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Travailler chez Neo-Genetic avait permit à la jeune Cora de travailler sur sa petite particularité. Une sorte de mutation, songeait-elle, sans vraiment savoir. Ses analyses génétiques n'était que très peu différentes de celles d'un individu lambda. Mais quelque chose avait dû changer, pendant son adolescence, puisque les résultats de ses analyses à 11 ans, quand elle avait attrapé un vieux virus moisi à cause de sa mère toxico et de ses seringues qui traînaient partout, et celles à 23 ans ne concordaient pas tout à fait. Il y avait une subtile différence. Un gène qui avait... Eh bien, à défaut d'autres termes, la blonde optait pour celui de muté. Elle ne voyait que ça. Et elle avait pourtant eu du temps pour étudier son profil génétique.
Réprimant un bâillement, rangeant les tubes à essais et les éprouvettes non-utilisés, la jeune femme décida d'aller prendre sa pause. Depuis six heures, ce matin, elle travaillait sur un projet destiné à améliorer la culture des organes, pour faciliter les transplantations. Son patron, Marvin Pearson, aurait dû être là, à l'assister. Enfin, elle aurait dû l'assister. Mais il n'était pas venu. Sûrement un rendez-vous de dernière minute avec des investisseurs. Ça lui arrivait régulièrement. Elle était loin de se douter que ces rendez-vous cachaient en fait des captures de jeunes mutants et autres créatures, dans les rues de Seïkusu. Comment aurait-elle pu, après tout ? Il camouflait très bien les activités illicites de ses laboratoires, et seuls les éléments en qui il avait toute confiance avaient été mis au courant. Ils composaient d'ailleurs son équipe d'élite. Cora n'en faisait pas partie, même si elle avait la chance d'assister le docteur Pearson personnellement. Elle ignorait tout des petites combines de cette élite. De leur surveillance sur elle, sur ses recherches personnelles.
D'un mouvement léger, presque machinal, elle ajuste la pierre d'obsidienne qui orne son collier, qui maîtrise ses capacités, et constate qu'elle devrait la changer très bientôt, la pierre s'effritant dangereusement à force de contenir son don. Elle quitta son labo avec un petit soupir, passant une main aux doigts recourbés en peigne dans sa chevelure teintée, pour se rendre à la cafétéria. La teinte rosée de ses cheveux passa un instant au verdâtre, lorsqu'elle franchit le scanner de sécurité qui permettait de sortir des laboratoires, et un "bip" régulier signala que tout était clean. Saluant d'un signe de tête certains collègues qui revenait de pause, elle s'étonna de l'absence de deux autres scientifiques en plus de Marvin Pearson. Deux admis dans le petit cercle d'élite du patron.
Elle n'y songea plus, cependant, en arrivant à la cafétéria. Son estomac grondant lui indiquait qu'elle aurait dû prendre sa pause de midi bien avant. Un coup d'oeil à l'horloge le lui confirma. Il était presque seize heures. L'heure du déjeuner était largement dépassée. Il n'y avait plus rien à prendre, et les restaurateurs avaient fini leur journée.
« Tant pis. C'est pas l'heure qui va m'empêcher de manger comme je l'entends, souffle-t-elle en sortant de la cafétéria. Le service de livraison d'un fast-food fera aussi bien l'affaire. »
Et elle téléphona au plus proche, livraison de sushis et autres yakitoris, pour passer sa commande. En sortant du bâtiment pour prendre l'air, la blondinette aperçut la voiture du docteur Pearson qui se garait. Il en sortit, ainsi que les deux scientifiques manquants. Offrant un sourire à son patron, la belle se contenta d'un regard froid pour les deux autres. Ils auraient été malades que ça ne lui aurait pas manqué. Elle avait l'impression qu'ils étaient sans arrêt sur son dos, jaloux de son poste d'assistante de Marvin, cherchant le moindre prétexte pour la faire renvoyer. Alors qu'ils étaient tout simplement en train de l'espionner, pour ledit patron.
« Vous allez partir plutôt, Travers ? Questionna le premier, une fois que le docteur Pearson fut entré dans le bâtiment accompagné du second.
— Si seulement ça vous regardais, je me ferais une joie de vous mettre au parfum, répliqua-t-elle sèchement.
