocha lentement la tête.

« Il faut croire que ton ami est quelqu’un de généreux, Lucy... Je ne suis pas un fervent adepte de la religion, tu sais, mais, en tant que bon Américain, j’ai fait mon catéchisme. Tu es en quête de rédemption, Lucy... Si tu ne veux pas qu’on te considère comme un monstre, alors agis dans ce sens. Aide-nous à protéger Kouta... À te protéger, toi, et à protéger les autres qui sont comme toi. »

Sa voix s’était légèrement radoucie, mais, en toute honnêteté, il n’était pas trop sûr de son coup. Lloyd regrettait légèrement d’avoir choisi d’opter pour l’approche douce, ayant pensé qu’il serait facile de maîtriser deux minettes. En fait, il ne s’attendait pas à tomber sur une telle histoire, et à serrer une meurtrière contre lui. Il avait déjà enfreint plusieurs règles du protocole, et, si Natalia le signalait, il risquait de se faire sévèrement engueuler pour avoir inutilement mis sa vie en danger, ainsi que celle de Widow. Suivre les règles n’avait cependant jamais vraiment profité à Lloyd, si ce n’est l’envoyer à l’hôpital, où il avait manqué de peu de mourir.

Pour une fois, l’homme comptait agir en suivant son instinct, qu’il aille droit dans le mur ou non.

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Quand Lucy fit usage de son pouvoir, en sectionnant un verre en deux, et en y rapprochant le cou de Lloyd, Natalia fit mentalement passer la menace « Lucy » d’un cran au-dessus, et avait sorti son arme, la pointant sur sa nuque. Lucy étant occupée à parler avec Lloyd, elle s’était déplacée de manière à l’avoir dans le dos, tout en étant à une distance raisonnable d’Amélie. Lloyd avait bien trop tendance à faire confiance aux autres. Natalia, elle, était juste plus prudente.

« Je me suis arrêtée juste avant ton cou » précisait Lucy à Lloyd.

Natalia avait un angle de tir dégagé, et son pistolet comprenait des décharges électriques qui neutraliseraient Lucy. Lloyd, la tête penchée, tendit toutefois sa main vers Natalia, pour lui dire de se retenir. Cette dernière fronça les sourcils. Il prenait trop de risques. Cette femme était dangereuse, et elle tint à expliquer à Lloyd que les diclonius étaient dangereux, et qu’il y en avait qui étaient plus puissants qu’elle. Lloyd avait senti quelque chose le pousser vers le verre, et il comprit que cette femme, d’une manière ou d’une autre, devait générer de l’air, et que c’était de cette manière qu’elle avait renversé ce garçon dans la cour du lycée. Elle devait avoir d’autres pouvoirs en stock.

Widow hésitait toujours quand Lucy se dévoila d’elle-même, continuant à en dire plus :

« Si j'apprends que Kouta est mort à cause de vos conneries, vous avez intérêt à être morts. Sinon, c'est moi qui vous trouverai. »

Kouta ? La même question traversa l’esprit de Lloyd, mais il se contenta de se relever, et esquissa un léger sourire.

« En fait, pour ne rien vous cacher, Madame... Ou te cacher, Lucy... Il existe aussi des agents bien plus forts que moi. Certaines crachent du laser depuis leurs yeux, et peuvent retenir un poids-lourd avec une main et l’autre dans le futal. Moi, je ne suis qu’un pion interchangeable dans une organisation millénaire. Me menacer ne t’apporte rien, mais, si ça te soulage, tu peux y aller. »

Ses cheveux étaient légèrement décoiffés, et, alors que Lloyd réfléchissait, il déboutonna alors les boutons de sa chemise.

« Vous pouvez ranger votre arme, Agent Romanov. Vous ai-je dit de la sortir, d’ailleurs ?
 -  Vu les circonstances, j’ai estimé que...
 -  De toute manière, je ne pense pas qu’un simple pistolet puisse t’impressionner, Lucy, hein ? Tu n’es pas la première personne dotée de capacités surnaturelles que je rencontre... La première m’a laissé un souvenir indélébile, regarde... »

Il avait déboutonné une partie de sa chemise, et tira sur les pans de cette dernière, permettant de voir une sinistre cicatrice qui courait au niveau de son torse. Il y avait plusieurs balafres. Il referma ensuite sa chemise, tout en continuant à parler :

« Tu n’es pas une menace – et je parle en connaissance de cause... Juste une femme impulsive, mais c’est ce qui fait votre charme. Natalia devrait prendre exemple sur toi, elle est trop... Clac-clac », fit-il en imitant, avec ses mains, la forme d’un carré.

Il s’assit alors sur un fauteuil, et croisa ses jambes.

« Bon. Et si tu me disais qui est cette Kouta, et ce que tu sais exactement sur ce laboratoire et sur ces diclonius ? »

Natalia, de son côté, avait lentement rangé son arme, mais elle préférait rester à distance.

Par mesure de précaution.

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Cunningham n’était pas le seul scientifique présent dans cette pièce. Le SHIELD employait un grand nombre de docteurs hautement qualifiés, qui, après avoir suivi leur cursus universitaire classique, pouvaient, s’ils voulaient rejoindre le SHIELD, suivre une formation supplémentaire dans les académies de l’organisation...Comme un genre d’école privée, en somme. Cunningham avait suivi cette formation, comme la plupart des autres scientifiques présents ici. Natalia, elle, faisait figure d’outsider. Elle n’avait jamais rejoint les écoles du SHIELD. Elle n’en avait jamais eu besoin pour savoir comment les maîtriser, mais elle suivait quand même une formation, pour apprendre à lutter contre des individus de supers-pouvoirs. Ici, elle se reposait juste. Elle avait bien noté que Shriek n’était pas dangereux, qu’il était juste un scientifique un peu imbu de sa personne, mais c’était le cas de tous les scientifiques qui avaient réalisé quelque chose. Théoriquement, elle aurait du commencer à taper son rapport, mais elle préférait plutôt voir ce qui allait se passer ici.

Kaals Shriek expliqua aux scientifiques sa technologie, et leur montra que son Wingpack était directement alimenté par un morceau du soleil, retenu à l’aide d’un champ de force, qui permettait d’empêcher la combustion de son équipement. Il leur montra ce générateur, qui provoqua une lueur éblouissante. C’était ce générateur qui provoquait cette lueur dorée. Bras croisés, Cunningham l’écouta, jusqu’à ce que l’homme termine son exposé par l’habituelle conclusion :

« Des questions ? »

Les scientifiques se regardèrent entre eux. Cunningham, plutôt costaud, hocha lentement la tête, et, après avoir laissé planer quelques secondes de silence, répondit à Kaals.

