Le Grand Jeu
Plan de Terra => Ville-Etat de Nexus => L'auberge du Coucher de Lune => Discussion démarrée par: Edean le lundi 13 août 2012, 18:46:40
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Nexus avait changé depuis la dernière fois que j’étais venu. Dans cette ville autrefois imposante et puissante, une révolte grondait. Ancien esclave, je n’y serais pas retourné sans raison, d’autant plus que les soldats, armés jusqu’aux dents, avaient sensiblement resserrés leurs gardes.
Je pensais m’être reconstruit une vie sur terre, cachant avec soin mes ailes aux terriens, mais il y a peu je me suis découvert de nouvelles aptitudes hors du commun, comme la possibilité de « plier » l’esprit des gens à ma volonté. L’ennui c’est que je ne maîtrisais pas du tout ses pouvoirs angéliques faute d’éducation en ce sens. Il me faillait un maître pour m’apprendre cet art. Comme je ne risquais pas de le trouver sur terre, j’abandonnai ma vie de lycéen, m’équipa de mon sabre, d’un pantalon et d’un long manteau de cuir noir, dans lequel j’avais pratiqué deux trous dans le dos, faisant ressortir mes ailes et je sautai dans une faille qui menait à Terra.
Les anges m’ayant abandonné à la naissance, ils ne seront certainement pas d’accord de m’enseigner leurs pouvoirs. Je me dis alors que le tavernier devait tout savoir des potins et sur les gens qui les diffusent, pour quelques piécettes il pourrait sans doute me fournir un renseignement sur les gens qui maîtrisait la magie dans le royaume.
L’auberge du coucher de lune était un grand bâtiment relativement bien tenu, la grande porte en bois massif donnait une écrasante impression de petitesse. Une fois la porte franchis je rentrais dans une grande salle ou l’odeur d’alcools divers et variés attaqua mon organe olfactif. Je promenai mon regard sur la salle, elle était bondée. Des jeunes jouaient à un jeu de dés, les habitués cuvaient dans l’ombre leurs bière de trop, les excités s’isolaient dans un coin avec une ou deux jolies serveuses… et le reste des clients buvaient calmement leurs boissons alcoolisés. Mon capuchon relever sur ma tête, je me dirigeai vers le comptoir d’un pas décidé, le tavernier, un petit homme rondouillet, m’accosta d’un ton joyeux (surement ravi de voir un nouveau client) par un :
- Qu’es ce qu’on lui sert au voyageur ?
- Un cidre…
- Et un jus de pomme qui pique ça roule !
Je fus servi en un temps record, le tavernier me dit en déposant ma chope :
- Prenez voir une table, vous serez comme un coq en pâte…
- Non merci, répondis-je, pourriez-vous m’aider ? demandai-je en déposant une pièce de platine sur le comptoir. L’expression du tavernier changea du tout au tout et sérieux comme la mort, il se pencha vers moi et me dit :
- Je vous écoute…
- Très bien, je cherche un magicien ou tout autre personne maîtrisant cet art.
Le tavernier parut réfléchir un instant en tapotant ma pièce toujours sur le comptoir, puis il me montra une table au fond de la salle, une femme y était assise et buvait tranquillement.
- Elle sait elle, dit-il en fourrant la pièce dans sa poche…
Je me retournais, elle était face à moi, je m’approchai. Je distinguais le contour de son visage, sa longue chevelure noire en queue de cheval, sa poitrine généreuse… c’était sans conteste une belle femme. Arrivé à portée de voix je lui déclarai :
- Puis-je m'asseoir à vos côtés ?
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Tranquillité. L’auberge du Coucher de Lune avait cela de bien pour Anéa, au moins pour une soirée. Personne pour l’embêter, pour venir la chercher ici, anges comme démons. Et c’était un parfait point stratégique pour attendre parler de toutes les rumeurs qui pouvaient circuler sur Terra. Des on-dit, des catastrophes ou tueries qui avaient eu lieu dans Nexus ou sur les terres éloignées de Terra. On entendait tout et rien à la fois. Mais au moins, ici, la nouvelle mi-démone pouvait continuer son travail de toujours, à l’affut de la moindre information sur n’importe quel démon.
Considérée encore comme un vulgaire ange déchu, personne ne pouvait savoir ce qu’elle était devenue, à part bien sûr son créateur. Son physique n’avait que peu changé. Enfin, juste sa peau était devenue plus blanche, légèrement grisâtre, et ses yeux avaient pris la couleur des glaces. Pour le reste, sa chevelure noire était toujours remontée en queue de cheval haute. Ah si, sa lèvre inférieure était piercée désormais. Et ses vêtements ? Toujours ce pantalon bouffant et miteux qui cachait à merveille ses armes. Pour le haut, adieu bandelettes d’avant, sa poitrine imposante était quasiment exposée à la vue de tout le monde, un vulgaire tissu cachant à peine ses tétons, un peu comme cela (http://img15.hostingpics.net/pics/4647251254231971LUISROYOWallpaper15.jpg) en fait. Et les tatouages rouge sang et ses capsules du « Mal » me direz-vous ? Elle avait reçu cette capacité de les effacer visuellement lorsqu’elle en avait envie, et elle l’avait fait ici en allant à l’auberge.
Elle s’était tranquillement commandée une bonne choppe de bière au comptoir, avant de filer dans une table au fond de la salle, un peu à part de tout ce brouhaha d’alcooliques et de dévergondées. Sirotant quelques gorgées assez prononcées, elle fut surprise lorsque, grâce à son nouveau pouvoir de démone, elle ressentit une aura quelque peu étrange entrer dans l’auberge. Ne faisant guère attention, ou du moins, faisant semblant, elle replongea son nez dans sa choppe encore quelques gorgées avant que quelqu’un ne vienne l’interrompre. Un drôle de jeune homme lui posait la question s’il pouvait s’installer à côté d’elle. D’un oui de la tête, elle se décala de la banquette pour lui laisser une place. Mais pourquoi ? Cette étrange aura, elle venait de lui…Et ressemblait étrangement à celui d’un ange, pas un vrai, ni un déchu, et pourtant…
- J’imagine que si tu es venu ici, c’est qu’il y a bien une raison. Dis-moi ce que tu veux, faux ange ?
Elle s’était fait un certain nom en étant déchue, décimant les démons, même puissants. Elle était connue sur Terra par les chasseurs, et aussi le tavernier qui n’avait pas su tenir sa langue. D’un regard plissé lancé au tavernier, elle allait gentiment lui demander une autre chopine, d’une voix pas très douce d’ailleurs…
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La sorcière (enfin, je soupçonnai qu’elle fut une sorcière) leva les yeux de sa chope, répondit à ma question de toute à l’heure d’un signe de tête affirmatif et se poussa un peu afin que je m’assoie. je rougis un peu quand je m’aperçut de la légèreté de sa tenue, heureusement pour moi j’étais caché derrière mon capuchon et elle ne remarqua, ou fis semblant de ne pas remarquer ma timidité. Finissant sa chope déjà bien entamée, elle me dit d’une voix neutre :
- J’imagine que si tu es venu ici, c’est qu’il y a bien une raison. Dis-moi ce que tu veux, faux ange ?
Et sans me laisser le temps de répondre elle se leva, alla au comptoir, je ne pus m’empêcher de poser un regard sur sa démarche fluide et sa déhanché gracieux, c’était vraiment une femme avenante. Elle commanda une autre chope cette fois d’un ton glacial au tavernier. Je ne lui demandais pas de m’offrir un verre, cela aurait été déplacé et de toute manière je ne buvais pas ou très peu.
- Comme vous avez pu le voir, je suis un Nephilim c’est-à-dire le fils d’un ange et d’un simple humain. J’ai hérité d’une grande partie des pouvoirs angélique de mon ascendant céleste, mais je ne parviens à contrôler ces pouvoirs. Alors j’arpente le pays afin de trouver un maître capable de m’enseigner à les utiliser.
J’eu un Toc, je passai ma main dans cheveux argentés, écartant une mèche asymétrique pour dévoiler un pentacle gravé sur mon front duquel partait une ligne rouge qui me barrait l’œil gauche. Le pentacle était le symbole de la déesse vénus, l’équivalent latin d’Aphrodite. Et la cicatrice qui me traversait le visage pourrait symboliser une clef… une clef d’Aphrodite ?
- Pouvez-vous m’enseignez la magie de ce monde ? demande-ai-je d’une voix que je voulais déterminer.
La sorcière but à petite gorgés, le nez plonger dans sa choppe. Elle paraissait m’examiner de ces yeux bleu clairs, ils étaient si clairs que je les eu crus blancs si la pièce aurait été faiblement éclairé. Sensation étrange je me sentis comme aspirer par ses pupilles, je faillis me noyer dans ces yeux bleus de glace…
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Ne laissant guère le temps à l’homme capuchonné de lui répondre, Anéa se leva, un peu énervée il faut l’avouer, prenant pour direction le comptoir. D’un ton froid, elle s’adressa au tavernier, demandant pourquoi il lui avait envoyé l’autre là.
- Je t’avais dit que je souhaitais être tranquille ce soir, alors pourquoi tu me l’as envoyé, bordel ?!
- Il a demandé à voir quelqu’un qui savait manier la magie. J’ai pensé bon qu’il te voit. Tu vas pas laisser c’pauvre buveur de cidre tout seul tout de même ?
- Grr, bien sûr que non ! Mais tu m’en dois une pour la peine !
Chose dite, chose faite. Avec sa choppe de nouveau plein de bière, Anéa s’en retourna à sa table, là où elle avait le jeune homme. S’asseyant et sirotant doucement, elle prit le temps d’écouter ce que le capuchonné avait à lui demander. De la magie, sérieusement ? Et attendez un peu là…Un Nephilim ? C’est bien la première fois qu’elle entend parler de ce terme. Alors ce jeune homme était un enfant de déchu maintenant…La loi angélique est stricte : les péchés sont punis, encore plus la luxure. Un ange se devait rester vierge. Bref, passons. C’est bien beau de vouloir apprendre la magie angélique, mais en réalité, Anéa était un archange et donc était plutôt une combattante, sans pouvoir. Mais elle connaissait un minimum tout de même.
- Je te préviens, je ne suis pas une spécialiste de la magie angélique, mais on va voir ce qu’une déchue comme moi peut faire pour t’aider…Mais d’abord…
Sans rien demander et assez soudainement, elle se saisit de la capuche qui cachait le visage de cet homme, pour l’abaisser et enfin découvrir son visage. Tiens, voilà quelque chose d’étrange. Il avait de tatouer une sorte de dessin, un sceau peut-être au-dessus de l’œil gauche. Aucune écriture angélique ni démoniaque d’ailleurs. Qu’est-ce que cela pouvait être ?
- Quel est ton nom ? Moi, c’est Anéa…Et aussi, dis-moi d’où vient ce symbole sur ton visage…
Peut-être était-ce un signe commun à tous les Nephilim. Après tout, ce jeune homme était bien le premier qu’elle voyait. De ses yeux bleus, elle posa sur lui un regard sondeur, sans pourtant être méchant, mais il faut dire qu’elle était bien curieuse sur le coup…Cessant ce regard, qui devait le gêner d’ailleurs, elle attrapa sa choppe pour mieux s’abreuver de quelques gorgées d’alcool.
- Et dis-moi, quels sont ces pouvoirs angéliques que tu possèdes ?
Elle, ancien archange, n’avait rien reçu de ce genre de « pouvoirs » dont il semblait parler. Ses dons à elle : le maniement des armes, rapidité et souplesse. Et c’est tout. Elle, ancien archange, n’était guère plus puissante qu’un simple Nephilim alors ?
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- Je te préviens, je ne suis pas une spécialiste de la magie angélique, mais on va voir ce qu’une déchue comme moi peut faire pour t’aider… Mais d’abord…
Sans ménagement elle prit ma capuche et l’abaissa dévoilant mon visage d’ange. Je vis qu’elle semblait intriguer par la marque sur mon visage, peu de gens découvre le tatouage qui normalement était caché par mes cheveux argentés, et ils prenaient ça pour une simple cicatrice. Apparemment elle ne savait pas plus que moi de quoi il s’agissait, je ne le saurais peut être jamais.
- Quel est ton nom ? Moi, c’est Anéa… Et aussi, dis-moi d’où vient ce symbole sur ton visage, me demanda t’elle curieuse.
- Je m’appelle Edean, fils d’Azraël. Cette marque était gravé en moi à ma naissance, le pentacle et une étoile à cinq branche, symbole païen du féminin sacré entre autre. J’ignore cependant qui et pourquoi on me l’a tatoué…
Elle me scruta de son regard bleu de glace. Je lapais une petite gorgée de cidre en tentant d’éviter le regard envouteur d’Anéa. Cette femme dégagea une aura très puissante, elle devait être diablement forte comme ange déchue.
- Et dis-moi, quels sont ces pouvoirs angéliques que tu possèdes ?
- Et bien je me suis rendu compte que j’avais le don de Télépathie et de Télékinésie, j’ai aussi le pouvoir de… Comment dire ? d’annihiler toute formes de magie démonique, je n’ai qua toucher un vampire pour qu’il retourne à l’état de cadavre… je suis sure que parfaitement maitriser, ces pouvoir pourrait m’être grandement utile dans ma quête de justice…
Je parlai d’une voix profonde, mes mains trituraient ma chope de cidre à moitié vide tandis que je me dandinai sur la banquette, tellement d’émotions ressortaient quand je pensais à ma vengeance que j’étais tout excité. Je rêvai de rendre la liberté aux esclaves de Terra, de faire payer le prix fort aux esclavagistes, mais pour cela j’avais besoin de devenir fort, j’avais besoin d’un maître, j’avais besoin d’Anéa. Quand j’eu fini de parler, je me rendis compte qu’elle m’observait et je lui rendis son regard. Elle était très belle, j’avais envie de… Je m’empourprais encore une fois. Détournant le regard et maudissant mon esprit de me jouer de pareils tours, je dis tentant de maîtriser ma voix afin de ne pas laisser transparaitre mon embarras :
- Avec une aura aussi puissante, vous avez du accomplir de grande choses n’es-pas ?
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Décidemment, cet être fascinait l’ange déchue. Déjà par sa nature de Nephilim, de par son inscription sur son visage, mais aussi…Parce qu’il était le fils de l’Ange de la Mort. Un « Merde alors ! » ne put se retenir et passa entre les lèvres d’Anéa. Surprise, elle s’excusa de ce qui lui était sorti de la bouche. Et même le jeune Edean ne savait ce que signifiait ce tatouage… Bien bizarre.
- Azraël n’a pas su te dire ce que c’était, ni pourquoi tu avais cela ?
Boh, c’était des affaires de famille en fait. Elle n’avait pas à s’en occuper. Enfin, les tatouages de ce genre réservaient pas mal de surprises à son hôte généralement. Anéa en était un bon exemple, même si le sien venait d’un démon. Et alors qu’il commençait lui aussi sa boisson, la jeune femme lui demanda quel genre de pouvoirs il possédait. Et par certains traits, il ressemblait bien à son père. Gloups…
- Annihiler la magie démonique ? Et qu’est-ce que ça donne sur les démons ? Et quelle est cette quête de justice qui te rend si impatient ?
Oui, parce que la jeune femme à la peau pâle voyait bien qu’Edean ne cessait de remuer sur la banquette. Mais à vrai dire, l’énonciation de ses possibles pouvoirs ne rassurait pas l’ange déchue. D’un, s’il pouvait lire dans les pensées, il risquerait de découvrir son côté démoniaque. Et de deux, s’il s’avérait qu’il en prenne connaissance, il pourrait utiliser son pouvoir d’annihiler tout ce qui révèle du démoniaque. Et dans ce cas-là, elle tomberait raide morte comme un vampire ? Brrr, l’idée lui donna un frisson qui lui parcourut l’échine. Prendre ce nephilim sous son aile n’était peut-être pas une bonne idée en fin de compte.
Soudainement, Edean se mit à rougir alors qu’Anéa ne faisait que le regarder. Peut-être était-il gêné qu’elle ait pu remarquer son impatience de façon si…expressive ? Néanmoins, cela la fit sourire. Ainsi que la question que lui posa le jeune homme.
- Tu peux donc aussi ressentir les auras…Intéressant. À vrai dire, en tant qu’ancien archange, j’ai accompli beaucoup de choses, mais pas forcément importantes. Bref.
Agrippant sa choppe pour en finir le contenu en quelques longues gorgées, elle approcha la choppe vide près d’Edean. On allait voir déjà de quoi il était capable.
- Fais appel à ton pouvoir de télékinésie, et ramènes la choppe près de moi.
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- Azraël n’a pas su te dire ce que c’était, ni pourquoi tu avais cela ?
- Non, je l’ai très peu connu, ma naissance ayant été découverte par l’archange Uriel, mon père a été condamné à errer au purgatoire pour l’éternité… je ne dû que la bienveillance des chérubins pour n’être qu’a abandonné sur Terra.
- Annihiler la magie démonique ? Et qu’est-ce que ça donne sur les démons ? Et quelle est cette quête de justice qui te rend si impatient ?
- Je ne maîtrise pas encore très bien mes pouvoirs, je ne me jamais mesurer à un vrai Démon, et annihiler l’énergie démonique d’un être démoniaque serait comme retirer la vie à une personne… Ce n’est qu’une supposition bien sûre, ce serait détruire chaque atome de son être comme si il n’avait jamais existé… Ma vengeance me rend impatient, dis-je avec un regard songeur, il y a bien longtemps, j’ai été moi-même un esclave et à présent je tue chaque Esclavagiste que je croise, comme vous vous tuez les démons. C’est pour ça que je dois apprendre à me servir de mes pouvoirs.
- Tu peux donc aussi ressentir les auras…Intéressant. À vrai dire, en tant qu’ancien archange, j’ai accompli beaucoup de choses, mais pas forcément importantes. Bref.
Ma réponse parut faire frissonner Anéa et sans réfléchir je lui effleurai le bras de mes doigts fins, alors qu’elle finissait sa chope à longue gorgée. Elle ne parut rien remarqué et sourit, étirant ces lèvres pulpeuses en un magnifique sourire, amusée de ma timidité elle fit glisser sa chope vers moi et me dit d’un ton des plus sérieux :
- Fais appel à ton pouvoir de télékinésie, et ramènes la chope près de moi.
- Je ne contrôle pas encore très bien se pouvoir…
Je regardai la chope et me concentra dessus, ce n’était pas simple et me coutais énormément d’énergie. On pouvait sentir la tension entre moi et la chope, finalement celle-ci bougea de quelque centimètre vers Anéa, raclant la table en un bruit suraiguë, agaçant. Je failli m’évanouir, mais me retins en buvant une grande gorgé de cidre, cela me revigora et j’eu une idée, me reconcentrant sur la chope vide elle s’éleva en l’air et flotta doucement jusqu’à Anéa… une fois la chope vide dans la main de la sorcière, je poussai un soupir de soulagement.
- Voilà de quoi je suis capable, mais avec un peu d’entrainement je pourrai très bien faire mieu…
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Et bien, ce jeune homme n’en savait donc pas davantage sur l’origine de son pentacle. Mmh, la curiosité d’Anéa la tiquait encore, mais elle laissa cela sur le côté, prêtant attention à ce qu’Edean racontait. Son pouvoir, encore latent, sur les démons…Brrr, un nouveau frisson, plus intense, lui parcourut le corps, faisant rouler légèrement les épaules. Mais elle préféra oublier ce point, se disant que si elle se focalisait sur ce pouvoir et sur la possibilité qu’il découvre qu’elle était devenue à moitié démone, cela arriverait plus vite que prévu. Parce que, pour sûr, ça arriverait.
En tout cas, le néphilim se plaisait à annoncer la couleur de son excitation. La vengeance…Cela sonnait doux et léger aux oreilles de l’ange déchue. Dans un certain sens, elle aussi avait été esclave, aux ordres perpétuels des Hauts-Anges, qui ne lui ont pas laissé la moindre chance de se laver de ses péchés et retourner au Paradis. Mais peut-être qu’un jour, ils paieront. Edean avait fait ressortir le feu de vengeance qui animait et faisait brûler les yeux de la jeune femme.
Soit. Les paroles c’est bien, les gestes c’est mieux. Action, réaction ! Sa choppe de bière vide, Anéa l’approcha du jeune en lui demandant, d’un ton sérieux, de la remettre à sa place grâce à son pouvoir de télékinésie. Ce n’était qu’un simple test, histoire de voir ce dont il était déjà capable. Se redressant sur la chaise, elle croisa ses jambes, ainsi que ses bras sous sa poitrine, attentive à tout ce qu’Edean faisait. Ses yeux de glace scrutaient le moindre mouvement de la choppe, qui avançait avec bien de mal, malgré toute la concentration que porter le faux ange sur elle. Semblant défaillir, Anéa était prête à intervenir, puis finalement, le laissa reprendre des forces, avec son jus de pomme à bulles. Elle ne s’attendit pas à ce qu’il continue et ramène, par les airs, la choppe devant elle. Un sourire apparut sur le visage de la demoiselle, satisfaite de ce qu’elle avait vu.
