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Messages - Dark Talon

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Base Spatiale / Re : La Guerre Technologique [Tryzox - Ludya]
« le: mardi 23 septembre 2014, 01:30:18 »
Tout ce à quoi Talon eut droit fut un chaste baiser, et à un Abyssian nerveux, qui croyait à un piège. Talon resta silencieuse. Si elle était frustrée de voir que ses avances avaient échoué, elle n’en montrait rien. Elle resta assise en tailleur, sans rien dire, pendant que le jeune homme remettait sa veste en place, et justifiait son choix. La prenait-elle pour une succube ? Il lui avoua qu’elle était la plus belle des Twi’leks qu’il connaisse, ce à quoi Talon aurait pu, end ‘autres circonstances, rétorqué qu’elle était sans doute la seule Twi’lek qu’il n’ait encore jamais vu... La passivité de Talon pouvait facilement passer pour une forme de stoïcisme émotionnel, mais elle était surtout la résultante d’un endoctrinement et d’une éducation vouée à faire d’elle un objet au service de Dark Krayt. Elle avait appris à compartimenter ses émotions, afin de ne ressentir qu’une profonde dévotion envers Dark Krayt. La théorie du Sith Unique, une perversion d’une règle perverse, la fameuse Règle des Deux de Dark Bane. Ludya hésitait entre ses pulsions, et la peur irrépressible que tout ça ne soit qu’un subterfuge, comme si, inconsciemment, il se disait qu’il ne méritait pas cette femme. Il opta donc pour un refus, et Talon hocha brièvement la tête.

Quelques secondes plus tard, elle se releva, après un silence assez pesant entre les deux. Elle s’écarta de lui, observant à nouveau la fenêtre, bras croisés, puis la retourna vers elle.

« Je te l’ai dit, Ludya, je ne suis pas un Jedi... Ce n’était pas un piège... Mais je comprends tes hésitations. Je ne suis pas très douée pour montrer mes émotions. »

Tournant la tête, elle le regarda à nouveau. L’envie, pour l’appeler comme ça, était passée, maintenant, comme un courant d’air qui venait de disparaître.

« Tu es un homme courageux, Ludya... Téméraire, mais brave. Tu es quelqu’un de puissant, mais inexpérimenté. Je t’invite à te reposer, je vais aller faire un tour, me renseigner sur cette station... »

La Sith lui sourit brièvement, puis sortit. Après cet échec malencontreux, il lui semblait préférable de sortir, afin d’éviter une situation compromettante et embarrassante. La Sith ne mentait pas. De fait, elle ne mentait techniquement jamais, faisant preuve d’une honnêteté assez désarçonnante. Elle lui avait dit ce qu’elle pensait : il était fort, mais encore jeune... Une jeunesse d’esprit qui avait peut-être expliqué son refus à des relations sexuelles. Talon ne pouvait pas lui en vouloir, mais elle ne pouvait s’empêcher, malgré tout, de ressentir une pointe de déception, que ce soit à hauteur de sa fierté, ou de stricts désirs physiques, plus matérialistes.

Talon se retrouva dehors, et se mit à déambuler le long des coursives de la station spatiale. Tôt ou tard, Brainiac allait revenir, et elle devait penser à une manière de le battre, de se préparer. Sur Arubis, elle n’avait pu que fuir. Ludya était un être puissant, mais l’était-il suffisamment pour combattre cette immense station spatiale ? Brainiac disposait de toute une armée, d’une puissance cosmique lui permettant d’anéantir les planètes. Honnêtement, elle ne pensait pas que les Gordaniens arriveraient à en venir à bout. Le plan de la Sith était donc de trouver un moyen de rejoindre discrètement le Grand Guédester, et de s’y infiltrer. Seulement, pour cela, il lui fallait dissimuler sa présence dans la Force. Elle pouvait le faire, car elle avait été formée à Korriban pour les missions d’infiltration, mais, pour ce qui était de Ludya, les choses étaient plus compliquées.

*La Force est claire sur ce point, j’ai besoin de lui pour vaincre ce Brainiac...*

Ses midi-chloriens étaient plus élevés que le sien, et, si ce n’était qu’un indice, c’était, au moins, la preuve que sa sensibilité à la Force était plus élevée que la sienne. Il pourrait être d’une grande aide dans le Grand Guédester... À bien y réfléchir, Talon ne voyait que ça comme solution : s’infiltrer dans cette forteresse spatiale, et trouver, à l’intérieur, un petit rouage grippé permettant de détruire toute la mécanique. Elle avait déjà infiltré des bases ou des vaisseaux immenses, des structures qui semblaient indestructibles... Il suffisait juste de trouver le point faible, et de le saboter, pour que ces grandes bases s’effondrent sur place. Talon comptait faire de même avec le Grand Guédester.

Ses pas la conduisirent vers une borne informatique, et elle y apprit que le X-07 était en train d’être réparé par une unité robotique. Elle se retourna alors. Talon ne savait pas trop où aller. Il y avait fréquemment des patrouilles gordaniennes, mais elle ne pouvait pas revenir si rapidement voir Ludya. Il fallait que ce dernier réfléchisse, qu’il se calme... Et elle aussi. Elle devait découvrir le meilleur moyen de le former rapidement à maîtriser suffisamment la Force pour qu’il puisse se camoufler dans cette dernière. Talon savait que le Grand Guédester approchait. Elle l’avait senti dans la Force... Elle avait senti l’absence d’Arubis. La planète n’était désormais plus qu’un caillou mort, une planète tellurique où il n’y avait plus aucune âme qui vive, qu’elle soit bactériologique ou humanoïde. En se connectant avec Ludya, en se perdant dans la Force, elle avait senti une tornade qui s’approchait, un véritable ouragan de Force qui quittait Arubis, et s’approchait d’Olysseum. Le Grand Guédester se déplaçait plus lentement que le X-07, mais il arrivait.

*Il faudra que nous soyons prêts quand il arrive...*

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Base Spatiale / Re : La Guerre Technologique [Tryzox - Ludya]
« le: dimanche 21 septembre 2014, 02:13:43 »
Lire dans la Force était très difficile, même pour elle. Elle ne savait rien de Ludya, ce mystérieux bonhomme qu’elle avait rencontré depuis moins d’une journée. Elle avait lu dans son esprit, vu des images incroyables, vu une planète avec des espèces d’énormes astéroïdes qui flottaient dans le ciel, mais interpréter ces images, les analyser, et les comprendre, était difficile. Elle ne pensait pas que sa question troublerait à ce point Ludya, et elle le sentit paniquer, s’effondrant, comme une montagne venant d’être brisée en deux par un séisme. Elle ne dit rien, le laissant pleurer, réfléchissant. Elle sentait les oppositions entre lui, et elle les sentait bien mieux, maintenant qu’ils avaient eu leur connexion. Les émotions... L’éternel point de conflits entre la doctrine jedi et la doctrine sith. La première enseignait à ses disciples de devenir des machines, en réfutant de ressentir, en se méfiant des émotions. La seconde enseignait d’y puiser sa force. Deux conceptions différentes avec des points communs, des interjections. Sith et Jedi s’étaient toujours mutuellement nourris, formant l’éternelle dualité de l’Univers : non pas le Bien contre le Mal, mais le Bien et le Mal, chacun se nourrissant mutuellement pour s’améliorer et grandir.

Ludya pleurait, maintenant. Sa planète avait apparemment été détruite (l’information émanait des Gordaniens, et, même s’ils étaient fiables, Talon avait pour principe de se méfier des rumeurs), et, surtout, sa vie passée lui manquait. Elle avait vu qu’il avait été un cobaye de laboratoire, entre les mains de militaires soucieux de voir en lui quelque chose à utiliser. Il avait souffert, et il essayait de retenir ses émotions... Mais il n’y avait pas que ça. Avant cette crise émotionnelle, elle avait senti des pulsions primaires chez lui, une certaine insistance autour de sa poitrine. Rien de bien surprenant. Les Twi’leks étaient de très belles femmes, avec des formes anguleuses, et Talon savait que ses tatouages noirs lui donnaient un charme exotique, surtout avec sa peau rouge.

Sa main vint se poser à nouveau sur l’épaule de l’homme, et elle se pencha vers lui, près de son oreille.

« Un Jedi te dirait qu’il faut contrôler tes émotions, que tu ne dois pas pleurer, et faire preuve de sérénité d’esprit... Ce n’est pas mon cas. Ne crois pas que je sois insensible. Apprendre à contrôler ses émotions ne signifie pas qu’il faut les abandonner, les ranger dans un tiroir, fermer ce dernier à clef, et enterrer cette dernière. »

Son visage était proche du sien, et sa main vint lui caresser la joue, doucement, tendrement.

« Tu ne peux pas refouler ces sentiments, Ludya... Tu ignores tout de ton peuple, tu as été privée de tes racines. Ta souffrance est sincère, ne cherche pas à la refouler en pensant que ce n’est rien... »

Sa tête accolée contre la sienne, elle parlait sur un ton calme, une voix posée, faible, presque langoureuse. Sa main se posa sur le menton de l’Abyssian, et elle releva son visage, le poussant du bout des doigts, jusqu’à ce que leurs regards puissent ainsi se croiser. Les visages étaient désormais trop proches l’un de l’autre, et Talon s’avança. Elle sentait contre ses lèvres le souffle précipité des siennes, et, après quelques secondes de silence, elle alla l’embrasser, posant ses lèvres sur les siennes, chacune de ses mains posées sur ses joues, sa bouche se plaquant doucement et tendrement à la sienne.

Le baiser dura quelques secondes, avant que Talon ne le rompe.

« Je sais que je te plais... N’est-ce pas ? Dis-le moi... Les femmes aiment l’entendre. »

Difficile de comprendre comment elle pouvait l’embrasser et se rapprocher ainsi de lui, alors que, il y a à peine quelques heures, son souhait était de se séparer de lui, de le laisser vaquer à ses occupations... Elle s’était rapprochée de lui avec la Force, il ne fallait pas l’oublier. Tout venait de là.

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Base Spatiale / Re : La Guerre Technologique [Tryzox - Ludya]
« le: vendredi 19 septembre 2014, 01:57:09 »
Talon avait beaucoup parlé, et elle s’était replongée dans ses souvenirs par ce biais... Sa formation à Korriban, difficile, exigeante, où elle avait grandi pour vénérer Dark Krayt, le Sith unique. Un véritable bourrage de crânes, un terrible endoctrinement, qui avait fini par se terminer quand la Sith avait réussi à en sortir, et à voler de ses propres ailes. Ludya l’avait sagement écouté, et donna ensuite son commentaire, expliquant de manière très scientifique ce qui, pour elle, n’était rien d’autre que l’usage de la Force. Elle ne savait quasiment rien sur les Abyssian, mais elle savait que la Force pouvait parfois avoir d’étranges répercussions sur certaines espèces vivantes de l’Univers. Les Toydarien, par exemple, avaient une certaine forme de résistance naturelle à la Force. Il existait une infinité de variations dans sa galaxie, et encore plus dans l’Univers.

« La Force se matérialise de bien des façons, Ludya... Des pouvoirs naturels propres à une espèce peuvent être l’une de ces manifestations. Il existe des espèces qui ont une résistance naturelle à la Force, ou, inversement, utilisent instinctivement cette dernière. La Force est très complexe à comprendre. Elle est à l’image de la vie : variée, insaisissable. »

Talon n’était pas vraiment une philosophe, elle ne faisait qu’exprimer une vérité indiscutable. La vie était riche, surtout à l’échelle de l’univers. La Sith se releva lentement, et contourna Ludya,  observant la fenêtre en croisant les bras. Des aventures... Elle haussa les épaules.

« J’ai passé l’essentiel de ma vie dans un même bâtiment, sans jamais voir le monde extérieur autrement que par des écrans télévisés. L’histoire de ma galaxie est riche, mais elle est très répétitive. Depuis des millénaires, Siths et Jedi s’affrontent entre eux, les uns cherchant à développer un Empire galactique, les autres à protéger un système démocratique à l’échelle de toute la galaxie. »

Elle se retourna. Il n’y avait pas grand-chose à voir dehors, si ce n’est des terrasses, des cyborgs, de simples touristes, des voyageurs... La seule personne qui ait de l’intérêt était Ludya, et Talon s’assit en tailleur juste devant lui, puis tendit ses mains, plantant son regard dans le sien.