« Vous avez mélangé la technologie de Toomes et celle du Docteur Hall. Je dois admettre que c’est plutôt brillant. »

Si Adrian Toomes était connu comme étant le Vautour, Hall, lui, avait été un scientifique qui avait travaillé sur la téléportation. Il s’était transformé en un individu capable de générer des trous noirs lui permettant de se téléporter, Graviton. Cunningham observait silencieusement le Wingpack.

« Comment font vos ailes pour tenir en plein vol ? demanda un autre scientifique. Quel poids maximal peuvent-elles supporter ? »

Les scientifiques discutaient entre eux, montrant ainsi à Kaals qu’ils n’étaient pas aussi retardés qu’on pouvait le penser.

« Nous, on a préféré développer des jetpacks, s’exprima à un moment un scientifique enthousiaste, mais... On ne peut pas en parler aux civils. »

Le scientifique se tut, ayant peur d’avoir dit une boulette, regardant brièvement Natalia. Elle faisait partie de la section des Opérations. Entre les scientifiques et les opérations, il y avait une rivalité infantile, car les deux étaient formés par des académies différentes. Une rivalité que Natalia ignorait, mais, non contente d’être des opérations, elle était aussi Black Widow. Ses exploits lors de son service sous le général Orloff étaient connus d’un bout à l’autre du SHIELD, surtout depuis qu’elle avait attaqué, à elle seule, la base suprême du SHIELD, Triskelion.

« Vous avez raison, Docteur. Croyez-moi, Monsieur Shriek, vous ne trouverez pas de laboratoires plus développés et plus polyvalents que les nôtres sur ce monde... Mis à part ceux de Stark Industries mais il faut aimer la robotique. Je vous offre une place, Monsieur Shriek. »

Natalia avait parlé à voix forte, et se rapprocha alors, pour murmurer brièvement quelques mots :

« Et je ne tutoie qu’en privé. »

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Ayaka prit le temps de lire le formulaire. Ce n’était pas un contrat de consommation, il n’y avait pas de clauses imbuvables, de mots à double sens, ou de petits caractères. Le ton était formel et procédurier, mais suffisamment compréhensible pour n’importe qui. Concrètement, le contrat insistait sur la notion de responsabilité et sur celle de confidentialité. Le SHIELD était une organisation de défense, mais qui manipulait aussi l’information. C’est ce qui amenait certains à dénoncer l’organisation comme étant une sorte de version moderne de Big Brother. C’était par exemple le cas de Rising Tide, un mouvement qui agissait pour la libéralisation de l’information, ce qui, pour le SHIELD, était une folie. Malheureusement, le monde actuel était un monde dans lequel les secrets étaient mal vus, et dans lequel il fallait tout déballer. Demandez à Edward Snowden et à Julien Assange si vous étiez sceptiques. La mère de Yumi le lut donc scrupuleusement, tandis que Yumi, s’ennuyant ferme, se mit à jongler avec ses oranges. Visiblement, la jeune fille était plutôt active. Lloyd nota cela en étant légèrement rassuré. On lui donnerait aisément de quoi se dépenser. Natalia, elle, patientait, mains croisées dans le dos. Elle se demandait qui serait l’officier superviseur de cette femme. Yumi avait l’air enjoué, mais Natalia se méfiait des justiciers en herbe. Souvent, ils étaient des idéalistes, et l’idéalisme était souvent synonyme d’égocentrisme. Elle ne déniait pas aux supers-héros leurs qualités, mais elle trouvait grotesque et enfantine cette façon qu’ils avaient de s’afficher, de gonfler leur orgueil en devenant des cibles à part entière. Oh, Natalia comprenait toute la symbolique qu’il y avait derrière ces gens, mais elle savait aussi qu’ils étaient un danger. Depuis que des individus avaient décidé d’exhiber leurs facultés paranormales pour en faire profiter le monde entier, ce dernier était devenu bien moins sûr, bien plus instable et dangereux. Le SHIELD avait raté le coche, et devait maintenant faire avec.

*C’est une amatrice, son OS ne devra pas oublier ça...*

Le choix reviendrait aux individus dirigeant le complexe du SHIELD. Une session extraordinaire aurait lieu, comme à chaque fois, mais elle ne serait que pure formalité. Natalia savait que ce serait Lloyd qui aurait le dernier mot, car il avait participé au « premier contact » avec cette femme. Son choix s’imposerait sur celui du conseil, sauf s’il devait y avoir des circonstances particulières. Par la suite, le dossier serait envoyé à Triskelion, et tamponné par le directeur du SHIELD, qui, par la suite, avaliserait la procédure, et le rangerait dans l’immense base de données du SHIELD, en le classifiant. Plonger dans l’organisation, c’était plonger de plein fouet dans la politique du secret, et dans le culte du silence. Il faudrait que Yumi s’y habitue.

Sa mère avait fini par signer le document, et leur demanda à ce qu’ils prennent soin de sa fille. Pour elle, c’était presque comme l’abandonner.

« C'est bon M'man, je vais juste à l'autre bout de la ville, pas sur une autre planète...
 -  Rassurez-vous, Madame, elle reviendra ce soir. Nous ne kidnappons pas encore les enfants. »

Dix minutes plus tard, donc, le trio se retrouva dans une voiture de service, une solide Chrysler 300C, pilotée par Natalia. Yumi s’était assise derrière. Lloyd pensait à tout ce que cette femme avait dit sur »Star Wars », les aliens, les Sith... C’était à peine croyable.

« Concernant tes sabre-lasers, Yumi... Le mieux me semble juste de dire que tu viens d’une galaxie très lointaine, et que c’est une technologie extraterrestre. En un sens, ce n’est pas faux, mais, si tu viens dire aux gens que tu viens vraiment de l’univers de Georges Lucas, ils te prendront pour une cinglée... Mais tu peux dire que tu as hérité de la philosophie Jedi... Les personnes dotées de capacités surnaturelles comme toi aiment bien avoir... Un pseudonyme, un genre de surnom officiel, quoi... La Jedi, ça lui irait bien, vous ne pensez pas, Agent Romanov ?
 -  J’ai toujours trouvé cette mode des surnoms complètement débiles, mais je comprends que ça puisse sembler cool...
 -  Woow ! C’est un grand jour pour moi ! Non seulement je rencontre une Jedi, mais, en plus, Agent Romanov, ne vous aurais-je pas entendu prononcer le mot ‘‘coolo’’ ? »

Natalia ne dit rien, fronçant légèrement des sourcils en raffermissant sa prise sur le volant.

