Le Grand Jeu

Plan de Terra => Les contrées du Chaos => Les terres sauvages => Discussion démarrée par: Cahir le jeudi 20 septembre 2012, 00:02:25

Titre: Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le jeudi 20 septembre 2012, 00:02:25
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Épouvanteur

La première apparition de l’épouvanteur remonte au mage Dagobert Sulla. Ce dernier avait participé à une expédition au coeur de la jungle réputée la plus dangereuse de tout Terra : la jungle de Zerrikane, aussi appelée Zerrikania. Les rares témoignages des survivants ayant réussi à sortir de cette jungle confirment tous à dire que cette jungle est horrible. Zerrikania désigne un pays indépendant, peuplé de tribus qui s’étalent autour de la jungle, veillant à ne jamais s’y enfoncer. Lieu exotique, Zerrikania est pleine de mystères, et les récits qui parlent de cette jungle ont encouragé bien des aventuriers à braver Zerrikania, les légendes affirmant que des trésors s’y trouvent. On peut notamment citer ce passage, émanant d’un célèbre explorateur, Marco Knopf, qui avait relaté son voyage à Zerrikania dans son ouvrage scientifique, devenu célèbres depuis, Insectes de Zerrikania et autres vermines : « Zerrikania, terre des basilics venimeux, abrite aussi d’autres créatures toutes aussi hideuses. J’ai pu notamment observer des araignées tachetées si grosses qu’elles attrapent des éléphants dans leurs toiles, sans oublier les redoutables mouches Tsé-tsé. Les mouches sont particulièrement repoussantes, car elles pondent leurs œufs dans le corps des humains et leurs larves grandissent dans la tête de leur hôte. Le cerveau de la victime assure leur subsistance et les jeunes mouches, une fois arrivées à maturité, sortent par les orbites après avoir dévoré les yeux. Elles sont originaires, comme tant d’autres vermines, des terres lointaines de Zerrikania ».

Sulla était un mage qui avait capturé des spécimens à Zerrikania, notamment une mante religieuse particulière. Il avait fait des expériences sur elle pendant des années, consignant le tout dans des traités magiques, y décrivant en détail ses expériences, et avait ainsi réussi à créer l’une des abominations terranes : le terrifiant épouvanteur. L’épouvanteur faisait la taille de cinq hommes, au moins, et était un singulier mélange entre une espèce d’araignée et une mante religieuse. Quand Sulla vit l’horreur qu’il avait fait, il poussa un cri devenu célèbre dans le monde des magiciens : « Qu’ai-je fait ?! ». Sulla tua ensuite sa créature, mais ses notes lui perdurèrent, et ses successeurs furent moins timorés que lui. L’épouvanteur faisait partie de ces monstres légendaires qu’on ne rencontrait qu’une fois dans sa vie... Et généralement en dernier. Bien des mages tentèrent de recréer l’épouvanteur, afin de s’attirer la gloire et la fortune, mais il fallait être un puissant mage pour contrôler un épouvanteur, et beaucoup finirent, à la manière des contes pour enfants, dévorés par leurs propres créations.

C’était le cas d’un mage qui devait confectionner un épouvanteur pour soigner son employeur, une vieille dame atteinte d’une grave maladie. La griffe d’un épouvanteur présentait des caractéristiques alchimiques permettant de confectionner un élixir de soins particulièrement puissant. L’alchimiste qui veillait sur la vieille dame lui avait assuré qu’une telle potion la soignerait sans peine de ses maux (en réalité, l’alchimiste ignorait totalement comment le faire, mais la vieille dame avait une telle peur de la mort qu’il comptait profiter de son désespoir pour s’enrichir). La vieille dame avait donc réuni sur pied une petite équipe, recrutant notamment un spécialiste dans la chasse des monstres, un sorceleur, pour aller se perdre dans une profonde forêt, se rendre dans la tour abandonnée du magicien, et y tuer l’épouvanteur. Selon l’alchimiste, l’épouvanteur était une créature magique, et avait donc établi sa tanière dans la tour du magicien.

Quand il avait appris quel genre de créature il fallait affronter, le sorceleur avait commencé par refuser, et la vieille dame avait du monter les tarifs. D’une prime totale de 200 pièces d’ors, on était passé à 2 000 pièces d’ors, confirmant les talents du sorceleur pour le troc. Hobso, le sorceleur, avait accepté à ce prix.

« Vous devez savoir, avait-il averti, qu’un épouvanteur est une créature des plus redoutables. La plupart du temps, l’épouvanteur est infécond, mais pas forcément. »

Les folies des magiciens avaient conduit l’épouvanteur à devenir une nouvelle espèce, qu’on trouvait plutôt dans les déserts.

« Vous avez encore le droit de renoncer. Ce n’est pas une question de bravoure de défier un épouvanteur, c’est une question de folie avant tout. »

Cahir avait fait partie des quelques fous qui avaient accepté. Il avait besoin d’or, et, ma foi, 2 000 pièces d’ors à partager à quatre, ça lui faisait au minimum 500 pièces d’ors... Hobso était un sorceleur. Les sorceleurs étaient une espèce d’ordre de pseudo-mercenaires qui étaient sur le déclin. Il s’agissait d’excellents guerriers, entraînés dès leur plus tendre jeunesse, en suivant des exercices physiques rigoureux. Leur corps était ensuite amélioré par l’absorption de puissants mutagènes. Bien des gouvernements avaient voulu mettre la main sur les secrets des mutagènes des sorceleurs, mais n’avaient jamais réussi. Cahir le savait, car il avait déjà, dans le passé, croisé le fer avec quelques sorceleurs. Il s’en souvenait encore.

« Honnêtement, avait-il dit sur le voyage, si cet épouvanteur avait été dirigé par un mage, j’aurais refusé. Un épouvanteur est quasiment invincible, mais, quand un mage le dirige... »

Cahir le savait très bien. Il descendait d’une noble famille ashnardienne, après tout... Mais il n’avait jamais affronté d’épouvanteurs...

« Existe-t-il une créature plus redoutable qu’un épouvanteur ? avait demandé l’un des aventuriers à Hobso.
 -  Il existe toujours une créature plus horrible qu’une autre, avait répliqué ce dernier.
 -  On m’a toujours dit qu’il n’y avait rien de plus dangereux qu’un dragon... »

Hobso ne répliqua rien, pas plus que Cahir. Parfois, mieux valait laisser les gens dans l’ignorance... Car il existait bien des créatures plus dangereuses encore que les dragons, notamment une... Une créature mythique et légendaire. Cahir espérait ne jamais avoir un jour à croiser son chemin, car cette rencontre signifierait sa mort. Il se rapprocha assez d’Hobso, dont les connaissances en matière de monstres furent plus qu’appréciables... Et, quand Hobso perdit ses jambes d’un coup sec, et se fit écarteler en deux par les infernales pattes de l’épouvanteur, Cahir ressentit un élan de tristesse.

Le combat contre l’épouvanteur méritait indéniablement de figurer parmi les affrontements les plus atroces auxquels Cahir eut l’occasion de participer. La tour se trouvait au milieu d’une épaisse forêt, et, quand ils s’en rapprochèrent, plus aucun prédateur ne vint les déranger, comme si tous les animaux évitaient soigneusement cette portion de la forêt. Un mur en pierre ancestral entourait la haute tour envahie par la végétation, et Hobso marcha en tête. L’épouvanteur était là, il pouvait sentir sa présence. La bête se cachait, les épiait, prête à bondir. Elle les attaqua au dernier étage, dans l’ancien laboratoire, bondissant sur eux.

La stratégie de combat d’un épouvanteur consistait à utiliser ses puissantes pattes pour bondir sur ses proies, les renverser avec sa tête, et planter ses deux espèces de pinces avancées dans le corps de sa proie. Face à un épouvanteur, il fallait donc être rapide, et ne surtout pas l’attaquer de front. Son corps était du reste doté d’une puissante carapace dont la faiblesse reposait sur son abdomen, où la carapace était bien moins résistante. C’était ici qu’il fallait frapper, et c’était pour ça qu’un épouvanteur accompagné d’un magicien était encore plus redoutable, car le magicien contrôlant l’épouvanteur pouvait lancer un sort de protection supplémentaire qui protégeait le ventre de la créature. Accessoirement, l’épouvanteur était aussi une bête assez intelligente, qui disposait d’un véritable instinct de prédateur. L’un des points faibles de l’épouvanteur, seul moyen de le vaincre quand un mage le guidait, était les ondes sonores. Des ondes sonores très élevées affaiblissaient énormément cette créature.

L’équipe de Cahir comprenait, outre lui-même et le sorceleur, un ESPer, et un chasseur de démons équipé de deux arbalètes de poing. Hobso attaqua le premier, utilisant l’un des puissants Signes des sorceleurs. Ce fut le Signe d’Aard, un Signe qui permettait de repousser les ennemis, même ceux d’une taille aussi grosse que l’épouvanteur. Le coup fit mouche, et l’épouvanteur fut repoussé, exposant partiellement son abdomen. Ce fut suffisant pour que le chasseur de démons lâche deux carreaux empoisonnés, qui se plantèrent dans le ventre de la bestiole. Elle sembla vibrer sur place, et chargea ensuite à nouveau. Hobso tenta un nouveau Signe d’Aard, mais la bête s’avéra effectivement intelligente, et bondit de côté, évitant la décharge magique, puis se rua ses proies. Le groupe se dispersa, et tout fut ensuite un peu confus pour Cahir.

Il se rappela que l’une des pattes de l’épouvanteur avait renversé le chasseur de démons, alors que la créature se concentrait sur le sorceleur, qui dansait avec elle, cherchant à esquiver les attaques féroces du monstre. Au début, Cahir s’avéra assez confiant. L’épouvanteur avait été blessé, et l’ESPer commençait à agir. Son pouvoir, fort approprié, était de déclencher des sons suraiguës à l’aide de ses cordes vocales, ce qu’il s’évertuait à faire en ciblant l’épouvanteur. Ce fut ceci qui sonna le glas de cette stratégie, car, en sentant une plus grande menace que le sorceleur, l’épouvanteur bondit vers l’ESPer, ses pattes lui permettant presque de sauter sur lui. Sa tête avait heurté son ventre, et, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, l’une des pattes avant du monstre avait plongé dans le corps de l’ESPer, lui offrant une mort peu agréable. Le chasseur de démons en avait profité pour décocher deux nouveaux carreaux, faisant couiner la bête.

Cahir, de son côté, était prudemment resté en retrait. Lâchement, auraient pu prétendre certains, mais il ne tenait pas à prendre inutilement de risques. Le sorceleur avait tenté un nouveau Signe, Ignii, mais le jet de feu avait manqué de peu l’abdomen de l’épouvanter, l’une de ses pattes bloquant. La créature abominable avait ensuite chargé. Hosbo avait esquivé, et le chasseur de démons de même. Le corps massif du monstre avait heurté le mur avec fracas, fragilisant la structure, et faisant tomber des morceaux du toit. Le chasseur de démons esquiva les différents morceaux, mais l’épouvanteur ne le lâchait pas, et le frappa d’un coup de patte. Le corps du chasseur s’envola sur plusieurs mètres, et passa à travers l’une des fenêtres. Le chasseur disparut dans un hurlement. Mort ? Cahir n’aurait su le dire. La situation se compliquait singulièrement, et le monstre se dressa face aux deux guerriers. Se dépêchant, Hobso utilisa un nouveau Signe, le Signe d’Yrden, qui permettait de placer un piège magique. Il établit la trappe entre lui et l’épouvanteur, et le coup fit mouche. Enervé, l’épouvanteur ne fit pas attention, et, quand il passa au-dessus du piège magique, il y eut une explosion magique, mais insuffisante pour arrêter le monstre, qui chargea le sorceleur. Ce dernier tenta d’esquiver, mais le monstre s’attendait à ceci, et frappa avec une patte, arrachant les jambes d’Hobso, avant de le tuer, découpant son corps en deux.

Seul face à l’épouvanteur, Cahir s’était attendu à passer un mauvais quart d’heure. Sa seule arme était une épée en acier valyrien, un acier particulièrement tranchant. S’il arrivait à planter l’épée dans l’abdomen du monstre, il le tuerait à coup sûr... Du moins, il l’espérait. L’épouvanteur n’était pas que rapide, il était aussi malin, et ne répétait jamais deux fois la même erreur. C’est ainsi que, de manière prudente, la créature observait sa proie, hésitant à foncer sur le petit humain.

*C’est un prédateur intelligent... Il ne se rue pas sur sa proie, mais préfère réfléchir, et chacun de ses déplacements est fait de telle sorte qu’il ne s’appuie véritablement sur aucune de ses pattes.*

Le combat, à n’en pas douter, serait difficile, et l’épouvanteur finit par attaquer. Cahir choisit d’attendre le dernier moment, et bondit en arrière, évitant de peu la tête de l’épouvanteur, de si peu qu’il tomba, mais sans être étourdi. Il put ainsi, alors que les pattes avant se levaient en l’air pour le perforer, rouler sur le sol, et ainsi atterrir sous le corps du monstre. Ce faisant, le guerrier tenta de lever son épée pour l’abattre au milieu de l’abdomen du monstre. Il allait porter le coup fatal quand une patte le renversa sur le sol. L’épouvanteur s’échappa en sautant également en retrait, et chargea Cahir. Sa tête le heurta au ventre, le faisant décoller du sol. Cahir heurta le mur, juste au-dessus d’une grande fenêtre, et s’écrasa mollement sur le sol, voyant trente-six chandelles danser devant ses yeux. Le sang s’échappait de ses lèvres, et il prit conscience que le sol, sur cette partie de la pièce, était extrêmement fragile.

*C’est pas le moment de te reposer !*

L’épouvanteur le chargeait à nouveau, et Cahir ne put que se redresser in extremis, et sauter en avant. L’épouvanteur s’écrasa à moitié contre la fenêtre, et fut trahi par son propre poids. La poutre qui soutenait cette partie se rompit, et le sol se déroba sous les pattes paniquées de l’épouvanteur. Il y eut de violents craquements, et l’épouvanteur tomba... Entraînant Cahir dans sa chute. Il en lâcha son épée, et se sentit glisser, alors que l’épouvanteur chutait comme une pierre sur une bonne trentaine de mètres. L’apatride réussit à s’agripper à un feuillage, mais ce dernier se rompit, et il continua à descendre, frôlant la paroi, voyant l’épouvanteur heurter violemment ce qui restait du mur d’enceinte, le pulvérisant sous son poids, avant de s’écrouler, inerte, remuant faiblement ses pattes. Cahir, de son côté, s’agrippa à nouveau à des lierres et à des lianes, afin de ralentir sa chute, son corps heurtant en claquant des lianes, des branches, et d’autres plantes et arbres qui avaient envahi la tour. Par chance, il s’écrasa en plein sur la tente que son groupe avait placé au pied de la tour, et la toile amortit... Légèrement sa chute.

Son armure en ébonite le sauva également, mais la chute avait été fatale. Cahir s’écrasa lourdement sur le sol, et entendit un très net craquement quand son épaule gauche heurta le sol. Il rebondit ensuite sur le dallage en pierre, glissa le long d’un escalier, et tomba à la renverse, avant de glisser sur le petit pont en bois menant à la tour, et de tomber dans le marécage. La tour avait été bâtie au milieu de marais, et on y accédait par un petit pont en bois qui craquait.

« Aaaaah... Pu... Putain de bordel de merde... »

Il entendit l’épouvanteur gémir de douleur, perçut des vibrations. Cahir se mettait à ramper, ne sentant plus ses jambes. Son armure était en miettes, tombant en morceaux, et il se mit à avancer, à l’aide d’une seule main et de son bassin, poussant et avançant comme l’aurait fait un serpent, essayant de sortir du marais. Sa vision s’obscurcissait, tandis que l’épouvanteur, faiblement, tentait de se relever. Ses os étaient brisés, et la créature s’écroula sur el sol, avant de pousser de longs mugissements de douleur. Cahir, de son côté, sentait son cœur battre lourdement dans sa poitrine, et continua à ramper, jusqu’à pouvoir s’extraire du marais.

*Un petit effort, encore un petit effort... Ne lâche pas maintenant !*

Le plus inquiétant, c’était qu’il n’avait pas mal. Il se sentait complètement engourdi, et ne sentait plus une bonne partie de son corps. Sa vision devenaient floue, et il entreprit de se tourner. Il se coucha sur le ventre, et utilisa sa main droite pour saisir les élixirs qu’il tenait à sa ceinture. Il constata que la première était brisée. Il en était de même pour la seconde, ainsi que pour la troisième, mais, par un incroyable miracle, la quatrième fiole semblait indemne... A l’exception de quelques infimes fissures. Respirant lourdement, Cahir s’en empara, la décrochant de sa ceinture, et la souleva. En voyant la couleur bleuâtre de la mixture, il eut un sursaut d’espoir. C’était une Hirondelle, un élixir qui améliorait la cicatrisation du corps. Il l’ouvrit, ses mains tremblant violemment, et se força à en boire le contenu. La lumière l’aveuglait, il pleurait à moitié, et parvint à glisser la fiole entre ses lèvres. Il se força à tout boire, recracha quelques gorgées, mais vida l’élixir, avant de sombrer pour de bon...
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le jeudi 20 septembre 2012, 01:27:52
Rien n'était plus beau qu'un levé de soleil. Peut-être un coucher de soleil en fait. En tous les cas, Tala adorait ce spectacle et ne le ratait que rarement. Elle avait son endroit fétiche pour admirer le soleil qui crevait l'horizon vers le ciel. Elle se rendait au point culminant de la forêt, sur la pointe d'une falaise qui se terminait en piqué, droit dans un torrent sauvage et affolé dont le fluide clair et pure s'écrasait avec force contre les rochers. De là, elle ne pouvait rien rater, et tout était si calme à cette heure. Les oiseaux commençaient tout juste à chanter et peu à peu, la nature s'éveillait. Les rosée faisait briller et scintiller les paysage dans une danse multicolore, les fleurs s'ouvraient doucement, prête à se gorger de soleil, et la terre se réchauffait doucement. C'était décidément le moment de la journée que préférait la sauvageonne. Elle restait là des heures, jusqu'à que le soleil soit tout à fait sortit de son sommeil et que ses rayons frappe sa peau sombre et délicate. Lorsque ce moment arriva enfin, elle rejeta doucement sa tête en arrière, offrant sa gorge et sa poitrine dénudée à cette chaleur nouvelle. C'est ce moment là que choisit Otaktay, loup alpha de la meute et également son compagnon pour la rejoindre. Il glissa son museau tiède et humide derrière son oreille, lui le lui lécha tendrement. Tala sourit et se tourna vers lui pour entourer son poitrail entre ses bras et se presser contre sa fourrure chaude. C'était un amour étrange mais sincère qu'ils partageaient tous deux. Otaktay émit un bruit sourd et se pressa davantage contre elle, mordillant alors la peau de son cou. Elle comprenait le message et sentait l'excitation chez son compagnon qui semblait vouloir la pousser et l'allonger au sol. Son poids était tel qu'il y parvint sans mal sous le regard amusé de la jeune femme. Seulement ils n'étaient pas seuls. Le reste de la meute venait de les rejoindre. En tant normal, cela ne posait aucun problème et ne dérangeait absolument pas le couple. Cependant, le deuxième mâle de la meute, Ezhno, s'était mit en tête aujourd'hui de défier son chef de meute. Ce comportement était rare chez ce loup d’ordinaire soumis et calme, mais chacun savait qu'en chaque mâle sommeillait un désir de pouvoir, une envie soudaine de prouver sa force et d'obtenir le droit de reproduire une femelle.

Ezhno s'approcha donc en grondant et commis l’impardonnable erreur de se ruer de tout son poids sur Otaktay, le dégageant de Tala qui sursauta. Aussitôt, l'inconscient voulut se positionner à son tour au dessus de Tala, dans l'espoir d'obtenir à son tour la femelle Alpha pour lui tout seul. La sauvageonne gronda, montrant les dents, mais elle n'eut pas le temps de réagir. Otaktay s'était remit de l'attaque et venait de planter ses crocs dans la nuque charnue de son rival, l'obligeant alors à reculer. Tandis que Tala se relever et que les deux autres louves tournaient avec nervosité autour de la scène, Ezhno émit un couinement de douleur. Il se débâtit quelques minutes entre la mâchoire énorme de l'Alpha mais sa ténacité ne dura pas bien longtemps. Conscient qu'il n'avait aucune chance contre son chef, il couina de nouveau et se coucha en signe de soumission. Otaktay lui donna un dernier coup de croc pour la forme, et le perdant détala, queue entre les jambes. Tala soupira. Ce n'était pas la première fois que ça arrivait. Chez les loups, convoiter la place et la femelle de son chef de meute était monnaie courante.

La meute partit ensuite chasser. Tout le monde avait faim et ils durent tuer un cerf et quatre lapins pour sustenter tout le monde. Une fois le repas terminé, Tala fit une petite sieste au soleil contre la fourrure douce d'Otaktay. Une fois réveillé, chacun vagua plus ou moins à ses occupations. Ezhno faisait profil bas et se contentait de somnoler piteusement dans son coin. Les deux louves faisaient leur toilette tout en se chamaillant, et Otaktay partait vérifier qu'aucun animal ou individu n'avait pénétré son territoire. Sa ronde quotidienne en somme. Tala quant à elle s'étira longuement, puis partit se balader à la cherche de matériaux nouveaux pour consolider ses armes. Qui sait, elle découvrirait peut-être quelque chose d'encore plus intéressant.

La fin de la journée approchait à grand pas et Tala avait récolté quelques os. Une fois taillés, ceux-ci feraient d'excellente pointe de flèche ou lames de couteaux. C'est alors qu'elle tomba sur un endroit étrange. Un lieu qu'elle n'avait jamais vu. Elle devait s'être beaucoup trop éloigné de son territoire. Sa sagesse lui dictait de rapidement retourner chez elle mais elle aperçut quelque chose d'assez étrange qui aiguisa sa curiosité. En s'approchant, elle distingua bel et bien un corps humain. Celui d'un homme en très piteux état.
Elle s'arrêta à environ mètres et, tapie dans l'ombre, observa l'individu. Il avait l'air complètement sonné mais mieux valait rester prudente. Sa méfiance, et surtout sa rage, augmenta lorsqu'elle vit l'armure et l'équipement qu'il portait. Typiquement le genre de chose que portaient ces sales ordures de soldats Ashnardiens. Elle serra les dents et décida finalement de s'approcher, glissant avec finesse et agilité sur ses quatre membres. Une fois proche du corps, elle comprit que son état était vraiment grave. Mais pas question pour elle de lui sauver la mise. Qu'il crève, elle n'en serait que satisfaite. Ce qui l'intéressait plutôt, c'était ce qu'il possédait. Tala ne se posa pas vraiment de question et déroba tout ce qu'il y avait à prendre en somme. Elle voulut également prendre son arme, juste au cas où, mais c'est ce moment là que choisit le soldat pour se réveiller subitement. La sauvageonne sortit alors son couteau et le plaqua contre la gorge de l'inconnu, le fusillant du regard. S'il faisait mine de bouger, elle l'égorgerait sans hésiter. Pour elle, tous ces soldats Ashnardiens méritaient de mourir.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le jeudi 20 septembre 2012, 23:51:17
La journée défila bien rapidement, sans que Cahir ne la sente vraiment passer. Il était complètement brisé, mais pouvait remercier sa belle étoile. Une telle chute aurait normalement du le tuer, mais il était toujours en vie. L’Hirondelle agissait, mais, aussi efficace que soit l’élixir, ce serait bien insuffisant pour lui permettre de guérir définitivement. Son corps était bien trop abandonné. La douleur revint progressivement, signe que Cahir revenait à la vie, et il resta là, étalé sur le sol, inanimé, les yeux dans le vide, peinant à rouvrir les yeux. Ses sourcils lui semblaient extrêmement lourds, et, pour ne rien arranger, le soleil lui brûlait les paupières, l’éblouissant. Il sentait son cœur battre lourdement dans sa poitrine, et n’entendait plus que les battements. Il voulait parler, appeler à l’aide, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Combien de temps passa ainsi ? Quelques minutes ? Des heures ? Des jours ? Cahir perdait la notion du temps, sans parvenir à avancer. Il sombra à nouveau, émergea, pour sombrer à nouveau, ne restant parfois éveillé que quelques secondes avant que la fatigue ne l’emporte à nouveau.

Il eut des visions floues, indistinctes, où un épouvanteur le poursuivait, où sa famille se faisait massacrer, où il gisait à côté du marais, dans son armure en morceaux. L’Hirondelle le maintenait en vie, mais ne pouvait guère faire plus. Le corps du guerrier était abîmé de partout, et un humain normal n’aurait probablement jamais survécu à une telle chute. Cahir avait avec lui l’armure en ébonite, extrêmement résistante, et un corps qu’il avait lourdement entraîné au fur et à mesure des années. Il ignorait si ces éléments étaient suffisants pour lui avoir permis de survivre à cette chute, et il en doutait. Il émergeait de temps en temps. Ne pouvant plus bouger, son esprit fracturé se remettait progressivement en état de marche, lui permettant de réfléchir. Il entendait les oiseaux gazouiller, puis crut entendre des chouettes hululer, signe que la nuit se rapprochait.

*Les grands fauves sortent la nuit... Ceux qui sauront que l’épouvanteur est mort, et qui tenteront de m’achever. Merdre, Cahir, remue-toi !*

Il entendit des bruits de pas, et ouvrit lentement les yeux. Sa vision était floue, et des lueurs orangées zébraient le ciel, indiquant que le soleil était en train de se coucher. L’apatride blessé tourna la tête, et sentit ses cervicales l’élancer douloureusement. Qui va là ? voulait-il demander, mais sa gorge était sèche. Il entendait clairement des bruits de pas, et entendit ces derniers résonner sur l’escalier en pierre menant du marais à la tour. Une forme indistincte se glissa devant lui, forme noirâtre impossible à voir. Cahir ne pouvait ouvrir qu’un seul de ses yeux, et tenta de lever sa main droite, le bras gauche ne répondant pas. La forme resta là pendant quelques secondes, semblant prononcer des mots indiscernables, et disparut ensuite... Comme si elle s’était volatilisée. Avait-il des visions ? Cahir sentit sa respiration s’accélérer, mais son bras, mollement, retomba...

Il sombra à nouveau, se plongeant dans un imperceptible univers, une zone noirâtre dont il émergea à nouveau, entendant des bruits de pas à nouveau. Le même individu ? Mais quel individu ? Cahir pensait avoir perçu quelqu’un, mais n’en était plus sûr... Les bruits étaient rapides, souples, discrets, et il entendit alors des grognements, sentant vaguement quelque chose frotter contre ses jambes. Il parvint à ouvrir l’un de ses yeux, et constata qu’il faisait nuit. Le premier prédateur, qui allait le dévorer vivant. Une bien triste ironie... Cahir essaya à nouveau de remuer, mais son bras gauche était un poids mort, et ses jambes, dès qu’il tentait de les utiliser, lui faisaient un mal de chien.  Il tenta de s’emparer d’une arme, mais ses doigts gantés ne purent que remuer dans une espèce de boue infâme. L’apatride devait puer la mort. Sa tête était couverte de traces de sang, de boues, et ses cheveux baignaient dans une espèce de pâte crasseuse, mélange entre la boue et le marécage. L’odeur était à vomir, il s’en souvenait, parce qu’il avait traversé le marais.

*Fous le camp. Fous le camp, saloperie !*

Qui était cette bête ? Un loup ? Un lynx ? Une panthère ? La forêt était immense, tout était possible. Ce pouvait même être un simple chien errant. Cahir donnait l’impression d’être mort, avec son corps brisé, et son armure en morceaux. Comment avait-il pu en arriver là ? Quelle folie l’avait-il pris quand il avait accepté d’aller défier un épouvanteur ?

*Si ça ne te fait rien, tu te sermonneras plus tard, Cahir. Trouve une arme, quelque chose !*

Il remua ses doigts, sentant la panique l’envahir alors que la bête remontait le long de ses jambes. Il avait perdu son épée, et probablement ses dagues, et ne put agripper qu’une racine. Il tira inutilement dessus, alors que le prédateur remontait. Avec son seul œil valide, Cahir ne voyait quasiment rien. Il ne voyait que des branches en hauteur, ainsi que quelques étoiles. Ses séances avec sa mère lui revinrent à l’esprit. Jeune, il regardait depuis leur jardin les étoiles, sa mère le prenant dans ses bras en lui donnant des leçons sur le positionnement des étoiles, et les différentes constellations. Il reconnut la Grande Vierge, qu’il fallait suivre pour atteindre Ashnard, car elle était orientée vers l’est. S’il avait pu, il en aurait rigolé. Il allait mourir là, se faire dévorer par un putain de gros chat, et tout ce qui lui venait à l’esprit, c’était cette putain de Grande Vierge ! C’était plutôt le moment de faire le vide dans sa tête, d’évoquer les regrets, mais Cahir en avait tellement qu’il ne savait pas par où commencer...

*Ne renonce pas aussi facilement, merde, bats-toi ! Cherche une arme ! Tu es un guerrier d’élite ashnardien, que diable ! Tu as reçu la plus distinguée des formations, et un guerrier d’élite, même renégat, ne finit pas dans l’estomac d’un vulgaire fauve !*

Cahir essaya de suivre cette voie, et tenta de se relever, mais ne put bouger que d’un ou deux centimètres, avant de tomber à nouveau, poussant un indicible grognement. La bête se releva alors, et fila rapidement.

*C’est un traquenard ? Ou je lui ai vraiment fait peur ?!*

Il se sermonna. Puisque les Dieux avaient décidé de prolonger sa vie de quelques minutes, autant en profiter. Réveille-toi, Cahir, secoue-toi ! Il remua chacun de ses doigts. Son bras droit était relativement indemne, et il entreprit de le soulever, gémissant. L’armure, si légère, semblait peser mille enclumes. Les plaques d’ébonites tombaient en morceaux, et il en aurait pour des semaines au moins à la réparer. Il grogna devant la douleur, pleura, et tenta d’ouvrir son autre œil. La douleur explosa, et il le referma subitement. Il allait trop vite en besogne, et tâcha donc d’y aller de manière plus précautionneuse, commençant par remuer ses doigts, par fermer son poing, l’ouvrir, puis le fermer à nouveau. Il ralentit son souffle, afin de ne pas épuiser ses dernières réserves, et continua à remuer la main. Tout son corps le démangeait, et ce fut à ce moment qu’il entendit une autre personne approcher.

Les bruits de pas étaient différents, bien plus rapides, et la forme n’alla pas droit sur lui, mais fureta autour de sa personne. Il conservait les yeux fermés, tentant de reprendre ses forces. La douleur revenait, et c’était bon signe... Sauf dans son bras gauche. Il n’osait plus bouger, sentant que cette nouvelle personne ne devait pas être l’animal qui l’avait approché tantôt. Qui était-ce encore ? Cahir sentit cette personne se rapprocher très près de lui, jusqu’à sentir son souffle précipité sur son visage, et comprit avoir affaire à une humaine. Il rouvrit alors ses yeux, et tenta de dire quelque chose... Mais sentit une lame froide se poser sur sa gorge.

Son œil gauche était injecté de sang, et il le referma donc, et vit une jeune femme sombre, avec des yeux sauvages, qui le regardait avec un mélange de peur et de colère. Elle n’hésiterait pas à l’égorger, et Cahir ne dit rien, plantant son regard dans le sien.

*Est-ce qu’elle parle au moins ma langue ? Fais très attention, Cahir, car les prochains mots que tu vas prononcer pourraient bien être les derniers de toute ton existence...*

Il remua lentement les lèvres, sachant qu’il ne pouvait rien faire contre elle, et comprit pourquoi l’animal ne l’avait pas attaqué. Il avait du sentir cette autre proie se rapprocher, et Cahir comprit que cette mystérieuse femme était aussi en danger que lui. Il se racla lentement la gorge, et entreprit de parler.

« ...’Ger... » fut tout ce qui parvint à sortir de ses lèvres.

Il ferma son œil, soupira, et essaya de reprendre son souffle, et parvint à parler :

« Dan... Ger... » éructa-t-il faiblement, en sueur.

