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« le: dimanche 09 mars 2014, 15:09:52 »
"Quand on sortira, il faudra bien que tu t'habilles... il vaut mieux que ça soit en garçon. Enfin, au début, pour ne pas attirer l'attention. après euh... enfin si tu préfères t'habiller en fille... enfin c'est comme tu veux."
-C'est...c'est à vous de décider de se que je dois être maîtresse. Je m'adapterais. Il ne fais pas froid pour l'instant je peux rester avec cette jupe.
Il se mit à genoux à coté de Maelie qui était allongée et prit un bout autre de tissus qu'il trempa dans de l'eau encore chaude. Il traita les plaies et les bleus de sa maîtresse avec le même talent, la même expertise et surtout la même douceur qu’auparavant.
Je vais... rrrrffmf... on va... tout ira mieux... sssnif... tu pourras manger, plus personne ne te battra... fffnfff
Ces mots résonnèrent dans l'esprit de Lucas, bien sûr pour lui les traitements qu'il avait reçu depuis sa mise en esclavage étaient dur, parfois même à la limite du supportable...Mais c'était naturel de le traiter ainsi, c'était un esclave qui devait une obéissance sans faille à son maître. Or, pour la première fois de toute sa vie, on lui disait des mots comme ça, pour la première fois de sa vie, il avait confiance en quelqu'un. Ces mots le troublait, à quoi ressemblait une vie sans coup, sans blessure, sans humiliation ou fantasme malsain d'un vieux bourgeois décadent. Une existence sans expérience ou combat à faire pour survivre...
Il était déstabilisé, jamais il n'avait imaginé tomber sur une telle maîtresse. Ça faisait beaucoup d'un coup, tant d'émotions, de nouvelles notions à intégrer...Il se répétait intérieurement: ne pas pleurer devant le maître, ne pas pleurer devant le maître..." Sauf que tout s'embrouillait, il sentait les larmes se faire de plus en plus présentent. Il se chuchota à lui même d'une voix étranglée: ne pas pleurer devant le maître ne pas pleurer devant le maître" apparemment ça l'aidait retenir toute crise de larmes même si on voyait bien qu'il était à deux doigts de craquer. Ses yeux brillaient derrière sa petite mèche rose qui, soit dit en passant, n'avait pas interpellée Maelie. Le monde qu'il connaissait semblait changer, il était perdu. Puis il regarda sa maîtresse, elle semblait gentille, jamais on ne l'avait traité comme ça...L'affection, la joie, la déstabilisation, tant de choses qui occupaient simultanément la place dans son esprit. Il ne put se retenir plus longtemps et fondit en larme, en plaquant ses deux mains devant ses yeux:
-*Ouiiiiiiin* maîtresse...je...je suis...*snif* désolééééééééééé...je serais un bon ser... un bon ser...un bon serviteur...je vous protégerais et je serais obéissant, je ...*ouiiiiiiiin*. il ne put continuer, les pleurs de joies prenaient toute sa respiration.
Il se rappelait tout ce qu'il avait subit, jamais il n'avait craqué, même face aux plus horribles expériences il n'avait jamais pleuré, face aux fantasmes les plus immondes et douloureux il n'avait jamais flanché...Mais là, tant de bonté, dans de gentillesse...Ce fut son tour de se vider, toute la souffrance, la tristesse, la honte qu'il avait emmagasiné durant dix ans d'esclavagisme tout cela s’extériorisait maintenant avec des flots de larmes.