« Redites-le pour voir, juste histoire qu’on rigole. Et si... »

La phrase de Lloyd mourut quand un appel résonna. La voiture disposait d’un écran intégré, à la place de l’autoradio, et celui-ci s’illumina d’une lueur rouge, tandis que le symbole du SHIELD apparut, clignotant furieusement, avec le message suivant :

MESSAGE D’URGENCE PRIORITAIRE

Abandonnant son sourire, Lloyd appuya sur l’écran.

« Contrôle, ici l’Agent Dawkins et l’Agent Romanov... Nous ramenons...
 -  Agent Dawkins, on rapporte des troubles à l’ordre public dans votre secteur. Troubles surnaturels confirmés par reconnaissance satellite.
 -  Je vous écoute.
 -  Le Boomerang et Constrictor ont attaqué une bijouterie avec l’aide de criminels notoires, et se heurtent à des Yakuzas. Probablement une guerre entre clans...
 -  Indiquez-nous leur position, on s’y rend. »

Lloyd mit fin à la communication, et tourna la tête vers Yumi.

« Un peu d’exercice, la Jedi, ça te botte ? »



Dans une rue adjacente, la bataille faisait rage entre les Yakuzas et leurs ennemis. Boomerang et Constrictor étaient deux criminels connus des services du SHIELD, et disposant tous les deux d’un équipement de pointe. Constrictor était en train d’utiliser son armure. Résistante, elle le protégeait plutôt bien des balles, et il avait envoyé deux espèces de longs câbles métalliques pouvant balancer des charges électriques. Il attaqua ainsi deux motos ennemies qui fonçaient sur la bijouterie depuis une ruelle, envoyant valser les pilotes, qui poussèrent des hurlements de douleur en heurtant les murs.

« Vous n’auriez pas du vous opposer aux Guramu ! s’exclama Constrictor.
 -  Ces imbéciles et leur esprit kamikaze, renchérit Boomerang. Ils ne peuvent rien contre nous. »

Boomerang prit dans ses deux mains des boomerangs spéciaux, des « shatterangs », et les lança sur une voiture ennemie. Les deux boomerangs se plantèrent contre la carrosserie de la voiture et explosèrent simultanément, provoquant l’explosion du moteur de la voiture, soufflant les deux Yakuzas abrités derrière, qui se transformèrent en torches humaines, poussant des hurlements de douleur en se roulant par terre.

Au loin, on pouvait entendre les sirènes des voitures de police se rapprochant à vive allure.

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Il y avait plusieurs moyens de rejoindre le bunker du SHIELD. Il existait des entrées latérales le long de la plage, là où les camions avaient été amenés, il y a quelques mois, pour construire le complexe. Cependant, le moyen le plus fréquemment utilisé était d’emprunter les ascenseurs du bâtiment central de la base militaire. Il fallait juste descendre aux niveaux négatifs. Natalia entra donc dans le bâtiment, saluant les hommes à l’accueil, qui la reconnurent. Techniquement, le SHIELD et l’armée américaine appartenaient à deux entités administratives bien distinctes. Le SHIELD était une agence américaine au même titre que la CIA ou la NSA, mais, en pratique, ces organismes avaient souvent tendance à être liés. Il était fréquent que le SHIELD et la CIA mènent des enquêtes jointes, et que l’US Army se retrouve à mener des opérations de sécurité avec l’assistance du SHIELD. Il n’était donc pas si surprenant que ça que la base du SHIELD soit construite sous une base militaire. Natalia et Kaals entrèrent dans un ascenseur, et Natalia appuya sur un bouton. Les battants se fermèrent, et l’ascenseur se mit à descendre.

Elle se chargea des protocoles de sécurité. Dès qu’on quittait les ascenseurs, on entrait dans une antichambre où il fallait montrer son niveau d’accréditation. Il était interdit d’entrer dans le bunker sans avoir un agent du SHIELD qui disposait d’une accréditation. Natalia entra sans problème, et s’avança à travers ce qui ressemblait à une fourmilière. Il y avait de nombreuses personnes, et quantité de portes sécurisées, où elle devait rentrer en utilisant son badge, ainsi qu’en procédant à des vérifications digitales. La base fonctionnait par niveaux d’accréditation et par des portiques de sécurité. Natalia avait accès à l’essentiel du complexe, car elle bénéficiait d’un niveau élevé, mais ce n’était pas le cas de tout le monde.

Le duo se rendit vers les laboratoires, vers la partie scientifique du complexe. Il y avait différents types de laboratoire : biologie, mécanique, etc... On testait des armes, des gadgets, de nouvelles armures, on étudiait des armes venant de Terra ou d’autres mondes, on étudiait les capacités des mutants, leurs habiletés... Seikusu était un véritable festival, et la partie scientifique était donc très riche et très dense.

« Eh ben... ça gagnerait à être un peu décoré ici... Ça m'fait penser à la station spatiale, tout ce métal » commentait Kaals envoyant les murs métalliques et froids.

Un léger sourire traversa les lèvres de Natalia.

« On a pas encore eu le temps de passer la peinture, répliqua-t-elle. Le SHIELD comprend une cinquantaine de bases disséminées à travers le monde... Ou ailleurs. Seul le Directeur les connaît toutes. Autant vous dire que ça représente une certaine somme. »

Mieux valait ne pas demander un devis. Natalia s’approcha d’un laboratoire.

« Je pense qu’on y est... Ça devrait vous faire plaisir. »

Elle passa sa carte à côté d’une double porte vitrée, qui s’ouvrit dans un couinement. À l’intérieur, il y avait un laboratoire assez grand, avec des ordinateurs dans un coin, sur une mezzanine. Natalia et Kaals entrèrent justement par cette terrasse en hauteur, et, en-dessous, on pouvait voir une sorte d’aire d’opération. Des machines étaient au repos.

« Agent Romanov ! s’exclama une voix à côté d’eux. Que nous vaut l’honneur de votre visite ? »

L’homme qui venait de parler était un docteur de type occidental, au front dégarni, avec une légère barbe blanche.