- Plutôt pas mal, même si cela consomme beaucoup de ton énergie encore. Voyons…
Le test n’allait pas se terminer ici. Écartant la choppe de son bras, elle s’avachit sur la table, coudes dessus et son visage retenue par ses mains. Il y avait la télékinésie, mais aussi, un autre pouvoir…
- Bien. Montres-moi de quoi tu es capable avec ton autre pouvoir. Dis-moi à quoi je pense. Après cela, que tu y arrives ou non, on arrêtera là. On reprendra tout ça plus sérieusement demain.
Dans un sourire, elle ne pensait plus qu’à ce que le jeune homme devait découvrir en lisant dans ses pensées. Mais que devrait-il y lire ?
* Est-ce que je te plais ? *
Un sourire charmeur, en plus des yeux envouteurs…Mmh, il ne fallait pas être un génie pour comprendre les gestes de la demoiselle !
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- Plutôt pas mal, même si cela consomme beaucoup de ton énergie encore. Voyons…
D’un geste de la main, Anéa envoya valdinguer sa chope à l’autre bout de la table et, alors que je me demandai ce qu’elle allait tester cette fois-ci, elle s’avachit sur la table. Les coudes sur la surface de bois, le visage souriant retenu entre ses paumes… J’aurai pus croire avoir affaire à une gamine, cependant la poitrine imposante que j’avais presque sous le nez me fis dire le contraire, Anéa est une femme très bien développer.
- Bien. Montres-moi de quoi tu es capable avec ton autre pouvoir. Dis-moi à quoi je pense. Après cela, que tu y arrives ou non, on arrêtera là. On reprendra tout ça plus sérieusement demain.
Bien, en somme cet exercice était presque plus simple que faire se déplacer un objet par la penser, je n’avais qu’à toucher son esprit avec le mien et je saurai à quoi elle pense derrière son petit sourire. Je du me concentrer, mais proportionnellement, la quantité d’énergie que requérais cette exercice était infime. Mon esprit quitta mon corps, s’apprêtant à revenir à tout moment, et alla effleurer la conscience d’Anéa. Cette conscience était bien plus complexe que celui des humain, quoi de plus normal pour une ancienne Archange ? Mais une énergie étrange émanait d’elle, destructrice, tentatrice, bien que les esprits soit informes, incolore et inodore, ils semblaient se toucher, curieux. Cette énergie n’est pour sure pas Angélique, mais de quelle créature peut provenir une telle puissance ? Je n’osai pas m’aventurer plus loin et me focalisa sur les pensés présente de la jeune femme. Je reçu alors une vague de sensation, d’image et dans ce mélimélo d’information, je pu distinguer des mots qui s’assemblèrent pour former une phrase : Est-que je te plais ?
L’opération dura une seconde à tout casser, et mon esprit regagna mon corps. Elle me fixait avec ce deux beaux yeux de glaces semblant attendre ma réponse à ça question muette. Je vidai ma chope de cidre en de longue gorgé en réfléchissant à toute vitesse, je ne pouvais dire non et la dénigrer, mais je ne pouvais pas non plus aimer mon futur maître de magie. Qu’allais-je donc lui dire ? Je lui jetai un petit coup d’œil et son regard bleu envoutant eu raison de moi, son sourire espiègle vint directement se planter en mon cœur comme un poignard.
- Oui… murmurai-je tout bas.
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Nous allons bien voir jusqu’où peuvent aller les pouvoirs du jeune Edean. Après la télékinésie qui lui avait tout de même coûté en énergie, le nephilim s’engagea à lire dans les pensées de la mi-démone. Une pensée pas compliquée du tout à décrypter, mais Anéa attendait patiemment réponse à sa question. D’un côté, pour voir s’il manipulait assez correctement ce pouvoir, mais aussi pour voir s’il allait être franc avec elle. La jeune femme savait parfaitement qu’elle plaisait aux hommes, du moins, à la grande majorité. Elle avait hérité de traits angéliques et démoniaques, les deux étant faits pour attirer les personnes. Elle avait un physique redoutable. Donc, s’il répondait non, c’est qu’il mentait. Ce n’est pas de la prétention, Anéa n’est pas comme ça mais, disons qu’il y a des choses qui ne trompent pas. Alors qu’elle l’observe attentivement, celui-ci vint finir son cidre. Est-ce qu’il avait déjà fini, ou bien, cela lui coûtait encore trop en énergie et il récupérait comme quelques minutes auparavant ? Néanmoins, l’ange déchue le fixait doucement, le sourire aux lèvres. Et un petit « oui » sortit de la bouche d’Edean…Se redressant sur la banquette, Anéa se mit à sourire de plus bel, les joues légèrement roses.
- Tu n’es pas mal non plus dans ton genre !
Cherchait-elle à le mettre encore plus mal à l’aise qu’il ne devait l’être ? Non, du tout. Elle se voulait être honnête comme lui l’avait été.
- Je trouve que pour quelqu’un qui ne sait pas encore totalement user de ses pouvoirs, c’est plutôt impressionnant. Si tu es bon élève, cela risque de prendre moins de temps que je ne le pensais. Allez, viens, suis-moi.
Sur ce, la mi-démone se leva de sa chaise et se dirigea vers le comptoir, en espérant que le jeune homme la suive. Tapotant le comptoir, elle appela le tavernier doucement, le remerciant pour les boissons et lui approcha plusieurs pièces d’or.
- Tu as encore une chambre pour lui, s’il-te-plaît ?
- Désolée ma belle, mais la dernière chambre que j’ai donné, c’était pour toi !
- Ah…
Bon, pas grave. Après tout, ça ne serait pas le premier homme à partager sa couche. Si lui, ça le gênait, elle irait dormir sur le grand fauteuil de la chambre. Il lui était déjà arrivée plusieurs fois de dormir assise dans la forêt, alors avoir le lit ou non ne la perturbait pas tant que cela. Attrapant la main d’Edean, elle prit direction des escaliers pour aller jusque sa chambre. Ouvrant la porte et lâchant désormais sa main, elle rentra dans la pièce, près du lit. Elle se mit à fouiller sous ce pantalon miteux, y sortant son katana, son sabre arabe et ses dagues, les déposant au coin de la pièce et sur la commode. D’un signe de la main, elle désigna le lit au nephilim.
- Installes-toi. Moi, j’vais prendre une douche.
Anéa se dirigea vers la salle de bain, laissant la porte de celle-ci ouverte pour éviter l’accumulation de buée dans la pièce étriquée. Posant son pantalon et son haut sur le bord du lavabo, elle entra finalement dans la douche, faisant entendre un fin filet d’eau, histoire de trouver la bonne température. Ceci fait, l’eau tapa plus fortement sur la peau de la jeune femme, profitant que son corps se couvre d’eau, des pieds à la tête. Coupant l’eau pour se mousser, elle porta davantage sa voix, espérant que le jeune homme l’entende avec la porte ouverte.
- Un conseil Edean : ne te laisses pas porter par ta soif de vengeance. Cela te bouffera un jour, tôt ou tard.
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- Tu n’es pas mal non plus dans ton genre !
Je voulus répondre que le savait, après tout je n’en étai plus à ma première fois. Mais cette Anéa avait quelque chose d’attirant, outre son corps de rêve et son ascendance Angélique, elle posséder un « quelque chose » d’étrange qui éveillait ma curiosité.
- Je trouve que pour quelqu’un qui ne sait pas encore totalement user de ses pouvoirs, c’est plutôt impressionnant. Si tu es bon élève, cela risque de prendre moins de temps que je ne le pensais. Allez, viens, suis-moi.
Anéa se leva de sa chaise et se dirigea vers le comptoir, je la suivais bien entendu au travers de la foule emplissant l’auberge à cette heure. Anéa se déplaçait avec un tel déhanché que je ne pu lever les yeux et je trébuchai sur une chaise laisser vacante en plein milieu du chemin. La déchue poursuivis son chemin vers le comptoir et entama une discussion brève avec le tavernier. Alors que je la rejoignais à peine, elle prit ma main et me dirigea vers l’escalier au fond de la salle que nous montâmes pour arriver face à une porte qu’elle ouvrit, lâchant ma main. Je rentrai dans la pièce, une petite chambre classique avec un lit, une armoire et un petit miroir, c’était loin d’être la plus belle chambre de l’auberge, mais cela me suffirais amplement.
- Installes-toi. Moi, j’vais prendre une douche.
Dit Anéa en entrant dans la salle d’eau, elle laissa la porte ouverte et je dus me retourner pour ne pas la voir alors qu’elle se douchait. J’enlevai mon manteau de cuir épais et ma chemise, mais je décidai de garder mon pantalon…
- Un conseil Edean : ne te laisses pas porter par ta soif de vengeance. Cela te bouffera un jour, tôt ou tard.
- Je sais, mais c’est ce qui donne un sens à ma vie. Et sans mon éspoir de revenche, je serai mort à l’heure qu’il est.
Dis-je en jetant un œil dans la salle de bains et tandis qu’Anéa se savonnait, je me rendis compte que j’étais en érection, pas étonnant d’un autre côté.
Je rentrais dans la douche et tout proche d’elle, je posai mes mains sur ces hanches, mes doigts fins remontant la courbe que dessinait ça délicieuse chute de reins. Elle sursauta, et d’une voix qui se voulut rassurante je dis :
- Ne vous inquiéter pas maître, laisser moi vous savonnez le dos comme il faut…
Mes mains allèrent frictionner son dos, décrivant des petits ronds aux endroits sensibles et formants des bulles de savon. Mes doigts remontèrent ensuite sur ses omoplates, ses épaules pour arriver sur son cou, je distinguais nettement la trachée sous la peau fine de la jeune femme, avec mes pouces plein de savon je me mis à frotter délicatement la nuque de la déchue.
Voila ce que j’eu envie de faire, mais écoutant pour une fois la voix de la sagesse, je n’en fit rien et m’allongea plutôt sur la couche au centre de la pièce, m’enfonçant dans un sommeil réparateur, pour me préparer à une longue journée demain…
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Ce n’était qu’un conseil, ou peut-être même plus. Une recommandation ? Anéa connaissait parfaitement ce sentiment de vengeance. Elle le perpétuait tous les jours en affrontant des démons. Cela la rongeait de l’intérieur. Un démon de tué était toujours un démon en moins. Jusqu’au jour où son envie de vengeance la fit tomber entre les griffes d’un prince démoniaque et qui avait fait d’elle une mi-démone, folle et destructrice. Elle était devenue ce qu’elle pourchassait…
Perdue dans ses pensées, elle n’entendit pas le jeune homme entrer dans la salle de bain et sursauta lorsqu’Edean posa ses doigts fins et frais sur les hanches d’Anéa. Il l’avait appelé « Maître » et cela fit sourire doucement la jeune femme. Pendant ce temps, elle se laissait bien faire, son apprenti lui passant la mousse dans son dos. Cette délicate caresse fit frémir la mi-démone. Qu’allait-il se passer après ? Mais c’était déjà tout vu ! Une scène presque digne d’un film érotique. Il la rejoindrait, tous deux nus, et ils feraient l’amour passionnément. Mais…Non, du tout. Les yeux écarquillés de surprise, Anéa se rendit compte que le jeune homme était sorti de la salle d’eau pour se coucher, encore en pantalon, et de s’assoupir sur le grand lit. D’accord…La jeune femme se mit à rire, la main devant sa bouche pour ne pas le réveiller. Si elle s’attendait à ça ! Mais qu’importe, au moins, celui-là était un sérieux et elle n’allait pas vraiment perdre son temps avec lui.
Finissant sa toilette, l’ange déchue rouvrit l’eau légèrement, la mousse disparaissant peu à peu de son corps blanc. Sortant de la douche, elle s’enroula dans une serviette et fit de même pour ses longs cheveux noirs. Éteignant toutes les lumières, Anéa profita de l’obscurité pour au moins mettre une culotte, mais juste ça. Retirant toute serviette et les laissant sécher sur le dos d’une chaise, elle s’installa dans le lit, passant sous la couette, sans se coller au jeune homme, de peur de le réveiller. Voilà bien un moment qu’elle n’avait pas profité d’une nuit dans un bon lit, bien plus confortable que le sol d’une forêt. Son sommeil en pâtissait d’ailleurs, mais pour une fois, elle n’eût aucun mal à s’endormir. Était-ce du aussi à la présence du faux ange ? Plausible.
L’aube avait pointé son nez depuis un moment déjà, mais Anéa dormait toujours. Moins enroulée dans la couette, celle-ci s’était lentement retirée dans son sommeil, laissant sa poitrine à nue, ses cheveux noirs ébouriffés ne couvrant rien. Et comment dire, la jeune femme s’était un peu beaucoup affalée dans ce lit, oubliant carrément qu’elle n’était pas seule. Mais que voulez-vous ? On ne se contrôle lorsque l’on dort…
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L’aurore s’engouffrant dans les volets me réveilla, je ne voulus d’abord pas rouvrir les yeux, craignant que tout ceci ne soit qu’un rêve. J’avais passé la nuit à ressasser ce qui aurait pu se passer hier soir si j’avais été une plume plus entreprenant, je m’étais finalement convaincu qu’elle n’était pas pour moi et que de toute façon je ne lui plaisais pas tant que ça… Agacer par la lumière naissante, je me décidai à levé une paupière. La couverture avait été à moitié tirer, et une jambe reposait sur mon ventre. J’écartai délicatement la jambe d’Anéa, sans la réveiller et je la vis de travers, la tête toute proche du bord du lit, la poitrine nue et les cheveux ébouriffer. Elle avait le sommeil agité celle là, mais la déchue dormait profondément avec une respiration lente et régulière qui soulevai ses seins…
Sans bruits je me levais, défit mon pantalon et rentra dans la salle d’eau. Je veillai quotidiennement à garder une hygiène irréprochable « Mens sana in corpore sano ». Sur Terre comme sur Terra, la plupart des gens n’étaient sain ni de corps ni d’esprit et comme j’ai été banni des cieux, il ne me reste plus que mon enveloppe humaine à lavé. Je refermai la porte et fis couler l’eau régler pour être bien chaude, J’eu envi de me masturber, mais résistant à cette envi, je pris une douche rapide et ressorti de la salle de bains. Anéa dormait toujours comme un loir tandis-que je m’habillais, jetant de temps à autre des regards tantôt inquiet, tantôt légèrement voyeur à mon nouveau maître. Il fallait que je me rentre ça dans le crâne elle devait m’apprendre la magie… Et en plus elle ne me trouvait pas à son gout. Une fois rhabiller, je glissai mon sabre dans son fourreau, remis mes bottes, sortis de la chambre sans bruit et descendis dans la grande salle.
Une fois arrivé dans la pièce déjà pleine de monde malgré l’heure matinal, je me dirigeai vers le comptoir pensant commander mon petit déjeuner préférer, des œufs sur le plats avec des patates, quand le barman, qui ne me quittai pas du regard, m’accosta d’un ton satisfait :
- Alors mon gars, bien dormi ? dite, vous avez été drôlement silencieux là haut…
- Silencieux ? ben on dormait… oui je me suis bien reposé merci.
- Mais, c’était comment ?
- Comment quoi ?
- Et ben vous savez, quand un homme et une femme se retrouvent dans le même lit...
- Aaah non on ne c’est pas toucher plus que ça.
- Mais, mais, dit le barman interloqué, si un homme dort avec un mangonneau (équivalent médiéval du canon) comme elle sans lui faire l’amour comme un fou jusqu’au lendemain, je ne comprends pas ce qui se passe dans la tête de cet homme…
- Elle n’est pas pour moi.
- Oh je vois, vous êtes homosexuel…
- Quoi ? non surement pas moi, dis-je en riant et en regagnant la table d’hier.
C’est vrai que je n’avais pas été très dégourdis, mais tant pis « Aléa jacta est ».
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Quelle heure était-il et combien de temps avait-elle dormi ? Un peu trop sûrement. La tête encore dans le brouillard, elle tata d’une main le reste du lit. Vide ? L’alcool l’aurait-elle fait rêver de cet Edean ? Ou bien était-il bien réel et était-il déjà parti ? Non, elle n’avait pas assez bu la veille pour avoir imaginé tout cela. Se relevant en position assise, les cheveux dans tous les sens, ses yeux de glace s’ouvraient lentement en direction de la fenêtre qui laissait passer la lumière du soleil. Elle commençait bien la journée tiens…
Décidée à se remuer, elle reprit rapidement un douche froide, glaciale même, pour se donner du pep’s. Juste cinq minutes encore et elle était habillée, de son pantalon miteux et son haut qui ne couvrait pas grand-chose de sa poitrine. Soit. S’armant de son katana, sabre arabe et de ses dagues, Anéa prit soin de fermer la porte derrière à clé et de descendre fiça au comptoir du bar. Edean était bien là, papotant avec le propriétaire tout en attendant, sûrement, de quoi déjeuner. Et la jeune femme comprit de quoi parler l’aubergiste quand il posa un regard qui en disait long, sur elle. Un petit sourire malicieux se dessina sur les lèvres de la déchue, s’asseyant au comptoir à côté d’Edean.
- Yan ! Occupes-toi d'abord de ce que t’as dans ton propre caleçon plutôt que dans celui des autres. Y’a ta femme qui n’attend que ça !
- Peuh…
Elle l’avait remis correctement en place. Ce n’était pas la première fois qu’il posait la question aux gens qui avaient croisé l’ange déchue. Mais nom de dieu, ce n’était pas une catin ! Elle ne se donne pas facilement. Il fallait lui prouver certaines choses. Passant une main derrière la tête, gênée, elle s’adressa à Edean dans un sourire tout aussi gêné.
- Désolée, j’aurais du me réveiller plus tôt. Je suis un piètre maître, ma foi…
Tendant une main contenant la clé à Yan qui boudait encore, elle lui demanda de garder la chambre pour ce soir encore, et peut-être plusieurs autres jours. Tout dépendra de l’avancée du faux ange à manipuler correctement ses pouvoirs. Venant de derrière le bar, la femme de Yan apporta ce qu’avait commandé Edean pour le déjeuner. Anéa, elle, ne mangeait pas grand-chose le matin, c’est pourquoi, elle demanda juste un verre de lait et une pomme. Aussi, elle commanda une miche de pain et un morceau de jambon, le tout dans un grand torchon. Il en aurait besoin les deux moineaux s’ils s’entraînaient.
Croquant dans sa pomme tout en regardant devant elle, Anéa se posa quelques questions. Par rapport à hier soir justement. Elle pensait plaire à Edean, il s’était même montré un minimum entreprenant en venant lui savonner le dos ainsi. C’est le pourquoi de son arrêt dans sa lancée qu’elle cherchait à comprendre…Peut-être qu’elle n’était finalement pas à son goût. Qui sait. Elle ne préféra pas chercher plus loin dans les explications, se concentrant sur le programme de la journée.
Se relevant de son siège quand le jeune homme eût fini de déjeuner, elle sortit une pièce de son pantalon miteux et l’offrit à l’aubergiste, en plus d’une deuxième pour la chambre à garder. La pomme à moitié croquée en bouche, pas très glamour je sais, elle fit signe de la tête à Edean de la suivre dehors. Parcourant les rues de Nexus, elle restait muette, un peu trop d’ailleurs. Cela pouvait mettre mal à l’aise le jeune homme. Arrivés à l’entrée de la ville, sa pomme finie, elle en balança le trognon dans les fourrés. Se reculant doucement, elle prévint Edean de leur future destination.
- Il est préférable d’aller dans les bois. Je connais un endroit où on sera tranquille pour la journée. Montres-moi tes ailes.
À ces dires, Anéa fit de même, toute aile dehors. Elles n’étaient plus exactement comme avant. Ce blanc poudreux était toujours présent, quoique un peu moins pur qu’avant, des plumes d’une douceur inimaginable, mais la pointe de ses ailes étaient devenues noires après sa transformation en mi-démone. D’un geste rapide, elle se retrouva haut dans les airs, attendant son apprenti, pour prendre la route vers l’endroit dont elle lui avait parlé. Arrivée là-bas, elle déposa le torchon rempli de nourriture aux pieds d’un arbre. L’endroit était désert, personne à l’horizon. Juste un point d’eau, sorte de lac avec une fine cascade cassait le silence de cette forêt. S’approchant doucement d’Edean, elle passa sa main sur le haut du fourreau du sabre du jeune homme, puis sortir l’arme d’un seul coup.
- Sais-tu te battre ?
C’est bien beau d’avoir une arme. Encore faut-il s’en servir correctement…
-
Anéa apparut en haut de l’escalier, elle portait les mêmes vêtements et la même queue de cheval qu’hier, mais avait l’air méfiant de ceux qui sont avisées. Elle descendait les marches d’un pas léger, fluide. La déchue vint me rejoindre avec son éternel déhanché qui a dû faire tourner la tête à bon nombre d’hommes avant moi. Un sourire malicieux aux lèvres, celle qui était à présent mon maître, s’assit a mon coté, sans doute n’avait t’elle rien perdue de notre petite discussion avec le tavernier. Elle lança d’ailleurs à son attention :
- Yan ! Occupes-toi d'abord de ce que t’as dans ton propre caleçon plutôt que dans celui des autres. Y’a ta femme qui n’attend que ça !
