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*Sanctuaire des Chevaliers d'Athéna*
Les yeux clos, en position du lotus à un mètre du sol, Shaka, Chevalier d'Or de la Vierge, méditait au sein de son temple dont il avait la garde. Une personne entrant en ce moment même dans le bâtiment serait tout de suite frappée par le sentiment de paix et de plénitude qui y règne ; c'était comme plonger dans un océan de sérénité ou encore marcher dans une nature paisible, par une belle journée de printemps. C'était la manifestation du Cosmos de Shaka qui s'étendait tout autour de lui, tel un soleil envoyant ses rayons à travers l'espace, dans toutes les directions. De même, un scientifique se trouvant sur les lieux, avec les instruments nécessaires, serait époustouflé par l'intensité des ondes thêta émises par le cerveau du Chevalier d'Or.
Mais aucun homme de science, aucun visiteur, ne se trouvait à proximité. Shaka était seul, plongé dans sa méditation profonde que rien ne semblait pouvoir troubler.
Rien ? Voire...
Une présence s'insinua dans la rêverie éveillée du Chevalier d'Or. Elle était forte et douce à la fois mais ô combien puissante et il savait quel type d'être était capable de se manifester ainsi : une divinité. Et pas n'importe laquelle car c'était Athéna en personne, celle à qui Shaka avait juré fidélité, qui venait d'apparaître. Il ne la voyait pas au sens physique du terme mais plutôt au sens métaphysique ; l'émanation d'une entité lumineuse, d'une force. Et elle parla. En pensée. Sa voix était énergique, autoritaire, martiale mais également douce.
Elle ne prononça que quelques phrases, investissant le Chevalier d'Or d'une mission : une des guerrières de la Déesse, mais qui n'appartenait pas au Sanctuaire, se préparait à combattre un ennemi puissant. Athéna voulait tester sa valeur et sa résolution et chargeait donc son serviteur pour ce faire.
Shaka hocha, mentalement, la tête, marquant ainsi son approbation. D'ailleurs, il n'avait pas le choix : qui donc serait assez fou pour refuser l'ordre d'une divinité, surtout quand vous étiez son serviteur ?
Athéna parti. Shaka concentra son Cosmos, à la recherche de la personne qu'Athéna désirait mettre à l'épreuve, par l'intermédiaire du Chevalier d'Or de la Vierge. Il la trouva rapidement : elle se trouvait dans un monde situé hors des frontières du monde physique ; une sorte de royaume spirituel, une création de l'esprit.
Un flash lumineux intense et l'instant d'après le Chevalier d'Or de la Vierge avait disparu de son temple.
oOo
*Les landes dévastées*
Il réapparut instantanément dans une contrée désolée de roches chaotiques et déchiquetées. Il ne les voyait pas bien sûr, car il gardait constamment les yeux fermés, mais il pouvait les "sentir" tout autour de lui. Tout comme il sentait les différentes vibrations émises par les quelques rares êtres vivants, des bêtes sauvages pour la plupart mais il discernait également des créatures douées de pensée.
L'endroit où il venait de se téléporter se trouvait à quelques mètres d'un temple en ruines. Là où "résidait" celle qu'il venait mettre à l'épreuve.
Les yeux clos, en position du lotus à un mètre du sol, Shaka, Chevalier d'Or de la Vierge, attendait...
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Quand Diana avait laissé Zeus, elle n’était pas sortie directement de l’Olympe. Elle s’était promenée dans ce palais, très différent de ce qu’on en disait sur Terre. Sa mère lui avait dut que l’Olympe n’abritait que les Olympiens, mais l’Olympe de Terra, outre les Olympiens, abritait aussi d’autres divinités, faisant ainsi du palais une structure atypique, où des tours aux architectures différentes se mélangeaient joyeusement dans un palais qui était immensément grand. Diana était impressionnée, oui... Ce monde étrange recelait bien des surprises, et c’est en chemin qu’elle avait appris qu’il existait aussi des Amazones dans ce monde. La tentation était grande de les retrouver, car, honnêtement, Diana ne savait pas par où commencer. Zeus lui avait dit de se trouver des alliés pour retrouver ses sœurs de Themiscyra, et ainsi pouvoir rebâtir son île, mais elle ne savait pas où les trouver... Sur qui pouvait-elle compter ? Devait-elle retourner sur Terre ? Dans le doute, elle préférait trouver d’autres Amazones, en espérant que celles de Terra aient la même notion d’elle que la camaraderie, le courage, et la fraternité entre Amazones.
Ce fut par le biais d’Athéna (http://media-cache-ak0.pinimg.com/736x/86/36/7c/86367c739100e665a71d5d52ceeca25a.jpg), qui se présenta à elle sous la forme d’une guerrière, que Diana apprit cela. Elle la vit au bout de quelques jours, et c’est elle qui l’envoya dans cette ville dévastée.
« Tu es la fille de Zeus, et je pense que ta quête aura sa place là-bas... Cette ville détruite avait jadis un temple qui m’était voué, et elle a été dévastée par une force sombre.
- Et vous ne l’avez pas protégé ?
- J’y ai envoyé mes guerriers, et ils ont permis d’évacuer une bonne partie de la population... Mais je considère toujours cette force comme un échec personnel. Bien sûr, je pourrais m’y rendre en personne, mais tu sais comment les Dieux fonctionnent, Diana. Si j’interviens, Arès risque d’intervenir à son tour, simplement pour m’empêcher de récupérer mon influence. J’ai longtemps pensé qu’il était responsable de cette attaque, mais je sais maintenant que ce n’est pas le cas. »
Diana avait acquiescé silencieusement. Elle n’avait techniquement aucun service à rendre aux Dieux, et les Amazones servaient Artémis. Cependant, Diana avait toujours respecté Athéna, et, au moins, elle avait autre chose à faire que de traîner dans les couloirs de l’Olympe et de s’entraîner avec des guerriers olympiens et des gardes dans les cours d’entraînement. Diana s’était rendue sur l’un des balcons du palais, sentant le vent caresser agréablement ses cheveux et son corps, puis elle s’était élancée, tombant dans le vide, les bras écartés l’un de l’autre, et s’était envolée à travers les nuages, volant avec les oiseaux, retrouvant ce bon vieux plaisir qui était celui de voler dans les airs.
Elle arriva près de la ville abandonnée, et se posa devant un ancien temple en forme de rotonde (http://img110.xooimage.com/files/5/0/9/520809-480eb13.jpg), à moitié ensevelie dans le sol. Le vent faisait remuer un peu de sable, provoquant des sifflements glauques dans cette ville abandonnée. Diana ignorait ce qui s’était passé ici, et s’avança un peu, s’attendant presque à ce que des cohortes de monstres l’attaquent... Mais il n’y eut rien. Absolument rien. Rien d’autre que le sifflement du vent, et la conviction, profonde, qu’une créature malfaisante rôdait par là.
Diana entra dans le temple.
« Hohé ?! Il y a quelqu’un ?! »
C’était une grande pièce circulaire, avec d’anciennes statues brisées ou fissurées autour d’elle. Il y avait une porte en bois au fond, et elle s’y approcha lentement. Quelque chose, son instinct, lui soufflait qu’il fallait commencer par explorer les cryptes du temple. Elle s’y rendait donc, et ouvrit la porte, voyant un escalier en marbre qui plongeait dans la pénombre. Elle commença à descendre, s’appuyant contre le mur, quand elle entendit alors du bruit dehors... Et sentit une présence forte. Wonder Woman se retourna, puis se redressa.
« Hey ?! »
Elle se rapprochait de la sortie, voyant un homme en armure dorée, qui semblait être en train de méditer.
Qui était cet homme ?
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Il n'eut pas à attendre longtemps. Il entendit une voix féminine appeler puis des bruits de pas qui devenaient de plus en plus perceptibles au fur et à mesure qu'ils s'approchaient de l'endroit où il se trouvait. Le pas était léger et souple, signe qu'elle devait être mince et agile.
Bientôt elle fut devant lui. Il ne pouvait pas la voir car ses yeux étaient clos mais il pouvait sentir l'énergie qui émanait d'elle : elle était largement supérieure à celle d'un humain ordinaire et égalait celle d'un Chevalier d'Argent ; son Cosmos était faible ou, pour être exact, encore "en sommeil", mais Shaka pouvait sentir qu'une fois éveillé il pourrait atteindre le niveau de Cosmos d'un Chevalier d'Or. Voire au-delà.
Cette femme était sûre de sa force. Cela aussi il pouvait le percevoir. Son souffle était régulier, tout comme les battements de son cœur. Elle était habituée au danger et au combat et ne s'effrayait donc pas d'un rien. Il y avait enfin autre chose qu'il pouvait discerner et cela fit naitre un léger sourire sur son visage d'ordinaire impassible : la nouvelle venue dégageait un parfum délicat qui évoquait celui d'un rosier.
- Salutations. Je suis Shaka, Chevalier d'Or de la Vierge ! dit-il d'une voix sereine tandis que des lotus sortirent du sol en bourgeonnant puis se mirent à éclore, répandant une douce fragrance dans l'air.
- C'est donc toi la personne qu'Athéna m'a envoyé aider ?... dit-il d'un ton où perçait une pointe de désabusement. Je dois dire que je suis assez déçu... Je m'attendais à quelqu'un de plus fort ! Oh ! Tu m'as l'air bien au-dessus du commun des mortels, mais à mes yeux tu ne vaux pas plus qu'un singe dans la paume de Bouddha !
Athéna lui avait bien dit de tester sa valeur et sa résolution et c'est ce qu'il était en train de faire. Il voulait d'abord savoir comment elle allait réagir à ses sarcasmes pour ensuite jauger sa force physique et de caractère. Quant à ce qui allait suivre, eh bien, il agirait en conséquence.
- En fait, pour affronter et vaincre ton ennemi, un millier de personnes comme toi ne suffirait même pas !...
Un léger sourire sur son visage, il attendit la réaction de la jeune femme.
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L’homme flottait au-dessus du sol, en position de méditation, et Diana voit des lotus émerger à ses pieds. Un sort assez impressionnant. Le mystérieux individu en armure dorée se présenta comme s’appelant Shaka, Chevalier d’Or de la Vierge, et l’Amazone fronça les sourcils. Les Chevaliers d’Ors... Les troupes d’élite d’Athéna. Athéna disposait, en Grèce antique, d’un ancien ordre de chevaliers se battant pour elle, des chevaliers se battant à l’aide d’une force magique qu’ils appelaient le « Cosmos ». Ces chevaliers se regroupaient en trois catégories, déterminant leur puissance : les Chevaliers de Bronze, d’Argent, et d’Or. Diana connaissait l’histoire, car Hippolyte, sa mère, lui en avait souvent parlé. Les Chevaliers d’Or se trouvaient dans une ancienne vallée sacrée, ayant chacun la charge d’un des Douze Temples menant à celui du Grand Pope, sorte de grand prêtre d’Athéna. Shaka, la Vierge...
*Il me dit quelque chose...*
Malheureusement, tout ça remontait à loin pour elle, mais elle prit rapidement conscience que l’homme semblait aussi beau qu’orgueilleux, s’étonnant du choix d’Athéna de recourir à Wonder Woman pour l’épauler :
« Je dois dire que je suis assez déçu... Je m'attendais à quelqu'un de plus fort ! Oh ! Tu m'as l'air bien au-dessus du commun des mortels, mais à mes yeux tu ne vaux pas plus qu'un singe dans la paume de Bouddha ! »
Un singe dans la paume de Bouddha... L’expression n’était pas très agréable, et Diana était surtout surprise d’entendre un chevalier olympien revendiquer un autre culte que le sien. L’homme avait beau flotter dans les airs dans une posture pacifiste, Diana sentait une puissance phénoménale s’échappant de lui... Et elle écarquilla alors les yeux en se rappelant de qui il s’agissait.