Entre les buissons, dissimulé, une dangereuse panthère se tenait prête à bondir, ses yeux fixant la nouvelle proie qui venait d’arriver. Elle grogna faiblement, attentive, et bondit droit vers sa proie en poussant un rugissement.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le vendredi 21 septembre 2012, 16:56:03
Tala avait le coeur battant. Elle était peut-être en meilleure posture que le soldat, mais elle n'était tout de même pas rassurée. Elle avait vu de quoi étaient capable des soldats et espérait que celui-ci était assez blessé pour ne pas pouvoir utiliser son arme ou ses gros muscles. Elle tenait con couteau si fort entre ses mains que celui-ci aurait pu se briser. S'il faisait mine de bouger, elle était en effet capable de l'égorger sur le champ. Est-ce qu'elle l'aurait regretté ? Peut-être pas... peut-être que si. Quelle importance puisqu'il ne bougeait pas. Son souffle était brûlant, et elle réfléchissait à toute allure au meilleur moyen d'agir. Le tuer où fuir en courant avec son pactole ? Elle n'osait même pas bouger à vrai dire. Ce pauvre bougre faisait presque peur à voir... peu de chance qu'il survive seul ici de toute manière. A moins qu'il ait une bonne étoile... ou que quelqu'un d'autre de plus attentionné ne passe par-là. C'était pas gagné.

Tala allait finalement se décider à se carapater lorsque l'homme la regarda et tenta de dire quelque chose. Elle fronça les sourcils, ne comprenant absolument rien de ce qu'il baragouinait. Il était dans un tel état que parler devait être pour lui une véritable torturer. Il se concentra de nouveau, apparemment soucieux de lui faire passer un message alors qu'elle était extrêmement tendue. C'est alors, qu'enfin, des mots sensés et distincts sortirent de sa bouche. Danger ? Comment ça ?
Elle s'était trouvée tellement obsédée par le danger que représentait l'homme face à elle qu'elle n'avait pas fait attention à ceux qui se trouveraient autour. Elle tendit alors l'oreille, juste au moment ou la panthère se jetait sur elle. Merde !

La sauvageonne eut juste le droit de se retourner avant que la bête de l'écrase sur le sol et ne tente de refermer sa mâchoire sur sa gorge. Heureusement, Tala avait l'habitude. Disons que lorsqu'elle jouait autrefois avec les louveteaux, elle avait apprit à se battre contre ce genre de bête bien plus lourde qu'elle. L'une des mains libres de la jeune femme se referma donc solidement sur la gorge de l'animal pour maintenir sa tête et ses dents loin d'elle, tandis que l'autre agrippait une parti très sensible des félins : l'oreille. Le prédateur poussa un hurlement et la demoiselle entoura la taille énorme du félin entre ses jambes, réussissant alors à le renverser sur le coté. Les rôles s'inversèrent ainsi. Comme le couteau lui avait échappé au moment de l'impact, Tala agrippa rapidement une branche lourde qui se trouvait près d'elle et l'abattit aussi fort que possible sur le crâne du félin qui perdit connaissance. Il était peut-être même mort mais en général ces bestioles avaient le crâne solide. Tala soupira et se redressa lentement, essuyant son front du plat de sa main. Elle l'avait pas vu venir celui-là.
La présence de l'humain revint dans son esprit et elle se tourna désormais vers lui. Elle s'empressa de reprendre son arme et son butin, mais était à deux doigts de se tirer en courant lorsqu'elle fut prise remord. Au lieu de ça, elle fouilla un instant le sol avant de se pencher vers une herbe étrange qu'elle arracha vivement.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/e9/Consoude.jpg/250px-Consoude.jpg
Cette plante appelée Consoude, avait des vertus plutôt pratiques, celle de réparer les fractures et calmer les blessures. Assez rapidement, elle l'écrasa à l'aide de caillou, sans trop quitter l'homme des yeux qui semblaient vouloir se lever. Une fois qu'elle eut obtenue une sorte de pâte, elle retourna près de lui et le retourna avec son talon.

- Ne bouge pas. Si tu fait mine de m'attaquer je te tue, et je n'aurais aucun mal à le faire.

Cela dit, elle s'accroupit près de l'homme et étala la pâte sur toutes les blessures qu'elle pouvait apercevoir. Les autres, tant pis. Elle n'allait quand même pas le déshabiller entièrement pour jouer aux infirmières, c'était trop risqué. Et de toute manière, elle n'avait pas assez de plante.
Cette bonne action terminée, elle grippa son butin et son couteau et lança :

- Ne m'en veux pas, je t'empreinte tes affaires. Tu me dois bien ça.

Sur ces mots, elle l'enjamba sans plus de bavardage et s'éloigna, repartant vers la forêt pour rejoindre sa meute. Elle ignorait si elle avait bien fait d'aider cet homme mais bon... elle était hors de danger désormais. Du moins elle le pensait. Elle espérait juste que le soldat puisse se relever et débarrasser le plancher avant que la panthère ne se réveille... Oui. Si Tala n'aimait pas tuer les hommes, elle aimait encore moins tuer les animaux. Sauf pour manger évidemment.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le samedi 22 septembre 2012, 17:15:07
Cahir entendit des bruits, des mouvements, signe que la femme et la panthère étaient en train de se battre. Lui continuait à se remettre peu à peu, à retrouver ses esprits. Il sortait d’un long voyage, et chaque seconde qui passait le voyait clarifier ses pensées, son esprit, et analyser la situation de manière cohérente. L’Hirondelle l’avait sauvé de la mort, mais il se devait d’être lucide : même son armure et les lianes ayant ralenti sa chute n’auraient pu le sauver d’une telle descente. Et Cahir ne croyait pas aux miracles. Il y avait donc une autre explication : quelqu’un avait amorti sa chute. Cet individu qu’il avait cru voir rôder autour ? Possible... Sûrement un mage, mais, dans ce cas, pourquoi avoir épargné Cahir, et l’avoir laissé là ? Ça ne tenait pas debout, et l’apatride ne savait pas quoi en penser, si ce n’est qu’il était dans une forêt dangereuse, avec une armure en morceaux, et grièvement blessé.

Le combat entre la sauvage et la panthère se termina rapidement, et, si Cahir avait du mal à comprendre ce qui se passait, il la sentit se rapprocher de lui, et appliquer sur les plaies visibles une espèce de pâte. Elle parlait, mais il avait du mal à entendre. Ses oreilles sifflaient méchamment. Il comprit qu’elle était couarde, qu’elle avait peur du monde extérieur, mais avait du cœur. Elle n’arrivait pas à laisser cet homme mourir là, et avait donc tenté de le soigner. Elle s’en alla ensuite, indiquant avoir pris son butin.

*Ne pars pas, non !!*

Ce fut ce qu’il tenta de dire, mais un simple sifflement traversa ses lèvres. Cahir se sentait à nouveau partir, et essaya de lutter contre une nouvelle torpeur qui le saisissait. Il était seul, avec un prédateur que la femme venait d’abattre... Ou simplement de neutraliser, ce qui suggérait que la panthère pouvait se réveiller. Raison de plus pour se dépêcher ! Cahir devait rejoindre la tente, où il y avait d’autres élixirs. Il y avait notamment, dans une caisse, des décoctés de Raffard le Blanc. Un décocté de Raffard était une potion très toxique, et qu’il fallait donc confectionner par un alchimiste talentueux. Elle permettait de cicatriser à toute allure, de soigner les blessures visibles, et était un élixir indispensable pour tout voyageur. Un décocté était extrêmement onéreux sur le marché, et Hosbo en avait eu plusieurs avec lui. Comme il le disait lui-même, « un sorceleur ne se déplaçant pas sans un décocté n’était pas un bon sorceleur ». Et les sorceleurs étaient aussi des alchimistes ; Hosbo avait fait ses propres élixirs. Le décocté ne permettrait pas à Cahir de récupérer totalement, mais améliorerait ses chances. Il lui faudrait aussi sûrement boire une autre Hirondelle.

Mais, pour cela, il fallait encore atteindre la tente. Cahir soupira, clignant plusieurs fois des yeux. Sa douleur à l’œil gauche diminuait, et il finit par pouvoir relever son bras droit. Le gauche, en revanche, restait toujours aussi inerte. L’os avait été cassé, et il espérait qu’il ne soit pas ressorti de son corps. Si tel était le cas, la douleur aurait probablement du atteindre des sommets insoutenables. Cahir soupira lentement, et commença alors à se dévêtir. Impossible de ramper avec cette armure en miettes sur le corps. Sa main arracha les plaques, la mettant en pièces détachées. Il se consolait en se disant qu’il la reforgerait ensuite. Il en avait les compétences nécessaires. En la circonstance, l’indiscutable priorité était de s’alléger. Il retirait les morceaux de plaque en grognant, et prit son souffle, son élan, et bascula alors tout son pieds sur la droite. Il gémit, et dut s’y reprendre à plusieurs fois pour pouvoir se retourner.

Cahir atterrit sur le ventre, son estomac plongeant dans une espèce de gadoue, et il grogna, avant de tracter son corps avec sa main droite, s’appuyant à des racines. Son corps racla sur le sol, heurtant des rochers, des brindilles, des cailloux, le faisant saigner. Il grognait, éructait, sachant qu’il fallait se dépêcher. Il réussit à rejoindre au bout d’un quart d’heure le pont en bois menant à la tour, et leva la main, s’appuyant dessus. Cahir pleurait à moitié, tout son corps tremblant sous la souffrance, et il tenta alors de faire appel à ses jambes. Les os des jambes n’étaient pas brisés, mais ce n’était pas pour autant que se maintenir sur elles était simple. Il dut forcer, et réussit à se soulever suffisamment pour pouvoir, ne se maintenant sur le pont en bois, rester debout. Tout son corps tremblait et vibrait, et il dut faire de gros efforts pour ne pouvoir que se tenir debout. Son regard filait vers la panthère endormie.

*Sois en état pour quand elle se réveillera !*

L’apatride était en loques, et réussit à se mettre sur le pont de bois, puis avança en rampant à nouveau, s’aidant de ses jambes. C’est ainsi qu’il parvint, misérablement, avec son bras gauche pendant le long de son corps, à rejoindre la tente. L’épouvanteur était couché à proximité, dégageant une odeur de putréfaction qui lui donna envie de vomir. Se ruant dans la tente, Cahir, fébrile, chercha le coffre, l’ouvrit, et regarda les fioles. Il finit par trouver celle qu’il cherchait, la sortit, la décapsula, et l’avala d’un coup sec...

Immédiatement, il sentit tout son corps se tendre, se tordre, et la douleur explosa en lui, le forçant à se coucher sur le sol. Il poussa un long hurlement de douleur, sonore et puissant, qui se répercuta dans toute la région, avant d’hurler encore, se forçant à hurler fort pour évacuer la douleur. Elle le rendrait fou, autrement ! Le décocté, contribué aux effets de la plante, fit des miracles, et Cahir sentit peu à peu, au bout de quelques minutes l’usage d’une partie de son corps revenir. Il sombra à nouveau dans le coma.

Quand l’apatride se réveilla, il faisait toujours nuit, et il était en sueur. Il soupira longuement, et se releva. Il tituba à moitié, mais se sentait bien mieux. Il entreprit alors, avec l’équipement médical qui restait, de se faire un pansement sur son bras, afin d’aider ses os à se cicatriser, buvant une nouvelle Hirondelle pour cela... Le taux de toxicité ambiant dans son corps avait du exploser, et il sentit des vertiges le saisir, ainsi qu’une douleur dans le ventre qui remonta le long de sa gorge. Il réussit à se traîner près du marais, et vomit sur le sol, ses intestins le faisant gémir.

*Demain... Demain, j’irais mieux... Il me faudra retrouver cette peste, et récupérer ce qu’elle m’a pris...*

Elle avait surtout pris la griffe de l’épouvanteur, que Cahir recherchait, et dont il avait besoin. Il retourna près de sa tente, et s’empara d’un couteau de combat, sa seule arme. La panthère, fort heureusement, quand elle se réveilla, choisit de partir, et Cahir put donc passer une nuit sereine. Il s’endormit même, et, quand l’aube arriva, il se sentait mieux. Son bras gauche l’élançait toujours un peu, et il avait mal au crâne, mais c’était bien mieux qu’hier. Il s’empara du couteau, l’accrochant à sa ceinture, regroupa les morceaux de son armure, en faisant un tas dans sa tente, puis prit plusieurs élixirs, les accrochant à la ceinture de son pantalon en cuir, et partit en chasse.

Premier objectif : trouver une rivière pour se nettoyer. Ensuite, voir s’il pouvait se débarrasser des bandages, et éventuellement tenter le Diable en prenant un second décocté... Dès que la toxicité de son sang aurait diminué, ce qui revenait à dire qu’il lui fallait se nourrir, et boire, afin de nettoyer son sang. Ensuit,e il ne lui restait plus qu’à retrouver cette petite sauvage, récupérer la griffe, et foutre le camp de cette forêt...

*Tu parles d’une galère...* résuma-t-il en son for intérieur.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le dimanche 23 septembre 2012, 17:27:52
Désormais, Tala était bien décidée de ne pas se mêler des histoires des hommes, et encore moins des soldats, qu'ils soient ashnardiens ou non. L'humanité l'avait dégoûtée sans doute pour toujours et que ce type meurt ou non, ça lui était égal. De toute manière, ça avait plutôt tourné à son avantage puisqu'elle avait put embarquer l'épée. Un outil particulièrement pratique bien qu'un peu lourde pour la jeune femme mais peu importe. Si jamais elle ne pouvait pas s'en servir pour combattre, elle se rendrait au village pour la vendre. Il lui suffirait de s'habiller et de faire en sorte qu'on ne voie pas son visage. Elle n'aimait pas trop aller là-bas mais bon, il fallait bien vivre n'est-ce pas ? Et puis quelques médicaments et soins ne seraient pas de refus au cas où.
D'un pas lent mais assuré, elle revenait donc jusqu'à son territoire, l'épée à la main. Une fois avancée dans la forêt, Otaktay eut tôt fait de la localiser et de la rejoindre d'un trot rapide. Tout sourire, Tala laissa tomber l'épée et s'accroupit, accueillant l'énorme loup dans ses bras qui lui fit perdre l'équilibre et lui lécha le visage avec vigueur. Riant joyeusement, la jeune femme se laissa faire puis se redressa, récupérant l'arme pour retourner à la grotte avec son partenaire.

Là-bas, elle cacha l'épée au fond de la grotte sous un tapis de mousse, puis partit faire une toilette à la rivière non loin. Otaktay l'y accompagna, l'observant sagement allongé sur la berge. D’ordinaire, le mâle alpha était extrêmement calme et attentionné. Mais lorsqu'il s'agissait de défendre son territoire ou les femelles, il devenait un tueur sans pitié et extrêmement violent. En général, rares étaient les loups qui osaient le provoquer. Tant mieux qui la jeune femme qui, évidemment, n'aurait pas supporté perde son mâle alpha. Car quoiqu'il en soit, elle l'aimait profondément et réciproquement d'ailleurs. Le fait qu'elle soit une humaine et ne lui donne pas de progéniture ne semblait pas le déranger le moins du monde.

C'est à ce moment là que Tala et Otaktay entendirent le hurlement. Le grand loup se redressa brusquement et se mit à grogner. Quant à la demoiselle, elle se doutait d'où venait le cri. S'était-il fait attaquer par la panthère finalement ? Ou bien un prédateur plus dangereux encore ? Elle s'inquiétait un peu mais ne l'avouerait jamais. Finalement, elle haussa les épaules et sortit de l'eau, invitant Otaktay à venir se coucher avec le reste de la meute.
Le lendemain matin, Tala s'étira longuement, lovée contre le pelage chaud de l'alpha, avant de se motiver pour partir chasser avant tout le monde. Elle prit donc son arc et son couteau pour s'enfoncer encore plus profondément dans la forêt, quittant même son territoire pour avoir davantage de chance de tomber sur un bon gibier. Durant plusieurs minutes, elle traqua un cerf magnifique. Elle le suivait à la trace, tentant de retrouver l'animal pour pouvoir le tuer. Le but était proche, elle le sentait.

Elle finit par le trouver, mangeant avec gourmandise un fruit tombé d'un arbre. Tala se glissa derrière un buisson et , accroupit à l'abri du feuillage, arma son arc sans un bruit. Ce n'était plus qu'une question de seconde avant qu'elle n’attrape son dîner. Le plus compliqué serait de ramener la carcasse, mais la jeune femme avait plus de force qu'elle ne le laissait croire au premier regard. Au pire de cas, elle découperait les meilleurs morceaux et les ramènerait dans son sac de peau. La sauvageonne visa sa cible et tira doucement sur la corde jusqu'à ce que celle-ci frôle ses lèvres. Mais au moment précis où elle allait relâcher celle-ci...
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le mardi 25 septembre 2012, 01:10:35
Traîner sa carcasse endommagée près d’une rivière fut assez épuisant pour Cahir, qui était encore très épuisé. L’apatride avait frôlé la mort, et son pantalon en cuir, délavé, était déchiré par endroits. Il avait mis de nombreux bandages le long de ses jambes, pour faire en sorte que ses plaies cicatrisent plus rapidement, mais l’exercice n’était pas particulièrement simple. Il tituba, et manqua tomber à plusieurs reprises, se réceptionnant aux arbres. Il puait atrocement, et, quand il finit par voir un ruisseau, Cahir, négligeant toute forme de sécurité, se jeta presque dedans. L’eau fraîche le réveilla d’un coup sec, et il bondit hors de l’eau, son corps trempé, se sentant infiniment mieux. Le guerrier réalisa alors un détail fâcheux pour un ancien soldat : il avait de la barbe. Ses poils poussaient, et il ne s’était pas rasé hier, et encore moins aujourd’hui. Il grommela, et décida d’oublier ce détail. Que pouvait-il y faire, de toute manière ? Se raser n’était clairement pas sa priorité. Cahir resta dans l’eau, se moquant bien que son pantalon soit totalement fou, et se posa contre un rocher, réfléchissant.

La forêt était vaste et immense, il le savait pour avoir étudié les cartes dans la caravane. La tour du magicien était au milieu de nulle part, et la seule trace de civilisation à des kilomètres à la ronde était une scierie. Les bûcherons ne s’aventuraient jamais trop loin dans la forêt, restant à l’orée, afin de ne pas se faire attaquer par des animaux sauvages. Cahir en profita donc pour réfléchir, et faire le point. Indéniablement, il y avait des choses qui ne collaient pas avec cette sauvage, et, maintenant qu’il se sentait un peu mieux, il pouvait plus amplement y réfléchir.

En soi, des enfants-sauvages n’étaient pas aussi rares que cela. Orphelins de guerre, esclaves en fuite, les raisons étaient multiples... Mais il y avait quelque chose d’étonnant avec elle, quelque chose qui, sur le coup, ne l’avait pas marqué, puisqu’il avait d’autres soucis. Elle parlait, et ce de manière intelligible. Or, tous els enfants-sauvages que l’Empire avait réussi à récupérer étaient incapables d’apprendre le moindre mot. Ceci signifiait que cette fille avait été élevée par des hommes, avant d’être abandonnée dans la forêt. C’était curieux. Cahir savait que cette forêt était dans un territoire pro-ashnardien, et qu’il n’était pas rare que des soldats viennent répandre l’ordre en attaquant des fermes jugées hostiles. Bien sûr, il supposait, mais il était possible que cette adolescente soit l’une des victimes des soldats. Et elle l’avait vu avec son armure...

*Plus j’y repense, plus que je réalise qu’elle était effrayée... Sans doute encore plous que moi... Comment un homme brisé peut-il effrayer une fille de la forêt ? Elle a du clairement noter que j’étais infirme, et incapable de me défendre...*

Cette approche des choses suggérait tout simplement que cette peur était instinctive, qu’elle avait reconnu l’armure noirâtre de Cahir comme l’une des armures ashnardiennes. Cette vision avait déclenché un souvenir, une réminiscence provoquant un blocage. Le reste était logique. Elle ne l’avait pas tué, mais elle lui avait pris son épée, et la griffe de l’épouvanteur. Il avait besoin des deux, et il allait devoir la retrouver. Dans cette forêt, ce serait comme chercher une aiguille dans une botte de foin, mais Cahir avait un talent naturel pour la chasse. Il avait déjà accompli des missions dans des jungles et des forêts profondes, seul, séparé de son unité. Il était un soldat d’élite après tout. La traque serait assurément longue, mais il ne désespérait pas d’y arriver. Tout vient à point qui sait attendre, comme le dit le vieux dicton.

Après de nombreuses minutes, Cahir sortit de la rivière. Il se sentait bien mieux, même si son pantalon le collait. Les trous à l’intérieur l’aidaient cependant à ne pas se sentir trop oppressé, et il s’avança à travers les arbres. Il portait à sa ceinture son couteau de combat, sa seule et unique arme, et se mit à avancer prudemment, cherchant des fruits pour nourrir. Il trouva des champignons comestibles, et des baies mûres. Amplement suffisant. L’apatride les avalait, tout en avançant. Il était prudent et discret, l’eau ayant balayé les mauvaises odeurs. Il évitait de marcher sur des racines, de faire le moindre bruit, et continua ainsi à avancer.

Il n’était naturellement pas le seul prédateur de cette vaste forêt. Alors que l’apatride avançait le long des arbres, une petite araignée rouge (http://img87.xooimage.com/files/9/b/c/98476-382f369.jpg) chassait également. Discrète et invisible, l’araignée était tapie, et observait la région. Contrairement à la majorité des araignées, celle-ci n’hésitait pas à s’attaquer aux humains. Elle venait de Zerrikania, la redoutable jungle, et avait été amenée involontairement par les Ashnardiens. Elle était petite, très petite, aussi grande qu’une clef, mais son dard était particulièrement mortel. Il répandait un poison qui tuait lentement ses victimes, et cette araignée n’avait nullement sa place dans cette forêt. Elle se tenait dans son arbre quand elle vit une proie s’approcher. Une humaine, appétissante, qui avait son arc tendu. L’araignée se mit en place, descendant lentement, tout doucement, tout doucement, le long d’un fil. Elle prenait son temps, sachant qu’il ne fallait surtout pas qu’on la repère.

Son venin infligeait instantanément une douleur atroce, terrible, et elle frapperait au niveau de la nuque. Elle continuait à descendre lentement, sachant qu’elle aurait un angle d’attaque difficile. Une araignée, à n’en pas douter, constituait le prédateur parfait par excellence. Elle chassait en solitaire, et savait faire preuve de patience. Elle voyait cette humaine comme une menace potentielle pour les mouches et les abeilles qu’elle capturait parfois dans ses complexes toiles. Elle frôla l’épaule de la femme, et se laissa alors tomber sur sa nuque. Ses huit pattes poilues se posèrent sur elle, elle releva son dard, et l’enfonça d’un coup sec.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le dimanche 17 novembre 2013, 22:36:45
Tala était concentrée. Qui aurait pu se douter qu'un aussi petit prédateur était en train de descendre lentement, mais sûrement, pour s'attaquer à elle ? Impossible, même avec les sens qu'elle avait pu développer au contact des loups. C'est pourquoi, alors qu'elle écartait légèrement les doigts pour laisser filer sa flèche, elle sursauta violemment lorsque araignée la mordit. Tala poussa un cri, la flèche dévia sa trajectoire pour s'écraser plus loin sur le sol, et sa proie s'enfuit comme l'éclair.
La fille des loups gémit, plaquant inutilement une main sur sa nuque, mais l'agressive et vicieuse bestiole avait déjà disparue. La douleur était atroce et elle pouvait la sentir envahir sa nuque, puis petit à petit son corps tout entier. Comment un insecte pouvait-il faire autant de dégât ? Elle n'était pas si surprise, elle connaissait les risques d'une vie en pleine nature. Mais tout de même... un venin aussi puissant !
La vue de la demoiselle commençait à faiblir et sa force l'abandonnait à une vitesse folle. Brave, elle tenta de se relever, mais après avoir violemment tremblé, ses jambes lâchèrent, la laissant lourdement retomber dans la poussière.
Tala gémit de plus belle, enfonçant ses ongles dans la terre en se cambrant sous la douleur cuisante. Allait-elle mourir ? Là ? Comme ça ? Ce serait tellement bête ! Elle se pensait perdue, se demandant déjà en combien de temps ce venin pouvait-il tuer. Etait-il seulement mortel ? Elle pria pour que ce ne fusse pas le cas.

Elle pensa à appeler sa meute à l'aide, mais qu'aurait-elle bien pu faire ? Rien. Absolument rien. La jeune femme se tordait de douleur, ne pouvant s'empêcher de gémir et crier de douleur. Le destin la punissait-elle pour avoir abandonner cet homme à son triste sort ? Possible. Mais tellement dure comme punition !
Elle avait beau regarder autour d'elle, elle ne voyait aucune plante susceptible de la sauver. De toute façon, s vue était bien trop floue désormais. Alors elle ferma les yeux et serra les dents, attendant simplement en espérant que cette douleur s'arrête rapidement.

Furieuse de s'être fait avoir si facilement, la demoiselle poussa un dernier cri de rage et de douleur avant d'abandonner la lutte, le corps brillant de sueur, et de s'évanouir...
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le mardi 19 novembre 2013, 02:19:46
La priorité, c’était de la retrouver. L’endroit était immense, une forêt qui s’étalait bien sur une bonne centaine de kilomètres. Il y avait des arbres partout. Cahir avait reçu, à Ashnard, à l’époque où il était formé, des formations pour survivre en pleine forêt, pour apprendre à se débrouiller et à s’orienter, dans différents schémas possibles : survie, traque, poursuite, etc... Il savait tendre des pièges pour leurrer les chiens ou les poursuivants, il savait se repérer en lisant le ciel, ou en traçant des repères dans le sol. Cependant, cette fille avait l’indéniable avantage de connaître le terrain, et d’être née dans la forêt, de grandir dedans. S’il se faisait repérer, elle le sèmerait. Il lui fallait donc trouver un moyen de l’approcher discrètement, sans se faire remarquer, et de lui mettre le grappin dessus. Il devait récupérer son épée et la griffe, et utiliserait cette dernière pour réparer son armure. Son plan était ainsi tout tracé : retrouver la fille, récupérer ses biens, retourner au village proche où il avait laissé son cheval, et récupérer son armure. Une armure en ébonite ne pouvait pas s’abandonner en pleine forêt, et, si elle était en morceaux, un forgeron serait capable de la rafistoler. Cahir savait qu’il existait une grande ville à proximité, le bourg de la région. Il y avait des forges travaillant les objets enchantés. Un forgeron accepterait sans problème de réparer son armure, moyennant une partie de l’argent qu’il obtiendrait en vendant la griffe. Mais, pour ça, il lui fallait trouver la fille.

Cahir avançait ainsi à travers la forêt, attentif et vigilant, surveillant ses pas. Dans un environnement où la vue ne permettait pas d’être très efficace, du fait de la surabondance d’éléments visuels, l’ouïe et l’odorat étaient des sens très utiles. Venant de sortir d’un bain, Cahir dégageait une faible odeur, que seuls des chiens pouvaient sentir. Malheureusement, il ne pouvait pas pister cette femme avec son odorat : d’une part, il n’était pas un chien ; d’autre part, il l’avait vu de suffisamment près pour savoir qu’elle prenait soin de son hygiène, ce qui, tout simplement, laissait entendre qu’elle était suffisamment éduquée pour savoir prendre des bains.

*N’oublie pas qu’elle parle... Ce n’est pas une enfant-sauvage née dans la forêt, ne l’oublie pas. Elle n’a pas grandi toute sa vie ici...*

La seule théorie que Cahir voyait est qu’elle devait être une ancienne esclave, ou une réfugiée... Une femme dont la vie avait été brisée par les troupes ashnardiennes. Sa famille avait peut-être fait partie du butin de guerre que les Ashnardiens réclamaient après avoir ravagé un pays, et elle avait réussi à échapper à ses geôliers. Une théorie très probable, en réalité. Qu’elle ait survécu dans une forêt tenait en soi du miracle. Cahir était bien placé pour savoir que les forêts n’étaient pas des havres de paix, mais comprenaient bon nombre de prédateurs redoutables, qu’ils soient petits ou grands. L’épouvanteur qu’il venait de tuer hier en était d’ailleurs une bonne illustration.

Cahir ne savait pas depuis combien de temps il marchait. Il commençait à avoir chaud, sentant les mouches graviter autour de lui. La forêt semblait vide et inhabitée, et son estomac commençait à se réveiller. Ainsi, bien malgré lui, il dut arrêter sa marche, pour se lancer dans des activités de chasse. Eu égard à son organisme de guerrier, et à un régime alimentaire reposant sur l’activité physique et la viande rouge, Cahir ne pouvait pas se contenter éternellement de feuilles et de baies séchées. Pendant une bonne heure, il entreprit ainsi de se confectionner un arc, à l’aide de branches de bois. Sans être un franc-tireur, il avait quelques compétences rudimentaires en archerie, et savait notamment comment faire un arc. Il utilisa son couteau pour tailler les branches d’un arbre, jusqu’à avoir la forme courbe d’un arc classique. Il fallait ensuite faire une corde, et, à défaut d’autre chose, il utilisa le tissu de son pantalon.

*Si j’arrive à décocher deux flèches avant que ma corde ne se rompe, ça tiendra du miracle...*

Les flèches étaient tout simplement des petites branches finement taillées. Il aurait pu se confectionner une sarbacane, mais, assez curieusement, s’il avait reçu des cours pratiques sur la confection d’un arc, il n’y en avait pas eu pour la sarbacane. Même à Ashnard, on considérait que cette arme n’appartenait qu’à deux catégories d’individus : les assassins et les sauvages, pas les militaires ashnardiens.

Avec son arc rudimentaire, Cahir entreprit donc de chasser. S’avançant silencieusement, le dos courbé, dans des plaines, il finit par apercevoir un troupeau de daims. Cahir attrapa lentement son arc, glissa sa flèche dessus, et banda ce dernier, visant soigneusement. Il décocha sa flèche pile au moment où un hurlement résonna dans les environs. Sa corde claqua dès le premier jet, et la flèche fit un élégant vol plané dans les airs, avant de se planter dans le sol. Un échec lamentable, tandis que les hurlements de douleur firent disparaître les daims. Instantanément, Cahir lâcha son piteux arc, et porta la main à son couteau de chasse, le sortant.

*C’est la fille !*

Qui d’autre ? Il n’y avait quand même pas toute une tribu d’autochtones dans cette forêt ! Cahir s’avança un peu, et entendit de nouveaux cris. Il comprit alors que la jeune femme devait visiblement souffrir, et pesta contre lui-même. Si elle venait à mourir, comment pourrait-il récupérer sa griffe ? Cette maudite garce pouvait l’avoir planqué partout ! Et puis, de manière générale, même si elle l’avait volé, ce n’était quand même qu’une fille. Assez curieusement, Cahir, qui n’avait que des souvenirs brouillés d’elle, pensait qu’elle avait vers 13 ou 14 ans.

Se moquant alors peu d’être discret, il se mit à courir rapidement, et arriva entre plusieurs arbres, sur le sommet d’une petite butte. La sauvageonne était là, contre un arbre, en train de partir.

« Merde ! » maugréa-t-il.

Il se laissa descendre, et arriva ainsi près d’elle.

Fugacement, il nota qu’elle était un peu trop vieille et trop bien formée pour n’avoir « que » 13 ans.

Face à la femme, Cahir nota rapidement, outre ses pupilles dilatées, la salive s’échappant de ses lèvres, son corps tremblotant, les deux morsures dans sa nuque. Une araignée. Rarissimes étaient les araignées s’attaquant aux hommes, mais il y avait toujours des exceptions, des cas spéciaux. Concrètement, cette femme allait mourir.

Cahir se dépêcha donc, et posa ses lèvres sur sa nuque, là où il y avait la morsure, et inspira fort, afin d’attraper une partie du venin. La piqûre était suffisamment profonde, et il recracha le sang contaminé sur le sol.

L’homme n’avait plus qu’une seule fiole d’Hirondelle, qu’il sortit de sa ceinture, avant de la décapsuler.

« Allez, foutue biquette, bois ça... »

Il la força plus ou à moins avaler le contenu de l’élixir bleu. L’Hirondelle n’était pas vraiment recommandée contre les poisons, mais il n’avait rien de mieux sous la main.