— Mr Pearson ne sera pas ravi, si vous bâcler ses recherches. Donc c'est un peu mes affaires, quand même.
— Alors tu peux aller lui sucer les boules en lui assurant que je ne suis pas prête de partir. Tu peux même le prévenir que je ferais sans doute des heures supplémentaires ce soir. Allez, bon chien, file vite lui lécher le cul ! »
Si sa voix était narquoise, le regard de Cora était en revanche polaire. Elle ne supportait plus ces imbéciles. Et dire qu'elle avait même failli accepter d'aller prendre un verre, et plus si affinité, avec lui, à ses débuts à Neo-Genetic. Elle aurait commis une belle erreur. Elle le toisa un moment, soutenant son regard furieux sans ciller, et il fut le premier à tourner les talons. Sûrement parce que Marvin Pearson venait de le siffler pour qu'il le rejoigne. Comme un bon toutou. Elle ricana un moment de cette comparaison, mais se refusa à imaginer les deux images qu'elle avait évoqué précédemment. Et elle tripota son pendentif, machinalement, soufflant un peu de poudre d'obsidienne. C'est que la pierre s'érodait vachement plus vite quand elle ne contrôlait pas ses émotions. Quand son pouvoir voulait surgir, et dupliquer n'importe quel objet qu'elle tenait, pour l'armer deux fois plus que son adversaire. Elle souffla à nouveau, attendant la livraison de son repas.
Sur la chaussée, un homme massif en bleu de travail terminait de décharger du matériel de l’arrière de sa camionnette estampillée « Swooosh » (avec 3 o), puis s’éloigna du véhicule en poussant un petit chariot roulant, garni de nombreux outils de ménage. Esquivant les nombreux passant autant qu’il le pouvait, il percuta tout de même la jeune femme de l’épaule, avant de s’excuser platement. « ‘Scusez ‘moizelle. C’est les foutues roues de ce truc, elles se coincent tous les dix mètres. » Puis il poursuivit son chemin vers le bâtiment, en pestant contre son attelage.
Une fois qu’il fut hors de portée, Logan sortit de sa poche le pass qu’il venait tout juste de subtiliser. Cora Travers. Il se retourna brièvement pour vérifier que l’employée ne s’était rendu compte de rien. Mh, mignonne. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Logan avait des doigts plutôt agiles, ce qui couplé à des réflexes surhumains, avait rendu la tâche plutôt aisée. La jeune femme ne figurait pas au rang du personnel disposant du plus haut degré d’habilitation, mais ce serait suffisant pour ce qu’il avait à faire. Il reprit sa route, et salua d’un signe de tête les vigiles qui l’invitèrent à emprunter le portique de sécurité. C’était le moment fatidique. Ses os en adamantium risquaient d’être repérés par le scanner à haute performance de Neo-Genetic. Fort heureusement, le SHIELDl’avait équipé en conséquence, puisque la boucle de sa ceinture contenait un brouilleur électronique, qu’il activa en pressant discrètement l’interrupteur.
« Allez-y monsieur, passez sans le chariot. Ah, merde ça plante encore, ‘chier. »
Encore ? Décidément, Logan avait de la chance. Affectant un air surpris, il s’arrêta net, et pivota pour faire demi-tour.
