Une pleine nuit de Seikusu, une ville qui, malgré sa piètre popularité, recèle de multiples secrets et des créatures de tout genre, est devenu avec le temps le siège d’une des entreprises les plus lucratives et riches de l’histoire du genre humain. En cette pleine nuit, les ennemis de ladite entreprise commençaient à maugréer devant le monopole visible que s’arrogeait leur rivale. Non seulement devenait-elle dominante dans le domaine du quotidien, mais en plus, elle possédait des métaux et alliages qui n’existaient nulle part ailleurs sur la planète, et elle vendait le tout à des prix affreusement bas, ce qui devrait pourtant faire baisser le profit, mais à la place, l’entreprise s’enrichissait, de plus en plus. Des rumeurs circulaient que le Président Directeur Général de cette fameuse entreprise aurait des liens avec la mafia ou les triades et que celles-ci le fournissaient en main d’œuvre qualifiée à bas-prix. Le Président, un jeune homme qui semblait n’avoir au plus trente ans et au moins vint-cinq, n’avait aucun contact ou presque avec ses rivales, et n’avait comme fournisseur que lui-même. Nul ne sait d’où provient sa fortune, mais considérable au début, elle est devenue incalculable avec le temps. Agriculture, restauration, hébergement, hôtellerie, divertissement, il achetait tous les commerces qui semblaient avoir un certain potentiel et les faisait fleurir jusqu’au maximum. De petits hôtels de campagnes devenaient rapidement réputés pour leur luxe, leur service impeccable et leurs activités, alors qu’autrefois, personne ne s’aventurait dans ces régions éloignées de Seikusu.
Or, cette nuit-là, un homme en eut assez du succès de son rival; il fallait que quelqu’un y fasse quelque chose. L’entrepreneur japonais, du nom de Yamamoto, qui bossait entre temps pour un groupe des Triades Chinoises, envoya trois hommes s’emparer d’un paparazzi connu et réputé pour avoir un don incroyable pour dénicher et dévoiler toutes les histoires embarrassantes qu’il parvenait à découvrir, un expert de la filature et un marathonien expert, selon les rapports, et ce paparazzi, vous l’aurez compris, se trouve être la personne d’Etsuyama Sachiko. Il avait besoin de ses talents pour faire chanter le jeune homme le plus influent du monde, après les présidents et premiers ministres, et le forcer à quitter le marché ou à lui céder une bonne partie de son entreprise ce qu’il, avec ses petits profits, n’arriverait jamais à se procurer à la loyale.
Débarquant à l'improviste dans l'appartement en enfonçant la porte, les trois hommes, experts dans leur domaine, s'empressèrent de gazer la paparazzi avant qu'elle n'eut le temps de faire quoi que ce soit (bon, peut-être quelques griffures et gifles, mais l'important, c'est qu'elle est emmenée de force, hein) et ils l'emportèrent avec eux, refermant la porte et s'assurant qu'aucune preuve n'était laissée derrière.
Sachiko put donc se retrouver assise dans un ravissant divan, dans un appartement luxueux dans les quartiers les plus huppés de tout Seikusu. À quelque mètre d'elle se trouvait Yamamoto. Pour décrire celui-ci, voici quelques mots; des cheveux noirs simples, coupés court, des yeux bleus dénonçant ses origines étrangères, un mètre soixante-dix-sept, un corps relativement svelte mais solide, un costard propre aux patrons et un sourire sûr de lui.
(https://encrypted-tbn1.google.com/images?q=tbn:ANd9GcQ-hn5BgyHxLfVds4q9I1mV6DwB6MHJW12D7KIRvXCUel68qEZ-)
-Bonsoir, mademoiselle Etsuyama, la salua-t-il sans la moindre pointe de sarcasme. Je suis Yamamoto Enichi, propriétaire des industries Yamacorp. J’ai cru entendre dire que vous étiez une femme de talent, et intelligente, alors, je crois que vous écouterez mon offre, malgré ma façon un peu… discutable de vous convoquer ici dans mon bureau, mais je préfère une histoire de kidnapping qu’une histoire de chantage, l’un tâche moins que l’autre sur mon image.
