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Trois semaines plus tôt :
Lucy ?
Ouais ?
Quand est-ce qu'on va s'installer chez l'Ordre ?
Eh bien... Dans pas longtemps normalement, avec l'arrivée de Nana, je dois avouer que j'ai un mauvais pressentiment...
Tu penses qu'elle les aide ?
Non, je doute pas de son honnêteté. Mais elle a bien pu se faire suivre, naïve comme elle est...
Donc tu es en danger ?
Avec ton pouvoir de téléportation, et le fait qu'on peut vite arriver à une faille et changer de monde, je pense pas. Par contre, il faudra que tu sois réactive. Je pense pas qu'ils m'envoient une autre diclonius, après le dernier fiasco. Excepté l'armée, je vois pas vraiment qui ils pourraient envoyer. Un sniper peut-être...
Deux jours après :
Allô ?... Oui.... Je vois. Y a-t-il une organisation là-bas ?... Passez-la moi immédiatement !
De nos jours :
Lucy et Amélie venaient juste de rentrer du lycée Mishima, toujours portant leurs bonnets. Cela leur avait valu beaucoup de moqueries. Au début en tout cas. Jusqu'à ce qu'un de ceux qui avait voulu le retirer s'était retrouvé avec un œil au beurre-noir venu de nulle part. Depuis, plus personne ne les avait critiqué, même les professeurs qui, connaissant la nature d'Amélie et se méprenant sur celle de Lucy, ne leur disait rien en cours. D'ailleurs, seules Ata et Inori, au sein du lycée, connaissait son secret. Et certainement aussi la sœur d'Andizia, dont les deux filles avaient oublié le nom, et qu'elles n'avaient jamais croisé. Cela la foutait assez mal du point de vue de la diclonius, car il s'agissait de leur contact avec l'Ordre sur Terre. Cependant, les deux filles n'avaient jamais eu besoin de contacter l'Ordre, et vice-versa.
A peine rentrées, la diclonius annonça qu'elle allait se doucher, tandis que la Neko resta affalée devant le canapé à regarder des émissions télévisées sans intérêt. Amélie aimait bien le concept de la vidéo, qui n'existait pas à Terra. C'est certainement une des choses qui lui manquera lorsqu'elles habiteront définitivement à Terra. Même si elle ferait quelques allers sur Terre, les deux filles passeraient certainement le plus clair de leur temps à combattre des ennemis pour libérer des esclaves, peut-être à essayer de les libérer mentalement ensuite comme la diclonius avait fait pour elle. C'est vrai qu'il lui avait fallu un petit moment pour perdre ses habitudes d'esclaves. Et puis, elle était avec Lucy... C'était ce qui comptait le plus pour elle. Même si celle-ci avait demandé du temps pour réfléchir à une suite possible dans leur relation, Amélie sentait qu'il était toujours possible que...
Le son de la sonnette interrompit le fil de ses pensées. Qui cela pouvait bien être ?
Tu attends quelqu'un ? cria-t-elle à l'attention de la diclonius, encore en train de se doucher.
Nan, mais va ouvrir. J'arrive dans pas longtemps.
La jeune Neko se leva donc, enfila son bonnet pour cacher ses attributs félins et ouvrit la porte.
Oui ?
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« Le truc, Natalia, c’est de s’adapter en fonction du gus qu’on a devant soi... C’est là que réside le secret, tu saisis ? »
Natalia hocha lentement la tête. Pour une fois, c’était elle qui conduisait, laissant l’agent spécial Lloyd (http://aenaluck.deviantart.com/art/For-the-first-time-with-new-techniques-326833640?q=gallery%3Aaenaluck%2F38906604&qo=46) donner ses instructions, tout en donnant ses commentaires sur le cul des passants qu’il voyait sur le trottoir. Lloyd portait ses éternelles Ray Ban, et les abaissait parfois pour inspecter le dossier qu’il avait sur ses chevilles. On pouvait notamment y voir une série de clichés, montrant deux lycéennes dans leurs uniformes, avec des bonnets sur la tête. On aurait presque pu prendre ce couple pour un duo de pervers espionnant les minettes du lycée Mishima pour leurs productions pornographiques. Encore une preuve, s’il en était besoin, que le lycée Mishima était un épicentre de phénomènes bizarres.
Widow pilotait une grosse Chrysler 300C (http://img108.xooimage.com/files/c/6/8/chrysler-300-4562549.jpg), un véhicule qui était généralement l’une des voitures de fonction typiques du SHIELD. Elle était rapide, et, surtout, très résistante, avec une bonne tenue de route. Tout en roulant, Natalia pensait à la mission. Le dossier comprenait le rapport de l’infirmerie du lycée. Un homme avait embêté les deux filles, un garçon du lycée, mais aucun coup n’avait été porté... Le SHIELD avait alors agi, en se demandant si ces deux femmes n’étaient pas des mutantes, et leur appartement avait été mis sous écoute.
Il y a trois jours, la base souterraine du SHIELD, un bunker se situant sous la base militaire américaine située à proximité, Seikusu Base Camp, avait capté un étrange appel. Les deux femmes parlaient d’une organisation mystérieuse, l’« Ordre », ce qui ne disait absolument rien aux enquêteurs de l’organisme occidental. Elles avaient aussi parlé de « changer de monde », ce qui était très certainement une référence à Terra. Même au sein du SHIELD, les informations concernant Terra étaient classifiées, et uniquement réservés à certains agents bénéficiant d’une haute accréditation. Il fallait au moins être un agent de Niveau 6 pour accéder aux informations concernant Terra, ce que Natalia était, et ce malgré le fait qu’elle soit une rookie au sein du SHIELD. La jeune femme avait rapidement lu tous les ouvrages possibles concernant le SHIELD.
Elle savait ainsi que le SHIELD, dans sa version moderne, était une construction politique résultant des conséquences de la Seconde Guerre Mondiale et de la création de l’ONU. L’organisme avait eu pour tâche de traquer les criminels nazis qui s’étaient échappés dans le monde, et de démanteler une organisation criminelle qui avait profité de l’Axe pour se développer, l’HYDRA. L’HYDRA était une redoutable organisation criminelle, et, pendant toute la guerre froide, le SHIELD avait défié cette organisation. L’HYDRA existait toujours, actuellement, mais avait progressivement perdu de son influence, notamment au Japon, où la section japonaise de l’HYDRA avait toujours eu une certaine puissance.
Natalia avait cependant appris que le SHIELD était aussi l’émanation moderne d’une organisation encore plus ancienne, qui remontait jusqu’à l’Égypte antique et à Imhotep. On l’appelait « confrérie du Bouclier », et le Bouclier désignait alors une organisation secrète qui, de tout temps, avait cherché à protéger l’humanité contre les invasions extraterrestres. Le Bouclier avait fini par sombrer entre des querelles intestinales ayant opposé plusieurs factions différentes du SHIELD, certains groupes voulant continuer à œuvrer dans l’ombre, tandis que d’autres voulaient en profiter pour asservir l’humanité, afin de mieux protéger la Terre. La première faction avait réussi à l’emporter, et la conséquence concrète de cette bataille secrète avait été la formation du SHIELD, un organisme de défense paramilitaire dont l’influence, tentaculaire, ne cessait de croître.
« On y est... »
Natalia arrêta la voiture le long du trottoir.
« Qu’est-ce qu’on a sur elles ?
- Des nanas... Sans doute lesbiennes... De toute façon, elles sont trop jeunes pour moi.
- Tu ne t’arrêtes jamais, toi...
- Hey ! Comprends-moi, on m’amis dans les pattes une agente aussi froide que le Pôle Nord itself ! Il faut bien que je fasse sourire un peu... »
Natalia n’objecta rien devant ça, et le duo sortit de la voiture, puis entra dans l’immeuble. Ils manquaient d’informations sur ces deux femmes, mais il était maintenant avéré qu’elles avaient des pouvoirs... Au moins pour l’une d’entre elles. La procédure normale suivait ensuite son cours. Le SHIELD avait justement décidé de s’implanter à Seikusu pour essayer, dans la mesure du possible, de réguler l’inflation paranormale qui avait lieu dans cette dernière. Le duo grimpa les escaliers menant à l’appartement concerné.
« Cette fois, Natalia, je te laisse faire... Je reste en soutien, derrière. »
Lloyd portait un costume sans cravate, tandis que Natalia, elle, portait sa combinaison. Le duo ne savait pas trop à quoi s’attendre, avec cette histoire d’« Ordre », et la prudence était donc de rigueur. Natalia se rapprocha de la porte, semblable à d’autres portes. C’était un studio à la japonaise, accessible depuis une terrasse à l’extérieur. Le vent faisait légèrement remuer ses cheveux, et elle sonna à la porte, et attendit un peu. Lloyd restait dans un angle, ses Ray Ban toujours sur le nez.
La lycéenne leur ouvrit, avec un bonnet sur la tête. Sur toutes les photos qu’on avait d’elle, elle ne retirait jamais son bonnet, ce que Natalia avait noté... Et ce n’était pas normal. Le Japon était une société extrêmement policée, infiniment polie, où on se déchaussait en entrant dans les gens, et où on se décoiffait aussi. De plus, d’après ce qu’elle savait de l’incident qui avait conduit un jeune garçon à l’infirmerie, il avait tenté de retirer le bonnet de la femme.
« Oui ? » demanda-t-elle.
Natalia lui brandit sa carte du SHIELD sous le nez.
« Bonjour, Madame. Agent Natalia Romanov, du SHIELD...
- Agent Lloyd Dawkins… Yo. »
Natalia rangea sa carte, et enchaîna rapidement, sans laisser le temps à la femme de discuter :
« Nous souhaiterions vous parler d’un incident qui est survenu il y a quelques jours au lycée Mishima, où vous êtes scolarisée... »
Par ailleurs, le SHIELD savait aussi que les informations données par Lucy dans son dossier scolaire étaient fictives... Comme pour une bonne partie des élèves du lycée.
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Amélie tomba sur deux personnes, un homme avec des lunettes noires et une femme, habillée avec une espèce de combinaison de plongée... Sans le masque, le tuba et les palmes. En tout cas, c'est ce qui s'en rapprochait le plus. Ou alors c'était un "Cosplay", comme disait Lucy. Elle n'avait pas trop compris ce que c'était, mais cela pouvait en être un. Un cosplay... La femme était juste devant elle, alors qu'elle avait peine à voir l'autre. Qui pouvaient bien être ces personnes ?
Bonjour, Madame. Agent Natalia Romanov, du SHIELD... fit la femme, en lui montrant une carte.
Agent Lloyd Dawkins… Yo. ajouta l'homme.
Agent ? SHIELD ? Qu'est-ce que cela voulait dire ? Elle n'avait jamais entendu ce mot, "SHIELD". Par contre, le terme d'agent lui était familier. Cela ressemblait aux noms donnés aux enquêteurs dans les séries télé policières. Mais qu'est-ce que la police pouvait bien avoir avec elles ?
Nous souhaiterions vous parler d’un incident qui est survenu il y a quelques jours au lycée Mishima, où vous êtes scolarisée... ajouta la dénommée Natalia en rangeant sa carte si vite que la Neko avait à peine eut le temps de la voir. Celle-ci essaya de réfléchir. Quelques jours, un incident au lycée... Elle se souvenait d'un combat vite expédié à Terra il y a à peu près une semaine, mais elle ne voyait pas grand chose d'autre. Peut-être Lucy s'en rappelait-elle. De toute façon, elles n'avaient rien de mal à se reprocher.
Rien ne lui vint à l'esprit, et la diclonius était encore en train de se doucher. A moins que... Elle se souvint du jeune garçon qui avait essayé de leur enlever leur bonnet. Mais cela ne vallait pas du tout ce qu'elles avaient vécu sur Terra. A vrai dire, pour elle, il s'agissait juste d'un avertissement. Si elle l'avait voulu, elle aurait pu être beaucoup plus persuasive. Or, elle était restée assez discrète. Apparemment, sur Terre, si elle montrait ses pouvoirs, elle risquait de se faire emmener par un espèce de laboratoire qui allait faire des expériences sur elle, et la diclonius semblait prête à tout pour l'éviter à nouveau. C'était certainement la raison pour laquelle elle voulait fuir la Terre pour rester sur Terra.
Il fallait faire patienter les deux agents jusqu'à ce que Lucy sorte de la salle de bain. Elle avait dit qu'elle avait presque fini, donc il était possible qu'ils n'aient presque pas à attendre. Avec un peu de chance...
Un incident ? Je vois pas de quoi vous parlez... Peut-être que Lucy s'en souviendra mieux que moi.
Elle s'écarta légèrement et les invita d'un geste à entrer.
Venez vous asseoir ! Vous voulez un verre ?
Elle attendit que les deux agents soient entrés pour refermer la porte et s'enfuir dans la cuisine, préparant les boissons. Lucy, quant à elle, sortit une vingtaine de secondes plus tard, habillée d'un T-shirt noir et d'un vieux jean, avec sa serviette nouée dans les cheveux pour cacher ses attributs de diclonius. Elle eut un mauvais préssentiment dès qu'elle jeta un regard sur eux. Quelque chose qu'elle ne pouvait pas décrire, une sorte de méfiance innée. Ils n'avaient pas l'air clairs. En tout cas, elle ne les connaissait pas, et le fait qu'ils soient là sans qu'Amélie ni elle ne les aient invités était assez... étrange. Ils devaient vouloir quelque chose, mais quoi ? Elle ne prit même pas le temps de s'asseoir, et on pouvait voir encore quelques gouttes dégouliner de sa serviette. Elle était sortie en hâte, juste en prenant les premiers habits qui lui tombaient sous la main, et en l'absence d'autre chose, elle avait seulement pris une serviette pour cacher ses deux cornes. Mais elle menaçait de tomber, et la diclonius était obligée de la retenir avec deux de ses vecteurs, ce qui lui prenait une partie de sa concentration.
Qu'est-ce que vous voulez ?
Ce fut Amélie qui répondit de la cuisine, dévançant les deux étranges personnages.
Ils sont venus pour un incident au lycée y'a quelques jours.
Un incident au lycée... Ah, ça !? Vous êtes ses parents ? J'imagine que lui et sa bande de copains m'ont accusée. Il s'est cassé le nez en tombant ?
Oui, Lucy se souvenait bien de l'action. Ils les raillaient pour qu'elles enlèvent leurs bonnets, et s'étaient mis à essayer de le faire eux-mêmes. La diclonius les avaient calmés d'un bon coup de vecteur dans la face. Le premier en tout cas, car tous les autres s'étaient attroupés autour de lui ensuite. Bah... Elle n'en avait que faire de ces jeunes. Pour elle, ils étaient tous les mêmes : toujours les premiers à se la péter, et en dernière ligne sur le champ de bataille. Elle s'assit, un sourire dur sur les lèvres. Un sourire qui ne faisait pas de cadeaux.
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La femme les invita à entrer, et ils acceptèrent l’offre, pénétrant dans le studio. Natalia et Lloyd entreprirent de s’asseoir dans la pièce principale, et, quand la jeune femme leur proposa des boissons, Lloyd opta pour un jus d’orange, et Natalia, simplement pour de l’eau. Le regard de Natalia se mit à observer brièvement l’appartement, son esprit observateur se remettant en marche. Dans son métier, on ne survivait pas si on ne savait pas regarder, c’était aussi simple que ça. Il fallait presque avoir des yeux derrière la tête, afin de ne pas se laisser surprendre, et ainsi pouvoir voir tout ce qui semblait bizarre, tout ce qui était anormal... Quand Lucy vint les voir, les deux agents la saluèrent poliment, et Natalia nota également, coïncidence étrange, que cette femme avait la tête couverte. C’était un élément qui revenait sur toutes les photos que l’équipe d’observation avait pu prendre d’elles : les cheveux couverts. Certains agents moins avertis y auraient vu une simple coïncidence, mais, quand on travaillait pour le SHIELD, on refusait les coïncidences. Ces deux femmes cachaient quelque chose, probablement un organe anormal situé à hauteur de leurs crânes. Natalia pouvait sentir la méfiance de la femme qui venait de prendre la douche, cette Lucy, mais c’était une méfiance compréhensible. Le SHIELD annonçait rarement de bonnes nouvelles, et, par principe, les gens avaient souvent tendance à se méfier de tout ce qui, de près ou de loin, s’apparentait à une organisation étatique.
Amélia expliqua à Lucy que les deux agents étaient là par rapport à ce qui avait eu lieu au lycée, ce qui amena rapidement Lucy à faire un commentaire :
« Un incident au lycée... Ah, ça !? Vous êtes ses parents ? J'imagine que lui et sa bande de copains m'ont accusée. Il s'est cassé le nez en tombant ? »
Cassé le nez en tombant... La jeune femme mentait bien mal. Lloyd répondit en premier, confortablement assis, écartant les bras, en signe de paix et d’ouverture :
« D’après vous, ce jeune homme s’est cassé la gueule en trébuchant sur une peau de banane ? Certains de ses amis affirment que vous l’auriez poussé, tandis que d’autres témoins jurent qu’il n’y a eu aucun contact entre vous deux... Pourtant, ce type est tombé...
- Et il est tombé en avant, et non sur le dos, précisa Natalia. Généralement, on a plus tendance à chuter vers l’arrière quand on glisse. »
Le ton pouvait paraître légèrement soupçonneux, et c’est pour ça que Lloyd crut bon de préciser davantage la raison de leur présence ici.
« On n’est pas les parents de ce gosse, non... Ni des avocats, ou des fouines-merdes... Vous n’avez jamais entendu parler du SHIELD ? Comme quoi, il faut croire que Secret Story continue à nous battre, niveau record d’audiences... »
Il n’était pas très rare d’avoir entendu parler du SHIELD, maintenant, car l’organisme, depuis l’époque de la Guerre Civile, avait développé sa communication et son rapport avec le public.
« C’est un organisme qui s’occupe, globalement, de tous les phénomènes paranormaux... Nous pensons que vous n’êtes pas une femme tout à fait normale, et c’est à ce titre que nous venons nous voir... En toute amitié... On ne vous veut aucun mal, okay ? Y a pas de scientifiques en blouse blanche qui viendront vous emmener, ni de cellules capitonnées à la clef... On veut juste se renseigner. »
Il était important, dans ce genre de situations, de désamorcer un éventuel conflit, afin que les choses ne s’enveniment pas inutilement.
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Qui pouvaient être ces deux gugusses qui étaient venus lui parler d'un incident ? Des policiers certainement... Ils ont peut-être montré leur plaque à Amélie. Bah, elle lui demandera un peu plus tard. En tout cas, ils n'avaient pas l'air vraiment dangereux. Quoi que... Les yeux de la femme s'étaient posés instinctivement sur la serviette qu'elle portait à ses cheveux, ce qui commença à l'interpeller. Mais que pouvait-elle faire contrètement ? S'ils s'agissaient de policiers comme elle le pensait et qu'elle les battait ou les jetait dehors, elle en entendrait certainement parler dans le futur. Elle restait donc contrainte à rester là, à les écouter. Et cela la faisait rager intérieurement. Car elle commençait à avoir un mauvais préssentiment. Oui, il y avait quelque chose de bizarre avec eux. Ils n'avaient pas du tout l'air compatibles, on aurait dit des parfaits contraires. Elle sérieuse au possible, lui très détendu. Ce fut d'ailleurs lui qui lui adressa la parole :
D’après vous, ce jeune homme s’est cassé la gueule en trébuchant sur une peau de banane ? Certains de ses amis affirment que vous l’auriez poussé, tandis que d’autres témoins jurent qu’il n’y a eu aucun contact entre vous deux... Pourtant, ce type est tombé...
Et il est tombé en avant, et non sur le dos. Généralement, on a plus tendance à chuter vers l’arrière quand on glisse.
Ok... Là ils commençaient à aller un peu trop loin pour elle, voire même beaucoup trop loin. Si ils ne savaient rien de Lucy, ils n'auraient pas pris la peine de raconter cette histoire, sous peine de ne pas être pris au sérieux. Oui, il y avait vraiment quelque chose qui clochait : ils la connaissaient. Ou en tout cas, ils savaient qu'elle n'était pas humaine. La diclonius baissa la tête, cachant ainsi son visage dans l'ombre et sa serviette ne tenant que grâce à un miracle appelé "Vecteurs"pendant qu'Amélie revenait, sourire aux lèvres, avec un plateau sur lequel était posé quatre verres : deux jus de fruits, une eau plate et un sirop à la menthe. Pendant qu'elle posait son plateau, elle entendit :
On n’est pas les parents de ce gosse, non... Ni des avocats, ou des fouines-merdes... Vous n’avez jamais entendu parler du SHIELD ? Comme quoi, il faut croire que "Secret Story" continue à nous battre, niveau record d’audiences...
Le SHIELD... Lucy en avait entendu parler. Enfin, c'était plutôt Kouta qui lui en avait parlé, lors d'un des rares moments où elle avait eu le contrôle de son corps lorsqu'elle était encore maudite. D'après ce qu'il lui en avait dit, c'était une organisation militaire américaine, qui luttait pour la protection de la Terre contre les menaces d'ordre extra-ordinaires, ou quelque chose du genre. Il lui avait proposé de les voir, elle avait refusé tout simplement. Il y avait trop de risques pour que cette information tombe entre les mains du laboratoire qui exige la remise de la jeune mutante. Et son point de vue n'avait pas changé. De plus, elle ne savait pas du tout ce qu'ils voulaient d'elle. La réplique de l'homme la mit sur la piste :
C’est un organisme qui s’occupe, globalement, de tous les phénomènes paranormaux... Nous pensons que vous n’êtes pas une femme tout à fait normale, et c’est à ce titre que nous venons nous voir... En toute amitié... On ne vous veut aucun mal, okay ? Y a pas de scientifiques en blouse blanche qui viendront vous emmener, ni de cellules capitonnées à la clef... On veut juste se renseigner.
Se renseigner hein ? Et où iront ces fameux renseignements ? Directement entre les mains de ses anciens tortionnaires malgré le fait qu'il lui promette le contraire ? D'ailleurs, le fait même qu'il lui en parle était assez inquiétant en soi. Cela voulait dire qu'ils étaient au courant d'une partie de sa vie, d'une partie qu'elle aurait aimé enterrer à jamais. Apparemment, on ne peut pas fuir son passé... Elle qui voulait juste vivre tranquillement, c'était totalement raté.
En définitive, Lucy était énervée contre le duo, énervée qu'ils viennent troubler son quotidien paisible pour relancer de vieux cauchemars. Elle leur en voulait fortement, et elle avait peur. Peur d'être à nouveau enfermée, sans rien pouvoir faire d'autre que de souffrir au quotidien pour le plus grand plaisir de scientifiques l'observant sous toutes les coutures. Non, elle n'y retournerait jamais. Plutôt mourir !Elle leva la tête, et les convives purent voir une expression de colère pure sur son visage. De quel droit la jugeaient-ils ? Comment osaient-ils lui faire des promesses après ce qu'elle ait vécu ? Et surtout, comment et pourquoi connaissaient-ils sa vraie nature ? Son discours fut enragé :
Qu'est-ce que vous me voulez au juste, hein ? Des renseignements ? Quels renseignements ? Vous avez l'air d'en savoir déjà beaucoup sur moi, même trop !
La serviette sur sa tête tomba d'elle-même, révélant au grand jour ses deux petites cornes alors qu'elle tapa un grand coup sur la table. Pendant cette tirade, Amélie s'était doucement éloignée des membres du SHIELD tout en se rapprochant du dos de Lucy qui ne s'arrêta pas là :
Oui, je suis pas humaine ! Oui, je fais partie d'une race qui tue les humains !! Oui, je peux vous tuer tous les deux en moins d'une seconde ! Qu'est-ce que ça vous inspire, hein ? Dites-le moi !! Pourquoi...
En même temps où Amélie l'encercla de ses bras, Lucy s'arrêta de parler, ferma les yeux et, sans le soutien de l'autre jeune femme, serait tombée. La Neko venait de l'endormir, tout simplement. Elle ne supportait pas de la voir aussi en colère, surtout que la vie des deux autres commençait à être en danger. Elle voulait juste calmer le jeu, et surtout que la diclonius prenne le temps d'assimiler ce qu'elle venait d'entendre.
D'un autre coté, elle comprenait la colère noire de la diclonius. Ses dix années de captivité l'avait plus éprouvée qu'elle voulait le laisser croire, et elle était encore fragile intérieurement. Les deux membres du SHIELD lui avait rappelé cette période noire et dans un sens, Amélie leur en voulait. Mais il était possible qu'ils ne soient pas au courant. Avant tout, pour les rassurer, elle leur fit :
Elle est juste endormie...
Elle l'allongea délicatement sur le sol, puis lui déposa un petit baiser sur le front avant de se relever et de regarder les invités, moitié accusatrice, moitié rassurante. Sa voix était douce et calme.
Je vous interdis de lui en vouloir pour cette réaction. Lucy a passé une dizaine d'années enfermée entre quatres murs, persuadée par une bande de scientifiques qu'elle était un monstre d'une espèce qu'il fallait anéantir, et ils lui ont fait faire des tests, tous les jours, pour connaître l'avancée de ses capacités. Des tests... Une véritable torture. Et elle est devenue très méfiante. Dans un sens, ça se comprend... Elle ne fait plus confiance à l'espèce humaine qui la voit juste comme un sujet d'expérience, ou comme d'un monstre. Mais je peux vous assurer qu'elle a un bon fond.
Elle retira son bonnet, laissant ainsi apparaître ses oreilles de chats.
Je suppose que vous connaissez Terra... J'y étais une esclave, et la première fois que j'ai rencontré Lucy, elle m'a libérée... Sans même me connaître. Alors ne la jugez pas trop vite, je vous en pire.
Elle avait presque la larme à l'oeil en se rappelant de cette histoire. Elle tira une chaise et s'assit autour de la table où étaient déjà les deux autres. Elle ne s'inquiétait pas trop pour Lucy. D'une elle n'avait pas la force de la porter jusqu'à un canapé, et de deux elle avait la tête dure. Se réveiller sur le sol ne lui causerait aucun problème en particulier.
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Lloyd était un peu comme ce joueur que Natalia avait vu une fois, à un jeu de plateau. Un type qui passait son temps à sourire, à agir de manière totalement décontractée, à dire que leur jeu se jouait à l’instinct, et à sourire... Mais ses yeux pétillants étaient de vrais tours de guet qui voyaient tout ce qui se passait sur le terrain, et décortiquaient les moindres actions de ses adversaires. Lloyd était un peu pareil. Un véritable joueur de poker, qui, derrière ses airs décontractés, était aussi très nerveux. Dans une main, il tenait le verre de jus d’orange, et son pied était posé sur le rebord de la table, alors que leur hôte était en train de s’enflammer.
« Qu'est-ce que vous me voulez au juste, hein ? Des renseignements ? Quels renseignements ? Vous avez l'air d'en savoir déjà beaucoup sur moi, même trop ! s’énervait-elle, alors que sa serviette, en glissant, révélait deux oreilles pointues.
- Hey, ma jolie, répliqua Lloyd, en levant une main apaisante, celle qui ne tenait pas le verre. Tout doux, on se calme... »
La femme ne semble pas l’entendre, et Lloyd, tout comme Natalia, sentirent la situation s’envenimer. Cette femme allait les attaquer, c’était une certitude. Lloyd se tenait prêt à balancer le contenu de son verre sur sa figure, pousser la table basse, et partir en arrière, pour soutenir son arme, tandis que Natalia bandait les muscles afin de sauter le côté, et d’envoyer une fléchette tranquillisante vers cette femme. Visiblement, elle était nerveuse, et Natalia avait désormais l’intime conviction que les choses n’avaient pas du être faciles pour elle. Entre-temps, elle remarqua aussi l’autre femme s’écarter rapidement, pour se mettre dans le dos de Lucy, prudemment.
L’objectif de Lloyd était juste de calmer cette femme, qui était en train de se faire un film dans sa tête, et de se méprendre sur leurs intentions, intentions qui étaient tout à fait louables, et se mit à les menacer, tout en révélant aussi un peu plus sur elle.
« Oui, je suis pas humaine ! Oui, je fais partie d'une race qui tue les humains !! Oui, je peux vous tuer tous les deux en moins d'une seconde ! Qu'est-ce que ça vous inspire, hein ? Dites-le moi !! Pourquoi... »
Natalia allait profiter du fait que la femme fixait Lloyd pour lui balancer une fléchette tranquillisante dans le cou, mais, alors qu’elle relevait son bras, Amélie l’enlaça dans ses bras, ce qui sembla avoir pour effet de détendre Lucy, qui s’affala contre ses bras. Lloyd ne savait plus où donner de la tête, et hésitait entre intervenir, ou laisser l’autre femme se mettre à parler. Finalement, l’agent spécial du SHIELD opta pour faire preuve de parcimonie. Il ne sentait pas dans les yeux de cette femme la même agressivité, et Natalia sentit aussi qu’elle avait visiblement plus envie de discuter, de parlementer.
Amélie se mit alors à parler, et leur expliqua que Lucy avait eu une enfance difficile. Elle avait été un cobaye de laboratoire, ce qui expliquait sans doute pourquoi elle s’était énervée. Lentement, Lloyd retira son pied du rebord de la table basse, et but un peu de son verre. La femme découvrit également son bonnet, montrant deux longues oreilles poilues qui, indéniablement, la classaient dans la catégorie des Terranides.
« Je suppose que vous connaissez Terra... J'y étais une esclave, et la première fois que j'ai rencontré Lucy, elle m'a libérée... Sans même me connaître. Alors ne la jugez pas trop vite, je vous en pire. »
Lloyd hocha lentement la tête, et répondit rapidement.
« Qui juge qui ? Est-ce qu’on a dit que c’était un monstre ? Agent Romanov, ôtez-moi d’un doute... Est-ce que j’ai été assez con pour dire ça ? »
L’agent Romanov répondit, en embrayant sur autre chose :
« Nous ne vous voulons pas de mal, simplement vous aider... Et vous protéger. J’ignore qui sont ces gens qui ont fait du mal à votre amie, mais, si nous avons été capables de vous retrouver, alors ils le sont aussi... Et, comme vous avez du le voir, la place d’une neko n’est pas très aisée sur Terre.
- Ce que l’agent Romanov essaie tant bien que mal de faire entrer dans vos jolies petites frimousses, c’est qu’on est pas les méchants de l’histoire. Vous voyez les Men In Black ? Ben nous, c’est pareil, mais avec des nichons. »
Les comparaisons de Lloyd étaient toujours explosives, et Natalia corrigea le tir, en adoptant un ton plus professionnel :
« On peut vous aider, Amélie... Vous, ou Lucy... Car j’ai le sentiment que vous devez aussi avoir quelques capacités paranormales, non ? »
Après tout, elle venait d’endormir instantanément Lucy. Pour Widow, c’était la preuve qu’elle n’était pas aussi fragile qu’elle aimait à le faire croire.
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L'homme demanda théâtralement à sa coéquipière si il avait traité la diclonius de monstre. Elle la regarda bizarrement pendant quelques secondes, se demandant pourquoi il avait fait ça, avant de se rendre compte qu'il s'agissait d'ironie. Le ton sur lequel il avait parlé avait mis la Neko sur la voie, bien qu'elle ait très rarement entendu ce genre d'humour. Surtout dans de telles situation où il avait bien pu mourir. D'ailleurs, si ils connaissaient Lucy, Amélie était persuadée qu'ils auraient opté pour une autre approche, moins directe. Parce que qu'elle sentait que son amie était à deux doigts de les jeter dehors d'une manière un peu brutale, voire de les tuer sur place. Le souvenir de ses tortures était encore beaucoup trop frais dans sa mémoire...
L'agent Romanov prit la parole, comme pour répondre à son collègue :
Nous ne vous voulons pas de mal, simplement vous aider... Et vous protéger. J’ignore qui sont ces gens qui ont fait du mal à votre amie, mais, si nous avons été capables de vous retrouver, alors ils le sont aussi... Et, comme vous avez du le voir, la place d’une neko n’est pas très aisée sur Terre.
Ce que l’agent Romanov essaie tant bien que mal de faire entrer dans vos jolies petites frimousses, ajouta Lloyd, c’est qu’on est pas les méchants de l’histoire. Vous voyez les Men In Black ? Ben nous, c’est pareil, mais avec des nichons.
On peut vous aider, Amélie... Vous, ou Lucy... Car j’ai le sentiment que vous devez aussi avoir quelques capacités paranormales, non ?
Amélie regardait les deux invités, l'un après l'autre, changeant de personne une demi-douzaine de fois... avant de s'asseoir, totalement perdue. Elle se massa les tempes pendant qu'elle essayait de comprendre un peu mieux ce qu'ils venaient de dire. Déjà, ils disaient vouloir les aider et les protéger, ce qui était une intention louable, mais la jeune fille doutait fort qu'ils puissent changer quoi que ce soit. A moins que... Ils venaient de dire que le SHIELD étudiait les phénomènes "paranormaux". Paranormaux... Pas normaux ? Par rapport à quoi ? Elle qui n'avait passé que quelques mois sur Terre, elle avait encore des difficultés avec ce qui était normal ici ou non, et elle crut qu'ils voulaient parler des personnes qui ne venaient pas de la Terre, comme elle. Il s'agit donc d'une organisation Terrane, postée sur Terre pour étudier les autres terrans ? Ensuite, certes la place d'une Neko est pas aisée sur Terre, mais c'est encore pire sur Terra ou elle risquait de se faire capturer et livrer en esclavage à chaque seconde où elle était à l'extérieur. Alors qu'ici, elle considérait qu'elle était relativement en sécurité, l'esclavage n'existant pas. Il y avait toujours la crainte secrète de partager le même sort que Lucy, mais elle considérait que tant qu'elle resterait à coté d'elle, il n'y aurait aucun soucis à se faire. La diclonius avait le don de l'enchanter et de lui faire oublier tous les problèmes qui existaient, sans même s'en rendre compte. Et elle n'osait même pas imaginer lorsqu'elle acceptera de lui rendre l'amour que lui portait la Neko.
Ensuite, Lloyd avait parlé, et elle avait commencé à être encore plus que totalement paumée. Les... Maini... Main... Main ib... Quoi ?? Elle qui n'avait presque jamais entendu d'anglais de sa vie, se retrouvait face à une référence de film qu'elle n'avait jamais vu cité en anglais. Et elle essayait désespérément de comprendre ce qu'il voulait dire, mais il n'y avait rien du tout. Rien qu'elle ne pouvait comprendre. Enfin si, elle avait bien saisi que ces... Mainibaque avaient des seins, mais rien d'autre. Et elle ne voyait pas du tout en quoi c'était supposé l'aider. Elle décida de passer lorsque Natalia enchaina en lui demandant si elle avait des capacités paranormales. Et là, le jugement de la Neko sur la signification sur Terre du paranormal venait d'en prendre un coup. Elle venait juste de leur dire qu'elle venait de Terra. Donc ça ne pouvait pas vouloir dire ça, à moins qu'elle soit totalement stupide, ce dont Amélie doutait fortement. Non, ça devait vouloir dire autre chose... Mais quoi ?
Euh...
Oui, elle était totalement perdue. Elle qui avait endormie Lucy pour avoir le temps de parler calmement et de comprendre pourquoi ils étaient là, cela s'annonçait assez mal. elle décida donc de se concentrer sur le peu dont elle avait compris. Elle regarda donc dans leur direction, prit une gorgée du verre de jus d'orange devant elle, et se mit à leur répondre. Enfin, à essayer de leur répondre.
Sur Terre, je suis peut-être obligée de me cacher, mais je ne risque plus de croiser un esclavagiste à chaque coin de rue. Je me sens plus en sécurité ici que sur Terra, même si Lucy veut y retourner pour y vivre. Elle est persuadée que ce monde a rejeté sa présence. Et je la suivrai jusqu'en enfer s'il le faut...
Comme à chaque fois où elle évoquait l'amour qu'elle portait pour la diclonius, ses yeux commençaient à briller. Ils furent accompagné cette fois-ci d'un léger sourire évocateur. Elle décida ensuite d'essayer d'avoir des réponses à toutes les questions qu'elle avait à propos de leurs paroles :
Ex... Excusez-moi. Je ne suis pas sur Terre depuis longtemps, et il y a certains mots que j'ai pas compris. Comme vos... "Malilbaque" avec des nichons... Pourtant, vous n'avez pas de seins ? fit-elle avec un regard dirigé vers l'homme. Et j'ai du mal à comprendre ce que vous voulez dire par "Paranormal". Si c'est parce que je peux utiliser la magie sans en avoir, eh bien oui, je suis paranormale.
Elle décida d'ajouter, après une autre gorgée de jus de fruits :
Un peu comme Lucy, mais elle c'est totalement différent.
-
Natalia comprit bien vite que cette neko semblait complètement perdue par ce qu’on lui disait. Elle les regardait tour à tour, comme si Widow et Lloyd lui parlaient dans une langue qui lui était inconnue. Lucy étant hors-course, il ne restait qu’elle pour essayer de comprendre ce que les deux agents du SHIELD leur voulaient. Natalia aurait pu préciser davantage ce qu’ils étaient, mais elle préférait laisser la neko parler, afin de pouvoir mieux aiguiller ses réponses. Même si Lloyd était décontracté, il savait que la situation était tendue. Le SHIELD avait volontairement choisi d’opter pour une approche pacifique, et, si une équipe d’intervention pouvait rapidement se déployer, dans l’absolu, l’idéal était que ce problème soit réglé de manière pacifique. L’organisation avait en effet déjà suffisamment d’ennemis comme ça sans avoir à se rajouter, en prime, une mutante folle furieuse qui chercherait à les tuer parce qu’elle n’avait pas compris ce qu’ils attendaient d’elle.
Lentement, Amélie décortiquait les éléments qu’elle avait reçu, et apporta ses réponses, par le biais d’interrogations supplémentaires :
« Ex... Excusez-moi. Je ne suis pas sur Terre depuis longtemps, et il y a certains mots que j'ai pas compris. Comme vos... "Malilbaque" avec des nichons... Pourtant, vous n'avez pas de seins ? Et j'ai du mal à comprendre ce que vous voulez dire par "Paranormal". Si c'est parce que je peux utiliser la magie sans en avoir, eh bien oui, je suis paranormale. »
Elle but un peu du contenu de son verre, laissant planer un court instant de silence, et reprit, pour leur dire qu’elle se rapprochait de Lucy, tout en étant différente. Deux mutantes pour le prix d’une, le SHIELD venait de faire un joli tir groupé ! Il ne restait plus qu’à les rassurer, et à détendre l’atmosphère. Ce fut Natalia qui intervint, cette dernière étant plus sérieuse que Lloyd, et donc plus à même de répondre aux questions de la neko.
« Men In Black est un film, rien de plus. Il campe des personnages appartenant à une organisation gouvernementale fictive, le M.I.B. Pour Lloyd, c’est juste une manière de nous comparer, mais, si le film ne te dit rien, la comparaison tombe à l’eau...
- En gros, à chaque fois qu’il se passe un truc qui ne rentre pas dans ce que nous, Terriens, définissions comme étant la ‘‘normalité’’, on intervient. Le SHIELD existe depuis des millénaires, et a connu bien des formes. Depuis un peu plus d’un demi-siècle, l’organisme prend la forme d’une organisation mondiale spécialisée dans le contre-espionnage et le renseignement. »
Les explications venaient, les deux agents parlant assez lentement, s’assurant que la neko suive, expliquant peu à peu ce qu’ils faisaient. Natalia reprit :
« Sur Terre, la magie n’existe pas énormément, de même que les individus venus d’autres planètes, voire d’autres dimensions. Nous sommes là pour éviter que le public ne soit au courant de ce genre de choses... Les Terriens paniqueraient.
- Accessoirement, on s’occupe des gens comme vous. On vous aide à comprendre vos pouvoirs, afin d’éviter que vous ne fassiez des bêtises, et qu’on ne doive vous envoyer en prison. Comprenez bien, ma chère, qu’on a pas envie d’envoyer des jolis minois comme vous en prison. Le deal est plutôt simple. Vous nous assurez que vous êtes pas des menaces pour la société, et vous êtes libres de faire ce que vous voulez... Profiter de notre aide, ou continuer votre petite vie tranquille. »
Lloyd l’avait dit en serrant les mains, et les écarta lentement. Widow laissa planer quelques secondes supplémentaires, le temps qu’elle comprenne bien, et, au risque de répéter ce que Lloyd avait dit, elle poursuivit :
« Nous ne voulons pas vous faire du mal, mais, des individus vous pourchassent, je vous encourage à nous faire confiance. Le SHIELD est une puissante organisation, habituée à traiter avec des personnes aux talents atypiques comme toi ou ton amie. Nous ne vous voulons aucun mal. »
Elle tenait à le répéter, car elle sentait une certaine inquiétude, légitime, chez ces femmes. Si elles avaient souffert dans le passé, il était probable qu’elles devaient se méfier des autres, ce qui expliquait sans aucun doute le comportement de Lucy à leur égard. Natalia tenait donc à désamorcer la bombe qui se situait dans cet appartement.
-
So much informations here !!!
Bon... Un petit récap' perso
"Le SHIELD existe depuis des millénaires". Du coup, le SHIELD est beaucoup plus ancien que le labo. Même si Amélie le sait peut-être pas, Lucy lui a assuré qu'elle était une des diclonius les plus agées. Du coup, le labo devait exister depuis une vingtaine d'années, grosso-merdo. Selon l'esprit d'Amélie bien sûr ! Et selon le mien aussi d'ailleurs... Et en disant ça, je me rend compte que j'ai dit une grosse connerie. Le mec qui tiens le labo est un diclonius lui aussi, et pourtant il doit bien avoir une cinquantaine d'années. Mouais... Lucy le connait pas, donc Amélie non plus, donc Lucy est une des diclonius les plus agées. Jusqu'à preuve du contraire.
On oublie le contre-espionnage et l'organisation mondiale, qui vont faire résonner un gros "Wut ?" dans le cerveau de la pauvre Amélie. Elle a déjà eu sa dose de "Whatthefuckisme".
"les individus venus d’autres planètes, voire d’autres dimensions". Ah... Y'a d'autres dimmensions maintenant ? Ce sera totalement inutile (nan cherche pas) pour ce RP, mais ça pourrait ammener quelque chose de très sympa sur un RP ultérieur tiens ! Je retiens !
"On vous aide à comprendre vos pouvoirs". Huhu... 404 ! Ok, elle était nulle... Nan, plus sérieusement, apprendre à une personne à utiliser des pouvoirs qu'elle a déjà appris à utiliser. ça va bien la faire sourire ça !
"Profiter de notre aide, ou continuer votre petite vie tranquille". Un des deux points les plus importants de ce post pour la suite. Sauf qu'ils sont associés, donc je met l'autre maint'nant. "habituée à traiter avec des personnes aux talents atypiques comme toi ou ton amie". Et là, c'est le tilt dans le cerveau d'Amélie. BZZZZT ! Ben ouais, avec l'aide du SHIELD, vu qu'ils sont habitués à traiter avec des personnes comme Lucy, ils pourront aller libérer les autres diclonius enfermés dans le labo, nan ? Qu'est-ce qui pourrait s'y opposer ?
Ironie, j'ai déjà prévu la suite. En fait... BLEAHHHH ! No spoil !!! Cerveau, arrête de réfléchir à la suite, et regarde le RP que tu vas devoir inventer !!
Bon... Maintenant, une question à laquelle je vais devoir répondre, et qui déterminera toute la suite du post. Une... Nan, plusieurs même ! Et il faut déjà que je les trouve, ces questions !!
STOP ! PAUSE !! Je reviens...
Heeee's back !
Alors, qu'est-ce que je racontais moi comme conneries déjà ?...
Ah ouais d'accord... Pourquoi j'ai pris cette réponse avec ce compte moi ? Je dois être totalement maso... Parce que là, ça va être assez tendu. Déjà, on va prendre cette solution... Vu qu'elle ne connait pas tout dans les détails, elle va aller réveiller Lucy. Qu'est-ce que c'est pratique les sorts de sommeils quand même ! Allez, je m'y met !
Amélie resta calmement assise pendant que les deux agents du SHIELD se mettaient à répondre à ses interrogations. Déjà, les "Men il back", qui était un film. Rien d'autre. Un film qu'elle ne connaissait pas, et qui parlait d'extra-terrestres. Amélie était curieuse : quelle était la représentation terrienne des personnes qui ne viennent pas de leur planète ? Quelle apparence, quelle mentalité leur donnait-ils ? Elle se promit qu'elle regarderait ce film lorsqu'elle en aurait l'occasion. Elle demandera certainement à Lucy. Si elle le connait bien sûr ! Car elle ne regarde pas beaucoup la télévision...
Quoi qu'il en soit, ce n'était pas vraiment important pour le moment, contrairement à la suite.
à chaque fois qu’il se passe un truc qui ne rentre pas dans ce que nous, Terriens, définissions comme étant la "normalité", on intervient. Le SHIELD existe depuis des millénaires, et a connu bien des formes. Depuis un peu plus d’un demi-siècle, l’organisme prend la forme d’une organisation mondiale spécialisée dans le contre-espionnage et le renseignement.
Depuis plus de 500 ans ! Pas possible que ça soit le laboratoire dont parlait Lucy car, selon elle, elle était une des diclonius les plus vieilles. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle aurait hérité du titre de "Reine", en plus d'être la seule qui puisse infecter les humains pour qu'ils donnent naissance à des diclonius.
Marcher sur des épines de rooooses...
C'est ce qu'elle avait compris. Peut-être se trompait-elle... Pour ça, le meilleur moyen serait de demander à Lucy, mais la jeune Neko voulait avoir un peu plus de renseignement avant de la réveiller, pour pas qu'elle ne reparte immédiatement dans une colère noire. Par contre, en ce qui concerne "l'organisation mondiale spécialisée dans le contre-espionnage et le renseignement"... Elle n'avait pas vraiment saisi ce qu'il voulait dire par là. C'était peut-être important, mais elle pensait à une autre référence de film qu'elle ne connaissait pas. Même si c'était du japonnais, ça pouvait toujours être le titre d'un film. Non ?
Nathalia enchaîna sur ce que Lucy lui répétait à longueur de journée à propos de la magie : elle n'existe pas sur Terre, tout comme les êtres qui parlent et qui ne sont pas humains, comme elles-deux. C'est la raison pour laquelle elles sont obligées de porter en permanence un objet sur la tête pour cacher leurs attributs respectifs.
Ah tiens, j'avais pas vu venir l'histoire du bonnet !
C'était un peu inconvenant de temps en temps, mais pas vraiment contraignant. Et puis, elle se sentait mieux ici, avec un bonnet, plutôt que sur Terra, à fuir continuellement ceux qui traitent les autres comme du bétail. Les esclavagistes. Rejoindre l'Ordre lui permettrait de prendre sa revanche sur ces êtres abjects et libérer les autres victimes comme elle. Et on leur avait fait comprendre que les deux filles ne seraient pas de trop !
Accessoirement, on s’occupe des gens comme vous. On vous aide à comprendre vos pouvoirs, afin d’éviter que vous ne fassiez des bêtises, et qu’on ne doive vous envoyer en prison. Comprenez bien, ma chère, qu’on a pas envie d’envoyer des jolis minois comme vous en prison. Le deal est plutôt simple. Vous nous assurez que vous êtes pas des menaces pour la société, et vous êtes libres de faire ce que vous voulez... Profiter de notre aide, ou continuer votre petite vie tranquille.
De... L'aide ??
On leur proposait de l'aide ? Elle se mit à écouter encore plus attentivement ce que les deux agents disaient.
Nous ne voulons pas vous faire du mal, mais, des individus vous pourchassent, je vous encourage à nous faire confiance. Le SHIELD est une puissante organisation, habituée à traiter avec des personnes aux talents atypiques comme toi ou ton amie. Nous ne vous voulons aucun mal.
Ah... Ils savaient que quelqu'un les pourchassaient. Certainement ceux qui veulent reprendre Lucy ou, plus improbable, ceux qui veulent se venger d'elle pour ce qu'elle a fait subir au groupe d'esclavagistes qui détenait la jeune Neko. Par contre, le fait qu'ils aient l'habitude de traiter avec quelqu'un ayant leurs capacités... Pouvait vouloir dire qu'ils pourraient vraiment les aider ! Aider les autres diclonius qui sont encore dans le laboratoire, à se faire torturer quotidiennement ! C'était...
Amélie avait des étoiles dans les yeux, et regardait les invités comme s'ils s'agissaient de ses sauveurs. Ils peuvent enfin libérer ceux de la même race que Lucy !! Elle ne sera plus seule !
Vous... Vous pouvez vraiment nous aider ?
Allez, je dis "Maintenant !"
Alors qu'ils étaient sur le point de lui répondre, Amélie les interrompit :
Attendez, il faut que Lucy entende ça. Par contre, ne lui rappelez surtout pas qu'elle est en fuite, sinon elle va encore s'énerver. finit-elle avec un petit sourire.
Elle se baissa à coté de son amie, enleva le sort qui la maintenait dans un sommeil artificiel, et la secoua légèrement pour qu'elle se réveille. Ce qu'elle fit.
Non... Non ! C'est absolument dégueulasse ce que je viens d'écrire là !
Elle se baissa à coté de son amie, enleva le sort qui la maintenait dans un sommeil artificiel, et la secoua légèrement, la réveillant ainsi.
Bon, c'est pas la joie, mais c'est déjà mieux !
La diclonius était légèrement désorientée. Elle était juste en train de gueuler sur les deux personnages, qui sont encore là d'ailleurs, et elle se retrouve allongée, avec son amie juste au-dessus de sa tête.
Wow...
Lucy, c'est génial ! Ils peuvent nous aider !
Hein ? Qui ? Et pour quoi faire ?
Avec eux, on pourra libérer les autres diclonius !
Pitié...
Mais...
Amélie laissa échapper un petit bruit de surprise lorsque Lucy l'écarta avec un vecteur, avant que celle-ci se relève, en restant droite comme un "I". Sans même bouger son corps.Elle posa ensuite ses deux mains à plats sur la table, se servant de celle-ci comme d'appui.
Bon, je sais pas du tout ce qu'Amélie vous a dit, mais si vous libérez les autres diclonius, vous aurez la fin de l'humanité sur la conscience.
Mais si je... intervint Amélie qui s'était rapidement relevée, se faisant couper presque immédiatement par Lucy.
Même si tu les libère de leur malédiction, ils ont déjà la haine de la race humaine. C'est eux qui les ont enfermés alors qu'ils n'ont rien fait. Nana et moi sommes juste des exceptions. Je suis resté lucide pour Kouta, et elle s'est totalement abandonnée à son "père". Y'a qu'à voir Mariko. Son sourire quand elle étripait les autres ! Elle n'avait que six ans, tu te rends compte ??
Petit à petit, son ton était monté, jusqu'à crier littéralement sur la pauvre Neko qui ne savait plus où se mettre.
Mais ils ont l'habitude de parler à des gens comme nous... tenta-t-elle de répliquer, déçue.
Hein ?
Elle s'interrompit, et se calma un peu.
Ouais, qu'elle se calme un peu. ça lui fera pas de mal !
Elle s'interrompit, et se calma un peu en analysant ce qu'Alé
Ouii ! Alémie !
Elle s'interrompit, et se calma un peu en analysant ce qu'Amélie venait de lui dire. Si ils ont l'habitude de leur parler, ils ont forcément une force pour rivaliser. Et si ils peuvent rivaliser ainsi, ils peuvent entrer de force, et...
...les euthanasier...
Hein ?
L'air de Lucy était maintenant grave, et reflétait l'infinie douleur qu'elle avait subi pendant ces dix années. Elle ne souhaitait à personne d'autre d'endurer de telles souffrances. Mais elle ne pouvait pas les libérer en sachant qu'ils se mettraient à tuer. Et qu'ils y prendraient plaisir. La solution de les tuer, rapidement et sans douleur, pour les libérer ainsi de leur tourments, semblait la meilleure solution pour la jeune femme. Elle-même préfèrerait mourir plutôt que d'y retourner en tant que prisonnière.
Si vous voulez vraiment les aider, tuez-les. Il n'y a plus aucun espoir pour eux, et mieux vaut en finir rapidement pour leur éviter des souffrances inutiles. C'est la seule solution que je trouve valable.
Même étant pour l'euthanasie et le suicide assisté, je pense qu'elle abuse... Bah !
