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Terre
Localisation exacte inconnue
« Tenez-vous prêts ! Elle ne doit pas s’échapper !
- Le transfert aura lieu dans quelques minutes, maintenant... »
La pièce était séparée du reste de la cité, dans un endroit où personne ne songerait à venir leur poser de questions. Les hommes s’activaient nerveusement, autour de machines bourdonnantes et d’écrans d’ordinateurs vibrant doucement. C’était une vaste installation, avec des camions militaires verdâtres qui entraient et ressortaient pour décharger du matériel. Au centre de l’entrepôt, une sorte de curieux dispositif en forme de cercle était installé, relié par une multitude de gros câbles à des superordinateurs, qui diffusaient au centre de la pièce des informations figurant sur un immense écran. On voyait, sur de multiples écrans, des informaticiens en train de maltraiter leurs claviers en massacrant ces derniers, devant des programmes et des diagrammes, multipliant les algorithmes, brisant des barrières, et s’assurant de maintenir la connexion.
Une sorte d’excitation fébrile traversait le corps de ses hommes. Depuis son bureau vitré situé en hauteur de l’entrepôt, le Général Pietro Herzheller avait pu le sentir. Des mois et des mois d’entraînement, des mois et des mois de programmation et de simulations informatiques étaient en train de se concrétiser. Le vortex était allumé, ce qui avait provoqué plusieurs coupures de courant liées à des surtensions, exactement comme prévu. Le vortex brûlait dans l’appareil cylindrique. Des rampes tournoyaient autour, maintenant le vortex immaculé.
« La Toile est en place... Elle va y arriver. »
La femme qui l’accompagnait ne disait rien, ce à quoi l’homme était habitué. Le Capitaine Karl était près de l’Ordinateur Central, là où il y avait le grand écran, et où une petite dizaine de techniciens se tenaient devant leurs écrans. Il se retourna alors, et appuya sur un bouton rouge, qui lui permit de communiquer avec le Général.
« Le Vortex est stable, mon Général.
- Parfait. Il n’y a plus qu’à attendre qu’ils nous envoient le paquet. »
Il mit fin à la communication, et croisa ses mains dans le dos. Encore un peu, et tout serait prêt... De son côté, il avait fait tout ce qu’il y avait à faire.
Tout ce qu’il fallait espérer était que la Toile arriverait à faire ce qu’on attendait de lui.
Terra, Tekhos
Localisation exacte inconnue
The Web (http://fc05.deviantart.net/fs50/f/2009/293/a/9/a9a6fc81240877ad0a1639898bf7a4b2.jpg), aussi surnommée « La Toile », s’apprêtait précisément à faire ce pour quoi on l’avait formé. Dans sa combinaison, il était dans un autre laboratoire, bourdonnant de câbles, d’ordinateurs, d’écrans informatiques, de drones, de robots, et était assis sur un fauteuil, dans une combinaison verte et jaune.
« Rappelez-vous que vous ne pourrez pas la capturer...
- Je sais, répliqua-t-il simplement.
- Et ce n’est pas le plan, de toute manière... D’ici quelques minutes, vous pourrez vous synchroniser avec le programme de Réalité Virtuelle.
- Je sais, Docteur », poursuivit-il, un peu plus énervé de devoir se répéter.
Le scientifique hocha légèrement la tête, s’excusant poliment. Il était fébrile et nerveux, contrairement à lui, qui restait calme. John Raymond, de son vrai nom, était un Tekhan qui n’avait pas pour habitude de paniquer facilement. Il accomplissait calmement ce pour quoi on l’avait embauché... Et, ici, sa mission était claire. Il devait s’immiscer dans le réseau virtuel de Tekhos, afin d’y piéger une IA répondant au nom d’Uqora. Il savait que ce serait difficile, car le réseau virtuel tekhan était extrêmement sécurisé, mais cette attaque s’inscrivait dans un programme de piratage complexe et riche. John Raymond avait déjà fait plusieurs essais en se plongeant dans les flux de données électroniques traversant tout Tekhos, devenant alors « The Web », une entité cybernétique omnipotente. Sa tête était reliée par des électrodes et sa combinaison à de multiples ordinateurs. L’homme était un cyborg, avec de multiples implants électroniques.
« Okay, okay... Nous avons repéré la signature d’Uqora, alors... On va bientôt te lancer là-bas. »
Raymond savait ce qu’il devait faire. La poursuivre, et l’acculer, afin qu’elle sorte dans le bon portail. On lui mit ses lunettes, et, après un compte à rebours de dix secondes, un courant électrique se répandit dans son corps, annihilant toute sensation de douleur. Raymond en eut les membres instinctivement crispés, et, quand il se calma, quand il rouvrit les yeux, il se retrouva plongé dans un autre monde...
...Celui de l’informatique, à la recherche d’Uqora.
-
Comme c'était souvent le cas à Oméga City, Uqora était à son poste, soit superviser la grille des jeux. Dans sa loge, l'Iso commentait la course des cycles de lumière (https://www.youtube.com/watch?v=3GBLtnxxtzQ), ces moto virtuelles pouvant laisser un rayon d'énergie tangible et très solide derrière elles, si bien qu'ils pouvaient désintégrer tout corps en mouvement entrant rapidement en contact avec eux. Le but de cette course était simple : arriver premier et en un seul morceau, car l'oblitération des adversaires était autorisé, pour ajouter un peu de piquant au jeu. Heureusement pour les perdants, leurs données étaient restaurées à l'entrée de l'arène.
Devant celle-ci, plusieurs pare-feu montaient la garde, veillant à ce que rien ne vienne interrompre la course ou, au contraire, à cee qu'aucune Tekhane ne sorte de la grille des jeux. En effet, le reste de la cité numérique était uniquement réservée aux programmes et aux Iso, ainsi qu'aux sénatrices. Toutes autres personnes présente ailleurs que dans ce secteur était renvoyé dans le monde réel sur le champ, non pas dans les salles d'arcades, mais directement dans les centres de sécurité.
Sur la grille, deux équipes s'affrontaient. D'un coté, il y'avait des Tekhanes, des joueuses expérimentées présente depuis le premier jour d'ouverture. De l'autre, des programmes, conçus pour le niveau de difficulté expert sur les cycles de lumière. Ces derniers remplissaient bien leur tâche, et rendaient celle des joueuses particulièrement ardue. A l'origine cinq par équipe, il n'en restait que deux chez les Tekhanes et une seule chez les IA. Cependant, la partie durait depuis déjà une demi-heure et celle-ci ne semblait pas prête à rendre les armes.
- Keiko et Haruka tentent de prendre leur adversaire en sandwich! Son cycle subit de gros dégâts, mais continu malgré tout de résister! Oooh! Lessa accélère et dépasse les deux Arjians! Quelle idée à telle bien pu passer dans ces circuits ?!
Le programme fini par dépasser les deux joueuses. Sortant son disque pour oblitérer une des deux, elle profita de la surprise de l'autre pour lui couper la route en angle droit, mais Keiko parvint à éviter de justesse le rayon d'énergie et s'éloigna de son adversaire, le temps de trouver une nouvelle stratégie.
- Malheureusement pour l'équipe des Arjians, leur strat n'a pas fonctionner, et les deux équipes sont de nouveau équilibrées! La fin du match est proche!
La foule était en délire dans les gradins, chacune des spectatrices acclamant son équipe. Rien ne laissait envisager qu'une attaque aurait bientôt lieu, et encore moins sur la présentatrice. Dans la salle d'attente, Haruka se rematérialisa avec les autres perdantes. Même si leur équipe perdait, elles recevront quand même des récompenses, pour avoir tenues aussi longtemps. Quitter le jeu maintenant serait donc une mauvaise idée.
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Terre
La nuit s’était abattue dans les montagnes, s’accompagnant d’un vent glacial. On pouvait entendre son sifflement, et les patrouilles marchaient tranquillement. Des mercenaires. Ils étaient nombreux dans cette partie du monde. Natalia était bien placée pour le savoir. Depuis l’effondrement du bloc soviétique, l’Armée Rouge avait été démantelée, et bon nombre de soldats s’étaient retrouvés sans affectation, et avaient rejoint le secteur privé, adhérant par ce biais aux vertus du capitalisme. Ils avaient des chiens avec eux, et marchaient dans les montagnes entourant l’ancienne base soviétique. La Russie n’avait pas pu la reprendre après le démantèlement de l’URSS, car elle se situait désormais dans un autre État, et, contrairement à d’autres bases comme Baïkonour, elle n’avait jamais été très importante, servant juste à entreposer du matériel... Du matériel qui avait été joyeusement revendu par le commandant de cette base au marché noir, Herzheller. Il continuait à se faire appeler « général », même s’il n’était rien de plus qu’un criminel recherché par les polices internationales pour sa participation au trafic d’armes avec la Mafia russe. Ils se prenaient pour une armée, pensant agir pour restaurer la grandeur de la Mère-Patrie. Nul doute qu’ils faisaient partie de ceux soutenant les rebelles ukrainiens, et encourageant à la déstabilisation de la pays dans les secteurs limitrophes avec la Russie.
Les quelques villages locaux étaient sous la coupe réglée de ces mercenaires. Elle le savait, car elle y avait passé plusieurs jours, se renseignant sur la région, avant de recevoir ses ordres de mission. Elle se tenait dans un arbre, et voyait une patrouille s’approcher. Le chien, un redoutable berger allemand, était tenu en laisse par deux tueurs portant leurs fusils d’assaut. Dans sa combinaison, Natalia Romanov avait laissé les nanomachines intégrées à cette dernière s’adapter à l’arbre, renforçant ainsi son camouflage. Le chien ne remarqua rien, et elle laissa la patrouille passer, puis se laissa tomber dans la neige. Cette tempête était une bénédiction, recouvrant ses traces. L’inconvénient, c’est qu’il était plus difficile de contacter le QG.
Natalia traversa la forêt, et s’arrêta devant un précipice, ayant une vue dégagée sur la vallée, puis baissa la tête. Une cagoule recouvrait son visage, et elle sortit de son sac à dos une paire de jumelles militaires.
« Mother’s Nest, ici Flying Bird, lâcha-t-elle en employant leurs noms de code. J’ai un visuel sur Hive.
- Flying Bird, ici Mother’s Nest. Confirmons visuel. Les appareils ont repéré des oscillations supplémentaires. Poursuivez mission selon les paramètres prédéfinis. »
Natalia acquiesça silencieusement, puis commença à descendre en rappel, le long de la montagne, afin de rejoindre Hive, nom de code pour désigner la base se situant en contrebas... Une base dans laquelle les satellites du SHIELD et ses instruments avaient repéré des perturbations caractéristiques d’une faille dimensionnelle... Une faille particulière, qui avait conduit le SHIELD à envoyer son meilleur agent dans la région pour intervenir.
Cette dernière se rapprochait de la base, descendant en rappel, dissimulée dans la noirceur de la nuit.
Terra
The Web était un virus à part entière. Il avait sa double identité. Si John Raymond était un personnage sans saveur à Tekhos, quand il se plongeait dans le monde cybernétique, il devenait une sorte de Dieu virtuel, se croyant invulnérable. Les scientifiques ayant fait des expériences sur lui avaient permis de devenir une sorte d’Intelligence Artificielle, et il se déplaçait dans un océan de 0, de 1, de connexions, de messages, de signaux électroniques incompréhensibles pour le commun des mortels. Il était perdu dans l’autre Tekhos, cette Tekhos virtuelle où de simples signaux suffisaient à créer tout un monde. Sa cible était facile à repérer, comme un phare dans cet océan virtuel, et, en se déplaçant, il rejoignit le jeu vidéo virtuel où les Tekhanes jouaient à un jeu très vogue : les Cycles de Lumière.
Pour entrer là-dedans, Web avait besoin d’un point d’ancrage. Autrement, il serait détecté, et ne parviendrait à rien faire. L’être fonctionnait comme un virus informatique. Son principe était de corrompre les fichiers présents en se dupliquant. Sa cible fut l’une des femmes qui avaient perdu, Haruka (http://fc04.deviantart.net/fs44/f/2009/096/3/f/3f5b3a62a7204075f9a141243964ad8e.jpg). Elle s’avançait dans les vestiaires, s’éloignant de son équipe, et se rendit aux toilettes, pour se calmer.
« Putain, j’aurais pu réussir ce virage... »
La femme soupira, avant de s’observer devant le miroir, déçue. Elle aurait pu permettre à sa teamde réussir ces épreuves et ainsi s’inscrire au tournoi. Sa forme changea alors dans le miroir, et les lumières se mirent à clignoter. La porte des toilettes se referma alors sèchement, coupant cette salle du reste de la base.
« Que... ?! »
Dans le miroir, Kazuha venait de voir la silhouette de The Web, un être avec une tenue verdâtre qui se mit à lui sourire.
« Mais que... ?! C’est un bug ?!
- Tu peux voir ça comme ça, Kazuha... »
The Web attaqua alors, et Kazuha poussa un hurlement silencieux en tombant au sol. The Web entra en elle, et, brièvement, les beaux yeux violets de Kazuha devinrent jaunes, afin de se calmer. The Web resta ensuite dans sa glace.
« Tu as perdu, mais je peux t’aider à modifier cela, Kazuha...
- O-Oui...
- Conduis-moi à Uqora… »
L’avatar informatique de Kazuha allait peu à peu contaminer les autres.
Une invasion de virus... C’était sa première diversion.
-
Dans les gradins, il y'eu soudainement un grand silence de surprise, dans les deux camps. Les deux dernières joueuses sur le terrain venaient d'entrer en collision de face, à force de laisser des traînées de lumières partout sur le terrain, réduisant de ce fait l'espace pour circuler. Un dénouement rare, mais qui arrivait toutefois lorsque le match durait trop longtemps. Dès lors, Uqora passa le ralenti des deux oblitération, pour voir laquelle des deux était restée le plus longtemps sur le terrain, au plus petit fragmentent près.
- A priori, Lessa est la grande gagnante de ce match ! La championne c'est en effet défragmentée un dixième de seconde après Keiko !
Il y'eu une grande ovation du coté des programmes, tandis les les Tekhanes elles, hurlèrent de dépits. Cela devait bien faire plus de trois semaines que cette équipe d'IA était à la tête du classement, ce qui poussait les Tekhanes à toujours s’entraîner plus, jusqu'au jours où elles parviendront finalement à les détrôner. Du coup, il y'avait une autre compétition en parallèle, entre Tekhanes uniquement, afin de déterminer quelle équipe serait digne de les affronter. A la fin du match, les Tekhanes de dévirtualisèrent une à une, retournant dans le vrai monde, et commentant le dernier tournois en sortant de la salle d'arcade, tandis que les programmes eux, retournèrent s'occuper de leurs tâches informatique, comme la gestions de fichiers ou l'automatisation des services publique de Tekhos. Le stade se vida peu à peu à mesure que la foule se dispersait, jusqu'à ce qu'il ne reste que quelques programmes de maintenance, ainsi qu'une ou deux Iso, pour les superviser.
En quittant sa loge, Uqora les salua. Le problème en tant que responsable de la grille des jeux, c'est que, à part superviser les matchs et les entraînements, il n'y a pas grand chose d'autre à faire, quand bien même elle restait l’indétrônable championne, du niveau de difficulté maximum. Si tel n'était pas le cas, elle n'aurait pas ce poste de toute manière. Heureusement qu'à coté de ça, elle était aussi la responsable du virtual Terra, sans quoi elle s’ennuierait ferme. Uqora ne fit que quelque mètres, avant d'apercevoir Haruka lui faisant face. A son air, elle se douta que quelque chose n'allait pas, mais était loin de se douter de la véritable raison.
