Le Grand Jeu

Bac à sable => One Shot => Discussion démarrée par: Automne Maleki le mardi 10 mai 2022, 21:40:55

Titre: The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le mardi 10 mai 2022, 21:40:55
Internet est un monde formidable. Il offre des possibilités quasi infinies à qui sait s’en servir, ce qui est tout à fait le cas d’Automne. Avachie dans le lit de sa chambre d’hôtel, elle épluchait les sites de petites annonces pour trouver de quoi se loger en urgence. C’est que les nuitées coûtaient cher ici, et que son budget fondait comme neige au soleil. Soleil qui, d’ailleurs, était en train de disparaître au loin, se cachant lentement derrière l’horizon. Eh oui, la vue sur mer a un prix…

Elle aurait peut-être dû se renseigner sur les tarifs de l’immobilier avant de venir à Seikusu. Un détail plutôt important, au final. Elle allait devoir se rabattre sur la colocation, au moins le temps de trouver un boulot qui lui apporterait une rente plus importante que sa retraite de l’armée. Retourner chez ses parents, puis partir en coloc’, à 28 ans, franchement, ça craint, mais de toute façon elle n’avait pas le choix.

L’une des annonces lui tapa dans l’œil. L’appartement était loin d’être incroyable, la description de l’occupant ne sortait pas de l’ordinaire, contrairement au prix. C’était littéralement l’offre la moins chère du site. Peut-être y avait-il un loup, c’était une possibilité à ne pas négliger. Une jeune femme seule enfermée dans un lieu qu’elle ne connaît pas est une proie facile, mais penser ça d’Automne serait une grave erreur. Dans ce genre de cas, ce serait plutôt l’agresseur qui serait à plaindre…

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Les rues fourmillaient de monde en cet après-midi ensoleillé. Les rues les plus passantes et commerçantes étaient bondés, mais fort heureusement, l’adresse était à l’écart de toute cette agitation. Les petites ruelles plongées dans l’ombre était fraîches, un répit agréable après cette marche en plein cagnard. Un petit couteau papillon caché dans sa poche, l’ex-militaire ne craignait pas les coins sombres de cette ville qu’elle ne connaissait pas.

« Dans cinquante mètres, tournez à gauche, puis dans deux cent mètres, votre destination se trouvera sur votre gauche » lâcha la voix du GPS dans ses écouteurs. Musique dans les oreilles, à l’écart du monde extérieur mais toujours aux aguets. « Putain, c’est laid... » Il est vrai que le quartier n’était pas le plus charmant de la ville, et l’immeuble était au diapason. Mélange entre une ruche et un empilement de conteneurs, il exposait ses murs grisâtres à la face d’un monde qui ne voulait pas le voir. Le concept d’optimisation d’espace était poussé à l’extrême dans une véritable dystopie à taille réelle. Bizarrement, ça ne lui déplaisait pas tant que ça.

Elle envoya un SMS au locataire de l’appartement qu’elle comptait visiter. Le rendez-vous avait été pris rapidement, après un échange cordial de SMS ponctué d’étranges smileys de la part de son interlocuteur, sans doute une coutume typiquement japonaise.
« Tu devrais me reconnaître facilement » lui avait-elle dit. Entre sa tignasse bleue, son t-shirt noir laissant apparaître ses bras tatoué et ses Doc, elle ne passait décidément pas inaperçue. En s’adossant à côté d’une porte qui n’était peut-être pas la bonne, elle sortit une cigarette de sa poche et l’alluma. Le temps qu’il descende, si il avait la malchance d’habiter au vingt-huitième étage (voire plus), elle avait bien le temps de s’en griller une...
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le mardi 10 mai 2022, 22:35:26
Il y a deux choses vraiment importantes au jour d'aujourd'hui. Deux trucs primordiaux qui font faire en sorte que votre vie se passe bien. La première de ces choses est la vitesse de connexion disponible ou que vous soyez, la deuxième c'est Qu'est-ce qu'on mange? Si c'est deux points sont réunis, on peut dire que vous vivez au paradis.

Pour Nao, c'est un peu différent. Il a bien ces deux éléments  à sa disposition mais à force d'en abuser, il en a dépassé les vertus premières. Nao a 20 ans et est un geek de premier ordre: pas le type sympa qui est capable de nommer tous les personnages jouables de league of legends avec leurs qualités et leurs faiblesses, non, il est la représentation humaine d'un PC gamer ou mieux, d'une console japonaise dernier cri. Pour ce qui de la bouffe, oh ou il aime ça tant que ça croustille, que c'est gras et  que c'est salé. Les abus excessifs des points cités plus haut l'ont rendu casanier, fainéant et ... un peu enveloppé ... Bon franchement très enveloppé. Et il ne peut malheureusement pas compensé l'arrondi de son ventre par son mètre 70. Il y a peu, on l'appelait encore boule de riz.

Maintenant, il avait un visage rond et sympathique et appelait franchement à la rigolade. Pas sportif pour deux sous, il était en revanche super fort pour passer des journées entières vautré sur un coussin géant face à sa télé gigantesque.

Nao vivait d'une multitude de petits boulots, des sous envoyés chaque mois par ses parents qui vivaient dans une petite ville de province à l'autre bout de l'île et de ses talents d'informaticien réputé. Enfin ... plutôt super bricoleur car il achetait à très bas prix des composants informatiques pour monter des unités centrales de folie qu'il revendait à des tarifs avantageux pour lui. Mais quand même, il suivait aussi des cours à l'université, quand il arrivait a s'y trainer. Il était programmeur et se spécialisait dans ce domaine. Seulement, les études, ça coûte cher et il avait dû restreindre ses habitudes alimentaires pour pouvoir cumuler toutes ses dépenses. il avait tenu un mois avant de se rendre compte qu'il allait mourir de famine ... ça restait tout relatif bien évidemment.

Il avait donc trouvé comme solution de partager son logement avec quelqu'un pour payer le loyer à deux. C'était une excellente idée même si notre diététicien intellectuel se voyait difficilement partagé son espace vital avec n'importe qui. En effet il occupait une cellule dans un immeuble ruche dans un quartier résidentiel surpeuplé pas trop loin du centre ville de Seikusu. Sa cellule était en réalité un pré-fabriqué de 25 mètres carrés incluant une micro douche-toilettes, 2 chambres de taille lilliputiennes et un salon cuisine où il arrivait encore à bouger. Une partie de ce salon était occupée par sa télé170 cm, son PC monstrueux, ses quatre consoles, une guitare folk qu'un type dont il avait oublié le nom lui avait offert un jour allez savoir pourquoi et quelques meubles très simples. Sa chambre suffisait à accueillir son lit et un autre ordinateur tandis que la deuxième chambre était son débarras à matériel et composants en tous genre. Maintenant, être geek ne signifie pas forcement être bordélique. Nao était ordonné et savait exactement où était quoi. La peur d'attraper une maladie le faisait nettoyer cet endroit assez souvent et i l'aérait autant que possible, surtout après avoir commandé des galettes au fromage. Chaque chambre avait d'ailleurs une fenêtre mais pas le salon.

L'agence par laquelle il passait pour son annonce était efficace et il avait eu une touche rapidement. En quelques mails, l'affaire était conclue et nous étions le jour J, le jour où il allait accueillir son coloc. Où plutôt sa coloc: une étrangère (il s'imaginait une américaine vachement bien gaulée style californienne). Heureusement qu'il se débrouillait bien en anglais sinon ça aurait pu être très long ...

A cet instant, il s'activait. L'appart était nickel mais il venait de se rendre compte qu'il n'avait pas préparé la deuxième chambre au moment où il recevait le sms indiquant qu'ELLE attendait en bas.

"Mince mince mince ..." (il était bien élevé)

Un dernier tour du propriétaire, le cadeau emballé sur la table (la statuette d'un esprit protecteur achetée pas trop chère à un temple du coin) et il fonçait à l'ascenseur pour descendre de son 19ème étage.

Vêtu de son éternel pantacourt et d'un t-shirt quelconque, il déboula dans la rue essoufflé et un peu rouge. Un gamin  sapé à la mode des jeunes néo-punks attendait à côté de la porte de l'immeuble. Nao faillit lui lancer T'as perdu ta maman? avant de s'apercevoir qu'il était une elle, qu'elle avait un charmant visage et qu'à part sa présence, il n'y avait personne d'autre. L'américaine c'était elle ! Nao gazouilla un:

"Hello! Welcoome here!You finde the way easy?"

C'était nul ... mais il réussit à se reprendre sans trop montrer sa surprise. En réalité il frisait l'apoplexie. Les EMO, gothiques, punks et tous ces trucs bizarres, il kiffait à mort. Un effort psy monumental le ramena à la réalité.

"Euh salut! Moi c'est Nao, je suis super content de te rencontrer!"

Bon nippon, il fit une courbette officielle pour marquer la bienvenue.

"Viens, c'est par là, je peux t'aider à porter un truc?"

Il passa devant, en ébullition. La chose était très petite mais aussi tout à son goût. il s'était perdu dans ses immenses yeux verts et avait failli ne pas en revenir. L'ascenseur était à l'image des cellules de l'immeuble, minuscule. Heureusement que la nouvelle venue avait une petite poitrine car elle le cas contraire, elle l'aurait écrasée contre lui et il se serait liquéfier. Non, elle n'aurait pas pu parce que son ventre à lui prenait toute la place en fait. Sur la palier qui donnait sur 6 cellules, il ouvrit la porte de la sienne et l'invita à passer la première.

"Et voilà ton nouveau chez toi, enfin, chez nous. C'est petit mais fonctionnel et ... oh! ... j'ai un petit cadeau pour toi là sur la table. Ouvre le donc!"

Elle passa devant et ce pauvre Noa s'émerveilla de ce petit fessier bien fait dont il allait surement rêver toute la nuit.
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le mardi 10 mai 2022, 23:43:16
Le temps passe toujours plus longtemps lorsqu’on ne fait rien. Bon, pour le coup, Automne avait une clope à la main...puis à la bouche...puis à la main...bref. Mais ce n’était pas suffisant pour l’occuper. A ses pieds, son énorme valise contenait toutes ses affaires : des fringues, une brosse à dents, des fringues, son petit miroir, des fringues, son laptop, et encore des fringues. L’idée de la colocation était donc lumineuse, en cela qu’il lui épargnait l’achat ruineux de meubles. Maline !

A quelques mètres d’elle, la porte s’ouvrit pour laisser sortir un jeune homme à la circonférence supérieure à la hauteur. Le vrai cliché de l’otaku japonais qui place plein de smileys dans ses messages. C’est exactement comme ça qu’elle l’imaginait, étrangement. Au moins, il avait l’air sympathique, avec son air bonhomme et son sourire. C’était un colocataire qu’elle cherchait, pas un plan cul (même si les deux peuvent aller de pair)


"Hello! Welcoome here!You finde the way easy?"

La jeune femme retint un gloussement à l’écoute de l’accent du garçon. C’est pas bien, de se moquer. Il faisait des efforts pour parler anglais, et il ne se débrouillait pas mal. Bien mieux que l’immense majorité des natifs qu’elle avait croisé depuis son arrivée. Elle lui rendit maladroitement sa courbette, avec un temps de retard, même si elle pensait plutôt à lui taper un check. Les us et coutumes viendront plus tard, à force de côtoyer les locaux…

« Non, t’inquiète pas, c’est pas très lourd. »

C’était un mensonge, sa valise pesait peu ou prou un âne mort. La vérité, c’était qu’elle n’aimait pas qu’on lui propose de l’aide, simplement parce que c’est une femme, parce qu’elle est petite, parce qu’elle paraît frêle. Les apparences sont souvent trompeuses, et avec Automne, c’était le cas. Elle leva d’une main son lourd paquetage pour franchir les quelques marches qui séparaient l’entrée de l’ascenseur avant de le reposer sur ses roulettes. Simple comme bonjour.

Une fois dans la cabine, elle se posa sur la valise, et vit le garçon appuyer sur la touche dix-neuf. La montée risquait d’être aussi longue que le chemin depuis l’hôtel. Coincée entre la paroi et le ventre impressionnant de son futur colocataire, le confort n’était pas optimal, et elle se décida à briser la glace pour ne pas que l’ascension ne se passe dans une atmosphère délétère.


« Moi c’est Automne, contente de te rencontrer aussi. Tu avais un autre coloc avant ? Ou je suis ta première ? »

L’ambiguïté de la question ne la frappa pas immédiatement. Bien sûr, qu’elle était sa « première », ce gars n’avait sans doute jamais approché de fille de près ou de loin. Elle avait toujours trouvé triste la situation de ces japonais quelque peu en marge de la société et des critères de beauté, condamnés à rester puceaux à vie ou presque. Oh, elle ne voulait pas non plus se porter volontaire pour y remédier, mais elle trouvait ça dommage. Nao avait l’air d’un gentil garçon, mais elle pouvait déjà deviner qu’il était à deux doigts de tomber dans les pommes, étranger qu’il était à toute interaction avec le genre féminin. Un petit ding retentit, et le japonais se précipita hors de l’ascenseur pour ouvrir la porte de l’appartement. Qu’il était stressé, ce garçon !

A l’intérieur, ce n’était pas le capharnaüm attendu. Le salon était certes encombré, mais pas en bordel, et encore moins sale. L’écran prenait tout le mur, le PC était une véritable machine de guerre, et la présence d’une guitare l’enchanta particulièrement. C’était petit, vraiment petit, mais fonctionnel et suffisant.
« C’est pas mal », lâcha-t-elle, avant de prendre en main le petit paquet à son attention posé sur la table. En le déballant, elle ne fut pas plus surprise que cela de découvrir une petite statuette de qualité correcte, sans doute une coutume pour souhaiter la bienvenue ou la bonne fortune. Elle remercia le jeune homme et offrit une nouvelle courbette maladroite avant de reposer le présent sur la table en se demandant où elle allait bien pouvoir l’exposer.

« Du coup, ma chambre, tu m’as dit que c’était celle de gauche, c’est bien ça ? »

A peine sa question finie, elle ouvrit la porte pour se faire accueillir par un bordel de composants informatiques. Si le lit n’en était pas recouvert, et que la propreté de la pièce ne faisait pas défaut, la circulation y était réellement compliquée. Quand à y déballer ses affaires...autant ne pas y penser tout de suite. « Bon...ça peut attendre...faut juste que j’évite de faire tomber une RTX, vu le prix que ça coûte en ce moment. » Elle capta directement l’étincelle dans les yeux de Nao quand il entendit le mot RTX venant de la bouche d’une fille. Elle leva la valise, son biceps se dessinant sous l'effort, et la posa sur le lit.

La visite continua par la cuisine qui n’était qu’une autre partie du salon (pas grave, Automne et la gastronomie, ça fait deux), et enfin par la salle d’eau microscopique. Info sûre, elle n’allait pas y passer des heures, au vu de la tristesse de la pièce mais aussi et surtout de sa taille. Tant mieux, ce n’était pas le genre de femme à se pomponner trois fois par jour. Une douche rapide, un séchage qui l’est tout autant, un coup de brosse dans la tignasse, et basta.


« Je m’attendais franchement à pire. Bon, c’est pas le grand luxe, mais ça me convient. Du coup, c’est quoi ta routine quotidienne ? »
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le mercredi 11 mai 2022, 10:18:11
Alors, à la vitesse de connexion et la bouffe, il fallait ajouter à présent la nana super chouette qui déboulait dans ta vie comme coloc. Nao ne s'attendait pas à un tel phénomène en vérité. Il avait été soulagé ne pas avoir à subir le regard amusé habituel de ceux qui découvrait son physique pour la première fois. Non, au lieu de cela, Automne avait été aimable et souriante. Automne, c'était un drôle de nom et ça sonnait bizarre. Ça avait aussi une tonalité sexy et profonde, il aimait bien. Son prénom à lui, il le détestait. Tout le monde s'appelait Nao au Japon ...

Autant dans l'ascenseur, il s'était montré prudent, évident de scruter avidement la jeune femme, autant alors qu'elle découvrait la cellule, il prit le temps de la détailler. Alors, pas comme à l'abattoir quand on choisit la vache qu'on va acheter, mais plutôt de l'œil de celui qui n'a jamais eu le bonheur de vivre une relation charnelle avec une femme. Immédiatement, un détail lui sauta aux yeux. Elle n'était pas aussi jeune qu'il l'avait cru. Quelque chose lui disait que derrière ces traits angéliques, elle était bien plus mature que ce qu'elle paraissait. Son look jouait pour elle et il trouvait ça charmant. Sur les sites de cul occidentaux qu'il consultait parfois, les filles tatouées étaient les plus cochonnes! Automne était sacrément tatouée et il ne demandait qu'à savoir si ça s'étendait ailleurs que sur ses bras. Une légère odeur de cigarette la suivait. Là, cassus belli, pas question de fumer à l'intérieur, même à la fenêtre, il faudrait qu'elle descende! La clope, ça coûtait cher et c'était mauvais pour la santé donc il ne voulait pas en entendre parler. Elle était petite mais super bien foutue. Il la devinait tonique et réactive et sa démarche souple indiquait une certaine vivacité. Au lit, elle devait envoyer sévère. une ombre passa sur le visage de Nao. Ce n'est pas lui qui risquait de pouvoir le confirmer. La dernière fille qui l'avait vu en maillot à la piscine s'était tellement marrée qu'il avait fui, couvert de honte.

C'était étrange d'avoir quelqu'un d'autre dans sa cellule mais comme c'était elle, l'environnement clos prenait une toute autre dimension. Il réalisait qu'il allait vivre avec une petite bombe à ses côté. Faudrait pas qu'elle commence à ramener ses mecs à la maison, c'était tout.

"Euh oui, c'est bien celle là, je m'excuse, j'ai oublié de ranger mes affaires, je vais faire ça aujourd'hui."

 Il n'avait aucune idée où il allait mettre ce foutoir. Et ... OOOOOOHHHH ... une spécialiste ès informatique? Oh bordel! Elle est parfaite cette nana! Un gros sourire vint barrer le visage du gros japonais qui s'imagina aussitôt monter avec elle des machines de malade. Ça, c'était vraiment sexy! Automne termina sa visite et valida l'endroit. Extra! Elle restait!

Dehors le soleil tapait dur  et il faisait chaud dans la cellule. Nao crevait d'envie de retirer son t-shirt mais il ne le pouvait plus. Il invita sa coloc à s'installer devant l'étroite table basse sur le meuble tout aussi étroit qui faisait office de canapé et il alla chercher des trucs à boire au frigo. Il ramena du coca, du sprite, un autre truc gazeux japonais et deux bières bon marché d'un litre chacune. Avec ça, un bol de croquettes de poissons salées monumental et ils étaient prêts pour leur première bouffe.

"Tu préfères quoi?"

Pour être poli, il prit la même chose qu'elle et ils trinquèrent à l'occidentale. Le bol de chips prit immédiatement une branlée. La première chose qu'ils firent fut de confirmer le contrat avec l'agence et il reçu aussitôt un sms savoureux indiquant la réduction de moitié de sa part de loyer. Nao vivait correctement mais comptait chaque sou qu'il dépensait. Les formalités terminées, il se sentait plus léger bien qu'incapables de fixer Automne plus de trois secondes. Il ne fuyait pas son regard mais s'arrangeait pour bouger et sembler naturel. il s'en voulait d'avoir bégayer au début et surtout de ne pas avoir réussi à répondre à sa question dans l'ascenseur. Sa première? Ben oui, bien sûr, t'as vu mon corps?

"En fait oui, tu es ma première coloc, les loyers sont élevés quand même et j'ai eu peur de me noyer si une grosse dépense devait arriver. Je suis ravi de te voir arriver!"

Quand est-ce qu'on nique? Non, arrête Nao. Elle est cool et ne mérites pas que tu fasses ton gros porc. il se flagella mentalement et répondit à sa question.

"Et bien, au quotidien ... je me lève assez tard car je me couche tard aussi. Je bidouille pas mal ici pour monter des unités centrales qu'on me commande. Je me fais du fric en les revendant un bon prix. et puis après, je passe du temps sur mes consoles ou mon clavier. Ah! Et puis je sors aussi ... parfois, pour faire des courses. Et deux fois par semaine, je vais à l'université suivre des cours de programmation. Voilà!"

Rien de bien excitant mais il n'allait pas raconter de conneries trop faciles à démonter.

"Tu verras, le quartier est sympa. Pas très beau mais il ne craint pas. C'est assez sûr car le voisinage veille. On aime pas les importuns par ici. Il ya un supermarché à deux pas et un grand parc derrière la dernière barre d'immeubles que tu as passé. Je n'y vais pas car la dernière fois que j'y suis allé, je me suis fais piqué par une bête et j'ai doublé de volume..."

Il s'empourpra aussitôt devant l'absurdité de son propos. Pire que ça, c'était impossible. Il tenta d'orienter la conversation sur autre chose que lui.

"Et toi? Comment es tu arrivée ici? Tu comptes faire quoi?"

Mais qu'est-ce qu'elle était mignonne ...

Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le mercredi 11 mai 2022, 11:39:41
Une bonne boisson gazeuse, bien fraîche, à fortiori lorsque vous êtes dans un 25m² qui se transforme en étuve au premier rayon de soleil, ça ne se refuse pas. Automne choisit de se servir un grand verre de Coca, et trinqua à leur colocation naissante. Pendant que Nao se plongeait dans les formalités administratives, elle se perdit dans ses pensées. Ce n’était vraiment pas la vie dont elle rêvait en quittant le cocon familial. Elle qui espérait du dépaysement, elle l’avait, mais pas celui auquel elle s’attendait. Mais cette situation n’était pas une fatalité. C’était temporaire, et il fallait qu’elle voie ça comme une tremplin pour mieux rebondir plus tard. Et retomber sur ses pattes. Ça, elle savait le faire, très bien même. Vu le nombre d’étrangers dans cette ville, la discrimination à l’emploi n’était sans doute pas la norme. Bon, elle allait sans doute enchaîner les petits boulots sans intérêt pendant quelques mois, mais l’avenir sera rayonnant, elle en était certaine. Et cette certitude, elle en avait besoin…

Ce fut la voix de Nao qui la reconnecta avec le monde réel. Elle le laissa parler, l’écoutant en sirotant son verre de soda, piquant quelques chips par-ci par-là, impressionnée par le rythme auquel le japonais les engloutissait. Nul doute qu’il devait faire la même chose à chaque repas. Si on ajoute à ça son rythme de vie sédentaire, et sans doute une quantité d’activité physiques proche du néant, pas étonnant qu’il soit empâté. Pourtant, il n’était pas repoussant. Avec quelques dizaines de kilos en moins, il serait peut-être même mignon. Pas sexy, n’abusons pas, mais son air avenant jouait en sa faveur. Elle termina le bol de pickles, dévorant les quelques miettes que le garçon avait laissé, et se retint de rire lorsqu’il lui parla de sa mésaventure au parc. Elle se l’imagina avec le visage gonflé, et cette vision lui coupa toute envie de se marrer.

« Eh bien...si je suis venue ici, c’est parce que...bon, c’est pas très intéressant hein... »

Ce n’était peut-être pas très intéressant, mais ça ne l’empêcha pas de raconter une bonne partie de son passé. Ses années à l’armée, son retour chez ses parents, son envie d’ailleurs, ses projets de se remettre à la musique et à la programmation, ses déboires financiers. Ce fut relativement long, et elle ne savait pas si Nao ne l’avait pas coupée par politesse ou si il était réellement intéressé par ce qu’elle racontait. Elle se le va et s’étira, tendant les bras vers le plafond qu’elle aurait pu toucher si elle ne faisait pas approximativement la taille d’un hobbit.