« La Force bat dans tes veines, que tu le veuilles ou non... Elle naît dans ton cœur, et se répand dans le reste de ton corps. Attrape mes mains, Ludya, attrape-les, et laisse-moi te montrer. »

Ses deux mains rouges se tenaient devant lui, et, quand il les saisit, elle ferma les yeux, et lui demanda de faire de même, de se concentrer, et de respirer lentement, de faire le vide dans sa tête... Les techniques de méditation étaient fréquentes chez les Jedi et les Sith. Il leur arrivait de méditer ainsi pendant des heures, de se plonger dans le flux de la Force.

« Fais abstraction de tes sens, et tu pourras t’ouvrir à celui de la Force... Tu pourras voir ce que la Force voit, percevoir des échos du futur et du passé. »

Talon était là pour le guider. Peu à peu, tout disparut, et elle vit des échos du passé de Ludya... Elle vit une jeune femme avec un sourire étincelant, elle vit des militaires pratiquant des expériences sur lui. En retour, il put voir le passé de Talon, il put la voir s’entraîner avec Dark Ryun, affrontant des hologrammes et des androïdes sous le regard impassible du Twi’lek. Il travaillait pour Krayt, et, quand elle avait été prête, elle avait tué Dark Ryun, le remplaçant, et devenant l’une des Mains de Krayt. Les deux êtres communiquaient avec des pensées indistinctes, au milieu d’étoiles blanches, dansant dans les midi-chloriens et dans le flux de la Force. Images et sensations s’entrechoquaient, permettant de voir d’autres personnes, d’autres mondes... Là, un homme d’affaires paniquait pour le compte-rendu qu’il devait faire ; là, un jeune homme tremblait pour l’examen de demain. Là, une femme préparait ses affaires pour un vol spatial... Et là, un homme pleurait de souffrance après avoir été largué. Ici, un autre voulait se suicider après avoir perdu son emploi. Là, une mère de famille priait pour que son fils survive à son opération... Chaque étoile était un message, chaque message était un écho, et eux naviguaient dans cet océan infini.

Ils arrivèrent sur une plateforme immaculée, au milieu d’un vortex noir, mutuellement nus, entourés par des images et des sensations. On voyait le Grand Guédester qui s’avançait, on voyait le futur possible être corrompu par leurs inquiétudes mutuelles. Talon se rapprochait de Ludya, et l’enlaça, avant de l’embrasser, au milieu des murmures, des hurlements lointains. C’était une véritable cacophonie de sons, d’images, de visions, de quoi rendre n’importe qui fou si on commettait l’erreur de s’y plonger trop longtemps.

Talon rouvrit les yeux, mettant fin à cette vision, et sentit la réalité revenir à elle, ses instincts sensoriels revenir en force.

« Nos esprits se sont reliés, Ludya..., annonça-t-elle avec un léger sourire. Et tu as pu voir l’étendue de la Force. »

La main de Talon s’avança alors, et se posa sur son torse, dans un geste intime qui pouvait porter à confusion.

« Elle bout en toi... Et elle m’intrigue... Parle-moi de ton espèce, Ludya. Parle-moi des Abyssian. »

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Base Spatiale / Re : La Guerre Technologique [Tryzox - Ludya]
« le: mercredi 17 septembre 2014, 01:38:40 »
Ils entrèrent donc à deux dans la chambre, Talon  utilisant le passe magnétique. La porte s’ouvrit. La chambre était plutôt petite, comprenant deux lits, et une pièce annexe, la salle de bains et les toilettes. Une belle fenêtre donnait sur la place extérieure, mais il était aussi possible de la programmer pour qu’elle montre directement l’espace, depuis l’une des plus multiples caméras figurant le long d’Olysseum... De fait, la fenêtre abritait aussi un écran plat futuriste, une technologie futuriste permettant de se connecter aux chaînes de télévision locales. Tandis que Ludya inspectait le décor, Talon vit, à côté, sur une table, une brochure touristique, ainsi qu’un guide télévisé. Olysseum abritait plusieurs chaînes télévisées, diffusant, à foison, des spectacles artistiques, comme des concerts, des représentations théâtrales, ou encore une autre chaine diffusant des talk-shows politiques et culturels, et d’autres chaînes axées sur la diffusion de films. Talon vit ensuite Ludya s’allonger sur le sol, regardant sous le lit, et elle se dit qu’il cherchait probablement des traces de micros. Une précaution honorable, mais en réalité superfétatoire, car Talon avait déjà utilisé la Force pour sonder cette pièce. Les Gordaniens les pistaient, mais ils étaient plus malins que ça. Ils savaient qu’ils avaient affaire à une Sith, et, si leur réputation paraissait parfois excessive, elle pensait que, en ce qui concernait la collecte d’informations, ils étaient effectivement à la hauteur de ce qu’on disait sur eux.

Ludya se retourna vers elle, lui annonçant qu’il n’y avait rien à craindre, et Talon acquiesça. Elle avait déjà pu noter le caractère bougon du jeune homme, et elle n’allait pas lui dire que s’allonger sur le sol n’avait servi à rien. Au lieu de ça, elle se déplaça légèrement, faisant remuer ses lekkus derrière elle, tandis que l’homme s’installait en tailleur sur l’un des deux lits. Former cet être à la Force... Elle pulsait en lui, et Talon savait que la Force était difficile à apprendre, et qu’ils allaient manquer de temps. Elle ne pouvait guère que se contenter de l’essentiel, et ce d’autant plus que Ludya savait se battre, et savait déjà utiliser sa puissance. Autrement dit, le former serait d’autant plus difficile si la méthode de Talon différenciait de celle qu’il connaissait... Mais ce serait aussi un moyen pour elle d’en savoir plus sur lui, et de se rapprocher. Si Javert disait vrai, et Talon n’avait aucune raison d’en douter, alors le Grand Guédester les traquerait tous les deux... Et sa préférence irait certainement pour Ludya, qui, génétiquement parlant, était plus élaboré et plus riche qu’elle... Plus unique.

« Dites. Et vous... Grande Dame Sith, vous faisiez quoi avant d'arriver sur Arubis ? Vous vous êtes pas retrouvée là-bas par hasard... vous avez l'air de quelqu'un qui sait ce qu'elle fait, pas comme moi qui suis juste un peu maladroit. »

Il arriva à la faire sourire, un mince exploit. Elle restait debout, alternant entre croiser les bras ou en poser un sur sa hanche.

« Si tu connaissais les Sith, Ludya, tu ne les affublerais jamais d’un statut de grandeur. Néanmoins, je t’accorde le bénéfice de l’ignorance, ma galaxie est encore assez repliée sur elle-même. »

Ménageant une courte pause, elle entreprit de lui faire un court exposé. Elle lui expliqua que, depuis des millénaires, sa galaxie était divisée en de multiples institutions politiques galactiques variables, mais que, parmi cet amas de structures et d’entités variables, il y en avait une qui n’avait jamais vraiment changé. Elle avait été maintes fois détruite, mais toujours reconstruire.

« On les appelle les Chevaliers Jedi, protecteurs et garants de la justice et de l’ordre dans la Galaxie. C’est une sorte d’ordre religieux et militaire, avec son code, ses saints, ses dogmes, et ses erreurs. Une structure rigide qui forme ses membres dès l’enfance, tous se battant avec une arme qui les caractérise : un sabre-laser. Moi, j’appartiens aux Sith... L’autre camp. T’expliquer toute l’Histoire des Sith et des Jedi serait trop longue. Les deux ordres sont les deux versants d’une même pièce. Les Sith, initialement, désignaient juste une espèce d’être primitifs maîtrisant naturellement la Force... Ils vivaient sur Korriban, et, un beau jour, des Jedi renégats, des Jedi qui avaient trahi leur code, sont venus les voir, et les ont endoctrinés. Ces Sith originaires les ont pris pour des Dieux, et ces Jedi renégats se sont peu à peu confondus avec les Sith. Autrement dit, Ludya, les Sith et les Jedi sont bien plus proches qu’aucun Jedi ne voudra jamais l’admettre. La plupart du temps, les plus grands Maîtres Sith sont d’anciens Jedi. »

Mis à part quelques Sith comme Dark Bane, bien des Sith avaient auparavant été des Jedi : Dark Vador, Dark Revan, Dark Malak, ou encore Dark Krayt. Il était inutile d’embêter Ludya avec cette avalanche de noms, aussi Talon alla-t-elle à l’essentiel :

« J’ai été formée par un Sith rêvant de conquête, Dark Krayt. Je ne vivais que pour lui, parcourant la Galaxie d’un bout à l’autre pour renforcer son influence, et l’aider à annihiler les Jedi... Puis mes voyages m’ont amené sur une planète isolée, où j’ai appris qu’il existait une menace renvoyant les luttes entre Jedi et Sith : les Formiens. Ils sont loin de ma galaxie, mais j’ai pris conscience qu’il était nécessaire de les supprimer. J’ai pris mes propres choix, et j’ai décidé de m’envoler loin de ma galaxie d’origine. J’ai ainsi entendu parler des Gordaniens, de la guerre colossale qui faisait rage chez eux contre la majeure partie des Formiens envoyés hors de leur galaxie d’origine, et je cherche un moyen de les supprimer... Je ne traquais pas les Formiens chez Arubis, mais j’ignorais ce qui se passait... Et, pour que tu comprennes bien, il faut que je te parler de la Force... »

Ceci entraîna un nouveau silence. Par où commencer ? Talon se souvenait des multiples cours théoriques qu’elle avait eu sur la Force, sur ce qu’elle était, sur sa nature... L’approche qu’on avait sur la Force ne cessait d’évoluer au gré des théories et des hypothèses, toutes se rejoignant pour dire que la Force était, par nature, indiscernable, et qu’on ne pourrait jamais en donner une définition complète et globale... Mais on pouvait essayer.

« La Force est une énergie naturelle aussi vieille que la Création elle-même. Je pense d’ailleurs qu’elle est directement issue du big bang. Elle se trouve absolument partout, et lie toute forme vivante qui existe : toi, moi, les arbres, les animaux, les Gordaniens... Tous, nous ne sommes que des pulsions de Force. Cette conception de la Force est une conception objective, qu’on appelle aussi la théorie de la Force Unifiée, une théorie dans laquelle la Force est une simple énergie de la nature. Tu m’as entendu parler des midi-chloriens avec Javert, non ? Ce sont des micro-organismes dont le taux permet de mesurer la réceptivité d’une personne à la Force. Disons qu’on peut dire que c’est là la conception scientifique de la Force, mais on ne peut pas simplement se contenter des midi-chloriens pour évoquer la Force. »

Elle se tut un peu, et poursuivit, sans trop savoir si Ludya arriverait à la suivre ou non :

« D’autres approches de la Force voient cette dernière, non pas comme une simple force universelle, mais comme une sorte d’énergie psychique émanant des individus eux-mêmes. Cette théorie subjective est celle de la Force Vivante. Elle ne convainc pas grand-monde par son approche trop abstraite, mais je pense qu’il y a un peu de vérité là-dedans. »

Cette théorie avait gagné un regain d’intérêt quand la Galaxie avait été envahie par les Yuuzhan Vong, des individus qui étaient coupés de la Force. C’était une exception forte de la Force Unifiée, mais, au fur et à mesure des années et du déroulement de la guerre, il était apparu que, en réalité, les Yuuzhan Vong avaient été volontairement coupés de la Force par Yuuzhan’tar, leur planète-mère. Cette planète avait une sorte de conscience naturelle, et voyait les Yuuzhan Vong comme ses enfants naturels. Ces dernier savaient ravagé leur galaxie d’origine, et, pour les punir, Yuuzhan’tar les avait coupés de la Force. Les Yuuzhan Vong étaient l’une des principales pistes de Talon, car elle trouvait qu’il y avait, entre eux et les Formiens, de troublantes ressemblances.