- Ah.... Je suppose que tu souhaite que je t’entraîne un peu pour le prochain tournoi... Tu sais bien que je ne refuse jamais d’entraîner les Arjian, Haruka, mais jamais directement après un match. Mais promis, dès ta prochaine virtualisation, je te prend en charge, même avec ta team, si tu veux.
Elle lui sourit gentiment, ne se doutant pas du danger se profilant.
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TerreLes Jeeps et les camions militaires roulaient le long de la base, de même que les patrouilles. Une véritable petite armée se trouvait ici, et Natalia venait de rejoindre le périmètre de la base. Elle était aussi invisible qu’un fantôme, avançant le long des murs, se repérant à l’aide du satellite espion du SHIELD, suffisamment précis pour permettre de lire des plaques d’immatriculation. Depuis
Mother’s Nest, le nom de code d’un Helicarrier, toute une équipe l’assistait, les cibles ennemies étant matérialisées par des petits points oranges, la conseillant sur son déplacement. Black Widow s’avançait rapidement, en s’arrêtant parfois pour laisser le temps aux patrouilles de passer. Il ne fallait pas attirer la méfiance des chiens, et, même malgré sa combinaison, dont la couleur se modifiait en fonction de l’environnement, elle n’était pas indétectable.
«
Ils ont un équipement de pointe... Des armes de haut calibre, du matériel militaire... Une véritable milice privée. »
Elles étaient légion dans cette partie du monde, depuis la chute du bloc rouge. Natalia se rapprochait de la base principale, un bel immeuble qui avait jadis été le cœur de cette base. Elle grimpa sur un mirador vide, et utilisa ses jumelles pour observer l’ensemble. Il y avait plusieurs entrées, et l’entrée principale comprenait des scanners biométriques. Natalia avait plusieurs objectifs, et sortit du mirador, puis rentra dans un entrepôt latéral, passant par la porte arrière, en la piratant. Plusieurs individus se trouvaient à l’intérieur, parlant dans une salle de loisir se trouvant à gauche.
«
La porte est ouverte ? -
Yuri ?! »
Natalia se mordilla les lèvres, et s’avança rapidement, tandis qu’un garde sortait de la sale de loisirs. Elle fila par une porte à droite, s’abritant dans une salle de stockage. Les gardes semblèrent se convaincre que la porte avait dû s’ouvrir à cause d’un court-circuit, et le mercenaire retourna jouer à sa partie de cartes. Widow attendit quelques secondes supplémentaires. Dans la mesure du possible, elle devait éviter d’abattre les gardes, afin de ne pas déclencher l’alerte. Elle s’avança alors, et rejoignit le centre de l’entrepôt, comprenant de nombreuses bâches abritant des caisses militaires. Prudente, elle dissimula quelques bombes, afin de s’assurer une diversion si jamais les choses venaient à se gâter, et prit quelques photographies.
Comme elle s’y attendait, cette milice était soutenue par des États, des États suffisamment puissants pour leur fournir des armes et un équipement de pointe. Les photos qu’elle prenait étaient sans équivoque possible, prenant à chaque fois le même logo :
(http://img110.xooimage.com/files/3/a/b/latveria-482c439.jpg)
C’était l’emblème national de la Latvérie. Quoi de mieux pour financer et armer une milice en équipement de haute technologie qu’un pays spécialisé dans la robotique, les voyages dans l’espace,
et les voyages dimensionnels ? Natalia était en train de réunir des preuves, des preuves qui ne serviraient assurément pas à un procès public, mais pour les dossiers du SHIELD.
TerraSur Tekhos, la véritable Haruka était impuissante. Elle sentait son avatar virtuel, elle le voyait, mais elle ne contrôlait plus rien, comme spectatrice dans son propre corps... Et elle ne pouvait même pas se déconnecter ! La pauvre n’y comprenait rien, et, peu à peu, le virus se répandait. Les systèmes de protection de Virtual Terra mettraient du temps à le trouver, car il était entré tranquillement, en se constituant une
backdoor... Haruka. Sa cible était Uqora. Dans les gradins, la course se terminait, et «
Haruka » venait de rejoindre Uqora, identifiant la cible.
«
Ah.... Je suppose que tu souhaite que je t’entraîne un peu pour le prochain tournoi... Tu sais bien que je ne refuse jamais d’entraîner les Arjian, Haruka, mais jamais directement après un match. Mais promis, dès ta prochaine virtualisation, je te prends en charge, même avec ta team, si tu veux. »
Haruka lui sourit alors... Et une alarme se mit à retentir. Le corps d’Haruka se transforma alors devant Uqora, devenant une bouillie de pixels, et The Web apparut... Le même phénomène était en train de se multiplier dans les gradins, les spectatrices se transformant en d’autres copies de The Web, reconnaissables à leurs costumes.
«
Navré petite, changement de programme... »
The Web tendit sa main vers Uqora, et envoya une onde de choc qui repoussa l’ISO, tout en pulvérisant le sol. Son plan était d’amener la proie à s’enfuir en utilisant ses motos. Son virus avait piraté de nombreux systèmes et autres fichiers informatiques, mais les motos fonctionnaient encore. L’endroit allait devenir ingérable dans le stadium, ne laissant plus que les motos pour que sa proie s’échappe.
Tout ce qu’il avait à faire, c’était de la
motiver.
-
S'il y avait bien une chose à laquelle l'ISO ne s'attendait pas, s'était bien d'entendre l'alerte virus résonner dans toute la cité. En regardant tout autour d'elle, Uqora vit les programmes restant prendre une apparence bien précise, et tous devinrent rigoureusement identiques. Seuls les Iso furent épargnés, sans doute parce que vouloir corrompre un Iso avec un virus informatique, revenait à vouloir faire la même chose sur un être humain. En somme, c'était totalement inefficace. Les Tekhanes furent également pratiquement toutes épargnées, car la seule qui était encore virtualisée avant l'attaque virale, était Haruka. Comme Uqora le perça en faisant de nouveau face à son ancienne interlocutrice. Certes, son avatar avait été modifié, mais l'ISO pouvait sentir que son esprit était toujours intact, sous cette coquille de pixels, qu'elle ne contrôlait plus.
- Navré petite, changement de programme...
Uqora eu tout juste le temps de sortir son disque de son dos et le placer devant elle, qu'elle se reçu une onde de choc. L'onde rebondit sur son disque, en position de défense, en la projeta quelques mètres en arrière, tandis que l'onde déviée désintégra le sol, faisant un énorme trou. Reprenant ses esprits, elle se mit en position d'attaque, prête à user de son arme.
- Toi, t'es pas commun comme virus... Je sais pas ce que tu cherche à faire, mais te servir d'une Tekhane pour entrer était une très mauvaise idée...
Uqora changea le mode de son arme, afin que celle-ci oblitère ses cibles, sans renvoyer les données à l'entrée du stade. Autrement dit, toutes personne touchée sera oblitérée de façon "définitive". Dans ce cas de figure, les programmes seront perdu et devront êtres restaurés manuellement par les concepteurs. Cependant, Uqora n'avait nullement l'intention d'en faire usage sur ces derniers. A la place, elle fonça sur son adversaire et envoya son disque en oblique, de manière à ce qu'il passe une première fois au niveau de son flanc gauche. Lorsqu'il fit son mouvement pour esquiver son attaque, l'ISO en profita pour partir en glissade entre ses jambes, et frappa le sol d'une main en passant pour faire sortir une paroi translucide de ce même sol, faisant ainsi rebondir le disque et le renvoyant dans la bonne direction. Elle eu tout juste le temps de se redresser derrière lui, qu'elle attrapa son disque et abattit le tranchant sur l'avatar, qui se disloqua en poussière numérique, tombant à ses pieds.
Remettant son disque dans son dos, Uqora s'adressa à la foule de virus qui la dévisageait dans les gradins. Ce dernier devait sans doute chercher à comprendre la logique de l'ISO, une raison à cette attaque futile, alors qu'il contrôlait quelques centaines de programmes et de pare-feux. Pour toute réponse, elle tira la langue à la foule, un doigt sous l’œil, avant d'activer son témoins et de sortir du stade sur son cycle, en évitant les trous se formant au sol.
Il y'eu un sifflement sonore et un bruit de ventilateur, avant que le caisson ne s'ouvre et ne laisse sortir un panache de vapeur, pour dévoiler finalement Haruka, semi-consciente, elle fut rapidement assaillit par les responsables de l'arcade, qui lui demandèrent plus ou moins ce qu'il se passait dans la grille des jeux. En effet, cette dernière ne répondait plus aux commandes, tout comme le virtual Terra, qui essuyait plusieurs bugs informatiques, allant jusqu'à mettre la vie des joueuses du MMO en danger.
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TerreLa Latvérie était un petit pays d’Europe de l’Est situé dans les Carpates. L’histoire de ce petit pays commençait au 14
ème siècle, quand deux individus venant de Transylvanie, Rudolfo et Karl Haasen, conquirent un territoire dans les montagnes. Les deux frères firent sécession avec le régime transylvanien, s’installant sur place, Rudolfo devenant le premier Roi de Latvérie. La dynastie royale avait gouverné d’une main de fer le pays pendant plus de six siècles, son isolement géographique l’éloignant des grandes guerres qui traversèrent le continent européen. La dynastie royale avait réellement commencé à s’ébranler lors de la Seconde Guerre Mondiale, quand, du fait des exactions nazies, la population tzigane du pays s’accrut significativement. Si les Latvériens résistèrent aux nazis, après la guerre, le Roi Vladimir Fortunov opprima la population tzigane, l’estimant trop nombreuse. Victor von Fatalis était le fils d’une femme tzigane, et parvint à la venger en renversant la monarchie, et en imposant sa dictature. Pendant plusieurs générations, Fatalis avait régné en tyran absolu sur la Latvérie, et le royaume s’était trouvé des alliés ailleurs... Véritable génie en technologie et en magie, Fatalis avait usé ses pouvoirs et son intelligence pour étendre la puissance de la Latvérie, dotant son pays d’une armée de redoutables robots tueurs, stockant dans ses forts militaires des têtes nucléaires et autres armes de destruction massive, empêchant ainsi ses voisins, soviétiques ou américains, de l’assiéger. Peu à peu, la Latvérie avait financé et soutenu le terrorisme international, et s’était lancé dans la conquête spatiale, menant son propre programme, qui l’avait amené à rencontrer d’autres espèces intelligentes.
Actuellement, Fatalis avait été chassé du pouvoir, et le royaume était devenu une démocratie, dirigé par Lucia Von Bardas. Cependant, le SHIELD savait depuis maintenant plusieurs mois que, sous les apparences d’un rapprochement avec l’Occident, Von Bardas menait la même politique que Fatalis, et, pour beaucoup, elle n’était qu’un pion, le Docteur tirant les ficelles dans l’ombre. Ni allié de la Russie, ni allié des Etats-Unis, Fatalis menait son propre jeu, et, visiblement, la Latvérie soutenait, pour des raisons encore obscures, des milices rebelles qui provoquaient des ravages dans les anciens pays-satellites de l’URSS, des pays encore fragilisés et instables politiquement. C’était assez inattendu, car, en temps normal, ces milices étaient soutenues par la Russie, afin de restaurer l’ancienne influence du bloc rouge.
«
Poursuivez mission, ordonna le Central.
Les relevés indiquent que les pics d’énergie se poursuivent. »
Widow obtempéra, et sortit du hangar assez rapidement, retournant dehors. Le vent froid continuait à s’abattre, provoquant de longs sifflements. Les conditions météorologiques perturbaient l’aide tactique, mais présentaient aussi l’avantage de faciliter son infiltration. Passer par l’entrée principale était impossible, et elle choisit de faire le tour. Toutes les portes d’entrée étaient étroitement surveillées, et Natalia se rendit à un angle isolé, puis usa de ses bracelets. Un filin argenté jaillit d’eux, et se planta à hauteur du plafond, faisant office de grappin. Natalia remonta ensuite. Même malgré sa combinaison protectrice, le froid était tétanisant. Elle arriva sur le toit, où le vent sifflait dangereusement. Il n’y avait aucun mur, aucun obstacle, pour le couper, et elle s’avança, au milieu de paraboles, d’antennes, et de gaines de ventilation.
Elle se rapprocha d’un de ces gaines, et usa encore de ses brassards, en mode James Bond. L’un des outils déclencha un laser qui ouvrit la gaine de ventilation. Widow descendit ensuite, rentrant dans le ventre de la bête. Traverser les conduits de ventilation ne serait toutefois pas aussi facile que ce qu’on aurait pu croire, car il y avait des robots qui patrouillaient, ainsi que des détecteurs de mouvement que Widow piratait à distance, et des murs-lasers pivotants. La base était très clairement renforcée pour empêcher quiconque d’entrer. Cependant, Natalia Romanov n’était pas n’importe qui.
*
J’ignore ce que vous trafiquez ici, Messieurs, mais je le saurais bien vite...*
Terra«
Toi, t'es pas commun comme virus... Je sais pas ce que tu cherches à faire, mais te servir d'une Tekhane pour entrer était une très mauvaise idée... »
The Web savait qu’il y avait un avantage et un inconvénient à utiliser un Avatar comme point d’entrée. L’avantage, c’est qu’il était plus facile de la pirater, mais, l’inconvénient, c’est qu’il suffisait de débrancher l’humain pour supprimer l’Avatar. C’est ce qu’Uqora fit, et Haruka disparut... Mais The Web était toujours là, s’étant déjà dupliqué. Parmi tous les virus présents, s’ils avaient tous la même combinaison, ils n’avaient pas foncièrement le même visage. The Web se réincarna en l’un d’eux, au milieu d’une guerre cybernétique entre les protocoles de défense et de sécurité de Virtual Terra, et lui-même. Uqora était encerclée, et choisit donc de partir par le biais des motos, soulageant The Web.
Lui-même bondit sur une moto, tandis qu’il piratait le programme pour générer d’autres motos supplémentaires. Les motos du virus étaient reconnaissables, car elles dégageaient des lueurs vertes, fonçant à toute allure vers la femme, le long de pistes futuristes. Des flashs stroboscopiques s’allumaient ici et là pour éclairer la piste, et une musique d’ambiance jaillit, tandis que les motos se rapprochaient.
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Les motos verdâtres fonçaient, et The Web, tout en participant à la course, en était aussi l’architecte, modifiant les pistes et les circuits. Les motos filaient le long de couloirs incurvés, concentriques, avec des halos bleutés permettant d’accélérer brièvement. La course avait pour but d’amener Uqora vers une faille dimensionnelle, et de l’amener à rejoindre la Terre... Et ses employeurs. Les lumières devenaient de plus en plus éblouissantes au fur et à mesure que le groupe se rapprochait, atteignant des vitesses ahurissantes, provoquant des bugs d’affichage et de texture. Les couloirs n’avaient pas le temps de se charger, car le programme informatique gérant l’ensemble du système était surchargé par le combat contre The Web, ce qui faisait que les couloirs n’apparaissaient que partiellement, en morceaux, amenant plusieurs des virus de The Web à tomber dans des trous.
Il en avait profité pour apporter des
upgrades à sa moto, lui permettant ainsi de canarder la femme avec un canon se trouvant à l’avant de cette dernière quand elle se rapprochait trop.
*
Vite, je ne pourrais pas tenir éternellement !*
The Web n’avait jamais accompli un coup aussi dangereux, visant à briser toutes les frontières et toutes les barrières existantes entre les dimensions et avec la réalité. Il ne savait même pas si c’était possible, mais ses employeurs lui avaient assuré que si. Et, même si ça ne l’était pas, pour le panache, il fallait tenter le coup... Car, fondamentalement, The Web restait un joueur, amateur de challenges et de défis... Poursuivre une ISO en faisait partie.
