Le Grand Jeu

Plan de Terra => Ville-Etat de Nexus => Place publique => Discussion démarrée par: Damascus le vendredi 30 octobre 2020, 23:18:54

Titre: Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto] [TERMINÉ]
Posté par: Damascus le vendredi 30 octobre 2020, 23:18:54
Généralement, les soucis quotidiens des habitants de Nexus étaient générés par d'autres habitants de Nexus. Les conflits internes de la cité étaient identifiés. Les voleurs détroussaient les riches marchands, les orcs se battaient avec les nains ... d'ailleurs les orcs se battaient avec tout le monde ... et les nains aussi. Les marins contaminaient les prostituées tandis que celles-ci leur refilaient la chaude-pisse et les grands seigneurs chiaient magistralement leur mépris sur la tête du petit peuple.

Ces conflits se solutionnaient de différentes manières en fonction de la richesse des belligérants mais rares étaient ceux qui , ayant des moyens, se salissaient les mains à des besognes aussi peu élégantes que souvent dangereuses.

Le problème de l'intendant en charge de la voirie et des structures de dépôt et d'évacuation des eaux taries de Nexus ( le terme municipal pour les égouts et les latrines publiques) n'était ni l'argent ni les moyens, mais bien la médiocrité des équipes chargées de l'entretien des dites structures.

Alors certes, depuis un mois, trois officiants avaient péri, déchiquetés par les crocs d'obscures créatures évoluant dans les  tunnels sombres et puants des sous-sols de la cité mais ce n'était pas une raison pour refuser de descendre écouvillonner et récurer  les parois suintantes  de crasse et de de déjections humaines.  Aux ordres courtois succédèrent les menaces mais rien n'y fit, les mains d'oeuvre refusaient de travailler.

Le commandant du guet avait hoqueté lorsque l'intendant avait demandé son soutien par l'envoi de forces armées dans les égouts pour éradiquer ces nuisances. L'officier à la moustache lustrée lui avait répondu que le guet se tiendrait toujours fier et droit au service de sa cité mais sûrement pas les pieds dans la merde.

La merde ... C'est justement ce que, dans un dernier râle, le Grouillant vomit en longs jets brûnatres au pied de Damascus. Celui-ci évita le désastre en reculant prestement  avant de contempler  la chose qu'il venait de tuer. Le gros tas de masse gluante ayant eu  forme humanoide se rétractait au fur et à mesure qu'il se vidait de son contenu. La flaque immonde qui resta bientôt de lui laissa éclater quelques bulles malodorantes qui rappelèrent  au chasseur l'haleine du nain qui avait voulu lui refourguer une épée aussi rouillée qu'une clé de latrine le matin même.

Damascus soupira, il était minuit, et nuits après nuits, le scénario était le même. La cité avait recruté ce qui restait de Lames à Nexus, le gros des gens de guerre étant mobilisés sur les frontières du pays. Le contrat était de purgé les sous-sols de la cité des malfaisantes créatures  qui s'y cachaient, avait insisté l'intendant. Un boulot facile avait-il même précisé. Bien entendu, l'ensemble des Lames avaient refusé ce contrat mais s'étaient vues immédiatement assigner une injonction de quitter la ville avec interdiction d'y revenir ... à vie.

Donc , Damascus avait ravalé sa fierté et chassait les Grouillants nuits après nuits. Les Grouillants n'étaient pas des créatures vraiment dangereuses, ni malignes en fait. Elles consommaient les déjections humaines en quantités faramineuses  et les accumulaient dans leur corps polymorphe. Plus un grouillant était gros, plus le percer représentait un risque élevé de mourir noyé dans un océan de merde.

Le dernier gargouillis bulleux s'éteint et ramena Damascus à des pensées plus claires. Bien que ses narines subissent encore l'assaut d'effluves terrifiantes, il resta sur place contemplant ses effets. Pour cette mission, il  portait  de souples vêtements sombres sans apparats aucuns. Attaché à sa ceinture pendait le fourreau de cuir bon prix de la courte épée qu'il tenait encore fermement. Lui , si beau en temps normal, ruisselait des fluides et humeurs visqueux de la créature qui venait de succomber.

Le combat, si on pouvait nommé combat ce qui venait de se passer... , avait eu lieu place des orfèvres. C'était un charmant petit endroit, une placette de forme trapézoïdale, autour de laquelle se situaient les échoppes d'artisans réputés. A cette heure de la nuit, un doux rayon de lune baignait l'endroit d'une sereine douceur.

Le Grouillant avait suivi à l'odeur l'appât du chasseur, par décence nous ne dirons pas de quel appât il s'agissait, et s'était extirpé des égouts par l'oculus que bouchait une plaque en fonte qu'il avait facilement délogée. Au premier coup d'épée reçu, la chose avait hurlé (en vomissant) et Damascus avait pressenti qu'il s'agissait plus d'un appel que d'une réaction à la douleur.   

Une ombre bougea parmi les ombres, une forme puis d'autres se glissèrent hors du trou puant et se dispersèrent sur la placette, recherchant la protection de l'obscurité et observant le chasseur....

Damascus leva les yeux au ciel, prédisant une marée mortelle et se prépara à subir l'assaut des calamités actuelles de Nexus...


Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 31 octobre 2020, 00:37:47
- Vas porter ce paquet chez Alonzo, place des Orfèvres, pour le remercier d’avoir financé la concurrence.

Avait dit Thiana Gian, ce soir-là, en lui désignant, dans la cour intérieure de l’Auberge, un seau où des mouches tourbillonnaient joyeusement. Pour être parfaitement honnête, Alecto, la petite Esclave au service de la Sorcière, avait déjà livré des colis étranges, ou sinistres. Elle avait dû déposer la tête d’une brebis sur le comptoir d’un Alchimiste, offrir cent roses rouges à une Amante transie, à l’autre bout de la ville, ou encore, guidé un barde aux pamphlets sévères sous les fenêtres d’un goujat. Sa Maîtresse ne manquait en général pas d’imagination au sujet des menaces ou des présents qu’elle faisait à ses amis, ou ses adversaires, pour se faire respecter dans le milieu.

Plutôt fluide en ce qui concernait la morale ou la légalité, elle semblait prendre un malin plaisir à faire travailler pour ces taches sa jeune et pieuse Alecto, la regardant partir pour sa mission, de sa fenêtre, avec un sourire pervers.

C’était le cas, assurément, bien que la Domestique ce soir-là ne se soit bien sûr pas retourner pour vérifier ses suppositions. Non, chaque mouvement inutile était une promesse supplémentaire de renverser un peu du contenu de ce fameux « cadeau » nauséabond. La consigne était claire, et dès qu’elle avait approché ce petit seau, Alecto était assurée qu’elle allait détester la nuit à venir.
Aller jusqu’à chez cet Alonzo, qu’elle avait déjà croisé plusieurs fois dans la grande salle de l’établissement, et qui d’ailleurs l’avait déjà sifflée, et pincée… Y aller, donc, et lancer le contenu immonde du seau au pied de sa porte d’entrée.

Se retrouver en pleine nuit, plissant les yeux dans la pénombre, seulement éclairée d’une lanterne vieillissante, en soulevant un seau plein de fumier, accompagnée par les mouches et les insectes nocturnes, piquée par les moustiques… Et le tout, dans les atours que Thiana appréciait la voir porter. Parures, voilages, et chaînettes qui tintaient à chaque pas.
Pour se donner du cœur à l’ouvrage, la frêle Servante récitait entre ses dents des prières de l’Ordre, par chœur, sans bafouiller si buter sur aucun mot. La Lumière du Seigneur la guidait, et c’était déjà agréable que la place des Orfèvres ne se situent pas dans les Bas-Fonds.

A croire que la Sorcière aimait particulièrement l’idée de faire se promener une jeune fille digne d’une Odalisque dans les ruelles d’une ville somme toute dangereuse, à la nuit tombée. Ou peut-être appréciait-elle d’avoir mille excuses pour se faire de nouveaux ennemis ? Car assurément, quiconque touchait à sa petite Poupée devenait une proie. Du moins, cette pensée rassurait Alecto. Sa Maîtresse tenait à elle. Hein ?

Plus ses petits pas, maladroits, concentrés pour éviter toute éclaboussure, la rapprochaient de la boutique d’Alonzo, et plus les narines de l’Esclave la chatouillaient. L’odeur forte de son fardeau n’en était pas la seule cause…
Fronçant les sourcils, alors qu’elle s’efforçait de continuer, malgré la puanteur qui devenait davantage présente, la jeune femme aux cheveux soyeux décorées de perles et de bijoux ne se trouvait en rien discrète. Elle leva au-dessus de sa tête la lanterne pour tenter d’apercevoir les alentours, en arrivant près de la Place.

Une masse informe semblait écroulée non loin du centre du trapèze, mais Alecto ne percevait pas bien ce que c’était. Quoi que ce fut… cela empestait ! Elle grimaça, en approchant. Pourquoi fallait-il qu’Alonzo soit situé de l’autre côté de ces immondices ? Parfaitement inconsciente de ce qui l’entourait, et loin d’avoir remarqué les formes qui dansaient dans l’ombre tout autour d’elle, la Domestique chercha à contourner ce qu’elle prenait pour un énorme tas de. Euh. Du fumier ? Non, l’odeur était trop forte. Retenant sa respiration, elle prit soin de raffermir sa prise sur son petit colis puant, qui semblait anodin à côté des relents abjectes.

Elle avait son objectif. Alonzo. De l’autre côté.
Mais… Qu’est-ce qui pouvait causer une telle puanteur ?
Etrangement, même ainsi dégoûtée, la curiosité maladive de la Fouineuse s’éveilla. Elle ne perdrait pas beaucoup de temps à s’approcher. Si ? Avalant sa salive, elle plia les genoux, pour poser délicatement au sol le petit cadeau de sa Maîtresse, et ainsi éviter de le renverser sous les mauvaises fenêtres. Elle fit quelques pas timides, la lampe vibrante à chaque mouvement, et Alecto sursauta immédiatement à la vue de ce spectacle ignoble.

Qu’est-ce que c’était comme… créature ?
Avant même de se poser la question, prise de haut-le-cœur, elle plaqua la main sur sa bouche pour retenir son effroi, et manqua de trébucher sur les pavés, évitant de justesse de tomber les fesses dans la boue. La boue ?
Non.
Ce n’était assurément pas de la boue.

Alecto paniquait, et elle lâcha un petit couinement devant l’infecte vision, se reculant à la hâte, en faisant vaciller la lanterne. Au milieu de la place, éclairée seulement de la lune et de cette faible clarté qu’elle tenait maladroitement, elle vit seulement alors la silhouette de félin d’un homme, et elle sursauta à nouveau d’avoir été surprise.

Est-ce qu’il était là depuis longtemps ?
Seigneur, mais cet homme était armé ! Elle regarda succinctement la créature repoussante, puis la lame éclairée par l’astre nocturne… Elle se trouvait à quelques mètres de lui, mais il ne semblait pas lui porter attention, à vrai dire. Que regardait-il, vers les ombres des bâtiments ?

Alecto tourna la tête, mais pas assez vite. Quelque chose de gluant et poisseux venait d’atterrir sur son poignet. Un regard rapide la fit pousser un gémissement pétrifié. Une autre créature, semblable à celle qui gisait dans ses fuites diverses, venait de la saisir fermement. La puanteur anesthésia ses pensées immédiates, alors qu’elle tournait des yeux suppliants vers l’homme à l’épée, incapable de faire autre chose que trembler. 
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le samedi 31 octobre 2020, 09:28:52
Le groupe de Gluants s'était dispersé, caché dans les coins et recoins. Pas téméraires, ces créatures comptaient sur leur nombre pour submerger leur adversaire. Concentré sur leurs mouvements, Damascus en comptait six dont surement un reproducteur. Ceux-là se distinguaient par les longs et nombreux tentacules visqueux disposés aussi bien sur leur corps que le long de leurs membres. Un accouplement de Gluants était horrible à imaginer. De plus, les reproducteurs semblaient encore plus idiots que les autres. Se reproduire était leur destin et ils n'avaient besoin que de cavités dans lesquelles introduire leurs tentacules pour s'en satisfaire. Un tout jeune mercenaire pris au piège d'un groupe de Gluants avait d'ailleurs récemment fait les frais de leurs instincts primitifs. Pour eux, un trou était un trou .... le jeune homme avait souffert le martyr, avant de se faire dévorer la tête par une autre créature.

Un éclat lumineux attira brièvement l'attention de Damascus, avant en vérité de concentré toutes ses attentions. Une petite chose adorable venait de faire son entrée sur la placette. Aussi gracile que délicieuse, la jeune fille irradiait l'innocence. Elle avançait légèrement avec à la main un .... seau, oui un seau nauséabond. Damascus tiqua.

Surprise face aux restes du gluants, le démon pensa qu'elle fuirai. L'odeur atroce, seule suffirait à faire fuir une armée de nains. Mais non, la jeune fille posa son seau et s'accroupit près des immondices. Ah .... bon .... Damascus savait que certaines personnes aimait jouer dans ce registre là, maintenant il n'aurait jamais cru que cette inconnue soit de ce genre là. Heureusement, à son haut-le-coeur, la jeune fille prouva qu'il n'en était rien.

C'est à ce moment qu'elle le vit et sursauta. C'est à ce moment aussi que les Gluants passèrent à l'attaque. L'énorme reproducteur, bien plus véloce qu'il n'en avait l'air se jeta sur la petite beauté et l'empoigna pour l'attirer vers l'oculus resté ouvert. Les gluants aspiraient leur victime dans leur corps pour les étouffer, sûrement aussi pour les digérer. Celui-là fit comme tout ceux de son espèce et frétillant mollement contre la fille, commença à l'aspirer.

Damascus trancha une protubérance qui devait faire office de tête, découpa quelques membres et taillada des torses informes. Des Bêtes se tenaient entre le reproducteur et son épée. Les reproducteurs étaient  rares et abattre celui-ci réduirait sûrement le nombre de monstres dans le secteur. Bien que combattant, le démon capta le regard de détresse de la jeune fille. A ses parures et ornements, elle devait servir une riche personnalité. Il était évident que toute aussi mignonne qu'elle soit, c'était une domestique. La sauver le ferait peut être entrer dans les bonnes grâces d'une personne puissante, même s'il n'en avait pas besoin. Il était peut être rester trop longtemps vivre avec les humains. Qu'importe, le risque était minime et le bénéfice de ce sauvetage, intéressant.

Les Gluants ne résistèrent que quelques secondes. Au moment où le reproducteur se jetait dans l'oculus, Damascus franchissait le dernier mètre la main tendue vers l'inconnue. Le démon dérapa dans une mare de résidus fumants et agrippa le corsage de la fille, il tira, le tissu sous tension ne céda pas immédiatement mais libéra une poitrine délicieuse bien que couverte de ... miasmes.

Pas sûr de sa prise et pataugeant sans arriver à se rétablir, Damascus prit les devants  et parla d'une voix qu'il aurait préférée plus sûre.


"Si tu tombes, ne crie pas, le bruit les attire. Sois sans crainte, je ne t'abandonnerai pas."

Le reproducteur avait déjà "avalé" la moitié inférieure de la fille et seul Satan savait si ses tentacules étaient déjà à l'oeuvre. Pauvre petite chose ... Qu'était-tu venue faire ici à cette heure-là ?

Dans un crissement, le corsage céda et la créature et sa victime disparurent dans les ténèbres des égouts. Un splash sourd retentit quelques secondes après. La hauteur ne devait pas être excessive.

Quelle nuit pourrie ! Damascus soupira ( il soupirait beaucoup ces derniers temps ) puis sauta à son tour en espérant que cela en vaille vraiment la peine.

Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 31 octobre 2020, 10:00:40
"Si tu tombes, ne crie pas, le bruit les attire. Sois sans crainte, je ne t'abandonnerai pas."

Cette phrase avait beau résonner dans le crâne d'Alecto, la seule et unique réaction qu'elle put laisser échapper fut de se mettre à hurler lorsqu'elle tomba en arrière, la moitié de son corps entraînée par l'abjecte créature à l'odeur qui lui soulevait le cœur.

Mais ce n'était pas le pire ; Sur ses chevilles et ses genoux, elle sentait des tentacules la palper, comme une recherche aveugle de quelque chose. L'Esclave ignorait tout de ces choses qu'elle attribuait au Diable, et les larmes dans ses yeux eurent un moment de flottement, avant qu'elle ne tombe dans les égouts.

Pouvait-on se réjouir que le sol soit pleins d'immondices, d'ordures, de boue infâme et fumante, et que le corps qui l'avait à demi aspiré n'aient amoindrit le choc ? Dans une gerbe d'éclaboussures le buste d'Alecto se retrouvait encore plus gluant. Il lui fallut quelques instants pour reprendre ses esprits, et se rendre véritablement compte de la situation.

Un temps court, mais durant lequel les membres visqueux et agiles du Monstre gagnaient du terrain, patrouillant ses cuisses à la peau boursoufflée de cicatrices. Alecto se débattit alors, une certaine idée de ce que la Chose avait en tête germant dans son esprit, horrifiée par cette perspective.

Ses mains tentèrent d'aider son bassin à se dégager, dans un tintement ridicule de clochettes qui résonnait dans la cavité, et plus elle gigotait, plus l'abominable Créature semblait se délecter de ce petit corps qui ondulait en panique. L'Esclave toussait, peinant à respirer les odeurs nauséabondes du lieu et des Gluants, pleurait, et implorait.

" Pitié, pitié, aidez-moi ! "

Elle ne pensait pas la Bête qui l'aspirait désormais jusqu'aux côtes douée de raison, aussi ne tentait-elle pas de le supplier, bien qu'elle en eut envie. Sa poitrine nue claquait contre sa peau à chaque fois qu'elle tentait de se débattre, mais ses mouvements étaient de plus en plus compliqués, et désormais, douloureux. La prise de cette Chose était bien trop puissante pour une frêle Domestique, et elle sentit avec horreur un tentacule glisser le long du pli de sa fesse.

Ses yeux s'ouvrirent en grand, lâchant un gémissement terrifié et levant les bras vers le plafond dans l'espoir de s'accrocher à quelque chose. N'importe quoi. N'importe qui.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le samedi 31 octobre 2020, 11:11:20
Tigling tigling tigling ....

Le tintement retenti, de plus en plus frénétique.

Damascus avait sauté à la suite de l'infortunée malheureuse. Le conduit n'était pas large aussi il put glisser en prenant appui le long des parois. Les quelques mètres qui le séparait du fond furent vite franchis. Le démon atterrit souplement sur une surface lisse chichement éclairée par un fugace rayon de lune. Plus loin, c'était les ténèbres et c'est là qu'il devait aller.

Ses sens en alerte, il perçut rapidement le cliquètement des clochettes que portait la jeune fille. Sa voix suppliante retentit aussitôt après appelant à l'aide. Le chasseur se déplaça, longeant sur un sol humide les parois de l'égout. Il progressait à tâtons et suivait apparemment une plate forme surélevée au bord de laquelle coulait le flot d'eaux usées. Il ne devait pas être très éloigné. Un bruit de succion indiquait que la créature se déplaçait, handicapée par le poids de sa victime. Le ahanement guttural de la créature faisait craindre le pire. Si le coït avait commencé, la fille mourrait déchirée.
Un nouveau cri ! Mais ferme-la putain pensa t-il ! Il était tout prêt.

Une gifle magistrale le fit tomber à la renverse. Le choc avait été mou, immonde et brutal. Un deuxième coup lui fit heurter la paroi de la tête. Saloperie de créature !

Le reproducteur utilisait ses tentacules comme des fouets. Même en frappant au hasard ( est-ce que ces choses voyaient dans l'obscurité ), il le toucherait. Damascus brandit sa lame devant lui. Le coup suivant se termina dans un couinement bestial. Un tentacule tranché frétilla sur les bottes du chasseur. Damascus sentit la respiration haletante de la petite domestique, elle était là à ses pieds. Le démon se laissa tomber à genoux , tâtonna,  identifia à peu près le contour du corps de la victime et plongea son épée dans la masse informe de la chose. Un geyser abominable jaillit de la blessure, inondant les deux "humains".


"Accroche toi à moi, serre fort !"

L'épée fourailla et trouva son chemin dans le corps glaireux, libérant celui de la victime. Le Gluant éructait, pris de spasmes violents. Malgré les tentacules fouettant l'air, la tâche macabre fut brève et les restes du reproducteur glissèrent et disparurent dans le flot malsain. Le démon et la victime restèrent enlacés un moment avant que Damascus ne cherche le visage de la fille. Ses doigts touchèrent ... un tentacule tranché accroché  par ses petites ventouses à la joue de la poupée. Il l'ôta et se demanda ...

"Tu en as d'autres ... en toi ? ou ça va ?"  Quel gâchis si c'était le cas.

Un crissement léger le fit se retourner à demi, quelque chose approchait venant du côté de la sortie. Quelque chose de gros et qui grognait. Quelque chose dont les yeux brillaient comme des tisons ardents. Damascus afficha un rictus mauvais. Seul il aurait pu combattre. Là, cette fille l'handicapait.

"J'espère que tu peux courir parce qu'on va pas pouvoir traîner ici."


Il se releva, la prit sous les aisselles et la mit sur pied.

"Tu baisses la tête et tu ne te poses pas de questions."


Il tint fermement son poignet, la tira derrière lui et se mit à courir droit devant lui, sans rien y voir, essayant de suivre à l'oreille le flot des eaux usées.

Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 31 octobre 2020, 11:42:24
S’accrocher et serrer fort, Alecto n’avait pas besoin qu’on le lui répète deux fois. Qu’il s’agisse d’un inconnu, et qu’elle soit à demi nue semblaient finalement être secondaire, alors qu’en d’autres circonstances, elle aurait certainement été écarlate et se serait refusée à l’agripper. Mais, prise dans ce tourbillon de panique qui faisait tambouriner son cœur, le battement chaotique ceignant ses tempes, l’Esclave s’accrocha à l’homme de toutes ses modestes forces.

Mais quand il s’agit de survie, l’être humain fait des prouesses. Elle s’acharna à le serrer avec l’énergie du désespoir et de la terreur, restant accrochée à lui, puisque sa vie en dépendait, criant d’effroi à chaque coup donné dans la masse gluante qui éclaboussait autour de lui.

Plusieurs tentacules étaient collés à elle, et avec des gestes dégoûtés et nerveux, elle s’acharna à les retirer. A sa cuisse, l’omoplate, et enfin, son Sauveur retira celui sur sa joue jadis blanche. Elle était recouverte de fluides divers et, misérable, Alecto sanglotait contre le Guerrier en balbutiant un petit « Non… je… je ne crois pas. » en réponse à sa question.

Le grognement ne lui échappa pas non plus, bien qu’elle n’ait pas les mêmes qualités de perception que son Sauveur, mais malgré tout, l’Esclave devina que cela n’était pas de bon augure. Elle se mit à trembler comme une feuille, relevant les yeux dans le noir pour chercher sur le visage de l’homme une once d’espoir, d’assurance. Quelque chose qui l’empêcherait de hurler à nouveau, tant elle vivait un cauchemar.

Remise sur pied sans douceur, elle couina et acquiesça sans qu’il ne puisse la voir sans doute, estimant qu’en capacité ou non de courir, elle n’avait pas le choix. La terrible capacité d’Alecto à survivre aux sévices de ses anciens Maîtres lui permettrait de puiser en elle la force de déguerpir, quoi qu’il en arrive. Elle le savait, le Seigneur l’accompagnait, et lui donnait l’énergie nécessaire… Elle en était persuadée.

Mais cette conviction ne se lisait en rien sur son visage souillé, lorsque le Combattant lui saisit le poignet sans ménagement, pour l’entraîner. Elle ne réfléchit plus, alors, et le suivit du mieux qu’elle put. La faiblesse de ses jambes jadis à l’intérieur d’un corps visqueux était pénalisante, les retardant tous deux, à mesure que les grognements se rapprochaient.

N’ayant pas l’habitude des traques ou des combats, Alecto ignorait les plans disponibles ou leurs perspectives, et songeait juste à courir, le plus vite possible, pour s’éloigner. Sa seule envie était de remonter à la surface, mais quelque chose lui disait qu’ils s’enfonceraient encore dans les boyaux de Nexus… Trébuchant sur des immondices, penchée en avant pour éviter les obstacles au-dessus de leurs têtes, la Domestique en piteux état couinait de peur et haletait.

Elle était loin d’avoir l’endurance nécessaire pour ce genre de soirée, et hoquetait bientôt, un point de côté lui lacérant le ventre. Pourtant, elle courait encore, sans démériter, supportant la douleur avec l’habitude des maltraitances passées, et obéissante : elle ne posait aucune question.

Et pourtant, Alecto en avait des tonnes, en tête.
La Chose derrière eux gagnait du terrain, et la terrifiait d’autant plus qu’elle se retrouvait dans le noir complet, maintenue par le poignet par un inconnu. Alors qu’elle sentait ses poumons brûler, ils opérèrent un net arrêt, le bruit violent et rapide des eaux s’accélérant soudainement à son oreille. Une cascade ?
C’était sans doute là leur seule issue, sauter dans l’eau croupie qui se déversait, espérait-on, dans une nappe souterraine. Instinctivement, elle refusa de sauter, mais en tournant les yeux sur leurs pas, deux billes égales à des brasiers surent la convaincre.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le samedi 31 octobre 2020, 14:30:18
La course folle fut intense et  éreintante. Courir sans voir où poser les pieds, deviner les obstacles et être prêt à s'assommer contre une arche de pierre invisible, la tension était à son comble. Et malgré les efforts de la donzelle qui souffrait, ça, Damascus le sentait bien, la Chose gagnait du terrain sur les fugitifs. Ils n'allaient pas assez vite.

"Plus vite femme, plus vi.... !!"  L'arrêt fut brutal. La poupée s'écrasa contre le dos de Damascus avec un "pof" pathétique. Il ne bougea pas d'un iota. Devant leur pied, il le devinait, le vide. Un vide terrifiant pour un humain, un vide comme un autre pour un démon. L'eau s'écrasant en contrebas rappelait le vacarme des forges des Enfers.

"Petite, il va falloir un choix et ...." Le rugissement effroyable qui lui coupa la parole fit office de réponse. La Bête les avait rattrappés.

Damascus se retourna, en équilibre au bord du précipice, et serra contre son corps musclé la petite chose fragile. En riant, il se projeta dans l'abîme alors qu'une patte écaillée,  griffue et massive fouettait l'air à l'endroit où ils se tenaient l'instant d'avant.
Pendant la chute, il murmura à l'oreille de sa protégée d'un soir :


"Par les Enfers, si nous survivons, promets moi  une nuit d'amour pour oublier cette soirée."

Il n'entendit pas la réponse tant le bruit de l'eau s'écrasant dans le fond était assourdissant. Le choc l'assomma. Un goût de bile lui monta dans la gorge tandis qu'il sentait craquer tous les os de son corps. Il se demanda juste si la petite chose avait survécut .... Avant de sombrer dans l'inconscience, il la sentit toujours blottie contre son torse alors qu'ils dérivaient, suivant le courant.

Les égouts de Nexus était un véritable labyrinthe. Les artisans mineurs qui les avaient conçus devaient sûrement faire partie de la structure, s'y étant sûrement  perdus eux-mêmes. La nouvelle galerie où se trouvaient les deux échappés faisait partie d 'un vaste complexe alternant bassins de rétention, bacs de purification et tunnels d'écoulement. L'eau y était progressivement moins saumâtre mais toujours aussi malodorante. A ce stade, l'odeur était le dernier des problèmes des deux pauvres masses flottantes.

A partir de cet endroit, tous les flux étaient dirigés vers la mer, grande perdante face à la crasse humaine. Bien entendu, avec un peu de chance, il était possible de découvrir un éventuel oculus qui permettait de rejoindre la surface mais pour ça, il fallait bien chercher et avoir un sens logique infaillible.

La vraie bonne nouvelle que les échoués ne pouvaient pas savoir était qu'aucune grosse créature n'errait dans les parages. La cataracte marquait la frontière des Gluants et autres terreurs avec des populations  de bestioles beaucoup moins nocives. Même si les rats pouvaient être aussi gros que des chats, ils restaient de simples rats. Quelques familles de petits kobolds s'étaient implantées plus bas, en aval et vivaient en dévorant les petits parasites qu'elles pouvaient capturer. Maintenant ... quand il n'y avait rien à manger, le cannibalisme était de mise, malheur aux faibles.

La principale curiosité de cette zone si l'on s'y enfonçait vraiment  reposait dans la présence d'une algue phosphorescente qui colonisait les parois et voûtes des salles et galeries. Une lumière diffuse bleue-verte  berçait l'atmosphère d'une luminosité reposante. Mais ça, Damascus ne le voyait pas, perdu dans une léthargie dont il ne sortait pas.

Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 31 octobre 2020, 15:32:41
La chute lui parut être hors du temps, cette impression de flottement avant un choc cuisant, l’instant avant un coup de fouet, lorsque le Maitre lève le bras et la regarde sans compassion, peut-être même avec impatience.
La nature n’était pas capable ni de pitié, ni de perversion, mais les lois Divines qui régissaient la chute de deux corps d’aussi haut ne permettaient pas une plaisante issue. La voix de son Sauveur avait caressé son oreille, promesse d'étreintes, un flottement de nouveau dans cette bulle et le chaos autour, et elle souffla sans en être certaine un inaudible « o… oui. ».

L’évocation des Enfers avait été trop floue pour qu’elle ne le remarque véritablement, et alors qu’elle se cramponnait à son torse musclé, enfouissant son visage contre l’homme providentiel comme on tient de toutes ses forces à un tronc pour ne pas se noyer, la frêle Domestique heurta la surface de l’eau, une brutalité amoindrie par le tampon qu’avait opéré le Démon dont elle ignorait la nature.

Sonnée, nauséeuse, chamboulée, Alecto avait fermé si vivement les paupières qu’elle s’en faisait mal, et les douleurs diverses sur son corps furent oubliées dès lors qu’elle sentit la raideur vive de son Protecteur s’adoucir. Comme entre le sommeil et l’éveil, l’Esclave aux haillons trempés s’interdit de se laisser aller à la brume qui menaçait d’engourdir ses esprits, même si l’envie de se laisser aller à dériver contre un corps puissant pouvait sembler tentante.

Terriblement effrayée par l’eau profonde, qu’il s’agisse d’un étang comme d’une flaque, elle avait à deux doigts de se laisser aller à la panique, à nouveau, et de pleurer. Pourtant, l’instinct de survie qui lui broyait les entrailles la poussa à se décrocher de son radeau masculin, cherchant à le maintenir hors de l’onde par tout moyen.
Ses faibles capacités n’aidaient en rien l’opération, mais les lueurs phosphorescentes des murs permettaient au moins qu’elle ait moins peur du noir.

Elle craint d’abord, sans réfléchir trop, qu’il ne lâche son épée, et qu’ils ne se trouvent sans défense. Alors, elle tâtonna sous l’eau pour remonter le bras ballant du Démon, lui prendre sa lame en tremblant, tant elle craignait les armes. Une épreuve de force rendue d’autant plus pénible qu’elle devait faire en sorte qu’ils ne coulent pas tous deux dans les profondeurs.

Buvant la tasse à plusieurs reprises, Alecto loin d’être talentueuse à la nage, toussait et reniflait lamentablement, se débattant pitoyablement pour tirer le corps inerte de son Sauveur vers un bord. Un mélange de pierre et de terre rencontra ses genoux avec violence, lorsqu’elle s’approcha, mais avec acharnement, l’Esclave souleva dans un ultime effort le Démon, qui semblait ainsi trempé et gisant, bien plus lourd pour la faible musculature de l’Infortunée.

Il avait la moitié du corps hors de l’eau à la propreté douteuse, et elle considéra que ce serait suffisant. Haletante, elle ne prit pas une seconde nécessaire pour récupérer, ni reprendre son souffle, alors que ses poumons brûlaient. Sans penser à elle un instant, à genoux près de lui, elle se pencha pour coller son oreille contre son torse.

« Pitié Seigneur, ne déserte pas son corps, que Ta miséricorde fasse encore battre son cœur… »

Elle parlait à voix basse, soufflant contre sa poitrine, écoutant le moindre signe de vie dans cette cage thoracique, les paumes à plat contre ce blouson détrempé et froid. Ses prières continuèrent, aussi longtemps qu’il fallut, murmurée avec cette voix pleine de dévotion sans équivoque et sans limite dont elle était habitée.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le samedi 31 octobre 2020, 18:11:21
Une coulée d'acide. C'était une coulée d'acide que l'on vidait dans son oreille. Damascus hurla de douleur en se redressant brutalement. La prière de la jeune femme irradiait dans son cerveau. C'était un supplice. En un instant, le démon fut debout, agrippa la violeuse d'oreilles par le cou et la plaqua contre un mur phosphorescent. Ses jambes étaient ballantes et ses grands yeux bleus le fixait, emplis de stupeur.

"Ne me fais plus jamais ça ! J'exècre ton Dieu, ses paroles ne sont que poisons ..."

Il se reprit un court instant.

"J'aime bien tes seins, ils ne sont pas gros mais je les aime bien, tu sais t'en servir ?"

Il la reposa sans attendre la réponse pour examiner les alentours et  se remémorer ce qui venait de se passer. L'évidence de la situation était flagrante.  Le démon observa la poupée, son petit corps frêle et pâle était marqué de bleus et contusions.

"A l'encontre de toutes les lois de ce monde sauvage, tu as réussi à me sortir de là à la force de ta seule volonté. C'est remarquable pour une humaine aussi chétive. Je ne te remercie pas mais je te gratifie de  ma considération pour le moment présent. Maintenant, il va falloir sortir de là"

L'examen des lieux n'offrait qu'une possibilité. Un couloir dallé semblait se diriger vers un niveau inférieur. Le démon poussa la jeune femme devant. Elle trottinait presque. Il sourit quand il s'aperçut que ses fesses, ses omoplates et l'arrière de sa tête étaient couverts d'algues phosphorescentes déposées quand il l'avait plaquée au mur. Elle brillait comme un fanal.

" Va Charon, passeur éternel, va ..."


Ils marchèrent longtemps, jusqu'à ce qu'ils débouchent sur une plate forme occupée par une communauté de kobolds. Les petits humanoides à tête de canidés s'éclipsèrent en jappant laissant leur campement de tentes en peau de ... chiens totalement désert. Damascus choisit la plus grande des tentes et y fourra la jeune femme sans ménagement. Il rabattit la parcelle de cuir qui faisait office de porte avant de la rouvrir aussitôt.

"Tu as un nom?"

Il hocha la tête en entendant la réponse puis partit chercher un bac en étain bosselé avec de l'eau presque claire qu'il avait repéré au passage. Il le ramena à Alecto avec ce qu'il avait trouvé en eau potable, des outres de cuir qui sentaient le chien mouillé et de la viande séchée, peut être de chien aussi.

"Tu te laves et tu manges, quand je reviens, tu me laveras. Les kobolds ne sont pas agressifs habituellement, ils doivent nous observer de leurs cachettes. Je vais juste m'assurer qu'ils ne poseront pas de problèmes."

Une fois sorti, Damascus se laissa aller contre un poteau en bois en haut duquel trônait un crâne de kobold, sûrement un ancien sorcier du clan ou quelque chose comme ça. Son corps le faisait souffrir, son bras gauche ne répondait plus  et son dos surtout semblait en miettes.

Le démon grogna puis  se dirigea vers un trou duquel il tira un vieux kobold dépenaillé qui couina de terreur.

"Toi et moi, on va parler"



Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 31 octobre 2020, 19:32:17
Il n’était pas mort.
Malgré la brutalité du geste, la piqûre dans son dos contre la paroi dure, la violence de cette main qui l’étranglait, Alecto se concentra sur la seule chose qui importait. Son Sauveur n’était pas mort, Dieu avait d’autres plans pour lui. Elle était soulagée.

Totalement ignorante des diverses créatures qui pouvaient peupler Terra et les autres mondes dont elle ne savait rien non plus, la petite Esclave balbutia avec peine un confus « p… pardon Messire. » avant d’attendre, servilement, qu’un veuille bien la reposer au sol.

Il avait blasphémé.
Mentalement, en fermant les yeux, la jeune femme en guenilles luxueuses prononça quelques mots pieux, sans doute pour demander à l’Ordre de pardonner ces mots durs. Sans doute dus au choc, songea-t-elle, pour quelles autres raisons un homme pouvait-il dire de telles insanités ?  Candide sur la nature véritable de son Protecteur, qui tenait désormais office de Bourreau, Alecto ouvrit de grands yeux choqués lorsqu’il désigna sans gêne sa poitrine, et un mouvement de réflexe vint la masquer vainement, dans une attitude pudique.

Inutile de dire qu’elle ne savait pas ne pas répondre à un Homme Libre, mais elle était si chamboulée et sa respiration coupée par la poigne sévère du Combattant, qu’elle ne réussit à articuler que des onomatopées indistinctes.

Les paroles du Démon résonnaient à ses oreilles. Il ne la remerciait pas ? C’était parfaitement grossier, pensa la jeune Esclave, mais se garderait bien de tout jugement. Tenant sa langue, elle estimait que la considération d’un homme venant de la sauver était bien suffisant. Aussi crut-elle bon d’ajouter, d’une petite voix éraillée.

« Vous m’avez sauvée la vie, Messire, c’était mon devoir. »

A vrai dire, Alecto ne savait pas laisser quiconque sur le carreau, faible ou puissant, que cela puisse la mettre en danger ou non. Chaque vie était précieuse, pour elle, et se montrer bonne en toute circonstance était un mantra qui régissait sa vie. Pourtant, quelque chose l’intrigua à nouveau, et elle cilla.

« Humaine ? »  Pourquoi n’avait-il pas dit ‘femme’ ? Il ressemblait à un Humain, mais elle savait que certaines races pouvaient, peut-être, beaucoup y paraître ?

Pas le temps d’avoir la moindre réponse, elle se sentit pousser vers l’avant, imaginant alors qu’elle devrait ouvrir la marche. Avec cette lancée, elle essayait de ne pas perdre l’équilibre, et la marche lui semble durer des heures entières. Peu endurante, elle haletait, soufflait, le visage rendu disgracieux par des grimaces de douleur, mais jamais elle ne se plaignit.
Bien éduquée, elle n’exprimait aucun besoin, ni de s’arrêter même lorsqu’elle se tenait le ventre prise d’un point de côté, ni de juste ralentir la cadence lorsque ses sandales abimées lui lacéraient les pieds.

La vue des Kobolds la fit sursauter, effrayée même par ces petits êtres qu’elle ne voyait presque jamais. Alecto avait une vision de Terra bien trop humano-centrée. A l’Auberge, elle était comme préservée des autres races, et Thiana était en affaire principalement avec ceux de cette espèce… Alors, voir autant de diversité en une seule nuit la rendait fébrile, et elle se stoppa par crainte.
Les petites bêtes pourtant avaient plus peur d’elle qu’elle d’eux, visiblement, puisqu’ils avaient déguerpi à une vitesse folle, laissant leurs logis.

Elle eut envie de leur dire de rester, qu’ils ne voulaient pas les déranger mais… A nouveau, son ‘Protecteur’ la poussa dans une des tentes sans délicatesse. Elle se retrouva jetée au sol, ayant le réflexe de lever les mains pour ne pas tomber tête la première, et sentant ses genoux accuser le coup. Une grimace fendit ses lèvres, mais à part un petit couinement misérable, aucune plainte ne franchit sa bouche.

Mais ce ne semblait pas être par fierté ou orgueil, que la douce Domestique ne prononçait aucune supplique. Comme un instinct de survie primordial, elle savait que geindre lui attirait fatalement des ennuis.

« A… Alecto, Messire. »

Toussa l’Esclave, louchant sur les victuailles qu’il venait de rapporter. Peu regardante sur la qualité de sa nourriture, elle ne ferait pas la fine-bouche. Mais jamais elle ne se servirait seule, ou sans autorisation, même si sa Maîtresse était loin… Alors, levant ses yeux clairs vers le visage fin du Démon, elle sembla attendre son approbation.

Elle vint de manière étonnante, Alecto hoquetant en entendant les ordres aboyés froidement. Qu’avait-elle fait de mal ? Il lui avait semblé plus sympathique dans les boyaux des égouts. Se pensant coupable d’une bévue, elle baissa les yeux humblement, et timidement, hocha la tête pour bien faire comprendre à son Sauveur qu’elle avait parfaitement comprit les consignes.

« B. Euh. Bien Messire. »

Mais il sortit trop vite pour entendre, sans doute. Elle resta un moment à regarder le pan miteux et humide de la tente qui voletait après son départ… C’était un homme étrange, qui lui semblait tout aussi dangereux que bienveillant à son égard.

Tout en retirant les chaînes, les bracelets, les colliers de clochettes, les parures diverses, Alecto essayait de comprendre ce qui c’était véritablement passé lorsqu’il avait retrouvé ses esprits. Il semblait un homme orgueilleux, ce qui était un péché, certes, mais répandu chez les Combattants, estimait-elle. Il était également autoritaire, mais ceci, Alecto en avait l’habitude… Tous les gens autour d’elle l’était. C’était ainsi.

Patiemment, elle s’acharna à faire sa toilette, l’eau froide n’était pas pire que l’onde croupie où ils avaient séjourné. Elle frissonnait, et en ayant retiré ses frusques, une terrible révélation la rendit blême… Elle n’avait pas de vêtements à remettre.
En se tournant sur elle-même, dans ce petit habitat peu adapté à sa taille, elle ne vit aucun tissu qui puisse masquer ses courbes. Et cela l’angoissa.

Elle savait cependant que son Protecteur reviendrait bientôt.
Alors, docile et douée pour ces attentions qui comblent les Maîtres, elle disposa correctement l’écuelle de viande séchée, après en avoir pioché quelques morceaux. Un linge presque propre tiendrait lieu de gant pour décrasser son Guide, tout était plutôt correctement agencé pour plaire à l’Inconnu lorsqu’il entrerait dans la tente de nouveau.

Patiemment, en bonne Esclave, elle s’assit, à genoux, les fesses sur ses talons, et posa bien sagement ses paumes abimées sur ses cuisses. Il serait trop audacieux de sortir, même si sa curiosité l'y poussait. Non, elle restait calme et immobile, attendant comme un bon chien obéissant.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le dimanche 01 novembre 2020, 10:01:39
Le vieux kobold avait bien compris les ordres du démon. Bien que Damascus n'ai pas eu à parler le Koboldaï depuis longtemps, il s'en était suffisamment acquitté pour que ses ordres soient clairs. C'était une langue primitive où l'intonation définissait généralement le sens de phrases courtes qui n'excédait pas quatre jappements. Comme ils n'avaient pas le choix, trop peureux de représailles, les petits canidés mettaient à disposition des deux "humains" le peu de biens qu'ils possédaient. Ils leur garantissaient l'assurance d'une  tranquillité toute relative, en effet, si un autre danger survenait, les kobolds fuiraient comme à l'accoutumée.

Le doyen de la communauté indiqua également qu'ils se trouvaient dans les grandes profondeurs de Nexus. Pour rallier la surface, il leur faudrait sûrement rejoindre les galeries menant à la mer. Les niveaux supérieurs ici même étaient occupés par d'indescriptibles horreurs. Deux jours ( Damascus aurait misé bien moins ) leur seraient nécessaires pour s'extirper des égouts de la cité. Le démon ne douta pas un instant qu'il réussirait, lui. Maintenant, est-ce que la petite chose qu'il trainait depuis la place des orfèvres survivrait, elle ? Curieusement, emmurée dans son silence craintif, elle était attachante, autant qu'un animal domestique puisse l'être à son maître, voire en fait un peu plus décida t'il.

Les femmes étaient pour Damascus le moyen d'assouvir ses plaisirs sexuels, rien d'autre. Il les avait toujours considérées comme des jouets utiles le temps qu'il les consomment avant de les jeter. Rarement il s'était attaché à l'une d'elles, mais toujours dans le sens sexuel du terme. Il pouvait être très brutal, cruel même, vicieux aussi, c'était sa nature profonde. Seul son plaisir comptait. Il s'était aperçu malgré tout, au fil du temps, que sa "condition" humaine affectait sa perception des choses d'une curieuse manière. Alors certes il aimait toujours autant le sang et les combats, sa haine des Eglises du Vieux Père était toujours aussi viscérale, la vie et la mort n'était pour lui qu'un concept puisqu'il avait vu, depuis sa lointaine "naissance", disparaitre et naitre des milliards d'individus sans que ça l'affecte le moins du monde. L'empathie qu'il éprouvait à l'égard de la poupée était un sentiment nouveau, pas désagréable, juste curieux. Il aurait le temps d'y repenser une fois sorti de ce trou, seul ou à deux.

Quand il revint à la tente miteuse, la petite chose attendait bien sagement, nue, à genoux, disponible. Damascus se plia et s'assit près d'elle. Sa haute taille ne lui permettait pas de se mouvoir aisément dans cet espace restreint. Il constata qu'elle avait à peine grignoté quelques lambeaux de viandes, pas étonnant aux vues de son physique.


"Si tu meurs, les kobolds se repaîtront de tes chairs. Alors, mange plus et ne meurs pas"


Le démon l'observa. Elle était belle à sa manière. Son innocence et sa pureté étaient son charme. Par pureté, Damascus entendait cette dévotion tenace mais évidemment faussée qu'il avait ressenti et même subi. Lui même faisait appel à son propre Père de temps en temps. Cette dévotion était une arme puissante. Le visage d'Alecto était celui d'une de ces petites poupées de porcelaine qui faisaient le bonheur des fillettes de la noblesse. De grands yeux bleus où se reflétaient, sans filtres, toutes ses émotions. Sa chevelure devait rendre folles de rage les marquises et comtesses de la cour. Et ce petit corps ... quelques livres de plus lui serait sûrement utiles. Ses courbes étaient fines mais pas forcément gracieuses et cette apparence frêle ne devait pas jouer en sa faveur. Son attitude soumise le confirmait.

Damascus mâchonna distraitement quelques bouts de viande sans saveur avant de parler, le regard vague.


"Tu es une petite chose étrange tu sais ? Tu devrais mourir mais tu vis. Tu n'as ni la force ni la maîtrise d'une guerrière mais pourtant tu te bats. Quand tu dois tomber, tu t'élèves. Quand tu dois pleurer, tu te tais. Qu'est-ce qui peut bien, quand tout joue contre toi, te motiver à te surpasser de la sorte. Tu es une domestique ou une esclave, tu traines un seau de merde à minuit quand tout le monde dort. Ton sort à l'extérieur ne doit pas être enviable. Pourquoi vis-tu ?"

En l'écoutant, il ôta ses vêtements, le visage crispé. Il découvrit son corps couvert de contusions. Le manque de mouvement favorisait la raideur aussi était-il tiraillé douloureusement. Damascus grogna, finit de se dévêtir intégralement et se coucha sur une peau tannée devant Alecto.

"Il est temps que tu me laves et  que tu t'occupes un peu plus de moi, sois efficace"
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 01 novembre 2020, 10:56:39
Son Sauveur avait reparu, et demandait qu’elle ait plus d’appétit. Obéissante, sans ajouter un mot à son ordre, elle se saisit de morceaux de viandes séchées, et les grignota dans un silence percutant. Elle semblait capable d’une discrétion démesurée, désormais défaite de ses chaînettes qui tintaient à chaque mouvement, même infime. A croire que sa Maîtresse s’était plusieurs fois faite surprendre par sa présence, à des moments inopportuns, et avait insisté pour qu’elle ne porte des clochettes dans le seul but de l’entendre arriver à l’avance, comme on le fait de petits animaux domestiques trop sournois.

Alecto n’avait aucune intention de mourir, ceci-dit, et prit l’ordre comme un conseil et pire… sa nature pleine de bonté estimait que l’Inconnu tenait à elle, puisqu’il préférait la voir vivre. Elle ne sourit pas à cette pensée, mais chaque bonne action l’emplissait de douceur. Et ce, en dépit de la perspective peu ragoutante d’être dévorée par des charognards, son cadavre encore chaud.

Elle ignorait combien de petits filets de viande elle devrait avaler avant que le Combattant n’estime que cela soit suffisant, mais lorsqu’il reprit la parole après un moment de flottement, la petite Poupée, les marques rouges de ses doigts encore dans le cou, pinça les lèvres.

La jeune fille ne s’était jamais qualifiée d’étrange, mais elle évitait toujours tout jugement sur sa personne, comme sur les autres. Cependant, il ne lui avait pas échappé qu’elle n’était pas comme la majorité des personnes qu’elle croisait, loin de là. Mais pour elle, la réponse était simple… Lui permettre de s’exprimer là-dessus, il l’ignorait sans doute, était surement un cadeau exceptionnel pour la Domestique peu loquace habituellement. Jamais on ne lui posait de questions sur elle, et ses deux billes bleues se mirent à briller de… de reconnaissance ?

Les mots étaient méprisants, pour la plupart, il est vrai, mais Alecto estimait que seule comptait l’attention. Certains hommes peinent à s’exprimer convenablement, trop imbu d’eux-mêmes, bouffi de l’importance qu’il porte à leur personne, et elle n’avait pas à les blâmer pour cela. Soudainement, le visage doux de la Servante s’illumina à mesure qu’elle esquissait un fin sourire, timide, discret… mal à l’aise.

« La Foi, Messire. »

Répondit-elle, simplement, sans chichi, et tout son corps semblait rayonner de cette conviction profonde et viscérale. Ses épaules étaient moins voutées, peut-être avait-elle-même relevé le cou dans un gracieux mouvement.

« Je ne vis que pour servir le Seig… »

Mais elle fut stoppée, alors qu’elle aurait aimé parler encore de cette motivation sans faille qu’elle possédait au plus profondément d’elle-même, par les mouvements du Démon. Alors qu’elle semblait pleine d’assurance, tout retomba comme un soufflet lorsqu’elle vit le corps de son Protecteur se dévoiler, parcelle par parcelle, et qu’elle rougissait.
Les corps nus l’avaient toujours mise dans un profond malaise, et elle baissa les yeux immédiatement, reprenant une attitude soumise et gauche. Ses joues se teintèrent de carmin, en fixant obstinément l’écuelle de viande de chien rabougrie, ses oreilles percevant cependant clairement le tissu mouillé qui crissait sur la peau du Démon, et la tension liée aux douleurs qu’il ressentait ne lui étant pas non plus étrangère.

L’empathie d’Alecto lui envoyait en pleine face la souffrance des gens, et elle eut même un mouvement de réflexe, comme pour venir l’aider à se dévêtir, une envie plus forte, visiblement, que la gêne de la peau dévoilée. Mais elle eut peur de ne pas agir convenablement, et resta assise sur ses talons, le dos rond, à observer la poussière sur le tapis rapiécé du sol.

Une fois allongé, et ayant donné ses ordres, étrangement, la petite Esclave sembla se sentir un peu mieux. Obéir était un refuge rassurant, pour celle qui n’avait jamais connu que cela. Alors, elle se déplia avec douceur, saisit le linge, et après l’avoir immergé plusieurs fois, s’approcha du Démon timidement.

« Attention, l’eau est froide. » Murmura-t-elle, prévenante.

Laver un homme la rendait évidemment anxieuse, et son regard se focalisait sur sa propre main qui s’avançait par réflexe sur les contusions visibles de son buste. Alecto fit preuve d’une extrême douceur, révélant sans doute une de ses qualités, celle qui se vendait à prix d’or… Il semblait que panser les blessures, œuvré au bien-être des autres, la rendait moins misérable.
Elle tapota délicatement sur les déchirures, nettoyant les plaies et les bleus, posant sa main libre sur l’épaule de son Sauveur après avoir soufflé sur sa paume pour la rendre moins gelée. Une perle d’attentions.

Et étrangement, même si son regard était gêné et ses pommettes roses de pudeur, son corps paraissait apprécier rendre ce service. A mieux y songer, l’homme avait une allure élégante, charismatique, même. Il possédait une peau claire, et les traits de son visage était sans pareille, d’une finesse qu’elle n’osait pas détailler. Mais elle se remémora également ses prunelles… Elles étaient étranges et effrayantes, mais Alecto n’avait pas l’audace de relever les yeux pour les analyser.

Le linge humide avait fait son office sur le torse du Démon, elle lavait ses épaules, ses avant-bras avec attention, en penchant même légèrement la tête. On ne pouvait pas dire qu’elle était empressée, et semblait prendre son travail minutieux à cœur, comme si décevoir était une issue abhorrée.

Cependant, lorsque le buste fut d’une relative propreté vu le manque savon, la petite Poupée se stoppa, et se mordit l’intérieur de la joue, son regard sautant vivement du ventre musclé du Combattant à ses genoux. Cette courte pause pleine de malaise la fit frémir, avant qu’elle ne plonge de nouveau le gant de fortune dans l’eau froide, et ne vienne frotter les cuisses de son Protecteur.

Il lui était pénible de songer pouvoir le nettoyer en totalité et avec appréhension, Alecto sembla chercher le regard de cet inconnu, sans doute en quête d’empathie ou de compréhension.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le dimanche 01 novembre 2020, 15:09:26
Quoi que cherche Alecto, elle ne le trouverait pas. Les paupières du démon papillonnaient, ses globes oculaires blancs révulsés lui donnait l'air d'un Mystique.  Très rapidement, l'esprit de Damascus s'était échappé. Il avait apprécié les efforts de la poupée. Ses petites mains adroites avaient fait des miracles. Il l'avait observée, nue et appliquée, complètement absorbée dans l'exécution de sa tâche. Douce, elle l'était. Une parfaite petite âme dédiée au bien-être des autres. Le démon ne dormait pas à proprement dit. Son esprit rejoignait les abysses infernaux pour s'y régénérer, pour y regagner  l'intensité nécessaire qui lui permettait d'évoluer hors des frontières des portes sataniques. Cela faisait bien longtemps que le démon ne s'était évadé de cette manière dans cet extra-monde. Il évitait de s'y aventurer, sa présence démoniaque, très identifiable, était caractéristique d'un démon de son rang. Il avait depuis longtemps abandonné la gloire des jours anciens qui avait fait son nom. Ce retour qu'il n'avait pas anticipé était directement lié au sentiment de plénitude que lui intimait le traitement d'Alecto. Au fin fond de son être, une puissance titanesque ancestrale s'éveilla, un brasier incandescent déversa son flot ardent dans ses artères. Des millénaires d'inactivité démoniaque  se consumèrent  dans un torrent de flammes. Le septième cercle des Enfers, celui de la violence,  trembla. Un océan de terreur envahit cette partie de l'extra- monde. Les démons, quels qu'ils soient ,  paniquèrent, submergés par l'onde effroyable d'une renaissance amorçée.

Sous Nexus, rien ne trembla, l'apocalypse psychique ne fut perçue que par les adorateurs de Satan, les créatures du Mal. Seul le corps de Damascus s'arc-bouta intensément, à se briser, avant de retomber inerte sur la peau tannée. L'effroi généré par cette démonstration affecta Alecto car elle se pétrifia, blanche comme un linge. La main du démon jaillit pour lui saisir la nuque. Il la força à le regarder et riva ses prunelles dans les siennes. L'on pouvait y lire l'histoire des Ages depuis l'ère des Grands Commencements. Un rictus animal barra son visage, un filet fumant s'échappa de sa bouche, une aura monstrueuse se superposa à sa silhouette "humaine".

"Quel accueil ... quel accueil ..."

Sa voix ténébreuse embrassa l'atmosphère.

"Je te suis reconnaissant Alecto, tu viens de me libérer d'une lourde chaîne."
"La sens-tu ? La puissance des Enfers? Tu viens d'offrir au monde un renouveau qu'il n'attendait pas."
"J'exige ta dévotion, petite humaine, mais aussi ..."


D'un geste sec, il plongea la tête d'Alecto entre ses jambes et força son sexe contre ces lèvres délicieuses qui ne purent résister. Bien que supérieurement membré , la pression fut telle qu'il disparut intégralement dans la bouche de la petite poupée. Une dernière poussée lui permit de se loger dans la gorge d'Alecto.

"Rhhaaaaaaaa" La tête en arrière, Damascus exhala un long soupir d'apaisement.
"Je n'en attendais pas moins de toi. Maintenant il te suffira juste de ne pas résister ... ou bien pas trop alors"

Tordant la masse de cheveux de la jeune fille autour de sa main, le démon lui fit entamer un long va-et-vient, baisant sa bouche pour son plaisir, s'enfonçant aussi profondément que possible dans le goulet serré.

"Pas tes mains !"

Damascus fit basculer Alecto sur le dos et se positionnant derrière sa tête, l'inclina en extension.

"Ouvre la bouche ! Plus encore !"

Libérant les quatre fins appendices rétractés derrière ses attributs génitaux, le démon leur donna libre action. Il s'agissait d'organes sexuels qui pouvaient aussi bien agir en autonomie qu'obéir à la volonté du démon, selon son humeur. Les langues de chair animées, d'un même mouvement s'introduisirent dans la bouche d'Alecto, brièvement y fouraillèrent puis la maintinrent grande ouverte. Damascus ne prévint pas. D'un coup de reins, il empala le gosier de la jeune fille de son  sexe tendu.  Le démon observait sa partenaire alors qu'il la ramonait comme une bête en rût. Le cou de la poupée se distendait à chaque passage de sa queue. Il le comprima des deux mains pour accentuer son plaisir. Se sentir bouger en elle était grisant. Un gargouillis plus suintant que les autres lui fit retirer son sexe de la bouche brûlante. Alecto était souillée de salive et d'autres fluides plus masculins. Ses yeux dénotaient au milieu de cette débauche, si grands et si bleus. Elle haletait.

