Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Le parc et son sous-bois => Discussion démarrée par: Anko et Chako le samedi 25 janvier 2014, 18:48:40

Titre: De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le samedi 25 janvier 2014, 18:48:40
Outre le fait d'être légèrement siphonnée, Anko et Chako avaient également un autre signe particulier. Elles avaient la capacité de se transformer en l'animal qu'elles incarnaient - physiquement, tout du moins. C'était donc parfois sous l'apparence d'un chien et d'un chat simple, qu'elles arboraient les rues et les maisons du monde qui les accueillait sur sa surface. C'était d'ailleurs un point intéressant à aborder : lorsqu'elles se voyaient dans un miroir, ou dans une flaque, leur apparence ne les démontait en rien sur l'inversion raciale qui régissait leur personnalité. Cela montrait tout de même bien à quel point elles étaient encrées dans leur délire, et à quel point personne ne pourrait jamais les en sortir...

En tout cas, la cible de leurs péripéties ce soir-là, c'était ce somptueux manoir, dont une des tours dépassaient du cœur d'une forêt environnante de la ville. Non pas pour voler ou pour trouver de quoi manger, comme c'était dans leurs habitudes, mais tout simplement pour explorer.
...Ou du moins, c'était ce qu'elles tenterait de faire croire, lorsque quelqu'un mettrait la main sur elles.

Dans l'ouverture de la porte principale laissée par une servante en plein travail, les deux petits animaux se faufilèrent à toute vitesse. Un petit chiot dodu observait les alentours avec appréhension, un maigre chaton sur ses talons. Ils s'amusèrent un moment à arpenter l'immense pièce en se laissant glisser sur le parquet ciré. Le chaton ne manqua d'ailleurs pas de se faire les griffes sur un luxueux fauteuil, et le chiot de mordiller le bout d'un tapis particulièrement moche, il fallait bien le dire.

Elles s'étaient mises au travail, le travail qu'elles faisaient le mieux : laisser des traces...
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 30 janvier 2014, 01:52:44
Dans l’une des pièces insonorisées du manoir, une pièce sans fenêtres, le fouet claqua à nouveau, heurtant les fesses rougies de l’esclave, qui gémit en se tortillant, le bruit de son cri étouffé par le gag ball qui immobilisait ses lèvres. Dans un sourire vorace, Mélinda releva son fouet, et le claqua à nouveau, continuant ainsi à battre la jeune femme. C’était une lycéenne, une belle petite étudiante, assez timide, effacée en cours, qui avait eu la chance d’avoir comme camarade de classe une vampire magnifique à la beauté renversante. Mélinda avait rapidement vu en elle un certain potentiel, et cette petite femme timide était maintenant attachée par les bras au plafond, ses fesses tendues en arrière, dans un ensemble de vêtements en cuir et en latex, à subir les assauts puissants de la vampire. Un pur instant de sadomasochisme, qui risquait de durer, car la vampire comptait bien en profiter, et ainsi éduquer son esclave. La brave ne voyait rien, son masque recouvrant ses yeux, et elle ne pouvait que gémir en subissant le fouet de sa Maîtresse.

Les esclaves du manoir savaient donc que leur Maîtresse ne reviendrait pas avant l’heure du souper, qui était lentement en train de se préparer dans la grande salle, où la plupart des esclaves préparaient les couverts, tandis que d’autres cuisinaient. Maîtresse sortirait juste à l’heure pour manger, et elle serait confortablement reçue par ses servantes. Parmi elles, il y en avait une qui venait de terminer ses devoirs, Shii (http://img72.xooimage.com/files/2/a/7/shii-32114ee.jpg). La belle Shii étudiait à Mishima, où elle était considérée comme l’une des élèves les plus intelligentes de l’établissement. Talentueuse et instruite, sérieuse et consciencieuse, elle était particulièrement douée dans les matières scientifiques, tout en étant une férue d’Histoire, et était assurément promise à un bel avenir. Sa rencontre avec Mélinda l’avait conforté dans ce sens. Asociale, Shii avait pendant longtemps frôlé la dépression, avant que Mélinda ne lui tombe dessus. Depuis cette époque, Shii était maintenant un peu moins asociale, et beaucoup plus perverse, même si elle restait encore timide et effacée. Cette jeune lycéenne s’identifiait beaucoup à sa Maîtresse.

Shii venait donc de terminer ses devoirs, ainsi que ses obligations en tant que servante, puis sortit de la salle de repas, s’avança un peu. Elle comptait continuer à lire son roman en écoutant un peu Phil Collins. Shii continuait à marcher, et entra dans le petit salon où elle comptait lire... Pour voir des traces de chats et de chiens.

« Qu’est-ce que... ?! »

Il y avait, sous ses yeux, un petit chat noir, et un petit chien marron. Ils étaient passés par la porte légèrement entrouverte du salon, et le chiot mordillait le bout du tapis sur le sol, tandis que le chat, un chaton, était en train de griffer le fauteuil.

« Ohhh !! » s’exclama alors Shii.

Elle vit les deux animaux se retourner à sa présence, alors qu’elle se mit à sourire. Des animaux sauvages venaient de pénétrer dans le manoir ! Ils n’avaient effectivement pas de collier autour de leurs cous, ce qui laissait clairement entendre qu’ils étaient libres.

« Vous êtes trop mignons ! »

Shii se mit alors à craindre qu’ils ne cherchent à s’enfuir. Après tout, c’était la réaction normale d’un animal sauvage devant une présence étrangère, non ?
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le samedi 01 février 2014, 23:50:45
C'était toujours un plaisir, de saccager une belle maison, pour les animaux de compagnie. Une façon comme une autre de montrer leur affection, faut croire. Néanmoins, dans le cas des deux demoiselles, c'était surtout une manière d'attirer l'attention pour qu'on les laisse passer au moins une nuit ici. Le vent faisait déjà rage dehors, la pluie n'allait pas tarder, et elles savaient bien qu'avec des apparences si mignonnes, il faudrait vraiment être sans-cœur pour les renvoyer à coups de pied dans le derrière.

Un fait qui fut confirmé par la réaction d'une nouvelle arrivante. Une jeune femme qui, comme toutes les jeunes femmes, aimait les trucs mignons tels que les coques d'iphone avec des fraises imprimés dessus, les enfants baveux et - heureusement, elles étaient comptés dans le lot - les bébés animaux comme on en voyait sur Youtube. Le chaton et le chiot se regardèrent un instant, et d'un regard entendu, se jetèrent entre les pattes de la demoiselle, miaulant et jappant à qui mieux mieux.

- Nyaaa~ ♪
- Wah wah ! ♥

Quelqu'un d'intelligent aurait peut-être décelé l'étrangeté de la situation : de vrais animaux sauvages s'enfuyaient en effet en cas d'arrivée de l'Homme, et ne cherchaient pas du tout à attirer les faveurs de celui-ci. Peut-être que Shii était de ces gens-là ?
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le lundi 03 février 2014, 02:18:02
Shii s’attendait à les voir fuir. Elle savait que la ville comprenait beaucoup d’animaux sauvages, des chats errants, et, à chaque fois qu’elle essayait de les attraper, ils filaient à toute allure, comme s’ils avaient la mort aux trousses. C’était d’autant plus dommage que sa Maîtresse n’avait rien contre le fait d’avoir des chats à domicile Les chats errants avaient tout simplement peur, ce que Shii pouvait tout à fait comprendre. Par conséquent, elle fut donc relativement surprise quand le petit chat, et le ptit chiot, se ruèrent vers elle en jappant joyeusement. Shii avait fléchi les genoux, et les vit se presser contre elle.

« Ben ça alors... Vous êtes pas farouches, vous ! »

Ses mains vinrent les caresser tendrement, glissant sur leurs fourrures. Il y avait, chez cette petite lycéenne, un comportement assez contradictoire. D’un côté, elle était superstitieuse, au point de mettre dans sa chambre un porte-bonheur en forme de chat, et, d’un autre côté, elle avait aussi un esprit assez cartésien et scientifique, qui l’amenait souvent à essayer de trouver des explications cohérentes et logiques à des évènements paranormaux, surnaturels... Une sorte de curieuse ambivalence qui s’exprima en ce moment. Elle soupçonna que les deux petits animaux avaient du être apportés par une autre fille du manoir, ce qui expliquait pourquoi ils étaient si dociles, et si heureux à l’idée de voir une présence humaine. Shii ne pouvait pas s’entretenir avec tous les membres du manoir, et cette hypothèse lui semblait assez logique.

Ses mains caressaient la fourrure de ses deux petits animaux. Elle souriait lentement, entendant le chaton ronronner, tout en forçant un peu sur le corps du chaton, afin qu’il se couche sur le sol, où elle continua à le gratouiller. Elle adorait vraiment ses petits animaux, et Shii finit même par s’allonger, avant d’enfouir son visage contre le chaton, le frottant avec son nez, avant de glousser. Elle adorait vraiment ça ! Quand elle était petite, elle jouait toujours avec le chat de la famille. Les Japonais adoraient beaucoup les félins, ainsi que ce qui était petit et mignon... C’était le phénomène kawaii, très populaire au Japon. Shii se porta ensuite vers le chiot, et joua avec sa truffe, gloussant contre lui.

« Hum... Mais comment est-ce que vous vous appelez, mes mignons petits diables ? »

Elle allait devoir retrouver qui avait invité ces petits monstres ici. Ils avaient fait leurs griffes sur les fauteuils, après tout. Elle se releva alors, s’asseyant sur les fesses, puis attrapa le chiot, le tenant entre ses mains.

« J’espère que tu n’as pas fait tes besoins sur le sol, toi ! Gouzi-gouzi ! » s’exclama-t-elle ensuite en frottant son nez contre le sien.

Parfois, Shii pouvait vraiment se comporter comme une gamine.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le samedi 22 février 2014, 23:07:58
C'est sûr, des bébés animaux, c'était toujours adorable. Suffisamment adorable pour ne pas être jetés dehors - ce qui arrangeait bien les deux squatteuses qui se laissaient gratouiller en feignant l'innocence intense. Il y avait pourtant quelques petits trucs qui pouvaient clocher. Le fait que ce soit le petit chien qui essaye de faire ses griffes sur le pull de Shii, ou encore que ce soit le chaton qui remue sa queue de gauche à droite, à la manière de ce qu'il imaginait être ses compatriotes canins.
Évidemment, ça ne fonctionnait pas trop, et ça pouvait vite faire considérer sérieusement le fait que les animaux soient capable de développer un handicap mental prononcé. Heureusement, Shii n'eut pas bien longtemps l'occasiond e cogiter sur la question, car les deux boules de poils finirent par se lasser de ses mains caressantes et de ses gentilles paroles. Ils cherchaient à présent un lieu que tous les animaux connaissaient bien : la cuisine.

Pour ce faire, le petit chaton profita de inattention de la jeune femme pour arriver silencieusement derrière elle et... lui mordre la cheville. Cela suffit pour que Shii lâche Chako sous la surprise, qui tomba sur le tapis ignoble avec un bruit mat. Elle emboîta ensuite le pas - ou plutôt, la patte - de sa camarade qui était déjà partie, attirée par les odeurs caractéristiques qu'on pouvait sentir d'une cuisine.
Sa petite truffe ne la trompait pas : il y avait bel et bien une odeur de viande, à l'étage. De la fumée émanant de la troisième porte lui donna raison, et elle se glissa dans un nouvel entrebâillement, son amie sur ses talons. Quand elles furent sûres que les alentours étaient déserts, les deux petits animaux se transformèrent rapidement en deux jeunes filles, dans un éclair de lumière.

Chako vérifia encore dans l'ouverture de la porte que Shii ne se trouvait pas dans les alentours, mais apparemment, elle semblait les avoir perdues. Ça ne l'empêchait pas d'être craintive, comme dans ses habitudes.

- Oooh... j'espère qu'on ne va pas lui causer d'ennui...
- Tu parles, elle avait qu'à fermer la porte, comme tout le monde... c'est quoi qui sent bon comme ça ?

La chatte parcourut des yeux la pièce qui était assez petite, pour une cuisine de noble. Sans doute n'était-ce pas la seule pièce de ce genre, dans un si grand manoir... en tout cas, un chaudron était posé sur les flammes d'un four ressemblant vaguement à une cheminée, et c'était ce qui répandait une si bonne odeur dans la pièce. Anko s'en approcha sans attendre, les yeux brillants.

- Voyons voir ce qu'ils ont prévu pour dîner ♪

Les deux terranides ne manquèrent pas de soulever le couvercle, et furent accueillies par un nuage de fumée... avant de reculer, Chako poussant un cri d'horreur, Anko laissant tomber le couvercle comme si elle s'était brûlée avec.
Les deux arboraient une expression dégoûtée, en voyant que ce qui était mis à bouillir dans ce récipient n'était rien d'autre que du sang... une impressionnante quantité de sang.
Rien d'horrifique, quand on était au courant qu’après tout, c'était une vampire qui occupait les lieux. Mais quand on l'ignorait... nul doute que ce devait être une autre histoire.

La plus choquée restait encore la jeune chienne, qui poussait des gémissements d'horreur, des larmes coulant sur ses joues.

- Mon dieu, c'est dégoutant ! Oh noon, oh non non non, on a dû tomber chez des fous qui étripent les gens ou qui-
- Calme-toi Chako, c'est p'têtre juste la cuisinière qui fait du boudin ou...