À tout point de vue.
-
*Mais merde, il sort d'où ce type ?!*
Sur son cycle, Uqora fonçait à toute allure dans les tunnels reliant la grille des jeu au reste de la cité virtuelle, esquivant les trous autant que possible, contrairement aux autres virus qui tombèrent dedans, se désintégrant en touchant le fond. Face à cela, l'ISO eu une pincée au cœur, devant tant de pertes, de voir disparaître des programmes sous le contrôle de ce virus. Elle espérait vraiment que le reste de la cité ne soit pas dans le même état. Mine de rien, si le cœur du supercalculateur était détruit, ce ne serait pas seulement cette ville numérique qui sera détruite, mais aussi tout le Virtual Terra, les joueuses présentes dessus, ainsi que l'ensemble du réseau informatique de Tekhos qui le seront également et, par conséquent, l'armement et le bouclier plasma protégeant la mégapole.
*Et pourquoi y a la musique du End of Line Club, d'abord ?*
Le club était juste l'un des bar les plus connus d'Omega City, un lieu où les programmes et les ISO aiment bien y prendre un verre, lorsqu'ils n'étaient pas sollicités par les concepteurs. Uqora était en train de se poser des questions sur le sujet, sans vraiment faire attention à la route, évitant les pièges aléatoires par automatisme, sans même se concentrer. Ce fut sans doute une erreur, car elle dû faire d’avantage attention à son environnement, lorsqu'elle se reçut des tirs de rayons, provenant de derrière elle, l'obligeant à accélérer de nouveau. Cependant, la luminosité devant elle se fit si vive qu'Uqora dû se cacher les yeux.
Uqora se sentit alors comme aspirer vers l'avant. Tout juste eu t-elle le temps de désactiver son cycle et se protéger la tête de ses bras, qu'elle heurta violemment une sorte de paroi incurvée, retombant lourdement sur un sol particulièrement dur, soupirant sous la douleur.
- Aouch ! Qu'est ce que... Mais ? C'est quoi ce... ?
L'ISO venait de constater qu'elle ne se trouvait plus dans Oméga City. A vrai dire, ça ne ressemblait en rien à l'univers numérique d'où elle était issue. Elle était à présent dans une sorte de cage en verre, autour de laquelle plusieurs individus pianotaient frénétiquement devant des interfaces, assez archaïques. Devant elle, Uqora voyait une sorte de tourbillon d'énergie qui envoyait des éclairs, et qui fini par disparaître, lui laissant du même coup un peu plus d'espace vitale dans cette cage. Cherchant un responsable des yeux en tournant sur elle même, elle fini par frapper du point sur la vitre.
- Hé ! Qu'est ce que vous faites ? Dites moi où je suis !
-
Natalia sortit des conduits de ventilation, non pas dans les toilettes, mais dans les vestiaires. Elle n’était pas encore Pierce Brosnan. Elle s’abrita derrière une rangée de vestiaires en entendant deux femmes parler entre elles. Elles parlaient en russe, une langue que, fort heureusement, Widow connaissait plutôt bien.
« La grande opération aura lieu ce soir... Mikhaïl est tout excité à cette idée.
- Alors, c’est vraiment sérieux entre toi et lui ?
- Je le voyais juste comme un coup d’un soir, mais il tient vraiment à moi...
- Vous songez vraiment à ce projet de mariage, alors ? »
Comme quoi, même chez les mercenaires affreux et méchants, il y avait des sentiments. Les deux femmes s’étaient visiblement entraînées dans une salle de sport, et Natalia vit sa chance. L’une des deux avait une taille qui correspondait à peu près à la sienne, et elle se déplaça un peu, se rapprochant discrètement d’elles. Elles continuaient à parler, tout en envisageant de se changer, et en continuant à parler de Mikhaïl, du fait d’avoir des gosses, et de revenir à Moscou. L’une des deux femmes voulait visiter Berlin, et espérait que sa prochaine affectation la rapprocherait de l’Ouest. Natalia les regarda silencieusement, puis attaqua. L’attaque fut rapide, car elle lança vers les deux femmes un petit dispositif cubique qui rebondit sur le sol, pile entre les deux femmes... Et déclencha une décharge électrique. Des éclairs vibrèrent dans les airs, et frappèrent les deux femmes, les assommant pour le compte. Natalia se releva alors, et se déplaça rapidement, venant tâter leurs pouls.
Elles étaient sonnées. Sans attendre, elle se dépêcha de récupérer le treillis disponible dans l’armoire, et, à la place, y apposa le corps des deux femmes. Widow referma ensuite sèchement la porte, puis enfila, par-dessus sa combinaison, le treillis, et perfectionna ensuite son déguisement. Elle en avait profité pour utiliser un gadget afin de copier sur ses gants les empreintes digitales de la femme neutralisée, et un autre pour mettre sur des lentilles de contact spéciales ses empreintes rétiniennes. Un équipement de pointe, digne du 21ème siècle. Natalia alla jusqu’à mettre sur son visage un masque spécial. Initialement développé par l’HYDRA pour faciliter l’infiltration de leurs agents, il s’agissait d’un masque avec des nanofibres et des capteurs. Elle l’avait placé sur le visage de la femme à qui elle avait subtilité l’individu, le temps que le masque analyse toutes les données dont il avait besoin, puis elle le mit sur le sien. Immédiatement, le masque modifia son visage en conséquence, rajoutant des rides, des bosses, gonflant ses joues, modifiant la forme de ses lèvres, de son nez, de ses fossettes... Seule sa corpulence globale n’avait pas changé, d’où la nécessité, pour que le subterfuge marche, d’utiliser une personne ayant le même gabarit qu’elle.
Ainsi prête, Natalia sortit enfin des vestiaires, et s’avança dans les couloirs de la base, hochant la tête quand on lui répondait. Elle n’avait pas suffisamment espionné Tania (le nom de la mercenaire) pour savoir comment elle marchait, et elle adoptait donc une marche militaire, rigide, conformément à l’image qui s’était dégagée d’elle lors de cette brève conversation avec son amie... Une femme froide, garçon manqué, qui faisait un effort incroyable pour masquer ses formes, ne faisant paradoxalement que la rendre encore plus attirante et plus belle. Elle évitait donc de sourire, de prendre des intonations sensuelles, jouant le parfait caméléon, tout en s’avançant au sein de la base.
« Où est Mikhaïl ? demanda-t-elle à un homme qui l’avait abordé, en lui parlant précisément de ce mercenaire.
- Dans la salle de contrôle. »
Elle le remercia d’un hochement de tête, et s’écarta rapidement. Elle passa à travers un sas vitré, en ayant droit au scanner digital... Qui fonctionna sans problème.
« Le pic d’activité s’accentue, dépêchez-vous ! »
Natalia ne répondit pas, faisant du mieux qu’elle pouvait, et descendit un escalier, croisant quelques scientifiques parlant vivement entre eux :
« Oui, ce sera la bonne... Les derniers test de simulations informatiques sont...
- ...Les générateurs risquent de nous lâcher, je tiens à vérifier à nouveau ! »
Les lumières se mirent à clignoter brièvement, et Widow se dépêcha. Elle descendit les ultimes marches de l’escalier, et passa dans une petite pièce qui avait tout d’un sas de décontamination. Il y avait de lourdes portes blindées, et il fallut attendre que celle de derrière se ferme pour que la porte d’avant s’ouvre. Widow rentra ainsi dans une grande pièce, un vaste hall avec un curieux dispositif au centre. Elle l’observa silencieusement, avant de regarder, à gauche et à droite. Sur des passerelles en hauteur, il y avait des sentinelles, des caméras de sécurité, des ordinateurs dans tous les coins, de gros câbles filant le long du sol... Natalia s’avança un peu, sans trop comprendre ce qui se passait.
La lumière clignota à nouveau, à plusieurs reprises.
« Ça arrive ! Ça arrive !
- On détecte un immense paquet de données!
- Mon Dieu, ça marche !
- Les systèmes sont surchargés !!
- Un générateur a grillé !!
- Maintenez la connexion !! »
Une véritable cacophonie se faisait entendre dans la pièce. Natalia voyait des lueurs blanches au sein de la cage de verre centrale. Des alarmes résonnaient, des ampoules éclataient, des ordinateurs fumaient sous l’effet de surtensions électroniques. Widow se rapprochait, fronçant les sourcils devant la lueur étincelante au sein de la cage de verre.
« La température interne avoisine les 200 degrés ! »
La cage en verre semblait vibrer, la tension montait, encore et encore... Quand une silhouette apparut à l’intérieur du bocal de verre dans une explosion lumineuse qui provoqua un coupe-circuit général, comme une bombe IEM. Natalia sentit sa connexion avec la base disparaître, et son masque à nanofibres s’éteignit à son tour. Natalia pesta, avant d’entendre une voix fluette émaner de la cage en verre :
« Hé ! Qu'est-ce que vous faites ? Dites moi où je suis ! »
Les lumières se remirent lentement en marche, et le camouflage de Natalia également. Les soldats, nerveux, regardaient la singulière adolescente qui venait d’apparaître. Natalia ignorait totalement qui était cette fille, mais une porte coulissante s’ouvrit soudain à droite. En tournant la tête, elle vit deux personnes, reconnaissant, dans le duo, le « Général » Herzheller, accompagnant un immense type chauve (http://img110.xooimage.com/files/9/2/6/preview-metal-gea...nages-08-483c378.jpg) avec un grand manteau en cuir.
« Navré, j’ignore comment vous appeler... ‘‘Madame’’, ‘‘Mademoiselle’’... Ou ‘‘Machine’’, ‘‘Créature artificielle’’ ? Moi, vous pouvez m’appeler Sundowner. Je vous souhaite la bienvenue sur Terre. »
Sundowner ? Le nom ne disait absolument rien à Natalia. L’être massif s’avança un peu vers la femme.
« Vous êtes absolument parfaite, ma chère... Les Tekhanes gaspillaient clairement votre potentiel en vous chargeant de ces courses virtuelles sans intérêt. À notre service, vous nous aiderez à concrétiser l’ambition d’un des plus grands visionnaires de ce monde... Le grand Victor von Fatalis ! » s’exclama-t-il.
-
En arrivant, Uqora avait été plongée dans le noir. Cependant, les lumières se rallumèrent petit à petit, et l'ISO distingua bientôt les différentes machines autours d'elle, en plus des différents individus, militaires comme scientifiques. Elle comprit aussitôt qu'elle n'était plus sur Terra. D'une part, la technologie présente était bien trop archaïque pour être d'origines Tekhanes, même le bas de gamme Tekhan était bien plus évolué que cela et, d'autre part, il n'y avait aucun homme qui soit accepté dans de tels domaines à Tekhos, que ce soit en tant que militaires que scientifique. Cependant, elle ne pouvait pas se trouver au Japon – seul endroit qu'elle connaissait sur Terre – car Uqora ne comprenait pas des masses la langue parlée entre les différents individus.
Tout du moins, elle mit du temps à comprendre que c'était du russe, et pu ainsi répondre lorsqu'une autre personne s'avança vers elle pour lui parler, lui confirmant au passage ses premières réflexions.
- Navré, j’ignore comment vous appeler... ‘‘Madame’’, ‘‘Mademoiselle’’... Ou ‘‘Machine’’, ‘‘Créature artificielle’’ ? Moi, vous pouvez m’appeler Sundowner. Je vous souhaite la bienvenue sur Terre.
- Uqora, Algorythme Isomorphe... Ou ISO, si vous préférez... Rien à voir avec une IA.
S'il y avait bien une chose qu'Uqora ne supportait pas, c'était qu'on la confonde avec une Intelligence Artificielle. Mais merde quoi, personne ne l'avait conçue ! Elle croisa les bras en écoutant la suite.
- Vous êtes absolument parfaite, ma chère... Les Tekhanes gaspillaient clairement votre potentiel en vous chargeant de ces courses virtuelles sans intérêt. À notre service, vous nous aiderez à concrétiser l’ambition d’un des plus grands visionnaires de ce monde... Le grand Victor von Fatalis !
- Si vous aviez fait des recherches, vous sauriez qu'avec les Tekhanes, ce qui s'apparente à du divertissement est à l'origine de l'entrainement militaire.
Avant d'être ouvert au public, la grille des jeux et le Virtual Terra était en effet réservé aux entrainement militaire, et la plupart des officiers aujourd'hui généraux, étaient passées par ses entraînements. En outre, la course de Cycles permettait d'améliorés les réflexes de pilotes face à l'apparitions d'obstacles imprévus. Quand aux lancés de disques, il s'agissait d'un style de combat calqué sur le lancé de Chakrams, grandement amélioré technologiquement et bien plus complexe à manier. Peu de Tekhanes maîtrisaient de tels armes dans le monde réel, mais celles qui y parvenaient étaient généralement haut gradées, et constituaient un commando spécial. Partant de là, on ne pouvait donc nier l'utilité de tels "sports" dans le monde virtuel. Et bien entendu, si Uqora était en charge de telles fonctions, c'était bien entendu parce qu'elle était la meilleure des ISO dans ces domaines, et donc la plus à même d’entraîner les nouvelles recrues, qui étaient bien souvent d'ancienne joueuses, depuis l'ouverture au public.
- Quant à votre grand visionnaire, désolée, mais j'en ai jamais entendu parlé. Peut être pourriez-vous m'en dire plus, ou me dire ce pourquoi vous m'avez... capturée ?
-
Uqora, une ISO... À distance, Natalia écoutait comme la plupart des personnes présentes dans ce laboratoire improvisé. Algorithme Isomorphe... Natalia n’avait absolument aucune idée de ce que cette expression voulait dire, mais la mine boudeuse sur le visage d’Uqora sembla indiquer qu’elle n’aimait pas trop l’idée d’être assimilée à une IA. Elle parlait ensuite des Tekhanes, confirmant ce que Widow avait pensé en écoutant Sundowner. Toute cette installation, ces pics d’énergie... Ils avaient créé un Portail dimensionnel, une sorte de faille qui leur avait permis de récupérer cette curieuse adolescente. Widow se demandait vraiment ce qui se passait, et en quoi Fatalis était impliqué.
Le Docteur Fatalis était le tyran de la Latvérie, un génie machiavélique qui avait unifié magie et technologie à la perfection. Officiellement chassé de la Latvérie, pour beaucoup, il continuait à agir dans l’ombre, et était notamment connu pour les nombreux robots qu’il avait fait de lui-même, s’en servant comme des doublures afin de maquiller sa mort, ce qu’il avait fait à plusieurs reprises au cours des dernières années. Sundowner devait être un de ces lieutenants, et il était évident que seul quelqu’un avec un intellect aussi développé avait pu concevoir cette faille. Natalia regardait autour d’elle, commençant à échafauder un plan, une stratégie. Elle était clairement en sous-effectif. Les ennemis étaient nombreux, un peu trop nombreux, même.
« Quant à votre grand visionnaire, désolée, mais j'en ai jamais entendu parlé. Peut être pourriez-vous m'en dire plus, ou me dire ce pourquoi vous m'avez... capturée ? »
Sundowner sourit lentement en se retournant, observant l’assemblée, puis marcha un peu.