Le bougre répondit à peine un grognement et se détourna d’Anéa. Avait elle seulement conscience de l’état dans lequel sa tenue vestimentaire plus que légère mettait les hommes ? Elle se tourna vers moi avec un sourire gêné,
- Désolée, j’aurais du me réveiller plus tôt. Je suis un piètre maître, ma foi…
- Ne vous en faites pas pour ça, dis-je de ma voix profonde. C’est notre premier jour pour tous les deux…
Anéa donna la clef de la chambre à l’aubergiste en lui disant de garder la chambre encore un jour ou deux. Mon apprentissage risquait de durer plus longtemps que ça, mais je ne fis pas cette réflexion quelque peu malvenue trouvais-je. Une petite femme nous apporta ce que nous avions commandé, Anéa mangeait frugal alors que moi, le nez sur ma gamelle, je dévorai avec appétit la nourriture. Mon maître demanda un sac plein de provision, sans doute pour ne pas mourir d’hypoglycémie pendant l’entrainement. Tandis qu’elle buvait son verre de lait, le liquide blanc glissait dans sa gorge, je levais les yeux de mon assiette et les posa sur la déchue l’air de dire, et maintenant ?
Sans me regarder elle se leva et sortit deux petites pièces d’or jaune qu’elle offrit au tavernier. Elle sortit dehors, sa pomme toujours en bouche et déambula ainsi dans les rues de la ville. Anéa ne disait rien, ce qui me mit quelque peu mal à l’aise. Continuant de la suivre à travers Nexus, je dis à son attention :
- A propos de hier soir, je… Je n’aurai pas du venir vous rejoindre… Pardonnez-moi si je vous ai offensé.
Anéa ne prêta pas attention à ce que je dis, je doutai même qu’elle ne m’ait entendue. Nous sortîmes de la ville, jetant sa pomme dans un fourrée, mon maître daigna enfin à ouvrir la bouche pour m’informer de notre destination :
- Il est préférable d’aller dans les bois. Je connais un endroit où on sera tranquille pour la journée. Montres-moi tes ailes.
A ces mots deux ailes blanches sortirent du dos de la déchue. Des magnifiques ailes au blanc légèrement déteint dont les bouts étaient bizarrement noires comme le jais. Mes ailes à moi étaient d’un blanc ivoirin, immaculé. Je la suivis dans les airs jusqu'à l’endroit tranquille qu’elle connaissait.
Nous nous posions dans une clairière, une petite source cascadait dans une sorte de lac. Seul les pas feutrés des chevreuils et le grignotement des petites bêtes troublaient la quiétude de l’endroit, néanmoins ces milliers de petites vies animales étaient rassurantes. Anéa s’approcha de moi et pris mon sabre, le tirant de son fourreau d’un seul coup, le faisant crisser contre les parois de cuir dur, et me dit en me le tendant :
- Sais-tu te battre ?
Je pris le sabre, sûre de moi, et répondit :
- J’ai eu un entrainement sommaire, dans mon enfance. Je sais me débrouiller avec une lame, mais je n’égale certes pas les meilleurs Samouraïs.
-
Les ailes du jeune homme rappelaient étrangement la couleur de celles d’Anéa…Bien avant sa transformation en mi-démone en tout cas. Au moins, elle les avait gardées de plumes, et pas comme tous ces démons qui ressemblaient à des ailes de chauve-souris. Arrivés sur les lieux, la forêt semblait tranquille, sans rien ni personne pour les déranger. Bien, c’est ce qu’il fallait. Déposant la nourriture dans un coin, Anéa s’était approchée de son apprenti et prit son sabre. Elle en observa la lame, tout en questionnant Edean s’il savait se battre. Il savait au moins manier un peu son arme. Bien. Rendant son sabre, elle se retourna pour s’éloigner de lui d’une bonne douzaine de mètres, puis lui fit face.
- Pour ce que tu as dit tout à l’heure…Saches que cela ne m’a pas dérangé hier soir. Au contraire, j’ai trouvé ça bien agréable…
Pensait-il qu’elle ne l’avait pas entendu ? Peut-être vu que jusqu’ici, l’ange déchue était restée muette face à la remarque qu’il avait fait. Un sourire ornait le visage de la belle demoiselle, fixant la réaction d’Edean de ses yeux de glace. Faisant disparaître ses ailes, elle se mit à fouiller sous son pantalon miteux. Elle en sortit son katana, laissant ses autres armes bien au chaud. Bien sûr, elle devait plus s’occuper de son évolution en magie, mais Anéa était curieuse de ce qu’il pouvait donner en combat rapproché et armé. Pointant son katana en sa direction, elle provoqua le faux ange.
- Imagines-toi que je suis un esclavagiste. Un de ces montres que tu veux voir périr. Fais ainsi et attaques-moi !
Il fallait bien quelque chose pour motiver le jeune homme à attaquer l’ange déchue sans prendre de gants. Autant toucher son point sensible, son envie de vengeance. Ce n’est pas évident de prendre quelqu’un pour un autre, mais Anéa était prête à jouer le jeu, jusqu’au bout. L’énerver, l’échauffer, aura au moins le don qu’il l’attaquera sans retenue. Quitte à jouer la peste aussi. Un sourire malsain ornait désormais le visage de la jeune femme, s’accroupissant légèrement pour une position de combat qu’elle prenait souvent. Son katana, elle le tenait droit, d’une certaine force dans le poignet.
- Tu es beau garçon en plus d’être néphilim. Tu dois valoir de l’or auprès des esclavagistes…Beaucoup d’or même. Un très bon prix, et tu serais traité comme le petit moucheron d’esclave que tu es. Encore maltraité, humilié…Me laisserais-tu faire toutes ces choses sur toi, mon objet ? ♥
Le ton pervers et plein de sous-entendus…Puis, un silence, presque pesant. L’avait-elle énervé ou non ? Allait-il enfin attaquer ou non ? Anéa n’attendait qu’une chose, c’est qu’il lui fonce dans le lard…
-
Anéa c’était préparée, se servant de ma haine pour me faire sortir de mes gonds, son ton était sifflant, sadique, et lourd de sous-entendus. Je baissais la tête, une ombre sembla altéré le bleu de mes yeux, je souris d’un sourire jaune, résigner. Je relevai la tête et pointai mon arme sur le sol et sans regarder Anéa dans les yeux, je m’appuyai sur ma jambe droite afin de placer ma première attaque. Fulgurante la déchue mis sa lame en travers du chemin en demi cercle que décrivait la mienne et le fracas du fer cognant le fer retentit. Mon maître contre-attaque, mais d’un pas sur le coté, j’esquivais. Les attaques s’enchainèrent ainsi pendant plusieurs longues minutes, notre jeu de était impeccable, bien sûre elle avait un avantage technique que seule l’expérience permettait d’acquérir. Ses paroles avaient réveillé en moi des souvenir oublier, avaient rouvert des vielles blessures passés que je croyais cicatriser, mais je m’efforçai de rester lucide, de ne pas me laisser aveugler par la colère. Nous dansions, une danse mortelle et pourtant très sensuelle, nos deux corps se rencontraient luisants de sueurs, juste séparée par deux fine lames. M’appuyant sur ma jambe droite, j’entamai une audacieuse pirouette qu’Anéa esquiva sans trop de difficulté en un petit bond en arrière ; elle lança son sabre en avant dans le but de me découper de l’épaule gauche à la hanche droite, je parai, mais sans trop savoir comment, je reçus un uppercut qui me fit choir au sol. C’en fut trop, les larmes me montèrent aux yeux comme quand ils me fouettaient juste pour s’amuser, je me relevai et en un cri de rage, je frappais Anéa. Elle arrivait à parer mes coups, mais ne pouvais riposter tant mes attaques étaient violente. Je continuais toujours plus fort, sourd à ses cris de plus en plus terroriser.
J’étais aveuglé par ma haine, une colère refoulée m’envahissait, comme quand un barrage cède. Des larmes coulaient sur mes joues, ma raison tentait de me retenir, en vain. Je lançais un puissant coup de taille, Anéa esquiva et se plia en deux afin de plaça un coup d’estoc ; une fois mon enchainement stoppé, elle put attaquer. Ses coups rapides arrivaient tel un déluge sur moi, et ce fut à moi de me contenter de parer coup après coup. Anéa mit fin au combat en me désarmant d’un coup sec, mon sabre vola en travers la clairière pour se planter dans le sol. Mon maître pointa mon torse glabre du bout de sa lame.
Je reprenais peu à peu mes esprits, Anéa affichait un franc sourire. Je me rendais compte que j’avais légèrement perdu la boule, la colère pouvait être une arme, mais une arme à deux tranchants. Un peu gêné, j’essuyai mes larmes de rage, l’ange déchue rassurer, écarta alors son sabre de ma poitrine. Dès que je ne fus plus menacer pas le fer, je me jetais sur la déchue, la plaquant au-sol.
- Egalité ! criai-je fière de moi…
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L’agacer, le rabaisser, le vexer. Il fallait tout faire pour le mettre en conditions dans un semblant de réel. Car lorsqu’Edean aurait en face de lui un esclavagiste, il se servirait de la haine du néphilim pour la retourner contre lui. Aussi, Anéa voulait absolument qu’il se déchaîne sur elle, voir jusqu’où il était capable d’aller et comment il maniait son arme. Non, pas qu’elle était prétentieuse, mais l’ange déchue se disait parfaitement qu’elle ne recevrait que des coups moindres et qu’elle gagnerait. Et c’est là qu’elle se trompait.
Première leçon : ne jamais sous-estimer un adversaire. C’est en étant trop sûr de soi et de ses capacités qu’on en devient aveugle et laxiste. On laisse l’autre approcher et porter le premier coup, sans connaître sa force profonde. Et voilà Anéa qui en oublie cette première condition dans un combat. Edean en rage, malgré ce sourire malsain sur les lèvres, fonça sur elle, tout sabre en avant. Les coups s’enchaînent et se font de plus en plus rapides et puissants. Même de la part du néphilim. Mince. Plus il se rapprochait de l’ange déchue, plus le jeune homme en donnait. Elle avait bien du mal à esquiver parfois. Et histoire de le calmer un peu, elle l’assigna d’un coup de poing dans l’estomac, faisant tomber à la renverse le jeune homme.
Elle n’aurait peut-être pas du. Mais trop tard, le mal était fait. Edean, en larmes, se releva, décidé à toucher et mettre à terre Anéa. Ses cris de rage ne faisaient que rendre le combat plus intense. Sa force, et surtout son aura fit frissonner le maître, tellement celle-ci sollicitait de la puissance. Il en devenait, en plus de sa force, beaucoup plus rapide. Mais à trop se laisser emporter par sa haine, il en devient faible. Esquivant tant bien que mal les coups, l’ange déchue put enfin balancer ses coups, désarmant enfin le jeune homme. Un fin sourire aux lèvres et légèrement essoufflée, Anéa avait fini par prendre le dessus. Edean, lui, reprenait petit à petit ses esprits, essuyant son trop plein d’émotions de sa main.
Et la deuxième faute que la jeune femme commit, fut de rabaisser son arme, croyant le combat fini. Deuxième leçon : toujours rester sur ses gardes. Edean se jeta sur elle, la propulsant au sol. Pour le coup, il l’avait bien eu et ceci semblait bien faire plaisir au jeune homme.
- Bien joué…
Écartant quelques mèches du jeune homme pour dégager son visage, Anéa se mit à sourire doucement. Son index vint délicatement essuyer les quelques larmes qui ruisselaient encore sur le coin des yeux.
- Je suis désolée…Ce que j’ai dit a du te rappeler de mauvais souvenirs. Mais maintenant, tu sais que ta colère peut t’apporter beaucoup et peu à la fois. Tu peux aussi bien être puissant que faible. Ta force est décuplée mais tu en deviens aveugle.
La main qui caressait son visage descendit lentement pour se poser sur la chemise du jeune homme, tapotant légèrement à l’endroit de son cœur.
- Cette colère, cette haine…Il te faudra la maîtriser.
-
- Bien joué…
Me dit l’ange déchue, en souriant. De sa main elle écarta mes quelques mèches de cheveux qui lui tombaient sur le visage et me caressa délicatement la joue essuyant au passage les quelques larmes qui coulaient sur mon visage d’ange. Je me sentis fondre, lui souris aussi et elle se mit à parler pour s’excuser et me rappeler que ma colère pouvait aussi bien me perdre que me rendre plus fort. Je savais cela, mais qu’elle me le rappelle fut la preuve qu’il me fallait pour croire qu’elle s’inquiétait de mon sort. Anéa fit descendre sa main sur ma chemise à l’emplacement de mon cœur,
- Cette colère, cette haine… Il te faudra la maitriser.
Je m’écartai d’elle et m’assit dans l’herbe à son coté, je n’étais pas un as en maitrise de soi, il est vrai. Je gardai le silence en regardant Anéa dans les yeux, ces deux perles de glace me captivaient, s’il eut été des pierres précieuses, je les aurais qualifiés de joyau du monde. Ses yeux, ceints d’un millier de cils fins, étaient posé dans des orbites surmontées de sourcils tracés au crayon, de là partait les lignes d’un visage carré aux joues proportionnées ni trop creuses ni trop rebondies qui se terminait en un adorable menton. Une bouche dessinée au pinceau, avec des lèvres si pulpeuses… Qu’elles m’ensorcelaient. Je me penchai sur Anéa, plaçant une main de chaque coté de son joli minois je déposai un baiser des plus timide sur les lèvres de la déchue. Affoler par ma propre audace, je faufilais ma langue dans la bouche de la déchue, s’enroulant et se déroulant autour de la sienne.
C’est peut-être l’effet d’ascenseur émotionnel, mais je rompis le baiser après plusieurs langoureuses secondes, me relevai et les joues cramoisies d’embarras je m’enfuis à l’autre bout de la clairière, vers la petite cascade. Arriver au bord de l’eau je m’aspergeai le visage, qu’est-ce qu’il m’arrive ? Je me sentais tout chaud comme quand j’ai de la fièvre, mais me sentais aussi étrangement bien… Je fermai les yeux et plongeai la tête dans l’eau. Soudainement rafraîchit, je la sortais de l’eau avant de boire la tasse et alors que de mes cheveux dégoulinait le liquide translucide, je me relevai pour regarder mon reflet.
- Pauvre con ! m’insultais-je moi-même en marmonnant. Tu crois vraiment qu’elle s’intéresse à toi ? Laisse moi rire… continu ton entrainement au lieu de tout faire foirer !
-
Ce jeune homme n’avait rien fait de mal, et pourtant, Anéa ne s’était pas gênée pour lui rappeler des moments de sa vie qu’il aurait sûrement préféré oublier. Mais l’ange déchue avait fait ainsi pour le provoquer, pour qu’il laisse parler sa colère. Peut-être un peu trop même. Et à la fin, elle s’était excusée de ses paroles. Elle savait parfaitement qu’elle l’avait blessé, alors elle s’était décidée à le rassurer dans ses gestes tendres et doux. Lui qui était au-dessus d’elle, le regard azur s’encra profondément dans les yeux du néphilim. Le sourire du jeune homme avait ce quelque chose de troublant que la mi-démone ne pouvait expliquer. Même si son aura en disait tout autre chose, Anéa voyait en lui un vrai ange.
Alors qu’Edean s’était retiré, s’asseyant à côté de la déchue, celle-ci voulut se relever doucement, tout en appui sur ses coudes. Mais surprise, elle se retrouve de nouveau coincée, le jeune homme au-dessus d’elle, s’approchant dangereusement. Les lèvres du faux ange vinrent se scotcher sur celles de la mi-démone, qui en ferma les yeux à ce doux contact. Il se fit plus entreprenant que sous la douche hier soir, cherchant de sa langue son homologue, entrainant une valse des plus enivrantes. Alors que la demoiselle allait passer ses bras autour du jeune homme, Edean stoppa tout. Ses joues étaient en feu, et au lieu de s’expliquer, il partit en quatrième vitesse, s’exilant bien loin, à l’autre côté de la clairière.
Laissée en plan là, la jeune femme ne put s’empêcher de sourire, puis de rire doucement. C’était bien la première fois que quelqu’un la fuyait après l’avoir embrassé. Était-il puceau ? Ou bien était-il simplement impressionné par Anéa et se sentait pas faite pour lui ? Même si l’intuition de la demoiselle l’emmena plus sur la deuxième solution, elle ne préféra pas se prononcer. Se relevant lentement, elle prit soin de ramasser son katana, ainsi que le sabre d’Edean. Attrapant finalement le torchon contenant la nourriture, elle se dirigea vers l’aura du faux ange. Il avait longé la clairière puis le point d’eau pour finalement être non loin de la cascade. Au pied d’un arbre, Anéa laissa les vivres, le sabre du jeune homme et ses propres armes, avant de s’approcher de lui. Accroupie à côté de lui, elle lui releva doucement le menton de ses doigts fins pour qu’elle puisse le regarder, le sourire aux lèvres. Son visage était trempé, et sûrement qu’il avait voulu calmer le feu de ses joues. Mais l’ange déchue ne le voyait pas de cette manière.
- Il est très impoli de voler un baiser à une dame, et surtout, de s’enfuir juste après. Tu vas devoir assumer la conséquence de tes actes, jeune homme…
Et ses lèvres pulpeuses se déposèrent fougueusement sur celles d’Edean, ne le laissant même pas répondre. Sa langue dépassa les limites de sa bouche pour aller caresser celle du néphilim. Et doucement, elle le fit basculer sur le dos, les rôles inversés, elle sur lui, collant son imposante poitrine sur le torse du jeune homme.
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Je regardai mon reflet avec un certain mépris, je me haïssais depuis tout jeune, bien avant que je devienne esclave. J’allais pleurer, de haine, de honte et même de regret, je le sentais, j’étais seul depuis trop longtemps, mais quand j’avais l’occasion de me rapprocher de quelqu’un, il fallait forcément que je foute tout en l’air sur une impulsion exagérément hasardeuse ; je replongeai la tête dans l’eau pour effacé mes larmes naissantes et calmé un peu mieux le feu de mes joues. Une fois le visage rafraichit, je pensai reprendre l’entrainement comme si de rien n’était, mais lorsque je voulus quitter la berge, je vis le reflet d’Anéa se rapprocher et s’agenouiller à mon coté. A mon grand étonnement, elle souriait et tendit une main vers moi, la déchue me prit le menton entre ses doigt de fée et plantant son regard dans le mien elle me dit :
- Il est très impoli de voler un baiser à une dame, et surtout, de s’enfuir juste après. Tu vas devoir assumer la conséquence de tes actes, jeune homme…
Sans me laissé le temps de répondre elle m’embrassa avec fougue, sa langue vint jouer avec la mienne, qui ne tarda pas à répondre à son baiser. Elle me fit lentement basculer sur le dos, en posant sa lourde poitrine sur mon torse. Nous prolongions ce baiser autan que nous pouvions, nos langues dansaient langoureusement entre les ventouses que formaient nos lèvres collées les unes aux autres. Je mis une main dans cheveux, caressant doucement le crâne du maître. Je sentis mon entrejambe se relever et former une petite bosse dans mon pantalon, frottant contre le ventre d’Anéa. Ma main dans ces cheveux de jais, défit la queue de cheval de l’ange déchue, faisant cascader sa chevelure sur ses épaules. Je posai ma main inoccupée sur un sein et après quelques fougueux coups de langue, nous rompîmes le baiser en un grand « smack » assez sonore. Son corps était chaud et elle frétillait d’excitation, aussi le jeune homme de dix-huit ans que j’étais et serais toujours bredouilla :
- Maitre, je… Je pense que nous devrions…
J’allai dire que nous devrions arrêter alors qu’il était encore temps, mais mes mains trahissaient mes paroles, l’une écarta d’un geste une bandelette de tissu dégageant un téton tendis-que l’autre alla caresser son dos en suivant des doigts la fine courbe de son corps légèrement cambré.
