Il y a quelques mois, Diana avait fait face à une profonde crise sociale dans son île natale, Themiscyra. Reine de Themiscyra, elle oscillait entre la gestion de l’île et ses affaires externes en tant que Wonder Woman, ce qui l’amenait régulièrement à devoir quitter Themiscyra, afin d’affronter des menaces autrement plus sérieuses au sein de la Justice League. Une double vie qui était difficile à mener, et qui avait été l’occasion idéale pour permettre à certaines Amazones mégères, notamment Derinoe, d’ourdir un complot contre elle. Derinoe, qui était une redoutable sorcière amazone, avait utilisé le sang de Diana pour créer un clone d’elle-même, Donna Troy, et avait utilisé Donna, en la manipulant, pour attaquer des réfugiés masculins que Diana avait hébergés sur l’île.
Ces réfugiés masculins n’étaient pas n’importe qui, car ils étaient, pour la plupart, des victimes des Amazones. En quittant l’île, Diana avait pu avoir un autre œil sur son peuple, et avait appris que les Amazones, contrairement à ce qu’elle avait toujours cru, n’étaient pas si isolés que ça du monde extérieur. Souvent, des Amazones menaient des razzias sur des navires marchands circulant le long de la Méditerranée, attaquant les marins, couchant avec eux, avant de les jeter dans la mer, les condamnant à une mort certaine... Ou pas. Diana avait appris que les victimes des Amazones étaient pour la plupart récupérés par les Dieux olympiens, et étaient envoyés dans la forge du Dieu-forgeron Héphaïstos. Quand Diana avait appris cela, elle avait estimé qu’il était temps que Themiscyra cesse cette hypocrisie, et s’intègre pleinement dans le monde. Elle avait de plus suffisamment côtoyé la Terre pour savoir que le monde était, de manière générale, en pleine crise, et que la Méditerranée était l’une de ces crises. De nombreux réfugiés venant d’Afrique fuyaient la guerre, le réchauffement climatique ayant ravagé leurs cultures, partant vers l’Europe à la recherche d’un nouvel espoir pour nourrir leurs familles. Une situation de grave détresse qui était contrariée par l’hostilité de plus en plus prononcée des Européens à accueillir ces migrants, par des difficultés qui étaient également historiques, et par le fait que les Européens eux-mêmes étaient également en crise. Des situations conflictuelles, et où Themiscyra, qui se trouvait au sud de la Grèce, pouvait jouer un rôle.
Diana avait donc commencé par les anciennes victimes des Amazones, en les installant sur une plage de l’île. Elle s’était attendue à de l’hostilité, mais... Disons qu’elle avait sous-estimé le caractère xénophobe de certaines Amazones. Sous la houlette de Donna, qui était elle-même manipulée par Derinoe, Donna et les Amazones renégates avaient attaqué le camp humain, les massacrant tous. Une guerre civile avait éclaté, aux termes de laquelle Derinoe s’était enfuie, et où Diana avait réussi à neutraliser Donna.
Pendant quelques mois, Donna avait été enfermée dans une prison olympienne, pour expier ses fautes. Diana était venue régulièrement la voir, et, ensemble, elles avaient longuement parlé. Elles s’étaient aussi régulièrement affrontées, car Donna était toujours emplie de rage. Il fallait lui laver l’esprit des sortilèges de Derinoe, tout en lui expliquant qu’elle se trompait. Peu à peu, Donna avait réussi à s’améliorer, si bien que Diana l’avait installé sur Terre, dans un appartement à Seikusu que la Justice League finançait.
Et, après cela, Themiscyra avait été attaquée. Une attaque aussi brutale que violente, face à laquelle Diana n’avait rien pu faire. Elle s’était battue comme elle le pouvait, mais avait été défait, et, quand elle s’était réveillée de ses blessures, son peuple avait disparu. Themiscyra n’était plus qu’une île-fantôme, sans protection divine. En cherchant les Dieux pour leur demander pourquoi ceux-ci avaient abandonné son peuple, elle avait constaté que l’Olympe était également abandonnée, et qu’elle avait été transférée ailleurs, dans un autre monde, sur Terra.
*Mais les Olympiens ne m’aident pas beaucoup...*
Elle avait retrouvé Athéna et les autres Dieux, qui n’avaient aucune réponse à lui fournir. Athéna avait entamé une enquête, et Diana était retournée sur Terre. Elle était retournée voir Donna, et avait constaté, heureuse, que celle-ci commençait à bien s’intégrer. Diana envisageait de l’inscrire au campus scolaire Mishima. Après tout, Donna avait officiellement l’âge légal, et ce serait une bonne manière de l’intégrer.
Ce soir, Diana réfléchissait à tout cela, en étant assise sur un toit de la ville. Le vent faisait virevolter ses cheveux. Retrouverait-elle un jour les autres Amazones ? Elle n’avait jamais cessé d’enquêter, et avait retrouvé la Justice League. Batman était également sur le coup, et se trouvait d’ailleurs à côté d’elle. Lui aussi enquêtait sur cette ville, sur les relations entre Seikusu et Terra.
« Les éléments retrouvés sur Themiscyra, les armes, les morceaux d’armure, les cadavres... Rien ne correspond à la Terre. Ceux qui ont fait ça viennent de Terra, Diana, j’en ai acquis la certitude.
- Mais pourquoi s’en prendre aux Amazones ? Ça n’a aucun sens.