« En tout cas, perso, je peux pas passez une journée sans faire de sport. J’irai courir le matin, je ferai pas de bruit en sortant comme ça tu peux te lever à l’heure que tu veux. Tu sais si il y a des salles de sport dans le coin ? »

Question idiote. Comme si il pouvait lui répondre. La dernière fois qu’il avait vu une salle de sport devait être au lycée. Et encore, peut-être qu’il se faisait dispenser. De toute façon, elle pouvait très bien chercher sur internet. Regarder les avis, ce n’est pas bien compliqué. Même si pour l’inscription, ça risquerait d’être plus compliqué, vu son niveau abyssal en japonais. Elle pourrait peut-être emmener Nao avec elle pour l’aider à faire les démarches. Et qui sait, peut-être y aurait-il un miracle, et qu’il voudrait l’accompagner et s’exercer à son tour.

« Je pourrais peut-être te donner un coup de main pour monter des pc ? Ca fait longtemps que je l’ai pas fait mais j’aimerais bien m’y remettre. Si ça te dérange pas. »

Et si elle pouvait en profiter pour avoir un ordi pour elle, à bon prix,ce serait parfait. Son laptop était certes une sacrée bête de compétition...mais il datait de plus de 10 ans ! Autant dire qu’il était dépassé depuis longtemps. Mais elle le gardait comme une relique d’une époque passée, une époque où tout était plus simple. Plusieurs gigas de photos, vidéos, musiques qu’elle chérissait particulièrement étaient le témoignage de cette vie qu’elle avait perdue.

« Bon...on va débarrasser ma chambre ? On sera pas trop de deux pour nous en occuper. »
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le mercredi 11 mai 2022, 16:03:44
Nao était fasciné par ce ventre dessiné qui prouvait bien la condition physique d'Automne. Elle venait de s'étirer après avoir raconté longuement son histoire, une vie atypique qu'il n'aurait jamais pu deviner. Elle était courageuse d'avoir tout quitté et ce qu'elle venait de raconter attirait d'autant plus la sympathie. Le sujet de leur vie était sérieux mais ils avaient passé un bon moment à discuter. Ensuite il tiqua. Elle venait de prononcer deux fois le mot "sport" en deux phrases. Nao et l'activité physique, c'était bien deux choses différentes et pas vraiment conciliables. Il ne faudrait pas non plus qu'elle vienne le contaminer avec l'idée saugrenue d'aller courir ensemble par exemple. Il répondit néanmoins à son grand dam car une salle de sport, il y en avait une juste de l'autre côté de l'immeuble et il devinait déjà qu'il aurait à y descendre pour aider Automne avec les papiers d'inscription. Il se morigéna quand même. Hey gros bêta! t'as la chance de pouvoir te sociabiliser un peu et en plus, avec un joli brin de fille ... et toi tu ne penses qu'à ton gros cul? Et oui, il fallait prendre les choses à bras le corps parfois.

"Ah  oui je veux bien! Ce serait cool ça! Je pourrais doubler ma production et toi, te faire un peu d'argent aussi."

Monter un ordi avec elle, ça devait être aussi emballant qu'un rendez vous galant dans un endroit romantique. Ils manipuleraient des cartes mères et souderaient des composants ensemble, le pied! Et avec peut être un peu de chance, par mégarde, ils pourraient s'effleurer les doigts ...

"Oh oui c'est vrai pardon, tu dois être fatiguée non? On va virer tout ça et tu pourras t'installer."

En fait, il leur fallut une bonne heure de tri et de rangement pour finalement libérer l'espace qui redevenait une chambre. Les rares placards de la cellule qui n'étaient pas comblés le furent et le point d'orgue fut quand il demanda à Automne de bien vouloir ranger un tas de boites de cartes graphiques sous son lit à lui. Elle y était déjà quand il s'aperçut avec horreur qu'il devait y avoir laissé deux magazines un peu osés et qu'il avait oublié depuis la veille au soir. L'un des deux était plutôt du genre revue de charme spécialisée dans les "suicide girls" (hasard) et le deuxième plus cochon, traitait principalement de sodomie (chacun ses trucs hein) ... Nao était figé dans la chambre d'Automne, attendant un retour orageux de la jeune femme mais il n'en fut rien. Ou elle n'avait pas fait gaffe ou elle s'en foutait et tant mieux pour lui. Du coup, malgré la honte, il décida de faire comme si de rien n'était et la polonaise eut enfin son petit espace à elle.

"Et bien voilà, bienvenue chez toi!! Tu peux te reposer, moi je suis crevé, je vais faire une sieste. Si tu veux, pour fêter ton arrivée, on peut sortir boire un coca ce soir?"

Euh ... non mais ça va pas ou quoi? Tu invites cette nénette à sortir? Toi? Le geek incurable qui n'est jamais allé dans un bar où il y a du monde? Elle vient à peine d'arriver et tu lui sautes déjà dessus, laisse la vivre.

Nao ne le savait pas mais de grands changements allaient bientôt venir perturber la monotonie numérique de son existence.

Le garçon débarrassa ce qui trainait encore, fit un peu de vaisselle qu'il essuya et rangea. Peut être qu'Automne allait passer en petite culotte pour aller à la salle de bain? mais non, il l'entendit farfouiller dans sa chambre et il s'éclipsa pour aller siester.

Il dormit deux très grosses heures. Il avait enfin pu se dévêtir et se mettre à l'aise et avait pioncer comme une souche, nu comme un ver. Au cas où Automne serait entrée dans sa chambre, elle aurait été frappée par la taille de son sexe. Gros ventre, petit zizi? Hanhanhan ... pas vrai ... Son énormité ne se mesurait pas qu'à sa panse ... Nao émergea au salon, reposé, et passa à la salle de bain pour se rincer dans la douche. Il s'assura en sortant que pas un poil ne trainait derrière lui (de toute manière, il était quasiment imberbe) et galéra pour s'habiller dans le local exigu. Il allait falloir qu'il s'y fasse.
18 heures approchait et s'il voulait être revenu à temps pour son tournoi nocturne de League of Legends, ils allaient devoir sortir assez vite. Pour la première fois depuis une éternité, il choisit ... un pantacourt noir un peu style militaire et de marque connue, et un t-shirt à l'effigie d'un groupe de métal qu'il avait découvert récemment, Meshuggah, un groupe suédois. Il ne le montrait pas mais Nao était un grand fan de métal, yeah!

"Je te propose qu'on tarde pas trop?"
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le mercredi 11 mai 2022, 23:04:19
Automne, fatiguée ? Oh non, pas à cette heure en tout cas. Les siestes de l’après-midi ne faisaient pas partie de son planning, et elle se savait chanceuse de ne pouvoir se contenter que d’une poignée d’heure de sommeil chaque jour. Et les nuits blanches, fut une époque, elle pratiquait beaucoup. Elle en enchaînait parfois deux ou trois par semaine, et restait fraîche comme la rosée. Serait-elle encore capable aujourd’hui, à bientôt trente ans, de réitérer ces prouesses ? Encore faudrait-il qu’elle se sociabilise pour ne pas passer ces nuits blanches seule. Il n’y a pas grand-chose de plus déprimant. Non, si elle voulait débarrasser tout de suite sa chambre, c’est parce qu’elle craignait que l’opération prenne plus de temps que prévu. Au final, tout se passa bien, les placards encaissant ras-la-gueule le nombre impressionnant de composants et de cartons qui traînaient dans la pièce, à l’exception de trois d’entre eux. Elle eut comme mission d’aller les ranger sous le lit de Nao, ce qui ne paraissait pas, à première vue, trop compliqué.

La pièce était aussi exiguë que sa jumelle de l’autre côté du mur, et agencée à l’identique. La décoration se résumait au minimum, tout autant que l’ameublement. Le garçon n’avait sans doute pas besoin de plus que pc et consoles pour égayer ses journées. En glissant les boîtes sous le lit, elle eut la surprise de tomber sur deux magazines, qu’elle feuilleta avec curiosité. Mais qui, à l’ère d’internet, du porno gratuit et facile d’accès, achetait encore des bouquins du genre ? Voilà qui n’était pas commun. Si l’un d’entre eux (celui axé sur la porte dérobée) ne l’intéressait guère, le second, lui, trouvait grâce à ses yeux. Ainsi, Nao était attiré par ce genre de filles ? C’était plutôt flatteur. Elle reconnut en un coup d’oeil quelques modèles sur lesquelles elle s’était déjà masturbée, et décida d’emprunter temporairement ce magazine à son propriétaire. Le glissant dans son pantalon, et le masquant avec son t-shirt, elle retourna dans sa chambre, ni vu ni connu, puis le glissa à son tour sous son lit une fois à l’abri des regards.

Elle se servit un deuxième verre de Coca pour se féliciter du dur travail accompli, et gloussa à la proposition de Nao. Elle n’était jamais contre l’idée de sortir boire un verre. Ca lui permettrait aussi de découvrir un peu la ville, et peut-être une adresse sympa, qui sait ?


« Ca me va, mais perso si je prends un Coca dans un bar, c’est juste pour rallonger mon whisky. Je préfère les boissons de grandes personnes. »

C’était rigolo, parce qu’elle n’était vraiment pas grande. Pas peu fière de sa blague (entre nous, elle n’est vraiment pas terrible), elle pouffa avant de finir son verre.

« Je te charrie, bien sûr. Je vais descendre fumer une clope, toute cette activité m’a donné chaud, j’ai besoin de prendre l’air un petit peu. »

Malheureusement, il ne faisait pas plus frais à l’extérieur, au contraire. La chaleur ne battait pas des records, mais l’atmosphère était lourde, orageuse. Des nuages gris, bien chargés, s’amoncelaient à l’horizon, leur profil menaçant surplombant les grues du port industriel. Elle se laissa glisser le long du mur jusqu’à se retrouver assise par terre, et porta sa clope à sa bouche. Nao lui avait pour le moment fait bonne impression. Bon, il n’avait pas l’air du genre extraverti, ni même particulièrement actif, mais c’était peut-être ce genre de colocataire dont elle avait besoin. Quelqu’un qui pourrait canaliser son trop-plein d’énergie, et l’empêcherait de retomber dans ses travers. Elle tira sur cigarette jusqu’au filtre, puis balança le mégot dans le cendrier placé à quelques mètres de là. Trois points. Sa main plongea dans la poche de son pantalon, tâta son couteau papillon. Elle n’en aurait sans doute pas besoin, finalement. Tant mieux. Planter des gens ne faisait pas partie de ses passions.

De retour à l’appartement, elle entendit la mélodie caractéristique d’un diesel au ralenti. A moins qu’il ne s’agisse que des ronflements de Nao, qui était sans doute parti se reposer de tout ce dur labeur. Il fallait le comprendre, débarrasser une pièce c’est une chose, mais le faire en compagnie d’une fille en est une autre. Curieuse, elle fouilla dans les placards, et dans le frigo. Bon point, c’était presque l’abondance. Mauvais point, la malbouffe régnait en maître ici. Elle qui comptait rééquilibrer quelque peu son alimentation, c’était raté. Vu les saloperies qu’elle ingurgitait, heureusement qu’elle passait son temps à faire de l’exercice, sinon elle rivaliserait rapidement avec son colocataire niveau tour de taille.

Elle s’éclipsa dans sa chambre le temps de ranger ses affaires. Elle n’avait pas grand-chose, mais c’était suffisant pour finir de bourrer les placards et les étagères. La statuette religieuse trouva une petite place sur une étagère au dessus du lit, et elle parvint même à se réserver un petit espace sur ce qu’il restait du semblant de bureau. Lorsqu’elle sortit enfin, elle tomba nez à nez sur Nao qui apparemment s’était changé entre temps. Il lui semblait bien avoir entendu le bruit de la douche pendant sa session rangement. Elle leva un sourcil à la vue de son t-shirt. Elle ne l’aurait pas imaginé comme ça, mais ça ne la dérangeait pas.


« Meshuggah ? Bon choix. Attends deux secondes. »

Elle farfouilla dans l’armoire méthodiquement rangée, et en tira un débardeur noir, plié en quatre, apparemment banal. Tournant le dos à la porte ainsi qu’au garçon, elle retira son t-shirt, dévoilant son dos musculeux, tatoué et surtout nu. Il est vrai qu’Automne n’avait pas besoin de soutien-gorge, au vu de son absence presque totale de poitrine. Et la pudeur ne faisait pas partie de son vocabulaire. Lorsqu’elle se retourna, après avoir enfilé son débardeur, elle arborait un sourire satisfait. Celui-ci était aussi à l’effigie du groupe suédois.

« Tadaaaa ! Bon, on y va ? »

Elle passa à côté du garçon, dont le teint avait viré au pourpre, quasi fluorescent, et dont la bouche semblait ne plus être capable de se fermer. Apparemment, cette simple vision du dos nu de la polonaise lui avait fait de l’effet. Ca ne lui déplaisait pas. Elle n’avait jamais été dérangée par le fait d’être matée, désirée. Même par quelqu’un comme Nao. Elle y trouvait même un côté touchant.

« Ici la Terre. Tu m’entends ? »
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le jeudi 12 mai 2022, 13:11:38
Nao avait l'impression de faire tâche au milieu de son salon. Habillé tout en noir avec sa sacoche fourre tout battant sa hanche, il se sentait différent. c'était les cas, il allait sortir accompagné d'une fille. pas pour faire les courses ou acheter un manga mais bien pour aller boire un verre en ville. Mais que lui prenait-il? Il s'emballait. Si la coloc avait été un type comme lui, ils seraient déjà avachis face à la télé à malmener leurs manettes de jeu.
Bien sûr, avec son look, Automne devait baigner dans le même style musical que lui, il aurait dû le deviner. Elle n'était pas du genre à écouter l'autre tanche de Bieber que Nao honnissait autant que les légumes. Elle le surprit par son naturel décomplexé et quand elle ôta son t-shirt après s'être retournée, il vécut un moment de panique au niveau de l'entre-jambe. Bon sang qu'elle était canon. Petite mais ... et alors? Et joliment tankée comme ces profs de fitness qui s'exhibent sur le net. Elle était taillée harmonieusement et ses muscles saillants ajoutaient un charme fou. Quand aux tatouages, il les aurait léchés.

"Tadaaaa! Bon, on y va ?"

Rhoooo ... quelle indécence, épaules nues, nombril exposé, la poitrine dessinée sans le soutien d'un soutif ... Qu'importe qu'elle ne fasse pas un 95D, ce qu'il voyait était une petite merveille à laquelle il eut subitement envie de faire un gros câlin. La chaleur lui monta aux joues, et pas que ... Tu veux bien être ma copine? Question de bac à sable du primaire mais c'est la seule qu'il eut été capable de poser à ce moment-là.

"Ici la Terre. Tu m'entends ?"


"Hein? Euh ... Quoi ? Oui oui bien sûr, on y va, on y va."


Il reprit conscience, le champ de vision envahit par l'image ultra sexy et ravageuse de sa nouvelle coloc. Ces rêves érotiques allaient changer d'intervenants ce soir.


"Et avant que j'oublie, tiens, voilà un jeu de clé complet pour accéder à l'immeuble et à la cellule."


Ainsi prêts, ils quittèrent l'atmosphère paisible du quartier résidentiel pour se diriger vers le centre-ville. Nao avait tout d'abord pensé éviter de prendre des risques et l'emmener dans un endroit où lui ne serait pas dépayser, comme un bar à otaku ou un fast food pas trop cher mais de peur de passer pour un médiocre, il avait préféré opter pour une solution plus "normale". Il allait faire un trou dans son budget mais au moins il s'en sortirait dignement. Et puis ... il voulait montrer à Automne qu'il n'était pas aussi nul que son physique pouvait laisser penser. Ils marchèrent une dizaine de minutes, côte à côte alors qu'il la guidait en lui montrant les points à connaitre. Une fois traversée la dernière rue de cette zone calme, l'environnement changea du tout au tout. Les trottoirs étaient bondés de passants et les devantures de tout un tas de boutiques et échoppes meublaient les rez de chaussée des immeubles. Tout était couleurs chatoyantes et tape à l’œil. Les odeurs de cuisine creusaient l'estomac et la jeunesse de Seikusu se hâtait en quête d'une table sympa à occuper pour profiter de ce début de soirée. Plus d'une fois, ils faillirent être séparer par des groupes de braillards et à chaque fois, ils durent se tirer l'un à l'autre par la main. Le contact d'Automne était électrisant. Elle avait la poigne ferme mais douce et Nao s'enivrait de ces secondes où il pouvait la toucher. Heureusement, avec sa tignasse bleue, il ne pouvait pas la perdre de vue. Le soleil avait commencé sa lente descente et les derniers rayons irradiaient autour de la polonaise comme pour l'auréoler d'une sainte lumière. Le geek n'en pouvait plus de se perdre dans sa contemplation et imaginait tout un tas de stratagème pour ne pas se faire gauler. Maintenant, il était assez mauvais en dissimulation ...


"Argh! On y est !!"


Un type venait de le percuter de plein fouet sans pour autant faire dévier Nao. L'autre s'excusa, très poli et disparut, happé par la foule.

Le Black Dog, l'antre des métalleux, le trou sombre d'où s'échappait un son tonitruant dès que la porte d'entrée s'ouvrait. Les deux vigiles baraqués qui poireautaient devant les dévisagèrent sans sourire et l'un d'eux leur fit signe qu'ils pouvaient y aller. Nao poussa la porte en se faisant violence. Il entrait en territoire inconnu, avec pleins de gens dedans. Et effectivement des gens il y en avait. Des japonais pour la plupart dont beaucoup sortaient du boulot et avaient tombés la veste et déboutonnés le col de leur chemise. On était loin des bars à barbus occidentaux mais la décoration était sympa et l'ambiance assez sombre. C'était du Megadeth qui sortait des caissons et Nao valida le choix du responsable. Une serveuse cool pleine de piercings les installa là où il y avait de la place, sur une banquette devant des petites tables hautes.


"On va prendre deux whiskies et du coca pour les noyer! Et des chips! Beaucoup ..."


Le geek était fier d'avoir eu l'air masculin et viril pour commander. Il n'était pas à l'aise du tout avec beaucoup de monde à sa gauche et encore plus à sa droite. Mais chaque situation désagréable peut avoir son avantage, et celui du moment était qu'Automne était collée à lui. Il pouvait mourir à présent, il partirait heureux. De la même manière, le vacarme était tel que pour s'entendre, ils devaient se pencher l'un vers l'autre et le pli qui se créait dans le léger décolleté de la jeune femme le laissait entrevoir quelque chose de super mignon.

La commande arriva vite et conformément aux pré-requis, il noya de coca son verre d'alcool.


"A ta venue! A ton installation! A nous et vive le métal!!"


il s'envoya son verre d'un coup et la brulure qui suivit l'incita à être beaucoup plus confiant en lui!
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le jeudi 12 mai 2022, 22:25:15
Sortir en fin d’après-midi était une bonne idée. La chaleur était redescendue, les ombres s’étiraient et l’atmosphère avait perdu de sa lourdeur. Le ciel orageux avait laissé place à quelques cumulus de beau temps qui se baladaient mollement au gré d’un vent léger. Automne, qui avait l’habitude de marcher longtemps et à un rythme soutenu, devait ralentir le pas pour que Nao puisse la suivre. Celui-ci, bien content de trouver quelqu’un avec qui sortir (encore plus en sachant que cette personne était pourvue d’un vagin), lui montrait toutes les adresses et curiosités sur le chemin. Ce petit train touristique s’arrêta net lorsqu’ils arrivèrent dans les artères principales. Noyés dans le monde, ils ne pouvaient communiquer et devaient batailler pour rester en contact. Après quelques minutes de lutte contre la masse grouillante, qui lui parurent des heures, nos deux protagonistes trouvèrent enfin un peu de calme à l’écart des passants.

« Du coup, la surpopulation dans les villes japonaises, c’est pas une légende. »

Elle resta debout à regarder le flot de badauds qui se pressaient dans les grandes rues, le soleil bas l’illuminant telle une déesse. Au bout d’une petite dizaine de secondes, elle s’aperçut que Nao la regardait, ou plutôt la contemplait. Etait-il ébloui par sa beauté et son charisme, ou l’adulait-elle simplement parce qu’elle lui accordait un peu d’intérêt ? Elle gloussa et passa sa main dans sa tignasse. Si elle avait besoin d’un boost de confiance en elle, il lui suffirait de demander à son colocataire, qui se ferait un plaisir de l’admirer comme si il s’agissait d’un être supérieur. Elle reprit la route, ce qui le força à stopper sa délectation visuelle.

Le bar où il l’amenait ne ressemblait pas à ce à quoi elle s’attendait. Nao aurait plus eu sa place dans un bar à jeux vidéos, à jeux de rôles, ou un maid café. Elle avait toujours voulu tester un maid café. La décoration kitsch, la bonne nourriture, les boissons rafraîchissantes, et surtout les serveuses qu’elle aurait maté pendant des heures en sirotant un bubble tea. Cringe à souhait certes, mais c’est ce qui rend l’expérience encore plus sympa. Bref, le bar où nos deux zinzins entraient. Le Black Dog. Ca ressemblait à un troquet de métalleux comme elle en avait fréquenté pas mal, avec de la musique trop forte, des cheveux trop longs et des odeurs corporelles trop désagréables. A l’heure de la sortie des bureaux, les salarymen investissaient le lieu, toujours dans leur chemise bien repassée mais avec la cravate dénouée. Ils étaient accompagnés des habituels déchets que l’on rencontre dans tout festival, ceux avec les cheveux encore plus gras que longs, ce qui n’est pourtant pas une mince affaire, déjà bourrés avant le repas du soir, que tout le monde tente d’ignorer avec plus ou moins de succès. Bien sûr, on pouvait aussi croiser les curieux, ceux qui avaient envie de changement, qui étaient entré ici sans savoir ce qui les attendait, et qu’on ne reverrait pas de sitôt. Automne était en terrain connu, avec en plus une petite pointe de dépaysement bienvenu.

La serveuse qui s’occupa d’eux lui tapa immédiatement dans l’œil. Une métisse aux cheveux colorés, totalement consciente de son sex-appeal. La polonaise se demanda si ses piercings s’arrêtaient à son visage, ce qui aurait tout de même été dommage. Elle reviendra ici, plus tard, à une horaire plus propice à la discussion, pour tenter de gratter son numéro et plus si affinités. Une fille comme ça, c’est pas hétéro, ou pas totalement. Mais pour le moment, elle devait se contenter de rester collée à Nao, qui vivait actuellement le plus beau moment de sa vie. Lorsqu’il commanda en japonais, elle ne comprit que 3 mots : whisky, coca, chips ; ce qui suffit à la rendre heureuse. Quand les verres arrivèrent, les deux larrons trinquèrent, et Automne manqua de s’étouffer en voyant la tête du japonais lorsqu’il sirota sa première gorgée. Pour sûr, ce n’était pas un expert en alcool fort. Sa tentative de paraître plus viril qu’il ne l’était réellement était mi-touchante, mi-ridicule. Ridichante. Ou touchicule. C’est bien, touchicule.