« Non... ! »
Hippolyte le surnommait comme étant l’homme le plus proche des Dieux, un chevalier redoutable qui se battait continuellement avec les yeux clos. Il était aussi ce que certains magiciens appelaient une Source, soit un individu né avec un potentiel magique phénoménal, si fort que, généralement, la magie leur échappait et les rendait fous. L’air semblait vibrer de sa puissance. Elle n’avait jamais eu l’honneur de l’affronter, mais elle connaissait sa réputation... Et cette dernière n’était manifestement pas usurpée. Qu’Athéna ait envoyé son plus puissant guerrier était probablement le signe qu’une menace redoutable couvait dans cet endroit.... Ou alors, c’était là un tour habituel des Dieux, car Shaka, visiblement, ne voulait pas s’allier comme ça avec elle.
La mettait-elle à l’épreuve ? Ou est-ce qu’elle le mettait à l’épreuve ? Les jeux des Dieux étaient toujours difficiles à saisir
« En fait, pour affronter et vaincre ton ennemi, un millier de personnes comme toi ne suffirait même pas !... »
La provocation était gratuite, et le sourire prétentieux de l’homme ne lui échappa pas... C’était une provocation gratuite.
« Shaka... J’ai entendu parler de toi et de ta légendaire arrogance. Je vois que cette partie-ci de la légende n’était pas erronée... »
Par Héra ! Elle secoua lentement la tête.
« Ma mère se méfiait de toi, mais je ne vois rien de bien impressionnant. Écarte-toi de mon chemin, ou aide-moi, mais je n’ai pas le temps pour ces petits jeux. »
Elle s’attendait à ce qu’il l’attaque... Car quelque chose lui disait qu’elle était venue jusqu’ici pour le tester.
*C’est tout à fait la manière dont les Dieux olympiens agissent...*
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Shaka... J’ai entendu parler de toi et de ta légendaire arrogance. Je vois que cette partie-ci de la légende n’était pas erronée...
L'intéressé eut un petit sourire amusé. Mais ce n'était pas de la suffisance cette fois. Arrogant... Oui, il l'avait été récemment. Parce qu'il savait converser avec les Dieux, parce qu'il avait réussi à développer son Cosmos à un niveau jamais atteint par les autres Chevaliers d'Or, il s'était considéré comme le plus juste et le plus sage des Saints d'Athéna alors qu'il était en réalité plein de suffisance et d'orgueil. Ce fut au cours de son affrontement avec Ikki du Phénix qu'il avait enfin ouvert les yeux et non seulement découvert le mensonge qu'il s'était fait à lui-même mais également celui qui s'était fait passer pour le Grand Pope durant treize années.
Le Phénix avait instillé en lui le doute. Un doute salutaire qui l'avait amené à se remettre en question.
Ma mère se méfiait de toi, mais je ne vois rien de bien impressionnant. Écarte-toi de mon chemin, ou aide-moi, mais je n’ai pas le temps pour ces petits jeux.
Pour toute réponse, Shaka prononça un seul mot, une seule syllabe : "Ôm". Une syllabe en sanskrit qui représente le son originel, primordial, et qu'on retrouve sous une autre forme dans les autres religions, tel le "Amen" des Chrétiens.
L'aura dorée qui l'enveloppait s'intensifia puis il joignit les mains devant lui comme s'il priait. Il les écarta et, au fur et à mesure que son Cosmos augmentait, une sorte de galaxie miniature jaillit entre l'espace se trouvant entre ses paumes.
Puis, dans une explosion de gloire lumineuse, il relâcha ce Cosmos...
TENMA KÔFUKU
Une de ses arcanes, particulièrement efficaces contre les créatures maléfiques, tels les Démons, mais également dévastatrice contre toute personne se trouvant dans son rayon d'action.
Un chant céleste résonna dans les airs tandis que des visions paradisiaques apparurent dans l'esprit de la jeune femme : des Bienheureux rassemblés tout autour d'un point central lumineux, des montagnes surplombant les nuages, des créatures fabuleuses des mondes supérieurs, des êtres aux ailes d'or, des roues de feu...
Shaka se doutait bien que cette "simple" attaque n'allait pas terrasser cette Diana, même s'il avait affirmé qu'elle était loin d'égaler la puissance d'un Chevalier d'Or tel que lui ; c'était une chiquenaude, un soufflet. C'était surtout une provocation, histoire de voir ce qu'elle avait dans le ventre.
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Diana n’était pas vraiment d’humeur à affronter les énigmes de Shaka. Elle ignorait pourquoi Athéna l’avait envoyé, et, de fait, elle ignorait que le Chevalier d’Or avait affronté Ikki. Elle avait passé ces dernières années en étant un peu coupée du monde, et, pour elle, Shaka restait ce puissant chevalier arrogant. Elle s’était détournée de lui quand elle sentit l’air vibrer. La Princesse amazone se retourna, et vit une boule d’énergie se cristallier entre les mains du Chevalier. Elle serra les dents, voyant une galaxie miniature se former... Puis Shaka poussa un cri, et déclencha sa technique, provoquant une onde de choc qui repoussa violemment Diana, l’envoyant s’écraser dans le temple. Elle roula sur le sol, et, en se redressant... Revit Themiscyra.
« Qu... ?! »
Le temple avait disparu, tout comme Shaka, et son île était là. Elle se tenait sur une colline, voyant devant elle la ville, la forêt luxuriante, et, au loin, le temple d’Hippolyte. Diana se redressa lentement, surprise... Et sentit la colère affluer en elle. Elle serra le poing.
*Comment ose-t-il me faire revivre ÇA ?!*
C’était une illusion d’optique, et Diana n’était pas dupe. Le sort marcherait peut-être sur un esprit faible, mais le caractère trempé de Diana n’était plus à prouver. Elle se concentra, et s’envola alors vers le ciel.
« SORS DE MA TÊTE !! » hurla-t-elle.
Son hurlement brisa le sort, ainsi que le mur du temple, et elle en jaillit toute allure. Son poing frappait l’armure de Shaka avec rage, la superforce de Diana envoyant le Chevalier d’Or rebondir contre le sol sous la puissance de l’impact. Elle n’était pas assez naïve, cependant, pour croire qu’elle l’avait vaincu. C’était un Chevalier d’Or, et les armures dorées faisaient partie des plus belles pièces jamais forgées par Héphaïstos. Athéna les avait bénies. Diana voulait juste lui faire une leçon. Themiscyra n’était pas un endroit dont elle préférait se rappeler, et le calme dont Diana avait initialement fait preuve envers Shaka était comme le calme avant la tempête.
Ses yeux lançaient des éclairs, mais elle ne cherchait pas à l’enchaîner... Car, malgré son arrogance, il restait un guerrier de l’Olympe. C’était un avertissement, une mise en garde.
« Tu es peut-être l’homme le plus proche des Dieux, mais du sang divin coule dans mes veines. Ne t’avise pas de m’attaquer à nouveau, ou je ne retiendrais pas mes coups ! »
Diana ne prévenait jamais deux fois. Elle était aussi belle qu’impétueuse, et ce n’était pas Athéna qui l’empêcherait de remettre ce blondinet à sa place !
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- SORS DE MA TÊTE !!
L'injonction fit hausser un sourcil à Shaka. Qu'avait-elle bien pu voir lorsqu'il avait lancé son arcane ? D'ordinaire, ceux et celles qui l'avaient subie, et qui y avaient survécu, racontaient qu'ils avaient eu des visions célestes, béatifiques. Il se concentra, essayant de lire les pensées de la jeune femme ; ce fut plus difficile que prévu car cette guerrière possédait un esprit résistant. Tout ce qu'il put discerner fut une île verdoyante avec une ville bâtie à l'ancienne, dans le plus pur style grec.
Il revint à la réalité quand il sentit la demoiselle se précipiter sur lui, le poing serré, prêt à frapper.
KHAN
Au moment où elle allait l'atteindre, un bouclier de pure énergie spirituelle se déploya entre le Chevalier d'Or et la jeune femme, amortissant en grande partie l'impact au lieu de rebondir contre, si bien que lorsque le poing atteignit le Chevalier d'Or, il n'avait pas plus de force que celui d'un adulte de force normale ; qui plus est, il vint percuter son Armure d'Or. Une piqûre de moustique en somme...
Tout de même, elle avait plus de ressource qu'elle n'en avait l'air.
-Tu es peut-être l’homme le plus proche des Dieux, mais du sang divin coule dans mes veines. Ne t’avise pas de m’attaquer à nouveau, ou je ne retiendrais pas mes coups ! lui cria-t-elle.
- Du sang divin dans les veines ? Demi-déesse ou pas, cela ne fait aucune différence pour moi. Car sache que même les Dieux sont soumis à la Loi Karmique...
Shaka concentra de nouveau son Cosmos, leva une main et abaissa l'autre...
- Choisis l'Enfer dans lequel tu vas renaître !
Puis il fit exploser son Cosmos !
RIKUDÔ RINNE
- Les 6 Mondes de la Métempsycose sont les existences où l'homme va après sa mort, en fonction des actions commises de son vivant. Le premier est l'Enfer proprement dit : des lacs de lave ardente, des collines d'aiguilles sous un ciel de feu... Ceux qui y échouent, subissent des souffrances sans fin !
(http://shenronsaint.free.fr/persos/1-Enfer.jpg)
- Ceux qui tombent dans le Monde de la Famine sont envahis par une faim insatiable, allant même jusqu'à dévorer leurs semblables...
(http://shenronsaint.free.fr/persos/2-Famine.jpg)
- Celui qui se réincarne dans le Monde des Bêtes, devient un animal sauvage, obligé de lutter contre les autres pour sa survie, jusqu'à ce qu'il finisse par tomber sur plus fort que soi...
(http://shenronsaint.free.fr/persos/3-Betes.jpg)
- Ce monde-ci devrait te convenir : le Monde des Carnages. Réincarné en guerrier, tu devras livrer une lutte incessante dans des batailles sans fin ni but. Le sang coule éternellement et le meurtre y est quotidien...
(http://shenronsaint.free.fr/persos/4-Carnages.jpg)
Ces quatre mondes là étaient assez terrifiants en soi et le Chevalier d'Or se demandait quelle région infernale la jeune femme allait choisir. Le quatrième sûrement. Mais il n'avait pas fini et la suite allait être beaucoup plus intéressante...
-
Elle n’avait jamais aimé les magiciens. Ce Shaka lui rappelait Circé, cette maudite sorcière qui s’amusait à transformer les marins échouant sur son île en cochons. Son illusion avait énervé la Princesse, et, sans sa volonté inébranlable, elle était sûre qu’elle serait restée dans cette illusion, cette vision paradisiaque tant elle était belle... Et tant elle lui rappelait ce qu’elle désirait tant retrouver : Themiscyra. Malheureusement pour le Chevalier d’Or, Diana était une Princesse amazone, la fille de Zeus et d’Hippolyte, un puissant Dieu et une forte Amazone. On ne la piégeait pas aussi facilement. Visiblement, le Chevalier d’Or n’en avait pas fini avec elle, et utilisa à nouveau ses tours.
«
Es-tu un guerrier, ou un prestidigitateur ?! »
Diana n’eut pas de réponses à sa question, car le sort s’enclencha, Shaka l’envoyant dans un des «
six Mondes de la Métempsycose ». Aucun de ces mondes ne lui faisait vraiment envie, lui rappelant ces contes que sa mère lui disait sur l’Enfer. Il lui présenta ainsi le Monde de l’Enfer, le Monde de la Famine, le Monde des Bêtes, le Monde des Carnages, le Monde des Hommes, et, enfin, un sixième Monde, le Monde Céleste, chacune de ces sphères infernales ayant ses propres caractéristiques. L’illusion se dissipa ensuite, mais laissa Diana sonnée. La femme tomba au sol, à genoux, s’appuyant d’une main sur la terre pour éviter de s’écrouler totalement.
La vision avait été douloureuse, comme un viol psychique, laissant Diana pantoise, sonnée.
