Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Olympe Polyxena

Pages: [1] 2 3
1
«Je me suis dit que, peu importe ce qu'il pouvait arriver, cela était sûrement plus intéressant que de rester seul dehors. Et bien que je n'ai aucun problème à rectifier le caractère d'ivrognes, j'apprécie davantage un moment de quiétude avec vous.»
«J’ai cru remarquer cela.»

Ce fut dit dans un murmure chaleureux. Olympe se positionna confortablement dans les coussins, habituée et à l’aise. Elle laissait ses yeux caresser la physionomie de Serenos, s’attardant sur certaines parties de son visage, parfois de son corps, sans s’attarder. Ses pupilles revenaient inlassablement aux yeux de son partenaire. Elle n’avait pas besoin d’observer des lieux qu’elle connaissait pour ainsi dire, par coeur, à force d’y venir. Cependant, elle n’emmenait pas toujours, voir rarement, des gens qui ne soient pas des amis proches. Peut-être que dans une nuit d’ivresse, il lui était arrivé de venir avec quelqu’un qu’elle venait tout juste de rencontrer, mais c’était vraiment à cause de l’alcool et non par envie de s’isoler avec, comme c’était le cas ici. Ce serait donc mentir totalement que dire que Serenos était le premier qu’elle emmenait ici. Mais cela en serait un également de dire que c’était une chose habituelle.

«D’embrouille ? Vous pensez qu’il y aura embrouille ?»

Olympe ne lui reprochait pas ce terme. Elle en riait plutôt, un sourire en coin. Mais il n’eut pas le temps de réagir, car une main baguée passa entre les tentures qui s’écartèrent sur deux créatures au corps de rêve, quasiment nue, vêtue par l’ombre et la lumière douce que projetaient les lanternes. Elles s’inclinèrent sans parler, déposèrent les boissons et des plateaux de quelques denrées, entre le couple, avant de s’éloigner, sans qu’un seul mot ne fut échangé. Olympe observait toujours Serenos. Une fois les serviteurs partis, elle se pencha pour remplir leur coupe, tout en expliquant.

«Elles sont aveugles et ne parlent pas. C’est pour ça qu’on les engage. Certains trouvent cela cruel, d’autres...eh bien ils jugent plutôt bénéfique que des êtres ainsi handicapés puissent travailler quelque part.» Elle tendit sa coupe à Serenos et prit la sienne. «Entre nous, je pense qu’à l’extérieur, elle ne survivraient pas...» C’était fou de voir la facilité et l’habileté avec laquelle elles avaient effectués les gestes du service, ainsi que le fait qu’elles n’aient rien renversé. La force de l’habitude. «Je crois qu’elles ne sont pas malheureuses ici.»

La putain, sur ses mots, leva son verre pour faire un santé silencieux, trouvant que les mots que l’on sort normalement pour trinquer seraient bien trop futiles pour être dit ou entendus. Le regard pesait plus que les paroles. Elle bu une gorgée de l’alcool doux, mais piquant qu’on leur avait servi, une spécialité de La Ville, et fit tourner son verre lentement, tout en continuant d’observer son vis à vis. Au bout d’un moment, elle reprit.

«Donc, vous avez dit «embrouilles». Pensez-vous qu’il y en aura ?» Olympe aimait parfois reprendre les propos de l’autre, pour le pousser à s’expliquer.  Elle pensait bien que Serenos avait dit cela sans penser au sens exact de ce terme, comme souvent, les gens employant des termes génériques sans que ce dernier ne signifie réellement ce qu’il veut dire. Elle qui s’exprimait si peu, tentait toujours d’être précise. «Ou est-ce là un terme que vous avez utilisé sans y penser ?»

C’était d’ailleurs toujours fascinant pour elle de voir des gens capables d’aligner des tas de mots, des phrases qui n’avaient parfois pas de sens ou au contraire un sens profond, sans sembler se fatiguer. Elle-même se savait peu capable de cette prouesse. Comme si elle avait peur d’user sa voix ou peut-être était-ce de noyer son interlocuteur de babillage. Olympe serait probablement incapable de dire pourquoi elle était si peu bavarde. Pourtant, ce n’était pas une femme muette ou ayant été forcée de l’être. Mais c’était vrai que le fameux «les femmes sont bavardes» ne s’appliquaient absolument pas à elle et contrairement à ce que certains clients avaient pu penser par le passé, ce n’était pas due à l’éducation qu’elle reçut, que ce soit de Mère ou de son père. Bien que dur envers elle, ce dernier n’avait en effet jamais imposé le silence à sa fille. Cela ne signifiant pas pour autant qu’il l’écoutant assidûment.

De temps en temps, Olympe se penchait et attrapait une noix, un fruit, un morceau de pain, qu’elle grignotait en écoutant Serenos. Elle appréciait sa voix, l’éducation qui transparaissait dans son langage et la puissance qui se dégageait de son corps. Et s’il était vrai qu’elle avait envie de connaître le goût de ses lèvres et de sa peau, la putain était patiente et n’en montrait rien, si ce n’était ce regard qu’elle laissait glisser sur lui, ses yeux qui s’attardaient sur sa bouche lorsqu’il parlait, sur sa gorge, sur ses mains.

« J’ai rarement eu l’occasion de me trouver avec un homme tel que vous dans cet endroit. A dire vrai, un homme comme vous tout court.»

Elle avait parlé après un long silence que seuls leurs souffles perturbaient, ainsi que les bruits qui émanaient des «niches» alentours. D’une main, elle tenait toujours sa coupe qui se vidait lentement lorsqu’elle la portait à ses lèvres, de l’autre, elle écartait les bouteilles de la petite table entre eux. Ils étaient servis en quantité, de sorte à ce que personne ne viennent les déranger. Ici, en ce lieu, les gens ne débarquaient pas dans votre tente à l’improviste. Il fallait qu’une des personnes présentes sortent pour inviter, que ce soit les serviteurs ou quelques amis ou inconnus. C’était en grande partie pour cela que Olympe avait choisi ces lieux. Parce que la tranquillité et l’intimité y était totale.

2
Prélude / Re : Ko'rish l'Altan [Serenos]
« le: mardi 25 juin 2024, 23:23:37 »
Bienvenue parmi nous !
Courage pour les corrections ~

3
Vous nous quittez déjà ? / Re : Ohlala
« le: mardi 25 juin 2024, 23:21:34 »
JE DP pour dire que c'est officiel (votre caisse a été tunée) (Fallait que je la fasse. La génération MTV ou rien.) , vous serez inondé de mes écrits dans les prochains jours et de mes mps pour celles et ceux qui attendent des réponses de ce côté là <3

Merci de vos mots encore, de votre patience surtout ! J'ai hâte de vous lire en tout cas pour mes partenaires, les autres...bah euh...voilà xD

