Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Le parc et son sous-bois => Discussion démarrée par: Konoka Yakamiza le mercredi 16 mai 2012, 21:37:02

Titre: Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le mercredi 16 mai 2012, 21:37:02
Konoka terminait de ranger sa boutique et de remplir les gamelles de ses animaux, avant de sortir pour fermer la porte à clef et baisser le store. Sa journée c'était plutôt bien passée dans l'ensemble. Une petite dizaine de familles étaient venue pour adopter des chatons, des chiots et quelques reptiles. En revanche, très peu venaient pour des lapins ses derniers temps. Peut être devrait elle en parler à la patronne ? Elle ne pouvait pas s'occuper de l'animalerie et faire de la pub dans les rues pendant l'absence de celle-ci. Peut être faudra t-il engager une nouvelle personne ?

Tandis qu'elle pensais à tout ça, elle se rendit à l'arrêt de bus pour attraper le dernier de la soirée. Malheureusement, celui-ci tourna à l'angle de la rue au moment où elle le vit. C'était bien sa veine. Il ne lui restait plus qu'à rentrer chez elle à pied. Soit elle faisait un détour en suivant les axes principaux, soit elle coupait par le parc. Cela lui ferait bien gagner un bon quart d'heure et elle pourrait se détendre plus rapidement dans un bon bain bien chaud. Elle se dépêcha donc de se mettre en route, se disant qu'après avoir traversée des guerres à différentes époques, elle ne risquait rien à tomber sur un petit voyou qui viendrait la menacer avec un petit canif de rien du tout. Ce qu'elle ignorait, c'est qu'elle se ferrait bien agresser, mais pas par de simples voyous...

Lorsqu'elle entra dans le parc, celui-ci était totalement vide. Il n'y avait pas un seul bruit. La nuit semblait oppressante et la jeune fille avait le sentiment grandissant d'être observée. Se sentant proche de la paranoïa, elle se mit soudainement à courir, espérant sortir rapidement de ce lieu...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le mercredi 16 mai 2012, 23:59:40
Depuis qu’elle avait été scellée, et qu’elle avait perdu quelques milliers de sorcières à cause d’individus venus répandre l’amour entre les hommes, Sha avait sur la Terre une influence extrêmement faible. Si elle pouvait toujours s’y rendre, elle ne le faisait toutefois que peu. Elle ne l’avouerait jamais publiquement, mais les Terriens l’effrayaient. Sha était loin d’être immortelle, et la folie des hommes avait déjà corrompu son esprit, lui offrant un dernier Attribut divin, dont elle se serait bien passée, tout en l’affaiblissant énormément. Les rares fois où elle sommeillait, elle rêvait des cadavres, des bûchers, des croix de feu, des hommes en toge blanche, des juges prononçant les sentences, de son impuissance à défendre les siennes. Pour elle, la Terre était donc un monde sans intérêt, ou presque. Car Sha n’ignorait pas qu’il restait encore des sorcières là-bas. Pour autant, elle ne les recherchait pas. C’était bien trop risqué. D’autres, en revanche, le faisaient. Ses servantes. Ses sorcières. C’était notamment le cas d’une sorcière tekhane, Zara (http://img73.xooimage.com/files/3/a/e/warrior-11--31e0807.jpg), qui avait depuis longtemps compris qu’on pouvait dénicher sur Terre bien des choses intéressantes.

Pour autant, Zara n’aimait que fort peu s’éloigner sur Terre, et préférait donc rester dans les environs de Seikusu, utilisant pour se repérer un point spécial qui renvoyait dans les profondeurs d’un ravin dans la forêt. Un point qui, a priori, n’avait aucun intérêt, mais qui était en réalité l’un des nombreux Portails permettant de rejoindre le monde de Terra, et qui conduisait à proximité du temple de sa Déesse. En tenue de civile terrienne, Zara était à Seikusu, explorant les lieux, recherchant des sorcières.

Ou plutôt, une, en particulier. Avec l’aide de la magie et de la technologie tekhane, Zara traçait sur Terre des cercles de repérage, afin d’essayer d’identifier des sources de magie. A Seikusu, ce n’était pas bien compliqué, et elle peaufinait donc ses cercles, afin de ne se centrer que sur les sorcières. Elle s’était pour cela inspirée des sorcières de la Déesse, afin de limiter les fausses pistes. Elle avait ainsi repéré dans un quartier de Seikusu une sorcière. Ne voulant pas créer de fausses joies envers sa Déesse, Zara attendait toutefois d’en savoir plus, et la cherchait donc. La zone de balayage était assez grande, se centrant principalement autour du parc, et Zara se tenait en ce moment dans un bus de transport en commun. Dans un coin, elle utilisait une machine à détection magique qu’elle avait confectionné à Tekhos. La machine ne fonctionnait pas très bien, et son principe ressemblait à une espèce de sonar. Les adolescents prenaient ça pour une espèce de jeu vidéo has been retro, et elle attirait peu l’attention. L’engin balançait des ondes de balayage, afin de repérer la sorcière, mais c’était très instable.

La sorcière en question n’était cependant pas très éloignée, et le bus passa même à proximité d’elle sans que l’appareil ne la détecte, signe que l’appareil était très instable. En réalité, ce que Zara ignorait, c’est que cette sorcière ignorait qu’elle en était une, et qu’il fallait attendre une manifestation de sa part, une manifestation magique, pour que l’appareil la repère.

*Allez, allez, allez, stupide machine, marche ! Raah, veux-tu donc marcher ?!* s’impatientait Zara.

Elle était en ce sens moins talentueuse que la bande qui, dans le parc, attendait soigneusement la jeune sorcière. Car eux savaient qu’ils avaient affaire à une sorcière, et étaient moins sympathiques que Zara. Ils appartenaient en effet à une secte ultrareligieuse, qui voyait en les sorcières une incarnation du Démon, les membres d’une espèce de sinistre confrérie démoniaque ayant pour but de réveiller le Seigneur des Ténèbres. Leur secte s’appelait tout simplement la Néo-Inquisition, et les services de police accusaient leurs membres d’être responsables de bien des meurtres rituels. Dans des méthodes s’inspirant en effet du Klan, à l’époque où le KKK était vraiment puissant, ces fanatiques ressemblant à des skinheads accrochaient les prétendues sorcières (généralement d’innocentes femmes qui étaient un peu trop belles, ou qui n’avaient pas de chance) à des croix en feu. Derrière le côté symbolique, religieux, certains spécialistes ne voyaient en ces assassins que de simples violeurs et monstres qui donnaient à leurs atrocités une dimension prétendument spirituelle afin d’orienter la police vers de fausses pistes. Les corps calcinés rendaient les autopsies difficiles.

Quoiqu’il en soit, les Néo-Inquisiteurs étaient désormais sûrs de leur coup. La femme qui s’avançait à travers le parc était des leurs ! Et ils avaient avec eux des arguments fracassants. Pour commencer, elle élevait des chats ! Et il était bien connu que les chats étaient le signe du Malin. Le chat était lié à une Déesse païenne, Freyja, et, comme preuve encore plus flagrante, certains Papes eux-mêmes avaient associé le chat au Malin ! Et la Néo-Inquisition se considérait comme les fils légitimes de l’Inquisition. La nuit de la Saint-Jean, on brûlait ainsi aussi bien hérétiques, sorcières, que chatons. L’association du chat à la sorcellerie expliquait aussi, accessoirement, pourquoi l’Ombre appréciait beaucoup les félins.

Pour en revenir au cas présent, tous les indices concordaient. Toutes les femmes que les Néo-Inquisiteurs avaient tué avaient, après tout, des félins ! La jeune femme avançait. Ils avaient tout prévu. Ils s’étaient débrouillés pour que la sorcière sorte légèrement en retard, afin de louper le bus, et qu’elle passe à travers le parc. Ils étaient là, dans un lieu désert, et, quand elle se mit à courir, ils comprirent que les instincts magiques de la femme l’avaient prévenu, l’avaient alerté ! Ils bondirent alors.

Malheureusement pour la sorcière, les Néo-Inquisiteurs étaient particulièrement rapides et entraînés, et l’un d’eux plaqua rapidement Konoka sur un sentier, la renversant.

« Ne bouge plus, salope !
 -  Les mains, les mains ! Attachez-lui les mains avec les menottes, avant qu’elle n’utilise sa magie ! Vite ! »
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le jeudi 17 mai 2012, 10:42:56
Konoka savait, en son fort intérieur, qu'elle n'aurait jamais dû allez dans un endroit vide. C'était toujours dans des lieux aussi "peuplés" que des agressions avaient lieux. Ce qui avait couté à la jeune fille finalement, c'était sa fainéantise. Elle se mit à courir non pas à cause de ses instinct magiques, mais au cause d'un mouvement suspect dans les buissons, à la lumière d'un réverbère. N'oubliions pas que, si elle avait été un jour une sorcière, elle n'en avait plus les pouvoirs si ce n'est l'immortalité.

La "gamine" sentit quelque chose la plaquer au sol et lui attraper les mains, les tordants douloureusement. Nul doute que cette personne prenait son pied à lui faire mal ainsi.

- Ne bouge plus, salope !
- Les mains, les mains ! Attachez-lui les mains avec les menottes, avant qu’elle n’utilise sa magie ! Vite ! »


De quoi ? Sa magie ? Elle tenta de se débattre mais on lui mit une violente giffle sur la joue, ce qui la sonna complétement. Ses mains furent attachées dans son dos et on la poussa du pied. Elle vit alors ses agresseurs, soit un groupe d'une dizaine d'homme, tous vêtus et masqué par une toge noire, qui rappelait la blanche du Klan. Et dans la nuit noire, il était d'autant plus difficile de les distinguer.

- Tu ne nous échappera plus Sorcière !
- Mais vous êtes qui à me traiter de sorcière comme ça ? Et d'abords, la magie n'existe pas !


Elle était sincère en plus, tout simplement parce qu'elle était amnésique. Si on l'avait arrêtée juste pour les chats, elle penserait sans doute être tombée sur une bande de fanatiques... Mais peut être que cela faisait des années qu'on la surveillait. Peut être avaient-ils remarqués qu'elle ne vieillissait pas...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le jeudi 17 mai 2012, 15:17:22
« Mais vous êtes qui à me traiter de sorcière comme ça ? Et d'abords, la magie n'existe pas !
 -  Ta gueule ! »

On lui donna un coup de pied dans le ventre pour la faire taire. Les Néo-Inquisiteurs entouraient la pauvre Konoka. Ils étaient seuls, et l’un d’eux la retourna, l’allongeant sur le dos. L’un des hommes sortit alors la boucle d’une ceinture, et se mit à la cingler. La ceinture frappa Konoka à la joue, et ce fut à ce moment que les cinglés comprirent qu’ils avaient, pour une fois, vraiment affaire à une femme hors du commun. La boucle en métal frappa en effet la joue de la femme, mais sans laisser aucune trace.

« Hey ?! Ça, c’est pas normal !
 -  Sa magie la protège ! réalisa l’un des forbans.
 -  Sale pute ! Parle ! Dis-nous qui sont tes complices! Où vous vous réunissez ! Où a lieu le sabbat des sorcières ! Là où vous vous recouvrez le corps avec la chair des nouveaux-nés ! Parle, salope ! »

On continua à la frapper, mais sans grand effet. Sa peau se refusait à saigner. Pourtant, elle n’avait pas la consistance du roc. C’était... Comme si une espèce de sort magique empêchait quiconque de lui faire mal. Les Néo-Inquisiteurs se regardèrent entre eux. La sorcière était plutôt belle, mais leur maître avait formellement interdit des relations sexuelles avec les sorcières, affirmant que leur con était la tanière du Démon, que leur intimité était une espèce de grotte remplie de tentacules et de dents acérées qui les dévoraient. Ceci n’avait pas empêché les bonnes ouailles de forniquer avec les autres femmes, naturellement, mais aucune n’avait utilisé ses dons de sorcellerie... Contrairement à celle-là.

« Brûlons-là ! proposa quelqu’un.
 -  Non ! Il faut qu’elle nous dise où le Sabbat a lieu ! Et elle parlera, cette salope !
 -  La magie noire la protège !
 -  Vous ne suivez donc jamais les cours du Professeur ? Nous allons nous référer à la méthode de nos ancêtres ! »

Celui qui parlait se faisait surnommer Torquemada, en référence à ce célèbre prêtre espagnol, dont le nom avait durablement marqué l’Histoire. Il était le chef de cette petite bande, et se tourna vers l’un de ses compères.

« Va à l’épicerie du coin. Ils ont des bouteilles d’eau Volvic de 3 litres, je crois. Toi, accompagne-le. Rapportez-en 4, et remuez votre cul ! »

Les deux hommes obtempérèrent, ôtant leurs toges, et s’en allèrent. Attrapant Konoka, Torquemada s’avança, allant entre plusieurs arbres, et lui parla :

« Dans le passé, on torturait les tiens en leur faisant boire de l’eau, de l’eau à outrance. Tu ne peux pas peut-être souffrir, salope, mais tu as bien besoin de respirer, non ? Nous allons t’asphyxier, et tu nous diras où le Sabbat a lieu ! Nous brûlerons les tiennes, espèce de traînée ! Nous sommes les garants de l’ordre et de la sécurité ! »

Et il la frappa encore. Frapper des femmes, Torquemada aimait ça. Quand elles étaient des sorcières, c’était encore mieux.

De son côté, Zara continuait à faire des recherches. Elle avait quitté le bus, et cherchait maintenant dans les commerces. Elle se disait que, si elle allait dans un endroit où la sorcière traînait constamment, elle sentirait bien quelque chose. Malheureusement, ça ne semblait pas fonctionner ainsi, et Zara venait de quitter un bar, sans se décourager. Elle s’approcha d’un fleuriste, mais ne sentit rien, son appareil continuant à ne rien détecter, pas plus que son instinct. Elle en était pourtant convaincue ; il y avait dans le coin une sorcière, et cette sorcière avait l’air puissante ! Zara ne pouvait pas repartir bredouille. Elle avait pendant un temps été l’une des femmes privilégiées de sa Déesse, mais, depuis que Kiriko avait participé aux Douze Épreuves, Zara était tombée en disgrâce aux yeux de la Déesse. Si elle trouvait une sorcière, ce serait un bon moyen de récupérer son influence perdu !

*Ne te désespère pas, tu vas finir par y arriver...*
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le vendredi 18 mai 2012, 12:19:13
- Ta gueule !

Et on lui donna un violent coup dans le ventre, ce qui la priva d'air quelques instants. Sonnée, elle ne vit la boucle arriver vers elle que tardivement et elle eu tout juste le temps de tourner la tête, avant de sentir une cuisante douleur sur la joue. Bien que sa peau était des plus résistante, ses nerfs n'étaient pas endormis pour autant. Elle laissa un gémissement de douleur s'échapper de ses lèvres.

- Hey ?! Ça, c’est pas normal !
- Sa magie la protège !
- Sale pute ! Parle ! Dis-nous qui sont tes complices! Où vous vous réunissez ! Où a lieu le sabbat des sorcières ! Là où vous vous recouvrez le corps avec la chair des nouveau-nés ! Parle, salope !


Et les hommes se défoulèrent littéralement sur elle. Konoka n'était qu'un sac de frappe entre leur mains et leurs pieds. Elle sentit même un canif se briser à son contact, lorsque la pluie de violence cessa enfin. La jeune fille avait le corps endoloris et ses larmes coulaient en abondance.

- Brûlons-là ! proposa quelqu’un.
- Non ! Il faut qu’elle nous dise où le Sabbat a lieu ! Et elle parlera, cette salope !
- La magie noire la protège !
- Vous ne suivez donc jamais les cours du Professeur ? Nous allons nous référer à la méthode de nos ancêtres ! Va à l’épicerie du coin. Ils ont des bouteilles d’eau Volvic de 3 litres, je crois. Toi, accompagne-le. Rapportez-en 4, et remuez votre cul !


Deux hommes s'en allèrent et Konoka sentit qu'en l'attrapait pour la trainer entre les arbres du parc. Celui qui semblait être le chef de cette bande de tarés lui parla de nouveau, compressant complétement le poignet de la jeune fille.

- Dans le passé, on torturait les tiens en leur faisant boire de l’eau, de l’eau à outrance. Tu ne peux pas peut-être souffrir, salope, mais tu as bien besoin de respirer, non ? Nous allons t’asphyxier, et tu nous diras où le Sabbat a lieu ! Nous brûlerons les tiennes, espèce de traînée ! Nous sommes les garants de l’ordre et de la sécurité !
- Si vous étiez... les garants de l'ordre... vous ne vous cacheriez pas...


On la frappa de nouveau, avec un plaisir non dissimulé, avant de la projeter contre un arbre. La violence du coup aurait pu briser les cotes de n'importe qui.

- Qu'est-ce que j'ai... fait pour mériter... ça ? Je suis née... belle ? J'ai passée la poussière... avec un ballait ? Je vend des chats... dans une animalerie ?
- Mais tu vas la fermer SALOPE !?


Nouveau coup de pied, au visage cette fois. Elle devait avoir touchée juste.

- Pauvre demeuré... Les chats sont un... symbole de bonheur et de... chance dans le shintoïsme... Toutes les... Japonaises aiment... les chats...