*
Cet homme... Peut-il véritablement envoyer un être vivant en Enfer ? Je n’ose y croire... Seul Charon en a ce pouvoir !*
Les vivants n’allaient pas dans le monde des morts, et Diana, malgré toutes les épreuves et tout ce qu’elle avait subi, n’était pas encore morte. Elle tenta de se relever, essayant d’user de son influence et de son autorité, mais Diana, en soupirant, finit par tomber sur le sol. Elle avait beau essayer de résister, elle n’y arrivait pas. Elle sentit son esprit partir à la dérive, tombant dans un puits sans fin qui lui rappelait le puits du Tartare, puis s’évanouit...
...Jusqu’à ce qu’elle rouvre les yeux, et ne réalise qu’elle se trouvait au cœur d’un immense champ de batailles, dans une ville en ruines (http://img110.xooimage.com/files/b/6/4/146449-48304d6.jpg). Ses Amazones se battaient contre une multitude de monstres, des démons, des soldats apocalyptiques et abominables qui se battaient sans cesse, au milieu de chars d’assaut, d’hélicoptères, et d’explosions permanentes. Son esprit avait choisi le Monde qu’elle portait, et Diana portait son armure de combat :
(http://media-cache-ak0.pinimg.com/736x/71/cc/40/71cc408baa6b59dacaa5af7c5d97612b.jpg)
La bataille faisait rage, sans cesse, sempiternelle, violente et douloureuse. Les morts s’enchaînaient et se multipliaient, et elle se mit à courir, son bouclier renvoyant les balles des soldats aux yeux démoniaques tenter de la tuer. D’un bond, Diana fut sur eux, et l’épée trancha dans le vif, faisant couler le sang.
*
Qu’est-ce que je fais là ? Pourquoi est-ce que je me bats ?* se questionnait-elle.
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La vision du Monde des Guerriers s'estompa pour être remplacée par une cohorte de visages divers. Des visages humains, certains appartenant à des célébrités, pour ce monde là tout du moins, d'autres moins connus, pour finir par des personnages obscurs, ceux qui constituent l'immense majorité de l'humanité.
- La peur, la colère, la joie, la souffrance, la tristesse... Toutes ces émotions qui se mélangent dans la plus grande instabilité. Tel est le Cinquième Monde, celui des Hommes !
(http://shenronsaint.free.fr/persos/5-Hommes.jpg)
Tous ces visages finirent par se fondre en un kaléidoscope éclatant qui devint ensuite d'un blanc immaculé. Une douce lumière divine enveloppa la guerrière...
- Et enfin le Sixième et dernier Monde : le Monde Céleste ! Car même les Dieux sont soumis à la Loi du Samsara. Plaisant au premier abord, il peut devenir très vite un prison dorée car celui ou celle qui y échoue finit par penser qu'il a atteint la félicité suprême et qu'il n'a donc plus rien à prouver. Ce faisant il s'enferme dans l'orgueil de l'ego auto-satisfait...
(http://shenronsaint.free.fr/persos/6-Paradis.jpg)
Shaka sentit la résistance de la jeune femme mais ce fut peine perdue : après un bref moment de lutte, la guerrière finit par s'effondrer au sol, inerte. Elle avait succombé à l'une de ses arcanes et désormais elle appartenait à l'un des 6 Mondes de la Métempsycose. Lequel ? Elle seule le savait car même le Chevalier d'Or de la Vierge ne pouvait savoir la destination qu'elle avait choisie. Le Monde des Guerriers sans doute, étant donné sa nature belliqueuse...
Il mit fin à sa position du lotus, ses pieds touchant la terre ferme, et fit quelques pas vers le corps de la jeune femme.
- Avec tout ça, je ne sais même pas ton nom... Bah ! Ça n'a plus grande importance désormais ! Ton nom, ta mémoire, tes souvenirs, bref tout ce qui constitue ton ego a fini par disparaître pour faire place à un nouveau. J'avoue que je suis déçu en tout cas, et Athéna doit l'être aussi car je pensais que tu avais la vie plus chevillé au corps que ta combativité le laissait supposer.
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Le terrifiant char d’assaut (http://img110.xooimage.com/files/4/7/3/flame_tank-487141c.jpg) remontait le long de la rue, tout en étant accompagnés par des soldats cadavériques (http://img1.wikia.nocookie.net/__cb20110923182612/painkiller/images/thumb/6/63/SkeletonSoldierConcept.png/500px-SkeletonSoldierConcept.png) équipés de fusils surmontés de baïonnettes, ainsi que de masques à gaz. Des alarmes résonnaient dans la ville ravagée, et des obus tombaient parfois. Au loin, l’horizon s’embrasait. Les soldats s’avançaient rapidement. Le char était équipé de multiples tuyaux permettant de cracher des jets de flammes mortelles dans toutes les directions. Les abominables soldats abattaient quiconque se trouvait à vue, et l’avant-garde marchait, sans constater que, autour d’elle, les Amazones les encerclaient progressivement.
L’attaque vint de tous les côtés à la fois. Les Amazones poussèrent des hurlements de rage en décochant des pluies de flèches, et l’une d’entre elle fit un saut prodigieux, s’envolant dans les airs, avant de s’abattre au centre de l’immonde char. Il se mit à cracher ses flammes dans tous les sens, et les soldats poussèrent des hurlements paniqués en s’enflammant sur place, tirant au hasard, cherchant vainement à atteindre les Amazones. L’Amazone fit tournoyer sa lance, dont la pointe était forgée dans de l’adamantium, le plus tranchant de tous les aciers. La lance s’enfonça dans la coque du char, et la femme tendit ses mains, élargissant la plaie. Le soldat pilotant l’immonde machine releva la tête en la voyant, et la lance alla se planter dans sa tête, endommageant quelques circuits. Le temps que la femme à la longue chevelure blonde se replie, le char explosa violemment.
Artémis (http://th02.deviantart.net/fs71/PRE/i/2013/014/a/4/wonder_woman_and_artemis_by_hectorrubilar-d2bd92a.jpg) avait un sourire victorieux sur les lèvres, et tourna la tête en voyant Diana arriver, se posant sur le sol.
« Ma sœur, tu es en retard.
- Artémis... »
La redoutable Amazone était toujours aussi forte que dans ses souvenirs, mais Diana avait du mal à se convaincre que tout ça était réel. Comment dire... Elle ne comprenait pas ce qu’elle faisait là, tout en sachant qu’elle devait se battre. Artémis se rapprocha d’elle, et lui tapa l’épaule.
« Il faut se dépêcher, des renforts vont venir ! »
Des renforts ? De quoi parlait-elle ? La Princesse amazone regarda les corps gisant sur le sol. Des soldats rachitiques et monstrueux. Le sol se mit à vibrer, les oreilles de Diana résonnant des impacts des obus au loin.
« Allez, mes sœurs, formez un bataillon, et attaquons !
- Artémis... Non ! »
Artémis la regarda à nouveau.
« Qu’est-ce qui t’arrive, Diana ? On ne peut pas attendre plus longtemps ! »
Diana secoua encore la tête, incrédule, sceptique. Quelque chose sonnait faux ici... Elle fronça les sourcils. Ses sœurs l’entouraient, attendant ses instructions. Artémis tendit à nouveau sa main, venant saisir son épaule, continuant à parler. Sa bouche remuait, ses lèvres gesticulaient, mais la Princesse ne l’écoutait plus, plongée dans ses pensées. Tout se mélangeait dans sa tête, comme si quelqu’un essayait d’implanter en elle de faux souvenirs... Elle revit Themiscyra, son île natale, dévastée... La première image qui lui vint fut des bombes, un tapis de bombes jaillissant depuis des cohortes de porte-avions et de destroyers... Mais ce n’était pas comme ça que Themiscyra avait été détruite. Et Artémis n’avait pas réussi à en sortir.
*Non... Tout cela est un mensonge... On cherche à me piéger.*
Elle releva la tête... Et pointa son épée devant Artémis.
« Mais, ma soeur... Que fais-tu ?
- Tu... N’es... Pas... Artémis ! »
L’épée de Diana frappa violemment la lance de l’Amazone, qui bondit en arrière.
« Diana, es-tu devenue folle ? Par Héra, arrête cela ! »
Diana hurla de rage, tournoya sur elle-même, et frappa Artémis avec son bouclier, la repoussant, cherchant à briser sa garde. Agile, Artémis esquiva le nouveau coup de lame. L’épée de Diana mordit le sol, et la femme blonde se releva.
« Mes sœurs ! Diana est devenue folle ! Aidez-moi à la neutraliser !
- SORS DE MA TÊTE !! »
Elle bondit à nouveau vers la femme, mais, sur sa gauche, une Amazone l’attrapa, la plaquant au sol, une main sur sa gauche.
« Princesse, il faut vous calmer ! »
Pour toute réponse, Diana frappa la femme au visage avec son poing, l’envoyant rebondir sur le sol. La demie-Déesse se releva ensuite, et utilisa son bouclier. Deux flèches se logèrent dessus, et elle le lança ensuite sur une autre Amazone, puis bondit vers Artémis, tenant son épée à deux mains, hurlant à chaque fois qu’elle la frappait. Un coup de la lame finit par trancher la lance, la brisant eu deux, et elle frappa Artémis au visage, envoyant l’Amazone s’envoler dans les débris.
« Tes illusions ne fonctionnent pas sur moi, démon ! »
Artémis avait atterri dans un immeuble ravagé. Les gravats se mirent alors à trembler, et un ricanement sinistre s’échappa des décombres. Ils explosèrent alors, révélant Artémis... Ses yeux étaient devenues rouges, et elle tendit la main vers Diana. Les débris foncèrent alors droit sur elle, semblables à des balles, et frappèrent Diana à plusieurs reprises, jusqu’à détruire son armure. Elle se reçut un caillou sur le visage, le caillou explosant contre son menton, et d’autres frappèrent ses genoux. Un autre l’atteignit au front, et elle tomba sur le sol. La main d’Artémis la saisit ensuite par le buste.
Son armure tombait en morceaux, révélant, sous cette dernière, sa tenue habituelle.
« Ton esprit est mien, femme ! Un cadeau que j’accepte bien volontiers... Tu es née pour te battre, et, ici, tu ne connaîtras que des batailles. »
Diana secoua la tête.
« Mon esprit n’appartient à personne d’autre que moi, démon ! »
Son genou frappa le ventre d’Artémis. La fausse Amazone la relâcha, et Diana tendit sa jambe, envoyant un coup de pied dans le visage d’Artémis, l’envoyant s’étaler sur le sol. Du sang s’échappait de son nez et de sa bouche. Diana fondit droit sur elle, mais Artémis tendit sa main, et envoya une onde d’Air qui repoussa Wonder Woman. Cette dernière heurta le sol, rebondissant sur plusieurs dizaines de mètres, et se retrouva au beau milieu d’une arène de gladiateurs, face à des guerriers en armures. Des guerriers squelettiques faisaient office de gradins, et la fausse Artémis se tenait dans la loge d’honneur.
« Je suis ta plus grande rivale, Diana... Ensemble, nous nous battrons pour l’éternité !
- N-Non...
- Bats-toi, tu n’as pas le choix ! »
Armé d’un fléau, l’un des gladiateurs s’avança rapidement. C’était une créature colossale, et Diana leva son bouclier pour se protéger. Le fléau explosa ce dernier, endolorissant son bras. Elle bondit en arrière, évitant l’attaque du fléau. Dans son dos, un autre gladiateur l’attaqua avec son gladius. Diana se retourna, et bloqua l’arme, puis repoussa l’homme d’un coup de pied dans le ventre. Le public hurla de satisfaction. Le fléau la frappa alors dans le dos, et Diana hurlant en tombant au sol.
« Est-ce là tout ce dont tu es capable, Diana ? Princesse des Amazones... Themiscyra est tombée sous ton commandement ! »
Diana grogna. Le pied du gladiateur la frappa au visage, la couchant sur le dos. Artémis éclata de rire.
« Allez, bats-toi ! »
Soupirant, la Princesse se redressa, s’appuyant sur ses bras. Le ciel était rouge, chargé de nuages sombres et écarlates.
« Je te l’ai dit... Je ne me battrais pas.