4
Les contrées du Chaos / Re : En dehors de La Ville...{Meruem//Blaise}
« le: mardi 25 juin 2024, 23:09:27 »
Le cheval piétinait de temps en temps, soufflant des naseaux. Olympe, pour s’occuper, parti ramasser quelques bruns d’herbes afin de lui donner à mâchouiller le temps que son escorte n’arrive. Mère ne lui avait pas dit grand-chose sur lui, n’en sachant pas plus visiblement. Tout en caressant le museau de l’animal, pensive, elle regardait au loin, essayant de ne pas trop se poser de question sur la suite des événements. Olympe n’aimait pas être déçue et préférait pour cela ne pas laisser son imagination galoper. Ses pensées, aussi, allaient plutôt dans le sens de savoir si le voyage serait pas trop inconfortable. Car dans tout ce qu’elle détestait, il y avait ça. L’inconfort. Les voyages longs, sans fin même, avec une personne peu aimable, taciturne...un cheval étroit de dos qui lui ferait mal aux fesses. Le froid, la faim...autant dire qu’elle n’était que peu faite pour l’aventure. Elle se maudit en silence. La Ville et le bordel de Mère surtout, lui offrait une vie dont elle n’était pourtant pas coutumière à son arrivée, il y a de cela si longtemps. Elle s’était amollie dans le confort de la soie, des lit épais et de la chaleur. C’était absurde, elle, une fille pourtant issue de la campagne. «Il va falloir réapprendre à vivre de rien ma vieille...sinon tu ne feras pas de vieux os...» Cela la fit sourire intérieurement. Si son père ou ses frères la voyaient aujourd’hui, ils seraient surpris. Choqués très certainement. Son père ne ferait simplement que confirmer ce qu’il pensait, qu’elle n’était qu’une putain, comme sa mère. A cette nouvelle pensée, Olympe soupira, en même temps que son cheval qui se mit tout à coup à s’agiter légèrement. Il sentait qu’un congénère approchait. Il l’avait vu avant sa maîtresse.

Du bois surgit un cheval de petite taille, du moins comparé au sien, sur lequel était un homme. Olympe ne savait pas du tout si c’était là un voyageur égaré, un citoyen de La Ville qui rentrait ou...quoi d’autre ? Il s’arrêta pourtant à quelques sabots d’elle et lui tendit. Olympe retira sa capuche, regardant l’arrivant avec un sourire de politesse sur les lèvres. Elle saisit du bout des doigts le document et le parcouru rapidement, sans s’attarder autrement que sur le sceau. De nature, elle aurait simplement accepter de suivre l’inconnu, mais Mère était intransigeante sur la sécurité et il fallait qu’elle soit prudente. Après tout, la putain ne savait pas dans quoi elle était en train de mettre les pieds. Elle lui rendit son bien et hocha simplement la tête.

La main qu’il lui tendit, Olympe la saisit tout en l’écoutant. Meruem. Oui, c’était bien le prénom que Mère avait évoqué. Relâchant l’étreinte de ses doigts, qui fut furtif mais non moins doux, Olympe parla enfin de sa voix profonde. Elle ne fit aucun commentaire sur le physique de son vis-à-vis. Certes, à la maison close de Mère, les gardiens étaient d’immenses créatures aux races particulières et souvent peu amène, mais la prostituée n’était pas de celle qui juge. Et puis avec le temps, les différents clients ainsi que leur vie, elle avait appris que l’on ne peut se fier à la qualité de quelqu’un uniquement par son physique. Si L’Éternel Ardent avait envoyé Meruem plutôt qu’un autre, c’était probablement parce qu’il savait se défendre. Autrement, cela aurait été risqué et Olympe savait que les clients qui paient chers, n’aiment pas que leur contrat se rompe. Peut-être que si elle avait été toute autre, que si elle n’était pas commandée pour ses charmes, Olympe aurait rechigné à suivre un «gringalet» sur les routes. Mais une nouvelle fois, la jeune femme n’était pas faite comme les autres.

« Olympe.»

Sans fioriture, sans «Madame» ou autre. Juste Olympe. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait prononcé son nom de famille et elle ne jugea pas nécessaire de le faire en cet instant. D’où elle était issue importait peu. Ce qui importait était ce pourquoi elle avait été engagée. Tout comme elle ne jugea pas convenable de se trouver un autre prénom. Mère aimait que les filles garda leur véritable identité. Afin de montrer que ce n’était pas la honte qui les habitait de pratiquer un tel métier, qui n’était selon Mère, rien de plus qu’un gagne-pain.

« Enchantée de même...Meruem. J’ai tout ce qu’il faut, nous pouvons prendre la route sans tarder.»

Il ne fallait pas s’attendre à de long discours et des bavardages incessant avec Olympe. Et il ne fallait surtout pas voir dans son laconisme coutumier une forme de timidité ou de protection contre le monde extérieur. C’était simplement dans sa nature et elle ne pouvait pas en changer sur demande, bien que pour d’autres choses elle sache faire l’effort.

« En avons-nous pour longtemps ?»

Sans attendre, sans aide non plus, elle grimpa sur la lourde silhouette, non pas en amazone, comme on attendait souvent d’une femme, mais en plaçant ses cuisses de chaque côté de de la puissante monture. Elle devait baisser la tête pour continuer de converser avec Meruem. Des mèches sombres balayaient son visage diaphane tandis qu’elle s’exprimait tout en grattant le cou de l’animal.

« Je n’ai pas peur de faire route. C’est de la curiosité, tout simplement.»

Olympe le détaillait tout en parlant, un demi-sourire plaqué sur ses lèvres charnues. Elle avait une petite boule à l’estomac, il fallait l’avouer, mais ne craignais pas pour sa vie. C’était plutôt une sorte d’excitation des aventures qui l’attendaient. Mère avait été bonne finalement de la choisir. Cela lui permettait de sortir un peu de sa zone de confort, qui justement, devenait trop confortable. Son physique s’en ressentait d’ailleurs, Olympe avait le plus grand besoin de sortir de La Ville. De voir du paysage et peut-être d’un peu d’exercice physique. Lentement, elle fit partir sa monture, suivant de près son escorte. Sa robe relevée sur ses jambes, sans honte, de part la posture qu’elle avait choisie pour faire route. Elle n’avait pas besoin d’élever la voix pour se faire entendre, son ton grave portant loin. C’était une sorte de talent inné. La voix qui porte. Un embarras pour son père lorsqu’elle était enfant déjà.

«Je vous avoue...je ne suis pas sortie depuis plusieurs...longtemps en réalité, de La Ville.»

Avait-elle rosi en avouant cela ? Peut-être un peu. Mais elle remis simplement sa capuche sur sa tête et reprit.

«Vous allez me prendre pour une inculte...je préfère vous prévenir, plutôt que vous soyez surpris si je ne reconnais pas les endroits par lesquels nous allons passer.»

Elle rit doucement, devant cet aveu. Un rire léger, plus que sa voix profonde pour une femme, aux ondulations chaudes qui semblaient des aveux sur sa profession. Olympe avait dans sa nature cette aura, ces manières et ce timbre qui invitait aux confidences et à la chaleur d’une nuit partagée. Elle était bien loin la fille campagnarde à l’accent fort qui mâchait parfois ses mots. Au contraire, elle s’exprimait aujourd’hui avec une aisance pour le vocabulaire et différents dialectes, qui lui permettaient ainsi de tenir la conversation avec beaucoup de personnes issues de toute sorte de milieu. Elle aurait pu ainsi facilement tromper son monde en faisant croire à une naissance plus aisée qu’il n’en était en réalité. Il fallait remercier Mère, qui avait patiemment déconstruit le verbiage populaire de la fille de paysan. Avec le temps, sans effacer la personnalité d’Olympe, elle lui avait simplement insuffler ses connaissances et ses manières afin qu’un jour, son aînée puisse prendre le relais à la maison close.

5
Vous nous quittez déjà ? / Re : Ohlala
« le: mardi 25 juin 2024, 22:22:36 »
Vous êtes trop pipou tous et toutes ! Cela me donne du courage et je vais revenir en force. Prêt ou pas, j'arrive !  :-*

6
Le coin du chalant / Re : Les olympiades
« le: mardi 04 juin 2024, 18:29:50 »
Je me permets de mettre en libre un rp que j'avais posté il y a longtemps, auquel le/la partenaire n'avait pas donné suite. Étant sans réponse et l'idée étant toujours d'actualité, celle de trouver une sorte de garde du corps pour Olympe pour l'accompagner un peu partout, je vous propose de devenir cette personne.