Nouveau coup dans le ventre, mais avec moins de conviction que les précédents. Sois ils comprenaient que les félins n'était pas un arguments valables dans ce pays, soit leur esprit tordu interprétait cette info comme un aveu, celui que toutes les femmes du pays étaient des sorcières. Et vu la religion, que ce devait être tout les habitants du pays, femmes, hommes et enfants, qui devaient être maléfiques...
Que le Japon était le territoire même du Malin et Seikusu, son épicentre...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le samedi 19 mai 2012, 00:16:52
Zara se refusait à se décourager, même si elle avait de plus en plus le sentiment que ce ne serait pas pour ce soir. Elle continuait à écumer les boutiques du quartier, mais, soit elles étaient fermées, soit elle ne détectait rien de particulier. L’aura de la sorcière, son appareil la sentait, mais les fluctuations magiques étaient bien trop désordonnées, bien trop faibles, pour qu’elle puisse repérer celle qui les émanait. Ce devait indiscutablement être une sorcière puissante, ce qui excitait encore plus Zara, mais une sorcière qui avait oublié qui elle était... Ce qui expliquait probablement aussi pourquoi la sorcière tekhane n’arrivait à rien ! C’était frustrant ! Elle était là, proche du but, mais elle avançait à l’aveuglette. Ses pas la conduisirent devant une animalerie, fermée, mais elle ne ressentit rien. Tout ce qui lui vint à l’esprit devant cette animalerie, c’est qu’elle n’allait tout de même pas revoir sa Déesse en lui apportant deux chatons ! Il fallait autre chose !

Les pas de Zara la menèrent ensuite dans une petite épicerie qui longeait le parc. Elle ouvrait le soir, et le vendeur était un jeune homme qui écoutait de la musique dans des écouteurs, en lisant un magazine people. Zara entra, sans trop savoir ce qu’elle recherchait, et alla dans les étables. Si la sorcière vivait dans le coin, elle pouvait peut-être faire ses courses ici. Si elle avait utilisé la magie à un seul moment, alors Zara le sentirait. Elle s’approcha du lait. Rien. A s’en arracher les cheveux ! Généralement, c’était devant des choses extrêmement anodines qu’on pouvait repérer les sorcières. Comme des barriques de lait. C’était si lourd à porter qu’une sorcière utilisait généralement un sort pour améliorer sa masse musculaire, et pouvoir plus facilement transporter le lait. Mais là, rien. Aucun infléchissement, rien du tout. Niet. Le vide total.

*Si elle-même ne sait pas qu’elle est une sorcière...*

Zara pouvait toujours implorer Sha. L’Ombre, sa Déesse, saurait repérer une sorcière, même inconsciente, mais elle préférait lui faire la surprise. Néanmoins, si elle n’arrivait pas à mettre la main sur la sorcière, Sha serait encore plus déçue que Zara n’ait pas fait appel à elle... Hésitant, la sorcière tekhane perçut soudain des émanations curieuses. Quittant les barriques de lait, elle s’approcha d’un autre rayon, et vit trois mystérieux individus, des hommes rasés dans de grosses vestes, qui se tenaient près des bonbonnes d’eau. Ils parlaient entre eux, mais il y avait quelque chose de bizarre, de suspect...

Il émanait d’un des trois ces fréquences magiques que Zara recherchait. Elle consulta son écran rapidement, feignant d’observer des sauces, afin qu’on ne prête pas attention à elle, et elle comprit qu’il s’agissait de deux signatures magiques différentes. Deux sorciers dans la même région, c’était trop fort pour être une coïncidence... D’autant plus que ces types avaient l’air assez louches... Et puis, de toute manière, Zara n’avait aucune piste. Celui qui émettait de la magie n’était pas une sorcière, et sûrement pas un sorcier, mais il avait l’air d’avoir quelques connaissances dans le domaine des arcanes magiques. Dirigeant les deux hommes, il leur ordonna à chacun de prendre deux énormes bonbonnes d’eau.

*Qu’est-ce qu’ils comptent faire avec toute cette flotte ?*

Les trois hommes s’avancèrent vers le caissier.

« Waooow ! Ça fait beaucoup d’eau ! Vous comptez remplir une piscine ?
 -  T’occupes ! lança l’un des trois. Contente-toi de faire ton job, et viens taper la causette plus tard ! »

Sans rien dire, le caissier valida les achats, et les trois loubards s’en allèrent.

« Pôv’ cons, va ! » marmonna-t-il.

Se replongeant dans sa lecture, il sembla les oublier. Zara décida alors de faire parler son charme, et s’approcha de l’homme, attrapant le premier magazine venu. En la voyant, le vendeur manqua tomber de sa chaise, et réussit à conserver son calme. Zara lui fit un sourire engageant en tendant le magazine, une revue historique, et lui demanda s’il savait des choses sur les chauves.

« Ces trois types ? Vous devriez pas vous intéresser à ces trois abrutis, Madame…
 -  Peut-être que j’aime bien le look des skinheads...
 -  Des skins’, eux ?! la railla le caissier. Nan, ils ont rien à voir avec des skins’. Le crâne tondu, c’est pour se donner un genre, vous voyez... Il suffit de voir leurs tatouages sur les paumes. Des croix chrétiennes. Mais, si vous voulez voir des skins’, je peux vous... »

Des croix chrétiennes ?! Zara se retira alors, en oubliant sa revue, et sortit.

« Hey ! Vous avez oublié votre magazine, Madame ! »

Ne l’écoutant même plus, Zara s’élança à la poursuite des trois types. Sortant dehors, le vendeur la fit filer à une allure impressionnante, et en resta scotché sur place.

Loin de là, dans le parc, Torquemada souriait, excité. Elle se débattait, et il aimait ça. Il aimait quand elles étaient nerveuses. Il en avait même une érection, le bougre, et il savait qu’il allait passer un adorable moment. Elle, il en était un peu moins sûr, mais, dans le fond, plus elle souffrirait, et plus lui serait heureux.

« Le Japon est terre païenne, petite pute. Et cette ville est l’épicentre des forces obscures. Toute la ville sera purifiée. »

Le Néo-Inquisiteur faisait référence à un monde que Konoka ne connaissait pas encore, mais dont on parlait dans la secte : Terra. Pour eux, Terra était le monde du Mal, un endroit dirigé par des démons qui, tôt ou tard, enverraient leurs éternelles légions sur la Terre pour la détruire.

Les trois hommes finirent par revenir, portant les bonbonnes.

« Vous avez mis le temps ! les sermonna Torquemada.
 -  C’est lourd à porter, ces trucs !
 -  Elle refuse de parler... Il va donc falloir l’encourager un petit peu... »
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le samedi 19 mai 2012, 01:19:01
- Le Japon est terre païenne, petite pute. Et cette ville est l’épicentre des forces obscures. Toute la ville sera purifiée.

Malheureusement, il semblait que ces hommes est interprétés ses dires à leur manière, soit qu'il prévoyait un véritable génocide. Les trois hommes envoyés cherchez de l'eau revinrent avec plusieurs litres.

- J'imagine... que vous avez déjà tuez... de jeunes gamines... parce qu'elles avaient eu... le malheur de... caresser...
- Mais ta GUEULE !!!


Konoka eu droit à un nouveau coup au visage, avant que le leadeur ne s'adresse aux revenants...

- Vous avez mis le temps !
- C’est lourd à porter, ces trucs !
- Elle refuse de parler... Il va donc falloir l’encourager un petit peu...


En même temps, il se contredisaient. On lui demandait de parler, mais elle recevait des insultes et des coups chaque fois qu'elle l'ouvrait. De la violence gratuite. On ne lui demandait pas vraiment de révéler quoi que ce soit, on voulait simplement la faire souffrir. L'un des hommes lui enfonça un entonnoir de force dans la bouche et le chef s'approcha de son oreille...

- Je vais te dire... Non seulement nous avons détruit cette progéniture du mal, mais ce fut fait avec une joie immense...

Deux hommes s'approchèrent avec des sourires de déments, avant de lui verser le contenue d'une bouteille dans le gosier. Trois litres... Trois litres qui s'écoulèrent en continu dans le ventre de la jeune fille, qui ne pu respirer à aucun moment. Une fois la bouteille vide, son ventre était déjà bien arrondit. On la rua de coup en lui hurlant de parler mais, paradoxalement, on lui hurlait de fermer sa gueule en l'insultant de plus belle chaque fois qu'elle émettait un son, frappant encore plus fort, avant de la remplir de nouveau d'eau. Il se disaient protéger du mal, mais c'étaient eux les démons dans l'histoire.

Konoka avait la sensation qu'elle allait éclater et elle sentit sa culotte devenir humide. N'allez pas croire qu'elle prenait son pied, seulement, l'eau finissait par s'échapper par ses intestins et, au final, par son anus. L'eau remontait également par sa gorge. Aux trois prochains litres, elle finirait sans aucun doute noyée, son corps ne pouvant tout simplement pas éclater. Sa chair et son corps étaient, après tout, très résistant. Tandis que les coups se mirent de nouveau à pleuvoir, elle vit de son regard vitreux les expressions de joies fiévreuses sur les visages de ses bourreaux. Ils en avaient même une érection.

Voyant la bouteille suivante approcher, elle eu alors une véritable terreur, sentant qu'elle allait finalement y passer. La jeune fille eu alors un flash back de son ancienne vie. Pas grand-chose cependant... Seulement un mot, qui n'avait aucune signification pour elle, mais qu'elle devait penser de toute ses forces en cas de réel danger. Et c'est ce qu'elle fit, avec un profond désespoir.

« SHAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!! »

L'eau s'insinua de nouveau en elle mais, tout à leur torture, les hommes ne virent pas la masse sombre commencer à apparaître dans leur dos...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le samedi 19 mai 2012, 02:06:02
*Et merde !*

Zara avait perdu leur trace. Soupirant devant sa stupidité, elle regarda à droite et à gauche. Où étaient-ils ? Elle était dans le parc, mais elle n’arrivait pas à les repérer ! Soupirant, elle s’avança un peu, mais le parc était énorme. Où est-ce que ces trois types étaient passés ? Pressant le pas, la sorcière tekhane regarda à gauche et à droite, et entreprit de se transformer. En gros, elle utilisa sa magie et sa technologie tekhane pour se déshabiller, et se recouvrir de son espèce d’armure cybernétique qui la protégeait, et amplifiait ses réflexes, ainsi que sa magie. Ceci en faisait une parfaite Techno-Mage, et elle espérait ainsi pouvoir amplifier ses sens. Utilisant ses gants, Zara tendit une main vers le sol, écartant les doigts, et une onde jaillit de ses doigts, repérant les traces et les empreintes de pas les plus proches. Il y en avait de nombreuses, et Zara chercha les empreintes les plus fraîches.

Fort heureusement, elle n’eut pas à chercher trop longtemps, car elle entendit soudain un hurlement mental, un violent cri psychique, et elle comprit que son instinct ne lui mentait pas.

« SHAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!! »

Dès qu’elle entendit ce cri de désespoir et de douleur, Zara se déplaça rapidement, son armure la recouvrant d’un camouflage optique, afin qu’elle ne tombe pas dans un piège grossier. Elle ne tarda pas à voir une scène qui la fit rager. Un groupe de faux skinheads entourait une femme, et Zara sut, en voyant cette femme, qu’elle était la sorcière. On la forçait à boire de l’eau, beaucoup d’eau. Une torture qu’elle connaissait, pour s’être renseignée sur l’histoire des sorcières de Terre.

« C’est qui, ça, Sha ? railla l’un des hommes.
 -  Sans doute sa putain de mère !
 -  Fais-là boire, cette salope ! Qu’elle crè... »

Devant un tel affront envers sa Déesse, Zara sentit une rage insoupçonnée monter en elle. Elle tendit une main, et son armure se mit à scintiller. Une onde de choc siffla de la paume de sa main, renversant les Néo-Inquisiteurs comme des quilles.

« Infâmes blasphémateurs ! Je vais vous tuer !! » siffla Zara.

Renforcée par son armure cybernétique, la magie se mit à irradier de son corps. Des arcs électriques jaillissaient de ses doigts, et se transformèrent en de longs fouets électriques que Zara abattit sur plusieurs ennemis. Poussant des hurlements de douleur, les hommes touchés moururent, leurs corps se mettant à calciner. Les ennemis ne tardèrent pas à s’enfuirent, et Zara parvint encore à en attaquer un, envoyant des cristaux de glace. De longs pics qui se plantèrent dans le bras  de l’un des ennemis, l’envoyant s’écraser contre un tronc d’arbre, sans le tuer.

Zara courut alors vers la jeune femme, lui retira l’entonnoir, et promena ses doigts sur son ventre, réchauffant son corps.

« Tu as trop d’eau dans le corps, ma sœur... Laisse-toi faire, et reprends tes esprits. »

Zara fit bouillir son corps pour permettre à l’eau de partir. Elle arrêta toutefois bien rapidement, car, autrement, elle pouvait la tuer. Zara avait les jambes fléchies devant la femme, et ne tarda pas à poser quelques questions :

« Qui sont ces types ? Et pourquoi n’as-tu pas utilisé ta magie ? »

Les Néo-Inquisiteurs étaient en fuite, même s’ils n’allaient pas s’en sortir ainsi. Celui que Zara avait capturé tentait vainement de se libérer du cristal enfoncé dans son corps, mais sans aucune chance d’y arriver. Zara n’avait eu aucune difficulté à faire fuir ces minables, mais elle voulait en savoir plus sur cette femme. C’était bien elle. Maintenant qu’elle avait sous le nez cette femme, elle pouvait sentir en elle une intense force magique. Elle ressemblait à une puissante sorcière, mais, dans ce cas, pourquoi n’utilisait-elle pas ses sorts ? Zara ne comprenait pas, et voulait éclaircir ce détail avant de poursuivre ceux qui avaient osé profaner le nom de sa Déesse.
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le samedi 19 mai 2012, 15:10:24
Bien que Konoka ait hurlée mentalement ce mot, elle ne savait pas ce qui allait se passer. Aussi fut-elle surprise de voir une sorte d'onde de choc renverser ses agresseurs. L'instant suivant, ce fut une sorte d'armure futuriste qui entra dans son champ de vision pour lancer des éclairs sur les hommes.

- Infâmes blasphémateurs ! Je vais vous tuer !!

Chaque fois qu'un éclair touchait un des types, celui-ci était réduit en cendre avec un hurlement de douleur. La jeune fille avait tellement peur, entre la torture et sa, qu'elle se fit dessus. Après avoir évacuée l'eau par l'anus, un peu d'urine ne changeait plus grand-chose à son humiliation. Elle se sentie tourner de l'œil et ne remarqua la femme que lorsque celle-ci lui posa des question, peu après avoir fait disparaître l'eau dans son corps...

- Qui sont ces types ? Et pourquoi n’as-tu pas utilisé ta magie ?
- Je... sais pas... magie... pas exister... pas souvenir...


On sentait qu'elle était à bout, qu'elle n'allait pas tarder à perdre connaissance. De plus, sa voix transpirait la peur...

- Fous... tuer... toutes les femmes... ville... Peur...

Ses yeux se révulsèrent et elle n'eu plus conscience de rien, sombrant dans l'obscurité la plus totale.
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le samedi 19 mai 2012, 20:42:33
[HRP – Pour bien différencier Zara de Konoka, je vais changer le code couleur de ma PNJ ^^]

C’en était visiblement trop pour l’humaine, qui, après avoir baragouiné quelques mots, s’écroula, inanimée. L’eau fuyait de tout son corps, et Zara tâta son pouls. Elle vivait. Elle était juste... Sous le choc. Fort heureusement, Zala était loin d’être idiote, et elle comprit rapidement que, si la femme n’avait pas utilisé sa magie, c’est tout simplement parce qu’elle n’avait pas conscience d’être une sorcière. Ce scénario n’était pas courant, mais bien moins rare qu’on ne pouvait le croire, surtout dans un monde aussi rationnel que la Terre. La magie n’avait pas sa place ici, et l’inconscient collectif jouait beaucoup en la faveur d’une disparition croissante de la magie. Les sorcières réincarnées n’avaient généralement pas conscience d’être des sorcières, mais certains indices étaient parfois parlants. On retrouvait généralement chez les réincarnées des affinités propres au monde des sorcières : un goût prononcé pour l’ésotérisme, la magie noire, ou même de simples chats...

« Repose-toi, ma sœur lança Zara à la femme endormie. Demain est un autre jour, et tu auras besoin de toutes tes forces. »

Zara se redressa, et s’approcha du Néo-Inquisiteur, de son prisonnier. Ce dernier se débattait furieusement, essayant de s’arracher au cristal de glace, et, en entendant la sorcière approcher, il se mit à paniquer, et, dans sa panique, il devint relativement vulgaire :

« Non ! Non, saleté ! Fous le camp, salope ! Tu... Tu ne m’auras pas ! »

La sorcière tekhane ne dit pas un mot en se rapprochant. En toute logique, elle devrait le tuer. Cet être ne méritait pas de vivre. La Déesse supportait difficilement les hommes. Elle ne les haïssait pas, c’était juste... Et bien, quand on avait vécu les penchants excessifs du catholicisme, une religion qui n’aimait pas énormément les femmes, quand on en avait souffert au point d’être scellée, il était difficile d’aimer le contact des hommes. En toute logique, elle devrait donc le tuer, mais elle avait d’autres projets pour lui. Des projets qui impliquaient Konoka.

Lorsqu’elle en eut fini avec l’homme, elle récupéra Konoka. Elle ignorait comment la sorcière s’appelait, et elle fouilla donc dans ses affaires. Elle trouva ainsi plusieurs papiers, dont son nom sur une carte d’identité, et une carte d’une animalerie. A partir de là, Zala comprit que Konoka devait travailler à l’animalerie du coin, mais elle ne vit pas son adresse. Rien d’autre qu’un trousseau de clefs. Elle conduisit donc Konoka dans son propre studio, qui se trouvait dans la banlieue de Seikusu. Le studio était accessible depuis un couloir à l’extérieur, ressemblant en somme à ça (http://nsa21.casimages.com/img/2012/04/18/120418025157776374.jpg). C’était du reste un très petit studio, se résumant à deux pièces. Une pièce principale, avec un lit, une fenêtre, et une autre pour les toilettes et la douche.