- Alors, tu mourras ici, et tu deviendras l’une de mes propriétés ! »
Le fléau jaillit à nouveau, et la frappa au visage, faisant sauter l’une de ses dents. Diana réussit à se relever, tant bien que mal, et vit deux archers la viser.
« Récupère ton bouclier ! »
Diana n’avait plus que son épée, et vit une flèche jaillir. Elle aurait pu la bloquer... Mais la flèche transperça son épaule gauche. Elle gémit de douleur, et une autre flèche atteignit sa jambe droite. Du sang s’échappait de sa main droite, tenant l’épée. Sa vision se troublait, et le gladiateur avec le fléau d’armes continuait à s’approcher d’elle. La Princesse soupira, crachant du sang sur le sol. Les archers encochaient de nouvelles flèches... Et elle balança son épée sur le sol.
« Je ne me battrais pas.
- Alors, meurs ! » cracha Artémis de dépit.
Le fléau se releva, et s’abattit sur son visage, la plongeant dans le noir.
Le souffle du vent caressa son corps, faisant remuer ses boucles de cheveux. Entre ses doigts, elle sentait la terre, et les remua lentement. Couchée sur le ventre, prostrée sur le sol. Le sifflement du vent dans ses oreilles la força à ouvrir les yeux, et à entendre le souffle de sa propre respiration. Elle se releva lentement, sentant ses articulations trembler. Depuis combien de temps était-elle inanimée ? Elle n’aurait su le dire.
« L’Enfer... N’est pas ma place. »
Elle se releva, les membres un peu ankylosés, son regard croisant celui de Shaka. Son poing se serra dangereusement.
« Tes tours d’illusionniste ne fonctionneront pas contre moi. Je suis Diana, fille de Zeus ! Je ne te crains pas, Chevalier d’Or ! »
Diana prit à nouveau son envol, et fonça droit vers son ennemi, dans le but évident de le frapper.
-
Il allait se détourner quand il sentit un imperceptible mouvement. Un frémissement agitant le corps de la guerrière puis la jeune femme se releva, lentement, comme si elle venait de sortir d'un long sommeil. Elle était encore faible mais cela ne durerait qu'un temps car elle avait une énergie fantastique, bien supérieure à celle des mortels ; Shaka se contenta de la "regarder", attendant qu'elle ait pleinement repris possession de ses moyens.
- L’Enfer... N’est pas ma place.
- C'est l'évidence même... lâcha-t-il laconiquement, avec l'ombre d'un sourire.
- Tes tours d’illusionniste ne fonctionneront pas contre moi. Je suis Diana, fille de Zeus ! Je ne te crains pas, Chevalier d’Or !
- Oh ! Ce n'était pas une illusion mais bel et bien la réalité de ton monde intérieur ! Quant à ta prétendue ascendance, je considère que quand l'on est fille d'un Dieu de troisième génération, il n'y a pas de quoi pavoiser...
C'était bel et bien vrai car Zeus et ses frères étaient les descendants des Titans qui eux-mêmes étaient issus de l'union de Gaïa et d'Ouranos qui appartenaient à la famille des Divinités Primordiales au même titre qu’Éros - à ne pas confondre avec le fils d'Aphrodite - ou encore Pontos. Et puis bon, quand on y réfléchissait bien les mortels descendaient tous à des degrés divers d'une divinité, tel Ulysse dont l’aïeul n'était autre qu'Hermès...
Par contre c'était bien la première fois qu'il entendait parler d'une demi-déesse dont le père était Zeus, ce dernier ayant engendré de fameux héros ou roi tels Jason, Héraclès, Rhadamante ou encore, d'un certain point de vue, Alexandre le Grand.
Elle bondit sur lui, dans le but évident de le frapper. Sa bouche s'ouvrit prononçant une seule syllabe :
KHAN
Aussitôt un champ de force se leva entre elle et lui. Le poing de la guerrière vint buter contre cette barrière invisible ou, plus exactement, s'enfonça. L'énergie cinétique du coup, si elle perdit de sa force au fur et à mesure de sa progression, n'en continua pas moins sa route si bien qu'à la fin le poing atteignit le Chevalier d'Or. L'impact initial avait la force d'un buffle en pleine course mais l'impact final autant qu'un homme ordinaire ; ce fut suffisant toutefois pour que Shaka se prenne le coup en pleine figure et que son casque vole dans les airs avant de retomber au sol, produisant un bruit métallique.
- Hum, tu as vraiment du sang divin dans les veines... dit-il en se frottant sa joue endolorie et en épongeant un peu de sang qui s'écoulait de son nez. J'espérais ne pas devoir en arriver là mais tu ne me laisses guère le choix !
Il concentra son Cosmos et le décor disparut laissant progressivement place à des milliers de mandalas bouddhistes.
TENBÛ HORIN
- Tu vas avoir l'honneur de subir mon ultime arcane que l'on appelle également le Trésor du Ciel. Il se fonde sur l'harmonie parfaite, combinant à la fois l'attaque et la défense...
Lentement, comme les volets d'une maison, les paupières du Chevalier d'Or se soulevèrent, laissant entrevoir petit à petit le bleu de ses yeux. Quand ils furent totalement à découvert, une puissante vague d'énergie en jaillit, balayant tout sur son passage, y compris la guerrière.
- Tu viens de perdre l'un de tes 5 sens : celui du toucher ! Non seulement tu ne peux plus sentir tes membres mais tu es également paralysée, à la merci de ton adversaire !...
-
« Oh ! Ce n'était pas une illusion mais bel et bien la réalité de ton monde intérieur ! Quant à ta prétendue ascendance, je considère que quand l'on est fille d'un Dieu de troisième génération, il n'y a pas de quoi pavoiser... »
L’arrogance de cet homme méritait bien un coup de poing. C’était un magicien, mais son corps était celui d’un homme ordinaire. Un seul coup, et Diana en viendrait à bout. Le pouvoir de Zeus bouillonnait dans ses veines, et elle fonça vers sa cible. Shaka se protégea alors avec une sorte de bouclier magique, une sphère qui l’enveloppa. Diana poussa un hurlement, et frappa malgré tout. Elle s’attendait à briser le dôme, mais, au lieu de ça, son poing s’enfonça à travers, sa force étant drastiquement diminuée, tout comme sa vitesse. C’était comme si Diana venait de s’enfoncer sa main dans une sorte d’épaisse glu. Cependant, comme elle l’avait précisé, la force de Zeus battait en elle... Et, quand bien même il était un Dieu de troisième génération, il restait le plus puissant des Olympiens, maîtrisant le Ciel et la Foudre. Son poing réussit à passer à travers, mais perdit la majorité de sa puissance. Ce fut néanmoins assez pour repousser Shaka. Son heaume s’envola de sa tête, et l’homme se recula, la joue endolorie.
Son bouclier n’avait pas suffi à stopper Diana, qui aurait alors pu profiter de son avantage pour le frapper à nouveau. Néanmoins, malgré son orgueil, Diana ne ressentait pas en lui une menace certaine. Elle n’aurait pas su l’expliquer, mais c’était comme si son instinct lui soufflait que ce combat n’avait pas de raison d’être, et que, malgré son orgueil, Shaka ne devait pas être combattu. Il était un Chevalier d’Or d’Athéna, ce qui, normalement, suffisait à garantir son intégrité et son honnêteté. Athéna n’accorderait pas sa foi à un homme qui se montrerait indigne des vertus divines caractérisant la Déesse : la Guerre et la Sagesse. Là résidait sa différence avec Arès, car, si les deux divinités partageaient bien l’Attribut divin de la Guerre, Arès avait aussi comme autre penchant la Destruction. Les deux Dieux étaient les deux facettes d’une même pièce, exprimant chacun les deux aspects fondamentaux de la guerre : la sagesse et le chaos. La sagesse, car toute guerre avait un enseignement à tirer pour éviter qu’elle ne se reproduise, et la destruction, car la guerre appelait forcément à la dévastation. Or, Shaka ne servait pas Arès, mais bel et bien Athéna. C’est cette réflexion qui amena Diana à ne pas profiter de son avantage, car elle réalisa quelque chose de simple.
*Son armure doré ne le protège pas de mes coups aussi bien que je le pensais... Sûrement parce que je descends de Zeus. Si je le frappe avec toute ma puissance, je le tuerais...*
Shaka se redressa lentement. Il n’avait pas envie de terminer ce combat, et Diana serra les poings. Quel autre tour cet illusionniste allait lui sortir ? Il lui avait dit que la vision qu’elle avait eue n’était justement pas une illusion, mais l’expression de son moi profond. Celui d’une guerrière qui pleurait sur la mort de sa famille, et sur son incapacité à défendre son peuple. Shaka était une épreuve d’Athéna, mettant à l’épreuve de Diana les deux Attributs de cette dernière. La guerre, car l’adversaire était valeureux, et la sagesse, car elle ne battrait pas Shaka en se servant uniquement de ses poings.
« Tu vas avoir l'honneur de subir mon ultime arcane que l'on appelle également le Trésor du Ciel. Il se fonde sur l'harmonie parfaite, combinant à la fois l'attaque et la défense... » lança alors l’homme.
Elle vit alors les yeux de l’homme s’ouvrir, et fronça les sourcils, en sentant une fulgurante décharge d’énergie la saisir. Une onde de choc fit s’envoler la poussière, et elle-même partit en arrière, avant d’enfoncer ses pieds et sa main dans le sol, dessinant une traînée de terre filant sur plusieurs mètres. Il avait ouvert les yeux, et une puissance incroyable s’en dégageait. Le Cosmos pulsait à travers les yeux de l’homme.
*Le Cosmos est une énergie liée à ses sens... C’est comme s’il conservait ses yeux clos pour en emmagasiner une grande quantité et pouvoir s’en servir après...*
Elle tenta à nouveau de s’envoler, mais sentit alors une onde de choc la saisir, et sentit ses jambes et ses bras disparaître... Diana cligna des yeux, ébahie, et constata qu’elle était bloquée, figée.
« - Tu viens de perdre l'un de tes 5 sens : celui du toucher ! Non seulement tu ne peux plus sentir tes membres mais tu es également paralysée, à la merci de ton adversaire !... »
Diana écarquilla les yeux ! C’était comme si le sort de Shaka avait paralysé tous ses nerfs, la rendant aussi inamovible qu’une statue. Elle ne pouvait effectivement pas bouger, simplement remuer les lèvres pour parler, ou les yeux. Son corps était comme figé.
« Je vois... Ton ultime coup spécial... »
Elle cligna des yeux, réfléchissant brièvement, et les ferma alors.
« Nous arrivons dans une impasse, lâcha-t-elle alors. Aucune de tes attaques ne peut sérieusement me blesser, et je ne peux plus te toucher. »
Il lui restait encore l’option de passer outre ce sortilège, mais elle ne voyait pas comment faire. Il devait sûrement s’agir d’une autre illusion, d’un autre tour de passe-passe... L’important était de ne pas céder à la panique, et, sur ce point, Diana arrivait à s’en sortir plutôt bien, faisant preuve d’une relative forme de sérénité, et ce malgré sa situation préoccupante.
-
- Nous arrivons dans une impasse. Aucune de tes attaques ne peut sérieusement me blesser, et je ne peux plus te toucher.
- Quelle impasse ?... Tu es à la merci de mon arcane car tu ne peux plus te défendre ni m'attaquer. Quant à te blesser, sache que ce qui t'attend est bien pire que des blessures...
Il fit un autre geste de la main et une onde d'énergie alla frapper de plein fouet Diana qui ne pouvait rien faire pour l'esquiver ; une lueur se mit à briller au niveau de son nez puis s'estompa aussi rapidement qu'elle était apparue.
- Tu dois avoir du mal à respirer n'est-ce pas ? C'est normal vu que je viens de t'ôter l'odorat. Ainsi tu ne pourras plus repérer tes adversaires à leur odeur. Si tu es, enfin étais, dotée de cette faculté, bien entendu.
