Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Discussion démarrée par: Batgirl le samedi 15 septembre 2012, 01:15:06

Titre: Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le samedi 15 septembre 2012, 01:15:06
« ...Ici Kara Sylver, en direct du Japon pour CNN News. Comme vous pouvez le voir à l’écran, la police a déployé un solide cordon policier, avec l’assistance de plusieurs agents spéciaux du FBI dépêchés exclusivement pour la poursuite d’Orlando. Un impressionnant cordon policier s’est mis en place, et la police espère bien réussir à attraper l’insaisissable criminel... Et à pouvoir, cette fois, le laisser en prison ! »

Kara Sylver parlait depuis un hélicoptère stationnant en hauteur, la caméra filmant une espèce de bâtiment d’habitations dans la banlieue de Seikusu. Il y avait une bonne dizaine de voitures de polices, et plusieurs hélicoptères de police. De nombreux hélicoptères de journalistes étaient là, et la police avait établi un cordon autour de la zone, afin de retenir les badauds. Les agents devaient parfois repousser des journalistes, et seuls quelques individus pouvaient passer. C’est ainsi que la police avait laissé passer l’agent spécial Jack Knight, du FBI. « White » Knight, comme l’appelaient les collègues du bureau, était particulièrement excité. Il se sentait sur le point de conclure une enquête de longue haleine qui l’avait amené des casinos de Las Vegas à cette ville japonaise, en passant par les plus grandes capitales européennes, à la poursuite d’un gars qui, mince exploit, avait réussi à se mettre à dos la moitié des forces de police du monde, ainsi que de nombreuses organisations criminelles organisées, allant de la mob aux Yakuzas, en passant par les cartels et d’autres organisations.

Le filou en question était un véritable surdoué, un pro de l’évasion qui avait été capturé en Allemagne, et qui avait réussi à s’évader. Les tueurs de la mafia avaient également, selon les informations de Knight, réussi à lui mettre la main dessus, mais, encore une fois, le Flambeur des Casinos, l’Arnaqueur, individu dont les médias n’avaient pas manqué de surnoms pour tarir ses exploits, avait réussi à leur échapper. Orlando n’était pas son vrai nom, mais, à ce stade de l’enquête, Knight n’avait jamais réussi à trouver son nom réel.

Les activités du Flambeur avaient commencé à Las Vegas, où il n’apparaissait alors que comme une simple petite frappe, un touriste venant se faire plumer devant les machines à sous, le poker, la roulette, et tous ces jeux destinés à plumer les pigeons. Au lieu de ça, il avait réussi à se faire des millions de dollars en allant dans divers casinos. Il lui avait fallu des mois pour réussir ce tour de force, et il se débrouillait pour perdre de temps en temps, de manière à ne pas trop éveiller les soupçons. Son petit manège avait duré un certain temps, jusqu’à ce que les mafieux, qui contrôlaient Las Vegas, ne décident de se renseigner un peu plus sur son cas. Il dépensait une partie de son argent chez certaines prostituées, et on le soupçonnait de tricher. Le Flambeur avait alors reçu la visite des gros bras de la mafia, afin de dire d’où venait une telle chance. Ils l’avaient rossé dans son appartement, et l’avaient emporté dans le coffre de leur voiture, afin de le conduire dans le désert, et accomplir ce qu’on faisait dans les films : lui faire creuser sa propre tombe dans le désert du Névada. Ils l’avaient menotté, mais, en chemin, un pneu avait crevé, et ils avaient du s’arrêter à une station-service pour réparer le pneu. Leur erreur avait été d’ouvrir le coffre une seule fois, pour s’assurer que le sujet était toujours en vie. Jack Knight était sûr que c’était cette ouverture qui avait permis au Flambeur de sortir. Son premier surnom n’avait pas été Houdini pour rien. Il s’était débarrassé des menottes pendant le trajet, et avait utilisé une espèce d’adhésif sur le coffre de la voiture. Quand on avait ouvert le coffre, et qu’on l’avait refermé, Orlando s’était débrouillé pour mettre l’adhésif sur la serrure, et ainsi empêcher la fourniture du coffre. Il avait ensuite assommé le gars refaisant le pneu, tandis que les deux mafieux fumaient dehors. Il avait pris sa place, balancé le gars à l’intérieur, pris son bleu de travail, et était tranquillement parti.

« Vous avez réussi à l’avoir en ligne ? demanda Knight à un agent.
 -  On a une ligne fixe, Monsieur.
 -  Okay, super... Contactez-le moi, je vais lui dire deux mots, à cet enfoiré. »

Knight avait une monstrueuse envie de fumer, mais tentait de se retenir. Plutôt bien bâti, l’agent fédéral était assez musclé, et avait un regard bleu acéré. Après son exploit devant les mafieux, on aurait pu penser que Houdini aurait disparu de la circulation, mais on l’avait revu, dès le lendemain, dans l’un des plus luxueux casinos de Las Vegas, le Casino Royale. Il n’avait pas cherché à être discret, et les agents de sécurité avaient été le voir quand il avait en poche des millions de dollars. Il avait alors montré toute l’étendue de son pouvoir, et avait demandé à voir le patron du casino, sauf si ce dernier tenait à voir des photos compromettantes dans tous les tabloïds dès le lendemain.

