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« le: dimanche 11 mars 2012, 13:21:01 »
Très cher auditoire. Commençons le récit de ma vie. Cette fois-là, ça se passait alors que j'avais vingt-trois ans. J'étais à la bibliothèque municipale de Seikusu. Je cherchais un bouquin en particulier...
La jeune femme aux longs cheveux d'or parcourait les rayonnage d'un air concentré, les doigts errant sur les reliures des livres parfois épais et ancien. Plus elle s'enfonçait dans la bibliothèque, plus elle s'aventurait vers des rayons que les gens ne consultaient plus trop. Les bibliothécaires eux-même n'y allaient que très rarement. Curieuse comme elle était, Amata voulait savoir de quoi traitaient les bouquins de ce qui était appelé le cercle interdit, par-delà les rayonnages communs, au fin fond de la bibliothèque.
Son chemisier de soie pourpre se fondait dans l'obscurité, même si sa peau pâle ressortait sur les tons sombres du fond de la pièce. Son jean, moulant, d'un noir assez délavé, se confondait aussi avec les ténèbres. Elle quitta soudain les rayons ouvert au public et se trouva face à une porte en bois massif, scellée, et comportant un panneau " Keep Out ". Elle resta un instant, immobile, guettant le moindre signe d'une tentative d'interruption de son aventure, avant d'oser pousser la porte. A sa grande surprise, elle n'eut pas à forcer. La porte s'ouvrit immédiatement, sans grincer. Les gonds étaient bien huilés, étrangement. Elle s'arrêta un instant sur le pas de la porte, avant de s'avancer plus avant dans la pièce obscure qui venait de se révéler...
Ce que je ne savais pas encore, à ce moment, c'est que la pièce dans laquelle je venais de pénétrer n'était pas... Normale. C'était une pièce rajoutée par une sorcière exilée de Terra -que je ne connaissais pas encore- qui avait besoin d'un endroit pour entreposer ses possessions. Grimoires et artéfacts magiques. Mais je n'allais pas tarder à le découvrir...
Après quatre pas dans la pièce d'un noir d'encre, Amata entendit la porte se refermer doucement. Les lumières des lampes à huile s'allumèrent comme par magie. Elle sursauta, cherchant un interrupteur ou une personne déjà là, mais rien. Elle avisa ensuite comme une seconde bibliothèque, dans la bibliothèque. Et des étagères couvertes de fioles emplie de formol et de babioles dont elle ignorait l'utilité. Mais ce qui attira son attention, c'était un livre posé sur un petit bureau en chêne. Ouvert à la première page, il rayonnait littéralement. La reliure semblait faite d'or et d'argent, et les pages semblaient être de l'émail liquide. Sans s'en rendre compte, la demoiselle Sinclair s'avança vers cet étrange livre. Elle tourna quelques pages, mais constata que le livre était vierge. A côté, il y avait une plume d'aigle, posée à côté d'un encrier.
Et au moment où Amata allait se saisir de la plume, un craquement l'avertit qu'elle n'était pas seule.
Et cet individu, mes amis, je ne le connaissais pas encore. Je ne savais même pas s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme.