-
Le plan avait été suivi à la perfection. Une stratégie en deux étapes, la première était de la conduire ici, là où Ilméditait. Pour cela, ses agents sur Nexus avaient attendu qu’elle sorte de sa tanière pour la poursuivre. Afin de la convaincre à obtempérer, ils avaient amené des cristaux d’obsidienne avec eux, annulant ainsi les pouvoirs magiques de la Terranide-louve. Elle avait suivi le chemin qu’Il prédéfini, et qui consistait à l’amener dans une ruelle où il y avait un Portail... Un Portail qui n’amenait pas sur Terre, un portail qu’ils avaient eux-mêmes conçus grâce à l’aide du Magicien, et elle avait atterri ici.
Ici ? C’était un endroit sombre, glauque. Un volcan entouré de plaines volcaniques, de rivières de feu, où la chaleur était insoutenable, et la lave omniprésente, comme si on se trouvait sur une planète en formation, à l’époque des super-volcans. C’était le super-volcan de l’Enfer, crachant continuellement de la lave, envoyant ses cendres dans l’atmosphère, faisant probablement partie de ces évènements expliquant pourquoi un ciel rougeâtre dominait toujours l’Enfer. Il était là, dominant la femme de toute sa hauteur, sur un rocher. Assis en position de méditation lorsque Shad était arrivée, il se redressa lentement.
Le mystérieux guerrier (http://nsa33.casimages.com/img/2014/10/09/141009010837995363.jpg) descendit de son rocher, et ses pieds se posèrent sur la lave, sans que cela ne semble le gêner outre mesure. Il lévitait au-dessus de la lave, et, si on regardait bien, on pourrait voir qu’un bouclier magique le protégeait.
« Shad Hoshisora, commença l’être surnaturel. Je suis au regret de t’informer que tu as quelque chose que je convoite… Mais qu’il va me falloir te tuer pour pouvoir pleinement en bénéficier. »
Sa voix était calme, mais avec un ton grave, et son bras gauche se mit à flamboyer dangereusement, des espèces d’arabesques lumineuses se mettant à tournoyer autour de sa main, formant comme des runes magiques. De fait, le talisman magique n’était pas convoité par lui personnellement, mais il n’avait nullement envie de rentrer dans des détails absconds. Il fallait la tuer, et ailleurs que sur Nexus. L’Enfer avait été choisi pour ses qualités indéniables, celui d’être discret, et de permettre, par la suite, de redonner le talisman plus facilement... Mais c’était surtout la discrétion qui avait prévalu. Ici, les Anges ne viendraient pas les embêter, et aucun démon n’oserait se rebeller contre lui.
Il attaqua rapidement, bondissant en hauteur, et son poing magique frappa le sol, s’abattant sur la plateforme rocheuse sur laquelle se situait Shad. Elle pouvait partir de plusieurs façons possibles : par la galerie ouverte derrière elle, ou en le contournant pour sauter le long des plateformes rocheuses. Bien sûr, elle pouvait aussi décider de commettre la folie qui consisterait à essayer de le battre. Lui ne serait pas contre. Le Champion avait toujours aimé les combats.
« Il fait chaud, Maître...
- Silence ! Depuis quand une chienne parle-t-elle, hum ?
- Mais... »
Sa queue caudale s’arqua comme un fouet, et fouetta le dos de la brave servante, qui, comprenant son erreur, se mit alors à aboyer, pour le plus grand soulagement d’Alastar, qui retourna la besogner. Cette fille avait raison sur un point : il faisait chaud ! Et ça, ça ne venait pas que du fait qu’il était en train de la fourrer depuis plusieurs heures, augmentant la résistance sexuelle de cette esclave avec sa si efficace magie rose. Non, ça venait d’autre chose... Peut-être du fait qu’ils se trouvaient sur une crête, et avaient une vue apocalyptique, au loin, sur un énorme volcan qui, comme à son habitude, était en éruption, balançant à foison des cendres énormes, de véritables astéroïdes, des boules en fusion qui formaient des arcs dans le ciel, avant de s’écrabouiller sur tout ce qui bouge.
Alastar n’était pas spécialement dans un endroit très glamour, mais c’était ici que sa sœur lui avait demandé d’aller, et ce alors qu’il était en pleine conversation intime avec plusieurs des femmes de leur harem personnel ! Ony’ n’avait pas de cœur, et elle lui avait ordonné, en le tirant par l’oreille, de filer ici, dans les Plaines de Feu, afin d’y trouver quelqu’un. Il était parti avec l’une de ses esclaves, embarquée par erreur, mais, n’ayant pas fini son ouvrage avec elle, il continuait à la prendre, sous un décor d’apocalypse. Qu’il vente, qu’il nage ou qu’il lave, rien, pour le coup, n’empêcherait Alastar de défoncer cette femme.
*De plus, je suis convaincu qu’elle m’a envoyé ici parce qu’elle était jalouse, parce que je faisais trop de bruits... Les âmes errantes débarquent dans les Limbes, pas dans ce volcan de merde !*
Quelle idée ! Qui serait assez stupide pour débarquer dans un volcan qui était en éruption continue depuis des millénaires ?
Le facétieux démon n’était pas au bout de ses surprises !
-
Il valait mieux des fois resté chez soi. Et même, dans certains cas, ne pas sortir de son lit et se blottir dans ses draps en attendant que la journée passe. Mais, la Louve ne pouvait rester ainsi toute une journée, à ne rien faire. Elle avait donc débuté cette dernière comme toutes les autres depuis quelques semaines. Un petit train-train quotidien qui donnait lieu à une certaine monotonie. Sauf que cette fois, la lycane avait prévu de faire un petit tour dans les Bas-Fonds. Son objectif ? Jeter un coup d’œil discret à l’ancien abattoir de Mandus, ou plutôt ce qui en restait. Mine de rien, cette affaire continuait à la triturait et elle ne pouvait s’empêcher d’aller sur les lieux du crime. Par chance, la présence d’hommes-porcs ou d’une toute autre abomination était fortement improbable. Et si telle était le cas, elle savait que des araignées géantes se terraient dans les trous formaient par le cratère. Une sorte de garde du corps en quelque sorte.
Pourtant, tout ne se passa pas comme prévu. A peine fut-elle sortie qu’elle se retrouva nez à nez avec plusieurs mages. Combien de temps l’avaient-ils attendus ? Dans tous les cas, ils s’étaient préparés à cette rencontre, car voulant se défendre, la Terranide dû rapidement noter que ses pouvoirs magiques ne fonctionnait tout simplement pas. Et pour cause ! Elle vit luire dans l’une de leur main une pierre d’obsidienne et gâcha qu’ils devaient en avoir plusieurs en réserve. Usant de leurs capacités magiques, ils la forcèrent à prendre un chemin prédéfini. La Louve vit le portail, pensant atterrir sur Terre. Revenir ne serait guère un problème et même sans sa magie, elle avait encore de quoi se défendre quand le moment opportun se présentera. Pourtant, quand elle passa le vortex, ce ne fut pas la Terre qui se matérialisa autour d’elle mais un environnement de lave en fusion.
L’endroit était une véritable fournaise, un décor apocalyptique permanent. Au début, la Lycane cru qu’elle venait d’être envoyée sur l’une des régions de Terraufaire mais la réalité était tout autre. Elle ne le vit pas de suite et ce fut seulement quand il se releva, faisant chuter quelques gravillons qu’elle l’entendit. Il la dominait de par sa hauteur et sa position. La Terranide l’écouta proliférer ses paroles couplées à des menaces et n’eut guère le temps de répliquer en palabre. L’attaque fut rapide et elle remercia indirectement le fait que sa nature Terranidienne lui donnait de meilleurs réflexes qu’une femme humaine. L’attaque fut donc évitée et les pieds de la Louve touchèrent également la lave. Mais tout comme son adversaire, cela ne la gênait pas. Plus maintenant. Des étincelles apparurent le long de son bras, jusque dans sa paume et à son tour, elle passa à l’offensive, envoyant une boule de flamme.
Mais ses craintes furent confirmées. Elle n’en avait pas été sûre mais maintenant elle était fixée. Son mystérieux adversaire était entouré d’un bouclier magique, le protégeant de toute attaque. Pire que tout, cette dernière fut même renvoyée vers son lanceur. Cette protection ne rendait le combat plus qu’inégale. La Louve se mis à rapidement observer son environnement, évitant aussi bien qu’elle le pouvait les différents assauts qu’il lui lançait. Deux sorties étaient possibles mais fuir et lui tourner le dos ? Cela reviendrait à signer son arrêt de mort. Elle n’avait pour l’heure pas d’autres choix que de se défendre, éviter ses attaques, sauter en arrière et trouver un moyen de contre-attaquer. Même si cette attaque se solderait par un échec, son objectif-là n’était pas de le blesser mais d’avoir un cours moment pour prendre la poudre d’escampette.
Dans quel pétrin se trouvait-elle à présent ! Et tout cela pour quoi ? Pour quelque chose qu’elle possédait ! Et non, il ne pouvait pas lui demander de simplement le lui montrer cet objet, il devait la tuer pour en avoir la totale acquisition. Rien que ça ! Bien sûr qu’elle n’allait pas se laisser pourfendre sans tenter de riposter au mieux. Une chance encore qu’ici, les mages n’étaient pas présents et qu’ainsi les pierres d’obsidiennes ne faisaient plus effet. Ses attaques directes ne fonctionnaient pas, mais rien ne l’empêchaient d’utiliser son environnement. De rapides gestes furent orchestrées par ses doigts et des vagues de laves vinrent s’abattre sur son adversaire. Elle savait qu’il ne les craignait pas, elle l’avait compris, mais elle voulait voir si elle pouvait ne serait-ce qu’un peu affaiblir sa défense par une attaque frontale.
« Chier ! »
La réponse fut négative. Pire que tout, sa protection semblait même s’être renforcée. Un combat unilatéral et la Louve sentait bien que pour l’heure, elle n’était guère de taille à lutter contre une telle personne de cette trempe. Les assauts répétés de l’inconnu l’obligèrent même à reculer jusqu’à se retrouver acculer entre une paroi en fusion et son adversaire. Elle grogna, le médaillon magique s’était mis à pulser mais aucune araignée ne pouvait venir ici. Et lorsqu’il attaqua, elle fit rapidement de même, faisant s’impacter les deux sorts entres eux, créant une explosion sonore suivit d’une déflagration. Mais le contre-coup pour la Terranide était également là. L’explosion l’aveugla et la différence de puissance la fit se reculer. En d’autres termes, l’Okami était en bien mauvaise posture, sans aucun échappatoire posssible.
-
Tandis qu’Alastar besognait son esclave, Shad, elle, affrontait un ennemi face auquel ses chances étaient virtuellement inexistantes. Ses boules de feu, quand elles ne rebondissaient pas contre le bouclier de l’homme, semblaient s’écraser sans rien faire sur son corps, ou étaient alors absorbées par son bras magique. Il s’avançait lentement vers elle, et concentra sa magie, envoyant une onde de choc qui provoqua une violente explosion, repoussant la Terranide le long d’une des galeries. L’homme ne courait pas, se contentant de marcher. Son explosion avait créé des flammes luminescentes le long de la galerie.
L’homme ne parlait peu, se contentant de marcher calmement vers sa cible. Toutes les attaques de cette femme ne serviraient à rien. Les attaques magiques étaient absorbées par son bras, et renforçaient ensuite les sorts qu’il lançait. Il remontait le long de la galerie, et elle se mit à faire le choix le plus logique qui soit : fuir. Elle allait plus vite que lui, mais c’était sans importance. La cible s’enfuyait le long des galeries, et il se téléporta, arrivant juste à côté d’elle. Il n’était pas qu’un puissant magicien, mais aussi un terrible guerrier. Son bras jaillit rapidement, et frappa le sol, loupant la Terranide de justesse. Le coup fut si violent qu’il provoqua comme un séisme miniature, défonçant violemment le sol, puis les murs, et le plafond, toute la galerie venant s’effondrer sur lui dans un grondement terrifiant. On aurait pu le croire enseveli, mais il n’en était rien, et une violente explosion supplémentaire défonça les débris s’étant écrasés sur lui, formant comme une onde de choc surpuissante qui repoussa Shad au loin, l’envoyant valdinguer comme un fétu de paille.
L’onde de choc fut évidemment ressentie par Alastar, qui écarquilla les yeux en voyant une espèce de tempête hors du volcan, repoussant des rivières volcaniques.
« Qu’est-ce que c’est que ça ?!
- Maître, je... Haaaannn... »
Sa verge était toujours plantée en elle, et il la repoussa. L’esclave tomba sur le sol, et Alastar frémit en sentant une puissance... Surnaturelle. Elle était si forte qu’il crut qu’un Prince Infernal venait d’arriver, l’un des principaux Princes, ceux qu’on surnommait parfois « Primarques », ou « Archontes »... Puis il comprit que cette signature n’était pas démoniaque. Un Ange ? Non plus... Et, en se concentrant, il sentit une autre puissance. Son esclave se relevait lentement.
« Quelle... Quelle est cette puissance, Maître ?
- Je... Je n’en sais rien... »
Il y avait une autre personne, une femme, qui venait d’atterrir sur une île volcanique, et qui semblait blessée. Est-ce qu’Onyxian l’avait envoyé ici pour le mettre à l’épreuve ? Avec sa sœur, il était toujours difficile de savoir ce qu’elle voulait.
« Il faut aller la secourir... »
Son esclave reprit alors son apparence normale (http://fc07.deviantart.net/fs71/f/2014/124/5/a/ghoul_adv_by_michelefrigo-d6av6z8.jpg), celle d’une redoutable goule aux yeux rouges et aux longues griffes.
« Ramène cette fille au manoir, je vais m’occuper de ce monstre.
- Maître...
- Fais ce que je te dis ! »
La goule obtempéra, et Alastar se téléporta rapidement, arrivant sur une île, entre la Terranide et cet individu, qui s’avançait lentement.
« Hey, toi ! Cette fille est sous ma protection ! Casse-toi de là ! »
L’homme ne semblait même pas l’écouter. Alastar serra les dents, et se concentra, puis envoya une boule de feu. Elle explosa contre le corps de l’homme, sans rien lui faire, et ce dernier fronça légèrement les sourcils, comme s’il était agacé, puis son bras magique se mit à flamboyer. Alastar, qui n’était pas un guerrier démoniaque très fort, comprit qu’il n’avait aucune chance contre lui. Il lança ses fameuses flammes magiques, et le Diablotin créa un bouclier. Fort heureusement, le fait qu’il ait récemment couché avec une femme faisait que la magie rose était encore forte en lui... Mais la magie rose n’était pas faite pour le combat, et son bouclier explosa, le repoussant alors. Le Diablotin s’étala sur le sol, du sang s’échappant de ses lèvres, mais il vit sa goule s’emparer de la femme, et créer un Portail. Leur agresseur concentra à nouveau sa magie. Serrant les dents, Alastar opta pour une autre stratégie. Son adversaire se trouvait sur une plate-forme fragile, et le Diablotin envoya un sort magique sur la base de la plateforme, l’explosant, envoyant la plateforme s’effondrer. Son adversaire tomba dans la lave, et Alastar se releva, épuisé.
L’adversaire n’était pas mort, mais, quand il sortit de la lave, il n’y avait plus personne... Alastar avait eu le temps de repartir.
-
La Louve parvint à retrouver rapidement la vue, voyant cependant encore légèrement flou pendant quelques secondes. Mais elle put aisément distinguer son adversaire qui approchait dangereusement. Rien ne marchait contre lui. Toutes ses tentatives de défenses s’étaient soldées par un cuisant échec. Il ne lui restait plus qu’une seule possibilité pour l’instant. Fuir, se mettre à l’abri et espérer trouver un moyen de contrer cette barrière magique pour espérer avoir une chance de pouvoir mieux se défendre contre lui en cas d’une nouvelle rencontre. En réalité, elle avait espéré ne pas arriver à cette conclusion, fuir n’était pas l’option qu’elle envisageait. Mais il était évident que la différence de pouvoir était gigantesque et elle savait très bien quand elle ne faisait pas le poids.
C’est ainsi qu’elle pris la poudre d’escampette, s’éloignant rapidement de l’individu. Mais, ce dernier eu tôt fait de la rattraper par magie, usant d’une téléportation. Ce ne fut que par chance que la Terranide-Louve évita le coup de poing qui alla s’écraser contre le sol à ses côtés. Mais nul temps de répit pour la fuyarde. Le choc fut trembler les parois, le plafond de l’endroit où ils se trouvaient et bientôt des roches vinrent chuter sur les deux protagonistes. Mettant ses bras en croix, la Louve se protégeait aussi bien qu’elle le pouvait, pensant à tort qu’il allait être bloqué pendant quelques instants. Une violente onde de choc lui prouva le contraire et sans qu’elle ne puisse résister, la Lycane vola sur plusieurs mètres et alla s’écraser douloureusement au centre d’une plate-forme.
Le choc assez violent lui coupa le souffle et un peu de sang fut recraché. En bien mauvaise posture, elle tenta de se relever mais rester coincée, maudissant sa faiblesse sur l’heure. Comment pouvait-elle être aussi faible qu’à l’époque où elle n’était encore qu’une Terranide lambda ? Elle grogna, serrant les dents avant de voir son implacable adversaire s’avançait vers elle, ses runes magiques brillants dangereusement autours de son bras. Une nouvelle attaque fut lancée. Peut-être fut-ce grâce à l’interruption d’une tierce personne que cette dernière manqua sa cible de justesse ? Ou du moins, ne la toucha pas comme il était prévu. Le sort frappa le sol au côté de la Terranide, l’explosant, la refaisant voler quelques mètres plus loin en arrière et la dernière chose que put se souvenir la Louve fut d’entendre ce démon cramoisi s’interposer.
Son médaillon continuait à brillait, émettant une lueur rougeâtre et l’araignée stylisée en son centre avait pris vie, se mettant sur le buste de la Louve qui était pour l’heure plongée dans l’inconscience. La bête était en position d’attaque et stridulait quand la goule s’approchait un peu trop de sa porteuse. Bien évidemment, il était improbable qu’elle puisse lui faire le moindre mal, mais elle agissait comme un dernier rempart et contre de simples humains, sa morsure pouvait s’avérer fatale. Pattes avant tendus, crocs apparents, l’araignée était prête à frapper. Par chance, la Louve sortit rapidement de sa torpeur, reprenant connaissance, se surprenant même à être encore vivante. Elle cligna plusieurs fois des yeux, observant le plafond au ton cramoisi qui se présentait à elle. Le médaillon quant à lui, cessa de diffuser sa couleur mais l’araignée restait à sa place pour l’instant. Un bruit attira l’attention de Shad et lorsqu’elle tourna la tête, elle hésita quant à la façon de réagir face à la scène qui lui était présentée : Une goule était assise à son chevet et semblait veiller sur elle. Ce qui était assez perturbant.
L’Okami ne dit aucun mot, se contentant de se redresser, une main contre sa tête, le regard tournée vers la goule. Qui était-elle ? Elle ne se rappelait pas l’avoir vue. Il était pourtant sûr qu’elle n’était pas avec son précédent adversaire. Non si tel était le cas, elle serait morte maintenant. Quant à l’araignée, elle changea de position, allant se lier de nouveau au talisman dont elle était issue. La Louve porta par la suite un regard sur l’endroit où elle se trouvait. Une chambre, au ton rouge et pourpre, spacieuse, élégante à la lumière légèrement tamisée. Au moins, elle n’était pas dans une pièce lugubre, accrochée et mutilée. Mais elle ne savait cependant pas où elle était exactement.
« Où...sommes-nous ? »
Elle ne savait pas si la goule la comprenait. Toutes celles qu’elle avait combattues n’était que des bêtes avides de chairs fraîches et pour l’heure, elle n’avait pas d’autres questions en tête. Mise à part qui était cet étrange homme et surtout que voulait-il réellement ?
-
Le château des Magoa se trouvait dans une région de l’Enfer où, comme toutes les régions de l’Enfer, il ne faisait pas bon de sortir. Elle se situait dans le Cercle de la Luxure, et se composait d’une succession de chambres luxueuses, avec des murs rouges, des couleurs vives et chaudes... Et autant d’esclaves faisant continuellement l’amour. Le château comprenait de grandes et vastes cours ignobles et horribles où, continuellement, une masse d’individus faisaient sans arrêt l’amour. Ils étaient des centaines à s’agglutiner dans ces cours, couverts de crasse, gémissant et soupirant, les cadavres des individus épuisés se mélangeant aux autres. Ceux qui étaient là étaient les âmes mortes qui avaient passé le Jugement Dernier en étant envoyés en Enfer pour leur lubricité. Lorsqu’ils mouraient ici, ils achevaient de devenir des démons, et ceux qui, par miracle, arrivaient à survivre, pouvaient prendre une voie rapide, et espérer devenir des serviteurs des Magoa... Ce qui était le cas de Katryn, la goule qui veillait sur Shad. Dans son ancienne vie, elle avait été une mère indigne, qui avait fait des attouchements sexuels sur son enfant. Son fils s’en était suicidé, et elle n’avait jamais été inquiétée par la justice des hommes. Malheureusement pour elle, on ne pouvait rien cacher à l’Éternel, et sa condamnation avait été de finir ici, de devenir une goule. Ce n’était pas une enfant de chœur, mais, honnêtement, il ne fallait pas s’attendre à trouver des âmes charitables en Enfer. Elle respectait la hiérarchie, et c’était tout ce qu’on lui demandait.
Elle avait déposé Shad dans une chambre, et veillait sur elle, tandis qu’Alastar se faisait soigner par d’autres femmes, en affrontant la rage de sa sœur. Les démons n’étaient pas très bons en magie blanche, et les femmes s’occupant de lui faisaient comme elle pouvait. Les blessures n’étaient pas aussi graves que ce que le Diablotin avait craint, mais Onyxian (http://img95.xooimage.com/files/e/3/f/onyxian-4203fd3.jpg), sa redoutable sœur, les avait perçus...
« J’ignore qui c’était, Ony’... Ce n’était pas un Prince, mais sa puissance était phénoménale.
- Impossible que ce soit un Ange, il n’en avait pas l’aura... Et ils n’oseraient jamais violer leur précieux pacte. »
Alastar acquiesça lentement. Il avait eu de la chance de s’en sortir, et Onyxian avait profité du sommeil de la Terranide pour inspecter cette dernière. Elle était plus douée qu’Alastar dans ce domaine, et avait relevé que le médaillon de cette dernière était particulier, recelant une forte puissance. Comme si le talisman craignait les démons, il l’avait attaqué, balançant du poison dans ses veines. Fort heureusement, Onyxian était résistante, et s’était soignée. Pourquoi un être aussi puissant attaquerait une Terranide ?
« Elle est proche d’autres familles démoniaques, avait noté Onyxian. Je sens leur marque... »
Sa théorie était que cette Terranide s’était retrouvée dans les traditionnelles luttes de pouvoir entre Princes infernaux, et Onyxian craignait que l’acte chevaleresque désespérément stupide ait amené le clan Magoa à se retrouver mêlé à une lutte de pouvoir entre deux Princes infernaux. Le passe-temps favori des Princes était en effet de se faire la guerre entre eux, mais Alastar ne croyait pas à cette théorie.
« Cet homme était trop fort pour être un simple exécutant... Et un Prince n’irait jamais s’abaisser à traquer une simple Terranide, tant ce serait humiliant. Enfin, regarde dans quel état ce type m’a mis ! Son bras abritait une magie que je n’avais jamais ressenti jusqu’à présent...
- Dans la mesure où ton ressenti se limite à des culs et à des coïts, Alastar, tu m’autoriseras à ne pas tenir compte que de ton seul avis. »
Katryn était encore plus perdue qu’Alastar, mais avait certifié que cet être était puissant. Onyxian aimait se dire que ce n’était qu’un accident isolé, mais elle était suffisamment lucide pour savoir qu’Alastar venait de fourrer sa maudite queue dans quelque chose qui ne les regardait pas. Ony’ enrageait, et, tout en essayant de le soigner, les soignantes du château s’écartaient souvent, car le fouet de la grande sœur venait claquer, saignant les joues du pauvre diable.
« Toi et ta putain de queue, Alastar ! Regarde où elle nous amène ! J’aurais dû te castrer !! »
Alastar avait toujours aimé les femmes pleines de passion, mais il devait bien admettre qu’Onyxian était peut-être un peu trop passionnée. Elle continuait à battre Alastar, l’agrippant par les cheveux, l’envoyant contre le mur, le giflant à plusieurs reprises, donnant des coups de pied dans son ventre, quand Katryn annonça que la femme était réveillée. Dès que la Terranide s’était mise à parler, elle avait filé dans le bureau d’Onyxian. Cette dernière, furieuse, se retourna, après avoir lacéré le dos de son frère avec son fouet enflammé.
« Bon... Je vais aller la voir, alors. »
Katryn s’écarta prudemment, laissant passer la femme, puis se précipita vers Alastar.
« Mon pauvre Prince...
- Haaa... »
Alastar se releva lentement, le dos en sang.
« Qui aime bien... Châtie bien, hey ? »
Onyxian était fort peu habillée. Elle portait un petit string, des cuissardes et de longs gants... Et rien d’autre sur le corps, à part un collier et un talisman magique sur sa poitrine. Elle alla voir la femme, pénétrant dans sa chambre. Pour cela, il lui fallait juste traverser un couloir avec de grandes fenêtres donnant sur la cour intérieure du château, là où les damnés baignaient et trempaient dans la mélasse de la Luxure.
« Je suis Onyxian Magoa, Terranide... Succube responsable du clan Magoa, et tu es au Cercle de la Luxure. Mon imbécile de frère a estimé nécessaire de te sauver, mais moi, je ne vois en toi que des problèmes. Aussi, si je ne veux pas que je te balance dehors dans la minute, je te conseille de répondre précisément à mes questions... Qui es-tu ? Qui était le fou furieux qui t’a attaqué ? Et que te voulait-il ? »
Onyxian espérait sincèrement que ce n’était qu’une querelle entre démons. Elle pouvait toujours jouer de son influence et de ses charmes pour espérer s’en sortir... Mais elle avait l’intime conviction, comme son petit-frère (ce qui expliquait pourquoi elle l’avait dépassé) que la réalité serait un peu plus compliquée que ça.
Un peu plus.
-
Shad observa la goule filait en dehors de la chambre juste après qu’elle lui a adressé la parole. Et il ne fallait pas être savant pour comprendre qu’elle partait prévenir les propriétaires de son réveil. Ce qui laissait un peu de temps pour la Louve pour mieux observer l’endroit où elle se trouvait. Et plus particulièrement comprendre la source de ses soupirs qu’elle pouvait ouïr jusqu’ici. Du lit, elle s’en sépara, se levant, faisant craquer ses muscles avant de se diriger vers l’une des fenêtres. Plus elle avançait vers cette dernière, plus les gémissements se faisaient insistants. Une fois arrivée, la réponse de la source de tous ses soupirs apparus soudainement. Si une personne viendrait à lui dire qu’elle se trouvait dans le Cercle de la Paresse, elle rirait aux nez de l’individu. Une orgie ignoble se déroulait sous ses yeux, un amas de corps, de sueurs et de fluides sexuels qui se mélangeaient entre eux pendant des heures, sans discontinués. En apprendre plus sur les Cercles Infernaux, voilà ce qu’elle devrait faire prochainement.
Lorsque la porte de la chambre s’ouvrit, la Louve fit volte-face, s’attendant à voir la goule revenir accompagnée. Cette dernière ne fut pas de retour mais une succube fit son apparition. Et malgré le fait que la Lycane ne soit nullement intéressée par le genre féminin, elle ne pouvait nier que la succube avait un charme indéniable. Mais serait-elle une succube sans cela ? Bien sûr que non, ces êtres succubes ou incubes se devaient de plaire aux deux genres et elle savait parfaitement qu’ils pouvaient être très influents. Les présentations furent rapidement faites et la Louve fut mise au pied du mur. Des réponses à donner. Et nul besoin de rentrer dans les détails ou de contourner les questions. Elle allait aller droit au but.
« Je suis Shad, simplement Shad, mon nom ici sur Terra n’importe plus depuis longtemps, servante du démon Helel et récemment bénie par Aamon lui-même. »
En réalité, la Louve s’étonnait encore d’entendre son nom utilisé sur Terra. Elle l’avait en partie inventée quand elle se trouvait sur Terre mais à présent, quelle en était son utilité ? Aucune à ses yeux. Elle venait également d’expliquer que malgré son apparence, elle n’était pas ou plutôt n’était plus une simple Terranide. Bien entendu, elle était inférieure à Onyxian et là où elle tenait tête aux autorités à la surface, elle savait que respecter la hiérarchie dans le monde d’En-bas était une chose capitale sous peine de voir sa tête volée.
« Je n’ai aucune idée de qui était cet homme et surtout ce qu’il voulait. Tout ce que je sais, c’est qu’il avait besoin que je sois morte pour que l’objet qu’il convoite lui soit complétement accessible. Et la seule chose qui me vint à l’esprit c’est ce médaillon. »
Le dit médaillon était pour l’instant inerte, ne produisant aucunes lueurs. Du moins au premier regard car à y regarder de plus près, les symboles qui l’ornaient semblaient se mouvoir. Les mouvements étaient presque imperceptibles pour un œil humain. La Louve l’observa un instant, continuant :
« Pourtant, je ne comprends pas pourquoi il irait le chercher. Certes, il est peut-être puissant comme on me l’a dit mais au vue de sa magie et de sa force, à quoi ce talisman pourrait-il lui servir ? Ce fou n’a nullement besoin de cela, sa magie lui suffit à lui-même. Une magie qui fait que chaque coup qui lui soit porté ne fait que le renforcer. »
Et s’il n’était qu’un exécutant ? Quand bien même, la personne qui le contrôle ne devait-elle pas être encore plus puissante que lui-même ? Et tout cela pour quoi ? Pour le médaillon offert par la Reine des Araignées ? Toutes ces réponses semblaient bien fades aux yeux de la Louve et elle escomptait qu’elles conviennent à Onyxian et si telles n’étaient pas le cas, elle serait chassée du domaine des Magoa tout simplement. Mais, elle ne put réprimer une question qui lui taraudait l’esprit :
« Sachant que j’ai été sauvé par votre frère, ai-je une dette à payer ? »
Nulle chose n’était gratuite aux Enfers et se voir en vie valait sans doute un prix à donner. La Lycane voulait donc en être sûre. Cependant, rien ne lui assurait que si elle sortait d’ici, elle ne tomberait pas de nouveau nez à nez avec ce fou furieux. Mieux vaudrait être prudente à l’avenir.
-
Helel... Sans intérêt, il n’avait aucune influence au sein de son domaine. Amon, en revanche, était un autre calibre... Onyxian se permit un sourire goguenard quand Shad parla d’une « bénédiction ». Cette Terranide devait vraiment être naïve pour assimiler « bénédiction » et « démon », mais c’était tout à fait dans le style d’Amon. Il était considéré par les habitants des Plans Intermédiaires comme une divinité païenne. Durant le Grand Conflit, et même après, Amon s’était fait passer pour un Dieu. Il était un Prince Infernal, qui avait probablement trouvé en cette Shad une autre Faust. Onyxian se moquait totalement de cette histoire, histoire qui, au demeurant, ne la regardait pas. Cependant, elle se demandait pourquoi un rival d’Amon viendrait s’attaquer à Shad... Non, ça n’avait pas de bon sens. Les machinations d’Helel et d’Amon n’étaient pas ce qui avait amené Shad dans cet état. Son médaillon, en revanche... La Terranide lui avoua d’ailleurs que c’était ce que ce type recherchait, et Onyxian s’y intéressa.
Outre être d’une beauté fatale, Onyxian était aussi une puissante magicienne, et elle pouvait sentir dans ce médaillon une puissante magie... Une magie qui, comme Shad le lui indiqua, ne justifiait cependant pas qu’un être aussi puissant, puisse s’y intéresser.
« Ton Maître ne t’a pas appris que la puissance magique ne résolvait pas tout ? Il existe des sceaux et des sortilèges qu’aucun sort ne peut briser si on n’en a pas la clef. »
Le ton d’Onyxian se voulait volontiers sarcastique. Elle observa ce talisman en fronçant les sourcils. Le médaillon l’avait déjà attaqué, signe qu’il ne réagissait qu’à Shad... Et elle sentait dans ce talisman quelque chose de particulier, d’inhabituel... D’atypique. La succube resta silencieuse quelques secondes, réfléchissant sur ce qu’elle voyait. La Terranide demanda alors si elle avait une dette à payer, ce qui fit doucement sourire la succube.
*Tu es suffisamment maligne pour savoir que rien n’est gratuit ici, et, pourtant, tu penses qu’Amon t’a fait un cadeau ? Les êtres des Plans Intermédiaires me surprendront toujours...*
L’Enfer, contrairement à ce qu’on pouvait penser, n’était pas qu’un système totalement anarchique. Tout système avait ses règles, et celles de l’Enfer étaient incompréhensibles pour ceux qui n’en faisaient pas partie. La loyauté était un mot qui avait peu d’importance ici. Il était tout à fait normal qu’un subordonné tue son supérieur, s’il en trouvait les moyens. S’il était capable de le tuer, c’est qu’il était fait pour gouverner à sa place. Ceux qui n’étaient pas d’accord, soit se taisaient en pliant la jambe, soit se faisaient massacrer. Un tel système n’aurait jamais fonctionné chez les humains, et aurait dégénéré dans le chaos le plus complet, mais, en Enfer, tout se tenait... C’était un univers âpre, dur, cruel, fait pour la guerre, la cruauté et la bestialité. Le système politique gérant cet ensemble n’en était que l’illustration. Onyxian aimait voir l’Enfer comme une organisation structurelle et réfléchie de la traditionnelle loi du plus fort... Pour elle, c’était le système le plus honnête qui soit, le plus proche de ce qu’on pouvait appeler la « nature », avec cet inconvénient majeur qu’il encourageait les dissensions, et rendait impossible d’avoir un véritable projet de groupe, une cohésion globale... À moins de tomber sur un démon qui, comme Satan à son époque, se démarquait suffisamment des autres pour pouvoir fédérer l’intégralité des Légions Infernales dans le creux de sa paume.
Elle regarda la femme.
« Tu es une esclave... Si je devais réclamer une dette, il me faudrait la faire auprès de ton Maître... Ce à quoi je ne tiens pas. Les Magoa se débrouillent bien en se contentant d’envoyer des Incubes et des Succubes auprès des Princes, et je ne tiens pas à risquer de me mêler dans des affaires politiques. »
Onyxian était une femme prudente et avisée.
« Ta dette, tu iras la dépenser auprès de mon frère, pendant que je verrais quoi faire de toi. »
Connaissant Alastar, elle savait très bien ce que ce dernier aurait en tête... Tout comme elle savait que le passage à tabac qu’elle lui avait fait tantôt n’avait fait que l’exciter. Elle lui indiqua donc où se trouvait Alastar... Et ce dernier était effectivement en train d’être « soulagé » par sa goule, qui était en train de lui faire une fellation.
Alastar, toujours en pleine forme.
-
La Louve eut un léger rictus face aux réactions presque moqueuses d’Onyxian. Autant étonnant que cela puisse paraître, elle savait que les mots qu’elle avait employés en désignant Aamon n’étaient pas les plus appropriés. Mais elle avait voulu jouer sur l’ironie, au moins, elle avait vu voir que cela avait porté ses fruits. Paraître beaucoup plus faible de ce que l’on est, était un stratagème qu’elle avait décidé d’employer, se faisant des fois passer pour une personne candide. Bien évidemment, Bien entendu, la Louve n’était pas stupide. Face à Onyxian et certains démons, elle ne faisait clairement pas le poids et se vanter de pouvoir les combattre serait absurdité. Mais cette fausse faiblesse était surtout utilisée actuellement pour Le plan intermédiaire. N’y a-t-il pas plus jouissif de ce voir capturé et après de faire payer leur arrogance aux chasseurs d’esclaves ?
Mais là n’était pas la question. La Lycane sera un instant le médaillon entre ses doigts, sentant sa magie pulsait à travers ce dernier. L’araignée stylisée, même si aucun danger imminent n’était à déplorer, s’activa et se mis à se balader sur le corps de la Terranide en toute impunité. Le médaillon lui était lié certes, mais il était également lié à Elise. Elle savait que plusieurs nobles cherchait à la tuer, notamment un en particulier. Peut-être qu’il ne s’agissait là que d’une clef pouvant leur permettre de l’atteindre sans heurt ? Oui, en entendant le sarcasme de la succube tout cela pouvait s’avérer possible. Pourtant, elle sentait qu’il y’a avait plus que cela.
Vint ensuite la réponse à sa dernière question, celle de la dette. Le terme « esclave » lui fit légèrement lever les yeux au ciel. Pouvait-on réellement employée ce terme ? Elle avait plus l’impression d’être libre que soumise, mais elle ne pouvait le nier malgré tout : Elle avait ce statut malgré des menottes dorées. Quoi qu’elle en de ou pense, le frère d’Onyxian l’avait sauvé du trépas et elle se devait d’honorer ce « cadeau ». Même si en toute franchise, elle s’en passerait bien. Surtout qu’il n’était pas difficile de comprendre qu’elle en sera le prix. Franchement, que pourrait-on bien lui demander dans le plan de la Luxure ? Faire un gâteau au chocolat ? Autant prendre ses rêves pour la réalité dans ce cas.
L’araignée active retourna finalement se lier au médaillon et l’Okami hocha simplement la tête lorsqu’elle reçut l’itinéraire pour se rendre dans la chambre de son cher « sauveur ». Bien qu’aux vues des paroles d’Onyxian, elle prévoyait qu’elle n’était pas aux bouts de ses peines. « Ce que je ferais de toi » était une déclaration assez simple à comprendre. Bha ! Elle verrait bien ! Au moins, elle ne pouvait pas dire que sa vie était monotone pour l’heure !
« Allez Shad, va le voir, tu sais ce qu’il t’attend de toute façon … »
Et c’est ce qu’elle fit. La Louve pris la direction de la chambre d’Alastar. Observant par les baies vitrées l’orgie continuelle qui se trouvait au dehors. Haa le sexe ! Quel grand pouvoir que celui qu’il pouvait engendrer ! Plus elle s’approchait de sa destination, plus les soupirs qu’elle entendait se faisait plus prononcé. Pas de toute, si Onyxian était une succube, elle allait avoir droit à un petit entretien avec un incube. Et la dernière « discussion » qu’elle avait eu avec l’un d’eux lui était restée au travers de la gorge. Advienne que pourra donc. La porte de la dite chambre était entre-ouverte et la lycane la poussa simplement, observant un instant le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Observer une goule vers une fellation avait quelque chose de…dégueulasse mais hé ! On était en Enfer non ? Sa queue se mis à faire quelques balancement pendant qu’elle continuait à observer sans un mot. L’avait-il remarqué ? Sans doute ! Pourtant, elle décida d’attendre un peu, au moins qu’il ait jouit dans la bouche de son esclave. Ne jamais interrompre un incube, non ?
« Toc…toc. Alors c’est agréable ? »
Petite question rhétorique. Bien sûr que ça l’était ! La Louve s’adossa contre le mur de la chambre, tout en donnant un petit coup à la porte pour la refermer. Un peu d’intimité que diable !
« Bref, je suis là pour honorer ma dette tout ça blablabla. »
Motivée ? Pas trop pour l’instant et on pouvait facilement sentir que cela lui faisait pour l’heure plus chier qu’autre chose. Mais qui sait ? Peut-être que son avis changera d’ici quelques minutes ?
-
Sa goule était une femme cruelle et sadique. Face à Alastar, elle était soumise et docile, mais, face à d’autres personnes, elle se révélait délicieusement monstrueuse, confirmant alors pleinement sa nature de goule. Elle avait déjà mangé des humains... Une chose horrible dans les Plans Intermédiaires, mais tout à fait banale ici, en Enfer, car les humains constituaient probablement le plat le plus délicieux dans ce monde... Quand Shad arriva, Alastar était donc en pleine fellation, soupirant et gémissant de plaisir. Son sexe tendu était plongé dans la bouche de la femme, la goule optant pour une longue gorge profonde. La magie rose agissait, cicatrisant le corps du pauvre Alastar, jusqu’à ce qu’il finisse par se lâcher dans al bouche de la goule, balançant de longues giclées de sperme en soupirant de plaisir.
« Oh putain, ma salope... Haaaan !! »
Que de poésie et de romantisme dans la bouche de ce brave Alastar ! Il s’abandonna dans la bouche de la goule, puis se redressa alors, ses mains crispées sur la chevelure de la femme. La goule grogna en restant à genoux, faisant tomber un peu de sperme de sa bouche. L’Incube était connu pour offrir généreusement sa semence, et il tourna son regard vers la Terranide.
« Oh... Quelle charmante surprise... Tu t’es vite remis, à ce que je vois. »
La goule se retourna, comme si le couple prenait soudain conscience de la présence de la Terranide. Alastar restait avec son sexe à l’air tout en se déplaçant un peu. Son pagne était dans un coin, mais il ne ressentait pas le besoin de le mettre.
« Maître... ? » demanda pudiquement la goule.
Alastar se retourna vers elle, et l’autorisa à disposer. La goule se redressa alors, et sortit, probablement pour manger... Alastar, de son côté, ouvrit un placard, et ne tarda pas à en sortir une bouteille de vin. Il était de bonne humeur, même après avoir été passé à tabac. Sa goule était toujours aussi douée pour les gorges profondes, et le plaisir sexuel avait soigné ses blessures... Bon, il avait encore un peu mal, et on pouvait encore voir, sur son dos, des marques de griffure, mais l’ensemble restait relativement acceptable à voir, et amplement supportable... Et puis, ne disait-on pas que les filles aimaient les hommes avec des cicatrices ? Alastar remplit deux verres de vin, et se retourna vers Shad, tenant chacun des verres dans ses mains.
« Tenez, ma chère... Je suppose que ma sœur n’a pas dû vous rassurer, mais ne vous inquiétez pas... Je suis beaucoup plus abordable qu’elle. Buvez donc, à la santé des Magoa ! »
Le vin venait tout droit du manoir Magoa situé sur Terra, et qui servait généralement de lupanar pour Alastar. Autrement dit, c’était un vin terran, et non ce tord-boyaux infernal venant de l’Enfer, dont le goût évoquait vaguement l’urine de gobelins. Et Alastar était un Incube bien trop délicat pour apprécier l’alcool dégueulasse que les Enfers produisaient.
« Alors, que me vaut votre charmante présence ? demanda-t-il alors. Oh, et... Je m’appelle Alastar. J’imagine que ma sœur ne vous a pas envoyé ici sans raison... »
En réalité, le Diablotin avait bien une bonne idée sur la raison de la présence de Shad ici, mais il préférait que ce soit elle-même qui le dise.
Ce serait mieux.
-
Le silence dura quelques instants tandis que la Louve suivait du regard un incube se promenant simplement sexe à l’air et une goule qui prenait congé. La scène qu’elle avait pu observer mettait parfaitement l’accent sur ce qu’elle allait connaître sous peu. Enfin ! Ce n’est pas comme si elle était encore vierge depuis le temps ! Ni qu’elle n’avait jamais fait de gorge profonde ou entendu de telle parole ! Mais pour l’instant, ses pensées n’étaient pas tournées vers une partie de jambe en l’air. Elle souffla avant de se décoller du mur, acceptant le verre qui lui était tendu. Elle observa quelques secondes le liquide cramoisi, le faisant doucement tournoyer avant d’en prendre une gorgée, le goûtant. Son odorat développé lui permettait de sentir un nombre incommensurable d’odeurs et de saveurs et cette petite faculté était mise à l’épreuve avec cette simple gorgée. Le goût était agréable, très même. Elle sentit une petite pointe fruitée sur la fin. Tellement bon qu’elle s’en lécha les lèvres, récoltant le jus qui se serait écoulé.
« Quelle question ! On m’a envoyé ici pour que nous fassions un gâteau tous les deux ! Ne le savais-tu donc pas ? »
Autant être décontractée non ? Bien évidemment, la lycane savait très bien qu’il ne serait pas question d’un tel fait ici. Le verre en main, elle s’autorisa à marcher un peu dans la pièce l’observant. Une vraie chambre de luxure et de plaisir, il n’était pas étonnant que l’incube susnommé Alastar s’y plaise ! N’importe quel être étant un peu en mal d’amour charnel trouverait son bonheur ici. Elle s’arrêta finalement au niveau de l’une des fenêtres donnant sur la cour intérieur du manoir,, un petit rictus lui échappa tandis que sous ses yeux, l’orgie infernale continuait.
« Hey…Ils ne s’arrêtent jamais hein ? Au faite, je suis Shad, mais cela doit peut t’importer. »
Elle ne le regardait pas, fixant la scène érotique qui se déroulait au dehors avant de finalement faire volte-face, posant son verre contre le rebord de la fenêtre. Pour l’heure, son regard restait à hauteur de visage ou au plus bas au niveau du ventre mais elle ne l’abaissait pas encore. On parlait à des personnes en les regardant dans les yeux pas en observant leur virilité ! Elle put ainsi noter les blessures qui couvraient son corps, les cicatrices marques de son combat contre l’étrange magicien. Au moins, il n’était pas en piteux état et pouvait bouger sans geindre de douleur toutes les secondes. L’Okami en fut en partie soulagée. Le fait qu’elle doit passer un moment avec lui ne signifiait pas qu’elle devait désirer qu’il souffre le martyr non ? Et puis, mine de rien, il lui avait sauvé la vie et même si elle avait du mal à l’accepter, elle lui devait bien ça.
« Merci pour le vin. Et pour faire court, je viens honorer ma dette. Celle que je te dois pour t’être interposé entre moi et ce fou furieux. En parlant de ça, va falloir que je fasse gaffe à mes fesses en sortant d’ici tiens…Bref ! Tu es un incube, j’imagine que tu voudras avoir une petite discussion intime ? »
Perspicace avec ça ! En repensant à ses dires, la Louve roula des yeux, bien sûr que c’était ce qu’il allait lui demander ! Elle attrapa son verre, rebuvant quelques gorgées, l’appréciant, avant de soudainement se rappeler un fait. Un évènement passé où elle avait déjà été confrontée à un Incube et pas n’importe lequel ! Ce dernier l’avait laissé pile au moment où elle était la plus frustrée, désirant plus mais ne pouvant recevoir. Autant dire que sa première expérience n’avait pas été aussi merveilleuse que beaucoup pourrait qualifier la leur avec un incube ou une succube.
« Avant que nous commencions, j’aurais juste deux-trois questions. La première est de savoir pourquoi tu as risqué ta vie alors que tu aurais pu me laisser crever. La seconde est, est ce que tu vas utiliser un quelconque pouvoir pour amplifier mon ressenti ou bien utiliser tes seules facultés ? Et la troisième…Quand commence-t-on ? »
Le ton était légèrement pressant. L’Okami voulait en finir vite, clore le sujet et partir. Bien sûr elle devrait faire attention à ne pas retomber sur son adversaire, mais elle pouvait très bien réussir à l’éviter si elle y faisait suffisamment attention. La raison de son sauvetage était également toute trouvée. Même si elle ne signifiait rien, l’incube avait déjà peut-être prévu ce qui allait se passer, manipulateurs comme ils l’étaient. Le verre de vin fut finalement vidé et posé sur le côté. Il ne lui restait plus qu’à attendre les réponses d’Alastar si ce dernier daignait lui réponde et voir ce que la suite lui réservait.
-
Cette femme était impertinente, ce qui le fit sourire. Pour une Terranide, elle n’était guère perturbée à l’idée d’être en Enfer, et se permit même de le snober, ce qui, pour être honnête, l’agaça un peu. Il n’apprécia guère sa répartie, un peu trop sarcastique à son goût. Oubliait-elle donc sa place ? Seule sa sœur pouvait se permettre de lui parler ainsi ! Alastar ne dit cependant rien, et la laissa regarder par la fenêtre, trouvant visiblement le spectacle répugnant en contrebas plus attractif que celui d’Alastar, l’amenant à devoir ravaler sa fierté. Il avait beau avoir sauvé la vie de la dinde, elle le prenait de haut, se permettant de le snober, en le voyant comme une espèce de fonctionnaire, envers qui elle avait juste à s’acquitter de sa dette, comme si de rien n’était. Le Diablotin ne disait rien, jusqu’à ce qu’elle lui pose plusieurs questions.
Le Diablotin la regarda en fronçant les sourcils, reposant son verre sur la table. Il était à moitié vide, et il s’avança un peu vers elle. Quand commençaient-ils ? Elle disait ça comme s’ils allaient faire un simple formulaire de passage ! Sans savoir pourquoi, Alastar avait une brutale envie de la gifler. Il savait qu’Onyxian ne viendrait pas protéger cette truie qui le prenait de haut. Elle était entièrement en son pouvoir ici, et il s’approcha donc un peu d’elle.
« Vu la manière dont tu regardes par la fenêtre, j’aurais tendance à croire que tu préférerais être dans la cour qu’avec moi... »
Alastar était un Incube charmeur, séducteur... Mais il restait un démon. Il agit rapidement et sa main se saisit de la gorge de la femme, la soulevant, venant la plaquer contre le mur.
« Ne me traite pas comme si j’étais un simple employé, esclave ! Si je le voulais, tu me lécherais les pieds ! Les créatures comme toi m’invoquent dans leurs nuits pour que je vienne les soulager de leurs misères sexuelles ! »
Le ton était autoritaire, sec, et violent. Il serrait la gorge de la femme, l’étranglant, puis la balança sur le sol, la laissant reprendre son souffle.
« Les rats qui sont dehors subissent leur purification... Ce sont les morts qui sont là... Ils baisent jusqu’à mourir, ou jusqu’à ce que ma sœur ou les autres succubes n’en attrapent un pour lui permettre une formation accélérée. »
La culture de la Mort était au cœur des Enfers, car ceux qui mouraient se réincarnaient dans les Cercles Infernaux, sous forme de démons mineurs, mûrissant et évoluant peu à peu, au fur et à mesure qu’ils tuaient d’autres démons. C’était le fonctionnement de l’Enfer, al loi du plus fort, manger ou être mangé. Shad devait l’apprendre. Elle était venue le voir en se croyant en terrain conquis, en pensant que le Diablotin n’était qu’un simple pervers gras issu d’un lupanar. Il pouvait la larguer dans cette mêlée de corps en sueur, de corps gras et sales. Ils ne se lavaient jamais, et certains baisaient depuis des jours et des jours. On les nourrissait depuis les ponts, en balançant des seaux remplies d’une nourriture infecte et insupportable... Ils déféquaient sur place, au milieu des cadavres se trouvant en-dessous, morts de fatigue, ou étouffés sous tous ces corps sales et poussiéreux. La Luxure à son paroxysme, la Luxure tellement forte qu’elle n’en devenait guère érotique, ni même pornographique, mais simplement crade et sadique.
Il se déplaçait lentement, ayant totalement choisi de ne pas répondre à ses questions. Elle ne le méritait pas.
« Peut-être que tu aimerais les voir, plutôt que rester avec moi, hum ? Est-ce que ça te tenterait, que je te balance dans la fosse ? »
Comme pour aller dans son idée, il tendit la main, et une fenêtre s’ouvrit. On entendit alors les râles et les cris des hommes et des femmes en train de faire l’amour, ainsi que le bruit sordide et sinistre de centaines et de centaines de chairs se claquant entre eux, remuant comme des serpents, se frottant mutuellement, sans relâche. Alastar était sérieux. Le beau diable était relativement susceptible, et l’idée d’honorer la dette de Shad en la balançant là-dedans était très tentant...
Mais il n’était pas sûr qu’elle en revienne.
-
Susceptible. Les incubes étaient susceptibles et la réaction d’Alastar lui permit de confirmer cet état d’esprit. Face à un démon de cette trempe, mieux valait tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler et la Louve venait de l’apprendre. Elle laissa échapper une exclamation de douleur étouffée quand son dos heurta violemment un mur de la chambre. L’étreinte autours de son cou lui empêchait tout simplement de parler et tout ce qu’elle avait à faire et pouvait faire était d’écouter et de subir. Aller dehors ? Bien sûr qu’elle ne le désirait pas ! Mais à l’instant, même si elle aurait eu la possibilité de s’exprimer, elle n’avait guère envie de partir dans une discussion houleuse. Son regard glissa simplement vers le tas d’hommes et de femmes se malaxant dans une luxure écœurante avant de le reporter sur Alastar.
L’Okami savait également très bien où se situait sa place face à l’incube et par ce fait qu’elle aurait dû lui adresser la parole différemment. Pourtant, elle ne pouvait tout simplement supplier quelqu’un pour coucher avec lui. Dette ou non. Elle ne se considérait pas comme toutes ces Terranides qui se trémoussaient le cul à l’air en attente de subir un coït avec impatience. Peut-être aurait-elle dû agir ainsi pour éviter son courroux. Peut-être. Mais le mal était fait à présent. Et voilà qui lui proposait de la jeter dans cette orgie infernale ! Une menace qu’elle ne devait absolument pas prendre à la légère !
Relâchée depuis quelques secondes, une main massant son cou, la Louve resta un instant silencieuse, son regard portait sur la fenêtre que venait d’ouvrir Alastar. Une fenêtre ouverte qui lui permettait d’entendre parfaitement les râles et les gémissements de plaisir provenant de la cour. En réaction à la situation précaire de la Terranide, le médaillon commença à pulser. Mais à peine avait-il commençait que la main de la Louve se referma sur lui, le rendant à nouveau inerte.
« Non. »
Une simple négation. Portée à la fois à l’encontre de la question d’Alastar et vers la magie du talisman. Le regard azuré de la Louve se mis à briller légèrement, mélange de malice et d’amusement. Mais ce n’était pas un signe de moquerie, au contraire ! La Lycane était bien heureuse de s’être trompée sur le compte d’Alastar, qu’il soit autre chose qu’un simple démon ne désirant que du sexe, qu’il ait de la poigne pour la tenir en respect. Après tous, les louves ne cherchaient-elles pas la puissance chez le mâle qui voulait s’unir à elles ? Bien évidemment, ce n’était nullement à elle de choisir ce qui allait se passer, mais cela eu pour conséquence de changer l’altitude de l’Okami. Non, elle n’allait pas commencer à se trémousser et à l’implorer qu’il la prenne avec ardeur. Ce n’était pas là sa personnalité. A la place, la lycane se releva juste assez pour plier un genou sur le sol, l’échine courbée en avant, les oreilles dirigées vers l’arrière et la queue inerte.
« Mes paroles étaient mal choisies. J’ai une dette de vie et je la payerai. »
Tout simplement. Elle n’avait pour l’heure, plus besoin de rentrer dans de quelconques détails. Si elle devait passer une heure ou une semaine avec le Diablotin, elle le ferait. Question d’honneur. Son visage se releva en direction d’Alastar. De la fenêtre et des cris qu’ils en provenaient, elle n’y prêta plus attention, les oubliant, les ignorant. Mieux valait également ne pas être attirés par ces derniers, cela avait eu pour effet de déplaire à l’Incube quelques minutes plus tôt. Malgré tout, la Louve se préparait à être balancée dans cet amas et surtout à tenter d’y sortir. Elle inspira un coup fortement, soufflant, dans une longue attente, se trouvant sur le fil du rasoir.
-
Alastar était un démon assez paradoxal. Face à sa sœur, il faisait preuve d’une écrasante soumission, à tel point qu’on pouvait volontiers le prendre pour un démon faiblard et couard. Cependant, face à d’autres femmes, il se révélait beaucoup plus autoritaire et sadique... Et, dans le fond, l’homme estimait que ce n’était pas trop paradoxal. Toute la frustration que sa sadique de sœur engendrait se libérait chez les autres femmes, surtout celles qui osaient lui tenir tête. S’il n’avait pas eu sa sœur, il aurait même pu trouvé amusant le fait de voir une femme lui résister. Cependant, à chaque fois qu’il voyait une créature du beau sexe qui se dressait face à lui, dans sa tête, il s’imaginait sa sœur en train de le fouetter... Sauf que Shad n’avait pas la peau rouge, ni la puissance de la succube. Il y avait donc une raison supplémentaire de la battre et de la rappeler à l’ordre : non seulement elle s’opposait à lui, mais elle osait aussi se faire passer pour sa sœur ! Alastar pouvait tout à fait prendre son pied en la battant. Ce n’est pas ce qu’il aimait faire avec les femmes, mais il pouvait faire des entorses à sa philosophie. L’Enfer était un monde beaucoup moins tolérant envers les faibles d’esprit et les imbéciles que les Plans Intermédiaires. Personne ne viendrait protéger Shad ici. Elle était sous l’entière autorité des Magoa, et seul le Prince Infernal gérant le cercle de la Luxure pouvait venir les interdire de la battre. Autrement dit, Alastar avait droit de vie et de mort sur elle. Onyxian ne l’en empêcherait pas, car elle estimait que cette Terranide ne faisait pas partie de son harem... Surtout si elle sentait l’odeur d’un autre démon sur le corps de la femme. De fait, loin de constituer un bouclier qui aurait pu protéger la Louve de la colère des Magoa, c’était plutôt une circonstance aggravante, les démons étant connus pour être, entre eux, de grands rivaux.
Semblant prendre conscience qu’un ton sarcastique ne passait pas, Shad sembla mettre de l’eau dans son vin. Elle aurait pu l’attaquer, ce qui lui aurait alors valu de passer par la fenêtre. Elle était puissante, Alastar le reconnaissait, mais, même s’il était soumis face à Onyxian, il restait, lui aussi, un puissant Incube. De plus, le duo se situait dans le manoir des Magoa, là où leur pouvoir était le plus fort possible. La Terranide-louve choisit de courber le genou devant lui, et Alastar devait bien admettre que c’était excitant. Il en eut un frisson, et resta assis sur son fauteuil, sans rien dire. Ses doigts vinrent soupeser sa tête, alors qu’il réfléchissait... Puis il les tourna vers la fenêtre, et, d’un mouvement, les referma à l’aide de la magie, mettant fin à ce que les Magoa avaient tendance à appeler la « Lamentation ».
Alastar se redressa ensuite, et sa queue caudale vint se déplacer d’elle-même, venant caresser le menton de la Terranide-louve.
« Tant de cérémonial... C’est bien digne des habitants des Plans Intermédiaires. Reste à genoux, tu es bien ainsi. »
Sa dette... Au moins, elle connaissait cette règle. On pouvait dire ce qu’on voulait sur la fourberie des démons, leur cruauté et leur sadisme, mais ils connaissaient la fierté. Un véritable démon ne trompait jamais totalement un humain, et, de fait, un démon mentait rarement quand il proposait un pacte à un humain. La fierté était quelque chose de fort au sein des démons, ce qui, généralement, se traduisait par une certaine forme de susceptibilité, de plus en plus forte au fur et à mesure qu’on remontait la chaîne de puissance démoniaque.
Il lui montrait son dos, pensif, et se retourna alors, puis s’assit sur un autre fauteuil.
« Redresse-toi, et dis-moi que tu aimerais te faire enculer comme si tu étais la Reine des putes. »
Un léger sourire malicieux éclairait ses lèvres. Alastar était un homme qui connaissait le poids des mots. Et, de fait, il avait toujours trouvé excitant de voir une femme s’insulter. Il avait beau être un grand romantique, ça n’excluait pas qu’il ait d’autres qualités... Notamment celle d’être un amant brutal et autoritaire quand il le voulait. Or, il se disait que, pour avoir fini en Enfer, cette femme ne devait pas être en très grande odeur de sainteté.
-
Le silence qu’apporta le fermement de la dite fenêtre auparavant ouverte par Alastar fut une légère délivrance pour la Louve. En la refermant, l’incube lui permettait d’espérer qu’elle ne soit pas immédiatement jetée dans la mélasse de corps en contre-bas, tant qu’elle gardait un profil bas. C’est pourquoi, la lycane ne changeait guère de position, un genou fléchi au sol, le dos courbé et le regard porté sur le démon dans une attente presque insoutenable. Elle se devait de ronger son frein pour ne pas littéralement lui tenir tête car la position dans laquelle elle se trouvait n’était pas une qu’elle appréciait le plus au monde. Elle qui avait réussi à ne pas se plier telle une servante docile devant un inconnu, voilà qu’elle était justement en-train de faire pareille action.
Se plier à plus puissant que soi. Lorsqu’il se leva, elle continua de faire profil bas, baissant le visage avant de remonter, sentant l’appendice caudal de l’incube lui frottait le menton. Les gestes parlent souvent plus que les mots. Et ce simple frottement fut compris par la Louve comme un signe de domination, un rappel à l’ordre à son égard. Et singulièrement, un léger frisson d’excitation lui traversa l’échine. Etait- ce dû à l’endroit même ? Après tout, elle se trouvait dans une chambre dédiée à la Luxure ! N’importe quoi pouvait faire tendre les émotions et les pensées vers cette dernière. Pour combler le tout, en levant sa ligne de mire, la jeune démone eu l’immense « honneur « de se retrouver face à la virilité de l’incube dû au fait qu’il n’avait pas remis son pagne lors de son arrivée. Et à présent, la Louve avait une vue improbable sur ce que la Nature avait gracieusement donnée à Alastar.
Savait-il que cela allait se passer ainsi ? Oh sans doute. Shad resta à genou comme demandé et ordonné. Son regard fuya par la suite sa vue, cherchant un point plus en hauteur sur le corps de l’incube. Démon qui semblait pensif et qui ne faisait qu’augmenter la gêne de la Terranide. Elle ne pouvait se demander ce qu’il lui réserverait et lorsqu’il partit se rassoir dans un fauteuil, elle sût d’instinct que la prochaine sentence qu’il proclamera ne serait guère douce à ses oreilles. La première pensée qui lui vint à l’esprit fut qu’il allait lui demander de lui faire une fellation. Après tout, une femme à quatre pattes au sol s’avançant d’un pas félin vers un homme assis confortablement sur un fauteuil et attendant son dû, cela n’avait-il peut-être rien d’excitant ? Et si elle devrait faire cela pour être en paix et bien, cela sera chose faite. Cette pensée l’étonna même, elle qui auparavant n’aurait jamais acceptée de prendre un chibre en bouche ainsi, voilà que cela ne semblerait pas la déranger plus que cela. Le monde change et ses habitants également. La Louve avait changé aussi bien sur le plan physique que morale.
Pourtant, l’ordre fut tout autre et la Lycane déglutit en l’entendant. Malgré tout, elle ne put réprimer un grognement sourd à son égard. Le fourbe ! L’obliger à faire cela ! Elle qui n’avait pas pour habitude d’user de pareilles termes en parlant d’elle lors d’ébats. Et pourtant ! Si tel était son souhait, elle devrait bien s’y plier. Au moins, elle pouvait se rassurer en se disant qu’elle ne devait absolument pas dire cela face à un vieux aigri de Nexus et elle ne pouvait nier que l’Incube était plaisant à regarder. Mais dire ce qu’elle allait énoncer ne l’enchantait pas. Ou du moins, elle devait se laisser aller, oublier simplement et laisser couler.
«Bon » souffla t’elle se relevant.
Un petit battement de silence de quelques secondes et elle lui tourna le dos, n’ayant pas encore prononcée la phrase. Sa queue de louve se mis à brasser doucement l’air et la Terranide se pencha en avant, offrant une vue au début sur sa croupe. Sa queue se mis à se mouvoir d’une façon explicite, incitant presque le démon à s’approcher tandis qu’elle se mis à le fixer droit dans les yeux, l’observant la tête penchée en arrière, ses iris brillant doucement d’une aura azurée. Et enfin, elle parla, offrant à Alastar ce qu’il attendait.
« Je ne suis qu’une pute, une pauvre petite pute qui n’attends que tu viennes l’enculer ô puissant Alastar »
Sortir de telles paroles troubla un instant l’Okami, mais elle reprit bien vite contenance, continuant à s’insulter, à « implorer » l’incube de venir la prendre, espérant qu’elle répondait à ses attentes. Car ce simple jeu de mots et de gestes étaient déjà une épreuve en soi pour la Louve, pourtant, au fur et à mesure, elle ressenti à nouveau une petite pointe d’excitation. L’embarras ? Le fait de se sentir observée ? Contrôlée ? Tout en continuant son petit jeu, la Lycane commença à douter un instant : N’était-elle réellement qu’une trainée comme elle le répétait ? Non bien sûr que non ! Maudit Cercle de la Luxure.
-
Alastar n’était pas un Incube comme les autres. C’était un démon plutôt intelligent, plutôt adroit, et naturellement très pervers. Il savait que demander à une femme de s’insulter était déroutant, et que ce serait clairement le cas pour Shad. C’était une Terranide arrogante, il l’avait senti, et il allait jouer là-dessus. Honnêtement, Alastar était convaincu que, s’il lui avait demandé de lui sucer la queue, elle l’aurait fait sans rechigner... Mais ce n’est pas ce qu’il voulait. Il était amusé, en réalité. Le sexe ne l’effrayait pas... Prononcer quelques mots, en revanche... Le Diablotin sentait son trouble, et la laissa se mettre à quatre pas, bombant ses fesses, probablement dans une piètre tentative de faire oublier l’ordre de l’homme... Ou plutôt pour mieux se mettre dans la peau d’une femme qui allait devoir s’insulter. Alastar ne dit rien en la regardant faire. Elle tourna la tête vers lui, et s’insulta alors, le faisant sourire.
Le Diablotin laissa quelques secondes passer, puis se redressa, s’avançant vers elle, et posa une main sur les fesses de la femme, avant d’aventurer l’autre, venant masser le postérieur de la femme, en conservant sur ses lèvres son léger sourire en coin, moqueur et provocateur. Il continua à peloter ses fesses, les massant généreusement, confirmant ses talents de masseur. Il n’était pas un Incube pour rien, après tout ! Ses doigts serraient ses fesses, malaxaient sa peau, écartant chacune des petites fesses de Shad, ses pouces venant se rapprocher de sa rondelle, glissant sur sa peau.
« Hum... Tu aimes mieux ça, n’est-ce pas, ma puce ? J’aime tant les humains pour ça... Ou les Terranides. Te faire baiser comme la pire des putes et enculer comme une chienne en chaleur ne te dérange pas, mais t’insulter... Ne sous-estime jamais le poids des mots, ma petite salope. En ce moment, tu es à moi. »
Les mots... Les démons connaissaient leur importance. Combien de fois avait-il surpris une femme en allant la traiter de salope ? Il était aussi charmeur que vulgaire, car il savait comment les humains fonctionnaient. Ils aimaient la curiosité, la nouveauté, l’originalité... Ils aimaient qu’on les perturbe, surtout en matière de sexe. En soi, ce n’était pas illogique. Toute la société humaine était tournée vers une volonté de minimiser l’impact du sexe, de le marginaliser et de le cacher. La conséquence, c’était que le sexe consistait une violation des normes sociales, l’affirmation d’une liberté individuelle sur ce qu’on pourrait appeler une conscience collective globale. Il en allait de même pour les jurons, qui, eux aussi, étaient marginalisés... D’où le fait de les utiliser. Le Diablotin était intelligent, en ce sens que, contrairement à d’autres incubes ou succubes, il s’intéressait à la culture des Plans Intermédiaires.
Ses mains continuaient à peloter agréablement les fesses de la femme, son sexe venant ensuite caresser sa croupe. Sa verge rouge était bien tendue, durcie, faisant un peu mal à l’homme... Une souffrance jouissive, acceptable et bienvenue. Il s’écarta d’elle, et s’assit sur le rebord du lit, face à la femme.
« Tes mots manquent de conviction, ma salope... Mais tu es belle. Rassure-toi, tu apprendras à t’entraîner. C’est ce que tu es, maintenant, Shad... Je me fous de savoir tes anciennes allégeances, tes anciens propriétaires, tes gardiens, tes protecteurs, ou quoi que ce soit d’autre. Dans cette pièce, tu n’es rien de plus que ma petite pute docile... Et, en bonne petite chienne, tu vas venir soulager ton maître. Montre-moi à quel point tu es douée, et viens me sucer la queue. »
Alastar parlait calmement, mais une certaine autorité transpirait dans sa voix. Il manipulait aussi bien les jurons que les mots doux, et, partant de là, aussi bien les hurlements que la douceur, variant entre les deux quand il le fallait afin d’optimiser au mieux le plaisir ressenti par les deux. Sa verge avait une belle érection, se dressant entre ses jambes, que le Diablotin avait bien écarté, afin de laisser à Shad la capacité de venir astiquer son membre.
Exactement comme il le voulait.
-
Elle s’arrêta de s’insulter, le voyant s’approcher, déglutissant doucement, gardant sa position. Lorsqu’il posa ses mains sur sa croupe, elle ne réagit pas de suite, légèrement crispée jusqu’à ce qu’il commence à la masser. Et autant dire qu’il savait y faire ! En tant qu’Incube, cela aurait été un comble si le contraire s’était déroulé. Sa queue se mis même à onduler, caressant en partie les bras cramoisie du Diablotin, donnant de léger coup dessus, un mélange entre une supplique de continuer et une demande d’arrêter. La Louve ne put cependant pas s’empêcher de frissonner lorsque les pouces de l’incube s’approchèrent trop de son fondement. Les mots avaient un poids et ne venait-elle pas de l’implorer pour qu’elle l’encule comme une vulgaire pute ? Si. Et autant dire qu’il allait la prendre aux mots.
Alastar avait raison sur un point. Elle était à lui. Du moins, pour l’instant. Et la soirée était loin d’être terminée. Elle pouvait voir, ce petit sourire moqueur en coin qu’il affichait, un sourire résumant parfaitement sa pensée. Elle lui appartenait pour le moment et qui sais tout ce qu’il devait bien lui passer par la tête. Et puis, comment avait-elle fait pour ne pas remarquer qu’elle était nue comme un ver ? Lorsqu’elle était venue le voir, elle était sûre qu’elle portait encore ses vêtements et maintenant, elle se trouvait nue ? Et surtout à quatre pattes devant cet incube ? A quel moment avait-elle perdue ses effets ? Ces pensées furent cependant vite chasser de son esprit lorsque la verge tendue d’Alastar vint se joindre à ses mains pour se frotter contre ses fesses, lui faisant clairement comprendre ce qu’il l’attendait. Par ce simple frottement, elle put aisément en deviner la taille et surtout prendre conscience de ce que cela signifiait et confirmer ses anciennes pensées : Il avait été gâté par la nature
Il s’écarta cependant, ne cessant de la complimenter tout en l’insultant. Subtile mélange et d’usage de la langue. L’Okami l’observa s’installé face à elle, jambes écartées et sexe tendu, fier et droit. Et l’ordre reçu avait été on ne peut plus clair. Après s’être insultée, elle devait tout simplement, jouer encore plus la pute, et venir le sucer. Tout simplement. Lorsqu’elle entendit les termes « petite chienne » elle ne put s’empêcher de sourire doucement, passant sa langue contre ses lèvres comme pour se les humecter.
« Une chienne hein ? Soit, je serais cette chienne si tel est ton désir Alastar. »
La Louve joignit le geste à la parole, ne se relevant pas, s’approchant du lit tel un quadrupède. Son appendice caudale se balançait de gauche à droite, et se corps tout entier se transforma. Elle n’alla pas jusqu’à prendre sa forme de louve mais opta pour la lycanthrope, un mélange entre l’humaine et l’animale. Sa patte vint se saisir de la verge de l’incube tandis que son museau s’approcha de cette dernière et que sa langue sortie, lapant cette dernière. Un grand coup de langue partant de la base jusqu’au sommet. Les quelques signes qui ornaient son pelage d’ébène se mirent à légèrement à scintiller quelques secondes alors qu’au même instant sa langue appuya plus fortement sur le gland. Un léger grondement s’extirpa de sa gorge tandis que sa gueule s’ouvrit pour venir engloutir le membre d’Alastar, laissant ce dernier frotter contre sa langue et son palais.
Cependant, elle abandonna cette forme, reprenant celle originelle. Le retour à son apparence terranidienne changea également la donne quant à la fellation. Son espace buccal était bien plus petit que lorsqu’elle était transformée, mais elle sentait que cela ne devait pas déplaire à Alastar ! L’une de ses mains vint caresser la base de la verge pendant que son autre main alla titiller ses bourses. Son regard se tourna par la suite vers Alastar, l’observant avant qu’elle ne retire ses lèvres un instant. Elle n’avait pas besoin de lui demander si cela lui plaisait ou non, elle le verrait bien assez tôt, se concentrant sur sa tâche, sa langue passant sur chaque recoin de ce membre ancrée entre ses lèvres. Ecoutant attentivement ses réactions pour réagir en conséquence.
-
Cette Louve était pleine de surprises. Non seulement l’Enfer ne semblait pas l’effrayer outre mesure, mais elle semblait aussi être capable de se métamorphoser, et de prendre d’autres apparences. Elle opta ainsi, tout en se rapprochant de lui, pour une curieuse forme hybride, mi-humaine, mi-louve, prenant son sexe tendu en bouche. Bestialité, zoophilie... Le Diablotin ne pouvait pas prétendre y être contre. Il était un Incube, créature de Luxure, et la Luxure s’épanouissait dans les paraphilies, dans les plaisirs sexuels déviants de la norme habituelle. Elle adoptait une curieuse forme hybride, qu’elle ne conserva toutefois pas longtemps. Alastar aurait presque craint qu’elle ne s’amuse à mordre sa verge et à le rendre eunuque... Une horreur pour un Incube ! Elle reprit sa forme normale, ses lèvres se rapprochant du sexe d’Alastar, glissant sur sa hampe, et il sentit l’une des mains de la femme caresser ses testicules rouges. Elle savait y faire, mais Alastar sentait en elle une sorte de curieux sentiment... Comme si elle était une novice, une inexpérimentée, cherchant à se passer pour une professionnelle. Ses yeux le regardaient tandis que sa bouche remuait d’avant en arrière, et Alastar sentit pointer en lui l’envie de l’éduquer, de la guider, de l’orienter... Comme il avait toujours aimé le faire envers les belles jeunes femmes qui couchaient avec lui.
L’une de ses mains caressait son visage, glissant le long de sa joue, venant frotter ses mèches de cheveux, titillant ensuite son oreille. Il lui sourit tendrement, le plaisir explosant dans le corps de l’homme, sa verge enflant et grossissant dans la bouche de Shad.
« Là, là, c’est très bien, ma puce... Aspire bien, comme si tu devais inspirer fort, et lèche bien... N’oublie pas de remuer tes doigts, de soupeser mes testicules. Presse-les délicatement, hummm... Vas-y, ma petite pute... »
Son ton était calme. Il soupirait de plaisir, son sexe enflant en elle. En tant qu’Incube adepte de la magie rose, Alastar pouvait augmenter la taille de sa queue ou la diminuer, que ce soit en longueur ou en épaisseur. Il pouvait également en modifier la forme, faire pousser des pointes dessus, ou des petites tentacules qui pousseraient le long de son sexe. Le Diablotin était talentueux dans ce domaine, et s’évertuait volontiers à le montrer, et, surtout, à enseigner aux autres l’art du sexe... Cette Louve était belle, suffisamment belle pour que son expertise de la Luxure se développe. C’était tout à fait naturel de l’éduquer en ce sens, et le Diablotin était bien du genre à les promouvoir.
« Embrasse ma queue... Alterne entre des phases de succion et d’autres où tu te frottes contre elle... Continue à me faire plaisir, à me frustrer, à m’exciter davantage. »
Sa main continuait à caresser les cheveux de la femme, s’y crispant de temps en temps. L’homme était bel et bien excité, de plus en plus, accueillant avec satisfaction la venue du plaisir sexuel.
« Là, agis... C’est bien, Shad, c’est très bien, ma salope... »
La queue caudale d’Alastar se déplaça à son tour, et vint caresser l’une des joues de la femme, glissant tendrement dessus, comme pour la câliner.
« Continue... Continue, enfonce-toi, avale toute ma queue, qu’elle tape contre ta gorge... Que je fermente ta petite gorge de salope de mon divin foutre... »
Un vrai poète !
-
Elle aurait pu le mordre, elle aurait dû le mordre. Pourquoi ne l’avait-elle donc pas fait ? Tout en laissant courir sa langue le long du membre d’Alastar, la Louve se posa un instant cette question. Lorsqu’elle avait revêtu sa forme de lycanthrope est pris la queue d’Alastar dans sa gueule, pourquoi ne l’avait-elle donc pas refermée violemment ? Pourtant, elle aurait pu le faire, et elle l’aurait fait contre une autre personne, mais l’incube ne méritait pas cela. Certes, il usait de termes qui avaient pour réaction tour à tour de faire gronder la Louve mais également de l’exciter. Ce mélange subtil entre politesse et insulte.
Contre toute attente, la Lycane écouta et appliqua les conseils de l’incube. Ses lèvres englobèrent plus fortement le chibre d’Alastar, aspirant, suçant, léchant, mordillant même légèrement sa surface. Et lorsqu’elle pouvait sentir qu’il tressaillait de trop, elle cessait son activité, remplaçant ses lèvres de sa main, pour le caresser, s’y presser contre. Les bourses de l’incube ne furent pas oublier loin de là et la Louve fit ce qu’il lui avait demandé : Elle les pressa, les soupesa, les malaxa comme si elle cherchait à en extraire le jus qui s’y trouvait.
Ses lèvres retournèrent à l’assaut de son mandrin cramoisi, alternant entre simples baiser, succions et lapement. Un soupir d’aise s’extirpa d’entre ses lèvres lorsqu’une de ses oreilles furent gratifié d’une légère caresse. Instinctivement, la Louve pencha sa tête contre la main d’Alastar, ronronnant presque, sa queue tapant toujours contre sa langue et son palais. Les bruits de succions répondaient ainsi aux directives d’Alastar, un bruit obscène mais ô combien plaisant. Elle retira un instant ses lèvres à nouveau, passant sa langue dessus, comme l’aurait fait une bête affamée avant de se pencher, cette fois sur ses bourses remplit. Sa langue vint les lécher et de temps à autre, l’une d’entre elle fut gober à moitié dans la cavité buccale de la Louve, tandis que sa main se mis à caresser de haut en bas la hampe délaissée.
Faisait-elle donc comme il le voulait ? Au fond d’elle-même elle l’espérait. Après tout, elle suivait ses directives. Finalement, elle abandonna sa position actuelle pour retourner s’occuper du plat principal. Elle pouvait le sentir enfler, palpiter de plaisir, d’autant plus que les crispations qu’exerçaient Alastar dans ses cheveux ne pouvaient que lui confirmer ses impressions. Il appréciait. Et singulièrement, elle aussi. Ecoutant sa dernière demande, la Louve entama donc d’offrir à l’incube une gorge profonde. La verge de l’incube glissa progressivement sur sa langue, se dirigeant vers sa gorge. Elle avait avant tout, pris une dernière inspiration discrète, s’aidant d’une main fermement posée contre le bassin de l’incube pour le faire progresser peu à peu plus loin, toujours plus loin.
Il était imposant et lorsque que son nez frappa contre son bas-ventre, elle ne put retenir une plainte muette, ses griffes entrant légèrement dans la chair de l’incube, y laissant quelques traces. Elle resta quelques instants ainsi avant de reculer sa tête aspirant en même temps la queue d’Alastar sur tout le long. Lorsqu’elle arriva à mi-chemin, elle avança à nouveau sa tête, le gobant ainsi tout entier. De ce fait, la Lycane alterna judicieusement entre les phases où elle effectuait de grands mouvements lents avec d’autres plus petits mais plus rapide. L’une de ses mains continuaient toujours à malaxer ses parties Quand, soudain, elle ne put plus bouger, sentant le membre d’Alastar tressaillir plus fortement. La Louve fronça les sourcils, avalant autant qu’elle le pouvait la semence qui tapissait à présent le fond de sa gorge. Puis, elle retira ses lèvres, le laissant recouvert de salive et de sperme, quelques gouttes gouttant de sa langue pour se répandre sur le sol au pied du lit.
-
« Oh oui, ma chérie... Continue comme ça, ma petite salope, continue... »
Elle avait beau être provocatrice, Shad était obéissante... Et douée. Sa bouche remuait le long du sexe du Diablotin, suivant sagement ses instructions. Ses mains caressaient les cheveux de la femme, s’appuyant sur sa tête, et il la laissait faire, la laissait parcourir sa verge, glisser sur son corps, le découvrir et l’explorer. Il fallait qu’elle s’y habitue, et, pour lui, c’était la meilleure manière de le procéder. Après lui avoir donné ses directives, ses sages conseils, il laissait agir comme elle l’entendait... Et elle se débrouillait plutôt bien. Les mains griffues d’Alastar caressaient la petite tête de Shad, veillant surtout à empêcher la Louve de trop s’écarter. Elle alternait entre succions, baisers, et lèchements, afin de mieux stimuler la virilité du Diablotin, exactement comme ce dernier le voulait. Il avait beau être un fieffé fanfaron, il n’était pas un Incube pour rien. Il savait comment le sexe marchait, il en connaissait les subtilités et les paradoxes. Les règles étaient tout simplement différentes. Dans une interaction sociale normale, tout était limité par un ensemble de codes moraux et de barrières. C’est de cette manière que tutoyer un parfait inconnu dans la rue quand on était un adulte était perçu comme une marque d’offense, et il en allait autant pour les jurons, ces fameux jurons qu’Alastar distillait généreusement à Shad. Mais, dans une interaction sociale sexuelle, tout était brouillé. Seule l’expérience permettait de comprendre comment agir, en fonction des tempéraments, des comportements... Alastar, en tant qu’Incube expérimenté, avait toujours eu droit à des femmes réagissant de manière différente, ce qui s’exprimait notamment par leurs fantasmes, allant du très classique coït à des trucs plus osés... Et lui, bon Prince, bon amant, s’efforçait toujours de les satisfaire.
Le sexe lui était indispensable pour conserver sa raison, et, en tant que démon de Luxure, il ne voyait vraiment pas en quoi c’était mal. Pour lui, c’était l’incarnation de la vie elle-même, un pur moment de bonheur... Et, comme tout bon Incube, le concept de « viol » lui était tout simplement, non pas inconnu, mais incompréhensible. Pour lui, une femme non-consentante était juste une femme consentante se refusant, peu importe la raison, à vouloir le faire. Il en jouait donc volontiers, s’amusant de ça. Shad en était un bon exemple. Il était convaincu que, si elle avait eu le choix, elle aurait refusé de coucher avec lui... Pour autant, elle se trouvait là, à genoux, à lui sucer la queue, et il était également persuadé qu’elle avait hésité à le mordre quand elle avait pris sa forme animale. Il aurait pu la repousser à cet instant, mettre fin à ce moment dangereux... Mais Alastar aimait le risque. Fondamentalement, il restait un joueur à l’imagination débordante, un démon très immature, au grand dam de sa sœur.
« Ouiii, ouiii... Hummm... Là, ma belle... Haaa-haaaa !! »
Elle venait de le griffer avec ses ongles ! Il en avait soupiré, mais n’arrêta pas pour autant, ses mains venant accompagner les mouvements de la bouche de la femme. Ses belles cuisses étaient ouvertes, diffusant un peu de son sang, mais, en cet instant, la douleur n’était qu’une valeur ajoutée. Loin de brimer son excitation, elle l’enhardissait, elle la faisait augmenter... Il adorait tout simplement ça, et son regard ne cessait d’observer le corps de la femme, louchant sur sa peau, louchant sur ses formes. Sa tête remuait d’avant en arrière, et sa belle verge, tendue et énorme, remplissait à merveille la bouche de Shad. Il aurait pu en modifier la taille, mais il n’y tenait pas, préférant que ce soit... Plus naturel. Le nez de Shad frottait contre son bas-ventre, glabre, les poils se limitant à ses testicules, et sa mains e crispait davantage contre sa tête, tendant à immobiliser de plus en plus cette dernière sur son sexe, à multiplier les gorges profondes.
« Là, ma salope, làààà... Hmmmm, oui, oui... Tu suces comme si tu étais née pour faire ça, ma charmante pute. »
Alastar soupirait légèrement, excité, satisfait. Avec le plaisir, les idées affluaient dans son esprit.
« Je vais jouir en toi, ma petite puce... Mais n’avale pas, d’accord ? Retiens ça... Hummm... Dans ta belle bouche. »
Quelques instants après, la semence arriva. Le jus fila dans le sexe d’Alastar, tapant furieusement à la porte pour sortir, et le Diablotin laissa sortir sa semence, en se crispant sur les cheveux de Shad. Il jouit en elle, généreusement, comme à son habitude, et un peu de foutre glissa des lèvres de la femme, le sperme dans sa bouche venant gonfler ses joues. Alastar l’attrapa par les épaules, presque comme si elle était un petit enfant, et il alla la poser sur ses genoux, posant ensuite une main sur son crâne, et l’autre sur ses fesses.
Sans rien dire, le démon rouge s’approcha ensuite de la femme, plaquant doucement le corps de Shad contre le sien, et ses lèvres s’approchèrent des siennes. Il les posa contre sa bouche, et enfonça sa langue en elle, afin qu’elle ouvre sa bouche, et que le sperme contenu en elle jaillisse aussi dans sa bouche.
C’était un baiser très humide.
-
Pour être obéissante, elle l’était en cet instant la Louve ! Elle qui s’apprêtait à avaler la semence déversée par Alastar dans le fond de sa gorge, voilà qu’elle ravala son action, retenant cette dernière entre ces joues. Une mince partie cependant fut avalée, pendant qu’une autre s’était écoulée d’entre ses lèvres. Les joues gonflées, elle leva son regard vers lui, attendant, espérant pouvoir cracher ou ingurgiter rapidement le liquide qu’elle avait sur la langue. Sa respiration était légèrement saccadée et son buste se soulevait au rythme de ses inspirations et expirations. Et maintenant ? Voilà qu’elle attendait la suite, ayant respecté le dernier ordre que l’incube lui avait donné, bien qu’elle ait pu l’ignorer. Mais lorsque la Luxure prend le dessus, on oublie un peu ses principes non ?
Légère, elle était tellement légère pour lui. La Louve sentit les mains d’Alastar passer sous ses épaules pour la soulever, aussi aisément que si elle n’aurait été qu’une simple enfant. Installée sur ses genoux, le sperme toujours en bouche, elle attendit, ne pouvant parler en cet instant qu’avec les yeux. Et la curiosité traversait son regard. Un bref instant elle hésita à lui recracher ce que sa bouche retenait en plein dans la figure, mais elle abandonna bien vite cette stupide idée. Les corps furent rapprochés l’un à l’autre, elle frissonna. Ses mains vinrent se poser sur les cuisses rouges du démon desquelles elle pouvait sentir le sang sous ses paumes et ses doigts. Une blessure qui n’avait pas l’air de déranger plus que cela le blessé. Et lorsqu’il approcha ses lèvres des siennes, elle eut pour premier réflexe de se reculer, que très légèrement avant de se laisser aller au baiser.
La langue du Diablotin vint forcer le passage de ses lèvres qu’elle entre-ouvrit, laissant la semence s’écoulait dans la bouche de son partenaire. Un mélange de sperme et de salive allant d’une bouche à l’autre, gouttant en partie sur le lit où ils s’étaient installés. Ses mains se mirent à bouger, remontant le long des reins du démon, une restant sur le devant, l’autre allant dernier, appuyant légèrement sur son dos. Inconsciemment, la Louve cherchait à rapprocher leur corps, sentant également l’attribut masculin d’Alastar cogner contre son ventre. Cette dernière ne fut pas délaissée car la Louve mis sa queue en mouvement afin que cette dernière aille frotter contre le gland et la hampe, laissant ainsi le champ libre pour ses mains.
L’incube fut gratifié dans le dos d’une série de massage, de caresses et de griffures. La Lycane laissait ses doigts courir le long de sa colonne vertébrale, d’abord juste la pulpe avant que ce soit la griffe qui effectue la descente et l’ascension de l’épine dorsale. Son autre main quant à elle était posée contre l’une des joues de l’incube, la caressant doucement pendant que ce baiser fort humide continuait. Baiser qui pris cependant fin après quelques minutes. Shad avala l’excédent de spermes et de salives mélangées qui était resté dans sa bouche, affichant par a suite un sourire malicieux, soufflant :
« Sale incube va »
Un compliment. Elle avait pensé à le traiter également de « pute » mais avait rapidement changé d’idée. Et puis, il était trop tard pour reculer à présent. Penchant sa tête en avant, la Louve alla s’attaquer au cou de l’incube, laissant des lèvres l’effleurer, s’enivrant de son odeur, suçotant la peau, la mordillant légèrement. Sa queue se fit également plus pressante, d’abord simple caresse voilà qu’elle appuyait plus fortement contre le membre de l’incube, frottant sensiblement dessus. Et dire qu’au départ elle avait été contre…
-
Alastar avait agi sans vraiment réfléchir plus que ça, en suivant ce que son imagination lui dictait. Il n’avait jamais été, contrairement à sa sœur, un manipulateur, quelqu’un capable d’échafauder des plans compliqués et des stratégies complexes. Le Diablotin était relativement simple dans sa manière d’aborder le monde et les choses qui l’entouraient. Il était comme un adulte avec un esprit enfantin, un esprit qui aurait été perverti et corrompu par sa nature démoniaque. Diriger, gouverner, commander, ne l’avait jamais intéressé. Il ne voulait pas de postes à responsabilités, il voulait juste rester dans ce qu’il savait faire de mieux : le sexe, que ce soit avec des femmes ou avec des hommes. Le sexe, dans toutes les dimensions que le sexe impliquait : l’amour entre personnes consentantes, l’amour avec de jeunes femmes effarouchées qu’il faudrait forcer, l’amour avec des perverses dominatrices... Et l’amour avec de jeunes Terranides rebelles qui le griffaient. Alastar remua sa langue dans sa bouche, trouvant rapidement celle de Shad. C’était un baiser sale, crade. Alastar buvait sa propre semence, mais, après tout, il était toujours parti du principe qu’un homme digne de ce nom devait savoir endurer ce qu’il faisait subir à ses partenaires. L’homme savait que les fluides sexuels n’étaient pas forcément ce que les autres espèces, ignare set imbéciles, aimaient. Lui, au contraire, adorait ça, autant qu’un vampire pouvait aimer le sang. Il était un Incube, un démon de Luxure, et ces fluides sexuels constituaient pour lui un mets savoureux, extrêmement délicieux. Le Diablotin y goûtait avec joie, tout en sentant la Louve s’aplatir progressivement contre lui.
En sentant sa virilité taper contre son ventre, elle releva sa queue caudale, venant tendrement masturber l’homme, tout en aventurant progressivement ses mains. Impossible, pour elle, de nier maintenant qu’elle l’aimait, et qu’elle aimait ce moment, qu’elle aimait coucher avec lui. Même s’il ne s’était pas vraiment fait d’illusions, ce sentiment lui faisait plaisir. L’une de ses mains était posée sur sa nuque, grattant sa peau, et l’autre continuait à la soutenir par les fesses, appréciant ce petit corps potelé et ferme. La Louve était plutôt belle, que ce soit à toucher ou à embrasser, et leur baiser, lui, dura encore de longues minutes. Aucun ne semblait réellement pressé de le rompre. Yeux clos, Alastar continuait à goûter à la bouche de cette femme. Ah, le beau sexe... Il admettait volontiers qu’elles avaient tout pour plaire. Contre son torse, il sentait la poitrine de cette femme, deux boules qui heurtaient sa peau glabre. Elle continuait à le griffer dans le dos, le faisant brièvement soupirer.
Finalement, leur baiser vint à se terminer, et le Diablotin écarta ses lèvres. Quel autre démon aurait ainsi partagé sa semence avec une femme qu’il considérait comme son esclave ? C’était simple : Alastar avait le sens de l’humour. Là où la plupart des démons ne réagissaient qu’à partir de leur fierté personnelle, Alastar, lui, avait grandi avec une sœur démoniaque qui n’avait cessé de le fouetter et de l’humilier. Intelligent, il avait appris à se moquer de la fierté des autres démons, en estimant que le plus important était ce qu’on avait dans le pantalon, et non ce qu’on pouvait dire à voix haute pour essayer de se donner de l’importance. La seule chose qui comptait, en définitive, c’était de faire mouiller la culotte des filles, et, sur ce point, le Diablotin arrivait toujours à s’en sortir.
Shas de se permit de l’insulter, ce qui le fit sourire. Elle alla ensuite se lover davantage contre lui, s’écrasant contre son corps chaud, pour venir embrasser son cou.
« Hum... Je savais que tu aimerais ça... Les hommes de ta dimension sont tous des endimanchés incapable de savoir comment honorer les femmes comme toi, celles qui ont un corps harmonieux... »
Il sentait l’impatience de la Terranide, se matérialisant par sa queue caudale, qui s’activait comme un serpent autour du mât du diable rouge. L’être infernal aurait pu continuer à jouer avec elle, il aurait pu continuer à la narguer, pour le simple plaisir de la frustrer, comme il aimait parfois le faire. Les possibilités et les hypothèses se mélangeaient dans sa tête, mais il était trop respectueux du sexe féminin pour pouvoir la faire souffrir davantage.
« Je vois... Quelle impatience... Tu es pire que tout un bordel de salopes nymphomanes en manque, ma petite pute. »
La comparaison était peut-être un peu exagérée, mais allait-on reprocher à un homme sa passion ? Il avait déjà déchargé son stock dans la bouche de cette femme (et dans la sienne, au passage), mais l’avantage d’être un incube, c’est que les stocks se remplissaient très vide. Il était de coutume de dire qu’on ne pouvait pas fatiguer, sexuellement parlant, un démon de Luxure, car le sexe était sa force. Plus le démon couchait, plus son partenaire se faisait plaisir, et plus sa force grandissait. Vouloir épuiser un incube était donc aussi censé que de vouloir assécher un océan.
Sa main crispée sur le cul de Shad la hissa un peu, et le bout de sa verge s’approcha de ses lèvres intimes.
« Gaffe à ta queue, la mienne arrive... »
Il la pénétra alors, en déplaçant le corps de la femme pour qu’il coïncide avec son sexe. Son vit rentra en elle, mais, du fait de sa position, il ne pouvait pas faire grand-chose de plus.
Le reste appartenait à Shad et à ses hanches.
-
La Louve ronronnait tel un chat. Ses lèvres continuaient à flatter la peau du cou de l’incube, laissant de temps à autre sa langue y laisser un sillon de salive sur quelques centimètres. Non, elle ne pouvait nier à présent qu’elle profiter de ce moment intime. Le prix à payer pour être en vie n’était, à bien y réfléchir, pas si cher payé et surtout très agréable. Elle frissonnait sous les caresses d’Alastar, son corps tremblant d’excitation, s’aplatissant, se collant de plus en plus contre celui du démon. Sa queue caudal, continuait sans cesse de se mouvoir, de s’entortillait autours de son vit, le masturbant d’une façon assez singulière.
La remarque d’Alastar la fit sourire, mais elle n’y répondit pas, se contentant de l’attiser. Pour un incube, il était évident que toutes les autres espèces n’arrivaient pas à sa cheville en termes de sexualité. Ce n’était que le début de leurs ébats et pour l’heure, la Louve ne pouvait encore dire s’il surpassait de loin de tout ceux qu’elle avait déjà côtoyé en temps qu’amant. Et elle ne s’en préoccuperait nullement, laissant toutes ces pensées de côtés pour se concentrer pleinement sur l’instant présent. Commencer à faire des comparaisons reviendraient à ne pas savourer leurs futurs ébats et c’était bien la dernière chose que la Louve désirait. Encore une fois, Alastar lança une pique et en guise de réponse, elle mordu plus fort la peau de son cou, provoquant une légère coupure d’où se mis à perler le sang qu’elle lécha avec gourmandise. Ronronnant toujours, elle susurra entre quelques coups de langues :
« Ça n’a pas l’air de te déplaire en tout cas »
Bon, elle avait été traité trois fois de pute, mais les injures dans le sexe était monnaie courante. Plus que de rebuter le partenaire, elles le galvanisaient. Finalement, entendant l’avertissement du démon, la Louve retira sa queue du vit rouge, son pelage recouvert de fluide séminal. Et lorsque leurs deux corps furent liés ensemble, elle lâcha un soupir de plaisir, appuyant de sa main droite sur le dos d’Alastar pour encore plus rapprocher son corps du sien. Ses lèvres dans son cou cessèrent leur activité et remontèrent jusqu’au visage du démon, là où une nouvelle fois, un baiser fut entamé. Ce fut la Louve qui le quémanda à la différence du premier
Au cœur de ses chairs, la Lycane pouvait sentir le membre d’Alastar, ce dernier n’attendant qu’une chose : Qu’elle bouge. Son appendice caudal n’ayant plus rien à flatter pour l’heure, se mis à onduler dans l’air. Et sans attendre une seconde de plus, Shad entama une danse sur le vit du démon. Ses hanches montaient et descendaient à des rythmes différents. Elle s’amusait à sortir presque entièrement la virilité du démon, ne gardant que son gland entre ses chairs cannelées avant de redescendre le long de sa lance. Tantôt d’un mouvement vif et rapide, tantôt avec des mouvements lents et court.
L’Okami brisa le baiser, ayant partagé de ce fait le goût de son propre sang avec Alastar. Elle soupirait, gémissait, sentant ce corps étranger étirer ses chairs, palpiter au cœur de ces dernières. Ses iris bleutées brillèrent plus intensément et, le plaisir prenant le pas sur la raison, la Louve fit jaillir autours de leur couple une ronde de flammes. Ces dernières bien que chaudes ne causèrent aucun dommage au mobilier de la pièce, créant plus une nouvelle atmosphère à leurs ébats. Les flammes vacillaient, créées des oscillations au même rythme que la queue de la Terranide qui ne cessait de fouetter l’air de plaisir.
Elle s’agrippait à ses épaules dansant autant qu’elle le pouvait sur cette lance de chair. Elle savait d’avance que si une action ne plairait pas à Alastar, il ne se gênerait pas pour la guider. Mais ce qu’elle espérait au fond d’elle-même était qu’il prenne rapidement les rênes de leurs étreintes.
-
Il la laissa danser sur lui pendant un temps, et la vit même se servir de ses effets magiques pour créer autour d’eux un cercle de petites flammes. Un sourire amusé se dessina alors sur le visage rubicond de l’agréable démon. Sa verge s’e glissait dans le corps de la Terranide, qui lui avait agréablement mordu le cou, faisant à nouveau couler son sang, allant même jusqu’à le lécher. Était-elle une Terranide, ou une vampire ? Il hésitait, pour le coup, mais ce geste l’avait amusé. La Terranide agissait par impulsivité, en suivant ses fantasmes... Des fantasmes qui étaient visiblement très forts, suffisamment forts pour l’amener à faire n’importe quoi. Le Diablotin aimait ça, et caressait volontiers son dos, ses doigts glissant sur sa peau parfaite, la frottant. Il allait parfois l’embrasser, et, pendant plusieurs minutes, il la laissa ainsi, à danser sur lui.
« Hum... Tu t’en sors très bien, ma petite pute... Tu pourrais faire ça pendant des heures, je parie... »
Comme pour la titiller, sa queue caudale se releva alors, et vint heurter ses fesses, son fondement, mais se contentant juste de glisser le long de son croupe. Est-ce qu’elle était vierge de ce côté-ci ? Bah, ça n’avait pas beaucoup d’importance, car, même si elle l’eût été avant de tomber sur lui, elle ne le resterait guère longtemps. Posant une main sur sa nuque, il se redressa alors, tandis que les flammes qui les entourèrent se mirent à étinceler plus fort, gagnant en intensité. Alastar maîtrisait aussi la magie, et les deux amants étaient maintenant reliés l’un à l’autre. Les jambes de Shad se ployèrent autour des siennes, tandis qu’il s’était redressé, soulevant la Terranide en la maintenant contre son torse, le corps de la Louve ondulant contre le sien.
Il la maintenait contre lui, sa respiration emballée contre le sien. Les flammes ne brûlaient pas le sol, mais dégageaient malgré tout de la chaleur, ainsi qu’une leur éblouissante, qui les aveuglait et les entourait, les coupant du reste du monde. Le Diablotin connaissait ce petit tour, un grand classique qu’il adorait utiliser, notamment en débarquant des nonnes apeurées. Elles hurlaient comme des hyènes en voyant un mur de feu apparaître juste devant elles. Le Feu, de fait, était une spécialité correspondant plutôt bien aux Incubes et à la magie rose, car c’était un élément magique de passion, très difficile à gérer. Les Pyromanciens étaient souvent des personnes abritant en elles des émotions fortes.
« Ne t’inquiète pas, je m’occuperai de ton cul en temps et en heure... Aucune partie de ton divin corps de salope ne m’échappera, ma belle. »
Les flammes se dispersèrent dans un coin, et il alla plaquer la femme contre le mur, se déplaçant rapidement. Son dos heurta ce sien, faisant trembler un tableau où on voyait sa sœur, Onyxian, dans une position suggestive. Grâce à cette nouvelle position, Alastar pouvait plus facilement la prendre, commençant à donner de vifs coups de reins, remuant rapidement en elle, la défonçant longuement et joyeusement. Les coups de reins et les bourrades se multipliaient rapidement, le Diablotin la pilonnant sauvagement, grognant et soupirant contre elle.
« Haaa, ma belle Shad... C’est bon, hein ? Hummm… HEIN ?!”
Le ton devenait plus autoritaire, plus agressif.
Le plaisir était en train de croître.
-
C’était bon. Délicieusement bon. Le bassin de la Terranide montait et descendait sans arrêt le long de la hampe du Diablotin. Chaque mouvement plus vif, plus dur était ponctué d’un gémissement qui émanait des lèvres de la femme. Elle nouait ses bras autour du cou de l’incube, l’embrassant avec fouge et passion, sa langue dansant avec la sienne pendant que ses hanches continuaient à danser, à donner un rythme à leurs ébats. La remarque émise par Alastar la fit doucement sourire. Et en guise de réponse, elle fit ralentir le rythme qu’elle imposait aux vas et vient. Passant d’un mouvement assez rapide à une lenteur torride, maitrisée.
« Haa..Qui…haa… qui sait ? »
Elle le charriait, le provoquait en partie en se mouvant aussi lentement. La Louve vit la queue du démon se mouvoir mais ne réagit pas directement, du moins jusqu’au moment où elle se faufila entre ses fesses, frottant son fondement. Sentant cela, elle se figea l’espace d’une à deux secondes avant de reprendre. N’allait-il quand même pas songer à la prendre par cet endroit ? Il en serait bien capable, le petit incube. Mais encore une fois, ses questionnements furent vite mis de côtés. Son corps tremblait de plaisir, ses parois internes se resserraient progressivement contre la lance de chair du Diablotin qu’elle happée toujours de plus en plus loin en son sein.
Et ces caresses ! Bon sang ! Ces simples caresses sur le dos la faisait presque ronronner de plaisir, sa queue fouettant l’air tandis qu’elle se faisait violence pour ne pas de nouveau accélérer brutalement le rythme de leur ébat. En retour, elle alla embrasser une énième fois Alastar, au même moment où elle sentit sa main se plaquer contre sa nuque pour la maintenir en place. Il se redressa et machinalement, elle noua ses jambes autours de son bassin, nul difficulté à comprendre que l’incube allait bientôt prendre les rênes. Sa queue caudale quitta son dernier emplacement, laissant échapper un léger soupir de frustration à la Lycane, ce qui n’échappa pas au démon :
« Tu es…haa putain…Tu es trop aimable Alastar »
Une petite pointe d’ironie pointant dans sa voix, l’aurait-il remarqué ? Elle, en tout cas, avait remarqué qu’il jouait avec les flammes qu’elle avait invoquées sans réfléchir, par pulsion. Ces dernières à présentes ne cessaient de changer d’intensité, illustrant l’état actuel des deux amants. Du moins, jusqu’à ce cercle de flammes dansantes soit mis de côté pile au moment où la Louve sentit son dos heurtait contre un mur. Son regard glissa sur le tableau se trouvant proche d’elle. Se trouvant dans le cercle de la Luxure ce qui était représenté était loin d’être un simple paysage. Le succube précédemment rencontrée par Shad y était peinte, dans une position des plus suggestives.
Elle avançait son bassin à la rencontre de celui d’Alastar, sentant ses bourses claquaient contre ses lèvres intimes. Il avait pris les rênes et elle s’en délectait avec joie, se serrant à lui, bougeant en rythme, allant à son encontre. Ses mains caressaient sans cesse son dos, nulle griffure cette foi-ci. Et sa queue, joueuse à son tour, se faufila entre ses jambes pour aller frotter les bourses du démon, s’y enroulant même autours à la manière d’un serpent avide. La lenteur avait donné place à l’impulsivité.
La Louve essaya de lui reprendre mais de ses lèvres ne sortirent que des gémissements de plaisir. Au moins, elle ne pouvait lui mentir sur son ressenti actuel. Ses jambes se resserrent encore plus autours de son bassin, sa queue émettait un frottement plus rapide et le corps tout entier de la Louve devenait plus chaud, plus bouillant, ardent même. A ce rythme, elle n’allait plus tarder à atteindre le point de non-retour.
-
En mode koala, Shad ne pouvait concrètement rien faire d’autre que subir les ébats vigoureux du diabolique incube. Il la pénétrait longuement, délicieusement, avec une énergie et une fougue propre aux démons de Luxure. La fatigue physique était là, bien entendu, mais elle se mélangeait avec une excitation forte et vibrante. Le désir était puissant, et l’homme sentait Shad être de plus en plus assoiffée, de plus en plus heureuse... Cette énergie sexuelle renforçait la sienne, et sa queue continuait à s’enfoncer en elle, la labourant. Le corps de Shad heurtait le mur, ses fesses rebondissant dessus. Sa main restait posée sur sa nuque, et il déplaça l’autre, venant empoigner l’un de ses seins, tout en léchant sa joue, mordillant ensuite sa nuque, remontant le long de sa peau, se montrant aussi doux et tendre que brutal et violent. Adopter plusieurs casquettes, c’était là le talent d’un bon Incube. La petite Terranide était conquise, n’arrivant plus à parler... Mais quelque chose disait à Alastar qu’elle n’était pas encore complètement rassasiée, et qu’elle méritait mieux que ça... Et qu’il pouvait faire mieux qu’un simple coït. Coucher avec un Incube, c’était prendre un sacré risque, surtout quand on remettait en cause ses talents. Même si le Diablotin avait un sens de l’humour assez prononcé, il avait aussi sa petite fierté, son orgueil, et c’était bien au nom de cette notion qu’il continuait, en toute amitié, littéralement défoncer la salope qui se tenait contre lui.
Son cul était effectivement sa cible, et c’est par là que la main s’attaquant à son sein se dirigea. Il avait pincé ce téton, tiré dessus, il l’avait frotté entre ses doigts, l’avait tiraillé, appréciant sa fermeté, sa rondeur, puis se déplaça. Sa main griffa ses côtes. Il savait que c’était une Terranide, et que, ce faisant, son corps était sensible à ce genre de choses... Autant dire qu’il en profitait donc, dans l’objectif évident de continuer à l’exciter, et de l’amener à se tortiller contre lui. Sa main vint ainsi se poser sur sa croupe, s’appuyant dessus, et il souleva un peu le corps de Shad, venant la plaquer contre le sien.
« Hum... Là, ma belle petite pute... C’est bon, hein, de sentir une grosse queue en soi ? Hein, ma salope ?! »
Il n’en avait pas encore fini avec elle, et sa main posée sur ses fesses se décala un peu, venant caresser sa croupe, se rapprochant du petit trou, de la porte arrière. Un sourire malicieux orna ses lèvres, et il relâcha alors sa main, venant l’approcher des lèvres de la femme.
« Suce, ma belle... »
Il fourra ses doigts dans sa bouche, et la laissa s’exécuter. Naturellement, pendant ce temps, sa verge restait plantée en elle, bien nichée dans son corps, n’ayant aucune envie de se retirer. La Terranide était condamnée à faire ce que l’Incube voudrait, et il remua ses doigts en elle pendant quelques secondes, avant de les retirer. Une lueur amusée et perverse dansait dans la prunelle de ses yeux. Sa poitrine se soulevait et s’abaissait sous le rythme de sa respiration excitée, et il retourna ensuite sur sa croupe. Shad avait vu juste en soupçonnant qu’Alastar visait cette partie de son corps, et, au stade où l’homme était, il se moquait bien de savoir si Shad n’avait encore jamais été sodomisée ou non. Après tout, ne disait-on pas que la Luxure était remplie de sodomites ? Il semblait donc juste que Shad y goûte aussi, à son tour... De fait, si Alastar ne s’attaquait pas à cette partie de son anatomie, il aurait le sentiment d’avoir raté quelque chose, que cette séance n’avait pas été complète... Il aurait des remords, ce qu’il ne pouvait pas se permettre.
En conséquence, l’homme finit par glisser un doigt dans la croupe de la femme, heurtant sa rondelle, et esquissa un léger sourire, moqueur :
« Hum... Résistant... Tu n’as pas l’habitude de te faire prendre par là, hein, ma salope ?! Quel gâchis... Heureusement que je suis là ! »
Et, comme pour marquer le coup, il donna un nouveau coup de reins, remuant en elle.
-
En mode Koala, la Louve se cramponnait à l’infernal Diablotin comme si ça vie en dépendait. Elle le laissait mener leur danse endiablée, soupirant, gémissant d’aise et de plaisir, totalement en proie à ses envies les plus perverses. Son corps se faisait balloter dans tous les sens, ses fesses rebondissaient inlassablement contre le mur. Paroi de laquelle finit par se détacher le tableau d’Onyxian et qui chuta jusqu’au sol, juste à côté des deux amants. A force de secouer ainsi le mur, un tel fait devait bien arriver ! Mais ce léger incident ne fit dépérir en rien la fougue du couple enlacé. La Lycane se laissait se faire prendre, sentant la verge palpitante d’Alastar aller et venir en elle, écartant délicieusement ses parois intimes. Même si cela aurait pu paraître stupide et déplacé, avoir provoqué le démon fut une bonne idée. Car ce dernier, touché dans son orgueil, se démenait pour ravager Shad et lui prouver qu’elle avait eu tort. Au plus grand plaisir de cette dernière.
Elle trembla sous ses caresses, sentant les pointes de ses chairs durcirent entre ses doigts habiles, frémissant quand il la griffait aux niveaux des côtes. En tant qu’Incube, Alastar se devait de connaître toutes ces petits points faibles, toutes ces fameuses zones érogènes qui faisaient trembler d’envie et de désir quiconque. Dire que la Louve n’était pas comblée en cet instant serait pu mensonge. Son corps était incandescent de plaisir, de ses lèvres s’extirpaient gémissements et cris ne pouvant que confirmer à Alastar qu’elle prenait pleinement son pied. De plus, des spammes la traversaient, des fameux tremblements qui la rapprochaient de l’extase salvatrice.
Malgré tout, la Louve ne restait pas en reste, usant de ses mains pour caresser le corps du sulfureux Incube. Ses doigts glissaient sur son torse imberbe, contournant de temps à autre ses tétons, passant dessus, les caressants, les faisant rouler entre ses doigts. Presque exactement comme il avait fait avec sa poitrine quelques secondes plus tôt. Sa queue caudaule continuait à se frotter doucement contre ses bourses, les caressant par un simple mouvement de balancier. Puis, les mains de la Terranide quittèrent leur emplacement, pour se remettre autour du cou d’Alastar, massant ce dernier au niveau de la nuque. Elle l’embrassa une nouvelle fois, laissant sa langue dansait avec la sienne au même rythme que son dos et ses fesses heurtaient le mur derrière elle.
Pourtant, elle s’arrêta. Se détachant des lèvres de l’Incube, elle sentit une présence, plus bas, au niveau de sa croupe. Et avant qu’elle ne puisse réellement réaliser ce qui était en train de se tramer, deux doigts furent présentées devant ses lèvres avec un ordre bien succinct. Sans réellement réfléchir, elle entre-ouvrir la bouche, laissant Alastar y glisser ses dextres. La louve s’exécuta, suçant et léchant les doigts, les imbibant d’une fiche couche de salive. Elle ne put retenir un gémissement de frustration en sentant qu’il avait cessé tout mouvement en elle. Et dire qu’elle avait été si proche ! Mais au vue de sa posture actuelle, elle ne pouvait réellement se mouvoir et terminer le travail. Son regard croisa celui amusé et pervers d’Alastar. Oh, il devait bien rire au fond de lui !
Sa bouche fut libérée. La Louve observait Alastar haletante, guettant la suite des évènements. Mais ce qui l’attendait n’était pas aux goûts de cette dernière et lorsque le doigt de l’incube effleura son fondement, elle ne put retenir un mouvement de recul et un léger grondement. Mais quelle idée de penser que cela aurait pu rebuter Alastar ! Shad sentit bien assez vite la dextre se positionner contre son petit trou, y cherchant à forcer l’entrer, arrivant à s’y infiltrer de quelques petits centimètres. Juste l’espace de la première phalange.
« Haa pu…putain retire…. »
Et malgré la salive qui servait de lubrifiant naturel, la Louve n’adhérait absolument pas pour l’heure à cette nouvelle sensation. Les caresses de sa queue se muèrent en coup de fouet, frappant les bourses du démon tout en leur offrant à la fin une légère caresse. Petit instant paradoxal entre douleur et plaisir. Et perfide comme il était, il se mit à mouvoir à nouveau son vit en elle, relançant son excitation. Le plaisir prenait une place plus importante que la légère douleur qui assaillait ses flancs et la Louve l’oublia bien assez vite. Ou du moins en partie, car elle pouvait sentir le doigt d’Alastar s’infiltrer toujours de plus en plus loin dans son fondement. Qu’elle le veuille ou non, elle ne pourrait pas y couper. Et même lorsqu’elle tenta un court instant de bouger ses hanches et son bassin afin de s’éloigner de son emprise, elle ne fit que plus s’enfoncer, la laissant soupirer à la fois de plaisir et de douleur.
-
Ainsi donc, la petite Terranide n’était pas une sodomite convaincue ? Alastar en était amusé. Elle venait en Enfer, dans les Champs de la Luxure, mais en étant aussi prude qu’une jeune fille qui venait de sortir d’un couvent. Elle se tortillait contre lui, refusant le contact de ce doigt dans ses fesses. Sa queue caudale avait claqué les bourses du Diablotin, envoyant dans son corps une onde délicieuse de plaisir. La douleur ne le réfrénait pas, elle ne le bloquait pas, elle l’excitait, elle le stimulait, elle le galvanisait. L’homme soupirait lentement, tout en sentant la Terranide résister, se débattre contre lui. Elle ne voulait pas de cette sodomie, et tenait à le faire savoir, mais, paradoxalement, la queue de l’Incube continuait à la ramoner, à l’exciter. Oui, tout cela l’amusait. Énormément, même. Elle grognait et haletait contre son solide torse, son mât planté en elle. Un coup supplémentaire envoya le dos de la femme contre le mur, puis il la décolla, et posa une main sur sa nuque, maintenant cette petite teigne tout contre lui.
Son doigt se retira de son fondement. Alastar jubilait intérieurement. Il avait trouvé la faille de cette femme, la brèche de cette petite salope prétentieuse et arrogante, cette femme qui le narguait en le prenant pour un valet. Il avait trouvé comment lui inculquer le respect auquel un être de sa stature pouvait légitimement prétendre. L’Incube avait trouvé la brèche, et il comptait tout naturellement l’exploiter. C’était bien le moins qu’il puisse faire.
