Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Hikari Tenoshi

Pages: [1] 2
1
Son visage s'illumine soudainement, ce que je trouve vraiment agréable. Toute la soirée n'avait été que faux semblant et malaise ambiant, je parviens enfin à me détendre. Il enroule les billets et les fourre dans la poche avant de sa veste. Notre butin est plutôt conséquent, ce qui ne manque pas de me mettre de bonne humeur. Make m'explique son ressentis :

-Je n’arrive toujours pas à croire qu’ils aient essayés de nous faire ça. Je veux dire, l’idée n’est pas désagréable c’est juste que…  Crois-moi, tu es belle, très belle, et tu es aussi amusante, j’apprécie vraiment ta compagnie. Mais disons simplement que je n’ai pas très envi que Dansu mène ma vie.Bref, tu sais ce que je veux dire…

Je l'écoute, en regardant dans le vague et en souriant. Je suis sereine, et je sais que cette histoire se terminera bien, qu'importe la tournure. Celui-ci change de sujet et tente de détourner la conversation sur le paysage de Seikusu by night, qui en effet n'a jamais manqué de m'apaiser au plus haut point.

-C’est beau non? La ville de nuit. On dirait que lorsque le soleil se couche, on se retrouve dans un tout nouveau monde. J’aime bien les quelques heures où la ville est endormie. Parfois, il m’arrive, chez-moi, de m’assoir près de la fenêtre et de simplement observer la vie à l’extérieur. Je contemple la lune et regarde les lumières provenant du centre-ville.  La nuit, les choses sont différentes, il m’arrive de passer de longs moments voir quelques heures à simplement regarder par la fenêtre, ça me donne l’occasion de réfléchir, c’est un moment très paisible. La vue de ce balcon est bien plus belle que celle de ma fenêtre, je suis heureux que tu sois ici avec moi, j’aime que tu sois là. Ça me change de la solitude.

Je pointe une direction du doigts :
-Tu vois ces toitures là-bas ? Dis-je en désignant des résidences assez hautes, dont on pouvait voire les toits, quasiment inaccessibles. Eh bien, il m'arrive parfois aussi de simplement profiter de la mélopée nocturne, ou d'assister au coucher de soleil, perchée là-haut. Je désigne une longue gouttière en métal. Je grimpe par là, à arrivé à cette corniche je me hisse sur le toit. A l'occasion je t'y amènerai, c'est vraiment magnifique.

Make semble réellement intéressé, et avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit, je m'empresse de crever l'abcès :

-Ce sont des choses très courantes chez les Yakuzas. Les unions arrangées, et autres petits coup de pouce du destin. Et j'entend parfaitement qu'au bout d'un moment, il serait temps que Dansu te lâche un peu la grappe sur certaines décisions qui ne concernent que toi. Mais je reste persuadée qu'ils ne pensaient pas à mal, et y trouvaient quelques arrangements. Je me tourne vers lui, et tente de transpercer son regard. D'un autre coté, ni mon père, ni Dansu n'aurait souhaité nous forcer à nous rapprocher d'une personne qui nous importunerait. Et je les remercie malgré tout de m'avoir permis de te rencontrer.

Je me sens étrangement calme à présent. Cela m'était pourtant très étranger de familiariser aussi vite avec quelqu'un sans nourrir d'intentions particulières à son égard. Une impression me gène cependant, j'ai le sentiment de suivre un chemin tout tracé, et mon instinct m'ordonnerai de m'en dévier au plus vite, mais l'idée de perdre entièrement ou partiellement Make me chagrine légèrement. Ce sera une des rares fois où je me courberai à ce que l'on attend de moi, puisqu'au final, j'y trouve mon compte. Un petit rire m'échappe, lorsque je lorgne de nouveau sur la puissante carrure du jeune Yakuza. Le vent fait onduler son col, ce qui me permet d'apercevoir quelques traits de son corps. Il m'a semblé voir une cicatrice, mais cela n'a rien d'étonnant.
Malgré moi, mes yeux restent fixés sur son torse, et il me faut un moment avant de m'en dégager. J'imagine bien qu'il a du le remarquer, mais au fond, je n'en ai cure.

-Tu es très beau aussi. Lui dis-je en regagnant ses yeux du regard. Je suis heureuse que l'on puisse s'entendre. Un petit silence s'installe, puis de la salle résonne une musique, acclamée par la foule de Yakuza. Je suppose qu'une petite représentation est donnée. Je regarde en direction de la salle, puis jette un regard amusé à Make :

-Et si nous visitions ce fameux hôtel Fuyu ? A ton avis, qu'a-t-il de si impressionnant ?

Je suis littéralement sur les starting-block. Je n'attends plus que l'approbation de Make. C'est une occasion rare, malgré nos statuts, de pouvoir profiter de tel luxe.

2
Je sens la pression qu'il donne contre mes hanches, et à partir de ce moment, tout ralentis. Je le sens entrer en moi, et tout devient sombre. Une lumière blanche m'éclate aux yeux, accompagnée d'une bride de vision. Un être, immense et sombre me tient à la gorge. La vision ne dure qu'une seconde, puis je me retrouve sur Angegreen à balancer mes hanches. Je regarde son visage légèrement troublée :
*Qui es-tu...?*
Un plaisir soudain m'envahie, et je ne peux contenir quelques gémissements. Mes doigts se crispent contre son torse, et mon dos cambre de plus bel.
"-Suis-je à ton gout ?"
Je lui attrape la nuque et l'oblige à se redresser sur ses fesses. J'enlace son cou de mes bras et continu les va et vient. Je plante tendrement mes crocs dans le creux de sa nuque, et glisse mes doigts dans ses cheveux. Mes doigts se plantent contre son long et le laboure de longs sillons. J'appuie ma poitrine contre son visage, quand celui-ci l'explore de nouveau de sa bouche.
Une nouvelle vision m'arrive. Je suis épuisée, j'ai l'impression d’être au sol, et d’être blessé de toute part. Et je revois cet être face à moi. Il m'est familier, je le connais, sans réellement le connaitre. Lorsque je tente de tendre le bras vers lui, je tiens dans la main un sabre. Je connais ce sabre, je l'ai affronté il y a quelques instants. C'est le sabre... d'Angegreen ?!
La vision se termine. Je suis encore sur lui, haletante.
Je me replie mes jambes contre lui, et lui tient le visage dans les mains :
-D'où viens-tu ? Dis-je entre deux soupires.