Konoka dormit toute la nuit, tandis que Zala, éveillée, réfléchissait, et utilisait un ordinateur portable pour obtenir des informations sur la jeune femme, et sur les ennemis qui l’avaient attaqué. D’elle, elle n’apprit quasiment rien, si ce n’est qu’elle travaillait effectivement à une petite animalerie. D’eux, elle apprit en revanche bien plus d’informations. Ils formaient une secte néo-chrétienne fanatique. Les médias les avaient appelé « Néo-Inquisiteurs », ou encore « K2000 ». Un mauvais jeu de mots, le « K » étant une référence au Klan, le « 2000 » évoquant l’idée d’un Klan futuriste, extrémiste, très différent de ce qu’il restait du réel Klan.

Zala avait hésité à directement conduire Konoka devant la Déesse, mais elle avait décidé de commencer par voir un peu ce dont elle valait. Si c’était une petite sorcière, il fallait qu’elle le sache. Il fallait tout simplement qu’elle marque le coup, afin de pouvoir récupérer un peu de l’estime que sa Déesse lui vouait jadis. Elle avait déshabillé Konoka en la mettant dans le lit, la laissant avec un sous-vêtement et un débardeur, et écoutait la radio en sirotant un chocolat chaud lorsque Konoka commença à émerger.

Zala s’était alors débarrassée de son armure tekhane, et la radio diffusait un bilan d’informations :

« Fait divers macabre cette nuit, dans le parc de Seikusu. La police a retrouvé les cadavres de deux individus dans des robes sacrificielles rappelant les signalements des membres d’une secte qui s’est récemment abattue dans la ville, se faisant connaître en attachant leurs victimes à des croix enflammées. La police n’a pour le moment aucun commentaire à donner sur le fait que les deux corps ont semblé être calcinés, et se refuse à considérer qu’il s’agit là d’une guerre entre deux sectes. Rappelons, à titre d’information, que les Néo-Inquisiteurs sont suspectés d’avoir commis une quinzaine de meurtres depuis ces dernières semaines, et que leur chef est toujours introuvable... »

La sorcière tekhane tourna la tête vers Konoka, emmitouflée dans le lit, et qui commençait à ouvrir les yeux, pour lui lancer :

« Te voilà réveillée, ma sœur. Je me suis permis de faire laver tes vêtements. »

Konoka s’étant pissée dessus, il valait mieux les laver.

« Tu te sens mieux ? Navrée d’avoir mis si longtemps à intervenir, il est difficile de trouver une sorcière quand celle-ci ignore qu’elle en est une... Ce qui est ton cas, n’est-ce pas ? »
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le dimanche 20 mai 2012, 12:29:46
Konoka avait dormit d'un sommeil profond, vide de rêve, tant elle était épuisée et éprouvée. Lorsqu'elle émergea enfin, ce fut au son des information du matin.

- ... aucun commentaire à donner sur le fait que les deux corps ont semblé être calcinés, et se refuse à considérer qu’il s’agit là d’une guerre entre deux sectes. Rappelons, à titre d’information, que les Néo-Inquisiteurs sont suspectés d’avoir commis une quinzaine de meurtres depuis ces dernières semaines, et que leur chef est toujours introuvable...

La jeune fille ouvrit alors les yeux et constata qu'elle était emmitouflée dans un lit simple, lui-même dans un petit studio à peine plus grand que le sien. Elle ne portait qu'un haut léger et une culotte et se demandait qui avait pris soin d'elle, jusqu'à ce que la femme de la veille ne se manifeste.

- Te voilà réveillée, ma sœur. Je me suis permis de faire laver tes vêtements.

La jeune immortelle fut d'abords surprise par la manière qu'elle s'adressait à elle. Une sœur ? De mémoire – ou ce qu'il lui restait – elle avait toujours été fille unique. Apprendre l'existence d'une sœur à de quoi surprendre.

- Tu te sens mieux ? Navrée d’avoir mis si longtemps à intervenir, il est difficile de trouver une sorcière quand celle-ci ignore qu’elle en est une... Ce qui est ton cas, n’est-ce pas ?

Elle hocha doucement la tête. Seconde surprise : elle était donc vraiment une sorcière... Ces types qui l'avaient torturés avait donc réussi à découvrir quelque chose qu'elle-même ignorait ? Et apparemment, les autres sorcières étaient elles aussi à sa recherche ?

- Je... Je crois... Donc... la magie existe vraiment ? J'ai... J'ai toujours su que j'était différente, mais... pas à ce point...

C'était vraiment un sacré choc. Mais cela lui rappela un élément important. Pointant le doigt vers la radio, la jeune fille reprît.

- Ces types... Ils pensent que le Japon est une terre païenne... Que tout le pays pratique la magie noire, parce que les chats sont un symbole de bonheur dans le Shintoïsme... Ils disent que l'épicentre du mal est dans la ville... et qu'ils tueront toutes les femmes pour purifier le pays... peut importe leur âge...

C'était du moins ce qu'elle pensait avoir compris, plus particulièrement quand ce type avait avoué avoir prit plaisir à tuer une enfant... Son attention se reporta vers le femme en face d'elle... Sa sœur ? Konoka était immortelle... depuis combien de temps était elle recherchée ?

- Ça... Ça fait combien de temps que vous êtes à ma recherche ? Je ne me souvient pas avoir jamais eu de sœur... Et pourtant, ça fait un moment que je vis...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le dimanche 20 mai 2012, 16:47:59
Zara laissa à Konoka le temps de reprendre ses esprits. Assise sur un fauteuil, jambes croisées, elle portait des vêtements terriens la rendant méconnaissables, à savoir un pull rose pâle et un pantalon. Elle éteignit la radio, qui parlait maintenant du temps local, et préféra se concentrer sur la sorcière qui s’ignorait. Revenant à la réalité, Konoka resta allongée dans le lit, discutant avec la sorcière tekhane, faisant part de son incompréhension. Après ses questions, Zara se releva en souriant, posant la tasse sur son bureau, consentant à donner plusieurs explications :

« Pour commencer, tu n’es pas ma sœur, au sens physique du terme. Mais tu es une sorcière, et je suis une sorcière. Nous sommes des sœurs magiques, unies par un lien aussi solide que celui du sang. Et je te recherche depuis une ou deux semaines, maintenant. A dire vrai, j’ignorais totalement qui tu étais, mais j’avais senti ta présence. Et je comprends mieux, maintenant... »

Se dirigeant vers le coin cuisine, la sorcière ouvrit un tiroir, et en sortit un couteau tranchant.

« Je cherchais ta signature magique, mais il m’était difficile de la trouver, car tu ignores qui tu es. Ou qui tu étais, plutôt. En revanche, j’avais bien senti quelque chose. Tu es une sorcière, Konoka. En voici la preuve ! »

Zara se rapprocha du lit, tira sur la couverture, leva bien haut le couteau, et l’abattit avec force sur le ventre de Konoka. Son pyjama fut déchiré, mais, au contact de la peau de Konoka, le poignard rebondit. Il ne se tordit pas, mais c’était comme si il avait heurté une surface impossible à trancher, impossible à percer.

« Une humaine normale se serait fait plantée, Konoka. Ces Néo-Inquisiteurs savaient de quoi tu étais capable, et te connaissaient mieux que toi. Tu n’as pas une peau en acier, donc tu n’es pas une Supergirl. Tu as autour de toi un sort magique de protection extrêmement puissant, car tu n’as pas besoin de réfléchir pour l’invoquer. Il est inné, et protège ton corps de toutes les attaques possibles. Tu es née comme ça, hein ? »

C’était ce sort magique que Zara avait ressenti, mais de manière diffuse, ce qui expliquait pourquoi elle avait eu du mal à le localiser. Konoka était une forte réincarnation, celle d’une puissante sorcière, visiblement assez puissante pour s’assurer d’un petit bonus lors de sa prochaine réincarnation. C’était bluffant, tout simplement. Zara n’avait encore jamais rencontré un tel scénario. La sorcière tekhane avait énormément de choses à dire à Konoka. Encore fallait-il savoir par où commencer. Se mordillant les lèvres, comme si elle hésitait, la sorcière finit par parler :

« Sha... Est-ce que ce nom te dit quelque chose ? C’est le cri mental que tu as poussé... Toutes les sorcières ne connaissent pas Sha, mais toi, tu as du la servir dans une de tes précédentes existences. »

S’asseyant sur le rebord du lit, la sorcière regarda Konoka, avant de lâcher :

« Tu as jadis été une puissante sorcière au service de Sha. Et cette existence s’est un jour éteinte. Mais l’âme est impérissable, Konoka. Notre Déesse nous dit que la vie est comme un long courant avec plusieurs inclinaisons. La mort n’est rien d’autre qu’une autre de ces inclinaisons. L’âme se réincarne dans un nouvel esprit suivant des cheminements complexes. Il est quasiment impossible de se souvenir de ses anciennes existences, on ne peut en percevoir que des traces. Mais celle qui fut sorcière un jour le sera toujours. Sha est ta Déesse, la Déesse des Sorcières, l’Ombre protectrice, et je suis venue à toi pour que tu la serves en admettant ce que tu es vraiment. »

La sorcière, pensive, rajouta ensuite :

« Je te présenterai à notre Déesse, mais, avant ça, il faut que tu apprennes à utiliser ta magie... Et que nous nous occupions de ceux qui ont voulu te tuer. »

Zara espérait que Konoka ne fuirait pas, et admettrait cet état de choses, même si ça faisait beaucoup à encaisser. Quand on avait dit à Zara qu’elle était une sorcière, elle n’avait eu du mal à le croire, avant qu’elle se rappelle qui elle avait jadis été. Une sorcière qui vivait en harmonie avec les dragons, et qui avait du se retourner contre ses anciens camarades pour en sauver. Qui donc avait pu être Konoka dans le passé ? Seule Sha pouvait avoir la réponse à cette question, mais il faudrait s’insinuer dans l’esprit de Konoka pour la trouver...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le mercredi 23 mai 2012, 12:02:50
Konoka, toujours dans ce lit, écouta attentivement les explications de cette femme, qui ce levait et se dirigeait doucement vers la cuisine.

- Pour commencer, tu n’es pas ma sœur, au sens physique du terme. Mais tu es une sorcière, et je suis une sorcière. Nous sommes des sœurs magiques, unies par un lien aussi solide que celui du sang. Et je te recherche depuis une ou deux semaines, maintenant. A dire vrai, j’ignorais totalement qui tu étais, mais j’avais senti ta présence. Et je comprends mieux, maintenant... Je cherchais ta signature magique, mais il m’était difficile de la trouver, car tu ignores qui tu es. Ou qui tu étais, plutôt. En revanche, j’avais bien senti quelque chose. Tu es une sorcière, Konoka. En voici la preuve !

La femme était revenue vers elle, un couteau tranchant à la main. La jeune fille se doutait bien de ce qui allait suivre et se crispa avant même que le couteau ne soit au dessus d'elle, avant de s'abattre sur son ventre. Même si, physiquement, il n'y avait aucun dommages, la douleur était en revanche bien présente. Elle lâcha d'ailleurs un petit gémissement.

- Une humaine normale se serait fait plantée, Konoka. Ces Néo-Inquisiteurs savaient de quoi tu étais capable, et te connaissaient mieux que toi. Tu n’as pas une peau en acier, donc tu n’es pas une Supergirl. Tu as autour de toi un sort magique de protection extrêmement puissant, car tu n’as pas besoin de réfléchir pour l’invoquer. Il est inné, et protège ton corps de toutes les attaques possibles. Tu es née comme ça, hein ?

- D'aussi loin que je me souvienne, oui... ou plutôt, non... Je me souviens bien de ma petite enfance, jusqu'à mes cinq ans, quand j'était encore normale... Après, j'ai un vide de plusieurs années jusqu'à mes 17 ans, où ma peau ne peut plus subir de dommages...


Il y eu un moment de silence, avant que la femme ne rajoute de nouveau.

- Sha... Est-ce que ce nom te dit quelque chose ? C’est le cri mental que tu as poussé... Toutes les sorcières ne connaissent pas Sha, mais toi, tu as du la servir dans une de tes précédentes existences.

- En fait, ce mot m'est venu à l'esprit dans une sorte de flash back... Je ne sais pas ce qu'il signifie... Juste que je devait le penser très fort en cas de danger majeur...


Sa sauveuse vint s'assoir sur le rebord du lit, pour enfin lâcher une dernière explication, qui devait sans doute lui tenir à cœur... Et Konoka compris vite pourquoi.

- Tu as jadis été une puissante sorcière au service de Sha. Et cette existence s’est un jour éteinte. Mais l’âme est impérissable, Konoka. Notre Déesse nous dit que la vie est comme un long courant avec plusieurs inclinaisons. La mort n’est rien d’autre qu’une autre de ces inclinaisons. L’âme se réincarne dans un nouvel esprit suivant des cheminements complexes. Il est quasiment impossible de se souvenir de ses anciennes existences, on ne peut en percevoir que des traces. Mais celle qui fut sorcière un jour le sera toujours. Sha est ta Déesse, la Déesse des Sorcières, l’Ombre protectrice, et je suis venue à toi pour que tu la serves en admettant ce que tu es vraiment. Je te présenterai à notre Déesse, mais, avant ça, il faut que tu apprennes à utiliser ta magie... Et que nous nous occupions de ceux qui ont voulu te tuer.

Là, il fallait avouer que la jeune fille était choquée... Savoir être une sorcière était une chose (même si il faut admettre que c'est un peu hors norme), mais savoir qu'une déesse des sorcière existe réellement en est une autre, tout aussi hors norme... Il lui falut plusieurs minutes pour digérer la chose, avant de se souvenir d'un détail... "La mort n’est rien d’autre qu’une autre de ces inclinaisons. L’âme se réincarne dans un nouvel esprit suivant des cheminements complexes." Mais dans son cas à elle ?

- Comme... Comme je l'ai dit, mis à part mon enfance, mon premier souvenir débute à 17 ans... Oui, je sait, c'est l'apparence que j'ai, mais... comment dire... Ça fait environ... quatre siècle que j'ai 17 ans... Depuis tout ce temps, je n'ai jamais vieillis d'avantage, donc je sais pas si on peu parler de... de réincarnation...

Elle laissa un moment de blanc, pour lui laisser le temps de digérer à son tour. Être en face d'une immortelle avait de quoi déconcerter, elle s'en doutait bien. Elle se souvint ensuite d'autre chose.

- Vous avez dit que j'avais servie Sha par le passé... Vous pensez que ce tatouage vient d'elle ?

Konoka se retourna pour lui montrer le symbole noir dans son dos, avant de poursuivre.

- Avant mes 5 ans, je ne l'avais pas... Mais à mes 17 ans, il avait l'air d'être là depuis plusieurs années...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le mercredi 23 mai 2012, 14:01:11
Il fallut à Konoka un peu de temps pour digérer cette information, ce qui était, somme toute, relativement normale. S’entendre dire qu’on était une sorcière, c’était difficile à croire. Zala en savait quelque chose, mais, à sa surprise, Konoka réagit plutôt bien. A dire vrai, ce n’était pas si surprenant que ça. Elle avait un corps indestructible, ou presque, ce qui était loin d’être normal. Elle avait du se poser des questions, bien des interrogations pour essayer de comprendre pourquoi elle était anormale, pourquoi sa peau ne pouvait pas se faner, et, partant de là, les explications de Zala venaient répondre aux interrogations de la vendeuse d’animaux. Pour autant, la surprise de Zala ne disparut pas, car Konoka lui expliqua qu’elle ne vieillissait pas, et qu’elle était ainsi, dans ce corps d’éternelle adolescente, depuis quatre siècles ! Elle lui montra ensuite un petit tatouage auquel Zala n’avait pas fait attention en la changeant.

*Ce tatouage... Non, c’est impossible !*

Konoka lui posa des questions, mais Zala n’arriva pas à lui répondre, ses yeux se fixant sur ce petit tatouage noirâtre. Elle le reconnaissait. C’était un signe méconnaissable, qui faisait tendance chez les jeunes, mais qui exprimait bien des choses. Zala avait étudié l’histoire des sorcières. Quand elle avait réalisé qui elle était vraiment, la sorcière s’était instruite dans la bibliothèque du temple de sa Déesse, où des rayons entiers étaient consacrés à l’histoire complexe et infinie des sorcières. La plupart des livres se focalisaient naturellement sur les sorcières européennes, vu que c’était après tout à cause de ce qui avait eu lieu en Europe que Sha avait été scellée, mais d’autres textes mentionnaient les sorcières dans les autres contrées de la Terre. Et, parmi tout ce que Zala avait lu, elle y avait vu ce tatouage. Cet énigmatique tatouage qui symbolisait l’appartenance à un très ancien ordre de sorcières, une vieille congrégation.

Reprenant ses esprits, Zala se releva. Son trouble était manifeste, et elle tâcha donc d’essayer de se contrôler. Tournant la tête vers Konoka, Zala lui donna quelques précieuses explications :

« Ce tatouage représente le symbole d’une ancienne congrégation de sorcières... Un sous-culte s’incluant dans le culte de notre Déesse, et qui est née à l’époque de l’Antiquité, à l’époque de l’Empire romain. Les récits divergent, mais on date son apparition à l’époque où l’Empire romain était en train de s’écrouler. Ces sorcières étaient des sorcières spéciales, car elles recherchaient à créer une potion qui donnerait à celui qui la buvait la jeunesse éternelle, l’immortalité. La fontaine de jouvence, en somme. »

Zala était plongée dans ses souvenirs, se revoyant dans le temple de Sha, sur les tables de lecture, à éplucher de nombreux livres, à en réécrire certains. La connaissance était quelque chose que l’Ombre n’avait jamais négligé, et l’histoire des sorcières était riche d’enseignements.