- C’était le moment idéal, au contraire. Après les dissensions internes, Themiscyra était affaiblie. »
Diana avait toujours soupçonné que cette vieille sorcière haineuse et cynique, Derinoe, était derrière cela, même si elle n’avait jamais réussi à retrouver sa trace. Son téléphone portable vibra alors, et elle se redressa, souriant en voyant un message de Donna. La jeune femme le lut rapidement.
« Je te remercie pour ton aide, Bruce, mais... J’ai un rencard. »
Le Chevalier Noir haussa un sourcil interrogateur sous son masque, puis Diana le salua de la main, avant de partir. Elle descendit du toit, et s’envola vers le centre commercial, nous sans enfiler auparavant, par-dessus son corset, une tenue plus discrète, comprenant un jean, un chandail blanc, et une veste noire en cuir. Ainsi habillée, la femme rejoignit ensuite Donna, avec laquelle elle avait sympathisé, et la trouva à l’une des entrées du centre commercial, où elle ne manqua pas de la saluer.
« Bonsoir, Donna ! Tu vas bien ? »
Une soirée pour se détendre et pour oublier les soucis qui lui pesaient sur les épaules, c’était tout ce dont Diana avait besoin !
Diana sourit en revoyant Donna, et lui fit un câlin, venant la serrer dans ses bras. Wonder Woman était d’habitude une femme assez populaire, du genre à causer un véritable attroupement autour d’elle. Mais, ce soir, elle ne portait pas sa tenue, et ressemblait donc simplement à une superbe Européenne au teint méditerranéen. Sa longue chevelure brune glissait dans son dos, et elle ne put que sourire face à Donna. Cette dernière, depuis qu’elle avait quitté les prisons olympiennes, avait retrouvé une sorte de joie de vivre naturelle. Son étonnement vis-à-vis du monde des hommes était bien compréhensible pour Diana, puisque c’était aussi ce qu’elle avait ressenti en quittant Themiscyra pour la première fois. Elle s’était attendue à bien des choses… Mais pas à ça.
« Ça va, Donna… Je suis ravie de te voir également. »
La jeune Wonder Girl invita Diana à manger quelque chose, ce qu’elle accepta. Évidemment, Diana ne lui indiqua pas que l’argent de Donna était le sien, car c’était elle qui lui faisait des virements. Diana avait beaucoup d’argent, non seulement grâce aux fonds de la Justice League, mais aussi parce qu’elle était une Amazone. Il existait en Grèce des associations historiques et des fondations culturelles qu’elle avait rencontré, et qui voulaient protéger le patrimoine antique grec. Grâce à eux, Diana avait pu vendre quelques bibelots de Themiscyra. Des objets sans importance pour les Amazones, mais qui valaient une fortune auprès de collectionneurs et d’antiquaires grecs.
Grâce à tout cela, Diana n’avait aucun souci avec l’argent, et se rapprocha d’une sorte de petit restaurant au milieu de la galerie commerciale. Le centre commercial de Seikusu comprenait plusieurs artères et plusieurs étages, avec une terrasse centrale, offrant du café, des crêpes, des gaufres… Et le petit plaisir gourmand de Diana.
« Tu as eu l’occasion de goûter des glaces à l’italienne, Donna ? C’est magnifique ! »
Quand Diana s’était rendue à Washington pour la première fois, elle s’était arrêtée près d’un vendeur de glaces, et, intriguée, avait goûté à ce mets froid… Et délicieux ! Les genres de plaisir qu’on ne trouvait pas à Themiscyra. Elle laissa donc Donna commander deux glaces. Diana opta pour une glace à l’italienne vanille-fraise, et remercia le vendeur, puis suivit ensuite Donna. Il y avait du monde, comme toujours, et elles longèrent les boutiques, Donna invitant Diana à lui demander ce qu’elle voulait.
« Ça ira pour moi, Donna… »
Tôt ou tard, il allait falloir qu’elle envisage avec Donna son insertion au lycée. Mais comment l’aborder ? Toute enjouée, Donna trottinait devant elle, commentant chaque vitrine, jusqu’à se rapprocher d’une boutique vendant des bandes dessinées et des goodies. Il y avait quelques grosses affiches montrant des femmes pulpeuses, une autre affiche évoquant un film d’animation qui faisait fureur en ce moment, « Dragon Ball Broly »… Et des peluches. Diana sourit brièvement devant l’étonnement de Donna.
« C’est… C’est une peluche, Donna. Ce sont des jouets que les parents achètent à leurs enfants pour les aider à dormir. Mais les adultes les utilisent aussi… C’est un peu comme des totems. »
Il n’y avait pas ça à Themiscyra, où les Amazones avaient toujours mené une vie assez spartiate. Diana fit entrer Donna dans la boutique. Il y avait beaucoup de mangas disponibles, sur de multiples rayons. Diana devait bien avouer ne pas y connaître grand-chose. One Piece, Naruto, Dragon Ball, Pokemon… Elle ne connaissait que les grands classiques, mais la boutique offrait aussi beaucoup d’autres mangas. Gantz, GTO, Claymore… La liste était interminable ! Diana se rapprocha en tout cas des peluches.
Il fallait également noter que la boutique disposait d’un coin dans un angle abritant des mangas plus spécifiques… Les hentaï ! En se rapprochant de cet angle, qui se trouvait dans l’arrière-boutique, il y avait une affiche singulière (https://i.nhentai.net/galleries/1373851/1.jpg), significative. Occupée à chercher une peluche pour Donna, Diana regardait les rayons.
« Donna, tu préfères laquelle… Donna ? »
Diana se retourna, essayant de voir si Donna était restée près d’elle, ou si sa curiosité naturelle l’avait emmené à aller voir… Ailleurs.