« Amateur ! Prends ma dose de coca. » Elle leva son verre et le porta à ses lèvres. « Moi, je le bois pur » Le liquide de couleur bronze s’infiltra entre ses lèvres, enveloppa sa langue et se glissa dans sa gorge en prenant soin de tout anesthésier sur son passager. Le breuvage puissant à l’odeur caractéristique se distinguait par ses arômes boisés et un arrière-goût de vanille qui s’effaçait pour laisser la place au feu de l’alcool. « Un Nikka ? J’aime beaucoup. Ils se foutent pas de notre gueule, ici. » Elle tourna le regard vers Nao et lui lacha un sourire amusé. « La première fois que j’ai bu un whisky, c’était un bourbon dégueulasse, du genre à faire passer du Jack Daniel’s pour un cru d’exception. J’ai détesté, mais y avait que ça, alors j’en mettais un fond, puis je remplissait le verre de coca jusqu’au bord. C’était pas terrible, mais ça passait. A la fin de la soirée, j’étais tellement bourrée que je me souviens plus de rien. A part une chose. Le moment où j’ai dégueulé. Crois-moi, le whisky-coca, ça passe à l’aller, mais c’est horrible au retour. »

Automne gloussa, et porta à nouveau le verre à ses lèvres. Elle pouvait boire ça comme du jus de fruit. Le whisky, elle l’adorait autant qu’elle le détestait. Il avait été son meilleur ami lors de ses meilleures fêtes, et son pire ennemi lors de ses périodes les plus sombres. Mais tout ça, c’était du passé. Et le passé, elle le laissait derrière. C’était aussi pour ça qu’elle avait tout quitté pour venir au Japon. Pour fuir. Pour se reconstruire. Pour revivre.

« Pour moi, les meilleurs whisky sont faits ici. Les américains ne sont bons qu’à être coupés. Les écossais et les irlandais sont parfois excellents, mais un peu bruts, et souvent hors de prix. Les japonais, par contre, sont plus fins et plus complexes, et leur prix reste correct. Je n’avais pas pensé à ça en venant au Japon, mais ça me fait plaisir. »

Elle posa son verre vide sur la table, et se plongea dans l’observation de la salle. Il y avait encore tous les types d’énergumènes cités précédemment, il y avait toujours la jolie serveuse au cul absolument parfait, le barman qui n’aurait pas dépareillé dans un groupe de thrash au milieu des années 80. Mais il y avait autre chose, qu’elle aimait moins. Un mec en particulier, qui la regardait avec insistance. Bien sapé, bien coiffé, mais qui dégageait une aura sombre. Malsaine. Presque dangereuse. Il allait leur causer des emmerdes, c’était certain. Dans sa poche, toujours le petit couteau, au cas où. Les rares fois où elle avait dû l’utiliser, c’était dans ce genre d’endroit. Un bon coup bien senti, dans la cuisse, ça calme. Même si elle préférait en général faire parler ses poings.

« Nao, je crois que ce mec va nous faire chier. »
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le vendredi 13 mai 2022, 10:44:52
Le deuxième effet kisskool après avoir ingurgité son verre d'une traite fut une quinte de toux abominable qui leur valut le bénéfice d'un peu d'espace tant les personnes autour s'écartèrent en faisant les gros yeux. Grand bien leur fasse! La lumière tamisée de la salle permit à Nao de conserver le peu qui lui restait de dignité en évitant de montrer qu'il était rouge tomate. Mais c'est dégueulasse le whisky! Comment elle peut aimer ça? Et pur en plus?  Le pauvre jeune homme renifle et accepte avec empressement le coca que lui propose Automne et lui fait subir le même sort que son verre précédent. La jolie polonaise se lança dans une explication de ce qu'était un bon whisky et même en l'imaginant dégueuler, comme elle venait de l'exprimer, elle serait encore surement sexy. En vérité, quelque soit la situation dans laquelle Automne pourrait ou aurait pu se trouver, Nao l'aurait trouvé désirable. Badass girl en tenue de combat, majorette en jupette et ponpons, femme de la haute en tailleur et escarpins, il était sûr que tout lui allait à merveille. Sans aller aussi loin, le petit bout de nénette qu'il avait en face de lui s'apparentait déjà à un rêve qu'il n'aurait pas cru possible. Est-ce que bourrée, elle se trimballerait à poil dans l'appartement? Mystère ...

Autre mystère, quel âge pouvait-elle bien avoir? Sa taille et son look  la catégorisait ado rebelle en recherche d'elle-même mais dès qu'il l'observait plus précisément, il pouvait remarquer qu'elle avait déjà bien entamée la vingtaine. Son histoire, qu'elle lui avait racontée, laissait entendre qu'elle pourrait avoir ... trente ans? Noooon ... pas possible ça. A trente ans, normalement, on est casé avec une vie de famille, un job stable et un avenir tout tracé. Il faudrait qu'il lui demande mais actuellement, il était trop tôt pour se lancer dans ces détails là. Et puis ... il ne saurait pas comment formuler sa question.

Il lui souriait sincèrement car ce qu'elle disait l'intéressait mais il ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil circulaires assez fréquemment. Ca ne se voyait peut être pas mais il faisait un effort magistral pour paraitre sociable et avenant dans ce milieu hostile. La ventilation dans ce bouge tournait au max mais ne suffisait pas à rafraichir l'atmosphère ni à la purifier. L'odeur âcre de la sueur commençait à prédominer alors que les clients s'agitaient après leur journée de travail. Maniaque de la propreté, Nao haussa un sourcil et jeta un regard mauvais au type le plus proche qui devait être aussi le plus odorant.

"Hein? Quel mec? Pourquoi?"

Pas discrètement, Nao se retourna et identifia aussitôt l'homme dont la tête, en effet, ne lui disait rien qui vaille. Les occidentaux voyaient le japon comme une société moderne mais intimement liée à ses traditions dont l'application poussée jusqu'à l'extrême de la politesse et du respect. Les yakuzas étaient des gangsters au code d'honneur réputé qui œuvraient pour leur compte mais en respectant ces traditions. C'était faux. La délinquance au Japon était aussi violente qu'ailleurs et souvent bien plus cruelle. L'usage d'armes blanches était fréquent et meurtrier et la police ne pouvait rien contre les gangs qui faisaient publiquement pignon sur rue. le blanchiment de l'argent sale passait par les salles de jeux, l'ouverture de casino et l'investissement dans les activités de nuit. il était d'ailleurs fort possible que le Black Dog ait été monté par un criminel. C'était une probabilité. En revanche, c'était une certitude pour Nao que le gus qui les matait ne faisait pas partie de la catégorie saine et exemplaire de la population. Pourquoi en avait-il après eux? De voir une étrangère, pas mal de surcroit, avec un mec insignifiant comme lui l'énervait? Il n'en savait rien mais quelque chose lui intimait de vite se barrer. Il attrapa Automne par le poignet et la tira derrière lui. Elle avait eu le nez fin.

"Viens, faut qu'on parte!"


Il paya en sortie sans même relever que c'était vachement cher quand même. Dans la rue, il inspira un grand bol d'air pollué.

"Ce mec était flippant, on va aller ailleurs, où ça craint moins. On va couper par là."


Il connaissait la zone puisqu'il empruntait cette rue transversale peu animée pour rejoindre le quartier des otakus où fleurissaient les bars et boutiques à dominante plus folklorique. Maids, Bunnies, cosplayers en faisaient un territoire original.

Il n'entendit pas la baffe venir. Le coup assené derrière sa tête l'assomma presque et il tituba en avant.

"AÏE! HEY !!"


il se retourna et se pétrifia. Trois connards (https://zupimages.net/up/22/19/onue.jpg) les dominaient de toute leur agressivité. Ils étaient envoyé par l'autre ou c'était juste pas d'bol? Qu'importe, ils étaient massifs, arrogants et voulaient quelque chose d'eux. Le plus petit des trois, fringué à l'italienne, les apostropha, utilisant un vocabulaire des rues propre à la région, particulièrement vulgaire.

"Hey gros tas! Tu promènes ton p'tit frère?"

Les deux autres ricanèrent comme des abrutis. Instinctivement, Nao se déplaça devant Automne. Ces enfoirés devaient être traités par la négociation. A la moindre étincelle, les deux tourtereaux se feraient rétamer.

"On a pas d'argent, s'il vous plait, vous pouvez nous laisser partir?"

Nao avait la voix qui chevrotait, trahissant sa peur. Du coup, l'autre s'approcha, moqueur.

"Hey mais c'est pas un mec! C'est une étrangère! Tu t'es levé une meuf mon gros? Tu vas la déglinguer cette nuit cette pupute? Comment on dit en anglais? YOUR BITCH?

Paume de la main bien ouverte, doigts écartés, sans élan mais avec plus de 100 kilos de barbaque derrière, la gifle que Nao délivra claqua fort dans le calme de la rue. La tête de "l'italien" fit un 90° bien marqué et le type tangua avant de tomber à genoux. Il vomit aussi, inondant ses cuisses de sa propre crasse.

"TU NE LA TRAITES PAS DE PUTE!"

Nao était overdosé par l'afflux d'adrénaline qui montait en lui. Tout son corps pétillait d'énergie et 3 secondes après, l'audace de son geste le mortifia. L'un des autres idiots se jeta sur lui et lui décocha un crochet à abattre un ours. Nao eut juste le temps de lever les bras, ce qui affaiblit très légèrement l'impact. Le choc fut brutal et l'envoya à terre. Il crut que sa tête allait exploser. Il prit deux coups de lattes dans les côtes, un dans les burnes et il hurla de douleur.



Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le dimanche 15 mai 2022, 21:21:08
Avoir passé plusieurs années à côtoyer la mort n’avait pas que des mauvais côtés. Prenons Automne, par exemple (un exemple tiré au hasard, évidemment). Si elle regrettait souvent d’avoir vécu cette période qui ne lui a pas laissé beaucoup de bons souvenirs, elle lui avait apporté une certaine désinhibition face au danger. Pas assez pour la rendre inconsciente, juste ce qu’il faut pour lui apporter une vision claire et précise de la situation, sans qu’elle ne panique ni ne se fige. Le mec qui la fixait se trouvait à quelques tables de là. Il avait l’air dangereux et animé de mauvaises intentions, mais dans l’immédiat, il ne pouvait rien faire, pas en public, pas à leur contact direct. Le principal problème se trouvait en réalité à côté d’elle. Un problème d’une bonne centaine de kilos, pas bien méchant, mais absolument pas rodé à ce genre de situations. Il prit certes la meilleure décision en choisissant de partir, mais Automne préférait rester en garde. Ce type était forcément animé de mauvaises intentions, et il ne semblait pas du genre à jeter l’éponge facilement. Et si Nao paniquait autant, c’était sans doute parce qu’il ressentait la même chose.

Une fois à l’extérieur, le japonais obliqua vers les petites rues.
« Nao, attends... » Il ne réagit pas, trop occupé à avancer d’un pas rapide, la polonaise le suivant de près. Pour elle, ce n’était pas la bonne solution. Ils aurait été plus en sûreté en se noyant dans la foule des artères principales, plutôt que dans ces ruelles qui pouvaient servir de coupe-gorge. Mais c’était lui qui connaissait la ville, pas elle. Peut-être avait-il une idée derrière la tête ? En effet, au tournant d’une autre ruelle, elle aperçut les lueurs colorées, au loin, de ce qui ressemblait à un quartier joyeusement animé. Pas le temps de se réjouir, que surgit de derrière une palissade un grand type qui asséna une baffe à Nao. Ca s’annonçait mal.

En réalité, il n’y avait pas un grand type. Il y en avait trois. Et ils devaient avoir l’habitude de se battre, au vu de leur carrure et de leur gueule déformée à force de se prendre des patates de forain. C’était exactement le genre de situations qu’elle voulait éviter, et elle maudit Nao de les avoir menés tout droit dans la gueule du loup. L’un d’eux s’adressa à lui, dans un japonais qu’elle ne comprenait pas, bien entendu, mais dans lequel elle percevait une certaine vulgarité et un ton menaçant. « Désolée Nao, mais je vais devoir te laisser temporiser pour le moment », pensa-t-elle.

Il tentait de jouer la négociation, ce qui était la seule chose raisonnable, au moins le temps de jouer la montre. Automne analysa les trois mecs. Celui qui parlait semblait être le cerveau de la bande, du moins le système nerveux central. Un peu plus petit et moins baraqué que les autres, mais devant s’approcher des 80 kilos de muscles, sec et nerveux. A droite, le plus bronzé des trois semblait être le plus dangereux, au vu des cicatrices qui lui barraient le visage et de l’air satisfait qu’il arborait. Enfin, celui de gauche était un véritable colosse, bien plus grand et large que Nao, sauf que lui n’était pas une boule de gras. Au vu de leur placement, la fuite paraissait difficile, et de toute façon son colocataire n’aurait sans doute pas pu courir bien longtemps.

Deux mots. En anglais. Prononcés avec un accent dégueulasse, par un bâtard qui ne l’était pas moins. Deux mots, une insulte, adressée à son encontre. Deux mots qui provoquèrent le déclic attendu, mais pas chez elle. Ce fut le japonais qui réagit, par une baffe parfaitement exécutée, assenée à la grande gueule de la bande, qui l’envoya valser et cracher ses tripes à quelques pas de là. C’était le moment où jamais pour agir. Le colosse de la bande, lent, lourd, serait sa première cible. Elle n’eut pas de mal à esquiver le direct qu’il lui envoya, et répliqua par un chassé dans le tibia, qui lui fit mettre genou à terre. Elle en profita pour lui offrir le sien, en pleine gueule, mais ça ne suffit pas à le mettre hors d’état de nuire, et il la repoussa avec une force herculéenne.

L’ancienne militaire recula de quelques pas et parvint à retrouver son équilibre. A côté d’elle, le plus bronzé rouait Nao de coup. L’occasion était parfaite. Elle tira son petit couteau de sa poche, le déplia, et lui planta dans le côté alors que le colosse fonçait sur elle. La douleur lui arracha un cri qui résonna contre les murs de la ruelle, puis un deuxième suivit lorsqu’elle ressortit l’arme du crime, lui laissant une plaie profonde et sanguinolente. Pendant ce temps, Automne esquiva d’un rien la charge du troisième larron, lui faisant un croche-pied aussi imprévu que bienheureux qui l’envoya embrasser le sol avec passion. Un bref coup d’œil lui indiqua qu’il ne se relèverait pas de sitôt, sonné par le choc.

Le blessé, par contre, revenait à la charge, et ne semblait pas vouloir les inviter à boire le thé. Quelle impolitesse. Il sortit à son tour un couteau, comme pour équilibrer le combat. Sauf que le sien était au bas mot trois fois plus gros que celui de notre héroïne, et qu’il semblait avoir déjà beaucoup servi. Heureusement pour elle, malheureusement pour lui, sa blessure l’handicapait, et gênait ses mouvements. Il tenta de planter la polonaise, qui n’eut aucun mal à l’éviter, et en profita pour lui planter son petit papillon dans la cuisse. Nouveau cri, mais contrairement à ce qu’elle espérait, il ne s’écroula pas, lui lardant même l’avant bras alors qu’elle s’apprêtait à lui mettre un crochet du droit. La douleur la fit immédiatement reculer d’un pas alors que son sang ruisselait sur le sol. Aucune perte de mobilité, toujours autant de force dans la main, et un coup d’oeil rapide sur la blessure : la plaie était superficielle, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter.

Le gangster, lui, aurait dû s’inquiéter. Galvanisé par sa réussite, il s’apprêta à lacérer la jeune femme d’un nouveau coup de lame, oubliant par la même que sa blessure le ralentissait et rendait des mouvements erratiques. Elle s’écarta d’un pas et attrapa son poignet tenant son couteau, puis le mit à terre. Elle n’hésita pas une seconde à presser sur son bras, lui faisant prendre un angle d’abord inquiétant, puis terrifiant lorsqu’un craquement à faire blêmir un ostéopathe. Il lâcha immédiatement son couteau, qu’elle ramassa aussi vite. Deux à terre, plus qu’un.

Le dernier se relevait juste de sa séance purge/détox, titubant alors qu’il galérer à retrouver son équilibre. Elle se retourna pour regarder ceux qu’elle avait déjà battus. Le premier était toujours face contre terre, et le second hurlait en tenant son bras brisé. Nao, de son côté, grognait en se tortillant, sans doute groggy après ce qu’il venait de manger. Lorsqu’elle retourna à son troisième adversaire, ce qu’elle vit lui fit froid dans le dos. Dans sa main droite, un Beretta, qu’il pointa droit vers Automne. Avoir passé plusieurs années à côtoyer la mort n’avait pas que des mauvais côtés. Prenons Automne, par exemple (un exemple tiré au hasard, évidemment). Si elle regrettait souvent d’avoir vécu cette période qui ne lui a pas laissé beaucoup de bons souvenirs, elle lui avait apporté une certaine désinhibition face au danger. Pas assez pour la rendre inconsciente, juste ce qu’il faut pour lui apporter une vision claire et précise de la situation, sans qu’elle ne panique ni ne se fige.

Sauf que dans ce cas précis, même une vision claire et précise de la situation ne lui apportait aucune solution. A cinq mètres devant elle, un mec, qui n’en était sans doute pas à son coup d’essai, pointait le canon de son flingue droit vers elle. Le temps s’étira, pendant ce qui sembla durer des erreurs, et son champ de vision ne se limitait plus qu’à ce tunnel d’où sortirait sans doute d’ici quelques instants l’ogive qui allait la tuer. Elle n’était pas prête. Elle ne pouvait pas mourir ici, maintenant, pas dans cette ruelle, pas de la main d’un petit sous-fifre sans envergure. Elle avait survécu à tant de choses, et vécu si peu, ce n’était pas possible. Sa vie ne pouvait prendre fin le jour où elle recommençait. Elle ferma les yeux, serra les dents, déglutit douloureusement, ferma ses phalanges sur le manche du couteau. Il y avait peut-être une solution, finalement. Les chances de réussite étaient faibles, voire infimes, mais elle devait tenter. Et qui sait, la fortune allait peut-être lui sourire, pour une fois.

Ses yeux s’ouvrirent. Son bras se leva. Puis d’un geste sec, s’abaissa. Ses doigts lâchèrent leur prise. Et le poignard s’envola. Si il existait un quelconque dieu, entité, force supérieure, il fallait qu’il agisse à cet instant précis. Elle eut l’impression de le voir tournoyer mollement, dans tous les sens, de tous les côtés, comme au ralenti. Puis il s’écrasa. Sur le flingue, qui s’échappa des mains de son propriétaire pour rebondir au sol dans un claquement métallique. Alors, son heure n’était pas venue ? Elle n’allait pas gâcher cette chance. Elle sprinta vers lui alors qu’il se penchait pour ramasser son arme, et shoota de toutes ses forces dans sa gueule avant qu’il n’y parvienne. Le gangster bascula en arrière, le nez en sang, sans doute quelques dents en moins. Automne en profita pour mettre la main sur le Beretta, qu’elle pointa dans sa direction.

« NO ! NO ! NO SHOOT ! PLEASE ! I HAVE KID ! VERY YOUNG ! »

Alors, ce genre de fils de pute avait un gosse ? Ce serait sans doute lui rendre service que de le priver de la serpillière qui lui servait de père. Appuyer sur une gâchette, c’est si simple. Il suffisait juste d’une pression du bout de l’index, et pschit, envolée toute étincelle de vie. Elle l’avait déjà fait, plein de fois. Trop de fois. Elle baissa le canon, et regarda le mec dans les yeux. Des yeux embués de larmes, qui roulaient jusqu’à se mélange à l’hémoglobine qui s’échappait de ce qu’il resté de son nez pété.

« Get the fuck out. Now. You and your puny friends. I keep this. »

Il ne se fit pas prier. Il se releva, tituba, embarqua sans aucune délicatesse le premier qui continuait de gémir, le bras pendant, et aida le second à se relever avant de le traîner à sa suite. Automne lâcha un soupir et ferma les yeux. Elle avait survécu. Elle n’avait rien, ou presque. Et ce n’était pas uniquement grâce à ses talents. Des décisions heureuses, l’alcool dans le sang de ses agresseurs, et surtout une quantité phénoménale de chance. Telles étaient les trois raisons principales de la réussite. Le grognement de Nao qui se relevait difficilement la fit reprendre contact avec le monde réel. Avec l’adrénaline de la situation, elle avait totalement oublié son existence. Elle courut vers lui, s’accroupit, puis l’aida à se relever, continuant à le soutenir après ce rude effort.

« C’est bon, mon pote, ils sont partis. On a plus rien à craindre, je pense. On va rentrer à l’appart. Comment tu te sens ? »

Et nos deux larrons reprirent le chemin de leur coloc. Ce genre d’expériences, ça forge un lien, croyez-moi.
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le dimanche 15 mai 2022, 22:21:12
Prendre des baffes, Nao connaissait. Il avait été le souffre douleur d'une paire de crétins pendant sacrément longtemps au bahut. Mais celle qu'il venait d'encaisser, c'était un level au-dessus,  voire quatre ou cinq ... Son geste réflexe de protection n'était pas celui d'un boxeur professionnel mais plutôt celui du gamin qui cherche à esquiver la branlée. Du coup, pas efficace, il en ressortait groggy mais avait eu au moins le temps de voir le mec qu'il avait mouché ce tordre sur le bitume. Il avait dû moucher l'oreille interne du type qui vomirait pendant des heures. La suite avait été tourmente et souffrance mais fort heureusement, les coups à son encontre avaient cessé très vite. Les yeux pleins de larmes, il avait tenté de se relevé mais sans y arriver. i avait mal partout et ses boules le lançaient comme jamais. Il craignait trouver de la bouillie quand il pourrait aller vérifier ça. En attendant, Automne sautait partout. Sa coloc était une machine de guerre qui rossa les trois débiles comme elle serait allée étendre le linge. Le gros japonais avait néanmoins frémit durant toute la durée du combat. Couteaux, flingue, sang, mailloche brutale, ça avait dépoté méchamment et contre toute attente, ils sortaient vainqueur de l'arène.

Automne apparaissait sous une autre image. La nénette cool fan de métal avait faillit dézinguer un type sans même exprimer une émotion contradictoire. Elle était rester froide et ... mortellement sexy! Comme Angel dans KOF, Mila dans DOA ou Michelle Davis dans Terra Formars, c'était toujours les nanas tankées et badass qu'il préférait.

"C’est bon, mon pote, ils sont partis. On a plus rien à craindre, je pense. On va rentrer à l’appart. Comment tu te sens ?"

Nao grogna et répondit très franchement.

"J'ai super mal aux couilles, le reste ça peut aller, y'a de la viande à battre avant de toucher un truc sensible ..."

Il pesait de tout son poids sur les épaules d'Automne qui bien que musclée, ne devait pas lever 100 kilos aux squats. Ils galérèrent quelques mètres avant qu'il réussisse à aligner deux pas sans trébucher.

"Attends! Houlala!"

Il se plia en deux, sommé de s'arrêter par une douleur lancinante dans le bas-ventre. C'est à ce moment-là qu'il remarque le ruisselement de sang gouttant du bras de la polonaise.

"Hé mais tu saignes! Fais voir! Non non c'est pas rien!"

Il lui saisit la main pour lever son bras à la lumière. Comme tous les japonais, il avait suivi le cycle secourisme dispensé à l'université.

"Bon, c'est vrai, c'est une estafilade mais on va y mettre un truc tout de suite."

Son t-shirt était ruiné aussi il en arracha une bande, libérant une partie de sa bouée, avant d'en faire un pansement de fortune qu'il serra sur la plaie.

"On est beaux hein?"

Encore sous le coup de l'adrénaline, il rit nerveusement mais pas peu fier de son exploit quand même.

"T'as vu la torgniole que je lui ai envoyé? C'est la première fois que je frappe quelqu'un! Et toi, t'es super canon! Euh je voulais dire, t'es une vraie combattante. Tu les as rétamé comme jamais."

Ils sortirent de la ruelle et passèrent à quelques dizaines de mètres du Black Dog. Aucune trace  des trois boulets ni du blaireau de bar. Nao fendit la foule avec Automne derrière lui, peu désireux d'attirer l'attention. Ce n'est que quand ils approchèrent de la ruche qu'il annonça.