3
Un long silence se place entre nous. A le voir fusiller Dansu du regard, mes doutes à son propos s'envolent. Je roule légèrement des yeux, il faut que je dise quelque chose, que je détende la situation, mais ma seule envie est d'aller incendier mon père. Je n'ai à peine le temps d'ouvrir la bouche, que Make, dans toute sa splendeur s'absente poliment. J’acquiesce d'un signe de tête, et le suis un instant du regard. Il somme à Dansu de le suivre, et les deux s'éclipsent sur le balcon. A cette instant je me lève précipitamment et fonce droit dans le fumoir. Au fil de mes pas, j'entends au loin Papa décompter.
-"Cinq... Quatre... Trois... Deux...Un..." Et là, j'ouvre les portes coulissantes nerveusement. Toute l'assemblée applaudis, ris, et râle. Certains donnent de grandes tapes sur les épaules de mon père, en lui posant des billets au creux des mains.
-"Sacré Yasu ! S'écrie l'un deux. Impossible de gagner un pari contre lui !"
Mon père triomphant réunis la masse de billet dans ses mains en pile.
-"Tu trouves ça amusant, je suppose ?"
Mon père lève non-nonchalamment les yeux vers moi, clope au bec, et sourire amusé :
-"On a bien le droit de se marrer de temps en temps, non ?! Dit-il en tapotant les billets contre la table pour les arranger. Je m'assoie près de lui et lui parle sur le ton de la confidence, tandis que les autres s'étonnent encore de savoir comment il aurait pu déduire avec une telle précision l'arrivée de sa fille en boule.
-Papa, ça ne me fait vraiment pas rire, je suis morte de honte comme jamais !" Continuant à réunir son tas, plutot conséquent, celui-ci me jette un regard au dessus de ses lunettes :
-"Le fils Akuma est pourtant un très bon parti. Dit-il avec un semblant de sarcasme dans la voix.
-Ce n'est pas le problème. Je suis assez grande pour... Mon père me coupe, en prenant tendrement mon menton entre son index et son pouce. Lorsqu'il fait cela, je perds tous mes moyens...
-Ma fille. Je ne suis personne pour décider de qui trouvera place en ton coeur. Son ton a changé, il se montre à présent doux et réconfortant. Tu as assez de jugeote pour faire le bon choix, et je sais que je ne serai jamais déçu de toi. Sa voix baissa. Comme tu sais très bien, que je ne fais jamais rien par hasard. Observe le, apprends à le connaitre. Même si votre alliance n'est qu'amicale, je suis persuadée qu'en temps voulu, lorsque vous serez à la tête des clans, ensemble, vous serez invincibles.
Je soupire, et baisse les yeux, résignée. Je pense à Make, et à Dansu. Connaissant bien Dansu, celui-ci ne porterai pas tant d'affection à quelqu'un s'il ne le jugeait pas exceptionnel. Tout comme le Daimyo. Jai foi en leurs jugements, tout comme en celui de mon père. Et je dois m'avouer que Make ne me laisse réellement pas indifférente.
Je réalise alors à quel point l'idée de devoir un jour épouser quelqu'un, même pour le bien du clan, m'angoisse. Jusque là, je ne me contentais que d'aventures incestueuses, et n'imaginais pas une minute de devoir faire cesser cela. Mon arrogance est telle que je me voyais déjà en tête de clan, unique et toute puissante. Je me refuse à devenir une épouse dévouée et discrète, mais est-ce là le destin que mon père veut pour moi ?
Papa m'attrape les épaules :
-"Tu es Hikari Tenoshi. Fille et héritière du clan Tenoshi. Il ponctue ses phrases d'une petite secousse sur mes épaules. C'est à toi que je confie ce que nous avons de plus cher, et rien ni personne ne peut entraver ton chemin. Redresse-toi. J'obéis. Rien, ni personne, tu entends ? Je lui souries, et lui offre un hochement de tête solennel.
Il avait ce don de lire en moi comme dans un livre ouvert. Et malgré sa petite remontrance, je sais très bien que ses dires étaient bienveillants. Je respire à fond, et me relève, m'apprétant à sortir. Cependant, je reviens rapidement sur mes pas, et extirpe les billets des mains de mon père :
"-Tu me dois une compensation, parce que de toute façon, tu as triché ! Lui dis-je en imitant le clin d'oeil qu'il m'offrit avant de s'éclipser dans le fumoir. Celui-ci bat des mains mimant de vouloir récupérer les billets en riant, tandis que je sort de la pièce nauséabonde.
Le vent fait onduler les rideaux, et je vois Dansu en sortir. Celui-ci m'adresse un sourire, et me pose une main sur l'épaule en allant rejoindre ses comparses.
Je reste un instant fixée devant la baie vitrée, profitant de l'air frais venant assainir mes poumons, puis lors d'une brise légèrement plus puissante que les autres, je vis Make de dos, accoudé contre la barrière.