Il prit alors un magazine people qui trainait sur un de ses meubles et le déposa devant Sachiko, sans faire d’égard pour le fait qu’il ne l’a pas libérée. Certains diraient que c’est pour mieux mater les seins de la demoiselle, qui menaçaient de jaillir de ses vêtements comme des fusées de leurs canons, mais pour être honnête, c’était simplement parce qu’Enichi n’avait absolument rien remarqué. Bien qu’il la trouva très séduisante, l’homme était dans un tout autre monde, un monde de vengeance et de colère; le monde de l’économie et du commerce, le plus cruel d’entre tous. Sur la photo se trouvait un jeune homme, un sourire chaleureux sur les lèvres, probablement feint, et, sans vouloir être vantard, extrêmement beau garçon. Sur la page couverture, il était nommé le « Propriétaire d’une multinationale le plus HOT de 2012 », avec une page menant à des articles à potins que Sachiko, forte de son besoin compulsif de tout savoir et de fouiner, a déjà dû lire une bonne trentaine de fois.
-Voici Kamui Vaer, PDG de Meisa Inc. Je crois que vous en avez déjà entendu parlé de par vos amies ou peut-être même de votre grand-mère qui doit probablement raffoler de ses produits de cuisine. Monsieur Vaer a… une fortune considérable qui en fait l’ennemi de tous ceux qui cherchent à percer dans ce monde. La plupart des compagnies du Japon sont aujourd’hui sous sa botte, et il vise un monopole du commerce. Cela est inacceptable! –il frappa son bureau de son poing rageur en dévisageant la jeune femme- Par sa faute, trop de gens déjà ont vu leurs chances de faire fortune et de développer une industrie originale réduites à néant! Alors, voici mon offre; cent milles yens pour chaque photo et enregistrement compromettant, avec un extra de cinquante mille par magazines people dans lesquels ces preuves seront publiés et dans les bulletins de nouvelle où les enregistrements ou vidéos seront diffusées. Je veux voir cet homme tomber, mademoiselle Sachiko. Vous avez même droit à une avance de cinq cent milles yens pour acheter un équipement plus… adapté à cela. Caméra, micro, utilisez tout ce qui vous viens en tête, mais je veux le voir ramper d’ici la fin de la semaine! Et vous, imbéciles, libérez-la, pour l’amour de Dieu!
Une fois que la jeune femme fut libérée il lui tendit une enveloppe et une main.
-Marché conclu?
(Pardonne-moi ce début de RP un peu brutal, mais c'est surtout une introduction, pas une entrée dans le vif du sujet. Tu n'es même pas forcée d'y répondre, le seul élément important, c'est la suite o/)
___________________________________________________________________________________
Débordé par les milliers de bout de papier qui s'accumulaient sur son bureau et se grattant douloureusement le crâne pour faire passer cette migraine qui l'assaillait depuis l'heure du goûter -et en fait, c'était à quel heure, le goûter? Il ne s'en rappelait plus-, Kamui poussa un grand soupir d'exaspération et rabattit l'écran de son ordinateur de travail, le fourra dans son attache-case et verrouilla celle-ci d'un geste du pouce pour mélanger tous les chiffres constituant sa combinaison. Il se redressa, s'empara de sa veste, la superposa à sa chemise et quitta son bureau en verrouillant la serrure. Il se tourna alors vers sa secrétaire, qui abandonna un petit moment les contrats qu'elle lisait et relisait pour dénicher les arnaques et attrapes dans les contrats pour lever les yeux vers lui et lui adresser un ravissant sourire. Le lui rendant, l'Immortel s'approcha de la jeune femme et déposa une petite pile de documents sur son bureau, se pencha sur elle et lui fit une bise sur la joue, reculant ensuite pour commencer une petite conversation propre à ses fins de journée.
-Salut, Lucy. Est-ce que tu pourrais me rendre un service et aller donner ces papiers à Kevin quand il rentrera, demain matin? Comme il rentre de vacances, je me suis permis de lui donner une bonne raison de ne pas les faire durer au travail. Il doit tout remplir et signer pour moi, mais refuser toutes les offres d'achats, comme d'habitude. Ça devrait lui donner quelques crampes au poignet, mais ca le remettra dans le bain.