Pas plus de possibilités évoquées, quand les deux compères entendirent des pas se rapprocher d'elles. Ni une ni deux, elles se retrouvèrent en un rien de temps cachées sous les meubles de la cuisine, à nouveau sous une forme animale. Ça n'empêchait pas Chako de continuer à gémir, la petite patte noire de sa compagne posée sur ses babines...

Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le lundi 24 février 2014, 02:26:14
Shii était pour ainsi dire en train de retomber en enfance, câlinant ces deux petits animaux égarés ici. Sûrement un cadeau... C’était ce qu’elle disait, et elle était en train de chercher qui avait bien pu les lui offrir. Clara était une teigne, une peste qui n’en manquait pas une pour lui voler ses culottes, ses livres, ses devoirs, mais qui était aussi, très attentionnée à l’égard de Shhi, au point de la protéger, de lui faire des câlins... Et même des choses plus intimes. Oui, ce pouvait tout à fait être le style de Clara d’aller voir le vétérinaire pour trouver un petit chat et un petit chiot, connaissant l’intérêt de Shii pour les petits chats. Shii vit le petit chat s’éloigner, et ce dernier la mordit alors à la cheville.

« Aïe !! »

Elle s’écarta, surprise, et vit alors les deux animaux filer.

« Hey ! Revenez ! Mais revenez !! »

Shii se massa sa cheville, où il y avait de belles marques. Des traces de dents sur sa peau. C’était un petit chat, mais il avait de belles dents. Shii se les frotta, et se mit à sortir lentement, en boitant à moitié, jurant en silence. Elle ne retrouva pas les deux animaux de compagnie, et préféra plutôt aller chercher Clara. Quant aux deux animaux, ils allèrent dans une cuisine spéciale, puisqu’il s’agissait de la réserve de sang de Mélinda. Une casserole était en train de faire chauffer, selon une formule spéciale, une sauce à base de sang pour le repas de ce soir. La pièce comprenait aussi plusieurs placards avec des bouteilles de sang variés. Le sang était en train de chauffeur, afin d’être meilleur quand Mélinda le prendrait ce soir.

Ce fut cette dernière qui ouvrit la porte de la pièce. Elle était dans sa belle robe, et venait de se recoiffer les cheveux, après avoir fait l’amour pendant plus d’une heure dans sa chambre. Elle avait encore quelques traces de sueur, et avait besoin d’un peu de sang. Dès qu’elle entra, Mélinda referma la porte derrière elle, puis ouvrit un placard, attrapant une bouteille de sang. Elle en but plusieurs gorgées, récupérant ses forces, sans rien dire, en prenant tout son temps. La vampire ignorait que Shii avait été mordue à la cheville, mais elle le saurait sans tarder : peu de choses, en réalité, lui échappaient dans son domaine. Elle referma la bouteille, puis la remit à sa place, et observa un peu la casserole, reniflant le sang. Chauffer le sang permettait de le purifier, notamment en supprimant les virus qui contaminaient l’hémoglobine. Même les humains le savaient. Des études dans les années1970’s avaient révélé que faire chauffer le sang permettait de supprimer le virus de l’hépatite B. Et, pour un simple vampire, le sang chauffé était de meilleure qualité.

« Hum... Vivement ce soir, vivement... »

Elle se releva alors, et se dirigea vers sa porte. Elle allait l’ouvrir, quand elle s’arrêta, et tourna la tête vers un placard en contrebas.

« Comment deux simples animaux ont-ils bien pu ouvrir une porte ? lâcha-t-elle alors, en se rapprochant du placard où les deux animaux étaient cachés. Je sens votre pouls battre, mes petits... Et je n’aime pas les intrus. »

Mélinda ouvrit alors la porte du placard, et aperçut un petit chat et un petit chien. Elle les avait senti dès qu’elle était entrée. Un vampire, après tout, pouvait sentir le sang des autres. Elle avait perçu celui de deux petits êtres, mais la porte de cette pièce était toujours fermée. La vampire réfléchissait vite, et n’était pas aussi naïve que Shii. Elle fléchit les genoux devant les deux animaux.

« Qui êtes-vous ? »
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le mardi 04 mars 2014, 23:41:00
Elles n'attendirent pas très longtemps, avant que la nouvelle arrivante ne daigne pousser la porte entrebâillée. C'était une première vue très intéressante qu'eurent les deux terranide. Une sorte d'aristocrate venait d'entrer, et le fait que ce n'était pas n'importe qui se voyait assez clairement. Elle avait bien une tête à être la propriétaire d'une telle demeure. Sans doute que l'autre demoiselle était une amie, une dame de compagnie, un truc dans le genre.

C'était ce que se disaient les deux amies, qui réfléchissaient très vite. Comment se sortir d'un tel guêpier ? Elles n'avaient pas l'habitude de se faire prendre, passant souvent dans les maisons comme un courant d'air. Un courant d'air voleur de saucisses et de couvertures, mais un courant d'air quand même... passer trop de temps ici, voilà où avait été leur erreur.

Et maintenant, les deux clochardes se retrouvaient bloquée par la silhouette de la vampire. Une silhouette qui semblait bien plus imposante quand on était sous forme animale, et ce n'était pas pour rassurer Chako, qui tremblait de tout ses membres. Anko n'en menait pas large non plus, mais soutenait le regard vert de Mélinda. Un regard qui avait l'air bien plus intelligent que celui de la précédente humaine...

Aucune d'entre elles ne bougea. Chako se coucha et mit ses pattes sur ses yeux, dans une posture un peu trop humaine pour être crédible. Elle arrêta quand Anko lui feula.
...Ce qui n'était pas spécialement crédible non plus.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 05 mars 2014, 15:46:54
Très rapidement, Mélinda nota qu’il y avait une soumise et une qui était plus dominante. La chatte sembla s’écrouler sur place, mettant ses pattes devant ses yeux, comme si elle était terrorisée. Si Mélinda avait été alors au courant de l’altercation avec Shii, elle aurait compris, sans aucune difficulté, pourquoi Shii s’était faite avoir en beauté. La petite Shii était très intelligente, mais elle avait aussi un côté kawai assez prononcé, ce qui était très nippon. Face à deux petites boules de poils, elle avait du se croire retourner en enfance. Mélinda, elle, n’était pas la Maîtresse du manoir pour rien. Elle avait des sens aguerris, et elle sentait que ces deux petites boules de poils n’étaient pas normales. C’était surtout ça, en réalité, qui éveillait ses doutes. À la limite, elle aurait pu croire que l’une de ses filles, par inadvertance, avait laissé la porte entrouverte. Mélinda manquait clairement de fermeté vis-à-vis de ses petites protégées, et, quand bien même elle voulait que cette porte ne soit jamais ouverte, il était facile de l’oublier, de faire sa curieuse... Quand un manoir était rempli de filles, il fallait s’attendre à ce que les secrets soient très difficiles à protéger. Elle entendit la petite chienne se mettre à feuler, en la regardant, sans savoir comment interpréter ce geste.

Une chose était sûre, désormais : ces deux créatures n’étaient pas de simples bêtes. Elles se seraient automatiquement enfuies en la voyant, même si elles n’auraient pas pu aller loin, la porte étant fermée. Mélinda réfléchit brièvement. Elle avait pensé à une menace, mais, à les voir ainsi, tremblotantes, nerveuses, effrayées, elle pensait surtout que c’était elle qui les effrayait. Ceci l’amena à se radoucir, afin de les amener à se calmer, à se détendre.

« Et bien, mes petites, suis-je aussi terrifiante que ça ? lâcha-t-elle. Ou est-ce que ma beauté naturelle vous a fait perdre l’usage de la parole ? »

Elle sourit, et tendit une main vers eux. Ils n’avaient aucun endroit par où fuir, et, plutôt que de les attraper, elle caressa la crinière du chaton. Elle y alla lentement, doucement, afin de ne pas les effrayer davantage.

« Je ne vous veux pas de mal, je désire juste savoir qui vous êtes, et ce que vous faires dans mon placard. »

Elle aurait tout à fait pu passer pour une folle, à discuter ainsi avec deux animaux de compagnie, mais elle savait que ce n’était pas vraiment des animaux de compagnie... Sans doute des Polymorphes, ou une forme approchante. Et, si Mélinda n’avait pas la sensiblerie de Shii, elle n’en restait pas moins amusée par ces deux petites boules de poils, qu’elle aurait bien mis sur chacun de ses genoux. Cependant, Mélinda savait aussi que ce qui est mignon et petit peut souvent être dangereux et mesquin. Par analogie, une fille belle avait toujours tendance à être hypocrite et mesquine, car elle savait pertinemment qu’elle était belle, et que cette beauté influait naturellement sur la manière dont les gens se comportaient à son égard. Mélinda n’était pas dupe, et elle ne serait pas aussi facile à duper que la pauvre Shii, qui était alors en train de chercher Clara partout pour lui demander si c’était bien elle qui avait envoyé les deux petits monstres qui l’avaient griffé.

Lentement, Mélinda reprit :

« Je m’appelle Mélinda, et vous êtes chez moi... Et, comme vous avez du le remarquer, je suis une vampire. Cependant, je ne boirais pas votre sang, si vous consentez à vous présenter. Je sais que vous n’êtes pas de simples animaux de compagnie, je peux le sentir à travers votre pouls. Je puis vous assurer que je ne vous veux pas de mal » termina-t-elle, en se répétant.

Tout ce qu’elle espérait, maintenant, c’était qu’elle serait suffisamment convaincante pour rassurer les deux petites.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le mardi 11 mars 2014, 14:11:36
La situation était délicate, pensait Anko, déconcentrée par la main de Mélinda qui lui caressait l'épiderme dans le sens du poil. Déconcentrée de par cette action, mais aussi parce qu'après tout, la vampire ne se le cachait même pas à soi-même : c'était une beauté, irradiant de cette aura aristocrate que ne pouvait avoir tout le monde... Ça n'avait pas échappé à la jeune neko aux hormones bouillonnantes vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Même Chako sembla sortir de sa frayeur pour observer un peu mieux cette demoiselle à la belle allure.

Les jolies femmes inspiraient naturellement la confiance. C'était un fat scientifiquement prouvé, dont avait du se servir Mélinda de nombreuses fois pour obtenir ce qu'elle voulait. Outre cela, les terranides réalisaient dés à présent qu'il n'y avait aucune issue disponible - ni portes, ni fenêtres - et que s'enfuir était devenu impossible.

Le petit chat noir recula donc le premier, en gardant un minimum de contact visuel. Il se retourna finalement pour passer derrière un rideau de soie rouge, et après un éclair de lumière blanche, reprendre sa forme habituelle. Anko était réapparue, aussi maigre et effrontée que d'habitude. Elle regardait Mélinda d'un air soupçonneux.
Chako suivit sa camarade, mais en oubliant de s'éloigner de la belle vampire. Ce qui fit qu'elle se cogna bruyamment la tête en reprenant sa taille normale, dans un gémissement qui ressemblait beaucoup à un aboiement. Elle sortit du placard en se frottant la tête, se positionnant à côté de sa compagne.

La différence entre les deux demoiselles était encore plus visible, à présent. Anko avec les deux mains sur les hanches et Chako qui se faisait aussi petite que possible, n'osant pas regarder la propriétaire des lieux dans les yeux. Elle avait honte, alors que son amie se faisait aussi culottée que d'habitude. C'était limite si elle n'allait pas demander à Mélinda ce qu'elle faisait ici...
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 12 mars 2014, 02:04:09
Peu à peu, Mélinda discernait les rôles. Dans ce genre de duo, il y avait toujours quelqu’un qui avait tendance à protéger l’autre. Elle aurait instinctivement parié sur la chienne, mais elle se trompa, car ce fut la chatte qui sortit la première. Elle trouva un coin isolé, probablement par pudeur, et, quand elle sortit, Mélinda put voir une femme à la silhouette maigre, une neko, qui la regardait en fronçant les sourcils. Elle allait laisser la chienne passer, mais cette dernière, probablement effrayée, choisit de se transformer... Près du placard ! Mélinda sentit, lors de la transformation, une vive lueur blanche, magique, suivie d’une sorte d’explosion sanguine, et une Inu apparut... Qui se cogna la tête contre le mur. Mélinda eut un petit rictus en voyant une onde de douleur traverser la pauvre petite Inu, qui se frotta alors la tête. Shii aurait trouvé ça affreusement craquant. Mélinda la laissa se placer à côté de sa sœur... Ou compagne ? Mélinda ne pouvait pas encore le déterminer. L’Inu se plaça en retrait, tandis que la neko dévisageait de manière soupçonneuse Mélinda. La vampire savait qu’elles avaient peur, et, bien qu’elle les trouvait un peu effrontées, à venir ainsi dans les maisons des gens, et à se plaindre de se faire surprendre, elle choisit la voie de la diplomatie.

Les deux Terranides étaient toutes nues, délicieusement attirantes, et la timidité de l’Inu donnait envie à Mélinda de la baiser contre le mur. Bien que Mélinda ressemble à une jeune adolescente, c’était un esprit redoutable, affuté, qui se cachait sous ses belles formes. Elle se mordilla brièvement les lèvres, réfléchissant silencieusement, puis les regarda.