« Il n’est pas étonnant que vous ne le connaissiez pas, vous n’êtes pas dans votre dimension... Mais lui a entendu parler de vous, et souhaitait vous avoir pour réussir ses objectifs... Qui sont aussi les miens. »
Discrètement, Natalia avait remis une boucle de cheveux derrière ses oreilles, en profitant pour appuyer sur son intercom, envoyant un signal d’aide demandant l’arrivée de la cavalerie. Si elle se fiait à son expérience professionnelle, ils arriveraient en retard, le temps que le message arrive, et que l’Helicarrier se déploie pour attaquer. Widow se déplaça ensuite, car elle avait l’impression que plusieurs soldats la regardaient.
« Le Docteur Fatalis est un expert en matière de technologie, et la créature tout à fait fascinante que vous êtes nous intéresse beaucoup. L’informatique est centrale dans notre monde, et nous désirons la contrôler. C’est à cet objectif que vous servirez. Vous êtes notre prototype. »
Natalia se déplaçait rapidement, quand un homme s’approcha d’elle. Il marchait rapidement, et elle sentit, dans ses yeux, qu’il n’était pas méfiant.
« Tania ? Qu’est-ce que tu fais ici ? »
Mikhaïl... Natalia se devait de réfléchir à une bonne manière de le repousser sans déclencher l’alerte.
« J’avais un truc à te dire..., entama-t-elle.
- Je ne suis pas sûr que le moment soit vraiment opportun...
- Mais c’est important ! »
Mikhaïl regarda Sundowner et Herzheller, mais ce fut quelqu’un d’autre qui s’approcha… Le Capitaine Karl. Les choses se compliquaient, et Natalia savait que, tôt ou tard, elle risquait de se faire repérer. Elle n’en savait pas assez sur Tania pour pouvoir l’imiter à la perfection. Sundowner se retourna alors, et son regard croisa celui de Widow.
« Je dois admettre que vous êtes convaincante dans votre rôle... Mais je suis sûr que le SHIELD peut faire mieux que vous, Agent Romanov.
- Hein ? »
Natalia réagit au quart de tour, et sortit son pistolet de sa crosse, et le pointa contre la tempe de Mikhaïl en s’en servant comme bouclier. Immédiatement, une multitude d’armes se mirent à pointer autour d’elle, jaillissant des soldats.
« Mais que... ? Tania, qu’est-ce que tu... ?
- Bon sang... Sommes-nous donc perpétuellement condamnés à engager des soldats incompétents ? »
Sundowner soupira.
« Pour être honnête, je ne suis pas totalement humain, moi non plus… Votre déguisement ne sert à rien, Black Widow, mais Voronov sera ravi d’apprendre que son poulain est revenu au bercail. »
Voronov ? Le nom la fit frissonner. Elle tremblait sur place, sentant une incompréhensible migraine la traverser. Sundowner avait un sourire vicieux le long des lèvres, et Widow, peu à peu, comprenait qu’elle s’était jetée tout droit dans la gueule du loup. Cependant, son adversaire n’avait pas encore battu sa carte fatale.
« La-li-lu-le-lo » prononça-t-il alors.
La formule magique déclencha une réaction dans l’esprit de Natalia, qui se sentit alors défaillir, en voyant des chiffres se mettre à danser devant ses yeux, ainsi que des images, comme des flashs rétiniens se gravant dans son cerveau. Elle se mit à hurler et à gémir, finissant à genoux, en sentant de fortes nausées traverser son corps.
« Hum... Le vieux tour marche encore. »
Mikhaïl tremblait sur place, et son pied alla se loger dans le ventre de Natalia, l’envoyant s’étaler sur le dos.
« Où est Tania, salope ?! Qu’est-ce que tu en as fait ?!
- Soldat ! hurla Herzheller. De la retenue ! »
Sundowner s’était rapproché, et attrapa Widow par la gorge, la soulevant sans difficulté. Son autre main arracha son masque à nanofibres, puis il la balança comme un fétu de paille. Widow heurta la cage en verre dans laquelle se trouvait Uqora, et tomba sur le sol, continuant à gémir, en sentant une voix stridente dans son esprit, comme si on lui vrillait les tympans. Des images se bousculaient dans sa tête, où elle voyait des injections, des ordinateurs, des écrans numériques, des visages hideux... Son corps tremblait sur place, ses muscles en proie à des spasmes nerveux.
« Agent Romanov, votre pouls s’affole ! Bordel, qu’est-ce qu’il se passe ?! »
Elle était incapable de répondre. Sundowner se rapprocha, et son pied alla se loger dans son ventre, d’une telle force que Natalia en fut projetée en l’air. Le coude du redoutable monstre s’abattit alors dans son dos, l’envoyant à nouveau se fracasser sur le sol. Inerte, Natalia crachait son sang. Le regard de l’individu, froid et acéré, croisa alors celui d’Uqora.
« Oui... Vous êtes la perfection dont le Docteur avait tant besoin pour parachever son œuvre. »
Il caressa alors délicatement la cage de verre, puis écarta Natalia du pied, comme on écartait un sac d’ordures.
« Endormez-là. Il ne faut pas perdre de temps, elle a sûrement prévenu ses supérieurs. Le Docteur veut la voir le plus tôt possible pour commencer l’opération. »
Les techniciens se mirent à pianoter sur leurs ordinateurs, et un gaz commença à se répandre dans la cage de verre... Quand toute l’installation se mit à trembler.
« Ils... Ils sont déjà là ! »
Au même moment, le plafond se mit à trembler, et une silhouette apparut alors en fracassant le sol, atterrissant violemment sur ce dernier en le lézardant (http://fc09.deviantart.net/fs70/f/2013/160/2/d/supergirl_2_by_jeffach-d687g4l.jpg)... Les balles fusèrent sur elle, mais semblaient bien insuffisantes à endommager Supergirl, qui se releva lentement.
Et l’alarme se mit à ressentir, tandis que Natalia reprenait peu à peu ses esprits.
-
- Le Docteur Fatalis est un expert en matière de technologie, et la créature tout à fait fascinante que vous êtes nous intéresse beaucoup. L’informatique est centrale dans notre monde, et nous désirons la contrôler. C’est à cet objectif que vous servirez. Vous êtes notre prototype.
Uqora gardait ses bras croisés en écoutant sa réponse, sourcils froncés. Vouloir contrôler l'informatique était, de son point de vu, comme de vouloir contrôler tout un univers. Créer le système parfait en d'autres termes. Seulement le principe même d'un système de cet ampleur, c'est qu'il est impossible d'atteindre un tel niveau de perfection. De même que leur projet était voué à l'échec, car il était déjà impossible de créer un ISO, alors vouloir en reprogrammer un relevait de la folie pure. Tout au plus parviendront-ils à la tuer. Car les ISO étaient dotés d'une programmation, certes auto-conçue, mais si complexe, qu'elle prenait la forme d'une hélice ADN. La seule différence avec les humains, c'est que la leur n'était pas constituée de gênes, mais d’algorithmes. Réécrire une ISO en manipulant sa programmation, c'était comme vouloir réécrire un humain en manipulant ces gênes. De fait, Uqora considéra dès cet instant ces individus comme des timbrés.
- Vous êtes donc en train de me dire que vous comptez me réécrire ?
En soi, le fait de l'avoir choisi elle plutôt qu'une autre n'était guère surprenant, si on prenait les choses sous cet angle. Ces hommes auraient pu prendre une ISO responsable du secteur militaire ou scientifique, si ces derniers avaient souhaités s'emparer de technologies Tekhanes. Cependant, ils semblaient avoir optés à la place pour l'ISO la plus douée au combat, avec dans l'optique d'en faire leur guerrière numérique, obéissante au doigt et à l'oeil. Et si son analyse s'avérait juste, alors ce ne serait pas simplement pour combattre dans le monde réel, mais aussi dans l'univers numérique, sans doute pour l'obliger à prendre le contrôle des supercalculateur basés sur Terre et Terra. Mais plutôt que de lui répondre, le dénommé Sundowner choisit à la place de se détourner d'elle, pour s'adresser à un groupe de personnes un peu plus loin.
- Je dois admettre que vous êtes convaincante dans votre rôle... Mais je suis sûr que le SHIELD peut faire mieux que vous, Agent Romanov.
- Hein ? Mais que... ? Tania, qu’est-ce que tu... ?
- Bon sang... Sommes-nous donc perpétuellement condamnés à engager des soldats incompétents ?
Uqora ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait. Apparemment, une soldate semblait s'être retournée contre les siens, jusqu'à ce que l'ISO comprenne qu'il s'agissait en réalité d'un agent infiltré. Malgra le fait que cet agent se soit fait démasqué, Uqora était soulagée d'avoir une femme de son coté. Après tout, elle était issue d'une société Tekhane. Il était donc normal qu'elle fasse d’avantage confiance aux femmes qu'aux hommes.
- Pour être honnête, je ne suis pas totalement humain, moi non plus… Votre déguisement ne sert à rien, Black Widow, mais Voronov sera ravi d’apprendre que son poulain est revenu au bercail... La-li-lu-le-lo.
La femme s'écroula alors sans raison apparente au sol, prise d'un violent mal de crâne. Uqora compris que cet état était dû à la suite de syllabes prononcés par Sundowner, même si elle ne savait pas pour quelle raison cela provoquait une telle réaction. L'homme se retourna alors vers elle, sourire aux lèvres, en caressant la vitre de sa prison de verre.
- Oui... Vous êtes la perfection dont le Docteur avait tant besoin pour parachever son œuvre.
- Ne croyez pas qu'il sera aussi simple de me bidouiller.
- Endormez-là. Il ne faut pas perdre de temps, elle a sûrement prévenu ses supérieurs. Le Docteur veut la voir le plus tôt possible pour commencer l’opération.
Du gaz se rependit alors dans sa cage, qu'Uqora observa, indifférente, sans en sentir les effets. A priori, ces types avaient oubliés qu'elle venait d'un univers virtuel, et donc, d'un environnement dans lequel les gaz n'existaient pas. Il n'y avait pas d'odeurs dans le monde numérique, le nez n'avait donc aucune fonction précise. Si elle avait été matérialisée de façon conventionnelle, en passant par un scanner, l'ordinateur aurait pu lui donner cette fonction. Mais en passant par un portail aussi instable, cela n'avait pas été le cas. Du coup, le gaz soporifique n'eu aucun effet, à part lui brouiller la vue. Ne voyant rien autour d'elle, Uqora ne pu se fier qu'à son ouïe, et ne pu donc qu'entendre du grabuge de l'autre coté de sa paroi, ainsi qu'une alarme stridente.
- Vous allez vite vous rendre compte qu'il peut être dangereux de sous-estimer une ISO, Sundowner.
Uqora dégaina son disque de son dos et l'activa, faisant apparaître une lame de lumière sur toute la périphérie. Ce n'était qu'une vitre, certes solide face à des poings, mais très fragile, face à un disque. Pour le moment, l'homme de l'autre coté ne voyait qu'un épais nuage de gaz dans la cage, avec la certitude que l'ISO ne dormait pas. Lorsque Uqora lança son disque cependant, la vitre se brisa nette, envoyant des bris à peu partout sur le sol, tandis que l'arme filait rapidement vers un mur, rebondissant dessus et partant dans une autre direction. La trajectoire n'était pas aléatoire, l'ISO ayant eu le temps de mémoriser la configuration de la pièce, ainsi que la position des gardes. Tandis que le gaz se rependait dans la salle de contrôle, le disque lui, continua sur sa trajectoire, fauchant trois soldats au passage, avant de rebondir de nouveau sur un autre mur et de regagner sa main tendue.
C'est seulement à cet instant que l'ISO vit une autre femme en costume, sur laquelle les balles rebondissaient sans causer le moindre mal. Uqora se remit en position de combat, se servant de son disque comme d'un bouclier et l'envoyant sur d'autre soldats, chaque fois qu'elle voyait une ouverture. Le nombre d'homme armés se réduisait un peu, mais les renforts ne tarderaient sans doute pas à arriver.
- Je sais pas qui vous êtes, mais si on bougeait un peu d'ici ?
-
Le gaz qui venait d’envahir la cage de verre n’était pas qu’un simple gaz soporifique. Il émettait des décharges électriques ayant pour but de paralyser Uqora, mais leur fonctionnement était plutôt lent, et ce d’autant plus qu’ils n’avaient jamais eu l’occasion de l’utiliser sur quelqu’un d’autre. Et, pour ne rien arranger, une Kryptonienne venait d’arriver en défonçant le toit. Dans le ciel, l’Helicarrier venait d’arriver, d’immenses projecteurs venant éclairer la base ennemie. Des tourelles se déployèrent, balançant des missiles et des rafales de balles sur la base. Les bombes placées par Widow explosèrent à leur tour, provoquant, au centre de la base, une magnifique explosion qui souffla l’entrepôt, et plusieurs alentour, renversant les soldats, ou détruisant les véhicules. Un véritable siège était en train d’avoir lieu, et les mercenaires optaient désormais, soit pour le combat, soit pour la fuite. Des batteries et des canons antiaériens se mirent en position, canardant l’Helicarrier en retour, et des missiles supplémentaires filèrent. L’Helicarrier disposait aussi de tourelles laser très puissantes, et visa l’antenne radar de la base. Un laser mortel jaillit, et frappa la tour à son pied, brisant la colonne en pierre. Ladite colonne se fissura alors, et s’écroula sur place. Pendant ce temps, des Jeeps et des voitures filaient le long de la route, mais ne tardèrent pas à se heurter à des renforts venus depuis le sol, à savoir deux chars d’assaut, et de multiples agents qui se mirent à faire feu, immobilisant les véhicules.
Dans les sous-sols du bâtiment central, Sundowner prit conscience qu’il avait manifestement sous-estimé Uqora, car elle avait réussi à se libérer de sa prison, avec une sorte de disque capable de se transformer en une épée d’énergie. Il était entre Supergirl et Uqora.
«
Je sais pas qui vous êtes, mais si on bougeait un peu d'ici ? »
Supergirl regarda la femme, puis Widow, et se déplaça alors, arrivant instantanément près d’elle. Les mercenaires qui arrivaient n’arrivaient guère à s’installer, Uqora les neutralisant avec son disque de combat.
«
Natalia ? Natalia ? Qu’est-ce qui t’arrive ? -
Haaaa... »
Natalia continuait à errer, et devait se forcer. Les images se multipliaient dans sa tête, avec des chiffres, et elle revoyait peu à peu la surface, la
réalité. Elle se mit à éternuer en se crispant.
«
Je... Haaa... Je... Ça... Ça va... »
Elle soupira, reprenant peu à peu son souffle, et posa sa main sur l’épaule de Kara, s’en servant pour se redresser.
«
O... Occupe-toi de lui, il... Il me le faut... »
Ce choix du pronom n’échappa pas à Kara, mais elle ne dit rien. Elle n’avait jamais vu Natalia dans un tel état, comme si elle était possédée, comme si quelque chose de fort venait de la faire souffrir. Quoi donc ? Elle n’en avait aucune idée, mais son regard se reporta vers Sundowner, qui les observait silencieusement. Elle observa ensuite la curieuse femme. Kara n’avait absolument aucune idée de son identité, mais elle se doutait bien que cet être était au cœur de toute cette histoire, et qu’elle n’était pas avec eux.
«
Restez derrière moi, je vais vous protéger. -
Je regrette, mais ce n’est pas une option, Supergirl. Uqora est désormais notre propriété, et je suis prêt à faire tout ce qui est nécessaire pour que vous le compreniez. »
L’homme, calmement, défit son lourd manteau, et l’abaissa sur el sol. Éberluée, Kara vit que, sous ce manteau, Sundowner portait une redoutable armure avec des espèces de tentacules articulés se dégageant à gauche et à droite de son corps, chacune ayant, à son extrémité, une plaque énergétique rouge :
(http://img110.xooimage.com/files/3/a/4/sundowner-4846be1.jpg)
Supergirl serra les dents en pliant les genoux.