Je ris un peu, et regarde la grosse liasse de billet que j'ai en main, puis rejoins le jeune homme. Avant de ne lui dire quoi que ce soit, je divise la liasse en deux, et lui en tends une partie. Celui-ci est surpris, sans doute était-il dans ses pensées, bercé par la mélodie de Seikusu de nuit.
-"Eh eh, il faut croire que l'on a été plus malins qu'eux. Je m'approche de la rambarde et m'y accoude aussi. C'est plutôt bon signe, non ?"
Cette fois-ci, mon sourire n'est pas feint, à vrai dire, même s'il y a quelques poignets d'heures nous n'étions que de purs inconnus l'un à l'autre, je le vois à présent comme un confrère de galère, en bonne voie pour une amitié longue et sincère.
*Si ce n'est plus...* Pensé-je.
D'une main, je retire la tige qui maintenait jusque là mes cheveux en queue. Ma chevelure glisse au gré du vent, et je sens une agréable fraîcheur envahir mon crane. Je soupire de bien-être.

4
Son pantalon glisse, laissant place à son membre dressé. Je le fixe, je le veux, maintenant. Mais notre accord tient encore. Sa lame file dans la nuit, et dans un éclair argenté,  le dernier obstacle entre Angegreen et moi s’envole. Je serre légèrement les genoux, pas réellement par pudeur, mais par élégance.

« Nous voilà à égalité ma belle, de nouveau. » Dit-il, triomphant. Il balade ses doigts contre mon intimité, ce qui ne manque pas de me rendre plus docile, et prompt à lui obéir, mais malgré tout je lui lance mon regard le plus provoquant :
« Plus pour longtemps… » Tandis que mon sexe chauffe et s’humidifie doucement.
« Hm, si tu me satisfait, je saurai t’être reconnaissant. » Le ton qu’il prend est glacial, et terriblement excitant. Il peut faire ce qu’il veut de moi, et j’en suis déjà toute retournée.
Je me poste sur mes genoux, tandis qu’il glisse ses doigts dans mes cheveux. Son intention est claire, et je ne me fais pas prier pour engloutir son membre à pleine bouche. Je prend mon temps, alterne les rythmes et joue sur tout le long de l’engin. Ses doigts se crispent légèrement sur mon crâne, et sa respiration devient un peu plus rapide.
Une horloge retentit au loin. Je décolle ma bouche et lui lance un sourire sadique.
« C’est à ton tour… maîtresse. »
J’attrape alors fermement son sexe et continue mon manège précédent encore quelques instants, avant de tout lâcher lorsque je sens son extase à son paroxysme. Je me redresse, glisse mes doigts dans ses cheveux et lui chuchote en imitant son ton :
« -Tu ne pensais tout de même pas t’amuser tout seul ? » Dis-je en donnant un coup de langue sur ses lèvres. Je fis pression sur ses épaules, et il ne tarda pas à se mettre à genoux face à moi. Je pose ma cuisse sur son épaule droite, tandis que lui s’affaire à la tâche que je lui confie. Sa bouche est douce, sa langue vive et agile. Je ne peux m’empêcher de lâcher quelques gémissements, et soupires. Mon ventre bouillonne. Je n’en peux plus. Je le pousse doucement en arrière, et m’assoies à califourchon sur lui.
Mon intimité n’est plus qu’à quelques centimètres de la sienne. Je me frotte doucement au bout de son sexe, avant d’en faire entrer une toute petite partie en moi. Je le regarde et sourie :
« Ca à l’air confortable à l’intérieur, n’est ce pas ? »
Je m’allonge alors sur Angegreen et lui chuchote de nouveau à l’oreille :
« Tu la veux… ? Alors viens la chercher… »

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Par chance, Make se montra tout à fait gentleman, s’il est vexé, il ne le montre pas du tout, et semble même enthousiaste à l’idée de partager un peu de sa vie avec moi. Dans son récit, beaucoup de mes questions trouvent réponses. C’est un protégé, un enfant adopté par le Daimyo, sûrement après le décès prématuré de ses parents, d’où son physique totalement différent d’un Akuma pure souche. Je pense qu’il doit sévèrement en imposer en combat, ou autre discipline pour avoir su s’attirer la sympathie du Daimyo, et le respect du clan. En vieux samurai, les Akuma sont très attaché à la pureté de leur sang, et si le Daimyo et Papa n’étaient pas copains comme cochon, la petite Yakuza aux bleus n’aurait pas fait long feu face à un Akuma conservateur.
Je l’écoute en lui souriant, quand soudain, il m’explique qu’au décès du Daimyo, il reprendra la tête du clan Akuma. Mon visage se décompose, enfin, dans ma tête. Devant Make, je garde une mine intéressée, l’étant réellement cette fois-ci, surmonté d’un sourire poli, mais je ne peux m’empêcher de repenser au regard de mon père. Ainsi qu’à Dansu qui insista promptement à me présenter Make, cette petite soirée et à l’empressement qu’avait eu l’assemblé de se retrouver dans le fumoir une fois que l’on fut à l’écart, Make et moi.

*Oh, les salauds…* Me dis-je intérieurement.

Est-ce que mon père me vendait à son ami ? Enfin, au rejeton de son ami ? Je ne pensais pas Papa capable de cet affront ! Je ne suis pas une geisha que l’on vend pour la prospérité d’un clan ! Je suis profondément vexée qu’il m’ait piégé de la sorte ! Je n’avais jusque là jamais envisagé une alliance nuptiale avec quiconque, et quand bien même, ce serait moi et seulement moi qui le choisirai. Je soupire silencieusement, et regarde Make, le détaille un peu. Il est très charismatique. Tout son comportement respire le savoir-vivre et une certaine noblesse. Je me surprends à l’imaginer avec quelques années en plus.
Bon… Pour une rencontre arrangée, la résultante n’est pas si mal. Il est vrai qu’en d’autres circonstances, ce jeune homme aurait été une attraction fort sympathique. Mais tout de même...

Je continue de pester intérieurement, n’écoutant plus qu’à moitié Make, mais à sa mine, je compris qu’il vint de terminer son histoire.

« Parle-moi de toi, j’adorerai pouvoir mieux te connaître. »

Léger mouvement de recul. Les chiures de Yakuza n’ont pas un parcours particulièrement passionnant, et d’une certaines façon, Make et moi avons vécu la même à ce niveau là. Me dit-il cela par politesse, ou alors… Est-il dans le coup lui aussi ? Si tel est le cas, ayant constaté ses nombreux regards en direction de ma poitrine, il se peut qu’il y trouve aussi son compte.