"Ici, ce serait mieux d'éviter de faire appel à la police car il y aura confrontation si ils retrouvent les types. Et ce serait mieux qu'il ne nous identifie pas même si ... t'as un look qu'on oublie pas... Enfin, je veux dire il est top ton look mais ... on l'oublie pas quoi."

Revenir chez eux fut comme entrer au paradis. Même  l'ascenseur avait l'air sympa. Dans la cellule, Nao alla se laver les mains et farfouilla une dizaine de minutes dans ses affaires pour en sortir triomphalement une boite de premiers secours qu'il posa sur la table du salon avec deux bières fraiches.

"Allez, viens là et laisse faire le pro."

Il fit du bon travail. Bien nettoyée, désinfectée, empaquetée, la plaie ne serait qu'un sale souvenir. Les bières aussi devinrent un souvenir et ils s'affalèrent sur le canapé.

"T'as aimé ta première sortie? C'est pas ce que j'avais prévu en fait. La prochaine fois, on ira dans un bunny bar, ce sera moins dangereux, promis!"

Il était temps pour lui d'aller examiner l'essentiel. Il savait qu'il allait galérer mais même pour rire il ne demanderait jamais à Automne d'y jeter un coup d’œil.

"J'arrive. J'ai un truc à voir. Si tu entends un grand cri, c'est que ... enfin voilà quoi."

Dans la salle d'eau, en effet, ce fut galère. Déjà pour se déshabiller, ensuite avec son ventre il n'y voyait rien. Il essaya tant bien que mal d'utiliser un petit miroir qu'il se cala entre les cuisses mais à part renverser tout ce qu'il y avait sur l'étagère et manquer se vautrer, il ne put rien y faire. il devrait donc se limiter au toucher... Bordel! Ca faisait vachement mal! il envoya un coup de coude dans la cabine de douche et manqua encore une fois s'étaler.

"EUH ... Y'A ENCORE DES BIÈRES AU FRIGO?"

Faire diversion ...

Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le dimanche 15 mai 2022, 23:25:08
Bon sang, qu’il était lourd ! Il était plus facile de lever une barre avec des poids équitablement répartis à chaque extrémité qu’un mec de plus de cent kilos dont les bourses viennent de se faire oblitérer. Mais elle n’allait pas le laisser tomber, quand même. Sans elle, il ne se serait pas retrouvé dans cette situation. Sans elle, il ne serait même pas sorti. Une bonne soirée console, que n’aurait-elle pas donné pour troquer cette affreuse baston pour ça. Elle rit franchement lorsque Nao lui annonça qu’il avait mal aux couilles. Peut-être aussi que c’était la pression qui retombait. C’était soit ça, soit fondre en larmes, alors elle n’allait pas se plaindre. Et apparemment, pour lui, une pause s’imposait. Et la plaie d’Automne ne le laissait pas indifférent.

« T’inquiète, c’est rien, j’ai à peine mal... »

Elle pissait dans un violon. Il l’ignora superbement, et s’arracha un morceau de son t-shirt pour en faire un bandage qu’il apposa sur son bras meurtri. Son beau t-shirt Meshuggah ! Quelle horreur ! La blessure n’était absolument rien de grave, et même si elle l’était, tant pis, elle aurait bien pu attendre de revenir à l’appartement ! L’espace laissé vacant par le lambeau de tissu déchiré ne pouvait plus maintenir sa panse, qui pendait mollement au dessus de la ceinture de son bermuda. C’était inélégant, mais justifié par la force des choses.

« Dans notre style, on est magnifiques ! » Elle lui lança une petite tape dans le dos. « C’était une superbe claque. Inattendue, et lâchée au bon moment. Sans ça, on aurait sans doute plus galéré. »
Elle choisit de passer par dessus le premier compliment, préférant s’attarder sur le second. « Ca faisait longtemps que je m’étais pas retrouvé dans une baston de rue. Même si là, c’était quand même sacrément dangereux. » Le souvenir du canon pointé vers elle ne l’avait pas encore quittée. Il y a des images qui marquent, et celle-ci en ferait sûrement partie pendant très longtemps.

Le chemin du retour fut bien plus long que l’aller, et pour cause : Nao claudiquait, et Automne le soutenait par moments, malgré ses réticences. Un homme qui se fait aider par une femme, non mais quoi encore ? Une fois dans l’ascenseur, au prix d’un dernier effort, elle se vautra dos au mur, le souffle court.


« Je comptais pas appeler les flics. J’ai déjà passé assez de nuits au poste, pas envie d’y retourner. Et je suis bien placée pour savoir qu’ils servent pas à grand-chose dans ce genre de situation. On devrait éviter de se faire remarquer dans les prochains jours. Bon, j’aurais bu un verre au bar, c’est déjà un bon début... » Elle rit jaune, et soutint Nao quand les portes de l’ascenseur s’ouvrit, jusqu’à s’effondrer dans le canapé. En matant son bras, ses craintes se confirmèrent. Elle avait perdu pas mal de sang. Sans doute une petite artère sectionnée, qui donnait une belle hémorragie. Pas de quoi s’alarmer, surtout que le saignement avait cessé, mais avec en sus la retombée d’adrénaline, son coup de mou était légitime.

Elle tendit le bras et laissa son coloc s’occuper d’elle. Ses gestes étaient assez saccadés, mais il se débrouillait bien malgré le stress. De sa main libre, elle attrapa la bière et la descendit cul-sec. Une petite minute plus tard, Automne ressemblait à une estropiée à l’avant-bras entièrement bandé. « Merci Nao. J’ai hâte de tester le bunny bar. J’espère que les serveuses auront pas de mitraillettes dans le décolleté. » Elle rit et laissa le garçon s’eclipser pour aller...bon, bref. Elle s’étala encore un peu plus dans le canapé et ferma les yeux. Ah, premier bruit venant de la salle d’eau. Sans doute pas le dernier. Elle rit à nouveau. « Pourquoi, t’as besoin de te désinfecter les couilles ? »

Lorsqu’il sortit enfin de la minuscule pièce qui servait de point d’eau, deux nouvelles bières étaient sorties et décapsulées, dont l’une était dans la main d’Automne qui la leva vers lui. « A la santé de tes burnes ! » Elle la porta à sa bouche et en descendit presque la moitié. « Si demain t’as toujours aussi mal, on ira à l’hosto. On trouvera bien une connerie à raconter, genre que t’es tombé sur une rambarde, ou que t’as fait un concours débile avec des potes. On avisera. »

Elle termina sa bouteille et se leva en s’étirant. « Quelle journée de fou. Je suis épuisée. Je vais me coucher, moi. See ya ! » En se dirigeant vers la chambre, elle retira son haut, dévoilant à nouveau son dos nu à Nao dont elle sentit le poids du regard. Un sourire satisfait au lèvres, elle disparut derrière la porte qu’elle ferma directement. Une fois à l’abri des regards, dans cette chambre sombre, elle termina de se dénuder totalement, et s’approcha de la fenêtre, observant la vue dans cette nuit naissante. Dommage qu’elle n’ait pas de vis-à-vis à qui offrir ce genre de spectacle. Un poil déçue, elle s’écroula dans le lit, et s’endormit après quelques secondes. Un repos bien mérité...
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le lundi 16 mai 2022, 10:09:28
"Pourquoi, t’as besoin de te désinfecter les couilles ?"

Rhôôôô ... T'as pas honte Automne? Bon, après tout, c'est lui qui avait lancé la donne mais dans sa bouche  à elle, ça sonnait particulièrement attrayant. Est-ce qu'elle se rendait compte de tout l'effet qu'elle lui faisait?

"A la santé de tes burnes!"

Nao vira au cramoisi, mais pas de gêne cette fois. Si tu parles encore de mes burnes avec ta voix qui n'appelle qu'à une chose, je te les pose sur le nez! Le pauvre garçon se morigéna aussitôt. Elle était cool Automne, directe, franche et rentre dedans. Si il y a cinq ans, il avait su qu'elle viendrait partager sa vie, aujourd'hui, il serait beau gosse, musclé et couvert de tatouages. il aurait toutes ses chances avec elle alors. Actuellement en l'état, il était hors de question pour elle de se mettre en couple avec une limace géante.

Il leva sa bière et se l'enfila tout comme elle, espérant que quelqu'un là-haut entende le toast qui venait d'être jeté. C'est important la vitalité des burnes ...

"Oui, bonne nuit, à demain!"

Le regard de Nao suivit le déhanchement d'Automne et s'émerveilla encore une fois du spectacle qu'elle lui offrit. Qu'il avait envie de se coller à elle et de laisser ses doigts suivre les détails de ses muscles. Son dos à Automne, il le kiffait comme un malade. Du coup, il prit sa douche avant d'aller se coucher et passa au lit. Il avait pensé se coller à son ordinateur mais il se sentait encore trop excité pour se concentrer sur un écran. Nao avait très mal dormi. Enfin ... il avait somnolé par intermittence, se tournant toute la nuit pour chercher une position qui convenait à ses boules. Il avait allumé sa lampe à minuit, lut un manga, éteint la lumière pour la rallumer encore, s'était assis au bord de son lit et, pris d'une inspiration soudaine, il avait tâtonné à la recherche de ses magazines pour faire plaisir à son corps d'homme. Il en manquait un et il avait tout de suite fait le rapprochement avec Automne. Deuxième Rhôôôô ... Elle était comme ça elle aussi? De penser à elle enflamma son imagination, passant d'un glorieux RPG à un hentai sulfureux, sa coloc et lui vivaient des aventures très intimes. Nao bandait dur et n'eut plus besoin de ses magazines ...

Fait rarissime, à 06 heures, il était debout, les yeux rouges et gonflés. Il n'avait plus mal aux burnes, seul son flanc restait un peu douloureux. Automne ne l'avait pas quitté de la nuit et si ça avait été réel, elle avait tellement avalé de (...) qu'elle se serait noyée.

Le garçon erra dans la cellule exigüe, se fit un thé fort et prépara le petit déjeuner: un amoncellement de gâteaux sucrés avec des caramels japonais, un bol de bonbons et des jus multivitaminés. Il se goinfra comme jamais, il aurait pu ne jamais connaître de prochain petit déjeuner après l'épisode de la veille au soir. Ensuite, il s'installa sur son coussin favori et lança une partie de ce nouveau jeu qui faisait fureur: Ark. Il avait déjà u niveau exceptionnel et comptait parmi les spécialistes mondiaux de la licence. Son game-play  était efficace et il accomplissait les quêtes quasiment du premier coup tandis que d'autres mettaient des jours à les terminer.

Il entendit Automne bouger à côté et quand il émergea, il vit d'abord une superbe paire de jambes se porter à son niveau. Fait exceptionnel, il mit sa partie en pause et permit à son regard de remonter lentement le long de ce corps sublime avant de lui sourire. Elle l'avait appelé mon pote, il n'y avait pas de raisons que ce ne soit pas vrai. La timidité des premières heures était passée et puis, ils avaient morflé ensemble. Sans en faire des amants, ça rapprochait. En tout cas, Nao, lui, se sentait lié à elle par l'épisode vécu. Il s'emballait peut être mais comme c'était sa première fois ...

"'lut la terreur! Dis ... T'aurais pas un truc à moi par hasard?"

Autant briser les derniers tabous. La phase suivante, c'était On baise quand?
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le lundi 16 mai 2022, 17:38:13
Un tour d’horloge, voilà à quoi ressemblait le sommeil d’Automne cette nuit-là. Douze heures de sommeil amplement méritées : le repos du guerrier, comme dirait l’autre. Le lever du sommeil ne suffit pas à la réveiller, pas plus que les pas de Nao qui mettait fin à sa nuit de rêves et de fantasmes. Quand elle émergea enfin, l’horloge indiquait quasiment dix heures. Encore dans le coltard, elle se tourna dans le lit, ne reconnaissant les lieux qu’après une poignée de seconde. Le film des évènements de la veille se joua alors en accéléré dans sa tête, et elle tata son bras bandé. Douloureux, mais tout à fait supportable. Elle se leva, s’étira en baillant, posa la main sur la poignée de la porte...et se ravisant en se souvenant qu’elle était totalement nue. La vision n’aurait sans doute pas déplu à son colocataire, mais il fallait faire preuve d’un peu de pudeur. Elle recouvrit son petit fessier d’un shorty noir le moulant parfaitement, et son torse d’un t-shirt blanc dévoilant son ventre musclé, à travers lequel on ne faisait pas que deviner ses tétons percés.

« Yo, l’estropié. »

Elle adressa un signe de main au garçon en se frottant les yeux. Celui-ci était devant l’une de ses consoles, la PS4 au vu de la manette dans ses mains, et la dévorait du regard. Des pieds à la tête, il ne loupait pas une miette du spectacle de son arrivée, et elle hésita à lui fermer manuellement la bouche en passant à côté tant il semblait hébété et absorbé par la vue de la petite polonaise. Elle s’effondra dans le canapé et piocha quelques miettes de gâteau dans le bol. Pas mauvais. Mais ça manquait d’un peu de chocolat, quand même.
En premier lieu, elle ne comprit pas la question qu’il lui posa. Quelque chose à lui… ? Elle n’avait pas souvenir de lui avoir rien emprunté. Ses bourses ? Ce n’était pas elle qui lui avait piqué. Son honneur ? Il en avait peut-être perdu un peu la veille, mais il lui en restait encore. Sa virginité ? Impossible, il la gardait en lieu sûr, protégé par une myriade de sortilèges que seul un mage noir dans son genre maîtrisait. Il lui fallut finalement quelques secondes pour tilter.


« Ah, le magazine… ? »

Elle allait s’excuser, quand elle comprit. Quel petit coquin. Monsieur avait sans doute passé une très bonne nuit, entre rêveries et fantasmes. Ce n’était pas un problème à ses yeux, au contraire, elle-même n’avait aucune honte à se masturber, à l’avouer, à en rire et à en parler. Après tout, Nao était chez lui, il faisait ce qu’il voulait. Tant qu’il le faisait dans sa chambre. Enfin, tant qu’il ne le faisait pas devant elle. Enfin, tant qu’il ne lui demandait pas de lui donner un coup de main. Et tant qu’il ne laissait pas de traces. Pas trop.

« Du coup, j’en conclus que tes bourses vont mieux ? »

Elle gloussa, heureuse de ne pas avoir à les tâter et à les observer. Elle l'aurait fait, mais n'y aurait pas pris grand plaisir. Elle se leva et alla chercher le magazine sous son lit, et le posa sur la petite table de la pièce à vivre. Elle se servit un grand verre de lit, puis s’installa. « Je le lis et je te le rends après, si tu veux... » Dès les premières pages, les corps de rêve des modèles aux poses aguicheuses s’enchaînaient, sous les yeux d’Automne qui pétillaient et ne savaient pas où se poser. « Ou alors, on peut faire garde alternée... » Chaque nouvelle photo était au moins aussi délicieuse que la précédente, et elle dut se retenir pour ne pas plonger sa main sous son shorty. Elle hésita à s’éclipser dans la chambre, avant de finalement se retenir. Elle referma le magazine, se promettant de le feuilleter dans des moments plus appropriés, et focalisa son attention sur le gameplay de Nao pour tenter de canaliser le flux qui commençait à humidifier son entrejambe.

« Oh, mais c’est Ark ? »

Elle reconnut le jeu au premier coup d’oeil. Elle avait un peu testé, avant d’abandonner après quelques heures. Ce n’était pas trop son genre. Elle préférait les RPG, plutôt à l’ancienne, ou les FPS. Quoique, ces derniers avaient un potentiel assez incroyables pour la faire rager, surtout en ligne. Les campeurs, elle les honnissait. « Fais-moi une petite place ! » Elle termina son verre de lait, et fila aux côtés du japonais pour s’installer en tailleur sur un coin de son coussin. Un let’s play privatif et improvisé, ça ne se refuse pas.
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le lundi 16 mai 2022, 18:52:28

"Et oui le magazine ... je me disais aussi."


Au point où ils en étaient , ils pouvaient presque parler de cul comme si c'était tout naturel. Enfin, surement pour Automne oui, lui, aurait encore des ajustements à faire.


"Elles ont naturellement dégonflées pendant la  nuit, j'y suis pour rien. t'as des miettes au coin des lèvres. Avale avant qu'elles tombent par terre."


C'était une expérience nouvelle et horriblement excitant. Cela revenait à dire les choses crument mais à en cacher le sens exact derrière une banalité. Avale .... ouais, il imaginait bien le truc bien qu'Automne ne soit pas vraiment le genre de fille à être très obéissante. Ça restait une supposition. Après, peut être que derrière ses airs de dure à cuire, elle aimait bien se faire attacher?


"La garde alternée, ça me va. faut juste que tu ne froisses pas les pages."


Même lui, dans ses moments d'égarements assez humides, prenait grand soin de ses affaires...


"Oh! Oui tu connais? Cool! Et ..."


L'instant d'après, la sangsue occupait une partie de son espace vitale, confortablement installée contre lui. Nao était aussi physiquement une alternative à un bon coussin. il inspira très très fort. D'habitude, il avait horreur qu'on le touche mais là, la petite chose collée à lui ne lui inspirait que de l'admiration. Quand il tournait la tête, il avait sa tignasse sous le nez et il adorait son odeur. De plus, encore une fois, il avait une vue plongeante dans le col évasé du t-shirt à la coupe admirablement courte. Ses abdos ... il pourrait les masser à longueur de temps ... (sous réserve que ça se masse les abdos, il n'en savait trop rien, il ne se massait jamais son abdal à lui).

Ce fut très sympa et il fit semblant de l'écouter même si ses tactiques de terrain ne fonctionnait pas avec ce jeu vidéo. Il perdit quelques vies  et dû recommencer aux dernières sauvegardes mais ... ce n'était pas grave tant qu'elle s'agitait et gesticulait à côté, engueulant les PJ et même les PNJ. On aurait dit deux vieux complices un peu querelleurs. Quand la température monta d'un cran avec la difficulté du niveau, Noa décida de passer à autre chose, le dernier King of fighters, un jeu de baston monstrueux où ils pourraient jouer l'un contre l'autre. Avec Ryo il était imbattable. Il laissa Automne s'habituer à manipuler les combos et coups fatals avant de rentrer dans le vif du sujet. Bien entendu, il ne s'acharna pas et la laissa s'éclater mais vint le moment où il dut se concentrer à force de prendre des tatanes. Elle pigeait vite  et ils se rentrèrent dedans sans pitié. Elle faillit gagner une fois et pour éviter ce désastre insupportable, il roula sur elle comme un morse roule sur un pingouin de passage, l'écrasant de sa masse. La petite chose polonaise pouvait brailler tout ce qu'elle voulait, il ne bougea pas, se délectant de l'anguille qui ondulait sous lui et il put ainsi sortir victorieux de son combat. Satisfait, il avait put sentir les piercings des tétons de la jeune femme à travers le t-shirt malmené. t-shirt qui d'ailleurs ne couvrait plus rien quand il se dégagea d'elle. Rouge comme une tomate et aussi immobile qu'un bulbe, il tourna vivement la tête pour se concentrer sur l'écran.


"Ben quoi? J'ai gagné. Tous les moyens sont bons non?"


Il ricana, la provoquant et la félicita pour sa défaite. Glorieuse mais défaite quand même.
Il était midi et son estomac le rappela à l'ordre dans un grondement sournois.


"Tu as faim? J'ai des pizzas au congélateur. Et puis il faudra qu'on parle des courses . On fait comment? Chacun notre tour? Ou en commun? Il faudra que je te fasse faire le tour du quartier pour les commodités."


Il  se leva pour allumer le four, revint s'accroupir devant elle et vérifia l'état du bandage.


"Comment tu te sens?"


Et vraiment tout bas, il ajouta.


"Je viens de te mettre une tannée ... Qui aurait cru hein? J't'ai bouffé toute crue."


Lui aussi pouvait allumer, à sa manière.
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le lundi 16 mai 2022, 21:20:04
Serrée bon gré mal gré contre Nao, installée sur une portion congrue du coussin équivalente à un panier pour chihuahua (ce qui était presque suffisant pour son gabarit lilliputien, nonobstant), Automne gesticulait, râlait, vilipendait et invectivait à tour de bras. Bien plus sanguine que son compère, elle en devenait quasiment insupportable. Si les jeux vidéos faisaient ressortir la vraie nature des gens, alors la polonaise était à la fois mal-élevée, grognonne et violente. Pas un tableau très reluisant au demeurant. Elle pouvait quand même déceler une forme d’agacement chez le japonais, sans savoir si c’était le jeu ou la fille qui l’énervait le plus. C’est bon, c’était son caractère, elle avait pas choisi d’être comme ça !

Après quelques échecs cuisants et morts honteuses, il se décida à changer de jeu. Un King of Fighters ? Pas besoin de mots, un regard suffit pour qu’Automne se lève et s’empare de la manette numéro deux. La dernière et seule fois qu’elle avait touché à un King of Fighters, c’était sur PS2, lors d’une soirée chez amis il y a plus de dix ans. Autant dire qu’elle n’était qu’une débutante totale à qui il fallait tout apprendre. Nao-senpai était un professeur sévère mais dont le niveau n’était pas à démontrer. La jeune femme, elle, se faisait plutôt démonter. Pourtant, à chaque partie, son niveau s’améliorait, se rapprochant dangereusement et rapidement de celui de son professeur de fortune. Elle avait choisi de jouer Leona, partiellement parce que son style de jeu lui plaisait, principalement parce qu’elle lui ressemblait quand même un peu. En plus sexy. Et plus grande. Et plus voluptueuse. Et moins réelle. Na !

Arriva finalement l’heure de vérité. Le pic de la matinée, l’instant critique, le moment ou jamais ! Le premier round se termina par une victoire sur le fil de Ryo, le second par une de Leona du même acabit. Le dernier round était d’une intensité rare, les deux adversaires usant de ruses sans pitié et de combos dignes des plus grands combattants, mais ce fut Leona qui prit l’avantage. Le coup fatal approchait, elle allait l’asséner, puis...plus rien. Plus de son. Plus d’image. Il ne restait plus qu’une sensation étrange de chaleur et d’engourdissement. Etait-ce la mort ? Automne avait-elle fait une attaque cardiaque à cause du stress ? Impossible, elle respirait, bougeait, difficilement, mais elle le pouvait. Alors elle se débattit, de toutes les faibles forces qui lui restaient, mais en vain. A bout de souffle, elle était prête à abandonner, à accepter son sort. Mais la lumière revint, et ce n’était pas celle au bout du tunnel.

Essoufflée, hébétée, elle n’en croyait pas ses yeux. Nao...quel enfoiré. Il venait sérieusement d’utiliser son seul et unique atout de poids pour la mettre hors d’état de nuire et emporter une victoire qu’il ne pouvait envisager à la loyale ? Ce n’était pas seulement un lâche, c’était un traître. Ecœurée par cette manœuvre, elle regarda le jeune homme avec dégoût, et remit en place son t-shirt, lui cachant ces seins qu’il ne méritait pas de voir. Elle se leva, et donna un petit coup de pied dans son gras, plus par protestation que pour lui faire mal.