«
En piste ! »
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Il bondit le premier, faisant trembler le sol, et son poing rencontra le visage de la Kryptonienne, l’envoyant valdinguer contre le mur en face, qu’elle défonça sous le choc. Sundowner se retourna vers Uqora, mais, au moment où il allait la frapper, une tornade bleue et rouge le frappa sur la joue, l’envoyant défoncer le sol. Kara venait de revenir en jeu, après un coup de genou magnifiquement bien placé.
Natalia s’était alors relevée, et sa main attrapa celle d’Uqora. Des gouttes de sueur filaient le long de ses joues, mais elle savait qu’elle ne pouvait pas rester là.
«
Viens, Uqora ! Il faut sortir d’ici rapidement ! »
Sundowner, lui, se releva tranquillement. Sa joue était brisée, mais ce n’était pas du sang qui s’en échappait. Au lieu de ça, en se fendillant, son visage révéla des espèces de circuits imprimés, provoquant des grésillements électriques. Il chargea alors à nouveau, faisant trembler toute l’installation.
-
Uqora regardait les deux femmes discuter brièvement, avant que la blonde ne vienne se mettre entre elle et l'homme baraqué.
- Restez derrière moi, je vais vous protéger.
- Je regrette, mais ce n’est pas une option, Supergirl. Uqora est désormais notre propriété, et je suis prêt à faire tout ce qui est nécessaire pour que vous le compreniez.
- Désolée, mais je ne suis la propriété de personne.
Il défit alors son manteau, et Uqora déglutit difficilement en voyant qu'elle n'avait pas affaire à un simple homme un peu beaucoup musclé, mais carrément à une sorte de cyborg assez conséquent en terme d'armement et - surtout - de masse... Et qui envoya valser sans effort une femme, qui était tout de même tombée du ciel en défonçant le plafond.
*Euh... Le calibre est quand même un peu gros pour moi, je pense*
Elle eu tout juste le temps de penser cela en voyant l'être s'apprêtant à la frapper à son tour, lorsqu'il fut à son tour expédié contre un mur, par cette même blonde.
- Viens, Uqora ! Il faut sortir d’ici rapidement !
La rousse l'agrippa donc par la main et Uqora fut donc forcée de la suivre dans les couloirs, à la recherche d'une sortie... Mais avant, elles durent se forger un chemin dans la vague de mercenaires, qui firent tout leur possible pour leur barrer la route. Si la femme - Natalia si elle se souvenait bien - utilisait ses armes à feu autant qu'elle le pu, Uqora elle, ne lâchait pas son disque et s'en servait de bouclier, repoussant les balles, jusqu'à ce qu'elle trouve une ouverture. Là, elle envoya son disque contre le sol devant elle, et celui-ci se mit à rebondir rapidement, sol, plafond, mur, sol, mur, plafond, et ainsi de suite, fauchant tout les soldats devant eux, ne laissant aucun survivant, ces derniers ne sachant pas comment réagir face à cette arme. Le disque rebondit une dernière fois sur le mur au fond du couloir, et revint rapidement dans la main de l'ISO.
- Ça va ? Vous tenez le coup ?
Uqora se contentait pour le moment de suivre cette femme en faisant le ménage sur le chemin, lui faisant toute confiance. Peut être aurait-elle dû rester concentrer sur son environnement cependant, car elle fini par se prendre une balle dans l'épaule gauche, faisant un beau trou dans cette dernière. Cependant, aucun fluide ne coula. à la place, on voyait très nettement, à l’intérieur, des sortes de cristaux turquoises, prouvant que l'ISO n'était pas tout à fait humaine. Et cela lui faisait vachement mal, au passage. Uqora régla son compte au soldat, et repris la course.
- P...Putain ! F'aut qu'on trouve un coin tranquille... pour que je puisse réparer ça...
-
«
Putain, mais t’es quoi, toi ?! »
Sundowner se contenta de répondre à cette question par un sourire en bondissant vers elle. Malgré sa corpulence massive, il était incroyablement rapide et agile. Kara, qui sentait ses lèvres lui faire mal après le coup de poing que son adversaire venait de lui donner, s’envola, évitant le coup supplémentaire de l’ennemi, qui fracassa le sol. Son adversaire releva la tête, et bondit vers elle. Kara fut cependant plus rapide, et son pied frappa l’homme au visage, l’envoyant défoncer le sol. Il passa à travers ce dernier, s’écrasant dans des tunnels de maintenance, au milieu de tuyaux de canalisation et de fils électriques. Kara se posa sur le sol, et sentit alors ce dernier trembler. Sundowner atterrit alors derrière elle, en défonçant le bitume, et sa main se saisit de la gorge de la Kryptonienne, la plaquant violemment sur le sol, avant de la soulever. Un sourire vicieux éclairait les lèvres du cyborg.
«
Gaaawww... Lâ... Lâche-moi, connard ! -
Pas avant de t’avoir brisé la nuque. »
Il serrait fort, et Kara vit alors son bras se mettre à remuer. Une espèce de vague remontait de son épaule jusqu’à ses doigts, et elle comprit qu’il était en train de développer sa densité musculaire. La main qui l’étouffait se transforma en un étau étouffant. Kara gémit, sentant l’air lui manquer, et réagit rapidement, ses options étant plutôt limitées. Ses yeux se mirent à rougeoyer, et deux lasers en sortirent, frappant l’ennemi au torse. Surpris, Sundowner la relâcha, et Kara se posa sur le sol, puis le frappa violemment au ventre, décochant un formidable coup de poing qui souleva le monstre colossal, l’envoyant traverser un mur. Kara soupira alors, tout en remuant sa main, endolorie après ce coup de poing. La grande pièce ne ressemblait à rien, si ce n’est à un champ de bataille, et elle se demandait naturellement si Natalia s’en sortait bien.
*
* *
Natalia comprit rapidement que le meilleur moyen de sortir de l’engourdissement dans lequel les mots de Sundowner avaient plongé son esprit était d’agir. Elle se retrouva avec Uqora dans un couloir, et fondit sur les ennemis devant elle, Uqora la soutenant avec ses attaques de lumière. Un mercenaire pointa vers elle son fusil d’assaut, mais Natalia fut plus rapide, envoyant une fléchette depuis ses bracelets. Une porte s’ouvrit à la dérobée sur sa droite, et elle vit le canon froid d’un pistolet vers sa tête. La femme se laissa tomber sur le sol, et écarta les jambes. La balle partit entre ses jambes, et l’un de ses pieds s’abattit sur le nez du garde, le repoussant dans un cri de douleur. Après sa roulade, elle se remit sur pied, et attaqua un ennemi sur sa gauche, envoyant son coude se loger dans son ventre.
Le reste fut ensuite un véritable récital du talent de Black Widow. Elle récupéra le pistolet d’un arme en attrapant le canon, et en envoyant son genou se loger dans la tête de l’adversaire, bondissant littéralement sur lui. Avec cette arme, elle abattit un mercenaire au loin, contraignant ses deux comparses à répliquer en ouvrant le feu sur elles. Widow tira à son tour, quand une sorte de disque de lumière bondit à côté d’elle. Il rebondit contre le plafond, les murs, et frappa les deux mercenaires au torse.
«
Woow..., commenta-t-elle.
Efficace. »
Uqora lui demanda si elle allait bien, et Natalia hocha la tête.
«
Ne t’en fais pas, je vais te sortir de là. »
La base vibrait parfois, probablement à cause du combat titanesque entre Sundowner et Supergirl. Elle ignorait totalement qui était cet homme, mais elle soupçonnait fort volontiers un lien entre ce qui se passait ici et les récents évènements survenus lors de leur opération en Latvérie. Widow se mit à courir. Dans la périphérie de sa vision, des chiffres continuaient parfois à danser, sans qu’elle ne parvienne vraiment à comprendre ce qu’ils voulaient dire.
Widow s’avançait rapidement, et le duo arriva à côté d’une grande vitre blindée menant à un laboratoire. Plusieurs tueurs se dépêchaient de courir vers une porte, et Natalia se mit à courir à son tour. Suivant son instinct, elle bondit sur le mur, faisant un peu de
wall run pour appuyer sa main sur un néon en hauteur, qui se trouvait pile à hauteur de la porte menant à la pièce visible par la vitre blindée. Quand la porte s’ouvrit, le premier des tueurs se reçut dans le torse le pied en cuir de Natalia, l’envoyant s’étaler sur le sol. Natalia bondit à l’intérieur de la pièce, au milieu des deux autres tueurs, qui sortirent leurs couteaux de combat, Widow étant en position accroupie. Ils agissaient rapidement et efficacement. Natalia l’était tout autant, et s’empressa de les neutraliser. L’un des deux tueurs chercha à planter son couteau dans son ventre, et elle tendit sa main, bloquant son poignet, puis tourna sur elle-même en se redressant. Son coude de se logea dans les côtes de l’homme, frappant fort. L’autre l’attaqua alors, en visant le ventre de Natalia, qui releva ses jambes, bondissant sur place. Elle avait coupé la respiration du mercenaire derrière elle, et tendit ses jambes en avant, les envoyant dans le torse de l’homme. Le saut à la verticale l’amena à se réceptionner sur le sol. Elle banda ses muscles, fit basculer le poids de son corps vers le haut de son dos, puis vers le bas, se relevant rapidement.
Dans son dos, le mercenaire qui s’était reçu un coup de coude se rua sur elle, la poussant vers une table. Natalia fit appel à ses réflexes. Elle tomba vers la table, posa ses mains sur le rebord, et s’en servit comme support pour soulever ses jambes, les faisant partir en arrière, frappant l’homme au menton. Il grinça des dents en sentant le talon de Widow heurter sa mâchoire, et recula de quelques mètres. Natalia, de son côté, avait tellement soulevé ses jambes qu’elles partirent au-dessus d’elle, l’amenant à faire un salto sur place pour se retrouver sur la table. L’homme n’avait cependant pas dit son dernier mot, et entreprit de s’emparer de son arme de poing, un Makarov. Natalia fut plus rapide que lui, et une fléchette tranquillisante se ficha dans sa nuque, le neutralisant.
Elle entendit alors du bruit dans le couloir.
*
Uqora !*
Les disques lumineux de l’ISO avaient neutralisé de multiples mercenaires dans le couloir, mais l’un d’eux avait réussi à l’atteindre, lui tirant dessus, également avec un Makarov. Natalia allait le neutraliser, mais un disque lumineux frappa alors l’homme, l’envoyant s’étaler sur le sol. Il avait cependant eu le temps de tirer sur Uqora, mais, en voyant la plaie, Natalia constata que ce n'était pas du sang... Ceci confirmait encore plus le fait qu'elle ne soit pas une humaine.
«
- P...Putain ! F'aut qu'on trouve un coin tranquille... pour que je puisse réparer ça... »
Réparer ça... Comme si elle devait utiliser un tournevis.
«
Il faut qu’on rejoigne le toit, on pourra t’évacuer d’ici. »
Elle espérait que Kara, de son côté, avait réussi à neutraliser ce gros tas de muscles et d’implants cybernétiques.
*
* *
Supergirl vit Sundowner ressortir du mur défoncé. Du sang coulait de ses lèvres, et des circuits imprimés grésillaient à plusieurs endroits de son corps.
«
Pas si mauvais, pour une rookie... -
Je t’offre la chance de te rendre avant de te refaire le portrait. Qu’est-ce que vous avez fait ici ?! »
Sundowner se contenta d’un sourire moqueur, en essuyant du revers de sa manche le sang coulant de ses lèvres.
«
Tu t’attends sérieusement à ce que je te réponde, fillette ? -
Non... J’espérais juste avoir l’occasion de t’en coller une. »
Kara fonça droit sur lui, en s’apprêtant à lui décocher un uppercut surpuissant... Mais les six plaques rouges de Sundowner se positionnèrent alors pile devant lui, formant un véritable mur rouge (http://img4.wikia.nocookie.net/__cb20130618121425/metalgear/images/d/d3/1302990227.png) sur lequel dansaient des arcs électriques. Le poing de Kara heurta ce mur... Et poussa un hurlement de tir en sentant l’électricité exploser dans son corps.
«
HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!! »
Elle se reçut des milliers de volts dans le corps, et le mur rouge s’écarta à nouveau pour que Sundowner la frappe, en augmentant progressivement sa densité musculaire. Le coup la frappa sur le crâne, et elle s’écrasa sur le sol, rebondissant dessus. Il l’attrapa alors par la jambe, et se mit à faire la toupie, tournoyant sur lui-même de plus en plus vite, avant de la lâcher. Kara s’envola comme une fusée vers le plafond, traversa le mur, et sortit du bâtiment central de la base, s’écrasant au milieu d’un entrepôt en le défonçant.
«
Haaa... » soupira-t-elle.
Ohlàlà, ça faisait mal !
-
- Il faut qu’on rejoigne le toit, on pourra t’évacuer d’ici.
- Et bien allons y... dans ce cas... Inutile de traîner... ici...
Uqora rangea son disque dans son dos avant de maintenir son épaule blessée de sa main libre. Dans son état, sa battre risquerait d’aggraver sa blessure, au risque de perdre son bras. L'ISO laissa donc l'humaine gérer la situation, se baissant parfois pour la gêner le moins possible, jusqu'à ce qu'elles atteignent le toit. Le vent y était glacial et la neige commençait à tomber. Au vu de l'environnement, Uqora était désormais certaine de ne pas être au Japon, ce qui rendait la performance des informaticiens de cette base encore plus impressionnante, malgré le système archaïque qu'ils avaient utilisés. Non seulement ils avaient créés une faille dimensionnelle entre le plan Terrien et le plan numérique Terranien, mais en plus, le point d'arrivé était très loin de la zone dans laquelle se trouvaient toutes les autres failles.
- Barricadez la porte, je vais régler mon problème avant qu'ils n'arrivent...
Uqora n’attendit pas que Natalia aille s'en occuper et décrocha son disque de son dos, pour le poser sur une caisse métallique parmi celles présentes sur le toit, couvertes de neige. Elle vit au passage que le trou dans son épaule s'était agrandit, au point de pouvoir y passer trois doigts sans toucher les bords. Si elle ne réparait pas les dégâts dans les cinq minutes, son bras pourrais bien tomber en poussière numérique. Sans prêter attention à Natalia, qui pouvait très bien regarder ce qu'elle faisait, l'ISO activa son disque. Mais plutôt qu'une lame de lumière sur son diamètre, ce fut une représentation holographique de sa tête qui s'y afficha. Pianotant sur cette dernière, Uqora navigua dans plusieurs sous-dossiers, jusqu'à atteindre le cœur de son programme : Une hélice ADN non pas remplis de gènes, mais d’algorithmes extrêmement complexes. Créer une telle programmation était pourtant de l'ordre de l'impossible, même pour les scientifiques de Novac.
Un algorithme en particulier était de couleur orangé, là ou tout les autres étaient blancs. Après l'avoir sélectionné, l'ISO fit plusieurs ajustement et réglages, avant de valider la séquence et la remettre avec les autres. Aussitôt après, son bras se restructura et se consolida, jusqu'à ce que sa blessure disparaisse, comme si elle n'avait jamais existé. Désactivant son disque pour le replacer de nouveau dans son dos, Uqora se retourna vers Natalia, qui l'observait. La jeune fille allait dire quelque chose, lorsqu'une explosion plus forte que les autres retentit, et que l'autre femme traversa leur toit dans un hurlement, pour atterrir plus loin, dans un grand fracas, ce qui surprit l'ISO, qui se précipita vers le muret pour regarder le cratère sur le toit d'un entrepôt.