Merci de me mp avant d'y répondre si vous êtes intéressé. Je suis disponible pour toute réponse.

Voici le lien du rp en question. Il n'y a pas de sexe défini. Homme ou femme, cela fera l'affaire. Même si le texte se déroule comme si c'était un homme qui était attendu, sachant que les personnages qui en parlent peuvent très bien s'attendre à une créature masculine ~

Au plaisir ^ ^

[TROUVÉ]

7
Les contrées du Chaos / En dehors de La Ville...{Meruem//Blaise}
« le: mardi 28 mai 2024, 23:59:50 »
Comme toutes les fins de semaines depuis qu’elle travaillait pour Mère, Olympe était installée avec ses recrues dans une grande salle dotée d’un bassin utile uniquement à la lessive. C’est que Mère trouvait tout à fait normal que les prostituée de sa maison lavent leur linge elle-même. Certaines mauvaises langues disaient que c’était parce que Mère ne voulait pas dépenser de l’argent et engager des employés pour ce travail, mais c’était totalement faux. Il y en avait plusieurs dont la tâche était le ménage, mais uniquement pour les draps et autres serviettes de la maison. Tout ce qui touchait aux vêtements et à la lingerie, chaque putain devait gérer seul ses affaires. Et Olympe, ainsi que ses recrues, le faisaient toujours en toute fin de semaine, lorsque les clients se faisaient moins nombreux. Il n’y avait rien de pire, après tout, que d’être arrêtée dans ses occupations. Olympe n’aimait pas, de toute manière, qu’on la coupe dans ses activités et lorsque cela arrivait, il fallait que ce soit urgent, autrement on s’attirait facilement ses remontrances. Et tout le monde le savait. Même Mère, préférait les laisser entre elles dans la salle de lessive.

L’ambiance qui y régnait était toujours bon enfant. On riait, on s’interpelait, on se racontait des anecdotes. On ne critiquait que rarement les clients et clientes, car Olympe ne le permettait pas. On était en droit, sous couvert de l’intimité d’une chambre, de discuter des contraintes, bonheurs et mésaventures, mais faire les mauvaises langues pendant les tâches, dans un endroit qui résonnait facilement, était plus que mal venu. «On pourrait être entendues par les personnes dont nous étalons les défauts et les manies et ce serait risquer de perdre de bons clients. Même s’ils sont mauvais amants, tout le monde chez Mère à le droit de venir tant qu’il paie, vous le savez...» C’est ce que disait souvent Olympe aux recrues les plus enclines à transgresser quelque fois, la règle.

«C’est l’enfer ! J’ai les mains toutes fripées...»
«Tu vas nous dire ça à chaque fois qu’on fait le linge ?»
«Je me plains si j’veux. Chez père, c’est pas aux putes de faire leur lessive...c’est pas juste.»
«T’as cas y aller, si tu trouves ça si pénible !»
«Les filles...s’il-vous-plaît...»

Olympe regardait ses recrues se chamailler en secouant la tête. Elles avaient cette tendance, à râler pour la forme, mais en réalité, faire sa propre lessive était bénéfique à ne pas ce qu’elles se transforment en diva, au détriment des prostituées de chez Père justement, qui avaient un nombre incalculables de domestiques pour leurs besoins. Chez Mère, ce n’était pas la politique de la maison, que de faire de ses employées, des assistées.

«Et si tu te maries un jour ? Tu sauras même pas faire tes tartines !!!»
«Oh mais ça va hein ! Je disais juste que j’avais les doigts fripés...»
«Comme le type l’autre fois, avec moi...hihihihi»
«Celui qui aime bien mettre ses doigts dans ton...»
«Les filles, un peu de tenue...»

Cette fois, ce fut Olympe qui éleva légèrement la voix. Son ton était sans appel et cela fit taire la petite blonde qui allait parler de son sexe.

«Je vous rappelle que ça raisonne ici et si Mère vous entend, elle sera scandalisée.»
«Ce n’est pas comme si elle était maquerelle…»
«Alice...»
«Pardon.»

Le ton repris avec légèreté sur d’autres conversations, moins axées sur le sexe. Ce n’était pas sous prétexte qu’elles étaient travailleuses du sexe, qu’elles devaient avoir un langage outrancier ou des conversations puériles et tournées constamment autour des plaisir de la chaire. D’autant que lorsque c’était jour de lessive, Olympe préférait que le travail soit mis de côté. Elle termina de laver sa lingerie dans l’eau savonneuse et essuya son front de la main. Il faisait une chaleur suffocante et la plupart étaient en petite tenue pour s’adonner à cette tâche fastidieuse. C’est que les prostituées se changeaient plusieurs fois par jour, suivant le nombre de clients et avaient toutes un nombre incalculable de tenues en tout genre, allant du costume d’infirmière à la robe de princesse, sans parler des dessous de dentelles fragiles et autres coquetteries pour le plus grand plaisir de la clientèle. Les vêtements qu’elles portaient en dehors des murs de la maison, au contraire du reste, étaient lavés par les domestiques. C’était ainsi. Comme si Mère ne voulait pas faire laver les souillures d’inconnus à ses employés qui n’étaient pas payés dans un but sexuel.

«Olympe ? As-tu terminé ?»

Le calme se fit soudain dans la vaste pièce en sous-sol de la maison close. Toutes les têtes se tournèrent vers la voix masculine qui venait de faire irruption dans leur moment entre filles. Ashmedéi, le bras droit de Mère se tenait là, dans l’encadrement des deux lourdes portes qui gardaient l’entrée du temple de la propreté. Les filles le saluèrent avec un sourire par-ci, une légère crainte par-là. C’était un homme de l’ombre et aucunes ne savaient vraiment ce qu’il faisait comme travail dans la maison. Même Olympe ne savait pas vraiment. Cette dernière déposa le morceau de tissu qu’elle frottait encore un instant plus tôt et se leva en séchant ses mains à son tablier de lavandière.

«Oui. C’est pour quoi ?»
«Ashmedéi.»
«Ashmedéi...»
«Mère te demandes.»
«Dis lui que j’arrive. Je passe me changer et je la rejoins...»
«Dans son bureau.»
«Dans son bureau...oui.»

Les deux se fixèrent dans le silence pieu des recrues et Ashmedéi fut le premier à rompre en se tournant. Il laissa la porte se refermer lourdement derrière lui, disparaissant de son pas feutré, silencieux comme la mort.

«Je le trouve inquiétant ce type.»

Ce fut dit dans un chuchotement, comme par crainte d’être entendue de lui.

«Oui, il fait froid dans le dos.»
«Mais il est beau...»
«Alice...»
«Quoi ! C’est vrai !»
«Pas si fort...»

Olympe était toujours tournée là où se tenait Ashmedéi précédemment. Il la laissait perplexe en général. Une aura de mystère planait autour de sa personne et sa haute stature, ainsi que ses traits, faisait penser à quelque créature de compte pour jeune femme. Au bout d’un moment, elle se tourna vers les autres et glissa qu’elle devait y aller. Les filles avaient entendus la conversation entre Olympe et Ashmedéi, aussi se contentèrent-elles d’acquiescer à leur aînée. «On s’occupe de mettre sécher tes vêtements ne t’en fais pas.» Dans un remerciement, Olympe retira son tablier qu’elle crocha à côté de la porte et sorti sans un bruit. À peine la porte fut fermée, que les rires et les caquètements de recrues reprirent de plus belle. En temps normal, Olympe sera revenue sur ses pas pour leur demander le calme, mais elle était pour l’heure préoccupée par ce que Mère pouvait bien lui vouloir, un jour de lessive.