« Retire... C’est bien ce que tu as dit, non, ma petite puce ? Retire... Quoi ? Tu te crois trop bien pour moi, c’est ça ? Tu crois que ton petit cul de salope est trop pur pour qu’on ne vienne pas le déflorer, hum ? Tu te prends pour une petite princesse ? Une petite boucle dorée à qui on ne peut faire que ce qu’elle souhaite ? Laisse-moi te confier un petit secret, ma poule... »
Sur un ton empreint d’amusement et de menaces retenues, Alastar souleva son visage, et l’approcha des longues oreilles triangulaires de la petite femme. Il lécha cette partie de sa peau, tout en continuant à remuer son bassin... Ou, plus exactement, il déplaçait le corps de Shad. Il avait posé une main sur ses fesses, et s’était crispé dessus, s’en servant alors pour bouger de lui-même le corps de la jeune femme, le déplaçant d’avant en arrière. Alastar agissait sans grande retenue, et finit par terminer sa phrase en suspens :
« ...En Enfer, il n’y a pas d’innocents. Quiconque se sent à son aise ici est déjà une âme perdue... Et la perdition a pour elle de ne souffrir d’aucune limite. »
Une nouvelle fois, l’homme agit. Il retira Shad de son corps, et la poussa. La Terranide atterrit sur les fesses, et Alastar écarta les bras, sa verge tendue, dressée devant lui, vibrante, une belle queue rouge qui ne demandait qu’à défoncer du cul. Elle était recouverte de mouille, formant un liquide qui glissait le long de cette dernière.
« Tu crois ton petit cul trop sacré pour que ton Maître l’explore, Shad ? Tu crois que tu peux te permettre de faire des petits caprices ? Tu sais comment nous traitons les personnes récalcitrantes, ici ? Nous ne els fouettons pas, car les salopes adorent sentir le claquement du cuir sur leurs corps de traînées et de pisseuses en manque de grosse bite à venir les fourrer. Nous les envoyons rejoindre ceux qui ont chu... Les damnés et les mécréants ! »
La fenêtre s’ouvrit à nouveau, laissant entendre son florilège de soupirs et de couinements, de murmures et d’odeurs pestilentielles. Le Cercle de la Luxure s’étendait avec toute sa splendeur en contrebas. Alastar y traîna Shad, et la fit passer par-dessus la fenêtre, la tenant par la nuque, au-dessus de la fange. Un peu de son nectar intime tomba de ses jambes, tombant sur le dos de quelques individus en contrebas. Gras, gros, salers, puants, moches, difformes... Ils avaient perdu toute humanité, toute dignité, comme si le sexe les avait rabaissés au rang de stupides animaux imbéciles et ignares, les éloignant de cette condition humaine qu’ils avaient cru chérir pendant si longtemps. En un sens, n’était-ce pas là toute la distinction reposant entre les Démons et les Anges ? Les seconds pensaient qu’il y avait en l’Humain quelque chose de sacré l’éloignant de l’animal, alors que les premiers ne voyaient en eux rien de plus que des erreurs de la nature, des anomalies génétiques, de simples animaux se croyant plus malins que les autres.
« Combien de temps crois-tu que ton insolence et tes principes tiendront si je te lâche, petite catin ? N’as-tu donc toujours pas compris que je suis ton Maître et Gardien ?! Tiens-tu donc VRAIMENT à ce que je te rappelle la mémoire, hum ?! »
Il la secoua un peu, comme pour mieux la faire réfléchir.
Cette petite avait besoin qu’on lui rappelle sa place.
-
Pourquoi ? Pourquoi fallait-il qu’Alastar soit aussi fier et orgueilleux ? Oh cela pouvait facilement s’expliquer de par sa stature, son sang et son rang au sein du Cercle Infernale de la Luxure, mais tout cela, la Louve n’aurait peut-être pas eu besoin de l’affronter si elle avait su tenir sa langue. Hors, c’était loin d’être l’une de ses qualités. Elle s’était crispée contre lui, bougeant de sorte à lui faire comprendre qu’elle refusait l’introduction de ce doigt en elle, particulièrement au niveau de la porte arrière. Mais qu’aurait-elle donc pu espérer comme réponse de la part d’un incube ? Une réponse compréhensive de sa part et un doigt retiré ? Une finalisation en bonne forme du coït ? Utopique que voilà ! Chimère que de penser à cela ! La Louve n’avait fait que de s’attirer les foudres du Diablotin qui ne manqua pas de le lui faire comprendre.
Il l’avait lâché et elle s’était retenue pour ne pas lâcher une plainte, levant simplement son visage vers lui, l’écoutant, écoutant son sermon. Oh non, la Louve n’aimait absolument pas la tournure que prenaient les évènements et si par avant elle était encore bien excitée, sa libido venait de retomber d’un bloc. Le courroux du Diablotin ne semblait souffrir d’aucune limite et alors qu’il parlait, la toisant de haut, sa queue rouge palpitante devant elle, la Louve réfléchissait à un moyen de se sortir de ce foutu guêpier. Mais c’était sans compter le fait que l’incube vint la saisir sèchement pour la traîner vers une des fenêtres qui avait préalablement ouvertes à nouveau. De l’extérieur, Shad pouvait de nouveau entendre les plaintes et les gémissements de cette masse ignoble de corps qui se tortillait dans une luxure sale et écœurante.
Autant dire que l’incube n’y alla pas de mains mortes et la Louve dû supporter la sensation très désagréable de son corps frottant contre le sol de la pièce, marquant ainsi son épiderme de quelques marques rougeâtre. Elle eut par la suite, droit à une démonstration de force, se retrouvant être soulevée au niveau de la nuque et brandit au-dessus des déchus. Un simple rappel à l’ordre dont lui faisait part Alastar, une simple démonstration du fait qu’il pouvait, la lâcher à tout moment si l’envie le lui prenait au milieu de cette masse corporelle immonde. La Louve ne pipa pas mot au début, se faisant secouer tel un vulgaire prunier, sentant son nectar intime s’écoulait le long de ses cuisses, filant sur ses jambes pour terminer de choir sur le dos de quelques miséreux en bas. Ëtre qui avait perdu toute humanité qui passait ainsi sous le regard de Shad.
En les obervant, la Lycane ne put s’empêcher de se demander si c’était ça que le Diablotin voulait qu’elle devienne. Un être ayant perdu toute conscience, tout sens de la raison, devenant encore plus abruti qu’un vulgaire animal. Son appendice caudal s’activait nerveusement, comment devait-elle réagir face à tout cela ? Elle n’appréciait déjà pas qu’il se considère comme son maître et gardien. Certes, il lui avait sauvé la vie, par elle ne sait quel moyen vu qu’elle fut assommée à ce moment précis, mais cela ne voulait pas dire qu’elle devrait se plier à ses quatre volonté. SI ? Cette petite réflexion ne dura que quelques secondes, avant que la Lycane ne tourne son regard vers Alastar.
« Lâche-moi. Lâche-moi puis-ce que c’est ce que tu désires. »
Maudite fierté qui l’empêchait de le supplier de l’épargner ! Pourtant, la Louve ne pouvait se résoudre à la supplier. Elle n’avait pas subi toutes ces épreuves pour être aussi chétive que la Terranide qu’elle était auparavant ! De plus, quelques possibilités traversaient son esprit si la poigne du Diablotin viendrait à s’ouvrir sur sa nuque, la libérant et la faisant chuter vers cette orgie infernale. Cela se jouerait à quelques millisecondes. Le souffle court, la Louve attendait donc la réaction du Diablotin, avant de finalement reprendre se rappelant de quelques précédentes paroles de ce dernier dont elle allait faire usage :
« A moins, que tu me dises, ce que je dois faire pour éloigner ta colère ? Tu l’as dit toi-même, tu es mon gardien non ? »
Elle jouait sur les mots, restant néanmoins étrangement calme face aux dangers qui la guettaient. Singulièrement, la Lycane ne pensait pas que le démon la lâcherait. Elle savait qu’il en avait loin d’avoir fini, mais ça ? Non, il ne le ferait pas. A moins, qu’elle se trompait. Après tout, ne l’avait-elle pas légèrement provoqué en lui demandant de la lâcher quelques instants plus tôt ?
-
Elle ne le supplierait pas. Trop de fierté. Il le voyait dans ses yeux. Elle se tortillait au-dessus de la masse, et quelques mains grasses et sales se tendaient vers elle, vers cette chair fraîche. La cour était traversée par des piliers plantés ici et là, sur lesquels il y avait des ponts. Des gardes se tenaient là, et regardaient cette scène. Ces gardes abattaient quiconque tenter de sortir en grimpant le long des piliers, et capturaient ceux que les succubes demandaient à être capturés. Ils étaient plutôt doués, l’odeur pestilentielle ne les dérangeant pas beaucoup. Ces gardes étaient des démons basiques, aux visages hideux, avec des ailes tranchantes, et un nez assez minuscule. Ils obéissaient docilement aux succubes, sans jamais chercher à se révolter. Shad se tenait ainsi là, suspendue par les doigts de l’homme, dont les griffes entaillaient un peu sa peau. Elle demanda à être lâchée, et se rattrapa ensuite, en demandant ce qu’elle pouvait faire pour calmer le Diablotin.
L’Incube cligna lentement des yeux. Il hésitait franchement. Cette femme n’avait aucun respect pour lui. Elle se croyait être son égale, alors qu’elle n’était qu’une esclave. Elle était insolente, insoumise… Mais elle avait en elle ce petit air de défi qui lui plaisait. Il hésita donc pendant quelques secondes… Puis la ramena à l’intérieur. La fenêtre se referma derrière eux, et il la lâcha, la laissant retomber sur le sol, et reprendre son souffle.
« ]Tu n’as aucun protecteur, Shad… Aucun démon puissant qui pourrait venir te protéger. Aucune marque d’allégeance à un quelconque Prince… Et, quand bien même ce serait le cas, si ce Prince n’est pas le mien, je n’ai pas à reconnaître son autorité, car elle m’est illégitime. »
Il parlait calmement, et alla s’asseoir sur un fauteuil, face à elle. C’était comme si toute son agressivité venait de disparaître.
« Tu es en Enfer, pas à Terra… Ou peu importe le monde d’où tu viens. Ici, tu dois comprendre que tout être plus faible que toi est, de facto, ton esclave. Tu es en position de faiblesse, je suis en position de force. Ce simple constat fait de moi ton Maître, et, en tant que tel, j’ai droit de vie et de mort sur toi. Tâche de ne pas l’oublier, beaucoup d’autres démons sont bien moins conciliants que moi. »
Vu comme il le disait, on pouvait presque se demander s’il était sérieux, et pourtant… Oui, à sa place, d’autres collègues auraient tué Shad, ou l’auraient balancé dans cette fosse, afin d’en faire une esclave aseptisée. Alastar n’avait-il donc cherché qu’à lui donner une leçon ? Il se pencha vers elle, et ses doigts vinrent tendrement caresser sa joue, glissant dessus.
« Mais j’aime ton impétuosité… Alors, dis-moi… Pourquoi ne veux-tu pas que je te défonce le cul, hum ? Est-ce que tu as peur ? »
Il se redressa, cessant de caresser ses joues, puis esquissa un léger sourire.
« Ta peur est ta faiblesse, voilà tout. »
-
Tombera ? Ne tombera pas ? Face à son arrogance, la Louve était sûre que le démon la lâcherait dans la fosse. Pourtant, il ne le fit pas. Au contraire même, elle le sentit la tirer en arrière avec une facilité déconcertante afin de la ramener dans la pièce. La fenêtre menant vers les plaintes de la masse grouillante fut refermée et les gémissements cessèrent. Libérée de l’étreinte d’Alastar, la Louve chuta sur le sol, ne cherchant pas à se rattraper. Après tout, ça n’allait pas être une petite chute de quelques centimètres sur les fesses qui allaient la tuer ! Elle ne prononça pas un seul mot, se contentant de suivre l’incube du regard, passant légèrement sa main contre sa nuque, y sentant un liquide chaud s’écouler. Son sang. En reportant sa main devant son visage, elle observa un court instant ce liquide cramoisi présent sur sa paume avant de le délaisser, relevant son visage, écoutant Alastar.
Encore une fois, leur différence de statue semblait au cœur de la tirade du démon. Mais plus que de faire remarquer à Shad sa position hiérarchique actuelle face à lui, l’incube semblait donner un cours particulier sur les Enfers. Un cours rapide et concis, mais un cours tout de même. Un simple petit enseignement qui expliquait aisément et sans passer par quatre chemins qu’en Enfer, c’était la loi du plus fort qui primait. Une loi primordiale mais qui semblait convenir à tous ceux qui avaient élus domicile dans ses limbes infernaux. Pourtant, l’Okami ne se voyait nullement appelé Alastar « maître » d’un ton mielleux et remplit de perversité. Ce qui ne voulait également pas signifier qu’elle ne lui accordait pas du respect.
Soudain, la Louve s’était attendue à recevoir une claque magistrale, un rappel à l’ordre quant à la différence de force qui régissait entre elle et lui. Mais des mains du démon ne vinrent qu’une caresse qui effleura l’une de ses joues. Le comportement du Diablotin était des plus étranges pour Shad. Une fois, il semblait prêt à la broyer sous sa poigne de fer, une autre fois, il semblait presque se montrer doux et attentionné. Curieux mélange que voilà et la question qui fut émise, l’étonna également. Pourquoi diable s’en souciait-il ? S’il le désirait réellement, il n’avait qu’à la retourner et la prendre sur place, sans aucune vergogne. Rien ne lui en empêchait. Et la Lycane se demandait comment elle devait interpréter cet élan de « bonté ».
Un léger grondement se fit entendre lorsqu’il affirma qu’elle avait peur. Elle le fixait sans rien dire, sa ligne de mire croisant son membre rouge toujours dressé et qui n’attendait que de finir son office. Pourtant, avait-elle réellement peur de se faire sodomiser ? La réponse ne tarda pas à venir, dans une simple phrase énoncée :
-Je n’ai pas peur Alastar. J’ai, simplement, un fort mauvais souvenir de cela. Un souvenir fait de souffrance et de gaines aux lames incurvées »
Et non, elle n’était plus vierge à cet endroit, et ce depuis un temps. Depuis qu’elle avait été jetée en guise de distraction entre les mains de soldats. Des soldats servant un vampire dont sa simple pensée provoquait chez la Terranide une envie de vengeance. Elle se rappela de cette nuit où trois gardes la prirent sans vergogne, l’amputant, la blessant, enfilant des gaines de protections composés de lames autours de leur phallus afin de la labourer de l’intérieur. Au sens propre du terme. Shad fut un instant plongé dans ses pensées avant de revenir à la réalité, se relevant pour faire face à Alastar.
« Alors non, je n’ai pas peur et je suis prête à te le prouver. »
Etait-ce de la fierté ? Qui sait ? Pourtant, la Louve se tenait là, face à Alastar, prête à recevoir soit une nouvelle correction, soit un ordre pour la suite des évènements. Il ne fallait surtout pas qu’il dise qu’il ne souhaitait guère continuer leur ébat ! Son membre fièrement dressé prouverait le contraire ! Et elle qui, au-dessus de la fosse, avait perdu de sa libido, de son envie semblait les retrouver. Elle sentait son corps se réchauffait à nouveau, lui rappelant délicieusement qu’il n’avait pas pu obtenir ce qu’il aurait voulu. Et autant l’avouer, la présence du corps parfait de l’incube ne permettait pas de faire fit de ses envies les plus perverses.
-
Elle jouait sur les mots, affirmant qu’elle n’avait pas peur, mais que ça lui rappelait de mauvais souvenirs… Pour Alastar, c’était du pareil au même, si ce n’est que sa peur n’était pas fondée sur la crainte primaire de sentir quelque chose s’insérer dans cet espace si étroit, mais sur une première expérience qui avait été douloureuse. Il ne cherchait pas spécialement à en savoir plus. Des hommes qui se débrouillaient comme des manches, on en trouvait partout. Le Diablotin avait tapé sur la corde sensible. Il était bien placé pour savoir ce que la fierté pouvait vous amener à faire, et, en jaugeant cette femme, il avait compris qu’elle avait sa fierté, qu’elle se refusait à supplier, et conservait, en soi, une certaine forme d’honnêteté… Un spécimen curieux. Son passé, en définitive, n’était peut-être pas si inintéressant que ça… Mais Alastar aurait tout le temps de l’explorer plus tard.
Il savait que la Terranide ne savait pas sur quel pied danser avec lui. Alastar était un démon paradoxal, ce dont il avait pleinement conscience. Il aimait et abhorrait les femmes. Il adorait le beau sexe, mais sa sœur l’avait tellement martyrisé, et continuait à tant à le martyriser, qu’il développait parfois des accès de colère et des bouffées de rage… Et, pour autant, il continuait volontiers à faire l’amour avec sa sœur, et continuait à l’aimer. Paradoxal… Et, pendant ce temps, Shad lui assura qu’elle n’avait pas peur, et qu’elle était prête à le lui prouver. Un sourire amusé finit par éclairer les lèvres de l’homme.
« Je vois… Tu es effectivement une créature étrange, Shad. Brave… Et un brin amusante. »
Il disait ça en le pensant sincèrement. Cette Louve l’amusait. Elle était en apparence faible, mais il sentait en elle bouillonner la magie, et elle était fière… Trop fière pour les Enfers, mais fière malgré tout. Ce spectacle l’amusait, et il se rapprocha à nouveau d’elle. Alastar était toujours nu, avec son sexe toujours dressé. Son érection avait un peu diminué, mais son chibre tenait encore à défier la gravité, restant bien raide et dressé vers le haut. L’homme tendit sa main, et caressa à nouveau la joue de la femme, son pouce venant glisser sur ses lèvres. Encore une fois, un geste de pure affection, dénotant sensiblement avec son envie de la sodomiser. Que cherchait donc Alastar ? À quoi jouait-il ? Il pouvait sentir toutes les questions se bousculer dans l’esprit de la petite Terranide, qui cherchait à trouver des explications, mais sans comprendre les raisons de ses actions.
Un tendre sourire éclaira ses lèvres, et il pencha ensuite sa bouche vers la femme, venant l’embrasser.
« Un mauvais souvenir… Alors, je crois que le mieux que j’ai à faire est de chasser ce mauvais souvenir de ton esprit, et de te montrer tous les bienfaits qu’il y a à être une sodomite… »
Dit comme ça, ça donnait presque envie ! Alastar se redressa lentement, et se rapprocha du lit.
« Mets-toi à quatre pattes là-dessus… Et laisse-moi faire. Je te garantis que, à la fin, tout ce que tu ressentiras, ce sera du plaisir. »
Du plaisir, et rien que du plaisir… Avec juste un zeste de douleur. C’était la recette du bonheur.
-
Dire que la Louve savait exactement comment s’en sortir avec Alastar serait un euphémisme. En réalité, elle avait bien du mal à cerner sa personnalité soupe au lait. Les sauts d’humeurs du démon et son changement soudain de faciès rendait difficile toute compréhension de sa psyché. Tantôt, il la menaçait, la tenant dans le vide au-dessus d’une fosse remplit de déchus et à présent, voilà qu’il se voulait presque réconfortant ! Allant même à chercher la raison de son refus de se faire sodomiser. La Lycane avait bien confiance en ce moment précis qu’elle pouvait s’avérer chanceuse. Peu de démon se montrerait aussi clément et elle serait déjà à quatre patte en train de se faire joyeusement et douloureusement défoncé le cul.
Oui, sur ce niveau, elle ne pouvait nier de la « bonté » du Diablotin. SI on pouvait utiliser un tel terme pour l’Incube bien évidemment. Sa remarque sur son caractère lui étira un sourire amusé à son tour. Pourtant, devait-elle réellement prendre ces remarques ? Disait-il seulement la vérité ou ironisait-il pour l’amadouer ? Encore une fois, la Louve ne savait réellement sur quel pied dansait et Alastar semblait l’avoir facilement compris. Elle ne disait rien, attendant la suite. Après tout, ne lui avait-elle pas dit qu’elle serait prête à lui montrer qu’elle n’avait pas peur ? A présent, toute marche arrière était impossible. Réfléchir avant de parler, voilà une chose dont Shad devrait encore s’exercer.
Pourtant, ce n’était pas comme la mort l’attendrait au tournant. La caresse sur sa joue fut appréciée. Une légère teinte rouge empourpra ses joues à l’annonce du Diablotin. Décidemment son envie de la sodomiser ne s’était pas décrue ! Mais comment faire changer d’avis un démon de luxure après tout ? Surtout quand il pouvait aussi bien y trouver son compte et amener son partenaire vers des terrains de plaisirs dont il n’avait lui-même pas conscience ? La queue caudale de l’Okami s’agita doucement, son regard suivant le démon qui s’approchait du lit, l’invitant à l’y rejoindre.
Tout ce qu’elle aurait à faire, serait de s’y installer et de la laisser faire. Rien de plus simple. Pourtant, elle hésita deux petites secondes avant de souffler et d’esquisser un nouveau sourire amusé. Bien joué Alastar, bien joué. Il l’avait pris par les mots et il savait que la fierté de l’Okami l’empêcherait de faire marche arrière. Ne lui avait-elle donc pas dit qu’elle serait prête à lui prouver qu’elle n’avait pas peur ? Si elle viendrait à refuser de s’avancer, sa déclaration n’aura été que du flanc. C’est ainsi qu’elle s’avança, montant sur le lit dans une démarche paradoxalement féline pour sa part, s’installant à quatre pattes dessus.
Les draps sous ses doigts étaient fins, soyeux, agréables au toucher. La Louve pouvait sentir émaner des draps bons nombres d’odeurs, la plupart d’origine sexuelle. Après tout, ce lit devait bien avoir servi plus pour des ébats que pour dormir ! Tendant la main, elle attrapa un des coussins couleur carmin qui trônait en tête de lit. Le dragon et le phoenix entrelacés représentés sur son dos se mirent à bouger mû par les muscles dorsaux de la Louve. L’objet de sa convoitise attrapé, elle le tira vers elle et posa son menton dessus, s’assurant d’être en partie confortablement installée, tandis que sa croupe était légèrement relevée. Sa queue continuait à fendre l’air, démontrant aisément l’état de pensée de la Louve. L’indécision et un soupçon de peur. Pourtant, elle se trouvait là, sur le lit, en position de quadrupède au bon vouloir d’Alastar. Son regard se porta vers ce dernier.
« Je peux te dire que tu es tout aussi étrange Alastar…soit, je te laisse faire. Après tout, ce n’est pas comme si j’avais réellement le choix hmm ? »
Détournant le regard, elle s’assura de s’installer assez confortablement, laissant ainsi l’accès de son corps aux mains expertes du Diablotin.
-
Lui, un être étrange ? Un délicat sourire traversa les lèvres du Diablotin à cette idée. Oui... Oui, il ne pouvait que l’admettre. Alastar aimait bien surprendre les autres, et était suffisamment intelligent pour savoir qu’une personnalité se limitait à davantage que quelques simples traits exagérés. C’était un Incube intelligent, qui, comme tous les Incubes, n’était attiré que par le sexe... Mais qui était loin de limiter le sexe à un simple coït. Alastar s’était souvent demandé s’il était vraiment un démon anormal, ou si tous les autres Incubes fonctionnaient un peu comme lui. Il savait que les succubes oscillaient entre deux extrêmes : celles qui se contentaient juste de jouer avec leurs proies, et celles qui n’hésitaient pas à dévorer l’âme des amants incapables de les satisfaire, comme sa sœur. Mais les Incubes ? Ils étaient bien moins nombreux, et, pourtant, ils existaient. Les femmes avaient juste moins tendance à les invoquer, et c’était souvent à Alastar de venir en personne, d’exciter ces jeunes donzelles nerveuses et incapables d’assumer leurs pulsions sexuelles. Le monde était injuste à l’égard du beau sexe. On leur demandait d’être belles en toute circonstance, on fustigeait la laideur, mais on leur reprochait d’être trop belles, les accusant alors d’être des traînées, des salopes ne désirant juste que se faire sauter... Un curieux retournement de situation, dans la mesure où Alastar savait que l’être masculin avait naturellement envie de baiser ce qui était beau. Aussi dominateur et pervers soit-il, Alastar avait aussi en lui un fort penchant féministe, qui l’amenait à se dire que le plus merveilleux des mondes serait un monde où les femmes domineraient, et où les hommes seraient leurs servants... Autrement dit, revenir à ces époques préhistoriques où la femme était le sexe fort.
Pour l’heure, il faisait avec ce qu’il avait, et se rapprocha du lit. Le petit cul de Shad remuait légèrement devant lui. Elle avait pris place, et l’attendait. L’être infernal n’envisageait nullement de la décevoir, et posa chacune de ses mains sur ses fesses. La petite Terranide avait peur, même si elle essayait de le masquer. C’était mignon... Attendrissant. L’Incube n’était pas dupe, mais ce spectacle était touchant. Il se pencha un peu vers elle, mais continua, pendant quelques minutes, à malaxer ses fesses. C’était une zone érogène comme une autre, et ses pouces glissaient sur sa peau, la griffant légèrement, caressant cette surface tendre et chaude, douce et moelleuse. Un corps très agréable, très ferme.
*En un sens, je rends service à la communauté... C’est presque une tâche médicale !*
Il allait aider Shad à se libérer d’un traumatisme ancien lié à la peur de se faire sodomiser. Le Diablotin ne disait rien, se contentant de remuer ses doigts. Il comprimait cette chair entre ses doigts, la relâchait, puis ses pouces glissaient près de sa croupe. Caresser un cul, c’était tout un art. Plutôt que de rapprocher les fesses, il s’amusait, avec ses pouces, à les écarter l’une de l’autre, à tirer légèrement dessus. Il apercevait ainsi, de temps en temps, la porte rose de la jeune femme, cette discrète poterne qui ne semblait surtout pas vouloir qu’on s’intéresse à elle... Pas de chance, Alastar l’avait vu !
« Et sache que tu as toujours le choix, ma puce... »
Elle pouvait choisir entre cette sodomie ou finir dehors... Un choix évident, mais un choix malgré tout ! Qu’on ne vienne pas l’accuser de la prendre en otage, et de la forcer ! Le Diablotin continuait à la caresser, tout en se rapprochant d’un peu d’elle. Il allait la prendre par là, il allait faire d’elle une sodomite convaincue, quelqu’un qui pourrait librement se promener, par la suite, dans les bordels et les harems de la Luxure !
La langue du Diablotin finit par se rapprocher, et il déposa un baiser sur l’une de ces rondes fesses, tout en continuant à les tenir écartées l’une de l’autre.
« Alors... Ose me dire que tu en en train de souffrir en ce moment, Shad... »
Il parlait sur un ton amusé, presque moqueur, comme s’il était convaincu que la Louve ne pourrait faire autre chose qu’apprécier ce moment.
-
L’attente fut presque trop longue, presque angoissante. Installée sur le lit, la croupe légèrement relevée, la Louve ne pouvait qu’imaginer le regard d’Alastar qui se portait sur son corps. Son propre corps qui lui était offert presque par obligation. Ce dont elle était sûre c’était que les succubes et les incubes se nourrissaient de l’énergie sexuelle de leur partenaire. Ainsi, le Diablotin avait tout intérêt à faire croître cette dernière chez la Louve. A moins que ces anciennes paroles n’eut été que des balivernes et qu’ils se mettent à la prendre sans sommation. C’était là le risque qu’il y’avait à sortir avec un démon de la Luxure. Et surtout avec Alastar. Son mode de pensée était tellement confus que la Lycane avait la peine à discerner sa véritable identité.
Elle le sentit monter sur le lit et se positionner derrière elle. Inspirant et soufflant un coup, la Louve se détendit et elle ferma un instant ses yeux. Ne pouvant voir ce qu’il faisait, elle décida donc qu’il était plus intéressant de se concentrer sur les sensations qui allaient prochainement la parcourir. Un léger frisson parcouru son échine lorsque les mains du Diablotin commença à la masser, à la caresser. Bon sang ! On lui avait déjà touché le cul pendant ses ébats mais jamais d’une telle manière ! Et comment aurait-elle pu imaginer que cette zone de son corps était si érogène ? La Louve sentait les pouces d’Alastar jouant avec ses fesses, les écartant l’une de l’autre, les griffant légèrement. Un massage bien atypique qui dura quelques minutes et dont Shad en profiter pleinement, étonnée elle-même de ce fait.
« Le choix restait restreint ô Alastar »
La déclaration fut émise par un sourire amusé. Oui, singulièrement Shad trouvait la déclaration d’Alastar quelque peu comique. Sa queue, qu’elle avait préalablement mis en panache au niveau de son dos se mis à bouger légèrement. Un moyen simple mais efficace de montrer qu’elle appréciait ce massage fessier. On était une Terranide ou on ne l’était pas. Pourtant lorsqu’elle senti les lèvres de l’incube se posait contre l’une de ses fesses, elle cessa ses mouvements, déglutissant légèrement. Il était parfaitement clair que le démon n’allait pas faire uniquement usage de ses mains et sur le coup la Louve craignait la suite. Ou du moins, elle ne l’attendait pas spécialement avec énormément d’hate et de convoitise.
« Je…Non. »
Non, elle ne souffrait pas. Pas pour l’heure. Après tout comment le pourrait-elle face à un tel traitement si agréable ? Ce qu’elle redoutait c’était la suite des évènements et à la pensée de savoir que le démon risquait d’user encore de sa langue et de sa bouche, et pas seulement pour l’embrasser, arracha à la Louve un petit frisson de dégoût. Oui, dans un certain sens, elle trouvait cela quelque peu ragoutant mais bon ! Après tout, ce n’était pas elle qui était à sa place. Elle, elle devait juste laisser et c’est ce qu’elle faisait.
-
C’était une question de point de vues. Pour les Anges, tous les Démons étaient conçus autour de la notion de Tentation, et leur existence n’était faite que pour tenter les êtres humains, pour les amener à sombrer dans leurs vices et dans leurs défauts, chacun des Cercles Infernaux correspondant à une forme de Tentation. C’était un point de vue très tranché et très moralisateur, qui amenait à une bipolarisation du monde et de la société, en opposant, d’un côté, ceux qui avaient cédé à la Tentation, et ceux qui y résistaient. Cette distinction fondamentale chez les Anges était fortement tempérée chez les Démons, qui avaient un point de vue plus libre. Pour eux, chaque Cercle correspondait avant tout à une forme de liberté. La « Tentation » était conçue par les Démons comme un appel à la liberté, à profiter de toutes les joies que la vie offrait, sans s’encombrer de barrières et de restrictions spirituelles et virtuelles, futiles et n’ayant que pour seul but de réfréner les pulsions. Alastar connaissait ces deux approches philosophiques, et savait que les deux, tout en étant diamétralement opposés, se complétaient mutuellement. La liberté ne s’envisageait pas sans restriction, et, inversement, il n’était nul besoin de restrictions si la liberté n’existait pas. Plus généralement, les deux se nourrissaient mutuellement. On appréciait beaucoup plus la sensation d’être libres après en avoir été privés. Alastar était juste suffisamment malin pour comprendre cela, pour comprendre que les paradoxes ne s’opposaient pas, mais se nourrissaient conjointement.
C’était ce mécanisme qu’il suivait, sa philosophie. La petite Shad était terrorisée, mais en même temps excitée, et, de sa peur d’un phénomène traumatisant, allait éclore le bouquet du bonheur et de la jouissance. Le Diablotin se faisait volontiers poète, et sa langue se rapprocha de la croupe de la femme. Il avait senti sa peur, une crispation des muscles, quand ses lèvres s’étaient posées sur sa chair. Elle avait beau être une femme forte, dotée de pouvoirs magiques, une Louve prédatrice, en ce moment, elle était comme un agneau face à son chasseur, craignant à chaque instant de recevoir un coup de fusil qui la briserait.
« Tu n’as pas à avoir peur, ma petite pute… Je ne te ferais jamais inutilement souffrir, je prends soin de mes petites protégées. »
Sa voix était chaude, mielleuse, rassurante. Difficile de savoir s’il mentait ou non, mais les démons avaient la réputation de ne jamais mentir. Leur fierté le leur interdisait, mais, en revanche, ils pouvaient toujours interpréter la vérité à leur sauce. Il savait que la sodomie allait la faire souffrir, mais, de cette souffrance, Shad en tirait aussi une grande joie, un profond plaisir… Car la Nature était paradoxale, et appréciait ces derniers. Sa langue se rapprocha donc, aiguisée, et lécha la croupe de la femme, glissant entre ses fesses, se rapprochant de ce petit trou étroit et délicat, discret et timide.
Il s’y enfonça, et lécha ce trou, remontant le long de son corps, ses ongles se crispant sur sa peau. Le corps de cette femme était terriblement agréable, chaud et délicieux. Le Diablotin s’y plaisait, et continuait à malaxer ses fesses, à glisser sur sa peau, sa langue partant à l’assaut de son petit trou. Sa langue glissa contre sa rondelle, léchant cette dernière, et, lentement, sa langue s’y enfonça, léchant ce petit trou. Il léchait son anus, délicatement, yeux clos, appréciant ce contact, serrant ses mains, sentant cette texture chaude et ferme, se dilatant peu à peu. Il s’enfonçait délicatement en elle, sentant un espace serré, très serré, restreint, fermé, verrouillé… S’y enfoncer n’était pas aisé, et il faisait de son mieux, se glissant en elle, jouant dans son corps, remuant contre sa peau. Elle était magnifique, une femme délicieuse, envoûtante, enivrante. Le Diablotin continuait à la lécher, encore, pendant de nombreuses minutes.
« Hmmm… »
Alastar soupira de plaisir, puis releva lentement la tête.
« Là, laisse-toi aller, Shad… Laisse-toi aller, et détends-toi… Tout cela n’est que du plaisir, rien de plus, et rien de moins. »
Et, joignant le geste à la parole, l’homme recommença à la lécher.
-
Singulière sensation que voilà. La Louve était partagée entre craintes et désirs et cette bipolarité n’avait pas échappé aux sens du Diablotin. Elle n’était rien de moins qu’un jouet entre ses mains, mais d’un jouet dont il prenait soin. Du moins, assez pour tenter de la détendre et de la faire se laisser aller. Le corps entier de la Terranide frissonna, de la pointe de ses oreilles jusqu’à l’extrémité blanche de sa queue caudale. Un frisson provoqué par l’intrusion d’une langue bien trop curieuse et exploratrice dans sa croupe. Un frisson d’anticipation. Il n’avait fait pour le moment que de se faufiler au sein de sa croupe mais ne s’était pas encore attaqué directement à son petit trou. Pourtant, elle savait que cela n’allait pas tarder.
Et pourtant, il avait voulu se montrer rassurant ! Mais n’avait-elle pas le droit d’être inquiète ? De nombreuses pensées se bousculaient dans son esprit. Devait-elle finalement rester ainsi et se laisser aller au plaisir, ou devait-elle tenter une échappatoire ? Nouveau frisson et premier soupir. Les mains d’Alastar, expertes touchaient ses zones sensibles, ses zones érogènes et permettaient mieux à la Lupine de se détendre que le muscle qui explorait ses fesses. Tenter de s’enfuir ne serait que perte de temps, elle était au sein du Cercle de la Luxure et particulièrement dans la demeure des Magoa. Autant dire que ses chances ne réussites étaient infimes.
Une nouvelle sensation l’assaillit soudainement. Avoir une langue en elle n’était pas une nouvelle expérience en soi, mais l’avoir dans son fondement en était une au contraire. La Louve écarquilla les yeux, serrant les draps sous ses doigts et ne put réprimer un énième frisson ainsi qu’un léger soupir. C’était étrange. Elle pouvait aisément sentir l’appendice buccal de l’Incube forcer le passage, s’infiltrant dans ses chairs, les léchant, les dilatants peu à peu. Mentalement, la Louve trouvait cette pratique franchement dégueulasse, sale, immonde. La langue d’Alastar explorait une partie de son corps que la Terranide trouvait bien trop sale pour que quiconque ne prenne le temps de s’en occupé.
Cependant, cette même partie taboue disait le contraire, réagissait autrement aux intentions de l’Incube. La langue avait été d’abord contestée dans un premier temps puis finalement acceptée et les chairs internes peu à peu se dilataient sur son passage, lui permettant d’aller plus loin. Pourtant, la Louve n’était guère dupe et elle savait que trop bien que cet annulingus ne servirait qu’à la préparer pour un muscle bien plus gros et volumineux. Elle tenta de se laisser aller comme il le lui demandait, détendant ses muscles, laissant son corps profiter des sensations qui lui étaient offertes. Elle ne pouvait nier que le démon la mettait en confiance pour la suite.
L’expertise était telle que malgré la crainte de l’Okami, cette dernière se surpit à sentir un fin filet de cyprine s’écoulait entre ses cuisses. Signe que son corps réagissait plus que positivement aux attentions d’Alastar.
[Petit désolé D : ]
-
Elle avait peur, et c’était normal. Les humains avaient un rapport ambivalent avec le sexe, et notamment avec la sodomie. Ils avaient instinctivement peur de tout ce qui touchait à l’anal, et Alastar y voyait plus l’expression d’un tabou que la peur, tout à fait légitime, de la douleur. Le cul n’était pas un organe reproducteur, et était clairement associé à la production de déjections corporelles. S’enfoncer là-dedans paraissait donc aussi agréable que de manger un bol entier rempli de merde. Un point de vue qui était toutefois nuancé, car un cul était généralement très propre, et l’inquiétude de voir quelqu’un vous déféquer à la figure pendant que vous lui exploriez l’arrière-train était aussi certaine que celle de pisser pendant que vous étiez en train de faire un coït à Madame. Le Diablotin pensait que, instinctivement, le corps devait bloquer tous ces petits désagréments, susceptibles de transformer une nuit de rêve en un inoubliable et effroyable cauchemar gore et trash digne d’une comédie pornographique. Pour l’heure, il léchait donc ce petit trou arrière, sans sourciller, et sans aucune inquiétude. Shad était lentement en train de céder, et, avec délice, l’homme pouvait le sentir.
Progressivement, elle s’abandonnait au désir, à l’envie, et à la joie d’être excitée. Le Diablotin continuait à la lécher, et esquissa un léger sourire. Il se montrait incroyablement doux, tranchant totalement avec la brutalité dont il avait fait preuve tantôt. Hey, ce n’est pas parce qu’on était un démon qu’on ne pouvait pas faire preuve de douceur ! Il agissait avec tact et délicatesse, car il savait que ça marcherait. Cette Terranide ne savait plus sur quel pied danser avec lui, et son émoi était tout ce que l’homme recherchait, tout ce dont il avait besoin pour la séduire, et pour pouvoir obtenir d’elle ce qu’il voulait.
« Hum... Tu mouilles, petite catin... Tu vois que ce n’est pas aussi effrayant que ça, n’est-ce pas ? »
C’était une question purement rhétorique, tant la réponse semblait être évidente. Il continua ainsi à la lécher, à titiller son petit cul, cette petite fente étroite. Sa langue remuait en elle, s’enfonçant de plus en plus, en profitant du fait que, avec un bon lubrifiant, les parois internes se dilataient, s’écartant donc fort généreusement. Curieuse, sa langue continuait à jouer, et il finit par la retirer, un sourire satisfait sur le coin des lèvres. La Terranide était fébrile, la Louve était domptée, docile, répondant désormais à la moindre de ses actions.
S’étant redressé, Alastar huma l’air ambiant, et sa queue caudale se déplaça, venant caresser la jambe de la femme, glissant sur sa peau, la provoquant un peu, juste un petit peu. Elle s’enroula légèrement contre sa jambe, pressant un peu sa peau, puis se retira, tandis que ses doigts se rapprochaient de sa croupe.
« Allons-y... Ne t’en fais pas, ma petite chérie, tout se passera bien... Tout se passera très bien. »
Il avait une voix douce, calme, sereinement posée. Ses pouces caressaient la croupe de la femme, décrivant des cercles, le bout de ses propres et longs ongles venant caresser l’ouverture anale de la femme. Alastar laissa planer quelques secondes, faisant gentiment monter la tension. Sa verge était bien tendue, et frottait un peu contre les cuisses de la femme, mais il ne comptait pas encore la prendre avec... Pas tout de suite, pas encore.
L’un de ses doigts finit par s’enfoncer dans l’étroit corridor de la femme, corridor qui avait toutefois commencé à être rendu plus lisse par les coups de langue répétés du brave diable rouge.
« Làààà... Hum... Tu as vraiment un cul étroit. Le défoncer va être magnifique, mon ange. »
Provocateur, avec ça !
-
Pas si effrayant que ça ? Oh si ça l’était quand même ! Bien que la Louve se laisse aller au plaisir, son corps réagissant positivement aux attentions du Diablotin, elle ne pouvait faire fi de cette petite boule qui lui serrait les tripes. Pourtant, bien que cette dernière était plus importante quelques minutes auparavant, la Lycane ne pouvait nier que les attentions du Diablotin l’avait fait presque entièrement disparaître. Mais on ne pouvait lui reprocher de garder une certaine appréhension. Une réaction tout à fait naturelle en soit. Sa cyprine s’écoulait donc, glissant contre ses cuisses, glissant de temps à autre vers son anus, lubrifiant légèrement sa surface. Et la Terranide ne pouvait que subir les assauts répétés de cette langue, agile et curieuse au sein de son fondement.
La louve se surpris à soupirer, un soupir plaintif quand la langue du Diablotin quitta l’endroit où elle s’était logée. Le souffle court, elle jetait un regard par-dessus son épaule, l’observant, guettant ses mouvements, fébrile, docile. Oui en cet instant, l’Okami se sentait domptée et elle ne pouvait nier que le démon rouge avait gagné cette bataille. Juste cette bataille, pas la guerre. Malheureusement pour elle, son angle de vue était bien minime et elle ne pouvait voir que le torse saillant du démon qui se trouvait derrière elle. Tenter de voir ce qui se passait n’était donc qu’une perte futile de temps et la Louve se devait donc de faire « confiance » à Alastar. De plus, elle ne pourrait ignorer les sensations qui allaient l’assaillir sous peu. Car oui, Shad n’était pas dupe. La langue qui avait préparé le terrain allait être prochainement remplacée.
Dans un premier temps, elle crut qu’il s’agirait de l’appendice caudal du Diablotin. La Lupine frissonna légèrement à son contact, la sentant s’enrouler autour d’une de ses jambes et par réaction tacilte, elle put prendre conscience de sa longueur. Autant dire que si Alastar viendrait à l’utiliser à la place de sa langue, elle le sentirait passer. Sa propre queue fouetta légèrement l’air, touchant dans son sillage le corps de l’incube avant de se déporter sur le côté, lui laissant l’accès libre, ne souhaitant guère le gêner dans sa future manœuvre.
Pourtant, ce ne fut pas la queue caudale du Diablotin qui se rapprocha de son petit trou mais bel et bien ses doigts. Instinctivement, la Louve serra sa prise entre ses doigts et inspira intérieurement. Se détendre, elle devait se détendre. Et ce démon qui continuait à la titiller ! A juste faire passer ses doigts contre son entrée ! Fourberie que voici. Cela n’avait que pour effet de faire monter la pression, la Lycane pouvait facilement sentir son cœur battre la chamade. Voulait-elle partir en ce moment ? Oui. Le pouvait-elle. Non. Et quand enfin, l’un des longs doigts de l’Incube pénétra son anus, le dilatant sur son passage, la Terranide ne put réprimer quelques petits frissons.
« Haa pu…putain.. »
Elle grognait légèrement de douleur. Mine de rien, ça faisait mal mais elle savait qu’elle cette petite douleur était bien caduque face à celle qu’elle connaîtrait plus tard. Celle que lui fera subir le membre dressé qu’elle sentait parfaitement taper contre sa cuisse, n’attendant que de pouvoir la prendre. Pour sûr que le démon allait être ravi, n’ayant pas l’habitude d’être pris par cet espace restreint, la Louve ne pourrait qu’être que serrée. Que de bonne sensation pour l’Incube en perspective ! La douleur de cette pénétration fut finalement vite balayée lorsque les mouvements furent amorcés. Petit à petit, le plaisir prenait le dessus et une une autre sensation reprenait le dessus préparant progressivement la Louve vers une étape plus sérieuse. Une étape qu’elle redoutait encore mais qu’elle savait que l’Incube attendait. Une étape où le mot « défoncer » allait prendre tout son sens.
-
Elle avait peur... Évidemment. Il sourit lentement, remuant son doigt en elle, l’enfonçant lentement. Shad avait le droit à une sodomie tout en douceur, la preuve, s’il en est, que le Diablotin, fondamentalement, restait un Incube bon, soucieux du bien-être de ses amants. La petite Shad était à mi-chemin entre plusieurs sentiments contradictoires, que l’Incube pouvait percevoir : la peur, le plaisir, et la douleur. En souriant, Alastar continuait à remuer son doigt, son autre main flattant le corps de la jeune femme, retournant fréquemment sur sa croupe, mais sans se borner à rester exclusivement sur cette partie de son anatomie. Ses doigts venaient ainsi filer le long de ses côtes, grattant sa peau, glissant tendrement dessus.
« Tu as peur, car tu redoutes de souffrir... C’est un comportement qui doit évoluer, Shad... La douleur n’est pas ton ennemie. Redoute plutôt le moment où, en te blessant, tu ne ressentiras nulle souffrance. La douleur est le signe que ton corps vit, que ton organisme fonctionne, et est réceptif. Le plaisir que tu ressens à chaque relation sexuelle ne saurait exister sans la douleur. Ne redoute pas la douleur, ma petite, mais accepte-là, accueille-là à bras ouvert. Souffrir, c’est vivre. »
Cette leçon était fondamentale. Impossible de comprendre vraiment ce qu’était le sexe si on n’analysait les étroits liens qui avaient toujours existé entre le plaisir et la souffrance. Alastar n’était pas le seul à le dire. Bouddha lui-même n’avait-il pas dit que le désir n’existait pas sans insatisfaction ? Que le principe-même du désir était de désirer ce qu’on n’avait pas ? Pour Alastar, ce n’était même pas une question de philosophie, mais du bon sens, un bon sens qui était comme une leçon fondamentale de vie de la psyché humaine : on ne désirait pas ce qu’on avait déjà. Partant de là, on ne pouvait que désirer ce qu’on avait pas. Ce faisant, on en revenait toujours à cette idée de paradoxe, de contraires et d’oppositions. C’était ce que Shad découvrait progressivement.
Ainsi, la douleur que la Terranide ressentait se coupla rapidement à d’autres sensations, et Alastar se permit de sourire en sentant le plaisir naître. Il le voyait remuer, poussant le long de son doigt, fusionnant avec le corps de cette jeune femme rebelle, mais maintenant docile, presque domptée. Il savait comment y faire, multipliant les postures, alternant entre des menaces et de douces caresses. L’Incube était un démon plus malin que les autres, s’estimant moins bourrin, plus apte à faire parler sa matière grise... Mais il avait en commun, avec les autres démons, une propension naturelle à se jeter des fleurs, et à aimer se trouver singulier et exceptionnel. Son doigt continuait à remuer, d’avant en arrière, s’enfonçant de plus en plus profondément, rejoint par un autre doigt, les deux remuant énergiquement en elle, de plus en plus vite. Ils ne visaient qu’à la préparer, qu’à attiser son feu, à faire bouillonner ce dernier pour le grand final, pour le troisième acte.
« Voilà... Je crois que tu es prête, maintenant. Il est temps pour toi de réellement commencer à comprendre ce qu’est le sexe à la manière des démons... »
Il retira ses doigts, puis se redressa un peu, et posa sa main sur sa verge, sur son membre turgescent, sur ce bâton qui n’attendait plus que de rentrer dans un trou étroit. Même après sa patiente préparation, la porte rose de la jeune Terranide restait étroite, fermée, recroquevillée sur elle-même.
« Allons-y... Qu’on rigole un peu. »
Il dirigea son sexe, et le bout de son membre tapa contre le corps de la femme. Ses mains se serrèrent contre sa peau, Alastar grinça des dents, et poussa... Lenement, grognant. Ce cul était étroit, et résistant...
Oh putain, ça allait être génial !
-
Accueillir la douleur à bras ouvert ? Beaucoup plus simple à dire qu’à faire. Par principe, tous êtres doués de bon sens évitaient de souffrir inutilement. Certes, ressentir la douleur était peut-être un signe de vie, un signe que le corps était réceptif, vivant à tout ce qui l’entourait mais d’un autre côté, la sensation était loin d’être des plus plaisantes. Ainsi, fondamentalement, la Louve était à la croisée de plusieurs sensations que l’Incube avait parfaitement cernées. Peur, douleur et plaisir se mélangeaient, créant un cocktail d’émotions. La Louve souffrait mais son corps réagissait également au plaisir grandissant. Curieux mélange que voilà.
Le doigt s’activait en elle, frottant ses chairs, les écartant, changeant de rythme mais ne s’arrêtant jamais. Faire marche arrière était purement impossible à présent. Le corps de la Terranide, tendue, se détendait peu à peu aider par les caresses que lui octroyait le Diablotin sur ses côtes, son bassin, son dos. Des passages rapides de ses paumes, de légères griffures qui tranchèrent avec les mouvements qu’effectuaient le doigt dans sa croupe. Un subtil mélange de sensation. Un deuxième doigt fut introduit et un énième élégant juron fut prononcé. La porte de derrière se voyait être plus étirée, plus malmenée, mais également plus préparée.
Et la suite ne tarda pas arriver. Sentant les doigts de l’Incube sortir de son petit trou, la Louve s’autorisa un petit soupir, avant de légèrement déglutir. Ha ça, la suite allait venir sous peu ! Immédiatement même ! Le bout du sexe du démon cogna contre son anus qui malgré les « douces attentions » dont il a avait été victime restait principalement serré. S’y introduire ne risquait pas de se faire dans la dentelle, sans douleur. Il poussa et elle ne put s’empêcher de serrer les crocs, gémissant en sentant cette longue et imposante verge avançait centimètre par centimètre dans son fondement. Les griffes de la Louve créèrent des sillons dans le matelas sur lequel elle était allongée, « l’éventrant ». Par réflexe, la Louve alla mordre à pleines dents le coussin posé devant elle, gémissante de douleur.
Relâchant sa prise après quelques secondes, elle tenta de s’habituer à cette présence, à ce membre palpitant qui continuait à progresser. N’avait-il seulement pas fini d’avancer ? Si la souffrance état un signe de vie, en cet instant, la Louve était belle et bien vivante. Son corps était à présent scindé avec celui d’Alastar. Tournant son regard vers ce dernier, Shad l’observa autant que sa vision le lui permettait. Il s’était introduit en elle mais n’avait pas encore fait le moindre mouvement. Le plus « amusant » n’allait donc pas tarder à débuter. Une chance encore que le Démon lui laisse quelques petites secondes de répits. Mais quelques secondes également qui faisaient monter la tension, l’adrénaline.
« Haa putain sa mère ça fait mal ! 'Culé va ! »
Dixit les bonnes manières. Oui, elle l'avait insulté et après ? Pour l’heure ce n’était pas le plaisir qui était au centre des sensations de la Lycane et elle pouvait bien se permettre d’injurier un peu non ? Son corps légèrement tremblant, ses parois internes se serrant contre le membre d’Alastar, la Louve ne pouvait plus qu’attendre qu’une chose : Qu’il se mette en mouvement.
-
La douleur était là, et la pauvre petite Shad se contracta. Fini le mode koala, elle était en mode « jeune-nonne », serrant son cul comme s’il était Fort Knox ! Alastar en aurait presque souri. Suffisamment forte pour défier les démons, pour braver l’Enfer et ses menaces surnaturelles, mais pas assez pour accepter une queue dans son petit cul. Ses mains se serraient contre le lit, déchirant ce dernier, le faisant probablement horriblement souffrir. Alastar était toutefois en partie fautif. Le facétieux Incube y allait lentement, alors qu’il fallait plutôt agir rapidement. Il tenait à respecter la volonté de Shad, qui, il en était sûr, voulait que ça aille lentement. Jeune idiote ! Pensait-elle vraiment que, parce qu’il allait lentement, la douleur viendrait lentement ? C’était tout le contraire qui se passait ! Le sexe nécessitait justement d’agir vite, car le sexe n’était que passion, et la passion n’aimait pas qu’on la retienne. La passion était comme un courant furieux, une rivière qui ne demandait qu’à devenir un âpre et gigantesque torrent déchaîné et sans restriction. En retenant ses gestes, Alastar se faisait souffrir, mais la faisait aussi souffrir. Il voulait qu’elle en prenne conscience. En ce moment, il restait encore ce formateur qu’il prétendait être. Curieux à dire, mais, pour Alastar, agir ainsi était une sorte de bonté et de pitié. Si dédaigneux, les êtres humains, les mortels, n’étaient que des enfants inconscients des réalités de leur monde. Il fallait bien les former un peu… Du moins, certains d’entre eux. Si tous étaient formés au sexe, Alastar ne servirait presque plus à rien ! Il était prompt à critiquer les Terriens, à se gausser de leur paradoxe à l’égard du sexe, mais il était lui-même un produit de ce paradoxe, qui s’en nourrissait et s’en abreuvait. Tant que les mortels continueraient à éprouver cette ambivalence à l’égard des pratiques sexuelles, cette peur intellectuelle mélangée à ce désir physique et instinctif, l’Incube aurait de beaux jours d’infidélité conjugale et de grossesse surprise devant lui !
« Haa putain sa mère ça fait mal ! 'Culé va ! » grogna alors la Louve.
Hum… Peut-être bien qu’elle manquait un peu d’éducation aussi. Son cul venait d’enfler, mais ça ne l’empêchait pas de retourner dans ses travers. Bah ! Ça ne faisait que justifier un peu plus son côté sauvage et intrépide. Elle redevenait la Terranide qu’elle était toujours, une créature sauvage. Il se contenta tout simplement d’un sourire, et d’une petite tape sur l’ourlet de ses fesses.
« Ma foi, oui, je crois que le terme est plutôt bien choisi, vu les circonstances… Mais c’est toi-même qu’il faut blâmer pour ça, ma petite… Tu te souviens de ce que je t’ai dit ? Le plaisir ne vient pas tout seul… Ne retiens pas ta souffrance, Shad. Hurle, et laisse-là s’échapper. Exprime-là, et le plaisir la remplacera. Il faut hurler… »
Un ton doucereux, mais empreint d’une sourde menace. Il allait la motiver, et commença à remuer plus rapidement, donnant des coups de reins plus amples. Très honnêtement, il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas remué dans les entrailles d’un cul aussi petit, aussi dur, aussi… Résistant. Si elle s’était fait défoncer le derche, c’était il y a longtemps, et, si son esprit s’en souvenait encore, comme s’il avait été marqué au fer blanc, son corps, lui, avait retrouvé cette sorte d’innocence se caractérisant par une résistance des bords féminins. Alastar retrouvait les joies profondes et primaires de la sodomie : l’expérience de la douleur pour atteindre le plaisir Une sorte d’inversion du schéma classique, où le coït consistait à expérimenter le plaisir pour atteindre douleur et plaisir, la douleur étant neutralisée par le plaisir assez rapidement… Du moins, si tout se passait bien. Ici, les choses étaient inversées. C’était plus effrayant, mais terriblement plus jouissif et plus grisant… Qu’est-ce que le sexe, en définitive, si ce n’est la libération de l’être ? Si ce n’est une fascinante et admirable capacité d’aliénation, d’abandon total ? Quand le bâton rencontrait le trou et que les deux communiaient, on ne pensait plus à rien d’autre… Et, si c’était le cas, alors c’est que le porteur du bâton se débrouillait comme le roi des tocards. Seul le plaisir sexuel, dans ces situations, devait compter, et c’était tout à fait ce qu’Alastar entendait faire.
Le Diablotin se faisait de plus en plus rapide, de plus en plus intrusif, de plus en plus agressif. Sa queue remuait rapidement en elle, ramonant son arrière-train, remuant d’avant en arrière, et il se fit plus agressif en parlant, afin de libérer Shad, afin que la jeune humaine devienne cette Louve qui bouillonne en elle, et qu’elle puisse apprécier, à sa juste valeur, les bienfaits de se faire bourrer le cul :
« Hurle, salope ! Allez, hurle, hurle !! Hurle, traînée, gueule, SALOPE, ouvre ta putain de gueule, et RUGIS !! »
Et *PAF !*, il venait de donner une grosse gifle sur ses fesses… Histoire de faire circuler le sang ! Ses mains retournèrent ensuite se poser sur les hanches de la femme, et son corps continuait à remuer, le frottement de son sexe contre l’arrière de Shad provoquant des bruits de claquement, tandis que le lit se remettait à grincer, à soupirer devant le poids entraîné des deux amants dansant dessus.
-
Le premier mouvement de recul arracha à Shad un geignement. Tout ce qu’elle pouvait ressentir pour l’instant n’était qu’une douleur. Une douleur foudroyante qui venait de sa croupe actuellement en train de se faire joyeusement prendre par un Incube. Elle devait crier, pourtant elle ne le voulait pas. Simple question de principe. Crier était pour elle un signe flagrant de soumission, le signe qu’elle ne serait ni plus ni moins qu’une trainée. Et c’était là la dernière chose qu’elle souhaitait que l’on pense d’elle. C’est ainsi que la Louve tentait tant bien que mal de retenir ses cris, geignant, gémissants au rythme des coups de bassins. Ces derniers ne tardèrent pas à atteindre un rythme plus rapide, plus violent. Autant dire que le cul de la Louve brûlait littéralement ! Elle pouvait même sentir les bourses du Diablotin qui s’abattait contre ses fesses et contre sa fente à chaque fois que les deux bassins se rencontraient dans des bruits de claquements sourds et humide.
« Haa…Co…HAAA ! »
Co…Connard ? Oui sans doute était-ce là le mot qu’elle aurait voulu dire après toutes les injures qui venaient de filtrer de la bouche du Diablotin. Mais un coup de bassin plus brusque ponctué d’une gifle sur sa croupe eut l’effet désiré par Alastar. Elle cria. Un cri mélangeant à la fois douleur et plaisir. Et tandis que le premier cri venait d’être enfin libéré, les autres à présents ne tardèrent pas à suivre. Au revoir la première expérience forte douloureuse et désagréablement et bonjour à une sodomie qui migrait progressivement, lentement mais sûrement de la douleur vers le plaisir. Un plaisir qui se voudrait bien plus puissant qu’un coït normal.
« C’est…c’est tout ce que tu…ce que tu peux faire…Alastar ? »
Et elle le cherchait en plus ! La Louve provoquait le démon ! Elle qui au début geignait de douleur, pleurant presque, voilà qu’elle en redemandait plus ! Après tout, cela ne devrait pas le déplaire ? Et n’était-ce pas une preuve qu’elle commençait à apprécier suffisamment cette sodomie pour désirer qu’il aille plus vite ? Le passage du vit arrachait à chaque aller-retour des plaintes approbateur de la part de la Terranide. Son cul était rouge, enflé, lui faisait un mal de chien mais en même temps tellement de bien ! En tant qu’Incube, Shad ne pouvait nier qu’Alastar savait ce qu’il faisait, lui faisant oublier sa douleur passé pour créer une nouvelle source de plaisir. Et pourtant, au fond d’elle, la Louve sentait que l’incube qui lui labourer le derrière y allait encore relativement de main morte.
Sans trop y réfléchir, l’Okami fit déplacer sa propre queue caudale entre ses jambes, la plaçant de sorte à flatter les bourses d’Alastar tout en se frottant contre sa vulve humide quelque peu délaissé. Elle ne la bougeait pas d’elle-même, s’étant contentée de la placer à cet endroit. Et à chaque coup de bassin qu’effectuait le Diablotin, elle frottait contre les deux parties, arrachant pour ainsi dire d’autres gémissement à sa propriétaire qui au plus grand bonheur d’Alastar continuait à crier également son plaisir. Haa les joies du sexe !
-
La Louve était endurante. Cela, le Diablotin pouvait le reconnaître. Elle se sous-estimait, elle sous-estimait ses capacités de résistance et d’adaptation. En un sens, il était donc ravi de l’aider à aller mieux, de pouvoir mieux accepter ses désirs profonds. Alastar la prenait, remuant son membre dans son fondement, et, plus le temps passait, plus Shad se révélait impatiente. Volontairement, Alastar ne remuait pas beaucoup en elle. D’une part, il fallait dire que les fesses de Shad formaient un corridor étroit et délicat, et, d’autre part, il voulait volontairement la frustrer, il voulait que ce soit elle qui veuille que ça aille plus vite, qui veuille que l’Incube y aille plus profondément.
« C’est… c’est tout ce que tu… ce que tu peux faire… Alastar ? » finit-elle ainsi par dire.
Arquant sur ses lèvres un sourire amusé, Alastar ne dit rien, se contentant de savourer ce moment. Elle, la petite Louve fragile, qui refusait totalement l’idée que le Diablotin la pénètre, qui tremblait à l’idée qu’il puisse glisser en elle son membre turgescent, qu’il puisse s’enfoncer dans les profondeurs de sa chair, la voilà qui la suppliait presque d’y aller plus vite ! Le corps avait ses raisons, et Shad était doucement en train de sombrer. Comme quoi, il fallait juste parfois forcer un peu. Alastar avait donc sur son tendre visage un sourire amusé, pervers, et pinça un peu le cul de Shad. Pauvre petite Terranide... Elle se dandinait contre sa verge, en sentant les émois d’un volcan pulser dans son trou, et il eut même le plaisir de sentir la queue caudale de la jeune femme caresser ses bourses, glissant sur ses testicules, comme pour davantage le presser.
Tout cela l’amusait sincèrement, et il continua à remuer, à s’enfoncer en elle. Elle avait hurlé, cette catin. Elle avait eu la sagesse d’esprit de suivre ses instructions, et, comme à chaque fois qu’une femme suivait les conseils du noble Diablotin, elle ne s’en portait que mieux. Alastar était un spécialiste du sexe. Le sexe était sa spécialité, sa raison d’existence. Un véritable « Dr. Sexe » qui s’était spécialisé dans les thérapies sexuelles de femmes éplorées et de veuves endolories. Le moins qu’on puisse dire, c’est que son traitement faisait à chaque fois plus d’émules, et que Shad en était convaincue.
« Hummm... Sodomite », se contenta-t-il de dire.
Ce simple mot résumait tout, et il se crispa sur le corps de la femme, raffermissant la prise de ses mains sur ses hanches, puis remua en elle, plus rapidement, plus nerveusement. Les parois internes de Shad s’étaient bien dilatées, et le Diablotin pouvait donc enfin commencer à vraiment s’amuser. Il remuait en elle, plus profondément, sa verge partant à l’assaut, tel un fougueux explorateur s’enfonçant dans les tréfonds d’une étroite caverne. Il la prenait plus rudement, faisant crisper le lit. Lui-même soupirait et gémissait, des gouttes de sueur glissant le long de son corps, ses mains griffant les cuisses de Shad. La ménager ne faisait pas partie de ses plans, et c’était donc avec une joie vorace qu’il s’enfonçait en elle, grognant et soupirant.
Il aimait la sodomie pour ça. Là où un coït se résumait à plonger dans un océan de bonheur, la sodomie était quelque chose de très physique et de très brutal. C’était une violence physique, et cette violence libérait l’Incube. Il y avait, fondamentalement, quelque chose de merveilleux dans le fait de sentir la violence, comme si on s’affranchissait de toutes les règles, et qu’on sentait l’adrénaline bouillonner en soi, vous envoyant dans un autre monde. Alastar grognait et soupirait. Ce cul étroit était une véritable torture, et, à chaque seconde qui passait, son membre filait en elle. Sa queue caudale ne tarda de fait pas à se manifester, en venant filer sous son corps pour titiller l’intimité de Shad.
« Haaaaa... Haaaa, ma petite chérie... Ton cul de salope est si bon, hmmm... »
Il reprenait son souffle à chaque fois, et, finalement, ce qui devait arriver arriva : sa queue caudale s’enfonça dans le vagin de Shad, et commença également à remuer. Qui oserait dire, à partir de maintenant, qu’Alastar ne s’occupait pas bien de Shad ? Quelle mauvaise langue viendrait dire qu’il n’était pas un adorable démon ?
-
« Hmm Alastar…Haaa…haaaa ! »
Soupirant, gémissant, criant, la Lupine montrait là bien son plaisir au démon qui ne cessait de la culbuter. Les rythmes de ses coups de reins s’étaient mis à aller de plus en plus vite, répondant ainsi à la requête de Shad. Adieu la frustration de sentir un membre s’aventurer bien trop lentement dans son fondement et bonjour à une verge turgescente qui prenait d’assaut l’étroit corridor. Oh elle allait avoir mal, c’était un fait à ne pas nier mais pour l’heure, la douleur lui apportait du plaisir. Et quel idiot n’en profiterait pas ? Certes, la Louve avait été plus que réticente à l’idée de se faire sodomiser, repensant par ce fait à des évènements passés mais à présent, pouvait-elle dire au son de ses cris qu’elle n’appréciait pas ce traitement ? Il la traita de sodomite et en retour, elle le fouetta de sa queue caudale, frappant ses bourses avant de recommencer à les caresser.
Le contact de la queue verso du Diablotin sur sa partie intime lui envoya une légère décharge électrique, la faisant frissonner délicieusement. Une chance qu’il s’était aperçu que cette partie de son corps réclamait également quelques menus attention. Ainsi, la Louve fut pendant quelques temps envahie par diverses sensations. Celles mêlant douleur et plaisir alors que son cul se faisait prendre de plus en plus rapidement et une mêlant douceur et frustration. Sentir cet appendice sur sa vulve était un plaisir qu’elle ne pouvait nier et pourtant, elle ne put s’empêcher de ronde de mécontentement. Loin de là l’idée de faire comprendre à l’Incube d’arrêter ses gestes mais plutôt d’y aller plus loin.
Quelle ne fut pas également sa frustration en réalisant qu’à part subir, elle ne pouvait pas réellement agir ! Les seules actions dont elle était capable étaient de bouger les hanches afin de suivre le rythme endiablé du Diablotin et de bouger sa propre queue afin de le couvrir de maintes caresses. Moments de tendresses coupant parfaitement avec la rudesse et la brutalité dont l’Incube faisait part. Ha ça, il ne ménageait plus son petit trou ! Et son cul ne semblait pas se morfondre de ce traitement, ses parois s’étant dilatés permettant ainsi au fougueux explorateur de s’aventurer de plus en plus loin dans les méandres de cette sombre caverne.
« Hmm…Haa ! »
Il venait de la griffer ! De la douleur de la sodomie s’ajouta la douleur d’une griffure perforant la peau fine de la Terranide. Et pourtant, cette nouvelle source de douleur, elle l’accueillit presque à bras ouvert, s’en servant comme une nouvelle source de plaisir. Sadomasochiste ? N’allons pas jusque-là ! Elle ne faisait après tout que suivre les conseils d’Alastar. Elle cria une énième fois quand la queue du sulfureux démon se faufila enfin dans son vagin. Pourtant, l’appendice ne la satisfait pas réellement. Oh elle le sentait, elle sentait cette fine queue à l’extrémité triangulaire. Mais de tout cela, elle ne sentait que ce triangle, la queue du Diablotin étant bien plus fine que sa consœur du recto. Et de ce fait, elle ne la sentait pas réellement, créant ainsi une nouvelle source de frustration. Frustration qu’elle espérait bien vite annulée par les talents de l’Incube.
-
Ah, quel amant parfait ! Alastar était encore en train de besogner cette rebelle Louve, la sodomie se couplant à d’autres sensations, le tout se faisant en crescendo. Maître du sexe, Incube de plaisir constitué uniquement pour le plaisir de ces dames (et de ces messieurs), le Diablotin se faisait plaisir. Debout sur son lit, il pouvait entendre ce dernier soupirer et gémir, en harmonie avec les cris et les grognements diffus de sa partenaire féline. Shad avait fini par se laisser convaincre, et la petite sodomite était maintenant, non pas en situation de recul, mais d’envie. La queue caudale d’Alastar avait rejoint sa verge pour renforcer l’excitation que la jeune femme ressentait, mais il ne comptait évidemment pas s’arrêter là. Elle remua un peu en elle, les bords pointus de la queue se repliant progressivement, ce qui eut pour effet de gonfler et d’arrondir l’extrémité de sa queue. Concrètement, le Diablotin usait de sa magie rose pour transformer le bout de sa queue caudale en une autre verge, de même calibre que celle qui s’occupait à transformer le petit orifice de Shad en un boulevard à bites. Elle haletait et gémissait, poupée de chair ne pouvant rien faire d’autre que subir, lot commun aux personnes ayant un trou, là où les autres avaient un bâton. Au moins, Alastar rendait son séjour en Enfer agréable et relativement inoubliable. En ce moment, il se moquait bien de ceux qui avaient tenté de tuer Shad, de ce mystérieux talisman magique, des projets de sa sœur aînée à son encontre. Seul comptait le moment présent, et Alastar ne tolérerait aucune interférence, aucune nuisance quelconque. Quand on faisait une chose, comme s’occuper du beau sexe, il fallait la faire bien, et c’est ce à quoi Alastar s’évertuait en ce moment.
Deux queues allaient donc s’enfoncer dans les orifices de la Louve. Pour le coup, la jeune femme pouvait s’estimer comblée. Alastar devenait un véritable amant infernal, un amant qui ne voulait pas la laisser respirer, et qui allait, non seulement de plus en plus vite, mais aussi de plus en plus profondément. La Mercedes Alastar enchaînait les vitesses, et venait d’atteindre la sixième, fonçant à toute allure, bourrinant le corps de la Louve, contraignant la jeune fille à devoir suivre, et à s’accrocher au wagon pour ne pas être lâchée en pleine course.
« Haaaa... Shad, ma petite pute ! Hummm... !! »
Oui, c’était un mot doux. Ses mains se crispaient sur sa chair. Alastar était en sueur, haletant et respirant bruyamment. Le sexe, mine de rien, était une activité très physique, physique et nerveuse. Le Diablotin s’enfonçait rudement en elle, d’avant en arrière, les minutes fondant comme neige au soleil. Sa queue caudale remuait d’avant en arrière, mais tournoyait aussi, pivotant de gauche à droite, presque comme le ferait un vibromasseur. Elle ne pouvait pas pivoter sur elle-même, mais décrivait quand même des inclinaisons, frottant ainsi à chaque fois les parois internes de la femme, faisant comprendre à Shad à quel point coucher avec un Incube était le pied. Alastar aimait souvent se dire, pour flatter son égo, que, après son passage, ses amantes se faisaient chier au lit avec leurs mecs. Comment retrouver, auprès d’un simple humain, l’intensité sexuelle d’un beau démon, fort et vigoureux, joueur et pervers ? Il n’aimait rien de plus que de retourner voir ses anciennes conquêtes, et de sentir toute la joie de leur corps à l’idée de se faire à nouveau prendre par le beau diable qui était venu les violer dans leur sommeil, répondant à leurs prières implicites et silencieuses. Un Ange du cul, voilà une belle manière de décrire Alastar. Il ne cherchait pas à faire le Mal, juste à aider les gens, à les rendre plus heureux. Un diablotin attentionné, voilà ce que notre homme était.
Et c’était dans cet état d’esprit qu’il défonçait Shad comme une truie, en haletant, en grognant, griffant parfois ses fesses, ou pinçant sa chair, remuant contre elle, tout en elle, attendant le sacro-saint moment où la Louve allait jouir... Et où elle goûterait au plaisir d’un double orgasme simultané, qui remplirait tous ses orifices, et l’enverrait flotter en orbite dans des nuages de plaisir et des galaxies de jouissance éternelle.
Rien que ça, oui.
-
Haa ! Le plaisir de la magie rose ! Quelle magnifique forme de magie qui ne pouvait que servir aux mieux les intérêts d’un incube pervers ! Et par la même occasion ceux de sa partenaire actuelle. La frustration qu’éprouvait la Louve fut bien vite dissipée lorsqu’elle sentit que la queue caudale du Diablotin se transformait, son bout s’arrondissant et sa taille grossissant devenant l’égale de sa consœur qui était occupée à ramoner son derrière. A présent, elle ne pouvait nier qu’elle la sentait. Maître de la Luxure, Alastar ne le lui laissait aucun moment de répit, la besognant sans vergogne, la faisant gémir, soupirer, crier. Haa quelle délicieuse sensation que de sentir deux verges réchauffer vos entrailles, frotter contre vos parois internes et vous menez peu à peu vers une jouissance à laquelle vous ne saurez échappez !
« Pu…Haaa ! »
Les deux queues filaient, ne lui laissant aucunement le temps de reprendre son souffle. La douleur n’était maintenant qu’un lointain souvenir et seul le plaisir s’était imposé dans cet instant torride. La Terranide planta ses griffes dans les draps, arquant son dos, s’affaissant légèrement pour offrir au Diablotin un bien meilleur accès, pour qu’il puisse encore aller plus vite, plus loin. Les coups de butoirs s’enchaînèrent et le fil du temps glissa lentement hors de l’esprit de Shad. Depuis combien de temps était-elle là ? A se faire agréablement et sauvagement prendre par Alastar ? Elle ne saurait le dire. Tout ce qu’elle savait c’était que son corps réagissait positivement et que ses fesses devaient être bien rouges d’envies.
Le point culminant approchait à grand pas. A présent, ses trous n’étaient pas en train de se dilater mais plus de se resserrer, rendant à chaque fois la progression des deux verges plus difficiles mais également plus sensationnelle. Les frottements étaient ainsi donc beaucoup plus appuyés quoi que légèrement plus douloureux au niveau de sa porte de derrière. Mais le plaisir jouant parfaitement son rôle, ce petit inconvénient était bien vite mis de côté. Le corps de la Terranide était bouillant, ardent même et les frissons de plaisirs commencèrent à la parcourir, indiquant parfaitement qu’elle était sur le point de lâcher.
« Haaaa Alastar ! »
Toujours plus vite, toujours plus loin, toujours plus fort ! Comment pouvait-il garder un tel rythme sans jamais être épuisé ? Sans doute parce qu’il était un démon. Allait-elle s’en plaindre ? Loin de là ! Son corps réagissait plus que positivement, des filets de cyprines coulaient le long de ses cuisses, chutant sur le matelas du lit qui ne cessait de grincer face à la danse endiablée des deux amants. Son cul et son vagin étaient agréablement remplis, les deux verges palpitantes dans leurs étroits corridors. Son bas-ventre bouillant de désir, son corps frissonnant à chaque aller-retour qu’exerçait le Diablotin, la Louve fini par atteindre l’objectif final d’une partie de jambe en l’air.
Elle arriva, la jouissance arriva. Grandiose, explosive, détachant un instant la Louve de la réalité pour qu’elle ne puisse que se concentrer que sur les sensations qui l’assaillaient de toutes part. Une vague de chaleur s’était propagée dans tous son corps et ses orifices se contractaient périodiquement autours de la queue et de la verge du Diablotin, cherchant à leur faire extraire leur jus. Haa quelle magnifique sensation ! Quelle grisante sensation ! L’émotion passait, la Louve était haletante, le haut de son corps avachie contre des draps souillés, sa croupe toujours en l’air maintenue par les mains fermes du Diablotin. Elle ne bougeait pas, reprenant son souffle, savourant encore le double orgasme qu’elle venait d’avoir. Seule sa queue ondulait dans son dos semblant indiquer à Alastar qu’elle était plus que comblée.
« Ha..Woah..Bien joué sale Incube. »
Hey ! Elle ne pouvait nier qu’il avait parfaitement joué son rôle d’incube !
-
Le temps filait rapidement, rythmé par les coups de reins et les mouvements sporadiques du redoutable et terrible Alastar. La belle Shad gémissait à quatre pattes, suivant les mouvements nerveux, rapides, et de plus en plus profonds du Diablotin. Plus le temps passait, et plus il s’enfonçait en elle, rencontrant une résistance de plus en plus épaisse, le faisant grincer et soupirer lourdement. Le Diablotin remuait encore, encore et encore, avec cette double pénétration qui était son office. Une manière efficace et intense de satisfaire le beau sexe, et, dans ce domaine, Alastar se devait de faire honneur à sa race. Oh, il fatiguait, certes, mais le plaisir sexuel de la femme était sa potion magique, le revigorant, renforçant à chaque fois ce dernier, permettant de ressourcer son corps. Épuiser un démon de Luxure avec le sexe était théoriquement impossible, vu que, comme les vampires s’abreuvant de sang, eux se nourrissaient de sexe. Plus son amante était excitée, et plus sa force l’était. C’était un magnifique cercle vertueux du cul, et Alastar remuait en elle, rapide, intense, infernal.
Shad finit par s’abandonner au plaisir. Alastar la sentit jouir, et, en retour, jouit à son tour... Ce n’était pas la première fois qu’il jouissait en elle, et, à chaque fois, sa verge retrouvait rapidement sa dureté naturelle, confirmant sa nature d’être infernal. Son plus grand plaisir était d’épuiser ses conquêtes. Parfois, elles finissaient dans le coma, ou tellement épuisées qu’elles étaient incapables de bouger. Avec Alastar, le sexe devenait un véritable rodéo, une danse sauvage et nerveuse. Il relâcha Shad après avoir longuement joui en elle, chacune de ses queues balançant de longs chapelets de foutre, son sperme chaud éclatant en elle, rencontrant sa mouille. Un bel orgasme, digne d’un Incube, donnant lieu, dans la foulée, aux insultes et jurons de rigueur, « SALOPE » étant accompagné de claques bien senties sur ce beau postérieur. Autant voir les choses en grand, elle avait demandé un démon, et il la prenait à la manière des démons, en la bansant sauvagement, comme si elle n’était rien de plus qu’une pute qu’il fallait fourrer et remplir à ras bord d’un foutre blanc et dégoulinant.
Un sourire victorieux, et quelque peu moqueur, illumina ses lèvres après ce moment d’intense sauterie bestiale.
« Ha..Woah..Bien joué sale Incube » soupirait Shad.
Alastar haussa un sourcil. Sa queue caudale se retira dans un bruit de claquement sonore, libérant un peu de foutre. La queue caudale reprit sa pointe triangulaire, et, galamment, Alastar alla l’essuyer sur le drap, avant d’aller caresser aléatoirement le corps de Shad : son dos, ses hanches, son estomac. Finalement, le bout de cette queue alla titiller l’estomac de la femme, s’enfonçant dans sa chair, avant d’en sortir, et d’appuyer à nouveau dessus.
Le Diablotin, qui ne disait rien, finit par parler. Ses mains caressaient toujours les fesses de la femme, et il retira sa verge, en annonçant la phrase tant attendue :
« Je crois que je t’ai engrossé, Shad... »
Ou pas ? Il avait libéré tellement de sperme qu’il semblait étonnant de croire qu’un ou deux spermatozoïdes n’avaient pas trouvé le bon chemin. Sa verge se retira finalement de son postérieur, et il la laissa s’affaler sur le lit, la retournant galamment, en posant ses mains sur ses hanches. Shad se retrouva ainsi couchée sur le dos, et l’une des mains du Diablotin s’approcha d’elle, venant caresser tendrement sa joue, ses doigts griffus glissant ensuite sur ses lèvres. Vu comme ça, elle ressemblait à une fragile petite poupée... Une poupée en sueur, aux joues rouges, son corps étant encore marqué des strates du plaisir.
Après quelques secondes, il lui présenta une fiole contenant un liquide vert.
« Si tu ne veux pas d’un mini-Alastar qui te pompera les seins comme si une turbine venait de se nicher entre tes bras, tu peux avaler ça... Maintenant, ou plus tard. Je te préviens, le goût est assez... Écœurant. Ça nettoiera ton organisme, et il est possible que ça te fasse vomir un peu... Ou que tu aies envie d’aller aux commodités, je ne sais pas, ça dépend des gens. »
Il lui avait défoncé le cul, il n’allait pas non plus lui imposer un Alastar Junior ! Il lâcha la fiolke, qui tomba sur le ventre de Shad, et se pencha vers elle, déposant un tendre baiser sur ses lèvres.
« Il va falloir quelques jours avant que ma sœur ne décide quoi faire de toi... Si jamais tu t’ennuies, je pense que tu sais quoi faire pour passer quelques heures en bonne compagnie. »
Un nouveau baiser, cette fois sur son front.
N’était-il pas un formidable hôte ?
-
Elle n’était rien d’autre qu’une petite poupée de chaire le temps qu’elle reprenait son souffle. Son buste se soulevait et s’abaissait au rythme de sa respiration qui reprenait petit à petit une cadence moins saccadée. Elle ne pouvait absolument pas nier qu’il avait tenu parole et qu’il faisait honneur à sa race, son corps même était encore traversé par de nombreux spasmes de plaisir. Ce même plaisir auquel il fallait laisser un petit temps de repos, le temps que toutes les sensations redescendent. La Louve poussa un léger soupir d’aise en sentant la queue caudale du Diablotin sortir de son intimité et savoura par la suite les quelques caresses qui lui fut ouverte sur les différentes parties de son corps. Pendant ce temps, la verge restait toujours dans son fondement, baignant dans le sperme chaud qui avait été lâché. Elle allait avoir sacrément mal aux fesses et elle le savait déjà. Mais pour l’heure, elle ne se préoccupait pas de cette future douleur qui lui prouverait encore qu’elle était belle et bien vivante.
Finalement, Alastar se retira, lui permettant de glisser un peu plus contre le lit, le fessier rougit par l’effort auquel il avait dû faire face quelques instants plus tôt. Elle se retrouva bien vite sur le dos, l’incube au-dessus d’elle, lui offrant encore quelques instants de douceurs qu’elle accepta sans rechigner. Après tout, mieux valait ne pas l’énerver, la Louve avait appris le caractère très soupe au lait du Diablotin et le sortir de ses gonds était bien trop risqué en cet instant. Une fiole fut lâchée, récipient contenant un étrange liquide verdâtre rattrapé par une main vive avant qu’il ne touche le ventre de la Terranide. Cette dernière regarda par la suite le flacon tout en écoutant le démon d’un air quelque peu absent.
« Pour être franche…Avec tout ce que je me suis déjà pris, j’aurais déjà dû tomber enceinte et pourtant…Mais si tu veux, je boirais ton truc. »
Pour sa part, elle n’avait aucune utilité à boire ce breuvage qui semblait immonde. Retirant le bouchon, elle huma un instant l’odeur avant de reculer son visage, affichant un air de dégoût tout en refermant la fiole. Si l’odeur était aussi infecte que le goût, elle allait devoir prévoir une autre boisson pour se rincer le gosier. Mais pour l’heure, elle tendit juste le bras, posant la fiole plus loin, sa queue caudale frottant doucement contre le lit pendant que ses lèvres échangeaient un baiser avec le Diablotin. Un petit sourire étira ses lèvres suivit par un petit rire cristallin.
« Un deuxième round ? Ne me sous-estime pas, je suis sûre que je pourrais le tenir Alastar ! »
Oh elle le cherchait un tout petit peu. Sa queue se releva allant se frotter contre celle du Diablotin. Celle de derrière pas de devant. Prenant appui sur ses avant-bras, la lycane se releva, collant sa poitrine contre le torse de l’incube tout en allant lui voler un deuxième baiser. Mais de ce simple mouvement, une douleur jaillit au niveau de son fondement et elle ne put réprimer un petit grognement. Pour lui avoir défoncé le cul, il lui avait défoncé le cul. Son regard se tourna un instant vers le mur où elle avait été prise, ce même mur où trônait un tableau d’Onyxian peinte dans une posture plus que suggestive.
« Ta sœur ne va pas me laisser partir c’est cela ? Pourtant, il me semble qu’elle m’avait fait comprendre que ce qui arrivait n’était pas réellement vos affaires. Enfin, je présume que je ne peux pas partir de toute façon, Bon je vais boire ton truc là… »
Chose dis, chose faite. La Louve empoigna le flacon et sortit du lit. Non sans lâcher un beau et galant « Putain ! ». Posant une main contre le mur, elle s’avança vers l’endroit qui lui fut indiqué comme les sanitaires. Car quitte à boire ce breuvage immonde, mieux valait le faire dans un endroit où le rejet pourrait se faire sans crainte. Singulièrement malgré une douleur présente à ses premiers pas, la lycane parvenait à marcher plus ou moins bien. Elle estima que cela devait venir de sa nouvelle nature. Au moins, elle allait pouvoir s’assoir et bouger convenablement rapidement. Finalement, elle arriva aux commodités, ouvrit le flacon et but cul sec. Mieux valait boire le tout en une fois pour ne pas être dégoûtée de la boire la suite. C’était immonde, dégueulasse, infecte.
Une minute passa, deux minutes et rien. Pas d’envie de vomir, pas d’autres envie, rien. La seule réaction qui se passa fut le talisman qui se mit à briller légèrement de cette fameuse couleur cramoisie. A croire que ce dernier empêchait à sa porteuse d’avoir quelques désagréments. Attendant encore une minute de plus, la Louve finir par sortir, le médaillon pulsant toujours autours de son cou. Elle se laissa tomber sur le lit, les bras croisés derrière la tête, le regard levé vers le plafond.
« Rien. J’ai dû avoir de la chance. En tout cas, tu as raison, c’est dégueulasse. »
Un soupir se fit entendre. Et maintenant ? Elle savait comment tuer le temps mais n’avait-il pas autre chose à faire ? Et puis que lui réservait la sœur d’Alastar ?
« A-ton avis, qu’est-ce qui m’attends réellement ? »
Hey, elle avait bien el droit d’être un peu inquiète non ?
-
Shad se pressa contre lui, voulant continuer. Le Diablotin sentit ainsi sa queue poilue frotter la base de sa queue caudale, et il la maintint tendrement contre lui... Avant de la relâcher quand la douleur se rappela à elle. Shad se retrouva étalée sur le lit, laissant un Alastar amusé et taquin. Elle venait d’être prise comme une Reine, alors même que, initialement, elle n’avait absolument aucune envie de coucher avec lui. Et maintenant, elle demandait les prolongations... Voilà ce qu’il aimait chez les femmes, chez les êtres des Plans Intermédiaires. Elles ne savaient jamais ce qu’elles voulaient, trop habituées à ce que les hommes exaucent leurs moindres souhaits et leurs moindres petites prières. Elle but la fiole du Diablotin. Même pour lui, c’était écœurant... Mais les Enfers n’étaient pas connus pour produire des choses bonnes. Quand on faisait un festin de qualité, on prenait de la nourriture humaine. Les animaux infernaux n’étaient pas très bons. La viande était toxique, avariée, ou tout simplement infecte, en plus d’appartenir à des bestioles beaucoup plus difficiles à chasser que de simples vaches ou brebis. Concrètement, les démons étaient souvent nécrophages, se nourrissant à partir des cadavres de leurs propres congénères. Rien que pour ça, on pouvait comprendre l’insistance des démons à vouloir quitter cette dimension pour aller voir de vertes prairies.
La Louve but le contenu de la fiole en hoquetant, mais sans vomir. Le regard du Diablotin se porta à nouveau sur le talisman magique, qui se mit brièvement à luire. Il ne dit rien, et entreprit de remettre certains de ses vêtements, notamment son pagne, nouant les lacets, avant d’aller s’asseoir sur un fauteuil, en face de son lit. Oh, ils auraient pu continuer à jouer ensemble, et il aurait pu continuer à la prendre... Mais même le sexe se devait d’être limité. Si on l’utilisait trop, on en saturerait. C’était comme entendre une musique qu’on aimait beaucoup. Si on l’écoutait trop de fois, on finissait par s’en lasser, et la musique perdait de sa saveur. Il respirait lentement, des gouttes de sueur glissant le long de son torse, et répondit aux interrogations de la femme :
« Tu es libre de partir, Shad... J’imagine que tu es arrivée chez nous par le biais d’un Portail, et, dans la mesure où tu n’es pas une prisonnière, ni l’une de nos servantes, tu es libre. En tant qu’hôte, et parce que tu as prouvé que tu méritais mon respect, je pourrais même te conduire jusqu’à la frontière de la Luxure... Mais, peu importe le démon qui t’a amené, l’Enfer est grand, et dangereux. Même les Cercles Infernaux ne sont pas sûrs, alors, je ne te parle même pas des espaces entre les Cercles. »
Le voyage serait dangereux, et il fallait bien qu’elle en prenne conscience. L’Enfer n’était pas Terra. Il y avait ici des monstres horribles, des créatures tellement dangereuses que même Alastar ne s’y risquerait pas. De plus, l’Enfer était vaste... Immense. Il était beaucoup plus grand que Terra. C’était une dimension à part entière, un véritable univers qui s’étendait sans limite, et ce dans toutes les directions : de gauche à droite, mais aussi de haut en bas. Continuellement, de nouvelles cavernes se formaient, de nouveaux volcans poussaient, de nouvelles forêts émergeaient. L’autorité des démons, de fait, n’était pas une autorité territoriale, mais démographique. Le Prince de la Luxure ne contrôlait pas le Cercle de la Luxure, mais simplement les démons de la Luxure. La nuance était importante à relever, car elle n’était pas admise. Officiellement, le Prince de la Luxure régnait sur le Cercle, mais les frontières des Cercles n’étaient pas fixes, ce qui était souvent le prétexte à bon nombre de guerres entre Princes...
Alastar laissa planer quelques secondes, et reprit :
« Onyxian va demander une audience auprès du Monarque, Belzébuth... Une audience qui te concernera, et pour laquelle ta présence est conviée. »
Belzébuth était officiellement considérée comme le Monarque des Enfers, car, durant le Grand Conflit, il avait été le Général-en-chef, responsable de toutes les Légions Infernales, sous les ordres directs de Satan lui-même. Cependant, dans la mesure où chaque Prince se réclamait être aussi un Monarque des Enfers, son poste était continuellement remis en cause... Mais jamais devant lui. Dans tous les cas, dans les relations compliquées et tumultueuses entre les Princes, Belzébuth, qui siégeait au Grand Palais, apparaissait parfois comme un médiateur et un arbitre dans les rares cas où les Princes Infernaux n’avaient pas envie de se taper entre eux.
« En attendant, tu es notre invitée... Mais ne va jamais croire que nous te retenons contre ton gré. Tu t’es acquitté de ta dette, et nous n’avons aucune créance à faire valoir qui pourrait te retenir ici contre ta volonté. »
-
Allongée sur le lit, la Louve écoutait le Diablotin tout en faisant tournoyer son pendentif entre ses doigts, l’observant sous toutes les coutures en silence. Il lui semblait même voir à un moment l’araignée stylisée bougeait légèrement ses pattes avant de s’immobiliser. Ce que disait Alastar était un peu paradoxal. D’un côté, il lui mentionnait qu’elle pouvait partir et qu’il irait jusqu’à la conduire à la frontière du cercle de la Luxure mais d’un autre, la probabilité d’une audience à venir était à retenir. Dans une telle situation à quoi bon partir pour revenir ? Soupirant, la Louve se leva d’un bond, toujours dans ses habits d’Eve, avant de jeter des coups d’œil ici et là dans la chambre du Diablotin.
Il n’était pas difficile de comprendre que sa recherche était liée à quelques habits. Hey, après tout, ne s’était-il pas rhabillé également ? Pourquoi devrait-elle rester dans cette tenue ? Son regard finit par se poser sur ses affaires. Un haussement de sourcil fut effectué. Depuis combien de temps étaient-ils ici ? Posés sur une chaise dans le coin de cette chambre ? Elle était pourtant sûre de ne pas les avoir vus. Finalement, elle haussa les épaules, ne cherchant pas réellement à comprendre et entreprit de se vêtir à nouveau, tout en répondant au Diablotin :
« Dans ce cas, mieux vaut que je reste ici, si ta sœur Onyxian souhaite m’entraîner dans une audience avec le Monarche Belzébuth. Quant à ma venue ici, tu as vu juste, je suis passée par un portail, portail qui me permettrait aussi de revenir facilement sur Terra. »
Pas de robe pour la Lycane, mais des effets faisant plus pensé à un assassin. Nouant sa ceinture de cuir contre sa taille, entendant le cliquetis métallique de la boucle, ce petit son distinctif qui faisait comprendre au porteur que ses bas allaient tenir. Une vérification de ses armes fut également effectuée. Tout était à sa place, comme elle l’avait laissé, rien n’avait été touché. Les gants en cuirs furent également remis et les lames cachées testées et approuvées. Bon, tant qu’elle ne devrait pas combattre avec sa douleur fessière tout devrait aller pour le mieux. Enfin habillée, Shad alla s’assoir à son tour dans un fauteuil, posant son coude contre l’accoudoir, sa main soutenant sa joue. Un léger grognement s’extirpa de ses lèvres lorsqu’elle posa ses fesses sur le siège. Ces quelques pointes de douleurs auront pour objectif de lui faire rappeler sa première sodomie.
« Mais je dois t’avouer, bien que nouvelle ici, je ne connais pas très bien le Panthéon démoniaque. Du moins, si on peut appeler ça comme ça. Un petit cours peut-être ? »
Mise à part savoir que les démons étaient très fiers, la Louve ne savait pas réellement grand-chose. Et se présenter devant l’un des plus importants sans aucune connaissance pourrait bien être fatal. De plus, penser à sortir pour l’heure serait signe de suicide. Au-dehors, il était évident que son attaquant l’attendait pour finir son travail.
[Cours, très cours TT]
-
Shad accepta de rester ici, et entreprit de se vêtir. Elle avait toujours mal au cul, et la grimace qu’elle fit en s’asseyant sur un canapé fit naturellement sourire le Diablotin, amusé par la situation. Elle avait le cul en chou-fleur, mais sa fierté et son entrain la refusaient visiblement à se reposer dans le beau lit de cette chambre. Tout en s’habillant, elle demanda ainsi des informations supplémentaires sur l’organisation de l’Enfer. Alastar se releva à son tour, son regard se portant furtivement vers une grande armoire dans un coin. Elle abritait des tenues différentes... Des corsets, des guêpières, des
catsuits, des tenues sanglées... Malheureusement, une domestique avait remis les affaires de Shad dans cette pièce, ce qui faisait qu’il ne pouvait pas lui proposer des tenues plus attirantes.
*
Dommage... Cette Terranide ne cesse de vouloir fendre mon pauvre petit cœur fragile...*
Néanmoins, elle lui avait posé une question, et il était de son devoir d’hôte d’y répondre.
«
Suis-moi, Shad... Marcher soulagera ton cul, et je dois te montrer quelque chose pour répondre pleinement à ta question. »
Ils allèrent dans le couloir, et Alastar marcha droit devant lui, sa queue caudale glissant sur le sol. Par le biais de certaines portes parfois entrouvertes, on pouvait entendre des soupirs, des cris. Un œil curieux verrait essentiellement des succubes en train de faire l’amour, soit avec des hommes faisant office d’heureux esclaves, soit avec des femmes... Soit elles se faisaient plaisir, soit elles formaient d’autres succubes, ou couchaient avec quelques clients. Les succubes n’étaient pas que de simples prostituées, elles étaient aussi des démones de Luxure. Concrètement, c’était souvent elles qui passaient par les Plans Intermédiaires pour tenter de jeunes hommes amoureux... Chaque succube avait sa propre affinité. Certaines aimaient bien venir tenter les jeunes amoureux transis persuadés d’être tombés sur l’amour de leur vie, et elles s’amusaient à les tenter, afin de voir s’ils succomberaient à la tentation, ou non. D’autres préféraient les hommes puissants, d’autres préféraient les femmes... Bref, il y avait de tout, et, si certaines tuaient leurs amants en dévorant leurs âmes, d’autres se contentaient juste de les faire souffrir régulièrement, en leur offrant des parties de sexe endiablée, hantant ainsi leurs rêves et leurs fantasmes. Les succubes n’étaient pas des trésors interdits aux humains pour rien.
«
L’Enfer n’est pas qu’un monde, Shad, c’est une dimension exceptionnelle et unique, aussi grande qu’un univers. Tu ne peux pas comprendre le fonctionnement de cette dimension si tu raisonnes sur le même modèle que les Plans Inférieurs. Ici, il n’y a pas de planète, pas de soleil, rien d’autre qu’une immense réalité avec des grottes interminables et gigantesques. »
Il conduisit Shad par un escalier menant à une grande salle confortable, avec des tableaux montrant de superbes succubes. Il y avait de grands fauteuils et canapés en cuir, rouges ou de couleurs chaudes, avec des édredons, des coussins, et une table au centre.
«
Voici le salon familial des Magoa... Chaque tableau que tu vois ici représente les Matriarches successives qui ont dirigé le clan. On en fera un pour Onyxian quand elle sera morte. »
Il la laissa s’asseoir sur l’un des fauteuils.
«
Assieds-toi sur des coussins, ça soulagera la douleur dans ton postérieur. »
De son côté, Alastar continua à parler, en déambulant à droite et à gauche.
«
Jadis, l’Enfer était une anarchie totale, uniquement composée de monstres et de démons formant des clans hybrides et sauvages se battant continuellement dans une atmosphère aride et dure. L’histoire de notre peuple est complexe, car il n’y a pas beaucoup d’écrits datant de cette époque... Ce dont nous sommes sûrs, c’est qu’un démon, différent des autres, a réussi à tous nous unifier, et à nous parler d’une terre plus fertile, plus agréable... Les Plans Intermédiaires. Cet être s’appelait Satan. On le connaît aussi sous le surnom du Diable. Satan a réussi à unifier tous les sauvages clans, et a développé l’Enfer en se plaçant à son sommet, et en envahissant les Plans Intermédiaires. Ceci a donné lieu au Grand Conflit, car nous nous sommes heurtés aux Anges, ces mêmes Anges qui avaient jadis brisé l’équilibre de l’Enfer en scellant les Grands Anciens, et en bouleversant, par ce biais, l’écosystème de l’Enfer... Je ne suis même pas convaincu que notre monde se soit initialement appelé ainsi. Contrairement à ce que les humains pensent, je ne crois pas que nous ayons été créés pour être fondamentalement mauvais et cruels. »
Il se tut un peu, perdu dans ses pensées. Décrire l’Enfer lui prendrait des heures, et il alla donc à l’essentiel :
«
Satan est mort, officiellement tué par Lucifer, un Ange renégat. Lucifer a alors pris sa place en tant que Monarque des Enfers, mais, comme tu peux t’en douter, les choses ne sont pas aussi simples. La structure de l’Enfer démoniaque s’articule autour de différentes notions, comme les Cercles et les Péchés Capitaux. Les Princes Infernaux sont au sommet de leur propre chaîne, et on trouve, pour chaque Péché, un Grand Prince. »
Sept... Nombre parfait et symbole de l’abondance divine. Six était donc par excellence le chiffre de la Bête, le chiffre de l’imperfection. Pourtant, on parlait bien des
Sept Péchés Capitaux. Satan avait perverti ce nombre, en s’efforçant de copier Dieu. Les Sept Péchés Capitaux étaient la structure même des Démons, et avaient été découverts par les hommes par le biais de Saint Augustin. Alastar énuméra donc les Princes représentant les Sept Péchés Capitaux :
- Avarice : Mammon ;
- Colère : Satan ;
- Envie : Léviathan ;
- Gourmandise : Belzébuth ;
- Luxure : Asmodée ;
- Orgueil : Lucifer ;
- Paresse : Belphégor.
Les Sept Princes n’étaient toutefois pas les Princes exclusifs. Le Panthéon démoniaque était un véritable casse-tête chinois :
«
Là où les choses se compliquent, petite Shad, c’est qu’il n’existe pas sept Cercles, mais neuf Cercles... »
Là où les Sept Princes Infernaux étaient une personnification des Péchés Capitaux, les Neuf Cercles de l’Enfer constituaient la carte de ce dernier :
(http://carnetsdejlk.hautetfort.com/media/02/01/63779074.jpg)
«
Chacun de ces Cercles représente une catégorie précise de personnes qui sont punies en fonction de leurs péchés, chaque Cercle menant au plus grave de tous. Comme tu le vois, la représentation humaine montre les Neuf Cercles comme une sorte de puits qui s’enfonce de plus en plus loin, mais voir les Neuf Cercles ainsi, c’est oublier que la dimension infernale ne fonctionne pas sur les mêmes règles physiques que la vôtre. »
C’était un véritable cours, et le Diablotin continua, en listant chacun des Cercles :
- 1er Cercle : les Limbes. Il s’agissait de l’endroit où on trouvait les personnes non baptisées... Dans la vision catholique et religieuse. Dans une vision plus laïque, les Limbes désignaient juste les âmes errantes venant, suite au jugement dans le Purgatoire, d’être envoyées en Enfer, et qui erraient dans ces régions limitrophes. Aucune autorité ne pouvait prétendre régner sur ces terres, car elles étaient très sauvages, peuplées de monstres, de fantômes ;
- 2ème Cercle : la Luxure, la région de l’Enfer où Alastar et Shad se trouvaient. Les personnes qui avaient été reconnues coupables du Péché de Luxure, comme les violeurs, les pervers, les pédophiles, étaient envoyés ici, et croupissaient dans les bordels interminables de la Luxure, où, comme Shad l’avait vu, ils subissaient des orgies interminables ;
- 3ème Cercle : la Gourmandise ;
- 4ème Cercle : l’Avarice ;
- 5ème Cercle : la Colère, où on trouvait le Styx ;
- 6ème Cercle : les Hérétiques. Le Cercle des Hérétiques abritait essentiellement les individus ayant commis des crimes religieux : fanatiques, Inquisiteurs... À partir de ce Cercle, on entrait dans une autre région du royaume démoniaque, le « Bas-Enfer » ;
- 7ème Cercle : le Cercle de la Violence ;
- 8ème Cercle : le Malebolge, abritant les menteurs et les trompeurs, ceux dont les crimes consistaient à avoir usurpé la confiance des autres, et à les avoir trahis. Concrètement, le Malebolge abritait généralement les prisons infernales ;
- 9ème Cercle : la Traîtrise. Ce Cercle était un immense marais glacé où on disait que sommeillaient ceux qui avaient trahi leurs Nations, les terroristes, les tyrans ayant trahi leurs peuples, et les Anges déchus... C’était le marais glacé de Cocyte, où la température était si basse que nul ne pouvait y aller, et où on disait que Satan sommeillait.
C’était une avalanche de noms, de dates, et de lieux, mais le Diablotin n’avait pas encore fini :
«
Toute la difficulté est que chacun de ces Cercles n’est pas clairement délimité, et qu’ils ne correspondent pas non plus à l’ensemble de la superficie de l’Enfer. Le Malebolge, par exemple, est un Cercle instable, car les prisons infernales se trouvent un peu partout en Enfer, et abritent la grande majorité des âmes qui se trouvent dans les Limbes, et qui sont brisées, broyées, avant d’être envoyées dans leurs Cercles respectifs. Au centre de tous ces Cercles, on trouve Dité, une cité infernale bordée par le Styx, et qui abrite le Palais Infernal, et la demeure de Belzébuth. Belzébuth, vois-tu, n’est pas que l’Avatar de la Gourmandise. Il est aussi le grand responsable de toutes les Légions, et l’un des Quatre Princes Primordiaux, en compagnie de Satan, de Belial, et de Lucifer. »
Il reprit un peu son souffle, et continua :
«
Comme tu le vois, rien n’est simple. Si nous savons qui sont les Princes, selon la classification que l’on choisit, tout varie. Je t’ai présenté celle en fonction des Sept Péchés Capitaux et des Neuf Cercles, car les deux sont liés, mais il existe aussi d’autres classifications, notamment une qui élabore une distinction entre les Quatre Princes Primordiaux et les sous-Princes. Il faut s’y faire... L’Enfer est une dimension anarchique, il est normal qu’il n’y ait pas de réponses simples à une question aussi simple que celle de savoir qui commande dans tout ce foutoir. »
Il se tut à nouveau, et quelques secondes se mirent à passer.
«
Tu comprends pourquoi nous aimons aller sur Terre... C’est moins compliqué... Et ce d’autant plus que chaque Prince aime magnifier sa propre importance, et se faire passer pour plus qu’il n’est réellement. »
-
Pauvre petit Alastar, sans doute aurait-il préféré que Shad se vêtisse avec des vêtements plus attrayants et ne chant qu’une infime partie de son anatomie ? Idée utopique que voici ! La Louve n’était pas du tout du genre à se balader à moitié à poil, ni à porter quelques tenues extravagantes quand cela n’était guère nécessaire. Pourtant, on ne pouvait pas dire qu’elle était encore pudique et si elle viendrait à refuser à se retrouver dans une tenue d’Eve face au Diablotin, cela ne serait qu’un bon gros foutage de gueule. Tout simplement. Non, ici c’est juste qu’elle n’avait pas envie de porter une guêpière ou autre. Elle ne put pourtant pas réprimer un petit sourire narquois en observant la réaction, ou plutôt la déception d’Alastar face à son choix vestimentaire.
« J’aurais plutôt pensé qu’il fallait que je reste tranquille…Enfin.. »
Et elle le suivit. Marchant, ou plutôt titubant quelques peu dans le couloir. Oui, elle avait mal, oui elle avait envie d’hurler et de frapper Alastar pour cette douleur qui était sa cause mais non, elle n’en ferait rien. Stupide fierté. Pendant son avancée, l’Okami put ouïr différents types de murmures mais la raison de ces derniers étaient quasiment toujours la même : la Luxure et le sexe. Derrière chaque porte close s’élevait des gémissements, pour la plupart de plaisir. Après tout, cela aurait été bien étonnant d’entendre autre chose dans un tel lieu. Elle ne se trouvait pas dans le Cercle de la Luxure pour rien ! C’était presque à se demander comment les démons tentaient les êtres des Plans Inférieurs dans les autres cercles. Quoique, cela, la Louve n’avait pas spécialement envie de le savoir. Ou du moins, le savoir pourrait être un fait intéressant mais pas le subir. De toute manière pour l’heure, elle était dans le domaine de la Luxure.
« Et comparé aux Plans Intermédiaires, l’Enfer n’est pas réellement « accueillant » ne peut-elle s’empêcher de rajouter.
Ils arrivèrent finalement dans un imposant salon familial, lieu représenté comme tel par le Diablotin. Suivant ses consignes, la Louve laissa glisser son regard sur les portraits de chaque matriarche de la lignée des Magoa. Autant dire qu’elle n’avait réellement aucune idée de leur importance, ni comment la première des Magoa avait réussi à se hisser à un tel statut. Finalement, elle pris place dans un des fauteuils, s’installant assez confortablement sur les coussins sous les conseils de l’Incube. Sans un mot par la suite, elle écouta ce dernier lui faire un gentil petit cours sur les Enfers. Et bon sang quel cours ! La pauvre fut assaillit de lieu, de dates, de noms ! Tant d’informations qui étaient bien difficile de retenir en une seule et unique fois ! Et pourtant, elle espérait en retenir le plus possible, mais cela pouvait bien s’avérer être une chimère. L’Enfer semblait être bien plus difficile à cerner qu’aux premiers abords et la Louve se mordait à présent les doigts à le comprendre. Une chance encore qu’elle ne fut « que » devant Alastar en cet instant.
« T’avoues, c’est compliqué. Très compliqué même. Et quand bien même tu parles d’Anarchies, il y’a quand même un peu…hum…d’ordres non ? Rien que pour le principe des Cercles, ils suivent quand même un enchaînement bien précis même si certains sont présents dans les autres non ? Et concernant les Princes démoniaques et le fait qu’ils puissent exagérer leurs puissances, je ne pense pas que pour tous leur statut soit usurpés. Simple question de point de vue personnel. »
Bon, en réalité elle avait d’autres questions. Beaucoup de questions. Mais elle n’avait guère envie d’ennuyer Alastar avec sa curiosité sans borgne et il était fort probable que ce dernier ne puisse répondre correctement à ses interrogations. Après tout, comme il l’avait si bien dis, l’Enfer n’était pas un monde simple à cerner et le comparer aux Plans Inférieurs pouvaient facilement erroné son mode de pensée face à cet endroit.
-
L’Incube avait sorti une longue explication, et, pourtant, il n’avait fait que simplement creuser la situation complexe dans laquelle se trouvait l’Enfer. Il y avait tant à dire sur cette dimension, et à la fois si peu… C’était une dimension sauvage, rocailleuse, volcanique, mortelle, inamicale, anarchique… Et en même temps complexe, riche, diverisifiée, avec de multiples divisions et circonscriptions territoriales, ainsi que plusieurs espèces. Alastar n’avait parlé que de la partie concernant spécifiquement les démons, mais l’Enfer lui-même ne se résumait pas qu’aux démons. Dans l’architecture cosmique, l’Enfer était la dimension des morts, au même titre que le Paradis, ou les Champs-Élysées. Shad écoutait silencieusement l’homme, et, quand le bel Incube eut terminé son exposé préliminaire, elle posa plusieurs questions. Bien assise sur son fauteuil, avec de grands coussins, la Louve ressemblait à une petite adolescente qui n’attendait que la queue d’Alastar pour qu’il la suce. Elle revint sur les Cercles, sur l’ordre, sur l’existence d’une hiérarchie et d’un fonctionnement, et Alastar acquiesça lentement :
« Les démons reposent sur le principe de la loi du plus fort, Shad. C’est là que réside notre différence fondamentale avec les Anges. Nous pensons que l’être le plus puissant doit se trouver au sommet de sa chaîne, comme le prédétermine la Nature. L’ordre repose donc sur le plus fort. Onyxian est la Matriarche du clan, et elle ne le sera plus quand une autre succube la tuera… Ce qu’elle a elle-même fait en tuant sa propre mère. Il en va de même pour chaque hiérarchie. Un Baron reste Baron jusqu’à ce que son subalterne le tue, et que ledit subalterne soit tué par un autre subalterne. Je suppose que tu comprends mieux pourquoi nous peinons tant à nous organiser entre nous… Au sommet de tout cela, on trouve les différents Princes. Je t’en ai présenté quelques-uns, ceux affiliés aux Péchés Capitaux, mais il n’y a pas qu’eux au sommet. Disons qu’ils sont les plus connus, mais il existe d’autres Princes. »
Les démons affiliés aux Péchés Capitaux étaient surtout ceux qui s’étaient battus à l’époque du Grand Conflit contre les Anges, et pour le contrôle des Plans Intermédiaires. C’était essentiellement eux qui avaient été retenus. Les Cercles Infernaux, eux, relevaient des différentes missions menées par les Anges en Enfer, mais aussi, et surtout, du voyage mené par Dante il y a des siècles. Alastar pourrait encore beaucoup parler des démons, mais il invita plutôt Shad à la suivre, et ouvrit une porte menant à une bibliothèque. Il y avait des étalonnages de livres. Beaucoup traitaient sur la magie rose, le sexe, mais certains avaient des vues historiques.
« Si tu veux te renseigner, voici le rayon concernant l’Enfer… Son organisation, les différents Princes, les récits sur le Grand Conflit, et sur l’époque préhistorique. Certains disent que, jadis, l’Enfer était un endroit relativement paisible, et plutôt beau, avec des forêts, des collines, des prairies, des vaches… Et puis, un jour, notre écosystème a été profondément déréglé quand les Anges et les Dieux ont affronté et banni les Grands Anciens. Ils les ont bannis et scellés dans des prisons dimensionnelles, comme tu le sais très certainement. »
L’une de ces prisons avait été forgée près de l’Enfer, et, depuis lors, avait profondément modifié l’Enfer, créant un violent cataclysme naturel, qui avait transformé progressivement l’Enfer en ce qu’il était actuellement.
« Pour ceux soutenant cette théorie, c’est là la raison de notre volonté d’envahir les Plans Intermédiaires… Récupérer ce que nous avons perdu jadis. J’ignore si c’est vrai ou non… Mais c’est une idée intéressante. »
Il lui tendit un livre. Il avait été traduit en langue basique, et comprenait des informations sur Belzébuth, et sur le Palais Infernal. Le Palais était ainsi décrit comme l’ancien quartier général de Satan, à l’époque où l’Enfer avait été unifié. Maintenant, le Palais était une grande structure, vaste et complexe, abritant la demeure d’Hadès, et aussi la Cour Infernale, qui faisait notamment office de cour de justice lors des litiges entre Princes… Des litiges qui étaient toutefois très rares. La Cour était normalement présidée par Belzébuth, Grand Intendant de l’Enfer.
« Tu peux les consulter. »
Il lui caressa tendrement les cheveux, un sourire confiant et rassurant sur le visage.
-
Le principe de la loi du plus fort. Cette même loi qu’elle avait déjà pu appréhender en arrivant aux Enfers. Cette loi ancestrale régissant le règne animale. La Louve trouvait cependant dommage que les Enfers n’étaient pas régis réellement autrement qu’un simple principe de force. Mais cette hiérarchie semblait tenir depuis des millénaires alors à quoi bon la changer ? Et puis, personne ne semblait réellement s’en plaindre. Structure et désorganisation, voilà ce qu’était à la fois pour l’Okami les Enfers. En comprendre tout le principe, lui demanderait un temps fou, un temps qu’elle ne possédait pas. Ce fut avec une certaine moue qu’elle se leva de ces fauteuils si confortables et de ces coussins si moelleux pour continuer à suivre Alastar aux détours de divers corridors. Pendant la traversée, elle l’interrogea :
« Au fait, les Magoa n’ont pas de patriarche ? Je sais que les démons de la luxure sont majoritairement des succubes, mais un rare Incube ne devrait-il pas être au sommet du clan ? A moins que tous ceux qui ont essayés se font tués et qu’à présents ce sont les succubes qui commandent ? »
Après tout, ne disons-t-on pas que le sexe féminin était le sexe faible ? Face à un puissant incube, un succube de même niveau avait-elle la moindre chance de le battre ? Bien sûr. Mais singulièrement, la Louve pensait qu’au vue de leur nature assez « rare » comparés à leurs consœurs féminines, les incubes pouvaient posséder une force en plus à ne pas négliger. Là encore, elle parlait de choses qu’elle ne savait pas, mais n’avait-elle pas la possibilité actuellement d’assouvir ses interrogations ? Elle n’avait qu’à espérer qu’elle ne poserait pas une question de travers. Sa route, la mena en compagnie d’Alastar dans une bibliothèque. La couverture de certains ouvrages laissés facilement présager de leurs contenus. Mais ce fut vers une autre section qu’elle fut guidée et cette dernière lui fut présentée. Un tressaillement lui parcourut l’échine quand le démon mentionna les Grands Anciens.
« Le Grand Ancien..Shub-Niggurath….Oui, j’ai eu la joie de le croiser et de le combattre…Du moins ses tentacules et son possédé…et ses monstres aussi… »
Shub-Niggurath, le Dieu Ancien enfermé dans sa cellule inter dimensionnel qui avait réussi à prendre possession de l’esprit d’un homme, Oswald Mandus. Ce même Grand Ancien qui l’avait en partie forcé à tuer ses enfants pour le préserver d’un futur apocalyptique et qui lui avait fait construire une odieuse machine utilisant le sang humains pour créer de repoussants bêtes mi- humains mi- porcs. Shub-Niggurath qui avait bien faillit sortir de sa prison grâce à l’énergie d’Espers emprisonnés dans ses conteneurs et reliés au cœur de l’infernale Machine. Rien qu’à y repenser la Louve ne put réprimer un second frisson. Que ce serait-il passé si cette abomination était parvenue à sortir complétement de sa prison ? Rien de bien joyeux en tout cas. Pour oublier cela, la Louve utilisa l’une des dernières d’Alastar pour rebondir dessus, voulant un peu laisser le tentaculaire de côté.