Il observa une longue pause, se mettant à réfléchir. Non pas au prochain sens qu'il allait supprimer mais à une pensée qui venait de lui traverser l'esprit : lorsqu'un Chevalier d'Or de la Vierge lançait le Tenbû Horin, l'adversaire était pour ainsi dire sans défense, car cette arcane combinait de manière parfaite l'attaque et la défense, donc la paralysie subséquente à la perte du toucher n'était pas utile. Il y avait en quelque sorte une contradiction.
Ou alors, tant que le toucher n'avait pas été supprimé, la personne en face pouvait riposter. Dans ce cas, cela voulait dire qu'il y avait un peu de bluff dans ce Trésor du Ciel !
D'ailleurs, Diana était-elle vraiment paralysée ? Est-ce que cela aussi n'était pas du bluff, de la poudre aux yeux pour jeter la confusion dans son esprit ?
Faisons un test, pensa-t-il, voyons si elle va arriver à se libérer de cette entrave.
Les bras croisés, il toisa la jeune femme, un léger sourire amusé aux lèvres. Cette dernière devait certainement penser quel prochain sens Shaka allait lui ôter... Une chose était sûre par contre : avec le sens du toucher en moins, elle allait avoir beaucoup de mal à mesurer sa force. A condition bien entendu qu'elle se libère de la paralysie...
-
Le Chevalier d’Or était fidèle à la réputation qu’on se faisait d’eux : des individus arrogants et prétentieux. Il voulait continuer à se battre, alors même que le combat n’avait plus aucune importance, ni aucun enjeu. Diana avait perdu son sens du toucher, et ne bougeait plus... Puis le Chevalier d’Or lui ôta le sens de l’odorat. Diana perdit donc la faculté de respirer, mais commença peu à peu à comprendre comment ce sort fonctionnait. Est-ce qu’il paralysait vraiment ses sens ? Ou est-ce qu’il les court-circuitait ? Pour en faire l’expérience, elle ferma la bouche, et, sans rien dire, inhala par le nez. Elle ne sentit rien, car son nez était, pour ainsi dire, comme coupé du monde... Mais ses poumons se soulevèrent, et, surtout, elle sentit l’air revenir.
*C’est bien ce que je pensais...*
Une illusion... Tout n’était qu’une illusion... Le corps de Diana répondait encore, elle pouvait encore utiliser ses membres... Mais sans les sentir. Expliquer concrètement ça était très difficile, car c’était une expérience infiniment sensorielle. C’était comme une sorte de version tordue et inversée du syndrome du membre fantôme, quand une personne fraîchement amputée avait le sentiment que sa main était toujours là, alors qu’elle n’y était plus. Ici, tous les membres de Diana étaient là, mais Diana ne les sentait plus... Pourtant, si elle était vraiment paralysée, elle devrait tomber sur le sol. En effet, si ses jambes la soutenaient, c’était bien parce que ses muscles fonctionnaient toujours. Tout ce que le sort de Shaka faisait, c’était couper l’interface. En définitive, qu’est-ce qu’un sens, sinon un lien entre le sujet et le monde extérieur ? Comment communiquer autrement qu’avec ses sens ? Shaka était un magicien, un illusionniste, mais il n’avait rien supprimé... Il avait juste trompé le cerveau. Tout l’art de la Vierge tournait autour de la méditation, et Diana était convaincue que c’était en méditant qu’elle arriverait à sortir son cerveau de cet ensorcèlement.
Et puis, il ne fallait pas oublier qu’elle avait du sang divin dans les veines, le sang du puissant Zeus.
« Très bien, Shaka... Puisque tu tiens à continuer la lutte... »
Le sortilège de Shaka devait engendrer chez la victime un sentiment de panique, qui renforçait l’efficacité du sort. Ce frisson, Diana elle-même l’avait ressenti quand le sortilège de Shaka avait bloqué ses membres. Mais elle restait calme. Certes, elle ne pouvait plus toucher, mais elle pouvait encore se déplacer. Diana bondit alors en avant, s’envolant vers l’ennemi, et sa jambe le frappa violemment au torse, l’envoyant valdinguer à plusieurs mètres... Et Diana réalisa autre chose, qui la fit sourire. Elle s’élança vers Shaka, toujours en volant, et lui décocha un uppercut en plein visage.
« Tu m’as privé de la sensation du toucher, Shaka... Et je t’en remercie, car je ne ressens plus la douleur que je ressens en frappant ta solide armure. »
Elle l’attrapa à la gorge, et le souleva, le décollant du sol. La force surhumaine de Diana n’était pas à prendre à la légère. Elle arma son poing, et le frappa à nouveau, provoquant une véritable explosion sonore. Shaka s’envola à nouveau, et atterrit dans une maison en ruines à proximité, passant par une fenêtre. Diana contempla alors sa main. Ses phalanges étaient en sang, et elle serra les dents.
*Attention tout de même, je ne ressens plus la douleur... Mais ça ne veut pas dire que je ne souffre pas.*
De plus, se déplacer sans savoir où elle allait était difficile. C’était comme marcher avec une jambe ankylosée, ou en ayant des fourmis dans les pieds. On ne sentait plus sa jambe, et on était intuitivement déstabilisés. C’était ce que Diana ressentait, une sorte de sensation de vertige. C’est pour ça qu’elle préférait voler, car, dans les airs, elle se servait rarement de ses membres. Elle était donc plus à l’aise pour se battre.
-
Eh bien, elle aura mis le temps... pensa Shaka quand il vit Diana commencer à se libérer de la paralysie dans laquelle il l'avait plongé en supprimant son sens du toucher. Même s'il ne le montrait pas, il était quand même satisfait de la rapidité avec laquelle elle avait réussi à regagner sa liberté de mouvement. Bien sûr, le fait qu'elle ait du sang divin dans les veines y était sûrement pour quelque chose.
La guerrière bondit vers lui et le Chevalier d'Or de la Vierge prononça l'habituel "Ohm", intensifiant ainsi son Cosmos, érigeant une nouvelle barrière de force qui amortit le coup de pied volant qu'elle lui porta. Cette fois, cependant, il fut beaucoup plus violent qu'à l'accoutumée et le champ d'énergie fut insuffisant pour contrer l'impact du coup de pied qui percuta le plastron d'or du Chevalier ; sans lui, il aurait eu la cage thoracique défoncée !
Il recula de plusieurs mètres en arrière mais il n'eut pas le temps de réagir car Diana fut déjà sur lui, l'agrippant à la gorge et le soulevant de terre comme s'il ne pesait rien. Le coup qui suivit fut tellement violent qu'elle l'envoya valdinguer dans les airs pour ensuite atterrir avec fracas au beau milieu d'une maison en ruines.
Quelque peu sonné, il se releva avec un peu de difficulté. Contrairement à certains de ses collègues Chevaliers d'Or, tels le Taureau, Lion ou le Scorpion, qui avaient subi un rude entrainement physique et de ce fait possédaient une excellente résistance aux blessures, Shaka n'était pas vraiment une "bête de combat", son entraînement ayant surtout été axé sur la méditation, les prières, l'apprentissage de l'extension de ses perceptions physiques et mentales.
- Pfff, pour Aldébaran ses coups seraient des caresses !... murmura-t-il, un sourire aux lèvres. Il sortit des décombres, époussetant son Armure d'Or et toisa Diana :
- Je te félicite car tu es la première à avoir réussi à te libérer de l'emprise de mon Trésor du Ciel. Cependant, tu n'as pas brisé ma technique pour autant... Un geste de la main et l'éclat des yeux de la princesse perdit de son intensité : je viens de t'ôter la vue maintenant. Voyons voir comment tu vas réussir à te battre sans tes yeux...
Shaka n'étais pas trop inquiet à ce niveau là : d'après ce qu'il avait entendu sur l'éducation guerrière des Amazones, notamment celle de Diana, il savait que le combat en aveugle faisait partie de leur entraînement. Mais bon, il doutait fort qu'il couvrait la perte de trois sens...
-
Diana fut surprise de le voir se remettre d’aplomb si rapidement. La réputation sur les Armures d’Or n’était clairement pas surfaite. Les coups que Wonder Woman avait porté étaient suffisamment puissants pour blesser même Superman... Et Shaka se tenait encore face à elle, se permettant même de la narguer. Elle esquissa un léger sourire, flottant encore dans les airs. Ce combat était tout, sauf physique. À bien y réfléchir, Shaka ne l’avait jamais attaqué physiquement, se réfugiant derrière des illusions. Un magicien... Un Chevalier d’Or magicien. Son niveau devait se rapprocher de celui des mages que Diana connaissait, comme Doctor Fate, Zatanna, ou encore Klarion. Le combat était difficile, car Diana avait toujours eu un peu de mal contre la magie... Moins que Clark, fort heureusement, mais elle n’avait pas reçu une formation contre les mages, à Themiscyra.
Shaka utilisa à nouveau de sa technique, et Diana sentit ses yeux la piquer... Avant qu’un voile ne s’abatte sur eux. Quand elle avait les yeux ouverts, tout était flou, un nuage trouble et indistinct. Impossible de voir quoi que ce soit, les couleurs explosaient. Elle était devenue aveugle... Encore une fois, l’illusionniste avait utilisé ses sortilèges pour perturber son système nerveux, et Diana posa sa main sur son visage en grognant. Elle n’avait plus l’usage de ses yeux, et retourna sur le sol. La Princesse rouvrit les yeux, mais, encore une fois, sa vision ne revenait pas... Et il n’y avait rien à faire. Le seul moyen de lutter contre ce sortilège était de lancer un contre-sort, mais Diana ne l’avait pas en sa possession.
*Concentre-toi...*
La femme à la longue chevelure brune ferma les yeux, et respira plus lentement. Il venait de lui ôter trois sens : l’odorat, le toucher, et la vue. Elle ne pouvait donc plus compter que sur l’ouïe et le goût... Donc, essentiellement sur l’ouïe. Yeux clos, elle se rappela son passé...
Yeux bandés, elle était dans l’arène, et savait que sa mère l’observait. La Reine Hippolyte. Diana n’avait pas le droit d’échouer. Pas devant elle.
Elle sentit du mouvement dans son dos, et bondit sur le côté, évitant la lance en bois, et contre-attaqua avec son épée en bois. Elle sentit un autre déplacement sur sa gauche, et son épée en bois heurta celle d’une autre sœur Amazone.
« Pas si mal, Diana... »
L’Amazone qui la complimentait était une guerrière adulte, plus forte que Diana, mais ça n’empêchait pas la jeune femme de l’affronter. Après tout, comme ses perceptrices le disaient, une guerrière se devait de savoir se battre contre plus forte que soi, a fortiori quand elle était une Princesse amazone. Diana se battait les yeux bandés, afin de ne pas commettre l’erreur que toutes les guerrières, souvent, faisaient : se reposer trop sur sa vision. Les yeux étaient les pires alliés qui soit, car ils avaient, soit une vision trop forte des choses, soit une vision partielle, en vous faisant voir plus qu’il ne fallait en voir, ou en ne vous faisant pas voir ce qu’il fallait faire.
Cependant, se battre sans yeux était difficile. Diana devait donc apprendre...
...Et elle avait appris.
Yeux clos, elle s’envola à nouveau, se fiant à la voix de Shaka.
*Heureusement, il aime bien parler...*
Wonder Woman lui tomba dessus, et le coup fut si fort qu’elle en défonça le sol de la maison ravagée. Shaka traversa le plancher, et s’écrasa dans une ancienne crypte, renversant plusieurs colonnes en marbre au passage, avant de traverser un nouveau mur. Diana, en perdant le sens du toucher, avait également perdu la sensation de puissance... Et elle avait tapé sans songer aux conséquences sur son propre corps cette fois. Elle se référait aux sons pour essayer d’identifier le Chevalier d’Or, une tâche assez difficile, car, en l’envoyant traverser le plancher, elle avait aussi provoqué un sacré ramdam.
-
L'Amazone bondit littéralement vers Shaka. Comme ce dernier s'y était attendu, elle s'était fiée à sa voix pour le repérer et allait de nouveau le frapper. Du moins c'est ce qu'elle croyait. Si Diana avait encore son sens de la vue, elle aurait pu voir l'apparence du Chevalier d'Or s'estomper avant de disparaître complètement pour ensuite réapparaître quelques mètres plus loin. Le poing de la guerrière ne rencontra que le vide.