« -Eh bien… Dis-je d’une voix calme et apaisée. Je suis l’unique héritière de Yasu Tenoshi, ma mère ne pouvant physiquement supporter un nouvel enfant. C’est donc par défaut que mon père m’éleva comme un garçon, tout en prenant soin de cultiver mon côté féminin. Selon lui, les femmes disposent d’armes bien plus redoutables que ce que l’on pourrait trouver sur terre. Dis-je en souriant et en bombant très subtilement le torse. Il est vrai que mon père a toujours su tirer le meilleur parti des situations imprévues voire critiques. De ce fait, j’ai pu avoir une réelle approche du monde martial et politique au sein de notre « monde » dirons-nous, et en même temps savoir faire un joli bouquet de fleur et de bons petits plats, dis-je d’une voix exagérément mielleuse afin de souligner le sarcasme, avant d’éclater de rire. En revanche, ose critiquer uns de mes plats, tu goûteras au plat de ma lame, façon Tonton Dansu ! » Dis-je en mimant la figure du vieux Yakuza.

Et je me surprends cette fois-ci à devenir carrément familière avec Make. Comme si nous nous étions toujours connus. Malgré cet horrible sentiment d’arnaque, je ne peux m’empêcher de trouver le jeune homme réellement attirant. L’espace entre son col et sa cravate attire mon œil, et il m’est réellement difficile de garder le contact visuel. Un serveur arrive, et nous propose de saké. Je profite de quelques secondes d’inattention pour lorgner la carrure du fils Akuma. Légère palpitation, puis je me détourne vers le serveur. Make commande du vin, élégant, un tantinet pompeux, mais cela souligne son charisme. Je me commande du saké, et l’engloutis d’un coup. Le plan de Papa semble fonctionner… Et ça ne me plaisait pas du tout.

*Un Akuma traditionaliste qui ne consomme pas de relations illégitimes, pff, quel ennui…*

Je secoue de nouveau la tête, cligne des yeux, et me rend compte que cette fois-ci, l’alcool pense peut-être à ma place. Je me racle la gorge et éloigne mon verre. Le serveur m’en propose un autre, mais d’un vague geste de la main je refuse. Make déguste tranquillement son vin, puis détache son verre de sa bouche.
Geste insignifiant que tout être humain fait après une gorgée, se lécher les lèvres afin d’essorer le reste de la boisson… Ce petit geste venant de la bouche de Make fit frémir mon ventre. Mes yeux sont à présent braqués sur ses lèvres, malgré ma mine totalement neutre.

*Papa, je te hais…* Pensé-je.

6
Mes doigts glissèrent dans les cheveux d’Angegreen, suivant sa tête au gré de ses voyages contre ma poitrine. Ses vifs coups de langues me faisaient vibrer d’impatience, et je commençais à trémousser mon bassin qui se faisait très impatient.
Il s’amuse de moi, de délectant de ma bouche, je sens son corps et sa superbe musculature contre moi. Il est brûlant, et ma poitrine écrasée contre la sienne tambourine de plus belle. Mes mains se baladent dans son dos, jusqu’à sa chute de reins. A partir de là, je remonte le long de sa colonne en griffant avec douceur sa peau. Je l’enserre dans mes bras un instant, le fait pivoter de gauche à droite en dégageant mes jambes, qui viennent entourer sa taille. D’une façon, je le fis prisonnier de mes envies, mais lui laisse docilement le champ libre. Le voici de nouveau dressé face à moi. Je le regarde avec délectation en lui caressant le torse, faisant descendre mes mains progressivement. Je me permets d’explorer son buste de ma bouche, traçant de longues lignes avec ma langue sur tout le long de sa peau. J’insiste particulièrement sur son bas-ventre, lorsque je remarque l’entaille que j’ai fais à sa ceinture plus tôt. Celle-ci ne tient plus à grand-chose. J’offre mon regard le plus malicieux au jeune homme, et d’une main discrète, achève la fêlure de la ceinture, qui de son poids fit légèrement tomber le pantalon du jeune homme, m’offrant la vue de ses hanches, et le prolongement de son bas-ventre. A cette vue, mon souffle se coupe légèrement, je n’ai plus qu’une envie, me jeter sur lui. Je plante nerveusement mes griffes sur ses fesses, le sommant à demis mots de rapidement reprendre le contrôle, s’il ne voulait pas que je me rebelle.

7
Il me donna un ordre sec et précis, tout en me désignant un toit de pailles tressées qui dégageait encore les ondulations de la chaleur de l’après-midi. Je m’exécute, et me mets face au sol. D’une certaine façon, c’était par pudeur. Je sens Angegreen s’asseoir sur moi à califourchon, et commencer à me masser le dos, en insistant sur des parties plus que critiques. En effet, après un bon entraînement, rien de mieux qu’un massage bien ciblé. Ce jeune homme a du talent, et je sens les nœuds de mon dos se défaire sous ses pressions. Ses mains sont douces et chaudes, ce que je trouve étonnant au vu de l’ardeur qu’il met dans son entraînement, mais je me sens bien. Sa langue parcoure alors ma colonne vertébrale, et je frissonne, sa chevelure caressant mon dos dans le même mouvement.

« Tu aimes ? » J’acquiesce de la tête.

Comme un chaton, je plante mes griffes dans le toit de paille, et par réflexe, cambre le dos et appuis mes fesses contre lui. Ses doigts se crispent légèrement contre mon dos, ce qui m’amuse. J’ondule doucement le bassin contre lui. Je me rappelle que nous avions convenu que chacun disposerai de l’autre une partie de la nuit, mais je ne peux m’empêcher de vouloir le provoquer, lorsque ses mains passent près de mes côtes, je fais en sorte de légèrement pivoter afin qu’elles effleurent ma poitrine. Mon cœur commence à battre plus fort, me ventre frémit, et cette fois-ci, je veux réellement reprendre la situation en main.