« Si l’Enfer était pareil que le Plan Intermédiaire à l’époque, c’est normal que ces habitants cherchent à retrouver ceux qui leurs appartenaient… »
Elle saisissait par la suite un livre, un tendu par Alastar et le feuilleta rapidement, apprenant des faits nouveaux quant à la composition du Palais Infernale, les différents quartiers, les Princes qui y régnaient. Oh, elle aurait pu rester des heures assise ici, à lire, à s’instruire, à apprendre, mais elle ne fit que feuilleter rapidement l’ouvrage, s’arrêtant quand un mot, une icône captait son attention pour en lire le contenu. Soudain, action qu’elle n’avait pas remarqué au début, elle sentit la main de l’incube lui caressait les cheveux et levant le regard, elle put voir sur son visage ce sourire confiant et rassurant. Cherchait-il à la rassurer ? Ou cherchait-il autre chose ? Décidément, ce démon était bien dur à cerner. Son regard se rabaissa quelques instants sur le livre, filant de gauche à droite alors qu’elle lisait quelques lignes avant de le refermer.
« Je n’aurais jamais le temps de tout lire Alastar et je doute que de me savoir plonger dans des bouquins te ravirait également. »
Suggestion ? Peut-être. Mais il était également possible qu’Onyxian arrive sous peu et savoir que cette dernière pouvait bien les prendre dans une étreinte plus qu’amicale était bien la dernière chose que l’Okami souhaitait. En plus de savoir que Shub-Niggurath sortirait de sa prison. En pensant à cela, elle passa soudainement du coq à l’âne
« Dis, si les Grands Anciens s’échapperaient de leurs prisons, les Enfers devraient également se bouger le cul pour les remettre à leurs places ? Ou bien utiliserez-vous la zizanie et le chaos posés par ces monstres pour conquérir les Plans Inférieurs ? »
Ou les deux solutions étaient également possibles.
-
Elle avait combattu un Grand Ancien ?! Et elle avait survécu ? Alastar était surpris… Mais il savait que les Oracles et les sorciers infernaux avaient perçu, il y a quelques temps, une terrifiante perturbation à Nexus… Comme une brèche dans les frontières dimensionnelles, menant vers la prison d’un Grand Ancien. Shub-Niggurath… Voilà ce qu’ils avaient senti. Une infime parcelle de son pouvoir, avant que le Portail ne soit fermé. Cette Shad était décidément bien plus qu’une simple Terranide, et Alastar était sincèrement surpris. Elle lui expliqua cependant n’avoir pas vraiment le temps de lire, et avait encore des questions à lui poser, que ce soit sur son clan, ou sur les Enfers, et la position des démons vis-à-vis des Grands Anciens.
« Des Incubes ont déjà dirigé le clan, mais nous sommes moins nombreux que nos consoeurs succubes… Et généralement moins attirés qu’elles par le pouvoir. De plus, les succubes sont généralement plus fortes que nous, car elles ont une clientèle plus large… Oh, je ne dis pas que les femmes ne m’aiment pas, mais, de manière générale, les succubes n’ont qu’à se pencher sur les hommes pour se servir… Et elles sont également beaucoup plus traîtresses que nous. Onyxian dévore fréquemment ses amants terriens, et cette énergie luis et à se nourrir et à renforcer ses capacités. »
Les Patriarches étaient relativement rares au sein du Cercle de la Luxure, où les plus puissants démons étaient avant tout des succubes. Alastar aurait peut-être pu se sentir frustré d’être ainsi rabaissé, mais la réalité était qu’il n’en avait pas vraiment cure. Le pouvoir ne l’intéressait pas. Tout ce qu’il cherchait était de s’amuser avec des femmes, de leur faire longuement l’amour… Et il ressentait vis-à-vis d’Onyxian des sentiments partagés, partagés entre le plaisir naturel qu’il ressentait pour sa grande sœur, et la crainte du courroux de cette dernière.
Il avait répondu à cette question, et, tout en se déplaçant un peu, répondit à celle sur les Grands Anciens :
« Nous nous battons parce que nous croyons en notre liberté, parce que nous estimons que les humains ne sont pas dignes des terres qu’ils ont hérité… Les Grands Anciens, eux, se battent pour asservir l’humanité, pour la modeler à leur image. Nous sommes autant leurs ennemis que tu l’es d’eux. »
Il était important de le dire, car la nuance était facile à faire. Les démons disposaient de créatures surpuissantes et cauchemardesques, et étaient cruels et sadiques. C’était la guerre qui voulait ça… Ainsi que leur tempérament naturel. Mais, aussi cruels et sadiques soient-ils, ils avaient aussi leur propre sens de l’honneur, leurs propres codes. Ils voulaient asservir les humains, parce que, selon eux, c’était ce à quoi ils servaient… Ils étaient faibles et nombreux, conçus pour bâtir, pour construire, sous les ordres de leurs supérieurs naturels, les démons.
« Mais, encore une fois, et comme tu commences à le comprendre, la réponse n’est pas figée. Il te suffit de regarder ta propre espèce… Les Grands Anciens corrompent des humains qui travaillent pour eux… Les démons aussi peuvent être corrompus. »
C’était une chose que Shad devait bien comprendre.
« Fondamentalement, il n’y a pas tant de différences que ça entre un humain et un démon… »
C’est ce qu’Alastar pensait, et il tourna la tête vers la Louve, se penchant vers elle pour déposer un baiser sur son front.
« D’autres questions ? »
Si ce n’était pas le cas, il la laisserait seule… Pour le moment.
-
Il aurait été impoli de dire qu’Alastar n’était pas un correct hôte. En effet, malgré toutes les questions que pouvait lui poser la Louve, ce dernier ne rechignait pas à lui répondre, lui apportant ainsi diverses informations sur les Enfers et sur son clan. Elle sut ainsi que les incubes ne partaient pas réellement gagnants pour la prise de pouvoir contre leurs consœurs succubes. En effet, il était bien plus facile d’amadouer un homme et assouvir ses désirs sexuels plutôt que de forcer une femme à s’offrir à un parfait démon inconnu. Bien que la venue de ce dernier, après passage à l’acte, était pour la plupart du temps, appréciée et même redemandée ! Pourtant, la Lycane n’aurait de là jamais pensé qu’ils pouvaient, succubes et incubes, dévoraient leurs partenaires du moment. Voilà qui mettait à nu, une facette bien inconnue du domaine de la Luxure.
L’Okami fut de même étonnée de savoir que si les Dieux Anciens revenaient, les démons ne profiteraient pas du chaos engendré par ces derniers pour acquérir les Terres des Plans Intermédiaires mais qu’au contraire, ils se battraient également. Voilà qui était une chose presque déroutante, car cela voudrait également signifier qu’ils devraient faire équipe avec leurs adversaires de toujours, à savoir, les anges. Le bien et le mal s’alliant contre un ennemi commun. Une vision bien manichéenne à penser ainsi que tous démon était forcément mauvais et que tout ange était forcément bienveillant. Mais au moins, cette alliance quelques peu bancale, permettrait de face à la venue d’un Grand Ancien si l’un d’eux parviendrait à se libérer. Et Shub-Niggurath y était presque parvenu.
« En d’autres termes, si les Grands Anciens reviendraient, nous pouvons toujours supposer à une alliance des races…. »
Elle ne souleva pas la remarque sur son espèce. Après tout pour elle, il était évident qu’un humain, considéré comme supérieur à elle, avait beaucoup moins de chance de survivre dans un milieu hostile livré à lui-même. Certes, la Terranide avait quelques comportements canins mais elle jouissait également de divers attributs physiques et sensoriels que les humains ne pouvaient pas revendiquer. De plus, asservie une race dès le berceau était un fait facile en soit. Ainsi en réponse à la dernière question d’Alastar, elle lui donna une négative.
« Non, ça ira pour le moment, merci. Je pense que je vais un peu rester ici et lire un peu. Au pire, je retournerais dans ta chambre ou dans un autre endroit que tu me diras. »
Certaines de ses réponses pouvaient également être trouvées dans ces ouvrages. Attendant que l’incube la laisse seule, la Louve reprit le livre précédent qu’elle avait en main, tira une chaise et s’installa, lisant cette fois-ci un peu plus méticuleusement. Les minutes passèrent, ainsi que les heures et la Louve lisait, oubliant le temps, s’instruisant, sa tête recevant quantité d’informations. Pourtant, au bout de quelques temps, un sentiment de malaise la pris aux tripes. Lâchant le livre qu’elle était en train d’étudier, relevant ses oreilles aux aguets et son visage, la Louve avait la sordide impression d’être observée, épiée. Et ce en fut que quand elle évita de justesse une attaque magique enflammée qu’elle comprit qu’elle n’était pas entrain d’halluciner. Faisant volte-face, elle jeta un œil vers son agresseur et s’étrangla intérieurement. Lui ! Cet être qu’elle ne pouvait vaincre à cause de ses protections magiques ! Comment avait-il fait pour pénétrer le manoir des Magoa ? Mais elle n’eut guère le temps de s’interroger que déjà une autre attaque filait, cramant aux passages plusieurs ouvrages. Etant pris dans une impasse, elle dû se résigner à combattre, espérant que le tumulte attirerait bien vite l’attention et que les attaques ne brûleront pas trop de livres posés sur les étagères. A espérer juste que ces derniers soient ignifugés. Ainsi, dans la bibliothèque des Magoa, un combat accaparait les lieux.
-
Une alliance de races… Alastar n’avait pas relevé cette expression. Il en doutait, sincèrement, mais il s’était toujours vu comme l’un des démons les plus modérés de sa race, ce qui n’était pas peu dire quand on voyait l’empressement de certains d’entre eux. Beaucoup de démons n’étaient que de grands bourrins décérébrés tapant sur leurs voisins sans se poser davantage de questions. Alastar était parfois sidéré de la stupidité de bien des démons… Si seulement sa race était plus intelligente, si seulement tous étaient à la hauteur de leur réputation, il y a bien longtemps que les Plans Intermédiaires seraient à eux, et que la guerre aurait lieu dans les cités angéliques… Cependant, Alastar ne savait pas trop si, pour lui, ce serait une bonne chose. Quelle jeune femme pourrait-il consoler en venant la voir en pleine nuit, si le monde leur appartenait ? Il manquerait quelque chose… L’Incube ne serait plus qu’un simple soldat, et non l’amant fougueux et rougeâtre qu’il était continuellement. Une vraie déchéance !
*Finalement, ce monde-ci me va plutôt bien…*
En temps normal, Alastar irait chasser ailleurs… Mais, là, avec la présence de Shad, il tenait à rester à proximité, ayant le sentiment qu’Onyxian voudrait sa présence. Il déambula donc dans les couloirs, en cherchant une belle esclave. Ses pas le guidèrent dans une chambre où une femme l’attendait, Sandy (http://fc06.deviantart.net/fs70/f/2013/257/0/7/mask13_by_garv23-d6m93i5.jpg). La chambre était une chambre de plaisir, aux murs noirs, avec un lit, des chaînes, des menottes, des chevalets, et des fouets. Portant un long corset noir, des talons, et un petit masque, Sandy avait jadis été la matronne d’un bordel sordide d’Europe de l’Est, où elle n’hésitait pas à envoyer des filles venant de la campagne se faire violer, les droguant massivement. Elle avait ça, non seulement pour l’argent que la Mafia lui fournissait, mais aussi par plaisir, par goût de la luxure. Elle-même violait régulièrement certaines esclaves, ayant une passion pour la sodomie brutale, et pour tirer sur les cheveux des adolescentes. Quand elle était morte, elle avait fini en Enfer, et son âme perverse avait atterri dans la Luxure.
Sandy était en passe de devenir une succube. Elle était sortie de la mêlée, et suivait une formation destinée à la transformer en succube. Pour l’heure, elle restait juste une simple humaine, et, dans sa chambre, plusieurs hommes avaient été attachés et humiliés, battus, scarifiés, violés. Ils portaient des cagoules noires en cuir les empêchant de parler. Sandy avait une folle imagination, et une passion dévorante. Alastar la regarda en souriant, et se rapprocha d’elle, puis l’embrassa.
« Oh, Sandy, ma petite chérie… Je regrette de ne pas avoir eu l’occasion de sentir ton souffle plus tôt…
- Haaa… Alastar… Tu… Tu es ignoble ! Je t’ai attendu pendant des jours ! Des jours ! Sais-tu à quel point… Hunnn… Il est cruel de faire attendre une femme ainsi ? »
Elle sentait toujours bon, ce qu’Alastar appelait une fraîcheur terrienne… Le Diablotin reniflait son cou, léchant et mordillant sa peau, sa main venant se déplacer le long de sa hanche pour empoigner ses fesses. Elle avait vraiment un corps de rêve, et il sentit les ongles de la femme s’enfoncer dans son dos, tandis que sa bouche s’approchait pour mordre son cou.
« Haaaannn… Infâme… Infâme salope !
- C’est comme ça que tu nous aimes… Mon Diablotin ! »
Si on observait les flammes, on pouvait voir que, de manière curieuse, elle n’enflammait pas les livres. L’homme se tenait devant Shad, la main tendue vers elle, ses yeux rouges dévisageant lentement Shad… Puis les flammes s’envolèrent alors, et l’homme changea alors de forme. Un rire cristallin s’échappa de l’être, et une mystérieuse femme apparut alors, la main tendue vers Shad.
« Il suffit, jeune femme ! Ce n’était qu’un test ! »
La femme était connue en Enfer sous le nom de Jinx (http://fc07.deviantart.net/fs71/f/2014/259/7/a/test0909_by_kilartdev-d7zdt3i.jpg), et elle portait son armure. C’était une fille adoptive de Lucifer, aux origines mystérieuses, et qui portait une élégante armure noire. Elle avait invoqué des flammes magiques, et avait visiblement lancé un sort télépathique contre Shad pour la duper, lui donnant ainsi l’illusion qu’elle était son ennemi.
« Je m’appelle Jinx, j’ai été envoyée par Lucifer pour vous dire que le Monarque entendait participer à la délibération qui se tiendra avec le Seigneur des Mouches, Belzébuth. »
Elle rajouta alors, en observant le talisman de Shad.
« Le Monarque est très intéressé par cette histoire… » expliqua-t-elle.
-
Les livres ne brûlaient pas et dans un premier temps, la Louve songea qu’ils devaient tout simplement être protégés. Une bonne chose en soit mais elle ne se douta pas un seul instant que les flammes pouvaient s’avérer factices, qu’on venait de lui lancer un sournois tour d’illusion. Et lorsqu’elle s’apprêta à se défendre en frappant son adversaire grâce à une sphère ignicente, elle fut surprise de voir ce dernier se transformer et son rire rauque se muer en un rire cristallin. La Louve se stoppa net, faisant disparaître son attaque qui se transforma en un simple panache de fumées noires. L’incrédulité traversa son regard en entendant cette femme en armure noire se présentait et notamment la raison de sa venue. Un test ! Ce n’était qu’un test ? La raison de ce dernier échappa un instant à la Lycane qui pour sa part, ne jugeait pas ce dernier si nécessaire que cela.
« Un test ? Et pour quelle raison ? Je doute que ce qui intéresse le Monarque et les Princes soit réellement ma personne… »
Et comme pour souligner cette pensée et répondre au regard de Jinx, le talisman se mis à luire légèrement quelques secondes. Remarquant cela, sa porteuse l’attrapa entre ses doigts et le fit légèrement tourner entre son pouce et son index, semblant pensive. L’araignée stylisée en son centre s’activa et se mis à se promener sans gêne sur le corps de la Terranide, s’arrêtant de temps à autre pour « observer » Jinx. La course de l’arachnide se termina au niveau de la main de la Louve et se fut à cet endroit qu’elle entama une légère toilette. Shad l’observa quelques secondes avant de reporter son attention sur son interlocutrice.
« Autant y aller droit au but. Si je dois le rencontrer, que vais-je devoir réellement faire ? Comment devrais-je agir ? »
Même si l’Enfer était anarchique, il devrait bien y avoir un petit protocole quand on se retrouvait face à un être si important non ? Et la Louve doutait que ce dernier ne soit pas imbu de sa personne, ni qu’elle n’a pas une haute estime d’elle-même. En d’autres termes, il lui faudrait sans doute faire attention aux actes effectués et aux paroles dites devant lui. L’araignée se remit en mouvement, grimpant le long de son bras, arrivant sur l’épaule et descendant entre ses deux seins pour se positionner à nouveau sur son socle où elle redevint inactive par magie.
« Et quand cela aura lieu exactement ? »
Avoir une idée approximative du moment de cette réunion pourrait servir à la Louve de s’y préparer. Et dans ce sens, cherchait des plus amples informations sur Belzébuth et sur Lucifer eux-mêmes dans un premier temps. Apprendre leurs histoires, leurs caractères relataient par les ouvrages. Bref, ne pas venir dépourvue et surtout ne pas faire d’actes insensées pouvant heurter leurs fiertés démoniaques.
-
Dans son armure noirâtre assemblée dans les forges volcaniques de l’Enfer, Jinx vit le talisman magique de Shad se mettre en place, confirmant ce qu’elle pensait. Une araignée magique avança le long du corps de la femme, scintillant de magie, luisante et vibrante. Un spectacle impressionnant, et qui n’était pas dénué d’intérêt. Loin de là, même. La femme l’observa sans rien dire, tandis que la Louve, visiblement un peu surprise de ce qu’elle avait vécu, lui posa plusieurs questions. Jinx cessa alors d’observer l’araignée, puis regarda la femme. La Terranide était curieuse, et Jinx se rapprocha un peu d’elle, sentant la perversité luire dans tout cet harem. Elle sentait aussi, sur le corps de Shad, les traces de ce Diablotin fougueux et espiègle, qui s’amusait à aller dans les lits des autres. La mystérieuse fille adoptive de Lucifer avait déjà goûté elle-même aux charmes de cet Incube, et devait bien admettre qu’il était plutôt doué…
« Ça aura lieu lors de l’audience avec Belzébuth. Lucifer n’est pas en charge de l’ordonnancement du Palais Infernal. Quant au reste… Comme vous ne lui appartenez pas, vous n’avez pas forcément à l’appeler d’une quelconque manière que ce soit. Au sein d’une audience du Palais Infernal, Lucifer est un démon comme un autre. Seul Belzébuth, qui présidera la séance, dirigera cette dernière. »
Tout en distribuant ces quelques informations techniques, et quelque peu rébarbatives, le regard de l’humaine (car Jinx, à l’origine, était une humaine) se tourna à nouveau vers l’araignée magique sur la main de Shad. Ce talisman était une puissante magie, et, surtout, une magie très spéciale… Mais, au-delà de ça, Jinx était curieuse. Qu’est-ce qui pouvait à ce point attirer dans ce talisman pour amener Lucifer et Belzébuth à vouloir le voir ? Et que dire de l’homme qui avait attaqué Shad ? Jinx s’était rendu dans la région du combat, et avait ressenti des traces magiques terriblement élevées, signe d’un esprit très puissant... Et qui savait masquer ses traces. Jinx, malgré tous ses efforts, n’avait pas réussi à le retrouver, et, honteuse, était revenue avouer à Lucifer son échec. Contrairement à ce qu’elle avait craint, ce dernier ne l’avait pas puni, et n’avait même pas semblé surpris. Le Talisman était toujours entre les mains de Shad, et la maison des Magoa bénéficiait de puissants sorts magiques, des sorts et des protections qui faisaient que Shad était relativement à l’abri dans cet endroit.
Jinx marcha un peu, faisant cliqueter son armure, et attrapa pensivement un livre. C’était un livre sexuel, avec de multiples images… Un manuel de sexe destiné à de jeunes succubes. Elle tourna distraitement les pages, puis le posa sur une table, avant de regarder Shad, et de poursuivre ses explications :
« Lucifer est, comme Belzébuth, très intéressé par votre talisman. Ils vous en demanderont plus sur ce dernier… Même si je dois bien avouer que je ne comprends pas trop les raisons de cet engouement pour lui. Certes, la magie arachnéenne est rare et précieuse, mais, de là à ce qu’un Grand-Prince Infernal choisisse de s’y intéresser personnellement… »
C’était un peu fort. Autrement dit, Lucifer lui cachait quelque chose. Cependant, ce ne serait pas la première fois que le Monarque des Enfers dissimulerait à Jinx certaines informations. Il fallait bien admettre que c’était une manie très irritante, mais, à force, elle avait fini par comprendre que ce n’était pas le signe d’une défiance de l’être à son égard, simplement le fait qu’il ne voulait pas l’orienter sur de fausses informations, ou qu’il estimait que Jinx n’était pas encore prête pour savoir toute la vérité… Chose qui, à vrai dire, était également très frustrante aussi.
La main de Jinx se leva, et alla caresser l’une des mèches bleues de Shad. Un délicat sourire ornait les lèvres de la femme.
« Hum… Je sens l’odeur du Diablotin sur toi… Est-ce qu’il t’a prise avec ses deux queues ? C’est son grand fantasme… Je ne sais pas pourquoi, il a une fascination pour les fesses… Et, vu l’apparence du tien, je ne doute pas que tu as dû passer à la casserole. »
Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres. Elle relâcha les cheveux de Shad, restant face à elle. Oui, Jinx venait de changer totalement de sujet… Ce qui était aussi quelque chose qu’elle aimait parfois faire.
-
A nouveau, la Louve put assouvir sa curiosité en obtenant de la part de Jinx quelques réponses à ses interrogations. Bien évidemment, beaucoup restaient encore en suspens mais elle jugea plus prudent de ne pas venir à bout de la patience de cette femme. Dans tous les cas, elle-même partageait l’incompréhension qu’avait Jinx concernant le fait que deux princes infernaux s’intéressaient à son talisman. De plus, comme elle lui avait si bien informé, il sera fort possible qu’elle soit assaillit de questions quant à son sujet. Et à pars en expliquer la provenance, sans divulguer l’emplacement de la Forêt des Toiles, l’Okami ne risquait guère de répondre à leurs attentes. Etrangement, ce n’était pas al première fois q’une personne s’intéressait à ce médaillon arachnéen. En effet, quelques temps plus tôt , ce fut Adamante, la mage d’Elena Ivoiry, Reine de Nexus qui lui posa quelques questions à ce sujet. Mais avec l’histoire de la Machine, le talisman fut quelques peu oublié. Oh, mais la Lycane n’oublia pas que ce dernier s’était activé plusieurs fois pour lui sauver la mise. Une première fois pour lui monter une cache secrète où s’abritait et une seconde afin d’invoquer des araignées géantes pour la protéger. En repensant à cela, un bref souire s’afficha sur le visage de la Terranide. Sacré cadeau mine de rien.
« Bien, bien, je répondrais comme je pourrais dans ce cas le moment venu… Quant à leur intérêt concernant ce médaillon…Je dois avouer que ce n’est pas les premier à s’y intéresser, mais de là à vouloir me tuer pour l’avoir…»
Shad haussa les épaules et roula les yeux vers le ciel. Pour elle tout cela était insensé, incompréhensible ! L’être qui l’avait attiré aux Enfers dans une plaines désolée, cataclysmique et volcaniques n’avaient nullement besoin des pouvoirs que refermer le médaillon pour se protéger ! Ni même l’un des Princes Infernaux et surtout pas Lucifer ! Pourtant, cela indiqué bien que ce n’était sans doute pas cette partie qui les intéressaient. Mais alors quoi ? Qu’est ce qui pouvait bien attirer leur convoitise ? Certes Elise, était si sa mémoire était bonne, recherchée et sa tête était mise à prix. Mais cela n’avait que d’importance dans le monde mortel. C’était un fait qui ne devait pas avoir grand intérêt aux Enfers. Etrange, étrange…Tant d’interrogations, tant de questions restées sans réponses ! A vrai dire, la Louve n’était pas spécialement ravie de participer à la future rencontre avec Belzébuth et Lucifer mais d’un autre, certaines interrogations pourront y trouver leurs réponses pour les deux parties.
« Qu..quoi ? »
Perdue un instant dans ses pensées, Shad n’avait pas fait attention au fait que Jinx se rapprochait d’elle. Et ce ne fut que quand ses mains caressèrent l’une de ses mèches bleutées et qu’elle changea subitement de sujet, passant du coq à l’âne, que la Louve revint à la réalité. Ses oreilles s’étaient subitement dressées sur le coup de la surprise et son regard azuré à présent fixé celui de Jinx tandis que les poils de sa queue s’était légèrement hérissé. Une façon corporelle de dire « tu m’as surprise, mais pas une seconde fois ». L’expression de son visage restait cependant adoucie et un sourire amusée vint même l’éclaircir, sa queue se mettant à battre tranquillement derrière son dos.
« Le Diablotin ? Tu parles d’Alastar ? Serait-ce son surnom ? Intéressant…. »
Elle repensa subitement à la question précédemment posée. Niveau curiosité cette femme n’avait aucune gêne ! Pourtant, l’Okami sentait que changer de tenter de se défiler de servirait à rien. Elle fit donc pencher sa tête en arrière de sorte à pouvoir voir dans son dos, avant de se remettre droite.
« Merde, ça se voit tant que ça ? Pourquoi cette question ? J’imagine que tu y’ as aussi eu droit si tu me le demande ainsi….Ha et au risque de paraître naïve mais…tu n’es pas qu’une simple messagère du Monarque Lucifier non ? »
La Lycane connaissait son nom, qui l’avait envoyé et la raison de sa présence ici. Mais elle n’avait aucune idée quant à sa réelle personnalité, ni à son rang. En l’observant de pied en cap, elle ne pouvait continuer qu’à penser que son intuition n’était pas erronée. Depuis quand un « messager », était-il ainsi vêtu et possédait-il des pouvoirs tels ceux auxquels elle avait été confronté ? Et quelque chose lui disait qu’elle n’en avait vu qu’une infime partie. Alors, qui était cette Jinx ?
-
La Terranide se plongea pendant quelques secondes dans ses pensées, après lui avoir confié qu’elle ne comprenait pas les motivations de ceux voulant subtiliser son talisman. Jinx non plus, mais elle se doutait de la raison pour laquelle Shad devait mourir. Ce talisman était en effet lié à sa personne, lié à son âme. Si quelqu’un d’autre tentait de l’utiliser, le talisman se contracterait. Le meilleur moyen de briser ce lien restait encore de tuer Shad. C’était la meilleure assurance possible qu’elle ne reviendrait plus interférer. Restait encore, effectivement, à comprendre les pouvoirs profonds du talisman, et ce qui attirait tant de personnes avec ce dernier. La mystérieuse femme était intriguée, ce qui ne l’avait pas empêché de changer du sujet, afin de lui parler de l’inénarrable Diablotin. Ainsi, quand Shad demanda si c’était son surnom, elle dodelina lentement de la tête, un léger sourire amusé sur le coin de la bouche. Le Diablotin... On le surnommait ainsi, et lui-même avait aussi tendance à s’appeler ainsi. Elle se rappelait encore, avec délice, de leurs moments intimes. Il était un amant passionné et énergique, qui l’avait fait hurler et couiner.
Troublée, Shad regarda derrière elle, comme pour s’assurer que personne ne viendrait les surprendre. Aucun risque de ce point de vue. Jinx savait qu’Alastar était en ce moment en train de s’amuser avec l’une des concubines du harem, et qu’il en aurait probablement pour plusieurs heures. La répartition horaire quotidienne, chez Alastar, reposait essentiellement sur ses innombrables relations sexuelles avec ses amantes ou ses amants.
« Merde, ça se voit tant que ça ? Pourquoi cette question ? J’imagine que tu y as aussi eu droit si tu me le demandes ainsi….Ha et au risque de paraître naïve mais… Tu n’es pas qu’une simple messagère du Monarque Lucifier non ? »
Jinx esquissa un léger sourire, et croisa les bras, penchant la tête sur le côté.
« J’ai été éduquée par Lucifer... Je suis techniquement sa fille. Lucifer a estimé que, pour que ma formation soit complète, il me fallait perdre ma virginité. Je l’ai perdu dans ce harem, avec le Diablotin... Enfin, plus précisément, Lucifer a appelé Alastar, et Alastar m’a fait l’amour dans ma chambre. Je ne te cache pas que j’étais inquiète au début... Mais c’était ce que mon père voulait. Il voulait m’éduquer, pour que je sois un peu moins craintive. Quant à Alastar... Il était ravi d’être dans un Palais, et de pouvoir forniquer avec moi. »
Elle l’avoua toujours avec un sourire sur le coin des lèvres, puis poursuivit.
« Effectivement, je ne suis pas qu’une simple messagère, Shad... Même si je remplis parfois ces fonctions. Lucifer a jadis aidé mes parents biologiques, et le prix pour son paiement était le droit de surprise... Droit qu’il a invoqué quand j’avais six ou sept ans. Il m’a pris sous son aile, et m’a progressivement formé, afin de devenir la femme que je suis actuellement. »
Le droit de surprise était une vieille coutume, un droit ancestral qui était encore invoqué par les sorceleurs... Et même essentiellement par eux. Il s’agissait d’un mode de paiement consistant, pour un couple, à promettre l’un de leurs enfants à un homme qui les avait sauvés. Les sorceleurs, par nature stériles, invoquaient parfois ce droit pour avoir des héritiers et des élèves. C’était un droit assez mal vu, et Lucifer l’avait jadis invoqué auprès des parents naturels de Jinx. Le reste était sans grande importance... Ou l’était tellement que Jinx n’avait pas envie d’en parler avec une femme qui, après tout, restait encore une inconnue.
« Et je demandais juste ça pour me renseigner, petite Louve... Tu es suffisamment mignonne pour plaire à quelqu’un qui sélectionne avec soin ses amantes, a fortiori chez lui. »
Elle se déplaça encore un peu, continuant à observer les livres. Combien de temps avait-elle passé dans des bibliothèques similaires, à s’imprégner de l’histoire de l’Enfer, de la démonologie, et de la magie ?
« Il est normal que tu sois intimidée par cette audience, Shad... Mais le simple fait que Lucifer m’ait envoyé est un gage de confiance et de paix. Nous n’avons pas envie de te voler ton médaillon, ni de mettre fin à tes jours. Plusieurs des concubines de Lucifer viennent de cet harem... Et le Monarque n’a pas envie de se mettre en porte-à-faux avec ça. En revanche, nous ignorons l’identité de l’homme qui t’a attaqué... Ni ceux qui l’ont envoyé sur toi. »
Ou alors, si Lucifer le savait, il s’était bien gardé de le dire à Jinx. La femme se retourna vers Shad, et posa une main sur son épaule, une main rassurante et agréable :
« Je suis venue pour t’aider... Et pour te dire que tu as intérêt à entraîner ton cul. »
-
La fille de Lucifer ? Rien que ça ! Si Jinx avait été choisi par le Monarque des Enfers par le passé pour être sa « fille adoptive » c’est qu’il devait y avoir une bonne raison à tout cela. Et la Louve ne pouvait s’empêcher de penser que cette femme devait posséder quelque chose en elle qui avait attiré l’attention de Lucifer pendant son enfance. Certes, elle avait été le prix à payer de la part de ses parents pour remercier l’aide du Grand Démon, mais pour la Louve, un être de cette envergure ne choisissait pas ses « héritiers » sans réfléchir. Mais à présent, se devait-elle de changer sa façon d’agir face à Jinx ? Non. Si cette femme aurait voulu que Shad lui témoigne plus de respect et lui parle sur un autre ton, nul doute qu’elle se serait présentée d’une toute autre manière pour mettre en avant leur différence de rang. Elle hocha donc tout simplement la tête en guise de remerciement pour la réponse donnée.
« Au moins, avoir sa première fois avec un incube ne dois pas être si déplaisant que cela. »
Oh ça non ! La première fois était toujours une étape difficile et redoutée emplit d’une multitude de questions. Est-ce que ça fera mal ? Vais-je crier ? Comment va-t-il s’y prendre ? Vais-je aimer ça ? De simples questions pouvant tourmenter l’esprit féminin et causer le doute. Mais, savoir que sa virginité serait prise par un incube devait être un gage de sûreté quant à cette première expérience du domaine sexuel. Comment un incube pourrait rater son œuvre ? Comment pourrait-il ne pas apporter la satisfaction auprès de la personne à laquelle il aura été invoqué ? La Louve ne put cependant s’empêcher de se demander si Alastar avait pris « toute » les virginités de Jinx en une seule soirée. Ce qui reviendrait à penser que cette nuit, fut une nuit monumentale et inoubliable.
« Il n’y a pas de mal…J’en suis même plutôt flattée sur le coup. Quant à l’audience, je pense que le mieux est d’attendre et de voir ce que cela va donner…Si je commence à paniquer en y pensant, je risque de me faire du mal pour rien. – Elle haussa les épaules d’un air lassé – Après tout, si on aurait déjà voulu ma mort, je ne serais plus là n’est-ce pas ? »
La Lycane savait très bien que Jinx pouvait la tuer sans problème si elle le désirait. Si elle ne l’avait pas encore fait, cela prouvé bien que ses paroles n’étaient pas que des mensonges. Pourtant, Shad savait de par ses expériences avec la gente démoniaque qu’il ne fallait pas trop se fier aux apparences et rester néanmoins sur ses gardes. Loin de là à être crisper tout du long, mais juste à prendre garde à ses actes et paroles. Ainsi quand Jinx posa sa main sur son épaule, elle ne se déroba pas, sentant en partie que ce geste n’avait rien de malsain en soit. Mais la phrase qui fut énoncée, surtout la fin qui lui fit légèrement monter le pourpre aux joues.
« C’est un conseil….Qui ne me servira pas à grand-chose, j’ai déjà payé ma dette et je pense que les succubes et autres esclaves de ce lieu sont plus amène de satisfaire Alastar. A moins que tu veux me prévenir d’autres choses…. »
Mais est ce que cette déclaration était seulement portée sur le Diablotin ? Ou n’était-elle qu’une nouvelle mise en garde quant à l’audience qui allait se dérouler dans quelques heures ou dans les jours suivants ? C’était donc dubitatif et interrogative que la Louve regardait Jinx dans l’attente d’une réponse claire et concise. Elle espérait tout simplement ne pas récolter un rire cristallin en guise de réponse. Ce à quoi, elle ne pourrait malheureusement pas faire grand-chose contre. D’un pas en arrière, l’Okami se recula, attrapant par la suite l’un des manuels posés sur la table, le même qu’avait tenu précédemment Jinx entre ses mains. Elle feuilleta quelques pages avant de le reposer.
« Je me demande si les autres cercles ont des livres les concernant…Quels ouvrages contient ainsi celui de l’Orgueil ? Ou même celui de la Paresse ou de la gourmandise ? »
Les principaux écrits se trouvant dans le cercle de la Luxure étaient lié à la magie rose et au sexe. Ainsi de par cette information, pouvait-on dire que les ouvrages se trouvant dans le cercle de la Gourmandise étaient plus liés à la nourriture en elle-même ? Et que penser de ceux se trouver dans celui de la Paresse ? La Louve était bien curieuse à ce sujet.
-
Jinx était une femme bien curieuse. Rares étaient ces moments où les démons choisissaient d’adopter quelqu’un, a fortiori un être humain. Personne n’avait compris le choix de Lucifer. Ce n’était pas dans la nature des démons de venir en aide aux humains, encore moins en invoquant le droit de surprise, mais Jinx était bien placée pour savoir combien le Monarque des Enfers, puisque c’était ainsi, et non sans une certaine ironie, qu’il se proclamait, était paradoxal. Il restait toujours le Porteur de Lumière, le héraut des Anges, et héros du Grand Conflit. Combien de fois lui avait-il raconté ses innombrables combats contre les démons ? Les forteresses démoniaques qu’il avait détruits ? Les Portails Infernaux qu’il avait fermés ? Lucifer avait affronté des Balrog, sauvé des peuplades entières de l’esclavage, défié des dragons noirs. Il s’était battu dans les Plans Intermédiaires, et même jusqu’en Enfer. C’était un guerrier terrifiant, qui insufflait l’espoir et le courage dans le cœur des Anges meurtris et abattus par leurs pertes. Brave, fort, valeureux, et beau, il avait été le plus grand des Anges... Et pourtant en opposition avec le Conseil des Archanges, en opposition avec Imperius, son mentor, l’Archange du Courage, un Archange belliciste et autoritaire, qui, par bien des aspects, ressemblait à Lucifer. Jinx connaissait l’histoire de cet homme, de celui que, parfois, elle considérait effectivement comme son père. En parler à Shad serait trop long, et aussi passablement inutile, car ça n’avait rien à voir avec ce qui se passait maintenant. Lucifer lui avait demandé de venir ici, afin de veiller à la protection de Shad... Et la seule chose qui avait restreint Jinx, c’était la présence du Diablotin... Ce maudit Incube qui avait réussi à l’humilier, à la briser, à lui rappeler son statut d’humaine en la violant pendant des heures.
Shad avait encore des questions à lui poser, ce qui arracha Jinx de ses pensées. Si la Louve était observatrice, elle aurait pu voir, avant d’avoir saisi le livre, les joues de Jinx s’empourprer légèrement. La jeune femme repensait à ce moment avec Alastar, et elle savait ce qu’il était en train de faire ne ce moment. Chaque fois qu’un Incube ou une succube faisait l’amour, ils émettaient naturellement de la magie rose autour d’eux... Jinx pouvait la sentir, et elle reconnaissait la signature du Diablotin... Et, en la reconnaissant, elle repensait au passé, à ce moment où ils avaient fait l’amour, ce moment qu’elle rejetait dans son esprit, alors que, en réalité, elle l’avait adoré. Elle irait même jusqu’à prétendre que c’était l’un de ses meilleurs souvenirs en Enfer.
« Hum... Chaque Palais dispose normalement d’une bibliothèque, mais, pour être honnête, les démons ne sont pas très portés sur la lecture. On m’a dit que, si la bibliothèque est à côté des chiottes, c’est parce que les livres servent de torche-culs... C’est dire le niveau intellectuel de la plupart des démons. Les livres sont généralement écrits par des Archivistes qui n’ont que ça à faire, mais personne ne songe vraiment à les lire... Ou presque. De manière générale, l’Enfer est une pratique orale. Mis à part certains démons, personne n’a théoriquement le droit d’écrire dans la langue démoniaque. Ceci explique pourquoi bien des livres sont écrites dans la langue commune. »
Elle lui délivrait différentes informations, et continua.
« Quant à Alastar, ne crois pas que c’est parce que tu as couché une fois avec lui qu’il va t’épargner... C’est mal le connaître. L’Incube passe la majorité de son temps à coucher à droite et à gauche. Mais bref... Les livres t’intéressent, donc, Shad ? »
Jinx esquissa un léger sourire, en déambulant un peu.
« Quand j’étais encore sur Terra, j’avais horreur de lire... Les Maîtres ne cessaient de me punir quand je perdais mes livres, et je laissais ma sœur se charger de tout... Il a fallu que je débarque en Enfer pour finalement finir par en apprécier le goût... »
Sa sœur... En prononçant ce mot, on avait pu sentir comme un léger soupir dans la bouche de Jinx. Elle secoua la tête, comme si elle n’avait pas spécialement envie d’évoquer ce passé.
« Alors... Je suis là pour te protéger, Shad... Si jamais celui qui t’a attaqué revient... Nous devrons donc dormir à proximité... Et, si tu veux sortir te promener, je devrais aussi t’accompagner. Rassure-toi, je sais me faire discrète. »
-
Bon, la lecture n’était pas au goût de la plupart des démons. Rien qu’à penser à toutes ces sources de connaissances réduites à devenir de simple torche-cul pour essuyer des déchets organiques sortant du postérieur d’un quelconque habitant de l’Enfer, la Louve afficha une mine quelque peu contrite. A tous les coups, ils passaient peut-être devant des informations intéressantes. Mais non, l’oral primait dans cet environnement. Au moins, un avantage à tout cela était que les ouvrages étaient écris en langue commune, donc par ce fait, que plusieurs êtres pouvaient les consulter s’ils arrivaient à en acquérir. La Langue Démoniaque n’était pas connue des simples mortels et il était facile de penser que le fait que les livres étaient écris en langue commune permettaient à ces dernier de s’approcher de la magie noire et de commettre certains impair. La Louve savait et était consciente que la Magie Noire était une pratique redoutable mais également dangereuse. Un seul faux pas, une seule mauvaise préparation pouvait être fatal. Elle sortit néanmoins de ses pensées haussant un sourcil interrogateur en apercevant les joues de Jinx s’empourpraient l’espace de quelques petites secondes.
« Et moi qui pensait être tranquille avec Alastar…Je comprends mieux ton conseil d’avant…quant à la question, oui j’aime lire. Les livres apportent la connaissance et permettent également de se renseigner. C’est grâce aux livres que j’ai pu préparer mon voyage vers les Terres Gelées en sachant très bien ce qui m’attendait. C’est aussi grâce à eux que j’ai pu m’instruire sur diverses races et lieu de Terra. Et même de la Terre. Alors à penser qu’ici ils ne servent qu’à se torcher le cul…c’est un peu….une perte en soit. »
Combien d’heures était-elle déjà restée enfermée dans une bibliothèque à s’abreuver du savoir que cette dernière contenait ? Shad était de nature curieuse, une curiosité qui l’entraînait de temps à autre vers une suite d’évènements incongrues mais ô combien enrichissants. Une chose dont elle ne pouvait nier à présent était que sa vie était à présent bien mouvementée. Elle qui se plaignait par le passé d’avoir été capturé et amenée de force sur Terra, à présent, elle remerciait presque ce jour sans qui sa vie serait d’une monotonie éreintante. Non à bien y penser, ce jour précédemment maudis avait complétement changé sa vie et ce n’était pas plus mal. Ses oreilles se relevèrent doucement à l’entente d’un soupir expiré qui apparaissait très clairement pour son ouïe. Là encore, l’incompréhension frappa la Terranide qui ne savait pas trop ce qu’elle devait en penser.
Elle se mit cependant en marche, se dirigeant vers la porte, écoutant Jinx qui lui expliquait qu’à présent elle devrait la suivre partout où elle irait. Pour sa « sécurité ». Une sorte de garde du corps en quelques sortes. Posant sa main sur la poignée, la Louve expira fortement d’un coup sec, comme un soupir avant de prendre la parole.
« Je vois plutôt ça comme une surveillance. Mais j’imagine que nous n’avons pas le choix. Pour l’heure, je ne suis pas forcément fatiguée et j’aimerais pouvoir faire mes armes. Ca fait un petit moment que je ne me suis pas entraînée et j’ai quelques nouveautés à approfondir. »
Depuis sa « malédiction/bénédiction » reçue de la part d’Aamon, la Lycane n’avait pas réellement usé de ses deux nouvelles formes et pouvoir s’entraîner à les maîtriser ne serait guère un luxe. Pourtant, elle se demandait si elle aurait vraiment la possibilité de le faire. Ces formes, elles les avaient déjà utilisé une fois chacune par le passé, mais rien ne bien probant, rien qui nécessitait une parfaite connaissance de leurs capacités. Ce qui en soit, était un certain handicap. Jusqu’à où pouvait-elle réellement aller ? Quels étaient ses handicaps ? Elle devait le savoir ! Mais malgré tout, c’était un autre point qui l’intéressait à présent :
« Ha et..je sais que je suis qu’une parfaite inconnue à tes yeux, mais si tu veux parler… Enfin, je te laisse faire ton choix, quitte à ce que nous devons simplement aller dans une chambre»
Un moyen très simple de dire qu’elle était ouverte à la discussion et qu’elle serait prête à offrir une oreille attentive à Jinx si le cœur lui en disait. Elle lui disait également que ce serait à elle de choisir leur futur destination.
-
La fierté des démons... Ce n’était rien de plus que ça. Leur fierté les empêchait de voir dans les livres autre chose qu’un enseignement venu d’une autre personne, généralement morte, un enseignement qu’ils n’étaient donc pas capables d’eux-mêmes, mais uniquement à travers des bouquins. Évidemment, en disant que les livres n’étaient utilisés que pour les sanitaires, Jinx caricaturait en forçant le trait, mais c’était l’esprit. Les démons étaient extrêmement prétentieux, suffisamment pour avoir de magnifiques bibliothèques afin d’impressionner les autres, et suffisamment pour se refuser à en lire le contenu. Jinx avait un point de vue différent, et, comme Shad, elle avait beaucoup appris en lisant. Et, également comme elle, elle hésitait entre savoir si son enlèvement par Lucifer était une bénédiction ou une malédiction... Probablement un peu des deux. Elle était plus puissante que ce qu’elle n’avait jamais cru possible, mais... Et bien... Il lui manquait une chose centrale, fondamentale... Il lui manquait le contact de sa sœur, sa présence rassurante et réconfortante...
Elle sortit de ses pensées en entendant que Shad désirait s’entraîner. Jinx ne dit rien, et, quand elle commença à entrouvrir les lèvres pour lui répondre, la femme se retourna vers elle, pour faire une précision supplémentaire :
« Ha et.. Je sais que je suis qu’une parfaite inconnue à tes yeux, mais si tu veux parler… Enfin, je te laisse faire ton choix, quitte à ce que nous devons simplement aller dans une chambre. »
Jinx fronça lentement les sourcils. La Terranide avait dû noter son comportement, et elle haussa rapidement les épaules.
« Ne t’en fais pas pour moi, Shad. Si tu veux t’entraîner, nous allons devoir sortir du harem. Ne t’inquiète pas pour Alastar, quelque chose me dit qu’il est déjà bien occupé... »
Elle connaissait l’Incube, et elle ne pouvait pas nier qu’elle n’était pas mécontente de le voir. Enfin... Plus précisément, Jinx l’aimait beaucoup, mais cette attirance qu’elle ressentait pour lui était troublante, énervante, et ce d’autant plus qu’elle savait très bien qu’elle n’était pas réciproque. Elle était juste une humaine, et lui un Incube... C’était ridicule d’y penser. Lucifer l’avait appelé pour lui enlever sa virginité. Jinx s’en souvenait encore... Elle avait eu tellement peur, tellement peur de se faire violer... Devant Lucifer, elle faisait la brave, mais, quand elle avait été seule dans la chambre, en attendant le Diablotin, elle avait eu peur... Et tout s’était passé comme dans un rêve. Le pire, c’est qu’Alastar le savait, et que ce maudit Incube en profitait volontiers à chaque fois ! Jinx était une femme de caractère, forte et déterminée... Alors, pourquoi est-ce que ce sale démon rouge la mettait à chaque fois en émoi ?!
Jinx secoua la tête à nouveau, cessant de penser à Alastar... Qui était sûrement en train de coucher avec l’une de ses amantes...
« Suis-moi. »
Jinx sortit donc de la bibliothèque, et s’avança rapidement, rejoignant un grand couloir avec, à gauche comme à droite, des tableaux particulièrement suggestifs et érotiques. Un tableau géant, grandeur nature, montrait ainsi Onyxian (http://img110.xooimage.com/files/0/7/f/onyxian-499d971.jpg), que Shad avait probablement déjà vu. Il y avait essentiellement des succubes ici, qui arrivaient depuis des escaliers latéraux, avant de passer par des portes, saluant parfois Jinx, ou rigolant entre elles. Le grand couloir menait à un hall d’entrée avec une fontaine et une grande fresque sur le toit, montrant une scène d’orgie.
Le duo sortit par les grandes portes, et elles arrivèrent dehors... Le Palais des Magoa se trouvait dans une immense caverne, et on pouvait voir, en hauteur, le plafond. Au loin, d’énormes ouvertures menaient à d’autres grottes, et ainsi de suite. Un pont-levis reliait le Palais au reste de la grotte, et il y avait, en-dessous, une rivière volcanique éblouissante. Une grande plaine se trouvait devant, rocailleuse et aride.
« Le Champ de la Luxure comporte des forêts et des plantes... Cependant, je te déconseille d’y aller sans assistance. Les plantes qui s’y trouvent sont toxiques et voraces. Elles feront de toi leur esclave sexuelle, jusqu’à te sucer complètement. »
Un programme qui n’était guère réjouissant. Jinx s’avança lentement, s’écartant du chemin principal, et s’arrêta après une dizaine de mètres. Vu d’ici, le Palais ressemblait à une sorte de grand manoir, avec de grandes bannières pourpres et violettes filant le long des murs, représentant le blason des Magoa. Des lampions et des lierres se trouvaient parfois le long des murs.
« Nous allons nous entraîner ensemble, Shad... Quelles sont tes champs de compétence ? Que sais-tu faire ? »
-
Mieux ne valait pas insister. La Louve avait rapidement compris au ton de la voix de Jinx qu’elle ne souhaiterait pas parler. Après tout, cela était un fait logique en soit, qui donc irait se confier à un parfait inconnu ? D’autant plus que le passé de Jinx devait être un sacré roman et qu’en comprendre toutes les subtilités, en entendre toute l’histoire demanderait bien plus qu’une simple petite heure. Tout ce que savait pour l’heure l’Okami sur cette femme s’était qu’elle été devenue la fille adoptive de Lucifer et que ce dernier l’avait éduqué et entraîné. Pourquoi l’avait-il choisi elle ? Là encore, tout cela restait un mystère. Mais la Louve se refusait à croire que le Monarque des Enfers n’avaient pas une idée plus globale derrière l’esprit.
Puis, hochant simplement la tête en signe d’affirmation, elle laissa la fille de Lucifer la guider au travers des couloirs du Palais Magoa. De temps à autre, son regard s’arrêtait sur l’un des nombreux tableaux décorant les pans muraux des nombreux corridors. Tous représentaient des succubes dans des positions plus que suggestives. Onixian étant la matriarche du clan avait même droit à son tableau grandeur nature. Sans doute était-ce là pour montrer son autorité et que le jour où elle sera déchue, un autre succube sera représenté d’une telle manière. Mais pour l’heure, Onixian dirigeait le clan Magoa donc de ce fait, une telle question n’avait pas lieu d’être. L’Okami restait silencieuse, et ne donnait qu’un simple geste de la main quand on lui adressait une salutation.
Lorsqu’enfin le pas de la porte fut franchi et que l’extérieur fut atteint, la Louve put comprendre le sens des paroles du Diablotin : « Oubliez tous ce qu’on savait sur les plans intermédiaires quant à la disposition de l’espace ». En effet, l’espace, l’environnement aux Enfers étaient en tout point différent de celle connue sur Terra. Autant dire, qu’il était assez simple de perdre ses repères les premières fois ! Observant autours d’elle, la Lycane nota les différentes grottes situées plus haut, se questionnant quant aux lieux où elles menaient. Elle jeta également un coup d’œil à la rivière de la lave en contre-bas, avant de subitement tourner son attention vers un lieu qui était bien trop verdoyant pour cet environnement sec et aride.
« Le Champ de la Luxure comporte des forêts et des plantes... Cependant, je te déconseille d’y aller sans assistance. Les plantes qui s’y trouvent sont toxiques et voraces. Elles feront de toi leur esclave sexuelle, jusqu’à te sucer complètement. »
A cette description, la Louve perdit toute envie d’aller voir ce » jardin » de plus près. Se retrouver aux prises avec des plantes avides de sexes n’étaient pas l’un de ses grands fantasmes.
« Rien de réjouissant…A part peut-être pour des succubes et des incubes »
Si ces plantes étaient si voraces au niveau sexuel, peut-être étaient-elles une épreuve à passer pour les futurs êtres de la Luxure ? Ou bien ce n’étaient que de simple plantes. Du moins « simple » dans le sens qu’elles ne rentraient pas en compte dans la formation d’un succube ou d’un incube. La Louve fut cependant soulagée de savoir que ses pas ne la menaient pas pour l’instant vers ce jardin et qu’ils semblaient même s’écartés du chemin principal. Après une dizaine de minute, elle atteignit en compagnie de Jinx une vaste plaine rocailleuse et aride, au loin elle discerna même un volcan qui crachait périodiquement des gerbes de lave qui coulaient le long de ses flans. Niveau endroit romantique, les Enfers n’étaient pas une bonne adresse en soit.
« Alors…Mes deux principales facultés sont la pyromancie et la métamorphose… »
L’Okami pris son temps pour décrire à Jinx tous ce qu’elle savait faire. Lui expliquant de ce fait quel sort elle était capable de lancer, ce qu’elle n’avait jamais essayé, le fait qu’elle était également insensible aux feux et à toutes sources de chaleurs. Mais le plus long fut de décrire chacune de ses métamorphoses, leur point fort et faible. Et tout en les décrivant, Shad changea de forme pour souligner ses paroles, parlant en premier de sa forme animale qui pouvait avoir deux tailles différentes, une de la taille d’un Worg, et l’une un « poil » plus imposant. Transformée, la Louve s’embrassa également, expliquant que la maîtrise du feu lui était également possible sous cette forme et que pour ce faire, elle se servait de sa queue comme d’une main. En effet, les boules et autres attaques étaient lancées en majorités par son appendice caudale.
« Quant à la suivante… »
La Terranide changea de nouveau de formes, devant une sorte de lycanthrope (http://nsa34.casimages.com/img/2014/06/27/140627024432563694.jpg) au pelage d’ébènes et aux arabesques rougeoyante sur son pelage. Une paire de cornes rouges étaient également visibles sur le sommet de son crâne. Avec une voix légèrement plus grave ponctuée de temps à autre par de légers grognements, Shad décrivit de nouveau les capacités de cette forme. Si la dernière était un atout important sur le plan de la vitesse, celle-ci misait plus sur la force brute. Les signes sur son pelage brillaient de temps à autre beaucoup plus fortement, semblant presque donnée un effet « enflammé » au corps de la Lycane. Après une rapide présentation, la Louve hésita un instant avant de prendre une dernière forme. Une acquise il y’ a peu et une dont elle n’avait aucune connaissance réelle quant à ses capacités.
Sous une forme plus « démoniaque (http://nsa33.casimages.com/img/2014/06/27/140627024300871761.jpg) » la Louve observait Jinx. En l’observant ainsi il aurait été fort difficile de faire le lien entre elle et la simple Terranide qu’elle fut. Ses cheveux étaient passés des couleurs noir et bleu à un simple blanc d’écume. Une paire de cornes trônait sur son crâne et seules des oreilles noires s’agitant de temps à autre étaient une marque de son « ancienne elle ». Même sa queue à l’apparence si douce et soyeuse était devenue une queue munie d’une imposante pique au bout, semblant être taillée pour tuer en empalant ses potentiels adversaires. Le dernier changement fut l’apparition d’une paire d’aile qui semblait être continuellement enflammée. La lycane les déplia un instant, les étirant avant de les plier de nouveau et de reprendre sa première apparence, celle de ses débuts, celle d’une simple Terranide.
« Pour tout te dire, je sais juste que sur la dernière montrait, je peux comme pour toutes les autres utiliser le feu et dans ce cas même voler. Mais je n’ai aucune connaissance des combats aériens et pour cela, je suis sûre d’être vite mise au trépas. – Elle resta silencieuse un instant – Par contre, au défaut de s’entraîner sur l’attaque, ne pourront pas avoir un cours sur la défense ? Je doute pouvoir faire des barrières de protections mais savoir mieux esquivé et feindre me permettait peut-être de rester plus longtemps sur le champs de bataille ».
Attaquer était une chose, savoir se défendre en était une autre. Et la Louve était prête à parier qu’augmenter ses capacités d’esquives lui seraient d’un grand atout. Elle ne lui restait cependant plus qu’à voir ce que Jinx allait décider.
-
Bras croisés, dans son armure, Jinx laissa Shad lui expliquer ce qu’elle était. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’était... Inattendu. De base, Shad contrôlait le Feu et pouvait se métamorphoser, son contrôle sur le feu variant selon les métamorphoses choisies. Jinx vit ainsi cinq apparences de Shad :
- Sa forme normale ;
- Celle d’une Louve assez grosse ;
- Celle d’une Louve gigantesque, où elle pouvait alors envelopper son pelage de flammes ;
- Une forme de Lycane ;
- Une forme démoniaque.
Jinx assimilait tout ça. La Polymorphie était une magie assez complexe à faire, et elle avait déjà rencontré des Polymorphes. Cependant, chez Shad, cette polymorphie était limitée. Elle n’était donc pas vraiment une Terranide, ressemblant plus à une sorte de Terranide lycanthrophe, pouvant, soit amplifier ses parties animales, se transformant alors en louve, soit prendre une forme de Lycane, qui était un peu similaire à une simple transformation animalière. La forme démoniaque, elle, était un peu plus impressionnante, et, à chaque fois que Shad se transformait, le rapport de puissance était différent. De ce premier point de vue, de cette première impression, Jinx détermina que la plus puissante forme de Shad, au niveau de la force physique pure, était celle où elle devenait une Louve géante. Une terrible force émanait alors d’elle... Ce qui amena Jinx à se demander où son potentiel était pleinement déployé : sous cette forme, ou sous la forme démoniaque ? Les démons étaient naturellement plus forts que les humains. Ils avaient un corps plus résistant, plus endurci, et pouvaient davantage recourir à certaines formes de magies. Cependant, Shad n’avait pas vraiment entraîné cette forme. Comment l’avait-elle eu ? La question trottait dans la tête de Jinx, car elle doutait sincèrement que ce soit Alastar qui la lui ait donné. Ce n’était pas dans les compétences du Diablotin, et, de surcroît, sous cette forme, Jinx n’avait senti aucune émanation de luxure, aucune magie rose, trait pourtant ô combien caractéristique des succubes.
«
Par contre, au défaut de s’entraîner sur l’attaque, ne pourront pas avoir un cours sur la défense ? Je doute pouvoir faire des barrières de protections mais savoir mieux esquivé et feindre me permettait peut-être de rester plus longtemps sur le champ de bataille. »
Jinx ne dit rien pendant quelques secondes, puis la femme hocha lentement la tête.
«
Si tu y tiens... Je dois admettre que tes formes sont assez impressionnantes. Je te recommande d’entraîner chacune d’entre elles, car chacune a ses caractéristiques propres. Tes formes plus animalières sont plus axées sur l’attaque, et ta forme de Lycane peut être éventuellement pratique pour l’infiltration ou la fuite... Quant à la défense... Nous allons commencer par ta forme humaine... Ou terranide, plus exactement. »
Jinx ferma les yeux, puis se concentra légèrement. Quand elle les rouvrit, des vibrations filèrent autour d’elle, et certaines de ses mèches de cheveux remuèrent également. La femme était en train de contrôler son énergie magique.
«
Nous allons commencer par un simple entraînement. Je vais envoyer sur toi des cailloux, et tu devras les esquiver, d’abord sous cette forme, puis sous ta forme démoniaque. Ceci me permettra de jauger tes réflexes. »
Jinx allait commencer tranquillement. Le sol se fissura, et un bloc de pierre de plusieurs centimètres se leva lentement. Il se mit à tournoyer sur lui-même, puis fonça droit vers Shad, sans toutefois aller trop vite. La femme avait elle-même reçu jadis ce type d’entraînement... Mais elle était beaucoup moins cruelle que Lucifer. Shad n’aurait théoriquement aucune difficulté à esquiver, et, juste après l’esquive, d’autres cailloux s’envolèrent, et fondirent sur elle, provoquant à chaque fois des explosions sonores.
Rien de bien dangereux pour le moment. Au bout de quelques minutes, Jinx mit fin à la première partie, en demandant à Shad de prendre son apparence démoniaque... Puis elle continua, désireuse de voir si Shad esquiverait plus facilement.
-
La Terranide attendait le verdict de Jinx, restant calme, sa queue se balançant calmement de gauche à droite dans son dos, ondulant au rythme de sa respiration. Comme la fille de Lucifer lui avait demandé, la Louve lui avait part des formes qu’elle pouvait revêtir et lui avait également fait un rapide récapitulatif. Maintenant, elle se devait d’attendre de connaître ce que Jinx penserait de tous cela et quelle serait la suite des évènements. De plus, la Louve s’était autorisée à émettre la requête que l’entraînement soit plus centré sur la défense. Est-ce que sa demande serait acceptée ? Cela, elle allait le savoir bien assez tôt. Et quel ne fut pas son soulagement et sa joie d’entendre que Jinx acceptait sa requête ! Un petit entraînement défensif ne lui ferait guère de mal. Pourtant, la stupeur ne put être caché du regard de la Lycane quand elle entendit son interlocutrice déclarer que sa forme lycane était plus taillée pour la fuite. Voilà un point qui la sciait ! Pour la fuite, Shad aurait plutôt misée sous sa première forme animale, plus rapide et aurait plus utilisée la forme de lycanthrope pour un combat au corps à corps à terminer dans les plus bref délai. Mais maintenant qu’elle y songeait, Jinx n’avait pas tout à fait tord, cette forme était au moins un atout pour l’infiltration. Un nouveau point à s’entraîner.
« Cet entraînement risque d’être assez long s’il faut s’occuper de chacune de mes formes »
Ironisa t’elle tout en s’écartant un peu de Jinx tandis qu’elle se concentrait pour accumuler son énergie. Et de cette action, la Louve pouvait facilement ressentir une partie infime de la puissance qui émanait de cette femme. Le sol se fissura et un bloc de pierre en jaillit, tournoyant quelques instant au dessus de la tête de Jinx avant d’être envoyé sur Shad. Ce premier assaut fut facilement évité, la Lycane effectua un rapide pas de côté. Mais nul moment de se reposer ! Et à peine avait-elle posée son pied sur le sol que d’autres cailloux foncèrent vers elles, des projectiles qu’elle se devait d’éviter au plus vite. Le moins que l’on pouvait dire c’était que cet entraînement était particulièrement « bruyant ». Et si une personne viendrait à entendre les échos des explosions sonores que provoquaient de simples cailloux en touchant le sol, elle s’imaginerait peut-être qu’il s’agisse de vraies bombes et non de simples minéraux tant qu’elle n’aurait pas de visu les deux femmes.
La première partie se passa relativement sans encombre, cette forme était la forme que Shad maitrisait le mieux car il ne s’agissait ni plus ni moins que de sa forme originelle. Il était donc évident qu’elle parvienne à mieux en gérer les forces et les faiblesses. Passant un rapide coup de revers de la main sur ses manches, elle retira quelques pans de poussières tout en écoutant les nouvelles recommandations de Jinx. Un léger grognement s’extirpa du fin fond de sa gorge. La suite risquait d’être bien moins simple. Hochant simplement la tête, la Terranide pris une forme plus démoniaque, une forme obtenue assez récemment et une forme qu’elle ne maîtrisait pas dans sa globalité. Ainsi quand Jinx commença à lui lancer de nouveaux projectiles, la Louve évita les premiers assauts mais oublia ses ailes et sans le vouloir, donna un coup d’aile qui la fit changer subitement de direction. Droit vers un projectile qu’elle ramassa en plein front. Le sang gicla en l’air et s’écoula du front, sinuant vers le nez pour finir au niveau de ses lèvres où un rapide coup de langue vint le recueillir.
« Là... Ca va être plus dur pour moi avec ces ailes.... »
Et cette phrase s’avéra juste ! Etant une nouvelle partie de son corps, la Louve ne l’avait pas encore entraîné pour des combats, aussi bien qu’en voulant des fois partir à gauche, un contrecoup la faisait partir à droite, lui faisant ainsi rater son esquive. Le moins que l’on puisse dire s’était qu’elle allait ressortir de cet entraînement couverte d’ecchymose. Mais quelques bleus n’étaient pas ce qui allaient la tuer. Et au moins, cela permettait de confirmer que tout ne s’obtenait pas facilement. Les minutes passèrent, les cailloux continuaient à être projetés et petit à petit, la Louve commençait à mieux coordonner ses mouvements. Mais elle était encore loin de savoir parfaitement tout esquiver et alors qu’elle esquivait sur sa droite, elle ne vit que trop tard un énième projectile. Voulant éviter ce dernier, elle donna un coup d’aile pour se projeter en avant, avant de remarquer trop tard un autre projectile fonçant droit sur elle et la percutant de pleins fouet. Un juron grossier lui échappa et sur le coup de la colère, elle oublia d’esquiver le prochaine assaut, donnant un violent coup de queue, renvoyant la callasse à Jinx.
Un petit répit. Un répit de courte durée car à peine avait-elle eu le temps de souffler quelques secondes que l’entraînement reprit. De ce fait, la Lycane ne pouvait pas réellement penser à autre chose qu’à analyser le plus rapidement possible les différentes possibilités d’où serait lancé les futurs rochers. Une action bien difficile pour quelqu’un qui n’était à la base pas portée sur la défense. Pourtant, petit à petit, Shad arrivait à mieux esquivait, s’autorisant de temps à autre à utiliser sa queue pour frapper une roche qu’elle n’aurait pas le temps d’éviter pour la renvoyer à l’envoyeur. Mais, bien qu’il eut une petite progression comparé à ses débuts, il était de là évident que cela était loin d’être suffisant et que la Louve devrait faire preuve de persévérance pour arriver à esquiver chacune des attaques de Jinx qui semblaient gagner petit à petit en puissance également. Ou alors n’était-ce là que son impression au vue du fait que cette exercice d’esquive durait depuis un certain temps maintenant.
-
L’entraînement des cailloux, dite aussi « séances de lapidation », était quelque chose que Jinx avait pratiqué longuement avec Lucifer... Et, avec le temps, les entraînements avaient été de plus en plus douloureux, de plus en plus difficiles, souvent teintés de cruauté. Elle se rappelait les ultimes séances, où elle avait un bandeau autour des yeux, afin de se repérer uniquement à l’aide de la magie, et pouvoir ainsi, en conséquence, mieux se battre. Elle se rappelait des cailloux frappant violemment son corps, la faisant tomber sur le sol, où Lucifer continuait encore à abattre les cailloux, semblables à des boulets de canon la frappant, déchirant ses tendons, broyant ses os. Elle avait aussi été entraînée à résister aux tirs, devant se tenir debout le plus longtemps possible. Elle avait un corps d’humaine, un corps faible avec une peau peu résistante... Autrement dit, le Monarque avait voulu l’entraîner sur ce point... Et l’entraînement avait été à la hauteur de sa souffrance. Jinx en était ressortie physiquement et magiquement bien plus forte, avec une meilleure connaissance de son corps... Et du lit d’alitement dans lequel les succubes de Lucifer la conduisaient quand elle finissant baignée dans son sang.
Jinx y pensait fugacement en générant des cailloux, déchiquetant le sol. Il y avait de la Terre partout, et, partant de là, générer des blocs de pierre n’était franchement pas difficile. Shad prit sa forme démoniaque, et Jinx comprit rapidement qu’il y avait plusieurs problèmes avec cette forme... Shad ne la maîtrisait pas, ce qui fit que plusieurs cailloux frappèrent ses ailes. Jinx continua encore, pendant plusieurs minutes, à jouer ainsi avec elle, envoyant de multiples cailloux. Les rochers fusaient à toute allure vers elle, de plus en plus vite, et, au bout de plusieurs minutes supplémentaires, le dernier caillou éclata entre les deux jambes de la femme.
« C’est bon, Shad... »
La démone laissa planer quelques secondes de silence, afin de laisser à Shad le temps de se reprendre, et de se remettre de ses émotions. Les cailloux étaient maintenant posés, et Jinx marcha un peu, lentement. Elle réfléchissait, guère habituée à être une formatrice, à prendre la place des démons qu’elle avait pendant si longtemps abhorré.
« Tu te débrouilles pas mal... De bons réflexes... Mais il te faut maîtriser davantage ta forme démoniaque. Conserve-là pendant que tu es en Enfer, apprends à vivre avec, à t’en servir. »
On pouvait trouver que Jinx insistait un peu trop sur une forme qui, de manière générale, ne servait pas à grand-chose. Cependant, Shad était en Enfer. C’était la terre naturelle des démons, et on pouvait le voir dans la manière dont l’Enfer fonctionnait. À pied, on n’allait guère loin, surtout dans les épaisses et interminables grottes constituant les Enfers, avec des ravins vertigineux, parfois sans pont. L’Enfer était conçu pour les démons avant tout, leur permettant rapidement de rejoindre des hauteurs. De plus, d’un point de vue plus psychologique, en étant ici, Shad pourrait mieux appréhender et comprendre cette nouvelle forme.
« Tu as déjà volé avec tes ailes, Shad ? As-tu déjà appris à t’en servir ? J’ai l’impression que tu les vois comme des boulets... Alors qu’elles constituent l’un des principaux avantages de ta forme démoniaque... »
-
Bien que la première partie de l’entraînement fut plus ou moins couronnée de succès, la Terranide ne pouvait pas dire de même pour la seconde. Il était clairement évident qu’elle ne maîtrisait pas sa nouvelle forme et qu’au contraire d’être des atouts pour elle, ses ailes étaient pour l’heure un handicap. Ainsi, en voulant esquiver les jets incessants de projectiles lancés sous forme de cailloux par Jinx, la Louve donnait de faux mouvements ce qui engendrait la plupart du temps une percussion. Et bon sang, elle pouvait déjà dire que Jinx n’y allait pas avec le dos de la cuillère ! Oh certes, elle était sans doute mille fois plus douce que Lucifer lorsque ce dernier l’entraîna, mais la puissance des coups était bien là. Ainsi, le corps de l’Okami fut bien vite recouvert de divers ecchymoses, plaies ouvertes et autres joyeusetés. Du sang s’écoulait de ses blessures provoquées par l’impacts des petits rochers sur son épiderme. Un dernier coup et un dernier juron. La Louve aurait mis sa main à couper que Jinx avait frappée entre ses jambes volontairement. Une dernière attaque qu’elle n’avait pas su éviter à temps et qu’il l’avait fait se plier en deux. Même si elle ne possédait pas de service trois pièces, cet endroit restait assez sensible.
« C’est bon c’est bon….J’ai à peine su éviter tes attaques… » Lâcha-t-elle alors qu’elle reprenait son souffle.
En termes de fierté, la Lycane venait d’en prendre un sacré coup. Se prendre la plupart des cailloux lancés par Jinx était un fait qu’elle avait du mal à digérer, un fait dont elle avait en partie honte. Autant dire qu’elle se jurait déjà de faire mieux, beaucoup mieux la prochaine fois. Et lorsqu’elle s’apprêta à abandonner cette forme pour revêtir celle qu’elle prenait habituellement, la Louve fut assez étonnée d’entendre la fille adoptive de Lucifer lui demander de rester telle qu’elle était. Abandonnant rapidement le processus de polymorphie, la Lycane resta donc comme elle était. Et à bien y penser, la proposition de Jinx était tout à fait louable. En s’habituant à cette forme, en passant quelques temps avec, la Louve aurait sans doute plus de facilité à coordonner ses mouvements.
« Un simple vol, disons que je n’ai pas encore pris le temps de me pencher réellement dessus, surtout que cette forme est assez récente…Et oui pour l’heure, mes ailes sont des poids. »
Ses ailes étaient telles deux nouveaux membres dont elle devait apprendre la maîtrise. Et tout comme un enfant mettait du temps à utiliser ses membres lors de sa croissance, la Louve devait apprendre à utiliser ses ailes. Dans n’importe quelle situation. Et quoi de mieux que de déjà commencer à s’en servir ? Tout en parlant, le duo s’était mis en marche et se retrouva bien vite devant un fossé. Au loin se trouvait le manoir Magoa. La perplexité traversa le regard de Shad, comment diable pouvait-elle voir cette demeure devant elle, alors qu’elle était sûre qu’elle se trouve derrière elle ? Ne pas confondre Plans Intermédiaires et Enfer au niveau de l’espace, de l’agencement. Autant dire qu’elle venait d’en avoir un parfait exemple. Et il n’était pas difficile de comprendre qu’elle allait devoir franchir le pas. Sa longue queue glissait sur le sol, remuant sur ce dernier, éloignant quelques callasse sur son passage. Et lorsqu’elle s’apprêta à sauter dans le vide, une attaque survenue de nulle part la fit se reculer rapidement à l’aide d’un bond.
« Rha mais putain ! »
Ou comment exprimer par une injure « on ne peut pas être tranquille, merde ? ». Rapidement sur ses gardes, la Louve se mis à regarder, écouter, flairer toutes présences autours d’eux. Pourtant, c’était là une aura, une présence qu’elle ne connaissait pas. Elle en était sûre, ce n’était déjà pas son assaillant. Alors qui ? incrédule, elle marmonna :
« Jinx ? »
Une simple interpellation pour lui demander si elle avait la moindre idée de qui cela pourrait-il être. Se battre était une chose, mais la Louve ne pouvait pas réellement combattre face à un ennemi qu’elle ne voyait pas et dont elle n’avait aucune connaissance. Ha les Enfers et le plaisir de ne jamais être en paix !
-
Il allait falloir former cette forme, afin qu’elle devienne aussi naturelle pour Shad que ses autres formes. Jinx pouvait commencer sa formation, mais elle n’aurait certainement pas le temps de la terminer. Lucifer voulait qu’elle veille sur Shad, et c’était bien une tâche à laquelle elle comptait s’appliquer. La femme démoniaque laissa Shad se rapprocher du rebord, et elle en profita elle-même pour déployer ses ailes démoniaques. Elles poussèrent le long de son dos, à travers l’armure, de belles ailes magiques qui, en fait, étaient une excroissance de son armure... Un avantage de la magie. Jinx, elle, savait les utiliser, et elle comptait bien le faire... Quand elle perçut une présence. Un trait magique frappa Shad alors qu’elle était sur le rebord, et Jinx se retourna brusquement vers l’origine du tir magique. Il émanait d’une plateforme rocheuse en hauteur, et elle fronça les sourcils.
Sur cette plateforme, de curieux cerbères (http://fc00.deviantart.net/fs71/f/2011/252/6/a/hellhound_by_kajito-d49d0ue.jpg) arrivèrent, leurs yeux enflammés, crachant des flammes depuis leurs gueules béantes, des crocs épais et pointus apparaissant. Cependant, ce n’était pas eux qui inquiétait Jinx, mais leur maître... Un noirâtre démon avec une moustache tentaculaire (http://fc02.deviantart.net/fs70/i/2011/199/4/9/brood_typezero_by_cloudminedesign-d40c3xw.jpg), qui poussa un grognement. Ce démon-là n’appartenait pas aux Magoa, et faisait donc de cette catégorie, non négligeable, de démons indépendants. Il s’agissait de démons puissants, qui, lassés des jeux de pouvoirs et de conflits inhérents à la hiérarchie démoniaque, vivaient reclus, attaquant parfois quand ils en avaient l’occasion. Shad était une proie attirante, et, pour ne rien arranger, elles s’étaient éloignés du manoir Magoa, ce qui permettait à l’ennemi d’attaquer.
Les cerbères grognaient, fous furieux.
« Méfie-toi, Shad... Ce démon a des pouvoirs télépathes... Il a dû sentir ton côte de Louve... Évite de prendre cette apparence, il en profiterait pour te perturber. »
Jinx pouvait entendre le démon murmurer dans sa tête, en langue démoniaque. Malheureusement pour lui, Lucifer et ses précepteurs l’avaient bien formé. Poussant un grognement, Jinx ferma les yeux, et érigea des barrières magiques, envoyant une onde de choc autour d’elle.
« Tu n’es pas le bienvenu sur ces terres, démon ! »
Pour toute réponse, le démon leva la main, et une onde de choc magique fila depuis sa main. Jinx serra son poing, et créa un bouclier magique. Sous l’onde magique, le sol se fissura, et heurta violemment le bouclier magique, qui se mit à étinceler quand l’onde frappa de plein fouet ce bouclier. Jinx s’envola alors vers le monstre, tenant son épée infernale dans la main, et, au bout de cette dernière, un rayon magique transversal jaillit tout droit vers le démon, et tapa au-dessus de la plateforme, provoquant un éboulement en éclatant contre la pierre. Les cerbères bondirent alors vers le sol, et chargèrent. Entre-temps, le démon avait, également, usé de magie, formant un dôme magique sur lequel rebondirent les cailloux... Qu’il repoussa ensuite à l’aide d’une onde de force jaillissant autour de son corps.
« Occupe-toi des cerbères, Shad, je me charge de leur maître ! »
Joignant le geste à la parole, Jinx fonça vers le démon, et ce dernier tendit sa main, envoyant une onde de choc qui provoqua une explosion devant Jinx, comme si l’air lui-même venait d’éclater. Sonnée, Jinx tomba sur le sol, rebondissant à plusieurs reprises, et le démon se téléporta alors, arrivant juste devant elle, puis envoya une autre onde de choc. Jinx l’évita en bondissant devant elle, posa un genou sur le sol, souleva son épée, tournoya sur elle-même, et tenta de l’abattre sur son dos. Malheureusement, le démon réussit à générer un bouclier de protection, et la lame heurta le bouclier, provoquant une fissure magique qui fit exploser le démon, contraignant toutefois Jinx à reculer. La main du démon jaillit alors, et l’agrippa à la gorge, la soulevant. Il avait de longs bras, et ses yeux blancs se plantèrent dans les siens. La guerrière grogna, et se concentra... Puis un caillou jaillit du sol, et le frappa en pleine tête, faisant reculer la créature dans un grognement de douleur, son sang tombant sur le sol après cet impact.
Un sourire sur le coin des lèvres, Jinx raffermit sa prise sur son épée, et se redressa lentement.
« Allez, allez, viens, tas de merde, je n’ai pas peur de toi ! »
-
Ailes magiques ou ailes physiques, lesquelles étaient le mieux ? En observant l’excroissance de l’armure de Jinx, Shad se posa à l’instant la question. Certes, les ailes que possédaient son interlocutrice et à présent formatrice avaient l’avantage de ne pas pouvoir être blessées, mais est-ce que leur capacité à rester actives étaient lié à la concentration de leur possesseur ? Là encore la magie avait un rôle à jouer et c’était un aspect que la Louve n’arrivait pas à saisir pour l’instant. Et avec l’attaque qui fut perpétré par un démon solitaire, elle n’eut guère le temps de s’attarder sur un tel questionnement des faits. Au diable les interrogations sans importances ! Elle ne pouvait pas rester inactive et attendre qu’une nouvelle attaque magique tente de la frapper de pleins fouet. Et comble du bonheur, leur assaillant avait décidé de se montrer, ne désirant pas rester cacher tel un couard.
La Louve avait connaissance des cerbères de par les écris qui les mentionnaient, mais ô grand jamais elle n’avait pas pensé devoir se battre un jour avec l’une de ses bêtes. Sous les directives de Jinx elle ne changea pas sa forme actuelle, ne prenant pas celle d’une louve. Et à quoi bon lui aurait servi cette forme animale ici ? Une crevasse était présente à quelques pas et elle ne possédait guères d’ailes sous sa forme lupine. Donc, le choix de forme était pour le moins évident. De plus, sans qu’elle ne sache pourquoi, se transformer en louve lui reviendrais à offrir son esprit à ce démon. Autant donc ne pas tenter le Diable et de garder une apparence sécuritaire.
« Compris, fais attention ! »
Certes, ce serait plutôt à elle de faire attention, mais elle n’avait pas s’empêcher de lancer cette petite mise en garde à l’adresse de Jinx. Détournant son regard de cette dernière, la Louve se focalisa à présents sur les cerbères, ces chiens à trois têtes, gardiens des portes de l’enfer. Et dire qu’elle pensait qu’il n’en existait qu’un unique. Elle se trompait. Ou bien, peut-être que Cerbère était bien plus grands que ses congénères, c’était là aussi une possibilité. Mais trêves d’interrogations futiles ! La Louve resta sur place, se mettant en position de défense, une orbe de flamme en fusion apparaissant dans chacune de ses mains, sa queue oscillant dangereusement dans les airs. Lorsque les cerbères fondirent sur elle, elle plongea en avant, évitant leurs crocs, envoyant les sphères ignicentes sur chacun d’entre-deux, les obligeant à reculer. Sa queue quant à elle, protégeait en partie son arrière, frappant tout adversaire qui viendrait à tenter à l’attaquer par un quelconque angle mort.
Ainsi, La Louve usait de ses pouvoirs de pyromancie pour tenir à l’écart les cerbères, faisant fi des flammes qu’ils pouvaient cracher. Pourtant, sans qu’elle ne le remarque, elle se retrouva bien vite au-dessus de la fosse, ses ailes battant pour lui permettre de rester en l’air, sans qu’elle y est réellement à y réfléchir, comme si cela n’était qu’un geste naturel, involontaire. Prenant une rapide inspiration, l’Okami plongea vers l’un des cerbères, envoyant sa queue pour empaler ce dernier, attirant l’animal des Enfers vers elle pour l’agripper, reculer vivement et le laisser par la suite choir dans la fosse. Non sans avoir passé au préalable sa pointe aiguisée au niveau de ses organes internes pour l’amocher du mieux qu’elle pouvait.
Mais en relâchant le cerbère, la Louve ne vit pas le suivant lui sauter dessus, arrivant sur son dos, ses crocs mordant fortement dans la chair de son épaule. Un cri de colère et de douleur lui échappa et la Louve battit rapidement des ailes, tentant de désarçonnée la bête. Ses yeux d’ambres se mirent à luire et des flammes vinrent l’envelopper, tentant par la même occasion d’immoler le cerbère. Sa queue fouettait l’air, fouettant le cerbère et réalisant que ce dernier ne daignait lâcher sa prise, enfonçant plus profondément ses crocs en elle, ses griffes labourant ses côtes, elle décida de tenter le tout pour le tout. Repliant ses ailes, elle se laissa choir vers le bas, pensant que la friction de l’air et la vitesse accumulée mettrait à mal la prise du cerbère. Il n’avait qu’à espérer que son intuition s’avérerait juste.
Le sol se rapprochait rapidement et l’Okami savait qu’elle devrait agir rapidement. Pour encore plus obliger le cerbère à la lâcher, elle continuer de le frapper, sa queue traversant ses chairs, touchant des muscles, des organes. Et pourtant, ce ne fut que grâce à sa chute qu’il daigna enfin relâchait son emprise. Sentant l’etreinte s’amoindrir, la Louve se retourna vivement, créant rapidement une énième boule entre elle et le cerbère, la faisant exploser. L’explosion eut pour effet de la faire reculer de son agresseur et d’un mouvement rapide, elle écarta ses ailes, donnant de rapides coups pour éviter l’impact avec le sol qui allait être imminent.
Tout cela s’était passé rapidement, sans qu’elle en prenne réellement conscience et alors qu’elle reprenait un instant son souffle, Shad leva son regard vers Jinx, espérant que tout allait bien pour elle. Puis, réalisant qu’elle n’en avait pas encore fini avec les cerbères, elle remonta vers la surface se préparant à en combattre d’autres.
-
Jinx bondit prudemment en arrière, et son épée tournoya autour d’elle, changeant de propriétés magiques. Elle s’auréola d’éclairs, et s’abattit sur le dôme magique protégeant le démon, provoquant des étincelles et des arcs électriques. Ce dernier tendit sa main, et des espèces de pointes acérées jaillirent vers Jinx, frappant son armure, la faisant reculer en grognant. Des traits empoisonnés, mais qui n’avaient pas su percer ses défenses solides. C’était une armure efficace, un cadeau de Lucifer à destination de sa petite championne humaine, destinée à la protéger davantage en plein combat. Le démon attaqua à nouveau, envoyant une onde de choc qui fissura le sol, provoquant une onde de choc que Jinx esquiva en bondissant sur la gauche. Elle attaqua à nouveau, tournoya sur elle-même, et son épée électrique changea, s’auréolant désormais d’une aura glaciale. Elle frappa le dôme, le brisa, puis attaqua à nouveau, et trancha le bras droit du monstre, le sectionnant à hauteur du coude, faisant couler du sang vert. Jinx n’en avait cependant pas fini, et elle tournoya à nouveau, puis entreprit de frapper le démon à hauteur du torse... Mais son autre main jaillit alors, et frappa Jinx à la tête, ses mains longues se resserrant sur son visage, et l’envoyant s’écraser sur le sol.
« Ugh ! »
La femme se débattit, et tendit sa main libre, envoyant des arcs électriques, des éclairs qui frappèrent le visage du démon. Dans un grognement inhumain, la créature se recula, et Jinx roula sur le sol, avant de se relever... Pour voir Shad tomber dans la fosse.
La Louve, fort, heureusement, avait atterri dans une fosse où il n’y avait pas de laves, mais de multiples geysers. Les cerbères avaient été blessés par Shad, et gisaient sur le sol. La femme était en train de remonter, et, quand elle atteignit la surface, son regard croisa celui de Jinx... Puis le démon répara alors son bras... Ce dernier se mit à repousser, comme si al créature était une sorte de lézard, un liquide blanchâtre recouvrant ce nouveau bras.
« Putain, mais t’es quoi, toi ?! »
Il restait encore d’autres cerbères, qui grognaient autour de Shad... Mais l’attaque émana du démon. Il tendit la main, et une violente onde de choc fila droit vers Shad, et la frappa de plein fouet, la repoussant. Cette fois, la malheureuse guerrière tomba en contrebas, s’écrasant dans la fosse. Jinx grogna, et allait attaquer le démon... Quand un cerbère cracha une boule de feu, qui explosa dans le dos de la femme. Surprise, Jinx mit un genou au sol, et un cerbère bondit à côté d’elle, tentant de la mordre au visage. Elle leva le bras, et la gueule du cerbère mordit dans son armure. Avec son autre main, elle le repoussa en se relevant, et planta son épée dans le corps du monstre. L’aura de Glace enveloppant le tranchant de sa lame s’activa, et la blessure se mit à geler, ainsi que les alentours, jusqu’à recouvrir partiellement le monstre... Et Jinx fit ensuite exploser la Glace en transformant son épée en épée enflammée. Tout comme son armure, cette épée était aussi très puissante, et elle pouvait changer d’éléments magiques par le biais des multiples et très complexes runes qui la ornaient.
Quant à Shad, elle avait donc atterri dans la fosse... Cependant, à peine eût-elle le temps de reprendre ses esprits que des vibrations se firent entendre émanant du sol... Puis une main jaillit de ce dernier, et s’agrippa à la cheville de Shad, des griffes s’enfonçant dans sa chair. D’autres monstres jaillirent alors du sol, comme des espèces de taupes. Il s’agissait de Ghûls (http://img110.xooimage.com/files/9/f/a/ghulseatin-49ea557.jpg), une variante de goules. On les trouvait dans des environnements très hostiles, et leur origine était sujette à controverse. Simple mutation de goules ? Engeances et résidus infernaux ? Zombies réincarnés ? Personne ne le savait vraiment, si ce n’est qu’ils étaient très sauvages .C’était la faune locale de l’Enfer, tout simplement. Ils n’étaient pas très dangereux individuellement, car il ne suffisait pas de grand-chose pour broyer leur peau sensible. Ce faisant, ils attaquaient fréquemment en nombre.
Plusieurs Ghûls venaient donc d’attaquer Shad, et, pendant ce temps, le mystérieux démon se tint en hauteur, l’observant, tandis que Jinx, elle, jouait avec les cerbères.
*Ce n’est pas à moi qu’il en a... C’est après Shad !*
Était-ce à cause de son talisman ?
Mais que diable pouvaient-ils bien tous vouloir à ce talisman ?!
-
EllElle n’aurait pas pu éviter la chute….Battant ses ailes enflammées aussi fort qu’elle le pouvait, la Louve avait tenté de déloger les cerbères qui venaient de l’assaillir de toute part. Mais le poids combiné de ses assaillants eu tôt fait d’avoir raison de ses forces et elle fut entraînée dans une chute qui allait peut-être s’avérer mortelle. Grâce à un extrême effort de dernière minute, l’Okami parvint à déployer au maximum ses ailes, les tendant de sortes à ralentir sa chute. Ce geste lui fut salutaire. Mais l’impact fut toutefois brutal. L’un des cerbères eut littéralement les nuques brisés lorsque son corps, quelque peu écrasé par celui de la Terranide atteignit le sol en contrebas. Par chance, même si cela n’aurait pas été un véritable handicap pour Shad, ce n’était pas du magma en fusion qui jonchait le sol de la fosse mais plus un environnement remplit de geyser ardent. Geyser qui ne semblait avoir coordination, ni aucun signe avant-coureur de leur explosion. Et ces « attaques surprises » eurent raison d’un second cerbère qui bondissait au même moment sur la Louve encore à terre.
Mais elle dû également reculer rapidement, évitant de justesse l’une des colonnes d’eau bouillonnante. Et ce fut à ce moment qu’elle la sentit. Cette main sortant de terre, attrapant sa cheville et plantant des griffes dans ses chairs. Un juron lui échappa et d’un coup rapide de sa queue, elle frappa, détachant la main de son poignet, ne créant ainsi qu’un moignon purulent. La main dégarnie encore accrochée fut vite retirée et la Louve se remis rapidement sur pied, manquant de perdre l’équilibre en sentant la douleur qui la tirait. Cependant, il était évident que la Lycane n’aurait pas à faire qu’à une seule ghül, qui malgré son membre absent, repartit à l’attaque, griffes en avant. Et cette fois, il n’était pas seul. Bien vite, d’autre de ses dégoûtants confrères sortirent de terre et se ruèrent sur Shad. Cette dernière, à moitié acculée dû à la fois éviter les assauts de ces monstres mais également les jets de geyser qui auraient pu l’aveugler et faire baisser sa défense l’espace de quelques précieuses secondes.
Et comme si le médaillon sentait que sa porteuse était en danger, il pulsait, d’une aura cramoisie, frénétiquement. Pourtant, la Louve doutait qu’une quelconque araignée lui vienne en aide en ces lieux. Mais, un bruit singulier semblait lui prouver le contraire. Un bruit de huit pattes courant rapidement sur la paroi abrupte de la fosse. Une stridulation retentit et au même moment où trois abominations bondissaient sur Shad, sans doute pour la mettre à terre et à mal, une araignée de lave (http://www.deviantart.com/art/The-magma-spider-255000000) les percuta violemment, leur envoyant des jets de rets pour les immobiliser. Mais plus que de les maintenir au sol, les liens envoyés par la créature enflammée les brûlaient également. Pour la Louve cette araignée devait être une créature primordiale, vivant depuis des éons en Enfer. La bête composée d’une armure en chitine aux couleurs de flammes se plaça devant la porteuse du médaillon Ou plus précisément, au-dessus d’elle, comme si elle la protégeait. Ce qui était, en partie le cas. L’imposante créature de magma tournait sur elle-même, à l’affût tout attaque. De fins fils de soies rouges et brûlantes avaient été dispersés sur une zone de plusieurs mètres et permettaient à l’araignée de sentir l’avancée des attaquants. Ainsi, même ses angles morts n’étaient pas des points faibles.
La Louve profita de ce cours répit pour lever les yeux. Outre le corps de la créature au-dessus de ses yeux, elle put voir que Jinx était toujours en prise avec ce démon. Et comme si l’araignée avait pu lire dans les pensées de la Terranide, elle dirigea des rets, gluants et ardents, sur l’opposant de Jinx. Cette attaque, Shad savait qu’elle ne porterait pas les fruits escomptés, mais elel allait peut-être le déstabiliser un cours instant, juste une à deux secondes qui pourraient offrir à la fille adoptive de Lucifer une opportunité. Quant à elle, elle reporta son attention sur les Ghûls. Restant à l’abri, et ne pouvant de toute manière pas distancer l’araignée de magma, la Louve lança des attaques contre ces anthophages. Pourtant, il lui semblait que plus elle en élimait, plus il en revenait, sans fin.
-
Les cerbères tentaient de la retenir, et Jinx en repoussa un autre à l’aide d’une onde de choc. La créature rebondit à plusieurs reprises sur le sol, et Jinx envoya une onde de choc vers le dos du démon... Qui fut interceptée par un cerbère. La créature se reçut le choc de plein fouet, et rebondit sur le sol, grognant à nouveau, secouant lentement ses multiples têtes. Jinx serra les dents, et son épée embrocha un cerbère qui bondit sur sa gauche. Les trois gueules du monstre claquèrent autour de son visage, du sang jaillit sur son nez, et elle repoussa le monstre, puis en attaqua un autre, pivotant sur place, tranchant l’un des têtes de l’autre cerbère, avant d’envoyer une boule électrique qui renversa le cerbère. Reprenant son souffle, Jinx fila alors vers le démon, mais ce dernier tendit sa main vers elle, et envoya une violente onde de choc qui la repoussa.
Au même moment, l’araignée de lave de Shad envoya des filaments vers le démon Les filaments se rapprochèrent de lui, quand le démon leva sa main, et les tirs se heurtèrent à un bouclier magique... Puis il envoya un jet de glace depuis sa main, frappant de plein fouet l’araignée. Le démon sauta ensuite en contrebas, et, pendant ce temps, en hauteur, on pouvait entendre les cerbères hurler autour de Jinx. Le démon, quant à lui, atterrit à quelques mètres de Shad, et l’araignée entreprit de l’attaquer. Le démon se concentra, et généra autour de lui plusieurs bulles d’eau. Elles étaient très petites, et il les envoya sur le monstre, où elles explosèrent alors, provoquant d’énormes vagues aquatiques, éclatant contre lui, avant qu’il n’émette autour de lui une puissante décharge d’énergie, qui défonça le sol, envoyant voler dans tous les sens des rochers, avant de repousser l’araignée, qui perdit son équilibre, et se retourna, se couchant sur le sol, rebondissant à plusieurs reprises. Clairement, qui que ce soit ce démon, il était puissant, et marcha lentement vers Shad.
De sa bouche, ou de ce qui semblait faire office de bouche, une sinistre mélopée s’échappa, et il tendit sa main vers elle... Ou, plutôt, vers le talisman de Shad. Ce dernier se releva alors, comme s’il était happé par les doigts du démon, dont la mélopée se poursuivait. Il était désormais évident que sa cible était ce fameux talisman. Ses longs doigts l’attiraient... Quand Jinx arriva en bondissant, et envoya un cône de glace qui frappa le démon dans le dos, le transperçant de part en part.
« Navrée, créature, Shad est sous ma protection ! »
Le cône de glace était planté dans le corps du démon, ressortant de l’autre côté, et il se retourna alors, envoyant des arcs électriques noirâtres depuis ses doigts. C’était un puissant magicien, mais Jinx l’était aussi, en plus d’être une redoutable guerrière. Les arcs électriques frappèrent sa lame, nourrissant les runes, et Jinx bondit sur le côté. Les runes de son épée étaient très puissantes, très efficaces, et elle avait chargé son épée avec cette attaque magique, puis la renvoya. Un énorme éclair noirâtre frappa le torse du monstre, le faisant reculer de plusieurs pas.
« Il se régénère, Shad ! Attaque-le dans le dos ! Enflamme-le ! »
Shad lui avait bien maîtriser la Pyromancie, non ? Autant utiliser à profit ses talents et ses forces dans le rude combat qui était en train de se jouer ici.
-
L’araignée avait fait son office, ou du moins, elle avait tentée de le faire. Ses attaques furent toutes repoussées par ce curieux démon au visage tentaculaire. Et même elle fut repoussée au loin après avoir écopé d’attaque aquatique. Mais le coup qui la fit battre en retraite fut le bloc de glace qui lui fut lancé. Un son atypique sortit de son être et elle se faufila dans un trou, allant s’y terrer pour combler ses blessures. Au moins, elle avait permis à Shad de gagner de précieuses secondes, le temps de se remettre rapidement sur pied. Mais ce démon ne lui disait rien qui vaille. Surtout qu’il venait tout juste d’arriver à quelques mètres de sa personne ! Voyant la main de ce dernier se relever, l’Okami s’attendait à une attaque pouvant la mettre à mal. Pourtant ce fut une mélopée qui fut cette soit disant attaque. Shad se remémora que Jinx lui avait dit qu’il s’agissait d’un puissant télépathe et crût au début qu’il tentait de percer son esprit, de la contrôler. Mais ce fut quand elle nota que son talisman s’élevait contre son grès et semblait être attiré par la main du démon qu’elle comprit. Lui aussi le voulait. Mais pourquoi ? Juste pourquoi ? Par réflexe elle attrapa son médaillon, le serrant dans ses mains, faisant ainsi office de contrepoids à l’attraction de cet être démoniaque. En même temps, de sa main libre, Shad préparait une attaque dans l’espoir de repousser ne serait que de quelques pas son adversaire.
Jinx arriva à point nommée et d’une manière assez théâtrale. Mais l’important n’était pas le déroulement des actions mais son dénouement. La créature venait d’être mise à mal et la Louve avait enfin l’ouverture propice qu’elle attendait. Elle avait également dans un même temps, relâchée son étreinte contre son talisman, ce dernier n’étant plus attiré par le démon tentaculaire. L’attaque fut lancée promptement, sous l’ordre de Jinx. Un torrent de flammes fila droit vers le monstre l’enveloppant, brûlant ses chairs, s’immiscent même dans la plaie créé par l’énorme bloc de glace pour créer de mini détonation en son sein. Les flammes enveloppaient entièrement la créature infernale ne lui laissant aucun temps pour se régénérer. Sous le contrôle de Shad, elles s’assuraient que les plaies ne cicatrisaient pas, explosant presque contre ces dernières. Pourtant, la Louve était sûre d’une chose : Ce n’était pas ça qui allait arrêter cette créature. Elle envoya une autre volée de flammes incandescente.
« Et maintenant ? Cela ne le retiendra pas longtemps Jinx ! Attention ! »
Son autre main se déplaça rapidement, envoyant une boule enflammée sur un cerbère qui venait de lancer un assaut contre Jinx. La créature fut repoussée mais sa hargne n’en fut que plus grande. Combien il y’avait-il de cerbères à la fin ? Au même instant, l’araignée de lave sortie de sa cache, visiblement libérée du bloc de glace qui la traversait de part en part. Sa couleur semblait également plus foncée et de minuscules gouttes d’eaux étaient visibles. Voilà donc ce qu’elle avait fait, elle s’était terrée pour mieux faire fondre ce carcan glaciaire. Pourtant la Louve se demandait encore comment cette créature pouvait bouger. Mais la savoir ici n’était pas une chose qui lui déplut également. L’araignée à peine fut elle sortit, bondit vers le cerbère, l’agrippant de ses huit pattes et planta ses crochets dans sa chair. Un liquide composé de magma brûlant s’insinua dans la chair du chien tricéphale et dans des spasmes sanglants se liquéfia sous les yeux de Shad et de Jinx. L’araignée délaissa bien vite sa cible et pris en chasse les autres cerbères, s’assurant que ces derniers ne viendrait pas embêter les deux femmes.
Au même moment, les attaques de la louve furent repoussées à l’aide d’une onde de choc phénoménal. Afin de se protéger, des éclats de roches qui filaient vers sa direction, l’Okami bondit en l’air, battant des ailes pour être hors de portée de ses petits projectiles pouvant s’avérer mortel. Et au même instant, la créature tentaculaire bondissait, créant des arcs d’électricités noires qui cherchèrent à toucher aussi bien Jinx que Shad. Ses blessures s’étaient quant à elles totalement refermées. N’y avait-il aucun moyen pour vaincre ce monstre ? Ou la solution ne serait-ce à nouveau que la simple fuite ?
-
C’était comme si toutes leurs attaques n’avaient servi à rien, au vu des facultés de régénération de ce démon. Jinx sentait en lui quelque chose de dangereux, quelque chose qu’elle ne parvenait pas à expliquer. Elle avait initialement pensé à un simple démon errant, mais, maintenant... Maintenant, elle avait une opinion un peu différente sur le rôle de cette créature. Cependant, y penser était, en l’état, relativement difficile. La créature balança sur les deux femmes des arcs électriques après une redoutable onde de choc. Sonnée, Jinx se protégea avec son arme, la lame venant happer une infime partie des éclairs. Les autres la frappèrent violemment sur le torse, la repoussant sur le sol, où elle s’étala joyeusement. Elle eut à peine le temps de se relever que le démon décida d’en terminer, et envoya sur elles deux attaques spéciales, depuis deux de ses doigts sur chaque main.
« Shad, at... ! » tenta de l’avertir Jinx.
Malheureusement, le tir la toucha à la tête. Ce n’était pas une attaque magique ordinaire, mais un tir psychique. Elle sentit sa tête exploser, une migraine épouvantable venant s’insinuer dans son cerveau, et les hallucinations commencèrent. Jinx se tint la tête à deux mains...
...Et elle vit devant elle Vesa (http://fc08.deviantart.net/fs70/f/2014/349/b/6/yuchenghong_vesa__sword_salvager_adv_by_yuchenghong-d8a0q1v.jpg) l’attaquer en hurlant, sa lame rencontrant la sienne, une lame bleue qui se heurta à sa lame rouge.
« Vesa !
- Meurtrière ! Tu as trahi notre famille ! »
La lame de Vesa la frappa à nouveau, et Jinx recula, puis se protégea à nouveau. Elle savait que ce n’était pas réel, mais sa perception était floue... Et Vesa furieuse, comme à son habitude. Sa sœur l’attaqua à nouveau, son épée se heurtant à la sienne, provoquant des étincelles supplémentaires. En serrant les dents, Jinx contre-attaqua alors.
« Père m’a vendu aux démons ! C’est lui qui m’a trahi !
- Tu n’as jamais aimé notre famille ! Tu es faible ! »
Ce que le démon avait lancé sur les deux femmes était un sort psychique qui amplifiait leurs plus grandes peurs, inconscientes, afin de les matérialiser. Ainsi, il reprenait tranquillement son souffle, avant de marcher vers son butin. Son sort ne tiendrait pas éternellement, juste le temps nécessaire pour récupérer son bien. Ses cerbères encore survivants l’entouraient tranquillement, et, encore une fois, le talisman se souleva de la poitrine de Shad, s’apprêtant à filer dans les doigts de l’homme... Quan dles cerbères se mirent à grogner, et que des aboiements furieux se firent entendre.
Des Wargs de feu (http://th08.deviantart.net/fs70/PRE/f/2012/198/1/3/the_warg_by_elsouille-d57ksw1.jpg) jaillirent alors, et fondirent sur les cerbères, tandis que plusieurs silhouettes féminines apparurent. Onyxian (http://img95.xooimage.com/files/e/3/f/onyxian-4203fd3.jpg) était à leur tête, et se posa devant le démon, accompagnée d’autres succubes, comme Karen (http://fc01.deviantart.net/fs71/f/2012/327/1/d/devildom_by_linkense7en-d5lw6w4.jpg), Loreen (http://fc07.deviantart.net/fs71/f/2012/299/3/b/halloween_special__demon_girl_by_verehin-d5izxi7.jpg), ou encore Mawïn (http://fc08.deviantart.net/fs70/f/2014/114/0/2/temptressb_by_nadrojwobrek-d7fv0nc.jpg).
« S’attaquer à mes invitées est rarement une bonne idée, tête de poulpe. Qui t’envoie ?!
- Je sens un grand pouvoir en lui, quelque chose qui le dépasse, signala Mawïn. La même chose que nous avons ressenti avec le talisman de cette Terranide. »
Le monstre tentaculaire se tourna vers elles, et envoya des arcs électriques. Onyxian leva la main, et réfléchit les éclairs, qui fusèrent dans tous les sens, puis, quand il lança une autre attaque psychique, elle la renvoya aussi.
« Mon pire cauchemar, je l’ai déjà devant moi, c’est voir ta sale gueule... »
Onyxian n’était pas qu’une démone fanfaronne prenant un malin plaisir à torturer son petit-frère, elle était aussi une femme très puissante, disposant d’impressionnants pouvoirs magiques. Il en allait aussi pour Mawïn, dont la spécialité, en tant que succube, était de lancer des sorts sur des gens afin qu’ils tombent mutuellement amoureux, et, surtout, qu’ils baisent rapidement comme des chèvres, si possibles en étant déjà, préalablement, mariés. Onyxian fondit ensuite sur l’ennemi, avec une vitesse prodigieuse, et le frappa au visage, le repoussant sur plusieurs mètres, et elle termina son attaque par une boule de feu, qui incendia tout le corps du démon tentaculaire. Ce dernier grogna de rage, et répandit autour de lui l’une de ses redoutables ondes de choc, cicatrisant, encore une fois, très rapidement.
« Comment vaincre ce tas de merde ?!
- Il faut continuer à l’attaquer ainsi, il s’épuise progressivement... Quand ses réserves magiques seront à plat, son corps commencera à se désagréger...
- Donc, c’est mon nouveau punching-ball après Alastar ? »
Cool. Malheureusement, les choses se compliquèrent un peu plus quand de multiples Ghoul jaillirent du sol.
« Loreen, Karen, couvrez nos flancs contre les Ghoul, et veillez à l’intégrité physique de nos deux jeunes amies. Mawïn, on s’occupe du punching-ball. En piste ! »
-
Ce pouvoir de régénération était un atout pour ce démon tentaculaire mais un handicap plus qu’important pour Jinx et Shad. Comment diable pouvaient-elles espérer vaincre ce monstre qui semblait rire de ses blessures ? De nouveaux arcs électriques furent envoyés, une minime partie fut absorbée par l’épée runique de Jinx mais le reste frappa les deux femmes. Et au contraire de leur adversaire, Shad n’avait pour sa part, pas de pouvoir de régénération et bien avant qu’elle ne puisse réagir, un nouvel assaut fut lancé. L’attaque, cette fois plus psychique que magique, la frappa de pleins fouets, l’envoyant à terre. Une puissante migraine s’empara de la Louve qui contre cette dernière n’avait d’autre choix que de poser ses mains sur son crâne, la serrant, comme si ce simple geste pouvait faire fuir cet odieux mal de tête. Couplée à la douleur qui en résultait, des hallucinations, semblant si proche du réel. Et l’hallucination que fut victime la Louve ne fut autre que de revivre un évènement sordide de son passé. Une période de son existence qu’elle voudrait oublier à tout jamais. Elle se revit, vivre en compagnie d’un certains vampire pendant un mois entier. Mais le mois d’illusion passait rapidement, à une vitesse prodigieuse. Pourtant, tout ce qu’elle pouvait ressentir semblait durer des heures et des heures. L’illusion en elle-même jouait avec l’illusion du temps.
Des gouttes de sueurs perlaient sur le front de la Louve qui était maintenant à moitié inconsciente sur le sol. Pour son esprit, son véritable corps était celui de l’illusion même si au fond d’elle, Shad savait que ce n’était pas le cas, que son corps était à un tout autre endoit. Pourtant, tout cela semblait si réel ! La main de l’Okami se crispa sur le sol rocailleux, ses griffes se plantant dedans, faisant crisser la pierre. Tout ce qui se passait autours d’elle n’était que des actions lointaines qui n’avaient aucunes importances. Du moins, jusqu’à ce que le sort du démon soit mis hors d’état par l’arrivée d’Onyxian et de trois autres succubes. Le sort d’illusion qui tenait en mal les deux femmes se dissipa au même instant. L’araignée de lave de Shad n’avait quant à elle pas fini son office et se joignit au Warg de flammes pour combattre les cerbères. Après une à deux minutes, la Louve retrouva entièrement ses esprits, quelques peu pantelantes de ce qu’elle avait revécu. Mais pourtant, à la place de la « détruire » intérieurement, cette attaque psychique avait plus fait de réveiller une envie de vengeance. Le regard d’ambre de la Louve se porta sur le démon et surs les Ghuls. Lors de son réveil, elle avait pu ouïr la solution pour vaincre cette créature. Elle allait donc tout comme Onyxian se faire une joie de le frapper sans relâche.
Donnant un rapide coup d’aile, Shad se releva d’un bond, des flammes crépitants autours d’elles, allant s’attaquer aux quelques Ghuls qui étaient à portées, les enveloppants, les incinérant sans leur laisser la moindre seconde de répit. Mais ce n’était pas ces monstres que la Lycane visait mais plus leur maître et alors qu’il se faisait renvoyer une énième fois par Onyxian, elle se déplaça rapidement pour se retrouver dans son dos et le frapper à son tour. Son feu se propagea à son tour sur le corps du démon tentaculaire, le brûlant avec celui de la Matriarche des Magaos. Puis, elle tordit légèrement son corps de sorte à effectuer une certaine pression avant de se relâcher, sa queue frappant la créature violemment, la renvoyant à son tour. Une colère sourde s’était emparée de Shad et son seul moyen de s’en débarrasser était d’en finir avec ce poulpe. Ce dernier fut donc assaillit de toutes parts, principalement par les Succubes et Onyxian. Mais ces assauts répétés eurent tôt fait d’avoir le résultat escompté. Sa protection s’était dissipée et ses sorts de régénérations avaient été puisés jusqu’à leur dernière ressource. En d’autres termes, les attaques suivantes eurent raison de lui.
Le danger écartée, la Louve sembla se calmer, reprenant son souffle. Une chose était sûre, elle ne pouvait décemment pas sortir sans risque à présent. L’araignée de lave émis un dernier son alors qu’elle plantait ses crochets dans une énième Ghuls, la réduisant en charpie cendreuse. Puis, tout risque étant écarté, elle s’en alla sans demander son reste, aussi rapidement qu’elle était apparue. Shad quant à elle ne pouvait que penser qu’elle allait sans doute se faire sermonner d’une certaine manière. Ou bien qu’elle allait être la cible d’une multitude d’interrogation, à moins que ce soit plutôt Jinx qui en soit la victime. Il lui semblait même que la fille adoptive de Lucifer avait connu la même rage qu’elle lorsqu’elle était sortie de son hallucination. Ou bien avait-elle tout simplement rêvée ?
-
Depuis les doigts violets de Mawïn, des arcs électriques violets dansaient dangereusement, avant de frapper le monstre. Ses pupilles irradiaient d’une intense lueur violette, prouvant qu’elle était bien, au sein de cette petite escouade de succubes sexys, la plus puissante, d’un point de vue magique. Seule Onyxian la dépassait, mais la force de cette dernière s’exprimait clairement de manière physique. Trop souvent, on avait pour habitude réduire les succubes à leur simple luxure, et à leurs simples charmes physiques. Dans le cas d’Onyxian, le nombre de fois où elle dévorait des âmes renforçait à chaque fois son pouvoir magique, et elle le laissait maintenant s’exprimer. Se battant en étant pratiquement nue, elle utilisait son corps et un halo doré autour de sa peau comme protection, ses yeux devenant immaculés. Un halo enflammé l’entourait, et, parfois, des flammes dansaient le long de son corps, avant de bondir le long de son corps. Les coups qu’elle recevait ne semblaient guère l’arrêter, et ses flammes dispersèrent les Ghouls un peu trop confiantes, avant de se concentrer sur le monstre, d’immenses langues de feu faisant le frapper. Furieuse, la succube prouvait en ce moment, à qui en doutait, qu’elle n’était pas, sans raison, la Matriache des Magoa.
Elle se reçut une onde magique dans le ventre, la faisant cracher du sang et la faisant reculer. Mawïn contra en concentrant entre ses mains une grosse boule magique, puis la lança en l’air. La boule flotta en hauteur, et se transforma en véritable tempête, générant de multiples éclairs qui frappaient, non seulement le démon, mais aussi les Ghouls, tournoyant en hauteur comme une épée mortelle. Les autres succubes s’en sortaient admirablement bien, tranchant dans le vif, montrant qu’elles étaient aussi combatives dans le lit qu’en-dehors de ce dernier.
Jinx, quant à elle, émergeait progressivement, réussit à se débarrasser de l’envoûtement quand le monstre tentaculaire succomba sous les multiples attaques qu’il subissait. Une ultime boule de feu, et il se transforma en torchère, avant de s’écrouler sur le sol, du sang vert jaillissant massivement sous son corps, la créature se désagrégeant progressivement. Une odeur infecte s’échappa de ce corps en train de se liquéfier sur place.
« Que... Qu’est-ce que c’était que cette chose ? »
Elle était encore sous le choc. Des attaques mentales, un contrôle d’animaux sauvages... Par la malepeste, mais qu’était donc ce monstre ?! Jinx en était encore toute retournée, et Onyxian s’approcha lentement du cadavre, avant de faire une grimace, l’halo magique qui l’enveloppait se mettant à diminuer, et à s’atténuer. Onyxian ne dit rien pendant quelques secondes, ce qui, en soi, était une réponse entièrement satisfaisante. Son regard se porta vers Shad, puis ensuite vers la flaque, et elle grogna.
« Je le savais... Ce talisman...
- Mais QUOI avec ce talisman ? Qu’a-t-il donc de si important ?! »
Que Jinx soit aussi furieuse signifiait que l’épreuve l’avait durablement ébranlé. Onyxian laissa encore passer quelques secondes.
« La magie qui l’anime... C’est la force des Immortels qui palpite dans ce talisman. »
-
Le démon tentaculaire n’avait pu survivre à l’implacable assaut dont il en fut la cible. Mais à bien y réfléchir, qui aurait pu survivre à autant de violence ? La Louve observait le corps qui se liquéfiait, laissant dans son sillage une odeur infecte, une odeur de mort. Shad ne put réprimer un grognement de dégoûts et d’inconforts, autant dire que son odorat n’était pas une aide en cet instant précis et que l’odeur lui était fort insupportable. Mais ce n’était pas comme si elle n’était jamais tombée sur des créatures puant la mort et la décomposition. Les dernières goules et cerbères furent terrassés alors qu’au même instant Jinx reprenait ses esprits. La Louve ne put s’empêcher de se demander, ce qu’elle avait pu voir pour qu’elle soit dans un tel état. Elle aussi aurait dû être ainsi, pantelante, mais l’attaque mentale eut l’effet contraire. Elle avait plutôt réveillé une envie profonde de vengeance. Dans tous les cas, l’attaque que Jinx et elle avaient subie était de nouveau liée à son talisman. Et la remarque d’Onyxian ne fut que plus étonnante.
« Que, quoi ? »
Oui, la surprise pouvait se lire sur le visage de l’Okami. Elle n’avait pour ainsi dire aucune idée qu’est ce que tout cela pouvait signifier. Pour elle, ce n’était après tout qu’un présent de la part d’Elise, si on lui avait dit que cela engrangerait tant de problèmes, sans doute l’aurait-elle refusée poliment. Mais, une question subsistait dans son esprit. De quoi parlait la matriarche des Magoas en faisant allusion à des immortels ? Autant dire que tout cela la dépassait sur le coup et qu’elle sentait qu’une nouvelle séance d’explication et d’histoires à rallonge allait bien avoir lieu pour assouvir sa curiosité. Les doigts de l’Okami se refermèrent un instant sur le talisman, effleurant l’araignée stylisée. En sentant la silhouette de cette dernière, Shad chercha du regard la présence de l’araignée de lave. Disparue. Évidemment, elle n’avait aucun pouvoir quant à leur invocation. Puis son attention fut de nouveau portée sur Onyxian et les trois autres succubes qui l’accompagnaient.
« Au risque de paraître tout à fait ignare mais…de quoi parlez-vous bon sang ? Est-ce à cause de cela que je suis la cible de démons ne souhaitant que ma mort pour le récupérer ? Et ont-ils réellement besoin de cela pour parvenir à leur fin ? Merde, ils sont assez puissants, à quoi bon leur servirait un tel artéfact ? »
C’était pour ainsi dire, illogique pour Shad. Comment un démon pouvant faire souffrir mentalement ses adversaires, étant insensible à toute attaque et pouvant lancé des contrôles mentaux auraient-ils besoin de son médaillon arachnéen ? Certes, elle avait appris que la magie des araignées était une magie rare et puissante mais de là à le vouloir à tout prix…c’était totalement illogique pour la Terranide. A moins que tout cela n’est un rapport avec cette soit disant « force des Immortels ». Ha si tout pouvait être plus simple !