"Déjà ? Tu peux mieux faire"
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 01 novembre 2020, 15:55:54
Les yeux grands ouverts de stupeur et écarquillés par la douleur, la douce Esclave voyait son visage se tordre au rythme violent des caprices du Démon. Ce n’était pas un Humain, elle ne savait pas dire sa véritablement nature, et cela la terrifiait, peut-être bien plus que se faire violer. On lui avait fait subir bien des châtiments corporels humiliants et malsains, elle savait la sensation désagréable de subir les assauts d’un homme ou d’une femme assoiffé, mais cette fois, c’était différent.

L’aura qui se dégageait de celui qui l’avait sauvée était monstrueuse et son corps avait révélé des horreurs sans nom qu’elle ne savait nommer. Sa mâchoire craquait et ses grands yeux délavés exprimaient tout son effroi. Le membre qui envahissait sa gorge était brûlant et les mouvements qu’il imposait la laissait à chaque coup de rein au bord de la nausée.
Elle se sentait soulevée et faible, sur le point de s’étouffer à chaque fois que cette hampe démoniaque pénétrait ses lèvres qu’elle ne pouvait plus tenter de refermer.

Si beaucoup aurait été farouche et fière face à ce traitement, l’égo d’Alecto, inexistant, ne s’était pas interposé. Oh, bien sûr, elle tentait vainement de bouger, mais elle était dépassée par la force et les trop nombreux appendices du mâle qui la violentait.
Elle leva les yeux vers son visage, frissonnant de terreur en voyant ces pupilles luisantes et le visage satisfait, comme ivre ou dément, du Démon. Elle toussa immédiatement son retrait, l’intensité de la scène l’avait laissée sous le choc, prise d’une quinte de toux en tentant de reprendre son souffle.

Fébrilement, nerveusement, elle chercha autour d’elle quelque chose pour l’aider, non pas qu’elle espérait affronter son tortionnaire, mais tout élément pouvant lui donner un répit, ou une explication, peut-être.

Sa petite main gracile et blanche vint essuyer son menton qui dégoulinait, prenant soin de ne jamais observer l’entre-jambe anormale pourtant juste sous son nez. Suppliante, elle testa de reculer, mais la peur la paralysait.

« Q… Qui… êtes-vous ? »

Balbutia-t-elle d’une voix éraillée, la poitrine soulevée par une respiration paniquée. Elle se souvint des mots anodins qu’il avait prononcé lors de leur chute. Était-ce sa définition d’une ‘nuit d’amour’ ? La sienne différait, évidemment, mais la prude et délicate Alecto connaissait-elle vraiment ce sentiment et la plénitude d’une nuit torride consentie ?
Assurément, non.

Mais dans son crâne où tambourinait le battement de son cœur affolé, l’Esclave entendait encore cette voix indescriptible qui évoquait les Enfers, et elle se mordit la lèvre avec violence tant elle tremblant, comme sous le coup d’une crise de tétanie.

« Pourquoi… » Elle avala difficilement sa salive, le regard éperdu d’un petit animal pris au piège. « Pourquoi faites-vous cela… » Et elle continua nerveusement dans un flot de paroles indistinctes.

La bonté en chaque être.
Présentement, elle peinait à s’en convaincre, et dû fermer les paupières avec force pour ne pas fondre en sanglots. Supporter était la meilleure option, ne rien dire, le laisser assouvir ses besoins : c’était ainsi qu’elle survivait avec tous ces Maîtres, après tout. Mais ils n’étaient en rien des Démons, à vrai dire…

Alecto se sentait également idiote, d’avoir trouvé ce corps séduisant, elle qui ne prenait jamais le temps d’observer les individus de manière sexuée. Elle avait pansé ses blessures et aurait bercé sa nuit pour qu’il récupère, elle aurait été présente à son réveil pour le nourrir…

« Je … Je suis une piètre amante, Messire, … »
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le lundi 02 novembre 2020, 00:33:57
Le démon coupa court aux atermoiements d'Alecto en replongeant dans sa bouche dévastée. Comme un sauvage, il pilonna la petite chose en grognant, une écume fumante aux lèvres. Ce fut plus long encore que la première fois. Un petit kobold, le plus courageux de sa tribu, osa s'approcher de la tente et écouta ce qu'il s'y passait. Entre grognements, succions et hauts-le-coeur, il déguerpit, incertain de ce qu'il devait comprendre. Finalement, arrivé au bout de son plaisir, Damascus hurla et se vida en longues saccades au fond de la bouche de sa ... partenaire. Il vit ses joues gonfler et dans un 'beeuuuark" visqueux, alors qu'il se retirait, elle rendit tout le sperme qu'elle n'avait pu avaler.

"Détrompe toi , je viens de te trouver une délicieuse qualité"


Se déplaçant, le tourmenteur s'agenouilla au dessus du ventre d'Alecto. Ses tentacules indisciplinés prirent pour terrain de jeu la poitrine de la jeune femme souillée. La dominant, il fit un choix qui aurait un impact douloureux sur la vie de cette dévôte.


"J'admire ta dévotion, j'admets n'avoir jamais rencontré de créature aussi pieuse et fervente que toi. J'ai au cours de mon existence corrompu les plus saints des prélats, fait douter les plus puissants séraphins, pervertis des civilisations entières, et toi ? Toi tu me résistes ? Insignifiante petite humaine si ... inutile, si ce n'est qu'il aura fallu tes pitreries pour me ramener des tartares de l'ennui. Je vais te dire une vérité établie : ton Dieu est égoïste et n'a de considérations que pour lui-même. Je vais te délivrer de ce fardeau injuste et t'incliner devant la véritable puissance de ce monde"

Damascus psalmodia dans une langue gutturale aux accents de violence et d'hérésie. Il leva une main et tendit son index. Un chatoiement apparut, effleurant son ongle. Cette lueur diffuse aux teintes rouges orangées se précisa. Un symbole de lumière apparut, un pentacle d'une justesse remarquable cerclé dans un anneau de feu. A chaque extrémité du pentacle était représenté une créature des Enfers. L'apparition pulsa jusqu'à se stabiliser, flottant au dessus d'Alecto.


"Tu vas souffrir comme tu n'as jamais souffert mais cette douleur est nécessaire pour que ton passage soit accepté."

Le dernier glyphe infernal que Damascus avait invoqué, c'était il y a des éons, avait consumé le corps et l'esprit de sa victime. Convertir un serviteur du Vieux à l'aide d'un glyphe assurait la loyauté absolue du converti aux cercles démoniaques en pervertissant l'esprit , mais n'était pas sans risques. Alecto valait bien cette prise de risque. Le potentiel de cette petite était infini. Si elle survivait, elle deviendrait une muse des Enfers à part entière.

"Accueille la douleur et livre toi à mon Père, abandonne ta fragilité et gagne ton élévation"

D'un geste lent et précis, le démon guida le glyphe sur la poitrine de la petite dévôte. Au contact de la peau, le symbole irradia, dégageant une chaleur extrême. L'air grésilla, la peau aussi, marquée au fer blanc. Le glyphe s'enfouit lentement, mutilant les chairs, dispensant toute sa malveillance. Damascus le vit briller dans le corps d'Alecto. Trop concentré sur sa tâche, il ne prêtait guère attention aux souffrances de la torturée.
Un long sifflement s'échappa de l'atroce blessure, le symbole oscilla une dernière fois puis s'éteignit, signifiant l'instauration du crépuscule d'Alecto.  Damascus baissa les yeux. Les chairs mutilées se refermaient déjà et il ne resta bientôt aucune cicatrice physique du drame qui venait de se jouer.


Poum poum ... poum poum ... poum poum ... Le démon avait réussit. Il sentit vibrer au fond de son être le coeur de la jeune femme. Il s'allongea près d'elle, tira sur eux une couverture couverte de poils et enlaça sa nouvelle protégée.

"Bienvenue aux Enfers, Princesse Alecto, maîtresse noire des vices et servante de Damascus."
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 02 novembre 2020, 19:23:20
Je vais te délivrer de ce fardeau injuste et t'incliner devant la véritable puissance de ce monde.

Cette phrase résonnait dans le crâne d’Alecto.
Son corps s’était soulevé, contorsionné en des postures inhumaines, les yeux révulsés et le visage souillé dévasté par des soubresauts chaotiques, dès que le glyphe entra en contact avec sa peau. Cela dura un long moment, et vu de l’extérieur, elle se désarticulait dans des mouvements irréguliers et impossibles à appréhender, la bave et les fluides infects aux lèvres, les membres tantôt durs et tendus comme des tiges, et tantôt mou comme invertébrés.

A l’intérieur, un champ de bataille constituait son âme, et un brasier consumait ses chairs. Elle brûlait, littéralement, une sensation semblable aux suffocations avait effacé le goût de la sève qu’elle avait dû avaler et recracher pour ne pas s’étouffer. Elle pourrissait et s’étiolait comme une fine couche de parchemin devenue cendres, et une seconde, elle crut s’élever au-dessus de son corps, même.

Alecto ignorait ce qui lui arrivait.
Elle n’avait plus de pensées, plus de sens.
Seule la douleur.

Elle se vit, comme extérieure à elle-même, et le Démon au souffle fumant par-dessus sa peau aux nombreux témoins de ses erreurs passées. Elle vit ses globes oculaires blancs, sa langue presque pendante, ses seins visqueux. Et tout lui semblait étranger.

Un long moment, elle s’observa se secouer comme une possédée, avec une violence inhumaine, sans ressentir le moindre sentiment, ni empathie, ni colère, ni intérêt.

Tant que son Âme semblait encore en proie aux résistances et aux attaques, pour le contrôle de son corps et de son esprit, l’Esclave avait l’impression d’assister à un spectacle qui la laissait de marbre. Un processus de défense, sans doute, l’unique moyen de survivre à cette épreuve. Le détachement.
Visiblement, deux forces primordiales revendiquait la possession de sa personne, mais elle assista sans émotion aucune à la chute de l’une d’elle. Son corps fut parcouru de tremblements puissants, elle hurla, et tout retomba.

Elle ne garda aucun souvenir de cette épreuve.
Durant plusieurs heures, la frêle Domestique fut dominée par la fièvre, les paupières closes et la sueur roulant sur son front. Mais ce ne semblait pas être un sommeil léger, elle paraissait comme en convalescence après la débâcle. Son corps était bouillant, alors que le Démon se collait à elle, mais elle était immobile, enfin.

Le battement de son cœur, cependant, était stable et régulier, lorsqu’elle sembla s’éveiller. La petite Esclave ouvrit lentement les paupières, la peau encore chaude et moite, et observa la toile tendue de la tente des Kobolds. Elle cilla, au ralenti, se demandant alors où elle se trouvait, mais le contact de la peau nue du Démon attira plus rapidement son attention. Doucement, alors qu’on s’extirpe de la langueur, elle se tourna sur le côté et observa le visage de l’homme, dans un silence lourd.

Si elle avait quelques souvenirs de ce qui venait de se jouer, son visage n’en indiquait rien. Mais… dans ses iris si claires, jadis pleines de peur et de soumission, se lisait clairement une affirmation consciente, et y perlait également le vice. Pour un être expérimenté dans le domaine comme le Combattant, c’était l’assurance, s’il en fallait davantage, de la réussite de sa possession. Les mots qu’elle prononça ne firent que le confirmer.

« Je vous appartiens, n’est-ce pas, Damascus ? »

Alecto ignorait comment, mais elle connaissait son nom, et lorsqu’elle le prononça, ses entrailles semblèrent se serrer, en réaction inexpliquée. Pas de provocation ni de farouches attitudes, néanmoins. La petite Colombe restait une chose délicate, respectueuse et calme… Pourtant, elle ne craignait plus de regarder son Maître, de plonger ses iris dans les siennes, où on pouvait lire, dès lors, une profonde loyauté.

Penchant la tête sur le côté, l’Esclave glissa son regard de ses yeux démoniaques vers l’arête fine de son nez, puis s’attarda sur sa bouche, l’expression de son visage sans plus aucune once de gêne, alors qu’elle n’aurait jamais fait preuve d’une telle audace. En elle, c’était étrange. Il lui semblait qu’elle vivait en adéquation avec ses désirs. Admirer le Démon ne lui faisait ni peur, ni appréhension de cette envie. Pourtant ne pas le contempler, puisqu’il était à portée ?

La jolie Poupée détailla son visage, son cou, ses épaules que laissaient dévoilées la couverture miteuse où ils se trouvaient. Sa clavicule lui sembla fine et saillante, et elle esquissa un sourire, qui s’apparentait à de l’attrait. Pourquoi se priver de montrer son appréciation ? Pourquoi cacher ses émotions ? Elle les accueillait avec sérénité, mais quelque chose en elle lui intimait de ne pas le toucher, malgré l’appel de sa peau.

Sans savoir comment ni pourquoi, elle semblait savoir instinctivement qu’il était son Maître, qu’ils étaient liés, et qu’elle n’avait pas le droit de le souiller de sa chair faible. Son œil brilla cependant, d’une lueur brûlante.

« Pourquoi restons-nous dans cet abri misérable, alors que vous méritez un Palais ? »
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le mardi 03 novembre 2020, 11:02:41
Le vieux kobold à qui s'était adressé le démon était l'héritier d'une longue lignée de chamans, gardiens de la mémoire de la communauté. La transmission de l'histoire du clan aux nouvelles générations de petits canidés était orale. Certains soirs, les jeunes se regroupaient autour de l'ancien et écoutaient, avides, les faits d'armes passés de leurs aînés. Bien entendu, ces histoires étaient souvent embellies voire inventée, ce petit peuple n'ayant jamais brillé par son courage. Néanmoins, ce qui venait de se passer cette nuit là resterait à jamais gravé dans la mémoire collective des kobolds. Ils avaient vécu l'impensable. Bouleversés, certains s'étaient enfuis loin dans les galeries, ils n'en reviendraient peut-être pas. L'aura monstrueuse qui se manifesta les avaient terrifiés, écrasés sous son étreinte malfaisante. Puis elle s'était dissipée, laissant leur visiteurs silencieux sous la hutte de peaux. Des volutes sombres ceignaient comme un mince rempart la tente qu'il faudrait brûler à leur départ.

Justement, le pan moisit faisant office de porte se souleva. Le vieux kobold glapit, ses jambes refusèrent d'obéir à ce besoin viscéral de fuir. Il se relâcha et sentit l'urine chaude couler le long de sa fourrure. Les deux humains qui apparurent devant lui étaient bien les mêmes qui s'étaient introduits dans l'existence du clan. En apparence ... D'usés et fatigués, ils ressortaient empreints d'une énergie noire et crépitante. L'ancien s'agenouilla, museau contre terre,  et priant ses dieux, ferma les yeux en attendant la Mort. Rien de vint et à sa grande surprise, quand il osa entrouvrir une paupière, après un délai relativement long, il constata qu'il était seul, les inconnus avaient disparus. Oui, il aurait beaucoup à raconter. Se relevant, il mit en forme les prémices d'une histoire extraordinaire.

Peu avant, Alecto réveillait Damascus. Il savait le changement, il savait la corruption de son âme, il savait la nouvelle voie qu'elle empruntait.


"Oui petit corbeau, tu m'appartiens. Tu me seras dévouée, loyale et obéisante sans faillir. Tu rechercheras mon attention et anticiperas mes désirs. Tu seras mon objet de plaisir et en ce sens, tu te donneras et m'entreprendras sans compter".

Bien que confirmés dans leur nouveau statut, le démon et sa compagne n'en demeuraient pas moins enfouis dans les entrailles de Nexus, vêtus de guenilles avec pour seule protection physique, une simple épée. Damascus aurait put se parer, d'un claquement psychique,  de ses atours les plus lxueux et de ses armes les plus meurtrières. Il aurait pu couvrir Alecto de joyaux, de trésors et d'autres parures merveilleuses. Mais ils traînaient dans les égouts de la cité et il se refusa à se glorifier, seul, au milieu d'une bande de chiens.

Alecto, à ses côtés, n'avait en vérité besoin de rien. Elle se tenait droite, altière, le menton levé. Un port de reine ! Disparu l'être gauche et effacé, disparu cet éclat effrayé qui occupait ces grands yeux bleus. Le démon contemplait maintenant  cette sombre beauté de laquelle émanait une assurance aussi sereine  que respectueuse. Alecto était superbe dans sa nudité démoniaque.


"Le palais que je vais nous offrir Alecto, sera un temple dédié à la gloire des Enfers, à la luxure et à la dépravation. Tu en seras la maîtresse mais aussi tu t'y acquitteras de tes devoirs envers moi ."

L'accès à la mer leur pris beaucoup moins de temps que prévu. Ils débouchèrent  dans une crique dénuée de charme et durent marcher une heure le long des rivages salins  avant de croiser la route de pêcheurs miséreux et de leurs familles. Intimidés, ceux-ci leur offrirent de quoi se vêtir à minima. Ces nobles, parce qu'ils devaient être nobles, pensèrent-ils, avaient de curieuses occupations.

Le retour à Nexus se fit par l'entremise d'un négociant en vins qui eut la bonne idée de les faire monter dans ca carriole. Ce gros porc lorgna les fesses d'Alecto tout le long du trajet mais s'excusa de sa grossièreté lorsque Damascus lui annonça qu'il allait l'ouvrir en deux et le donner aux cochons.
Débarqués aux portes de la cité, Damascus et Alecto rejoignirent l'auberge où séjournait le démon. Après s'être lavés des miasmes de leur aventure, ils se firent porter les mets les plus chers produit dans les cuisines de l'établissement, firent acheter de nouveaux vêtements et se concentrèrent sur de prochains objectifs.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le mardi 03 novembre 2020, 19:21:20
Et le petit Corbeau jadis nu et empli de culpabilité se retrouvait vêtu d’une toilette élégante ; elle n’avait émis aucun avis sur le choix de ses atours par son Maître, s’habillant de la manière qui lui plairait, comme il le voudrait, sans avoir à juger de ses goûts. Quelque chose d’étrange lui soufflait que les décisions du Démon étaient les bonnes, pour elle, comme pour tout ce qui les entourait. Une conviction inexpliquée qui s’apparentait à ce qu’elle avait toujours connu : la Foi aveugle.

Pourtant, cette fois, Alecto avait celui à qui elle se dévouait et dont elle était liée en chair et en os face à elle. Cette nouvelle donne était conséquente, dans ses réflexions… Sans qu’elle ait le sentiment que tout ceci soit éprouvant, nouveau, anormal. Le glyphe faisait parfaitement son office, et le lien qui les unissait était bien au-delà des explications humaines et de la conscience mortelle.

Elle se sentait lui appartenir et lui vouer ce qui s’apparentait à un culte, sorte de dieu vivant, palpable, et cela l’emplissait de contentement.

Dans la salle de l’Auberge où son Protecteur siégeait, la jeune femme vêtue d’une longue robe bleu sombre, simple, au tissu ondoyant à chaque mouvement, avait le cou orné d’un impressionnant col rigide aux pierres semi-précieuses, ne faisant cependant pas ombrage à ses yeux clairs. Son port de tête avait changé du tout au tout, ses épaules bien droites, comme si désormais, elle ne s’excusait plus jamais d’être ce qu’elle est.

L’Esclave, alors qu’une coupe de vin lui était servie, et qu’un repas délicat et parfumé leur avait été proposé, regardait la servante qui versait la boisson avec un détachement inhabituel. Elle faisait jadis preuve d’une empathie dévastatrice, la misère du monde la heurtant en pleine face, et lui faisant monter les larmes aux yeux sans crier gare. La situation de la serveuse de l’Auberge lui aurait soulevé le cœur, puisqu’elle savait parfaitement le sort de celles qui œuvrent en salle.
Insultes ou compliments déplacés, gestes vulgaires non consentis, humiliations, stress…

Néanmoins, Alecto l’observait d’un œil neutre, se désintéressant rapidement de son insignifiante personne pour reporter toute son attention sur le seul être qui la méritait : son Maître.
Il lui avait annoncé les devoirs qu’elle avait désormais vis-à-vis de lui, et cela aurait dû la choquer, peut-être révolter les plus farouches des femmes indomptables, éprises de leur liberté. Mais pas la Domestique. La Liberté, elle y avait goûté lorsqu’il avait pris possession d’elle. Libérée des contraintes et des considérations lumineuses qui torturent l’esprit, et emprisonnent l’âme.

Même s’il s’était senti obligé de lui indiquer qu’elle lui devait obéissance et loyauté, ces mots avaient été inutiles, car en elle, elle le sentait, c’était déjà totalement acquis. Le moment de leur repas lui parut adapter pour converser, elle percevait en elle le besoin de lui exprimer mille sentiments, et qu’il lui réponde, lui parle, murmure… Peu importait, pourvu que sa voix ne résonne, à vrai dire.

« Je suis votre Obligée, Damascus. » Fit-elle, esquissant un sourire loin de la gêne, mais où un respect sans nom se lisait. Prononcer son nom entraînait un sentiment de plénitude de son corps, et elle ne voyait aucune raison de ne pas le faire. A moins qu’il ne le lui ordonne.

La serveuse transparente se tournait pour remplir la coupe de vin du Démon, et dans un geste maladroit, une goutte de l’alcool miellé et épicé vint se déposer sur le dos de la main fine de son Maître. La petite, inconsciente, attrapa son tablier et s’apprêtait à essuyer sa bévue… Mais une gifle cinglante repoussa son torchon, lui entraînant un couinement aigu de surprise.

La force d’Alecto ne permettait pas qu’elle la châtie, mais le geste avait été vif, dans une réaction instinctive. Le majestueux Corbeau s’était levé, droite, assurée, et dans un calme à l’opposé de ce qu’elle était auparavant.

« Comment oses-tu porter ta main indigne sur mon Maître. »

La voix n’était ni méprisante, ni hautaine comme l’aurait été celle d’un homme à l’égo surdimensionné. Non, le timbre de l’Esclave soufflait avec une fatale vérité, consciente de la condition misérable de cette chose, mais convaincue qu’elle n’avait pas le rang nécessaire pour espérer poser son abjecte tissu sale sur la peau si parfaite du Démon.

La servante, choquée par le geste de cette femme à l’allure d’une beauté froide autant que d’une Servante, elle aussi, mais au service exclusif de Damascus. Et elle écarquilla les yeux en voyant cette femme aux longs cheveux noirs contourner d’un pas lent la table, pour réduire la distance entre son Maître et elle, et se pencher, se pliant en deux comme on esquisse une respectueuse révérence, souple et gracieuse. Enfin, sans une once de crainte, Alecto pressa la pulpe de ses lèvres contre le dos de cette main aux traits fins, à l’endroit même où la goutte de vin maculait sa blanche.

L’Esclave lécha la goutte pourpre et se redressa en levant des yeux emplis de dévotion pour croiser le regard de son Protecteur. La serveuse s’éloigna en reculant pas à pas, frottant sa main par réflexe plus que par douleur, se demandant qui étaient ces deux êtres qui respiraient le vice.

« Mon Âme est vôtre, Seigneur, mais il existe quelqu’un qui possède un acte d’achat de mon Corps. » Fit-elle, esquissant une moue à cette pensée, comme un lointain souvenir qui se réveillait. Elle savait qu’elle appartenait à Damascus mais… il y avait aussi cette autre personne, une femme, que sa conscience imaginait tout en réfléchissant. L’évidence se rappela à elle, en cillant vivement.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le mercredi 04 novembre 2020, 23:29:12
Alors que la serveuse s'éloignait, la joue encore brûlante, Damascus tira sa nouvelle acquisition sur ses genoux. La nouvelle attitude qu'affectait  Alecto  révélait sa maturité profane. Ses réactions trahissaient son attachement au démon et celui-ci s'en réjouissait. Pour marquer son approbation, il lui prit le menton pour déposer un distrait baiser sur ses lèvres délicates et serra une cuisse délicieusement douce et avenante. Une crampe lui contracta l'abdomen comme à chaque fois qu'il effleurait sa protégée. Elle avait évolué mais la loi du talion, la réciprocité du crime et de la peine, s'imposait à tous les deux. Le lien démoniaque qui les unissaient assignait leurs esprits à une union infrangible. Damascus le savait et ne s'inquiétait guère des effets que cela pourrait entraîner sur lui-même puisque la noirceur de ces liens étaient l'essence de sa nature. L'attrait physique qu'il éprouvait pour elle grandissait néanmoins de manière incontrôlé. Il lui palpa un sein.

"Tu es mon Obligée et en tant que régent de ta vie, je m'assurerai que tes souhaits soient toujours exaucés. Demande et je considérerai tes aspirations."

Quand Alecto lui fit part de son appartenance soldée à cette sorcière, Damascus y réfléchit un court instant. La résolution de ce contretemps par le meurtre lui traversa l'esprit mais d'autre part, en ces temps plus paisibles, les démons ne massacraient plus les humains pour la gloire de Satan. Le temps des moissons d'âmes était révolu. Il convenait maintenant pour satisfaire Méphistophélès de corrompre l'humanité et y apporter la discorde. Faire d'une pierre deux coups plaisait au démon alors qu'une idée malsaine germait  dans le puzzle insondable de son imagination.

"Ta sorcière ne me paraît pas être femme à abandonner ses biens sans y gagner des bénéfices certains. Je pourrai si tu me le demandes te ramener son coeur encore chaud mais j'ai en tête une solution plus prosaïque. Je connais un marchand d'art et de reliques, Tadéus Kervipar qu'on nomme aussi Tadéus le Gras. Je sais qu'il possède, protégés derrière les murs de son domaine à Nexus , d'inestimables artefacts ésotériques. Acquérir l'un d'eux pourrait  nous permettre de proposer à ton enchanteresse une monnaie d'échange, voire, Tadéus même pourrait négocier cet échange. Le processus ne me plaît pas mais il me paraît plus avisé qu'un règlement de créances par l'épée."

Plus tard, le démon fit envoyer à Tadéus une missive de sollicitation. Le retour du marchand fut rapide et une invitation à déjeuner le lendemain fut retenue.

"Tu dois savoir qui nous allons rencontrer demain" pris le temps d'expliquer le maître à sa possession. "Tadéus fut jadis un redoutable assassin. Des fortunes de ses méfaits  accumulées, il investit dans le négoce du vin et des alcools qui lui réussit. En parallèle, il conserva ses activités criminelles et ainsi fit fructifier ses affaires à un degré qu'un roi ne saurait que jalouser. Il gagna de l'or et des richesses mais perdit sa forme d'antan. Aujourd'hui, c'est un poussah obèse qui mange et boit plus qu'une troupe d'orcs affamés. J'ai entendu dire que les plaisirs de la chair qu'il aimait tant lui sont désormais interdits de par son poids mais que les femmes inaccessibles l'attirent plus que de raison. Demain, je n'en doute pas, tu sauras le mettre dans tous ses états. Enchante son esprit et assiste moi  dans mes tractations, tu auras toute latitude pour intervenir."

Le lendemain midi, Damascus et Alecto furent introduits auprès de Son Enormité Tadéus Kervipar. Le domaine de celui-ci dominait la partie haute de Nexus, à proximité de la forteresse royale. La générosité de Tadéus à l'égard de la Couronne lui permettait de faire ce qu'il voulait, inclus être le seul roturier à posséder une propriété plus luxueuse que celle de la plupart des nobles avoisinants.
Le seigneur des lieux attendait ses visiteurs vautré dans d'immenses coussins soyeux tâchés de graisse. Il déjeunait dans une salle de dimension gigantesque, parée de mosaïques raffinées aux motifs dédiés aux plaisirs de la bouche. La table basse installée devant lui croulait sous des montagnes de mets fumants, de fruits exotiques et de vins épicés. Un gigot aussi gros qu'un nain des montagnes avait déjà été bien entamé. Damascus et Alecto furnet invités à s'asseoir en face de lui. Aussitôt, un chapelet de gardes expérimentés se resserra discrètement autour d'eux.


Tadéus se redressa, aidé d'un jeune éphèbe musclé.

"Damascus ! Mon vieil ami! Regarde toi, tu es beau comme un dieu ! Et moi j'ai bien vieillit. Donne moi le secret de ta jeunesse et je te serai redevable devant le dieu des rapines pour l'éternité ! Aaaah, où a disparu mon corps d'autrefois, souviens-toi, j'étais aussi puissant qu'un titan."

Et d'un coup de dents, il arracha au gigot un morceau qui aurait suffit comme repas à un nécessiteux.

"Tu l'es toujours, mais d'une autre manière" répondit Damascus. "Titan signifie - celui qui habite dans les cieux - et croit moi, grimper au ciel aurait été plus simple qu' arriver jusqu'à chez toi"

Le poussah partit d'un rire monstrueux, sa panse ballotant au rythme de son hilarité.