Néanmoins, parler des Vong serait trop long, et Talon voulait rester synthétique, ce qui l’amena donc à exclure, pour le moment, de lui en parler, pour se concentrer sur l’essentiel :

« L’une des conséquences de la conception objective de la Force est de dire que cette dernière a deux penchants : le Côté Lumineux, et le Côté Obscur. C’est une classification que Sith et Jedi reconnaissent en grande majorité, les premiers relevant du Côté Obscur, les seconds du Côté Lumineux. Le Côté Lumineux apporte l’harmonie de l’esprit et du corps, et le Côté Obscur apporte la passion et la force. Si je devais vraiment trouver un élan de différence entre les deux ordres, il serait là : les Jedi sont des êtres de raison et de tempérance, se refusant à mener une vie pleine et accomplie, se sacrifiant pour les autres. Les Sith, quant à eux, sont décidés à embrasser l’étendue de la Force, à vivre sans restriction. Voilà pourquoi le Code Sith parle de ‘‘liberté’’ et de ‘‘passion’’ là où le Code Jedi préfère employer des mots comme ‘‘sérénité’’ ou ‘‘harmonie’’. »

Elle termina ensuite son long discours :

« De mon point de vue, le Côté Lumineux et le Côté Obscur ne sont que des termes que nous employons en pensant naïvement que la Force se résume à ça. Pour moi, il n’y a aucun côté, simplement des gradations. Les Sith cherchent à maîtriser un pouvoir sans avoir la tempérance nécessaire, et ce pouvoir les rend fous... Mais certains Jedi ont acquis un pouvoir dépassant celui des Sith sans pour autant sombrer dans la folie. Le Côté Lumineux et le Côté Obscur ne sont que des manières de désigner deux formes d’apprentissage, et je ne pense pas que la Force saurait simplement se résumer à eux. Autrement dit, Ludya, je pense que nous sommes maîtres de nos propres choix, et que le Jedi qui devient un Jedi Noir le devient, non pas à cause de la Force elle-même, mais à cause de sa propre ambition. En clair, je pense que la théorie de la Force Unifiée n’est pas à opposer à celle de la Force Vivante, mais que les deux se complètent mutuellement et permettent d’avoir une approche de la Force. »

Elle avait terminé en croisant les bras.

« Voilà pour l’approche théorique. Des questions ? »

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Base Spatiale / Re : La Guerre Technologique [Tryzox - Ludya]
« le: dimanche 14 septembre 2014, 01:09:50 »
Le duo pénétra dans le train, qui se mit à démarrer, filant vers le centre de la station. Ludya ne s’était effectivement jamais présenté à elle, mais elle avait un avantage sur lui : la Force. La Force pouvait lire dans les esprits, deviner certaines pensées, et même influencer ces dernières. C’était le petit tour préféré des Jedi pour éviter des ennuis, une forme d’hypnose. Les Sith disposaient aussi de ces facultés, et, si Talon n’était pas une grande télépathe, elle en connaissait néanmoins les ficelles. De Ludya, elle n’avait pas lu grand-chose en percevant ses idées, ressentant juste un profond trouble, des pensées confuses... Son nom avait émergé de ce méandre, et l’entretien avec les Gordaniens n’avait nullement aidé Ludya à se détendre. Ce qu’il avait vu était terrifiant, et, contrairement à Talon, il n’avait pas été formé par Dark Krayt à contrôler ses émotions. Il était troublé par le génocide d’Arubis, troublé par la menace lointaine et impérieuse des Formiens, et troublé par la puissance du Grand Guédester... En réalité, il n’était pas difficile de lui trouver des raisons d’angoisser.

« Je suis encore trop jeune et immature, je n'aurai jamais la finesse ni la maîtrise d'un véritable Abyssian avec... Où plutôt sans tout ce que j'apprendrai jamais sur les miens... Il doit y avoir des secrets que je ne percerai jamais. En tout cas Jamais tout seul... Les Gordaniens ne vont pas être capables de s'aider eux-mêmes lorsque le grand Quedester débarquera ici, tout recommencera et on se retrouvera livrés à nous-mêmes. »

Talon restait silencieuse, ayant croisé ses bras, voyant les murs défiler depuis les vitres renforcées du tram. Elles donnaient parfois sur des vues panoramiques, permettant devoir, outre l’espace, de grands espaces publics. L’Olysseum avait sa propre réserve en oxygène, par le biais de grands squares, générant, grâce à des diodes spéciales, la nécessaire photosynthèse permettant aux arbres de produire du dioxygène. Une technologie qu’on rencontrait presque sur n’importe quelle station spatiale, maintenant. D’autres disposaient de grands réservoirs à oxygène, utilisant d’autres méthodes pour produire du dioxygène, mais ce n’était pas terrible. Ces appareils souffraient de forts dysfonctionnements, et l’oxygène produit n’était pas terrible, un peu vicié.

La prochaine station était celle du centre urbain, le meilleur endroit où trouver un endroit pour former l’Abyssian. Talon pouvait le faire dans son vaisseau, mais elle préférait le laisser entre les mains du service maintenance de la station afin de le réparer.

« Je... n'ai pas le choix. Je ne sais même pas de combien de temps on dispose mais J'ai besoin d'aide...
 -  C’est pour ça que je suis là », répliqua-t-elle alors.

Elle n’en dit pas plus, plongée encore dans ses pensées. L’Abyssian sortit en premier, s’étirant délicatement, avec une grâce presque féline, dénotant de la posture qu’il avait eu dans le bureau, quand toute sa masse musculaire avait subitement augmenté. Elle n’avait rien dit, sur le coup, mais cette image lui revenait en tête. Est-ce que c’était une sorte de propriété polymorphique propre aux Abyssian ? Certaines espèces animales pouvaient changer de forme en fonction des circonstances, comme le caméléon changeant de couleurs pour se dissimuler dans l’environnement. Talon n’en savait malheureusement pas assez sur cette espèce pour pouvoir émettre autre chose que des hypothèses, mais, quand l’homme la regarda, elle sourit légèrement. Son intuition féminine coïncida avec ce que la Force lui disait.

Ludya venait peut-être d’une espèce inconnue aux propriétés renversantes, mais il avait des réflexes très naturels. Il avait observé ses formes, et Talon ne s’en formalisa pas. Si elle se promenait à moitié nue, c’était bien pour qu’on l’observe. Les Twi’leks, son espèce naturelle, était une espèce connue pour avoir de nombreux esclaves sexuels. Elles étaient belles, harmonieuses, avec des formes langoureuses et magnifiques. Talon savait qu’elle était belle, et masquer cette beauté aurait été une erreur, qui l’aurait fait passer pour une femme prude et faible. Elle préférait l’exhiber fièrement.

« Je dois m'en remettre à vous et... Vous croyez que c'est possible de faire quelque chose de moi ? Je vous ai attiré tellement de problèmes depuis qu'on s'est rencontrés... C'est vrai que j'ai besoin de la maîtriser... La force doit être maladroite chez moi. »

Elle haussa les épaules en se rapprochant de lui. Sous sa forme normale, il était un peu plus petit qu’elle, et elle tendit sa main, venant caresser sa joue, en un geste qu’elle voulait affectueux.

« Tu as l’air motive et déterminé… C’est tout ce qu’il faut, de la volonté. »

La Sith s’avança ensuite hors de la station, et ils rejoignirent le centre urbain. C’était une grande rotonde faisant penser au centre-ville d’une ville. Le toit de la rotonde était une projection holographique très réaliste de l’espace. Il y avait pas mal de restaurants, de multiples boutiques, et Talon s’avança rapidement en suivant des panneaux holographiques directionnels, qui la conduisit vers le centre de maintenance de l’Olysseum. Elle tomba rapidement sur un androïde, et demanda à ce qu’on répare le moteur de son vaisseau dans les plus brefs délais. L’androïde acquiesça lentement, puis Talon se retourna, et croisa le regard de Ludya.

« On va aller louer une chambre, ce sera un bon endroit pour te former. »

En chemin, elle vit des droïdes publicitaires volants, vantant les différentes boutiques de la station par le biais d’une voix mécanique sexy :

« Pensez à recharger les munitions de vos tourelles, et à nettoyer les chargeurs de vos armes ! Olysseum-Gunshop est ouvert 24h sur 24 pour réparer votre armement, l’upgrader, et pour customiser vos munitions ! »

Talon marchait rapidement, se dirigeant vers l’un des hôtels de la zone, et rentra dans le hall d’accueil. Ayant de l’argent en stock, elle commanda une chambre pour deux, puis se retourna vers Ludya.

« D’ailleurs, je m’appelle Talon. Je suis une Twi’lek qui a appris les arcanes de la Force auprès d’un mentor, il y a fort longtemps. Si tu es prêt pour ta formation, tu peux me rejoindre dans la chambre... Ou tu peux aussi aller te promener, comme tu le veux. »

Ayant dit cela, la Sith se retourna, puis grimpa l’escalier menant vers leur chambre.

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Base Spatiale / Re : La Guerre Technologique [Tryzox - Ludya]
« le: jeudi 11 septembre 2014, 22:04:40 »
Comme si le fait d’avoir brièvement acquis une masse musculaire l’avait renforcé, Ludya se mit soudain à péter un plomb, et à larguer Talon. Il se rua vers l’ordinateur de Javert, et Talon l’entendit parler de « nucléotides » et de « prismes vectoriels volumétriques ». Tout ça voulait sans aucun doute dire quelque chose, mais elle n’avait jamais été une scientifique, et se contenta de rester silencieuse. De ce qu’elle comprit, le plan de Ludya était de paralyser la Nuée en se sacrifiant à eux, afin de tenir compte du fait que le temps que la Nuée mettrait à ingérer son patrimoine génétique, à l’intégrer dans sa banque génétique commune, fournirait un laps de temps suffisant pour permettre aux Gordaniens d’atteindre l’Overmind, et de le détruire. Il était la cible principale de Talon, le point fort de la Horde, mais aussi sa faiblesse. Si l’Overmind était détruit, la Nuée disparaîtrait. À l’aide de la Force, Talon avait, à bien des reprises, essayé de le localiser, mais jamais sans succès.  Elle avait découvert la galaxie des Formiens, une sorte de pic lumineux de la Force, avec une telle concentration de midi-chloriens que toute la galaxie en semblait saturée... Elle l’était tellement qu’elle formait comme un océan en ébullition, rendant impossible de percer à travers pour retrouver l’Overmind. Elle en avait eu des migraines, et avait pour l’heure abandonné cette stratégie, par peur de perdre dans son esprit dans ce champ de Force, ce flux incompressible et incroyable, dépassant l’entendement.

Après la démonstration de Ludya, un certain silence plana dans la pièce. Javert le regarda lentement, sans rien dire, puis finit par esquisser un fantôme de commencement de sourire, presque un geste nerveux de sa bouche.

« Et bien, vous auriez fait un parfait analyste en génétique. Pour un rookie, vous vous en sortez bien, Abyssian. Votre analyse me paraît bonne, mais je dois vous admettre que je ne suis pas un scientifique. »

La Sith continuait à ne rien dire, tout simplement parce qu’elle n’avait rien à dire.

« Nos informations sur les Formiens sont sujettes à caution. Nous menons des recherches pour développer un virus qui nous permettrait de les tuer, mais leur code génétique est particulièrement évolutif. De fait, je ne saurais moi-même pas trop comment vous expliquer leur fonctionnement, mais ils sont capables de modifier leurs nucléotides, de les adapter. Nous parlons de « Formiens », mais ce terme est en soi un non-sens, car il laisserait entendre que nous ayons affaire à une seule et même espèce. Or, la Fourmilière n’est rien de plus qu’une immense banque génétique. C’est dans cette optique, dans le cadre de ces recherches, que nos scientifiques ont avancé la Théorie de la Première Espèce, afin d’essayer de caractériser les vrais Formiens.
 -  J’en ai entendu parler, lâcha alors Talon en se rapprochant d’eux. La première espèce, l’espèce fondatrice de la Nuée...
 -  Précisément, acquiesça l’Amiral. Tous les spécimens de Formiens que nous capturons sont utilisés pour tenter de reconstituer l’ADN de l’espèce d’origine... Si je vous dis ça, c’est pour que vous compreniez bien que la Nuée est faite pour l’évolution, pour avaler de nouvelles espèces. Nous ignorons les procédés que la Nuée utilise. Votre théorie peut-elle tenir avec une espèce aussi insaisissable ? L’analyse de votre ADN peut-il vraiment paralyser une si vaste espèce ? Tout ça semble trop beau... Et explique pourquoi nous avons besoin de votre sang. »

L’Amiral y revenait, et se retourna lentement, déambulant un peu dans le bureau de l’Administrateur, qui avait depuis longtemps abandonné l’idée de comprendre cette conversation.