-
Il était toujours assez dangereux de discuter dans une fosse à Ghouls. Le groupe repartit donc, sans qu’Onyxian ne réponde aux interrogations de Shad, s’étant juste contentée d’une réponse sibylline, consistant à préciser qu’il fallait retourner au palais. Jinx, de son côté, en profita pour dire qu’elle comptait retourner auprès de Lucifer, et que sa présence n’était plus justifiée ici. Onyxian, qui n’aimait guère l’idée d’avoir chez elle une envoyée de Lucifer, ne put qu’acquiescer à cette réflexion pleine de bon sens, et la laissa partir, conservant la main sur Shad. Compte tenu de l’attaque que Shad venait de subir, c’était, de fait, nettement plus prudent. Comme Jinx le lui avait dit, l’Enfer était un endroit très dangereux. Si Shad venait à se promener librement, elle risquait de subir une nouvelle attaque. Les succubes retournèrent donc dans le château, Shad étant invitée à conserver sa forme démoniaque pour y aller plus rapidement, en volant, ce qui était aussi une très bonne manière de la contraindre à utiliser ses ailes.
Près du manoir, il y avait une rivière volcanique, avec des bancs de lave et des rochers flottants ici et là. Onyxian passait par eux, pour rejoindre une terrasse du palais, et s’y posa simplement. Les protes vitrées s’ouvrirent devant elle comme par enchantement, et elle y pénétra, pour débarquer dans un salon que Shad n’avait pas encore vu. C’était un confortable salon, avec quelques chaînes contre les murs, des fresques érotiques, et une cheminée où un feu crépitait dans l’âtre.
« Que s’est-il passé ? demanda Alastar, qui se tenait précisément dans ce salon. J’ai senti des perturbations magiques...
- Ton invitée a été attaquée alors qu’elle s’entraînait dans la plaine avec Jinx, répliqua rapidement Onyxian.
- Mon... Shad ? »
Il tourna sa tête vers Shad, et l’observa des pieds à la tête, sous sa forme de démone.
« Woow, quelle bombe ! »
*PAF!*
La main d’Onyxian gifla Alastar, qui tourna la tête sur le côté en soupirant.
« Allons, Ony’, toi aussi, tu es belle comme une Déesse... »
Onyxian se retint de le gifler à nouveau, et soupira encore, avant de grogner.
« Pourras-tu seulement songer à autre chose, un jour, que le sexe, Alastar ?!
- Pas si ça me permet d’être encore giflée par toi... »
Il lui sourit alors, l’un de ces sourires de séducteurs qu’il avait en réserve, comme pour tenter de l’amadouer... Et se reçut une nouvelle gifle.
« Décidément, j’aurais susciter moins de passion chez les femmes...
- Et moi, j’ai toujours une cage de chasteté pour toi, Alastar...
- Tu n’as aucun sens de l’humour, grande sœur... »
Il se redressa à nouveau, puis entreprit de s’asseoir sur un fauteuil, venant croiser ses jambes entre elles.
« Et pourquoi en veut-on autant à cette femme ? » demanda-t-il alors, sur un ton plus sérieux.
Onyxian laissa planer quelques secondes, avant de répondre :
« Il y a une légende... Une vieille légende qui circule. Elle parle de Maerlyn, le premier des mages humains, à une époque lointaine... Antérieure au Grand Conflit. Un monde dévasté par une magie puissante, des tempêtes magiques cataclysmiques qui dévastaient et désolaient le monde. Maerlyn aurait été le premier mage, le premier à réussir à contrôler les flux magiques pour les concentrer dans une tour. Ce faisant, la magie aurait été canalisée et filtrée par cette tour, afin de permettre de rendre ce monde habitable, et permettre l’essor des civilisations humanoïdes. La Tour du Mage, ou Tour Sombre, verrouillée par une clef magique composée de treize Sphères magiques, les Sphères de l’Arc-En-Ciel...
- Je connais cette légende... Il est dit que quiconque trouvera ces sphères et les assemblera pourra rentrer dans la Tour, et siéger à son sommet... Mais ce n’est qu’une légende humaine, propre à ces imbéciles d’êtres humains. »
Onyxian secoua lentement la tête, regardant à nouveau Shad.
« Ce n’est pas qu’une légende... Il y a les Sphères, oui, mais aussi treize personnes... Il y a une clef composée de treize morceaux, mais aussi treize personnes qui, il est dit, devront être réunies pour détruire les Sphères. On les appelle les Immortels... Et tu en connais une, Shad. Ce talisman t’a été confié par une Immortelle, et, lors de ton combat contre l’apôtre de Shub-Niggurath, l’ennemi s’est rendu compte de ta présence, et, maintenant, te traque, afin de récupérer ce talisman, et retrouver cette Immortelle. »
-
La Louve se retrouva ainsi seule face à Onyxian et ses suivantes. Au début, elle s’attendait à quelques remarques et remontrances mais rien de tout cela n’arriva. La seule chose qu’elle eut à faire fut de déployer ses ailes et de les suivre en vol. Un rapidement battement lui permis de prendre rapidement de l’altitude et elle se félicita intérieurement d’avoir réussi à progresser dans l’utilisation de ce nouveau membre. Mais après, il ne s’agissait que d’un simple déplacement, pas d’un combat et dans une telle situation, son expertise était encore relativement faible. Dans un certain sens, l’attaque inopinée de ce démon lui avait valu une séance d’entraînement accélérée. Une séance qui aurait pu mal se finir certes, mais une séance quand même. Et tandis que le palais des Magoas se dessinait au loin, la Lycane ne put s’empêcher de repenser à la démonstration de force dont avait fait part Onyxian. Mine de rien, l’habit ne faisait pas le moine et là où les succubes se révélaient être redoutables aux lits, elles se montraient également sans pitié sur le champ de bataille. Si Shad n’était pas en partie sous leur protection, pour l’instant, nul doute qu’elle serait en bien mauvaise posture.
La pièce où elle arriva lui fut inconnu. Elle s’était attendue à se retrouver dans ce même salon qu’Alastar lui avait présenté. Et en parlant du Diablotin, ce dernier était présent, questionnant rapidement sa sœur et gratifiant Shad d’une rapide inspection du regard. La réaction ne se fit pas attendre, ou du moins les réactions. Et la Louve se retrouva spectatrice d’une petite querelle entre le frère et la sœur. Une « chance » qu’Onyxian et Alastar soient des démons, car leurs actes, à l’aspect plus qu’incestueuses auraient été franchement dégueulasse avec une autre race. Mais pour le coup, couplé à leur nature de succube et d’incube, tout cela semblait parfaitement naturel. Elle se contenta donc d’un petit sourire amusé face à la scène avant de subitement l’effacé aussi vite qu’il était apparu. Son regard suivit le Diablotin qui s’installa sur un fauteuil avant de se porter sur Onyxian qui devait à présent fournir des réponses.
Et voilà qu’à présent une légende était mise sur le tapis ! Une légende avec tant d’autres dont la Louve n’avait pour l’heure pas la moindre connaissance et dont elle pouvait nier sa part de réalité. Et c’est ce qu’elle aurait fait si tout cela ne lui était pas arrivé. Pourtant, avec tout ce qu’elle venait de traverser, pouvait-elle simplement penser que tout cela n’était qu’une légende urbaine ? Voilà qu’en même pas une journée elle fut la cible de deux démons cherchant à la tuer pour prendre possession de son talisman. Talisman donnée par Elise. Elise qui fut à la base une simple humaine et qui se retrouva être la Reine des Araignées. Et qui plus que tout était maintenant une Immortelle. La Louve s’assis à son tour dans un fauteuil, soufflant, massant ses temps à l’aide de ses deux pouces. Tout cela lui donnait presque la migraine. Elle releva finalement son visage après deux à trois secondes, parlant en observant le frère et la sœur tour à tour.
« Donc si je comprends bien, Elise m’a confié une clé qui permettrait on ne sait qui à l’atteindre c’est ça ? Mais juste…Poruquoi ? ou du moins elle aurait pu me prévenir, je ne sais pas en me disant : « héé fais gaffe on va vouloir te tuer à chaque coin de rue ! »
Ou bien, Elise n’avait-elle pas eu la moindre idée que tout cela allait se passer ? Peut-être ne savait-elle également pas qu’elle était l’une de ces Immortelle ?
« Enfin, que me conseillez-vous ? Rester cachée ici ? Tenter d’aller voir Elise sans être suivi pour en apprendre plus ? »
La deuxième solution était la plus intéressante au regard de la Terranide. Elle pourrait ainsi en apprendre plus quant au fonctionnement de son médaillon mais elle pouvait mettre sa main à couper que sa première solution serait celle qu’elle devrait respecter. Jusqu’à cette fameuse réunion avec Belzébuth et Lucifer. Ce dernier sera sans doute également mis au parfum des évènements récents via l’intermédiaire de Jinx.
-
Alastar avait écouté Onyxian parler, racontant la vieille légende. Lui n’y avait jamais vraiment trop cru. Comme sur les Plans Intermédiaires, l’Enfer regorgeait de mythes, de fables, et de légendes, certaines plus abracadabrantes les unes que les autres. Celle d’Onyxian était pour lui un conte à dormir debout, mais il conserva pour lui-même ses propres réflexions. Shad ne tarda pas à répondre aux remarques de sa grande sœur, et, de même, la belle et puissante succube lui répondit :
« Tu m’as mal compris, Shad. Ce talisman n’est pas l’un des morceaux de la clef de la Tour. C’est... Un simple talisman magique. »
Alastar, qui songeait généralement juste à coucher à droite et à gauche, peinait à suivre cette conversation. Il n’y assistait que parce qu’elle concernait son invitée, mais, pour être honnête, son attention était davantage focalisée sur les formes de Shad, sur les courbes du corps démoniaque de la Louve. Il ne s’était, pour être honnête, guère attendu à la voir se transformer ainsi. Cette femme avait bien des surprises en poche, et celle-ci était des plus agréables. Le Diablotin ne disait rien, et laissa la femme continuer à parler, Onyxian précisant ce qu’elle entendait par là.
« Ton talisman est comme une signature, un relais qui permettra à ceux qui le récupèrent de remonter la trace de sa créatrice. Je suppose qu’elle a dû inconsciemment se confectionner un cocon qui l’isole du monde extérieur. Quand tu es sortie de ce cocon, et que tu as commencé à utiliser ce talisman, ceux qui traquent les Immortels l’ont senti. Si tu te rends chez Élise, tu ne feras que les attirer là où ils veulent aller, et, partant de là, tu mettras ton amie en danger. Pour moi, il me semble clair que cette femme ignore tout de ce qu’elle est réellement. »
Une autre femme... Elle avait l’air puissante, mais, d’un autre côté, si elle maîtrisait la magie arachnéenne... Est-ce qu’il fallait s’attendre à une créature-araignée ? Une Drider ? Alastar n’avait jamais couché avec ces créatures, mais... Ça l’effrayait un peu, toutes ces pattes, et ces toiles possibles. Cette Shad avait décidément de biens curieuses relations, ainsi que des pouvoirs atypiques et surprenants. Dans quelle histoire de fou s’était-il embarqué, lui et son clan, en l’amenant ici ? Il ne savait plus quoi en penser, et, dans ce genre de circonstances, laissait à Onyxian, la Matriarche du clan, de décider quoi faire. Cette dernière réfléchissait donc.
Au bout de quelques secondes et plusieurs pas sur le sol, elle finit par remuer la tête de haut en bas, s’humectant les lèvres.
« Le mieux est que tu restes avec nous, Shad... Nous laisserons Belzébuth quoi faire de toi. Les autres Princes viendront très certainement. Je sais que beaucoup ne voient en cette légende qu’un mythe, mais, si c’était bien le cas, ce démon ne t’aurait pas attaqué...
- Jamais ces déserteurs ne s’étaient approchés aussi près de notre palais, Onyxian... Il faudrait vraiment réussir à faire quelque chose contre eux.
- Parce que tu es convaincu que je ne fais rien de mes journées ? s’étrangla la succube. Contrairement à toi, Alastar, je ne passe pas mon temps à forniquer à droite et à gauche ! Je veille aussi à la sécurité de notre territoire ! Je suis convaincue que les traces qu’il reste de ce démon permettront d’établir qu’ils ‘agissait d’und es multiples démons de basse extraction qui a disparu le long de nos frontières. »
Devant l’incompréhension prévisible de Shad, Onyxian fournit des explications supplémentaires :
« Il est fréquent que nous perdions des sentinelles et des patrouilles, soit parce qu’elles sont attaquées par des monstres, ou parce qu’elles tombent dans des pièges... Cependant, parmi toutes les disparitions habituelles dont nous faisons l’objet, certaines de mes créatures sont sciemment enlevées, et reviennent sous la forme de ce monstre que tu as affronté tout à l’heure. Quelqu’un s’amuse à les transformer, en injectant dans leurs veines une solution alchimique reposant sur les pouvoirs d’un Grand Ancien. »
Un Grand Ancien... Comme Shub-Niggurath. La boucle était bouclée.
« Voilà pourquoi il est dangereux de te laisser sortir... J’ignore quel est le lien entre cette légende et les Grands Anciens, mais il l’est visiblement suffisamment pour que quelqu’un veuille t’occire. »
-
Les interrogations de l’Okami eurent toutes une réponse appropriée. Tout cela dépassait presque l’entendement et elle se demandait dans quel pétrin elle s’était encore embarquée. Quelques questions furent encore posées afin de confirmer la compréhension de tout ce qui se déroulait actuellement. Il n’était pas difficile pour Shad de comprendre qu’il était bien plus sûr qu’elle reste à l’écart pendant quelques temps, principalement pour le moment jusqu’à cette future réunion. Et elle ne pouvait douter que les évènements passaient précédemment auront un fort impact lors de ce conseil démoniaque. Elle remercia finalement la matriarche des Magoas pour la patiente qu’elle avait pu faire part en prenant le temps de répondre à ses diverses questions. Oh, il lui restait en réserve, mais la Louve ne voulait guère abuser de l’hospitalité d’Onyxian.
Par la suite, Shad fut conduite vers une pièce à part, une chambre. Cette dernière était à l’effigie des autres pièces du palais, au couleur cramoisie, garnie d’attirails de luxure en tout genre. La Louve put ainsi noter une paire de chaine attachée dans un coin de la pièce et en ouvrant une armoire, son regard se posa sur quelques ustensiles à la forme fuselée dont l’utilité ne faisait aucun doute. Un soupir lui échappa et elle referma la porte du meuble, marchant, seule, dans cette pièce. Sa main souleva un instant son médaillon. Mieux valait ne pas l’utiliser pour ne pas attirer l’attention. Sauf que ce dernier s’activait contre le grès de sa porteuse. Le regard de la Louve plongea un instant dans la pierre de couleur cramoisie où reposait une araignée stylisée. Elle l’effleura de son index quelques instant avant de porter son attention sur une porte qui ne fut pas encore ouverte. Laissant le pendentif pendre à son cou, la Louve abaissa la poignée s’attendant à rentrer dans une salle avec bon nombres de matériels pour laisser libre cours à ses fantasmes.
Qu’elle ne fut pas surprise quand ce fut une salle de bain qui fut offerte à son regard ! Et autant le dire, cela faisait un petit moment que la Lycane n’aviat pu profiter d’un bon bain relaxant. Sachant qu’elle devrait rester un petit moment entre ces murs, pourquoi donc se priver d’un petit moment de détente ? L’eau du bain fut donc coulée, à une température légèrement élevée afin de faire détendre chaque muscle. Dans sa forme démoniaque, Shad ne portait guère d’habits et le peu dont elle était vêue, fut donc retiré, par magie. Elle se retrouva ainsi en une simple tenue d’Eve. Oh, elle aurait pu rechanger de forme, mais elle voulait suivre les conseils de Jinx et garder cette dernière pour mieux s’en accommoder. Une fois le bain préparé, la Louve s’y glissa simplement, poussant un soupir d’aise, méditant tout en se relaxant sur tout ce qui se tramait et sur tout ce qui pouvait encore arriver. Tant de possibilité était à prévoir.
Un grognement lui échappa et elle bougea d’une manière légèrement « frustrée » dans son bain. Ses ailes formaient un obstacle qui était des plus dérangeants. Ainsi, la Louve avait surtout l’envie de les retirer pour être confortablement installée. Encore un avantage des ailes de natures magiques ! Elle bougea ainsi quelques instants, tentant de trouver une position plus agréable avant de finalement trouver son bonheur. Certes elle les sentait encore mais à moindre mesure. Soufflant légèrement dans l’eau, elle fit même monter légèrement la température de cette dernière. La pièce était ainsi emplie d’une brume qui pouvait faire penser à l’atmosphère d’un climat tropical. Oui, il faisait chaud dans cette salle de bain, mais ce n’était pas pour déplaire à Shad qui à présent se détendait tout simplement.
-
« Oui, Alastar, maudit petit démon, tu viendras avec nous !
- Aïe ! N’ai-je donc pas le droit de faire ce que je veux ?!
- Oh, mais tu engrosses bien assez de villageoises et d’esclaves comme ça ! C’est toi qui nous as amené cette femme, les Princes voudront te voir ! »
Elle le fouetta à nouveau, et Alastar soupira. Shad était partie depuis un quart d’heure, après les explications d’Onyxian. Alastar y avait prêté une seule oreille attentive. Il savait que le clan rencontrait des problèmes de sécurité, des disparitions de gardes, mais il ne s’en souciait pas trop. Les gardes étaient généralement des imbéciles heureux. On en retrouvait toujours cinq ou six entre les lianes des forêts de la Luxure à proximité, et ce alors même qu’ils savaient combien ces plantes étaient dangereuses, a fortiori avec les hommes. Pour autant, ces doux imbéciles continuaient encore à y traîner régulièrement. Alastar n’était pas là pour défendre les imbéciles, et, quant à ces manipulations génétiques, pour lui, il n’y avait aucune preuve. Certes, ces démons étaient embêtants, mais, de là à dire qu’il s’agissait de simples captifs... À son humble avis, sa grande sœur voyait des complots partout, mais il se garderait bien de le dire. Elle serait capable de fouetter ses testicules pendant toute une heure si jamais il lui arrivait de souligner ça.
Tout ce qu’Alastar avait retenu d’intéressant de cette conversation, c’était que, en démone, Shad était tout autant bien baisable que sous sa forme de Terranide... Et, en tant que bon petit Incube, Alastar ne pensait qu’à ça. Cependant, Onyxian lui tenait le crachoir, en lui disant qu’elle voulait l’avoir avec elle au Palais Infernal, pour l’entretien avec Belzébuth. Elle finit, devant la résistance de son petit-frère, par l’attraper par la nuque, et le plaqua contre le mur. Comme toujours, elle avait une force surnaturelle, et une prestance terrifiante.
« J’aime ta passion, Onyxian...
- Mais tais-toi donc, maudit Incube ! Tu viendras avec nous, et c’est un point sur lequel je ne souhaite plus aucune discussion !
- D’a... D’accord... »
Onyxian esquissa un sourire satisfait, puis le relâcha. Alastar, qui commençait à étouffer, tomba sur les fesses, et se massa le cou. Il sentait, contre sa peau, les marques des griffes de la succube. Onyxian s’écarta ensuite, et Alastar se redressa lentement, puis sortit également. Il aurait pu retrouver l’une de ses nombreuses amantes, mais sa cible était tout autre. Il sortit du salon, et rejoignit les cours centrales du palais, loin des jardins. En contrebas, une masse informelle continuait à se faire régulièrement l’amour, tandis que, de temps en temps, des démons ailés arrivaient, lâchant depuis leurs mains griffues et leurs serres des morceaux de viande. Le Diablotin poursuivit sa marche, et rejoignit une autre aile du vaste palais. Il croisa quelques femmes enchaînées dans des tenues en latex, en caressa une, et vit, depuis les fenêtres, l’un des jardins du palais, avec des arbres tentaculaires violets et fluorescents, qui violaient, là aussi, de belles femmes. Une atmosphère normale au palais Magoa.
Sa marche le conduisit vers une chambre, et il aperçut de la fumée sortant depuis une porte entrouverte. La salle de bains... Alastar esquissa un léger sourire, et s’approcha un peu. Shad était là, dans sa forme démoniaque, dans une eau bouillonnante. Elle ne s’en rendait pas compte, mais, si elle avait pris sa forme normale, et avait mis un doigt là-dedans, elle aurait bondi comme une folle. On estimait généralement que, pour un humain normal, une bonne température de douche ou de bain avoisinait les 30° Celsius. Ici, l’eau était au moins à plus de 50°, et Shad n’avait pas la place pour les ailes.
« Tu t’es trompée, Shad... Les démons ne prennent pas leurs bains dans ces baignoires, elles sont pour nos servantes. Nous, nous avons nos bassins. Dans un endroit aussi petit, tu ne peux pas déployer tes ailes, et tu ne peux donc pas les nettoyer. Plus tes ailes sont propres, plus il te sera facile de voler. »
Il se tenait sur le pas de la porte, observant sans vergogne, et sans la moindre gêne, la belle Louve... Qui n’était alors plus vraiment une Louve.
« Les bassins sont en bas. Nous allons le prendre ensemble... Libre à toi de te rhabiller ou non, la nudité n’est pas vraiment quelque chose de dérangeant ici... Et, si tu prends ta forme démoniaque, petit cœur, tu dois apprendre à te servir de tes ailes. »
Une telle phrase pouvait paraître curieux de la part d’Alastar... Puisque lui n’avait, justement, pas d’ailes.
-
La Louve sentait tous ses muscles se détendre malgré l’étroitesse de la baignoire. Après tout, elle avait fait avec ce qu’on lui avait donné ! Et quand bien même l’eau était chaude, extrêmement chaude, elle aurait également pu s’y glisser sans peine sous sa forme normale. Depuis son gain démoniaque les sources de chaleurs n’étaient plus un souci pour elle et elle pouvait ainsi rire ouvertement des fers rouges sans vergognes. Mais pour l’heure, nul rire, juste un soupir d’aise alors qu’elle glissait un peu plus dans l’eau du bain. Des bruits de pas la sortirent cependant de sa torpeur et ouvrant un œil, elle observa le Diablotin. Nul besoin de se relever en toute hâte sous une possible menace, la Louve l’avait reconnu à l’odeur. Après avoir forniqué, il était bien logique qu’elle retienne son parfum, sa marque olfactive qui le caractérisait ! Et quand bien même, elle était censée être en sûreté ici. Au-delà des murs du manoir, c’était une autre évidence mais en ce lieu, rien ne devait lui arriver pour l’heure. Ou du moins, elle ne devrait pas se faire attaquer par des démons servant les Grands Anciens. La Lycane referma son œil et se laissa glisser un peu plus dans l’eau, augmentant un chouia la température.
« Je ne suis pas d’ici Alastar, j’ai pris ce que j’avais sous la main…Mais j’avoue qu’avoir plus d’espace ne me dérangerait pas. »
A ces mots, ses yeux couleurs ambrés s’ouvrirent à nouveau et ses mains se posèrent sur les rebords de chaque côté. S’y appuyant et effectuant une traction vers l’avant, offrant sa poitrine, sans gêne à la vue du Diablotin. Puis, elle sortit tout simplement de la baignoire, étirant un instant ses ailes qui gardaient malgré tout cet aspect enflammé. Deux petits battements pour étirer le tout après avoir été autant serrée et Shad les replia dans son dos, s’avançant pour être à la hauteur d’Alastar :
« Allons y. Je me rhabillerai après »
Et ce n’était pas la première fois qu’elle allait se promener nue dans ce palais ! Sans plus attendre, elle passa devant Alastar, sa longue queue ondulant derrière son dos, frôlant le corps du démon de sa pointe mortelle. Et alors qu’elle posait une main contre la poignée de la chambre, elle rajouta :
« Au fait, joli diable, si je le pouvais je changerais de forme. Je la garde justement pour m’habituer à mes ailes. Bref, je te suis ».
C’est ainsi que l’Okami suivit l’incube jusqu’à une vaste salle ovale composée de sols marbrés et de piliers dans le même ton. Au premier coup d’œil, Shad s’était crû dans la Rome Antique avec les bains publics. Sauf qu’ils n’étaient sans doute pas composés de démons qui s’envoyaient allégrement en l’air. Elle observa un instant les couples s’enlaçant, s’unissant avant de simplement hausser les épaules et de désigner d’un coup de menton un espace libre. Au moins, Alastar n’avait pas menti sur un point, ses ailes ne seraient nullement gênées dans ce bassin. Bassin dans lequel, elle se glissa après quelques secondes, tournant son attention vers Alastar par la suite :
« Et toi ? J’imagine que tu as d’autres projets en tête qu’un simple bain hm ? »
La question était rhétorique. Qui en arrivant ici n’aurait pas quelques idées déplacées ? Un Saint qui trouverait cela abjecte sûrement, mais, en Enfer, les hommes de bonne foi ne couraient pas rues et la Louve n’oubliait pas qu’elle avait un Incube juste en face d’elle. Un Incube dont le résumé de sa vie était sans doute de baiser tout ce qui bouge.
-
Curieux... Très curieux. Sous cette forme démoniaque, Shad semblait... Moins timide, et nettement plus à l’aise avec le sexe. Est-ce que cela venait du fait qu’elle commençait à s’habituer à l’atmosphère perpétuelle de sexe qui régnait ici, ou de sa nature démoniaque ? Un démon n’était pas exactement similaire à un Terranide, après tout, et, si Shad acquérait les pouvoirs d’un démon en prenant une nouvelle forme, on pouvait tout à fait supposer qu’elle prenne ainsi certains traits comportementaux de ces derniers. Or, les démons n’étaient pas connus pour leur grande timidité. Dans les faits, ce n’était pas pour le déranger, surtout qu’elle accepta de se promener nue... Un bon premier pas vers la Luxure, même s’il pensait être encore loin de la scène de sexe en public en pleine rue. Esquissant un léger sourire ravi, il marcha donc, s’extirpant de la salle de bains, et Shad lui expliqua alors qu’elle ne s’était pas transformée sans raison, mais afin de s’habituer davantage à cette forme, tout en le surnommant, fort affectueusement, « joli diable »... Ce qu’il apprécia ici.
« C’est un choix plein de sagesse, commenta-t-il simplement. Il va falloir te former... »
Alastar marcha le long des couloirs du palais. Mine de rien, le manoir Magoa restait assez grand, s’articulant autour de différentes cours intérieures. Outre les grandes cours dans lesquelles pataugeaient les disciples de la Luxure, il y avait aussi de beaux jardins avec des fleurs et des arbres tentaculaires... Vu de l’extérieur, depuis les fenêtres, ces jardins avaient l’air tout à fait normaux... Puis, en regardant davantage, on pouvait voir des tentacules violets et fluorescents sortir des branches d’arbres et des feuilles. De même, certaines grosses plantes s’ouvraient en deux pour appâter leurs victimes, et les violer à l’intérieur de leurs corps. Quant aux petites plantes, elles pouvaient toutes dégager un puissant aphrodisiaque, ce dont, parfois, le Diablotin pouvait utiliser. Il séduisait une femme avec un élégant bouquet de fleurs, et, en plein milieu, une rose de la Luxure répandait son parfum. C’était efficace... Et parfois même trop, car l’aphrodisiaque qui se dégageait était terrible, et pouvait amener la petite timide à devenir une dépravée sexuelle. Alastar avait utilisé ça durant ses vertes années, et, maintenant qu’il connaissait toute l’efficacité du produit, il préférait opter pour son charme propre.
Le Diablotin descendit plusieurs marches, jusqu’à rejoindre les bassins. L’hygiène était très importante pour une succube ou pour un Incube, ou, de manière plus générale, pour tout démon de Luxure. Il était hors-de-question de puer ou de sentir mauvais. Les bassins connotaient donc du reste de l’ensemble, car une délicieuse odeur en émanait, suintant de bains très chauds où les servantes ne rentraient pas sans une bonne lotion sur le corps, destiné à renforcer la résistance de leurs corps à la chaleur. De la vapeur d’eau sortait continuellement des bains, et, régulièrement, des servantes et des esclaves arrivaient avec des bacs remplis d’eaux ou d’autres liquides, et les répandaient à la demande des gens. C’était une immense pièce, faisant la taille d’une piscine municipale, avec plusieurs bassins, et, pour autant, il ne faisait pas froid. Alastar entra par l’une des portes, entendant soupirs et gloussements. Plusieurs succubes se faisaient l’amour dans un coin, ou se contentaient de s’embrasser. Dans un coin, on pouvait ainsi voir Karen (http://fc01.deviantart.net/fs71/f/2012/327/1/d/devildom_by_linkense7en-d5lw6w4.jpg), l’une des succubes qui était venue prêter main-forte à Shad, en train de rouler des pelles à deux esclaves de sexe masculin, tout nus, à l’exception d’un collier de cuir autour de leurs cous marquant leurs conditions. Les bras de Karen s’enroulaient autour d’eux, et ils l’embrassaient longuement.
Shad ne tarda pas à rentrer dans l’eau, puis lui posa ensuite une question, ce qui l’amena à sourire.
« Oh, un bain me ferait du bien, oui, oui... »
Après tout, il avait beaucoup usé son corps aujourd’hui, et, sur ce point, Alastar était assez coquet. Néanmoins, Shad visait juste sur un point, ce qui l’amena à sourire malicieusement :
« ...Mais tu lis effectivement dans mes pensées. »
Il se déshabilla sur le devant, ne tardant pas à finir tout nu, et plongea ensuite dans l’eau. La délicieuse eau chaude fit frissonner tout son corps, et il se rapprocha de Shad, venant caresser l’une de ses joues avec ses griffes.
« Et puis, il faut voir ça comme un exercice pédagogique... Rien de mieux que de s’envoyer en l’air pour connaître les limites et les points forts de son corps. »
C’était un argument comme un autre pour emballer une nana. Alastar, cependant, n’avait ici nulle besoin de séduire Shad, elle semblait déjà conquise. C’est en suivant cette idée qu’il pencha son visage vers le sien, frôla ses lèvres avec les siennes, et entreprit de lui délivrer un tendre et voluptueux baiser.
-
Oh Alastar serait bien surpris s’il apprenait ce que la Louve avait fait avec un Dieu. Lui qui pensait à un acte sexuel en pleine rue, elle l’avait fait dans un temple, au milieu de nombreux fidèles et pas seulement sous des formes humanoïdes. Certes, cela avait valu au Dieu un sermon de sa part le lendemain, une fois que ses pensées étaient de nouveau clairs, mais elle ne pouvait nier que ce fut une sacrée soirée également ! Pour l’heure, elle profitait de l’eau chaude des bassins, gardant son regard tourné vers le Diablotin qui ne tarda pas à retirer le simple habit qu’il portait. Sa nudité fut ainsi de nouveau offerte aux yeux de la jeune démone qui savait d’ores et déjà à quoi s’attendre. Hé, ce n’était pas un incube pour rien ! Lorsqu’il plongea, elle le rejoignit simplement, frissonnant sous le contact de ses griffes sur sa joue. Il pouvait la blesser s’il le souhaiter mais qu’aurait-il à y gagner ?
« Ha ! Cela ne m’étonnes pas venant de toi…On peut dire que tu vas dans le vif du sujet Alastar. »
Elle avait sourie, amusée par une telle répartie à sa question. Certes son interrogation n’était pas dénudée d’un sens caché mais le Diablotin lui, allait directement dans le vif du sujet. Après tout à quoi bon perdre du temps là où on pouvait en gagner ? La Louve répondait ainsi au baiser fougueux de l’Incube laissant ses mains explorées à nouveau son corps, usant de ses griffes pour y tracer quelques sillons, redessinant ses muscles. Mais tout cela était bien inutile. Posant ses mains à plat sur son torse, Shad appuya de sorte à repousser le Diablotin jusqu’au rebord du bassin, allant par la suite se coller à lui, scellant leurs lèvres à nouveau. Une de ses mains caressait affectueusement sa joue tandis que l’autre, plus entreprenante, se dirigeait plus bas, caressant du bout des doigts son vit Ses ailes pour l’instant restait pour la plus grande partie hors de l’’eau, seule la partie la plus basse était immergée.
« J’espère que tu me monteras comment les nettoyer après hmm ? Mais avant ça…. »
Shad se laissa glisser le long du corps d’Alastar, utilisant la force de l’eau pour s’en séparer et atteindre son objectif. Ce même objectif qui était pour le moment maintenu par une main gracile et couverts de nombreuses caresses preuves de bonnes intentions. Oh oui, le comportement de la Terranide était bien différent sous cette apparence. A moins était-ce le fait qu’elle savait à quoi s’attendre avec l’incube ? Néanmoins la pointe de sa langue fut sortie et appliquée en premier lieu sur son bas ventre, juste à la limite où se trouvait son sexe. Elle ne le toucha pas directement, retirant sa main de ce dernier et la posa avec sa consœur de part et d’autre de ses hanches. Là dans un mouvement rapide, elle entraîna Alastar plus sous l’eau, ou du moins sa partie basse, prenant une bouffée d’air et s’immergeant à son tour.
Son visage se retrouva face à l’objet de sa convoitise et joueuse elle souffla de l’air dessus, le frappant ainsi de multiples petites bulles. Mais elle n’avait guère le temps de jouer et sa hampe était là tentatrice. Ouvrant la bouche, Shad la fit glisser à l’intérieur tandis que quelques bulles d’air remontaient à la surface. Une fellation sous-marine, voilà ce qu’elle offrait au Diablotin en cet instant. Sa queue, joueuse vint se faufiler entre ses jambes, s’enroulant autours de ses jambes tandis que la pointe touchait le bas de son dos. Sous l’eau, la démone s’activait, malaxant d’une bain les testicules de l’incube soufflant de temps à autre de l’air sur son vit pour le faire tressaillir. Quel meilleur moyen de commençait un bain ? Elle le reprit rapidement en bouche, faisant en sorte de se maintenir sur place et faisant avancer le membre plus loin sur sa langue jusqu’à atteindre l’entrée de sa gorge. De nouvelles bulles remontèrent à la surface face à l’effort que cela lui demandait. Elle fit quelques mouvements avant de totalement l’abandonner, remontant à la surface capturant les lèvres d’Alastar au-même instant, l’air taquines.
« Bon, tu me nettoies avant ô cher Alastar ? »
Haa la garce ! Elle aurait bien pu continuer à faire son office ! Mais après tout pourquoi tout faire quand on avait un incube à porter ? Un incube doué qui plus est. Et ne luia vait-il pas dit qu'il lui montrerait comment nettoyer ses ailes ?
-
Cette nouvelle Shad lui plaisait. Plus assurée, plus forte, elle prenait plus de risques, et, surtout, semblait bien plus à l’aise avec le sexe. Encore un peu, et elle pourrait presque devenir une bonne succube… N’ayant aucune raison logique de réfréner ses ardeurs, Alastar la laissait faire, la laissait agir, savourant son corps, savourant ses baisers et ses caresses. Lui-même en profitait pour la caresser, et, tandis qu’elle se blottissait contre lui, ses mains allèrent caresser brièvement ses fesses. Elle l’avait repoussée contre le rebord du bassin, et il sentit ses griffes sur son torse, puis sa main descendit sous l’eau, et, en la sentant se poser sur sa virilité, Alastar eut un soupir étouffé. Un léger soupir de plaisir qui fuita de ses lèvres. Elle aventura ensuite son autre main pour caresser sa joue, et il ferma les yeux, appréciant ce contact. Ses mains étaient chaudes, écailleuses, terriblement démoniaques. Shad se pencha ensuite sur son torse, se rapprochant de l’eau, et le Diablotin soupira encore.
« Ah, ma belle élève… » soupira-t-il
Il l’encourageait à continuer, à faire preuve de son talent et de son expérience. Elle fila ainsi sous l’eau, et s’empressa de lui faire une fellation. Bien tendu, assoiffé, et dur comme on s’y attendait de la part d’un Incube, son membre appréciait énormément le contact des lèvres de Shad. La démone joua sur son sexe, d’avant en arrière, et il sentit sa queue caudale venir enserrer l’une de ses jambes. La main de l’homme se posa sur ses cheveux blancs, s’y crispant. Elle avait pris bien soin de le préparer, en embrassant son corps, puis en soufflant sur son sexe, attisant son feu, avant de finalement déguster la pièce qui s’offrait à elle.
Sa bouche remuait d’avant en arrière, et, en tant que démone, elle pouvait retenir sa respiration plus longtemps, une grande différence avec les esclaves humaines, où il fallait toujours utiliser préalablement des sorts et des potions pour faciliter ce genre de pratiques. Alastar la laissa donc jouer avec sa queue, mais ce plaisir fut de courte durée. Il eut à peine le temps de la sentir contre lui que, mutine et joueuse, Shad se releva, et se blottit contre lui, venant l’embrasser, l’empêchant d’émettre la moindre protestation. Elle avait pourtant commencé ses gorges profondes, et Alastar en sortait toute chose, terriblement fébrile, avec une tension s’exprimant dans tout son corps.
« Tu joues avec le feu, ma belle… »
C’est ce qu’il dit après la proposition de la femme, consistant à nettoyer ses ailes. Sa main se posa sur le menton de la femme. Il était excité, oui, il avait envie de lui faire l’amour, oui, mais il savait encore se contrôler. Diable, sa spécialité était de jouer avec l’excitation sexuelle des femmes ou des hommes sur qui il tombait. Il n’allait pas se laisser prendre à son propre jeu. Il se pencha vers elle, et l’embrassa à nouveau, brièvement, une lueur amusée dans les yeux.
« J’aime ça… Quant à tes ailes… Ma foi, il n’y a pas de recette miracle pour les nettoyer… »
Sa queue caudale agit à son tour. Elle s’enroula autour de l’une des jambes de Shad, et il tira d’un coup sec, renversant la démone, qui tomba dans l’eau, se couchant sur le dos. Elle disparut dans l’eau, et Alastar la rejoignit rapidement, posant ses mains sur ses épaules. Dans l’eau, impossible de parler, et il savait qu’elle comprendrait vite ce qu’il faudrait faire… Maintenant, ses ailes allaient être nettoyées, mais Alastar n’avait pas l’intention de sortir de l’eau si vite. Il se rapprocha d’elle, et l’embrassa, sa queue caudale venant s’enrouler autour de la taille de la femme, afin que son bassin reste collé au sien, et qu’elle ne s’écarte pas trop. Les deux disparaissaient dans l’eau, et Alastar souffla sur le visage de Shad, envoyant une nuée de bulles sur elle, avant d’aller l’embrasser à nouveau, une main sur sa tête, perdu dans ses cheveux, l’autre sur son épaule.
Les deux amants s’embrassèrent ainsi, et son corps se frottait contre le sien, tapant contre ses cuisses, sa verge ne désemplissant pas. Dans l’eau, les sons extérieurs ne venaient plus, mais il pouvait entendre les soupirs de Shad, surtout quand, après leur baiser, il alla lui mordiller le cou. Elle était plus réceptive à la douleur, maintenant, et il comptait bien le lui montrer… Quand Alastar lui disait que, maintenant, son corps avait de nouvelles propriétés, il ne mentait pas du tout, car c’était déjà quelque chose que Le Diablotin avait pu observer avec d’autres personnes, notamment ses esclaves humaines finissant par devenir des démones.
Shad allait découvrir tout ça… Avec lui, et dans la joie et la bonne humeur… Et, après avoir posé sa main sur son épaule, Alastar la déplaça pour la poser sur les fesses de Shad, reprenant ainsi les bonnes vieilles habitudes avec elle.
-
Méchante Louve, méchante ! Voilà qu’elle utilisait les mêmes stratagèmes d’Alastar pour le faire languir d’envie pour l’obliger à perdre le contrôle ! Mais elle savait parfaitement que toute tentation serait futile, comment diable un Incube pourrait tomber dans un piège si grossier ? Mais elle s’était plu à le faire, affichant un sourire amusé sur son visage, observant la réaction du Diablotin et s’attendant à toute riposte de sa part. La jeune démone répondit sans se faire prier à son baiser avant de sentir bien trop tard sa queue caudale qui s’enroulait autours d’une de ses jambes. Ha le fourbe ! Et avant qu’elle ne puisse protester, l’Okami se retrouvait sous l’eau, n’ayant eu le temps que de prendre une rapide bouffée d’air avant son immersion. Shad se retrouva rapidement collée-serrée au Diablotin qui encore une fois utilisait sa queue pour une fonction bien précise. Dans le cas présent, celle de la maintenir contre lui.
Des bulles d’air furent projetées contre son visage et en guise de réponse, elle fit de même, embrassant langoureusement le Diablotin par la suite, effectuant ainsi un échange d’air entre les deux protagonistes. Sa propre queue ne resta pas en reste et tout comme celle d’Alastar, elle se déplaça de sorte à s’enrouler autour de sa taille et la maintenir contre elle, rapprochant encore plus le corps des deux amants l’un contre l’autre. Sous l’eau, il n’était pas aisé de prendre conscience du temps, tout repère était chamboulé. Tout ce que pouvait retenir Shad était leurs corps se frottant l’un contre l’autre, la présence de la verge d’Alastar tapant insidieusement contre ses cuisses et n’attendant que de pouvoir s’y faufiler. Il la mordit. La morsure lui procura un étrange frisson de plaisir qu’elle ne put contenir et dont le sentiment de bien-être fut exhalé par l’intermédiaire d’un soupir sous-marin. Singulier, vraiment très singulier. Voilà qu’elle réagissait autrement à diverses situations et il était pour elle évidement que le Diablotin savait ce qu’il faisait. Au détriment de sa propre personne qui allait de découvertes en découvertes.
Elle desserra un peu la prise de sa propre queue pour pouvoir se mouvoir et enroula ses jambes autours du bassin de l’incube faisant ainsi toucher leurs deux zones intimes entres elles. Puis, joueuse, elle resserra son étreinte avant de bouger doucement son bassin, faisant frotter le vit du démon contre sa vulve. Quelle dommage que la diction n’était pas possible ici ! Mais pourquoi parler quand le langage du corps suffisait à lui-même ? Elle le voulait, cela était indéniable. Et l’atmosphère qui se dégageait de tout cela l’excitait. De plus, sentir l’air qui peu à peu s’échappait de ses poumons rendait cette situation à la fois excitante et…effrayante. Pourtant, tout cela n’était relayé qu’au second plan. Posant ses mains contre ses épaules, elle s’y appuya ondulant plus fortement du bassin, faisant presque glisser, coulisser la verge contre ses lèvres. A son tour, la Louve pencha la tête vers le cou d’Alastar, y déposa un chaste baiser et sans crier gare mordit à peine dents, laissant glisser ses griffes le long de ses épaules et de ses bras au même instant.
Il voulait jouer avec la douleur ? Elle allait prendre plaisir à faire de même. Sa morsure effectuée, elle changea subitement de registre et lécha sa plaie. Non sans oublier d’onduler du bassin et de mouvoir sa queue caudale dont la pointe acérée vint « griffer » le dos du démon. Là où elle mettait de la tendresse, la Louve mettait un peu de « douleur » à un autre endroit. Elle remonta par la suite vers ses lèvres, échangeant un énième baiser avant de poser son front contre le sien, soufflant de nouveaux quelques bulles d’air vers son visage. Et à cet instant, seul son bassin bougeait, son regard ambré étant plongé dans celui azuré du démon. Elle l’’observait et par-dessus tout, elle attendait la suite.
-
L’amour, le sexe, c’était une osmose. À deux, c’était un moment qui, aussi pervers qu’on pouvait l’imaginer, restait fondamentalement intime. C’était une union charnelle entre deux individus, entre deux individualités, hors de la collectivité, hors de la société. Alastar avait toujours joué avec cette dichotomie profonde. Le sexe était à la fois quelque chose de profondément intime et de profondément public. Les plus puissants du monde avaient tombé sur la base de simples scandales sexuels, et, pour autant que Le Diablotin s’en souvienne, dès que la société avait existé, la prostitution en avait fait de même. Le sexe avait toujours été sur ces deux plans à la fois : une relation individuelle, et un fantasme collectif. Il était l’expression de toute la complexité de la psyché humaine, quelque chose de simple à appréhender, mais d’infiniment compliqué, par les rapports ambivalents qu’il induisait avec la société. Ici, Alastar et Shad étaient tous deux plongés dans cette phase intime, dans ce qui, aux yeux du bel Incube, constituait le cœur du sexe : une relation privilégiée et ardente entre deux personnes consentantes. La présence d’un environnement aquatique ne faisait que renforcer cette situation. Elle accroissait leur aliénation, leur isolation avec le reste du monde. Ici, il n’y avait qu’eux, et simplement eux : un démon, et une démone… Car, avec sa transformation, Shad était clairement une démone. Ce n’était pas qu’une simple apparence physique qui avait évolué, comme le faisaient les Polymorphes, c’était bien une transformation génétique, comme une mutation magique. Alastar ignorait qui l’avait formé, mais elle avait été formée à bonne école. De cela, en revanche, il était sûr.
Les deux étaient dans l’eau, et le vit d’Alastar, un mât bien dressé après les coups de langue de Shad, caressait ses lèvres intimes, glissant sur sa vulve. Elle alla l’embrasser… Et le mordilla.
« Hhhhhnnnn… !! »
Il sentit du sang perler sur ses lèvres. Shad avait mordu fort, et lui, en conséquence, avait griffé son dos, faisant pointer ses ongles tranchants. Du sang jaillit également, et Shad commençait à comprendre que, en tant que démone, elle était plus réceptive à la douleur… Du moins, tout était différent par rapport à un corps normal. Alastar fut fortement excité par cette douleur, et il n’avait pas griffé Shad particulièrement fort… En tout cas, la démone semblait se faire plaisir, et il sentait sa queue onduler contre son corps, ainsi que son corps se frotter au sien. Le bassin de Shad heurtait son sexe, et il voyait, dans ses yeux, toute son envie de lui faire l’amour.
L’homme comptait la satisfaire, et il guida donc son sexe, puis pénétra ainsi la femme, s’enfonçant dans son vagin. Une main sur son dos, l’autre sur ses fesses, il soupira longuement, laissant de multiples bulles d’air s’échapper de sa bouche, puis alla l’embrasser, tout en enfonçant profondément sa verge en elle. Elle tapa contre sa chair intime, et il commença à remuer d’avant en arrière, détachant peu à peu sa queue du corps de la femme.
Tandis que son membre s’enfonçait en elle, remuait d’avant en arrière, sa queue caudale, elle, se déplaça, et s’enlaça autour de celle de Shad. La démone allait découvrir une nouvelle chose : le caractère très érogène de cette queue. Alastar l’enserra comme s’il était un serpent, et en profita pour l’embrasser à nouveau, se crispant contre elle. Il remuait d’avant en arrière, en sentant leurs corps se déplacer légèrement sous l’effet de l’eau.
Le rodéo pouvait continuer.
-
« Hmmmm ! »
La démone lâcha quelques bulles d’air, frémissant de plaisir en sentant Alastar la griffer. Oui, ça lui avait fait mal et pourtant, de cette douleur elle en ressenti un grand plaisir, quelque chose de grisant. Et cela ne fut qu’attiser plus profondément son désir de se lier au Diablotin. Ses mouvements de hanches devinrent plus insistants, sa verge coulissait contre ses lèvres intimes qui n’attendaient que de l’accueillir et comme si sa supplique avait été entendue, il dirigea son sexe en elle, la pénétrant de toute sa longueur. A ce simple mouvement scellant deux corps entre eux, la Louve resserra sa prise contre Alastar, collant leurs corps plus l’un contre l’autre. Et alors qu’il entamait ses mouvements vieux comme le monde, elle alla quérir ses lèvres pour échanger un baiser passionné avant de gémir contre ses mêmes lèvres lorsque l’appendice caudale du Diablotin s’enroula autours de sa propre queue. Dans son apparence originelle, sa queue était déjà une zone pouvant être considérée comme érogène mais à présent, cela semblait être bien plus que ce que la jeune démone connaissait.
L’eau les isolaient et donnaient aux coups de bassin de l’incube une toute autre tournure. A chaque fois qu’il s’avançait, le corps de Shad reculait doucement sous les mouvements de l’eau avant d’être à nouveau attirer vers son amant. L’eau donnait un deuxième mouvement à leurs ébats enflammés. Un mouvement qui accentuait leur danse sensuelle et érotique. Et plus que tout, elle les tenait à l’écart du monde, ne les laissant que se concentrer que sur leur propre plaisir. La démone affirma sa prise autours de l’appendice caudales d’Alastar faisant se resserrer plus fortement les deux membres l’un contre l’autre. Son bassin quant à lui ondulait au même rythme que celui de son partenaire, faisant frotter son vis contre ses parois intimes et plus précisément là où elle le désirait le plus, là où chaque parcelle envoyait un petit choc électrique le long de sa colonne vertébrale.
Ne restant pas en restes, ses ailes se déployèrent sous l’eau et effectuant quelques mouvements donnèrent un peu de pep’s à leurs ébats y intégrant un troisième ou plutôt un quatrième mouvement. Le corps des deux amants était ainsi balloté en tous sens, chacune des parties voyant son corps frotter contre celui de l’autre et plus particulièrement leurs parties intimes qui se voyaient « caresser » par le mouvement de l’eau. Dans leur bulle sous-marine, Shad ne pouvait entendre le tumulte extérieure ni réaliser que d’autres convives les observaient en dehors du bassin. Mais après tout, pourquoi s’en soucierait-elle ? Son esprit et son attention étaient bien trop portés sur l’instant présent pour se préoccuper de pareils faits. Elle brisa leur baiser qui durait depuis un petit laps de temps et alla à nouveau planter ses crocs dans la chaire du Diablotin, le griffant par la même occasion, gémissant contre son oreille, laissant échapper d’autres bulles d’air. A force, elle finirait par se noyer, mais ses ressources en oxygène semblait dépassé ses espérances. Et elle n’alalit pas s’en plaindre !
Le bassin fut victime de nouvelles ondulations, cette fois, loin du fait des deux êtres démoniaques forniquant ensembles. A ne point en douter, ils venaient d’avoir un peu de compagnie. Sentant cette présence, Shad ouvrit les yeux et tenta de discerner les mouvements sous l’eau avant de réaliser bien rapidement que ce n’était pas une mais deux personnes qui les avaient rejoints. La luxure appelle à la luxure et elle ne se trouvait pas au Palais Magoa pour rien après tout. Restait plus qu’à savoir s’ils venaient pour participer ou bien pour mettre fin à leurs ébats. Et pour le moment la Louve accentua ses mouvements de bassin frottant sa queue contre celle de l’incube, frémissante de plaisir.
-
Shad et Alastar se faisaient l’amour en immersion, ensemble, yeux dans les yeux... Pour ainsi dire. Coupé du monde extérieur, Alastar ne pensait qu’à elle. L’eau avait beau cherché à les écarter, les ailes de Shad avaient beau battre pour les déplacer, sa queue caudale, elle, s’était enroulée autour de la taille de la femme. Elle retenait ainsi son corps contre le sien, et empêchait le bâton de quitter le trou dans lequel il avait réussi à se nicher. Alastar la pénétrait donc, remuant d’avant en arrière, ne faisant plus qu’un avec elle. Les minutes défilaient et s’écoulaient à la vitesse de secondes, et le Diablotin devait bien admettre qu’il adorait ça. Cette femme était magnifique, une belle et forte démone. Est-ce qu’elle mériterait sa place en rejoignant le clan Magoa ? Il était morbide de l’envisager en ce moment, mais, après tout, Alastar était un démon, et son clan était impliqué dans le processus de la vie et de la mort. Quand Shad mourrait, il y avait toujours des probabilités pour qu’elle finisse en Enfer... Et que son âme puisse être récupérée par les Magoa. C’était le sort qui arrivait à plusieurs des humaines esclaves vivant dans le clan, et qui ne figuraient pas dans les Cours. Elles avaient été repérées et recrutées durant leurs vivants par les Incubes et les Succubes du clan, et, à leur mort, après une vie faite de luxure et d’outrages moraux, elles étaient récupérées dans les Limbes, si les Magoa arrivaient à les retrouver. Shad n’étant pas encore morte, ce sort ne la concernait pas encore... Mais Alastar était bien placé pour savoir que la mort était le lot commun de tous les êtres vivants, même en Enfer. La seule différence était qu’une personne mourant en Enfer revenait à la vie sous une autre forme.
Aussi, le Diablotin la prenait donc, célébrant cette union. Sa main s’agrippa à ses cheveux, et il l’embrassait fréquemment, ou se contentait de lécher sa peau, voire juste de la mordiller. Elle avait un corps magnifique, et Alastar l’appréciait pour ce qu’il était. Il continuait à la prendre, amoureusement, longuement, sans que l’air ne semble leur manquer... Jusqu’à ce que lui aussi entende des bruits de pas. Comme il fallait s’y attendre, d’autres personnes venaient de les rejoindre. Même dans les chambres, on restait rarement seuls.
De fait, plusieurs personnes venaient d’entrer. Outre quelques esclaves, il y avait aussi deux des succubes qui avaient été secourir Alastar : Loreen (http://fc07.deviantart.net/fs71/f/2012/299/3/b/halloween_special__demon_girl_by_verehin-d5izxi7.jpg) et Mawïn (http://fc08.deviantart.net/fs70/f/2014/114/0/2/temptressb_by_nadrojwobrek-d7fv0nc.jpg). Elles venaient d’entrer dans le bassin en étant habillées, signe qu’elles ne venaient pas ici pour se laver. Les deux femmes marchèrent donc un peu, et les griffes de Mawïn vinrent caresser le dos d’Alastar, filant dans l’eau. Elle le griffa jusqu’au sang, tandis que Loreen, elle, se déplaça de l’autre côté.
« Et bien, quel entrain, ironisa Loreen. Elle se battait à mort il y a moins d’une heure, et, maintenant, elle se fait prendre par notre cher Diablotin... »
Loreen se déplaça de l’autre côté, près deux corps de Shad, et laissa venir à elle deux belles esclaves nues : Karen (http://img110.xooimage.com/files/d/5/b/d5b142437b7721681...702b13ff-4ac00ce.png) et Isabelle (http://img110.xooimage.com/files/f/b/7/fb7c455d4b3593247...06714e3e-4ac00d0.jpg). La première avait été, de son vivant, une strip-teaseuse gérant un bar, et accessoirement matrone endurante d’un bordel illégal situé dans la cave de son bar. La seconde, quant à elle, avait été une « veuve noire », un terme officieux désignant ces femmes qui épousaient des hommes juste pour les ruiner et les dépouiller. Elle n’avait jamais commis la moindre infraction légale, mais, au jour du Jugement Dernier, c’était sous l’aune d’une autre loi que les personnes étaient évaluées. Isabelle avait été une femme de luxure, mais surtout de vice. Ses trahisons avec les hommes avaient provoqué des dépressions et des désespoirs, car il lui arrivait parfois de devoir aller jusqu’à avoir un bébé pour bénéficier d’importants avantages matrimoniaux. Les deux femmes avaient fini chez les Magoa, et elles se pressèrent contre Loreen, venant l’embrasser, et laissant les mains gantées de Loreen venir empoigner leurs fesses.
Alastar, de son côté, poussa un gémissement de douleur, et mordit la langue de Shad, quand Mawïn vint griffer son dos. La douleur éclata en lui, mais elle n’avait rien de rédhibitoire, et l’encouragea même à prendre davantage.
Toutefois, il n’y avait pas que des femmes au sein du palais, et, dans l’eau, des hommes venaient également d’arriver. Mawïn fit signe à l’un d’entre eux de venir, Lester (http://fc07.deviantart.net/fs70/i/2012/150/5/c/lester_by_omupied-d51n7i4.jpg). Lester avait été un Américain qui avait étudié à une université américaine de l’Ivy League à une époque où la drogue était de mode, et où la jeunesse américaine se mobilisait contre la guerre. Il avait multiplié les viols sur le campus sur les femmes droguées. Elles ne s’en souvenaient plus, et lui avait fini par mener une vie normale... Mais le Jugement Dernier ignorait la prescription, et, lorsque sa vie avait été jugée, il avait été décidé que ce qu’il avait fait n’avait pas compensé tout le mal qu’il avait fait. Lester s’était retrouvé en Enfer. Ce que l’homme ignorait, et qui avait joué en sa défaveur, c’était qu’il avait engrossé plusieurs femmes, et que ces dernières avaient mal fini, entre des cures de désintoxication, et une grossesse non désirée. Lester s’était donc retrouvé en Enfer, dans les Cours, et avait progressivement réussi à s’en extirper.
De la main, Mawïn lui fit donc signe de venir.
« Là, fais-toi plaisir, Lester... » souffla Mawïn.
Lester se dirigea vers les deux amants, et ses mains se posèrent sur les fesses d’Alastar, tandis que son sexe se rapprochait de lui...
...Et Alastar mordilla à nouveau Shad en grognant dans l’eau.
« Hnnnnnnnnn... !! »
-
De la présence des deux succubes et de leurs esclaves sexuelles la Louve n’en avait cure. Pour le moment tout ce qui l’importait était l’instant présent avec l’incube. De plus, l’eau jouait parfaitement son rôle d’isolateur leur empêchant d’entendre les messes-basses de Loreen et Marwïn. Et même si ces dernières eurent été entendu, cela n’aurait pu changer ce qu’il se tramait actuellement. Les deux amants étaient quasiment collés l’un contre l’autre, l’antre humide de Shad accueillant avec plaisir le bâton de chair d’Alastar. Leurs mouvements ne semblaient décroitre malgré le fait qu’ils étaient observés sans vergogne. Mais après tout quand on été dans le feu de l’action, cela n’avait guère d’importance. Elle embrassait donc le Diablotin avec passion, faisant fi de tout ce qui se tramait autours d’eux. Ses griffes couraient sur la peau du démon de la luxure, laissant ici et là quelques petites sillons, utilisant la douleur pour accentuer leurs ébats.
Et en parlant de douleur, sa propre langue fut mordue. La jeune démone retira vivement sa tête, lâchant un soupir d’exclamation bien vite rendue muet par des lèvres féminines qui vinent se sceller aux siennes. En temps normal, la Louve l’aurait repoussé mais cette fois poussée par toute cette luxure, elle se laissa faire, répondant ainsi au baiser d’Isabelle. Sa queue caudale quant à elle alla s’entourer à nouveau autours du bassin d’Alastar comme pour signifier dans un langage corporel, qu’elle ne souhaitait pas être séparée de lui, pas pour l’instant, pas alors que leur ébat ne se faisait que plus fougueux au fur et à mesure des minutes. Elle pouvait sentir sa verge aller et venir en son sein, frottant ses parois internes, appuyant pile sur ses zones les plus sensibles. De plus, la Louve sentait parfaitement ses chairs se compresser de plus en plus autours du vit d’Alastar, rendant sa progression de plus en plus difficile mais également de plus en plus intense, la faisant frémir de plaisir.
Alors que Lester se rapprochait d’Alastar, Isabelle quant à elle approfondissait le baiser entre elle et la Lycane, passant ses mains autours de sa taille pour aller malaxer sa poitrine, jouant avec, titillant ses pointes de chairs. Et sous ces quelques caresses, l’Okami put sentir ces derniers se durcirent, preuve loin sans faux qu’elle prenait pour ainsi dire son pied. L’homme quant à lui malaxait les fesses d’Alastar, les étirant également tandis que sa verge se logeait en leur centre, frottant de toute sa longueur contre son anus, du liquide pré-éjaculatoire coulant déjà hors de son gland et lubrifiant cet endroit. Puis, sans attendre une seconde de plus, ses mains empoignèrent plus fermement le fessier de l’incube et d’un mouvement de bassin sa verge s’y faufila, brisant les barrières du Diablotin. Ce dernier devenant à la fois pénétrant et pénétré. Agrippant la croupe du Diablotin, Lester se mis à bouger d’avant en arrière, laminant le postérieur d’Alastar se penchant sur son dos pour y mettre tout son poids, ses mouvements de bassins de décroissant pas.
Ainsi à chaque coup de rein que donner Lester dans le fondement d’Alastar ce dernier était poussé dans l’antre de la Terranide. Une sorte de réaction en chaîne. Elle quitta les lèvres d’Isabelle, lâchant quelques petites bulles d’air avant de se sceller à nouveau à celles d’Alastar, jouant de sa langue avec la sienne, mordillant de temps à autre sa lèvre inférieure. Pour l’heure, elle ne recevait que quelques caresses bien placée ici et là qui lui augmentait son désir et son plaisir mais il était fort à parier que les esclaves présents dans le bassin ne s’arrêteraient pas en si bon chemin. D’autant plus qu’il y’avait quand même deux succubes avec eux. Pour un bain, c’était un sacré bain !
-
Leur étreinte devenait maintenant multiple. Alastar sentit des mains fermes pétrir ses fesses, et soupira quand un sexe se rapprocha de son fondement. Oui... Ça allait venir. Il fallait bien garder à l’esprit qu’un démon du sexe était par nature bisexuel. Rares étaient les succubes hétérosexuelles ou homosexuelles, et, inversement, rarissimes étaient les Incubes ne s’adonnant qu’à un seul sexe. C’était un point de vue propre à la Luxure : la Luxure ne s’embarrassait pas des différences sexuelles. Et, de fait, pendant longtemps, et même maintenant encore dans certaines contrées, coucher avec un membre de son propre sexe était considéré comme de la Luxure. Autant dire que, à l’époque du Moyen-Âge occidental terrien, les succubes s’étaient fait plaisir. Il suffisait de coucher avec des femmes pour que ces dernières aient le sentiment terrible d’avoir fauté, et, inversement, les Incubes s’amusaient à coucher avec des hommes, à réveilleur leurs penchants homosexuels, et à laisser la luxure et leurs véritables pulsions parler entre eux. La luxure était un péché évolutif, en fonction de la société et des critères moraux qu’une communauté appliquait sur elle-même.
Alastar se trouvait donc là, dans l’eau, sentant un esclave venir le pénétrer. Il soupira de douleur, ne s’attendant pas vraiment à ce qu’on visite son fion... Néanmoins, il ne repoussa pas l’homme, et sentit d’autres mouvements s’approcher. Loreen avait posé sa main sur la tête d’Isabelle, et l’avait forcé à aller dans l’eau. En soupirant, la belle esclave posa ses mains sur les joues de Shad, et l’embrassa. En relevant la tête, Alastar la vit, et esquissa un léger sourire. Il avait déjà couché avec Isabelle un certain nombre de fois, et son corps était particulièrement agréable. C’était une femme très motivée, et Alastar retourna jouer avec les seins de Shad. Leurs trois corps remuaient ensemble, et, plus l’homme dans le dos du Diablotin le pénétrait, et plus sa queue remuait dans le vagin de la femme. Il n’aurait jamais cru que Shad appréciait qu’on l’embrasse... Sa nature démoniaque prenait le pas, et c’était tout à fait agréable. Alastar savait que, si Onyxian avait un peu de mal avec Shad, c’était parce qu’elle ne sentait aucune attirance sexuelle de cette dernière. Une succube restait une succube, surtout Onyxian, qui était très fière. Elle ne supportait pas qu’on ne la trouve pas attirante, qu’on soit homme ou femme, et le Diablotin savait que, inconsciemment, c’était pour ça que la Grande Succube se montrait si réservée à son égard. Le Diablotin comptait bien éduquer la belle, en compagnie des autres personnes qui les entouraient.
« Hnnnn... » soupira Alastar quand Shad l’embrassa.
Sa main se crispa sur ses cheveux, et Isabelle soupira, commençant à manquer d’air. Elle remonta à l’air libre, reprenant son souffle, et ce fut désormais Mawïn qui descendit dans l’eau. Ses yeux violets flamboyaient dans l’eau, et elle se rapprocha à son tour de Shad, venant l’embrasser également, en posant une main sur son menton, la tirant en arrière, afin de pouvoir mieux l’embrasser. La succube roula sa langue dans la bouche de Shad. La femme se faisait plaisir, et, autour d’eux, l’orgie continuait. Isabelle eut à peine le temps de reprendre son souffle que Loreen s’empressa de la pénétrer, enfonçant sa verge dans son corps, ses mains se crispant sur ses cheveux.
Tout le monde se faisait joyeusement l’amour, et, plus le temps passait, et plus Alastar sentait la jouissance arriver...
-
A peine la Louve avait-elle scellé de nouveau ses lèvres avec celles de l’Incube que déjà, elle sentait son visage se faire tirer en arrière et une autre paire de lèvres prendre d’assauts les siennes. Cette fois, point d’esclave humaine, en entre-ouvrant les yeux, Shad put noter qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que du succube nommée Mawïn. Pendant l’espace d’une à deux secondes, elle voulut la repousser, mais cette envie fut bien vite relayée au second plan. La langue de Mawïn s’était infiltrée dans sa bouche sans attendre un seul instant et avait entamé un ballet langoureux et passionné avec sa consœur. Le bas de son corps collé au bassin du Diablotin qui ne cessait de la pilonner sans cesse et le haut offert au succube, la Lycane était pris en sandwich entre deux démons de la Luxure. Oh, il y’avait pire comme situation et la Louve serait bête de ne pas profiter pleinement de l’instant présent.
Tel un réflexe archaïque, sa queue se mis à se frotter contre le dos d’Alastar, comme s’il s’agissait de son appendice caudale de sa forme originelle. Mais cette fois, nulle sensation de caresse, le frottement provoqué aurait plutôt lieu de donner une sensation de griffures. Mais après tout, ce n’était pas la douleur qui allait arrêter le fougueux incube ! Et en parlant de fougue, Lester entamait des mouvements de bassins plus amples et plus rapide, frappant à chaque fois le fond du fondement du Diablotin. Ce qui avait pour effet de projeter sa verge au plus loin de l’intimité de la jeune démone. Cette dernière soupirait et gémissait, ses cris étant à la fois rendus muets par l’environnement aquatique mais également par la propre bouche de Mawïn qui ne la lâchait pas une seule seconde. Pourtant, l’Okami ne pouvait réprimer ses tremblements et ses spasmes de plaisir, elle sentait parfaitement que la délivrance n’allait pas tarder à pointer le bout de son nez.
Lester qui n’était qu’un simple humain dû cependant se détacher d’Alastar pour remonter à la surface et reprendre une bouffée d’air frais. Inspirant profondément, il remplit de nouveau ses poumons d’une quantité d’air suffisante pour l’aider à tenir lors du bouquet final. Puis, sans attendre une seconde plus, il replongea, attrapant les fesses de l’incube et le pénétra d’un violent coup de rein, comblant ainsi le vide qu’il venait de faire. Il se devait de vite finir et ses mouvements de bassins se firent de nouveaux violents et rapides, les chairs internes de l’incube étant particulièrement dilatées. Ses mains se serrèrent contre ses hanches, les griffant alors que son vit labourait ses entrailles sans vergognes. Et de l’autre côté, la Louve sentait également que le rythme de la verge d’Alastar ne désemplissait pas.
Enfin, l’instant tant attendu, tant recherché par tous arriva. La jouissance, merveilleux instant où le monde autour de soi cesse d’exister où chacun ne se préoccupe plus que de sa propre personne et des sensations qu’il ressentait. Le corps de Shad se cambra, sa queue caudale avait cessé ses « caresses « et s’était de nouveau enroulée autour du bassin d’Alastar pour que leurs deux parties inférieures soient collées l’une contre l’autre. Le baiser qu’elle échangea avec le succube se fit plus intense, sa langue ne cessant de jouer, de se battre avec sa consœur. Puis, peu de temps après, son corps entier fut traversé de spasmes, une vive chaleur se répondant dans chacune de ses fibres. Son « cri « de plaisir fut bien entendu rendu inaudible par l’environnement bien qu’il était possible de le deviner. Ses chairs intimes se contractaient sans relâches sur le mat de chair de l’incube l’incitant à son tour à se laisser aller aux affres du plaisir.
L’Okami ne put dire exactement combien de temps tout cela dura, mais elle ne pouvait nier que ce n’était pas une expérience unique et…intéressante. Chacun avait atteints l’orgasme, même l’homme derrière Alastar qui ne s’était pas fait prier pour déverser sa semence dans son fion avant de remonter à la surface, y reprenant de nouveau son souffle. La Louve quant à elle, posa l’une de ses mains sur une joue de Mawïn accentuant encore plus leur baiser tandis que sa poitrine se soulevait chaotiquement. Un vampire pourrait facilement entendre son cœur battre la chamade à tout rompre. Bien que leur ébat touchait à sa fin, le vit de l’incube était toujours planté dans son trou et leurs deux bassins collées l’un contre l’autre, il ne restait plus qu’à Alastar de les délivrer pour leur laisser l’opportunité d’atteindre la surface.
-
Fréquent et régulier, le sexe était toujours aussi bon au harem des Magoa. Dans le grand bassin, le couple, devenu un quatuor, faisait joyeusement l’amour. Pour Lester, c’était une perle rare. L’homme ne se serait jamais cru être bisexuel, et il avait fallu qu’il soit dans la mort pour commencer à coucher avec des hommes. Tout était bon pour plaire à ses Maîtresses, et il était prêt à tout faire, pour peu que cela lui évitait de retourner dans les maudites et infernales Cours. Ça, pour rien au monde, il ne tenait à retourner là-dedans, à affronter de nouveau la crasse et la sueur perpétuelles des Cours. Ce n’était pas du sexe, c’était une véritable torture. Lester avait donc couché avec des esclaves, et des Incubes l’avaient pris. Il était devenu un sodomite convaincu. Alastar était un homme qui avait déjà pris Lester, et l’homme se vengeait joyeusement.
Le Diablotin remuait dans l’eau, et était prisonnier entre Shad et Lester. Une douleur vive remuait dans son fondement, et cette douleur était particulièrement jouissive, heureuse et bienvenue, renforçant sa hargne et son ardeur. Une ardeur renforcée par les émanations magiques qui s’échappait du corps agréable et délicieux de Mawïn.
Si Mawïn était une Succube aussi puissante, c’était aussi parce qu’elle avait une expérience sexuelle colossale. Elle était l’une des plus vieilles succubes du clan, et faisait l’amour avec des hommes depuis qu’ils étaient dans leurs cavernes, à dessiner des peintures sur les grottes. Chaque âme avalée, chaque esprit brisé, avaient renforcé ses pouvoirs, et, maintenant, Mawïn couchait bien peu hors du palais. Elle ne répondait plus aux invocations que les habitants des Cercles Intermédiaires leur faisaient, parce qu’elle n’en ressentait plus l’intérêt. Ses cuisses avaient recueilli la semence de Rois, d’Empereurs, et de quantité d’autres personnes. Elle offrit à Shad un baiser merveilleux, et Mawïn sentit la résistance de cette femme au plaisir féminin. Elle n’y était pas habituée, ce que Mawïn sentit, car elle avait embrassé et goûté à bien des bouches.
Shad se laissait peu à peu aller, et Lester et elle jouirent en premier. Lester se déversa dans les fesses du Diablotin, dans ce cul magnifique et bien ferme. Oui, Lester se devait bien de le dire ; cet homme avait des fesses magnifiques. Ah, pour le coup, il était bien content d’avoir fini dans le Cercle de la Luxure, plutôt que dans d’autres Cercles ! Alastar se vida à son tour, jouissant généreusement dans le con de Shad.
« Hnnn… »
Alastar sentit le sexe de Lester se retirer, et Le Diablotin remonta à l’air libre, le corps recouvert d’eau. Lester s’était prudemment écarté, et Alastar, en soupirant, reprenant son souffle, se retourna vers lui.
« Mon cul te plaît, hein ? »
Pour seule réponse, Lester esquissa un léger sourire, et haussa les épaules.
« Oui… Plutôt, oui… »
Alastar avait mal aux fesses, pour le coup. La tête de Shad ressortit ensuite de l’eau, et elle se dressa à côté de lui. En souriant, le Diablotin posa ses mains sur ses épaules.
« Voilà pour ton baptême, ma petite Shad… »
Et encore… La belle n’était pas au bout de ses surprises ici !
-
Après des minutes et des minutes à rester sous l’eau à s’embrasser et s’emboîter joyeusement, la Louve ne put réprimer son envie de rejoindre la surface. L’air chaud des bassins accueillit son visage quand ce dernier émergea de l’eau et ce fut, non sans un certain plaisir, que la Louve put de nouveau faire marcher pleinement ses poumons, inspirant sa première bouffée d’air depuis un temps. L’eau ruisselait sur son corps, traçant ses courbes, gouttant de la pointe de ses ailes. Ha ça ! Pour être lavées, elles l’étaient à présent ! En premier lieu, Shad voulu les sortir de l’eau et les étirer mais opta plutôt pour la solution de les laisser encore immerger quelques instants. Son regard croisa celui du Diablotin tandis que ce dernier posait ses mains contre son épaule et lui déclara un fait qu’il lui fit arquer de surprise un sourcil.
« Un baptême ? Bon sang Alastar, je n’étais venue ici que pour bain ! Que me réserves-tu encore ? »
Oh après elle n’allait pas s’en plaindre ! Pour un « baptême » il fut très plaisant et sans cérémonie pompeuse et barbante. L’Okami se tourna par la suite vers les nouveaux arrivants, reconnaissant ainsi les deux succubes qui lui étaient venues en aide avec Jinx une heure plus tôt. Comme quoi les succubes étaient tout aussi redoutables au lit que sur un champ de bataille. Malgré tout, Shad n’avait aucune idée de leur ancienneté, qu’elle pensait millénaire au minimum, et restait ainsi là à les observer silencieusement avant de tourner son attention vers Lester et d’esquisser un sourire, s’adressant au Diablotin :
« On peut dire que toi aussi tu aimes te faire sodomiser hein le Diablotin ? »
Pour accentuer ses dires, Shad avait particulièrement appuyé sur les mots « sodomiser », « aime » et même le surnom d’Alastar fut prononcé avec une pointe d’amusement et de roucoulement. Elle jouait un jeu dangereux c’était un fait indéniable mais après tout, n’était pas déjà en train de risquer sa vie actuellement ? Rejoignant les bords du bassin, elle s’y extirpa finalement, battant deux à trois fois des ailes pour en extirper le maximum de gouttes d’eaux, les repliant devant elle pour les observer un instant avant de les replier dans son dos, s’assoyant juste tout simplement au bord du bassin, les pieds dans l’eau, son coude en appui sur l’un de ses genoux, la paume de sa main droite reposant sur sa joue.
« Avant que je ne partes dans ma chambre…dois-je savoir quelque chose ? Ou bien faire quelque chose ? »
Avec tout ce qu’il se tramait ici, il n’était pas idiot de se demander qu’est-ce que les Magoas lui réservaient en ce lieu. D’autant plus qu’elle n’était pas également partis directement par respect pour Loreen et Mawïn, rien ne lui disait qu’elles-mêmes n’avaient pas une requête à lui soumettre. Et mieux valait rester, elle était une « invitée obligée » mais cela ne la dispensait pas de se tenir plus ou moins correctement avec ses hôtes.
-
« Juste pour un bain ? Ça, ma belle Shad, c’est ce que tu aimerais te convaincre... »
Alastar n’était pas dupe. Un démon se devait d’être lucide, et de ne pas s’aveugler derrière des mensonges pieux. Shad n’était pas venue ici juste pour se baigner... Elle avait aussi eu d’autres envies, l’Incube l’avait perçu. Sur ce point, il était difficile de tromper des démons de Luxure ; l’excitation sexuelle était quelque chose qu’ils ressentaient, comme une sorte de sixième sens. Et Alastar avait clairement senti les pulsations de la belle Shad. Sous sa forme démoniaque, elle était plus réceptive à l’ambiance de sexe qui régnait ici. Le Diablotin l’avait perçu, même si cette nature démoniaque ne justifiait pas tout. Ce n’était qu’un critère supplémentaire, mais c’était avant tout Shad elle-même qui avait eu envie de lui, et qui s’était laissée peu à peu submerger, jusqu’à répondre aux baisers de femmes. C’était très intéressant, et très positif pour elle.
Préférant noyer le poisson, elle fit une remarque sur Lester, et, au lieu de se sentir offusqué, Alastar sourit lentement.
« Je sodomise bien des petits culs, ma belle Shad, le tien y compris... Comment pourrais-je savoir ce que ça fait si je ne me faisais pas prendre à mon goût ? Le sexe, vois-tu, ne s’embarrasse pas de différences sexuelles. Si un homme ne peut pas faire l’amour à un autre homme aussi naturellement qu’il le fait à une femme, c’est parce que la société impose des barrières morales, un carcan illogique et faussement puritain... Mais, ici, en Enfer, seule la liberté prime. Je ferais un bien piètre Incube si je ne m’intéressais qu’à la moitié des êtres vivants seulement. »
Ce petit speech avait pour but de défendre son bout de gras, mais aussi d’expliquer à Shad les différences de conception entre l’Enfer et la Terre. Ici, en Enfer, il n’y avait aucun problème à se taper qui on voulait. Comme l’Incube l’avait dit, en Enfer, seule la liberté primait... Une liberté absolue, ce que le concept de « loi du plus fort », cher aux démons, exprimait bien. Alastar pouvait faire tout ce qu’il voulait en Enfer, la seule limite venant, non pas d’obligations légales ou morales, mais du risque de se faire décapiter par quelqu’un de plus fort que lui. L’Enfer se caractérisait par le règne de la force et de la puissance.
La belle Shad finit par se rapprocher du rebord, et se retourna face à Alastar, qui sentait tout contre lui les corps de Karen et d’Isabelle, une à sa gauche, l’autre à sa droite. Ses mains vinrent les enlacer, descendant sous l’eau pour caresser leurs fesses, et elles se blottirent contre lui, venant sentir ce torse musculeux et glabre, à la peau douce et tendre. Les Incubes avaient souvent la côte auprès des esclaves humaines
Avant de partir, Shad leur posa encore une question, et Alastar ne répondit pas sur le coup, sa bouche étant logée sur celle de Karen.
« Vos pulsions s’expriment mieux sous votre forme démoniaque, Shad, analysa Loreen. Elles sont moins restreintes par votre carcan moral. Ce que vous devez savoir, c’est que, en étant hébergée au sein du clan Magoa, vous vous devez de vous plier aux règles du clan. Nous sommes un clan de Succubes et d’Incubes, le sexe est ce qui nous définit. C’est notre valeur centrale, la source de nos pouvoirs. »
Où voulait-elle en venir ? Ce fut Mawïn qui combla les blancs :
« Onyxian aura des restrictions à votre égard tant que vous ne lui ferez pas l’amour, surtout après qu’elle vous ait sauvé la vie de ce monstre qui vous a attaqué. Vous pouvez dire ce que vous voulez de notre race, mais ne doutez jamais de notre fierté et de notre sens de l’honneur. Le concept de ‘‘dette’’ nous est cher, car un démon qui n’exécute pas sa dette n’a pas d’honneur... Et, parfois, un démon accumule des dettes non-écrites. Nous ne sommes pas des êtres charitables. Onyxian vous a sauvé, et elle dispose maintenant d’une créance sur vous. Autrement dit, si vous voulez devenir une démone, il va vous falloir apprendre nos codes, et les appliquer. »
Alastar était évidemment d’accord avec ceci. Les démons étaient des individus très fiers et orgueilleux. La preuve était que, quand ils venaient voir les humains, ils ne mentaient jamais sur les pactes qu’ils faisaient avec eux. Un démon ne supportait pas le fait de mentir... Mais ça ne l’empêchait de dire la vérité de façon particulière. C’était aussi cette fierté qui, pour Alastar, expliquait le manque de générosité entre démons. Aider un démon, ce n’était jamais totalement désintéressé, et c’était toujours dans le but d’avoir une créance à faire valoir sur l’autre... Ce qui était toujours une forme d’humiliation.
-
« Et c’est pour cela que vous étiez venues à la base…. »
Voilà donc la raison de la présence des deux succubes et de leurs esclaves sexuelles dans le bassin. Sur le coup, la Louve n’en voyait pas d’autres. Leurs explications étaient logiques et démontraient bien l’ordre de priorité au sein du clan Magoa. Le sexe…ce dernier régissait tout ici, mais après tout, n’était-ce pas une chose normale dans un clan de succubes et d’incubes ? Et qui serait-elle pour affirmer que sa dernière séance dans le bain n’avait pas été une expérience plaisante ? Ha ça pour le coup, elle ferait une piètre menteuse en diffamant ses dires ! Pourtant, dans le bassin, elle s’était de nouveau liée avec Alastar, un incube, un mâle. Le fait de devoir partager sa couche avec Onyxian qui de base était une femme n’était pas réellement pour la réjouir. Certes, elle avait embrassé Mawïn, mais tout cela s’était fait dans le feu de l’action, pendant que son con se faisait joyeusement prendre. Mais il y’allait de son pleins gré vers Onyxian ? La Lycane était songeuse, comment le pourrait-elle ?
« Je n’ai pas pour habitude de partager ma couche avec une autre femme….Onyxian risque d’être fort déçue de ma…prestation. »
C’était un point qu’elle ne voulait pas dissimuler. Plaire à une succube était un fait difficile et dans le cas présent, Shad risquait bien de déplaire à la matriarche du clan. C’était un point qu’elle ne voulait pas dissimuler aux deux « envoyées » d’Onyxian. Mais pour l’heure, ce qui la tourmentait le plus était le fait de savoir comment faire face à ce nouveau défi. Elle ne pourrait bien évidemment pas de défiler, d’autant plus que d’une part elle était hébergée au sein du manoir des Magoa dont Onyxian en était la chef et d’autre part, il valait bien s’assurer d’en attirer les bonnes grâces au vue de la future réunion qui approchait à grand pas. De plus, pouvait-elle réellement confirmer que cette nouvelle expérience n’allait pas lui plaire ? A bien y réfléchir, elle n’allait quand même pas faire l’amour avec une novice ! C’était là un point à ne pas oublier ! Finalement, la Louve se releva, son regard se posant un cours laps de temps sur Alastar qui était toujours en train d’embrasser une des esclaves avant de déclarer tout simplement à l’adresse de Loreen et Mawïn.
« Je pense que je n’ai guère le choix après tout. Je vais donc allez voir votre Matriarche… »
Et en finir avec tout cela. Plus vite cette « épreuve « serait passée, plus vite Shad en aura la conscience tranquille. Ce serait là un nouveau pas qu’elle allait franchir, un pas qu’elle était obligée pour garantir sa sécurité, un pas qu’elle ne faisait pas de bon cœur. Abaissant légèrement sa tête pour saluer les deux succubes, la jeune démone fit finalement volte-face sortant des bassins, toujours dans sa tenue d’Eve. Elle se mit à arpenter les couloirs du Palais des Magoas, observant de temps à autres les tableaux représentant Onyxian. Ha pour sûr elle ne pouvait pas nier qu’elle en avait de la prestance et de l’allure cette femme démoniaque ! Ses pas la guidaient ici et là le long des corridors, l’arrêtant de temps à autre devant une fenêtre d’où elle pouvait observer les incessantes orgies se produisant dans l’une des Cours du palais. Pour rien au monde, Shad aurait échangé sa place avec l’un de ces corps. Elle reprit finalement sa route, marchant tout en pensant, sa longue queue ondulant derrière elle. Sa progression l’amena devant une porte plus stylisée, ressortant de l’ordinaire. Son intuition lui disait qu’elle était arrivée à destination, levant son poing, elle s’apprêta à frapper. Le geste ne fut pas de suite effectué, elle hésitait. Mais cette hésitation fut bien vite enrayée. Sans doute était-ce dû à sa forme démoniaque ? Elle frappa donc, trois coups sourds et distinct attendant l’approbation venant de l’autre côté de la porte. Cette dernière vint et la Lycane abaissa la poignée pénétrant dans la chambre d’Onyxian, qui, à ne point en douter, devait bien connaître les raisons de sa venue. Les dés étaient jetés.
-
Onyxian (http://img95.xooimage.com/files/e/3/f/onyxian-4203fd3.jpg) était la Matriarche du clan des Magoa depuis maintenant un peu plus d’un siècle. C’était un poste qu’elle avait obtenu en étranglant la précédente Matriarche avec sa queue caudale, et, suivant les principes de succession démoniaque, Onyxian avait hérité du clan. Sous sa gouvernance, le clan avait gagné en importance et en affluence. Elle avait renvoyé ses succubes dans les Plans Intermédiaires et embauché des chasseurs d’âmes dans les Limbes. Ce feu follet d’Alastar agissait sous la volonté d’Onyxian, afin de coucher avec des femmes, afin de marquer ces dernières avec l’empreinte du clan, pour pouvoir les récupérer plus facilement quand les âmes errantes arriveraient dans les frontières des Enfers, aux Limbes. Onyxian avait veillé aux intérêts du clan, et continuait toujours à y veiller. Elle s’associait avec les puissants, et continuait régulièrement à se battre. Gérer un clan infernal était loin d’être une chose facile, car la rivalité entre les différents clans était particulièrement rude et féroce. Beaucoup de succubes avaient envie de récupérer ce Palais, et, pour ça, il fallait décapiter la belle Onyxian. La succube était suffisamment maligne et puissante pour éviter cela.
Sa chambre était une grande pièce, immense et colossale. Elle était si grand qu’il y avait des poutres en marbre dans les coins. Un énorme lit était au centre, sur une estrade, et un grand feu de cheminée brûlait au fond, avec une peinture massive d’Onyxian. Sa chambre était décorée à hauteur de ce qu’on pouvait attendre d’un palais de succubes. Il y avait des esclaves entre chaque colonne, des hommes. Une cagoule noire en latex recouvrait leurs visages, et ils étaient attachés par les poignets et par les chevilles aux poutres en marbre, ou sur des croix. Ils étaient sexuellement torturés, par le biais de divers instruments. Certains avaient juste un gode niché dans les fesses. D’autres avaient des instruments plus spéciaux. Depuis leur culotte noire, un tube filait dans leur bouche, et, à chaque fois qu’ils jouissaient (ou urinaient), le liquide filait en eux. Si certains ne voyaient rien, d’autres avaient leurs yeux libres, et voyaient ainsi, continuellement, des esclaves en train de se faire l’amour sur des tapis ou sur des canapés sur le sol. Impuissants, ils subissaient les méfaits de la frustration sexuelle, jusqu’à ce qu’Onyxian les lâche.
Elle observait tout cela depuis son trône, qui se trouvait dans la première partie de sa chambre. En somme, quand on entrait, on débarquait dans la partie de détente, avec des fauteuils, des canapés, et des tapis, où on faisait régulièrement l’amour. Le trône d’Onyxian était un fauteuil placé au centre de cette zone. La seconde partie, elle, se composait du lit, et de la cheminée. C’était un grand lit en forme de cœur, avec des draps en velours rouge.
Deux femmes léchaient les pieds d’Onyxian, et deux autres s’occupaient de ses mains. Yeux clos, la Matriarche se reposait, se laissant aller... Quand on toqua à la porte. Elle savait qui se trouvait derrière, et ouvrit les yeux, faisant signe d’ouvrir.
Ce ne fut évidemment pas elle qui ouvrit la porte, mais deux femmes. Elles ouvrirent délicatement la porte à double battant, et Shad put voir des femmes dans un look assez inattendu : elles avaient toutes deux d’élégantes robes blanches. La première (http://fc03.deviantart.net/fs71/f/2014/005/c/9/c967c1540020adacdfde91423eca6f5f-d70x5nn.jpg) ouvrait la porte en souriant, et la seconde (http://fc07.deviantart.net/fs70/f/2013/330/5/4/beautiful_in_white_12_by_amro0-d6vspk6.jpg) lui fit signe d’entrer Elles avaient un magnifique parfum, leur donnant une odeur très sensuelle
« Entrez, Shad...
- Notre Maîtresse vous attendait... »
La porte se referma derrière Shad, mais, alors que cette dernière allait s’avancer, l’une des femmes la stoppa.
« Dans la Chambre de la Matriarche, il y a une règle pour les invitées... Vous devez embrasser chaque personne dont vous croisez le regard... »
Un sourire sur le coin des lèvres, chacune des deux femmes alla donc embrasser Shad, évidemment sur les lèvres, puis s’écartèrent ensuite, la laissant face à Onyxian. La redoutable Matriarche s’était redressée, et s’avança vers Shad, marchant sur quelques mètres, sa queue caudale glissant sur le sol. Elle se doutait bien de ce que Shad venait faire ici, mais elle voulait l’entendre dire.
« Que me vaut l’honneur de ta visite, Shad ? Ton bain a-t-il été rafraîchissant et agréable ? »
-
A peine la Louve avait-elle amorcée le pas pour s’avancer dans la chambre d’Onyxian qu’elle fut stoppée par l’une des deux femmes en robe blanche qui lui avait ouvert la porte. Ne sachant pas ce qu’elle lui voulait à la base, Shad se stoppa, la regardant avec crédulité avant d’être rapidement prise au dépourvu. Voilà une règle qui allait fortement lui déplaire et qui était caractéristique d’un lieu tel que celui-ci. Ainsi, la Louve fut donc « contrainte » d’embrasser tour à tour les deux femmes et bien évidemment sur les lèvres. Entre-temps, la matriarche s’était levée de son siège et approchée, la démarche sensuelle et féline, posant deux questions bien différentes à l’Okami. Dont une qu’elle avait déjà entendu de la bouche de son frère Alastar. N’esquissant aucun mouvement, Shad répondit simplement à Onyxian :
« Agréable mais loin d’être reposant quant à ma venue ici….Je pense que vous le saviez déjà, vous me posez la même question qu’Alastar quand je suis venue payer ma « dette ».
Etait-ce un signe familial de demander quelque chose de purement évident ? Dans tous les cas, donnez la réponse à une telle question n’était pas des plus aisées pour la Terranide car cela voulait tout simplement dire qu’elle allait devoir passer un petit moment intime avec Onyxian. Ce qui ne la motivait pas réellement sur le coup. Mais de toute manière, ce succube devait bien savoir la raison de sa venue non ? L’Okami n’avait pas bougé, la laissant s’approcher, croisant son regard. D’après la fameuse règle, elle devrait l’embrasser mais était-ce le cas également avec la matrone du lieu ? Au pire, cette dernière aura tôt fait de la rappeler à l’ordre. Sa queue caudale frottant contre le sol tel un serpent, la Louve laissa planer quelques instants de silence avant de simplement déclarer :
« Je n’ai pas besoin de vous expliquer en quoi consiste mon payement, deux de vos succubes me l’ont bien fait comprendre. Je suis votre débitrice pour m’avoir sauvé de ce poulpe et je dois donc…-elle soupira- partager votre couche…N’est-ce pas ? »
Au moins, cela se voulait d’être clair, bref et concis. Le regard de la Lycane se porta un instant sur l’immense pièce, observant les couples enliassés se faisant continuellement l’amour, prenant soin de ne pas les regarder directement vers le visage. Son attention se porta également sur les personnes attachées et cagoulées contre des piliers. Le tube noir partant de leur sous-vêtement ne passa pas inaperçu à ses yeux et elle afficha une petite mine dégoutée. Devaient-ils boire leur propre semence et urine ? Décidément, la Luxure pouvait s’avérer bien dégueulasse. La Louve était prête à faire une concession quant à son orientation sexuelle mais si Onyxian viendrait à lui demander de boire sa propre pisse…elle risquait fortement de ne pas accepter et de refuser farouchement quitte à s’en attirer les foudres. Sa nouvelle apparence n’était évidemment pas une excuse pour aller vers de tels excès. Finalement, elle reporta son attention vers Onyxian, qui s’était encore plus rapprochée, comblant la distance entre les deux femmes, préférant préciser une dernière chose :
« Je n’ai pas besoin de vous dire que je ne l’ai jamais fait avec une autre femme hm ? Et que de ce fait, je risque de fortement vous décevoir. Après tout, vous comblez ne doit pas être chose facile. »
Ha ça non ! Elle en doutait fortement ! Mais Shad préférait prévenir le succube sur ce fait. Elle en avait déjà fait part à Mawïn et Loreen mais autant le dire directement à la personne concernée. A présent que les bases étaient posées, il ne restait plus qu’à « attendre » la suite des évènements.
-
L’hostilité de Shad était perceptible, que ce soit dans ses mots, ou tout simplement dans son comportement. Les muscles raides, la démarche lourde, elle venait clairement ici à rebrousse-poil, ce qu’elle indiqua clairement. Shad ne venait pas ici par amusement, mais pour éponger sa « dette ». Les autres succubes lui avaient probablement parlé de l’importance de l’honneur au sein de la caste démoniaque. C’était là l’expression de la légendaire fierté des démons, cette fierté qui leur interdisait de mentir, ou cette fierté qui faisait qu’un démon se soumettait toujours devant plus puissant que lui, jamais par respect, mais toujours par peur. Shad était une hétérosexuelle, Onyxian le sentait, tout comme elle sentait que ces notions floues et vagues avaient leur importance pour les humains.
« Je n’ai pas besoin de vous dire que je ne l’ai jamais fait avec une autre femme hm ? Et que de ce fait, je risque de fortement vous décevoir. Après tout, vous combler ne doit pas être chose facile. »
Pour seule réponse, Onyxian sourit, et sa main se redressa, pour venir caresser la joue de Shad.
« Tu as la langue bien pendue, Terranide... Car, malgré ton apparence, tu n’es pas des nôtres. »
Il ne suffisait pas de se vêtir d’une peau de démone et d’en avoir les facultés pour prétendre l’être. Shad, fondamentalement, restait une Terranide, avec tout ce que cela impliquait. Elle n’avait, en soi, aucune « dette#, car elle ne répondait pas aux codes des démons. Onyxian retira ses doigts de son visage, et s’écarta alors, lui montrant son dos, observant sa foule. Des femmes les observaient, mais la plupart continuaient à se faire lascivement l’amour, se léchant, ou se pénétrant mutuellement. Leurs soupirs étaient joyeux, délicieux à entendre aux oreilles.
« Non, Shad... Une dette, tu as, oui... Mais ce n’est pas en venant traîner des pieds chez moi et en me donnant l’impression d’être un bagnard que tu réussiras à épancher ta ‘‘dette’’... »
Onyxian retourna s’asseoir sur son fauteuil, et croisa les jambes. Sa main alla caresser la tête d’une esclave, et elle regarda ensuite Shad.
« Reprends ton apparence normale, Shad... Celle qui te sied mieux. »
Un silence s’installa ensuite. Ne disant rien, Onyxian observait Shad, lentement, appuyant sa tête sur une main, ses doigts tripotant ses lèvres.
« Tu es belle, Shad... Et tu ne peux décemment pas mourir sans avoir fait l’amour avec une femme. Comment peux-tu prétendre ne pas aimer coucher avec une femme, si tu ne l’as jamais fait, hum ? Nous allons faire l’amour, toi et moi... »
Onyxian lui sourit encore, et se releva à nouveau, puis rejoignit son lit, et s’assit sur ce dernier, en plein milieu. De la main, elle fit ensuite signe à Shad de venir, puis se coucha sur le flanc, sa queue caudale glissant sur le lit, remuant lentement dessus.
Il n’était plus possible de faire marche arrière...
-
La joue caressée par la main d’Onyxian, la Terranide gardait le silence, laissant simplement sa queue caudale aller de gauche à droite. Ce n’était pas un fait nouveau que la Louve avait la langue bien pendue, bien au contraire ! Mais elle préférait prévenir plutôt que de guérir, quels mal y avaient-ils à tout cela ? D’autant plus qu’elle se trouvait pour l’heure en présence d’un dangereux succube qui, si elle le voudrait, pourrait tout simplement mettre fin à son existence. Mais d’un autre côté, Shad jouait également avec le feu, comme souvent d’ailleurs. Elle ne constata pas cependant les dires d’Onyxian, notant qu’elle avait appuyé sur le terme « terranide », au contraire même, elle confirma ses dires hochant tout simplement la tête.
« Je n’ai jamais clamé que j’en étais une, mais cette dette ne concerne pas que le fait que je sois ou non une démone. »
En effet, elle avait également sa fierté. Avec tout ce qu’elle avait déjà vécu et enduré, rien ne l’empêchait de faire preuve d’un peu d’arrogance ! Mais pour l’heure, la Louve n’avait aucune envie de débattre sur ce sujet, marquant juste un léger rictus gênée quand Onyxian lui annonça qu’elle devrait montrer plus de motivation à être en sa compagnie. Il était vrai que pour l’heure, son altitude reflétait parfaitement son envie d’être dans cette chambre, à savoir, aucune. Soufflant, la Lycane acquiesça, elle ferait un effort, du moins elle essayerait. Sa ligne de mire suivit les mouvements d’Onyxian tandis qu’elle restait toujours à son écoute. Une fois installée sur son fauteuil, Shad hésita quelques instants, devait-elle s’avancer ? Qu’attendait le succube en réalité ? Il n’était guère évident de connaître les pensées de ces créatures. Finalement, la réponse vint d’elle-même et se fut presque soulagée que la Terranide repris son apparence originelle. De plus, elle ferait une piètre menteuse si elle affirmerait qu’elle n’aimait pas cette forme. La Lycane se retrouva donc, sous sa forme de Terranide devant Onyxian qui au vue de ses gestes et de son regard inquisiteur était tout simplement en train de l’observer sous toute ses coutures.
« Tu es belle, Shad... Et tu ne peux décemment pas mourir sans avoir fait l’amour avec une femme. Comment peux-tu prétendre ne pas aimer coucher avec une femme, si tu ne l’as jamais fait, hum ? Nous allons faire l’amour, toi et moi... »
« Merci du compliment….quant à votre question, disons que je ne m’imagine pas tout simplement le faire. »
Avait-elle besoin de rentrer plus dans les détails ? Certaines femmes refusaient qu’un homme ne les touches, pour sa part, l’Okami ne s’imaginait pas avoir une relation sexuelle avec une personne du même sexe. Du moins, jusqu’à maintenant. Elle sentait les regards de quelques-unes des femmes présentes posées sur elle, observant ses gestes, ses réactions. Et attendant que leur regard croise le sien. Installée sur son lit d’une manière plus qu’aguicheuse, la matriarche des Magoas fit signe à Shad de s’approcher. A présent, il était bien trop tard pour reculer, quand bien même, cela ne pourrait lui apporter que de futurs ennuis. S’avançant à son tour vers le lit aux draps rouges, la Louve monta les marches de l’estrade y menant, posant sa main sur le matelas une fois arrivée à « destination ». Cette simple petite touche lui permis de discerner que le sommier avait l’air des plus agréable et ne parlons pas de la qualité des draps ! Fin, soyeux, plaisant au toucher. Au moins, elle ne pouvait pas prétendre qu’elle aurait eu sa première fois avec une femme sur un nid de paille. Doucement, presque félinement, elle monta sur le lit, s’approchant d’Onyxian jusqu’à se retrouver à côté d’elle à porter de ses griffes.
-
Nue, Shad s’avança lentement vers le lit. Un sourire sur le coin des lèvres, Onyxian la laissait venir. Cette petite Terranide intrépide était une femme bien étonnante... Une Terranide capable de se transformer en démone, qui se promenait librement dans les champs infernaux. Onyxian ne voyait pas cela tous les jours. Habituellement, ceux qui n’étaient pas morts préféraient éviter de se promener en Enfer. Onyxian voulait en savoir plus sur elle, et, pour ça, le meilleur moyen était le sexe. De son point de vue, on découvrait tout ce qu’il y avait à savoir sur le tempérament et la mentalité d’une personne en couchant avec elle. La Terranide avançait clairement à reculons, convaincue que coucher avec Onyxian était le seul moyen qu’elle avait de rester au sein du palais. Shad se posa sur le lit, et s’assit à côté d’Onyxian, près des longues jambes fuselées de la succube, qui l’observa avec un léger sourire.
La succube se redressa alors, et se tint à côté de Shad, une main venant caresser la joue de cette dernière, ses doigts remuant à hauteur de ses cheveux, les triturant tendrement. Elle glissa ainsi plusieurs mèches de cheveux le long de ses doigts, tirant dessus, et son autre main s’appuya sur l’épaule de la femme.
« Pourquoi le corps féminin te repousse tant, hum ? As-tu déjà réfléchi à cela ? Est-ce parce que tu ne me trouves pas belle ? »
La main d’Onyxian se déplaça, et alla tenir le menton de la Terranide, relevant délicatement sa tête, afin que leurs regards se croisent. Leurs parties génitales étaient toutes deux à l’air libre, et la succube n’éprouvait aucune gêne à l’idée de se sentir observée. Quand elle faisait l’amour, ses esclaves avaient tendance à l’observer, car leur plus grand souhait était de faire l’amour avec elle, avec celle qu’elle voyait logiquement comme étant leur Maîtresse. Souriant lentement, Onyxian se pencha vers la femme, ses lèvres se rapprochant des siennes. On pouvait dire tout ce qu’on voulait sur la cruauté d’Onyxian, une cruauté avérée, dans la mesure où elle n’hésitait pas à dévorer l’âme des personnes qui n’arrivaient pas à la satisfaire au lit. Un sourire sur le coin des lèvres, sa respiration se faisait sentir sur la frimousse de Shad.
Oui, Onyxian sentait les hésitations de la Terranide, ses réticences, ses... Ses craintes. Elle n’avait aucune envie de coucher avec elle, et Onyxian se faisait peu d’espoir de la convaincre, de la persuader... Car cette fille était têtue. Peu d’espoir, donc... Mais quand même un ersatz.
« Ferme les yeux, Shad... Ferme les yeux, et ne laisse pas tes préjugés t’envahir l’esprit. Le sexe ne s’embarrasse pas des frontières fictives que l’esprit humain s’impose pour exister. Il est une pulsion fondamentale et ancestrale, une force que rien ne peut réfréner. Nous, succubes, en sommes les messagères, et ce pouvoir, n’en doute pas, est terriblement puissant. Apprends à le maîtriser, Shad. »
Onyxian termina sa tirade en se penchant vers Shad... Et plaqua sa bouche contre la sienne, ses doigts s’appuyant toujours sur son menton. Un tendre baiser, exprimant tout le talent d’Onyxian, qui mordilla la lèvre inférieure de Shad, tirant dessus. Elle la relâcha ensuite, et rompit le baiser, avec un sourire goguenard, légèrement provocateur.
« Alors... La petite Shad a-t-elle envie de vomir ? »
-
Encore et toujours des questions ! Pourquoi diable fallait-il qu’à chaque instant une question lui soit posée ? N’avait-elle déjà pas assez d’effort à fournir pour ne pas tout simplement se dérober de l’emprise d’Onyxian et sortir de cette chambre ? Ses muscles étaient tendus et il était parfaitement possible de voir que la Louve ne venait pas ici par gaité de cœur. Sa main voulu chasser celle de la succube qui s’était mise à lui caresser de nouveau le visage, mais elle se stoppa à mi-hauteur, la reposant simplement sur sa cuisse. Elle devait encore répondre, ou le devait-elle vraiment ? Son iris se porta sur le corps d’Onyxian, la caressant du regard. Elle devait chercher parfaitement ses mots, ne pas se tromper, mais avait-elle réellement le temps de réfléchir ? Délaissant sa ligne de mire, les mots sortirent d’eux-mêmes sans qu’elle n’ait eu à y réfléchir.
« Je ne l’ai jamais fait avec une femme mais cela en m’empêche pas d’en trouver certaine belle. Et si vous étiez une immondice, je craindrais pour la réputation des succubes. »
Un succube se devait d’être belle, attirante. Comment Onyxian aurait-elle pu prétendre en être une si elle n’était pas l’incarnation même de la luxure ? La Lycane sentait le souffle de la matriarche contre son visage, le haut de son corps se pencha légèrement en arrière, cherchant d’une manière dissimulée à s’écarter du succube. Mais elle la tenait, ses doigts tenait fermement son menton. Ou plutôt c’était une poigne ferme et délicate à la fois, un curieux mélange mais qui permettait de montrer la capacité d’Onyxian d’être douce et sévère à la fois. Shad ne pouvait pas se dérober, sa queue frappait par à-coup sur le matelas et se raidis, ses poils se hérissant lorsque ses lèvres furent rejointes par celle d’Onyxian. C’était doux, bien différent d’un baiser avec un homme, plus sauvage. Cependant n’était-ce pas tout simplement un stratagème pour l’apaiser ? Quoi qu’il en soit, la Terranide ne pouvait nier que la Matriarche des Magoas avait un certain talent.
La Louve avait fermé les yeux comme conseillé, tentant de faire fi de ses préjugés, de se libérer des carcans moraux de l’être humain. Quelque peu réticente au début, elle n’apposait bien vite plus d’opposition mais ne se joignit pas encore au mouvement, quelque peu soulagée quand enfin, ses lèvres furent délivrées. Sans un mot, elle les effleura de l’index, le regard légèrement perdu dans le lointain avant de pousser un soupir moqueur face à la dernière remarque qui venait d’être faite :
« Je n’irais pas jusque-là.... »
Le haut de son corps cessa de fuir, passant d’un mouvement en arrière vers l’avant. Tendant sa main, la Louve attrapa à son tour doucement le menton d’Onyxian, le tenant entre son pouce et son index, le caressant, pensive. De nombreuses pensées semblaient parcourir son esprit et cela pouvait se voir dans son regard. Elle hésita un instant avant d’approcher son visage de celui de la démone, ses lèvres effleurant les siennes avant de les sceller à nouveau, l’embrassant doucement, se retirant après quelques secondes.
« Cela répond-il à votre question ? »
Singulièrement elle venait tout simplement de lui donner libre accès pour la suite. Shad elle-même s’étonnée de ce fait, à présent il n’était vraiment plus possible de faire marche arrière.
-
Même une succube avait droit à ses râteaux. Shad n’était pas la première femme hétérosexuelle qui voulait lui faire l’amour. Le pire souvenir de Shad était celui d’une femme qui lui avait vomi dessus quand elles s’étaient embrassées. Un souvenir humiliant et très déplaisant pour Onyxian, et le dernier souvenir de la malheureuse ayant cru qu’elle pouvait se jouer de l’honneur d’une succube. Car, même si le rôle d’Onyxian se résumait à offrir ses cuisses, et à faire l’amour, elle y voyait une certaine fierté. Le sexe, pour elle, n’avait rien d’humiliant, car il était l’expression du désir et d’un plaisir sans bornes, primitif et profond. Peu importe la manière dont les civilisations évoluaient, peu importe la façon dont l’Homme, au sens général du terme, grandissait, le sexe restait toujours là. Omniprésent, fort, puissant, et palpable. Il serait toujours là, et serait toujours une force naturelle faisant évoluer le monde. Onyxian n’avait donc aucune raison d’avoir honte d’être une « pute ». Tous ceux qui la sous-estimaient, tous ceux qui l’avaient pris pour un simple vide-couilles, l’avaient chèrement payé. Pour elle, c’était l’évidence. Pour Shad, c’était autre chose.
Après leur baiser, Onyxian sentait la tension et la rigidité musculaire de Shad se décrisper un peu. La Terranide n’avait aucune envie d’être là, aucune envie de goûter aux lèvres de la succube, aucune envie… Est-ce que quelque chose pouvait naître du néant ? Pour que le désir enfoui émerge, il fallait qu’il soit au moins là, en substance… Onyxian pouvait influer sur le désir, mais pas le créer ex nihilo. La tension de Shad se calma donc, et elle resta face à Onyxian.
*Pourquoi est-elle venue me voir ?* se demanda Onyxian.
Certes, il y avait la question de sa dette. Le sexe était la meilleure façon de l’écouler, mais, si Shad n’offrait pas à Onyxian son plaisir, la dette ne serait pas faite. La seule explication possible, c’était que Shad ignorait ce détail, et Onyxian n’avait pas envie de perdre son temps. La femme retourna l’embrasser, en posant ses doigts sur son menton. La Terranide alla alors l’embrasser… Ou, plutôt, elle caressa ses lèvres contre les siennes. Le baiser, qui ne dura que quelques secondes, disparut aussi vite qu’il est venu. Onyxian la regarda sans rien dire pendant quelques secondes.
« Tu n’as absolument aucune envie de me faire l’amour, Shad, finit par décréter Onyxian en se redressant. Tu es venue ici dans le but de purger ton passif, d’éteindre ma créance, mais, tout ce que tu fais, c’est froisser ma fierté. »
Onyxian se recula alors, et retourna s’allonger sur le lit, puis tourna la tête vers sa table basse, et attrapa une coupe dorée située dessus. Un liquide pourpre se tenait en son sein, et elle en but quelques gorgées, avant de regarder à nouveau la femme.
« Tu peux honorer ta dette par le sexe, mais c’est avec un orgasme qu’elle sera honorée… Le mien », précisa-t-elle.
La succube cligna des yeux à plusieurs reprises, et reposa la coupe sur la table basse, avant de se redresser.
« Il y a d’autres manières d’épancher ta dette, Shad… Des manières que certains trouveront moins plaisantes, mais préférables au fait de risquer de voir ta dette s’agrandir si tu me fais perdre mon temps. »
C’était dit. Contrairement à Alastar, Onyxian était beaucoup moins patiente que lui. Elle dévorait les âmes de ceux qui l’invoquaient, qui venaient la voir, et qui étaient incapables de la satisfaire. Elle aurait pu prendre son temps avec Shad, elle aurait pu la former au plaisir lesbien… Mais Shad n’était pas un membre de son clan, mais une étrangère.
Et Onyxian, en tant que bonne démone, lui laissait le choix.
-
La Louve aura au moins essayé. Certes son baiser n’était pas aussi passionné que si elle l’aurait donné à un mâle mais cela n’empêchait pas le fait qu’elle avait essayé. Après tout, n’avait-elle pas mentionné le fait qu’elle risquait de décevoir Onyxian ? Ce n’était pas comme si elle ne l’avait pas mise en garde. Pourtant, alors que la Terranide aurait dû se sentir en partie soulagée d’entendre le succube lui proposait une autre possibilité au fait de purger sa dette par le sexe, elle en fut au contraire…gênée. Gênée d’avoir sa psyché enfermée dans de stupides carcans moraux. Allons bon, elle avait forniqué avec un Dieu qui ne s’était pas gêné pour prendre des apparences quelques peu animalière ! En quoi le faire avec une femme serait-il plus compliqué ? Elle se redresse à son tour, observant le succube boire sans mot dire, descendant son regard peu à peu sur l’entièreté de son corps. Si elle prenait déjà la peine de l’observer toute entière, cette action pourrait lui faciliter la tâche pour la suite. Pourtant pour l’heure, Onyxian attendait une réponse de sa part et Shad se doutait qu’elle devait les choisir judicieusement :
« Je n’ai jamais voulu froisser votre fierté Onyxian, mais je comprends que vous aviez eu meilleur partenaire. Après tout ne vous ai-je pas prévenu ? Je n’ai aucune expérience avec des femmes…. Pourtant…Je vous demande de me laisser une seconde chance, d’au pire me guider pour mes premiers pas et si vraiment il n’y a aucune amélioration, j’épongerai ma dette autrement. »
La déclaration venait d’être lancée, il ne restait plus qu’à joindre le geste à la parole. La Louve ferma deux à trois seconde ses yeux, prenant une légère inspiration. Oublier ses préjugés, se laisser aller, ne penser qu’à l’instant présent et faire fi du sexe de l’autre. Elle se devait de briser ses carcans moraux pour progresser. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’elle tombait sur une femme qui souhaitait lui faire l’amour et si elle risquait d’en croiser d’autres encore. A moins que sa vie se termine ici dans cette chambre. Non, cela n’arrivera pas, elle allait se donner un coup de boost, se forcer à le faire, ou plutôt oublier toutes ses considérations et le faire. Tout simplement comme un homme le ferait avec une femme. Ses yeux s’ouvrirent à nouveau, ses iris flamboyant de leur couleur azuré. Elle devait le faire, maintenant.
« Stoppez-moi si je me fourvoie »
La Louve s’avança sur le lit, mesurant ses mouvements, faisant en sorte qu’ils soient souples, dénudés de toutes crispation. Arrivée à hauteur d’Onyxian, elle tendit sa main vers une cruche dorée posée sur la table et resservit du vin dans sa coupe vide de tout contenu. Se faisant, elle s’était retrouvée à califourchon au-dessus d’elle, son bassin juste au-dessus de son ventre. La Terranide ne s’abaissa pas, pas pour l’instant, se contentant d’user de sa queue caudale pour ses premières caresses, effleurant les jambes, les cuisses et de temps à autre l’entre-jambe de la démone de manière à la frustrer. De temps en temps ses caresses se faisaient plus appuyée, plus sûr, la Louve utilisant habilement cet appendice que les humains ne possédaient pas. Elle se pencha pas la suite, sa main caressant la joue de la Matriarche, descendant en suivant les courbes de sa mâchoire, de son cou, filant entre ses monts de chairs, effleurant du bout du pouce l’un de ses mamelons. Après tout, tout ce qu’elle avait faire était de penser comme un homme, ou d’imaginer ce qui pourrait lui faire plaisir. Une sorte de jeu du miroir. Sa main droite se retrouva donc sur l’un des seins d’Onyxian, le caressant, le malaxant, le corps de la Terranide se penchant légèrement en avant afin que ses lèvres viennent embrasser la peau, douce au passage, de ce mont de chair. Sortant sa langue, elle y traça un sillon autours du téton, remontant après, laissant une légère trainée de salive. Sa course linguale fit le contraire de la précédente. Arrivée à hauteur du visage, elle laissa planer quelques secondes avant de sceller ses lèvres à celle du succube, son corps à présent collé également au sien. Cette fois le baiser dura plus que quelques secondes et ses mains ne restèrent pas inactives. L’une caressait la joue, passant de temps à autre dans la nuque, appuyant sur les cervicales pendant que l’autre caressait, malaxait à tour de rôle la poitrine, filant de temps à autre sur son ventre et ses côtes. Après quelques instants elle brisa son baiser et cessa tout mouvement :
« Alors…dois-je arrêté ? »
Autant le savoir avant de froisser encore plus la fierté d’Onyxian. Pour l’heure, la Louve s’étonnait elle-même d’avoir osé pareil « exploit ». Qui mine de rien n’était pas si déplaisant que cela.
-
Onyxian lui offrait une porte de sortie pour pallier face à son absence de désir pour le beau sexe. D’aucuns auraient pu croire que c’était généreux... Mais les démons ne connaissaient pas la générosité, et crachaient sur la charité. La vie était un combat, un combat où on devait mériter ce qu’on gagnait. La pitié, ce n’était qu’une honte perpétuelle, comme si le fort s’abaissait à se moquer du faible en lui offrant une faible pitance. Onyxian se résumait à une telle humiliation envers une invitée. Oui, elle pouvait lui proposer un plan B... Mais cette solution alternative serait, à n’en pas douter, bien pire que la solution de base. Onyxian, tout simplement, provoquait Shad, masquant ses intentions. Jouait-elle la femme courroucée, ou était-elle vraiment courroucée ? Comment savoir ? Les femmes humaines étaient déjà difficiles à comprendre, alors, quand elles étaient en plus démoniaques... Onyxian était beaucoup plus subtile que ce qu’on pouvait penser de prime abord.