8
Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: vendredi 03 août 2012, 21:32:55 »
En tout cas, je vous le dix, j'offre mon corps au prochain qui répondra.

9
Ca y est, il a l’air de dévoiler son jeu et comprend que sa seule chance face à moi est de faire appel à sa puissance physique. Il m’assène alors de coups plus rudes les uns que les autres, et je tente tant bien que mal de les parer, non sans difficulté, chaque frappe me poussant en arrière. Je profite de l’instant observer le dessin de sa lame, et je remarque vite la petite faille. Son flanc droit, il ne fait que se contenter de la tenir légèrement en retrait, et je sais que pour le déséquilibrer, je devrais au moins jouer là-dessus.
Ne quittant plus le fil de mes pensées, je vois le jeune homme me bondir dessus, lame en avant ; ça y est, il fait l’erreur qui aurait pu coûter nos deux peaux, il dévoile sa faille. Dans un mouvement de dernier recours, je tente un pas sur le côté, mais l’arme d’Angegreen me stoppe nette, maintenant à quelques millimètres de mon cou. Il ne s’était par bonheur pas encore aperçu que mon sabre se tenait là contre son flanc, prêt à tailler d’un coup sec son artère. Si ce combat eu été sérieux, nous étions morts tous les deux, pour sûr.
"Hm, bien joué, il semblerait que nous ayons gagner tout les deux."
Je suis encore un peu essoufflée, mais je le regarde droit les yeux, un sourire satisfait aux lèvres.
"Je te propose quelque chose du coup, chacun de nous dispose de l'autre une partie de la nuit, ça te va?"
Un léger rire m’échappe, et mes yeux transpercent de nouveau les siens. Je prend délicatement, entre l’index et le pouce le bout de sa lame, et l’apporte contre mon ventre. Je glisse celle-ci dans les bandages, tranchant vers le haut.
« -Monsieur propose… »
Le bras d’Angegreen suivait mon mouvement, jusqu’à ce qu’à force la lame sorte par le haut de l’enchevêtrement de bandelettes, juste entre mes deux seins.
« -Madame, dispose. Je n’aime pas réellement cet ordre. »
L’homme tenait encore fermement son épée, et d’un coup sec, je fis un pas en arrière, ce qui trancha littéralement tous les bandages, qui s’envolèrent au gré du vent. Le seul barrage visuel est à présent ma longue chevelure noire qui divise ma poitrine en longs filaments. Je relève les yeux vers Angegreen, bombe légèrement la poitrine :
« -Dispose, donc. »

10
« Le gagnant pourra demander une ‘faveur’ au vaincu, qu’est ce que tu en dis ? » Dit-il en se léchant les lèvres de façon carnassières. Mon sourire s’élargi, mon regard emplis d’une volonté enflammée. Je n’ai à peine le temps de répondre qu’Angegreen lance une nouvelle estocade. Je la pare de nouveau. Je me recule à petit pas rapide, et pointe mon sabre dans direction.

« Prépare-toi à devenir mon esclave dans ce cas ! » Lancé-je, provocante. Le vent soutenant mes propos dans une rafale insolente.

Je prend un peu d’élan et le charge à coup d’épaule, sachant pertinemment que son but n’est de me blesser. Je me heurte à son bras, qu’il a mis devant lui pour me contrer, et éviter ainsi de m’entailler trop grièvement avec son arme. Je profite du recul de sa lame pour lancer la mienne à pleine vitesse contre sa ceinture. Je ne parviens qu’à l’érafler lui faisant une petite entaille, Angegreen ayant anticipé le coup, a dégagé ma lame d’un coup sec contre le sienne.

« Tu ne t’en sortira pas comme ça. » Dis-je en souriant.

Mon souffle se faisait court, et mon cœur tambourinait. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu le droit à un combat de cette intensité, et ce n’était pas pour me déplaire. Je lance de nouveau la charge, mais je sens, à en juger le regard du jeune homme, que j’agis exactement comme il le prévoyait…

11
Mon ventre est heureux, je me pose en arrière sur mes mains et lâche un soupire d’extase. Un petit verre de saké pour faire passer tout ça. Des pas se rapprochent, ô comme je reconnais ses pas. Un grand sourire naît sur mes lèvres lorsque Dansu m’interpelle :

-Hikari! Comment ça va? C’est un réel plaisir de te revoir. Tu as changée depuis la dernière fois qu’on c’est vus, ça fait quoi? Trois ou quatre ans? Le temps passe vraiment vite, je m’ennui du temps où je t’apprenais encore à te battre !

Je me lève et salue Dansu d’un grand sourire :
-Plaisir partagé sensei ! Mes genoux se remettent à regret de ton enseignement ! Plaisanté-je.

- Viens avec moi quelques instants, il faut absolument que je te présente quelqu’un, il s’agit de…

