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Sujets - Princesse Alice Korvander

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Les contrées du Chaos / Anniversaire de mariage [Sakura Korvander]
« le: jeudi 08 novembre 2012, 20:33:55 »

« Nous y sommes, ma chérie ! »

Le bruissement des vagues le long de la plage, le vent qui, lentement, faisait remuer les arbres... Ce ciel bleu, la mer se perdant à perte de vue... Alice n’aimait pas trop la mer, mais c’était ici différent. Elle embrassa solidement sa femme, se blottissant contre elle, et, en poussant, l’envoya s’étaler sur le sable. Alice gloussa, rompant le baiser contre le corps nu de sa chère femme, avant de l’embrasser à nouveau, fourrant sa langue dans sa bouche. Ce fut un long et sensuel baiser, leurs deux corps nus se frottant l’un contre l’autre, avant que Sakura ne se redresse, un sourire épanoui sur les lèvres, et n’observe la paisible mer.

« Dire que ça fait un an, maintenant... A quelques jours près... »

Un an, oui... Un an qu’Alice ne se rende, forcée par son père, au marché, et n’acquière comme esclave une curieuse Terramorphe qui devait changer en profondeur la vie de la Princesse. Une femme avec qui elle s’était mariée, et qui avait reçu la bénédiction du Patriarche pour veiller sur Alice. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette année n’avait pas été très reposante pour Sakura, qui en avait vu des vertes et des pas mûres. Elle avait été capturée par une Drow, redevenue esclave entre les griffes, certes délicieuses, de Mélinda, et avait été capturée par les Novaquiennes de Tekhos pour servir de cobaye, avant de se voir greffer des nanomachines qui avaient, d’après ce que la Princesse en savait, amélioré ses capacités terramorphiques.

Alice repensait à tout cela en regardant la mer. Leur anniversaire de mariage approchait, et elle savait, en étudiant les mœurs terriennes et terranes, que bien des couples y attachaient une certaine forme d’impatience. Sakura, qui était plus romantique que ce qu’on pouvait initialement penser, avait donc tenu à célébrer leur anniversaire de mariage, et lui avait offert une petite virée intime pour une semaine dans une région assez reculée de Terra. Il s’agissait en effet d’une petite île dans un milieu tropical, perdu au milieu de l’océan. Il faisait chaud, et c’était donc parfait pour ce que Sakura avait en tête.

Les deux femmes étaient totalement nues. Elles avaient quitté Sylvandell sous forme de Sylphe, Alice n’emmenant pour seul bagage que son collier, qu’elle ne devait en aucun prétexte quitter de plus de cinq mètres. Autrement, ce collier émettait un signal magique d’alarme. Il était donc près d’elle, alors qu’elle observait la mer. Elle se retourna vers sa chérie, se collant un peu contre elle. L’eau remontait parfois lécher leurs pieds, mais ce n’était pas pour la déranger. C’était un décor paradisiaque, un congé princier d’une semaine pour fêter dignement leur mariage.

Alice embrassa sa charmante femme dans le cou, ressentant pour elle de nouveaux élans de désir, et remonta sur sa joue, se blottissant un peu contre son corps.

« Hum... Alors, dis-moi ce que tu as prévu, ma belle... Vu que tu es restée... Hum... Relativement... Discrète... Sur... Notre...Programme... »

Les mots de la Princesse étaient hachés, car elle embrassait à chaque fois le corps de Sakura, entre chaque mot. Elle ressentait pour elle un élan de bouffée et d’amour, mais trouvait assez curieux que Sakura ait insisté pour qu’elles soient toutes les deux toutes nues... Elle avait bien une petite idée de ce que sa femme prévoyait, mais ce serait toujours mieux si elle le disait elle-même.

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Dictature d'Ashnard / Retour au bercail [Axel]
« le: mardi 23 octobre 2012, 14:24:33 »
« Et voici... Sylvandell !
 -  Bienvenue chez toi, petit neko ! » gloussa Cathy en léchant Axel sur la joue.

La neko fut la première à sortir. Cathy était particulièrement heureuse de revenir chez elle, et de pouvoir revoir, non seulement Andrew, mais aussi la bonne nourriture du Château. Cependant, le froid ambiant qui régnait ici ne lui manquait pas. Le chariot s’était arrêté devant le grand pont menant tout droit au Château. On était dans la ville haute, et cela faisait maintenant deux semaines que le chariot voyageait depuis le royaume étranger où Alice avait récupéré un neko. Elle avait emmené Axel avec elle, et, durant le trajet, les deux nekos s’étaient intimement rapprochés, dormant ensemble dans les auberges. Alice se méfiait de la réaction d’Andrew, mais, selon les Karistal, lui et Cathy n’étaient pas des amants, mais frère et sœur. La Princesse était toutefois assez méfiante, et pas que pour eux. Elle avait également peur que son père se fâche qu’il y ait encore un neko de plus, et des poils supplémentaires sur la table principale. Alice avait bien du mal à s’imposer sur ses nekos, et elle le vit bien en voyant Cathy galoper rapidement le long du pont, gloussant de plaisir.

Alice soupira, et remonta dans le chariot, regardant Axel. Le petit neko était bien éloigné des plaines où on l’avait trouvé. Il était dans des hauteurs, au milieu des montagnes. Ils y étaient enfin. La Princesse était heureuse, satisfaite. Le voyage avait été long, et elle n’était pas mécontente de retourner enfin chez elle, dans son Château. Elle ignorait si sa femme serait là, mais, d’après ce qu’elle savait, son père serait présent... Malheureusement, aurait-elle presque envie de dire. Elle ne voulait pas affronter son père aujourd’hui, car elle se sentait fatiguée, et regarda brièvement le petit neko.

« Tu peux rester dans le chariot, Axel, ou suivre Cathy... Comme tu le verras vite, il fait assez froid à Sylvandell... Ceci renforce notre amour pour les feux de cheminée, après tout. »

Alice, elle, se rassit sur la banquette, et ferma les yeux. Retrouver son lit, ses servantes... Ayano, sa belle-sœur, serait probablement là aussi... Quoique, à cette heure, soit au beau milieu de l’après-midi, elle devait plutôt être en train de jouer dans les plaines, en contrebas. Ceci laisserait le temps à Alice de se reposer, et peut-être même de faire un petit somme. Le voyage, après tout, avait été particulièrement usant, et la belle Princesse était quelque peu exténuée. Du repos ne lui ferait pas le moindre mal.

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Dictature d'Ashnard / Changement radical [Adriana Mikkelsen]
« le: mercredi 01 août 2012, 16:09:43 »
Difficile de dire à quel point son dernier séjour sur Terre avait perturbé la Princesse de Sylvandell. Elle y avait fait une rencontre phénoménale, tout simplement hors du commun. Elle avait réalisé, d’une part, que ce qu’elle pensait savoir sur sa mère était en partie faux, et aussi, d’autre part, que sa famille ne se limitait pas qu’à son père. Elle avait en effet retrouvé sa tante, et sa cousine, qui lui ressemblait, selon les dires d’Oberyn, comme deux gouttes d’eau. « Autant qu’une fesse gauche ressemble à sa fesse droite », aurait probablement dit les soldats de son père. Même Alice avait du avouer qu’il y avait une forte ressemblance physique. Cette rencontre l’avait empêché de dormir toute la nuit dans sa chambre d’hôtel, où elle se tournait et se retournait dans le lit, envahie par des émotions et des sentiments contradictoires, certains avouables, d’autres plus sombres...

La joie, cette joie naturelle qu’on ressentait quand on revoyait (ou voyait, plutôt) des êtres proches. Quoi qu’on puisse en dire, la joie avait été le sentiment dominant, car elle allait enfin pouvoir répondre à des questions auxquelles elle n’avait jamais eu de réponses. Qui était sa mère ? Pourquoi était-elle morte ? Ces questions avaient marqué la Princesse, et elle allait enfin pouvoir y répondre. Outre ça, elle était tout simplement heureuse d’avoir de la famille, une cousine qui avait l’air de ne pas ressembler à une barbare sanguinolente, mais à une jeune fille frêle et gracieuse, comme elle. Elles avaient tant de choses à se raconter !