"Tu me flattes, tu me flattes ... mais je suis plus flatté encore par la présence de la beauté qui t'accompagne. Depuis quand Damascus côtoie t'il les déesses de ce monde ?"

Le démon répondit malicieusement :

"De toi à moi ? Depuis qu'il sait qu'il doit rendre visite à un vieil ami pour reprendre des affaires depuis trop longtemps délaissées."
"Et je te présente Alecto, ma précieuse nymphe ténébreuse, elle a par sa grâce, capturé ce qui restait de mon humanité."


D'un geste directif mais galant, Damascus invita Alecto à prendre parole.



Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le jeudi 05 novembre 2020, 10:18:42
Alecto n’avait jamais su mentir.
Ce n’était pas dans sa nature profonde, elle était une personne honnête, que son Âme soit claire ou sombre… Jadis, elle aurait vécu cette rencontre avec Tadéus le Gras comme une source infinie d’angoisse, de crainte d’être maladroite, de faire une erreur, incapable de garder la tête froide, tout son être attestant de son malaise, aujourd’hui, elle semblait calme.

Evidemment, elle connaissait les enjeux de cette visite. Il était double, à vrai dire. Principalement, et avant toute chose, rendre fier son Maître. Comme l’ensemble de ses actes, évidemment. Que sa grâce et sa simple présence ne fasse que la gloire du Démon, et qu’à travers elle, sa puissance soit reconnue par tous.

Le second étant de pouvoir facilement s’acquitter des liens corporels que Thiana Gian avait sur sa personne. Sans faire couler le sang… Elle avait conscience du profond attachement qui subsistait entre elle et sa Maîtresse, petit à petit, elle s’en souvenait plus clairement. Sans expliquer encore exactement comment.

La délicate Corneille à la peau blanche reposa la coupe qu’on venait de lui servir, appréciant le goût suave du vin proposé par leur hôte, et s’essuya convenablement les lèvres, dans un geste discret, mais gracieux. Enfin, sans une once de crainte malgré les risques, elle esquissa un subtil sourire en relevant ses grands yeux clairs vers le Gras.

« Notre Hôte me comble d’honneur de par ses compliments et la qualité de son accueil, Seigneur Tadéus, si vous me permettez de vous appeler ainsi. » 

Toujours avec autant de respect, elle plaça sa petite main sur le dos de celle de Damascus, comme pour confirmer leur proximité à l’obèse négociant dont la vue ne l’enchantait guère. Sans aucune fourberie dans ses mots, elle reprit avec un mouvement de tête révérencieux.

« Damascus m’avait vanté votre goût raffiné, et votre expertise dans le domaine des Arts, mais je me dois de rendre justice à ce que mes yeux perçoivent, ce domaine est la demeure la plus précieuse et la plus noble où il m’a été donné de pénétrer. »

Autrefois, Alecto aurait balbutié, tremblé, évité le regard porcin de l’Assassin et chasseur de Reliques. Cette fois, elle plongeait son regard, sans aucune trace de défiance ou de malhonnêteté, dans celui de Tadéus Kervipar alors qu’elle parlait. Pas de mensonge, pas de flagornerie chez elle : l’Esclave était simple et semblait si pure… Pourtant dans ses yeux, on lisait clairement l’emprunte du Démon, subtile mais bien présente. De par son assurance à déclamer, et sa prestance, peut-être.

Un charisme relatif, à l’ombre de Damascus qui la poussait à charmer leur hôte. Elle ne doutait pas qu’elle réussirait, puisque ce que voulait Damascus, Damascus l’obtiendrait. Tôt ou tard. Elle y veillerait.

Les atours (https://www.pinterest.fr/pin/61994932358468413/) de la jeune femme aux cheveux noirs tressés et agrémentés de perles, avaient été choisi par le Maître pour achever leur interlocuteur, et lui prouver combien ils étaient honorés d’être reçu par ce corpulent futur allié.

« Je n’ose imaginer les trésors et merveilles que renferme véritablement votre somptueuse villa. Nous feriez-vous visiter ? » 

Souffla la Corneille en levant le nez jusqu’à ce plafond démesurément haut, et balayant du regard les mosaïques gigantesques, symbole de la décadence et de l’orgueil de son propriétaire. Les hommes étaient fiers de leurs accessoires et de leurs gains, ce gros pacha débordait véritablement d’égo… Il semblait à Alecto qu’un homme dans son élément était plus facilement corruptible, se sentant à l’abri et Tadéus étant le maître de maison, serait ravi qu’un Démon et sa Servante n’aient quelques services à lui demander. Être redevable de Damascus devrait sans doute le faire jubiler.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le jeudi 05 novembre 2020, 12:15:54
Tadéus gloussa, faisant tressauter les couches successives de graisse de son ventre, accumulées au fil des ans. La missive de Damascus l'avait surpris. Autant il était habitué à être sollicité par les sempiternels quémandeurs de la cité, autant il ne s'attendait pas à ce que le démon revienne un jour vers lui. Les deux compères se connaissaient depuis fort longtemps, depuis l'époque où le bras de Tadéus maniait l'épée aussi bien la hache, c'était il y a bien longtemps. Sans avoir jamais été "amis", ils avaient eu maintes occasions de travailler ensemble ou de s'arranger l'un et l'autre. Leur dernière affaire commune s'était bien passée et aucune animosité n'avait jamais percée entre eux. Les deux se savaient dangereux même si Tadéus n'avait jamais vraiment compris la nature exacte de son comparse. Il le soupçonnait peut-être mais  était bien loin de la vérité. Il fallait être prudent. Si Damascus se rappelait à lui, c'est que l'enjeu devait être de taille. La curiosité le piqua au vif mais il n'en fit rien paraître.

"Et pourtant belle dame, je m'aperçois aujourd'hui qu'il manque à mes collections une pièce qui m'est inaccessible.  Si mon peintre personnel pouvait ne serait-ce que voler à votre profil sa beauté, vous m'en verriez comblé. Et oui, et oui, bien entendu , je vous ferais visiter mon domaine, il recèle de secrets oubliés et de trésors antiques, je vous conterai les histoires des héros de jadis mais aussi les frasques de Damascus lorsque nous étions plus jeunes."

Le démon fit mine de s'étouffer dans le verre de vin qu'il sirotait .

"Alecto n'est pas femme à accepter d'entendre d'aussi vertes histoires Tadéus, nous étions des guerriers et des coureurs de jupons, ces temps-là sont révolus."

Le rire du poussah résonna dans la pièce, tel le barrissement de ce gros animal des contrées septentrionales. Tadéus s'étrangla et son jeune éphèbe se précipita pour le redresser. Tadéus lâcha un rot titanesque et tapa sur sa bedaine.

"Les excès mes amis, les excès .... mais que dis-je, je me goinfre et vous me regardez. Dyonicos ! Incapable ! Sers nos invités et offre à la bouche exquise de cette dame, de ma part, ce fruit aussi rare que succulent*


L'éphèbe servit Damascus avec le respect dédié à un dieu avant de s'agenouiller devant Alecto. Entre ses doigts fins, il tenait par la tige un petit fruit rond et rouge, strié de violet et bleu. L'odeur qui en émanait était douce et sucrée. Dyonicos tendit joyau végétal et attendit que cette superbe brune daigne y croquer. De l'autre côté de la table, Tadéus haletait, les yeux fixé sur cette bouche pulpeuse prête à faire son office.

Damascus haussa un sourcil. Ce gros pervers n'avait pas changé. Il était toujours cet individu sournois et vicieux qui troussait les filles de bonne famille en quête d'aventures d'un soir. Il redemanda du vin sachant qu'aucun verre ne restait vide sur cette table. Le gros homme prêt à défaillir en face de lui goba le contenu du sien en une lampée. Ce serait long. Tadéus était un acteur formidable et se trouvait en position confortable. Il savait qu'ils ne seraient pas venus s'il n'avaient pas besoin d'aide. La relation qu'ils formaient était basée sur le jeu, la prise de risque calculée et une bonne dose de bluff. Pour l'instant, Tadéus mangeait donc toute tentative d'approche était inutile. Le démon regarda Alecto. Sublimée par un rayon de soleil fugace l'enveloppant de son linceul, elle se tenait droite et jouait son rôle à la perfection. La lumière filtrant à travers ses vêtements légers détaillait son corps de la manière la plus pure qu'il soit.

"Je suis sûr qu'Alecto appréciera ta compagnie tadéus. Ses talents sont légions et elle te surprendra par sa réflexion, fais bien attention de ne pas t'engager dans des sentiers que tu ne connais pas, elle t'happeras pour ne jamais te relâcher et tu mourras de passion pour elle."

"J'en serais ravi" susurra le gros homme, pendu aux lèvres de la muse noire, hypnotisé par l'appât de sa bouche.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le jeudi 05 novembre 2020, 16:25:22
Les lippes grasses et les bajoues flottantes de Tadéus déplaisaient à Alecto. Tout son être respirait l’obscène opulence de ceux qui ne veulent que consommer le monde. Les œuvres d’art autant que les trésors sacrés, et les victuailles les plus diverses comme les corps, sans jamais se repaître vraiment.

A cette réflexion, alors qu’elle ouvrait lentement la bouche en se sachant observée en détail, la Corneille plaignait cet être condamné à ne jamais être satisfait. Ou du moins, uniquement ponctuellement, sans cesse en quête d’une satiété dont il repoussait les limites à peine le verre déjà vidé. Les hommes tels que lui avaient été parfois ces Maîtres, elle en avait un souvenir vague, oui… Et rien ne suffisait à ces hommes.

Etirant légèrement son cou de cygne paré de bijoux fins, elle qui était incapable de mise en scène ou de tromperie croqua le fruit étrange, puisque telle était la volonté du maître des lieux, et que Damascus ne l’avait pas contredit. Le parfum subtil et fruité envahit ses papilles, et son visage s’illumina, tournant la tête vers le Gras.

« Quel délice… Je n’ai jamais rien goûté d’aussi doux, c’est un ravissement, Seigneur Tadéus. »

Toujours polie, toujours respectueuse, Alecto inclina le visage pour le remercier de son présent. Loin de savoir, comme son Maître, combien le Collectionneur était sournois, la petite se doutait que ses mots comme ses actes étaient au centre d’un jeu minutieux dont elle ne maîtrisait en rien les règles. Loin d’avoir été initiée aux arts stratégiques de cour, des faux-semblants et de flatteries assassines, l’Esclave échangea un regard avec le Démon, moins à l’aise, d’un coup.

Ses mots firent vrombir son cœur, comme si un poids étrange venait de s’alourdir, une fraction de seconde, contre sa cage thoracique. L’approbation de son Maître, mensonges ou pas, la flattait, et elle n’avait jamais eu l’habitude de ressentir quoi que ce soit qui tienne à la vanité. Pourtant, elle devait admettre se sentir incapable de désirer voir Tadéus épris d’elle. Et néanmoins…

« Je ne peux qu’abonder dans le sens de Damascus, Seigneur Tadéus, vous semblez avoir vécu tant d’aventures et possédé tant de trésors inestimables, que je pourrai vous écouter me les décrire durant des heures. »

C’était à la limite du mensonge, à vrai dire.
Elle n’avait pas envie de rester seule avec ce gros porc. Mais elle avait envie de récupérer l’acte d’achat de Thiana Gian, et c’était donc nécessaire. Ce qui devait être fait, serait fait. Pour que son Maître la possède totalement, et qu’elle puisse le servir corps et âme.
Cependant, la curiosité la poussait à l’écouter parler : un homme tel que lui avait mille histoires à conter, et elle avait toujours adoré les histoires, vraies ou non, ou juste légèrement embellies… Et puis… même si une partie d’elle songeait que ce n’était pas respectueux, elle avait été piquée par l’évocation des aventures vécues il y a longtemps avec son Maître. C’était tentant… et depuis qu’elle n’était plus asservie par une morale dévote et absurde, accepter ses désirs ou ses vices devenaient si évident… Elle avait envie de savoir, désormais.

Non.
Damascus avait déclaré qu’elle n’était pas femme à entendre ce type de récits. Alors, elle chassa cette idée de sa tête. Pour le moment, car, l’embêtant avec les désirs refoulés, c’est qu’il revienne à des instants improbables et souvent lorsqu’il ne le faut pas…

Levant une main délicate, la jeune Esclave se pencha légèrement, avec beaucoup de révérence, pour poser le bout de ses doigts sur la main du volumineux maître de maison qui ne put que stopper son geste, alors qu’il allait engloutir un morceau de viande juteux.

« Me feriez-vous l’honneur d’une promenade ? »

Elle n’avait plus faim, et savait qu’il ne fallait pas qu’elle boive trop de vin ; sa trop faible expérience d’ivresse lui aurait garantie des comportements et paroles désastreux pour leur affaire primordiale. Elle cilla immédiatement et se reprit, en tournant ses yeux clairs vers son Maître.

« Si vous permettez, bien-sûr. »
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le jeudi 05 novembre 2020, 23:05:36
Damascus acquiesça, donnant son approbation.

"Profite petit corbeau, profite. Notre hôte est un homme de principes. Et ne te laisses pas abuser par son charme, il serait capable de t'offrir son artefact le plus précieux en échange de la  seule promesse d'obtenir un baiser. Quand à moi mes très chers, je vais me retirer dans cette chambre si élégante que tu as mis à notre disposition, mes récentes aventures m'ont épuisé."

Le démon prit congé de son hôte, déposa un baiser léger sur la joue d'Alecto en s'attardant quelques courtes secondes à soutenir son regard puis s'éclipsa.

"A nous donc cette promenade que les Dieux m'ont accordée en compagnie d'une si belle femme. Savez-vous ma chère que le duc  de Châteauvif, mon voisin, est un collectionneur de femmes. Il conserve même les dépouilles de ses anciennes favorites, exposées dans sa galerie des horreurs. C'est d'un goût ... inqualifiable ! La décoration moderne n'est pas pour moi. Cela étant, je suis sûr qu'il paierait une fortune pour vous acquérir."


Alors qu'il parlait, un curieux manège s'opérait autour de lui . Deux esclaves firent rouler une petite carriole à bras inversés tandis qu'un autre approchait un dispositif de treuil à lever. Les trois serviteurs arrimèrent Tadéus à l'étrange appareil à l'aide de sangles et quand il fut prêt, un minotaure massif, en tout et pour tout couvert d'un simple pagne, apparut pour manipuler le levier du treuil. Les rouages grincèrent alors que Tadéus passait d'assis à pendouillant tel un pendule mal réglé. Leur seigneur suffisamment  élevé, les domestiques poussèrent la carriole sous le maître de maison et l'y installèrent confortablement en prenant soin de ne pas le brusquer. Le plus jeune d'entre eux sut qu'il recevrait la corvée effroyable d'avoir à trimballer le despote et, résigné, se plaça entre les bras de maintien, prêt à pousser.

"HUE ! En avant vaurien! Emmène nous visiter le jardin! Cette dame attend! Alecto, donnez-moi votre main et marchez à mes côtés."
  Il rota une nouvelle fois. " Sachez que ses jardins ont été conçus par maître Guillaume, un jardinier réputé qui ................................................................................"

Ils firent trois fois le tour d'un jardin qui aurait put être celui du commencement. C'était un havre de paix traversé par de petits cours d'eau scintillants. Les ornements  s'intégraient parfaitement dans la structure végétale et chaque plante, chaque fleur ou chaque arbre présentait une caractéristique unique. C'était un chef d'oeuvre divin créé par la main d'un homme.

"Oh, si je me rappelle bien, c'est dans ce buisson là que Damascus a défloré une elfe tri-centenaire après l'avoir saoulée à l'alcool de Terrins. Elle a vomit toute la nuit. C'était hilarant."

Le gros homme ne s'arrêtait jamais de parler. Son débit naturel était rapide, seulement ponctué de gros éclats de rire. Il fallut changer de serviteur, le premier s'évanouit de fatigue dans un virage et la carriole resta coincer contre une racine une dizaine de minutes. Tadéus hurlait de rage jusqu'à l'arrivée d'un remplaçant.

"Bande d'incapables, je vais vous faire écorcher vifs ! Enfants de putains ! Emmenez nous à la galerie nord!"

Péniblement, ils rejoignirent la galerie nord. De là, un garde effrayant en tenue de guerre ouvrit une porte qui donnait sur une salle de garde où d'autres hommes se tenaient sur le qui-vive.

"Nous entrons dans le domaine du Merveilleux ma très chère. Contemplez, questionnez et faites comme chez vous, je suis votre serviteur" annonça Tadéus en flattant la croupe d'Alecto.

Les lieux étaient configurés en une succession de pièces, chacune débordante de vitrines et présentoirs garnis d'objets tous plus beaux les uns que les autres. Il n'y avait aucun classement apparent. Les bibelots, armes, armures et autres choses indéfinies avaient dut être déposés en vrac au fur et  à mesure de leur  acquisition.

*Par contre, ne touchez à rien, voyez-vous, les protections magiques ne sauraient vous différencier d'une mauvaise voleuse. Serrez vous à moi, ce sera plus prudent."

Il enveloppa de son gros bras gélatineux les épaules de la jeune femme et la pressa contre lui.


"Vous êtes divinement douce ............................"

Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 06 novembre 2020, 09:43:15
L’épais maître de maison ne semblait pas avoir de problème d’élocution.
La promenade cependant, c’était révélée agréable sur un point : embellies, fantaisistes et le mettant toujours très en valeur, les récits que Tadéus contaient étaient intéressants, épiques et faisaient voyager l’esprit d’Alecto.

Evidemment, l’évocation du cousin aux cadavres de ses épouses l’avaient horrifiée, et elle s’était contentée de souffler un très poli « Vous n’en ferez rien, Messire Tadéus, voudriez-vous me voir morte plutôt qu’à votre bras ? »

Dans une franchise élégante et douce, l’Esclave avait toujours un bon mot, tantôt pour qualifier agréablement les histoires crachées par le pansu collectionneur, tantôt posant une question pertinente sur un détail d’un conte, preuve qu’elle écoutait avec attention les plus insignifiants mots qui sortaient de cette bouche aux lèvres grasses.

Et le cadre était somptueux, donnant un contraste farouche entre le vulgaire du propriétaire et le raffiné des lieux. Les grands yeux clairs de la Belle ne savaient plus où se tourner pour profiter des jardins.
Sa curiosité et sa loyauté furent piquées lorsqu’elle écouta avec attention les passages touchant à son Maître, se laissant aller à un frisson lorsqu’on prononça son nom, mais s’interdisant toute remarque. Il avait signifié sa volonté qu’elle n’écoute pas ces récits. Elle se contenta de sourire aimablement, posant anodinement une question sur un autre sujet.

L’épisode de cette malencontreuse panne où Tadéus prononça des insultes qu’elle n’avait même jamais entendu la rendit plus tendue. Pourtant, calmement, elle s’était efforcée de poser une main douce et serviable sur l’épaule molle de son hôte, pour tenter de le tranquilliser.

Mais la galerie Nord l’époustoufla.
Cela se lu immédiatement sur son visage. Les deux billes bleues qui lui servaient à admirer les merveilles entassées chaotiquement par Tadéus brillaient, et au centre de la première pièce, Alecto tourna sur elle-même en faisant voleter sa robe fine en corole. Comment pouvait-on posséder autant de trésors ?

Le bras conséquent du maître de maison se rappela à elle, alors qu’il prononçait quelques menaces douces. Ne rien toucher. Elle hocha la tête avec gravité… L’Esclave ne tenait pas à être inutilement injurieuse envers lui, et le rassura.

« Comme vous êtes prévenant avec moi, Messire, je me sens en sécurité près de vous. »

Toujours pas de mensonge. Elle n’avait aucune envie bien sûr d’être serrée contre le gros mastodonte, mais cela garantissait de ne pas se retrouver grillée comme un malandrin mal intentionné.

Prenant sur elle, cependant, elle glissa son petit bras sur les hanches du collectionneur de relique, sa paume insistant contre ses bourrelets. Il n’était en rien attirant. Mais elle se souvenait avoir eu dans sa vie, presqu’exclusivement des amants qui lui déplaisaient.

« Vous parlez si bien, et votre vie est si romanesque… N’avez-vous jamais songé à faire coucher sur le papier vos aventures ? »

Elle s’arrêta devant une sphère cuivrée et gravée de symbole ésotérique qui l’intriguait, mais tourna de nouveau les yeux vers Tadéus, lui faisant désormais face en tournant le dos à la relique. La Corneille plongea son regard luisant dans le sien, avec une intensité nouvelle, où perlait bien au fond, ce petit quelque chose de malsain qu’avait ajouté depuis peu Damascus.

« Si j’osais, je vous proposerais d’écrire vos mémoires. On me prête des talents en écriture. Et comme je vous sais un homme d’affaires avisé, vous savez combien certains ouvrages s’arrachent à prix d’or. Je suis subjuguée par les merveilles que vous avez su exposer ici, il est impensable que le Monde ignore encore votre nom et l’étendue de votre fortune. »

Se faisant, elle caressa une bajoue adipeuse, ne perdant pas son regard une seconde.

« La satisfaction d’être votre biographe me comblerait, mais je pense que vous êtes homme à savoir récompenser le travail honnête et bien fait. »
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le vendredi 06 novembre 2020, 15:08:33
Le gros batracien se tut un instant. Ses  lourdes paupières à demi-closes donnait à son visage déformé des traits encore plus grotesques. Il réfléchissait. Son serviteur se pencha pour vérifier que son maître ne soit pas endormi. Quand celui-ci darda son regard reptilien sur Alecto, il avait pris une décision.

"Cette sphère que vous venez d'observer se nomme le Globe de Vérité. Il fut créer bien avant la naissance de notre belle cité par un archimage du nom de Sélimaque. C'est un artefact inestimable que j'ai acquis après d'âpres négociations avec un monarque ruiné dont je tairai le nom. Il n'a qu'une seule fonction. Une fois tout les trente jours, à la question que vous lui poserez, il répondra par la seule vérité. C'est une démonstration mystique  surprenante, hélas, l'ayant utilisé hier, je ne pourrai vous en faire grâce."

Le gros homme  se lança dans une diatribe où il énuméra les avantages de connaître les vérités de ce monde. Bien qu'il n'en ai pas l'air, ce globe était une arme redoutable si l'on y pensait bien. Son seul défaut en était son utilisation restreinte.

"Mais voyez-vous, autant le posséder m'emplit de joie, autant je crains à chaque instant qu'une personne sans scrupule cherche à m'en soulager. S'en ai presque un fardeau. Je ne m'en séparerais que contre un bénéfice certain."
ajouta t'il en lorgnant sans vergogne son accompagnatrice.


"En cela, pour reprendre vos termes, en effet, j'adorerai vous coucher sur un doux parchemin et vivre dans votre corps une aventure. Vous  garderiez en mémoire ma personne si  romanesque et repartiriez couverte d'or. N'est-ce pas cela que vous aviez dit?" Tadéus rit grassement et donna une claque sur les fesses de la jeune femme.

"Veuillez considérer si vos talents pourraient vous conduire à cela, très chère, et ramenez cette heureuse conversation à mes oreilles, continuons!"
Cette longue tirade était sortie de nulle part, comme une drôlerie racontée par un ami à un autre ami au comptoir d'une auberge.

La suite de la visite fut une présentation de chaque bibelot et artefact dont Tadéus vantait sans cesse la rareté et le coût exorbitant. La manière dont il les avait obtenu en revanche devait être embellie car ces histoires, bien que lyriquement passionnantes, étaient exagérées. De la galerie d'art, ils passèrent à la visite du palais, car il s'agissait véritablement d'un palais flamboyant. Les architectes qui l'avait édifié avaient rivalisés d'idées toutes plus brillantes les unes que les autres. Les marbres les plus colorés côtoyaient des essences de bois exotiques et parfumés. Les couleurs chatoyantes des plafonds dorés se reflétaient sur les sols de turquoise. Les arches succédaient aux voutes aux motifs entrelacés. De dizaines de fontaines jaillissait une eau fraîche et limpide qui faisait le bonheur de petits oiseaux multicolores. Des paons se pavanaient et un tigre, paresseusement allongé sous un arbre pleureur  les regarda passer.

"Je suis riche aujourd'hui mais pour cela, j'ai dut faire de nombreux sacrifices plus jeune, je ne les regrette pas. il faut savoir vivre avec les décisions que l'on a prises, vous me comprenez bien oui ?"
"Que diriez-vous d'un rafraîchissement ? Arrêtons nous ici !"


L'équipage fit en sens inverse la manoeuvre précédente et Tadéus se retrouva assis sur un gros coussin bouffant face à une petite table. La tableau valait la peine d'être vu. Avachit en arrière, l'homme et le coussin formaient une grosse boule molle indescriptible. Un serviteur apporta des boissons chaudes, froides, alcoolisées. Tadéus but d'une traite le contenu d'un dé à coudre qu'un homme sérieux en blouse immaculée lui apporta.

" Mon apothicaire ... et ma panacée ... Il ne faudrait pas que je meure mais mon corps ne m'y aide pas" s'excusa t'il.
"Cette visite vous a t'elle plut autant qu'à moi ? Il y a tant à en tirer."
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 06 novembre 2020, 15:44:15
L’énergumène gélatineux avait su amener la conversation là où il le souhaitait, et malgré l’immonde proposition, cela soulageait Alecto, peu à l’aise dans les jeux de faux-semblant. La franchise coulait dans ses veines, et désormais que les cartes avaient été révélées, les dupes pouvaient avancer à visage découvert.

Evidemment, cela ne l’enchantait en rien. Aucune parcelle de sa volumineuse personne ne lui semblait pouvoir être une consolation suffisante pour se donner à lui. On devait, cependant, lui accorder l’excellente maîtrise de son art, et la parole était une arme redoutable sur sa langue. Elle esquissa un sourire, baissant le visage en un geste de révérence, continuant à ses côtés en lui tenant le bras avec toujours autant d’intérêt.

Alecto avait le sens du sacrifice. Comment en douter, après une courte vie telle que la sienne ? La Corneille jadis peureuse et pieuse n’avait jamais rechigner à accomplir les besognes édictées par ses Maîtres et Maîtresses, qu’elles soient ingrates ou humiliantes. A voir comme certains domestiques du Gras étaient traités, elle avait quelques flash étranges qui lui revenaient en mémoire, et compatissait, presque, pour leur sort abjecte.

Le Collectionneur de relique avait proposé une collation et ce n’était pas pour lui déplaire ; son domaine était vaste et elle avait trottiné à ses côtés sans défaillir, endurant les visites des longues pièces et galeries, attentive à chaque anecdote. Alecto s’installa non pas en face de son hôte, mais à ses côtés, désormais parfaitement sûre de l’intérêt qu’il lui portait. Mais elle évita de répondre à ses sollicitations concernant les choix délicats…

« Volontiers, la marche m’a donné soif. »

Cependant, elle ne but toujours pas une goûte d’alcool, se délectant des boissons fraiches et exotiques, sans doute très rares, que servaient les pauvres éphèbes sans sourciller. En posant une main complice sur les gros doigts joufflus de Tadéus, elle cilla d’un air innocent, qui était loin d’être feint.

« Cette journée me ravit, Messire, quelle joie d’entrevoir une partie de vos somptueuses possessions. »

Elle cherchait un moyen d’être plus entreprenante ; même si le glyphe de Damascus l’y aidait grandement, la libérant des chaînes morales trop restrictives, l’expérience lui manquait. Pourtant, elle était calme, faisant glisser ses grands yeux clairs encadrés de longs cils noirs de la table au visage adipeux de son interlocuteur, sans frémir.

« La politesse exige que je vous remercie pour vos largesses, avant que de reparler affaires, n’est-ce pas ? »

L’Esclave bascula alors en avant, si proche de lui, collée comme elle n’en avait pas le choix tant il était large, sa poitrine contre son bras rond, et sa bouche s’approchant de son oreille où la peau de son cuir chevelu suintait de sueur. Il était repoussant, elle voulait cet orbe.
Le souffle chaud du Petit Corbeau du Démon effleurait le lobe pendant de son oreille, et elle garda une seconde de retenue pour appesantir son geste, avant de susurrer à voix basse.

« Me coucher sur un parchemin vous sera aisé, Messire Tadéus, j’espère que vous tournerez mes pages avec délice… »

Et ses lèvres se pressèrent contre la peau graisseuse et sensible de ce lobe, ses doigts réussissant à s’entrelacer dans ceux du Trafiquant Richissime, malgré leur volume, faisant glisser son baiser sur sa mâchoire dont on ne sentait plus l’os depuis longtemps, tant il était protégé par sa couche de gélatine ondulante.

Son nez caressa langoureusement sa bajoue qui rebondit, et Alecto chuchota de nouveau d’une voix suave qu’elle pouvait nouvellement laisser s’exprimer.