« De toute façon, nous ignorons où se trouve l’Overmind. Nous savons d’où viennent ces saloperies, mais il y a tellement de Formiens que tous nos capteurs sont saturés. C’est de ça que je veux parler, Abyssian... Votre idéalisme vous amène à envisager des solutions définitives, à conserver un certain optimisme, mais je préfère faire preuve de pragmatisme et de retenue. Quand ces horreurs sont arrivés, nous étions sûrs de notre supériorité technologique et militaire. Pendant un temps, nous avons écrasé leurs Leviathans, et, après, ils ont réagi en conséquence... Comme une escalade, ils ont déployé des plus gros calibres, et qui sait encore ce qu’ils peuvent bien nous réserver... »

Talon, qui commençait à se lasser, se racla bruyamment la gorge.

« Tout cela est très intéressant, Messieurs, bien que n’y comprenne pas grand-chose... Mais, pour l’heure, nous avons déjà une cible... Et, si vous avez visé juste, Amiral, elle se rapproche de cette station. Il ne lui faudra plus longtemps pour avaler Arubis, et, ensuite, elle viendra ici, si votre théorie est bonne.
 -  Oui... Oui, vous avez raison. »

Javert acquiesça lentement, et se retourna à nouveau vers Ludya. Les tourelles lasers s’étaient rabattues, mais les Gordaniens étaient sur la défensive.

« Il n’y a pas que la puissance d’analyse de Brainiac qui nous intéresse... C’est tout l’ensemble que nous voulons comprendre, avec les risques que cela représente. Si nous avions des vaisseaux aussi vastes que celui-ci, nous pourrions repousser les exoplanètes formiennes. Quant à vous, je n’ai aucune raison de vous retenir, et, même si je pourrais vous mettre en cellule, quelque chose me dit que je n’y gagnerais pas grand-chose. Nous allons vous restituer vos effets personnels, puis vous serez libres de faire ce que vous voulez. »

Talon fronça les sourcils.  C’était un choix tactique : Javert avait besoin de se concentrer, de préparer ses défenses et ses troupes, pas de s’attirer des ennemis supplémentaires en se heurtant à une Sith et à un Abyssian furieux. Quand il s’était transformé, Talon avait senti quelque chose en lui, quelque chose qu’elle avait déjà eu l’occasion de percevoir sur Arubis... En d’autres circonstances, elle serait partie dans son coin, poursuivant sa destinée solitaire, mais les circonstances étaient justement très particulières.

La Sith récupéra son sabre-laser, et se retrouva rapidement à l’entrée du siège administratif d’Olysseum, près de la station de métro. Quand Ludya se rapprocha d’elle (parce qu’il n’y avait aucun autre moyen de revenir aux quais que le train), elle le regarda pendant quelques secondes, puis s’approcha de lui.

« La Force est puissante en vous, Ludya, mais vous manquez de contrôle pour bien maîtriser votre potentiel et vous sublimer. Ces idiots de Gordaniens ne comprendront jamais rien à la Force, obnubilés qu’ils sont par leur technologie. Je peux vous aider à maîtriser vos capacités. »

Former un potentiel ennemi n’était jamais une bonne idée, mais c’était dans la nature des Sith, après tout... Et Talon n’avait pas spécialement le choix, si elle voulait espérer survivre au Grand Guédester... Pour lui, ce Brainiac et ses séides semblait lui être une menace bien plus tangible et proche que la Flotte-ruche formienne.

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Base Spatiale / Re : Une prison pas comme les autres. [PV Dark Talon]
« le: jeudi 11 septembre 2014, 01:28:23 »
Elle restait seule dans son coin. Talon n’avait pour l’heure pas encore besoin des prisonniers. Leur aide viendrait plus tard, quand elle aurait fini son repérage. La Sith aurait pu se sentir effondrée à l’idée d’avoir débarqué dans une prison aussi sinistre, mais, tant que la Force était avec elle, elle n’était jamais seule. Il lui en coûtait de le dire, mais elle était au moins similaire aux Jedi sur ce point : elle voyait la Force comme un tout indissociable d’elle-même, à cette différence près que, contrairement aux Jedi, elle n’avait pas peur de ce pouvoir, et pensait qu’il n’était qu’une énergie naturelle, puissante et terrifiante, mais qu’une personne avec suffisamment de volonté pouvait contrôler. L’un des plus grands débats théoriques autour de la Force portait précisément sur les deux côtés tant décriés : le Côté Lumineux d’un côté, et le Côté Obscur. La philosophie sith était de considérer que ces deux côtés n’existaient pas, qu’ils n’étaient qu’une vue de l’esprit. Dark Vador était souvent cité comme un cas d’école. Était-ce le Côté Obscur en lui-même qui avait poussé Anakin Skywalker à devenir cet homme-machine ? Ou était-ce son ambition dévorante, son égoïsme et son arrogance ? Autrement dit, est-ce que le Côté Obscur n’était pas tout simplement accepter pleinement le pouvoir de la Force, sans avoir la mentalité nécessaire d’accepter ce pouvoir ? Le pouvoir corrompt, comme le disait le vieux proverbe, et Talon pensait que ce n’était pas le pouvoir en lui-même qui était corrupteur, mais le fait que les gens étaient souvent trop faibles pour pleinement l’accepter, et qu’il finissait par perdre la tête. Un débat éternel, et, de son côté, elle était au moins reconnaissante à son ancien mentor, Dark Krayt, pour ça. L’enseignement de Krayt avait consisté à apprendre à ses disciples les arcanes du Côté Obscur, mais en le vénérant. Ce faisant, il leur avait inculqué la tempérance, une tempérance qui, dans son esprit, devait virer à un fanatisme et à une annihilation de leurs volontés propres. La Sith y repensait toujours avec un certain frisson. Si elle ne s’était pas rendue sur Aurelia à la recherche d’alliés pour reconstituer un nouvel Empire sith et venir à bout des Jedi, elle serait devenue l’esclave de Dark Krayt. Maintenant, elle était indépendante, et menait sa propre existence, gagnant progressivement en pouvoir. Elle était une mercenaire talentueuse, un assassin professionnel redoutable... Et elle conduisait sa propre croisade, contre un ennemi encore pire que ces Jedi arrogant et impassibles : les Formiens.

Talon sortit de ses pensées quand un homme s’assit devant elle. Elle cligna lentement des yeux. Il portait un casque de métal, et la Force lui disait que ce n’était pas qu’un simple accessoire. Vu sa corpulence, sa posture, ses mains blanches, chacune n’ayant que cinq doigts, il ressemblait à un humain... Une espèce encore inconnue dans l’Astéroïde, mais pas pour Talon. Elel le vit le reluquer, et ne s’en formalisa guère, puis lui répondit rapidement, avec un léger sourire sur les lèvres :

« Mes nouveaux amis avaient juste le regard un peu déviant... Je me suis contentée de leur rappeler que les règles dela galanterie obligent à regarder une femme dans les yeux. »

Elle esquissa un léger sourire. Qu’on soit attirée par ses attributs physiques ne la dérangeait pas, car c’était une manière d’endormir la méfiance des autres.

« Je vais donc me dire que c’est votre casque qui a glissé... Juste... Comment comptez-vous manger avec ce truc sur la tête ? Tôt ou tard, l’administration découvrira que vous n’avez pas besoin d’un casque pour respirer, et ils finiront par réaliser que cet outil a des propriétés cachées. »

L’endroit n’était pas sous surveillance, et personne ne faisait vraiment attention à eux. L’administration se contentait de mettre des gardes et des drones de surveillance partout. Des micros placées ici seraient de toute manière toujours cassées.

« Et je m’appelle Talon. »

Voir Talon aussi sociable était assez rare... Mais elle était dans une prison, et s’échapper seule n’était jamais une bonne idée. Il fallait donc bien se rapprocher de ceux qui avaient su conserver des as dans leurs manches.

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Base Spatiale / Re : La Guerre Technologique [Tryzox - Ludya]
« le: jeudi 11 septembre 2014, 01:21:02 »
Le discours de Javert ne sembla pas convaincre Ludya, ce qui amena Talon à se demander si ce dernier n’avait pas déjà eu des problèmes avec des militaires. Une simple intuition, mais, vu la manière qu’il se braquait à l’idée d’une simple piqûre, elle se posait cette question. L’Amiral avait cependant envisagé un refus, et l’un de ses soldats s’approchait dans son dos. Talon aurait pu le repousser, mais elle préférait assister à la discussion. La seringue du Gordanien se brisa contre l’épiderme de Ludya, qui repoussa ensuite ce dernier, et se mit à grossir, augmentant sa masse corporelle en s’avançant vers Javert, prenant tout d’un coup une autre proportion, avec une voix plus inquiétante, plus caverneuse. Une véritable montagne faisant face au Gordanien... Mais c’était méconnaître le Gordanien que de croire qu’on pouvait lui faire peur aussi facilement.

Depuis le balcon, les Gordaniens qui jouaient aux cartes s’étaient déjà précipités, et, depuis les murs, des tourelles laser apparurent, ciblant l’Abyssian. Talon s’attendait à une fusillade dans tous les sens, mais Javert leva sa main, amenant les Gordaniens à se détendre. Talon, elle, avait décroisé les bras, s’attendant à devoir se battre à son tour. Elle ne faisait pas confiance à Ludya... Mais pas non plus aux Gordaniens.

« Nous ne voulons pas vous contrôler, Abyssian. Vous permettez que je vous montre quelque chose ? »

Il se retourna vers le bureau de l’Administrateur. Celui-ci était en sueur, et n’osait pas parler, blême. Javert s’approcha du terminal sur le bureau, et appuya dessus. Une nouvelle image apparut, montrant une planète :


L’Amiral reprit rapidement, mains croisées dans le dos :

« Eccharion abritait des milliards de Gordaniens. Une planète magnifique, l’un des centres névralgiques des Bordures Extérieures de notre Empire. Un jour, la Nuée est venue... Des milliards d’hommes, de femmes, d’enfants, ont tous été massacrés. Nous avons protégé Eccharion en envoyant des milliers de vaisseaux. Vous croyez que la Nuée formienne se résume à des Leviathans, Abyssian ? Avez-vous seulement la moindre petite idée de ce qu’est vraiment la Nuée ? Ne répondez pas, je vais vous le montrer. Les satellites d’Eccharion ont pris de multiples images édifiantes. »

Javert avait récupéré sur le bureau une télécommande, et s’en servait pour faire rapidement défiler les images. Sur d’autres, on vit l’espace... Et une espèce de boule au loin qui enflait de plus en plus vite... Jusqu’à ce que Talon comprenne que ce n’était pas une boule, mais un nuage. Un immense nuage spectral qui s’avançait dans le cosmos.

« Voilà notre ennemi, Abyssian... Le cœur de la Nuée : un nuage cosmique qui avale les galaxies entières, qui abrite des centaines de milliards de Formiens... Mais regardez encore... »

Les images montraient le nuage en expansion, et, peu à peu, on voyait d’innombrables vaisseaux, des vaisseaux qui généraient ce nuage... Ainsi que des corps stellaires en mouvement.

« Oh non... » soupira Talon, en constatant que les rumeurs étaient fondées.

Des planètes entières se déplaçaient, recouvertes d’une structure formienne.