« Docteur Cunningham, je vous présente Kaals Shriek. Kaals Shriek, je vous présente le docteur Cunningham, l’une de nos têtes au sein du département scientifique. Monsieur Shriek a... Développé une invention qui, je pense, devrait vous intéresser. Et, puisque vous souhaitez l’améliorer, Monsieur Shriek, je pense que toute une équipe scientifique, avec un équipement de pointe, pourrait vous être utile, non ? »

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Les deux agents sentaient la nervosité de Lucy, mais ils avaient besoin d’en savoir plus. Ils prenaient effectivement des risques, mais c’était le métier qui voulait ça. Travailler pour une organisation pour le SHIELD n’avait jamais été indolore, surtout quand on rejoignait le service actif. On pouvait toujours se réfugier derrière les bureaux, mais ce n’était pas la place de Lloyd, ni de Natalia. Les deux étaient des agents d’action, et plutôt doués dans leur genre. Avant de rejoindre le SHIELD, Lloyd était un agent des forces d’intervention de la police de Miami, le SWAT. Au sein du SHIELD, il avait suivi un entraînement encore plus poussé, aussi exigeant que les entraînements faits pour rejoindre les forces du BOPE, ou les troupes du Mossad. Ça ne rigolait pas, et Natalia, elle, avait suivi, en Russie, un entraînement encore plus exigeant, dès sa naissance. Les deux étaient des professionnels, efficaces, rapides, et, comme Lloyd l’avait dit, ils venaient en paix. Ils auraient pu mener une opération rapide, neutraliser directement Lucy, et l’interroger dans une cellule capitonnée. Ce n’était pas comme ça qu’ils procédaient. Ils analysaient les risques, et, plus l’entretien se passait, et plus Lloyd se doutait qu’ils avaient peut-être été un peu négligents.

« Les diclonius sont ma race. Nous sommes des mutants. Et ce que veulent ces gens, c'est nous observer pour nous comprendre et nous combattre. Quelque chose comme ça. Par contre, vous vous trompez sur plusieurs points. »

Elle se téléporta alors, et, tandis qu’elle le faisait, Lloyd appuya discrètement sur sa montre, en la remettant en place. James Bond n’était pas le seul à avoir ses petits gadgets, et, si la montre de Lloyd ne disposait pas d’un laser, elle pouvait toujours envoyer un signal, avertissant la base que les choses étaient risquées, et qu’une équipe d’intervention pouvait s’avérer nécessaire. Ce faisant, il avait aussi ouvert un microphone permettant d’entendre ce qui se passait ici. Natalia, elle, restait vigilante. Lloyd était son officier superviseur, son « O.S. », mais elle n’était pas d’accord avec lui. Face à l’inconnu, il fallait toujours être méfiant, et Lloyd avait une tendance un peu trop forte, selon elle, à simplement se fier au faciès des gens pour déterminer leur menace.

Une erreur qui allait peut-être se payer ici, car Natalia sentait le danger pointer. Lucy se retrouva dans leur dos, en train de léviter. Voilà qui devenait flippant. Elle leur expliqua qu’elle avait déjà commis des meurtres, et Natalia, dans sa tête, sentit le niveau de danger être en train de croître. Si cette histoire était vraie, alors cette femme avait de la rage en elle, une rage refoulée qui était en train de se réveiller... Et elle représentait une menace potentielle. Instinctivement, les deux agents étaient déjà en train de réfléchir à un moyen de la neutraliser en minimisant les risques et les dégâts secondaires un maximum. Amélie leur expliqua ensuite que Lucy faisait l’objet d’une « puissante malédiction », qui l’avait visiblement forcé à commettre des choses peu avouables.

« C'est un bon résumé... Ajoute à ça le fait qu'une diclonius est une véritable machine à tuer, et vous avez le tableau de ce que vous devrez affronter. On a quatre ans quand on commence à tuer... Sans aucune difficulté, ni aucun remord. »

Lloyd nota silencieusement l’information, tout comme Natalia. Trop dangereuse pour être ramenée ? Elle était en train de flotter dans les airs, se préparant visiblement à les attaquer. Lloyd s’extirpa de son fauteuil, tout comme Natalia. Un sourire mauvais traversa les lèvres de Lucy, et les deux agents ne dirent rien. Natalia réfléchissait silencieusement. Elle ignorait la nature du pouvoir de cette femme, mais elle soupçonnait qu’il devait être d’ordre télékinétique... Comme des espèces de vagues capables de repousser les gens autour d’elle, si ce n’est pire.

« Par contre, concernant le centre, je n'ai aucune info. Quand je me suis barrée, j'essayais plus de dévier les balles de sniper et de tuer ceux qui voulaient m'arrêter. »

Dévier les balles, Natalia nota également cela. Ceci confirmait ses pouvoirs psychiques, liés à la télékinésie, la manipulation de la masse et des objets.

« Notre organisation a déjà affronté quelqu’un qui agissait par le biais des autres. Il... Hum... Il leur remplaçait leur œil par un œil spécial, par lequel il donnait ses instructions, et s’en servait pour les tuer, si jamais ils refusaient d’obéir. Ce que je veux dire, c’est qu’une malédiction peut prendre bien des formes. Magie ou technologie, c’est la même chose... Arthur Clarke disait que la magie, ce n’était que de la technologie incomprise. »

Natalia doutait de la persistance de l’argument, et s’était prudemment reculée, hésitant à brandir son arme. Lloyd sentait la tension être en train de monter, et tendait une main apaisante vers elle.

« Pour la centième fois, Lucy, on ne vous veut pas de mal... Mais vous ne pourrez pas gagner contre nous. Notre organisation existe depuis cinq millénaires, et a eu l’occasion d’affronter beaucoup d’ennemis particulièrement dangereux. Aussi vais-je vous demander de vous calmer, en vous rappelant que, si nous vous avions considéré comme une menace, nous aurions attaqué avant de discuter. »

Ménageant une courte pause, Lloyd conclut :

« En gros, il n’est pas dans votre intérêt de rejeter notre aide. »

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N’ayant pas été briefée auprès de Lloyd, Natalia ne comprit pas trop pourquoi, d’un coup, la mère de Yumi se mit à parler de « Star Wars », à dire que le père de Yumi venait d’Alderaan... L’Étoile Noire lui disait quelque chose, car elle en avait entendu parer : une sorte de grosse boule métallique capable de détruire une planète. De ce que Natalia comprit, Ayaka semblait vraiment prendre Yumi pour une Jedi, et réagissait en conséquence. Romanov ne savait pas quoi en penser, et en resta pantoise pendant quelques secondes. Le doute s’instilla dans son esprit, mais, au même moment, alors qu’elle allait répondre, elle entendit des bruits de pas précipités dans l’escalier. Elle se retourna et ne tarda pas à voir l’intéressée. Yumi. Natalia comprit, à  la lueur illuminant son regard, qu’elle avait visiblement réussi l’entretien avec Lloyd, et qu’il ne faisait aucun doute qu’elle rejoindrait l’équipe. Natalia entendit d’autres bruits de pas dans l’escalier, et s’écarta, laissant la mère et la fille, tout en se rapprochant de Lloyd.