« Ordonnez le décor qu’il vous sied, Messire, ici ou ailleurs dans votre prodigieux domaine, à moins que vous puissiez attendre de me feuilleter ? Je me rendrai disponible à la date qu’il vous plaira, bien que… » Elle descendit et embrassa la commissure boursoufflée de ses lèvres. « … Il me tarde de vous satisfaire. »
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le vendredi 06 novembre 2020, 16:14:37
"Ce décor me paraît être idyllique, et parfait pour une union des sens, je ne peux que m'incliner devant votre détermination ...."

Le gros homme éructa un ordre à un serviteur caché derrière une colonne. Celui-ci se précipita devant son maître et après un effort surhumain, réussit à lui ôter ses braies bouffantes et la chose humide qui lui servait de cache sexe. Noyé dans la montagne de graisse qui venait d'apparaître, un pénis pas impressionnant pour deux sous tentait tant bien que mal de se faire un chemin vers la surface. Totalement imberbe, Tadéus nu ressemblait à un poulpe gigantesque. Il essaya de se redresser sur ses coudes pour voir ne serait-ce qu'au delà de son ventre mais abandonna rapidement.

"Belle Alecto, il va falloir y mettre du vôtre, ma condition m'épuise, mais d'abord faites loi têter à votre sein*
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 06 novembre 2020, 16:49:10
Alecto resta assise sagement alors que le domestique s’échinait à dénuder l’imposant propriétaire, regardant son corps se dévoiler comme pour s’imprégner réellement de ce qui l’attendait. L’image d’une détestable limace lui vint en tête, qu’elle chassa, de peur de rire ou de sembler dégoûtée… Cependant, les hommes intelligents comme Tadéus n’étaient pas dupes quant à leur attrait, et il l’avoua même, confirmant ce qu’elle avait déjà deviner : cette fois, elle agirait sans se permettre de laisser son assaillant déverser sa fougue sur elle, comme c’était toujours le cas avec ses anciens Maîtres.

C’était si facile, alors, finalement, de patienter, de ne faire que réagir, et d’endurer docilement…
La Corneille ne détournait cependant pas les yeux, affrontant presque sereinement cette vision désagréable. Alors qu’elle constata l’édifient spectacle de sa nudité et de cette virilité relative, elle eut presque de la peine pour celui qui possédait tant… sans pouvoir rien faire pour s’embellir. N’existait-il pas un artefact capable de modifier son abdomen si large ?

Peu importait, elle chassa ces pensées, et dans un geste ô combien gracieux, se releva, venant avec délicatesse décrocher les liens de sa robe. Le tissu vaporeux frémissait, les bijoux délicat et simple, à son image, tintaient légèrement, et bientôt, les deux bandes de mousseline ouvragées tombèrent sur ses cuisses, dévoilant sa poitrine à la vue du regard lubrique de son partenaire en affaires.

« Ne faites aucun mouvement inutile, Messire, laissez-moi faire. »

Jamais elle n’avait prononcé ces mots.
Et pourtant, les dire ne lui engendrait aucune fierté ou étonnement. C’était ainsi, c’était normal. C’était ce qu’elle désirait : combler Tadéus, obtenir l’orbe, satisfaire Damascus. Penser à lui fit briller ses pupilles, que le Gras pu prendre pour un sursaut affamé de désir. Pour lui ?

Alecto s’approcha à nouveau, le surplombant alors qu’elle restait debout, et se pencha en avant pour se plier en deux, et venir, du bout de son sein, frôler ses lèvres de son téton. La seule pensée du Démon le fit durcir ; voyait-il ce qu’il se passait dans les jardins ?
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le vendredi 06 novembre 2020, 17:22:50
Qu'Alecto eut la force de ne pas frémir, de pas s'enfuir en hurlant, ou de ne pas s'évanouir de dégoût, impressionna Tadéus. Bien que plus porté sur les jeunes garçons ces derniers temps, il appréciait le petit jeu auquel il s'adonnait avec cette fille. En plus d'être belle, elle était intelligente et futée. Etait-elle aussi experte en ébats? Lorsqu'elle lui présenta son sein, il sut que les instants à venir seraient inoubliables. Goulûment, il se délecta de cette mamelle. Ses grosses lèvres épaisses modelaient cette tendre masse à leurs formes. Il plissa ses deux limaces humides et tira le sein en le têtant comme un bébé affamé. Les bruits de succions donnaient l'impression qu'il mâchonnait un bout de pomme trop mûre. Curieux, il attira le corps souple d'Alecto contre le sien, une sensation inédite ! .... avant de glisser un doigt massif entre les cuisses de sa nouvelle partenaire. Il y explora la région un moment, s'y enfonca même un peu puis satisfait susurra :

"Et si vous descendiez vous abreuver aussi Alecto? Que diriez-vous d'une rasade hors du commun ?"
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 06 novembre 2020, 18:34:02
Alecto se réfugiait dans les images fantasmées qu’elle avait de Damascus, alors que Tadéus se délectait de son téton ; cette succion vorace, avec pour seule retenue son propre poids, trop encombré par son volume, était bruyante et goulue. L’Esclave avait en tête le visage fin et élégant du Démon, et sa respiration s’accéléra d’autant lorsqu’elle sentit ce gros doigt boudiné l’envahir.

Ecartant les cuisses docilement pour lui laisser toute latitude, compréhensive et soucieuse de lui plaire, la Corneille étira son épaule pour fouiller entre les bourrelets de ce ventre rond jusqu’à glisser sa paume contre son membre rabougri. Avec une maîtrise respectable du geste, la petite Esclave savait engaillardir les chairs, constatant qu’entre les jambes rebondies du Gras, cela semblait être la seule chose capable de n’être ni mou, ni rebondissant de son anatomie.

Rassurée sur ce point, elle l’écouta, déjà essoufflé par l’effort minime qu’il opérait, lui réclamer d’autres attentions. Décrochant son sein de son emprise, obéissante, pleine de grâce, Alecto passa sa langue sur ses lèvres épaisses et luisante, dans un geste qui aurait été obscène s’il avait été effectué par une femme moins respectueuse que la délicate Domestique.

Elle s’agenouilla enfin auprès du Collectionneur, ne le lâchant pas du regard, cillant lentement avec dans les yeux des évocations claires : le désir. Le feu. Qu’il pense ou non que cela lui était adressé n’était pas sa préoccupation ; elle voulait l’artefact et la simple idée de satisfaire son Maître faisait frissonner son corps, et frémir son intimité. Il la récompenserait, songea-t-elle, en continuant ses caresses sur la virilité de Tadéus, les mouvements de va et vient rendu moins évident compte tenu de la faible place qu’elle avait pour se faire. Mais rien chez elle ne paraissait dégoûté par ce sacrifice, elle se donnait fatalement à ce qui était nécessaire. Et pire, il était impossible pour elle de le percevoir, mais Alecto semblait y prendre un certain plaisir.

Des lèvres sur sa poitrine l’avait toujours rendu folle, désormais elle l’acceptait, mais cela lui avait causé mille tourments. Sa peau chaude se colla au corps nu du Fortuné Nabab, jusqu’à approcher sa bouche, afin d’accompagner le mouvement de sa paume qui accéléra. La sueur perlait entre les coussins que formait son abdomen et roulait sur ses cuisses bouffies, pendant qu’Alecto tirait la langue jusqu’à venir lécher l’embout de ce bulbe qui pulsait.

Elle le prit en bouche alors, son souffle chaud envahissant l’aine de l’obèse maître de maison, et s’appliqua à le satisfaire sans ménager ses efforts, avec dévotion et une certaine maîtrise, à vrai dire… Il fallait avouer qu’elle avait de l’expérience dans les arts amoureux, puisque ses Possesseurs précédents l’avaient utilisées autant pour les corvées que pour leur plaisir vicieux. A la différence que, désormais, elle s’adonnait à sa tâche sans culpabilité, libre de ses mouvements et de toutes les perversions.

Sa main continuait d’accompagner les bruits de succions obscènes qui émanait d’entre les cuisses de Tadéus, tandis que son autre main venait flatter ses bourses pendantes délicatement, et que sa respiration devenait haletante. Comme son Maître serait fier d’elle…
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le vendredi 06 novembre 2020, 18:47:37
Tadéus ressentit une fierté certaine. La quintessence même de la beauté le satisfaisait de sa bouche pulpeuse. Le contact de ces lèvres autour de l'organe qui fut jadis sa virilité était une sensation grisante. Se sentir aspiré et .... désiré ? Il ne l'avait pas vécut depuis ... en fait l'avait-il déjà vécut ? Bien que la seule chose qu'il vit fut son ventre, il sentait entre ses cuisses la petite divinité s'efforcer de lui donner un plaisir incommensurable. Il avait déjà balloté brutalement lorsqu'elle l'avait enserré entre ses doigts. Lui même n'arrivait même plus à se toucher, il avait essayé un soir récemment et avait roulé hors de son lit. Il essaya d'imaginer son sexe entrant et sortant de cette bouche qu'il enviait depuis qu'il l'avait vue. Dans un effort titanesque, il parvint à se plier pour prendre la tête d'Alecto à deux mains et appuyer aussi fort que possible. Il y arriva un court instant mais suffoqua rapidement et se relâcha tel un pet d'ours fatigué. Il en voulait plus, il en voulait beaucoup plus. Ce serait peut être sa seule occasion de prendre cette déesse. Ah ! Quel cadeau Damascus lui avait fait !

"Plus fort, vas y plus fort, parle moi, dis moi à quel point tu te délectes !"


Il essaya de donner quelques coups de reins mais échoua lamentablement.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 06 novembre 2020, 19:23:10
Quelque chose d’étrange chez Alecto la fit sourire, alors que sa bouche était déformée par la hampe qu’elle aspirait et faisait coulisser en rythme. Tadéus semblait en proie à des soubresauts emplis de plaisir, elle l’entendait grogner et râler comme une bête à l’agonie dès qu’elle plissait les lèvres contre sa chair, ou qu’il essayait vainement d’être acteur de leur étreinte.

La petite Esclave si douce ressentait pour lui une sorte de pitié, et le savoir heureux, une seconde, lui fit oublier combien il était une personne détestable et imbue d’elle-même. Il le lui rappela alors en réclamant des obscénités de sa part, ce à quoi la Corneille répondit avec une légère pression de sa main contre les deux boules molles qui pendouillaient contre ses cuisses, comme un avertissement, un danger imminent.

Enfonçant plus encore la hampe palpitant contre son palais jusqu’à sa gorge, à plusieurs reprises, elle accentua le son de ses soupirs quelques instants, sa main pressant bien plus son membre. Elle le ressortit de sa bouche dans un bruit de succion caractéristique, un filet de bave aux lèvres et obéit d’une voix chaude.

« Messire Tadéus va regretter d’avoir demandé plus fort, quand j’aurais avalé tout ton membre et son jus, je vais m’asseoir sur ton visage et tu mourras étouffé entre mes cuisses, noyé sous ma sève, que te prendre dans ma bouche me cause. Tu vas couiner, Messire Tadéus. »

Déclara la Corneille, métamorphosée, mais ne faisant en réalité, qu’obtempérer en tout point à ses demandes. Sans le laisser répondre, elle le goba à nouveau, l’aspira au fond de sa gorge et pressa si fort sa langue pour l’emprisonner que sa mâchoire craqua. Le rythme s’accéléra, de plus en plus vite, et de plus en plus intense, sentant le bulbe dur cogner son palais et être pris de spasmes caractéristiques. Elle donna un dernier coup de grâce en gémissant largement. 
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le vendredi 06 novembre 2020, 19:48:46
Pour Tadéus, ce fut une goutte, pour Alecto, ce fut un seau. Le torrent qui jaillit du gros homme avec la pression d'un geyser fut d'une rare intensité. Le mollusque échoué meugla jusqu'à la rupture de ses cordes vocales. Son bas-ventre en feu, il faisait un immense effort pour contenir les gaz qui lui gonflaient les entrailles. Violenté dans la gorge d'Alecto dont il avait ressenti les moindres recoins, il n'avait pu contenir longtemps son plaisir. Il râla et s'affaissa comme une outre percée. Il réussit néanmoins à agripper les cheveux de sa tourmenteuse pour la tirer à lui et contempler son oeuvre. Le tableau dégoulinant qui s'offrit à lui le ravit, au delà de ses espérances. L'envie de violer son intimité s'envola quand ouvrant la bouche pour parler, Alecto souffla une grosse bulle de sperme qui lui explosa à la figure. Ahhhh ... les petits plaisirs de la vie !

L'homme comblé se tourna vers un domestique qui avait assisté au spectacle. Le serviteur, bossu, se réjouit de son infirmité. Elle lui permettrait sûrement d'échapper à ce traitement, contrairement aux jeunes hommes de service au domaine.


"Sois un bon serviteur et ramène moi vite cent écus d'or. Cette noble dame a bien oeuvré pour les mériter !"

"Voyez à quel point ma générosité n'a point de bornes ma dame, sachez que ma porte vous est ouverte à tout moment, venez, approchez vous  que je vous lèche le visage."
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 06 novembre 2020, 20:40:56
Submergée par le liquide pâteux et âcre, Alecto ferma les yeux, sentant arriver sa propre délivrance alors que celle du Gras se répandait dans sa gorge. Son cœur battait d’un contentement excité, lorsqu’elle se redressait pour se laisser admirer par l’obèse chose gélatineuse qui suintait de sueur et peinait à reprendre une respiration.

L’œil vitreux avec lequel il l’observait la fit sourire avec une once, surnaturelle, de fierté. Avoir ce pouvoir sur quelqu’un n’avait jamais été quelque chose qu’elle recherchait, et jamais Alecto n’avait été sujette à ressentir cela. C’était nouveau et… grisant. Assurée, charismatique malgré son visage souillé, elle remonta sans broncher jusqu’au faciès adipeux du Collectionneur comblé et tendit sa joue.

« Vous êtes trop bon, Messire Tadéus. » Souffla-t-elle, subissant l’intrusion de sa langue sans frémir une seconde, et lui souriant avec une sorte de malice vicieuse au fond de la pupille.

Il était pervers et malsain, assurément, mais elle était grandie par la puissance que lui conférait l’extase si facile qu’elle lui avait offert. Cependant, son sacrifice n’était pas gratuit…

« Et qu’en est-il de l’orbe, Messire ? » Murmura la Corneille le venant lécher sa propre paume poisseuse, comme s’il s’agissait d’un argument supplémentaire pour lui rappeler leur marché.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le samedi 07 novembre 2020, 09:25:47
"L'orbe ? Quel orbe ? Vous voulez dire le Globe de Vérité? Mais voyons très chère .... Il n'a jamais été question de vous céder cet objet. Vous croyez vraiment qu'une gâterie vous permettrait de l'obtenir ?  Soyons sérieux enfin ! Pour cela, il faudrait que vous me laissiez fourailler dans vos entrailles pour l'éternité! Les cent écus d'or que je vous offre en rétribution sont déjà bien assez et ...."

Une voix sèche retentit, lui coupant la parole.

"Elle veut l'orbe immonde tas de graisse, donc tu lui donnes l'orbe! Ne t'avises pas de la décevoir ou je m'assurerai que ta tête soit enterrée loin de ton corps putride. Une femelle troll en rut se refuserait à toi aussi considère attentivement l'inestimable service que vient de te rendre Alecto."

Tadéus sursauta et leste comme un chevreuil, sauta sur ses pattes dodues, repoussant la jeune femme. Il se précipita ventre à terre derrière une fontaine pour tenter de s'y cacher. Quel acteur !

"Damascus ! Scélérat ! Crois-tu que je sois idiot au point d'écouter en m'extasiant vos conneries ? Vous n'aurez rien d'autre de moi que ce je veux bien vous donner ! Ta petite chienne m'a sucé jusqu'à plus soif, ca ne vaut pas ce que j'ai dépensé pour l'orbe ! Chien galeux, tu ne respectes rien! Ni ta pute, ni tes amis !"

Le gros homme agita frénétiquement une clochette qu'il prit sur le rebord de la fontaine. L'image de cet oignon monté sur pattes agitant sa sonnaille était cocasse. Damascus sortit de l'ombre d'où il observait la scène depuis un moment.

"Ignoble pourriture ! La reconnaissance t'arracherait-elle les boyaux ? Laisse moi donc t'aider à les extraire."

Le démon s'avança vers Tadéus, une dague en main. L'air autour de lui crépitait d'énergie noire. Le seigneur noir bouillait de fureur. Le pas franc, les épaules souples, il franchit lestement la distance qui le séparait du poussah. D'un geste précis, il inséra son arme entre les cuisses de l'homme et fit remonter la pointe jusqu'à pratiquer une petite incision sous les bourses molles exposées. Tadéus s'étira sur ses orteils boudinés, en extension, les bras battants l'air et poussant des cris de chouette effrayée. "OUH OUH OUH!!!"

"Ta garde ne viendra pas répugnant pourceau. Maintenant, donne moi une bonne raison de ne pas ajouter tes couilles à ta précieuse collection ?"

Damascus donna un tour de poignet. Le gros homme hulula, lâcha un pet sonore et parla aussi vite qu'il le put.

"Non non non non ! Attends attends ! D'accord ... je ... je veux bien vous céder le globe ! AAAAAAAhhhh ! Doucement, arrête ! L'ORBE EST A VOUS !"

Le démon fit répéter l'homme plusieurs fois. Ses yeux brillaient d'un éclat qui n'était plus celui de la colère mais plutôt de l'amusement. Du bout de sa dague, il piqua la graisse de l'obèse, lui arrachant un couinement, puis un autre.

"Tu es vraiment devenu une grosse larve. Tu sais que tu ressembles à un tas d'excrément vivant ?
Enfin ... je prends note de ta volonté d'offrir à Alecto ce beau présent. Nous t'en remercions d'autant plus que je te le rappelle, il ne t'avait presque rien coûté puisque c'est moi qui l'avait volé pour sauver ta peau à l'époque."
"Alecto, je suis fier de toi, viens m'embrasser!"


Quand il comprit qu'il survivrait, Tadéus partit d'un gros rire gras. Damascus ! Mon vieil ami ! Tu es un sacripant ! Pourquoi ne m'as tu pas juste demandé de te le céder plutôt que vous livrer à cette manipulation? Que j'ai appréciée d'ailleurs je le redis" lanca t'il en faisant les yeux doux à Alecto. "Si vous êtes aussi bonne à l'écriture que vous l'êtes à  sucer des queues, alors je vous emploie tout de suite !"

Le démon le coupa avec tact. "Et bien en effet nous aurions pu te demander directement mais vois-tu, il y a autre chose dont nous devons parler. Il y a l'orbe et il y a aussi la personne à qui nous voulons l'offrir. Et c'est là que tu interviens. Trouvons une place où nous asseoir. Alecto t'expliquera. Et s'il te plait, cesse d'exposer tes horreurs à nos yeux éprouvés. Et toi Alecto, tu as du sperme sur e visage..."
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 07 novembre 2020, 15:43:39
Alecto avait commencé par froncer les sourcils, en signe de mécontentement, sans se cacher, alors qu’elle n’aurait jamais osé ce type de réaction négative face à une personne ‘libre’. Ce gros pachyderme avait l’intention, évidemment, de ne pas respecter ses paroles, et elle sentait en elle une sensation nouvelle… La colère, liée à l’injustice. Elle sursauta en entendant le Démon grogner.

Encore une fois, Damascus la sauva de ce mauvais pas, la voix tonnante alors partout autour d’eux, comme s’il venait de plusieurs endroits à la fois. Puissante, surnaturelle… Le timbre la souleva dans un sentiment contradictoire de soulagement et de renforcement de sa haine envers Tadéus. Elle n’avait jamais éprouvé de tels sentiments, violents et primordiaux, puisqu’ils avaient toujours été enfouis et refoulés au plus profond d’elle-même.

La Corneille resta droite et immobile, le menton haut, désormais assurée qu’il ne pourrait plus rien lui arriver, puisque son Maître était présent. Les insultes du Gras la touchèrent, et ses sourcils se rapprochèrent à nouveau, lui lançant un regard légèrement outré… Elle lui avait offert ce qu’il n’avait peut-être pas eu depuis longtemps : un moment d’extase avec quelqu’un qui ne vomirait pas juste avant, et juste après leurs ébats. C’était un ingrat, et un fourbe, et Alecto qui avait toujours été très respectueuse de cet homme malgré tous ces travers jusqu’alors, se sentait désormais pleine de fureur envers lui.

Pourtant, puisque les deux hommes se battaient à coup de verbes, elle resta, nue et droite, le regard désormais totalement acquis à Damascus, tant sa présence la ravissait intérieurement.

Mais vraisemblablement, les menaces devaient s’accompagner de gestes pour que de large porc comprenne réellement qu’ils étaient parfaitement sérieux… Il obtempéra, soucieux de conserver sa dignité entière, pour le peu que cela lui servait… Et lorsqu’elle entendit clairement sa voix éraillée par la peur que le Globe de Vérité leur reviendrait, la jeune femme s’inclina en une révérence non feinte. Se séparer d’un bien devait lui faire de la peine. Autant qu’elle en avait eu à lécher sa peau suintante. C’était un mal nécessaire…

Tadéus changea de nouveau de ton, retournant sa veste une énième fois, ce qui l’agaça. Comment pouvait-on la traiter de catin pour ensuite souligner combien il avait apprécié le moment passé ensemble. C’était une insulte, elle avait du mal à savoir comment réagir avec ce qu’elle ressentait, toute cette colère était nouvelle et elle était inexpérimentée. Se contenir devenait pénible, son délicat visage blanc commençait à se crisper, ses yeux doux et ses compliments n’y firent rien, elle ne lui répondit pas.

Elle savait qu’il lui fallait être humble et respectueuse, et ne pas faire de vague pour servir la cause du Démon son Maître. Elle prit sur elle, en inspirant longuement, la voix délicate de Damascus accentuant sa sérénité naturelle. En entendant qu’il s’adressait à elle, la Corneille sursauta, et porta ses doigts à sa joue, sentant immédiatement le liquide pâteux qui y restait collé.

Confuse que ce soit son Maître qui le lui indique, mais en rien mal à l’aise ou humiliée, l’Esclave hocha la tête servilement et marcha jusqu’à la petite table basse de leur collation, pour tremper une serviette blanche brodée de fils dorés dans un verre d’eau, et le passer sur son visage.

Ce fut salvateur. La fraicheur fit retomber sa rage viscérale, et ses épaules semblèrent moins nouées. Lentement, elle revint vers son Maître qui avait déclaré être fier d’elle… Son cœur battait la chamade en y songeant, et son regard s’illumina d’une reconnaissance totalement acquise. Obéissante, elle vint contre le Démon et se hissa sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Ce contact fit naître un frisson qui remonta de long de sa colonne vertébrale…

C’était étrange, la colère c’était changée, en un seul baiser, en une pointe de désir. Alecto se rendit compte qu’elle avait chaud, et que le simple contact de ses lèvres sur celle de son Maître réveillait des sens oubliés. Elle lui sourit, de manière équivoque, alors qu’elle allait chercher sa robe et qu’elle la nouait de nouveau en silence.

Serviable, elle n’attendit pas le retour éventuel de serviteurs, et servit alors le contenu d’un pichet travaillé dans trois verres qui se trouvaient sur la table basse, et fit un geste élégant pour Damascus, afin qu’il s’installe. Ensuite, se tournant noblement vers l’Adipeux Collectionneur, elle le considéra une seconde… L’homme tentait de récupérer ses vêtements éparpillés, et puisqu’ils avaient encore besoin de lui, Alecto vint à sa rencontre, et lui remit, non sans peine, ses vêtements comme on habille un gros bébé.

Elle gardait le silence, ignorant les allusions qu’il lui souffla à l’oreille alors qu’elle nouait les liens d’une tunique large et soyeuse à son col. Si jadis il lui semblait primordial de toujours lui répondre et lui sourire, désormais, elle n’y arrivait pas… Evidemment, dans son ancienne vie, avant le Glyphe, elle se serait forcée. Plus désormais. Tadéus l’avait traitée de pute. Un mot ignoble… Un mot qu’elle avait toujours abhorré, d’ailleurs, mais pour d’autres raisons. Il semblait à Alecto qu’un acte intime se devait d’être encadré par le respect, et l’imposante limace amatrice d’art n’en faisait preuve d’aucun pour sa personne.

L’aidant à nouveau à s’installer dans son énorme coussin, elle vint prendre place non plus à ses côtés, mais collée à son Maître ; et puisqu’il avait indiqué qu’elle parlerait, Alecto s’exécuta docilement, d’une voix claire, et sûre.

« Il s’agit d’offrir ce présent à l’Auberge de Thiana Gian, à sa propriétaire, en échange d’un document me concernant. »

La gorge encore trop emprunte du goût de ce marchand porcin lui gratta, et elle but une longue gorgée de la boisson fraîche de sa coupe. Mis en appétit, elle ne se gêna pas non plus pour piocher un grain de raisin qu’elle croqua distraitement, en reprenant.

« Vos talents de négociants ne sont plus à prouver, aussi vous feriez-vous un plaisir de discuter avec elle, afin qu’elle accepte un échange satisfaisant pour vous comme pour nous. Elle aime particulièrement les ouvrages de magie et les joutes verbales la ravissent, vous allez vous apprécier. »
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le dimanche 08 novembre 2020, 16:20:35
Tadéus Kervipar blêmit. A l'évocation de la sorcière, une multitude de tourments atroces lui vinrent en mémoire. Il haïssait les thaumaturges, hautains et trop imbus de leur condition. Faire affaire avec eux signifiait trop souvent être prêt à y laisser des plumes. Prudemment, le gros homme tenta une approche moins dangereuse de la situation.

"Voyez vous, je sais qui est Thiana Gian et .."

"Et donc .."
le coupa Damascus "puisque tu la connais, tu feras ce qui doit être fait et nous ramènera dès demain une bonne nouvelle. Dans le cas contraire, je te le répète, tes couilles iront rejoindre ta collection."

Le démon invita Tadéus à s'affranchir de son nouvel objectif sans tarder. Qu'importe la manière que celui-ci emploierait, Damascus ne tolèrerait qu'une réponse positive. Tadéus devinait cela et pesa le  pour et le contre. Enfin, et pour la première fois depuis longtemps, il se résigna à obtempérer et décida sans attendre de s'atteler à sa tâche. Plus vite ce serait fait, plus vite ces deux gêneurs s'en iraient. Au petit jeu des non-dits et sous-entendus, il venait de perdre contre le couple. A celui des négociations, il espérait vraiment qu'il s'en sortirait ... au moins vivant.

Il mit à disposition de ses visiteurs une chambre aux ornements élaborés et prit congé d'eux, leur promettant sa complète implication pour résoudre leur demande. La nuit étant la mère des canailles, il réussirait, gronda t'il avec un rire tonitruant.

Quand Damascus et Alecto se retirèrent dans leur suite, le démon, sans un mot, guida sa possession dans l'alcôve réservée à la toilette. Un bassin central offrait aux occupants une eau claire et chaude pour s'y délasser. Des savons, huiles et onguents parfumés étaient disponibles dans des soucoupes en cristal, de même que tout le nécessaire dont une noble princesse aurait eu besoin pour se préparer à un mariage.

Le démon fit se tenir Alecto bien droite devant lui, puis faisant glisser le tissu fin de ses épaules, la dénuda. Il laissa ses doigts courir le long de ses hanches avant de lui ôter ses parements. Lui faisant face à nouveau, il scruta son corps un long moment, s'attardant, un sourcil haussé, sur les parties marquées par les évènements des derniers jours. Il la fit entrer dans le bassin fumant, se déshabilla puis la rejoint. A l'aide d'une étoffe prévue à cet effet, il enduit le corps de la jeune fille d'un onguent purificateur et entreprit de la laver. Une fois fait, il la fit asseoir  et s'acquitta de la tâche ardue de s'occuper de sa superbe crinière brune. Il la rinça, la lava, la brossa et la noua en une longue queue de cheval.

Le maître ne faisait pas cela pour faire plaisir à sa poupée. Il le faisait simplement parce qu'il en avait envie. Il aurait pu la violer séance tenante sur la margelle du bassin mais ils avaient le temps et Damascus devait consolider, bien qu'il n'en eu pas besoin, la totale loyauté d'Alecto à son égard. Et puis, la pauvre ne se doutait pas de ce que la suite de leur entreprise lui réservait ... Elle méritait un peu de détente avant leur prochain départ ...

La sentant détendue, Damascus s'assit sur une marche immergée, tirant sa protégée entre ses jambes. Bien installée, son dos pressant contre l'entrejambe du démon, il la laissa profiter de cet instant avant de continuer. Il n'avait toujours pas prononcer un mot. Enlaçant le corps d'Alecto et immobilisant ses bras, il caressa sa poitrine, suivant les courbes affriolantes de sa compagne. Cette peau douce, il s'en serait délecter. Il pinça légèrement et titilla les tétons qui réagirent instantanément, avant de les faire rouler entre ses doigts. Puis prenant ses seins magnifiques à pleines mains, il les malaxa comme seul un masseur oriental savait le faire sans occasionner de douleur.