« Ce sont des planètes entièrement colonisées par les Formiens, tellement marquées qu’ils le sont terraformés, et arrivent, par un procédé incompréhensible, à les déplacer de leur orbite, et à les faire se déplacer dans l’univers. Ce sont leurs vaisseaux-mères, générant des armadas entières. Ils ont ravagé Eccharion, ils ont ravagé des systèmes solaires entiers, massacré des milliards de mes concitoyens, brisé nos meilleurs vaisseaux. Rien de ce que nous leur faisons ne les stoppe longtemps. En ce moment précis, Abyssian, alors que vous faites du sentiment, mon peuple continue à souffrir, retenant la Nuée. »

Il se retourna à nouveau vers l’Abyssian :

« Comment comptez-vous nous aider, au juste, hum ? Vous croyez que vous faire pousser des muscles, faire tordre le métal, suffira à les stopper ? Nous devons trouver un moyen de les combattre. Aussi dangereux que ce soit ce Grand Guédester, les technologies qu’il abrite représentent une avancée trop importante pour que nous nous contentions juste de le détruire. Entendez-moi bien, et comprenez mon point de vue : je veux détruire cette saloperie, mais je veux aussi comprendre comment elle fonctionne... Ce qui n’est d’ailleurs pas forcément contradictoire, car j’ai le net sentiment que nous ne parviendrons pas à démolir cette méduse géante sans comprendre comment toute cette mécanique fonctionne. »

Malgré tout le calme de l’Amiral, tout son sang-froid, la détresse se lisait à plusieurs reprises dans ses yeux. La propagande gordanienne empêchait de se faire une bonne idée de l’état du front, et la Sith n’avait jamais pu soupçonner que l’Empire soit à ce point mal en point.

« Nous cherchons à améliorer nos soldats, à en faire des super-guerriers à même de pouvoir repousser les Formiens. C’est pour ça que Gordan s’est élancé dans l’Univers. Votre sang est un bien modeste tribut à payer. Nous ne sommes pas cupides, ni gourmands, nous voulons juste protéger notre foyer. Nous, répéter l’erreur de Dox ? Dox a commis l’erreur de croire qu’une intelligence artificielle ne pourrait être que bénéfique. Il n’a pas incorporé dans son programme la Loi Zéro de la Robotique... Et nous ne cherchons pas à créer des machines intelligentes, simplement des machines efficaces... Des machines qui auraient le pouvoir de détruire les exoplanètes formiennes Peut-être bien que nous jouons avec des forces qui nous dépassent, oui... Mais nous affrontons une force qui nous dépasse littéralement.
 -  Vous n’avez qu’à concevoir vos propres Étoiles Noires », intervint alors Talon.

Javert tourna sa tête vers elle. L’Étoile Noire était bien connue là d’où elle venait pour avoir été la personnification suprême de toutes les déviances de l’Empire Galactique : un engin de mort absolu dédié à la politique de terreur et de cruauté menée par l’Empereur Palpatine. Un gouffre financier, une machine si lourde à concevoir que, pour certains analystes, l’Étoile Noire avait condamné l’Empire, par les sommes colossales d’argent qu’il avait fallu réunir pour la financer, des sommes obtenues en extorquant et en pillant les citoyens de l’Empire, ce qui avait, paradoxalement, encouragé lesdits sujets à souhaiter un changement d’orientation politique.

« Nous n’avons pas négligé cette option. »

Il reporta son regard vers l’Abyssian, soutenant sans problème son regard.

« Vous êtes l’un de ces gens qui pensent que, pour gagner, il suffit d’être brave, et qu’un miracle finira forcément par intervenir ? Voilà pourquoi j’ai cessé d’être idéaliste... Quand ma fille est morte sur Eccharion... Si elle est vraiment morte. Car le traitement réservé aux prisonniers, chez les Formiens, est tel que je préférerais la savoir morte. »

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Base Spatiale / Re : La Guerre Technologique [Tryzox - Ludya]
« le: mercredi 10 septembre 2014, 01:43:43 »
Ludya sembla s’énerver. Talon sentit ses pensées s’assombrir, et elle savait qu’il était puissant. Instinctivement, elle porta sa main vers son sabre-laser... Avant de se rappeler que ces imbéciles de Gordaniens le lui avaient retiré. Elle se pinça les lèvres, mais, fort heureusement, Ludya sembla se calmer, et leur expliqua ensuite de quoi il était capable. Il disposait, de ce que Talon comprit, d’une vision spéciale, lui permettant, non seulement de voir à travers la matière, mais aussi de repérer l’énergie de la matière. Il pouvait ainsi dissocier un objet sans intérêt, comme un simple mur, d’un gisement précieux, comme du tungstène, ou du nickel. La Sith ne disait rien, et avait croisé les bras, tout en se demandant si ce pouvoir n’était pas une sorte de capacité extrasensorielle permettant de voir les midi-chloriens. Ils étaient présents dans toute matière, que ce soit un simple caillou, un arbre, ou des êtres vivants. Il était possible que les Abyssians disposent d’une particularité génétique leur permettant de sentir l’afflux de midi-chloriens, ce qui, si c’était vrai, était tout simplement exceptionnel. Elle sentait Javert se troubler, clignant des yeux à plusieurs reprises. Ses pensées restaient floues et indiscernables, illustrant la volonté d’acier des Gordaniens.

L’Abyssian leur prouva également qu’il avait une force surnaturelle en s’attaquant au bureau de l’Administrateur, qui blêmit surplace. L’homme pouvait aussi produire de la chaleur entre ses mains, ce qu’il illustra en faisant brûler le rivet, jusqu’à pouvoir le tordre en deux. Il souffla ensuite fort, faisant baisser la température et faisant disparaître la chaleur qu’elle avait perçue. Talon devait bien admettre qu’elle était impressionnée, et Ludya, malgré son tempérament immature et un peu frivole, semblait avoir perçu ce que Javert voulait :

« Vous aviez déjà décidé de ce que vous vouliez faire de moi, avant que je rentre dans ce bureau, pas vrai ? Et si je décide, de ne pas me laisser faire ? »

Javert hocha lentement la tête.

« Ne me prêtez pas des pouvoirs surréalistes, Abyssian. Quand vous êtes arrivés ici, les scanners de mon vaisseau ont repéré votre point d’origine, ainsi que vos races. Nous disposons de capteurs très perfectionnés, notamment capables de percevoir les midi-chloriens. C’est comme ça que nous avons compris que cette Twi’lek était une Sith, et vous un Abyssian. Nous avons une base de données très riche sur les multiples espèces peuplant l’Univers... Un répertoire que le Grand Guédester a également. Vous êtes deux espèces rares, et nous pensons qu’il va venir ici...
 -  Vous le pensez seulement ?! s’exclama l’Administrateur. Vous allez amener sur ma station un monstre cosmique, capable d’annihiler des planètes, et...
 -  Un monstre qui représente une menace pour l’Univers tout entier, Administrateur ! Nous voulons étudier son comportement, voir s’il va vous poursuivre, ou continuer sur sa lancée.
 -  C’est un pari risqué... »

Javert haussa les épaules.

« Prendre des risques est ma spécialité. Quant à vous, Abyssian, vous n’êtes pas prisonnier. Vous pouvez partir, reprendre votre vie, et peut-être que Brainiac n’ira jamais jusqu’à vous... Mais je sais que vous ne le ferez pas. Pas parce que je vous y forcerais, mais parce que vous voulez changer le prix de ces morts. Vous êtes un idéaliste, Abyssian, et c’est tout à votre honneur, mais mon monde est assiégé par les Formiens. L’idéalisme n’est pas quelque chose que je peux me permettre. Détruire Brainiac est une nécessité, tout comme améliorer l’armement gordanien pour nous renforcer contre les Formiens. »

L’Administrateur était paniqué. La peur le dominait, mais Javert, lui, était solide. Il ménagea une courte pause, conscient qu’il était en train de dire quelque chose qui pourrait lui valoir la cour martiale.

« Mes ordres sont d’appréhender Brainiac, mais aussi de percer sa technologie... Une technologie qui permet de contrôler les Kryptoniens... Et votre capacité extrasensorielle représenterait un atout non négligeable dans la guerre que nous livrons contre les Formiens, Abyssian. En l’exploitant, elle pourrait nous permettre de retrouver plus facilement les Annexiens, et ainsi de pouvoir détruire les innombrables Flottes-ruches qui massacrent mon peuple par millions. »

Talon n’aimait pas trop le ton que la conversation prenait. Javert planta son regard dans celui de Ludya, et posa une main sur son épaule.

« J’aimerais pouvoir faire un prélèvement de votre sang, afin de l’utiliser pour nos recherches. Rien de plus qu’une piqûre qui pourrait sauver mon peuple. À vous de voir si vous voulez fuir, ou œuvrer pour la survie des peuples, afin d’éviter que de nouvelles catastrophes comme Arubis ne surviennent à nouveau. »

Un vrai orateur... Le cynisme de Talon refaisait continuellement surface devant ce vieux militaire. Il savait employer les mots justes pour convaincre les gens de le rejoindre. Elle devait bien lui accorder ça.

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Base Spatiale / Re : La Guerre Technologique [Tryzox - Ludya]
« le: mardi 09 septembre 2014, 01:42:01 »
« J’ai encore une question à poser. »

Javert avait terminé son exposé sur ce fameux Brainiac, et sur le fait qu’il semblait être le moteur du Grand Guédester. L’Amiral se contenta de hausser légèrement les sourcils, en attente de la question.

« En partant du spatioport, nous avons ressenti une puissance... Inhabituellement forte. Qu’est-ce que c’était ? »

L’Amiral s’humecta brièvement les lèvres, et Talon perçut un léger trouble chez cet homme, qui était visiblement capable de conserver son contrôle dans n’importe quelle circonstance. Cette puissance avait fait l’effet d’un véritable ouragan de haine mécanique et de destruction chronique, mais Talon avait été incapable de l’identifier clairement. Tout ce qu’elle lui avait évoqué était une sorte de rage froide et métallique évoquant Dark Vador.

« Le Kryptonien... C’est forcément lui. Le Champion du Grand Guédester. »

Javert en avait déjà trop dit, et leur parla de Krypton.

« Krypton était jadis une planète florissante, abritant une civilisation très avancée. Des individus humanoïdes normaux, mais qui ont été incapables d’empêcher la destruction de leur planète. À ce stade, nous ignorons encore clairement ce qui s’est passé sur Krypton, car, comme la planète n’existe plus, il n’y a pas énormément de données disponibles. Nous savons par exemple que la planète, peu avant sa destruction, était en guerre civile, entre, d’un côté, les forces gouvernementales, et, de l’autre, une révolte menée par un militaire, le Général Zod, qui a dégénéré en une guerre civile. Krypton a été détruite, mais tous les Kryptoniens ne sont pas morts. Certains se sont exilés, et il s’avère que l’exposition de leur organisme aux rayons solaires produits par une étoile jaune les transforme en des êtres surpuissants. Nous ignorons le fonctionnement de ce mécanisme, mais nous avons pu le constater. Ils peuvent voler, disposent d’une force colossale, peuvent cracher des lasers par leurs yeux, et sont virtuellement immortels. »

Diable ! Talon sentit son cœur se glacer. Les Gordaniens n’étaient pas connus pour avoir le sens de l’humour, et, venant de la part de n’importe qui d’autre, elle aurait cru à une blague. Javert était cependant on ne peut plus sérieux. Les Kryptoniens, curieusement, ne s’étaient pas vraiment lancés dans la conquête spatiale, alors même qu’ils en avaient eu les moyens. Ils étaient restés isolés sur leur monde, et Javert soupçonnait que leur technologie avait fini par détruire la planète. La théorie la plus avancée était qu’ils avaient utilisé des techniques d’extraction de minerais, et avaient creusé trop profondément dans la planète. Celle-ci s’était lentement écartée de son axe de rotation normal, l’exposant de trop près à son soleil rouge.

Talon, qui, pour le coup, se moquait bien des circonstances ayant amené à la destruction de cette planète, recentra le Gordanien :

« Un Kryptonien travaillerait donc avec cette grosse étoile métallique ?
 -  Pas exactement. Nous avons réussi à trouver des vidéos amateurs, peu avant l’anéantissement de leur monde... »

Quelques secondes supplémentaires passèrent, le temps que Javert ne mette en marche un appareil de projection vidéo. Pendant ce temps, la Sith avait remarqué que Ludya s’était isolé dans un coin, arborant un rôle d’écoute silencieuse.  Une image holographique apparut, montrant des immeubles en feu. L’image était filmée depuis le sol. La caméra était instable, nerveuse, comme si l’homme qui la tenait était en train de courir. On hurlait autour de lui, et Talon vit de curieux êtres à la peau beige avec des tentacules sur le crâne, et trois doigts à chaque main. Un immeuble explosa violemment, et, alors que les gravats s’écroulaient sur le malheureux, l’image s’arrêta. Entre deux rochers, on voyait une silhouette en hauteur, avec une cape rouge.

