Une fois arrivé à l’estrade, où je laissai Elesa dans la cage, je faisais mon discours habituel, disant que mes hommes et moi avons parcouru des jours et des nuits dans des territoires hostiles simplement pour rapporter ce genre de joyaux : « Cette jeune esclave que nous avons rencontré est tout à fait une merveille! Aucun dressage requis, on jurerais qu’elle a déjà été brisée par le passé!»
Plusieurs personnes qui étaient là s’esclaffèrent, je la sentais bouillir en arrière de moi, mais elle se devait de rester calme et d’offrir la meilleure performance d’esclave soumise, car il fallait qu’il s’intéresse à elle. Mais, soudain, mon esclave sembla attirer beaucoup de gens car les mises se mirent à fuser de toute part.
Trois milles pièces d’or ici! Qui dit mieux? Six milles! Bravo! Allez je crois qu’elle vaut beaucoup plus que ça, si je n’ai rien de mieux, je la garde pour moi! Dix mille? Là ça commence à le faire!
À ce moment, je le vis du coin de l’œil se détourner de son chemin pour venir se mettre au premier rang, ses hommes de main repoussant tout le monde pour qu’il puisse passer. Putain ce que je le détestais cet enfoiré, j’avais vraiment hâte de pouvoir cracher sur son cadavre encore chaud.
Soixante mille pour ton esclave, Atayoshi!
Je dus me concentrer avec ardeur pour ne pas sourire lorsqu’il démontra l’intérêt pour celle qui allait le tuer. Je fis même semblant d’être offusqué
Mandeli? Je ne croyais pas que payer pour mes esclaves t’intéressait! J’attends toujours l’argent que tu me dois, tu crois vraiment que je vais te la laisser sans promesse de paiement? Retourne voir tes champs de maïs, je fais du commerce ici. Qui dit mieux que Dix milles pièces d’or?
Tout le monde s’était tut, chose que j’avais très bien pu anticiper. Personne ne voulait mettre la main sur cette jeune femme au prix de se faire tuer par Mandeli et ses hommes. Le gros baron alimentaire me tendit une bourse en cuir noire.
Ving mille maintenant, le reste demain, je dois recevoir mes loyers des fermiers demain. Le reste, je te le paierai au début du mois suivant. Alors?
Soupirant et prenant une mine abattue, je fis signe à mes hommes, des mercenaires que j’avais engagés pour l’occasion, de laisser la jeune femme sortir de la cage. Le gros homme l’attrapa par les poignets puis les enchaîna ensemble avant de la tirer vers chez lui. Ce qui allait arriver dès à présent n’était plus dans mon contrôle.
– Quelques heures plus tard –
J’attendais dans la nuit, assis sur un banc de la place publique, qu’elle vienne me donner des nouvelles. Peut-être que le travail allait être fait aujourd’hui, peut être demain, mais, tant et aussi longtemps que nous ne nous serons pas parlé pour que le travail ait été bel et bien fait, j’allais à la place publique, dans l’ombre de la nuit, sans personne pour me voir, excepté la personne que j’attendais.
En attendant, durant la journée, j’avais eut le temps d’aller au palais, faire enregistrer cette arme comme « légale », procédure qui m’avait coûté la peau des fesses juste en corruption… Sans parler des taxes que j’ai dû payer pour la légalisation de l’arme… En plus des denrées que je m’étais procuré pour elle, denrées non périssables, bien évidemment, ainsi que deux milles pièces d’or, pour qu’elle puisse continuer son voyage.
En attendant qu’elle ne pointe le bout de son nez, j’avais défait le revolver en parties et je nettoyais chaque partie avec grand soin. Alors que J’étais entrain de mettre les balles dans le barillet, une fois le tout remonté ensemble, j’entendis quelques feuilles s’effriter, comme si on marchait dessus. Levant le percuteur du revolver, j’attendis de voir l’origine du bruit. Après tout, ce n’était peut-être que mon imagination.