Sans se soucier des réactions d'Alecto, il glissa ensuite une main entre ses cuisses et crocheta un doigt dans son intimité, puis un deuxième. Il trouva le point sensible qu'il cherchait et s'y attarda longuement, le gratifiant de caresses et frottements délicats. Sa main couvrant complètement le jardin secret de la jeune femme, c'est comme ça qu'il décida de la faire venir. Ce n'était pas fini ...

Après cet épisode délicieux, il la fit allonger sur le dos au bord du bassin, sur le dallage chaud et humide. Lui même toujours dans l'eau, il plongea sa tête entre les cuisses de sa Beauté pour se délecter de ses saveurs entêtantes. Il introduisit sa langue là où ses doigts avaient déjà oeuvrés et entama un ballet infernal dans la cavité offerte. Pour amplifier le plaisir  de sa muse, il lui coula son majeur dans son anus moite et délicat. Il s'y acharna profondément tout en accordant toute son attention à faire jouir Alecto de la meilleure des façons qui soit. Au majeur se joint l'index, sans difficulté. Le rythme augmenta, tout autant que le ballet endiablé de sa langue. Un délice ! Il la but goulument quand elle s'abandonna puis la laissa se remettre de ses émotions. Libre de ressentir son propre plaisir, Damascus laissa à Alecto toute latitude pour exprimer son ressenti durant cette longue session érotique.

A l'issue, ils se séchèrent avec attention, puis le démon porta et coucha la nymphe dans un lit aux dimensions faramineuses. Il la couvrit de satin et la cala contre un oreiller confortable.


"Maintenant dors petit corbeau. Rêve et laisse toi entraîner dans les limbes ténébreuses de ton nouvel univers". Il se coucha à ses côtés et son esprit s'évada aussitôt.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 08 novembre 2020, 19:01:36
Il n’était pas étonnant qu’un homme qui appréciait les reliques ésotériques connaissant la Sorcière Thiana Gian, et étrangement, Alecto en ressenti une sorte de fierté. Elle avait servi cette femme ; elle sa servait toujours actuellement, techniquement… Sa Maîtresse devait être à sa recherche, mais l’étendue des pouvoirs d’une Enchanteresse n’était pas assez puissante pour réussir à la localiser, désormais que le Démon avait apposé son sceau sur l’Esclave.

Les menaces sur sa masculinité eurent raison des quelques réticences du Gras, et Alecto suivit docilement son Maître jusqu’à la chambre somptueuse qui leur serait réservée… Elle fut émerveillée par ce décor d’un luxe excessif, lui rappelant des souvenirs diffus et étranges, flous, d’ancienne demeures où elle avait séjourné.

Puisque le Démon semblait la voir propre après ces désagréables besognes, la jeune femme se laissa faire sans une once de réticence. Jamais on ne l’avait lavée, peinée, choyée ainsi… Les attentions de Damascus ébranlèrent ses sens, alors même qu’il nouait ses longs cheveux noirs, dans un geste loin d’être érotique. Mais la nouveauté rendait chaque mouvement aussi vibrant qu’une caresse, la faisant frissonner doucement. Elle se trompait sur les intentions du Démon, évidemment, songeant qu’il faisait tout ceci pour lui faire plaisir, pour la récompenser des loyaux services qu’elle avait su effectuer pour lui. Elle prit même cela pour de l’affection, et de l’attachement, crédule petite Corneille.

La sérénité avait regagné son corps, la colère ayant déserté son visage et son cœur, et Alecto couina dès qu’elle sentit les mains de son Maître parcourir la peau de sa poitrine, incapable de bouger même si elle en avait eu envie. Cependant, l’Esclave était loin d’être retenue contre son gré, cette fois. Elle appréhendait le passage de ses doigts contre ses tétons avec des frissons d’impatience, le désir explosant sur ses pommettes en les rendant carmin, et faisant accélérer sa respiration.

En quelques caresses à peine, le doux Corbeau haletait comme s’il l’avait prise furieusement contre le rebord de ce bassin, sans ménagement. Sa peau sensible frémissait par anticipation de ses caresses, mais elle sursauta tout de même lorsqu’elle sentit ses doigts pénétrer son intimité.
Elle balança immédiatement la tête en arrière, contre la clavicule de son amant, gémissant désormais sans jamais s’en cacher ; C’était la première fois qu’elle se laisser aller à ressentir un tel plaisir sans qu’il ne soit accompagner de culpabilité, de sermons intérieurs, de dilemmes… C’était si bon… Il ne lui avait pas fallu bien longtemps avant que la sueur de perle à son front, et qu’elle n’ait l’air d’une démente, là où beaucoup auraient su se contenir en prévision de ce qui arriverait…

S’allongeant d’instinct dès que le Démon initia son geste, son corps se tordit dès l’effleurement de son souffle entre ses cuisses, et elle émit des sons de plus en plus fort, se laissant totalement happée par ce plaisir qu’elle découvrait comme si elle c’était la première fois qu’un homme s’attardait à ces endroits si brûlants. Elle était enfin libre de ressentir ce brasier sans songer aux châtiments qu’elle aurait à se faire endurer, elle-même, pour avoir osé s’adonner à des pensées, des extases si intenses.

Sans aucune retenue désormais, en nage, l’Esclave serra ses cuisses contre le visage du Démon en soufflant son nom d’une voix rauque qui se perdait dans ses râles, et dans un ultime encouragement en venant agripper ses longs cheveux fins, elle se convulsa comme prise d’une crise de tétanie. Les soubresauts mirent un moment à se dissiper, tout son être se consumant, et elle retomba comme un poids mort sur le sol, haletante, et un visage d’une sérénité et d’un contentement rare.

Elle manquait de force, et être transportée avec autant de douceur dans un lit aux dimensions farfelues fut salvateur. Alecto avait encore des papillons dans le ventre alors qu’il la bordait comme une enfant, et elle lui lança un regard d’une dévotion sans borne, intense, pur… Le Maître réclamer son sommeil et ses rêves, elle lui sourit d’un air béat, étonnée de son précédent silence, mais respectueuse de ses moindres désirs.

Elle ferma les yeux, mais son cœur battait trop fort dans ses tempes, et elle se rendit compte que Damascus dormait à ses côtés bien avant elle. Il fallait qu’elle s’endorme, il l’avait réclamé… Mais son esprit était toujours embrumé par l’intensité de leurs ébats. Quel soulagement de ne pas se sentir obligée de se brûler avec la cire des cierges, ou de lacérer sa peau d’un crin rêche. Instinctivement, Alecto tira la couverture de satin et passa les doigts sur sa propre cuisse, aux cicatrices boursoufflées par le cilice, en soupirant.

L’Esclave se tourna sur le côté, observait à la faible clarté d’un âtre à l’autre bout de la pièce le visage délicat et raffiné de son Maître. Il lui sembla beau comme un dieu. Les Démons étaient-ils tous aussi séduisants ? Sa main effleura avec douceur sa mâchoire fine et les traits élégants de son visage, comme pour les dessiner, son regard emplit d’affection mièvre… typique des jeunes filles qui s’amourachent des entités maléfiques, submergées par leur aura tentatrice et distinguée.

« Je plains quiconque voudrait vous affronter, mon Beau Damascus. » Murmura-t-elle comme si elle était seule, son pouce passant sur ses lèvres entrouvertes par le sommeil.

« Il n’existe rien qui puisse vous résister. Et je pourrais tuer pour vous… » Sa voix était basse, sinueuse et suave, se révélant pleine d’assurance et de désir.

Oh, oui, elle le réalisait alors.
S’il le lui demandait, pourrait-elle ôter la vie à un être humaine, elle qui n’avait jamais été qu’une peureuse, effrayée par son ombre elle-même, incapable de regarder ne serait-ce qu’un insecte sans hurler de terreur ?

Elle savait que Thiana Gian conservait une mèche de cheveux de ses amants et amantes, en souvenir. Naïvement, elle pensait qu’il s’agissait d’un trophée affectueux… ignorant volontairement ou non qu’elles lui servaient surtout de moyen de pression, pouvant se servir de ces fragments comme de puissants liens avec les victimes de ses ébats dévergondés.

Alecto admira les mèches d’encre du Démon, avec attention. Une attention perverse nouvelle et incontrôlable. Il la possédait tout entière, ne serait-il pas juste qu’elle possède également une infime partie de lui ? La jeune femme se mordit la lèvre avec envie, caressant les longs fils noirs et soyeux, en piochant une mèche qu’elle fit rouler entre ses doigts, venant inspirer son parfum en une grande respiration d’adoration.

Elle avait l’envie irrépressible de garder précieusement quelques cheveux toujours sur elle. Son petit trésor, sa relique à elle. Plus merveilleux que le plus rare des artefacts de Tadéus le Gras, à ses yeux. Elle se leva alors, discrète naturellement, nue, traversant la pièce à pas de loups rapides, pour se saisir d’un coupe-papier au manche élégant de nacre et de cuivre ouvragé. La lame peu aiguisée suffirait amplement à détacher quelques centimètres pour les conserver jalousement, peut-être dans une petite fiole, à son cou ? Oh, oui, près de son cœur…

La morale lui aurait interdit ce geste jadis, mais désormais…
Le petit Corbeau délicat tint fermement le pommeau, et trancha une toute petite mèche précieuse, d’un geste sec qu’elle n’aurait jamais cru pouvoir effectuer un jour.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le lundi 09 novembre 2020, 20:17:14
Perché sur le rebord de la fenêtre, le petit oiseau curieux épia, dans la pièce, le moindre mouvement. Bigarré et ravissant, il avait pour habitude de réveiller les occupants de cette vaste demeure tous les matins. Il adorait ça et prenait un  malin plaisir à énerver les dormeurs patentés. A l'aube de ce matin là, il ne dérogea pas à la règle. Le couple nu  qu'il observait dormait sereinement, emboité l'un dans l'autre, les membres entremêlés. Ravi de cette aubaine, il lança un trille mélodieux qui n'eut aucun effet sur les occupants de la chambre. Le volatile sautilla d'excitation puis d'un coup d'aile vint se percher sur la tête de lit. Si cela avait été le gros homme, il lui aurait chier dans l'oreille, comme la semaine dernière, quel spectacle cela avait été. La beauté des deux personnes enlacées lui ôta cette idée aussi il se rabattit sur un long sifflement aigu. Agile, il évita immédiatement le coussin qui aurait dut l'écraser contre le mur, puis tout fier de sa réussite, s'en alla trouver une autre victime.

Damascus soupira d'aise, il ne s'était pas senti aussi bien depuis longtemps. La paix et le calme de ce domaine bénéficiait au repos de tout un chacun. Il s'étira, se prélassant, clignant des yeux à la lumière du jour levant, un soleil aux reflets rosés perçant à sur le bas horizon. La maison était silencieuse et seuls les piaillements étouffés du perturbateur qu'il venait de chasser résonnaient un peu plus loin. C'était la première nuit qu'il passait sans se transporter dans les Enfers, son lieu d'évasion favori pour se régénérer, et il ne s'en sentait pas fatigué pour autant. C'était curieux.

Alecto à ses côtés dormait encore. Il l'observa et une crampe ténue le prit au ventre. Il s'interrogea. Elle l'attirait, comme les femmes l'attirait en général, mais d'une manière toute différente. Qu'il avait envie de lui faire mal ... De l'entendre crier et supplier. De la voir se tordre dans une mare de sang ... son sang à elle. De la déchirer et de plonger ses mains dans ses entrailles ... Mais il ne pouvait s'y résoudre, quelque chose l'en empêchait.  Bien au contraire, il avait remarqué qu'il portait une attention bien particulière au confort et à la sécurité de cette petite chose. Maintenant qu'elle appartenait à son monde,  évidemment, la donne était différente. Il faudrait qu'il prenne le temps d'y réfléchir.

Il se cala contre son immense coussin, les mains derrière la tête, et songea à la suite. Tadéus les avait quitté la soirée précédente, quelques heures en fait, pour se charger de négocier l'échange de la Petite Chose contre le Globe de Vérité auprès de la maîtresse d'Alecto. Le contrat qui liait la domestique à Thiana Gian était une épine minime certes, mais une épine qu'il fallait ôter avant la suite qu'il envisageait. Il ne pouvait se permettre de traîner une adepte des arcanes à ses trousses là où ils devaient se rendre. Ils auraient tellement d'obstacles à passer que partir avec un boulet d'un tel poids était inenvisageable. Damascus ne doutait pas que la nuit fut sûrement rude pour Kervipar mais son ancien associé était un maître de la négociation et il avait un don pour se sortir vivant des situations les plus mortelles. Et puis de plus, grâce à sa fortune, maître Tadéus avait dut rallier à lui une armée de magiciens pour le protéger lors de son entrevue nocturne.

Alecto bougea dans son sommeil et présenta au démon sa poitrine ferme. Son regard y glissa et un volcan entra en éruption dans son bas-ventre. Ses tentacules le démangeaient, libres de se glisser sur ce corps ravissant. Il les rétracta sans ménagement. Il effleura l'épaule nue de la muse noire et de son ongle suivit la courbe du bras inanimé jusqu'au creux du coude. Il dessina une arabesque sur une hanche fine et délicate et termina son oeuvre en remontant au creux de ses seins. Il s'aperçut alors que ce traitement lui fit plus d'effet à lui qu'à elle. Son érection était douloureuse, son sexe pulsant avec un besoin irritant de se libérer. Elle avait assez dormi.

Le démon serra les doigts d'Alecto autour de son membre et lui fit faire un lent va et vient répétitif. Humide, il imprégna rapidement les doigts fins de sa protégée, diffusant le bruit de succions molles et pâteuses. Il exhala .... anticipant les plaisirs qu'elle allait lui offrir.


"Alecto, petit corbeau, reviens des profondeurs et applique à ton maître la perversité qui sera ta ligne de conduite. Il est temps que de passive, tu te déchaines comme une succube du deuxième Cercle."

Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 09 novembre 2020, 22:10:40
La Belle Endormie avait sommeillé tout son soûl, en effet. Dormir des nuits complètes était un luxe auquel elle ne goûtait que depuis quelques jours, depuis que ce Glyphe le lui permettait, à vrai dire. Ne pas travailler jusqu’à l’épuisement, ne pas s’éveiller avant l’aube afin de préparer petits déjeuners et toilettes de sa Maîtresse… Encore que, cette nuit, la Corneille était tombée de fatigue… Mais pour des raisons qui la comblaient bien plus.

Mais son sommeil avait été rempli de songes, à la limite des cauchemars ; elle rêva d’un loup se disputant le cadavre d’un paon à une chimère floue qu’elle n’arrivait pas à cerner véritablement. La bête lui inspirait une peur panique, mais étrangement, elle savait d’instinct que l’assassin de ce pauvre oiseau baignant dans son sang n’était pas l’animal fantastique, mais bien le prédateur terrestre au pelage gris. Le loup la suivit dans un autre rêve, où ses pieds nus frémissaient contre le dallage en damier d’un très grand hall, dans une pénombre. Elle devait avancer prudemment, comme se sachant épiée, et qu’au moindre pas sur une dalle traitre, sa tête serait détachée de son corps. Le canidé solitaire grognait derrière elle, elle sentait son souffle putride lui lécher les mollets…
Mais elle réussissait à traverser la pièce sans heurt, et lorsqu’elle se retournait, le loup l’observait en retroussant les babines, mais ne l’attaquait pas. La Chimère, elle, semblait avoir disparu.

Alors qu’elle s’engouffrait dans une chambre minuscule, étrangement familière à l’odeur de renfermé comme dans une cave, Alecto constata qu’une sublime coiffe en plumes de paon étoffait un petit secrétaire d’une bien triste facture. Pourtant, au moment où elle allait s’en saisir pour la coiffer, une voix délicate la tira de sa rêverie.

Aussitôt, le petit Corbeau gigota dans le lit, son corps engourdi par les limbes où elle était plongée peu avant, et outre la délicieuse chanson qu’elle percevait à son oreille, la sensation chaude de sa paume l’éveilla plus rapidement. Ouvrant un œil, elle se rendit compte que ce contact seul faisait naître en elle l’émoi qu’elle percevait désormais comme du désir. Le parfum subtil de son Maître emplit ses narines, et elle se surprit à être parfaitement consciente, dès lors, sortie des bras de Morphée par un feu brûlant qui se mit à bouillonner.

La pression de sa main s’accentua d’un coup, comme on s’éveille en sursaut, prenant le contrôle de ses caresses vives et appuyées, ressentant la profonde passion qu’exprimait le Démon qui était communicative. Alecto ouvrit les yeux, ceux-ci luisant déjà d’éclats intenses et possédés, et dégagea avec fermeté sa main de l’emprise des doigts démoniaques, pour venir lécher sa propre paume ; l’odeur explosa à son visage, la fit vrombir et ronronner, et elle retourna derechef prendre en main la hampe qui pulsait nerveusement.

Elle qui était si douce et si timorée se sentait submergée par une vague fougueuse et nouvelle, dont elle n’avait aucune maîtrise, et pire, qui la grisait avec joie. Ses attentions répétées et désordonnée par le désir ne stoppèrent pas lorsque la petite Esclave se redressa et se pencha pour venir embrasser goulument, et lécher comme une assoiffée un, puis deux tentacules. Entre ses succions, des gémissements qu’elle ne contrôlait pas s’échappait de sa gorge, agenouillée la croupe en l’air, et la tête à la crinière noire plongée entre ses cuisses.

Quelle sensation d’ivresse la prenait en se laissant aller ainsi, totalement inhibée, libre de sucer, laper et frotter sa joue contre chaque appendice impétueux qui se collait à elle. N’y tenant plus, peu habitée à être aussi fiévreuse de désir, et n’ayant donc aucune retenue ni endurance quant à la frustration de devoir attendre et faire durer le plaisir, Alecto goba le membre tendu et moite, aspirant les humeurs dont elle se délecta en lâchant un soupir d’adoration.

Damascus était beau, attirant, séduisant… Mais au-delà de sa personne délicate et fine, désormais qu’elle le goûtait avec avidité à grands bruits, elle lui trouvait une saveur capiteuse, entêtante et addictive. Ses mains cherchèrent frénétiquement, dans des mouvements endiablés par une passion dévorante, un tentacule qu’elle puisse caresser avec ardeur.

Dans son esprit, rendu totalement flou par le feu destructeur la rendant humide, Alecto peinait à savoir si elle avait soif de sa semence sans tarder, comme une assoiffée à la gorge sèche en quête du plus pur des nectars, ou si au contraire, elle désirait plus que tout le rendre fou, avant de le chevaucher. Incapable de choisir, mais tout autant incapable de cesser ses attentions exaltées, le petit Corbeau couinait en enfonçant de plus en plus l’embout de ce membre tant adoré jusqu’à sa gorge.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le mardi 10 novembre 2020, 12:26:51
La bouche brûlante d'Alecto était un écrin de perversité des plus excitants. La belle brune n'avait pas mis longtemps à plonger entre les jambes du démon pour s'y abreuver. Sans hésitation, elle s'acharnait sur ce sexe tendu comme une affamée à qui on tendait une miche de pain. Il avait adoré son expression  lorsqu'elle avait léché sa propre main. C'est bien d'une chienne perverse qu'il avait besoin, pas d'une potiche maladroite. Et à cet instant, Alecto était très loin d'être maladroite ... Alors qu'elle ronronnait, la bouche pleine, et ondulait contre lui, il songea au bénéfice que dédier cette  beauté à la luxure lui apporterait. Un gargouillis poisseux lui rappela l'instant présent. Il sentit qu'elle en voulait plus.

"Alecto, si tu veux que je te baise la bouche plus fort encore, il faut que tu me le demandes. J'aime ce que tu es et je modèlerai ta dévotion à l'image que j'ai d'une femme ... un objet de désir raffiné au quotidien mais une vraie chienne au lit."


Le démon donna un coup de rein appuyé quand il sentit son gland passé la luette de la jeune femme. Il réfréna son envie de lui défoncer violemment la bouche. C'était à elle de s'y atteler, d'autant plus qu'il le voyait bien, elle adorait ce qu'elle faisait. Qu'elle soit malade  à s'étouffer de son sexe épais, c'est ce qu'il voulait. En attendant de passer ce cap là, il la fit pivoter au dessus de lui et alors qu'elle lui bouffait la queue, il entreprit de s'occuper de ses jolies fesses  claires.

Sans prévenir, il lui enfonça son majeur dans l'anus, aussi loin que possible, la doigta un moment avant d'introduire son index, élargissant le conduit étroit. De l'autre main, il n'eut aucune difficulté à pénétrer sa chatte offerte. Il ne perdit pas de temps à la ménager et bourrina dans ses orifices qu'il avait prévu de ravager.

Il inséra un troisième doigt dans son cul et dut forcer cette fois pour réussir. il crocheta l'ensemble et ramona, usant et frottant les parois de la cavité anale tandis qu'il forçait plus agressivement entre les lèvres de son vagin.

Il abandonna son langage  usuel pour un parler plus approprié à la situation. Autant il appréhendait les circonstances de son existence avec nonchalance et un amusement teinté de fausse courtoisie, autant lorsqu'il baisait, sa nature ne mettait pas longtemps à reprendre le dessus.


"Alecto ! Suces moi plus fort bordel, montre moi comme tu aimes cette queue ! J't'entends pas là ! RRhhhaa ! Continue ! Prépare moi, je vais te ravagé le cul!"
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le mardi 10 novembre 2020, 19:21:35
Damascus la voulait chienne dans l’intimité, et alors qu’elle l’écoutait parler, sa voix lancinante enchantant ses tympans comme un appel au vice, le son la fit accélérer encore, accentuant l’ardeur de ses attentions gloutonnes.

Quel délice lorsqu’elle se sentit étouffée par la peau lisse et grasse du Démon, pressant ses lèvres pulpeuses contre les veines palpitantes en soupirant. La demande de son Maître était claire, elle ignorait comment agir, mais d’instinct, tout son corps avait redoublé d’efforts et de fureur, se laissant aller à le dévorer sans la gêne qu’aurait pu occasionner les borborygmes gutturaux qui s’échappaient de ses lèvres, ajoutés à ses geignements affolés.

Son corps tressauta lorsqu’elle sentit ses fesses se faire envahir, mais contre toute attente, Alecto lâcha un long râle en laissant s’écouler salives et humeurs, fermant les yeux avec extase et articulant bassement sans prendre la peine de retirer le membre dur de sa bouche, rendant sa diction hasardeuse.

« Oh oui ! » s’exclama le Corbeau luisant de sueur qui ondulait déjà la croupe frénétiquement, dépassée par la sensation surréelle d’être possédée dans nombre d’orifices. Alecto se sentait submergée et peinait à savoir où laisser aller son attention, tant le plaisir l’électrisait, et tant la hampe démoniaque et les tentacules la tentaient sans discontinuer.

« Encore, encore, … plus ! » Glapissait-elle alors, récompensée par un troisième doigt la pénétrant, serrant la mâchoire en pinçant les lèvres avec vigueur, mais se relâchant avec euphorie dès lorsqu’elle se sentie crouler sous les coups fougueux et incontrôlés de son Maître. La brutalité bestiale dont il faisait preuve n’avait rien d’effrayant, Alecto percevait une transe primale et instinctive la gagner alors qu’elle se sentait ravagée, utilisée et malmenée sans ménagement. Elle n’aurait jamais cru ressentir autant de plaisir à vivre ce qu’elle avait tant de fois été contrainte de subir… Tout son corps bougeait, tremblait, comme dans une phase mystique.

Pourtant, elle hoqueta de surprise, tirée de ses vertiges frénétiques par la voix du Démon qui grognait son nom et crachait des ordres ; encore une fois, elle gémit vivement tant l’entendre l’excitait, la rendant, s’il était nécessaire, encore plus humide et bouillante. Elle se contracta tout entière, et sans demander son reste, tout à la fois soucieuse de lui obéir et de le sucer encore et encore, râla comme un fauve.

« Oh oui mon Maître, oh oui, saccage mon cul ! Saccage-le bien, dévaste le petit Corbeau ! »

Et se faisant, son fessier se dandina, et lâchant les appendices qu’elle masturbait follement, posa ses mains sur ses propres hanches, pour écarter bien large ses fesses. Elle avait parlé d’une voix si anormale et rauque, mais ne reprit aucune respiration avant de replonger enfourner l’épieu charnu, dur et brûlant au fond de sa fine gorge, gargouillant à peine un « Plus fort, plus fort ! » juteux. Il voulait qu’elle suce jusqu’à la lie, les lèvres pleines d’écume, et Alecto ne bouda pas son plaisir à s’empiffrer comme une démente de sa chair en feu.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le mercredi 11 novembre 2020, 09:24:38
Le simple fait qu' Alecto écarte ses fesses pour lui faciliter le passage plongea Damascus dans une transe sexuelle profonde. D'un geste fort, il roula, et elle avec pour prendre le dessus. Alors qu'elle n'avait pas ses mains pour limiter les assauts brutaux du démon dans sa bouche, la belle brune encaissa une violente charge incontrôlée. Le démon lui baisait la bouche sans merci, sa grosse queue s'enfonçant loin dans le goulet serré et déformant sa gorge en un bombement distendu. Il râla et accéléra, ses boules venant frapper le nez d'Alecto tandis que la base sa hampe venait se ficher entre les lèvres dégoulinantes. Il s'y verrouilla et roula du bassin à un rythme effréné pour profiter le plus possible de cette sensation grisante qui comprimait sa queue. Quand il se retira, un flot de liquide collant suivit son sexe et s'écoula le long du visage ravagé de sa Belle.

"Toujours plus hein Alecto ? Toujours plus fort? Tu auras ce que tu veux ma petite salope, on ne fait que commencer!"

Et il replongea en elle, martelant et ruant dans cette grotte de chair molle et glissante. Alecto sur le dos encaissait. Lui bien calé à l'envers au dessus d'elle profitait d'elle avec une vue imparable sur sa gorge où il voyait ramoner sa queue. Il la serra pour se sentir bouger et sourit méchamment. Il attrapa les bras fins de sa partenaire pour les ramener en croix, à l'horizontale sur le lit, et les bloqua avec ses genoux. Enfin, il s'allongea de tout son poids sur la muse noire et tandis qu'il lui violait la bouche, il porta son attention entre les jambes pâles de la jeune fille. Ele était trempée, ahanait, gigotait et tremblait de désir et de plaisir. Ses caresses provoquaient des spasmes incontrolables. Alecto ne pouvait cacher les sensations qu'elle vivait, son corps parlait pour elle. Le démon fut même surpris lorsqu'il réussit après une brève préparation à investir complètement le vagin bouillant. Sa main y glissa après juste une petite résistance musculaire qu'il passa en un instant. Les lèvres resserrées autour de son poignet s'adaptaient au fur et à mesure des vas et vient de son poing. Cet extrème là, il n'aurait pas cru qu'Alecto puisse y accéder si vite. Même si il ne lui laissait pas le choix en fait. Son mouvement de pompe s'accentua, et dans la bouche de la Belle, et dans sa chatte détruite. Tout n'était que glissements visqueux, succions sales, rejets de liquides gluants, toux grasses.

"Putain ..... t'es faite pour ça" grogna t'il hors de contrôle "tu veux que je te prenne le cul hein ? T'as pas idée de c'que tu vas vivre"

Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 11 novembre 2020, 21:04:53
Elle couina. Son visage déformé par les coups de butoir brutaux se crispa en une grimace douloureuse, lorsqu’elle réalisa le traitement infernal que lui réservait le Démon, écartant à l’extrême son intimité. Alecto écarquilla de grands yeux, horrifiés cette fois, mais son hoquet de surprise fut ravalé par un martellement plus violent qui lui donna la sensation d’étouffer.

Cette fois, malgré le plaisir qui irradiait ses entrailles à la faire trembler comme une possédée, le petit Corbeau avait joué avec le feu, et il y eu un long moment durant lequel la douleur prit le pas sur l’intense jouissance que lui procurait d’être enfin totalement désinhibée et pleine de vices.

Tendue et grimaçante à chaque mouvement de son Maître, qui redoublait de perversité bestiale, l’Esclave prit un instant pour faire le vide, et sa relative inertie momentanée lui ramena aux oreilles les sons, frottements, gargouillements divers et vulgaires, la respiration rauque et sauvage de son amant… Instinctivement, les évocations de cette luxure brute, les odeurs âcres de musc ranima ses désirs, et son corps entier se détendit suffisamment pour qu’elle puisse, de nouveau, profiter pleinement des sévices qu’elle adorait désormais.

L’impression d’être pleine et remplie de Damascus la submergeait et la plongeait dans un tel état de transe qu’elle en oubliait les frictions et souffrances liées à ce saccage en règle. Elle hurlait, le son guttural s’évanouissant autour d’eux dès que le membre dévastateur ressortait de sa gorge pour venir s’y enfoncer de nouveau sans ménagement. Son bassin ondulait frénétiquement pour tenter d’accompagner les mouvements de son bras.