« Allez, bats-toi, tu as survécu aux Ashnardiens, tu devrais survivre à une petite piqûre de bête, non ? »

La fiole était complètement vidée, et Cahir relâcha la femme, plus nerveux qu’il aurait osé l’admettre. Il venait de prendre brutalement conscience que sa survie dans cet endroit était conditionnée à la survie de cette femme.

Il était donc préférable qu’elle survive.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le mercredi 20 novembre 2013, 07:11:53
On dit que lorsque la mort est toute proche, on voir sa vie défiler devant ses yeux. Il fallait croire que c'était vrai. Il apparaissait même des souvenirs si lointains que jamais son esprit n'aurait pu s'en souvenir seul. Elle se revoyait nourrisson, pleurant et se débattant avant ce drap qui l'enveloppait et l'incommodait. Ses pleurs et ses cris avaient attirés les animaux sauvage, et parmi eux, une famille de loups. Si elle avait eu une conscience, Tala aurait sentit le danger et aurait hurlé de plus belle. Pourtant, lorsqu'elle vit approcher ce museau noir et humide et cette gueule immense, elle ne prit pas peur. Elle cligna des yeux d'un air étonné et babilla des sons incompréhensibles. La bête en question était un gigantesque mâle revenant de la chasse. Intrigué et curieuse, sa femelle vint à son tour sentir l'odeur de cette drôle de petite chose. Et aussitôt, le contact se fit. Ayant réussi à dégager ses petits bras, le bébé qu'était Tala emprisonna délicatement la truffe de la louve. Et un amour était né, improbable, mais solide.
Un autre souvenir surgit, alors qu'elle était sortit depuis peu de la tanière. Elle se déplaçait encore maladroitement, même à quatre pattes. Ses frères et sœurs, deux fois plus gros qu'elle, l'invitaient innocemment à jouer. Et elle riait tant et plus alors qu'ils bondissaient joyeusement en jappant autour d'elle. Dieu comme ce monde était grand en ce temps là...
Elle avait des voyages plein les yeux, des rêves couleur d'océan, et elle ne vivait qu'au présent. Toujours.

Elle avait grandit avec les loups. De nouvelles portées étaient venues et parmi eux un jeune loup plus intelligent et vif que les autres : Otaktay. Tala et lui s'était immédiatement entendu comme nul autre.  Le fait qu'elle soit humaine ne gênait plus personne, et il l'avait désigné comme sa louve alpha avant qu'ils ne décident de fonder leur propre clan.
Même avec la responsabilité de ces loups autour d'elle, elle ne s'était jamais sentie aussi heureuse et aussi vivante. Dommage que les Hommes aient mis la main sur elle. Au début, la curiosité avait été forte et elle avait cédé à cette envie de civilisation. Guère plus de trois années en réalité. Les Ashnardiens étaient venus tout gâcher, détruisant et incendiant le village en tuant chaque villageois sur leur passage. Elle avait voulu protéger son tuteur, un vieil homme bon et juste. Elle avait fuit avec lui mais on les avait rattrapé. Ils avaient égorgé son vieux protecteur, son mentor, et avaient joués avec elle.
Mais sa meute ne l'avait jamais oubliée. Elle avait attaquée en pleine nuit, avait tué ces hommes et l'avait libérée. Depuis elle ne les avait plus jamais quitté.

Et aujourd'hui...

Tala cru entendre une voix. S'agissait-il de celle d'un ange venu la chercher ? Était-elle déjà morte ? Si vite ? Saloperie de venin. Mais l'homme était intervenu juste à temps. Elle était sauva et revenait lentement, très lentement à elle.
Elle le comprit lorsqu'une vive douleur au crâne la surpris, puis que sa vue revint petit à petit et qu'elle pu sentir le contact de quelqu'un. Qui ? Un homme ?
Elle était incapable de réfléchir pour le moment. Elle poussa un soupire, ayant du mal à revenir. On la relâcha doucement et sa tête commença à tourner à une vitesse folle. Il fallut quelques minutes encore à la fille des loups pour pouvoir retrouver sa vue et la plupart de ses facultés.
Elle commença par cligner des yeux, puis tourna la tête vers celui qui se tenait à ses cotés. Elle se souvenait de lui maintenant. Ils étaient quitte désormais... il venait de lui sauver la vie à son tour. Quelle ironie. Elle toussa et se redressa avec vigilance contre l'arbre. Qu'il était bon de respirer de nouveau, même si ses muscles étaient encore tout engourdis. Soudain, d'une voix faible, elle demanda :

- Pourquoi... ? Pourquoi vous avez fait ça ?

Le fait qu'un ashnardien lui sauve la vie était pour elle un vrai comble. Peut-être voulait-il simplement la garder vivante pour récupérer ses biens et la vendre ensuite. Mais en état ou pas, elle ne se laisserait pas faire ! Ça non ! Elle grimaça tout de même sous la douleur de ses muscles qu'elle frotta nerveusement au niveau des bras.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le jeudi 21 novembre 2013, 01:58:44
La jeune femme resta dans les vapes un peu moins d’une heure, le temps que l’Hirondelle agisse, et que son organisme traite contre le venin. Cahir l’observa silencieusement pendant une dizaine de minutes, simplement motivé par l’envie de la soigner... Tout en ne pouvant s’empêcher de la détailler. Quand il sut qu’elle était en train de guérir, il put voir sa belle poitrine, observer un peu plus cette peau sombre, ce corps basané, cette silhouette qui, tout en étant enfantine, témoignait d’une certaine forme de maturité...  L’apatride n’eut rien d’autre qu’un léger fourmillement à hauteur du sexe, un embryon d’érection, avant de s’écarter d’elle. S’il avait eu le matériel nécessaire, il l’aurait probablement attaché, mais il n’avait rien capable de se confectionner une corde solide. Cette petite sauvageonne dégageait un charme indéniable, irrésistible, qui lui plaisait. À force d’avoir sillonné le monde et d’avoir affronté des sauvages, datant de l’époque où il servait Ashnard, Cahir avait paradoxalement fini par développer un certain attrait pour ces sociétés reculées et arriérées, où les femmes étaient le sexe dominant, des guerrières fières et élancées, qui ne craignaient rien, et n’hésitaient pas à porter les armes. Des femmes redoutables, des guerrières ardues, rappelant à Cahir ce fier peuple, la Horde des Amazones, des guerrières aguerries, des femmes nées uniquement dans la perspective de se battre.

Tandis que la femme rêvassait, et revenait lentement à elle, Cahir s’adossa contre une butte, prenant le temps de se reposer, réfléchissant à la meilleure manière de l’aborder. Il comptait sur le fait que la jeune femme soit suffisamment amorphe pour essayer de discuter avec elle, de la persuader de ne pas se carapater à toutes jambes dès qu’elle en aurait les moyens. Le était jeune, rapide, et lui, s’il l’était aussi, était assez affamé, et ne connaissait pas cette forêt. S’il la pourchassait, il avait toutes les chances de tomber dans un piège, et de se briser une jambe. Il réfléchissait donc. Visiblement, cette femme éprouvait une sorte de profonde rancœur à l’encontre des Ashnardiens, et c’était là-dessus qu’il allait devoir jouer pour essayer de plaider sa cause... Un exercice difficile, car Cahir avait baigné dans une culture militariste, où on lui avait expliqué à maintes reprises que les méthodes de l’Empire contribuaient à civiliser le monde, un curieux paradoxe que seuls le militaires pouvaient sereinement défendre dans les bancs de l’académie impériale.

Lentement, la jeune femme émergeait, et, quand elle finit par se réveiller, et par s’adosser contre l’arbre, Cahir restait contre la butte, de l’autre côté, afin de ne pas inquiéter la femme en étant près d’elle. Restant assis sur le sol, les bras ballants devant lui, les genoux relevés, il avait une posture qui était tout, sauf agressive. L’idée était de déclencher une sorte de réconfort dans l’inconscient de la femme, de la rassurer sur ses intentions... C’est probablement ce qui l’incita à ne pas fuir, et à poser une question :

« Pourquoi... ? Pourquoi vous avez fait ça ? »

Il esquissa un léger sourire, et attendit quelques secondes. La jeune femme se frictionnait ses bras, ce qui indiquait qu’elle devait encore se sentir légèrement engourdie.

« Tu as été piquée par une araignée qui n’était pas d’ici... Des créatures que j’ai déjà rencontrées dans certaines jungles équatoriales. Je suppose qu’un voyageur aura inconsciemment amené dans ses affaires une telle bête... J’ai utilisé mon dernier élixir pour te soigner, et je comprends que tu te poses cette question... Elle est légitime, quand on connaît la réputation des Ashnardiens. »

Cahir se racla lentement la gorge, se frottant lentement les mains. Devant elle, il avait décidé de jouer la carte de l’honnêteté, considérant que ce serait plus judicieux que d’essayer de lui mentir.

« Tous les Ashnardiens ne sont pas des tueurs assoiffés de sang, entama-t-il lentement. Certains ont un code de l’honneur développé. Je t’ai soigné parce que tu m’avais sauvé la vie, et que, même si tu en as profité pour me dépouiller, j’étais dans l’obligation morale de te soigner. »

Il haussa les épaules.

« Et puis, ce n’est pas comme si tu méritais de mourir... Tu ignorais si je survivrais, et tu t’es servie d’objets qui n’auraient pas bénéficié à un mort en sursis. C’est naturel. »

Cahir restait toujours en retrait, sans bouger. La situation était tendue, et il essayait de ne pas montrer qu’il avait surtout besoin d’elle, car il avait le sentiment que, si elle le réalisait, elle choisirait de s’enfuir. Il décida donc d’entamer les présentations, d’essayer de briser la glace :

« Je m’appelle Cahir... Et toi ? »
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le vendredi 22 novembre 2013, 12:28:20
Les fourmillements dans son corps étaient extrêmement désagréables. Visiblement, l'homme avait réussi à retirer juste ce qu'il fallait de venin pour lui éviter une mort certaine et, fort douloureuse. Juste à temps surtout. Néanmoins, une partie du poison agissait toujours et l'empêchait de contrôler ses gestes avec assurance. Elle était consciente que si elle se levait ou se mettait à courir, elle s'étalerait comme une poupée de chiffon. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Fausser compagnie à ce soldat et retourner au plus vite auprès de sa meute, voilà ce qu'elle voulait. Une louve solitaire et blessée était promise à une mort certaine, elle le savait. Rien ne lui disait que et individu n'allait pas l'égorger dans la minute suivante pour se venger ou bien parce qu'elle refuserait de lui rendre son butin. Parce qu'elle avait bien l'intention de le garder, ce butin. Et puis quoi encore ? Elle s'était donné tant de mal.
Elle grimaça un peu sous l'effet de la douleur qui n'avait pas totalement disparue. Frotter ses membres endoloris pour stimuler la circulation du sang était la seule chose qu'elle puisse faire pour le moment, tandis que le soldat l'observait et patientait. Qui était-il vraiment au fait ? Bah... ça n'avait pas vraiment d'importance.

Le type finit par ouvrir la bouche pour lui expliquer ce qui s'était passé. Une araignée d'une autre région, très venimeuse et mortelle, amenée sans doute par des voyageurs. La belle affaire ! Ça c'était une très mauvaise nouvelle. Si cet insecte arrivait à se multiplier par-ici, elle deviendrait une menace certaine pour la forêt... et sa meute. Et l'idée de retrouver l'un des siens, étalé sur le sol et sans vie, lui était tout bonnement insupportable. Elle leva le nez, puis observa le sol, comme si elle espérait localiser cette saloperie pour mieux l'écraser, mais aucune trace d'elle. Tant pis.
L'homme parla d'ashnardiens, ce qui aiguisa sa curiosité. Elle le regarda de nouveau, froidement. Elle s'était doutée qu'il faisait partie de ceux-là. Il en avait l'aspect... et elle n'avait jamais oublié les traits caractéristiques des ses bourreaux d'autrefois. L'homme tenta de lui expliquer qu'ils n'étaient pas tous des êtres abominables et meurtriers. Sur un ton sec elle répliqua, ironique :

- Oh, je vois. Alors nous avons simplement eu le malheur de ne pas tomber sur les bons. Pas de chance.

Bah tiens. Qu'il garde ses mensonges pour lui. Il l'avait soigné, suivant ce fameux "code d'honneur" à la noix et qu'il lui devait bien ça. Mouais. Elle ne répondit pas, croyant peu en sa bonne foi. Son vol avait été naturel finalement ? Bon et bien parfait, dans ce cas ces trucs ne lui manquaient pas tant que ça, si ? Comme elle restait silencieuse, il se présenta. Cahir. Drôle de nom, mais ça sonnait bien, quoiqu'un peu rustique. Elle se sentait un peu obligé de se présenter à son tour, même si rien ne la forçait à le faire.
Sauf que pour l'instant, à part parler un peu, elle ne pouvait pas faire grand chose. Elle finit par répondre :

- Tala.

"Celle qui entoure", "Fille des loups", "Fontaine", "Protection", "Noblesse"... ce nom voulait dire bien des choses suivant la langue et les origines d'où il provenait. Elle l'aimait bien parce qu'il était court, facile, et doux à prononcer.
Si le but était d'engager une conversation c'était raté. La jeune femme n'était pas du genre loquace et elle ne voyait pas vraiment ce qu'elle pourrait raconter à ce soldat. Son attitude envers lui était clairement froide et hostile. Pas besoin d'un dessin pour comprendre qu'elle ne lui faisait pas confiance. Au bout d'un petit instant, alors qu'elle sentait ses membres revenirent peu, à peu, elle fusilla le soldat du regard.

- Et bien, quoi ? Vous m'avez sauvé la vie, nous sommes quitte, partez maintenant. Je peux très bien me débrouiller toute seule, je n'ai plus besoin de votre aide.

Sans compter que si Otaktay et les autres sentaient sa présence, il était fichu. A moins qu'ils ne soient déjà en route après avoir entendu ses cris. Merde ! Elle n'avait pas pensé à ça. Elle se retrouva soudainement inquiète. Voir ce type se faire dévorer par des loups hauts de deux mètres lui déplairait. D'ailleurs elle ne le souhaitait à personne.

- Vous devriez partir. Je craints que ma meute n'approche et si j'étais vous, je ne resterai pas planté sur leur territoire.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le dimanche 24 novembre 2013, 02:28:35
Tala... Le nom sonnait bien. Cahir la sentait méfiante, toujours hostile. Elle ne devait pas entièrement le croire de bonne foi, et il pouvait le comprendre. Les Ashnardiens n’avaient jamais eu bonne réputation auprès des autres peuplades. Il n’était guère convaincu de l’efficacité de sa méthode douce, devant l’hostilité prononcée de cette femme. Visiblement, la seule idée qu’un Ashnardien ait pu lui sauver la vie lui était insupportable, inacceptable. Le cerveau de Cahir réfléchissait rapidement, alors qu’il envisageait toutes les hypothèses possibles pour essayer de récupérer son équipement. Cette femme n’avait pas envie de l’aider ; et elle n’était visiblement pas du genre à paniquer sous la menace. Elle était chez elle, et lui expliqua qu’il avait intérêt à partir vite, avant qu’une meute de loups à son service n’approche.

« Vous devriez partir. Je craints que ma meute n'approche et si j'étais vous, je ne resterai pas planté sur leur territoire. »

Cahir fit une petite moue, et entreprit alors de se relever, lentement. Il se redressa, faisant légèrement craquer ses articulations, et se rapprocha de la jeune femme. Manifestement, elle était encore sous le coup du poison, et trop affaiblie pour partir. Il se rapprocha donc d’elle, et se planta face à elle, jambes écartées, avant de les fléchir, pour que son regard croise le sien.

« Nous ne sommes pas exactement quittes, en réalité... Un mort n’a pas de possessions, techniquement parlant, mais, en ce qui concerne les vivants... Vous m’avez volé mon épée, et, surtout, un précieux butin. Un objet que j’ai acquis à la sueur de mon front, en affrontant un monstre quatre fois plus grand que moi, et qui a tué mes compagnons. »

Il ignorait réellement comment aborder cette sauvageonne, et opta donc pour suivre son improvisation.

« Vous les avez détroussés, eux aussi ? demanda-t-il. Mes hommes adoraient faire ça, jadis... Quand je faisais encore partie de l’armée d’Ashnard. Là où nous partions simplement pacifier des villes, certains en profitaient pour se laisser aller à quelques penchants regrettables, que j’étais contraint de corriger avec toute la sagacité qui incombe à un chef militaire. Vous prétendez haïr les méthodes de l’Empire, mais vous faites la même chose qu’eux. Vous m’avez volé en partant du principe que j’étais mort. Pas de chance pour vous, je suis en vie. »

Il se releva alors, à nouveau, et passa à côté d’elle, observant la région. Son ton se voulait un peu moins amical. Cette femme ne lui faisait pas confiance, et le jugeait de haut, parce qu’il venait d’Ashnard. De son point de vue, le comportement que Tala avait fait n’était pas vraiment plus honorable que celui qu’elle sanctionnait, et il essayait de jouer là-dessus pour s’imposer sur elle. Comme il ne pouvait pas jouer la carte de la confiance naturelle, il préférait opter pour celle du bluff et de la menace. En l’état, Cahir savait en effet très bien qu’il n’était pas en état de représenter une réelle menace, mais il ne voyait tout simplement pas d’autres moyens de convaincre cette femme de l’aider.

« Vous avez votre petite vie, j’ai la mienne... Je ne peux pas vous convaincre de mes bonnes intentions, vu l’état de votre passif avec le pays dont j’étais jadis ressortissant, mais je peux, en revanche, vous convaincre du fait que votre petite vie risque d’être sérieusement chamboulée si vous décidez de vous heurter à moi. J’ai été formé aux techniques de commandos et de survie ashnardiennes. Je pourrais incendier la forêt, empoisonner les eaux à partir des potions se trouvant dans la tour, sans compter des nombreux pièges que je pourrais placer... Mes pérégrinations m’ont déjà amené à errer dans des endroits sauvages. »

Là aussi, c’était du bluff, mais elle n’avait aucun moyen de le savoir. Cahir parlait lentement, calmement, avec cette froideur professionnelle qui, à bien des égards, était bien plus convaincante que la colère subite et la rage provisoire. Ce ton calme témoignait d’un esprit lucide et pragmatique, d’une personne froide et détachée, qui n’hésiterait pas à faire usage du pire si on ne lui obéissait pas. Ce n’était pas la manière dont Cahir aurait voulu aborder ses relations avec cette belle autochtone, mais, maintenant qu’il y était, il ne pouvait plus réellement reculer.

« Je trouve cette forêt suffisamment belle pour ne pas avoir envie de la détruire... Mais je tiens à mon équipement. Aussi, voici ce que je vous propose, Tala. Ce soir, quand le soleil commencera à tomber, si vous entendez me rendre ce qui m’appartient, non seulement de droit, mais aussi parce que je l’ai gagné à la force de mon poignée, vous viendrez déposer l’épée et la griffe devant la tour... Là où je vais me rendre pour enterrer mes compagnons. Si vous ne le faites pas, alors vous ne serez rien de plus à mes yeux qu’une vulgaire criminelle pensant que, parce qu’elle vit isolée de toute forme de civilisation, elle peut faire ce qui lui plaît sur les gens qui ont le malheur de croiser sa route. »

Que la menace de la meute soit vraie ou non, Cahir n’avait pas spécialement envie de la vérifier. Il commença donc à s’écarter, et, tout en s’en allant, lui adressa un dernier message :

« Au plaisir de vous revoir ce soir, Tala. »
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le lundi 25 novembre 2013, 12:41:25
Tala se concentrait pour suivre l'évolution de ses membres. Le poison du venin mettait du temps à se dissiper, et elle n'était pas encore sûre de pouvoir se lever et marcher sans risque. Et ramper aurait été plus que stupide. Elle était coincée là, près de ce type. Bizarre d'ailleurs qu'il ne l'ait pas encore menacée pour récupérer ses biens. Était t-il plus honnête que les ashnarndiens qu'elle imaginait connaître ? Non, tous les même. Elle ne faisait pas de différence et ne voulait pas en faire. Bornée ? Têtue ? Évidemment.
De crainte que sa meute n'approche, elle crut tout de même bon de prévenir le soldat. Avec un peu de chance, ça le ferait fuir et il la laisserait enfin tranquille. En effet, l'individu eut l'air de réagir dans ce sens car il se leva. Tala l'observa avec méfiance mais au lieu de s'éloigner, il s'accroupit face à elle. Elle se crispa, se plaquant un peu plus à l'arbre en montrant légèrement les dents comme le ferait une louve sur la défensive.

Il tenta des explications, essayant à l'aide de mots et de menaces de la faire flancher et de la pousser à lui rendre ses affaires. Elle l'écoutait sans l'interrompre, mais la colère bouillait en elle, lui donnant l'envie de planter ses dents dans sa gorge comme le ferait un loup enragé. Il n'oserait pas faire une chose pareille n'est-ce pas ? Il n'en avait pas le pouvoir... à moins que. Comment sa voir ? Elle ne savait rien de ce type. Ce que les hommes pouvaient être fourbes ! Elle avait volé, certes, mais ne comprenait pas l'importance que pouvaient avoir ces objets pour ce pauvre gars. Quoique. L'arme lui était sûrement nécessaire pour survivre...
Il lui proposa de le rejoindre à la tour ce soir pour lui rendre ses affaires. Il la laissait réfléchir, lui proposait un arrangement, mais elle n'était pas certaine d'apprécier. L'envie de répliquer et de cracher au visage de cet énergumène lui brûlait les lèvres et la gorge, mais elle se retint. Dans son état, il n'aurait aucun mal à l'étrangler.

Enfin, le soldat se leva, la salua en évoquant un soit disant plaisir de la revoir, et disparut plus loin. Sourcils froncés, agacée, elle le suivit des yeux comme si elle espérait qu'il prenne soudain feu. Un souhait qui ne se réalisa pas bien sûr.
La jeune femme se détourna et testa de nouveau la résistance de ses membres. S'aidant du tronc, elle se remit sur ses deux jambes en grimaçant. C'est à ce moment là qu'elle entendit le bruit d'une cavalcade au loin. Elle aurait reconnu ce bruit n'importe où. Le bruit caractéristique des pattes énormes et puissantes de son mâle qui approchait à grande vitesse. Elle poussa un soupire de soulagement et la bête apparue enfin, bondissant par dessus un buisson. Aussitôt il se mit à grogner, ayant sentit l'odeur de l'homme, mais elle s'agenouilla près de l'animal pour le rassurer, plongeant ses mains et son visage dans le pelage du canidé qui se mit à la lécher avec entrain. Elle pouvait sentir à son tour à quel point son mâle était soulagé de la voir saine et sauve. Le reste de la meute suivit, elle s'empressa d'agripper la fourrure d'Ezhno, déjà prêt à se lancer à la poursuite de cette proie qui avait osé s'approcher de la femelle alpha.


Le reste de la journée, Tala ne s'éloigna pas de la tanière. Assise à l'entrée, les jambes repliées contre sa poitrine, elle réfléchissait. Sa fierté lui dictait clairement de ne pas répondre à l'invitation de ce soldat. Mais ses menaces ne cessait de l'inquiéter. Et s'il le faisait vraiment ? Elle avait peur pou sa meute et pour tous les habitants de cet endroit. Un homme irait-il réellement jusque là pour une simple épée et une griffe ? Elle en doutait... mais ces ashnardiens étaient si méprisables ! Imprévisibles aussi. Elle soupira, et Otaktay trottina jusqu'à elle, un beau lapin entre les dents. Elle sourit. C'était un peu comme voir son mari arriver avec un bouquet de fleur et une boite de chocolat. Contrairement à ce qu'on imaginait, les animaux avaient des sentiments et ils savaient pertinemment comment l'exprimer. Il suffisait de savoir les écouter. La meute dîna joyeusement, mais la jeune femme n'avait pas autant d'appétit que d’ordinaire. Elle avait prit la décision de capituler. Elle ne pouvait pas prendre le risque de mettre les siens en danger pour de simples objets. Hors de question. Alors elle se mit en route.
Elle avait réussit à caler l'épée dans son dos à l'aide d'une liane, et attaché la griffe à son cou, là ou trônait déjà son collier à dents de loups. C'était bien le seul objet à peu près humain qu'elle portait.

Elle arriva enfin à la tour et n'eut aucun mal à localiser le soldat. Elle s'assure simplement qu'il n'y avait personne d'autre dans les environs, homme ou bête, puis approcha d'un pas assuré. Arrivé à sa hauteur, elle fit passer l'épée par-dessus sa tête, détacha la liane, et lui balança l'arme à ses pieds, suivit presque aussitôt de la griffe. Autant dire qu'elle n'était pas prête de faire preuve de générosité avec l'individu.

- Voilà vos affaires, siffla t-elle. Mais je vous prévient. S'il arrive quoi que ce soit à ma meute ou à cette forêt dans les jours qui viennent je vous tiendrai comme responsable. Et je peux vous jurer que je vous retrouverai, et que je vous le ferai payer.

Les paroles et les promesses d'un ashnardiens n'avaient pas réellement de valeur pour elle, mais elle tenait à faire passer clairement son message.
Elle regarda un instant autour d'elle. Ce qu'avait vécu ce type et ses hommes face au monstre dont il parlait lui échappait. Mais il s'était clairement passé quelque chose ici, elle pouvait encore sentir l'odeur du sang. Son cœur se radoucit. Soldats ashnardiens ou pas, une mort comme celle-là, aucun être humain ne le méritait. Son visage, moins agressif cette fois-ci, se tourna de nouveau vers l'individu.

- J'imagine que vous êtes affecté par la perte de vos compagnons. Je sais ce que vous devez ressentir. Je suis désolée. Qu'est-ce qui vous a poussé à venir ici ? Il faut être particulièrement brave... ou complètement fou, pour venir dans ce genre d'endroit. Tout le monde sait qu'il grouille de monstres.

Même elle prenait un soin tout particulier à éviter ce territoire. Sa meute n'avait encore jamais eut à pâtir de ces êtres abominables, et elle s'en félicitait pour l'heure. En revanche, ici, c'était une autre affaire.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le mardi 26 novembre 2013, 02:43:27
Cahir retourna vers la tour. Cette dernière était désormais vide, et il n’y avait aucun objet vraiment intéressant dedans. Elle était vide, les grimoires magiques étaient, soit vierges, soit en poussière, soit remplis de toiles d’araignées. Les fioles chimiques encore présentes et qui n’étaient pas fissurées contenaient des liquides périmés, mais il trouva la seule chose dont il avait besoin : un établi comprenant des outils de jardinage et de bricolage, dont une pelle. Il ressortit hors de la tour, et déposa la pelle, puis alla au sommet de la tour, et entreprit de descendre les cadavres, le long des escaliers, pour les entreposer dehors. Ils commençaient déjà à puer, à sentir la mort, et il lui fallut bien une heure pour les traîner. En sueur, Cahir, se fit une petite pause à l’ombre d’un arbre. Le soleil tapait plutôt fort, et il avait soif. Il attendit donc quelques minutes, et son esprit, sans surprise, vagabonda vers Tala, vers sa couleur sombre, sa poitrine, cette silhouette sauvage qui évoquait en lui un quelconque fantasme lointain, et son caractère... Oui, cette sauvage lui plaisait bien, et il espérait bien qu’elle viendrait... Même si, pour être entièrement honnête, il savait qu’elle viendrait.

Cahir passa le reste de la journée à creuser un trou. Il était mort de faim, et son estomac commençait à gargouiller dangereusement, lui rappelant les périodes de privation remontant à l’époque où il était soldat. Son estomac lui faisait mal, et il estimait avoir fait une fosse suffisamment grande pour entreposer les cadavres. L’apatride avait lutté contre sa faim en travaillant d’arrache-pied, et observait son ouvrage, le dos en sueur. De la main, il essuya son menton des quelques gouttes de sueur qui parsemaient son menton poilu, et soupira encore. En levant la tête, il constata que le soleil était en train de se coucher.

*Tala ne devrait plus tarder...*

L’apatride commença à traîner les corps, et les jeta dans la fosse. Il ne restait plus qu’un seul problème : l’épouvanteur. Sa carcasse sinistre trônait près de la tour, et, lui, il ne pouvait malheureusement pas l’enterrer. Le brave guerrier réfléchissait silencieusement à ce qu’il convenait de faire pour lui... Quand il entendit du bruit dans les fourrés. Se retournant, il vit Tala s’approcher, lentement, avec, autour du cou, la griffe d’épouvanteur, et, dans le dos, son épée. Elle se rapprocha de lui, et, sans que Cahir n’ose parler, déposa l’épée devant lui, dans un bruit sonore, tout en continuant à le fusiller du regard.

« Voilà vos affaires, grinça la jeune femme. Mais je vous préviens. S'il arrive quoi que ce soit à ma meute ou à cette forêt dans les jours qui viennent je vous tiendrai comme responsable. Et je peux vous jurer que je vous retrouverai, et que je vous le ferai payer. »

Cahir hocha lentement la tête.

« C’est noté... Merci. »

Il hésitait à lui parler. L’apatride ne savait pas si cette histoire de « meute » était véridique ou non, mais il n’avait pas spécialement envie de le vérifier. Il était tout à fait possible que ce soit un mensonge inventé de toutes pièces pour le faire fuir, ou quelque chose de véridique. La femme nota alors le trou creusé, la tour, le cadavre de l’épouvanteur, sa carcasse sinistre, et se mit à parler, sur un ton radouci :

« J'imagine que vous êtes affecté par la perte de vos compagnons. Je sais ce que vous devez ressentir. Je suis désolée. Qu'est-ce qui vous a poussé à venir ici ? Il faut être particulièrement brave... ou complètement fou, pour venir dans ce genre d'endroit. Tout le monde sait qu'il grouille de monstres. »

Cahir sourit légèrement, et tourna la tête.

« Ce n’est pas moi qui vit dans cette forêt... Si je suis fou, alors, qu’êtes-vous, donc ? »

Il sourit légèrement, et s’avança vers la carcasse du monstre.

« Approchez donc, Tala... Cette créature-ci s’appelle un épouvanteur... J’avais besoin de sa griffe pour honorer un contrat, afin d’avoir de l’or... Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle je souhaitais vous faire venir ici. »

À quel jeu était en train de se livrer Cahir ? L’homme continua à parler, assez rapidement :

« Avez-vous entendu parler des goules, Tala ? Des créatures nécrophages ? La chair morte les attire... Si nous laissons ce monstre-là, votre forêt risque d’avoir affaire à des goules. Si une tour magique se trouve ici, c’est qu’il y a un puits magique à proximité, et donc des goules, dans les profondeurs... Vous comprenez, Tala, j’ai beau être un salopard d’Ashnardien, je n’avais pas envie que votre paisible forêt soit envahie par des monstres qui, sans vous offenser, trouveront votre agréable chair bien plus appétissante que des cadavres. »

Sur ce point, Cahir ne mentait pas. À force de vivre dans des camps militaires, et de participer à des batailles, il savait que les champs de bataille où les cadavres n’avaient pas été enterrés étaient envahis, la nuit, par les goules et les dévoreurs. On en trouvait également dans les cimetières, où l’amoncellement des morts finissait par les attirer. Cahir observa la carcasse de la créature, puis se retourna vers Tala. Se doutant bien qu’elle devait avoir des questions, il se mit à lui sourire :

« Je n’ai nullement l’intention de vous porter préjudice, Tala. Je vous l’ai dit, vous m’avez sauvé la vie, sans que rien ne vous y oblige. Tout à l’heure... Ce n’était que du bluff. J’ai compris que votre peur des Ashnardiens semblait plus forte que votre confiance envers moi, alors j’ai joué là-dessus pour obtenir ma griffe, ainsi que mon arme... Et pouvoir vous avertir. Le mieux me semble de brûler ce gros tas, mais il faudrait réunir beaucoup de bois, et faire ça, de préférence, avant la nuit. »

Et il rajouta alors, comme pour préciser :

« Ah, et la perte de mes compagnons... Honnêtement, je ne les connaissais pas trop... Mais je préfère quand même les enterrer, non seulement à cause des goules, mais aussi parce que... Disons que j’aime me dire que ce n’est pas parce que nous sommes des vagabonds que nous oublions tout sens de l’éthique. »
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le samedi 21 décembre 2013, 15:21:48
Difficile d'exprimer clairement ce que Tala ressentait envers les soldats ashnardiens. Bon en vérité, elle ne les distinguait pas vraiment des autres soldats. Elle détestait tout ce qui pouvait avoir attrait à des guerrier tout simplement. Ce ressentiment, il ne pouvait que s'approcher sur de la haine. Tala avait apprit à la reconnaitre en étudiant parmi les hommes, elle n'avait pas oublié cette période. Elle pouvait encore visualiser la page de ce livre énorme qui listait tous les mots existants et leur donnait une définition. La Haine. "La haine est une hostilité très profonde, une exécration et une aversion intenses envers quelqu'un ou quelque chose. Calculée, froide et systématique, la haine se distingue de la simple inimitié, plus spontanée, impulsive et affective". Mais elle avait aussi entendu les paroles de son professeur à ce sujet, un homme sage qui n'était malheureusement plus de ce monde. « Haïr, c'est tuer virtuellement, détruire en intention, supprimer le droit de vivre. Haïr quelqu'un, c'est ressentir de l'irritation du seul fait de son existence, c'est vouloir sa disparition radicale. » Un assassinat purement virtuel de l'esprit en quelque sorte. Étais-ce là réellement ce qu'elle ressentait ? Étais-ce si fort que cela . Peut-être pas finalement. Tala avait beau les détester au plus au point, elle n'était pas encore prêt à s'imaginer tuer et éradiquer tous les ashnardiens de ce monde. Sinon, cet homme face à elle ne serait plus en vie à ce jour. Elle l'aurait laissé purement crever dans la boue, ou l'aurait achevé purement et simplement. Mais elle ne l'avait pas fait, elle l'avait sauvé. Pour elle, la vie était trop précieuse pour qu'elle prenne seule la décision de prendre la vie d'un être dont elle ignorait tout. La haine n'était peut-être pas si grande après tout... le temps avaient sans doute amoindrie sa rancune.