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S’il croyait s’en tirer comme cela, comme si rien ne s’était rien passé, il se trompait lourdement. Edean l’avait cherché, et il l’aurait toute entière. De toute manière, son corps réagissait à l’opposé de ce que le jeune homme disait. Lentement, Anéa s’était allongée sur lui, frottant son imposante poitrine sur le torse du faux ange, encore recouvert de sa chemise. L’embrassant fougueusement, jouant de sa langue, la jeune femme voulait le faire fondre par ses gestes. Normalement, il lui répondit, sa langue cherchant celle de l’ange déchue, engageant une fabuleuse valse. Anéa ne le rendait pas insensible, de par la naissance de cette bosse contre le bas-ventre de la demoiselle. Et aussi par ses mains, une défaisant sa longue queue de cheval, la vague noire tombant sur ses épaules et son dos, et une autre main caressant un des seins de la belle. Durant quelques secondes, il cessa le baiser, comme pour stopper la jeune femme. Mais…
- Trop tard pour reculer…Mmh…
Elle avait clairement envie de lui, et inversement. Plongeant son visage dans son cou, Anéa accabla sa peau tendre de quelques doux suçons et coups de langue. Lui s’était empressé de dévaler de ses doigts les courbes sensuelles de la jeune femme. Son bassin remuait doucement, frottant son ventre contre cette bosse. Alors que son souffle chaud murmurait à l’oreille d’Edean quelques gémissements d’envie, une main de ses mains commença à déboutonner la chemise du faux ange. Doucement, un par un, elle découvrit sa peau douce et de fins muscles, tout pour lui plaire. Arrivant jusqu’en bas du tissu, sa main alla exciter encore plus cette bosse, de plus en plus tendue à travers le tissu, par de doux frottements plus que significatifs de ce que la mi-démone cherchait à avoir. Son visage avait même quitté le cou du jeune homme pour passer quelques coups de langue sur le tissu tendu. Se redressant, assise sur le faux ange, elle retira son haut, déjà écarté par Edean pour accéder à sa poitrine. Elle jeta le tissu un peu plus loin avant de se rallonger au-dessus du jeune homme, ses bras à côté de sa tête. Un sourire envoûtant se dessina sur son visage, étirant ses lèvres pulpeuses, avant qu’elle ne se jette de nouveau sur celles d’Edean, dans un baiser empli d’envie…
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- Trop tard pour reculer…Mmh…
Le visage d’Anéa disparu au creux de mon cou, elle baisait ma peau en appliquant ses douces lèvres sur mon épiderme. Elle remuait sur mon érection qui était déjà à l’étroit dans ce pantalon, tandis que entre deux coups de langues dans mon cou, elle me faisait entendre ses doux gémissements à mon oreille. Son souffle chaud contre mon ouïe me fit plus envie que n’importe qu’elle caresse, d’une main Anéa se mit à déboutonner ma chemise bouton après bouton, exhibant mon torse imberbe à la caresse de l’air frais. Je caressai doucement les longs cheveux de jais de la déchue, puis dévalant une fois de plus sa délicieuse chute de reins, j’allai déposer mes doigts fins sur les savoureuses rondeurs de ses fesses, tirant un peu le pantalon de la jeune femme. Lorsqu’elle fut arrivé en bas de ma chemise, sa main descendit en encore plus bas et vint délicatement frotter mon érection seulement couverte par un mince tissu. Mon pénis durcissait encore plus entre les doigts d’Anéa, tendu comme une lance, il était à l’étroit dans mon pantalon serrer à l’extrême. Quand les lèvres de la femme quittèrent mon cou pour déposer quelque baiser sur ma verge, se fut à mon tour de soupirer de plaisir. Alors l’ange déchue se redressa, assise sur mon bassin et enleva son haut dévoilant son deuxième téton à la lumière du jour. Puis jetant le bout de tissu, Anéa, comme moi auparavant, plaqua ses deux mains de chaque coté de mon visage et colla son corps contre le mien un sourire plus qu’aguicheur aux lèvres.
J’ouvris la bouche pour parler, mais sans prévenir Anéa m’embrassa à nouveau d’un baiser passionner. Une de mes mains s’aventura entre les cuisses de la jeune femme et caressa son vagin encore recouvert d’une petite culotte tandis-que je laissais la langue d’Anéa entrainer la mienne dans une cavalcade langoureuse. Enivrer par la déchue allonger sur moi, je me montrai quelque peu entreprenant en glissant ma main sous le morceau de tissu et alla directement frotter la vulve chaude et humide de la jeune femme. Anéa m’embrassait toujours aussi fougueusement, nos langues s’enroulaient et se déroulaient passant d’une bouche à l’autre, nos lèvres se mouvaient les une sur les autres et le doux frottement de son piercing sur ma bouche me procurai une sensation indescriptible.
Je voulais lui dire, lui soupirer à l’oreille que je brulai de désir pour elle, mais que l’étique ne nous laisserai pas faire cela, un maître et son élève ne doivent pas faire l’amour, même s’ils sont épris l’un de l’autre. Or Anéa ne semblait pas l’entendre de cette oreille et continuai à me maintenir au sol, ses seins nus sur mon torse glabre…
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Anéa pouvait clairement sentir la chaleur du corps d’Edean collé tout contre elle. Aussi, son intimité, même à travers le tissu, se faisait une joie d’exciter toujours un peu plus ce pieu de chair long et tendu. Son corps s’apparente à un serpent rampant sur ce sol : il se tortille pour avancer, son visage rejoignant celui du jeune homme. Sa bouche pulpeuse vint prendre possession des lèvres du faux ange dans un baiser langoureux. Une valse, à la tendre et fiévreuse, s’entama, entraînant les langues des deux amants.
Edean se montrait plus entreprenant, semblait avoir plus confiance. Il avait défait le pantalon large de la demoiselle, le faisant tomber à ses pieds. Une de ses mains fines se dirigea entre les cuisses musclées mais tout de même féminines de l’ange déchue. Du bout des doigts, il se mit à caresser le sexe de la jeune femme, bien qu’à travers le tissu. Et plus après…Passant la barrière du tissu, il se mit à caresser à même la peau, la vulve de la mi-démone. Stoppant son baiser, elle soupira d’aise et d’envie sous cette simple caresse. Un sourire malicieux, son regard brûlant plongé dans celui de son élève, elle caressa la joue du jeune homme du revers de sa main.
Son piercing, Anéa le fit rouler entre ses dents, se mordillant la lèvre inférieure d’un désir profond de faire l’amour avec ce faux ange. Se décollant légèrement, sa main gauche vagabonda entre son corps et celui d’Edean, pour finir sa course sur cette bosse en tissu. Habilement, elle défit le bouton du pantalon du jeune homme, faisant glisser le tissu en bas des pieds du jeune homme, pour le faire valdinguer un peu plus loin par terre. Sa main, elle la pressa sur le sous-vêtement de son élève, appuyant sa caresse sur son membre tendu à l’extrême. Elle s’en lécha les babines à la simple idée de s’en occuper un peu plus tard.
Mais alors qu’elle embrassait fougueusement Edean, elle sentit…mal ? Elle ressentait comme une certaine réticence à se laisser complètement aller. Alors elle arrêta tout. Se décollant d’Edean, elle se releva, assise sur ses talons, laissant le jeune homme libre de ses mouvements maintenant. Rapprochant son visage seulement à quelques centimètres de celui du néphilim, elle s’adressa à lui, d’un ton calme toutefois.
- Souhaites-tu réellement que j’arrête ? Si c’est le cas, regardes-moi dans les yeux et dis-moi que tu n’as pas envie de moi !
Peut-être, il est vrai, qu’elle était plus qu’entreprenante et que le néphilim pouvait se sentir mal à l’aise. Peut-être qu’il n’avait pas vraiment envie d’elle au fond ? Si c’était le cas, alors elle arrêterait vraiment. Si c’était son choix, alors elle stopperait tout et se rhabillerait, prête à continuer l’entraînement…
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Anéa soupira de plaisir et mordilla sa lèvre inférieure en caressant tendrement ma joue. Alors que la cyprine de la jeune femme venait engluer mes doigts, elle déboutonna d’un geste précis mon pantalon faisant glisser celui-ci à mes pieds. D’une main elle vint caresser mon membre en feu, commençant même à masturber à travers le tissu tendu à l’extrême et se fut à moi de soupirer d’aise avant que les lèvres pulpeuses de la déchue vinrent se recoller sur ma bouche. Cette fois-ci, le baiser d’Anéa bien que toujours aussi passionné fut étrangement court. Elle se redressa accroupie sur moi et rapprochant son visage du mien, elle me dit calmement :
- Souhaites-tu réellement que j’arrête ? Si c’est le cas, regardes-moi dans les yeux et dis-moi que tu n’as pas envie de moi !
J’expirais longuement, le regard dans les nuages, retirant ma main du sous-vêtement de la déchue et posant celle-ci parterre, je me demandais que faire… Finalement je plantais mon regard dans les magnifiques yeux bleu de glace d’Anéa et m’émerveillant une fois devant une telle beauté, j’ouvris la bouche afin de répondre mais aucun son n’en sortit. J’étais abasourdi, j’avais été sûre de moi lorsque je lui avais dit que nous devrions arrêter nos ébats, mais à présent je ne savais plus ce que je voulais. La beauté d’Anéa me faisait tourner la tête, je tendis mon autre main et lui pris un sein, sans la quitter des yeux je me mis à jouer avec le téton dur comme de la pierre. Je réussis enfin à bredouiller :
- Anéa, maître… Vous êtes si belle… Je veux vous faire plaisir, mais il est interdit à un maître et son élève toute relation charnelle… Autrement je vous désir corps et âme.
Comme pour confirmer mes dires, je me redressai et m’assit sur l’herbe Anéa sur les jambes et j’embrassai sa poitrine. Glissant ma langue sur ces tétons bien rose, je les embrassais tour à tour formant des petits cercles de salive sur ces deux globes de chair plus que généreux. Ma main droite descendit de la poitrine de l’ange déchue sur son ventre plat, mon index décrit le tour du nombril et partit s’échapper dans le dos d’Anéa. Puis descendant plus bas encore que la ligne de sa chute de reins, ma main vint effleurer ses fesses bien rondes pour finalement écarté cette culotte. La tête entre les deux seins d’Anéa, je parvins à m’exclamer :
- Je vous veux maître !
Ma langue remonta le long d’un sein et mes lèvres se refermèrent sur le mamelon tendu, le suçant et le mordillant fougueusement, en plusieurs petit hochement de plus vifs…
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La question s’était posée. Anéa le sentait que quelque chose clochait avec Edean. Pourtant, elle voyait clairement qu’il avait envie. Il suffisait de voir ce membre dur et dressé à travers son pantalon pour le savoir. Mais alors, qu’était-ce ? La question avait été posée calmement, quoique la jeune femme un peu frustrée de devoir s’arrêter dans le feu de l’action. Elle s’était redressée, toujours au-dessus du jeune homme toutefois. Lui, retira la main qui caressait l’intimité maintenant humide de son maître.
Il restait un instant ainsi, laissant un long silence entre la question d’Anéa et le moment où il répondrait. L’ange déchue remarquait bien qu’il hésitait à donner sa réponse, sa bouche s’entrouvrant moult fois sans qu’aucun son n’en sorte. Mais les gestes du jeune homme parlaient à sa place, sa main saisissant un des seins de la mi-démone. Rapidement, il s’amusait à titiller la pointe de ce mont de chair, déjà tendu de désir. La demoiselle réprima un soupir d’aise, étouffé alors qu’elle se mordait la lèvre inférieure.
Et même si l’esprit du faux-ange était perturbé par le fait qu’une liaison entre un maître et son élève était soi-disant interdire, son regard, ses gestes traduisaient son envie. Se redressant vers son maître, pardon , son amante, Edean vint embrasser la poitrine gonflée d’Anéa avant que, avidement, il ne s’empare un à un des pointes de chair durcis sous ses caresses buccales. Un de ses mains flirta tout contre le ventre finement dessiné de muscles de la demoiselle, avant de filer vers ses fesses rebondies, en retirant le dernier bout de tissu couvrant l’ange déchue.
Anéa ne restait pas inactive, même si gémissant un peu plus face à tant d’attentions et de désir émanant du faux ange. L’envie du jeune homme commençait à dépasser sa raison, ses coups de langue plus vifs et râpeux sur les seins de son maître. Tout contre lui, la mi-démone glissa sa main gauche dans les cheveux de son élève, avant de refermer son étreinte derrière sa nuque, plongeant davantage la tête d’Edean dans son opulente poitrine. Sa main droite n’était pas en reste, griffant légèrement la peau du faux ange, partant de son épaule, longeant son bras. Elle prit place sur son bas ventre, brisant la barrière de tissu que représentait le sous-vêtement du jeune homme. Du bout des ongles, elle effleura ce membre déjà bien tendu et enfin libéré de sa prison de tissu. Resserrant sa poigne dessus, elle entama doucement de le masturber, lentement, pour le faire languir. Parfois, elle approchait son visage de celle du jeune homme, lui offrant ses gémissements chauds comme une douce mélodie. Finalement, Anéa fit relever le visage de son partenaire, fixant ses lèvres contre les siennes, humides et brûlantes d’envie. Un baiser profond et fougueux réunissait les langues des deux plumés. Mais elle stoppa ce baiser, encore une fois. Son regard de glace se planta dans celui de son amant, un sourire malicieux aux lèvres, avant que ses lèvres ne filent agacer son oreille.
- Montre-moi que tu me désires…Ton maître te laisse totalement faire.
Nous allons voir de quoi est capable ce petit oiseau…Agira-t’il comme un petit moineau, apeuré par quelqu’un de plus imposant que lui, ou bien, comme un rapace, fondant sur sa proie ?
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Je sentis l’ange déchue gémir de plus en plus fréquemment tandis que la chaleur de nos deux corps montait en flèche. Une main d’Anéa vint me caresser mes cheveux au blanc argenté, se calant sur ma nuque et avec une poigne de fer, la déchue me plongea la tête entre ces seins. Je déposais des petits baisers fougueux sur le thorax d’Anéa entre ces globes de chair bien bombés. Tandis-que je sentais ses doigts délicats glisser sur mon bars et descendre jusque sur mon sexe qu’elle s’empressa de libérer. Je voulu rejeter la tête en arrière, mais la déchue me maintint fermement le visage au creux de sa poitrine alors qu’elle refermait ses doigts autour de ma verge et commençai une lente et délicieuse masturbation. De temps en temps elle se penchait, rapprochant son visage du mien et me soufflait à l’oreille quelque doux soupir de désir. Puis me libérant de l’étreinte qui me maintenait contre ses seins, nos lèvres se rencontrèrent encore une fois et entrainèrent nos deux langues en une valse effrénée, alors que mon pénis se durcissait encore plus sous la masturbation d’Anéa. Puis rompant à nouveau le baiser me fixant un long moment de son regard bleu envoutant avant de partir mordiller le lobe de mon oreille et elle me dit d’un ton suave :
- Montre-moi que tu me désires…Ton maître te laisse totalement faire.
C’était la première fois qu’une femme me laissait clairement le dessus, j’en fus un petit peu déstabilisé et prit un petit moment, Anéa accroupie sur moi, pour réfléchir à comment vais-je mis prendre. Ce ne fut pas très long et mes impulsions de plus en plus affamés me firent opter pour la manœuvre la plus simple. Aussi je me rallongeai sur le dos faisant par là même s’étendre l’ange déchue sur mon torse. Je profitai de la position pour lui voler un baiser délicat presque timide qui tranchait nettement avec ceux que nous avions put échangés précédemment, puis d’une brusque torsion des épaule je renversai Anéa. J’étais à présent au dessus d’elle, en y repensant j’y étais peut être allé trop fougueusement, mais sur le moment à moitié aveuglé par un désir fous, je n’y fis pas attention.
Ainsi j’étais à présent sur elle et tandis que ma main droite retournait saisir un sein et le pétrir copieusement, la gauche toujours engluer de cyprine alla attraper une cuisse ferme, musclée et galbé à vous rendre fous. Je plongeais mon sexe tendu dans celui d’Anéa qui m’accueillit dan son vagin avec un petit sursaut. Lentement, délicatement, j’exécutais des petits mouvements de va et viens, m’enfonçant toujours plus profondément. Cependant que je faisais cela ma main gauche alla se promener le long du fessier du la déchue, caressant le pourtour de l’anus de la belle, c’était un espace de l’anatomie que je n’avais jamais osé violer sur une femme. Alors que je sentais mon membre frôler le fond du vagin d’Anéa, je me retirai tout entier pour y replonger d’un coup, cognant mon gland contre son cul-de-sac vaginal pour mon grand plaisir.
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Allez. Anéa laissait au jeune homme la chance d’explorer le terrain et de se laisser aller à toutes ses envies. La demoiselle l’avait bien chauffé, entourant son membre tendu de sa main. Voyons ce que le petit oisillon peut faire. Le feu du désir la prenait entièrement, ses monts de chair gonflant sous les attentions d’Edean. Son jardin secret ruisselait de ses fluides intimes, cheminant aussi sur les cuisses du faux-ange.
Doucement, il se rallongea, dos contre l’herbe, emportant avec lui la douce la collant tout contre son torse. Se tortillant lentement sur lui, les lèvres d’Anéa furent prises d’assaut par celles d’Edean, bien que le baiser fût bien plus…retenu que les autres. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle n’en tirait aucun désir. Et c’est soudainement que la mi-démone se retrouva le dos dans l’herbe, les positions inversées, le jeune homme la dominant. Le regard azur de la demoiselle se fit rieur et malicieux, attendant la suite avec impatience.
Il maltraita un des seins gonflés de la belle, le pétrissant de ses doigts habiles. Alors que de son autre main, le faux-ange agrippa une cuisse de la jeune femme, s’offrant une vue imprenable sur ce fruit défendu et juteux. Il en approcha son sexe tendu à l’extrême près de cette grotte, avant de partir à sa découverte entièrement. Ce traitement arracha un râle rauque de plaisir à Anéa, qui en cambra légèrement le dos et le bassin sous la première pénétration. La belle ne put s’empêcher de se mordre la lèvre, gémissant déjà doucement aux vas et vient de son élève en elle.
- Haaan…Tellement bon…
C’est de surprise qu’elle ouvrit davantage les yeux. Agréablement surprise et parcourue d’un frisson qui fit trembler son corps tout entier, quand elle sentit son petit trou caresser, même légèrement, par Edean. Pourquoi ne pas essayer par là, plus tard ? Rien que l’idée qu’il la pénètre par cette autre entrée fit frémir de plaisir la demoiselle. Poussée par ses instincts primaires de démone, Anéa entoura rapidement le bassin du jeune homme de ses jambes d’amazone, le rapprochant d’elle. Ses mains vinrent se coincer derrière sa nuque, s’y accrochant pour mieux chercher ses lèvres. Elle l’embrassa fiévreusement, prise d’une envie animale. Elle le força une nouvelle fois à se coller contre elle, se reposer sur elle, ses doigts filant le long de sa colonne vertébrale. La jeune femme gémissait de plus en plus fort, cette douce mélodie parvenant aux oreilles de son amant du moment. C’est sans honte qu’elle se saisit des fesses du faux-ange, fermes, les pressant pour l’inviter à la prendre encore plus, griffant volontiers la peau à cette endroit.
- Encore…Mmh, encore !
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Anéa semblait aimer ça, encouragé par ses gémissements de plaisir de plus en plus ardents alors que l’excitation grimpait à toute vitesse, J’accélérais mes allés-retours éclairs en elle. Je sentis ses jambes se refermer autour de ma taille, et ses douces mains se poser sur mes fesses, afin d’appuyer encore plus mes coups de reins. L’ange déchue, m’embrassa avec une ardeur qui se rapprochait de la folie, sa langue roula dans ma bouche en cadence avec mes coups de reins. Le corps de l’ange à la peau de glace était si chaud, Elle ondulait sous mes pénétrations, c’était bon… Je soufflai entre chaque coup, mais mes râles restaient bien pâles face aux soupirs de la jeune femme, on devait pouvoir l’entendre depuis Nexus… Enfin c’était l’impression que j’avais.
- Maître je… je crois que je vais…
Je voulus sortir mon sexe avant qu’il ne soit trop tard, mais les jambes d’Anéa enserrant mon bassin, m’en empêchèrent. L’orgasme me prit, je tressaillis plusieurs fois avant de lâcher totalement prise et de m’affaler littéralement sur mon maître. Au bout de quelques longues secondes je parvins à me retirer de sur elle, le trop plein de sperme dégoulinant du vagin de la déchue. Je roulais sur le côté, allongé sur l’herbe, tandis que j’essayais de calmer les battements effréné de mon cœur malade de désir envers ce qui été après tout mon nouveau maître.
- Excuser moi, je n’aurais pas dû… quel idiot j’ai été…
Dis-je une fois que j’eu recouvert mon souffle. Ça avait été pourtant grandiose, du moins de mon point de vue. J’avais déjà fait l’amour à une femme, mais là, elle m’avait mis KO en un seul orgasme et j’en retirais encore plus que des plaisirs sexuels, un profond sentiment de sérénité. Il m’en faudrait plus que cela pour pouvoirs recouvrer confiance en moi-même, mais ça pouvait m’aider à progresser. Malgré tout, l'inconvenance de se que je venais de faire m’assaillait d'une gêne qui fit rosir mes joues encore un peu plus qu'auparavant...
-
Dieu, que c’est bon. Blasphème, mais on s’en fiche. Anéa n’est plus à son service, alors elle peut dire et penser ce qu’elle veut. Et faire ce qu’elle souhaite aussi, comme s’adonner aux plaisirs de la chair avec ce faux-ange, qui la pilonnait de plus en plus fort. Son esprit se perdait dans les méandres de la luxure, toujours un peu plus, toujours avec envie. Ce côté démoniaque était loin de lui déplaire, à croire que les années, même les siècles qu’elle avait passé à rester…pure, tout cela était loin, très loin derrière elle. Sa transformation était, à vrai dire, une renaissance. Enfin, elle se laissait aller à ses véritables envies. Comme maintenant…
L’ange déchue aidait même son amant à chaque pénétration, ondulant merveilleusement son bassin pour accentuer la moindre des sensations que pouvaient leur procurer cette partie de jambes en l’air. Ses jambes et ses mains étaient là pour l’inviter à aller toujours plus fort, plus profondément en elle. Et Edean ne s’en privait pas. Fou de son corps, il en montrait son plaisir par de longs soupirs, des râles rauques berçant les oreilles de la demoiselle. Plusieurs fois, elle vint chercher les lèvres de son élève pour les attirer tout contre les siennes, dans un baiser qu’elle voulait à chaque fois ardent et possessif. Son corps se mit rapidement à trembler, à se crisper de plus en plus souvent. L’orgasme n’était pas loin, et quand Edean prit le soin de la prévenir de sa proche jouissance, elle ne se retint nullement. Dans un gémissement plus puissant, coupé, saccadé, l’orgasme la prit entièrement, alors que son partenaire se vidait en elle.