…de moi!
Le jeune homme. Celui que je n’avais jusque là jamais vu. Je suis surprise de constater que de près sa carrure est bien plus impressionnante que lorsqu’il était assis, me dominant d’une bonne tête et demie.
-Je m’appel Make, Make Akuma, c’est un plaisir de vous rencontrer, mademoiselle …?
*Akuma ?!* Pensé-je. Il porte le nom Akuma, mais n’en a aucuns traits. A vrai dire, à part le Daimyo, il dépasse largement l’assemblée ici présente, son visage et ses membres bien plus carrés, et la teinte de sa peau, bien que soignée, semble légèrement plus matte que celle d’un Akuma. Peu importe, par définition, c’est un ami, je dois donc le traiter comme tel à présent.
-Oh, tu peux me tutoyer ! Dis-je avec un grand sourire. Je m’appelle Hikari ! Je suis bien consciente qu'il sait déjà qui je suis, mais peut-être s'offrait-il là, le moyen de savoir dans quel sens me brosser.
Dansu annonça alors :
-Pourquoi n’allez-vous pas discuter un peu plus loin. Faites connaissance, vous devrez travailler ensembles, alors aussi bien commencer cette relation d’affaire du bon pied. En attendant,  je dois m’entretenir avec les Oyabun, à plus.
Puis il s’en alla avec un air satisfait, et songeur. Travailler ensemble, ai-je entendu ? Ce qui signifie que ce jeune homme est bien plus important que je ne le croyais. Je le toise discrètement du regard et tente d’apercevoir ses tatouages qui pourraient m’indiquer son statut, mais il est bien trop grand. Je me résigne, de toute façon la suite me l’apprendra.
-Il reste des sièges de libres à ma table…
La table était totalement vide à vrai dire, mais effectivement, l’idée de passer ma soirée autre part qu’en compagnie de la horde de Yakuza qui allaient sûrement terminer dans le fumoir, imbibés d’alcool, m’enchante réellement. Et puis « Make » est plutôt séduisant, je sens d’ici son parfum, ce qui ne manque pas à assouplir ma volonté. De part son attitude travaillée, il me rappelle un peu Takeshi, que je n’ai pas vu depuis près d’un mois. Cette solitude physique commence à se faire sentir. Je secoue légèrement la tête, et me résonne ! Je viens à peine de le rencontrer, que diable ! Je le suis donc jusqu’à sa table et prend place tranquillement.
-Tu dois excuser Dansu, il est un peu… et bien, j’ai cru comprendre que tu le connaissais aussi bien que moi, je n’ai pas besoin de t’expliquer.
 -Oh ça oui ! Lorsqu’il a une idée en tête, impossible de l’en faire changer ! Dis-je en riant, me remémorant quelques brides de souvenirs.
Je regarde Make dans les yeux, et tout un tas de questions me viennent à l’esprit. Je n’ose les lui poser, et détourne le regard, en m’avachissant de nouveau sur mes mains arrière.
-T’a-t-il aussi fait le coup des poids aux poignets ? Je me souviens que si mes coudes touchaient mes côtes, je me prenais une sévère raclée. Dis-je en riant de bon cœur.

Ce kimono commence à être lourd, de ce fait, j’en dégage mon bras droit, laissant tomber la manche à la façon d’un archer kyudo, ma poitrine cachée par un long bandage enroulé autour de mon buste. Par bonheur, je me peux me permettre ces familiarités, mes compères ayant intégré le fait qu’ils devaient me traiter en égale et non comme un objet. Je vois brièvement Make toiser le dragon mécanique sur mon bras, digne symbole de la puissance technologique des Tenoshi. L’idée de son regard se posant sur des courbes qu’une femme présentable se doit de cacher, me fait sourire, et m’amuse légèrement.

Je le regarde de nouveau, à présent, je suis presque à son niveau et peux entr’apercevoir par le col de sa chemise, que ses pectoraux sont tatoués. D’une part, c’était totalement indicatif de son importance, et de l’autre, terriblement séduisant.
*Oulah, y’a du gratin…*  Je pince les lèvres, et me lance, après tout, il n’y a aucune pudeur à avoir.
-Désolée si je te semble un peu rude, mais… Je ne crois pas t’avoir déjà vu par le passé, et ce n’est pas faute d’avoir côtoyer les rejetons Akuma.
Je fixe à présent son expression, en espérant ne pas l’avoir offusqué. Du coin de l’œil, je vois les premiers convives se diriger vers le fumoir, au fond de la pièce, derrière de grandes portes coulissantes gardées par une servante en kimono. Mon père se lève, accompagné du Daimyo, me jette un regard accompagné d’un léger clin d’œil.
*Qu’est-ce que… ?* Je lui offrit une mine interrogative, auquel il répondit par un haussement de sourcil, me signifiant bien que je comprendrai très vite.