« Vous avez une ligne, Monsieur.
 -  Merci. »

Knight s’empara du telephone.

« Mike ? C’est Jack.
 -  Ah, Jack. C’est un Bonheur de vous entendre ! Mais vous devriez choisir de m’appeler Orlando, c’est comme ça qu’on m’appelle à la télé.
 -  Mike, ça te va mieux.
 -  Si vous le dites, inspecteur.
 -  T’es foutu, Mike. Toute la zone est bouclée, tu pourras pas t’échapper. Tu le sais, ça, non ?
 -  J’ai des yeux, j’ai pu voir tout ça, inspecteur.
 -  Alors, tu sais que c’est fini. Rends-toi, et arrête cette comédie. Je crois pas du tout à cette histoire de bombe. »

D’après les informations, Mike, ou Orlando, avait dynamité une partie de ce bâtiment. Il avait regroupé plusieurs otages dans un appartement où il s’est retranché, avec des explosifs.

« C’est vrai que vous me connaissez plutôt bien...
 -  Je te traque depuis six ans, Mike... Je connais tous tes trucs, tu pourras pas t’en tirer.
 -  Alors, vous prétendez enfin me connaître mieux que votre femme ? »

Jack ne répondit pas. Sa femme et lui allaient bientôt divorcer, mais, cela, Mike, naturellement, le savait. Ce gars était un véritable génie, et c’est comme ça qu’il s’était fait connaître à Las Vegas. Les agents de sécurité l’avaient emmené voir le patron du Casino Royale, un gros bonhomme influent, et Mike lui avait calmement dit qu’il avait eu une conversation avec quelques prostituées de luxe, et avait ainsi appris les penchants sexuels de l’homme. Ceci tombait d’autant plus mal pour lui qu’il se voyait bien devenir sénateur, et suivait une ligne politique conservatrice. Mike avait réussi à s’infiltrer dans une chambre où l’homme s’était amusé à jouer au cochon et à la fermière, selon ses propres mots, dans la pièce. Lui se tenait dans un placard et filmait. C’était une autre des facultés sidérantes de ce criminel : sa capacité à se faire passer pour ce qu’il n’était pas. Ceci lui avait valu un autre surnom : le caméléon. On lui avait planté un flingue sur la tempe, mais il n’avait pas bronché, disant que la cassette était entre les mains d’un notaire, qui se chargerait de la remettre à la presse s’il arrivait du malheur à Mike.

Le patron du Royal Casino avait alors ordonné à ses gars de lui délier la langue, et de faire ça dans la cave. Mike ne pouvait plus s’enfuir, et avait donc montré un autre aspect de sa personne. Il avait tué les deux hommes. Knight ignorait toujours comment il avait fait, car il ne s’était pas contenté que de les tuer. Non, dans la cave, il les avait aussi massacrés à la scie. Il avait coupé leurs corps, les avait enroulé dans des papiers-cadeaux, et les avait envoyé à plusieurs adresses différentes de las Vegas, avec, à chaque fois, une petite lettre de bienvenue émanant du Casino Royale. L’enquête avait révélé que toutes les adresses appartenaient à des clients du Casino Royale, et la rumeur s’était répandue que les responsables du casino charcutaient ceux qui avaient des dettes envers eux. Le casino avait enregistré une subite baisse d’activité, à tel point que ses vrais responsables avaient décidé de se débarrasser de leur patron, dont l’image avait de toute façon été ternie depuis qu’un tabloïd avait révélé qu’il avait des goûts sexuels bizarres. Pour autant, Mike n’avait pas encore montré toute l’étendue de son talent. Le patron mort, il avait décidé de se venger à sa façon, et avait réussi à savoir, auprès des pompes funèbres de Las Vegas, où et quand l’enterrement de ce ponte avait lieu. Cérémonie officielle oblige, de nombreux collègues et « amis » étaient venus. Ce que tout le monde ignorait, c’était que l’un des agents chargés de l’entretien des pompes funèbres avait placé une bombe dans le cimetière, la dissimulant sous une pierre tombale. Pour cela, Mike avait placé la bombe pendant la nuit, et avait trouvé un poste d’observation sur une terrasse en face. Avec un fusil à lunette, il s’était fait plaisir. L’explosion de la bombe avait tué bien des gens, pulvérisant le pasteur, dont on avait retrouvé des morceaux de peau un peu partout, et tuant de nombreux gens. Avec son fusil à lunette, Mike avait ensuite fait feu, fauchant des mafieux, leurs femmes, et même leurs enfants. Ce fut une hécatombe, et cet évènement tragique signa le début officiel d’une traque mondiale, qui touchait à sa conclusion.