La tristesse, car elle avait été dans l’ignorance de cette partie de sa famille pendant une vingtaine d’années. Il y avait de quoi s’en sentir nostalgique, pour toutes les fois où Alice s’était désespérément sentie seule au monde, avec un père qui ne l’avait jamais compris. Tout était maintenant plus clair : Alice avait l’air de ressembler énormément à sa mère, et Tywill, son père, avait du se sentir coupable en voyant sa fille, cette fille qui lui rappelait constamment cette femme qu’il avait brisé, qu’il avait violé... Alice était sûre qu’Oberyn n’avait pas tout dit, qu’il avait volontairement omis les détails les plus sombres. Comme il l’avait dit, c’était une autre époque, un autre contexte, mais ça ne les rendait pas moins responsables pour autant. Oberyn, Tywill... Ils étaient tous responsables de la mort de la mère d’Alice, et il avait fallu que cette dernière tombe enceinte, qu’elle s’accroche désespérément à la vie, jusqu’à pouvoir mettre cet enfant au monde. Alice n’était pas née par amour, et sa cousine et sa tante le lui avaient rappelé. Elle avait donc pleuré dans son lit, de joie et de souffrance.

La jalousie envers sa cousine, car, contrairement à la Princesse, cette dernière avait pu bénéficier d’une mère. Elle avait pu avoir des câlins maternels, et non pas à travers des servantes qui étaient généralement plus terrorisées qu’autre chose, elle avait pu goûter à la joie de cet amour sincère et honnête, l’amour d’une mère envers sa fille. Ce n’était pas un sentiment avouable, mais Alice l’avait pourtant ressenti. Bien sûr, ce sentiment n’était pas dominant, mais était tout de même là.

Sa nuit fut donc agitée et longue, et elle se réveilla aux premières lueurs, chose assez inhabituelle pour elle, et qui surprit Oberyn. Le Commandeur avait peu dormi, également préoccupé, et était rentré de la boulangerie en bas de l’hôtel, apportant quelques viennoiseries. Il avait vu Alice debout, ou, plutôt, assise sur le lit, l’esprit perdu dans le vague. Ses yeux rougis témoignaient du fait qu’elle avait pleuré, que ce soit de joie ou d’autres choses. Oberyn était un guerrier réputé, quelqu’un qui avait de l’esprit et de la culture. La seule chose qu’il avait dit de la matinée, c’était d’y aller.

Ils retrouvèrent Adriana et Kariska sur une place. Oberyn avait tenu à laisser une nuit s’écouler, le temps que chacun rentre de son côté, et analyse la situation. Ils avaient ensuite emprunté l’un des nombreux portails disséminés dans la ville, prenant celui qui se trouvait dans un entrepôt désaffecté. La porte fermait mal, et le portail était dissimulé dans une petite pièce sombre au fond d’un couloir. Il était invisible en temps normal. Oberyn sortit une étrange fiole, l’ouvrit, et la balança devant lui, envoyant une espèce de poussière qui matérialisa une espèce de vortex bleuâtre.

« Ce portail nous amènera à Sylvandell, à proximité de la Griffe. »

Alice avait profité de cette soirée pour offrir à sa cousine et à sa tante un livre présentant sommairement Sylvandell et l’Empire d’Ashnard, afin de leur permettre de se repérer plus facilement. Oberyn était passé en premier, et Alice avait tenu la main d’Adriana, en lui souriant délicatement. Elles avaient peu de valises. Le Commandeur leur avait dit de porter peu de choses, au moins au début.

« Allons-y... » lâcha Alice avec un léger sourire.

Les trois femmes passèrent à travers le portail, et arrivèrent presque instantanément de l’autre côté. L’entrepôt avait totalement disparu, laissant place à un superbe paysage montagneux. Un vent frais vint leur fouetter le visage. Il y avait d’immenses montagnes partout, et un grand soleil était en train de paresseusement se lever. C’était l’aube à Sylvandell, et le Portail se trouvait sur le sommet d’une montagne. Il y avait de l’herbe, et Alice s’avança lentement, rabattant quelques mèches de cheveux en arrière.

Depuis la montagne, on pouvait voir, au loin, les tours de la partie haute de Sylvandell. Alice tendit le doigt.

« Sylvandell est là-bas ! »

Des dragons volaient déjà dans le ciel, poussant parfois des rugissements. Le soleil se levait. C’était une vue magnifique. La Princesse adorait l’observer avec Sakura. C’était une pratique courante à Sylvandell, que du faire du camping dans les hauteurs pour des couples, et faire ensuite l’amour en se reposant en voyant le soleil se lever. Alice se retourna vers Adriana et Kariska. Pour des citadines, ça devait leur faire un choc.

Deux chevaux ne tardèrent pas à approcher. Alice sourit, reconnaissant Éclipse, ainsi que le cheval d’Oberyn, Joeggurn. Éclipse se rapprocha d’Alice, frottant sa crinière contre sa tête.

« Brave Éclipse, lâcha Alice, tu m’as fidèlement attendu. »

Alice se tourna alors vers Adriana et Kariska.

« Ma tante, je vous suggère de monter avec Oberyn. Je vais prendre Adriana avec moi. »

Dans sa petite tête, Alice se demandait aussi ce que Sakura penserait lorsqu’elle verrait sa femme lui annoncer qu’elle avait trouvé une cousine et une tante égarées sur Terre. Ce n’était pas banal, mine de rien ! Alice se rapprocha d’Adriana. Éclipse avait sa selle. Les deux chevaux avaient attendu ici toute la nuit que leurs propriétaires reviennent.

« Tu as déjà monté à cheval ? »

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Territoire de Tekhos / Visite à Edoras [Hinata/Nora - Sakura Korvander]
« le: lundi 23 juillet 2012, 13:40:50 »
« On arrive, on arrive, on arrive ?! J’en peux pluuuuuuus! »

Alice ferma lentement les yeux, sans rien dire. Ayano trépignait d’impatience sur son siège, jetant des coups d’œil par la fenêtre pour regarder la ville qui se rapprochait. Edoras était une ville qui avait l’air assez belle. Elle était bâtie de manière paisible, sans les énormes gratte-ciel tekhans, la faisant ainsi ressembler plutôt à l’architecture des villes ashnardiennes classiques. La ville était toutefois très avancée d’un point de vue technologique, et qu’Alice vienne dans un chariot tiré par des cheveux allait sûrement en étonner plus d’une.

« Calme-toi, Ayano... » lâcha Alice.

Ayano tourna la tête vers la Princesse, et la secoua. Difficile de se calmer quand on avait passé plusieurs journées à voyager dans le chariot. Quand bien même elle avait eu l’occasion de grimper sur sa sœur quand elle avait pris la forme d’un centaure, Ayano avait passé l’essentiel de son temps à proximité d’Oberyn, tout comme Sakura et la Princesse. Le Commandeur avait d’ailleurs été contre ce voyage.

« Ithrâwel n’a toujours pas été capturée. Une telle expédition est risquée. »

Alice lui avait rétorqué que la Princesse de Sylvandell n’allait pas vivre dans la peur d’une Drow, quand bien même cette Drow avait réussi à kidnapper sa femme. Quand Alice avait compris toute l’histoire, elle avait failli faire une crise cardiaque ! La responsabilité d’Oberyn avait été engagée pour n’avoir pas su assurer la sécurité de la femme de la Princesse, mais la Cour n’avait trouvé aucun précédent susceptible de justifier sa déchéance. Il avait donc conservé son poste. C’était une chance, indéniablement, qu’Ithrâwel ait livré Sakura à Mélinda Warren. Cette dernière étant une esclavagiste n’ayant rien à voir avec d’autres esclavagistes, Sakura n’avait pas souffert, et était même ressortie de cette expérience avec de nouvelles formes, un membre masculin, et probablement, même si elle n’en avait pas trop parlé, un avis légèrement différent sur certains esclavagistes. Peut-être...

Dans tous les cas de figure, cette situation avait été pour Alice décisoire. Elle avait décidé de prendre un peu de vacances, et Edoras avait fini par s’imposer. Elle n’aimait pas trop Tekhos. Son rang de Princesse lui conférait un statut diplomatique non négligeable. Bien que Tekhos soit neutre dans le conflit opposant Nexus à l’Empire, les deux puissances avaient des ambassades diplomatiques à Tekhos. Alice pouvait bénéficier de ce statut très avantageux, mais elle avait préféré venir en touriste... Ou presque.

En effet, outre le chariot, Alice venait avec l’un des dragons dorés de Sylvandell, et pas n’importe lequel, puisque c’était celui qui s’était lié à Sakura. L’entraînement de sa femme se poursuivait à merveille, et Petra, si elle était exigeante envers son élève, était aussi très rassurante. Un « jeune » dragon doré avait choisi Sakura comme dragonnière.

« Espérons que ce dragon ne sera pas perçu par les autorités comme une menace... » avait alors dit Oberyn.