Ce dernier lui expliqua brièvement ce qu’il y avait à savoir. Natalia écarquilla les yeux quand il lui assura que Yumi était bel et bien une Jedi, et que, visiblement, ce qui ne semblait être qu’une œuvre de fiction semblait, en réalité, être bien réelle. Il lui parla du Multivers, de l’influence entre les dimensions parallèles, et de tout un tas de choses qui semblaient sortir de l’esprit enfiévré d’un geek réfléchissant à un scénario pour un film de SF. Natalia avait entendu parler du Multivers, et elle se souvenait notamment de la théorie d’Alexander Vilenkin, un scientifique russe, qui soutenait l’existence d’un « Multivers de niveau 2 », c’est-à-dire l’existence de dimensions parallèles exactement similaires à la nôtre, un monde alternatif où une personne serait en train de faire ce qu’on était actuellement en train de faire. Le SHIELD avait son propre département scientifique, et le Multivers était appréhendé par certains de ses scientifiques comme des bulles qui étaient poreuses entre elles, et pouvaient communiquer, s’influencer réciproquement.

« De ton côté ? »

Natalia lui expliqua qu’elle avait parlé avec Ayaka, que cette dernière aimait beaucoup son mari, et qu’elle était d’accord pour laisser le SHIELD entraîner sa fille. Elle était en train de lui parler de l’Initiative, et des inquiétudes qu’Ayaka avait que sa fille ne devienne une sorte de phénomène de foire si jamais le public apprenait qui elle était. Silencieusement, Lloyd écoutait, puis hocha la tête.

« Okay... Je vais voir ce que je peux faire. »

L’agent du SHIELD se rapprocha ensuite des deux femmes, tout en sortant une petite carte plastifiée de sa poche.

« Madame Miyazaki... Je comprends vos inquiétudes au sujet de votre fille, et j’aimerais que vous jetiez un œil à cette carte... C’est une copie, bien sûr. »

Il lui montra la carte :


L’homme laissa aux deux femmes le temps de l’observer, puis Lloyd la remit ensuite dans son portefeuilles, tout en expliquant le but de sa démarche :

« Cette carte est similaire à celle que portera votre fille si elle rejoint notre organisation. Nous y indiquerons juste ses facultés. Quant au fait qu’elle soit vraiment une Jedi... Disons que le SHIELD considère que certains secrets sont faits pour rester ainsi, n’est-ce pas ? »

C’était une question très rhétorique. Il regarda ensuite Yumi, et parla à nouveau :

« Tu recevras une formation, et il te faudra un agent superviseur... Quelqu’un qui veillera sur toi, et t’expliquera les rudiments. Une fois que ceci sera fait, et si tout se passe bien, ce dont je ne doute pas, tu seras agente du SHIELD... De niveau 1. Il y a dix niveaux en tout, mais seuls des agents d’exception sont niveau 9... Même moi, je n’en suis pas. Quant au niveau 10, c’est un synonyme pour désigner notre directeur. Comme ma collègue a du vous l’expliquer, Madame, Yumi ne sera jamais seule. Soit son agent superviseur sera un agent, soit... Et bien, un super-agent. »

Il rajouta alors, un léger sourire sur le coin des lèvres :

« Et pas de tenue moulante, oui... Je sais. »

Il laissa planer quelques secondes, puis rajouta :

« Étant toujours à l’école, je suppose, votre fille pourra continuer à venir chez vous, et, comme je pense qu’elle doit être lycéenne, nous nous arrangerons pour répartir son temps libre entre prendre soin de sa famille, et suivre sa formation. On a des programmes très doués pour ça. Elle recevra un salaire, aussi... Mais, en tant qu’apprentie, il ne sera pas mirobolant. Et, comme elle est mineure, je pense que c’est vous qui le recevrez. »

Lloyd sortit ensuite de ses affaires une sorte d’agenda électronique, et pianota sur les touches. Il finit par trouver le formulaire, et tendit l’appareil à la mère de Yumi.

« C’est un écran tactile, et nous avons besoin de votre signature... Elle est mineure. Et il faudra aussi la tienne, Yumi. Prenez votre temps pour lire, rien ne presse. »

C’était un simple formulaire affirmant que le SHIELD prenait en charge Yumi pour la former, dans le but éventuel d’en faire une agente du SHIELD. Une fois la signature faite, Lloyd pourrait l’emmener.

Et les choses sérieuses pourraient commencer.

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NATALIA ROMANOV

Natalia, silencieusement, écouta la mère de Yumi lui répondre, en lui expliquant que, grâce à l’aide de son père, Yumi avait parfaitement réussi à maîtriser ses aptitudes. C’était, ici aussi, une autre différence majeure avec le mutant classique. Ses parents étaient généralement toujours des individus normaux, ce qui, pour le jeune mutant, entraînait un sentiment de rejet et d’incompréhension. Ici, les choses étaient différentes, et Ayaka lui expliqua qu’elle craignait surtout que la police ne finisse par apprendre la vérité sur les capacités de Yumi. Ceci amena un léger silence entre les deux femmes. Natalia s’humecta brièvement les lèvres, se frictionnant les mains. Il y avait encore un petit détail dont elle devait lui parler, mais, pour le coup, elle craignait que ceci n’amène Ayaka à se rebiffer... Néanmoins, Widow se devait d’être honnête, ne serait-ce que pour la gentillesse de cette femme, et son accueil. Elle méritait d’en savoir le plus possible... Dans la limite de ce qu’il était autorisé de dire, bien entendu.

« Si Yumi nous rejoint, Madame Miyazaki, ses capacités spéciales seront inscrites dans une fiche administrative qui figurera dans un registre public. Est-ce que vous avez entendu parler de l’Initiative ? C’est un processus développé par le gouvernement américain et par le SHIELD, et qui vise à recenser tous les individus disposant de capacités exceptionnelles, afin de les former, et de leur interdire d’exercer la justice sans un mandat officiel. Les États-Unis ont connu trop de débordements et de problèmes liés à ces initiatives personnelles... Des individus bien attentionnés uniquement soucieux de protéger leurs prochains, mais qui, sur le long terme, faisaient plus de mal que de bien. »

Étant membre du SHIELD, le discours de Natalia allait en faveur du recensement, mais elle savait que bien des gens y étaient contre, en insistant sur la nécessité qu’il y avait à protéger les libertés individuelles de chacun, et le droit à l’anonymat.

« Chacun de nos agents est protégé, ainsi que sa famille et ses proches. Il ne s’agit pas de s’immiscer dans votre vie privée, mais... Disons que nous conservons un œil sur ceux qui sont proches de nos agents d’intervention, afin d’éviter des pressions. »

L’aboutissement pratique de l’Initiative avait été de transformer les supers-héros en supers-héros officiels, appartenant à une autorité publique, et étant, par conséquent, dépositaires de l’autorité publique. Ils n’étaient donc plus de simples trublions se prenant pour des justiciers, et dont les actions, outre être inutiles, délégitimaient le travail de l’État et des institutions publiques. Il avait fallu une crise comme celle de Stamford pour que l’opinion publique comprenne enfin la menace que de tels individus représentaient, et le besoin qu’il y avait à les contrôler.