Son Démon parlait, et il était cru et bas, la laissant répondre à peine tant il déformait sa bouche, en la laissant s’étrangler. Elle minaudait en frétillant, même si désormais, après cette nouvelle étape qui avait forcé son intimité, elle avait un sentiment qui redoutait un peu ce qui viendrait.

« O… Oui… » Elle répandit un filet de salive et feula. « S’il plait au Maître. Soit méchant, Maître. Sois méchant. »

Elle regretterait ses paroles, mais son cerveau était totalement ivre de vicieuses idées, de fantasmes inavouables, de perversions décuplées que le Glyphe avait imprégné sur son âme. Une de ses mains remonta sur sa hanche rebondie pour passer son index et son majeur entre ses fesses écartées, rouges et visqueuses, caressant l’entrée déjà explorée de son postérieur, lui qui avait déjà eu droit à bien des traitements forcenés. Elle se mit à gémir comme une fillette qui ne sait plus se tenir.

« Je suis une bonne Servante, hein ? » Murmura-t-elle entre deux borborygmes en léchant une épaisse veine qui pulsait sous sa langue comme une brave esclave, hypnotisée par le parfum écœurant de leurs effluves qui se mélangeaient.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le mercredi 11 novembre 2020, 22:46:55
"T'es parfaite ouais !"

Damascus arracha littéralement Alecto du lit  et la traîna sur deux pas pour la plaquer de face, debout contre le mur tout proche . Dans le même élan, il se glissa derrière elle et l'empala jusqu'à la garde, perforant l'accès de ses fesses sans l'avertir. L'étroit conduit le comprimait de sorte qu'il dut ramoner sans ménagement pour en faciliter la pénétration. Alecto était serrée, qu'importe! Il l'enculait aussi fort qu'il avait pris sa bouche. La poupée décollait à chaque coup de reins, molestée contre le mur de marbre froid. Vicieusement, le démon lui tordit les bras derrière le dos, maitrisant complètement ce coït anal. Il grognait comme un animal, lui mordit l'épaule, poursuivit son viol effréné, incapable de relâcher la tension qui l'animait.

Oh bien sûr, il leur faisait toujours mal. Certaines en mourraient parfois, victimes d'hémorragies ou tout simplement n'ayant pu supporter la douleur. Plus sa partenaire souffrait, plus le démon prenait du plaisir, sournois, cruel, vicieux. Supplicier ces corps dédiés à la luxure était l'apanage  des êtres maléfiques de son envergure et Damascus s'estimait maître en la matière. Là, c'était différent. Tout comme lui, Alecto baignait dans une atmosphère sexuelle démoniaque et résistait à la douleur, plus encore, l'acceptait et en tirait une extase manifeste. C'était nouveau pour le démon, excitant aussi, décuplant sa perversité et le replongeant dans des déviances passées.

Il retourna la poupée face au lit, toujours emmanché en elle, et la poussa en avant qu'elle s'agrippe à la colonne du baldaquin. Il la pilonna de toute ses forces, empoignant ses hanches, la tirant par les épaules, giflant ses fesses marquées. De tout son poids il la ravageait sans s'arrêter, dénaturant ce petit cul parfait en un gouffre à foutre. Quand il se retire, il écarta les masses rouges pour contempler son oeuvre, déchiquetée, fanée, détruite. Il cracha dans l'orifice, s'y introduisit à nouveau et offrit à Alecto de nouvelles longues minutes d'outrage anal.

Haletant, il s'aperçut qu'il s'était enfermé dans son propre plaisir sans même se soucier de sa muse. La petite chose devant lui était superbe dans sa dévastation. La retournant, il l'embrassa à pleine bouche, insérant sa langue à la recherche de la sienne pour partager un baiser d'une rare intensité. Il la pétrit de ses mains. Son corps saccagé, absolument indécent le rendait fou. Le regard en feu, utilisant un lambeau d'étoffe,  il finit par la lier à la colonne, par les poignets, ses bras au dessus de sa tête. Elle lui faisait face. Lui n'avait rien perdu de son érection.


"Que me fais-tu petit corbeau ? M'aurais-tu également apposé un glyphe qui m'aurait échappé?".

Sa voix d'outre tombe semblait directement jaillir des Enfers. Lui faisant face, il tremblait d'excitation, ses narines palpitants. Il huma le corps d'Alecto puis la souleva pour la laisser retomber sur sa queue, pourfendant à nouveau son rectum martyrisé. il pulsait à l'intérieur d'elle, étirant son corps mince pour l'abuser encore plus vicieusement. Attachée, Alecto drainait tous les plaisirs de ce monde. Sa fantastique chevelure balayant le sol souillé au rythme des profanations.
 
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 11 novembre 2020, 23:38:16
Alecto était en ruine.
Son corps aux cicatrices nombreuses tremblait tant qu’elle voyait flou, puis double, puis la tête lui tournait. Sa peau n’était plus que lave, la douleur qu’elle ressentait au plus profond d’elle-même l’emplissait avec délice d’un plaisir inavouable, qu’elle n’avait pas peur de ressentir. Du moins, l’extase qu’elle ressentait explosait de loin les souffrances, les courbatures, la douleur des coups, des sévices, des maltraitances du Démon.

Celui-ci était déchainé, et en d’autres circonstances, elle aurait été terrorisée par ce regard où un brasier innommable l’appelait à lui, comme un aimant dans lequel elle se perdrait. N’était-elle pas déjà perdue ?

Pourtant, dès que le petit Corbeau sent les liens qui serrent les poignets, son corps se met cette fois à frémir. A l’intérieur, son esprit ou du moins ce qu’il en reste, souffle comme il va se régaler d’elle, désormais sa proie attachée fermement, et comme il la consumera. Mais une infime partie de son cerveau semble vouloir lutter, hurler qu’elle a déjà connu pareil traitement, et qu’elle va le regretter. Des flashes de souvenirs l’assaillaient, mais ils sont trop diffus et les soubresauts nerveux de son entre jambe accueillant déjà, à nouveau, l’imposante hampe qui lui donnait tant de soupirs inconvenants.

Elle lâcha un long râle lorsqu’il s’enfonça en elle, ses sens amoindris et fébriles. L’énergie brutale de son Maître n’était pas comparable à celle de sa Vicieuse Servante, et elle commençait à accuser les coups violents de ses châtiments en elle. Alecto peinait à se tenir ferme sous ses assauts, ballottée comme une poupée de chiffon, ses forces l’abandonnant à chaque nouvelle vague infernale.

« Je ne fais que vous servir, Maître. » Susurra la démente d’une voix plus qu’éraillée, les lèvres gercées et craquelées, coupées à leur commissure. Mais il y perlait une sincérité pure qui avait naturellement repris la marque de respect qu’elle lui accordait habituellement.

Toute sa peau était recouverte de sueur, de liquides mêlés et odorants, d’innombrables marques qui dégoulinaient à chaque balayage. Elle se mordit la lèvre en percevant une pulpation plus intense, et d’instinct, voulu détacher sa main pour attiser par elle-même les endroits endoloris mais sensibles de son anatomie. Insistant, comme on se rebelle farouchement, elle grogna de ne pas réussir à défaire ses liens, mais elle manquait de forces, et n’arrivait pas à se concentrer assez sur des gestes précis, alors qu’il ravageait encore ses fesses avec une ardeur hors du commun.

Elle n’avait jamais connu cela.
Les mots de Damascus n’étaient pas clairs pour elle non plus, elle n’arrivait plus à correctement saisir le sens de ses phrases, ni à l’entendre correctement, malgré le timbre caractéristique du Démon. Elle haletait et n’arrivait plus à retrouver son souffle, parler l’avait épuisée et elle n’arrivait même plus à tenter de serrer ses cuisses pour contracter ses muscles et décupler son plaisir.

Mais elle avait eu ce qu’elle méritait, songeait-elle… Ce baiser l’avait transportée, plus dévote et folle de lui qu’aucune none n’adule sa divinité. Oh, comme elle lui avait rendu son baiser… Oh, comme elle s’était sentie exploser de plaisir à cet instant.

Epuisée, meurtrie, Alecto était en lambeau, mais l’intérieur était brûlant, tant que son Maître l’adorerait et la voudrait pour son extase, et avec un regard d’une complète et inconditionnelle dévotion, l’Esclave chercha de sa bouche celle du Démon en glapissant autant d’éreintement que d’euphorie primale. Pourtant, même saccagée et mise à sac, au bout de ses forces, elle se refusait à quémander la grâce de son Maître, intimement persuadée qu’elle se devait de le servir autant qu’il lui plairait. Un nouveau spasme entre ses cuisses crispa son corps, lui lançant une décharge électrique de bonheur, qui la fit tressauter, annonciateur d’un plus grand plaisir encore.

Il fallait qu’elle le lui demande. Elle n’avait plus de filtre. La rocaille de son chant gagna l’oreille du Démon.

« S’il te plait, Maître, s’il te plait, mes seins. » Supplia l’Esclave en affichant un visage tout aussi mendiant de ses attentions, ses tétons souillés durcissant à la simple anticipation de leur traitement.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le jeudi 12 novembre 2020, 17:45:57
A sa supplique, Damascus se retira des fesses d'Alecto. Il fit glisser son sexe quelques centimètres plus haut et ayant trouver ce qu'il cherchait s'engouffra d'un trait dans son vagin en éruption. Il y plongea avec violence eet éprouva l'impression de pénétrer dans un sanctuaire soyeux, fait sur mesure pour sa taille édifiante. Sentant qu'il frappait contre une surface plus dure, bien au fond, il chercha à s'y insinuer, ignorant les réactions de la jeune fille. S'il falait lui déchirer le ventre pour y accéder, il le ferait. Il se rua avec acharnement , la tenant fermement par les hanches. Il la martela comme cela aussi longtemps qu'il fut nécessaire pour qu'il soit satisfait, malmenant ce petit être mortel. Quand il décida qu'elle devait franchir une étape supplémentaire, il guida ses tentacules qui forcèrent la couronne humide qui ceinturait la queue du démon. Ainsi violée, Alecto accueillait dans son vagin détruit la queue de son maître et ses tentacules inquisiteurs. Indépendamment, chacun commença à la prendre à son propre rythme, lui infligeant le supplice d'une pénétration assassine et interminable. Alors qu'il la tourmentait, le démon saisie la poitrine offerte à pleines mains pour la pétrir et profiter de ses courbes pleines et délicieuses. Il la griffa, marquant la peau fine de son empreinte, avant de s'acharner sur les tétons érigés. les faisant rouler entre ses doigts, il leur soumit une torture d'un raffinement extrême.  Il choya ses masses chaudes autant qu'il les gifla et les mordit. Ensorcelé par ses caprices lubriques, Damascus avait passé le stade de la sexualité pour infliger à Alecto un châtiment duquel peu auraient survécu. Le corps de la poupée était martyr, une ode cruelle à la tourmente et aux atrocités. L'état de son vagin suffisait à le prouver. Sa cavité si mignonne recevait une telle masse de muscles et de chairs tendus qu'elle en était écartelée. Les coups de boutoir du démon projetait Alecto contre le renfort du baldaquin, il la déboitait crûment, oeuvrant à sa précipitation ultime dans le royaume spirituel de Satan. Si elle s'en relevait, il ne lui resterait qu'une épreuve à passer et elle pourrait prétendre au titre de courtisane des Enfers.

Après avoir baisé sa muse à satiété, le démon sentit un orgasme monstrueux lui déchirer les entrailles.  Continuant à lui donner des à coups cinglants, il se vida en elle en hurlant, déversant sa semence dans cet orifice pulvérisé. Ce fut aussi sale que triomphant. Alors qu'elle était toujours attachée, il la laissa s'affaler au sol, lui même appuya son front contre la colonnade et tenta de reprendre ses esprits. Son sexe et ses tentacules mollement appuyés contre le visage dévasté de la jeune fille. Quelle incroyable prestation elle avait fournie. Il aurait adoré lui enfoncer une dague dans l'oeil mais non, pas encore ....

Un applaudissement gras le ramena à l'instant présent.


"Grands dieux, grands dieux ! Si j'avais su qu'il me serait permit de contempler un jour une scène pareille, j'aurai invité à y assister tous les grands de ce monde! C'était magnifique, épique, dégueulasse ! J'ai A.DO.RÉ! Quelle finesse ! Quelle poésie ! Qui aurait cru qu'un si petit corps puisse encaisser une telle ... détermination ! Ah Damascus mon vieil ami, que je t'envie! "

Confortablement installé sur un tas de coussin à l'autre bout de la pièce, Tadéus grapillait des raisins juteux, le regard torve et transpirant d'avidité.

"Je n'ai pas osé vous déranger mais comme j'aime régler mes affaires sans attendre, il faudrait que nous clôturions la nôtre. J'ai bien eu le déplaisir de converser avec  l'horrible sorcière Thiana Gian et je ne vous remercie pas pour cette confrontation. Vous avez fini ? Venez donc vous asseoir."

Deux domestiques au teint verdâtre approchèrent des sièges confortables. Ils se remettaient à peine de ce qu'ils venaient de voir. L'un d'eux était même sortit vomir son dernier repas.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le jeudi 12 novembre 2020, 18:21:59
Le petit corps de la Poupée de chiffon, en miette, saccagée, à la fois vidée et trop pleine, ballottait comme au gré du vent, ou comme un pendu dont le souffle s’est envolé. Elle n’avait pas la force de bouger, et c’était à peine si elle pouvait inspirer. Peu de partie de son anatomie la laissait sans souffrance, elle était trop épuisée pour pleurer, maintenant que le plaisir s’envolait lentement et la laissait avec les plaies, les brûlures, les bleus.

Détruite, elle n’entendit pas, ou du moins, ne comprit rien à ce que la grosse voix dégoutante de la Limace Fortunée crachait, mais ses applaudissements résonnaient comme s’ils étaient lointains. Elle voyait double, et un instant, fut prise d’un haut-le-cœur.
Elle dut faire pitié à un des domestiques, qui s’approcha l’air blême, sans oser la regarder, et il se signa avant de dénouer son lien en lambeau, tâché et gras. Alecto, elle tomba lourdement comme un poids mort, sans qu’aucun son n’accompagne sa chute. Elle n’en avait pas les moyens. Respirer était déjà une épreuve.

Contre le marbre froid, tout son corps paraissait une loque suintante et molle. Les hématomes étaient refroidis par la pierre, sa joue abimée partiellement paralysée, au point qu’elle réussit à peine à relever les yeux vers le petit salon qu’installaient les gens du Négociant. Une chaise lui était destinée. Mais jamais elle ne pourrait s’y rendre, elle le savait… La distance lui paraissait impossible à parcourir, le siège trop haut, le coussin pourtant moelleux bien trop dur pour pouvoir adoucir son assise.

Elle suffoqua, comme pour parler, et le petit domestique dégoûté s’accroupit pour tenter de l’aider. L’Esclave marmonna d’une voix d’outre-tombe sans énergie.

« V…a-t’en. Donne moi. Un drap,… plutôt. »

Il semblait sur le point de vomir, à vrai dire, mais soucieux de correctement faire son travail, de peur sans doute t’avoir à subir soit le même sort, soit la colère du Maître des Lieux, ou du Démon, il vint recouvrir le petit Corbeau d’un drap propre, tiré d’une armoire aux miroirs éclatants.

Un sursaut nerveux la fit se secouer et elle gémit de douleur, sans bouger pour autant. Une serpillère. Jadis jolie, cette fois ravagée et souillée. Alecto releva mollement les yeux vers Tadéus qui observait avec un regard équivoque, lubrique et envieux. L’expression de l’Esclave n’était qu’épuisement. Pourtant, la docile, sage et obéissante créature puisa en elle la force de parler d’une gorge pâteuse et pleine.

« V… Vous comprendrez que je décline. Votre. Invitation. » La tête lui tourna, et elle s’arrêta comme si elle allait s’évanouir, luttant encore. « Mais expliquez. »

Il fallait qu’elle tienne, elle voulait entendre. Elle voulait être assurée que son corps comme son âme appartenaient à Damascus. Sa pupille s’agrandit dès lorsqu’elle songeait à lui, et elle tourna ses yeux humides, emplit de dévotion vers son Maître.

Il s’était répandu tant de fois en elle. Il semblait si satisfait. Peu importait de mourir ainsi, elle avait eu la chance de le voir dans son extase. C’était là tout ce qu’elle pouvait espérer de plus merveilleux…

Elle avait sans doute plusieurs côtes brisées, elle sentait les douleurs lorsqu'elle inspirait, se contentant d'haleter sans réussir à récupérer son souffle. Elle aurait aimé rester contre son Maître le temps de récupérer... Tadéus lui volait cette instant. Alecto serra les mâchoires, grimaça de couleur. Un médecin serait sans doute utile à l'avenir.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le jeudi 12 novembre 2020, 23:03:44
Le démon ricana. Ce gros porc immonde de Tadéus n'avait en rien changé. Lorsqu'ils étaient plus jeunes, le terme restant relatif pour Damascus, Kervipar avait toujours eu le vice de vouloir mater les autres durant leurs ébats. Il n'avait jamais caché aimé le sang et avait même, une fois, égorgé une catin terranide que le serviteur des Enfers n'avait pas achevée. Que cet être dégoutant se soit introduit dans leur chambre pour les regarder baiser ne le surprenait pas. Ce qui le dérangeait en revanche, c'est de ne pas l'avoir perçu. Ici l'incident était sans gravité, ailleurs cela aurait pu être fatal. La présence d'Alecto perturbait les sens du démon, il faudrait y remédier d'une manière ou d'une autre.

"Tadéus ... t'es-tu bien rincé l'oeil ? Etais-tu déjà là lorsqu'Alecto a crié ton nom alors que je la bourrais? Non ? Quel dommage ..."

Nouant une serviette immaculée, tendue par un serviteur affable, autour de ses hanches, Damascus vint s'asseoir devant son hôte. Il jeta un coup d'oeil vers le lit et constata l'ampleur des dégâts. Il y était aller un peu fort ..... Alecto préférait rester là-bas, qu'a cela ne tienne, elle devait souffrir mille morts. Il soupira d'aise.

"Je me suis un peu laissé aller et ma muse noire est très exigeante. Ta petite queue flasque l'a excitée et j'ai dut m'exécuter à la satisfaire ce matin sinon ça aurait été une journée difficile."


Le gros homme partit d'un rire tonitruant, ressassant l'évidence que les femmes étaient toutes des grosses salopes juste bonnes à baiser. Un point sur lequel ils auraient pu débattre des heures mais d'autres choses pressaient, dont l'état de dépravation de la jolie brune.

"As-tu de bonnes nouvelles à nous annoncer, Tadéus?"

A l'observer de plus près, l'homme d'affaire difforme semblait plus ... roussit, ses gestes plus précautionneux comme s'il souffrait. A l'évocation de ce sujet, il grimaça et désigna Alecto avant d'entamer:

"Pour ce que je viens de vivre, j'exige une compensation et ....."

Il fut coupé net par un Damascus soudainement beaucoup plus démoniaque.

"Tu fermes ta gueule, tu n'auras rien, tu as déjà été servis. Je me fous de savoir si tu as dut lui lécher la chatte pour obtenir ce putain de papier ! Tu l'as ou pas ?"

Le gros porc grommela et s'emporta aussi.


"J'ai payé trois mages pour assurer ma protection! Cette pétasse s'est énervée dès que je lui ai présenté ma requête et en a transformé deux en flaques. Le troisième doit encore chercher la moitié de son corps ! Elle a consumé mon Dyonicos, tu te rends compte ? Mon garçon favori ! Il m'avait coûté une fortune !! Et puis, et puis elle m'a ..... quelle horreur ! Heureusement que j'ai eu le temps d'exhiber le Globe, Grands Dieux. Mais ca n'a pas suffit !!! J'ai dû signer un contrat d'apanage !! Me résoudre à employer son auberge pour fêter de grands évènements qui devraient se produire dans un château royal ! Et pas dans ce trou pourri habité par une démente hors de contrôle !! Le voilà ton maudit acte d'achat, ratifié là tu vois ? J'ai signé pour toi, ne me regardes pas comme ça ! Et là Thiana s'engage à céder sa propriété, ta chose, contre un gain avéré mais non déclaré par consentement mutuel avec l'acquéreur. Maintenant, quand foutez-vous le camp de mon domaine??"

Damascus se laissa aller contre le dossier rembourré de son fauteuil. Une chose de moins à faire. Cette transaction lui ouvrait grand la voie pour la suite. Il se tourna vers Alecto.

"Tu as entendu Petit Coeur ? Tu es dorénavant bien à moi. C'est ce que nous voulions, es-tu heureuse?"

"Tadéus, je te remercie pour la peine que tu t'es donnée. Je sais que je n'abuserai pas en t'informant que nous resterons quelques temps dans ta propriété. Alecto ne se sent pas très bien et va avoir besoin de tes docteurs pour sa convalescence. Quand à moi, j'ai aussi quelques affaires à mettre en ordre. Oh, des affaires sûrement moins périlleuses que celle que tu viens de vivre."

Sire Kervipar n'osa pas le contredire et ordonna à ses serviteurs de se mettre à disposition de la jeune femme si nécessaire. Ses docteurs pourraient intervenir à la demande d'Alecto.

Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 13 novembre 2020, 00:57:30
Une larme coula sur sa joue et tomba en silence contre le marbre, son cœur se sentant libéré d’un poids conséquent dont elle n’avait pas conscience juste avant. Cette fois, Tadeus avait récupérer son acte d’achat, celui qui aux yeux des hommes, la faisait marchandise de Thiana Gian… Savoir que la Sorcière avait bataillé fougueusement fit vrombir son amour pour elle, mais elle se sentait bien moins liée à cette femme.

Oh, elle l’admirait toujours, elle la savait exceptionnelle et bonne. Bonne avec elle, malgré les sévices ou les moqueries, mais comparée à ses précédents Maîtres, sa vie à l’Auberge avait été plus agréable. Son ancienne maîtresse ne l’avait jamais abusée, contrairement aux nombreux avant elle, même si elle l’avait utilisée comme monnaie d’échange, lot de tombola, et poussée honteusement dans les bras de ses clients les plus fortunés alors qu’elle n’était en rien une fille de joie.

Cependant, se savoir détachée d’elle la soulageait, elle gagna en sérénité malgré l’immense amas de douleurs que représentait son corps. Le Petit Corbeau accueilli cette nouvelle avec un très mince et faible sourire, trop épuisée et meurtrie pour mieux que cela, et ne quittait plus des yeux le petit bout de papier tendu par le Gras. Alecto songea à hocher la tête pour assurer à son Maître qu’elle était en effet très heureuse, et fut persuadée de l’avoir fait, mais aucun des présents ne la vit bouger.

L’Imposant Hôte n’eut pas le choix que de les accueillir encore, jusqu’à ce que le Démon en décide autrement ; il n’était pas raisonnable de lui opposer une quelconque résistance. N’ayant pas le choix, le Négociant de Reliques coula encore une fois ses yeux immondes sur elle, se lécha les lèvres avec avidité, et prit congé, après avoir invité son cher vieil ami intimidant à venir boire un verre en sa compagnie afin de lui conter comment sa si frêle et si belle Alecto pouvait endurer pareil traitement.

Il sortit avec sa suite, en ricanant d’une voix vicieuse, sans doute pour se remettre de ses émotions… Quelques instants plus tard, un terranide aux allures de faucon entrait en compagnie d’une femme toute petite, une barbe naissante, et des formes larges sous un tablier immaculé entrèrent et se présentèrent immédiatement à Damascus, ignorant la serpillère.

- Vous allez être déménagés dans un autre appartement, ordre de Monsieur.

L’Oiseau aux yeux perçants semblait vieux, son plumage blanc et gris, et portait cependant de petites bésicles rondes. Il s’adressait au Démon avec une voix nasale et humble. Mais la petite femme replète, elle, se dandina vers Alecto et n’eut pas beaucoup à faire pour s’accroupir à sa hauteur.

- T’es pas belle à voar, ma p’tit. Elle lança un regard de jugement à son Maître, mais Alecto ne voyait rien de net et la tête lui tournait. On va t’porter au labo.

Elle ne semblait pas vouloir demander la permission à Damascus, et les paroles, comme filtrées par du coton, avaient eu du mal à arriver jusqu’à l’esprit brisé de la petite Corneille en ruine. Elle voulut protester, choquée de ne pas attendre l’autorisation du Maître, mais la Naine la souleva avec une force incroyable.

Alecto gémit de douleur, à la limite du hurlement.
Malgré la force de cette personne, elle semblait véritablement tenter d’être douce, mais cela ne semblait pas dans sa nature. L’Esclave n’avait pas la force de résister et de parler, mais elle était paniquée à l’idée qu’on l’éloigne de son Maître.

Le Faucon, en s’inclinant, conversait toujours avec Damascus.

- Si vous voulez bien me suivre. Mais il ajouta très vite de sa voix nasillarde. Votre… Dame va recevoir des soins, elle sera ramenée à vous très vite.

Sur l’épaule de la petite femme, Alecto peinait à prendre sa respiration convenablement, et le mouvement accentuait les douleurs, au point qu’elle tourna de l’œil. Une seconde, elle crut réussir à tenir bon, mais soudainement, la vision de brouilla totalement, et elle n’entendit plus aucun son, avant de définitivement s’évanouir.

Elle se réveilla dans ce qu’elle songeait être une boutique d’apothicaire et un laboratoire alchimique. Les fioles autour d’elle et les nombreuses plantes rendaient une chaleur étouffante. Elle se rendit compte qu’elle avait toujours autant mal, mais qu’elle respirait sans peine ; Avec effort, elle se redressa du lit où elle était installée… Non, c’était une table, à vrai dire. Sa peau avait été lavée, et elle ignorait combien de temps elle était restée ainsi.

La pièce était vide, et d’énormes baies vitrées donnaient sur une serre, visiblement. Il faisait bien trop chaud, elle étouffait… Le petit Corbeau cilla en observant les lieux, et constata que son corps était constellé de bleus, d’hématomes et d’écorchures qui avaient été pansées. Un bandage couvrait sa poitrine qui la compressait, elle était nue, mais étrangement, elle se sentait capable de se relever.

Quoi que ces médecins aient fait, ses entrailles lui semblaient réparées, bien qu’elle conserve les courbatures et les ecchymoses, sa mâchoire était encore endolorie, cependant. L’Esclave s’assit lentement, posa ses pieds au sol et glissa doucement sur ses jambes, titubant. Le carrelage était glacé et contrastait avec l’air vaporeux, mais cela ne l’empêcha pas de marcher, d’abord en chancelant et grimaçant.

Sa première pensée allait à Damascus. Où était son Maître ? Il avait peut-être besoin d’elle, ou la cherchait ? Une envie profonde de le retrouver lui tirailla le ventre, mais alors qu’elle allait sortir aussi vite que sa faible stature le lui permettait, elle remarqua un petit bureau où des livres, des documents et des plumes se trouvaient.

Elle n’y connait rien, mais estima qu’il s’agissait de recettes alchimiques, de formules étranges, de schémas ésotériques. Alecto fit une moue dubitative, et la curiosité la poussa à ouvrir les tiroirs du petit secrétaire. L’intrigue lui redonnait des forces à vue d’œil, l’Esclave fouilla des ouvrages et rouleaux de parchemins sans intérêt visible, mais découvrit alors un très beau porteplume ouvragé, en ivoire aux arabesques d’or, serties de petites pierres luisantes et couleur grenat. Il accueillait une très élégante plume à la mine taillée et recouverte d’une pointe toute aussi travaillée…

Les yeux d’Alecto se mirent à briller avec avidité. Pour la première fois de sa vie, alors qu’elle désirait un objet matériel luxueux, sa morale n’était pas là pour l’arrêter et lui rappeler les règles du Seigneur. Elle voulait ce porteplume et son délicat instrument. C’était très mal vu de voler son Hôte… Tadéus ne serait pas content… Mais… Savait-il vraiment tout ce qui se trouvait dans les si nombreux tiroirs de sa trop grande demeure ?

Son cœur bondit, et elle se saisit de l’objet de toutes ses convoitises, le collant contre elle avec délice, et le glissant alors sous les bandes qui couvraient sa poitrine. Avoir son larcin contre son cœur l’emplissait d’une joie étrange, libre et audacieuse, se sentant si fière.
Elle allait franchir la porte lorsque la petite femme replète y pénétra et sembla ravie de la voir éveillée. Visiblement, elle ne se doutait de rien…

- Ahhh, v'là la belle endormie qui s’réveille. Bien bien. Elle lui tendit une tunique et quelques vêtements, qui semblaient lui aller parfaitement, comme s’ils avaient pris ses mesures durant son sommeil. Alecto peina à se vêtir, mais encore une fois, la toute petite personne l’aida avec bonhomie.
- Viens, jvais te conduire à ton… camarade.