----

Peu de temps après s’être changée et rafraîchie, Olympe frappa à la porte de Mère, qui soupira un «Entre Olympe...», reconnaissant la manière de toquer de sa dame de confiance. Cette dernière obéit et referma la porte, quelque peu rassurée de ne voir que Mère et non pas Ashmodéi dans les parages. La vieille femme était de dos, fixant l’horizon de ses yeux bleus. Une pluie légère s’abattait sur La Ville, ce qui était plutôt rare à dire vrai.

«Cela fait du bien...à la terre et au reste. Aux gens aussi...moins d’ivrognes dans les rues, ce n’est pas dégueulasse.» Mère détestait les ivrognes et n’hésitait pas à faire montre de peu de patience envers ses clients imbibés. «Enfin. Olympe, sais-tu pourquoi je te fais venir ? Je sais que c’est jour de lessive...aussi j’espère ne pas t’avoir trop coupée dans tes activités.»

Mère se tourna dans la direction de l’aînée de son bordel et lui fit un geste pour qu’elle prenne un siège, dans le coin près de la cheminée où nul feu ne crépitait. A dire vrai, l’âtre était purement décoratif et Mère y fourrait toute sorte de trésor qu’on lui offrait en cadeau. Elle s’approcha de son bordel organisé et tâta quelques faïences ainsi qu’une petite coupe en or remplie de fausses pierres.

«A dire vrai, pas du tout...Mère. D’autant que vous m’avez envoyé...»
«Ashmodéi ? Oh. C’est uniquement parce qu’il était avec moi et que j’ai eu la flemme de faire venir quelqu’un pour te chercher. Cela n’a rien à voir avec le sujet qui nous préoccupe aujourd’hui.»
«Dites-moi tout...» Elle était quelque peu rassurée, car la dernière fois qu’elle avait eu à faire à Ashmodéi, c’était pour un décès et Mère n’avait pas su comment le lui annoncer elle-même, aussi avait-elle confier cette douloureuse tâche à son homme de l’ombre. «Je vous écoute.»
«J’ai un contrat pour toi. Un gros client.»
«Je le connais ?»
«Ce n’est pas un habitué...il n’est même jamais venu ici. Attends...il faut que je retrouve son nom.»

La vieille dame se dirigea vers le bureau et tout en l’observant, Olympe se dit qu’elle avait probablement été très belle dans sa jeunesse. Si cela était un compliment pour beaucoup, il valait mieux ne jamais le dire à voix haute et encore moins devant Mère, car cette dernière jugeait ce genre de réflexion insultante. Comme si elle ne pouvait plus l’être actuellement, sans parler du fait que soit souligné qu’elle n’était plus de première fraîcheur. Aussi, Olympe se garda de lui faire remarquer et attendit en silence.

«Voilà. Blaise, empereur de la foutaise...» La vieille dame fronça les sourcils en même temps que Olympe et attrapa ses lunettes qu’elle chaussa «Pardon. Fournaise. Je me disais bien que cela sonnait très mal.»
«Et que désire-t-il ?»
«Une pute de luxe j’imagine. En tout cas, de ce que je lis ici, il aimerait une de mes fille pour lui tenir compagnie quelques jours, afin d’assouvir ses désirs. Enfin...sa demande semble la même que n’importe quel client, si ce n’est qu’il en veut une qui soit douée dans son domaine et loin d’être sotte. Je pense que tu es la meilleure et vu le prix qu’il est prêt à allonger...»
«Vous savez, je ne suis pas la meilleure, c’est selon les clients...»
«Eh bien tu es la plus aguerrie tant dans les plaisirs de la chaire, que le social.»
«Je vous remercie...Mère. De m’accorder une telle confiance.»
«Mmm...je sais que cela fait longtemps que tu n’es pas partie de La Ville et afin que le voyage se passe bien...» Olympe se tendit dans son siège. Elle avait peur de la suite, que Mère décida de l’envoyer avec Ashmedéi pour escorte. Il était certes efficace, mais Olympe ne se voyait pas faire le voyage en sa compagnie. Comme l’avait dit une des recrues, il donnait facilement froid dans le dos. «Ce...Blaise, nous a envoyé un certain Meruem, de sa Légion. Un homme de confiance, j’imagine...avec qui tu feras route.»
«Bien.» Que pouvait elle dire ? Si elle posait trop de question, Mère allait s’impatienter et avoir l’impression que Olympe n’était pas motivée. «Quand dois-je partir ?»
«Dans deux heures, tu iras aux portes de La Ville attendre Meruem. Ashmedéi m’a dit qu’il n’allait plus tardé, selon ses sources.» Des oiseaux qui ne quittaient jamais vraiment leur maître. Des oiseaux de toutes sortes, qui, pour les voyageurs, ne semblaient jamais autre chose que de simples volatiles des alentours. «Aussi, va donc préparer tes affaires et je t’enverrai un domestique pour t’aider à tout transporter. J’espère que tu as encore des tenues de propres...ce serait embêtant.»
«Évidemment Mère. Une partie doit sécher, mais il me reste quelques artifices qui feront parfaitement l’affaire...»
«Soit...je n’ai pas grand-chose à te dire de plus Olympe. Prends garde à toi et n’hésite pas à nous contacter. Tu sais comment t’y prendre, je n’en doute pas….tâche de fidéliser la clientèle...»
«Et faire de sorte qu’il paie bien...oui Mère, ne vous en faites pas.»
«Je ne m’en fais pas. Bon voyage Olympe.»

En réalité, Mère était toujours inquiète quand elle envoyait une de ses protégées de part les routes, sans escorte qui lui appartienne, avec des inconnus, dans des territoires qu’elle-même n’avait jamais visité. Il était d’ailleurs rare qu’elle accepte qu’une première rencontre se fasse hors des murs de sa maison et encore moins hors des enceintes de La Ville. Mais au vu du statut de ce Blaise et de la fortune qu’il était prêt à mettre, Mère n’avait eu d’autre choix que d’accepter l’offre, bien trop alléchante. Ce fut donc tout naturellement qu’elle répondit à la requête de Blaise, par une missive qui donnait également quelques informations sur «comment trouver La Ville». Ces informations étaient énigmatiques et Mère espérait de tout coeur que ce Meruem serait assez vaillant et intelligent pour parvenir jusqu’aux portes de La Ville, au coeur d’une forêt si dense qu’on avait rapidement fait de se perdre. Ceux qui y entraient, n’étaient même pas certains de parvenir aux portes de La Ville, se retrouvant simplement à l’extérieur de la forêt, par un autre chemin que celui par lequel ils étaient entrés. Des légendes racontaient d’ailleurs que ce n’était pas vous qui choisissiez de venir, mais La Ville qui décidait si oui ou non, elle vous laissait entrer.

---

Olympe s’en fut boucler ses affaires. Elle remplit deux sacoches de voyages, qu’un domestique s’empressa de placer de part et d’autre des flancs d’un cheval de montagne, aussi large que robuste. De couleur sombre, c’était celui que la prostituée préférait et qui offrait un confort certain de part la largeur de son dos. Les chevaux de La Ville ne portait ni selle, ni mors, encore moins ceux de Mère, qui jugeait ces artifices inutiles autant que cruels pour les bêtes. Une fois l’animal apprêté, Olympe se dirigea vers les portes de La Ville, qui donnaient sur le bois entourant cette dernière. Elle caressa le cheval tout en regardant à travers les arbres si elle voyait arrivé celui que Mère avait appelé «Meruem». Mère avait dit à Olympe d’enfiler sa cape émeraude, afin que l’homme des Légions de l’Éternel Ardent puisse facilement la reconnaître.