Essoufflés tous deux, le jeune homme s’écroula sur Anéa, perlée de sueur. Ils cherchaient à reprendre leur souffle ensemble. Parfois, la demoiselle déposait de furtifs baisers sur le visage du faux-ange, par-ci par-là. Un instant plus tard, Edean se retira enfin, s’affalant dans l’herbe à côté de la déchue. Il se confondit en excuses, encore une fois. Le feu à ses joues démontrait bien qu’il était encore gêné par ce qu’il venait de faire. Se posant sur le côté, tout en s’approchant de lui, elle se releva juste un peu, un coude au sol. Elle fit glisser ses ongles sur le torse humide du jeune homme. Un sourire franc et satisfait étira les lèvres pulpeuses d’Anéa, alors qu’elle prenait la parole.
- Pourquoi ces excuses ? Tu as pris du plaisir avec moi, non ? Alors pas de pardon, ou quoique ce soit d’autre, d’accord ? Moi, j’ai trouvé ça fantastique.
Le corps d’Anéa secoué encore de légers tremblements ne pouvait démontrer le contraire. Et c’est une nouvelle fois pour le rassurer qu’elle déposa un baiser, empli de tendresse, sur ses lèvres. En rompant le baiser, elle caressa doucement la joue gauche du jeune homme. Puis, elle se releva entièrement, toujours nue, son corps couvert de perles de sueur. Elle tourna le dos à Edean, pour se diriger vers le point d’eau. Y rentrant doucement, l’eau était plutôt fraîche. Rien de tel pour se remettre les idées en place. Après quelques brasses, elle plongea. Ne remontant que quelques minutes après, sacré souffle qu’elle avait, d’un signe, elle invita son élève à la rejoindre. Cela lui fera du bien.
- Allez, viens !
-
- Pourquoi ces excuses ? Tu as pris du plaisir avec moi, non ? Alors pas de pardon, ou quoique ce soit d’autre, d’accord ? Moi, j’ai trouvé ça fantastique.
- Oh oui que j’y ai pris du plaisir…
Les mots me manquaient pour décrire ce que j’avais ressentis, un bonheur intense, mais il y avait un je-ne-sais-quoi d’étrange comme si je devais regretter ce qui c’était passé. J’étais allongé nu dans l’herbe, à côté d’une très belle jeune femme en tenue d’Eve, tous les hommes du monde seraient comblé en cet instant et je n’y faisais pas exception. Anéa vint me déposer tendrement un doux baiser sur les lèvres, puis elle me caressa délicatement la joue.
- Moi aussi j’ai trouvé ça fantastique, mais je m’en veux d’avoir ainsi… Souiller le sanctuaire sacré de la femme.
Alors que je parlai l’ange déchue s’était levé et s’était dirigé vers le point d’eau, toujours avec sa démarche qui faisait tout pour attirer et attiser l’envie des mâles ont le malheur, ou pour un petit nombre d’entre eux le bonheur de la regarder. Cet effet était accentuer par le faite que comme je l’ai déjà dit, elle était nue comme un vers. Alors que la déchue se déhanchait ainsi, mon membre se redressa tout content de ce que je voyais. Je lui jetai un coup d’œil désapprobateur et tournais les yeux pour voir Anéa se glisser sensuellement dans l’eau. Je me levais à mon tour et entreprit de ramasser nos habits éparpillé au travers de la clairière, je les entreposai au pied du rocher ou était nos armes et provisions et intrigué prit le cimeterre d’Anéa. Je n’avais jamais vu d’arme pareille, à une lame comme un sabre ordinaire, il était cependant bien plus lourd et aussi bien plus épais, mais gardait le tranchant d’une lame de rasoir… c’était une belle arme, digne de sa porteuse. Je me retournais, reposant l’arme là où je l’avais prise, et vis Anéa émergé de l’eau et me faisant signe d’approcher et m’exhortai à la rejoindre.
Pourquoi pas, après tout ce ne pouvais pas me faire de mal que de me baigner un peu. Aussi je me retrouvais au bord du bassin, Anéa devait avoir une belle vue sur mon sexe en érection, mais cela ne provoquait nulle gêne. Elle m’avait donné l’orgasme et moi je l’avais fait jouir, je ne devais pas être gêné. Je trempai le bout de mon orteil dans le liquide clair avant de le retirer d’un coup.
- Nom de dieu, ce que c’est frai !
Je ne vous avais pas dit ? Je suis très frileux en particulier dans l’eau, mais je suis aussi persévérant et en expirent longuement je mis les deux pieds dans le liquide transparent. Très progressivement j’avançais dans le bassin, m’immergeant peu à peu, j’eu un petit frisson lorsque l’eau fraiche atteignit mon diaphragme…
-
Anéa s’était avancée vers le point d’eau, y disparaissant volontiers quelques instants. En apnée, elle se prit à vagabonder sous l’eau. Remontant à la surface, l’ange déchue vint plaquer sa chevelure noire d’un geste vif de sa tête en arrière. Au loin, elle put voir Edean ramasser leurs vêtements un à un, avant de les rapporter près d’un arbre, là où reposaient leurs armes. Il prit soin d’en observer une de celles d’Anéa, avant de finalement, la reposer.
La jeune femme invita le faux ange à venir la rejoindre dans l’eau. Chose qu’il fit avec le sourire aux lèvres. Et son membre dressé entre les jambes. Ceci fit sourire la mi-démone, qui semblait hypnotisée par ce sexe ballotant, tel un chat devant une petite balle. Un autre sourire apparut sur le visage de l’ange déchue, à la réflexion du jeune homme. Il est vrai que l’eau n’était pas bien chaude, mais la demoiselle supportait plutôt bien. Edean s’enfonçait de plus en plus dans l’eau, venant s’y plonger jusqu’au torse. La belle, elle, se mit à tournoyer doucement autour de lui, puis s’agrippa à son dos, sa poitrine toute collée contre sa peau. Approchant sa bouche pulpeuse de l’oreille du jeune homme, elle lui murmura quelques mots.
- Nous n’allons pas faire simplement trempette. Commençons l’entraînement, veux-tu. Il te faudra apprendre à maîtriser et faire usage de tes pouvoirs, et ce, dans n’importe quelle circonstance. Comme maintenant, en fait. Je vais m’éloigner un peu de toi, et tu vas me dire à quoi je pense grâce à ton don de télépathie.
Un doux baiser à l’arrière de sa tête, et Anéa se décolla du faux-ange. En quelques brasses, elle s’éloigna d’Edean, d’une bonne dizaine de mètres, face à lui, et lui fit un signe de tête qu’il pouvait commencer. Elle se focalisa sur ce qu’elle devait penser, à quelque chose de précis, alors, elle prit pour exemple un bon repas à l’auberge du Coucher de Lune.
-
Dans ce petit bassin, Anéa se mit à me tourner autour, elle avait sensuellement rejeté sa longue chevelure noire dans son dos et mes yeux ne la quittaient pas, se repaissant de ce magnifique corps nu aux courbes galbé à souhait. Puis tandis que je frissonnais de froid dans cette eau, elle alla derrière moi et se colla dans mon dos, sa poitrine et les doux battements de son cœur me réchauffaient agréablement.
- Nous n’allons pas faire simplement trempette. Commençons l’entraînement, veux-tu. Il te faudra apprendre à maîtriser et faire usage de tes pouvoirs, et ce, dans n’importe quelle circonstance. Comme maintenant, en fait. Je vais m’éloigner un peu de toi, et tu vas me dire à quoi je pense grâce à ton don de télépathie.
Puis avec un doux baiser sur ma nuque, l’Ange déchue s’éloigna de moi de quelque mètre avant de se concentrer sur ce qu’elle voulait que je vois. Elle se tenait dans mon dos mais je n’avais pas besoin de la regarder pour savoir avec exactitude ou elle se trouvait. Mon esprit alla trouver le sien et effleura à peine la surface de l’océan tumultueux qu’était l’âme d’Anéa. Son esprit était bien plus complexe qu’un simple humain et je n’aurais su dire pourquoi, une goutte de sueur glacée roula le long de mon dos, il y avait des choses qu’il valait mieux garder secrètes. Heureusement, pour voir ce à quoi elle pensait en l’instant présent, je n’avais pas besoin de fouiller son esprit trop profondément sinon j’aurais risqué de me noyer en elle.
J’aperçu une pensée, qui se mua en image, elle était habillé et assise dans la pièce que je reconnue comme l’auberge du coucher de lune et devant elle, une large assiette débordait de victuailles en tout genre. Cette fois-ci je ne parvins pas à distinguer des mots, ça pensée n’était pas claire, elle essayait de penser sans transposer ses idées dans son langage et ce qui en résultait étais pour le moins confus. L’image disparut et mon esprit réintégra mon corps, j’ouvrit la bouche, mais ne dis rien d’abord tentant de faire de l’ordre dans ma tête.
- Tu as faim ?
Demandais-je d’abord avant de reconnecté nos deux conscience, mais cette fois je rentrai plus profondément dans son âme pour distinguer avec exactitude ce qu’elle pensait parce-que ça m’étonnerais qu’elle pense à manger maintenant…
-
Éloignée du jeune homme, Anéa essayait tant bien que mal de se concentrer sur ses pensées, pensées qu’elle avait du mal à fixer. Alors, elle se focalisa sur un bête repas, de la nourriture à se mettre sous la dent, sans vraiment préciser. C’était tout bête, mais c’était déjà ça. Enfin, peut-être que ce ne serait pas assez précis pour que le faux ange comprenne facilement les idées qui flottaient dans l’esprit de la belle.
Comme elle l’avait prévue, cela ne dura qu’une infime seconde. Même pas le temps de cligner des yeux. Et lorsqu’Edean vint lui adresser la parole, il ne prit pas la peine de se retourner vers son interlocutrice. Mais sa question fit rire la demoiselle. Ce n’est pas vraiment qu’elle avait faim. Bon, peut-être que si, mais juste un peu. Seulement, elle souhaitait juste penser à quelque chose de simple. Alors, nageant lentement vers lui, elle s’accrocha à son dos, passant ses bras par-dessus ses épaules, soufflant ses paroles à l’oreille du jeune homme, d’un ton plus que chaud.
- Non, pas vraiment. Mais je vois que tu as réussi à percer mes pensées. C’est bien…Alors, mmh, essayons autre chose, de plus corsé. Réitérons la chose, et surtout, concentres-toi…
Prenant une bonne bouffée d’air, elle plongea sa tête sous l’eau, et se mit à tournoyer autour du faux ange tel un requin agaçant sa proie, prêt à la croquer. Son corps cognait parfois, sans mal, celui du jeune homme. Sa main venait effleurer le sexe engourdi par la fraîcheur de l’eau. Mais Anéa se voulait taquine. Pour sûr, il comprendrait sans mal les pensées de la belle, sans même utiliser ses pouvoirs de télépathie.
Néanmoins, ce petit jeu amena la demoiselle à se rappeler leurs ébats d’auparavant, mais aussi l’étrange pouvoir qu’il possédait, et à vrai dire, faisait légèrement frissonner de crainte l’ange déchue. Annihiler les pouvoirs d’un démon à son contact...Anéa ne ressentait rien, pas de changement en elle. Aucun de ses pouvoirs ou habiletés ne semblait l’avoir quitter. Elle était toujours la même. Dans un soupir d’apaisement, elle se mit à sourire, sous l’eau, heureuse de voir que, même inconsciemment, le pouvoir spécial d’Edean n’avait pas fonctionné sur elle.
Elle en revint à caresser les fesses, puis le membre du faux ange. S’arrêtant devant lui, le visage au niveau de son bas-ventre, et sans reprendre son souffle, elle déposa sa main sur l’objet de plaisir, le masturbant légèrement. Alors la jeune femme concentra ses pensées sur leurs futurs ébats, car pour sûr, ils allaient en avoir, mais qui auraient lieu prochainement, mais plutôt dans l’auberge. Oui, dans cette chambre…
-
Au beau milieu du bassin d’eau fraiche, je pus sentir les remous que provoquait la belle nageant vers jusqu’à venir m’enlacer dans ses bras musclés, se contact était doux, bienfaisant. Elle se pencha alors vers moi et avec un ton des plus aguicheurs, presque mielleux, elle me fit comprendre qu’elle voulait corser le jeu. Elle prit une longue inspiration et plongea la tête sous l’eau se mettant à décrire des petits cercles autour de moi.
Tentant de faire abstraction du petit manège qu’exécutait Anéa, je me concentrais une fois encore pour amener mon esprit à toucher le sien, cette fois j’étais bien déterminé à saisir ce à quoi elle pensait. Comme d’habitude je fus cerné d’un tas de sensations, d’images, de sons, d’odeur, de goûts et même de souvenirs qui ne m’appartenais pas, mais comme je l’avais déjà fait, je ne fis qu’effleurer en surface l’âme de la déchue. Je ne me concentrais uniquement sur ces sensation présente tout en fouillant en peu pour retrouver une image ou des mots assez claire pour que je puisse en tirez quelque chose d’intelligible. Le problème avec la télépathie c’est de dégoter autre chose que des perceptions ineffables et par conséquent inexploitable, sinon notre analyse de sensations qui ne sont pas nôtre peut être erronée. Or avant que nos pensées ne sorte de notre bouche en un son articulé, ce que nous voulons faire comprendre à notre interlocuteur est loin d’être fluide, nos pensés peuvent même paraitre visqueuses.
Enfin, je retrouvais cette Image de la belle assise tranquillement sur une chaise avec le même plat remplie de victuaille que j’avais vu un peu plus tôt, la seul différence à noter c’est que j’étais présent dans cette scène qui se déroulait dans le cerveau d’Anéa. Ça faisait assez bizarre d’ailleurs, je regardais cette scène en spectateur extérieur et je pouvais me voir, ou plutôt ce qu’Anéa pensait de moi agir et réagir. Soudain, je ne pus dire pourquoi l’image s’effaça peu à peu et fut remplacée par une autre scène, mais cette fois-ci elle se déroulait dans la petite chambre à l’étage de l’auberge et plus précisément de ce lit. Toujours en pensée, la belle s’approcha tout près avec un sourire coquin et sans même prendre le temps de se déshabillé, elle sautait littéralement sur mon moi, déchirant mes vêtement avec furie. Je n’en pas mes yeux, cette archange déchue avait vraiment le diable au corps, en tout cas je ne pus pas tout voir car mon esprit alla regagner mon corps.
Quand je recouvris mes sens bien à moi et que j’eu rouvert les yeux, je vis la belle ange agenouillée devant moi la tête sous l’eau claire et elle masturbait délicatement mon sexe, des petites bulles sortant de ses narines tandis-que ses longs cheveux noirs formaient comme des tentacules animé d’une vie propre. J’étais plonger dans une sorte de transe, je ne savais pas trop quoi dire ni quoi faire, alors je restais là pantois à attendre qu’elle se décidât à faire quelque chose. J’avais l’eau fraiche au niveau du torse et mon corps frileux commençait déjà à avoir froid, je pouvais sentir comme une brulure me glacée la peau et pourtant j’avais déjà pris des bains dans une eau plus froide que celle-ci. Je fermai lentement les yeux et tous mes autres sens en furent accrues, je me mis à ralentir sensiblement ma respiration pour permettre à mon petit cœur de Nephilim de prendre un rythme régulier, sans sursaut. Ses douces caresses sur mon membre étaient exquise et bientôt ma verge se redressa, tout dur à nouveau…
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La belle Anéa s’était faite sirène pour déstabiliser son élève qui devait relever les pensées de l’ange déchue. Elle se jouait de lui, elle le taquinait. Elle vagabondait tout autour de lui, sa main agaçant la peau glacée par l’eau du pauvre néphélim. L’entraînement risquait de durer longtemps et sûrement pas une seule journée. Il s’agissait là de développer un minimum et de voir jusqu’où pouvait pousser le pouvoir de télépathie d’Edean. En le touchant sous l’eau fraîche de ses mains, ou bien encore de sa longue chevelure noire qui filait sur sa peau, la mi-démone cherchait à voir s’il pouvait assez se concentrer sur les pensées de la demoiselle pour pouvoir lire en elle, alors qu’elle cherchait nettement à le perturber. Les doigts fins d’Anéa s’étaient aventurés sur le membre du faux ange pour commencer à le masturber lentement, puis se faisait plus insistante.
Le mandrin du jeune homme se dressait petit à petit, grandissant plus lentement, sûrement à cause de l’eau assez froide, il faut le dire. Mais Edean ne réagissait pas, alors il avait échoué ? La mi-démone, en apnée, regardait le jeune homme, les sourcils légèrement froncées et un peu déçue, ne sachant pas trop s’il avait réussi ou quoi. Mais aucune réponse. Alors, elle arrêta son affaire, s’éloigna de quelques centimètres du faux ange, et sortit la tête de l’eau. Elle le laissait en plan, et probablement sur sa faim et son envie d’elle. Mais qu’importe. Tout cela sera pour plus tard...
Son regard glacé se posa quelques instants sur le visage troublé d’Edean, qui devait se demander ce qu’il se passait. La demoiselle fit demi-tour et se dirigea vers les berges. Son corps réapparaissait petit à petit, ruisselant de cette eau claire et fraîche, laissant au jeune homme la vue de sa chute de reins et de son fessier musclée et rebondie. Une fois entièrement sortie de l’eau, deux immenses ailes blanches aux pointes noires firent leur apparition dans le dos de l’archange, et enroulèrent son corps, comme pour le sécher. Elle se rapprocha de la souche où étaient posées ses affaires, se baissant pour ramasser armes et vêtements, et se rhabilla. Ainsi fait, ses ailes se déplièrent au maximum, et disparurent dans un coup de vent puissant, les plumes virevoltant dans l’air et s’éclipsèrent comme par magie. Anéa s’installa près du sac renfermant la nourriture et prit le temps de tresser ses cheveux dégoulinants. Elle ouvrit le sac, en sortit le nécessaire pour casser la croûte, utilisant sa dague pour couper ce qu’il fallait. Un regard vers le néphélim, avec un fin sourire aux lèvres.
- Tu continues de te geler les miches, ou bien tu viens grailler ?
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Je n’avais pas su capter les pensé de mon maître tandis qu’elle masturbait de bon cœur mon sexe, après m’avoir caressé les moindres recoins de mon corps à moitié plongé dans l’eau fraiche du petit lac dans lequel nous fessions trempette. J’avais pourtant envoyé mon esprit toucher le sien, mais ma concentration était trop faible et incessamment dérangée par les cajoles de la belle jeune femme qui me tournait autour comme une anguille. Cependant j’avais réussi à garder la connexion télépathique, mais quand elle empoigna ma verge pour faire promener ses doigts dessus, trop de sensation me traversèrent en même temps et je ne pus tout simplement pas contenir le plaisir qui commençait déjà à m’envahir. La tête sous l’eau, la belle archange déchue jouait avec mon corps et moi je restais impassible tandis-que mon membre gonflait lentement sous les petits vas et viens de plus en plus intense qu’elle décrivait habilement. La connexion entre nos deux esprits avait été brutalement coupée et quelque peu déçue que je n’ai point réussi cet exercice, Anéa me lâcha en plein mouvement stoppant sa délicieuse masturbation avant de reculer et planter ses envoutants yeux dans les miens avant de nager vers la berge, me laissant comme un idiot avec mon sexe tendu.
Je poussais un gémissement de frustration qui ressemblait fort à un miaulement affamé, il faut dire que là j’avais une grosse envie de caresse. Quand elle ressortie de l’eau, le liquide clair glissait finement sur sa peau blanche tandis-que emplie d’une certaine grâce elle s’enveloppait dans ses ailes comme dans un manteau, vous pouvez me croie, je lui aurais sauté dessus si je le pouvais tant j’avais envie d’elle. Elles étaient bien loin les considérations comme quoi un maître et son élève ne doivent pas avoir d’autre relation que celle du maître à l’élève. Anéa se dirigea alors vers là où nos affaires étaient rangé, elle se rhabilla et se recoiffa avant de fouiller le sac avec la nourriture pour en sortir un petit casse-dalle. Moi, j’étais toujours dans le petit lac pour le moins pas chaud avec la flotte jusqu’au torse et je me demandais ce qui c’était passé en restant hébéter dans l’eau froide.
- Tu continues de te geler les miches, ou bien tu viens grailler ?
C’est vrai que je me les gelais un peu, mais mon membre toujours tendu n’arrivait pas à encaisser le choc et la frustration de se retrouver d’une minute à l’autre sans partenaire. J’eu un petit sourire en coin en pensant que hier sous la douche elle avait dû ressentir la même chose quand j’étais parti sans prévenir que moi en cet instant, c’était de bonne guerre me dis-je. Cependant mon sexe lui n’étais pas de cet avis et avec une petite moue, je tournais le dos à l’ange déchue.
- Pas faim…
Lui répondis-je simplement, mais je sortais quand même au bout d’un moment et me rhabillant, je pris quand même un quignon de pain dans le sac pour avoir quelque-chose dans le ventre.