Alice s’était renseignée sur Edoras, et était moins inquiète que lui. Aucune loi locale n’interdisait d’amener un dragon. Le chariot avançait lentement. Ils n’étaient que cinq : le cocher, Alice, Ayano, Sakura, et Oberyn. Oberyn était leur garde du corps, et était bien décidé à se méfier. Ithrâwel était seule, certes, mais elle n’en était pas moins dangereuse, et avait juré de conduire Sylvandell à sa perte. Sakura, elle, n’était pas dans le chariot, préférant se tenir sur son dragon, ou voler en sa compagnie. Ayano avait tenté de se transformer également en une petite demi-dragonne, ou d’être avec sa sœur, mais Oberyn avait refusé. Il voulait avoir Ayano sous les yeux.

« Je crois que c’est vous qui serait perçu comme une menace, Oberyn...
 -  La sécurité de la famille royale importe bien plus que les inquiétudes de femmes sexistes. »

Oberyn était en effet vêtu de son armure de Commandeur, une belle armure noire élégante, mais qui le rendait impressionnant. Edoras... Alice en avait entendu parler dans certains traités d’histoire. Une espèce de ville-État étroitement rattachée à Tekhos. Tekhos était un vaste État, mais avec plusieurs principautés qui étaient relativement autonomes : Caelestis, ou encore Edoras. L’Empire d’Ashnard avait aussi des collectivités avec des statuts particuliers, comme Sylvandell. Il n’y avait là rien de choquant. Les États étaient tellement massifs qu’il était difficile d’avoir une loi unique partout. Il fallait des dispositions spéciales.

De ce qu’elle en savait, Edoras était le « village de Tekhos », une zone de repos dont le tourisme était une source de revenus non négligeable. Les pouvoirs publics se prétendaient moins sexistes à l’égard des hommes. Restait encore à déterminer l’étendue de ce « moins », car, pour Alice, qui avait lu des articles de doctrine sur la législation édosienne, la parité femme/homme était un mythe à Edoras. Et cette position entre deux chaises avait provoqué, il y a quelques années, un commencement de guerre civile qui s’était achevée dans le sang et la douleur au Temple de la Lune, le Palais d’Edoras.

*Edoras vend du rêve, et, quand les hommes se sont rendus compte que ce n’était là qu’une chimère, ils n’ont pas du être bien difficiles à endoctriner...*

Alice s’était effectivement renseignée. Bien que la rébellion datait d’il y a quelques années, elle était encore dans les mémoires.

*Enfin, peu importe... De toute manière, je suis venue pour me détendre, pas pour faire de la politique... Profiter de tout ce qu’il n’y a pas à Sylvandell...*

Ayano s’était endormie depuis maintenant deux heures, un exploit. Mais, alors que le chariot se rapprochait de la ville, elle était, pour le coup, bien réveillée, et ne cessait de piailler :

« Il faut qu’on visite la boutique de jeux !
 -  On le fera...
 -  Et la piscine ! Il paraît qu’il y a un toboggan qui fait 200 mètres !
 -  On le fera, oui...
 -  Et les arcades, aussi ! Et le karting numérique, et les montagnes russes gravitationnelles, et...
 -  Oh, Ayano... »

Alice soupira, et le chariot rentra dans la ville, passant les gardes. Alice tendit un papier déclinant son identité aux gardes légèrement surpris.

« Vous... Vous venez pour une audience ? demanda une femme, légèrement nerveuse.
 -  Nous venons nous reposer, tout simplement... A moins que les étrangers ne soient pas admis dans la ville...
 -  Euh, non, bien sûr, mais... Le dragon, là... Il est... ?
 -  Avec nous, oui. Je viens de Sylvandell. Ce sont nos animaux de compagnie, là-bas. Des genres de gros matous.
 -  De gros matous !! »

La femme avait eu un regard exorbité, mais comme tout était en règle, elle laissa passer le chariot. Ce dernier s’arrêta sur une grande place publique centrale et éclairée. Alice sortit du chariot. Ayano fut la première à bondir, visiblement heureuse de pouvoir se tenir debout. Les gens levaient les mains en voyant le dragon voler dans le ciel. Alice croisa les bras, attendant que Sakura daigne descendre, tout en se demandant si cette dernière choisirait un atterrissage rapide et sans surprise, ou ferait prendre à son dragon une ligne de descente pour un atterrissage un peu plus impressionnant.

Le choix lui appartenait.

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« Au secours... » gémit faiblement Alice.

Elle parla d’une voix si petite que personne ne l’entendit. Les enfants étaient éberlués, les parents aussi, mais Alice avait la frousse de sa vie. Il y avait de l’eau partout ! A gauche, à droite, et même au-dessus ! Elle se trouvait avec bien des gens dans une espèce de boyau aquatique souterrain, dans les profondeurs d’un des plus impressionnants complexes de Seikusu.

« Oui ne tarda pas à confirmer l’un des membres du personnel. Le design de cet aquarium a été fortement inspiré du Georgia Aquarium. Il faut bien s’inspirer de ce qui focntionne si on veut réussir !
 -  V-Vous... Vous êtes sûr que c’est... Que c’est solide ? » demanda Alice d’une petite voix en fixant le plafond.

Devant cette question, le guide se contenta de rire, comme si l’idée était stupide, et répondit sur un ton amusé :

« J’espère que vous avez prié une bouée de sauvetage. »

Alice s’empourpra. Elle ne trouvait personnellement pas ça drôle du tout ! Qu’est-ce qui avait bien pu lui prendre d’aller dans un aquarium ? Alice détestait les poissons ! Non, elle détestait tout simplement la mer ! Quand on avait failli être noyée par une sirène nymphomane et sadique, il y avait de quoi laisser des traces. Pour autant, la Princesse avait vu une brochure sur l’aquarium géant de Seikusu. Une belle brochure présentant ce grand complexe. L’aquarium comprenait des dizaines de milliers d’espèces, et avait clairement l’intention de concurrencer le célèbre Georgia Aquarium. Alice se tenait dans les « couloirs aquatiques », un terme officieux désigné de longs couloirs sombres faits tout en verre, au milieu d’immenses aquariums où on voyait de nombreux poissons.

L’aquarium était réellement immense, comprenant, outre ces couloirs massifs, de grandes salles où on pouvait voir d’innombrables poissons. Des gros, des petits, des moyens, des moches, des pas beaux, des laids, des affreux... La curiosité d’Alice l’avait conduit à voir de quoi il s’agissait, mais elle n’avait qu’une seule envie : fuir. Néanmoins, comme ce ne serait pas très princier, elle avançait dans les galeries aquatiques. Hodor n’était pas avec elle. L’idée d’aller dans un aquarium avait suffisamment à effrayer Hodor, qui avait également très peur de l’eau. Cependant, comme il était inconcevable qu’Alice puisse se déplacer librement sur Terre sans avoir quelqu’un pour la surveiller, son garde du corps était donc un homme méconnaissable.

« Allons, ma belle, il n’y a pas à avoir peur de quelques inoffensifs poissons ! » s’exclama justement l’homme en  lui tapotant la tête.

Alice tourna la tête en fusillant Oberyn du regard. Oberyn se contenta d’un sourire amusé. Couverture oblige, Oberyn se faisait passer pour l’oncle d’Alice. Sur Sylvandell, il avait une impressionnante armure noirâtre dragonnique, signe distinctif des Commandeurs. Se déplacer en armure n’étant pas très discret sur Terre, il portait des lunettes de soleil, qu’il avait suspendu à son haut. Il portait une veste à carreaux, un jean, et  un Tee-shirt blanc. Le parfait citoyen moyen ! Qui aurait vu en lui un tueur impitoyable ? Le Commandeur semblait assez amusé par la situation.

« Oberyn, je...
 -  Oh ! Ma chère princesse deviendrait-elle poissonnière, à jurer ainsi ? se moqua encore Oberyn, faisant rougir Alice.
 -  Je ne goûte pas à votre humour, Oberyn ! »

L’homme haussa les épaules, et l’un des membres du personnel rappela qu’il y avait dans une cour un spectacle de dauphins à venir. Tout ce qu’Alice notait, c’est que ça serait dans une cour ! Soit qu’il n’y aurait pas d’eau au-dessus de sa tête ! Elle s’y rendit donc rapidement, et Oberyn la suivit, restant à bonne distance. Il n’y avait aucun danger ici, mais on ne savait jamais... Tout ce qu’Oberyn voyait, c’était des familles qui profitaient du Dimanche pour aller à l’aquarium, pour promener Grand-mère, et voir des poiscailles.

Alice se retrouva rapidement dans la cour. C’était une sorte d’hémicycle avec des bancs, et, au centre, un grand bassin en forme de cercle où il y avait des hommes en combinaison... Et un sacré public ! Il y avait surtout des enfants qui piaillaient de joie en voyant les dauphins. Le personnel en combinaison fit un peu jouer les dauphins, et la Princesse dut admettre que c’était relativement plaisant et beau à voir. Les dauphins étaient des créatures plutôt belles.