« Ces sorcières ont voyagé le long de la route de la soie, et ont existé à travers les siècles et les époques. Leur culte n’avait pas de nom officiel, aussi a-t-on appelé ces femmes les ‘‘Vagabondes’’. Ce culte s’est fracturé, divisé, dissocié... Certaines ont fait des recherches à partir du sang de vampire, et la plupart sont devenues folles. Au fil des siècles, ce culte a fini par être interdit par notre Déesse, car il ne ressemblait plus à rien. Les Vagabondes étaient des folles à lier... Je crois que tu dois être la dernière Vagabonde, et, si tu es encore en vie après quatre siècles, alors c’est que ces vieilles chouettes ont finalement réussi à obtenir le secret de la fontaine de jouvence. »

Zala termina là son récit sur les Vagabondes, croisant les bras en regardant Konoka. Voilà qui expliquait pourquoi elle était protégée par un sort de protection permanent. C’était là les effets de la fontaine de jouvence, tout comme le fait qu’elle ne vieillissait pas, sans être une vampire.

« Le plus probable est que tu as été un rat de laboratoire, Konoka, l’une des nombreuses cobayes que les Vagabondes avaient utilisé pour leurs recherches. Le sang... C’est vers le sang que les Vagabondes ont tourné leurs recherches, mais notre Déesse n’a pas la Cruauté comme attribut divin. Elle ne pouvait pas accepter que des sorcières sacrifient leurs propres enfants, corrompent des seigneurs locaux pour qu’ils arrachent les jeunes bébés des bras de leurs mères... Les Vagabondes contribuaient trop à noircir notre image, et le culte a été interdit... Néanmoins, certaines ont continué leurs sinistres expériences, et je crois que tu en étais une... Je crois que tu as été l’une des enfants qui a subi des atrocités, et que ton esprit a chassé de tels souvenirs, les a enfouis dans les profondeurs les plus noirs de ton être. La Déesse pourrait t’aider à retrouver ces souvenirs oubliés, car tu dois savoir qu’un souvenir ne disparaît jamais. Tout ce que tu as vu, senti, perçu, est emmagasiné dans ton cerveau, et y reste enfoui. »

Debout, Zala poursuivit son monologue :

« La Déesse ne risque pas d’être très heureuse à l’idée de voir une Vagabonde, même si tu n’as rien fait de répréhensible... Hum... Je ne tiens pas à décevoir ma Déesse, alors... »

La sorcière tekhane réfléchit. Elle était en disgrâce auprès de Sha, elle le savait, et c’était intolérable. Konoka était une bonne manière de regagner des points, mais le fait qu’elle soit une Vagabonde pourrait rappeler à sa Déesse de regrettables souvenirs, ce à quoi Zala ne tenait pas. Ayant une idée, elle lâcha alors :

« Il faudra lui faire un cadeau, un présent ! »

Restait encore à trouver un cadeau qui pourrait plaire à une Déesse... Avec un petit sourire, Zala termina :

« Comme un chat... Un adorable chaton... »
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le vendredi 25 mai 2012, 11:33:05
Konoka se redressa un peu plus, s'asseyant contre le mur, les jambes repliées contre sa poitrine et ses bras autours. Elle attendit patiemment les explications de la sorcière, celle-ci ayant visiblement reconnue ce tatouage, qui lui était totalement inconnu à elle.

- Ce tatouage représente le symbole d’une ancienne congrégation de sorcières... Un sous-culte s’incluant dans le culte de notre Déesse, et qui est née à l’époque de l’Antiquité, à l’époque de l’Empire romain. Les récits divergent, mais on date son apparition à l’époque où l’Empire romain était en train de s’écrouler. Ces sorcières étaient des sorcières spéciales, car elles recherchaient à créer une potion qui donnerait à celui qui la buvait la jeunesse éternelle, l’immortalité. La fontaine de jouvence, en somme. Ces sorcières ont voyagé le long de la route de la soie, et ont existé à travers les siècles et les époques. Leur culte n’avait pas de nom officiel, aussi a-t-on appelé ces femmes les ‘‘Vagabondes’’.

"Jeunesse éternelle" ? "Vagabondes" ? Ces mots représentaient exactement ce qu'elle était. Une éternelle adolescente qui vagabondait sur Terre depuis près de quatre siècles. Comme elle ne pouvait jamais rester dans une ville plus de trois ans, afin de ne pas attirer l'attention sur elle, la jeune fille voyageait de ville en ville, de pays en pays, si bien qu'elle était à présent une véritable polyglotte. Même si le Japonais restait sa langue maternelle, elle parlait très bien d'autres langues, comme le Français, l'Anglais, l'Allemand, le Chinois, l'Egyptien, etc...

- Ce culte s’est fracturé, divisé, dissocié... Certaines ont fait des recherches à partir du sang de vampire, et la plupart sont devenues folles. Au fil des siècles, ce culte a fini par être interdit par notre Déesse, car il ne ressemblait plus à rien. Les Vagabondes étaient des folles à lier... Je crois que tu dois être la dernière Vagabonde, et, si tu es encore en vie après quatre siècles, alors c’est que ces vieilles chouettes ont finalement réussi à obtenir le secret de la fontaine de jouvence.

- Vous voulez dire que... il fut un temps où j'était folle ?


Cette perspective lui faisait assez peur. Au plus profond d'elle-même, elle ne supportait pas la violence. Même si elle était amnésique, elle ne se voyait pas faire d'étranges expériences pour devenir éternelle. De même, si la mort n'était qu'un recommencement pour l'esprit d'une sorcière, pourquoi chercher à la vaincre, à empêcher celle-ci d'arriver ? La femme croisa les bras en l'observant en silence, avant de reprendre.

- Le plus probable est que tu as été un rat de laboratoire, Konoka, l’une des nombreuses cobayes que les Vagabondes avaient utilisé pour leurs recherches. Le sang... C’est vers le sang que les Vagabondes ont tourné leurs recherches, mais notre Déesse n’a pas la Cruauté comme attribut divin. Elle ne pouvait pas accepter que des sorcières sacrifient leurs propres enfants, corrompent des seigneurs locaux pour qu’ils arrachent les jeunes bébés des bras de leurs mères... Les Vagabondes contribuaient trop à noircir notre image, et le culte a été interdit... Néanmoins, certaines ont continué leurs sinistres expériences, et je crois que tu en étais une... Je crois que tu as été l’une des enfants qui a subi des atrocités, et que ton esprit a chassé de tels souvenirs, les a enfouis dans les profondeurs les plus noirs de ton être.

Voilà donc ce qui expliquait son amnésie partielle... Son esprit aurait purement et simplement supprimé les souvenirs traumatisants de sa vie... Cela voudrait aussi dire qu'elle aurait servit de cobaye pendant près de 12 ans ? Pourtant, certaine choses ne concordaient pas... Si elle avait été une expérience, elle ce serrait réveillée dans un atelier, pas dans une clairière. Et si elle n'avait jamais pratiquée la magie, comment pouvait-elle être une sorcière ?

- La Déesse pourrait t’aider à retrouver ces souvenirs oubliés, car tu dois savoir qu’un souvenir ne disparaît jamais. Tout ce que tu as vu, senti, perçu, est emmagasiné dans ton cerveau, et y reste enfoui.

- Je ne sais pas... si je veux me souvenir... Si mon cerveaux à oublié, c'est peut être parce que c'était trop traumatisant... Les rappeler... Ce n'est peut être pas une bonne idée... En même temps, si j'était un cobaye, je ne devrait pas être sorcière...


A moins qu'elle soit une réincarnation... qui aurait servit de cobaye, justement à cause de sa magie latente ? C'était difficile à imaginer, mais elle aurait très bien pu être une sorcière dans une autre vie, avant de servir pour les expériences d'une autre sorcière...

- La Déesse ne risque pas d’être très heureuse à l’idée de voir une Vagabonde, même si tu n’as rien fait de répréhensible... Hum... Je ne tiens pas à décevoir ma Déesse, alors... Il faudra lui faire un cadeau, un présent ! Comme un chat... Un adorable chaton...

Si Konoka s'attendait à être rejeté par sa déesse pour sa différence, même avec les autres sorcières, elle retrouva le sourire à l'annonce du dit présent. Et elle voyait bien quel animal lui offrir. Un pauvre petit chaton dont personne ne voulait à cause de son incapacité. Le pauvre animal était en effet aveugle et recevait bien plus d'attention que les autres. Néanmoins, elle pensait toujours à la petite contradiction.

- Dites... si j'était simplement un cobaye pour les vagabondes, ça veut dire que j'ai été sorcière dans une autre vie, avant de devenir immortelle ?
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le vendredi 25 mai 2012, 18:23:28
L’esprit de Konaka semblait tourner à toute allure, alors que la jeune femme commençait à comprendre le sens des paroles de Zala. Quand Zala lui annonça qu’un chat ferait plaisir à la Déesse, Konoka eut un léger sourire, signe que ce cadeau-là ne poserait aucune difficulté. Ça faisait un souci de moins, et c’était tant mieux. La femme lui posa alors une question :

« Dites... si j'était simplement un cobaye pour les vagabondes, ça veut dire que j'ai été sorcière dans une autre vie, avant de devenir immortelle ? »

Haussant les sourcils, Zala réfléchit brièvement, avant de lui répondre :

« Pas forcément. Les Vagabondes prenaient n’importe qui. Je dirais que ça a été une simple coïncidence. Tu sais, les Vagabondes ne recherchaient pas sans raison un moyen de ne pas vieillir. La mort, vois-tu, est un pari risqué. On ne sait, ni quand, ni , une âme se réincarne, et, comme je te l’ai dit, il est théoriquement impossible de se souvenir de ses existences passées. Les puissantes sorcières réincarnées ont parfois des fragments de leurs anciennes existences, mais ça reste très aléatoire. La réincarnation n’est pas une réponse à tout, et, généralement, les sorcières réincarnées ignorent qu’elles sont des sorcières. Tout ça est assez compliqué, et je ne suis pas la mieux placée pour répondre à tes interrogations. Notre Déesse pourrait le faire, elle pourrait lire dans ton esprit, voyager avec toi dans les profondeurs de ton âme pour y découvrir tes anciennes existences, mais c’est un choix qui t’appartient. »

La sorcière tekhane alla ensuite ouvrir un placard, en sortant un paquet de madeleines, et s’assit près d’une petite table où elle mangeait. Elle croqua dans la madeleine.

« Avant de t’emmener voir notre Déesse, puisque je suppose que tu le souhaites, nous allons devoir t’aider à utiliser la magie qui sommeille en toi. Pour cela, je te recommande d’aller te doucher, et de manger un peu. Tes vêtements doivent être propres, maintenant. Je préfère t’entraîner un peu avant de te conduire à notre Déesse. »

Pour cela, Zala avait un terrain d’entraînement idéal. Il lui était impossible d’en savoir plus sur la jeune femme, mais cela ne voulait pas dire que son rôle était fini. Encore une fois, la sorcière tekhane voulait éviter d’offrir à Sha une insatisfaction, et pouvoir jauger un peu les capacités de Konoka.

« Une fois que tu seras prête, nous irons en forêt, à l’abri des regards indiscrets. J’ai une voiture. A toi de voir si tu me laisses le volant, ou si tu as envie de conduire. Et, si tu as faim, n’hésite pas à te servir. Fais comme si tu étais chez toi. »

Le planning de la journée risquait de s’annoncer assez chargé.
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le mercredi 30 mai 2012, 12:17:21
La femme eu un bref moment de silence, avant de répondre à la "jeune" fille et de lui expliquer qu'en réalité, ces sorcières l'avaient enlevée comme elles l'auraient fait avec n'importe quel autre enfant. Elle lui expliqua ensuite le défaut de la réincarnation, notamment le fait de renaître n'importe quand et n'importe où, sans se souvenir des vie passées, d'où la recherche de l'immortalité, en restant jeune de préférence. Konoka avait donc été victime de la folie de ces femmes et avait bénéficiée de l'immortalité à leur place ? D'un coté, elle avait de la pitié pour ces Vagabondes, mortes en lui offrant le fruit de leur convoitise. Plutôt ironique comme fin. Mais puisqu'il s'agissait de sorcières, elles allaient sans doute renaître un jour, elles aussi...

La femme alla prendre ensuite un paquet dans un placard, avant de revenir s'assoir pour manger ses gâteaux. La jeune sorcière, elle, sentit son ventre gargouiller un peu. Dans le même temps, elle réfléchissait à la proposition. Voir ses vies passées ? Tans que ses souvenirs en tant que cobaye ne lui étaient pas ramenés à la mémoire, elle voulait bien. Elle était même curieuse de savoir ce qu'elle avait bien pu être, dans le temps...

- Avant de t’emmener voir notre Déesse, puisque je suppose que tu le souhaites, nous allons devoir t’aider à utiliser la magie qui sommeille en toi. Pour cela, je te recommande d’aller te doucher, et de manger un peu. Tes vêtements doivent être propres, maintenant. Je préfère t’entraîner un peu avant de te conduire à notre Déesse. Une fois que tu seras prête, nous irons en forêt, à l’abri des regards indiscrets. J’ai une voiture. A toi de voir si tu me laisses le volant, ou si tu as envie de conduire. Et, si tu as faim, n’hésite pas à te servir. Fais comme si tu étais chez toi.

Konoka ne se fit pas prier et pris une des madeleines pour la fourrer dans sa bouche. Parfois, elle se comportait un peu comme une gamine, la faute à son enfance quasi inexistante. Le fait de ne pas avoir de famille la pesait aussi, alors apprendre qu'elle pourra considérer les autres sorcières comme des sœurs, ça lui donnait un peu l'impression de retrouver une famille perdue. Sha devait être comme une sorte de mère protectrice envers elles...

Après s'être remplit la panse, la jeune fille se rendit dans la salle de bain et pris une bonne douche bien chaude, avant de se sécher et remettre ses vêtements propres. Une fois sortie et prête, elle s'adressa à la femme.

- Par contre, je n'ai pas mon permis... La date de validation risquerait de jouer contre moi...

C'est ce qui expliquait en grande partie le peu d'information à son sujet. En raison de son immortalité, tout documents comportant des dates étaient à proscrire, pour ne pas éveiller les soupçons à son égard.

- Au fait, je ne connais toujours pas votre nom...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le jeudi 31 mai 2012, 15:21:12
Le plan de Zala convainquit Konoka, qui commença par englober l’une des madeleines de la sorcière tekhane, avant d’aller prendre une douche. Silencieuse, Zala remit la radio en marche. AC/DC chantait à tue-tête, et elle changea de chaîne. Non pas qu’elle n’aimait pas la musique terrienne, mais elle voulait connaître les actualités. Elle alla sur son ordinateur portable. Il n’y avait aucune chance pour qu’on remonte jusqu’à elle, mais la prudence s’imposait. Les médias ne disaient toutefois rien, et elle décida de retourner enquêter sur les Néo-Inquisiteurs. Il lui était inconcevable de quitter la planète en les laissant encore là. Ils étaient les ennemis des sorcières, et avaient manqué en tuer une ! Un tel affront ne saurait être pardonné.

*Pour autant, je ne peux pas non plus me permettre une vendetta personnelle... La Déesse attend que je lui rapporte une sorcière... Si je traîne trop, elle pourrait en être vexée...*

Zala réfléchissait donc à la conduite à adopter, lorsque la douche s’arrêta. Konoka ne tarda pas à ressortir, toute propre, avec ses vêtements, et annonça à la sorcière qu’il serait plus sage qu’elle conduise. La sorcière tekhane éteignit la radio et referma l’ordinateur portable, puis se releva. Elle allait récupérer ses clefs sur le porte-clefs situé près de la porte, et lui répondit :

« Je m’appelle Zala, dit-elle simplement. Quand nous en aurons le temps, je te dirais tout ce qu’il y a à savoir sur moi et sur notre Déesse. Il y a dans notre temple une bibliothèque, où tu pourras t’instruire... Mais là n’est pas la question. Pour l’heure, il est temps que tu retrouves ce qui fait d’une sorcière une grande sorcière : tes pouvoirs, et ta fierté de femme. »

Zala parlait comme une Tekhane. Bien qu’elle soit recherchée sur Tekhos comme criminelle et traîtresse, elle restait malgré tout une Tekhane pure souche. La Déesse n’avait fait que renforcer ses convictions à l’égard des mâles, et, pour elle, une sorcière soumise aux mâles n’était pas vraiment une sorcière. Un homme avait commis un affront impardonnable envers Konaka ; il était juste que cet homme paie.

Les deux femmes sortirent du studio, et Zala le ferma, puis descendit par un escalier externe menant à un petit parking. Elle n’avait pas une voiture de sport, mais une simple Citroën C3 (http://voiture.kidioui.fr/image/img-auto/citroen-c3.jpg). La sorcière tekhane monta à l’intérieur, et démarra. La radio se mit en marche, répandant une musique de rock japonaise. Mettant le son en sourdine, Zala s’engagea sur l’autoroute urbaine. Les voies inverses étaient bouchées sur le périphérique, les gens affluant au travail.

« Il faut aller dans la forêt, expliqua Zala. C’est là que j’ai déposé l’un de ceux qui ont tenté de te tuer hier. »

La Citroën mit une petite vingtaine de minutes à rejoindre les routes sinueuses filant à travers la forêt, Zala ne respectant pas vraiment les limitations kilométriques. Elle se gara sur un petit sentier isolé dans un crissement de pneus, et en sortit, avant de donner des explications supplémentaires :

« Suis-moi... Il y a un peu de marche à faire. »

Les deux femmes se perdirent dans la forêt pendant une bonne vingtaine de minutes, jusqu’à ce que Zala aperçoive une espèce d’entrepôt en acier, silencieux. Un peu plus loin, on pouvait voir les énormes machines d’une scierie, avec de nombreux rondins de bois.