« Au moins, vous pouvez me comprendre... Si tu as mal à ta tête, j’ai une pharmacie... »

La vampire les observa à nouveau. Étaient-elles muettes ? Elle penchait plutôt pour la peur, qui les empêchait de parler, mais c’était aussi une hypothèse possible. Elle restait éloignée d’elles, car Mélinda savait que, si elle s’avançait, les deux femmes risquaient de paniquer, d’y voir une sorte d’agression, et de se rétracter davantage.

« Hum... Dites-moi... Pourquoi croyez-vous que je vous voudrais du mal ? Vous êtes toutes les deux très mignonnes, et je vois bien que vous n’êtes pas dangereuses. Ne croyez pas que les vampires sont fondamentalement mauvais. Toutes celles à qui je prends du sang furent consentantes pour être ponctionnées. Si vous n’en avez pas envie, pas une goutte de votre précieux sang ne filera dans ma gorge. »

Elle avait le sentiment de se répéter, mais, face à de jeunes créatures effrayées, il valait mieux le faire.

« Allez, si vous voulez que je vous offre à manger, dites-moi vos noms... Vous avez bien des noms, non ? Je vous offrirais de la bonne viande bien saignante, et même des chambres moelleuses et chaudes, si vous ne savez pas où dormir. Après tout, entre créatures surnaturels dans un monde désespérément naturel, il faut bien se soutenir. »

Elle espérait arriver à les convaincre, mais Mélinda sentait bien que son affaire était plutôt mal engagée. Elles se méfiaient, et il lui fallait convaincre la neko. Elle avait le sentiment que, si elle arrivait à convaincre cette maigrelette, l’Inu suivrait sans se poser de questions. Dans ce genre de scénarios, il était toutefois toujours difficile de déterminer qui commandait : l’apparente soumise pouvait, dans le confort de l’intimité, imposer ses désirs à la dominante.

« Alors, mes petites... Vos noms ? »

Elle leur fit un léger sourire, comme pour les rassurer.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le dimanche 16 mars 2014, 21:06:44
Effectivement, le problème après cette transformation, c'était que les vêtements ne revenaient pas sur le corps comme par magie. On pouvait s'attendre à des Magicals Girls des années 80... alors qu'il n'y avait proposé que deux clochardes aux longues oreilles, et schizophrènes qui plus est. Triste monde que le nôtre, hein.
En tout cas, les deux concernées se trouvaient donc à poil (sans mauvais jeux de mots) devant la propriétaire du manoir, qui ne se gênait d'ailleurs pas pour reluquer un bon coup. Elles n'avaient heureusement pas beaucoup de pudeur, et se contentaient de se tenir là, en alerte au cas où débouleraient la cinglée de tout à l'heure ou d'autres demoiselles friandes de câlins.

Chako ne déclina même pas la proposition de Mélinda à propos de sa tête. Elle se cachait derrière sa compagne, même si celle ci était sensiblement moins grande qu'elle... le résultat était un peu ridicule, du coup. Anko avait ses bras croisés sur sa minuscule poitrine, écoutant la vampire décliner toutes les bonnes raisons qu'elle pouvait avoir pour éviter de leur faire du mal.
Ça ne prenait pas, pensait la chatonne. Pourquoi une telle déesse - qui devait sûrement être assez occupée comme ça pour vouloir s'encombrer de petites pestes dans leur genre - leur proposerait le gîte et le couvert, en échange de rien ? Même pas un travail, même pas une partie de jambes en l'air ? Il faut avouer que ça n'inspirait pas confiance.
Néanmoins, donner juste un nom n'était pas donner une arme redoutable à l'adversaire...

- ...Bon, moi c'est Anko, finit par lâcher du bout des lèvres la neko. J'espère que vous allez pas utiliser ça pour faire un rituel bizarre, genre pour nous voler notre âme ou un truc dans le genre...

Chako regarda sa copine avec des yeux ronds. Non seulement parce qu'elle était effrayée par l'idée qu'on lui prenne son âme, mais aussi parce Anko avait vouvoyé Mélinda. De manière générale, la chatte ne vouvoyait jamais personne. Il faut croire que Mélinda inspirait une certaine autorité qui ne lui était pas passé sous la truffe.

- Heu, et moi c'est Chako... souffla la craintive une fois le choc passé. Et ne nous volez pas notre âme, s'il vous plaît...
- Chako, je déconnais. Elle ne nous ferais jamais ça. On est trop adorables pour ça. Pas vrai ?

La brune jaugeait la vampire de haut en bas, comme si elle la mettait au défi de faire une chose pareille. Même en situation d'infériorité, il fallait qu'elle provoque et la ramène...

- Sinon, vous nous aviez promis quelque chose, je crois, ajouta-elle d'un ton désinvolte.

Bien sûr, la bouffe, c'était ce qui faisait tourner le monde de ces deux compères affamés. L'estomac gargouillant de la blonde quelques secondes plus tard en faisait un excellent témoignage.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le mardi 18 mars 2014, 01:11:19
Les choses tendaient à se préciser. L’Inu se blottissait craintivement derrière sa camarade, ce qui, au vu de leur gabarit assez différent, était un peu ridicule. Comme quoi... Mélinda avait initialement pensé que ce serait elle, l’Inu, qui mènerait ce petit duo, mais il semblerait que ce soit la neko qui soit moins timorée. Mélinda le voyait dans son regard : elle était déterminée, et essayait de lui montrer qu’on ne transigerait pas avec elle. La vampire trouvait ça amusant, qu’une Terranide essaie de se comparer à elle. Fort heureusement, les deux Terranides la vouvoyaient, comme si elles savaient qu’elles ne s’adressaient pas à une égale, mais à une créature qui leur était supérieure... Et c’était bien le cas, pour Mélinda. N’était-elle pas une vampire, après tout ? Une race de seigneurs, de prédateurs, de dominateurs. Elles se présentèrent donc : Anko pour la neko, Chako pour l’Inu. Des noms qui se ressemblaient beaucoup. Mélinda allait devoir ne pas se tromper, mais, au moins, elles savaient parler. Elle vit Anko la dévisager, après qu’elle ait rappelé à Chako qu’il n’y avait aucun risque que Mélinda ne vole leurs âmes. Cette dernière ne dit rien, pas même un sourire, une indéchiffrable lueur dans les yeux. En réalité, elle était en train de se dire qu’il allait falloir qu’elle leur fasse l’amour, et réfléchissait sur la meilleure manière d’y parvenir.

Comme pour revenir un sujet qui semblait lui tenir à cœur, Anko rappela alors les engagements de la vampire :

« Sinon, vous nous aviez promis quelque chose, je crois. »

Mélinda sourit alors, lentement.

« C’est exact... Et je tiens ma parole, Anko. Et, pour te rassurer, Chako... Non, je ne volerai pas vos âmes. Non seulement je ne sais pas comment faire, mais, de toute manière, je ne vois pas ce que j’en ferais. »

La méfiance régnait, mais Mélinda aurait probablement été pareille à leurs places. La vie d’une Terranide n’était pas bien facile. Ils étaient des êtres inférieurs, et leur destinée était souvent d’être des esclaves. On pouvait trouver ça triste, mais le pire était sans doute que ce n’était pas Mélinda, sur ce point, qui allait les aider à changer de point de vue. Elle se voyait bien avoir deux esclaves capables de se transformer en petits animaux mignons. Il fallait juste les convaincre un peu, et les détendre. Un domaine dans lequel Mélinda avait un certain talent.

Elle poursuivit donc, en ayant bien conscience qu’il lui faudrait désamorcer ce regard de méfiance qu’elle voyait dans le regard d’Anko :

« Nous allons manger dans moins d’une demi-heure. Il y aura de la viande, de la volaille, et ce genre de choses. Vous avez sans doute du voir la table en venant. Cependant, il va falloir vous habiller, si vous voulez manger. »

Elle n’allait tout de même pas inviter deux femmes nues à sa table. Mélinda avait ses principes, et les observait lentement.

« Allez, suivez-moi. Si j’avais voulu vous tuer, je l’aurais fait depuis longtemps, vous ne croyez pas ? Pour l’heure, je veux juste vous offrir à manger. Tout ce que je veux, en retour, c’est votre compagnie. »

Dans le fond, elle n’avait pas tort. Elle voulait simplement leur compagnie. Rien de plus, rien de moins. Sauf que, pour elle, « compagnie » n’avait pas le sens usuel qu’on pouvait lui donner. Si les deux Terranides acceptaient de la suivre, elle avait pour but de les conduire dans une pièce abritant tout une garde-robe, où elles pourront ainsi se vêtir plus normalement. Le temps qu’elles choisissent leurs vêtements, les plats seraient prêts, et le manoir pourrait se féliciter d’héberger deux nouvelles pensionnaires.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le jeudi 24 avril 2014, 17:33:48
L'un des points communs qu'avaient les sauvages dans leur comportement habituel, c'était qu'ils développaient tous une certaine méfiance à l'égard de ceux qui en avaient plus qu'eux. Rien à craindre des égaux, qui de toutes façons n'avaient aucune raison d'être jaloux d'eux. Par contre, il était légitime de se demander pourquoi quelqu'un qui avait la possibilité d'avoir cent fois mieux qu'une bestiole dans les pattes s'intéressait de prés à celle-ci.
En général, ce n'était pas dénué de malice, et les deux terranides le savaient bien. Il serait difficile de les rendre moins méfiantes, trop habituées à se faire traiter comme des moins que rien.

Mais de toutes façons, Mélinda ne semblait pas leur laisser le choix, et leurs ventres grognaient dans l'atmosphère calme de la cuisine. Elles avaient soigneusement évité de passer par la salle à manger en venant, mais à voir l'ambiance du lieu, aucune des deux ne doutait que la table leur permettrait de manger pour trois jours entiers.
Chako en avait déjà l'eau à la bouche, rêvant depuis des mois de poissons frais et de rôtis juteux... Anko la rappela à l'ordre en chuchotant, alors qu'elles suivaient de loin Mélinda qui les emmenaient trouver de quoi s'habiller :

- Tu renifleras bien ton assiette, hein.
- ?
- Histoire de voir si personne n'y a mis une saloperie qui fait dormir ou un truc du genre...
- Tu crois que-
- Rien du tout. Mais avec ces tarés de bourges, on ne peut jamais savoir.

En disant cela, les deux jeunes femmes se rappelaient de tous les moments où des "bourges" avaient eu l'occasion de leur faire du mal - leurs anciens propriétaires n'avaient que rarement été tendres avec elles. Celle-ci n'échappait sûrement pas à la règle... cette vampire agissait de manière très étrange.

Les deux clochardes se rapprochèrent de leur hôte, que Anko questionna de sa voix traînante :

- Est-ce que vous êtes le genre de dame à garder trente-six chats chez elle, parce qu'elle est toute seule ? Non, parce que vous avouerez qu'inviter des cambrioleuses à votre table, c'est bizarre, quand m-
- Oooh ! ♥

La question fut noyée par les acclamations de Chako, lorsque le trio pénétra dans la pièce où les attendait une ribambelle de robes, de costumes, de chapeaux et d'autres vêtements que l'on ne trouvait qu'entre les mains de riches personnes. Les couleurs des étoffes étaient toutes mélangées, formant un arc-en-ciel de tissus différents sous les yeux ébahis des deux nouvelles venues. La blonde bondit au cœur de la pièce pour trouver de quoi s'habiller, suivie par sa compère qui était un peu plus calme mais ne pouvait s'empêcher d'être impressionnée par autant de choix.
En très peu de temps, Chako s'était parée d'une robe Empire d'un rose pâle, et Anko avait dégotté un costume en queue-de-pie gris qui s’accommodait très bien avec son attitude "garçonne". Il était amusant de constater qu'à présent, avec ces habits, il n'y avait même plus besoin d'étudier leurs caractères respectif pour savoir qui faisait l'homme et qui faisait la femme !
Il fallait avouer que ça leur changeait des haillons coutumiers qui recouvraient leurs corps, et elles furent vite prêtes, peu habituées à se faire attendre comme des princesses.

Au moins, si jamais elles devaient mourir, ça serait avec style...
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le samedi 26 avril 2014, 02:46:27
[HRP. – Si les images que j’ai choisi pour les vêtements de tes personnages ne correspondent pas à ce que tu imagines, n’hésite pas à me le dire par MP, afin que je les modifie ^^]



Mélinda se rapprochait de la salle comprenant tout un tas de vêtements, lorsqu’elle sentit le pas des deux Terranides se rapprocher du sien. Anko, la neko, celle qui n’hésitait pas à la haranguer et à dire ce qu’elle pense, se rapprocha alors de Mélinda, et commença à lui poser une question, amenant cette dernière à légèrement tourner la tête :

« Est-ce que vous êtes le genre de dame à garder trente-six chats chez elle, parce qu'elle est toute seule ? Non, parce que vous avouerez qu'inviter des cambrioleuses à votre table, c'est bizarre, quand m- »

La fin de la phrase d’Anko fut noyée dans l’exclamation de surprise que Chako poussa en voyant, par la porte entrouverte, les vêtements offerts. Mélinda laissa cette question en suspens. Chako bondissait dans la petite pièce, filant entre les robes et les vêtements, et même Anko était impressionnée. Silencieuse, Mélinda se contentait de les observer, un sourire ravi sur les lèvres. Elle ferma doucement la porte derrière elle, et resta les mains jointes dans le dos, en les laissant voir tout ça. Elle savait comment appâter ces petites créatures. Les vêtements présents ici étaient très onéreux, et en porter était donc le signe qu’on était quelqu’un d’importance. C’était une manière comme une autre de les appâter, et Mélinda constata que ça fonctionnait à merveille. Même cette neko, avec ses questions acerbes teintées d’un cynisme galopant, semblait être en train de s’amadouer.