« Vous voulez que je repasse ? »
Le vigile du PC sécurité semblait ennuyé. Le protocole interdisait en effet l’accès du personnel non-sécurisé. Son humeur ne s’arrangea guère lorsqu’il constata que le résultat du scan était identique. Il se leva de son siège et contourna le comptoir. « Je suis désolé, mais je vais devoir vous fouiller. C’est la procédure. »
« Pas de problème », grogna le vieux mutant, en levant docilement les bras, tandis-ce que le vigile le palpait sommairement, visiblement guère enthousiaste. « Z’avez l’air de pousser à la salle. Vous devriez vous reconvertir dans la sécurité, ‘croyez pas ? » Logan grimaça un semblant de sourire. « Heu ouais, j’vais y penser. » L’homme consentit à le libérer. « ‘Pouvez y aller, n’oubliez pas vot’ chariot. »
Une fois dans l’ascenseur, Logan expira longuement. Le plus dur était fait. Le Wolverine poussa le bouton du huitième étage, le premier niveau d’une dizaine à abriter les laboratoires de Neo-Genesis. Lorsque la sonnerie retentit, il s’engouffra dans un long couloir vitré. Le rapport de mission indiquait qu’une caméra infrarouge lui faisait face, droit devant, mais qu’en prenant la prochaine intersection, il échappait à la vidéosurveillance. 812, 813… 814. Il frappa à la forte une fois. Deux fois. Pas de réponse. Il présenta le badge de Cora devant le boitier de détection, et pénétra dans le bureau sitôt que le voyant vira au vert, tirant son chariot à l’intérieur. Bien. Comme leur contact le leur avait expliqué, il s’agissait d’une salle ou l’on rangeait temporairement les rapports d’expertise écologique préliminaires, quoique cela puisse bien vouloir dire. Simplement, l’un de ces dossiers n’était pas un rapport d’expertise, mais un dossier médical, dissimulé à dessein par un employé repentant des sévices qu’il avait participé à infliger au dénommé « Kenzo Abenabe », qui était officiellement décédé deux mois plus tôt d’une crise cardiaque dans l’une des cliniques détenues par la firme. L’obtention de ce document, couplé au témoignage du médecin devait être suffisant pour organiser une perquisition de grand ampleur, susceptible de mettre en lumière les activités illicites de l’entreprise. Il mit rapidement la main sur le dossier, renommé Ebanabe, et noyé au milieu des centaines de rapport classés à la lettre E. Ah, enfin. Il le glissa à l’intérieur de son bleu de travail.
« Monsieur ? Je peux vous demander ce que vous faites ici ? »
Dans son dos, quelqu’un. Le vieux mutant n'avait pas été suffisamment attentif. Logan fit volte-face, avec une lenteur calculée. Un trentenaire, voûté par les heures de travail le regardait avec un mépris certain.
« Je cherchais les chiottes. La porte était ouverte, alors je me suis dit que c’était probablement là ». Il ne put s’empêcher de sourire, malgré les risques encourus. « Mais je me suis trompé. Alors je vais m’en aller ». Il s’approchait de l’employé d’un pas tranquille, affectant la plus complète décontraction.
« Donnez-moi le dossier. Je crois que je vais devoir appeler la sécurité. » L’homme ne semblait pas vraiment se rendre compte que la situation n’était pas à son avantage et que l’intru qui se dirigeait vers lui était une masse de muscle et de nerfs. « Je pense que tu vas devoir me laisser passer. » Le type se rengorgea, mais Logan ne lui laissq pas le temps de rétorquer quoique ce soit. Le revers de sa main s’écrasa sur la tempe de l’avorton qui s’effondra aussitôt. Logan le tira avec précaution à l'intérieur, l'éloignant de la porte. « Bon. » Il fallait qu’il fasse vite. Abandonnant son chariot, il enfonça sa casquette sur son front, fourra ses mains dans les poches et enfila le couloir.
Ding.
Merde, c’est la meuf de tout à l’heure… Avec un peu de chance, elle passerait son chemin.
Au poste de vidéosurveillance, 1SS
Hiro est un ancien flic. Un ripoux qui a tiré 5 ans pour proxénétisme. Mais il avait un sacré flair, qu’il possédait encore Lorsque Logan a franchi le portail de sécurité pour se diriger vers l’ascenseur, il s'était redressé sur son siège en rapprochant son gros nez de l’écran.
« Hé, Makoto, regarde-moi ce mec. »
Son collègue daigna lever le nez de son téléphone portable pour jeter un coup d’œil à l’inconnu, sur lequel les portes se refermaient déjà.
« Et alors ? Il est clean non ? Smith l’a fouillé. Bon, il a l’air costaud, mais y’a rien de suspect là-dedans »
« Ça mon pote, c’est pas juste un malabar. Je mettrais ma main à couper que c’est un ancien militaire, ou un truc du genre. En plus je te rappelle qu’on a validé individuellement chaque employé de Swooosh, après enquête. »
« Ouais, et ce gars n’est pas sur la liste ». Makoto a compris. Il prend le talkie-walkie. Les consignes de Neo-Genesis sont très claires dans ce genre de cas : mieux vaut prendre le risque de se tromper. Il s’approche de Hiro, regarde les écrans par-dessus son épaule, retrouve l’inconnu sur la caméra du 8ème. « Envoyez une équipe au huitième. Le suspect porte un bleu de travail, une casquette et est potentiellement dangereux. » Il s’interrompt, semble réfléchir un instant puis ajoute. « Usage des armes non-létales sans sommation autorisé. »
S'il n’avait pas paru spécialement agressif envers elle, Cora s’était malgré tout tendue lorsqu’il s’était rapproché en quelques pas. Elle n'avait pas bougé un muscle quand elle avait senti la chaleur de ses doigts contre son buste alors qu'il recueillait la perle entre eux, reconnaissant apparemment la matière. Elle n’avait pas esquissé un geste, et son expression était restée la même. Mais le battement de son cœur serait accéléré, et elle avait bien cru qu'il allait s’arrêter lorsque l’homme prononça le mot « mutante ». Il lui avait fallu toute sa volonté pour ne rien montrer de son trouble, pour le guider dans le bureau de Marvin.