Elle offrit donc à Shad une « seconde » chance, avec une rapidité telle qu’on aurait pu croire que tout cela n’était que du cinéma, comme une manière de voir si cette Terranide s’accrochait, ou battait en retraite à la moindre difficulté. La vie était un combat, et, chez les démons, cette formule tenait du leitmotiv, une ritournelle fréquente. Elle lui sourit donc, et laissa Shad revenir à l’assaut. La Terranide opta pour une autre approche, et se mit à califourchon sur le corps d’Onyxian, toujours lascivement étalée au milieu de son immense lit. Le public, lui, s’amusait, en se demandant surtout quelles étaient les autres options secondaires d’Onyxian... Car les esclaves de la Succube étaient bien placés pour savoir à quel point la Matriarche était perverse et malicieuse. Mais il fallait croire qu’elles n’auront pas la chance de connaître la teneur de cette proposition. Shad commença par utiliser cette queue caudale, et Onyxian, glissant ses bras derrière sa nuque, la laissa faire, l’observant silencieusement, une lueur amusée sur le visage.
Après sa queue, Shad aventura ses mains, caressant le corps d’Onyxian, se l’appropriant, en ressentant les formes, les profondeurs, jusqu’à atteindre ses seins. Est-ce que Shad sentit les tétons de la succube se mettre à durcir ? Un gémissement, en tout cas, s’échappa de ses lèvres. Onyxian remua le long du lit, un tendre soupir ponctuant les mouvements de la femme... À moins que ce soupir ne soit également factice. Difficile à dire, avec une femme aussi manipulatrice. Shad finit par se pencher vers elle, et Onyxian resta toujours passive, entrouvrant cependant les lèvres pour goûter à la belle petite bouche de Shad. Tout en l’embrassant, la Terranide continuait à la caresser, et, au bout d’un baiser qui, cette fois, fut un peu plus long, et donc meilleur, elle demanda si elle devait s’arrêter :
« Alors… Dois-je arrêter ? »
Onyxian lui sourit alors, et déplaça l’une de ses mains, venant caresser les cheveux de la femme, avec un sourire amusé sur les lèvres.
« J’aime mieux ça, Shad... »
Elle laissa planer quelques secondes, s’humectant les lèvres, avant de reprendre :
« Pourquoi n’embrasserais-tu pas mes seins, hum ? »
-
La Louve attendait la réaction d’Onyxian, allait-elle devoir s’arrêter ou pouvait-elle continuait ? De plus n’avait-elle pas entendu un léger soupir venant de sa part ? Il était impossible qu’elle ait réussi à lui en décrocher un si rapidement et jugea donc que ce précédent soupir ne devait être qu’un faux. Sans doute était-ce là une manière de la pousser à continuer. Quoi qu’il en soit, même si ce geste était minime, elle l’apprécia. Pourtant, il était encore possible de sentir une certaine tension chez la Terranide, non pas de dégoût mais de « peur » de mal faire. Actuellement, Shad avait juste l’impression de trifouiller des câbles d’une bombe prête à lui exploser à la figure, elle sentait que chaque mauvaise action, chaque mauvais geste ou parole pourraient lui coûter cher. Et pour l’heure, elle attendait le verdict de la succube. Son visage resta proche du sien et elle n’esquissa qu’un léger mouvement de recul lorsque la main d’Onyxian se leva pour venir caresser sa joue. Pas de critique, plus un encouragement à continuer. La pression retomba et relevant subitement ses oreilles face à la demande de la Matriarche, la Louve acquiesça d’un simple mouvement de tête.
Quelques minutes auparavant, Shad avait fait la requête d’être guidée si besoin, et c’était là ce que venait de faire Onyxian, en lui indiquant tout simplement ce qu’elle devait à présent faire. Mais elle ne descendit pas de suite sur sa poitrine comme escompté. Auparavant, ses lèvres partirent à l’assaut de la jugulaire de la démone, sa langue passant dessus, ses canines mordillant légèrement sa peau cramoisie pendant que l’une de ses mains caressait à présent avec plus d’insistance et d’assurance les seins d’Onyxia. D’une part la Terranide voulait que tout cela cesse rapidement, mais d’autre part, elle ne souhaitait pas « bâcler » le travail. Ses doigts remontèrent jusqu’aux tétons, qu’elle fit rouler entre son pouce et son index, tirant légèrement dessus. Sa queue quant à elle faisait toujours son office en contre-bas s’attardant cette fois plus souvent et plus longtemps vers l’entrejambe d’Onyxian, s’y frottant contre.
Enfin, le visage de la Louve entama sa descente goûtant tout du long au corps de la démone. Une chose qu’elle ne pouvait pas nier, était le fait qu’Onyxian dégageait un parfum exquis, un parfum des plus agréables. Ses lèvres arrivèrent au sommet de sa poitrine qu’elle se mit à couvrir de baiser, passant d’un sein à l’autre, tentant d’en délaisser aucun. Sa main quant à elle s’occuper du sein délaissé par la bouche de Shad, le malaxant, triturant son mont de chair délicieusement. Les lèvres de l’Okami finirent par se retrouver à face de l’un d’eux. Sa langue fut sortie et lapa cette petite zone sensible. Puis vint le moment où tel un enfant, ses lèvres se refermèrent autours, suçotant. Sa langue continuait à s’activer, donnant de léger coup dessus tandis que de temps à autre ses canines allèrent s’en saisir et mordiller doucement.
Et pendant ce temps, ses mains ne cessèrent de caresser le corps de la démone, glissant dessus, la griffant même de temps à autre. Les yeux azurés de la Louve se levèrent vers le visage d’Onyxian, observant ses réactions, vérifiant qu’elle ne tentait pas de lui faire signe pour une quelconque suite. Aventureuse, l’une de ses mains, la droite, commença une nouvelle descente, caressant le bas du ventre de la succube, ses doigts glissant un instant autour de son nombril avant de continuer, arrivant jusqu’à son bas ventre qu’elle effleurait, joueuse. Oui, la Louve restait pile à la limite de l’intimité d’Onyxian et elle le faisait exprès. Séparant ses lèvres de cette montagne de chair, la Louve se redressa et alla capturer une nouvelle fois les lèvres d’Onyxian, cette fois même, sa langue entra en jeu, passant sur ses lips, en demandant presque l’accès.
-
Guider les autres était un exercice très difficile pour Onyxian. De base, il fallait admettre qu’elle n’était pas habituée à donner des conseils aux ordres. Si on avait du mal à la voir en professeur, ce n’était pas pour rien. En indiquant à Shad où allait, la succube était à son maximum, ou presque. Elle n’avait tout simplement pas la patience de faire plus. Onyxian avait l’esprit maternel d’une Orc. Elle laissa donc Shad se rapprocher de ses seins, la respiration d’Onyxian se révélant lente et calme. Mains toujours appuyées contre sa nuque, elle ne s’attendait pas à la prestation du siècle... Mais bon, initier une hétérosexuelle aux joies de l’homosexualité, c’était déjà ça. La Terranide faisait de son mieux, et cela, Onyxian l’aimait. Les démons aimaient ceux qui s’investissaient. Ils préféraient ceux qui réussissaient, mais l’investissement avait toujours du bon, surtout pour Onyxian. Elle conservait en tête la possibilité de faire de Shad une succube après sa mort.. Car, vu que Shad se mouvait en Enfer, il y avait de fortes chances que les Juges Suprêmes se décident à envoyer son âme là-bas... Ou pas. Mais, dans un cas comme dans l’autre, Onyxian ne voulait négliger aucune piste. Agrandir son clan, voilà ce qui l’intéressait. Et, pour ça, ce n’était guère compliqué, il fallait de nouvelles têtes, de nouveaux membres, prêts à rejoindre la cause.
Shad s’attaqua donc à ses seins, et Onyxian, en fermant les yeux, se délecta du bruit de mastication, du claquement des lèvres contre les tétons, des soupirs étouffés et du bruit emballé de la respiration. Une symphonie de détails, des ombres de plaisir, tout dansait et remuait dans une harmonie parfaite, enchanteresse et divine. Ah, ça, c’était bon ! Oui, là, Onyxian aimait bien, et son corps remua un peu, exprimant son plaisir. Qu’on s’attaque à ses seins... Hey, ce n’était pas pour rien qu’elle les exhibait à l’air libre ! Elle sentit également les doigts de Shad se rapprocher de ses cuisses. Le corps d’Onyxian, rouge, était extrêmement doux, beau et tendre comme la douce et soyeuse peau d’un nourrisson. Son intimité, elle, était proprement épilée, et très accessible. Les doigts de la Terranide s’en rapprochèrent donc, mais se contentèrent de les effleurer, ce qui fit sourire Onyxian.
« Tu prends des risques, ma petite... »
Shad jouait avec sa bouche sur ses seins, alternant entre eux, en usant ensuite de sa main. Et, comme la Terranide pouvait le remarquer, il se dégageait d’Onyxian un parfum très sensuel. Onyxian prenait certes soin de son corps, mais ceci venait aussi du fait qu’elle était baignée dans la magie rose, et que la sueur que son corps larguait, sous l’effet du plaisir, ou, plus généralement, de tout effort physique, était chargé en magie rose, abritant des parcelles de mana. En tant que Terranide, soit une créature avec un odorat développé, Shad y était sans aucun doute plus sensible. Cependant, il fallait reconnaître que la production de sueur était pour l’heure assez faible, car, sur l’échelle de l’excitation sexuelle, si Onyxian montait, elle était encore à un stade relativement faible.
La Terranide finit par remonter, et lui vola un baiser, plus intense et plus soutenu. Elle sentit la langue de Shad forcer contre sa bouche, et Onyxian entrouvrit les lèvres, puis avança sa propre langue, venant sentir celle de Shad, la heurtant. Ce contact provoqua un petit frisson, puis Onyxian remua sa langue, et invita Shad à venir en elle. Finalement, ses mains se décollèrent de sa nuque, et elle en posa une sur la tête de Shad, se crispant dessus, l’invitant ainsi à se coller davantage contre son corps. Son autre main, elle, ne resta pas sur le côté, et vint caresser le dos de Shad, griffant légèrement son corps, creusant ce dernier en se rapprochant jusqu’à ses fesses, qu’elle se mit à palper généreusement, appuyant dessus en soupirant.
« Hmmmm... ! »
Yeux clos, Onyxian savourait ce baiser, goûtant à cette belle bouche, en remuant légèrement la tête, afin d’accompagner les mouvements buccaux qu’elle faisait. Le baiser dura un certain temps, Onyxian respirant par le nez, enfonçant sa langue dans la bouche de Shad ensuite, se délectant de ce moment. Oui, les baisers étaient aussi une chose qu’elle appréciait, et, tout en l’embrassant, elle continuait à lui palper les fesses, ce joli petit cul, tirant dessus, le serrant entre ses doigts.
« Est-ce que tu aimes qu’on s’occupe de ton joli petit cul, ma belle Shad ? » demanda ensuite la succube, sur un ton mielleux et savoureux.
-
Le baiser était bien plus fougueux et passionné que la dernière fois. La Louve avait laissé ses préjugés de côtés n’écoutant que pour l’heure que les envies de son corps. Il fallait bien cela pour ne pas rester rigide sans cesse. Bien vite, les langues se rencontrèrent et entamèrent un ballet où chacune voulu prendre le pas sur l’autre. En premier lieu combative, la Lycane laissa bien vite la dominance à Onyxian, la laissant ainsi guider la danse. Un soupir étouffé lui échappa quand elle sentit la main de la succube se plaquer derrière sa tête et attirer son corps contre le sien. Cette fois, il n’y avait plus d’espace entre les deux corps et la Louve pouvait aisément sentir la douceur de la peau d’Onyxian. Elle pouvait également sentir ses deux globes de chairs là où habituellement c’était un torse plat qui accueillait ses seins et nulle bosse en contre-bas n’était à déplorée. Même en ne tentant de ne pas y songer, il était fort improbable de ne pas savoir qu’elle était en train de commettre une relation homosexuelle.
« Hmmm… »
Un autre gémissement, alliant cette fois douleur et plaisir. L’Okami avait apprécié les caresses dans son dos, frissonnant à ce contact mais s’était légèrement tendue, son dos s’arquant, la faisant de ce fait se coller encore plus à Onyxian quand cette dernière l’avait griffé, creusant son dos de sillons ensanglantés. Shad sentait les griffes, descendre lentement mais sûrement le long de son échine, son sang coulant doucement de ses plaies, goûtant sur les draps carmins. Mais après ? Est-ce que cela avait-il réellement de l’importance ? Non. Elle ne s’en préoccupait pas, se concentrant sur son ressenti. Une de ses mains vint se glisser entre leur deux corps, cherchant à tâtons la poitrine d’Onyxian qu’elle gratifia de quelques caresses. Les mains de la succubes étaient, quant à elles, arrivaient à ses fesses et quand le baiser se termina enfin, la question d’Onyxian fut accueillis par quelques secondes de silence.
« Si tu as envie de t’en occuper…il est à toi »
Plus de vouvoiement. A quoi bon de toute façon ? Lors du sexe, il n’était pas question de quelconques marques de politesses, juste de laisser un instinct primitif s’exprimer. Joueuse, la Louve vola un baiser rapide à la Matriarche des Magoas avant de se reculer, se séparant de son corps, non sans laisser ses mains caresser ses courbes pendant son extraction. Elle se coucha sur le lit, d’abord sur le dos, ondulant sur les draps, tentatrices, une lueur moqueuse dans le regard. Hey, il fallait bien prendre cette expérience d’un point de vue positif ! Mais après tout, n’était-ce pas son cul qu’Onyxian désirait ? Soit ! La Louve se retourna, présentant ainsi son dos et sa croupe à la succube, simplement couchée à plat ventre sur le lit, ses bras élancés en avant, sa queue caudale se balançant doucement de gauche à droite, semblant inviter Onyxian à s’approcher.
Mais la Lycane ne pouvait s’empêcher de se demander ce que lui réservait Onyxian. Ce n’était pas un mâle comme Alastar et de ce fait, Shad doutait fortement qu’elle puisse passer le cap de la sodomie. Mais elle savait également qu’il fallait se méfier des démons et qu’ils pouvaient facilement surprendre. Pour l’heure, elle l’observait par-dessous son épaule, son corps offert à son bon vouloir et surtout à son bon plaisir. Dans tous les cas, pour le moment, la Louve semblait être celle qui allait passer au rang de « passif » quelques instants, à moins de se retrouver dans une posture qu’il lui empêcherait de rester inactive.
-
Shad se coucha sur le ventre, après quelques baisers et quelques promesses silencieuses. Onyxian souriait légèrement, attirée par le spectacle de ce corps tendre et souple se tortillant sur son lit. Qui aurait cru ? Qui aurait cru, en effet, que Shad aurait pu s’abandonner à ce point ? Qu’elle aurait pu se plonger dans le sexe avec une femme avec tant de facilité ? Elle avait senti que cette femme était hostile à l’homosexualité, et, pourtant, chacun de ses baisers, chacune de ses caresses, étaient comme autant de promesses silencieuses et délicieuses à son égard. Elle se coucha sur le dos au début, avant de s’allonger sur le ventre, lui offrant la vue de ses fesses. Onyxian arqua un léger sourire devant ce spectacle. Vu la manière dont Shad avait sauté sur cette invitation tacite... Il fallait croire qu’elle aimait vraiment la sodomie, ou, en tout cas, le fait de s’occuper de ses fesses. Cela, Onyxian le comprenait tout à fait. C’était une zone érogène importante, en plus d’être une zone de perversion.
Onyxian l’observa donc pendant quelques secondes, puis se pencha en avant, et posa une main sur sa jambe, venant la caresser en l’emprisonnant entre ses doigts.
« Il n’existe pas une seule partie du corps qui ne soit pas susceptible de provoquer du plaisir, Shad... Le concept de ‘‘zone érogène’’ est atténué par le fait qu’un corps humain est relié à l’esprit, et qu’un esprit s’invente ses propres zones érogènes, et les superpose à celles de la Nature... »
En toute matière, il fallait tenir compte de l’importance de l’esprit, et de la capacité qu’avait l’esprit à reformuler les choses se déroulant autour de lui. Sur ce point, l’esprit était une chose terrible et magnifique, et Onyxian avait appris à en tenir compte. Elle était froide et cruelle, mais elle restait, de base, une succube extrêmement talentueuse, suffisamment douée pour avoir été jusque dans le lit de sa mère, et pour l’avoir supplanté... Sa main caressait donc la jambe de Shad, remontant lentement dessus, et son autre main, elle, s’attarda sur sa queue caudale, la serrant entre ses doigts, tirant délicatement dessus. Elle sentait cette queue remuer et frémir au contact de ses doigts, amenant sur les lèvres de la femme un tendre sourire.
Onyxian se pencha ensuite en avant, et relâcha le corps de la femme, pour venir déposer un baiser sur le bout de ses fesses, avant de malaxer chacune de ces dernières dans le creux de ses mains. Ses doigts se serraient sur cette chair, les malaxant et les remuant dans tous les sens. Onyxian les écartait l’une de l’autre, et sa langue venait se glisser dans sa croupe, remuant de bas vers le haut.
« Miamm... »
La succube arqua sur ses lèvres un tendre sourire, avant de titiller avec sa langue sa rondelle.
« Ton cul a déjà été visité, ma choupette... Et je pense qu’il a eu de plus gros calibres qu’un doigt... »
Qu’est-ce qu’Onyxian pouvait bien avoir en tête ? La question pouvait légitimement se poser... Car une succube pouvait se montrer particulièrement espiègle.
-
Qui aurait cru en effet que la Louve se laisse si facilement guidée par les commandements d’Onyxian ? Qu’elle se laisse aller au plaisir homosexuel sans donner plus de résistance ? Oh, une part de Shad était encore contre cette idée, mais elle se faisait violence. Ce n’était là qu’une épreuve à passer et elle la passerait. Après tout en Enfer, on ne restait pas en vie en jouant aux cartes ou en buvant du thé, il fallait bien faire de temps à autres des concessions. Et dans le cas de la Terranide, elle devait s’ouvrir à une nouvelle orientation sexuelle. Mais elle sentait également que si elle restait trop crispée, Onyxian le remarquerait et risquait de ne pas apprécier ce fait. C’est pourquoi, bougeant sa queue caudale de manière joueuse et tentatrice, la Louve essayait de faire passer sa gêne pas une certaine forme de « jeu ». Ou du moins, elle se mettait elle-même en confiance, répondant ainsi aux indications et ordres de la Matriarche. Couchée sur le ventre, la Lycane observait la succube, et plus particulièrement sa main qui s’était mise à lui caresser l’une de ses jambes. Un léger frisson parcouru le corps de la Terranide, mais ce qui lui retira un frisson bien plus grand et un gémissement qu’elle ne sut retenir, fut quand Onyxian attrapa sa queue et se mis à tirer légèrement dessus. Pour une personne de son espèce, la queue, avec ses oreilles étaient des parties particulièrement sensibles et érogènes.
Autant donc dire, que la Louve appréciait ces caresses, son appendice caudal s’agitant par à-coup entre les doigts de la succube. Sa respiration se coupa l’espace d’une petite seconde quand cette dernière termina la course de ses mains sur ses fesses galbées. Aussitôt après, un soupir d’aise lui échappa et Shad se fait lancinante sur le lit, fermant les yeux, profitant de ce petit « massage » qui lui était si gracieusement offert. Et pas par n’importe qui s’il vous plait ! Quelques heures auparavant, l’Okami avait pu tester les savoirs du sulfureux incube Alastar, maintenant, elle pouvait « tester » l’expertise de sa grande sœur et chef de leur clan. Ainsi, dire qu’elle était entre les mains d’une débutante aurait été un mensonge éhonté. Sa queue, à présent libre, se balançait de temps à autre de gauche à droite, frôlant la peau rouge et douce d’Onyxian. Shad sentait les doigts de cette dernière pétrir, malaxer ses fesses avec l’expertise qui sied à une succube de son rang. Et elle ? Que pouvait-elle dire de sa précédente démonstration ? Face à Onyxian, la Louve était une pauvre novice, mais qu’on ne vienne pas crier sur les toits qu’elle n’aurait pas essayé de faire de son mieux. Pourtant, il y’a une chose qu’elle se refuserait de faire si la matriache du clan Magoa viendrait lui demander. Et cette chose était ce qu’elle était précisément entrain de lui faire, à savoir, lui lécher les fesses. Fallait pas trop lui demander non plus hein.
« Je suis passée par la case Alastar, il ne s’est pas seulement arrêtée à ses doigts et à sa langue…. »
Evidemment, comme si le Diablotin se serait arrêté en si bon chemin ! En repensant à cette précédente scène, pas si lointaine d’ailleurs, le teint de l’Okami s’empourpra légèrement. Elle se remémora toute l’action, la peur qui lui avait traversé le ventre, lui avait vrillé les tripes avant de laisser sa place à un plaisir qu’elle n’aurait jamais pu imaginer. En repensant en cela, peut-être que les aprioris qu’elle se faisait sur une relation avec une autre femme étaient également erronés ? Enfin, pour l’heure, l’esprit de la Louve avait du mal à correctement réfléchir, ne se concentrant principalement que sur ce muscle buccal qui explorait les chairs de son fondement. Pourtant, une seule question persistait « Pourquoi Onyxian lui avait-elle dit pareille phrase ? ». Il devait bien y avoir une raison à tout cela et la Lycane doutée fortement qu’Alastar soit conviée à leur petite sauterie. Bien que en prenant considération qu’il s’agissait d’un incube, le bougre n’aurait sans doute pas refusé une telle invitation. Entre deux soupirs, la Louve parvint finalement à demander :
« Et pourquoi…une telle affirmation ? A quoi dois-je encore m’attendre ? »
C’était là une question que Shad avait le droit de se poser. Que pouvait donc bien lui réservait Onyxian ? Le Diablotin avait su transformer sa queue caudale en un deuxième pénis en usant de sa magie rose, rien ne disait que sa grande n’était pas capable d’un usage identique. Un souffle sur son visage fit tourner l’attention de la Terranide vers une autre direction. Son regard croisa celui d’une courtisane qui immédiatement, plaqua ses mains contre les joues de l’Okami pour la maintenir en place, caressant son visage de ses pouces et posant ses lèvres contre les siennes pour un baiser passionné et forcé que la Lycane eut bien l’obligation d’accepter, prise dans un carcan. La langue de l’inconnue s’infiltra dans sa bouche, jouant avec sa consoeur et face à cela, la Lycane gémissait sentant qu’Onyxian continuait sa tâche et ne semblait pas vouloir s’arrêter en si bon chemin.
-
Alastar... Oui, elle reconnaissait son odeur, bien entendu. Son petit-frère était un grand sodomite convaincu, et nul doute qu’il avait vu là l’occasion d’exaucer ses fantasmes. Onyxian savait que, à chaque fois que Le Diablotin faisait le mur pour aller dans les Plans Intermédiaires, et pour s’amuser avec de jeunes femmes, on pouvait être sûr que, le lendemain, bien des femmes auraient mal au cul. C’était son Diablotin, tout simplement. Onyxian le connaissait très bien, car, non content d’être dans son clan et sa maison, ils étaient aussi de la même portée. Elle se trouvait donc face à Shad, sentant l’odeur raffinée et perverse de son frère dans ses fesses... Pas une odeur au sens classique du terme, mais une « odeur » sexuelle... Une sorte de sensation que seul un démon de Luxure pouvait percevoir. Onyxian enfonçait sa langue, et esquissa un sourire quand Shad lui expliqua qu’Alastar n’avait pas glissé que des doigts et une langue là-dedans...
*Ma parole, cette petite Louve s’amuserait-elle à me provoquer ?*
C’était... Inattendu. Et amusant. Elle avait plus de cran que ce qu’Onyxian avait initialement pensé, ce qui fit naturellement sourire la démone. Elle se redressa donc un peu, et enfonça son index en lui. Puisqu’elle était gourmande, Onyxian comptait bien lui en donner pour son argent. Son doigt s’enfonça en elle, et elle en glissa ensuite un second. Les parois internes de Shad étaient encore assez tendres, signe que cette sodomie était assez récente. Il était donc plus facile de s’y promener, ce qu’Onyxian s’amusait à faire avec ses doigts.
Elle lui posa ensuite une question. Dos face à elle, Onyxian esquissa un sourire.
« À rien que tu n’aies déjà vécue... »
Devant Shad, une esclave la rejoignit, et l’embrassa : c’était Maora (http://fc02.deviantart.net/fs71/f/2010/036/3/a/Succubus_by_GENZOMAN.jpg), une belle femme avec des formes là où il faut et des tatouages magiques sur le corps. Une ancienne sorcière qui, à sa mort, avait été récupérée par les Magoa, afin de devenir une succube. Elle embrassa tendrement Shad, avec la bouche, et, pendant ce temps, dans le dos d’Onyxian, des mains la caressèrent, et des lèvres se posèrent sur sa nuque, tandis que des seins se frottaient dans le creux de son dos.
« Je crois que ce que votre invitée essaie de dire, Matriarche, c’est qu’elle s’ennuie...
- Hum... Vraiment ?
- Ça me semble plus qu’évident. Alastar l’a baisé comme la Reine des putes, et c’est ce qu’elle aime... »
D’une doucereuse voix de velours, la démone venant de parler n’avait rien d’une Princesse : Komi (http://fc07.deviantart.net/fs70/f/2011/289/f/9/f9c8d356b426406eed4883f816fa6310-d4czwzi.jpg) était une autre succube du clan Magoa, avec un visage assez angélique... Mais ses pensées, elles, n’avaient rien d’angéliques. Elle embrassa Onyxian sur les lèvres, et caressa ensuite le dos de Shad, ses doigts glissant pour tirer sur la queue caudale de la Louve. Deux succubes autour d’elle, Shad pouvait prétendre être une chanceuse. Onyxian attendit quelques secondes, puis hocha lentement la tête.
« Oui... Je crois qu’il est temps de passer à un rythme supérieur, Shad... »
Onyxian retira ses doigts des fesses de la femme, et les suçota. Pendant ce temps, Maora s’était déplacée, remuant ses jambes, les plaçant à gauche et à droite du corps de Shad, et, posant une main sur ses cheveux, elle amena son visage à s’approcher de son intimité.
« Viens lécher, ma chérie, les Terranides sont douées là-dedans, non ? »
Pendant ce temps, Onyxian se concentra... Et une bosse vint frapper contre les fesses de Shad, une verge rouge et tendue, recouverte de mouille, la rendant plus glissante. Avec un sourire sadique et malicieux sur les lèvres, Onyxian approcha son calibre des fesses de Shad... Et l’expérience de la sodomie de Shad gagna un nouveau degré.
-
- Ça me semble plus qu’évident. Alastar l’a baisé comme la Reine des putes, et c’est ce qu’elle aime... »
« C’est ça, traites moi de Pute, je dirais rien sale garce… »
La Louve grogna intérieurement, les poils de sa queue s’étant hérissés face aux dires de la seconde succube. Oh, elle n’avait pas pu répondre de vive voix, ses lèvres étant emprisonnées par celles de la femme située juste en face d’elle. Et si la consoeur d’Onyxian avait la capacité de lire dans les pensées, la Lycane en avait cure. Qu’elle lise donc ! Qu’elle l’entende l’insulter ! Ce n’était pas parce qu’elle était en position de soumission qu’elle accepterait toute remarque concernant sa personne. Et le fait d’avoir été traité de Reines des putes ne sied guère à l’Okami. Pourtant, que pouvait-elle faire maintenant ? Se rebiffer ? Non, malgré ce petit écart, Shad devait bien avouer qu’elle prenait goût à la scène qui se déroulait dans cette chambre de la Luxure. Le baiser fut soudainement rompu et les lèvres libérées de la Lycane laissèrent échapper un soupir de bien-être. Bon sang, ces succubes savaient où poser leurs mains !
Mais à présent, comme la Matriarche l’annonçait si bien, il était temps de passer à la vitesse supérieure, à l’étape suivante. Et la Louve n’était pas dupe, elle savait exactement ce qui l’attendait. Sur le coup, elle n’avait pas noté que Maora s’était déplacée pour venir se placer juste en face d’elle, son entrejambe en face de son visage. Ce ne fut qu’en retournant sa tête et en sentant une main lui agripper les cheveux pour venir la tirer contre cette vulve mouillée que la Terranide remarqua cette présence. Oh qu’elle aurait préféré que ce soit un homme et non une femme en cet instant ! Son visage fut complétement plaqué contre l’intimité de Maora et les paroles qu’elle dicta fut sans appel. En premier lieu quelque peu réticente, l’Okami dû bien accéder à la requête de la concubine, sentant les mains de cette dernière insistait sur le derrière de son crâne, ne lui laissant que peu de chance d’échapper à cette tâche. La Louve attrapa donc les hanches de la femme afin d’avoir un appui et sortie sa langue, la laissant glisser le long de ses grandes lèvres.
Au même instant, une bosse cogna contre ses fesses, et la verge récemment crée glissa contre sa rondelle, y appliquant un peu de mouille. Pourtant, la Louve n’avait entendu personnes les rejoindre et en tentant de lancer un regard par-dessus son épaule, son attention fut reporté de force vers le vagin de Maora, laquelle continuait à subir son cunnilingus. Enfin « subir » était un grand mot, ce n’était guère là une torture ! Du moins, cela dépendait de l’endroit où on se plaçait. Une nouvelle caresse arracha à Shad un tremblement de plaisir et, la seconde suivante, elle put sentir les parois de son fondement s’écarter pour laisser passer ce corps étranger. Elle ne put bien sûr pas soupirer de douleur et de plaisir, ses lèvres et sa langue étant actuellement occupée. A défaut, ce fut sa poigne qui se fit plus ferme et ses griffes qui entrèrent légèrement dans la chair de Maora qui résumèrent son état actuel.
A peine fut-elle pénétré que la danse commença aussitôt. A chaque mouvement de bassin, le visage de la Terranide était poussé contre le vagin de la femme, recouvrant ce dernier de cyprine. Ses doigts glissèrent de l’extérieur des cuisses vers l’intérieur pour venir frotté de leurs pouces cette petite perle rosée habituellement appelé clitoris. Le seul avantage qu’avait Shad à cet instant était qu’étant elle-même une femme, elle pouvait savoir où diriger ses caresses. Sa langue, poussée en partie par les coups de bassins qui lui arrachaient des gémissements étouffés, fini par s’introduire pour aller lécher les parois interne de Maora. Prise en sandwich entre Onyxian et cette femme, la Louve n’avait guère d’autres choix que de coopérer. Son flot de pensée était anarchique et tout ce dont elle pouvait faire était de se concentrer sur le plaisir ressenti. Même le cunnilingus était qu’une passe, un détail qu’elle oublia vite, l’effectuant sans réellement y penser tandis que tout son corps ressentait les impulsions d’Onyxian, son membre aller et venir dans son anus, frottant contre ses parois, lui labourant le derrière. Pour peu, elle avait même oublié la présence de la seconde succube.
-
La belle petite Shad était coincée entre les succubes et leurs servantes, des servantes qui, même sans être qualifiées de succubes, restaient tout de même des amantes particulièrement douées. La Luxure restait avant tout une affaire féminine, car on connaissait bien plus les Succubes que les Incubes. Les clans de Luxure comprenaient ainsi généralement une belle majorité de démones à la peau rouge et soyeuse. Dans le dos de Shad, Onyxian ramonait ses belles petites fesses, très probablement de la même manière qu’Alastar avant elle. Elle sentait la patte de son frère quand elle défonçait ce petit cul. Elle le sentait instinctivement, et, en fermant les yeux et en se concentrant bien, elle pouvait même visualiser la scène, à travers les souvenirs sexuels ayant imprégné le corps de la Louve. Ils semblaient être particulièrement forts, mais c’était normal ; Shad n’avait encore jamais fait l’expérience de la sodomie auparavant. Il était donc normal qu’elle ne soit pas encore habituée à ça. Onyxian remuait donc en elle, généreusement, d’avant en arrière, engouffrant son membre turgescent de plus en plus profondément, ses mains griffant ses cuisses. Elle laissait à la queue caudale de Shad une liberté relative, car, si Shad pouvait effectivement la déplacer, très rapidement, une main ne tarda pas à l’agripper. Komi, celle qui avait joyeusement qualifié Shad de « Reine des putes » (mais, pour Komi, se faire traiter de ‘‘pute’’ était un terme affectueux), câlina ainsi cette queue, et la suçota avec sa bouche, frottant ses lèvres et sa langue, frissonnant quand le bout de la queue frottait contre son nez. Komi était une femme à chats, et, si elle avait fini dans le Cercle de la Luxure, c’était bien à cause de son attirance féline. Elle qui voyait la zoophilie comme une sorte d’amour profond envers les bêtes, avait eu une analyse différente de celle des Juges Infernaux.
Elle savourait donc cette belle queue poilue. Ici, elle adorait les Terranides, les belles petites nekos, alors, avec cette Louve, elle allait se faire plaisir. Remuée dans tous les sens, la belle petite Shad était la proie de ces trois femmes. Maora continuait à plaquer sa tête contre son bassin, utilisant son autre main pour frotter ses oreilles, les grattant tendrement. Tendresse, douceur, et fermeté et douleur... Les mots-clefs du beau sexe, du plaisir féminin. Onyxian continuait à prendre le cul de Shad, longuement, allant de plus en plus vite, remontant ses mains sur les hanches de la Terranide... Et, comme Alastar, sa queue caudale se mit à se déplacer, et caressa l’intimité de la femme, en filant pour cela entre les jambes d’Onyxian, avant de remonter vers sa vulve.
« Elle ne ronronne pas comme les nekos, nota Komi.
- Tu... Haaa... Tu voulais l’ajouter à ton harem personnel, peut-être ? Hummm... »
Komi ne répondit pas, frottant ses joues contre cette queue douce et poilue. Onyxian, elle, se pencha alors en avant, sa queue caudale s’enfonçant dans le vagin de la femme, et elle lécha son cou, mordillant sa peau. Ses seins frottaient contre son dos, puis elle continua à remonter, jusqu’à atteindre son oreille, qu’elle se mit à lécher et à suçoter.
« Mais non... Tu n’es pas à nous, ma belle... »
Et Onyxian ne comptait pas récupérer cette Louve, vu ce qui la poursuivait. Elle se redressa alors, et recommença à remuer en elle.
« Lèche bien Maori, Shad, hum... Délecte-toi de toutes ces saveurs que nous t’offrons... »
Maori, elle, était en train de mouiller, et sa mouille, disait-on, avait un goût sucré et assez agréable... De quoi ravir le palais délicat d’une Terranide... Du moins, c’est ce qu’on pouvait espérer.
-
« Hmm…. »
Shad ne put rien émettre d’autres, sa langue fourrée dans le vagin de Maora, y récoltant une cyprine au goût singulièrement sucrée, l’empêchait d’émettre toute objection ou toute remarque face aux paroles qui étaient mentionnées. Ses griffes s’étaient plantées un peu plus profondément dans les cuisses de la servante quand la queue caudale d’Onyxian s’était infiltrée, sur une bonne longueur, dans sa partie intime. Nul besoin de faire un effort pour sentir les deux corps étrangers frottaient l’un contre l’autre à travers la fine paroi musculaire séparant son vagin et son fondement. Et que dire de sa propre queue ? La Louve sentait la poigne Komi contre, ses caresses, ses baisers. Au départ, elle avait tenté de la retirer, la bougeant par à-coup, donnant presque des similis de coup de fouet à la Succube mais bien vite, la Lycane la laissa jouer avec. Et pour accentuer le tout, elle s’était également mise à mouvoir son appendice caudale de sortes à donner des caresses à la démone, la queue qui s’était fait violente, se faisait à présent douce, aguicheuse. Oh, elle n’était pas une Neko mais si Komi approcherait suffisamment ses oreilles vers sa gorge, elle pourrait entendre un simili de ronronnement, le thorax de l’Okami vibrant doucement. Mais cela, la Matriarche devait le sentir vu que son corps était contre le sien. ‘il n’y aurait pas eu ses deux monts de chair, la Louve aurait presque oublié que c’était une femme qui était entrain de la prendre. Mais le ton de la voix et la poitrine plus que généreuse glissant sur son dos ne permettait aucune hésitation.
« Haa ~~ »
Sa tête réussi à se déloger du bassin d’où elle était retenue en partie prisonnière, permettant à Shad de prendre une petite goulée d’air. Une goulée d’air qui fut bien vite expirée tel un gémissement quand Onyxian donna un coup de bassin bien plus puissant que les précédents, enfouissant sa verge et sa queue au plus profond des entrailles de la Terranide. Le corps parcouru de spasmes de plaisir, l’Okami n’aurait su se défaire du carcan sensuel dans lequel elle se trouvait à cet instant même. Et comme si l’odeur sucré, presque mielleuse de la mouille de Maora lui titillait les narines, le visage de Shad repris sa place précédente, en partie attirée par les mains de la servante qui s’était remis à la presser contre son sexe dégoulinant.de cyprine. La danse n’allait plus durer longtemps, la Terranide le sentait. Son corps ballotait d’avant en arrière devenait ardent, ses gémissements à moitié étouffé démontrait qu’elle appréciait, en partie, le traitement qu’on lui infligeait et les tremblements de plaisir qui la traversaient ne faisait que confirmer l’arrivée imminente de l’orgasme.
Orgasme qui, ne tarda pas à venir. Après tout, comment n’aurait-elle pu ne pas en avoir un avec toutes les caresses, les attentions que lui offraient ses trois femmes ? Pauvre Maora qui en faisait en partie les frais en sentant, à nouveau, des griffes transperçaient sa chair sous l’effet du plaisir. La queue de la Terranide s’était mise à s’agiter plus fébrilement, frôlant, caressant tour à tour chaque côté du visage de Komi. Nul besoin de l’entendre crier pour savoir que la Louve avait atteint le point de non-retour, ses muscles internes se resserrant sur le membre turgescent qui lui ramonait l’anus et contre la queue caudale d’Onyxian qui explorait le fin fond de son intimité. , lui permettant de sentir encore plus ses deux organes aller et venir en elle. La jouissance dura une bonne poignée de secondes et la Lycane aurait été bien incapable de dire le temps exact de cette dernière. Mais à-peine avait-elle eu le temps de se remettre de ses émotions, qu’elle sentit le rythme prendre encore plus d’ampleur, encore plus de vigueur. Se nourrissant de pouvoir sexuel, les succubes et les incubes pouvaient tenir longtemps, mettant à rude épreuve l’endurance de leur partenaire. Ses entrailles la brûlaient, ses gémissements qui s’étaient atténués venaient de reprendre de plus belles. Et après un petit laps de temps d’inactivé, son propre bassin se remis à bouger de lui-même accompagnant les mouvements d’Onyxian. Après tout, n’était-ce pas à elle d’atteindre l’orgasme ? Arriverait-elle seulement à l’avoir ? Sur le coup, la Louve ne se posa pas trop la question, détachant son visage de la vulve de Maora pour remonter son faciès vers le sien et, d’un mouvement de main derrière sa tête, attirer ses lèvres contre les siennes.
-
Les griffes de Shad n’allaient nullement crisper Maora. Avant de rejoindre l’Enfer, elle avait participé à de nombreux sabbats, et avait couché, en conséquence, avec bon nombre d’Incubes et de Succubes. Or, ces démons avaient aussi de belles griffes, et il était fréquent qu’ils griffent... Notamment les Incubes. Maora avait appris à aimer et à raffoler des griffes, à voir le sexe comme un mélange intense de douleur et de plaisir. Maora appréciait donc les griffes de Shad, même si sa tête, elle, remontait et descendait de manière assez anarchique, en fonction des coups de reins d’Onyxian. Comme on pouvait s’y attendre, la redoutable Matriarche devenait de plus en plus violente dans ses gestes, de plus en plus rapide, de plus en plus intransigeante. Soit Shad suivait, soit elle était larguée. La Succube ne s’arrêterait que quand elle aurait joui, et, si la Louve était incapable de suivre, alors la dette demandée ne serait pas apurée. Et Onyxian ne comptait pas faciliter les choses. Elle offrait à Shad une rude double pénétration, et Maora pouvait le sentir. Shad avait joui, un bel orgasme, mais qui n’avait fait qu’exciter davantage Onyxian. Fort heureusement, Shad n’était pas toute seule face à la Succube. Outre Maori, qui, il est vrai, prenait plaisir à embêter Shad, il y avait surtout Komi, dont le rôle était clairement d’aider Shad en jouant avec sa queue, de renforcer son excitation, afin qu’elle puisse se faire aux élans fougueux d’Onyxian.
De fait, si Shad griffait Maora, Onyxian lui rendait bien la pareille, ses ongles s’enfonçant dans la chair de la Louve. Alastar avait trouvé un très beau cadeau, Onyxian ne pouvait que le reconnaître. Même si c’était son damné petit-frère qui lui avait pris sa virginité anale, Onyxian pouvait encore sentir toute la résistance de ce cul... Et forcer à l’intérieur de ses belles petites fesses, sentir la peau s’écarter progressivement, c’était un plaisir rare et jouissif. La Succube prenait donc son pied, et sentit tout naturellement Shad jouir. Sa mouille recouvrait sa queue caudale, et cet orgasme ne fit effectivement que renforcer la force et la hargne de Shad.
« Hummm... C’est bien, Shad... Continue à jouir, ma belle, hunn... ! Encore, encore ! »
Il n’était nullement dans les intentions d’Onyxian de ralentir la cadence. Shad couchait avec une Succube, et Onyxian se devait d’être à la hauteur de leur réputation. Autrement dit, elle allait bien la faire souffrir, et comptait faire durer le spectacle. Sa verge continuait à s’enfoncer en elle, de plus en plus profondément, écartelant ses fesses. Elle griffait parfois volontairement le corps de Shad, juste pour l’entendre hurler un peu plus fort, ou pour éviter qu’elle ne s’habitue au traitement si délicieux qu’elle était en train de subir.
« Ouiii... Hummm... Tu as vraiment un super cul, Shad... Il aurait été totalement injuste de ne pas... De ne pas l’offrir aux autres ! »
Totalement, en effet.
-
Et ça continuait, continuait sans discontinuer, Onyxian ne semblait guère vouloir s’arrêter et pour cause, ce n’était pas une succube pour rien ! La Louve avait déjà jouit une première fois et une seconde vague de plaisir n’allait pas tarder à la submerger. Maora, à nouveau, avait fait en sorte de pousser son visage vers son entrejambe, tout contre son sexe trempée, forçant en partie la Lycane à continuer de la léger malgré les mouvements anarchiques de sa tête. Shad pouvait aisément sentir le rythme d’Onyxian se faire plus violent et plus rapide, c’était presque si sa jouissance avait duré un petit coup de fouet à la Matriarche. La queue caudale et la verge laminaient ses entrailles, s’enfonçant le plus profondément qui leurs étaient possibles. Peu à peu, la Louve commençait à prendre l’habitude de ce nouveau rythme, mais c’était sans compter la perversité de la succube. Lorsque ses griffes rentrèrent dans la peau de l’Okami, cette dernière ne put retenir un gémissement étouffé, son visage toujours coincé entres les cuisses de Maora. Sa queue, quant à elle, agréablement prise en charge par Komi frémissait entre ses doigts, procurant quelques frissons le long de l’échine. Tout cela était agréable, plaisant mais fort épuisant.
Combien de temps allait-elle encore tenir ? La Louve n’en avait aucune idée, elle sentiat juste son corps qui bougeait d’avant en arrière sous les mouvements brutaux et incessants d’Onyxian, sa respiration devenait de plus en plus difficile et son cœur battait à tout rompre, envoyant le sang dans chaque parcelle de son corps avec une rapidité fulgurante. La Lycane était à bout, surtout qu’un deuxième orgasme l’avait attaqué de pleins fouet, faisant tendre chaque muscle de son corps. Mais nul repos avec cette deuxième délivrance, les coups de butoir continuaient sans cesses. Les chairs internes de la Terranide se refermaient contre la verge et la queue Caudale d’Onyxian encore plus fortement, ne semblant pas vouloir qu’elle les extirpe, mais plutôt qu’elle y reste logée jusqu’à enfin, elle atteigne également sa propre jouissance.
« Haaaaaa ! «
Sa tête s’était décollée à nouveau du bassin de Maora, criant tandis que les griffes d’Onyxian se plantaient encore plus fortement dans sa chair, faisant couler son sang. Lorsque la main de la femme s’approcha pour l’obliger à continuer son cunnilingus, la Louve la mordit tout simplement, plantant ses crocs dans la peau de la main. Le message était des plus clairs et avant que Maora ne puisse lui rendre la monnaie de sa pièce, la Lycane donna un coup de reins, poussant en même temps sur ses mains pour se retourner. Oh, le processus ne se fit pas sans une certaine douleur, mais à présent, elle était de nouveau sur le dos, son visage face à Onyxian. Ses mains posées contre le matelas, ses doigts étreignant les draps soyeux et quelque peu souillés du lit, Shad releva son buste, sa bouche atteignant la poitrine généreuse de la Matriache. Sa cible atteinte, elle referma ses lèvres autours de l’un de ses tétons, le suçotant, pendant que son bassin se faisait toujours autant culbuter. De nombreuses fois, la Terranide arrêtait son travail pour gémir, crier ou pour tout simplement changer de cible, laissant sa langue et ses lèvres glissaient sur le corps rouge ardent d’Onyxian. Et pendant ce temps, son cul et son vagin étaient deux feux ardents.
-
Shad tenait à leur rappeler qu’elle était une forte tête, et, que toute soumise qu’elle soit, ce n’était qu’une apparence. Un comportement digne d’une Magoa, qu’elle prouva en mordant Maora. Cette dernière soupira en remuant la main, et Shad, cette courageuse Terranide, si courageuse et si brave qu’elle n’hésitait pas à errer en Enfer, un endroit où les petites Terranides n’avaient pas leur place. Onyxian la sentit forcer, et, lentement, Shad entreprit de se retourner, ce qui eut pour effet de retirer légèrement les verges de la Matriarche. La Succube, joueuse et patiente, la laissa faire, et vit ainsi le visage de Shad, contre elle. Elle l’aida à se redresser, et la tête de la petite Louve finit par atteindre les seins de la démone à la peau rouge.
« Hum... Brave petite Louve... »
Une main se crispant sur ses cheveux, elle laissait Shad sucer ses seins, remuant dessus, avec une énergie agréable et impressionnante. Malgré les deux verges qui étaient en train de pilonner son corps, elle s’évertuait à agir, à lui rendre la pareille. Son énergie était impressionnante, et les doigts d’Onyxian caressaient et se crispaient contre cet agréable cuir chevelu. Shad savait y faire, et elle s’appliquait à embrasser, à lécher, et à sucer chacun de ses seins et de ses tétons, faisant longuement soupirer Onyxian. Pour autant, la Succube ne restait pas inactive, car, avec son autre main, posée sur les fesses de la femme, elle remuait son corps de haut en bas, renforçant ainsi ses pénétrations et ses coups de reins.
Pour l’occasion, plus personne ne venait s’occuper de Shad, mis à part Onyxian. Elles étaient ensemble, toutes les deux, dans une sorte de câlin maternel et fusionnel, ponctué de soupirs, de gémissements, de coups de griffes. Contrairement aux humains, si frileux et si frêles, Onyxian supportait plutôt bien la douleur, et, même, l’appréciait. La douleur, en effet, avait quelque chose de jouissive, d’agréable, quelque chose qui, de fait, était, avec le plaisir, une composante fondamentale du sexe. Le sexe n’était rien sans souffrance et sans plaisir, car ils étaient les deux manières que la Vie avait pour s’exprimer, et le Sexe, lui, était une façon de sublimer la Vie, de la résumer à ce qu’elle avait de plus simple et de plus pure. Autrement dit, quiconque aimait le Sexe aimait la Vie. Et, en suivant cette philosophie, la Luxure, loin d’être un Péché Capital (aux yeux d’Onyxian) n’était que l’expression logique de la Vie. Les démons n’étaient guère très religieux, et Onyxian avait toujours traité avec dédain les religieux, estimant qu’ils étaient responsables de la Luxure. Sans eux, en effet, la Morale n’aurait jamais existé, et c’était bien la morale qui empêchait les êtres humains de laisser libre cours à leur passions et à leurs pulsions.
« Là, ma belle, làààà... Tu aimes ça, hein ? Téter et sucer de beaux seins... »
Onyxian était maintenant debout, sur son lit, et maintenait Shad tout contre elle, sa queue caudale continuant à remuer en elle, tout comme sa verge. Et, petit à petit, Shad était en train de se rapprocher des Magoa. Elle avait goûté à Alastar... Et, maintenant, c’était à la Matriarche en personne qu’elle goûtait, et Dieu sait qu’Onyxian était difficile à satisfaire. La redoutable Matriarche laissait Shad prendre son pied contre elle, et, au bout d’un long moment, les sexes érigés de la terrible démone à la peau rouge se détendirent, et sa semence siffla dans le corps de la femme. À cet instant, les bras d’Onyxian se resserrèrent un peu contre le corps de la jeune femme.
Elle balança sa crème en elle, et soupira longuement.
« Voilà qui fait du bien... N’est-ce pas, Shad ? »
Et Onyxian ponctua le tout par un tendre et sulfureux baiser sur ses lèvres.
-
Ses jambes se nouèrent autours du bassin de la Matriarche, supportant ses puissants coups de reins. A présent, nul ne venait apporter un peu de piquant à ce moment fusionnel entre les deux femmes. La Louve gémissait, encaissant du mieux qu’elle pouvait les deux verges d’Onyxian. Le changement soudain de position avait permis de leur octroyer une plus grande liberté de mouvement, ou du moins, les pénétrations se firent plus intenses, comme si elles ne l’avaient pas déjà été. L’esprit de la Terranide était en proie à un déferlement de plaisir et ses actions n’étaient dictées que par quelques gestes instinctifs. Ses lèvres refermaient sur les monts de chair de la succube s’affairaient à arracher à Onyxian des soupirs de bien-être. Sa queue caudale fouettait l’air de manière anarchique, frappant de temps à autres les jambes de la succube. Shad le sentait, elle n’allait plus tenir très longtemps et ses muscles internes se resserraient de plus en plus autours des lances de chairs de la matrone. Lorsque cette dernière lui lança une pique concernant le fait qu’elle adorait sucer et téter des beaux seins, la Lycane entre-ouvrit la bouche et mordilla la pointe des tétons de la succube, joueuse.
« Haaa, pu….. »
Les bruits obscènes propres à la copulation masqués tout autre son venant de la pièce et debout sur ce lit imposant drapés de soie rouge, observées par les servantes de la Matriarche, la Louve prenait son pied, allégrement. Elle sentait les deux verges grossirent en elle, palpitantes, prêtes à exploser et eut pour réflexe de raffermir sa prise autours du bassin d’Onyxian, comme si elle chercherait à l’empêcher de se retirer, qu’elle cherchait à ce qu’elle se lâche enfin. Ses lèvres quittèrent sa poitrine et migrèrent vers son cou où elle s’appliqua à le couvrir de tendres baisers remplacés de temps à autres par quelques légères morsures. Son corps tremblait contre celui d’Onyxian, transpirant à grosses gouttes, la Louve sentait qu’elle atteignait sa limite. Pourtant, elle nota également que les coups de bassins de la succube se firent encore plus rapide et plus violent, tel un bouquet final. Et finalement, elle sentit la queue caudale et la verge se raidirent en elle, tressauter et lâcher leur contenu chaud et poisseux en elle.
La Terranide avait cessé tout mouvement, s’agrippant tout simplement à Onyxian, tremblante de plaisir sous cette énième vague de chaleur qui l’assaillait, lui offrant un nouvel orgasme pour terminer tout cela. Le déluge passé, les muscles de la Louve se détendirent, elle soupira d’aise, répondant au baiser d’Onyxian avec le peu d’énergie qui lui restait. Cette femme venait vraiment de la mettre à bout et tout ce qu’elle pouvait aspirer en cet instant était de faire une petite pause. Oh juste souffler cinq minutes ! Mais la Lycane craignait de ne pas pouvoir répondre aux attentes d’Onyxian si cette dernière souhaitait faire un second round. Pantelante, elle se mit à observer la chambre, croisant son regard avec diverses des convives. Elle devrait les embrasser, c’était le règlement non ? Mais pour l’heure, elle en avait cure. Tout ce qui l’importait était de savoir si elle avait réussi à passer l’épreuve d’Onyxian. Son regard se leva donc vers cette dernière et sans qu’elle ne prononce une seule parole, ses yeux azurés questionnaient la Matriarche : Avait-elle réussi ? Et surtout, qu’est-ce qui l’attendait à présent ?
-
Onyxian avait bien baisé. Même si la Succube répondait de moins en moins aux Invocations des mortels, ce n’est pas pour autant qu’elle était inactive au lit. De fait, conformément à ce qu’une Succube de haut rang se devait d’être, Onyxian couchait régulièrement, et son quotidien baignait dans le sexe et dans la luxure. C’était juste que, en tant que Succube Primordiale, elle ne s’abaissait plus à répondre aux invocations, laissant cela aux autres membres de son clan. Le pouvoir d’Onyxian était terrifiant, et confirmait qu’on sous-estimait beaucoup trop, en Enfer, le pouvoir des Succubes. Les pouvoirs magiques de la Succube étaient très impressionnants, faisant d’elle une guerrière terrifiante, et d’autant plus efficace qu’elle masquait ses pouvoirs. Une Succube était avant tout une démone intelligente, bien plus que la grande majorité des démons, souvent des imbéciles patentés raisonnant uniquement du point de vue de la force brute.
La Succube Primordiale relâcha Shad, et laissa cette dernière s’affaler sur le lit. Onyxian avait joui en elle, doublement joui, et les cuisses de Shad étaient humides, tâchant les couvertures du lit du nectar intime de la Succube, amenant sur les rougeâtres lèvres de la femme un léger sourire. Le regard de Shad croisa le sien, un regard qu’Onyxian comprenait très bien, car elle savait ce que Shad voulait. Ne répondant pas tout de suite, Onyxian s’assit sur le rebord du lit, et sa main caressa la tête de la femme, glissant le long de ses oreilles.
« Je comprends mieux pourquoi cet imbécile d’Alastar tient à toi, Shad... »
Onyxian était tenue à certaines règles, surtout au milieu des autres Succubes et de ses esclaves.
« Tu peux te reposer pour te remettre... Ta dette est maintenant honorée. Si tu veux quitter ce Palais pour rejoindre ton plan d’origine, tu as ma bénédiction. Mais, en attendant, je te conseille de te reposer. Ton corps n’est pas habitué aux sodomies, et je pense qu’une sieste ne te fera pas de mal. »
Et il était même conseillé de le faire, ne serait-ce que pour flatter l’égo d’Onyxian. Après tout, quand un amant s’écroulait après vos assauts fougueux, c’était beaucoup plus gratifiant que de le voir se relever pour demander une seconde couche, non ? Onyxian lui caressa encore un peu les oreilles, faisant preuve d’une étonnante douceur... Puis elle se releva.
« Bien... Passons au reste... »
-
La Louve tomba sur le lit sans chercher à amortir sa chute, le choc contre le matelas lui arracha un léger « ouf ! » et elle continuait à observer Onyxian, attendant, sachant très bien que la Matriarche savait ce qu’elle l’attendait. Mais de de réponse, Shad n’en reçu pas immédiatement, la laissant dans l’expectative. Elle vit Onyxian se déplaçait pour s’assoir sur le bord du lit, tendre sa main et lui caresser la tête, plus particulièrement ses oreilles, les flattant délicieusement. Un léger simili de ronronnement s’extirpa de sa gorge, il allait sans dire que la Terranide se sentait trop faible pour l’heure pour repousser une quelconque avance. Face à la première sentence, celle concernant Alastar, la Louve se mis à sourire d’un air amusé, répondant simplement :
« Je pense que je peux prendre cela comme un compliment. »
C’en était un n’est-ce pas ? En tout cas, cela y ressemblait fortement. La Louve en profita pour observer l’état de ses cuisses. Trempée, suintant de liquides corporelles, tâchant les draps du lit de la succube. D’un geste rapide de queue caudale, elle dégagea une partie de la semence présente contre sa peau, la faisant tomber sur le lit. Un bon bain après une bonne sieste ne lui ferait pas de mal. Et c’est justement ce qu’Onyxian lui conseillait justement de faire, se reposer. Au départ, la Lycane avait souhaité se lever du lit et rejoindre la chambre qui lui avait été attribué, mais d’un autre, elle sentait que cela risquait de fortement déplaire à Onyxian. De plus, elle ne pouvait nier qu’elle avait fortement mal au cul et marcher pour le moment semblait être une tâche bien douloureuse. Elle laissa donc sa tête reposer sur le matelas, soufflant.
« Je ne peux pas partir, vous le savez très bien, pas encore. »
Comment diable Onyxian avait-elle pu oublier que Shad était convoquée à une réunion dans le Palais Infernale ? L’Okami ne pouvait décemment par partir des Enfers pour l’heure et devait donc attendre que tout cela se passe. Oh, son état était partagé entre la crainte et la curiosité, ce n’était pas tous les jours qu’une telle chose vous arrivez ! La Matriarche des Magoa se leva finalement du lit, laissant là la Louve qui observa d’un air absent le plafond de la pièce. De toutes parts de la pièce, elle pouvait entendre les gémissements de plaisirs, les cris de jouissance provenant des succubes et des esclaves qui s’occupaient joyeusement et mutuellement. Et dire qu’il y’a peu, sa voix s’était mêlée aux autres. Mais pour l’heure, elle devait se reposer, sauf qu’elle ne souhaitait pas se réveiller avec une « surprise » dans sa bouche ou son visage.
Se relevant, elle parvint à se mettre assise sur son lit. Shad balaya une dernière fois la pièce du regard, elle devrait s’accommoder à ces sons si particuliers. Enfin, ce n’était pas ce qui allait l’empêcher de piquer un somme. Inspirant, elle laissa la magie qui était en elle déferlait dans son corps et d’une Terranide, une Louve imposante pris la place. L’animal se coucha en boule sur le lit et laissa le sommeil la prendre. C’était là une façon de dire aux démons de la Luxure « nan, je ne suis pas disponible ! ».
Entre temps, pendant que la Louve dormait d’un sommeil réparateur, « bercée » par les gémissements de plaisir, un messager arrivait au sein du Palais des Magoa pour annoncer à Onyxian que l’audience aurait lieu d’ici quelques heures et qu’aucun retard ne serait accepté. Le message une fois délivrée et l’heure exacte donnée, le messager s’en alla prestement sans demander son reste.
-
« Plus je regarde cet endroit, et moins je comprends pourquoi tu aimes tant les regarder, Alastar... »
Depuis les passerelles surplombant les Cours, Alastar ne releva pas tout de suite. Debout au milieu des longues passerelles qui permettaient de rejoindre les différentes ailes du vaste palais des Magoa, il pouvait voir, en contrebas, le spectacle navrant et sinistre des corps enchevêtrés. Régulièrement, des panneaux s’ouvraient dans les coins, ouvrant la voie sur de sombres tunnels où des goules et autres serviteurs traînaient des corps nus pour les balancer dans la mêlée. Il s’agissait des âmes récupérées depuis les Limbes. Alastar pouvait entendre les soupirs, et sentait une odeur perpétuelle de crasse et de luxure qui s’échappait de cette immense orgie grouillante, crasseuse, et sale. L’odeur, il fallait bien dire, était infecte. Entre les corps en putréfaction, les déjections naturelles, et la sueur permanente, il y avait une sorte de cumul d’odeurs malsaines et nauséabondes.
La femme qui lui venait de parler, Araxan (http://img14.deviantart.net/2d9b/i/2012/363/9/f/luti_for_sempai_kevin_by_totmoartsstudio2-d5plsph.jpg), était une Succube qui se tenait depuis une terrasse en hauteur. Elle était une puissante Succube, un membre du clan Magoa, proche d’Onyxian, et une amante d’Alastar... Comme le reste des membres du clan. Le Diablotin releva la tête vers elle, et haussa les épaules.
« Je me renseigne sur mes futurs partenaires... »
Araxan esquissa un sourire amusé et goguenard, les observant encore.
« S’ils le voulaient, ces rats pourraient se lever... Le sexe les englobe et les inhibe. On a beau dire tout ce qu’on veut sur la grandeur et la civilisation des Humains, face à leurs pulsions sexuelles, ils sont aussi primitifs que des animaux.
- C’est notre lot commun, ma chère... Mais j’admets que l’odeur est particulièrement désagréable. »
Il s’écarta un peu, et Araxan lui expliqua ensuite que l’audience devant le Palingène avait été annoncé. Ils avaient quelques heures pour rejoindre le Palais Infernal, et Alastar était requis, dans la mesure où il avait été le premier à voir Shad. L’homme acquiesça donc. C’était prévisible... Belzébuth n’avait pas traîné, ce qui laissait entendre que ce qui s’était passé le préoccupait. Qu’est-ce que tout cela cachait ? Alastar l’ignorait, et n’avait pas spécialement envie de le savoir. Contrairement à Onyxian, il ne nourrissait pas de profondes ambitions. Son seul désir était de creuser son trou tranquillement, et de continuer à butiner des minettes. Tout le reste était secondaire.
Alastar retourna dans le palais, et s’occupa en couchant avec plusieurs esclaves.
Un quart d’heure avant l’heure du rendez-vous, Le Diablotin se retrouva dans l’une des pièces du vaste palais. Onyxian était déjà là, en compagnie de Shad... Et de personne d’autre.
« Toujours aussi lent à venir, Alastar...
- J’avais quelques esclaves qui avaient besoin d’une correction disciplinaire... »
Onyxian ne se faisait aucun doute sur ce que cette « correction disciplinaire » signifiait.
« Nous allons rejoindre le Palais Infernal par un Portail, Shad, expliqua Alastar à cette dernière.
- Même en volant, il nous faudrait des semaines pour rejoindre le Palais Infernal. Je suis étonnée que Belzébuth nous convoque si tôt... »
Alastar haussa les épaules. Onyxian se dirigea ensuite vers une orbe magique se trouvant devant un grand miroir. Elle posa sa main dessus, se concentra, et utilisa la magie à l’intérieur pour que le miroir s’illumine. La surface translucide se voila pendant quelques secondes, puis montra une autre pièce. Le trio passa par là, et rejoignit le Palais Infernal, Alastar à côté de Shad, Onyxian devant.
Ils débarquèrent dans une petite pièce en marbre, face à un escalier intérieur montant vers une porte à double battant. Onyxian grimpa, et, alors qu’elle marchait, des torches s’allumèrent à gauche et à droite, éclairant leur chemin. Ils arrivèrent ainsi dans une énorme et gigantesque cour, avec, droit devant, un massif palais composé de multiples tours pointues, de drapeaux flottant au vent, et, derrière ce palais, d’une paroi rocailleuse immense avec une cascade de lave qui coulait derrière. C’était une cour grandiloquente, dédiée à l’ego surdimensionné des Princes Infernaux.
À droite et à gauche de la cour, il y avait, entre plusieurs structures, des colonnes en marbre, et d’énormes statues, gigantesques, représentant tous les Princes Infernaux. Il y avait des démons ailés qui patrouillaient, ou des gardes au sol.
« Bienvenue au Palais Infernal, Shad ! Structure centrale des Démons... Jadis, Satan dirigeait les Légions depuis cet endroit. En cette époque, cette grande cour, et les autres, abritaient les immenses Légions, et les structures pyramidales qui font le tour du Palais généraient d’immenses Portails permettant aux Légions de déferler dans les Plans Intermédiaires. Aujourd’hui, tout ce qu’il reste, ce sont des statues poussiéreuses et des cours vides. »
Le Palais Infernal était bâti au-dessus de rivières volcaniques, et, à travers les failles et les crevasses entre les cours, on pouvait voir ces dernières. Ils s’avancèrent le long de cette immense cour, jusqu’à rejoindre un massif perron, face à une immense porte, extrêmement longue, qui s’ouvrit lentement, en deux, dans un bruissement infernal, au fur et à mesure qu’ils grimpaient.
Une silhouette se tenait à l’entrée de ce Palais gigantesque... Le Chambellan (http://orig00.deviantart.net/fae7/f/2011/115/3/0/mtg__apostle__s_blessing_by_cryptcrawler-d3ewr20.jpg). Il portait une longue cape rouge, une armure, un casque recouvrant son visage, et un livre dans le creux d’une de ses mains.
« Le Chambellan est le responsable des audiences devant Belzébuth... Une sorte de mélange entre un huissier, un greffier, et un Procureur, si tu veux un élément de comparaison. »
Le Chambellan était un démon qui avait toujours accompagné Satan, où il était alors un chroniqueur. On l’appelait aussi « Le Rédacteur », car il était l’un des rares démons à écrire, et ces actes étaient recensées dans les entrailles du Palais Infernal. Le Chambellan était immensément fort, et masquait sa puissance continuellement.
« Bien... Vous voilà. L’audience est presque complète. Shad Hoshisora, je présume ? »
Il avait tourné sa tête vers elle. Shad était alors nichée entre Alastar et Onyxian.
-
Cela faisait longtemps que la Louve n’avait pas aussi bien dormi. Son corps lupin se soulevait et s’affaissait au rythme de sa respiration qui pour le coup était relativement calme. De temps à autre, l’une de ses oreilles se mouvait ou sa queue se soulevait et s’abattait sur le lit avant de redevenir inerte. En d’autres termes, la Lycane était en train de rêver, de quoi ? Allez le savoir, mais force de constater qu’elle bénéficier d’un sommeil réparateur, ses songes n’étaient donc pas cauchemardesques. Et quid des bruits de plaisir qui l’entourait ? Elle n’y faisait plus attention, laissant là les succubes et leurs servantes se faire plaisir mutuellement dans la chambre de la Matriarche des Magoa. Elle, tant qu’on la laissait dormir un peu, elle s’en fichait pas mal, après tout, ce n’était pas comme si elle n’avait pas déjà cherché le sommeil avec un environnement plus que sonore autour d’elle. Finalement, on vint la chercher. Combien de temps la Louve avait-elle t’elle dormi ? Une heure ? Quatre ? Elle misait plus sur la probabilité de la première réponse, le temps qu’elle avait pu dormir semblait relativement cours. Mais cela lui avait été largement suffisant. La lupine s’éveilla donc, s’étirant pour faire craquer ses muscles et descendit du lit, toujours parée de sa forme quadrupède, se dirigeant vers la porte et lorsqu’elle arriva à sa portée, elle reprit une apparence plus humaine, touchant la poignée de sa main, l’abaissant et sortant de la pièce, non sans un léger signe de la main en direction des succubes et esclaves présentes. Une manière de les saluer tout simplement.
Puis, la Lycane indiqua son envie d’aller se laver. Fait qu’on ne pouvait pas lui refuser du fait qu’elle était encore couverte de semence et de sécrétion vaginale. Et autant dire que se rendre au Palais Infernal avec une telle apparence n’était pas quelque chose au goût de Shad. Elle fut donc autorisée à se rendre rapidement au bassin pour une toilette rapide et concise. Ce qu’elle fit avec joie, en profitant également pour revêtir ses habits. Au contraire d’Onyxian ou même d’Alastar, Shad n’appréciait que très peu le fait de se balader le cul et les seins à l’air. Elle laissait volontiers ce plaisir aux succubes et incubes, si cela pouvait leur faire plaisir. Son absence dura en tout une dizaine de minutes, comprenant le temps de passer d’un point à un autre du Palais des Magoa. La Louve rejoignit donc Onyxian dans l’une des pièces qu’on lui avait indiquées, attendant avec la puissante succube l’arrivée de son frère. Frangin qui arriva avec quelques minutes de retards, mais bon, personne n’était parfait ! Quant à son excuse, il n’était pas difficile d’en comprendre la réelle signification. Après tout, on ne changeait pas si facilement la nature d’un être de la Luxure. La Louve porta par la suite son attention sur le miroir dont la surface s’était mise à miroiter. Un portail, tout simplement. Elle en avait déjà fait l’expérience et ne craignez donc pas de traverser ce miroir à la surface ondulante, action qui fut faite rapidement, la menant en pleins cœur du Palais Infernale ou plutôt dans une salle close qui menait sur une immense porte à double partante qui menait elle-même à une gigantesque cours où la vue globale du Palais Infernale avec ses nombreuses ailes et tours étaient visibles. De quoi vous donnez l’impression d’être…rien.
« C’est…impressionnant, mais…vide »
Très vide même. Mise à part les quelques gardes au sol et dans les airs, le Palais Infernale étaient déserts. Mais la Louve gageait que la plupart des démons devaient se terrer dans leur palais où ils pourront se complaindre dans leur richesse. Shad marchait donc, située entre Alastar et Onyxian, suivant la route jusqu’à une deuxième porte imposante, située en haut d’un escalier. Du bas de ce dernier, la Louve pouvait entendre la porte s’ouvrir dans un grincement infernal, lui vrillant presque ses oreilles sensibles. De l’huile…Cette porte aurait bien besoin d’un peu d’huile. Non, de beaucoup d’huile ! Finalement, ils arrivèrent à la fin de leur ascension et se retrouvèrent devant un personnage dont la fonction fut présentée à Shad et lorsque ce dernier demanda confirmation quant à son identité, elle approuva d’un hochement de la tête, doutant cependant qu’une personne pouvait les tromper à ce sujet. Après tout, les âmes n’étaient-elles pas censées arrivées soit en Enfer soit au Paradis ? Dans cette optique, ces démons n’avaient-ils donc aucun moyen de s’assurer de l’identité exacte des personnes se trouvant à leurs côtés ?
Suite à cela, le groupe, mené par le Chambellan puis s’avancer au sein du Palais Infernal. Des torches éteintes sur les parois s’allumaient lors de leur passage avant de s’éteindre une fois qu’ils avaient avancés, laissant le couloir présent dans le dos plongé dans de sombres ténèbres. L’écho de leur pas n’était également pas possible à dissimuler. Ce palais était gigantesque, il l’était déjà vu de l’extérieur mais de l’intérieur, tout cela semblait si irréelle. Le groupe termina sa route devant une porte en or massif, gardés par deux démons armés. La Terranide était presque à se demander si elle n’allait pas de charybde en scylla.
-
Le Chambellan les guida à travers les énormes couloirs du Palais Infernal. Ils étaient destinés à accueillir des démons faisant parfois plus de cinq mètres de haut. De longs tapis rouges étaient dressés ici et là, et, comme pour les cours, les couloirs étaient vides. Leurs pas résonnaient le long de ces murs immenses aux plafonds invisibles. C’était un endroit à la fois majestueux et austère, inquiétant, comme une relique du passé. Il y avait bien longtemps que le Palais Infernal n’avait pas été rempli. Comme Shad le soupçonnait fort bien, les Princes Infernaux avaient chacun leur propre palais, et chacun rivalisait de grandiloquence avec le Palais Infernal. Faire d’immenses palais était le petit défi millénaire des Princes, et on ne comptait plus les milliers d’esclaves morts, et encore morts, sur ces chantiers pharaoniques, dont le seul objectif était de s’occuper. L’Enfer, le véritable Enfer, ce n’était pas le soufre, le feu et les flammes, ni même les démons… C’était la répétition. L’Enfer, c’était le cycle éternel de la renaissance, les morts revenant à la vie ici, et, ainsi, vivant sempiternellement les mêmes choses pendant des milliers d’années. Il fallait tout simplement trouver un moyen de s’occuper. C’était fondamentalement pour cette raison que les Princes se faisaient continuellement la guerre, ou passaient leur temps à agrandir leur Palais.
*Mais le Palais Infernal répond à une logique différente.*
Tout en avançant derrière le Chambellan, Alastar expliquait à Shad les détaiuls architecturaux du Palais.
« Il se compose de sept ailes tournant autour d’un pivot central. Sept ailes pour les Sept généraux de Satan, et une aile centrale, celle dans laquelle nous sommes, où tous se réunissaient. Ceci peut sembler incroyable, mais, à cette époque, Satan dirigeait d’une main de fer ses Légions, et ce Palais était sa cour de justice. C’est là qu’il administrait sa justice à l’encontre de ses subalternes. On trouve encore, dans les archives du Palais Infernal, les décisions qu’il rendait. »
C’était une époque bien différente de ce qu’on observait maintenant. Le Chambellan les guida vers une grande porte, et cette dernière s’ouvrit en deux, les amenant dans une autre pièce, un immense hall. Des colonnes en marbre se tenaient à gauche et à droite, avec des mezzanines faisant tout le tour de la pièce, avec, tout au fond, un massif fauteuil et un double escalier intérieur derrière, menant à la mezzanine. Le grand fauteuil se trouvait sur une petite terrasse, et tenait plus d’un immense trône. Alastar leva la tête, et put voir, sur le plafond, une fresque infernale. Il y avait des invités dans des robes derrière les colonnes, des observateurs, et des gardes en armure formant un couloir, deux lignes à leur gauche et à leur droite amenant droit vers le Trône.
« Il est là… Je le sens. »
Onyxian faisait référence à l’un de ses plus vieux amants, un Prince qui avait régulièrement l’habitude de changer d’apparence, et qui, aujourd’hui, en avait choisi une parmi tant d’autres.
Asmodée (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/97/12/b9/9712b9664d5643e418cfd8df92102c36.jpg) était là. Le Prince de la Luxure tourna sa tête vers Onyxian, puis regarda ensuite Shad… Comment est-ce qu’une si petite Terranide avait bien pu faire pour se retrouver ici, face à Asmodée, face à un Prince Infernal ? Et, surtout, face à l’individu se tenant sur le Trône…
« SHAD HOSHISORA ! » résonna la voix forte et grave du Grand Général.
Une voix impressionnante émanant de l’individu assis sur le Trône… Puis une porte s’ouvrit à hauteur du Trône, et un individu de taille plus petite s’avança. Pour autant, il restait grand et compact, avec une épaisse peau rouge sombre et des séries de pics noirs sur le corps. C’était lui… Belzébuth (http://img06.deviantart.net/04b3/i/2012/215/b/f/bio_art_by_jason_felix_tad-d59ozs4.jpg). Il s’avança vers eux, regardant néanmoins Shad, et plusieurs secondes passèrent. On pouvait sentir l’incroyable et terrifiante puissante qui émanait du corps de Belzébuth.
« Je le sens en toi… La présence des Grands Anciens… »
Il s’adressait à Shad, et poursuivit rapidement :
« Oswald Mandus… Oui… Et ce talisman… »
Asmodée se racla alors la gorge, et se déplaça un peu.
« Noble et Puissant Belzébuth… Pourquoi nous avoir mandé ici ? Que vous importe cette petite Terranide ? »
La question avait du sens, mais même Alastar sentait que, en disant ça, Asmodée avait déjà la réponse à sa question.
« Ne te moque pas de moi, Asmodée… Cette Terranide… Ce talisman… Je le sens… C’est celui d’une Immortelle. »
-
Comment réagir face à une horde de démons qui vous jugent et qui vous contemplent ? La Louve était certaine qu’il en existait divers façons mais pour l’heure elle jouait la carte du silence et de l’observation. Son trajet au sein du palais infernal n’avait fait que renforcer son impression d’être rien et que, par un simple acte de volonté de la part d’un quelconque démon présent en ce lieu, son âme pouvait être aisément séparée de son corps. L’écho de ses pas résonnait dans ces couloirs immenses et vides et avec la description que lui offrait Alastar, la Lycane put encore s’imaginer qu’elle ne voyait actuellement qu’une infime partie du Palais Infernale. S’y perdre semblait tellement aisé mais le chambellan les avaient guidés jusqu’à cette fameuse salle. Une salle immense où la moindre volonté de replis serait facilement mise en déroute. La Lycane arqua un sourcil interrogateur lorsqu’Onyxian pris la parole mentionnant la présence d’un être dont elle sentait la présence. Un prince démoniaque fit son apparition, un prince dont la Louve n’avait aucune idée de son identité ni de son affiliation mais dont elle sentait le regard inquisiteur sur sa personne. Il était vrai que pour des êtres d’un si haut rang, voir une simple Terranide en ce lieu pouvait soulever de nombreuses questions. Mais que devait-elle penser elle ? L’Okami avait simplement l’impression que chacune de ses paroles seraient soupesées et jugées et qu’un mot de travers risquerait de lui coûter gros
« SHAD HOSHISORA ! »
Le cri fit raté un battement de cœur à la concernée qui sursauta sous la surprise avant de se tourner vers la source de l’appel, le trône. Malgré son apparence massive, la Louve n’arrivait pas à discerner correctement son apparence, mais ce ne fut cependant pas cet être qui s’avança vers elle mais un autre, à l’apparence bien plus démoniaque le précédent. Elle resta stoïque lorsqu’il s’approcha d’elle, ne pipant mot, le laissant parler, son regard s’abaissant simplement sur le talisman arachnéen lorsque ce dernier fut énoncé. C’était à se demander si Elise savait que tout cela arriverait lorsqu’elle lui avait fait ce présent. Le démon que connaissait Onyxian pris la parole et permis ainsi à la Lycane de poser des noms sur les deux êtres devant elle. Au moins, elle savait à qui s’adresser si le besoin s’en faisait ressentir. Inconsciemment, ses doigts glissèrent sur la représentation arachnéenne formant le talisman. Des questionnements envahirent son esprit, devrait-elle s’en séparer ? Le donner tout simplement pour que Belzébuth s’en charge ? Pourtant, au fond d’elle-même, cette envie ne lui sied guère. Mais avait-elle seulement le choix ? Face à ce flot de pensée, le talisman se mis à luire d’une légère aura cramoisie et l’araignée en son centre pris vie, filant tout simplement sur le corps de la Louve remontant le long de son buste, s’agrippant à son épaule pour finir sa course sur le dos de sa main droite, levant ses pattes en une semi position offensive et défensive. Singulièrement, c’était comme si l’araignée défiait les deux Princes des Enfers.
La Louve gardait son regard sur cette dernière avant de tapoter le pendentif à son cou, rappelant sa locataire à s’y reloger. Les Immortelles, elle en avait entendu parler ces derniers temps, Onyxian elle-même lui en avait parlé en détail et sur le coup, la Lycane aurait apprécié qu’Elise soit là, car après tout, ce qui se passait actuellement la concernée également et bien plus qu’elle n’aurait aimé le laissait croire. Des secondes de silences s’étaient écoulées et Shad sentait qu’elle devait parler. Oui mais pour dire quoi ? Sa queue caudale s’agitait dans son dos signe de son anxiété et du fait que son esprit était en pleine ébullition. Que pourrait-elle bien dire maintenant ? Ou que faire ? Son regard passé d’Asmodée à Belzébuth jusqu’à Alastar et Onyxian avant de revenir sur celui qui présidait cette assemblée, Belzébuth lui-même. Sa langue finie par se délier, la laissant prononcer une seule phrase pour l’heure.
« Mes hommages ô puissants Belzébuth et Asmodée – Elle joignit cette salutation à une légère révérence avant de se relever- si vous voulez observer le talisman libre à vous, je suis également prête à répondre à vos questions, même si, je pense que cela ne sera guère nécessaire. »
Passant ses mains à son cou, la Louve en retira le pendentif, le gardant tout simplement dans sa paume. Si Belzébuth souhaitait l’observer plus en détail, il n’aurait qu’à tendre sa main et s’en saisir tout simplement. Quant aux questions, cela ne dépendait également que de son fait ou d’un tout autre démon présent. Mais pour Shad, les êtres présents ici n’avaient nullement besoin de la questionner, car tout laissait à penser qu’ils savaient déjà tout.
-
Belzébuth était à l’image de l’intendant du Gondor ; il gouvernait sans aucune réelle légitimité, uniquement parce qu’il avait été, jadis, le plus proche bras droit de Satan, celui qui commandait aux Légions, le général de bataille. Il était le Roi d’un royaume qui n’existait plus, et c’est ce que toute cette symbolique avec cette énorme statue exprimait. Que Shad n’ait pas encore fait une crise cardiaque tenait, pour Alastar, du prodige. Elle était une simple mortelle, issue d’un autre plan astral, faisant face à un Prince, Asmodée, et à Belzébuth en personne. Une vision de cauchemar pour bien des gens, un être abominable et démoniaque. Alastar lui-même se sentait intimidé à l’idée d’être ici. Le Palais Infernal n’était plus qu’une vieille relique d’un passé révolu, mais Belzébuth restait un démon extrêmement puissant. Le Seigneur des Mouches se dressait face à eux, sa puissance les écrabouillant totalement. Et... Que venait-il de dire ? Une Immortelle ? Alastar regarda brièvement Onyxian, et lut dans les yeux de cette dernière la même incompréhension.
Shad, si fière, choisit aussi d’opter pour le respect, un choix qu’Alastar approuva. Même lui ne pourrait pas la protéger du courroux de Belzébuth, et elle leur présenta le talisman. Le fameux talisman abritant une magie arachnéenne. Alastar s’en était déjà douté auparavant, mais il était maintenant convaincu que toute cette histoire dépassait de loin un simple talisman fait de magie arachnéenne. Il y avait un détail qui lui échappait. Shad tenait le talisman vers Belzébuth et Asmodée... Et les deux semblèrent hésiter à le prendre.
*Mais qu’est-ce qui se passe ?*
Belzébuth finit par approcher sa grosse main osseuse, et attrapa le talisman... Qui se mit alors à luire. Un rictus de mécontentement traversa les lèvres de Belzébuth, qui entreprit de soulever le talisman.. Puis un rayonnement s’échappa du talisman, et Belzébuth le relâcha alors en grognant. L’objet était devenu aussi chaud qu’un soleil miniature, et heurta le sol, en répandant une violente onde de choc. Alastar, ébloui, ferma les yeux en tournant la tête, et perçut alors une odeur de brûlé.
*Impossible !*
La main de Belzébuth était noircie... Comme si sa peau venait de brûler. Comment un simple talisman fourni par une Terranide dans une forêt sauvage pouvait faire cela ?
« Oui... Plus de doutes possibles, maintenant.
- Je ne veux pas de ce talisman chez moi ! lâcha soudain Asmodée. Il est trop dangereux de...
- SILENCE !! »
La voix de Belzébuth gronda subitement, une voix forte, qui se répercuta sur les murs et les colonnes de cette immense pièce. Asmodée serra les dents sans rien ajouter, et Belzébuth fixa le talisman, puis Shad, et fronça lentement les sourcils. Il lisait l’incompréhension totale dans les yeux de cette femme.
« Vous ignorez ce qu’on vous a donné ? Ce talisman... Des empereurs seraient prêts à vendre tout ce qu’ils ont pour l’avoir. Il a été conçu par une Immortelle. L’une des Treize. La magie qui les habite remonte aux fondations de l’existence elle-même. »
Onyxian et Alastar connaissaient leur place ici, et n’osaient pas parler, même s’ils avaient furieusement envie de poser des questions. De quoi est-ce que ce vieux fou était en train de parler ? Alastar était totalement largué, et était en train de se dire que, plutôt que de s’aventurer du côté des volcans il y a quelques jours, il aurait mieux fait de continuer à baiser ses esclaves. Le sexe était plus simple, il y avait moins de questions, et moins d’enjeux. Gérer un mari jaloux qui revenait plus tôt de sa journée de labeur pour voir sa femme et sa belle-sœur en train de s’envoyer en l’air entre les bras d’un Incube, Alastar pouvait gérer. Gérer un pouvoir magique remontant à l’aube des temps, c’était autre chose.
« Reprenez votre talisman, Shad Hoshisora. Cette... Cette Élise... Je suppose qu’elle ignore ce qu’elle est réellement. Vous êtes la seule à pouvoir utiliser ce talisman... Ou presque. Celui qui vous a attaqué voulait ce talisman, car, en l’étudiant, il pourra s’en servir pour retrouver la trace de cette femme. »
En disant ça, Belzébuth s’était assis sur un fauteuil devant le trône. Un fauteuil qui était grand, mais qui paraissait ridicule face à la taille imposante du trône de pierre.
« Treize Immortels qui, une fois réunis et réveillés, pourront venir à bout du Roi Cramoisi... Le Seigneur des Araignées veut empêcher cette prophétie de s’accomplir, et il a envoyé sur vous son plus terrible agent, son champion. »
Sûrement le type qui avait attaqué Shad dans les Terres de Feu.
« Vous avez récupéré le talisman d’une Immortelle, et défié les Grands Anciens... Je n’ai rien à gagner en vous aidant. Il veut vous tuer pour pouvoir récupérer le talisman, et, si j’étais plus raisonnable, c’est que je devrais faire, et le lui offrir... »
Alastar se crispa sur place, et posa ses mains sur les épaules de Shad, comme pour la protéger. Asmodée tenta alors d’intervenir, mais Belzébuth enchaîna rapidement :
« Je resterais neutre. »
Le Diablotin n’était pas sûr d’avoir tout compris... Si ce n’est que Belzébuth leur avait signifié de partir.
Il ne pouvait pas s’empêcher d’être légèrement déçu par ce tournant...
Asmodée s’approcha alors d’eux, et regarda Onyxian.
« Depuis quand Belzébuth est-il devenu un tel couard ? s’interroga Onyxian en le regardant.
- Tu n’as jamais eu ta langue dans ta poche, Onyxian... Mais, cette fois-ci, ta fierté t’aveugle. Il va venir récupérer ce talisman, et Il tuera cette Terranide. Et tu ne pourras rien faire contre ça. Fais preuve d’un peu de bon sens, et égorge-là toi-même. Peut-être que, de cette manière, quand Il viendra, Il choisira de t’épargner. »
Asmodée disparut alors, et Alastar, ébahi, regarda sa grande sœur.
« Ony...
- Silence, Alastar ! Sortons d’ici... »
Il n’existait aucune règle obligeant un démon à obéir aux ordres de son Prince. Et Asmodée avait clairement fait comprendre qu’il ne comptait pas agir. En soi, qu’il ne cherche pas à défendre Onyxian était compréhensible, car Alastar voyait mal un démon s’impliquer dans un litige ne le regardant pas de près... Mais en voir un donner des conseils, et disparaître aussi vite, c’était inhabituel... Tout comme l’é&tait le fait d’être convoqué devant Belzébuth, pour se voir ensuite rejeter dehors au bout de quelques minutes.
Alastar, pourtant, n’était pas encore au bout de ses surprises.
-
A peine avait-elle étati convoquée que l’Okami se retrouvait déjà remercier par Belzébuth non sans avoir reçu une menace de mort de la part d’Asmodée. Elle observa le médaillon qui semblait attirer les convoitises et qui avait réussi, elle ne savait comment, à blesser le Seigneur des Mouches lui-même. Elise avait-elle eu simplement la moindre idée du pouvoir qu’elle lui offrait en lui faisant ce présent ? Et devait-elle s’affirmer heureuse de savoir que Belzébuth resterait neutre quant à tout ce qui la concernait ? Il était évident qu’il n’allait guère prendre de partie, cela ne lui servirait à rien, mais la tuer aurait été tellement facile, face à leurs puissances, sa défense aurait été minime et vite écrasée. Pourtant, de nombreuses questions continuaient à lui tarauder l’esprit, mais ce n’était pas comme si elle aurait pu prendre la parole face à Belzébuth. Elle n’avait pu qu’écouter, espérant recevoir toutes les informations qu’elle aurait désiré, qu’Onyxian et Alastar auraient aussi aimé entendre, sans poser les questions appropriés. Une discussion unilatérale basée sur le hasard et la chance. Tout ce qu’elle avait pu apprendre était que le médaillon venait bien d’une Immortelle et qu’il était recherché pour traquer la trace d’Elise afin d’éviter une quelconque prophétie et qu’évidemment, elle risquerait de retomber sur l’homme qui l’avait entraîné dans les Terres de Feu. Le Champion du Roi Cramoisi, l’Empereur d’Ashnard. Face aux conseils d’Asmodée à Onyxian concernant sa mise à mort, la Louve ne put s’empêcher de se demander pourquoi il ne le faisait pas lui-même si il tenait tellement à la mettre hors d’état. C’était là une façon de penser et d’agir qu’elle n’arrivait pas à saisir, la seule chose quelle pu comprendre c’était bien qu’Onyxian avait le choix entre la tuer ou la laisser vivre. Mais ce choix la Matriarche des Magoa le possédait déjà depuis belle lurette, ainsi « l’ordre » ou plutôt le « conseil » d’Asmodée ne changeait pas réellement la donne.
Retour à la case départ. Voilà ce qui pouvait se lire sur le faciès de la Louve. Qu’allait-elle devoir faire à présent ? Le mieux était qu’elle retourne à la Forêt des Toiles et qu’elle en parle directement à la concernée. Ou bien, si elle faisait cela, ne risquerait-elle pas de conduire ses poursuivants droits sur elle ? Elel soupira, maudissant ce fait d’être pris dans un tel carcan au point de ses décisions. Son regard se porta sur les démons qui quittaient tour à tour la salle d’Audience. Tout ça pour ça. Tout ce bruit pour en avoir fini aussi rapidement et d’une façon qui ne résolvait en rien le problème initial. Mise à part celui de mettre fin à sa vie comme l’avait si bien évoqué le Prince de la Luxure. En y resongeant, la Louve nota que ses paroles étaient ampli d’une certaines…crainte ? Comment un être de sa puissance pouvait craindre un champion venant d’un autre plan ? A moins que ce dit champion était suffisamment fort pour terrasser un Seigneur Démoniaque dans ce cas, la Lycane pouvait s’affirmer heureuse et surtout chanceuse d’être encore en vie. Elle se tourna finalement vers Onyxian et Alastar, incube qui l’avait surprise en posant ses mains sur son épaule afin de la protéger lorsque le verdict de Belzébuth était sur le point de tomber. Mais aurait-il pu faire quelque chose ? Mise à part se téléporter, la Louve n’y croyait pas trop.
« Je n’ai plus qu’à rentrer n’est-ce pas ? »
Que pouvait-elle donc faire de plus ? Onyxian lui avait bien dit qu’elle ne souhaitait la garder plus longtemps au sein de son Palais au vue des ennuis qu’elle allait tirer sur un tel endroit. Il fallait bien avouer que sur le coup, la Louve était bien perdue, elle avait cependant une question qui lui vint à l’esprit une autre qui la mettrais sans doute encore plus mal à l’aise.
« Mais avant..Pour savoir, ce fameux champion, c’est qui ou quoi au fait ? Un humain ? Un démon ? Autre chose ? »
Pour que certains le craigne ici, il ne devait pas être un être lambda que l’on rencontre à chaque coin de rue. Et si elle devait retomber sur lu, elle était en droit de savoir son histoire non ? Savoir sa puissance ne lui servirait à rien, elle en avait déjà fait les frais et savait pertinemment qu’il pourrait la tuer lors de la prochaine rencontre, il était ainsi normal de savoir de la main de qui on pouvait mourir.
[Fuck c'est court comparé à ton paté D : ]
-
Alastar ne pouvait pas s’empêcher d’être dépité par ça. Une telle convocation, qui aboutissait sur rien. Belzébuth s’était recroquevillé comme les cuisses d’une nonne un soir de printemps, en refusant de s’engager dans une sorte de jeu lié au Roi Cramoisi (nom qui ne disait absolument rien au Diablotin) et aux Immortels. Le trio se dirigeait vers la sortie, quand Shad, sur un ton qui semblait également assez déçue, en arriva à l’unique conclusion : cette belle aventure en Enfer venait de se terminer. Qui que soit cette Élise, Shad n’avait plus qu’à retourner la voir afin d’essayer d’en savoir plus sur ce talisman, et sur ce qu’était cette femme. Le trio venait de sortir du vaste hall, et remontait dans le couloir, quand Shad demanda qui était l’homme l’ayant attaqué. La réponse fut assez rapide :
« Je n’en ai pas la moindre idée.
- Quelqu’un de suffisamment dangereux pour impressionner les Princes Infernaux, rétorqua alors Onyxian. Mais le Roi Cramoisi...
- Hmm ?
- Pas maintenant. Dehors. »
Onyxian savait des choses. Elle était la Matriarche, après tout. Le trio sortit donc, et se retrouva dans la grande cour d’entrée. Onyxian s’avança un peu, consciente que c’était maintenant ses explications qu’on attendait. Alastar savait que sa grande sœur était fourbe. Perverse, manipulatrice, cruelle... Autant dire qu’elle avait toutes les qualités requises pour exercer un rôle important dans les Cercles Infernaux. Et, en l’état actuel, elle avait, elle aussi, des éléments de réponse à fournir. Alors que le Diablotin attendait, la Matriarche se retourna vers eux, et parla :
« On l’appelait ‘‘Le Seigneur des Araignées’’... À l’époque du Grand Conflit. Il était alors au service de Satan, et était l’un de ses plus proches bras droits. J’ai toujours soupçonné qu’il y avait un lien de famille entre lui et Belzébuth. Mais il est possible que je me sois trompée... Il commandait aux araignées, et était un spécialiste en magie arachnéenne... J’ignore si cette Élise et la magie arachnéenne qu’elle emploie sont liés à la sienne... En tous les cas, Satan lui-même l’a banni et exilé durant le Grand Conflit, pour des raisons qui me sont encore obscures. Pendant longtemps, on a cru le Seigneur des Araignées mort, mais il avait réussi à se reconstituer avec l’arrivée d’Ashnard. Je suppose qu’il a fait partie des démons que les Premières Familles d’Ashnard ont invoqué pour les aider à construire leur Empire. Il s’appelait alors Ram Aballah... Il a été un temps Empereur d’Ashnard, avant d’en être banni. C’est tout ce que je sais. »
Alastar voyait déjà des hypothèses défiler dans sa tête. La magie arachnéenne était le seul lien entre cette créature cauchemardesque et cette Élise. Est-ce que c’était là l’explication ? Élise pouvait-elle être sa fille... Ou quelque chose comme ça ? Est-ce pour ça que l’Aballah la poursuivait ?
« En revanche, reprit-elle, j’ignore totalement qui est ce Champion, et...
- C’est un ancien Paladin, intervint alors une voix dans un coin. Un ancien champion de la Lumière qui a réussi à rejoindre le Mont Olympe, et à qui on a confié comme ultime mission d’occire le Roi Cramoisi. »
Onyxian grimaça. Elle n’aimait guère qu’on la dérange, mais elle ne tarda pas à identifier la femme qui venait de parler... Tout comme Alastar. Accoudée à un pilier, Jinx les regardait, bras croisés. Elle avait délesté son armure cérémoniale pour un séduisant pantalon bleu ciel moulant avec des morceaux d’armure sur son torse et sur ses bras (http://img15.deviantart.net/259c/i/2014/271/8/c/princess_of_darkness_by_kilartdev-d80t29f.jpg).
« Je crois que vous avez soif de questions, et que tu les mérites bien, Shad... Alors, vous pouvez choisir de retourner chez vous, d’oublier cette histoire... Ou de me suivre. Car je suppose que votre entrevue avec l’autre antiquité n’a rien donné. »
Une impertinence typiquement humaine ! Onyxian grommela, et tendit sa main, formant un halo magique à côté d’elle, un vortex de téléportation.
« Cette histoire ne me concerne plus. Alastar... Bah, tu es suffisamment grand pour faire tes propres décisions ! »
Le Diablotin haussa les épaules. Onyxian soupira en comprenant ce à quoi son frère pensait, puis traversa le vortex, retournant dans le palais des Magoa.
« Toute cette histoire m’intrigue... Pas toi, Shad ? »
-
Quelle ironie du sort ! Les informations qui auraient dû être données lors de cette convocation auront été données par la Matriarche des Magoa en personne. C’était à se demander si toute cette histoire d’audience n’avait pas été qu’une vaste blague, une perte de temps. En réalité, Onyxian aurait pu facilement répondre aux questionnements de la Louve depuis le début. A moins que….Oui il lui manquait un élément important à la base, le caractère peu commun du talisman arachnéen que Shad portait autours de son cou. La Louve ne pouvait nier que c’était grâce à sa courte entrevue avec Belzébuth qu’elle put en savoir plus sur ce dernier, ou du moins confirmer qu’il provenait d’une des treize Immortelles. Décidemment, tout cela dépassait l’entendement. La Lycane tout comme Alastar écoutait les explications d’Onyxian concernant le Roi Cramoisi, un ancien roi qui contrôlait les araignées. Sur le coup, la Lycane ne put s’empêcher de se demander s’il n’existait pas un lien étroit entre cet être et Elise qui était surnommée la Reine des Araignées. Si te état le cas, cela pourrait répondre à nombreuses questions, ou non au contraire, cela donnait un nouveau lot de questions. Et la Louve ne put s’empêcher de se demander s’il n’y avait pas un quelconque lien de parenté entre les deux. Finalement, il serait de bon ton qu’elle aille rendre une petite visite à Elise prochainement. Quand vint enfin l’explication du fameux champion, la Terranide dû s’affirmer déçue d’entendre les premières paroles d’Onyxian, paroles qui démontraient qu’elle n’avait aucune connaissance à son sujet. Mais la Matriarche n’eut guère le temps de finir sa phrase qu’une voix féminine l’interrompit et donna des éléments de réponses, du moins, une partie d’entre eux.
« Jinx ! Contente de te revoir. »
Une simple salutation quand la Louve s’était tournée vers la source des paroles et avait reconnu celle qui l’avait un peu entraîné quelques heures plus tôt. Voir Jinx était en partie un soulagement pour Shad car mine de rien, ici elle ne connaissait pas grand monde. Et qui pourrait leur apporter plus d’informations que la fille adoptive de Lucifer elle-même ? Si des questions étaient liés aux Enfers, c’était l’une des personnes plus à même d’y répondre. Cependant, la Louve nota rapidement qu’Onyxian n’avait que faire de tout cela et lorsqu’elle vit le portail de téléportation s’ouvrir, elle n’hésita pas un instant, restant sur place, tout comme le Diablotin.
« Quelle question Alastar ! J’en suis en partie concernée…. »
Qui ne serait pas intrigué par une telle histoire si sa vie était mise en jeu ? La Lycane observa le vortex de téléportation se refermer après le passage d’Onyxian et se retourna vers Jinx, reprennant les paroles qu’elle avait dicté quelques instants plus tôt :
« Donc ce champion était un paladin c’est ça ? Pour un fervent défenseur de la Lumière, le voilà au service d’autres forces, est-ce l’œuvre du Roi Cramoisi lui-même ou des Grands Anciens ? »
Avec le temps, l’Okami avait noté que les Grands Anciens avaient fait couler beaucoup d’encres à leur sujet, et elle ne serait guère étonnée d’apprendre que le changement de voie de ce fameux « champion » serait en partie de leur fait. Tout en attendant une réponse, le duo se mirent à suivre Jinx qui leur avait indiqué de se remettre en marche, avançant dans la cour principale du Palais Infernale. L’histoire de ce champion intriguait la Terranide, d’autant plus qu’à présent elle en connaissait une petite partie, ou du moins, elle savait qu’il était censé défendre le Bien et le Juste. Comment un être servant de telle cause avait pu sombrer dans les limbes de la cruauté ?
-
Jusqu’où cette histoire allait-elle aller ? Alastar avait entendu parler des Grands Anciens, et il avait cru comprendre que Shad, ce petit bout de femme qu’il avait serré dans l’un des bassins du Palais, avait croisé l’un d’entre eux à Nexus. Alastar avait entendu parler de cette histoire. Les démons s’inquiétaient sur tout ce qui concernait les Grands Anciens. De vieilles légendes disaient que, jadis, les Enfers avaient été un endroit assez beau, relativement agréable, et, en tout cas, loin de ce champ volcanique et de cendres continuelles. Si on continuait à en croire ces théories, tout avait changé lors de la Guerre contre les Grands Anciens, qui s’était terminée par leur défaite, et par l’ouverture de prisons interdimensionnelles, des « pocket universes » uniquement destinés à stocker ces Grands Anciens. Cette bataille avait eu lieu dans le Multivers tout entier, et s’était terminé par la chute des Grands Anciens, et par un bouleversement du Multivers. Toujours à en croire ces théories, l’un de ces bouleversements avait été la destruction des Enfers par un Grand Ancien, un paysage transformé à jamais pour devenir la dimension sinistre et mortelle qu’elle était actuellement. Alastar ignorait si cette théorie était vraie ou non, mais il savait que les Princes Infernaux se renseignaient sur eux. Récemment, à Nexus, quelqu’un, un homme répondant au nom d’Oswald Mandus, avait tenté de réveiller l’un d’entre eux, Shub-Niggurath, en développant une étrange machine. Alastar s’était rendu à Nexus dans les semaines ayant suivi l’épisode de Mandus. Les rues entourant son abattoir étaient ravagées, car Mandus avait libéré sur la ville d’abominables hommes-porcs. Il y avait été en mission, sur ordre d’Onyxian, afin de se renseigner sur la Machine, et s’était notamment renseigné entre les cuisses de plusieurs femmes, qui lui avaient permis d’en savoir plus sur les évènements de la nuit. Une immense vague magique était sortie de l’abattoir, détruisant ce dernier.
Alastar avait donc mené ses recherches, et s’était rendue dans les ruines de l’abattoir, malgré les barrières de sécurité. Il s’était rendu dans ce qui restait de la Machine, et n’avait pas vu grand-chose. Entre ce qui avait été détruit et ce que la Garde Royale avait récupéré, Alastar n’avait eu que des miettes, d’anciennes cellules hermétiquement fermées, et les traces d’une magie ancestrale et sombre, une magie noire extrêmement noire. Il était retourné un peu bredouille avec Onyxian, mais avec la conviction qu’un Grand Ancien avait effectivement été mêlé à cette sombre histoire. Embrouillé dans ses pensées, il suivit Jinx et Shad, deux petites beautés, vers l’un des mausolées faisant le tour de la Grande Cour : celui de Lucifer.
« Les Grands Anciens... Non, ils ne sont pas derrière cet homme. Il est l’agent spécial du Roi Cramoisi, mais... Tout cela est assez compliqué, Shad. »
Le Diablotin voulait bien la croire. Le sexe était quelque chose de nettement plus simple, selon lui. Jinx s’approcha du mausolée, qui semblait totalement emmuré, et elle sortit de ses affaires une sorte de médaillon, qu’elle leva vers le visage de Lucifer, qui se trouvait sur le mur. Le visage s’illumina alors, et la porte s’ouvrit en coulissant, révélant un escalier. Des torches magiques s’allumèrent à gauche et à droite, et la femme s’avança la première. Quand Alastar passa, la porte se referma derrière eux. L’Incube n’était pas spécialement rassuré. Depuis que Shad était là, il était appelé à sortir de ses prérogatives... Bon, c’était une chose à laquelle il était habitué avec Onyxian. Même si la Matriarche adorait le torturer et le tourmenter, elle savait aussi qu’Alastar était un démon fiable et loyal, quelqu’un qui ne chercherait jamais à la supplanter, et ce tout simplement parce qu’Alastar n’aimait pas avoir de responsabilités. En ce monde, son seul désir était de coucher avec d’autres personnes.
Jinx les conduisit tout en bas, devant une sorte de grand miroir, et se concentra. C’était le même miroir de téléportation qu’ils utilisaient au Palais des Magoa, et elle passa à travers.
« Suivez-moi, nous allons tout vous expliquer. »
Le Portail les conduisit dans une sorte de jardin, sur un kiosque. C’était un agréable jardin, qui se trouvait au milieu d’un vaste palais, encerclé par des colonnes, des fenêtres, des balcons, avec, ici et là, des statues en marbre. Le ciel se composait d’une grotte sinistre avec de multiples stalactites.
« Nous sommes dans le Palais de Lucifer... souffla-t-il.
- En effet, Alastar... »
Alastar tourna la tête en reconnaissant cette voix, et sourit.
« Jiraya ! »
Jiraya Magoa (http://fc07.deviantart.net/fs70/f/2012/142/8/4/84b8f450d82427b9168b088171cd9186-d50q481.jpg) était l’une des concubines de Lucifer... Et aussi une puissante Succube, l’une des multiples filles d’Onyxian. Elle avait été offerte à Lucifer par Asmodée, et était aussi belle que douée au lit. Elle lui sourit, et se rapprocha d’eux. Alastar l’embrassa tendrement sur les lèvres, puis Jinx et Jiraya s’embrassèrent aussi, sur la bouche... Et il en fut de même avec Shad. Une Succube saluait ainsi.
« Hum... Je sens l’odeur d’Onyxian sur toi, Shad... Coucher avec elle est un grand honneur. Et je suis ravie que Jinx ait pu vous emmener ici. Dès que nous avons appris que tu avais été récupérée par notre cher Diablotin, poursuivit-elle en ébouriffant les cheveux d’Alastar, j’ai convaincu Jinx de venir... Et de vous encourager à venir jusqu’ici.
- Tu as des explications pour nous ?
- Oh, bien sûr... »
En disant cela, elle regarda Shad, notamment son médaillon, et lui caressa la joue.
« Tu es une femme puissante, Shad... Et tes amies le sont toutes autant. Lucifer s’intéresse beaucoup à toi, Shad. Il sait que tu as affronté Mandus, que tu as défié Shub-Niggurath... Et aussi que tu es amie avec cette impénétrable Élise. Tu es l’une des rares personnes au monde à pouvoir entrer dans sa forêt et à lui parler. C’est un grand pouvoir, et, même si ça peut te sembler impensable, cette capacité pourra peut-être un jour tous nous sauver. »
-
Le Palais de Lucifer…comment diable avait-elle réussi à se rendre là-dedans ? La Louve avait suivi Jinx sans se soucier d’où ses pas la mèneraient faisant confiance à la fille adoptive de Lucifer mais maintenant qu’elle se trouvait en pleins dans son domaine, elle ne put s’empêcher d’avoir une petite boule au ventre. Oh certes l’endroit était grandiose et beau mais le ciel composé d’une grotte garnies de sstalactites eues tôt fait de lui rappeler dans quel endroit précis elle se trouvait. Et comble de l’ironie, il semblerait qu’Alastar ait une connaissance qui y réside ! La Louve observa la succube, qui était, elle ne pouvait le nier d’une grande beauté et lorsque vint son tour de la saluer, elle l’embrassa également. A force de vivre auprès des Magoa, même depuis à peine quelques heures, l’Okami commençait à retenir quelques codes de conduites des créatures de la Luxure Elle laissa Jiraya lui caressait la joue, son regard passant du sien au médaillon qu’elle portait à son cou et lorsque ses explications furent finies, elle ne put retenir un petit rire :
« Ce n’est pas ma personne qui intéresse vraiment mais ce que je porte autours de mon cou. » lâcha t'elle spontanément
Sans cela, sans ce médaillon, aurait-elle autant de valeurs ? Oh certes elle avait participé à la défaite de Shub-Niggurath dans les Bas-Fonds de Nexus, elle avait vu les monstruosités qu’Oswald Mandus avait pu créer, elle s’y était même confrontée risquant maintes et maintes fois de mourir mais d’autres personnes avaient également vécu tout cela, notamment un espion de la Couronne. Alors pourquoi n’était-il également pas sur le devant de la scène ? Pour la Terranide, il n’y avait qu’une raison à tout cela : Le médaillon qu’elle portait autours de son cou et qui semblait fort convoité. Un simple présent dû à un remerciement qui l’emmenait à rencontrer de tel être, voilà un fait qui était loin d’être banal ! Elle laissa ses doigts glisser contre le présent d’Elise, son index faisant le tour de l’araignée qui y était sculptée. Son regard allait de gauche à droite, comme si elle se remémorait un évènement de son passé. Il était vrai que depuis qu’elle avait eu ce présent, la Louve avait été surprise de voir de l’aide provenir de créatures dont elle avait une peur bleue il y’avait encore quelques mois. Elle ne contrôlait pas leurs apparitions, mais tout dépendait l’endroit, des araignées d’une taille considérable pouvaient lui venir en aide. Tout comme cette fois où grâce à des fils de soie, elle avait pu trouver un passage secret au cœur de la Machine. Voir Elise pour lui en parler ne serait bien sûr pas une chose à négligée.
« La Forêt des Toiles n’est pas infranchissable. Un être doté de magie peut facilement l’anéantir à mon humble avis s’il ne laisse pas de temps Elise à préparer sa défense…sauf qu’il devra biens ûr s’attendre à recevoir toute une armée d’araignées sur lui une fois l’assaut lancée. »
Et les plus grosses n’étaient pas spécialement les plus dangereuses. L’Okami se rappela de cette petite araignée, cette si petite araignée qui avait été mise dans un cocon où un soldat avait été renvoyé dans son camp. Une araignée si petite mais au poison extrêmement létal et foudroyant. Nul doute que si elle avait atteint sa cible, Bhramin, l’homme chargé de tuer Elise n’aurait pas fait long feu. Cet homme qui maîtrisait les arcanes noirs et qui s’était révélé être un adversaire fort redoutable. La Louve avait même faillit périr face à lui. A vrai dire, ce n’était pas la première qu’elle croisait la mort de près et tout semblait à croire que ce ne serait pas la dernière.
« Si tu me parles de ma faculté à me rendre dans la forêt d’Elise c’est bien pour une raison n’est-ce pas ? Cependant si je m’y rends, je risque d’indiquer son emplacement aux…êtres qui sont sur ma trace et donc sur celle d’Elise. A moins d’utiliser des sors d’illusion pour faire penser que je me trouve à un endroit où...je ne suis pas en réalité. »
Il devenait de plus en plus évident que faire une visite dans la Forêt des Toiles serait à cet instant tout indiqué pour la Lycane. Encore fallait-il qu’elle ait l’aval et surtout qu’elle puisse s’y rendre sans apporter un lot de monstre en tout genre au cœur de cet endroit, de ce sanctuaire que s’était fabriqué Elise.
-
« Ne sous-estime pas cette femme et la magie qui l’habite, Shad... Le seul moyen d’entrer dans cette forêt sans y être invité est de la brûler. Et je crois que, si Élise connaissait l’origine de son pouvoir, elle en deviendrait encore plus puissante. »
Tout cela intéressait Alastar. Non seulement Jiraya était belle (et l’époque où ils faisaient l’amour frénétiquement lui manquait), mais, en plus, ils parlaient d’une autre fille. Cette fameuse Élise... Une Terranide-araignée. Alastar n’aimait pas trop les araignées, et il était en train de s’imaginer une espèce d’horrible femme avec huit pattes poilues, un gros cul énorme et poilu, et une multitude d’yeux noirs et globuleux sur le visage. Une vision d’horreur bien éloignée de l’apparence réelle d’Élise, mais ça, il ne pouvait pas le savoir. Le Diablotin suivit Jiraya le long du jardin, cette dernière remontant vers l’une des entrées du Palais.
« Pour le reste, le Roi Cramoisi connaît déjà l’emplacement de cette forêt. Rien, ou presque, n’échappe à son Œil. Ou presque, car, s’il peut voir la cime des arbres de la Forêt, ses racines lui échappent. Toi, tu es la clef de ce labyrinthe, ce labyrinthe physique et magique où la magie d’Élise recouvre et voile tout.
- C’est à force de côtoyer Lucifer que tu te mets à parler par énigmes, Jiraya ?
- Tu préférais quand mes mots étaient plus crus, peut-être ? rétorqua-t-elle avec un sourire charmeur sur le coin des lèvres, en caressant sa joue.
- Je dois t’admettre que l’époque où tu soupirais mon nom, de ta voix chargée de désir, était des plus agréables... »
Jiraya se surprit à sourire, et ses lèvres se rapprochèrent de celles de l’Incube. Ils étaient en train de jouer ensemble, de jouer à un jeu de séduction et de romance, comme les Incubes et les Succubes aimaient tant le faire.
« Oh, allons, je suis sûre que le gros appareil que tu as ne doit pas s’ennuyer souvent... Et que ta tuyauterie ne doit pas rouiller...
- Parce que la tienne, si, peut-être ? »
La main de Jiraya caressait et flattait son sexe, et l’une des mains d’Alastar s’était nonchalamment posée sur son fessier, le pressant, sans aucune pudeur. Shad avait beau être à côté d’eux, ça ne semblait nullement déranger les deux démons de Luxure. Ils n’appartenaient pas à la Luxure pour rien, après tout, et, chaque jour qui passe, ils ne cessaient davantage de le montrer. Maintenant, ils jouaient ensemble, se flattant mutuellement.
« Je dois admettre que, entre les moments où je couchais avec des Terriens mous du genou pour manger leurs âmes et maintenant... Lucifer est un amant endiablé, Alastar. Quand il me prend, c’est comme si une armée entière était en train de me trouer dans tous les sens. Et, pourtant, il se montre aussi d’une grande douceur et d’une grande délicatesse. Il est un peu comme toi... Mais en mieux.
- Lui n’a pas la peau rouge...
- Et ?
- Ben... Tout le monde aime les gens à la peau rouge, c’est sexy ! »
Jiraya esquissa un sourire, et l’embrassa sur les lèvres... Puis s’écarta rapidement.
« Allons, dépêchons, Lucifer att...
- Lucifer n’attend plus, Jiraya... »
Alastar leva la tête en voyant une silhouette descendre du toit. C’était Lucifer (http://fc04.deviantart.net/fs71/f/2012/241/0/0/lucifer_by_crow_god-d5cx9vc.jpg), l’ancien Archange, et maintenant Prince infernal. L’être avait conservé sa forme angélique, et se posa à côté de Jiraya, avec des ailes noires impressionnantes. Il se posa sur le sol, juste à côté de Jiraya, et l’enlaça... Puis l’embrassa, avant de s’écarter d’elle.
« Shad Hoshisora... Nous avons enfin la chance de nous rencontrer ! C’est un grand honneur. »
Il se rapprocha d’elle, parlant d’une voix fluette et charismatique.
« Élise... Vous ne connaissez pas ses origines, n’est-ce pas ? Ni d’où vient sa force, sa magie... Elle était autrefois une simple paysanne, une jeune femme qui a été violée et laissée pour morte par des villageois locaux... Mais sa route a croisé une araignée. Elle a toujours pensé que cette araignée était le fruit du hasard... Que cette araignée qui l’a transformé en Reine des Araignées était une araignée formienne venue de loin... »
Où voulait-il en venir ? Alastar avait préféré sa conversation avec Jiraya, et cette dernière intervint alors.
« C’est moi qui ait glissé cette araignée dans la forêt. Et cette araignée n’était pas n’importe quelle araignée. Je pense que tu le comprends, maintenant, Shad... L’araignée qui a mordu Élise... C’était l’une des araignées du Roi Cramoisi. »
-
« Oh je sais que la magie d’Elise est puissante, et bien plus qu’elle ne semble l’être.. »
Sous-estimer la Reine des Araignées serait une grossière erreur. Certes, Elise se « cachait » pour ainsi dire au cœur de son sanctuaire, de sa forêt, mais cela ne voulait pas dire qu’elle était sans défense, loin de là ! L’Okami fut cependant surprise d’apprendre que le seul moyen de mettre fin à sa forêt, de la détruire était de la brûler, qu’il n’y avait pas d’autres issus. Et surtout qu’Elise ne semblait connaître qu’une infime partie de ses pouvoirs. En apprenant cela, la Louve ne put s’empêcher de s’imaginer à quel point la Reine des Araignées devait être redoutable en réalité. Tout en se rappelant de ses aventures passées avec elle, l’épreuve de la grotte aux goules par exemple, Shad marchait laissant Alastar et Jiraya à leur petit jeu de séduction. Cela ne la gênait nullement, en étant en compagnie de succube et d’incube il était évident que cela allait être monnaie courante ! Elle ne put cependant s’empêcher d’esquisser un petit sourire amusé quand le sujet tourna autours du service trois pièces du Diablotin. Ha ça, il était loin d’être rouillé ! Il fonctionnait même très bien ! La Lycane les observa discrètement, notant que leur jeu de séduction avait laissé sa place à des gestes intimes, empli de Luxure. Puis vint ce petit commentaire de la part d’Alastar, ce commentaire qui fit sourire la Louve. Un peu de détente ne faisait pas du mal après tout !