*Vous, vous finirez dans mon lit, mes toutes belles, voilà qui ne pose désormais plus aucun problème...*

Les relations incestueuses, c’était un fantasme de Mélinda. Elle adorait amener des jumelles à coucher ensemble, et était donc ravie quand ses esclaves accouchaient ainsi de jumeaux. Elle sentait qu’il y avait quelque chose de fort entre Anko et Chako. Les deux filles pouvaient simplement être des copines d’enfance, mais Mélinda préférait se dire qu’elles étaient sœurs... Ou demi-sœurs, puisqu’elles appartenaient à deux espèces différentes. Quoi qu’il en soit, ça ne changeait rien au fait qu’elle les voulait dans son lit. Toutes les deux. Ça, ce n’était pas négociable. Et, lentement, elle sentait que ça allait se faire. Elle les imaginait déjà miauler, ronronner, et aboyer de plaisir... Ce n’était même pas leur valeur mercantile qui l’intéressait, pour l’heure, mais simplement l’idée de coucher avec de nouvelles personnes. Mélinda était ainsi : la nouveauté l’excitait, l’attirait comme une puce.

Anko et Chako finirent par trouver des tenues à leur convenance : Chako se drapa dans une belle robe rose pâle (http://img109.xooimage.com/files/5/0/f/tenue_chako-4543f8e.jpg), tandis qu’Anko choisit un élégant costume en queue de pie (http://img101.xooimage.com/files/2/9/8/tenue_anko-4543f79.jpg), qui lui allait plutôt bien. Elles délaissèrent leurs haillons, que Mélinda récupéra en s’accroupissant, les nouant en boule. Elles ne mirent que quelques minutes à se préparer, et Mélinda sourit délicatement en les voyant.

« Et bien, vous voilà toutes belles, mes chéries... Ça ne vous fait rien si je brûle vos haillons ? De belles perles comme vous méritent bien des vêtements à leur hauteur... »

Mélinda les invita alors à sortir, et jeta les vêtements dans la plus proche poubelle qui soit. Chako était superbe dans sa longue robe, et Anko avait un petit air autoritaire qui allait à merveille dans ce costume. Mélinda posa alors une main sur son épaule, comme pour la retenir, et attendit que leurs regards se croisent.

« Pour répondre à ta question, Anko, ce ne sont pas des chats que je garde chez moi... Disons que j’aime être entourée de belles femmes, et que la misère me révolte. Je vous offre l’hospitalité, et il n’y a pas de piège. Si tu veux retrouver tes haillons, et manger du pain ranci dans une poubelle, tu peux le faire. Je t’offre une chambre, des repas chauds tous les jours, et autant de beaux vêtements comme ceux que tu as... Pense-y : de la viande rôtie, de la bonne viande rouge, chaude, saignante, juteuse, qui ne demande qu’à se faire couper... Tout ça, je te le donne. En retour, je n’exige que votre amour, et votre fidélité. Rien de plus, riend e moins. Voilà le marché, Anko... Pour toi et pour ta sœur, Chako. »

Elle espérait également savoir, par ce biais, si Anko et Chako étaient effectivement sœurs. Si c’était le cas, ça n’en serait que plus excitant encore... Comme si Mélinda avait tiré le jackpot.

En attendant, l’odeur qui remontait des cuisines était de plus en plus délicieuse. Si Mélinda avait aussi choisi cette pièce, c’était parce qu’elle était proche des cuisines. Elle les appâtait par le ventre. Ayant entendu leurs estomacs gargouiller, elle savait que les deux femmes étaient affamées.

C’était l’irrésistible appel du ventre.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le jeudi 01 mai 2014, 23:31:24
La neko ratée regarda Mélinda emporter leurs anciennes affaires, non sans un petit pincement au cœur. Et un peu de crainte, aussi. Si elles voulaient s'échapper plus tard, ça serait difficile de passer inaperçu dans de tels accoutrements... mais après tout, s'enfuir à poil était une option envisageable.

En attendant, la brune se fit sortir de ses réflexions par son amie qui faisait voleter joyeusement sa robe. Chako adorait les belles toilettes, ce n'était pas nouveau. Elle avait toujours été plus tournée vers les "choses de filles" que sa camarade. Celle-ci la taquina, la poussant du coude, ce qui montrait sa bonne humeur à elle aussi.

« Chochotte, va... »

La chienne gloussa pour toute réponse, ses mains fines rassemblées devant son visage d'ange.
Entre-temps, la vampire était revenue, et s'autorisa un petit contact avec la dominante du duo, qui ne la repoussa pas. Elle était plus calme qu'auparavant, et ne voulait pas s'énerver au cas où les choses tournent mal.

« Pour répondre à ta question, Anko, ce ne sont pas des chats que je garde chez moi... Disons que j’aime être entourée de belles femmes, et que la misère me révolte. Je vous offre l’hospitalité, et il n’y a pas de piège. Si tu veux retrouver tes haillons, et manger du pain ranci dans une poubelle, tu peux le faire. Je t’offre une chambre, des repas chauds tous les jours, et autant de beaux vêtements comme ceux que tu as... Pense-y : de la viande rôtie, de la bonne viande rouge, chaude, saignante, juteuse, qui ne demande qu’à se faire couper... Tout ça, je te le donne. En retour, je n’exige que votre amour, et votre fidélité. Rien de plus, riend e moins. Voilà le marché, Anko... Pour toi et pour ta sœur, Chako. »

L'offre était alléchante, en tout sens et en tout points. Ça n'était pas Chako qui allait dire le contraire : elle tenait moins bien le choc contre l'appétit que son amante, qui était pourtant d'une constitution plus fragile qu'elle... mais le mental jouait beaucoup dans toutes ces choses-là.
Si elle avait été seule, la blonde aurait probablement donné son accord. Là, tout de suite. Mais Anko considérait la part sombre d'un tel marché, et n'hésita pas à en faire part à Mélinda :

« -Premièrement, ça n'est pas ma sœur, précisa-elle, un index griffu levé. Deuxièmement, je crois que, comme tous les bourges qui vivent sur ces terres, vous sous-estimez vraiment l'intelligence des pauvres...

Anko dégagea son épaule de l'emprise amicale de Mélinda, sans être vive, juste en secouant doucement. Elle s'éloigna d'un pas.

- C'est pas parce qu'on vit dans la rue qu'on est des abruties, vous savez. Moi aussi, je sais négocier, ajouta-elle, un sourire aux lèvres. Alors...

Chako considérait son amie, ne comprenant pas grand-chose au deal.

- Rajoutez la promenade dans votre petite liste, demanda la brune, et laissez-nous un peu de temps pour nous décider. Mettons... deux, trois jours ? Après, nous aviserons. Vous nous ferez signer un contrat s'il y a... parce que, bizarrement, on sait écrire. Ah, et il va falloir nous certifier que vous ne nous toucherez pas.

Sansplus d'explications, la brune fit un rapide croche-pied à sa copine qui, dans un jappement de surprise, s'étala sur le sol. Les pieds dans la robe, elle n'eut pas le temps de se relever que Anko lui saisissait une cheville, et montrait à Mélinda une impressionnante ecchymose, au moins de la taille d'un poing d'homme, qui ornait l'intérieur de la cuisse blanche. La marque datait de quelques jours, quand elles avaient subi une agression sur la place du marché, en essayant de voler une miche de pain.

- J'ai la même dans le dos, précisa la chatte, impassible. Et je ne veux plus voir ça. Ni sur moi, ni sur elle. C'est compris ?

Les derniers mots furent prononcés dans un feulement.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le samedi 03 mai 2014, 01:53:24
Il aurait été peu probable qu’elles soient sœurs, certes, mais Mélinda se sentit légèrement attristée en voyant son fantasme s’envoler en fumée... Bah, elle n’aurait qu’à faire comme si, après tout ! Les deux Terranides étaient proches, et c’était amplement suffisant. Si Chako semblait ravie d’être ici, et de porter sa robe, Anko, elle, avait toujours des réserves à formuler, et, se prenant pour une variante féminine du Schtroumpf à Lunettes, elle brandissait son doigt devant Mélinda, en exposant ses conditions. Mélinda les dénombra progressivement, en la laissant se dégager : pouvoir sortir, ce qui était jouable, avoir un délai de réflexion, ce qui ne posait pas vraiment de problèmes, puisque, concrètement, cela reviendrait à avoir ces deux perles ici, éventuellement signer un contrat, ce qu’il n’y aurait pas, Mélinda ayant déjà trop de papiers comme ça, et... Tout en lui affirmant qu’elles savaient lire et écrire, ce qui soupçonnait une certaine éducation, et probablement la présence antérieure de maîtres, Anko proposa sa dernière condition, qui fit tiquer Mélinda :

« Ah, et il va falloir nous certifier que vous ne nous toucherez pas. »

Ne pas les toucher ? Sur le coup, Mélinda crut à une simple allusion sexuelle. La neko faucha ensuite Chako, et Mélinda, qui allait intervenir en pensant qu’elles allaient se battre, vit ensuite une belle ecchymose déformant la jambe de Chako. Anko lui indiqua ensuite en avoir une sur le dos, et comprit alors de quoi les deux Terranides voulaient parler... Maintenant qu’elle voyait ces blessures, c’était évident. Elles parlaient de maltraitance physique.

Anko regarda alors Mélinda, et tint à préciser ce que Mélinda avait vu :

« J'ai la même dans le dos, et je ne veux plus voir ça. Ni sur moi, ni sur elle. C'est compris ? »

Mélinda ne dit rien, et se pencha vers Chako, qui était toujours étalée sur le sol. Elle prit alors sa tête entre ses mains, et se mit à câliner l’une de ses joues, ses ongles glissant le long de son visage, attrapant quelques mèches de cheveux, frottant tendrement sa peau douce.

« Mes pauvres petites... »

Mélinda continua à la caresser encore un peu, et reporta ensuite son attention sur Anko, qui attendait une réponse. La vampire hocha alors lentement la tête, de haut en bas. Elle les comprenait, et conserva la tête de Chako entre ses mains, cette dernière oscillant à hauteur de ses seins.

« Crois bien que je vous comprends, mes petites... Mon père me battait, et il n’y allait pas de main morte. Il me violait, aussi, et m’enfermait dans une cellule qui devait à peine faire dix mètres carrés, en portant des haillons, et en devant faire mes besoins dans un seau, en dormant à même le sol. »

La vampire ne disait que la pure et stricte vérité. Question souffrance, elle était également plutôt bien rôdée, et c’est ce qui l’incita à poursuivre, tout en libérant la tête de Chako, et en continuant à fixer Anko.

« La vie est injuste, elle l’a toujours été, et elle le sera toujours... Voilà pourquoi je me méfie de la liberté, mes chéries... Que signifie être libre, si c’est pour avoir faim, et pour vous faire battre ? Oui, je vous offrirais des promenades si vous le souhaitez, mais je vous protègerai aussi... Contre tous ceux qui voudraient vous faire du mal, car je protège les gens auxquels je tiens... Et, même si vous ne me faites pas confiance, ce que je conçois bien, vu qu’on a du abuser de vous, sachez que je suis sincère dans ma démarche... »

Elle tendit à nouveau sa main vers la neko, et caressa sa joue, avant de parler d’une voix assurée :

« Je peux t’assurer que, avec moi, personne ne vous battra plus jamais, que ce soit toi, ou ton amie. »

Pour ce qui était de les toucher, en revanche, Mélinda ne pouvait rien promettre.

Car elle avait quand même deux beaux petits lots sous les yeux.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le samedi 03 mai 2014, 22:25:10
Chako ne bougeait pas, docile comme un petit chien. Qu'elle était depuis toujours, d'ailleurs, même si elle croyait être une chatte. Elle écoutait sa compagne négocier la non-violence, faire en sorte que personne ne les batte, et rien que pour ça, la blonde lui pardonnait cent fois de l'avoir mise si violemment à terre : elle avait toujours désiré la concrétisation d'une certaine paix d'esprit, être certaine que personne ne s'amuserait à lui faire mal, la frapper ou lui lancer des choses à la figure, ou même lui insérer des trucs douloureux dans le corps... son côté masochiste n'empêchait pas son cœur de saigner, quand toutes ces violences étaient non-consentantes.
Mélinda pouvait sentir des larmes, sous les doigts caressant la figure de la chienne. Celle-ci ne pouvait pas s'empêcher de pleurer, se remémorant les évènements qui avaient causé ce bleu énorme... le plus ironique, c'était qu'elle l'avait récolté parce qu'elle était trop fière pour pleurer devant celui qui l'avait frappé. Les hommes aimaient bien la voir pleurer.

Le contact physique était agréable, rassurant, chaleureux. Il faisait du bien à la inu qui se releva et enserra la jambe de son amie, tout en écoutant Mélinda parler de son passé.
Les deux camarades ouvrirent de grands yeux en apprenant les bribes sombres de celui-ci. On avait toujours tendance à croire que les personnes haut placés ne connaissaient de la vie que son appréciation subtile, et que c'était pour cette raison qu'ils n'avaient aucun mal à faire souffrir autant ceux qui n'avaient pas autant de chance.