« Je crois que les dauphins ont faim ! lâcha l’un des animateurs. Quelqu’un aurait-il le courage de venir leur donner à manger ? Rassurez-vous, il y en aura pour...
 -  Moi ! Moi ! Moi ! Moi ! Moi ! »

Une forêt de mains s’était levée, et Oberyn tira alors sur celle d’Alice. L’animateur désigna alors Alice. Rougissant, la Princesse vit le sourire amusé d’Oberyn.

« Vous, Madame ! Rassurez-vous fit-il en regardant les bambins, un dauphin ne se contente pas que d’un seul poisson. »

Alice se releva, et essaya de dissimuler sa nervosité à l’idée d’approcher un poisson. Elle portait de courts vêtements d’adolescente, afin de se fondre la masse, soit un débardeur et une minijupe. Elle avança vers l’animateur, qui avait devant lui une espèce de panier en plastique avec des poissons. L’animateur prit un poisson par la queue, et montra à Alice comment faire. Il tendit le bras en l’air, et les dauphins se mirent à bondir de l’eau, ouvrant leurs petites bouches, avant que l’animateur ne relâche le poisson.

« Enfantin, non ?
 -  O-Oui… répliqua lentement cette dernière.
 -  Allez sur le plongeoir. Et ne vous en faites pas. Vous êtes peut-être ravissante, mais vous ne serez pas au goût des dauphins. »

Devant ce commentaire de séducteur, Alice ne dit rien, et attrapa par la queue l’un des poissons, afin de regarder le public. Alice étant plutôt belle, on préférait l’encourager... Du moins, pour les plus petits, car les plus vieux, eux, se contentaient de s’assurer que leur progéniture était heureuse. Alice ne vit ainsi pas les quelques adolescents qui louchèrent sur sa belle poitrine. Marchant sur le plongeoir, à la vue de tout le monde, Alice tendit le poisson, et le fit tomber. Un dauphin l’attrapa, éclaboussant légèrement la Princesse, qui se mit à pouffer de rire, tandis que l’animateur poursuivit en regardant le public :

« A qui le tour ?! »

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Les terres sauvages / Piraterie [Magikya]
« le: lundi 14 mai 2012, 14:53:54 »

Skellige

Skellige était un bien étrange archipel. Il se situait à proximité de l’Empire d’Ashnard, mais n’y était pour autant pas rattaché. Cet archipel comprenait de nombreuses îles et atolls, lui donnant un aspect assez fracassé et archaïque. C’était pourtant bien là qu’un navire impérial se rendait. Le « Foudre de Mer », puisque tel était son nom, était un superbe navire impérial. Il n’appartenait plus à la flotte impériale, ayant été racheté par une compagnie privée, qui se payait toutefois le luxe d’avoir à son bord des gardes en armure impériale.

« Nous approchons de l’archipel, Madame...
 -  J’ai vu, Oberyn. »

Et ce n’était pas plus mal ! Alice n’aimait pas trop l’eau, alors, se retrouver sur un bateau... Même si le coin était assez paradisiaque, et si les tempêtes étaient rares, la seule perspective de voir toute cette eau bleue là-dessous la terrorisait, et la terrorisait d’autant plus facilement qu’elle s’était déjà retrouvée dans les profondeurs de l’océan, entre les griffes d’une sirène aussi belle que machiavélique. Elle y songeait encore, alors qu’on voyait à proximité les cotes de Skellige. Une série de petites montagnes verdoyantes avec des plages et quelques villages.

« Je n’aime pas commercer avec des pirates... » lâcha alors Alice en regardant Oberyn.

Oberyn était un Commandeur, et accessoirement le garde du corps de la Princesse. Dans son armure noire faite à partir d’écailles de dragons, le Commandeur tourna la tête vers la jeune femme, et haussa les épaules.

« Si on ne devait affaire qu’avec des gens honnêtes, ma chère, nous ne ferions jamais d’affaires. »

Alice fit la moue devant cet argument empreint de cynisme. Skellige était un archipel envahi par la piraterie, et dirigé par plusieurs seigneurs pirates qui se faisaient continuellement la guerre entre eux. Des seigneurs assez redoutables, qui disposaient chacun d’une petite flottille, et qui attaquaient les ports de la région, remontaient le long des fleuves pour attaquer des villages, piller, violant, et capturant. Skellige avait donc son lot d’esclaves, et c’était ici que Sylvandell entrait en jeu. Tywill, le Père d’Alice, avait chargé cette dernière d’aller à Skellige pour acheter de nouveaux esclaves. Une manière comme une autre de faire ses preuves.

« Est-ce vrai qu’ils sont cannibales ?
 -  Pour certains clans, oui... Pour d’autres, non... Les clans de ce style-là sont dans les profondeurs de l’archipel. Nous n’avons donc rien à craindre... Normalement... »

Oberyn était très rassurant ! La Princesse soupira, et se retire du bastingage, marchant un peu sur le pont principal. Le « Foudre de Mer » était à la fois un navire transportant des marchandises et des passagers. Il fonctionnait grâce à de hautes voiles, mais aussi à l’aide de puissantes rames, qui étaient pour l’heure totalement inutiles. Alice avait hésité à mettre une robe, mais avait finalement opté pour des vêtements qui convenaient un peu plus sur un navire, à savoir un débardeur et un pantalon. Des vêtements assez légers.

Alice remarqua alors que plusieurs petits navires approchaient, venant de Skellige. Elle s’approcha de l’un des gardes du navire. Étant une passagère de haute distinction, elle avait eu droit aux plus grands égards de la part du personnel. Le marin, avec sa longue-vue, put aisément voir les navires et les drapeaux.

« Ce sont les navires de Skagg. »

Alice hocha la tête en se mordillant les lèvres. Skagg était le seigneur pirate avec qui elle devait faire affaire. L’un des plus puissants chefs de clans de l’archipel, qui se prenait pour un Roi. Mégalomane, Skagg était néanmoins le principal contact de l’Empire sur cette région, car il rêvait de prendre tout le contrôle de Skellige, et d’y créer un empire indépendant. Fort et robuste, Skagg était aussi cruel qu’impitoyable, et c’était lui qui avait la plupart des esclaves.

« Rien à craindre ? demanda Oberyn, regardant d’un air soupçonneux la mère.
 -  Normalement, non... Ils viennent sans doute voir qui nous sommes. C’est une manière d’approche classique...
 -  Vraiment ? Trois navires qui viennent inspecter un seul bateau ? D’autant plus que vous effectuez un trafic régulier... »

Le marin soupira, avant de regarder la Princesse.

« Nous venons toutes les semaines à Port-Lancaster. Il n’y a absolument rien à... »

La réplique du marin mourut quand Oberyn poussa subitement la Princesse. Il avait vu des bulles dans l’eau, et quelques instants plus tard, des créatures verdâtres avaient bondi hors de l’eau, convergeant vers le navire.

« Des sahuagins ! » s’exclama le garde.

Les sahuagins étaient des espèces d’horribles créatures verdâtres ayant deux paires de bras, une gueule infernale, et une lance. Un sahuagin atterrit pile devant Alice, mais se heurta à Oberyn. Le Commandeur avait brandi sa lame, et égorgea proprement le sahuagin. Alice entendit des cris et des hurlements, et vit quelqu’un tomber d’un mât. Un marin qui se tenait là, au milieu des cordages et des mâts, et qui avait été heurté par l’un des sahuagins qui déferlaient sur le navire. Épée brandie, Oberyn restait à côté de la Princesse, calme comme un roc, face à l’invasion inopinée de ces monstres marins, ces créatures monstrueuses et hideuses.

218
Les terres sauvages / Avoir les yeux plus gros que le ventre [Cyscek]
« le: samedi 12 mai 2012, 14:41:25 »

La Halte Verte

« J’ai chaud !
 -  Hodor !
 -  Partage un peu ma souffrance, idiot ! »

Hodor ne dit rien, ne comprenant visiblement pas ce qu’Alice avait. Il avait néanmoins également assez chaud, comme en témoignait les grosses gouttes de sueur coulant sur son visage. Il fallait dire que, dans cet endroit qu’on surnommait « La Halte Verte », ou tout simplement « La Halte », il y avait une différence de degrés notable avec Sylvandell.