- Il me semble que tu as oublié un détail des plus importants concernant les Chevaliers d'Or : notre vitesse de réaction peut égaler celle de la lumière ! fit-il d'une voix narquoise. Pour ce qui est de la force physique pure, tu n'as rien à envier à Aldébaran, raison pour laquelle je n'ai pas cherché à esquiver tes coups jusqu'ici car je voulais voir de quoi tu étais capable à ce niveau là. Pour ce qui est de la vitesse par contre, tes mouvements sont aussi lents que ceux d'un escargot et encore un escargot bougerait plus vite...
Shaka concentra de nouveau son Cosmos et effectua un geste de la main : Diana devait sentir sa bouche devenir pâteuse, enfin quelque chose d'approchant.
- Voila je t'ai ôté le sens du goût ! Qui plus est tu ne peux plus parler ce qui fera un bien fou à mes oreilles...
Shaka n'était pas du genre ironique mais à force de fréquenter le Chevalier d'Or du Scorpion, Milo, à l'esprit caustique et à la langue acérée, il avait fini par adopter son ton mordant et ses propos ironiques. Toutefois il n'aimait pas railler pour railler : ses moqueries avaient pour but de pousser ses adversaires, ou ses disciples, dans leurs derniers retranchements, afin qu'ils puissent se dépasser, donner le meilleur d'eux-mêmes.
Et c'était ce qu'il voulait que Diana fasse : qu'elle n'aille pas jusqu'au bout de ses limites mais au-delà de ses limites. Il avait confiance en elle car il la sentait capable de s'éveiller au Cosmos, voire même plus, à l'ultime Cosmos. Après tout, le sang des Dieux, l'ichor, coulait dans ses veines et par conséquent elle en était plus que capable. Il fallait simplement la "motiver".
Eveille-toi Diana !... pensa-t-il.
-
La sempiternelle arrogance de ce Chevalier était des plus insupportables. Le poing de Diana heurta le vide, ce dont la jeune femme peina à se rendre compte, compte tenu du fait qu’elle n’avait accès à quasiment plus aucun de ses sens. Elle se fia donc à son oreille, car elle ne sentit pas l’impact caractéristique que son poing produit en rencontrant un objet. Elle frappa le vide, et Shaka, qui arriva quelques mètres à côté d’elle, lui expliqua que, en tant que Chevalier d’Or, il pouvait se déplacer à la vitesse de la lumière. Diana, de fait, disposait ici d’une super vitesse, mais sa vitesse n’égalait pas celle de Flash. Shaka continuait à jouer avec elle, mais il cherchait très certainement quelque chose. Diana resta en hauteur, les yeux toujours fermés, se fiant à ses oreilles pour le retrouver. Elle se devait de trouver un moyen d’en finir avec lui avant qu’il ne coupe tous ses sens, et qu’elle soit totalement bloquée.
*
Ces tours d’illusionniste sont lassants !*
Shaka continua à employer ses sorts, et coupa désormais le goût, arguant que ne plus entendre Diana leur ferait le plus grand bien... Une phrase curieuse, compte tenu du fait que c’était surtout lui qui parlait tout le temps. Une véritable pipelette, qui devait adorer s’entendre parler ! Néanmoins, pour Wonder Woman, la situation devint encore plus complexe. Elle resta sur place, en léthargie, utilisant ses oreilles pour repérer les ondes sonores, n’ayant plus que cela pour pouvoir se repérer et se battre. Aussi tendue soit-elle, Diana se refusait à croire que la situation était désespérée. Il y avait encore sûrement quelque chose à tenter, elle n’avait pas encore abattu toutes ses cartes. Il fallait qu’elle comprenne le fonctionnement des attaques de Shaka. Elle avait déjà compris que ces attaques étaient des illusions, ce qui voulait dire que, en méditant, elle pourrait peut-être les surpasser... Ce qu’il ne fallait pas oublier, c’était que Shaka était avant tout un Chevalier d’Or connu pour sa sagesse, et un grand amateur du bouddhisme. Or, le bouddhisme, plus qu’une religion, était une philosophie orientale, une philosophie de la méditation. Diana n’était pas une spécialiste du bouddhisme, mais elle savait que cette philosophie, comme l’hindouisme, visait à atteindre une sorte d’état suprême, transcendantal, le
nirvana. Considéré dans la langue populaire comme une sorte d’état de grande satisfaction, le
nirvana était plus que ça. C’était un état nouveau, où le sujet ne ressentait plus ni souffrance, ni plaisir, mais était au-dessus de ça, dans une sorte de félicité éternelle. La grande théorie de Bouddha, au cœur du bouddhisme, était de considérer que la frustration naissait du désir, et que, pour éviter de souffrir, il fallait arrêter de désirer. En appliquant cela au combat en cours, la leçon à en tirer était d’arrêter de reposer sur ses sens pour se reposer sur autre chose... Car les sens étaient trompeurs. Diana savait que les cinq sens donnaient une appréciation déformée de la réalité. Ainsi, là où un homme voyait vert, un animal avec des pupilles différentes verrait tout en rouge. Les cinq sens du corps humain ne donnaient qu’un
aperçutronqué de la réalité, et, plus Diana perdait l’usage de ses sens, plus elle était fermée, isolée sur elle-même.
*
Qu’est-ce que le bouddhisme disait au sujet des cinq sens, déjà ?*
Diana réfléchissait, revenant aux fondamentaux, et aux différences entre la pensée occidentale et la pensée bouddhiste. Pour les Occidentaux, un sens désigne la capacité d’un sujet de percevoir des éléments extérieurs à celui-ci. D’un point de vue bouddhiste, le «
sens » était une notion plus délicate, plus subjective, et parlait, de fait, non pas de sens, mais de «
conscience ». Pour un bouddhiste, la vue n’était pas un sens, mais une conscience, car, dans cette philosophie, pour qu’une information extérieure soit perçue par le sujet, il fallait la réunion de trois éléments : un objet à percevoir, un organe capable de visualiser cet objet, et une conscience capable de traiter l’information. Ainsi, dans le cas de la vue, il faut avoir quelque chose à regarder, des yeux pour le voir, et un cerveau suffisamment constitué pour permettre de comprendre ce qui a été vu. De cette manière, plutôt que de parler du «
sens de la vue », on parlait de «
conscience de la vue ».
*
C’est là que les tours de Shaka doivent se jouer... Il me retire chacune de mes consciences.*
Il existait ainsi, dans le bouddhisme, non pas cinq sens, mais neuf consciences :
- Les cinq premières consciences, correspondant chacune aux sens classiques : la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, et le goût ;
- La sixième conscience, la conscience psycho-mentale, qui est une conséquence des cinq premières, car elle consiste à donner une appréciation subjective des éléments perçus. Cette sixième conscience consiste à dire « J’aime » ou « Je n’aime pas » en percevant un objet extérieur, et, mis ensemble, ces six consciences forment un tout dont chaque être humain a instinctivement conscience ;
- La septième conscience, la conscience individuelle, est une conscience tournée vers l’intérieur de soi, et concerne l’identité personnelle du sujet. Cette septième conscience se forme par opposition aux autres, car elle désigne l’affrontement du sujet avec son environnement, et sa construction personnelle à partir des choix qu’il fait. Cette septième conscience n’est rien de plus que l’ego d’une personne ;
- La huitième conscience, la conscience-réservoir, correspond à l’inconscient collectif, au sens bouddhiste du terme. Il fallait comprendre par là que cette huitième conscience regroupe la matrice profonde d’une personne, c’est-à-dire une sorte de tronc commun à toutes les réincarnations qu’une personne fait, la vie et la mort étant perçus, au sein du bouddhisme comme un cycle ;
- La neuvième et dernière conscience, la plus profonde qui soit, est la conscience pure. Une sorte de conscience cosmique où l’individu atteint l’état de transcendance, et ne fait plus qu’un avec la vie elle-même, dépassant toutes les pensées et toutes les questions de valeurs.
Shaka était en train de couper toutes les consciences initiales de Diana, et elle pensait comprendre où il voulait en venir.
*
Tu me testes, Shaka...*
Diana soupira lentement, même si elle ne put s’en rendre compte. Méditer, elle savait le faire, et, quand elle le faisait, il lui arrivait ainsi de se couper du monde, et de s’enfoncer en elle-même, de disparaître, de rejoindre ce que les bouddhistes appelleraient la «
septième conscience ». Il fallait ici aller encore plus loin, et, si elle rapprochait le concept des neuf consciences au
Cosmos des Chevaliers d’Or, Shaka voulait tout simplement qu’elle atteigne le septième sens du Cosmos. Si Diana en croyait les informations qu’elle savait sur les Chevaliers d’Or, ils étaient tous capables d’atteindre ce septième, à partir de laquelle le Cosmos devenait pur, débarrassé de toute considération humaine... Soit atteindre la neuvième conscience.
*
Mais je n’ai reçu aucune formation sur le Cosmos...*
Bah ! Diana avait la réputation d’être une femme extrêmement sage, plus proche d’Athéna que de Zeus. Mais elle disposait encore d’un sens, un sens qui continuait à lui envoyer des informations.
*
Bon... Autant pousser Shaka à me le retirer également...*
Elle bondit alors sur lui, filant à toute allure, et frappa à nouveau son armure, faisant preuve de cette super vitesse dont elle était capable, et qui pouvait même surprendre Flash. Le coup frappa le torse de Shaka, et l’envoya défoncer un mur. Shaka s’envola sur une quinzaine de mètres, et atterrit dans une autre grande pièce, un vaste hall avec de multiples colonnes de marbre. Il en défonça plusieurs sur son passage, et Diana, se fiant aux sons que Shaka dégageait, s’élança à sa poursuite...
-
Shaka pouvait sentir le cheminement intérieur de Diana. Elle avait cessé de gesticuler et restait debout, rentrée en elle-même. Au bout de longues minutes, il put discerner une sorte d'étincelle jaillir au plus profond d'elle-même. Le Chevalier d'Or de la Vierge esquissa un petit sourire satisfait : il semblait que la belle princesse s'était éveillée au Cosmos !
Sans crier gare, l'Amazone bondit vers lui à une vitesse hallucinante, une vitesse bien supérieure à celle qu'elle avait adopté jusqu'ici. En fait sa rapidité d'exécution venait d'atteindre la vitesse du son, voire au-delà. Largement suffisant pour surprendre un Chevalier de Bronze et même un Chevalier d'Argent mais insuffisant pour l'élite de la Chevalerie.
- Ceci dit, je reconnais qu'elle apprend sacrément vite ! pensa-t-il en faisant un pas de côté pour esquiver l'attaque de Diana. Elle est pas passée loin celle-là !.
- Pas mal du tout ! fit-il en frappant dans ses mains, je vois que ça commence à rentrer !. Il concentra de nouveau son Cosmos et fit un geste de la main : cette fois la fière guerrière vient de perdre l'ouïe ! Comme elle ne pouvait plus l'entendre, il choisit de s'adresser directement à son esprit :
- Te voila désormais privée de tous tes sens ! Tu es hors d'état de nuire à qui ou quoi que ce soit !
Il se tut, attendant la suite des évènements. Il la sentait capable d'élever son Cosmos au même niveau que celui des Chevaliers d'Or, voire même au-delà, et d'accomplir ce que la plupart des mortels appellent un Miracle. Bien entendu, il était possible que la priver de ses cinq sens fut insuffisant et dans ce cas, Shaka savait qu'il lui restait encore une dernière possibilité. Restait à savoir s'il allait devoir l'utiliser et si l'autre serait capable de la supporter...
- Elle n'aimera certainement pas ça mais s'il faut en arriver là pour qu'elle s'éveille, qu'il en soit ainsi !