« Yumi n’aura pas à craindre la police, ni vous, elle travaillera avec eux », conclut Natalia.



LLOYD DAWKINS

Yumi était une Jedi qui adoptait le credo en fonction de ses envies. Lloyd doutait que ce soit très conforme à l’idéal des Jedi, mais, n’étant lui-même pas un Jedi, il n’était pas vraiment le mieux placé pour conseiller à quelqu’un d’être imperméable aux émotions. Il écouta la femme lui expliquer qu’elle était une Terrienne, et qu’elle essayait d’adapter son éducation terrienne avec le Code Jedi. Un bel exercice de gymnastique, mais elle pensait comme lui, estimant qu’avoir peur des émotions, et, ainsi, les refuser, n’était pas la meilleure façon de rester proche du Côté Lumineux.

« Si je ressens de la colère, je me sert de mes poings, pas de la Force. Et c'est pas le code qui m'empêchera de tomber amoureuse un jour. »

Lloyd hocha lentement la tête.

« Ma foi, c’est tout le malheur que je vous souhaite... Par contre, tint-il à rectifier, je ne suis pas marié. »

Autant qu’elle ne fasse pas d’erreurs. Lloyd ne portait pas d’alliance, après tout.

L’agent du SHIELD laissa planer quelques secondes d’hésitation, avant de se relever. Yumi s’était plutôt bien rapprochée de lui, et il avait remarqué qu’elle était... Plutôt énergique.

« Je suppose que vous savez pourquoi nous... Hum... En fait, vu que je pense qu’on est appelés à travailler ensemble, le mieux serait qu’on se tutoie... Car je pense que venir nous rejoindre ne te dérangera pas, non ? Sauf si ta formation avec ta Maître Jedi t’interdit de rejoindre une quelconque organisation œuvrant également à protéger l’humanité de toutes les menaces qui existent... »

Les connaissances de Lloyd sur les Jedi se limitaient à quelques films et à des romans datant d’il y a environ une dizaine d’années. Autant dire qu’elles étaient plutôt modestes.

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LLOYD DAWKINS

Dans son van, Lloyd et ses collègues ne se contentaient pas que de suivre les péripéties de Romanov depuis leurs capteurs. Ils suivaient aussi les informations locales. À force de travailler au sein du SHIELD, on finissait par apprendre qu’il existait deux grandes sources d’informations à ne pas négliger : les médias, et les interactions sociales résultant de l’ère numérique, que ce soit Facebook, Twitter, Instagram, ou les SMS... C’était d’ailleurs par ce biais qu’ils espéraient localiser leur cible. Lloyd était confortablement assis sur un fauteuil en cuir, et bouillonnait sur place. C’était une opération importante. Le SHIELD ne voulait pas prendre de risques avec une organisation aussi ancestrale et influente que la Ligue des Ombres, et il était donc assisté par d’autres équipes. Ce qui le frustrait, c’était d’être en arrière-plan. Avant de rejoindre cette organisation, il faisait partie des équipes d’assaut du SWAT. Certes, Lloyd était toujours considéré, par le SHIELD, comme un agent de terrain, mais, à choisir entre lui et Romanov, les pontes avaient choisi pour l’agent qui avait le plus de chance d’obtenir l’attention des invités. Il n’avait pas assez de plastique, tout simplement.

Natalia se tenait avec Blacksmith. Le dossier de ce type était classifié au sein du SHIELD, ce qui revenait à dire que seuls certains agents bénéficiant d’un niveau d’accréditation spécial pouvaient y avoir accès. Lloyd, fort heureusement, y avait accès, mais soupçonnait de n’avoir accès qu’à une partie des informations concernant l’homme. C’était frustrant, et en même temps compréhensible. Ce type devait être plus important qu’il n’y paraît. La preuve, il connaît Natalia. Malheureusement, cette dernière avait perdu la mémoire... Ou pas. Si elle avait conservé ses souvenirs, le SHIELD n’aurait probablement jamais réussi à l’enrôler, et à la faire travailler avec eux.

*On l’a utilisé, oui, mais c’est pour le bien commun... Elle a été éduquée pour être une espionne, elle ne peut vivre que comme ça...*

Il buvait du café, tandis que, pendant ce temps, l’enquête avançait. Il n’y avait pas que Natalia.

« On vient de recevoir les informations de la section financière sur Nation All... »

Un agent indiqua son pupitre, comprenant un rapport, et Lloyd, tenant son gobelet de café, s’avança vers le pupitre, afin d’en lire le contenu. La Nation All Bank était une importante banque américaine qui avait plusieurs succursales au Japon, dont une à Seikusu. Une banque importante, qui abritait l’argent de nombreuses sociétés appartenant aux Yakuza. La Ligue des Ombres ne pouvait pas s’installer à Seikusu sans avoir un soutien de la part du crime organisé, et le SHIELD avait mené son enquête, traquant les mouvements de capitaux émis dans les comptes en banque des sociétés appartenant aux Guramu. Lloyd apprit ainsi que d’importants mouvements de fond avaient eu lieu auprès de certains actionnaires d’obscures sociétés engluées dans des holdings et dans des montages financiers complexes. Les mouvements émanaient tous de comptes en banque situés en Chine.

« Visiblement, la Ligue des Ombres a transféré beaucoup d’argent...
 -  Monsieur ? Vous devriez voir ça, je crois... »

Lloyd tourna sa tête vers un écran. Un agent appuya sur un bouton, et monta le volume. C’était une chaîne locale, et on pouvait voir les locaux de la Nation All à Seikusu, avec un journaliste expliquant que la banque était assiégée, mais que la police ne pouvait pas venir. Il n’y avait que six policiers sur place, qui échangeaient des coups de feu à l’intérieur de la banque.

« Ce n’est certainement pas une coïncidence... »

Fallait-il envoyer une autre équipe ? Lloyd hésitait. De son côté, un autre agent était en train de capter les communications de la police.

« Ils vont envoyer deux hélicoptères pour arrêter les braqueurs, mais les yeux de la police sont braqués sur cet hôpital. »

Lloyd soupira silencieusement, restant muet. Il avait le sentiment que quelque chose de gros se passait, mais la plupart de ces agents étaient coincés devant cet hôtel, à rechercher leur meilleure piste.

Néanmoins, Lloyd avait l’impression que quelque chose d’important était en train de lui filer sous le nez.