12
Mes mains sont endolories, j’ai le souffle presque coupé par l’angoisse et la fatigue. Mes jambes ne tiennent presque plus, et je sens mon énergie me quitter petit à petit. Les balles filent ça et là, et mon seul bouclier reste le van échoué, dans lequel se trouve des jeunes femmes innocentes, et l’Oyabun d’un clan ennemis. Félicia tente de retarder l’intervention de la cavalerie, et nous ne tardons pas à être rejointes par un hélicoptère arborant le sigle G.R.U. L’énorme projecteur de l’hélico nous aveuglait et une voix en retentit à notre intention.
« Ici la police de Seikusu ! Vous êtes en état d’arrestation ! Rendez-vous immédiatement ! »
Il ne manquait plus que cela. La traque aux Yakuza était déjà lancée. Mais pour quelles raisons ceux-ci s’attardaient sur nous deux, alors qu’une horde de Yakuza armés menaçait de l’autre côté. La seule explication qui me vient, est qu’ils sont de mèche, ou alors… Je jette un coup d’œil rapide au dessus de van, et vois les motards détaler à toute vitesse.
Je n’ai pas le temps de soupirer, que l’engin volant nous crache déjà une rafale de balles. Avec le peu de force qu’il me reste, je rampe jusqu’au cockpit de la camionnette et me réfugie dedans, dans la marre de sang du conducteur. L’image ne manque pas de me donner un haut-le cœur. Par le rétroviseur, je vois Félicia alors se ruer vers les rails, et la voit sauter. Dans un hoquet de stupeur, je la garde à l’œil, persuadée qu’elle se tuerai dans cette chute, mais il suffi de quelques secondes pour voir réapparaître sa crinière d’argent, farouchement accrochée sur le toit d’un train, suivie par l’hélicoptère.
Je soupire de fatigue et d’exaspération. Je dois la vie à cette femme, et je sais que je n’aurais sûrement aucunes autres occasions de payer ma dette. J’attrape le cadavre par le col et fouine dans les poches intérieur de sa veste, et y trouve exactement ce que je cherchais : Un téléphone. Les doigts tremblants, je compose tant bien que mal, le numéro de l’Oyabun des Tenoshi : Papa.
« -HIKARI ! Où es-tu ?! Est-ce que tu vas bien ?!
-Je vais bien ! Dis-je, tentant tant bien que mal de garder mon calme. Envoies moi Yasu, périphérique cinq, qu’il longe la voie ferroviaire en direction du sud jusqu’à me trouver. Je veux aussi un van et une équipe de nettoyeur, père Kushu est enfermé dans une camionnette à environ trois kilomètres sud de la gare. Qu’ils ne fassent aucun mal aux jeunes femmes. Au plus vite !
-Entendu !»
Sur ce je raccroche, et sors du van. Je rengaine mon sabre, et me précipite sur unes des motos de mes victimes, une des moins amochées, et fait rugir le moteur. Les pneus zèbrent l’asphalte, et me voilà de nouveau en course. L’hélicoptère me sert de repère, à en  juger par la rafale qu’il fait pleuvoir sur le train, je me doute bien que Félicia a sûrement trouvé un moyen de se mettre à l’abri. Je jette des coups d’oeils nerveux sur le rétroviseur et continue ma course en priant qu’ils ne toucheraient pas leur cible.
*Tenez bon Félicia…* Me surprend-je à penser sincèrement. Je n’ai qu’un désir, retourner chez moi, et espérer que tout cela ne soit qu’un horrible cauchemar, mais mon sens de l’honneur me l’interdit. Cette femme, bien que puissante et habile d’esprit, m’a sauvé la vie et se retrouve à présent dans de beaux draps.
Les rafales continues, j’étire mon cou pour tenter d’apercevoir Félicia, en vain. Lorsque un klaxon retentis, accompagné d’un rugissement de moteur plus que reconnaissable. Dans le rétro, j’aperçois l’énorme Roll’s Royce noire, conduite par un homme chauve, en costume noire.
Je lui présente un grand sourire de soulagement et ralentis pour me mettre à son niveau, celui-ci baissa la vitre :
« -Mademoiselle Hikari ! Celui-ci remarqua ma tenue de fortune. Que s’est-il passé ?!
-Plus tard Yasu ! L’équipe est-elle sur place ?
-Oui, ils ont trouvé la camionnette échouée, ils sont en train de s’occuper du passager VIP, tandis qu’un convoi amène les victimes à l’hôpital.
-Parfait ! As-tu apporté ton jouet ?
-Comme toujours Mademoiselle.
-Très bien ! Voyons ce qu’il a dans le ventre ! Dis-je en pointant l’hélicoptère, ce à quoi Yasu m’offrit un hochement de tête approbateur accompagné d’un sourire ravi.
-Si Mademoiselle veut bien se donner la peine… » Dit-il en décrochant sa ceinture. Les rafales ont cessées, mais je reste persuadée que Félicia n’a pas encore succombée, à en croire la poursuite folle de l’hélicoptère et les nombreuses interpellations. Je rapproche la moto du véhicule au niveau des portières arrière et attend le signal de Yasu. D’un hochement de tête, celui-ci ouvre sa portière et s’éjecte sur le côté. Un coup de poignet, je rabat mes jambes contre le guidon, et me projette en avant pour me rattraper de peu à la portière qui se ferme contre la voiture, en m’écrasant quelques vertèbres. Je serre les dents, puis rentre dans la voiture et reprend le volant. Pendant ce temps, Yasu s’était mit à l’arrière et était en train de monter un sympathique lance-roquette antichars M1. J’écrase l’accélérateur, et d’une main, j’actionne le toit ouvrant.
« -Merci très chère. » Yasu sortit son buste à travers le toit, l’arme épaulée. Il défit le trépied pour le poser contre le toit du véhicule. L’hélicoptère n’est plus très loin à présent, et par bonheur, celui-ci maintient sa direction sans même se retourner.
« -Bouchez vos oreilles Mademoiselle. »
Je me contente de rabattre ma tête entre mes épaules en grimaçant, et Yasu lâche la première roquette.
BOUM ! En plein dans le mille, celle-ci à atteint la queue de l’hélico, le faisant valdinguer en tourbillon. Celui-ci acheva alors sa chute cent mètres plus loin, dans un terrain vague hors de notre vue.
« -Bien joué Yasu ! C'était parfait !
-Comme toujours Mademoiselle ! Me dit-il triomphant. » J’entends alors le crissement assourdissant des freins du train. Je fais de même et freine la voiture. Je sors, et court contre la rambarde bordant la route, cherchant du regard Félicia. Je ne la vois toujours pas, mais constate le train criblé de balles, dont les passagers effrayés sortent en panique, malgré les indications qui retentissaient du train. Je soupire, et fait un vague signe de la main à l’intention de Félicia, dans l’espoir qu’elle l’aperçoive de là où elle se trouve, puis remonte dans la voiture.
« -Yasu, rentrons maintenant. » Je m’étale sur la banquette arrière. La fatigue me ronge, mais un sourire de soulagement se dessine sur mes lèvres, avant que je ne sombre dans les ténèbres.

13
"Angegreen... Un prénom peu courant."

Oh ça oui. Aussi peu courant que la créature qui se trouve en face de moi. Je lance l'assaut, et je parviens à le déstabiliser. Je n'ai pas une force physique égale à la sienne, mais étant bien plus légère j'étais sûrement plus rapide et plus agile. Ma première estocade l'atteint à l'épaule, et je lui laisse une légère cicatrice.

"Tu te débrouilles très bien."

Il se lance à son tour, et je parviens à parer sa lame, et dans un mouvement très souple, il se retrouve derrière moi. Par réflexe, je passe mon sabre contre mon dos, et évite ainsi une nouvelle attaque. Il se trouve à présent devant moi. Je cours dans la direction opposée et me retourne face à lui, de nouveau en garde. Il a retiré sa veste, et je peux à présent me faire une idée de sa puissance physique. J'en déduis qu'il faudra jouer sur la vitesse.