8
Olympe se demanda s’il était judicieux d’être aussi tactile avec Serenos. Ce dernier, en effet, ne savait pas qu’elle était prostituée et la jeune femme se demandait si ses manières n’étaient pas un peu trop osé pour une femme qui n’était pas du milieu. Mais elle chassa bien vite cette pensée, se disant que les femmes de La Ville n’étaient après tout, pas comme celles d’ailleurs. A nouveau, cela ne fit qu’effleurer son esprit sans paraître sur son visage, égale à elle-même.

«Et pourtant, je ne saurais vous arriver à la cheville en la matière, Olympe.» S’il savait…

S’il savait que le charme était une seconde nature depuis qu’elle était adolescente et qu’elle avait parfait ses talents en la matière chez Mère, est-ce qu’il serait tout autant flatté ? Évidemment que Olympe n’en était pas moins sincère dans ses paroles, mais elle ne pourrait pas empêcher Serenos de potentiellement réagir comme n’importe quel homme en apprenant son véritable métier. Mais il n’était pas temps de se poser trop de questions sur tout ça. Olympe voulait profiter de cette rencontre, de sa nuit aussi, rare fois où elle pouvait faire autre chose qu’arpenter les couloirs du bordel, de chambre en chambre, s’assurer que les recrues apprennent pour devenir de bons éléments lorsqu’il serait temps de les faire monter en grade...etc...A dire vrai, bien qu’elle aimât beaucoup ce qu’elle faisait, sa profession et son statut d’aînée dans la maison de Mère, Olympe avait quand même besoin de sortir du milieu de temps en temps et cela faisait si longtemps…

«Cela me semble être une bien charmante idée.»

Le contact sur son genou, la fit frémir de manière délicieuse et elle fut ensuite ravie de l’entendre dire qu’il acceptait son verre. S’attendait-il à autre chose ? Il n’en laissa rien paraître et aida Olympe à se remettre sur pied, mit un genou à terre pour l’aider avec ses souliers. La douceur qu’il mit à retirer les petits cailloux sous ses pieds, ainsi que la délicatesse avec laquelle il l’aida à se chausser, la réchauffa. Olympe n’était pas habituée à ce qu’on s’occupe d’elle et elle se rendait compte à quel point cela lui était agréable. A quel point cela lui avait manqué.

«Merci...Serenos.» Elle ne semblait pas se lasser de prononcer son prénom, comme si c’était là quelque met délicat entre ses lèvres. «C’est avec plaisir que je serai votre escorte.» Olympe ne releva pas le petit surnom, se contenta de lui tendre la main pour saisir ses doigts avec délicatesse. Une caresse qui débuta à son poignet pour glisser à sa main.

«Suivez-moi...»

Énigmatique, elle lui fit signe de se taire, de ne pas poser de question, de ne pas parler. C’est dans un silence que leurs pas troublaient qu’Olympe le conduisit à travers des ruelles, parfois bondées, parfois totalement déserte. Elle prenait des raccourcis, s’arrêtant lorsqu’il y avait trop de monde, pour changer de direction. Elle n’avait pas envie de se coller à de nouveaux corps. Et toujours en silence, ils se perdirent dans les nuits de La Ville.

«C’est ici...»

Ici. Il n’y avait rien. Une ruelle entre deux hauts bâtiments, aux abords de la maison de Tatie. Cela se voyait que c’était un peu plus chic, les rues semblaient plus propres, les gens qu’ils avaient croisés, plus richement vêtus, plus discrets que l’endroit qu’ils avaient quittés. Face à la ruelle sombre, elle se tourna un instant vers lui.

«Vous me faites toujours confiance ?»

Ses yeux se plongèrent dans ceux de Serenos. Elle devait se hisser légèrement sur la pointe des pieds pour pouvoir le regarder avec aplomb, afin qu’il voie qu’il ne risquait rien. Une fois sa confiance ou au moins, son accord donné, Olympe, qui gardait sa main dans la sienne, l’attira dans l’ombre des deux immeubles, se guidant de sa main libre qu’elle avait posée contre un des murs. Elle comptait à voix basse, car ils ne voyaient rien et elle connaissait l’espace entre la rue et le lieu où ils allaient passer une partie de la nuit, au nombre de pas qu’elle devait faire et des petits globes qu’elle sentait sous ses doigts, tous les trois ou quatre pas. Puis elle s’arrêta. Son souffle et celui de Serenos étaient les seuls choses audibles. Olympe tendit la main et sentit du bois sous sa paume. Elle frappa trois petits coups et deux grands, attendit et frappa à nouveau trois petits coups. Sa main serrait celle de son compagnon qu’elle ne pouvait de toute manière pas voir. Un bruit, bientôt, se fit entendre. Des pas, suivit d’un son qui devait être celui d’un mécanisme. Bientôt, un raie de lumière se fit et une tête fardée apparu.

«Qui va là ?»
«C’est Olympe...»
«Bonsoir...tu es seule ?»
«Non. Je suis avec...un ami.»
«Entrez vite.»

La voix était chantante, mais comme un murmure. Tout comme Olympe qui chuchotait. Elle tira un peu Serenos par la main, afin de le faire entrer dans une salle illuminée par des multitudes de bougies protégées par des photophores colorés. La pièce semblait baignée dans une sorte de prisme arc-en-ciel. La personne qui leur avait ouvert n’était pas une femme, mais ce n’était pas non plus un homme. A dire vrai, il aurait été difficile de lui donner un genre. Maquillée, mais avec un corps de sylphide, longiligne, un peu plus grande que Olympe, légèrement plus petite que Serenos. Elle toisa le couple avec sympathie et amusement et tapa dans ses mains.

«Bienvenue en ce lieu qui n’a pas de nom...ou alors qu’on aura vite fait d’oublier.» Elle partit d’un rire qui paru tout à coup tonitruant dans la salle où il n’y avait pas de meuble. Une porte en alcôve au fond qui conduisait à des escaliers.

«Olympe, je te laisse guider monsieur. Vous n’avez pas besoin de moi je pense...» Elle rit. Un petit rire joyeux, avant de s’éloigner derrière un rideau où se trouvait sa place qu’elle avait quitter pour accueillir les nouveaux venus. «Profitez de votre nuit, comme si c’était la dernière surtout !»

Olympe secoua la tête à l’attention de Serenos, comme pour lui dire «Ne faites pas attention à ses bavardages.» Puis, lentement, Olympe dirigea leurs pas vers la petite porte, sans lâcher cette main qu’elle n’avait pas lâchée depuis le début. «Venez, Serenos.»

Ces quelques mots et les voilà qui ouvre la porte. Olympe attrapa une lanterne multicolore et ouvrit plus grand pour que les deux puissent passer dans l’escalier qui semblait descendre à l’infini. Mais ce n’était qu’une impression, car ils arrivèrent bien vite à une autre porte que la jeune femme poussa, sur une vaste salle au plafond fait de voûte de Pierre. Il y avait des couples, qui bavardaient dans une ambiance feutrée, fumait de l’opium et d’autres qui s’embrassaient dans la discrétion de leurs tentes. Car oui. Si vaste était la salle, qu’il y avait de nombreuses tentures qui offraient à qui voulait, toute l’intimité nécessaires. Olympe et Serenos ne pouvait voir que des ombres se mouvoir. Elle ne laissa guère le temps à son compagnon de parler ou de s’attarder, car elle savait déjà où les diriger. Tout au fond, il y avait un endroit que personne ne semblait occuper. Elle repoussa des tissus safran et se glissa derrière. Là, il y avait de nombreux coussins entourant une table basse et ronde, finement ouvragée.