« Nos équipes et nos sondes ont retrouvé cette caméra, et nous avons traité cette image. »

Un zoom s’enclencha, montrant une bouillie de pixels, donnant lieu à une redéfinition de l’image. C’est ainsi que Talon put finalement voir la forme : un être mi-humain mi-cyborg, avec un « S » brodé sur la poitrine, et une main qui semblait entièrement robotique.

« Faute de lui trouver un autre nom, nous l’avons appelé, pour l’heure, Cyborg Superman. Il accompagne le Grand Guédester, mais se rend parfois seul sur certaines planètes. Nous ignorons pour l’heure ses objectifs ou ses motivations, mais ce S brodé sur sa poitrine est un symbole kryptonien. C’est de cette manière que nous en avons déduit que c’était un Kryptonien... Probablement une personne transformée par Brainiac en cette chose. »

Durant la projection du film, les lumières s’étaient abaissées, et elles se rallumèrent rapidement.

« Nous pensons que le Grand Guédester recherche des guerriers, des êtres puissants qu’il peut transformer en esclaves cybernétiques, comme il l’a fait avec ce Kryptonien...
 -  ...Et comme il compte le faire avec nous, acheva Talon. C’est pour ça que vous teniez à nous voir, je suppose ?
 -  Le Grand Guédester ne s’intéresse pas aux stations spatiales... »

Talon comprit alors ce que Javert avait en tête, et écarquilla les yeux sous l’effet de la surprise... Avant de se dire qu’il était un Gordanien.

« Donc, nous sommes des appâts. Vous pensez que Brainiac va nous poursuivre.
 -  Nous pensons surtout à l’Abyssian, en réalité. Vous êtes l’un des derniers représentants de votre espèce, et vous représentez une cible de choix pour Brainiac. Nous manquons malheureusement d’informations sur les Abyssian, sur leurs particularités et sur leurs capacités... »

Javert termina, après quelques secondes de silence :

« ...Peut-être pourriez-vous nous éclairer davantage sur ce point ? »

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Base Spatiale / Re : La Guerre Technologique [Tryzox - Ludya]
« le: dimanche 07 septembre 2014, 16:18:49 »
Ludya s’amusa à se promener dans le grand bureau, et faucha un tas de papiers avec sa queue, puis commença à raconter une histoire abracadabrante à Javert. Talon savait que les Gordaniens n’avaient pas spécialement le sens de l’humour, et que ce dernier commençait à s’impatienter. Commençant sans doute à le sentir, l’Abyssian changea alors de ton, et opta pour raconter ce qui s’était réellement passé. Silencieuse, Talon le laissa parler. Elle était toujours près de la porte, bras croisés. Elle avait déjà eu l’occasion de rencontrer les Gordaniens, que ce soit par le biais des émissaires qu’ils envoyaient à la Base Spatiale, ou en allant fouiller des space hulks. Les Gordaniens traquaient aussi ces vieilles épaves, afin d’y récupérer du matériel génétique et des informations sur leur ennemi juré : les Formiens. Ils n’étaient pas très favorables à la libre entreprise et à la concurrence, mais, en un sens, ils étaient réglos. Ils ne cherchaient qu’à défendre leur bout de territoire contre une menace universelle aussi vieille que le Big Bang, et les voir ici indiquait clairement qu’ils étaient liés à cette espèce d’étoile métallique qui absorbait des planètes. Quelles que soient leurs intentions, elles n’étaient jamais totalement charitables ou désintéressées. L’Administrateur d’Olysseum n’avait rien pu faire contre eux, se contentant de se soumettre, et de leur offrir les clefs de la grande station spatiale.

L’Abyssian leur expliqua qu’il avait essayé de sauver les Aburissiens, avant de devoir finalement se résoudre, la mort dans l’âme, à les laisser. Cet être était curieux, et Talon ignorait si c’était lié à son espèce, ou si ça venait tout simplement de sa personnalité. Il avait l’air mâture et adulte, et, pourtant, son comportement était très immature. On aurait presque dit une caricature d’un chevalier héroïque sans peur et sans attache, ne cherchant qu’à secourir son prochain, avec une vision très simple des choses. En d’autres circonstances, la Sith aurait volontiers pu le qualifier de benêt, ou d’individu un peu simplet. Ce n’était pas très élogieux pour Ludya, mais Talon n’avait jamais prétendu l’être. Elle était une solitaire, et, à cause de ces maudits Gordaniens, elle avait le sentiment qu’on allait encore lui mettre Ludya aux basques. Elle avait du mal à le cerner, et ça l’agaçait : il avait assisté à un génocide effroyable, et, dès qu’il était arrivé sur Olysseum, sa première préoccupation avait été de se trouver à manger. La Sith ne pouvait pas s’expliquer ces paradoxes. Elle ignorait tout des Abyssian, mais elle avait le sentiment que c’était une race très spéciale.

« C'est... C'est elle qui m'a fait prendre conscience qu'il fallait partir si je voulais survivre, qu'il y avait plus rien à faire... Je l'ai su quelque part que c'était vrai mais je voulais pas... Je voulais rester jusqu'a la dernière minute... Je voulais pas croire que c'était comme ça, que c'était fini. »

Javert hocha lentement la tête.

« Ça l’est, trancha-t-il simplement. Si vous étiez restés là-bas, vous seriez mort, vous aussi... Ou pire. »

Il savait des choses, et son regard acéré se porta ensuite sur la Twi’lek. Talon comprit que c’était à elle de parler, mais elle n’avait pas spécialement envie de faire un long discours. Elle ignorait comment les Gordaniens savaient qu’elle était une Sith. Ils avaient d’excellents réseaux d’informations. Après tout, l’information était le nerf de la guerre, un élément qu’il fallait à tout prix bien appréhender et maîtriser pour pouvoir prétendre avoir une bonne armée. La technologie gordanienne était très avancée, et Talon devait probablement être dans l’une de leurs vastes bases de données. Ce qu’il faisait était clair : les Gordaniens se renseignaient aussi sur la Force.

« J’ai senti de multiples perturbations dans la Force, comme si des planètes étaient en train de mourir, d’être intégralement drainées... J’ai poursuivi ces perturbations jusqu’à Arubis, où j’ai vu ce qui en était à l’origine... Une espèce d’immense machine cosmique qui dispose de toute une armée de robots tueurs, et qui, par un procédé que j’ignore, parvient à avaler une planète, la transformer ensuite en un caillou mort.
 -  Le Grand Guédester absorbe tout, confirma Javert. C’est dans sa nature. Les midi-chloriens font partie des substances dont il se nourrit.
 -  Je pense que c’est à vous de nous donner des explications, maintenant. Je n’en sais pas plus que Ludya sur cette chose, et il me semble que vous en savez bien plus que nous. Pourquoi nous avoir convoqués ? »

Javert s’humecta lentement les lèvres, et descendit du perron, se rapprochant du bureau de l’Administrateur.

« Comme vous avez déjà du le remarquer, il n’a été fait aucune référence à l’afflux massif de réfugiés arubissiens...
 -  Les habitants de ma station savent qu’il se passe des choses. En leur dissimulant la vérité, vous ne faites que..., intervint l’Administrateur, avant que Javert ne le coupe, poliment, mas fermement.
 -  ...Nous ne faisons qu’éviter un mouvement de panique inutile. Si nous annonçons qu’une étoile métallique cosmique a totalement détruit une planète très avancée d’un point de vue technologie, nous provoquerions une embellie, et il nous sera plus difficile d’assurer la sécurité de la station ou le contrôle des voies spatiales. Nous avons confiné les Arubissiens. Je sais que cette quarantaine ne vous plaît pas, Administrateur, mais elle est nécessaire.
 -  Cette chose pirate les systèmes électroniques, elle a retourné les propres armes d’Arubis contre elle-même.
 -  Oui... Nous espérons que nos propres systèmes de sécurité repousseront cette attaque électronique. Nos simulations informatiques vont dans ce sens, en tout cas. »

Le Gordanien, assez âgé, s’avança encore un peu, se rapprochant de l’une des bibliothèques du bureau, sans rien dire. Il observa les rayonnages de livres. Il y avait de nombreuses encyclopédies sur les principales espèces galactiques, ainsi que des traités juridiques sur le statut particulier des stations spatiales galactiques ne répondant de l’autorité d’aucune puissance publique.

« Le Grand Guédester était le nom que nous donnions à une décharge spatiale, finit par expliquer l’Amiral. Nous y entassions nos détritus métalliques, ainsi que les carcasses de vieux vaisseaux rouillés et hors d’usage. Cette décharge était dans un système solaire comprenant une géante rouge, qui avait pour but de détruire ce cimetière spatial au fur et à mesure des siècles. »

Comment une simple décharge spatiale avait-elle pu se transformer en cette étoile vorace et impitoyable ?

« Il y a quelques années, un vaisseau spatial est arrivé dans la Décharge Spatiale. Elle y abritait un prisonnier mis en exil par les siens. Nous nous sommes renseignés sur cet homme. Il s’appelait Vril Dox, et venait d’une lointaine planète, Yod-Colu. Ce scientifique avait conçu un programme d’Intelligence Artificielle ayant pour but d’améliorer sensiblement les défenses de Yod-Colu pour la protéger des Formiens. Cette IA s’appelait C.O.M.P.U.T.O., et a prédit à Dox que Yod-Colu n’avait pas les moyens de se défendre contre la Flotte-ruche. Dox a alors mené des expériences en suivant l’aide de C.O.M.P.U.T.O. Il els menait au sein de son laboratoire, effrayant peu à peu ses collègues, jusqu’à ce que ces derniers réalisent qu’il menait des expériences génétiques humaines, essayant de perfectionner le code génétique de sa race pour créer des cyborgs. Dox a même été jusqu’à faire des expériences sur son propre fils, et, quand les autorités de Yod-Colu l’ont appris, ils ont tenté de le capturer. »

Javert marchait lentement, et leur expliqua que Dox avait accueilli les autorités dans un laboratoire entièrement transformé. Tous ses collaborateurs avaient été transformés en zombies électroniques, et le laboratoire avait été assiégé. Javert avait fait ses devoirs, et Talon se demandait où il voulait en venir.

« C.O.M.P.U.T.O. a échappé au contrôle de Dox, et l’a possédé. Une sorte de symbiose entre l’Homme et la Machine. Son laboratoire était en train de parasiter tous les flux électroniques de Yod-Colu, prenant peu à peu le contrôle de tous les systèmes, en cherchant à s’emparer de la planète, de la féconder pour en faire une planète électronique entièrement dévouée au contrôle de C.O.M.P.U.T.O. La femme de Dox s’est rendue dans le laboratoire, alors que son monde était entrain de sombrer dans un chaos électronique, et a réussi à le convaincre de la folie de son IA. Dox a essayé de stopper l’IA, mais, au même moment, les Formiens ont finalement attaqué, envoyant des légions entières pour ensemencer ce monde, et le faire rejoindre la Multitude. Dox a alors décidé, non pas de fermer C.O.M.P.U.T.O., mais d’en prendre le contrôle. Il est devenu son propre cobaye. Brainiac est ainsi né. »

Javert appuya sur un bouton du bureau, et une image holographique tridimensionnelle apparut, montrant le fameux Brainiac : un être à la peau verte, avec des espèces de gros yeux rouges sur son crâne.

« Brainiac n’a pas pu défendre Yod-Colu contre les Formiens, mais a emmagasiné en lui de nombreuses informations historiques sur sa planète : tout son patrimoine. Il s’est enfui dans son laboratoire, qui s’était transformé en vaisseau, mais les Formiens l’ont endommagé. »

Une autre image apparut alors, montrant le vaisseau de Brainiac : une curieuse pieuvre tentaculaire.