« Il n’y a pas à s’en faire ; les bûcherons ne travaillent pas encore. Lorsqu’ils viendront prendre leurs outils, nous serons parties. »

Aucune clôture n’entourait la scierie, rien d’autre que des panneaux d’avertissement, qui interdisaient aux gens d’approcher. L’entrepôt, lui, était normalement fermé, mais on pouvait voir que le cadenas avait été crocheté. Zala ouvrit les grandes portes. Il y avait, dans le grand entrepôt, de la poussière, des étagères industrielles, d’autres véhicules, notamment un énorme camion, mais aussi, retenu par des chaînes, un homme qui avait un scotch solide sur les lèvres, et était torse nu. En les voyant, il se mit à gémir. Les chaînes le tiraient par les bras.

« Voilà l’un de ceux qui ont tenté de te tuer. Je l’ai épargné, comme tu peux le voir, et j’ai même pansé ses blessures. »

La sorcière s’approcha ensuite d’un établi où on trouvait de nombreux outils pour la scierie. Des haches, des tournevis, des couteaux, des marteaux. Vu le regard effrayé de l’homme, on pouvait comprendre que Zala avait déjà du le torturer un peu, afin d’obtenir de lui des informations.

« Cet homme, Konoka, est semblable à tous les hommes qui ont laissé parler leur haine des femmes en des temps reculés de l’Histoire de la Terre, des hommes qui ont envoyé brûler vives des milliers et des milliers de femmes, généralement des innocentes, parfois des sorcières, des hommes qui se régalaient de les voir brûler. Entends leur souffrance, Konoka, et ressens-là. Je veux que tu le fasses souffrir, je veux que tu réveilles tes pouvoirs ensommeillés en laissant parler ta magie. Je veux que tu le tortures. »

L’homme gémit, semblant implorer la pitié des femmes. Sans ses amis, le Néo-Inquisiteur était beaucoup moins fier, et on pouvait voir, sur son pantalon, différentes taches indiquant qu’il s’était pissé dessus quand Zala l’avait interrogé dans la nuit.
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le vendredi 01 juin 2012, 12:12:02
- Je m’appelle Zala. Quand nous en aurons le temps, je te dirais tout ce qu’il y a à savoir sur moi et sur notre Déesse. Il y a dans notre temple une bibliothèque, où tu pourras t’instruire... Mais là n’est pas la question. Pour l’heure, il est temps que tu retrouves ce qui fait d’une sorcière une grande sorcière : tes pouvoirs, et ta fierté de femme.

Après avoir obtenue le nom de la sorcière, Konoka la suivi donc  jusqu'à une voiture, qui roula plus vite que cela était autorisé sur l'autoroute, jusqu'à la forêt. Da là, elles continuèrent à pied et marchèrent près de vingt minutes, avant de tomber sur une scierie. La jeune fille ne pouvait pas s'empêcher d'être inquiète sur la suite des évènements. Par entrainement magique, elle pensait devoir jeter des sorts pour faire resurgir son potentiel magique. D'où sa question : pourquoi la présence de l'un de ses presque meurtriers ? En entrant à l'intérieur, l'immortelle pu constater que le Neo-Inquisiteur était solidement enchainé et torse nu.

- Voilà l’un de ceux qui ont tenté de te tuer. Je l’ai épargné, comme tu peux le voir, et j’ai même pansé ses blessures.

- Mais... pour faire quoi ?


Zara se dirigea vers un établi avec de nombreux outils. Et vu la tête effrayé de l'homme, Konoka commença à comprendre ce qu'elle devait faire. Elle espérait toutefois se tromper...

- Cet homme, Konoka, est semblable à tous les hommes qui ont laissé parler leur haine des femmes en des temps reculés de l’Histoire de la Terre, des hommes qui ont envoyé brûler vives des milliers et des milliers de femmes, généralement des innocentes, parfois des sorcières, des hommes qui se régalaient de les voir brûler. Entends leur souffrance, Konoka, et ressens-là. Je veux que tu le fasses souffrir, je veux que tu réveilles tes pouvoirs ensommeillés en laissant parler ta magie. Je veux que tu le tortures.

Ses jambes en tremblèrent. Elle ? Torturer un être vivant ? C'était au dessus de ses forces. Quand bien même on avait agis sur elle ainsi, elle était incapable de rendre la pareille. Que ce soit pour la vengeance, le plaisir ou même le devoir envers une déesse, cela lui était impossible. Mais elle avait également peur d'être rejeter, de finir seule de nouveau. La jeune fille se fit donc violence et, toute tremblantes, avança vers l'établi à son tour. Elle hésita longtemps devant les outils, non pas sur lequel utiliser, mais si elle allait en prendre un ou non.

Après cinq bonne minutes de réflexions intense, elle en pris un au hasard, qui s'avéra être un long couteau, sans doute utilisé pour la pause midi des ouvriers. Lentement, elle se plaça devant l'homme et posa le tranchant au dessus de son bras. Mais elle n'alla pas plus loin.

- Je... Je peux pas...

L'arme blanche dans sa main tremblait et fini par tomber au sol lorsqu'elle la lâcha. Blesser volontairement une personne, elle ne le pouvait pas, c'était plus fort qu'elle. Elle recula de quelques pas en plaquant ses mains sur ses yeux ruisselant de larmes.

- Je peux pas... Je peux pas...

Tout au fond de son subconscient, quelque chose l'en empêchait. Cette même barrière qui empêchait ses souvenirs oubliés de refaire surface...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le vendredi 01 juin 2012, 19:13:44
Zala déchanta rapidement. La patience n’était clairement pas le point fort de la sorcière tekhane, qui voyait la jeune sorcière trembler comme une feuille à l’idée de torturer quelqu’un, même un Néo-Inquisiteur. Soupirant, Zala réalisa que Konoka était une Terrienne avant d’être une sorcière, formatée avec la philosophie larmoyante de ce faible peuple. Un humain dénué de pouvoirs magiques n’était bon qu’à se soumettre, c’était aussi simple que ça. L’humanité s’abritait derrière sa technologie pour combler ses faiblesses naturelles, mais elle était naturellement encline à la soumission. Ce n’était pas pour rien que les Dieux voyaient en l’humanité la meilleure race. Ils étaient naturellement serviles. Konoka finit par pleurer, incapable de faire à cet homme le moindre mal, et Zala pesta. Ses instincts tekhans, sa fierté de femme, lui donnaient envie de gifler cette quiche molle !

Soupirant, Zala parla donc, d’un ton grave :

« Tu aimerais te dire que c’est la pitié qui t’empêche de le punir, mais c’est tout simplement parce que tu es lâche. La propagande terrienne, cette philosophie de la faiblesse, t’a embué l’esprit. Quand on frappe une sorcière, elle ne tend pas l’autre joue ! En quoi est-ce si difficile de laisser parler sa rage, Konoka ? Cet homme t’aurait violé, battu. Il t’aurait massacré le corps, t’aurait baisé comme une salope, avant de te tuer. Comment peux-tu hésiter à le battre ? Ce n’est même pas un homme ; il tient plus de l’animal que de l’être civilisé. Une telle créature ne m’inspire que du mépris et du dégoût. »

Le Néo-Inquisiteur pleurait. En voyant le couteau, il avait encore plus paniqué, tirant sur ses chaînes. Zala le regarda. Les yeux de la sorcière n’émettaient nulle compassion, rien d’autre que du dégoût, du mépris, et une indescriptible rage. Elle s’avança vers lui, ses doigts se mettant à crépiter, des éclairs et des étincelles jaillissant de ses ongles.

« Ce n’est qu’une question de justice... Quiconque attaque une sorcière se heurte au châtiment de notre Déesse. Que voudrais-tu faire, hein ? Le relâcher ? Le délivrer aux autorités terriennes ? La justice terrienne mettrait une éternité à le juger, et serait capable de le libérer. Cette créature ne mérite pas qu’on la juge. Tout ce qu’elle mérite, c’est la mort, et, si tu es incapable de la donner, alors laisse-moi agir ! »

S’approchant du Néo-Inquisiteur, Zala leva la main, et une série d’éclairs étincelants jaillit de ses doigts, frappant le torse du Néo-Inquisiteur. Les éclairs rebondirent sur son corps, frappant dans tous les sens, et le malheureux poussa des hurlements de douleur, étouffés par le bâillon, en se tortillant. Une odeur de chair calcinée ne tarda pas à emplir la pièce. Le corps de l’homme était secoué de violents soubresauts, et son torse se mettait à flamber. Un sourire de bonheur se dessinait sur les lèvres de Zala. Pour elle, c’était le pied ! Le torse noirci de l’homme laissait s’échapper une odeur de chair calcinée.

« Souffre ! Souffre pour celles que tu as tués ! »

Le corps de l’homme finit par se transformer en une espèce de torchère, et il finit par cesser de gémir, brûlant lentement. Zala arrêta alors ses éclairs, et ferma les yeux, respirant lentement. Elle s’était légèrement emportée
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le samedi 02 juin 2012, 16:00:54
Konoka ne voyait plus grand-chose de la scène, notamment parce que sa vue était brouillée par ses larmes... et aussi à cause de ses mains plaquées sur ses yeux. En revanche, elle entendit parfaitement bien la réplique de Zara.

- Tu aimerais te dire que c’est la pitié qui t’empêche de le punir, mais c’est tout simplement parce que tu es lâche. La propagande terrienne, cette philosophie de la faiblesse, t’a embué l’esprit. Quand on frappe une sorcière, elle ne tend pas l’autre joue ! En quoi est-ce si difficile de laisser parler sa rage, Konoka ? Cet homme t’aurait violé, battu. Il t’aurait massacré le corps, t’aurait baisé comme une salope, avant de te tuer. Comment peux-tu hésiter à le battre ? Ce n’est même pas un homme ; il tient plus de l’animal que de l’être civilisé. Une telle créature ne m’inspire que du mépris et du dégoût.

La jeune fille entendit alors des crépitements. Curieuse, elle retira ses mains et vit des éclairs au bout des doigts de la femme. Etait-ce de la magie ?

- Ce n’est qu’une question de justice... Quiconque attaque une sorcière se heurte au châtiment de notre Déesse. Que voudrais-tu faire, hein ? Le relâcher ? Le délivrer aux autorités terriennes ? La justice terrienne mettrait une éternité à le juger, et serait capable de le libérer. Cette créature ne mérite pas qu’on la juge. Tout ce qu’elle mérite, c’est la mort, et, si tu es incapable de la donner, alors laisse-moi agir !

Elle eu alors une vision de cauchemar... L'homme poussa de véritable hurlement de douleurs et de terreur sous les éclairs de magie qui lui brulaient l'épiderme, le calcinait, alors que la femme jubilais de bonheur et de joie. A cette vision, une autre s'imposa à l'esprit de Konoka. Celle d'une sorcière qui torturait avec joie ses cobayes, les brulants, les mutilants, les violant par pur sadisme. Elle revit cette même femme la torturer durant des heures et des heures, avant de la soigner pour mieux recommencer ensuite. Elle ne voyait plus que cette vision, souvenir oublier que Zara avait fait remonter à sa mémoire en torturant l'homme. La réalité n'avait plus d'emprise sur elle.

- NOOONN.... ARRÊTEER... NE ME FRAPPER PLUUUUS... J'ai...j'ai mal... vous me faites MAAAAL... Noooooon... PITIIIIIIER... HAAAAAAAAAA...

Elle se contorsionnait sur le sol, les mains plaqués sur le tête et les yeux fermer, une odeur de bruler remontant vers ses narines.

- Souffre ! Souffre...

- Nooooooooon... Pi..Pitieeer... J'en peux plus.... NOOON PAAAS ÇAAAAA !!!!! HAAAAAAAA !!!


Dans ses visions, son bourreau s'amusait à la pénétrer avec une barre de fer chauffée au rouge. Zara avait réveillée ses pires souvenirs. Ce n'était pas à cause de la pitié ou de la lâcheté que Konoka se refusait à torturer, mais parce que son passé avait été ainsi marqué par une sorcière, la traumatisant à jamais. Si l'amnésie l'avait protégée durant toutes ses années, ce n'était à présent plus le cas. Sa magie s'éveilla alors, faisant apparaître des lueurs dorées sur ses mains, et les lumières allèrent frapper l'homme, tandis que Zara faisait une pause. En quelque secondes seulement, la peau redevint blanches, les coupures se cicatrisèrent et la vie réintégra le corps meurtrit. Hors, la jeune fille ne se rendit compte de rien, toujours enfermée dans son délires psychotique.

- HAAAAAAAA !!! HAAAAAAAA !!! HAAAAAAAA !!! TUER MOIIIII MAIS PITIER, ARRÊÊÊÊTEEEER !!!! HAAAAAAAA !!!

Il faut savoir qu'à cette époque de sa vie, Konoka était encore une enfant et qu'elle avait endurée ça jusqu'à ses 26 ans... Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la vision de cette sorcière se superposa sur le visage de Zara et on pouvait lire dans le regard de la jeune immortelle, une terreur sans nom.

- Ne... NE M'APPROCHEZ PAAAAAS !!!

Elle recula maladroitement et précipitamment, tendant une main dans le but de la repousser et sa magie frappa de nouveau. Mais au lieu de blesser la sorcière, celle-ci dû ressentir ses forces revenir, toutes fatigues s'envolant. Konoka ne s'en rendit pas compte non plus et s'enfuis à travers le complexe, en larmes.

Ses pouvoirs étaient ceux d'une guérisseuse. Hors, une guérisseuse, ça ne torture pas...
Ça soigne...

[HRP: pour le coup, Zara n'a pas été très psychologue ;D]
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le samedi 02 juin 2012, 17:38:26
[HRP – Je n’ai jamais prétendu que Zara était une fine psychologue xD]

Zara s’était amusée à le faire souffrir, à tuer cet homme. Elle mit ainsi un peu de temps à réaliser que Konoka était entrée dans une espèce de transe. Se retournant, elle vit que cette dernière était prostrée sur le sol, en train d’hurler comme une hystérique, visiblement victime d’une crise.

« Hein ?
 -  HAAAAAAAA !!! HAAAAAAAA !!! HAAAAAAAA !!! TUER MOIIIII MAIS PITIER, ARRÊÊÊÊTEEEER !!!! HAAAAAAAA !!! »

Sur le coup, Zara ne savait plus quoi penser. Diable, mais qu’est-ce qui lui prenait ? Voilà que Konoka se mettait à péter les plombs ! La sorcière tekhane sentit alors une puissante magie à l’œuvre, et, en se retournant, elle vit le corps de l’homme cicatriser. Sa peau calcinée redevint blanche, ses organes fondus se reformèrent, et la vie sembla à nouveau l’habiter. Zara comprit alors pourquoi Konoka n’avait pas pu lui faire de mal. Elle était une magicienne blanche, ce qui était de plus en plus rare chez les sorcières.

Le regard de Zara croisa alors celui de Konoka, y lisant une peur irrationnelle, illogique. La sorcière tekhane tendit une main pour lui parler, mais Konoka se mit à s’exclamer, sa magie explosant autour d’elle :

« Ne... NE M'APPROCHEZ PAAAAAS !!! »

Décontenancée, la sorcière tenta de lui dire qu’elle ne comptait pas lui faire de mal, mais Konoka choisit de s’enfuir, en pleurant, laissant une Zara ébahie de stupeur. Derrière elle, le Néo-Inquisiteur se mit à parler. Son bâillon avait fondu avec les éclairs :

« Laissez-moi partir ! Je ne dirais rien à personne ! »

Zara ne l’écoutait même pas.

*Soit la magie a réveillé ses souvenirs, soit c’est le fait de le torturer... Ou les deux... Bon... Au moins, voilà une chose de faite. Konoka sait maintenant qu’elle est une sorcière, et c’est ce que je voulais... Il ne me reste plus qu’à la récupérer.*

L’homme continuait à l’implorer, et Zara ferma les yeux, avant de le regarder :

« T’épargner ? T’épargner pour quelle raison ? Si je n’avais pas été là hier, tu l’aurais tué. Exactement comme avec les autres. »

L’homme se mit à pleurer, essayant vaguement d’implorer entre deux sanglots la pitié de Zara. Soupirant, cette dernière fit jaillir ses fouets, alors que ses vêtements disparaissaient, son armure amplificatrice magique tekhane se mettant en place tout le long de son corps. Les deux fouets s’abattirent en même temps, l’un atteignant la tête de l’homme, la faisant fondre, tandis que l’autre le frappa à l’estomac, le tuant pour de bon. La magie blanche permettait de ressusciter les personnes si elles venaient juste de mourir, mais, ici, l’homme était bien trop endommagé pour revenir à la vie.

Rangeant ses fouets, Zara resta dans son armure, afin de mieux repérer Konoka. Elle suivit la signature magique de cette dernière, s’avançant dans la scierie. Elle sortit de l’entrepôt, marchant dans la cour, au milieu d’énormes empilements de rondins de bois, et d’autres machines, avant de parler d’une voix forte :

« Konoka ! Où es-tu ?! J’ai fait une erreur... Les sorcières guérisseuses sont de plus en plus rares, maintenant ! Tu n’as pas à avoir peur de moi ! Je t’ai sauvé ! »

Zara avançait, continuant à parler :

« La souffrance est le lot commun des sorcières. Je parle en connaissance de causes. Fuir est inutile. Je comprends ta douleur, mais tu sais très bien que je suis incapable de te faire du mal. Je n’attaque que ceux qui le méritent. Viens ! »
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le dimanche 03 juin 2012, 11:10:35
La jeune sorcière avait parcourue toute l'entreprise en pleurant, voulant mettre de la distance entre elle et cette folle sadique, avant de se cacher derrière des troncs d'arbres, à défaut de retrouver la sortie. Manque de chance pour elle, ses émanations magiques étaient de plus en plus fortes. Si bien qu'il ne fallut que quelques minutes à Zara pour la retrouver.