« Le rouge c’est Sexy » que dire contre un tel argument ? Il était vrai que peu d’être, hors des démons, pouvaient se vanter d’avoir un tel teint de peau. Et ils s’embrassèrent. A force, Shad s’attendait à les voir prendre leur pied directement contre le prochain mur à leur disposition. Sauf que Jiraya semblait se ravissait et qu’une nouvelle personne vint à leur rencontre. Entendant sa voix, la Louve eut le même réflexe que le Diablotin, levant sa tête vers la source, voyant une silhouette sur le toit. Une silhouette possédant non pas une paire d’aile mais bien trois. Trois paires d’ailes immenses, magnifiques et noires. Pourtant, la Lycane n’avait pas la moindre idée de l’identité de l’être qui venait de bondir du toit et d’atterrir aux côtés de Jirya, l’enlaçant et l’embrassant. Et pendant cet échange intime, la Louve se pencha discrètement vers Alastar, le questionnant en chuchotant :
« Dis…C’est qui ? »
Le regard que lui envoya Alastar et le souvenir de ses dernières paroles « lui n’a pas la peau rouge » fit comprendre à Shad la stupidité de sa question. Mais quelle idée de parler de soi à la troisième personne aussi ! Tandis qu’il s’approchait vers elle, la saluant, salut qu’elle lui rendu en retour, la Louve ne put s’empêcher de détailler l’apparence de Lucifer. Il était loin des images que l’on faisait de lui dans le plan intermédiaire, il était loin d’être ce gros démon rouge à cornes avec des pieds de boucs et un sorte de fourche à la main. Son apparence était loin d’être démoniaque et même sa voix, qu’elle s’attendait grondante, tonnante, semblait..calme…apaisante. Mais tout cela n’était qu’une apparence ! L’Okami savait et sentait très bien qu’il ne valait mieux pas s’attirer la fureur d’un tel être ! Un honneur de la rencontrer…Elle eut un petit rictus, c’était plutôt elle, une simple Terranide, qui avait un sacré honneur de se retrouver face à face avec le Prince des Enfers. Par chance, le sujet d’Elise fut rapidement remis sur le tapis. L’okami écouta tour à tour Lucifer et Jiraya avant de prendre à son tour la parole.
« A vous entendre, tout ce qui se passe autour d’Elise était prévu. Et le fait qu’elle ait été piquée par une des araignées du Roi Cramoisi devait être un geste longuement calculé qui servirait dans le futur. Soyons direct, je suis une sorte de pion sur un échiquier pour l’heure et j’ai le moyen de rentrer en communication avec Elise, non ? Dites-moi directement ce que vous attendez de moi. »
Il n’y avait pas de temps à perdre et la Louve commençait à être fatiguer de tourner autour du pot. On attendait quelque chose d’elle, qu’on lui dise quoi exactement. Devait-elle rentrer en communication avec Elise pour lui porter un message ? Ou bien faire en sorte de ne jamais s’approcher da la Forêt des Toiles ? Si Elise avait bel et bien était piqué par une des araignées du Roi Cramoisi, cela ne pouvait signifier que la Reine des Araignées état encore bien plus proche du Roi des Araignée que tout laissait porter à croire. Quel dommage qu’Elise ne soit pas là directement ! Elle serait sans doute bien surprise d’apprendre tout cela également.
-
« Évite de lui donner des ordres » chuchota Alastar dans le creux de l’oreille de Shad.
Lucifer avait beau avoir chuté en étant un Prince Infernal, il avait, jadis, été un Ange très important. On l’appelait le « Porteur de Lumière » à cette époque, un Ange qui, tel Icare, avait volé trop près du soleil, et s’en était brûlé les ailes. Alastar connaissait l’histoire. Il n’était évidemment pas né à l’époque du Grand Conflit, mais il savait que Lucifer avait été l’un des principaux belligérants. Un guerrier redoutable et terrifiant, qui avait mis en pièce les Légions Infernales. Un Ange qui revigorait les autres Anges, insufflant dans leur cœur bravoure et courage quand il affrontait des Balrogs, ou terrassait des Princes Infernaux. Un Ange qui, avant le Grand Conflit, avait participé à la Guerre contre les Grands Anciens. Un individu exceptionnel, un guerrier légendaire, peut-être bien le guerrier le plus puissant qui soit en Enfer. Il terrorisait les Princes, mais son arrogance avait fini par le faire chuter... Quand le Grand Conflit s’était terminé, Lucifer avait refusé la trêve. Il avait vu la faiblesse des humains, la capacité de corruption des Plans Intermédiaires, la propension des êtres inférieurs à céder face à la Tentation, et avait fait partie de ceux estimant que l’humanité était le fruit maudit des Grands Anciens, et qu’il fallait l’éradiquer. Le Conseil des Archanges avait refusé cette extermination, et Lucifer, furieux, avait fini par se révolter contre l’autorité de ces Archanges, ces pleutres préférant rester dans leurs tours de lumière, plutôt que de se battre. Lucifer avait perdu trop de proches en défendant des êtres ingrats, et voulait en finir avec les démons. Il savait que les démons avaient sorti exsangue et dispersés du Grand Conflit, et avait pensé qu’un ultime assaut en plein cœur des Enfers mettrait un terme définitif au conflit. Le Conseil avait eu une vision contraire, et cette opposition avait fini par dégénérer en un putsch sanglant. Les Anges s’étaient entretués, et Lucifer avait fini par partir en Enfer, menant sa mission avec les Anges déchus lui étant restés fidèles.
Pourquoi le représenter avec la peau rouge, des cornes, et des pattes de bouc ? Il était un Ange à la base... Il n’était pas un démon, pas comme Alastar... Et puis, Alastar n’avait pas de pattes de bouc non plus. Fort heureusement ! Néanmoins, Lucifer restait un homme assez fier, et Shad, en lui demandant de lui dire ce qu’il voulait de lui, lui avait donné un ordre... Et c’est donc très logiquement que Lucifer n’y répondit pas, car Shad n’était pas en position de donner des ordres. Alastar savait qu’il y avait de grandes différences entre l’Enfer et les Plans Intermédiaires. La politesse existait aussi en Enfer, mais s’exprimait de manière différente.
Ils s’avancèrent donc, et se rendirent dans un grand salon, où Lucifer leur fournit quelques explications supplémentaires :
« La quête des Immortels, le Roi Cramoisi, les Grands Anciens... Oswald Mandus, l’Abattoir, Élise... Tout cela est lié, même si vous ne devez pas encore voir els ficelles qui s’articulent autour de ces éléments. Tout est lié autour d’un élément central. Une vieille fable dont le dernier peuple à la conter furent les elfes... La légende du Premier Né. »
Il marchait un peu, dans une pièce assez agréable, avec des fauteuils rembourrés, et différents tableaux. Point d’images de Luxure ou de guerre ici, mais des paysages... C’était très curieux. Il ne s’agissait même pas de paysages infernaux, mais de tableaux de peintres impressionnistes, pour la plupart. La Manneporte (https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/78/Claude_Monet_-_La_Manneporte_(%C3%89tretat).jpg), Impression, soleil levant (https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5c/Claude_Monet%2C_Impression%2C_soleil_levant%2C_1872.jpg)... Ce n’était franchement pas le décor typique d’un palais infernal, et qui confirmait que Lucifer était un drôle de personnage. Jiraya s’était écartée dans un coin, et, bras croisés, souriait à Alastar quand il la regardait.
« Selon cette légende, quand le premier des univers a été conçu, les premiers êtres vivants n’étaient ni hommes, ni femmes... Ils étaient des êtres parfaits, à l’image du Créateur. Des hommes sans sexe, qui n’avaient aucun désir de mort, qui se contentaient de vivre sans avoir besoin de manger, sans avoir aucun besoin physiologique ou autre. Des individus parfaits, donc, qui avaient pour fonction de surveiller sur la Nature, de la réguler, de s’assurer qu’aucune espèce animale ne prenne le dessus sur une autre. Ils veillaient ainsi à réguler les évènements climatiques pour s’assurer que des espèces survivent. Un conte de la perfection.. Mais qui s’est progressivement déréglé. En quête de la perfection, ces êtres premiers se demandèrent pourquoi il existait des créatures imparfaites, pourquoi ces créatures avaient besoin d’en tuer d’autres pour vivre, et pourquoi elles se refusaient à comprendre des choses élémentaires. Alors que le Créateur avait conçu ces êtres pour être les gardiens de son berger, eux en vinrent à se dire que ce berger était vicié dès le départ, et entreprirent donc de l’améliorer. Ils en avaient assez des catastrophes climatiques, car ils avaient réalisé que, malgré tous leurs efforts, il fallait parfois détruire des espèces animales pour que d’autres arrivent. Ils commettaient ainsi des génocides en détruisant certaines espèces prédatrices, pour permettre aux espèces-proies de s’épanouir, puis devenir ensuite des espèces-prédatrices qu’ils devaient détruire, perpétuant ainsi un cycle d’imperfection manifeste. »
Alastar restait silencieux devant ce conte. Il se disait surtout qu’un monde où on ne pouvait pas baiser était tout, sauf parfait.
« Alors, ils ont entrepris de modifier la Création elle-même en la réécrivant. Cependant, individuellement, aucun d’entre eux n’en avait les pouvoirs suffisants. Ils ont alors décidé de tous fusionner en un seul être, car, peu à peu, ils réalisaient aussi que la voie de la perfection impliquait une collectivité absolue, la mise en commun de toutes leurs ressources. De leur point de vue, l’individualité était une forme d’imperfection. Ils fusionnèrent en un être supérieur, omniscient, omnipotent... Le Premier Né. Un être de pure bonté, dans le sens le plus religieux et le plus altruiste qu’on puisse donner à ce terme. Un être qui voulut modifier la Création pour mettre fin au cycle de Vie et de Mort. Le Créateur ne l’entendit pas de cette oreille, et les deux s’affrontèrent. Pour certains, le Créateur ne put se rechigner à détruire ce qu’Il considérait comme sa création la plus aboutie. Pour d’autres, Il n’avait pas les capacités de le faire, car le Créateur avait atteint sa puissance. Quoi qu’il en soit, le combat entre les deux dévasta cet univers originel, et le Créateur y enferma le Premier Né, puis reconstitua une nouvelle création, en choisissant de reconstituer les premiers êtres, mais en les divisant en deux. L’Homme et la Femme. Ainsi, l’Homme, au sens générique du terme, devait perpétuellement être imparfait, car, dans Sa sagesse, le Créateur avait compris que l’imperfection est la meilleure des perfections.
- Pardonnez-moi, mais... Quel est le rapport avec notre histoire ?
- Le rapport, c’est que le Premier Né existe toujours... Et que, depuis qu’il est enfermé dans sa prison, son plus cher désir a toujours été de s’en extraire. Il nous déteste tous. Anges, Démons, Humains, ou ce que vous voulez... Tout ce qu’il souhaite est de nous éradiquer pour reconstruire son Utopie. Il a façonné les Grands Anciens depuis sa prison, et, depuis lors, ne cesse de rêver de sortir de sa prison, en profitant du fait que le Multivers est de plus en plus fragile, et que les barrières entre les dimensions parallèles s’estompent progressivement. Cette entité qu’on appelle le Roi Cramoisi n’est qu’une partie de lui. Quand Ashnard a été fondé, et que les Premières Familles ont invoqué des démons pour les aider, ils ont fait appel à des mages... Des mages dont le véritable but était de profiter d’un alignement rarissime entre différentes dimensions parallèles pour ressusciter le Premier Né. Ils ont échoué... Partiellement, en tout cas.
L’essence du Premier Né est sortie, mais elle a été captée par un garde-fou installé depuis le conflit contre les Grands Anciens : la tour du mage Maerlyn, la Tour Sombre. La force parfaite du Premier Né s’est divisée en deux, car il est passé d’un univers où l’unicité était la règle à un univers où règne la dualité. La partie féminine s’est retrouvée dans la Tour Sombre, et la partie masculine a échoué à côté, où elle a pris forme dans le corps d’une araignée qui sommeillait dans les montagnes environnantes. Cette araignée s’est transformée, a évolué, et est devenue ce qu’on appelle le ‘‘Roi Cramoisi’’.
Depuis cette période, le Roi n’a qu’un seul objectif, une seule ambition, qui, jour et nuit, le hante, continuellement, l’empêche de dormir, ou de trouver la paix : ouvrir la Tour, récupérer l’autre morceau de son âme, et devenir ainsi l’Avatar parfait du Premier Né. Il est incapable de s’éloigner trop de la Tour, maintenant, car il n’est qu’un fragment d’âme. S’il s’éloigne trop de l’autre fragment, il en perdra la raison. Voilà pourquoi il agit par le biais de ses séides, comme ce Champion qui vous a agressé, même si son agent le plus connu est un magicien... Celui-là même qui était derrière les mages noirs ayant participé au rituel magique qui a permis de créer l’Empire d’Ashnard. Randall Flagg... Ce n’est pas son nom, mais le plus connu. Flagg agit pour le Roi Cramoisi, à la recherche des clefs permettant d’entrer dans la Tour : les Treize Sphères de Maerlyn. Le Roi en a déjà la moitié, mais il lui manque le reste. Et chacune des Treize Sphères est reliée aux Immortels.
Les Immortels sont ce que le Roi redoute plus que tout, car ils sont les seuls à pouvoir définitivement le détruire, et bannir éternellement le Premier Né. Élise est l’une de ces Immortelles, mais elle a été repérée il y a des siècles. Or, il n’est pas dans l’intérêt du Roi de tuer les Immortels, car ces derniers se réincarnent ensuite, et il doit alors les retrouver... Il a donc sauvé Élise d’un destin funeste en utilisant l’une de ses araignées. Le moment venu, il espère la rallier à son autorité. Le Roi dispose déjà d’un Immortel sous ses ordres. »
Pour Alastar, ça faisait beaucoup d’informations à assimiler d’un coup.
« Il n’existe qu’une seule personne capable de regrouper les Immortels... Et cette personne, Shad, vous la connaissez. Vous l’avez rencontré à Nexus. C’est Elena Ivory. Alors, ce que j’attends de vous est en réalité assez simple... Dès que l’ennemi aura récupéré ce médaillon, ils s’en serviront pour pénétrer dans la forêt, et récupérer Élise. Et, même sans ce médaillon, ils feront tout pour y rentrer. Ce que j’attends de vous, c’est que vous convainquiez Élise de se rapprocher de la Reine de Nexus. »
Lucifer ignorait à quel point Élise détestait le reste du monde. La convaincre de sortir de sa Forêt relevait pour l’heure du défi impossible, ce qu’Alastar ignorait aussi... Et, comme dans sa tête, Élise était une sorte de monstre poilu, il n’avait guère envie d’aller la voir, et surtout pas de se rendre là-dedans. Oh, il n’était pas arachnophobe, mais il trouvait les araignées très moches.
« Des questions ? » demanda ensuite Lucifer.
-
« Ce...n’était pas mon intention, désolé » murmura t’elle en retour à Alastar.
Un ordre ! Elle avait osé lui donner un ordre ! Et cela sans même y faire attention, sans avoir la moindre pensée à cette encontre ! La Louve déglutit en silence, s’attendant à recevoir les foudres de Lucifer pour son insolence. Par chance, tout ce qu’elle reçue fut le silence de sa part et la Lycane pris tout simplement ceci comme un avertissement. Avertissement qui avait été mis en avant par les paroles précédentes du Diablotin. Mieux valait bien réfléchir avant de parler et l’Okami gageait qu’une seconde erreur de sa part ne saurait rester impunie. Mais pour l’heure, elle n’avait pas besoin de parler, juste d’écouter. Et quelle écoute ! Le Prince Infernal partit dans un monologue, un très long monologue qui permis à la Louve d’en apprendre un peu plus sur l’origine de l’Univers, des Grands Anciens et même celle du Roi Cramoisi. Oh, elle apprit d’autres éléments importants mais elle savait qu’elle ne retiendrait pas tout ce que Lucifer lui avait conté, c’était bien trop dense. Pourtant certains points lui échappaient et comme elle avait l’autorisation de poser des questions, elle n’allait guère sans priver. Autant utiliser le maximum d’informations que l’on pouvait posséder.
« Je dois avouer que tout cela est…dense. J’aurais en effet quelques questions. Tout d’abord, cette fameuse tour du mage Maelyn, si j’ai bien compris elle a été placé entre les mondes parallèles pour éviter que le Premier Né ne s’échappe et elle a en partie fait son office en emprisonnant la partie féminine de son âme…Ne serait il pas possible tout simplement de détruire l’âme s’y trouvant ? A moins qu’il ne faut obligatoirement les treize sphères pour y avoir accès et ceux, qui que l’on soit. De plus..qui était ce fameux mage ? »
Qui avait bien pu être cet être capable de créer un tel garde-fou ? Et surtout, pourquoi n’y ait tout simplement pas possible d’en finir avec cet avatar du Premier Né s’ils se voyaient affaiblis par la distance le séparant de la Tour Sombre ? Certes ses deux parties étaient actuellement « proches » l’une de l’autre mais sa partie féminine était enfermée et donc inoffensive face aux attaques non ? Décidément, tant de questions, tant de possibilités ! La seule chose que la Louve était sûre et certaine c’était bien que tout cela était bien compliqué et que les propositions qu’elle avait faite avait déjà dû être étudiés. Un soupir lui échappa. Quelle histoire…Une autre question lui vint cependant, une fois l’explication obtenue :
« Et concernant les Immortels, d’où viennent-ils ? Qui sont-ils ? Et surtout comment une personne peut en devenir un ? Je veux dire, si Elise viendrait à mourir, la part d’Immortel se réincarnerait chez une toute autre personne, d’où la raison pour laquelle tuer Elise serait une perte de temps pour le Roi Cramoisi non ? Donc, est il possible de prévoir qui rejoindra les rangs des Immortels ? »
A vrai dire, la Louve n’avait aucune idée si sa question était bien formulée ou non mais qu’importe ! Après tout avec tout ce que lui avait conté Lucifer, il était bien difficile de tout retenir et il était aussi logique que certaines questions puisses s’avérer être un peu « bancale » mais qu’importe ! Du moment qu’elle arrivait à avoir une petite partie de réponse, cela lui était amplement suffisant. Vint par la suite non pas une question mais une réponse, celle concernant la mission que lui venait de lui confier Lucifier, à savoir, retrouver Elise et la convaincre de sortir de sa forêt pour rencontrer Elena Ivory, la Reine du Nexus.
« La Reine Elena Ivory sait-elle qu’elle a la capacité de regrouper les Immortels à sa cause ? Ou dois-je aussi lui parler ? Quant à Elise, je me rendrais donc prochainement dans la Forêt des Toiles, même dans l’heure si vous le désirez, à moins que je n’ai encore une autre tâche à accomplir ? »
Bon cette fois, cela ne ressemblait pas à un ordre mais plus à une question, donc, ça devrait passer. Logiquement. Pour la Louve il lui semblait évident que plus vite elle partirait voir Elise mieux cela serait, mais après, peut être avait elle encore besoin d’autres éléments ? Et puis si elle devait parler à Elena, comment diable allait-elle réussir à lui demander audience ? Tant de questions, tant de questions ! Elle tourna son regard vers Alastar, se demandant s’il allait l’accompagner ou si il allait tout simplement retourner faire des parties de jambes en l’air au sein du Palais des Magoa.
-
À l’extérieur, le Palais de Lucifer était une immense structure, un fort réputé pour être impénétrable, et qui se découplait en réalité en une multitude de forts, reliés entre eux par des passerelles en pierre ou par de longs escaliers s’articulant autour d’une arrogante et massive montagne située dans une « grotte-monde », soit une grotte si grande qu’elle s’étalait sur des centaines de kilomètres. On retrouvait ce genre de grottes gigantesques dans les souterrains de Terra, où elles abritaient les cités et les temples des Drow, ou encore les forteresses et les villes naines. Le Palais de Lucifer, lui, était construit le long d’une épaisse montagne dont les bords avaient été taillés pour être parfaitement lisses. Tout autour, il y avait des miradors, des murs énormes, des tours, des forts avec des tours noires qui poussaient comme de la verrue sur la jambe d’un pestiféré, et une véritable armée de démons. Une Légion Infernale toute entière défendait le Palais. Le Palais de Lucifer se trouvait en son sommet, constituant l’ultime refuge de celui qui se faisait appeler par les siens « Monarque des Enfers ». Au sol, le long des cours et des allées, on trouvait d’immenses statues à la gloire de Lucifer, comme un moyen d’occuper les esclaves et les jeunes âmes s’échappant des Limbes et qui finissaient ici.
Shad et Alastar se trouvaient au sommet de la montagne, et, alors que Lucifer continuait à donner ses informations, Alastar perçut de curieux sons... Il avait déjà remarqué que l’homme était un fin amateur de peintures, mais il semblerait en réalité que ce soit l’art qui le fascine. Jiraya n’était pas qu’une simple concubine, elle était aussi une virtuose dans des domaines comme la broderie ou la couture. Par le biais de canaux et de conduits auditifs, Alastar perçut quelques notes du célèbre mouvement de Debussy, Clair de Lune (https://www.youtube.com/watch?v=ruf5I4eQHY8). Entre-temps, Shad avait plusieurs questions à poser, et Lucifer les écouta silencieusement, avant de lui répondre :
« Maerlyn était le premier mage, un être légendaire, dont l’authenticité historique est contestée... Mais pas par moi, car je l’ai vu en personne. Des légendes sont nées sur lui, et il le méritait bien. Sa Tour était tout simplement l’endroit où il menait ses expériences sur la magie. Avez-vous entendu parler de Terreaufair ? Il s’agit d’un monde relié à Terra, et... Je crois que le mieux est de vous le montrer. Suivez-moi, je vous prie. »
Un ton ampoulé et aimable, Lucifer ne ressemblait pas vraiment à l’image qu’on se faisait de lui... Mais Alastar était bien placé pour savoir que, en Enfer, les apparences étaient souvent trompeuses. Le trio s’avança, et le Diablotin eut la surprise de s’approcher d’une autre salle où il vit, non pas des fouets ou des chaînes, mais des instruments de géométrie, d’algèbre, des tableaux verts sur lesquels on avait couché de complexes formules mathématiques, des équations... Il y avait toute une bibliothèque remplie d’essais mathématiques, de formules, de recherches.
« Je me passionne pour tout ce que le savoir-faire peut produire, expliqua-t-il. J’ai toujours été fasciné par les êtres humains, si faibles, si prompts à sombrer... Et qui, pourtant, sont capables de tant de grandeur. Les sciences ont toujours passionné les Anges, comme les arts, mais la rapidité à laquelle les humains évoluent dans ces domaines est tout simplement fascinante... Pardonnez-moi, je m’égare, mais il est rare, en Enfer, de rencontrer des gens qui éprouvent un quelconque intérêt pour ce genre de choses. J’ai même un observatoire... »
Alastar ne dit rien. Chacun son petit délire, selon lui... Lucifer continua à marcher, les conduisant dans une pièce assez sombre, avec une sorte de grosse coupole au centre, un liquide bleuâtre baignant à l’intérieur. Sa main se posa au-dessus de cette bassine, et une vive lueur en jaillit, puis illumina les murs, décrivant une sorte de constellation brillante, avec de multiples étoiles.
« La Terre et Terra sont deux dimensions jumelles, reliées entre elles par un pont dimensionnel. Cependant, un autre monde est relié à Terra de la même façon... Terreaufair. Terra est une sorte de croisement entre les deux. D’un côté, un monde où la magie s’est atrophiée au point d’être presque inexistante ; de l’autre, un monde où elle bat encore si fort que le monde est parfois traversé par des tempêtes magiques colossales. »
De la main, Lucifer fit apparaître une image, montrant Terreaufair, et l’une de ces tempêtes. C’était un spectacle tout simplement effrayant, avec des vents terribles, des éclairs multicolores, des tornades magnétiques attirant à elle tous les éléments avant de les recracher dans tous les sens.
« Terra était parcourue jadis par les mêmes tempêtes... C’est Maerlyn qui y a mis fin, en concentrant, depuis sa tour, toute la magie de Terra, et en la redistribuant ensuite, en la canalisant. La Tour Sombre est au cœur du système magique de Terra, et s’étend même au-delà. Terra n’est pas qu’au croisement de la Terre et de Terreaufair, il est au croisement d’une infinité de lignes et de couloirs magiques à travers le Multivers. Voilà ce qu’a fait Maerlyn... Une Tour magique aux propriétés multiples, hermétiquement scellée par treize Sphères, des Sphères magiques qu’il a lui-même conçu, qui abritent son savoir magique, et qui sont liées à treize âmes. Les âmes de ses douze disciples, et la sienne. Ensemble, ils ont fondé la Tour, et ils ont utilisé cette tour durant la Guerre des Grands Anciens pour sceller ces derniers. La Tour était un élément essentiel dans ce conflit, car c’était elle qui, grâce à tout ce mana accumulé sur Terra, pouvait ouvrir des brèches dimensionnelles... Avec l’aide des Dieux et des Anges, bien entendu. »
Tout commençait à se goupiller, l’ensemble formant un schéma complexe et très vaste, a fortiori pour Alastar Magoa.
« Les Immortels sont les descendants de ces treize hommes. Il est impossible d’ouvrir la Tour sans ces Sphères, et, même avec ces Sphères, il faut encore reproduire le rituel sacré qui a permis de la sceller. Le Roi a réuni plusieurs de ces Sphères, et a la plus terrible des Treize, la Treizième Noire. La Sphère de Maerlyn, qui abrite la magie noire. Il se sert de la Treizième Sphère pour voir l’ensemble de ses agents, et pour sceller avec eux ses pactes. La servitude, en échange d’un pouvoir immense. Pour le reste, les Immortels peuvent être une simple personne normale, ou un Roi... Le Roi a mis la main sur l’un d’entre eux, un Paladin nommé Zolder, et l’a conquis à sa cause... Mais, si on en croit la légende, l’âme de Zolder peut être sauvée par la Reine Elena, la seule qui soit capable de les identifier, pour peu qu’elle comprenne comment ce pouvoir fonctionne. »
Il reprit ensuite :
« Elena sait qu’elle a ce pouvoir, mais elle ne le maîtrise pas encore... Et, pour ça, vous ne pouvez rien y faire. Ce que vous avez affronté à Nexus... Ce n’était qu’un début. La Machine que vous avez détruite n’est qu’un prototype. Je sais que le Roi Cramoisi en construit une autre, bien plus grande. Il veut réveiller son plus terrible champion, car il sent que le temps joue contre lui. La quête des Sphères est sienne depuis des siècles, si ce n’est plus, mais il n’a toujours pas réussi à toutes les récupérer. Et, plus le temps passe, et plus sa folie progresse. Alors, ce que je souhaite, c’est que vous ralliez Élise, oui... Mais il y a d’autres choses que vous pouvez faire. »
Lucifer se tut quelques secondes, comme pour laisser le temps à Shad d’impacter ce qu’il était en train de dire.
« Le Roi Cramoisi a jadis été un Prince Infernal, proche de Belzébuth... Et il a laissé un palais derrière lui. Malheureusement, ce palais est scellé par sa magie, et je pense que votre médaillon peut l’ouvrir. Je veux que vous ouvriez ce fort ancien... Et je vous accompagnerais, car j’ignore ce qui peut bien se trouver à l’intérieur. »
Voilà donc le fameux plan de Lucifer...
Et, pendant ce temps, dehors, le long de l’un des murs extérieurs, de nombreux démons vadrouillaient, soit en volant, soit en marchant. Personne n’empruntait maintenant la route menant au Palais, les invités se téléportant directement dans le Palais. Ils se retournèrent alors, levèrent la tête, et brandirent leurs mains, en voyant une sombre silhouette qui se rapprochait.
Une silhouette avec un long manteau rouge dans le dos.
-
Encore et encore des explications à ne plus finir ! La Louve ne savait pas où donner de la tête. D’une simple petite question venait une réponse de trente pieds de longs qui, si la Louve serait particulièrement distraite, serait bien dure à retenir. Mais elle savait également que la grandeur de ces réponses était nécessaire pour bien montrer l’impact et l’importance de ces éléments qui étaient reliés entre eux d’une façon plus étroite qu’il ne semblait l’être en première apparence. Et quelle surprise également de voir et d’apprendre que le Monarque Infernal était passionné par les arts et la science ! C’était là une image bien différente que celle qui se faisait dans l’esprit commun. Il était vrai que la Lycane s’était attendue à voir des éléments de tortures, des démons marchants sans cesses dans les couloirs du palais et pourtant, pourtant ce qu’elle vit était fortement différent, presque surréaliste. Elle ne disait plus rien, se contentant de suivre, d’observer et d’écouter. Lorsque Terraufair lui fut présenté, l’Okami observait cette vision de ce monde où la magie régnait en maître. Ou plutôt où la nature était encore remplit d’une magie si puissante que si rendre pourrait s’avérer du suicide. La tempête qui se matérialisa sous ses yeux était impressionnante, à couper le souffle. Comment un mortel pourrait vivre dans de pareilles conditions climatiques ?
Et surtout quelle était le lien entre Terra, Terraufair et la fameuse Tour Noire ? La réponse ne tarda pas à revenir, une réponse qui confirma encore l’infime liaison qui existait entre tous ces éléments. A vrai dire, la Louve ne savait plus exactement où donner de la tête, tout ce que son esprit pouvait résumé était que la quête du Roi Cramoisi existait depuis des siècles, qu’il lui fallait retrouver les douze descendants des âmes des disciples du premier mage, descendant dont il en possédait déjà la moitié grâce à leur sphère et qu’il lui fallait se hâter pour ouvrir la Tour Sombre où l’autre partie de son âme était retenue captive pour qu’enfin, il puisse devenir à nouveau l’Avatar du Premier Né. Rien de bien réjouissant en apparence, dotant plus que sur le coup, mise à part la grande concentration magique qui existait dans la Tour de Maerlyn, notamment grâce aux forces magiques résident sur Terraufair et qui ont étaient contrôlées dans une certaine mesure, la Louve ne voyait pas en quoi ce lieu situé dans un autre espace-temps pouvait s’avérer utile à présent. Dotant plus qu’il semblait impossible de s’y rendre sans risquer d’y laisser sa peau. Par chance, ce n’était pas dans un tel lieu que Lucifer voulait l’envoyer. Du moins, en théorie un palais d’un ancien Prince Infernal devait bien se trouver en Enfer non ?
Son regard se porta sur son médaillon, incrédule. Ainsi, il serait capable d’ouvrir le fort de ce fameux Roi Cramoisi ? Voilà qui était fort surprenant, d’autant plus que ce pendentif avait été créé bien après le départ du Roi des Araignées hors des Enfers. Alors comment ? Songeuse, son index frôla un instant l’araignée qui siégeait au centre du médaillon, cette même araignée qui pouvait prendre vie, était-ce là, l’élément de réponse qu’elle cherchait ? Pour Shad c’était sur le coup le seul et unique moyen d’ouvrir ce fameux temple fermé depuis des siècles. Que pourrait-il bien trouver à l’intérieur ? Rien de bienveillant en tout cas. La Louve fut également surprise d’entendre que Lucifer viendrait les accompagner, était-ce donc si dangereux de s’y rendre pour que cet être vienne à proposer de les accompagner ? Non, pour l’Okami il devait y avoir une autre raison, un quelconque artéfact dont Lucifer voudrait mettre la main dessus, c’était là la seule explication plausible. Son index termina de frôler l’araignée et La Louve pris enfin de nouveau la parole après s’être tût pendant les précédentes minutes, le temps que Lucifer lui apporte d’autres éléments de réponse à ses questions.
« Je vois, merci pour les explications. Quant au palais du… »
Elle stoppa sa phrase d’un bloc, relevant subitement ses oreilles, aux aguets. Un cri de fureur retenti au dehors, non pas un cri mais un amas de cri et dans ce flot incessant de cris démoniaques survint le son caractéristique d’une explosion. Qui donc pouvait être assez fou pour oser s’attaquer à un tel lieu ? Une fenêtre était située non loin et la Louve put voir une armada de démons volants passer à côté et converger vers un point commun. Une autre explosion retentit faisant vibrer jusqu’au fondement du Palais Infernal. Bon sang mais qu’est ce qui pouvait bien se passer là dehors ? La réponse ne tarda pas à venir, une silhouette enveloppée dans un manteau rouge passa dans leur champ de vision et Shad n’eut aucun mal à le reconnaître. Le champion était de retour et nul doute qu’il était encore à sa poursuite pour s’emparer du talisman d’Elise. Mais de là à s’attaquer seul à la résidence de Lucifer ! Et pourtant, malgré les hordes de démons qui fonçaient pour l’attaquer, le Champion les repoussait sans le moindre mal, un sort de protection tournoyant autours de lui, le protégeant des assauts dont il était la cible. Un petit grognement s’extirpa de la gorge de la Lycane.
« Bon sang, comment il peut être aussi puissant ? » jura-t-elle à voix basse0
C’était presque invraisemblable, comment un seul être pouvait tenir tête à autant de démons en même temps ? Et le pire c’est qu’il ne semblait faire cela sans le moindre effort ! Oh certes, elle avait appris qu’il avait atteint l’Olympe tout ça tout ça, mais ce qui s’offrait à ses yeux étaient tout de même impressionnant. Le médaillon se mis soudainement à luire d’une aura cramoisi, cette même aura qui l’enveloppait quand un danger était imminent, même l’araignée se mis en branle, faisant claquer ses mandibules. Cela ne présageait rien de bon, la seule chose qui était sûre et certaine s’était qu’elle devait quitter ce lieu rapidement, que ce soit pour se rendre dans la Forêt des Toiles ou bien à l’entrée de l’ancien palais du Roi Cramoisi. Mais elle ne pouvait rester ici.
-
« Je ne veux pas de vos excuses pathétiques ! Il est tout seul, bordel ! Avez-vous oublié où nous sommes, pourquoi nous avons été choisi ?
- Mais, Commandant, nous...
- Silence ! Je ne veux plus entendre les excuses des couards et des faibles! »
Une boule de feu jaillit de la main du Comandant Hathorn, un puissant démon rouge, musclé, avec de longues cornes, et incendia la créature sinistre venue lui expliquer, piteusement, que les défenses extérieures étaient tombées. Hathorn se redressa de son bureau, et se rapprocha du balcon. Il ouvrit la double porte y menant, et sauta en contrebas, puis s’avança, en compagnie de plusieurs Minotaures. Hathorn concentra sa magie dans ses deux poings, se mit à courir, puis les lança vers la silhouette rouge qui avançait. Les deux traits magiques s’envolèrent avant de retomber, et s’abattirent mutuellement sur la force rouge, explosant contre lui. Il y eut beaucoup de fumée, puis, le long de cette dernière, l’homme, imperturbable, continuait à marcher. Hathorn serra le poing, et vit plusieurs démons ailés fondre depuis sa tête, en se rapprochant de l’homme. Au sol, d’autres fantassins, dont d’immenses démons, se rapprochaient également.
Et l’homme continuait à marcher.
« Stoppez-le !! Tuez cet enfoiré !! »
Les pupilles du Champion du Roi Cramoisi s’illuminèrent alors, d’une intense lueur blanche, puis il leva la main, doigts rabattus sur sa paume, l’ensemble formant un poing serré. Des rais de lumières s’échappèrent de l’interstice de ses doigts, la magie à l’intérieur émettant un sifflement de plus en plus intense... Puis il frappa violemment sur le sol, et déclencha un terrifiant séisme. Des lézardes apparurent, le sol explosant sur place. Il releva ensuite la main, et ce fut comme si le sol ne devenait plus qu’explosions multiples en série. Sous ses yeux, le cour se déchira ainsi en une intense explosion lumineuse (http://img110.xooimage.com/files/b/1/8/supreme_strick-4c04ea7.jpg), dévastant sur son passage tous ceux qui s’y trouvaient, le sol se détruisant progressivement. Les fondations des murs et des tours furent ébranlées, et, dans de sinistres craquements et grondements, les tours se fissurèrent, avant de tomber également, s’écroulant comme des châteaux de cartes soufflées par un vent rageur et terrifiant.
Quand l’onde de choc fut passée, l’un des forts de Lucifer n’était plus que ruines et fumée noire s’élevant au-dessus d’un champ de cadavres et de corps éclatés, et l’homme reprit sa marche.
« Il est venu plus vite que prévu... »
Le trio se tenait devant une salle d’observation, où une sorte d’écran magique se tenait devant eux. L’écran semblait être liquide, car il remuait, mais permettait de montrer la marche de l’homme. Alastar déglutit en reconnaissant l’homme ayant attaqué Shad dans les champs volcaniques. Sa longue chevelure brune et grise, ces vêtements rouges, et cette magie qui l’entourait, ne mentaient pas. Lucifer avait les dents serrés.
« Cet homme fut jadis un Paladin... Il a fait l’Odyssée jusqu’à l’Olympe, et les Dieux lui ont parlé du Roi Cramoisi. Sur une carte, le Mont Olympe et le château du Roi ne sont pas si éloignés que ça, et le Paladin s’y est rendu. Il s’est rendu dans le refuge du Roi Cramoisi, le Casse-Roi Russe, mais il a échoué. Sa force est variable, car elle s’imprègne de la force de ses adversaires. »
Le Prince se tut pendant quelques secondes. Le Champion continuait à marcher, sur les gravats, et d’autres démons se rapprochaient, notamment des démons ailés. Depuis les airs, ils balançaient des séries de boules de feu et d’arcs électriques ou de projectiles de cyanure. Tous ces tirs explosaient autour du Champion, mais se heurtaient à un fin bouclier doré qui le recouvrait. Il leva alors les yeux, et se concentra. La magie résonna autour de lui, et des éclairs intenses jaillirent de son corps, sans même qu’il ne doive lever les mains. Les éclairs décimèrent les troupes de Lucifer dans des hurlements d’agonie, confirmant alors très clairement à Alastar que c’était cet homme qu’Asmodée et Onyxian avaient cherché à éviter.
Lucifer soupira, et s’écarta de l’écran liquide.
« Je vais m’occuper de lui... Mais on ne peut plus se permettre d’attendre. Jiraya vous conduira auprès du Portail qui vous rapprochera de l’ancien fort de l’Aballah. »
Alastar acquiesça, se retrouvant bien malgré lui embarqué dans cette histoire. Dehors, on continuait encore à entendre les secousses du combat, et Lucifer se dirigea vers un couloir de sortie. Il se retourna alors, et son regard se fixa sur le médaillon :
« Je vous rejoindrais dès que possible. »
Il disparut ensuite, laissant les deux personnes seules.
« Et bien... Moi qui pensais juste passer ma journée à baiser comme un âne... Mais je suppose qu’il est trop tard pour reculer.
- Tu as toujours eu le don inné pour te mettre dans la panade, Alastar. »
Jiraya venait de revenir.
« On m’a dit que c’était de famille...
- Trêve de plaisanteries, le temps nous est compté. Suivez-moi. »
Ils rejoignirent une autre aile du Palais, et se rendirent en fait sur une sorte de curieuse plateforme concentrique se trouvant au bout d’une longue mezzanine. Un escalier en pierre conduisait à cette plateforme, sorte de terrasse juchée au-dessus du vide. Une arche en pierre se tenait dessus, et, en contrebas, Alastar put voir de multiples flammes, des incendies. Comment penser qu’un homme, seul, puisse défier une Légion ? Était-ce là toute l’étendue du pouvoir de ce Roi Cramoisi ?
Le Diablotin fut tiré de ses réflexions quand Jiraya forma un Portail magique. Une sorte de mur bleuâtre translucide se forma alors au sein de l’arche de pierre.
« L’antique fort du Roi Cramoisi est protégé par des sorts qui fonctionnent toujours... Vous arriverez donc à proximité. Je pense que le médaillon devrait vous guider... Sinon... Et bien, il faudra descendre. »
Alastar hocha la tête, mais vit clairement la lueur d’inquiétude dans le regard de Jiraya.
« Hey, en t’inquiète pas, je passe beaucoup de temps dans les lits de veuves éplorées, mais je connais aussi l’Enfer ! »
Un léger sourire éclaira les lèvres de Jiraya, qui vint se blottir contre Alastar, et l’embrassa tendrement... Avant de mordiller ses lèvres.
« Contente-toi de revenir, idiot... »
Il sourit, et l’embrassa sur le front, puis ébouriffa les cheveux de Shad.
« Ne t’en fais pas pour ça, j’ai réchappé à une armée de vieilles bigotes moches et fripées. Alors, ce n’est pas quelques araignées moches et puantes qui vont me faire peur ! »
Alastar, joignant le geste à la parole, se rapprocha ensuite du Portail, hésita un peu... Puis fonça le premier.
Il ne se retrouva effectivement pas à l’entrée du palais, mais dans un décor qui était digne des Enfers : dans d’anciennes ruines au milieu de montagnes volcaniques (http://img110.xooimage.com/files/a/5/f/34725-4c051f6.jpg), à ce qu’on appelait la « surface » de l’Enfer, car on pouvait voir un épais ciel rouge, chargé de nuages sombres, aussi sombres que la plus noire des obscurités, des nuages de cendres qui, parfois, se mettaient à pleuvoir du feu.
Clairement pas l’endroit pour des vacances paradisiaques.
-
Le portail fut également franchi par l’Okami. Et autant dire que le changement de paysage fur radical, passé d’un environnement somptueux avec quelques touches infernales à un paysage digne des Enfers, voilà un fait qui pouvait surprendre. Elle rejoignit rapidement le Diablotin, observant les paysages aux teints apocalyptiques, sifflant d’admiration. Il aurait été étrange d’atterrir dans un lieu complétement différent, imaginez seulement si le fort du Roi Cramoisi aurait été dans une vaste plaine couverte de fleurs ! A cette pensée, la Louve eut un petit rire avant de se tourner vers Alastar.
« Merveilleux endroit pour passer des vacances n’est-ce pas ? Bon une idée où ce fort peut être ? »
La Louve restait également étonnée que le Diablotin soit allé jusque-là avec elle alors que, en tout logique, il aurait pu rentrer avec Onyxian et se faire deux-trois esclaves et laisser à d’autres démons le soin de s’occuper de ce type de problèmes. Mais non, il était toujours là et ce n’était pas pour déplaire à la Terranide qui préférait sur le coup avoir une présence avec elle que d’être laissée seule dans un tel endroit. Elle observa rapidement les alentours, mise à part de vastes cratères, des montagnes aux pics acérées, un ciel rougeoyant et des pluies de feu, rien n’indiquait la présence d’un quelconque fort. Rien d’indiquait la présence d’une quelconque trace de vie même. La Louve soupira, observant son médaillon, Jiraya avait bien dit qu’il devrait les guider, alors pourquoi n’avait-il encore fait ? Le talisman restait inerte, comme si rien ne pouvait provoquer une réaction et l’activer. Quel dommage qu’elle ne savait pas contrôler ces « élan de fonctionnement ».
« On descend ? »
Si sa mémoire ne lui jouait pas des tours, la concubine de Lucifer leur avait bien spécifié que si le médaillon ne fonctionnerait pas, il faudrait tout simplement descendre. La Louve s’approche donc d’une des corniches et observa en contrebas, notant la présence de vent ascensionnel violent, aucune possibilité de vol n’était possible à moins de chercher à se fracasser le crâne contre l’une des parois rocheuse, ce qui était en l’occurrence, une solution finale très peu joviale. Son regard balaya encore une fois le paysage qui s’offrait à ses yeux. Rien aucunes traces, rien de rien ! Comment diable devrait-il chercher un fort qui était censé à être proximité alors que rien ne semblait indiquer sa présence ? A moins que, telle une toile d’araignée il pouvait être « invisible » aux yeux de certains. Son index frôla à nouveau l’araignée stylisée sur son médaillon, si seulement il pouvait s’activer ! Et…c’est ce qu’il fit. Une lueur cramoisie s’en échappa et l’araignée pris vie, galopant rapidement sur le corps de la Louve pour arriver sur le sol ou sa taille fut décuplée. L’arachnide était loin d’être une géante mais atteignait la taille raisonnable d’un chat, ce qui pour une araignée était assez impressionnant en temps normal. Faisant claquer ses mandibules, elle partit rapidement dans une direction, vers le bas plus précisément, courant sur les parois de la montagne. Pas de doute possible, malgré le vent, il leur faudra descendre.
L’araignée filait, n’attendant que quelques secondes que le duo la suive. S’accrochant autant qu’elle le pouvait à la paroi, la Louve qui avait pris son apparence démoniaque pour user de ses ailes en cas de besoin suivait donc l’araignée. Un vrai parcours de combattant leur fut donc imposé pendant une bonne dizaine de minutes et à un moment, contre toute attente l’araignée se mis à marcher simplement dans le vide. Clignant des yeux, la Lycane crû d’abord que son esprit lui jouait des tours, mais non, l’araignée marchait bien dans le vide, comme si elle marchait sur un fil de soie invisible, tendant sa main, la Lycane put effectivement sentir la présence d’une petite plateforme invisible. D’un coup d’aile elle grimpa dessus, continuant à suivre l’araignée dont la course les mena face à une grande paroi montagneuse. Une première impression serait qu’il devrait s’agir d’une impasse mais quelque chose disait à la Louve que c’était loin d’être le cas. Posant ses mains contre la paroi, elle se mit à la tâtonner, cherchant un quelconque mécanisme.
« Tu vois quelque chose Alastar ? »
Si eux ne voyait rien, l’araignée elle si. Et grimpant rapidement sur les parois elle s’engouffra dans une petite fissure après avoir changé de nouveau de taille. Quelques secondes plus tard, le sol se mis à trembler et une porte se découvrit sur ce qui auparavant apparaissez comme un simple mur rocailleux. Une porte qui s’ouvrit dans un grincement infernal dévoilant un long couloir plongé dans les termes. L’araignée entre temps avait regrimpé sur le corps de la Louve et retrouvait sa place initiale. Il ne leur restait plus qu’à franchir le pas et s’engouffrer dans cet ancien palais.
-
« Je sais comment tes pouvoirs fonctionnent, Champion. »
La cour était ravagée, parcourue de fissures béantes, de cadavres massacrés, de cratères résultant des multiples explosions. Rien ne semblait pouvoir arrêter cet homme, une armée à lui tout seul, et les cadavres des démons de Lucifer gisaient sur le sol, tandis que lui flottait en hauteur. Le Champion arrêta sa marche, au beau milieu de la cour, et leva la tête, dévisageant silencieusement Lucifer. Dans le creux de sa main gauche, il tenait la tête d’un démon à la peau verdâtre, qui avait quatre bras. Il l’avait traîné en marchant, laissant ainsi une belle traînée de sang verdâtre. Il finit par relâcher le cadavre, et marcha encore d’un pas. Lucifer, lui, se posa sur le sol. Les démons composant le reste de sa Légion avaient prudemment choisi de s’agenouiller à l’approche de leur Maître, avant de s’écarter, tout aussi prudemment.
Le Monarque jaugea le visiteur, ses longues ailes noires déployées à côté de lui.
« Que viens-tu faire ici ? Qu’est-ce que ton maître veut ?
- Le médaillon. Il est la propriété légitime du Roi, et le Roi le réclame. Donne-le moi, et je m’en irais.
- Aux dernières nouvelles, ce médaillon appartenait à une Terranide.
- Ce médaillon a été fait par la magie même du Roi. De plus, je ne suis pas venu jusqu’ici pour discuter propriété avec toi. Écarte-toi de mon chemin. »
Lucifer fronça les sourcils, et serra les poings. Autour de lui, le sol se mit à vibrer, la magie s’emballant autour de son corps.
« Me prendrais-tu pour un vulgaire valet ? Toi, un simple coursier ?
- Nous savons tout de toi, Lucifer. Tu as trahi ta religion, et tu t’es entouré de pantins et d’idiots pour te convaincre que tu étais autre chose qu’un échec. Ni Ange ni Démon, tu es une abomination pour les deux camps... Pour autant qu’on puisse trouver quelque chose de vertueux dans vos deux ridicules races.
- Tu casses ma maison, et tu te permets de m’insulter... Je t’ai dit que je connaissais le secret de ton pouvoir, Champion. Tu n’es rien face à moi.
- Tu crois que tes recherches sur le Roi t’ont fourni une quelconque raison de pouvoir croire le vaincre ?
- Je ne le crois pas, j’en suis convaincu.
- Vraiment ? sembla ironiser l’homme. Tu étais bien plus fort quand tu étais le Porteur de Lumière, et, même malgré ça, tu as été incapable de vaincre le Roi quand tu l’as rencontré. »
Pour une fois, Lucifer sembla vaciller. Que voulait donc dire cet homme par là ?
« Ton amnésie quand tu t’es retrouvé dans la gueule de Cthulhu... Lui ne l’a pas, et lui se souvient très bien de la pitoyable performance que tu lui as offert...
- TAIS-TOI !! »
L’air se stria autour de Lucifer. La magie sembla se solidifier autour de lui, si intense et si riche qu’elle en devenait visible. Il y eut ensuite une formidable explosion magique autour de Lucifer, et le Champion s’envola, soufflé par l’impact, pour se réceptionner sur le sol, les deux jambes écartées, le dos courbé vers le sol, une main en soutien.
« Tu tires ta force de celle des autres... Mais je sais que tu ne peux pas aspirer les forces dites pures. Comme la mienne...
- Hum...
- Peut-être que j’ai perdu de ma superbe depuis la Guerre contre les Grands Anciens... Mais l’inverse est vrai. Tu es vraiment pathétique par rapport aux Grands Anciens. Mais ta mort sera un message suffisant pour ton Maître. »
Au-dessus de Lucifer, des épées dorées venaient d’apparaître. Six épées lumineuses, qui vibraient sur place. L’une des six fonça droit sur le Champion, et l’embrocha, avant de luire intensivement... Puis elle explosa violemment, une explosion surpuissante.
Le fait qu’on voit le ciel signifiait bien des choses. Alastar n’aimait pas beaucoup la surface de l’Enfer. Elle était dangereuse, tant à cause des éléments naturels, que des bêtes qui s’y risquaient. Fort heureusement, ils n’étaient pas dans les grandes Plaines de Cendre, qui composaient la majorité de la surface, et où, régulièrement, les Légions Infernales s’entretuaient. Ils étaient face à un précipice qui menait droit à une rivière de feu, dans des ruines ancestrales. L’air était chargé en soufre et en cendres, bien loin de la délicieuse odeur qui régnait au sein du palais Magoa. Alastar s’approcha aussi du rebord, pour sentir de violents courants d’air, qui firent remuer ses cheveux.
« Hum... Je n’en sais rien, ma chère. »
Il n’était pas une boussole ! Fort heureusement, Shad s’aida de sa boussole, et ils firent un peu d’escalade, descendant le long de la paroi, le Diablotin ne cessant de se demander ce qu’il faisait là. De fait, l’Incube aurait effectivement été très bien chez lui, à caresser le chien, et à se taper deux ou trois esclaves pour oublier toutes ces aventures. Là, il était en train de grimper le long d’une paroi, surplombant une rivière volcanique, en se demandant quelles saloperies potentielles allaient bien pouvoir débarquer. Leur guide était une araignée magique qui se mit à marcher dans le vide... Autant dire qu’Alastar n’était guère rassuré, mais il suivit malgré tout Shad, constatant, avec surprise, qu’un couloir invisible menait vers l’autre côté du canyon volcanique, et les protégeait du vent.
Ils arrivèrent devant une paroi, et l’araignée réussit à ouvrir un passage, révélant une sorte de profonde galerie sinueuse.
« Prudence, Shad, on ignore ce qui se trouve là-dedans... »
Étaient-ils rentrés dans le palais ? Pour Alastar, tout ça semblait... Un peu trop facile. Ils continuèrent à marcher, s’avançant dans cette galerie sombre, qui devenait par endroits très étroite. Heureusement que l’Incube était plutôt mince ! Faute d’une vraie entrée, ils arrivèrent le long d’un autre canyon, mais il y avait, cette fois, un sentier. Et une sorte de structure osseuse, au loin, au fond du canyon. Alastar fronça les sourcils. Un démon avait une vision un peu meilleure que les humains (ou les Terranides), et il vit... Une araignée géante. Une immense araignée osseuse dont les pattes étaient plantées dans le mur, et qui se tenait au-dessus de la rivière de feu.
« Méfie-toi, Shad... N’oublie pas que Lucifer n’a jamais réussi à entrer dans ce temple... Je doute qu’on y entre aussi facilement, même avec ta clef magique. »
Le duo se mit à marcher, se rapprochant de la lave. La rivière volcanique laissait parfois s’échapper des geysers, le premier faisant sursauter Alastar, qui glissa sur sa queue, et s’affala sur le sol en grommelant.
« Quand je serais au Palais... Je ferais une putain d’orgie ! »
Le Diablotin se releva, et reprit sa marche. Il était devant Shad, en position protectrice... Quand des petits cailloux se mirent à tomber en hauteur. Il leva la tête, vigilant, mais ne vit rien... Ce qui ne voulait rien dire... Ou, plutôt, qu’il y avait bel et bien quelqu’un.
« Méfie-toi, Shad... »
Il n’y avait pas que des démons en Enfer. Alastar marcha plus lentement, en fixant les hauteurs. Et c’est dans leur dos que quelque chose défonça le mur, et s’approcha en hurlant. Alastar crut défaillir en reconnaissant la terrible créature qui venait de débarquer : un épouvanteur (http://img110.xooimage.com/files/b/9/b/frightener-4c10204.jpg) ! Véritable créature de cauchemar, cette espèce d’insecte géant était un prédateur de démons. On le rencontrait parfois sur Terra, et il était connu pour sa carapace extrêmement résistante.
« Nom d’un petit démon ! COURS !! »
-
Etait-il réellement rentrés dans le palais ou n’était-ce encore qu’un simple chemin qui s’était dévoilé ? Malgré cette apparence de corridor plongé dans les ténèbres, la Louve opta pour la deuxième solution, il aurait été bien sûr bien trop étrange de réussir à rentrer dans cet ancien fort si facilement. La passerelle sur laquelle marchait le duo était étroite d’autant plus que les parois se rapprochaient au fur et à mesure empêchant une progression simple et rapide, heureusement qu’aucun des deux n’étaient en surpoids ! La vision de l’Okami lui permettait de voir bien mieux qu’un être humain dans ce lieu obscur mais c’était bel et bien Alastar qui possédait une meilleure vision en cet instant et au vue de son comportement, il avait dû voir quelque chose au loin. Quoi ? La Louve n’en avait pas la moindre idée mais cela ne l’empêcha pas de répondre à son avertissement :
« Justement là est toute la différence Alastar, cette clef devrait nous aider à arriver sans trop de heurt… »
En toute logique, c’est ce qui devrait se passer. Le médaillon avait déjà fait une partie de son office en activant l’araignée qui les avait menés jusqu’ici, encore fallait-il espérer que tout cela ne soit pas qu’un simple piège. Le duo continuait sa descente vers l’imposante rivière de lave qui coulait en contrebas, quand d’un coup, un puissant geyser en sortie faisant sursauter et trébucher Alastar. La Louve qui se tenait juste derrière lui parvint le rattraper in-extremis avant qu’il ne s’affale complétement sur le sol, lâchant un léger rire cristallin quand il se mis à grommeler et à jurer, il était vrai qu’en cet instant, être en compagnie de belles succubes devrait être bien plus agréable que se retrouver ici dans un tel endroit.
« Allez allez, je suis sûre que tu feras une orgie d’Enfer… »
Elle l’aida à se relever, se retrouvant à nouveau derrière lui telle une adolescente protégée par son petit copain protecteur. A bien y réfléchir, aucune menace directe n’était encore venue les attaquer, étrange, bien trop étrange. Quelques petits gravillons tombèrent sur les épaules de la Terranide qui instinctivement leva son visage au même titre qu’Alastar mais elle ne vit rien. Alors qu’elle aurait repris sa route en restant sur ses gardes, l’incube continuait de fixer les hauteurs à la recherche du déclencheur de ce petit éboulement inoffensif. Et comme si ce dernier avait entendu leur appel, il arriva en explosant un mur juste derrière eux, faisant voler des dizaines de roches dans tous les sens. La Louve observa la créature qui pouvait facilement s’apparenter à une mante religieuse se trouvant sur Terre. Certes elle était moche mais rien n’indiquait qu’elle était particulièrement dangereuse. Rien mise à part l’ordre de fuite d’Alastar et si elle devait se fier à quelqu’un en cet instant, c’était bien l’incube qui connaissait bien mieux les Enfers et ses dangers qu’elle.
Ainsi, l’Okami ne chercha pas à comprendre, courant avec Alastar, courant là où le sentier étroit leur permettait d’aller c’est-à-dire tout droit vers l’immense araignée osseuse. A présent, Shad la voyait ici et tandis que l’épouvanteur leur courait après, son regard se posait sur cet imposant arachnide se demandant si ce n’était là qu’une structure ou si elle était bien réelle. Et si c’était le deuxième cas, elle espérait que le médaillon jouerait en leur faveur, car être pris au piège entre deux monstres prêt à vous sauter au visage pour vous dévorer vivant, ça n’avait rien de palpitant, loin de là ! Les pattes avant acérées de l’épouvanteur sifflaient derrière le duo, cherchant à les lacérer pour arrêter leur course et c’était toujours par chance qu’aucun des deux ne se faisait toucher. Mais la course semblait prendre fin car ils arrivaient au niveau de cette araignée osseuse et c’est là que la Louve vit l’une de ses pattes bouger. Vivante, cette chose était vivante ! Par réflexe, sa main serra le talisman qui s’était remis à luire de cette fameuse aura cramoisie. Bon sang, ils n’allaient tout de même pas mourir dévorés par un insecte ou une araignée !
-
Les épées de lumière explosive avaient toujours été la spécialité d’Azazel. Lucifer venait de les utiliser, les lui copiant sans la moindre vergogne, et sans trop de regrets. Il fallait bien admettre qu’elles étaient très efficaces, chaque épée étant une importante concentration magique. La fumée se dispersait lentement, sous le regard admiratif des démons, révélant progressivement un cratère à l’emplacement où l’épée avait explosé... Autour duquel il y avait une plateforme, et l’homme. Le Champion semblait totalement indemne suite à cette attaque, et continuait à regarder Lucifer, silencieusement. Ce dernier fronça lentement les sourcils, surpris... Puis envoya une autre épée. Le Champion la laissa venir vers lui, et la seconde épée explosa à son tour, et, alors que la fumée s’élevait, deux autres épées foncèrent, provoquant des explosions supplémentaires, qui fissurèrent et lacérèrent le sol. Les démons étaient surpris. Comment une personne avait pu survivre à une telle attaque ? Lucifer avait employé la magie sacrée, connue pour être la plus puissante des magies, perçant n’importe quel bouclier. Azazel lui-même utilisait cette technique quand il affrontait les redoutables Balrog, à l’époque du Grand Conflit. Peu à peu, la fumée se dispersait... Et le Champion était toujours là, mais avait levé sa main, la brandissant vers Lucifer.
Sa main se mit alors à crépiter, et il finit par riposter. Une odeur de brûlé résonna dans l’air, puis il y eut comme une explosion, comme si l’air venait de s’embraser autour de Lucifer. Il se transforma en cendres, puis des nuages de feu apparurent, dégageant de puissantes déflagrations. Les épées restantes de Lucifer explosèrent alors, soufflant le Prince, qui tomba au sol. Il eut à peine le temps de se redresser que son adversaire brandit la main vers lui, et serra le poing. De la même manière qu’il s’était débarrassé de nombreux démons auparavant, l’envahisseur fit exploser le sol. Lucifer sentit ce dernier vibrer dangereusement, puis une série d’explosions ravagèrent la cour, le soulevant. Le Champion se concentra ensuite, et brandit sa main, envoyant une violente onde de choc qui lacéra le sol devant lui, avant de frapper Lucifer.
Le Monarque des Enfers poussa un hurlement de douleur, et laissa dans son sillage quelques plumes noirâtres qui tournoyèrent en l’air, l’être infernal finissant sa course par la porte à double battant d’un fort, plusieurs centaines de mètres plus loin. Sans lui laisser vraiment le temps de se reposer, le Champion matérialisa entre deux doigts serrés entre eux une petite boule lumineuse, puis l’envoya vers le fort. La petite boule fila à toute allure, et rentra à l’intérieur... Puis provoqua une violente implosion qui fit s’effondrer le fort. Dans d’horribles grondements, les tours s’écroulèrent sur elles-mêmes, le fort s’affaissant dans ses fondations... Et il y eut ensuite une violente explosion, provoquée par Lucifer.
« Je révise mon diagnostic... Tu es plus fort que ce que je pensais.
- Je ne suis pas venu pour toi, Lucifer. Donne-moi juste l’emplacement du médaillon. »
Du sang s’échappait de multiples plaies recouvrant le corps de Lucifer. L’être infernal flottait en l’air, mais il eut juste à fermer les yeux pour se soigner intégralement.
« Tu persistes donc à croire que tu fais le poids contre moi ? Pauvre fou... »
Les yeux de Lucifer se rouvrirent alors, et étincelaient de magie, le mana brûlant dans ses pupilles.
« Passons aux choses sérieuses ! »
Un épouvanteur était autant une bête crainte sur Terra qu’en Enfer. Même les sorceleurs de Terra hésitaient avant d’en affronter une. La plus grande faiblesse de l’épouvanteur, c’était les ultrasons. Les fortes ondes sonores le déstabilisaient, mais Alastar n’avait aucun moyen d’en produire. Tout en courant, il se contentait d’envoyer fréquemment des boules de feu, visant la tête de l’épouvanteur, qui avançait rapidement. Les boules de feu provoquaient de petites explosions le ralentissant légèrement, mais sa démarche était rapide et soutenue. Quelques-unes de ses pattes étaient contre le flanc de montagne, et Alastar continuait à courir à vive allure, se retournant pour lancer ses boules.
Ils se rapprochaient de l’immense statue en forme d’araignée, et, ce faisant, le talisman de Shad se mit à vibrer et à briller. Immédiatement, l’araignée réagit en rétractant ses pattes.
« On grimpe, vite ! »
L’épouvanteur était de plus en plus proche, et Alastar agrippa Shad par la nuque... Puis les deux s’envolèrent alors, comme par magie, pour arriver sur le dos de l’araignée. Alastar, tout simplement, avait fait ce qu’il ne faisait quasiment jamais, parce qu’il trouvait que ça l’enlaidissait considérablement : il avait déployé ses ailes démoniaques. Deux grandes ailes rouges, et il relâcha Shad en atterrissant sur le corps de l’araignée, puis se retourna. L’épouvanteur était déjà grimpé le long de la paroi, et le talisman se mit alors à briller encore plus fort... Puis l’araignée toute entière, cette structure osseuse, brilla également, révélant de multiples fils d’araignée qui la retenaient contre les parois, toutes les pattes s’étant rétractées sous son abdomen.
« Il faut couper les fils... Et pas un mot sur mes ailes ! »
Alastar n’aimait pas les sortir, car il se trouvait ridicule ainsi. L’épouvanteur, de son côté, avait mystérieusement disparu, et, alors que le Diablotin commençait à couper les fils, il y eut un terrible grondement. Alastar leva la tête, et déglutit en voyant des nuages noirs, très noirs, qui se formaient en hauteur.
« Bon Dieu ! Euh... Bon Diable, un orage !! »
Et un orage, en Enfer, ce n’était pas la même chose qu’un orage sur Terra. Ce n’était pas de la pluie qui tombait...
C’était des cendres et des boules de feu. Alastar s’activa donc, mais une énorme boule de feu jaillit, et heurta le flanc d’une montagne, juste au-dessus d’eux. Il y eut une terrible explosion, puis un énorme craquement, et des éboulis leur tombèrent dessus. Ils heurtèrent l’un des flancs de l’araignée, et Alastar glissa sur cette dernière, puis bascula, son corps attiré par la gravité. Alerte, il se retourna, et enfonça ses griffes dans le calcaire de l’araignée, évitant ainsi de tomber. La moitié des fils avait été coupée, et les autres suivirent, puis l’araignée tomba sur la lave, et agit alors comme une espèce de radeau, en dérivant sur la lave.
L’inconvénient, c’est que le ciel était littéralement en train de leur tomber sur la tête... Et qu’il y avait toujours, quelque part dans la zone, un épouvanteur.
-
Tout comme Alastar, la Louve se retournait de temps à autre pour balancer des boules de feu afin de ralentir l’épouventeur, mais cette saloperie de chasseur de démons ne comptait pas s’arrêter si facilement, émettant un cri strident alors que ses pattes dévalaient la paroi, leur vitesse augmentant d’un cran, son souffle fétide chatouillant la nuque du Diablotin et de Shad. Se retourner en cet instant équivaudrait à signer son arrêt de mort, pourtant, la Louve sentit des griffes lui rentraient dans la peau de sa nuque et ses pieds quittaient subitement le sol. Ce n’était pas la lame couvrant l’une des pattes de la créature fort heureusement, dans un tel cas sinon la Lycane serait déjà belle et bien morte, non il ne s’agit ni plus ni moins que d’Alastar qui venait de la soulever de terre. N’aurait-il pas pu tout simplement lui demander de s’envoler de son propre chef ? Lorsque la Louve sentit les griffes du Diablotin se refermaient sur sa nuque, elle manqua de peu de l’embrocher avec la pointe de sa queue, bon sang, ce n’était pas comme si elle n’avait pris sa forme démoniaque dans l’optique où elle serait obligée de voler ! Mais elle prit cela sur le coup de l’urgence et ne fit aucun commentaire. Son regard se posa instinctivement sur ses deux ailes démoniaques, deux magnifiques ailes apparues de nulle part à la couleur rouge. Mais ce n’était ni le lieu, ni l’instant pour s’extasier devant et lorsqu’elle fut déposée sur l’araignée d’ossement, la Louve se dirigea vers le côté opposé que prenait le Diablotin pour sectionner les fils, lançant néanmoins alors qu’elle sectionnait un premier fil :
« Elles sont bien tes ailes pourtant ! »
Elle sectionna un second fil, puis un troisième, la structure tremblante fortement, devenant instable. S’accrochant à cette dernière, l’Okami continuait avant d’être soudainement interrompue par un grognement provenant des cieux et un cri d’alerte provenant de l’incube. Spontanément, elle leva les yeux vers le ciel et vit une grosse masses de nuages noirs menaçant zébré d’éclairs rouges, et il ne fallait pas être née de la dernière pluie pour comprendre que ce ne serait pas de l’eau qui allait se déverser sur leur tête. Un juron lui échappa au même moment où une énorme boule de feu fut envoyée sur une montagne en hauteur, faisant trembler la paroi créant de nombreux ébouillis qui foncèrent dont sur l’araignée sur laquelle ils se trouvaient. Tendant sa main, la Louve parvint à couper les derniers fils qui retenaient l’araignée de son côté, se reculant brutalement pour ne pas tomber en avant, manquant. Par chance, les rochers chutèrent principalement de l’autre côté de la structure et lorsque l’Okami entendit le son caractéristique des griffes se plantant dans l’ardoise pour éviter toute chute, elle s’élança d’un coup d’aile vers l’autre côté, attrapa le bras d’Alastar et l’aida à remonter rapidement, juste à temps, juste avant que l’araignée ne touche la lave en fusion.
« Oh merde… »
La boule de feu qui était jaillit du ciel n’était rien en comparaison à ce qui les attendaient, le ciel n’allait pas tarder à leur envoyer une armada de boules en fusion et sur ce radeau de fortune, il n’y avait aucune possibilité de se protéger de la fureur du ciel et sur le coup la Louve n’avait nullement envie de s’assurer si elle était bien immunisé contre toute source de chaleur quelque soit. En tout logique c’était bel et bien le cas et donc en conséquence la même chose pour Alastar mais sur le coup, l’heure aux expérimentations n’était pas la priorité. Relevant subitement ses oreilles, le visage de la Lycane blêmit en un instant tandis que l’épouvanteur était réapparu et avait sauté sans plus de cérémonie sur la plateforme instable sur laquelle ils se trouvaient. Emettant un son strident, la créature écarta ses larges pattes de devant, s’avançant vers le Diablotin. Pourtant, le fait qu’ils étaient à présent à trois sur cette araignée provoquait quelques soucis d’équilibre et le radeau penchait dangereusement du côté où il n’y avait qu’un être à la fois.
« On peut la faire tomber dans la lave Alastar si on se débrouille et… »
Elle se retourna entendant un vrombissement au loin et lorsqu’elle en vit l’origine, la Lycane hurla :
« Chutes droit devant ! »
Au même instant, tous les éléments semblèrent se déchainer sur le duo, entre le ciel qui commença à cracher ses boules de flammes, certaines explosant dans la rivière de lave, provoquant des geyser juste à côté, l’épouvanteur qui s’était mis à charger dangereusement et..la chute qui les attendait pour un ultime plongeon, à moins que leur radeau ne s’anime et ne les sauves de ce pétrin rapidement.
-
Ce fut comme si l’air se mit à scintiller. Les deux adversaires étaient à plusieurs centaines de mètres l’un et l’autre, mais ne bougeaient pas, ce qui pouvait surprendre les démons alentour. Une autre étrange particularité est qu’ils avaient tous les deux les yeux clos. S’ils hésitèrent pendant un temps à en profiter pour intervenir, les démons de Lucifer sentirent l’air vibrer autour d’eux. Même s’ils n’étaient que de simples sous-fifres, le fait qu’ils aient été choisis pour défendre les terres du Monarque signifiait quand même qu’ils avaient un ersatz de matière grise dans le cerveau. Ils purent donc sentir des vibrations dans la cour, et se reculèrent prudemment. L’un d’eux fut néanmoins un peu trop lent, et une vague le frappa de plein fouet. Son sang éclata sur le sol, et il s’affala sur le sol.
« Mais qu’est-ce qu’ils fabriquent ?
- Ils se battent... Avec leur magie.
- Oh...
- Un combat de magiciens, ce n’est pas que de l’esbroufe, des boules de feu qui croisent des éclairs. Quand les magiciens utilisent toute leur force spirituelle pour se battre... Et bien, le combat a lieu ailleurs, mais il est si intense que nous en ressentons les effets. »
Ils avaient beau avoir les yeux fermés, il s’était ouvert à un autre monde. Ce n’est pas que leur vision qui était coupée, mais aussi tous leurs autres sens, afin de pouvoir s’immerger dans un autre univers, dans une perception totalement différente de la réalité, où ne comptait que la magie. Dans cet univers, ils pouvaient détruire des univers entiers sans se soucier du reste. C’était de la magie pure qui était à l’œuvre, se heurtant à l’autre dans des explosions dignes de tremblements de terres apocalyptiques. Et, autour d’eux, l’air gravitait. Des explosions jaillissaient parfois comme par enchantement, ainsi que de profondes fissures le long du sol.
Puis, au bout d’un moment qui semblait interminable, leurs yeux s’ouvrirent, et les deux se chargèrent, laissant derrière eux des traînées explosives. Il y eut un choc terrifiant quand les deux corps se heurtèrent... Et Lucifer rebondit en arrière.
« Tu prétends agir au nom de Dieu, Lucifer, mais tu as renié ses principes quand tu t’es rebellé contre tes autres frères.
- C’est... Comment... Comment peux-tu ?! »
Les démons à proximité n’osaient même plus bouger. Leur maître était au sol, et visiblement épuisé, ce qui leur semblait impossible, tandis que l’attaquant, lui, ne semblait même pas avoir une égratignure. Il reprit tranquillement sa marche, et Lucifer tendit la main, et envoya une décharge magique. Elle heurta le Champion qui la repoussa de la main, et l’onde de choc alla frapper plusieurs démons, les faisant hurler de douleur. L’invincible adversaire se dressa face à Lucifer.
« Prince des Enfers... Tu parles d’une blague. Était-ce juste pour ça, Lucifer ? Par simple vanité ? Mieux vaut régner en Enfer que servir au Paradis... C’est ce que les Anges déchus disent, non ? Mais qui aurait envie de régner sur un tas de cailloux et un tas de cendres ? »
Lucifer tenta à nouveau d’attaquer, mais le Champion fut plus rapide, et sa main s’empara de sa gorge, puis le décolla du sol. La magie vibra alors près de la main libre de l’émissaire du Roi Cramoisi, et une longue épée (http://img110.xooimage.com/files/9/6/3/valeriahart2-4c26a4e.jpg) vint à se matérialiser.
« Ce... Cette épée...
- Oui, tu la reconnais ? La Valeria Heart. Je l’ai récupéré à Athlum. On dit que cette ville a été bâtie sur une faille sismique, et que cette épée a été forgée pour y mettre fin. Un conte amusant... Mais il y a une chose qui est vraie sur cette épée. Elle est très puissante.
- Tu... Tu n’es qu’un pantin, comment oses-tu ?
- J’ose, tout simplement. »
L’épée transperça alors le ventre de Lucifer, et le Champion le repoussa, envoyant sa carcasse sur le sol. Il releva ensuite la tête, comme si, depuis sa position, il pouvait voir le portail magique que Shad et Alastar avaient employé.
En Enfer, ce n’était qu’un simple orage... Mais il en fallait franchement pas se retrouver dessous. Des boules de feu jaillissaient depuis les nuages noirs, et explosaient violemment au contact du sol. Shad aida Alastar à se rétablir au milieu de l’immense statue d’araignée. Leur radeau de fortune était très instable, et d’autres boules de feu s’abattirent dans la lave, envoyant des gouttes mortelles. La chaleur était terrifiante ici, et Alastar ne pouvait pas regarder la lave trop longtemps, tant la lueur était aveuglante. L’Incube leva les yeux, et vit les boules de feu, entrecoupées d’éclairs meurtriers qui déchiraient le ciel. Le démon rouge se pinça les lèvres, en cherchant une solution... Quand un choc sourd résonna dans leur dos.
Alastar se retourna, et vit l’épouvanteur, ce foutu monstre, qui venait de les retrouver.
« Bon sang de bordel de merde ! »
Comme si la situation ne pouvait pas être pire ! La statue, du coup, se mit à chanceler, et Alastar envoya une boule de feu vers le visage de l’épouvanteur. Les flammes explosèrent contre sa gueule, et le monstre poussa un rugissement tonitruant. Allait-il devoir encore déployer ses ailes pour sortir d’ici ? Et, alors que la situation devenait cauchemardesque, Shad l’avertit qu’il y avait une chute à proximité.
*C’est pas vrai !*
L’épouvanteur se rua alors vers lui, et le Diablotin forma un bouclier magique. Il explosa au contact du crâne du monstre, mais sauva la vie d’Alastar. L’homme se retrouva sur le sol, et l’une des pattes du monstre se rapprocha, et se planta entre ses jambes... À quelques centimètres près, il aurait fait de lui un eunuque ! Il lança alors des éclairs depuis ses doigts, ce qui permit d’aveugler l’épouvanteur. Ce dernier hurla alors, et sa bave tomba sur le torse du Diablotin. Sa gueule s’ouvrit à nouveau... Et une boule de feu jaillit du ciel, et frappa le dos du monstre, le faisant hurler. Sa tête heurta violemment le torse d’Alastar, et, alors que son dos était en feu, le monstre glissa, et tomba dans la lave.
« Ooohhh, bordel... !! »
Alastar se redressa, une main sur le torse. La tête du monstre lui avait fait mal, et la cascade se rapprochait... Le talisman de Shad se mit alors à briller à nouveau, et le Diablotin posa une main sur son épaule.
« Ton talisman... Je crois qu’il va nous protéger, et... »
Le Diablotin n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’une sorte de mur invisible les happa tous les deux, à quelques mètres de la cascade. L’araignée disparut, et eux avaient été retenus par une sorte de fil d’araignée invisible... Qui se mit à luire de la même couleur que la lumière émanant du talisman. Le fil se rétracta alors, et les fit disparaître dans une galerie souterraine. Ils roulèrent alors dans un conduit pierreux, une sorte de toboggan étroit, et Alastar tomba après, s’affalant sur le sol... Avant que Shad ne heurte son dos.
Ils étaient arrivés devant une sorte de grand hall avec une statue d’araignée sur le plafond.
Était-ce l’entrée tant recherchée ?
-
La Louve percuta violemment le dos d’Alastar, sa poitrine allant même s’écraser contre ce dernier. Quelle histoire mais quelle histoire ! Au moins, l’Epouvanteur, cette horrible créature avait fini par glisser dans la lave, non sans avoir donné du fil à retordre au pauvre incube qui avait dû voir sa vie défiler devant ses yeux à plusieurs reprises. Qui donc aurait cru que ce serait l’orage lui-même qui viendrait à bout de ce chasseur de démon ? Cet orage même qui menaçait de tuer les deux compagnons de fortunes ? Quelle ironie de sort. Portant une main à sa tête, Shad gromela quelques instants, se reculant du Diablotin pour lui permettre de se relever et pour également observer les lieux. Finalement, le talisman qu’elle portait était bien une clé qui permettait d’accéder à différent systèmes pour s’aventurer et avancer dans cette partie de l’Enfer. Et au vue de la manière dont l’entrée était cachée et protégée, ce n’était pas étonnant que ce fort fut resté inviolé pendant des lustres. Finissant par se relever entièrement, l’Okami observa un peu plus les alentours, ne voyant rien en particulier que cette grosse statue d’araignée au plafond et une double porte au fond du hall.
« Tu crois qu’elle va s’activer ? »
A cette question, Shad pointa du pouce la statue. C’était une possibilité, comme elle pouvait tout aussi rester inerte. Et cela pour le savoir, il fallait s’avancer. D’un accord commun et tacite, le duo se remis en marche, s’avançant vers cette fameuse porte et la Louve espérait sincèrement qu’ils étaient enfin réellement arrivée dans ce foutu fort du Roi Cramoisi. Tout en avançant, elle lançait de temps à autre des coups d’œil à la statue, qui ne semblait pas bouger. Pas le moindre petit mouvement, rien, nada, juste huit yeux de pierres rouges qui fixaient les nouveaux arrivants, semblant les juger avec une certaine complaisance. Un frisson parcouru l’échine de Shad qui pressa le pas, finissant par arriver à la porte au double battant. Cette dernière avait également deux statuettes d’araignées ancrées au centre de chaque porte, deux petites statuettes dorées. Cet endroit devrait réellement plaire à Elise… En dessous des araignées, se trouvant un anneau doré qui servait, à défaut de poignée, à ouvrir la porte. Portant son regard sur le talisman, Shad vit que ce dernier ne réagissait pas, il suffisait donc, peut-être tout simplement de pousser les portes ? Après tout, avaient-ils le choix ? Ils devaient avancer en se préparant au pire et il ne pouvait pas y avoir de piège à chacun de leur pas tout de même !
« On ouvre ? »
Petit moment d’hésitation tout de même, qu’est-ce qui pouvait bien se cacher derrière ses grosses portes ? D’autres statues d’araignées ? Des araignées géantes patrouillant les couloirs à la recherche de viande fraîche ? Un autre Epouvanteur ? Des Hommes-Porcs ? Ha non, non, cela ce ne sera pas possible, fort heureusement, il manquerait plus que dans ces couloirs résonnent le cri caractéristique d’un de ces monstres hideux rencontré dans la Machine.. Non pour savoir ce qui se cachait derrière ces portes, il fallait juste prendre son courage à deux mains, l’ouvrir et s’avancer, rien de plus. La main tenant l’un des anneaux, la Terranide attendait qu’Alastar donne son accord avant de pousser la porte et de dévoiler un long couloir plongé dans le noir où reposait sur le sol un long tapis rouge. Des petits bruits, comme des mouvements de pattes se firent aussitôt entendre et en posant une main contre l’un des murs, la Lycane la retira vivement. Ca grouillait de vie, de bestioles en tout genre. Et lorsque le pas de la porte fut franchie, cette dernière se referma dans un grincement sinistre, enfermant Alastar et Shad.
-
Le Champion du Roi Cramoisi releva la tête. La faune autour de lui lui était alors totalement indifférente. Shad était passée par là… Comment est-ce qu’une simple Terranide pouvait encore réussir à lui échapper ? Il aurait pu s’en offusquer, mais, en réalité, il trouvait ça… Plutôt logique. Les Terranides avaient l’habitude de fuir, et, elle, elle s’était retrouvée impliquée dans les affaires avec Oswald Mandus. Le Champion n’avait jamais eu voix au chapitre dans cette affaire, et ne l’avait jamais demandé. La Monarchie avait décidé d’impliquer Mandus le jour où ce dernier avait trouvé l’orbe abandonnée, à Zerrikania. Tout ce qu’il fallait, c’était s’assurer que la Reine de Nexus ne parvienne pas à remonter la piste d’Oswald Mandus, car cette piste l’amènerait directement au Casse-Roi Russe… Si le Champion pouvait parler, il aurait des choses à dire, mais il était obéissant, et incapable de se révolter contre le Roi Cramoisi… Car il savait sa cause juste. Ou, plutôt, il savait que le Roi était indéniablement un Avatar du Mal, dans le sens le plus manichéen du terme, mais il savait que le Roi était conscient de sa nature, et qu’il n’était que la moitié de quelque chose de plus grand, quelque chose qui transcendait le Bien et le Mal. Un jour viendra où Elena rencontrera le Roi. C’était inévitable, naturel, et indispensable… Mais ce jour n’était pas encore arrivé. Et il devait s’assurer que ce serait le cas.
Il voyait les plateformes de téléportation, en hauteur, et, alors qu’il envisageait de s’en rapprocher, il entendit un grondement furibond derrière lui. Le Champion se retourna alors, et constata que Lucifer s’était relevé. L’homme ne ressentait que du mépris pour lui. Lucifer se prétendait être le Monarque des Enfers, mais son royaume était virtuel. Aucun Prince Infernal ne reconnaissait son autorité, et il n’avait pas le charisme nécessaire pour mener à bien les Légions Infernales. L’être était arrogant, dominateur, croyait aimer les arts humains, mais il n’aimait rien d’autre que lui-même, rien d’autre que l’idée d’être « Le » Porteur de Lumière, d’être le messager de Dieu, d’être celui qui apporterait la lumière aux créatures profanes et idiotes. Depuis des siècles, il se renseignait sur le Roi Cramoisi, sur le Magicien, sur la Monarchie de la Rose, sur l’implication des Grands Anciens… Aussi arrogant soit-il, il en savait beaucoup, et le Champion n’aimait pas ça… Mais le Roi n’avait pas peur de lui. Lucifer n’était plus une menace depuis qu’il avait chuté.
« Je dois admettre… Que tu m’impressionnes… Beaucoup. »
Le Champion ne dit rien, se contentant de le regarder.
« Je savais que quelqu’un avait volé le Valeria Heart, mais les sorts du Magicien t’ont protégé de mon regard. »
Quand l’épée avait été retirée, Athlum avait été détruite. L’épée était capable de provoquer des séismes ou de les retenir, et Lucifer savait que le Valeria Heart avait servi dans la formule ayant permis de tuer les Ivory. Elle faisait partie de très rares artefacts, qu’on appelait les Artefacts Primordiaux. Des objets légendaires, d’une puissance dévastatrice. Il y avait le Valeria Heart, mais aussi d’autres objets, comme le Witchblade, le Darkness, ou encore l’Heavenly Sword.
Lucifer, cependant, n’avait pas encore dit son dernier mot. Il se dressait face au Champion, avec un trou béant dans sa poitrine, mais autour de lui, la magie se mit à vibrer. Le Champion l’observa en fronçant les sourcils… Puis la magie explosa autour de Lucifer, déformant le sol. Lucifer sembla croître, devenant plus grand. Des cornes poussèrent le long de ses cheveux, des ailes se déployèrent, quatre longues ailes infernales remplaçant ses ailes de plumes noires… Lucifer (http://orig12.deviantart.net/3ce8/f/2012/241/8/7/satan_by_crow_god-d5cxa7g.jpg) se dressa de nouveau devant lui, avec des flammes qui brûlaient autour de son corps.
En grognant, Lucifer bondit vers lui, et sa main saisit le Champion à la gorge, ses ongles pointues s’enfonçant dans sa gorge. Il bondit alors en hauteur, décollant à l’aide de ses ailes, puis balança l’homme en contrebas, et leva les bras, formant entre ses mains une épaisse boule de feu, qu’il balança ensuite vers l’homme. La boule de feu le heurta en plein vol, et les deux tombèrent vers le sol. Les démons poussèrent des hurlements paniqués, car, quand le Champion heurta le sol, la boule de feu explosa violemment. Les démons fuirent aussi vite que possible, car le sol s’écroula, les forts s’engloutirent progressivement. En réalité, les cours entourant le palais de Lucifer laissèrent place à un champ de lave en fusion. C’était comme si la météore de Lucifer avait tout simplement explosé le sol, laissant la lave dessous monter.
Le paysage était bien plus joli ainsi, en fait. Lucifer avait toujours eu horreur de ces châteaux laids et grotesques.
Il était Lucifer, pas un vulgaire paltoquet.
Cet endroit ne ressemblait en rien au Palais d’Asmodée. Ceux qui pensaient qu’il n’y avait pas plus pervers que le Palais Magoa n’avaient jamais été dans le refuge d’Asmodée. La Luxure était ici complète, allant de simples sodomies à des pratiques sexuelles beaucoup plus perverses : pédophilie, zoophilie, l’acrotomophilie (fait de coucher avec des personnes handicapées), la scatophilie… En fait, le Palais représentait toutes les paraphilies possibles et existantes, dans la mesure du possible. Ainsi, l’aérodromophilie, soit le fait d’être excité par les avions, n’était pas possible. Tout ceci faisait que le Palais d’Asmodée, aussi appelé « Palais de la Luxure », était particulièrement grand et sinistre. Ici… Ici, c’était différent.
L’ancien Palais du Roi Cramoisi était plongé dans la pénombre, et le duo s’avança lentement, quittant le hall d’entrée pour rejoindre une porte à double battant. Shad avait eu peur, et Alastar la regarda. Le Diablotin ressentait sa nervosité, et sa main tapota sa tête, affectueusement.
« Aie confiance, je te protègerais. »
Il n’en était pas sûr du tout… En fait, le Diablotin n’aimait pas les araignées. Dire qu’il y avait, dans le Palais d’Asmodée, une aile consacrée à l’arachnephilie… Des tarés qui jouissaient en ayant des araignées galopant sur leurs corps, ou rentrant dans leurs parties génitales… On trouvait aussi une alternative avec des insectes, comme des vers gluants qui rampaient sur votre corps. L’Univers était rempli de tarés et de malades mentaux, et tous avaient tendance à se rencontrer en Enfer. Shad finit par ouvrir la porte, et un tapis rouge émietté apparut, filant le long d’un grand hall avec des lustres éteints en hauteur.
C’était une sorte de décor de chapelle, avec des vitraux en hauteur, à gauche et à droite, et au fond. Il y avait d’ailleurs, au fond de la pièce, une sorte de nef. Des alcôves à droite et à gauche, et le duo s’avança. L’obscurité était épaisse, et Alastar entendait d’innombrables cliquetis. Comme il ne voyait rien, le Diablotin leva la main, et une boule lumineuse s’éleva alors au-dessus de son corps.
« Oh ! »
Tout autour du tapis, il y avait des araignées. Des araignées noirâtres et velues, petites, mais qui formaient une véritable mer d’araignées. Elles ne grimpaient en revanche pas sur le tapis rouge. Pas la moindre petite patte, mais elles étaient tout autour, sur les murs, les piliers, le sol…
« Enfer-tout-puissant ! »
Des araignées partout ! Quel cauchemar ! Le pauvre diable frissonna, et se força à rester sur le tapis. Le duo rejoignit la nef, où il y avait une statue, en statue en forme d’araignée… Une croix chrétienne sur laquelle il y avait, non pas l’Homme-Christ, mais un homme-araignée avec huit pattes. En s’approchant, le talisman de Shad se mit soudain à luire, et, dans un grondement, la statue en forme d’araignée s’écarta pesamment, révélant, sous elle, un escalier sinueux qui disparaissait dans l’obscurité et la pénombre.
« Je dirais que c’est par là, Shad… »
-
« Si on sort d’ici, je me ferais une cure avec des jolis petits chiots et des chatons…. »
Pleins d’araignées, des centaines d’araignées qui grouillaient tous autour d’eux. Alastar avait voulu bien faire, la rassurer mais la tension ne redescendait pas. La Terranide était comme sur les nerfs, ayant l’impression qu’au moindre mauvais pas, à la moindre parole dite de travers, un cataclysme pourrait leur arriver dessus. De plus, rien n’indiquait qu’ils trouveraient ce qu’ils étaient censé trouvé. Quoi d’ailleurs ? Elle n’en avait fichtrement aucune idée. Pour l’heure à part des statues d’araignée et des araignées bien vivantes, rien ne sortait de l’ordinaire. Son regard se porta sur la mer d’arachnide qui les entourait, un frisson lui parcourant l’échine. Heureusement que ces jolies petites bêbêtes noires et velues restaient « sagement » à leur place. S’avançant sur le tapis, tout en prenant garde de rester bien sur ce dernier, la Lycane vit apparaître devant elle un décor qu’elle avait déjà connu par le passé :
« Tiens…j’ai déjà vécu ça… »
Cette ambiance de chapelle rappela à Shad quelques petits souvenirs liés à son histoire avec Oswald Mandus. Quelques éléments y étaient même identiques, la croix du Christ profané par autre chose qu’un homme crucifié. La première fois, elle était tombée sur un homme-porc et cette fois il s’agissait d’un homme-araignée et pour combler le tout, cette chapelle avait également un joli petit souterrain secret dont l’entrée, plongée dans les ténèbres, ne donnait pas forcément envie. Tout autour d’eux, les araignées continuaient à grouiller, se tassant même aux abords du tapis rouge, mieux valait éviter de mettre le moindre orteil en dehors de ce dernier. La Terranide se demanda sur le coup si c’était le tapis qui repoussait les araignées ou bien son médaillon. Mais pour le moment, la véritable question à se poser s’était : Qu’allait-il trouver en descendant là en –bas ?
« Je crois que nous n’avons pas d’autre choix aussi Alastar… »
L’escalier fut emprunté, un colimaçon quelque peu glissant qui manqua de faire perdre l’équilibre à plusieurs reprises aux deux compères. Le seul souci ? Aucun des deux ne pouvait se rattraper en posant une main contre le mur sous risque de risquer d’être immédiatement mordu. Le tapis avait laissé place à des pierres de la même couleur, des pavés qui semblaient être teintés de sang. Combien de temps dura la descente ? Pour la Louve cette dernière semblait s’éternisait, les emmenant toujours plus loin dans les entrailles de ce fort abandonné. Les conduisant des kilomètres sous terre. Encore une impression de déjà-vu. L’humidité commençait également à prendre sa place et des gouttes d’eaux tombaient ici et là, provoquant un écho à vous faire frémir. Cet endroit mettait la Terranide à bout de nerf, et cet escalier qui n’en finissait pas…
« Si on tombe sur une Machine, je me marre… »
La chapelle, la descente aux tréfonds de la terre, il y’avait beaucoup de points commun avec l’abattoir de Mandus. Il manquait juste quelques cris effrayant, des monstres, et une Machine dont le cœur serait à détruire et là, là ce serait de nouveau le pur bonheur, dans un sens purement ironique bien entendu. La dernière marche fut enfin atteinte et, à peine la Louve avait posé son pied sur le sol, qu’un cri strident se fit entendre, un cri qui semblait provenir des entrailles de ce nouveau lieu. Pourtant, la typologie empêchait de distinguer exactement d’où cela pouvait provenir et la pénombre n’aidant pas réellement à s’orienter. Le talisman se réactiva, émettant une fine lumière qui devenait plus forte si le bon chemin était emprunté et perdant de sa superbe si le duo empruntait une mauvaise direction, une sorte de GPS.
« Un labyrinthe…. »
C’était une contestation faite après cinq minutes à marcher dans ce nouvel environnement. Le talisman les faisaient prendre divers directions, comme s’ils tournaient et erraient au sein d’un labyrinthe et les pierres rouges, auparavant synonyme de protection devenaient également de plus en plus rare. L’Okami espérait qu’ils prenaient bien la bonne direction et qu’ils ne se fiaient pas un peu trop à son talisman pour les guider. Le cri précédemment entendu refit surface et, aux détours d’un croisement, une ignoble créature, proche de l’Epouvanteur, fit son apparition.
« Oh putain. »
La bête (http://www.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fmedia-azeroth.cursecdn.com%2Fattachments%2F19%2F293%2F634902569549512929.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Fwww.wowdb.com%2Fnpcs%2F63191-garalon&h=935&w=1165&tbnid=MvKcOXq1HDTJSM%3A&docid=Gdn6lwKjuU1ZoM&ei=Nz_CVab2L8a7Ufq4pNAL&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=86&page=1&start=0&ndsp=36&ved=0CCEQrQMwAGoVChMI5u2DybOSxwIVxl0UCh16HAm6) était pourvu d’une imposante carapace qui laissait facilement présager que peu d’attaques seraient lui infliger une quelconque blessure. LA meilleure solution restait encore de prendre ses jambes à son cou mais dans ce dédale, l’idée n’était pas forcément la plus intelligente. La Louve se tourna vers Alastar, attendant de voir sa réaction pour agir en conséquence. Saloperie d’histoire.
-
Sept Grands-Princes, chacun représentant les Sept Grands-Cercles de l’Enfer, en référence aux Sept Péchés Capitaux. Des Sept, on avait coutume de dire que l’Orgueil était le plus puissant. Il était donc logique de trouver à son sommet Lucifer, ou encore Satan, comme il aimait à s’appeler. Satan, qui dirigeait aussi la Colère. Deux des Grands-Cercles étaient sous son autorité, ce qui tendait à faire de lui l’un des êtres les plus puissants des Enfers. Et cette puissance, il venait de la prouver en ce moment. Tous les forts, ou presque, entourant son Palais, étaient engloutis dans la lave, sans que cela ne le choque particulièrement. Ainsi, les esclaves et les démons auraient du travail... Et, alors que la fumée et les vapeurs se dissipaient, il fronça les sourcils, en reconnaissant, surplombant la lave... Le Champion !
« Tenace... »
Lucifer se laissa descendre à hauteur de la lave. Les pieds du Champion étaient sur la lave, sans que cela ne semble le gêner particulièrement.
« Néanmoins, je dois te féliciter. Rares sont les énergumènes me contraignant à devoir déployer l’étendue de ma puissance.
- Oui... Indéniablement, tu es puissant, Lucifer. Tu mérites bien le trône de l’Orgueil... Mais usurper l’identité de Satan ? N’exagérons rien...
- J’ai tué Satan ! vociféra Lucifer. Le Roi est mort, vive le Roi ! Je suis Satan !
- Oui, je vois que tu as fait ton choix depuis longtemps... Mais tu ne pourras pas me battre.
- Ne sois pas si présomptueux... J’aurais mes réponses. »
Lucifer s’élança vers lui, faisant remuer la lave. Les deux corps s’entrechoquèrent violemment, provoquant une onde de choc qui souleva la lave autour d’eux. La magie laissa place aux poings et aux grognements. Lucifer envoya sa jambe dans le torse de l’homme, un coup qui aurait pulvérisé n’importe quelle cage thoracique, mais qui heurta le bouclier magique du Champion. L’être serra les dents, mais réagit en frappant Lucifer à la joue, une boule de magie dorée se formant en même temps dans le creux de sa main. Une explosion engloba la tête de Lucifer, mais ne laissa que de la poussière, et le Grand-prince souleva l’homme en l’attrapant par la gorge, puis le balança plusieurs dizaines de mètres plus loin. Le Champion heurta l’une des parois de la grande montagne sur laquelle le Palais de Lucifer prenait appui, et le démon tendit son doigt vers lui, puis envoya un rayon. Tel un laser, le projectile transperça le torse de l’homme, et Lucifer leva le doigt, soulevant le rayon ainsi que l’homme, empalé à son extrémité.
« Par rapport à moi, même les autres Grands-Princes sont des bouffons... Je suis le Monarque des Enfers ! »
Pour toute réponse, le Champion cracha du sang en souriant... Puis le rayon explosa alors. Le Champion resta alors en hauteur, flottant sans problème dans les airs.
« Tu le répètes tellement que je me demande qui tu cherches à convaincre... Moi... Toi... Ou les autres Princes qui m’ont si gentiment envoyé vers toi ? »
Lucifer répondit en s’envolant en hauteur, et heurta violemment le Champion. Les deux bretteurs surnaturels s’envolèrent vers le plafond de cette immense grotte, et s’enfoncèrent au milieu d’épais stalactites. Plusieurs tombèrent, se fracassant dans la lave ou sur le Palais de Lucifer. Le plafond se creusa sous l’impact.
« Que veut le Roi Cramoisi ? À quoi est-ce que tout cela rime-t-il ? Que sont les Immortels ?
- Ne me fais pas rire ! »
Le Champion se concentra, et une onde de choc repoussa Lucifer, puis le Champion posa sa main sur son torse, et envoya une violente onde de choc, accompagnée d’une boule d’énergie. Lucifer fila vers le bas, emporté par la déflagration, et s’écrasa sur l’une des ailes de son Palais, dévastant cette partie, s’écroulant dans l’un des jardins latéraux, en renversant une colonne en marbre. Le Monarque se releva en grommelant.
Ce n’était pas le Champion du Roi Cramoisi pour rien.
L’escalier qu’ils empruntèrent était si long, si profond, qu’il amena Alastar à se demander s’ils étaient vraiment entrés dans le palais du Roi Cramoisi, ou juste dans une sorte de succursale. Ils descendirent prudemment, car l’escalier était étroit, étouffant, mais les murs étaient recouverts d’araignées. Difficile de ne pas les observer, et les marches, irrégulières par moments, étaient de vraies chausse-trappes. Or, pour rien au monde, le Diablotin n’aurait posé sa main sur l’une des parois. Rien qu’à l’idée de toucher toutes ces saloperies grouillantes aux mandibules qui claquaient, il en avait envie de vomir. Il avançait lentement, se retrouvant dans le dos de Shad, et l’escalier, lui, continuait à descendre, encore et encore. Il s’enfonçait dans les entrailles du monde, et eux continuaient à descendre.
« J’espère qu’il y a un genre d’ascenseur ou de miroir magique en-dessous... »
Il se voyait mal remonter ces milliers de marches ! Le duo continua donc à descendre. À en devenir fou ! Il y avait toujours autant d’araignées, c’était à peine croyable ! Finalement, alors qu’Alastar commençait à se dire que l’escalier était interminable, il déboucha sur un couloir... Couloir qui donna lui-même à un labyrinthe.
« Hum... » grommela-t-il.
Fort heureusement, le talisman de Shad se révéla, encore une fois, bien pratique, et ils suivirent les traces lumineuses, s’avançant le long de couloirs se ressemblant tous. C’était clairement la palais le plus morbide qu’Alastar n’ait jamais vu. L’air était lourd et chargé en soufre, signe que des sources volcaniques devaient se trouver à proximité. Mais, fort heureusement, il n’y avait plus d’araignées. Les deux explorateurs marchèrent donc, jusqu’à s’approcher d’un couloir...
...Où une grosse bête baveuse et immonde les accueillit.
« Nom d’un Diablotin ! »
Shad tourna sa tête vers Alastar, qui fronça les sourcils. La bête s’avança un peu, et Alastar envoya une boule de feu. La boule heurta le corps de la bête, mais se dissipa en flammèches, sans lui faire aucun effet. Tels des aventuriers antiques, ils s’étaient aventurés dans un labyrinthe, et venaient de tomber sur le Minotaure de ce dédale sinueux. Fuir ? Mais le talisman de Shad indiquait bien cette route... Et se perdre dans un labyrinthe n’était jamais une bonne option sur le long terme.
La créature se rapprocha encore, faisant trembler le sol. Le Diablotin serra les poings.
« On pourrait peut-être glisser dessous... »
Non, c’était idiot ! La créature avançait assez lentement, et Alastar prit alors le temps de l’étudier, et remarqua que son corps massif s’appuyait sur quatre jambes qui semblaient assez faiblardes.
« Inutile d’attaquer son corps... Concentrons-nous sur ses jambes. »
En les blessant, la créature pourrait tomber, et leur offrir l’occasion de la contourner...
-
« Fais gaffe à ses mandibules et à ses lames alors… »
Attaquer les pattes de la bête, la déstabiliser et en profiter pour passer rapidement, sur le papier tout cela avait l’air si simple mais en réalité, c’était une autre paire de manche. La Louve s’avança, créant une boule de feu dans la paume de sa main droite, remarquant cependant bien vite que la bête tournait son corps de sorte à lui faire toujours face. Une petite ouverture fit son apparition et la Lycane en profita pour viser la patte avant droite….qui fut protégée par la grosse tête munie d’une carapace de la créature. Cette bête immonde se protéger et était ne train de focaliser la Louve ! Mais c’était là un mal pour un bien, expérimentant quelque chose, Shad bougea rapidement sur le côté, la créature suivant ses mouvements sans se soucier d’Alastar. Elle était sa cible et la bête la focalisait complétement oubliant le Diablotin :
« J’attire son attention, casses lui les pattes Alastar ! »
Ce faisant, la Lycane lança une boule de feu en pleins dans la tête de la bête pour être certaine qu’elle allait bien la prendre pour cible. L’attention de la créature obtenue, l’Okami bougea dans les corridors de sortes à ce que le monstre soit mis de côté face à Alastar. Pour résumé, elle avait droit à la tête, Alastar au flanc et donc à un accès facile aux pattes. Le « minotaure « de ce labyrinthe croisa ses deux énormes lames devant lui avant de les décroiser rapidement, manquant de fauché la Louve qui échappa au coup mortel en sautant en arrière au dernier mortel.
« Putain ! » jura-t-elle sans la moindre retenue.
La bête se mis à sentir Alastar qui lui matraquer sans relâche ses pattes, s’apprêtant à tourner doucement mais sûrement son corps massif vers lui avant de recevoir une énième boule de feu de la part de Shad. L’attention de la créature obtenue de nouveau, elle s’assura de le garder en envoyant à intervalle réguliers des sphères enflammées. Certes, cela ne lui faisait aucuns dégâts mais l’incube avait tout le loisir de viser ses pattes. Attirer l’attention pendant que le Diablotin lui casser les pattes, ce n’était pas bien compliqué ! La bête recroisa à nouveau ses lames à l’avant, prêt à refrapper avant de subitement tomber sur le côté, l’une de ses pattes venant d’être brisés. Qu’à cela ne tienne ! Il se stabilisa et continua à attaquer jusqu’à ce que finalement, la seconde fût également brisée, lui faisant perdre l’équilibre du côté droit. La bête claqua des mandibules et agita ses lames furieusement en l’air.
« On s’casse ! »
Ils devaient profiter de l’ouverture qui leur était offerte à présent. La bête était en majeure partie sur le côté et ne pouvait pas se déplacer correctement du fait qui lui manquait deux de ses pattes. La Terranide passa rapidement sur le côté, évitant un coup de mandibules et se faufila avec Alastar à travers le couloir libéré suivant le trait de lumière cramoisie qui émanait de son talisman. Il n’y avait qu’à espérer qu’il n’y avait pas d’autre créature de ce type grouillant dans le labyrinthe. Mais peu de temps de penser à cela ! Le duo d’aventurier arriva face à une impasse et à peine avaient-ils eu le temps de réaliser cet état de fait que le sol se déroba immédiatement sous leurs pieds, les faisant chuter….jusqu’à atterrir dans les filets d’une toile d’araignée géante. La soie les engluait et lorsqu’ils bougeaient, ils faisaient automatiquement vibrer la toile, attirant l’attention de sa créatrice, une énorme araignée noire, velue et…moche. Réalisant qu’elle les détectait grâce aux vibrations des fils de la toile, la Louve arrêta de bouger, avant de remarquer que le talisman continuait à émettre sa lumière, pulsant même à un rythme régulier tel un battement de cœur et…que l’araignée se mis en marche vers eux malgré l’absence de mouvement….
« Putain, putain, putain ! »
Plus le temps de faire la fine bouche ou de rester immobile vu que l’énorme bête velue à huit pattes n’approchait vers eux. La Terranide tenta se défaire de ce carcan de soie gluant avant de réaliser que la bête était au-dessus d’eux…merde tout ça pour finir ainsi, c’était vraiment trop con !
-
Cette grosse bête était un sacré obstacle pour les deux aventuriers, mais le Diablotin ne comptait pas fuir si facilement. Fuir, quelle idée ! Il devrait regrimper l’escalier sans fin en faisant ça... L’horrible monstre s’avança, et Alastar suivit le plan de Shad. Cette dernière lança une boule de feu sur la tête du monstre, qui porta alors son attention sur elle. Le Diablotin, quant à lui, concentra sa magie le long de ses mains. Inutile de vouloir enflammer les pattes, il fallait les blesser, et, pour cela, il étira ses griffes, qui s’enflammèrent aussi, dans le but d’aggraver les plaies. Lorsque la bête utilisa ses lames pour tenter de découper la Terranide, Alastar profita de cette ouverture, et planta ses griffes dans la chair. Le sang du monstre éclaboussa son torse, et la patte le repoussa. L’Incube heurta le mur, mais il avait ouvert la plaie du monstre, et en profita pour envoyer des attaques à distance. Depuis ses ongles, des pointes jaillirent, et frappèrent les blessures de la bête. Shad continuait régulièrement à envoyer des boules de feu. Leur chance, fort heureusement, venait du fait que ce monstre n’était pas très intelligent, ce qui finit par leur ouvrir une ouverture.
Contournant la bestiole, le duo fila donc le long du couloir. Cependant, leur fuite fut de courte durée, car le sol se déroba sous leurs pieds, et ils tombèrent dans un trou noir. Alastar n’eut même pas le temps de déployer ses ailes que son dos heurta une épaisse toile d’araignée suspendue dans le vide. Il cligna des yeux en remuant les bras, constatant que ses membres étaient retenus par les fils de l’araignée.
« Décidément... »
Quelle mauvaise idée avait bien pu lui traverser le crâne quand il avait proposé à Shad de l’accompagner ? Il perçut alors des vibrations le long de la toile, et crut bien qu’il allait défaillir en voyant une silhouette sombre et massive les envelopper. Le seul éclairage, venant du trou dans le plafond, s’estompa devant le ventre velu d’une énorme araignée, ses multiples pattes les encerclant comme les barreaux d’une prison.
« Ah non ! J’ai encore trop de culs à déboîter avant d’être bouffé par une araignée !! »
Il tenta d’utiliser sa magie, mais, au même moment, une autre araignée jaillit, et elles commencèrent à tisser, formant deux cocons de toile étouffants. Le Diablotin grogna en disparaissant dans des volutes de toile, puis les araignées se déplacèrent, filant le long du labyrinthe, traînant avec elles les cocons. Alastar avait beau tenter de se débattre, les toiles étaient trop étouffantes, et l’air lui manquait... Cependant, il choisit de ne pas encore se libérer, car... Et bien, avec un peu de chance, les araignées les guideraient vers la sortie de ce foutu labyrinthe.
Plusieurs minutes passèrent, avant que le cocon ne cesse de remuer. Alastar se retrouvait la tête en bas, et entendit les pattes des araignées s’écarter. Il cligna alors des yeux à plusieurs reprises, et, convaincu que les araignées étaient enfin loin, l’Incube se concentra... Puis déploya ses ailes démoniaques, tranchant les fils d’araignée. Ce faisant, il se laissa tomber sur le sol, et atterrit ainsi au milieu d’un nid d’araignées géantes, avec de multiples autres cocons, abritant probablement des démons capturés dans les hauteurs.
« Ah, beurk, j’ai des toiles d’araignée partout !! »
Le Diablotin regarda autour de lui.
« Shad ?! Où est-ce que tues, Shad ? »
Ils avaient débarqué dans un grand couloir, et Alastar espérait bien être enfin arrivé dans le palais du Roi Cramoisi.
Et, bon diable, il avait des toiles d’araignées plein les cheveux ! Quelle horreur !
-
Le transport par cocon de soie, ce n’était pas la première que la Louve en faisant l’expérience et bien que cela pouvait paraître effrayant, notamment pour ceux emmaillotée dans les fils de soie, il s’agissait là d’un moyen rapide et efficace pour se faire transporter par des araignées géantes d’un point A à un point B. De plus, aucune de ces araignées n’avaient planté leurs crocs pleins de poison à travers l’un des cocons pour transpercer la peau de leur « prisonnier » et injecter une toxine qui aurait tôt fait de les tuer et…de réduire leurs corps en bouillie plus facilement consommable pour ces prédatrices. La Louve décida donc de patienter également, entendant le cliquetis des pattes pendant de longues minutes, réalisant grâce à cela que le labyrinthe était bien plus grand qu’il en avait l’air et qu’ils auraient pu errer un bon paquet de temps. Finalement, le balancement du cocon s’arrêta et le bruit des pattes des araignées géantes disparus également, laissant place à un silence morbide. Alastar fut le premier à se libérer et s’il venait à observer plus attentivement le plafond et les cocons qui le recouvraient, il verrait bien vite un cocon où une araignée d’une taille moyenne était en train de s’affairer à dérouler les fils de soie située en contrebas, permettant à Shad de chuter sur le sol, recouverte tout comme l’incube de toile d’araignée.
« Bon sang….Erk, c’est tout gluant… »
L’Okami se releva, passant rapidement le tranchant de sa main sur les différentes parties de son corps pour en retirer le maximum de fil de soie gluant possible. Et tout comme Alastar avait dû le faire quelques instants plus tôt, elle observa le long couloir où ils avaient été amenés. Elle se demanda même un instant s’il y’avait encore des êtres « vivants » dans ces cocons ou si tous avait déjà été dévoré. En pensant à cela, une vision lui traversa l’esprit, la Louve s’imagina un démon qui aurait eu tous ses fluides aspirés par une araignée géante ne laissant donc qu’une carcasse vide et sèche dans un cocon de soie. Un spectacle pas très réjouissant à voir. Faisant glisser sa main sur le talisman, la Louve glissa son index contre la petite araignée espérant que quelque chose allait se passer mais…rien ne se passa. Il restait désactivé, bien que cela ne pouvait pas poser réellement de souci dans le cas présent, vu qu’il n’y avait qu’une seule direction possible.
« Bon…On y va ? A moins que tu veux attendre la venue de nos copines poilues ? »
Ce n’était pas parce qu’elle avait reçu un coup de main d’une araignée d’une taille moyenne que ce serait toujours forcément le cas. Et puis, ils étaient bien là pour visiter ce fameux palais non ? Elle entama donc la marche, suivant ce couloir qui semblait sans fin, avec encore et toujours des cocons accrochés au plafond. Certains étaient minuscules tandis que d’autres prenaient des proportions démesurés. Combien de créatures étaient donc tombés sous la coupe de ce Roi Cramoisi et de ses araignées ? Combien avait fini leur vie, dévoré par une araignée ? Compter tous les cocons relèverait de l’impossible et de toute manière, ce n’était pas là leur principal objectif.
« Au fait Alastar, tu as une idée de l’objet que nous devons chercher ou trouver ? »
Cette information pourrait être fortement utile et intéressante, car non content de risquer leur vie à chaque recoin de couloir, s’ils devaient encore tourner en rond pour trouver un objet dont ils n’avaient pas la moindre connaissance…Cela risquerait d’être rapidement très jovial. Et comme tout palais infernal qui se respecte, ce dernier, s’ils y étaient bien ENFIN arrivés devait sans doute comporter un bon paquet de pièces, histoire de bien faire durer le plaisir
« Et merci pour m’accompagner, si on s’en sort, je te revaudrais ça… »
Car mine de rien, le Diablotin n’avait été nullement obligé de donner un coup de main à la Terranide, il aurait pu aussi décider de faire comme sa sœur et retourner au sein du Palais des Magoa pour s’envoyer joyeusement en l’air tout le restant de la journée.
-
Avant toute chose, Alastar devait faire une chose : se débarrasser de touts les fils de soie d’araignée qui imprégnaient encore sa peau sensible. Il s’était assuré qu’il n’y avait aucune araignée, et se concentra un peu... Puis une aura dorée l’entoura. Du feu se mit à jaillir tout le long de son corps, et l’enveloppa, l’irradiant rapidement, et fit fondre les toiles. Le Diablotin soupira ensuite de soulagement.
*Quoi qu’il arrive, ne jamais retourner dans un de ces foutus cocons, voilà ma devise !*
Shad avait réussi à se libérer avec l’aide de son araignée magique, et se tenait donc à côté de lui. Pourquoi diable avait-il décidé de suivre cette maudite Terranide ? S’il était plus raisonnable, actuellement, il serait dans un grand lit, avec une bombe sexuelle dans le creux de chaque bras, avec leurs belles mains (légèrement griffues) qui caresseraient son ventre, tandis que, entre ses jambes, une troisième femme s’empalerait sur lui... Ou peut-être se contenterait-elle de le sucer. Il ignorait quelle était la meilleure option pour se détendre... Peut-être faire les deux à la suite, d’abord en sentant les cuisses d’une femme recueillir votre membre, puis ensuite une généreuse bouche venir réveiller votre excitation. Oui, voilà des images rassurantes, positives, qu’Alastar se diffusait en boucle, comme un moyen de se rassurer, de se dire qu’il y avait autre chose, en ce bas-monde, qu’un sinistre temple abandonné rempli de pièges, d’araignées géantes, et de tout un tas d’autres saloperies peu communes.
Elle proposa alors d’y aller, et l’Incube, en sortant de ses pensées, acquiesça lentement.
« Je n’aime pas les araignées, en fait... Donc, on y va. »
Avec un peu de chance, il y avait d’autres choses, dans ce temple, que ce nid. Ils s’aventurèrent ainsi dans un long couloir gris, les murs étant dissimulés par des toiles d’araignées. Et, quand ils ne l’étaient pas, on voyait des parois grises et rocheuses, avec des couloirs latéraux, sombres, qui filaient dans d’autres parties du nid. Très souvent, à l’intérieur des murs, porté par l’écho, Alastar pouvait entendre le son diffus et résonnant des multiples pattes d’araignées se promenant le long du palais souterrain. Il choisit de suivre ce qui, à ses yeux, constituait le couloir principal, tandis que Shad entreprit de faire la conversation, devant le mutisme d’Alastar.
C’est surtout qu’il n’aimait pas les araignées.
« Tu sais, je ne suis même pas sûr de savoir où nous sommes... Et encore moins de savoir pourquoi je suis là. Je n’ai absolument aucune idée de ce à quoi rime tout ce délire, et, tout ce que je souhaite, c’est trouver une sortie, et laisser Lucifer se démerder avec ce temple pourri. Diable, il n’est même pas mon Prince ! »
Alastar ne lui devait absolument rien, et, à coup sûr, Onyxian allait lui reprocher cet excès de générosité. Il dépassait les limites, et, en choisissant de satisfaire un autre Prince, était presque en train de dire que les démons régis par la Luxure obéissaient à Lucifer. Un message qu’Asmodée, leur Prince légitime, avec qui Onyxian était une amante régulière, risquait fort de ne guère apprécier... Mais ça, Alastar aurait le temps de s’en préoccuper plus tard. Sentant bien que sa présence lui causait quelques problèmes moraux, Shad entreprit alors de remercier l’Incube, qui se contenta de hausser les épaules.