Loupé, pour le coup. Mélinda avait, à une période de sa vie, était aussi pathétique que ne pouvait l'être les filles, lorsqu'elles rampaient dans la rue, fouillant les poubelles pour un peu de pain.

« La vie est injuste, elle l’a toujours été, et elle le sera toujours... Voilà pourquoi je me méfie de la liberté, mes chéries... Que signifie être libre, si c’est pour avoir faim, et pour vous faire battre ? Oui, je vous offrirais des promenades si vous le souhaitez, mais je vous protègerai aussi... Contre tous ceux qui voudraient vous faire du mal, car je protège les gens auxquels je tiens... Et, même si vous ne me faites pas confiance, ce que je conçois bien, vu qu’on a du abuser de vous, sachez que je suis sincère dans ma démarche... »

« - Je ne vous crois pas, murmura tristement Chako.

Ces paroles avaient beau avoir du sens, la jeune chienne n'arrivait pas à se faire à l'idée que quelqu'un ne puisse plus jamais lever la main sur elle. Anko non plus, apparemment, puisqu'elle renchérit de façon plus directe :

- Moins de paroles, plus d'actions. Si vous nous prouvez ce que vous dites, on restera. Mais, en attendant... j'vous crois pas non plus. »

Croire qu'une bourge ne voudrait les protéger que par simple altruisme ? Quelle folie ! Dans ce monde, tout le monde voulait quelque chose. Surtout ceux qui, comme les bourgeois, en avaient déjà trop à disposition.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le lundi 05 mai 2014, 01:31:45
« Je ne vous crois pas,
 -  Moins de paroles, plus d'actions. Si vous nous prouvez ce que vous dites, on restera. Mais, en attendant... J'vous crois pas non plus. »

Les deux filles tranchèrent ainsi, et Mélinda esquissa un léger sourire. Elle n’était pas surprise. On avait déjà du les trahir bien des fois, et elle ne pensait pas que de simples paroles suffiraient à convaincre les jeunes Terranides de ses bonnes intentions. Elle aurait été étonnée que ce soit le contraire, en réalité. Libérant la joue de Chako, la vampire se releva alors, époussetant un peu sa robe, et tendit sa main vers l’Inu, afin de l’aider à se relever.

« De mon côté, Anko, je veux que tu me promettes une chose... Je ne veux plus te voir porter la main sur ton amie à partir de maintenant... Car je trouve qu’il est un peu gonflé, de ta part, de dire être contre la violence, tout en n’hésitant pas à battre ton amie. »

C’était même très ironique, et Mélinda était suffisamment maligne pour l’avoir relevé. Elle s’adressa ensuite aux deux femmes.

« Je vous propose d’aller manger, et, ensuite, je vous montrerais votre chambre... Ou vos chambres, si vous voulez dormir dans des chambres séparées, mais je pense que vous aurez envie de rester ensemble... Allez, suivez-moi. »

Mélinda s’avança le long du couloir, laissant le temps à Anko et à Chako de la suivre, puis elle s’avança lentement, descendant d’élégants escaliers pour arriver dans la salle principale.

C’était une grande pièce, qui faisait presque penser à la salle à manger d’un château, tant elle était immense. Sur la gauche, on pouvait voir d’immenses fenêtres avec des rideaux, ainsi que des protes vitrées menant à la cour intérieure du manoir, où il y avait une belle piscine. La pièce se composait d’une longue table centrale avec de la nappe blanche, et on avait dressé les couverts. Il y avait des filles un peu partout, dans les coins, ou déjà assises, d’autres arrivant rapidement. Certaines avaient encore leurs uniformes scolaires, d’autres des vêtements plus normaux... D’autres moins normaux. On dénombrait surtout des lycéennes, mais il y avait aussi quelques femmes adultes.

Les oreilles de Mélinda furent attirées par une conversation sur sa gauche, entre le couple de terreurs habituelles : Clara et Shii (http://img69.xooimage.com/files/c/0/0/student-3--322abee.jpg).

« Mais merde, Shii, je te dis que c’est pas moi qui t’ait envoyé ces deux animaux ! J’ai horreur des chiens, ça fout plein de poils !
 -  Mais ils m’ont mordu ! Un beau petit chiot tout mignon comme ça, et une chatte trop kawaii ! Si c’est pas toi, alors c’est qui me les as envoyé, hein ? »

Mélinda tourna sa tête vers Anko et Chako, une mine soupçonneuse sur le regard, et un sourire amusé éclaira ses lèvres.

« Pour des adeptes de la non-violence, vous frappez fort, les filles. »

Un petit commentaire sarcastique, avec un sourire amusé sur les lèvres.

« Vous ramenez de nouvelles pensionnaires, maîtresse ? demanda alors une voix à côté d’elle. Elles sont choupis, ces Terranides ! »

La voix émanait d’une femme qui s’appelait Niriko (http://img103.xooimage.com/files/d/6/5/niriko-45741ce.jpg), et qui aimait bien la piscine. Elle était inscrite à un club de natation en ville, et, comme on pouvait le voir, elle était encore dans sa swimsuit noire et moulante, encore trempée. Elle aimait bien s’habiller avec, et, comme elle savait que ça moulait son cul, chose que Mélinda aimait bien voir, elle ne se privait pas pour le faire. Elle buvait une cannette de Coca en observant Anko et Chako.

« Je te présente Anko et Chako, Niriko. Ne les effraie pas, elles sont très peureuses, et pensent que je leur veux du mal. »

Niriko écarquilla les yeux, et un petit sifflement circonspect s’échappa de ses lèvres.

« Ah... Ben, laissez-moi vous souhaiter la bienv’nue ici, Mesdames ! J’espère que vous vous plairez, et tout et tout ! »

Elle alla jusqu’à leur faire une petite révérence, suivi d’un sourire se voulant chaleureux.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le mercredi 07 mai 2014, 21:14:27
Les deux terranides étaient décidés à ne pas se faire avoir, désormais. Combien de fois on leur avait promis monts et merveilles, en échange de quelques "menus services"... et qu'elle s'étaient largement, largement faites avoir sur la marchandise ! Si même Chako n'arrivait pas à faire confiance à la vampire - elle qui d'habitude aurait pu faire confiance à un fauve qui allait la découper en morceaux - c'est que la situation n'était pas en faveur de la belle maîtresse de maison.
Pourtant, celle-ci semblait rester confiante, aidant la inu à se lever. Celle-ci accepta la main tendue, et alla se replacer prés de sa compagne.

« De mon côté, Anko, je veux que tu me promettes une chose... Je ne veux plus te voir porter la main sur ton amie à partir de maintenant... Car je trouve qu’il est un peu gonflé, de ta part, de dire être contre la violence, tout en n’hésitant pas à battre ton amie. »

Telles étaient donc les réflexions de Mélinda. Il faut dire que, sur le coup, Anko ne savait trop quoi dire. S'aurait été un peu gênant d'expliquer les origines de son comportement via Chako en public...

- Heu, c'est placer les choses hors-contexte, là, bafouilla-elle tout de même.

Ses joues rougissaient sous la pression, ne sachant comment tout expliquer. Elle aurait voulu faire comprendre à Mélinda que la petite chienne avait des tendances masochistes et appréciait souvent une bonne fessée... mais les fessées n'étaient pas données que dans un contexte sexuel, et c'est vrai que souvent, la chienne se prenait des baffes, des griffures, des morsures, et c'était aujourd'hui que la neko réalisait que son amie avait peut-être développé son masochisme pour compenser. Elle en aurait été capable, volontaire pour toujours aimer son amie, coûte que coûte.

- ...J'essaierais de faire un effort, finit par marmonner la brune du bout des lèvres.

C'était comme demander à une gazelle de ne pas courir devant le lion. De vieilles habitudes à perdre.

De toutes façons, il était temps de bouger un peu, et Mélinda les invita à les suivre pour aller prendre un bon repas.
La salle à manger était tellement grande ! Elle aurait pu contenir trois maisons... les deux clochardes en aurait eu le tournis. Des filles couraient, gazouillaient, sautillaient comme autant de petits troupeaux.

- Mais c'est quoi toutes ces filles, bordel ? chuchota Anko, n'en revenant pas.
- Oh, c'est peut-être comme chez les gens qui gardent tous ces animaux, tu sais ? On y était allés, une fois...
- Oui, et on avait failli se faire faire piquer, aussi... hé, regarde un peu !


D'un coup de coude, la brune indiqua à son amie un point dans la salle : il y avait la fille qu'elles avaient mordu un peu plus tôt dans la journée ! Entendant la conversation qu'elle tenait avec une "amie", les deux terreurs ne purent s'empêcher de glousser, retenant leur souffle pour éviter de rire trop fort.
Mélinda semblait avoir compris aussi, ayant entendu une partie de la conversation des deux lycéennes.

- Pour des adeptes de la non-violence, vous frappez fort, les filles.
- Oooh, on devrait peut-être aller s'excuser, non ? proposa Chako, les joues rouges à force de se retenir de rire.
- Mphf, t'iras toute seule.

Une nouvelle fille finit alors par se glisser prés d'elle, complimentant et saluant les deux terranides qui répondirent respectivement par un sourire et un hochement de tête - et il était facile de discerner qui avait réagi comment.

- On espère ne pas trop déranger... ajouta la inu, l'air désolé mais toujours souriante. Hein, Anko ?
- Ouais... espérons que vous tolèrerez les pouilleuses que nous sommes.

Elle était plus occupée à contempler les coutures du maillot de bain. Ce n'était pas comme si elle aimait beaucoup l'eau, mais il fallait avouer que ce vêtement marquait bien là où il fallait.

- On sait même pas manger avec des couverts, en fait, ajouta-elle, arrêtant sa contemplation.

Ce qui n'était pas totalement faux. Ce n'était pas comme si elle allait s'amuser à dépenser de l'argent pour des fourchettes.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 09 mai 2014, 01:57:04
Visiblement, les déboires de Shii semblaient être liés à ces deux petites pestes. Mélinda décida de ne pas en tenir compte pour l’heure. Shii ne tarderait pas à se calmer, surtout qu’elle commençait à fatiguer Clara, une femme qui n’aimait pas spécialement qu’on lui prenne le chou pendant des heures.

« Ouais... Espérons que vous tolèrerez les pouilleuses que nous sommes. » commenta alors Anko, tout en lorgnant sur le maillot de Niriko.

Le geste n’échappa nullement à Mélinda, qui retint un léger sourire, bras croisés. Niriko haussa les épaules, et regarda sa Maîtresse, craintive. Des « pouilleuses » ? Qu’est-ce que ça voulait dire, exactement ? Elle allait répliquer pour les rassurer, mais Anko poursuivit, en indiquant que les deux Terranides ne savaient même pas se servir de couverts. Ceci risquait effectivement de poser problème, mais ce n’était pas la première fois que Mélinda tombait sur des Terranides incapables de se servir de couteaux ou de fourchettes. C’était un truc bête, mais l’utilisation de ces ustensiles était très intuitive. Si on n’avait pas appris à le faire pendant la jeunesse, on avait du mal à coordonner le couteau et la fourchette, ce qui était encore plus vrai quand on avait de longues griffes. Il était bien plus tentant d’utiliser ses griffes pour attraper un morceau de viande rouge qu’un couteau fatigant. Mélinda allait devoir les former là-dessus aussi...

Niriko, elle, ne savait plus quoi dire, commençant à comprendre que les deux femmes, malgré leurs beaux vêtements, devaient probablement venir droit de la rue, et n’avoir eu aucune réelle intention... Néanmoins, puisqu’elles parlaient la langue, c’est qu’on avait quand même du leur apprendre quelques trucs, non ? C’était d’autant plus probable qu’elles acceptaient sans problème le fait de porter des vêtements. Anko détaillait la scène avec une sorte de méfiance retenue, comme si elle s’attendait à ce qu’on lui saute dessus, alors que Chako semblait avant tout surprise, et non méfiante. Un joli duo, indéniablement. Les deux femmes se complétaient bien, surtout pour faire tourner ses esclaves en bourrique.

*Quelque chose me dit que je n’ai pas fini d’entendre parler de ces deux-là...*

Le meilleur restait encore à venir, et Mélinda ne tarda pas à leur répondre :

« On vous apprendra, mes belles ! Allez, hop, il est temps de manger ! »

Mélinda s’avança, et plusieurs des filles présentes dans la pièce n’hésitèrent pas à la saluer, la gratifiant d’un ‘‘Maîtresse’’qui, si les deux Terranides étaient attentives, pourraient leur en dire un peu plus sur le genre de relations unissant la vampire aux créatures présentes. Elles étaient toutes belles, car toutes avaient pour fonction principale de devenir des prostituées de luxe. Mélinda gérait un harem, après tout. Elle s’assit tranquillement, et le silence ne tarda pas à s’instaurer dans la pièce, tandis que les autres filles s’installaient progressivement. Mélinda avait réservé à Anko et Chako deux places juste à côté d’elle, Mélinda étant assise en bout de table.