«Installez-vous, je vais demander que l’on nous apporte à boire...et à manger.» Sur ces mots, Olympe repartit, laissant Serenos seul dans la niche de tissu.

Elle revint bien vite pourtant, lui offrant un charmant sourire.

«On va venir nous servir.» Elle s’installa sur des coussins, après avoir fait le même geste que plus tôt dans la soirée, elle retira ses souliers. «Ici, la seule règle est de parler à voix basse...» Elle dit cela en déposant la lanterne sur la table entre eux. «Pardonnez toutes ces cachotteries, tout ce mystère, mais je n’avais pas envie d’affronter les ivrognes dans les tavernes...m’en voulez-vous ?»


9
Le contact des mains de Serenos la firent frémir. Et elle ne pouvait pas mettre ça sur l’eau fraîche dans laquelle ses jambes continuaient leurs rondes délicates. Sa paume chaude mais abîmée par la vie, contrastait avec la douceur de son derme délicat. Olympe le laissa inspecter et serra doucement de ses doigts fins et bagués, les siens, plus épais.

«Vous êtes doués...»

Ce fut dit dans un souffle, ses yeux bleus restant ancrés sur leurs mains jointes. Elle joua de ses doigts avec les siens, se retirant pour lui caresser la paume tout en l’écoutant se raconter. Les mots étaient enregistrés, tout comme chaque détail de sa peau, les petites cicatrices qui parcheminaient celle-ci. Des doigts épais, des mains qui étaient douces dans la gestuelle, mais qu’elle avait vu capable de gestes durs et violents plus tôt dans la soirée. Henry en garderait souvenir également. A la mention de Mère, Olympe failli retirer sa main comme si on la lui avait brûlée, mais se retint au dernier moment. Elle avait eu l’impression que par cet aveux  «Je la connais», il pénétrait violemment dans ce qu’elle tentait de cacher. Heureusement, la force de l’habitude, Olympe ne laissa rien transparaître et plongea le regard vers ses jambes qui bougeaient encore dans l’eau, machinalement.

«Mère ? Bien sûr...tout le monde la connaît ici.»

Son ton était presque un murmure, comme si elle réfléchissait à autre chose. La putain fini par rompre le contact pour placer ses doigts sur le bord de la fontaine et changer de position. L’air frais fit frissonner la jeune femme qui sortit ses jambes de l’eau, posant ses pieds sur le rebord, près des cuisses de Serenos. Elle utilisa le tissu de sa robe pour se sécher avec une grâce non feinte et loin d’être exagérée.

«C’est pour cela...que votre apparence est si...intrigante. Les gens qui ont un vécus riches, en déception autant qu’en joie, dégagent quelque chose de différents des autres...»

Olympe leva à nouveau son visage, tout en continuant de passer le tissu sur ses chevilles et ses mollets, tendant finalement une de ses jambe pour la déposer délicatement sur celles de Serenos. L’autre restait repliée et elle vint poser son menton sur son genou, pour continuer de regarder son interlocuteur.

« Je ne saurais pas dire quoi exactement...»

Les joues de Olympe s’étaient légèrement teintées à la mention des «belles rencontres». Elle se mordit la lèvre inférieure, détourna un instant ses prunelles du visage de Serenos, puis le releva en une simple caresse des cils sur l’anatomie «rugueuse» de l’homme. Sa respiration était légèrement plus rapide, mais elle gardait contenance en jouant avec le tissu de sa robe. Elle avait envie de lui demander comment il connaissait Mère exactement. Était-il client de sa maison de passe ? Mais si elle portait un trop grand intérêt à cet aspect de la vie du Meisaen, ne risquait il pas de se poser des questions et la pousser à avouer le métier qu’elle faisait ? Ses sourcils se froncèrent tandis qu’elle pensait à tout ça, mais la sérénité repris bien vite place sur son faciès.

« Mmm...Vous êtes un charmeur...Serenos.» Le prénom était comme savourer en sortant de ses lèvres pulpeuses et du même roses que certaines fleurs. «C’est un compliment...»

Et c’était vrai. Olympe n’avait pas dit cela comme on peut parfois le reprocher aux hommes à la langue bien pendue, au sexe bien tendu. En parlant, cette fois, elle avait osé glisser sa main jusqu’à sa barbe, frôlant de la pulpe de son index la blessure faites par Henry. Le sang avait commencé à sécher et elle en sentit la croûte sous son empreinte.

«Voulez-vous que nous continuions notre promenade ? Peut-être pourrions-nous aller boire un verre...je connais un endroit calme. Car oui. Avant que vous ne disiez quoi que ce soit, il y en a ici...peu...mais ils existent.»

Et Olympe avait ses entrées un peu partout, en tant que la protégée de Mère. Elle ne prenait pas trop de risque, car les gens extérieurs au quartier de son bordel, évitaient, lorsqu’il la voyait arrivé avec quelqu’un, de mentionner son travail. En sommes, lorsque vous étiez vu en dehors, malgré le fait que La Ville soit remplie de rustre, il y avait une sorte de code de délicatesse, qui fait qu’on ne mentionnait pas la vie des autres face à des étrangers. Ce n’était pas comme ailleurs, ou lorsque vous étiez une pute, on vous fichait comme tel. C’est aussi pourquoi, lorsque Henry avait fait mention de ce détail «C’est ma pute», personne n’avait tenté d’intervenir pour lui donner raison face à Serenos.

Olympe se contentait de bouger lentement sa jambe sur celles de Serenos, comme si c’était normal qu’elle soit ainsi, comme s’ils se connaissaient depuis plus que les quelques heures qu’ils venaient de partager. C’était le geste intime d’une épouse pour son époux et non pas d’une prostituée pour son client ou d’une amante pour son amant.

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Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: mardi 14 mai 2024, 15:54:54 »
7 nains ou comme on "doit" dire...créature magiques...pfffrt

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«De là où je viens, tout est plus ou moins à ma portée...De fait, tout semble facile d'accès, au point que j'oublie de vivre dans le moment. Plus tard, me dis-je, je pourrai m'y permettre plus tard, et à force de reporter, nombreuses sont les choses que je n'ai pas faite.»

Olympe ne parle pas beaucoup, mais écoute. Comme toujours. On pourrait croire, c’est vrai, qu’elle ne s’intéresse pas à la conversation, mais il n’en est rien. On pourrait penser que peut-être, elle n’y a pas fait attention ou pas entendu, puisque le bruit les entours, mais non. Elle fait ce qu’elle sait faire de mieux. Elle écoute et s’imprègne des paroles, préférant se taire plutôt qu’user inutilement de sa voix pour sortir quelque banalité. Mais sa main, dans celle, massive, de Serenos ainsi que le visage souriant qu’elle lui offre lui prouve qu’elle entend parfaitement, l’invite à continuer.

«Par exemple, je n'ai jamais marché seul à seule avec quelqu'un dans les rues d'une ville étrangère.»
«C’est fou n’est-ce pas ? A quel point nous sommes capables, mortels, de reporter sans cesse...alors que nous savons que le temps nous est compté...»

Elle lâche cela dans un souffle, léger comme la brise qui parfois se fraie un chemin entre les bâtiments, passant sans réellement rafraîchir l’atmosphère, à travers les artères de La Ville. Puis Olympe se tait, laissant leur pas seuls, troubler le calme qui se fait peu à peu une place, au fur et à mesure qu’il s’éloigne de tout le monde.