Amélie eut un mouvement de recul, horrifiée. Les tuer ? Pourquoi voulait-elle faire ça ? Il faudrait plutôt les aider !
D'ailleurs, j'ai même pas demandé... continua-t-elle en s'asseyant. Pourquoi vous êtes là en fait ?
Ben ouais quoi ! Elle sait même pas pourquoi ils sont là les deux !... Bon, du coup je pense que je vais arrêter là, sinon je suis parti pour un véritable roman. En plus, j'ai pas mal d'autres réponses à faire...
Et j'ai trouvé une alternative à ma phrase de merde en réécrivant le tout sur le forum.
Elle se baissa à coté de son amie, enleva le sort qui la maintenait dans un sommeil artificiel, et la secoua légèrement pour la réveiller complètement.
Amélie resta calmement assise pendant que les deux agents du SHIELD se mettaient à répondre à ses interrogations. Déjà, les "Men il back", qui était un film. Rien d'autre. Un film qu'elle ne connaissait pas, et qui parlait d'extra-terrestres. Amélie était curieuse : quelle était la représentation terrienne des personnes qui ne viennent pas de leur planète ? Quelle apparence, quelle mentalité leur donnait-ils ? Elle se promit qu'elle regarderait ce film lorsqu'elle en aurait l'occasion. Elle demandera certainement à Lucy. Si elle le connait bien sûr ! Car elle ne regarde pas beaucoup la télévision...
Quoi qu'il en soit, ce n'était pas vraiment important pour le moment, contrairement à la suite.
à chaque fois qu’il se passe un truc qui ne rentre pas dans ce que nous, Terriens, définissions comme étant la "normalité", on intervient. Le SHIELD existe depuis des millénaires, et a connu bien des formes. Depuis un peu plus d’un demi-siècle, l’organisme prend la forme d’une organisation mondiale spécialisée dans le contre-espionnage et le renseignement.
Depuis plus de 500 ans ! Pas possible que ça soit le laboratoire dont parlait Lucy car, selon elle, elle était une des diclonius les plus vieilles. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle aurait hérité du titre de "Reine", en plus d'être la seule qui puisse infecter les humains pour qu'ils donnent naissance à des diclonius. C'est ce qu'elle avait compris. Peut-être se trompait-elle... Pour ça, le meilleur moyen serait de demander à Lucy, mais la jeune Neko voulait avoir un peu plus de renseignement avant de la réveiller, pour pas qu'elle ne reparte immédiatement dans une colère noire. Par contre, en ce qui concerne "l'organisation mondiale spécialisée dans le contre-espionnage et le renseignement"... Elle n'avait pas vraiment saisi ce qu'il voulait dire par là. C'était peut-être important, mais elle pensait à une autre référence de film qu'elle ne connaissait pas. Même si c'était du japonnais, ça pouvait toujours être le titre d'un film. Non ?
Nathalia enchaîna sur ce que Lucy lui répétait à longueur de journée à propos de la magie : elle n'existe pas sur Terre, tout comme les êtres qui parlent et qui ne sont pas humains, comme elles-deux. C'est la raison pour laquelle elles sont obligées de porter en permanence un objet sur la tête pour cacher leurs attributs respectifs. C'était un peu inconvenant de temps en temps, mais pas vraiment contraignant. Et puis, elle se sentait mieux ici, avec un bonnet, plutôt que sur Terra, à fuir continuellement ceux qui traitent les autres comme du bétail. Les esclavagistes. Rejoindre l'Ordre lui permettrait de prendre sa revanche sur ces êtres abjects et libérer les autres victimes comme elle. Et on leur avait fait comprendre que les deux filles ne seraient pas de trop !
Accessoirement, on s’occupe des gens comme vous. On vous aide à comprendre vos pouvoirs, afin d’éviter que vous ne fassiez des bêtises, et qu’on ne doive vous envoyer en prison. Comprenez bien, ma chère, qu’on a pas envie d’envoyer des jolis minois comme vous en prison. Le deal est plutôt simple. Vous nous assurez que vous êtes pas des menaces pour la société, et vous êtes libres de faire ce que vous voulez... Profiter de notre aide, ou continuer votre petite vie tranquille.
De... L'aide ??
On leur proposait de l'aide ? Elle se mit à écouter encore plus attentivement ce que les deux agents disaient.
Nous ne voulons pas vous faire du mal, mais, des individus vous pourchassent, je vous encourage à nous faire confiance. Le SHIELD est une puissante organisation, habituée à traiter avec des personnes aux talents atypiques comme toi ou ton amie. Nous ne vous voulons aucun mal.
Ah... Ils savaient que quelqu'un les pourchassaient. Certainement ceux qui veulent reprendre Lucy ou, plus improbable, ceux qui veulent se venger d'elle pour ce qu'elle a fait subir au groupe d'esclavagistes qui détenait la jeune Neko. Par contre, le fait qu'ils aient l'habitude de traiter avec quelqu'un ayant leurs capacités... Pouvait vouloir dire qu'ils pourraient vraiment les aider ! Aider les autres diclonius qui sont encore dans le laboratoire, à se faire torturer quotidiennement ! C'était... Amélie avait des étoiles dans les yeux, et regardait les invités comme si ils s'agissaient de ses sauveurs. Ils peuvent enfin libérer ceux de la même race que Lucy !! Elle ne sera plus seule !
Vous... Vous pouvez vraiment nous aider ?
Alors qu'ils étaient sur le point de lui répondre, Amélie les interrompit :
Attendez, il faut que Lucy entende ça. Par contre, ne lui rappelez surtout pas qu'elle est en fuite, sinon elle va encore s'énerver. finit-elle avec un petit sourire.
Elle se baissa à coté de son amie, enleva le sort qui la maintenait dans un sommeil artificiel, et la secoua légèrement pour la réveiller complètement. La diclonius était légèrement désorientée. Elle était juste en train de gueuler sur les deux personnages, qui sont encore là d'ailleurs, et elle se retrouve allongée, avec son amie juste au-dessus de sa tête.
Wow...
Lucy, c'est génial ! Ils peuvent nous aider !
Hein ? Qui ? Et pour quoi faire ?
Avec eux, on pourra libérer les autres diclonius !
Pitié...
Mais...
Amélie laissa échapper un petit bruit de surprise lorsque Lucy l'écarta avec un vecteur, avant que celle-ci se relève, en restant droite comme un "I". Sans même bouger son corps.Elle posa ensuite ses deux mains à plats sur la table, se servant de celle-ci comme d'appui.
Bon, je sais pas du tout ce qu'Amélie vous a dit, mais si vous libérez les autres diclonius, vous aurez la fin de l'humanité sur la conscience.
Mais si je... intervint Amélie qui s'était rapidement relevée, se faisant couper presque immédiatement par Lucy.
Même si tu les libère de leur malédiction, ils ont déjà la haine de la race humaine. C'est eux qui les ont enfermés alors qu'ils n'ont rien fait. Nana et moi sommes juste des exceptions. Je suis resté lucide pour Kouta, et elle s'est totalement abandonnée à son "père". Y'a qu'à voir Mariko. Son sourire quand elle étripait les autres ! Elle n'avait que six ans, tu te rends compte ??
Petit à petit, son ton était monté, jusqu'à crier littéralement sur la pauvre Neko qui ne savait plus où se mettre.
Mais ils ont l'habitude de parler à des gens comme nous... tenta-t-elle de répliquer, déçue.
Hein ?
Elle s'interrompit, et se calma un peu en analysant ce qu'Amélie venait de lui dire. Si ils ont l'habitude de leur parler, ils ont forcément une force pour rivaliser. Et si ils peuvent rivaliser ainsi, ils peuvent entrer de force, et...
...les euthanasier...
Hein ?
L'air de Lucy était maintenant grave, et reflétait l'infinie douleur qu'elle avait subi pendant ces dix années. Elle ne souhaitait à personne d'autre d'endurer de telles souffrances. Mais elle ne pouvait pas les libérer en sachant qu'ils se mettraient à tuer. Et qu'ils y prendraient plaisir. La solution de les tuer, rapidement et sans douleur, pour les libérer ainsi de leur tourments, semblait la meilleure solution pour la jeune femme. Elle-même préfèrerait mourir plutôt que d'y retourner en tant que prisonnière.
Si vous voulez vraiment les aider, tuez-les. Il n'y a plus aucun espoir pour eux, et mieux vaut en finir rapidement pour leur éviter des souffrances inutiles. C'est la seule solution que je trouve valable.
Amélie eut un mouvement de recul, horrifiée. Les tuer ? Pourquoi voulait-elle faire ça ? Il faudrait plutôt les aider !
D'ailleurs, j'ai même pas demandé... continua-t-elle en s'asseyant. Pourquoi vous êtes là en fait ?
-
[HRP.– Euh...]
Leur petit discours semblait avoir convaincu la neko. Lloyd avait fini son verre de jus de fruits, qu’il trouvait plutôt bon, et le reposa sur la table, tout en conservant son pied proche de la table basse. La neko comptait réveiller Lucy, et les deux agents n’eurent même pas à se regarder pour savoir qu’il y avait des risques derrière ce réveil. Lucy pouvait continuer à les attaquer, et les deux agents, en apparence décontractés, se tenaient prêts à devoir se battre. Amélie réveilla Lucy, et lui expliqua que les deux agents pouvaient les aider. Si la neko en semblait heureuse, Lucy se montra plus réservée, et Natalia comprit que Lloyd avait tapé dans le mille en parlant d’individus les pourchassant. En réalité, Natalia, tout comme Lloyd, n’avaient absolument aucune idée de qui les deux femmes parlaient, mais Natalia pariait sur une organisation similaire à l’HYDRA, si ce n’est l’HYDRA elle-même. Les deux femmes parlaient de « diclonius », et Lucy leur expliqua alors que les autres diclonius étaient des fous furieux qui ne penseraient qu’à tuer les humains s’ils étaient libérés. Silencieusement, les deux agents écoutaient les deux femmes se crêper le chignon, tout en essayant de comprendre.
Qu’est-ce qu’un diclonius ? Un synonyme pour « mutant » ? Quel était ce mystérieux laboratoire ? Que faisait-on donc sur ces gens pour les rendre ainsi si dangereux ? Les questions se multipliaient dans l’esprit de Natalia, qui envisageait déjà sa manière d’agir. Rassurer Amélie et Lucy semblait être déjà acquis, car Lucy ne chercha pas à les attaquer. Certes, il fallait se méfier de l’eau qui dort, mais Widow estimait que le quatuor commençait à partir sur de bonnes bases.
« Si vous voulez vraiment les aider, tuez-les, trancha la femme. Il n'y a plus aucun espoir pour eux, et mieux vaut en finir rapidement pour leur éviter des souffrances inutiles. C'est la seule solution que je trouve valable. »
Une solution radicale, qui sembla horrifier Amélie. Visiblement, la neko devait avoir un autre avis, ce que Natalia nota silencieusement.
« D'ailleurs, j'ai même pas demandé... enchaîna alors Lucy. Pourquoi vous êtes là en fait ? »
Lloyd fit une petite moue, et ce fut Natalia qui répondit.
« L’accident à l’école... C’est comme ça que votre nom est venu sur le tapis. On s’est un peu renseignés, et on a décidé de venir vous voir en personne pour savoir si on courait après une fausse rumeur, ou s’il y avait vraiment un truc susceptible de valoir notre présence.
- Ce que vous devez comprendre, compléta Lloyd, c’est que, quand les humains normaux – et n’y entendez aucun jugement de valeur, ce n’est qu’une manière de désigner les clampins de base, ont appris qu’il existait des humains anormaux, qui avaient des pouvoirs défiant la logique, il y a eu comme un léger mouvement de panique. Les gens ont cru à une invasion, à quelque chose comme ça. On a apaisé le jeu, mais bon nombre de mutants se cachent... Comme vous. On intervient pour les rassurer, pour leur dire que leurs pouvoirs peuvent être utiles, et qu’il est vain d’espérer s’en débarrasser... Concrètement, on fait de la prévention. On évite que des filles comme vous deviennent de futures tueuses qui voudront détruire le monde, ou éradiquer l’espèce humaine. Comprenez-moi, je préfère éviter d’avoir à attaquer vos jolis minois. On vient là en paix, donc. »
Les deux agents essayaient d’apaiser les choses, et de comprendre ce qui se passait.
« On peut vous protéger, oui, répéta Widow. Le SHIELD est conçu pour répondre à ce genre de menaces. Quant à ces... Ces diclonius... S’ils sont vraiment aussi monstrueux que ça, je pense que ça vient des individus qui les ont traumatisés ainsi, non ? Pour l’heure, ils me semblent plus être des victimes que...
- C’est dans la nature de l’homme de faire des monstres, et c’est dans la nature des monstres de détruire leurs créateurs » intervint alors Lloyd.
Natalia le regarda. Il était impossible que cette phrase vienne de lui, et elle se demandait à quel philosophe elle venait. Elle y voyait un peu de Hobbes là-dedans, mais elle n’avait pas souvenir de cette phrase dans le Léviathan.
« Harlan Wade, précisa Lloyd, avant de sentir un léger blanc s’installer autour de lui. Peu importe... L’idée est là, Lucy. S’il existe un laboratoire qui torture des diclonius, alors c’est un camp illégal. On peut le démanteler, et s’occuper des autres... S’ils présentent vraiment un danger, alors ils seront enfermés, et soignés. C’est aussi simple que ça. »
Natalia ne tarda pas à enchaîner ;
« Par ailleurs, que sont exactement ces diclonius ? Et que pouvez-vous nous dire sur ce camp ? Ou sur ce que voulaient ces gens ? »
C’était un sujet sensible, et Natalia avait peur que Lucy ne perde son contrôle... Mais, d’un autre côté, plus vite ils en sauraient plus, plus vite ils pourraient lancer des recherches.
-
C'est donc cet "incident" qui les a amenés à elles. Ils suivaient donc chaque petite piste. Ou alors ils mentaient, au choix. D'instinct, la diclonius optait pour la seconde. Elle avait toujours un mauvais pressentiment avec eux, comme s'ils n'étaient pas tout à fait francs. Et quand la femme parla d'un truc susceptible de valoir notre présence, elle se raidit. Il fallait les mériter pour qu'ils soient là ? Ces deux gugusses se prenaient un peu de haut pour elle. Ils ne se rendaient peut-être pas compte que, tant qu'ils seraient à coté d'elle, ils étaient en danger de mort. Même si elle était tranquillement assise, basculant à 45° sur sa chaise en se retenant avec un seul vecteur, elle pourrait les tuer tous les deux en moins d'une seconde. D'un seul coup. L'autre enchaina :
Ce que vous devez comprendre, c’est que, quand les humains normaux – et n’y entendez aucun jugement de valeur, ce n’est qu’une manière de désigner les clampins de base, ont appris qu’il existait des humains anormaux, qui avaient des pouvoirs défiant la logique, il y a eu comme un léger mouvement de panique. Les gens ont cru à une invasion, à quelque chose comme ça. On a apaisé le jeu, mais bon nombre de mutants se cachent... Comme vous. On intervient pour les rassurer, pour leur dire que leurs pouvoirs peuvent être utiles, et qu’il est vain d’espérer s’en débarrasser... Concrètement, on fait de la prévention. On évite que des filles comme vous deviennent de futures tueuses qui voudront détruire le monde, ou éradiquer l’espèce humaine. Comprenez-moi, je préfère éviter d’avoir à attaquer vos jolis minois. On vient là en paix, donc.
Ah, un point intéressant ici... Ils étaient persuadés que la mutante se cachait par choix, ce qui était faux. Si elle se dévoilait au grand jour, elle aurait une armée au cul, voire même une demie-douzaine de diclonius enragées. En ajoutant des tueurs à gages armés de flingues ayant des balles blindées, cela signerait la mort assurée de Lucy. Sauf si Amélie réagissait vite et les téléportaient en dehors du combat avant de se prendre une balle perdue ou se retrouver éventrée. Son amie était une porte de sortie à toute situation périlleuse, ce qui l'arrangeait beaucoup. Mais bon... Ce n'est pas la diclonius qui choisit les faits et gestes de la Neko. C'est elle, de son plein gré, qui a décidé de la suivre. Tout ça parce qu'elle l'aimait. Qu'elle croyait l'aimer. La diclonius avait encore du mal avec le sentiment que lui vouait Amélie. Elle ne savait pas du tout comment le prendre, ni même comment réagir à son regard.
Par contre, lorsqu'il avait émis le voeu qu'il ne voulait pas que Lucy devienne une tueuse voulant détruire la race humaine, elle avait eu un petit sourire. Il arrivait un peu trop tard. Et elle lui fit comprendre. Voulut lui faire comprendre, car l'invitée la prit de vitesse.
On peut vous protéger, oui. Le SHIELD est conçu pour répondre à ce genre de menaces. Quant à ces... Ces diclonius... S’ils sont vraiment aussi monstrueux que ça, je pense que ça vient des individus qui les ont traumatisés ainsi, non ? Pour l’heure, ils me semblent plus être des victimes que...
C’est dans la nature de l’homme de faire des monstres, et c’est dans la nature des monstres de détruire leurs créateurs.
C'est philosophique ça ? La diclonius était sceptique, mais elle se rendait compte qu'ils se trompaient encore. Ce ne sont pas entièrement les humains qui ont forgé le caractère des diclonius. Il y a aussi Lui. Elle ne connait pas Son nom, mais Il est celui qui tire les rennes derrière cette histoire de mutation. C'est Lui qui veut que la race humaine disparaisse au profit de Sa race. La race diclonius. Et Il était à l'intérieur de chacun d'eux, développant les pulsions meurtrières des mutants. Les personnes de sa race développent leurs pouvoirs à environ 4 ans, et commettent leur premier meurtre à peu près à la même période. Pour Lucy, ce fut ses camarades de la pension après qu'ils aient massacré un pauvre chiot juste devant ses yeux.
Harlan Wade.
Rien à faire, marmonna-t-elle pour elle-même.
Peu importe... L’idée est là, Lucy. S’il existe un laboratoire qui torture des diclonius, alors c’est un camp illégal. On peut le démanteler, et s’occuper des autres... S’ils présentent vraiment un danger, alors ils seront enfermés, et soignés. C’est aussi simple que ça.
Un camp illégal ? Lucy en doutait fortement. Ou sinon ils avaient une armée personnelle sans même que l'état soit au courant. Et puis, de toute façon, ils n'auraient pas pu faire grand chose. Si jamais on attaquait le laboratoire, les diclonius seraient alors libres, et cela marquerait le glas de l'humanité. Et le Japon serait entièrement responsable. Mais si le SHIELD disait qu'il pouvait s'en occuper... Pourquoi pas ? Peut-être les accompagnerait-elle juste pour calmer les captives. Ou alors pour éviter qu'ils fassent une bêtise. Au choix.
Amélie écoutait sagement ce qu'il se disait, et elle s'inquiétait de la réaction de Lucy. Ils forçaient peut-être sur la dose en reparlant des autres diclonius. Et elle voulait à tout prix qu'il n'y ait plus d'engueulades qui risquaient de mal finir. Elle devait les prévenir sans que son amie soit au courant. Mais elle ne savait pas comment faire.
Par ailleurs, que sont exactement ces diclonius ? Et que pouvez-vous nous dire sur ce camp ? Ou sur ce que voulaient ces gens ?
Le temps des questions... Lucy le voyait venir, de très loin. Si Amélie ne leur avait donné aucune explication, ils devaient forcément s'en poser beaucoup.
Lloyd put lire sur ses lunettes : "Faites attention vous y | allez trop brusquement". Suivront-ils le conseil ? Seul Lloyd pouvait voir ce message, car la noirceur des lunettes faisait qu'il était invisible de l'autre coté de celles-ci.
Lucy décida qu'il était temps qu'elle réponde un peu à leurs interrogations. De toute façon, elle ne percevait pas de danger de ces deux personnages, même si leur posture décontractée était un peu inquiétante. Elle remit sa chaise droite et fixa la femme droit dans les yeux
Les diclonius sont ma race. Nous sommes des mutants. Et ce que veulent ces gens, c'est nous observer pour nous comprendre et nous combattre. Quelque chose comme ça. Par contre, vous vous trompez sur plusieurs points.
Elle disparut brusquement de leur champ de vision en même temps qu'ils entendirent un bruit au plafond. Comme si quelqu'un avait cogné brutalement à celui-ci. Et un autre bruit sur le sol, derrière eux.
Si vous voulez que je ne sois pas une tueuse voulant détruire la race humaine, fit Lucy, flottant juste au-dessus du sol à un mètre derrière les deux invités, c'est trop tard. Je l'ai été toute ma vie, jusqu'à il y a quelques mois. Et ce ne sont pas que les humains qui nous ont forgé en monstres. Il y a autre chose...
En y repensant, Lucy eut des frissons. Il l'avait forcée à tuer, à de nombreuses reprises. Et Il l'avait incitée à assassiner Kouta et sa famille. Ce fut donc Amélie, la seule à ne pas avoir été surprise par la "téléportation" de la diclonius, qui continua :
Quand je l'ai rencontrée, Lucy avait en elle une puissante malédiction. C'est elle qui lui influait une haine infinie contre les humains. On pense que tous les diclonius, à une exception près, sont frappés du même sceau. J'ai réussi à libérer Lucy, mais elle ne s'est repris uniquement car elle était contre les idées de la malédiction, à cause d'évènements particuliers. Apparemment, les autres suivent cette idéologie et même si on leur enlève la malédiction, ils continueront à haïr les humains.
C'est un bon résumé... Ajoute à ça le fait qu'une diclonius est une véritable machine à tuer, et vous avez le tableau de ce que vous devrez affronter. On a quatre ans quand on commence à tuer... Sans aucune difficulté, ni aucun remord.
Un sourire carnassier fit son apparition sur son visage. Elle ne voulait pas les décourager, juste leur faire ouvrir les yeux sur la folie de leur entreprise.
Par contre, concernant le centre, je n'ai aucune info. Quand je me suis barrée, j'essayais plus de dévier les balles de sniper et de tuer ceux qui voulaient m'arrêter.
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Les deux agents sentaient la nervosité de Lucy, mais ils avaient besoin d’en savoir plus. Ils prenaient effectivement des risques, mais c’était le métier qui voulait ça. Travailler pour une organisation pour le SHIELD n’avait jamais été indolore, surtout quand on rejoignait le service actif. On pouvait toujours se réfugier derrière les bureaux, mais ce n’était pas la place de Lloyd, ni de Natalia. Les deux étaient des agents d’action, et plutôt doués dans leur genre. Avant de rejoindre le SHIELD, Lloyd était un agent des forces d’intervention de la police de Miami, le SWAT. Au sein du SHIELD, il avait suivi un entraînement encore plus poussé, aussi exigeant que les entraînements faits pour rejoindre les forces du BOPE, ou les troupes du Mossad. Ça ne rigolait pas, et Natalia, elle, avait suivi, en Russie, un entraînement encore plus exigeant, dès sa naissance. Les deux étaient des professionnels, efficaces, rapides, et, comme Lloyd l’avait dit, ils venaient en paix. Ils auraient pu mener une opération rapide, neutraliser directement Lucy, et l’interroger dans une cellule capitonnée. Ce n’était pas comme ça qu’ils procédaient. Ils analysaient les risques, et, plus l’entretien se passait, et plus Lloyd se doutait qu’ils avaient peut-être été un peu négligents.
« Les diclonius sont ma race. Nous sommes des mutants. Et ce que veulent ces gens, c'est nous observer pour nous comprendre et nous combattre. Quelque chose comme ça. Par contre, vous vous trompez sur plusieurs points. »
Elle se téléporta alors, et, tandis qu’elle le faisait, Lloyd appuya discrètement sur sa montre, en la remettant en place. James Bond n’était pas le seul à avoir ses petits gadgets, et, si la montre de Lloyd ne disposait pas d’un laser, elle pouvait toujours envoyer un signal, avertissant la base que les choses étaient risquées, et qu’une équipe d’intervention pouvait s’avérer nécessaire. Ce faisant, il avait aussi ouvert un microphone permettant d’entendre ce qui se passait ici. Natalia, elle, restait vigilante. Lloyd était son officier superviseur, son « O.S. », mais elle n’était pas d’accord avec lui. Face à l’inconnu, il fallait toujours être méfiant, et Lloyd avait une tendance un peu trop forte, selon elle, à simplement se fier au faciès des gens pour déterminer leur menace.
Une erreur qui allait peut-être se payer ici, car Natalia sentait le danger pointer. Lucy se retrouva dans leur dos, en train de léviter. Voilà qui devenait flippant. Elle leur expliqua qu’elle avait déjà commis des meurtres, et Natalia, dans sa tête, sentit le niveau de danger être en train de croître. Si cette histoire était vraie, alors cette femme avait de la rage en elle, une rage refoulée qui était en train de se réveiller... Et elle représentait une menace potentielle. Instinctivement, les deux agents étaient déjà en train de réfléchir à un moyen de la neutraliser en minimisant les risques et les dégâts secondaires un maximum. Amélie leur expliqua ensuite que Lucy faisait l’objet d’une « puissante malédiction », qui l’avait visiblement forcé à commettre des choses peu avouables.
« C'est un bon résumé... Ajoute à ça le fait qu'une diclonius est une véritable machine à tuer, et vous avez le tableau de ce que vous devrez affronter. On a quatre ans quand on commence à tuer... Sans aucune difficulté, ni aucun remord. »
Lloyd nota silencieusement l’information, tout comme Natalia. Trop dangereuse pour être ramenée ? Elle était en train de flotter dans les airs, se préparant visiblement à les attaquer. Lloyd s’extirpa de son fauteuil, tout comme Natalia. Un sourire mauvais traversa les lèvres de Lucy, et les deux agents ne dirent rien. Natalia réfléchissait silencieusement. Elle ignorait la nature du pouvoir de cette femme, mais elle soupçonnait qu’il devait être d’ordre télékinétique... Comme des espèces de vagues capables de repousser les gens autour d’elle, si ce n’est pire.
« Par contre, concernant le centre, je n'ai aucune info. Quand je me suis barrée, j'essayais plus de dévier les balles de sniper et de tuer ceux qui voulaient m'arrêter. »
Dévier les balles, Natalia nota également cela. Ceci confirmait ses pouvoirs psychiques, liés à la télékinésie, la manipulation de la masse et des objets.
« Notre organisation a déjà affronté quelqu’un qui agissait par le biais des autres. Il... Hum... Il leur remplaçait leur œil par un œil spécial, par lequel il donnait ses instructions, et s’en servait pour les tuer, si jamais ils refusaient d’obéir. Ce que je veux dire, c’est qu’une malédiction peut prendre bien des formes. Magie ou technologie, c’est la même chose... Arthur Clarke disait que la magie, ce n’était que de la technologie incomprise. »
Natalia doutait de la persistance de l’argument, et s’était prudemment reculée, hésitant à brandir son arme. Lloyd sentait la tension être en train de monter, et tendait une main apaisante vers elle.
« Pour la centième fois, Lucy, on ne vous veut pas de mal... Mais vous ne pourrez pas gagner contre nous. Notre organisation existe depuis cinq millénaires, et a eu l’occasion d’affronter beaucoup d’ennemis particulièrement dangereux. Aussi vais-je vous demander de vous calmer, en vous rappelant que, si nous vous avions considéré comme une menace, nous aurions attaqué avant de discuter. »
Ménageant une courte pause, Lloyd conclut :
« En gros, il n’est pas dans votre intérêt de rejeter notre aide. »
-
Lucy nota avec un point de dépit la réaction des deux invités lorsqu'elle avait bondi derrière eux. Ils s'étaient levés précipitamment et s'étaient légèrement reculés. Plus la femme que l'homme d'ailleurs, si bien qu'elle était en dehors de la zone des deux mètres. L'homme lui racontait une espèce d'histoire d’œil qui lui permettait de commander d'autres personnes... Chose dont elle n'avait strictement rien à faire. Ils ont peut-être déjà été confrontés à des choses surnaturels, mais pas assez. Elle le voyait à leur réaction. Ils avaient réagi uniquement quand elle leur avait montré une petite partie de ses pouvoirs, alors qu'ils savaient pertinemment qu'elle en avait. Ils savaient aussi pour Amélie d'ailleurs, vu qu'elle l'a endormie en plein milieu de sa conversation... Elle lui en touchera deux mots après s'être débarrasser de ces deux personnages.
Pour la centième fois, Lucy, on ne vous veut pas de mal... Mais vous ne pourrez pas gagner contre nous. Notre organisation existe depuis cinq millénaires, et a eu l’occasion d’affronter beaucoup d’ennemis particulièrement dangereux. Aussi vais-je vous demander de vous calmer, en vous rappelant que, si nous vous avions considéré comme une menace, nous aurions attaqué avant de discuter.
...
...
Il est con ou quoi ? Il lui parle comme si elle se trouvait désarmée face à un sniper ! Et c'est eux qui sont venus la harceler parce qu'elle est une diclonius ! Et il continue à la menacer en plus ! A ce moment, la mutante n'avait qu'une envie en tête : de jeter les deux par la fenêtre. Au moins, ils viendraient plus l'emmerder. Bon, y'aurait quelques dégâts collatéraux, mais pas des masses vu qu'ils sont qu'au premier étage.
En gros, il n’est pas dans votre intérêt de rejeter notre aide.
Cette réplique la laissa de marbre. En apparence seulement, puisqu'elle réfléchissait à cent à l'heure. Leur aide ? Ils vont vraiment essayer de libérer les autres diclonius ? Ils n'avaient pas l'air d'avoir bien saisi la dangerosité de ces mutantes... Lucy allait devoir leur faire comprendre que ce n'est pas qu'une simple personne. Déjà, c'est une personne qu'on rejette à cause de ses cornes. Ensuite, elle devient une meurtrière d'humains, et elle va enfin se faire enfermer dans un laboratoire où on les torture quotidiennement. Mais il lui fallait un argument choc... Et elle avait l'idée en tête. Elle se laissa tomber, ses vecteurs ayant servi pour amortir sa chute, et répondit à l'homme dont elle ignorait le nom :
M'aider ? Pour quoi faire ? Si vous voulez dire bonjour aux autres diclonius, ce sera sans moi. Juste un exemple...
La mutante prit un des verres sur la table, qui était vide, avec un de ses vecteurs et le tint entre Lucy et ses interlocuteurs.
'voyez ce verre ?
Deux choses arrivèrent pendant le même instant : elle découpa le verre en deux horizontalement et sans le briser, pendant que l'homme pouvait ressentir un coup de vent au niveau de son cou, s'arrêtant à moins d'un centimètre de lui. Elle sépara doucement les deux moitiés de verre pour qu'ils voient tous deux qu'une coupure nette avait été faite.
Je me suis arrêtée juste avant ton cou, lui fit-elle, d'un ton totalement neutre.
Il fallait absolument que le message passe maintenant. Elle ne pouvait pas prendre le risque que ses sœurs de race se mettent à tuer tout humain qui passerait.
Et là, je suis seule. Là-bas ils sont plusieurs dizaines, et y'en a des bien plus dangereux que moi. Si vous voulez vous faire buter, allez-y, j'vais pas vous retenir. Par contre...
Son air devint inquiétant, même pour Amélie qui regardait toute la scène, n'étant pas rassurée du tout.
Si j'apprends que Kouta est mort à cause de vos conneries, vous avez intérêt à être morts. Sinon, c'est moi qui vous trouverai.
-
Quand Lucy fit usage de son pouvoir, en sectionnant un verre en deux, et en y rapprochant le cou de Lloyd, Natalia fit mentalement passer la menace « Lucy » d’un cran au-dessus, et avait sorti son arme, la pointant sur sa nuque. Lucy étant occupée à parler avec Lloyd, elle s’était déplacée de manière à l’avoir dans le dos, tout en étant à une distance raisonnable d’Amélie. Lloyd avait bien trop tendance à faire confiance aux autres. Natalia, elle, était juste plus prudente.
« Je me suis arrêtée juste avant ton cou » précisait Lucy à Lloyd.
Natalia avait un angle de tir dégagé, et son pistolet comprenait des décharges électriques qui neutraliseraient Lucy. Lloyd, la tête penchée, tendit toutefois sa main vers Natalia, pour lui dire de se retenir. Cette dernière fronça les sourcils. Il prenait trop de risques. Cette femme était dangereuse, et elle tint à expliquer à Lloyd que les diclonius étaient dangereux, et qu’il y en avait qui étaient plus puissants qu’elle. Lloyd avait senti quelque chose le pousser vers le verre, et il comprit que cette femme, d’une manière ou d’une autre, devait générer de l’air, et que c’était de cette manière qu’elle avait renversé ce garçon dans la cour du lycée. Elle devait avoir d’autres pouvoirs en stock.
Widow hésitait toujours quand Lucy se dévoila d’elle-même, continuant à en dire plus :
« Si j'apprends que Kouta est mort à cause de vos conneries, vous avez intérêt à être morts. Sinon, c'est moi qui vous trouverai. »
Kouta ? La même question traversa l’esprit de Lloyd, mais il se contenta de se relever, et esquissa un léger sourire.
« En fait, pour ne rien vous cacher, Madame... Ou te cacher, Lucy... Il existe aussi des agents bien plus forts que moi. Certaines crachent du laser depuis leurs yeux, et peuvent retenir un poids-lourd avec une main et l’autre dans le futal. Moi, je ne suis qu’un pion interchangeable dans une organisation millénaire. Me menacer ne t’apporte rien, mais, si ça te soulage, tu peux y aller. »
Ses cheveux étaient légèrement décoiffés, et, alors que Lloyd réfléchissait, il déboutonna alors les boutons de sa chemise.
« Vous pouvez ranger votre arme, Agent Romanov. Vous ai-je dit de la sortir, d’ailleurs ?
- Vu les circonstances, j’ai estimé que...
- De toute manière, je ne pense pas qu’un simple pistolet puisse t’impressionner, Lucy, hein ? Tu n’es pas la première personne dotée de capacités surnaturelles que je rencontre... La première m’a laissé un souvenir indélébile, regarde... »
Il avait déboutonné une partie de sa chemise, et tira sur les pans de cette dernière, permettant de voir une sinistre cicatrice qui courait au niveau de son torse. Il y avait plusieurs balafres. Il referma ensuite sa chemise, tout en continuant à parler :
« Tu n’es pas une menace – et je parle en connaissance de cause... Juste une femme impulsive, mais c’est ce qui fait votre charme. Natalia devrait prendre exemple sur toi, elle est trop... Clac-clac », fit-il en imitant, avec ses mains, la forme d’un carré.
Il s’assit alors sur un fauteuil, et croisa ses jambes.
« Bon. Et si tu me disais qui est cette Kouta, et ce que tu sais exactement sur ce laboratoire et sur ces diclonius ? »
Natalia, de son côté, avait lentement rangé son arme, mais elle préférait rester à distance.
Par mesure de précaution.
-
Qu'est-ce que je fais ? Je l'endors ? Je lui enlève son arme ? Lucy ne l'a pas vue... C'est dangereux ! Je... Je sais ! Je vais bloquer son canon ! Comme ça, si elle tire, l'arme explosera comme dans les dessins animés !
Telle est la réflexion qu'avait mené Amélie lorsqu'elle avait vu Natalia pointer son arme sur Lucy alors qu'elle était de dos. Elle avait ensuite créé un bout de métal qui avait fermé le canon de l'arme, empêchant quoi que ce soit d'en sortir. Et la modification n'était visible uniquement si on regardait attentivement à l'intérieur de celui-ci. Elle avait ensuite jeté un rapide coup d’œil à son pendentif qui était à moitié terne. Il fallait qu'elle économise sa magie maintenant.
L'homme s'était levé et avait légèrement souri à Lucy, qui ne savait plus trop quoi penser de ce personnage. Avait-il vraiment compris son avertissement ? Ou agissait-il à la légère comme il semblait le faire ? Il faudrait peut-être un second exemple...
En fait, pour ne rien vous cacher, Madame... Ou te cacher, Lucy... Il existe aussi des agents bien plus forts que moi. Certaines crachent du laser depuis leurs yeux, et peuvent retenir un poids-lourd avec une main et l’autre dans le futal. Moi, je ne suis qu’un pion interchangeable dans une organisation millénaire. Me menacer ne t’apporte rien, mais, si ça te soulage, tu peux y aller.
Des... Lasers des yeux ? C'est nouveau ça ? Admettons... La diclonius le regardait un peu bizarrement, croyant qu'il voulait juste l'impressionner avec des mots. Puis il se compara à un simple sous-fifre, et son attitude changea du tout au tout. Elle commença à le prendre au sérieux à partir de ce moment. Rare sont les humains qui savent faire profil bas, et cet homme dont elle ignorait encore le nom en faisait apparemment partie.
Il se mit ensuite à... se déshabiller ? Euh... Elle ne savait pas du tout comment réagir à cet acte. Et surtout ne voyait pas du tout pourquoi il faisait ça.
Vous pouvez ranger votre arme, Agent Romanov.
Agent Romanov... La femme ! Lucy l'avait totalement oubliée ! Sauf qu'elle capta un petit signe discret de la part d'Amélie, lui annonçant qu'elle s'en était occupée. Donc pas de danger possible de sa part. A moins qu'Amélie soit une parfaite idiote, mais la diclonius savait que l'ancienne esclave n'en était pas une. Elle l'avait tirée de quelques situations délicates à Terra, notamment lorsqu'elles rencontraient des mages. Après une rapide discussion entre les deux invités, l'homme s'adressa à nouveau à Lucy :
De toute manière, je ne pense pas qu’un simple pistolet puisse t’impressionner, Lucy, hein ? Tu n’es pas la première personne dotée de capacités surnaturelles que je rencontre... La première m’a laissé un souvenir indélébile, regarde...
Ceci expliquant cela, il dévoila une partie de son torse, montrant ainsi une vilaine cicatrice sur cette partie du corps. La diclonius eut plusieurs réactions différentes.
La première fut de constater que sa cicatrice était franchement moche.
La seconde de se demander si elle avait fait ça pour l'avertir ou vraiment dans l'intention de le tuer.
La troisième de penser que la personne lui ayant fait ça était un amateur. S'il voulait le tuer, il avait raté son coup. Et s'il voulait l'avertir, les blessures étaient vraiment trop profondes.
La dernière de respecter un peu plus celui qui lui faisait face. Il était conscient qu'il jouait avec des forces qui pourraient le détruire, et pourtant il continuait à aller au devant du danger. Ce n'était donc pas un inconscient.
Tu n’es pas une menace, fit-il en se rhabillant, et je parle en connaissance de cause... Juste une femme impulsive, mais c’est ce qui fait votre charme. Natalia devrait prendre exemple sur toi, elle est trop... Clac-clac
Impulsive... Pour Amélie, Lloyd avait trouvé le mot juste pour caractériser Lucy. Elle pouvait réfléchir longuement à ses actes, mais la plupart du temps, elle y allait comme ça venait. Elle se laissait guider par ses ressentiments, un peu trop d'ailleurs. Mais comme il disait, c'est ce qui fait son charme. Lucy...
Bon. Et si tu me disais qui est cette Kouta, et ce que tu sais exactement sur ce laboratoire et sur ces diclonius ?
Il s'était installé confortablement sur un des fauteuil du salon, et la diclonius lui jeta un regard noir. Pourquoi il lui posait une question sur Kouta ? Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire ? Avec ses vecteurs, elle prit un second fauteuil et elle s'installa juste en face de lui, à moins de cinquante centimètres.
Je t'interdis de parler de lui comme ça. C'est l'humain le plus altruiste que je connaisse.
Lucy commença à se perdre dans ses souvenirs, oubliant totalement à qui elle parlait. Elle baissa la tête, si bien qu'il était impossible de voir son visage.
Kouta était un garçon que j'ai rencontré quand j'ai commencé à devenir folle. C'était le seul humain à être gentil avec moi. On s'amusait ensemble, comme deux enfants, alors que je continuais à tuer dans son dos, poussée par la malédiction... Et puis... Et il m'a menti pour ne pas me faire de la peine. Je l'ai découvert et... Et j'ai...
Elle se leva brusquement, pris le haut des bras de l'homme et le secoua, peut-être un peu fort. Dans son regard, on pouvait voir toute la détresse qui la caractérisait lorsqu'elle repensait à ce moment.
J'ai tué sa famille ! Je les ai tués, tu te rends compte ?
Elle éclata en sanglots en posant sa tête sur l'épaule de l'inconnu.
Amélie ne savait plus du tout quoi penser. Lucy se confiait presque jamais d'habitude. Et plus important : elle ne l'avait jamais vue pleurer. Et là, elle le faisait devant un inconnu qu'elle avait menacé il y a moins d'une heure. Elle se détendit, sachant qu'il n'y avait plus de dangers. Ils semblaient maintenant se faire confiance mutuellement, et Lucy allait se confier à lui, ce qui allait prendre un certain temps. Elle jeta un regard vers Natalia, et l'invita d'un geste de la tête dans la pièce d'à coté avant de s'y rendre, reprenant le plateau ainsi que les deux moitiés de verre que Lucy avait reposé dessus. Elle posa le tout sur l'évier, et fit face à la femme.
C'est la première fois que je vois Lucy pleurer... lui avoua-t-elle.
Dans la pièce d'à coté, toutes les inhibitions de la diclonius s'étaient envolées, et elle parlait comme elle ne l'avait jamais fait auparavant.
Pendant dix ans, j'ai attendu... Je voulais le revoir, pour expier mes fautes... Je me suis enfuie, et... Je l'ai revu... Et il m'a juste... Pardonnée... Après ce que je lui ai fait...
-
Au temps pour lui, Kouta était en réalité un homme. Assis sur le fauteuil, Lloyd avait vu Lucy se rapprocher, mais il n’était pas inquiet... Ou, en tout cas, il le masquait bien. Sans doute pouvait-il se reconvertir en acteur si sa carrière au sein du SHIELD s’avérait être un échec. Face à Lucy, l’homme restait calme, tandis qu’elle lui expliquait simplement que Kouta était un individu normal, un simple lycéen qui n’avait pas eu de chance. À la surprise de Lloyd, Lucy s’écrasa contre lui, en indiquant avoir tué toute la famille de ce jeune homme. Ça, c’était dur à entendre. La femme semblait sincèrement désolée, et, avant que Natalia ne puisse dire quoi que ce soit, elle vit Amélie l’inciter à aller dans une pièce à part. Elle croisa le regard de Lloyd, qui acquiesça silencieusement. Il fallait obtenir des informations, et cette neko semblait être plus communicante que Lucy. Néanmoins, Natalia n’était pas rassurée à l’idée de laisser Lloyd seul avec cette diclonius. Elle était instable, dangereuse, et Widow ne lui faisait pas confiance. L’agente suivit néanmoins Amélie dans la cuisine.
« C'est la première fois que je vois Lucy pleurer » iondiqua alors Amélie, visiblement émue.
Natalia croisa lentement les bras sur sa poitrine, observant la neko.
« On peut aider ton amie, Amélie. Si elle est aussi forte qu’elle le prétend, ceux qui lui ont donné ces pouvoirs la recherchent. Combien de temps penses-tu que vous allez pouvoir encore fuir ? Il existe bien des organisations dangereuses dans ce monde, bien des groupes qui seraient intéressés par cette femme. De ce que j’ai cru comprendre, elle n’a pas l’air de contrôler ses pouvoirs à la perfection... Tu ne l’aurais pas assommé, sinon, pas vrai ? Il faut que quelqu’un l’aide à se contrôler. »
Amélie semblait un peu plus réceptive que Lucy, elle semblait faire preuve d’un peu plus de bon sens. Natalia regarda autour d’elle. L’appartement était bien entretenu. Ce n’était pas un taudis, mais elle se demandait comment les deux femmes le finançaient. Elles étaient certainement locatrices, ce qui revenait à dire qu’elles avaient un bailleur. Un moyen de les retrouver, mais aussi un problème potentiel. Quand un bailleur réclamait son loyer, ou refusait de faire des réparations, on avait tendance à facilement s’énerver... Or, un accident arrivait particulièrement vite.
« Ton amie est une criminelle, Lucy. Une meurtrière. Elle t’a aidé à te défaire des griffes de l’esclavage, tu dois l’aider à se défaire de sa noirceur... Nous sommes venus en amis, mais, la prochaine fois, s’il y a une prochaine fois, ce n’est pas pour discuter que nous viendrons, mais pour l’appréhender. »
Ce que Lucy avait dit était, à vrai dire, entièrement suffisant pour envoyer une équipe d’intervention, afin de la neutraliser. Cependant, c’était à Lloyd d’en décider. Il était son officier superviseur, son OS, et c’était sur ses épaules qu’incombait la gestion de cette situation. Natalia lui faisait confiance... C’est juste qu’elle ne croyait pas en Lucy. Cette dernière semblait sincère dans ses remords, mais Widow avait déjà pu remarquer que sa personnalité comprenait plusieurs facettes. Elle se méfiait d’elle, de ce dont cette femme était capable, et des risques que Lloyd prenait.
Ce dernier était un peu surpris par le subit changement d’attitude de Lucy,e t tendit maladroitement sa main, lui caressant les cheveux, déglutissant légèrement, tandis que Lucy s’effondrait devant lui, toute son agressivité ne semblant être qu’un mur de verre se craquelant pour révéler sa dépression.
« Pendant dix ans, j'ai attendu... Je voulais le revoir, pour expier mes fautes... Je me suis enfuie, et... Je l'ai revu... Et il m'a juste... Pardonné... Après ce que je lui ai fait... »
Lloyd hocha lentement la tête.
« Il faut croire que ton ami est quelqu’un de généreux, Lucy... Je ne suis pas un fervent adepte de la religion, tu sais, mais, en tant que bon Américain, j’ai fait mon catéchisme. Tu es en quête de rédemption, Lucy... Si tu ne veux pas qu’on te considère comme un monstre, alors agis dans ce sens. Aide-nous à protéger Kouta... À te protéger, toi, et à protéger les autres qui sont comme toi. »
Sa voix s’était légèrement radoucie, mais, en toute honnêteté, il n’était pas trop sûr de son coup. Lloyd regrettait légèrement d’avoir choisi d’opter pour l’approche douce, ayant pensé qu’il serait facile de maîtriser deux minettes. En fait, il ne s’attendait pas à tomber sur une telle histoire, et à serrer une meurtrière contre lui. Il avait déjà enfreint plusieurs règles du protocole, et, si Natalia le signalait, il risquait de se faire sévèrement engueuler pour avoir inutilement mis sa vie en danger, ainsi que celle de Widow. Suivre les règles n’avait cependant jamais vraiment profité à Lloyd, si ce n’est l’envoyer à l’hôpital, où il avait manqué de peu de mourir.
Pour une fois, l’homme comptait agir en suivant son instinct, qu’il aille droit dans le mur ou non.
-
Natalia semblait sceptique. Elle n'avait pas Lucy à la bonne, il suffisait juste de voir qu'elle avait dégainé son arme pendant que Lloyd avait mieux réagi. Elle s'en méfiait, ça se voyait. Se méfiait-elle aussi de la Neko ? C'était une possibilité...
On peut aider ton amie, Amélie. Si elle est aussi forte qu’elle le prétend, ceux qui lui ont donné ces pouvoirs la recherchent. Combien de temps penses-tu que vous allez pouvoir encore fuir ? Il existe bien des organisations dangereuses dans ce monde, bien des groupes qui seraient intéressés par cette femme. De ce que j’ai cru comprendre, elle n’a pas l’air de contrôler ses pouvoirs à la perfection... Tu ne l’aurais pas assommé, sinon, pas vrai ? Il faut que quelqu’un l’aide à se contrôler.
Elle ? Ne pas contrôler ses pouvoirs à la perfection ? Non, il devait avoir erreur là. Lucy maîtrisait parfaitement ses vecteurs. Non, ce qu'elle n'arrive pas à contrôler, ce sont ses émotions. Surtout quand on lui parle de son passé.
Ton amie est une criminelle, Amélie. Une meurtrière. Elle t’a aidé à te défaire des griffes de l’esclavage, tu dois l’aider à se défaire de sa noirceur... Nous sommes venus en amis, mais, la prochaine fois, s’il y a une prochaine fois, ce n’est pas pour discuter que nous viendrons, mais pour l’appréhender.
L'appréhender... ?
Une lueur d'inquiétude passa dans les yeux de la Neko, avant de vite s'effacer. Pour les arrêter, il fallait déjà pouvoir les immobiliser. Entre Lucy et ses vecteurs qui peuvent l'envoyer très loin, très vite et elle-même avec ses pouvoirs de téléportation, il serait difficile d'attraper les deux amies. Très difficile.
Bon courage... lâcha-t-elle, énigmatique. Et tu n'as pas compris. Lucy contrôle très bien ses... "pouvoirs", comme tu les appelles. Elle a eu plus de dix ans pour s'entraîner dans ce fichu laboratoire. Elle ne vous aurait pas tués, juste traumatisés pour ne pas que vous reveniez. Par contre, je garantis pas que vous auriez été dans un bon état. Je l'ai endormie juste pour avoir cette discussion.
Elle se massa les tempes puis continua :
Tout le monde a sa part intime qu'il ne faut surtout pas approcher. Vous avez piétiné celle de Lucy sans aucune délicatesse. Car quand quelqu'un découvre qu'elle n'est pas humaine, elle fait vite le rapprochement avec ce laboratoire. Elle a peur qu'on la découvre. Et elle en a marre de ce monde en fait. On va bientôt retourner sur Terra. Définitivement. On va rejoindre l'"Ordre de la Croix du Sud", un des seuls groupes qui luttent contre l'esclavage à Nexus.
Elle lui sourit un peu, amusée par la situation.
En fait, vous êtes venus pour rien.
Lucy n'avait jamais su quoi penser de ce pardon. On lui avait succinctement expliqué qu'il avait été traumatisé par la mort de ses parents juste devant ses yeux, mais pour elle cela n'expliquait pas tout.
Il faut croire que ton ami est quelqu’un de généreux, Lucy... Je ne suis pas un fervent adepte de la religion, tu sais, mais, en tant que bon Américain, j’ai fait mon catéchisme. Tu es en quête de rédemption, Lucy... Si tu ne veux pas qu’on te considère comme un monstre, alors agis dans ce sens. Aide-nous à protéger Kouta... À te protéger, toi, et à protéger les autres qui sont comme toi.
Protéger Kouta ? Je le fais déjà en vous empêchant de faire une connerie avec les autres diclonius... Elles sont vraiment dangereuses, plus que tu le penses. Et surtout, le labo n'est pas loin de l'endroit où il habite. C'est là où j'ai atterri en premier...
Elle retint à grand peine un dernier sanglot, et se détacha de l'homme, le regardant dans les yeux. Les siens avaient rougis, signe qu'elle avait un peu pleuré pendant ce court laps de temps. D'ailleurs, on pouvait voir une larme descendre sur sa joue gauche, laissant une traînée salée derrière son passage.
Et puis, pour les humains, je suis un monstre. Je ne suis que ça dès qu'ils voient mes cornes. Ce monde m'a refusé, et je n'ai rien à faire ici. Strictement rien.
-
Amélie lui certifia que Lucy contrôlait ses pouvoirs, ce en quoi Natalia était, effectivement, sceptique. Ce n’est pas l’impression qu’elle en avait. Si elle les contrôlait si bien que ça, les deux agents ne seraient pas là en ce moment, en train d’en parler. Elle reprocha ensuite aux deux agents d’être responsables de cette situation, d’avoir piétiné son passé. À leur corps défendant, ils ne savaient rien de cette histoire, mais Natalia estimait tout de même qu’ils avaient su faire preuve de politesse. Ils avaient même fait preuve d’une politesse excessive, car ils n’avaient pas respecté ce que le protocole prévoyait. Dès qu’un sujet se mettait à paniquer, ou à manifester ses capacités surnaturelles, le protocole impliquait le recours à une équipe d’assaut pour appréhender la menace, et éviter une catastrophe. Depuis Stamford, le SHIELD était très vigilant là-dessus, et ne voulait aucun débordement. Si Natalia rendait un rapport fidèle à la réalité, Lloyd risquait de ne plus devenir son OS, et d’avoir un blâme.
Plus intéressant encore, Amélie lui expliqua qu’elles avaient l’intention de partir, de rejoindre Nexus... Un nom classifié, mais que Natalia, avec son haut niveau d’accréditation, connaissait. Elles comptaient rejoindre une organisation, l’Ordre de la Croix du Sud. Ce nom, en revanche, ne disait rien à Natalia, mais, de ce qu’elle comprit, il luttait contre l’esclavage. Natalia s’était renseignée sur Terra, et elle savait que l’esclavage y était massivement pratiqué, même si certains s’y opposaient. L’ancien Roi de Nexus, par exemple, avait voulu l’abolir, et il existait même un État qui menait une politique terroriste au nom de l’abolition de l’esclavage, Caelestis... Un mode de fonctionnement qui n’était pas sans rappeler l’Amérique des années Bush, prête à commettre n’importe quelle exaction si c’était pour la bonne cause, pour lutter contre les terroristes islamistes.
« En fait, vous êtes venus pour rien » conclut la neko.
Natalia croisa lentement les bras, à nouveau.
« Je n’en suis pas si sûre, Amélie. Si ce que Lucy a fait est vrai, c’est une criminelle... On n’efface pas ce qu’on a fait en souriant, ou en allant ailleurs. Elle a une dette à rendre. Et, vu sa manie à se servir de ses pouvoirs quand elle s’énerve, je dirais qu’elle ne contrôle pas si bien que ça ses pouvoirs. »
Widow ne cachait pas qu’elle était méfiante. Sur ce point, elle était plus pragmatique que Lloyd, bien plus vigilante. De son côté, ce dernier était toujours sur la sellette, toujours dans le doute et dans l’expectative. Il ignorait comment cette femme allait réagir à la suite des évènements, et, en un sens, ceci l’inquiétait. Il n’aimait pas ce qui n’était pas facile à comprendre. L’impulsivité était terrible, surtout quand on était doté de superpouvoirs. Il la laissa se détacher de lui.
La jeune femme était ébranlée, et poursuivit, en lui disant une phrase qu’il avait déjà entendu ailleurs :
« Et puis, pour les humains, je suis un monstre. Je ne suis que ça dès qu'ils voient mes cornes. Ce monde m'a refusé, et je n'ai rien à faire ici. Strictement rien. »
Il hocha lentement la tête.
« Strictement rien, en effet... À part peut-être veiller sur ce Kouta. Ou racheter tes erreurs passées. Tu as des cornes, oui, mais, de ce que tu m’as dit, ton passé n’est pas particulièrement joyeux... Alors, si les humains te prennent pour un monstre, c’est qu’ils n’ont pas fondamentalement tort, non ? Tu me dis que tu as changé, et, en un sens, c’est vrai, puisque tu n’as pas encore balancé par la fenêtre... Mais c’est encore insuffisant. Les humains sont par nature des gens superstitieux et peureux. Ils craignent ce qu’ils ne comprennent pas, c’est pour ça qu’il faut parfois leur cacher la vérité... Ils ne sont pas prêts à tout entendre. Mais tu n’es pas la seule, Lucy... Il existe des gens à la peau bleue, d’autres qui ont des yeux rouges... Pendant un temps, mon gouvernement peinait à voir en eux autre chose que des monstres. Les mentalités évoluent. »
Lloyd laissa planer quelques secondes d’hésitation, avant de poursuivre sur sa lancée :
« Ce monde n’est peut-être effectivement pas fait pour toi, mais ce n’est pas pour autant que tu dois te détourner de tes responsabilités. Vois les choses autrement... Si ce Kouta est si proche que ça de ces diclonius, qu’est-ce qui te garantit qu’il est en sûreté ? Pourquoi ceux qui ont fait des expériences sur toi regrouperaient des gens comme toi, et en feraient des machines à tuer ? Ton laboratoire, Lucy, ressemble fortement à un camp d’entraînement. Ne me sors pas tous ces clichés sur la société pourrie, sur le fait que ces gens ne méritent pas qu’on les sauve. Il y a du bon en chacun de nous, et je ne peux pas laisser une telle menace potentielle sans réagir. Tu veux prouver que tu n’es pas un monstre ? Très bien, je t’en offre l’occasion. Aide-nous à faire ce qui est juste. »
-
Cela faisait du bien de parler. Juste parler, sans même se préoccuper de la réaction de la personne en face. Se libérer de l'immense poids que Lucy avait sur les épaules, juste en partageant sa peine et sa douleur. Quand elle avait tué la famille de Kouta, elle avait vraiment cru qu'il ne s'agissait que de justice, jusqu'à ce qu'elle le voit pleurer, et qu'elle se déteste elle-même. Oui, d'une certaine manière la jeune diclonius cherchait la rédemption, mais elle voulait aussi que personne ne soit dans son cas, ce qui lui posait un gros problème de conscience avec les diclonius. Elle savait bien que les libérer était hors de question, mais les laisser là-bas signifierait les laisser souffrir pendant le reste de leur misérable vie. C'est aussi pour cette raison qu'elle voulait fuir la Terre, pour s'attaquer à un problème plus à sa portée.
Strictement rien, en effet... À part peut-être veiller sur ce Kouta. Ou racheter tes erreurs passées. Tu as des cornes, oui, mais, de ce que tu m’as dit, ton passé n’est pas particulièrement joyeux... Alors, si les humains te prennent pour un monstre, c’est qu’ils n’ont pas fondamentalement tort, non ? Tu me dis que tu as changé, et, en un sens, c’est vrai, puisque tu n’as pas encore balancé par la fenêtre... Mais c’est encore insuffisant. Les humains sont par nature des gens superstitieux et peureux. Ils craignent ce qu’ils ne comprennent pas, c’est pour ça qu’il faut parfois leur cacher la vérité... Ils ne sont pas prêts à tout entendre. Mais tu n’es pas la seule, Lucy... Il existe des gens à la peau bleue, d’autres qui ont des yeux rouges... Pendant un temps, mon gouvernement peinait à voir en eux autre chose que des monstres. Les mentalités évoluent.
Elle le regarda d'un air indéchiffrable. La comparer à un monstre était certainement la dernière chose à faire pour ne pas l'énerver, mais elle savait qu'il y avait une part de vérité dans ce qu'il disait. Elle avait beaucoup tué. Beaucoup trop tué. Mais il s'agissait du passé, lorsqu'elle était encore sous le contrôle pervers d'on ne sait qui. Alors que là, si elle avait bien compris, elle était soumise à un tel interrogatoire juste parce qu'elle avait utilisé ses vecteurs pour repousser un garçon qui s'approchait trop près de ses secrets. Déplorable...
Ce monde n’est peut-être effectivement pas fait pour toi, mais ce n’est pas pour autant que tu dois te détourner de tes responsabilités. Vois les choses autrement... Si ce Kouta est si proche que ça de ces diclonius, qu’est-ce qui te garantit qu’il est en sûreté ? Pourquoi ceux qui ont fait des expériences sur toi regrouperaient des gens comme toi, et en feraient des machines à tuer ? Ton laboratoire, Lucy, ressemble fortement à un camp d’entraînement...
Camp d'entraînement...
Camp d'entraînement...
Camp d'entraînement...
Ces trois mots raisonnèrent plusieurs fois dans sa tête, et elle n'entendit même pas le reste de la phrase. Elle le regarda d'un air horrifié.
Non... souffla-t-elle. Ce n'est pas possible... Me dis pas que...
Et pourtant, cela semblait presque évident pour elle aussi maintenant qu'elle considérait cette possibilité. Il y avait trop d'évènements qui allaient dans ce sens. Déjà, le fait qu'ils veuillent capturer Lucy à tout prix, sans la tuer. Nana avait reçu ces ordres, et Mariko, même si elle l'avait bien amochée, n'avait jamais émis la volonté de la tuer. Pourquoi elle ? Nana lui avait donné un élément de réponse.
Parce que tu es la Reine, lui avait-elle dit.
C'était bien la seule différence qu'elle avait avec les autres diclonius. Elle pouvait perpétrer la mutation, maudire à son tour d'autres personnes pour que leur descendance soit aussi des diclonius. Elle l'avait déjà fait, et n'était pas prête à le refaire. Il y avait eu aussi ce scientifique totalement taré qui voulait qu'elle soit "l'Eve" d'un nouveau monde. Ridicule. Sauf que maintenant, tout prenait son sens. Le laboratoire voulait en effet avoir une armée de diclonius en son pouvoir, et la manière dont ils avaient soumis Mariko pouvait leur donner le contrôle de chacun d'entre eux. Et ils seraient libres de faire quoi que ce soit avec.
Non...
Kouta et le reste de sa famille d'adoption était en première ligne. Elle eut des tremblements incontrôlables. Il ne fallait pas qu'ils meurent, quitte à détruire ce laboratoire. Mais pour l'instant, le plus urgent restait de les déplacer, pour qu'ils ne soient plus autant en danger. Elle se leva, et appela Amélie.
Pendant ce temps, la Neko était en pleine discussion avec Natalia.
Je n’en suis pas si sûre, Amélie. Si ce que Lucy a fait est vrai, c’est une criminelle... On n’efface pas ce qu’on a fait en souriant, ou en allant ailleurs. Elle a une dette à rendre. Et, vu sa manie à se servir de ses pouvoirs quand elle s’énerve, je dirais qu’elle ne contrôle pas si bien que ça ses pouvoirs.
La jeune femme soupira. Elle n'avait pas compris...
Je t'ai dit plus tôt que Lucy avait été maudite, et avait été presque forcée à faire ces meurtres. J'ai vu la malédiction moi-même, et c'est moi qui lui ait enlevée. Si vous voulez emprisonner quelqu'un, c'est celui qui a créé la malédiction, pas Lucy. Et pour les pouvoirs... Comment dire ça ?
Elle réfléchit quelques secondes, avant de continuer :
Imagine que tu es entourée de personnes qui ne peuvent même pas ouvrir les yeux alors que toi tu peux. Donc ils sont totalement aveugles et pour ne pas être repérée, tu dois aussi fermer les yeux. Quand quelque chose d'important arrive, tu es obligée d'ouvrir les yeux, même si les autres doivent... te voir... Euh...
Elle se rendait compte de l'absurdité de ce qu'elle disait lorsque ses mots s'échappaient de sa bouche. Elle avait essayé de trouver une comparaison pour expliquer l'utilisation des pouvoirs de Lucy et, d'une autre manière les siens.
Enfin, tu vois ce que je veux dire ? Nos pouvoirs, et surtout ceux de Lucy, font partie intégrante de nous. Nous les enlever, c'est comme nous enlever un bras. En moins douloureux. Mais...
Amélie !!
La diclonius avait presque hurlé son nom, et son amie se rendit immédiatement compte que quelque chose n'allait pas. A peine eut-elle le temps de sursauter qu'elle la vit arriver en trombe dans la pièce et lui saisir les épaules.
Tu peux faire un aller-retour ?
Son ton était fiévreux, ce qui fit un peu peur à la magicienne.
Euh... Oui mais...
Alors on y va ! Maintenant !!
La diclonius lui prit la main et la serra tellement fort qu'elle en eut mal.
Arrête ! Si je fais un aller-retour maintenant, je n'aurais plus de magie pendant au moins trois jours !
Merde ! lâcha-t-elle entre ses dents.
Elle répéta plusieurs fois ce mot pendant qu'elle lâchait Amélie et qu'elle se tournait vers le plan de travail, regardant un point devant elle.
Qu'est-ce qu'il se passe ?
Merde !! fit-elle une dernière fois, plus fort.
-
La comparaison d’Amélie avec les yeux était assez maladroite, mais Widow avait, pensait-elle, saisi l’idée. Cependant, elle ne voulait pas ôter à Lucy ses pouvoirs. Ce n’est pas ce qu’elle avait voulu dire, juste qu’il fallait qu’elle apprenne à les contrôler. Elle comptait rectifier le tir, mais, au même moment, Lucy intervint en trombe, visiblement émue. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer entre elle et Lloyd ? Natalia la regarda, en quête de réponses, mais, au lieu de ça, Lucy se rapprocha d’Amélie, l’ignorant totalement. Lloyd arriva à son tour, et Natalia le regarda brièvement. Il haussa les épaules, visiblement aussi surpris qu’elle. Lucy parla d’un « aller-retour », ce qui amena Widow à froncer les sourcils. Qu’est-ce que ça voulait dire ?
« Arrête ! Si je fais un aller-retour maintenant, je n'aurais plus de magie pendant au moins trois jours ! »
Hum... Natalia avait du manquer un épisode. Aller où ? Lloyd était visiblement aussi étonné qu’elle. Lucy jura ensuite à plusieurs reprises. Lloyd, de son côté, comprenait qu’il avait du taper dans le mille en parlant d’un camp d’entraînement. Il s’écarta alors, et sortit son téléphone portable, probablement pour lancer une recherche, obtenir des informations, et appeler des renforts. Si un tel laboratoire existait vraiment, ce dont il ne doutait pas, ils allaient avoir besoin de renforts pour l’assiéger. Lloyd était doué, mais il se voyait mal affronter avec uniquement l’aide de Romanov une armée de diclonius qui auraient envie de le tuer.
« Euh... »
Natalia prit la parole, afin que les deux femmes se rappellent de sa présence.
« Je peux savoir ce qui vous arrive ? »
Lloyd arriva alors, et répondit à Natalia, avant même qu’Amélie ou Lucy ne puissent répondre :
« Vous voulez aller dans ce laboratoire, c’est ça ? Si c’est un moyen de transport que vous voulez, on en a un qui arrive. »
Il eut à peine le temps de finir sa phrase qu’il y eut une légère vibration venant du salon... Suivi d’un coup tapé contre une fenêtre.
« Ça vous dérange que j’aille ouvrir ? »
Dehors, il y avait une femme qui semblait issue d’un carnaval... Elle portait un justaucorps bleu qui moulait son torse, une longue cape rouge, et, surtout, son justaucorps était brodé d’un « S » sur sa poitrine. Elle avait également de longues bottes rouges, et de beaux cheveux blonds. Lloyd se dirigea vers la fenêtre, et l’ouvrit. Un bol d’air frais fusa dans la pièce, et Supergirl se posa sur le salon.
« Vous vous souvenez de la personne qui est capable de balancer des lasers avec ses yeux ? C’est elle. Supergirl, Lucy... Et Amélie. Amélie et Lucy, je vous présente... Supergirl. »
Supergirl croisa les bras, et les salua, saluant également Widow, qui lui rendit ses salutations.
« Pourquoi est-ce que tu m’as appelé, Lloyd ? J’étais en cours ! »
Cette simple information devrait suffire à comprendre que Supergirl devait être rapide, car elle avait traversé en une minute une bonne partie de la ville, le plus proche lycée étant le lycée Mishima. Or, il était bien à deux ou trois kilomètres. Natalia décida alors de se rappeler à tous ces braves gens en intervenant à son tour :
« Bon ! Où est-ce que vous comptiez aller, Lucy et Amélie ? Qu’est-ce que c’était que cette histoire d’aller-retour ? »
-
Vous voulez aller dans ce laboratoire, c’est ça ? Si c’esdt un moyen de transport que vous voulez, on en a un qui arrive.
Aller dans le laboratoire... Il est taré lui ? C'est la pensée qu'eut Lucy en agitant sa main au niveau de sa tempe alors qu'elle était de dos, en train de réfléchir intensément. Elle avait réagi trop vite. Car cela faisait plus d'un an qu'elle avait quitté le labo, et si ils voulaient agir, il n'y avait pas de raison pour que ça soit pile au moment de sa prise de conscience. Ce genre d'action arrivait uniquement dans les mangas. Non, elle avait le temps avant d'agir. Enfin, le temps... Tout était relatif. Car plus le labo manigançait tranquillement, il devenait de plus en plus puissant, et risquait à tout moment de sortir de l'ombre pour passer dans la lumière des médias, en tant que groupe visant à la destruction du monde. Ou alors d'autre chose, mais il était dangereux. Trop dangereux. Et le pire, c'est que Lucy n'y pouvait rien, car s'y infiltrer reviendrait à se suicider. Toutes les diclonius la repéreraient à des kilomètres à la ronde, avec cette étrange capacité qu'avait un diclonius à en sentir un autre, et ce serait pire que de téléphoner et d'annoncer tout de suite qu'elle allait attaquer.
Quelqu'un toqua à la fenêtre.
...
...
A la fenêtre ? Lucy se retourna, surprise, pour y trouver la version féminine de Superman, dont elle avait déjà vu une des histoires en étant petite. Quant à la Neko, dès que Lloyd cita les lasers sortant des yeux, elle l'avait regardé d'un air envieux, telle une gamine qui voulait un cadeau de Noël.
Pourquoi est-ce que tu m’as appelé, Lloyd ? demanda la nouvelle arrivante. J’étais en cours !
C'était lui qui l'avait appelée ? Elle n'avait même pas remarqué qu'il avait téléphoné. Peut-être l'avait-il fait avant de venir...
Bon ! intervint la femme rousse. Où est-ce que vous comptiez aller, Lucy et Amélie ? Qu’est-ce que c’était que cette histoire d’aller-retour ?
La Neko ne prêta même pas attention à cette remarque, trop occupée à s'imaginer avec le pouvoir de cette "Supergirl". Nom étrange au passage. Et Lucy se disait que si cette femme possédait vraiment toutes les capacités de ce superhéros de bande dessinée, prendre la base d'assaut serait beaucoup plus aisé. Mais il faudrait quand même qu'elle reste sur ses gardes. Car même les légendes peuvent se faire décapiter par derrière ! La diclonius retourna dans le salon tout en leur disant :
Nulle part !
Elle décrocha le téléphone fixe et inscrit le numéro de Kouta. Celui-ci répondit à la troisième sonnerie, et elle ne lui laissa même pas le temps de parler.
C'est Lucy. Il faut que je parle à Nana le plus vite possible, c'est très important !
Pendant ce temps, telle une gamine, Amélie demandait à Supergirl :
Tu peux me montrer les lasers s'il te plait ? J'ai envie d'essayer moi aussi !
-
Supergirl était paumée, regardant tout ce beau monde, et Natalia, elle, agacée. On la foutait sur les roses, et elle n’aimait pas ça. Elle avait l’impression d’être une plante verte qu’on avait amené ici pour décorer, et que personne ne faisait vraiment attention à ce qu’elle disait. Hey, elle était Black Widow, pas une stagiaire timide dissimulée derrière un bureau ! L’agente du SHIELD voulait comprendre ce qui se passait. Lucy parlait très sûrement d’attaquer ce laboratoire, ce qui était un subit changement par rapport à son attitude de tout à l’heure, où elle était littéralement dans le déni, et refusait d’envisager de faire quoi que ce soit concernant ce centre de recherches. Il fallait croire que Lloyd avait réussi à trouver les moyens justes, et ce dernier fut soulagé du coup de fil de Lucy. Il serait évidemment tracé par le SHIELD, afin de découvrir à qui elle appelait. Il s’agit très certainement de ce Kouta, et, puisqu’elle avait dit que sa maison était proche du centre de recherches, ils avaient de quoi mener, eux aussi, des recherches approfondies, et découvrir l’emplacement de ce laboratoire. À partir de là, ce ne serait plus qu’un jeu dangereux. Une équipe serait envoyée pour inspecter les archives locales, afin de trouver des preuves supplémentaires. Une autre se renseignerait sur les mouvements financiers et irait voir les archives de la mairie, afin d’éplucher la copie de tous les actes de propriété, et les plans cadastraux, dans le but de retrouver une grande installation susceptible de correspondre à ce laboratoire. Il y avait maintenant un cap, et Natalia se faisait la même réflexion. Pour autant, bénéficier de l’aide de Lucy leur aurait certainement permis d’avancer bien plus vite dans leur mission. Il fallait juste réussir à la convaincre.
Amélie, de son côté, semblait n’avoir d’yeux que pour Supergirl, ce qu’elle confirma rapidement :
« Tu peux me montrer les lasers s'il te plait ? J'ai envie d'essayer moi aussi ! »
D’essayer ? Est-ce que cette neko copiait les pouvoirs des autres ? Tout était en train d’échapper au contrôle de Widow. Lloyd, lui, restait en retrait, essayant de trouver un moyen d’agir, et Natalia tenta sa chance. Au téléphone, Lucy avait parlé d’une certaine Nana. Natalia pouvait débrancher la prise téléphone pour forcer Lucy à lui parler. Maintenant que Supergirl était là, elle pouvait se montrer un peu plus persuasive, mais elle ne voulait pas compliquer la situation en rajoutant encore plus de tensions.
« Vous m’avez amené ici simplement pour que je... ?!
- Personne ne fera de démonstrations à qui que ce soit tant que je n’aurais pas de réponses à mes questions ! trancha alors Natalia en haussant le ton. Qu’est-ce que vous comptez faire, toi et Lucy ?! Vous ne devriez pas nous sous-estimer, ou me prendre pour une touriste ! Qu’est-ce qui se passe ici ?! »
Natalia avait du hausser le ton, mais elle avait le sentiment qu’elle n’obtiendrait aucune réponse claire si elle ne leur montrait pas qu’elle n’était pas ici que pour faire de la figuration, ou pour suivre bêtement les ordres de Dawkins. Certes, il était son OS, son officier superviseur, mais Natalia était tout, sauf une bleue. Et, pour elle, le temps des réponses était venu.
-
Personne ne fera de démonstrations à qui que ce soit tant que je n’aurais pas de réponses à mes questions ! trancha alors Natalia en haussant le ton. Qu’est-ce que vous comptez faire, toi et Lucy ?! Vous ne devriez pas nous sous-estimer, ou me prendre pour une touriste ! Qu’est-ce qui se passe ici ?!
Dans un premier temps, Amélie sembla déçue, mais elle se reprit bien vite. Il est vrai que Lucy avait eu un comportement très étrange, et son appel à Nana n'arrangeait rien.
Je... Je sais pas ! Je sais même pas où Lucy voulait que je l'amène !
Elle regarda la principale concernée, qui semblait donner des directives à Nana.
Ecoute-moi bien. Si tu sens une autre diclonius, tu vas pas te suicider comme la dernière fois. Cette fois, ce n'est pas nous qu'ils rechercheront. Si tu les sens, tu prends Kouta et les autres et tu les emmènes loin, très loin.
...
Plus tard les questions ! Promet-le moi.
...
Je te rappelle !
Et elle raccrocha presque violemment. Elle ferma les yeux, leva la tête et poussa un long soupir, essayant de se calmer. Nana et sa logique à la con... Elle jeta ensuite un regard sur l'assemblée qui la regardait, attendant des réponses.
Vous voulez que je vous explique tout, c'est ça ?
Elle retourna dans le salon, se posa devant un meuble qui s'ouvrit de lui-même et quelques papiers volèrent derrière elle.
Je l'ai foutue où déjà ?... Ah la voilà.
Suivie par Amélie et certainement les autres, elle avança vers la table basse et une carte vola juste devant elle, se dépliant sur cette table.
(http://w0.fast-meteo.com/locationmaps/Kamakura.10.gif)
Pour ceux qui ont pas suivi où qui viennent d'arriver, je suis une diclonius, une non humaine avec des pouvoirs "magiques". Les diclonius sont maudites et incitées à tuer dès qu'elles ont accès à leurs pouvoirs. Trois, quatre ans généralement. Et tant que la malédiction continue, elles développent une haine contre toute la race humaine, et continuent à tuer. Il existe un laboratoire de "recherches" qui capturent les diclonius et les soumettent à toutes sortes de tests proches de la torture. Je m'y suis échappée, mais je sais pas où il se trouve. Ce qui est dangereux, c'est que le laboratoire a trouvé le moyen de faire en sorte que les diclonius leurs obéissent : ils posent des bombes dans leurs corps. Si vous voulez un ordre d'idée, si le laboratoire décidait d'attaquer le Japon, je donne pas dix jours de survie à la race humaine.
Mais...
Laisse-moi finir. Quand je me suis échappée, je me suis faite prendre par surprise par une balle de sniper qui m'a assommée. Quand je me suis réveillée, je me trouvais sur cette plage.
Elle montra la plage juste en dessous du point rouge de la carte.
Vous êtes les dernières personnes qui peuvent sauver l'humanité sur cette planète sans bombe ou quelque chose comme ça.
Tu ne vas pas...
Je te rappelle que les diclonius se sentent entre elles à des kilomètres. Tu veux prendre ton téléphone et appeler le labo pour les prévenir qu'on va les attaquer peut-être ?
Elle se retourna et fit quelques pas vers la porte de sortie.
Une dernière chose. Je tiens à la vie de certaines personnes dans ce monde de merde. Alors s'ils crèvent à cause de vous, je vous en tiendrai responsable.
-
Kamakura... Tandis que les informations s’échappaient finalement de la bouche de Lucy, Natalia regardait son plan. Kamakura était une ville côtière, connue pour ses temples et ses statues bouddhistes. C’était un haut lieu touristique du Japon, où on venait voir la statue représentant Amitābha, un bouddha, ou encore visiter le temple Hachimangu, ou, plus simplement, se servir de Kamakura comme escale, soit pour rejoindre Tokyo, soit le mont Fuji. La ville était proche de cette célèbre montagne, et Lucy leur expliqua qu’elle s’était réveillée sur une plage aux abords de cette ville. Natalia l’écoutait silencieusement. Elle s’était renseignée sur le Japon, et plongea dans ses souvenirs pour se rappeler qu’il existait effectivement une plage à proximité de cette ville, Shichirigahama. C’était une longue plage touristique, avec une belle vue sur le mont Fuji.
Lucy semblait visiblement vouloir que Natalia et les autres attaquent ce complexe. Il se trouvait donc dans la région de Kamakura, quelque part.
« Une dernière chose, précisa Lucy. Je tiens à la vie de certaines personnes dans ce monde de merde. Alors s'ils crèvent à cause de vous, je vous en tiendrai responsable. »
Lloyd fronça lentement les sourcils, et hocha la tête, acquiesçant silencieusement.
« Il n’est pas dans nos habitudes de faire des massacres... Mais, si ce que vous dites sur ces diclonius est vrai – et je n’ai aucune raison d’en douter, nous ne pourrons pas nous perdre d’agir légèrement. Nous essaierons de les sauver, mais, en cas de légitime défense, nous devrons ouvrir le feu. »
C’était de la pure logique. Lloyd allait devoir appeler ses supérieurs, et mener des recherches autour de Kamakura. Le SHIELD allait devoir mener une lourde opération sur cet endroit, mais ce n’était maintenant plus qu’une question de temps. Bras croisés, Natalia ne disait rien, tandis que Supergirl, de son côté, commençait à comprendre la situation.
« Si ce laboratoire est caché, tant qu’il n’y a pas de plomb, je pourrais utiliser ma vision spéciale pour le retrouver. »
Lloyd hocha la tête.
« C’est une idée, oui, mais il nous faudra de toute manière réunir du monde, et prévenir les autorités sur place, afin de protéger la population. Dès qu’on aura trouvé le laboratoire, il suffira de faire croire à la population qu’il y a une alerte à la bombe... Je ne sais pas, une ogive datant de la Seconde Guerre Mondiale retrouvée dans les égouts, ou un truc comme ça... »
Natalia hocha lentement la tête. La priorité du SHIELD était de protéger la population civile. C’était bien pour ça que l’acronyme de l’organisation signifiait « Bouclier », dans le fond.
« Je vais aller mener des recherches. Widow, vous... »
Natalia regarda autour d’elle, et haussa les épaules.
« Je pense que je vais rester ici... Si personne n’y voit d’inconvénient. »
De cette manière, elle pourrait servir de relais entre Kara et le SHIELD. Sur ce coup, les pouvoirs très élevés de Supergirl pouvaient s’avérer très utiles. Cette dernière se retourna d’ailleurs vers Amélie.
« Tu voulais que je te montre mes pouvoirs, n’est-ce pas ? Fais-moi couler un verre d’eau, je vais te faire une petite démonstration. »
C’était un moyen comme un autre de se rapprocher des deux femmes. Lloyd, de son côté, laissa à Lucy le choix. Elle n’était pas obligée de l’accompagner, mais son aide pouvait toujours être utile. À elle de voir, en somme, où elle voulait aller, et ce qu’elle voulait faire. Lloyd avait déjà suffisamment d’éléments pour lancer toute une opération d’envergure.
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Au moins, c'était dit. Si les diclonius s'échappaient et massacraient toute la ville, Lucy viendrait personnellement s'occuper des responsables, c'est-à-dire eux. Et elle n'aurait aucune pitié. C'est à Kouta qu'elle devait la vie, et elle ne supporterait pas de le savoir mort à cause des autres diclonius.
Il n’est pas dans nos habitudes de faire des massacres, répondit l'homme. Mais, si ce que vous dites sur ces diclonius est vrai – et je n’ai aucune raison d’en douter, nous ne pourrons pas nous perdre d’agir légèrement. Nous essaierons de les sauver, mais, en cas de légitime défense, nous devrons ouvrir le feu.
Vous ouvrirez le feu.
Ce n'était pas une question, mais une affirmation. Il était improbable que les diclonius se laissent faire ainsi. Et puis Kouta n'était pas dans le laboratoire, donc il ne risquait rien si le SHIELD faisait correctement son boulot.
Si ce laboratoire est caché, tant qu’il n’y a pas de plomb, je pourrais utiliser ma vision spéciale pour le retrouver.
La fille qui se faisait appeler Supergirl avait prononcé ces mots qui interpellèrent la diclonius. Une vision spéciale ? Comme le Superman de fiction ? Ce serait pratique, mais pas dans cette situation. Elle savait que le laboratoire se trouvait sur une île ou quelque chose comme ça. Elle était tombée d'une falaise, et elle s'était retrouvée sur une plage. Il n'y avait aucun doute à ça. Elle allait répondre, mais ce fut l'homme qui, une nouvelle fois, monopolisa la parole en parlant de protéger la population, ce à quoi elle répondit :
Pas la peine, le labo est sur une île...
Il enchaîna ensuite en disant qu'il allait mener des recherches, alors que Natalia resterait ici. Et quitte à choisir entre les deux, Lucy préférait parler avec l'homme, dont elle ignorait toujours le nom.
Si tu fais un détour par le lycée Mishima, je t'accompagne. Je connais quelqu'un qui pourrait vous aider.
Amélie tiqua.
Mais Lucy, Inori ne...
Elle veut sauver le monde ? Ben là elle en a l'occasion !
Mais...
Fin de la discussion.
Pour apaiser la discussion, Supergirl proposa à Amélie de lui faire une démonstration de ses pouvoirs et lui demanda d'aller chercher un verre d'eau. Le visage de la Neko se transforma, et c'est avec un sourire presque jubilatoire qu'elle lâcha un D'accord ! et qu'elle se précipita presque au pas de course dans la cuisine chercher ce qu'elle voulait et lui apporta en moins de quinze secondes.
Des lasers hein ? Surveille-la bien quand elle voudra refaire ton sort... Ce serait con que tu te fasses tuer par accident si tu as ce genre de pouvoir, fit Lucy en avertissant Supergirl.
Pas que la Neko était excessivement maladroite, mais elle avait du mal avec les nouveaux sorts.
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« Des lasers hein ? Surveille-la bien quand elle voudra refaire ton sort... Ce serait con que tu te fasses tuer par accident si tu as ce genre de pouvoir »
Qu’est-ce que c’était censé vouloir dire ? Supergirl cilla des yeux à plusieurs reprises, puis Lloyd fit signe à Lucy de sortir. Il salua Natalia, puis Kara, et envisagea alors de se présenter à la femme, lui disant qu’il s’appelait Lloyd, et qu’elle pouvait l’appeler ainsi. Il sortit ensuite. De toute manière, Natalia restera en contact avec lui par téléphone. Il s’occupait de l’élément le plus dangereux et le plus agressif, cette Lucy, laissant à Natalia une neko qui faisait brusquement preuve d’un grand entrain. Elle n’avait pas traîné avant de remplir le verre d’eau, et, visiblement, ses capacités consistaient à copier et à reproduire les pouvoirs des autres.
« Je tiens juste à te dire que mes pouvoirs ne sont pas magiques, précisa Kara. C’est plus une sorte de mutation liée aux radiations de votre étoile. »
Les copier pouvait être dangereux, mais il était maintenant trop tard pour reculer, et, de toute façon, si cette neko voulait vraiment les copier, il lui suffirait juste d’attendre que Supergirl se manifeste dans la rue. À défaut, il semblait largement préférable à Natalia de superviser ça. Supergirl attrapa le verre, et le posa sur la table, puis eut un sourire en coin à l’attention d’Amélie, qui avait les yeux rivés sur elle.
« Observe bien... »
Supergirl se concentra, et souffla. Un souffle glacial qui se répandit sur le verre d’eau, et, au bout de quelques secondes, gela l’eau, formant un solide bloc de glaçon. La température ambiante avait également diminué de quelques degrés, une conséquence normale du fait de l’utilisation de cette capacité. Kara sourit lentement devant Amélie, puis se concentra à nouveau. Elle allait devoir opter pour une très faible intensité de ses rayons-lasers. On put voir ses pupilles rougeoyer, et les lasers filèrent, frappant l’eau glacée. Le glaçon se mit à fondre, de la vapeur d’eau remontant devant les yeux de Kara. Elle cligna lentement des yeux, puis tourna sa tête vers la neko.
« Satisfaite ? Quand mes lasers sont à pleine intensité, ils provoquent des explosions. Si tu hérites de ce pouvoir, sois prudente, Amélie... Mes capacités spéciales et surnaturelles ne sont pas simples à maîtriser. »
C’était le moins qu’on puisse dire.
Dehors, Lloyd avait rejoint sa voiture, et la fit démarrer, filant vers le lycée. Il était décidé à faire un détour, afin d’en savoir plus sur Lucy, ainsi que sur l’étrange gang qu’elle semblait avoir formé. Le lycée Mishima intéressait beaucoup les hommes comme lui, non pas en raison du taux de filles sexy en jupe courte qui s’y trouvaient, mais bien en raison des phénomènes paranormaux qui s’y déroulaient.
« Bon... C’est qui, cette Inori, Lucy ? Tu la connais d’où ? Et elle est capable de faire quoi ? »
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Lorsqu'elle revint avec le verre d'eau, elle vit Lloyd et Lucy partir. Elle allait vraiment demander une telle chose à Inori... Bah, tant pis ! Elle allait avoir un nouveau sort ! Et quel sort ! Amélie allait pouvoir cracher des lasers avec ses yeux !! La classe.
Elle lui donna le verre d'eau pendant que la réplique de la femme agissait comme une douche froide pour elle :
Je tiens juste à te dire que mes pouvoirs ne sont pas magiques.
Son sourire se transforma en un regard étonné. Si ce n'est pas de la magie... Elle ne pourrait pas copier le sort alors. Non, elle voulait continuer à espérer ! Supergirl se mit à souffler sur le verre et son contenu se glaça. Parallèlement, Amélie avait fermé les yeux pour pouvoir sentir mieux les flux magiques. Mais rien ! Il n'y avait strictement aucun flux magique sortant de cette femme ! Rien à copier ! Elle ouvrit les yeux pour voir les lasers sortir des yeux de la mutante et faire fondre le glaçon. Elle était déçue, et ses oreilles s'étaient baissées.
Satisfaite ? demanda la tireuse de lasers, avant d'ajouter une phrase rendue inutile.
Non...
Amélie avait le visage baissé pour essayer de cacher un peu de sa déception, sans succès.
Moi aussi j'aurais bien aimé pouvoir tirer des lasers, mais je peux copier que la magie... Et il n'y a pas de magie qui sort de toi quand tu lances tes sorts.
La déception était assez grande pour la jeune Neko il fallait dire. Mais étonnement, elle se reprit bien vite et le sourire prit place à nouveau sur son visage.
Tant pis ! Je peux faire déjà plein de choses ! D'ailleurs, fit-elle en s'adressant à Natalia, je te déconseille d'utiliser ton arme, je crois que je l'ai trafiquée un peu et tu risques de pas aimer le résultat...
Bon... C’est qui, cette Inori, Lucy ? Tu la connais d’où ? Et elle est capable de faire quoi ?
Telle était la question posée par l'homme à la diclonius. Il s'était rapidement présenté, disant s'appeler "Loyd" ou "Lloyd", et ils s'étaient ensuite tout deux dirigés vers une voiture noire imposante. Il avait accepté de faire un détour par le lycée, mais tenait à en savoir plus sur cette Inori. Sauf qu'il lui posait trois questions bien différentes à la fois.
On s'calme là.
Son ton était tranquille. Elle n'avait pas besoin de le menacer ou quoi que ce soit d'autre.
Inori, normalement, tu dois déjà la connaitre. Au moins de nom. Où alors t'es encore plus paumé qu'Amélie qui est sur Terre depuis trois mois. Ouais, c'est la chanteuse, Inori Yuzuriha. Ses capacités...
Elle prit une petite pause afin de réfléchir à ce qu'elle allait dire ensuite. Elle se remémora les évènements qui avaient eu lieu lorsque Ata et elle s'étaient rendues chez Amélie et Lucy.
J'suis pas sûre d'avoir bien compris, mais en gros elle peut tirer un objet du corps d'une personne vivante. La personne reste vivante eh, elle a juste l'air morte pendant une ou deux minutes c'est tout. J'crois que ça a un rapport avec l'esprit ou quelque chose du genre. En tout cas, d'après elle, si l'objet est détruit, la personne meurt aussi. Par contre ça fait des armes puissantes. Elle a essayé avec Amélie, et son objet était une espèce de boule noire qui lui permettait de lancer des sorts à l'infini. C'était pratique mais elle a jamais voulu lui laisser. Trop dangereux d'après elle. Du coup elle lui a remis dans son corps.
Et elle ne lui avait pas encore dit le meilleur.
C'est pas que pour le combat que je veux aller la voir. Il paraît qu'elle a vécu dans le futur, et elle pourra certainement nous donner plus d'infos sur ce qui nous attend.
Elle eut un petit sourire. Il est vrai que si cette femme pouvait les aider pour botter le cul aux scientifiques du labo, ce serait toujours bon à prendre. Surtout si elle pouvait fournir ce genre d'armes puissante.
Et comment je la connais... Coïncidence. Sa p'tite copine est dans ma classe.
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Natalia eut sa réponse : Amélie ne pouvait copier que des pouvoirs magiques. Elle fut donc déçue de voir qu’elle ne pouvait pas prendre ceux de Supergirl. Kara afficha un sourire contrit, tandis que Natalia, plus mâture, se disait que c’était un mal pour un bien. Supergirl avait des pouvoirs terrifiants. Elle était presque invulnérable, et pouvait démolir toute une armée, et potentiellement ravager le monde. Il valait donc mieux éviter qu’elle ne se multiplie dans la nature. Le SHIELD n’avait pas envie d’une seconde Supergirl sur les bras. Amélie sembla vite se remettre d’aplomb, et précisa alors à Natalia qu’il valait mieux qu’elle évite d’utiliser son arme.
Cette dernière cligna des yeux, surprise.
« Comment ça ? »
Elle sortit son pistolet, et commença par inspecter le chargeur, puis ensuite le canon... Elle remarqua alors une espèce de bille de métal qui bloquait ce dernier. Son regard oscilla entre son pistolet, Supergirl, et Amélie.
« Tu peux faire fondre ce bout de métal avec tes lasers, Kara ? » demanda-t-elle à la Kryptonienne.
Cette dernière acquiesça silencieusement. Est-ce qu’Amélie pouvait, à la manière de Magneto, influer sur le métal ? Si c’était le cas, alors cette petite disposait d’un pouvoir particulièrement redoutable, un pouvoir qu’il faudrait surveiller avec attention et avec la plus grande des vigilances. Elle avait sûrement du faire ça quand Natalia avait dégainé son arme pour menacer Lucy. Elle comprenait ce choix. Lucy était son amie, et il était normal qu’Amélie cherche à la protéger. Ce faisant, Widow ne pouvait pas lui en vouloir, au contraire même. Amélie venait de prouver sa loyauté et son efficacité.
« Tu tiens beaucoup à Lucy, n’est-ce pas ? soupçonna Natalia, sans que sa question ne demande vraiment une réponse. Je te promets qu’on fera tout ce qu’on peut pour vous aider, et pour neutraliser ceux qui vous veulent du mal. »
Comme si elle sentait que la rassurer ne serait pas suffisant, Natalia rajouta rapidement, après avoir laissé plané quelques secondes de silence :
« Quels sont tes pouvoirs, Amélie ? De quoi es-tu capable de faire ? »
Cette neko était comme une éponge magique. Elle captait la magie, et la retenait avec elle... Mais qu’avait-elle bien pu retenir depuis ? Natalia était curieuse de le savoir.
En tant que pur Américain chauviniste, Lloyd ne connaissait pas Inori Yuzuriha. À l’entendre, ça avait l’air d’être une actrice populaire... Sûrement l’une de ces gamines prépubères à la voix de crécerelles chantant du J-Pop dans des clips psychédéliques vous donnant envie de vomir. Lloyd préférait un bon vieux rock à l’ancienne. Springsteen, les Red Hot, Skynyrd, Creedence... Quand on écoutait ça, on ne pouvait pas s’intéresser à la J-Pop, tout simplement. Lucy lui expliqua que le pouvoir d’Inori était d’arracher des « objets » des corps des gens pour s’en servir. Lloyd cligna des yeux. Qu’est-ce que c’était que cette histoire encore ?!
De ce qu’il crut comprendre, Inori arrivait à matérialiser un objet à partir d’un corps, utilisant ces objets pour se battre, l’objet étant lié à la personne. Si on le détruisait, alors la personne mourrait. Lloyd resta silencieux, analysant cette information. Quand on était au sein du SHIELD, on voyait quantité de choses bizarres. Quand Tony Stark était directeur du SHIELD, l’un des nouveaux mutants recrutés dans le cadre du projet Initiative, par exemple, était un individu ayant la capacité de se transformer en la plus grande peur d’un individu. Une sorte de télépathie accrue et redoutable, faisant de ce mutant, surnommé Trauma, un individu particulièrement dangereux. Quand on croisait ce genre de personnages, on pouvait accepter le reste.
Lucy lui précisa alors qu’Inori venait du futur, avant de préciser comment elle l’avait rencontré :
« Et comment je la connais... Coïncidence. Sa p'tite copine est dans ma classe. »
Lloyd hocha la tête. Il laissa, à son tour, quelques secondes, avant de répondre, tout en filant le long des rues de Seikusu :
« Je n’ai jamais cru à ces théories de voyages temporels... Ton amie doit probablement venir d’une autre dimension, c’est comme ça que ça marche. Le Multivers et toutes ces conneries... Je suis quelqu’un qi considère que le futur n’est pas écrit, et que nous avons toujours le choix. Autrement, il n’existe pas de libre-arbitre, et nous sommes tous des prisonniers de nous-mêmes, ou d’une volonté supérieure et invisible... Et je suis quelqu’un qui croit à la liberté... Bref, tout ça pour dire que, si l’avis de ta copine peut être intéressant, tu comprendras bien que je ne peux pas m’y fier, même si elle m’annonce une grosse catastrophe en attaquant ce laboratoire. »
Lloyd se rapprochait du lycée, et reprit rapidement :
« Par ailleurs, nous provoquerons quand même à une évacuation de la ville. Même si le laboratoire est isolé, il y a toujours des risques pour que la bataille dégénère. Or, mon rôle est de protéger les civils, de s’assurer que chacun de ces gens qui paient des impôts, ou qui hantent les bancs des tribunaux, ne soient pas menacés en permanence par des individus surhumains capables de les annihiler en un battement de cils. On est rien de plus que des flics très spéciaux, en un sens. »
Rien de plus, en effet... Ou si peu.
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Comme prévu, Natalia fut surprise lorsque la Neko lui annonça qu'elle avait trafiqué son arme. Elle l'inspecta donc, et trouva bien vite son canon obstrué. Et lorsque la femme la regarda, Amélie lui fit un sourire un peu forcé et mima un "Désolée" avec ses lèvres. Puis elle demanda à Supergirl... Kara ? C'était un autre nom ? Attend un peu... Lucy lui avait déjà parlée d'une "Kara" au lycée. Si ça se trouve, la diclonius avait déjà entendu parler d'elle pour une raison ou pour une autre, où alors son nom était connu au lycée. Mais la femme ne semblait pas avoir reconnu la diclonius, ce qui était presque plus étrange.
Bah, pas grave, elle lui demanderait plus tard !
Tu tiens beaucoup à Lucy, n’est-ce pas ? lui demanda Natalia, ce à quoi elle acquiesça vivement de la tête. Je te promets qu’on fera tout ce qu’on peut pour vous aider, et pour neutraliser ceux qui vous veulent du mal. Quels sont tes pouvoirs, Amélie ? De quoi es-tu capable de faire ?
Euh...
Ses pouvoirs ? On ne lui avait jamais demandé quels étaient tous ces pouvoirs, ou en tout cas elle n'avait jamais considéré le dire vraiment. Il y en avait pas mal dont elle avait oublié la manière de les lancer, où même certains dont elle était persuadée les avoir totalement effacés de sa mémoire, pour y laisser les plus importants et les plus utiles.
Ben... J'ai jamais vraiment fait une liste, mais ceux que j'utilise le plus souvent...
Elle réfléchit quelques secondes en se grattant la tête.
Il y a celui d'endormir les gens, comme je l'ai fait tout à l'heure avec Lucy, celui de pouvoir transformer les objets en n'importe quoi d'autres, ce que j'ai fait avec ton arme, euh... Téléportation, manipulation du sang et des vaisseaux sanguins que j'ai volé à un de mes anciens maîtres, euh... Ah oui, le bouclier anti-magie aussi ! Euh...
Elle n'en voyait pas d'autres, hormis... Elle baissa légèrement la tête et son air léger disparut comme un enchantement.
Il y a aussi un rituel qui permet de désenvouter les personnes. C'est certainement le sort le plus compliqué que j'aie, et je ne peux pas le lancer seul tellement il consomme de magie. En fait, ma limite n'est pas au niveau de mon arsenal de sort, mais de la magie. J'ai eu un accident magique il y a longtemps, et je n'ai plus aucune magie en moi.
Elle sortit son pendentif (http://i2.cdscdn.com/pdt2/t/d/g/1/700x700/pk12883tdg/rw/le-diamantaire-chaine-et-pendentif-femme.jpg) de sous son T-shirt et le mit bien en évidence. Il était à moitié terne, signe qu'elle avait utilisé la moitié de la magie qu'il contenait.
Sauf que j'ai aussi une capacité qui me permet de manipuler la magie des objets et des personnes que je touche. Et j'ai réussi à créer ce bijoux qui permet de contenir un peu de magie et surtout qui la régénère. C'est ma vraie limite.
Une autre dimension... Mouais... Sur le coup, elle faisait plus confiance à Inori qu'à cette théorie un peu foireuse. Lucy avait vu de quoi elle était capable, et la chanteuse n'aurait eu aucun intérêt à lui mentir. Et il était en train de sous-estimer l'aide qu'elle pouvait leur apporter... Tant pis pour lui. Il y aurait peut-être plus de victimes dans leur camp contre les diclonius enragées.
Par ailleurs, nous provoquerons quand même à une évacuation de la ville. Même si le laboratoire est isolé, il y a toujours des risques pour que la bataille dégénère. Or, mon rôle est de protéger les civils, de s’assurer que chacun de ces gens qui paient des impôts, ou qui hantent les bancs des tribunaux, ne soient pas menacés en permanence par des individus surhumains capables de les annihiler en un battement de cils. On est rien de plus que des flics très spéciaux, en un sens.
Comme tu veux, j'm'en fous.
En effet, les victimes humaines n'était pas du tout son principal intérêt. Tant que Kouta n'en faisait pas partie du moins. Elle vit qu'ils étaient juste à coté du lycée. Sans même attendre qu'il se gare, elle défit sa ceinture de sécurité et lui dit :
Je t'attend devant le lycée.
Elle ouvrit la portière alors qu'ils étaient encore à bien cinquante kilomètres heures, s'accrocha au toit de la voiture avec deux de ses vecteurs puis, grâce à eux, se porta au-dessus du véhicule afin de pouvoir refermer la portière grâce à un troisième vecteur. Elle sauta ensuite, ses vecteurs touchant le sol en premier pour qu'elle puisse se stabiliser sans trop de problèmes, se posa au sol sous le regard blasé des passants qui devaient la croire folle à lier, puis marcha tranquillement vers les portes du lycée qui se trouvaient à moins d'une cinquantaine de mètres. Bien entendu, elle avait mit son bonnet pour éviter tout problème avec ses cornes. Une fois devant les portes, elle s'adossa à l'une d'elles et attendit le fameux Lloyd.
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NATALIA ROMANOV
Kara était au lycée depuis fort peu de temps, et avait encore bien du mal à sociabiliser avec les autres. Mishima était un vaste lycée, comprenant beaucoup d’élèves, et elle était un peu perdue. Après tout, Supergirl avait au moins la quarantaine. En tant que Kryptonienne, son organisme vieillissait beaucoup moins rapidement que les êtres humains normaux, mais être au lycée quand on avait quarante ans, ce n’était pas le top non plus. Supergirl avait du mal à s’y faire, mais c’était, dans le fond, une bonne expérience. Elle apprenait ainsi à mieux gérer ses pouvoirs, et à mieux se comporter comme une humaine.
Natalia écouta Amélie lui expliquer toute l’étendue de ses pouvoirs. Elle pouvait donc endormir les gens, comme Natalia l’avait vu avec Lucy, se téléporter, manipuler le sang, et créer un boucler antimagique. Autant de capacités qui pourraient s’avérer très précieuses. Il était dommage que ces deux jeunes femmes aient envie de quitter la Terre pour Nexus. Natalia n’avait aucun moyen de les retenir. La meilleure façon serait de faire du chantage sur elles, en insistant sur les crimes commis par Lucy, mais c’était bancal, car Lucy affirmerait avoir été possédée... Non, Widow ne pouvait rien faire, si ce n’est faire un rapport, et laisser ses supérieurs s’en charger. Elle expliqua avoir aussi un rituel permettant de désenvoûter les personnes, et que sa magie provenait, non pas d’elle-même, mais de son pendentif. Il aurait fallu appeler le Docteur Strange pour avoir de plus amples explications là-dessus. La connaissance de Natalia sur le monde de la magie était plus que rudimentaire, étant surtout très théorique. Elle n’avait aucun pouvoir magique quelconque, mais elle savait écouter et retenir.
« En gros, quand ton pendentif est vide, tous tes pouvoirs sont à plat. »
Ce n’était pas une question, mais une constatation. Kara croisait les bras, écoutant cela, fascinée. Supergirl devait probablement se demander pourquoi on l’avait invité ici. Elle était généralement l’arme de destruction massive déployée par le SHIELD face à de redoutables menaces.
« Tu le recharges comment, ce pendentif ? Et c’est toi qui as permis à Lucy de ne plus être... Maudite ? Je n’ai pas trop compris cette histoire de malédiction, en fait. Qu’est-ce qui a fait que Lucy ne l’est plus ? Maudite, je veux dire... »
Si ça avait marché sur elle, peut-être que ça pourrait marcher sur les autres, et, puisqu’Amélie avait le pouvoir de désenvoûter les gens... Et bien, il était facile de joindre les deux bouts, et de relier ces différents éléments entre eux. Natalia faisait le bilan, afin de mieux comprendre ce qui se passait.
LLOYD
« Je t'attends devant le lycée.
- Hein ? Hey, qu’est-ce que tu... ?! »
Lloyd n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il vit Lucy ouvrir la porte, et sortir de cette dernière, alors que ce dernier roulait sur l’autoroute. Lloyd appuya instinctivement sur la pédale de frein. Lucy alla sur le toit de la voiture, et bondit alors, sautant depuis le pont autoroutier pour tomber vers le sol, où elle atterrit devant le lycée.
*Nom de... !!*
Des klaxons réveillèrent Lloyd. Il avait subitement freiné, et il accéléra soudain, regardant à droite, en contrebas, où on pouvait apercevoir, à proximité, le lycée Mishima. Comme toujours, les manifestations surnaturelles avaient le don de le scotcher sur place. Il s’avança lentement, passant sur la sortie, puis rejoignit le lycée. Lucy l’attendait à l’entrée, devant l’une des portes, et il gara sa voiture sur le trottoir, sortant ensuite, sans faire vraiment attention aux lycéens et lycéennes qui traînaient dans le coin. Il traversa la cour, et rejoignit Lucy, un sourire sur les lèvres.
« Ma foi, tu ne dois pas avoir de problèmes avec les bouchons, toi... »
Il n’y avait plus qu’à attendre cette fameuse Inori, maintenant. Lloyd avait remis ses lunettes de soleil. On avait beau dire, au Japon, le soleil tapait plutôt fort.
-
En gros, quand ton pendentif est vide, tous tes pouvoirs sont à plat. fit remarquer Natalia.
Ce qui n'était pas totalement vrai. Elle pouvait toujours utiliser ses sorts, en avait toujours la capacité, mais elle n'avait pas assez de magie pour le lancer. Auparavant, lorsqu'elle avait encore de la magie en elle, elle n'avait pas cette barrière, et c'était beaucoup mieux. Si seulement elle n'avait pas fait l'idiote en combinant plusieurs sorts... Trop tard pour avoir des remords. Maintenant, elle devait faire du mieux qu'elle pouvait avec ce qu'elle avait. Elle réfléchit quelques secondes pour trouver une bonne formulation, mais se fit couper dans ses pensées à nouveau par la femme rousse. Celle-ci lui demanda maladroitement si c'était elle qui avait libéré Lucy, et aussi comment elle rechargeait le pendentif. Ces questions étaient beaucoup plus simples pour la Neko, et elle décida à commencer par répondre à ces deux dernières :
Oui, c'est moi qui lui ait enlevée sa malédiction ! s'exclama-t-elle non sans un sourire rayonnant. Je l'ai enfermée, et normalement elle ne devrait plus pouvoir sortir. Et la magie dans le pendentif génère de la magie toute seule. Plus y'a de magie, plus elle se régénère vite. J'ai créé ce cristal moi-même, et c'est ma plus belle création ! Et si mon pendentif n'a plus de magie...
Elle s'octroya encore quelques secondes de réflexion, tripotant machinalement la chainette où était accroché son pendentif magique, et annonça :
Il me restera plus qu'à trouver un magicien pour qu'il puisse remplir le cristal. Car si je touche un magicien, je peux utiliser son mana pour lancer des sorts. C'est même la capacité que j'utilise le plus car je dois transférer la magie du cristal à moi pour lancer un sort. Même si mon pendentif est vide je peux toujours utiliser mes pouvoirs. Sauf que... Comment dire ça ?
Elle jeta un coup d'oeil circulaire jusqu'à tomber sur le poste de télévision.
Vous voyez une télé ? Sans électricité, elle fonctionne plus. Sauf que si on remet l'électricité, elle remarche. c'est à peu près pareil avec mes pouvoirs...
Pfff... Cet homme n'était pas marrant, franchement. Certes il avait été surpris quand elle avait sauté de la voiture en marche, mais il était revenu avec juste un sourire. Pas énervé, agacé... Rien. C'était frustrant de le voir garder ainsi son self-contrôle. Elle se décolla de la porte et lui fit un Suis-moi qui ne tolérait aucune contradiction. Aussitôt, elle se rendit vers l'internat, du coté des chambres pour filles. Lucy n'y était jamais allé, mais la copine d'Inori est assez bavarde, et elle a réussi, au fil d'une de leurs discussions, à avoir le numéro de chambre de la chanteuse. La chambre 23... Elle ne devait pas être bien loin. 19... 21... Ah, 23.
Une fois arrivé devant la porte, le duo improbable put entendre une voix sortir de la chambre.
Non, je t'ai déjà dit que ce n'est pas possible !
Et pour cause, la chambre 23 était entr'ouverte ! La diclonius fut tentée de rentrer sans prévenir, mais au vu des capacités de la fille en face, elle préférait se faire remarquer. Elle sonna donc une fois à la porte, coupant Inori dans une de ses phrases, avant d'ouvrir la porte en grand. D'abord étonnée, la chanteuse remarqua que Lucy faisait partie des personnes devant elle. Elle était en pleine conversation téléphonique, qu'elle abrèga immédiatement, raccrochant après un Je te rappelle., et elle se mit à regarder le duo. La jeune chanteuse était un peu inquiète. Elle savait que Lucy avait des pouvoirs effrayants, et surtout elle ne savait pas pourquoi elle était là. Restant sur la défensive, elle fit :
Qu'est-ce que vous faites là ? Et qui vous a donné l'autorisation d'entrer ?
Cas d'urgence. Tu disais que tu voulais sauver le monde j'ai raison ? Ben là, je te donne l'occasion de le prouver.
Hein ??
La pauvre était totalement perdue, et elle se méfiait pas mal de l'homme qui ne semblait pas la reconnaitre.
-
NATALIA ROMANOV
La comparaison avec la télévision et l’électricité était assez maladroite, mais Widow arrivait à la comprendre. En gros, Amélie avait juste besoin de trouver des réserves de magie quand ses réservoirs étaient à plat. L’agente hocha lentement la tête.
« Je vois... Nous avons des contacts avec des magiciens, si cela peut t’intéresser. Tu n’as jamais entendu parler du Docteur Strange ? Du Docteur Fate ? Ce sont de redoutables magiciens terriens. Le SHIELD fait parfois appel à Strange en tant que consultant dans certains dossiers sensibles impliquant la magie. »
C’était peut-être là un moyen de résoudre la solution : présenter cette femme à un magicien pour essayer de les convaincre de rester ici. Restée muette durant cette conversation, Kara intervint alors, en se déplaçant légèrement.
« La magie est l’un de mes deux points faibles, avec la kryptonite. Mon corps peut survivre à une explosion atomique, mais un sort magique perce très facilement ma cuirasse. Plutôt curieux, non ? »
Curieux, et surtout dangereux. L’hypnose était très efficace chez les Kryptoniens, ce qui faisait que Supergirl pouvait autant être une alliée qu’une redoutable menace. Sous hypnose, elle pouvait se retourner contre ses propres amis. Et Natalia n’avait pas spécialement envie d’affronter Supergirl sans avoir des stocks de kryptonite à disponibilité. Tous les tests physiques et toutes les simulations informatiques menés avaient permis de voir que Supergirl crevait tous les plafonds. Sa force physique était terrifiante, tout comme son endurance ou sa vitesse. Elle était virtuellement invulnérable. Face à elle, les dliconius n’avaient qu’à bien se tenir.
Natalia continuait à observer cet étroit mobilier. Elle rassemblait des informations sur ces deux femmes, mais, plus le temps passait, et plus son imagination diminuait. Elle ne savait plus trop quoi dire, et avait surtout hâte de se renseigner sur ce laboratoire de recherches, de se rendre à Shichirigahama, de visiter un peu le pays, et de contribuer à faire le bien. C’était ce pour quoi elle était au SHIELD : pour l’action, pour le combat. Rassurer de jeunes minettes, ce n’était pas vraiment son style.
« Tu as prévu d’aider Lucy contre les diclonius ? »
Autant se renseigner sur ce point.
LLOYD DAWKINS
Lucy s’avança le long de l’internat, filant dans le dortoir, côté filles. Lloyd se croirait presque au Paradis. Les adolescentes étaient généralement très belles, que ce soit à cause de leur maquillage, ou de leur corps en formation. Elles jouaient les innocentes, les naïves, mais Lloyd était suffisamment malin pour savoir qu’elles savaient les effets que leurs corps produisaient. À cet âge, une adolescente était généralement schizophrène, partagée entre l’envie de découvrir les joies du sexe, de devenir une femme adulte, et la peur de le faire, donnant lieu à des réactions contradictoires, et engendrant des quiproquos qui servaient de justification aux violeurs.
Il suivait Lucy sans penser à ses hormones. Lloyd était trop vieux pour ces minettes. Elles chuchotaient entre elles, dans leurs uniformes scolaires, se demandant ce que faisait cet homme, ou se disant qu’il était sexy... Ça, c’est ce qu’il avait envie de se dire. Avec sa peau bronzée et ses muscles saillants, il savait qu’il n’avait pas un physique ingrat. Au sein du SHIELD, quand on était proche de femmes aussi sexy que Miss Marvel ou la Chatte Noire, il était dur de se retenir, mais ce spectacle avait au moins le don de lui apprendre à tempérer ses hormones, et à savoir faire preuve d’un calme olympique.
La diclonius conduisit Lloyd devant une porte entrouverte, où une femme se trouvait à l’intérieur. Probablement Inori, en grande conversation au téléphone. Lucy entra alors, après avoir frappé à la porte, et se présenta. Elle avait des cheveux rose pâle, et était plutôt mignonne... Mais non, il ne l’avait jamais vu. Plutôt surprise, elle était sur la défensive, avant que Lucy, à sa façon, ne résume les choses :
« Cas d'urgence. Tu disais que tu voulais sauver le monde j'ai raison ? Ben là, je te donne l'occasion de le prouver.
Hein ?? »
Lloyd sentit que c’était à lui d’intervenir, et il s’avança un peu :
« Je m’appelle Lloyd Dawkins, Madame, du SHIELD, fit-il, en brandissant sa plaque. Pour résumer brièvement, votre amie ici présente nous a parlé d’un camp d’entraînement où des gens comme elle seraient entraînés par des individus peu recommandables pour devenir des machines à tuer. Nous prévoyons de démanteler ce camp, et Lucy nous a dit que vous pourriez nous aider. »
L’homme ménagea une courte pause, comme s’il faisait mine de réfléchir, avant de poursuivre :
« Si ça vous tente, bien sûr... »
-
Heureusement pour la jeune Neko, Natalia sembla comprendre ses propos. Parce qu'elle ne savait pas du tout comment les formuler autrement, donner un autre exemple. Elle n'était pas très douée en tout ce qui concernait la Terre. D'un autre coté, elle avait une assez grande connaissance dans le domaine de la magie. Surtout les sorts qu'elle pratiquait en fait. Et puisqu'elle pouvait tous les pratiquer en théorie, sa marge de progression semblait infinie et vertigineuse. Car plus elle avançait dans sa vie, et plus elle rencontrait de sorts puissants et utile. Un des sorts qu'elle utilise le plus souvent, celui de pouvoir transformer les objets, lui était tiré d'un des membres de l'Ordre, il y a moins de trois mois. Et il est vraiment pratique, car il lui permet de faire tout, ou presque.
La femme rousse se mit alors à annoncer qu'elle avait des contacts magiciens. Il y en a donc aussi sur Terre ! Elle n'était pas seule contrairement à ce qu'elle pensait durant ces trois mois ! Amélie était intéressée mais qu'à moitié. En effet, sur Terra, plein de membres de l'Ordre de la Croix du Sud étaient des magiciens, et elle pourrait sans mal avoir beaucoup plus de capacités différentes en retournant sur Terra qu'en restant sur Terre. Mais cela restait intéressant quand même, une occasion comme une autre de parler magie...
La magie est l’un de mes deux points faibles, fit remarquer Supergirl, avec la kryptonite. Mon corps peut survivre à une explosion atomique, mais un sort magique perce très facilement ma cuirasse. Plutôt curieux, non ?
Une... Explosion atomique ? Une explosion, d'accord. Mais pourquoi atomique ? Qu'est-ce que ce mot pouvait bien signifier ? Elle fixa la jeune femme d'un regard interrogatif. Par contre, résister à une explosion, il fallait le faire quand même. Cette femme devait être vachement résistante. Heureusement que Lucy n'a pas eu à l'affronter, sinon la jeune Neko aurait eu du mal à contenir les deux combattantes. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas le moment de se poser cette question, car un tel combat aurait certainement jamais lieu. En cas de danger, Amélie se tenait toujours prête à se téléporter avec Lucy.
Tu as prévu d’aider Lucy contre les diclonius ?
La question, posée par Natalia, surprit beaucoup. Elle était persuadée avoir déjà donné son point de vue : elle suivrait Lucy jusqu'en enfer s'il le fallait, et même bien plus loin.
Si Lucy y va, j'y irai aussi, affirma-t-elle haut et fort. Si elle y va...
En fait, Amélie ne s'imaginait pas devoir combattre loin de celle qu'elle aimait, bien que cet amour ne soit pas vraiment réciproque. Ce n'était pas une combattante de base, et elle se sentirait bien vite perdue sans la diclonius pour l'aider ou pour l'aiguiller. Puis elle réfléchit un peu à cet organisme, qui semblait très puissant et posséder des magiciens. Il y avait peu d'espoir, mais peut-être que...
Vous croyez qu'un de vos magiciens pourrait annuler un accident magique ?
L'homme s'avança alors. Inori ne l'avait jamais rencontré ni jamais vu, et cela semblait réciproque. Soit il n'écoutait pas la radio, soit il venait de Terra. Et, vu Lucy, il était possible que lui aussi possède des capacités surnaturelles.
Je m’appelle Lloyd Dawkins, Madame, du SHIELD.
Le SHIELD... Le Bouclier... Ce mot lui rappela quelque chose. Elle avait déjà entendu parler du SHIELD. Cette organisation basée aux USA, ayant pour but de limiter les incursions sur-naturelles. Ce fut d'ailleurs un des carnages de Mana. Avec la maladie, elle a réussi à infecter tous les membres du SHIELD au Japon d'un seul coup. Trois jours avant le Noël Perdu, 2029.
Il ne semblait pas japonnais, avec un léger accent américain, ce qui attisa d'un seul coup une haine sans bornes à son égard pendant une seconde. En effet, elle s'était battue pendant plusieurs années contre les Anticorps, une organisation internationale dirigée par les USA qui était supposée venir en aide au Japon mais qui, au contraire, avait emprisonné les japonais et avaient instauré une loi martiale sans pitié, tuant sans raisons les civils. Cette haine s'évapora aussi vite qu'elle était arrivée. Ce Lloyd n'y était pour rien, car il était mort bien avant que les Anticorps soient créés, faisant partie du SHIELD...
Ces évènements, ancrés dans la mémoire de la chanteuse, n'arriveront jamais. Elle l'en empêcherait. Quoi qu'il en coûte.
Pour résumer brièvement, votre amie ici présente nous a parlé d’un camp d’entraînement où des gens comme elle seraient entraînés par des individus peu recommandables pour devenir des machines à tuer. Nous prévoyons de démanteler ce camp, et Lucy nous a dit que vous pourriez nous aider. Si ça vous tente, bien sûr...
...
Inori ne savait quoi répondre. Tout état beaucoup trop brusque pour elle. Elle était en train de téléphoner à son agent, lui expliquant qu'elle ne pouvait pas être toujours disponible et d'arrêter de lui coller des concerts à peine trois jours avant la date de début, et là elle se retrouvait avec une histoire de sauver le monde, camp d'entraînement et machines à tuer. Et avant même qu'elle puisse poser une seule question, Lucy reprit la parole.
Ouais, 'fin les diclonius sont déjà des machines à tuer à la base. En gros, si le SHIELD fait mal son boulot, le Japon tout entier sera vidée de tous les humains. Tu me vois ? Imagine une vingtaine d'autres personnes comme moi, ne pensant qu'à tuer des humains, lâchés dans la nature.
Inori parut d'abord effrayée :
Mais... Qu'est-ce qu'il se passe ?
Le SHIELD va attaquer le centre où sont retenues les diclonius pour éviter qu'il en fasse des armes. Mais si elles se libèrent, ce sera pire.
Deux... Deux secondes... Vous me dites que vous allez attaquer un centre, et si ça échoue, le Japon sera détruit ?
Ouaip.
Je vois... Donc il faut que la mission réussisse absolument. Et pour ça, il faut le plus de facteurs dans ce sens possible. Et vous voulez que je vous aide...
Lucy hocha la tête. Elle avait compris rapidement, ce qui était une bonne chose. Et elle semblait pas réticente à cette idée, ce qui était encore mieux. La chanteuse réfléchit quelques secondes, avant de déclarer :
Je veux que votre mission ait le plus de chances de réussir. C'est pourquoi...
Inori eut un petit sourire.
...je ne vous accompagnerai pas.
La diclonius en resta bouche bée.
[HRP : Tu peux pas savoir à quel point je dois résister pour ne pas changer ton Navy en DarkBlue :D]
-
[HRP. – C’est la même couleur, donc tu peux te faire plaisir ^^ Je tape « navy » parce que c’est plus rapide à écrire que « darkblue », tout simplement.]
NATALIA ROMANOV
La présence de magiciens sur Terre semblait ravir Amélie. La pauvre petite était sans doute bien loin de se douter à quel point la magie était présente sur ce monde. Elle l’était moins que sur Terra, mais c’était surtout parce que, sur Terre, elle était dissimulée. Sur Terra, la majorité des habitants n’avaient absolument pas le moindre pouvoir magique. C’était la même chose sur Terre, mais la Terre abritait aussi des Dieux, d’anciennes races, des magiciens, des malédictions, et même des invasions extra-terrestres. Le SHIELD était là pour protéger le monde de telles menaces, et il réussissait plutôt bien dans sa tâche. La preuve : personne n’était au courant.
Amélie viendrait si Lucy viendrait, ce qui supposait que Lucy vienne… Vu le ton employé par Amélie, le doute était permis. Qu’elle soit là ou non, le SHIELD mènerait tout de même une enquête. Les allégations de Lucy étaient trop graves pour que le SHIELD les néglige. Oh, il pouvait tout à fait s’agir d’un canular, mais c’était un risque à courir. Les agents mèneraient l’enquête afin d’en savoir plus sur ce camp.
« Vous croyez qu'un de vos magiciens pourrait annuler un accident magique ? »
Un accident magique ? Widow cligna lentement des yeux, étonnée par cette requête.
« Qu’est-ce que tu veux dire par là, Amélie ? À quoi fais-tu référence ? »
Natalia n’avait pas la moindre idée de la réponse, d’autant plus qu’elle ignorait si le SHIELD avait vraiment des magiciens ou non. Strange était un consultant, mais il ne travaillait pas pour le SHIELD, et il n’aidait pas forcément systématiquement l’organisation. Il suivait sa propre logique, tout simplement. Cependant, elle voulait déjà en savoir plus sur la question.
LLOYD DAWKINS
Lloyd laissa Lucy prendre le relais, afin d’expliquer calmement les choses à Inori, afin que cette dernière puisse comprendre de quoi il était question. Sauver le monde, le Japon, ce genre de choses. Quelque chose de relativement habituel au sein du SHIELD, dans le fond. Ils avaient pour habitude d’agir ainsi, de venir à l’aide de la veuve et de l’orphelin. C’était pour ça que le SHIELD avait été créé, pour ça qu’il existait et que l’organisation tenait toujours debout. Inori réussit plutôt rapidement à comprendre tous les enjeux.
En soi, que le SHIELD échoue était fort peu probable. L’organisation déploierait de lourds effectifs, et, avec l’aide de Supergirl, Iron Girl, et Miss Marvel, ils partaient avec un avantage certain. Si les informations de Lucy venaient à se corroborer, il faudrait certainement déployer le plus d’agents et de super-agents possibles. Inori résuma la situation… Et finit par avouer, à la surprise de Lucy, qu’elle ne viendrait pas, afin d’attirer les chances de succès de la mission.
*Ça valait bien la peine de me faire venir jusqu’ici...* ne put s’empêcher de songer Lloyd, un brin sarcastique.
Un brin seulement. Lloyd hocha lentement la tête, et rajouta rapidement, suivant Lucy :
« Vous ne vous sentez pas de taille à les affronter ? » demanda-t-il prudemment.
Notre homme voulait éviter de la froisser.
-
[HRP : Navy = #000080. DarkBlue = #00008B. Même minime, y'a une différence ^^]
Si quelqu'un pouvait réparer les séquelles qu'ont engendré les erreurs de la jeune Neko sur son corps, ce serait juste génial. Elle pourrait à nouveau lancer des sorts sans être limitée comme maintenant. Mais elle savait bien que ce n'était qu'une chimère, et que la réponse serait très certainement négative. Malheureusement. Si elle pouvait retrouver son énergie magique, elle pourrait devenir une des magicienne les plus puissantes de Terra. Maintenant qu'elle était libre, elle en avait parfaitement conscience. Auparavant, bloquée par sa condition d'esclave, elle ne pouvait pas correctement envisager un futur radieux pour elle. Mais depuis l'arrivée de Lucy, tout était différent. Lucy... Celle qui avait conquis son cœur, la seule qu'elle eut aimé comme cela. Elle ne pouvait pas vraiment expliquer ce sentiment. Elle l'aime, c'est tout. Cela se passe de tout commentaire.
Natalia demanda plus de précisions sur l'accident magique auquel elle faisait référence, ce à quoi la Neko répondit :
En fait, avant j'avais une véritable capacité magique. Je pouvais lancer des sorts sans avoir besoin de ce bijou. Mais un jour, pour aider un ami, j'ai essayé de lancer un sort trop compliqué pour moi, un sort qui était un espèce de mélange de plusieurs sorts. Je me suis évanouie, et depuis je ne peux plus lancer de sorts par moi-même.
Si un des magiciens pouvait l'aider dans ce sens, elle resterait auprès de lui le temps que son problème soit réglé. Ensuite, elle repartirait pour Lucy.
Attend... Elle viens juste de dire qu'elle devait faire tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher ça, et elle dit qu'elle ne les accompagnerait pas ? Lucy était en train d'halluciner. Y'avait un truc de louche avec cette fille, elle le savait depuis leur première rencontre, mais c'est la première fois qu'elle faisait face à un tel raisonnement étrange de la part de la chanteuse.
Lloyd, quant à lui, semblait le prendre assez bien, allant même jusqu'à insinuer qu'Inori ne se sentait pas assez puissante pour faire face. Certes ses pouvoirs étaient assez limités, mais elle pouvait être utile. La chanteuse lui répondit du tac-au-tac :
Non, c'est que... Que...
Elle se mit ensuite à réfléchir pendant quelques secondes durant lesquelles Lucy la transperçait littéralement du regard puis finit :
Je ne veux pas en parler. Si c'est la seule raison pour laquelle vous êtes venus, vous pouvez repartir.
Comment ça ? Tu dis que tu vas sauver le monde, mais...
Sors d'ici ! cria-t-elle presque.
C'est ça, j'me casse. Sauveuse... Mon cul ouais...
La diclonius tourna les talons et sortit du dortoir d'Inori, laissant Lloyd seul avec elle.
-
NATALIA ROMANOV
La magie était décidément bien plus compliquée pour Natalia. Elle lui expliqua que, auparavant, elle n’avait pas besoin d’un artefact pour concentrer sa magie. Elle pouvait le faire elle-même, mais il y avait visiblement eu un accident. Amélie avait eu les yeux plus gros que le ventre, essayant de faire un sort qui l’avait dépassé, et qui avait brisé ses pouvoirs magiques. Elle ne pouvait désormais les lancer qu’à l’aide d’un bijou, et, visiblement, avoir un mage qui pourrait l’aider à se soigner ne serait pas de refus. Ceci amena Natalia à repenser encore au Docteur Strange.
De son véritable nom Stephen Strange, Docteur Strange avait été, jadis, un brillant neurochirurgien, mais arrogant et cupide. Suite à un accident de voiture liée à son état d’ébriété, il avait changé du tout au tout en rencontrant un vieux mage dans les hauteurs de l’Himalaya. Maintenant qu’elle y pensait, son pouvoir magique émanait aussi d’artefacts donnés par son mentor, le Manteau de Lévitation et l’Œil d’Agamotto. Il résidait dans un élégant manoir de Greenwich Village, à New York, et n’appartenait à aucune organisation. Il partageait les mêmes objectifs que le SHIELD, à savoir défendre la Terre, mais il n’avait pas envie de se soumettre à ces derniers, préférant rester indépendant, afin de ne pas être instrumentalisé par les États dans des querelles politiques. Strange était puissant, mais il était impossible de déterminer s’il aiderait Amélie ou pas.
« Strange pourrait t’aider, expliqua-t-elle, mais je ne peux pas te garantir qu’il t’aidera. Les magiciens suivent leur propre logique. Il se trouve à New York. Tu sais où c’est ? »
Elle lui expliqua que c’était l’une des plus grandes villes du monde, mais, par rapport au Japon, elle se trouvait aux antipodes. Elle utilisa son téléphone pour afficher une carte du monde, et lui montra où elles étaient, et où se trouvait New York. Il y avait 11 000 kilomètres d’écart, ce qui était plutôt dur à relier même en se téléportant.
« Il existe bien d’autres magiciens dans le monde, mais, contrairement à Terra, ils ont plutôt tendance à se cacher. Strange est connu de nos services plus que les autres. »
Il y avait aussi Zatanna, une magicienne se trouvant à Gotham City et qui faisait souvent de simples numéros de cirque, le Docteur Fate, et, à Seikusu, le SHIELD savait qu’il existait aussi une curieuse magicienne, White Rabbit, qui était considérée comme une ennemie.
« Mais, pour l’heure, nous devrions plutôt songer à aider Lucy. Tu sais de quoi les autres diclonius sont capables ? Est-ce qu’ils ont les mêmes pouvoirs que Lucy ? »
Natalia continuait à se renseigner.
LLOYD DAWKINS
Il marchait sur des charbons ardents. Il était au cœur de Mishima, ce fameux lycée qui ressortait tant de fois des dossiers du SHIELD. Des choses avaient lieu là-dedans, trop de choses pour que ce soit un simple hasard. Lloyd ne voulait pas prendre de risques, et il savait ô combien les adolescents étaient nerveux et instables. Inori ne voulait pas les aider, Lucy insista, et les deux femmes commencèrent à s’énerver. Frustrée et déçue, Lucy partit rapidement, laissant Lloyd seul avec Inori.
L’intéressé l’observa silencieusement, et quelques secondes de silence planèrent. Il pouvait partir, mais c’était un homme têtu, quelqu’un qui n’abandonnait pas aussi facilement.
« C’est votre droit de ne pas agir, Inori, déclara-t-il. Lucy m’a dit que vous veniez du futur... Peut-être que vous avez peur d’intervenir et de changer le cours du temps. Je ne suis pas un physicien, ni un spécialiste des voyages temporels, mais laissez-moi vous dire ceci.... Le simple fait que nous nous rencontrions, là, dans cette pièce, a déjà changé votre futur. Nous en avons créé un autre, différent de celui d’où vous venez. Vous avez le droit de ne pas nous aider, répéta-t-il, mais nous devons prendre des précautions... Nous assurer que vous ne représentez pas une menace. »
Il ne s’était pas assis, et avait un ton calme, afin d’essayer de détendre l’atmosphère.
« Quel est le problème, Inori ? Vous pouvez me le dire, ne vous en faites pas. Je sais garder des secrets. C’est même la spécialité de mon organisation. »
Il fallait tout de même qu’il en sache un peu plus avant de la laisser, ne serait-ce que par conscience professionnelle.
-
[HRP : Swap stratégique !]
Inori ne savait pas du tout comment réagir. Lucy venait chez elle, lui demandant de participer à un combat vital pour la Terre et alors qu'elle refusait de la rejoindre, elle partait en la traitant d'incapable. Cette réaction l'avait blessée au plus profond de son être. Surtout qu'elle faisait cela pour maximiser les chances de réussite. Si elle n'intervenait pas dans ce conflit, il n'y aurait pas de changements dans le futur. Donc cela voulait dire que le Japon ne serait pas détruit à cause des diclonius dans peu de temps, mais à cause de Mana dans une quinzaine d'années. Elle ne lui faisait pas confiance... Malheureusement, elle ne pouvait pas leur dire pourquoi elle agissait ainsi, par risque de leur faire prendre trop confiance en eux et qu'ils ratent leur mission à cause de cet excès de confiance.
Lloyd n'était pas parti, et la chanteuse se retrouvait seule face à lui. Un silence gêné s'installa, brisé par les pas rapides de la diclonius sortant du dortoir. Inori réfléchissait : elle avait peu d'informations concernant le SHIELD mais elle savait qu'ils agissaient pour le bien de la planète. Elle n'aurait donc pas de problèmes avec eux. Il brisa le silence :
C’est votre droit de ne pas agir, Inori. Lucy m’a dit que vous veniez du futur... Peut-être que vous avez peur d’intervenir et de changer le cours du temps. Je ne suis pas un physicien, ni un spécialiste des voyages temporels, mais laissez-moi vous dire ceci.... Le simple fait que nous nous rencontrions, là, dans cette pièce, a déjà changé votre futur. Nous en avons créé un autre, différent de celui d’où vous venez. Vous avez le droit de ne pas nous aider, mais nous devons prendre des précautions... Nous assurer que vous ne représentez pas une menace.
C'est le dernier souvenir qu'aura Lloyd lors de son réveil. Car après cette réplique, suivie d'une autre concernant le secret, la jeune chanteuse avait décidé de lui prouver qu'elle n'était pas une menace pour eux. Et pour ce faire, quoi de mieux que de le mettre en situation où elle avait plein pouvoir sur lui et ne rien faire ? Certes cela l'effrayera au début, mais c'était certainement le meilleur moyen de prouver sa bonne foi, entamée par le fait qu'elle ne veuille pas les aider à sauver le monde en apparence. Elle s'était alors rapprochée légèrement de Lloyd tout en disant de sa voix douce :
J'ai un moyen de vous prouver ma bonne foi.
Elle avait continué à avancer, jusqu'à se retrouver à moins d'un mètre de lui puis, d'un geste rapide, sans lui laisser le temps de réagir, elle avait plongé son bras dans sa poitrine, attrapé son void, et l'avait retiré, déclenchant ainsi un hurlement de douleur de la part de l'agent. Hurlement habituel, suivi d'un regard, où elle crut y lire de l'incompréhension et de la haine, avant qu'il s'évanouisse. C'était toujours comme cela : le retrait d'un void est tellement douloureux pour l'âme que la personne tombe dans les pommes et ne se rappelle plus des récents évènements à son réveil. Elle l'avait attrapé au vol de sa main libre pour qu'il ne tombe pas violemment et l'avait allongé sur le sol. Dans sa main droite se tenait une paire de lunettes de la couleur habituelle des void (http://theakiba.com/images/2012/03/2831_Inori_end.jpg). Elle était étonnée, et voulait savoir à quoi cela pouvait bien servir. C'est pourquoi elle les passa. Étrangement, malgré le fait qu'il y avait des cristaux devant ses yeux, elle voyait comme si elle n'avait pas ces lunettes. C'est alors qu'elle se concentra sur Lloyd et qu'elle eut une vision.
Lorsque Lucy avait entendu Lloyd hurler, elle avait souri. Ainsi il avait réussi à l'inciter à utiliser son pouvoir, ce qui était une bonne chose. La première étape pour qu'elle les aide. Tant mieux. Pendant le trajet en voiture, elle avait réfléchi à propos du SHIELD, et elle n'était pas du tout confiante par rapport à cette organisation. Plus tôt elle s'en débarrasserait, et mieux elle se porterait. Car il y avait toujours des risques pour qu'il la considère dangereuse, ce qui était la vérité, et qu'il l'enferme à nouveau. Et la diclonius ne le supporterait pas une seconde fois. C'est pourquoi elle se dirigea rapidement vers la sortie et, d'un bond, sauta sur le toit du bâtiment, et se dirigea vers chez elle de toit en toit. Elle ne pouvait pas laisser Amélie seule avec eux, c'était trop dangereux pour la Neko.
Après avoir exposé son problème, Amélie écouta la femme rousse lui proposer un de leurs magiciens qui pourraient l'aider, mais dit qu'il habitait à l'autre bout de la planète. Ce qui n'était pas vraiment un problème en soi, il suffisait juste qu'elle rencontre quelqu'un qui y soit déjà allé. Car elle ne pouvait se téléporter qu'à un endroit qu'elle ou qu'une autre des personnes faisant partie de la téléportation a déjà vu. C'était la seule barrière de ce sort qui permettait un déplacement instantané d'un endroit à un autre. Quoique... Si il y en avait une seconde. Elle ne pouvait pas changer de monde ainsi, ce qui n'était pas un problème car elle connaissait l'emplacement de deux portails.
Mais, pour l’heure, nous devrions plutôt songer à aider Lucy. Tu sais de quoi les autres diclonius sont capables ? Est-ce qu’ils ont les mêmes pouvoirs que Lucy ?
Oui, à bien y réfléchir, aider Lucy était certainement le plus important en ce moment, et surtout le plus urgent. Elle prit une grande inspiration et se mit à expliquer :
En fait, les diclonius ont des espèce de bras éthérés et invisibles appelés vecteurs. Elle peut à loisir les déplacer et les rendre solide. Ils sont long, rapide et peuvent être utiles pour plein de choses. Quand elle m'a libérée, elle a arrêté les balles de deux armes à feu. Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie... Lucy en a quatre, qui font à peu près deux mètres de long. Mais d'autres diclonius sont beaucoup plus puissantes. Par exemple, celle que Lucy prend souvent pour exemple avait une vingtaine de vecteurs qui faisaient plus de dix mètres de long...
A peine eut-elle fini sa phrase que la porte d'entrée s'ouvrit, et Lucy refit son apparition. Seule. Amélie l'accueillit avec un sourire et demanda :
Alors ? Inori va nous aider ?
Je t'ai déjà dit que je ne participerai pas au combat... Et pour Inori, Lloyd est encore en train de négocier avec elle. Je l'ai entendu hurler de douleur, ce qui est pas forcément mauvais signe.
La Neko sembla choquée.
[NB : au vu de la discussion du coté Widow/Amélie, j'ai pris la liberté de prendre un décalage de ~5min. Du coup, en cas de coup de téléphone, Lloyd devrait juste se réveiller.]
-
NATALIA ROMANOV
Des vecteurs et des bras éthérés pouvant parcourir une certaine surface, et qui étaient suffisamment puissants pour arrêter des balles… Natalia mémorisait cette information, en se disant qu’elle serait très précieuse. Il faudrait les affronter à distance, en jouant fortement sur l’effet de surprise pour neutraliser les diclonius avant qu’ils ne se révoltent. S’ils arrêtaient les balles, et disposaient de nombreux bras éthérés, il faudra peut-être utiliser des explosifs… Ou du gaz somnifère. Natalia n’oubliait pas que, selon les informations de Lucy, les diclonius étaient avant tout des victimes, des personnes qu’il fallait soigner, et non massacrer. Les tensions étaient déjà suffisamment fortes comme ça entre la communauté mutante et la communauté humaine depuis la destruction de Genosha sans avoir à se rajouter, sur les bras, un massacre de mutants manipulés par des scientifiques fous.
En d’autres termes, cette opération risquait d’être difficile. L’aide de Supergirl serait très précieuse, ainsi que d’autres supers-personnages, comme Miss Marvel, ou encore Iron Girl. Poison Ivy aussi, avec ses tentacules, pourrait leur permettre d’immobiliser les ennemis. Natalia y réfléchissait silencieusement quand la porte d’entrée s’ouvrit brusquement, livrant passage à Lucy… Sans Lloyd. Cette dernière leur expliqua que ce dernier était en train de convaincre la fameuse Inori de les rejoindre… Et qu’elle l’avait entendu hurler de douleur.
« Quoi ?! » s’exclama Natalia.
Elle avait bien entendu, pourtant. Lucy ne semblait guère affectée, et Natalia saisit son portable, tout en tournant sa tête vers Kara. La Kryptonienne pouvait rejoindre rapidement Mishima, en moins d’une minute.
« Je vais l’appeler. Tu pourras localiser sa sonnerie ? demanda Natasha.
- Oui, mais…
- Alors, fais-le ! »
Supergirl ne discuta guère davantage les ordres de Widow, et s’envola par la fenêtre, tandis que Natalia posait sa tête sur le combiné. Elle entendit la sonnerie résonner dans son oreille. Est-ce que c’était un piège ? Lucy se préparait-elle à l’attaquer ? Amélie lui avait dit qu’elle disposait de bras éthérés pouvant frapper sur une distance de dix mètres… Soit une bonne partie de l’appartement. Autrement dit, Natalia était vulnérable, et sentit la nervosité revenir en elle. Dire qu’elle s’était légèrement détendue avec Amélie… Le téléphone sonnait dans le vide, et elle se pinçait les dents.
*Merde, merde, Lloyd, décroche, putain !*
Lloyd ne pouvait tout de même pas être tombé dans un piège aussi grossier, aussi simple… Pas lui !
LLOYD DAWKINS
*DRRRRRRRRRRRRRIIIIING-DRRRRIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNGG !!*
Poussant un grognement, l’agent du SHIELD, étalé sur le sol, sentit le son du téléphone remonter jusque dans ses entrailles, lui arrachant une série de soupirs. On sonnait, on l’appelait. Il souleva sa main, titubant légèrement, et attrapa son appareil, tout en ouvrant les yeux. La lumière vint à agresser ses yeux, alors que sa mémoire, floue, comme éclatée, revenait peu à peu, formant un fil cohérent. Lucy… Les diclonius… Inori… Et… Et ? Comment s’était-il retrouvé étalé sur le sol ? Il ne se souvenait de rien, et le putain de téléphone continuait à sonner, lui vrillant les tympans, les faisant carillonner comme des cloches de Noël.
Machinalement, il appuya sur le bouton vert, tut en tentant de se redresser, ignorant si Inori était encore là ou non.
« Ouais, ouais, ouais, putain…
- Lloyd ?! »
Romanov. Curieusement, Lloyd sentit dans la voix de l’agente comme un parfum d’inquiétude… À moins qu’il ne soit en train de délirer, ce qui, vu son état, ne serait guère surprenant.
« Merde, Romanov… Qu’est-ce que vous me voulez ?
- Vous allez bien ?
- J’ai l’impression qu’un rhinocéros m’a chié sur la gueule, mais, mis à part ça… Bordel, je ne comprends pas… »
Natalia se mit à parler dans le combiné, mais Lloyd ne l’écoutait plus, commençant à regarder autour de lui.
Inori était-elle toujours là ?
-
Amélie fut choquée d'entendre que Lloyd avait hurlé. Et pour cause, elle avait vu la transformation de la jeune chanteuse et la furie qui avait animé son regard à ce moment-là, et elle craignait pour la vie de l'agent. Elle pressa Lucy du regard.
Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Ben, elle a sorti son void pourquoi ?
Puis elle se souvint que Lucy lui avait dit que, lorsque Inori avait tiré son void, Amélie avait aussi hurlé de douleur. Elle ne s'en souvenait juste pas, pour la même raison que Lloyd. Elle soupira de soulagement pendant que Supergirl sortait de l'appartement en toute hâte et que Natalia prenait son téléphone, appelant Lloyd et lui demandant si il allait bien. Apparemment, la femme avait paniqué tout autant qu'elle, ce qui était parfaitement logique. Seule Lucy avait remarqué cette petite lueur dans son regard, lueur qui lui était désormais familière. L'inquiétude pour sa propre vie, la peur de la diclonius. Elle l'avait vu tellement de fois que cette image était gravée dans sa mémoire, et jamais elle ne s'en effacera.
Ne t'inquiète pas pour lui, fit Amélie à Natalia. En fait, ce que voulait dire Lucy, c'est qu'Inori a utilisé son pouvoir sur Lloyd. Il parait que moi aussi j'ai hurlé quand elle a pris mon void.
Je confirme... ajouta la diclonius. Et inutile de lui demander ce qu'il s'est passé, il s'en souviendra pas. Si tu veux plus d'infos, c'est à Inori qu'il faut que tu parles.
Puis cette dernière s'adressa à son amie.
Va préparer tes affaires, on part dans 10 minutes pour Terra.
Mais...
Vas-y.
Elle n'avait pas haussé le ton, mais Amélie voyait bien que la mutante serait intransigeante sur ce point.
D'accord...
Elle quitta la pièce, comme à regrets.
Natalia était désormais seule avec un téléphone et Lucy qui s'affala sur un des fauteuil en regardant fixement Natalia. Elle avait écarté Amélie pour pouvoir parler seule à seule avec cette femme sans qu'elle s'en mêle.
Eh. Arrête de penser que je veux te buter ou quelque chose comme ça, tu vas finir par me vexer. J'suis pas totalement conne au point de provoquer des personnes comme cette Supergirl. Et de toute façon, j'y gagne rien...
Elle était allongée dans un lit, ne reconnaissant rien autour d'elle. Et elle ne maitrisait rien du tout, sachant qu'elle était dans le corps de quelqu'un d'autre. C'était instinctif... Elle avait l'impression de bouger toute seule, alors qu'elle était en réalité debout devant Lloyd, totalement immobile. C'était une sensation assez étrange, comme si elle était dans les souvenirs de quelqu'un d'autre. Elle vit ensuite un homme entrer dans la pièce, et l'image se tourna vers lui. Il se mit à parler d'une organisation, le SHIELD. Expliquait que cette organisation visait à défendre la Terre face aux délinquants possédant des super-pouvoirs dans le monde entier. Et l'homme l'appela Lloyd. Et c'est là qu'elle comprit qu'elle voyait un souvenir de l'homme allongé devant elle. C'était au moment où on lui expliquait les objectifs du SHIELD. Et cela confirmait ce que Inori savait sur cette organisation. Elle n'était pas dangereuse, au contraire elle veillait à ce que le monde ne soit pas en danger. Et même si elle savait comment tout ceci se terminerait, elle était consciente qu'il s'agissait d'une force non-négligeable dans le monde.
Elle se mit en mouvement et enleva le void de devant les yeux, recouvrant ainsi la vue de ce qu'il y avait devant elle. Lloyd était allongé par terre, encore évanoui. Elle posa les lunettes sur la table et alla dans la petite cuisine lorsqu'elle entendit le téléphone de Lloyd sonner. Alors qu'elle allait répondre à sa place, elle entendit Lloyd parler seul. Il devait avoir décroché... Elle prit un verre, le remplit d'eau et apparut à nouveau dans la pièce où se trouvait l'agent.
...m’a chié sur la gueule, mais, mis à part ça… Bordel, je ne comprends pas…
En effet, il avait mauvaise mine, ce qui était tout à fait normal après l'épreuve que son âme avait subi. Elle s'approcha de lui et lui fit :
Ne vous inquiétez pas, tout ça est tout à fait normal. N'essayez pas de vous lever tout de suite...
Elle plia les jambes et posa le verre d'eau par terre juste à coté de lui, avant de prendre une chaise, ramasser la paire de lunettes à coté et de s'asseoir juste en face de lui.
J'ai retiré votre void. Il s'agit d'une partie de votre âme. Il s'agit d'une épreuve très douloureuse pour le corps et l'âme, et celle-ci ne le supporte pas. Elle met donc votre corps en sommeil, et oublie cette épreuve. C'est donc normal que vous n'ayez aucun souvenir de ce qu'il s'est passé pendant les dernières secondes.
Elle mit son void en évidence devant elle pour qu'il le voit et ajouta :
C'est votre void. Une partie de votre âme. Faites très attention avec, car si il se brise, vous mourrez dans les secondes qui suivent.
Inori lui tendit ensuite le void. A l'origine, elle voulait lui prouver qu'elle ne lui voulait pas de mal en ne détruisant pas son void, mais la nature de celui-ci avait changé la donne. En effet, il serait maintenant capable de connaître la nature profonde de la chanteuse.
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NATALIA ROMANOV
Lloyd lui assura qu’il allait bien, mais Natalia sentait la fatigue dans sa voix. Cherchait-il encore à la rassurer ? À la materner ? Elle était fatiguée de ce comportement presque machiste. Widow était plus forte que Lloyd au combat. Tous ses entraînements la mettaient toujours en tête, que ce soit le combat au corps-à-corps, le déminage, ou les armes à feu. Elle était une professionnelle dans tous les domaines, et le comportement de Lloyd, en ce sens, l’agaçait. Elle était là pour materner deux adolescentes, alors qu’elle pourrait se rendre clairement plus utile. Elle insista, mais Lloyd la contredit. Il ne voulait pas qu’elle vienne, lui assurant que ce serait inutile. Il préférait qu’elle reste ici, afin de s’occuper de Lucy et d’Amélie, et d’en apprendre plus sur les diclonius.
En soupirant, Natalia accepta. Lloyd restait son supérieur, et elle raccrocha son téléphone. De toute manière, Supergirl serait bientôt là-bas, et offrirait un soutien indéniable pour Lloyd. C’était le mieux que Natalia puisse faire. Elle se retourna vers Lucy, et constata qu’Amélie était sortie.
*Merde ! pesta Natalia. Où est-ce qu’elle est passée ?!*
Absorbée par sa communication téléphonique, Widow n’avait pas pensé à les surveiller. Lucy était assise sur le canapé, la regardant, et, avant même que Natalia ne puisse dire quoi que ce soit, Lucy intervint :
« Eh. Arrête de penser que je veux te buter ou quelque chose comme ça, tu vas finir par me vexer. J'suis pas totalement conne au point de provoquer des personnes comme cette Supergirl. Et de toute façon, j'y gagne rien... »
Natalia la regarda en s’humectant les lèvres, et ne tarda pas à lui répondre.
« Je n’accorde pas aisément ma confiance, Lucy... Surtout quand l’un de mes coéquipiers hurle à la mort en allant voir une de tes connaisances. »
Widow ne partageait pas l’optimisme de Lloyd, elle était beaucoup plus professionnelle, et bien plus vigilante. Tout simplement.
« Où est partie Amélie ? » demanda-t-elle alors.
LLOYD DAWKINS
Lloyd avait réussi à se débarrasser de Natalia. Il n’avait pas envie de voir Romanov débarquer, car sa présence n’aurait fait que rajouter une tension supplémentaire. Lloyd se sentait exténué, et vit la femme s’asseoir devant lui, en lui expliquant qu’elle avait retiré son void. Des lunettes. Lloyd cligna des yeux, sans trop comprendre ce que ça voulait dire, et se rappela alors que Lucy lui avait dit qu’Inori pouvait façonner des objets à partir de l’âme des personnes. Elle l’avait donc attaqué sans crier gare. Lloyd était fatigué, et nerveux. Est-ce qu’elle comptait le tuer ? Il se moquait bien que cette fille soit une star japonaise, Lloyd n’appréciait pas énormément qu’on l’agresse gratuitement.
« C'est votre void, lui expliqua-t-elle. Une partie de votre âme. Faites très attention avec, car si il se brise, vous mourrez dans les secondes qui suivent. »
Il la regarda sans rien dire, serrant les dents, et récupéra l’objet. Il s’était redressé, soupirant, et la regarda, laissant planer quelques secondes, avant de parler :
« Tu as exactement cinq secondes pour me dire pourquoi tu m’as fait ça, et comment remettre ce... Ce void en moi. Autrement, je t’arrête immédiatement pour tentative de meurtre contre un agent dans l’exercice de ses fonctions. »
Son ton était sec et autoritaire. Lloyd ne plaisantait plus, cette fois.
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Les deux filles n'avaient pas pensé que Natalia ne les écouteraient pas du tout. C'est pourquoi elle la regarda bizarrement lorsqu'elle lui fit la remarque selon laquelle elle ne lui faisait pas confiance à cause des cris de Lloyd.
Comme si je lui faisait confiance... marmonna Lucy pour elle-même.
En effet, sa confiance envers les membres du SHIELD était plus que limitée. Et cette Natalia en faisait partie, même si elle ne se sentait pas en danger face à la femme rousse. Elle demanda ensuite où était Amélie, ce à quoi Lucy répondit :
Elle prépare ses affaires. Moi j'me barre de ce monde de merde. Vu que vous voulez vraiment sauver ce monde, je vous laisse régler cette histoire avec les autres diclonius. Je peux pas vous aider plus de toute façon...
Elle laissa planer quelques secondes de silence puis ajouta :
Et je t'ai jamais demandé de me faire confiance, juste de pas avoir peur. Là t'as le même regard que les gardes que j'ai tué pour me libérer. On dirait que t'es persuadée que je vais te faire la peau...
Elle jeta un regard rapide vers les escaliers par où était passée Amélie et fit sur un ton un peu plus bas :
Et j'ai demandé à Amélie de partir pour une autre raison. Je vais certainement me mettre en danger sur Terra, et si je meurs, elle se retrouvera peut-être totalement perdue. Du coup, si elle arrive seule sur Terre un jour, pouvez-vous vous occuper d'elle ? ça me ferait mal qu'elle redevienne une esclave après tout ça...
Lloyd était apparemment encore dans la brume du réveil brutal. Son regard n'était pas encore très vif, et il semblait avoir du mal à réfléchir. Cela était fréquent chez les personnes à qui elle retirait le void. Mais il paraissait assez lucide pour faire attention à ce qu'il avait entre les mains, voilà pourquoi Inori avait consenti à lui donner son void maintenant, chose qu'elle n'aurait pas fait dans le cas contraire.
Malheureusement pour elle, la suite ne se passa pas du tout comme elle avait pu le prévoir. En effet, Lloyd parut énervé, et il fit d'une voix froide, qui n'admettait aucune contradiction.
Tu as exactement cinq secondes pour me dire pourquoi tu m’as fait ça, et comment remettre ce... Ce void en moi. Autrement, je t’arrête immédiatement pour tentative de meurtre contre un agent dans l’exercice de ses fonctions.
La jeune chanteuse fut totalement désemparée par cette réplique. Elle qui voulait lui prouver qu'elle n'était pas un danger pour les autres, elle se retrouvait menacée d'emprisonnement par cet homme.
Mais mais mais... cafouilla-t-elle. Vous... Vous m'aviez dit que... Qu'il fallait que vous vérifiez que je ne sois pas une menace... Je... Je voulais juste vous montrer ce que je peux faire... Je... J'ai jamais voulu vous agresser...
La pauvre jeune fille était sur le point de fondre en larmes. Elle voyait déjà la pire suite du scénario possible : qu'elle soit enfermée, qu'elle ne puisse donc pas arrêter Mana, et que le Japon soit à nouveau détruit. Dont Ata...
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NATALIA ROMANOV
Lucy comptait partir, retourner sur Terra, mais visiblement en se séparant d’Amélie. Elle lui disait que Natalia avait un regard terrifié, ce qui surprit Widow. Vraiment ? Elle se pensait plutôt déterminée et prête à se battre. Elle n’avait effectivement pas confiance en Lucy, mais à qui était-ce la faute ? Lucy n’avait rien fait qui ne puisse lui faire confiance. Elle avait emmené Lloyd voir une amie, et ce dernier avait hurlé de douleur. Elle était revenue sans lui, et aurait tout à fait pu lui tendre un piège. Quant à ses mobiles... Honnêtement, vu le passé tumultueux de Lucy, et ses crises de rage, la question de sa motivation ne se posait pas forcément. Cette femme était dangereuse, tout simplement. Natalia ne pouvait donc que se montrer prudente.
La diclonius ne voulait pas les aider, mais leur demanda tout de même un service. Bras croisés, Widow restait debout, assez surprise par l’insolence de cette femme.
« Le SHIELD n’est pas une auberge de vacances, Lucy, intervint Natalia. Nous pouvons former Amélie, mais c’est à elle de voir. Et je pense que tu pourrais encore te rendre utile sur ce monde... Et, de toute manière, vu ce que tu as laissé entendre sur ton passé, je crois qu’il y a quelques ombres de ton passé qui mériteraient d’être éclaircies. »
Autrement dit, Widow pouvait toujours la coffrer si l’envie lui prenait. Elle tenait à clarifier les choses, et à faire comprendre à Lucy que ce n’était pas deux animateurs de campings qui étaient venus la voir.
« S’il est arrivé quelque chose à l’agent Dawkins, tu seras mise en examen pour complicité... Et, au vu de ton passé, je serais également habilitée à t’enfermer dans l’une de nos prisons de haute sécurité pour homicides involontaires. Je ne suis pas un facteur venu te déposer un courrier, Lucy. Nous parlons de sécurité nationale, et je ne peux pas te laisser te promener en toute liberté après avoir appris que tu aurais fait des choses peu honorables dans ton passé... Et, si tu étais effectivement possédée au moment de commettre ces faits, alors il faut aussi que je m’assure que tu es clairement libre de tes actes... Bref, que tu n’es pas une menace. »
C’était une longue tirade, et, si Widow avait peur, elle savait la masquer. Elle avait déjà affronté des mutants et géré des situations difficiles. L’agente du SHIELD était talentueuse, et, surtout, elle connaissait le règlement.
« Autrement dit, Lucy, si je n’ai en soi rien contre le fait de te voir partir sur Terra, tu vas encore devoir attendre un peu. »
LLOYD DAWKINS
Lloyd, au sein du bureau, était un agent assez apprécié pour son humour, sa sympathie, et sa capacité à flirter avec le personnel féminin. À tel point qu’on en oubliait parfois qu’il était du service actif, et qu’il était un ancien agent des forces d’intervention de la police. Il avait travaillé au sein du SWAT, et il n’était pas baraqué parce qu’il faisait du culturisme sur la plage. C’était un homme costaud, et, quand l’heure n’était plus à la plaisanterie, Lloyd ne rigolait plus. Comme en ce moment. Il se dressait face à Inori, la dominant d’une bonne tête, une masse impressionnante.
Inori fut totalement troublée par ce subit changement de comportement. Sérieusement ?! Lloyd soupira sur la bêtise des jeunes... Ce que ces gosses pouvaient être cons, parfois ! Elle bafouillait, ne comprenant pas pourquoi Lloyd s’énervait.
« Donc, si je comprends bien, intervint l’homme, nullement ému par le fait de voir Inori être sur le point de pleurer, si tu avais une arme à feu, et si tu voulais assurer à quelqu’un que tu ne voulais pas le tuer, tu lui tirerais une balle dans le pied, c’est ça ? »
Tous les agents du SHIELD qu’il connaissait auraient déjà enfermé Inori. Elle venait de l’attaquer, c’était aussi simple que ça. Lloyd réfléchit donc rapidement. Romanov l’aurait arrêté, et elle n’aurait jamais laissé cette femme la toucher. Il avait été négligent, indéniablement. Il serait honnête dans son rapport, et il savait qu’on pourrait le sanctionner pour ça.
« Commence par remettre ce... Ce truc en moi, Inori. Ce sera un bon moyen de prouver que tu ne souhaites pas m’agresser. »
Vu l’état de panique de la jeune femme, Lloyd espérait que ceci suffirait à la calmer.
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Elle avait eu raison... Son instinct ne l'avait pas trompé. Encore une fois, elle venait de rencontrer des personnes qui voulaient l'enfermer uniquement pour sauver leur tranquille petite vie, qui voulaient l'enchaîner une nouvelle fois, définitivement. Et ils n'en était pas question. Jamais elle ne se ferait avoir une nouvelle fois. Quand elle s'était rendue, c'était pour sauver une amie qu'elle s'était faite durant ses voyages. Mais cette personne était morte. Elle ne faisait désormais plus confiance en ces personnes qui voulaient enfermer les autres, pour les étudier et les torturer, pour soi-disant les empêcher de nuire. Tout ça n'était qu'une sinistre mascarade, un écran de fumée devant les horreurs qu'elle avait subi. Et rien ne pourrait lui faire oublier ces dix années de calvaire. Rien. Et quoi que puisse en dire cette Natalia, c'était Lucy la véritable victime dans cette histoire.
Quand la femme rousse avait évoquer l'impossibilité de s'occuper d'Amélie en cas de problème majeur, elle avait baissé la tête, secouant celle-ci lentement de gauche à droite. Ce n'était pas pour elle qu'elle le demandait, mais bel et bien pour la Neko. Et puis c'était aussi une preuve qu'elle leur faisait assez confiance pour s'occuper de la jeune ESPer. Mais avec ce qu'elle entendit ensuite, il en était hors de question. Jamais elle ne les laisserait s'approcher d'elle une nouvelle fois. Jamais !
Elle ne pris même pas la peine d'écouter la suite de la réplique. La menace de l'emprisonnement lui avait laissé un goût amer dans la bouche, et elle savait désormais qu'elle devrait partir au plus vite, pour éviter le scénario évoqué par Natalia. Sa tête était encore baissé, et ses cheveux masquaient ses yeux. Au plus profond d'elle, Lucy était en train de contenir sa rage. D'ignobles souvenirs lui étaient revenus en tête, et lui donnait juste envie de massacrer à nouveau ses tortionnaires. Et par sa dernière réplique, la femme en face d'elle devenait une de ces personnes. Elle respira un bon coup, attendit la fin de la réplique de son interlocutrice, et fit sur un ton totalement neutre :
Alors vous aussi vous voulez m'enfermer...
Ce n'était pas une question, mais une affirmation. Elle laissa planer quelques secondes, n'écoutant même pas une hypothétique réponse, puis leva la tête. Dans ses yeux brillait une colère incommensurable, une envie de carnage. Une espèce d'aura planait autour d'elle, une aura de puissance, de beauté et de destruction. Elle faisait peur à voir.
Il n'est... Pas question... Que vous m'enfermiez !! hurla-t-elle en se levant, hors d'elle. Elle s'approcha de Natalia jusqu'à être à moins de deux mètres d'elle, la prit par les épaules avec deux vecteurs et la jeta sans ménagement contre la porte d'entrée. Dégage !! fit-elle en pointant la porte du doigt. Casse-toi !!
Si Natalia regardait du coté des escaliers, elle pourrait voir Amélie, blasée, regarder la scène.
De son coté, Inori n'en menait pas large. Lloyd était persuadé que le void tiré n'était qu'une faiblesse, et qu'elle avait fait ça uniquement pour l'"épargner". C'était certes un de ses objectifs, mais elle voulait aussi lui montrer la source de ses pouvoirs, soit l'âme. En réalité, l'évanouissement n'était que le contre-coût de cette puissance qu'offrait les voids, une puissance telle que Shu, celle qu'elle avait aimé, avait basé sa société sur le pouvoir de ceux-ci.
Donc, si je comprends bien, si tu avais une arme à feu, et si tu voulais assurer à quelqu’un que tu ne voulais pas le tuer, tu lui tirerais une balle dans le pied, c’est ça ?
Non !
Commence par remettre ce... Ce truc en moi, Inori. Ce sera un bon moyen de prouver que tu ne souhaites pas m’agresser.
Que devait-elle faire ? Accéder à sa requête et faire en sorte que tout ça n'ait servi à rien ? Ce serait un gâchis de lui avoir infligé ces souffrances dans ce cas, même s'il avait tout oublié. Non... Il fallait que cela serve au moins à quelque chose. Mais pouvait-elle vraiment prendre ce risque, et ainsi signer la fin du Japon ? Car seule elle pouvait enrayer cette fin programmée. Même le SHIELD n'y pourrait rien.
Elle garda son regard fixé par terre, n'osant pas regarder l'homme. Elle savait qu'elle ne pourrait soutenir son regard.
Vous ne comprenez pas... L'évanouissement n'est pas le but du retrait du void... C'est juste une... Nécessité pour l'âme. Vous n'imaginez même pas la douleur que cela entraîne, à rendre fou une personne normale. Et je ne vous ai pas tiré une balle dans le pied, je vous ai donné une arme. Celle que vous avez depuis votre naissance, sans le savoir. Le void est l'arme de l'âme, la plus grande force et la plus grande faiblesse de l'être humain. C'est un reflet de la personne. Ce void, c'est vous, Monsieur Dawkins. Cet objet seul vous représente. Si vous voulez, je peux vous réunir, mais s'il vous plaît, utilisez-le au moins une fois. Pour que cela n'ait pas été inutile...
Elle lâcha une larme. Elle savait qu'elle prenait un énorme risque, mais elle voulait lui laisser le choix. Après tout, c'était son void. Son âme.
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NATALIA ROMANOV
La situation ne tarda pas à se compliquer. Widow ne parlait sans doute pas aussi bien que Lloyd aux jeunes, et Lucy paniqua. La menace de l’emprisonnement la rendit sourde à toute autre tentative de discussion, alors même que Natalia avait bien précisé qu’elle ne voulait pas l’enfermer. Lucy usa de ses vecteurs, et Natalia sentit une force terrifiante comprimer ses bras, la soulevant du sol, pour la balancer contre la porte. Les vecteurs de Lucy étaient semblables à deux bras en acier qui comprimèrent ses épaules. La porte s’ouvrit derrière elle, renversant Natalia sur le sol de la terrasse. Comme il s’agissait d’une résidence japonaise, l’escalier était à l’extérieur, directement sur un long balcon commun. Natalia heurta le mur, et, en tournant la tête, elle put voir Amélie.
*Quelle plaie !*
Avec ses pouvoirs, la diclonius pouvait aisément la broyer. Amélie lui avait dit que ses bras avaient une portée de dix mètres. Il devenait urgent d’agir, car Lucy ne se contrôlait plus. Au moins, elle avait répondu aux interrogations de Natalia. Si la simple idée d’une détention provisoire la mettait dans cet état, elle constituait bien une menace pour la société. Natalia devait agir vite, afin d’éviter que les choses n’empirent davantage.
Les vecteurs de cette femme étaient puissants et rapides, et elle était toujours dans son champ d’action. Impossible de lui tirer dessus, mais Natalia avait d’autres arguments en service. Sa main se porta vers son bracelet à fléchettes, et elle visa Lucy.
« C’est en m’agressant que tu vas finir emprisonner, Lucy ! Tu dois te calmer ! »
Natalia tira sa fléchette. Comme elle s’y attendait, un vecteur jaillit, et broya la fléchette, heurtant la cartouche de gaz à l’intérieur. Au contact de l’air libre, le gaz se répandit, formant un nuage verdâtre. C’était un puissant somnifère, qui avait pour but de neutraliser Lucy, de la calmer. Natalia se releva, en se rappelant qu’Amélie pouvait court-circuiter ses pistolets. Elle préféra donc user de ses fameuses fléchettes. Comme il s’agissait d’une simple rencontre avec une mutante, Widow n’avait pas un équipement de pointe, et ne pouvait donc rien voir à travers le nuage vert qui était en train de se développer.
« Je ne suis pas ton ennemie, Lucy ! poursuivit Widow. Ne me force pas à le devenir ! »
Sur le coup, elle regrettait d’avoir demandé à Supergirl de partir.
LLOYD DAWKINS
Comment ne pas comprendre sa situation ? Sa colère ? Il avait été agressé par une femme qui n’avait pas jugé bon de le prévenir. Elle venait ensuite de lui dire que les lunettes se tenant devant lui étaient une partie de son âme, et que, si elles étaient abîmées, il mourrait. S’attendait-elle donc vraiment à rester calme ? Lloyd restait un humain, même s’il travaillait pour le SHIELD. Elle se mit à parler davantage, reprenant son calme, lui expliquant que ces lunettes étaient une arme… Une arme tirée à partir de son âme. Lloyd l’écoutait. Elle le suppliait de l’utiliser, et il observait cet objet sans rien dire, partagé entre des pensées contradictoires.
Tout ça pourrait tout à fait être un piège grossier. La procédure exigeait une enquête et des expertises avant l’utilisation de tout objet non identifié. Encore une fois, si Lloyd se servait de ces lunettes sans avoir attendu le rapport d’un expert certifiant que l’objet était sans danger, il risquait des sanctions disciplinaires. Cependant, Lloyd n’avait jamais été un homme de paperasse. Il avait toujours été dans l’action, réagissant rapidement, et faisant confiance à son instinct. C’était son instinct qui lui avait soufflé que Lucy était fiable, et c’était ce même instinct qui lui indiquait qu’Inori ne lui voulait pas de mal, qu’elle avait simplement agi trop vite, faisant preuve de maladresse et d’une fougue juvénile un peu trop forte.
« Hum… »
Il réfléchit, et posa sa main sur la branche des lunettes.
« Je te préviens, Inori : si c’est un piège, j’ai des agents dehors qui interviendront. »
Il n’en savait rien, mais un peu de bluff ne faisait jamais de mal. Il avait regardé Inori dans les yeux en disant ça, puis attrapa les lunettes. Elles étaient bleutées, une aura les enveloppant. Il ignorait comment utiliser cette « arme », et, après de longues secondes d’hésitation, il les posa sur son nez.
Sa vision fut bleutée avant de devenir normale… À peu de choses près. Les lunettes lui permettaient de voir à travers les murs, et il put voir des espèces de sources lumineuses brûler ici et là. Lloyd comprit rapidement qu’il s’agissait des personnes dotées de pouvoirs paranormaux. Une étincelante aura enveloppait Inori, et une autre brûlait fortement dans le ciel.
« Hum… C’est… Inattendu. »
Les lunettes semblaient relier à son âme. Il n’eut qu’à se concentrer pour que les auras disparaissent, et se concentra à nouveau en regardant Inori.
« Je peux voir à travers tes vêtements… T’es plutôt pas mal, pour être honnête. »
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La jeune Neko venait juste d'arriver, et elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Elle avait juste vu Natalia faire un vol plané sur la moitié de la pièce et, au vu de la réaction de Lucy, cette dernière devait avoir une dent contre elle. Certainement une autre maladresse de la part de l'agent du SHIELD... Sauf que celle-ci réagit en lançant un projectile contre la diclonius. Sachant qu'elle pourrait facilement le détruire, Amélie ne s'inquiéta pas, ce qui fut fatal. En effet, à la destruction de ce qu'il semblait être une fléchette, une épaisse fumée verte s'en échappa, encerclant la diclonius.
Merde... Lucy !
La fille aux cheveux roses eut un moment de blanc, puis prit une grande inspiration avant de bloquer sa respiration, empêchant ainsi le plus possible la fumée d'entrer dans son système respiratoire. Et elle aurait sauté si elle n'avait pas entendu Amélie lui hurler :
Lucy ! Ne bouge surtout pas !
Elle s'immobilisa donc et attendit.
Lorsque la fumée disparaitra, Natalia pourra constater qu'il ne reste aucune trace des deux jeunes filles.
Lloyd semblait prendre la proposition d'Inori au sérieux, ce qui ne pouvait qu'être bon signe. Il semblait ne pas trop savoir comment réagir, et observait l'objet sous toutes ses coutures. Puis il avertit Inori qu'en cas de traquenard, il avait d'autres agents prêts à intervenir.
Il n'y a pas de piège... répondit-elle à voix basse.
Elle regardait ses mains posées sur ses cuisses, et n'osait pas lever le regard. Après quelques secondes qui semblèrent des heures, elle entendit une réaction de la part de Lloyd, et elle osa lever les yeux. Il la regardait fixement, avec le void. Elle sourit faiblement. Finalement, il lui faisait confiance. Mais la parole suivante la déstabilisa totalement.
Je peux voir à travers tes vêtements… T’es plutôt pas mal, pour être honnête.
Elle eut une seconde de latence, le regardant avec les yeux ronds, la bouche entrouverte, puis elle se leva et lui colla une gifle monumentale. Voulut lui coller une gifle. Elle se ravisa à quelques centimètres de son visage. Non pas parce qu'il la dominait, non pas parce qu'il l'avait menacé de l'emprisonner, mais parce que il portait actuellement son void. Et elle ne voulait pas prendre le risque que celui-ci tombe, et que Lloyd l'accuse ensuite d'avoir voulu le tuer. Elle ramena donc son bras devant sa poitrine, cachant celle-ci tant bien que mal, et lui jeta :
Pervers !
Puis, voyant qu'il ne réagissait plus, passa son autre main devant son visage pour le faire réagir, en vain.
En réalité, Lloyd ne voyait, ni n'entendait plus Inori. Il pouvait toujours se déplacer, mais cela serait à l'aveuglette. En se concentrant ainsi sur Inori, il venait de déclencher la capacité de son void à lire dans le passé d'autrui. En ce moment, il pouvait voir devant lui un jeune garçon, les cheveux blancs, assit sur un lit.
Le SHIELD ? Qui est-ce ? fit une voix familière.
Il s'agissait de la voix d'Inori, et il avait l'impression que c'était Lloyd lui-même qui parlait. Le garçon fixait le mur devant lui, évitant soigneusement le regard de Lloyd.
Une organisation de super-héros américaine, créée pour défendre la planète, ou quelque chose du genre, répondit le garçon.
Ce sont des ennemis ?
Non. Ils sont tous morts en même temps, certainement tués par elle...
La vision s'estompa d'un coup, et Lloyd se retrouva dans la rue avec, devant soi, d'immenses machines de combat (http://avvesione.files.wordpress.com/2011/10/guilty_crown-01-mecha-robots-inori.jpg) devant lui. Il pouvait aussi voir, sortant des paumes de la main d'Inori à qui il empruntait les yeux, de grandes lames d'environ deux mètres d'envergure. Et elle s'élança, esquivant habilement tous les tirs des robots, et parlant en même temps à une personne qu'elle ne regardait pas, trop concentrée sur son combat.
Cela m'est égal d'être un monstre. Tant que je peux protéger Shu... fit-elle, la voix plus grave que d'habitude.
D'un seul coup, elle coupa en deux un de ses adversaires, fit une pirouette et en détruit un second de la même manière.
A nouveau, la vision changea. Elle se retrouvait au lit, en compagnie d'une fille aux cheveux blancs et à la forte poitrine. Les deux filles étaient totalement nues, et semblaient très complices. Encore une fois, c'est Inori qui parla :
Pour protéger le Japon, je dois arrêter Mana. Coûte que coûte. Ce sont des millions de vies qui sont en jeu...
Tendrement, la main d'Inori vint caresser la joue de l'autre fille. La vision disparut, et Lloyd put voir à nouveau Inori devant lui, la mine inquiète.
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NATALIA ROMANOV
La violence était le dernier recours possible, et Natalia n’était pas peu fière d’en être arrivée à cette extrémité. Malheureusement, Lucy ne lui avait pas laissé le choix. La jeune femme était incontrôlable. Elle n’avait pas eu d’autres options pour maîtriser les sautes d’humeur de Lucy, et laissait le gaz soporifique se répandre. Il se dissiperait rapidement, et elle évitait d’entrer, afin de ne pas en inhaler, à son tour, les vapeurs. Amélie hurla alors, et Natalia tourna sa tête vers elle... Pour voir qu’elle avait disparu.
*Merde ! Foutue magicienne !*
Comme elle s’y attendait, quand la fumée se dissipa, le salon était vide. Natalia entra rapidement, brandissant son arme. C’était un réflexe automatique, et une protection dérisoire, que ce soit contre les vecteurs de Lucy, ou contre la magie d’Amélie. Elle s’aventura dans la pièce principale du modeste appartement, alla dans la cuisine, fouilla la chambre, la salle de bains... Tout était vide. Et il n’y avait aucune sortie de secours. Les deux femmes s’étaient volatilisées, probablement à l’aide de la télékinésie d’Amélie. La tracer serait impossible, il aurait fallu avoir un magicien sous le coude, et ce n’était pas le cas de Widow.
L’agente du SHIELD retourna dans le salon, et sortit son portable, puis contacta la base. Il était temps qu’une équipe arrive pour inspecter plus en détail cet appartement. Qui sait, il y aurait peut-être des indices utiles à l’intérieur. Autant retourner à ce que le manuel préconisait, maintenant... Natalia n’avait plus qu’à espérer que Lloyd irait bien.
LLOYD DAWKINS
Pour Lloyd, la vision spéciale qu’il avait d’Inori disparut rapidement sous une autre vision, permettant de voir l’intérieur de son corps : ses organes, ses veines, ses poumons en train de battre, son cœur remuant rapidement, diffusant le sang dans tout son corps. Lloyd cligna des yeux, essayant de contrôler cette vision. Il ne vit pas Inori se ruer sur lui pour le frapper, car sa vision s’emballa. C’est ainsi que l’agent du SHIELD eut droit à une vision spéciale, et obscure. Il ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait. Il vit des machines de guerre, une conversation entre Inori et d’autres personnes, et comprit qu’il devait être dans un futur proche, un futur où le SHIELD avait été détruit, et où le monde, visiblement, était en danger. N’était-ce pas Lucy qui lui avait dit qu’Inori venait du futur ? Est-ce que Lloyd voyait son futur, ou le passé d’Inori ? Cette dernière venait clairement d’une autre dimension, et, pour Lloyd, tout ça était extrême.
Inori parla d’une certaine Mana, une femme qu’il fallait stopper. Lloyd ignorait de qui il s’agissait, et la vision se termina au début de ce qui semblait être un moment intime avec une femme. Lloyd revint à lui, et cligna des yeux, titubant sur place. Il se recula, et posa une main sur son front.
« Oh... » soupira-t-il, en revenant lentement à lui.
Il secoua la tête, de gauche à droite, puis regarda à nouveau Inori. Sa vision était redevenue normale.
« C’est qui, Mana ? » demanda-t-il alors, en cherchant à comprendre ce qu’il avait vu.
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Inori était effectivement inquiète, puisque Lloyd était resté immobile pendant au moins cinq minutes. Elle avait donc coupé sa vision en lui retirant les lunettes. Apparemment, il ne s'en était pas encore rendu compte, ce qui n'était pas très important. Et de toute façon, il n'était pas question qu'il utilise à nouveau son void lorsqu'elle serait à coté de lui. Elle n'aimait pas du tout l'idée qu'il puisse la voir dénudée grâce à cela, question de respect.
La question qu'il posa dérangea beaucoup la jeune chanteuse.
C’est qui, Mana ?
D'un seul coup, elle baissa le regard, se demandant ce qu'il avait bien pu voir. Et surtout ce qu'il savait d'elle. Savait-il qu'elle était qu'un corps destinée à accueillir Mana ? Savait-il que Mana allait détruire le monde ? Savait-il qu'elle allait arrêter Mana, quitte à la tuer ? Tant de questions, ce qui l'incita à donner une réponse convenable, mais incomplète. Elle lui désigna une chaise et lui fit :
Asseyez-vous, il s'agit d'une longue histoire...
Elle s'installa en face de la place qu'elle lui a désigné, puis entama son explication :
En l'an 2026, une météorite frappera la Terre. Cette météorite contiendra une violente maladie, appelée la Cristallisation. Une petite fille d'environ 10 ans découvrira cette météorite, et l'approchera pour finalement la toucher. Cette fille, c'est Mana. Elle devint ainsi le vecteur de la Cristallisation, pouvant infecter toutes les personnes à sa guise. Sa première victime fut sa propre mère...
Si d'autres personnes avaient été ce vecteur, cela n'aurait pas posé autant de problèmes. Mais Mana est folle. Elle aime passionnément son frère, d'un amour inceste. Et elle fera tout pour qu'il tombe aussi amoureux d'elle. Cette... Fille continuera de répandre la maladie, et bien vite son plan se forma. Tuer toute la race humaine, à l'exception de son frère et d'elle-même, pour ainsi pouvoir recréer l'espèce humaine, qu'ils deviennent l'Adam et l'Eve d'un nouveau monde, dominé par les cristaux. Une sorte d'évolution de l'espèce humaine selon ses partisans...
Le 25 décembre 2029, aussi appelé le Noël Perdu, elle donnera rendez-vous à son frère dans une église. Celui-ci refusera catégoriquement de l'aimer, et la fureur de Mana se déchaînera. Son hurlement, à lui seul, suffira pour décimer la moitié de la population du Japon. Et cela aurait pu être pire si son frère ne l'avait pas tué...
Cela répond-il à votre question ?
A la fin de son histoire, une larme perla juste en dessous de l’œil droit d'Inori. Non pas une larme pour Mana, mais pour son frère, Shu, qu'elle a épaulé dans sa quête pendant de long mois. Et, petit à petit, elle guettait la réaction de Lloyd. Celle-ci dépendrait certainement de ce qu'il savait. S'il savait que Inori était supposée accueillir Mana dans son corps, il chercherait peut-être à l'attaquer. Et elle se tenait prête à tirer son propre void à tout moment, et ainsi déployer le bouclier autour d'elle.
Puis son téléphone se mit à sonner.
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Lloyd était un peu secoué, et s’assit face à Inori, avant de l’écouter. Il n’avait plus les lunettes spéciales d’Inori, et était secoué. Ses pensées se mélangeaient entre ses souvenirs et ceux de cette vision obscure qui avait jailli dans son esprit. De quoi s’agissait-il ? Il ne le savait pas, et Inori lui expliqua la situation. Dans quelques années, une météorite s’écraserait sur Terre, abritant une bactérie mortelle, une maladie qui infecterait le corps de Mana, faisant de cette dernière la porteuse d’une maladie mortelle, qui, visiblement, détruirait le monde. Lloyd ne disait rien. Les épidémies bactériologiques avaient historiquement prouvé leur terrifiante efficacité : les épidémies de peste pendant l’Antiquité, la Grande Peste Noire du 14ème siècle qui avait ravagé l’Asie et l’Europe, ou encore le choc entre les conquistadores espagnols et les peuplades amérindiennes… Des civilisations entières ravagées par la maladie, des centaines de milliers de morts, des villes ravagées, transformées en immenses tombeaux à ciel ouvert. La maladie était une arme terrible, et Lloyd comprenait un peu mieux l’inquiétude d’Inori là-dessus. Les maladies étaient terribles, oui, et il allait devoir se méfier de ça.
L’agent spécial du SHIELD revenait peu à peu à lui. Inori lui parla du Noël Perdu, et il se demanda si le frère de cette Mana, Shu, n’était pas l’amant d’Inori... N’avait-il pas vu une scène de ce genre dans sa vision ? Lloyd essaya de se reconcentrer sur ces images confuses, luttant contre le travail de blocage et de nettoyage de son cerveau. Shu avait été évoqué dans ces souvenirs implantés, mais il ne se rappelait plus précisément dans quelle circonstance. Tout était confus, obscur, et diffus. Lloyd ferma les yeux à plusieurs reprises, et décida de chasser ça de son esprit, ayant encore en tête l’image de deux femmes nues dans un lit, probablement occupées à se faire l’amour.
« Je… » commença Lloyd.
Il s’interrompit, car son téléphone se mit à sonner. Soupirant, l’agent s’excusa en se redressant, montrant son dos à Inori, et prit l’appel. Il émanait de Widow. Romanov lui expliqua qu’il y avait eu un problème avec Lucy : cette dernière l’avait attaqué en paniquant, et Widow avait réagi en lançant un gaz lacrymogène, afin d’endormir Lucy.
« Je pense qu’Amélie a aidé Lucy à s’enfuir… J’ignore où elles sont, et j’ai demandé le déploiement d’une équipe technique pour inspecter l’appartement.
- Okay, okay… »
Les évènements se précipitaient et se compliquaient. Une neko télépathe se trouvait maintenant dans la nature, accompagnant une femme instable et agressive. Lloyd n’en voulait pas à Romanov, elle avait fait son boulot. Il était très difficile de discuter avec des mutants méfiants, elle avait fait de son mieux, et même lui avait bien failli se faire agresser par Lucy. Il était inévitable que cette dernière finisse par s’énerver… Et il y avait une mince chance qu’elle arrive ici, même si Lloyd n’y croyait pas trop. À sa place, il chercherait à se faire oublier du SHIELD, et à disparaître dans un trou, probablement sur Terra.
Cependant, Lloyd n’était pas dans la tête d’une jeune femme ayant des pouvoirs surnaturels. Ses réactions pouvaient être imprévisibles. Remerciant Natalia, il l’encouragea à faire des recherches, et à se reposer. Widow n’aimait pas qu’on la materne, ou qu’on la sous-estime. Ça, Lloyd le savait, mais il avait besoin de communiquer encore un peu avec Inori, d’en savoir plus sur les pouvoirs de la mystérieuse femme, ainsi que sur ce qu’elle savait.
L’homme raccrocha donc, puis se retourna vers la femme.
« Désolé… Une urgence. Bref, si j’ai bien compris, vous venez d’un futur apocalyptique où un amour incestueux impossible a potentiellement ravagé l’espèce humaine ? Hum… J’avoue que c’est un bon scénario. »
Il hocha la tête, et esquissa un léger sourire, en s’asseyant à nouveau, joignant les mains entre eux. Le SHIELD disposait d’un organisme de surveillance spatiale, SWORD. La base avait été construite lors du programme développé par Reagan à la fin des années 1980’s, l’Initiative de Défense Stratégique, visant à confectionner un système sécuritaire par le biais des satellites, dans le contexte de la Guerre Froide. Le programme avait été officiellement abandonné en 1993 par le Président Clinton, mais, en réalité, l’IDS avait continué sous la direction du SHIELD, et avait finalement abouti à la création du PEAK, le quartier général orbital de SWORD.
« Nos observatoires repèreront cet astéroïde, et nous le détruirons s’il menace de frapper la Terre. Tu as déjà vu Armageddon, non ? Ce sera un peu pareil… Cet astéroïde, par ailleurs… Ce ne serait pas Apophis ? »
Les observatoires de la NASA avaient repéré l’astéroïde Apophis, qui se rapprocherait dangereusement de la Terre, et devrait se rapprocher en 2029 u en 2036, à quelques années près, et à quelques dizaines de milliers de kilomètres près, au bas mot. Ce faisant, Lloyd replongeait peu à peu dans la réalité.
-
Lloyd écouta attentivement le long discours d'Inori pendant qu'il semblait reprendre un peu ses esprits. Quoi qu'il ait vu, cela devait être assez dur à assimiler, ce qui n'était pas forcément surprenant en regardant la vie mouvementée de la jeune chanteuse.
Il essaya de parler mais se fit immédiatement couper par son téléphone, dont elle n'entendit pas la conversation. Pendant qu'il avait le dos tourné, elle réfléchit un peu à sa réaction. Il n'avait pas semblé plus hostile envers elle au fur et à mesure de ses explications, ni plus horrifié que cela. Il n'avait donc pas reçu l'information selon laquelle Inori avait été créée pour servir de corps accueillant l'âme de Mana, ce qui était une bonne chose.
Désolé… Une urgence, s'excusa Lloyd en se retournant vers elle. Bref, si j’ai bien compris, vous venez d’un futur apocalyptique où un amour incestueux impossible a potentiellement ravagé l’espèce humaine ? Hum… J’avoue que c’est un bon scénario.
Un scénario... Pensait-il que tout cela n'était que du cinéma ? Qu'elle ait inventé tout ça pour ne pas se faire arrêter ? Elle douta une fraction de secondes, avant de se dire que si c'était le cas, il l'aurait dit d'un tout autre ton, plus accusateur. Non, il devait certainement faire le lien avec les nombreux films catastrophes américains... Les américains... Une haine farouche qu'elle gardait encore envers les membres de ce pays, qui ont conduit le Japon à sa perte au lieu de les aider comme il l'avait promis.
Nos observatoires repèreront cet astéroïde, et nous le détruirons s’il menace de frapper la Terre. Tu as déjà vu Armageddon, non ? Ce sera un peu pareil… Cet astéroïde, par ailleurs… Ce ne serait pas Apophis ?
A vrai dire, Inori n'en avait strictement aucune idée. Elle n'avait que très peu d'informations concernant cette météorite, qu'elle décida de confier au SHIELD :
Concernant le météorite, je sais juste qu'il n'aurait jamais du traverser l'atmosphère, et qu'il s'est écrasé en 2026, près de la maison de vacances de la famille Ouma, dont le père est un scientifique renommé et sa mère....
Cette fois, ce fut le téléphone d'Inori qui sonna. Un numéro inconnu.
Excusez-moi...
Elle décrocha et porta le téléphone à son oreille.
Allo ?
A l'autre bout du fil, une voix de fille, qui devait avoir pas plus de quinze ans.
Euh... Excusez-moi, j'appelle de la part de Lucy.
Lucy ?
La chanteuse jeta un regard du coté de la porte, et s’aperçut que la diclonius avait disparu, ce qui n'était pas très étonnant d'ailleurs.
Elle est partie il y a environ un quart d'heure... Étrange... Que se passe-t-il ?
Est-ce que le SHIELD est là ?
En entendant ce nom, Inori fronça les sourcils en regardant Lloyd, puis mit le haut parleur et continua :
Il y a un agent du SHIELD à coté de moi, mais que se passe-t-il ?
Euh... Je... Je pourrais lui parler ?
-
Ouma ? Ça ne lui disait rien, mais Lloyd allait faire un rapport. Il savait que les astéroïdes étaient une menace prise très au sérieux par le SHIELD, et que le SWORD s’en occupait. Malheureusement, leur organisme n’était pas infaillible, surtout avec les astéroïdes, dont la trajectoire était parfois assez changeante. Ils étaient comme des boulets de canon circulant dans l’espace, et, sous l’effet d’un nombre de variables immenses, incluant la gravitation des planètes, leur magnétisme, et d’autres données, les astéroïdes pouvaient se déplacer. Quand il était gosse, un documentaire sur les corps célestes les avait décrits comme « les chauffards de l’espace ». Depuis qu’il avait vu L’Empire contre-attaque, Lloyd était un spécialiste des astéroïdes. Les astéroïdes étaient une menace terrible, mais le SWORD peinait à les détruire. Le PEAK n’avait pas d’armement. La création de la station avait fait rager les Chinois, les Russes, et avait même amené l’Union Européenne à grincer des dents. Aucune des puissances étrangères n’aurait accepté, en prime, que l’Oncle Sam dote sa station de tourelles lasers.
Le téléphone se mit à sonner, et Lloyd laissa Inori le prendre. L’agent du SHIELD était encore un peu surpris. Comme quoi, il ne mentait quand il disait à Widow qu’une journée au sein du SHIELD était toujours inattendue. Initialement, le planning avait été d’aller chercher une femme suspectée d’avoir des pouvoirs paranormaux, afin de lui proposer une formation. Maintenant, il se retrouvait au lycée, à discuter avec une femme qui avait le pouvoir de façonner des objets à partir de l’âme de ses interlocuteurs, et il avait eu une vision surnaturelle menaçant d’un futur apocalyptique... Et il y avait aussi ce centre de recherches secret de diclonius. Le pire, c’était sans doute de se dire que c’était une journée relativement normale.
*Et dire que j’avais peur, en signant, de me retrouver tout le temps derrière un bureau à ranger des formulaires et à compiler des dossiers...*
Lloyd fronça les sourcils quand Inori prononça le mot « Lucy ». Est-ce que c’était elle qui l’appelait ? Lloyd aurait pu, s’il avait les moyens, pister cet appareil, mais il était tout seul, et n’avait pas l’assistance d’une équipe technique derrière lui. Il observait Inori, et vit que cette dernière fixa la porte, puis lui.
*Allons bon, que se passe-t-il, encore ?*
Romanov devait être en train de faire des recherches. Elle devait bouillonner sur place en attendant que les techniciens arrivent. Inori mit ensuite le haut-parleur, et Lloyd redressa lentement la tête.
« Il y a un agent du SHIELD à coté de moi, mais que se passe-t-il ?
- Euh... Je... Je pourrais lui parler ? »
Lloyd repensa vaguement à ces attaques d’ultrasons mortelles par téléphone... Un truc digne de Cellular, cette histoire où les gens étaient transformés en zombies en recevant un appel téléphonique qui leur lobotomisait le cerveau. Il hésita un peu, et tendit sa main pour prendre le combiné. Comme le haut-parleur était mis, il choisit de poser l’appareil sur ses genoux, et répondit :
« Agent Lloyd Dawkins, SHIELD. Vous vouliez me parler, Madame... ? »
Il avait laissé filer le « Madame », comme pour signifier qu’il désirait avoir l’identité de l’interlocutrice.
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Ne plus savoir quoi dire, ni quoi faire. Voilà à quoi en était réduite Inori, prise dans un problème qui n'était pas le sien, auquel elle aurait aimé participé sans pouvoir le faire. Elle savait que, si elle n'intervenait pas dans ce cas, la mission se déroulerait sans incidents notoires, ce qu'elle voulait à tout prix. Après tout, le SHIELD survivra, car il devra mourir plus tard. Y mettre son grain de sel ne fera que changer ce futur, certainement en pire. Et voilà qu'une connaissance de Lucy passait par elle pour transmettre un message...
Elle passa le combiné à Lloyd, ne sachant pas vraiment comment réagir. Elle était un peu perdue, et sentait qu'elle n'avait pas son mot à dire dans tout ça. Mais elle sentait que cette jeune fille pouvait avoir des choses importantes à dire à Lloyd, c'est pourquoi, sans un mot, elle prit un calepin, un stylo et apporta ce matériel à Lloyd. Il en aurait peut-être besoin. Puis elle se rassit, écoutant attentivement la conversation téléphonique.
A l'autre bout du fil, Nana n'en menait pas large. Lucy l'avait appelée en coup de vent, lui faisant savoir qu'une organisation appelée "SHIELD" allait mener un raid sur le laboratoire de recherches sur les diclonius, et qu'ils auraient certainement besoin d'informations en lui donnant ce numéro à contacter. Sauf qu'une chose avait dérangé la jeune fille : le ton qu'avait employé Lucy. Presque dédaigneux. Lorsque Nana lui avait fait remarquer, son ancienne adversaire lui avait répondu qu'elle n'avait pas le temps de répondre, mais qu'elle ne faisait pas confiance au SHIELD. Alors pourquoi lui avait-elle dit cela ? Pourquoi lui avait-elle demandé implicitement de les aider ? Elle ne comprenait pas bien les motivations de Lucy, mais... Soit.
Un assaut sur le laboratoire des diclonius ? Cela avait-il un rapport avec le précédent appel de Lucy, lui disant que, si elle sentait une autre diclonius, de partir immédiatement avec Kouta et les autres ? En tout cas, tout ça demandait une réflexion un peu plus poussée. Elle voulait savoir quel était le motif du SHIELD, pourquoi ils attaqueraient le laboratoire expérimental. C'est pourquoi elle avait finalement décidé d'appeler. Bien entendu, elle n'avait prévenu personne de ce second coup de téléphone, elle préférait en savoir plus avant de tout leur dire, pour éviter de créer la panique.
Agent Lloyd Dawkins, SHIELD. Vous vouliez me parler, Madame... ?
C'était un homme qui parlait, un agent du SHIELD comme avait dit l'autre fille. Selon Lucy, elle ne devrait pas lui faire confiance. Pourtant, elle voulait qu'elle les aide. Nana devait absolument en savoir plus.
Je m'appelle Nana. Lucy m'a dit que vous alliez attaquer le laboratoire où sont...
Elle buta sur ce mot. Quoi dire exactement ? Retenues ? Emprisonnées ? Détenues ? Gardées ? Non, il fallait rester sobre. Si cela se trouve, il n'est pas au courant de la situation, ce qui l'étonnerait beaucoup cependant.
...où vivent les diclonius. Pourquoi vous voulez faire ça ?
D'ailleurs, savait-il vraiment ce qu'était une diclonius ? Ou aurait-elle du commencer par là ?... Non, pas besoin. Si il avait vraiment rencontré Lucy et était proche de lui au point qu'elle lui avoue l'existence de ce laboratoire, il devait être au courant de sa nature.
-
Le calepin d’Inori ne risquait pas de servir beaucoup. Chaque conversation téléphonique passée avec un agent du SHIELD sur son téléphone portable professionnel était automatiquement enregistrée et stockée dans les bases de données colossales du SHIELD. C’était une procédure classique, faite pour repérer d’éventuels espions. Malgré les protocoles de sécurité draconiens du SHIELD, l’organisation avait comme adversaires des organisations criminelles très anciennes, capables de tout et de n’importe quoi pour infiltrer le SHIELD et détruire l’organisation : clones, lavages de cerveaux, agents dormants, attentats terroristes, manipulation de l’information... Le SHIELD avait donc amplifié sa sécurité, jusqu’à ressembler à une sorte d’organisation paranoïaque, presque digne de George Orwell. Des défenseurs acharnés des droits de l’homme et des libertés individuelles vilipendaient leur haine contre le SHIELD sur leurs blogs, sans comprendre que, si le SHIELD avait développé un tel niveau de sécurité interne, et de contrôle de l’information, ce n’était pas sans raison. Pour Lloyd, il était préférable que les gens pensent que l’État avait les moyens d’empiéter sur leurs propres libertés, plutôt qu’ils se disent que l’État était en réalité très impuissant.
Il pensait à tout cela quand la femme se présenta. Elle avait appelé depuis le téléphone d’Inori, et il s’était empressé de sortir de ses affaires une petite puce, qu’il posa sur le téléphone d’Inori. Elle ferait office de transmetteur, et permettrait d’enregistrer cet appel, faisant comme s’il était sur son propre portable.
Elle s’appelait Nana. Lloyd fit un bref effort de mémoire, et se rappela les propos de Lucy... Tantôt, elle en avait parlé. Cette femme, cette Nana, était une autre diclonius, une autre rescapée de ce laboratoire. Il pouvait s’agir d’un canular, d’un mensonge, aussi Lloyd devait-il se montrer prudent. Il savait que l’origine de cet appel serait assuré par les services du SHIELD, et que l’organisation pourrait envoyer une équipe tracer cet appareil. Les moyens technologiques dont disposait le SHIELD étaient très élevés, notamment depuis l’ère du Patriot Act et les attentats du 11/09, où le gouvernement américain avait revu à la hausse le budget à allouer à la lutte contre le terrorisme et l’espionnage. Encore une fois, Lloyd prenait un risque. Il ignorait si cette femme était fiable ou non, et l’échec relatif avec Lucy ne l’incitait pas à se montrer plus prolixe.
Nana voulait savoir pourquoi il prévoyait d’attaquer le laboratoire des diclonius. Lloyd laissa planer quelques secondes, avant de répondre, regardant le plafond, puis le combiné.
« Vous savez, Nana, je n’ai pas pour habitude de divulguer par téléphone des secrets qui portent sur la sécurité nationale. Il va de soi que je ne sais absolument rien sur ces diclonius, ou sur ce laboratoire dont vous faites mention. »
Lloyd avait assez flirté avec le protocole et le règlement dans son approche avec Lucy. Il s’était volontairement séparé de Romanov, alors qu’il était son OS, et les choses avaient dégénéré avec Lucy. Autrement dit, il avait commis des erreurs, en se fondant sur son jugement, et sur sa croyance que Lucy ne foutrait pas tout en l’air. Au lieu de ça, une autre femme l’avait agressé, même sans intention de lui faire du mal, et les évènements l’avaient dépassé. Pour un agent du SHIELD expérimenté, c’était un aveu de faiblesse, car le contrôle était au cœur de la doctrine du SHIELD. Il fallait contrôler ce qui se passait autour de soi, les évènements, et avoir une certaine maîtrise sur la réalité des choses.
L’agent reprit rapidement :
« En revanche, si vous avez des moyens de contacter Lucy, je vous serais infiniment reconnaissant de bien vouloir lui dire que nous n’avons nulle intention hostile à son égard... Et je vous invite aussi à nous rencontrer. Qui sait ? J’en saurais peut-être plus en vous voyant en personne. »
Lloyd ne dirait rien, et suivait tout simplement le protocole.
Rien de plus.
-
Nana était inquiète. Elle ne savait pas ce que le SHIELD voulait faire, pourquoi il voulait attaquer le laboratoire. Voulait-il libérer les diclonius ? Voulait-il les tuer ? Tant de questions dans son esprit, tandis que son interlocuteur répondait.
Vous savez, Nana, je n’ai pas pour habitude de divulguer par téléphone des secrets qui portent sur la sécurité nationale. Il va de soi que je ne sais absolument rien sur ces diclonius, ou sur ce laboratoire dont vous faites mention. En revanche, si vous avez des moyens de contacter Lucy, je vous serais infiniment reconnaissant de bien vouloir lui dire que nous n’avons nulle intention hostile à son égard... Et je vous invite aussi à nous rencontrer. Qui sait ? J’en saurais peut-être plus en vous voyant en personne.
Nana est une personne simple, dans le sens où, ayant passé la grande majorité de sa vie totalement coupée du monde et le reste auprès de Kouta et du reste de sa famille, beaucoup de choses lui échappaient encore, dont la plupart des subtilités de langage. Elle prit au sérieux la première partie de sa réplique, et croyait dur comme fer qu'il ne savait strictement rien, ce qui l'amenait bien évidemment à se poser des questions sur les motivations de Lucy. Si le SHIELD ne savait rien, alors pourquoi l'avait-elle contactée pour lui dire tout cela, et lui dire que le SHIELD comptait attaquer le laboratoire ? C'était à n'y rien comprendre. Et surtout que Lucy lui avait dit qu'elle n'avait pas confiance en eux...
Euh...
Concernant la requête de Lloyd, elle ne pouvait pas y accéder, tout simplement parce que Lucy était devenue injoignable suite à son dernier appel. Elle avait tenté de la rappeler pour avoir plus d'informations, sans succès.
Je ne sais pas comment joindre Lucy, elle ne répond plus au téléphone. Mais si je la croise, je lui passerai le message. Pour le reste, ça doit être une erreur. Excusez-moi pour le dérangement.
Avant même de lui laisser le temps de répondre, elle raccrocha et sortit de la pièce.
Je comprendrai jamais Lucy...
Inori fut très surprise de la tournure que prit la conversation. Son ton, désarmant de vérité, semblait dire qu'elle n'avait pas saisi l'allusion de Lloyd, bien qu'elle soit totalement évidente. Soit cette fille était trop jeune pour comprendre ce genre de subtilités, soit... autre chose, mais quoi ?
Quoi qu'il en soit, comme elle l'a expliqué à Lloyd plus tôt, elle ne les aiderait pas dans cette affaire. C'est pourquoi elle posa le void de Lloyd en évidence sur la table et regarda l'homme fixement dans les yeux, le laissant réagir en premier.
Si l'agent du SHIELD regardait le numéro, il pourrait voir qu'il s'agissait de la ligne fixe d'un certain Kouta et Yuka à Kamakura.
-
La mystérieuse Nana mit rapidement fin à la conversation, et Lloyd entendit le son du combiné. Il retira proprement sa puce de l’appareil, mais, avant de le redonner à Inori, il prit soin de noter le numéro de téléphone.
« Je te remercie, Inori », fit-il en lui rendant le combiné.
Lloyd prit ensuite son propre téléphone, l’alluma, et envoya un simple SMS à la base. Avec le numéro de téléphone, il pouvait tracer l’appel. Il suffisait juste d’envoyer le numéro de téléphone à un numéro bien précis, afin de lancer une procédure de recherche automatique… C’était proprement scandaleux, d’un point de vue éthique, mais une merveille, d’un point de vue sécuritaire. Seuls quelques rares téléphones au monde pouvaient envoyer des SMS à ce numéro précis. Si quelqu’un le tapait par erreur depuis un téléphone portable non autorisé, on l’informerait poliment que le numéro n’était pas attribué. Lloyd entra le numéro de Nana, puis envoya le SMS, et attendit que la machine fasse son offre. Il avait déclenché une sorte d’important programme de recherche, qui allait se connecter sur les bases de données des opérateurs téléphoniques, afin de trouver à qui correspondait l’appel, et obtenir assez rapidement des informations très précises : le nom du cocontractant, son adresse, son numéro de contrat… À partir de là, Lloyd pourrait, si la situation le justifiait, lancer une enquête plus fournie. La machine agissait comme une sorte de moteur de recherches, farfouillant Internet afin de glaner des informations sur la personne en question, en cherchant dans toutes les sources possibles et inimaginables : réseaux sociaux, forums de discussion, blogs, etc… La machine s’aventurait même dans les profondeurs du dark web, n’étant bloquée que par des sites bénéficiant d’un cryptage élevé.
En bref, il aurait rapidement des informations. Il remarqua alors qu’Inori avait récupéré son void. Elle avait posé sur la table les fameuses lunettes à vision spéciale. Lloyd hésita un peu, sans rien dire, se pinçant les lèvres, et récupéra l’objet.
*Ce truc a vraiment été conçu à partir de mon âme ? C’est délirant… Et plutôt flippant.*
L’un n’allait pas sans l’autre, et il regarda ensuite Inori.
« Bon… J’en fais quoi, de ce truc ? »
Il avait bien compris qu’elle ne comptait pas aider le SHIELD, mais ce n’était pas une raison pour le laisser avec un tel appareil sous les bras. Son téléphone portable sonna alors dans sa poche, et il le prit. La machine n’avait pas été bien longue à faire ce qu’il lui avait demandé. L’appel venait de Kamakura, et Lloyd comprit avoir trouvé l’adresse du fameux Kouta. Le petit protégé de Lucy…
*Il y a déjà une diclonius qui le protège… Mais, si nous venons, Lucy risque de se montrer à nouveau.*
Lucy n’était évidemment pas leur cible, mais elle s’était volatilisée dans la nature, et, en vertu de la vision paranoïaque que le SHIELD avait du monde, la diclonius constituait une menace. S’il fallait lancer un assaut sur un complexe de mutants psychopathes et meurtriers, le SHIELD préférerait logiquement mettre toutes les chances de son côté.
Un point de vue que Lloyd ne pouvait que comprendre.
-
Lloyd lui rendit son téléphone sans même chercher à comprendre. Mais avant cela, Inori remarqua qu'il avait retiré une puce spéciale qu'elle n'avait jamais vu dans son appareil. Peut-être un ajout du membre du SHIELD alors qu'elle avait le dos tourné... Il la remercia brièvement avant d'envoyer un message sur son propre portable, certainement en rapport avec cette fameuse puce. Elle ne posa pas de questions : si l'objet en question n'était plus dans son portable, cela voulait dire que ce n'était pas Inori qu'il voulait espionner, mais cette conversation. Et elle ne poserait pas de questions, prenant ainsi le risque de changer drastiquement le futur par rapport à ce combat à venir.
Lloyd se mit alors à prendre son void, l'air hésitant, puis demanda à Inori :
Bon… J’en fais quoi, de ce truc ?
Un léger sourire plana sur les lèvres d'Inori. La plupart des gens ayant en leur possession leur void pour la première fois voulaient absolument le garder pour au moins un certain temps, ce que la chanteuse refusait toujours. Il est dangereux de garder son void à la main. Lloyd n'était pas de ces personnes, et semblait plus embarrassé qu'autre chose par son void. Par une partie de son âme. Le téléphone de Lloyd sonna à nouveau, mais ce n'était que l'alerte messagerie. Elle put donc répondre juste après qu'il ait lu le contenu du message :
Vous devez comprendre qu'il est dangereux de garder son void en main... Avant de partir, je vais le remettre à sa place. En vous.
Elle se leva de sa chaise et tendit la main pour que l'homme lui donne le void.
Contrairement au retrait, il n'y a pas de perte de mémoire à cause de la douleur, donc je peux vous expliquer ce qu'il va se passer. Mon bras va traverser votre poitrine, et je vais ainsi pouvoir réunir vos deux fragments d'âme. Vous ne sentirez aucune douleur, bien au contraire. La réunification de votre âme vous procurera une impression de bien-être intense, et vous vous sentirez rajeuni, prêt pour courir un marathon.
Ce faisant, elle s'était déplacée pour finir juste derrière lui. Tout ce qu'elle avait dit n'était que pure vérité, et elle se tenait prête à réunir l'âme de Lloyd dès qu'il le voudrait.
-
Tandis qu’Inori lui disait qu’il fallait réinsérer l’objet, Lloyd se décida à appeler Romanov. Il entendait Inori lui dire qu’elle allait mettre son bras dans son corps pour remettre le void, et, s’il était tentant de lui répondre, Lloyd préféra se concentrer sur son coup de téléphone. Natalia lui répondit au bout de la troisième sonnerie, afin de lui expliquer que l’équipe technique venait d’arriver.
« Ils vont chercher des indices, mais j’ai peur qu’ils ne trouvent rien...
- J’ai un indice, Natalia. »
Lloyd lui expliqua qu’il avait reçu un appel de Nana.
« L’autre diclonius ? Celle qui s’est évadée avec Lucy ? »
Diable ! Il n’y avait pas à dire, la mémoire de cette femme était terrifiante d’efficacité. Elle se rappelait effectivement de Nana, et Lloyd poursuivit ses explications. Il lui indiqua que Nana l’avait effectivement appelé, afin d’essayer d’obtenir des informations sur Lucy, et sur leur projet d’appeler le centre de recherches. Plus intéressant encore, en traçant l’appel, Lloyd avait obtenu le lieu : Kamakura, chez Kouta et Yuka... Le fameux ami de Lucy, qui avait perdu ses parents à cause d’elle. Natalia en déduisit, comme lui, que toutes ces personnes étaient liées entre elles, formant un cercle. Il suffisait d’en trouver une pour remonter le reste du cercle, et ainsi retrouver Lucy.
« Si ces deux femmes viennent de ce centre de recherches, il faut en savoir plus. J’aimerais que tu mènes une équipe pour t’y rendre, et obtenir des informations auprès de cette Nana. Elle avait l’air... Un peu naïve. Méfie-toi.
- Je te rappelle que, en vertu du règlement, tu es mon OS, alors je n’ai techniquement pas le droit de...
- Tu n’es pas une agente comme les autres, Widow. Laisse-moi me charger de cette histoire d’OS, et dépêche-toi de mener une équipe pour Kamakura. Il nous faut plus d’informations sur ce centre de recherches. »
Natalia était d’accord, et elle ne voyait aucun problème à sortir d’un appartement où elle faisait office de plante verte vis-à-vis des techniciens. Romanov voulait de l’action, et sortit de l’appartement, tandis que Lloyd raccrochait, se retrouvant face à Inori. Il repensa à ce qu’elle venait de dire... Elle voulait remettre le void, ce qui était bien. Lloyd n’avait pas envie que ce petit incident avec les lunettes spéciales s’ébruite. S’il n’y avait pas d’objet, il n’y aurait pas de preuve. Il signalerait le pouvoir d’Inori, mais en omettant de préciser qu’il en avait fait l’expérience. Prudence est mère de sûreté.