Visiblement, la Naine n’appréciait guère Damascus, et le constatait fit bouillonner Alecto. Elle se permettait d’avoir un jugement si négatif, et de l’exprimer, en plus, envers son Maître. Une pulsion violente assaillit son crâne, mais elle se mit à marcher à sa suite, et cela passa…

La petite femme la mena alors dans les corridors, jusqu’à sortir dans les jardins. A sa surprise, elle l’abandonna au milieu de ce qui ressemblait à un verger, lui ayant tapoté la fesse en partant. Il lui fallait cependant réussir à trouver son Maître ; elle serra contre son cœur son butin et prit une grande inspiration, l’air frais la berçant, alors qu’elle cherchait du regard le Démon.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le samedi 14 novembre 2020, 10:30:22
Le mois qui suivit fut consacré à la convalescence d'Alecto. Les séquelles de cette nuit où son corps fut dévasté furent bien plus lourdes qu'il n'en avait paru alors. Malgré cela, régulièrement, Damascus utilisait sa bouche pour assouvir ses besoins. Il ne la prévenait pas, où qu'ils soient et quoi qu'ils fassent, et s'engouffrait entre ses lèvres pour y déverser sa semence. Tadéus insista également pour profiter de la jeune femme mais fut sèchement rejeté. Le temps s'écoulait lentement et les journées se ressemblaient. Une horde de domestiques et de savants en médecine suivirent la réhabilitation de la jeune fille. Un mage y fut même employé, ses conduits internes ayant souffert de lésions irréparables. Des potions immondes lui furent administrées, censées consolider ses os brisés. Damascus veilla à ce que sa muse ne manque de rien, trop presser qu'elle se rétablisse afin qu'ils puissent se mettre en chemin. Il n'avait pas encore abordé ce sujet avec elle, aussi, un soir, alors qu'ils étaient allongés confortablement sur des coussins, à l'écart de la maison, sur une terrasse surplombant la ville, il lui annonça sa décision prochaine de quitter les lieux.

"Je suis satisfait de constater que ta guérison aboutisse. Je l'attendais car il est un sujet qu'il me faut évoquer avec toi. L'existence d'un démon est régit par certaines règles aussi bien physiques, que magiques ou spirituelles. Lorsque j'ai, pour certaines raisons il y a bien longtemps, décidé de mettre de côté mon statut supérieur, j'ai pris soin de séparer mon corps de son étincelle initiale. Cette petite flamme représente ce que j'étais jadis et contient mon pouvoir véritable. Il est donc essentiel que je la retrouve. Hélas, je l'ai enfouie dans un lieu si lointain que la retrouver nous entrainera dans une quête longue et dangereuse dont tu ne reviendras peut être pas, car bien évidemment tu vas m'accompagner. Nous aurons à affronter des choses dont tu ignores l'existence même, des choses plus sombres que moi, et plus sauvages aussi. Ce sera un voyage dont je ne peux t'assurer la durée mais si il aboutit en notre faveur, tu auras changé. Il nous faudra dans un premier temps rejoindre la frontière de Nexus et rejoindre Ashnard, en franchissant les landes dévastées. "

Damascus fit une pause pour qu'Alecto assimile bien ces nouvelles informations. Lui-même visualisa l'itinéraire à emprunter. Rien n'était moins certain qu'atteindre la frontière soit simple. La guerre entre Nexus et Ashnard ne simplifiait pas les choses, les routes n'étant pas sûres.

"Dès que tu seras prête, nous irons nous équiper en conséquences. Tes robes, mocassins et parements ne te seront d'aucunes utilités. Nous chevaucherons, tu apprendras. Tu pourras choisir ta monture."

Un serviteur leur apporta une boisson suave et disposa un fumoir odorant pour écarter les insectes trop insistant. A leur pied, Nexus la Grande baignait dans sa toute puissance, une puissance apparente, pour conforter ses citoyens. Les dernières défaites militaires de la Cité avaient porté un coup douloureux aux forces armées libres. L'expansion d'Ashnard était problématique, même pour les affaires illégales. En cas de victoire, la dictature établirait une nouvelle loi dure et répressive envers tout les castes aussi tout un chacun participait à l'effort de guerre. Les dirigeants des bas-fonds envoyaient même des contingents de spadassins seconder l'armée de Nexus.

Une joueuse de lyre leur proposa de les divertir et après l'approbation du démon, joua pour eux un long moment, laissant ses doigts fins courir le long des cordes de son instrument. Qu'ils profitent encore un peu du temps présent, en toute sécurité, bien nourris et l'esprit clair. C'était une belle journée et alors que le regard de Damascus glissait sur le décolleté de la musicienne, il se dit qu'il avait envie d'un petit plaisir. Il agrippa  Alecto par la nuque et alors qu'il exhibait son sexe déjà prêt, il lui accula la tête entre ses cuisses. C'était la deuxième fois aujourd'hui et Alecto retrouvait toute sa vigueur. Par les Enfers, la maitrise de cette artiste était fantastique. D'initiative, elle avait accéléré le rythme de ses musiques quand Alecto avait commencé à le sucer.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 14 novembre 2020, 11:15:19
Vivre chez Tadéus, entourée de toutes son armée de suivants, médecins, alchimistes, herboristes, même un Sorcier qui lui faisait boire d’horribles mixtures, fut finalement très doux. Elle souffrait les premières semaines, mais à mesure que le temps passait, Alecto se sentait bien mieux, et savourait également l’oisive langueur dans laquelle ils berçaient chaque jour et chaque nuit.

Ne rien faire.
Lire, écouter des contes, discuter, manger, s’adonner à quelques plaisirs dès que l’envie du Démon le nécessitait, l’adorer chaque jour plus. Damascus, même sans avoir recouvrer tout son potentiel infernal d’antan, avait le charisme et le don de soumettre les âmes à sa volonté, de les charmer et de faire naître en eux la dévotion idéalisée qu’on prête aux Dieux.

L’Esclave, elle, était déjà bien sujette à ce comportement, parfaitement modelée depuis toujours. C’était facile, avec elle, de la plier à sa volonté, mais il fallait avouer que le Glyphe avait fait admirablement son office. Elle lui était dévouée, totalement, et passait des heures entières à le regarder, amoureusement, en se languissant en soupirs et en admiration.

Obtenir ses faveurs et sa semence démoniaque la ravissait, et il semblait qu’il puisse faire naître chez elle une source inépuisable de désir. Elle vivait pleinement ses nouvelles libertés et jouissait de l’harmonie vicieuse dans laquelle elle naviguait désormais. Cela passait par le sexe, évidemment, mais aussi par un plaisir incommensurable à manger sans avoir faim, et son petit péché mignon… chaparder.

Son trésor restait le porte-plume, qu’elle utilisait dans l’intimité pour écrire des odes enflammées à son Maître, gravant avec une élégance digne des plus riches grimoires ancestraux les mots sur du parchemins qu’elle décorait d’arabesques subtiles. Son talent dans le domaine était immense, et elle semblait prendre un plaisir sans nom à s’y adonner.

S’il n’y avait eu ce fameux soir où Damascus lui révéla ses plans pour l’avenir, Alecto aurait aimé vivre ainsi jusqu’à la fin de ses jours… Mais le Démon avait d’autres projets, et lorsqu’il lui en fit part, alanguis dans des coussins plus grands qu’eux et soyeux, alors que le petit Corbeau somnolait en admirant son beau visage fin, elle se redressa sur son coude en penchant la tête sur le côté.

« Si telle est votre volonté, je vous y aiderai volontiers. » Fit-elle en cillant lentement, convaincue qu’elle suivrait son Maître au bout du monde s’il l’ordonnait. D’autant que retrouver cette ‘flamme’ semblait important, et dans ce cas, cela l’était également pour Alecto.

Dire que cela l’enchantait n’était pas exacte, cependant, car elle était de nature craintive à vrai dire. Il y avait dans sa description bien des points dignes d’attirer l’angoisse, pourtant, elle avait l’assurance qu’en sa compagnie, il la protègerait.

« Je ne suis jamais sortie de Nexus… »

Alecto se mordit la lèvre, pensive, semblant tenter de se représenter l’itinéraire, mais s’en trouvant incapable. Mais la perspective de monter à cheval il est vrai ne la laissait pas indifférente ; les animaux n’avaient pas son amour, jadis, la plupart lui semblaient terrifiants. Mais désormais, la curiosité était assez développée pour qu’elle réussisse à apaiser son effroi.

« Oui, j’apprendrai. » Affirma l’Esclave, esquissant un délicieux sourire d’encouragement. Tout pour ne pas décevoir son cher Maître.

Lorsque la musique s’éleva, la Corneille tourna les yeux vers elle pour l’examiner, suivant le regard avide du Démon ; elle en tira un sentiment étrange, qui martela un instant son cœur et fit serrer sa mâchoire, mais sans crier gare, il s’évanouit lorsqu’elle se retrouva à gober à nouveau le membre démoniaque. Immédiatement, le feu envahit ses entrailles et la rendit moite, elle se mit à gémir d’instinct, et s’appliqua à la tâche, au rythme des notes qui couvraient les bruits de succion.

Une fois son Maître contenté, haletante et un sourire délicieux aux lèvres, Alecto se redressa et essuya sa bouche d’un revers de main élégant, se léchant les lèvres. Comme un chien dévoué, elle était heureuse dès lors qu’elle avait le sentiment que Damascus était heureux… Et elle était intriguée par cette fameuse flamme perdue.

« Cette étincelle initiale semble précieuse pour vous… qu’adviendrait-il si d’autres s’en emparaient avant nous ? »

Elle avait une voix suave, et reprenait son souffle plus rapidement désormais. Langoureusement, elle vint se coller au Démon, montant sa jambe sur la sienne, en lui offrant des regards transis. Il avait évoqué des choses sombres et terrifiantes, rien ne serait facile dans cette quête, mais Alecto, loin de songer à elle-même, n’avait d’yeux que pour le Maître.

« Je suis prête sur l’heure, Maître, si tel est votre désir. J’aime cet endroit, je m’y sens bien, mais je le quitte pour un simple regard de vous. »

Elle s’était déjà levée, et malgré la preuve de désir qu’avait eu Damascus, quelque chose restait amèrement en travers de la gorge de l’Esclave. Quelque chose de nouveau. Encore un cadeau du Glyphe… Elle s’approcha de la joueuse de lyre, esquissa un sourire doux. Avant de prendre son poignet. Et de serrer.

« Merci pour ta musique. Tu es ravissante. Va-t'en, désormais. »

Elle la voulait loin, loin du regard de son Démon. La jalousie avait pris possession de son âme, comme bien d’autres péchés.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le samedi 14 novembre 2020, 16:18:28
Damascus s'amusa de la réaction d'Alecto. Viendrait un jour où elle tuerait pour lui. Il l'attendait avec impatience. Le changement opéré chez la jeune fille lui était délectable. Si elle se dédiait totalement au Mal, ce serait une magnifique réussite. Oh, elle était encore loin de l'élévation au niveau d'une succube majeure mais ses progrès étaient remarquables. Quand la joueuse de lyre fut partie, il tira sa muse à lui et l'installa tout contre lui. Il lui caressa distraitement la courbe d'une hanche et expliqua.

"Et bien si par malheur, une personne malintentionnée s'emparait de cet étincelle, si elle en avait le pouvoir, elle pourrait l'éteindre à tout jamais. Je m'effacerai en quelques instants, sans ressentir de douleur, ne t'inquiètes pas, et tu n'aurais pour te tenir chaud que les quelques volutes qui resteraient de mon souvenir. Mais ne craint rien, Tadéus saurait s'occuper de toi."

Il s'amusa à la laisser cogiter puis reprit.

"Si cette personne ne me tuait pas et qu'elle était toujours assez puissante, elle pourrait prendre mon contrôle et par là même, le tien. Nous pourrions finir dans un bordel des Enfers à pomper des dards diaboliques pour l'éternité. Te connaissant ça ne te gênerait pas hein ? Moi en revanche ...."

Mais ils n'en étaient pas là. Ils dinèrent avec Tadéus qui renversa son potage sur son gilet de velours gris, passèrent la soirée à contempler une représentation privée d'une pièce de théâtre connue puis allèrent se coucher. Le lendemain, l'intendante du domaine eut la surprise de les voir se lever tôt. Damascus avait prévu de faire le plein d'équipement ce jour-là, planifiant leur départ rapidement. Deux serviteurs les suivaient, esclaves d'un couple qui allait s'adonner au passe-temps des riches : les emplettes ...... Le fiacre tiré par deux chevaux que leur avait prêté Tadéus les emmena au marché aux animaux. A l'écart des foires aux cochons ou autres boeufs se vendaient les plus belles montures de la ville. A prix d'or ... Le démon disposait de sa propre fortune, endormie, reposant et fructifaint dans les banques du continent depuis fort longtemps. Il n'avait eu aucunes difficultés, quand Alecto  se remettait de ses blessures, pour retirer à Nexus une somme en or plus que suffisante pour ce qu'il prévoyait. Le propriétaire du Hara des Rêves se fendit d'une révérence à l'entrée du couple sur son cirque de vente. Plusieurs superbes chevaux travaillaient dans l'enceinte sablée sous l'égide de maîtres dresseur compétents. Le démon recherchait des montures rapides et endurantes, pas des destriers de guerre ni des étalons fous. L'hôte hocha de la tête et leur fit visiter ses écuries, énumérant les qualités de ses purs-sang. L'un deux,noir comme la nuit, mordit un garçon d'écurie à leur passage et piaffa, soufflant des naseaux. Il secoua sa crinière fournie d'agacement et plut instantanément au démon.


"Celui-ci sera pour moi ! Occupons nous maintenant de la monture de cette noble dame, je la laisse  à vos bons soins."

Le choix d'Alecto fut celui qu'il fallait. Il choisit aussi une bête de bât, massive, peut être moins rapide que les deux autres mais intelligente et fidèle, précisa le vendeur. Le paiement réglé, les chevaux seraient immédiatement livrés à la résidence de Sire Kervipar. Le propriétaire s'inclina bien pas, remerciant ce noble couple de lui avoir fait honneur. Il complimenta la jeune femme et assura l'homme de toute sa dévotion.
L'échoppe suivante, beaucoup plus virile portait sur l'équipement de guerre. Le démon prit et embrassa la main d'Alecto et lui remettant une bourse d'or:


"Prends un domestique et trouve ce qu'il te faut pour voyager. Choisit judicieusement, réfléchis à ce qu'il pourrait t'arriver en chemin et apprends à anticiper tes besoins. Va ! Nous nous retrouverons chez Tadéus."

Damascus ne perdit pas de temps. Habitué des aventures, il savait ce dont il avait besoin. Il dépensa sans compter pour une magnifique tenue de guerre légère en cuir noir, ciselée d'argent, y ajouta une paire d'épaulières du même cuir et cloutée. Une paire de bottes souples et montantes et des gantelets complétèrent l'ensemble. Une épée droite d'excellente facture et son fourreau vinrent battre son flanc, et il ne se priva pas d'acquérir un jeu de dagues aussi légères que mortelles. La qualité de cet armement lui arracha même un compliment pour l'armurier-forgeron, radieux !
Le reste des achats fut délégué au serviteur tandis que le démon pris le temps de rejoindre le domaine de Kervipar. Ce soir, il diraient adieu au gros homme.

Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 14 novembre 2020, 18:15:21
En parfaite esclave loyale et dévouée, le sort réservé à Damascus, s’il advenait que sa flamme primordiale fut entre de mauvaises mains, lui engendra des craintes pires que ce qu’elle ressentait pour elle-même. Evidemment, comment se préoccuper de ce qui lui arriverait, quand on s’inquiétait autant pour son Maître ? Le sens du sacrifice qu’elle avait toujours possédé n’était pas enfui ni annihilé par le glyphe, bien au contraire.

Mais lorsqu’elle fut livrée à elle-même, avec une bourse pleine d’or et quelques instructions floues, Alecto fut bien obligée de réfléchir elle-même, et de tenter de trouver comment se débrouiller sans suivre un ordre clair et précis… Elle qui n’avait jamais pris aucune décision pour elle-même, laissant faire Dieu, les Nones, la Justice, ses Maîtres successifs s’en charger, elle se sentit immédiatement démunie.

Et, comble de l’ironie, une femme à la peau ridée par les ans se tenait près d’elle, et semblait attendre ses commandements… Elle déglutit, regarda la bourse pleine, puis la domestique et voulut rappeler à elle son Maître, mais il était déjà affairé, et loin.

Le petit Corbeau semblait miteux.
Elle se mordilla la lèvre, devenue bien moins assurée et noble que lorsqu’elle se trouvait aux côtés du Démon. Cette fois, elle observa autour d’elle, à la recherche d’achats judicieux. Réfléchir à ce qui pourrait lui arriver en chemin… Rien, naturellement, puisqu’elle serait avec Damascus. Naïvement, elle s’en remettait à lui…

En se mordant l’intérieur de la joue nerveusement, elle trouva le secours en imitant simplement l’attitude qu’avaient ses anciens Maîtres, ou Thiana Gian, lorsqu’ils négociaient : sembler savoir exactement ce qu’il leur fallait.

L’Esclave misa donc sur les conseils des commerçants qu’elle sollicita, n’ayant jamais voyagé plus loin que le quartier commerçant où se trouvait l’Auberge de la Sorcière. A mesure qu’elle dilapidait la monnaie laissée par le Démon, pour la première fois de sa vie, Alecto ressentit le plaisir immense d’acheter des choses, de les posséder pour elle… Une tenue de voyage simple et confortable, d’un gris anthracite élégant, un capuchon d’une douceur promettant une chaleur agréable le soir venu, et même des gants d’un cuir souple luisant, qu’elle trouva d’une beauté incomparable, d’un rouge éclatant. Une originalité toute relative qu’elle se découvrait… Elle dépensait sans regarder avec une joie folle…

A vrai dire, il avait bien fallu choisir une monture, juste avant. Comment savoir quel animal serait idéal pour ces endroits qu’ils traverseraient, dont elle n’avait aucune idée ? Le cheval choisi par Damascus lui sembla trop impétueuse pour elle, et elle avait porté son choix sur une bête docile, sa robe champagne, fumée, de manière que son poil ressemble à un velours mordoré. L’important pour Alecto, fut que la créature aux grands yeux sombres encadrés joliment de longs cils noirs ne lui montre aucune hostilité lorsqu’elle s’était approché et avait tendu une main peu assurée. L’Esclave avait esquissé un sourire charmé, et attendrit, à vrai dire…

Alors qu’elle s’était faite conseiller de se munir d’une arme, puisqu’il était dangereux aux frontières de séjourner, Alecto avait eu le plaisir de converser avec un artisan expérimenté, qui l’avait alors délestée de nombreuses pièces d’or, lui fournissant alors une protection nécessaire d’un cuir robuste mais assez léger pour qu’elle puisse la porter plusieurs heures et conserver une amplitude de mouvements adéquate. Elle insista pour y faire graver et repousser sur le cuir un petit corbeau ouvragé, dont elle tira une grande fierté. S’ajouta évidemment, une rapière maniable et équilibrée, courte, dont elle n’avait aucune idée de comment on s’en sert en vérité…

La domestique portait les colis qu’Alecto refusait de laisser une seconde de plus dans les échoppes, impatiente de révéler à Damascus ses emplètes, et le plaisir qu’elle en avait retiré. Excitée par cette expérience nouvelle, elle s’était pressée pour rentrer sans prendre gare aux peines de la servante âgée. Peu importait, elle voulait qu’il soit fier de ses achats.

De retour au domaine du Gras, elle exposa avec un orgueil nouveau toutes ses acquisitions, et malgré l’avenir peu radieux qui s’annonçait, paraissait enthousiaste.
Lorsqu’ils passèrent à table, ce soir-là, Alecto avait réservé à leur hôte, et surtout à son Maître, une tenue des plus audacieuse et lumineuse, en faveur du dernier soir dans cette grandiose villa. Elle n’appréciait pas davantage ce porc abject, mais elle se consolait en songeant à ce qu’elle emporterait de lui, dans une besace brodée qu’elle avait achetée. Elle s’en servirait peut-être pour lui écrire quelques nouvelles, après tout…
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le dimanche 15 novembre 2020, 12:41:16
Damascus eut presque pitié de la vieille servante lorsqu'il la vit revenir au domaine, trottinant péniblement derrière Alecto, pimpante et heureuse comme une jeune mariée. La jeune femme d'habitude plutôt réservée se lança dans une démonstration riche en commentaires de ce qu'elle avait acheté.  Ses choix convenaient au démon, elle avait de l'argent, autant le dépenser , d'autant plus qu'elle avait fait preuve de sagesse en choisissant judicieusement ses effets. Néanmoins,  La rapière était une arme trop longue pour une débutante inexpérimentée mais elle apprendrait à s'en servir sur le tas ou elle mourrait, tout comme la nécessité de guider son cheval avec précision. Ils préparèrent leurs paquetages soigneusement afin de pourvoir partir tôt le lendemain matin, avant qu'il soit difficile de franchir les portes de la cité. Les laquais auraient préparé les chevaux, ils ne leur resteraient plus qu'à les enfourcher.

Pour cette dernière soirée en sa demeure, et trop heureux de les voir partir, Tadéus avait fait appel à un grand maître coq qui leur prépara un dîner d'une rare finesse. Déjà installés devant une multitude d'assortiments d'entremets, Damascus et Tadéus conversaient de sujets et d'autres. Le démon était vêtu d'un ample pantalon bouffant en toile noire légère et portait une tunique toute aussi élégante échancrée sur sa poitrine. Ils dégustaient un vin rouge capiteux d'une cuvée antique et piochaient dans des coupes d'argent des noix en provenance de contrées lointaines. L'apparition d'Alecto les laissa cois, chacun à sa manière. Le gros homme bava abondamment en mâchonnant une coque et porta instinctivement une main à son sexe, sans y parvenir, son ventre débordant particulièrement ce soir-là. Le démon, comme à l'accoutumée, sourit en  ressentant un picotement agréable dans le bas-ventre. Elle s'était sublimée et aurait fait frémir d'envie n'importe quelle impératrice. Son petit numéro de charme était parfait  et lorsqu'elle s'installa à ses côtés, il ne put s'empêcher de lui palper la poitrine avec gourmandise. Loin d'être déplacé, ce geste enchanta Tadéus qui jura que plus jamais ses yeux ne verrait aussi merveilleuse création en ce monde. Quand le repas commença après les remerciements et le protocole d'usage des invités gratifiant leur hôte, les serviteurs, parés pour l'occasion, servirent quantités de plats délicieux, fins et fort couteux. Ce fut une longue soirée au cours de laquelle Tadéus fit montre d'une verve incroyable, grand narrateur d'histoires incroyables. Damascus, moins démonstratif, conta des légendes de contrées lointaines où la magie régissait la vie. Alecto anima à sa façon ce banquet luxueux et combla de plaisir les deux hommes. Il était tard lorsque le dîner prit fin. Les étoiles inondaient le monde de leur lumière brillante et le silence de la cité était irréel. Tadéus prit congé et informa le couple qu'il ne se verrait pas à leur départ. Il venait d'acquérir un jeune esclave qu'il entendait éduquer le restant de la nuit. Le gros homme et Damascus se serrèrent la main, se souhaitant bon vent. L'hôte assura aue sa demeure était la leur et qu'il attendait leur retour avec impatience, bien qu'il ne sut pas où ils allaient. Il se tourna ensuite vers Alecto et lui demanda la permission de la serrer contre lui, afin dit-il qu'il puise encore une fois toucher la grâce divine.

Leur chambre étant prête, le couple profita de cette dernière nuit paisible pour se reposer et profiter des corps l'un de l'autre. Leur étreinte fut douce et brève et se termina dans un orgasme simultané. Damascus s'endormit, encore fiché entre les cuisses de la jeune femme et laissa dérivé son esprit dans une noirceur sans fond.

A leur réveil, il faisait toujours nuit. Ils se sustentèrent de quelques fruits secs et d'une boisson chaude âpre qui acheva de les réveiller. Ils se préparèrent sans bruit, se vêtirent des effets achetés la veille et fin prêts, passèrent le porche de la propriété accompagnés de domestiques qui leur souhaitèrent bon voyage. Les rues étaient encore désertes, seuls quelques livreurs de vivres bien matinaux les arpentaient. Tenant leurs montures par la bride, ils marchèrent en silence un bon moment, le temps de rejoindre les hautes murailles du premier cercle de la cité libre. Damascus, vêtu de noir, imposait par sa stature et impressionnait par son attitude de guerrier. Les cheveux noués à l'arrière de son crâne, il observait chaque ruelle sombre et chaque coin susceptible d'abriter un vaurien sans scrupules. A ses côtés, Alecto incarnait l'attrait d'une succube, moulée dans sa tenue grise, ses yeux brillants ..... d'excitation ?


Quand ils franchirent la voûte d'une des portes massives de la cité, les gardes en poste les regardèrent passer sans commentaires, appuyés sur les hampes de leurs lances. Devant eux s'ouvrait une vaste plaine en pente douce qui au loin, laissait place à des bois épars, et bien plus loin encore à une forêt plus dense. C'est ce qu'expliqua Damascus à Alecto, et c'est là-bas qu'ils allaient.


"Maintenant, il est temps que nous chevauchions. Reproduis mes gestes à l'imitation."

Les deux cavaliers, au pas, s'engagèrent sur la route royale, large et pavée, qui en ligne droite traversait cette plaine jusqu'à la forêt.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 20 novembre 2020, 15:11:51
Sortir de Nexus était tout à la fois grisant et angoissant. Jamais elle n’aurait pu prévoir, jadis, ce qu’elle était en train de vivre présentement, et son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Franchir la grande porte fut une étape symbolique qu’elle aurait sans doute accueilli par une prière, avant cela, mais qui aujourd’hui n’était accompagné d’aucun cérémoniel. Pourtant, la jeune femme avait conscience que cela marquait sans doute à fois la mort, et la renaissance de son être, désormais que son âme appartenait pleinement au Démon.

Elle s’éloignait, véritablement, de la personne qu’elle avait été depuis sa naissance, transformée par son Maître. Le visage clair du petit Corbeau semblait légèrement fermé, comme soucieuse, mais en effet, dans son regard clair brillait l’excitation de la nouveauté. Cette nouveauté qui fut terrifiante et génératrice de torpeur et d’inertie autrefois, la poussait désormais à l’action.

Cependant, loin d’être dénuée de jugeotte, elle savait le voyage périlleux, Damascus avait été flou, comme il l’était toujours, et chose qu’elle acceptait de lui puisqu’il était ainsi. Il n’était pas dans son caractère d’espérer changer la nature profonde des individus qu’elle rencontrait, aujourd’hui comme hier, et en se hissant au dos de sa monture docile, Alecto admira la stature noble et majestueuse qu’avait le Démon sur son cheval noir. Ils allaient parfaitement ensemble, assortis dans l’obscurité, alors que sa Servante se montrait plus nuancée… et terne. Un rôle auquel elle ne réfléchissait pas, et qu’elle ne remettrait jamais en question.

Monter à cheval n’avait jamais été attirant pour elle. Les chariots l’avaient menée des quartiers où elle avait été vendue à d’autres, au mieux, mais elle avait surtout marché. Elle ressentait déjà les inconforts de l’assise qui roulait sous ses fesses, mais ne se plaindrait en rien. En silence, elle se tourna une dernière fois en se contorsionnant, pour admirer Nexus au levé du jour. C’était une cité admirable, selon elle, mais elle prit conscience qu’elle n’avait aucun moyen de comparaison. Bientôt, elle en aurait… Cette pensée la fit sourire, et frémir légèrement, alors que son cheval suivait doucement, d’initiative, l’étalon des ténèbres.

La route royale laissait résonner les bruits des sabots des voyageurs, cependant qu’Alecto observait le positionnement des mains et l’assise du cavalier démoniaque, cherchant à correctement être son miroir. Elle grimaça plus d’une fois, se laissant la liberté de s’exprimer ainsi, peu douée pour le moment, à suivre langoureusement les mouvements de sa monture. Cela viendrait, avec le temps, songea-t-elle en admirant la souplesse du bassin de son Maître, qui épousait chaque pas, avec une assiette équilibrée et stable.

Elle le suivrait.
Où qu’il voudrait l’emmener et pour son bon plaisir. Le regard éperdu qu’elle lui lançait, légèrement en retrait pour se garantir de l’épier sans être vue, attestait de sa dévotion. Le Glyphe fonctionnant à merveille, le mouvement du cheval et cette vue sur sa stature bourrée de charisme raffiné tout autant que guerrier l’excita. Oui. Elle le suivait jusqu’aux Enfers.
Titre: Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
Posté par: Damascus le vendredi 20 novembre 2020, 20:10:16
[TERMINÉ]