«Étrange… je m'attendais à ce que les gens du coin y jettent de la monnaie. Pour la bonne fortune.»
«Vous pensez sérieusement que les gens perdraient ainsi leur argent ?»

Elle le suit, retire ses souliers qu’elle laisse tomber sur le sol tout en se hissant pour s’asseoir sur le rebord de la fontaine, près de Serenos. Tout en l’écoutant parler de La Ville, la putain lève les tissus qui masquent ses jambes et se tourne pour les glisser dans l’eau qui la rafraîchit, la fait frissonner de plaisir. Le frais chasse la chaleur que les danseurs et les fêtards ont laissés sur son corps, sa peau encore moite de leur étreinte festive.

«La dernière fois que je suis passé dans cette ville, il y a quelques années… je me souviens qu'il y avait eu des sécheresses abominables, au point que les aqueducs s'étaient complètement asséchés à la source. On a fait déplacer des shamans d'Urthes pour appeler la pluie. Je crois qu'on y était allé un peu fort, parce qu'on a ensuite été forcé de creuser des tranchés sur la route du nord pour détourner l'eau qui commençait à s'accumuler dans la ville. Maintenant, la Ville est encore plus grande. Encore plus peuplée. Les temps changent rapidement.»

Tout en se laissant porter par la voix profonde de Serenos, elle bouge ses jambes avec grâce, jouant à faire ondoyer l’eau claire de la fontaine.

«Vous avez toujours vécu dans cette ville, Olympe ?» Olympe quitte des yeux sa peau, si pâle sous l’eau, pour le regarder tandis qu’il ajoute «Pas que cela me concerne. Ma curiosité est simplement forte.»

La jeune femme balaie cette dernière phrase d’une main. Elle réfléchit sans en avoir l’air, ne sachant ce qu’elle doit lui dire. Qu’elle travaille comme prostituée dans un bordel ? Et si cela lui donne envie de s’en aller ? Après tout, il semble avec elle pour autre chose que payer pour des services. Il serait aller dans un bordel n’est-ce pas ? Car ici, les putes de rue ne sont pas monnaie courantes. Elle peut aussi lui dire qu’elle est juste une touriste...mais ne lui a-t-elle pas avoué qu’elle connaît La Ville et que La Ville la connaît ? Olympe n’aime pas mentir. Elle n’aime même pas maquiller la vérité, ayant peur de laisser croire qu’elle aurait honte de Mère et de son métier, alors que ce dernier ne la dérange pas et que Mère est une femme incroyable pour elle. Elle s’entend quand même dire.

«Ne vous en faites pas, ce n’est pas indiscret...» Gagne du temps, soupire et se décide à ne pas tout dire, tout simplement. «Je viens de la campagne. La Ville m’a accueillie...disons que j’ai préféré ses rues bondées à la prison dorée que mon père me promettait.» Elle a détourné les yeux pour les plonger à nouveau dans ceux de Serenos, devant pour cela levé légèrement la tête, lui dévoiler sa gorge pâle. Elle veut voir ce que sera sa réaction. «C’était La Ville ou le couvent...»

Et ce n’est pas un mensonge. Après tout, c’est là la stricte vérité. Son père l’aurait faite enfermée dans un couvent, préférant la voir malheureuse mais loin de lui et de ses propres vices, plutôt que libre, mais heureuse. «Tu ressembles à ta mère. Tu ressembles tellement à ta mère...» Et le ton qu’employait son patriarche pour le lui faire remarquer, n’était jamais gentil. En clair, ce n’était pas un compliment. A cette pensée, son visage aurait pu se fermer, mais il n’en est rien. Olympe a cette faculté de ne pas laisser transparaître ce qu’elle ressent au fond, n’affichant que ce qu’elle a envie que l’autre sache.

«Cela fait quelques années maintenant. Mais je ne suis pas d’ici réellement. Vous me croyez si je vous dit que je suis fille de paysan ? Et que je faisais un travail d’homme ?»

Elle sourit en coin, regarde ses mains soignées, ses rondeurs installées. Elle n’est plus la robuste paysanne aux mains abîmées désormais. Sa peau n’est plus agressée par le Soleil, les intempéries d’une campagne perdue quelque part sur Terra. Son odeur non plus, n’est plus la même. Celle, animale, de la ferme. La sueur mêlée de cette odeur qu’elle a mit si longtemps, lui semble-t-il, à débarrasser sa peau, chaque recoin, pli, muscle de son corps. Mère ne supportait pas cette odeur d’ailleurs. Sans la trouver dégoûtante, elle trouvait qu’elle n’avait pas sa place dans un bordel. «Tu dais trop péquenaude ma fille !» Quel accueil elle lui avait donné, cette vieille harpie…

«Et vous ? D’où êtes-vous ? Vous semblez connaître La Ville plus que certains qui pourtant, y vivent au quotidien...» Puis elle ajoute, joueuse «Pas que...cela me concerne...» Un nouveau soupir, presque lascif, le ton un peu plus bas, confidence au bord d’une fontaine. «Mon intérêt est simplement très fort.»

12
Prélude / Re : La sorcière Vaudou [Anéa]
« le: vendredi 10 mai 2024, 21:54:52 »
Re-bienvenue alors !

En tout cas, j'aime énormément ton avatar. Une vraie beauté d'ébène <3

13
Prélude / Re : Le bâtard oublié [Meowlidé]
« le: samedi 24 juin 2023, 06:34:39 »
Bienvenue !

Amuse toi bien parmi nous  ;)

14
Les contrées du Chaos / Re : La sorcière et la Putain {ft.}
« le: dimanche 11 juin 2023, 23:29:03 »
A-t-elle peur ? Mélusine ne semble pas sereine et Olympe le voit. Le sent. Aux gestes de la demoiselle, mais aussi à sa respiration. Ses balbutiements, ses hésitations dans les réponses. Peut-être n’est-ce pas de la peur, mais de l’appréhension ? Peu de gens aiment venir dans un bordel s’ils n’en sont pas clients. La crainte de se faire happer par leur propre désir pu de se laisser tenter par une des diablesse, un des diable qui sévit dans le coin. Le péché de chaire selon certains est en réalité celui que l’on est le plus prompt à consommer. D’où vient ce désarroi jeune fille ? Se demande Olympe. Mais elle l’écoute après avoir tant parler, du moins en a-t-elle l’impression.

«  Juste Olympe. Peut-être que vous devriez vous détendre un peu. »

La putain sourit, s’enfonce dans son siège tout en croquant une noix, quelle fait descendre lentement à l’aide de son breuvage. Elle étire son bras décorés de bracelets dorés qui sonnent à chacun de ses mouvements. Les bruits accompagnent ses gestes qu’elle exécuté de manière calculée, habile et sensuelle. Elle connaît son métier.

«  Est-ce que vous avez peur Mélusine ? Est-ce moi ? Ou le bordel ? Je n’ai jamais mordu personne à moins d’une demande particulière vous savez ? »

Même si elle ne rit pas, son sourire suffit à sous entendre qu’elle l’embête. Olympe ne prendrait pas ombrage si Mélusine la jugeait. C’est après tout le propre des gens. N’a-t-elle pas elle-même fait preuve de jugement en voyant la lourde poitrine ? La pauvre fille doit en voir tous les jours avec de tels attributs. En tant que femme, surtout en tant que catin, Olympe connaît toute les peines qu’une femme peut avoir dans un monde aussi cruel que le leur. Et au fil de ses rencontres, Olympe à acquis la certitude qu’être une femme reste difficile, quelles que soient les terres où elle vit.