- Konoka ! Où es-tu ?! J’ai fait une erreur... Les sorcières guérisseuses sont de plus en plus rares, maintenant ! Tu n’as pas à avoir peur de moi ! Je t’ai sauvé ! La souffrance est le lot commun des sorcières. Je parle en connaissance de causes. Fuir est inutile. Je comprends ta douleur, mais tu sais très bien que je suis incapable de te faire du mal. Je n’attaque que ceux qui le méritent. Viens !

Mais elle n'avait plus confiance. Dans sa tête, sa jeunesse torturée se mêlait avec la torture de l'homme. Et les deux femmes avaient éprouvées le même plaisir à faire souffrir, le même sourire sur le visage. Si c'était cela être sorcière, faire souffrir son prochain et en jouir, alors elle souhaitait perdre ses pouvoirs sur le champ et redevenir normale...

- Vous... Vous avez pris p-plaisir à... faire souffrir... comme elle... Comme la sorcière qui... qui ma torturée... t-toute m-mon enfance... Le même... s-sourire... La m-même joie... Tout... pareil... vous êtes... pareilles...

Les flux de magie était désormais visibles à l'œil nu. Pas de la magie de soin, mais à l'état brut.

- Ne m'approchez pas... je ne veux plus... je... veux p-plus...

Dans son esprit, ce fut comme si une barrière se brisait. Sa magie explosa littéralement, créant une petite tornade d'énergie qui détruisait tout ce qu'elle touchait, avec une Konoka en son épicentre qui éclatait en sanglots incontrôlables. La séance de torture sur l'homme avait au moins eu comme effet positif de libérer sa puissance.

Seulement voilà, Konoka avait un esprit assez fragile depuis les séances terrifiantes de son passé et Zara, indirectement, l'avait brisé...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le dimanche 03 juin 2012, 20:59:50
« - Vous... Vous avez pris p-plaisir à... faire souffrir... comme elle... Comme la sorcière qui... qui ma torturée... t-toute m-mon enfance... Le même... s-sourire... La m-même joie... Tout... pareil... vous êtes... pareilles... »

Konoka pouvait envier son insouciance et son innocence. Comparer Zara à un Inquisiteur, c’était sans doute le meilleur moyen de mourir. La sorcière tekhane se sentit blessée dans son orgueil en entendant ça. N’avait-elle pas sauvé cette jeune femme de ceux qui voulaient la violer ? En quoi leur ressemblait-elle ? Konoka était empestée par cette philosophie terrienne larmoyante qui tentait à considérer que le bourreau qui tuait le tueur n’était pas mieux que le meurtrier. Une philosophie ridicule, teintée d’un angélisme niais. Face à des loups, il fallait se comporter comme un loup, pas comme un agneau !

Zara se rapprochait de la jeune femme, dissimulée au milieu d’arbres. La magie de Konoka continuait à augmenter de manière alarmante, affolant les capteurs magiques de la sorcière tekhane. Elle était désormais visible à l’œil nu, formant des espèces de vagues, d’ondes, de courants, qui soufflaient dans tous les sens. Konoka était une puissante sorcière, mais, dans son état émotionnel, elle n’arrivait pas à contrôler sa magie. Il y avait des risques, non seulement pour Zara, mais aussi, et surtout, pour Konoka. Quand on ne maîtrisait pas la magie, on pouvait le regretter.

« Ne m'approchez pas... je ne veux plus... je... veux p-plus... »

La sorcière tekhane ne répondit pas, et vit alors une espèce de tornade magique se former, arrachant les arbres comme des fétus de paille, les envoyant voler dans tous les coins. Au centre, Konoka semblait désormais totalement incapable de contrôler sa magie. Soupirant, Zara décida alors d’attaquer. Elle n’avait plus le choix. Il fallait calmer Konoka, et, pour cela, elle manipula les instruments de son armure. Au-dessus de sa poitrine, un cristal se libéra, alors qu’elle se sentait perdre prise. Le sol ondulait, ses cheveux volaient dans tous les sens.

* Les explosions magiques sont toujours impressionnantes... Son potentiel magique est énorme ! Mais je ne dois pas me laisser abuser...*

Le cristal fit alors parler ses pouvoirs, et la tornade disparut rapidement. Il ne restait alors plus qu’une petite créature prostrée, en larmes, contre un arbre qui avait souffert. Un autre arbre termina sa course aérienne en s’écrasant sur le toit d’un hangar. Voilà qui risquait de promettre aux bûcherons une sacrée journée, entre le cadavre carbonisé, et l’arbre sur le toit. Mais ce n’était pas le souci de Zara. Lentement, la sorcière tekhane se rapprocha de Konoka, jusqu’à être devant elle. Son cristal en dymérite étincelait, la privant également de ses pouvoirs magiques, mais c’était nécessaire.

« Même si tu ne me croiras pas lâcha Zara sur un ton adouci, tu me rappelles moi... »

Zara se mit alors à parler :

« La haine et la souffrance sont inscrites au fer rouge dans notre sang. Notre Déesse n’est pas que la divinité des sorcières, mais a aussi comme Attribut divin la Souffrance. J’étais comme toi, ou presque... Une femme qui ignorait tout de ses pouvoirs, de son passé, de ce qu’elle représentait, jusqu’à ce que ma Déesse vienne à moi quand je l’ai appelé... »

Elle chassait alors des dragons dans des montagnes tekhanes, mais un combat contre un dragon s’était mal terminé. Le dragon aurait alors pu la tuer, mais s’y était refusé. Elle n’avait pas compris pourquoi, et était ensuite tombée dans une crevasse. Entre la vie et la mort, Sha lui était apparue, et lui avait expliqué qu’elle était une fille de dragon. Les dragons les appelaient « dovahkiins », mais elle évita d’en parler à Konoka. Ce ferait sans doute trop pour elle à assimiler.

« Quand je suis arrivée au temple de notre Déesse, je me sentais coupable... Je me suis renseignée, j’ai lu l’histoire de notre... De notre peuple, et ce que j’y ai appris n’était guère reluisant... Il y a longtemps, les sorcières étaient perçues comme des guérisseuses. Des magiciennes blanches, comme toi, qui soignaient les gens, les aidaient, assistaient les femmes à accoucher, pansaient les plaies... Il y a longtemps... »

Les sorcières avaient ensuite évolué. Elle savaient rencontré des concurrents qui les avaient chassé, les avaient isolé, marginalisé, exclu, mis au ban de la société au nom d’autres Dieux. Les sorcières étaient devenues des créatures méprisables, traquées, battues, violées.

« Notre histoire est faite de souffrance et de fureur. D’une rage indescriptible, qui résonne dans nos veines et dans notre âme. Si tu fermes les yeux, Konoka, si tu rentres en méditation, tu pourras ressentir cette vieille rage. Nous avons été massacrées. Nous, et tant d’autres à la fois. Le monde n’est pas un conte de fées. Face à des loups, il ne faut pas agir comme une jeune brebis et leur pardonner, mais être aussi cruel qu’eux. La douceur et la bonté, il faut la réserver à ceux qui la méritent, et il en va de même pour ma rage. »

Konoka ne disait rien, mais Zara savait qu’elle écoutait. La sorcière tekhane fléchit un genou vers la jeune femme, hésitant à la prendre dans ses bras. Elle avait peur qu’elle se détache, qu’elle prenne peur... Zara poussa un long soupir, fermant les yeux, serrant les poings. Elle avait peur... Peur d’elle... C’était une sinistre ironie. A s’en tordre de rire, mais Zara n’avait aucune envie de rire.

« Je ne te ferais jamais le moindre mal, Konoka... Et je ne suis pas comme ces Vagabondes... Ni comme ces Néo-Inquisiteurs... Oser me comparer à eux, c’est... Je ne devrais pas t’en vouloir, mais... »

Zara eut un nouveau soupir, yeux fermés, et enchaîna, les rouvrant :

« Moi, je n’ai jamais arraché des bébés aux bras de leurs mères pour les fracasser contre les murs. Je n’ai jamais torturé pendant des heures des femmes parce qu’elles avaient une marque sur le corps. Des gens, j’en ai tué, oui, mais tous le méritaient. »

N’y tenant plus, la sorcière finit par prendre Konoka dans ses bras, et la serra contre elle, caressant ses cheveux.

« Te faire du mal... Mais comment le pourrais-je ? Comment pourrais-je un jour blesser une femme aussi belle et innocente que toi, Konoka ? Je suis là pour te protéger. »
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le lundi 04 juin 2012, 13:56:46
Effectivement, Konoka avait écoutée du début à la fin le discours de Zara. Elle n'avait pas réellement prit conscience de sa tornade de magie et n'avais pas plus réagit que ça lorsque la femme l'avait prise dans ses bras, comme déconnectée de la réalité ou en état de choc. Pour autant elle lui répondit, d'une voix étonnamment calme...

- Je peux comprendre que vous vouliez le tuer pour le punir, vous venger... mais ce que je ne cautionne pas, c'est de prendre plaisir à faire souffrir... Si un être innocent avait assisté à la scène, je comprendrais qu'il ait pu prendre peur et vous haïr pour cette joie non feinte... Et vous m'avez rappelez la vagabonde...

Elle prit une énorme inspiration, avant de continuer. Ce qu'elle s'apprêtait à dire serait très dur pour elle.

- Quand vous avez torturée l'homme, un de mes souvenirs oubliés m'est revenu à la mémoire... Celui d'une femme qui jubilait en me torturant en me pénétrant avec une barre de fer chauffée au rouge... Brulant mes chairs de l'intérieur... Eclairs, fouet, objets tranchants, viols, mutilations... j'était torturée à mort tout les jours et était soignée lorsque je frôlais les limites, pour être de nouveau "malmenée" ensuite... Et c'était l'œuvre d'une sorcière... Toute mon enfance, j'ai été ainsi traitée, sans voir une seule fois la lumière du jour... J'ignore comment j'ai été libérée, mais c'est pour ça que je déteste la torture, même sur les autres... Si je suis votre logique, je devrais haïr toutes les sorcières... Comme les Neo-Inquisiteurs...

Elle resserra ensuite ses bras autour du cou de Zara, de nouveau prise de sanglots incontrôlables, murmurant difficilement.

- Ne... f-faites plus... j-j-jamais ça d-devant... m-moi...

Konoka avait subit un lourd traumatisme dans son enfance, ce qui expliquait en grande partie son esprit si fragile et le fait qu'elle ne supporte plus la vue d'un être souffrant, même un ennemi. Et plus encore lorsque cette même souffrance donne du plaisir au bourreau...

Ce que les deux femmes ignoraient, c'est que le portable de l'homme était tombé dans la cour la veille, et que celui-ci avait "appeler" un interlocuteur suite à la rafale de magie, lorsque il s'était pris un objet quelconque sur la touche bis. L'interlocuteur avait ainsi entendu toute la conversation entre la sorcière et la "guérisseuse", et plus particulièrement les explications de la jeune fille, et le fait qu'elle ait été torturée toute son enfance par une sorcière...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le lundi 04 juin 2012, 18:20:35
« Si je suis votre logique, je devrais haïr toutes les sorcières... Comme les Neo-Inquisiteurs... »

Zara ne dit rien sur le coup, car elle sentit les bras de Konoka se resserrer. Elle avait effectivement souffert, et Zara comprenait mieux l’erreur qu’elle avait faite. Fermant les yeux, elle serra la faible sorcière contre elle, caressant lentement son dos.

« Pardonne-moi, Konoka... Je ne le referais plus, ne t’en fais pas... »

Zara lui fit un long câlin, sentant la sorcière pleurer contre son sein. Néanmoins, elle était apaisée, et la sorcière tekhane referma donc le volet de la dymérite, continuant à serrer le corps de la sorcière contre elle. Son armure magique, guère agréable pour ce genre de choses, se rétracta également, et Zara se sentit un peu mieux, sans l’influence amplificatrice de l’armure. Elle se retrouva ainsi presque nue, mais sans aucun gêne, la tête de Konoka reposant contre son sein.

« Laisse-toi aller, ma belle, vide les larmes de ton corps... Je te le promets, tu ne revivras jamais ce que tu as vécu. Tu es ma protégée. Et je suis l’une des plus puissantes sorcières de cette planète. »

Zara parlait sans presque se vanter. Elle était une Dovahkiin, après tout, et, comme si ses capacités naturelles ne suffisaient pas, elle utilisait aussi une armure qui amplifiait ses capacités magiques, la rendant encore plus forte. Elle laissa Konoka pleurer, jusqu’à ce que la sorcière se sente mieux. Zara se releva alors, nue, et utilisa sa magie pour drainer ses vêtements terriens, se rhabillant devant Konoka. Elle enfila de longues bottes en cuir, ainsi qu’une minijupe, et un chandail.

« Tu dois savoir, Konoka, que toutes les sorcières ne servent pas notre Déesse, ni ne respectent nos principes. La plupart n’en font qu’à leur tête. Les Vagabondes sont nos ennemies autant que les Néo-Inquisiteurs le sont, mais elles n’existent plus... Du moins, à notre connaissance. Il faut que tu saches que notre Déesse a été très affaiblie pendant de nombreux siècles. Elle a été scellée, et a bien failli périr. Depuis lors, le culte de notre Déesse se reconstruit, mais n’est plus que l’ombre de ce qu’il avait jadis été. »

Un triste récit, mais il était réaliste. Tout en parlant, Zara s’était rhabillée, et épousseta un peu sa minijupe, enlevant la poussière et la terre qui traînaient dessus. La sorcière tekhane regarda ensuite Konoka, croisant les bras :

« J’ai beaucoup de choses à te dire, petite sorcière. Et nous avons un chat à récupérer, je crois. »

Zara tendit alors sa main vers Konoka. Elle savait que la guérisseuse se méfiait d’elle, avait peur, alors il fallait faire preuve de douceur, lui montrer qu’elle pouvait avoir confiance. La sorcière tekhane ne lui ferait jamais le moindre mal.

« Tu as toujours le choix, Konoka. Tu peux choisir de continuer à errer sans but dans les villes du Japon, ou rejoindre ta Déesse, et accepter l’héritage que tu représentes. A toi d’en décider... La vie d’une sorcière n’est pas la meilleure vie possible, mais elle est riche. »

Ce choix, Zara y avait déjà été confrontée dans le passé, et elle n’avait jamais regretté d’avoir pris la décision de suivre les pas de sa Déesse. Elle n’hésiterait pas une seule seconde à se sacrifier pour l’Ombre.
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le mardi 05 juin 2012, 15:45:47
- Pardonne-moi, Konoka... Je ne le referais plus, ne t’en fais pas...

Elle voulait y croire... depuis des années, la jeune fille "vagabondait" de ville en ville, ne pouvant pas rester sous peine d'être découverte. Elle n'avait  jamais eu de famille et n'avait jamais eu un endroit où se poser définitivement. L'armure fini par se retirer, laissant place à une peau douce et chaude. Konoka s'y blottît, les larmes aux yeux... De sa vie, jamais elle n'avait eu d'étreinte avec une mère ou une sœur... Hors, selon Zara, les sorcières étaient toutes des sœurs liées magiquement les unes aux autres.

- Laisse-toi aller, ma belle, vide les larmes de ton corps... Je te le promets, tu ne revivras jamais ce que tu as vécu. Tu es ma protégée. Et je suis l’une des plus puissantes sorcières de cette planète.

Elle n'allait pas se faire prier... En fait, après toutes les horreurs du passé et du présent, elle ne voulait plus se retrouver seule de nouveau. La solitude est une chose terrifiante, d'autant plus lorsqu'on est immortel. Le câlin dura un long moment, avant que les larmes ne finissent par se tarir. La femme se releva alors en tenue d'Eve, avant d'en enfiler une plus conventionnelle. Elle lui parla ensuite d'une voix douce.

- Tu dois savoir, Konoka, que toutes les sorcières ne servent pas notre Déesse, ni ne respectent nos principes. La plupart n’en font qu’à leur tête. Les Vagabondes sont nos ennemies autant que les Néo-Inquisiteurs le sont, mais elles n’existent plus... Du moins, à notre connaissance. Il faut que tu saches que notre Déesse a été très affaiblie pendant de nombreux siècles. Elle a été scellée, et a bien failli périr. Depuis lors, le culte de notre Déesse se reconstruit, mais n’est plus que l’ombre de ce qu’il avait jadis été. J’ai beaucoup de choses à te dire, petite sorcière. Et nous avons un chat à récupérer, je crois.

Elle tendit alors une main à Konoka. Celle-ci hésita brièvement, son souvenir encore vif à l'esprit.

- Tu as toujours le choix, Konoka. Tu peux choisir de continuer à errer sans but dans les villes du Japon, ou rejoindre ta Déesse, et accepter l’héritage que tu représentes. A toi d’en décider... La vie d’une sorcière n’est pas la meilleure vie possible, mais elle est riche.

Ce fut  finalement la vision d'une vraie famille qui s'imposa à son esprit. Un endroit où vivre en paix, sans avoir à se cacher en permanence, sans être rejetée...

- Vous disiez que j'étais une guérisseuse... si je viens, ce sera uniquement pour soigner mes... sœurs, lorsqu'elles auront besoin d'aide... Je ne veux pas combattre, tuer, ou tout autre choses dans le même genre... Seulement aider... au temple ?