La jeune femme n’avait absolument aucune idée de la raison pour laquelle elle aidait le Wolverine à s’échapper. Elle avait, en revanche, une multitude d’hypothèses quant à sa présence chez Neo-Genetic, et chacune était absolument ridicule. Chaque nouvelle hypothèse était encore plus folle que la précédente. L'une d'elle impliquait même Marvin Pearson en tant qu'acolyte d’un maître du crime, impliqué dans un projet pour créer une substance qui contrôlerait les mutants afin de les exploiter. Absolument farfelu.
La blonde n’avait pas idée que ledit Marvin avait été dérangé au laboratoire. La sécurité l'avait alerté de la présence d’un intrus, et il se tenait devant les écrans de contrôle quand elle avait pénétré dans son bureau. Elle n'avait aucune idée de la façon dont l'expression de son patron s’était assombrie. Elle n'avait pas conscience que les deux toutous dont elle se plaignait mentalement plus tôt étaient avec le boss, inclinant la tête lorsqu’un ordre leur était donné.
Non, Cora n'avait pas la moindre idée de qui était réellement Marvin Pearson. Comment aurait-elle pu penser que l'homme avec qui elle avait couché, avant de savoir qu’il serait son patron, était un homme que la légalité ne limitait pas ? Qu'il avait été plus que ravi de la voir postuler en tant que son assistante quelques jours après avoir eu le résultat des analyses lancées avec un peu d’ADN « emprunté » ? Elle ne savait rien des drogues expérimentales qu’il glissait dans ses repas quand elle les prenait à la cafétéria du laboratoire. Elle ignorait qu’il prenait des prélèvements d’ADN réguliers (cheveux avec racine, salive ou encore un peu de sang sous couvert d'une vérification de la santé des employés), ou des tests qu'il effectuait à son insu.
La jeune femme aux cheveux teintés de rose se rapprocha du mutant, près des baies vitrées, sans vraiment réfléchir au départ, perdue dans ses pensées, ne songeant pas à protester contre sa demande. Elle ouvrit la bouche pour protester à l'usage du « on », quand son regard suivi le mouvement du Wolverine, grimaçant quand il s’écrasa contre le mur. Tournant la tête, elle put détailler le nouveau venu. Elle n’aurait pu reconnaître la silhouette, ainsi moulée dans le costume, mais elle s’attarda un instant sur les muscles mis en valeur, avant de se reculer d'un pas en voyant le rayon d’énergie quitter ses mains.
Elle n'aurait pas dû se donner cette peine. Aux yeux du nouveau venu, elle était quantité négligeable apparemment. Peu habituée à de telles situations, la scientifique reste un moment immobile, ses iris myosotis suivant le combat de manière quelque peu machinale. Avant de secouer la tête, se demandant que faire.
D'un côté, le Wolverine, mutant bien connu qui luttait apparemment du côté des gentils. Il offrait une porte de sortie à l’élément perturbateur qui venait d’arriver, en lui conseillant de rester au sol. De l’autre, un adversaire inconnu, travaillant probablement pour Neo-Genetic, que Cora soupçonnait d’être en partie robotisé, si ce n’est intégralement. Il ignora le conseil de son adversaire et se releva pour repartir à l’assaut, un rayon d’énergie quittant sa paume.