-
Anéa le savait. Pour être devenue si manipulatrice, elle avait appris certaines choses à ses dépens. Ô combien il est frustrant de se retenir de tout acte sexuel alors qu’au fin fond de nos entrailles, on en meurt d’envie. Certes, ce n’était pas très digne de la part d’un ange, même déchue, mais frustrer quelqu’un, se donner un air d’inaccessible, rendait la personne plus désirable encore qu’à l’habitude. Mais Edean semblait vraiment déçu que la jeune femme l’ai laissé en plan. Le jeune homme s’était retourné, montrant son dos à la demoiselle alors qu’il était encore dans l’eau. Le voilà qu’il boude. Anéa l’avait invité à sortir de cette eau qui lui glaçait le corps aux vues des couleurs violacées qu’il prenait au niveau de ses lèvres, et aussi à manger un morceau. Pour sûr, il n’avait pas fait grand-chose pour l’instant niveau entraînement, mais s’il ne mangeait pas, il ne tiendrait pas le reste de la journée.
- Viens manger un morceau. Je ne tiens pas à te ramasser affamé et tout sec comme du bois mort pour rentrer ce soir à l’auberge.
La jeune femme ne l’avait pas attendu. Attrapant un quignon de pain et le jambon, elle en coupa plusieurs morceaux à l’aide de sa dague, les associant ensuite pour les croquer. Elle en laissa naturellement pour Edean. Le néphilim ne tarda d’ailleurs pas à rejoindre l’ange déchue, se séchant, se rhabillant avant de s’asseoir non loin d’elle. Il faisait toujours la tête, et cela amusa la demoiselle, qui souriait doucement. Elle fouilla une nouvelle fois dans le sac de victuailles et en sortit une gourde d’eau fraîche. Elle l’ouvrit et en but quelques gorgées, avant de finalement la tendre vers le faux-ange. Bien manger, bien s’hydrater, une bonne pause et hop, tout beau tout neuf pour l’entraînement.
- Manges un peu et on s’entraînera sérieusement pour que tu puisses maîtriser correctement tes pouvoirs. Comme cela, après, tu pourras passer tes nerfs sur des esclavagistes.
Mh. Cela rappelle étrangement une autre histoire, la vie d’Anéa. Un être à plumes qui souhaite se venger. Sauf que dans son cas, il ne s’agissait pas d’esclavagistes mais de démons. Mais, au fond, cela revenait au même…Le regard de la belle se perdit devant elle, légèrement avachie sur elle-même, les bras sur les genoux.
- Sais-tu que ta vengeance est vaine ? Quoique tu fasses, il y aura toujours des esclavagistes.
Comme il y aura toujours des démons. Mais au moins, le jeune homme ne risquait pas de devenir ce qu’il « chassait », au contraire de l’ange déchue…Mh. Anéa se mit alors à soupirer longuement.
-
Après m’être plus ou moins sécher, je me rhabillais toujours frustré et boudeur, avant de m’assoir à côté d’Anéa pour partager avec elle le petit casse-croûte qu’elle s’était préparée. Nous n’avions pas fait grand-chose pour l’instant, me dis-je en prenant un bout de pain pour mordre dedans à pleine dents. Nous n’avions certes pas fait grand-chose, mais j’ai pu me rendre compte de la limite de mes facultés actuelle, limite que je m’efforcerais de dépasser les jours qui vont suivre. J’évitais de la regarder alors que je mangeais à ses côtés et ne digérant toujours pas ma frustration de toute à l’heure, les larmes me montèrent aux yeux, je ne suis qu’un abrutis d’avoir pensé que cette Ange déjà, j’en étais sûr, être bien plein et de bien meilleur que moi. Cette constatation m’attristait, moi qui croyais avoir trouvé la bonne personne, et bien je m’étais foutu le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate. Je n’aurais pas dus lui montrer mes faiblesses et m’enfermé derrière une muraille infranchissable de sadisme, de cynisme et de cruauté. Prenant une petite rondelle de jambon que je gobais illico, je me mis à rire de ma propre sottise et pris la gourde que me tendait mon maître en faisant bien attention de ne pas croiser son regard ensorcelant.
- Manges un peu et on s’entraînera sérieusement pour que tu puisses maîtriser correctement tes pouvoirs. Comme cela, après, tu pourras passer tes nerfs sur des esclavagistes.
Elle avait raison, si j’étais là c’était avant tout pour qu’elle m’enseigne au meilleur de ses capacités à me servir de mes pouvoirs encore pour la majorité latent afin de me venger de ceux qui m’avait privé de liberté et de joie de vivre. Cette vague notion qu’est l’espoir n’avait au bout d’un moment plus de signification pour moi et Anéa m’en apportait encore une fois la preuve sur un plateau. Je secouais la tête, éberlué par mes propres pensées, mon maître m’avais juste rappelé un peu brutalement ce pourquoi j’étais là.
- Sais-tu que ta vengeance est vaine ? Quoique tu fasses, il y aura toujours des esclavagistes.
- Oui, je le sais maître, comme je sais que je vais sans doute mourir dans cette entreprise, soit empoisonner ou égorger dans mon lit, soit l’épée à la main… Mais, même sachant cela, ne trouve tu pas que chaque êtres humains doivent naitre libre et égaux en droits ? ne trouve tu pas qu’il faut se battre et mourir pour ce noble précepte ? j’ai fait ce choix il y a bien longtemps, plutôt que de sombré dans une vie de débauche et de lubricité. Bien sûr je ne verrais pas s’accomplir mon œuvre de mon vivant, mais les hommes qui déplacent les montagnes sont ceux qui commencent à enlever les petites pierres. Je ne suis sans doutes qu’un fou suicidaire, mais de toute façon je n’ai rien hormis ce sabre impatient de tranché la chaire et les os de mes ennemis et je ne manquerais à personne.
Ma tirade m’avait fait du bien, j’avais pu me recentrer sur moi-même et pour la première fois depuis que j’étais sorti de l’eau, je m’autorisais à regarder mon maître dans les yeux avec un sourire angélique qui me faisait paraitre tout mignon. J’étais fin prêt, le vrai entrainement allait pouvoir commencer.
-
Il s’était installé là, à côté d’Anéa, mais Edean évitait à tout prix de croiser le regard de la jeune femme. Même quand elle lui passa de quoi manger et boire, il ne la regardait pas, pas même une seconde. Rien. D’accord, il boudait encore pour ce que l’ange déchue lui avait fait. C’est vrai, ce n’était pas très classe de sa part, mais bon, ils n’étaient pas là pour copuler tous les deux. Ce n’était pas ce genre d’entraînement qu’ils devaient faire. La mi-démone le rappela à l’ordre d’ailleurs, du fait qu’il fallait qu’il se nourrisse un minimum, un peu de glougloute, et enfin, ils reprendraient sérieusement l’entraînement afin de développer les pouvoirs de télépathie et télékinésie du faux ange. Entre deux coups de dents dans son morceau de pain et de jambon, Anéa l’avait prévenue que sa quête était vaine, que cela ne servait à rien, qu’il y aurait toujours des esclavagistes dans ce monde, puisqu’il y aurait toujours des Terranides. Edean n’était pas dupe. Tout cela, il en avait parfaitement conscience, et en écoutant ses paroles, la jeune femme l’observait, presque pris par cette idée de vengeance qui se lisait sur son visage. La demoiselle n’était pas vraiment surprise de sa réponse. Tout ce qu’il avait dit, presque au mot près, ressemblait à ce qu’Anéa avait répondu aux Hauts-Anges, quand ils l’ont déchue.
Un sourire aux lèvres, le visage du néphilim se tourna enfin vers celui de la jeune femme, qui prit le temps de lui répondre aussi par un sourire tendre. Elle se releva, frottant ses mains sur ses vêtements pour retirer les miettes de pain. Ceci fini, sa main se logea dans les cheveux encore humides du jeune homme, les frottant un peu, juste de quoi le décoiffer.
- Tu me ressembles…
Anéa s’avança vers le point d’eau, faisant dos à Edean durant quelques instants.
- Au moins, tu auras la chance de ne pas devenir ce que tu chasses. Ne fais pas comme moi…
Soudainement, elle déploya ses ailes, gigantesques, le blanc légèrement terni, puis, fit face au faux ange. De sa main, délicatement, elle vint s’arracher une plume, légère, soyeuse, moitié blanche, moitié noire, du bout de son aile. Restant ainsi, la tenant de l’extrémité de ses doigts, elle s’adressa de nouveau au néphilim.
- Concentres-toi sur elle. Rien qu’elle. Et montres-moi jusqu’où tu peux la bouger, la faire voyager. Après, on verra comment tu peux t’en faire une arme. On essayera du moins.
L’entraînement avait repris. Sérieusement cette fois…
-
- Tu me ressembles…
Dit la belle déchue en passant sa main dans mes cheveux encore mouillés du bain que nous venions de prendre, les remuant juste assez pour les décoiffer avant de me tourner le dos pour se diriger vers le petit bassin d’eau clair d’où nous venions de sortir. Je ne répondis pas, laissant ses quelques mots tinter à mes oreilles, je ne m’attendais pas vraiment à ça et la regardant de dos, je me sentais transporté d’allégresse. Je restais au pied de l’arbre à la regarder s’éloigner lentement, la formule exacte aurait bien sûr été : je regardais son magnifique déhanchement tandis qu’elle s’éloignait vers le point d’eau tout proche, mais j’étais toujours un peu frustré et je pouvais encore sentir les doigts fins d’Anéa sur mon membre…
- Au moins, tu auras la chance de ne pas devenir ce que tu chasses. Ne fais pas comme moi…
Je me levais et fis un pas vers elle rien qu’un, que voulait-elle dire ? J’ouvris la bouche pour lui demander de s’expliquer, mais je n’eus pas le temps de formuler mes mots qu’Anéa fit apparaitre dans son dos ses deux majestueuses ailes d’un blanc un peu ternis et d’un noir comme la suie aux pointes. Toujours de dos, Anéa s’arracha une plume sans montrer le moindre petit signe de douleur, pourtant s’arracher une plume était douloureux et les ailes sensibles.
- Concentres-toi sur elle. Rien qu’elle. Et montres-moi jusqu’où tu peux la bouger, la faire voyager. Après, on verra comment tu peux t’en faire une arme. On essayera du moins.
Je chassais donc mes pensées dans un coin de ma tête et reportais toute mon attention sur le plume que tenait l’ange déchue du bout des doigts, d’une belle couleur grise, la plume était grande est plutôt allongée. J’essayais d’évaluer le poids de cette plume et je parvins à me concentre assez pour la faire s’échapper d’entre les d’Anéa, la faisant flotter dans les airs avec une facilité qui m’étonnait moi-même. Il est vrai aussi que cette plume était plus légère que la chope de bière qu’elle m’avait fait transporter par la pensée hier soir et tendant la main, j’arrivais même à la faire venir au creux de ma paume. Je regardais le maître avec un sourire enjoué content de ma prouesse, certes je n’en étais pas encore à balancer des rocher sur des hordes d’ennemis, mais ça viendra en son temps, il ne fallait surtout pas brusquer les choses…
-
L’exercice était simple. Une plume provenant des ailes d’Anéa, longue et légère, devait être manipulée par le jeune Edean, grâce à son pouvoir de télékinésie. Il lui avait vaguement montré l’étendue de ses capacités, hier soir à la taverne, notamment avec la chope de bière de la demoiselle. Et il l’avait plutôt bien effectué ce petit tour aux yeux de l’ange déchue. Ici, aux vues du poids de la plume, il lui serait facile de la soulever dans l’air et de la bouger dans tous les sens. Et c’est ce qu’il fit. La jeune femme observa un instant la plume duveteuse disparaître d’entre ses doigts, avant de poser ses yeux de glace sur le faux ange, ne le quittant pas du regard. On pouvait voir qu’il lui était facile de jouer avec dans l’air, mais trop concentré sur ce qu’il devait faire, il était une proie des plus aisées à attraper, sans défense. Mais ce n’est pas ce que la mi-démone recherchait pour l’instant. D’abord, il fallait concentrer l’entraînement sur le contrôle d’objets de plus en plus lourds, et après, Edean apprendrait à faire attention à ce qui l’entoure pour ne pas être surpris par une quelconque attaque d’un adversaire.
Enfin la plume en mains, le faux ange posa son regard sur la diablesse, un sourire satisfait aux lèvres. C’était un petit pas pour développer ses pouvoirs, mais seulement le premier de l’entraînement. Toujours les ailes sorties dans son dos, Anéa sourit légèrement, s’avançant vers le jeune néphilim d’un pas lent et assuré. Délicatement, elle vint récupérer de ses fins doigts ce qui lui appartenait dans les mains d’Edean.
- C’est bien. On va recommencer. Mais avant…
Elle plongea son regard de glace dans les yeux bleus du jeune homme, un fin sourire dessiné sur le visage.
- Tu as des questions à me poser, n’est-ce pas ? Je l’ai bien vu. Alors, dis-moi.
Elle l’avait bien remarqué juste un peu avant de faire apparaître sa paire d’ailes. Il avait ouvert légèrement la bouche, comme prêt à dire quelque chose, et la diablesse ne lui avait pas laissé le temps de parler. Elle souhaitait commencer l’entraînement d’abord, et les questions plus tard. Mais, maintenant qu’elle avait vu certaines choses, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de le laisser parler. Elle se doutait un peu des questions qu’il allait lui poser mais tant pis. Elle sera prête à lui répondre en tout franchise.
-
J’étais un peu fatigué, c’est étonnant comment faire voler une simple plume par la pensé pouvait brûler autant d’énergie, mais je ne laissais rien percevoir de mon état à Anéa, je manquais juste de pratique et j’étais tout de même satisfait d’avoir réussi à faire voler la plume jusque dans ma main. Je fus même ravi lorsque je la vis sourire légèrement, comme une maîtresse souris a un élève qui a eu une bonne note, elle s’avança vers moi, ses grandes ailes blanches et noires toujours déplié dans son dos et elle reprit délicatement sa plume que je tenais dans ma main. Je dû me faire violence pour ne pas retenir sa main douce et fraiche, je dû me rappeler de pourquoi nous étions là, pourquoi cet ange déchue au corps sulfureux était avec moi dans cette petite clairière, pour m’entrainer.
- C’est bien. On va recommencer. Mais avant…
Anéa planta ses deux yeux bleus clairs dans les miens pour me fixer comme si elle cherchait à fouiller mes pensées de son regard de glace à la fois dur et tendre, avec un sourire malicieux qui lui étirait les lèvres, illuminant son beau visage.
- Tu as des questions à me poser, n’est-ce pas ? Je l’ai bien vu. Alors, dis-moi.
Poursuivit-elle d’un ton interrogateur qui me fis lever un sourcil, de question j’en avais deux, j’avais été surpris qu’elle que je ne risquais pas de devenir ce que je pourchasse et ma deuxième question qui me brûlait les lèvres depuis hier au soir je voulais lui demandé comment une si brillante chasseuse de démone a bien pu être déchue. Des questions que je comptais bien lui poser, mais je m’étais dit qu’après la séance d’entrainement, nous aurions tout le temps de discuter autour d’un petit souper à l’auberge. Cependant là, elle m’invitait à la questionner et, un peu pris de court, je ne sus d’abord quoi lui dire, je n’osais peut-être tout simplement pas lui poser toutes ces questions, pourtant elle devait encore avoirs ma semence de demi-ange au plus profond de son intimité me dis-je en rougissant. Néanmoins, repoussant cette pensée dans un coin de ma tête, je repris assez vite de l’aplomb et passant une main dans mes cheveux encore un peu mouillés, je fis rapidement un peu d’ordre dans ma tête avant de parler, comme le disais un vieux dicton « il faut tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler ».
- Je n’ai pas compris quand tu as dit que j’aurai la chance de ne pas devenir ce que je traque… qu’as-tu voulu dire ? Et c’est quoi cette mise en garde ? je veux dire, qu’a tu fais pour être bannis des cieux ? tu as pourtant l’aura d’une guerrière redoutable et d’une puissante tueuse de démon...
-
Droite comme un « i » devant le faux-ange, les bras croisés sous sa poitrine, elle jouait un peu avec sa plume duveteuse, encore dans sa main. L’entraînement avait plutôt bien commencé et continuerait dans cette voie-là. Mais, pour l’instant, si Anéa se tenait devant le jeune Edean et le fixait, c’est tout simplement parce qu’elle avait remarqué dans ses gestes et son silence, qu’il cherchait à la questionner.
Soit. Qu’il les pose alors. Cela ne gênait en rien la demi-démone. Et puis, elle se doutait quel genre de questions il allait lui poser. Quand elle le fit, un fin sourire orna son visage. Triste, oui. La mélancolie se lisait dans ses yeux de glace. Elle soupira longuement, tournant son visage sur le côté, son regard perdu dans la contemplation du point d’eau.
- Mh. L’histoire est longue mais je vais essayer de faire court. Durant des siècles, j’ai travaillé au nom du Seigneur, les Hauts-Anges redirigeant ses ordres. Ils m’avaient envoyés sur Terre pour chasser un démon particulier. Le lieu de la mission : Seikusu, une ville du Japon ayant plusieurs portails menant à Terra, et donc une ville plus apte à être peuplée d’êtres infernaux. L’endroit qui parle beaucoup de surnaturel est le lycée principal de la ville. Alors, pour récolter plus d’informations pour mener à bien ma mission, je m’étais fait passer pour une lycéenne. Mais à force de côtoyer des humains durant trop longtemps, j’ai commencé à ressentir certaines choses que je ne connaissais pas vraiment et…Je suis tombée amoureuse d’un humain. Il s’appelait Nayô, et on filait le parfait « love » comme disent les lycéens. Et, au bout d’un certain temps, sous l’envie, on a fait l’amour…
Inconsciemment, sa main se resserra sur la plume, l’abimant sans le vouloir. Se rappeler ce triste jour lui donnait un haut-le-cœur. Anéa reposa son regard azur sur le jeune homme, les sourcils légèrement froncés. Elle se maudissait encore d’avoir commis une telle chose…
- Sauf qu’il ne s’agissait pas d’un humain. Nayô n’était qu’un puissant démon, Samaël. Je n’avais pas senti son aura. En rage et en pleurs, je l’ai tué mais avant de disparaître, il me laissa une marque dans le dos, comme une trace diabolique de son passage sur moi, à même la peau…En revenant au Paradis, on m’a déchu.
La demoiselle soupira longuement. Son jugement n’avait guère duré longtemps, et malgré qu’elle avait prôné son innocence, dans le sens qu’elle ne savait pas que c’était un démon, les Hauts-Anges l’accusèrent de haute trahison et l’envoyèrent sur Terre, en exil.
- Malgré tout ça, j’ai continué à chasser les démons, pensant ainsi expier mes fautes et regagner ma place parmi les miens. Je continue encore aujourd’hui. Mais, un jour, je suis tombée sur plus puissant que moi…Et cette marque que j’avais dans le dos, ce tatouage a été développé par un autre puissant démon, pour me transformer en ce que je haïs le plus. En ce que je chasse…
Nouveau soupir. Pour illustrer ses dires, Anéa détendit ses ailes blanches et noires, et laissa apparaître sa peau encore plus blanche qu’à l’habitude, d’un reflet de nacre. Son tatouage rouge se faufila sur tout son dos, le bras droit et une partie de son visage. Les capsules carmin sur son bras et sur son front firent leur apparition. Ses yeux devinrent encore plus clairs, paraissant presque blancs. D’un fin sourire, on pouvait voir aussi sa lèvre inférieure un piercing, renfonçant l’aspect pulpeux et charnu de ses lèvres. Cette nouvelle apparence renvoyait une image plus mystique de la jeune femme.
- Moitié ange déchue, moitié démone. Toi, tu as cette chance. Tu ne deviendras pas ce que tu chasses…
-
Anéa s’arrêta à nouveau dans son récit pour lâcher un soupir accablé, le petit bout de son histoire qu’elle me racontait faisait traverser en elle une cascade d’émotion forte et même violente, je la sentais toute tendue lorsqu’elle en vint à sa relation avec le démon qu’elle qui se faisait passer pour un innocent lycéen. Elle n’avait pas pu ce contrôler, aveuglée les sentiments qu’elle découvrait sur Terre, l’ange n’avait pas perçu ce démon parmi les autres jeune gens et avait finis entre les griffes du monstre qui a réussi à la pervertir, à insinuer les germes du mal en elle. J’aurais voulu la prendre dans mes bras afin de la calmer un tant soit peu, de la consoler comme je pouvais, mais Anéa avait l’air furieuse contre elle-même au souvenir de ce jour où le démon l’a salit à jamais. Je la laissais poursuivre donc, immobile devant elle à la regarder attentivement sans perdre une seule miette de son récit tandis que le ciel au-dessus de nos tête commençait déjà à se colorer d’une douce lueur orangée.