Elle laissa planer quelques minutes avant de se relever, s’éclaircit la gorge, et se mit à parler :

« Mesdames, je suis enchantée de vous présenter deux nouvelles pensionnaires : Anko et Chako ! »

Dans un élan très scolaire, les femmes s’exclamèrent alors :

« BOOOOOOOOOOOOONNNNNJOOOOOOUUUUUUUURRRR, AAAAAAAAANNKOOOOOOOO EEEEEEEEETTT CHAAAAAAAAAAAKOOOOOOOOOOO !! »

Tout cela faisait très scolaire, mais Mélinda tenait à développer le sens de la camaraderie au sein de son petit groupe. Son harem comprenait plus d’une centaine de femmes, et il était donc nécessaire de faire des choses assez banales, assez enfantines. La vampire laissa planer quelques secondes après cette acclamation pour reprendre :

« Ces jeunes femmes sont assez nerveuses à notre égard, Mesdames, et pensent que nous pourrions leur vouloir du mal. Je compte donc sur vous pour leur montrer que cette maison est un havre de paix et de joyeuseté, et non une belle prison aux barreaux dorés. »

Les filles ne dirent rien, observant silencieusement les deux femmes. Entre-temps, on commençait à amener les plats, en commençant par des paniers comprenant des petits pains chauds.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le lundi 26 mai 2014, 17:42:27
Il n'y avait que des beautés, par ici. Lavées, parfumées, habillées avec des toilettes qui devait bien coûter toutes ensembles le même prix qu'une maison... tout ce luxe mettait les deux animales un peu mal à l'aise, mais il fallait bien admettre que c'était facile de s'habituer à ce genre de vie. Si l'on ne les tenait pas trop en laisse - particulièrement cette chatte folle de Anko - les deux terranides se trouveraient très bien ici.

Personne ne les avait encore informés du futur métier destinés pour toutes ces poupées, mais les tenues affriolantes et les attitudes de certaines d'entre elle mettait la puce à l'oreille de Chako. Pourtant pas la plus perspicace, elle était moins déconcentrée que sa perverse de compagne et se demandait donc quelle était la nature de cet endroit, et pourquoi Mélinda se faisait appeler "Maîtresse" par toutes ces demoiselles. Son caractère timide l'empêchait de poser directement la question à la vampire... en plus de la peur de se faire mordiller le cou. Elle n'avait pas trop envie de devenir une créature de la nuit.

Mélinda, d'ailleurs, les pressa à s'installer prés d'elle sur l'épaisse et longue table à manger, les rassurant au sujet des couverts en leur disant qu'on allait leur apprendre. Les deux sauvages se sentaient presque comme des petites filles, surtout lorsque toute la table leur lança un allègre bienvenue, comme autant d'écolières saluant une nouvelle élève. Elles se tassèrent toutes les deux sur leurs chaises, se faisant les plus petites possibles, les joues rouges comme des pommes, agitant les mains pour toute réponse. La maîtresse de maison continua sur sa lancée :

« Ces jeunes femmes sont assez nerveuses à notre égard, Mesdames, et pensent que nous pourrions leur vouloir du mal. Je compte donc sur vous pour leur montrer que cette maison est un havre de paix et de joyeuseté, et non une belle prison aux barreaux dorés. »

- Oh, heu, on n'a jamais insinuées que votre demeure est une prison ! Protesta Chako, soudain effrayée.

A vrai dire, comme d'habitude, elle se posait beaucoup trop de questions et avait peur qu'on lui fasse dire des choses qu'elle n'avait pas dite. Elle se tourna vers la masse de jeunes femmes qui les observaient en silence, un sourire plaqué sur son adorable frimousse.

- On a hâte de faire la connaissance de tout le monde ici, et on espère que vous nous pardonnerez nos, heu, nos manières un peu spéciales... pas vrai, Anko ?
- Hein ? marmonna la neko, qui avait déjà saisi une miche de pain à pleine main, l’œil brillant. Ah, ouais ! C'est clair... tiens, passe-moi l'eau.

Elle entreprit ensuite d'engloutir sa pitance d'une manière qui n'était pas très esthétique, il faut bien le dire. Heureusement, la plupart des filles s'étaient aussi servis et bavardaient entre elles comme autant d'enfants dans une cantine, et Chako soupira de soulagement en attrapant la carafe.

- Excusez-la, vraiment, dit-elle ensuite à Mélinda. La seule chose dans laquelle on a mangé ces jours-ci, c'était soit des cartons soit des poubelles...

Il faut dire que quand on n'avait pas de quoi se nourrir, les bonnes manières devenaient vite secondaires.

- Je vous remercie vraiment de nous accueillir à votre table, même si nous n'en sommes pas très dignes avec notre comportement de tout à l'heure...

pendant que la inu se répandait en excuses, Anko avait entreprit de faire de petites boulettes avec la mie de son pain et de les balancer discrètement... en direction de Shii, assise quelques chaises plus loin, et qui tournait la tête dans tous les sens, impuissante face à la malice de la brune. Chako, qui n'avait rien remarqué, rajouta quelque chose :

- Par contre, si je puis me permettre, sachez que Anko ne me bat pas... enfin, pas dans un mauvais sens, en tout cas... heu... c'est assez délicat à expliquer, mais en tout cas, elle n'a sûrement pas été la personne qui m'a fait le plus de mal dans mon entourage...

la blonde n'allait tout de même pas se mettre à expliquer ses tendances masochistes entre le fromage et le dessert... elle tentait juste de changer la vision de la vampire sur son amie, qu'elle imaginait négative. Rien que cela, prouvait l'attachement qu'elle avait envers ce chat de gouttière qui se prenait pour un chien de chasse.

- Je vous demande de ne pas la juger trop sévèrement, parce que c'est toujours elle qui a su nous sortir du pétrin, et... c'est une bonne personne, je vous le jure. Il ne faut juste pas trop l'embêter...

En arrière-plan, Anko s'amusait maintenant à jeter ses boulettes sur Clara, qui réagissait plus vivement que Shii, et arpentait du regard la pièce d'un œil soupçonneux.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 28 mai 2014, 02:17:16
Les deux Terranides rougirent comme des tomates quand toute l’assemblée les salua. C’était le genre de rituel idiot, mais qui faisait toujours son effet. Mélinda avait ses petits « trucs » comme ça, pour apaiser l’ambiance, et pour détendre l’atmosphère. Il était en effet important que ces deux Terranides se sentent bien sécurisées ici, et comprennent qu’elles n’étaient pas de trop. Anko se mit rapidement à sauter sur le pain, plus attirée par sa pitance que par l’idée se sociabiliser avec les autres, alors que Chako, elle, se fit bien plus proche, tenant à se rapprocher de Mélinda. Cette dernière lui sourit amicalement, tandis que la neko enfilait les morceaux de pain à la vitesse d’un cheval au galop.

« - Je vous remercie vraiment de nous accueillir à votre table, même si nous n'en sommes pas très dignes avec notre comportement de tout à l'heure... s’excusa Chako à un moment.
 -  Si vous n’en étiez pas dignes, vous ne seriez pas installées ici », répliqua rapidement Mélinda en lui ébouriffant brièvement les cheveux.

Il allait falloir les convaincre, les rassurer, les calmer, les câliner... Tout un petit programme que la vampire se passait dans sa tête. Elle voyait le capital beauté de ces deux jeunes filles, ainsi que leur seuil de perversion. Anko était clairement la dominante des deux, et, si Mélinda se risquerait à un peu de psychologie, elle dirait qu’Anko était la bad girl des deux, celle qui n’avait pas confiance envers les autres, là où Chako semblait avoir conservé une certaine candeur d’enfance. Autrement dit, Mélinda allait devoir convaincre Anko de sa bonne foi. Tandis que Chako lui parlait, Mélinda observait la neko, qui s’amusa à attaquer Shii en lui envoyant de petites boulettes de pain à l’aide des restes de son pain. Mélinda s’interrogea sur ce geste, se demandant pourquoi Anko faisait ça. Elle avait bien compris que Shii était tombée sur elles, et Mélinda en arriva rapidement à la conclusion qu’il devait s’agir, pour Anko, d’un moyen d’essayer de voir si Shii les repérerait.

À travers cette plaisanterie, Mélinda ressentait juste le besoin similaire des deux Terranides : ne plus être seules contre le monde, mais s’insérer dans un environnement où on ferait attention à elles, où on les traiterait comme des êtres intelligents, et où elles ne seraient plus battues et/ou humiliées.

« Par contre, si je puis me permettre, sachez que Anko ne me bat pas... enfin, pas dans un mauvais sens, en tout cas... heu... c'est assez délicat à expliquer, mais en tout cas, elle n'a sûrement pas été la personne qui m'a fait le plus de mal dans mon entourage... »

Oh... Voilà une information qui n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde ! Mélinda, qui était en train de boire un verre d’une texture très écarlate, tourna lentement la tête vers Chako, souriant légèrement. Elle, elle comprenait très bien. La battre, mais dans le sens sexuel du terme... Ça, c’était largement dans ses cordes. Qui sait, peut-être qu’elle pourrait battre Chako avec Anko ? Le sexe avait toujours été l’arme de prédilection de Mélinda. Sa cible préférée n’était pas l’adolescente pour rien. Elle les prenait à l’âge du lycée, quand ces jeunes gens étaient confrontés entre l’être adulte qu’ils allaient être et l’enfant qu’ils étaient, le sexe étant la frontière floue de cette ligne médiane entre deux périodes de la vie radicalement différentes. C’était une période de doute, d’opposition, une période où, paradoxalement, on se sentait invincible, alors qu’un adolescent était un individu ô combien malléable. Pour Mélinda, c’était la meilleure occasion où frapper. Tous ces jeunes humains en proie au doute, en perte de repères et de modèles, en perte de confiance envers le futur... Tous ces adolescents brimés par les générations âgées... Ils n’avaient besoin que d’une petite pousse pour se laisser aller, et pour tomber entre les délicieuses et sensuelles griffes de Mélinda Warren. Il en serait de même pour ces deux petites perles.

Tandis qu’Anko attaquait cette fois-ci Clara, Chako intervint à nouveau :

« Je vous demande de ne pas la juger trop sévèrement, parce que c'est toujours elle qui a su nous sortir du pétrin, et... c'est une bonne personne, je vous le jure. Il ne faut juste pas trop l'embêter... »

Elle sourit lentement, et tourna sa tête vers Chako.

« Ne pas trop l’embêter, hein ? Il me semble pourtant que c’est elle qui aime bien embêter les autres... »

Elle sourit à nouveau, et rajouta, rapidement :

« Et je ne la juge pas, Chako. Vous êtes toutes les deux les bienvenues ici. Je ne vous séparerais pas, et elle pourra continuer à veiller sur toi... Mais, tout à fait entre nous, je crois que tu devrais aussi veiller sur elle. »

Elle lui fit un léger clin d’œil, et attrapa ensuite un bout de mie. Alors qu’Anko visait à nouveau Clara, le bout atteignit sa joue. Il émanait de Mélinda, qui lui sourit.

« Vu ta rapidité à jouer avec la nourriture, Anko, j’en déduis que tu ne dois pas être si affamée que ça... »

Son ton se voulait plaisantin. Elle n’avait pas envie qu’Anko déclenche une gigantesque bataille de nourriture dans la pièce. Curieusement, plus il y avait de filles dans un même endroit, et plus on observait une certaine tendance à les voir régresser mentalement, pour finir par se comporter parfois comme de vraies gamines. C’était une curieuse expérience collective de groupe.

Qu’elle n’avait pas envie de voir se réitérer à nouveau.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le lundi 21 juillet 2014, 17:36:16
« Et je ne la juge pas, Chako. Vous êtes toutes les deux les bienvenues ici. Je ne vous séparerais pas, et elle pourra continuer à veiller sur toi... Mais, tout à fait entre nous, je crois que tu devrais aussi veiller sur elle. »
- Ha... pourquoi ? demanda Chako, la dernière partie de la phrase l'ayant intriguée.

Il était de source sûre qu'Anko était plus débrouillarde que sa trouillarde de camarade. Si il y en avait bien une qui aurait pu se débrouiller toute seule, c'était la neko. Mais pourtant, Mélinda lui conseillait de garder un œil sur elle ? La blonde espérait que rien ne serait fait contre son amie, même si celle-ci avait un sérieux besoin de recadrement, en fin de compte.

La preuve en images, d'ailleurs, alors qu'elle s'amusait à balancer de petites boulettes de pain sur Shii qui couinait d'un air apeuré. L'attaque qui arriva en plein dans sa tête la surprit, et elle se tourna vers la source de l'assaut d'un air agacé. Mélinda lui souriait gentiment, laissant échapper un petit commentaire concernant l'appétit de la brune qu'elle pensait feint. Celle-ci s'empressa de lui répondre avec un sourire carnassier :

- J'aime bien jouer avec ma nourriture avant de la manger. Normalement, ça serait plus le truc d'un matou comme Chako, mais bon...
- Anko, doucement, chuchota inutilement le "matou", redoutant une mauvaise réaction de la part de leur bienfaitrice.

Malgré les intentions toujours meilleures de celle-ci, elle ne parvenait pas à se détendre complètement. Les canines brillantes de Mélinda devaient probablement y être pour quelque chose.

Pour toute réponse, Anko se contenta de lancer sur son amie une épaisse boulette de pain, et le geste fut aperçue par Clara qui tournait la tête vers les nouvelles venues au même moment.

- Hé ! Mais c'est toi qui m'asticote depuis tout à l'heure avec tes projectiles, là ? demanda-elle d'un ton sec.
- Pff, allons donc... je sais me tenir à table, ma cocotte. T'es sur le mauvais coup, là, mentit Anko avec aplomb, en croisant ses bras derrière sa tête.

