Olympe / Re : Retour au bercail. [Charlotte]
« le: mardi 25 décembre 2012, 18:42:38 »Charlotte fut surprise quand son poing frappa le visage du Dieu. Quoi, elle n'avait pas été si rapide, et elle n'était pas si forte quand même ! Pourquoi il n'avait pas évité le coup ? A vrai dire, elle en fut tellement surprise qu'elle cessa de bouger, son poing dans la joue de Kyô. Son regard marron doré le scrutait, attendant une explication à ce comportement. Et elle eut rapidement une réponse.
L'os de son poignet eut un craquement sinistre, qui lui fit pousser un "haaannnnn" de plaisir réel. La douleur descendait le long de son bras, s'invita le long de sa colonne vertébrale. Par Arès, qu'elle adorait ça... Charlotte en eut des frissons, et sa respiration un peu saccadée, déjà, exhalait par moment quelques gémissements. La menace toute relative de Kyô ui arracha un sourire satisfait : souffrir ? Avec plaisir. Elle était prête à signer n'importe où, n'importe quoi, pour une petite séance de torture.
Cependant, le jeu changea brusquement. Avait-elle été trop loin ? Charlotte n'en avait pas la moindre idée. Et elle aurait bien incapable de s'en rendre compte, de toute manière. Evidemment, elle aurait du se rendre compte que Kyô ne réagissait plus de la même manière. Que cette colère noire qui émanait de lui n'était pas une aura divine, mais bien l'émanation d'un revirement total de ses sentiments. Adieu, la bonne humeur et l'agacement, bonjour... Oh, à ce niveau là, ce n'était plus de la colère...
Charlotte était très résistante à la douleur. Arès, dans ses accès de rage, lui avait brisé tous les os plusieurs fois ; des bêtes des Landes avaient déjà laissé la prêtresse dans un état qui relevait du "tas de chair mâchouillé et informe avec une robe rouge en lambeaux". La douleur, sur le long termes, les séances de torture interminable, elle adorait ça. Mais un membre sauvagement arraché ? Chacha ne hurla pas. Les yeux exorbités, le sang déserta son visage, la rendant presque aussi pâle que sa chevelure. Son coeur rata bien quelques battements, même, et chaque "bom-bom" était assourdissant dans ses oreilles. Là, à terre, elle pouvait voir une flaque se former à ses côtés, et ses cheveux baigner dans son propre sang. Appuyée sur son bras droit encore valide, la jeune fille restait atterrée par ce spectacle. Autour d'elle, il n'y avait plus rien, plus personne. Juste, cette flaque de sang, et cette douleur qui lui irradiait tout le corps.
Une douleur qui ne lui faisait aucun bien.
Cependant, très vite, ses autres réflexes reprirent le dessus. Le sang encore présent dans son organisme faisait battre à toute rompe ses tempes. Un bond en arrière, et elle aurait aimé saisir le sai dissimulé près de sa cuisse gauche, ravivant la douleur de son membre maintenant fantôme. Charlotte réagit de manière automatique, de toute façon trop déstabilisée pour comprendre quoi que ce soit. Sa main droit se précipita à sa ceinture pour prendre sa faux. Le manche se déplia, mais Charlotte ne changea pas sa prise. Elle fendit l'air trois fois, profitant de l'élan de son bond pour tourner une fois sur elle même. Le haut de sa lame saisit plusieurs chaînes, en entraina d'autres. Elle regagna le sol, et une danse macabre commença.
Comment définir cela autrement ? Son arme fauchait, attrapait les lignes qui se tendaient vers elle pour les couper dans leur élan. Bien entendu, elle récolta plusieurs coupures, mais Charlotte avait un but : Kyô. Son regard, plus proche du doré que du marron doux habituel, et n'exprimait qu'une chose : "Toi, je vais te bouffer". Charlotte n'était pas encore habituée à l'absence de son bras gauche, et perdait parfois l'équilibre. Ses mouvements étaient aussi bancals qu'elle, ses gestes saccadés. Sa faux attrapait les chaînes, les enroulait, et d'un mouvement savant, elle parvenait à se débarasser de la prison d'anneaux. Et elle avançait comme ça, jusqu'à atteindre son but. Son arme à la lame émoussée fonça vers le maître des lieux, juste le temps de le distraire, pour l'approcher suffisamment. La sueur perlait sur son visage d'albâtre, et sa main droite libre saisit Kyô au poignet. Son regard était sombre, assassin. Au contraire de ses paroles, qui n'étaient qu'un murmure :
- T'avais pas le droit de... De prendre mon bras. Rend moi mon bras. Ou donne moi le tien !
Sa poigne aurait sans doute du s'affirmer, en vain, évidemment. L'adrénaline chutait, et Charlotte tangait sur elle même. Elle bafouilla un Rends moi mon bras... avant de s'évanouir aux pieds du Dieu.