L'homme lui fit remarquer que ce n'était pas lui qui vivait dans cet endroit bourré de monstre, ou du moins dans la forêt voisine. Ce qu'elle était alors ? Elle répondit immédiatement :

- Prudente et expérimentée. Assez pour avoir survécu sans mal jusqu'ici... contrairement à vous.

En effet, il avait bien faillit y rester et ses compagnons n'avaient pas eu autant de chance. Tala était né ici, elle savait à quoi s'en tenir, elle savait quels étaient les endroits à éviter et comment se comporter. Les monstres n'avaient as encore ressentis le besoin de venir marcher sur leur territoire. Rien ne les y poussaient. La nourriture était largement assez abondante dans ces contrées infestées.
L'homme l'invita soudain à approcher de la carcasse du monstre qui gisait là. Curieuse, elle s’exécuta tout en gardant toujours un espace raisonnable entre elle, le soldat, et ce qui restait de l'épouvanteur.
Mais si l'homme l'avait fait venir, ce n'était pas uniquement pour récupérer ses biens, il avait un message à lui faire passer, assez important pour qu'il juge nécessaire de la mettre au courant. Il s'agissait des goules, ces créatures détestables et répugnantes attirées par la mort comme des papillon de nuit vers la lumière. En moins joli.
Tala avait déjà entendu parer de ces créatures et en avait aperçut une il y a très longtemps, alors qu'elle ne devait avoir que huit ou dix ans maximum.

Le guerrier avait raison. S'ils laissaient ces corps trainer là, ils allaient attirer des goules. Et mieux valait éviter ce genre de chantier. Tala s'inquiétait de la sécurité de sa meute et de la nature plus que tout le reste. Étonnant tout de même que cet homme veuille la mettre au courant. Pourquoi voulait-il absolument l'aider, hein ? A moins qu'il n'ait simplement besoin d'une excuse pour avoir des bras supplémentaires afin de se débarrasser de la salle besogne. Elle hésita un instant, l'observant avec un regard méfiant tandis qu'elle réfléchissait. Rien ne l'obligeait à la faire, comme rien ne l'avait obligé à sauver la vie de ce type. Mais son cœur était bon, et celui-ci la poussait à accepter. Et écouter son cœur avait toujours été sûr pour elle jusque là. Elle finit par soupirer.

- Très bien, je vais vous aider. Je connais un endroit où on pourra trouver du bois assez sec. Ce n'est pas loin, venez.

Elle tourna les talons et guida l'individu. Il ne leur fallut pas plus de cinq minutes pour trouver l'endroit exact. Ils n'avaient qu'à se baisser pour ramasser les branches qui se trouvaient là, des morceaux de bois et des brindilles de toutes sortes, parfait pour allumer un feu rapidement. Et Tala était connaisseuse en la matière. Elle ramassa en silence autant de bois qu'elle le pouvait puis retourna jusqu'au cadavre de l'épouvanteur aux côtés du soldat.
Elle commença ensuite à disposer le bois de sorte à faire partir un peu rapidement. En revanche, pour créer une flamme, il allait leur falloir autre chose. Des galets pouvaient suffire en général, mais ce n'était ni fiable ni très rapide.
Agenouillé sur le sol et triant le bois, elle lança alors :

- Avez-vous de quoi faire une flamme ? Sinon je craint qu'il faille se contenter de technique plutôt sommaires et moins rapides pour allumer ce bucher. Vous...

Elle s'immobilisa. Là, à l'instant, son instinct lui hurlait un danger. Sans réfléchir une seconde de plus, elle se jeta sur Cahir pour l'aplatir au sol sous son poids au moment même ou une panthère immense bondissait. Elle les rata de peu et feula avec rage, visiblement affamée. Mince alors... elle n'avait pas du frapper assez fort la première fois et l'animal avait reprit ses esprits et avait continuer à roder dans le coin. Tala gronda, grognant de façon similaire aux loups. Elle murmura :

- Surtout, je vous conseil de ne pas bouger.

Sur ces mots, elle se redressa lentement sans quitter l'animal des yeux qui leur tournait autour, les yeux luisants dans l'obscurité. Tala sortit son couteau et enjamba le guerrier pour s'éloigner un peu, prenant bien soin d'attirer l'attention de la bête uniquement sur elle.
Soudain, la panthère bondit de nouveau. Elle était rapide, trop pour que la jeune femme n'évite le coup de griffe qui lacéra son épaule. Elle poussa un cri, mais se força à garder l'équilibre pour répliquer. Cependant, Tala savait qu'elle ne faisait pas le poids contre le félin enragé. La journée avait été rude et il lui restait encore quelques gouttes de venin dans le sang.
La panthère lui sauta à la gorge et la plaqua à terre comme une simple poupée de chiffon. La sauvageonne parvint à agripper la gorge du prédateur et à y plaquer sa lame pour l'empêcher de refermer ses crocs sur sa gorge. En revanche, ses griffes s'enfonçaient lourdement dans sa chair, lui faisait perdre du sang et des forces. Elle gémit, tenant, bon, mais sentant ses forces l'abandonner. La panthère était trop lourde pour elle. Elle aurait du se montrer plus vigilante...
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le lundi 23 décembre 2013, 02:48:32
Bonne patte, Cahir suivit Tala dans la jungle, vers un endroit où il y avait du petit bois pour allumer un feu. Dans un certain sens, brûler les cadavres était aussi satisfaire la tradition ashnardienne. Les guerriers valeureux, morts au combat, était incinérés. Comme il l’avait dit à tala, c’était pour empêcher les goules de venir, mais aussi une sorte de tradition religieuse, qui avait fini par s’instaurer. Ces hommes étaient morts en affrontant une redoutable bête, et lui-même avait bien failli y passer. Sa survie tenait plus du miracle qu’autre chose. Ils méritaient des honneurs. Et, de plus, Cahir avait besoin de Tala. Sa petite histoire sur les goules, en réalité, pouvait très bien n’être que du flan. S’il n’y avait pas de goules dans la région, il n’y avait aucun risque qu’elles apparaissent. Cependant, il était toujours réellement possible qu’il y en ait. Mieux vaut prévenir que guérir, après tout. Sous terre, les cadavres n’attireraient pas les goules, et, quand bien même ce serait le cas, les goules n’auraient qu’à rester dans les profondeurs. Cahir aida donc la jeune femme à récupérer du bois, puis retourna vers la tour. Le soleil continuait à s’abaisser, et, en voyant le ciel, avec ses lueurs orangées, il se dit qu’il devait y avoir de superbes panoramas ici... Tout d’un coup, il se mit à sourire brièvement, s’imaginant faire l’amour avec Tala sous un beau coucher de soleil, dans une ambiance crépusculaire, où le ciel donnait l’impression de s’embraser.

Cahir revint rapidement à la réalité. Il avait récupéré son épée, certes, mais il était aussi un homme. Cette femme l’intriguait, et, en un certain sens, l’attirait. Une curiosité qui tenait à la fois sa nature, et aussi à son corps. Que voulez-vous ? Cahir était un homme. Cependant, il se voyait mal la forcer, ou la séduire. Il craignait surtout qu’elle ne cherche à le tuer, ou à le planter là. Et, en l’état actuel des choses, Cahir n’avait pas spécialement envie de devenir un homme des bois.

*Ceci dit, rester avec elle, dans la forêt, ne comprendrait pas que des inconvénients...*

Elle lui expliqua qu’ils allaient devoir faire du feu à l’ancienne. Cahir pensa furtivement à ces notions de survie, quand il devait, avec ses hommes, s’aventurer dans de longues forêts pour rejoindre des grottes, afin d’entrer discrètement dans les forteresses ennemies, pour procéder à des assassinats, ou ouvrir discrètement les portes du château, quand il entendit un bruit soudain, venant de derrière lui... Comme une branche qu’on casse. Il eut à peine le temps de tourner la tête que Tala bondit sur lui, l’étalant sur le sol. Elle fut plus rapide, et son visage se retrouva contre le sien. Cahir en fut tellement surpris qu’il se mit à croire, pendant une demi-seconde, qu’elle allait l’embrasser (et Dieu sait qu’il ne serait pas contre), avant de sentir un déplacement d’air.

« Surtout, je vous conseille de ne pas bouger » intima la femme, d’une voix qui n’avait rien de sensuel.

Bien que Cahir soit rompu aux ordres, quelque chose lui dit qu’il allait contrevenir à celui-ci. Tala se releva, saisissant un couteau, et essaya d’affronter une redoutable panthère... La même que Cahir avait vu tout à l’heure. Une créature qui avait du entendre le combat contre l’épouvanteur, et qui, maintenant ce dernier mort, pouvait enfin braconner par ici. Tala se dressa face à l’adversaire, et Cahir roula sur le sol, se dirigeant vers son épée. Elle était éloignée, et, le temps qu’il se relève, il entendit Tala gémir. La panthère s’écrasa sur elle, enfonçant ses griffes acérées dans sa peau, sa gueule se rapprochant de la sienne.

*Merde !*

Le sang se mettait à ruisseler. Cahir n’avait pas le temps d’attraper son épée. Il se mit à courir, et son pied frappa la panthère en pleine tête, sous le museau. Elle en lâcha la dague, qui tomba à plat sur le corps de Tala, et la panthère, dans un couinement, recula. Le coup de pied, frappé avec force, l’envoya rouler sur le sol, mais elle se releva indemne, plus surprise et furieuse que blessée. Cahir se pencha, et attrapa l’arme, avant d’entendre la panthère bondir vers lui. Il roula sur le côté, fléchissant les genoux. Les griffes de la panthère lui lacérèrent le dos, et il poussa un cri, en manquant trébucher sur le sol, plusieurs lignes rouges lui barrant le corps.

« Putain de pute... » soupira-t-il.

Il se releva, tenant sa dague. Torse nu, face à la panthère, il ressemblait à un guerrier préhistorique se livrant à un combat illusoire pour sauver sa dulcinée des griffes d’une panthère furieuse. Cahir aurait tout à fait pu laisser Tala à son triste sort, se saisir de son épée, et pourfendre sans difficulté la panthère. Au lieu de ça, il se tenait à côté de Tala, son ridicule poignard devant lui. La panthère l’observait, poussant des hurlements en se déplaçant de gauche à droite, cherchant à effrayer sa proie. Cahir conservait une posture agressive.

*Sait-elle que c’est moi qui ait tué l’épouvanteur ? Est-ce que ça l’impressionne ?*

Les animaux étaient beaucoup plus intelligents qu’on ne le pensait, surtout les prédateurs. La panthère claquait des dents, ses yeux jaunes semblant ruisseler de rage. Chacun de ses pas sur le sol soulevait du sable, et Cahir, lentement, se déplaçait, essayant d’atteindre son fourreau. Son dos lui faisait mal. La panthère allait attaquer à nouveau, et Cahir allait devoir réagir rapidement.

*Au corps-à-corps, je ne survivrais pas, et, si jamais je me penche pour récupérer mon épée, elle bondira sur moi... Je n’ai pas le choix, il va falloir jouer le tout pour le tout.*

Cahir retourna la dague, la saisissant par le bout, avant de l’utiliser comme arme de lancer. Il n’aurait le droit qu’à un essai, gagnant, ou perdant... Et, dans ce cas, il perdrait tout. Il devait attendre que la panthère fonce. Autrement, elle n’aurait qu’à bondir sur le côté. L’apatride réfléchissait, tous les muscles aux aguets. Le soleil faisait luire la lame.

La panthère bondit alors, prenant tout son élan, et Cahir lança la dague. Il loupa la tête du monstre, mais atteignit l’une de ses pattes. Dans un couinement de douleur, le prédateur roula sur le sol, tournoyant follement, avant de s’arrêter, la fourrure recouverte de poussière. La panthère se mit à gémir. La dague s’était retirée, mais le prédateur se mit à s’enfuir, boitillant légèrement, blessé. Il était probable qu’il la reverrait, mais Cahir avait d’autres préoccupations pour l’heure.

« Tala ! Tala, ne vous endormez pas ! »

La panthère lui avait lacéré les épaules, et il distribua quelques petites gifles sur les joues de la femme.

« Je n’ai plus d’élixir pour vous soigner, mais il reste des objets dans la tour. Laissez-vous faire. »

Son ton était rapide, précipité, mais ses pensées étaient toujours claires. Soulevant Tala, Cahir la porta à bout de bras. Elle ne pesait pas grand-chose contre ses bras, et il retourna dans la tour. Il grimpa les étages, et arriva ainsi dans l’ancienne chambre du mage, où trônait encore un lit. La pièce était en piteux état, et il déposa Tala sur le lit, dont les articulations et les ressorts craquaient, puis ouvrit les placards. Poussière, manuscrits jaunis. Il n’y avait plus aucun instrument, et, alors qu’il réfléchissait, il se rappela le nécessaire de soin qu’un de ses anciens camarades avait amené avec lui.

*Bien sûr, suis-je bête !*

Il descendit dans la pièce du laboratoire, là où ils avaient affronté l’épouvanteur, et retrouva rapidement le sac. Il n’y avait pas d’élixir, mais un baume, et des bandages. Il remonta la voir, et appliqua des soins de premiers secours, répandant le baume sur ses plaies, puis les bandages. Les griffes de la panthère s’était enfoncées de quelques centimètres, et n’avaient, fort heureusement, percé aucune veine.

« Reposez-vous, Tala. Il ne vous arrivera rien, je vous le promets... »

En l’état actuel des choses, c’était le mieux qu’elle avait à faire.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le mercredi 15 janvier 2014, 10:17:31
Tala avait sans doute perdu de la sagesse des hommes à force de vivre dans cette meute. En effet, n'importe quel être humain normal et saint d'esprit de ne serait pas jeté ainsi dans un combat à mains nues contre une panthère de cette taille, et surtout particulièrement affamée. Mais dans ce genre de situation, dans son esprit et dans son âme, elle était louve. Une louve alpha plus précisément, qui ne craignait pas de risquer sa peau. Le loup était agressif par nature envers les autres prédateurs, ils n'avaient pas pour habitude de reculer, même face à un animal plus gros qu'eux. Cependant, dans la plupart des cas, les loups n'étaient pas seuls, ils se déplaçaient en meute. Hors à ce moment précis, Tala était seule. Quoique... pas tout à fait.
La sauvageonne s'attendait à mourir, elle y pensait, mais étrangement ça ne lui faisait pas peur. Mourir était naturel pas vrai ? Elle n'avait pas d'ambition humaine qui la retenait ici bas, il n'y avait guère que le fait de ne plus revoir sa meute qui l'attristait dans le fait de mourir.
La jeune femme n'avait pas conscience de la gravité de ses blessures. Tous ce qu'elle savait, c'est qu'elle perdait assez de sang pour que son corps s'engourdisse et lui paraisse soudain las et impuissant. Sa vue se troubla. Décidément, ce n'était pas sa journée. Une araignée venimeuse, et maintenant un fauve. Peut-être les esprits avaient décidé que ce jour devait être son heure. Quel dommage tout de même...

Tala n'avait pas conscience non plus du combat qui se déroulait à ses cotés. Elle entendait des bruits, mais n'avais pas assez de force pour chercher à savoir ce qui se passait. Le souffle court, elle ferma les yeux et se laissa aller complètement contre le sol, sans chercher à gâcher son énergie dans des tentatives veines pour se relever. Rester immobile garderait peut-être davantage de sang dans ses veines, et lui ferait gagner un peu de temps. Mais du temps pour quoi au juste ?
Elle entendit la voix du guerrier au dessus d'elle. Elle avait bien faillit l'oublier. Etait-il capable de la soigner dans un endroit pareil ? Elle en doutait, mais se garderait bien de dire quoi que ce soit. Elle n'avait d'autre chois que de lui faire confiance.

La suite fut une série d'évènements complètement flous. Le temps qui s'écoulait était devenue une notion trop complexe pour elle. Avait-elle perdu beaucoup de sang ? Étant donné l'état dans lequel elle était, c'était sûrement le cas. Elle pouvait simplement distinguer une ombre noire, certainement celle de l'homme, qui s'évertuait à la soigner. En revanche, elle ne sentait pas son contact. La bonne nouvelle fut de finalement sentir des fourmillement, puis de vives brûlures à l'endroit des plaies. Enfin ! Son corps réagissait de nouveau et c'était plutôt bon signe. Elle grimaça. Les blessures, heureusement, n'avaient été assez grave pour être mortelles. En revanche, elles l'avaient sévèrement diminuée. Le guerrier tenta de la rassurer. Se reposer ? Ou était-elle d'ailleurs ?
La sauvageonne cligna plusieurs fois des yeux et prit le temps d'observer la pièce. Bon, ils ne pouvaient se tenir qu'à l'intérieur de la tour. Elle n'aimait pas trop cette situation. Être dans un état de faiblesse extrême dans un endroit complètement inconnu et clos de surcroit l'angoissait. Elle avait beau se dire que ce type n'en voulait pas à sa vie, elle peinait encore à lui faire totalement confiance.

- Je dois retourner auprès des miens.

Elle tenta de se redresser. Elle gémit un peu car ses plaies se réveillèrent. Au moins, elle ne l'empêcheraient pas de marcher. Cependant, sa tête se mit à tourner un peu violemment et elle du se contenter de la position assise pendant un moment, histoire de ne pas prendre le risque de s'étaler comme une crêpe sur le sol. Elle soupira.

- Je savais que c'était une mauvaise idée de venir ici. Si j'étais resté auprès de ma meute ça ne serait pas arrivé. J'ai manqué de prudence. Vous avez repris possession de vos affaires, vous avez du bois... vous n'avez plus besoin de moi maintenant. Et puis vous l'avez dit vous même, il ne m'arrivera rien ici. Reprenez votre route et ne vous occupez pas de moi. Une fois reposée je retournerai auprès des miens et on oubliera tous les deux cette mésaventure.

Pas sûr en effet qu'elle en garde de très bon souvenirs. Depuis que sa route avait croisé celle du guerrier, ils ne lui arrivait que des ennuis. Bon ce n'était pas directement de la faute de cet homme, mais quand même.
Elle fit une nouvelle tentative, mais se lever et tenir sur ses jambes lui étaient apparemment encore interdit. Son organisme accusait encore le coup, il allait en effet lui falloir du repos.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le jeudi 16 janvier 2014, 01:52:46
Curieuse femme que cette sauvageonne, à tout point de vue. Elle vivait dans la forêt comme une sorte de bête, mais en ayant, malgré tout, conservé certains réflexes issus de la civilisation... Cahir avait pu les observer dans sa manière de parler, mais aussi dans sa connaissance du monde. Elle connaissait Ashnard, ce qui laissait sous-entendre une certaine éducation, même sommaire, et une certaine connaissance historique et géographique du monde. Voilà qui était, en réalité, fascinant. Cahir n’aurait jamais cru qu’une femme éduquée, qu’une enfant ayant connu la civilisation, puisse survivre dans la forêt.

*D’un autre côté, elle n’a pas vraiment connu les meilleurs aspects de la civilisation… Je suppose que ceci a du favoriser son choix de s’en séparer, et de la fuir, de s’isoler dans la forêt, là où, au moins, elle ne pouvait pas subir la cruauté des hommes...*

L’apatride restait pensif, songeur, essayant de trouver comment interpréter le comportement de cette jeune femme, essayant de trouver comment la convaincre de ses intentions. En la voyant dans le lit, assoupie, il se surprit à éprouver pour elle une sorte d’attirance... Une attirance qui lui revenait encore dans le corps. Elle était une sorte de panthère noire, elle aussi, une beauté sauvage, issue de la jungle. Il en irait presque jusqu’à la caresser, lorsqu’elle commença à émerger, pour émettre, très rapidement, le souhait de vouloir partir :

« Je dois retourner auprès des miens. »

Cette ingratitude était typiquement féminine. Elle entreprit de se relever. Il l’entendit gémir, et comprit qu’elle ne devait surtout pas sortir. Dehors, il faisait nuit. Les étoiles brillaient dans le ciel, et Cahir savait très bien que sortir de nuit dans une vaste forêt était franchement déconseillé. La belle Tala n’arriva malheureusement pas à se relever, restant assise. Son corps cicatrisait plutôt vite, mais la panthère ne l’avait pas loupé. Tala se remit alors à parler, à l’attention de Cahir, l’enjoignant à partir, et à la laisser ici. Une moue désapprobatrice éclaira ses lèvres.

Il se releva, et s’écarta un peu, se rapprochant de l’âtre d’une cheminée à proximité, afin d’allumer un feu.

« Vous voudriez donc que je vous laisse ici, après avoir risqué ma vie contre une panthère furieuse ? J’ai bien noté que vous ne m’aimiez pas, Tala, et je pense que je peux vous comprendre. Je sais de quoi les Ashnardiens sont capables, et je ne m’attends pas à ce que vous m’appréciiez davantage. Cependant, je ne peux pas vous laisser ici, ni même vous laisser sortir. »

La luminosité décroissait, et il alluma donc le feu de cheminée. Pendant quelques minutes, l’homme ne disait plus rien, jusqu’à ce que les flammes finissent par partir. Durant son apprentissage, il avait appris à faire des feux de camps. Un Corbeau Noir devait savoir être autonome, indépendant, et savoir se débrouiller dans des environnements hostiles et dangereux. Une fois le feu allumé, il se redressa. Des courants d’air frais commençaient à monter, donnant à cette tour vétuste une impression d’être hantée. Cahir attrapa une chaise ancestrale en bois, et la planta face à Tala, avant de s’asseoir pesamment dessus. La chaise craqua dangereusement, et il n’en tint pas compte.

« Je ne vous apprendrais rien, Tala, mais il fait nuit... Et vous êtes éloignée de votre zone. La nuit, les gros prédateurs sortent. Et, si vous êtes appétissante pour les yeux d’un homme, sachez que vous le serez tout autant pour les créatures de la nuit. Ils n’oseront pas entrer dans cette tour, car elle les effraie, mais, si vous sortez, ils vous prendront en chasse. »

Il pensait qu’elle s’en doutait déjà, mais Cahir savait qu’il était parfois intéressant que quelqu’un d’autre vous rappelle les évidences, afin d’éviter que votre esprit ne s’emballe à se surestimer, et à imaginer des plans saugrenus et risqués.

« Demain matin, je vous aiderais à rejoindre votre meute, et je m’en irais. Sachez que je n’ai jamais voulu vous causer le moindre tort, mais que, tôt ou tard, ce koshchey aurait fini par vous attaquer. Cette partie de la forêt est anormalement calme, car les animaux s’en sont enfuis. Quand le koshchey aurait eu faim, il se serait, tôt ou tard, aventuré près de vous, et vous aurait attaqué. Il préfère la chair humaine à toute autre chose. Je ne vous demande pas de m’être reconnaissant, bien sûr que non, mais juste d’essayer de vous dire que je ne suis pas venu ici pour déclarer la guerre, ou pour vous arracher de votre sanctuaire. »

Il déglutit silencieusement, réfléchissant soigneusement. On sentait bien qu’il n’avait pas encore fini, car ses yeux étaient dans le vague, comme s’il réfléchissait. Comment convaincre cette adolescente terrorisée ? L’homme eut une légère moue pensive sur le visage, avant de choisir la carte de l’honnêteté :

« Je vous admire, Tala.  Je peux survivre dans la forêt, moi aussi, mais j’ai reçu un entraînement particulièrement lourd et difficile pour ça. Quand j’avais votre âge, on m’attachait fermement, pieds et poings liés, avant de m’abandonner en plein milieu d’une forêt, torse nu, et en me laissant, éventuellement, un poignard. C’était à moi de trouver un moyen de sortir de la forêt avant que la nuit ne tombe, sous peine, soit de mourir, soit, pire encore, d’échouer, et d’apporter l’opprobre sur ma famille... »

Une opprobre qu’il avait fini, de toute manière, par leur apporter.

« Je ne dis pas ça pour vous flatter, Tala, mais je le pense. Votre capacité à survivre m’impressionne, et, d’une certaine manière, je me sens un peu responsable de la manière dont vous avez fini ici. En un sens, vous avez raison. Si vous ne m’aviez pas aidé, vous ne vous seriez jamais retrouvée dans cette situation... Alors, permettez-moi juste une question, puisque nous sommes coincés ensemble... »

Il attendit un peu, réfléchissant à nouveau, avant de poser sa question :

« Pourquoi m’avez-vous aidé ? Avant même que je vous menace d’empoisonner votre forêt, ce qui, bien sûr, n’était que du bluff, pourquoi avoir choisi de me soigner quand vous avez vu ma carcasse ? »
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le vendredi 17 janvier 2014, 09:54:21
Il fallait d’ordinaire plusieurs longues années aux être humains, même né en société, pour apprendre à parler correctement et avoir la notion géographique, ou même apprendre à cuisiner. A Tala, il ne lui avait fallut que trois ans. Alors oui, elle était une jeune femme incroyablement intelligente. Si elle était née parmi les hommes, nul doute qu'elle serait devenue quelqu'un d'important, une sorte de petit génie. Mais elle était née louve en quelque sorte, seul le sang coulant dans ses veines était humain.
Sa façon d'agir et de se comporter au fond, étaient également animale. Une femme disons normale aurait pensé à remercier le guerrier et aurait sans doute aussi accepté davantage sa compagnie. Mais Tala avait des notions plus sauvage. Il lui avait de nouveau sauvé la vie certes, mais elle n'avait pas prit la peine de le remercier. A t-on jamais vu un loup serrer la pince à un autre parce que celui-ci avait tué un adversaire ? Non. La solidarité était naturelle, c'était le fondement de la meute.

Le dénommé Cahir refusait de partir et de la laisser se débrouiller. Elle soupira doucement. Elle s'en était douté. Les humains se sentaient toujours obligé de faire preuve d'une bonté et d'une générosité maladive lorsque l'occasion se présentait. Certainement pour se sentir mieux et se prouver à eux-même quelque chose, effacer leur pêché ou des trucs du genre. Bon, tous n'étaient pas ainsi. Certains humains, les pires, se contentaient de faire le mal purement et simplement. Elle en savait quelque chose.

Dire qu'elle n'aimait pas cet individu était peut-être un peu fort. Elle restait simplement méfiante. Le fait qu'il l'ait protégé et soignée ne faisait pas de lui un ami et un être de confiance. Elle était exigeante sans doute, mais c'était ce qui la maintenait en vie. Elle ne le connaissait pas, elle ignorait tout de lui, et elle savait à quel point l'être humain pouvait se montrer fourbe et faux.
L'homme entreprit d'allumer un feu. Silencieuse et immobile, Tala l'observa faire sagement jusqu'à ce qu'il s'installe sur une chaise face à elle et reprenne la parole. Elle l'écouta, le fixant droit dans les yeux sans chercher à fuir son regard. Signe, en quelque sorte, qu'elle n'était pas intimidée. Quelques morts la firent grincer des dents, mais elle resta de marbre : "appétissante pour les yeux d’un homme". Elle était assez intelligente pour savoir que cet appétit là n'avait rien à voir avec l’appétit d'un monstre quelconque. Et pour cause, elle avait déjà servit de repas aux hommes. Autant éviter de devenir le repas d'un monstre également cela dit. Ni l'un ni l'autre n'était agréable. Du moins à ses yeux.

Comme elle restait muette, le guerrier continua sur sa lancée, toujours sous l'oreille et le regard attentif de la sauvageonne. A un moment donné, elle sourit. Décidément les humains étaient bien étrange. Risquer sa vie ainsi dans le simple but de s'endurcir et de pouvoir survivre... il existait des moyens beaucoup moins radicales. Mais l'homme était terrifié par le temps, tout devait aller vite. Quitte à mourir. De son coté, elle n'avait pas de quoi rougir de ses capacités à survivre seule. Elle était née dans la forêt et avait été élevée par une meute de loup. Elle était louve, pas humaine. Elle était faite pour cette vie, un point c'est tout. Et sa vie, elle le devait à la protection de sa meute, comme chaque membre d'entre elle. Un loup solitaire ne fait pas long feu.

A la fin, il finit par lui demander pourquoi elle l'avait aidé et pourquoi elle ne l'avait pas laissé mourir purement et simplement. Tala ne répondit pas tout de suite, le regard plongé dans celui du guerrier comme si elle essayait de lire en lui. Pendant ce temps, le feu avait grandit et la lueur de ses flammes dansaient dans les prunelles noires de la belle sauvage, ainsi que sur sa peau brune, léchant les formes de son corps nu et parfaitement immobile. Puis elle sourit de nouveau et se pencha légèrement vers l'homme.

- Vous n'aimez pas trop l'idée que je puisse vous détester ou vous craindre, vous repousser ou vous fuir, n'est-ce pas Cahir ? Une inquiétude amusante et typiquement humaine je dois dire. Ne vous en faîtes pas, je n'ai rien contre vous. Pas personnellement en tous cas. Pas pour l'instant. J'espère simplement que vous vous montrez tel que vous êtes. L'Homme aime bien paraitre ce qu'il n'est pas. Pour mieux se protéger, ou pour mieux faire le mal. Pourtant l'être humain est bien plus beau à nu.

Une phrase qui pouvait avoir beaucoup de sens, mais dans la bouche de Tala, il n'y en avait qu'un bien entendu.
Consciente qu'elle n'avait pas répondu à la question du guerrier, la jeune femme prit tout de même le temps d'étirer délicatement sa nuque pour détendre ses muscles endoloris, puis de jeter un œil aux bandages.

- Lorsque l'on vie dans une meute, on doit avoir une confiance aveugle en chacun des membres qui la compose. Une meute se base sur des liens solides et une solidarité à toute épreuve. Voilà ce qui m'a poussé à vous aider. Rien d'autre que mon éducation. Vous n'êtes pas l'un des miens, vous n'êtes pas un loup. Mais vous êtes un humain, et j'ai conscience d'en être un moi aussi. J'ai vu mourir et brûler des êtres que j'appréciais lorsque je vivais au village. L'homme qui m'a tout apprit et qui a prit soin de moi a donné sa vie pour tenter de sauver la mienne. Quand je vous ai vu agonisant, j'ai repensé à tout cela. J'ai fait abstraction de votre masque, de votre titre, de votre rôle, de votre origine. De tous ce qui détruit et dégrade les êtres tel que vous. Je me suis efforcée de voir seulement l'essentiel, de voir l’être que vous étiez à nu. Alors plus rien ne m'empêchait de vous sauver la vie. Un être vivant reste une création de la nature. Elle seule pouvait décider de votre mort, certainement pas moi. Et si je me suis trouvé sur votre chemin, c'est que je devais vous aider.