« La Halte » était bâtie sur une petite montagne, au cœur d’une immense forêt luxuriante et très dense, dans une région assez montagneuse. Elle se trouvait au pied d’un immense ravin, et les rayons du soleil éclairaient de plein fouet la « Halte Verte ». C’était un petit monastère isolé, qui ouvrait ses portes aux touristes par le biais d’une auberge et d’une maison de repos. Une manière comme une autre de récupérer un peu de pécule. L’endroit était très dépaysant, et était éloigné de tout. Aucune grande route commerciale à proximité, aucun royaume d’importance. C’était une zone assez vierge, où on n’était pas à l’abri de croiser dans la forêt quelques créatures. Néanmoins, le risque était assez minime.

Alice et Hodor avaient suivi une petite délégation sylvandine qui se rendait dans un petit royaume à proximité pour y négocier. Ledit royaume craignait en effet que l’Empire ne débarque, ayant sur le coup obtenu de judicieux renseignements de la part de ses espions. Dans la mesure où le royaume avait de solides forteresses, et surtout une flotte efficace, l’Empire envisageait de faire appel aux dragons dorés du royaume de Sylvandell, afin de réduire à néant leurs bateaux. Cette perspective ne réjouissait que fort peu les dirigeants du royaume, et ils avaient donc envoyé des émissaires pour tenter de trouver une solution pacifique. Le voyage étant long, Alice avait décidé de s’accorder une pause à « La Halte ». Son père n’étant pas disponible, ce serait à elle que les négociations reviendraient. Partant de là, la caravane, soit un détachement de soldats, avait choisi de s’arrêter, de bivouaquer.

Malheureusement, Alice avait chaud, et avait donc quitté la « Halte », se dirigeant vers des sources chaudes se trouvant en contrebas. Elle descendait pour cela un petit sentier escarpé, pour atteindre la forêt.

« Apparemment, c’est aux pieds de cette petite cascade... Un peu d’eau ne pourra que me faire du bien. »

Silencieusement, Hodor la suivit. Les feuilles lui claquaient sur le visage, et la Princesse continua à avancer. Elle entendait des oiseaux gazouiller. La forêt était vraiment immense, mais elle ne vit aucun animal. Il devait pourtant y avoir beaucoup d’écureuils, de biches, de lapins, et autres... Mais aucun dragon. Elle suivit un petit sentier qui l’amena devant une espèce de petite bâtisse avec une palissade en bois. Les sources chaudes. Plusieurs individus faisaient déjà la queue. Alice se posta dans la foule.

Elle ne portait aucune robe. De simples vêtements normaux. Le voyage dans la calèche la lassait parfois, et elle avait tenu à faire un peu d’équitation, profitant de ce long voyage pour chevaucher un peu Éclipse, son cheval. Elle avait donc galopé. Les gens ne la reconnurent donc pas. Sylvandell n’était après tout pas non plus un royaume mondialement connu. En revanche, on haussa des sourcils en voyant Hodor. Faisant plus de deux mètres, et ayant des bras énormes, le demi-géant était une masse très impressionnante. Alice le regarda en souriant. Elle arriva ensuite devant le caissier, se sentant inexplicablement assez excitée à l’idée de faire la queue. A Sylvandell, quand elle allait par exemple au musée, et qu’il y avait une queue, on la laissait passer. De même pour les magasins, et les attractions. Il y avait toujours une place pour elle dans les auberges. Elle était une Princesse, après tout. Dans un sens, que personne ne la reconnaisse provoquait en elle de curieux frissons de plaisirs.

« Deux places ? demanda d’une voix un peu surprise l’homme à l’accueil.
 -  Non ! Hodor restera dehors. »

Le connaissant, il ferait probablement la sieste. Pour autant, l’idée de se séparer de la Princesse ne plaisait pas trop au demi-géant, et Alice dut le raisonner, en lui disant qu’elle n’était pas loin, et qu’elle n’hésiterait pas à crier si jamais il y avait un problème. Hodor continua malgré tout à protester, mais s’opposer à un ordre d’Alice était pour lui très difficile. En bougonnant, il s’écarta donc, et alla s’asseoir contre un arbre.

Pour le reste, la source chaude était au pied de la cascade, et était chaude. Une eau pure et propre, réchauffée par le sol. De la vapeur s’élevait parfois, et l’endroit était mixte. Contrairement aux onsen, la nudité n’était ici pas nécessaire. C’était une sorte de piscine, tout simplement, qui était chauffée artificiellement. Il n’y avait en effet pas de source volcanique dans le coin, et Alice, dans un maillot de bain noir deux pièces, plongea dans l’eau. Le bassin était assez long, formant une espèce de U avec, au centre, un petit pont en bois. Des enfants jouaient près de la cascade, et Alice choisit de s’isoler dans un coin. Un dragon n’aimait pas l’eau, en temps normal, mais Alice faisait exception... Du moins, tant qu’elle avait pied.

*C’est agréable !*

219
Archives / Le défi des joueurs
« le: lundi 30 avril 2012, 01:55:29 »
Bonsoir !

Dans ce topic, je vais vous faire part d'un jeu flash (donc, jeu gratuit), qui a la réputation d'être "le plus difficile du monde". Je vous laisse juger par vous-même, si vous ne le connaissiez pas : http://www.lejeuleplusdurdumonde.com/.

*N'a personnellement pas réussi à dépasser le Niveau 5, ou 6, une espèce d'horreur avec des trucs qui tournent partout*

Et, tant que j'y suis, il y a une chronique de RealMyop/Coeur de vanadale qui a été faite sur JV.com, et qui confirme que les Japonais ne sont pas comme nous  :o

220
Dictature d'Ashnard / Plaisirs intimes [Twiska]
« le: dimanche 15 avril 2012, 23:29:59 »
« P’tite journée, non ?
 -  On peut dire ça... »

Endormis, les gardes s’éloignèrent des appartements d’Alice, reprenant leur ronde nocturne à travers les coursives du Château. La nuit venait de s’abattre sur Sylvandell, et, depuis son balcon, Alice soupirait en observant le royaume. Son royaume. D’un côté, l’obscurité réconfortante, mais non moins étrangement sinistre, des montagnes appartenant aux dragons. De l’autre, un ballet de lumières et de flammes dansantes, avec une immense colonne de lumière verdâtre, indiquant l’emplacement de la Cathédrale, et qui se dressait dans le ciel.

*Je devrais partir plus souvent en voyage, moi...* songea cette dernière en retournant dans ses quartiers.

Ses pas la ramenèrent dans sa chambre à coucher, où elle contempla son grand lit. Elle dormait dedans depuis qu’elle était toute petite... Elle l’avait toujours trouvé immense, et le trouvait maintenant encore plus immense qu’auparavant... Maintenant qu’elle était mariée, et qu’elle n’avait pas partagé sa couche avec sa femme depuis au moins une semaine. Cette dernière avait décidé de suivre l’entrainement rigoureux des Commandeurs, et accomplissait maintenant différentes missions que les Commandeurs acceptaient, ce qui nécessitait de s’éloigner pendant un certain temps de Sylvandell. La Princesse soupira à nouveau, se sentant désespérément seule.

*Je comprends mieux pourquoi les bordels existent... Quand je serais Reine, il faudra que j’appelle une prostituée dans ce genre de situations...*

Alice n’aurait jamais osé l’avouer à quiconque, sauf peut-être à sa femme, mais, ce qui lui manquait surtout depuis quelques jours, c’était sentir le corps nu et chaud de Sakura blotti contre le sien. Le sexe avec Sakura était, compte tenu de ses capacités de transformation, particulièrement intense. Secouant la tête, elle alla se changer, optant pour une nuisette blanche assez légère. L’enfilant, Alice alla inspecter le feu de cheminée qui crépitait tendrement dans l’âtre, et qui réchaufferait la chambre lors de la froide nuit qui s’annoncerait.

La Princesse alluma une bougie, et attrapa un livre, commençant à lire, mais déchanta rapidement. Elle relut au moins six fois la même page, et éloigna le livre, sentant son sexe la démanger. Il lui suffisait de fermer les yeux pour s’imaginer à nouveau entortillée dans la queue de Lamia de Sakura. Il lui suffisait de caresser son ventre pour se rappeler Sakura transformée en neko lécher sa peau. Sa main hésita entre descendre un peu plus bas, vers cette intimité tant protégée, tant convoitée, mais qui avait été explorée tant de fois. Fermant les yeux, elle bascula sa tête en arrière, tendant son autre main pour caresser son sein. Ses mains tremblaient, et elle se mordilla les lèvres en pinçant son téton. Nouveau flash, nouveau souvenir, où elle revit les fins doigts pointus d’une Sakura vampirique appuyer dessus et les presser. Nouvelle sensation quand son autre main se glissa sous sa petite culotte pour écarter ses lèvres vaginales, et en fouiller l’intérieur.