« Jamais je n’oublierai cette mascarade. Ta manœuvre ne restera pas impunie. »

Elle s’installa dans le canapé et se renfrogna. « Tu mérites de te démerder pour les courses. Et ouais, une pizza c’est bien. » Elle tendit le bras sans un regard, et éclata à sa remarque. « Une tannée ? T’es sérieux ? J’ai découvert le jeu y a même pas une demi-heure, j’allais t’éclater, et toi t’as fait quoi contre ça ? T’as mieux joué ? Nan ! T’as triché ! T’as triché et tu m’a fait mal, à moi, une faible femme ! » C’était plus un jeu qu’une véritable colère, même si elle était réellement énervée par son comportement. « T’as de la chance que j’aie mûri avec les années, avant j’aurais éclaté la manette dans la télé, shooté dans la console et j’t’aurais maîtrisé à terre ! »

Elle ne pouvait plus se retenir, et après un silence de quelques secondes durant lequel ils se regardaient en chien de faïence, elle éclata de rire. Un rire franc, qui dura une bonne minute, qui lui mit les larmes aux yeux et lui défonça les zygomatiques. Quand enfin elle reprit un peu de constance, elle s’approcha de son tricheur de coloc et lui glissa à l’oreille dans un souffle : « Sérieusement, si tu refais ça, t’es mort. »

Sur ces paroles, un grand sourire aux lèvres, les yeux encore embués d’avoir pleuré de rire, elle se leva, sortit la pizza (un poil trop cuite) du four et la déposa sur la table avant de la découper à la roulette. « A table ! »
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le mardi 17 mai 2022, 11:50:28
"Bla bla bla ..."

Au moins, Nao découvrent qu'ils ont un point commun, ils sont tous les deux très mauvais perdants. Le geek  hausse les épaules et laisse passer l'orage sans oublier toutefois de jeter un regard narquois à la perdante. Oh oui, maitrise moi à terre ...

Une minute après, il se tordait de rire, secouant son coussin de vagues saccadées. Il rit tellement qu'il en attrapa un point de côté et hulula en se tenant la panse, vautré en position fœtale. Il lui fallut un moment pour se calmer, gardant dans un coin de sa tête qu'il avait adoré la sensation malgré tout. ils passèrent à table et firent un sort à la pizza. Il en aurait bien avalé une deuxième mais se retint pour ne pas effrayer Automne. De toute manière, il avait encore un paquet de gâteau dans sa chambre pour combler son incommensurable estomac.

***

Les jours qui suivirent furent synonymes de chamboulement. Avoir une coloc, c'était cool, mais avoir en guise de voisine immédiate une pile électrique gonflée à bloc, c'était déjà moins bien. Les réveils identiques se succédaient, tôt. Automne se levait sans bruit mais c'était suffisant pour que Nao, habituer au calme complet, se réveille aussi. Il faisait savoir son mécontentement en braillant de son lit sans oublier de mentionner que ces occidentaux étaient vraiment sans gêne. il s'était même levé une fois pour jeter son oreiller à la polonaise avant de s'enfermer prestement à double tour dans sa chambre. S'attendant à une vengeance, il n'en était sorti prudemment que quand sa vessie lui hurla d'arrêter ses conneries.  D'habitude, il se rendormait jusqu'à une heure avancée de la matinée et se montrait enfin pour s'adonner à ses activités préférées: le végétalisme devant son écran et l'ingestion en quantités massives de toutes sortes de cochonneries.

Au cours de ses derniers jours, ils étaient sortis plusieurs fois et Automne connaissait maintenant leur environnement suffisamment pour y être autonome. Nao jouait les guides et bien qu'il passa plus de temps à trottiner derrière la polonaise et qu'il en revint à chaque fois drainés de toute sa vitalité, il s'aperçut qu'aller dehors n'était pas si terrible que ça. Maintenant, mieux valait rester prudent et éviter de trop s'adonner à une activité physique. Très peu pour lui ce genre de choses mais il aimait quand Automne revenait de ses séances, transpirante et court vêtue. Il adorait son corps musclé, surtout quand elle revenait après une sortie muscu. Il l'aidait de temps en temps pour ses étirements et s'imprégner de son odeur l'enchantait. bien entendu, en tant que mec, il choppait souvent une trique d'enfer dès qu'elle s'amusait à le taquiner et il devait se faire violence pour le cacher, parfois maladroitement.

Au bout de deux semaines, il s'aperçut qu'elle l'avait passablement contaminé. Il se levait un peu plus tôt, avait arrêter de brailler du fond de son lit et il avait réduit sa consommation en trucs salés. Elle avait commencé à ramener des choses curieuses comme des légumes et pour ne pas la froisser, il goutait  à tout ce qu'elle faisait. Il n'approuvait pas forcement et ne se gênait pas le faire savoir mais au moins, il faisait l'effort de tout tester.
Bien entendu, ils s'allumaient assez régulièrement mais toujours dans le sens de la rigolade. une personne extérieure aurait pu croire qu'ils étaient sérieux mais en vérité, ils s'adonnaient à ce petit jeu avec grand plaisir. Ils avaient même poussé le vice à délirer sur leur physique et Nao avait ouvert une cagnotte pour offrir à Automne une grosse poitrine et quelques centimètres en plus. Il y versait quelquefois la menue monnaie qu'il ramenait des courses et acceptait en retour les réponses de sa coloc.

Et puis, socialement, il s'ouvrait un peu à quelqu'un. Sans entrer dans les détails trop intimes, ils se racontaient des passages de leur vie lors de soirées où ils picolaient quand même pas mal. Plus d'une fois, il s'en était réveillé avec un mal de tête conséquent tandis qu'Automne était déjà revenue de sa course à pied ... Une vraie machine la nénette.

Cette proximité les rapprochait bien sûr mais pas plus que ce que Nao aurait aimé. Il savait bien qu'Automne n'était pas intéressée pour se lover contre un hippo à apparence humaine et c'était bien dommage car il lui aurait rendu au centuple. Mais il lui fallait être réaliste et même si il la dévorait régulièrement du regard, il ne devait se résoudre qu'à être un pote sympa.
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le mardi 17 mai 2022, 19:17:03
Les jours se mirent à se suivre et à se ressembler dans la coloc de la cellule. Les mêmes schémas se répétaient inlassablement : lever d’Automne aux aurores, grognements de la créature hibernant dans la chambre voisine, petite course à pied, retour à l’appartement, regards appuyés de cette même créature, puis occupations aussi diverses et variées que geekeries sur pc, geekeries sur ps4, ou geekeries sur Switch. Au fil des jours et des semaines, la polonaise avait commencé à sortir de sa zone de confort, et avait emporté à sa suite un Nao bougon mais pas avare en efforts, à son rythme. Les cours de cuisine qu’elle suivait faisaient leur petit effet, et si elle était bien loin d’un cordon bleue (ou alors un cordon bleu sous vide), elle commençait à se débrouiller correctement et à diversifier leur alimentation. Il est vrai que le rythme des premiers jours, à base de pizzas et autres burgers réchauffés vite fait, n’était pas viable sur le long terme si elle ne voulait pas se transformer rapidement en cachalot

Entre les deux colocataires, le courant passait très bien, les taquineries et blagues potaches rythmant leur quotidien. Si le japonais ne se privait pas pour lâcher de petites piques à la polonaise concernant sa taille, son manque de poitrine ou sa propension à ne jamais s’arrêter, celle-ci n’avait aucune raison de ne pas lui répondre. Un observateur extérieur aurait pu trouver l’ambiance délétère mais il n’en était rien : les deux potes s’appréciaient comme ça, et Automne était heureuse de s’être fait ce qu’elle considérait désormais comme un ami. Elle n’était pas dupe et se doutait bien que Nao aurait espéré un peu plus que ça, mais dans l’état actuel des choses, ce n’était pas envisageable, tant pour le physique du garçon que pour leur manière différente d’aborder les choses.  Pourtant elle le sentait changer, petit à petit, à son rythme, s’ouvrir à un rythme de vie plus sain. Il lui faudrait du temps, mais il était en bonne voix. Quant à ce désir que le garçon ressentait pour elle, eh bien...tant qu’il restait dans les clous, elle n’en parlerait pas. Ce serait bête de gâcher leur relation pour ça.

Lors des absences de l’étudiant, Automne vaquait aux occupations qu’elle ne pouvait ou ne s’autorisait pas à faire en sa présence. La dernière fois, elle avait emprunté la guitare qui traînait dans le salon pour gratter quelques notes, se satisfaisant de son niveau jusqu’à ce que deux voisins se mettent à cogner simultanément dans le mur. Si ils n’avaient pas l’oreille musicale, elle ne pouvait rien faire pour eux, et elle rangea la guitare en maugréant. Les voisins, justement, parlons-en. Que dire sur eux ? Hormis que Nao était peut-être l’une des personnes les plus séduisantes de l’étage. Il ne s’agissait que d’étudiants boutonneux, à peine majeurs, du genre à regarder leurs pieds dès qu’ils sortaient de chez eux, et dont le teint rougissait immédiatement si leur regard venait malencontreusement à se perdre et à rencontrer celui d’un étranger. Pour l’instant, elle n’avait jamais entendu un seul son sortir de leur bouche, ce qui l’amena à se demander si ce n’était pas un bâtiment réservé aux sourds-muets. Sauf qu’un sourd-muet, ça tape pas dans le mur quand on joue de la guitare…

Mais l’ennui parfois guettait notre héroïne. Elle n’avait pas encore trouvé de boulot, et si l’état de ses finances n’empirait pas, il restait toujours proche du critique. Un après-midi parmi d’autres, en l’absence de Nao, elle vivotait dans son lit, un vieux ventilateur aux claquements inquiétants lui soufflant de l’air chaud entre ses cuisses grandes ouvertes en quête d’un peu de rafraîchissement. La méteo dans cette ville était une catastrophe : les températures crevaient le plafond, presque autant que le taux d’humidité, et les pluies aussi soudaines que violentes ne parvenaient pas à faire durablement chuter le mercure. « La vache j’ai chaud » pensait-elle avachie dans sa couche, à moitié nue, le plus court et léger de ses débardeurs remonté au dessus de ses seins pour ne pas qu’il fusionne avec sa peau. Le plus terrible était quand même qu’elle ne pouvait rien faire contre cette chaleur : qu’elle agonise ou qu’elle s’active, rien ne changeait. Elle avait bien envisagé de déménager dans le petit frigo de l’appartement, ce qui aurait réellement été possible au vue de sa taille lilliputienne et de sa souplesse digne des meilleurs contorsionnistes, mais Nao n’aurait sans doute pas apprécié retrouver toutes ses victuailles éparpillées dans l’appartement.

A défaut, elle survivait tant bien que mal dans son lit, le ronflement du ventilo couvrant les rares bruits provenant de l’extérieur. D’une poigne lâche, elle piocha le dernier glaçon restant dans le saladier qu’elle était partie chercher il y a quelques minutes de cela, et le déposa sur son buste, ce qui lui arracha un soupir d’aise. Quel plaisir intense, mais bien trop court. D’habitude, les glaçons dans le lit, elle ne pratiquait pas seule. Et depuis son arrivée au Japon, sur ce plan, c’était le calme plat. Le cube glissait lentement entre ses seins, laissant derrière lui une petite traînée aux alentours de laquelle le petit duvet qui recouvrait sa peau s’était hérissé. Elle le dirigea comme par mégarde vers l’un de ses tétons percés, qui pointa immédiatement alors qu’elle lâchait un nouveau soupir. Ses doigts firent rouler le glaçon autour du mamelon, caressant l’aréole qui gonfla légèrement à son contact. Sa main libre, elle, se dirigea entre ses cuisses pour caresser ses lèvres déjà humides, tandis que son corps commençait à se tendre. « Quitte à crever de chaud... »

Ses pensées flottaient, imaginaient des corps de rêve, des actes intimes, de la tendresse, de la bestialité, de la chaleur humaine...toujours de la chaleur. Cette maudite chaleur, qui accaparait ses sens et ses pensées, les empêchant de divaguer aussi loin qu’elle le désirait. Cette chaleur qui avait terminé de faire fondre le petit cube de plaisir qui caressait sa poitrine. Dans un grognement, elle farfouilla dans le tiroir de sa table de chevet, à la recherche de représentations picturales pour remplacer son imagination, en vain. Le magazine avait disparu. Elle se maudit à cet instant d’avoir proposé l’idée d’une garde alternée. C’était une revue de cul, pas un enfant, merde ! Alors elle stoppa sa séance de masturbation, releva son shorty qui s’humecta directement de ses fluides au contact de ses lèvres, et se rendit dans la chambre de Nao d’un pas décidé.

Le garçon était absent, comme tous les sept jours à peu près, pour un...un cours, pensait-elle. Ca devait être ça. Elle n’avait pas la tête à penser à ce genre de trucs. Elle s’accroupit pour chercher sous le lit, tâtonna pendant quelques secondes avant de poser la main sur une couverture plastifiée et écornée. Satisfaite de sa trouvaille, elle la tira de sa cachette, avant de se rendre compte qu’il ne s’agissait pas de son fétiche mais bien du second magazine, qui la laissait de marbre. A la recherche de son précieux, elle continua son exploration sous le lit, s’enfonçant de plus en plus profondément dans cette antre du mal, avant d’accepter l’inacceptable : sa bible n’était pas là. Dégoûtée, elle se décida à accepter sa défaite. Le retour était plus compliqué que l’aller, et elle dut remuer dans tous les sens pour ressortir de cette espace dans lequel un corps humain ne peut pas rentrer (mais cela, Automne n’en avait cure). Elle remua tant qu’elle donna un coup de pied dans le mur, ce qui fait tomber à terre un énorme classeur depuis une étagère. Lorsque enfin elle parvint à s’extirper, elle constata que celui-ci avait répandu tout son contenu à terre. Et merde.

Elle dût alors s’affairer à ranger son contenu, qui s’était étalé dans toute la chambre. Il s’agissait pour une grande partie de feuilles imprimées en japonais, qu’elle ne comprenait pas. Cela ressemblait à des documents officiels, sans doute des choses importantes. Elle trouva cependant quelques photos de Nao enfant, ce qui lui arracha un petit sourire. Il avait l’air heureux, avec ses parents. Apparemment il n’avait pas toujours été aussi grassouillet : on aurait presque dit qu’il était plutôt en forme. Comble de l’étonnement, sur l’une des photos elle le trouva même sur un podium, en tenue d’athlétisme. Alors, dans sa prime jeunesse, il avait été sportif ? En voilà une découverte intéressante, qui fut corroborée par la découverte d’une petite médaille ayant glissé sous la table de nuit. « J’aurais jamais deviné... » Absorbée par sa découverte, elle n’avait pas entendu le bruit de la porte d’entrée qui s’ouvrit.
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le mardi 17 mai 2022, 21:47:08
Nao avait mal aux pattes. La veille, Automne l'avait obligé à sortir marcher, vite, pour qu'il s'oxygène. Bien sûr, elle avait planque les manettes de sa PS4 et s'en servait honteusement comme otages. le geek avait peu protesté de peur qu'elle ne mette à exécution la sentence de ne lui rendre que dans une semaine. Il avait donc marché, transpiré, fondu, grommeler mais avait au moins eu le plaisir de pouvoir mater le fessier de sa coloc pendant 40 minutes. Il en était revenu lessivé et avait dû s'arrêter trois fois, au bord de l'apoplexie. Le soir, il avait bien pu récupérer ses manettes mais n'en avait pas eu le loisir puisqu'il s'était endormi sur son coussin favori. Automne l'avait réveillé à minuit pour qu'il aille se coucher comme il avait cours le lendemain. Il s'était trainé comme une loque jusqu'à son lit pour s'y effondrer et avait scié des bûches toute la nuit.

Et le matin d'après, aujourd'hui donc, il avait failli arriver en retard à l'université pour suivre son cours de la semaine. L'escalator de la station de métro de l'université était en panne et il n'avait pas réussi à grimper les escaliers, ses cuisses étant en feu. Il avait attendu trente minutes qu'un technicien vienne réparer le truc et au final, avait rejoint l'amphi in extremis. Le module qu'il suivait était barbant mais obligatoire pour accéder au niveau supérieur. Nao baillait à s'en décrocher la mâchoire et n'arrivait pas à se concentrer. En plus, il faisait atrocement chaud et il avait la désagréable impression de cuire dans son jus. Il pensa à Automne qui devait buller à l'appartement. Bon, ensuite, elle n'était pas inactive. Elle cherchait du boulot mais aucune offre correcte ne lui avait été proposée. Nao l'avait prévenue. L'esclavage au Japon existait toujours et des millions d'employés trimaient vraiment pour pas grand chose. Pas question qu'elle se plie à ce régime là! En plus, ne comprenant pas grand chose, elle se ferait avoir sans s'en rendre compte.
Le monologue du professeur se termina sur un soupir de soulagement de l'assemblée. le type s'était écouté parler pendant des heures. Nao prit le temps de rentrer comme il le faisait toujours. il ne flânait pas, ni ne se promenait. Il marchait juste moins vite pour épargner ses pauvres jambes. De retour à la ruche, il soupira d'aise en poussant la porte de la cellule. Pas de bruit? Comme tous les japonais, il ôta ses chaussures dans l'entrée, habitude qu'Automne avait été sommée de respecter sous peine d'expulsion immédiate par une fenêtre. Et en parlant de la jeune femme, Nao l'entendit trifouiller dans sa chambre.

Oh bon sang, la petite fouineuse! Notre héros s'approcha de sa chambre à pas de loup et passa la tête par l'encadrement de la porte. Ses fesses ... toujours à agiter son petit cul pour tout et n'importe quoi ... Elle lui tournait le dos à quatre patte et bidouillait un truc qu'il ne voyait pas. Oh la coquine! Le magazine, l'objet du crime, elle le cherchait. Nao beugla de sa voix la plus effroyable.

"TADAAAAAAAAAAAAAA ! JE T'AI EUE !! HAHA! TU NE LE TROUVERAS PAS, JE L'AI TROP BIEN PLANQUÉ et ..................."

Il resta interdit quand il vit les photos dans les mains de son amie, et la médaille. Il aurait pu rire de la réaction d'Automne mais il n'en eu d'un coup plus du tout envie. Son visage d'habitude jovial avec elle s'assombrit et il ne dit plus rien. Un coup d'œil au désordre lui apprit que ce n'était pas volontaire de la part de la polonaise. Ce classeur était trop gros pour l'étagère. Il l'avait déjà fait tomber aussi. C'était une malencontreuse circonstance. Il n'en voulait pas à Automne d'être dans sa chambre, lui aussi allait chez elle de temps en temps. le magazine était l'objet d'un âpre conflit.

Il fit un pas et s'agenouilla à côté d'elle pour récupérer ses effets et les ranger à leur place. Ensuite, il fila à la douche et y resta longtemps à ruminer. Si Automne lui parlait, il répondait par des MM MM ternes. Le repas qui suivit fut loin d'être joyeux et quand ils terminèrent, il se leva et alla chercher le classeur dans sa chambre pour revenir le poser entre eux. Nao n'était ni bête ni un crétin. Automne lui avait raconté sa vie, il pouvait aussi le faire même si certains souvenirs lui étaient douloureux. Il ouvrit le classeur à la page de la photo où il arborait un sourire de vainqueur à la première place du podium.

"J'avais quatorze ans et je venais de remporter le championnat régional de triathlon dans ma catégorie. Je dominais les autres de loin et je savais que je pourrais m'illustrer au niveau national. Je m'étais entrainé très dur, deux ans, pour ça. Mes efforts avaient payé et je me voyais déjà faire de cette discipline mon avenir. Seulement, pour compéter au niveau national, il fallait que mes parents déboursent des sommes astronomiques puisqu'au Japon, le système d'attribution des licences est bien différent du vôtre en Europe. Nos athlètes viennent tous de milieux très aisés. Je n'est pas fait exception à la règle et quand le comité national de la fédération a compris que ça n'allait pas matcher, ils m'ont relégué à la représentation de la ville. Voilà, c'est tout. Tous ces efforts pour rien. J'ai arrêté le sport, je me suis rabattu sur la bouffe et les jeux vidéos et maintenant, j'ai envie de vomir à chaque fois que je me regarde dans un miroir. Il n'y a pas d'égalité ici. Ou tu as de l'argent ou tu n'en as pas. Et quand tu n'en as pas, tu crèves même si tu as des compétences ou des qualités."

Il ruminait. Automne pourrait bien lui dire que c'était la vie et qu'il fallait aller de l'avant mais il avait perdu foi en lui. Qu'est-ce qu'elle pourrait bien lui dire pour le boosté?
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le mercredi 18 mai 2022, 09:48:26
Malgré sa carrure imposante, Nao savait se faire discret. Sauf quand il grognait dans sa chambre ou s’énervait devant son écran. A cet instant, en tout cas, il était si silencieux qu’Automne n’avait même pas remarqué qu’il se trouvait juste derrière elle. Alors évidemment, lorsqu’il hurla de sa voix la plus tonitruante, elle sauta au plafond en lâchant son meilleur cri de terreur. Il lui fallut bien quelques secondes pour reprendre ses esprits et pour que sa fréquence cardiaque repasse en dessous des 300. Elle s’apprêta à insulter copieusement le farceur, mais se ravisa en apercevant l’air morose qu’il arborait. Un virage à 180 degrés après la farce qu’il venait de lui faire. « C’est parce que j’ai farfouillé dans tes affaires ? » pensa-t-elle sans oser lui poser la question. Lorsqu’il s’agenouilla pour ranger celles-ci, Automne se recula et l’observa. Elle se sentait bête et coupable, sans savoir précisément pourquoi. C’était une intuition, elle était certaine que son changement d’humeur venait de ces souvenirs exhumés, sans doute d’un passé plus heureux.

Lorsqu’il s’éclipsa après avoir terminé sa tâche, elle n’osa piper mot, et sortit de la chambre qu’elle ferma derrière elle. La chaleur, elle ne la ressentait plus, dans cette atmosphère désormais froide et malsaine. Seul le silence restait lourd, comme une chape de plomb au dessus d’eux. Lorsqu’elle lui demanda si une pizza lui convenait pour ce soir, elle n’eut comme réponse qu’un hochement de tête silencieux. Devant son écran, il ne semblait pas réellement jouer. Automne l’observait aussi sans réellement lui porter attention. Elle avait réveillé quelque chose qui aurait dû rester endormi, c’était certain. Et bien qu’elle l’ait fait par mégarde, elle s’en voulait. Le garçon ne semblait pas lui en tenir rigueur pour autant, mais il était comme absent. Elle lui laisserait le temps, promis.

Le repas se déroula dans un silence de cathédrale, que les bruits de mastication et de brisure de la pâte (très croustillante au demeurant) ne parvenaient pas à briser durablement. L’appétit du jeune homme était réduit à portion congrue, ce qui n’était réellement pas bon signe. Alors que la polonaise s’apprêtait à lui demander si il voulait lui confier ce qui n’allait pas, il s’éclipsa dans sa chambre sans un mot, puis reparut quelques secondes plus tard avec l’objet dans les mains. Elle écarta vaisselle et restes pour laisser la place nécessaire, et l’écouta religieusement. Étrangement, un sourire s’inscrivit sur ses lèvres. Un sourire las, compréhensif, qui contrastait avec son regard triste plongé dans le néant. Cette histoire trouvait écho dans son cœur.