« Vous voyez où je veux en venir, je suppose ? Brainiac a dérivé dans le Warp jusqu’à arriver à la Décharge Spatiale. Nous ne l’avions pas repéré, car le vaisseau était pratiquement détruit. Brainiac s’est reconstitué à partir des débris spatiaux, et à partir de la géante rouge qui éclairait le système. Il a absorbé tout son carburant, et, quand nous l’avons senti, nous avons envoyé une flottille. Brainiac était affaibli, mais il a pu s’enfuir... Il est devenu le Collectionneur des Mondes, absorbant toutes les énergies vitales pour alimenter sa machine, stockant dans ses bases de données le patrimoine de toutes les planètes qu’il a avalé sur son passage. »

Javert termina son long discours en croisant ses mains dans son dos, observant Talon et Ludya :

« Nous sommes venus ici pour le supprimer définitivement. »

Ce récit était terrifiant, mais Talon avait des doutes sur les intentions des Gordaniens.

Définitivement ? Vraiment ? Elle soupçonnait autre chose derrière ce regard clair et déterminé.

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Base Spatiale / Re : La Guerre Technologique [Tryzox - Ludya]
« le: vendredi 05 septembre 2014, 02:08:48 »
Son passager clandestin et facétieux appela son propre vaisseau. Talon, de son côté, s’occupa des autorisations administratives, s’identifiant. Elle indiqua qu’elle venait d’Arubis, et demandait l’autorisation d’atterrir, tout en précisant qu’elle n’était pas une réfugiée. On lui assigna le Quai-05, et Talon s’approche, longeant les immenses croiseurs de guerre gordaniens. La coïncidence était trop forte pour être simplement liée au hasard : l’Empire était là pour s’occuper de cette étoile métallique qui avalait les planètes. Talon sortit, et débarqua dans un astroport grouillant d’activités. Il y avait des ferrailleurs un peu partout, des vendeurs à la sauvette, et des patrouilles gordaniennes, dans les coins. Olysseum était un tas de vermines, d’escrocs, de charlatans, et de vendeurs ambulants. Laissant Ludya s’occuper de son vaisseau, Talon se rendit à l’arrière du X-07, et constata que son moteur était endommagé. Le missile avait pulvérisé plusieurs de ses trappes d’échappement, le système de ventilation était en douleur, et des fils électriques pendouillaient ici et là, crachotant des décharges électriques, tandis qu’une odeur de fumée carbonisée s’échappait de l’habitacle.

Dans des coins, la télé résonnait, et Talon la regarda brièvement. La chaîne locale, Olysseum Network, ne mentionnait nullement Arubis, évoquant juste la présence de pillards ayant nécessité l’Administrateur à appeler une flotte gordanienne à proximité. En aucun cas, les résidents ne devaient paniquer, ou croire à la présence d’une Flotte-ruche formienne. De même, les Quais 01 et 02 étaient fermés pour maintenance. Talon écoutait entre les mots. Gordan ne voulait pas que la station sache qu’Arubis, une proche planète, avait complètement été détruite, afin de ne pas créer un mouvement de panique. Les deux premiers quais devaient être ceux où les réfugiés arubissiens étaient amassés.

*Alors, pourquoi ne nous y ont-ils pas emmené ?*

Elle eut la réponse à cette question quand une patrouille gordanienne s’approcha d’elle, renversant sans ménagement les badauds qui s’agglutinaient près d’eux. Ludya était près d’elle, ayant amené de la nourriture, voulant vraisemblablement l’aider à réparer son vaisseau. Talon n’eut guère le temps de lui répondre, son regard se portant davantage sur la patrouille qui se posta face à eux. Ils étaient une dizaine de soldats dans de lourdes armures.

« Oui ? demanda Talon.
 -  L’Amiral Javert souhaite s’entretenir avec vous immédiatement, se contenta de parler un Gordanien, pour la saluer. Je suis le Capitaine Kyman, et vous devez me suivre.
 -  Et si nous refusons ? »

Pour toute réponse, les Gordaniens accompagnant le Capitaine Kyman levèrent leurs armes, de redoutables fusils Gauss.

« Refuser n’est pas une option. Olysseum est sous autorité militaire. L’état d’urgence va être décrétée d’ici quelques heures, et tous les civils ne pouvant évacuer seront consignés. »

La voix de Kyman était froide, métallique, sortant de son casque. La Sith se pinça les lèvres, réfléchissant à ses meilleures options.

« Donnez-nous votre arme, Sith. Vous aussi, Abyssian. »

Talon hocha lentement la tête, puis décrocha son sabre-laser de sa ceinture, et le balança vers l’un des soldats, qui le mit dans un coffret. Les Gordaniens étaient l’un des plus puissants Empires militaires de l’univers. Leur Empire s’étalait sur l’intégralité d’une galaxie, et leur flotte abritait des dizaines de milliers de croiseurs de guerre. Actuellement, Gordan était en guerre depuis plusieurs années contre les Formiens, une guerre surnaturelle, mais que les Gordaniens perdaient, les contraignant à rechercher des alliés dans le reste de l’Univers civilisé, ou des technologies supplémentaires pour supprimer les Formiens. Ils avaient visiblement fait leurs devoirs, et s’avancèrent. Talon les suivit, au milieu de la patrouille, rejoignant l’Olysseum-Way, le tramway interne. Il y avait un ensemble de deux réseaux ferroviaires, Olysseum-Outside, se composant de six lignes ferroviaires reliant chaque spatioport à la station, et Olysseum-Inside, comprenant plusieurs lignes filant au sein de la station.

Les Gordaniens prirent un wagon rien que pour eux, et s’avancèrent. Leurs invités n’étaient pas menottés, mais les Gordaniens étaient méfiants. Talon en profita pour observer le paysage depuis le wagon. Le tunnel étant en verre, on pouvait voir l’extérieur. Des croiseurs de guerre supplémentaires jaillirent de l’hyperespace, et, par la suite, le tramway rentra dans la station. Ils arrivèrent à la gare centrale d’Olysseum, et embarquèrent dans un autre train, empruntant le réseau ferroviaire « Inside ». Ils filèrent vers le centre administratif d’Olysseum, qui était rempli de caisses gordaniennes et de soldats.

« Par ici... »

Ils avancèrent dans un ascenseur qui s’éleva dans les quartiers personnels de l’Administrateur.

« Tout droit. »

Ils étaient dans un couloir en marbre, avec du bois poli, et une confortable moquette rouge sur le sol. Des plantes vertes se trouvaient sur des tables. Ils arrivèrent finalement dans un énorme bureau, avec une grande baie vitrée circulaire au fond, et un bureau épais. L’Administrateur était assis derrière le bureau, devant une montagne de documents, et un home se tenait dos à eux, observant l’espace. Il portait un long manteau bleu, et Talon regarda un peu le décor. Au fond du bureau, un petit perron menait à la baie vitrée, et, à partir de là, deux escaliers internes menaient à l’étage, filant à gauche et à droite le long de murs concentriques, et, dans cette grande pièce sphérique, il y avait des bibliothèques remplies de livres, à gauche et à droite. Près de la porte, une énorme cheminée se tenait là, avec le buste d’un énorme animal sauvage empaillé, une sorte d’improbable croisement entre un mammouth et un tyrannosaure.

« Je vous souhaite la bienvenue, Twi’lek et Abyssian, et je m’excuse pour cet accueil un peu brusque, mais vous comprendrez bien que les circonstances nous forcent à agir vite. »

L’homme se retourna lentement. L’Amiral Javert était un élégant militaire, le torse bardé d’écussons et de médailles. Il portait de fins gants blancs en cuir, et une lame énergétique. L’Administrateur, lui, ne disait rien, mais semblait assez mécontent de sa situation.

« Que nous voulez-vous ?
 -  Savoir ce que deux individus venant de planètes aussi éloignées que celles d’Arubis faisaient là-bas alors que le Grand Guédester était en train de s’alimenter de cette planète. »

L’intuition de Talon se confirmait : Javert en savait plus qu’eux sur ce qui était en train de se passer.



Nota Bene : Des informations supplémentaires sur l’Empire de Gordan peuvent se trouver dans la fiche d’Ulrik.

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One Shot / Re : Event Horizon [Talon]
« le: vendredi 05 septembre 2014, 02:07:48 »
Le choix de Kaelhula se porta vers le centre de commandement de l’Event Horizon. Talon vit qu’elle avait, dans la console de sa combinaison, un plan plus détaillé du vaisseau. Elle lui expliqua qu’elle avait mis des années à avoir les plans complets de l’Event. Le vaisseau se découpait en secteurs principaux et en secteurs secondaires. Le centre de commandement se trouvait dans le « Secteur-Alpha », au Secteur-1. Ils devaient être ailleurs que dans la zone Alpha. En regardant autour d’elle, en inspectant le décor avec ses lampes, elle vit, au-dessus de la porte, un symbole peint sur le mur : le signe Gamma. Tandis que Kaelhula programmait son plan, Talon observait la cabine, et suivit ensuite cette dernière, restant relativement silencieuse. Il n’y avait pas âme qui vive, et c’était assez troublant. Aucun cadavre. Aucun signe d’évacuation dans la console de pilotage... Où étaient donc passés les 400 membres de l’équipage ? Même s’ils étaient morts depuis plusieurs siècles, il devait forcément y avoir des cadavres... Des traces de combat. Talon ne voyait aucun impact le long des murs, rien qui témoigne d’un affrontement ayant eu lieu entre plusieurs factions.

Kaelhula avait un bon argument pour rejoindre le centre de pilotage : s’assurer que l’Excellion ne fonctionne pas à nouveau, et ne les envoie pas dans une autre partie de l’univers. Pour le coup, Talon se félicitait d’avoir amené avec elles le X-07. Il était hors du vaisseau, et, si jamais l’Event Horizon s’envolait dans une autre partie de l’univers, il serait possible de revenir ici, grâce à l’ordinateur de bord du X-07, capable de diffuser un message qui pouvait voyager dans tout l’univers, en rejoignant le dispositif astronomique d’Aurelia.

« Je suis d’accord, acquiesce-t-elle en hochant lentement la tête. Il faut commencer par sécuriser cette position. »

La zone Alpha n’était pas proche, et Talon sentit alors une oscillation dans la Force. Elle s’arrêta pile au moment où Kaelhula posa une main sur son ventre. La Sith fronça les sourcils, et son sabre-laser se logea instinctivement dans sa main. Cette force... Cette présence qu’elle ressentait. Kael’ lui dit qu’elle avait aperçu une silhouette, mais Talon, elle, avait senti autre chose. Quelque chose de familier... Et qu’elle n’était pas censée trouver ici.

« Taaaaloooonnn... » lâcha une voix lointaine, répercutée par l’écho.

Talon tourna la tête vers le couloir, et déclencha son sabre-laser, une lueur rouge jaillissant, se répercutant contre les murs. Elle s’avança lentement.

« Il y a quelqu’un, oui... Mais ce n’est pas possible que ce soit lui... »

Elle sentait la présence de Dark Krayt, son ancien mentor, celui qui l’avait formé au Côté Obscur, afin d’en faire son esclave. En partant de son côté, Talon avait trahi Krayt, mettant fin à ses ambitions, acquérant un peu d’autonomie, contrecarrant les stratégies de Krayt. C’était un Seigneur Sith très puissant, qui s’était mis en tête de réformer la Règle des Deux de Bane, en multipliant des disciples, en leur apprenant le Côté Obscur, afin qu’ils le nourrissent et le renforcent, dans le but avoué de créer un nouvel Empire sith. Mais qu’est-ce que Krayt ferait dans l’Event Horizon, si loin de leur galaxie originelle ?

Talon s’avançait lentement dans un couloir, se séparant de Kaelhula, commençant à se dire qu’elle avait rêvé quand elle entendit du mouvement sur sa droite. Elle tourna sa tête, et la lueur de son sabre éclaira l’horrible visage de Dark Krayt, figé dans un rictus de haine, ses yeux vairons la dévisageant. Talon battit en arrière, et son sabre frappa ce visage... Décapitant le vide. Son sabre lécha le béton du mur, laissant une marque rouge. La respiration de Talon s’était emballée, et elle regarda autour d’elle. Cette perturbation avait disparu, tout comme la présence de Krayt... L’avait-elle rêvé ? Elle fit demi-tour, revenant là où elle avait laissé sa partenaire... Pour constater qu’elle avait disparu.