Son regard se posa de nouveau sur l'homme.

- Et vous m'avez sauvé la vie pour les même raisons. Aidé et motivé d'autant plus parce que cela représentait une bonne action et soulageait peut-être votre âme des fautes que vous avez pu commettre. Et puis par la sensation d'être obligé de me rendre la pareille. Je n'ai pas longtemps fréquenté les hommes, mais j'ai rapidement appris à les connaître.

Elle replongea ses yeux dans les flammes. C'était un spectacle toujours très captivant, parce que c'était un phénomène en quelque sorte incontrôlable et naturel. La nature s'exprimait, et ça imposait le silence, l'admiration.
Au bout d'un long moment, Tala ajouta :

- Je vais suivre vos conseils. Votre compagnie est plutôt agréable finalement.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le dimanche 19 janvier 2014, 02:07:32
La manière dont l’ombre des flammes se reflétait sur le corps de Tala avait quelque chose de délicieusement hypnotique et d’envoûtant. Cahir l’observait cependant assez peu. La jeune femme ne cessait de le regarder, sans ciller, pensant probablement que le fait de baisser les yeux équivaudrait à une sorte de soumission. Le guerrier devait bien conserver en tête que Tala résonnait plus avec un esprit animal qu’avec un esprit civilisé. Dans les sociétés primitives, c’était les hommes les plus vigoureux qui avaient le droit d’avoir les plus belles femmes dans leur couche, les plus faibles étant dévolus aux tâches ingrates. Une philosophie qu’on retrouvait dans les meutes de loups, où c’était le plus puissant, le mâle-alpha, qui dominait le groupe. À bien des égards, Ashnard fonctionnait aussi sur ce même principe, et, de manière encore plus générale, toutes les civilisations avaient toujours reposé sur la loi du plus fort. C’était le fondement initial de toute civilisation, et c’était quand ce fondement était violé que les choses se gâtaient. Dans une société civilisée, le plus fort était l’État. Quand cette donne changeait, quand les contrepouvoirs et les contestations affaiblissaient le pouvoir de l’État, son droit, ses lois, ses normes, ses autorités publiques, alors c’était le chaos. Fondamentalement, Cahir était convaincu qu’il n’y avait, fondamentalement, pas beaucoup de différences entre l’être primitif et l’être évolué. La seule véritable différence était que le mâle-alpha s’était institutionnalisé, et que les rapports sociétaux s’étaient complexifiés. Le monde continuait à tourner de la même manière, et c’était une bonne chose, pour lui.

Il restait encore à savoir comment aborder Tala. Il se voyait mal lui sauter dessus. La belle femme avait un regard de panthère, et un corps basané qui le faisait rêver. On aurait presque dit une Zerrikanienne, l’une de ces femmes sauvages vivant dans la jungle de Zerrikania. Une beauté indigène qui éveillait les fantasmes des autres civilisations, tel des Ashnardiens comme Cahir. Tala était d’une magnifique beauté, sombre et profonde. Elle parla assez longuement, lui exposant sa vision des choses.

« Et vous m'avez sauvé la vie pour les même raisons. Aidé et motivé d'autant plus parce que cela représentait une bonne action et soulageait peut-être votre âme des fautes que vous avez pu commettre. Et puis par la sensation d'être obligé de me rendre la pareille. Je n'ai pas longtemps fréquenté les hommes, mais j'ai rapidement appris à les connaître. »

Soulager son âme... C’était un bien grand mot. Cahir ne dit rien, n’esquissant même pas un sourire. Pourquoi l’avait-il sauvé ? Parce qu’il avait besoin d’elle ? Parce qu’il voulait coucher avec elle ? Parce qu’il trouvait intolérable qu’une femme meure à cause de lui ? Pour être honnête, lui-même l’ignorait. Il avait juste, sur le coup, trouvé intolérable que Tala puisse mourir. Il la vit observer les femmes, et lui se détendit un peu, glissant son regard sur les seins de la femme, ainsi que sur ses hanches. Ses vêtements s’étaient défaits, et elle s’offrait à lui toute nue, sans gêne. Une phrase qu’elle avait prononcé lui revenait naturellement en tête : « l’être humain est bien plus beau à nu ». Une telle phrase ne pouvait pas s’interpréter de cinquante manières à la fois, surtout de la part d’une femme qui vivait loin de toute société. Voulait-elle qu’il se déshabille ?

On n’entendit plus que les flammes crépiter, avant que Tala ne finisse par prendre à nouveau la parole. Le feu réchauffait cette pièce froide.

« Je vais suivre vos conseils. Votre compagnie est plutôt agréable finalement. »

Cette fois, il sourit, et se releva lentement.

« Je l’espère bien. »

Il avait répondu assez rapidement, sans y porter plus attention, et réfléchit un peu.

« Je pense que je vais aller chercher de quoi manger. Nous avons un feu, et il paraît que la viande d’épouvanteur, bien rôtie, est bonne. »

De toute façon, ils n’avaient rien d’autre sous la main. Cahir récupéra son poignard, et défit alors ses vêtements.

« Je n’ai pas de tablier, et je n’ai pas envie d’avoir du sang d’épouvanteur sur mes affaires. »

Impossible de savoir pourquoi il avait ressenti le besoin de se justifier. On ne gommait pas des années et des années de civilisation en quelques heures. Il ne resta plus que son caleçon lorsqu’il descendit. L’épouvanteur était toujours en bas, et il entreprit de trancher dans son abdomen, à l’aide de son poignard. Le sang de la bestiole l’éclaboussa, un sang rouge, inoffensif. Cahir avait appris à dépecer les bêtes. L’exercice lui prit une demi-heure, et il enroula la viande avec les vêtements de ses anciens camarades, la ramenant ensuite, tout en s’épongeant un peu le corps, essuyant les traces de sang.

Lorsqu’il retourna dans la chambre, en hauteur, il avait encore quelques traînées de sang sur le corps. Les flammes ondoyantes du feu auraient presque pu lui donner l’impression, avec ses muscles et ses hématomes, de ressembler à une sorte de guerrier tribal. Le mâle rapportant la viande à sa femme. L’image ne manquait pas de vraisemblance en l’état actuel des choses. Il se rapprocha du feu, et entreprit de faire cuire sur des brochettes la viande de l’épouvanteur.

« Maintenant que nous partageons le gîte et le couvert, je pense que nous pouvons nous tutoyer. »

Il revint vers elle, avec deux brochettes, et s’assit sur le lit, juste en face d’elle, et lui en tendit une.

« Et je dois admettre que tu as pleinement raison sur un point... L’homme est bien plus beau nu, et ceci s’applique très bien aux femmes également. »
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le lundi 20 janvier 2014, 08:03:49
On faisait toujours des rencontres étranges lorsque l'on vivait depuis toujours à l'état sauvage. De bonnes et de mauvaises naturellement, tout comme ailleurs. A dire vrai, la jeune femme ignorait encore si celle-ci serait positive. Jusqu'à présent, outre leur petit différent du début, tout se passait plutôt bien. Une sorte de gêne flottait toujours un peu dans l'air car chacun cherchait un peu à définir l'autre, à le sonder, à le connaître. Ils étaient tous deux une sorte de mystère pour l'un et l'autre quoiqu'on en dise. Tala avait beau avoir apprit à connaître les hommes, ceux-ci étaient tous différents. Et trois années d'expérience ne suffisaient pas à en dénouer tous les secrets.
Le feu était un élément que la sauvageonne affectionnait tout particulièrement. Pour sa beauté, mais aussi pour son utilité. N'ayant pas de fourrure comme les loups, et étant étonnement resté imberbe depuis toujours, il était parfois difficile de supporter les caprices de dames nature, particulièrement lors de le saison hivernale. En été, elle était toujours entièrement nue. Mais lorsqu’approchait le froid, elle se confectionnait de grands manteaux de fourrure ou de simples tuniques et pagnes avec la peau du fruit de sa chasse et autres merveilles que la nature lui offrait.

Finalement, le guerrier se leva et décida d'aller chercher de la viande sur cet épouvanteur mort, dehors. Une riche idée car la fille des loups commençaient justement à avoir faim. Elle hocha alors simplement la tête en le suivant des yeux et l'observa se dévêtir et expliquer qu'il ne voulait pas salir ses affaires. Souriant d'un air amusé, elle lui lança, juste avant qu'il ne disparaisse :

- Quel homme délicat vous faîtes !

Elle rit intérieurement, puis se tourna de nouveau vers le feu, désormais seule. Elle entoura ses épaules doucement de ses bras et ramena ses jambes contre elle. La douleur de ses blessures s'atténuaient, elles cicatriseraient bien assez vite. Tala ferma les yeux. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à sa meute. A ce moment précis, elle l'entendit hurler. Otaktay s'inquiétait et devait, entre autre, sonner l'heure du dîner. Il avait du attraper un beau gibier et espérait qu'elle les rejoigne. La jolie sauvage soupira. Elle aurait aimé lui répondre et le rassurer, mais cela risquait de l'attirer. Et elle ne voulait pas avoir à calmer la possessivité féroce de son mâle alpha face à Cahir. Otaktay avait déjà enregistré son odeur plus tôt, dans la forêt, et se contenterait de faire le lien entre lui et l'état d'intense fatigue dans lequel il l'avait retrouvé à cause du poison plus tôt. Bref, Cahir serait une menace, et ça finirait très mal.
Tala resta donc silencieuse et referma ses yeux pour profiter de la douce chaleur ambiante. Quelques minutes plus tard, elle entendit le guerrier revenir.

Lorsqu'elle le vit entrer dans la pièce, elle eut presque l'impresion durant une seconde de voir quelqu'un d'autre, un individu bien différent. En effet, il se rapprochait désormais bien plus d'un homme sauvage comme elle que d'un soldat d'Ashnard. Et ça lui plaisait. Elle ne fit cependant pas de remarque sur le moment et le laissa s'occuper de la nourriture. La jeune femme cuisait rarement sa viande, elle la mangeait cru, comme tous les loups de sa meute. Mais elle connaissait le goût de la viande cuite et adorait ça. Cela lui donnait un goût plus... parfumé.
Elle huma l'odeur avec gourmandise et sourit en le voyant s'approcher et lui tendre une brochette. S'asseyant plus confortablement, elle prit celle-ci avec plaisir et mordit dedans sans attendre. Quel délice !
Il avait parlé de se tutoyer. Tala se rendit alors compte que jusqu'à présent, elle n'avait jamais tutoyé personne. Pas même son tuteur après trois ans à vivre à ses cotés. Peu importe.
Elle hocha de nouveau la tête et continua de savourer son plat improvisé. Elle n'avait encore jamais goûté à de l'épouvanteur, mais ce n'était pas mauvais.

La voix du guerrier vint de nouveau briser le silence, des mots auréolés d'un sous entendu qui n'échappa pas à la sauvageonne. Elle leva les yeux de son met et l'observa. Oui, Cahir était plus beau ainsi, du moins aux yeux d'une fille comme elle. Sans compter que ce corps était sublimé par le sang qui s'y trouvait. N'importe quelle autre femme aurait pu trouver cela incommode et répugnant, sans doute, mais pas pour une fille des loups. Les femelles alpha accordait beaucoup d'importance aux mâles forts braves. Certes, Cahir n'avait as tué cet épouvanteur, mais il avait montré de quoi il était capable face à cette panthère. Il avait su éveiller son intérêt. Pourtant il restait un être humain, et ce simple fait suffisait à la mettre mal à l'aise, alors qu'elle ne pouvait qu'admettre cette sorte d'attirance qui naissait.
Et puis il y avait cette fidélité sans faille qu'elle dédiait à Otaktay. Car c'était lui son compagnon et le mâle alpha.

- Vous...

Elle se reprit.

- Tu me trouve belle ? La plupart des hommes se méfient et repoussent la différence. Heureuse que tu sache au contraire la respecter et l'apprécier.

Une autre manière pour elle de rougir entre autre. Et de le remercier du compliment. Un compliment qui ne s'adressait pas seulement à elle d'ailleurs, car il avait parlé des femmes en générale. De toute manière, il n'y avait pas plus modeste en la matière que notre petite sauvage.
Tala termina sa brochette, heureuse d'avoir enfin quelque chose dans son estomac. Elle était de meilleure humeur après avoir mangé. Plus détendue. Elle reporta alors son attention sur le soldat.
Après une brève hésitation, elle tendit timidement la main pour effleure son torse du bout des doigts. Elle récolta un peu de sang au passage, mais ne s'en formalisa pas, semblant dessiner les contours du corps de l'homme.

- Je me suis toujours promise de ne jamais plus me laisser toucher par un homme. Et aucun homme ne me touchera.

Il y eu un silence. Étais-ce une façon de lui faire comprendre qu'il ne devait rien attendre d'elle ? Et qu'il avait plutôt intérêt à éviter de la toucher ? Pas vraiment. Elle n'avait pas terminé. Elle continua d'effleurer son torse, puis ses épaules d'une caresse, avant de s'arrêter sous son menton et de lui redresser doucement le visage.

- Une femelle alpha ne s'offre qu'à un seul et unique mâle durant toute sa vie. Ainsi vont les choses. Elle ne se reproduisent pas et non aucun rapport sexuel, sauf lors de la période des amours qui n'a lieu qu'une fois par an. Cependant...

Elle le poussa lentement, l'allongeant alors sur le lit pour se glisser à quatre pattes au dessus de lui, le dominant en quelque sorte, mais avec douceur. Elle pencha son visage vers le sien et continua :

- Tu ressemble là davantage à un animal qu'à un homme sans tes affaires. Mais il reste une part de toi trop humaine, et c'est bien dommage. Je me trouve hors des limites de mon territoire, et tout ce qui se trouve hors de ces limites me donne la possibilité de... certaines choses. De certains écarts. Tu aimerais me prendre, Cahir, je peux le sentir...

Elle glissa sa main jusqu'au seul tissu qui restait sur le guerrier, son caleçon, et posa simplement le bout de ses doigts sur le sexe de celui-ci qui commençait tout juste à réagir sous le désir. Ses yeux noirs plongés profondément dans les siens, elle reprit :

- Mais serais-tu capable d'oublier entièrement ce que tu es ? Serais-tu capable, cette nuit, pendant que tu jouira de moi, de n'être rien d'autre qu'un animal et de me prendre comme tel ? Car je n'accepterai rien d'autre. Je ne veux pas qu'un humain, un soldat Ashnardien qui plus est, profite de moi. En revanche, l'animal en toi peut me convenir...

Que faisait-elle ? Simplement suivre son envie du moment. En effet, elle ne se trouvait plus sur le territoire d'Otaktay. Et même si elle aimait profondément son compagnon, elle ne pouvait ignorer ce désir de découvrir et de vivre quelque chose de fort. Braver l'interdit, il n'y a rien de plus excitant n'est-ce pas ?
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le mardi 21 janvier 2014, 02:10:16
Dire que Cahir n’agissait pas de manière calculée serait un mensonge. Face à une autre femme, il aurait tout à fait pu se déshabiller dehors, puis se rhabiller, et essuyer proprement tout ce sang. Face à une femme qui n’aurait pas été une belle sauvage reniant la civilisation, il se serait montré plus propre, tout en essayant de conserver une certaine dose de virilité. Cahir n’était certes pas un tas de stéroïdes et de muscles imbéciles ambulants, il n’était certes pas une masse idiote qu’on utilisait simplement pour ses poings, mais il savait mettre en valeur sa masse musculaire et ses pectoraux. L’apatride observait silencieusement Tala, sans rien dire. Elle était belle, oui, et il savait que l’attirance qu’il éprouvait pour elle lui était rendue. Il aurait pu la forcer, et il pressentait qu’elle n’attendait que ça, mais l’apatride avait encore ne lui d’ultimes réserves de moralité pour ne pas agir, sans être expressément sûr qu’elle aurait aimé ça. Il louchait sur ses jolis seins, sur la manière dont les flammes léchaient son corps, dansant dessus, observant ses beaux cheveux, sa magnifique silhouette... Il sentit des fourmillements dans son sexe, alors qu’elle mangeait avec appétit, croquant dans sa brochette, tirant sur la viande tendre. Lui-même mangeait, et la nourriture permettait à son esprit de penser à autre chose que son sexe. Comme Tala, l’apatride avait faim, et cette belle brochette lui fit du bien. Les lignes de sang continuaient à glisser sur son corps, semblables à des espèces de peintures tribales, évoquant un guerrier préhistorien. Ashnardien, Cahir avait déjà pu affronter des sauvages dans des contrées reculées, barbares et primitives, où des peuples sauvages pratiquaient le cannibalisme, des sacrifices rituels, et parlaient un borborygme affreux et indiscernable. Il avait vu à quel point ces gens étaient faibles, misant tout sur la peur primale qu’ils espéraient inutilement insuffler dans le cœur vaillant des forces ashnardiennes.

Elle se retourna vers lui, et, pendant plusieurs minutes, sembla débattre avec elle-même de l’opportunité de coucher avec lui. Cahir ne disait rien, amusé. Elle avait beau être une sauvage, son raisonnement restait assez similaire à celui d’une femme moderne. On ne s’offrait pas au premier venu, et on pouvait juste approuver Tala en ce qu’elle n’était pas ancrée dans les carcans moraux et les inhibitions que la vie en société, naturellement, induisait. Elle exprimait librement son envie de coucher avec lui, ainsi que els obstacles qu’elle rencontrait. Lui, qui n’avait rien dit, continuait à être silencieux. Sur ce point, un homme savait quand il fallait se taire, et quand il fallait parler.

Lorsque les doigts chauds et tendres de Tala heurtèrent son torse, il en eut un léger frisson, sa respiration s’accélérant brièvement. Vu comment Tala parlait, elle devait être zoophile, et coucher avec un loup, le mâle-Alpha de sa meute.

*Répugnant.*

Cahir se sentait Presque oblige de la sortir de là, d’aller massacrer tous ces loups, pour lui montrer qu’elle n’avait pas à être soumise à ce dernier. Les Ashnardiens pouvaient être accusés de tous les maux, mais sûrement pas de sexisme. En effet, chez les démons, il était fréquent que les femmes aient un rôle assez influent, et, à Ashnard, il y avait, sur ce point, une sorte d’égalité sexuelle, qui tenait à la conception ashnardienne de la société. La liberté devait primer. Cahir l’écouta donc parler, et se laissa coucher sur le dos. Quand elle se mit au-dessus de lui, à quatre pattes, sensuelle panthère, son érection s’accrut, déformant son sous-vêtement, alors que la jeune femme aventurait ses doigts le long de sa virilité, en éprouvant la fermeté. Toujours silencieux, l’homme la regardait, leurs visages proches. Il sentait sur ses lèvres le souffle de sa partenaire, un souffle précipité, tendre, accéléré, témoignant de l’impatience qu’elle était en train de ressentir.

« Mais serais-tu capable d'oublier entièrement ce que tu es ? demanda-t-elle. Serais-tu capable, cette nuit, pendant que tu jouiras de moi, de n'être rien d'autre qu'un animal et de me prendre comme tel ? Car je n'accepterai rien d'autre. Je ne veux pas qu'un humain, un soldat Ashnardien qui plus est, profite de moi. En revanche, l'animal en toi peut me convenir... »

Il soupira lentement, et aventura une main sur le bas du dos de Tala, agrippant l’une de ses fesses, l’autre se posant sur le torse de la femme. Il poussa alors, et renversa la jeune femme, s’étalant sur elle, sa virilité heurtant son bassin, continuant à déformer son morceau de tissu, qui était alors plus une barrière qu’autre chose. Cahir soupira de plaisir sous le contact des seins de Tala, qui s’enfoncèrent contre son torse. Il se rapprocha de ses lèvres, mais, sans l’embrasser, préféra lécher sa nuque, remontant sur sa joue.

« Devrais-je aller jusqu’à porter une fourrure de loup pour te satisfaire, jeune femme ? demanda-t-il. Tu me demandes d’agir comme une bête sauvage, de te perforer tout le corps, et, en même temps, tu fixes des conditions... C’est un marché de dupes. Si je le voulais, je pourrais te forcer, ma chère Tala, te baiser sauvagement, puis te rouer de coups, et t’arracher d’ici, pour faire de toi ma chose... Ainsi que le font les animaux. Et, crois-moi, je prendrais plaisir à te soumettre. »

Il rapprocha son visage du sien, son nez proche du sien, et reprit, toujours étalé sur elle, le feu crépitant à proximité :

« Tu n’es pas une bête, Tala, et je ne suis pas un chien sauvage qui remue la queue. Ne me demande pas d’agir comme un prédateur, car, si c’est ainsi que tu vois ce que je vois, j’irais voir ton mâle-Alpha, je l’égorgerais, et je t’enculerais à sec sous son regard vide. »

Cahir posa une main derrière la tête de Tala, agrippant ses cheveux, tout en déplaçant son autre main pour tirer sur sa culotte. Elle collait un peu, à cause du sang, et il dut s’activer un peu pour pouvoir la faire glisser. L’apatride releva les jambes, et continua à la faire glisser, jusqu’à pouvoir la retirer. Il restait allongé sur le corps de la femme. Une main sur sa nuque, et l’autre qui se posa sur ses délicieuses hanches.

« Soit doit en passant, et tu n’as pas à t’en faire sur ce point, la manière dont je coucherais avec toi ce soir n’aura rien d’élégant ou de très civilisé. Tu m’excites follement, ma belle, et ce sera une joie de te baiser toute la nuit. »

Il l’embrassa alors, agrippant ses lèvres, et remonta sa main le long de ses hanches, pinçant l’un de ses seins, tandis que son sexe, dur et tendu, frottait contre le bassin de la femme, glissant sur sa peau sombre et basanée.

Quand bien même aurait-elle voulu le repousser qu’il était désormais trop tard. Il était sur elle, et, après tout, puisqu’elle voulait une bête, c’est ce qu’il allait lui donner.

Or, un animal ne s’arrêtait pas avant d’être pleinement soulagé.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le mercredi 22 janvier 2014, 08:00:28
"L'animal qui est en toi". Pour Tala, cela avait une signification bien précise. Une signification qui, manifestement, était différente pour les autres. Pour l'être humain civilisé, se comporter comme un animal revenait à se comporter comme un monstre de la pire espèce. Comme si tous les animaux étaient des êtres vils, violents et sans cœur, sans sentiments ! Quelle ignorance que de penser ça. Être animal, pour la jeune femme, revenait plutôt à faire ressortir ce qu'il y avait de plus naturel en nous, de faire fi des habitudes purement humaines inculquées par la société et l'éducation. Ils s'agissait d'aller chercher son âme et de suivre son instinct. S'il est un animal, alors l'être humain est, au fond, un animal sauvage et effroyable. Nous le connaissons seulement dompté et apprivoisé par ce que nous appelons la civilisation.
Homme : animal si éperdu dans la merveilleuse contemplation de ce qu'il pense qu'il est, qu'il néglige ce qu'il devrait indubitablement être.
Voilà sa véritable définition ! Il n'existe pas d'animal plus mesquin, stupide, infâme, pitoyable, égoïste, méchant, envieux et ingrat que l'être humain ! Il est le plus grand des lâches, car il a peur de lui-même. C'est ce que pensait la sauvageonne depuis toujours, et malheureusement, elle en eut de nouveau la preuve.

Excité, le guerrier la renversa soudain en arrière, échangeant alors les rôles pour l'écraser de son poids. Elle eut un étrange frisson lorsqu'il lécha sa nuque jusqu'à sa joue. Un frisson de plaisir qui se mua en un frisson de dégoût et de peur lorsqu'elle entendit ses paroles. Il avait l'air sérieux... était-il devenu fou tout à coup ? Tala tenta promptement de le repousser, mais ses blessures gémirent et la firent grimacer, l'empêchant d'être efficace.

- Tu es stupide ! Si c'est ce que tu veux, si tu crois que c'est ce que JE veux, alors tu es idiot ! Un animal ne...

Elle ne termina pas sa phrase, car il avait approché son visage et que le corps de l'homme, la plaquant efficacement contre le lit, réveillait la douleur dans son corps. Elle pouvait sentir le sexe dur et excité du guerrier contre sa peau, sensation qui, étrangement, la terrifiait désormais. Les mots qui suivirent la secouèrent plus encore. Elle aurait référé avoir mal compris. Son regard noir apeuré se mua en une colère sauvage désormais et elle enfonça ses ongles dans les bras de l'homme qu'elle tentait de repousser en vain.

- Si tu oses toucher à un seul de ces loups, je...

Elle quoi ? Elle le tuerai ? Elle s'y essayerait certainement. Mais ce guerrier, même étant capable de faire fuir une panthère affamée, était-il réellement capable de tuer Otaktay entouré de sa meute ? Peu probable. A moins qu'il utilise des moyens fourbes dont les humains avaient le secret.
Cahir avait agrippé sa chevelure à hauteur de sa nuque, s'activant à défaire le tissu tandis que Tala grognait et se rebiffait. Elle sentait le cauchemar arriver, il était proche, il suffisait de l'écouter et de sentir ce membre viril tendu et durcit par l'excitation. Il l'embrassa, plaquant ses lèvres contre les siennes, pinçant l'un de ses seins. Tala se crispa.

Elle aurait du se montrer plus prudente. Elle était trop inexpérimentée pour tenter de jouer à ce jeu, autant du point de vu sexuel que du point de vue sociétal. Trois ans parmi les hommes n'étaient pas suffisant pour pouvoir les comprendre tout à fait et encore moins anticiper leur réaction. Elle ne s'était pas exprimée correctement, elle n'avait pas su communiquer comme il l'aurait fallut. Elle s'était montrée jeune et stupide et en payait maintenant le prix.
La sauvageonne lutta contre le baiser, pour finalement refermer ses dents sur la lèvre inférieure du guerrier, jusqu'au sang. Elle pu sentir le goût âpre du sang qui coula en petite quantité sur sa langue. Il ne l'avait pas volé ! Elle le relâcha rapidement et gronda.

- Lâche-moi ! Disparais ! Je savais que je n'aurai jamais du te faire confiance, monstre !

Mais dans l'état où elle était, ses tentatives pour le repousser étaient veines. Et puis ce sexe fièrement dressé et bouillant contre son bassin n'avait certainement pas pour projet de la laisser filer.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le jeudi 23 janvier 2014, 01:25:16
Que serait la vie sans un zeste d’imprévisibilité ? Cahir était en train de goûter aux merveilleuses lèvres de cette femme. Il sentait ses ongles meurtrir sa chair, provoquant des ondes de douleur qui le faisaient frissonner, mais ce ne fut rien en comparaison de la douleur vive qu’il ressentit quand elle le mordit à la lèvre, jusqu’au sang. Cahir sentit comme un éclair le traverser, et rompit le baiser en se redressant subitement, portant une main à ses lèvres. Cette petite peste avait mordu fort, et, pendant un bref instant, il envisagea de la gifler, de lui montrer qui était le maître ici, de lui imposer le respect. Une envie de violence uniquement dictée par la douleur qu’il ressentit, mais qui disparut quand Tala se mit à s’énerver, se contorsionnant sous lui.

« Lâche-moi ! Disparais ! Je savais que je n'aurai jamais du te faire confiance, monstre ! »

Il l’observa alors. Elle se débattait. Il était assis à califourchon sur elle, et ses poings s’écrasaient contre son torse, impuissants à pouvoir sérieusement le repousser. Si fragile, si faible... Une jeune femme qui avait rejoint une meute de loups. L’évidence le frappa alors. Il réfléchit quelques secondes, et, sans prévenir, attrapa subitement les deux poignets de la femme, et les plaqua contre le lit, se penchant vers elle, son visage se rapprochant du sien.

« Ta colère ne fait que dissimuler ta peur, petite sauvage... Inexplicablement attiré par les hommes, au point de les secourir, mais fondamentalement terrorisé par eux... Crois-tu donc pouvoir me le nier ? Crois-tu donc que je sois incapable de le comprendre ? Tu as peur du monde des hommes. Peut-être est-ce pour ça que tu as décidé de faire des loups ta propre famille. Eux te protègent des gens comme nous. »

Elle avait beau vouloir tenter de se débattre, la prise était trop forte. Cahir était musclé, et, tout ce qu’elle aurait pu faire, c’était lui cracher dessus. Il la relâcha alors et se releva, avant de s’extirper du lit. Il se retrouva sur le sol, avec son sexe toujours tendu, qu’il pressa entre ses doigts. Cahir soupira silencieusement, et observa le feu, avant de s’asseoir sur sa chaise, observant le reflet chatoyant des flammes, plongé dans ses pensées. Sa lèvre lui faisait toujours mal. Elle avait mordu fort, et une seule énergie au monde pouvait insuffler une telle force : le goût de la peur. Tala avait eu la peur de sa vie, car elle avait revu en Cahir l’icône de cet homme violent et cruel.

« Je ne te forcerai pas, Tala. Les hommes sont mauvais, c’est un fait. Nous sommes à l’image de la Nature : mauvais, cruels, égoïstes, meurtriers. La Nature n’est qu’un cycle éternel de tuerie et de barbaries. Les espèces les plus faibles sont écrasées par les plus fortes, et nous ne pouvons survivre qu’en tuant les autres, et en les dévorant, en nous repaissant de leur chair. Oui, les hommes sont mauvais, Tala, il serait vain de le nier... »

Cahir se releva alors, se rapprochant un peu d’elle.

« ... Mais nous savons faire la part des choses. Tu essaies de nier quelque chose qui est profondément ancré en toi, Tala... Tu essaies de nier le fait que tu sais faire la distinction entre ce qui est bon ou mauvais. Tu es fondamentalement humaine, Tala. Loin de moi l’idée d’insinuer que les animaux ne sont pas capables d’éprouver des sentiments, mais les animaux, vois-tu, sont restreints dans une logique immuable. Une logique qui aurait normalement du conduire à ce que tu m’achèves, au lieu de me soigner. Tu es une humaine, Tala, et j’en suis un aussi. L’être humain est à la fois fondamentalement bon et mauvais, et je sais ce qui est bon ou mauvais. Jamais je ne te forcerai, Tala, quand bien même j’ai une envie furieuse de coucher avec toi. Sache que je pourrais le faire, et tu le sais... Mais je ne le ferais pas. »

L’apatride parlait longuement, et n’était pas sûr que son discours soit très clair. Il se rapprocha à nouveau du lit, et haussa les épaules.

« Je ne te ferais pas l’amour à la manière des loups, Tala, mais à la manière des hommes... Avec toute la passion dont les hommes savent faire preuve, mais aussi toute notre imagination. Mais, dans un sens, je comprends tes réticences... »

L’homme s’assit sur le rebord du lit, proche des jambes de Tala, et se décida à faire cette chose que les hommes adoraient faire : narguer les femmes.

« Il se pourrait que mes talents te fassent aimer les hommes... Ce serait terrible, non ? »

Il était presque en train de la mettre au défi.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le mercredi 28 janvier 2015, 17:13:00
Ses coups de poings n'y faisaient rien, elle en était consciente. Et de toute les manières, avec ses blessures et sa fatigue, il était peu probable qu'elle puisse quoi que ce soit contre lui. La solution restait de fuir. Si possible. Pour l'heure, elle exultait de rage envers l'ashnardien, et se maudissait d'avoir agit comme un sotte.
Elle l'avait mordue aussi fort que possible, laissant quelques gouttes de sang recouvrir sa propre bouche et ses dents. Il aurait pu la frapper, elle s'attendait à ce qu'il le fasse d'ailleurs, mais l'homme se contenta de plaquer ses poignets contre le lit pour emprisonner ses mouvements et lui parler. Tala ne se calma pas pour autant. Pas tout de suite. Elle pleurait de rage et forçait bêtement, souffrant du coup de ses blessures qui ne demandaient qu'à cicatriser. Elle grognait, serrait la mâchoire, et entendait malgré elle les paroles du soldat. Des paroles fondamentalement vraies qu'elle refusait d'entendre malgré tout. Petit à petit, mot après mot, elle cessa de lutter et laissa ses larmes salées couler sur ses jours tandis que ses grognements se muaient en sanglots. Savait-elle réellement qui elle était ? Humaine ? Loup ? Les deux ? Non elle n'en savait rien. Son identité, elle l'avait oublié. Elle désirait être louve pour fuir les hommes. Elle l'avait voulu, mais sa véritable nature ne cessait de revenir à la surface.