- Je sais pas de quoi elle est faite votre collègue, mais elle est trop solide pour être humaine... J'imagine que vous aussi vous voulez savoir ce que je suis, mais je pense pas que ce soit le moment d'en parler...
Uqora réfléchit rapidement à leur situation. Visiblement, la tempête de neige qui se préparait allait empêcher les hélicoptère d'approcher de la zone d’atterrissage. Qui plus est, celle-ci était d'autant plus dangereuse, que le dégénérer en bas pouvait très bien envoyer des projectiles, plusieurs étages en bas. Aussi ne restait-il plus qu'une seule solution, en espérant que ça marche encore sur ce plan.
- Vous préférer quoi ? Vous enfuir par voie aérienne ou terrestre ?
-
La bataille faisait rage dans le camp, et les hélicoptères devraient normalement déjà apporter un soutien aérien efficace. Malheureusement, la tempête avait redoublé d’intensité, et les hélicoptères étaient pour l’heure coincés à bord de l’Helicarrier, attendant que la tempête se calme pour pouvoir descendre sans risque. Les renforts au sol venaient néanmoins de se rapprocher, et, à la périphérie du camp, plusieurs explosions retentirent, tandis que de gros half-tracks débarquaient dans la cour principale, au milieu de mercenaires affolés, qui se mettaient à aboyer des ordres dans tous les sens. Les troupes d’assaut du SHIELD jaillirent des véhicules, et ouvrirent le feu. Ils disposaient d’équipements de pointe, des combinaisons chauffantes renforcées, et des lunettes thermiques leur permettant de voir leur cible sans trop de problème. Les mercenaires hurlèrent de rage, et répliquèrent en retour. Natalia, de son côté, était toujours dans le ventre de la bête, en voyant Uqora se soigner... D’une façon assez inexplicable pour elle. C’était comme si elle était un programme informatique. Elle avait déclenché une sorte d’hologramme à partir de sa main... Ou, plus exactement, d’un disque lumineux. Elle vit alors une sorte de double-hélice en train de tournoyer, composée, non pas de nucléotides, mais de 0 et de 1, d’algorithmes, de chiffres et de symboles. Uqora se balada dans ce schéma tridimensionnel, jusqu’à voir une sorte de section orange. Elle agrandit cette zone, et, au même moment, Natalia entendit du bruit.
Une porte latérale s’ouvrit juste à côté, menant aux escaliers que les deux femmes avaient emprunté pour rejoindre le toit. Un homme pointa son pistolet sur Uqora, et Natalia envoya son coude se nicher dans son visage, tout en écartant la main tenant son arme. Le coup de feu claqua dans le vide, et Natalia frappa l’homme avec son pied, dans son ventre. Un choc mou. L’homme soupira et s’affala sur le sol. Elle se lança à sa poursuite, mais vit alors, sur la droite, depuis les marches, un autre mercenaire, qui pointait sur elle son pistolet. Elle réagit plus rapidement. Une fléchette jaillit de son bras, et atteignit l’homme à la tempe. Ses yeux se révulsèrent, et il s’écroula sur le sol. Le premier ennemi en profita alors pour se redresser, et ses doigts agrippèrent le cou de Black Widow, la renversant sur le sol. Il se dressa au-dessus d’elle, grognant rageusement, mésestimant la redoutable souplesse de l’agente. Son pied se leva bien haut, et frappa l’homme au bassin. La pression sur son cou s’affaiblit, et Natalia en profita. Elle souleva sa tête, et heurta une nouvelle fois la tête de l’ennemi, le couchant sur le sol.
Black Widow retourna voir Uqora, et constata que son bras avait cicatrisé. Elle allait dire quelque chose... Quand une violente explosion retentit.
« Que... ?! »
Supergirl venait de s’envoler, traversant le bâtiment, et s’écrabouilla sur un entrepôt. Elle avait transpercé le toit comme un couteau tranchait du beurre. Qui que ce soit le malade mental en contrebas, il était suffisamment puissant pour rivaliser avec une Kryptonienne.
« Je sais pas de quoi elle est faite votre collègue, mais elle est trop solide pour être humaine... J'imagine que vous aussi vous voulez savoir ce que je suis, mais je pense pas que ce soit le moment d'en parler... »
Natalia acquiesça silencieusement.
« On aura le temps de discuter plus tard... »
Les agents du SHIELD se battaient dans la base, et les deux chars d’assaut qu’ils avaient réquisitionné venaient de rejoindre l’entrée. Leurs tirs pulvérisaient les repaires des mercenaires, qui se repliaient en hurlant dans la base. La neige continuait à s’abattre furieusement, et Natalia entendit des bruits de pas remontant le long de l’escalier. Le Quinjet n’était pas encore là, et elle n’avait pas pu barricader la porte, faute de temps suffisant. Elle sortit son pistolet, s’apprêtant à une défense de zone, quand Uqora suggéra alors autre chose :
« Vous préférez quoi ? Vous enfuir par voie aérienne ou terrestre ? »
Natalia la regarda, surprise. Est-ce qu’elle avait un moyen de s’échapper ? Widow avait vu que cette femme n’était probablement pas humaine, et qu’elle avait assurément des tours dans son sac.
« Euh... La voie de terre. La tempête est trop forte. »
Uqora lui lança alors un bâton. Au même moment, des mercenaires débarquèrent, et les mitraillèrent. Natalia ouvrit le feu, en indiquant à Uqora de s’abriter derrière une grosse gaine de ventilation.
« Comment ça marche ?! »
La femme lui expliqua de séparer les deux morceaux du bâton. Natalia se dépêcha de le faire, sentant les balles ricocher dangereusement près de sa tête, et elle vit alors, médusée, une sorte de moto futuriste (http://wac.450f.edgecastcdn.net/80450F/961wodz.com/files/2014/09/tron-legacy-light-cycle_100340692_m.jpg) se former.
« Woow... C’est inattendu. »
Elle bondit vers cette dernière, et se retrouva allongée dessus. La moto s’illumina alors, et Natalia mit les gaz, fonçant droit devant elle. La Light-cycle fila par-dessus la rambarde, et elle atterrit sur le sol. Uqora était derrière elle, et Black Widow fila droit devant elle, rejoignant une sortie latérale. Elle sortit du camp à l’opposé des forces du SHIELD, et fila par-dessus un talus enneigé, atterrissant sur une longue pente menant vers une forêt au loin... Et entendit dans son dos des hurlements rageurs.
Plusieurs motoneiges jaillirent alors de différents hangars, chacune abritant deux hommes : un pilote, et un tireur.
*Nous ne sommes pas encore totalement tirés d’affaire...*
Elle accéléra, et la Light-cycle vrombit, avant de foncer droit devant, dans une brusque poussée d’accélération qui la surprit. Cette accélération plaquait littéralement Natalia contre la moto, et elle vit, devant elle, un petit écran se lever, servant d’assistance de direction.
*Pratique...*
Il ne restait maintenant plus qu’à sortir d’ici en un seul morceau !
-
- Euh... La voie de terre. La tempête est trop forte.
C'était pas faux. Uqora lui envoya donc un des témoins qu'elle avait en double, mais avant de pouvoir lui expliquer quoi que ce soit, d'autres hommes armés débarquèrent sur le toit et déversèrent un feu nourri sur les deux femmes, qui n'eurent d'autre choix que de se réfugier derrière les caisses. Ils étaient cependant bien trop nombreux pour qu'elles puissent les affronter, seule la fuite étant possible.
- Comment ça marche ?!
- Sélectionnez le mode avec le rond et séparer les deux parties du bâton. Cela va matérialiser une moto, dont les deux morceau du bâton serviront de guidon.
Elle s'exécuta et en resta béat de surprise. Oui, c'est sûr que voir une moto se matérialiser dans le vrai monde doit être beaucoup plus stupéfiant que dans un univers virtuel. Néanmoins, pas le temps de lui en expliquer plus. Agissant rapidement, les deux femmes sautèrent sur leur lightcycle et allumèrent les gaz. Les moteurs vrombirent de concert et décolèrent du toit, rejoignant rapidement le sol, puis une route, quittant le complexe dans la tempête de neige. Brièvement, Uqora ferma les yeux, en sentant le vent souffler sur son visage, lui amenant parfois des flocons glacés. C'étaient des sensations nouvelles pour elle, rien a voir avec la neige ou le vent synthétique du Virtual-Terra. Malheureusement, cela fut de bien courte durée pour l'ISO, car des bruits derrières elle signalèrent la présence de deux motoneiges, peut être plus, les poursuivants. Uqora actionna son casque et plusieurs plaques métalliques coulissèrent et s'emboitèrent, avant que l'intérieur de la visière ne s'allume.
- Regardez, j'vais vous montrer un truc sympa... Si vous actionner cette commande, là...
Uqora lui montra sur sa moto et accéléra pour être juste devant Natalia, à sa droite, pour qu'elle puisse mieux voir le phénomène. En l'activant, une barrière de lumière turquoise et solide se forma à l'arrière de son véhicule, persistant sans jamais s'affaiblir. Derrière, il y'eu une explosion assourdissante. Une motoneige venait de se prendre la barrière de plein fouet, le conducteur n'y voyant là qu'un trait de lumière, et avait décollée en faisant deux ou trois looping, avant d'exploser en touchant le sol. Les autres poursuivants avaient esquivés la barrière, mais étaient à présent séparés par celle-ci, et avait beaucoup moins d'espace pour manœuvrer.
- Si vous activez la votre, ils auront encore moins d'espace. Et si vous faites une brève courbe, elle s'imprimera sur votre barrière, jusqu'à ce que vous la désactiviez.
Pour lui donner un autre exemple, Uqora dériva rapidement au bord de la route, avant de revenir se coller à Natalia. Il ne fallut atendre que quelques instants, pour que la première motoneige ne sorte de la route, dévalant la pente en contre bas, et qu'une seconde ne s'encastre dans la barrière, explosant violement. Uqora sourit.
- Ha ha ! Allez, essayez pour voir !
Elle était peut être une ISO, elle restait une adolescente, qui s'amusait beaucoup sur le moment.
-
Cette Uqora ne venait clairement pas de la Terre, et sa technologie futuriste en était l’explication logique. Le plus probable était qu’elle vienne de Terra, probablement de Tekhos. Natalia avait entendu parler de cet autre monde par le biais de rapports très confidentiels, et ce même si elle n’avait encore jamais eu l’occasion de mettre les pieds dans ce monde. Visiblement, la Latvérie avait des vues sur Tekhos, et, sans trop présumer, Natalia se demandait si l’objectif de Von Bardas n’était pas d’augmenter le parc technologique de la Latvérie. Ce petit pays européen avait résisté à l’URSS grâce au génie du Docteur Fatalis, et aux alliances que ce dernier avait passé avec des forces surnaturelles, notamment extra-terrestres. De telles alliances lui avaient permis d’améliorer énormément ses connaissances technologiques, formant un curieux mélange entre magie et technologie, la Latvérie ayant toujours été un pays riche en magie et en légendes ancestrales. Natalia était plus convaincue que Von Bardas n’était qu’un pantin, un jouet entre les mains de Fatalis, et que, dans l’ombre, ce dernier continuait à tirer les ficelles. Les technologies d’Uqora devaient forcément l’intéresser, et il incombait à Black Widow de la sauver de ses agents, notamment de ce Sundowner.
*Mais il n’y a pas que ça…*
Sundowner avait réussi à la neutraliser en répétant une série de chiffres. Natalia n’avait rien compris à son malaise, mais, maintenant que son corps commençait à se remettre, elle se disait que ce trouble ne pouvait venir que de son passé… D’une manière ou d’une autre, Sundowner savait ce qu’on avait fait à Natalia dans le passé, et, par extension, la Latvérie y était liée. Natalia enrageait à cette idée. Les réponses qu’elle cherchait tant étaient derrière elle, mais que pouvait-elle faire ? Son combat contre Sundowner avait été à sens unique, et, sans le soutien de Supergirl, elle serait probablement morte actuellement. Ce monstre cybernétique avait éventé sa technologie et sa couverture en quelques secondes, comme s’il savait qu’elle allait venir. Tout ceci ne pouvait amener qu’à la seule conclusion logique : il y avait un traître… Ou leurs ennemis avaient les moyens d’obtenir sur le SHIELD des informations confidentielles. Natalia savait que, dans l’histoire récente de l’organisation, elle avait connu de profonds changements, notamment en devenant provisoirement le HAMMER, sous la gestion de Norman Osborn. Ce dernier avait formé la Cabale, une organisation secrète regroupant des dirigeants criminels, afin de pouvoir mieux les contrôler et les organiser. Fatalis avait fait partie de cette organisation, tout comme l’Asgardien Loki. Qu’est-ce que Fatalis avait bien pu faire pendant ce temps ? Il avait eu tout le temps nécessaire pour reprendre le pouvoir en Latvérie, et aussi pour profiter de l’arrogance de Norman Osborn pour le piéger.
Cette opération était un désastre, mais, si Natalia parvenait à sauver la jeune femme captive, alors elle n’aurait peut-être pas tout échoué. Pour l’heure, cette étrange moto était étrangement maniable et intuitive, très ergonomique. Natalia trouvait rapidement les commandes, et entendit Uqora se rapprocher d’elle, lui montrant d’autres fonctionnalités.
« Regardez, j'vais vous montrer un truc sympa... Si vous actionnez cette commande, là... »
Natalia vit une barrière d’énergie turquoise filer dans le dos d’Uqora, frappant une motoneige qui s’était rapprochée. La barrière formait comme une sorte de mur, et heurta la motoneige, faisant exploser cette dernière quand elle rentra en contact avec son réservoir d’essence.
« Oh… »
C’était… Impressionnant ! Uqora lui expliqua ensuite que la barrière suivait les mouvements de la moto. Ainsi, si elle « dérivait », la barrière gagnerait en amplitude, permettant ainsi de riposter face à leurs poursuivants, dont le sballes continuaient à les suivre.
« Ha ha ! Allez, essayez pour voir ! »
Esquissant un léger sourire, Natalia appuya donc sur le bouton, et vit un voyant s’allumer, indiquant probablement que la barrière fonctionnait. Elle freina alors, et bougea son corps sur la gauche, se rapprochant de la glace. La moto décrivit une courbe, et elle constata que, effectivement, la barrière la suivait. Tournant la tête, elle vit une autre motoneige éviter le projectile, s’encastrant au milieu d’arbres d’une petite forêt à proximité.
« Bravo ! la complimenta Natalia. Maintenant, il… »
Natalia n’eut pas le temps d’achever ce qu’elle avait à dire qu’un autre élément perturbateur se décida à les embêter : un hélicoptère d’assaut latvérien (http://img110.xooimage.com/files/b/9/d/niky_e_04-48f0890.jpg) ! Il jaillit à côté d’elles, un puissant projecteur venant les englober.
« Attention ! »
Bouclier ou non, Natalia ne voyait pas comment l’atteindre, à moins que cette mot one dispose d’une fonctionnalité permettant de lancer des missiles depuis le pot d’échappement… Comme celle de Chuck Norris. L’hélicoptère usa ses canons, et de puissantes balles fusèrent vers elles, provoquant à chaque fois des détonations assourdissantes. De véritables gatlings. Vu leur impact, Natalia devina, sans trop se tromper, qu’il s’agissait de munitions antichars. Petit, l’hélicoptère était très maniable, mais, à cause de la tempête, il était contraint de voler à basse altitude.