Un gémissement s’échappa de ses lèvres, et elle sentit ses joues rougir, comme si elle craignait qu’une présence inconnue ne l’observe... Elle avait toujours trouvé cela très gênant, que de s’offrir silencieusement un plaisir solitaire... En quoi était-ce gênant, elle n’aurait su le dire avec précision, mais elle hésitait toujours à le faire, par peur qu’une servante ne la surprenne de manière inopinée... Mais, là, elle n’arrivait plus à s’arrêter. Continuant à conserver ses yeux clos, Alice poursuivit ses efforts.

« Aaaaaaaah... » soupira-t-elle.

Il fallait bien admettre que c’était agréable. Elle se serait bien endormie comme ça, en se caressant. Elle eut encore une fois un flash, se rappelant quand elle-même avait glissé ses doigts dans l’intimité de sa femme, et réciproquement. Alice faisait ce que sa servante lui avait un jour dit sans qu’elle ne comprenne vraiment à quoi elle faisait allusion : prendre soin de son corps quand ce dernier se rappelait à elle. C’était précisément ce qu’elle faisait, et elle en était très heureuse.

Elle était naturellement loin de doutée que les vagues de plaisir et d’insatisfaction sexuelle qu’elle dégageait pouvaient être perceptibles par n’importe quelle créature ayant des affinités magiques avec ces ondes, comme les succubes...

221
PLOUF !

C’est ainsi que tout débuta. Par un plongeon violent et inexplicable dans un endroit mystérieux, une espèce de temple silencieux éclairé par un chaud soleil. C’est ainsi que tout débuta vraiment pour Alice. Elle se retrouva dans une espèce de piscine au centre d’une cour résidentielle, et, alors qu’elle sortait de l’eau, tirant sur ses pieds pour sortir de cette chaude eau, elle se demanda ce qu’elle faisait là.

« Ça… Ça a marché ? Incroyable… »

Un sourire amusé éclaira ses lèvres, et elle poussa un rire heureux. Elle se souciait totalement de l’endroit où elle était, car ça avait marché !

Pour tout comprendre, il fallait remonter en arrière de plusieurs semaines, remonter à ce moment où la vie de la Princesse de Sylvandell avait connu un virage subit, à cette époque où elle s’était mariée avec une jeune Terrienne, une femme qui venait d’une autre planète, une extra-terrane, pourrait-on dire. Elle avait débarqué comme une bombe dans la vie d’Alice, mais en ne lui parlant que fort peu de son monde natal… Ce qu’Alice pouvait comprendre, après tout. Le monde natal de Sakura n’était synonyme pour elle que de souffrances, mais, pour Alice, il était plutôt synonyme de « curiosité ». Quel était donc ce monde dont les autorités d’Ashnard parlaient ? Ce monde qui n’intéressait pas son Père ? Quand elle avait parlé à ce dernier d’un voyage vers la Terre, il avait rejeté catégoriquement l’idée, arguant qu’ « une terre sans dragons est aussi attirante que le foutu cul d’une grand-mère sénile », manière de dire qu’organiser une expédition sur Terre était futile et sans intérêt. La Terre n’intéressait pas le peuple des dragons. Pourquoi s’intéresser à un endroit où il n’y avait pas de dragons ? Et, quand Père avait une idée en tête, Alice n’avait aucune chance de le faire changer d’avis, surtout pas en arguant qu’elle était tout simplement fascinée par ces Terriens. De ce qu’elle savait de ce monde, c’était un monde où il n’y avait majoritairement que des humains, où la magie n’existait pas, où les dragons n’existaient pas, un monde que les Dieux avaient fui, et, surtout, un monde où les humains se dirigeaient eux-mêmes, et élisaient leurs propres dirigeants !

Il n’en fallait pas plus pour susciter la curiosité d’Alice. Un monde sans rois, c’était pour elle un monde de violence perpétuelle, d’anarchie totale. Elle voulait voir ce qu’était cette fameuse démocratie, si décriée à Ashnard, où le terme même était censuré, assimilé à de la haute trahison. On ne parlait « démocratie » que dans les hauts milieux intellectuels, au sein des académies, et uniquement pour critiquer le concept. Ceux qui cherchaient à l’encenser étaient, soit ridiculisés et jetés au ban de la communauté intellectuelle ashnardienne, soit poursuivis par la justice pour trahison.

*Un monde sans rois et sans dragons… Il faut absolument que je vois à quoi ça ressemble !*

Alice était néanmoins bien seule à partager ce sentiment. Sa femme ne voulait pas en entendre parler, son Père de même. Quant à Hodor, il s’en fichait, tant qu’il y aurait de bons gâteaux à manger. Et les Commandeurs ne voyaient d’intérêt à aller sur Terre que s’il y avait une proie à la clef. Les rares personnes qui lui avaient parlé de la Terre étaient l‘Archiprêtre de Sylvandell, qui l’avait décrit comme un « environnement invivable », un « charnier géant à ciel ouvert dévoré par une modernité dégoûtante et asphyxiante », un « gigantesque mouroir qui n’attendait que les esclavagistes et les armées d’Ashnard pour être conquises ». Alice se représentait ainsi un peuple entiers d’êtres cadavériques et pâles, tristes et sinistres, dépressifs et sur le point de sombrer dans une violence globale et auto-destructice.

Elle avait donc continué à faire des recherches sur ce monde, et avait ainsi appris qu’Ashnard disposait d’une grande carte répertoriant tous les Portails reliant Terra à la Terre. Il n’en fallait pas plus pour qu’Alice  se joigne à un voyage organisé par Sylvandell vers l’Empire, où elle avait appris qu’il y avait plusieurs Portails à Sylvandell. Le plus proche du château se trouvait sous le grand pont reliant le Château à la ville haute, près d’un pilier. De ce qu’elle avait pu en lire, ce Portail était apparu il y a plusieurs siècles, bien après la création du pont.

Toute cette longue recherche avait conduit Alice à explorer le pont, cherchant à retrouver le Portail. Il était invisible, et elle n’allait pas se jeter dans le vide. Ne pouvant pas monter un dragon, elle avait donc jeté un objet à l’endroit où était supposé se trouver le Portail, et avait vu ce dernier… Disparaître ! Alice n’en avait parlé à personne, et avait de temps en temps balancé d’autres objets variés : une botte, un vêtement, voire même une chaise défectueuse… Tous les objets avaient systématiquement disparu. Le Portail se trouvait en suspension dans le vide, trop haut pour qu’elle l’atteigne depuis le bas du pont. Il tombait en ligne droite sous le pont, et elle avait multiplié ses expériences, envoyant un mannequin de guerre de la taille d’un homme assez grand, pour le voir être englouti.

*Néanmoins, il y a un risque… Si ce Portail apparaît en plein milieu de l’océan ? Brrr…*

Depuis son expérience malencontreuse avec Lyli la sirène, Alice se méfiait de la mer et des profondeurs. Elle était bien mieux sur les montagnes. Elle se tenait donc devant le vide, hésitant, et ce fut comme ça qu’elle tomba. Hasard ou destin, le fait est qu’un dragon doré assez grand passa à proximité du pont, et poussa un rugissement sonore particulièrement élevé en tendant ses ailes. Le tout fut si fort et si surprenant qu’Alice poussa un hurlement en tombant dans le vide.

La Princesse portait une longue robe blanche de princesse, comme elle les affectionnait.

« HAAAAAAAAAAAAAA ! » s’exclamait-elle…

Elle traversa ensuite le Portail sans vraiment s’en rendre compte, et ne le réalisa que quand elle s’écrasa dans un bassin d’eau.

Sous la vitesse de la chute, elle atterrit rapidement le sol dallé, yeux fermés, se croyant morte.

*Non… Le Paradis de Sylvandell, ça ne peut pas être la mer !*

Elle sortit rapidement de l’eau, et fut surprise en voyant qu’il n’y avait pas le grand pont de Sylvandell, ni les rochers, mais une espèce de curieux petit village, avec des maisons à l’architecture spéciale, ne rappelant nullement Sylvandell.

« Ça… Ça a marché ? s’était-elle alors dit, regardant autour d’elle, ses mains gantées posées sur le rebord. [b)Incroyable…[/b] »

Elle n’avait pas débarqué dans l’océan, confirmant ainsi ce que les Ashnardiens pensaient, soit que tous les Portails de Terra débarquaient sur un seul point de la Terre. Seikusu.


