Le parc et son sous-bois / Une désillusion, déjà ? [PV]
« le: mercredi 14 mars 2012, 15:39:30 »Toujours est-il qu'elle faisait une pause, dans ses voyages. De cette ville, elle avait pu entendre de nombreuses rumeurs, sur des disparitions, des monstres, des êtres qui normalement ne devraient relever que de l'imagination humaine. Mais le nombre de rumeur était trop important pour considérer que tout ce qui se passait dans cette ville n'était que pur produit d'une imagination débordante. C'est pourquoi elle s'était enfoncée dans les sous-bois, pour y camper, en quelques sortes.
Que ce soit une grande ville était assez embêtant, car les sacrifices devenaient plus compliqués à mettre en place. Mais justement. Leur sang avait d'autant plus de valeur. C'est pourquoi elle avait changé son rite. Si avant, dans son village, les proies étaient sélectionnées au hasard, en ne prenant que les imprudents qui se rapprochaient de trop de la cité, là, il n'y avait plus cette obligation de prendre la première personne qui venait. Un choix devait être fait. De plus, elle était seule, ainsi, impossible de les prendre sur place. Une technique devait être mise en place. Connaissant la puissance du charme que pouvait avoir son corps peu couvert, elle avait finit par attirer les futurs sacrifices de cette façon, les charmant. Incitation à la débauche ? Pourquoi pas.
Un oeil extérieur ne verrait que deux personnes enlacées en train de se diriger vers la forêt, dans la nuit, pour s'y amuser, sûrement. Mais la suite était toute autre. Une fois entrés dans la forêt, Lehiuàchan Alctochuana se séparait un instant de sa proie, pour l'attirer à sa suite, plus profondément, dans les ténèbres formées par les arbres feuillus. Interdit ? Cela n'importait pas. En fait, pour elle, c'était encore mieux, car les êtres naturellement soumis aux lois de ce pays éviteraient d'y aller. Mais Lehiu continuait encore, jusqu'à arrivé à l'endroit qu'elle avait préparé. Il n'y avait certes plus d'autel à proprement parlé, mais l'endroit avait été clairement nettoyé. Branches non souhaitées avaient été enlevées, pierres gênantes, déplacées. Bref, c'était un lieu parfait. Près de là, pour endormir la conscience de sa proie jusqu'au bout. Et là, le pommeau de sa dague sacrificielle venait rencontrer avec force la nuque du sacrifice, qui tombait à terre, inconscient. Le rite pouvait alors commencer. Les prières, discrètes, s'élevaient, en même temps que la dague, et cette dernière s'abaissait violemment transperçant le ventre de l'homme, pour le saigner, quand le silence revenait. Généralement, elle finissait par leur trancher rapidement la gorge, pour que le bruit n'attire pas des êtres trop curieux. Enfin, le cadavre était abandonné plus loin, et son campement, une fois que la seconde prière pour offrir ce liquide sacré à son dieu, était déplacé.
Et c'est ce qui s'était passé. La jeune femme avait réussi à attirer un homme, un peu bedonnant, jusqu'à son repère. Et celui-ci était tombé à terre alors qu'il se penchait pour embrasser la prêtresse, sans comprendre ce qui lui arrivait. L'homme avait été dépouillé de tous ses biens terrestres, et allongé sur le dos, dans l'espace prévu à cet effet. Encore une fois, l'appel à Quetzalcóatl avait été fait, et il était prévenu qu'il allait pouvoir recevoir ce sang, pour qu'il puisse survivre à jamais. Mais alors que cette prière prenait fin, et que sa dague s'abaissait d'un coup vers le ventre du sacrifié, quelque chose attira son attention. Et la prêtresse cessa tout mouvement, son attention fixé sur ce qui allait apparaître.