Elle-même, travaillant pour le laboratoire, devrait sûrement profiter de l’arrivée de l'inconnu pour s’échapper du bureau, laissant derrière elle tout ce bordel. Mais alors qu'elle esquissait un pas vers la porte, son esprit insista sur tout ce qu’elle avait lu sur le mutant qui luttait présentement contre le dernier arrivé. Rien ne suggérait qu’il puisse être du côté des méchants. Et la jeune femme ne s’était pas particulièrement sentie menacée par sa présence. Intimidée ? Oui. Impressionnée ? Aussi. Inquiète ? Pas vraiment.
Reposant ses prunelles sur les deux combattants, la scientifique ne sait que faire. La perle d’obsidienne à son cou s’effrite de plus en plus sous la tornade d’émotions contradictoire qui l’agite.
Une idée lui vient soudain. Mais ça signifie probablement la fin de sa carrière à Neo-Genetic. Et la fin de son anonymat (supposé). Le point positif, c’est que ça mettrait sûrement terme au combat tout en permettant à l’homme au squelette en adamantium de s’échapper.
Un coup d’œil vers la porte du bureau, et la caméra qui donne dessus, puis un coup d’œil vers la lutte entre la force brute et l’énergie pure, et la décision de la mutante est prise. Dans son coin de la pièce, elle s’agenouille et retire son collier. De la poche de sa blouse, elle sort un écrin sombre. Lorsqu’elle l’ouvre pour y déposer ce qui reste de son pendentif, on peut voir une autre perle d’obsidienne, au moins le triple de la taille de la petite bille qu’elle vient de ranger. Cora en a toujours une de rechange sur elle, parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver.
Fermant les yeux, elle recentra ses pensées sur un seul objectif. Elle avait travaillé son don, au fil des années, et elle était à peu près sûre que ça pourrait marcher. Tendant la main vers la porte métallique qui gisait au sol près du mur, elle concentra son esprit dessus, imaginant non pas une, ni deux, mais six copies conformes. Quand elle rouvre les yeux, les six portes arrachées sont entassées les unes sur les autres, reflétant la luminosité extérieure et les néons du plafond.
Gardant un œil prudent sur le combat, elle se fait toute petite et commence à se déplacer, disposant les plaques de métal à certains endroits clés, apparemment ignorée de l’homme (ou du robot) en combinaison. Elle attend ensuite sous les débris du bureau, une des copies de la porte du meuble arrachée dans les mains, et saisit l’occasion que lui donne l’opposant du Wolverine. Alors que le rayon d’énergie quitte à nouveau la paume de sa main, dirigée vers son adversaire, elle tient fermement son arme de fortune contre elle et saute pour intercepter le rayon. La puissance du jet dévie sa trajectoire, mais l’objectif est rempli quand il se reflète au plafond, frappant le lustre de cristal dont Marvin Pearson se vantait de temps à autres, et diverge en cinq rayons distincts.
Les cinq jets de lumière (et d’énergie), frappent précisément les duplicatas de l’arme de Cora, avant de converger vers un même objectif : Le lanceur.
La jeune femme se réceptionne durement sur le flanc, l’os de sa hanche cognant violemment contre le sol, avant de rouler hors de portée, butant seulement quand elle arrive aux pieds de l’homme massif qu’elle venait de défendre. Le souffle coupée par la force de l’impact, la scientifique lève son regard myosotis vers lui.
« Vous devriez filer. Je ne sais pas combien de temps il va rester hors d’état de nuire, chuchote-t-elle en désignant d’un geste vague la silhouette à terre près de l’entrée. Qui sait ce qu’il y a en réserve, mh ? »
Bravement -ou peut-être ignore-t-elle que l’angle de la caméra du couloir englobe parfaitement l’intrus et la scientifique-, elle offre une porte de sortie. Elle envisage de plaider la confusion, si elle est questionnée par ses employeurs. Elle ne songe pas un instant que la scène a été filmée, et enregistrée. Elle ignore totalement les rugissements de rage qui s’étaient échappés du docteur Pearson alors qu’il assistait à son coup d’éclat. En fait, elle se sent juste vidée. L’utilisation de son don a un coût, et elle n’a jamais été au-delà de trois répliques à la fois d’un objet de taille moyenne. La porte du meuble était un peu plus grande que la moyenne des objets avec lesquels elle s’entraînait, et elle avait réussi à cloner sa cible en cinq exemplaires ! Elle avait besoin d’un peu de repos à présent. Ou d’un bon jus d’orange plein de vitamines.