« Hum... Enfoncer un bras en moi... Dit comme ça, ça ne donne pas vraiment confiance. »
Il était suicidaire de prendre de tels risques avec elle. Lloyd réfléchit à nouveau.
*Au point où j’en suis...*
Sentant qu’il allait encore le regretter, guère rassuré, Lloyd hocha la tête.
« Vas-y, Inori. Remets ce truc dans mon corps. »
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Alors qu'Inori lui expliquait ce qu'elle allait faire du void de Lloyd, celui-ci se mit à... téléphoner ? Sérieusement ? Soit il manquait de politesse, soit il se moquait d'elle. Si cela avait été moins critique, elle aurait peut-être pris plaisir à garder son void un peu plus longtemps, juste pour lui mettre la pression. Et surtout si elle avait eu plus de force de caractère. Car c'était tout de même jouer avec la vie de Lloyd que de faire ça. Ces américains sont d'un irrespect... Et il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Dans cette situation, elle avait clairement l'impression de faire partie du décor, d'être parmi ceux qu'on ne voit même pas. Et cela la frustrait énormément. Elle n'avait qu'une envie, c'est qu'il s'en aille au plus vite. Qu'il sorte d'ici, et n'y remette plus jamais les pieds. Elle avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour le rassurer, pour l'aider au mieux qu'elle pouvait, et voilà comment il la remerciait.
Concernant le coup de téléphone, dès qu'elle comprit qu'il s'agissait de faire un constat par rapport à Lucy, elle cessa d'écouter, tout simplement pour ne pas être tentée de l'aider. Car même si elle ne l'aimait pas, elle voulait faire ce qui était en son pouvoir pour aider. Et là, malheureusement pour elle, cela se réduisait à ne pas agir, à laisser les choses se dérouler. Pendant ce coup de téléphone, elle ramassa le verre d'eau qui était toujours à terre, auquel Lloyd n'avait même pas touché, et en but deux gorgées avant de reposer le verre. Elle en profita aussi pour fixer un rendez-vous avec son manager par SMS, pour bien lui faire comprendre qu'elle n'était pas constamment disponible et qu'il allait devoir faire des choix.
Puis Lloyd raccrocha et, sans même s'excuser, lui fit remarquer que le scénario qu'elle lui avait expliqué ne faisait pas confiance. Elle le regarda d'un air dédaigneux, presque haineux. Son ancien ressentiment envers les américains venait de refaire surface, et cette fois-ci elle ne chercha pas à le cacher. Finalement, Lloyd est comme les autres : un homme qui croit que tout lui est permis, un homme sans aucun respect pour autrui, ne voulant atteindre que ses propres objectifs sans faire attention à son entourage. Une personne détestable.
Vas-y, Inori. Remets ce truc dans mon corps.
Elle se releva, prit le void de Lloyd dans sa main et plongea celle-ci dans sa poitrine, le point de contact entre le bras de la chanteuse et le torse de l'agent dégageant une aura bleutée. Comme elle l'avait dit, il ne ressentirait aucune douleur, seulement la sensation de se sentir à nouveau soi-même pendant qu'Inori replaçait le void à son endroit initial. Elle retira ensuite son bras et recula de deux pas, observant à nouveau l'homme, gravant son visage dans sa mémoire afin de se souvenir du void de l'homme au cas où elle devrait le recroiser.
Maintenant, vous n'êtes plus le bienvenu. Sortez, lui fit-elle d'un ton totalement neutre.
Elle se sentait en danger face à lui, et bien qu'elle ne se permettrait pas de se transformer, elle était tout de même prête à tirer son propre void si jamais elle se sentait en danger. Le void le plus puissant de tous, surtout depuis qu'elle avait appris à le maîtriser.
Dans l'appartement de Lucy, le téléphone fixe se mit à sonner.
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Bras croisés, enfoncée dans sa combinaison en cuir, Natalia les dépliait et les remettait en place, trépignant d’avance. Clairement, assister à une enquête scientifique, ce n’était pas pour elle. Les grosses têtes du SHIELD venaient d’arriver, avec tout un équipement high-tech qui aurait fait parer le matériel scientifique des Experts pour des gadgets pour enfants achetés dans un magasin d’attrapes-surprises. Ils allaient tout inspecter, à l’aide de sondes, de drones, et d’autres appareils. Ce serait long, fastidieux, et Natalia n’avait aucune envie d’y assister. Ainsi, lorsque Lloyd l’appela pour lui demander de mettre sur place une équipe afin d’aller à Kamakura pour enquêter sur une maison, il alla de soi que Natalia en fut ravie, et se dépêcha de donner quelques coups de téléphones.
Ayant d’autres contacts au sein du SHIELD, elle choisit d’appeler une femme qu’elle avait déjà eu l’occasion de croiser : Sharon Carter (http://img3.wikia.nocookie.net/__cb20080106182123/marveldatabase/images/1/17/Sharon_Carter_001.jpg), connue pour être l’amante de Steve Rogers. Elle était talentueuse, et répondit rapidement. Sharon avait plus d’influence au sein du SHIELD, Natalia y étant encore entrée de manière récente. Il valait donc mieux que ce soit elle qui monte une équipe, et Sharon accepta. Visiblement, l’histoire sur les diclonius avait commencé à remonter le long de la hiérarchie du SHIELD. Sharon lui expliqua notamment qu’elle obtiendrait l’aide de l’agent Sum (http://img107.xooimage.com/files/a/5/d/agent-sum-46bc90e.jpg), ce qui la rassura. Sum était également une pointure, un agent doté de supers-pouvoirs. Né en l’an 1320, il avait aidé en 1368 le Ming Hongwu. Peu de personnes au monde connaissaient son secret. Son organisme disposait d’un facteur autoguérissant efficace, qui, un peu comme celui de Wolverine, régénérait ses tissus cellulaires, ralentissant énormément le vieillissement cellulaire. Sharon comptait sûrement en profiter pour se renseigner sur ce laboratoire clandestin.
Natalia hocha lentement la tête, et raccrocha, rassurée. Elle allait laisser Sharon s’en charger, et, de son côté, elle allait se préparer. Plus tôt ils partiraient, plus tôt ils auraient des informations sur cette affaire. Widow regarda autour d’elle, voyant des techniciens supplémentaires. Lloyd était entre de bonnes mains, et il était suffisamment grand pour s’occuper. Natalia allait se diriger vers la sortie, quand, brusquement, le téléphone se mit à sonner.
Les techniciens se regardèrent entre eux, puis regardèrent Natalia.
« La ligne est sur écoute, vous pouvez prendre. »
Ils avaient déjà vérifié le téléphone, et étaient sûrs qu’il n’avait aucun dispositif susceptible de provoquer la mort de celui qui le prendrait. De fait, c’était la meilleure garantie que Natalia pouvait avoir. Cette dernière, se demandant qui pouvait encore bien les appeler, s’avança vers le combiné, et le prit, le posant ensuite contre son oreille.
« Agent Natalia Romanov. À qui ai-je l’honneur ? »
-
Depuis le coup de téléphone passé à ce fameux Lloyd, Nana était inquiète. Déjà par le coup de fil de Lucy, qui l'avait intrigué. Ensuite, par la demande de Lloyd de dire à Lucy qu'il ne lui voulait pas de mal. La diclonius se sentait-elle en danger ? Si elle recoupait cette information avec les dires de son ancienne ennemie, cela allait assez bien. En effet, celle-ci lui a avoué ne pas faire confiance au SHIELD. Ensuite, ce que cela voulait vraiment dire était encore une question, à laquelle elle aurait bien aimé pouvoir répondre. Mais pour cela, il fallait pouvoir parler à Lucy. Manque de chance, elle ne répondait pas à son téléphone portable. Elle allait donc devoir se rendre chez elle.
Alors qu'elle se dirigeait vers sa chambre, elle s'arrêta. Pourquoi ne pas directement appeler sur son téléphone fixe ? Elle n'y avait pas du tout pensé, et même s'il y avait de faibles chances qu'elle lui réponde, cela ne coûtait rien d'essayer. C'est pourquoi elle était retournée vers le salon, s'était saisie à nouveau du téléphone fixe et avait composé le numéro de son domicile. Elle attendit pas longtemps avant que quelqu'un décroche le téléphone. Et elle fut surprise de ce qu'elle entendit.
Agent Natalia Romanov. À qui ai-je l’honneur ?
Il ne s'agissait pas du tout de la voix de la diclonius, loin de là. Pourtant, elle était persuadée de ne pas avoir fait d'erreur de numéro, puisque celui-ci était enregistré dans le répertoire et que Kouta l'avait appelée plusieurs fois.
Euh...
Quelqu'un était chez Lucy, quelqu'un différent d'Amélie. Nana avait conclu que la fille aux oreilles de chats jouait le rôle de catalyseur de la furie refoulée de son ancienne ennemie, et qu'elle était le seul rempart contre la folie de celle-ci. Sans réelle conviction, elle répondit :
Je... Je m'appelle Nana. Est-ce que Lucy est là ?
Si elle n'était pas là, quelque chose de grave s'était déroulée. Et quelque chose de grave incluant une diclonius est assurément un carnage. Pour elle, il n'y avait pas de doute possible. Quoi qu'en dise Kouta, ou même Amélie, Lucy est toujours dangereuse.
-
« Je... Je m'appelle Nana. Est-ce que Lucy est là ? »
Nana... Natalia identifia ce nom, et, contrairement à Lloyd, elle était moins axée sur la provocation. Elle savait que Nana était proche de Lucy, qu’elles avaient grandi ensemble dans ce laboratoire, avant de s’en échapper. Sans même attendre une confirmation de l’équipe technique, elle savait que Nana se trouvait chez Kouta, à Kamakura. Il fallait négocier les choses avec tact... Ce qui n’était pas spécialement un domaine dans lequel Natalia excellait. Cependant, elle savait que l’essai de Lloyd avait échoué. Cette Nana semblait à cran, et, si Natalia se contentait de lui dire qu’elle n’était plus là, la diclonius lui raccrocherait au nez. Dans l’absolu, Natalia tenait à éviter de se séparer d’une piste possible dans leur mission contre le camp de diclonius.
Après quelques hésitations, Widow finit ainsi par parler :
« Lucy est partie, Nana... Pour ne plus jamais revenir, apparemment. Je ne sais pas trop où elle est partie, mais il est probable qu’elle viendra te voir, afin de s’assurer que Kouta soit protégé. »
De telles révélations pouvaient sans aucun doute surprendre Nana, car elles illustraient le fait que Natalia en savait un bout sur ce qui se passait. Elle laissa planer quelques secondes supplémentaires, afin que la diclonius puisse gérer cette information, et, sans véritablement lui laisser le temps de répondre, elle enchaîna :
« Nous savons d’où vous venez, toi et Lucy. Nous savons ce que Lucy a fait à la famille de Kouta. Notre priorité est de démanteler le camp d’où vous êtes originaires, toi et elle. C’est pour ça que nous avons besoin du plus d’informations possibles. Apparemment, il est assez difficile de l’attaquer... »
Black Widow ne voulait pas se placer comme une ennemie face à Nana. L’important, pour l’heure, était de la rassurer sur leurs intentions.
Elle espérait ne pas renouveler le désastre qu’elle avait eu avec Lucy.
-
Partie... Lucy est partie. Tels sont les mots prononcés par la femme à l'autre bout du fil. Nana sait bien que Lucy comptait partir pour Terra dans pas longtemps, mais elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. Amélie est-elle toujours avec elle ? Lucy a-t-elle des pulsions meurtrières ? Est-elle vraiment partie pour Terra, ou alors est-elle toujours planquée sur Terre pour recommencer un carnage ?
Toutes ces questions sans réponses faillirent avoir raison du calme de Nana, et elle faillit s'affoler immédiatement lorsqu'elle entendit ces mots. Elle se contraint à se calmer et à écouter l'agent Natalia. Elle lui disait qu'il était fort probable que Lucy vienne voir si Kouta est en sécurité, ce qui semblait un peu idiot pour la jeune diclonius. Effectivement, Lucy sait très bien que Nana prend soin de lui et est prête à mettre toute sa famille d'adoption hors de danger au cas où. Dans tous les cas, il est primordial de savoir si elle est restée sur Terre ou si elle est bel et bien passée sur Terra. Et aussi de savoir si Amélie est toujours en vie. Pour ça, il fallait absolument qu'elle sache pourquoi elle était partie. Elle allait poser la question, mais l'agent Natalia la devança :
Nous savons d’où vous venez, toi et Lucy. Nous savons ce que Lucy a fait à la famille de Kouta. Notre priorité est de démanteler le camp d’où vous êtes originaires, toi et elle. C’est pour ça que nous avons besoin du plus d’informations possibles. Apparemment, il est assez difficile de l’attaquer...
Attend ? Elle a dit "Attaquer le laboratoire" ? Et pour quelle raison ? C'est la seule structure permettant de contenir les diclonius, sauvant ainsi des milliers d'humains ! Si l'agent Natalia veut vraiment libérer les diclonius, elle doit être totalement cinglée. Ou alors... Non... C'est forcément Lucy qui leur a parlé de ce laboratoire... Savent-ils vraiment de quoi les diclonius sont capables ? Ou alors est-elle totalement dans l'erreur, et va-t-elle précipiter la fin du monde sans même le savoir ?
Attaquer le laboratoire ? Vous... Vous voulez libérer les diclonius ? Est-ce que vous êtes... Euh... Consciente des conséquences que cela aurait ?
Elle eut alors une vision de Mariko au milieu d'une foule d'humains. D'un seul coup, une centaine de têtes roulèrent à terre, sous le rire effrayant de la gamine en fauteuil roulant. Pour Nana, il était inconcevable que cela arrive. Elle lâcha dans le combiné, d'un ton un peu effrayée :
La mort de tous les humains...
Nana est une diclonius unique dans le sens où elle considère que la vie humaine est sacrée. Il s'agit de la seule diclonius qui n'a jamais manifesté aucune intention meurtrière envers eux. De ce fait, le laboratoire avait rapidement cessé de la rechercher, concentrant leurs efforts sur Lucy, qu'ils n'ont pas reconnus sous le déguisement de Nana.
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« Attaquer le laboratoire ? Vous... Vous voulez libérer les diclonius ? Est-ce que vous êtes... Euh... Consciente des conséquences que cela aurait ? »
C’était le même discours qu’avec Lucy. Nana semblait aussi effrayée qu’elle à libérer d’entrer dans ce laboratoire. Widow, elle, restait sceptique, et surtout professionnelle. Le SHIELD avait déjà affronté de nombreuses organisations impliquant des mutants, comme l’HYDRA, ou encore les forces de Magneto, lorsque ce dernier cherchait à renverser les gouvernements en place pour instaurer une tyrannie mutante sous son commandement. Il fallait également mentionner les multiples invasions extraterrestres auxquelles le SHIELD avait fait face, parvenant à les repousser en manipulant toujours suffisamment l’information pour dissimuler autant que possible ce qui s’était passé. Natalia, elle, estimait donc le SHIELD tout à fait apte à venir à bout de cette menace. Depuis des millénaires, le SHIELD, sous toutes les formes que l’organisation ait pu connaître, repoussait des menaces surnaturelles.
Widow ne lui répondit pas tout de suite, car elle cherchait le bon discours, un moyen de convaincre Nana, sans se séparer d’elle. Elle ne cherchait pas à renouveler la même erreur qu’avec Lucy, et elle commençait déjà à sentir des différences entre les deux. Nana semblait... Moins hostile, et plus ouverte à la discussion. Lucy était partie sans leur avoir donné suffisamment d’éléments sur ce camp, et Natalia avait peut-être ici l’occasion de se rattraper.
Nana finit par reprendre. Sa première question était purement rhétorique, ce qui expliquait aussi pourquoi Widow n’y avait pas répondu, n’en voyant pas l’utilité :
« La mort de tous les humains... » lâcha-t-elle sur un ton dramatique.
Natalia aurait pu sourire, si elle avait un peu plus d’expérience. Visiblement, la destruction de toute l’humanité était un classique au sein du SHIELD, mais, pour elle, c’était... Et bien, c’était sa première fois. Presque comme un baptême du feu, en fait. Natalia laissa passer quelques secondes, et finit par lui répondre :
« Qu’est-ce qui vous fait croire, avec un tel aplomb, que nous serions incapables de neutraliser ce camp, et d’appréhender ces diclonius ? De ce que Lucy nous a dit, ces individus sont plus des victimes que des bourreaux. Et je suppose que vous comprendrez aisément qu’on ne peut pas laisser sans surveillance une telle arme de destruction massive sans réagir. »
Elle lui ressortait le même argument que celui qui avait été utilisé pour Lucy, et qui avait fini par réussir à la convaincre... Du moins, c’est le sentiment que Natalia en avait.
« Nous pensons que les individus qui ont créé ce laboratoire ne se contenteront pas de mener des expériences, ou ce genre de choses. Ce laboratoire nous semble être un camp militaire, et nous n’avons pas envie de leur laisser toute latitude pour former une armée de terroristes, ou quoi que ce soit d’autre. »
Elle conclut ensuite rapidement :
« Si vous voulez nous aider, votre assistance sera la bienvenue, Nana. »
-
Nana était juste ébahie par ce qu'elle venait d'entendre. Un camp militaire ? Le laboratoire ? C'est ce dont Lucy voulait parler en disant que, si elle sentait une diclonius, c'était inutile de se sacrifier ? Non, pas possible. Son père lui avait dit qu'il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour que les diclonius fassent de mal à personne, et que c'était la raison d'exister du labo. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il lui avait demandé de récupérer Lucy, pour pas qu'elle fasse de mal aux humains. Pourtant... Pourtant, cette possibilité était effrayante. Son père lui avait dit qu'il n'y avait pas que des hommes bons à la tête de ce complexe, mais à ce point là...
Il fallait absolument qu'elle en sache plus.
Elle devait rencontrer cette femme.
Et elle devait aussi aller chez Lucy récupérer la boite à musiques de Kouta.
Au téléphone, elle laissa un grand blanc, ne sachant pas du tout quoi dire ni comment réagir. Nana avait besoin de réfléchir à ce qu'il pouvait bien se passer avant sa rencontre avec cette Natalia.
Je... Je vais devoir aller chez Lucy demain après-midi. On peut voir tout ça à ce moment s'il vous plait ?
Sans même attendre la réponse de l'Agent Natalia, elle raccrocha, et son flot de questions revint dans son esprit. Qu'avait fait Lucy ? Pourquoi l'Agent Natalia était convaincue que le laboratoire était un centre militaire ? Qu'est-ce que tout cela voulait dire ?
Sans même savoir pourquoi, totalement dépassée par les évènements, Nana fondit en larmes.
Seikusu, 02:17 pm
Nana (http://img2.wikia.nocookie.net/__cb20090418073402/elfen-lied/images/c/c1/Nana7Diclonius.jpg), portant une cravate pour cacher ses cornes de diclonius, marchait tranquillement dans la rue. Elle se trouvait à une vingtaine de mètres de l'appartement de Lucy lorsqu'un homme se mit sur son chemin, la forçant à s'arrêter.
Eh petite ! C'est dangereux par ici tu sais ?
Elle leva la tête, regardant l'homme avec des yeux interrogatifs.
Comment ça ?
Viens, je vais t'expli...
*POP*
L'homme avait pris le bras de Nana et l'avait tiré pour attirer l'adolescente à lui, mais un élément imprévu survint. Dans un petit bruit, le bras de la diclonius se désolidarisé du reste de son corps et l'homme, entraîné dans son élan, avant reculé de deux pas en s'interrompant. Son regard passa plusieurs fois de la jeune fille à son bras, avant de jeter ce dernier et de fuir en hurlant, traversant la route en toute hâte. Nana resta interloquée pendant une seconde, avant de poursuivre l'homme en faisant à son attention :
Désolée, je voulais pas...
Un klaxon l'interrompit dans sa course et la força à reculer précipitamment, si bien qu'elle en heurta le trottoir avec une de ses jambes. Celle-ci se désolidarisa aussi de son buste et partit trois mètres plus loin, à coté du bras lancé par l'inconnu.
Hachiro, architecte de son métier, se rendait à son travail, légèrement en retard, jusqu'à ce qu'il faillisse percuter une jeune fille. Il klaxonna et pressa la pédale de frein au maximum, s'arrêtant une dizaine de mètres plus loin. Il sortit du véhicule, partagé entre la colère et le soulagement que cette fille ne l'ait pas percuté, et il la vit. Une jeune adolescente, avec un seul bras et une seule jambe, rampant misérablement vers ses deux membres par terre. Il écarquilla les yeux, restant interdit une paire de secondes, avant de tâter son front de sa main gauche. Non, pourtant il n'était pas malade. Renonçant à faire quoi que ce soit, il rouvrit la portière de sa voiture, s'installa à nouveau au poste conducteur et redémarra.
Je commence à avoir des hallucinations moi... fit-il tout haut, à l'attention de lui-même.
Toute la journée il essaya de s'enlever cette vision de sa tête, sans succès.
-
« J’ai faim. »
Natalia hocha lentement la tête, la tournant vers Lloyd. La journée d’hier avait été mouvementée par ce dernier, et il n’avait pas spécialement de son aventure avec Inori, se contentant de dire que cette dernière avait le pouvoir de façonner un objet à partir d’une fraction d’âme, mais qu’elle ne représentait pas une menace, ni une alliée. En tout cas, rien qui ne soit susceptible de les aider à retrouver Lucy. Son appartement, lui, n’avait pas trop souffert du passage de l’équipe du SHIELD. Ces derniers n’avaient rien trouvé d’utile, et étaient repartis. Natalia avait presque espéré, en revenant en fin de matinée, retomber sur Lucy et sur Amélie, mais l’appartement restait vide.
Lloyd l’avait accompagné afin d’accueillir cette Nana, et les deux essayaient de se promettre de ne pas faire la même erreur qu’avec Lucy. Parallèlement, une autre équipe était partie vers Kamakura, afin de se renseigner sur ce camp.
Il était presque deux heures de l’après-midi, et Natalia se demandait si cette Nana allait venir. Cet appel avait été curieux, et elle n’avait pas pu en savoir plus. Il avait été tracé, et l’équipe du SHIELD envoyée à Kamakura avait d’ailleurs pour mission, parmi tant d’autres, de se renseigner sur cette maison, et de l’observer. Pour l’heure, le SHIELD se contentait juste de prendre des informations. Il était toujours possible que cette histoire soit un immense canular, mais l’intuition de Natalia lui soufflait le contraire. Ce ne serait pas la première fois qu’il existait un centre de recherches paranormal, et le gouvernement japonais, pour l’heure, ne semblait pas être au courant. Autrement dit, les recherches menées à Kamakura n’étaient visiblement pas créditées par l’armée japonaise. Vu les intimes relations qu’elle entretenait avec l’armée américaine, un tel projet aurait forcément été découvert par les Américains... Du moins en théorie.
« Il y a une boulangerie en face. Tu n’as qu’à aller y acheter un truc.
- Tu réussiras à tenir la baraque toute seule ?
- Je pense pouvoir m’en sortir. »
Toujours cordiale, la relation entre les deux agents s’était légèrement tendue. Natalia n’appréciait pas que Lloyd l’ait planté face à Lucy, et soit parti sur un coup de tête. Ce n’était pas conforme au règlement, et elle savait aussi qu’il n’avait pas dit toute la vérité dans son rapport. Black Widow était un détecteur de mensonges sur pattes, et il y avait peu de choses qu’on puisse réellement parvenir à lui cacher.
Lloyd fila à la boulangerie, achetant quelques croissants, et, alors qu’il était dedans, il entendit, dehors, des crissements de pneus. Sentant un accident, il sortit rapidement... Et vit une éclopée en train de ramper vers le sol. Une voiture repartait à toute allure, et Lloyd pensa à un accident qui aurait arraché à cette femme sa jambe et son bras... Avant de rejeter cette idée. Il n’y avait pas de sang, et il n’avait pas entendu de choc.
*Bordel de merde...*
Il s’avança rapidement vers la femme. Il y avait d’autres piétons, qui regardaient ça. Lloyd en prit conscience, et brandit sa carte.
« Police ! Écartez-vous, s’il-vous-plaît ! »
Il n’appartenait pas vraiment à la police, mais on pouvait lui pardonner ce petit mensonge. Il se rapprocha de la fille, et attrapa sa jambe.
« Toi, je crois que tu dois être Nana... »
Il lui tendit sa jambe.
« Fais gaffe à ne pas les perdre, les bras et les jambes, c’est plutôt pratique. »
Elle n’avait pas l’air de particulièrement souffrir. Visiblement, son pouvoir spécial, à elle, était d’être un corps avec des organes détachables.
*Il y a quand même des fois où je me dis que j’aurais mieux fait de rester au SWAT...*
-
La situation était très embarrassante pour la pauvre Nana. Elle se traînait trop lentement vers ses membres artificiels et ne pouvait pas utiliser son pouvoir par risque d'alerter tout le monde aux alentours. Un passant s'approcha même d'elle et lui envoya une pièce, persuadé qu'il s'agissait d'un tour de magie exécuté par la jeune fille. Sauf que non, elle salissait réellement ses vêtements en essayant de récupérer son bras et sa jambe perdus. Et encore, elle s'estimait heureuse de ne pas avoir tout perdu. Lorsqu'elle est surprise, elle perd souvent le contrôle de ses vecteurs, qui ne peuvent alors plus tenir ses membres et les perds donc, ce qui s'est passé ici.
C'est embarrassant...
Alors qu'elle se sentait comme l'attraction du moment en pleine rue, un homme s'approcha et dispersa la foule en sortant une carte de police. La diclonius ne réagit pas, trop concentrée à essayer de récupérer ses deux membres quand elle le vit lui apporter sa jambe.
Toi, je crois que tu dois être Nana... Fais gaffe à ne pas les perdre, les bras et les jambes, c’est plutôt pratique.
M... Merci.
Ne relevant pas le moins du monde le fait qu'il connaisse son prénom, elle prit la jambe que l'homme lui tendait et la remit à sa place. Par malchance, celle-ci avait perdu sa chaussure, mais ce n'était pas vraiment important pour elle. A vrai dire, elle ne s'en était même pas rendu compte, y compris lorsqu'elle se releva difficilement. N'avoir qu'une chaussure ne l'handicapait nullement puisqu'elle ne sentait pas le sol froid contre son pied, n'ayant aucune sensation avec ses vecteurs. Elle marcha donc normalement vers l'endroit où se tenait son second bras, se baissa afin de le ramasser et le remis à sa place normale, bougeant les doigts pour s'assurer qu'il était bien en phase avec son vecteur. Elle se tourna ensuite vers celui qui l'avait aidé, qui put constater que sa robe était désormais déchirée en plusieurs endroits, notamment sur son ventre, et révélait une petite partie de son sein gauche. Elle s'inclina afin de le remercier.
Je vous remercie beaucoup de m'avoir aidé. Excusez-moi, mais quelqu'un m'attend normalement.
Elle se retourna et continua sa route jusqu'à l'appartement de son ancien adversaire.
-
« Je vous remercie beaucoup de m'avoir aidé. Excusez-moi, mais quelqu'un m'attend normalement. »
Sans attendre son reste, Nana se mit alors à marcher vers l’appartement de Lucy, laissant Lloyd pensif. Il fallait donc bien croire que tous ces diclonius étaient des désaxés. Nana ne cherchait pas à en savoir plus, ni à expliquer ce qui venait d’arriver. Si Lloyd le voulait, il pouvait l’arrêter, et la plupart des piétons continuaient à observer la fille, puis Lloyd, sans trop comprendre quoi que ce soit. Quand on voyait des gens comme ça, qui se souciaient fort peu qu’on les surprenne, il était presque exceptionnel que le SHIELD ait réussi à contrôler si bien l’information pour que ce genre de personnes parviennent à rester dissimulées du grand public. L’agent hésita un peu sur la suite à faire. Devait-il directement suivre Nana, ou laisser Natalia se débrouiller un peu, au début ? Lloyd reconsidéra ses croissants, et opta pour en prendre un autre, retournant dans la boulangerie, profitant de l’hébétude des clients pour aller directement à la caisse.
Entre-temps, Natalia restait dans l’appartement, silencieuse, et entendit des bruits de pas se rapprocher. Avec elle, il y avait la présence réconfortante de ses pistolets. Ce n’était pas Lloyd, car les sons ne correspondaient pas à sa démarche rapide et assurée. Il ne pouvait s’agir que de Nana. Widow restait assise au milieu du salon, sur un fauteuil, la porte grande ouverte. Quand elle vit la silhouette de Nana se dessiner dans l’embrasure, Natalia se releva lentement, se rapprochant d’elle.
« Salut, Nana, la salua Widow en esquissant un léger sourire. C’est moi que tu as eue au téléphone. Je m’appelle Natalia Romanov. »
Elle ménagea une courte pause, avant de reprendre :
« Je t’en prie, tu peux rentrer... Ce n’est même pas chez moi, après tout. »
Natalia n’avait rien entendu de ce qui s’était passé dans la rue... Ou, si elle l’avait entendu, elle le masquait très bien, en tout cas.
-
Lorsqu'elle vit la porte de l'appartement ouverte, Nana s'arrêta au moins une minute, à réfléchir. Elle ne sentait pas Lucy dans les environs, elle n'était donc pas là. Peut-être le SHIELD qui était entré, mais elle pensait qu'ils l'attendraient à l'extérieur pour ne pas violer l'intimité de Lucy. Elle avait pensée que des voleurs pouvaient être à l'intérieur, juste avant de se remettre en mouvement pour en avoir le cœur net qu'elle entra dans le champ de vision d'une femme rousse.
Salut, Nana, lui fit-elle en se levant et en s'approchant d'elle, causant un léger recul de la part de la diclonius. C’est moi que tu as eue au téléphone. Je m’appelle Natalia Romanov.
Oui, l'agent Natalia Romanov... Nana s'en souvint, et elle osa un sourire timide. Bien qu'elle aurait pu l'envoyer valser en moins d'une seconde, la femme en face d'elle dégageait une telle prestance que la diclonius en était intimidée. C'est pour ça que lorsque l'agent Natalia l'invita à entrer, elle s'assit immédiatement sur la première chaise qu'elle trouva, soit une de celles de la table à manger, s'assit droit en mettant les mains sur les genoux et la regarda droit dans les yeux. Alors que Lucy est rebelle et méfiante, Nana n'est qu'une jeune insouciante qui n'aspire qu'à une vie normale après des années de captivité. Et dans ce genre de cas où elle sent qu'il est possible qu'elle détienne l'avenir de la race humaine entre ses doigts, elle ne se sent pas apte à combattre le danger si elle n'a pas reçu d'ordre et d'explications claires et concises. Alors que là, elle n'était même pas encore certaine que Lucy allait créer une armée diclonius dans son coin. En ayant réfléchi une nuit, elle avait pensé qu'il était fort probable que Lucy ait monté le SHIELD contre le laboratoire de recherches pour détruire le dernier rempart entre elle et la domination du monde par les diclonius, résumé par l'extermination de tous les humains. Mais elle devait être sûre d'une chose... Mais elle n'osait pas le demander clairement.
Bon... Bonjour agent Natalia. J'ai... J'ai besoin de savoir...
Elle s'éclaircit la gorge, plus pour se donner de la motivation qu'autre chose, puis continua :
Pourquoi Lucy est partie ?
Puis, plus bas :
Et combien il y a eu de morts ?
Nana connaissait bien le mode opératoire de Lucy : elle tuait les habitants d'une maison afin d'y vivre pour quelques nuits et ainsi subsister, laissant une marque sanglante et sinistre derrière elle.
Qu'est-ce qu'il s'est passé ? fit-elle encore plus bas.
Amélie était-elle morte ? Partie ? Que s'était-il passé pour que le SHIELD la recherche et soit dans son appartement ?
-
Natalia nota presque immédiatement le comportement totalement différent de Nana par rapport à Lucy. Là où cette dernière était vindicative et rebelle, Nana était toute timide, hésitant à entrer dans l’appartement. Et, même en étant dedans, elle semblait se ratatiner sur place, toute petite, toute fragile, n’osant presque pas regarder la femme. Si elle avait accueilli Nana avec une section complète du SHIELD, la pauvre en aurait probablement fait une crise cardiaque. Natalia resta donc assise, évitant de faire le moindre geste brusque, laissant surtout à Nana le temps de se dire qu’elle n’allait pas se faire manger sur place, et que Natalia était une amie... Plus ou moins. Elle n’était surtout pas une ennemie, et, en l’état, c’était le plus important.
Au bout de quelques secondes, les questions finirent par fuser, la petite Nana venant à les enchaîner. Elle ressemblait presque à une collégienne. Natalia avait du mal à croire qu’elle était réellement en train d’avoir cette conversation. Qu’est-ce que cette jeune femme avait bien pu subir dans ce camp ? Il y avait malheureusement encore tant de questions sans réponses... Et dialoguer avec des adolescents, ce n’était vraiment pas simple. À chaque question que Nana posait, elle baissait le ton, ce qui fit que sa dernière question semblait presque ressembler à un murmure.
Natalia entreprit rapidement de la rassurer, brandissant ses mains devant elle en les agitant légèrement, de droite à gauche :
« Déjà, personne n’est mort, Nana... Lucy et Amélie sont parties, et j’ignore où. Nous sommes venues leur parler hier, mais... Disons que Lucy en a eu marre de nous, et qu’elle est... Partie. Amélie l’a aidé à se téléporter, et, depuis lors, nous ignorons où elles se sont envolées. »
C’était la stricte vérité. Natalia ménagea une courte pause, essayant de savoir ce qu’elle pouvait divulguer ou non. Elle entendit alors des bruits de pas précipités, et se tut. Lloyd revint alors.
« Mesdames ! Oh, ne t’embête pas à nous présenter, Natalia, j’ai croisé Nana dehors… Elle se mettait en spectacle. J’ai amené des croissants ! »
Lloyd referma la porte derrière lui, puis posa le sachet sur la table basse, et s’assit sur une chaise, sur le côté des deux femmes, avant de parler à nouveau :
« Alors, Nana, ça va ? Tu ne risques pas de perdre encore tes jambes, j’espère... Et... Je n’interrompais pas quelque chose, au moins ? »
Black Widow répondit en haussant les épaules.
« Nana voulait savoir ce qui s’était passé...
- Lucy a foutu le camp, elle m’a montré l’une de ses copines... Tu connais une certaine Inori, d’ailleurs ? » demanda-t-il soudainement à Nana.
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Déjà, personne n’est mort, Nana... Lucy et Amélie sont parties, et j’ignore où. Nous sommes venues leur parler hier, mais... Disons que Lucy en a eu marre de nous, et qu’elle est... Partie. Amélie l’a aidé à se téléporter, et, depuis lors, nous ignorons où elles se sont envolées.
Nana resta estomaquée devant cette parole. Lucy, une dangereuse diclonius, ayant pour réputation de tuer tous les humains sur sa route et même quelques-uns à coté juste pour une vengeance ou quelque chose du genre, a laissé partir quelqu'un qui l'ont... fatiguée ? Non, pas possible. En tout cas, cela n'aurait pas été possible avec la Lucy qui venait juste de sortir du laboratoire. Kouta et elle avaient dû développer des trésors d'imaginations pour faire en sorte qu'elle ne tue pas tous les humains, et elle avait fini par croire qu'elle était possédée par un être maléfique. C'était une idée un peu stupide, mais elle a accroché directement à celle-ci. Mais là... Là...
La pauvre diclonius ne pouvait même pas trouver les mots pour expliquer ce qu'elle ressentait. Déjà, elle avait le sentiment de s'être trompée par rapport à Lucy. Le fait qu'elle arrive à garder son calme veut dire qu'elle n'est pas comme avant, qu'elle a changé. Et cela voulait aussi dire que Nana s'était trompée sur son ancien adversaire depuis le début. Elle est donc bien partie pour ce monde inconnu. Intérieurement, la diclonius souhaitait bonne chance à sa sœur de race, elle en aurait certainement besoin dans ce nouveau monde. Et puis, tant qu'elle est avec Amélie, elle ne risque pas de replonger.
Trop dans sa réflexion, elle ne fit attention à l'homme uniquement lorsqu'il lui parla. Et quand elle s'aperçut qu'il était non loin d'elle, Nana s'enfonça encore plus dans sa chaise, se courbant légèrement. Elle venait juste de le croiser, il s'agissait de celui qui lui a rendu ses membres ! D'ailleurs, il en fit référence.
Alors, Nana, ça va ? Tu ne risques pas de perdre encore tes jambes, j’espère...
Nana rougit de honte presque instantanément. Elle avait bien failli montrer son secret à la foule, soit le fait qu'elle puisse manipuler ainsi des membres non rattachés à son corps. Heureusement, d'après ce qu'elle avait pu voir, aucun d'entre eux n'avaient compris ce qu'il se passait devant eux. Et puis, ce n'est pas comme si elle avait perdu ses quatre membres... Il confirma le fait que Lucy est partie avant d'ajouter :
Elle m’a montré l’une de ses copines... Tu connais une certaine Inori, d’ailleurs ?
Inori... Ce nom lui disait vaguement quelque chose, mais il ne devait pas y avoir de lien avec Lucy, sinon elle s'en serait rappelée. Normalement...
Non, désolée... Et désolée pour tout à l'heure, ajouta-t-elle en s'adressant à l'homme, depuis que Lucy m'a coupé une jambe et m'a arraché les trois autres membres, quand je perd ma concentration, je perd aussi le contrôle...
En effet, tenant ses membres grâce à ses vecteurs, lorsqu'elle était surprise ou étonnée, les vecteurs pouvaient redevenir éthérés et les membres tombent la plupart du temps.
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Lloyd avait le sentiment que les gars du bureau des relations publiques allait le haïr quand il leur dirait de consulter les blogs, afin de trouver des références à une femme ayant des membres susceptibles de se détacher. Il y aurait des manipulations d’informations classiques. Le SHIELD savait y faire. Il n’y avait que dans les films que les agences secrètes envoyaient des tueurs en série dans des costards-cravates, ou effaçaient radicalement les informations contenues sur Internet. Si le blog était populaire, alors il y aurait une panne technique qui, comme par mégarde, effacerait tout le contenu du blog. S’il était méconnu, ce qui était le cas de 99% des blogs que le SHIELD trouvait, l’organisme manipulerait les sites de référencement pour que le blog disparaisse dans les profondeurs de l’oubli. De cette manière, l’information était contrôlée. C’était une atteinte flagrante aux libertés individuelles des citoyens. La méthode faisait horreur à Lloyd, sincèrement, mais il savait aussi que ce contrôle était fait pour éviter un sentiment de panique plus généralisé. Il valait mieux empiéter légèrement sur la liberté d’expression, plutôt que de risquer un mouvement de panique globalisé.
Nana se ratatina sur place, disparaissant dans son fauteuil, et, comme Natalia, Lloyd comprit également qu’elle ne raisonnait pas exactement comme Lucy, et qu’elle était beaucoup plus... Timide. C’était ça. Elle avait l’air mal à l’aise avec eux deux, des étrangers... À moins que ça ne vienne du fait d’être chez Lucy ? Les deux agents ignoraient encore exactement quel était le lien précis entre les deux diclonius, si ce n’est qu’elles s’étaient échappées seules, et qu’elles avaient l’air d’être à la fois proches et rivales. Proches, car Lucy faisait confiance à Nana pour surveiller Kouta, et en même temps rivales, car Nana semblait en savoir encore moins qu’eux sur elle. Natalia étudiait silencieusement et soigneusement les réactions de la jeune femme, et peina à masquer sa surprise quand Nana leur avoua que c’était Lucy qui l’avait grièvement mutilé, lui arrachant les quatre membres de son corps, qu’elle maintenait artificiellement avec elle.
« Ah... Ça explique tout... »
Lloyd parlait sur un ton assez détaché, et son regard se porta vers sa collègue.
« Je pense qu’on a fait une erreur en laissant partir Lucy... Plus j’en entends sur elle, et plus je me dis qu’elle est effectivement dangereuse.
- C’est pour ça qu’il nous faut la retrouver.
- Sauf si elle est sur Terra... Techniquement, ce n’est pas de notre ressort. »
Natalia haussa les épaules.
« De ce que je sais, ces questions de compétence territoriale n’ont jamais vraiment embarrassé, ni les Américains, ni le SHIELD. Votre pays est le spécialiste en ce qui concerne les lois extraterritoriales. »
Lloyd soupira légèrement et secoua la tête.
« Nana, nous savons que Lucy a un passé... Hum... Disons juste que je ne le mettrais pas dans un CV. J’ignore si elle peut être considérée comme une alliée, ou comme une menace potentielle, mais le fait est que nous avons entendu parler de l’existence d’un laboratoire où les femmes comme toi et Lucy sont regroupées, et entraînées... Et nous sommes peu rassurés de savoir qu’il existe un tel laboratoire en plein cœur du Japon, prêt à nous péter à la gueule comme un gros furoncle planté dans le cul. »
Curieuse image... Natalia avait encore du mal à s’y habituer, et poursuivit les explications :
« Lucy était réticente à nous aider, jusqu’à ce que nous lui disions que nous pensions que ce laboratoire scientifique pourrait très bien être un camp d’entraînement en vue d’une quelconque invasion. Malheureusement, nous n’avons pas pu en savoir plus... Je crains fort qu’elle ne soit pas aussi coopérative que toi. Nous ne cherchons nullement à mettre la population civile en danger, et, si jamais nous devions opter pour une frappe militaire, la population sera évacuée. Nous préférons prévenir que guérir, mais nous manquons encore d’informations sur ce laboratoire. »
Il était facile de voir où elle voulait en venir, mais, comme Nana semblait intimidée, Natalia clarifia sa pensée :
« Que peux-tu nous dire sur ce laboratoire ? Sais-tu ce que ces gens cherchent à faire ? Les autres diclonius sont-ils vraiment aussi sauvages que ce que Lucy prétend ? Serais-tu capable de nous indiquer l’emplacement précis de ce laboratoire, à quoi il ressemble ? Comment vous en êtes-vous évadées, toi et Lucy ? »
Lucy avait déjà fourni des éléments de réponse à certaines de ces questions, mais avoir un second avis ne faisait pas de mal. Lloyd était tout à fait de ce point de vue. Son expérience de policier l’avait amené à réaliser que, bien souvent, les témoignages étaient contradictoires entre eux, alors qu’ils portaient sur les mêmes faits.
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Je pense qu’on a fait une erreur en laissant partir Lucy... Plus j’en entends sur elle, et plus je me dis qu’elle est effectivement dangereuse.
Cette phrase... Nana pensait exactement le contraire. Plus elle apprenait de nouvelles choses sur sa sœur de race et plus elle était encline à lui faire confiance. Elle tenta d'ailleurs de protester, mais avant même qu'elle puisse ouvrir la bouche, l'agent Natalia répondit au policier qu'il fallait d'abord la trouver. Nana avait beau chercher une ouverture dans le dialogue, mais elle n'y arrivait pas. Et sa timidité n'aidait pas du tout. Elle était un peu perdue, ne se sentait pas à sa place dans cette conversation, surtout lorsqu'ils parlèrent de frontières. La jeune diclonius connaissait vaguement les différents pays importants de ce monde, mais n'étant allée à l'école qu'à peine plus d'une année, elle ne comprenait strictement rien de ce qu'ils disaient. Elle repensa à la raison de sa visite et regarda autour d'elle afin de trouver l'objet qu'elle recherchait, mais il ne semblait pas être ici. Peut-être que Lucy l'a pris... Dans tous les cas, la boite à musiques ne doit pas être perdue. C'est un symbole trop fort pour Kouta pour que Nana se permette de l'abandonner à des inconnus. Après tout, c'est sa nouvelle famille, famille où elle est la sœur de Lucy...
Le policier s'adressa ensuite à Nana directement, lui disant qu'ils connaissaient le passé houleux de la dangereuse diclonius ainsi que de l'existence du laboratoire, mais il semblait se tromper sur la réelle utilité. Il semblait penser qu'il s'agissait du lieu où s'entrainaient les diclonius. S'entrainer comment ? Non, elle sont juste regroupées là pour qu'elles ne fassent du mal à personne ! Si le laboratoire n'existait pas, il y aurait une trentaine de jeunes meurtrières mutantes dans les rues du Japon, détruisant tout sur leur passage ! Elle s'apprêtait à protester lorsque la suite de sa tirade la laissa sans voix :
Et nous sommes peu rassurés de savoir qu’il existe un tel laboratoire en plein cœur du Japon, prêt à nous péter à la gueule comme un gros furoncle planté dans le cul.
Elle avait ouvert la bouche lorsqu'il avait dit cela, et elle la laissa ouverte sans en sortir un seul son. Non pas qu'elle était choquée par sa vulgarité, mais qu'elle n'avait strictement rien compris de cette phrase. En effet, elle ne savait pas ce qu'était un furoncle, personne n'ayant jamais utilisé ce terme devant elle. Et il parle d'un laboratoire, de pétage de gueule, et d'un truc inconnu dans un cul. Ses yeux s'arrondirent et fixèrent le policier, cherchant vainement à saisir un brin de logique dans ce qu'il venait de raconter, avant de renoncer en baissant le regard, fermant la bouche et secouant rapidement la tête comme pour sortir cela de sa mémoire. Elle devait absolument rester concentrée pour pouvoir savoir ce qu'ils veulent vraiment. Heureusement pour elle, l'agent Natalia semblait plus compatissante envers elle, et elle se mit à lui expliquer correctement la situation. Et elle dit qu'ils pensaient que le laboratoire voulait utiliser les diclonius pour une invasion ?? Co... Comment ça ? Pourquoi feraient-ils ça ? Non, son père lui a dit que le laboratoire faisait des études sur les diclonius pour en apprendre plus sur elles et mieux les contrôler pour qu'il y ait encore moins de morts humains à cause d'elles ! Et même s'il était contre certaines pratiques, il faisait partie des scientifiques. Mieux même, c'est lui qui s'est occupé d'elle pendant les nombreuses années de son éducation. D'après lui, elle est la seule diclonius à comprendre que la vie humaine est importante et qu'il ne faut pas la détruire, alors que les autres pourraient tuer sans même l'ombre d'une hésitation ou d'un remord. Il n'y a qu'à voir le carnage provoqué par Lucy lors de sa fuite ! Non, pour la jeune diclonius, cela n'était pas possible. Et même ils veulent attaquer le laboratoire !? Non, elle ne peut pas laisser cela se produire.
Que peux-tu nous dire sur ce laboratoire ? Sais-tu ce que ces gens cherchent à faire ? Les autres diclonius sont-ils vraiment aussi sauvages que ce que Lucy prétend ? Serais-tu capable de nous indiquer l’emplacement précis de ce laboratoire, à quoi il ressemble ? Comment vous en êtes-vous évadées, toi et Lucy ?
Nana nota dans sa tête chacune des questions de l'agent Natalia et les étudia une à une, jugeant à quoi il était bon de répondre et ce qu'il fallait absolument cacher pour éviter que des humains meurent encore une fois à cause des diclonius. Elle se massa les tempes d'une seule mains, cachant ses yeux avec sa paume en réfléchissant intensément, ce qui lui prit pas moins de trente longues secondes, avant de poser ses mains sur ses jambes et de regarder la femme rousse d'un regard étrangement assuré, comme si cela lui avait donné confiance en elle.
Agent Natalia...
Sa voix ne tremblait plus du tout et était représentative de son état d'esprit.
Vous dites que vous ne voulez pas mettre les humains en danger, mais que vous songez à attaquer le laboratoire. Savez-vous ce que vous ferez des diclonius ? Comment vous les maîtriserez ? Comment vous les amènerez vers leur nouveau lieu de vie qui sera comme ce qu'il y a au laboratoire ? Toutes les diclonius sont emmenées au laboratoire peu avant leur naissance, moi y compris. Les autres ont dû êtres tuées car elles étaient incontrôlables. Lucy est la seule exception. Comment ferez-vous pour toutes les emmener alors qu'elles peuvent vous tuer avant même de pouvoir assez les approcher pour les porter ? Sans même bouger un doigt ? Je ne sais pas ce que Lucy vous a dit à propos des diclonius, mais ce sont des créatures bien plus dangereuses que tout ce que vous pouvez imaginer. Vous n'êtes pas capables de saisir l'étendue de nos pouvoirs, vous qui n'êtes pas habitués à nous. Et puis, imaginez qu'une race vous enferme et vous torture pendant toute votre vie. Si on vous donne l'occasion de sortir, n'essayerez-vous pas d'éradiquer la race qui vous a enfermée ?
Elle baissa la tête, regardant ses genoux.
C'est ce que toutes les autres diclonius pensent, que les humains nous enferme juste pour nous torturer. Mais comme le disait mon père, il y a du mauvais dès la naissance chez les diclonius. Dès qu'on découvre nos pouvoirs, on a besoin de tuer. C'est ce que j'ai ressenti aussi quand j'avais quatre ans, mais mon père m'a aidée. Il m'a éduquée, et cela a pris plusieurs années mais j'ai finalement compris. J'ai compris qu'il faisait ça parce qu'il avait peur, parce qu'il ne voulait pas nous voir tuer des humains. Il m'a enseignée que chaque vie humaine est très importante, et qu'il ne faut pas la détruire. Et il m'a aussi dit que j'étais la seule diclonius à l'avoir compris.
Elle laissa planer quelques secondes avant de relever la tête, son regard alternant du policier à l'agent Natalia.
Lucy s'est échappée en détruisant tout sur son passage, en tuant tous ceux qui étaient sur sa route. Moi, je... Je ne sais pas vraiment...
Sa voix commença à perdre significativement de l'assurance et de peps alors que son regard trahissait l'incompréhension qu'elle avait face à cet acte qu'elle raconta :
C'était après ma défaite contre Lucy. J'étais allongée sur une table, entièrement sous des bandages, et mon père m'a donné une pilule. Ensuite, je me suis endormie et je me suis réveillée sur la plage, dans une espèce de pilule géante. Il y avait une valise avec de l'argent, beaucoup d'argent, et un mot de mon père qui me demandait de vivre. Ensuite, la seule fois où j'ai revu mon père, c'est quand il est mort... Avec sa vraie fille dans les bras...
Son regard se baissa à nouveau tandis qu'une larme fit son apparition dans son œil gauche et commença à tracer une ligne saline sur sa joue.
Dé... Désolée... fit-elle la voix tremblotante. Ce n'est pas important...
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Exactement comme Lucy avant elle, Nana semblait trouver l’idée d’attaquer ce centre totalement absurde. Plus bavarde que Lucy, elle leur expliqua en long, en large, en en travers, pourquoi il ne fallait pas y aller. De ce que Natalia comprit, Nana semblait voir dans ce laboratoire une boîte de Pandore. En cherchant à libérer les diclonius de leur sort, le SHIELD ne ferait que précipiter le monde dans le chaos le plus complet, en libérant des dizaines de tueurs surhumains n’ayant en tête qu’une seule chose : la destruction de la race humaine. Nana, en revanche, n’arrivait pas trop à expliquer comment elle avait fait pour sortir, et, d’après ce qu’elle disait, son père lui avait visiblement permis de s’enfuir.
Son discours se termina avec une larme versée, et des excuses. Elle avait parlé de la « vraie fille »de son père, ce qui amena Natalia à regarder brièvement Lloyd. L’homme haussa les épaules, en signe d’incompréhension.
« Je pense que c’est au contraire très important, Nana.. En ce qui te concerne. Toi et Lucy ont toutes les deux dit que les diclonius ne sont que des machines à tuer ne cherchant uniquement qu’à nous détruire... Mais Lucy ne m’a pas tué, et je ne lis pas en toi cette haine agressive que tu décris. Alors, soit vous êtes deux exceptions, soit je pense que c’est un petit plus compliqué que ça.
- Toute personne qui est capable de haïr est aussi capable d’aimer. C’est le yin et le yang, comme on dit. Les pulsions d’Eros et les pulsions de Thanatos. Tout être vivant aspire autant à répandre la vie qu’à la détruire. »
La tirade philosophique de Lloyd amena Natalia à le regarder pendant quelques secondes. L’agent spécial se contenta de hausser les épaules.
« Il y a un cerveau qui bat sous ma montagne de muscles, Agent Romanov.
- Hum... Bref. Nous ne pouvons pas laisser des gens être torturés simplement parce qu’ils ont des capacités spéciales. Tu m’as demandé ce que nous ferions si nous les avions... Nous les soignerions, ni plus ni moins. Nous avons déjà eu affaire à des gens dotés de capacités surhumaines, tu sais. C’est même la raison d’être de notre organisation, et notre présence au Japon.