Presque convaincue, Clara observa d'un air soupçonneux la menteuse avant de se retourner pour prendre une carafe. Mais Anko, un sourire digne des plus grands méchants de dessin animé du monde sur le visage, s'empressa de profiter d'un moment d'inattention de Mélinda pour balancer cette fois-ci carrément une tranche qui atterrit sur l'oreille de sa victime.
Et visiblement, Clara n'avait pas un seuil de patience très élevée - quoiqu'on pouvait la comprendre face à de pareils énergumènes - car le contenu de la carafe qu'elle avait entre les doigts fut soudain propulsée en direction de la criminelle, qui eut un réflexe ma foi assez intelligent... utiliser Chako comme bouclier. Pur réflexe de sa part, car personne ne s'attendait à ça, et surtout pas Chako qui se prit heureusement ce qui n'était qu'un fond de carafe sur la tête, mais cependant assez pour la faire couiner.

Après tout, ce n'était pas frapper sa compagne que de l'utiliser comme bouclier, n'est-ce pas ?

Toujours est-il que quelqu'un qui connaissait bien Anko savait qu'il valait mieux laisser couler, au lieu de répondre à ses provocations. Pour elle, le fond de carafe était semblable au début du commandement d'une longue bataille de mies de pains, de serviettes froissées en boules et de tout ce qui aurait pu s'apparenter à un projectile assez petit pour être balancé dans les airs.
Ce que redoutait la Maîtresse de maison arriva donc, dés lors. Quelques secondes plus tard, un arc de cercle d'attaques s'était formé entre Clara et Anko, qui se lanceraient rageusement tout ce qui pouvait passer sous leurs mains. Le reste de la tablée s'était levée, un peu éloignée pour éviter de se prendre des coups. Et comme on aurait pu l'espérer, grâce à ce bon vieil effet de groupe, chacune émettaient des piaillements et des encouragements à l'égard de l'éventuelle gagnante.

Horrifiée par ce soudain évènement, Chako tentait d'attraper les mains de sa collègue, et lui piaillait de stopper tout ce remue-ménage, les pires scénarios se déroulant dans son petit cerveau atrophié par la terreur qu'on la transforme en rôti pour vampires déchaînés. Évidemment, ses supplications restaient sans réponse, noyés au milieu des piaillements qui remplissaient la pièce comme un mantra.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 23 juillet 2014, 01:43:15
La dernière bataille de nourriture remontait à... Longtemps. Il avait fallu que ces deux Terranides nerveuses débarquent pour que la situation dégénère rapidement au pugilat le plus complet. Anko continuait à provoquer Clara, et, contrairement à Shii, Clara n’était pas du genre à se laisser faire. Elle répliqua en balançant une carafe, et Anko utilisa Chako comme bouclier, avant de répliquer. Les autres filles hurlèrent, puis se joignirent également à la mêlée. Il ne fallait pas oublier que la plupart d’entre elles étaient des adolescentes. Quand on les mettait toutes ensemble, il fallait s’attendre à ce genre de choses. Même vivre dans un endroit où le sexe était omniprésent ne suffisait pas à lutter contre leurs instincts. Jalousie, rumeurs, sarcasmes, et même petits clans se formaient continuellement. Le manoir était rempli de filles, et ce genre de bagarre arrivait souvent en mangeant. Les mies de pain fusèrent dans tous les sens, sous les gloussements et les hurlements.

Mélinda ne dit rien, restant dans son coin, mains jointes sous son coude, et il fallut bien attendre une bonne demi-heure pour que les deux camps se gagnent, faute de munitions supplémentaires. La belle table était décorée de flaques d’eau dans lesquelles flottaient des mies de pains, et, peu à peu, comme si elels prenaient soudain conscience de leur bêtise, les jeunes adolescentes se tortillèrent sur place en fixant leurs pieds, face à une Maîtresse qui était restée silencieuse... Ainsi que face aux femmes plus âgées, qui croisaient les bras en restant en retrait. Si Mélinda les laissait faire, elle était sûre qu’elles seraient bien plus sévères qu’elle, et n’hésiterait pas à en fouetter quelques-unes. Les adultes venaient de Terra, où elles avaient connu la faim, et savaient qu’il ne fallait pas jouer avec la nourriture. Elles étaient reconnaissantes à leur Maîtresse de leur offrir un repas chaud deux fois par jour, mais les lycéennes de Seikusu étaient habituées à ça. Elles étaient embourgeoisées.

Les rires laissèrent place aux raclements et aux soupirs gênés, avant que Mélinda ne finisse par déglutir, claquant sa langue contre son palais en relevant son visage.

« Bien... Je fouette la première qui osera me dire : ‘‘C’est elle qui a commencé !’’ »

Mélinda les observa de gauche à droite. Elles fuyaient son regard. Si elle demandait à Clara de se justifier, elle savait que c’était ce qu’elle dirait, en fixant rageusement Anko, mais Mélinda ne voulait pas que cet incident n’exclue les deux Terranides. Chako semblait mortifiée, et Anko avait plutôt l’air d’être du genre à vouloir en remettre une seconde couche.

« Vous allez tout nettoyer, et vous ne mangerez que quand cette table sera propre. »

Il y eut quelques soupirs, mais elles acquiescèrent. Mélinda se retourna alors vers Anko et Chako.

« Vous deux, suivez-moi. Le temps que la table soit de nouveau prête, je vais vous montrer votre chambre. »

Il fallait trouver un moyen de contraindre Anko à se déplacer, mais, si Mélinda avait bien une idée, elle savait qu’elle ne pourrait pas l’appliquer si facilement. Elle se contenta de marcher, en s’assurant que les deux la suivraient, Clara fusillant du regard Anko, marmonnant quelques mots à voix basse en serrant son poing. Mélinda s’avança lentement, jusqu’à monter un escalier, puis s’arrêta au troisième étage, le dernier, et passa par une grande porte ouverte, menant sur un couloir qui longeait des vitres sur la gauche. Il y avait une série de portes menant à des chambres.

« Comme vous êtes de nouvelles pensionnaires, je vais vous loger à côté de ma chambre. »

Elle s’avança jusqu’à une porte, et l’ouvrit.

« Allez-y, entrez... C’est votre chambre. »

Il y avait un grand lit à l’intérieur, un lit à baldaquin, une fenêtre donnant sur la cour, un placard, et un bureau. La chambre faisait une dizaine de mètres carrés. Ce n’était pas très grand, mais... Et bien, c’était une chambre. Il y avait un miroir face au mur.

« La décoration est encore très impersonnelle, mais vous pourrez y ajouter votre propre touche. Je vous demanderais juste d’éviter d’abîmer le mobilier... Quant au lit, il est pour vous deux, mais, si vous voulez chacune un lit séparé, je peux vous proposer une autre chambre. »

Le manoir était grand, comme Anko et Chako avaient peut-être eu l’occasion de le remarquer.

« Toutes les chambres sont faites pendant la matinée par vos camarades. Votre lit est donc propre... Néanmoins... »

Elle ménagea une courte pause, et tendit chacune de ses deux mains vers les deux têtes devant elle, caressant les cheveux d’Anko et de Chako.

« Anko, j’aimerais que tu arrêtes d’utiliser ton amie comme un bouclier. Tu ne l’as peut-être pas vu pendant que tu menais ton combat contre Clara, mais Chako était terrorisée. Alors, si cela peut te rassurer, Chako, je ne vous rejetterai pas pour ça... Mais je ne garantis pas l’absence de représailles de la part de Clara, Anko... Ce que j’aimerais éviter, car je n’aime pas devoir faire régner la discipline. D’accord ? »

Elle essayait bien de leur comprendre qu’elle ne voulait pas leur faire de mal, mais elle ne pouvait pas non plus rester éternellement indifférente. C’était un lieu de filles, où la jalousie s’installait très facilement. Si elle ne punissait pas Anko, les autres l’accuseraient de favoritisme, et les deux Terranides se sentiraient exclues. Elle se pencha alors vers elles, et embrassa chacune des deux Terranides sur le front.

« Je souhaite que vous vous intégriez, toutes les deux, et que vous n’ayez plus jamais à manquer de rien, que ce soit de confort ou de nourriture. Pense à Chako, Anko... Je ne vous séparerais pas, mais, si ton comportement fait que personne ne peut te supporter, je n’aurais pas d’autres choix que de vous renvoyer toutes les deux... Et je n’ai pas envie de le faire. Je ne demande pas de t’excuser auprès de Clara, car elle est aussi coupable que toi, mais... Évite juste de tendre le dos pour te faire battre. »

Mélinda leur sourit à nouveau, puis s’écarta.

« Je vous laisse vous imprégner de votre chambre, et me dire si elle vous convient. Une fois ceci fait, nous retournerons manger... Ou essayer. »
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le mardi 29 juillet 2014, 22:23:21
Il n'y eut pas de représailles. Il n'y eut pas de sentences. En tout et pour tout, une simple demande de la part de la maîtresse des lieux, qui souhaitait que les deux nouvelles la suive. Pour Chako, c'était de la pure clémence, un signe que celle qui leur tournait le dos était réellement leur bienfaitrice, et ce fut probablement à ce moment-là qu'elle accorda une totale confiance à cette mystérieuse jeune femme.
Pour Anko, cette soi-disant clémence n'était qu'une preuve de plus que cette demoiselle si bien habillée était faible - ou au moins, avait un petit faible pour elles. Et c'était quelque chose dont il fallait profiter, quitte à user la patience de la vampire jusqu'à la moelle.

Anko ne savait pas s'arrêter, et Chako le savait.
Dans cette situation-là, cela dit, il était très probable que le conflit s'installe. Déjà, pour la première fois depuis longtemps, la inu lançait un regard sévère à sa camarade neko qui ne remarquait rien, trop occupée à narguer Clara du regard jusqu'à ce que celle-ci disparaisse de sa vue.

La chambre était petite, meublée juste comme il fallait. Après avoir passé tant de temps dans des pièces richement décorées, cet endroit-ci semblait presque fade. Mais il fallait se rappeler que pour deux clochardes comme les filles, avoir déjà un toit où dormir était beaucoup demandé, et on le leur offrait sur un plateau d'argent, pour ainsi dire.

Mélinda leur offrit une autre chambre, une demande vite refusée par Chako. Puis, les terranides eurent droit à des caresses sur leur chevelure. La brune ne pouvait s'empêcher de se dire que cette fille avait une curieuse manière de récompenser son comportement.

- Anko, j’aimerais que tu arrêtes d’utiliser ton amie comme un bouclier. Tu ne l’as peut-être pas vu pendant que tu menais ton combat contre Clara, mais Chako était terrorisée.

Et alors, pensa la neko en jetant un coup d’œil à son amie. Cette idiote de Chako était terrorisée dés qu'une mouche passait trop prés de son oreille... il n'y avait vraiment pas de quoi en faire un monologue. Mais étrangement, aucune de ses pensées ne sortit de sa bouche.

- Alors, si cela peut te rassurer, Chako, je ne vous rejetterai pas pour ça... Mais je ne garantis pas l’absence de représailles de la part de Clara, Anko... Ce que j’aimerais éviter, car je n’aime pas devoir faire régner la discipline. D’accord ?
- Qu'elle essaye, pour voir, lâcha finalement la chatte.

Et ce fut tout, question remarques désobligeantes. Même lorsque Mélinda critiqua doucement le comportement de sa nouvelle petite pensionnaire, celle-ci ne dit rien, fixant un point au loin de ses yeux bleus, les sourcils légèrement froncés. Pour quelqu'un qui ne la connaissait pas, on aurait pu croire qu'elle savourait son remord et ne disait rien car trop occupée à prendre conscience de ses fautes, sans toutefois les admettre complètement.
Pour Chako, c'était plus qu'étrange, et pas du tout de bonne augure.

Mélinda partie, les deux terranides se retrouvèrent de nouveau seules. Et ce fut à Chako de lancer la bataille.

- Pourquoi tu as fait ça, Anko ?

Elle n'employait pas le ton triste ou ennuyée habituel, mais bien un ton sévère, voire colérique, qui surprit sa camarade. Celle-ci se contenta de croiser les bras devant sa poitrine maigre.

- Elle l'avait mérité, répondit-elle d'un ton buté. Tu l'as bien entendu, non ? Même la matronne l'a dit.
- La... Matronne ? Articula Chako d'un air choqué. Anko, tu ne peux pas l'appeler comme ça ! Elle nous offre tout ce dont nous avons besoin, et tu l'insultes ?


La neko serra les poings, peu habituée à se faire parler de cette façon, et surtout pas de la part son amie. Celle-ci, malgré tout, continua dans son élan :

- Et tu sème la pagaille à sa table, tu perturbes tout le monde, en provoquant les personnes avec lesquelles nous allons vivre...
- Vivre ? Tu rêves un peu, non ? On est censés s'échapper dés qu'on peut, tu te souviens de ça, j'espère ?

Chako ne répondit rien, ce qui eut le don d'énerver Anko. Prête à lui mettre une baffe, la brune se souvint néanmoins de la remarque de Mélinda, et de que celle-ci dirait si elle trouvait des traces de coups ou de griffures sur la peau de l'inu.
Donc, ce fut autre chose qui prit. Plus précisément, la table basse, qui se reçut un coup de poing sur la surface. Cela fit sursauter la soumise, qui sembla perdre toute sa contenance.