NATALIA ROMANOV

« Nous nous sommes rencontrés à Paris... Quel est donc le plan que vous et vos copains avez mit en place ? »

Paris ? Natalia réfléchit... Mais il n’y avait rien à faire. Elle avait lu les dossiers la concernant, et savait qu’elle avait été à Paris pour attaquer les locaux du CNRS, afin de voler un échantillon de la Bactérie-Z. Elle avait incendié les laboratoires, en cherchant à accuser le Kremlin. Malheureusement, les dossiers ne mentionnaient pas comment ils s’étaient rencontrés. Si Natalia avait eu la mémoire intacte, elle aurait su qu’ils s’étaient vus par pur hasard, alors qu’elle flânait dans le 16ème arrondissement de Paris, autour du Bois de Boulogne, afin de repérer des entrées et des sorties éventuelles pour son excursion au sein du CNRS. Marshall l’avait vu à ce moment-là, et avait vraisemblablement du la prendre pour une touriste paumée. Voir un défilé de prostituées à Paris n’était sans doute pas l’image la plus flatteuse, et elle avait du passer un moment avec lui, afin de ne pas attirer l’attention.

Marshall devait croire que Natalia avait toujours fait partie du SHIELD, et, officiellement, c’était le cas. Son passé était classifié, suivant le culte du secret instauré par l’organisation. Natalia décida de rester professionnelle, et de laisser le passé de côté... Ce qui l’arrangeait.

« Nous avons des raisons de penser que la Ligue des Ombres s’intéresse à Seikusu. Comme vous le savez sûrement, ces fanatiques sont obsédés par la destruction de tout ce qui leur semble corrompu ou impur. Seikusu est pour eux une cible potentielle. Depuis quelques années, la criminalité augmente dans la ville, de même que les phénomènes paranormaux. La corruption y est galopante. La Ligue a un mobile, et notre enquête nous laisse penser que l’un de leurs contacts est ici, dans votre réception. »

Elle était en train de délivrer des informations confidentielles, mais on lui avait assuré que Blacksmith était un élément fiable.

« Vous avez déjà eu affaire aux Guramu, je crois, non ? Nous avons pensé que la Ligue chercherait à se rapprocher d’eux, afin de pouvoir s’infiltrer dans la ville, et pouvoir ainsi commettre, plus tard, leurs exactions. Nous avons relevé un appel intéressant, et cet homme parlait de votre soirée... Malheureusement, nous n’avons que sa voix, et j’ai pour tâche d’aborder les invités présents, afin de retrouver la cible, de l’appréhender, et de l’interroger. »

Elle laissa planer quelques secondes, avant de rajouter :

« Ceci dit, si vous avez une piste, je la prendrais volontiers, je ne pensais pas qu’il y aurait autant de monde à votre soirée... C’est le signe que vous devez être populaire par ici. »

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NATALIA ROMANOV

Natalia n’oubliait effectivement pas que Yumi était mineure. Au Japon, il fallait atteindre l’âge de 20 ans pour être considéré comme une personne majeure. Ceci expliquait pourquoi l’accord de sa mère était inévitable. Ne pas la mettre en danger... Natalia ne pouvait pas tenir une telle promesse. Certes, il y avait des activités de bureau au SHIELD, des postes tranquilles, mais Natalia savait très bien, et la mère de Yumi encore mieux, que la jeune femme ne s’épanouirait pas derrière un bureau. Elle voulait de l’action, se battre, utiliser ses capacités à bon escient. C’était quelque chose que Widow pouvait comprendre.

« Moi non plus, acquiesça Natalia. Les agents du SHIELD meurent rarement dans l’exercice de leur mission, nous subissons un entraînement très efficace, auquel Yumi n’échappera pas, afin d’être prête à agir sur le terrain. Et puis, ne croyez pas tout ce que vous pourrez voir à la télévision. Nous sommes un peu comme des policiers : la plupart de nos enquêtes n’impliquent pas forcément des fusillades déjantés ou des cavalcades infernales. »

Contre les mutants et autres menaces paranormales, l’organisation disposait en effet de gadgets futuristes et d’un équipement révolutionnaire, qu’on ne voyait nulle part ailleurs sur Terre. L’organisme avait dépensé sans compter. Natalia regarda autour d’elle, cherchant quel sujet aborder, maintenant. Cette femme n’était pas hostile à la conversation, et Natalia préférait en savoir plus sur Yumi. Il était probable qu’elle se fasse enrôler, maintenant. Pour Natalia, il n’y avait aucun problème à le faire, mis à part l’âge de Yumi... Mais bon, trois ans, ça se grappillait assez vite. Elle espérait juste que Yumi en ferait pas preuve d’un excès de zèle, un trait de caractère qui pouvait être aussi néfaste que celui d’avoir peur.

Widow hésita donc un peu, réfléchissant silencieusement, et finit par embrayer sur un autre sujet.

« Vous n’avez jamais eu de problèmes particuliers ? Je veux dire... Les capacités spéciales de votre fille... Elles n’ont... Jamais créé un quelconque problème ? »

Très souvent, les agents tombaient sur des parents inquiets, effrayés par leur progéniture. Quand on ne contrôlait pas ses pouvoirs, ils avaient la fâcheuse tendance de se réveiller sous l’effet d’émotions intenses, comme la colère, ou la peur. Il était alors important de connaître le passé des jeunes recrues, afin de savoir s’ils n’avaient pas déjà fait des bêtises. Mais, avec cette famille, différente du schéma classique, Natalia présumait déjà de la réponse.

Par ailleurs, elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander ce que Lloyd était en train d’apprendre là-haut.



LLOYD DAWKINS

À peu de choses près, Lloyd était en train de se faire la même réflexion que Natalia. Généralement, les mutants étaient très refermés sur eux-mêmes, n’osant pas parler de leur pouvoir, voyant en les individus qui l’approchaient une menace sinistre, qui les enfermerait dans des cellules capitonnées. Elle, au contraire, était un véritable moulin à paroles, fière de ce qu’elle était, et très aimable... Elle n’avait même pas menacé une seule fois de le tuer, ce qui, avouons-le, était troublant.

Elle lui expliqua que son mentor, Talia, était asexuée, à la mode des Jedi. Elle voyait toutes les émotions comme un mal, vivant ainsi dans la peur. Lloyd avait toujours trouvé ce paradoxe troublant. Les Jedi passaient leur temps à dire qu’il ne fallait pas avoir peur, que la peur était le chemin menant au Côté Obscur, mais, paradoxalement, leur doctrine enseignait la peur du Côté Obscur, et de tout ce qui s’ensuit. Tout ce qui était susceptible de conduire au Côté Obscur devait être aboli avec la plus ferme détermination, car la moindre brèche était susceptible de vous entraîner dans une spirale infernale.