- Et puis, on a Supergirl... On aurait du commencer par là. Je suppose que tu n’as jamais entendu parler d’elle, hein ? »
Lloyd s’éclaircit lentement la gorge, et planta son regard dans celui de Nana. Il avait noté que cette dernière était totalement paumée, et qu’elle ne savait visiblement pas grand-chose sur le monde. En même temps, si elle avait passé son enfance comme rat de laboratoire, elle avait un sacré retard à rattraper.
« C’est la femme la plus puissante de la Terre, si ce n’est de la galaxie... Les balles rebondissent sur son corps, elle peut dévaster un gratte-ciel d’un coup de poing, ses yeux crachent des lasers qui peuvent être aussi puissants que des bombes, elle a une vision spéciale qui lui permet devoir à travers la matière, et... Et elle vole à la vitesse de la lumière ! »
Dit comme ça, c’était délirant, comme si cette femme semblait sortie de l’imagination fiévreuse d’un jeune boutonneux.
« Tu n’as pas idée de ce qu’on a affronté, Nana... On peut gérer ça. »
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...Mais Lucy ne m’a pas tué, et je ne lis pas en toi cette haine agressive que tu décris...
Lucy...
Lucy, la dangereuse diclonius, celle qui a tué une bonne centaine d'humains parfois sans raisons... Mais pas eux. Et apparemment plus personne depuis qu'elle se trouve à Seikusu. Elle s'était trompée pour Lucy. Peut-être se trompait-elle aussi pour l'agent Natalia. Même si la diclonius lui a dit ne pas lui faire confiance, elle lui a donné le moyen de les contacter en lui demandant de les aider. Toute cette histoire est étrange, mais elle n'avait pas vraiment le temps d'y réfléchir. Surtout qu'elle se trouvait toujours en face des deux personnes. Elle écouta vaguement la réplique du policier, n'y comprenant pas tout comme d'habitude mais pour une fois elle en saisi une partie du concept général : une personne peut changer.
Elle se mit ensuite à lui dire ce qu'ils feraient des diclonius fraichement libérées, et elle comprit qu'ils n'avaient pas compris le danger des diclonius. A moins que... L'habitude de personnes ayant des capacités surnaturelles ? Donc l'habitude des personnes comme Amélie peut-être ? Ce qui voudrait dire... Ils pourraient maîtriser des meurtrières potentielles... Non, Nana n'y croyait pas vraiment. Enfin si, elle avait toutes les raisons d'y croire, mais elle ne faisait pas vraiment confiance dans le jugement de l'Agent Natalia et du policier. Et si ils sous-estimaient le danger, le monde pourrait plonger. Non, elle ne pouvait pas prendre ce risque. Il n'en était pas question. Enfin, jusqu'à ce que le policier parle de... D'un truc qui s'appelle... Non, pas d'un truc, d'une femme puissante, très puissante. Une lueur d'espoir s'alluma dans les yeux de Nana qui regardait fixement le policier, buvant ses paroles à la source. Cette femme est vraiment très puissante ! Elle pourrait peut-être y arriver toute seule.
Elle ferma les yeux pendant qu'elle réfléchissait, inspirant longuement. Oui, cette Supergirl pourrait y arriver. Mais il fallait qu'elle soit au courant de ce qui l'attende. Car le combat contre une diclonius se règle dès les premières secondes. Soit son adversaire est assez puissant pour la maîtriser, soit elle se fait trancher la tête en bonne et due forme. Surtout si on s'approche d'elle sans faire attention. Elle rouvrit les yeux, regardant alternativement ses deux interlocuteurs et fit :
Agent Natalia, Monsieur le policier, c'est trop important pour que je prenne des risques. J'aimerais voir Supergirl et tous ceux qui l'accompagneraient pour qu'ils sachent contre qui ils risquent de se battre. Et j'aimerais voir l'endroit où vous comptez enfermer celles qui sont trop dangereuses.
Elle se garda de dire qu'elle était intimement persuadée que toutes les diclonius allaient devoir être enfermées.
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« Agent Natalia, Monsieur le policier, c'est trop important pour que je prenne des risques. J'aimerais voir Supergirl et tous ceux qui l'accompagneraient pour qu'ils sachent contre qui ils risquent de se battre. Et j'aimerais voir l'endroit où vous comptez enfermer celles qui sont trop dangereuses. »
Rien que ça ! En soi, rencontrer Supergirl, Miss Marvel, ou Iron Girl, ne posait pas de difficultés particulières, puisqu’elles étaient sous son commandement. Voir la prison, en revanche... Ceci risquait d’être légèrement plus difficile. Si les diclonius étaient aussi dangereux qu’on le supposait, Lloyd ne prendrait pas de risques. La requête de Nana amena un léger silence delapart de l’agent spécial, avant qu’il ne réponde :
« Les prisonniers les plus dangereux, ceux qui sont dotés de capacités surnaturelles, ne sont pas incarcérés dans des prisons normales, car les conditions de détention ne sont pas adaptées à les retenir. Il existe bien quelques prisons de haute sécurité comme le quartier pénitentiaire de l’asile d’Arkham à Gotham City, mais, dans la majorité des cas, les prisonniers surnaturels du SHIELD sont enfermés dans une prison qui n’existe sur aucune carte. Elle figure dans une autre dimension, qu’on appelle la Zone Négative. »
Encore une fois, Lloyd venait de rompre plusieurs de ses engagements de confidentialité. Un civil n’était pas censé être informé de l’existence de la Zone Négative. Il n’était pas censé être mis au courant que le SHIELD y enfermait des super-criminels, mais, compte tenu des circonstances, Lloyd devait s’arroger des procédures classiques. De toute manière, le règlement du SHIELD était plus perçu comme une sorte de ligne de conduite que comme des règles impératives. Il reprit assez rapidement, en lui expliquant que c’était une dimension chargée d’antimatière, où les règles de la physique telles que conçues dans notre dimension ne s’appliquaient pas.
S’éclaircissant un peu la gorge, Lloyd poursuivit :
« Il y a quelques années, le SHIELD a construit une prison dans cette zone, la Prison Alpha. »
Initialement conçue pour y enregistrer les super-héros récalcitrants à la loi sur le recensement, la Prison Alpha avait ensuite évolué pour illustrer le véritable rôle derrière sa création : permettre de détenir des supers-criminels. Le seul moyen d’entrer dans la Prison Alpha était de passer par des Portails dimensionnels figurant dans certaines bases centrales du SHIELD, comme Triskelion... Ou encore Seikusu Base Camp. Compte tenu de la recrudescence de supers-criminels dans la région, ce Portail n’était pas de trop.
« Théoriquement, je n’ai pas le droit de parler de ça à une femme qui n’appartient pas à l’organisation... Une civile, en d’autres termes. Je ne peux pas te montrer cette prison sans une autorisation officielle de mes supérieurs, mais je peux toujours te montrer Supergirl. Lucy avait été assez impressionnée en la voyant.
- Ce qui se conçoit assez facilement, compléta Natalia. Ce n’est pas tous les jours qu’on tombe sur une Kryptonienne. »
Lloyd hocha lentement la tête.
« Je ne sais pas quand tu pourras la voir... Peut-être aujourd’hui. Je vais laisser l’agent Romanov se charger de ça. »
Natalia soupira légèrement, puis regarda Nana, et lui posa une question :
« Tu veux prendre rendez-vous quand ? »
-
Ils lui apprirent alors qu'ils enfermaient déjà des personnes ayant des capacités hors du commun dans une prison spéciale, prison Alpha ou quelque chose comme ça. Nana repensa aux capacités d'Amélie, et se dit que si ils pouvaient l'enfermer sans qu'elle puisse s'en échapper, enfermer des diclonius devraient être un jeu d'enfant pour elle. Avant même qu'elle s'en rende compte, l'imagination débordante d'une jeune fille d'à peine plus d'une quinzaine d'années fit son travail et la jeune diclonius se mit à imaginer toutes sortes de prisons, que ce soit une île perdue entourée de magma, une bulle d'oxygène géante sous des kilomètres de mer, une citée perdue dans l'espace, une prison entourée de rien... Ses yeux regardaient le vague, inexpressifs et elle rata certainement une partie de la conversation car elle fut "réveillée" par l'Agent Romanov :
Tu veux prendre rendez-vous quand ?
Euh...
De quoi parlait-elle exactement ? De prendre rendez-vous pour visiter la prison ou pour rencontrer Supergirl ? Un peu perdue, son regard se perdit dans celui de la femme rousse, comme pour lui demander de répéter. En même temps, elle réfléchissait. Elle ne doutait plus vraiment de la "solidité" de la prison, car si elle pouvait retenir quelqu'un pouvant se téléporter ou quelqu'un d'autre capable d'invoquer des boules de feu géantes, les diclonius seraient internées dedans à vie. Non, elle s'inquiétait surtout à propos du transport des diclonius. Il ne fallait surtout pas que le SHIELD les sous-estime ou elle s'en mordrait les doigts en apprenant les centaines de têtes coupées. C'est pourquoi après quelques secondes de silence qu'elle répondit :
Pour la prison, je vous fais confiance. Si vous pouvez enfermer des personnes comme Amélie, vous aurez pas de problèmes avec les diclonius. Mais il faut vraiment que je parle à Supergirl et les autres personnes qui vont emporter les diclonius, pour qu'ils se préparent à ce qu'ils vont devoir retenir.
Ce qu'ils vont retenir ? La furie des Diclonius...
[HRP : Désolé pour le retard]
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« Pour la prison, je vous fais confiance. Si vous pouvez enfermer des personnes comme Nana, vous aurez pas de problèmes avec les diclonius. Mais il faut vraiment que je parle à Supergirl et les autres personnes qui vont emporter les diclonius, pour qu'ils se préparent à ce qu'ils vont devoir retenir. »
Ça paraissait logique. Tout comme Lloyd, Natalia avait pu noter que, parfois, Nana avait des « absences », des moments de blanc où elle semblait absorbée ailleurs, dans un autre monde. Difficile de savoir à quoi elle pouvait penser pendant de tels moments. La vie n’avait visiblement pas été très tendre avec elle, et, pourtant, elle continuait à conserver le sourire, comme si elle était habitée d’une sorte d’indéfectible sentiment de joie et d’allégresse. Ça faisait plaisir à voir, mais Natalia avait maintenant le sentiment que leur conversation était terminée.
« Tu ne pourras pas les voir tout de suite, Nana, il nous faut le temps de les réunir... Et trouver un meilleur lieu que celui-ci. Je pense que voir Supergirl sera amplement suffisant pour un premier contact. Tu as un moyen de communication, un téléphone portable, ou une autre adresse mail ? Au pire, je pourrais venir déposer un message dans cet appartement quand je pourrais te donner une date. »
Pour elle, le mieux était de faire comme ça. Lloyd et elle n’avaient plus rien à faire ici, si ce n’est prendre le thé et passer le temps. Nana ne pourrait rien leur apprendre de plus, et la jeune diclonius avait peut-être besoin de se reposer un peu, de se détendre.
« Si jamais vous revoyez Lucy, n’hésitez pas à lui dire que nous ne lui voulons vraiment aucun mal, et qu’elle n’a rien à craindre de nous. »
Elle ignorait encore si Nana avait toujours les moyens de contacter Lucy ou non. Apparemment, non... Cette jeune femme avait l’air trop honnête pour pouvoir mentir, ce que Natalia, en un sens, trouvait touchant. Elle aimait bien cette jeune femme, et elle n’avait pas spécialement envie de l’impliquer dans cette sinistre histoire. Si les informations d’Nana s’avéraient exacts, attaquer ce centre de recherches promettait d’être musclé. Néanmoins, Natalia en revenait toujours à la même position morale : rien ne justifiait le fait d’utiliser des êtres vivants comme expériences de laboratoires. Ces gens se devaient d’être arrêtés, et, si ce centre était aussi important que Lucy et Nana le leur disaient, il était certain que les responsables de ce centre devaient disposer d’un appui politique ou militaire. Il fallait taper de ce côté-là pour trouver des personnes ayant l’autorité suffisante pour couvrir une telle opération.
C’est sur ces ultimes notes que les deux agents sortirent.
Le rendez-vous annoncé eut lieu plusieurs jours plus tard, le long de la plage de Seikusu. Natalia était désormais seule, Lloyd participant à de multiples réunions ayant pour but d’assiéger le complexe de recherches. Les satellites du SHIELD avaient localisé précisément ce dernier, au large de Kamakura, et une enquête avait lieu dans la ville, afin de trouver des informations. Une organisation aussi grosse ne pouvait effacer toutes ses traces. Peu à peu, tout le passé était en train de ressortir, les agents du SHIELD remontant le fil.
Natalia se tenait sur une partie déserte de la plage, celle près de la falaise où se trouvait Seikusu Base Camp. On voyait la base militaire en hauteur, et la mer se fracassait contre les rochers de la falaise, roulant le long de la plage. Elle avait été chercher Nana à l’appartement de Lucy, qui n’était malheureusement toujours pas revenue, et s’était chargée elle-même de conduire la femme à la plage.
Supergirl ne tarda pas à arriver, volant depuis le ciel, et arriva devant Nana, flottant lentement en hauteur, sa cape tourbillonnant le long de ses jambes.
« On voulait me voir ? » demanda-t-elle simplement en se posant sur le sable.
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Elle allait donc rencontrer cette Supergirl dont ils lui avaient parlé. Certainement celle qui va diriger l'assaut contre le Laboratoire. Il fallait donc qu'elle lui montre les dangers d'une diclonius, ce qu'elle peut faire. Le seul point qui dérangeait la jeune diclonius est qu'elle allait devoir rester ici pour qu'on puisse lui communiquer la date du rendez-vous. Hors de ses repères habituels, Nana se sentait un peu perdue dans cette grande ville, voguant au rythme des différents commerces pour trouver de quoi s'alimenter, et essayer au maximum de camoufler ses capacités et ses attributs de Diclonius.
Nana marchait dans le parc. Cela faisait deux jours qu'elle était à Seikusu, et on ne l'avait pas encore contacté. La jeune diclonius a beaucoup réfléchi aux paroles de l'Agent Natalia, et a finalement décidé de chercher Lucy. Pour cela, elle devait traverser un portail qui devait se trouver dans le parc. Elle trouva vite le parc, mais concernant le portail, ce fut une autre épreuve. Elle passa trois bonnes heures à errer en dehors des sentiers battus, jusqu'à ce qu'elle tombe sur l'objet de sa venue. Elle traversa prudemment le portail et, dès qu'elle fut de l'autre coté, un sentiment habituel l'envahit. Une autre Diclonius ne se trouvait pas loin d'elle. Nana attendit donc Lucy, qui arriva deux minutes après son arrivée.
Qu'est-ce que tu fais là ?
Pas un bonjour, rien du tout. Pas d'animosité dans sa voix non plus, juste une question à laquelle Nana répondit :
Je voulais te parler. Pour le laboratoire.
Suis-moi.
Les deux Diclonius firent route vers l'habitation de l'Ordre de la Croix du Sud, où Lucy vivait désormais, et s'enfermèrent dans la chambre de cette dernière pour parler au calme. Nana lui résuma donc les dires des agents du SHIELD, pour finir par lui dire que l'organisation ne lui était pas hostile, qu'elle voulait juste lui parler.
Me parler hein ? Avec du poison ? s'emporta Lucy.
Je... Je sais pas ce qu'il s'est passé, mais...
Il s'est passé qu'ils m'ont agressé !!
Quoi ?
Bah, laisse tomber. De toute façon, je participerai pas à leur combat. Je peux pas prendre le risque que d'autres Diclonius me sentent.
Je peux peut-être vous aider...
La tête des deux Diclonius se tournèrent dans la même direction.
La plage de Seikusu. D'un certain coté, elle ressemblait pas mal à celle qu'elle connaissait, tout en étant différente. Heureusement, il n'y avait personne d'autre que celles conviées au rendez-vous. Elle pouvait donc sans problèmes montrer ses capacités et ses attributs de Diclonius. L'Agent Natalia était venue la chercher, et elles attendaient maintenant Supergirl, qui arriva... en volant ? Même si elle devait s'y attendre, cela surprenait pas mal quand même.
On voulait me voir ?
Nana s'avança d'un pas, un peu intimidée par la femme qui lui faisait désormais face. Elle semblait plus jeune que l'Agent Natalia pourtant, mais elle avait un peu plus de hauteur que cette dernière. Au sens propre du terme. Enfin, elle avait plus de hauteur, même si Nana restait plus petite qu'elle de dix bons centimètres. Quand il faut y aller, il faut y aller. Nana prit une grande inspiration et lui dit :
Oui. Je m'appelle Nana, et je suis une Diclonius comme celle que vous allez combattre dans le Laboratoire. Je voulais que vous sachiez ce que vous allez affronter, car une seule seconde d'inattention contre une Diclonius alors qu'elle est à portée et vous pouvez mourir avant même de vous en rendre compte. Là, par exemple, je pourrais vous tuer toute les deux avant que vous puissiez réagir.
Son ton était tout sauf menaçant. Ses vecteurs étaient certes déployés, mais ils servaient à articuler ses membres factices.
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Les recherches du SHIELD sur le centre de recherches des diclonius avaient, pour l’heure, permis de faire ressortir deux noms : Kurama et Enoshima. Le premier correspondait à un célèbre docteur qui ne publiait plus grand-chose depuis quelques années, et le second à une petite île au large de Kamakura. Les agents du SHIELD soupçonnaient qu’Enoshima abritait les installations de recherche, et que le gouvernement japonais était impliqué, voire même au-delà. L’armée japonaise avait probablement une part d’implication dans un programme qui avait d’évidents aspects militaires, et Natalia se demandait si le projet n’était pas aussi couvert ou financé par des militaires américains, compte tenu de l’étroitesse des relations militaires entre les États-Unis et le Japon. Autrement dit, le SHIELD jouait à un jeu dangereux, car, bien que l’organisation soit relativement indépendante, elle devait malgré tout rendre des comptes au gouvernement américain. Natalia ignorait ce que ce projet cachait, mais il lui rappelait son propre passé... Elle savait qu’elle avait été, comme Lucy ou Nana, un cobaye, un rat de laboratoire utilisé par des scientifiques dans de sinistres expériences génétiques destinées à faire d’elle une super-espionne. Elle ne se souvenait plus de son passé, elle ne savait plus ce qu’elle avait enduré, mais les cauchemars qu’elle faisait une nuit sur deux, en se réveillant en sueur, avec des scènes abominables dans la tête, était un signe flagrant qu’on lui avait fait faire des choses horribles. Des siècles et des siècles de civilisation n’avaient toujours pas empêché les êtres humains de se prendre pour des Dieux, de réitérer à l’infini le mythe de Babel en jouant avec la génétique, la mutation, avec des forces qui les dépassaient complètement. Trop de sang avait déjà coulé hors de ce laboratoire. Il était temps d’agir, d’y mettre un terme.
Le passé de Lucy n’était pas rose, et le SHIELD s’était renseigné là-dessus. Ils avaient ainsi appris, en fouillant les archives de vieux journaux locaux, en interrogeant des gens, en allant au-delà de la censure japonaise, que Lucy avait commis un massacre, jadis, à une fête foraine. Certains habitants s’en souvenaient encore, et la scène avait fait le bonheur des psychiatres, même si le gouvernement avait fait tout son possible pour étouffer l’affaire. Curieuse ironie que celle dans laquelle c’était à une organisation spécialisée dans l’art de dissimuler la vérité, le SHIELD, que revenait la lourde tâche de débusquer les secrets. Il était désormais admis que Lucy avait été violente et meurtrière avant de rejoindre le centre de recherches, qu’elle avait été une tueuse incapable de contrôler ses pouvoirs... Mais est-ce que ça justifiait le fait de mener des expériences génétiques sur des gamins ?
Pour l’heure, Kurama était leur principal poisson. Quel était son rôle au sein de cette organisation ? Difficile à dire, mais ses anciens articles publiés dans des revues universitaires parlaient clairement de génétique, de mutation... Des thèmes tournant autour de ceux des diclonius. Leur autre lien avec cette histoire était Nana. Lucy restait introuvable, et le SHIELD savait déjà que la diclonius se trouvait sur Terra. Sans le savoir, Nana avait été pistée par des drones de surveillance, des drones qui l’avaient repéré se rendre au parc, afin d’y trouver une faille dimensionnelle.
*Cette petite en sait plus qu’elle ne veut le dire(/i], s’était dit Natalia. Toute la difficulté est de trouver comment la faire parler...*
Pour le coup, c’était un sacré challenge, et elle espérait que Supergirl, qui avait impressionné Lucy, saurait y arriver avec Nana. Kara était face à Nana, et venait de se poser sur le sable, sa cape virevoltant dans son dos, tandis que Nana se mit à lui parler, expliquant le but de sa présence ici :
« Oui. Je m'appelle Nana, et je suis une Diclonius comme celle que vous allez combattre dans le Laboratoire. Je voulais que vous sachiez ce que vous allez affronter, car une seule seconde d'inattention contre une Diclonius alors qu'elle est à portée et vous pouvez mourir avant même de vous en rendre compte. Là, par exemple, je pourrais vous tuer toute les deux avant que vous puissiez réagir. »
Kara hocha lentement la tête. Elle avait été légèrement briefée sur les diclonius. Officiellement, Kara travaillait pour le SHIELD, mais Natalia savait que les choses étaient plus compliquées. Elle se méfiait de cette organisation, et elle ne les aidait que quand ça impliquait, comme c’était le cas en ce moment, d’aider les autres. Supergirl était un autre mystère. Elle n’était pas originaire de cette dimension, mais elle était trop peu loquace quant à ses origines, ou à ce qu’elle faisait réellement ici. À chaque fois qu’on lui demandait, elle haussait les épaules, en expliquant que ça n’avait aucune importance, qu’elle avait été lassée de la dimension d’où elle venait.
Supergirl lui sourit, et haussa les épaules :
« On m’en a parlé, oui... Tu veux essayer ? Frappe-moi aussi fort que tu peux... Au ventre. Je pense que ça vaudra mille explications. »
Kara n’était pas spécialement inquiète, et écarta les bras, offrant ainsi la vue de son ventre à la jeune femme.
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On m’en a parlé, oui... Tu veux essayer ? Frappe-moi aussi fort que tu peux... Au ventre. Je pense que ça vaudra mille explications.
Au... Au ventre ?
En réalité, cela fait bien longtemps que Nana n'a pas utilisé ses vecteurs au maximum de leur capacité, s'en servant uniquement pour bouger ses prothèses comme une humaine lambda ou pour quelques tâches régulières d'intérieur. Elle n'était même pas persuadée qu'elle arrive encore à sa puissance d'antan. Et puis, les coups ne sont pas le plus utilisé par les diclonius. Elles préfèrent trancher tout ce qui dépasse, et Nana ne voulait pas essayer sur elle. Du moins, pas avant d'être certaine qu'elle y résiste. Supergirl écartait ses bras, dévoilant ainsi son ventre à la diclonius qui n'en menait pas large. Elle fixait cet endroit, comme si elle s'attendait à ce qu'un monstre sorte de ses entrailles.
Puis elle s'y résolut. Elle était là pour montrer de quoi sont capables les diclonius, et même si elle est loin d'avoir la puissance de Lucy, elle peut quand même ôter la vie d'un humain très facilement. Elle leva les yeux, croisant le regard de son interlocutrice et lui fit :
D'accord...
La seconde suivante, ses prothèses qui lui servent de bras tombèrent et elle fit un pas en direction de Supergirl.
Je peux bouger ces bras et ces jambes avec mes vecteurs, expliqua-t-elle, si je veux les utiliser pour autre chose, je dois les laisser tomber. Ne vous inquiétez pas pour ça.
Elle regarda encore Supergirl dans les yeux une dizaine de secondes, avant d'inspirer et d'expirer bruyamment et de lui faire :
Prête ?
Nana commença ensuite à donner un coup dans son ventre, mais elle était loin d'y mettre toute sa puissance. C'est comme si elle avait donné un coup de toutes ses forces avec son épaule. Elle mit quatre coups intermédiaires, y allant crescendo avant de donner un coup qui aurait envoyé une personne normale à une vingtaine de mètres plus loin. Impressionnée devant la résistance de son punching-ball, elle lui avoua :
Je ne peux pas faire plus. Mais je ne suis plus aussi puissante qu'avant, et certaines sont beaucoup plus dangereuse. Et puis, donner des coups n'est pas la manière dont on se défend. On cherche à couper les membres ou la tête. Comme ça.
Avec un de ses vecteurs, elle donna un grand coup circulaire dans le sable, coupant celui-ci en deux et permettant à l'eau de gorger un peu le sable au-dessus.
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Voir Nana retirer ses bras était un spectacle toujours assez désagréable à voir. Un pincement traversa brièvement les lèvres de Natalia. Bras croisés, elle regarda ensuite le spectacle, sans rien dire, et en veillant bien à rester éloignée. Se recevoir un coup perdu ne la tentait pas particulièrement. Le spectacle ne tarda pas à commencer, Kara ayant écarté les bras. Les vecteurs s’enclenchèrent, et la frappèrent à plusieurs reprises, provoquant des impacts sonores. Kara se crispa en reculant de quelques centimètres, mais son corps formait comme un mur imperméable, et, après quelques essais, Nana s’arrêta, expliquant qu’elle avait tout donné, et qu’elle ne pouvait pas faire plus. La combinaison de Supergirl n’était pas entaillée, et cette dernière ne saignait même pas. Le dernier coup de Nana avait été le plus puissant, ayant juste amené Kara à reculer de deux ou trois mètres, ses pieds traçant des sillons dans le sable. Le coup avait pourtant été suffisamment puissant pour faire voleter du sable, et pour que Natalia sente ses cheveux légèrement bouger. Comme toujours, la résistance surnaturelle de la Kryptonienne ne cessait de l’étonner.
Après ces quelques coups, Nana effectua une petite observation :
« Je ne peux pas faire plus. Mais je ne suis plus aussi puissante qu'avant, et certaines sont beaucoup plus dangereuse. Et puis, donner des coups n'est pas la manière dont on se défend. On cherche à couper les membres ou la tête. Comme ça. »
Le sable s’envola alors quand l’un des vecteurs le frappa, venant légèrement éclabousser le corps de Kara. La femme blonde hocha lentement la tête.
« Je vois... Ce sont des coups puissants... Mais j’ai ma propre technique, moi aussi, pour couper le sable. »
Joignant le geste à la parole, Kara s’empressa de faire une petite démonstration. Ses yeux se mirent à rougeoyer, et elle visa à quelques mètres d’elle. Ses yeux crachèrent alors deux puissants rayons-lasers, qui provoquèrent une violente explosion, faisant s’envoler des pelletées de sables dans tous les sens. La super-héroïne regarda ensuite à nouveau Nana, tandis que Natalia époussetait sa combinaison, chassant les grains de sable qui s’étaient logés dessus.
« Je dispose aussi d’une puissance surnaturelle, que ce soit pour résister à des attaques, ou pour en infliger... Néanmoins, infliger la mort ou des blessures trop graves est quelque chose que je me refuse à faire. »
La fameuse règle d’or des super-héros, la règle qui les empêchait de franchir la ligne, de passer du statut de « justiciers » à celui de « vengeurs ». Natalia, qui était restée en retrait, s’avança prudemment, décroisant les bras.
« Comme tu le vois, Nana, nous avons des moyens surnaturels, adaptés à traiter avec des menaces qui le sont tout autant. J’espère que cette démonstration suffit à te rassurer un peu sur notre capacité à pouvoir appréhender et gérer la force que représente les diclonius. »
Natalia espérait bien que, contrairement à Lucy, Nana accepterait de les épauler.
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Elle avait reculé de quelques mètres, et bien que cela ait rassuré Nana sur sa capacité à encaisser les coups, cela lui montrait qu'elle n'était pas aussi invulnérable qu'elle le pensait. Elle tenta d'imaginer Mariko, attaquant Supergirl de toutes ses forces. Si cette dernière la laissait faire, elle n'aurait aucune chance et se ferait fracasser la tête contre terre. Ou alors elle se ferait découper en rondelles. Fort heureusement, il y a un moyen pour que les diclonius ne puissent plus utiliser leurs vecteurs, certes barbare mais très efficace : il faut frapper la tête des diclonius. La jeune Nana est capable de faire cela avec ses propres vecteurs, mais il faudrait qu'elle soit à portée, et celle-ci risque d'être plus petite que celle de son opposante. Bien qu'elle possède une largesse de six mètres, d'autres en ont plus de vingt, et là elle serait réellement inutile.
Mais Supergirl semblait avoir d'autres tours dans son sac, et deux lasers sortirent de ses yeux devenus rouges pour l'occasion, créant une véritable mini-explosion à quelques mètres à peine de la jeune diclonius qui, surprise, laissa échapper un petit cri et tomba sur les fesses en voulant reculer précipitamment. Son corps faisait un angle supérieur à 90° et, pour tenir assise, elle utilisait ses deux vecteurs comme un humain aurait utilisé ses bras, à l'exception que la seule chose qui pouvait démontrer leur existence était les traces de mains dans le sable.
Je dispose aussi d’une puissance surnaturelle, lui fit Supergirl, que ce soit pour résister à des attaques, ou pour en infliger... Néanmoins, infliger la mort ou des blessures trop graves est quelque chose que je me refuse à faire.
Je ne fais pas ça non plus, lui répondit Nana du tac-au-tac, sans même réfléchir une seconde. La vie est trop importante pour en gâcher une, même si c'est celle des autres.
Cette phrase à elle seule résumait l'esprit pacifiste de la diclonius. Elle ne voulait pas combattre des humains. L'Agent Natalia lui demanda si elle avait été rassurée par la démonstration, ce à quoi elle répondit :
Oui et non. Comme je vous l'ai dit, je suis loin d'avoir la même puissance que certaines diclonius, et je crains que l'une d'entre elles essaye de vous décapiter.
Elle se releva, regarda alternativement l'Agent Natalia et Supergirl avant de soupirer et de continuer :
Si vous voulez les empêcher de s'enfuir, vous devrez trouver un moyen de les neutraliser. Et surtout, vous ne devez pas vous faire surprendre, car elles pourront prendre l'ascendant sur vous très vite. Je vais vous montrer ce que nous possédons de plus que les humains.
Un de ses vecteur dénoua la cravate qu'elle portait sur la tête, dévoilant ainsi ses petites cornes semblables à celles de Lucy.
Nous avons tous ces cornes. Nous naissons avec, et c'est le meilleur moyen de reconnaître une diclonius. Mais elles ne sont pas utiles, contrairement à notre deuxième particularité. On les appelle Vecteurs, et ce sont des espèces de bras psychiques. On peut traverser les choses comme si elles n'existent pas, ce qui nous permet entre autres de les utiliser alors que nous portons des vêtements. Car ils sortent de notre dos. Le nombre, leur longueur et leur puissance varie selon les diclonius. Lucy en a quatre qui ont une portée de deux mètres, moi j'en ai quatre aussi qui font environ six mètres de longueur mais ils sont moins puissants que ceux de Lucy. Même parmi les diclonius, il y a des monstres... J'ai dû affronter une diclonius avec plus de dix vecteurs et qui pouvait m'attaquer bien avant que je puisse lui faire quoi que ce soit... Elle avait cinq ans...
Sa tête s'était baissée, comme si elle voulait refouler un mauvais souvenir. En effet, Mariko avait pris un malin plaisir à la torturer, la laissant tomber de plusieurs mètres de hauteur une dizaine de fois avant d'essayer de la tuer. L'arrivée de Kouta avec Nyu lui a sauvé la vie. Gardant les yeux baissés, elle fit à ses deux interlocutrices :
Si vous voulez les empêcher d'utiliser leurs vecteurs, vous devrez attaquer la tête, en les frappant assez fort pour qu'elles aient très mal et qu'elles ne puissent plus les contrôler.
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Nana continua ses explications. Pour Natalia, c’était de la redite, même si les explications de Nana permettaient de clarifier ce qu’elle avait appris sur les diclonius. Leur particularité physique, et qui permettait de les identifier, était la présence de cornes sur leur tête. Pour les neutraliser, le meilleur moyen était de les atteindre à la tête, de les neutraliser en tirant ici. La difficulté était que, s’ils étaient repérés, les diclonius se défendraient, leurs vecteurs pouvant vraisemblablement former des boucliers efficaces pour protéger leurs têtes. Si ce que Nana disait vrai – et Natalia n’avait aucune raison d’en douter, toute la réussite de leur opération reposerait sur leur capacité à s’infiltrer, et à neutraliser le plus grand nombre de diclonius avant que ces derniers ne s’énervent. Le SHIELD allait probablement au devant de problèmes politiques, mais c’était un risque qu’ils étaient prêts à prendre.
« Si vous voulez les empêcher d'utiliser leurs vecteurs, vous devrez attaquer la tête, en les frappant assez fort pour qu'elles aient très mal et qu'elles ne puissent plus les contrôler. »
Natalia choisit ce moment pour revenir dans la conversation :
« Supergirl et les autres super-personnes sont prévues pour intervenir en renforts. Notre plan consistera par envoyer des escouades d’agents formés, des professionnels, afin de s’infiltrer dans le complexe, et d’utiliser des tirs incapacitants pour neutraliser les diclonius. Les super-agents n’interviendront que lorsqu’ils seront découverts. »
Le plan était somme toute assez basique dans les grandes lignes. Les diclonius étaient trop dangereux pour rentrer en force, et, vu que le SHIELD affronterait probablement des hommes travaillant pour le gouvernement japonais, on ne pouvait pas non plus se permettre de faire un carton. Voilà pourquoi la cellule japonaise du SHIELD comptait faire appel à des agents très talentueux pour soutenir l’assaut. Il y aurait Natalia, bien entendu, mais aussi d’autres pointures, comme Sharon Carter, ou encore Maria Hill. Une grosse opération, une vraie petite fête. Widow continuait régulièrement à s’entraîner, afin de se mettre en coordination avec les différentes équipes présentes.
Kara observait les cornes de la femme en clignant lentement des yeux. Elle avait vu la tête de Nana se baisser, et sa main se tendit, venant caresser tendrement ses cheveux. Elle comprenait ce que la femme avait senti, le sentiment d’être différente... Pour une Kryptonienne capable de voler, et dont l’esprit avait été manipulé par des ennemis, c’était très compréhensible.
« Ne t’inquiète pas, Nana, j’ai affronté des armées d’envahisseurs extraterrestres, des tyrans galactiques, je peux survivre à ça... Et puis, il faut bien leur venir en aide. »
Oui... Et sans doute en profiter pour obtenir leurs recherches. Le SHIELD n’agissait jamais non plus de manière totalement désintéressée. L’organisation devait continuer à obtenir de nouvelles technologies et des ressources supplémentaires, afin de mieux se préparer à combattre les créatures comme celles que Supergirl affrontait.
Restait à savoir ce que Nana comptait faire dans ce siège, ce dont Natalia s’empressa de s’assurer :
« Tu comptes te dissimuler quelque part comme Lucy, Nana, ou tu envisages de nous assister ? »
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La jeune diclonius avait peur que leur plan ne fonctionne pas, mais apparemment elles étaient habituées. L'Agent Natalia lui dit que les agents qui s'occuperaient des diclonius utiliseraient des armes incapacitantes, ce qui pourrait être utile sur leurs adversaires, et qu'ils voulaient ne pas se faire repérer. Cependant, cela risquait d'être très compliqué pour eux, parce que le laboratoire est conçu pour empêcher les diclonius de s'enfuir même si elles sortent de leur chambre de confinement, Lucy n'ayant réussi à sortir que grâce à un énorme coup de chance. En effet, il n'y avait qu'une seule entrée et, au bout d'un moment, le seul moyen d'accéder aux chambres des diclonius était de passer une énorme porte blindée faisant quatre mètres de large. Et Nana avait du mal à imaginer comment, sans pouvoirs magiques, ils allaient réussir à passer par là. Mais avant qu'elle puisse le lui dire, Supergirl la rassura en lui caressant les cheveux. Nana leva alors vers elle deux yeux interrogatifs vers elle. Elle aussi était différente des autres humains, et elle devait savoir à quel point c'était compliqué de faire comme eux, d'être réduit qu'à une partie de soi-même. Mais elle le faisait sans rechigner, car elle était consciente qu'il s'agissait là du seul moyen de s'intégrer à la société humaine. En refusant d'aller avec Lucy, elle avait refusé d'aller dans un monde où elle pourrait être acceptée telle qu'elle est réellement, mais elle avait aussi montré sa loyauté envers sa famille. Sa famille de cœur, celle avec qui elle était depuis maintenant plus de un an et demi, ceux qui l'ont acceptée telle qu'elle est pour ce qu'elle est réellement et pas pour ses pouvoirs.
Oui... Mais on ne peut pas les laisser tuer des gens non plus.
C'est ce dont elle avait peur, qu'il y ait un cafouillage et que des diclonius s'enfuient.
Il ne faudra pas les laisser sortir sans les surveiller.
Vint ensuite la question qu'elle attendait, accompagnée par une proposition...
Tu comptes te dissimuler quelque part comme Lucy, Nana, ou tu envisages de nous assister ?
Son air changea immédiatement, et elle commença à paniquer en ayant quelques flash dans sa tête. Sa mémoire était en train de lui rappeler des éléments précis de sa période de captivité, lorsqu'elle était sous le joug des scientifiques chargés de l’ausculter et de mesurer la progression de ses vecteurs. A chaque fois, elle avait mal, très mal. Se prendre des billes en mousse sur le front et sur d'autres parties du corps quotidiennement à très grande vitesse était extrêmement douloureux et il ne se passait pas une journée sans que le sol devant elle ne se teinte de rouge et que des gouttes de sang s'ajoutent à la flaque. Et chaque jour, elle entendait les autres diclonius hurler de douleur tout autant qu'elle. C'était horrible. Et Nana n'avait pas du tout l'envie d'y retourner. C'est pourquoi elle recula de quelques pas hésitants et fit aux Agents d'un air suppliant :
Non... S'il vous plaît... Ne me forcez pas à y retourner... Pitié...
De plus, elle ne savait pas si elle pourrait contenir ses pulsions destructrices face à ceux qui l'ont torturée pendant aussi longtemps.
Non...
Elle semblait sur le point de pleurer.
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Natalia pensait vraiment que Nana pouvait leur être utile. Toute la difficulté de la mission, outre affronter des mutants qui voudraient probablement tous les massacrer, était l’absence de reconnaissance. Les satellites-espions du SHIELD avaient juste permis de dessiner la superficie du complexe scientifique, mais pas ce qu’il y avait à l’intérieur. Savoir où se trouvait les cellules, le centre de contrôle, auraient été de précieuses informations. Comme Natalia l’avait dit, ce n’était pas la première fois que le SHIELD attaquait une base secrète. Généralement, il s’agit de complexes militaires appartenant à des organisations terroristes internationales, comme l’HYDRA, ou l’AIM. Des rats de laboratoire, des robots de défense, des cobayes transformés en mutants, c’était le quotidien du SHIELD. Ce complexe de recherches était juste une étape en plus, et, généralement, l’organisation essayait d’obtenir autant d’informations que possible. Ce faisant, Nana était donc une bonne piste... Mais, comme pour Lucy, Natalia comprit assez rapidement qu’il n’y aurait rien de potable à obtenir d’elle. Elle se mit à paniquer sur place.
Des larmes semblèrent même commencer à perler sur ses joues, alors qu’elle en vint à supplier Natalia de ne surtout pas la ramener là-bas :
« Non... S'il vous plaît... Ne me forcez pas à y retourner... Pitié... »
Natalia réagit rapidement. Elle ne voulait pas que Nana prenne, comme Lucy, la poudre d’escampette, et leva les bras, en signe éternel d’apaisement, tandis que Supergirl, surprise, n’osait pas parler.
« Hey ! Hey ! Du calme, Nana, okay ? On ne va pas t’envoyer là où tu ne veux pas aller, d’accord ? »
Widow parlait calmement. La psychologie n’avait jamais vraiment été son fort, ce dont on pouvait très aisément se douter, et elle faisait de son mieux pour apaiser la scène... En gros, ne pas répéter le même fiasco qu’avec Lucy. Nana était plus agréable qu’elle, plus ouverte d’esprit, mais ce n’était pas une raison pour la laisser partir.
« Si tu ne veux pas aller dans ce complexe, tu n’y iras pas, d’accord ? répéta-t-elle à nouveau. Calme-toi, Nana... »
Il fallait apaiser la scène, afin d’éviter que les évènements ne s’emballent. De toute manière, l’aide de Nana ne serait qu’un plus dans l’opération qui s’annonçait. Un plus bon à saisir, mais Black Widow ne pouvait effectivement pas la forcer.
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Non, Nana ne voulait définitivement pas y retourner. Ce serait trop dur pour elle de se retrouver à l'endroit où elle a passé le plus clair de son temps à servir d'expérience scientifique pour le bien de l'humanité, et elle avait une peur incommensurable que cela recommence avec le SHIELD. Heureusement pour elle, l'Agent Natalia réagit vite en lui promettant qu'elle n'y irait pas si elle ne le voulait pas en lui demandant de se calmer. La jeune diclonius la regarda dans les yeux pendant de longues secondes pendant qu'elle s'apaisait progressivement en se rendant compte qu'il n'y avait finalement pas lieu de paniquer. Il semblait clair qu'elle n'y retournerait pas. Lâchant un soupir soulagé, elle lui dit :
Je... J'avais peur que vous me fassiez la même proposition qu'à Lucy... Je suis pas aussi forte qu'elle vous savez. D... Désolée d'avoir paniqué comme ça.
Elle ferma les yeux quelques secondes encore pour retrouver son calme, avant d'enchaîner, les rouvrant :
Et puis elle a raison, je ne peux pas y aller. Les diclonius se sentent entre elles à des kilomètres, et bien avant que je sois arrivée sur l'île, ils auront le temps de se préparer. C'est d'ailleurs sur quoi Amélie et elle sont en train de travailler. Elle essaye de l'isoler du reste des diclonius, mais elle ne sait pas du tout si elle va y arriver.
Un sourire timide éclaira son visage en repensant à la conversation entre Amélie et Lucy. Les deux femmes lui semblaient très liées. Elle ne savait pas trop ce que ça voulait dire, mais en tout cas elles s'aiment bien, ce qui est plutôt rare venant de Lucy.
[HRP : Désolé pour la taille, mais vu la réaction qu'il risque d'y avoir en face, je préfère m'arrêter là ^^]
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La catastrophe semblait être évitée, car Nana se calma. Natalia en fut rassurée. Si elle perdait aussi Nana, après avoir perdu Lucy, ses supérieurs risquaient vraiment de ne pas être contents. La diclonius se calma peu à peu, et lui apprit alors autre chose : les diclonius avaient la capacité de se repérer entre eux. Effectivement... Vu cette situation, il semblait assez difficile de compter sur elle pour une mission d’infiltration. La Veuve Noire hocha donc la tête. Supergirl, elle, restait silencieuse, n’ayant rien de particulier à dire. Natalia ne pouvait pas compter sur Nana, mais, au moins, elle pourrait servir de consultante... Du moins, c’est ce que Widow espérait, mais il fallait qu’elle s’en assure.
« Et... Si on te demande de nous donner le plus d’informations possibles sur les diclonius ou sur ce laboratoire, tu penses que tu pourrais le faire ? Il ne s’agit pas de rentrer dedans, simplement de t’asseoir sur une chaise, et de dire à nos agents tout ce que tu sais... Comme le fait que les diclonius se repèrent entre eux... »
À travers cette remarque, il y avait aussi une interrogation sous-jacente dans l’esprit de Natalia. Si Nana était capable de sentir les autres diclonius, pouvait-elle aussi sentir les mutants ? Ou les personnes dotées de capacités surnaturelles comme Kara ? Les agents du SHIELD étaient globalement des agents normaux, disposant juste d’entraînements très avancés, mais il y avait aussi, dans le lot, des mutants. Face à des menaces surnaturelles défiant parfois l’entendement, il était loisible de comprendre qu’une organisation fasse appel à des individus dotés des mêmes capacités. Et, si les diclonius pouvaient les sentir... Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre que la situation allait sensiblement se compliquer. Natalia avait bien compris qu’il fallait opter pour l’infiltration. Un combat contre les diclonius risquait de dégénérer en une grosse tuerie, car Widow n’avait aucune raison de douter des informations de Nana sur la dangerosité des autres.
Sa phrase était restée en suspens, et elle poursuivit, restant proche de Nana :
« Est-ce que tu peux sentir les autres mutants aussi ? Les gens comme Kara ou... Ou d’autres personnes. »
Une autre piste possible était de se servir de Nana comme diversion, mais le plan serait trop risqué, car il mettrait probablement le centre de recherches en alerte. Si ce centre était aussi horrible que ça, il serait difficile de comprendre pourquoi une diclonius chercherait à s’en rapprocher... Non, le plan le plus simple était sans aucun doute de la laisser sur place, et d’effectuer l’opération sans elle.
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Quelle idiote d'avoir paniqué comme ça ! Pour rien en plus... Mais c'était plus fort qu'elle. Elle avait encore régulièrement des cauchemars où elle était retrouvée par des gens méchants du laboratoire, ceux qui ne s'intéresse qu'aux résultats des expériences et qui traitent les diclonius comme des rats, avec la même considération qu'on apporterait à un monstre immobilisé. Et elle se voyait disséquée pour s'être enfuie ainsi, pour ne pas être revenue au laboratoire immédiatement. Elle les voyait avec des scies et des haches, alors qu'elle était attachée et droguée... Brrr ! Rien que de l'imaginer, elle en frissonna. Mais eux ne semblaient pas être comme ça. Ils ne la forceront pas à y retourner.
Et... Si on te demande de nous donner le plus d’informations possibles sur les diclonius ou sur ce laboratoire, tu penses que tu pourrais le faire ? Il ne s’agit pas de rentrer dedans, simplement de t’asseoir sur une chaise, et de dire à nos agents tout ce que tu sais... Comme le fait que les diclonius se repèrent entre eux... Est-ce que tu peux sentir les autres mutants aussi ? Les gens comme Kara ou... Ou d’autres personnes.
Kara ? Qui c'est ?
Après qu'on lui ait expliqué que Kara était Supergirl, elle hésita. Pourrait-elle la repérer ?
Euh... J'ai jamais essayé.
Elle ferma les yeux et respira profondément, se concentrant sur son instinct. Sentait-elle quelqu'un ? Peut-être était-ce plus ténu que l'impression de sentir une diclonius... Elle essaya de provoquer ce sentiment sur une des personnes à coté d'elle, mais elle n'y parvint pas. Cependant, elle sentit, au bout d'une dizaine de secondes, une autre diclonius apparaître, comme sortie de nulle part. Elle se trouvait en plein milieu de la ville, au niveau du parc. Nana le savait car elle savait de qui il s'agissait. C'est un des tests réguliers d'Amélie tentant de l'isoler des autres diclonius. A peine deux secondes plus tard, le signal qu'elle percevait s'estompait petit à petit, jusqu'à disparaître complètement. Sans même s'en rendre compte, Nana sourit. C'est la première fois qu'Amélie arrivait à un tel résultat. D'habitude, elle sentait toujours un peu la présence de son ancienne ennemie, mais là il n'y avait plus rien du tout. Elle y est arrivée.
La jeune diclonius rouvrit les yeux, et ses deux interlocutrices purent remarquer que son air apeuré de tantôt avait été remplacé par un sentiment heureux.
Non, je ne sent pas les autres mutants. Pas vous en tout cas, fit-elle en regardant Supergirl. Et pour les diclonius, je vous ai dit tout ce qu'il y a de différent entre nous, à part peut-être que les plus puissantes ne savent même pas marcher car elles n'en ont jamais eu l'occasion. Et pour le laboratoire, je peux pas vous en dire beaucoup, j'y suis allé une seule fois en dehors de ma prison. Je me souviens juste d'un grand ascenseur qui descend et des portes qui font plusieurs mètres d'épaisseur. Je peux pas vraiment plus vous aider, désolée.
Elle semblait un peu déçue de ne pas pouvoir faire plus pour elles, tandis que deux paires d'yeux les observaient au loin. Une chevelure rose, l'autre brune.
-
Nana ne tarda pas à répondre par la négative. En un sens, c’était rassurant. Tout ce qu’il fallait espérer, c’est que les autres diclonius n’auraient pas des capacités de perception plus évoluées qu’elle. L’infiltration était véritablement au cœur du succès de la mission à venir. Nana semblait avoir abattu toutes ses cartes, n’ayant plus rien à leur offrir. Elle n’avait aucune information précise sur le laboratoire, ne se rappelant tout simplement plus de ce dernier, ou ne l’ayant pas assez visité pour avoir des souvenirs précis et exploitables. Autrement dit, tirer sur la corde ne risquait que d’amener cette dernière à se rompre, comme avec Lucy. Natalia, même si elle n’avait pas beaucoup d’expériences avec les adolescents, savait qu’elle en avait assez demandé à Nana, et qu’il n’y avait plus rien à obtenir d’elle. Le reste appartiendrait aux agents du SHIELD et à l’enquête en cours autour du centre de recherches, et des soutiens dont il disposait.
Widow hocha donc la tête, et posa ses mains sur les épaules de la femme.
« Okay, Nana... Merci pour ton aide, je pense que ça pourra nous aider. On ne va pas t’en demander plus, tu... »
Natalia n’eut pas le temps d’achever sa phrase que Supergirl s’envolait déjà, faisant remuer un peu de sable. Si Widow n’avait pas les sens suffisamment affutés pour avoir repéré les deux observatrices qui les observaient au loin, c’était bien différent de la Kryptonienne. Elle disposait de sens surdéveloppés, et atterrit sans difficulté derrière les deux femmes, au milieu des arbres dans lesquels elles s’étaient dissimulées pour pouvoir les observer en douceur. Le déplacement d’air induit par son déplacement alla sans aucun doute amener Lucy et Amélie à ressentir sa présence.
« Hey ! s’exclama Kara. Je suis ravie de vous voir, toutes les deux ! »
Surprise, Widow s’était retournée, fronçant les sourcils en se demandant ce que Supergirl fabriquait... Et elle vit alors, à son tour, les deux silhouettes aux abords de la plage, à plusieurs dizaines de mètres. Depuis sa position, même avec ses bons yeux, Natalia peinait à les discerner... Mais elle pensait avoir une bonne idée de leur identité.
*Pourquoi est-ce que j’étais sûre qu’elles ne disparaîtraient pas aussi facilement ?*
La seule question en suspens était de savoir pourquoi elles étaient venues là... Pour proposer leur aide, ou pour s’assurer que Natalia ne cherche pas à capturer Nana ? Lucy et Nana avaient beau mutuellement affirmer que les diclonius se haïssaient entre eux, elle avait clairement senti une sorte d’attirance fraternelle entre les deux femmes... Et ce même si Lucy avait apparemment fait grièvement souffrir Nana. Il restait encore des zones d’ombre à éclaircir, pour Widow, dans leur relation mutuelle, mais elle doutait, de toute manière, que Lucy puisse véritablement les aider. Son départ précipité d’il y a quelques jours, en tout cas, en était la meilleure preuve.
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En passant le portail, Lucy sentit que Nana se trouvait du coté de la plage. Lucy s'en inquiéta pendant un court laps de temps, se rappelant qu'il s'agissait du seul terrain où un humain avait réussi à la vaincre, mais elle se rassura bien vite. C'est alors qu'Amélie a déployé le bouclier autour de l'esprit de la diclonius, la coupant ainsi de Nana. C'est la première fois que cela marchait aussi bien, et elle regarda son amie avec un petit sourire.
Je ne la sent plus du tout. Tu y es arrivée.
Génial ! Tu veux qu'on aille la voir pour voir si ça tient à courte distance ?
C'est une bonne idée. Et puis pour savoir aussi si tu peux me rendre invisible à leurs yeux sans me couper d'eux complètement, au cas où une diclonius s'enfuie en solitaire.
Tu ne fais pas confiance au SHIELD ?
Pas vraiment, même avec ce que m'a dit Nana. Ils ont quand même essayé de m'enfermer.