*Alors, c’est ça, Seikusu ? Une espèce de temple ?*

222
Ville-Etat de Nexus / La Grande campagne de Nexus [Enyo]
« le: samedi 07 avril 2012, 02:05:59 »
« Ô dragon d’Or, Saint-Patriarche, je vous en Conjure, j’Implore votre aide pour que vous daigniez accorder à vos Soldats toute votre bénédiction, que vous Leur donniez la force dont Ils ont besoin en ce moment, mais aussi votre courage, votre sagacité, et votre puissance. Ô dragon d’Or, je vous Implore… »

Yeux clos, agenouillée face à une idole, Alice priait dans la tente impériale de Sylvandell. Elle tenait entre ses mains un collier de perles avec, en son extrémité, un pendentif religieux, et répétait, depuis maintenant vingt minutes, une série de prières. Alice était une fervente dévote. Depuis qu’elle était toute petite, elle baignait dans la principale (voire même unique) religion de Sylvandell, celle du Dragon d’Or. Dehors, on entendait bien des bruits et du mouvement. Les troupes de Sylvandell venaient d’arriver, et se déployaient dans l’un des camps impériaux faisant face à la Bordure. Alice, elle, avait abandonné ses traditionnelles robes pour une indispensable armure. Même s’il était rigoureusement exclus qu’Alice aille se battre, elle était après tout sur un champ de bataille.

Et quel champ de bataille ! Sylvandell venait enfin de rejoindre le champ des hostilités, le théâtre des opérations. Depuis plusieurs mois, le Conseil Impérial avait validé une nouvelle grande offensive sur Nexus. « Encore une », avaient pu dire certains stratèges militaires assez critiques. Une ambitieuse campagne militaire, réunissant des centaines de milliers de soldats ashnardiens. De véritables marées noires qui marchaient vers Nexus. Cette grande campagne n’avait pas pour objectif de faire tomber Nexus, mais de percer le front, à savoir tout un dispositif de châteaux fortifiés qui se trouvaient à la frontière de Nexus. Sylvandell avait sans hésitation prêté ses troupes à cet effort de guerre, y voyant une parfaite d’occasion d’entraîner les dragons et les hommes. Comme avant chaque grande offensive, le Roi avait été dans le Sanctuaire des Dragons, afin de demander au Patriarche s’il comptait participer à cette guerre. Le plus vieux des dragons de Sylvandell avait répondu par la négative, ce qui, en soi, n’était pas vraiment une surprise. Néanmoins, bien des dragons avaient décidé de venir, et le Patriarche avait accepté de donner son sang à l’arme de Tywill, une arme ancestrale, le Marteau de Sylvandell. Un puissant marteau magique dragonien.

Cette campagne se déroulait sur plusieurs fronts. Sylvandell avait rejoint des forces qui se heurtaient à l’un des solides châteaux protégeant la frontière de Nexus. On l’appelait tout simplement la « Bordure », même si ce n’était pas son nom officiel, et c’était un château suffisamment solide pour nécessiter l’intervention de Sylvandell. Quand Alice avait vu la taille massive du château, elle avait blêmi sur place. En chemin, Sylvandell n’avait croisé que quelques petits fortins et camps de brigands. Les dragons s’en étaient chargés, à guise d’entraînements. Tywill, en voyant l’état de panique de sa fille, lui avait alors suggéré de réciter ses prières, et de prier tous les dieux d’Ashnard, tandis que lui discutait stratégie avec les autres généraux.

C’est ainsi que la Princesse se retrouvait dans cette grande tente. Sa tente. Il y avait à l’entrée deux gardes, et elle priait. Elle avait commencé par accorder une longue prière envers le Dieu de Sylvandell, le Patriarche, et se portait maintenant, comme son père l’avait requis, vers d’autres Dieux. Quand on priait le dragon d’Or, il fallait insister sur ce qu’on souhaitait bénir, soit, en l’espèce, les soldats. Inutile de donner de l’intonation quand on s’adressait à cette divinité ; le simple fait de lui adresser une prière était suffisant. En revanche, la chose était différente pour d’autres Dieux, et Alice ne devait pas se tromper. Elle priait avec foi et conviction, car elle était intimement persuadée que, quelque part, les Dieux observaient la bataille qui se déroulait. Elle accorda ainsi une prière à Zor’sTxoth, le Dieu sanguinaire de peuples tribaux de régions équatoriales, qui avaient massivement, juchés de leurs énormes bêtes, rejoint la campagne. Ils n’étaient pas sur ce front-là, mais ça n’avait que peu d’importance. Alice priait pour cette campagne. La guerre était une chose qu’elle avait du mal à accepter, même si elle en comprenait les raisons, tout comme elle comprenait ses raisons d’être ici. Tywill lui avait en effet expliqué qu’une femme qui avait l’âge de se marier avait aussi l’âge d’assister à une bataille, et qu’Alice devait voir à quoi ressembler une guerre. Quand elle serait Reine, ce serait à elle de mener les hommes à la victoire.

Après avoir prié Zor’sTxoth, Alice retourna vers les Dieux communs. Étant une femme, et sachant que le sexe était parfois quelque chose qui intéressait les Dieux, elle pria pour Ényo.

« Ô Ényo, Déesse des batailles, destructive des villes, Toi qui es pareil à la tempête qui détruit les récoltes, Daigne insuffler dans le cœur de nos guerriers Ta force et Ta volonté. Que Ta puissance puisse les accompagner en ces lieux, et les aider à trouver la foi dans la bataille là où ne fera que résonner le désespoir. Ô Ényo, j’implore Ton aide et Ta puissance dans ces jours guerriers qui nous attendent… »

223
Dictature d'Ashnard / Une dette de vie [Theorem]
« le: lundi 05 mars 2012, 23:01:54 »
Tout système un tant soit peu civilisé se devait de comprendre une institution judiciaire efficace et solide. Sylvandell n’y faisait pas exception, et disposait de prisons et de tribunaux, ainsi que d’un système judiciaire qui était assez particulier, mélangeant la justice ashnardienne et la justice sylvandienne. Comme dans chaque système judiciaire, il se composait de plusieurs niveaux. Tout en bas, soit au niveau de chaque baronnie, ainsi que de la ville-basse de Sylvandell, on trouvait un tribunal, dont la composition des juges mélangeait des dignitaires sylvandiens uniquement. Il y avait néanmoins possibilité de faire appel des jugements auprès, soit de la Cour royale de Sylvandell, dans la ville haute, soit auprès de la Cour impériale d’Ashnard. Selon certaines infractions, on pouvait toutefois directement devant passer devant la Cour royale de Sylvandell. De manière exceptionnelle, il existait aussi une troisième instance, la Haute Cour royale, qui ne se réunissait généralement que pour des cas de trahison. Toute l’organisation judiciaire était codifiée dans un livre poussiéreux qu’on trouvait dans toutes les bibliothèques des baronnies, le « Code de l’organisation judiciaire de Sylvandell », avec les autres textes de lois. Parmi les multitudes de dispositions de ces textes, on trouvait notamment toute une section sur l’administration pénitentiaire. Une disposition ancestrale de cette section prévoyait la possibilité pour le Roi et sa famille, soit son héritier, de visiter « à tout moment » les prisons. D’autres dispositions faisaient du Roi de Sylvandell et du Prince les juges ultimes, disposant à cet effet d’un pouvoir de grâce instantané pour une certaine catégorie de délinquants.

Aujourd’hui, Alice avait décidé, eu égard à ce que la loi permettait, de visiter la prison centrale de Sylvandell, celle qui se trouvait dans la ville basse, et dans laquelle on convoyait la totalité des criminels de Sylvandell, ainsi que les délinquants de la basse-ville. Il y avait bien entendu des établissements pénitentiaires dans les baronnies, mais on n’y acceptait que des délinquants. La prison de Sylvandell était une immense prison taillée dans la roche, dans les profondeurs de la montagne. On y accédait par la caserne militaire de la ville basse, à travers une porte en bois close menant dans des couloirs et des escaliers exigus et sombres. La lumière provenait de torches dans des grottes qui avaient généralement été travaillés par l’homme. Une bonne partie des prisons étaient, comme l’indiquait l’expression, « à ciel ouvert », ce qui revenait à dire qu’on avait vue sur le vide. On y mettait généralement les délinquants, et c’est cette section qu’Alice visitait en premier. C’est comme s’il manquait un mur à ces cellules, donnant sur Sylvandell, avec des parois extrêmement raides. A moins d’être une araignée, il était impossible de les escalader, et la chute était mortelle.

Il ne fallut à Alice que quelques secondes pour détester les prisons. De nombreux courants d’air se répandaient dans les interminables couloirs, répandant des espèces de gémissements le long des parois.