Natalia accéléra davantage, atteignant le bas de la pente, et fila dans un canyon, serpentant au milieu d’épaisses montagnes. D’autres motoneiges s’étaient également élancées depuis la base pour les traquer, mais l’hélicoptère était obligé de contourner le défilé. Il se retrouva ainsi pile devant elle, et Natalia avisa, sur la droite, l’entrée d’une grotte.
« Vite, par ici ! » s’époumona-t-elle.
Les balles rugirent à nouveau, mais Natalia eut juste le temps de rentrer dans la grotte, et ralentit rapidement.
« J’ignore ce qui te rend si précieuse, mais ces gens tiennent beaucoup à toi… »
-
- Attention !
Uqora, ne connaissant pas bien ce monde, ne s'attendait certainement pas voir un hélicoptère par ce temps. Celui-ci les pris rapidement en chasse et elles durent fuir vers un canyon enneigé, toujours poursuivies par les motoneiges. Lorsque l'engin volant leur fit soudainement face, prêt à faire feu, les deux motardes eurent tout juste le temps d'éviter les projectile en pénétrant une grotte, en partie camouflée par le manteau neigeux. Elles ralentirent et coupèrent la barrière de lumière, juste histoire de ne pas mener leurs ennemis directement à elles, en leur permettant de suivre le tracé. En revanche, Uqora alluma ses phares pour y voir plus claire, s'enfonçant plus profondément. Peut être y avait-il un autre accès vers l’extérieur, quelque part.
- J’ignore ce qui te rend si précieuse, mais ces gens tiennent beaucoup à toi…
- Je m'en serais bien passée à vrai dire...
Elles continuèrent de rouler, le moteur en silencieux, jusqu'à ce qu'elles atteignent une vaste caverne, éclairée naturellement par la lumière du jour via un réseau de cristaux. On pouvait également sentir une courant d'air, indiquant la présence d'une autre sortie.
- Je pense qu'on peut faire une petite pause, le temps que ça se calme un peu dehors...
Coupant le moteur, Uqora défragmenta son engin pour lui rendre son apparence de simple témoin. Elle alla ensuite s’asseoir sur un rocher dans un coin, en s'adossant contre la paroi et fermant les yeux.
- Quelle journée de folie... Je suppose que je peux vous expliquer ce que je suis, maintenant... Vous feriez mieux de vous asseoir vous aussi, parce que ça va peut être être un peu dur à avaler pour vous, je pense...
Elle attendit qu'elle se pose dans un coin près d'elle à son tour, avant de commencer doucement, par les bases.
- Vous connaissez sans doute les Intelligences Artificielles, ces programmes créés de toutes pièces par l'homme pour imiter l'intelligence humaine, mais avec toutefois des contraintes. Des contraintes qui obligent une IA à obéir à son concepteur et, plus largement, à ses codes de programmations. Maintenant, imaginez des programmes encore plus évolués que les IA, d'une complexité telle que même le plus génial des programmeur existant pourrait passer sa vie à écrire son programme, sans jamais pouvoir atteindre ce niveau. Des programmes capables de s'auto générer, d'apprendre par eux même et indépendants de la volonté des concepteurs. Ces programmes, on les nomment Algorithmes Isomorphes, un terme scientifique utilisé aussi bien sur Terre que sur Terra. Mais si sur le premier monde, il s'agit encore d'une théorie utopique, sur Terra, de tels programmes existent bel et bien. En abrégé, on les appelle également Iso, et c'est ce que je suis.
Uqora fit une petite pause, pour laisser à Natalia le temps d'intégrer cette information, avant de poursuivre son bref exposé.
- Dans les faits, les Iso n'ont pas été créés par l'homme. En fait, ils existaient avant même la création des premiers ordinateurs. Ce que vous nommez "réseau informatique mondial" est en réalité un plan dimensionnel, parallèle au votre et relier à des interfaces tels que les ordinateurs et tablettes. Le moindre petit programme basique a une forme humanoïde dans cet univers. Les ordinateurs font offices d'îles digitales et les supercalculateurs, de mondes fermés au milieu d'un océan virtuel. Mais avant que l'homme ne crée tout ça, notre univers était stérile. Tout ce qu'il y avait à par l'océan d'énergie, c'était des monts et des plaines de roches noires, balayés par des orages permanents. Les premiers Iso étaient à l'époques l'équivalant de vos hommes de cro-magnon. Et malgré leurs avancées technologiques, les Tekhanes ne nous ont découvertes que très tardivement. Mes parents ont fait partie de la première génération d'Iso à être éduqués par les conceptrices Tekhanes, pour qu'elle puisse à son tour nous enseigner, et ainsi de suite...
Elle fit une nouvelle pause, avant de conclure enfin.
- Pour résumer, les Iso sont, à tout point de vu, des êtres humains vivant sur un plan numérique. On est aussi intelligents et indépendant que ces derniers, et on peut se reproduire, comme n'importe quelle espèce vivante. Le fou furieux de tout à l'heure doit être l'un des rares sur Terre à savoir que les Iso existent. Et s'il a souhaité me capturer, ce doit être parce que je suis l'Iso la plus douée au combat, tout du moins à Tekhos. Mais vouloir réécrire une Iso, c'est comme vouloir réécrire un être humain. C'est criminel et immoral.
-
Elles étaient relativement à l’abri dans cette grotte. Elle était isolée et reculée, et Natalia estima donc, comme Uqora, que c’était là une bonne occasion de faire une pause. Black Widow descendit donc de sa moto, qui se disloqua alors rapidement, se défragmentant, pièce par pièce, sous ses yeux, comme si elle n’était constituée que de pixels numériques qui, par une quelconque invention, avaient réussi à prendre forme dans le monde réel. Elle regarda ensuite Uqora, et cette dernière entreprit de lui expliquer qui elle était. Natalia, qui n’était jamais avare d’informations, entreprit de s’asseoir à côté d’elle, sa combinaison protégeant plus ou moins bien ses fesses du froid du rocher plat sur lequel elle se posa.
Uqora lui expliqua être une sorte de variante supérieure à une IA, une ISO, acronyme pour « Algorithme Isomorphe ». Le terme lui disait vaguement quelque chose, mais, sur Terre, toutes les expériences menées par le SHIELD sur les intelligences artificielles, au sens large du terme, avaient été mises en branle depuis l’apparition d’Ultron. Ce qu’Uqora disait, d’ailleurs, rappela à Widow le terrible robot invincible : une machine qui était suffisamment intelligente pour dépasser sa programmation de base. Cependant, l’ISO n’avait pas de programmation initiale, et était comme une sorte d’être vivant née à partir de la technologie et de l’informatique. Pour Natalia, qui n’était pourtant pas la plus idiote des femmes, tout cela était extrêmement complexe, et, si elle n’avait pas vu en personne les motos lumineuses se défragmenter, elle aurait cru à un délire d’alcoolique. Ainsi donc, la technologie avait constitué une sorte de dimension parallèle, à partir duquel des êtres numériques intelligents pouvaient naturellement émerger ? C’était... Impressionnant. Mais était-ce, fondamentalement, si impensable que ça ? La technologie n’avait-elle pas évolué au point qu’Internet constituât, maintenant, un monde à part ? Un monde numérique, avec ses capitales, ses rues, ses points forts ? La Toile était devenue quelque chose d’extrêmement complexe, mettant simultanément en connectivité des millions et de smillions de machines, dans un univers qui gommait les frontières physiques. Une véritable révolution numérique. Le phénomène devait être encore amplifié davantage sur Tekhos.
C’était délirant, mais Natalia était habituée aux choses délirantes. Les archives du SHIELD étaient remplies à ras bord de faits divers et d’histoires incompréhensibles, de paradoxes temporels et de voyages dimensionnels.
« Pour résumer, les Iso sont, à tout point de vue, des êtres humains vivant sur un plan numérique. On est aussi intelligents et indépendant que ces derniers, et on peut se reproduire, comme n'importe quelle espèce vivante. Le fou furieux de tout à l'heure doit être l'un des rares sur Terre à savoir que les Iso existent. Et s'il a souhaité me capturer, ce doit être parce que je suis l'Iso la plus douée au combat, tout du moins à Tekhos. Mais vouloir réécrire une Iso, c'est comme vouloir réécrire un être humain. C'est criminel et immoral. »
Natalia hocha lentement la tête. C’était visiblement à elle de parler, maintenant...
« D’accord, Uqora. Je vais accepter l’idée que tu sois un être vivant numérique... Moi, je travaille pour une organisation militaire, le SHIELD, et celui qui t’a capturé est un terroriste. Mon agence combat les individus de ce genre, et, de manière plus générale, cherche à traiter de tous les phénomènes surnaturels et paranormaux... Ce que tu es, sur notre monde. Nous voulons protéger les personnes comme toi, soit en leur permettant de revenir chez eux, soit en leur permettant de s’insérer socialement dans notre monde. »
Elle ménagea une courte pause, et reprit ensuite :
« Nous menons une enquête contre un réseau terroriste qui vise à obtenir de Terra des technologies ou des êtres vivants afin de les exploiter sur Terre. C’est un vaste réseau, et ce que j’ai vu dans la base confirme qu’il est soutenu par au moins un État-voyou. »
La Latvérie... Natalia avait clairement vu des caisses d’armement portant le signe de l’État européen. La Latvérie, terre du Docteur Fatalis, était officiellement une démocratie depuis que le tyran avait été chassé, mais Fatalis restait encore très populaire là-bas. De fait, sa chute avait été très mal perçue par sa population, car, malgré son arrogance et sa démence, Fatalis avait amélioré les infrastructures latvériennes, et l’économie locale. Pour eux, la démocratie n’était qu’un mensonge inventé par les Occidentaux pour affaiblir la Latvérie et permettre aux Américains de les piller. Natalia ne se faisait pas d’illusions sur le retour de Fatalis au pouvoir.
« Il est probable qu’ils cherchent à se constituer leurs propres ISO, afin de contrôler le réseau numérique mondial... Ces gens sont des fanatiques et des malades mentaux, qui veulent tout contrôler... Ils n’ont pas eu énormément le temps de t’étudier, mais ils en ont probablement eu assez pour poursuivre leurs recherches. Je crois que nous allons avoir besoin de ton aide, Uqora. Il faut mettre fin à leurs tentatives de créer des ISO. »
C’est en ce sens qu’Uqora pourrait les aider... Natalia frissonna alors. Même avec sa combinaison, il faisait terriblement froid.
« Tu... Hum... Est-ce que tu ressens le froid, Uqora? »
C’était une question qui n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait préalablement dit. Black Widow voulait se renseigner sur cette femme, et comprendre un peu mieux comment elle fonctionnait.
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L'Iso avait finie d'expliquer ce qu'elle était, dans les grandes lignes, histoire de simplifier un peu. Dans l'ensemble, Natalia semblait avoir compris, et entreprit à son tour de lui expliquer deux ou trois petites choses sur son propre compte.
- D’accord, Uqora. Je vais accepter l’idée que tu sois un être vivant numérique... Moi, je travaille pour une organisation militaire, le SHIELD, et celui qui t’a capturé est un terroriste. Mon agence combat les individus de ce genre, et, de manière plus générale, cherche à traiter de tous les phénomènes surnaturels et paranormaux... Ce que tu es, sur notre monde. Nous voulons protéger les personnes comme toi, soit en leur permettant de revenir chez eux, soit en leur permettant de s’insérer socialement dans notre monde.
Uqora hocha la tête, comprenant que, si elle souhaitait retourner de là où elle venait, ce SHIELD semblait être le seul organisme de ce monde capable de l'y aider. De manière plus général, il semblait également en charge de tout ce qui était, sur Terra, parfaitement normal, mais qui sur Terre, était inhabituel. D'un autre coté, à moins que le SHIELD soit capable de créer une faille dimensionnelle à la fois vers Terra et vers le plan numérique, elle ne voyait pas vraiment comment retourner chez elle... La femme continua de parler sur son enquête en cours, avant de parler de leur ennemi.
- Il est probable qu’ils cherchent à se constituer leurs propres ISO, afin de contrôler le réseau numérique mondial... Ces gens sont des fanatiques et des malades mentaux, qui veulent tout contrôler... Ils n’ont pas eu énormément le temps de t’étudier, mais ils en ont probablement eu assez pour poursuivre leurs recherches. Je crois que nous allons avoir besoin de ton aide, Uqora. Il faut mettre fin à leurs tentatives de créer des ISO.
- Le principe du système parfait, c'est qu'il est impossible à atteindre. Les Tekhanes s'en sont rendues compte et nous ont engagées pour combler leurs lacunes. Comme je l'ai dis, il est impossible de créer ou de réécrire un Iso... A moins qu'ils aient déjà découverts les Iso Terriens et qu'ils les éduquent, comme on éduque des enfants dans des écoles, avec leur propre vision de l'univers. Dans ce cas, le fait qu'ils aient choisis de m'enlever plutôt qu'un autre prend tout son sens. Ce n'était pas pour tenter de me réécrire, mais pour étudier mes techniques de combat, afin de les leur enseigner... Des Iso parfaitement entraînés sont capables de vaincre des pare-feux et des virus les doigts dans le nez.
C'était selon l'Iso l'hypothèse la plus probable. Cependant, les Iso de ce monde n'étaient peut être pas aussi évolués que ce de Tekhos, écart de technologie oblige. Il y'avait donc une chance pour que les concepteurs les éduquant doivent au préalable programmer leur équipement, sur le model de celui d'Uqora. La femme lui demanda alors une chose à peu étrange, ce à quoi son interlocutrice répondit en premier lieu en penchant la tête de coté.
- Tu... Hum... Est-ce que tu ressens le froid, Uqora ?
- Et bien... A Omega City, ma ville numérique natale, il n'y a pas de température, du coup on a ni chaud, ni froid. Il n'y a pas d'odeur non plus. Ce sont des éléments naturels qui n'ont pas leur place dans mon univers. Il y'a tout de même du vent, généré par les orages, et si on à pas l’odorat, nous avons tout de même les autres sens. Si j'avais été matérialisée par un scanner Tekahan, je serais devenue parfaitement humaine, avec quelques pouvoirs en plus... Mais là, c'est comme si j'étais restée numérique sur un plan réel. Si vous étiez passée par cette faille, vous serez restée humaine sur mon plan...
Cette possibilités soulevait en effet quelques problèmes. Natalia aurait été, si cela lui était arrivée, la seule à saigner en ce prenant le tranchant d'un disque, et il lui aurait été impossible de se soigner. C'était pour cela que les Tekhanes avaient créées des scanners de transferts, afin de faciliter le changement d'état entre numérique et réel. Il était néanmoins vrai qu'aucun Iso avait tenté l’expérience.
- Donc, à moins que vous soyez capable de créer une faille pour me renvoyer dans mon univers, je crains d'être bloquée ici pour un moment, car emprunter un scanner n'aura pour ainsi dire aucun effet, n'étant pas vraiment organique.
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Dans cette grotte, Natalia se reposait, tout en en profitant pour se renseigner sur Uqora. Cette soirée avait été particulièrement rude et mouvementée. Après son combat contre cette espèce de soldat-mercenaire, puis la fuite dans la région avec ces espèces de motos futuristes, Natalia avait besoin de faire le point. Machinalement, elle tenta de contacter ses alliés, mais seule la neige et le brouillard répondirent à ses tentatives de communication. Les parois de la grotte étaient trop solides, et la tempête trop forte dehors pour entendre quoi que ce soit. Uqora entreprit de lui expliquer que, selon elle, l’HYDRA, ou la Latvérie, voulaient l’utiliser comme prototype, comme cobaye, afin d’éduquer leurs propres ISO. Concernant Fatalis, ou encore le niveau technologique très avancé de l’HYDRA, Natalia supposait qu’Uqora voyait juste... D’une manière ou d’une autre, ces gens hautement peu recommandables avaient dû entendre parler des ISO, et avaient essayé de reproduire les conditions informatiques ayant permis de les obtenir. Natalia préférait ne pas trop imaginer ce qu’une personne avec l’égo surdimensionné de Fatalis pourrait faire avec de tels individus.