Ce dernier mot était hésitant. A vrai dire, elle ne savait pas si il s'agissait d'un temple, d'un château ou d'un manoir... Mais ce qui était certain, c'est qu'elle n'aura plus jamais besoin de fuir vers un autre lieu. Aussi lui prit-elle la main et se releva, un petit sourire timide étirant ses lèvres. Elle reverra sans doute son passer la hanter la nuit, mais elle pouvait compter sur les sorcière pour prendre soin d'elle et l'apaiser... Et en retour, la jeune fille s'occupera d'elles pour les soigner, c'était une promesse...

Elle suivit Zara dans la voiture et monta sur le siège avant, à coté de la conductrice, avant de regarder le paysage défiler de l'autre coté de la vitre...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le mardi 05 juin 2012, 23:44:43
Konoka était convaincue, et Zara eut un léger sourire après sa question. Continuant à la tenir par une main, elle alla attraper son autre main, et la regarda droit dans les yeux.

« Tu es la seule à décider de ce que tu veux faire de ton destin. Notre Déesse ne nous impose pas des tâches. Nos seules obligations sont de l’adorer, et d’accéder à ses requêtes quand elle en a. Si tu veux rester au temple pour y perfectionner ta magie, tu le pourras. Le temple est suffisamment grand pour t’accueillir. »

Zara remonta alors une main pour caresser Konoka à la joue. Très lentement. Très doucement. Elle lui fit un très léger sourire. Elle comprenait que cette dernière craignait avant tout d’être seule. La solitude était le fardeau des sorcières, un fardeau qui pouvait aisément vous faire perdre la raison. Bien des sorcières étaient devenues folles comme ç   a. Zara ne put s’empêcher de ressentir un élan d’affection, et alla à nouveau faire un câlin à la sorcière, pour glisser dans le creux de son oreille :

« De plus, il n’y a encore aucune guérisseuse au temple. Tu y auras toute ta place. »

La sorcière tekhane lui fit un clin d’œil, et retourna ensuite dans sa Citroën. Prochaine destination : l’animalerie. Ensuite, Sha. Zara démarra, et quitta les sentiers de la forêt, pour rejoindre la ville. Elle évita de passer par le périphérique urbain, bouché à cette heure. La circulation était assez dense, et elle s’engagea plutôt sur des routes de campagne, rejoignant Seikusu par la partie désaffectée de la ville. Une succession de vieilles usines poussiéreuses menant au quartier de la Toussaint. Zara rejoignit le parc municipal dans un léger silence entrecoupé par les airs de musique jaillissant de la radio. Zara s’était branchée sur une chaîne de rock classique, qui diffusait un grand classique d’Animals, House of The Rising Sun (http://www.youtube.com/watch?v=NU3KELkd-zY).

Zara finit par atteindre les grands boulevards longeant le parc, et passa par une route filant entre le parc pour rejoindre l’animalerie. Trouvant par miracle une place, elle s’arrêta devant l’animalerie, et laissa Konoka aller chercher un chat, lui donnant de l’argent pour le payer. La musique se terminait, et Zara nota alors quelque chose de curieux. Une voiture était en train de faire le tour du pâté de maisons, revenant à chaque fois. Elle vit ainsi une superbe BMW (http://www.leblogauto.com/wp-content/uploads/2007/03/Florent/BMW_M3C/m3b01.jpg) et une Range Rover (http://www.highsnobiety.com/news/wp-content/uploads/2012/04/2013-range-rover-sport-limited-edition-0.jpg).

*Ça ne me dit rien qui vaille...*

Konoka revint ensuite avec une cage, et déposa le chat sur la banquette arrière. Zara démarra ensuite rapidement, et regarda Konoka.

« Il est temps d’aller rejoindre notre Déesse, maintenant. »

Zara lui fit un sourire encourageant, et regarda dans le rétroviseur. Elle devenait peut-être paranoïaque... La BMW se tenait derrière leur voiture, mais elle ne voyait pas la Range Rover. Zara s’arrêta derrière un bus de transports en communs, à un feu rouge, tandis qu’« House of The Rising Sun » se terminait, et qu’un jingle publicitaire annonçait le prochain morceau. Le feu passa au vert, le bus démarra, Zara s’avança, et entendit alors des cris et des coups de klaxon à droite, où il y avait une rue filant entre les arbres.

En tournant, la sorcière vit la Range Rover qui contournait les voitures, roulant à toute allure sur le trottoir.

« Attention ! » hurla-t-elle.

Le 4x4 leur fonçait dessus à vive allure, et Zara utilisa la marche arrière. Elle heurta une voiture qui se trouvait derrière elle, donnant lieu à une série de klaxons, et, de cette manière, la Range Rover ne les atteignit pas au mileiu du flanc, mais au bout du capot. Le choc fit tournoyer la voiture, la décalant sur la gauche, et Zara enclencha la première. Son pied gauche écrasa la pédale d’embrayage, et le droit heurta la pédale d’accélération. Zara débraya alors, et accéléra. Zara démarra, tandis qu’une trappe s’ouvrait sur le toit de la Range Rover, livrant passage à un homme armé d’un fusil d’assaut. Des vitres s’ouvraient, et d’autres, équipés de pistolets-mitrailleurs, se pointèrent. La BMW s’écarta également de sa file, pour se lancer à leur poursuite.

« Bordel ! »

Zara sentit les balles exploser autour de sa Citroën, et elle se mit en marche, tandis que la musique s’enclenchait sur un morceau de choix. Elle passa la seconde, l’avala, passa en troisième, et roula à tombeau ouvert. AC/DC. Highway To Hell (http://www.youtube.com/watch?v=Xv24N8H1KyI). On ne pouvait définitivement pas mieux rêver.
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le lundi 01 octobre 2012, 17:00:44
Alors que la voiture filait à travers les usines désaffectées, Konoka faisait tourner une des phrases de Zara sous tout les angles...

« De plus, il n’y a encore aucune guérisseuse au temple. Tu y auras toute ta place. »

Cela voulait-il dire que les sorcières du temple ne pouvait compter que sur la magie pour les soins ? Pas de potions ou d'onguent ? Les pauvres... Elle y réfléchie un long moment, jusqu'à ce la voiture ne s'arrête finalement devant l'animalerie où la jeune sorcière travaillait à mi temps. Elle repéra vite la cage du chaton au pelage noir et aux yeux complétement blanc, preuve qu'il était totalement aveugle. Si on considérait que l'animal aurait été euthanasié si Konoka ne s'y était pas attachée et que personne d'autre n'en voulait, le petit aurait sans doute une meilleure vie ailleurs... Et si elle partait définitivement hors de cette ville, avait-elle vraiment besoin de payer ? La boutique était fermée à cette heure-si mais ayant les clés, il lui était facile d'entrer.

La jeune fille entra de nouveau dans le véhicule, le futur chaton de Sha dans ses bras, et Zara démara.

- Il est temps d’aller rejoindre notre Déesse, maintenant.

Pour autant, Konoka se demandait toujours comment elles accèderaient au temple de Sha... Etait-il cacher dans une sorte de protection qui le rendait invisible aux yeux des humains normaux, comme le château de Poudlard dans Harry Potter ? Après tout, c'était bien une école de sorcier et de sorcières, alors le temple fonctionnait sans doute sur le même principe. Au point où elle en était, ça ne la surprendrait même pas de voir des personnages de fiction dans ce même temple. Mais un mouvement brusque la tira vite de ses esprits, précédé d'un hurlement.

- Attention !

Konoka se retrouva projetée sur le coté et il y eu également un petit miaulement réprobateur venant du chaton. Peu après, les sorcières étaient prises dans une folle course poursuite à travers la ville, se faisant tirer dessus par des hommes armés.

- Bordel !

- Comment ils nous ont trouvés !?


A coup sûr il s'agissait des Neo et la question était légitime... où alors, l'un des types les avait suivit à distance, avant de communiquer avec les autres ? Tout était possible. L'une des voiture roula à vive allure jusqu'à se retrouver à leur niveau et une rafale de tirs explosa la vitre coté passager, ainsi que la carrosserie. Néanmoins, Zara n'avait aucun soucis à se faire pour sa vie, Konoka s'étant interposée entre elle et les balles, ces dernière se contentant de rebondir sur son dos. Même si ça ne pouvait pas la blesser, ça faisait quand même sacrément mal.

- Gnnn...

L'animal lui, avait trouvé refuge sous le siège. Que les Neo les mitrailles en plein jour et devant autant de témoins prouvait qu'il était suffisamment fanatiques pour... elle ne savait pas... Mais elle avait surtout peur que, frustrer de ne pouvaoir les tuer tout de suite, ils ne s'en prennent aux passants. Après tout, ils considéraient la ville comme l'entre des démons et étaient prèts à massacrer toute la population du pays... C'est là que la jeune sorcière se fit la réflexion qu'ils étaient bien plus dangereux...

- Si ils veulent vraiment... Aie !... Purifier le pays... Ils doivent avoir toute une armée de fanatiques... Gnnni...

Elles ne pourront pas fuir éternellement et elles étaient trop peu pour les affronter. Mais alors qu'elles se disait que cette fois-ci, la fin était vraiment proche, le décors changea du tout au tout. La ville laissa soudainement place à une forêt dense et les véhicules, si ils étaient toujours en état de marche, se poursuivaient désormais sur un sentier battu. Les hommes eurent comme une expression de panique sur le visage, comme s'ils regrettaient soudainement de se trouver ici, alors que Zara continuait de conduire comme si de rien était... comme si elle connaissait ce lieu, apparu comme par magie.

- Où sommes nous ? Je reconnais pas cet endroit !!

Konoka aussi était un peu paniquée...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le mardi 02 octobre 2012, 02:16:30
C’était la fête. Zara se croyait presque dans l’un de ces films américains avec des courses-poursuites folles. Un road-movie l’ancienne. Duel, ou une connerie du genre. Les puissantes voitures des Néo-Inquisiteurs les pourchassaient en faisant feu de tout bord, criblant la belle voiture de Zara d’impacts de balles. Elle écrasait le champignon, nerveuse, guère habituée à rouler aussi vite, et vit, sur un carrefour, un bus. Elle l’évita de justesse, entendit des klaxons, mais, à sa grande insatisfaction, leurs poursuivants n’avaient pris aucun véhicule. Une différence de taille avec les films. Rapide, la BMW les rattrapait, et Zara se mettait à rechercher le portail le plus proche, appuyant frénétiquement sur son GPS pour configurer l’adresse. Elle allait devoir rejoindre l’ancien complexe industriel de la Toussaint, et filer dans une ruelle où il y avait un Portail.

La BMW les rattrapait sur la droite, et Zara fila à droite, la frappant. Le véhicule atterrit sur le trottoir, et les piétons poussèrent des hurlements, tandis que l’un des fanatiques ouvrit rageusement le feu sur leur voiture. Les vitres explosèrent, et Konoka s’interposa, poussant des cris et des soupirs en recevant les balles dans son dos.

*Merde de merde !*

Zara fila à gauche, roulant en sens inverse, et évita de peu un taxi qui pila sec. Elle entendit les crissements des pneus, et fila à gauche, freinant sec pour tenter de rejoindre une ruelle. Le côté droit de la voiture heurta violemment un mur, mais elle réussit à récupérer le contrôle de sa voiture, et fonça rapidement, rétrogradant vite pour écraser le champignon. Le moteur rugit, hurlant sa rage, et elle frappa sur un portail au milieu de la ruelle, envoyant voler le grillage. Zara atterrit sur une autre rue, et enclencha le frein à main. La voiture se mit à tournoyer, et Zara vit la Range Rover foncer droit sur la voiture. La sienne était brièvement à l’arrêt, et elle tendit sa main vers la Range Rover, la faisant passer juste devant le visage de Konoka. Elle envoya une décharge d’énergie de sa main, des arcs électriques qui jaillirent de ses doigts, et frappèrent la Range Rover, heurtant le moteur. Ce dernier explosa violemment, et la Range Rover s’envola dans les airs, avant de s’écraser violemment sur le sol, laissant derrière elle des traînées de feu. La BMW était derrière, et Zara démarra rapidement.

Une voiture de moins, il en restait encore une... Zara entendait les réflexions de Konoka, et y répondit rapidement.

« Ces types sont avant tout des cinglés. Ils n’ont pas toute une armée... Du moins, pas à ma connaissance... »

Et, pour être entièrement honnête, Zara se foutait totalement de leurs effectifs. Pour l’instant, la priorité était de survivre. La BMW ne les lâchait plus, et leur rentra dans les fesses. Elle était plus rapide, avait un meilleur moteur, et ces gars continuaient encore à ouvrir le feu. Avaient-ils donc des munitions infinies ? Zara ne pouvait pas leur envoyer un nouveau sort depuis sa position. Il allait falloir ruser et s’en sortir par d’autres moyens. La sorcière tekhane continua à rouler, traversant le long des tristes rues de la Toussaint, jusqu’à s’engager dans l’ancien complexe industriel. Elle roulait vers l’ancienne usine minière abandonnée, et l’un de ses pneus explosa alors. Le pneu arrière gauche. La voiture zigzagua, et Zara parvint à conserver le contrôle, s’engageant enfin dans le complexe minier.

Zara roula vite, écrasant le champignon, et fila tout droit. Le Portail, invisible, était à proximité, et elle s’engagea dans une allée, serpentant entre deux hangars. Sa voiture explosa une caisse en bois, et elle fila tout droit vers le portail, en espérant que la voiture n’exploserait pas. De toute manière, il était trop tard pour reculer. Elle passa le long du Portail, et le décor, immédiatement, changea. Les immeubles de Seikusu s’effacèrent devant une grande forêt profonde, près du temple de Sha.

« Où sommes nous ? Je reconnais pas cet endroit !! »

La jeune femme était paniquée, et Zara évita de justesse un arbre. Les pneus de la voiture heurtaient des racines, des buissons, des branches, et le pare-brise explosa, répétant des bris de verre. Zara pesta en sentant ses doigts se couper.

« Bienvenue sur Terra, ma belle ! »

La BMW continuait à les suivre, et Zara réussit à rejoindre un sentier cahoteux. La voiture sautait sur place, filant en descente, et elle pensa à piler, se rappelant qu’il y avait un virage étroit. Elle braqua sur la droite, et retourna dans la forêt, mais ne put pas éviter, comme la BMW, de tomber dans le vide. Poussant un hurlement, Zara vit le sol, à cinquante mètres au moins, avec un superbe panorama où on pouvait voir, au loin, le temple. Elle s’entoura d’un bouclier de protection, tandis que la voiture heurta violemment la pente de la montagne, et se mette à la dévaler, décrivant des tonneaux interminables. Elle songea également à protéger le chat de la mort, mais, pour elle, la douleur serait quand même là. La voiture continua à descendre le long de la pente, et termina violemment sa course en heurtant un arbre, puis en tombant au milieu d’un minuscule lac.

Zara était alors inanimée. Sa ceinture de sécurité se brisa, et elle bascula hors de la voiture, tombant dans l’eau, une vilaine blessure sur la tempe faisant couler son sang. La BMW eut moins de chance ; elle s’écrasa violemment sur un rocher, et explosa, formant un petit champignon de feu.
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le mercredi 03 octobre 2012, 15:25:05
Depuis le début de cette histoire, on pouvait dire sans hésitation qu'il était arrivée plus d'aventure à Konoka que durant ce dernier siècle. D'abords pourchassée dans un parc avant d'être torturée avec de l'eau, puis assister à la mort d'une demi dizaine de ses tortionnaires, apprendre sa vrai nature, l'épreuve de vengeance et la remontée de souvenirs traumatisants, l'explosion de magie, la course poursuite en voiture – comme les films américain – et à présent, l'entrée dans un nouveau monde... Elle regrettait presque son ancienne vie... calme et sereine.

- Bienvenue sur Terra, ma belle !

Pour un monde supposé infernal par les Neo, cette forêt ressemblait furieusement à celles sur Terre. Mais cette observation ne fut que de très courte durée, car la course poursuite se termina sans prévenir... dans un ravin. Une chute de plusieurs mètres dans le vide, avant de réaliser toute une série de tonneaux. Sachant qu'elle ne risquait rien, la jeune fille prit sa guide dans les bras pour la protéger le plus possible des chocs, le chaton glissé sous son pull. Finalement, le véhicule complétement ruiné stoppa sa course contre un arbre mort et Zara tomba, inconsciente, dans l'eau d'un lac. La sorcière blanche, elle, ne savait plus tellement où elle se trouvait...

- Où suis-je... Ça tourne encooooore...

Au même moment, une explosion retentit dans toute la forêt. Leurs poursuivant venait de mourir contre un rocher, leurs corps carbonisant dans la fournaise de leurs BMW. Ne trouvant plus ses repères, Konoka tomba sur l'herbe à quatre pattes et rendre son petit déjeuné. Le chaton lui, zigzaguait un peu, avant de se coucher sur le flanc avec un miaulement qui semblait dire "J'aurais mieux fait de rester dans ma cage, moi".

« Bon... On reprend depuis le début... On était poursuivit et... Et il y a eu la chute... Et... Zara ! »

Elle se rendit aussitôt sur la berge du lac, ou la jeune femme s'enfonçait progressivement vers le fond, de l'eau jusqu'au cou. Konoka la tira de toute ses force sur la rive, ce qui du bien lui prendre cinq bonnes grosses minutes. Le visage de la sorcière était ensanglantée et la jeune fille repéra vite la blessure. Elle mit sa paume droite au dessus de celle-ci et se concentra sur comment guérir cette blessure. Mais ne métrisant pas très bien sa magie, rien ne se passa.

- Allez.... Guériiiiie... Ça marche paaaas... GUERIE !!