-Sans problème, monsieur. Y a-t-il autre chose? demanda la secrétaire en prenant la pile de papier et la déposant dans son tiroir.
Impeccable, cette femme, et incapable de laisser trainer plus que le strict nécessaire sur son bureau.
-Hum... Ah, oui. Si tu peux aussi appeler les Productions et demander de rajouter un petit 10% à toutes les commandes, cela m'aiderait beaucoup. La demande devrait monter demain, on m'a demandé des livraisons un peu partout aux États-Unis et j'ai peur d'en manquer.
-Et s'il y a de l'extra, monsieur?
-Ramenez-les à la Production et refaite la fonte.
-Très bien, monsieur, ce sera fait.
-Merci, Lucy, tu me sauves la vie!
La secrétaire lui fit signe que cela lui faisait plaisir, même si ce n'était qu'à moitié le cas. Elle le faisait surtout pour son travail, mais elle adorait son travail. Elle savait que son patron avait confiance en elle, car il ne s'était même pas attardé à regarder les contrats qu'elle avait négligemment jeté aux poubelles en y dénichant des entourloupes, et cela la rendait fière à chaque fois. Kamui savait également qu'elle était incorruptible, car elle était pleinement satisfaite et une personne satisfaite n'avait besoin de rien de plus. Il versait de bons salaires et aucun n'enviait une autre personne dans sa compagnie, car il n'engageait que des travailleurs honnêtes qui savaient ce que valaient leur travail, et les salaires étaient extrêmement changeant; la qualité était primée, et la médiocrité découragée; celui qui travaillait chez Meisa Inc. était uniquement récompensé pour son bon travail. Mais Kamui avait également un faible pour tous ceux qui dévoilaient des pouvoirs magiques; les télépathes étaient souvent des superviseurs, capable de percevoir les difficultés des autres et leurs besoins avant que ceux-ci ne se fassent sentir, ceux qui bénéficiaient de dons physiques étaient placés là où leurs dons étaient le plus requis et pour cette raison, sa compagnie était devenu un véritable repère pour les jeunes prodiges frôlés par la Magie qui seraient, n'importe où, traités comme des monstres.
Kamui quitta ainsi le grand bâtiment qui servait de base administrative à sa compagnie, frissonnant alors que la morsure du froid ambiant vint lui caresser le visage. Il poussa un soupir fatigué, qui se manifesta sous la forme d'une volute de vapeur qui quitta ses lèvres pour se dissoudre ensuite dans l'air; l'hiver était arrivé... et il aurait dû le remarquer avec toute cette poudreuse sur le sol. Il resserra un peu sa prise sur la poignée de sa mallette et se mit à marcher. Il pourrait prendre la voiture, oui, il pourrait, mais marcher était bon pour sa santé mentale, et un excellent moyen d'éplucher, pas à pas, tous ses problèmes. Il se dirigea, tranquillement, vers les quartiers plus modestes de la ville. Dans sa main droite, il serrait un petit mémo, une provocation. Il se dirigea donc vers le lieu de rendez-vous. Certains hommes, contrairement à Yamamoto Enichi, ne se contentaient pas de ruiner sa réputation; c'était sa vie qu'ils voulaient. Le lieu de rencontre était un parc abandonné. Il s'y arrêta. Trois hommes vinrent le rejoindre.
Tout d'abord, il tenta de les décourager, calmement, et les encourager à passer leur chemin, mais ils firent fi de ses avertissements. Un leva un pistolet, les deux autres des couteaux, espérant intimider leur proie suffisamment pour qu'elle abandonne tout espoir de se battre contre la fatalité. Kamui se contenta de rester calme, immobile, et de continuer à parler à ses agresseurs. Le premier fit feu, et Kamui dévia la balle d'une main, comme on chasse une mouche, et la balle fila vers la tête de celui qui allait l'attaquer par derrière avec son couteau. Il agrippa l'autre homme armé, lui fit une clé de bras d'une main et lui décrocha un crochet ascendant de l'autre, le soulevant du sol. Il enchaina le coup par un coup de pied marteau, qui propulsa le moineau géant vers le sol, lui brisant les membres et la nuque dans son choc. Il se tourna vers le dernier, qui fit encore feu pour le tuer. Relâchant sa mallette, Kamui entama d'agripper tous les projectiles avec l'adresse d'un personnage d'Hokuto No Ken. Il agrippa l'homme par la gorge et lui brisa la nuque d'une torsion du poignet. Kamui fit un appel pour des Nettoyeurs et leur annonça l'incident. Très bientôt, alors que Kamui repartait, des hommes venaient récupérer les corps et les emmenèrent autre part.