Au bout d’un moment, la belle ange déchue déplia ses longues ailes aux plumes d’un blanc terni et aux bouts noirs comme de la suie, avant que sa peau d’un belle teinte légèrement dorée ne virent à un blanc d’une non moins belle teinte nacrée. Puis comme un serpent qui glissait sur ce corps sulfureux, la marque du démon d’un rouge carmin envahit son bras et son front tandis-que des sortes de pierres rouges firent leurs apparitions avec d’autres bijoux qui les ceignaient. Cela lui donnait un air mystique renforcé par son piercing à la lèvre et ses beaux yeux de glace si envoutant et encore plus blancs qu’avant.
- Moitié ange déchue, moitié démone. Toi, tu as cette chance. Tu ne deviendras pas ce que tu chasses…
Je comprenais mieux à présent ce qu’elle voulait dire, je ne risque pas de devenir esclavagiste, rien que l’idée d’une telle possibilité me répugnais, ce devait être horrible de ce retrouvé comme étant sa propre cible, du jour au lendemain contraint à abandonner ses valeurs morales pour survivre au bord de la folie. Sans la quittée des yeux et avec un sourire tendre, je fis quelque pas vers la belle hybride avant de tendre mon bras vers sa poitrine pour poser délicatement ma main à l’emplacement de son cœur afin de lui envoyer une vague d’apaisement par voie télépathique.
- Ça doit être horrible… Etant née sur Terra, je n’ai jamais connu le paradis, mais ce doit être horrible de le perdre.
En un élan de compassion pour la pauvre Anéa je la pris tendrement dans mes bras pour l’enlacer doucement.
- Enfaîte, nous sommes pareille et en même temps parfaitement opposé, je suis un demi-ange et toi une demi-démone…
-
Furieuse. Oui, Anéa l’est encore, de cette foutue faute qu’elle avait pu faire auparavant et qui l’avait menée jusqu’ici. Quelles belles conneries que sont les sentiments amoureux ! Cela l’avait tellement rendue aveugle que l’archange, à l’époque, n’avait même pas ressenti l’aura démoniaque de Samaël, déguisé en lycéen. Bordel. Réellement stupide. Et voilà où elle en était aujourd’hui. Toujours chasseuse de démons, bien sûr, mais à moitié démone elle-même. Devenue ce qu’elle haïssait le plus. Devenue ce qu’elle chassait. Oh, elle pouvait toujours se donner la mort, et ainsi, même son maître disparaitrait mais, même si elle était à la botte de ce chancelier démoniaque, elle pouvait continuer à exterminer des créatures vomies de l’Enfer. C’était toujours mieux que rien. Pitoyable.
Elle le sentait : son aura, son âme même, bouillonnait. Edean devait le ressentir, elle en était certaine. La mi-démone était tendue. Elle se retenait comme une folle pour rester là, devant le faux ange, et ne pas partir on ne sait où pour faire éclater sa colère et sombrer dans sa folie meurtrière. Le jeune homme avait bien cette chance que l’ancien archange prenne sur elle. C’est une première. D’habitude, seule, elle erre jusqu’à trouver d’autres démons, voire de simples habitants de Terra, et fait jaillir leur sang sur le sol chaud. Alors il devait plutôt s’estimer heureux qu’elle fasse cet effort.
Anéa fit découvrir sa véritable face à Edean, celle de mi-démone à la peau extrêmement pâle, aux yeux bleus si clairs qu’ils semblaient blancs, aux marques démoniaques sur son épiderme. Elle le fixa, sans émotion, froide, mais elle le fixait sans vraiment le voir, trop perdue dans son esprit. Ses souvenirs refaisaient surface, lui foutant comme une grosse claque au visage pour la ramener sur terre, un peu plus. Hé, tu es mi-démone, tu sais ? Il est loin le petit ange que tu étais autrefois…Une image de son ancien elle la regardait de travers, moqueuse. À cette vision, le visage d’Anéa se crispa, sa main gauche se resserrant sur ses doigts, fortement. Trop fort sûrement, ses ongles se plantant dans la chair de sa paume. Un fin filet de sang en coula, mais la douleur ne ramena pas la jeune femme, toujours errant dans sa mémoire qui lui faisait broyer du noir.
L’ange déchue ne vit pas Edean s’approcher d’elle. Ce n’est qu’en sentant sa main sur le haut de sa poitrine, là où son cœur battait à tout rompre, de colère, que la jeune femme reprit ses esprits. Bizarrement, ce contact l’apaisa, la calma, reposant son regard sur le visage du faux ange. Horrible de perdre le Paradis ? À vrai dire, pas tellement. C’était tout comme une prison, en réalité. On t’y donne des ordres, et tu n’as d’autres choix que d’y obéir. Tu n’es bon qu’à ça, de toute manière. Et à la moindre petite, minuscule faute, on te jette dehors. Repose en paix avec les impurs et démerde-toi. Alors non, le Paradis ne lui manquait pas vraiment. Elle était juste furieuse envers les Hauts-Anges qui l’avaient jugé sur quelque chose, qu’eux, ne connaissaient pas : l’amour. Pour sûr, c’était avec un démon, sans qu’elle le sache, mais elle avait véritablement aimé…Quelle connerie.
L’élan de tendresse d’Edean ne plaisait pas à la mi-démone. Ce câlin avait des parfums de pitié. Et Anéa a tout bonnement horreur de ça, qu’on la prenne en pitié. Alors oui, peut-être qu’il avait raison, qu’ils étaient contraires et semblables en même temps. Mais elle ne répondit pas de suite. Elle ne l’enlaça même pas, se laissant presser contre lui, les bras le long du corps. Le visage dans son cou, son regard fixait le ciel qui se colorait d’une pulpe orange et d’un soupçon de citron. Mh…Il était peut-être temps de se bouger.
- Peut-être. Mais tous les deux, nous avons encore beaucoup à apprendre. Toi, davantage. Je t’apprendrai ce que je sais pour ne pas te faire croquer plus tard…
L’ancien archange releva ses mains et les posa sur le torse du jeune homme pour se défaire de cette étreinte dont elle ne prit part. Un fin sourire, mélancolique sûrement, se dessina sur son visage, avant que d’un hochement de tête, elle montrait les couleurs sanglantes que prenait le ciel.
- Rentrons. On continuera demain.
Déjà toutes ailes dehors, elle reprit son apparence d’avant, celle d’ange, ses apparats démoniaques disparaissant lentement. Anéa s’avança vers les bois où était déposée la nourriture. Elle attendit un instant le faux ange, et s’envola d’une traite dans les airs, en direction de la ville. Arrivée aux portes de la cité, elle toucha terre, suivie d’Edean, préférant continuer à pieds jusqu’à l’auberge, repliant ses ailes, avant qu’elles ne s’effacent de son dos. Enfin à destination, elle rendit le surplus de nourriture à son ami l’aubergiste, lui intimant de le garder pour eux pour le lendemain, promettant une autre pièce d’or pour cette demande. L’ange déchue grimpa les escaliers, ouvrit la porte de sa chambre, la laissant bien grande ouverte pour le jeune homme, et s’affala sur le lit, dans un long soupir, fermant les yeux.
- Je te laisse la douche. Vas-y en premier.
Anéa, elle, avait plutôt besoin de se calmer encore, et de penser à autre chose.
-
Je voyais bien qu’Anéa luttait contre elle-même, faisant resurgir des sombres souvenir de son passé qui était jusqu’alors tapis dans l’ombre, aussi je l’avais pris dans mes bras pour la réconforter et l’aidé à se maitriser, au moins quelques peu. Cependant j’aurais peut-être dû me contenir me dis-je après coup, d’ailleurs la belle demi-démone posa ses mains sur mon torse pour me repousser, certes doucement, mais ce fut comme si j’avais pris une baffe. Les joues rougissantes et le regard hagard, je relevais les yeux vers elle qui faisait à peu près la même taille que moi, je vis ses lèvres si pulpeuses s’étirer en un fin sourire mélancolique avant qu’elle ne relève le bras pour me montrer le ciel qui se colorait des couleurs du soir.
- Rentrons. On continuera demain.
Je ne pus répondre qu’un petit « oui maitre… », avant qu’elle ne reprenne son apparence d’ange, ses tatouages rouges disparurent sous mes yeux et après avoir repris le sac encore plein de nourriture, Anéa m’attendit un instant pour ensuite prendre son envol avec moi à sa suite. Je suivais l’archange déchu qui volait bien au-delà de la cime des arbres qui se raréfièrent à mesure que nous approchions de la ville-état de Nexus vers laquelle nous nous dirigions, puis, arrivé près du mur d’enceinte, elle décida de se poser pour continuer à pied. Elle replia ses ailes et les fit disparaitre, chose que je ne pouvais faire, aussi je dû garder mes ailes blanches dans mon dos, avant de passer la grande porte pour traverser les rues bordé de maisons d’un pas ferme jusqu’à l’auberge.
Je rentrai dans l’établissement à la suite d’Anéa qui alla directement au comptoir rendre ce qui restait dans le sac, avant de prendre la direction des escaliers en se frayant un chemin dans la foule qui emplissait l’auberge en cette heure tardive. Une fois en haut des marches, elle disparut dans le long couloir sombre au fond duquel se trouvait notre chambre, après quelques secondes à rester accoudé au bar, je me mis à la suivre en regrettant ne pas pouvoir m’assoir cinq minutes avec elle autour d’une chope ou deux. Je traversai ce couloir uniquement éclairer par des bougies accroché aux murs jusqu'à la chambre dont l’ange déchue avait laissé la porte grande ouverte avant de s’effondrer sur le grand lit en prenant toute la place à elle seul.
- Je te laisse la douche. Vas y en premier.
Me dit-elle les yeux fermés, l’ancien archange avait visiblement besoin de se calmer les nerfs, aussi sans un mot je rentrais dans la petite salle d’eau, de tout façon la douche avant de se coucher étais une étape obligatoire pour moi car je veillais à respecter une bonne hygiène de vie. Fermant la porte derrière moi, je commençais à déboutonner ma chemise avant de l’ôter en jouant des épaules, je me défis de ma ceinture rapidement pour enlever mes braies noir et mon caleçon pour me retrouver nu comme un verre. J’aurais pu laisser la porte ouverte, Anéa m’a déjà vu nu quand nous avons fait l’amour sauvagement dans cette clairière et, rien qu’à cette penser, je sentis une douce chaleur naitre entre mes jambes. Je pris le pommeau de douche et l’actionna pour sentir avec délice l’eau chaude ruisseler sur mon corps fourbu, la journée avait été bien remplie et je comptais bien profiter de ce moment de détente.
-
Putain. En fait, ce n’était peut-être pas une si bonne idée de prendre Edean sous son aile, comme ça. Bon, ce petit en avait clairement besoin. Il se savait posséder de pouvoirs qui pouvaient le rendre puissant. La télépathie pourra en apprendre plus sur ses adversaires sans avoir à prononcer le moindre mot, à déceler le vrai du faux. La télékinésie, mh, allait sans doute être son don le plus puissant. Il lui permettra de se sortir de panade quand il sera désarmé ou d’attaquer sur plusieurs fronts. Sous ce corps de jeune faux-ange, un peu frêle dirait Anéa, il y avait un énorme potentiel. S’il restait à suivre son devoir d’éliminer les esclavagistes, cette quête sans fin, il pourrait facilement perdre les pédales et craquer mentalement, trop plongé dans ses souvenirs d’esclave. L’archange déchue était devenue son mentor, son maître, afin qu’il apprenne à maîtriser cette force qu’il possède, mais aussi à savoir tout dissocier, pour qu’il ne dérape pas.
Mais la belle brune n’était pas le bon exemple, au fond. Il lui arrivait d’étancher sa soif de sang, sa folie meurtrière, et dans ces cas-là, il était presque impossible de l’arrêter, et encore moins de la raisonner. Elle était un véritable monstre, une vraie bête sauvage assoiffée de ce liquide carmin qu’elle fait si souvent couler. Elle était méconnaissable, toujours ornée d’un sourire sadique, son corps maculé de sang. Et elle riait. La jeune femme riait au milieu des cadavres frais.
Au fond, qui a fait d’elle un monstre ? Samaël. Qui avait transformé la demoiselle en belle hybride démoniaque ? Son maître, un chancelier des enfers, Adramelech. C’était de leur faute à eux ! Si elle devait réellement s’en prendre à quelqu’un, c’était à eux. Le premier avait fini au bout de sa lame lorsqu’elle découvrit la véritable face de cet humain dont elle était tombée amoureuse. Comme quoi, les sentiments, ça rend réellement aveugle. Pour le deuxième, c’était un cas particulier. Le chancelier démoniaque lui avait apposé un sceau invisible sur le front, qui la reliait à lui et qui l’empêchait de l’éliminer, au risque de trépasser également. Oh, au départ, elle rêvait de l’envoyer au fin fond de l’oubli, mais le besoin d’éliminer des démons était la seule priorité pour la jeune femme.
Rien qu’à cette pensée, le sang de l’hybride bouillonna. Putain. Il lui fallait se calmer et mieux que cela ! Anéa avait décidé de laisser la douche au faux ange, afin de se retrouver seule et de calmer ses nerfs. Mais rien n’y fit. Edean était dans la salle de bains ? Tant pis. Brusquement, l’archange déchue se leva et décrocha ses armes de sous son pantalon pour les déposer dans un coin de la chambre, droites contre le mur. D’un pas pressé, elle se dirigea vers la salle d’eau, ouvrant grand la porte sans prêter attention à ce que faisait le jeune homme. Se laver sûrement, mais bon, elle avait le regard dans le vide. Sans rien demander, elle vint s’inviter dans la douche, toute habillée, s’installant entre Edean et le pommeau. L’eau humidifia sa longue chevelure de jais, avant d’imbiber ses vêtements, ou plutôt ses bandelettes et son pantalon large. Fermant les yeux, elle se laissa aller. L’eau chaude lui faisait du bien, comme si elle lessivait l’esprit de la belle brune.
Enfin, Anéa avait bien l’air conne devant le jeune homme, trempée de la tête aux pieds, encore habillée. La forme de ses seins était d’autant plus visible désormais, ses tétons ressortant davantage à travers le tissu humide. Rouvrant lentement ses yeux de glace, elle posa son regard désabusé sur Edean, pour sortir très naturellement…
- Désolée. J’en avais besoin.
Peut-être valait-il mieux qu’elle sorte maintenant…
-
Ce qui est ennuyeux sur Terra c’est qu’il n’y a pas de savon comme on en a sur terre, il y avait certes quelques mixtures mousseuses à base de saponine à la disposition du client, mais cela n’avait rien à voir avec les savons que les terriens produisent. Ça n’as rien à voir, mais après l’entrainement d’aujourd’hui et tous les efforts, tant physiques que mentaux que j’ai eu à fournir, quelqu’un comme moi devait se laver, c’était une obligation d’autant plus que je n’ai pas eu de douche ce matin. C’est donc avec un soupir que je plongeais la main dans le seau en bois rempli d’eau mousseuse et après un nouveau soupir de découragement, je me mis à me savonner le corps qui n’a rien de frêle cela dit en passant. J’avais pourtant été élevé par les prêtresses d’Aphrodite après que ma mère m’ait abandonné au pied de leur temple lors de mes premiers jours, les prêtresses tenaient l’hygiène et la propreté du corps comme symbole de vertu, aussi se laver au moins une fois par jour était devenu une obligation pour moi.
Alors que j’étais en train de prendre ma douche, la porte de la petite salle d’eau s’ouvrit brusquement me faisant sursauter avant de reculer de quelques pas en voyant Anéa entrer et s’interposer entre le jet d’eau chaude et moi. J’ouvris la bouche pour lui demander si elle avait besoin de quelque-chose, mais aucun son ne sortit de ma gorge, j’étais tout simplement trop stupéfait pour parler, je restais donc silencieux derrière l’ange déchu à regarder avec fascination l’eau ruisseler sur son corps. Je pouvais voir sa masse de cheveux bruns trempée coller à sa peau blanche sur laquelle de petites gouttelettes venaient glisser le long de ses courbes gracieuses, humidifiant les quelques minces autours que portait la belle Anéa. A cette vue, je sentis une chaleur naitre entre mes jambes nues et, tandis que le désir que j’éprouvais pour la belle qui me tournait le dos croissait de manière exponentielle, mon sexe affamé se tendit comme une lance en direction de la belle brune.
- Désolée. J’en avais besoin.
- Ne sois pas désoler, ce n’est rien… Tu me crois si je te dis que ça met déjà arriver d’être à deux doigts de sombrer dans la folie ?
Dis-je d’une voix calme tout en m’approchant d’elle, jusqu’à ce que mon corps ne soit plus qu’à quelques millimètres de celui de la jeune femme trempée que je désirais ardemment et, déposant un petit baiser tendre dans son cou, je susurrais quelques mots à son oreille.
- Reste Anéa… Reste prendre une bonne douche avec moi… J’ai si envie de toi…
Pendant que je parlais, mes mains encore pleines de mousse allèrent caresser le dos de la belle ange déchu, décrivant des petits ronds aux endroits sensibles et formants des bulles de savon, avant de redéposer une petit baiser dans son cou.
-
Se vider la tête. C’est tout ce que réclamait la jeune femme en cet instant. Ne plus penser à rien. Tout oublier, essayer tout du moins. Sauf qu’à force de trépigner sur ce grand lit à ne rien faire, cela faisait l’effet contraire à ce qu’elle recherchait. Tous ses souvenirs sur sa vie passée défilaient dans son esprit sans qu’elle ne puisse y faire quoique ce soit. Depuis sa naissance, sa création par le Divin, en passant par sa déchéance, jusqu’à sa semi-transformation en être infernal, tous ces évènements se redéroulaient sous les yeux de l’hybride, ses paupières pourtant closes. Un peu comme si elle les revivait sur l’instant. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Anéa suffoquait littéralement, sa respiration se bloquant. Elle se sentait oppressée, comme si quelqu’un lui écrasait les chairs tendres de son cou pour l’étouffer. Mon dieu. Vite. Qu’elle oublie tout ça, sinon, elle allait péter un câble.
L’archange déchue s’était précipitée dans la salle de bain alors qu’Edean y prenait une douche, comme elle lui avait demandé en revenant de l’entraînement. Sans aucune gêne, la jeune femme vint se positionner sous le pommeau de douche, l’eau ruisselant et humidifiant sa longue chevelure de jais, s’infiltrant dans ses vêtements, puisqu’elle était toujours habillée. On dit que la pluie purifie l’air et nettoie l’âme. À défaut d’être dehors et d’avoir une pluie torrentielle pour la satisfaire, la mi-démone avait le pommeau de douche pour laver tous ses mauvais souvenirs de son esprit tourmenté.
La jeune femme s’était excusée pour cette intrusion impromptue. Apparemment, Edean ne lui en voulait pas. Il était seulement surpris par la chose. Ce n’est pas tous les jours qu’une belle brune vint s’immiscer dans votre douche alors que vous êtes en train de faire un brin de toilette ! Sauf si vous êtes en couple, bien évidemment. Sombrer dans la folie, qu’il disait ? Oh. C’était parfois le lot quotidien de la demoiselle quand elle s’abreuvait un peu trop de sang démoniaque. Dans cet état-là, elle était méconnaissable, véritablement dingue dont le seul besoin vital était de faire souffrir les autres, ou plus simplement, de tuer. Argh, non ! Encore de mauvais souvenirs lui revenaient en plein dans la figure. Vite ! Penser à autre chose !
Il y avait l’eau chaude qui filait sur sa peau de nacre pour lui faire du bien, mais apparemment, le jeune homme n’était pas de marbre devant cet état de fait, devant cette merveilleuse créature aux formes gracieuses magnifiquement bien dévoilées sous ses habits trempés. Anéa pouvait très bien le voir. Son regard de glace s’était posé sur le faux ange nu devant elle, son membre tendu, excité comme jamais devant ce curieux spectacle que lui offrait l’hybride. Les joues de la belle brune trempée prirent quelques couleurs, ne s’attendant pas vraiment à ça. À vrai dire, elle pensait plutôt à sortir désormais de sous la douche, retirer ses vêtements imbibés d’eau, se sécher et filer au lit. Ce n’est pas qu’Edean ne lui donnait pas envie, non. La preuve en était qu’elle frémit quand le jeune homme déposa un baiser dans le cou tendre de la déchue. Les doigts du faux ange trahissaient son envie d’elle par de petites frictions dans le creux du dos de la belle, comme il l’avoue ensuite. Mais Anéa n’était pas vraiment d’humeur à ça. Enfin, peut-être que ça pourrait lui permettre de penser à autre chose.
L’hybride, toujours habillée, ne fit rien. Elle resta muette. Seule l’eau ruisselant sur les deux corps résonnait faiblement dans la salle de bain. Que faire ? Rien. Rien pour l’encourager, rien pour l’en dissuader, car la jeune femme ne savait pas vraiment ce qu’elle souhaitait à l’instant même. Et puis, ça aurait été salaud de sa part de refuser une nouvelle fois, après le coup qu’elle lui avait fait dans le point d’eau, durant l’entraînement, à l’exciter puis le laisser à son problème de bandaison. Anéa baissa légèrement sa tête sur le côté, offrant davantage son cou à son élève, son amant plutôt, pour qu’il la torture de baisers. Mmh…
-
Alors que je passais tendrement mes mains aux doigts fins dans le dos de la magnifique créature qui me faisait face, son regard de glace vint se posé sur mon sexe tout dur et braqué dans sa direction telle une lance. Ses joues se mirent à rosir légèrement et la belle ne put se retenir de frémir au passage de mes lèvres sur la fine peau de son cou, c’était des petits signes, mais qui trahissait que sous son impassibilité apparente, elle n’était pas si indifférente que ça. Comment aurais-je pus rester de marbre quand la jeune femme que je désirais venait se glisser avec moi sous la douche ? Elle était certes toujours habillée lorsqu’elle vint sous le jet d’eau chaude, mais ces vêtements furent bien vite complètement imbiber d‘eau si bien qu’ils moulèrent les courbes fuselée de la belle l’hybride.