« C’est amusant. J’ai l’impression d’avoir vécu exactement le contraire. A cet âge là, j’étais aussi un grand espoir en gymnastique, et on parlait de me faire concourir au niveau national. J’y suis allée, j’ai très bien figuré, mais...j’ai compris à ce moment là que ce n’était pas pour moi. Le regard de milliers de personnes, la compétition qui fait rage et pousse aux pires vices, la pression que je me mettais moi-même sur les épaules, et celle de tous ceux qui voulaient me voir triompher. C’était trop pour une gamine d’une quinzaine d’années. Après ça, j’ai levé le pied, jusqu’à arrêter totalement, dégoûtée de ce milieu. Je ne sais pas si c’est comme ça au Japon, mais aux Etats-Unis, le sport est une véritable religion, alors ma décision a été très mal acceptée. Toutes mes bourses ont été stoppées, et j’étais devenue comme un parasite dans mon école qui comptait énormément sur moi pour la faire rayonner. » Elle soupira, le regard toujours perdu dans le vague. Penser à cette époque lui provoquait toujours un petit pincement. « C’était juste une étape dans la descente aux enfers qu’a été mon adolescence. Mais je me dis que sans cette étape, je ne serais pas présente ici-même, et que je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui. C’est peut-être bête, car parfois j’aimerais être quelqu’un d’autre, quelqu’un de différent, et parfois je me prends à penser que j’aurais été plus heureuse sans ces évènements. Mais ils m’ont forgée, ce sont des jalons importants de mon passé. On ne peut pas les effacer d’un revers de manche. »

Doucement, sa main se posa sur celle de son ami, et son regard se plongea dans le sien. « On a tous nos manières de tenter d’échapper à notre passé. Si toi c’est la nourriture et les jeux, moi c’était l’alcool, la drogue, et l’auto-mutilation. Au final, tu ne t’en sors pas si mal ! » Elle gloussa, consciente du ridicule de la situation. « Ne prends pas cet évènement comme un échec, mais pense plutôt à ce qu’il pourrait constituer pour toi. Tu étais un champion en devenir ? Ca veut dire que tu en as encore les capacités. L’état t’as tourné le dos ? Tu sais maintenant que tu ne lui dois rien. Ce que tu es devenu peut encore changer. Ce que je vois quand je te regarde, ce n’est pas un monstre. Je vois un ami. » C’était mielleux et mièvre, mais elle s’en fichait. Au fond, elle était mielleuse et mièvre, même si elle se gardait bien de le montrer. « Un ami que j’ai envie d’aider. Si j’ai réussi à me sortir d’une bonne partie de mes problèmes, alors je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas. »

Elle se leva, gonflée d’une énergie soudaine, et lui tendit la main. « A partir d’aujourd’hui, je vais te prendre en main. On va avancer à ton rythme, sans forcer. Tu as des capacités qui ne demandent qu’à se réveiller. Ne le fais pas pour les autres, ne le fais pas pour moi, mais fais le pour toi. Pour que tu puisses te regarder dans le miroir sans te sentir mal, et bientôt être fier de toi. »
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le mercredi 18 mai 2022, 10:27:47
Il ya des personnes qui ont le chic pour faire sourire même quand on a pas envie. Automne était de ceux-là. La petite pile qui irradiait sur la vie de Nao était la perle dont il avait besoin. Ils se marieraient à l'occidentale. Lui, porterait un beau costume gris clair taillé à sa nouvelle stature et elle, paraderait dans une robe blanche somptueuse laissant son dos à découvert. Maintenant qu'elle était à lui, il comptait bien profiter de chaque centimètre carré de sa peau. Ils feraient l'amour tous les jours et n'importe où, sans se soucier du regard des autres. Ils s'aimeraient inconditionnellement et après deux ans d'union, ils agrandiraient la famille d'un marmot ... suivi de pleins d'autres. Idéalement c'était le plan qu'il fallait respecter pour que leur vie devienne ... très vite super chiante. Mais avant ça, il fallait finir la pizza et cesser de ressasser les souvenirs qui parasitaient le développement d'un futur qui pourrait c'est vrai devenir sympa.

Automne lui avait prit la main pour le consoler, en quelque sorte. le contact de cette fille, comme toujours, l'électrisait, et il réagissait au quart de tour. Mais est-ce qu'elle comprenait à quel point il la kiffait? Elle se livrait à lui sans retenue. Ce n'étais pas la première fois mais là, le sens profond de ses paroles et le message qu'elle y glissait s'insinuaient dans l'âme de Nao pour lui donner une nouvelle impulsion. Il s'était laissé aller, dominer par le dégoût et le désespoir, mais la montagne qui se dressait devant lui ne lui parut plus si infranchissable. Avec l'aide d'Automne, il se relèverait, et parviendrait à atteindre son sommet.

Encore une fois, il y a des personnes qui ont le chic pour faire sourire et la banane qu'afficha Nao rendait hommage à sa coloc. Il serra la main qu'elle lui tendait et se leva pour passer du côté de la jeune fille.

"Merci Automne ... Je veux un câlin!"

Il ne lui laissa pas le choix et l'enveloppa de sa masse pour se coucher sur elle. Tel un slime glissant sur sa victime, il couvrit le petit corps du sien, ne laissant que bras et jambes de la fille libres de battre ses flancs. Du dessus , on aurait dit l'étrange représentation d'une tortue paniquée.

"J'taime beaucoup avec ton caractère bizarre! Ok deal! J'accepte!"

Il se retira prestement pour un type de son poids, conscient que ses parties intimes pouvaient faire l'objet de représailles et il fonça s'enfermer dans la chambre d'Automne où il avait planqué le bouquin entre le matelas et les lattes du lit. Impossible qu'elle pense à le chercher chez elle!!

"Je sors dans quinze minutes, j'ai un truc à faire!!"

Il s'assit par terre pour feuilleter les pages, la laissant imaginer tout et n'importe quoi. Il allait payé mais bah ...

***

Le lendemain, 10H00, un magasin d'articles de sport ... Les vendeurs l'avaient vu entrer en faisant les yeux ronds. Non, la bouffe c'est à côté ... ils avaient eu la décence de ne pas sourire et 30 minutes après quelques essayages pas faciles, il étais ressorti avec un sac contenant de quoi souffrir pour des mois. De retour à la maison, il avait eu la surprise de constater que les trucs salés dont il se gavait avaient disparu des placards, les bouteilles de soda étaient vides et prêtes à être jetées. La peur au ventre, il s'assura que ces disques de jeu étaient bien toujours là et il fut soulagé de voir que oui. Automne n'avait pas pousser le vice à lui imposer une vie de spartiate, pour l'instant ... Tous les jours, il sortait marcher, beaucoup. ce fut dur au début et il s'y habitua quand même assez vite. Sa coloc attendait un peu qu'il se dérouille les jambes avant de commencer. Le seul vrai point noir était la chaleur. Seikusu était un four.

Aussi, quand il décida qu'il était près, après deux semaines d'échauffement, il se leva un matin à cinq heures (il s'était couché tôt), s'équipa dans sa belle tenue de sport et alla à tâtons réveiller Automne. il poussa la porte de sa chambre et n'y voyant rien, utilisa la lumière de son smartphone pour éviter de lui mettre un doigt dans le vagin. Vision de rêve ... il adorait quand elle portait ce shorty indécent et cerise sur le gâteau, elle était topless. Elle avait une très jolie poitrine, menue mais adorable et le six-pack qu'elle exhibait dessous était encore plus excitant. Dur de pas y mettre la main ... Presque respectueux, il éteignit son portable avant de secouer doucement le lit.

"Hey Automne! On commence aujourd'hui? A la fraiche? On pourrait aller à la mer après non?"

Sous réserve qu'il soit encore vivant ...
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le samedi 21 mai 2022, 18:40:10
Ok, Automne s’était préparée à cette éventualité. Son corps était prêt, son esprit aussi. Le contact fut brutal, et elle passa immédiatement en mode survie. Respiration coupée, muscles tendus, il fallait juste que l’étreinte ne s’éternise pas trop. Celle-ci dura juste le temps qu’il faut, ni trop longue, ni trop courte. Lorsque Nao s’éloigna, elle lui tapota l’épaule, la tignasse en désordre, la peau rougie par la chaleur, et le souffle court. « Moi aussi j’t’aime bien, mec. On va réussir ça ensemble. » Ce qui signifiait qu’elle s’incluait dedans. Oh, son corps n’était pas dans le même état que celui de son coloc, loin, très loin, extrêmement loin de là, mais un mode de vie plus sain ne lui ferait pas de mal non plus, sur le long terme.

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Au petit matin, Automne se leva sur la pointe des pieds, se faufila sans un bruit dans la cuisine (facile à faire lorsqu’on pèse moins d’un demi-quintal), et s’affaira à un tri drastique dans la bouffe. Ce gâchis lui faisait mal, elle qui aimait tant les chips, cookies et autres saloperies industrielles bourrées de mauvaises choses pour la santé mais si délicieuses en bouche. Elle se serait bien enfilé un sachet entier de barquettes au chocolat, maintenant, tout de suite, surtout qu’ils étaient dans sa main...non. C’était la première étape de leur reprise en main. Échouer tout de suite aurait prouvé qu’elle n’avait pas les épaules pour aider Nao. Le cœur serré, elle jeta les derniers paquets de sucreries dans le sac poubelle. Le whisky, lui, resterait là. Il fallait qu’elle apprenne à se restreindre. Un petit verre de temps en temps, pas plus.

Au réveil, Nao grogna, comme d’habitude. Sauf qu’aujourd’hui, elle ne lui laissa pas le choix. Après dix, vingt, trente minutes à taper à sa porte à intervalles irréguliers, elle hésita à aller chercher le flingue du gangster qu’elle avait gardé dans sa table de chevet (déchargé), mais le garçon se décida à se lever à ce moment là, tant pis pour la mauvaise blague. Ils se rendirent au magasin de sport à la première heure, une sorte de Decathlon en plus petit et plus cher, mais plus classe aussi. La polonaise fusilla du regard les employés moqueurs avant que son ami ne s’aperçoive de leur sourire goguenard, et n’aurait pas hésité à leur rentrer dedans si ils avaient osé continuer. Elle le conseilla sur les vêtements et les accessoires à acheter en premier lieu : ils reviendraient plus tard, selon la progression du japonais.

Comme prévu, les premiers jours furent difficiles. Pourtant, le programme n’était pas particulièrement compliqué : quelques kilomètres de marche, des étirements légers, un peu de cardio, rien d’insurmontable même pour un gabarit comme celui de Nao. L’étudiant s’accrochait, affichant une courbe de progression rapide qu’Automne ne se privait pas de féliciter pour garder sa motivation intacte. De son côté, la punk s’ennuyait un peu : ce qui était pour son colocataire une torture n’était même pas un échauffement pour elle. Pas question pour autant de le laisser seul, même si l’envie de réaliser leurs parcours de marche en courant plutôt qu’à ses côtés la démangeait. C’était peut-être ça son véritable entraînement. Pour son esprit, sa patience, pas son corps.


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Enfin, l’orage avait éclaté, et cette fois il avait duré tout un après-midi. Le matin-même, les deux joyeux lurons avaient marché sous une véritable chape de plomb et un ciel d’un gris menaçant, rentrant juste avant que les cordes ne tombent. A la télévision locale, la présentatrice météo parlait d’une chute des températures à un niveau humainement supportable, d’une dépression qui s’installait pour quelques jours sur Seikusu et de la fin de la canicule. Ce fut le moment que Nao choisit pour confier à Automne son désir de commencer les choses sérieuses. Jusqu’alors, leur train-train quotidien n’était que l’échauffement avant de rentrer dans le vif du sujet. Pour autant, la petite polonaise avait déjà cru déceler quelques changements chez son colocataire. Physiques peut-être, bien qu’en le voyant tous les jours il est plus difficile de voir l’évolution, mais surtout psychologiques. Les grognements des premiers jours face à la faim (ou plutôt la gourmandise) et les préparations culinaires d’Automne à base de légumes plutôt que de pizzas et de raviolis avaient disparus. Secrètement, elle l’avait même aperçu se regarder dans le miroir, jauger ses progrès, et elle ne put s’empêcher de se sentir fière de lui.

Et pour la première fois, ce ne fut pas elle qui alla réveiller Nao, mais bien l’inverse. Au vu de l’obscurité totale dans laquelle baignait la pièce, il n’était même pas six heures lorsqu’elle le sentit la secouer pour la réveiller. Sur le dos, quasiment nue, la bave au bord des lèvres, la fine couverture d’été serrée entre ses cuisses ne remontant pas plus haut que son nombril pour révéler son ventre et sa faible poitrine, elle grogna, se retourna pour lui offrir plutôt la vue de son dos et de son fessier, encore totalement dans le coltard. « Deux minutes pleaaaaase » soupira-t-elle, à moins que ce ne soit uniquement dans son esprit, elle n’en savait rien. Quelques secondes auparavant, elle était encore en train de rêver de plages de sable blanc, de mer aussi chaudes qu’azurées, de cocktails sucrés, de masseuses topless, de cocotiers. Elle n’était pas prête à retourner dans sa chambre minuscule, à entendre la pluie s’écraser contre la fenêtre. Ce n’était pourtant pas l’avis de Nao, qui continuait à la secouer.
« Bon, ok, ok... »

Pour le petit déjeuner, elle prépara des œufs, deux pour elle et trois pour lui, accompagnés d’un peu de muesli et d’un jus d’orange fraîchement pressé. Ça demandait quelques minutes de préparation, mais c’était infiniment meilleur que le combo céréales-nutella-gâteaux. Pour accompagner ça, un espresso, l’un des péchés desquelles elle ne parvenait pas à se défaire. Et vu l’heure, elle en aurait bien besoin. « Changement de programme pour ce matin. On va pas courir dehors, j’ai pas envie de mourir noyée. La salle est à deux pas, et elle est ouverte 24/24. On part quand t’es prêt. » Le programme qu’elle lui avait concocté n’était pas compliqué, mais allait le faire suer à grosses gouttes. Du vélo, du rameur, des abdos, des pompes, un peu de tapis de course au cas où ses chevilles tiendraient le coup. L’objectif principal, c’était la perte de poids, en particulier sa panse impressionnante.

Le japonais rougissait, suait, haletait, râlait, mais tenait le coup. Automne restait toujours à ses côtés, réalisant les mêmes exercices au même rythme, n’hésitant pas à l’encourager dès qu’elle sentait qu’il commençait à se décourager. Elle n’était pas la plus sévère des coachs, lui laissant prendre des pauses dès qu’il en ressentait le besoin. Le but n’était évidemment pas de le dégoûter dès la première séance, mais bien de lui donner envie de recommencer dans deux, trois, quatre jours. La salle était quasi-vide à cette heure-ci, hormis quelques acharnés qui venaient se défouler dans leur bulle avant de partir au boulot sans prêter attention au monde extérieur. Ainsi, Nao n’était pas dérangé par le regard d’autrui. La punk savait à quel point ce facteur pouvait être démotivant quand on manque de confiance en soi. Mais elle avait assez de confiance en lui pour deux.


« Alors, comment tu te sens ? Cette première séance t’a fait du bien ? » Les jambes écartées à 180 degrés, elle regardait son ami réaliser ses derniers étirements après deux heures entières d’entraînement durant lesquelles il n’avait pas ménagé ses efforts. Elle referma ses jambes, les gardant tendues, et colla son torse à celles-ci tandis que le japonais parvenait difficilement à toucher ses orteils. « T’as fait du super boulot. Si tu continues comme ça, dans six mois, tu ressembles à Zac Efron ! » Bon, ok, elle abusait peut-être un peu, surtout que Zac Efron était littéralement son idéal masculin, mais c’était pour mieux le motiver ! Elle lui tendit la main pour l’aider à se relever, et tira de toutes ses forces pour qu’il réussisse à se redresser sur ses deux pieds. « Allez, à la douche ! J’ai pris tout ce qu’il faut dans le sac, gel douche, shampoing, serviette, fringues de rechange, tu pourras pas dire que je suis pas la meilleure coach après ça ! » Elle gloussa et lui tapota l’épaule. Elle avait toujours aimé s’occuper des autres, mais n’avait jamais pensé en faire son métier. Ce n’était pas le moment d’y penser, pas pour le moment.

Le jet chaud qui s’écrasait sur ses muscles tendus lui fit le plus grand bien. Si cette séance était loin de la pousser dans ses retranchements, elle l’avait quand même quelque peu fatiguée. Dans cette douche commune, les jeunes femmes se succédaient à ses côtés pour se rapidement se nettoyer de toute cette transpiration collante et malodorante. La plupart d’entre elles étaient occidentales, comme elle, mais aucune ne lui ressemblait. Leur jambes étaient longues et fines, leur poitrine parfaite, leur ventre plat et sans aucune disparité, leur peau brunie par le soleil. Cette vision la déprima, elle qui avait toujours complexé de sa petite taille, de son manque criant de formes. Elle regarda ses petits seins qui ont refusé de grandir, son ventre aux abdos saillants, ses jambes dont les muscles se dessinaient sous sa peau blafarde. Elle ne serait jamais comme elles. Sa beauté était différente, et sa musculature, elle ne l’avait pas développée dans le but de séduire, mais tout de même, elle était un peu jalouse.

Lorsqu’elle sortit enfin des douches, les cheveux en pétard à moitié secs, son t-shirt trempé dans le dos, Nao l’attendait depuis sans doute quelques longues minutes. A travers les grandes baies vitrées de l’entrée, le soleil avait fait son apparition, les nuages s’éloignant pour lui laisser la place. Elle sourit en regardant son colocataire à qui cette séance semblait avoir fait le plus grand bien. Non, pas juste son colocataire. Son ami.
« Du coup, on va à la mer ? »
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le samedi 21 mai 2022, 23:45:53
Oui, c'était une bonne idée d'aller à la salle. Les trombes d'eau qui se déversaient sur la ville étaient balayées de bourrasques violentes et aller courir sous ce temps pouvait se révéler dangereux. Nao avait suivi Automne au club de fit tout proche et il avait prit un abonnement limité pour voir un peu comment ça se passait. La jeune femme s'était levée et préparait le petit déjeuner qui était devenu  leur référence en matière de repas du matin. Ils mangeaient des œufs, rotaient des œufs et chiaient des œufs depuis des semaines déjà! Un passage vite fait à la salle d'eau et ils étaient prêt à y aller.
Les débuts de Nao avaient été vraiment chaotiques. Plus d'une fois, il avait pensé abandonner mais sa persévérance et l'idée de décevoir Automne le poussait toujours à faire plus. Que c'était dur! Au moins, à cette heure matinale, il y avait peu de monde et épargnait au pauvre garçon les regards moqueurs ou de commisérations.

Là, il soufflait comme un phoque, mourant sous un ventilateur, debout, les poings sur les hanches, la tête rejetée en arrière, bouche ouverte à la recherche d'oxygène. La séance lui avait paru interminable et tout son corps lui faisait mal. Il n'avait pas que couru. Automne lui avait préparé une succession d'exercices effroyables qui avaient mobilisé tous ses muscles. Il répondit entre deux inspirations.

"Oui, c'était bon, c'était dur mais j'ai tenu!"

Il avait failli vomir deux fois mais s'en était bien sorti. Il prit la même position que la polonaise et fit du mieux qu'il put pour s'étirer. Tandis qu'elle ressemblait à un petit chat gracieux, lui avait plutôt l'air d'une outre écrasée. Mais moins qu'avant ...

Rien qu'avec le changement d'alimentation et en réduisant les quantités, il avait perdu plus de dix kilos. C'étaient les plus simples à perdre mais c'était plus qu'encourageant. il savait qu'il stagnerait à un moment et qu'il lui faudrait taper dans ses forces mentales pour continuer mais il n'en était pas là.

"Hein? Qui ça? J'le bouffe dans 6 mois ce Zac!"

Il met trois plombes à se relever.

"Merci coach! T'es extra! Je serais pas trempé on ferait un gros câlin."

Malheureusement, les vestiaires n'étaient pas mixtes. Nao était seul dans celui des hommes et il put sans honte s'observer nu dans un grand miroir mural. Il avait perdu, beaucoup. Alors, il ne ferait pas tourner les têtes dans la rue mais il était content. Dans la salle, il s'était discrètement observé entrain de lever un poids et la bosse de son biceps qui avait gonflé l'avait ravi. Il s'était hâté de prendre sa douche parce qu'Automne ne trainait jamais et il ne voulait pas la faire attendre mais pour une fois, c'est elle qui avait pris son temps. Du coup, il était allé au bar et plutôt que de choisir une barre protéinée, il avait commandé deux bouts de pastèque bien fraiche. Il avait déjà terminé le sien quand son amie l'avait rejoint.

"Oui, on va faire un tour par là-bas, et tiens, mange!"

Ils marchaient côte à côte. Nao aimait bien marcher avec elle. Ils n'avaient rien d'un couple d'amoureux mais il avait l'impression d'exister pour quelqu'un. Et puis, il adorait le look cash d'Automne. Elle, les mecs se retournaient sur son passage. Elle n'avait rien d'une bimbo refaite mais envoyait quand même du lourd, comme ça, naturellement. Nao savait qu'elle complexait par rapport à sa taille, à sa poitrine et tout le blabla. Aujourd'hui encore, les nénettes qui étaient sorties du vestiaire après elle étaient toutes des bombes et Automne portait ses émotions sur son visage, avant qu'elle ne sourie. Il lui donna un petit coup de coude.

"J'te dis pas ça pour moi mais tu es super belle. On s'en fout des autres hein?"

C'est elle qui ressassait toujours que le regard des autres ne comptait pas, il pouvait aussi lui rappeler.

Le soleil avait rapidement chassé la pluie et un vent doux marin se levait. La jetée était déserte et les vagues clapotaient contre les rochers en contrebas. C'est de ce bon bol d'air qu'ils avaient besoin. Nao crevait d'envie de lui prendre la main. Ce tout petit geste signifiait beaucoup au Japon mais il fallait qu'il lui demande la permission avant. En l'état, il savait qu'elle refuserait. Ils babillèrent un moment, élaborant des plans, planifiant d'autres activités. Automne cherchait toujours un job et il fallait qu'ils se mettent sérieusement à la recherche d'un vrai boulot pour elle. Nao recevait de l'argent de ses parents et le petit atelier de montage de PC dont ils s'occupaient tout les deux amenait aussi une part de revenus non négligeable.

Ils s'assirent sur un banc et Nao raconta une légende traditionnelle de la mer. il y avait toujours une fille à sauver dans les mythes nippons et celui-ci n'y coupait pas. Automne écoutait et Nao la regardait de profil. Il vivait avec la fille la plus canon de la terre et à un moment, il oublia de parler pour ne s'adonner qu'à sa contemplation. Le vent balayait ses cheveux bleus en désordre et son minois ravissant scintillait de la réverbération du soleil sur l'eau. Trop belle!

Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le dimanche 22 mai 2022, 09:30:24
Que d’énergie pour quelqu’un qui frôlait encore le décès un quart d’heure plus tôt ! Nao semblait rayonnant, comme si cette petite séance avait réveillé quelque chose en lui, des sensations depuis longtemps oubliées, un espoir nouveau. Automne accepta le quartier de pastèque qui lui était offert et croqua dedans à pleine bouche. Elle n’aimait pas trop ça, mais une petite collation comme ça ne se refusait pas, et surtout, elle connaissait les prix ici pour avoir plusieurs fois hésité à prendre une barre protéinée ou un jus bien vitaminé. Le garçon avait sans doute remarqué l’air un peu tristoune sur son visage car il la complimenta sur sa beauté après un petit coup de coude affectueux. Elle ne put s’empêcher de sourire. « T’as raison, on s’en fout des autres. » Il trouvait souvent le bon mot pour apaiser ses déprimes passagères.

Enfin, la mer se dessinait devant eux. La petite brise marine était agréable et caressait sa peau une douceur bienvenue : après l’effort, le réconfort. La surface de l’eau était relativement calme, troublée uniquement par quelques vaguelettes qui l’agitaient sans conviction avant de s’écraser mollement contre les rochers ou les pieds des pontons auxquels étaient accrochés goélettes et coques de noix dont la finalité n’était surtout pas de se perdre en haute mer. Les deux amis marchaient cote à cote le long de la digue, discutant de l’avenir et de leurs difficultés immédiates. Automne n’avait toujours pas trouvé de travail, se heurtant à un mur de refus ou d’ignorance de la part de celles et ceux qu’elle avait contacté. Ses ambitions déjà faibles s’étiolaient jour après jour, et à ce rythme, elle allait finir par accepter l’idée de devoir vendre son corps pour se faire un peu d’argent de poche. Heureusement, elle n’en était pas encore là : Seikusu était une grande ville et les opportunités ne manquaient pas. Tout ce qu’il fallait, c’est qu’elle en saisisse une.