« Quant à savoir où elle se trouve en ce moment, aux dernières nouvelles, elle était à bord de son vaisseau, après avoir découvert une station spatiale particulière, qui semble reliée à la Terre et à Terra via des Failles comme ici. Je suppose qu'elle est simplement partie vérifié qu'aucun Sith ne passe par ce passage... Pour le moment, le meilleur moyen de la contacter reste l'holoterminal du vaisseau de mon père, qui se trouve désormais dans votre base... »

Lloyd hocha lentement la tête, retenant toutes les informations que la femme était en train de lui dire. Cette histoire de station spatiale, il en avait entendu parler, mais c’était un autre service qui s’en occupait.

« Donc... Votre credo à vous, c’est... L’absence d’émotions, c’est ça ? Ne le prends surtout pas mal, Yumi, mais... Hem... Disons que tu ton tempérament enjoué ne me semble pas aller de pair avec ce credo... »

Il essayait de continuer à mieux la cerner. S’ils étaient appelés à travailler ensemble, il valait mieux en savoir un maximum sur elle.

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Seikusu Base Camp étant hors de la ville, il fallait un petit moment avant d’y aller, surtout que les deux étaient dans le centre-ville. Widow roulait le long d’un des grands boulevards de la ville, filant vers la sortie menant au périphérique. Sur l’écran tactile de l’ordinateur de bord, on pouvait voir le GPS, indiquant le chemin à prendre, et le temps restant : environ un quart d’heure. Pendant ce temps, Shriek lui parlait de ce qu’il savait sur la Terre. Il avait entendu parler de la Seconde Guerre Mondiale, savait qu’il était au Japon, et que la Terre n’avait pas encore très bien avancé dans sa conquête de l’espace. Widow l’écoutait silencieusement, tout en rejoignant le périphérique. N’étant pas aux heures de pointe, l’autoroute urbaine était plutôt fluide, avec quelques camions avançant, et d’autres voitures. La Chrysler 300C se démarquait assez aisément des autres voitures. C’était une pure berline américaine, solide, rapide, et confortable. Les sièges étaient en cuir, et Widow tenait le volant sans trop de difficulté.

« En fait, avoua l’homme alors que Widow attendait qu’il continue à en dire, je sais pas grand-chose de c'te planète. Rien de son histoire. Juste comment elle est vue par un étranger. »

Natalia hocha lentement la tête, tout en se rapprochant de la sortie à prendre pour rejoindre Seikusu Base Camp.

« Résumer l’Histoire de la Terre en quelques mots est un défi pour n’importe quel historien, reconnut-elle. En tant qu’amatrice, je dirais simplement que l’Histoire globale de mon monde est une lente progression vers ce que les philosophes appellent la Raison, et qui se démarque à travers bien des manières : le rapprochement entre les peuples, l’admission généralisée de grands principes comme la liberté, l’égalité, la justice, et l’accroissement de la méthode scientifique comme mode de raisonnement admis. »

Il était difficile de trouver un autre résumé global, mais c’était ce que Natalia pensait. L’Histoire du monde n’était rien de plus qu’une inexorable progression générale vers la tolérance et l’ouverture d’esprit.

« L’ONU est un organisme qui a été développé suite à la Seconde Guerre Mondiale. Pour vous expliquer un peu plus, pendant des siècles, la guerre a toujours été perçue comme quelque chose de normal dans les relations politiques, une manière pour une puissance politique forte de s’imposer sur la plus faible. On parlait alors de guerre de conquête pour désigner des conflits où l’objectif était de s’emparer de villes, de territoires, de gisements, ce genre de choses. Avec les deux conflits mondiaux qui ont ensanglanté le monde, on est passé de la guerre de conquête à un autre type de guerre : la guerre d’extermination, une guerre qui ne repose pas sur des impératifs matériaux, mais sur des affrontements idéologiques. La Seconde Guerre Mondiale a poussé les ravages de la guerre jusqu’à un niveau qui n’avait jamais été atteint dans toute l’Histoire de l’humanité, et a eu pour effet bénéfique de forcer les différentes nations à resserrer leurs liens entre elles pour qu’un conflit de cette ampleur ne surgisse pas à nouveau. L’ONU est née dans ce cadre, ainsi que la forme moderne du SHIELD. »

Tout en parlant, Natalia continuait à tenir le volant, et on pouvait désormais voir, sur une sortie, la mention « SEIKUSU BASE CAMP ». Natalia mit son clignotant, et s’engagea sur la voie de décélération, ralentissant tout en s’enfonçant peu à peu dans une route qui serpentait au milieu de la forêt.

« Le SHIELD a été conçu par l’ONU dans le but de neutraliser les derniers groupuscules nazis qui existaient encore... Mais ça, ce n’est que la partie de l’iceberg. En réalité, la mission du SHIELD est bien différente, et consiste à protéger le monde contre toutes les menaces paranormales. Ceci implique aussi bien les menaces extraterrestres que les mutants. Ce faisant, l’organisme qu’on appelle « SHIELD » est la reconstruction moderne d’une organisation qui existe depuis des millénaires, et qui a toujours veillé à défendre l’humanité. »

L’histoire du SHIELD commençait en réalité en -2620, à l’époque d’Imhotep. Autant dire que c’était une longue histoire. Entretemps, sur la route, on pouvait parfois voir des panneaux montrant la base. Widow expliqua à Kaals que Seikusu Base Camp effectuait des missions pédagogiques auprès de la population japonaise, en leur parlant de la Seconde Guerre Mondiale, mais en essayant aussi de justifier la présence américaine sur le sol japonais. Elle évita de parler de la Chine et du problème en gestation tournant autour de la souveraineté des îles Senkaku.

« On y est. »

Natalia arrêta sa voiture au portique de sécurité, et montra sa carte au gardien, qui ouvrit les portes. La base était plutôt grande, avec un bâtiment central abritant l’administration, et différents bâtiments. Il y avait plusieurs parkings, des hangars, et une piste d’atterrissage. Seikusu Base Camp assurait le ravitaillement des avions américains, et on trouvait aussi un musée, ainsi que des archives, les deux ouvertes au public.

Natalia s’arrêta devant le bâtiment central, et en sortit.

« La base du SHIELD est en-dessous. Je suis sûre que votre invention devrait plaire à certains de nos scientifiques. Vous êtes prêt ? »

Volontairement, elle ne lui avait pas tout dit. Elle n’avait ainsi pas dit que, en réalité, le SHIELD avait déjà une bonne connaissance de l’espace, mais, en lui disant que l’organisation avait déjà repoussé des menaces extraterrestres, elle pensait que le message était clair.

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