Il la lâcha et se releva. Tala porta ses mains sur son visage, masquant ses yeux et ses larmes qu'elle tentait de retenir et d'arrêter. Les paroles de Cahir résonnaient comme un échos en elle. Elle secoua la tête, comme si ces paroles lui faisaient mal. Elle s'assied, remontant ses jambes contre sa poitrine, glissant ses mains dans ses cheveux qu'elle agrippa en grimaçant. Les yeux fermés, elle refusait de le regarder. De voir la vérité. Elle avait cette impression étrange que l'humaine et la louve en elle menaient un combat acharné.

Cahir s'était rapproché, elle s'évertuait à l'ignorer. Il parlait de faire l'amour comme les hommes savent le faire, parfois, avec passion et douceur. Il s'assied près d'elle, elle se crispa et ferma les yeux encore plus fort. Ses pleurs qu'elle retenait se tarirent.
« Il se pourrait que mes talents te fassent aimer les hommes... Ce serait terrible, non ? »
Un défi ? C'était comme s'il avait planté un poignard dans son âme et n'avait cessé de le pénétrer de plus en plus profondément. Tala ne savait plus quoi penser, plus quoi faire. Un partie d'elle voulait fuir, retrouver sa meute, oublier tout ça. Nier encore et toujours. L'autre partie... était trop flou pour qu'elle ne comprenne ce qu'elle voulait.

Soudain, elle attrapa un vieil oreiller poussiéreux et le balança à travers la pièce dans un rugissement de rage et se leva, ignorant la douleur et le reste, pour tomber à genoux près du feu. Elle serra les poings sur ses cuisses, tremblante. Elle lança, sa voix perturbée par les sanglots :

- Je n'aime pas les hommes ! Et je ne vous aime pas ! J'ai tous les droits de vous fuir ! J'ai choisit d'être une louve, quel mal y a t-il à cela ? Oui j'ai peur, et le seul endroit où je me sent en sécurité est la forêt !

Elle attrapa sa tête entre ses mains, inspira, puis reprit un peu plus calmement, sanglotant de nouveau.

- Je ne sais pas qui je suis. Les humains m'ont fait du mal, les loups m'ont protégés. Et malgré cela je sais que pas ma place n'est pas avec ma meute. Qu'est-ce que je dois faire ? Je ne fais plus partie de la société, je ne sais pas comment m'y prendre. J'ai... je n'ai nul part où aller. Personne sur qui compter. Alors...

Elle tourna légèrement sa tête pour le regarder derrière son épaule, les yeux brillants et humides.

- Alors ne venez pas me demander de faire confiance. Ne venez pas me demander de coucher avec vous en pensant que je pourrais aimer ça, parce que... ça ne mènerait à rien. Quand bien même je voudrais être humaine et vivre comme une femme, quel but aurais-je ? A quoi servirais-je ? Dans une meute comme dans la société, chacun doit avoir un rôle. En tant que femme... je n'en ait pas.

Elle tourna de nouveau son regard dans les flammes. Ses paroles n'avaient sans doute ni queue ni tête, mais elle était trop perdue pour s'exprimer clairement. Elle ne possédait qu'un seul foyer : la forêt. Elle ne possédait qu'une seule famille : sa meute. Pourquoi irait-elle vivre avec les hommes ? Pourquoi aller chercher ailleurs ce qu'elle avait déjà ? Il lui manquait quelque chose pourtant, il y avait un grand vide en elle. Mais quoi exactement ?
Elle essuya ses larmes du revers de la main et se tue. Écoutant le crépitement des flammes.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le jeudi 29 janvier 2015, 01:56:59
Tala était allée s’asseoir près du feu, perturbée. Elle pleurait à moitié, et il la laissait faire. L’homme restait sur le lit, observant les flammes dansant sur le corps de cette femme. Même maintenant, alors qu’elle pleurait, qu’elle était perdue, déboussolée, et qu’elle lui avouait ne pas savoir quoi faire, tiraillée entre la sécurité de la forêt l’envie de se renseigner sur le monde, il la trouvait belle, fascinante... Une magnifique beauté, une femme forte, sauvage, et pleine d’énergie... Pleine de volonté, aussi, pour avoir réussi à survivre dans la forêt, et pour travailler avec une meute de loups. Cahir lui devait la vie, il ne l’oubliait pas. Même s’il avait réussi à honorer sa dette en la sauvant, il n’en restait pas moins vrai qu’il s’estimait quand même encore redevable. Chez lui, l’honneur avait toujours été quelque chose de fort.

Lentement, à son tour, Cahir se déplaça, et s’assit à côté d’elle, observant les flammes, sentant leur chaleur caresser son visage, le doux craquement des flammes crépitant dans la cheminée.

« J’étais un grand guerrier autrefois... Le fils d’un général puissant. J’étais promu à une grande carrière, j’avais même une femme... Et un enfant en gestation dans son ventre. Ma lignée était assurée, je vivais dans une maison somptueuse. Maintenant, j’erre comme une âme en peine sur les routes de Terra, à la recherche de travaux et de quêtes vaines et inutiles pour obtenir de quoi payer ma pitance, et entretenir mon équipement. »

Pourquoi dire tout cela ? Il la regarda brièvement, puis reprit, en observant son épaule, la formation de ses seins, son corps chaud et attirant. Cette femme était une boule de nerfs, mais il n’avait pas peur. Il sentait qu’il y avait quelque chose entre eux, comme une espèce de lien, de connexion.

« Je ne sers plus à rien dans ce monde, Tala, dans la société... Alors, ce n’est pas moi qui te dirais ce que tu peux y apporter. Tu as une famille, une forêt, et tu as l’air de savoir t’y débrouiller. Tu es attiré par les hommes, parce que tu es avant tout humaine... Et que ce qui définit l’être humain, c’est sa curiosité. Du moins, c’est ce que je pense... »

Cahir ne prétendait pas détenir la vérité absolue. Qui était-il, de toute manière, pour pouvoir prétendre à un tel poste ? Il avait tout perdu... Il n’était désormais plus qu’un vulgaire clochard, arpentant les sentiers et les grandes routes de Terra. Alors, s’il y avait bien quelqu’un pour dire qu’il s’était planté dans la vie, c’était bien lui... Et ce même s’il s’était contenté de suivre simplement les ordres. Il restait proche d’elle, ne pouvant s’empêcher de la trouver belle, avec le reflet des flammes sur elle.

« Que ce soit maintenant ou demain, un jour viendra forcément où tu sortiras de ta forêt... Si tu ne l’as pas déjà fait... Juste pour voir, pour comprendre... Je ne prétends pas te prendre sous mon aile, Tala, car ta situation est préférable à la mienne. En revanche, tu m’as sauvé la vie, et, pour moi, c’est important. Certes, je t’ai aidé en retour, mais... Je pense pouvoir faire mieux que ça. »

L’apatride se pencha à nouveau vers elle.

« Apprends-moi à être un Loup, Tala, et je t’apprendrais à être une humaine. »

Lentement, mais sûrement, il rapprochait son visage du sien.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le jeudi 29 janvier 2015, 09:28:35
Voilà bien des années qu'elle n'avait pas pleuré. Cela lui paraissait des lustres. Elle avait du mal à contenir les larmes qui cascadaient sur ses joues désormais trempées, brillants à la lumière dansante du feu. Parfois, elle les essuyait d'un revers de la main ou du bras, honteuse de se laisser aller ainsi devant un homme, un soldat. Mais elle avait peut-être gardé trop longtemps cette tristesse en elle. Si elle l'avait sauvé, étais-ce vraiment à cause de cet appel de son humanité ? N'aurait-elle pas fait la même chose pour n'importe quel être vivant ? Peut-être. En tous cas, cela prouvait au moins que sa haine n'était pas aussi profonde qu'elle l'avait prétendu. On entendait le feu crépiter dans la pièce qui s'était nettement réchauffé, puis Cahir revint s'installer près d'elle, face au feu lui aussi, avant de reprendre la parole. Il lui parla de lui, de ce qu'il était et qu'il n'était plus, lui aussi rejeté par sa propre race, ses propres frères d'armes et ses chefs. Et pourtant il était encore là, il se battait, faisait front pour reprendre sa vie en main. C'était louable. Tala, elle, avait fuit. Elle n'avait pas eu la force de se battre, préférant compter que la sécurité puissante et rassurante de sa meute.
Intérieurement, Tala eut pitié de cet homme qui avait du abandonner une femme et un enfant. Un enfant...
Le cœur de Tala se mit comme à brûler, et elle baissa les yeux. Elle avait longtemps et secrètement désiré un enfant. Mais avec Otaktay, bien sûr, c'était impossible. Pourtant... la nature même d'une femme n'est-il pas de donner la vie ? Elle le pensait. Mais l'heure n'était pas venu. Elle avait encore un long chemin à parcourir. Elle aurait peut-être cette chance le jour venu.

Elle sentait son regard sur elle, il voulait lui faire passer un message, la consoler et la rassurer dans un sens. Ses mots n'étaient pas dénués de sens et de vérité, elle le savait. Mais ils ne lui fournissait malheureusement pas de réponses. Elle allait devoir les trouver seule.
En tous les cas, il avait raison. Un jour, elle sortirait de cette forêt, l'appel sera devenu trop fort. Il lui était en effet arrivé d'approcher des humains pour les observer. Elle ne pouvait le nier.
Il l'avait aidé à mettre un tout petit peu plus d'ordre, mais il pensait pouvoir faire mieux que cela. Piquée au vif, Tala releva les yeux et le regarda. Il s'était approché un peu plus, mais elle n'y fit guère attention sur le moment.

« Apprends-moi à être un Loup, Tala, et je t’apprendrais à être une humaine. »

Ces mots raisonnèrent en elle. Elle ouvrit de grands yeux étonnés, sachant pertinemment que c'était une bonne idée, mais cela l'effrayait aussi un peu. Apprendre à être humaine...
Son cher tuteur n'avait pas réussit à aller au bout de son éducation... Cahir pouvait il reprendre ce travail ?
Le soldat s'approchait encore, et elle ne pouvait pas bouger, comme subjuguée. Son cerveau tournait à pleine vitesse sans parvenir à trouver la réaction adéquate. Elle savait ce qui allait se passer si elle le laissait s'approcher. Pas besoin d'être devin.
Elle avait envie de fuir, de bondir sur ses jambes et d'aller se cacher dans les profondeurs de la forêt. L'appel était puissant et pourtant... elle ne bougeait toujours pas.
Elle savait ce qui allait se passer, mais elle avait peur. La seule fois où elle avait connu ça, ça avait été horriblement douloureux et honteux. Un cauchemar qu'elle ne voulait plus jamais revivre ! Pour elle, faire l'amour était une souffrance. Serais-ce différent cette fois-là ? Avait-elle envie de le découvrir ? Non ! Oui... impossible à dire. Et alors que l'homme n'était qu'à quelques courts centimètres d'elle elle souffla :

- J'ai peur...

Peur de quoi ? De tout. De maintenant, de ce qui allait se passer, de son avenir... Elle était incapable de prendre une décision et espérait peut-être au fond, que cet homme, cet inconnu, la guide. Immobile, terrorisée, elle tremblait presque malgré la chaleur imposante du feu près d'eux qui exposait leur deux silhouette, immenses, sur le mur derrière eux.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le vendredi 30 janvier 2015, 01:29:42
Était-ce le reflet chatoyant et rassurant des flammes et du feu qui les rapprochait ? C’était une théorie possible, et même très probable. Le feu... Il avait quelque chose d’apaisant, de sensuel, d’excitant. Tala le regardait sans rien dire, ses grands yeux plongés dans les siens. La voilà... Ça y est, le lien était établi, ce lien difficile, qu’ils n’avaient fait que tâtonner depuis des heures, était là. Il s’élaborait dans le regard, dans de simples visions. Cahir se rapprochait d’elle, et elle lui avoua avoir peur. Il sourit, ses lèvres si proches des siennes, si proches...

« Seuls les fous n’ont pas peur, Tala... »

Il l’embrassa ensuite, après cette douce parole, une main caressant sa joue. Il s’était penché vers elle, et goûta à ses belles lèvres. Un goût magnifique, agréable, tendre et torride, qui exhalait un mélange de beauté et de sauvagerie. Il goûta à ses lèvres, et rompit le baiser au bout de quelques secondes. Un simple frottement des lèvres, pendant lequel l’apatride avait fermé les yeux. L’homme entreprit ensuite de les rouvrir, croisant le regard de Tala. Il ne trouvait rien à dire, sa respiration rebondissant sur celui de la femme. Il n’y avait rien à dire, simplement à éprouver à et ressentir. Entrouvrant à nouveau les lèvres, il se pencha encore vers elle, écartant sa main de la joue chaude de Tala pour la poser sur son épaule, et se pencher davantage vers elle. Son autre main alla s’appuyer sur son autre joue, caressant sa peau, glissant sur ses mèches de cheveux, venant caresser et gratter son oreille.

Sa bouche se colla à nouveau à la sienne, pour un baiser qui, cette fois-ci, se voulait plus intense. Il se pressa un peu plus fort contre elle, usant de sa musculature, appuyant sur ce petit corps, et la coucha ainsi progressivement sur le sol, tout en restant au-dessus d’elle, veillant à ne jamais rompre le baiser. Il soupirait lentement, ses soupirs se mélangeant aux siens, et optait pour un baiser un peu plus intense. Ses dents tirèrent ainsi sur la lèvre inférieure de Tala, la mordant légèrement. Il était alors convaincu de lui faire découvrir des plaisirs qu’elle n’avait jamais dû ressentir en compagnie des loups, des gâteries et des attentions que seuls un humain pouvait faire. Cahir restait appuyé sur elle, et, après avoir tiré sur la lèvre inférieure de Tala, sa langue partit à l’assaut, heurtant sa bouche, appuyant dessus, afin d’amener Tala à ouvrir les lèvres. Sa langue s’enfonçait lentement en elle, forçant doucement le passage, et alla ensuite chercher celle de Tala. Il joua avec elle, lentement, délicieusement, pendant plusieurs minutes.

Le crépitement des flammes les enveloppait et les noyait était délicieux et absorbant. Cahir continuait à l’embrasser, tendrement, jusqu’à finir par retirer ses lèvres, au bout d’un moment indéfinissable. Il reprenait lentement son souffle, son regard planté dans celui de la femme. Il ne disait encore rien, se contentant juste de l’observer, son regard planté dans le sien.

« Alors, Tala... Toujours aussi effrayée ? C’est ce qu’on appelle un baiser... Et, si je m’en suis bien sorti, la seule chose que tu as envie de faire en ce moment, c’est d’y goûter à nouveau... »

Qu’était-il devenu, pour devenir un formateur sexuel ?! Cahir avait bien changé... Terra l’avait transformé. C’était maintenant indéniable.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le dimanche 01 février 2015, 19:35:46
Avoir était-il normal ? Bien entendu. Même les loups les plus courageux ont peur. Elle s'en était rendu compte lorsqu'elle était encore très jeune. Elle s'était un peu éloignée de leur territoire, et la louve qui l'avait recueillie et l'avait considérée comme son petit en avait été malade. Les loups de cette forêt s'éloignaient un peu des loups communs, bien plus petits. En effet, ceux d'ici étaient deux fois plus gros, mais aussi beaucoup plus liés entre eux. La moindre perte de l'un des leurs pouvaient parfois provoquer de véritables dépressions parmi la meute.
Ce n'était pas la première fois qu'elle avait peur non plus. Elle avait vu beaucoup de choses. Elle avait eu peur lorsque les soldats ashnardiens avaient attaqué le village. Elle avait eu peur lorsqu'ils avaient tué des innocents. Elle avait eu peur lorsqu'ils avaient tué son tuteur. Elle avait eu peur... lorsqu'ils l'avaient retenu et violé.
Et maintenant ? Là, devant ce feu ?
Elle n'aurait même pas pu expliquer clairement pourquoi. A cause de ses vieux démons sans aucun doute. Et d'après cet homme, seul les fous n'ont peur de rien. Celui-ci se pencha d'ailleurs encore davantage vers elle, immobile, avant d’effleurer ses lèvres avec les siennes. Elle pensa reculer sur le champ, paniquée à l'idée qu'il lui fasse mal, comme ces types il y a quelques années. Mais ce fut bien différent. Il n’écrasa pas violemment ses lèvres, ne la mordit pas jusqu'au sang. Même ses mains restaient sages pour l'heure.

La douceur et la lenteur des gestes du soldat, consciencieux, la touchait. Elle voyait qu'il faisait en sorte de ne pas la brusquer, de lui prouver que faire l'amour entre humains n'étaient pas si douloureux et terrible. Et bien sûr, curieuse, Tala voulait en savoir plus. Quel est cet acte si prisé et adoré par les humains ? Au point de parfois en forcer d'autres pour assouvir cette pulsion ? Oui, elle comptait bien le découvrir aujourd'hui. Tant pis si elle ne l'avait pas imaginé comme ça... et encore moins avec ce genre d'homme.

Le baiser prit une autre forme. Il s'était encore approché, rendait le baiser plus prononcé, mais toujours courtois. Et plus les secondes ou les minutes passaient, plus la "magie" opérait. Sans qu'elle ne sache pourquoi, son corps fut soudain parcourut d'un espèce de petit frisson. Puis il s'appuya doucement sur elle. La fille des loups aurait pu de nouveau se débattre, mais elle n'en fit rien, ne protesta pas, et se laissa allonger sans un mot, le fixant toujours avec de grands yeux intéressés. Quel étrange ressentit... elle ne savait pas trop quoi en penser. Ce n'était pas désagréable du tout, au contraire. Devait-elle faire la même chose ? Cette idée lui traversa l'esprit. Jusqu'à présent elle était resté stoïque. Finalement, lorsque l'homme repartit à l'assaut de ses lèvres, elle tenta de répondre à ce baiser, timidement. Elle ne s'offusqua pas non plus lorsque la langue du soldat joua avec la sienne, ni même lorsqu'il mordilla sa lèvre. Ça ne faisait pas mal, il n'était pas brutal. Il tentait simplement... de lui faire plaisir. Elle pouvait le sentir. Est-ce que ça marchait ? Oui. Quelque chose se passait manifestement en bas de son ventre. L'excitation se montrait petit à petit.
Elle n'était pas habituée à ce genre de sensation. Avec Otaktay, elle ne le ressentait pas. Elle ressentait de l'amour envers lui, mais rien de plus. Rien d'aussi... étrange. Il y avait eu, parfois, de brefs pics de plaisirs saisissants..., mais pas ce petit feu qui s'embrasait tout doucement en elle.

Leurs corps étaient chauds, et le feu n'arrangeait rien. Tala se sentait bien. Assez bien pour le laisser faire sans paniquer. Elle répondait à ses baisers comme elle pouvait, sincèrement. Puis il cessa, lui demandant si elle était toujours effrayée, que cet acte était un baiser, et qu'elle voudrait sans nul doute recommencer s'il s'y était bien prit. Pour être honnête, elle ne s'était pas posée la question. Et lorsqu'elle questionna silencieusement son corps et son instinct... elle l'embrassa. Elle emprisonna les lèvres de l'homme entre les siennes comme une louve assoiffée. De façon très agile, alors qu'il ne s'y attendait sûrement pas, elle entoura les hanche du soldats avec ses jambes et le fit basculer sur le côté, se retrouvant alors à califourchon sur lui. Elle l'embrassa un petit moment, puis dit :

- Tu as raison, c'était bon. Je ne connaissais pas. Pas comme ça.

Elle amena le bout des doigts d'une de ses mains contre ses lèvres. Elles ne lui faisaient pas mal, contrairement à cette douleur atroce qu'elle avait ressentit après les "baisers" de ses violeurs. Une autre image lui revint. Elle regarda de nouveau Cahir, hésita, puis prit doucement ses mains dans les siennes. Puis, elle les mena jusqu'à sa poitrine. Si elle ne se trompait pas, les hommes aimaient beaucoup cela, toucher et caresser cet endroit. Même si ses violeurs les avaient plutôt torturés qu'autre chose...
Les paumes incroyablement chaude étaient maintenant plaquées contre les seins ronds de la jeune femme qui l'interrogea du regard.

- Et ça... tu aimes ? Ta peau me fait du bien à cet endroit...

Elle lâcha ses mains, le laissant libre de ses mouvements.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le lundi 02 février 2015, 01:27:10
Il suffisait parfois d’un baiser pour changer le monde... Un simple frottement des lèvres pour changer des perspectives, pour que tout s’écroule, et pour que plus rien ne soit comme avant. Depuis que l’Homme savait écrire et imaginer, les poètes chantaient l’ardeur d’un baiser, et les conteurs s’enchantaient sur la puissance d’un baiser. Le baiser changeant la grenouille en belle Princesse...  Ou, en l’état, changeant la Louve sauvage en amante docile et aimante. Cahir l’avait embrassé avec tout le tact dont il était capable, car il sentait qu’il y avait, chez cette femme, une sorte de résistance, de peur profonde, comme une sorte de terreur profondément enfouie. L’apatride était bien placé pour savoir à quel point le monde des hommes était dangereux. Un monde cruel, un monde fou, mais, malgré tout, un monde beau. Tala était en train de réaliser cette troisième caractéristique... Mais elle pouvait aussi le repousser.

Tout allait se jouer pendant ces quelques secondes où ses lèvres se retrouvèrent séparées de celles de Tala. Qu’allait-elle faire ? Il eut à peine le temps de se poser cette question que les secondes, qui semblaient s’être figées dans les prunelles noires des yeux de Tala, se rompirent... Et ce fut elle qui l’embrassa, se pressant contre lui. Surpris, agréablement surpris, Cahir accepta ce contact. Tala avait une bouche merveilleuse, et elle lui offrit un baiser plus fougueux, s’écrasant contre lui, relevant ses belles jambes sombres. Une magnifique indigène, qui couchait et dansait avec les loups... Cahir était clairement subjugué. Jadis, il l’aurait pris pour une vulgaire sauvageonne. Maintenant... Il était moins étroit d’esprit, plus enclin à accepter d’autres visions, d’autres personnes, d’autres cultures. Tala se pressait amoureusement contre lui, ses agréables seins heurtant son torse, et il se laissa pousser, se retrouvant rapidement sur le dos, couché sous Tala, qui se redressa, rompant le baiser.

« Haaaa... »

Sa respiration était lourde, précipitée, accélérée, trahissant son excitation. S’étant relevée, elle se caressa les lèvres, et, sans pouvoir se l’expliquer, Cahir trouva ce spectacle magnifique. Ses mains caressaient ses hanches, appuyant dessus, et, sous sa respiration lourde, sa poitrine qui se soulevait et le feu qui crépitait, il sentit sa verge se redresser, une érection qui était en train de venir. Oui, oui, le plaisir était là. Ils s’étaient embrassés pendant plusieurs minutes, et il avait à peine eu le temps d’approcher sa langue. Ce baiser l’av ait assoiffé, et l’ombre des flammes continuait à brûler sur le corps de Tala, la rendant encore plus belle, encore plus attirante, avec une sorte de charme exquis, sauvage et sensuel. Oh, pour ça, Cahir était conquis ! La regardant lentement, il vit alors une lueur dans ses yeux, et la laissa empoigner ses mains.

Elle les redressa vers ses seins, et il soupira en les sentant... Durs, avec les tétons tendus. Des seins gonflés sous l’effet du plaisir, et la femme se mit encore à parler, d’une voix tremblotante, éraillée par le désir.

« Et ça... tu aimes ? demanda-t-elle. Ta peau me fait du bien à cet endroit... »

Un délicieux sourire éclaira les lèvres de l’apatride.

« Oui... Je les sens, Tala. Tes seins lourds... Ils m’appellent. Est-ce qu’on te les a déjà caressés ainsi, Tala ? »

Ses mains jouaient sur ses seins, faisant preuve de toute cette expérience qu’il avait su faire preuve en explorant les méandres de Terra. L’homme n’aurait jamais cru pouvoir autant apprécier le sexe, lui qui le voyait autrefois comme un simple mode de procréation, ne voyant dans ceux qui aimaient coucher uniquement des dépravés sans intérêt... Et maintenant... Maintenant, il était là, face à Tala, palpant ses seins, ses pouces appuyant sur ses tétons. Il appuyait dessus comme s’il s’agissait d’un bouton, tandis que ses autres doigts se crispaient sur sa chair, écartant ainsi chacun de ses seins, vers l’extérieur, avant de les ramener, et de les malaxer. Cahir clignait lentement des yeux, absorbé dans sa tâche.

« Ils sont si doux, Tala... Si doux, si beaux... »

Le temps passait lentement, au fur et à mesure qu’il les pressait et les malaxait. Il appuyait donc dessus, et pinça ensuite ses tétons, les coinçant entre deux doigts, et tira sur ces derniers, soulevant ainsi ses seins. Il les relâcha, puis continua à les caresser, les frottant tendrement, puis de plus en plus fermement, enfonçant ses doigts contre sa poitrine. Cahir les remua encore.

« Il y a encore quelque chose qu’on peut faire avec tes seins, Tala... »

Il se redressa alors, posant l’une de ses mains en appui sur le bas de son dos, et sa bouche s’approcha de son sein droit, venant alors lécher son téton. Il embrassa cette belle bosse, puis, tout en levant les yeux vers le visage de Tala, approcha ses dents. Appliqué, en sentant une belle érection naître, sa verge caressant les fesses de Tala, il suçota son téton, et le mordilla légèrement... Et, pendant ce temps, la main qui caressait le bas de ce délicieux et chaud corps vint palper ses fesses.

Cahir adorait ça. Tout simplement.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le lundi 02 février 2015, 14:03:43
Tout cela était vraiment bizarre, étrange. Mais il fallait bien avouer que la façon de faire l'amour entre humains pouvait se rêvéler... poétique. Bien plus beau et recherché qu'entre animaux, bien sûr. Elle s'y était attendue, en fait elle l'avait toujours su. Mais elle n'en était certaine qu'à présent. Les caresses étaient douces, le contact du peau à peau était incroyable, comme si leurs corps communiquaient tous seuls. Même si Tala avait eu envie de fuir et de détester tout ça, elle n'aurait pas pu. Son âme et son corps liés ensemble s’enivraient de cette danse. C'est cela qui lui avait toujours manqué sans doute. Tala se demandait si elle aurait pu qualifier cet homme de beau si elle avait toujours été humaine. Se serait-elle retournée sur lui ? Elle l'observait, plongeant ses grands yeux noirs dans les siens, y voyant les flammes danser et briller. Ses cheveux sombres en bataille, son corps musclé strié de cicatrices et tâché d'un peu de sang... Peut-être. Peut-être se serait-elle retournée, oui. Difficile à dure en fin de compte. Elle n'avait aucune notion.

Elle pouvait sentir le sexe dur de l'homme, signe qu'il était excité, comme tout à l'heure. Pourtant cela s'était passé autrement. Exciter un homme n'était pas nouveau pour elle, heureusement ou malheureusement, mais elle était toujours gênée. Elle ne savait pas trop comment réagir face à cela pour tout avouer. Lorsqu'elle sentait ce membre glisser contre la peau de sa jambe par exemple, elle ne pouvait s'empêcher de sentir comme des picotements dans son bas ventre. Comme si son intimité appelait ce sexe. Le corps était décidément bien trop mystérieux pour elle. Elle se laissait donc guider, laissant son corps et son instinct faire ce que bon leur semblait, sans chercher à réfléchir ou à juger quoi que ce soit.

Cahir lui montra soudain comment caresser ses seins. La fille des loups fut d'abord un peu timide, admirant la manière dont il s'y prenait. Et plus il s'appliquait à malaxer et titiller ses seins, plus elle sentait cette sorte d'excitation animer son bas ventre. Nul doute, voilà encore des geste qui animait son corps d'un feu de désir. C'était purement... sexuel. Tout son corps ne semblait penser qu'à cela. Étonnant. La voix de l'homme annonçait que ses seins étaient beaux et doux, ce qui rassura Tala qui n'avait jamais entendu de vrais compliment sur sa personne. Elle apprécia, le souffle de plus en plus chaud et présent tandis quelle sentait le plaisir des caresses. Ses seins s'étaient gonflés encore, s'étaient redressés et durcis, réagissant un peu comme le sexe de l'homme un peu plus bas. Homme et femme n'étaient pas si différents finalement.

Le soldat se redressa alors, venant lécher et mordiller le bout de l'un de ses seins. La jeune femme eut la gorge serrée. Elle soupira de plaisir, puis ferma les yeux pour mieux sentir les sensations. C'était incroyable. Son corps adorait ça et l’exprima en laissant échapper une sorte de gémissement profond. Elle voulait qu'il continu, et en même temps, ce sexe dur et chaud contre ses fesses lui faisait un effet dingue. Tellement de choses intenses se passaient en elle qu'elle ne savait plus quoi faire. Les mains légèrement tremblantes vinrent se poser délicatement dans les cheveux de l'homme, comme pour l'encourager à continuer. Elle aurait bien chercher à lui faire plaisir aussi, mais elle ignorait complètement comment. Alors elle préféra profiter de l'instant.

- Oh c'est... c'est bon. Y a t-il... y a t-il d'autre sortes de choses comme celles-ci aussi plaisantes ? J'en veux encore...

C'était comme une drogue ayant envahie son corps et elle n'avait pas honte d'en réclamer davantage. Il avait voulu lui montrer, alors qu'il le fasse ! Elle voulait découvrir tout ce qui était possible pour faire grimper cette excitation débordante ! Et atteindre la limite, celle où les corps explosaient littéralement de plaisir.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le mercredi 04 février 2015, 02:03:19
Paradoxalement, Tala, la petite sauvage, celle qui avait renié la civilisation au profit d’une vie naturelle, était aussi celle qui, des deux, connaissait le moins le fonctionnement du corps humain, et toutes ses subtilités. Elle était en ce moment comme une enfant, une enfant avec un corps d’adulte découvrant peu à peu tout ce qu’on lui avait caché, découvrant des sources infinies et éternelles de plaisir. La Louve sauvage avait été apprivoisée, et Cahir savourait le contact magique de ses seins. Oh, comment ne pas aimer ça ? Comment ne pas aimer ce corps chaud et tendre, aux formes amples et généreuses ? Elle était une véritable beauté sauvage, et répondait favorablement à ses avances. Cahir y allait avec une délicatesse infinie, car il savait que Tala avait souffert au contact des hommes. Cette violence physique qu’elle souhaitait tant, il se la réservait pour plus tard. Pour l’instant, il voulait lui montrer que les hommes, s’ils pouvaient se montrer brutaux et cruels, savaient aussi être extrêmement doux et tendres. C’était un plaidoyer envers l’humanité qu’il livrait, et les capacités de l’être humain à savoir rester calme... Et, pendant ce temps, pendant qu’elle caressait ses cheveux, crispant ses mains contre sa tête, sa verge continuait à frotter les fesses de la femme, glissant sur sa peau. Son sexe était pleinement réveillé, assoiffé et impatient, et Cahir se retenait... Pour l’heure.

Entre ses soupirs, Tala lui demanda alors s’il n’y avait pas autre chose. Cahir, qui était en train de suçoter et de lécher son autre téton, avec une passion de plus en plus forte, releva la tête, et acquiesça silencieusement.

« Oh oui, Tala... »

Il se redressa encore un peu, rapprochant son visage du sien, et embrassa le cou de Tala, venant légèrement le mordiller.

« Voici un premier terme des humains, Tala... ‘‘Zone érogène’’. Par ce terme... »

Nouvelle pause, le temps de mordiller à nouveau sa nuque, et de l’embrasser chaudement, une main restant toujours en appui sur l’une des fesses de Tala.