- On ne va pas rester toute notre vie à la botte de cette bonne femme, à devoir lui lécher les pieds pour chaque croûton de pain qu'elle nous donne ! A devoir la fermer sous prétexte que Madame n'aime pas qu'on salisse son mobilier !
- M...moi, j'ai envie de rester ici, balbutia la blonde.
- Ah ouais ? Et si jamais je me casse, tu vas rester ici toute seule, peut-être ? aboya Anko d'un ton ironique. Tu vas te défendre toute seule contre les furies d'en bas ? Si jamais elle emmène un homme dans ta chambre, tu vas oser lui dire que ça te dégoûte ?
- Je...
- Après tout c'est vrai, c'est juste moi qui te protège, c'est juste moi qui me fait tirer pour que tu n'ai pas à le faire, c'est encore moi qui te trouve la bouffe et c'est toujours moi qui te soigne quand ta graisse est pas capable de te garder en forme. Mais t'as raison, reste ici... je me débrouillerais bien mieux sans toi et ton gros cul qui nous ralentit tout le temps !

La rage de la brune semblait sans limites, bien qu'elle ne hurle pas par crainte que quelqu'un n'entende ses horribles propos envers celle qui était supposée être son amie. Celle-ci ne disait rien, évidemment blessée par les mots de la neko. Des larmes au coin des yeux, elle fixait le sol et s'en voulait déjà d'avoir mis en place cette conversation. Tout cela allait trop loin pour sa propre psyché de victime, et elle se contenta de se retenir de pleurer.

Une fois calmée, ce fut avec calme que Anko lui agrippa le bras et la tira vers la porte, prête à redescendre. Toutes deux quittèrent ainsi la petite chambre et retournèrent vers la salle à manger, un silence pesant régnant entre elles.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 30 juillet 2014, 19:58:57
« Sérieux, c’est qui, cette folle ?! Il faudrait la piquer, ou j’sais pas quoi ! »

Clara râlait en nettoyant la table, en pétard. Leur Maîtresse étant partie raccompagner les deux nouvelles, Clara en profitait pour vider son venin. C’était sa grande spécialité.

« Je suis sûre que c’est elle qui m’a griffé tout à l’heure..., se plaignait Shii. Alors que je faisais que les câliner !
 -  C’est une tarée, cette nana... Elle cherche les emmerdes, ça se voit dans son regard !
 -  Dit comme ça... On dirait toi. »

Clara fusilla du regard l’adolescente qui venait de parler ainsi. Les filles discutaient aussi de cette mystérieuse neko, et se dépêchaient de nettoyer. Elles avaient faim, et elles faisaient donc du zèle, jusqu’à ce que la Maîtresse revienne, en compagnie des deux Terranides. Clara se débrouilla pour ne pas croiser son regard, et s’assit à l’autre bout de la table. Elle jetait quelques regards courroucés envers sa Maîtresse, irritée de voir qu’elle avait choisi de ramener ces deux monstres à la table.

Le repas finit par arriver, mais le silence pesant entre Anko et Chako se prolongea au sein de la table. Personne n’osait vraiment parler, et ce fut Mélinda qui finit par ouvrir la bouche, demandant à l’une d’entre elles comment avait été sa journée. Des sujets simples, pour les mettre en confiance. Elle choisit de s’adresser à une fille qui avait le béguin pour un camarade de sa classe, mais qui était encore trop timide pour oser l’approcher. Son hameçon prit mouche, et d’autres filles lui donnèrent de multiples conseils, allant du sexe forcé à la séduction franche. L’une des techniques des filles était en effet, pour séduire les hommes, de les kidnapper, et de les amener dans une pièce où ils se réveillaient, seuls contre une dizaine de nanas. Sous l’effet de groupe, la jeune fille et l’homme finissaient par faire l’amour. C’était l’un des avantages qu’il y avait à vivre dans un manoir rempli de filles perverses, et dirigé par des prostituées de luxe.

Tendue, la soirée finit ainsi par se décrisper, et Mélinda repensa à Anko et Chako. D’un côté, il y avait Anko, et, de l’autre, Chako. Deux personnalités très différentes, amenant Mélinda face à une impasse. Elle ne pouvait pas les séparer, mais elle ne pouvait pas non plus punir Anko comme elle le voulait. S’il n’y aurait eu qu’Anko, elle aurait eu droit à des coups de cravache, mais Chako ne l’aurait pas supporté. Elle savait, sans même avoir eu besoin d’écouter à la porte, que les deux terranides s’étaient disputées ensemble. Anko n’avait pas envie de s’insérer dans ce manoir, pensant que Mélinda se jouerait d’elles. Chako, elle, semblait plus réceptive à cette idée.

*Qu’est-ce que je peux faire ?*

Mélinda y réfléchissait. Beaucoup d’options s’offraient à elle. Si les deux se séparaient, elle pourrait sans doute réussir à consoler Chako, mais elle voulait les deux. La vampire faisait un de ces nouveaux caprices : elle voulait à la fois Anko et Chako. Deux petits Terranides qui se transformeraient en animaux de compagnie, et qu’elle caresserait, chacune sur ses genoux. Oh, elle en fantasmait d’avance ! Mais elle était encore loin de là...

Le repas arriva, de la viande chaude, des légumes, avec des carafes d’eau et du jus d’orange, Mélinda ayant droit à des verres de sang frais.

Une fois que le repas arrivait sur sa fin, soit lors du dessert, où on offrit des crèmes brûlées (http://www.cuisine-astuce.com/wp-content/uploads/2012/12/creme_brulee.jpg), Mélinda se pencha vers les deux Terranides.

« J’aimerais discuter avec vous deux ce soir... Pour discuter de la suite de votre présence dans ce manoir... Si vous le souhaitez, bien sûr. »

Elle ne comptait pas encore leur dire que cette soirée aurait lieu dans sa chambre.

Elle le leur dirait sur place.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Anko et Chako le vendredi 08 août 2014, 00:07:12
Si l'ambiance avait repris à la table, il n'en était pas de même entre les deux fauteuses de trouble.

On ne l'aurait pas juré, comme ça, mais il était assez rare qu'elles se disputent vraiment - la soumise laissant toujours avoir raison la dominante. Ce qui n'était pas très sain, quand on y pensait, puisque qu'à cause de ça, Anko croyait toujours avoir raison et n'avait jamais appris à se remettre vraiment en question.

Il fallait rajouter à cette joyeuse ambiance les regards venimeux que lançaient dorénavant Clara et Shii derrière le sucrier. La brune se contentait de les ignorer, mâchonnant son steak avec mauvaise humeur. Elle pensait à peine à ce qu'elle avait dit à Chako il y a quelques minutes, parce qu'après tout, c'était surtout sous l'effet de la colère qu'elle s'était montré aussi cruelle. La inu avait beau le savoir, elle ne pouvait s'empêcher d'être blessée par cette attitude horrible. Mais elle n'en démordrait pas, cette fois-ci : elle ne lâcherait pas l'affaire, même si cela la troublait beaucoup d'être ignorée ainsi par sa meilleure amie.
C'était tout nouveau pour la blonde, d'être si tenace, et cela la rendait maladroite. Les quelques filles qui se risquèrent à lui adresser la parole ne reçurent que quelques mots timides en retour, et cela leur donna probablement l'impression d'une fille bizarre, voire un peu nigaude.

Les sujets de conversation de ces filles ne variaient que très peu : il s'agissait de déterminer quelle était la meilleure technique pour approcher un terrien qui attirait l'une de ces demoiselles... et il faut dire que les techniques évoquées étaient assez brutales. Les deux terranides n'en perdirent pas une miette, et cela leur permit d'en apprendre un peu plus sur l'ambiance du lieu. Elles avaient définitivement affaire à des femmes qui n'avaient pas froid aux yeux en matière de séduction, prêtes à tout pour appâter leur proie et se satisfaire en tout premier lieu.

Elles étaient vraiment tombés dans un endroit particulier, il fallait bien le dire.

Le dessert arriva vite, sans qu'aucun autre tracas n'arrive. Mélinda, jusque alors réservée envers ses deux invités, finit par leur proposer une petite discussion au sujet de la suite des évènements. Anko, occupée à planter son doigt griffue dans une des crèmes brûlées du plateau - cette espèce de gelée jaune avait l'air vraiment louche - tourna sa tête boudeuse vers la maîtresse de maison et s'empressa de répondre :

- Il y a vraiment d'autres choses à dire ? J'crois que vous avez été assez claire sur le sujet... mais si vous voulez.
- Avec plaisir, Madame.

Les deux réponses différentes entraînèrent les deux terranides à croiser leurs regards, et elles détournèrent aussitôt la tête, toutes les deux furieuses, la truffe en l'air.
Titre: Re : De bonne compagnie [Mélinda]
Posté par: Mélinda Warren le samedi 09 août 2014, 02:12:29
Ahlàlà, la vampire ne savait vraiment pas sur quel pied danser avec ces deux-là ! Chako était encline à la suivre, encline à servir, mais Anko... Anko, elle, était rebelle, plus suspicieuse, et clairement pas convaincue qu’il était dans son intérêt de rester ici. Mélinda avait le sentiment qu’il y avait une certaine tension sous-jacente entre ces deux Terranides. Elle le voyait dans leurs regards, elle le sentait. C’était une belle illustration sur le fait qu’il ne fallait jamais croire que les rôles étaient figés. Chako, la soumise, se révoltait contre Anko, et l’objet de leur dispute était facile à comprendre : Chako en voulait à Anko de son comportement, et Anko était de mauvaise foi, refusant d’admettre qu’elle avait fait une bêtise. C’est ainsi qu’Anko refusa rapidement, et que Chako accepta.

Mélinda leur sourit à nouveau doucement.

« Très bien, très bien... Votre relation ne me regarde pas, mais... Vous ne devriez pas vous disputer pour quelque chose d’aussi... Puéril. »

Elle tendit sa main, et caressa les cheveux de Chako, la plus proche d’elle.

« Ne t’en fais pas, ma petite, je ne souhaite pas me séparer de vous. Sachez que vous aurez droit à des repas similaires tous les jours, deux fois par jour... Sans compter le petit-déjeuner, bien sûr. »

Mélinda était habituée à ce qu’on se méfie d’elle, de sa générosité. Clara avait résonné comme ça, elle aussi. En réalité, Anko ressemblait énormément à cette dernière, et, à bien y réfléchir, il y avait presque un parallélisme entre elles : Clara/Shii d’un côté, Anko/Chako de l’autre. Mélinda savait que Shii avait un tempérament plutôt soumis, et qu’elle était la soumise de Clara.

« Tu sais, Anko, je comprends tout à fait tes suspicions... Clara était comme toi, au début. Elle se demandait qui était cette espèce de gamine vivant dans un manoir qui lui offrait le gîte et le couvert. Elle pensait que je voulais l’engrosser pour la vendre à un vieux pervers, ou pour réaliser des snuff movies dans ma cave... Je pense que je réagirais comme vous à votre place... Mais, si je vous voulais du mal, je l’aurais déjà fait. »

Elle avait un peu le sentiment de se répéter, mais ce n’était pas bien grave. Sa profession impliquait de devoir beaucoup se répéter, dans le fond. Le repas se termina, et elle leur fit signe de la suivre. Mélinda s’aventura dans les escaliers, atteignant l’avant-dernier étage, celui sous les combles, puis se rendit vers une élégante porte à double battant, et l’ouvrit, les laissant pénétrer dans sa chambre.

C’était une chambre plus grande que celle d’Anko et Chako, avec un lit énorme, suffisamment grand pour accueillir cinq bonnes personnes. Il y avait une grande terrasse donnant sur l’intérieur de la propriété, et plusieurs meubles.

« De fait, chaque chambre du manoir est un peu ma chambre... Je ne passe jamais une nuit dans une seule et même chambre, et celle-ci est la plus spacieuse. »

Elle faisait bien une vingtaine de mètres carrés, la taille d’un studio en ville. Il y avait des fauteuils moelleux dans un coin. Mélinda s’assit ensuite sur le sol, en tailleur, devant le lit, et leur fit signe à toutes les deux de s’asseoir, en tenant délicatement chacune de leur main.

« Je vais vous parler de moi... Et peut-être que tu comprendras pourquoi j’agis ainsi, Anko... »

Mélinda leur sourit à nouveau, tendant ses mains pour caresser leurs délicieuses joues, résistant de plus en plus difficilement à l’envie qu’elle avait de leur faire sauvagement l’amour. Elle leur expliqua qu’elle était née esclave, battue par son propre père, violée et humiliée.

« Je vivais dans une cage sinistre, une prison minuscule où je ne voyais jamais la lumière du jour... J’ai eu l’occasion de me venger, et, quand j’ai réussi à me libérer, et à remplacer mon père, j’ai décidé que je ne laisserai pas les esclaves qu’il avait souffrir. Je leur ai offert la meilleure vie possible, ainsi que ma protection... Et c’est ce que je vous propose. En retour, il vous faudra travailler pour moi... Mais je ne vous imposerai rien que vous ne souhaitiez pas. Vous vivrez comme des reines, logées, nourries... Ce ne sera pas gratuit, bien sûr, mais il n’y a aucun piège. Je ne cherche pas à vous manger, ou quoi que vous puissiez penser. Je ne souhaite au contraire que votre bonheur... »

Et rien de plus, en effet.