Après un petit bout de marche, ils se posèrent sur un banc de bois et Nao en profita pour lui conter une vieille légende locale. Elle ne pouvait s’empêcher d’être amusée par la redondance de celles-ci et les schémas qu’on y retrouvait immanquablement : il y avait toujours une faible femme en péril et un courageux aventurier pour la sauver. Autant dire que ça ne changeait pas trop des histoires occidentales et de leurs preux chevaliers. N’y avait-il pas une fable où c’était la fille qui avait le beau rôle ? Si Nao se faisait capturer par une vile créature, ce qui demanderait beaucoup d’énergie à celle-ci, ce serait évidemment Automne qui irait le sauver. Etait-elle un preux chevalier ? Elle commençait à se le demander. En ce qui concerne le baiser et les enfants qui suivent souvent dans ce genre de contes, elle passerait son tour.

Le silence qui suivit fut aussi agréable que reposant. Sans personne aux alentours, seul le clapotis des vagues et les rires des mouettes parvenaient à ses oreilles. Devant ses yeux, l’immensité s’étendait à perte de vue, et elle ne pouvait qu’imaginer la beauté du spectacle au soleil couchant, les lueurs orangés tapissant le ciel, l’atmosphère de paix et de repos qui en découlaient. Ca lui rappelait sur certains points la Seattle dans laquelle elle avait grandi, le calme en plus. Elle se revoyait adolescente, à la sortie des cours, se balader au bord du bras de mer qui délimitait la frontière de la ville, parfois seule, parfois non. C’était une époque différente, déformée par la nostalgie, mais pas forcément plus heureuse.

Cela faisait déjà un bout de temps qu’elle sentait le regard de son ami posé sur elle. En fait, elle l’avait senti depuis qu’il avait fini de narrer son histoire. Ca ne la dérangeait pas. Elle ne voulait juste pas qu’il se fasse de faux espoirs. Des hommes, elle en avait fréquenté un bon nombre, et elle commençait à les connaître. Nao n’était pas foncièrement différent des autres. Il ne la regardait pas comme une simple amie, elle en était consciente. Encore une fois, tant qu’il ne dépassait pas les bornes, ça ne la dérangeait pas.

Le soleil commençait doucement à taper, certes pas à la même échelle que les jours précédents, mais suffisamment pour qu’Automne ressente la douceur d’un matin d’été. Une idée lui était venue en tête. Une pulsion, comme elle en avait souvent, et comme elle ne savait que rarement réfréner. Après tout, elle n’avait rien à perdre, et personne hormis son colocataire ne la regardait. Elle retira son sweat, se leva...Et se jeta à l’eau.

Le saut jusqu’à la mer située en contrebas n’était pas des plus long ni des plus impressionnants, mais il réveilla en elle des sensations enfouies depuis longtemps. L’eau était moins fraîche que prévue, mais le choc thermique fit se dresser tout le duvet de son corps. Elle nagea quelques secondes en apnée avant de ressortir la tête de l’eau et d’éclater de rire. Elle n’avait sans doute pas la grâce d’une sirène, plutôt celle de la daurade, mais qu’en avait-elle à foutre ? Seul Nao la regardait avec un air de merlan frit.


« Viens, elle est bonne ! »
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le lundi 23 mai 2022, 08:59:44
"Que ...?"

Nao n'avait pas eu le temps de réagir qu'Automne disparaissait de sa vue au bas de la jetée. Il n'avait pas compris ce qu'elle voulait faire quand elle s'était dévêtue et en une seconde, une foultitude d'idées lui étaient passées par la tête, toutes relatives à la copulation bien sûr.  De voir Automne, sans gêne, se déshabiller et lui présenter son petit corps parfait comme une offrande l'avait envoyé au septième ciel. Mais non, au lieu de cela, elle s'était jetée à l'eau, douchant les espoirs du pauvre garçon. Il avait crié de peur, craignant qu'elle ne s'écrase sur les rochers et il avait bondi au bord du vide pour finalement constater qu'elle s'éclatait, là en bas. Sa coloc barbotait en riant, exhibant ses jolies épaules. Nao adorait la regarder quand elle sortait de la douche à la cellule, quand sa crinière colorée en bataille lui donnait cet air encore plus rebelle. Là, alors qu'elle passait ses doigts dans ses cheveux pour écarter les mèches qui lui voilaient les yeux, plaquant ses cheveux en arrière, elle était sublimement désirable. Nao s'assura que personne ne venait, ni de la gauche, ni de la droite, ni de partout. Peut être que quelqu'un avait appelé les pompiers pour sauver cette jeune femme qui n'en pouvait plus de la vie? Personne ... sauf une mouette, qui perchée sur un rocher tout proche, observait Automne nager de son œil moqueur.

"Viens, elle est bonne!"

Quoi? Surement pas! Il devait y avoir tout un tas de bêtes affamées qui n'attendaient qu'un gros tas pour faire un bon repas là-dedans. Ce n'était pas la raison évidemment. Plus jeune, il avait adoré nager mais à cette époque, lui aussi avait des abdos saillants et pas un seul abdal proéminent.

"Automne!! Quelqu'un va venir, remonte!"

Rien à faire! il reçut une volée d'eau salée en réponse et piailla comme un caniche.

"Hey!!!!"

L'atmosphère changea soudainement. Nao disparut. La provocation ne devait pas restée impunie. Le grand héros, le maitre des jeux vidéos, le dieu des geeks, le fléau de Saïtama, se dévoilait à l'humaine.

"Tu l'auras voulu pauvre hère!"

Jambes écartées, le visage à l' expression farouche, les yeux plissés, le garçon défia la polonaise du regard avant d'ôter son haut en se dandinant. Alors, ce n'était pas Demi Moore dans strip tease  mais il fit l'effort de paraitre convaincant. Apparaissant dans toute sa masse, il décida néanmoins pour lui même de garder son pantacourt. Puis il fit le grand saut.

S'apprêtant à réaliser la plus grande bombe de tous les temps, il ramena ses genoux à lui pour les maintenir de ses bras et le Big Boy fila droit sur sa muse tel un météore éclipsant lune, soleil et lumière, annonçant une triste fatalité.

"BWAHAHAHAHA!!!!!"

L'impact fut explosif. On en ressentirait peut être les effets jusqu'en Indonésie ... Nao toucha l'eau à un mètre d'Automne, déclenchant un tsunami de premier ordre. Il s'enfonça dans l'eau glacée pour en rejaillir une seconde plus tard en hurlant.

"PUTAIN C'EST TROP FROID!"

Il fonça sur Automne pour la serrer contre lui, même elle était glacée et ... Oh ... elle pointait des tétons!! Il lui avait déjà touché la poitrine, surtout quand ils s'amusaient à s'allumer mais là, c'était différent, plus réel. il la relâcha aussitôt même s'il aurait adoré se lover contre elle.

"AH GLA GLA !!!"

Il claquait des dents, l'eau n'était pas bonne du tout! Pour lui en tout cas! Et malgré le froid, il bandait dur, émoustillé par ce contact humide qu'il venait de vivre. Du coup, pour se réchauffer ET revenir un état normal, il sprinta en crawl sur une bonne distance, se surprenant avec quelle facilité il y arrivait. Il s'arrêta et se retourna vers la sirène, un gros sourire lui barrant le visage.

"J'ai une idée! On va faire une course d'ici à ce ponton, là. Celui qui gagne pourra demander n'importe quoi au perdant, ok? Mais avant que tu dises oui, je te préviens. Moi je veux un truc sexy, t'arrêtes pas de m'allumer donc il va falloir assumer mamzelle! A moins que tu aies peur de perdre?"

La bravade était bien évidemment inutile et absolument superflue. Automne ne refusait jamais un défi et les gagnaient toujours d'ailleurs, sauf aux jeux vidéos. Maintenant, allait-elle risquer son corps? Oui!!

Nao n'eut pas besoin de tricher et gagna avec un petit peu d'avance. Il était au bord de la syncope, en manque total d'air mais pour le coup, Automne n'était pas la meilleure nageuse qu'il ai connu.

Il caillait et ils sortirent de l'eau  en s'ébrouant. L'évocation du gage n'avait pas encore eu lieu. Heureusement, le soleil dardait à présent ses rayons sur les deux foufous et ils n'auraient pas froid bien longtemps.

"C'était très mignon votre petit bain ..."

Nao sursauta. Sur leur banc était assise une femme, une jeune femme, d'une beauté absolue. Occidentale, blonde comme les blés au plus fort de l'été, un visage et un corps à damner tous les seins, elle leur souriait gentiment. Son japonais était parfait. Quelques perles de sueur coulaient de son front et sa tenue moulante blanche indiquait qu'elle courait quand elle s'était arrêtée. Elle avait ses air pods aux oreilles et tenait à la main un I-phone 13 Ultima rose, modèle ultra rare seulement vendu au Japon à 272000 yens. Il était reconnaissable par son design unique.

"Je vous prie de bien vouloir m'excuser mais je vous ai vu sauter de la jetée de loin et j'ai eu peur qu'il vous soit arrivé quelque chose. Je suis arrivée ... au moment ou vous lanciez le challenge jeune homme."

L'inconnue détailla le corps d'Automne d'un coup d'œil expert et lui sourit sincèrement avant de se tourner vers Nao qui s'empêtrait à remettre son t-shirt.

"Si j'étais vous, je demanderai un strip tease avec option +. Ce n'est pas tous les jours qu'un corps aussi beau peut s'offrir à vous. Vous êtes très belle mademoiselle."

La déesse se leva, s'excusant de les avoir déranger, et repartit d'une foulée souple après leur avoir souhaité une bonne journée.

Il fallait rentrer vite pour ne pas être malade et Nao eut droit à un footing léger gratuit. Il trottina à son rythme mais sans s'arrêter jusqu'à la ruche. A la cellule, galant, il laissa Automne passer la première à la douche puis s'y rendit longuement une fois qu'elle eut terminé. Il en ressortit propre mais pas serein. Il se sentait physiquement bien après cette belle journée d'effort mais ... que devait-il faire maintenant? Il avait gagné le droit d'exiger un truc mais il se refusait à forcer Automne à faire n'importe quoi. Mais le conseil de la blonde tournait en boucle dans sa tête. Elle avait dit vrai. Automne était un joyau mais ... il se devait de le préserver ce joli petit saphir. Il tourna dans la cellule comme un lion en cage avant de se planter devant sa coloc. Il lui posa les mains sur les épaules.

"Je ... je lève le gage. Je ne te demande rien. On a passé une super journée Automne!"

Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le jeudi 26 mai 2022, 11:41:54
Automne avait fait une erreur. Une grave erreur, même. En taquinant, que dis-je, en provoquant Nao, elle avait réveillé la fureur du démon. A cet instant, alors qu’elle envoyait joyeusement quelques giclées d’une eau plus froide que ce qu’elle prétendait, elle ne savait pas qu’elle allait déchaîner les sept plaies d’Egypte. Car devant ses yeux, le geek ventripotent passa de l’horreur à la stupéfaction, puis à la consternation, puis enfin à la colère. Rien ne pouvait plus l’arrêter, pas même l’eau à quinze degrés qui l’attendait en contrebas. Ou peut-être tout simplement ne le savait-il pas, à cause des mensonges de la polonaise ?

Oh, qu’elle regretta ses provocations. Lorsqu’il se déshabilla, elle fut d’abord amusée, et bien contente qu’il daigne la rejoindre. C’est quand elle le vit reculer qu’elle comprit. « Kurwa macz... » glissa-t-elle entre ses dents. Un juron polonais bien connu qui suivait, ou dans ce cas, précédait les évènements impromptus. Lorsqu’il reparut, ce fut au pas de course, une vision fort peu commune au demeurant, avant qu’il ne jette sa masse de toutes ses forces depuis le rebord. Il n’y avait plus lieu de réagir. Admirant d’un œil mi-terrifié mi-admiratif le monstre qu’elle avait crée, Automne savait qu’elle ne pouvait plus rien faire. Le sort en était jeté. A l’impact, elle ne prit même pas la peine de se protéger : à quoi bon ? L’onde de choc l’aspergea quasiment jusqu’à la noyade, avant de la ballotter aux gré des flots. Magnitude 10 sur l’échelle de Richter, au moins. Elle eut l’impression de décoller, de s’envoler, de perdre pied, avant que l’océan ne se calme après d’interminables secondes. Poséidon s’était tu.


« ...oh... »

Ce fut sa seule réaction après les évènements. Ainsi, Nao pouvait faire de grandes choses, quand il le voulait. Son principal défaut était devenu un avantage de poids. Hagarde après la catastrophe, elle se sentait vide, à bout de forces, ne pouvant réagir lorsque son ami la serra contre lui, le contact avec la mer glaciale lui ayant apparemment provoqué une érection tonitruante, dieu sait comment. Elle n’avait même plus la foi de lui signaler que, quand même, c’était pas forcément très poli de presser sa trique contre le bas ventre d’une jeune femme qu’on vient littéralement d’épuiser contre son gré.

La seule chose qui la sortit de sa torpeur fut le défi qu’il lui lança. Automne aimait les défis. Elle aimait souvent les gagner, mais elle appréciait aussi les perdre lorsque son adversaire était meilleur qu’elle. N’importe quelle personne connaissant un tant soit peu les loustics aurait parié sur elle : hargneuse, sportive, endurante, elle avait tout pour écraser son concurrent. Mais la natation n’était pas son fort, bien au contraire. Elle ne s’était pas encore remise du tsunami, et en plus de ça, la récompense ne l’enchantait guère. Au fond, que pouvait-elle demander de spécial à Nao ? Rien de bien incroyable. Alors que si elle perdait...c’était plus intéressant. Quelque chose de sexy, mh ? Elle savait y faire. Et ne s’était pas entraînée depuis longtemps.

Perdue dans ses réflexions, elle n’eut pas le temps de comprendre tout de suite que le japonais s’était élancé sans demander son reste. Elle n’allait pas non plus le laisser gagner si facilement ! Nageant (maladroitement) de toutes ses forces, elle le rattrapa à quelques mètres du ponton, avant de lâcher prise. Elle était déjà fatiguée, quelques kilomètres de marche les attendaient, et elle n’avait pas envie de les finir sur les rotules. C’est ainsi qu’elle se fit battre. De peu certes, mais seul le résultat comptait.
« Bravo, bien joué, belle victoire ! » Elle le félicita de bon cœur, ne s’attendant pas, malgré tout, à ce qu’il ait un aussi bon niveau. Le garçon avait tout donné, et haletait en faisant la planche, sa panse sortant de l’eau tel un volcan polynésien. Ils allaient attendre quelques minutes avant de sortir, quand même.

De retour sur la terre ferme, quelle ne fut pas sa surprise de voir quelqu’un leur ayant piqué leur place sur le banc. Heureusement, elle ne semblait pas avoir touché à leurs affaires, qui attendaient patiemment juste à côté. Automne renfila son gilet pour cacher son torse nu, car en société, on ne montre pas ses seins, même quand on n’en a pas. L’inconnue l’intriguait. C’était une occidentale, comme elle, peut-être même une européenne de l’est. En tout cas, elle ressemblait un peu à ses cousins et cousines qui étaient restés en Pologne et y avaient grandi. Le côté de la famille qui n’avait pas été corrompu par des gènes qui leur coloraient les cheveux en roux et leur faisait perdre vingt centimètres, en tout cas.

Pourtant, son japonais semblait parfait. Du moins, à l’oreille d’une profane, il l’était. Elle comprit quelques bribes, notamment l’évocation du strip-tease et les compliments qu’elle lui adressa. Elle n’eut pas le temps de lui balbutier quelques remerciements que la jeune femme se leva et reprit sa course qu’elle avait interrompue pour les observer. Sa foulée était experte, son rythme semblait excellent et son corps était à se damner. La voir s’éloigner en dandinant son cul parfait était une bénédiction. Un poil jalouse, mais surtout admirative et heureuse d’avoir pu assister à un spectacle aussi plaisant, elle se décida et força son coloc à rentrer à petite foulée. Allez, hop, on perd pas son gras en restant devant la télé !

La deuxième douche de la journée fut plus agréable que la première. Déjà parce que celle-ci avait l’avantage de la réchauffer, ensuite parce qu’il n’y avait pas de déesse grecque pour pavaner à ses côtés et la ramener face à ses complexes. Elle gardait cependant en tête la fugace mais indélébile interaction avec cette inconnue. Tout en elle respirait la beauté, la séduction, et même une certaine forme d’élégance. Peut-être seront-elles amenées à se recroiser ? Et peut-être que d’ici là, elle se serait assez améliorée en japonais pour comprendre ce qu’elle lui dit. Elle se sécha rapidement les cheveux, noua sa serviette autour de son torse et sortir de la minuscule salle d’eau pour laisser son ami y aller à son tour. Pendant qu’elle entendait le jet, elle s’étala dans le canapé et se perdit dans ses pensées.

Ce fut le retour de Nao qui la réveilla. Planté devant elle, il posa les mains sur les épaules de la petite punk qui le fixait en ne comprenant pas ce qu’il lui voulait. Son annonce la fit sourire. Elle se leva, écarta les bras, et l’enlaça, posant sa tête contre son buste.
« Tu fais du super boulot, tu repousses tes limites, tu t’améliores chaque jour. Je suis fière de toi, Nao. Et oui, on a passé une super matinée. La journée n’est pas finie. Juste... » Elle s’éloigna, un sourire malicieux aux lèvres. « Si tu pouvais éviter de trop bander contre moi, ça me ferait encore plus plaisir. »

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Autour du repas qu’elle venait de préparer, l’ambiance était à la rigolade. Le japonais avait perdu les rougeurs qui avaient subitement coloré ses jours lorsque Automne avait évoqué son érection, et l’idée du gage semblait les avoir quitté. Entre deux blagues sur le goût fadasse des brocolis et le surpoids de Nao, le souvenir de l’inconnu revint. « J’ai pensé à un truc. Toi qui connais bien le pays et la ville, tu vas pouvoir me dire si j’ai tort. » Elle glissa un morceau de brocoli fadasse entre ses lèvres et le mâcha sans conviction. « J’ai l’impression que la fille qu’on a vu tout à l’heure...c’est une escort. Ou un call-girl. Je sais pas ce que t’en penses, mais...elle en a le style ! Sexy, bien élevée, apparemment pleine de fric...et puis j’imagine que les occidentales ça doit plaire aux locaux, hein ? » Elle adressa un regard appuyé à son coloc/ami/élève. « Je me trompe ? »
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le jeudi 26 mai 2022, 22:56:45
Bander contre elle ... Aïe! Elle s'en était rendue compte! Nao avait bien espéré que ce petit écart de conduite passe inaperçu mais rien n'échappait à Automne. Il bredouilla juste une excuse confuse en prenant la couleur la plus sanguine qu'il puisse produire et fonce dans sa chambre pour ... faire n'importe quoi. Rien que d'y penser et un petit renflement repoussait les limites élastiques de l'éternel bermuda sans forme qu'il portait à l'appartement pour être à l'aise. C'est vrai qu'ils avaient été très proches dans l'eau. Automne n'avait aucune gêne et il avait eu maintes occasions de le constater à ses dépens. Mais là, il l'avait eu pour lui tout seul. Son corps ferme avait été le sien l'espace d'un court instant. Sa peau s'était collée à la sienne et il s'étaient tellement emboités l'un dans l'autre qu'il avait pu sentir la fermeté de ses tout petits seins et la pointe de ses tétons œuvrer contre son torse. Alors bien sûr qu'il avait bandé, qui ne l'aurait pas fait? Automne était sa petite sirène, sa délicate petite créature venue d'un autre monde, son bibelot de porcelaine et cet échange corporel, il ne l'oublierait jamais.

Nao monta sur sa balance et rentra le ventre devant le miroir qui ornait à présent un coin de sa chambre. Le résultat était toujours dans la moyenne de poids supérieure à la normale mais il voyait bien que tous ses efforts portaient leurs fruits. Il avait bien perdu. ce n'était pas flagrant mais de nombreuses graisses superflues avaient fondu, persécutées par le régime draconien qu'ils s'infligeaient et l'entrainement intensif de son bourreau polonais. Encore quelques mois et il n'aurait plus l'air si rondement ridicule.

De plus, il réservait une surprise à Automne. Il s'était inscrit à la section boxe anglaise du campus et partait deux heures plus tôt une fois par semaine quand il avait cours pour apprendre les rudiments de cette discipline. L'entraineur était un homme bien qui comprit la démarche de Nao et l'encouragea en ce sens.  Après tout, c'est bien par les arts martiaux et sports de combat qu'un individu blessé peut trouver un soutien moral honnête. Dès les premières séances, il avait été heureux de voir qu'il pouvait cogner FORT. Son poids l'aidait. Il n'allait pas vite mais cela viendrait avec la maitrise de la technique et il s'était prit d'intérêt pour cette activité qui ne demandait pas de lever les jambes à hauteur de menton. Il comprenait l'importance du déplacement et de la position et suivait avec assiduité les conseils qu'on lui donnait.

De retour dans le salon, Automne avait passé autre chose que son indécente serviette. ils rigolaient toujours à table. C'était un moyen d'oublier que ce qu'ils mangeaient était d'une tristesse affligeante. Les brocolis du soir ne faisaient pas exception mais il s'appliquait à les mâcher et à en ingérer en bonne quantité car les légumes ... c'est bon pour c'que t'as ...

Le sujet de conversation revint à l'inconnue du bord de mer. Difficile de l'oublier celle-là. Elle était la représentation parfaite d'une fille de revue de charme mais en bien réelle et pas retouchée sur photoshop, et puis avec une certaine élégance aussi, marquée, raffinée. En expert de ce genre de magazines, il hocha la tête gravement.


"Elle pourrait bien être une fille de ce genre-là. Elle a ce qu'il faut où il faut pour remplir les conditions. je vois difficilement ce qu'elle pourrait faire d'autre à moins qu'elle ne soit l'épouse d'un ...  non ... Les étrangers ici ne viennent pas beaucoup en famille, c'est surtout pour le business. Les familles vivent à Tokyo, c'est là-bas qu'il y a toutes les écoles étrangères pour les enfants. Ouais ... y'a de grandes chances qu'elle bosse dans ce milieu, escort, stripteaseuse ou un truc comme ça. En tout cas, elle doit être inaccessible pour les gens normaux. T'as vu sa plastique? Ensuite, c'est vrai que les japonais kiffent les étrangères. Une grande blonde aux yeux clairs comme elle doit les mener à la baguette. Elle doit taper directement dans les élites. Après, tous les japonais ne sont pas pareils. Y'en a même qui préfèrent les hobbits femelles d'1m20, braillardes et turbulentes, plates comme des planches à pain et avec un caractère de cochon ..."


Elle le branchait sur son poids, aussi il ne se gênait pas pour lui rentrer dedans de la même manière. D'autant plus qu'Automne savait qu'il était tout sauf insensible à son charme.


"Nan, j'déconne. J'aime bien tes seins. Une fois que t'étais bourrée, tu me les as même fait toucher pour voir si j'allais tenir le coup ..."


C'était faux bien évidemment mais ce qui était vrai, c'est que plus d'une fois au début, Automne avait pris des bitures de compétition lors de leurs soirées télé. Il la laisserait avoir ce doute pour l'éternité. En plus, elle en aurait été bien capable ...
Nao reporta son attention sur un brocolis récalcitrant et fit la grimace en se forçant à l'avaler.