*Où est-elle passée ?*

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Base Spatiale / Re : La Guerre Technologique [Tryzox - Ludya]
« le: mercredi 03 septembre 2014, 21:01:07 »
Talon laissa son siège de pilotage à Ludya, restant à côté, et se concentra, faisant appel à la Force. Le X-07 s’envola dans les airs, et la Force se déploya, repoussant les missiles que certaines tourelles de défense lâchèrent sur eux. Talon les dévia, les renvoyant à l’expéditeur, ou se contentant juste de les envoyer se loger dans le décor, voire contre des vaisseaux qui les attaquèrent. Des vaisseaux entièrement informatisés, sans âme, mais qui n’hésitaient pas à leur tirer dessus, alternant entre des armes à feu et des armes laser, ébranlant à chaque fois le bouclier du vaisseau. Ludya parlait beaucoup, mais Talon ne lui répondait pas, plongée dans la Force. Le vaisseau s’envolait dans le ciel, cherchant à fuir Arubis, qui était en train de périr. Même les océans et les mers étaient en train de se vider, toute la faune et la flore venant à dépérir. Les oiseaux tombaient des nuages rouges, tombant par centaines, voire par milliers. L’air se raréfiait, et, depuis le cockpit, on pouvait voir l’immense structure métallique du Grand Guédester. Les colossaux tentacules métalliques du monstre s’enfonçaient dans le sol, plus grands que les montagnes, s’étalant à perte de vue. Talon sentait une terrifiante énergie néfaste à l’intérieur, ainsi qu’une épaisse concentration de la Force. Tous les prisonniers étaient amenés là-dedans, formant de longues colonnes s’avançant lentement, sous le regard impassible des robots.

Le X-07 tremblait sur place, et Ludya eut alors l’idée géniale d’ouvrir le cockpit.

*Que... ?!*

L’air la happa, et elle tomba en plein sur Ludya, en pestant, perdant sa connexion avec la Force sous la surprise. Un missile frappa alors l’arrière du vaisseau, perçant le bouclier, et de la fumée noire en jaillit, faisant hurler tout le vaisseau. Talon pestait et jurait, sentant le vent lui érafler le visage. Pourquoi ce con avait-il décidé d’ouvrir le cockpit ?! Talon regrettait déjà de l’avoir emmené avec elle. Elle allait tendre sa main pour refermer le cockpit, mais Ludya le fit à sa place, et Talon se releva lentement, en clignant lentement des yeux.

« En tout cas moi j'ai trouvé ça marrant, désolé, hihi... hum... Bon c'est pas la peine de faire cette tête-là hein ! »

Elle devait se retenir de ne pas le balancer directement par-dessus bord. Le X-07 fumait, blessé, mais le vaisseau réussit à rejoindre l’espace, sortant de l’atmosphère. La Sith soupira lentement, et regarda la planète. Un frisson la traversa. Auparavant, elle était recouverte majoritairement d’eau, et était en train de se vider. Les océans disparaissaient, de même que les nuages. L’immense étoile métallique était en train d’absorber l’atmosphère elle-même.

Ludya posa alors une question, et Talon hocha lentement la tête :

« Oui... J’ignore ce qu’est cette chose, mais elle se nourrit des planètes vivantes. Arubis n’est pas la première planète que cette machine a avalé. Je la traque depuis plusieurs systèmes stellaires, afin d’en savoir plus sur elle. »

Son vaisseau était endommagé, et elle pianota sur un clavier, lançant un diagnostic. Une partie du moteur était détruite, ce qui avait endommagé le moteur hyperdrive. Talon se pinça les lèvres, en comprenant qu’il allait falloir le réparer. Elle pianota sur un autre appareil, lançant la carte stellaire du secteur, et repéra la plus proche station spatiale à proximité d’Arubis, et calcula un itinéraire.

« Ce vaisseau est à moi, par ailleurs... J’ai eu la gentillesse de t’héberger, mais avise-toi encore d’ouvrir le cockpit sans prévenir, et je te balance dehors. »

Le ton était clair et calme. La Sith ne supportait pas ce genre d’initiatives dangereuses et stupides. Talon pianota encore sur les touches, enclenchant le pilotage automatique, puis leX-07 s’avança lentement, avant de filer à une vitesse supraluminique. Tout devint blanc, et Talon soupira lentement. D’ici une ou deux heures, ils seraient à la station.

« Le moteur a pris un coup, nous allons aller à cette station pour le réparer. Libre à toi de faire ce que tu veux ensuite. »

Les informations sur la station défilèrent sur un écran holographique. Elle s’appelait Olysseum, et avait une forme très spéciale, puisqu’elle se composait de six structures secondaires tournant autour d’une énorme sphère centrale, les six cercles externes faisant office de quais :


Station spatiale Olysseum

L’Olysseum se trouvait dans un système solaire abritant deux planètes telluriques et une géante gazeuse. C’était une station galactique neutre, qui servait de station-relais dans les transactions commerciales et les voyages militaires. L’Olysseum disposait d’une petite armada, et la firme dirigeant la station avait les droits d’exploitation de l’une des deux planètes telluriques, MX.0278. Il n’y avait guère qu’une usine exploitant des ressources, la grande usine abritant des mines et des fermes industrielles offrant de la nourriture aux habitants de la station. Olysseum abritait de nombreux quartiers d’habitation, d’innombrables allées commerciales, offrant des services et des biens en tout genre. La station n’était guère respectueuse des conventions galactiques, et, quand le X-07 arriva, Talon put voir une curieuse image.

Une flotte se trouvait autour d’Olysseum, abritant d’énormes croiseurs de guerre. Talon se pinça les lèvres en reconnaissant l’origine géographique de ces vaisseaux.

« Les Gordaniens... »

Visiblement, Talon n’était pas la seule à pister le Grand Guédester.

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One Shot / Re : Event Horizon [Talon]
« le: mercredi 03 septembre 2014, 21:00:52 »
Pour Talon, l’Event Horizon était particulièrement moche. Ce gris métallique lui donnait envie de vomir, et elle ne comprendrait jamais l’obstination des humains ou des autres espèces de l’Univers pour la technologie. Certes, elle était utile, mais, pour la Sith, rien d’autre n’avait d’importance que la Force. Une conception ésotérique que bien des gens avaient du mal à comprendre, car la Force n’était pas offerte à tout le monde. Elle pulsait dans le cœur de chacun, mais était plus forte dans d’autres, plus perceptible, en fonction de considérations génétiques et d’autres critères encore très méconnus. Kael’ y était sensible, et Talon avait été contente de voir qu’elle avait un sabre-laser. Elle lui avait expliqué qu’elle l’avait trouvé quelque par, et qu’elle ne l’avait pas fabriqué. Que ce soit les Sith ou les Jedi, la fabrication de son propre sabre-laser était une étape très importante de l’apprentissage, qui symbolisait la fin de l’enseignement, le moment où le Padawan devenait Chevalier Jedi, et où l’Apprenti pouvait enfin défier son Maître afin de le supplanter, en vertu de la doctrine de Dark Bane. Kaelhula préférait se battre avec un sabre au kolto, une matière particulière, qui était l’une des rares matières dans l’Univers capables de supporter le contact du sabre-laser. L’Ordre Jedi utilisait parfois du kolto pour former certains jeunes Padawans.

Kaelhula lui expliqua ensuite la particularité de l’Event. Le vaisseau disposait de deux générateurs : un générateur « normal », un Tyhédron, et un générateur atypique, l’Excellion, qui était capable de générer des trous de ver pour se déplacer d’un bout à l’autre de l’univers. C’était une technologie tout simplement futuriste, qui était encore en étude par de nombreuses firmes militaires ou des laboratoires de recherche. Talon comprit que le trésor de l’Event Horizon se résumait à ça : l’Excellion. Il y avait de quoi s’acheter une planète entière avec ce générateur.

« Je comprends un peu mieux pourquoi ce tas... Ce superbe vaisseau grisâtre t’attire tant. »

Il y avait eu un personnel de 400 membres à l’intérieur, qui avaient tous disparu. Aucun message d’urgence, et visiblement aucun impact. Le vaisseau n’avait donc pas été attaqué par une menace extérieure, ni n’avait souffert d’un contact avec des astéroïdes. Il s’était passé quelque chose à l’intérieur, et le fait qu’il n’y ait aucun message radio laissait entendre le pire. Talon sentait Kael’ s’inquiéter, nerveuse, alors que son vaisseau se rapprochait de l’une des aires d’atterrissage de l’Event Horizon.

La main de la Sith glissa sur les cheveux de la femme.

« Ne t’en fais pas, Kael’, j’ai déjà exploré à plusieurs reprises des vaisseaux abandonnés. Peu importe ce qui s’est passé là-dedans, nous serons en mesure de l’affronter. »

Il ne fallait pas laisser la peur parler, car, si elle s’exprimait trop, la Force était moins présente, moins puissante. Le Mercurius s’avançait vers l’un des quais, et s’y posa lentement. Les boucliers extérieurs étaient éteints, empêchant l’oxygène d’apparaître, et, quand le vaisseau entra et se posa, Talon usa de la Force pour les enclencher à nouveau. Des volets de sécurité se déclenchèrent en grinçant, et les enfermèrent à l’intérieur. Aucune lampe n’était allumée au sein du quai, et les projecteurs du Mercurius permirent de voir que ce dernier n’était pas vide. Il y avait d’autres vaisseaux, ainsi que des caisses de ravitaillement ou de manutention, certaines flottant dans le vide quand les cordes les retenant s’étaient rompues avec le temps. Talon, en revanche, ne vit aucun cadavre, et le vaisseau se posa au milieu.

Les scanners biométriques analysaient l’environnement extérieur, et attestèrent de la présence d’oxygène. Talon ne désirait cependant prendre aucun risque, et enfila une combinaison spatiale renforcée, avec un casque se trouvant dans son dos.

« Bon... Allons-y. Il faut trouver ce qui s’est passé ici… »

Talon n’ajouta pas que le mieux était de le faire le plus vite possible. Honnêtement, elle doutait que les deux femmes restent longtemps les seuls ici. Si Kaelhula avait réussi à retrouver l’emplacement de l’Event Horizon, d’autres vaisseaux risquaient d’y arriver, et la Sith se méfiait beaucoup de la concurrence. Ne portant aucun blaster, elle n’avait que son sabre-laser avec elle, et descendit sur le quai. Depuis ses épaules, deux lampes s’allumèrent, éclairant les murs. Elle commença pars’envoler, et rejoignit un poste de sécurité.

Le courant circulait encore très faiblement dans le vaisseau, ce qui faisait que les portes s’ouvraient à son passage, et que quelques diodes rouges fonctionnaient dans les coins. Elle constata rapidement que la plupart des fonctions vitales de l’ordinateur étaient éteints.

« Je pense que le Tyhédron doit tourner sur ses réserves. »

Elle inspecta le seul terminal fonctionnel, et remarqua qu’aucun ordre d’évacuation n’avait été donné.

« Décidément... Ce vaisseau distribue ses informations au compte-gouttes. »

Elle n’avait pas accès à grand-chose depuis ce terminal, et, en regardant autour d’elle, elle repéra un plan sur un mur. Elle s’en approcha, et l’inspecta. C’était le plan d’une partie de l’Event Horizon, le titre « Secteur-01 : Quai-Est » apparaissant au-dessus de la carte. Plusieurs flèches aux angles indiquaient l’emplacement d’autres secteurs. « Secteur-02 : Habitation », et « Secteur-03 : Maintenance » s’affichaient ainsi, au bout de longs couloirs. Sur la droite du plan, il y avait des consignes à suivre en cas d’incendie, d’évacuation, ou de contagion. Talon vit également que ce secteur comprenait plusieurs parties réservées aux ancelles d’évacuation d’urgence.

« Ils sont peut-être tous partis précipitamment par ces nacelles... Le secteur des Maintenances doit probablement conduire aux générateurs, mais il y aura éventuellement des explications sur ce qui est arrivé au personnel dans le secteur de l’Habitation. Tu veux commencer par où ? »

Il était toujours possible de se séparer, mais, par expérience, Talon savait que c’était le plus risqué à faire dans un vaisseau inconnu. De fait, il n’y avait que dans des films d’horreurs de série Z que les protagonistes se séparaient dès le début.

Et la Sith estimait qu’elles étaient plus douées que ça.

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