Anéa pencha la tête pour offrir son cou à mes baisers ardents tandis qu’une expression presque résigné brillait au fond de ses yeux bleu de glace avec un petit soupir mi-figue mi-raisin presque inaudible. Je fis un pas de plus vers elle tout en dévorant sa gorge d’une myriade de baiser et de petits coups de langue passionnés, sa poitrine si généreuse vint se plaquer contre mon torse glabre pendant que mon pénis en érection se collait à son bas-ventre. Sa peau blanche comme la neige était d’une telle douceur qu’elle semblait laisser sur mes lèvres et ma langue un délicieux gout sucré alors que l’eau chaud chaude continuait à ruisseler sur nos corps enlacé.
Cependant, au bout de quelques longues secondes à bécoter le cou de la belle brune, celle-ci ne dit mot, ne fit rien pour me mettre sur la voie, c’était comme si elle subissait ma passion qu’elle ne partageait pas. J’étais certes un homme qu’on pouvait qualifier assez familièrement de « chaud-lapin », mais je n’étais pas non plus un violeur et même si je désire ardemment une jeune femme, libre à elle de me refuser, je ne suis pas une bête non plus. Je décollais donc mes lèvres de son cou pour plonger mes yeux dans les siens, je la désirais comme jamais je n’avais désiré, mais je plaçais mes principes moraux au dessus de mes futiles désirs corporelles. Je fermais le robinet de la douche en regardant la belle Anéa dans ses yeux si clairs, au fond de ses yeux je pouvais voir mon reflet. Je vis des larmes perler le long des joues de mon reflet, puis ces larmes vinrent choir sur la poitrine de l’ange déchu pour finir par former une petite flaque entre ces seins, ces larmes c’était les miennes.
-
L’esprit de la belle hybride était ailleurs, loin de sous ce filet d’eau qui trempait son corps tout en courbes sensuelles. Ce n’était peut-être pas un soir à ça, « ça » étant les ébats, la luxure. Pourtant, lorsqu’Edean s’approcha d’elle, comprimant alors la poitrine généreuse d’Anéa contre ses pectoraux dessinés, la mi-démone se laissa faire. Elle pencha même son cou sur le côté, tendant tendrement la chair de cet endroit pour l’offrir en pâture aux baisers multiples et déjà voraces du faux ange. Malgré les frissons qui la parcouraient, la brune trempée restait impassible et les quelques couleurs que prirent ses joues ne changèrent rien à la donne. La demoiselle ne faisait rien, aucun geste qui inciterait le jeune homme à continuer ses caresses buccales et plus si affinités encore.
Son regard de glace était presque vide, pour ne pas dire totalement. Son corps ne ressentait plus rien, comme s’il avait été anesthésié. Elle ne faisait que fixer un coin de cette douche, soupirant profondément, longuement…Avant de finalement s’apercevoir que l’eau ne ruisselait plus sur son corps. Edean avait pris la peine de passer ses bras dans le dos de la jeune femme, et en avait profité pour couper le robinet et stopper la douche. Mais…Cela faisait combien de temps qu’il avait arrêté le pommeau ? Mince. Anéa se sentait bien stupide de ne le remarquer que maintenant. Ses joues prirent davantage de couleurs, rougissant de honte…
Avant d’hausser subitement les sourcils. De surprise, oui, oui. Ses yeux si clairs rencontrèrent le regard azur de son élève, alors que celui-ci était clairement en train de pleurer. Des larmes salées se mêlèrent à l’eau de douche présente sur son visage, filant à toute vitesse sur ses joues blanches, se laissant finalement tomber lourdement contre la poitrine de l’hybride. L’archange déchue ne bougeait guère d’un cil, trop surprise pour réagir clairement d’une quelconque manière. L’incompréhension se lisait sur son visage. Anéa ouvrit la bouche, délicatement, une première fois, sans pour autant qu’un son ne s’échappe d’entre ses lèvres, un peu comme si elle était devenue muette. Elle la referma un instant, secouant vivement sa tête pour se reprendre. Ce n’est qu’ensuite qu’elle réussit à articuler quelques mots.
- Que t’arrive-t’il ?
Anéa ne voyait vraiment pas ce qui pouvait le rendre ainsi. À moins que… ? Le comportement froid de la jeune femme l’aurait-il rendu si mal, jusqu’à en pleurer ? Passant une main dans sa propre nuque, détournant son regard de ce spectacle, l’archange déchue se frotta la peau à l’aide de sa paume, mal à l’aise face à ce déversement de larmes dont elle n’était guère certaine de l’origine. Son regard se reposa sur le jeune homme qui n’en cessait de pleurer. Un soupir s’échappa d’entre ses lèvres pulpeuses. Son index gauche légèrement courbé, la belle brune vint récupérer tout doucement quelques perles salées à même la joue, les faisant disparaître ainsi. Déposant ses mains sur les épaules du faux ange, l’être infernal approcha alors ses lèvres charnues sur le front humide de son élève, y déposant un baiser. Que ça le réconforte un peu. Parce que la jeune femme ne savait pas vraiment quoi faire de plus pour ça, n’ayant jamais été douée pour la chose.
Anéa ne le laissa pas répliquer quelque chose à ce baiser. Délicatement, elle se décolla de lui, le fuyant finalement, quittant la douche, encore trempée. Faisant face au lavabo et également au petit miroir, elle se défit lentement et avec précaution des bandages mouillés enserrant son opulente poitrine, déposant les bandelettes dans la vasque. Tout en faisant attention, l’archange déchue tordit les morceaux de tissu pour en retirer le maximum d’eau, sans pour autant les abimer. Elle fit de même avec son pantalon mité, l’essorant dans le lavabo. Son corps se dévoilait une fois encore au regard azuré du jeune oiseau, mais ce n’était guère pour lui faire plaisir qu’elle le faisait. La belle brune ne souhaitait pas attraper froid en restant trempée de la tête aux pieds. Et puis, elle préférait rester nue pour dormir de toute manière…
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Alors que j’étais nu dans la douche face à la belle Anéa qui, même si elle était physiquement là, semblait ailleurs, elle était restée complètement de marbre quand je suis venu tendrement déposer mes lèvres dans son cou. Etait-ce de ma faute si elle était aussi froide ? Lui avais-je déplu de quelque manière que ce soit ? L’impassibilité dont elle faisait preuve me déçu, m’attrista même à tel point que je ne pu retenir quelques larmes salées de venir perler sur mes joues blanches. A mes yeux, Anéa n’était pas qu’une bombe sexuelle, elle était avant tout celle qui avait accepté de m’aider dans ma quête, celle qui ressemblait le plus à une amie et la voir ainsi ne pouvait que me peiner. L’incompréhension et la surprise qui se lisait sur son visage quand elle remarqua que je pleurais, était si désolante que j’avais presque envie d’éclater de rire, mais cela n’aurait été qu’un rire jaune, emplit de tristesse et de fausse hypocrisie.
L’archange déchue, passant une main derrière sa tête pour se frotter la nuque en un geste plein de gêne tout en détournant le regard afin de ne pas me voir pleurer plus longtemps, moi qui était sensé être son digne apprentis, voila que je me mettais à chialer comme un môme. Puis quand son regard se reposa sur moi, Anéa lâcha un petit soupir, plus dépité qu’autre chose, avant de tendre une main vers mon visage pour doucement récolter mes larmes sur ma joue afin de les faire disparaitre. Puis la demi-démone, posant ses deux mains sur mes épaules, se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un délicat petit baiser sur mon front encore humide de l’eau de la douche que je venais d’éteindre.
Sinon consolé, du moins réconforté par ce geste d’affection tendre et délicat dont fit preuve ma maitresse, mes larmes chaude et chargée de sel s’arrêtèrent de couler pour finalement se tarir sur ma peau blanche. Cependant l’hybride ne me laissa pas le temps de répondre à cela et, se décollant lentement de moi en déposant un petit « smack » sur mon front, elle quitta la cabine de douche comme si elle me fuyait. Pourtant j’avais bien compris qu’elle n’était pas vraiment d’humeur aux galipettes en ce moment, mais je voulais juste la serrer dans mes bras pour lui faire un câlin comme je l’aurais fait à ma défunte mère.
Néanmoins elle ne quitta pas la salle d’eau tout de suite et, devant le petit miroir accroché au mur au-dessus d’un lavabo en acier inoxydable, la belle brune prit le temps de se déshabiller lentement pour me pas abimer ses vêtements trempés. Commençant par ôter ce qui lui servait de haut, Anéa n’eut aucun regard coquin en me direction ni de sourire malicieux quand elle dévoila sa généreuse poitrine à mes yeux, elle restait complètement de marbre. Elle a pourtant bien frissonné quand je lui embrasser la peau du cou il n’y a pas si longtemps et, tandis qu’elle poursuivait de se dénuder, je m’assis par terre dans la cabine de douche en prenant mon menton dans la main ne sachant pas trop quoi penser.
- Excuse moi… je suis un peu trop émotif je crois…
Dis-je alors qu’Anéa, une fois toute nue, se mettait à essorer son pantalon, émotif je l’étais avec les quelques personnes qui comptaient pour moi car il est bien vrai que je suis en manque d’affection et j’ai parfois du mal à retenir mes sanglots.
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La belle hybride, bien qu’elle ait des antécédents angéliques et ne risquait rien, préférait se défaire de ses vêtements trempés, au lieu de les garder sur elle et de se chopper un mauvais rhume. Bon, cela ne lui était jamais arrivé mais sait-on jamais. Anéa voulait prendre ses précautions. Délicatement, elle avait retiré les bandelettes de lin qui recouvraient son opulente poitrine, les déposant, fort humides, sur le bord du lavabo. Ce fut ensuite au tour de son pantalon large, au tissu mité, d’être retiré. Elle vint l’essorer au-dessus du lavabo, tout en prenant soin de ne pas tremper davantage ses bandelettes. L’eau y gisait comme d’une fontaine, éclaboussant légèrement l’archange nue quand le liquide atterrissait sur l’émail de la vasque. La jeune femme semblait concentrée, et c’était le cas. Son regard ne fixait que ses vêtements. Elle semblait comme déconnectée, un peu dans son monde, sans pour autant réfléchir à quoique ce soit.
C’est le son d’un frottement qui fit réagir la belle. Sortie de ses pensées, son regard de glace fila dans le miroir pour observer ce qu’il se passait dans son dos. Edean, resté sous la douche, s’était finalement assis par terre. Il avait planté son menton dans l’une de ses paumes, et semblait pensif. Il adressa quelques mots à la demoiselle, sans pour autant porter son regard vers elle, alors que l’hybride était en tenue d’Eve. Le faux ange s’excusa pour son côté pleurnichard de tout à l’heure. Oui, il était émotif et cela tranchait franchement avec le côté froid et distant de la belle semi-démone. À travers la glace, Anéa s’adressa à son jeune élève.
- Oui, tu es trop émotif. Lors d’un combat, cela te portera défaut. Il te faudra apprendre à le cacher dans ces moments-là, mais…
L’hybride s’arrêta volontairement dans ses paroles. Mh. Elle n’était vraiment pas douée quand il s’agissait de remonter le moral de quelqu’un. Mais la jeune femme essaya tout de même.
- Cela fait partie de toi…Tu ne peux pas t’en défaire. Mais tu devras faire attention à qui tu dévoiles cette faiblesse. Parce que c’en est une.
C’est un échec total. Si la demi-démone voulait lui remonter le moral, ce n’était pas avec de telles paroles qu’elle y arriverait. Flop total. Enfin, ce n’était pas faute d’avoir essayé mais cela ne suffisait pas à bien faire. Anéa le sentait, grimaçant en se remémorant les paroles qu’elle venait juste d’avoir. La belle posa alors son visage sur ses affaires encore humides, avant de les prendre en mains, pour les faire sécher sur le porte-serviettes présent dans la salle de bain. En espérant que ça sèche aussi. L’archange nue prit une serviette blanche assez longue et vint alors s’enrouler dedans, défaisant ses cheveux de jais pour les laisser retomber naturellement dans le dos jusque dans le creux de ses reins couvert. Enfin, elle se tourna vers le faux ange, s’accroupissant pour être à son niveau, un fin sourire désolé sur les lèvres, tout en déposant sa main sur l’épaule du jeune homme.
- Pardonne-moi. Mes mots sont durs. Mais je crois que tu peux comprendre où je veux en venir.
La phrase qui va tout rattraper ? Elle ne sait pas exactement, mais elle l’espérait. La jeune femme en serviette lui adressa un autre sourire, retirant alors sa main de son épaule. Elle se releva enfin, avant de quitter la pièce, laissant son élève si celui-ci voulait être tranquille ou s’il voulait terminer son brin de toilette. La belle secoua sa chevelure afin qu’elle sèche plus facilement. Elle déroula la serviette blanche qui enveloppait son corps, et la laissa tomber par terre, avant de s’enfiler dans le lit et se couvrir de la couette. Non, elle n’avait pas vraiment sommeil, mais elle ne savait pas quoi faire en attendant…
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Alors qu’Anéa poursuivait de se déshabiller, je fixais le mur blanc face à moi tout en prenant des grandes et longues inspirations dans le but de calmer mes pulsations cardiaques afin que je puisse reprendre le contrôle de moi-même. A cet instant je ne pensais à rien, je tentais de retrouver le zen, le calme après la tempête de mes émotions débordantes, je ne savais pas si c’était une force ou une faiblesse de pleurer, de montrer que nous ne sommes pas insensible. Je ne regardais plus la belle hybride, tellement j’était concentré sur ma respiration et la reprise de contrôle de moi-même, j’aurais facilement pu me perdre corps et âme dans la contemplation d’une telle beauté.
- Oui, tu es trop émotif. Lors d’un combat, cela te portera défaut. Il te faudra apprendre à le cacher dans ces moments-là, mais…
Dit-elle en regardant mon reflet dans le miroir face à elle avant de s’arrêter en plein milieux de sa phrase comme si elle hésitait à poursuivre, cela ne servait à rien de me dire ça, je le savais pertinemment.
- Cela fait partie de toi…Tu ne peux pas t’en défaire. Mais tu devras faire attention à qui tu dévoiles cette faiblesse. Parce que c’en est une.
Finit-elle, voilà la réponse à ma question silencieuse pourtant il y avait un vieux proverbe que j’aimais bien qui disait que dans un combat la colère vaut le courage, autrement dit il faut que j’apprenne à canaliser et utiliser mes émotions plutôt que les cacher. La rage qui peut sortir de ces émotions, une fois contrôlé pouvait être une puissante source d’énergie dans laquelle je pourrais puiser pour utiliser la magie qu’il y avait en moi et combattre le mal par le mal.
Sans la regarder, j’entendis la belle se déplacer, celle-ci traversa mon champ de vision, elle avait revêtue une serviette blanche qui recouvrait sa peau humide, mais mes yeux ne la suivirent pas du regard quand elle s’approcha de moi. L’archange déchu s’accroupis face à moi pour être à mon niveau, étant donné que j’étais assis, avec un petit sourire désoler qui se dessina sur ses lèvres tandis qu’elle posait délicatement une main sur mon épaule.
- Pardonne-moi. Mes mots sont durs. Mais je crois que tu peux comprendre où je veux en venir.
A ces mots je tournais enfin mon regard vers elle, effectivement, ces mots ont été dur, mais je pouvais croire qu’elle avait voulu bien faire, que ces paroles étaient partie d’un bon sentiment, aussi je ne lui en voulais pas. Je lui adressai même un petit sourire avant que la jeune femme ne se relève pour quitter la pièce, alors que Je restais un peu ici encore un peu afin de méditer encore quelques instants les paroles d’Anéa. Je me relevais et allais prendre une autre serviette, ma douche était déjà fini quand elle était intervenue et à présent je séchais ma peau humide avant de revêtir la serviette tel un peignoir pour sortir enfin de la douche.
Quand je rentrais dans la chambre, je trouvais Anéa dans le lit confortablement installer sous la couette, mais elle ne dormait pas, elle ne devait pas avoir trop sommeil après la colère qu’elle a dû refouler et ma crise de larme. Je m’assis sur le lit en plongeant mes yeux bleu dans les siens, je ne savais trop que faire…
- Je te pardonne Anéa, tu as voulu me réconforter et je t’en suis reconnaissant. Je n’ai que peu de véritable amie.
Lui dis-je avec un petit sourire dénué de malice, avant de la rejoindre sous la couette abandonnant moi aussi ma serviette que je laissais glisser au sol. Puis une fois sous la couverture, je me tournais sur le coté pour pouvoir la voir, je voulais juste admirer son visage que je trouvais tout simplement magnifique.
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La serviette blanche tomba lentement sur le sol, délaissée après la douce caresse qu’il avait pu offrir à la jeune femme. Anéa, enfin nue, rentra gracieusement dans le lit. Elle tira sur la couverture qui était alors poussée au bout du lit, la ramenant sur son corps à la peau de nacre. Allongée sur le dos et enfin recouverte, on pouvait aisément deviner les formes de la belle, surtout sa poitrine, en réalité. Aidée d’un oreiller blanc bien calée, elle croisa ses bras derrière la tête, un bon appui pour sa tête. Le regard de glace de l’hybride se figea un instant, ayant le plafond comme seule chose à observer. Mais elle ne regardait pas, en fait, ou plutôt, elle regardait sans regarder. Ses pensées étaient ailleurs. La belle songeait à ce qu’elle pourrait faire demain avec Edean. De l’entraînement encore, c’est sûr. Peut-être qu’elle le ferait davantage travailler sur la télépathie, parce qu’il s’agissait là d’un pouvoir surprenant et qui pouvait lui donner une longueur d’avance face à des adversaires. Oui, peut-être qu’ils feront ça.
Le faux ange entra alors dans la chambre, ayant enfin terminé son brin de toilette. Enroulé lui aussi dans une serviette blanche, le jeune homme s’était installé sur le lit. Assis sur le bord du matelas, il regarda la demoiselle de ses grands yeux bleus. Edean tint quelques paroles pour celle qui avait accepté de l’aider et de l’instruire comment utiliser ses pouvoirs. La belle hybride n’avait pas eu vraiment de tact avec lui et elle s’était excusée pour ça, chose qu’il accepta, considérant la brune comme son amie. Un fin sourire étira les lèvres pulpeuses d’Anéa.
- Un autre point commun…
Imitant l’archange déchue, le nephilim se défit du tissu éponge blanc, le laissant choir au sol, avant de se faufiler dans les draps et se rapprocher de la belle demoiselle. Allongée comme sa comparse, dans le lit, celui-ci se tourna légèrement pour pouvoir admirer la jeune femme. La sensation insistante d’être observée fit détourner le regard de la mi-démone, dont les yeux de glace se posèrent sur Edean. Elle étira ses lèvres en un petit sourire amusé.
- Je n’en ai pas non plus. Ou alors, très peu. Des amis, je parle. Enfin, j’ai du mal à faire complètement confiance aux personnes que je rencontre. Et je me dis souvent que je les verrais qu’une fois dans ma vie. Alors est-ce qu’on peut appeler ça des amis ?
De nature distante, Anéa était une jeune femme solitaire qui avait toujours fait les choses sans aide des autres, même quand elle faisait encore partie des archanges sous l’ordre de Gabriel. Elle avait toujours effectué ses missions seule. L’hybride avait toujours vécu seule. Bien sûr, il lui était déjà arrivé plusieurs fois de rencontres des personnes lors de ses missions que ce soit pour les Cieux ou pour son maître infernal. Mais pour le peu de véritables amis qu’elle s’était fait durant sa longue vie, on pouvait dire qu’aujourd’hui, il n’y avait plus personne. La belle brune était recherchée par les envoyés du Divin et par les ombres des Enfers. N’être attachée à personne en particulier, ça lui plaisait bien à Anéa. Elle avait toujours vécu ainsi. Bon, aujourd’hui, elle avait bien une attache avec son maître, mais étrangement, elle mettait cette relation dans la catégorie « à part », si l’on peut dire.
La femme nue sous la couette se retourna légèrement, afin d’être installée sur le côté et que son corps repose sur son épaule droite, pour faire enfin face à Edean. Un sourire sur ses lèvres pulpeuses, elle trouvait qu’elle racontait un peu trop de sa vie.
- Un jeune homme comme toi, peu d’amis ? Vraiment ?
Il avait une belle gueule, malgré sa cicatrice sur le visage. Il devait en ameuter des filles, et donc sûrement, avoir des amis aussi. Mais l’archange déchue pouvait parfaitement comprendre qu’avec son statut de néphilim, il devait se sentir poursuivie par les Cieux qui considèrent ces gens comme des bâtards, et donc que le jeune homme devait aussi se sentir seul.