Pour comprendre Kamui, sachez une chose; il ne tuait pas parce qu’il prenait plaisir à tuer. Il tuait parce qu’il n’avait pas le choix. C’était sa façon, à lui, de nettoyer le monde de ses ordures. Malgré tout, avouait-il, il savait que cela faisait de lui l’objet de vengeance de bien des familles de ceux qu’il tuait, car celles-ci, si elles connaissaient le nom de la cible, finissaient par vouloir réparation, sachant que la justice les empêcherait de l’avoir puisqu’il a été celui qui fut agressé. La légitime défense était sa protection. Il ne portait sur lui comme arme que lui-même, ses poings et sa magie, cette dernière n’étant pas considérée par la Loi comme étant une arme, puisque d’origine surnaturelle.
Par la suite, le jeune homme se dirigea vers l’une des maisons closes de Seikusu. Cette maison close, gérée par la société dont il était le président, protégeait les jeunes femmes avec une férocité mafieuse, car pour Kamui, les prostituées, ou les travailleuses du sexe, comme il préférait les nommer, étaient probablement la meilleure source d’information de la société humaine. Une des jeunes femmes s’approcha alors du président, passa ses bras autour de son cou, posant ses lèvres sur les siennes en glissant dans la poche de son veston une petite enveloppe, probablement remplie d’argent pour payer les dépenses de la maison et contenant également les réclamations de la Matronne. Elle lui adressa un clin d’œil et s’éloigna en roulant des hanches, s’attirant malgré tout un regard de Kamui. Ces femmes, contrairement aux putes, étaient des femmes qui savaient se respecter et ne manquaient pas de charme. Elles sélectionnaient leurs clients en rapport avec leurs affinités, et officiellement, elles étaient en union libre avec un seul client, qui devenait leur Mécène et qui les protégeait de la loi sur la prostitution; tous les clients étaient des amis du couple. En somme, officiellement, la maison close devenait un club échangiste. Satisfait, l’Immortel s’éloigna en révisant les réclamations de la Matronne.
-Bon… Renouvellement des condoms et vérification de la plomberie… bah comme quoi il ne faut pas s’attendre à ce que le travail de ces jeunes femmes soit moins salissant que celui d’un type de la construction…
C’est en haussant des épaules que le jeune homme se dirigea ensuite vers un autre lieu. Cette fois-ci, c’était dans un stationnement. Un beau jeune homme s’approcha alors de Kamui et lui adressa un sourire. Celui-ci lui sourit en retour et lui tendit la main. Les deux hommes se serrèrent la main, échangèrent des paroles nonchalantes avant que le jeune homme ne recule et regarde son vis-à-vis en lui tendant la mallette. L’homme lui tendit donc la sienne, et ils se l’échangèrent alors –c’est à ce moment-là où Kamui entendit un « clic » bien étrange et propre aux caméras photos de bonne qualité- et ils se remercièrent avec franchise avant de se détourner l’un de l’autre, disant à son prochain qu’ils se reverraient pour Noël. Le plus jeune déclara qu’il emmènerait les enfants. Kamui semblait heureux de cette phrase; Hadryan n’avait jamais pris la peine de lui présenter ses petits-enfants, et pour un grand-père, cette rencontre faisait toujours énormément plaisir.
S’éloignant de son fils cadet, le PDG jeta un bref coup d’œil à ce qui l’entourait. Rien. Rien en vue. Il cessa donc cette mascarade et relâcha ses pouvoirs pour sonder son environnement. Une forme de vie. Encore pleine de santé.
-Je sais que vous êtes là. Montrez-vous, je ne vous ferai aucun mal, je vous l’assure.