Amélie se tut et se fit porter par les vecteurs de la diclonius. Elle ne fut pas surprise, ayant l'habitude maintenant, et les deux se retrouvèrent près de la plage en quelques bonds à peine. Quand Lucy aperçut la chevelure rose de Nana, elle s'arrêta et reposa la Neko à terre, l'air préoccupée. Cette dernière suivit son regard et vit Supergirl, reconnaissable avec son habit bleu et rouge, ainsi qu'une autre personne, certainement un agent du SHIELD, en train de lui parler.
Merde... grogna la mutante.
Mais pourquoi ? Tu dois aussi leur parler non ? Pour l'attaque.
J'espérais pouvoir passer par l'intermédiaire de Nana...
Seule Lucy vit la silhouette s'envoler, Amélie s'étant retournée vers son amie.
Donc tu veux pas vraiment participer à leur attaque ?
Non... J'ai quelques comptes à régler, et le SHIELD n'a rien à voir là-dedans.
Des comptes ? Qu'est-ce que tu veux...
Hey ! Je suis ravie de vous voir, toutes les deux !
Iiik !
Surprise, Amélie ne put s'empêcher de pousser un petit cri et de se retourner, son cœur battant la chamade. Quant à la diclonius, elle ne réagit même pas, s'attendant à sa venue.
Tu... Tu m'as fait peur ! lui fit l'ESPer, tentant de retrouver son souffle. Ra... Ravie de te voir aussi. Qu'est-ce qui...
Tant que tu cherches pas à m'enfermer comme ta copine, on peut dire que ça va, lui sortit Lucy, cinglante, sans même se retourner.
Dans le même temps, un de ses vecteurs prit la main d'Amélie, lui signifiant ainsi "Soit prête à te téléporter".
Nana eut beau suivre le regard de l'Agent Natalia, elle ne vit rien du tout. Elle se retourna donc vers elle et lui demanda :
Qu'est-ce qu'il se passe ?
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« Qu'est-ce qu'il se passe ? » demanda Nana.
Natalia tourna la tête vers elle. Désormais, elle était sûre que c’était bien Lucy et Amélie qui étaient au loin, mais Nana n’avait pas la bonne vision de Widow... Et, visiblement, Amélie avait bien réussi à camoufler les diclonius, ce qui, encore une fois, perturbait le plan de Widow. Si Amélie pouvait agir ainsi, alors l’aide de Nana ou de Lucy redevenait théoriquement possible. La seule difficulté était désormais de réussir à convaincre les diclonius, car elles étaient résolument hostiles à l’idée d’y aller... Et Natalia ne voulait pas se les mettre à dos. La tentation était grande d’aller voir Supergirl et les deux autres femmes, mais, vu ses dernières relations avec Lucy, elle craignait que ces dernières ne s’échappent si elle s’approchait trop. Par conséquent, Natalia choisit prudemment de rester en retrait, proche de Nana.
Widow se retourna vers elle, commençant à sentir des idées perler dans son esprit.
« Lucy et Amélie viennent d’arriver... Et je pense que Lucy se méfie toujours de moi. »
Cette méfiance trouvait son origine dans un quiproquo, dans des expressions maladroites, et dans la peur de Lucy d’être à nouveau exploitée et enfermée, utilisée comme un rat de laboratoire. Contrairement à Supergirl, Natalia était véritablement une agente du SHIELD, travaillant pour un organisme supranational et tentaculaire aux ressources presque illimitées. L’organisation n’était pas invincible, mais elle aimait se prétendre l’être, se plaçant un peu sous la forme d’une organisation orwellienne, contrôlant et régulant tout ce qui se passe sur le monde. C’était la même logique que les services secrets américains, qui répandaient la rumeur de leur efficacité totale à travers des théories du complot fantaisistes pour que, inconsciemment, les gens se disent que l’anarchie n’existait pas, qu’il y avait un ordre quelque part... Pourtant, Petraeus, l’ancien directeur de la CIA, avait démissionné à cause d’un simple adultère. Difficile, dans ces conditions, de parler d’une organisation surpuissante qui contrôlait tout et savait n’importe quoi sur n’importe qui. En filigrane, l’idée était de simplement rassurer Lucy sur ce qui se passait, et, dans ces circonstances, Nana ferait un bien meilleur informateur qu’elle.
Son idée était décidée, bien imprimée dans sa tête, et elle poursuivit donc :
« Je pense que tu peux aider à dénouer sa peur, car elle est infondée. Contente-toi juste de lui répéter la teneur de notre conversation. »
Tout ce que Natalia avait dit avec Lucy, c’est qu’il lui semblait normal que la diclonius doive rendre des comptes, si elle avait effectivement commis des crimes. Un tel propos semblait un peu hypocrite dans la bouche de Widow, une femme qui, en tant qu’espionne, avait déjà commis son lot d’infractions et de crimes en tout genre. Se réfugier derrière la légitimité étatique, en arguant que lesdites infractions étaient tolérées dès lors qu’elles avaient pour but l’intérêt de la nation, était par ailleurs relativement cynique. Autrement dit, Widow reconnaissait s’être un peu merdée en voulant jouer sur la corde judiciaire avec Lucy. Il aurait été plus simple de gagner sa confiance, en lui assurant qu’elle ne voulait pas l’exploiter, ou se servir d’elle comme une arme... Même si, dans les faits, il était regrettable de se priver de femmes aussi puissantes.
Supergirl, elle, avait un point de vue légèrement différent de Natalia. Elle n’avait jamais caché ses suspicions à l’égard du SHIELD, et ne travaillait avec eux que parce qu’ils lui permettaient de bénéficier d’un soutien tactique solide, et de pouvoir réellement agir en tant que justicière.
« Tant que tu cherches pas à m'enfermer comme ta copine, on peut dire que ça va » lâcha tout simplement Lucy.
Kara s’était posée sur le sol, et s’humecta les lèvres, un peu déstabilisée.
« Désolée de t’avoir fait peur, Amélie, ce n’était pas mon intention, entama Kara, avant de se retourner vers Lucy. Et, malgré les apparences, sache que je ne travaille pas pour le SHIELD... C’est plutôt une forme de collaboration. »
La nuance était importante, car, si Kara travaillait avec le SHIELD, elle n’accepterait pas certains penchants.
« Je ne peux pas te garantir que le SHIELD ne cherchera pas à s’approprier tes capacités, reconnut Kara, mais je peux te garantir que je les en empêcherais, si jamais ils essaient. »
Supergirl se méfiait volontiers de toutes ces grosses organisations, car, dans la dimension d’où elle venait, elle avait vu jusqu’à quel point ce genre de groupements pouvaient dégénérer. Elle ne tenait pas à réitérer cette expérience ici. Se rapprocher du SHIELD permettait aussi, en un sens, de pouvoir mieux le surveiller.
-
Alors Supergirl ne fait pas partie du SHIELD... Pourtant c'est ce que lui avait affirmé Natalia, à moins qu'elle ait mal compris. Toujours en train d'observer Nana et l'autre personne, elle haussa un sourcil un peu intriguée. Selon elle, il y a une différence notoire entre être à la solde du SHIELD et "collaborer" avec eux. Donc être à la solde du SHIELD. Heureusement, elle s'expliqua :
Je ne peux pas te garantir que le SHIELD ne cherchera pas à s’approprier tes capacités, mais je peux te garantir que je les en empêcherais, si jamais ils essaient.
Fais pas des promesses que tu pourras pas tenir, ça le fait pas. Une seule personne contre une armée... Même les monstres ont leurs limites. Parce qu'à leurs yeux, c'est ce que nous sommes. Des monstres.
Amélie essaya d'intervenir :
Mais ils...
Rooh, s'il te plaît Amélie, on en a déjà parlé.
La diclonius se retourna et planta ses yeux rouges dans ceux, diamants, de la mutante. Son regard exprimait un mélange étrange de douleur et de haine, contre ce qu'elle a été et ce qu'on lui a fait, contre la société pourrie des humains, contre ce monde plein d'horreurs. Le duo de sentiment qui a guidé ses pas depuis sa plus tendre enfance, la menant à son premier carnage, un triple meurtre, puis au bord de la folie lorsqu'elle fut enfermée. Là, un troisième sentiment a fait son apparition, le regret. Celui qui lui a permit de tenir, de ne pas sombrer dans cette douce folie qui pourtant lui tendait les bras et qui se proclamait comme la seule solution qui lui restait.
Il y a pas plus facile que de transmettre mon pouvoir. Si je le voulais, tu pourrais devenir sans même que tu t'en rendes compte quelqu'un dont ses enfants seront diclonius. Et quand je dis "diclonius", c'est avec tout le package, y compris la malédiction qui nous pousse à tuer. Elle pourra mieux t'en parler que moi, continua-t-elle en montrant la Neko de la tête, c'est elle qui l'a enlevé de moi. Et pour ça, je la remercierai jamais assez.
Elle lui adressa un regard accompagné d'un petit sourire, et l'ESPer rougit fortement en baissant les yeux. Depuis longtemps déjà, cette dernière a un gros, très gros faible pour son amie, mais celle-ci n'a pas voulu d'une relation, estimant que ce n'était pas vraiment de l'amour mais plutôt un sentiment de devoir la remercier d'une certaine manière. Mais plus le temps passait et plus Amélie sentait qu'elle aimait Lucy, de toute son âme. Cela fait un bon moment déjà qu'elle occupe ses fantasmes, mais maintenant elle hante aussi ses nuits. Inconsciente de la passion dévorante de son amie, la diclonius repassa sur Supergirl :
Tu pourras dire à Nana de passer me voir ? J'veux pas rester ici trop longtemps, surtout avec le SHIELD dans le coin.
Durant toute la conversation, Amélie sentit toujours le vecteur de Lucy dans sa main.
Quant à Nana, lorsqu'elle apprit que c'était Lucy et Amélie au loin, elle fut d'abord surprise puis contente. Elle ne la sentait plus, donc Amélie y était vraiment arrivée. Mais lorsqu'elle entendit la requête de l'Agent Natalia, elle fit une moue dubitative et se mit à lui expliquer que cela ne servirait à rien :
Ben... Lucy me croira pas. C'est difficile à expliquer, mais elle croit que ce que je dis est pas vrai des fois. Elle sait que je ment pas mais... C'est bizarre. Je lui ai déjà dit que vous lui vouliez pas de mal, mais elle m'a pas cru.
Elle laissa une seconde de silence avant de reprendre, le sourire aux lèvres :
Mais vous pouvez lui dire vous, non ? En plus elle est juste là.
-
Lucy était dubitative, ce que Kara lui accordait. Néanmoins, elle était honnête. Elle était venue d’une dimension devenue folle par la démence de son frère, qui avait su créer une dictature sécuritaire extrêmement liberticide. En voyant ça, Kara avait compris qu’il fallait se méfier de toutes ces forces obscures disposant d’un pouvoir important, que ce soit la Ligue des Justiciers de son univers, ou l’organisation du SHIELD. Elle avait bien compris que cet organisme avait pour but de s’occuper de tous les problèmes paranormaux rencontrés au sein du monde. Étant une organisation fondée par l’ONU, le SHIELD avait théoriquement un mandat lui permettant d’agir sur l’ensemble du monde, ce qui tendait à rendre l’organisation encore plus dangereuse. Cette puissance était limitée par la pratique, car, durant la Guerre Froide, l’influence du SHIELD s’était limitée aux États occidentaux et à leurs alliés, jusqu’à ce que l’organisation soit, dans son administration, avalée par le gouvernement des États-Unis. C’était ainsi la Maison Blanche qui se chargeait de nommer le directeur en place. Ce faisant, l’organisation était théoriquement soumise au contrôle des autorités civiles, comme n’importe quelle armée dans un pays civilisé. Ce système rassurait partiellement Kara... Partiellement, car il reposait sur l’idée que les autorités civiles soient compétentes, ce qui n’était pas forcément le cas. Elle ne mentait pas à Lucy en lui disant qu’elle n’était pas une agente du SHIELD. C’était une association profitable aux deux camps : Kara pouvait continuer à être Supergirl, et elle bénéficiait de toute la logistique d’une puissante organisation afin d’appréhender au mieux les menaces paranormales.
La diclonius lui expliqua ses sentiments pour Amélie, lui expliqua que c’était grâce à la neko que Lucy n’était plus devenue une tueuse assoiffée de sang. Flattée, Amélie rougit, et Kara, elle, choisit de rester silencieuse. Elle avait déjà entendu cette histoire, mais elle n’y croyait pas trop. Pour elle, c’était une sorte de remix de toutes ces théories loufoques des criminologues du 19ème siècle sur le gène de la violence, et la prédétermination du délinquant au crime. Elle n’y croyait personnellement pas, estimant que chaque individu était différent, et que, si tous avaient une certaine propension à la violence, cette propension n’était galvanisée que dans des cas bien précis. Lucy avait été torturée depuis son enfance, elle n’avait connu que la violence et la souffrance... Comme les autres diclonius actuellement enfermés dans ce centre. Elle les voyait comme des victimes, pas comme des bourreaux. Kara alla faire une remarque, quand Lucy lui demanda alors d’aller chercher Nana. Kara retourna alors sa tête. Natalia était restée à l’écart, ce qui était plus prudent.
« D’accord... Je reviens. »
Kara s’envola, rejoignant en quelques secondes les deux femmes. Natalia, elle, avait entendu Nana lui dire qu’elle devrait plutôt y aller en personne. La Russe secoua négativement la tête, rejetant assez rapidement cette idée.
« Si je me rapproche, elle risque de partir. Elle ne me fait pas confiance. »
Supergirl revint à cet instant, faisant remuer un peu de sable en s’approchant.
« Lucy et son amie Amélie nous observent(/b], expliqua-t-elle. Enfin, j’ai surtout compris qu’elles t’observent, toi, précisa la Kryptonienne en désignant Nana. Je ne pense pas qu’elles aient l’attention d’aider, Lucy pense toujours que tu souhaites la capturer pour l’étudier, Natalia...
- Quelle surprise ! ironisa l’intéressée.
- Elle veut te parler, Nana... »
Kara tendit sa main vers la diclonius.
« À toi de choisir... »
Si Nana attrapait sa main, Kara la conduirait rapidement face à Lucy et à Amélie. Black Widow, elle, avait un mauvais pressentiment... Elle craignait que Lucy ne choisisse de se faire à nouveau la malle en emportant, cette fois, Nana.
*Si je perds tous mes diclonius, je vais avoir l’air maligne...*
-
D’accord... Je reviens.
Hein ? Nan c'est...
Mais trop tard, la fille avec une cape était déjà partie, certainement allée chercher Nana alors que la diclonius voulait que cette dernière la rejoigne sur Terra. Elle en resta étonnée quelques secondes avant de se faire une raison. Comme ça, elle pourrait expliquer à son ancienne ennemie de quoi il en retournait exactement. Seule avec Amélie, elle demanda à cette dernière :
Qu'est-ce que tu penses d'elle ? Tu crois qu'on peut lui faire confiance ?
La Neko hésita, réfléchissant un peu, avant de répondre :
Elle dit qu'elle ne fait pas partie du SHIELD et en plus elle est très puissante...
Ouais je vois. Elle pourrait nous renseigner sur la date de l'attaque. J'ai pas envie que le SHIELD sache que je suis dans le coin sauf si c'est nécessaire.
Nana quant à elle écouta l'Agent Natalia dire que Lucy risquait de partir si elle approchait, ce à quoi elle répondit :
Lucy ? Fuir ? Ça ne lui correspond pas. Elle préfèrerait vous affronter.
En effet, elle se souvenait que, comme elle, elle avait préféré faire face à Mariko plutôt que de fuir et de risquer la vie de personnes humaines. Elle vit ensuite Supergirl revenir en volant et lui dire que Lucy voulait lui parler.
À toi de choisir... fit-elle en lui tendant la main.
D'accord, fit-elle rapidement comme si elle ne voyait pas d'autres choses à faire.
La diclonius lui prit donc la main avec un de ses vecteurs, en oubliant totalement que ses deux bras articulés gisaient toujours sur le sable jusqu'à ce que Supergirl le lui fasse remarquer, ce à quoi elle fit :
Ah oui, désolée.
Nana remit ses deux membres à leur place conventionnelle et se fit ensuite transporter jusqu'à Lucy et Amélie qu'elle salua avec un grand sourire :
Bonjour !
Salut Nana, lui répondit joyeusement Amélie. Lucy, quant à elle, se contenta d'un 'lu sobre.
Vous vouliez me parler ?
Oui, c'est pour le lien entre vous deux. J'ai réussi à isoler Lucy de toi, donc des diclonius, et c'est pour ça que tu la sens plus. Mais elle ne te sent plus non plus, et ça apparemment c'est un problème. Il faudrait que j'arrive à la rendre invisible mais qu'elle puisse quand même te sentir. Et pour ça, j'aurais besoin d'une deuxième diclonius.
Nana, ne voyant pas vraiment où voulait en venir Amélie, acquiesça en disant qu'elle était là. C'est alors que l'ESPer continua :
En fait, ça pourrait prendre quelques jours et il faut que j'aie le ressenti de vous deux.
Oui... ?
En gros, 'faudrait que tu viennes sur Terra.
-
Voir Amélie remettre ses bras comme si de rien n’était était vraiment troublant, aussi bien pour Natalia, que pour Kara. Widow, de fait, nageait dans le brouillard le plus total, et laissa Supergirl et Amélie s’envoler. Elle sortit alors de son équipement une paire de jumelles, et s’en servit pour les observer. Widow, parmi toutes es capacités, savait lire sur ses lèvres. Diable, elle n’allait tout de même pas se priver d’une conversation entre deux diclonius. Elle pouvait voir ce qu’Amélie et Lucy disaient, car elles étaient orientées face à elle, mais elle ne voyait malheureusement que le dos de Nana. Elle comprit ainsi que Lucy avait effectivement réussi à se camoufler grâce à l’aide d’Amélie, mais que tout ne se passait pas aussi bien prévu... Car, en se camouflant, elle n’arrivait pas à sentir les autres diclonius. Ce faisant, elle voulait rectifier le tir. Widow comprit rapidement de quoi il s’agissait, et serra les lèvres.
*C’est pas vrai !*
Bon sang ! Elle n’allait quand même pas perdre tous les diclonius qui lui tombaient sous le nez ? Natalia se pinça les lèvres, résistant contre l’envie d’intervenir. Face à deux diclonius et à une magicienne, ses réflexes et ses gadgets seraient d’une bien piètre efficacité. Il lui fallait réfléchir, mais le fait est qu’elle n’avait pas d’atouts en main. Nana lui avait répété qu’elle était inutile, qu’elle ne voyait pas en quoi elle pourrait être utile, Lucy ne l’appréciait pas, et les deux étaient amies... Et, sur Terra, les retrouver serait virtuellement impossible. Le SHIELD n’avait pas vraiment la mainmise sur ce monde, se contentant de l’observer depuis l’extérieur, et d’essayer, au possible, d’en limiter les interférences sur Terre. Une tâche difficile, laborieuse, qui faisait que, si les trois femmes disparaissaient dans la Nature... Et bien, elles disparaîtraient !
Kara, de son côté, en arrivait plus ou moins à la même réflexion.
« Vous... Euh... Vous ne comptez donc vraiment pas aider les autres diclonius ? Je veux dire... S’ils étaient aussi monstrueux que ça, alors... Vous aussi, vous le seriez. Vous ne croyez donc vraiment pas qu’il y ait la moindre chance de les guérir, de les aider à aller mieux ? »
La Kryptonienne était sincèrement surprise. Elle ne croyait pas que le Mal était inné, et elle en était d’autant plus convaincue qu’elle avait vu, là d’où elle venait, les gens les plus nobles sombrer... Comme son cousin. Un modèle de vertu et d’héroïsme, devenu un tyran.
« Ne croyez-vous pas que vous pourriez nous aider à trouver un moyen de les guérir ? Je veux dire... Le SHIELD les enfermera, et, s’ils chercheront à les soigner, ils ne seront pas dans un environnement très plaisant... Alors... Enfin... Voir des visages familiers pourrait les aider, non ? »
C’était une question sincère.
-
Vous... Euh... Vous ne comptez donc vraiment pas aider les autres diclonius ? Je veux dire... S’ils étaient aussi monstrueux que ça, alors... Vous aussi, vous le seriez. Vous ne croyez donc vraiment pas qu’il y ait la moindre chance de les guérir, de les aider à aller mieux ?
Lucy commençait à être fatiguée de cette réplique. Tout le monde voulait aider les diclonius, quitte à risquer la vie de milliards d'êtres humains. Décidément, elle ne comprendra jamais leur logique totalement tordue. Elle lança un regard rapide vers Amélie, constata qu'elle secouait lentement la tête d'un air un peu angoissé en écoutant Supergirl parler. Certainement parce qu'elle connait la puissance d'une diclonius, et sait que si elles s'échappent, ce sera une véritable piste sanglante qu'il faudra suivre pour la retrouver. Si ils la retrouvent. Lucy jeta ensuite un coup d’œil à Nana, son ancienne ennemie, pour se rendre compte qu'elle semblait un peu perdue. Comme d'habitude, elle semblait pas capable d'assimiler ce qu'elle écoute et d'en tirer les conclusions logiques.
Les aider à aller mieux ? Sérieusement...
Ne croyez-vous pas que vous pourriez nous aider à trouver un moyen de les guérir ? Je veux dire... Le SHIELD les enfermera, et, s’ils chercheront à les soigner, ils ne seront pas dans un environnement très plaisant... Alors... Enfin... Voir des visages familiers pourrait les aider, non ?
Et voilà qu'elle en remettait une couche ! Là, ça l'agaçait carrément, et elle se retint pour ne pas lui coller une baffe.
Putain mais vous allez pas me lâcher la grappe avec vos envies de les sauver ?, bougonna-t-elle. Entre ta copine, Nana et toi, je commence à en avoir ma claque.
Lucy, calme-toi, lui fit Amélie, calmement en lui posant une main sur l'épaule.
J'suis calme. Vas-y toi, t'y arriveras mieux que moi.
En fait, Lucy n'avait pas du tout envie de repenser à ce qu'elle a vécu durant toutes ces années, jusqu'à sa rencontre avec Amélie et sa libération. Et puis elle ne s'y connaissait pas vraiment en magie. Amélie lui avait affirmé qu'elle ne pourrait pas reproduire ce qu'elle a fait pour Lucy, et sur ce point-là elle s'en remettait entièrement à son jugement. L'ESPer lui expliqua donc, d'une voix plus assurée qu'à l'accoutumée :
Quand j'ai rencontré Lucy pour la première fois, je ne savais pas qui elle était ni qui c'était. Tout ce que je savais d'elle, c'est qu'elle m'a libérée de mes chaînes. En la touchant pour la première fois, j'ai senti une émanation magique provenant de son corps. Je m'en suis pas inquiétée, surtout que je l'ai vue nous protéger de tirs d'armes à feu, mais elle a ensuite dit qu'elle était maudite. Il y avait quelque chose dans son corps, quelque chose qui n'était pas elle. Je voulais absolument l'aider et donc je lui ai enlevé, sans me rendre compte que j'ai mis trois vies en danger : celle du mage qui m'a donné sa puissance magique, celle de Lucy et la mienne. J'ai senti la même présence dans Nana, mais elle est inactive. Et je ne pourrais pas le refaire. Pas sans dangers.
J'espère que ça te va comme explication, car t'en auras pas d'autres, lui ajouta l'ainée diclonius, coupant presque son amie dans son monologue. Maintenant que ça c'est posé, le reste. J'sais pas quand ta copine a prévu de... a prévu de...
Elle bloqua. Instinctivement, lorsqu'elle avait parlé de Natalia, elle avait posé les yeux sur la silhouette lointaine et elle avait remarqué quelque chose qui ne lui plaisait pas. Elle tenait ses mains en l'air, comme si elle tenait quelque chose vers sa tête.
Mais c'est qu'elle nous observe en plus !
Nana, restée muette, se retourna vers elle et leva haut la main pour la saluer. Quant à Lucy, elle demanda à l'ESPer :
Tu peux l'endormir ?
Euh... Oui mais pourquoi ?
J'ai un mauvais pressentiment... Il faudra pas qu'on traine. Désolée Nana, mais on devra peut-être te téléporter.
-
Tandis que Natalia ressemblait à une prédatrice sexuelle en manque avec ses lunettes, Kara, elle, constata que le mauvais caractère de Lucy était effectivement justifié. Elle était aussi mignonne qu’emportée, et la Kryptonienne se mit même à craindre, pendant un moment, d’être frappée par elle. Fort heureusement, Amélie intervint, et lui expliqua qu’elle avait pu guérir Lucy, mais qu’elle ne pourrait pas le faire avec les autres. Nana, elle, semblait être une exception. Silencieusement, Kara l’écouta. Une malédiction ? Vraiment ? Elle avait toujours du mal à y croire. De fait, cette histoire heurtait ses convictions profondes. Le Mal n’était pas quelque chose d’inné, et elle n’existait aucune force dans l’Univers qui ne puisse être contrebalancée par une force inverse. C’était le principe de la dualité, principe sur lequel la réalité toute entière reposait. Kara en était un exemple typique, car sa force herculéenne et ses pouvoirs divins étaient tempérés par le fait que la kryptonite lui faisait perdre tous ses moyens. Son talon d’Achille personnel. Lucy était résolue à ne pas les aider, et à vouloir partir d’ici au plus vite, et Kara comprit qu’elle aurait du mal à lui faire entendre raison.
Le ton était en train de monter, surtout quand Lucy réalisa qu’elles étaient écoutées. Nana choisit alors de se retourner et de la saluer, en levant bien haut la main. Dans un manga, ça aurait été l’heure du facepalm, mais Supergirl pensait surtout à Lucy... Et ce qu’elle dit ensuite confirma cela.
« J'ai un mauvais pressentiment... Il faudra pas qu'on traine. Désolée Nana, mais on devra peut-être te téléporter. »
Kara secoua la tête, et s’interposa entre les deux femmes.
« C’est à Nana de choisir si elle veut partir avec toi ou pas... Et, si tu as vraiment été capable de la soigner, Amélie, tu devrais rester ici, et nous aider à comprendre ce sortilège, et ainsi à pouvoir l’utiliser sur les autres personnes prisonnières. »
Supergirl allait sûrement prendre un risque, mais elle était prête à le prendre. Son corps était endurci, et elle savait qu’elle était à portée des vecteurs de Lucy... Mais Lucy était aussi à portée de ses poings. La seule personne qui l’inquiétait vraiment en cas de confrontation était Amélie, car elle savait que la magie était l’une de ses grandes faiblesses. Pour le coup, elle comprenait mieux pourquoi les choses s’étaient mal passées entre Lucy et Widow. Lucy n’était pas très sociable, et Natalia n’était pas une femme très patiente. Un mélange détonant.
C’était maintenant à son tour de l’affronter.
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C’est à Nana de choisir si elle veut partir avec toi ou pas... Et, si tu as vraiment été capable de la soigner, Amélie, tu devrais rester ici, et nous aider à comprendre ce sortilège, et ainsi à pouvoir l’utiliser sur les autres personnes prisonnières.
Supergirl s'était mise entre Nana et Lucy, déclenchant l'incompréhension des deux diclonius et la colère de cette dernière. La jeune ESPer sentait que la situation risquait d'exploser à tout moment, et Nana semblait ne pas vraiment comprendre la situation. Seule elle pouvait intervenir, elle le sentait. Malheureusement pour elle, elle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche car son amie s'était avancée vers la mutante jusqu'à quelques dizaines de centimètres à peine. Ses yeux transpiraient l'agacement qu'elle avait à l'encontre de son interlocutrice. Si les deux femmes devaient s'affronter, aucune d'entre elles ne s'en sortirait indemne, la Neko en était persuadée.
Amélie n'a strictement rien à faire avec vous. Si elle avait pu faire mieux, elle l'aurait déjà fait. Et elle a besoin de Nana pour mieux faire, et c'est pas toi qui la forcera à rester sur terre, je me suis bien fait com...
ARRÊTEZ !
C'en était trop pour Amélie qui poussa ce hurlement alors que Nana semblait paniquée par la suite des évènements qui se déroulait devant ses yeux. La magicienne se précipita pour pousser l'épaule de chacune des adversaires, les forçant ainsi à s'éloigner l'une de l'autre tout en sachant que les deux pourraient facilement résister à sa pression. Elle présenta ensuite une paume à chacune d'elles afin qu'elles ne cherchent plus à s'affronter. Plus tout de suite en tout cas. Elle regarda alternativement les deux adversaires :
S'il vous plait... Vous avez le même but, protéger l'humanité. Vous vous battez pour des détails. Supergirl a raison de me proposer de rester, Lucy. J'y ai beaucoup réfléchi. Mais ça servirait à rien, parce que moi-même je comprend pas vraiment ce pouvoir. Et je peux encore moins vous l'expliquer.
Son regard se tourna ensuite vers Nana qui semblait un peu rassurée de la voir prendre les choses en main pour désamorcer la situation.
Nana, on a vraiment besoin de ton aide. Si j'arrive à la cacher sans l'isoler, elle pourra facilement détecter si une diclonius s'enfuit et donc pourra la rattraper sans être repérée elle-même. Mais je pourrais pas le faire sans ton aide.
Tandis que Lucy croisait les bras et défiait Supergirl du regard, Nana hésitait. Amélie se souvint que son amie lui disait qu'elle était très naïve et comprenait les choses un peu en retard par rapport aux autres, et cela semblait se vérifier.
Mais... Qu'est-ce que je peux faire ? Je ne sais pas comment faire...
Amélie se radoucit et lui sourit doucement, avant de lui expliquer calmement :
Il faudra juste que tu nous dises si tu sens encore Lucy ou pas quand je te le demanderai. C'est moi qui vais tenter de la cacher sans que tu sois invisible pour elle. Ne t'inquiète pas, ce sera juste quelques jours, une semaine au maximum.
Euh... Eh bien ça me dérange pas si c'est que quelques jours. Sinon Kouta risque de s'inquiéter pour moi.
Amélie se tourna ensuite vers Supergirl :
On ne participera pas à l'attaque sur les diclonius. Lucy a des questions à poser à certaines personnes, et ce sera possible seulement en même temps, sinon ils risquent de se méfier après. Il nous faudra le moyen de parler avec vous au cas où une des diclonius s'enfuie.
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Natalia sentait le ton monter entre les quatre femmes, et se demandait comment intervenir. Elle avait toujours avec elle des fléchettes anesthésiantes, mais elle n’avait pas oublié ce dont les vecteurs étaient capables. Lucy voulait partir avec Nana, et Kara semblait être assez hostile à cette idée. Un combat entre les deux risquait de déménager. Les multiples tests et scanners réalisés sur la Kryptonienne et sur son potentiel de combat défiaient la logique et l’entendement. Sa puissance était phénoménale, et le SHIELD estimait, au vu de ses connaissances actuelles, qu’elle était, avec Miss Marvel, la mutante la plus puissante connue et recensée. Les deux femmes s’étaient déjà affrontées ensemble dans des simulations, donnant lieu à des combats titanesques. Miss Marvel était en temps normal forte, mais sa capacité à absorber de l’énergie la rendait théoriquement encore plus puissante que Supergirl. Ses capacités d’absorption étaient en effet techniquement illimitées, retenue seulement par les limites physiques et mentales de sa personne. Les simulations informatiques avaient établi qu’elle était potentiellement capable d’absorber l’énergie résultant d’une bombe nucléaire, et de la réutiliser ensuite. Cependant, quand Miss Marvel avait tenté ça dans l’une des simulations virtuelles du centre de formation en RV (Réalité Virtuelle), le pouvoir qu’elle avait stocké était tellement fort qu’elle avait explosé. Un échec critique mortel. Depuis lors, elle essayait de mieux gérer cet afflux d’énergie, afin d’être toujours plus puissante.
L’avoir pourrait être bien pratique, car Natalia se demandait si elle ne pourrait pas absorber les vecteurs... Si ces derniers n’étaient qu’une manifestation d’énergie, alors c’était techniquement tout à fait possible. Ce faisant, la menace des diclonius serait fortement affaiblie. Cependant, Natalia l’ignorait... Et deux diclonius se trouvaient là, devant elle.
*Merde !*
Comprenant que le temps lui était compté, elle se mit à courir rapidement, en agitant la main, et en hurlant, en espérant que Kara l’entende :
« Hey ! J’ai une question à vous poser !! »
Supergirl, de son côté, était donc entre les deux diclonius. Vu la manière dont Lucy lui avait présenté les choses, elle s’apprêtait pour elle à kidnapper Nana. Nerveuse, la diclonius l’avait regardé, prête à se battre, et Kara n’avait pas bronché. La tension électrique avait été désamorcée par Amélie, et Nana avait progressivement commencé à héberger. Amélie poursuivit ses explications, en expliquant à Kara qu’elle voulait bien l’aider, car elle en comprenait l’utilité, mais les diclonius ne pouvaient, pour l’heure, rien pour elle. Elle avait besoin de l’aide de Nana pour mieux comprendre son sort.
En guise de conclusion, Amélie se retourna vers Kara :
« On ne participera pas à l'attaque sur les diclonius. Lucy a des questions à poser à certaines personnes, et ce sera possible seulement en même temps, sinon ils risquent de se méfier après. Il nous faudra le moyen de parler avec vous au cas où une des diclonius s'enfuie. »
Des questions ? Quelles questions ? Et quelles étaient ces personnes ? Kara allait ouvrir la bouche pour parler quand elle entendit du bruit, et se retourna. Elle vit Natalia courir vers elles. Que voulait-elle ? Elle s’arrêta à quelques mètres, visiblement très peu épuisée, et lâcha alors :
« J’ai une question à vous poser... Sur les vecteurs. Comment fonctionnent-ils ? »
Elle rajouta alors, après une petite pause, le temps d’ordonner ses pensées :
« Est-ce que les vecteurs sont constitués d’énergie ? Ou... Ou d’autre chose ? »
Kara fronça les sourcils, se demandant à quoi elle pensait... L’hypothèse de Miss Marvel ne lui était pas encore venue à l’esprit.
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Personne n'a remarqué Natalia courir vers le petit groupe, au grand dam d'Amélie qui aurait préféré la voir plus tôt afin de l'arrêter. Vu à quel point Lucy haïssait cette femme pour avoir essayé de l'empoisonner, il allait y avoir des étincelles. A coup sûr. Et cela ne manqua pas : dès qu'elle ouvrit la bouche, Lucy se retourna et lui jeta un regard noir où se mêlaient colère et promesses de mort. Pire, il lui sembla même qu'elle n'écouta pas ses phrases. Elle avait perdu tout respect et toute estime à ses yeux, et l'ESPer le voyait bien.
La diclonius fit quelques pas sur le coté, s'éloignant ainsi du reste de ses interlocutrices sans pour autant s'approcher de Natalia. Elle voulait la remettre à sa place, c'est-à-dire n'importe où très loin d'elle, mais elle n'était pas suicidaire pour autant et ne voulait pas mettre la vie des autres en danger en cas de combat. Car à quoi était-elle prête pour l'emprisonner, pour qu'elle ne nuise plus ? Une autre arme empoisonnée ? Une arme explosive ? De la magie ? Non, Lucy ne se ferait pas avoir par son regard totalement innocent, par ses questions infondées juste pour la distraire. Elle n'était pas une idiote. Si elle voulait vraiment un combat, elle l'aurait.
Regardez qui voilà, railla la diclonius, celle qui veut me refoutre en cage.
Inquiète, Nana jeta un coup d’œil à Amélie qui semblait concentrée sur la discussion.
T'as pas pu me choper la dernière fois alors tu reviens à la charge en posant des questions débiles c'est ça ?
La Neko sentit que la situation risquait de dégénérer à tout moment, et sentait que dans ce cas, Supergirl risquait de l'attaquer. C'est pourquoi elle l'effleura de la main pour lui signifier qu'elle s'en occupait.
Alors écoute-moi bien. Je suis pas d'humeur. Alors si tu cherches la merde, je rendrai coup pour coup. À MA façon.
Amélie était prête. Au moindre geste suspect d'une des deux femmes, elle allait les endormir toutes deux. Certes elle allait brûler une bonne partie de la magie qui restait dans son bijoux, mais elle le ferait sans hésitation si la situation l'exige. Peut-être que Natalia allait mettre sa main dans sa poche, peut-être que Lucy allait s'approcher, peut-être que...
Arrête !!
Ce hurlement un peu paniqué venait de Nana, ce qui surprit fortement la seconde diclonius qui se retourna presque entièrement vers elle, gardant un œil sur Natalia. Après ce coup d'éclat, elle avança vers elle en continuant de parler :
Lucy, s'il te plaît arrête. Je... Je veux pas que tu redeviennes comme avant. Tu... Tu avais peur de toi-même.
Elle arriva au niveau de Lucy et elle l'enlaça, sa tête se posant sur l'épaule de son ancienne ennemie qui faisait une demie-tête de plus qu'elle. Du visage de cette dernière, toute la colère avait disparu, laissant à la place un mélange d'incompréhension et de nostalgie.
Je...
Tu t'es cachée derrière Nyu parce que tu voulais pas faire du mal à Kouta. Parce que même toi tu avais peur de toi, tu ne savais pas si tu pourrais t'arrêter.
La voix de la jeune fille commençait à trembloter.
Tu es restée pendant un an avec nous, derrière Nyu. Quand Kouta a voulu que tu partes dans un lycée pour y apprendre des choses, j'étais inquiète, inquiète que... Snif... Que tu reviennes et que tu puisses pas te contrôler comme tu en avais peur... Quand... Je t'ai revue pour la première fois et que j'ai appris que tu n'avais plus ce problème, j'étais heureuse parce que tu étais revenue... Et j'étais triste parce que Nyu est partie...
Elle renifla bruyamment et une larme, une seule, vint s'écraser sur le sol.
Mais là tu me fais peur. Je... Je veux pas que tu redeviennes comme avant. Je veux pas que tu recommences à tuer... Je... Je suis prête à t'arrêter...
Lucy sentit que Nana la serrait légèrement plus, comme si elle voulait se rassurer, ce qui la fit sourire légèrement. Elle se souvenait très bien du combat entre les deux diclonius ainsi que de l'issue désastreuse pour son ancienne ennemie. Elle lui fit doucement :
Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer.
Elle releva la tête, faisant face à nouveau à Natalia qu'elle fixa d'un air neutre.
Barre-toi. J'veux plus jamais vous voir, toi et tes copains du SHIELD. Plus jamais. Nana, accroche-toi.
Hein ? Mais...
Lucy, att...
Aucune d'entre elles n'eut le temps de finir sa phrase, car deux grands coups furent donnés dans le sol, comme si deux troncs d'arbres venait de s'écraser à la verticale, un de chaque coté des deux diclonius, et qu'elles soient projetées en l'air, restant dans les airs pendant plusieurs secondes avant d'atterrir à plusieurs centaines de mètres de là. Amélie sentit la protection magique qu'elle avait mis sur son amie se dissiper, signe qu'elle était allée trop loin pour que le sort soit maintenu. La jeune ESPer se retrouvait désormais seule avec les deux agents du SHIELD... Pardon, l'agente et la collaboratrice. Elle était dépitée de la manière dont tout cela s'était terminée, et cela se voyait sur son visage déconfit. Elle resta quelques secondes silencieuse avant de lever la tête vers Natalia.
Pourquoi tu l'as attaquée l'autre jour ? Pourquoi tu as menacé de l'enfermer alors que tu savais qu'elle y a déjà passé la plus grande partie de sa vie ?
Les deux questions étaient sincères, et la Neko voulait avoir des réponses aussi sincères car elle n'avait pas du tout compris son attitude à ce moment.
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La tension monta encore d’un cran, confirmant l’existence d’un contentieux entre Lucy et Natalia. Kara la sentit effectivement s’énerver, et décroisa les bras. Est-ce qu’elle allait finalement devoir intervenir pour maîtriser cette femme ? Elle se demandait sincèrement comment un combat aurait lieu, surtout contre ces fameux vecteurs. Elle avait pu constater, avec Nana, qu’ils étaient plutôt puissants. Neutraliser Lucy serait difficile, car il faudrait aller vite et frapper... Frapper suffisamment fort pour la neutraliser, mais en même temps avec un coup assez faible pour ne pas la tuer. Quand on avait la puissance de pulvériser des immeubles avec ses poings, il fallait savoir contrôler sa force.
Lucy semblait prête à se battre, et Nana intervint alors, en lui demandant de se calmer. Les diclonius se sentaient éternellement poursuivies, et Kara comprenait tout à fait ce sentiment. Avec leur force, elles représentaient un atout non négligeable pour les militaires, et le SHIELD avait fondamentalement quelque chose d’effrayant. Si Kara s’en était rapprochée, c’était aussi dans le but de le surveiller, afin de découvrir quels étaient les à-côtés d’une organisation tentaculaire et puissante, qui agissait en-dehors des lois, et sans véritablement avoir de comptes à rendre à la police. La situation semblait se désamorcer au fur et à mesure que Nana parlait à Lucy, mais cette dernière ne voulait rien entendre, et plutôt que de se battre, choisit de partir en se catapultant dans les airs.
Kara les regarder s’envoler, et banda les muscles, comme pour aller les suivre... Mais la main de Natalia se posa sur son épaule. La femme blonde tourna la tête vers la rousse, qui secoua négativement la tête, de gauche à droite. Son regard lui disait de laisser courir, et Kara hocha la tête, en se calmant. Il ne restait plus qu’Amélie, face aux deux femmes, et la neko posa désormais une question à Natalia :
« Pourquoi tu l'as attaqué l'autre jour ? Pourquoi tu as menacé de l'enfermer alors que tu savais qu'elle y a déjà passé la plus grande partie de sa vie ? »
Natalia la regarda silencieusement, croisant les bras contre sa poitrine, et plusieurs secondes se mirent à planer. Difficile de dire ce que Widow pensait, mais la réponse finit par venir :
« Crois-tu donc que Lucy soit la seule à avoir l’apanage de la souffrance ? Elle n’a pas été la seule à servir d’instruments entre les mains de scientifiques se prenant pour Dieu. J’ai été formée et entraînée par des scientifiques pour être une arme, une super-espionne que ces gens utiliseraient pour servir leurs intérêts... Et je ne me souviens de rien, car, lorsque j’ai tenté d’attaquer le SHIELD, il y a eu un accident... Un accident qui m’a rendu amnésique. Je ne sais pas qui sont mes parents, je ne sais pas quel est mon passé, je ne sais pas qui je suis... Crois-tu donc vraimentque je ne sache pas ce que Lucy ressente ?! »
Le passé de Widow était effectivement nimbé de mystères, accessible uniquement par fragments, par le biais de rapports du SHIELD relatant les interventions faites au cours des années par Black Widow. Il était admis qu’elle avait été une agente russe ayant travaillé pour les intérêts de la Russie, mais elle ne s’en souvenait plus. Natalia suivait régulièrement des thérapies visant à essayer de retrouver ses souvenirs, mais ceux-ci restaient hermétiquement fermés, ce qui, selon les psychiatres, soupçonnaient qu’elle avait eu un conditionnement cérébral. Or, il était important que Natalia arrive à s’en souvenir, de manière à pouvoir retrouver ceux qui avaient fait d’elle une arme, et pouvoir les neutraliser.
Elle revint rapidement sur le sujet, en expliquant un peu mieux son comportement :
« Lucy venait de dire que Lloyd était en train de souffrir, d’hurler... Qu’étais-je censée faire, Amélie ? Mon coéquipier était en danger, et tout ce que je voulais était rappeler à Lucy que je n’acceptais qu’on s’attaque à nous... Peut-être aurais-je du lui accorder le bénéfice du doute, mais je n’ai jamais voulu l’enfermer pour pouvoir l’expérimenter. Tu me dis qu’elle est calmée, qu’elle sait maîtriser sa rage, mais j’ai toujours des doutes. Ne crois cependant pas qu’elle sera enfermée sans raison. Nous n’enfermons pas les gens simplement parce qu’ils sont puissants. Regarde Supergirl pour t’en convaincre... Tant que Lucy parvient à se tempérer, et à ne pas faire de dégâts, nous n’avons aucune raison de l’enfermer. »
Pour elle, ce n’était que du bon sens, et, après quelques secondes, elle rajouta :
« Je suis désolée que Lucy pense que je lui veuille du mal... Et ma question n’était pas aussi débile que ça, tu sais. Nous avons une agente qui est capable d’absorber l’énergie, alors... Enfin... Tu vois où je veux en venir ? Si elle est capable d’absorber les vecteurs que les diclonius génèrent, ça permettrait de pouvoir plus facilement les neutraliser lorsque nous attaquerons le centre. »
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Alors comme ça, Natalia est comme elles... Non, elle est totalement différente. Parce que pendant que Lucy et Amélie fuient leur passé, l'agente, quant à elle, le recherche. Et surtout, elle ne se souvient plus de son passé, des expériences qu'elle a subie. A moins que ses souvenirs ne soient que des fragments. Mais, pour l'ESPer, cela n'expliquait en rien son comportement. Au contraire, si elle pouvait comprendre Lucy, pourquoi l'avait-elle menacée ainsi, si c'était pour se la mettre à dos ?
Puis elle continua, ajoutant que son coéquipier hurlait de douleur. La jeune Neko fit travailler sa mémoire et se souvint que Lloyd était parti chez Inori, qui lui avait fait une démonstration de son pouvoir. Pourtant, elles lui avaient expliqué. Enfin normalement... Elle n'arrivait plus bien à se souvenir de tous les détails. En tout cas, Amélie se souvint d'avoir été choquée de l'apprendre, avant que Lucy ne lui dise de quoi il en retournait vraiment. Donc Natalia devait le savoir aussi, et savoir que son coéquipier n'a jamais été en danger avec Inori. Elle voulut lui faire savoir, mais elle ne s'y prit pas assez tôt et l'agente du SHIELD repris la parole, expliquant qu'une personne possédait la capacité de... D'absorber l'énergie ? Oh ! Oui, maintenant la Neko comprenait la question. Question dont elle ne connaissait pas la réponse, mais elle en avait une petite idée.
Je crois pas que ça soit de l'énergie, mais vous pourrez le demander à Nana quand elle reviendra. Et puis, continua-t-elle avec un sourire, ton coéquipier n'a jamais été en danger avec Inori. Il a dû être surpris quand vous lui avez dit qu'il avait hurlé, car normalement il ne s'en souvenait pas. Elle l'a fait sur moi aussi. Et elle a retiré une espèce de bille toute noire. Une source de magie infinie. Est-ce qu'elle participera au combat ? Ce serait beaucoup plus facile avec des... Comment elle appelle ça déjà ? Viod, ou viom...
Elle partit dans une intense réflexion sur le nom des parties d'âme, avant de se résigner :
C'est pas le plus important le nom. Et puis j'ai quelque chose à vous demander. Le jour où vous attaquerez le laboratoire, est-ce qu'il sera possible d'avoir le moyen de parler avec toi ? fit-elle à l'attention spécialement de Supergirl puis, se retournant vers Natalia : Ce n'est pas contre toi, mais je pense pas que Lucy ait envie de parler à toi ou à quelqu'un d'autre du SHIELD, mais nous aurons besoin de vous contacter si elle sent une diclonius s'enfuir, car elle ne pourra peut-être pas l'arrêter seule.
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Tout n’avait été qu’une incompréhension mutuelle, ce que Natalia savait déjà. Il était idiot que Lucy se méfie autant d’elle sur la base d’un simple malentendu, et Widow voulait profiter de cette chance pour s’expliquer. Elle avait menacé Lucy, oui, mais ça n’avait pas été une menace gratuite. Son coéquipier était en train d’hurler à la mort en suivant une piste indiquée par la diclonius. Comment ne pas être méfiante ? Natalia reconnaissait que son approche avait manqué de tact et de diplomatie... Mais il n’y avait pas trop de tact quand son partenaire hurlait à la mort. Amélie lui expliqua que Lloyd n’avait rien eu à craindre, et Natalia acquiesça silencieusement.
« Oui... Mais je ne pouvais pas trop le savoir, sur le coup... »
Natalia revint ensuite sur un autre sujet, en demandant un moyen de pouvoir les contacter. L’idée était de pouvoir leur indiquer où se trouvaient des diclonius en fuite, afin de pouvoir les neutraliser plus facilement. Widow se redressa un peu, en hochant la tête, et Kara choisit ce moment pour intervenir. Elle était restée extérieure à la conversation entre l’agente du SHIELD et la magicienne neko, parce qu’elle n’avait pas grand-chose à dire. Il s’agissait d’évènements auxquelles elle n’avait pas assisté, se contentant juste de surveiller Lloyd de loin. En ce sens, elle pouvait juste attester qu’il était encore en vie, mais, ça, Natalia le savait aussi. Ce faisant, elle n’avait donc rien à dire.
Elle se pencha donc vers Amélie :
« Je peux te donner mon numéro de téléphone portable, si tu veux... »
Natalia, de son côté, n’avait pas vraiment eu la réponse à sa question. Est-ce que Miss Marvel pourrait absorber l’attaque des diclonius, et la réutiliser ? Toute l’énergie que Carol ingérait devait être exploitée, s’exprimant par le biais de violentes décharges d’énergie, des déflagrations surpuissantes. Les simulations informatiques réalisées autour de Carol avaient permis d’établir qu’elle n’avait théoriquement aucune limite à ses capacités d’absorption, les seules limites concrètes venant de son corps physique. Ainsi, quand elle avait cherché à absorber l’énergie dégagée par l’explosion d’une bombe atomique, son corps avait été surchargé. Des simulations diféfrentes, en modifiant certains paramètres physiques, avaient au contraire permis à Miss Marvel d’absorber cette tête nucléaire, avant de la relâcher en une déflagration énergétique si puissante qu’elle avait fait surchauffer les superordinateurs du complexe, provoquant une coupure de courant. Les spécialistes estimaient que même Supergirl aurait été pulvérisée par cette décharge. Miss Marvel était donc un atout non négligeable, ce qui expliquait pourquoi Natalia voulait l’impliquer.
« Est-ce que tu crois que Nana pourrait faire un test avec Miss Marvel, Amélie ? Je ne veux pas impliquer Lucy, si cette dernière n’en a pas envie... Mais je pense que ce pourrait être une expérience intéressante. Si Miss Marvel arrive à absorber les attaques de Nana, nous bénéficierons d’un moyen efficace pour neutraliser les diclonius agressifs sans les blesser. »
C’était l’évidence même... Mais encore fallait-il que ça fonctionne.
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Je peux te donner mon numéro de téléphone portable, si tu veux...
N'ayant pas totalement eu le temps de s'habituer à la vie terrienne, Amélie n'avait jamais pensé à utiliser tout simplement un téléphone portable. Elle croyait que le SHIELD allaient leur donner un moyen de se parler à distance super compliqué et surtout super secret, mais non. Passer par un truc aussi bête qu'un portable ne lui serait jamais venu à l'esprit. Un grand sourire illumina son visage de Neko pendant qu'elle lui répondit :
Le téléphone portable ! Quelle bonne idée ! J'avais totalement oublié qu'on pouvait l'utiliser.
N'ayant pas de portable sur soi, la jeune ESPer ramassa un brin d'herbe par terre et le transforma en feuille de papier, avec le numéro écrit dessus. Elle sentait qu'elle en aurait besoin pendant le combat. Une sorte d'intuition. Elle se tourna ensuite vers Natalia qui lui demanda si elle pourrait... faire des tests avec Nana ? La Neko ne comprenait pas vraiment pourquoi elle lui posait cette question, car tout dépendrait de Nana.
Ben... C'est pas à moi qu'il faut poser la question. Si Nana est d'accord, vous pourrez faire vos tests. Sinon, vous ne pourrez pas faire vos tests.
Pour elle, ce n'était pas aussi compliqué que cela. Mais Natalia devra attendre que Nana revienne, ce qu'elle manqua pas de remarquer :
Mais je vais avoir besoin d'elle pendant qu'elle sera sur Terra. Je lui donnerai ton numéro de téléphone pour qu'elle te prévienne quand elle sera revenue.
Nana sait certainement mieux se servir d'un téléphone portable qu'elle, donc en ayant le numéro, elle devrait pouvoir contacter le SHIELD. Normalement. Elle regarda rapidement autour d'elle, se rappelant qu'il ne restait plus qu'elles trois, et que Lucy et Nana devaient certainement l'attendre devant le portail menant vers Terra. Elle décida de ne plus faire attendre les diclonius plus que nécessaire, salua rapidement les deux membres du SHIELD et se téléporta devant le portail dimensionnel.
A suivre... (http://hentai.forum-rpg.net/index.php?topic=14845)