-
Le coup de Diana manqua Shaka, ce que Diana réalisa en entendant pas le son de son pied heurtant une armure d’Or. Au lieu de ça, elle n’entendit... Rien, puis le vide. Son pied faucha le vide, et Shaka, plutôt que de l’attaquer, en profita pour lui ôter son dernier sens. Débarrassée de sa vision, de son ouïe, de son odorat, de son goût, et du toucher, Diana était pour ainsi dire coupée du monde extérieur. Elle resta sur place, en sentant un vide abyssal la saisir, et perçut la voix moqueuse de Shaka résonner dans sa tête. Diana ne sentait plus rien, une expérience des plus troublantes... Inhabituelles. Une expérience qui lui rappelait ses séances de méditation à Themiscyra. C’était comme si elle dormait sans dormir. Elle n’avait aucun moyen de savoir combien de temps s’écouler à l’extérieur, ni tout simplement de savoir ce qui se passait. Restant debout, Diana était figée, immobile... Et resta au raisonnement qu’elle avait tenu. Éveiller d’autres consciences, éveiller ce qu’elle était, au plus profondément d’elle-même. Wonder Woman se concentrait silencieusement, son rythme respiratoire calme.
*Je n’ai pas peur... Je suis calme et apaisée, face à moi-même...
Pas effrayée ? Pas effrayée d’avoir échoué ? Ne ressens-tu pas le poids de la honte étreindre tes épaules ? Ne ressens-tu pas le poids de l’échec et de la culpabilité ?*
Diana était coupée du monde extérieur, seule face à elle-même. Une autre Diana se tenait devant elle, comme une vision fantasmagorique et accusatrice d’elle-même. Poings serrés, Wonder Woman la regarda, et ce décor noir évolua, se transforma...
Elle était dans l’arène de combat de Themiscyra, le long de la plage, entourée par ses sœurs. Mais Themiscyra, au loin, était en feu, et, le long de la plage, Diana pouvait voir des charniers et des bûchers géants.
« Tu as échoué ! Tu as attiré le mal sur Themiscyra en te rapprochant du monde des hommes ! En te rapprochant d’un monde qui ne pourrait que nous causer un préjudice ! »
Diana s’élança sur elle, et les lames se heurtèrent.
« Le préjudice a déjà été causé par nos mensonges ! Nous avons agressé ce monde ! Nous avons rejeté notre appartenance par la peur et l’ignorance ! Nous avons rejeté l’héritage des Anciens par notre isolationnisme et notre sexisme !
- Et qu’est-ce que le monde extérieur t’a appris des valeurs des Antiques ? La cupidité, la jalousie, l’égoïsme, la haine ! Voilà les valeurs de ce monde que tu chéris tant, Diana ! Princesse amazone, super-héroïne... Tu as toujours privilégié le fait d’être Wonder Woman que d’être une Princesse, que d’être notre gardienne ! Le sang de Themiscyra est TON sang ! »
L’épée de l’autre Diana frappa la sienne, et l’envoya au loin se ficher dans le sable. Serrant les poings, Diana bondit en arrière, évitant un coup de lame, et balança du sable sur le visage de l’autre, la faisant hurler... Puis elle se reçut un coup de genou dans le ventre, suivi d’un coup de poing qui la repoussa.
« J’ai fait ce qu’il fallait faire ! J’ai protégé Themiscyra !
- Si tu en si sûre, pourquoi tant d’hésitation ? »
Le décor avait changé, et Diana reconnut un hall concentrique de l’Olympe. Elle se retourna, et vit la Déesse Athéna (http://orig13.deviantart.net/7440/f/2009/308/0/3/athena_cover_02_by_fabianoneves.jpg), dans une étincelante armure dorée, qui s’avançait vers elle. Diana banda les jambes, en l’observant lentement.
« Je...
- Tu te sens coupable pour le sort de tes sœurs, Diana. C’est pour ça que tu as réalisé une odyssée jusqu’au Mont Olympe, que tu t’es coupée de tes amis, de tes anciens camarades.
- Vous me retardez, Athéna ! Pourquoi m’avoir envoyé Shaka ?
- Et pourquoi pas ? Tu es appelée à un destin grand, Diana... Tu as un rôle important à jouer, et Shaka... Shaka a été envoyé pour vérifier si tu étais fidèle à ce qu’on disait de toi.
- Je ne suis pas une poupée que tu manipules à ta guise ! »
Wonder Woman bondit vers la femme, tenant à nouveau une épée, et elle heurta celle d’Athéna, provoquant des étincelles.
« Ta colère masque ta souffrance et les reproches que tu te fais. Tu refuses d’admettre cette part de responsabilité que tu penses avoir dans ce désastre. Shaka ne t’a pas aveuglé, il a révélé que tu ne savais plus voir. »
Diana ne cherchait même plus à répondre, et frappa à nouveau... Mais Athéna évita, et tendit la main, envoyant une puissante onde de choc qui repoussa Diana comme un fétu de paille. Elle passa à travers une vitre, et tomba sur un sol rocailleux, au milieu d’un camp de travail dans un désert poussiéreux et rocailleux. Elle se redressa lentement, et sentit son cœur se serrer en reconnaissant les femmes enchaînées taillant dans le sol, creusant des galeries.
« Je sais où se trouve ton peuple, Diana... Mais tu ne pourras jamais le secourir si tu n’apprends pas à voir...
- Tu m’as menti !
- C’est toi qui n’as pas écouté. C’est toi qui n’as pas voulu comprendre. »
Diana se reçut un autre coup, et tituba lentement, puis tomba à genoux... Et la colère laissa place aux larmes et à la souffrance.
« C’est mon peuple... Je devais les protéger, je ne devais pas échouer.
- Ta souffrance est sincère, mais tu as agi par arrogance... Tu as cru pouvoir les sauver seule, sans l’aide de personne, en pensant que seul ton courage et ta détermination suffiront. Mais, vois-tu, peu importe le courage et la foi d’un homme, une cathédrale ne se bâtit pas par un seul homme. L’arrogance des Amazones les a coupés du monde extérieur, les a coupés de la moindre aide possible... Et ta souffrance t’a aveuglé. Admets-le, Diana. »
Diana soupira longuement, prostrée sur le sol, tête penchée vers le bas.
Puis elle l’admit.
Diana sentit alors une lueur l’envelopper, et sa tête se tourna vers Shaka.
*Je te vois...*
L’air se mit à vibrer autour d’elle, et elle bondit vers l’homme, et frappa. Un coup si fort que le sol se fissura, que les murs tremblèrent, et qu’il y eut comme une violente explosion. Toute la structure s’effondra sur elle-même, et Shaka connut un nouveau vol plané. Cette fois, Diana avait atteint la vitesse des Chevaliers d’Or, ou celle de Superman : celle de la lumière. Un coup surpuissant, et elle se releva ensuite en l’air.
Et, dans cette obscurité, elle sut où étaient ses sœurs. Elle vit leur position, mais vit aussi autre chose. Quelque chose de terrible et de cauchemardesque. Elle vit un œil rouge qui flamboyait au-dessus du sol, un œil écarlate et dangereux (http://i701.photobucket.com/albums/ww12/LordKalgalath/eyeofthecrimsonking.jpg), et elle sut qu’il était son véritable ennemi.
Celui derrière l’attaque de Themiscyra.
-
S'il pensait recourir à la dernière extrémité auquel il venait de penser, à savoir ôter le sixième sens, c'était peine perdue : le corps de la splendide Amazone s'auréola d'une lumière dorée tandis que ses yeux retrouvaient leur éclat habituel, signe qu'elle venait de recouvrer la vue, ainsi que ses autres sens.
Elle venait d'éveiller au Septième Sens.
L'image de la belle guerrière s'estompa pour finir par réapparaître juste devant lui.
- Kh... commença-t-il avant de sentir le poing de Diana le percuter violemment. Il y eut une déflagration qui emplit l'air et l'instant d'après Shaka sentit son corps se soulever dans les airs. Il avait l'impression d'avoir subi la charge d'un taureau furieux et n'eût été son Armure d'Or, il aurait passé un sale quart-d'heure. La protection amortit en grande partie l'impact mais il sentit néanmoins l'onde de choc se répercuter à travers tout son corps ; il sentit ses os - y compris ses dents - et ses organes vibrer, des étoiles dansaient devant ses yeux et l'air s'était échappé violemment de ses poumons.
Il était tellement secoué qu'il n'arrivait même plus à rassembler ses pensées de manière concrète. Pendant un moment il crût même qu'il venait de passer de vie à trépas mais que son esprit n'avait pas encore réalisé cet état de fait.
Un second choc, moins violent toutefois que le précédent, le ramena en quelque sorte à la réalité. Il comprit alors qu'il venait de chuter au sol. Même Shaka, l'Homme le plus proche des Dieux, était malgré tout soumis à certaines lois de l'univers, l'une d'entre elles étant la gravité...
Il se releva péniblement, la tête en feu. Sa vision était un peu trouble mais elle redevint normale au bout de quelques secondes. Il sentait encore le contrecoup du fabuleux coup qu'il venait de recevoir mais il ne faisait pas partie de l'élite de la Chevalerie d'Athéna pour rien : il concentra son Cosmos et prononça un mantra. Instantanément des ondes de chaleur bienfaisantes se répandirent dans son corps, réparant les micro-fissures provoquées par l'attaque de Diana. Au bout de quelques secondes il ne restait plus rien du traumatisme qu'il venait de subir.
Il se dirigea vers la belle Amazone et lui dit d'une voix changée, pleine d'admiration et de respect :
- Je te félicite ! Tu as réussi à t'éveiller au Septième Sens, annulant ainsi la perte des cinq premiers. Ta vitesse d'exécution atteint maintenant celle des Chevaliers d'Or et tu es certainement capable de projeter de l'énergie hors de ton corps pour effectuer des attaques dévastatrices. Pardonne-moi si j'ai pu te sembler arrogant, méprisant et vaniteux mais je n'ai pas trouvé mieux pour te euh... stimuler. Athéna m'a demandé de te tester et c'est ce que j'ai fait. Quoi qu'il en soit, notre Déesse peut être fière de toi.
Il se tut, attendant une réponse de Diana. Ce faisant, il venait d'enfin de se rendre compte d'une chose qui aurait sauté aux yeux de tout mâle normalement constitué : Diana était d'une beauté à couper le souffle ! Le regard du Chevalier d'Or s'attarda sur sa chevelure soyeuse, l'ovale parfait de son visage, ses magnifiques yeux bleus, sa bouche sensuelle, son corps de déesse, ses jambes fuselées...
Ses joues rosirent légèrement et pour masquer son embarras, il toussa et se détourna, fixant l'horizon, comme s'il venait d'apercevoir quelque chose au loin.
- Si tu veux un coup de main pour la suite de ta quête, je me ferai une joie de t'aider...
Il espérait qu'elle ne s'était pas rendue compte qu'il venait de la reluquer comme devait le faire n'importe quel homme lambda. Son entraînement spirituel l'avait préparé à beaucoup de choses mais certainement pas à ce genre de situation.
- Ô Bouddha, prête-moi ta force !... pria-t-il intérieurement.
-
Shaka expliqua à Diana que ce combat n’avait été qu’un entraînement, un test imposé par Athéna. Diana, après ce qu’elle avait subi entre les mains de cet illusionniste, restait toujours légèrement méfiante... Mais, après sa vision, elle se sentait surtout moins rancunière envers Shaka, car son esprit était préoccupé par d’autres choses. Elle avait eu une étrange vision, où elle avait eu un aperçu de quelque chose qu’elle n’aurait jamais cru accepter, un concept dont on parlait dans les contes et dans les histoires pour enfants pour effrayer ces derniers... Le Mal absolu. Diana avait encore du mal à croire à cette vision, à ce qu’elle voulait dire, et avait la conviction qu’Athéna n’avait pas été totalement honnête avec elle... Mais pouvait-on attendre des Dieux qu’ils soient totalement honnêtes ? Diana avait depuis longtemps compris que les Olympiens étaient des Dieux menteurs, égocentriques, dupeurs, ce qui valait même pour Athéna, pourtant la Déesse la plus juste et la plus sage de cette famille.