"Pourquoi? Tu veux lui demander des infos? Je te préviens que si tu fais ça, je demande le divorce. Quoique ..."


Ses yeux brillèrent d'une lubricité travaillée.


"Tu pourrais t'entrainer avec moi tout d'abord ...Y'a surement pleins de trucs que je pourrais t'apprendre. Faut juste que je révise un peu mes magazines avant."


Il mastiquait dur. Automne avait tout donné sur ce plat. Les brocolis et elle devaient avoir un gros différend pour qu'elle les cuisine comme ça.


"Tu lui ferais une sacrée concurrence en tout cas. Moi, je la regarderais même pas."


Il repoussa son assiette vide, heureux d'avoir sorti son lot de conneries. C'était à son tour de faire la vaisselle et il s'y appliqua avec sérieux, comme il le faisait toujours. Ce qu'il ne disait pas à sa coloc, c'est qu'il était dangereux pour une étrangère de s'adonner à une activité portée sur le sexe au Japon. Les mœurs nippons étaient plus vicelards et exacerbés que ceux des occidentaux. Appréhender la culture japonaise et ses subtilités en matière de sexe pouvait conduire à un accident si on dérapait sur une incompréhension. La traite des femmes existait, dirigée d'une main de fer par les yakuzas et on retrouvait parfois le corps d'une occidentale assassinée flottant dans la baie de Tokyo. Et puis la police restait discrète sur le sujet, préférant éviter de médiatiser les tares des élites qui faisaient appel à la prostitution des pays slaves principalement.

Nao n'était pas bête. Automne n'avait pas posé la question pour rien. Mais danser pour quelqu'un était une chose et vendre son corps en était une autre. Il savait bien que son amie avait un problème avec l'argent. C'était pareil pour tout le monde à partir du moment où on en avait pas. Il allait être observateur et si nécessaire, prendrait les devants pour qu'elle ne fasse pas une boulette.


"Qu'est ce qu'on fait demain? D'abord l'amour puis on va à la salle, ou l'inverse?"

Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le vendredi 27 mai 2022, 20:45:25
C’est qu’il était en forme, ce soir, le petit gros ! Il débitait punchlines et vannes de beaufs au kilomètre, et même si Automne était plutôt du style à aimer ce genre d’humour, là, ça en devenait presque gênant. Elle le regardait d’un air las, mâchouillant ses brocolis fadasses sans dire un mot, appuyée sur sa main, son œil de plus en plus épuisé au fur et à mesure qu’il s’enfonçait. Quand il eut enfin terminé pour de bon, elle lâcha un loooooong et BRUYANT soupir dont elle n’était pas peu fière. Sans un mot, elle se leva, débarrassa la table, puis passa sa main dans la chevelure du japonais pour le décoiffer après avoir posé deux petits pots de fromage blanc nature 0 % sur la table.

« Demain, c’est footing, on va faire sueur cette graisse, j’ai l’intention de te faire haleter comme aucune fille ne l’a encore fait. »

Celle-là, c’était cadeau. Elle ouvrit son dessert et lécha l’opercule en regardant Nao droit dans les yeux, un petit haussement de sourcil venant parachever cette scène d’une vulgarité absolue. « Et tu pourras peut-être espérer un jour coucher avec moi quand ta largeur sera inférieure à ta hauteur. » Elle aussi pouvait balancer des punchlines, et elle en était plutôt fière. Le fromage blanc ne fit pas long feu en présence de nos deux gourmands, dont la maigre pitance n’avait totalement soulagé l’appétit. Après quelques secondes de silence, Automne revint au sujet de départ, dont elle ne parvenait à se défaire.

« J’avais déjà lu un peu partout que les japonais aimaient les européennes, c’est vrai. Pas que les japonais d’ailleurs, la plupart des asiatiques. Alors elle, avec son corps et son allure de lituanienne, elle doit tous les faire fondre. Et moi, en fait, je ressemble plus à une japonaise, maintenant que j’y pense... »

C’est vrai, elle venait d’y penser, ce qui lui arrivait parfois. Excepté le visage, la polonaise pouvait facilement passer pour une japonaise pur jus. Elle en avait la taille et la morphologie, en tout cas. Le compliment – mal – déguisé de son coloc lui faisait plaisir, mais elle devait se rendre à l’évidence : les locaux n’étaient pas attirés par les filles dans son genre. Ses maigres espoirs de gagner un peu d’argent facile en utilisant ses atouts d’étrangères s’étaient envolés aussi vite qu’ils étaient apparus. Bon, ça allait encore, c’était pas non plus le rêve d’une vie...mais quand même, ça ne lui aurait pas déplu. Cette minuscule déprime passagère, en tout cas, était l’excuse parfaite pour se servir un whisky, dans tous les cas ! Elle ramena la bouteille de Nikka, deux verres, qu’elle remplit généreusement sans demander à Nao si il en voulait, leva le sien, lâcha un « Santé ! » digne des plus solides piliers de barre, et en vida directement un bon tiers dans son gosier.

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Elle ne s’était pas arrêté à un verre. Un autre avait suivi, puis un autre, et encore un autre. Est-ce que le japonais avait contribué à la vertigineuse descente de cette pauvre bouteille désormais vide de toute substance ? Bonne question. Autre question d’ailleurs : comment une aussi petite femme pouvait ingurgiter de telles quantités d’alcool et continuer à marcher droit ? Peut-être que le muscle absorbe mieux la binouze que la graisse. Ça expliquerait beaucoup de choses. Allongée sur le canapé, les pieds sur les cuisses de son ami, elle contemplait le cadavre du regretté soldat Nikka en réfléchissant sur le monde et le sens de la vie.

« Mec. Tu penses que la meuf de tout à l’heure, on peut la retrouver sur internet ? Il faut que j’la contacte ! »

Finalement, l’espoir était revenu ! L’ivresse n’y était sans doute pas étrangère. Il lui faudra une sacrée séance de course demain pour éliminer tout cet alcool, pensa-t-elle, encore relativement raisonnable. Elle n’était pas totalement bourrée. Juste joyeuse. Bien joyeuse. « Tu peux chercher pour moi ? J’pense que si j’regarde trop longtemps un écran je vomis. Pleaaaase ! » Elle se redressa et se serra contre son coussin favori, un gentil coussin bien confortable bien que libidineux. « Si t’y arrives, j’te fais un bisou ! »
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le vendredi 27 mai 2022, 22:56:34
Ok, Automne n'était pas dans le mood ce soir... Ça arrivait de temps en temps à l'un ou à l'autre et chacun prenait le temps de revenir après avoir évacuer ce qui le chagrinait. Ça ne perturbait en rien leur relation, c'est juste que parfois, certaines blagues ou provocations tombaient à l'eau et personne ne s'en trouvait affecté. Nao terminait d'essuyer les couverts, parce que tous les japonais ne mangent pas avec des baguettes tout le temps, et soupira à la réponse de sa terminator de coloc. Elle le mouchait de la même manière qu'il le faisait mais le sujet de Nao et des filles le touchait toujours un peu. Il était persuadé qu'Automne comptait des ... centaines ... de partenaires à son palmarès, pas moins. Alors que lui ... bon bah ... beaucoup moins ...

HAANNNN! Salope! Délicieuse petite salope qui sait appuyer là ou ça fait mal. Le terme n'était pas à prendre avec tout son sens premier mais là, elle se surpassait. Et le yaourt qui maculait le coin de sa bouche ...

"Mouais ... et si ça arrive, tu t'en souviendrais de ce que tu dis maintenant? MM MM je crois pas. Tu préfères tous tes  Zac Efron plutôt que ton gentil Nao. Mais sache qu'aucun de ces beaux gosses ne saurait mieux te doudouner que moi!"

Il revint s'asseoir face à elle pour lui aussi, souffrir de l'insipidité de son yaourt.

"T'en as au coin des lèvres."


Donc demain, ce serait footing, grosse suée et petite mort assurée. Nao méditait sur ce programme quand Automne revint à la charge avec ce sujet qui ne lui sortait pas de la tête. Il voyait bien à quel point ça la tarabustait et bien qu'elle ne le montre pas, ses petits complexes ressurgissaient de temps en temps. Alors oui, si on la mettait côte à côte avec la blonde du bord de mer ... y'avait plein de trucs à dire qui vexeraient Automne mais elle en oubliait toutes les qualités qu'elle possédait.

"La fille, elle est superficielle. Je suis même pas sûr que tout soit vrai chez elle d'ailleurs. C'est pas possible en fait d'être naturellement comme ça. Elle, elle porte un masque pour cacher une vie qu'on connait même pas. D'ailleurs c'est pas une vie d'être escort ou quoique ce soit dans le genre. Elle doit jouer un rôle qui change avec chaque client, elle n'a pas d'identité. Alors ouais, elle a un super smartphone mais ça s'arrête là. Et puis c'est pas parce qu'elle a dit que tu est très belle qu'elle est sympa. Moi, je l'aime pas! Et puis arrête de te prendre la tête avec ton physique. Moi je le proclame haut et fort, t'es un canon! T'as rien à voir avec une japonaise, elles sont chiantes à mourir en plus. Tu vas voir, pour ton anniversaire je t'offre un photoshooting et on enverra ça au Suicide Girl Magazine, carton assuré! Ça sera sexy mais correct! Et si tu veux qu'on dresse une liste de tes qualités, va falloir dérouler le rouleau d'PQ!"


Nao avait horreur qu'Automne plonge dans ses idées noires d'autant plus que pour lui, elle était LA femme de ses rêves. il s'attendait à un ouais ouais dépité mais au lieu de ça, c'est le Nikka qui prit le relais.

***

"Tu vomis par sur le canapé hein?"


Nao avait réussi à éviter la cuite majeure même s'il était bien allumé et la bouteille vide tournait vers eux son œil morne. Automne l'avait défoncé! Le garçon massait les chevilles de sa copine comme un singe chercherait les poux à un autre.

Elle n'en démordait pas et Nao avait bien compris que cela ne servirait à rien d'essayer de la convaincre de laisser tomber. En plus, l'alcool annihilait toute volonté de lutter. Et puis, quand elle se serra contre lui comme un pokemon à son maitre, il lui fut impossible de refuser.

Un bisou? Un bisou comme un bisou? Ou alors un ... autre bisou, celui qui ne se fait pas forcement sur la joue pour dire bonjour en Europe. Parce que si ça pouvait être ce à quoi il pensait, ça ouvrirait la voie pour des trucs vachement plus sexe. Il avait l'alcool cool Nao.

"Je peux voââââr ..."


Il bailla et attrapa son portable qu'il posa sur l'accoudoir du canapé, qu'elle puisse aussi voir quand elle irait mieux. Il commença ses recherches en trouvant via le moteur de recherche les sites d'escorts pour Seikusu et la province. il y en avait des quantités considérables. Incroyable! Mais où se cachaient toutes ces nanas? Rien, aucun résultat. La blonde était inoubliable et toutes les étrangères qu'il trouva n'étaient pas les bonnes. Il y en avait pas mal quand même. 40 minutes après, il balançait une demande d'infos sur un chat de geeks tous aussi pervers les uns que les autres. Il provoqua l'hilarité générale mais reçu quand même un paquet de liens vers des sites privés qu'il éplucha uns à uns. Toujours rien!

Non les mecs, je cherche une bombe, la fille qui n'existe pas, à Seikusu, une blonde de fou qui doit coûter un max.

Du coup tous s'interrogèrent et se lancèrent dans la quête de La Blonde. Une heure après, un type transmis un lien d'un pote à lui qui l'avait eu d'un mec qui bossait dans un club de nuit, le Blue Unicorn. Nao ouvrit le lien. La page d'accueil disponible en plusieurs langues était élégante et se chargeait avec en musique de fond, Casse-Noisette de Tchaïkovski. Curieux ... Le fond était une myriade de couleurs irisées qui semblaient  valser en suivant la mélodie du ballet-féerie. Pourquoi Casse-Noisette? ... Mystère. Puis apparaissant des profondeurs des variations, deux yeux bleus-gris d'une beauté particulière, un peu polaire, invitaient le visiteur à rejoindre Hazel dans un monde de merveilles et découverte de soi. Les yeux bleus-gris !!!!!!!! Nao chargea la prochaine page et une vidéo se lança, présentant Hazel mais pas comme il l'attendait. Aucune référence au sexe ni à rien dans ce genre. Simplement, un suivi gracieux et élégant de la jeune femme dans des situations diverses. Elle ne s'exposait pas mais suggérait, invitait à imaginer et il en oublia ce qu'il était venu faire. Ok ... elle n'était pas superficielle du tout! Le clip était professionnel, super bien foutu! Puis la vidéo s'éteignait pour être remplacée par une adresse mail calligraphiée sobre mais très jolie. C'était tout.

"Hey Automne! Automne!! Merde, tu baves sur le coussin! Regarde! J'ai trouvé!!"


Sans savoir pourquoi, il était euphorique. Le bisou! Le bisou!!
 

Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Automne Maleki le dimanche 05 juin 2022, 22:18:27
Pouah, que la Terre était basse ! Et qu’elle tournait vite, en plus ! C’en était vraiment désagréable, et elle ravala un peu de vomi qui manqua de s’échapper de ses chastes lèvres. Fermer les yeux étant l’un des seuls moyens efficaces de contrer la nausée, Automne se décida finalement à se détendre et à clore ses jolies paupières. Quelques secondes, pas plus. Juste le temps de se reposer un peu et que le tournis disparaisse. Ça va passer vite.

En effet, elle se réveilla vite. Et en grande forme qui plus est. Nao s’était éclipsé...quoique, non. Il l’avait déposée dans son lit, sans qu’elle ne s’en rende compte. Il est vrai qu’elle ne pesait pas bien lourd, surtout pour quelqu’un de la trempe du japonais. Le volet était clos, et quelques rais de lumière venant des lampadaires de l’extérieure filtraient à travers celui-ci. Une fois habituée à la semi-pénombre, son cœur loupa un battement. A ses côtés, debout au milieu de la petite pièce, une silhouette féminine se découpait. De belles courbes et une tailles fines lui faisaient dos, sans qu’aucune pièce de tissu ne gâche ce tableau divin.

Sans un mot, la jeune femme se leva, s’approcha à pas feutrés de la silhouette qui paraissait à la fois si proche et si lointaine, jusqu’à ce qu’elle puisse poser ses mains sur ses hanches. Ces hanches chaudes, si chaudes qu’elle ne pouvait laisser ses doigts en place, doigts qu’elle faisait courir sur cette peau douce qui appelait aux caresses. Un soupir s’échappa de ses lèvres alors qu’elle enfouissait son visage dans le cou de la silhouette, pas un cheveu ne s’interposant sur son passage. Un baiser se fit déposer dans sa nuque, un deuxième, un troisième. Son parfum délicat inspirait l’élégance et l’érotisme. Une poussée de gourmandise l’incita à léchouiller le lobe de son oreille. Après tout, pourquoi pas ? La pointe de sa langue déposa une goutte de salive et…

Et les cris d’excitation de Nao la tirèrent de ses délicieuses rêveries. La salive qui s’écoulait de ses lèvres avait collé sa joue contre le coussin, et elle grogna en papillonnant des paupières, mécontente d’avoir été extirpée de la sorte de ses préliminaires oniriques. Il fallut quelques secondes et un long phasage sur l’écran du PC pour qu’elle comprenne de quoi il retournait.
« Oh Nao t’es un champion ! » Elle le pensait réellement. Devant ses yeux se jouait le clip promotionnel pour la jeune femme qu’ils avaient rencontré le matin même. Hazel, donc. La vidéo était à l’image de ce qu’elle laissait transparaître : sexy, mais délicate. Sans perdre un instant, elle cliqua sur l’adresse mail apparue sur l’écran et rédigea un long message dans lequel elle se présenta et lui demanda des renseignements, le tout en anglais. A ses côtés, Nao la regardait comme si il attendait quelque chose. Automne comprit. Alors elle déposa un petit baiser sur sa joue, comme une récompense ultime pour ses efforts acharnés.
Titre: Re : The punk and the nerd [PV Nao]
Posté par: Ryo le samedi 03 septembre 2022, 16:31:51
Cinq mois plus tard ...


Les coups redoublaient de vitesse et d'intensité dans les paos.

"Excellent Nao! Gauche droite! Dernière ligne droite! Accroche toi!"

Sur une dernière série de directs, la séance d'entrainement de boxe se termina et Nao s'effondra à genoux, à bout de souffle, épuisé. Son entraineur vint lui donner une petite tape sur l'épaule.

"Tu t'es bien donné. Tu te surpasses ces derniers temps!"

Le jeune homme ne sourit même pas à cette remarque.


"Y'a que vous qui le remarquez ..."


"Pardon?"


"Non ... rien."


Comme à chaque fois, Nao resta longtemps sous la douche chaude. Il ressassait, dépassé par sa situation personnelle qui à présent ne regardait plus que lui semblait-il. Dans le vestiaire, il s'habilla lentement sans faire attention à son reflet, renvoyé par le grand miroir du fond. Il avait fondu, beaucoup. Le gros nerd d'avant avait perdu son gras sur le ring, sur le plancher de la salle de boxe et le long des quais où il courait presque tous les jours. Ses muscles s'étaient raffermis et son visage rond se redessinait en arêtes saillantes. En cinq mois, il avait retrouvé la vitalité de son adolescence et son corps, une silhouette acceptable. Il était toujours massif mais différent à présent. il n'avait plus honte d'aller à la piscine et la boxe avait renforcé sa confiance en lui.

Tou allait donc pour le mieux ... physiquement en tout cas. Car sa joie avait été de courte durée. il avait gagné en esthétique mais perdu en affectif. Sa copine, son amie, sa coloc, la chieuse d'à côté avait elle aussi fondue ... évaporée dans la nuit d'où elle ne sortait presque plus. Qu'elle ait trouvé un boulot dans ce  ... lounge ... était la meilleure chose qui soit. Nao avait été content pour elle. Les premiers temps, leur rythme de vie n'avait pas changé. Elle bossait le soir, dormait le matin et après, ils faisaient une activité ensemble. Mais cela n'avait duré qu'un temps et petit à petit, elle rentra plus tard, parfois au petit matin, fonçant dans sa chambre comme si elle l'évitait. Elle n'en sortait que pour s'esquiver à la salle d'eau, se doucher longuement, et mettre ses affaires à laver. Après, un coucou rapide, un bonjour fatigué, avec un peu de chance un bisou de circonstance et elle filait au lit. Quand ils se croisaient en journée, elle restait rivée à son smartphone, envoyait et recevait des tonnes de message, répondait à des appels avec des "Oui monsieur" respectueux. Son boulot prenait une majeure partie de son temps à la maison et Nao ne le comprenait pas. Elle était serveuse ... c'était tout. pourquoi l'appelait-on en dehors de ses heures de travail? Alors oui, l'ordinaire s'améliorait et elle laissait souvent sur la table du salon un super truc à manger. Ils avaient changé du mobilier et arrangé l'appartement en grande partie grâce à elle. Elle se surmenait et pour lui faire honneur, Nao s'était imposé une hygiène de vie drastique et continue. Cela faisait longtemps maintenant qu'il courrait seul sur les quais et qu'il n'avait pas entendu Automne lui hurler ses encouragements sur un gros effort. Elle ne souriait plus, ou rarement ... et du coup, lui aussi. Les derniers temps avaient été encore plus horribles et la solitude de Nao lui tapait sur le système. il avait tenté de la retrouver mais ... trop fatiguée ... peux pas aujourd'hui ... dois voir quelqu'un ...

Il avait eu des doutes, et en avait toujours, au sujet de son boulot. Ils n'avaient parlé qu'une fois de la grande blonde et Automne avait ri en faisant un signe de la main comme si c'était de l'histoire ancienne. Il n'en était plus sûr. Et puis ... certaines choses sont difficiles à cacher. Les odeurs notamment ... Et Automne en ramenait parfois sur elle ... quand elle ne prenait pas la douche au boulot. Qu'elle s'envoie en l'air avec d'autres avait rendu le jeune japonais malheureux mais il s'y était fait. Qui était-il à part le coloc ou le pote de console? Elle avait le droit de faire ce qu'elle voulait après tout.
Le pire pour lui était qu'il se sente oublié, que leur épisode d'amitié se soit résorbé et qu'il ai l'impression d'être transparent à la maison. Où était partie son Automne?

De retour chez lui, il trouva l'appartement vide. Sa jolie polonaise était partie tôt aujourd'hui. Il l'appela sans succès, presque par réflexe. Il passerait encore sa soirée seule, comme toutes les précédentes depuis longtemps. il se prépara un plat de poulet vapeur et d'algues et s'installa sur le canapé pour manger en regardant la télé. Son smartphone vibra à mi-repas. Une connaissance de son forum de geek venait de poster "un truc incroyable" disait-il. Pas emballé, Nao ouvrit la vidéo. Du porno ... toujours du porno. Même ça ne l'amusait plus. Il allait éteindre quand il se figea. Sur l'écran, la vue d'un visage lui brisa le cœur. Un club, des dizaines de participants et en guise de jouet ... son Automne. Il ne put rien faire d'autre que de regarder l'horreur, pétrifié, vidé de ses forces, de sa consistance. Il s'agissait d'un clip promotionnel pour un bordel de luxe et ce qu'Automne subit, il trouva ça inhumain. Mais ... elle souriait, demandait plus encore, fut ravagée, souillée, exploitée, utilisée de toutes les manières. le calvaire dura quinze minutes mais un bandeau annonçait que cela avait été interminable. Un commentaire clôtura sur les services exceptionnels du club et ses escorts aussi infatigables que créatives, prêtes à tout pour satisfaire les clients ... comme Automne, qui était félicitée.

Ainsi donc, tout s'expliquait ... il n'y avait même plus à réfléchir tant tout était limpide à présent. le plateau repas vola dans la pièce pour s'écraser contre un mur, le tapissant de jus d'algues. Nao était en rage et chercha un truc à casser. La porte de sa chambre? Il la détruisit à coups de poing avant de sortir de chez lui en trombe, le téléphone à l'oreille. Evidemment qu'elle ne répondait toujours pas, elle devait avoir la bouche pleine ... Sous son air furieux et ses joues empourprées, Nao était le garçon le plus malheureux du monde.

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Deux heures plus tard .....


"Qu'est-ce qui s'est passé?"
demanda le policier.

Le patron du bar où Nao et Automne étaient allés ensemble pour leur première sortie lui répondit.

"Le jeune a beaucoup bu mais il ne dérangeait personne. Et puis l'homme que vous avez arrêté est entré et l'a bousculé, je n'ai pas bien vu. Le jeune lui a dit un truc et l'homme l'a cogné. Seulement, il a été surpris parce que le retour a été violent et il a pris une rafale de coups avant de se reprendre. Après ça a été une boucherie et le gamin s'est fait détruire. On pouvait pas intervenir, le type avait un couteau."


Le policier soupira tandis que l'ambulance s'éloignait. Il avait en main les affaires du jeune et ouvrit son smartphone pour accéder au carnet d'appels. Dernier appel : "Mon Automne" ? Marrant comme nom.

Il n'appela que plus tard quand Nao fut passé aux urgences de l'hôpital du district et interné en chambre isolée.

Message vocal: "Bonjour, commissariat du district X, police,  votre nom figure comme dernier appel sur le téléphone de M. X. j'ai le regret de vous annoncer qu'il a été victime d'une agression violente et qu'il est actuellement hospitalisé aux urgences de l'hôpital du même district. Vous êtes priée de me rappeler à ce numéro. Je suis l'inspecteur Kasagi."