Une fois encore, ce fut une explosion de magie qui se déclencha, guérissant et revitalisant tout dans un rayon de dix mètres. Heureusement pour les sorcières, l'onde régénératrice n'atteignit pas la BMW, contrairement à l'arbre mort qui fut frappé de plein fouet et fut presque instantanément recouvert de feuilles vertes. Mais un autre rayon de magie pure s'envola droit vers les cieux, marquant ainsi leur emplacement avec précision pour de possibles sentinelles.

- S'il vous plaît Zara... Ouvrez les yeux... Ne me laissez pas toute seule...

Konoka avait fini par s'attacher à elle, un peu comme à une sœur. Et en plus, elle ne connaissait rien à ce monde...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le jeudi 04 octobre 2012, 00:58:48
Grossebaf et Batdaf étaient deux Orcs qui patrouillaient dans les montagnes entourant le Temple de Sha. Depuis certains promontoires rocheux et plateformes en bois, on pouvait voir, au centre, le village qui entourait le temple. Le crépuscule approchait sur cette partie de Terra, et les deux Orcs terminaient leur patrouille, retournant vers leur clan, quand ils entendirent les voitures rugir. Depuis leur position, ils virent la voiture de Zara tomber à quelques mètres d’eux, décrivant une série de tonneaux avant de finir sa course dans un petit lac.

« Qu’est-ce que c’est que cette merde ? baragouina Grossebaf dans la langue orc.
 -  Je crois que... »

A cet instant, il y eut une violente explosion, et les Orcs sursautèrent, avant de s’emparer de leurs énormes massues, et de commencer à descendre, grommelant. Ils descendirent le long de la pente, évitant de ne pas tomber, connaissant bien cette région. Ils atteignirent au bout de quelques minutes le sol, sautant par terre, et s’avancèrent vers les débris, trouvant de curieux objets, des bris de verre, et des objets détruits dans un matériau qu’ils ne connaissaient pas... Et, plus ils approchaient, plus ils entendaient des cris.

« Allez.... Guériiiiie... Ça marche paaaas... GUERIE !! »

Les deux Orcs se regardèrent, et un sourire très large éclaira les lèvres de Grossebaf. Une humaine ! Ils s’avancèrent vers la femme, et virent qu’elle était au sol, et tentait d’en réveiller une autre. Deux belles femmes... Grossebaf sentit une érection naître, et poussa un rugissement orc :

« Wouaaaggghhh ! »

Il s’avança alors vers la femme, tenant sa massue, rêvant de la déshabiller pour la baiser. Il comptait bien le faire, et l’attrapa à la main... Lorsqu’il sentit une onde d’énergie le frapper, lui ainsi que Batdaf. Une énergie magique qu’ils reconnaissaient bien, puisque c’était celle qui avait permis d’écraser le Big Boss. Une ombre noire se forma dans le ciel, et les Orcs prirent peur, avant de fléchir prudemment les genoux. Grossebaf sentit alors une onde de choc le frapper, et tomba au sol, tandis que la forme noirâtre acquit l’apparence très féminine d’une superbe femme, flottant dans le ciel.

« La Femme-Sombre... Pas taper, pas taper, pas taper ! »

Sha était furieuse. Cet abruti avait tenté d’attaquer l’une de ses sorcières. Elle tendit sa main vers lui, et envoya un autre rayon qui frappa Grossebaf à la joue, et décida de contrôler sa fureur, puis se retourna vers la femme agenouillée, près de Zara... Leurs regards se croisèrent, et l’Ombre se détendit légèrement, et se posa sur le sol, sous sa forme astrale. Elle était nue, et ses cheveux semblaient flotter derrière elle.

« Nous nous voyons enfin, Konoka... »

La voix de l’Ombre était douce et calme, et elle désigna de la main Zara :

« Ne t’en fais pas, tu l’as soigné... Elle est juste inanimée, et se réveillera sous peu... Je tiens à te voir sous peu au temple, Konoka. Les deux Orcs t’y conduiront rapidement. Ne t’en fais pas, ils ne te feront rien. »

Elle avait mis les choses au point, et Grossebaf et Batdaf se relevèrent, nerveux. Sha aurait pu les téléporter, mais elle tenait à ce que Konoka marche un peu, afin qu’elle se détende.

« J’ai hâte de te voir, Konoka... Je suis Sha, Déesse des Sorcières. Et, à partir de maintenant, tu es en sécurité, car sous ma protection. Profite de cette marche vers le Temple pour te détendre, et te relaxer. Tout ira bien, à partir de maintenant. »
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le samedi 27 octobre 2012, 14:07:17
Konoka tentait toujours de réveiller – en vain – sa sœur magique, lorsqu'elle entendit une sorte de rugissement dans son dos qui la fit sursauter, et rater deux ou trois battement par la même occasion. Une énorme main lui empoigna puissamment le bras, mais cela ne dura pas plus de deux secondes, avant qu'une rafale ne fasse lâcher prise à la créature. Car oui, ce n'était pas un être humain qui s'était jeter sur elle, mais un gros cochon bipède. Pire, ils étaient même deux ! Mais heureusement, la jeune sorcière n'avait apparemment rien à craindre, et ce grâce à l'intervention d'une forme noire et fantomatique. Si voir une ombre indépendante et possédant une forte puissance magique était, en soi, très inquiétant, sa présence rassurait néanmoins la sorcière blanche, sans que celle-ci ne sache pourquoi...

- La Femme-Sombre... Pas taper, pas taper, pas taper !

Les suppliques du monstre n'y changèrent rien, car il se reçut aussitôt un autre rayon de magie en pleine face, suffisant pour le sonner quelques minutes. Puis, l'entité astrale se tourne vers les deux femmes, avant de se poser au sol avec un léger sourire au coin des lèvres.

- Nous nous voyons enfin, Konoka. Ne t’en fais pas, tu l’as soigné... Elle est juste inanimée, et se réveillera sous peu... Je tiens à te voir sous peu au temple, Konoka. Les deux Orcs t’y conduiront rapidement. Ne t’en fais pas, ils ne te feront rien. J’ai hâte de te voir, Konoka... Je suis Sha, Déesse des Sorcières. Et, à partir de maintenant, tu es en sécurité, car sous ma protection. Profite de cette marche vers le Temple pour te détendre, et te relaxer. Tout ira bien, à partir de maintenant.

Entre temps, les deux Orcs en questions s'étaient relevés mais étaient relativement nerveux en présence de la déesse. Konoka de son coté, rencontrait enfin celle qui veillait sur les sorcières de Terra, et l'avait prouvé en venant en aide aux deux femmes. Et peut être qu'elle obtiendrait enfin des réponses à ses questions... Bien qu'ayant moyennement confiance aux deux humanoïdes qui les accompagnait, elle les suivit à travers la forêt, l'un deux portant également Zara dans ses bras.

La marche dura bien un bon quart d'heure, avant que la petite troupe n'atteigne le village. Celui-ci semblait en grande partie composée de femmes, même si on y trouvait également des hommes. De même, les gardes étaient exclusivement des femmes. Konoka avait un peu l'impression d'avoir mis les pieds dans un endroit où la femme était supérieure à l'homme... où plutôt, où ceux qui pratiquaient la magie étaient au dessus des autres, étant donnés qu'il y avaient de rares mages, également présents...

Bien évidement, les passants dévisageaient les deux femmes et les Orcs qui les accompagnaient. Sans doute reconnaissaient-ils Zara, tout en se demandant qui pouvait bien être la gamine... Il fallut encore une dizaine de minutes, avant qu'elles n'atteignent les portes du temple, qui s'ouvrit sur une salle immense... Et l’aînée de Konoka ne se réveillait toujours pas...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le lundi 29 octobre 2012, 15:40:00
Grossebaf et Batdaf conduisirent les deux femmes au village de la Sorcière. Les Orcs craignaient Sha plus qu’ils ne l’aimaient, et ceci suffisait amplement à la Déesse. L’Ombre, en effet, savait pertinemment comment un Orc fonctionnait. Pour impressionner un Orc, il fallait s’imposer sur lui, et non essayer d’obtenir son amour. L’amour était une notion qu’un Orc, créature brutale et violente, ne contrôlait que très difficilement. On gagnait bien plus à les dominer, et c’était ce que Sha avait les clans orcs dispersés dans la montagne. Ces clans formaient, dans le jargon orc, une Waaagh. Elle avait à sa tête un Big Boss, mais la Waaagh de Sha n’était pas très grande. Pour s’imposer, elle avait défié en duel le Big Boss, et l’avait aisément dominé. Elle avait du utiliser son épée, les Orcs étant plus impressionnés par les prouesses physiques que magiques. Ce faisant, elle avait acquis l’autorité sur les clans orcs, mais devait de temps en temps leur rappeler qu’elle était la plus forte. Les deux Orcs qui conduisaient Konoka était intimidés et très nerveux, n’aimant pas trop ce coin.

Les gardes d’élite, de belles et fortes femmes, ne tardèrent pas à avancer vers eux, et leur conseillèrent de déguerpir. Ils abandonnèrent Zara, et retournèrent vers leur tribu. Les deux femmes regardèrent alors Konoka, et lui indiquèrent de les suivre. Quant à Zara, une sorcière se chargea de la faire flotter en l’air, et les femmes entrèrent dans le temple. Le hall comprenait une grande statue avec un autel, où on pouvait lire des runes dans la langue des sorcières. Il s’agissait de formules d’invocation sommaires, et de maximes connues au sein de la communauté des sorcières.

« Ne vous en faites pas pour elle, annonça l’une des gardes en désignant Zara, elle a juste besoin de se reposer un peu. »

Les gardes conduisirent ensuite Konoka au trône de Sha, une grande pièce avec des marbres et un fauteuil. Derrière cette salle, on accédait directement à la chambre de l’Ombre, et les gardes laissèrent Konoka là. Sha était dans son corps d’humaine, et s’avança lentement vers Konoka.

« Je suis ravie de te voir, Konoka, annonça-t-elle en la prenant dans ses bras. Même si j’aurais aimé que ce soit dans des circonstances un peu plus calmes... »

Il fallait dire que l’arrivée de Konoka avait été des plus rocambolesques, avec les Néo-Inquisiteurs qui la poursuivaient. Cette course-poursuite avait donné lieu à une véritable fusillade jusque dans les forêts de Terra. Zara en était sonnée, mais Sha ne s’en faisait pas pour elle. Elle avait en effet juste besoin de dormir. Sha s’intéressa alors au chat qui accompagnait Konoka. Le chat aveugle s’avançait lentement vers l’Ombre, comme s’il ressentait la signature magique de cette dernière. Elle le prit lentement entre ses bras, et le chat ne tarda pas à ronronner. Ce n’était pas un secret, l’Ombre adorait les félins.

Elle lui caressa du bout de ses longs ongles pointus la crinière, tout en regardant à nouveau Konoka.

« L’essentiel est que tu sois là... Je te présente ta nouvelle demeure, Konoka ! Tu as du le sentir, je pense, non ? Ce temple est un haut lieu de résonance magique. »

Sha aimait bien rester dans ce temple pour ça. La magie y était puissante, et elle s’y sentait à son aise, apaisée et reposée. Elle avait passé des années à utiliser ce temple, à installer des catalyseurs, des orbes, et des cristaux, afin qu’il puisse regrouper de nombreux flux magiques. La concentration de toute cette magie, le « nœud » central où toute la magie se regroupait, était cette sphère hermétique où elle seule se rendait pour faire des méditations, et se perdre dans les denses flux magiques. Elle ne doutait pas que Konoka parvienne également à le ressentir. Sha se mit à marcher un peu, continuant à tenir entre ses bras le petit chat, qui continuait à délicatement vibrer, apaisé et calme.
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Konoka Yakamiza le lundi 14 novembre 2016, 20:35:06
- Ne vous en faites pas pour elle, elle a juste besoin de se reposer un peu.

C'est ce qu'expliqua une des deux gardes qui s'étaient approchées du groupe, qui r'envoya également les deux créatures hors du village. Puis, elles lui firent signe de les suivre jusqu'au temple. La jeune fille en profita pour mieux observer ce village atypique, qui n'avait rien a voir avec l'architecture Japonaise, qu'elle soit ancienne ou moderne. Cela ressemblait d’avantage à un village médiéval européen. Du coup, Konoka avait l'impression que le temple en lui même n'avait pas vraiment sa place ici, le style jurant avec celui du village. Non pas qu'il était moche, mais le grec ancien et le médiéval, c'est pas trop compatible.

Heureusement, l’intérieur était très agréable et on oubliait très vite ce détail. L'immortelle suivit les femmes jusqu'à arriver dans la salle principale, avec la déesse qu'elle avait vue plus tôt au bout, plus humaine qu'astrale. Et, tout en l'accueillant, elle prit également le chaton aveugle dans ses bras, qui se mit à ronronner de bonheur.

- Je suis ravie de te voir, Konoka. Même si j’aurais aimé que ce soit dans des circonstances un peu plus calmes... L’essentiel est que tu sois là... Je te présente ta nouvelle demeure, Konoka ! Tu as du le sentir, je pense, non ? Ce temple est un haut lieu de résonance magique.

Ayant perdue tout ses repères magiques, elle avait encore du mal à ressentir la présence de celle-ci dans son environnement. Toutefois, Konoka ne pouvait pas dénier le fait qu'elle se sentait vraiment sereine en ce lieu Sha se déplaça alors et la jeune fille se dépêcha de la suivre, toujours dans ses réflexions. Au bout de quelques minutes, elle finit par reprendre la parole, un peu timidement, nerveuse... Elle était tout de même en présence d'une divinité.

- Déesse Sha... Zara m'a dit que vous pourriez m'aider à me souvenir de mes vies antérieurs... Ou tout du moins en partie... Bien que je n'ai pas spécialement envie de revoir ce qui m'est arrivée lorsque j'était la cobaye de cette Vagabonde... Je suis curieuse de voir qui j'étais avant...
Titre: Re : Une jeune brebis égarée [PV Sha]
Posté par: Sha le mardi 15 novembre 2016, 10:40:59
Entre les bras de Sha, le chat semblait être aux paradis. Il existait une longue histoire d’amour entre les chats et les sorcières, qui avaient de multiples raisons d’être. Quand les humains avaient commencé à céder à la superstition idiote et à s’en prendre aux sorcières, ils avaient également pendu de nombreux chats, essentiellement les chats noirs, accusés d’être des créatures démoniaques. Un véritable carnage animalier, qui avait été fatal pour les humains, car, quand les épidémies de peste bubonique avaient éclaté, il n’y avait plus assez de chats pour chasser les souris. Au-delà de cette souffrance commune, il était généralement admis qu’un chat était un coéquipier assez pratique pour une sorcière. C’était leurs yeux qui avaient tant fasciné les anciennes peuplades. Un chat était comme une éponge, capable de détecter et de récupérer les énergies négatives figurant dans un lieu, et de les évacuer. C’était d’ailleurs pour cette raison, que, parfois, quand on sollicitait les services d’une sorcière pour purifier une zone, cette dernière venait avec un chat.

Pour résumer, Sha aimait donc beaucoup les matous, et caressait tendrement celui-là, qui, reconnaissant en elle la Déesse des Sorcières, ne pouvait que se plaire dans ses bras. Pour autant, elle n’en oubliait pas Konoka. La jeune sorcière la suivit pendant que Sha déambulait dans le couloir. La jeune femme lui demanda alors de l’aide pour retrouver le souvenir de ses vies antérieures.

« Il existe des rituels, commença Sha, mais la mémoire antérieure n’est pas chose aisée à débloquer. L’âme, vois-tu, est comme une rivière, et, à chaque fois que le corps meure, c’est comme si cette rivière suivait une inclinaison et partait dans un autre sens. Tu peux remonter la rivière, mais je ne peux pas en garantir totalement le succès. »

Sha rejoignit une porte, qui s’ouvrit toute seule, donnant sur une sorte de cour intérieure, un agréable jardin avec une fontaine au milieu, des plantes vertes, des arbres, le tout s’articulant autour d’arcades... Le petit chat s’échappa alors des bras de Sha, redressant la tête, rejoignant les multiples autres chats qui figuraient ici, donnant lieu à un concert de miaulements et de petits corps poilus venant se frotter contre les jambes de l’Ombre. Cette dernière leur sourit, tout en reprenant ses explications :

« Je sens en toi quelque chose de particulier, Konoka. La magie est puissante en toi, même si tu l’ignorais, jusqu’à ce que ces fanatiques zélotes ne t’attaquent. »

C’était quelque chose d’assez courant, ce qui signifiait que, dans l’une de ses vies antérieures, Konoka avait dû être une puissante sorcière. Hélas, comme dans bien d’autres situations, Sha souffrait, elle aussi, d’amnésie. Elle ne se rappelait plus exactement de ce qu’elle avait fait avant d’être bannie, les souvenirs s’estompant.

« La magie peut bien des choses, Konoka, mais pas encore l’impossible. Ce que je veux dire, c’est que tu es née avec des pouvoirs magiques bloqués en toi. Tu n’es pas la première sorcière à renaître en reniant ton héritage, mais je ne peux pas garantir que des rituels fonctionneront, car il faut aussi que, toi, en ton for intérieur, tu aies envie de savoir qui tu étais auparavant. Tu comprends ? »

Comme tout ça devait être assez confus, Sha reprit, tout en s’asseyant sur un banc, et en voyant un nouveau chat, bien noir (ses préférés) lui sauter sur les cuisses.

« Le lien avec la magie survit à la mort, Konoka. Tu n’as... Tu n’as jamais eu de manifestations au cours de ta vie ? La magie a toujours été en toi, depuis ta naissance... Elle se manifeste parfois de façon totalement incontrôlable. Alors... Avant de m’appeler à l’aide, il ne t’est jamais rien arrivé de... De paranormal ? D’inexplicable ? »

Avant d’agir, il fallait réussir à cerner précisément le problème.