« ...On désigne toutes les parties du corps humain qui, quand on les titille, provoque une augmentation du plaisir. Le corps féminin recèle de ces zones, à hauteur de ta poitrine, de tes lèvres, mais aussi d’autres parties... Comme ton cou, voire tes oreilles... »

Dans son exposé, Cahir oubliait sciemment les parties les plus évidentes, et continua à lécher sa nuque, remontant ensuite pour embrasser sa joue. Tala était alors bien plaquée contre lui, ses seins recouverts de salive s’enfonçant contre sa poitrine Qu’elle était belle ! Qu’elle était envoûtante ! Cahir était sincèrement comblé, dans tous les sens possibles du terme. Il caressait ses cheveux, et l’embrassa à nouveau sur les lèvres, se faisant cette fois-ci bien plus vorace... En effet, sa langue partit à l’assaut de la bouche de Tala. Il se heurta à ses lèvres, puis força le passage, sans rien lui dire. Il voulait que ce soit naturel pour elle, qu’elle comprenne instinctivement ce qu’il voulait, et ce parce qu’il trouvait ça plus excitant.

Sa langue s’attaqua ainsi à la dentition de Tala, cherchant à passer, à se trouver un chemin, afin de jouer avec celle de Tala. Quant à son corps, il avait une main appuyée sur sa nuque, et l’autre sur le bas du dos de la femme, la glissant régulièrement pour tripoter joyeusement son beau petit cul.

Il préférait lui apprendre le sexe par la pratique plutôt que par la théorie... Car le sexe était avant tout quelque chose de pratique.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le mercredi 04 février 2015, 13:40:04
Avait-elle bien fait de se laisser glisser dans cette curiosité ? N'était-ce pas... Malsain ? En tous les cas, il était trop tard pour faire marche arrière. Il allait bien falloir qu'elle le réalise, le monde des humains la troublait et elle voulait le découvrir de nouveau, sous un autre angle, leur laisser une seconde chance en fin de compte. Ou une troisième, si elle prenait en compte que ses parents l'avaient tout bonnement abandonnée en pleine forêt ! Oui... Ou une troisième, si elle prenait en compte que ses parents l'avaient tout bonnement abandonnée en pleine forêt ! Et peut-être apprendre qui était ses parents. C'était important pour elle, pour se reconstruire. En attendant, elle explorait quelque chose de beaucoup plus intime et de moins sérieux.
La caresse et les baisers sur ses seins étaient divin, déclenchant en elle des sortes de coup de jus au niveau de son intimité, et c'était très agréable. Alors oui, elle en voulait encore, elle voulait savoir s'il y avait d'autres gestes aussi agréables que celui-ci.

Cahir lui répondit par l'affirmatif. Il se redressa et lui embrassa le coup, avant de le mordiller doucement. Tala dut parcourut d'un frisson bien malgré elle. Oui, ça aussi, c'était bon... Les humains appelaient cela une zone érogène, des endroits sur le corps humain qui déclenchait immédiatement beaucoup de plaisir. Incroyable... Et c'était vrai. Sa bouche et son souffle qui parcourait sa nuque, ses mains sur ses fesses, ou sur ses seins... C'était vraiment superbe. Tala avait de nouveau fermé les yeux et soupirait, profitant de chaque sensation qui l'envahissait.
La jeune femme rendit le baiser à Cahir. Elle sentait qu'il était plus pressant, plus profond que les précédents. Elle pensait deviner que cela voulait dire que le plaisir était encore plus présent et encore plus fort au fur et à mesure qu'il la touchait. La langue de l'homme passa la barrière de ses lèvres et de ses dents pour retrouver la sienne. Instinctivement, Tala se laissa faire et caressa cette intruse avec la sienne, et elles semblèrent danser ensemble. Cela aussi étai assez... Excitant. Mêler à tout le reste, c'était un balai aphrodisiaque.

Tala se demandait si elle aussi pouvait essayer ce genre de chose. Mais elle ignorait où se trouvaient les zones érogènes des hommes. Peut-être que certains étaient les mêmes que chez les femmes ? Elle hésita un instant, puis fit cesser le baiser avant d'avancer sa bouche vers l'oreille de Cahir. Elle y donna d'abord un coup de langue timide, puis se mit à mordiller doucement son lobe. L'une de ses mains glissa sur sa nuque, sur son épaule, puis vint effleurer son torse délicatement. N'ayant pas de seins, ce n'était peut-être pas judicieux de s'y attaquer de la même manière. Elle ne le fit donc pas. Elle préféra plutôt la glisser jusqu'au sexe du guerrier qui se frottait toujours à ses cuisses. Elle continua de titiller l'oreille de Cahir, puis le creux de son cou, avant de caresser doucement son membre avec ses doigts. Ce membre semblait très sensible. Elle préféra ne pas trop insister dessus, pour ne pas tout gâcher.

Elle se redressa alors, montant ses seins de nouveau à hauteur du visage de l'homme, comme pour redemander nu peu d'attention de ce côté-là. Elle avait glissé ses mains dans le dos de Cahir et le parcourait délicatement du bout de ses ongles. Tala avait les joues légèrement colorées sous l'excitation, mais il n'y avait pas que cela. Elle pouvait sentir son intimité humide, de plus en plus. C'est alors que, maladroitement, le sexe du guerrier vint taper contre cette intimité chaude, laissant alors couler de la cyprine dessus. Et à ce contact, la fille des loups sentit son corps s'embraser.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le lundi 09 février 2015, 01:15:30
La belle Tala, sombre et envoûtante, répondit au baiser de Cahir, et, pendant de longues minutes, les deux amants ne firent rien de plus que jouer avec leurs langues. Celle de Cahir glissait contre la sienne, et réciproquement. C’était un tendre ballet, doux et soyeux, long et onctueux. Cahir se faisait plaisir, et il savait que c’était aussi le cas pour la sauvage jeune femme. Les deux amants s’embrassaient tendrement, longuement, et Tala finit par rompre le baiser, puis rendit à Cahir la pareille, partant à l’exploration de son corps. Il la sentit ainsi se frotter contre lui, ses seins caressant son torse, tandis que sa bouche s’approchait de son oreille. Un léger soupir s’échappa de ses lèvres en sentant les dents et la langue de Tala contre cette partie de son anatomie, et en profita pour caresser son dos, glissant le long de son corps. Sa main frottait sa peau, glissait le long de son corps, et il appréciait les délicates attentions de Tala. La sauvageonne, si assurée, se révélait ici plein de nuances, plein de douceurs, et, surtout, plein d’innocence. Elle ne savait tout simplement pas comment faire pour contenter au mieux son amant, et, ce faisant, elle agissait avec une naïveté touchante, agissant par mimétisme. Lentement, délicatement, elle agissait, explorant le corps de l’apatride, le parcourant avec ses doigts.

Les mains de la jeune femme s’approchèrent ainsi de ses tétons, caressant son torse. Elle cherchait les fameuses « zones érogènes » dont il avait parlé, sans trop savoir si elle les trouvait ou non. Le corps d’un mâle n’était effectivement pas foutu de la même chose que le corps d’une femme. C’est ce qu’elle se rendit compte, et, en continuant à descendre, elle finit par atteindre le point sensible, la zone érogène par excellence... Son sexe.

« Hummm... ! »

En sentant les doigts de Tala jouer à hauteur de sa virilité, un soupir s’échappa de ses lèvres. L’apatride se crispa, et bascula légèrement sa tête en arrière, ce que Tala sembla interpréter comme quelque chose de dangereux, de risqué, et elle relâcha un peu sa tension, remuant plus faiblement sa main, tout en continuant à titiller son cou et son oreille.

« Hum... Tala, Tala... »

Comment ne pas succomber aux talents de la jeune femme ? La petite sauvageonne était assurément une femme talentueuse et expérimentée, et le sexe de Cahir se redressa encore un peu plus, tant et si bien que l’homme finit par sentir, contre son membre turgescent, un nectar liquide couler dessus. Tala mouillait, excitée, mais l’apatride ne voulait pas brûler les étapes... Il voulait que Tala comprenne un peu mieux le fonctionnement du corps humain, et, surtout, du plaisir sexuel... C’est ce qui l’amena donc à tirer un peu sur les cheveux de Tala, et à embrasser les lèvres de la jeune femme, tirant légèrement dessus, l’arrachant ainsi de son oreille.

« Mon sexe, Tala... Un homme n’est pas bien difficile à comprendre. Notre sexe draine tout... C’est à la fois un cadeau et le plus dur des supplices, mais entends-bien ma leçon... Apprends à dompter le sexe d’un homme, et tu dresseras n’importe quel homme... »

Ce qu’il lui disait était entièrement vrai.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le mercredi 18 février 2015, 13:54:55


Les gestes de Tala étaient un peu hésitants et maladroits, mais il était assez amusant et intéressant de voir la manière dont elle explorait le corps de cet homme. Après tout, c'était la première fois, et un corps d'homme n'est pas un corps de loup. La jeune femme avait un peu perdu de sa timidité, elle agissait un peu comme la louve traquant sa proie, cherchant le meilleur moyen d'atteindre l'une de ces fameuses zones érogènes. Elle explorait chaque parcelle, chaque chemin, ses sens en alerte, guettant le moindre signe du soldat pouvant le trahir.
Elle finit par le trouver, mais surprise par la réaction de l'homme en partie, elle n'osa pas insister immédiatement. Elle doutait peut-être de sa réussite. Et pourtant, cela semblait si évident ! Le sexe ne pouvait être que le point culminant du plaisir. L'apatride tira un peu sur sa chevelure, arrachant sa peau à ses lèvres avides pour mieux l'embrasser.
La jeune femme, excitée, répondit à ces baisers avec empressement, l'une de ses mains toujours timidement posée sur le sexe dur et tendu de Cahir. Finalement, celui-ci lui apprit qu'effectivement, le sexe d'un homme était la clef. Si elle savait le dompter, elle pouvait dompter l'homme tout entier.
C'était si... Différent du monde animal. Il y avait un long et étrange chemin de l'instinct au désir. Pourquoi les humains ont-ils eu soudain ce besoin de contrôler et d'organiser leur sexualité ? C'est sans doute à cause de cette période de chaleur, durant laquelle une femelle mammifère est fécondable et recherche clairement l'accouplement en vue de la reproduction. Chez les félins, chez les singes, ou chez les loups, c'est donc la femelle qui donne le signal au mâle, pas libidineux pour deux sous, mais plutôt tout entier guidé par son instinct de mâle reproducteur. Et chez l'humain ? Tout se complique. En l'absence de période de rut et des signaux clairs qui l'accompagnent, la sexualité n'est plus soumise aux rythmes saisonniers de la nature. Et les femmes deviennent « disponibles » en permanence. Ajoutons à cela une vertigineuse augmentation de l'intelligence comparée à leurs ancêtres poilus, et voilà que, grâce au langage et à l'expression des sentiments, une partie de l'instinct se change en désir.
Pas étonnant, donc, malgré son désir d'être louve, que la jeune femme prenne du plaisir à découvrir le sexe de cette manière. Elle était indéniablement humaine, quoi qu'elle en dise.

Et voilà que, le cœur battant, elle était en train de réfléchir eu meilleur moyen de dompter ce membre. Mais la réponse lui parvint bien vite. Ce n'était ni un éclair de génie, ni son instinct qui lui donne la réponse, mais sa malheureuse et première aventure avec les soldats ashnardiens. Elle se souvenait de ce qu'ils avaient fait, de ce qu'ils avaient voulu qu'elle fasse. Ce n'était donc pas réellement difficile de comprendre ce qu'aimaient les hommes. Elle esquissa un léger sourire, et plaqua sa main contre le torse de l'homme pour l'obliger à s'allonger. Elle put ainsi contempler et agripper de nouveau le membre dressé et palpitant de son partenaire. Sans un mot, elle se pencha alors sur son sexe et le lécha sur toute sa longueur, plusieurs fois, s'imprégnant de son goût, de son parfum et de sa chaleur. Puis, elle se mit doucement à suçoter l'extrémité, faisant parfois danser sa langue dessus. Elle s'arrêta un petit instant, à un moment donné, pour lancer :

- J'avoue que l'idée de dompter un homme me plaît assez...

Elle sourit, puis retourna s'occuper du sexe impatient du soldat. L'une de ses mains pratiquait des va et viens assez lents sur le sexe, l'autre caressait la peau. Au bout d'un petit moment, elle commença à glisser une partie du sexe dans sa bouche, prenant soin de le faire glisser contre ses lèvres et non contre ses dents. Tala n'imaginait pas tout de suite avaler entièrement le chibre dans sa gorge. Elle se contentait de le sucer ainsi, lentement, mais sûrement, accélérant un peu de temps en temps, laissant sa langue jouer dessus en même temps.
Attentive, elle espérait que cela plairait. Même si honnêtement, elle n'en doutait pas...
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le jeudi 19 février 2015, 01:50:08
Cahir était en train de l’éduquer. Ce n’était pas forcément évident de prime abord, mais c’était pourtant ce qu’il faisait... Non sans y prendre un certain plaisir. Il voulait lui montrer que le sexe pouvait aussi être doux, et que la douceur, dans le sexe, était une chose excellente. Il voulait tout simplement lui montrer comment les hommes faisaient l’amour. Cette femme couchait avec des bêtes. Horrible. Il aurait dû s’en sentir choqué, il le savait, mais Cahir était bien différent de l’homme qu’il avait jadis été. Plus libre, plus tolérant, plus ouvert. Les loups étaient la famille de cette femme, et, si elle était avec eux, c’était parce qu’elle avait dû vivre quelque chose de troublant, de traumatisant, même. Cahir était convaincu qu’il allait changer la vie de cette femme, que, après ce moment, elle porterait un autre regard sur les hommes. Est-ce qu’elle se rapprocherait des humains ? L’apatride le souhaitait, tout en le redoutant, car il savait combien le monde des hommes pouvait être cruel. Il voulait juste lui offrir une parenthèse... Et se l’offrir à lui-même aussi.

La femme s’était rapprochée de son sexe, de ce membre tendu et assoiffé, comprenant bien que, chez un homme, rien d’autre, fondamentalement, ne comptait que ce phallus. Est-ce que c’était pareil chez les femmes ? L’apatride s’était toujours posé la question, et il estimait que, chez une femme, d’autres zones de son corps, notamment ses seins, étaient également très sensibles... Inversement, les tétons d’un homme étaient moins sensibles, et parfois même assez douloureux, car il y avait souvent des poils qui poussaient autour. Autant dire que c’était une zone sensible, et il laissait la femme se rapprocher de son sexe, tout en se couchant sur le dos.

« Allez... Viens, Tala... »

Tala entreprit de s’approprier son membre, de le lécher, délicatement, silencieusement, avec la lenteur d’une femme explorant le corps d’un homme. Elle léchait son membre, remontait dessus, le parcourait, et s’accorda une petite pause, avouant que l’idée de dompter un homme la ravissait. Allongé, Cahir avait légèrement redressé la tête, s’appuyant pour cela sur ses avant-bras, et un mince sourire étira son visage.

« Alors, fais-toi plaisir, Tala... »

Et c’est ce qu’elle fit. Il ne voulait pas la brusquer, et subit donc les caresses et les attouchements de la femme. D’une main, Tala amadouait son sexe en le masturbant, lentement, délicatement, prenant d’infinies précautions, et, de l’autre, elle goûtait à sa peau, la caressant, sentant ce corps chaud et impatient. Son vit était tendu comme une corde de violon sur le point de rompre, sa respiration était rauque, précipitée, éreintée, trahissant toute l’envie qu’il ressentait. Il soupirait parfois, ses yeux comme hypnotisés par le spectacle de cette femme accroupie, accroupie avec une telle grâce, une telle aisance, qu’il avait l’impression que c’était là sa posture naturelle... Ce qui n’était peut-être pas si faux que ça. Elle devait plutôt avoir l’habitude de marcher comme les loups, à quatre pattes.

Finalement, elle prit cet appendice en bouche, et Cahir bascula brièvement sa tête en arrière, en sentant une vague de plaisir le traverser. Il regarda à nouveau la femme, un sourire délicat sur le coin des lèvres.

« Vas-y, Tala... Prends... Prends ton temps... Apprivoise ce membre... Apprivoise et domine-moi... »

C’était ce qu’elle pouvait faire, et l’homme ne voyait aucune objection à ce que son plaisir dépende des délicieuses lèvres de la jeune femme.

Absolument aucune.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le lundi 13 juin 2016, 14:06:22
La fille des loups avait toujours été certaine que le rôle et le plus grand plaisir des hommes était de dominer. Toujours. Mais ce n'était peut-être pas vrai tout le temps. D'après ce qu'elle pouvait voir, Cahir n'était pas contre le fait qu'elle prenne l'initiative de le dominer. Encore une chose typiquement humaine qui n'existait pas chez les autres espèces. Pas à sa connaissance du moins.

Le feu crépitait toujours non loin des deux individus. Tala continuait de sucer le sexe érigé de l'homme avec douceur, n'en aspirant guère que la moitié pour le moment. Elle se demandait cependant si il était judicieux de l'envelopper entièrement et si elle en était capable. Ce fut sans aucun doute cette curiosité qui la poussa, au bout d'un moment, à glisser une partie plus importante du mat de chair entre ses lèvres. Ce n'était pas si difficile apparemment. Comme elle ne voulait pas le brusquer et risquer de lui faire mal, elle n'augmenta pas la vitesse. Elle se concentra plutôt sur ce défi qui était de pouvoir avaler le sexe entièrement. Elle y parvint d'ailleurs sans trop de mal, son nez frôlant la peau du bas ventre de l'homme. De temps en temps elle levait les yeux, comme pour vérifier sa réaction et s'assurer que c'était la bonne marche à suivre. Comme cela semblait être le cas, elle continua de plus belle, décidant toujours de garder la cadence.

Tala n'avait peut-être pas beaucoup d'expérience sans ce domaine, mais elle se rendait rapidement compte que ce n'était pas compliqué. Le sexe des humains était comme une danse, il suffisait de se calquer sur les pas de son partenaire, que l'un guide et que l'autre suive. Il est même possible d'inverser les rôles autant de fois que l'on veut.

Le sexe de Cahir allait et venait dans le plus profond de la gorge de la femme, embarquée dans cette danse sempiternelle dont Tala était la seule maîtresse. Mais elle n'était peut-être pas consciente que son partenaire pouvait à tout moment atteindre le point de non retour et jouir dans sa bouche. Ou plutôt, elle avait oublié ce petit détail. Il ne tenait qu'à l'apatride de la prévenir ou non. En attendant, elle continuait encore et encore, plaquant à plusieurs reprise son nez contre l'aine de l'homme et son menton contre ses bourses pleines. Rien dans cet acte ne la dégoûtait finalement et elle était la première surprise.

La belle sauvage commençait à se demander ce qu'elle devait faire à présent. Devait-elle continuer en attendant que le guerrier lui donne des indications sur ce qui allait suivre et ce qu'elle devrait faire ou bien devait elle tout arrêter net et chercher un autre point érogène ? S'il y en avait d'autres. Difficile de se décider. Mais visiblement, son indécision laissait la balle dans le camp de l'apatride. C'était à lui de jouer.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le mercredi 15 juin 2016, 01:26:35
Cette sauvageonne était une femme très particulière, exquise et fameuse. En finissant dans cette forêt, en lambeaux, il n’aurait jamais cru pouvoir remonter à ce point. Il ignorait comment une jeune femme comme ça avait bien pu survivre dans cet environnement hostile, mais, et même si le premier contact entre eux avait été délicat, Cahir était maintenant bien content de s’être à ce point rapproché de cette femme. Tala s’attaquait à son membre, et, avec le reflet chatoyant des flammes sur sa peau sombre, elle devenait encore plus belle qu’avant, sa beauté naturelle étant magnifiée par les flammes qui dansaient sur son corps. Cahir l’observait, silencieux, la gorge asséchée, soupirant faiblement, le craquement du bois dans l’âtre de la cheminée rythmant le temps qui filait.

Tala semblait se faire plaisir à jouer avec cette grosse sucette. Le membre de Cahir avait bien durci, et, plus elle le suçait, plus il acquérait la conviction que cette femme n’était pas inexpérimentée en la matière. Mais avec qui aurait-elle pu faire l’amour ? Sans trop savoir si c’était le fruit d’un délire inconscient, l’apatride se mit à la voir se faire prendre par les loups de sa meute. Un fantasme qui n’était peut-être pas si délirant que ça, quand on voyait le côté soumis de Tala envers les mâles, et le fait que les loups l’acceptaient dans leur horde. Et, ans trop savoir pourquoi, probablement sous l’effet de l’excitation sexuelle qui le consumait, l’idée de l’imaginer prise par ses loups sembla durcir encore sa queue, le faisant longuement soupirer.

Sa queue avait l’avantage de pouvoir offrir de belles érections, en grande partie à cause des gènes démoniaques qui étaient dans son corps, résultante d’une vieille famille ashnardienne ayant connu plusieurs démons dans son arbre généalogique. Tendu, son membre était donc englouti par cette femme, comme un moyen de mettre fin à leurs tensions mutuelles... Et Dieu, qu’il aimait ça ! Oui, que c’était bon ! Bon de sentir cette femme, bond e sentir cette bouche qui remuait d’avant en arrière, humidifiant son membre, le recouvrant d’une belle couche de salive, tandis qu’elle creusait ses joues, aspirant l’air pour le sucer. La poitrine de Cahir se soulevait et s’abaissait, ses muscles saillants sous l’effet d’une chaleur émanant autant des flammes proches que de la bouche de Talka.

Le temps n’avait plus d’importance pour eux, il filait joyeusement, avec rapidité, et lui caressait, encore et encore, les doux cheveux de Tala.

« Hmmm... Ta-Taalaa... »

Parler devenait de plus en plus difficile, et cette fellation, qui s’étalait, sonnait comme un renouveau, comme la fin définitive de sa période de convalescence. Sa main se crispait sur les cheveux de la femme tandis qu’il sentait le plaisir croître, montant, encore et encore... Puis sa main se serra davantage sur sa tête, et, dans un énorme soupir, son membre tressauta, puis se répandit en elle, balançant des filaments de foutre dans sa bouche, pendant de multiples secondes.

Un orgasme magnifique...

Le premier de la soirée !
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le jeudi 16 juin 2016, 12:23:48
Depuis longtemps et pendant presque toute sa vie, Tala avait apprit à fuir les Hommes, à fuir sa propre race, sa propre espèce. Et lorsqu'elle était brièvement parvenu à leur faire confiance, tout s'était brutalement écroulé, lui confirmant qu'elle n'avait peut-être pas sa place dans ce monde. Elle était heureuse de vivre comme une sauvage, heureuse de vivre parmi les loups, alors pourquoi gâcher ce bonheur au juste ? Jusqu'à aujourd'hui elle avait été plutôt sûre d'elle et s'était promit de ne plus jamais les approcher, de toujours les éviter et surtout, surtout, de ne jamais leur faire confiance. Mais le destin l'avait amenée sur la route de Cahir et l'avait poussée à se poser des questions, à revoir ses à-priori. Il était certainement injuste de mettre tous les individus humains dans le même panier. Il existait encore des gens bons. Il y avait peut-être, quelque part, une place pour elle, dans la société, dans la civilisation. Mais ça la terrorisait, pour la simple et bonne raison qu'elle craignait d'être trahit de nouveau. Souffrir parmi les Hommes lui paraissait inévitable. Ils n'arrivaient pas à vivre ensemble, il y avait sans cesse des guerres, des confrontations, des jugements. Alors que dans la forêt, avec sa meute, c'était beaucoup plus calme. Il pouvait toujours y avoir des problèmes, surtout s'ils croisaient une autre meute, mais en générale, les loups évitaient de marcher sur les plates bandes de leur congénères. Contrairement aux humains qui recherchaient toujours plus de richesse, toujours plus de pouvoir.

Pour l'heure, Tala n'avait pas prit de décision la concernant. A cet instant, elle restait une fille de la nature. Elle avait seulement fait le choix de s'ouvrir un peu et de se comporter comme une femme et non comme une louve. Découvrir le sexe était une étape parmi d'autres, mais elle mentirait en disant que ce n'était pas agréable.  Alors qu'elle suçait le guerrier, elle pouvaient entendre ses soupirs et ses râles de plaisir et la main qu'il avait glissé dans sa chevelure et qui se crispait à chaque mouvement de sa bouche. Soudain, il referma un peu plus fort ses doigts et poussa un profond soupire. A ce moment là, Tala sentit le sexe de l'homme expulser une drôle de mixture dans sa gorge. La belle sauvage faillit se retirer immédiatement, mais ne bougea finalement pas avant qu'il ait terminé. Lorsque ce fut le cas, elle se retira et avala. Elle était surprise, mais pas idiote, elle comprenait bien ce qui venait de se passer. L'homme venait de jouir et c'était grâce à elle. Bizarrement elle en éprouvait une sorte de fierté.

Délaissant finalement le sexe, elle remonta un peu le long de son corps pour se retrouver à quatre pattes au-dessus de lui, son visage près du sien.

- Ça va ?

S'inquiétait-elle réellement ? A vrai dire elle se doutait que cela avait été un instant agréable pour lui, il n'y avait aucune raison que ça aille mal. Mais elle pensait aussi qu'il avait besoin de récupérer un peu. Elle se retira doucement d'au-dessus de lui et ajouta une bûche au feu avant de revenir s'allonger prêt de lui.

- J'espère que tu me montrera d'autres choses. Je ne vais pas me contenter de ça.

Elle sourit doucement, sachant pertinemment que c'était une forme de provocation et que l'homme ne manquerait pas de comprendre. Mais elle pensait aussi qu'il avait besoin de temps pour reprendre... du poil de la bête. En attendant, elle semblait dessiner des formes aléatoires du bout des doigts sur son torse. Cela faisait du bien de se laisser un peu aller, de ne plus penser au reste et se poser mille questions à son propre sujet. Quelle importance ? Elle s'en inquiéterait plus tard.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le jeudi 16 juin 2016, 18:52:58
Tala était une femme à la beauté sauvage, redoutable et magnifique, avec un brin d’Ashnard en elle. Ce n’était pas une femme faible, mais une femme dominante, qui forte, qui avait affronté la Nature, et qui en était sortie grandie. Une force qui masquait sa peur des hommes, mais, à sa manière, Cahir était en train de la guérir, de la soigner. Le sexe, après tout, quand il était fait entre personnes consentantes, était un excellent vecteur social, un moyen très efficace de rapprocher les gens. Difficile, pour Cahir, de dire comment ils en étaient arrivés là, ou comment leur relation allait évoluer pour l’avenir. En tout cas, il se voyait mal emmener Tala hors de sa forêt, surtout que l’apatride n’était pas un fervent défenseur de la société. Le monde, en-dehors de cette forêt, n’était pas forcément plus rose. La même sauvagerie régnait partout, mais, chez les hommes, elle était institutionnalisée, plus cruelle encore. Les animaux n’agissaient jamais par cruauté gratuite, mais guidés par leurs pulsions et leurs instincts. Seuls les hommes étaient capables de tuer par méchanceté pure… Et, inversement, au-delà de cette vision défaitiste, seuls les hommes pouvaient ressentir des sentiments complexes et élaborés.

La jeune femme venait couper court aux réflexions embrumées de Cahir en se mettant à quatre pattes au-dessus de lui, les flammes rougeoyant sur sa peau sombre. Belle, fatale, sensuelle, sauvage, elle dominait le brave homme, qui la regardait silencieusement, avant de venir doucement lui sourire devant sa question.

« Mieux que jamais, Tala. »

La jeune femme se redressa alors, arrachant à l’homme cette contemplation torride, et se rapprocha du feu, tandis que lui reprenait son souffle. Le désir d’un homme était un peu comme une montagne russe, mais, fort heureusement, Cahir était un peu contre-nature. Après tout, il y avait, dans sa famille, eu quelques démons, et l’héritage génétique démoniaque avait de bons effets sur la virilité masculine, surtout quand ces démons étaient des succubes ou des incubes. De plus, il avait frôlé la mort. En quelques jours, sa vie était passée d’un extrême à l’autre, de la mort à l’exaltation de la vie, ce qu’il accomplissait en ce moment avec son amante.

Tala alimenta le feu, puis fila ensuite se lover tendrement contre lui, caressant doucement son torse, le faisant doucement sourire, surtout quand elle le provoqua un peu.

Cahir tourna alors la tête vers elle, et, avec sa main, caressa le visage de la femme, puis se redressa un peu, la renversant sur le sol, son corps filant contre elle. Elle put alors sentir son sexe. Il n’était pas aussi raide qu’au moment où il avait joui, bien sûr, mais il restait dur, conservant sa virilité. Là, il l’observait, sa main venant caresser ses lèvres, ses doigts glissant sur sa bouche, avant de masser son cou.

« Tu es vraiment une femme magnifique, Tala… Manquer de se faire tuer par un épouvanteur vaut presque le coup, si c’est pour être avec toi… »

Charmeur comme à son habitude, il lui sourit encore, et se pencha vers elle, l’embrassant doucement sur les lèvres.

« Mais non, je ne fais que commencer avec toi… »

Il sourit encore, et déposa un baiser sur son épaule, avant de l’embrasser dans le creux du cou, sa main se rapprochant de l’un de ses seins, qu’il se mit à flatter et à malaxer, tout en l’embrassant.

« Un tel corps mérite d’être honoré comme il se doit… »

Toujours aussi séducteur, il continua à se déplacer, rapprochant sa tête de son autre sein, et entreprit de le lécher, apposant ses lèvres dessus, avant de mordiller doucement le téton, pour le lécher ensuite, à nouveau. Il fallait bien admettre que Tala avait des seins très développés… Et c’était donc tout naturellement que Cahir s’occupait d’eux, avec tout l’amour dont le brave homme était capable.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le lundi 20 juin 2016, 16:23:21
Tala ne se doutait pas une seconde que Cahir puisse avoir autre chose que du sang humain. Après tout ce n'était pas écrit sur son front qu'il pouvait avoir des souches de démons quelque part en lui. Peut-être que ça lui aurait été égale de le savoir. Elle ne connaissait rien au démon, elle avait vu ce mot écrit quelque part dans un livre, mais les écrits avaient été trop compliqués à l'époque pour qu'elle comprenne quoi que ce soit. Elle avait encore de nombreuses lacunes. En tous cas, elle imaginait que l'apatride ait besoin d'un peu de temps pour repartir à la charge, c'était ainsi que cela fonctionnait à priori. Pourtant, l'homme n'était pas fatigué et avait bien l'intention de lui montrer plus que ça.

Alors que la belle sauvage était allongée près de lui, il se débrouilla pour se retrouver au-dessus d'elle, la dominant de sa carrure, pressant son sexe contre elle et qui semblait vouloir reprendre la danse. Tala en fut surprise, mais c'était plutôt plaisant., tout comme les caresses de l'homme sur son visage. Silencieuse, attentive, la fille des loups l'observait aussi, curieuse de savoir ce qu'il avait en tête maintenant. Elle le trouvait beau, surtout alors que les flammes dansaient et faisaient ressortir chacun de ses muscles, mais aussi ses cicatrices, preuve qu'il avait rencontré nombre de difficultés et survécu à beaucoup de combat. Et aux yeux de Tala, cela le rendait plus beau encore.

L'homme la complimenta, disant que de se frotter à un épouvanteur valait presque le coup si c'était pour être avec elle. Tala sourit, un peu amusée par cet aveux. Elle ne répondit pas cela dit, profitant plutôt du baiser qu'il lui offrait. Il avait en effet dans l'idée de continuer à lui faire découvrir le sexe, ce qui mettait la douce sauvageonne en joie. Il embrassait sa peau, caressait son sein, le léchant, le mordillant. Talla poussa des soupirs de plaisirs lorsque son corps réagit à ces délicieux traitement, déclenchant en elle cette vague si mystérieuse de sensations incontrôlables. Sensible, elle se tortillait sous son corps, rougissant, sentant l'excitation l'envahir. Les mains de la belle cherchait quelque chose à quoi s'accrocher, comme pour éviter de se perdre dans ce tourbillon. Ne trouvant rien de très convainquant, elle enfouit ses doigts dans la chevelure du guerrier, rejetant sa tête en arrière et fermant les yeux.

Cahir était un homme manifestement très doué pour ces choses là. Il avait du faire jouir bon nombre de femmes, c'était certain et Tala était heureuse de pouvoir découvrir le sexe avec un homme tel que lui. Elle se mit à gémir sous ses mains et sa bouche experte, se tortillant de plus belle.

- Mmmh... haaan.... aaah...