Les bruits atténués de La Ville leur parvienne tout juste au travers de la fenêtre. De temps à autre, Olympe leur prête une oreille distraite. Les premiers temps de vie chez Mère ont été difficiles. La campagne n’a rien à voir avec La Ville. Et le village d’où vient Olympe est l’exacte opposé de son lieu de vie actuel. Et comme Mélusine, les bruits dans les couloirs de la maison l’avaient quelque peu déstabilisé, mais elle s’y est fait. Comme tout. Olympe s’est rendue compte que l’esprit est assez bien fait pour ça. Même les choses les plus inacceptables nous semble-t-il, finissent par devenir acceptables, voir banals passé un certains nombres d’heures, suivant quoi de jours ou d’années.

«  Mère est absente pour quelques jours malheureusement. Oh. Je me rends compte que je ne vous ai pas répondu avant de vous entraîner ici. » Olympe à penser au confort de sa chambre avant de faire preuve de politesse. « C’est ainsi que nous appelons la maquerelle de ce bordel. Père et Tatie ont aussi leur bordel respectifs à La Ville. Je ne sais pas si vous y êtes déjà passées.. » Olympe marque des pauses silencieuses entre deux phrases longues. « Enfin…elle n’est pas ma génitrice. Mais notre Mère a tous et toutes. »

Un sourire habille à nouveau ses lèvres. Le regard toujours comme endormi. Elle ne détaille plus avec autant de minutie que précédemment son interlocutrice, se contente de l’observer, attentive, sans en avoir l’air. Parfois vous pouvez avoir l’impression que Olympe est désintéressée, mais c’est uniquement ce que reflète son visage. La vérité est toute autre. En général, elle tourne tous ses sens dans votre direction.

« Je m’excuse de vous avoir entraînée si rapidement ici. Mais…je me dis que vous auriez pu être dérangée par les activités de la maison… » Olympe prend une gorgée de thé et repose la tasse sur la petite table. « Vous êtes plus jolie lorsque vous souriez. »

Ce ton sans appel, qui ne demande ni réaction, ni réponse. Encore lui. Toujours lui. Olympe l’écoute faire son petit exposé et lâche cette réflexion en douceur, mais avec une sorte de fermeté dans le ton. Ce n’est pas un compliment, mais un constat de sa part.

«  Comme je vous l’ai dit, je ne m’occupe pas des dépenses de la maison. Cependant, je sais que Mère cherche une représentante en produit cosmétique et soin pour hommes et femmes…et créatures. » Elle semble réfléchir, ses yeux deviennent comme vides et ses sourcils se froncent « oui. Il me semble que la personne qui s’occupait de ça l’a mise en colère et elle l’a renvoyé. » Envoyer chier serait le mot, mais Olympe préfère ne rien dire. « Comprenez que…si nous achetons, c’est en grande quantité et avec le désir de pouvoir commander régulièrement si les produits sont satisfaisants. Nous ne faisons pas dans les petits achats impulsifs…du moins durant les heures de travail. »

Les longs discours la fatiguent et elle baille derrière sa main. Mais ce n’est pas l’ennui d’être avec Mélusine, ni même leurs propos. Simplement que Olympe n’est pas payée pour parler et n’est pas connue pour être la plus loquace des créatures en temps normal. Seulement, lorsque Mère s’absente, elle est la seule qui puisse assurer ce genre d’échange et devient pour un temps, la Mère du bordel.

Olympe pioche de temps en temps des noix, parfois quelques fruits secs qu’elle fait disparaître entre ses lèvres. Elle semble songeuse. Comme si cette rousse lune lui est pas inconnue. Du moins…Mère lui en a peut-être parler. Mais c’est comme lorsque vous avez une impression de déjà vu. Une sensation plus qu’une impression en fait. Quelque chose de troublant. Une conversation lointaine ou des traits familiers que l’on arrive plus à nommer.

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Les contrées du Chaos / Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]
« le: dimanche 11 juin 2023, 23:25:50 »
« Mais comme vous avez refusé ma monnaie, vous auriez un procédé un peu contreproductif, dans ce scénario. »

Courageux, de bons principes, gentleman. Si Olympe était au courant, elle comprendrait pourquoi Mère apprécie Serenos. Mais loin de soupçonner un lien entre eux deux, elle ne se doute de rien. Tout ce qu’elle sait, c’est que c’est appréciable d’avoir à ses côtés un homme qui soit fort de corps, fin d’esprit.

La danse continue, les corps restent serrés, leurs pas les éloignent peu à peu des danseurs et de leur cavalière. La putain s’accroche à son sauveur, habile dans la danse, habile de ses mots. Cela lui change de la faune local, fait de criminels en tout genre et de déserteurs. Tous et toutes ne sont pas instruits, contrairement aux prostituées et aux gens de passage. Quelques érudits sèment leurs connaissances au sein de La Ville, mais on ne va pas mentir et faire croire à qui voudra l’entendre que La Ville est un endroit qui pousse à l’instruction. En somme, vous ne venez pas ici pour les bibliothèques ou les musées…

« Devrais-je vous fouiller, belle étrangère ? »
«  Cela vous plairait il ? »

Olympe est pareille à une poupée, se laisse guider par son cavalier. Elle semble avoir confiance et Serenos peut le sentir à la manière que la jeune femme a de le laisser mener. Lorsqu’il la repousse sans la lâcher, la putain tourne et virevolte, sensuelle, avant de revenir lorsqu’il la tire à nouveau. Lorsqu’il l’attire. Il lui arrive même de s’abandonner à lui au point de fermer les yeux, laissant la chaleur de leur corps la transporter.

La moiteur de leur peau qui entre en contact pour se séparer. Les souffles sont plus rapides, Olympe à quelque mèche qui lui colle au front. Grisée par sa danse, elle ne prête plus attention à ce qui les entoure et rit lorsque Serenos la soulève. Leurs corps semblaient fait pour se rencontrer ici. Sur un air de musique. Elle rit toujours alors que  les applaudissements se font entendre. Olympe n’est pas une femme qui aime particulièrement être le centre des attentions, mais ce soir, elle est d’humeur festive et cela lui fait du bien. Après l’altercation avec Henry, elle a bien besoin de ça. Faire la fête, car après tout, c’est pour ça que La Ville semble faite.

La respiration courte, Olympe se laisse à nouveau attirer par Serenos et laisse un peu plus qu’avant, ses formes se pressées contre lui. La chaleur humide de son baiser au creux de la paume. Elle réfléchit un instant à sa question. Doit elle accepter de le guider dans La Ville ? Cela va fâcher Mère, c’est certain, mais tant pis. Olympe accepte ce risque, si elle peut rester quelques heures de plus avec Serenos.

«  Je connais La Ville et elle me connaît. »

C’est là, toute réponse qu’elle donne. Olympe laisse sa main glisser le long du bras de son cavalier et saisit la sienne dans un geste doux. Elle se détourne de lui et s’éloigne, l’attire à sa suite pour sortir de la petite foule qui s’amuse. Parfois ils sont ralentis, mais Olympe semble savoir comment traverser cet amas de chaire en sueur. Ils débouchent dans une ruelle plus calme, où ils n’ont plus besoin de crier ou se coller pour s’entendre parler. Au-dessus d’eux, des lampions sur toute la rue empêche de voir le ciel. Il y a peu d’endroit d’où il est visible. Parfois ça manque à Olympe d’ailleurs. Elle lève la tête, se souvient qu’il n’y aura jamais d’étoiles ici et dévie son attention sur Serenos.

«  Qu’aimeriez-vous faire, peut-être voir, ici ? On peut absolument tout trouver dans La Ville Serenos…n’est-ce pas merveilleux ? »

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