Elle lui expliqua ensuite qu’elle ne ressentait pas le froid, ici, car elle était venue dans cette réalité, tout en conservant ses spécificités numériques. Natalia avait l’impression d’être dans l’un de ces films où les réalisateurs s’amusaient à mélanger personnages de fictions et personnages réels. Les personnages de fiction conservaient leurs propres caractéristiques, et c’était le cas pour Uqora. Natalia acquiesça donc, et Uqora enchaîna, sur une forme de conclusion de tout ce qu’elle venait de dire :
« Donc, à moins que vous soyez capable de créer une faille pour me renvoyer dans mon univers, je crains d'être bloquée ici pour un moment, car emprunter un scanner n'aura pour ainsi dire aucun effet, n'étant pas vraiment organique. »
Natalia hocha lentement la tête.
« Nous pourrons toujours te ramener auprès des Tekhanes, Uqora. Je pense qu’elles seront mieux placées que nous pour t’aider à revenir dans ton plan... »
Le SHIELD avait officieusement contact avec Terra et les puissances étatiques s’y trouvant, notamment Tekhos. Il existait un vaste trafic d’armes entre des criminels terriens et des criminels terrans, et, dans la mesure où ce trafic portait surtout sur des technologies tekhanes, le SHIELD avait dû se rapprocher, afin d’essayer de mener une action interplanétaire pour démanteler ce vaste trafic. Est-ce qu’il y avait un lien ici ? Natalia le pensait, car c’était bien dans le cadre de cette vaste enquête que le SHIELD avait attaqué cette base terroriste.
« Mais, pour l’heure, il vaut effectivement mieux que tu restes avec nous. D’après ce que j’ai vu, l’un des hommes derrière ceux responsables de ta capture est le Docteur Fatalis... C’est un tyran mégalomane, mais aussi un prodigieux scientifique, qui mélange magie et technologie. Il est tout à fait capable, je le crains, de parvenir à créer des ISO en développant un système informatique très avancé... Et je n’ose imaginer les ravages que ce malade pourrait faire en parvenant à se faire obéir de personnes comme toi... »
Uqora lui avait certifié qu’il était impossible de créer des ISO, mais Natalia connaissait la mégalomanie de Fatalis... Une chose que les grands scientifiques de la Terre partageaient souvent, que ce soit Luthor, Richards, ou encore Pym... Sans parler de Tony Stark. Pym lui-même n’avait-il pas conçu Ultron ? Natalia ne voulait surtout pas que Fatalis se constitue une sorte d’Ultron-bis par le biais de ces ISO. Ce faisant, il faudrait protéger Uqora.
« Il tentera de te reprendre... »
Et il fallait aussi qu’elle comprenne ce qui lui était arrivé dans la base, quand le ninja cybernétique, Sundowner, avait réussi à la neutraliser en formulant une série de chiffres... C’était un autre problème qu’elle allait devoir résoudre quand elle en aurait l’occasion.
« Alors, on va te protéger... Si tu veux de moi comme garde du corps. »
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- Nous pourrons toujours te ramener auprès des Tekhanes, Uqora. Je pense qu’elles seront mieux placées que nous pour t’aider à revenir dans ton plan... Mais, pour l’heure, il vaut effectivement mieux que tu restes avec nous.
L'Iso hocha la tête, bien que septique. Elle doutait fortement que les Tekhanes puisse la renvoyer dans son univers via les scanners, ces derniers n'étant conçus que pour détecter les êtres biologiques, et non pas les êtres mécaniques ou numériques.
- D’après ce que j’ai vu, l’un des hommes derrière ceux responsables de ta capture est le Docteur Fatalis... C’est un tyran mégalomane, mais aussi un prodigieux scientifique, qui mélange magie et technologie. Il est tout à fait capable, je le crains, de parvenir à créer des ISO en développant un système informatique très avancé... Et je n’ose imaginer les ravages que ce malade pourrait faire en parvenant à se faire obéir de personnes comme toi...
Bien qu'Uqora ait dit plusieurs fois qu'il était impossible de créer des Iso, ce n'était pas tout a fait vrai. Certes, on ne pouvait pas les créer de toutes pièces, mais il était toutefois possible de créer les conditions propices à leur naissance naturelle. Bien que les Tekhanes y soient parvenue malgré elles, sans même s'en rendre compte, ce Fatalis pouvait parfaitement y parvenir en étudiant leur technologie. Surtout s'il utilisait un réseau de Supercalculateur Quantiques pour ses recherches. Mais de là à dire qu'il pouvait rencontrer ses Iso via une virtualisation de sa part, ou une matérialisation de la leur, c'était sans doute prématuré. A moins qu'ils soit également parvenu, d'une manière ou d'une autre, à obtenir les plans d'un scanner.
- Il tentera de te reprendre... Alors, on va te protéger... Si tu veux de moi comme garde du corps.
- S'il veut me récupérer, il lui faudra envahir votre base... Et vu comment ils ont investit le supercalculateur de Tekhos, avec tant de facilité, je ne pense pas que la mégapole soit la cachette idéale pour moi...
Uqora se doutait qu'elle ne pourrait pas rentrer chez elle avant un long moment, donc quitte à rester un certain temps sur ce monde, autant être en sécurité. Et de préférence à proximité des portails vers Terra. Hors, si ce SHIELD connaissait les Tekhanes, cela voulait dire qu'une de leur base devait être située à Seikusu, le seul endroit de cette planète avec des Portails en masse vers Terra.
- Mais avant ça, il va d'abords falloir se sortir de cette situation, et j'imagine qu'ils n'abandonneront pas les recherches... Il y'a un moyen de contacter le super vaisseau que j'ai vu dans le ciel, tout à l'heure ?
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« S'il veut me récupérer, il lui faudra envahir votre base... Et vu comment ils ont investit le supercalculateur de Tekhos, avec tant de facilité, je ne pense pas que la mégapole soit la cachette idéale pour moi... »
Natalia était d’accord avec cette analyse. Fatalis était un personnage extrêmement dangereux, l’un des plus importants ennemis du SHIELD, ainsi qu’une personne activement recherchée par le gouvernement des Etats-Unis, et par tous leurs alliés. La Cour pénale internationale avait lancé sur lui un mandat d’arrêt depuis que la Latvérie avait choisi de la rejoindre… Une adhésion de façade, bien évidemment, tout comme la pseudo-démocratie qui, officiellement, régnait désormais en Latvérie. Tout cela pour en arriver au constat qu’Uqora était en danger, et que, pour l’heure, seul le SHIELD pouvait véritablement la défendre, dans la mesure où le Docteur Fatalis était un ennemi bien connu des agents du SHIELD. Le SHIELD l’avait affronté à plusieurs reprises, que ce soit lors d’opérations militaires en Latvérie, ou avec l’aide des Quatre Fantastiques ou des Avengers. Fatalis était un ennemi de longue durée, qui avait voyagé dans le temps, et percé bien des mystères scientifiques. Un impressionnant génie criminel pour un homme aussi arrogant qu’intelligent.
Widow acquiesçait donc à l’avis d’Uqora, qui s’empressa de poser une autre question :
« Mais avant ça, il va d'abords falloir se sortir de cette situation, et j'imagine qu'ils n'abandonneront pas les recherches... Il y'a un moyen de contacter le super vaisseau que j'ai vu dans le ciel, tout à l'heure ? »
Natalia, pour toute réponse, sortit son communicateur, mais les nuages lui répondirent encore.
« La tempête brouille toutes nos communications, soupira-t-elle, en rangeant le communicateur. Il va falloir attendre que la tempête se lève… »
Black Widow se rapprocha du rebord de la grotte. Le vent continuait à souffler. On n’y voyait pas à plus de cinq mètres, et Natalis avait que des patrouilles de l’HYDRA devaient se tenir dehors, ou des robots de Fatalis. Capturer l’ISO était au cœur de la mission de Fatalis, c’était l’objectif principal recherché… Et il y avait ce cyborg que Natalia avait affronté, ce Sundowner… Un individu puissant, qui avait prononcé une énigmatique litanie de chiffres… Black Widow avait appris à compartimenter ses pensées et ses émotions, mais la perspective d’en savoir plus sur son passé était trop bonne pour la laisser passer… Oui, Natalia était tentée de s’enfoncer dans la neige, de retrouver ce mystérieux individu, et de l’appréhender. L’HYDRA avait toujours eu un cran d’avance sur le SHIELD au niveau de la guerre des informations. Dieu seul sait si elle aurait encore un jour la possibilité de retrouver ce cyborg…
Mais, d’un autre côté, sortir était particulièrement risqué, si ce n’est suicidaire. La tempête était tout simplement trop forte… Les deux filles étaient coincées ici, et, alors que Natalia allait se résigner à s’asseoir, elle entendit soudain des voix, et vit, couvrant la tempête, des lueurs et des faisceaux lumineux jaillir.
« Bon sang ! Ils se rapprochent ! »
Ce n’était pas des soldats, mais pire encore… Des robots de combat (http://img110.xooimage.com/files/4/c/a/39b479960a3c3f28c...5938fd62-4aa222b.jpg) fendaient la neige, leurs visières rouges luisant dans la nuit. Natalia se retourna alors.
« Il faut qu’on parte, vite ! »
Pas dehors, bien sûr, mais en s’enfonçant dans la grotte. Ces robots étaient envoyés par Fatalis, et ne craignaient pas le froid. C’était logique, en un sens : le Docteur Fatalis n’allait pas abandonner si facilement sa précieuse proie…
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- La tempête brouille toutes nos communications. Il va falloir attendre que la tempête se lève…
Uqora hocha la tête, comprenant qu'il lui faudra prendre son mal en patience. Tout en se réinstallant sur son rocher, elle se demanda comment elle allait vivre une fois dans cette base. En un sens, se retrouver de l'autre coté de l'écran était pour elle une occasion unique d'étudier et d'apprendre le mode de vie des concepteurs. Peut être pourra t-elle également se fondre parmi eux. Ou bien alors restera t-elle enfermée dans cette base, pour des raison de sécurité ? Hum... difficile à dire. Mais toute à ses réflexions, elle entendit alors, tout comme Natalia, des voix externe... des voix quasiment robotiques. Et, en étendant sa perception, sentit une présence informatique.
- Bon sang ! Ils se rapprochent ! Il faut qu’on parte, vite !
Mais Uqora l'arrêta en tendant son bras et secoua la tête.
- Fuir comme ça ne servira à rien. Etant des robots, ils ont dû détecter notre présence via ma signature numérique. Toutefois, on a une chance de les semer si on leur envois... plusieurs signaux...
En se concentrant un peu, Uqora parvint à détecter cinq présences. De fait, elle retira de nouveau son disque et pianota dessus rapidement, avant de le poser au sol. De celui-ci, se matérialisa alors quatre clones d'Uqora, qui prirent forme les uns après les autres et restèrent stoïques devant l'originale. Elles possédaient la même signature numérique, ce qui était l'objectif principal. L'Iso leur ordonna de se disperser dans la grotte avant de se retourner vers la rousse.
- Ils seront obligés de se séparer pour trouver la bonne "moi". On devrait donc rencontrer un effectif réduit, si jamais on tombe sur eux. Et mes clones sont tout aussi capables de se battre que moi.
Uqora récupéra son disque, avant de suivre Natalia à pied. Malheureusement, c'était là la condition pour rester aussi discrètes que possible...
-
Une raison supplémentaire de détester Fatalis : Natalia haïssait les robots. Elle apercevait leurs lueurs rouges en train de fendre la neige, comme de sinistres Terminators (elle avait vu les films), bravant la tempête sans encombre. Ils n’étaient pas sensibles au froid, après tout, même si Widow supposait que ce froid extrême, couplé à ce temps pourri, pouvait très bien endommager certains de leurs circuits. Néanmoins, elle n’allait guère pouvoir se reposer uniquement là-dessus, et, alors qu’elle envisageait une stratégie, Uqora se proposa, pour perturber les capteurs électroniques de leurs chasseurs, afin de les envoyer sur de fausses pistes, en générant des leurres. Natalia, qui avait globalement compris le plan, hocha la tête :
« C’est un bon plan. »
Elle vit alors Uqora générer quatre autres versions d’Uqora, des clones virtuels, destinés à perturber les robots.
« Ils seront obligés de se séparer pour trouver la bonne "moi". On devrait donc rencontrer un effectif réduit, si jamais on tombe sur eux. Et mes clones sont tout aussi capables de se battre que moi. »
Un léger sourire vint éclairer les lèvres de Natalia.
« Pas mal, ton astuce... »
Les deux femmes s’enfoncèrent ensuite dans la grotte. Impossible d’avoir une carte GPS de la région, même les puissants satellites-espions du SHIELD ne parvenaient pas à traverser l’épaisse tempête. Parfois, même avec la meilleure technologie au monde, on ne pouvait que se heurter face aux obstacles naturels. En chemin, Natalia repensait encore à ce désastre dans la base, face à ce soldat-cyborg, et à cette phrase qu’il avait prononcé. Dans sa tête, Natalia savait ce qui s’était passé. Un blocage inconscient. Une technique très utilisée pendant la Guerre Froide, qui avait fait l’objet de multiples programmes d’expérimentation, aussi bien par les Russes que par les Américains, en se reposant sur les dernières avancées en matière de psychologie et de psychanalyse. La CIA, par exemple, avait développé le programme MK-Ultra, dont le but était tout simplement de créer des espions qui ignoraient eux-mêmes être espions, par le biais de suggestions inconscientes. De tels programmes avaient eu bien des aspects différents : expériences sur des enfants pour développer des agents dormants, sur des adultes en manipulant leurs rêves... Toute une série d’horreurs ayant généralement abouti à des échecs avortés et à des malades mentaux à l’esprit complètement fracassé... Mais, dans certains cas, derrière la vérité officielle et ce que le gouvernement avait accepté de divulguer au public, il y avait eu des succès. Des individus totalement insérés dans la société, qui, sous l’impulsion d’un signal, devenaient alors des kamikazes se faisant sauter. De quoi en écrire des thrillers.
La formule de Sundowner, ces quelques syllabes, avait bloqué Natalia, et, maintenant, son calme légendaire était perturbé par des souvenirs énigmatiques, qui étaient plus des flashs qu’autre chose. Elle, la super-espionne légendaire, en quête de son passé, et qui avait rejoint le SHIELD dans le but de découvrir ce qu’on avait fait sur elle... Et ce Sundowner avait peut-être la réponse.
« Sois prudente, c’est une zone fragile... »
Elles venaient d’arriver dans une sorte de grotte cristalline, faite d’eau congelée, formant une glace brillante, donnant l’apparence du cristal. Natalia avançait prudemment sur cette sorte de banquise. Le sol craquait sous ses pas, et, pour essayer de détendre un peu l’atmosphère, elle fit une tentative d’amorcer la conversation :
« Qu’est-ce que tu comptes faire, Uqora ? Je veux dire... Tu viens d’une sorte de monde informatique, numérique, qui doit être très différent du nôtre. Quand toute cette histoire sera derrière nous, et que tu seras protégée... Est-ce que tu comptes revenir là d’où tu viens, ou rester sur Terre ? »