« Suivez-nous, Princesse, lança l’un des gardes, un immense homme chauve et massif.
 -  C’est sinistre ici, tu ne trouves pas ?
 -  Hodor ! confirma le demi-géant qui accompagnait Alice se tenant dans son dos, ses épaules massives frôlant parfois contre les parois.
 -  C’est une prison, Majesté. Ce n’est pas le genre de lieu qui est ouvert au tourisme.
 -  Il paraît que ces galeries permettent de mener à la ville haute de Sylvandell… lâcha Alice. C’est ce que j’ai entendu dire une fois…
 -  A vrai dire, il y a tout un réseau souterrain à partir d’ici, mais toutes les entrées ont été condamnées… Croyez-moi, Princesse, je plains le malheureux détenu qui cherchait à s’échapper par là. Il doit sûrement y avoir des entrées annexes, mais les profondeurs sont remplies de monstres… »

Le garde se retint d’ajouter qu’il arrivait parfois que certains monstres, notamment des graveirs, attaquent des grottes la nuit, et dévorent certains prisonniers. Ça ne faisait pas très bon à dire, lors d’une inspection. Alice s’approcha d’une petite cellule sur la droite, avec des barreaux rouillés. C’était vraiment une cellule minuscule, avec un homme retenu par les bras et les pieds à des sangles en acier. Il avait l’air d’avoir été battu, et saignait à plusieurs endroits.

« Qui… Qui est-ce ?
 -  Un voleur », maugréa le bourreau.

Le voleur ouvrit soudain les yeux.

« Princesse ! Princesse ! Ceci est une erreur judiciaire, je…
 -  Ta gueule ! » répliqua le bourreau.

Il appuya sur un levier, et des sangles se tirèrent d’en haut et d’en bas, comme pour écarteler le voleur, qui se tortilla en hurlant. Alice sursauta, et ordonna au bourreau d’arrêter ce spectacle. Ce dernier obéit, et Alice, perturbée, poursuivit son inspection. Ils approchèrent finalement des prisons avec un mur ouvert. Des barreaux permettaient de voir, mais un vent glacial se répandait. Certains prisonniers étaient parfois enchaînés, notamment un curieux individu, qui était attaché par les pieds et les jambes. C’était… Un Inu. Alice s’arrêta en le regardant, fronçant légèrement les sourcils, s’humectant les lèvres.

« Qu’est-ce qu’il a fait ? »

L’homme aspira de l’air pour répondre, mais Hodor poussa alors un éternuement à réveiller les morts, un cri terrible qui fit sursauter Alice.

« Hodor !
 -  Hodor ! Un peu de discrétion, que diable ! »

Le bourreau tenta à nouveau de répondre, mais on entendit soudain des cris de fureur à proximité. Probablement un prisonnier. Soupirant, le bourreau dut s’absenter, et Alice en profita pour regarder le mystérieux Inu.

« Comment tu as pu te retrouver ici, toi ? Tu n’as pourtant pas l’air bien dangereux… »

Pour cette sortie, Alice portait une petite cape avec des bottes et un pantalon blanc, ainsi qu’un manteau. Elle avait également des gants, et un petit bonnet sur la tête, le tout pour la protéger du froid qui régnait ici.

224
L'auberge du Coucher de Lune / Traquenard [Lucius]
« le: mercredi 08 février 2012, 08:28:34 »
« Allez ! Allez, réveille-toi, petite Princesse ! DEBOUT ! »

Émergeant lentement du sommeil, Alice cligna des yeux, sentant son corps engourdi. Trouvant vraisemblablement qu’elle était trop lente à se réveiller, l’homme qui se tenait devant elle lui balança un verre d’eau froide à la figure. Alice secoua alors la tête, rouvrant rapidement ses yeux, et leva la tête.

« Ah ! Enfin réveillée ! Ce n’est pas trop tôt ! »

Alice ne tarda pas à comprendre plusieurs choses.

La première était qu’elle était attachée par des chaînes contre un mur dans un lieu sombre et froid, où elle était éclairée par des brasiers dans les coins. La seconde était qu’elle se remémorait progressivement qui était cet homme en face d’elle. Elle se trouvait vraisemblablement toujours à Nexus, où elle avait présidé une négociation avec un groupe d’activistes militant contre Nexus. Rien de bien surprenant ; Sylvandell étant affiliée à Ashnard, Nexus était l’ennemi naturel du royaume, et l’était d’autant plus que la récente attaque d’un détachement de soldats de Nexus contre une caravane de Sylvandell avait amené son Père et ses conseillers à décider d’une action vengeresse contre Nexus. L’armée de Sylvandell n’ayant pas la puissance nécessaire pour attaquer la ville, le royaume avait choisi de soutenir activement quelques poches terroristes implantées dans la cité-État, comme celui qu’Alice avait été voir. Elle avait choisi de présider cette séance, son père étant occupé. La réunion aurait du se passer anicroches.

Elle s’était tenue dans l’une des salles privées de la plus grande auberge de Nexus, l’auberge du Coucher de Lune, et la Princesse de Sylvandell était venue avec un détachement comprenant, outre Hodor, un Commandeur, Lyra, une femme particulièrement redoutable. Hodor étant par trop méconnaissable et bruyant, Lyra avait réussi à convaincre Alice de le laisser dans la maison où ils logeaient, et elle était venue dans cette salle privée en compagnie de Lyra et d’autres gardes. Le soutien de Sylvandell aux terroristes devait passer par la livraison d’armes et de potions magiques.

« Où… Où est-ce que je suis ? demanda Alice d’une voix faible. Ly… Lyra ? Où est Lyra ?!
 -  Vous êtes dans l’un des souterrains de l’auberge. Le coucher de la Luna est une auberge immense, dont les caves à vins communiquent avec d’autres souterrains, les catacombes, et les égouts de la ville. Cacher des gens, ce n’est pas très compliqué.
 -  Vous… Vous nous avez menti ! »

Un sourire éclaira les lèvres de l’homme, qu’Alice reconnut. C’était Allistair, le chef supposé des rebelles. La mémoire continua à lui revenir… Allistair acceptant et remerciant l’aide de Sylvandell, levant un verre pour trinquer… Un piège vieux comme le monde. Lyra s’humectant les lèvres, incitant Alice à en faire de même, afin de ne pas froisser les hôtes… L’alcool avait rapidement monté à la tête d’Alice, si bien qu’elle s’était écroulée sur la table… Pour se réveiller ici. Comme s’il suivait le cheminement de son esprit, Allistair sourit lentement.

« Vous êtes vraiment de parfaits imbéciles, vous, les Sylvandiens. Tomber dans un piège aussi grossier, c’est à se poser des questions sur votre intelligence… »

Allistair ne travaillerait sûrement pas pour Nexus. Autrement, elle serait en train de croupir dans une prison, et non dans un souterrain lugubre.

« Qui… Mais pourquoi ?! Nous voulions vous aider !
 -  Ma poupée, fit Allistair en souriant, tu apprendras que la seule chose qui compte, dans mon métier d’homme d’affaires, c’est de faire du profit. Contrairement à tous ces fanatiques, je ne suis pas un terroriste de conviction, simplement quelqu’un qui cherche à faire du profit. Or, dans notre situation, l’unique Princesse héritière d’un royaume guerrier, liée à une espèce de prophétie dragonnique, ma foi, ça rapporte plus que quelques armes à refourguer à des cinglés pour lancer des opérations suicides. C’est un simple calcul de comptabilité. N’y voyez rien de personnel.
 -  Sale rat, siffla Alice. Qu’avez-vous fait de Lyra ?!
 -  Coriace, la petite. Quand elle a réalisé que le vin était empoisonné, elle s’est battue courageusement, mais, avec son corps qui s’engourdissait, il n’a pas été trop difficile de la calmer. Quant à ce qu’on a fait d’elle… Disons que ton sort est, en tout point, enviable au sien. »

Allistair tendit une main hésitante vers le visage d’Alice, comme pour la caresser. Des chaînes l’immobilisaient en position assise sur le sol, autour des tibias, mais aussi autour des poignets. Réagissant au quart de tour, elle lui cracha à la figure, et reçut une violente gifle. Allistair s’essuya la joue avec un mouchoir, et sortit de la salle, entrant dans un couloir surveillé par plusieurs de ses hommes.

« Surveillez cette garce, intima-t-il, avant de préciser quelque chose. Si vous voulez profiter d’elle, soyez soucieux. Si vous l’abîmez trop, elle perdra de sa valeur aux yeux d’éventuels acheteurs. »

Des sourires entendus traversèrent le visage des deux gardes affectés à la surveillance de la cellule de la Princesse. Alice, de son côté, comprit rapidement qu’elle ne pourrait pas se libérer. Allistair avait également pris le soin de prendre sa dague. Elle l’avait vu le tenir à la ceinture. Sa précieuse dague…

*Je vais énucléer cet enfoiré !* fulmina-t-elle.

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Le coin du chalant / Répertoire et présentation de mes personnages
« le: mardi 17 janvier 2012, 21:25:26 »
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