Elle ne pouvait s'empêcher de gémir ainsi, comme pour évacuer le trop plein de sensations qui l'envahissait. Elle en avait un peu honte pour tout avouer et espérait ne pas avoir l'air d'une idiote à faire ainsi autant de bruit. Elle sentait aussi quelque chose de fort et de brûlant entre ses cuisses, un désir puissant qui commençait à tremper son sexe de cyprine et le sexe dur de l'homme contre sa peau n'arrangeait rien. C'était très étrange, comme si sa propre intimité appelait désespérément le membre viril à lui, voulant plus que tout l'aspirer, le happer. Tala serra les dents, gémit encore, puis supplia :

- Cahir il faut...là...

Comme elle ne parvenait pas à s'exprimer, elle se tortilla de plus belle, se frottant contre le sexe de l'homme, cherchant à ce qu'il rejoigne cette zone entre ses cuisses, une sorte de supplication silencieuse en somme. Elle espérait maintenant qu'il comprenne, soupirant encore et encore sous ses caresses divines.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le mercredi 22 juin 2016, 01:12:14
Cahir aurait pu prétendre qu’il agissait ainsi sous le risque de se faire occire, ou d’être abandonné dans cette forêt, mais le fait est que, au-delà de tout sentiment de contrainte, c’était surtout le désir, en ce moment, qui le faisait agir. Le désir envers Tala, et même une certaine forme d’affection envers la jeune femme. Elle était une jeune femme abandonnée, terrorisée par les hommes, terrorisée à raison, et, si Cahir pouvait lui montrer, de la façon la plus primitive possible, que l’Homme n’était pas fondamentalement mauvais, c’était quelque chose qu’il ferait avec plaisir... Et ce d’autant plus que la beauté sauvage de cette femme était bien loin de le laisser indifférent. D’une redoutable beauté, Tala avait été dotée par la Nature d’attributs physiques considérables, de charmes certains et forts, qui résonnaient aux sens de Cahir. La voir avait été une chose, l’embrasser, la palper, ressentir cette beauté, en était une autre. Son corps se pressait tendrement contre le sien, il se mouvait contre elle, baisant, léchant, mordillant, suçotant sa peau.

L’apatride s’attaquait aux seins de la femme, et, tout en faisant monter le désir de la jeune femme, il faisait également sensiblement croître le sien, au fur et à mesure qu’il s’attaquait à son corps. Tala était très belle, et, même si Cahir se sentait prêt à attaquer à nouveau, il avait néanmoins besoin d’un peu de temps, un petit moment afin de permettre au désir de remonter en lui. Il en profitait donc pour s’attaquer à cette douceur innée, jouissive et agréable, qui se composait des seins de la femme, des seins qu’il embrassait, léchait, et même mordillait, en se concentrant sur les tétons, entendant la belle Talia se mettre à gémir et à soupirer, tout en essayant parfois de retenir ses soupirs, ce qui ne manqua pas de l’amuser encore plus.

Oui, Cahir aimait voir Tala heureuse, il aimait la voir soupirer devant lui, désirer son corps, se tortiller en couinant... Et ses seins enflaient, se durcissaient au fur et à mesure que l’apatride, joueur, continuait à les palper. Imperturbable, l’homme continuait à malmener les doux seins de la femme, qui finit par couiner, en lui demandant de faire quelque chose, tout en frottant ses cuisses contre son membre.

Cahir se redressa alors, et approcha ses lèvres de celles de Tala, l’embrassant brièvement. L’une de ses mains libéra l’un de ses seins, s’approchant de l’intimité de la femme.

« Eh bien, Tala, que t’arrive-t-il ? »

Il souriait, et glissa alors ses doigts contre les cuisses de la femme, sentant son intimité, et la sentait surtout trempée, ce qui l’amusa.

« Oh, je vois... C’est ça, ma chérie... »

Cahir continuait à jouer avec elle, et écarta sa main.

« Tu es excitée, ma puce... Et, vu ton regard, je crois que ça ne t’arrive pas si souvent de le ressentir. C’est une sensation aussi insoutenable qu’agréable, en réalité, mais... Je ne souhaite pas te faire souffrir trop longtemps, ma belle. »

L’apatride lui sourit à nouveau, et l’embrassa sur les lèvres, puis se déplaça un peu, posant sa main sur son sexe. Maintenant qu’il avait fait tout ça, qu’il jouait avec elle, sa queue avait bien grossi, et s’avérait impatiente, assoiffée, désireuse de la pénétrer. Cahir soupira lentement, et ferma les yeux en sentant sa queue taper contre les cuisses de la femme.

« Me voilà... »

Il poussa alors, et soupira en sentant son membre s’enfoncer en elle, se perdant progressivement dans son corps, épousant les formes serrées de ses lèvres internes. Son vagin était serré, et il grogna, devant reculer, pour redonner un coup de reins, en cherchant à se perdre en elle. Cette sensation, ce frottement, ce blocage, tout cela ne fit que renforcer l’excitation de l’homme, qui crut en elle, tandis qu’il grognait de plaisir.

« Hmmmmm... Tala, haaaa... »

Cahir ferma brièvement les yeux, avant de les rouvrir, voulant voir le visage de son amante. Il voulait voir la belle Tala se tortiller sur le sol, il voulait voir le plaisir éclater sur son visage.

Ça, ça n’avait pas de prix.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le jeudi 23 juin 2016, 00:16:42
Pour Tala, le sexe était à la fois simple et bougrement compliqué. D'un certain côté, c'était une chose naturelle et qui demandait en grande partie de simplement suivre son instinct et ses besoins primaires. Il fallait juste... laisser couler, s'écouter. Et cette partie n'avait rien de difficile pour Tala au final, quand elle se détendait un peu. Non en fait, la partie compliquée c'était de gérer ce qui lui arrivait dessus, comme une tempête infernale impossible à contrôler. Ce tourbillon de sensations présentes un peu partout dans son corps. Il y en avait tellement que c'était un peu comme si le cerveau perdait les pédales et baissait les bras en annonçant « démerdez vous les gars, je démissionne ».  C'était une vision un peu étrange de voir les choses, mais si Tala avait pu l'illustrer, elle se serait exprimée ainsi.

Cahir savait exactement ce qu'il faisait, contrairement à la délicate sauvage qui ne savait plus où donner de la tête. Elle ne savait pas quoi faire, si ce n'est gesticuler et gémir honteusement sous le corps chaud de l'apatride. D'autres femmes se seraient certainement montrées plus patiente, mais Tala était encore une novice dans cet art mystérieux. Son corps réclamait et elle ne pouvait que l'écouter et le suivre aveuglément. L'homme semblait s'en amuser et glissa ses doigts au niveau de l'intimité de la jeune femme qui serra les dents en tentant de réprimer un énième couinement. Comme il le disait si bien, la situation était aussi insoutenable qu'agréable. Heureusement pour elle, il ne comptait la faire languir trop longtemps.

Il l'embrassa, puis remua un peu. La belle sauvage pu alors sentir le sexe du guerrier prêt à la pénétrer. Elle retint son souffle et soudain, il entra en elle, s'y reprenant à deux fois tant l'intimité de la belle était étroite. Il faut dire que son entre-cuisse n'avait pas l'habitude d'accueillir des invités...
Tala se crispa, refermant ses doigts avec force sur les épaules de Cahir. Sa première expérience avait été très douloureuse. Celle-ci le fut beaucoup moins. Les yeux grands ouverts, tournés vers le plafond, bouche bée sous l'effet de la surprise, elle retint encore son souffle un instant, électrisée, jusqu'à ce qu'il commence à remuer en elle.

Tala n'était même plus capable de décrire ce qu'elle ressentait, c'était indéfinissable. Elle s'abandonna totalement, continuant de s'accrocher à lui en soupirant et gémissant de plus belle. Elle aurait pu se demander ce qu'elle était sensée faire maintenant, mais son esprit était bien trop préoccupé. C'était si bon ! Nerveusement, Tala enroula ses bras autour du cou de l'homme, puis emprisonna ses lèvres entre les siennes, essayant tant bien que mal de suivre le rythme, calquant ses mouvements de bassin sur les siens.

Jamais elle n'aurait imaginé que le sexe puisse être aussi délicieux. Aujourd'hui elle commençait à comprendre pourquoi la plupart des gens en étaient friand. Et même pourquoi le sexe pouvait rendre fou. Ça dépassait tout ce qu'elle avait pu ressentir jusqu'à présent. Tout était si parfait ! Le corps d'une femme et d'un homme étaient décidément fait pour se trouver.
La belle sauvage était un peu honteuse jusqu'à maintenant, mais elle décida finalement de se laisser aller et de ne plus lutter contre ce qui s'emparait d'elle. Désormais, la fille des loups gémissait pleinement son plaisir, les étouffant parfois sur les lèvres du guerrier. 
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le dimanche 26 juin 2016, 22:25:02
Cahir et Tala venaient de s’unir, ensemble. Une union parfaite, celle de deux amants ; une union primitive, celle d’un homme et d’une femme. L’emboîtement, le bâton filant dans le trou. Il sentait la résistance de ce vagin, peu habitué à accueillir de tels membres, et Cahir, en soupirant profondément, reprit son souffle, avant de filer d’avant en arrière, multipliant les coups de reins, frottant son torse contre les seins de la femme.

« Hmmm… Tala, haaaa… »

Cahir respirait lourdement et profondément, tout en adaptant son rythme, au moins au début, à la jeune femme. Elle manquait d’expérience, et il ne voulait donc pas la faire souffrir, mais, en même temps, il était très excité par elle, par sa beauté, par ce charme unique qui se dégageait de sa personnalité, de son corps. Une délicieuse et magnifique sauvage, qu’il civilisait à sa manière, en la prenant, en perdant son membre en elle. Les deux corps venaient ainsi à remuer à l’unisson, dans une saine danse, magique et envoûtante, le corps de Cahir s’écrasant contre celui de Tala, remontant ensuite, pour repartir en avant, dans le même mouvement de danse, l’homme soupirant profondément.

L’ancien Ashnardien la sentait se serrer contre lui, ce corps chaud et bouillonnant, et il posa une main sur la nuque de la femme, retournant l’embrasser, étalant son corps contre le sien, déposant un baiser intense, sensuel et langoureux, où leurs lèvres claquèrent, avant qu’il ne le rompe, comme pour mieux l’entendre soupirer, soupirer et couiner en se tortillant contre lui.

« Hmmm… Oui, haaaa… Oui, Tala, hummm.. Tu aimes ça, h-hein… ?! »

Parler pendant l’acte sexuel était difficile, mais aussi utile, comme un moyen d’entretenir le désir. Cependant, Tala, qui semblait faire face pour la première fois (ou l’une des premières fois) à une telle vague de plaisir, peinait à parler, préférant plutôt étouffer ses soupirs en embrassant à chaque fois l’homme. Et, si ce dernier n’avait rien contre les baisers trempés de la femme, il devait aussi admettre qu’il était aussi très friand des couinements et des gémissements qu’elle pouvait pousser.

Cahir finit donc par poser une main sur le front de la femme, maintenant sa tête pendant quelques secondes, et en profita pour glisser quelques mots :

« Ne… Ne retiens pas tes soupirs, Tala… Je veux les entendre, je veux entendre ton bonheur, ma belle… Inutile d’en avoir honte, haaa… C’est même tout le contraire. »

Il continuait à la former au plaisir, et reprit lentement son souffle, sa respiration se faisant sourde et profonde.

« N’hésite pas… N’hésite pas à me griffer le dos, à me palper les fesses… Laisse parler ton corps, laisse parler la femme libre et sauvage qui est en toi, Tala… Allez… Allez… Allez !! »
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le lundi 05 septembre 2016, 01:04:29
Tala vivait clairement là une expérience extraordinaire qu'elle n'aurait jamais soupçonné. S'offrir à un homme et même un soldat ashnardien était jusqu'à aujourd'hui quelque chose d'impensable et de cauchemardesque, mais elle était loin de se douter que cela puisse être aussi agréable et explosif. Elle avait chaud comme en plein désert et son corps était électrisé et secoué de tremblements, comme soudain prise de convulsion. Pourtant tout cela n'avait rien de désagréable, bien au contraire. Le membre de Cahir qui la transperçait à rythme régulier, son corps lourd contre le sien, son souffle contre ses lèvres, tout ceci formait un cocktail délicieux qui la dépassait tout de même. Un peu perdue dans ce flot de sensations, elle ne savait comment réagir. Qu'était-elle sensé faire ? Devait-elle tout faire pour taire ses gémissements, le laisser mener intégralement la danse, ne pas intervenir et se contenter de laisser le guerrier assouvir ses pulsions en même temps que les siennes ? Les questions se bousculaient puis était éjectées une par une au fur et à mesure que Cahir donnait des coups de reins.

Tala rougissait de plus belle, un peu honteuse de cette situation ou elle ne cessait de soupirer, gémir et couiner encore et encore sans vraiment pouvoir se contrôler. Dans ses efforts, l'homme n'hésitait pas à s'exprimer, demandant à la belle si elle aimait ça. Étais-ce une vraie question ? Devait-elle y répondre ? Sur le coup, incapable de parler, seul un gémissement de plaisir plaintif sortit de sa bouche, remplaçant les mots qu'elle aurait put utiliser si elle avait pu répondre.

Le corps secoué par les efforts luxurieux du guerrier, elle tentait avec peine à retrouver son souffle et son esprit et à les calmer par la même occasion, tentatives qui s'avérèrent assez vaines et inefficaces. Cahir tenta alors de lui faire comprendre qu'elle n'avait pas à avoir honte de ses réactions, essayant de la rassurer. Il avait raison, ses gémissements étaient légitimes et naturels après tout, entreprendre d'aller contre cela n'aurait sans doute rien d'agréable et gâcherait certainement beaucoup de choses. Les joues rougies, elle fit donc son possible pour se détendre et écouter les conseils de son partenaire. La sentant sans doute encore un peu hésitante et perdu, son guide n'hésita pas à l'encourager, à l'amener à suivre ses instincts et ses envies. Il la stimula de plus belle de ses injonctions et de ses coups de reins, lui arrachant de plus belle des cris de plaisir tandis qu'elle s'agrippait fermement à lui.

Se relâchant, Tala ne chercha plus à réprimer ses gémissements et les laissa s'exprimer pleinement, envahissant la pièce. Ses jambes se refermèrent sur les hanches de l'homme et ses mains s'agrippèrent à son dos, y enfonçant doucement ses ongles. Elle se cambra de plaisir, s'offrant toute entière à cet homme. Elle aurait aimé pouvoir faire davantage, dire quelque chose, mais elle en était pour l'heure incapable. Elle ignorait comment réagir à tous ça, toute les options qui s'offraient à elle. Et puis le plaisir était si puissant en cet instant qu'elle n pouvait rien faire d'autre que se cambrer violemment en gémissant et en couinant de plus belle, une perle de sueur s'échappant parfois pour couler entre ses seins.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le mardi 06 septembre 2016, 15:25:28
Cahir comprit, au fur et à mesure qu’il la pénétrait, qu’elle était incapable de réagir... Ou, plutôt, qu’elle n’était pas en mesure de faire autre chose que de suivre, et de s’accrocher aux coups de reins fougueux que l’apatride lui infligeait bien généreusement. Était-elle vierge avant qu’il ne la pénètre ? Il ne le pensait pas, car il n’avait pas senti ce liquide poisseux qu’était le sang, et qui s’échappait quand l’hymen se brisait... Mais, au-delà de ça, il était sûr qu’elle n’avait pas dû faire l’amour souvent. Et lui, après ce qu’il avait vécu dans cette jungle, laissait parler son appétit sexuel. Cahir aimait la prendre, il aimait coucher avec ce corps sombre, cette femme forte qui était en train de s’effondrer devant lui. Elle gémissait, de plus en plus fort, remplissant ses oreilles de ses soupirs, et même de ses cris. Cessant de parler, l’apatride se concentrait sur cette activité physique intense, afin d’offrir à la femme une prestation honorable.

Le coït se poursuivait donc, le guerrier se mouvant contre le corps de la femme, abaissant et soulevant ses reins, sa queue se compressant contre la chatte de la femme, coulissant dedans, se frottant à ses parois. Ensemble, ils s’unissaient, les deux corps ne faisant plus qu’un, la chair claquant contre la chair. Cahir grommelait et soupirait, allant parfois embrasser son cou, léchant sa peau, ou la mordillant même. Elle ne cherchait pas à le caresser avec ses mains, toute excitée qu’elle était, traversée par un plaisir qui devait lui être encore très inconnu.

« Hmmm... »

Cahir, cependant, pouvait le faire, et, tout en la pénétrant, ramena l’une de ses mains, et l’appuya sur l’un des seins de Tala, venant le malaxer, le pinçant à hauteur du téton, et continua à s’enfoncer en elle. Énergique, Cahir, depuis qu’il avait été déchu de ses titres, et même de sa nationalité, avait eu l’occasion de s’expérimenter, et, vu la manière dont Tala se dandinait sous son corps, c’est qu’il devait être plutôt doué.

« Hnnnn... !! »

Il grognait et soupirait, des gouttes de sueur glissant de ses joues pour tomber sur le visage de Tala, et, quand il rouvrait les yeux, il se délectait du spectacle visuel de cette femme, qui gémissait profondément, le corps transi par le plaisir. Cahir adorait ce spectacle. En fait, il aurait pu la voir comme ça pendant des heures sans se lasser. Voir une femme heureuse grâce à vous, n’était-ce pas la plus belle des choses ?
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le mercredi 07 septembre 2016, 13:43:42
Tala commençait à être à bout de souffle, harcelée par les magnifiques coups de reins de Cahir qui n'en finissaient plus. La belle sauvage avait perdu toute notion du temps ou de ce qui l'entourait. Il n'y avait plus que cette sensation impérieuse qui l'envahissait toute entière, de plus en plus puissante. Ce sexe qui écartait délicieusement ses chairs à une vitesse et une force folle lui donnait le tournis, si bien qu'elle devait s'accrocher à lui et fermer les yeux, craignant de tomber dans l'inconscience. Alors qu'il commençait à présent à embrasser et mordiller son cou, puis à pincer le sommet de ses seins délicats, elle gémit de plus belle. Cahir était un homme qui savait pertinemment ce qu'il faisait et qui le faisait vraiment bien. Contrairement à elle, il avait l'expérience et connaissant sans doute presque par cœur ce qui augmentait sensiblement le plaisir chez une femme. Chez la belle sauvage, cela fonctionnait d'autant bien qu'elle n'avait jamais été touchée ainsi.

L'apatride effectua encore quelques vas et viens dynamiques et puissants avant que Tala ne ressente subitement quelque chose d'incroyable, plus puissant que tout ce qu'elle avait pu ressentir jusqu'ici. C'était si grand et si inattendu qu'elle paniqua sur le coup, ignorant de quoi il s'agissait, craignant que cela ne soit pas normal. Elle referma ses ongles profondément dans la peau de l'homme et l'agrippa plus fort encore. Le souffle court, elle réussit à gémir :

- Cahir, stop ! A... attends.. je... aaaaaaaaaah !!

Soudain, elle ne parvint plus à lutter et se crispa, se cambrant de nouveau violemment tandis qu'elle était victime d'un puissant orgasme, déclenchant un ultime cri de plaisir qui s’échappa d'entre ses lèvres. Ce ne fut que lorsque cette sensation immense s'apaisa qu'elle réalisé qu'il avait été terriblement agréable. Le sommet du plaisir. Elle ne pouvait mettre de mot là-dessus ni savoir ce qui s'était passé réellement, mais elle se sentait bien. Apaisée et heureuse, elle relâcha l'homme et tenta de reprendre son souffle.

Une fois apaisée, elle ne put s'empêcher de rougir et chercha le regard de Cahir, comme si elle voulait savoir si elle avait été à la hauteur et ne s'était pas montrée idiote.

- Je suis désolée, je ne sais pas ce qui s'est passé, j'ai..., j'ai perdu l'esprit subitement. J'espère que je ne t'ai pas déçue. Je ne savais pas quoi faire...

Elle détourna les yeux, sans trop savoir ce qu'elle devait faire maintenant. Son manque d'expérience était criant. Mais peut-être que l'apatride comprenait, peut-être qu'il avait l'habitude d'avoir affaire à des femmes peu cultivée en matière de sexe. Elle n'était pas assez naïve pour croire qu'il en était à sa première chevauchée, il devait même avoir collectionné bon nombre de conquêtes. Tala se fichait de cela. Elle avait passé un agréablement et avait apprit que le sexe, vécu ainsi, n'avait rien de douloureux ni d'humiliant, bien au contraire.

- Est-ce que je peux... bouger ? J'ai très soif tout à coup.

L'effort et les sensations fortes qu'elle venait de vivre l'avait déshydratée, elle avait hâte de pouvoir boire un peu d'eau fraîche. Est-ce que Cahir avait autant aimé ce moment ce moment qu'elle ? Elle l'espérait grandement et espérait qu'il la rassure à ce sujet.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le dimanche 11 septembre 2016, 10:13:03
Cahir s’unissait à elle, à cette femme sauvage et indocile, qui se laissait faire. Un plaisir ancestral, préhistorique, qui avait emporté Tala, l’éloignant dans un autre monde, un monde doux et magnifique, magique et rose. Un gémissement et une crispation de douleur ne manqua toutefois pas de s’échapper des lèvres de l’apatride quand la jeune sauvage enfonça ses ongles dans ses épaules. Il soupira donc, fermant les yeux, et continua, la douleur ne faisant que l’exciter davantage. L’apatride continuait à la prendre, plus rapidement, plus profondément, sa respiration devenant de plus en plus haletante. L’homme approchait du point critique, de l’instant de rupture, et son souffle rauque en était le témoin. Tala aussi sentait le plaisir suprême venir, et demanda à Cahir d’attendre... Autant demander à un train lancé à pleine vapeur d’arrêter sa course. Cahir n’était plus un homme, en ce moment, mais une bête sauvage, une bête qui était face à un plaisir impératif, irrépressible, et qui ne demandait qu’à exploser dans son corps.

Un profond soupir s’échappa de ses lèvres, tandis que Tala gémit, et il vit le visage de cette femme se stopper sous l’effet incandescent du plaisir. Cahir la sentit partir, et grogna alors, appuyant ses bras sur ses épaules, et ferma les yeux et la bouche, serrant les dents, tout son corps se crispant... Avant de se relâcher. Son sexe expulsa son plaisir, sous la forme d’un fin liquide blanc, remplissant le ventre de la jeune guerrière, et il soupira lourdement, se sentant partir, partir loin, très loin, flottant au-dessus de la jungle... Avant de revenir dans cette tour magique, près du feu de cheminée, étalé sur le corps de Tala.

« Hmmm... »

Cette dernière venait de jouir, et demanda à ce que l’homme s’écarte, ayant soif. Cahir hocha la tête, et, sans rien dire, car étant aussi en sueur, il s’écarta, se couchant sur le côté, libérant le corps de la jeune femme. Il se rappela alors que, avant de lui demander de partir, elle lui avait parlé, s’excusant, ce qui l’amena à réaliser qu’elle n’avait jamais dû vraiment coucher avec un homme. Il regarda alors autour de lui, et vit des traces de sueur sur le sol,  mais pas de sang.

*Ce qui signifie qu’elle a déjà fait l’amour... Pourtant, elle réagit comme une pure novice, alors...*

Avec qui... Ou avec quoi avait-elle pu faire l’amour ? À peine Cahir se posa cette question que la réponse vint. En d’autres circonstances, il aurait pu se trouver horrifier de savoir qu’il venait de coucher avec une femme qui avait assurément dû forniquer avec des loups, mais Cahir était bien loin de ça. Avant de venir ici, il avait effectivement rencontré d’autres femmes, nettement plus perverses que Tala... Comme cette sorcière dans sa tour, Roxane. Cahir avait compris, progressivement, que le sexe pouvait prendre bien des formes, et qu’il était réducteur, mais aussi trompeur, de penser que seule la position du missionnaire était acceptable, et tolérable.

Cahir se redressa alors, et se releva, nu, puis alla chercher une gourde dans un coin. Silencieux, il mettait de l’ordre dans ses pensées, et se rapprocha de Tala, qui lui tournait le dos, comme gênée, en regardant les flammes. Il s’assit alors à côté d’elle, et but un peu dans la gourde, avant de la lui tendre.

« Tu sais, Tala, c’est plutôt à moi de te demander si j’ai été bon... »

Le dos glabre de Cahir laissait s’échapper de multiples gouttes de sueur. Faire l’amour était fatigant en soi, mais ils l’avaient fait à côté d’un superbe feu de cheminée, ce qui n’avait pas aidé à les rafraîchir.

« Après tout, dans ce domaine, c’est à moi d’agir. Toi, ma chérie, tu es absolument parfaite. »

Il lui sourit légèrement.

« Et moi, alors ? Comment tu as trouvé ça ? Ma prestation, ou même ce que tu as ressenti. Est-ce que... Est-ce que tu as aimé ça ? Est-ce que ça t’a plu ? »
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Tala le mardi 12 septembre 2017, 17:15:33
Tala tentait tant bien que mal de remettre de l'ordre dans ses idées après ce spectaculaire feu d'artifice que venait de vivre son corps. Elle avait été surprise et même effrayée sur le coup, mais elle mentirait si elle disait qu'elle n'était pas satisfaite de ce qu'elle venait de vivre. C'était au-delà de ce qu'elle avait imaginé en vérité. 
Face au feu, elle reposait son corps et son cœur encore palpitant dans sa poitrine. Elle ne savait plus quoi dire, ne savait pas ce qu'elle était sensé faire ou raconter après un tel évènement. Alors elle attendit tout simplement que Cahir revienne s'assoir près d'elle et ne relance la conversation. D'après les dires du soldat, elle avait été parfaite. Tala rougit. Elle en doutait fortement. Il devait sans doute lui dire ça pour lui faire plaisir, rien de plus. 
En réalité, l'homme s'inquiétait plutôt de savoir si lui-même avait été à la hauteur. Tala lui lança un regard étonnée, tentant de savoir si il se moquait un peu d'elle ou pas. Il était bien plus expérimenté qu'elle ne l'était, comment pouvait-il douter de quoi que ce soit ? Finalement, la jeune femme prit une gorgée d'eau fraiche et répondit, un peu hésitante :
 
- Je ne suis pas une femme cultivée. S'il y a des mots pour décrire ce que tu as déclenché en moi, je ne les connais pas, Cahir.
 
Elle plongea ses yeux dans les siens, incapable en effet de trouver des mots pouvant expliquer ce qu'elle avait ressentie pendant cet ébat. Cependant elle ajouta avec un sourire doux :
 
- Mais... oui. Ça m'a vraiment plu. 
 
Puis elle s'allongea de nouveau sur le sol, étendant ses bras en soupirant d'aise et fixant le plafond abimé. Pendant cet instant dans les bras de ce soldat, elle avait été une vraie femme et non une louve. La différence était notable bien entendu, mais elle ne savait toujours pas quoi en faire de ça. Etre humaine pouvait visiblement être attirant et plaisant... tout autant que d'être une louve. Tala commençait à penser qu'elle ne parviendrait jamais à trancher si on lui demandait de choisir entre l'un et l'autre. Alors qu'un espèce de silence s'était installé, elle lança :
 
- La dernière fois qu'un soldat ashnardien m'a touchée ce fut... pire qu'un cauchemar. Alors je me suis toujours imaginée qu'il devait en être ainsi, qu'il n'existait aucune autre manière, aucune autre sensation lorsqu'un homme et une femme s'accouplaient. Alors je ne comprenais pas... pourquoi les femmes cherchaient pourtant encore et toujours à s'offrir et enfanter. Maintenant je sais pourquoi...
 
Tala pouvait voir les formes et les ombres danser sur le plafond au-dessus d'elle. Ça avait quelque chose de rassurant. Pendant un instant, elle oublia complètement comment et pourquoi elle était arrivé là. Elle ne se posait plus aucune question, elle profitait simplement de cet instant tranquille, mais aussi curieux.
Titre: Re : Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
Posté par: Cahir le lundi 18 septembre 2017, 00:49:37
Qui sait ? Peut-être allait-il réussir, par ce biais, à civiliser cette sauvage ? Mais le voulait-il vraiment ? Cahir était bien placé pour savoir ô combien la société pouvait être injuste et vous broyer. Le mieux, pour Tala, était-il de rejoindre la société ? Ne serait-elle pas plus heureuse ici, en compagnie de ses loups, dans cette forêt qu’elle connaissait comme sa poche ? Peut-être… Mais Cahir avait aussi pour croyance de voir en l’Homme un « animal social », quelqu’un qui avait nécessairement besoin du contact des autres humains, et ne pouvait pas vivre dans la solitude. Et, dans cette tour, Cahir avait rappelé à Tala tout ce que l’Homme pouvait apporter de bon à l’autre, le sexe était un argument comme un autre. Il lui laissait naturellement le temps de reprendre ses esprits, tout en se disant bien que leur nuit était encore loin d’être finie. Tala était sur le coup, mais elle était une femme endurante, et Cahir… Eh bien, Cahir n’était certes qu’un humain, mais il était énergique, et, dans les veines de sa famille, circulaient des gènes démoniaques, ce qui lui donnait, en matière sexuelle, de bonnes performances.

Pour l’heure, Tala réfléchissait à ce qu’elle venait de vivre. Oh, Cahir se doutait déjà de la réponse, mais sourit malgré tout quand la jeune femme lui glissa qu’elle avait aimé ça… Avant de boire un peu d’eau, de se rallonger, et de lui faire alors quelques explications sur son passé, et sur les évènements tragiques qu’elle avait vécu.

*Un viol…*

Évidemment, il se doutait bien que Tala n’était pas devenue une petite sauvage sans raison. Manifestement, elle avait été victime d’un soldat ashnardien qui l’avait violé. Peut-être une victime d’un pogrom ? Cahir était, là aussi, bien placé pour savoir combien la guerre pouvait rendre les hommes fous, et combien la mise à sac d’une ville suivait les sièges et les combats. Pendant quelques secondes, il ne dit rien. Tala avait été violée, mais Cahir, à sa manière, avait redonné confiance à la femme dans les hommes, dans les bienfaits que la société pouvait apporter.

« Les hommes sont mauvais, oui, avoua-t-il alors. Il m’est impossible de le nier. J’en ignore les raisons profondes, je ne suis pas philosophe, mais… Je crois au libre-arbitre, et au fait que chaque individu doit être tenu, à un moment, pour responsable des actes qu’il prend en sa libre conscience. Les hommes ont autant la capacité de faire le plus grand bien que de commettre le plus grand mal… Et, en la matière, détruire, briser, est toujours plus facile que construire, qu’aimer, que chérir… »

Où voulait-il en venir ? Nulle part, en réalité. Il se rapprocha d’elle, et posa une main sur l’épaule de la femme, son sexe caressant ses cuisses. Il fallait trouver une conclusion à sa tirade, qu’il avait lancé pour casser le silence.

« …Mais je ne peux pas te laisser ainsi, Tala. Ce que tu as vécu étant ‘‘plus qu’un cauchemar’’, je dois m’assurer que ce que tu vis ce soir sera plus qu’un rêve… Te montrer combien, aussi cruels puissent être les hommes, ils peuvent être tout autant bons, généreux, et aimants. »

Il l’embrassa alors, tout en se couchant contre elle, serrant le corps de Tala contre le sien, et, après ce bref baiser, le prolongea encore, sa main se posant sur les cheveux de la femme. Il  avança sa langue, et heurta les lèvres de Tala, puis força le passage dans sa bouche, tout en sentant un long frisson le traverser. Pendant qu’il l’embrassait, son autre main glissait le long de sa douce et tendre hanche, avant de se poser sur l’un de ses seins, le malaxa, et pinça sur son téton, tirant délicatement dessus.

Et son membre retrouva sa dureté, en se frottant contre le corps de Tala, comme pour témoigner du fait que l’apatride avait encore de la réserve.

« Tu vois ? Les hommes ne sont pas bien compliqués… Pour savoir si une femme leur plaît, il suffit de voir à quel point ils sont durs, là… »

Cahir reprit alors, en s’écartant un peu, se mettant sur le côté, caressant à nouveau le corps de Tala :

« Touche mon sexe, Tala… Avec tes mains, avec ta bouche… Apprivoise-le pour n’en avoir plus jamais peur… »

À ce rythme, il allait faire d’elle une véritable Amazone…