«
Haaaannn... Niiinaaaa... »
Tandis qu’Oksa s’expliquait avec Ivy, Jane, elle, était étalée sur le corps de Nina, ses bras l’enlaçant. Une main agrippait ses cheveux, et elle l’embrassait sans vergogne, enfonçant sa langue dans sa bouche, victime d’un maléfice qu’elle était bien incapable d’expliquer. Elle était une apprentie-sorcière, victime d’un sort, une espèce de maléfice qui l’empêchait de penser à autre chose que le sexe. Tout son corps était épuisé, elle était éreintée, mais elle ne pouvait s’empêcher de jouir et d’embrasser cette femme, de lover son corps nu contre le sien, de ressentir les ondulations du corps de Nina, ce costume si particulier contre lequel elle se frottait, et qui formait sur la peau de Nina comme une seconde peau, fusionnant avec la première. Les deux femmes se faisaient longuement l’amour, langoureusement, leurs mains venant se palper le corps, les tentacules végétaux de sa
senseï de biologie (Jane avait toujours du mal à se dire qu’elle n’était pas en train de rêver) s’enfonçant dans son intimité et dans son cul, remuant en même temps. Contre ses fesses et son dos, elle sentait les mains gantées de Nina, griffant et empoignant sa peau. Elle-même mouillait énormément, et, pourtant, malgré tout ça, Jane était suffisamment lucide pour se rendre compte que, mis à part leur sueur, la scène de sexe semblait relativement propre.
Les tentacules végétaux se nourrissaient de ces fluides, s’en servant pour renforcer ce repaire végétal, pour nourrir les innombrables plantes qui s’y trouvaient et faire pousser d’autres fleurs le long des antiques murs. C’était comme un immense jardin interactif qui participait à ce plaisir mutuellement partagé entre les deux femmes, leur nectar intime servant à fertiliser la terre et à donner la vie. Malgré cette débauche de luxure et de perversion, il y avait, là-dedans, quelque chose de relativement poétique... Mais, en toute honnêteté, Jane, pour l’heure, avait bien du mal à saisir la poésie de la chose. L’une de ses mains vint s’appuyer sur l’un des seins de Nina, le pressant, continuant à l’embrasser fiévreusement. Sa langue s’enroulait avec la sienne, remuant harmonieusement pendant de longues minutes.
Il fallait se convaincre qu’elle ne rêvait pas, ce qui était difficile.
Ivy, elle, sentait tout cela, ce qui impactait légèrement sur son sujet. Elle en arriva à la conclusion qu’Oksa devait être vierge, et protégée par ses phéromones. Elle avait effectivement vu le tatouage bleu sur son estomac, et la femme lui expliqua alors une histoire qui semblait tout droit inspirée du fameux roman de Jules Verne, «
Voyage au centre de la Terre ». Elle venait d’un royaume souterrain se trouvant à hauteur du noyau de Terra, Edéfia, une sorte de royaume magique qui était reliée au monde extérieur par le biais de Portails, exactement comme ceux permettant de passer de Seikusu à Terra.
Un putsch avait éclaté à Edéfia, et la famille royale légitime, dont Oksa était la descendante, avait fui. Malheureusement pour les putschistes, dont Orthon faisait partie, ils avaient besoin des Grâcieuses (le nom donné à ces dirigeantes) pour que le royaume magique ne s’écroule pas. Ivy écoutait silencieusement. Oksa disposait de pouvoirs magiques embryonnaires, et, pour développer ses pleines capacités, elle devait, soit bénéficier de l’aide des Fées d’Edéfia, soit de l’aide des Hauts-Elfes de Terra. Ivy écouta l’énoncé des trois problèmes soulevés par Oksa, qu’elle récapitula dans sa tête, conservant les jambes croisées sur son fauteuil végétal :
- Problème n°1 : elle ignorait s’il y avait des Portails menant à Terra ;
- Problème n°2 : elle ignorait, en cas de résolution du problème n°1, comment trouver les Hauts-Elfes ;
- Problème n°3 : en cas de résolution des problèmes n°1 et n°2, il fallait trouver un moyen de retourner à Edéfia.
Orthon semblait être un problème de taille parmi tous ces soucis, et Pamela l’écouta silencieusement, avant de lui répondre :
«
Je pense pouvoir t’apporter quelques éléments de réponse, Oksa... Comme tu l’as vu, mon sanctuaire est magique. J’ai fait pousser ses plantes grâce à l’aide de la sève d’Alraunes rencontrées sur Terra. Je connais donc les passages permettant de passer de ce monde-ci à l’autre. Je peux les emprunter avec toi et te guider sur Terra. »
Jambes croisées, elle poursuivit :
«
Il existe un Portail dans mon antre, une connexion faite par une Alraune très puissante, grâce à qui j’ai pu réussir à construire ce sanctuaire. Elle s’appelle Weldenela, et elle m’apprécie beaucoup. Grâce à elle, nous pourrons rapidement rejoindre Nexus et le Bosquet des Hauts-Elfes de Nexus. »
Ivy reprit ensuite, avec un léger sourire sur les lèvres :
«
Mais sache que Weldenela est encore plus perverse que moi... Néanmoins, je pense qu’elle voudra bien t’aider. C’est un esprit de la Nature, il est peut-être même possible qu’elle sache aussi comment rejoindre Edéfia... Sinon, les Hauts-Elfes de la Sylve le sauront. Leurs mages sont réputés à Terra pour faire partie des mages les plus puissants de la planète. »
Elle lui sourit alors, sincèrement et chaleureusement :
«
N’est-ce pas une bonne nouvelle ? »