Outre le fait qu'il me surpasse physiquement, je ne peux m'empêcher de penser qu'il appartient à ce monde nouveau qu'il me fut amené à voir. Mon ventre frémit de nouveau... L'idée d'avoir une des créatures de ce paradis en face de moi me mettait en émois. Je n'avais jusque là, jamais convoité autre chose que les interdits familiaux, et Angegreen représente une nouvelle découverte à explorer.

Les lampadaire viennent de s'allumer, les ombres viennent marquer nos corps avec une plus grande intensité, et nos lames brillent, menaçantes. Je me lance à nouveau à l'assaut. Il charge en contre partie, et nos deux sabres s'entre-choquent, ce qui nous poussent tout deux en arrière, quelques instants, avant de se relancer l'un contre l'autre.
Les katanas filent dans l'air, et s'entre-choquent dans de grands tintements. Lorsqu'un esquive l'autre, celui-ci s'empresse de contre attaquer. Nous sommes quasiment aussi rapide l'un que l'autre, et je me dis que cela ne prendra jamais fin. Je décide alors, de pimenter notre combat. Alors qu'il élance son katana à l'horizontale, je stoppe net le mouvement de sa lame en mettant la mienne en travers de son chemin. Nous restons un instant dans cette position à nous fixer, puis :

"Et... à l'issue de ce combat, que remportera le gagnant ?" Dis-je avec un sourire légèrement narquois.

Nous sommes tous les deux essoufflés, et la légère brise nocturne ne manque pas de nous rafraîchir, mais je ne peux m'empêcher de frissonner.


14
J'écoutais le jeune homme, qui n'avait pas daigné se présenter. Il m'explique que son corps est trop faible et qu'il se doit de l'endurcir par l'entraînement, en me montrant une large cicatrice barrant son dos. J'ai pu entre apercevoir, l'ombre de sa musculature dorsale, fine et souple, ce qui confirmait qu'effectivement, il ne doit s'accorder que peu de répit.
Lorsqu'il entreprit de répondre à ma question, la réponse me laissa totalement perplexe. Si sa famille l'avait "tué", pourquoi se trouvait-il ici devant moi ? Et surtout, d'où peut-il bien venir pour m'avouer une telle chose sans l'ombre d'une hésitation ?
Un long silence s’installe, tandis que je fais le tri dans toutes les question que j'ai envie de lui poser. Que quelqu'un titille ma curiosité de la sorte, est un fait plutôt rare.

"Le rayon vert..." Effectivement. Perdue dans mes pensée, j'ai tout de même pu apercevoir cette ligne azurée, celle là même pour laquelle je me trouvais ici, sur ces toits.

Un nouveau silence s'installe. Je me pose en arrière, sur mes mains, et observe la chevelure du jeune homme qui ondule au gré de la brise. Les reflets argentés qu'offrait à présent la lune, mettait en valeur la peau très clair de l'étrange créature.

"J'ai cru voir une très belle lame, tu veux l'essayer ?" Il se tourne vers moi, et constate que j'étais en train de le regarder. J'esquisse un sourire, et incline la tête en guise d'approbation.

"Permets-moi de me mettre en tenue plus appropriée."

Je me lève précautionneusement, et défait mon obi. Du coin de l'oeil, je peux voir le regard du jeune homme, à qui le spectacle ne semble pas déplaire. Un nouveau sourire en coin né sur mes lèvres, je continue. Je retire mon yukata, et me retrouve face à lui, la poitrine bandée d'un linge blanc qui descend jusqu'à mes côtes, et d'une jupe pagne en lin. Lorsqu'il fait aussi chaud qu'aujourd'hui, j'aime me balader dans cette tenue chez moi.
La sangle de mon arme est visible à présent, je décide de m'en défaire aussi, et sort Hari no Oni de son fourreau, dont je me débarrasse entre deux tuiles, pour ne pas le perdre.

Je m'éloigne du jeune homme de quelques pas, et me met en position.

"Avant de commencer... Quel est ton nom ?" Je le regarde à présent, avec un air provocateur et amusé.

15
Le jeune homme en face de moi eu un léger mouvement de recul, visiblement surpris par ma méfiance, celui-ci montre pattes blanches avec un ton réellement calme, et dénué d’hostilité :
«Disons que je suis un étranger, je suis désolé de t'avoir surpris. Je m'entraînais sur les toits et je ne m'attendais vraiment pas à croiser quelqu'un.»

Je le regarde une petite seconde, et fais un pas en arrière. Celui-ci range son arme, sûrement en guise de bonne foi. Je le regarde un instant, silencieuse, puis fais de même. L’arme semble disparaître totalement, ayant pris soin au préalable d’accorder mon yukata de sorte à ce que celui-ci cache habilement mon sabre.

«Que fais-tu sur les toits d'ailleurs ?»

Je détend un peu mon regard, puis me permet de regarder en direction du soleil presque éteint, et sur le même ton que lui :

« -Disons que je profite d’instants éphémères. » Je me surprends à répondre avec sincérité. Cependant, je le toise de nouveau du regard. Il avait l’air légèrement perdu à présent, même si je reste sur mes gardes par habitude, je décide de me présenter aussi courtoise et avenante que possible, je dois bien m’avouer, que sa grande stature et l’idée de sa puissance physique ne me laissent pas de marbre. Sa beauté, n’est presque pas… humaine.
Je remonte à son niveau, puis me rassois sereinement.

« -Je m’appelle Hikari, dis-je en esquissant un sourire poli. Pourquoi t’entraînes-tu ? »
Il est vrai que la réflexion ne m’avait pas échappé, par les temps qui courent, il vaut effectivement mieux être prudent, et être bien armés.

Je veux cependant savoir, de quoi me méfier, et espère qu'il m'apportera une bride de réponse au fil d'une conversation banale.

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