Tournant la tête, sa main vint tapoter la tête de Shad.
« Oh, mais ça, j’y compte bien. Quand j’en aurais fini avec toi, tu marcheras comme une grand-mère qui a de l’arthrite, avec le cul en feu » glissa-t-il avec un léger sourire.
Alastar ne comptait pas faire tout ce truc pour rien !
Ils finirent par arriver près d’un escalier, et Alastar entreprit de le descendre. Les toiles d’araignées s’arrêtèrent enfin, pour laisser place à un paysage plus sombre et poussiéreux. Faisant claquer ses doigts, l’Incube généra une boule lumineuse, qui flotta dans les airs. Ils arrivèrent dans une sorte de grand vestibule abandonné avec plusieurs grottes portes à gauche et à droite, et une énorme porte au fond. À tout hasard, Le Diablotin s’en approcha, mais la porte resta close, avec la présence de runes empêchant très certainement de la forcer à l’aide de la magie.
En conséquence, le démon à la peau rouge se retourna vers Shad :
« Je fais confiance à l’intuition féminine pour trouver quelle porte prendre. »
-
Il se plaignait car il servait un Prince qui n’était pas le sien ? Et elle que devait-elle dire ! Elle n’avait en l’occurrence aucun compte à rendre à un quelconque prince démoniaque et pourtant, n’était-elle pas dans le même pétrin qu’Alastar en cet instant ? Et tout cela car elle avait en sa possession un talisman remplit de magie arachnéenne qui lui permettait d’accéder à un lieu scellé par la magie. Cependant, cela ne l’empêchait pas d’être attaquée par des monstres plus hideux les uns que les autres, ni même de ne pas avoir à se soucier des pièges. Et tout ça pour trouver quelque chose dont elle n’en avait pas foutrement la moindre idée. La Louve regrettait amèrement d’avoir répondu par la positive, marchant aux côtés d’un Diablotin qui partageait son même point de vue : vivement qu’ils sortent d’ici ! En tout cas, elle fut cependant soulagée qu’Alastar ne lui en tienne pas réellement rigueur, piquant un léger fard lorsqu’il fit mention de son mode de « remerciement ». Oh bien évidemment, cela ne l’étonnait guère, et elle se surprit également un lâcher un petit soupir amusé. Et puis, après tout ça, elle-même ne se plaindrait pas d’être sauvagement culbuté par un amant des plus doué. Bon, il lui promettait qu’elle ne saurait plus marcher après leur petite nuit torride, mais ça, c’était le cadet de ses soucis.
Le duo arriva dans une espèce de grande salle ovale avec plusieurs portes, dont une plus grande qui fut bien évidemment la première visée. La Louve l’observa en détail, y notant la présence de runes, dont elle n’avait nullement connaissance de leur signification mais qui étaient au même nombre que celle des portes, à savoir huit. Comme le nombre de pattes d’une araignée, quelle ironie. Huit portes de part et d’autres de la grande portée et tout portait à croire que la Terranide et l’incube se ferait obliger de visiter chacune de ces pièces. Entendant la proposition d’Alastar, la Louve grogna légèrement, laissant filer son regard sur les portes une à une, maugréant doucement.
« Intuition féminine, intuition féminine….On va devoir tous les visiter si tu veux mon avis alors autant faire simple et prendre la première la plus à gauche, on verra bien ce qui nous arrivera encore dessus. »
Et au moins, ainsi, le suivi des portes visitées ou non serait bien plus facile à établir. Se faisant, la Louve se dirigea vers la première des portes, celle située toute à gauche et abaissa tout simplement la poignée, l’ouvrant et se faufilant dedans. Le temps n’était plus à l’hésitation et la Lycane n’avait plus trop envie de passer des heures dans ce foutu palais. Une fois qu’Alastar eut également franchi le pas de la porte, cette dernière se referma dans un silence feutré, laissant tout le loisir aux deux aventuriers de fortune d’entendre des milliers de petits bruits de pattes. Claquant des doigts, la Louve fit apparaitre une petite sphère de feu qu’elle dirigea à mi-hauteur pour s’éclairer avant de bien vite remarqué que la salle où ils étaient rentrés étaient remplis d’araignées. Du sol jusqu’au plafond en passant par n’importe quel recoin. Seul le petit palier semblait être vierge de toute présence arachnéenne. Au fond de la salle, luisait une faible lueur cramoisie, une lueur qui ne pouvait être ignorée. Mais pour l’attendre, encore fallait-il faire un pas en avant et oser avancer dans cette masse grouillante de bêbête poilue et potentiellement mortelle.
« Super… »
La Terranide était sûre d’une chose : Avancer n’était pas la meilleure des idées et ils ne pouvaient également pas reculer, la porte étant close. Elle observa encore la salle, espérant intérieurement que le cadeau d’Elise allait les sortir de ce mauvais pas mais..non. Rien, pas la moindre lueur en émanant, si seulement elle n’avait pas à faire aux caprices de ce pendentif et pouvait l’utiliser à sa guise ! Observant plus attentivement la salle, elle nota cependant une distance plus que respectable entre le sol et le plafond, juste assez pour voler en y faisant extrêmement attention. Elle se retourna donc vers le Diablotin.
« Je sais que tu n’aimes pas tes ailes, mais je pense qu’il va falloir voler jusque là-bas. Sans toucher le sol, le mur ou le plafond. Crois-moi que dès que je revois Elise, je lui demande de m’expliquer comment contrôler ce truc. »
La Louve souleva le pendentif en même temps que ses paroles avant de le laisser retomber au niveau de sa poitrine. Ils ne leurs restaient plus qu’à déployer leurs ailes, voler et…ne pas se faire toucher. Bien que l’objet brillant au fond de la salle était, comble du bonheur, remplit de pleins de petites araignées qui se faisaient un plaisir de gambadaient joyeusement sur toute sa surface tout en faisant claquer leurs mandibules.
-
LUCIFER
L’Enfer était avant tout un monde souterrain, un monde gigantesque composé d’immenses grottes, si grandes que certaines contenaient des villes entières, et que des armées pouvaient se déplacer dans les galeries. Cependant, si on admettait qu’il y avait des souterrains, on admettait aussi qu’il y avait une surface. Et la surface de l’Enfer était aussi inaccessible et aussi dangereuse pour les démons que le ciel terrien. Ceux ayant une vision laïque des Enfers étaient convaincus que, jadis, un grand cataclysme était arrivé dans cette dimension. Quelque chose qui avait profondément déréglé l’écosystème des Enfers, afin de transformer ce monde en le désert rocailleux et sanglant qu’il était devenu. Cependant, le seul moyen de s’en assurer aurait été de faire des recherches à la surface, et d’essayer d’analyser l’Histoire géologique de ce monde cauchemardesque. Or, on restait rarement à la surface.
Entre les plaines cendrées où les Légions s’affrontaient régulièrement, le reste était composé de volcans en éruption, de canyons désertiques. Il y régnait parfois une chaleur terrifiante, et le ciel était chargé de rouges. Tous ceux qui avaient tenté de voler pour sortir avaient été frappés par les éclairs qui dansaient régulièrement dans le ciel, et par la pression, qui devenait de plus en plus forte, alourdissant les corps. Personne ne pouvait s’échapper des Enfers autrement que par les Portails dimensionnels et le Palais des Juges. Toute personne condamnée par les Trois Juges à séjourner en Enfer pouvait demander une révision de son procès afin de venir aux Élysées, mais la porte des Cieux n’était pas facile d’accès. Et le seul fait de rejoindre le Palais des Juges, quand on était un humain, relevait de l’exploit.
Quand Lucifer se retrouva à la surface, ce fut pour se faire agresser par les désagréments naturels de l’Enfer. Il pleuvait du sang et des cendres, les cendres venant probablement de l’éruption d’un volcan à quelques centaines de kilomètres. Quant au sang... C’était comme une pluie normale, même si, du fait de tout ce sang, elle était acide. Il regardait lentement autour de lui, voyant des dunes, des rochers... Lorsqu’il y eut un déplacement d’air sur sa gauche. L’ange démoniaque pivota alors, et son corps heurta celui de son adversaire, ce fameux Champion, qui le repoussa. Les jambes de Lucifer laissèrent deux longues traînées dans les cendres, et il posa sa main sur le sol, tendant ses ailes au maximum pour ralentir sa vitesse. Sans chercher à lui laisser le temps de se reposer, le Champion tendit la main, et envoya une boule de feu. Elle explosa en rencontrant Lucifer, et, à travers les flammes, son adversaire s’élança. Son poing le rencontra au visage, désarçonnant celui qui se faisait appeler «
Monarque », puis la main du Champion se posa sur son torse, et généra une autre boule de feu, qui propulsa Lucifer sur plusieurs mètres, de la fumée s’échappant de son torse noirci.
«
Je vis continuellement dans le soufre et la lave, et tu m’attaques avec du feu ? Serais-tu à ce point idiot ?! -
Pas autant que quelqu’un qui a choisi de quitter les Cieux pour venir vivre dans leurs poubelles... -
Tu étais un ancien Paladin, puissant et respecté. Qu’est-ce qui a pu t’amener à suivre les ordres d’un dégénéré comme le Roi Cramoisi ? -
Tu ne comprendrais pas, même si je te le disais. Pendant toutes ces années, Lucifer, tu as été incapable de voir le tableau d’ensemble, incapable de comprendre ce que tu poursuivais, car ton reflet dans ton miroir t’a toujours obnubilé. Prétends-tu donc toujours vouloir faire le ‘‘Bien’’ ? La seule chose qui te fait horreur, c’est de réaliser qu’il existe un plan plus grand que toi... Et dans lequel tu n’as aucune part. »
Lucifer se releva lentement, silencieux.
«
Je mentirais en disant que le Roi n’avait pas été tenté par toi... Il faut dire que tu t’es fait une sacrée réputation. Lucifer... Le Diable... Ha ! Roi Cramoisi, ça évoque juste un léger frisson auprès des paysans, mais Lucifer, ça... Mais c’est comme toute chose. Les légendes sont surfaites. En fin de compte, ce qui est le plus dangereux, c’est ce dont on ne parle pas. -
Tu penses pouvoir m’énerver si facilement ? -
Je ne suis pas venu pour me battre contre toi. Occupe-toi de ta déchetterie si cela te chante, reste con vaincu que la carcasse du Grand Ancien que les Anges ont balancé ici jadis peut t’aider à comprendre un dessein qui nous dépasse tous totalement... Mais donne-moi Shad. -
En quoi une Terranide perdue ici peut vous intéresser, vous et votre plan si génial ? rétorqua-t-il.
-
Rien qui ne soit ton affaire. Retourne tenter de soumettre les Grands-Princes, et ne viens pas te mêler de... »
Au même moment, un éclair déchira le ciel, et tomba en plein sur le Champion, qui en poussa un hurlement déchirant. C’était un éclair noir, et, quand il frappa l’homme, il y eut une lueur magique virevoltante tout autour de lui. Il tomba à genoux, de la fumée s’échappant de son corps. Quel était donc ce nouveau maléfice ? Lucifer, lui semblait tout simplement s’en, amuser, et déambula un peu.
«
Ça ne fait rien... Je te l’ai dit, j’aurais mes réponses. Tu es venu ici en tant que conquérant, petit, dans l’un des endroits les plus dangereux de l’Univers, en pensant pouvoir me soumettre. -
Que... ?! -
Ceci étant dit, tu as raison sur un point: cet endroit est une décharge... Mais c’est ma décharge, et je la connais mieux que personne. Et je sais comment contrôler les éclairs magiques qui viennent à ma surface. »
Lucifer leva à nouveau les yeux, et un autre éclair frappa l’homme, répandant une violente onde magique autour de lui.
«
J’ai compris dès le début que ton pouvoir reposait sur les Péchés Capitaux. Tu t’en engorges, et, plus une personne en est remplie, plus ton pouvoir croît... Mais il existe des forces naturelles contre lesquelles toute ta magie est inopérante, Champion, ou quel que soit ton nom d’esclave que le Roi Cramoisi ait bien voulu te donner. Et il existe ces éclairs... Ils broient la magie, et, plus une personne est puissante, d’un point de vue magique, et plus les éclairs sont douloureux... »
Pour Lucifer, le combat touchait maintenant à sa fin.
ALASTAR
L’intuition féminine tant vantée par Alastar les ramena tout droit dans la gueule du loup... Ou de l’araignée. La porte se referma derrière eux, les amenant dans une grande pièce, plus longue que large, avec une armada d’araignées. Cependant, contrairement à celles dans la chapelle, celles-ci ne s’écartèrent pas. Au contraire, elles grouillaient sur le sol, cliquetant avec leurs petites pattes. Alastar aurait pu lancer des boules de feu pour les faire toutes flamber, mais il avait peur que ceci ne déclenche une sorte de sécurité magique. Il n’était pas normal qu’il y ait autant d’araignées ici, et, en regardant autour de lui, il remarqua, sur leur droite, une sorte de socle de la taille d’une main, avec des lignes et des runes incrustées.
*
Illisibles...*
Shad proposa à Alastar d’utiliser ses ailes. Ce dernier fit la moue, mais hocha la tête. Oui, il n’aimait effectivement pas s’en saisir, il trouvait que ça lui donnait un air monstrueux, et il voulait paraître doux et mignon. Néanmoins, nécessité faisait loi. Il hocha donc lentement la tête, puis se concentra... Et une paire d’ailes poussa lentement hors de son dos, le faisant légèrement souffrir, avant qu’elles se retrouvent déployées.
«
Bien... Viens dans mes bras, Shad. »
Il la serra contre lui, puis commença à décoller du sol, et essaya de s’élancer au beau milieu de la pièce, sans trop se laisser tomber. Ses ailes étaient longues, et il frissonna quand quelques araignées tombèrent dessus, ou qu’il heurta des toiles. Là encore, il était anormal que toute la pièce ne soit pas remplie de toiles, ce qui aurait été logique, vu le nombre d’araignées. Il se passait définitivement des trucs incompréhensibles dans ce palais, renforçant le désir d’Alastar de foutre le camp d’ici aussi vite que possible. Pour rien au monde, il n’avait envie de faire de vieux os dans un endroit pareil, si effrayant, si...
Arachnéen.
Le duo se déplaça donc en volant, et Alastar se posa de l’autre côté, face à la grande porte, et fit flamboyer sa peau, repoussant les quelques araignées qui avaient élu domicile sur ses jambes, son dos, ou même sur sa queue caudale.
«
Bande de saloperies... »
Une porte se trouvait au fond de la salle, et elle s’ouvrit rapidement, les conduisant dans un autre endroit.
Ils arrivèrent dans une grande pièce avec un escalier devant eux conduisant au centre de la pièce. C’était une vaste pièce ovale avec d’énormes étagères...
«
Une bibliothèque... »
Toutes ces mesures de sécurité pour protéger une simple bibliothèque ? Alastar grommela, et descendit les marches. L’endroit semblait totalement vide. Quatre grandes étagères formaient la bibliothèque, avec, au centre, une sorte de pupitre. Un livre se trouvait là, et Alastar frémit en s’en approchant, et en voyant le nom figurant sur la couverture. Un nom écrit dans l’ancienne langue démoniaque.
Un livre sombre et sinistre (http://www.legendezurbaine.com/wp-content/uploads/2015/04/necronomicon.jpg).
«
Le Necronomicon... »
-
La Louve posa ses yeux sur le livre, y approchant une main curieuse avant de la retirer, sentant que ce livre n’avait rien de commun avec un tout autre ouvrage. Elle observa tout simplement la couverture, les symboles et elle en ressentait également une grande magie. Comparée à toutes les autres pièces, cette dernière était dénudée de toute présence d’araignées, il n’y avait pas une seule qui grouillait dans cette bibliothèque, pas la moindre petite trace de fil de soie ou de toile. C’était comme si le duo n’aurait jamais été au sein d’un fort empli de ces bestioles grouillantes. Malheureusement pour elle, Shad ne savait pas encore tout de l’Enfer et n’avait là aucune idée de l’importance de cet ouvrage, même si elle pouvait en partie le deviner, le ressentir. Singulièrement, elle avait envie de l’ouvrir, d’explorer les écritures, qu’elle ne comprendrait sans doute pas directement de ce livre, mais d’un autre côté, une conscience lui criait de ne pas s’en approcher. Elle se tourna donc vers Alastar pour avoir plus d’explication.
« Le Necronomicon…Peux-tu m’expliquer ce qu’il est réellement ? Je ressens une grande magie en émanait et pourtant…Je n’en ai jamais entendu parler… »
En cet instant, la Louve se demanda également s’il existait une variante de ce livre dans le Royaume des Cieux. Qui sait ? Le Monde était empli de mystère et elle faisait face à l’un d’entre d’eux. Elle l’observa encore quelques instants, jugeant cependant que s’il faudrait le toucher, ce serait plus à Alastar de le faire. Marchant dans la bibliothèque tout en écoutant les explications demandées, la Lycane observait les autres ouvrages, repensant aux runes qu’elle avait vues sur la porte principale de la pièce ovale et en cherchant une copie. Bien qu’attrayant et mystérieux, le Necronomicon n’était pas la clé. Il en était une partie, permettant d’établir avec certitude un lien étroit entre ce lieu, le Roi Cramoisi et les Grands Anciens mais ne serait pas ce qui permettra à Alastar et à Shad de continuer leur avancé dans ce lieu morbide. La Terranide tirait donc certains livres, observant avant tout leurs couvertures avant de les repousser à leur emplacement, grommelant légèrement.
« Rien…Comme si on avait le temps de chercher des heures une ru… »
Ses paroles moururent dans sa gorge, un petit déclic lui ayant relevé ses oreilles. C’était le genre de son que la Louve n’affectionnait pas, mais alors pas du tout. Elle reposa l’ouvrage qu’elle tenait au creux de ses mains, tendant ses oreilles lupines, les faisant pivoter légèrement avant d’entendre d’autres petits sons, plus rapides, des petits cliquetis provenant par milliers. S’avançant doucement, elle s’approcha de l’escalier en colimaçon, leva sa tête vers sa hauteur et s’en recula vivement, son médaillon se remettant à luire de cette fameuse aura cramoisi qui le caractérisait tant.
« Oh putain ! Alastar on a de la compagnie ! Si t’as la moindre idée de ce qu’il faut chercher dans cette pièce, je suis preneuse ! »
En effet, une vague d’araignées noires et poilues aux venins particulièrement puissants descendaient rapidement des escaliers, commençant à recouvrir le plafond et les murs de cette bibliothèque et se dirigeant inexorablement vers l’Incube et la Louve. Et ces derniers devaient trouver rapidement un moyen pour se sortir de ce guêpier, mais le temps leur était compté et vérifier chaque livre un à un relevait de l’impossible, il devait donc y avoir un autre solution. Le regard de la Lycane se posa sur le Neconomicon apposé sur son pupitre, et si c’était lui, justement la clé de tout cela ? Et si les autres portes n’avait été que fascistes et qu’ils avaient fait le bon choix depuis le début ?
-
« Ce qu’il est... Un livre très ancien, très rare... Et très dangereux. Un livre qui a été réalisé en plusieurs exemplaires par les adorateurs et les copistes maudits d’une cité engloutie dans les tréfonds de l’Enfer. R’lyeh... Une vieille légende qu’on conte aux jeunes démons trop turbulents par leurs aînés. La même que le monstre qui dort sous votre lit, et qui vous incite à ne jamais sortir le pied hors du lit. »
Shad marchait le long de la bibliothèque, tandis qu’Alastar, inquiet, observait le livre. Il en approcha la main, et perçut alors comme d’étranges sonorités s’échappant du livre. Ses doigts tremblaient. L’Incube percevait la puissance malsaine émanant des pages de ce livre. Ses longs ongles s’approchèrent des inscriptions figurant sur la première de couverture, mais même lui n’osa pas le toucher, ignorant ce qu’un tel contact pourrait engendrer sur son corps. Le Necronomicon était indéniablement un livre dangereux, un recueil magique très puissant... Mais aussi bien d’autres choses.
« Pendant des siècles et des millénaires, quantité de démons, tous plus puissants les uns que les autres, ont multiplié des fouilles pour retrouver un exemplaire du Necronomicon. On ignore les pages qu’il contient... Des sortilèges puissants ? Des litanies ? Des témoignages ? Des indications ? Les théories diffèrent, mais toutes s’accordent sur deux choses : la valeur très élevée du livre... Et son côté très dangereux. Crois-moi, Shad, des Empereurs donneraient tout leur Empire pour ne serait-ce que lire l’une des pages de ce livre. Cependant, j’ai bien peur qu’ils se feraient avoir... Car je suis incapable de déchiffrer ce langage. »
Il regardait les hiéroglyphes ornant la première de couverture, sans réel succès. On aurait dit de l’ancienne langue démoniaque... Mais Alastar, en réalité, n’était pas un linguiste convaincu. Shad observait les rayonnages de la bibliothèque, et, en réalité, aucun livre nez semblait poussiéreux, et tous concernaient les Grands Anciens. Cependant, il n’y avait qu’un seul exemplaire du Necronomicon, et quantité de livres n’ayant pas de noms. Si on les ouvrait, on pourrait y voir un ensemble de récits et de témoignages, venant, non seulement de la Terre et de Terra, mais aussi de toutes les galaxies possibles et environnantes. Lucifer leur avait parlé de la Grande Guerre, de R’lyeh, du combat que Lucifer et les siens avaient mené sur Terra face à R’lyeh... Mais il existait aussi une autre R’lyeh, en Enfer...
Le Diablotin était en train de réfléchir à tout ce que cela impliquait, ainsi qu’au fait qu’il n’était pas normal de trouver le Necronomicon dans un palais abandonné... Ce qui amenait à se demander si ce palais était réellement abandonné. Et, alors que le Diablotin était en train de se poser cette question, les araignées jaillirent alors de tous les recoins.
« Nom d’un Diablotin ! »
Alastar regarda autour de lui, nerveusement, mais il n’y avait aucune échappatoire. Les araignées affluaient de partout, avec leurs milliers de petites pattes qui faisaient un bruit infernal sur le sol. L’Incube concentra des boules de feu quand, brusquement, le talisman de Shad se mit à s’élever, tout en émettant une intense lueur bleutée. Une lueur étincelante, qui aveugla partiellement Alastar, alors qu’un son strident s’en échappait... Puis, alors que le talisman commençait à soulever Shad, il s’arracha alors de son collier, et fila en hauteur... Où une main s’en empara.
Une main appartenant à un corps encapuchonné qui flottait dans les airs, apparu comme par enchantement, et qui se posa brusquement sur le sol, et frappa sur le sol avec son bâton, tandis que le talisman venait se loger dans son orbe magique. Une onde bleutée jaillit alors du sol, et recouvrit toutes les araignées, les yeux du mystérieux mage encapuchonné irradiant de bleu. Le même courant bleu sembla englober les araignées, et du vent sifflait tout autour de cette improbable apparition à la robe multicolore, qui semblait changer de couleur à chaque fois qu’elle se déplaçait, tout en étant parcouru d’innombrables glyphes qui brillaient par intermittences.
« Mais qui... ?! »
Les boules de feu d’Alastar brûlaient toujours dans sa main quand les araignées cessèrent de bouger, et que l’étrange apparition se redressa lentement.
« Je savais bien que ces araignées ne paniqueraient pas sans raison... Je m’attendais à votre visite, mais pas à ce que vous veniez si rapidement, je me dois bien de l’avouer. »
Alastar cligna des yeux à plusieurs reprises, hébété... Car il ne sentait rien de démoniaque chez cet être. Et, le plus étrange, c’est qu’il avait réussi à utiliser le talisman de Shad, alors que même Lucifer n’avait pas pu le toucher... Alastar était tout simplement trop troublé pour pouvoir parler, ou émettre le moindre son.
« Vous êtes chez moi... Enfin, dans l’un de mes nombreux endroits, une zone que j’utilise comme point d’accès vers R’lyeh... »
La magie semblait émaner autour de cet homme comme l’air qu’on respire, bluffant Alastar. À qui avaient-ils donc affaire ? La surprise se lisait dans les yeux du beau diable, et l’homme se déplaça lentement, se rapprochant du Necronomicon.
« Oh, mais suis-je bête, permettez que je vous le restitue... Navré de l’avoir utilisé sans votre permission, mais la magie du Roi Cramoisi est le meilleur moyen de lutter contre les sortilèges de ce dernier. »
Il attrapa alors le talisman, et l’envoya vers Shad. Alastar, réussissant à retrouver l’usage de sa langue, fronça les sourcils, et posa une question :
« Qui... Qui êtes-vous ? »
L’homme, qui lui tournait le dos, se retourna alors, et esquissa un léger sourire, comme amusé.
« Je m’appelle Randall Flagg. »
-
Au moment où la Louve fut soulevé du sol et que son médaillon se mis à briller d’une vive aura bleutée, Shad craignit que tout était fini. Elle ne put s’empêcher de penser que celui qui était à l’œuvre de cette magie était la même créature rencontrait plus tôt lors de son entraînement avec Jinx. Elle tenta de résister à la magie, mais rien à faire, l’inconnu était bien trop puissant et lorsque son médaillon se détacha de son collier, la Louve tendit sa main, espérant le rattraper…en vain. Elle déglutit en voyant la main se refermer sur ce dernier, apercevant en contre-bas les araignées qui affluaient en grands nombres. Le mystérieux arrivant n’était cependant pas l’espace de face de poulpe qu’elle avait eu à combattre mais un humain…du moins en apparence. Et quel homme ! La magie bouillonnait tout autour de lui ! Utilisant la magie du médaillon, l’inconnu repoussa les arachnides sans la moindre difficulté. Au même instant, les pieds de Shad touchèrent de nouveau le sol et elle afficha le même air surpris et incongru qu’Alastar. Qui était-donc cet être qui puait autant la magie ? La Louve cligna des yeux au moment même où ce dernier leur annonça qui les attendaient et que ce lieu lui « appartenait » dans une certaine forme de mesure. Bon sang ! Il ne pouvait être le Roi Cramoisi alors que faisait-il ici ? Et surtout, ne venait-il pas de prononcer le terme de Ry’leth ?
Ry’leth, une cité maudite, berceau des Grands Anciens….Alastar venait de lui en parler et de lui conter quelques informations à son sujet et voilà maintenant qu’un puissant mage qui leur été venu en aide déclarer qu’il se rendait en ces lieux ? C’était étrange, vraiment très étrange. Le Diablotin fut cependant le premier à briser le silence, en demandant l’identité de l’inconnu. Randall Flagg. Jamais entendu parler. Pourtant, la Louve sentait qu’elle ne devrait pas oublier ce nom et ce visage. Et pour cause ! Nul avant lui n’avait réussi à toucher le médaillon d’Elise et à l’utiliser aussi facilement ! Même des grands démons et Lucifer lui-même n’avait pu le faire ! Etait-il un ami ou un ennemi ? Si malgré son aide et le fait qu’il ait redonné à Shad son talisman, Randall Flagg s’avérerait ne pas être un allié, l’Okami pressentait que tout comme le fameux champion, il serait un adversaire redoutable et impitoyable. Elle ne put s’empêcher de prendre la parole quelques questions lui triturant l’esprit depuis que ce mage ou ce sorcier avait fait ses déclarations.
« Vous…nous attendiez ? Et…vous avez accès à Ry’leth ? »
C’était là deux questions qui devaient obtenir une réponse pour la Louve. Tout cela était bien étrange et demandait à réflexion. Elle tourna son regard vers Alastar avant de le reposer sur le nouvel arrivant. Comment cet homme pouvait savoir que le Diablotin et elle-même allait venir en ces lieux et surtout comment pouvait-il se rendre dans un endroit craint par la plupart des démons ? Tout cela levait un nouveau voile de mystères qui se rajouta à la multitude de ceux déjà présents. La Terranide vit au même instant Randall Flagg poser une main sur le Necronomicon, ce même ouvrage qu’Alastar n’avait osé toucher. Pire ! il l’ouvrit même et feuilleta quelques pages, comme si l’ouvrage maudit n’était qu’un simple livre à ses yeux. Cet homme était en l’occurrence entouré de biens de mystère. Mais le plus important d’entre tous était de savoir qui il était vraiment et surtout, s’il était un allié ou un adversaire potentiel.
-
L’apparition détonante de ce fameux Randall Flagg surprit autant Shad qu’Alastar… Et Alastar pouvait d’ores et déjà dire qu’il ne l’aimait pas. Qui était donc ce type, qui venait les secourir, comme si lui, l’illustre Diablotin, n’était rien de plus qu’un comique ? Pire, il alla même jusqu’à ouvrir sans encombre les pages du Necronomicon, les lisant sans crainte. Non, le Diablotin ne l’aimait pas… Mais il y avait aussi, là-dedans, une sorte de réaction primaire, jalouse, motivée par le fait qu’il était le mâle protecteur de Shad, et qu’il se voyait relayer au second rang par ce mystérieux Flagg. La surprise était si grande de rencontrer un mage ici que Shad lui posa une question relative à la fameuse cité de Chtulhu, R’lyeh. Flagg se contenta d’un léger sourire, avant de se retourner vers eux, sa mystérieuse robe multicolore ondulant le long de son corps. Parfois, des arabesques et des runes brillaient le long du tissu, amenant Alastar à se demander ce qu’était cette robe.
*La robe d’un magicien n’est pas qu’un simple artifice… Selon sa couleur, on peut avoir une idée sur le type de magie employée par le mage…*
On ne verrait jamais un mage noir utiliser une robe rose, par exemple.
« Évidemment, répliqua-t-il d’une voix calme. Pour vos deux questions… Vous avez fait un sacré exploit à Nexus, Shad… Et vous avez même réussi à secourir cette brave et peureuse Élise… Pas mal, pour une simple esclave. Je comprends que vous ayez voulu améliorer vos pouvoirs… »
C’était effrayant. Quand Flagg vous regardait, on avait l’impression que ses yeux sondaient les tréfonds de votre âme, comme s’ils étaient capables de lire dans les replis les plus profonds de votre âme. Et il avait typiquement l’air du type qui savait tout sur tout… Et Alastar avait horreur de ces petits prétentieux-là !
« Néanmoins, je dois admettre que je suis curieux de vous voir ici, Alastar Magoa…
- Tout autant que je le suis de voir un mage dans le coin…
- Je comprends.. Et pourtant, ça n’a rien d’impressionnant. L’ancien palais infernal du Roi Cramoisi a été construit sur le chemin menant à R’lyeh. »
R’lyeh, encore… Cette maudite ville disparue revenait en force, et l’homme marcha un peu, avant de reprendre.
« R’lyeh n’est pas qu’une ville… En réalité, R’lyeh est une dimension parallèle celle dont les Grands Anciens en sont issus. Toutes les R’lyeh dont vous avez entendu parler ne sont qu’une sorte de Portail… Des Portails qui ont été définitivement et totalement scellés par les Dieux et les Anges.
- Et… Et vous cherchez à les ouvrir ?
- Je les étudie, plus exactement… Ou, plutôt, j’étudie R’lyeh, et ce qu’il y à l’intérieur de R’lyeh. Lors de la Guerre contre les Grands Anciens, il est reconnu que les Grands Anciens soient tous sortis de R’lyeh, déferlant dans le Multivers pour y accomplir la volonté de leur créateur. J’explore les recoins de cette R’lyeh, afin d’en savoir plus.
- Il n’y a jamais eu de culte de ce type en Enfer… »
Le conflit contre les Grands Anciens n’avait jamais impliqué les démons, et c’était même suite à ce conflit que les frontières entre les dimensions parallèles et les plans astraux s’étaient atténuées, permettant ainsi à un Grand Ancien de tomber dans leur monde… Ce qui amena Alastar à écarquiller les yeux en retenant sa phrase, amenant Flagg à sourire.
« Précisément, oui… Ce culte a été fait par des démons autour du cadavre du Grand Ancien… Du moins, au sens physique du terme. Car un Grand Ancien ne meurt pas comme vous et moi. Il est de fait assez difficile de parler de mort avec eux, car ce concept est très mortel. De la même manière qu’un Dieu ne meurt pas, mais sommeille en retournant dans la matrice qui l’a vu naître quand il perd ses adeptes, un Grand Ancien ne meurt pas quand on détruit son corps.
- Moui, moui, et donc… ? »
Alastar s’impatientait.
« À Nexus, Shad, vous avez empêché Shub-Niggurath de venir… C’est un exploit, mais vous avez vu de quoi les Grands Anciens sont capables… Celui qui s’est écrasé en Enfer avait drainé vers lui des démons, jusqu’à ce que palais soit bâti, et scelle R’lyeh. Maintenant, je l’utilise pour me renseigner sur Xoth et sur R’lyeh… »
Flagg parlait beaucoup, mais, en définitive, Alastar se demandait ce qu’il y avait à en retenir.
« Le Necronomicon contient, entre autres choses, l’accès à R’lyeh et à la dimension Xoth… Voulez-vous que je vous y conduise ? »
-
Plus cet homme parlait, plus la Louve ne lui faisait pas confiance. Ce Randall Flagg semblait les prendre de haut, les regardant avec un air condescendant. C’était comme si à ses yeux, Alastar et elle-même n’étaient rien, ou étaient des êtres purement stupides. Elle n’aimait pas cela, et elle n’aimait pas aussi le fait qu’il les connaisse et surtout qu’ii sache des bribes de son passé. Lui avait-elle mentionné son aventure dans les bas-fonds de Nexus avec l’abattoir Mandus ? Non, mais il était vrai que des rumeurs couraient dans la capitale au sujet de cette fameuse nuit et de l’explosion qui se fit entendre. Donc il était tout à fait probable que ce mage ait eu vent de l’histoire ainsi, non…non il ne l’avait pas eu ainsi. Seul ceux qui avait été présent au cœur de la bataille savait pour le Grand Ancien. Alors comment ? Et comment avait-il su pour Elise ? C’était comme si cet homme s’était amusé à les suivre jusqu’à maintenant. La Lycane n’aimait pas cela, cette sensation qu’un être connaisse tous vos faits et gestes et surtout un être autant auréolé de mystère. Et puis, quel fou voudrait se rendre dans la dimension des Grands Anciens ? Qui était-il pour avoir l’ambition de le faire ? La Louve glissa son regard vers le Diablotin, remarquant que lui aussi ne semblait pas porter cet individu dans son cœur. Si d’autant un incube pouvait en avoir un. Ah ! Si au moins, elle pouvait le prendre à part et lui faire mention de ses pensées ! Mais…Elle ne le pouvait pas, pas dans cette pièce et au vue de la magie qui entourait cet homme, s’éloignait pour dire des messes-basses ne servirait sans doute à rien.
Le regard de la Louve se porta sur le Neconomicon, cet ouvrage qu’Alastar n’avait osé toucher, lui qui était un démon pur souche et que cet homme venait de lire sans crainte. Sans qu’elle ne le remarque, l’Okami venait de serrer légèrement ses poings, ses griffes transperçant sa chair et un filet de sang coulant le long de sa main et de son poignet avoir de gouter à même le sol. Sa queue effectuait des petits mouvements anarchiques, le poil légèrement hérissé. Il n’était pas bien difficile de comprendre l’état dans lequel se trouvait la Terranide, elle n’avait aucunement confiance en cet homme. Certes, il leur était venu en aide, mais ce qui leur disait, ce qui leur proposait, tout cela ne lui disait rien qui aille, tout cela, sentait le piège à pleins nez. Pourtant, était-ce donc cela qu’ils étaient censés trouver dans ce lieu maudit ? Si R’yleth était bien une porte vers Xoth et que passage avait bel et bien était construit ici, alors était-cela « l’objet » qu’ils devaient trouver ? A bien y réfléchir, cela était peu probable, pourquoi ne pas envoyez alors des démons plus adaptés à une telle situation ? A moins que, personne, ni même Lucifer lui-même n’était au courant d’une telle chose.
« Je ne vais pas le cacher. Je ne te fais pas confiance. Pour un humain, tu sembles être au courant de biens des faits, tu …nous connais et tu t’intéresses au Grands Ancien. Bordel…Qui es-tu réellement ? Comment peux-tu toucher ce livre comme si ce n’était qu’un simple putain de conte pour enfant ? »
Ça, c’était dit. De toute manière son attitude et son regard à l’encontre de Randall Flagg illustraient bien ses propos tut depuis un temps. Pourtant, la Louve ne savait pas si elle avait bien fait de parler si directement à ce mage. Mais…Avait-elle eut réellement le choix ? Cette offre de se rendre dans la dimension des Grands Anciens, seul un fou ou un fanatique serait prêt à l’accepter. Et avec ce que la Louve avait vu dans le Cœur de la Machine, elle n’était absolument pas enjouée de mettre le pied en pleins dans leur monde à eux. Sans quitter leur interlocuteur des yeux, la Lycane murmura à l’encontre d’Alastar :
« Qu’en dis-tu ? Tu…lui fais confiance toi ? Tu veux…voir si ce qu’il dit est vrai ? »
Indirectement, le Diablotin et la Louve était quelque peu obligé de faire équipe ensemble et si ce dernier venait à donner gain de cause au mage et vouloir en savoir plus sur tout ce qu’il disait, que pourrait-elle donc bien dire contre ? Il était vrai que cette offre quelque peu atypique devait éveiller la curiosité, pourtant, ce n’était pas comme si on proposait à une personne de se rendre dans un parc. On parlait bel et bien du monde où Shub-Niggurath provenait ! Il ne restait donc plus qu’à Alastar de trancher.
-
La confiance n’était pas de mise entre les trois individus. Shad n’avait pas confiance en Flagg, et Alastar... De base, l’Incube était un démon, ce qui signifiait qu’il n’avait fondamentalement confiance qu’en lui-même. Cependant, l’atmosphère surréaliste de cette réunion faisait qu’il n’avait aucune raison d’avoir confiance en Flagg, non seulement parce que l’homme était mystérieux, mais aussi parce qu’il avait l’air terriblement puissant. De fait, plus Alastar voyait cet homme, et plus un indicible mauvais pressentiment le traversait. Que leur cachait-il ? Shad exprima ouvertement ses doutes, ce qui ne sembla guère émouvoir le redoutable magicien. La Louve murmura ensuite quelques mots à l’attention d’Alastar, mais ce fut Flagg qui répondit à sa place :
« Je serais déçu qu’il me fasse confiance... Et, pour tout vous dire, chère Terranide, votre confiance m’indiffère un peu. Pensez-vous vraiment que j’en aie besoin ? »
Le mage sembla s’amuser de la colère de Shad, comme s’il l’invitait à l’attaquer. Il se déplaça encore un peu, et rangea le Necronomicon dans les plis de sa robe. Il déambula un peu, guère inquiet, tout en sortant de ses affaires une sorte de fiole. Une étrange poudre en jaillit, et vint effleurer le sol, provoquant une lueur brillante. Le sol vibra alors, et une partie s’affaissa, révélant un escalier qui descendait dans une galerie souterraine. Flagg semblait s’en approcher quand il s’arrêta brusquement, et tendit la main vers l’une des étagères de la bibliothèque. Il attira ainsi à lui un livre, qui tenait en fait d’un carnet de voyages, avec des feuilles éparpillées, partiellement arrachées, et une couverture en cuir élimée par le temps.
Le carnet se nicha dans les doigts de Flagg, qui le posa ensuite sur l’édredon.
« Mon cadeau. Le journal d’Oswald Mandus, celui qu’il a tenu à Zerrikania, et qu’il a tenu jusqu’à son arrivée au Château Brennenburg. Montrez-là à la Reine de Nexus, il contient des indications géographiques qui permettront d’en trouver l’emplacement. »
Il jeta alors le carnet, qui atterrit aux pieds de Shad. Alastar ne sentait rien en lui. Flagg leur sourit alors, puis s’enfonça dans l’ouverture, et s’avança dans la galerie. Le passage resta ouvert, et Alastar observa Shad. Qu’étaient-ils censés faire maintenant ? Il observait surtout le carnet. De quoi est-ce que cet homme venait de leur parler ? Et, surtout, comment sortir d’ici ? Finalement, c’était ça la seule question qui taraudait notre bel Incube : trouver un moyen de sortir de ce maudit temple souterrain.
Et, alors que l’Incube y songeait, une perturbation magique résonna soudain près d’eux... Un Portail venait de se former, et une silhouette reconnaissable en sortit : Lucifer, sous sa forme démoniaque. Sa présence créa une sorte de fort courant d’air, et Alastar fronça les sourcils en serrant les dents, voyant l’être infernal s’avancer. Le Monarque des Enfers était très impressionnant, sous sa forme démoniaque, un halo magique l’enveloppant.
« Que s’est-il passé ici ?! » demanda-t-il rapidement, d'une voix forte.
Autant dire que l’homme n’avait pas l’air patient...
*Et moi, j'ai toujours autant envie de partir...*
-
Pas de doute, l’Okami avait bien fait de ne pas accorder candidement sa confiance à ce puissant mage. Elle ne répondit rien face à ses provocations, se contentant de rester sur place. A quoi jouait-il réellement ? Oh, elle sentit parfaitement bien sa provocation, mais elle n’était pas née de la dernière pluie. Au vue de ce qui s’était passé et de la magie qui l’enveloppait, attaquer un tel être serait faire une action bien inconsidérée et surtout stupide. D’autant plus que même Alastar lui-même ne semblait vouloir chercher des noises à cet homme. Et dire que ce n’était pas le champion du Roi Cramoisi…Mais il pourrait tout autant l’être. Rien qu’à imaginer cet homme avec le champion, la Louve n’osait penser aux nombres de morts qui laisseraient dans leur sillage. Oui, ce serait un duo redoutable. Le sorcier sortit une fiole de sous sa cape, déversant au sol une étrange poudre et quand une vive lueur jaillit dans ce recoin plongé à moitié dans les ténèbres, la Lycane dû plisser les yeux pour ne pas être aveuglée, observant après sans mot dire le passage secret qui venait d’être révélé. Comment avait-il sut l’existence d’un tel endroit ? En réalité, cet homme savait bien plus de chose qu’il ne l’avait dit. Quant au Necronomicon…Il l’avait pris avec lui. La bonne conscience dictait à la Terranide de tenter de le lui reprendre, mais une autre part d’elle-même lui criait que cela en serait que pure folie suicidaire.
Quelle déplaisance de se sentir aussi impuissant et nargué ! La Louve regardait tout simplement Flagg qui s’avançait vers un escalier en colimaçon semblant encore conduire vers les profondeurs de ce palais. Comme s’ils n’étaient pas déjà assez descendus. Et lorsqu’il attira à lui un des nombreux livres de la bibliothèque, la Louve ne put s’empêcher de se demander quel ouvrage lui était encore nécessaire. Ce n’était pas comme si il avait en sa possession une œuvre maudite datant de l’ancien temps. Sa réponse ne tarda pas à venir, comme si sa question interne avait été lue par ce mage. La Louve observa le carnet de voyage à ses pieds et s’abaissa pour le ramasser. Comment un tel livre avait atterrit ici ? Face à l’incrédulité d’Alastar, la Louve tenta d’apporter quelques explications :
« Brennenbourg….avant que Mandus ne se sacrifie il avait crié ce nom à Adamante l’amie magicienne de la Reine du Nexus…si ce livre en contient des informations…je vais devoir le ramener aux concernés. Et j’ai l’impression que ce lieu à un lien étroit avec tout ce qui se passe maintenant »
Alors que faire ? Descendre dans cette galerie et suivre Randal Flagg ou tenter de trouver une autre issue ? La Louve n’eut guère le temps d’y songer qu’un portail magique s’ouvrit devant eux, une forte puissance magique s’en dégageant. Bon sang, ils n’auraient donc aucune minute pour souffler ? A tous les coups avec leur chance l’être qui allait en sortir allait être ce champion du roi cramoisi. Par chance, ce ne fut guère le cas et ce fut plutôt Lucifer, sous sa forme démoniaque qui fit son apparition, et autant dire que la Louve se sentait bien petite à ses côtés. Mais ce n’était guère le moment de jouer l’enfant apeuré bien que quelques-uns de ses poils s’était légèrement hérissés face à l’importante aura magique qui enveloppait cet être des Enfers.
La Terranide ne perdit pas de temps pour résumé avec Alastar ce qui venait de passer, sautant l’étape de leur progression vers ce lieu, racontant plutôt les derniers évènements. Leur rencontre avec Randall Flagg, ses paroles, le fait qu’il ait pris le Necronomicon avec lui et qu’il semblait chercher à ouvrir R’Yleth et donc accéder au royaume de Xoth…La Louve tenta d’omettre aucun détail, épaulé par le Diablotin. Elle tendit par la suite le journal d’Oswald Mandus au Monarche des Enfers.
« C’est le carnet de voyage de Mandus, d’après le mage, des indications sont inscrites pour se rendre à Brennenbourg et d’après lui…Je devrais le ramener à la Reine Elena Ivory. Ce lieu ..j’ia l’imrpession qu’il est assez important. »
Qui sait ? Peut-être que Lucifer voudrait également le feuilleter et en apprendre plus sur son contenu ? Quoi que, en y songeant, cela risquait fort d’être impossible. Le regard de la Louve glissa vers la galerie et sur l’escalier en colimaçon. Et maintenant ? Devront-ils emprunté cette voie ou se rendre tout simplement à Nexus ?
-
Lucifer s’était battu, et Alastar le sentit en voyant son regard. Acéré, dur, tandis que des flammes semblaient danser autour de son corps. Il était bel et bien un Prince Infernal, l’un des pontes des Enfers. Sa puissance résonnait dans cet espace étroit, mais Lucifer sentait aussi autre chose. Il avait visiblement pu les rejoindre grâce à Shad, ou à Alastar, en pistant leur signature, et Alastar comprit rapidement qu’il n’allait pas être question de plaisanter. Les deux se mirent donc à faire leur rapport, sans rechigner. Lucifer semblant s’impatienter, Alastar recoupait parfois Shad, afin d’aller droit au but. Lucifer leur avait montré un visage calme et patient, mais l’Incube était bien placé pour savoir que Lucifer n’était pas que ça. Après tout, l’une de ses concubines était une Magoa, et elle avait ainsi pu leur dire que la mentalité de Lucifer était assez nuancée... Mais qu’il n’était pas un Prince Infernal pour rien. Ils parlèrent donc des Grands Anciens, du fait que ce temple serait un passage vers R’lyeh, ce qui amena Lucifer à froncer les sourcils, puis terminèrent en parlant du mage. Shad lui montra le carnet, tandis qu’Alastar avait glissé le nom du mage... Et, quand Lucifer entendit ce nom, il se retourna soudain vers Alastar.
« QU’AS-TU DIT ?!! »
Alastar sursauta. La voix de Lucifer venait de rugir, comme un torrent ardent, le coupant dans ses explications.
« Je... Euh... Que le mage est parti par là, et que...
- Non... Son nom !!
- Et bien... Je ne pense pas que c’était son vrai nom, mais il nous a dit s’appeler Randall Flagg, et... »
Ce fut suffisant pour Lucifer, qui se déplaça soudain à toute allure. Un courant d’air enflammé fila entre Shad et Alastar, tandis que Lucifer venait de filer par la galerie, se déplaçant à une telle vitesse qu’il avait été impossible de le voir filer. Il laissa les deux individus pantois. Le carnet de Shad et son histoire sur Mandus et le Château Brennenburg avaient commencé à intriguer Lucifer, avant que la mention du nom du mage ne lui fasse tout oublier. Tout ceci ne faisait que confirmer ce qu’Alastar pensait, à savoir que ce mage était très important, et visiblement lié à ce mystérieux Roi Cramoisi. Maintenant que le duo était seul, Alastar se demandait comment il avait fait pour se retrouver ici. Lui qui passait son temps à forniquer à droite et à gauche se retrouvait dans une curieuse histoire impliquant des Princes Infernaux, tout ça à cause d’un mystérieux talisman arachnéen.
Ses réflexions portaient sur Mandus. Alastar avait entendu parler de cette histoire, à distance. Il savait qu’Onyxian en avait parlé, mais lui, honnêtement, s’en moquait un peu. Quand il était retourné à Nexus pour revoir quelques amantes, il avait surtout vu l’état délabré d’une partie des bas-fonds. La Garde Royale se déplaçait dans le secteur, et il y avait eu beaucoup de morts, des incendies... Alastar avait compris que quelque chose de violent s’était répandu.
Soudain, le Portail fait par Lucifer se referma. Alastar regarda alors Shad pendant quelques secondes, puis finit par dire tout haut ce que les deux individus devaient penser :
« Je crois que nous n’avons pas le choix... Il faut descendre là-dedans. »
Lucifer n’était pas le Prince d’Alastar, mais même Asmodée n’aurait eu aucun scrupule à le tuer pour s’en sortir. C’est ainsi que les choses se passaient entre démons. Néanmoins, Alastar n’avait aucune envie d’explorer à nouveau ce temple. Il s’avança donc vers l’escalier, puis descendit lentement les marches. Elles le menèrent à une galerie souterraine, et il s’avança lentement, jusqu’à sentir des courants d’air.
« Du vent... ? »
La réponse à sa question vint d’elle-même. Le vent venait d’ouvertures dans la paroi, comme des sortes de meurtrières, qui donnèrent sur un paysage impensable. La galerie souterraine menait à une sorte d’immense ville se trouvant sous le palais, une grande ville nichée dans une énorme caverne, et la galerie devenait alors, au sein de cette ville, une galerie supérieure, plantée contre le plafond, au milieu d’épais stalactites. Médusé, Alastar voyait cette énorme ville, et comprit qu’il devait s’agir de R’lyeh... Ou, plutôt, d’un aperçu de R’lyeh.
Il vit alors, le long de l’une des parois, une sorte de grande place avec une estrade et un énorme Portail... Qui se mit soudain à s’allumer, diffusant une lueur blanche éblouissante... Et, ce faisant, de multiples runes s’illuminèrent le long des rues de R’lyeh, diffusant une lueur violette brillante.
« Mais qu’est-ce qui se passe ? »
Alastar posa la question à haute voix, tout en sachant qu’il n’en aurait pas la réponse... Mais il avait un très mauvais pressentiment.
-
La Terranide observé le chemin menant à la galerie, à une possible descente aux Enfers. Ironie du sort vu qu’elle était déjà en Enfer. Elle aurait tant apprécié devoir remonter à la surface et ne se fit pas d’illusion quant aux pensées d’Alastar, lui-même devait avoir envie de sortir d’ici. D’autant plus que la réaction de Lucifer face à l’énonciation du nom de Randall Flagg fut des plus étonnants. Et cette réaction prouva bien que ce mage était bien plus que tout ce qu’elle avait pu imaginer. Si le Monarque des Enfers réagissait ainsi en entendant son nom, c’était bien la preuve que ce Flagg devait avoir un lien étroit avec tout ce qui se tramait actuellement. Pas étonnant qu’il ne leur inspirait guère de confiance. Haussant les épaules, n’ayant guère le choix, elle suivit Alastar, descendant un escalier en colimaçon façonné dans la pierre avant d’arriver dans un vaste dédale de galerie souterraine. Quand est-ce qu’ils arrêteront donc de descendre dans les entrailles de la terre ? La Terranide sentit également le souffle du vent, ce dernier agitant doucement ses oreilles.
« C’est impossible…Il ne peut y avoir de vent, nous sommes bien trop bas… »
Alors comment ? Comment pouvait-il y avoir le moindre courant d’air ? Il était vrai que la Louve devait faire fit de tout ce qu’elle savait en Enfer, cette dimension marchant différemment que celle du plan terrestre mais quand même ! La réponse ne tarda pas à venir et la Lycane observa quelque peu médusée l’immense ville qui se présentait devant ses yeux. Etait-ce donc la fameuse cité des Grands Anciens ? Si tel était le cas, le mage devait se trouver dans les environs. Parcourant la ville du regard, Shad tenta de le localiser mais ne trouva aucune trace de ce dernier, ni même de Lucifer. Pourtant, à moins qu’elle n’ait rêvé, il était bel et bien descendu dans les entrailles du palais du Roi Cramoisi. Son attention fut portée vers l’immense portail qui commençait à s’illuminer et un frisson lui parcourut l’échine, la faisant reculer de quelques pas en arrière. Une sensation passée revint à la surface, un souvenir que peu d’être apprécierait avoir en mémoire. Cette sensation, c’était la même que celle qu’elle avait ressenti au Cœur de la Machine, et qui précédé l’arrivé de Shub-Niggurath.
« Flagg va… »
Les mots n’arrivaient pas à sortir d’entre ses lèvres, comme bloqué, comme si ces derniers refusaient le fait irréfutable de ce qui était en train de se passer. Cela ne pouvait être vrai ! Cela ne pouvait être ce qu’elle pensait ! Et pourtant, le mage avait bien apporté avec lui le Necronomicon, et dans ce sens, il avait la clé en main pour ouvrir la porte. Déglutissant, la Terranide osa cependant se rapprocher, observant les runes magiques qui illuminaient les rues de la ville, leur lueur ne cessant de croître sans cesse. De même que le portail se mis à luire plus fortement avant que soudainement, un tentacule géant n’en sorte, écrasant au passage quelques demeures. Au vue de sa puissance et de sa taille l’invocation ne pouvait sortir de suite mais lorsque que tout son corps aura traversé le portail, nul ne serait en mesure de l’arrêter. La Louve se retourna vers Alastar :
« Il faut l’arrêter…Je ne sais pas comment, mais il le faut ! »
Mais comment combattre un Grand Ancien qui commençait à s’infiltrer en ce monde et un mage dont la puissance bien qu’inconnue était déjà tant redouté ? Pourtant, l’Okami se refusait de rester les bras croisés à attendre une certaine fatalité. Oui elle avait peur, mais si cette chose en sortait, la Peur risquait de faire partie intégrante de la vie de chaque être avant que ces derniers ne soient annihilés. Une perspective peu réjouissante.
-
Les choses se compliquèrent quand une intense magie se mit à résonner au sein de R’lyeh. Fronçant les sourcils, Alastar sentit la magie exploser, faisant vibrer tout le sol, quand un immense tentacule jaillit du Portail, dévastant toute une rangée de maisons, et faisant tomber plusieurs stalactites situés à hauteur du plafond.
*Oh bon sang !*
Alastar n’avait jamais ressenti une telle intensité magique. La magie était si forte ici qu’elle en faisait vibrer la matière. Est-ce que Flagg était derrière tout ça ? C’était l’option la plus probable... Réveiller un autre Grand Ancien, exactement comme avait tenté de le faire Oswald Mandus à l’aide de la Machine. Flagg avait un moyen de le faire : le Necronomicon. Ce livre antique comprenait sûrement des informations pour exécuter ce rituel. Les deux visiteurs restaient là, sur ce pont, interdits, se demandant bien ce qu’ils pouvaient faire contre un tel adversaire. Ce Grand Ancien les dépassait totalement, et l’immense tentacule se mit à tournoyer, se soulevant, avant de pivoter sur le côté... Et frappa l’un des piliers de soutènement du pont sur lequel se trouvaient Alastar et Shad.
« Oh bon sang, nom d’un Diablotin !! »
Le pilier se brisa, et le pont se mit à se fracturer, dégringolant sur lui-même, se brisant en mille morceaux. Alastar, n’écoutant que son courage, attrapa Shad, et bondit en hauteur, puis déploya ses ailes, afin d’éviter une chute mortelle. Un gros caillou le frappa dans le dos, le faisant basculer. Alastar se mit à tournoyer sur place, au milieu de poussières et de gravats supplémentaires tombant du plafond... Et réussit à ralentir sa chute tout en approchant d’un toit. Il se retourna, de manière à ce que ce soit son dos qui soit exposé, et l’homme heurta le toit, le transperçant, pour s’écrouler dans ce qui ressemblait à une sorte d’ancien temple. Son dos, après avoir heurté le toit, se réceptionna lourdement sur du carrelage, froid et poussiéreux, le faisant rebondir, tout en lâchant Shad.
De la fumée et de la poussière les englobaient, tandis que R’lyeh semblait être traversée par une série de vibrations sismiques. Aaslatr toussa tout en se relevant lentement. Il avait affreusement mal au dos, et pouvait féliciter sa constitution démoniaque solide, ainsi que les milliers de coups de fouet d’Onyxian et des autres succubes. Tout en se relevant, il regarda un peu mieux ce décor.
Le duo avait atterri dans une espèce de vieux temple, dans le grand hall... Et il grimaça en voyant, attachés aux murs, d’innombrables cadavres pourrissants. Des démons de tout type, qui avaient été attachés ici, et massacrés. Alastar baissa alors sa tête vers le sol, puis, pris d’une inspiration subite, tendit sa main. Sa paume flamboya et révéla, tracée le long du sol, une multitude d’arabesques, l’ensemble formant un glyphe complexe. Tout comme Mandus avait dû utiliser des ESPer et des rivières de sang pour invoquer Shub-Niggurath, Flagg avait utilisé des démons capturés ici et là pour s’en servir.
« C’est glauque... » commenta-t-il.
Le sol continuait à trembler, et Alastar, n’ayant guère envie d’être à nouveau enseveli, se rua vers la sortie. Ils débarquèrent ainsi dans une rue... Pour tomber sur une improbable créature, qu’Alastar reconnut comme étant un monstre infernal, un Byahkee (http://lashra1.free.fr/cthulhu/jpg/byakhee1.JPG). Une sorte de curieux oiseau noirâtre, de grande taille, avec une gueule de dragon, et une carapace sinistre, avec une sorte de dard pointant entre ses jambes. Le Byahkee était posé sur le sol, et hurla en les voyant.
L’oiseau bondit alors sur eux... Quand un cône de glace jaillit sur la droite du Diablotin, et transperça le monstre, l’envoyant s’étaler sur le sol, dans une mare de sang puante et acide, la bête se tortillant frénétiquement en couinant.
« Vous vous êtes décidés à venir, finalement...
- Flagg ! »
Alastar se retourna vers lui. Le mage était là, dans la rue.
« Vous avez invoqué cette chose !
- Moi ? »
Alastar concentra des boules de feu dans ses mains, et les balança sur Flagg. Elles explosèrent contre son bouclier sans même qu’il n’eût à lever le petit doigt.
« Vous faites confiance à l’homme qui a déchiré les Anges par fierté, et vous m’accusez ? s’étonna-t-il. Je ne savais pas les démons si idiots...
- Que veux-tu dire, maudit mage ?
- Ce qu’il y a à dire... Sous cette cité, il existe un lac, le lac d’Hali, et c’est dans ce lac que sommeille Hastur. Les Grands Anciens sont des créatures très intelligentes, voyez-vous, et Hastur l’Indicible en fait partie. Il commande les Byahkee, et Lucifer compte l’utiliser pour ses plans. À quoi donc croyez-vous est-ce que tout cela rimait ? Vous convoquer ? Discuter avec vous ? Vous traiter comme des égaux ? Toi, un misérable Incube qui se fait fouetter le cul par sa salope de sœur ? Et toi, une Terranide-esclave qui pète plus haut que son cul ? Il ne s’est rapproché de vous que pour mieux vous sacrifier, et pour utiliser votre talisman afin de contrôler Hastur ! »
Alastar serra les lèvres. Le portrait que Flagg faisait d’eux n’était pas très flatteur, et l’Incube était très susceptible... Cependant, le sol se mit à nouveau à trembler, des lignes de faille commençant à dévaster R’lyeh.
« Réfléchissez donc ! Je connais cet endroit depuis des éons, j’aurais eu mille fois l’occasion de libérer Hastur si je l’avais voulu... Lucifer veut l’utiliser pour broyer les autres Grands-Princes Infernaux, et ainsi n’avoir plus aucune concurrence. Ce faisant, il pourra contrôler l’Enfer, le laissera à Hastur, et ira envahir les Plans Intermédiaires, ce qui a toujours été son objectif depuis la fin du Grand Conflit. Mais il a besoin de votre talisman, Shad... Car ce talisman comprend la magie du Roi Cramoisi, et le Roi Cramoisi est le seul à avoir jamais réussi à contrôler Cthulhu... Et, d’un autre côté, votre talisman est aussi le meilleur moyen qui nous est donné de sceller définitivement ce Portail, et de laisser Hastur croupir dans son lac nauséabond. »
L’Incube devinait l’ombrelle du choix à faire... Soit confier le talisman à Lucifer, soit le confier à Flagg... Ou le garder pour soi. Car, en toute honnêteté, Alastar ne voyait pas du tout à qui il pouvait faire confiance en ce moment.
-
La Louve serra les poings. Pourquoi c’était à elle que ce choix s’imposait ? Pourquoi s’était-elle qui devait trancher entre trois possibilités ? Se souvenant des corps putréfiés des démons dans cette fameuse salle, Shad se demandait sincèrement si elle devait avoir une quelconque confiance en cet homme…qui n’avait pas hésité à faire un portrait très peu élogieux d’eux. Oh elle péter plus haut que son cul ? Bha ! Qu’il pense ce qu’il veut ce con, la Louve se donnait le droit de la faire au vue de sa condition et du fait qu’elle n’était pas comme la plupart de son espèce. Alors oui, elle avait le droit d’être un peu orgueilleuse avec tout ce qu’elle avait traversé. Mais là n’était pas la question en ce moment. Non, ce qu’elle devait absolument faire était un choix qui lui pesait lourdement sur ses épaules. Sur le coup, la Lycane aurait tellement apprécié ne pas avoir cette lourde charge, ne sachant pas ce que le Diablotin pourrait penser du choix qu’elle ferait. Elle regarda Flagg, se demandant si c’était à lui qu’elle devait confier le médaillon. Bon, il les avait aidés deux fois, mais rien ne disait qu’ils n’auraient sut se débarrasser de la créature sans problème. Après tout, le javelot de glace avait surgit dès son apparition. Un peu comme si…Flagg les avaient attendus. C’était peut-être une coïncidence mais le timing était bien trop parfait.
Etrange, vraiment étrange. De plus, la Terranide avait parfaitement fait mention à ce mage qu’elle ne lui faisait guère confiance lors de leur rencontre dans la bibliothèque, alors pourquoi maintenant ? Et ces cadavres exposés dans la précédente salle, était-ce là son œuvre ? Ce Flagg avait tout de même pris avec lui l’ouvrage interdit le Necronomicon avec lui, ce qui était, en toute l’occurrence pas un fait anodin ! Il était aussi vrai que même s’il avait arraché en partie le talisman de la Louve lors de leur première rencontre pour faire reculer la cohorte d’araignée et qu’il le lui avait rendu, cela ne changeait en rien le fait que la Terranide se méfiait absolument de lui comme de la Peste. Et puis comment un être humain pouvait-il vivre des éons ? Soit c’était là une manière que Flagg avait utilisé pour signifier qu’il avait passé déjà de nombreuses années ici, soit, il fallait le prendre au sens propre et considéré donc que ce que el duo voyait n’était là qu’une odieuse façade.
L’Okami attrapa son collier et le retira de son cou, mais le garda en main, ne l’envoyant pas vers Flagg comme cela aurait pu être pensé. Le garder ? Elle ne savait pas réellement comment l’utiliser et il fallait agir au plus vite. Ce n’était pas comme si elle pouvait se permettre d’aller faire un tour pour voir Elise alors qu’une créature démoniaque venant de temps immémoriaux tentait d’intégrer leur plan. Il ne restait donc plus qu’une solution. La Lycane vit une ombre rapide passée au-dessus d’eux, une ombre démoniaque dégageant une forte aura magique. Espérant intérieurement que la talisman n’allait pas le brûler comme l’autre fois et qu’il lui permettrait d’être utilisé, la Louve lança l’artéfact tout droit dans les griffes de Lucifer.
« Je préfère le filer à un être que je sais mauvais de nature, qu’à un être qui semble cacher son identité et qui pourrait être bien pire»
Le choix avait été risqué mais il était là le moins dangereux pour la Louve. Ironiquement, elle faisait confiance au Malin, à celui qui, comme le décrivait le Mage allait faire entrer les plans dans un nouvel âge de terreur. Cependant, Lucifer ne cachait pas son jeu en comparaison de Flagg. Les dés avaient été lancés et ils n’étaient à présent plus possible de faire marche arrière. Au même moment, une voix sombre retentit dans les esprits présents dans la ville :
« Vous résister. Vous tenez à votre vie comme si elle compte réellement. Vous apprendrez… »
Etait-ce là une mise en garde ? Etait-ce là la voix du Grand Ancien ? Ce dernier avait déjà fait sortit une bonne partie de son corps et agir maintenant serait de surcroît la chose la plus intelligente à faire. Ils devaient se rendre au portail mais…comment faire avec ce mage qui leur bloquait la route ?
-
Alastar n’avait aucune obligation de restituer le talisman à Lucifer. La seule chose que l’Incube souhaitait éviter, c’était une invasion de l’Enfer sur les Plans Intermédiaires... Il avait beaucoup trop d’amantes qui risquaient de perdre la vie ! De plus, contrairement à bon nombre de démons, Alastar n’était pas un démon belliciste rêvant de s’implanter sur Terre ou sur Terra. L’Enfer n’était pas un endroit très joyeux, ni très glamour, mais ce n’était pas une raison pour ravager d’autres endroits paradisiaques. Il ignorait ce qui avait transformé l’Enfer en ce bourbier infernal, et pensait juste qu’il fallait profiter des autres Plans. Et, enfin, lui ne faisait pas confiance à Flagg aussi... Mais il ne croyait pas non plus Lucifer. L’homme avait déjà trahi les Anges, et on ne pouvait pas rester Prince Infernal pendant des millénaires sans avoir commis son lot d’atrocités. La passion de Lucifer pour la culture, les sciences, pouvait très bien être n’être qu’un enfumage destiné à lui permettre de récupérer ce fichu talisman. Alors, à qui faire confiance ? Alastar était plus joueur que Shad. Flagg avait eu l’occasion de les tuer, et les laissait choisir... Or, tantôt, il avait porté le talisman, et pouvait donc très bien le récupérer s’il le souhaitait. Cherchait-il, par ce biais, en refusant de le prendre, à leur montrer qu’il était de bonne foi ? Mais, dans ce cas, comment expliquer la présence de ces démons empaillés, s’il prétendait connaître cet endroit depuis tant d’années ? Les questions se multipliaient dans la tête du bel Incube, mais Shad avait fini par prendre sa décision.
Aucune réaction ne vint éclairer le visage du magicien. La voix du Grand Ancien résonna soudain, forte, tonitruante, faisant saigner les oreilles d’Alastar. Elle était également chargée de malice, et, en l’entendant, Alastar se mit à hurler, ayant comme une furieuse migraine, et porta ses mains à ses oreilles. C’était une voix aux intonations redoutables, sombres, cruelles et fortes, une voix chargée de folie, et, quand il revint à lui, ce fut pour voir d’immenses tentacules jaillir hors du Portail, et s’abattre violemment sur les rangées de maisons. Il bondit devant lui, et attrapa Shad, la ceinturant, les écartant ainsi du temple, qui se retrouva pulvérisé sous un immense tentacule, faisant de surcroît disparaître Flagg.
Ils se retrouvèrent ainsi dans une grande-rue, et, le Portail se dressait au loin. Alastar se releva alors, mais vit alors, avec effori, une multitude de byahkee sortir du Portail. Une véritable flopée qui jaillit, noircissant les hauteurs de la grotte, en poussant des hurlements et des croassements.
« Oh merde... Vite, Shad ! »
Le duo se mit à courir rapidement, tandis que plusieurs Bayhkee fondaient vers eux. Où était ce maudit Flagg quand on avait besoin de lui ?! En en voyant un s’approcher rapidement, Alastar lui balança une boule de feu, qui explosa au contact de son torse. Le Byahkee hurla de rage, et tomba en piqué, de la fumée s’échappant de son corps, et il heurta un toit, secouant la tête. D’autres fondaient sur eux, lorsque, soudain, le sol se mit à vibrer.
« Votre existence n’a pas de sens...
- HAAAAAAAA... !!
- Vous êtes des esclaves agissant comme s’ils étaient des Dieux... »
Le Diablotin tomba à nouveau sur le sol, cette voix le tiraillant de part en part. Shad aurait alors pu se rapprocher de lui, mais un Byahkee se posa juste devant chez elle, et poussa un hurlement. Le talisman se mit alors à s’illuminer, et, jaillissant du sol, des fils argentés jaillirent, et s’entortillèrent autour du corps du Byahkee, l’amenant à se contorsionner, tandis que les fils s’abaissaient lentement, contraignant l’animal coincé à l’intérieur à fléchir les genoux... Puis la compression se poursuivit, et la créature finit par exploser de l’intérieur, dispersant du sang tout autour.
Entre-temps, le Portail continuait à flamboyer d’une redoutable lueur énergétique, et, alors qu’Alastar était en train de se redresser, une silhouette massive se posa devant eux.
Lucifer.
N’accordant même pas un seul regard pour Amastar, il l’enjamba, et se rapprocha de la femme :
« Cet idiot est venu sans aucune protection... La voix d’un Grand Ancien n’est pas faite pour nos oreilles. Votre talisman vous protège, vous... Il y a un autel sur la place, face au Portail... C’est là que vous devez le poser. Insérez le talisman, et nous pourrons en finir avec cette bête. Allez, vite ! »
Deux Byahkee se rapprochèrent, mais Lucifer, sans même les regarder, tendit la main vers eux, et deux éclairs étincelants et éblouissants en jaillirent, frappant les monstres, les tuant sur le coup, leur carcasse grillée tombant ensuite mollement sur le sol.
Le temps, visiblement, pressait.
-
Musique ! (https://www.youtube.com/watch?v=wPOX24bHhzk)
Il ne l’avait pas rattrapé ? Pourquoi ne l’avait-il pas rattrapé ? La Louve rattrapa rapidement son talisman, le remettant autours de son cou avant de se tourner vers Alastar, se demandant ce qu’il avait à crier ainsi. Sa stupeur fut grande quand elle vit le sang s’écouler de ses oreilles, elle se tourna immédiatement vers Flagg, imaginant qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un coup orchestré par ce mage félon. Et pourtant, ce dernier n’avait pas bougé depuis. La Terranide ne put s’empêcher de se demander à quoi il pouvait bien jouer avant de voir au loin une énorme tentacule sortir du portail, s’élever dans les airs, et s’abattre sur eux. Ce fut à ce moment précis qu’Alastar décida de revenir à lui et de l’attraper afin de s’éloigner le plus vite possible d’ici. L’Okami vit les décombres retombé sur le mage, pourtant, elle ne l’imaginait pas mourir aussi facilement. Se retrouvant dans une grande rue, la Louve se releva aux côtés du Diablotin, observant l’immense portail au loin, voyant la légion de monstres s’en échappait, et de plus en plus de tentacules qui s’en extirpaient également.
« C’est pas vrai ! »
Shad se mis à courir au côté d’Alastar, vers où ? Elle n’en avait pas la moindre idée même si le portail semblait devenir de plus en plus grand à chacun de leur pas, prouvant qu’ils étaient en train de se rapprocher de ce dernier et donc, de la vague de monstre. La Lupine ne resta pas en retrait à se tourner les pouces, offrant son aide à l’incube pour faire reculer leurs agresseurs. Il y’en avait des centaines ! Courant et lançant des boules de feux, la Terranide se demanda comment ils allaient s’en sortir avant de totalement croulés sous leur nombre. La voix du Grand Ancien retentit à nouveau, et le cri de douleur d’Alastar emplit de nouveau les oreilles de la Louve. Elle…Elle l’entendait également mais n’avait pas de telle réaction. Elle n’eut cependant que peu le temps de se pencher sur ce souci, qu’un Byankhee fonçait sur elle, arrêté par son talisman. Voilà une nouvelle fonction dont elle n’avait pas conscience. S’apprêtant à aider Alastar à se redresser, son attention fut captée par la présence de Lucifer. Elle l’écouta lui résumé rapidement la situation. Ou du moins, lui expliquer pourquoi elle, porteuse du talisman fait par la magie du Roi Cramoisie, ne réagissait pas comme Alastar face aux murmures du Grand Ancien dans son esprit. Elle regarda par la suite vers l’autel et ne tarda pas à s’y rendre rapidement.
« Tous les lieux, toutes les choses ont une âme, toute les âmes peuvent être dévorées. »
Ces paroles, la Louve le sentait avait un sens mais, elle devait se concentrer sur sa tâche. Elle évita une tentacule qui s’abattait sur elle, tentant de faire ralentir sa progression. Une autre se souleva et tenta de la bloquer, elle l’esquiva à nouveau, glissant le sol, s’écorchant légèrement mais n’en tenant compte. L’objectif était déjà tout trouvé et elle n’avait pas le temps de se plaindre de quelques petites douleurs. Pas maintenant. L’autel fut bientôt à porter, portant sa main sur son talisman, l’Okami s’apprêta à le déposer sur le petit socle prévu à cet effet. Il n’y avait plus de temps pour savoir si elle devait réellement faire confiance ou non à Lucifer, il était temps de réagir et non plus d’agir. Arrivant devant l’autel, elel ne put que constater avec l’effroi la horde de Byankhee qui continuait à sortir du portail et le Grand Ancien qui continuait à pénétrer le plan Infernal. La Louve décrocha son talisman, et l’abaissa rapidement vers le socle prévu à cet effet. Ce dernier s’enclencha, et elle cria :
« C’est fait ! »
L’Okami lança également un juron tandis qu’elle sautait sur le côté pour éviter d’être écrasée. Mais Shad nota également que la tentacule bien que s’étant écrasée contre l’autel n’avait su le détruire. Pour l’heure, la Louve avait fait ce qu’on lui avait demandé et elle n’attendait plus que les instructions suivantes. Et elle espérait également que ce qu’avait dit Flagg au sujet de Lucifer n’était pas sur le point de se produire. Sinon, elle s’en mordrait les doigts pour l’éternité.
-
Lucifer n’avait pas récupéré le talisman pour une raison très simple : il ne pouvait pas le tenir. La magie qui s’en échappait le blesserait, et, face à un Grand Ancien, il n’était pas prudent de se laisser faire. Il avait donc conseillé à Shad d’aller poser le talisman, tout en repoussant les monstres d’Hastur. Les Byahkee étaient furieux, et on ne pouvait guère compter sur Alastar, qui gisait sur le sol, terrassé par les sons d’Hastur. Lucifer, en serrant les dents, utilisait toute sa force pour pulvériser cette armée, balançant des arcs électriques meurtriers depuis ses doigts, soufflant de longues langues de feu avec sa bouche, transformant toute la ville en une intense zone de guerre. Lucifer s’élança dans les airs, et vit un tentacule se rapprocher de lui. Il forma un bouclier et bondit sur le côté. Le tentacule défonça toute la rue, provoquant une crevasse épaisse dans la ville, tandis que, depuis sa peau, des Byahkee s’élançaient, ainsi que de multiples petites tentacules, formant comme des serpents longs et noirâtres qui remontaient le long des immeubles. Hastur l’Indicible était en train de corrompre son élément, comme tout Grand Ancien le ferait. Les tentacules se rapprochaient lentement du Diablotin, qui était en train de se réveiller.
Alastar avait une migraine épouvantable, et glapit en voyant les tentacules, fondant sur lui comme ne nuée de serpents. Une boule de feu jaillit de ses doigts, et explosa contre les tentacules... Mais les tentacules détruits se reconstituèrent, reprenant leur redoutable reptation. Le Diablotin entreprit alors de s’envoler, déployant ses ailes... Malheureusement, un Byahkee l’intercepta au vol, plantant ses serres dans son dos, puis mordit son cou. Alastar poussa un hurlement de douleur, et traversa une fenêtre, s’écrasant dans une ancienne maison, du sang ruisselant de son dos, ainsi que de son cou. L’homme avait atterri dans une chambre poussiéreuse, et se tenait la tempe, tandis que le Byahkee se releva. Lui, le monstre, avait atterri dans le couloir menant à la chambre, et sa tête hideuse et triangulaire, avec ce long bec hérissé de crocs, apparut à l’entrée.
« Bordel ! »
Une nouvelle boule de feu jaillit, et frappa le monstre au bec, le faisant reculer en secouant sa tête. Compliquée, la situation peinait à s’améliorer pour le pauvre Incube, qui se redressa lentement, s’appuyant contre le mur, en sueur. Le Byahkee s’avança alors, et ses dents claquèrent dans le vide, loupant de peu Alastar qui avait bondi en avant. Le Diablotin lança alors sa boule de feu sur le sol, fragilisé après toutes ces années, et les poutres lâchèrent sous le poids du gros monstre, le faisant tomber au-rez-de-chaussée, où il hurla à nouveau.
« On me nique pas comme ça, moi, bâtard !! » vociféra Alastar.
Entre-temps, Shad avait réussi à placer le talisman, ce qui fit luire le Portail. Lucifer apparut alors, au-dessus d’elle, et, devant les yeux de Shad, plutôt que de voir les tentacules disparaître, une silhouette vint au contraire se former au milieu de l’amas de tentacules grouillant sur le sol.
Hastur (http://orig03.deviantart.net/6373/f/2012/216/e/9/hastur__el_rey_amarillo_by_borjapindado-d59r38d.jpg) apparut alors, un corps qui ne semblait être composé que d’un amas indescriptible de tentacules. Lucifer se posa alors devant lui, serrant les dents.
« Hastur... L’heure de la Convergence approche. Je t’ai convoqué pour avoir ton aide ! »
Hastur tourna alors sa « tête » vers lui, tandis qu’un sifflement d’air les traversa.
« Cthulhu sera bientôt réveillé si on ne fait rien pour l’en empêcher ! Apporte-moi ton soutien pour empêcher les Murs de s’effondrer ! »
Pour seule réponse, Hastur hocha la tête, puis une voix émana, comme un sifflement d’air.
« La Convergence a commencé, petit homme... Les Incursions ont débuté, les Murs se sont flétris depuis bien longtemps. Tu n’es qu’un fou illusoire. »
Une terrible bourrasque jaillit alors, et frappa Lucifer, l’envoyant s’envoler à l’autre bout de la grotte, tandis qu’Hastur se retourna vers Shad.
« On m’a murmuré ton nom... Celle qui porte le sceau du Beyonder. »
Il reprit alors, après quelques secondes :
« Que me souhaites-tu ? »
-
La Louve fut quelque peu médusée de voir apparaître une simple silhouette devant elle. Une forme semblant faites que d’un amas incompréhensible de tentacules logés dans une toge de couleur jaune. Etait-ce cela la forme de ce Grand Ancien ? D’Hastur ? Elle qui s’attendait à voir une bête immonde et immense, cette apparence au gabarit d’un homme avait de quoi déconcerter. Elle le regarda, avant de regarder Lucifer, sachant pertinemment qu’il allait prendre la parole dans la seconde suivante. L’Okami garda donc le silence, un frisson la parcourant quand un sifflement d’air provoqué par Hastur la traversa. C’était comme si cet air, ce simple souffle aurait pu la trancher en deux s’il l’aurait désiré. La Lycane savait qu’il ne fallait, ô grand jamais sous-estimer ces créatures venues d’un temps immémoriaux et, pour tout avouer, elle se demandait bien si Hastur allait accéder à la requête qui venait d’être dicté par Lucifer. La réponse du Grand Ancien ne tarda pas à venir, envoyant valdinguer le Prince Infernal, comme s’il n’était ni plus ni moins qu’une poupée de chiffon. Apparemment, non, il n’allait pas accéder à sa demande.
« On m’a murmuré ton nom... Celle qui porte le sceau du Beyonder. »
Le sceau du Beyonder ? La Terranide ne réfléchis pas longtemps, jugeant qu’il s’agissait rien d’autre que du médaillon arachnéen qu’elle portait autour du cou. Ce même artéfact qui l’avait protégé des murmures insidieux d’Hastur, l’empêchant d’hurler à la mort comme Alastar l’avait fait auparavant. Cependant, la Louve se demandait bien quelles étaient la nature des murmures la concernant, s’attendant sur le coup à subir le même sort que Lucifer, pensant déjà vivre ses derniers instants. Au moins, elle aura vu deux Grands Anciens dans sa vie, ce qui, en l’occurrence, n’était pas banal. Des Byankhees hurlèrent dans sa direction, se posant tout autour d’elle et de leur maître, leurs becs acérés lançant des cris stridents. La Lycane fit glisser son regard sur ces bêtes avant de le reporter sur Hastur :
« Que me souhaites-tu ? »
La question surpris l’Okami qui crû que ses oreilles lui jouaient des tours, mais non ! Il venait bien de lui demander quelle était sa requête ! Les Byankhees qui auparavant les avaient attaqués, Alastar et elle, ne semblaient donner de signes de menaces immédiates. En songeant à Alastar, la Louve se demanda s’il subissait encore la douleur des chuchotements du Grand Ancien. Mais le temps était à une autre question. Elle devait répondre vite et choisir correctement son souhait. Tant de possibilités s’offraient à la Terranide ! Qui donc avait eu une telle opportunité dans sa vie ? Elle repensa subitement à la requête de Lucifer et décida d’orienter la sienne dans la même voie.
« Apportes-moi ton soutien Hastur, soit celui qui trahira les siens »
Pour l’Okami, les Grands Anciens travaillaient de concerts, jamais elle ne pourrait s’imaginer qu’il pouvait y avoir des guerres intestines entre eux. Ainsi, elle avait jugeait bon d’utiliser le terme de « trahison ». Il ne restait maintenant plus qu’à attendre la réponse du Grand Ancien et comme elle avait fait la même demande que Lucifer, la Louve s’attendait tout naturellement à subir le même type de réponse. A savoir, se faire expulsé au loin par un brusque courant d’air généré par le Grand Ancien.
-
Un Grand Ancien n’était pas une immense bête sauvage dotée d’un pouvoir colossal. C’était un être intelligent, conscient, et qui, à sa manière, pouvait communiquer. Cependant, il ne communiquait pas de manière usuelle, car il avait depuis longtemps dépassé l’usage réduit et minime des cinq sens humains. Un Grand Ancien les transcendait pour avoir une vision globale de la réalité et de l’existence. Et Hastur, lui, était un Grand Ancien particulier. Ceux qui analysaient les Grands Anciens avaient parfois vu en lui un rival de Cthulhu, quelqu’un qui serait son demi-frère... Mais ces notions de fraternité et de rivalité n’avaient, là aussi, aucun sens pour un Grand Ancien. Hastur se tenait donc face à Shad, et la pauvre Terranide, totalement larguée, finit par répéter, presque mot pour mot, la requête de Lucifer. Ces mots laissèrent planer un silence redoutable, tandis que la magie était en train d’atteindre des sommets impensables. Sous le « corps » d’Hastur, les tentacules se déplaçaient. Est-ce qu’Hastur parlait à la femme ? Ou est-ce que ses mots faisaient irruption dans sa tête comme par enchantement ? Comme il n’avait pas de bouche, la question pouvait se poser.
Tout autour de Shad, c’était un enfer de tentacules qui étaient en train de se développer, tournant autour d’elle... Des gros, des petits, des minuscules, certains ayant des yeux qui pointaient le long des gros tentacules noirs... On aurait pu croire à un fantasme japonais à grandeur nature, si Hastur n’était pas là, et si le groupe n’était pas en Enfer. Les tentacules s’enfonçaient dans tout R’lyeh, et Hastur finit par s’avancer le long de la femme.
« Mon soutien ? Les humanoïdes et leur sens de l’humour... »
Le vent se mit à onduler autour d’Hastur, et tournoya autour de Shad... Puis une tornade vint à se former au milieu de R’lyeh, une énorme tornade qui fit s’envoler le décor, envoyant valdinguer à l’intérieur des morceaux de maisons, qui venaient s’envoler pour taper contre le plafond, et repartir dans tous les sens. La tornade se mit alors à emporter Shad, qui, malgré toute sa bonne volonté, ne pouvait lutter contre les éléments. Son corps fila contre la tornade, mais, alors qu’elle s’attendait à une mort certaine, Lucifer la réceptionna, et se posa sur le sol. Les Byahkees hurlaient en disparaissant dans la tornade, sans que cela ne choque particulièrement le Grand Ancien.
Le Prince Infernal se faufila dans une faille sous le sol, protégeant ainsi Shad contre la redoutable tornade, qui était en train de dévaster la cité antique.
« Il aurait dû m’obéir, je ne comprends pas...
- Hastur n’obéit qu’à Hastur. Tu pensais qu’un misérable talisman, même imprégné du sang du Premier Né, suffirait à le convaincre ? Ton arrogance m’a toujours surpris, Lucifer... »
Le Prince Infernal se retourna vers l’origine de cette voix. Flagg venait d’arriver, jaillissant de l’obscurité, et ayant, à ses pieds, un corps à la peau rouge... Qui n’était autre qu’Alastar Magoa.
« Flagg ! Il le fallait bien... J’ai tué le Champion, il était normal que le second lieutenant du Roi Cramoisi déboule !
- Tu cherchais depuis si longtemps mon repaire, Lucifer... Il fallait bien que tu arrives à le trouver. Aurais-tu pu réussir à lire le Necronomicon que tu aurais compris qu’Hastur l’Indicible ne t’aurait jamais obéi.
- Me prends-tu donc à ce point pour un niais ? Je n’ai que faire de l’obéissance d’Hastur ! Qu’il détruise l’Enfer, il ne m’en sera que plus facile de gouverner enfin sur toutes les Légions ! »
Lucifer venait d’avouer que Flagg n’avait pas menti à Shad et à Alastar. Son plan avait toujours été de libérer Hastur, et de l’utiliser pour massacrer les Grands-Princes Infernaux, afin de pouvoir plus facilement les renverser par la suite. La tornade, elle, devenait de plus en plus dangereuse, car, non content d’être un simple courant d’air, elle émettait maintenant des arcs électriques.
« Et si, dans la foulée, je peux me débarrasser de toi...
- Tu peux toujours essayer, au moins...
- Oh, c’est un domaine dans lequel je suis plutôt doué... Laissons Hastur se réveiller et tout détruire, n’est-ce pas ce que ton Maître veut ? N’est-ce pas pour cela que vous avez poussé cet imbécile d’humain, ce Mandus, à réveiller Shug-Niggurath ? »
Flagg regarda lentement Lucifer... Puis sourit, en redressant la tête.
« Le Roi Cramoisi ne veut plus de ses Grands Anciens. Pas encore, du moins... Le réveil de Shub-Niggurath était une conséquence secondaire malheureuse. Nous voulions avant tout savoir s’il était possible, grâce à la Machine, d’ouvrir un Portail dimensionnel, de briser les Murs. L’expérience a été un succès. Toi, tu as voulu la répéter ici, et, le temps que je m’en rende compte, tu avais déjà tout assemblé, préparé les corps... Tout ce qu’il te manquait, c’était Shad...
- N’inverse pas les rôles... C’est toi qui veux son talisman, pour retrouver cette Élise...
- Les toiles d’Élise ne me font pas peur. Mais, si le Roi Cramoisi a envoyé le Champion pour elle, c’est parce qu’il voulait récupérer le talisman avant que tu ne mettes la main dessus... Car nous savions très bien qu’il te manquait la pièce-maîtresse pour réveiller Hastur. Maintenant, il m’incombe de remettre de l’ordre dans tout ce chantier. »
Lucifer serra les dents.
« Ne t’avise pas de me sous-estimer ! »
Une boule de feu vint perler dans la main de Lucifer... Quand un tentacule noir vint s’enrouler autour de sa taille, et le fit s’envoler hors de cet abri précaire. Entre-temps, Flagg tendit sa main vers le talisman, et ce dernier, comme happé par magie, vint se loger dans la sienne.
« Je vous conseille de veiller sur votre ami à la peau rouge. Je l’ai sauvé d’une mort certaine, mais il a été blessé. Ensuite, je ne saurais que vous conseiller de retourner à vos préoccupations, Madame Hoshisora. Ce conflit vous dépasse, et, si vous ne voulez pas connaître le même sort qu’Élise, je ne saurais que vous inviter à retourner vivre sereinement à Nexus. »
Et, sur ces paroles énigmatiques, mais non moins chargées d’une sourde menace, Flagg s’envola, et disparut par la faille.
Alastar, lui, gisait sur le sol, avec une plaie sur le côté, d’où du sang s’échappait...
-
Attendre une réponse, une réaction était toujours quelque chose de long quand on s’adressait à un être potentiellement dangereux. Encore plus quand il s’agissait d’un Grand Ancien. La Lycane n’étant pas sûre de la bonne interrogation à formuler avait tout simplement réitérer la même demande que Lucifer, attendant à présent la réponse d’Hastur. Tout autour d’elle des tentacules se formaient et la pauvre Lycane était pris dans ce cercle visqueux et immonde. Déglutissant, elle observait les appendices se mouvoir dans tous les sens, se sentant à la fois encerclée et observée, jusqu’à ce que les tentacules s’avancent sur son propre corps, lui procurant un léger frémissant. Nul pouvait prévoir ce qui allait se passer et par le simple contact de ces tentacules sur son épiderme, la Louve pouvait aisément deviner qu’Hastur n’aurait aucun mal à user de ces dernières pour la transpercer et mettre fin à l’arrogance d’une mortelle qui pensait contrôler un Grand Ancien.
« Mon soutien ? Les humanoïdes et leur sens de l’humour... »
Ce ton…n’annonçait rien de bon. Et avant que la Louve ne puisse réagir, une violente bourrasque la souleva du sol, l’envoyant valdinguer contre une imposante tornade qu’Hastur venait de former au centre de la cité. Les notions de haut, de bas, de gauche et de droite devinrent complètement obsolètes pour la Lycane qui se faisait promener dans tous les sens à une vitesse fulgurante. C’était encore même un miracle qu’elle n’eut pas le malheur de se prendre un obstacle de plein fouet, le choc l’aurait dans ce cas-ci probablement tuée sur le coup. Non, à vrai dire, elle allait mourir sous peu, la tornade n’allait pas la garder en son sein. Bon sang, tout ça pour ça….La Louve ferma les yeux, s’attendant au choc prochain, sachant pertinemment qu’elle ne pourrait rien faire contre et tandis qu’elle sentait son corps se faire projeter comme une simple poupée de chiffon vers ce qui devait être le sol, elle sentit également quelque chose ou plutôt quelqu’un la réceptionner avant que son corps ne percute le sol. Prise de surprise, la Lycane ouvrit immédiatement ses yeux, s’attendant à voir Alastar et fut plus que surprise de voir Lucifer. Bien qu’elle sentait que son secours n’était pas dénudé d’intérêt, la Louve était loin d’être dupe.
Le Prince infernal se dirigea vers une faille à l’abri de la tornade dévastant la cité antique. Lâché par ce dernier, la Terranide ne savait quoi répondre quant à l’interrogation que Lucifer avait formulée à voix haute. C’était vrai qu’en toute logique, Hastur aurait dû lui obéir. Alors pourquoi ? Pourquoi ne l’avait-il pas fait ? la réponse fut donnée par Flagg lui-même. Entendant sa voix, Shad se retourna vers la source, ses yeux s’écarquillant en voyant le corps meurtri d’Alastrar gisant au pied du mage. Que lui était-il donc arrivé ? Impuissante, la Louve se retrouva ainsi mêlée à un dialogue où discernait la vérité du mensonge semblait impossible. D’après les dires de Flagg, les corps des démons qu’ils avaient vus n’étaient pas l’une de ses œuvres mais l’une de Lucifer lui-même. D’autant plus que ce dernier avait également avoué qu’il cherchait à renverser les Enfer en utilisant la puissance du Grand Ancien, tout comme Flagg leur avait prédit. Ainsi donc, cet homme, ce mage avait-il réellement dit la vérité ?
La suite se passa relativement vite. Des menaces, des insultes, une attaque, des tentacules qui s’enroulent et envoies au loin Lucifer, son talisman reprit par Flagg et une dernière phrase lourde de sens. La Lycane cligna des yeux légèrement perdue tandis que le mage disparaissait dans l’instant. Secouant sa tête pour remettre ses idées en place, elle se dirigea vers Alastar, se mettant à genou à côté de lui et observa sa blessure. La plaie n’était absolument pas belle à voir. Prise d’un doute, l’Okami voulu se relever et partir vers la cité mais elle la raison la frappa bien vite. Elle ne pourrait de toute façon rien faire et le mieux serait qu’elle soigne le pauvre incube. Malheureusement, des sors de soins, la Lycane n’en connaissait pas réellement et le seul moyen qu’elle avait pour arrêter le saignement était de cautériser par le feu. Une chance que le Diablotin était un démon et que donc, une petite brûlure ne risquait, en toute logique ne pas lui faire grand mal. La Terranide posa donc une main contre sa coupure, faisant luire des flammes dans sa paume et renfermant la blessure de l’incube de cette manière quelque peu barbare. Mais cela n’était guère suffisant pour soigner convenablement le Diablotin.
Jurant, la Louve réfléchissait à toute vitesse avant de voir qu’il n’y avait qu’une seule solution : Retourner au Palais Magoa. D’autant plus que tout autour d’eux, le sol commençait à trembler, les murs à s’effriter et les innombrables tentacules d’Hastur s’avançaient vers eux, tout comme elles s’avanaçaient dans le reste de la cité antique qui n’était maintenant plus que ruine et désolation. Shad n’avait donc pas le choix, et elle jugeait que leur mission de s’infiltrer chez le Roi Cramoisi avait été accompli. Peut-être pas avec le résultat escompté mais ils avaient fait leur part. Se concentrer, la Lycane visualisa le Palais des Magoas, espérant qu’aucune protection ne l’empêcherait de s’y rendre, comptant sur l’essence d’Alastar pour obtenir un « laisser-passer ». Le Portail fut créée mais elle ne put déterminer s’il s’agissait réellement de la destination prévue ou non. Cependant, la Louve n’avait guère de temps à perdre, un immense tentacule se soulevait déjà dans les airs et s’abattaient, détruisant des ruines et se dirigeant dangereusement et à grande vitesse vers le duo. Sans attendre une seconde de plus, la Lycane tira Alastar dans le portail, juste à temps, la tentacule s’abattant violemment sur le sol à la seconde suivante.
« Pu…. »
Ne se préoccupant pas de savoir si elle était ou non au bon endroit, la Louve souffla cependant face à ce changement soudain de décors, passant d’une vielle ville remplit de tentacule à..un couloir remplit de tableaux affichant Onyxian dans une posture plus qu’équivoque. Pas de toute, ils étaient au bon endroit. Se penchant sur Alastar, la Louve écouta le rythme de sa respiration, le trouvant fort faible amis fut néanmoins rassurée de voir qu’il ne saignait plus. Regardant à gauche et à drotie, elle tenta d’interpeller quelqu’un :
« Hé…Alastar aurait besoin de soin ! »
Malheureusement, l’Okami doutait fortement que quelqu’un lui vienne en aide. Mais, elle espérait néanmoins que les succubes n’allaient pas laisser leur petit incube de Diablotin dans la panade. Même s’il fallait l’avouer, la charité n’était pas un atout des Enfers.
-
Qui sème le vent récolte la tempête... Lucifer avait voulu jouer avec des forces qui le dépassaient, convaincu que sa puissance naturelle et ce talisman lui permettraient de s’entendre avec Hastur, un Grand Ancien qui avait toujours été décrit comme particulier, différent des autres, et refusant l’autorité de Cthulhu. Malheureusement, Hastur semblait refuser toute autre forme d’autorité que la sienne, et l’amas de tentacules qui avaient vaguement composé un corps disparut, tandis que Lucifer, face au Portail, sentait une magie terrifiante s’en échapper. Tout le plafond tremblait, vibrant dangereusement... Puis Hastur relâcha l’immensité de son pouvoir.
Dehors, le long des montagnes escarpées, à la surface, les pierres se mirent à trembler, lentement, puis, progressivement, les vibrations s’accentuèrent, comme si un séisme était en train de les ravager. La lave jaillit des rivières volcaniques, et les montagnes explosèrent sous l’effet d’immenses tornades qui se mirent à flotter dans les airs. Des super tornades (http://fr.ubergizmo.com/wp-content/uploads/2013/06/tornade.jpg) se formèrent, immenses monstres de nuages noirs qui se mirent à tout absorber autour d’elles, ne laissant plus rien de l’antique palais du Roi Cramoisi ou de R’lyeh, modifiant les cartes de cette région, tout en répandant une onde magique qui se fit ressentir dans tous les Cercles Infernaux.
Dans son immense palais,
Asmodée (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/97/12/b9/9712b9664d5643e418cfd8df92102c36.jpg) était au lit, besognant l’une de ses nombreuses femmes, une redoutable démone à la peau noire (http://orig10.deviantart.net/ae08/f/2011/207/d/7/demon_queen___01_by_aditya777-d41owak.jpg). Une tâche normale pour le Prince de la Luxure, qui était un être pouvant aussi bien prendre l’apparence d’un homme que celle d’une femme. Asmodée remuait en harmonie avec elle, la prenant depuis maintenant des heures, depuis qu’il était revenu de l’audience avec Belzébuth... Quand un tremblement de terre le saisit, et le renversa, faisant tomber plusieurs des tableaux ornant la magnifique chambre.
Surpris, Asmodée sentit alors une force magique phénoménale, si grande qu’elle était en train de recouvrir tous les Enfers.
«
Mais que... ? »
Il se dépêcha de courir vers l’une des multiples terrasses de son vaste palais, et ouvrit les portes. Les terrasses surplombaient un grand jardin tentaculaire et aphrodisiaque, mais, ici, ce n’était pas le sort de ses multiples esclaves piégées dans les tentacules qui l’attira, ou les doux et sensoriels parfums s’en échappant... Mais le spectacle sinistre. D’énormes tornades flottaient devant le palais, le long d’une mer intérieure, un lac souterrain si vaste que, de fait, il en constituait une mer, et était l’une des sources du Cocyte, l’un des grands fleuves traversant l’Enfer.
D’immenses tornades se tenaient sur cette mer, et elles n’étaient pas naturelles, provoquant des éclairs et des chutes de boules de feu. Asmodée vit, à gauche et à droite du palais, des explosions parcourir les falaises cerclant sa demeure, puis des éclairs terrifiants s’abattirent sur sa demeure, provoquant, ici et là, des incendies. Il vit une boule de feu fuser droit vers l’une des tours du palais, provoquant une nouvelle explosion.
«
Oh non... »
Des cors retentirent alors, sonnant l’alarme générale. Une nuée d’oiseaux meurtriers s’approchaient, et Asmodée vit des milliers de Byahkee.
«
Repoussez-les ! » tonna une autre voix sur une autre terrasse circulaire.
Cette voix appartenait à une autre des femmes d’Asmodée, la Succube
Claris (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/48/f1/25/48f1253ce64692251ac695ca9d5d61b0.jpg), une succube-guerrière qui dirigeait plusieurs Légions Infernales. Venant accueillir les Byahkee, des nuées de démons volants s’abattirent sur eux, se livrant à une danse terrifiante dans le ciel, parsemée d’éclairs meurtriers, les démons et succubes d’Asmodée étant guidés par une autre de ses femmes (notons que les femmes d’Asmodée étaient généralement ses propres filles), la Succube
Amorra (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/f5/44/93/f54493a37d9120f581b4d9f6b555258b.jpg), aussi belle que redoutable.
En 1947, les États-Unis avaient connu la plus forte tempête de tornades jamais enregistrée, appelée
Super Outbreak. En une journée mortelle, du 3 au 4 avril, on avait ainsi recensé 148 tornades, qui avaient frappé le pays sur une superficie de plus de 1 400 kilomètres carrés. Ce qui se passait ici était le même phénomène, mais amplifié par les pouvoirs du Grand Ancien. Hastur venait définitivement de se réveiller, et ses immenses tentacules sortaient des monts dans lesquels il s’était trouvé. Des Byahkee volaient dans tous les sens, et, au milieu de ce cauchemar, Hastur se dressait, sous sa forme originelle : un être gigantesque et cauchemardesque, dont la seule vue, disait-on, faisait perdre la raison aux gens normaux. Le Grand Ancien enterré en Enfer venait d’émerger, un géant plus haut que les montagnes, dont le corps tout entier ne semblait être qu’un improbable amas d’immenses tentacules d’où, continuellement, des centaines et des centaines de Byahkee sortaient, poussant le long de ses tentacules comme d’affreuses pustules qui, en éclatant, faisaient sortir l’un de ces horribles monstres :
(http://img110.xooimage.com/files/0/5/e/hastur-4cd7154.jpg)
Pendant ce temps, alors que les Enfers tout entiers tremblaient, dans le Palais des Magoa, Alastar était couché sur un lit, et Onyxian, sa redoutable grande sœur, était en train de le soigner, tout en écoutant les rapports de ses démones.
«
Des tempêtes ont éclaté près des demeures des Grands-Princes. »
Une attaque foudroyante et infernale, rappelant les vieilles légendes infernales sur les Grands Anciens. Onyxian était en compagnie de deux démones redoutables, des jumelles, qu’on désignait communément par la couleur de leurs cheveux :
Blue (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/2c/69/6f/2c696fe8e16158ff9d0b6cae1799dba3.jpg) et
Purple (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/81/b3/ba/81b3ba22b24189a3082f57a022a9b237.jpg).
Onyxian était désemparée face à ces évènements. Le Palais Magoa était aussi attaqué par des Byahkee, tandis que des tremblements de terre secouaient tout l’Enfer. Les tentacules d’Hastur s’enfonçaient si profondément dans le sol qu’il avait atteint les plaques tectoniques, s’en servant pour faire trembler le monde entier.
«
Quelle est notre stratégie ? -
Il faut venir en aide à Asmodée ! -
Et perdre du temps et des hommes ? Nous devrions plutôt concentrer nos forces sur Hastur... -
Nous n’avons aucune chance face à lui ! -
Nous ne ferons rien d’utile auprès d’Asmodée ! -
SILENCE ! »
C’était une belle stryge (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/32/53/7d/32537d18d46f9a2e7f92cf2d361decd7.jpg) qui soignait Alastar, tandis que Shad, après ses explications, suivait Onyxian. La Matriarche marcha rapidement, rejoignant une pièce, où elle tenta de communiquer avec Asmodée... Et finit par tomber sur Claris.
«
Onyxian ?! -
Nous sommes attaquées ! -
Nous aussi ! Un Grand Ancien... -
C’est Hastur ! -
Asmodée a réuni toutes les Légions. Lui et Amorra vont partir affronter Hastur, ainsi que les autres Légions Infernales. Vous devez vous rendre là-bas ! »
Amorra se tut pendant quelques secondes, et fronça les sourcils :
«
Avez-vous la Terranide ? »
Onyxian tourna la tête vers Shad, et hocha la tête.
«
Oui... -
Asmodée veut la voir. Amenez-là immédiatement ! »
La connexion était mauvaise, car la magie saturait tout. Néanmoins, Onyxian avait bien compris. En cette situation, Asmodée était, plus que jamais, son Prince et son souverain.
«
Nous devons y retourner, Shad... Ne t’en fais pas pour Alastar, il est bien traité ici. »
-
A peine son appel fut lancé, que la Louve vit débarquer dans le couloir où elle se trouvait avec le Diablotin couché et se vidant de son sang à ses pieds, Onyxian précédée de quelques succubes. Immédiatement et face à la gravité de ses blessures, Alastar fut pris en charge et fut amené dans une salle annexe pour recevoir les soins nécessaires. En observant une dernière fois sa blessure, la Lycane ne pouvait s’empêcher de se demander si c’était l’un de ces monstres ou Flagg lui-même qui l’avait si gravement blessé. Tout comme Alastar, Shad reçu également quelques soins, mais comparé à l’incube, elle n’avait pour ainsi dire rien. Il fallait aussi dire qu’à chaque danger, Alastar avait fait en sorte de se mettre entre le dit danger et la Louve, la protégeant ainsi et écopant des coups à sa place. Et même quand elle aurait dû mourir, fracassée sur le sol, Lucifer l’avait intercepté, « l’obligeant » encore à vivre. Pour ainsi dire, l’Okami n’avait que des blessures bégnines comparées à celle de l’Incube.
Pendant qu’Onyxian s’occupait de le soigner, la Louve lui fit un résumé des parties importantes de leur périple. Ainsi, Shad raconta à Onyxian la présence du Necronomicon dans le palais du Roi Cramosi, leur première rencontre avec Flagg, qui, elle l’avait appris plus tard était bien un agent du Roi, le second après le Champion qui fut envoyé. La Louve conta que ce mage s’était emparé de l’ouvrage maudit et qu’en le suivant Alastar et elle-même tombèrent sur une ville souterraine où un immense portail en son centre était présent. Un portail garni de runes qui s’étendaient sur toutes les rues de la cité. La Louve fit également mention de la présence des cadavres des démons dans l’une des pièces entourés de nombreux glyphes anciens. Elle n’oublia pas de résumer également les derniers évènement, l’incantation d’Hastur, les paroles de Flagg, sa tâche qui lui avait été confié de mettre le talisman sur l’autel, le fait que ce qu’avait mentionné Flagg concernant Lucifer s’était avéré véridique, le dialogue entre les deux protagonistes par la suite et…sa fuite avec le corps meurtri du Diablotin. En y resongeant, tout cela n’avait rien de bien glorieux et la Louve alla même se demander qui était le responsable derrière le massacre qu’elle avait pu voir avec Alastar, qui avait tué ces démons pour alimenter le portail ? Flagg ou Lucifer ? A force, il serait facile de penser que les deux avaient travaillé de concert.
Tandis qu’elle faisait un rapide résumé à Onyxian, bien que rapide pouvait être un grand mot avec tout ce qu’il y’avait à raconter, mais la Terranide avait fait en sorte d’aller directement à l’essentiel à chaque fois, on pouvait entendre une sorte de culpabilité dans le ton de sa voix. Pour la Louve, tout cela était de sa faute, tout ce qui arrivait actuellement l’incombait et elle s’imaginait déjà passer à la potence. Même ce fameux petit éclat joueur et curieux qu’elle gardait au fond de ses prunelles avait disparu, laissant place à un regard presque morne. Abattue, voilà ce qu’elle était. Mais comment ne pas l’être quand on était la cause principale de tout ce foutoir ? A peine l’Okami jetait –elle un regard au dehors qu’elle pouvait voir des Byankees se battre contre des démons volants et des tornades crachant des éclairs et des boules de feux. C’était une vision apocalyptique et tout cela, était pour sa part, de sa faute. A la fin de ses explications, Onyxian avait demandé à la Louve de la suivre et c’est ce qu’elle fit, n’ayant de toute façon pas matière à refuser.
Pendant la conversation qui se déroula entre les deux succubes, Shad resta silencieuse avant de presque pâlir sur place en entendant qu’Asmodée voulait la voir. Ce même Prince Infernal qui avait dit ouvertement à Onyxian que pour éviter tout type de souci elle devrait mettre fin à sa vie. Mais comment pourrait-elle le blâmer après ce qui venait d’arriver ? D’autant plus que la Louve n’avait aucune idée en quoi elle pourrait être encore utile à présent. Mais la Matriarche des Magoa avait raison, elles devaient y aller. Opinant du chef, Shad attendit qu’Onyxian ouvre un portail. Portail qui ne put être ouvert dû à la forte perturbation magique qui régnait aux Enfer à cause d’Hastur. Elles n’eurent donc pas d’autres choix que d’y aller en vol. Changeant de forme, la Lycane déploya ses ailes et suivit Onyxian. Les deux femmes furent rejointes par quelques succubes de combat qui étaient principalement là pour leur éviter de se prendre des Byankhees en pleines figures. Cela n’empêcha pas le fait que la Louve dû user de quelques sorts pyrotechnie pour en tenir éloigner. Par chance et du fait qu’elles ne devaient pas traverser plusieurs cercles infernales, le Palais de la Luxure fut vite atteints. Et avec lui la vision d’horreur provoquée par les super tornades du Grand Ancien.
Comment elles étaient arrivées presque sans heurt ? Un gros coup de chance voilà tout. Rechangeant en l’espace d’une seconde sa forme tandis qu’elle posait ses pieds sur le sol de la cour, la Lycane continuait à suivre Onyxian. Et qu’importe où son regard se posait, soit elle voyait des démons se battre contre ces espèces de monstres volants, soit elle voyait une boule feu traversé le ciel et s’abattre contre l’un des pans du Palais, soit, c’était un éclair qui zébré le ciel et qui s’abattait sur des démons situés au sol. En regardant au-dessus de son épaule, elle pouvait même voir la super tornade qui tournoyaient sans cesse, crachant ces hordes de Byankhees qui se dispersaient dans tous les Enfers. Les deux femmes atteignirent finalement le Palais et s’y engouffrèrent, allant par la suite rejoindre Asmodée là où il se trouvait. Une rencontre dont la Lycane n’avait du tout envie de faire sur le moment.
-
Un Grand Ancien n’était pas une menace à prendre à la légère, et tout l’Enfer était en train de trembler. Hastur venait de déchaîner son pouvoir, et, aussi incroyable que ce soit, ce n’était encore que le début. Tous ceux qui pensaient que les écrits et les ancêtres avaient amplifié la force et la terreur des Grands Anciens, tous ceux qui pensaient qu’il y avait dans cette histoire quelque chose de superstitieux, en étaient ici pour leurs frais, et la désillusion était de mise.
Onyxian fonçait avec Shad vers le Palais d’Asmodée, tandis que ses Succubes et ses Incubes volaient dans une autre direction, vers la zone de combat. Les Grands-Princes déployaient l’intégralité de leurs Légions, oubliant leurs querelles pour se livrer à un combat qui ne risquait pas de les laisser indemnes. Rien à voir avec l’abattoir Mandus ; tout ce que Shad et Adamante avaient affronté au sein de la Machine, ce n’était qu’un tentacule de Shub-Niggurath. Là, Hastur était clairement sorti, et sa force colossale s’abattait sur ce monde, cherchant à le broyer pour aller au-dessus.
La Matriarche eut une vision d’horreur en approchant du Palais d’Asmodée. Des tornades dansaient dans les airs, arrachant des morceaux entiers du palais. La mer, complètement démontée, lançait d’énormes vagues qui avaient englouti les jardins d’Asmodée, ainsi que les étages inférieurs, tandis que des nuées de Byahkees fondaient sur les démons. C’était effectivement un spectacle apocalyptique, et, jaillissant du sol comme d’immenses vers, les tentacules d’Hastur se plantaient dans la roche, et des Byahkees poussaient, amenant des démons à tenter de détruire les tentacules.
Onyxian se posa sur une terrasse, et vit des myriades de boules de feu jaillir depuis le palais, provoquant une violente explosion qui embrasa le ciel, provoquant la mort de nombreux monstres d’Hastur. Elle pénétra à l’intérieur du palais, Shad sur ses talons, et s’enfonça dans un couloir, menant dans les profondeurs du palais.
« C’est incroyable... Je ne pouvais pas savoir qu’une telle puissance existait... »
Elle avança rapidement le long du couloir, et descendit des marches en colimaçon qui la conduisirent face à Asmodée. Plusieurs démons tentaient de maintenir un Portail ouvert.
« Qu’est-ce que vous fabriquez ici ? tonna Asmodée en se retournant vers Onyxian et Shad.
- Vous vouliez voir Shad... Celle qui...
- Je sais ce qu’elle détient. Ce foutu talisman ! Je vous avais dit de vous méfier !
- C’est Lucifer qui a réveillé Hatsur ! Tout cela fait partie de son plan depuis le début ! »
Asmodée ne pouvait même pas feindre la surprise. De la poussière tomba alors sur la tête d’Onyxian, qui leva les yeux. Le plafond était en train de trembler.
« Vous avez toujours le talisman ?! Nous allons en avoir besoin pour sceller de nouveau Hastur ! »
-
Le talisman…ils avaient besoin du talisman pour refermer le portail. Bien sûr vu qu’il avait aidé à l’ouvrir, sauf que petit bémol, la Terranide ne l’avait plus sur elle. Au vue du fait qu’elle l’avait toujours autour de son cou et que ce dernier était dans la plupart du temps apparent, comment avaient-ils pour ne pas noter qu’elle ne l’avait plus en sa possession ? Emettant un grondement de gêne, la Terranide s’empressa de répondre à l’interrogation d’Asmodée.
« Non, je ne l’ai plus. C’est ce mage, Randall Flagg qui me l’a pris, la dernière fois que je l’ai vu, il se battait contre Lucifer… »
Lucifer, celui qui était sans doute à l’origine de tout cela, celui qui voulait s’assurer d’avoir pleins pouvoir sur le plan des Enfers en mettant à bas les autres Princes Infernales et d’une certaine manière, la Lycane l’avait aidé dans son entreprise. Mais, pour sa part, le Roi Cramoisi avait également sa part dans cette affaire et son second, le mage Flagg avait dû attendre le moment opportun pour entamer l’incantation d’Hastur. Qui des deux entre Lucifer et Flagg l’avait réellement invoqué n’était plus la question en ce moment, celle qui prédominait était de savoir comment s’en débarrasser et le talisman qui aurait pu les aider à accomplir cette tâche n’était pas en leur possession. Du moins, c’est ce que la Louve pensait avant qu’une succube ne pointe son index vers elle et ne déclare.
« Et ça, c’est quoi alors ? »
Surprise, la Louve abaissa son regard et vit que dans un petit halo cramoisi, le collier arachnéen venait de reprendre sa place autour de son cou. Etait-ce Flagg qui le lui avait renvoyé ou revenait-il tout simplement à sa propriétaire de lui-même ? Elle y songerait plus tard, refermant ses doigts autour de l’artéfact tout en observant le portail que les troupes d’Asmodée tentait de garder actif. Un portail qui donnait tout droit vers l’ancienne cité de Ry’leth. Des ruines à pertes de vues, des Byankhees volant ici et là et des tentacules…d’innombrables tentacules semblant garder l’endroit et entourant l’autel devant le gargantuesque portail. Nul besoin d’expliquer ce qu’il y’avait à faire, la Louve l’avait parfaitement compris, tout ce qu’elle devait faire était de repositionner à nouveau le médaillon sur l’autel. Encore fallait-il réussir à l’atteindre.
« J’y vais, c’est ma faute après tout ce qui arrive…. »
Plus de temps à perdre en parole, il était temps d’agir ! Et de toute manière, Shad était la seule dans la pièce à pouvoir toucher son talisman sans heurt, la tâche lui incombait donc. Ainsi, la Terranide traversa le portail, se retrouvant à nouveau dans la cité des Grands Anciens. A peine fut-elle arrivait qu’elle courut au pas de course en direction de l’autel, changeant de forme pour prendre celle animal afin de se déplacer plus rapidement. Peu à peu, elle se rapprochait de l’autel, elle espérait cependant qu’Asmodée et ses sbires se tenaient prêt à renvoyer Hastur dans sa dimension, car la Terranide doutait fortement qu’ils auraient droit à une seconde chance si celle offerte serait réduit à néant. Levant son regard, la Louve put noter la présence de quelques succubes guerrière. Au moins, elle serait protégée pendant son avancée.
[hrp : J'ai envie de dire : TGCM \o/ ]
-
De l’autre côté du portail, l’Enfer n’avait jamais mieux mérité son nom. D’énormes éclairs jaillissaient de nuages noirs quid ansaient dans le ciel, remplissant les habituels nuages rouges, même si l’air était aussi chargée de rouge, en raison des tempêtes de cendres que les terribles courants d’Hastur balançaient sur des centaines de kilomètres. Les démons se ruaient vers Hastur, et affrontaient une terrifiante armée de Byahkee, tandis que le décor avait subitement pris quelque chose de très formien... D’énormes tentacules avaient poussé le long des montagnes, et la bataille se déroulait dans une grande vallée. La présence d’Hastur avait totalement changé la morphologie de cette région, faisant disparaître les immenses montagnes pour cette vaste vallée parcourue de monts et de crevasses menant tout droit vers des rivières volcaniques.