Diana y pensait encore quand elle nota le trouble de Shaka, en l’entendant... Tousser ? Elle le regarda silencieusement, en le voyant détourner le regard, et esquissa un léger sourire. Jadis, elle aurait sans doute pu se laisser abuser, mais Diana avait quitté son île depuis des années, et, à force, connaissait bien le monde des hommes.
« Je ne vous en veux pas, Shaka. Je ne suis en réalité guère surprise qu’Athéna m’ait mise à l’épreuve. J’ai perdu mes sœurs, et j’ai été incapable de les défendre, alors que je suis, pour moitié, la fille de Zeus. »
Elle marcha encore un peu, s’approchant de Shaka, bras croisés en lui tournant le dos, permettant ainsi à ce dernier, en baissant les yeux, de voir sa chute de reins, sa silhouette parfaitement musclée... Et ses fesses, superbement moulées dans sa culotte étoilée, à la base de magnifiques jambes fuselées.
« Je ne suis pas de Terra, Shaka, je viens d’un autre monde, où se trouvaient jadis les Olympiens, avant qu’ils ne viennent ici. Mes Amazones ont été attaquées et asservies, emmenées quelque part sur ce monde. Je suis venue voir Athéna pour qu’elle m’aide à les retrouver. Et, si elle m’a envoyé auprès de toi, Shaka, c’est que tu es utile. Ce dont je ne doute pas une seule seconde, j’ai souvent entendu parler du pouvoir légendaire des Chevaliers d’Or, et tu es à la hauteur de leur réputation. »
Diana était une guerrière, habituée à devoir se battre pour s’entraîner, et elle n’en voulait donc pas tant que ça au Chevalier. Vouloir éprouver ses compétences était une chose naturelle, et, même s’il était assez arrogant, c’était un trait de personnalité qu’elle connaissait chez bien des personnes.
Wonder Woman se retourna donc vers lui, et lui sourit alors. Dans son dos, le soleil étincelait sur elle, et plusieurs de ses mèches de cheveux, poussées par le vent, glissaient autour d’elle.
« Tu as de très beaux yeux, Shaka. Je serais folle de refuser ton aide, mais... Tu es sûr que tu vas bien ? Je te sens... Perturbé. Est-ce mon attaque qui t’a tant troublé ? »
Elle plaisantait à moitié, car elle pensait savoir ce qui le troublait vraiment...
-
- Je ne vous en veux pas, Shaka. Je ne suis en réalité guère surprise qu’Athéna m’ait mise à l’épreuve. J’ai perdu mes sœurs, et j’ai été incapable de les défendre, alors que je suis, pour moitié, la fille de Zeus.
Tout en disant cela, elle s'était avancée vers Shaka de manière à lui présenter son dos. Le Chevalier d'Or de la Vierge ne put s'empêcher d'admirer à la dérobée les muscles de son dos, le galbe de ses fesses, le grain serré de la peau de ses cuisses fuselées, la sombre cascade de ses cheveux... Son trouble augmenta davantage mais il sut garder une expression neutre comme il savait si bien le faire d'ordinaire.
Les Chevaliers d'Or étant l'élite de la Chevalerie d'Athéna ils se devaient de montrer l'exemple aux Chevaliers de rang inférieur, aux apprentis et aux gens du peuple, et de ce fait ils étaient sensés n'afficher ni ressentir aucune émotion. Bien entendu, ils n'étaient que des humains à la base et ne pouvaient pas rester continuellement de marbre. En un sens, c'était rassurant.
- Je ne suis pas de Terra, Shaka, je viens d’un autre monde, où se trouvaient jadis les Olympiens, avant qu’ils ne viennent ici. Mes Amazones ont été attaquées et asservies, emmenées quelque part sur ce monde. Je suis venue voir Athéna pour qu’elle m’aide à les retrouver. Et, si elle m’a envoyé auprès de toi, Shaka, c’est que tu es utile. Ce dont je ne doute pas une seule seconde, j’ai souvent entendu parler du pouvoir légendaire des Chevaliers d’Or, et tu es à la hauteur de leur réputation. continua la sublime Amazone.
- Je te remercie pour ces paroles noble guerrière. dit-il en hochant la tête, un léger sourire aux lèvres. Il se demandait comment ses camarades se seraient comportés face à cette superbe demi-déesse.
Camus du Verseau et Mü du Bélier seraient restés stoïques, surtout le premier. Aldébaran du Taureau aurait été rouge comme une pivoine. Aiolia du Lion et Aiolos du Sagittaire lui auraient dédié un sourire chaleureux tandis que Milo du Scorpion l'aurait couvé d'un regard ardent. Saga des Gémeaux lui aurait sûrement fait une cour empressée. Shura du Capricorne était tellement obsédé par le perfectionnement de sa technique de combat, la fameuse Excalibur, qu'il lui aurait à peine jeté un regard, mais allez savoir ? Dohko de la Balance était tellement vieux que ça ne devait plus tellement le travailler. En ce qui concernait Aphrodite des Poissons, Shaka savait qu'il était un esthète, admirant la beauté par-dessus tout mais on ne savait pas grand chose sur ses penchants ; d'ailleurs la plupart des habitants du Sanctuaire se perdaient en conjectures à ce sujet. Un plaisantin avait émis l'hypothèse qu'il était une femme se faisant passer pour un homme, afin d'échapper au port du masque.
Quant au dément Masque de Mort du Cancer, il aurait certainement voulu accrocher la tête de Diana dans son Temple, afin de l'ajouter à sa macabre collection...
Diana se retourna et une fois de plus Shaka fut troublé par sa beauté. Les rayons d'un soleil couchant la baignaient d'une lumière à la fois dorée et orangée et le vent animait sa belle chevelure sombre. Elle lui dit, avec un petit sourire malicieux :
- Tu as de très beaux yeux, Shaka. Je serais folle de refuser ton aide, mais... Tu es sûr que tu vas bien ? Je te sens... Perturbé. Est-ce mon attaque qui t’a tant troublé ?
- Je dois avouer que je ne me suis pas pris une telle dégelée depuis un petit bout de temps !... répondit-il après un petit temps d'hésitation, retrouvant néanmoins sa contenance. Quoi qu'il en soit, mettons-nous en route car tes sœurs ont besoin de toi.
Il observa un petit temps de silence puis reprit avec une expression perplexe :
- Bizarre, ta tenue me fait penser au drapeau américain...
-
Pour un homme prônant la philosophie bouddhiste, il éluda la question de Diana avec un tact qui ne manqua pas de la faire sourire, en se contentant de dire qu’il avait reçu un sacré coup. Diana voulait bien croire qu’elle l’avait surpris, car elle savait que Shaka était souvent considéré comme l’un des plus puissants Chevaliers d’Or. Ces guerriers se battaient à l’aide d’une technique qui n’était pas celle de Diana, la maîtrise du Cosmos. Pour autant, elle avait réussi à l’utiliser, quand elle n’avait plus rien en stock. Et cette déflagration d’énergie avait surpris Shaka, et l’avait blessé, même si son armure avait pu encaisser le choc. Quoi qu’il en soit, ils en avaient fini ici, mais, avant le reste, Shaka avait une question sur le design si particulier du costume de Diana.
Cette dernière en sourit légèrement.
« Oui. C’est exact. »
Elle portait un haut rouge, un minishort bleu avec des étoiles blanches... Autrement dit, la tenue reprenait les couleurs du « Stars And Stripes », et, tout en s’envolant légèrement, elle fit quelques précisions sur l’origine de cette tenue, qui l’assimilait à la plus sensuelle et à la plus sexy de toutes les pin-ups, à travers les générations.
« Vous avez l’air de connaître l’histoire de la Terre... Ce costume a été fait quand ma mère s’est décidée à sortir de l’isolement de Themiscyra, afin de rejoindre le monde en guerre, pendant la Seconde Guerre Mondiale. La guerre était venue jusqu’à notre île de beauté, et les Amazones ont estimé qu’il était temps d’intervenir, et d’annihiler les forces de l’Axe. Pour ça, ma mère, Hippolyte, a confectionné un costume spécial, dont le rôle était de montrer aux Alliés que nous partagions leurs couleurs, mais aussi leurs idéaux. Cette uniforme est un symbole, un symbole de ce pour quoi je me bats, et de ce pour quoi les États-Unis devraient se battre. La justice, la liberté, la protection des faibles face aux tyrans, ou aux catastrophes climatiques. C’est le rôle de Wonder Woman, et c’est ça que ce costume signifie. »
Elle regardait le ciel en parlant. Quand Hippolyte était partie de Themiscyra, elle avait été la première Wonder Woman, et avait toujours été plus charismatique et plus respectée qu’elle, car, contrairement à Diana, Hippolyte avait régné pendant des siècles avant de quitter l’île pour intervenir à l’extérieur, et ce contre une menace certaine et clairement identifiable. Diana était ensuite arrivée, mais avait passé davantage de temps à l’extérieur, et, en apprenant les secrets sombres de son peuple, avait tenté de moderniser les coutumes et les rites amazones.
Diana avait ainsi appris que son peuple, pour se reproduire, n’hésitait pas, depuis des siècles, à attaquer les navires qui filaient le long de la Méditerranée, violant les hommes à bord, avant de les égorger et de jeter leurs corps dans la mer. Quand elle avait appris ça, Diana avait voulu changer les choses, transformer Themiscyra, faire passer des réformes destinées à moderniser en profondeur cette dernière... Et, en définitive, son île avait été détruite.
« Mais, pour en revenir à mes sœurs perdues, notre combat m’a permis d’avoir une piste... Il me faut retourner à l’Olympe pour en savoir plus auprès de leur bibliothèque. »
Elle lui sourit alors, en se retournant vers lui, flottant légèrement au-dessus du Chevalier.
« Tu m’accompagnes ? »
-
Diana lui répondit quand il évoqua le fait que sa tenue faisait penser au drapeau américain : en effet, la mère de Diana, Hippolyte, avait décidé que les Amazones ne pouvaient rester les bras croisées sur leur île tandis que l'une des guerres les plus meurtrières de l'histoire de l'humanité faisait rage sur la quasi-totalité de la planète. Pour ce faire, elle avait confectionné le costume que portait à présent la demi-déesse, afin de montrer aux Alliés que les fières guerrières de Themiscyra partageaient les mêmes idéaux que les américains, à savoir la lutte pour la paix, la justice, la liberté et la protection des faibles.
Shaka, tout en admirant l'évolution dans les airs de la belle jeune femme, eut une moue devant les paroles enflammées de la jeune femme et ne put s'empêcher de répondre avec une pointe d'ironie dans la voix :
- Moui... Je ne suis pas très calé en géopolitique mais je sais que le seul intérêt des américains n'est pas la lutte contre l'injustice, la tyrannie et l'oppression mais le pétrole, tout simplement... Ils devraient savoir que cette substance malodorante était appelée Aqua Infernalis c'est à dire "eau infernale". Autrement dit, ils la volent à Hadès, qui possède toutes les richesses du monde souterrain. Ils devraient prendre garde car ce dernier, un jour, pourrait leur demander des comptes...
Il fut quelque peu étonné par la suite quand elle lui dit qu'elle avait un piste mais qu'elle pourrait en savoir plus en consultant la bibliothèque de l'Olympe. Après qu'elle lui eut demandé s'il voulait bien venir avec elle, il répondit avec un peu d'amusement dans la voix :
- L'Olympe rien que ça ?! Ma foi, cela m'a l'air fort tentant... Visiter cet endroit merveilleux, surtout en si charmante compagnie me comblerait d'aise !
Il se tut et se rendit compte qu'il venait de commettre une bourde. Il se rattrapa, avec un brin d'embarras dans la voix : euh, je voulais dire "en si noble compagnie"... Il se détourna de cette femme trop belle qui avait le don de lui faire perdre ses moyens : bon sang, pensa-t-il, mais qu'est ce qui m'arrive ?! J'ai l'impression d'être un adolescent ordinaire découvrant ses premiers émois amoureux ! Il faut que je me ressaisisse....
- Bon, eh bien allons-y alors... fit-il en se retournant vers elle, avec un petit sourire gêné.