Quand Onyxian débarqua, en compagnie de Shad, ce fut pour voir ce spectacle infernal. D’énormes et de multiples Portails s’étaient ouverts, et libéraient des milliers de démons. Comment croire qu’un seul homme pouvait ainsi mettre à genoux l’Enfer tout entier ? Les Grands-Princes Infernaux étaient tous là, Onyxian pouvait le sentir. Dans les airs, des cohortes de démons se battaient au milieu des flots déchaînés, et, au sol, les démons positionnaient leurs armes de siège. Des catapultes démoniaques, des trébuchets balançant des boules de feu, des tours-flèches qui avançaient lentement, et qui balançaient des nuées de flèches, ou libéraient depuis leurs ouvertures des torrents d’huile bouillante, pilotées à l’intérieur par des gobelins. Des armes plus modernes apparaissaient également, comme des chars d’assaut noirâtre avec des chenilles enflammées, qui balançaient des obus vers l’immense Hastur.
Un véritable géant, qui se dressait droit devant l’armée, au milieu d’immenses tornades balançant des arcs électriques, et attirant à elles des centaines de démons, les faisant mourir en les déchiquetant en mille morceaux dans d’horribles hurlements de douleur. Et la cendre, partout, qui venait frapper vos visages, vos cheveux flottant dans tous les sens, comme si l’armée démoniaque avait débarqué en plein khamsin.
« Quel bordel ! hurla Asmodée.
- Comment en vient-on à bout ?!
- On ne peut pas le tuer, il faut sceller cette bête immonde, la renvoyer dans les abysses ! »
Asmodée et Onyxian devaient hurler... Restait ensuite à savoir comment sceller cette créature. Le talisman de Shad était la clef, mais elle n’était qu’une partie du puzzle. Asmodée fit signe au duo de le suivre, et ils s’avancèrent. Un dôme magique les protégeait, généré par Claris, qui les suivait. Une tour-flèche explosa ainsi sous leur nez, se désagrégeant en mille morceaux, et répandit de l’huile bouillante tout autour d’elle, incendiant des démons, répandant une odeur de brûlé dans les alentours.
Le groupe rejoignit une petite butte en hauteur, où un redoutable démon, très grand, se tenait là. Ce n’était pas n’importe qui... C’était le Prince Allocen (http://orig09.deviantart.net/93e2/f/2014/076/a/9/man_protrait_by_yuchenghong-d698opb.jpg), et il était accompagné de sa fille, la Nephalem Knaël (http://pre01.deviantart.net/cee5/th/pre/f/2014/126/d/e/silver_centurion_leona_by_vinogradovalex-d7hdx0f.jpg), ainsi que de mages. Le regard d’Allocen se retourna vers les arrivants. D’énormes rochers les protégeaient relativement des vents meurtriers.
« Le pouvoir d’Hastur continue à grandir ! hurla Knaël.
- C’est pour ça qu’il faut le sceller le plus vite possible !
- J’ai la clef, Allocen ! Le talisman qui a permis à Lucifer de le libérer !
* - Les légions de ce fils de pute ne sont pas là ! beugla Allocen. C’est la porteuse ?! tonna Allocen en regardant Shad.
- Oui !! »
Allocen hocha la tête, visiblement satisfait, puis se retourna, et généra depuis sa paume une sorte de sphère qui fit office de carte holographique, générée par la magie. Un énorme pic magique se trouvait au centre, comme une gigantesque et gargantuesque concentration de magie.
« Le Portail qui a permis à Hastur de sortir peut le renvoyer en arrière ! Mais il faut aller à sa base ! Ma fille connaît les mots à employer, mais elle aura besoin du talisman ! »
Knaël hocha la tête, tout en se retournant vers Shad.
« Nous allons devoir marcher vers Hastur ensemble !!
- Nos Légions doivent faire diversion pour retenir l’attention d’Hastur pendant que ma fille et votre chatte iront à la base de tout ce bordel ! Mais vous devez vous dépêcher... Hastur prépare quelque chose, ces tornades ne sont que le début, les prémices de la manifestation de ses pouvoirs magiques !! »
Être audible dans cette véritable tempête était un mince exploit, mais le plan d’Allocen semblait relativement clair.
-
L’apocalypse, un véritable apocalypse se présentait devant les yeux de la Terranide dès qu’elle avait traversé le portail qu’Asmodée tentait de garder ouvert. Sur le coup, elle regrettait presque de ne pas être resté au sein du palais Magoa au près d’Alastar mais…sa place était ici, dans cet endroit où d’immenses tornades dévastaient des cohortes entières de démons, où des Byakhees fonçaient sur des troupes au sol, les agrippant grâce à leurs griffes, les emmenant plusieurs mètres en hauteur avant de les lâcher vers le sol quelques pieds plus bas. Courant aux côtés des démons de la Luxure, la Terranide évitait les chutes mortelles des démons, envoyant de temps à autre une boule de feu sur un des sbires d’Hastur pour le tenir à distance, mais…à chaque fois qu’une de ces créatures tombait, une dizaine la remplaçait. C’était comme une nuée sans fin. Et leur maître, visible à des lieux à la ronde continuaient à créer d’importantes tornades meurtrières, détruisant la cité de ses tentacules, crachant ses bêtes face aux légions de démons. Un véritable champ de bataille. Finalement, le groupe parvint à rejoindre une petite butte en hauteur et tandis qu’une discussion à forte voix se faisait entre Asmodée et un autre démon dont la Louve n’avait aucune idée de son identité. Tout ce qu’elle comprenait était le fait qu’il était un démon important en Enfer, mais sur le coup, elle ne tenta pas de chercher plus loin, l’heure n’étant pas à de tels questionnements.
Non, l’heure était venue de se rendre au portail, à ce fameux portail qui avait permis à Hastur de pénétré ce monde. La Lycane observa la carte holographique avant de se tourner vers Knaël et d’approuver ses paroles. Elles allaient en effet marcher vers Hastur ensemble et aider à le renvoyer dans sa dimension. Le plus gros des troupes allaient donc faire diversion pendant que les deux femmes iraient vers le centre de tout ce capharnaüm. Une merveilleuse perspective ! Finalement, les légions commencèrent leur diversion pendant que Knaël et Shad se rendaient au pas de course vers le portail. Sur le coup, la Louve devait bien avouer que les légions faisaient parfaitement leur travail, il y’avait que très peu de Byahkee sur leur passage, et les quelques-uns qui venaient de les attaquer était vite mis en déroute. Sur le coup, la Louve pensait réellement atteindre le lieu indiqué sans trop d’encombre avant que cette pensée ne fut qu’un lointain souvenir. En bifurquant à une ruelle, la Terranide put voir une immense vague de sable qui déferlait à toute vitesse sur elles. Rester sur place était tel signer un arrêt de mort. Les bourrasques provoquées par cette déferlante détruisant les édifices sur son passage, crachant des Byakhees depuis ses entrailles. Ces monstres semblaient venir de n’importe où, même d’une telle tempête qui se déversaient dans la cité Antique. La louve fit en pas en arrière, regardant Knaël :
« On va devoir prendre une autre voie ! Même en volant nous ne pourrions passer cet obstacle ! »
L’Okami avait haussé la voix pour se faire entendre, avant de remarquer subitement que les tornades semblaient se regrouper pour créer toute ensemble une super tornade, bien plus grande que celle qui avait déjà été vu. Cette dernières fut formée au centre de la cité Antique, pile à l’emplacement où Shad et Knaël devaient se rendre. L’imposante tornade déversait des arcs de foudres aux alentours, brûlant des hordes de démons. Au sol, les tentacules d’Hastur se mirent à s’agiter, se soulevant pour frapper les malheureux qui ne parvenaient pas à les esquiver, les tuant sur le coup. Atteindre le portail devenait presque une utopie.
« Si vous avez une idée, je suis preneuse ! »
Car là sur le coup, l’Okami ne voyait pas comment elles pouvaient atteindre leur objectif, même avec toute la volonté du monde. L’imposante tornade continuaient également à grandir prenant des proportions gargantuesques, créant même des tempêtes qui pulvérisaient les démons à l’aide de rochers enflammés, tels d’innombrables météores s’abattant sans cesse sur Ry’leth. Et ce vent….Ce vent qui ne cessaient de leur fouetter le visage, qui les empêchaient de marcher correctement, qui arrivaient à soulever des démons pour les faire écraser quelques mètres plus loin. Non, décidément non, la Louve ne voyait absolument pas comment elles pouvaient atteindre l’autel avec tous les éléments qui semblaient le protéger. La puissance d’Hastur était vraiment incommensurable.
-
Maître de l’Air, Hastur le rappelait en déclenchant le chaos dans la région. Ses multiples tornades n’étaient pas que des tornades d’air, mais également des tornades magiques, générant et diffusant des arcs électriques meurtriers. Avancer sur cette plaine avec ce chaos ambiant n’était pas une tâche aisée, et Knaël générait autour d’elle un bouclier magique, marchant en compagnie de Shad. Le bouclier était régulièrement attaqué par des cohortes de grains de sable qui se fracassaient sur le dôme, le faisant osciller. Dominant les cieux, Hastur imposait aussi sa domination sur les Légions. Knaël pouvait voir de multiples tirs fondre sur le Grand Ancien, provoquant d’impressionnantes explosions, mais qui, à l’échelle d’Hastur, étaient probablement aussi dangereuses que des piqûres de moustiques. Pour la Nephalem, ce spectacle était impressionnant. Elle qui avait déjà affronté un Colosse ne pensait pas pouvoir un jour trouver créature si grande et si impressionnante, et pourtant... Elle comprenait mieux pourquoi les légendes disaient que la simple vue d’un Grand Ancien pouvait vous faire perdre la raison, car une telle créature défiait, justement, la raison. Dominant la zone, Hastur se répandait dans les Cercles Infernaux, une menace si grande qu’il parvenait à mettre en échec les Légions Infernales. Les Anges avaient affronté ces monstres à une époque où ce peuple était à son apogée, et avec le soutien de panthéons entiers, d’immenses civilisations futuristes... Et, même avec toute cette cohorte, ils n’avaient jamais pu gagner autrement qu’en bannissant les Grands Anciens.
Un bannissement qui allait devoir se réitérer maintenant. La Nephalem vit plusieurs Byahkees fondre vers elles, et son bouclier explosa. Elle serra les dents, et leva la main, puis envoya, elle aussi, ses propres éclairs, foudroyant les monstres, avant de frapper avec sa lame, et de s’avancer.
«
Allez, vite ! Vers la cité ! »
De R’lyeh, il ne restait plus grand-chose, mais la cité était toujours là. Hastur avait démoli la montagne, laissant apparaître des tours sinistres au milieu du vortex par lequel Hastur était arrivé. Le duo se rapprocha donc, voyant des tentacules tout autour d’eux. D’énormes tentacules qui formaient comme de profondes veines déformant le sol, et qui remontaient à la surface, tous reliés à Hastur. Les Byahkees poussaient continuellement le long de ces énormes furoncles noirs qui poussaient sur le sol.
C’est à ce moment-là, alors que les deux femmes commençaient à avancer, qu’Hastur continua à attaquer. Plus le temps passait, et plus sa magie était en train de croître, donnant lieu à la formation de colossales super-tornades (http://images5.fanpop.com/image/photos/27500000/Tornado-s-fury-the-day-after-tomorrow-27557477-450-281.jpg). Knaël serra les dents en voyant les tours restantes s’envoler, déracinées du sol, elle-même étant happée. Elle sentit la force de la tornade l’attirer, tout comme Shad, et frappa alors le sol, répandant autour d’elles un sort magique qui eut pour effet de renforcer la gravité. Un plan... Un plan pour rejoindre le Portail...
«
Accroche-toi ! »
L’immense tornade tournoyait au milieu du champ de bataille, et la Nephalem avait agrippé la main de Shad, son autre main étant posée sur le sol, maintenant tant bien que mal son sort, tandis qu’elles pouvaient entendre le hurlement de centaines de démons soufflées par la force de la tornade. Hastur massacrait sa propre armée sans hésitation, et le spectacle était singulier... On pouvait voir des milliers de corps en mouvement, tournoyant autour de la tornade, ou s’y dirigeant sans pouvoir rien faire d’autre que remuer les bras.
Knaël, quant à elle, continuait à maintenir son sort, tant bien que mal, la seule chose les empêchant, elles aussi, de s’envoler. La pression qui s’exerçait autour d’elle, aussi bien magique que physique, était terrible, mettant ses nerfs à rude épreuve... Quand, soudain, la super-tornade se volatilisa. Tous les éléments semblèrent alors se calmer, et Knaêl reprit son souffle.
*
Que... Que vient-il de se passer ?*
Au milieu de la plaine, des dizaines et des dizaines de démons qui avaient été balancés par la tornade se relevèrent, au milieu de la poussière et des cendres. Hastur avait-il donc épuisé toutes ses forces en jouant ainsi avec les éléments ? On aurait aimé le croire... Mais, dans les secondes qui suivirent, les démons, surpris, purent voir des grains de sable se déplacer.
Knaël, secouée, s’était relevée à son tour, et avisa le décor autour d’elle. De R’lyeh, il ne restait quasiment plus rien, mais une tour était toujours là... Ou, plutôt, la moitié d’une tour. Sans rien dire à Shad, elle se mit à courir, et grimpa l’escalier, avec un affreux mauvais pressentiment. Tout autour d’elles, des grains de sable étaient lentement en train de s’élever, formant des filaments qui filaient vers une position éloignée, près d’Hastur. Knaël, elle, grimpait les marches, et arriva en hauteur... Où elle put voir ce qui s’annonçait, tandis que des cors de guerre résonnèrent auprès des Légions, et que d’immenses boucliers vinrent à se former.
«
Oh non... »
Elle jeta un regard vers les nombreux démons dispersés dans la plaine, et qui se mirent soudain à courir ou à voler, tentant de faire marche arrière, de revenir vers les lignes principales. Knaël se retourna alors précipitamment vers Shad, et sauta rapidement en contrebas.
«
Il faut s’abriter, vite ! »
Elle s’élança le long des rues restantes, jusqu’à sortir de R’lyeh... Et Shad put ainsi voir d’elle-même ce qui s’approchait, et qui expliquait pourquoi le sable s’envolait autour d’elles.
Un véritable mur de sable poussé par le vent !
(http://img110.xooimage.com/files/a/8/4/sandstorm-4d0f19e.jpg)
«
C’est un cyclone magique... »
Jadis, quand la magie était à l’état sauvage, qu’elle abondait sur Terra, ce genre de cyclones pouvaient parfois survenir. Ils étaient d’une terrible intensité, et, depuis que la magie avait été canalisée sur Terra, par le biais des Dieux et des multiples tours de magiciens, ce genre de phénomènes n’arrivaient plus... Mais, quand un Grand Ancien était là, les choses ne se déroulaient pas comme on pouvait s’y attendre. L’énorme mur de sable se rapprochait, comme un ultime moyen de balayer les Légions Infernales. Les démons coincés dans la plaine se reçurent le mur de plein fouet, et furent balayés en hurlant, s’envolant dans les cieux, où les tempêtes cauchemardesques les broyèrent en mille morceaux.
Knaël comprit rapidement qu’il n’y aurait aucun abri, et elle généra autour d’elle un bouclier, tout en serrant Shad contre elle. Tout le sable volait autour d’elles... Puis le mur les heurta, et le bouclier explosa, renversant les deux femmes.
Elles étaient au cœur de la tempête, une tempête rouge. Les nuages étaient des nuages noirs enflammés, et cette immense tempête de sable, ce khamsin monstrueux, donnait une atmosphère d’apocalypse.
«
Sh...D ! Bou... ! »
Impossible de s’entendre parler, le sifflement du vent coupait tout. Les grains de sable fouettaient son visage, son armure, comme de multiples coups de fouet, et des éclairs meurtriers cisaillaient l’atmosphère, s’abattant violemment sur le sol.
Mais le Portail, lui, était maintenant à proximité... Restait maintenant à l’atteindre et prier pour que le talisman mette fin à ce cauchemar...
-
Jamais ô grand jamais l’idée de se séparer de Knaël en cet instant aurait traversé l’esprit de la Louve. Restant prêt de la Nephalem, la Terranide profitait également du bouclier qu’elle produisait, se protégeant ainsi en partie de la colère d’Hastur. Mais même ce dernier n’était pas suffisamment puissant pour résister au courroux du Grand Ancien et bon nombres de fois, la Louve le vit vaciller, prêt à se briser. De plus, ce bouclier ne risquait pas de les protéger de la super tornade qui venait droit vers elles et qui, allaient sans nul doute les emporter et les broyer dans les tempêtes naissant en son sein. Et ces tentacules ! Ces tentacules présentes tout autour des deux femmes et qui ne cessaient de « cracher » leurs monstres abjects ! Par chance, les Byankees ne les attaquèrent pas, fonçant vers les légions démoniaques, mais cela ne voulait absolument pas dire que les deux femmes étaient sans danger. La super tornade approchait et aucun repli n’était possible. Les multiples grains de sables soufflés par le vent et impactant le bouclier de Knaël finirent également par le briser, laissant les deux comparses démunies face aux assauts venteux. La Louve sentit les grains de sables lui fouetter le visage mais plus que tout, elle sentit la tornade l’attirait vers elle, manquant de l’arracher du sol.
Cependant la Nephalem avait d’autre tour dans son sac. Utilisant un sort de gravité, elle leur permis de ne pas être toutes deux entraînées et soufflées par la tornade. Restant près d’elle, se tenant fermement à Knaël, la Louve ne pouvait qu’observer les éléments qui se déchainaient autours d’elle tout en espérant que le sort de gravité qui les maintenait au sol ne se rompt pas. Levant la tête, l’Okami se mis à déglutir, voyant les dizaines de corps se faire happer par la force de la super tornade, certains corps se faisant même démembrer dans ce tourbillon infernal. Sans le sort de la Nephalem, elle connaîtrait le même châtiment. Puis, soudainement, plus rien, le calme après la tempête. Mais un calme qui n’annonçait rien de bon. Stupéfaite, comme bon nombre de démons, la Louve observait les grains de sables qui s’élevaient dans les airs et filaient tels de filaments vers un lieu unique, proche du Grand Ancien. Shad suivait Knaël jusqu’au pied de la tour mais ne monta pas avec elle, l’attendant simplement. Elle ne put voir ce que la Nephalem avait vu mais la Louve compris de par sa réaction que cela n’annonçait rien de bon. Rejoignant son alliée une fois que cette dernière sauta à terre et vociféra qu’il fallait se mettre à l’abri. Suite à quoi, un grognement se fit entendre :
« Oui mais où ? Il n »’y a pas de…. »
Sa phrase mourut au fond de sa gorge tandis que le regard de la Terranide se posait sur l’imposant mur de sables qui s’était formé et qui déboulait maintenant sur eux à pleines vitesses, détruisant et tuant tout sur son passage. Il y’avait bien les lignes à l’arrière où de multiples boucliers furent érigés mais les atteindre en si peu de temps était impossible. Béni soit le bouclier de la Nephalem ! Serrée contre elle, la Terranide ne pouvait que prier pour que ce dernier tienne, voyant les éléments qui se déchaînaient. Elle priait intérieurement pour que leur protection tienne le coup, elle devait tenir ! Cependant que pouvait faire un simple bouclier magique contre la puissance d’un Grand Ancien ? Le bouclier magique explosa et les deux femmes subirent les assauts du vent et du sable. Aussi rapidement qu’elle le put, Shad releva un morceau de tissu au niveau de sa bouche et de son nez afin de protéger ses voies respiratoires. Avec autant de grains de sables, il aurait été simple de mourir par asphyxie. Par chance, bien vite, tout sembla se calmer. Ou du moins, les deux femmes étaient au cœur de la tempête, dans l’œil du cyclone, précisément dans la partie la moins dangereuse. L’Okami put observer le sable tourbillonnant tout autour d’elles, les nuages noirs crachant leurs éclairs et ce vent ! Ce vent soufflant si fort qu’il était impossible de tenir une conversation sans hausser la voix tel qu’avait fait le démon auparavant !
« Sh...D ! Bou... ! »
Se retournant vers Knaël, la Terranide inspecta rapidement du regard l’endroit où elles se trouvaient, notant la présence de l’autel qu’elles devaient atteindre. Avec toute cette atmosphère d’apocalypse, Shad ne l’avait même pas remarqué ! Sur le coup, elle ne sut dire si Knaël lui demandait de se mettre à l’abri ou tout simplement de rejoindre l’autel. Mais elle opta pour la seconde solution. Hochant la tête en signe d’affirmation, l’Okami se dirigea vers le dit autel, profitant du fait que son emplacement actuel dans la tempête lui permettait de se mouvoir sans être éjecté par les vents. Une chance également qu’il n’était qu’à quelques pas ! Arrivant à l’atteindre, la Louve décrocha le talisman de son cou et le remit au même emplacement où elle l’avait inséré plus tôt pour invoquer Hastur en ce monde. La réaction ne se fit pas attendre : Le médaillon s’imbriqua dans la pierre de l’autel, s’y enfonçant de quelques centimètres, émettant un lueur cramoisie, une pulsation qui explosa soudainement, créant un véritable faisceau de lumières qui culminaient à plusieurs centaines de mètres, visible malgré la vague de sable. Et, tel des insectes attirés par la lumière meurtrières les Byankhees se mirent à voler vers se faisceaux afin de s’y faire réduire en cendre. Une bonne nouvelle ! La Terranide se tourna vers Knâel et tenta d’hurler par-dessus la tempête assourdissante :
« Renv ! »
Un choc. Un horrible choc. Arrêt de la respiration, brisement des os, douleur. Violente douleur qui se répandit dans tout le corps de l’Okami. Elle ne l’avait pas vu, elle n’y avait plus songé à force d’en voir partout, mais une tentacule d’Hastur venait de s’élever du sol et l’avait frappé de plein fouet au niveau du plexus, lui coupant à la fois son souffle et brisant plusieurs côtes, envoyant la Terranide valser quelques mètres plus loin vers un mur en ruines. L’impact fut brutal et la Lycane cracha du sang, ne pouvant que s’affaler sur le sol, des débris du mur en ruine tombant sur son corps. Tout autour de l’autel, d’autres tentacules se mirent à s’agiter, cherchant à le détruire mais le faisceau de lumière semblait empêchait le Grand Ancien d’y parvenir. La vision de Shad se troubla, elle ne distinguait plus que quelques silhouettes avant que l’inconscience ne la prenne. Au moins, elle avait réussi à faire sa part du travail.
-
Pouvait-on vaincre un Grand Ancien ? Le tuer ? Si on admettait que la vie et la mort formaient un cycle infini et éternel, alors toute créature vivante était, par définition, susceptible de mourir. Mais, s’il fallait envisager des créatures immortels, alors les Grands Anciens seraient probablement les plus proches qui soient. Les Anges et les Anciens Dieux avaient tenté de les tuer, mais aucun n’avait réussi. Hastur était de la trempe de ces monstres ancestraux, ces anciens dictateurs aux pouvoirs cosmiques.
« Elle se réveille... »
Plusieurs jours venaient de passer depuis l’Éveil. Une terrible attaque, imprévue, qui avait laissé d’innombrables cadavres. Les palais se reconstruisaient, les Légions se repeuplaient. L’Enfer ne serait pas l’Enfer s’il était immuable, et se reconstruire était une habitude pour eux, pour les démons. L’Éveil d’Hastur déclencha une telle onde de pièce que même les Cieux le perçurent. Ce combat fut suivi depuis les Cieux, et tous virent la manière dont Hastur avait été vaincu, tous virent la puissance du talisman. Un cône bleu avait jailli, perçant les nuages, perçant les dimensions, un cône si intense qu’on l’avait vu rayonner sur Terra.
Personne n’avait encore vraiment compris ce qui avait eu lieu, et les démons en étaient encore à panser leurs plaies. Quand les démones annoncèrent que Shad reprenait ses esprits, il y eut d’autres mouvements. La Terranide avait été déposée dans une chambre, couchée dans un lit, et ce fut dans cet état qu’Onyxian vint la voir.
« Et bien... Pour une simple Terranide, tu attires bien l’attention, ma chère Shad. »
On pouvait voir, sur les traits tirés d’Onyxian, que la Succube avait également souffert. Devant les questions légitimes que Shad pouvait se poser, la Succube lui parla rapidement :
« Quand tu as enclenché le talisman, une terrifiante magie en a émergé... Nous avons continué à nous battre, à soutenir le sort. Des centaines de magiciens œuvrant de concert... Ça ne manquait pas d’ironie ! On passe notre temps à se taper dessus, mais, face à la fin des temps, toutes les petites querelles sont oubliées. »
Même les démons pouvaient se montrer philosophes à leurs heures perdues.
« Ton talisman... »
Onyxian lui jeta alors l’objet. Fissuré, il tomba sur le corps de la femme, à hauteur de sa poitrine. Et, comme Shad put le constater, Onyxian avait pu le tenir sans aucune difficulté.
« Différents mages l’ont examiné sans succès... Toute l’énergie magique de ce talisman s’est épuisée, ce n’est plus qu’une vulgaire breloque... Sans vouloir te vexer. »
Une breloque qui leur avait sauvé la vie, une breloque qui avait permis de sceller Hastur, de le renvoyer dans son monde. Dire que la partie avait été serrée fut un euphémisme. Les Cercles Infernaux avaient bien failli s’effondrer cette fois, et cette attaque confirmait ce que beaucoup pressentaient : les Murs dimensionnels s’effondraient de plus en plus.
« Je n’ai pas l’habitude de le dire, alors, estime-toi chanceuse... Mais merci. Sans toi et ton talisman, nous n’aurions rien pu faire. »
-
L’Okami se réveilla une douleur sourde au niveau de ses côtes, un bandage recouvrant une partie de son anatomie. Combien de temps était-elle restée inconsciente ? Au vue de l’agitation qui régnait en dehors, la Louve supposa que cela devait bien faire quelques jours. Tu parles d’un coup de tentacule, elle ne risquait pas de l’oublier celui-là. Posant une main à son front, bon sang, voilà qu’elle avait le droit à une migraine ! Elle releva son regard vers Onyxian qui arrivait, les traits du visage fortement tirés. Elle aussi, elle en avait bavé pendant cette confrontation avec Hastur.
« Et bien... Pour une simple Terranide, tu attires bien l’attention, ma chère Shad. »
Une simple terranide..Oui sur le coup, ce terme était approprié. Parfaitement approprié même. Depuis qu’elle avait utilisé la puissance du talisman, la Louve avait l’impression d’avoir perdue la petite partie démoniaque qui était en elle. Oh ce n’était pas une grande perte, car ce n’était après tout par sa véritable nature, non il s’agissait plus d’une « délivrance » aux yeux de la Terranide. L’utilisation de l’artéfact avait dû avoir un coût et ce dernier était une partie de son être, mais cela ne faisait ni chaud ni froid à la lupine. Elle se releva un peu dans le lit pour mieux faire face à Onyxian.
« Que…s’est-il passé ? Je me souviens juste avoir mis le talisman et puis…plus rien. »
Elle était parfaitement en droit de savoir ce qui était arrivé non ? Par chance la Matriarche du clan Magoa lui fit un rapide résumé. Un immense cône de lumière bleue….voilà qui était loin d’être banal et habituel ! Elle tenta d’imaginer la chose mais se doutait que ne l’ayant pas vu, elle risquait de ne pas se l’imaginer correctement. Quoi qu’il en soit, le conflit semblait être fini et l’Enfer panser à présent ses plaies.
« Ton talisman »
L’objet lui fut envoyé et la Terranide baissa son regard vers ce dernier fendu en son centre. Vider de toute magie, voilà la raison pour laquelle Onyxian avait réussi à le manier alors qu’avant, cela lui était impossible. La Lycane referma ses doigts autours du talisman qui aux yeux de la succube n’était plus qu’une babiole et le mis autour de son cou.
« Breloque ou non, cela reste un présent. »
Et rien ne l’empêchait d’aller voir Elise pour lui demander quelques nouvelles runes de protection. De toute manière, elle devait aller la voir, cela serait donc fait en même temps. Une pierre deux coups en somme. Et sans qu’elle ne le remarque, comme si le talisman avait réagis à sa porteuse, une petite lueur cramoisie, avait fait son apparition, semblant marquer que l’objet n’était pas aussi vide qu’il l’avait laissé présagé face aux mages ausculteurs. Face au remerciement d’Onyxian, qui comme cette dernière l’indiquait était un fait rare, la Louve hocha tout simplement la tête. Après tout avait-elle autre chose à dire ou à rajouter ? Regardant à gauche et à droite, elle observa les environs du regard avant de reporter son attention sur Onyxian.
« Qu’en est-il d’Alastar ? La dernière fois que je l’ai vu il était en mauvaise posture et…a-t-on des nouvelles de Flagg ? »
FLagg, c’était un être que la Terranide avait du mal à cerner mais elle était sûre d’une chose, il était loin d’être réellement de leur côté. Non, c’était un mage qui œuvrait pour les Grand Ancien quoi qu’il en dise ou qu’il tente de faire croire le contraire. Mais sur l’instant, ce qui préoccupait les pensées de la Louve était l’état du Diablotin qui avait quand même était ramené inconscient et en sang au sein de sa demeure.
-
« Alastar s’est remis plus vite que toi... Ne t’inquiète pas pour lui, mon imbécile de frère se porte bien. »
Onyxian n’avait aucune raison de mentir sur ce point. Le Diablotin avait été blessé durant ce terrible combat, un combat qui rentrerait dans les annales. Ce n’était pas tous les jours qu’un Grand Ancien se réveillait. L’attaque d’Hastur avait été aussi foudroyante que dévastatrice, ravageant les Enfers, d’un bout à l’autre. Une attaque si féroce qu’elle en avait totalement changé la morphologie d’une région. Là où des montagnes et des volcans se dressaient jadis, il n’y avait maintenant plus qu’une vaste plaine cendrée. Un pouvoir qui défiait la Nature... Onyxian n’était pas facilement impressionnable, et, pourtant, face à Hastur, elle avait tremblé. Les Grands Anciens étaient réputés pour être les créatures les plus puissantes de toute la Création, et cette réputation, en réalité, semblait tout à fait méritée. L’onde de choc d’Hastur s’était faite ressentir jusque dans les Cieux, à tel point que des Anges avaient été aperçus dans les Limbes et le Purgatoire, aux portes de l’Enfer, afin de se renseigner, et de comprendre ce qui s’était passé.
La Matriarche savait qu’ils avaient eu chaud, et que le moment des questions était venu. Ce n’était très certainement pas Shad ou Alastar qui avaient réveillé Hastur, et, concernant leur périple, Le Diablotin avait déjà dit tout ce qu’ils avaient fait. Lucifer... Lucifer était directement impliqué, mais son Palais avait été détruit, et le Prince se terrait quelque part. Une cachette qui ne durerait pas éternellement, à coup sûr. Il se cachait juste le temps que la tempête passe, le temps que cette soudaine coalition entre les Grands-Princes ne disparaisse, car, en Enfer, la paix n’est jamais éternelle. Deux autres énigmes se posaient donc... Ce mystérieux « Champion du Roi Cramoisi », cet homme vêtu de rouge... Les démons n’avaient pas retrouvé son corps, et avaient fouillé toute la région environnante. Il avait tout simplement disparu.
Et, enfin, il y avait cet autre homme, ce Flagg.
« De Flagg, je ne sais pas grand-chose... Juste que les Anges le recherchent aussi. Son nom ne semblait pas totalement étranger à certains Grands-Princes, mais ils n’en ont guère fait étalage. J’ignore ce que cet homme est, ce qu’il faisait là... J’en sais presque encore moins que toi, en réalité. Toute cette merde m’est tombée sur la gueule sans que je ne demande rien depuis que j’ai eu l’impensable générosité de t’héberger. »
Il y avait du reproche dans ce qu’elle disait. Onyxian n’était pas une femme généreuse, et encore moins altruiste, et voyait tout selon son propre intérêt. Or, Shad ne lui avait effectivement apporté que des soucis. On aurait pu gloser longtemps sur l’ingratitude légendaire des démons, a fortiori des Succubes, mais il y avait, pour l’heure, d’autres urgences.
« Néanmoins, Alastar a expressément désiré te voir... Je crois qu’il souhaite t’appliquer sa propre thérapie. Quand tu seras pleinement disposée... C’est lui qui te trouvera. »
On ne s’en rendait pas forcément compte, mais, chez Onyxian, le seul fait d’autoriser Shad à dormir ici, ou à rencontrer par la suite Alastar, était une forme de remerciement... Même si elle ne le disait pas explicitement. Avec Onyxian, il fallait continuellement jouer avec les silences et les non-dits.
-
« Si j’avais pu éviter tout cela, je l’aurais fait. Ne croyez pas que tout ce qui est arrivée m’aie particulièrement ravie…. »
Et qui le serait ? Qui serait heureux d’avoir été poursuivi pour un artéfact ? Qui serait heureux d’avoir dû combattre un Grand Ancien ? D’avoir risqué maintes fois sa vie alors qu’il aurait pu rester à vivre une petite existence tranquille ? Ce n’était pas de sa faute si le champion du Roi Cramoisi avait posé un tel boxon. Mais à présent, tout se réparait, même s’il restait beaucoup de trous dans l’histoire. Surtout concernant celui qui se faisait passer pour un être nommé Flagg. Pour la Louve, il était fort possible qu’elle le recroise un jour ou l’autre mais d’un côté, elle n’était pas pressée de lui faire face, d’autant plus qu’elle savait sa défaite irrémédiable si cela devait arriver. Flagg était puissant, incroyablement puissant et seul un fou ou un inconscient irait le sous-estimé. Mais pour le moment, il n’était pas dans les parages et c’était tant mieux.
« Néanmoins, Alastar a expressément désiré te voir... Je crois qu’il souhaite t’appliquer sa propre thérapie. Quand tu seras pleinement disposée... C’est lui qui te trouvera. »
Ha ça, cela aurait fortement étonnée la Terranide qu’elle quitte les Enfers avant de revoir une dernière fois le Diablotin ! Elle arqua cependant un sourcil quand Onyxian fut mention d’une certaine thérapie propre à son cher frère. Bien que quelque peu septique et curieuse à ce sujet, la Louve en avait néanmoins quelques idées mais préféra se taire. Après tout, elle verrait bien au moment venu. Un fait qu’elle nota également était qu’il patientait qu’elle soit complétement rétablit. Gentil le Diablotin ! Sur le coup, la Louve se demanda bien combien de temps elle était restée inconsciente. Un jour ? Deux ? Peut-être plus ? Qui sait ? Au moins elle était en vie, et c’était le principal. En vie et avec une désagréable sensation de faim. Quand on passait des mois à ne plus ressentir la faim, la soif et la fatigue et qu’on recouvrait ses sensations subitement, cela avait de quoi déstabiliser en premier lieu. Une chance qu’elle avait gardé ses habitudes de sommeil et de repas même si cela ne lui avait été pas nécessaire pendant un temps. Posant une main sur son ventre, elle soupira pour oublier cette désagréable sensation avant de s’adresser à Onyxian :
« Alastar peut venir quand bon lui semble. Je quitterais les Enfers directement après. »
L’Okami le sentait, mieux valait qu’elle parte une fois son entretien avec Alastar terminée. Car même si la Matriarche des Magoa faisait preuve d’une extrême hospitalité envers la Terranide, cette dernière savait qu’elle ne devait pas en abuser. De plus, elle savait qu’Onyxian lui nourrissait une certaine rancœur après tout ce qui s’était passé et qu’elle ne devait aspirer que retrouver à son train tain quotidien. Comment aurait-elle pu la blâmer ? Il ne resterait plus qu’à attendre Alastar.
-
Trop d’actions pour ce pauvre Alastar... Le Diablotin était un amant fougueux et énergique, mais clairement pas un guerrier. Aurait-il été noble qu’il aurait clairement fait partie de la noblesse de robe, plutôt que de la noblesse d’épée. Il aimait courtiser les dames, être poursuivi par des maris furieux en laissant les femmes étalées sur le lit, un sourire rêveur sur le visage... Mais affronter des araignées géantes, des Grands Anciens, des mages tarés dans des forts souterrains abandonnés... Beurk ! Le Diablotin était bien content d’être rentré chez lui, mais avait également dû être soigné... Et, chose incroyable, Onyxian s’était montrée douceavec lui. Il s’était attendu à se faire fouetter jusqu’au sang après ses bourdes, mais la Matriarche avait vraiment eu peur que, cette fois, son imbécile de petit-frère se fasse tuer. L’Incube avait été blessé à R’lyeh, et avait été alité plusieurs jours... Sans sexe ! Et, sur le coup, il savait que ce coup-là venait d’Onyxian, comme pour le punir de ses bêtises.
Alastar allait maintenant mieux. Les démons cicatrisaient plus vite que les humains normaux, et il laissait à Onyxian le soin de s’occuper de cette histoire. Qu’un Grand Ancien soit revenu à la vie n’était clairement pas quelque chose d’anodin. L’Enfer avait tremblé sur ses fondations, mais le Diablotin ne se faisait pas d’illusions. Déjà, les Grands-Princes Infernaux se divisaient entre eux sur la gestion de la crise. Situation classique... Bienvenue en Enfer, zone où l’unité était inconcevable !
Le Diablotin n’en avait donc cure... Enfin, tant qu’il pouvait continuer à culbuter des femmes... L’égoïsme naturel des démons était chose terrible, mais, pour être exact, il fallait concéder que la situation actuelle le préoccupait. Des évènements sinistres étaient en train de se jouer, impliquant les Grands Anciens, et l’Incube se sentait concerné, car c’était son avenir qui était en jeu.
*Ça, et le droit de culbuter des femmes...*
Le Diablotin était remis sur pied, et remarchait dans les coursives du Palais. Depuis les fenêtres, la grotte n’avait pas changé. L’Enfer était tellement habitué au chaos et à la destruction qu’il se reconstruisait très vite. L’homme se rapprocha de la chambre de Shad, et toqua à la porte. Poli, il attendit ensuite quelques secondes, puis poussa la porte, et entra.
« Salut, Shad... »
Elle avait eu droit à une belle chambre, avec un balcon donnant sur l’un des jardins du Palais... Un jardin rempli de plantes aphrodisiaques et d’arbres tentaculaires. Il y avait toujours une ou deux personnes qui étaient coincées dans les branches tentaculaires de ces arbres très particuliers.
« Je sais que tu dois partir bientôt, retourner... Sur Terra et tout... Mais je me suis dit que ce serait dommage de partir sans que nous nous voyions une dernière fois. »
La queue caudale d’Alastar se déplaça soudain, tenant quelque chose enroulée en elle.
« Les démons ne sont pas doués pour témoigner leur reconnaissance, mais je pense que tu méritais ça... »
Une bouteille de vin se posa sur le lit.
« Il vient de la cuvée du Château Grands-Pierres, à Nexus.... Un vin rouge fameux, tu peux me croire. Je ne te raconte pas le nombre de femmes que j’ai saoulé avec ce vin pour les culbuter ensuite dans la chambre de leur époux... »
Cette phrase amena sur Alastar un sourire insolent et moqueur.
« Non, je plaisante... Comme si j’avais besoin de ça pour draguer une femme ! Enfin... Cette bouteille est mon premier cadeau, Shad. Le second... Hum... »
Il se désigna alors, toujours aussi sûr de lui :
« C’est moi ! »
L’Incube était décidément incorrigible...
-
La Louve s’était levée de son lit et positionnée au niveau de la fenêtre de la chambre qui lui avait été gentiment prêtée par Onyxian. Accoudées sur le rebord de la dite fenêtre, elle observait les jardins tentaculaires du Palais Magoa, sachant pertinemment qu’elle devrait partir sous peu. Mais avant son départ, la Lycane devait encore attendre la visite d’Alastar. Pour l’heure, la Terranide ne portait qu’une fine robe rouge en soie, légèrement transparente par endroit, cette transparence permettait de voir les quelques bandages qu’elle avait ici et là sur son corps. Autant dire que sa petite virée à Ry’leth ne l’avait pas laissé indemne. Glissant ses doigts contre l’un de ses bandages, elle frissonna en sentant son corps se rétracter par réflexe sur la petite pointe de douleur qui le traversait. Mieux valait être prudent et ne pas se retrouver dans une nouvelle mêlée ces prochains jours. Elle soupira avant de relever ses oreilles entendant des coups distincts à la porte, se retournant, elle put voir dans l’embrassure de la porte le Diablotin qui fit son apparition, la saluant.
« Salut Alastar » lança t’elle le plus simplement du monde.
Quittant son poste d’observation, la Louve vint le rejoindre, approuvant sur ses paroles quand il parla de son départ. Oui, elle n’allait pas tarder à partir, et le fait de se revoir une dernière fois n’était pas une idée qui lui déplaisait. Penchant légèrement sa tête sur le côté comme un chien curieux, la Louve observa le Diablotin qui lui présentait un petit cadeau d’adieu, devinant que la bouteille, à présent posée sur le lit, ne devait pas être à la portée de tous. Comment se l’était-il approprié ? Secret d’incube dira-t-on. Et lorsque le dit incube se présenta comme deuxième cadeau, un rire lui échappa. Oh rien de moqueur loin de là ! Un rire de bien être dira t’on.
« Et je serais ton repos du guerrier cher Alastar ? » minauda t’elle en s’approchant du lit, attrapant la bouteille et se dirigeant vers une table où deux coupes dorées étaient présentes. Elle versa un peu de liqueur cramoisie dans chacune d’entre elle et en tandis une au Diablotin :
« Tu ne m’en voudras pas, si je te propose de partager ce vin hm ? J’ai aussi quelques petits amuses gueules, j’ai aucune idée de ce que c’est, mais c’est vachement bon. Je suis sûre qu’il y’a un peu d’aphrodisiaque vu l’endroit où j’me trouve mais..J’pense que t’auras besoin de ça pour m’avoir hein ? »
Faisant cogner doucement sa coupe contre la sienne, la Louve but quelques gorgées de vin. Fameux. Un délicieux nectar, un met fabuleux. Attrapant une sorte de petite pique, elle la planta dans l’un des amuses bouches et le porta à ses lèvres, s’en délectant avant de l’avaler. C’était là un produit qu’elle n’avait jamais goûté, l’aspect était quelque peu ragoûtant mais le goût était divin. Ou plutôt infernal. Et puis quand on ressentait à nouveau la faim, on ne chipotait pas sur des petites bricoles quand on pouvait la rassasier. Regardant le Diablotin, elle plissa un instant ses yeux, sa queue s’agitant d’une manière joueuse derrière son dos, un sourire taquin s’affichant sur son minois. Portant la coupe de vin à ses lèvres, elle en avala de nouveaux quelques gorgées mais en garda une partie en bouche. S’approchant d’Alastar, la Louve passa une main derrière sa nuque pour attirer ses lèvres contre les siennes, les scellant pour l’embrasser et faire couler doucement la liqueur vers la gorge du Diablotin. Se détachant de lui tout en restant relativement proche, elle le questionna :
« Et maintenant ? Tu es mon cadeau de remerciement et je dois te remercier pour l’aide que tu m’as apportés…on fait comment ? On oublie tout cela et on passe juste une bonne soirée où je te laisse les rênes ? »
Ou comment dire à Alastar qu’il pourrait faire ce qu’il voudrait d’elle. Du moins dans une certaine limite, mais de ce côté-ci, l’Okami lui faisait confiance. Peut être un peu trop confiance même, mais qu’importe ! Ce serait un « au revoir » qu’elle ne risquait pas d’oublier de sitôt.
-
Alastar avait toujours des anecdotes à raconter, et la manière dont il avait obtenu ce vin en était une fameuse. C’était à un mariage, une fête de mariage, à laquelle Alastar avait choisi de se joindre. Un mariage assez simple, entre des fermiers et des paysans, et toute la coopérative agricole s’était cotisée pour ce mariage, achetant du vin de la cuvée de Grands-Pierres. Un mariage dans une grange transformée pour l’occasion, avec tout ce qu’on pouvait trouver : un bal de danse, un concours dans la porcherie consistant à ramener les cochons... Et la tradition de la pantoufle jetée à l’eau. Une femme jetait une pantoufle, et son amant devait le retrouver... Ou le premier homme, si la femme était célibataire. Une tradition locale... Alastar avait beau être un démon, il aimait ces manifestations de joie et de plaisir. C’était des moments comme ça qui vous faisaient apprécier les humains. Il avait couché avec une femme dans la grange, après une danse magnifique, où il s’était fait passer pour un jeune marchand rempli d’argent. Il avait séduit une femme, défié sa famille au gwynt, un jeu de cartes stratégique très en vigueur à Nexus, et avait couché avec elle au milieu des bottes de foin, à l’étage, juste au-dessus du banquet, banquet où il avait mangé du délicieux poulet, chantonnant, gai comme un pinson. Cette femme était la servante du seigneur de Grands-Pierres, Sire Moley. Cette fête se situait sur ses terres, et Moley avait envoyé sa fille. Sire Moley, malgré sa fortune, était assez proche du peuple, et avait donc envoyé sa fille, une belle blonde... Après avoir couché avec sa page, Alastar avait couché avec les deux, sur une barque le long d’un lac près de la grange. Sa récompense avait été un accès simplifié vers la cuvée de Grands-Pierres.
Comme dit, Le Diablotin avait toujours des anecdotes à raconter, mais, en ce moment, il observait surtout Shad.
Onyxian lui avait visiblement offert une robe, belle et sensuelle, transparente par endroits, mais suffisamment pudique pour ne pas être totalement transparente, contrairement à d’autres robes. Non, les parties transparentes étaient relativement anodines : ses hanches, son ventre... Mais rien qui ne soit pas agréable à regarder. Qu’Onyxian lui offre une telle robe était aussi le signe qu’elle la remerciait pour ce qu’elle avait fait. Même les bandages allaient bien à la Louve, et, quand elle proposa de trinquer ensemble, un fin sourire éclaira ses lèvres.
« Ma foi, trinquons donc... À notre héroïne infernale ! Et à mes premières cicatrices... »
Alastar exagérait, car son corps avait déjà fait disparaître ses cicatrices, mais la formule trahissait une vérité certaine. C’était la première fois qu’Alastar s’était autant battu, qu’il avait été grièvement blessé, et avait affronté des monstres terrifiants. Autant de combats qui avaient démontré qu’il n’était pas un courageux guerrier, mais bien un simple séducteur, un flagorneur qui savait se débrouiller à merveille avec le sexe et les mots, mais qui était incapable de manier une épée, ou de croiser le fer. Tout dans la « soft power », rien dans la « hard ».
Ils burent donc un peu, tandis que Shad semblait avoir gagné en assurance. La Louve lui semblait plus assurée d’elle-même, moins hésitante, et plus déterminée... Ou alors avait-elle toujours été comme ça, et Alastar ne l’avait pas vu... Quoi qu’il en soit, il appréciait ce changement, et se surprit à sourire quand elle s’approcha de lui, conservant le vin dans ses lèvres. Ils échangèrent un baiser humide, comme une jouissive promesse sur les évènements à venir.
« Hum... Une bonne soirée... Tu comprends, je ne voudrais pas que ta dernière impression des Enfers soit celle d’un chaos sans nom... Même si, fondamentalement, c’est bien à cela que se résume l’Enfer. »
Alastar vait déposé son verre, et sa queue caudale vint alors se déplacer, caressant la jambe de Shad, filant sous sa fine robe, remontant près de sa culotte.
« Tu sais que ces robes ont des avantages ? Elles sont si fines et si relevées qu’elles sont pensées pour qu’on puisse coucher avec... Notamment lors de cérémonies et autres... Je ne peux que remarquer qu’elle te va à la perfection. Tu peux la garder, si tu veux. Si Onyxian te l’a laissé, c’est qu’elle te l’a donné... »
Sa voix se faisait sensuelle, son front venant taper contre le sien. Ses mains filèrent sous la robe de Shad, et il sourit en constatant qu’il s’agissait aussi d’une culotte faite par les Succubes... Soit avec quelques attaches discrètes sur le côté. Habiles, ses doigts les défirent, et la culotte tomba rapidement, glissant le long de ses jambes.
« Tu m’as surpris, Shad... Et ce n’est pas peu dire. Je suis heureux de t’avoir rencontré, ma chérie... Mais sache bien que, quand on rencontre une fois Le Diablotin, on le retrouvera toujours, tôt ou tard... »
Il l’embrassa à nouveau, tout en se déplaçant un peu, allant plaquer Shad contre le mur, son sexe venant taper contre ses cuisses... Un membre assoiffé et tendu, signe d’une puissante érection naissante...
Et du cadeau d’adieu que Shad avait bien mérité !
-
Le droit de rester dans une belle chambre, une robe de belle faction offerte et un remerciement, fait rare, de la part d’Onyxian ; la Louve pouvait se considérer comme extrêmement chanceuse de connaître tout ceci. Mais pour l’heure, elle se fichait bien de ces présents et comptait bien passer une petite soirée agréable en compagnie du Diablotin, qui, en toute vérité, l’avait également largement méritée avec tout ce qu’il avait fait. Sentant son appendice caudal caresser l’une de ses jambes, la Louve vint frotter cette queue baladeuse avec la sienne, ne le repoussant pas, tremblant un peu d’anticipation.
« Tu sais que ces robes ont des avantages ? Elles sont si fines et si relevées qu’elles sont pensées pour qu’on puisse coucher avec... Notamment lors de cérémonies et autres... Je ne peux que remarquer qu’elle te va à la perfection. Tu peux la garder, si tu veux. Si Onyxian te l’a laissé, c’est qu’elle te l’a donné... »
Souriant, la Louve vint poser ses bras autour du Diablotin, apposant par la suite ses lèvres contre les siennes pour un chaste baiser, un simple effleurement des lèvres. Posant son front contre le sien, elle planta son regard dans le sien. Ses doigts vinrent un peu masser la nuque du Diablotin tandis que la Louve affichait un léger sourire, ses yeux bleus pétillants de malice :
« Je me ferais une joie de la garder dans ce cas. C’est un très beau cadeau de sa part. »
Oh ça, elle pouvait s’estimait heureuse la petite ! Sentant les doigts agiles de l’Incube proche de la culotte que ses consœurs succubes lui avaient offerte, la Terranide se colla instinctivement plus contre le corps de son amant cramoisi, sentant la seconde d’après le sous-vêtement glisser le long de ses jambes et choir sur le sol. Bougeant ses pieds, la Louve chassa l’opportun vêtement afin que ce dernier ne vienne pas la gêner pour la suite des évènements. Répondant en premier lieu au baiser d’Alastar, la Louve se mis à reculer en même temps qu’il avançait pour se déplacer, sentant bien vite son dos percuté un mur de la pièce et son membre tendu tapait contre sa cuisse. Un membre déjà bien érigé et pleins de vigueur. Passant la pointe de ses doigts dessus, la Louve vint mordiller le cou d’Alastar tandis que ses doigts se refermaient avec plus d’assurance autours de son vit, le caressant. Elle remonta ses mordillements le long de sa mâchoire, déposant un baiser contre ses lèvres avant de remonter vers son oreille pour la mordiller, finissant par susurrer au creux de cette dernière :
« Et ce sera un grand plaisir de te revoir Alastar. »
Le mordillant encore quelques secondes, ses doigts continuant à monter et descendre sur sa verge, la Louve se laissa choir à genoux devant le Diablotin, son visage se retrouvant face à son membre turgescent.
« Hé. » ne put-elle s’empêcher de lancer spontanément.
Posant ses mains de part et d’autres du bassin de l’incube, la Terranide se mis à souffler son air chaud contre le gland pendant quelques secondes histoires de l’attiser un peu. Puis relevant ses yeux vers ceux du Diablotin, elle darda sa langue qui se mit à lécher le membre, avec précaution du haut vers le bas. Ses mains entre temps caressaient ses cuisses, les griffant de temps à autres passant de l’extérieur de celles-ci à leur intérieur, frôlant ses bourses par intervalles réguliers. Finalement, elle approcha plus ses lèvres et engloba son membre, le faisant coulisser contre sa langue, taper contre son palais et tout cela, sans quitter Alastar des yeux ! Sa bouche se mis à imprimer un léger mouvement de va et vient, avançant et reculant contre son vit qui prenait de plus en plus de place dans sa petite cavité chaude et humide. Au fil des secondes, le rythme s’accélérait pour soudainement ralentir considérablement. Oui, la Louve jouait avec lui, appréciant sentir ses réactions, un peu de pré-sperme coulant d’ores et déjà de son méat. Finalement, elle se détacha de lui, remontant tout en l’embrassant sur le ventre et le torse, scellant pour finir ses lèvres aux siennes à nouveau.
« Tu es un sacré démon Alastar. »
Sa queue vint frotter de temps à autre le sexe érigé et à présent couvert de salive du Diablotin pendant que la Louve caressait les joues de ce dernier, finissant par avancer son corps à nouveau vers le sien, se collant contre, ses lèvres retrouvant leurs consœurs pour un baiser passionné.
-
C’était avec un plaisir non dissimulé qu’Alastar reverrait, par la suite, cette étonnante louve. Shad était un petit bout de femme très fascinant, et, en l’embrassant, en la plaquant contre le mur, en sentant son tendre corps doux et chaud, le goût de ses lèvres, il sentit son érection revenir à la charge, tapant contre les cuisses de la femme. Le Diablotin ne comptait guère s’embarrasser de formalités avant de la prendre, mais Shad ne l’entendait visiblement pas de cette oreille, et, le surprenant, repoussa l’homme, avant de se mettre à genoux… Comme si cette robe lui donnait une assurance supplémentaire en matière sexuelle. Chacun des doux mots de la femme résonnait le long de ses oreilles. Alastar n’était pas avare de mots en matière de sexe, car il savait toute leur importance... Et, plus il rencontrait Shad, et plus elle lui plaisait. Ses mordillements avaient été particulièrement délicieux, notamment, ce qui fit qu’il ne tarda pas à lui en faire la remarque, alors que sa bouche se rapprochait de son sexe :
« Tu te transformes en vampire, Shad ? J’aime ça... J’ai connu une Ashnardienne, une fois, qui aimait mordre les gens... C’était délicieux... »
Alastar était un Incube conciliant, et qui n’était clairement pas contre une bonne fellation. Quel homme aurait été contre ? Shad vint alors le sucer amoureusement, et les mains d’Alastar se crispèrent sur ses cheveux. Il sentait la femme remuer la bouche contre sa hampe de chair, qui se mit à grossir et à enfler, sa queue se durcissant généreusement. Il frémit quand elle se mit à le griffer. Shad avait compris que, avec un amant comme Alastar, la douleur n’était pas un luxe redoutable, mais clairement un plus agréable et appréciable.
« Haaa, ma petite coquine... Suce-moi bien, ma chérie... »
Ils l’avaient bien mérité ! Après avoir affronté un Grand Ancien, c’était même bien là le minimum de ce que le brave Diablotin pouvait demander. Il sentait la bouche de la femme filer le long de son sexe, remuant dessus, l’engloutissant généreusement, amenant ce sexe à se déplacer de haut en bas sous les mouvements de la femme, sa bouche délicieuse filant le long de son sexe, ses dents venant le mordre. Ses mains caressaient les cheveux de la femme, se crispant parfois dessus, frottant ses oreilles pointues.
Et puis, cette magnifique fellation se termina progressivement. Espiègle, Shad ralentit le rythme, non sans avoir recouvert, au préalable, la queue du beau diable de sa salive. Une belle érection ornait désormais le membre de l’homme, qui répondit au baiser de la femme, son membre durci se frottant contre les plis de sa robe. À son tour, il se mit à mordiller ses lèvres, enfouissant l’une de ses mains dans ses cheveux, tirant sur sa lèvre inférieure, avant de jouer avec sa langue, pendant un long et vorace baiser, où les deux amants se frottèrent et s’embrassèrent goulûment.
« Hmmmm... »
Rester avec une érection ne dérangeait pas particulièrement Alastar, qui avait appris la patience entre les mains d’Onyxian. Il trouvait, au contraire, que cette sensation était relativement agréable... Quand on bandait comme une vache, on se sentait pleinement vivants, tous les sens aux aguets, et il continua à embrasser Shad, avec ferveur, jusqu’à mettre fin à son baiser à son tour, et à lui mordiller, également, le cou.
Il lui fit ainsi un suçon, avant de se mettre à descendre.
« À mon tour, ma chérie... Je veux que tu me couvres de compliments pendant que je te lécherai ta délicieuse fleur... Dis-moi ce qui me rend exceptionnel, flotte mon orgueil d’Incube... »
Avec un sourire sur les lèvres, Alastar alla ainsi se glisser entre les jambes de la femme, et fila sous le rebord de sa robe, afin de lécher son sexe, posant ses deux mains sur les fesses de la femme, une main par fesse, venant ainsi tendrement et fermement les presser, le tout en léchant goulûment ce sexe, enfonçant sa généreuse langue dans son antre.
Le Diablotin se faisait plaisir !
-
Répondant avec plaisir au baiser du Diablotin, la Louve laissait ses mains allaient dans ses cheveux, emmenant sa tête à rester proche de la sienne et ainsi leurs lèvres scellaient pendant quelques secondes. Elle pouvait parfaitement sentir son membre dur et à présent humide de salive frotter contre les plis de sa robe, touchant de temps à autre la peau de ses cuisses. De l’assurance…Il était vrai que Shad en avait pris depuis sa première rencontre avec Alastar, mais avec tout ce qui leur été tombé dessus, il était normal qu’elle soit un peu plus confiante en elle non ? A son grand regret, leur baiser prit bien trop rapidement et elle observa le Diablotin se reculer avant de s’abaisser et de voir sa tête filer entre ses cuisses. Une main contre le mur pour se maintenir et l’autre contre la tête de l’incube, la Lycane retenait difficilement des soupirs de bien-être, caressant le sommet crânien du Diablotin qui attendait d’avoir maintes compliments de sa part.
« Haa tu …. Tu es magnifique Alastar….Un incube incroyablement dou…putain c’est bon….doué…et…mmeerde tu sais bien que c’est pas mon genre de dire cela ! »
Pauvre Alastar qui attendait des compliments, de voir son orgueil gonflé à bloc ! Mais parler ainsi était pour la Louve contre-nature et tenter de se forcer à le faire n’apporterait à rien à ses yeux. De plus même si ses lèvres refusaient de lui parler comme il l’attendait, celles du bas « parlaient » à leur place en laissant couler un petit fluide de cyprine démontrant que l’Incube faisait un excellent travail plus bas. Quoi de plus normal pour un démon du sexe après tout ? Tremblante contre lui, sa main se crispant plus contre sa tête, l’Okami l’encourageait à continuer, tentant de reprendre :
« Tu es ..un amant parfait Alastar….Caresses-moi, embrasses-moi, prends-moi, fais ce qu’il te chantes... »
S’arrêtant, elle fit soudainement reculer le Diablotin en apposant une petite poussée avec sa main, se laissant par la suite tombée à sa hauteur, l’embrassant, goûtant en même temps sa propre saveur avant de poser son front contre le sien, le souffle court, la respiration légèrement saccadée et le cœur battant à tout rompre. L’embrassant une seconde fois, elle se détacha par la suite de lui, se rendant vers le lit avec une démarche chaloupée et féline, prenant les bretelles de sa robe et la laissant tomber le long de son corps, se mettant complétement à nue. Sa queue battant doucement, elle tourna son regard vers le Diablotin, souriant d’un air espiègle :
« Viens me faire goûter à tes talents Alastar. Après tout, tu l’as bien mérité, non ? »
Et elle aussi ! Elle n’allait pas cacher que cette partie de jambe en l’air allait également lui faire plus que plaisir ! Surtout avec un tel partenaire !
-
Avait-il entendu Shad jurer ? Alastar en fut tout amusé, souriant en coin, tout en allant lécher l’intimité de la jeune femme. Une intimité parfaitement épilée, soit par elle, soit par les succubes ayant veillé sur eux pendant leur sommeil. Le démon posa ses mains sur les cuisses de la femme, et aventura sa langue. Il aurait pu glisser un doigt en elle pour accompagner son organe lingual, mais il choisit de rester au stade du simple cunnilingus, sans pénétration digitale... Il avait déjà fait jouir des femmes en se servant juste de sa langue, et c’était ce qu’il comptait faire encore, tout en savourant les quelques mots de Shad... Sa main posée sur ses cheveux, ses doigts venant frôler ses petites cornes, ou, peu à peu, les multiples gémissements et soupirs qu’elle se mit à pousser. Tout le corps de la Louve témoignait d’une forte tension qui n’attendait qu’à se diluer. À bien des égards, Alastar considérait le sexe comme une thérapie médicale, permettant de soigner les gens, de soulager leur corps. Quand on savait bien faire l’amour, on en ressortait avec une sensation parfaitement apaisée, et un sentiment de bien-être qui ne pouvait que faire du bien, au corps comme à l’esprit.
En gros, Alastar était un médecin ! C’est ce qui expliquait pourquoi ses cibles préférées étaient souvent de jeunes femmes frustrées. Elles étaient les proies les plus faciles à avoir, et souvent les plus talentueuses. Les vieilles filles avec des fantasmes terribles, les ménagères frustrées par des maris gras du bide et mous du slip... C’était l’archétype des clientes d’un Incube, même s’il y avait quantité d’autres femmes... Comme Shad. La belle était loin d’être vierge, et très perverse. Elle se tortillait contre le corps d’Alastar, qui s’amusait à nicher sa langue dans sa grotte, léchant ses parois. Talentueux, Alastar prenait tout son temps, sans pour autant la négliger, car sa langue partait régulièrement à l’assaut de son bouton de plaisir, tandis que ses ongles pointues griffaient légèrement les cuisses de Shad, se déplaçant pour frotter son aine, une zone très sensible du corps humain.
En retour, Shad gémissait et soupirait, peinant à retenir ses élans fougueux. Sa mouille affluait dans la bouche d’Alastar, qui la buvait goulûment, s’en régalant. Il sentait le beau corps de la femme se crisper contre le sien, chassant au loin leurs mésaventures à R’lyeh, ce mage noir, les duplicités de Lucifer... Tout cela disparaissait devant un plaisir bien simple, et bien égoïste : le sexe. Alastar s’y plongeait avec délice, sans aucune hésitation, léchant encore et encore le sexe de son amante. Il aurait pu la faire jouir comme ça, en réalité.
« Hmmm-hummm... » soupirait-il lentement.
Suçant et avalant sa mouille, l’Incube continuait à jouer avec elle... Quand elle finit par l’écarter, par le repousser. Les lèvres pleines de son nectar, Alastar se retrouva sur les fesses, et vit rapidement Shad se défaire de sa robe, avant de s’approcher, toute tremblotante, toute excitée, toute... Toute impatiente. Autant que lui ! Autant que lui, ce pauvre bougre, qui avait été sucée par elle, et dont la queue restait toujours aussi érigée.
« Oui... Mes talents... Tu aimes jouer avec le feu, Shad... »
Il se releva alors rapidement, et s’approcha d’elle, usant de ses muscles pour la soulever. Le corps de Shad heurta le mur, provoquant un choc sourd, et il la pressa contre lui, une main sur ses cheveux, l’autre sur son dos, venant alors voracement l’embrasser. Son mât caressait entre-temps son bassin, et il mordilla sa lèvre, tirant dessus, tout en ramenant son corps en arrière, puis à nouveau en avant, le dos de Shad venant à nouveau tambouriner contre le mur. L’une de ses mains se déplaça dans la foulée du creux de son dos pour empoigner l’une de ses belles petites fesses, et il continua à la « frapper », son membre venant heurter sa peau, pour se redresser, le baiser se poursuivant.
La langue d’Alastar jouait avec celle de Shad, et il sentait les seins de cette femme, comme deux tisons ardents, s’enfoncer contre son torse. Heureux et épanoui, il l’embrassa pendant un long moment, avant d’aller lécher son cou, et de la mordre légèrement, optant pour un suçon intense.
« Hm... Dis que tu veux que je te baise, Shad... Dis que tu veux sentir ma grosse queue labourer ta petite chatte... »
Il l’avait entendu jurer, et il avait tellement adoré ça qu’il était bien normal qu’il lui demande de réitérer...
Les joies insondables de la luxure !
-
Fébrile et impatiente, voilà les caractéristiques qui définissaient la Louve en cet instant. Elle n’apposa aucune résistance quand le Diablotin la souleva, allant automatiquement enroulé ses jambes autours de son bassin pour s’y créer une petite accroche et surtout pour les rapprocher encore plus l’un et l’autre. Lorsque son dos percuta une première fois le mur légèrement plus froid que sa chaleur corporelle, la Lycane frissonna et resserra plus son étreinte, n’attendant visiblement qu’une chose, que le coït débute. Mais, le perfide incube ne semblait guère l’entendre de cette oreille et c’est avec une certaine fourberie qu’il se mit à bouger, faisant frapper son mât de chair contre l’entrée humide de la Terranide sans pour autant y rentrer, sa poitrine s’écrasant contre son torse cramoisi et son dos frappant le mur selon le rythme imposé par Alastar. Sentant les lèvres de ce dernier se glisser dans le creux de son cou, la Louve frissonna et pencha légèrement sa tête sur le côté offrant à son partenaire un accès totale à sa gorge.
« « Hm... Dis que tu veux que je te baise, Shad... Dis que tu veux sentir ma grosse queue labourer ta petite chatte... »
« Hmm….va…chier…Alastar…. »
Le supplier de la prendre ? Et surtout de cette manière ? Jamais ! Et pourtant ! L’Okami n’en pouvait plus d’attendre, son bas-ventre était brûlant d’envie, son fourreau n’attendait que la venue de l’épée qui pourrait le combler, le remplir. Griffant doucement les épaules et le haut du dos du Diablotin, la Lycane gémissait légèrement contre lui, les mouvements qu’ils faisaient contre elle ne faisant qu’attiser son envie toujours grandissante. D’un côté, la Lycane ne voulait pas s’abaisser à parler ainsi, ou plus précisément, elle ne se reconnaîtrait pas. Mais d’un autre, ses plus simples instincts primaux l’assaillaient de toutes parts. N’avait-elle pas le droit de se laisser un peu aller, de se déconnecter de la réalité après ce qu’il venait de se passer ? Si, bien sûr que si. Agacée, la Louve se mis à bouger par à-coup son appendice caudale, les poils légèrement hérissés sous une colère source d’une légère indécision. Et puis…Le moment qu’Alastar attendait arriva enfin.
« Haa bon sang…Arrête de me faire miroiter Alastar…Prends moi…Prends moi avec ta grosse queue…Prends moi comme tu l’as déjà fait…Je sais que tu en as tout autant envie….Alors putain….baises moi. »
Elle avait posé son front contre le sien, son regard croisant celui de son partenaire, ses jambes se serrant un peu plus contre le bassin de son amant. Sa supplique qui au début n’aurait jamais dû être dictée avait été énoncé sous l’effet de l’envie. La Lycane voulait tout simplement oublier un peu ce qui leur été arrivé sur le coin de la figure quelques heures plus tôt, juste laisser le sexe annihiler l’angoisse des évènements passer et ne laisser place qu’à un pur instant de délice et de bonheur où seuls les sensations primaires du plaisir étaient rois.
-
C’était le domaine de prédilection du vil Diablotin, le moment dans lequel il se sentait revivre : le sexe... Ou, de manière plus précise, le désir sexuel. Narguer ses partenaires, les frustrer, les exciter, jouer avec eux, jouer avec leur nervosité, leur impulsion, et avec ce manque qui grandissait et croissait en elles. Il avait toujours aimé faire ça, car c’était ainsi qu’il pouvait affirmer sa domination. Sis a force ne lui permettait pas de se révolter contre la puissante Onyxian, il utilisait cette frustration chez les autres femmes... Mais Le Diablotin n’était point un être cruel. C’était même tout le contraire ! Ce qu’il voulait, c’était voir ses amantes admettre ce qu’elles étaient, admettre ce que lui-même appelait leur « part de saloperie », dans le sens où il était convaincu que, tout comme les mâles, les femelles avaient, en elle, un fond de sauvagerie bestiale, primale, une part animale profonde, qui avait survécu à toutes les évolutions sociétales, à toutes les tentatives de rationalisation et d’élévation spirituelle de l’Homme, une part inhérente à tout être vivant... Et que le sexe aidait à révéler. Il jouait donc avec elle, la titillant en flattant sa peau avec sa verge. Lui, il avait envie d’elle, Alastar ne le niait pas... Mais lui avait manifestement plus d’expérience qu’elle dans ce domaine, ce qui, en réalité, n’avait rien de surprenant. Il était un démon de Luxure, lui, le sexe était son domaine !
Shad se pressait contre lui, et il voyait qu’elle hésitait. C’était amusant. Amusant de voir combien le simple fait de parler de manière sale pouvait être plus humiliant que le fait d’agir de cette manière. Les mots avaient un poids, un poids qui pouvait parfois être lourd, et ça, Alastar le savait bien. Ce n’était que dès qu’une femme se mettait à s’insulter grossièrement qu’on savait qu’elle serait prête à tout. Et Shad, elle, hésitait. Le brave Incube le voyait dans ses yeux, et en souriait même légèrement, continuant à maintenir le corps de Shad contre elle. La délicate Louve alla griffer son torse, raffermissant son emprise sur son corps, avant de finir par parler, par abattre ses cartes. Alastar aurait encore pu jouer avec elle... Mais il n’était pas cruel.
Dans un sourire, il l’embrassa alors sur les lèvres, un baiser symbolique, dont le but était de la satisfaire.
« Mais bien sûr, ma belle... »
Joignant le geste à la parole, le terrible Incube remua alors. Son bassin partit en arrière, puis fila en avant, et s’enfonça dans la chair de Shad. La Louve sembla alors se contracter toute entière autour de sa queue, et lui-même retint son souffle pendant quelques secondes. N’oublions pas que le démon avait frôlé la mort dans cette maudite ville, à R’lyeh. Pour lui, coucher maintenant, c’était comme une renaissance... Signe que les esclaves et les démones du clan Magoa avaient du souci à se faire pour les prochains jours à venir. Alastar soupira alors lentement, en retrouvant cette sensation, cette divine et jouissive sensation de rentrer dans le corps de cette femme, et de se mélanger avec elle.
« Oh ouii... »
Ça... Ça, c’était l’une des plus belles choses dans tout le Multivers ! Son corps remuait contre elle, et il y allait de plus en plus vite, usant de ses muscles, le corps de Shad tapant contre le mur.
« Griffe-moi... Hum... Si tu veux que j’aille plus vite... »
Loin de restreindre l’Incube, la douleur contribuait, au contraire, à l’exciter... Comme tout le monde, en fait. Dans un rapport sexuel, la douleur était un moteur, vous forçant à aller plus vite, et lui accélérait le rythme, continuant à faire ce que Shad souhaitait, et lui aussi, par la même occasion : la baiser.
Bien profondément.
-
L’Okami accueillit les lèvres du Diablotin contre les siennes avec délice répondant à son baiser, caressant doucement sa nuque de ses doigts agiles tandis qu’elle sentait qu’il reculait son bassin pour aligner correctement son sexe au sien. Leur rencontre lui provoqua un soupir étouffé par le baiser qu’elle partageait avec Alastar et surtout une sensation de bien-être immédiate se diffusant dans tous son corps. A peine l’incube l’avait-il pénétré que la Louve sentit ses chairs se resserraient contre lui, l’emprisonnant dans un carcan de velours chaud et humide. Elle raffermit sa prise autours de son bassin, ses mains massant et caressant ses épaules et le haut de son dos alors qu’il se mit à bouger, à user de ses muscles pour aller et venir en elle. Son propre dos percutait le mur derrière elle et une légère vague de douleur déferlait dans le corps de la Terranide dû aux blessures qu’elle avait écopée à Ry’leth. Mais cette vague de douleur n’était rien comparé au plaisir qui affublait dans tous son corps, non au contraire même, elle le renforçait indirectement.
« Hmmmm ~ »
Shad sentait parfaitement Alastar aller et venir en elle, effectuant un mouvement vieux comme le monde, tellement simple et pourtant source de tellement de bien-être et de plaisir. Pour l’heure, il n’était plus question de penser à tout ce qui était arrivée jusqu’à maintenant. Dixit le Champion du Roi Cramoisi, ce mage étrange du nom de Flagg, la cité perdue de Ry’leth et Hastur… Non seul comptait l’instant présent et lorsqu’il lui parla de le griffer pour lui indiquer s’il devait aller plus vite, la Louve ne se fait pas prier et planta doucement ses griffes dans la peau du Diablotin, y faisant un peu perler le sang. Mais même sans l’autorisation d’Alastar à le griffer, Shad l’aurait sans doute fait dans les prochaines secondes, les mouvements qu’il effectuait en elle faisant crisper ses doigts et donc ses griffes contre sa peau cramoisie. Et pourtant, pourtant, ce n’était pas assez ! Non, il manquait quelque chose, une dernière sensation pour se laisser complétement aller et se déconnecter un bref instant de la réalité.
*Haa putain…..continue… »
Ce qui ne l’empêchait pas néanmoins de gémir contre l’oreille de l’incube. Elle alla par la suite mordiller la peau de son cou, optant pour lui imprimer un léger suçon dans le creux de ce dernier tandis que les coups de butoir avaient pris de l’ampleur. Léchant sa peau rouge, elle remonta jusqu’à ses lèvres pour l’embrasser, laissant sa queue caudale flatter ses testicules par quelques mouvement de balancier. Sa langue partie à la rencontre de la sienne pour un ballet langoureux où elle le laissa bien vite mener la danse. Son sexe sortait et rentrait joyeusement dans le sien, provoquant à chaque intrusion un choc de son dos contre le mur. Niveau discrétion, on repassera mais la Lycane n’en avait cure, posant par la suite son front contre celui du démon, le regardant droit dans les yeux.
« Tu n’as pas encore abattue toutes tes cartes n’est ce pas Alastar ? je sais que ..hmm…Tu peux faire mieux que cela. »
L’Okami en était sûre, l’insidieux incube avait encore deux trois tours dans son sac. Elle gémissait tremblante contre lui, son bassin aussi bien qu’il le pouvait le rythme qu’il imposait et pourtant..il manquait un petit quelque chose, une dernière touche propre au Diablotin, mais que ce dernier arrivera sans nul doute à trouver.
-
Alastar et Shad copulaient de nouveau ensemble, pour célébrer leur vie, pour célébrer leur chance d’être encore indemne. Le Diablotin la pénétrait donc, enfouissant sa belle verge en elle, et, comme il l’avait demandé à Shad, elle le mordilla, et le griffa. La douleur se mélangea donc au sexe, pour le plus grand plaisir du beau diable rouge, qui avait toujours vu le sexe comme une alchimie, une fusion entre ces deux notions diamétralement opposées, mais qui, pour autant, concouraient toutes les deux au même but, ainsi que le sexe : la célébration de la vie, sous sa forme la plus simple. Les deux amants s’enlaçaient, l’un contre l’autre, la queue du Diablotin perdue en elle. Et… Et c’était toujours aussi bon ! Toujours aussi bon de remuer contre elle, de la pénétrer, de jouer dans son corps, de glisser contre son corps, de s’unir avec elle, de ne former qu’un.
« Hmmm… »
Se serrant les lèvres, l’Incube continua ses coups de reins, et ses mouvements. Il la pénétrait, encore et encore, caressant son corps, son dos, ses épaules, avant de sentir, en soupirant, la queue de la Louve caresser ses testicules, comme un appel, comme une demande… De tout son périple ici, au sein du clan Magoa, Shad avait manifestement gagné en luxure et en perversité, et, quand elle lui parla, en lui disant qu’il avait oublié quelque chose, Alastar savait très bien à quoi elle faisait référence… Ou, du moins, il pensait le savoir. Un sourire se dessina donc sur ses lèvres, et il posa ses mains sur ses cheveux, puis l’embrassa, en mordillant ses lèvres, tirant un peu dessus.
Le baiser se rompit au bout de quelques secondes, et l’Incube esquissa un léger sourire.
« Je pense avoir une idée, oui… Tu es vraiment… Une petite coquine ! »
Alastar sourit de nouveau, et sa queue caudale se déplaça, pour aller caresser les fesses de la petite Louve. Il appuya dessus, frottant chacune de ses fesses, puis sa queue caudale changea de forme, obtenant une apparence plus phallique. Honnêtement, le Diablotin ne savait pas si c’était ça que Shad voulait, mais, comme elle avait joué de sa queue caudale, l’être démoniaque estimait le message bien plus clair.
Ce faisant, sa queue continua à caresser sa croupe, décrivant des mouvements en faisant des rotations sur elle-même… Puis força, peu à peu, le passage dans sa croupe.
« Hmmmm… Oui, voilà ce que j’aime… Haaaa… Pénétrer doublement une femme, surtout quand elle est chaude comme toi, ma chérie, c’est… Hmmm… Il n’y a pas de mots pour le dire ! »
Oui ! Il aimait ça, et le Diablotin continuait à la prendre, encore et encore, accélérant le rythme, en la prenant désormais contre elle, la maintenant avec ses muscles. Deux queues remuaient nerveusement en elle, la pénétrant rudement, un spectacle intense, et particulièrement lourd à supporter pour une simple femme… Mais Shad avait prouvé qu’elle était capable d’endurer plus.
Alors, et en conséquence, le Diablotin se lâchait, y allant de plus en plus vite, et de plus en plus profondément !
-
Avant, arrière, avant arrière…Un mouvement simple et vieux comme le monde mais tellement, tellement jouissif ! La Louve se serrait à Alastar, le mordillant et le griffant comme il lui avait demandé, soupirant contre son oreille, tremblant de plaisir contre lui, profitant du fait qu’elle était en vie et qu’elle célébrait cet état avec l’incube de la plus merveilleuse des façons qu’il soit : En s’envoyant tout simplement en l’air ! Et au vue de la nature d’Alastar, il aurait été étonnant que cet instant ne soit pas…épique. D’autant plus que ce dernier avait parfaitement compris la demande muette de la Terranide et elle sentit bien vite son appendice caudal caresser sa croupe avec une certaine insistance. Nul besoin de lui faire un dessin, Shad savait parfaitement ce qui allait se passer et indirectement…c’était aussi ce qu’elle avait recherché, le Diablotin avait visé juste. De plus, comparé à sa première fois, la Lycane semblait bien plus détendue, moins serrée ; ce qui allait grandement faciliter la suite. Et cette dernière arriva bien vite. Utilisant de sa magie rose, le Diablotin avait changé le bout de sa queue pour en faire une sorte de phallus qui se mit à faire bouger avec plus d’insistance au niveau de sa croupe, avant de finalement, le pousser à l’intérieur et de s’y frayer un chemin, offrant à la Terranide une double pénétration faite par une seule personne.
« Haa…bordel….Tu l’as pas faite petite Alastar….hmm pervers va…. »
Oh ça, son deuxième membre avait une taille des plus honorables ! Une bonne mesure qui écartelait les parois annales de la Terranide sans effort, avançant dans cette partie des plus intimes et des plus serrés de son anatomie. La concernée pouvait aisément sentir les deux verges en elle et lorsqu’il se mit à les bouger de concert, ce fut une explosion de sensation qui l’envahit. Certes, la sodomie était loin d’être indolore et apportait en plus des coups de son dos contre le mur une pointe de douleur mais pourtant, le plaisir était là, grandissant de minutes en minutes, de secondes en secondes même ! Il allait vite, incroyablement vite et la Louve nota qu’elle avait un peu plus de mal à tenir le coup que les fois précédente, après tout, il ne fallait pas oublier qu’elle était redevenue une simple Terranide. Endurante certes mais…moins qu’avant. Et pourtant, elle ne broncha pas, sentant ces deux phallus limer ses chairs intimes, chairs qui se resserraient progressivement contre jusqu’à les enserrer complétement, formant une sorte de carcan chaud et humide. Deux fourreaux qui s’étaient habitués à la taille de leurs épées et qui refusaient de les libérer
« Hmmmmm ~ »
Sur le coup, la Louve n’arrivait plus réellement à parler, gémissant contre le Diablotin qui la malmenait. Ses coups de butoirs se faisaient de plus en plus violents, atteignant un rythme plus qu’effréné. Et ce qui devait arriver arriva inévitablement. Se serrant encore plus contre le Diablotin, la Louve soupira son plaisir au creux de son oreille, mordillant cette dernière tandis que son corps entier était parcouru de spasmes et que l’orgasme la submergeait de part en part. Elle alla même jusqu’à planter ses griffes dans le dos du démon, bien plus profondément que les fois précédentes.
« Haa..haa putain…… »
Ca…Ca fait du bein ! Et un bien fou ! Un bien qui montre que l’on est vivant ! Reprenant son souffle, la Louve posa sa tête contre l’épaule d’Alastar avant de la relever et d’aller quérir ses lèvres pour un baiser passionné bien qu’un peu moins fougueux que le précédent. Haa niveau endurance elle avait un peu perdue mais il fallait dire qu’elle venait d’encaisser pas mal. Par contre, le Diablotin lui, ne semblait pas encore avoir fini et le plaisir reprit bientôt sur le pas sur la fatigue, conduisant petit à petit la Lycane vers une seconde jouissance, qui serait sans doute la dernière pour cette fois. Perverse, elle se remit à caresser les bourses de l’incube, allant même jusqu’ à y donner un petit coup de fouet avec la pointe de la queue de temps à autre. Le final de leur ébat risquait de la laisser sur le carreau quelques temps, amis bon sang, après ce qu’ils venaient de traverser, elle s’en fichait éperdument.
-
« Petite ? Voyons, Shad, hum… Pour une grosse cochonne comme toi, il faut de grosses queues… »
Et puis, il en allait de la réputation des Incubes ! Alastar se devait être à la hauteur de leur image, en prenant cette femme bien comme il le fallait. Le Diablotin avait une envie furieuse de sexe, qui s’affirmait en ce moment, où il la prenait par les deux queues. C’était un grand plaisir pour Shad, mais aussi pour Alastar. L’Incube grognait et soupirait, s’avérant particulièrement hâtif et entreprenant, signe de sa soif du moment. L’être infernal avait une furieuse envie de sexe, une envie sauvage de baiser, et il prenait donc la femme, la maintenant entre ses bras contre lui, avant de soupirer et de gémir en sentant les ongles de la femme s’enfoncer dans son dos, faisant couler son sang.
« Hmmmm… !! »
La douleur… Un moteur supplémentaire à cette force qui les animait, à cette magnifique union. Alastar continuait à la pénétrer, sa grosse queue s’enfouissant en elle. Hum ! Comme c’était bon… Le Diablotin alla l’embrassa, tirant sur ses lèvres, les mordillant avec plaisir, et reprit ensuite ses coups de reins, sa queue caudale se déplaçant en harmonie avec son phallus. Homme doué, Alastar était crispé contre elle, le dos de Shad allant parfois taper contre le mur. Rien ne semblait pouvoir calmer l’homme, l’Incube continuant à la prendre, encore et encore, les minutes défilant à toute allure.
Alastar était uni avec elle, ne faisant plus qu’un avec le corps de cette femme. Leur union charnelle était comme une célébration de la vie, comme un moyen, pour eux, de s’affirmer ensemble, unis et soudés par-delà la mort et ce qu’ils avaient vécu. Le Diablotin était heureux, heureux et excité, heureux de retrouver les joies simples et infinis du sexe. La Luxure brûlait en lui, dans le firmament de ses yeux, dans chacun de ses muscles. Il la bourrait, encore, encore, encore.
« Han, ma petite pute !! Hummm… C’est si bon de te baiser, haaaa… !! »
Bon, c’était bon, oui… L’Incube continuait de la prendre, encore, grognant et soupirant, et alla lui faire un suçon, mordillant sa chair. Sa queue caudale se durcissait de plus en plus, et sa grosse queue normale s’enfonçait en elle, remontant jusqu’à la garde, soulevant le corps de Shad. Il mordilla sa peau, puis lécha sa joue, le creux de son cou, avant de continuer ses mouvements. Les minutes défilaient à toute allure, et l’Incube se retenait de jouir, afin de maximiser le plaisir qu’il ressentait en pénétrant la Louve.
C’était un moment fabuleux pour lui, comme une sorte de délivrance, de résurrection après ce qu’il avait subi.
« Haaaa… »
Un double orgasme s’annonçait, s’approchant à vive allure… Et Alastar finit par s’abandonner en elle, balançant, dans le corps de Shad, des litres de foutre, jouissant depuis ses deux queues. Le brave diable se déversa généreusement en elle, vidant ses testicules en elle, jouissant pendant une bonne minute, chaque bourrade lui permettant d’expulser du foutre.
« Haaaaaaaaaa… Puuutainnnn… !! Ça soulage, haaa !! »
-
L’Okami avait déjà jouie une fois et pourtant, elle sentait une deuxième jouissance qui arrivait à grand pas. Se serrant à l’incube, ses hanches roulant contre son bassin pour accentuer les sensations de l’un et de l’autre, le souffle court, les griffes lacérant son dos….la Louve sentait qu’elle ne tiendrait plus très longtemps. Et pourtant, elle tentait de retenir ce moment, de repousser au loin ce deuxième orgasme qui la laisserait sur le carreau pour profiter de l’instant le plus longtemps possible. Elle subissait avec délices les coups de reins devenus plus que frénétiques d’Alastar, sa verge labourant son con humide sans le moindre souci et son appendice caudal n’avait également pas de souci pour progresser ! Le démon la bourrait, la faisant passer pour une petite pute et pourtant sur le coup, la Terranide s’en fichait, elle s’en fichait car ils étaient tous les deux en vie et se faire insulter ainsi était le cadet de ses soucis.
« Haa encore putain ! »
Docile, la Terranide se laissa soulever par l’incube, profitant des caresses qui lui offrait, sentant ses lèvres et se langue sur son corps, son cou, ses propres lèvres..Elle en frissonnait de plaisir. Et tandis qu’elle pensait qu’il ne pourrait plus augmenter la cadence, il lui prouva le contraire, accélérant encore et encore, envoyant ses deux verges le plus loin possible dans ses deux trous, des bruits pervers et obscènes se faisant échos dans la chambre qu’Onyxian lui avait prêté. Pour un payement c’était un sacré payement ! Mais le Diablotin n’était pas le seul à en profiter. Cependant, toute bonne chose ont une fin et l’incube se figea le plus loin possible en elle balançant pendant une bonne minute sa crème épaisse dans ses deux orifices. Elle aussi n’était pas reste et son corps entier s’était tendu, ses muscles s’étaient resserrés contre les deux épées de chaires du Diablotin rendant cette deuxième jouissance bien plus forte que la précédente. Elle se serra à lui, mordilla son oreille qui était à sa portée, l’embrassant tandis que son corps était parcouru de spasmes de plaisir.
« Haaa…… »
Se détachant de ses lèvres, la Louve chercha à reprendre son souffle, fortement épuisée par cette intense partie de jambe en l’air. Mais bordel qu’est ce que ce fut bon ! Elle ne savait pas si Alastar pourrait remettre le couvert mais pour elle..cela semblait être fort compliqué.
« Haa j’avoue…Ca fait du bien ….T’es un sacré incube Alastar….. »
Bon elle devait aussi avoir pleins d’ecchymoses au niveau du dos mais cela ce n’était qu’une petite formalité. Encore tremblotante, la Louve raffermit la prise de ses jambes autours du bassin du démon, cherchant surtout à avoir une prise pour ne pas glisser ou tomber. Elle posa par la suite sa tête contre son épaule, sa poitrine se soulevant et s’abaissant contre le torse de l’incube au rythme de sa respiration saccadée.
-
Quand on avait frôlé la mort, le sexe était encore plus excitant, et encore plus jouissif... Ce qui n’était pas peu dire vu que, en temps normal, le sexe était, pour Alastar, toujours quelque chose de passionnant. Là, il venait de jouir joyeusement avec Shad, dans ses trous, satisfaisant ses deux queues, comme une double et immense vague de plaisir. Le corps en sueur, Le Diablotin reprenait maintenant ses forces, en maintenant le petit corps chaud de Shad contre lui, sa tête posée sur sa poitrine. Sa queue caudale vint se retirer au bout de quelques instants, mais il laissa sa verge dans son vagin, nichée dans son corps. Il n’avait pas envie de la sortir, même si elle était maintenant au repos.
« Je suis là pour ça, Shad... Et, crois-moi, te baiser est toujours aussi motivant... »
Une main sur ses cheveux, les caressant, l’autre alla tendrement masser ses fesses, et, quand ses doigts se rapprochaient de sa croupe, il pouvait sentir son propre foutre, qui coulait le long des fesses de la femme. Oh oui, Alastar l’avait bien rempli, cette beauté ! Le bellâtre avait toujours tendance à jouir en conséquence, se montrant, généralement, très généreux sur la quantité de foutre qu’il envoyait dans le corps des femmes, et, à chaque fois, quand il y repensait, il se demandait qu’il n’avait pas donné naissance à une flopée de magnifiques bâtards, des petits Diablotins miniatures qui seraient convoqués par le directeur de leur &école maternelle pour avoir tripoté le cul de ses petits camarades... Pervers ? C’était surtout très propre à la Luxure... Alastar avait toujours été ainsi.
Maintenant Shad contre son torse, il se déplaça un peu, et alla s’asseoir sur un fauteuil, continuant à caresser le corps de la femme, filant notamment pour gratter son dos. Il la caressait avec une tendresse infinie, qui contrebalançait avec sa force et sa brutalité, étant comme la preuve que l’Incube pouvait se montrer... Doux et généreux. Mais ça, Shad avait déjà eu l’occasion de le réaliser. L’Incube esquissa un léger sourire, et alla embrasser Shad sur les lèvres, tout doucement.
« Tu vois, Onyxian n’est peut-être pas très généreuse en terme de paroles, mais c’est elle qui a déterminé quelles seraient tes récompenses. Et, outre le fait de pouvoir m’invoquer, nous pouvons aussi te donner toutes les richesses que nous détenons dans nos caves. Il y a de l’or et des pierres précieuses à profusion, mais nous n’en avons qu’une utilité très réduite. »
Cet or, en fait, servait les rares fois où le clan devait financer des activités dans les Plans Intermédiaires, et, de manière plus générale, il servait surtout à casser les pieds des démons de l’Avarice, cet or venant essentiellement de leurs caves et de leurs donjons.
« Donc, si jamais tu veux de l’or, n’hésite pas... Il te revient de droit, ma beauté... J’ignore ce que tu as prévu de faire sur Terra, mais... Et bien, connaissant ces gens comme je les connais, je sais que l’or peut toujours présenter une quelconque utilité. »
-
Restant tout contre Alastar, la Terranide brassait doucement l’air avec son appendice caudal, détendue. Exténuée mais détendue. Elle s’assura juste de ne pas glisser, se tenant au Diablotin tandis qu’il se déplaçait jusqu’à un fauteuil pour s’y assoir. Quelques gouttes de semences gouttèrent sur le sol pendant ce court déplacement. En effet, la Louve pouvait facilement sentir le foutre coulait d’entre ses fesses, le long de ses cuisses et de ses jambes jusqu’au sol. Mais ça, elle s’en foutait royalement, gardant sa tête posée contre la poitrine de l’incube, profitant de ce moment de douceur après l’ébat fougueux qu’ils venaient d’avoir. Elle ne put réprimer un léger frisson de plaisir quand il lui gratta le dos, ronronnant presque de bien-être. Le Diablotin avait de quoi étonner avec sa double personnalité ! Mais à force, on s’y faisait et un peu de douceur dans un monde de brute ne faisait pas de mal. Elle répondit par la suite à son baiser avant de l’écouter, son regard s’emplissant d’étonnement au fur et à mesure de ses paroles.
« « Tu vois, Onyxian n’est peut-être pas très généreuse en terme de paroles, mais c’est elle qui a déterminé quelles seraient tes récompenses. Et, outre le fait de pouvoir m’invoquer, nous pouvons aussi te donner toutes les richesses que nous détenons dans nos caves. Il y a de l’or et des pierres précieuses à profusion, mais nous n’en avons qu’une utilité très réduite….Donc, si jamais tu veux de l’or, n’hésite pas... Il te revient de droit, ma beauté... J’ignore ce que tu as prévu de faire sur Terra, mais... Et bien, connaissant ces gens comme je les connais, je sais que l’or peut toujours présenter une quelconque utilité. »
Là sur le coup, Shad en perdit presque son latin ! Quelque peu médusée elle se mis à regarder le Diablotin se demandant si ce n’était pas une vaste blague et pourtant, ce dernier semblait on ne peut plus sérieux ! Cela devait bien cacher quelque chose mais…quoi ? Il fallait aussi dire qu’elle ne s’attendait guère à cela et qu’il venait de la prendre de court…Après l’avoir pris tout simplement. Posant une main sur son torse, elle se mis à le caresser doucement, cherchant ses mots, le regard légèrement fuyant avant de regarder Alastar droit dans les yeux.
« C’est…Je ne m’attendais pas à cela. Mais…Tu as accepté ? Tu n’as pas été contre que je puisse…t’invoquer ? Quand bien même, comment je vais devoir procéder ? Quant à l’or….Je ne vais pas vider vos coffres, je n’utilise que très peu de richesses en temps normale mais si tu veux me laisser une bourse avec le montant de ton choix, libre à toi Alastar…Mais c’est quand même….Je reste sur le cul…Et c’est peu dire ! »
En temps normal, la Lycane subvenait à ses besoins par ses propres moyens, elle n’utilisait ainsi que très peu d’or, ce qui faisait que quand elle en avait besoin, elle avait toujours au moins une pièce sur elle. L’avantage d’économiser ses richesses. Il ne restait plus que la question de la suite, ce qu’elle allait faire. Esquissant un petit sourire, la Lycane déposa un petit baiser sur les lèvres de l’incube avant de déclare r :
« Quant à ce que je vais faire sur Terra…Je pense me diriger doucement mais sûrement vers la Forêt des Toiles pour y retrouver Elise. Tenter de lui expliquer ce que j’ai vu et vécu, ce que son talisman a fait…Peut être le faire de nouveau bénir tiens…Et surtout essayer de la convaincre de rencontrer la Reine du Nexus mais ça….Ca ne risque pas d’être une simple affaire. »
Oh ça non, elle allait en avoir du pain sur la planche la Terranide pour faire sortir Elise de sa forêt ! Et encore, allait-elle croire tout ce qu’elle allait lui raconter ? Ce type de récit était bien trop « gros » pour être véridique mais quel intérêt aurait-elle à mentir ? Aucun. La Forêt des Toiles….Rester à savoir dans combien de temps elle l’atteindrait, mais au moins, elle avait un autre objectif et elle n’irait pas se balader au hasard dans Terra. Bien que ce fût pour une raison quelque peu….Non, la Lycane ne trouvait aucun adjectif capable de décrire cela. Elle se tourna vers Alastar, abaissant légèrement les oreilles.
« Hem, je sais que je devrais partir mais..Je vais pas te cacher que je suis un poil épuisée…Cela gêne si je reste jusque de quoi dormir un peu avant qu’on me renvoie sur Terra ? »
Redevenir Terranide à part entière avait aussi ses petits inconvénients mais cela, Shad si ferait de nouveau bien rapidement.
-
L’or avait une grande importance dans les Plans Intermédiaires, mais, en Enfer… Et bien, l’Enfer comptait énormément de mines abritant des joailleries, des pierres précieuses, de l’or, de l’argent, mais la monnaie n’existait pas en Enfer. On n’achetait rien, on prenait, tout simplement. L’or n’était entretenu que pour se faire des statues dorées, des pierres précieuses, ou ce genre de choses. Les Magoa avait donc des caves remplies, et le seul intérêt pratique qu’ils en trouvaient était quand ils avaient besoin de liquidités en se rendant dans les Plans Intermédiaires. Par conséquent, donner de l’or à Shad ne dérangeait personne. La preuve en était que les Magoa n’avaient aucun comptable recensant l’étendue de l’or. On se contentait d’entasser ça dans des pièces souterraines, prenant quand on le voulait. Couchée sur le torse d’Alastar, Shad était surprise par de tels cadeaux, surtout par la possibilité de pouvoir l’invoquer quand elle le voulait. En souriant, l’homme la laissa parler, et profita du fait qu’elle demande à dormir pour acquiescer :
« Ça me va très bien, car il nous faut encore rédiger un contrat. C’est de cette manière que tu pourras m’invoquer. Je ne garantis pas de venir immédiatement, car je serais peut-être occupé avec de jeunes femmes, mais… Je viendrais. Mais ne crois pas que ce soit totalement désintéressé de la part d’Onyxian. Quand tu mourras, elle espère que nous pourrons récupérer ton âme. La démone en toi deviendra ta forme principale… »
C’était très gai de parler de mort, mais, en Enfer, ce n’était pas un tabou. La mort, après tout, était l’élément essentiel en Enfer. Tout le monde mourrait un jour, et, pour les démons, il était idiot de ne pas l’envisager. Onyxian misait donc sur le futur, en se disant que, quand Shad viendrait à mourir, elle pourrait venir ici, et ainsi devenir une Magoa. Il était aussi possible que les Juges décident de l’envoyer au Paradis, mais, dans les faits, une personne envoyée au Paradis pouvait choisir d’aller en Enfer. Un cas théorique, car, quand on pouvait aller dans les Cieux, filer dans les souterrains n’était pas très tentant… Mais on pouvait toujours espérer avoir des exceptions.
Le brave homme continuait à caresser les cheveux et le dos de la femme. Elle lui avait dit qu’elle comptait retrouver Élise… Un domaine dans lequel Alastar serait, cette fois, bien incapable de l’aider.
« Tu devras prononcer une formule pour m’invoquer… Et, pour ça, je pense que nous allons te confier une bague, avec une gemme magique. Il te faudra toucher la bague, éventuellement en y laissant une goutte de sang… Puis prononcer l’invocation, et je viendrais pour te soulager. »
Ce cadeau-là était nettement plus important, aux yeux d’Alastar, que leur or.
« En attendant, je vais te laisser te reposer… Tu peux rester ici aussi longtemps que tu le souhaites… »
Il s’écarta un peu d’elle, et vint l’embrasser sur le front, avant de murmurer, tout contre son oreille, une petite formule provocante :
« Mais méfie-toi quand même un peu, les visiteurs imprévus la nuit sont assez fréquents ici… »
-
« Sauf que je n’ai plus mon moi démoniauqe…je l’ai ..sacrifié pour renvoyer Hastur…. Je pense que si je viendrais à vous rejoindre, elle serait peut-être différente et puis…-elle lui fait une petite bise taquine - ma forme actuelle ne te convient pas Alastar ? »
Un petit sourire amusé vint se former sur ses lèvres. Rejoindre les Enfer à sa mort…Toute personne normalement constitué choisirait les Cieux si elle en avait la possibilité lorsqu’elle passait devant les Juges. Et pourtant, cette optique de rejoindre le clan Magoa ne semblait guère déplaire à la Louve. Outre le fait qu’elle passerait de bons moments, elle prenait aussi en compte que ce sont les démons qui l’ont plus aidé pour l’instant. Avait-elle déjà eu un seul coup de main de la part d’un ange ? Aucun. Et puis, elle savait à quoi s’attendre en Enfer, tandis qu’au Paradis..pouvait-elle en dire la même chose ? Ce lieu si saint pouvait tout autant être affecté par quelques querelles internes. Quoi qu’il en soit, pour le moment, l’Enfer était un choix prédominant mais pas encore décisif, le futur pourrait bien faire changer d’avis à la Terranide. Quant à sa forme démoniaque, elle gageait qu’elle en gagnerait une nouvelle si son âme venait à être récupérée par le clan d’Onyxian car de celle qu’Alastar avait connue, il n’en restait plus rien.
Suite à cela, le Diablotin lui résuma rapidement la manière à laquelle elle devra procéder pour l’invoquer, mais ne rentra pas spécialement dans les détails. Sans doute était-ce lié au fait qu’elle avait demandé de pouvoir se reposer et qu’il attendrait son réveil pour lui expliquer plus en détail la marche à suivre ? Sincèrement, la Louve ne chercha pas à comprendre, se disant qu’elle aurait rapidement les réponses à ses questions. Mais elle ne put s’empêcher de faire un petit sourire en coin quand il eut prononcé les mots « venir pour te soulager ». Il était vrai que si elle viendrait à être frustrée sous le plan sexuel…Elle allait posséder une sacrée roue de secours ! Et cela sans devoir y mettre le prix à chaque fois. Ou du moins, le payement risquait de venir lors de sa mort, mais pour ça, elle avait encore quelques années devant elle.
Du moins, elle l’espérait. Les démons avaient pour traits communs de toujours tirer profit de leur contrat, qu’est ce qui empêcherait donc Alastar de la faire passer de vie à trépas une fois ce dernier signé ? Quoi que..A bien y réfléchir, la Louve ne s’imaginait pas qu’il lui ferait un tel coup mais …Il restait un démon et un démon était insondable quant à ses attentions. Elle finit par soupirer, chassant ses idées de son esprit avant de relever subitement ses oreilles en entendant la provocation du Diablotin au creux de ces dernières :
« Comme un petit Diablotin hmm ? » lui lança t’elle le plus simplement du monde.
Le regardant sortir, la Louve se leva par la suite du fauteuil et partie utiliser rapidement la salle d’eau pour se nettoyer avant de tout simplement tomber sur le lit et profiter quelques heures des bras de Morphées. Après une telle séance de Luxure, elle en avait eu bien besoin ! A son réveil, sa première réaction fut de regarder autour d’elle pour voir si elle était bien seule dans la chambre. Rien à gauche, rien à droite, mais son regard se posa sur le fauteuil situé juste en face du lit dans lequel était assise une forme cramoisie qu’elle ne connaissait que trop bien.
« Hé… » se contenta t’elle tout simplement d’énoncer avant de se lever et de s’étirer un bon coup.
« Haa putain un petit somme ça fait du bien…Allez je t’écoute, expliques-moi les termes du contrat et quelle invocation énoncée pour pouvoir t’invoquer si besoin. »
-
Les démons pouvaient être généreux. Une générosité qui n’était jamais désintéressée, mais qui, malgré tout, existait bel et bien. Et cette générosité, en ce moment, venait de se manifester. Alastar laissa à Shad le temps de se reposer, et, quand la Louve rouvrit les yeux, ce fut pour constater qu’Alastar était déjà là... À croire que le brave Incube ne voulait pas la quitter. Shad se réveilla rapidement, et Alastar avait bien noté qu’elle ne pouvait plus reprendre sa forme démoniaque. Restait à savoir si c’était temporaire ou définitif.
«
Je vois que l’idée de m’invoquer t’attire plus que l’or... Ce qui est bien. C’est le signe que tu préfères la Luxure à l’Avarice. Néanmoins, j’ai profité de ton somme pour faire un tour dans les caves... »
Alastar se redressa, et récupéra un coffret situé sur une table, puis le tendit vers Shad. La clef était insérée dans la serrure, et, à l’intérieur, il y avait de multiples pièces d’or, ainsi que des gemmes et des pierres précieuses. De quoi se faire une petite fortune chez les joailliers et les banquiers de Nexus. Le Diablotin n’avait pas menti. C’était bien une belle fortune que Shad avait, sans aucun doute de quoi s’acheter une propriété dans le centre-ville de Nexus. Oh, bien sûr, elle pouvait acheter une grande bâtisse, mais ce n’était qu’un capital de départ. Elle n’aurait pas les moyens d’entretenir sa demeure ensuite, car, à Nexus comme ailleurs, il y avait des taxes foncières, élevées en fonction de la superficie du terrain. Mais elle avait, en tout cas, de quoi s’acheter pas mal de trucs.
Ceci fait, Alastar, qui était assis sur le coin du lit, lui montra un parchemin, entouré d’un fin ruban rouge.
«
Voici notre contrat... »
Alastar enleva le ruban, et déplia le parchemin, faisant mine de le lire, avant de tourner sa tête vers elle :
«
Pour m’invoquer... Tu devras dire : ‘‘Ô noble Alastar, j’ai la rondelle en feu, et je souhaite que Le Diablotin vienne me défoncer le cul’’ ! »
Il la regarda pendant quelques secondes, avant de sourire malicieusement :
«
Non, je plaisante ! Ha, pour qui me prends-tu ? La formule est d’un classicisme affligeant... »
Fier de son effet, de sa petite plaisanterie insipide, l’Incube tendit le parchemin à Shad, qui put ainsi lire, par elle-même, les mots à employer... Et, c’était, effectivement, d’un «
classicisme affligeant » :
« Alastar Magoa, je te somme d’apparaître ! »
Le parchemin détaillait différentes conditions, et indiquait que Le Diablotin fournissait des prestations sexuelles en rapport avec la Luxure. Néanmoins, il ne fallait pas s’attendre à un contrat détaillé, avec une série de clauses et de sous-clauses, comme les Nains aimaient le faire. Il s’agissait juste d’un contrat d’invocation, indiquant que Shad Hoshisora pouvait invoquer l’Incube quand elle le souhaitait, et sans contrepartie, l’invocation étant, en réalité, la contrepartie des services que Shad avait fourni au clan. Quand on avait réussi à sceller un Grand Ancien, avoir droit aux services d’un Incube, c’était bien le minimum possible, non ?
«
Tout te convient ? » finit-il par demander.
-
Pour une petite fortune, c’était belle et bien une petite fortune ! La Louve observa le contenu du coffre quelque peu étonnée. Certes, elle avait parfaitement compris que le clan Magoa possédait quelques richesses mais elle ne se doutait pas à autant. Et encore, il ne s’agissait sans doute que d’une infime partie. Dans tous les cas, il était fort peu probable qu’elle ait quelque souci d’argent dans les mois à venir. Par contre, le coffret risquait d’être assez difficile à transporter et en glissant machinalement son index dessus, ce dernier s’enveloppa d’une lueur rouge avant de diminuer grandement de taille. Là sur le coup, le transport allait être beaucoup plus simple ! Elle se désintéressa bien vite du coffret, maintenant à taille réduite, pour observer le parchemin que tenait dans sa main Alastar, l’écoutant en même temps lire[/ir] ce qui était marqué. Un petit sourire amusé s’afficha sur son minois.
« Et tout en disant ces mots, je devrais me toucher avec envie hmm ? »
Avouez que pour invoquer un incube ou même un succube c’était là leur meilleur moyen de les inciter à venir ! Mais, l’invocation dite par le Diablotin n’était pas la vraie, non la véritable était affligeante de simplicité. Mais au moins, elle ne comportait pas de termes difficiles en soit à retenir, pas de mots dans une autre langue, juste ces quelques mots…Qui faisait un peu passer le pauvre Diablotin pour un chien qu’on sifflerait pour qu’il vienne à ses pieds. Du moins, c’était l’impression que la Terranide avait. Se saisissant par la suite du parchemin, elle en lis les quelques lignes qui étaient marqués, ne voyant aucun petits caractères inscrits au bas de la page. Roulant de nouveau le contrat et remettant le bandeau autour, elle soupira un court instant.
« Et ben, comme tu l’as dit, c’est…affligeant de simplicité. Je ne risque pas d’oublier la formule. Tout me convient Alastar, après tout, j’ai déjà de la chance d’avoir droit à ces présents, par contre j’aurais une petite requête à te soumettre… »
Se levant du lit, toujours en tenue d’Eve, l’Okami alla ramasser soigneusement la robe que lui avait offerte Onyxian, offrant à l’incube la vue de sa croupe tandis qu’elle se penchait en avant pour ramasser le vêtement au sol. Elle revint vers le Diablotin et posa l’habit sur le lit :
« Pourrais-tu me la garder ? C’est un bel vêtement mais…Je ne pense pas que porter une robe me sera fort utile sur Terra…-A ces mots, elle fit volteface et partie remettre ses effets qui lui avaient été déposés dans un coin de la chambre- hey ne tires pas cette tête, je sais que ce n’est pas aussi sexy que la robe mais je me vois mal arpenter les Terres Sauvages en petite tenue ! »
Si ce serait le cas…Quelle misère pour s’en sortir ! Tournant son regard, la Lycane observa un instant l’extérieur, voyant la forme informe des corps se mêlant dans la plus abjecte des Luxures. Prise soudainement d’un doute, elle questionna le Diablotin :
« Dis, quand tu parlais de récupérer mon âme…Tu voulais dire que je devrais passer par…ça ? Enfin, je suis pas encore morte, donc y’a le temps mais quand même…. »
Ça avait de quoi rebuter un peu quelques envies ! Il ne restait plus qu’à attendre la petite réponse du Diablotin et le portail de retour sur Terra. Le coffret ? En sûreté sur la Louve. Quant au contrat, elle le laissa au main d’Alastar.
-
«
Non. Quand tu mourras, et si les Juges Infernaux décident de t’envoyer en Enfer, nous récupérerons ton âme. Nous irons te chercher dans les Limbes, mais, vu le lien que tu partages avec nous, tu pourras directement venir. »
Une précision utile, car, effectivement, l’idée de passer par les Cours n’était guère tentante. C’était le circuit commun, mais certains morts avaient droit à des privilèges. C’était aussi un moyen de corrompre les habitants des Plans Intermédiaires, en leur promettant que le traitement qui leur serait réservé en Enfer serait plus doux que ce qu’ils pouvaient craindre. Alastar avait néanmoins encore une ultime précision à faire :
«
Tu dois savoir que les Juges Infernaux tiennent compte, non seulement de tes actes, mais aussi de ta volonté. Ainsi, si tu as droit d’aller dans les Cieux, ils peuvent préconiser l’Enfer, si tu préfères y résider. Il faut que tu comprennes bien cela... Mais, et si j’étais toi, je n’hésiterai pas une seule seconde. »
Le Diablotin complétait ce qu’il venait de dire, en expliquant sa théorie à Shad :
«
Tu as vu la violence, tu as vu la barbarie, tu as vu l’organisation des démons... Mais tout ça, Shad, ce n’est que la façade extérieure. L’Enfer, le véritable Enfer, ce n’est pas ça. Oh, nous disons que nous voulons aller dans les Plans Intermédiaires parce que l’air y est plus propice, mais... Ce n’est pas ça. Ce n’est pas ça, la vraie raison. Tu sais, si les démons sont si nombreux sur Terra, et non les Anges, ce n’est pas sans raison. Là-haut, dans les Cieux, les Anges sont heureux. Ici ? Ne te trompe pas, Shad, l’Enfer, le véritable Enfer, c’est la répétition. Oh, c’est amusant de coucher avec qui on veut, et de faire ce que l’on souhaite... Mais, quand on fait ça depuis plusieurs siècles, on commence à se lasser. Tu vois, c’est comme regarder en boucle le même film, encore, encore, encore, encore, encore et encore... Et, même si c’est ton film préféré, au bout d’un moment, tu l’as tellement vu que tu n’en peux plus. Les répliques te sortent par le nez, tu as envie de le déchirer en mille morceaux, mais il n’y a rien à faire... Car tu ne peux rien faire d’autre, tu es condamné à vivre, sans arrêt, les mêmes films. L’Enfer, Shad, c’est ça... »
Alastar reprit ensuite :
«
‘‘Toi qui entres ici, abandonne tout espoir’’... Tu connais cette formule, je suppose ? L’Enfer, c’est ça... Avant d’être la souffrance, le chaos, c’est l’absence d’espoir. Tu peux croire que tu seras mieux lotie en Enfer, parce que tu pourras régner... Mais, en définitive, tu seras comme tous ces Princes qui s’entretuent parce qu’ils ne savent pas quoi faire d’autre, et se font bâtir d’immenses palaces, vides et sans but. »
La main du Diablotin se posa doucement sur l’épaule de la femme, et il reprit, comme pour conclure :
«
Le jour où tu quitteras ton plan, va aux Cieux, Shad... Car, quoi qu’il y ait là-bas, ce sera toujours mieux que ce que tu trouveras ici. »
ÉPILOGUE
«
Vous l’avez récupéré ? -
Évidemment... »
Il était content. Ça ne sautait pas franchement aux yeux, mais le Magicien connaissait suffisamment le Roi pour savoir quand ce dernier était heureux... Même si, chez lui, le concept de «
bonheur » n’avait pas le même sens qu’on lui donnait communément. Comme pour prouver ses dires, le Magicien lui montra la fiole. Elle abritait un liquide rouge, d’une très grande puissance.
Le sang d’Hastur.
«
Avec ça et la gemme d’Oswald, nous avons maintenant tout ce qu’il faut pour lancer la production en masse... »
Farson avait ramené suffisamment de cobayes auprès du Baron Rouge pour ça. Ce dernier avait transmis ses résultats, et ils étaient concluants, suffisamment pour lancer la production. Le Magicien tendit la fiole vers l’un des serviteurs du Roi, puis suivit ensuite ce dernier dans l’un des couloirs étriques de ce sinistre château rougeâtre. Les couloirs étaient tordus, fissurés, et des araignées en sortaient régulièrement, venant rejoindre la longue cape rouge de l’être décharné et silencieux.
Ils descendirent un escalier en colimaçon, et arrivèrent dans une pièce plus sombre, comme une sorte de caverne, où Randall Flagg put voir que le bulbe avait éclaté.
«
Maintenant, il est temps de régler les autres problèmes... -
Nous pourrions envoyer Farson... -
Laissons au Good Man l’occasion d’exercer ses talents à Papua... »
Dans un autre bulbe, le Champion du Roi Cramoisi sommeillait, et une grosse araignée se déplaça, se rapprochant de la silhouette couchée sur le sol.
«
Que désirez-vous que je fasse ? -
Oh, vous souhaiteriez donc que je vous donne des ordres, maintenant ? -
C’est votre plan... -
Tout comme vous avez le vôtre. Nos intérêts coïncident peut-être pour l’heure, mais je sais qu’il n’en sera point toujours ainsi. Faites ce que bon vous semble, mais, si j’étais vous, je me méfierais de votre ancienne amante... »
Flagg haussa un sourcil.
«
Vous vous inquiétez pour elle ? Ne vous en faites pas, tout est sous contrôle... Je compte précisément sur Miranda Forge pour nous aider à retrouver Sanctuary. -
Nous ne sommes pas les seuls à traquer l’ancienne cité nephalem. Je l’ai senti... Les Inheritors, nos vieux amis, ont décidé de la retrouver à leur tour. Un contretemps fâcheux, et je compte sur vous pour le régler. »
En réponse, le Magicien soupira. Pourquoi est-ce que les choses ne pouvaient jamais être simples ? Le retour des
Inheritors risquait d’apporter son lot de complications... Mais c’était effectivement à lui de s’en occuper. En attendant, son regard se portait sur l’élégante silhouette féminine couchée face à eux, et qui caressait la tête d’une araignée.
«
Maintenant, laissez-moi, je vous prie... Je vais devoir indiquer à ma fille comment retrouver sa grande sœur... -
Oh, je m’en voudrais de priver de si joyeuses réunions de famille ! »
Et, face à eux,
Élise (http://img110.xooimage.com/files/3/8/5/odhqk6k-4e38fc4.jpg) se mit à sourire, une lueur spectrale magique émanant de ses doigts et de ses yeux.
Qui serait contre des réunions de famille ?
FIN (?)