« je vais ordonner l’assaut, Mike. Tu l’as vu, il y a un hélicoptère d’intervention juste au-dessus du toit. C’est bien pour ça que tu as choisi un étage intermédiaire, je suppose ?
 -  Tout juste, inspecteur.
 -  Mais, tu vois, je ne marche pas avec toute cette histoire… Ça ne te ressemble pas, de te mettre des bombes sur le corps. Voilà pourquoi je crois que tu essaies de gagner du temps, et voilà pourquoi je vais ordonner à mes hommes d’intervenir. »

L’homme avait miné plusieurs appartements, affirmant avoir relié des détonateurs aux portes. Knight commençait à s’avancer le long du parking. L’immeuble était le long d’une rue assez dégagée, avec un arrêt de bus, les badauds se tenant le long de la rue.

« C’est fini, Mike.
 -  C’est fini, vraiment ? Vous avez réussi à réunir mes millions ?
 -  Je ne marche pas à toutes ces conneries, merde ! Rends-toi tout de suite, Mike !
 -  J’ai été clair, inspecteur... J’ai laissé une heure à vos agents pour amener deux mallettes remplies de frics, et le temps vient de s’écouler... Et ne venez pas me sortir cette vieille réplique des films... Ce n’est pas le temps qui vous fait défaut !
 -  Inutile de t’énerver, Mike...
 -  M’énerver ?! Tu… Putain, je n’arrive pas à croire que tu… Tu vois, c’est ça qui m’énerve, Jack, c’est ça qui me fait péter les plombs. Il y a des règles, des règles qu’il faut respecter, et, quand on ne les respecte, alors je...
 -  Ne viens pas me sortir le petit couplet du gars frustré, Mike, ça n te ressemble pas. »

Il y eut un court silence au bout de la ligne. Pendant ce temps, sur un toit assez éloigné, une femme venait d’atterrir. Elle observait avec des jumelles la scène, et parlait dans une discrète oreillette, qui transmettait ce qu’elle voyait à une femme assise en fauteuil roulant dans un très bel appartement dans les hauteurs de Seikusu. Barbara Gordon prenait un café sucré bien fort en regardant les nombreuses images sur son immense écran d’ordinateur. Elle s’était renseignée sur ce Flambeur, ce dangereux criminel qui avait été jusqu’à s’infiltrer dans les locaux du FBI, en se faisant passer pour un livreur de pizzas. Il s’était attaqué à la cellule spéciale qui le traquait, et avait réussi à obtenir leurs noms grâce à la femme d’un des agents fédéraux. Il les avait empoisonnés, et ceci avait sonné une déclaration de guerre entre le FBI et cet homme. Barbara participait donc à cette traque, et avait décidé d’envoyer Stéphanie.

Cette dernière se tenait sur le toit, et observait la scène avec des jumelles.

« N’interviens pas pour le moment, lança Barbara. Ta présence serait superflue... »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le lundi 17 septembre 2012, 11:46:28
La dernière affaire que nous avions traitée, Philip et moi, nous avait littéralement épuisés. Comme toujours, un dopant était derrière tout cela. Après des recherches, la Memory qui avait créé ce dopant se nommait Meteor, lié au souvenir d'une météorite tombée sur terre. Une information que n'avait pas étudiée Philip lorsqu'il travaillait encore dans le laboratoire secret du Museum. Cela signifiait qu'ils avaient un autre accès à la mémoire de la terre. Cela devenait vraiment dangereux, et cela irait sans doute en s'aggravant. Heureusement qu'avec Philip et le DoubleDriver, j'étais certain de vaincre n'importe quel ennemi.

Nous étions installés dans la salle principale de l'agence. Philip lisait tranquillement sur le canapé, allongé comme un pacha sans faire attention à ce qui l'entourait, écoutant la musique jazzy qui sortait de notre vieux poste de radio. À cette heure-ci, c'était ce qui me détendait le plus. Il était tard, et je n'avais pas la tête à écouter les informations. J'étais concentré sur l'écriture du rapport que j'allais ajouter aux archives, tapant frénétiquement sur la machine à écrire du boss, vieil accessoire archéologique qu'il avait sans doute trouvé dans une brocante, et conservé pour son côté "film de détective". Autant dire que j'y tins tout autant que lui, ne serait-ce parce qu'il était un souvenir qui me rappelait le temps où je travaillais pour le boss.

Philip se tourna, et voulut commencer une phrase, mais se retint. Intrigué, je levai les yeux vers lui et fronça les sourcils :


« Tu voulais me dire quelque chose, Philip ?
- Hé bien... Shoutarou, je me demandai... si je n'avais pas été là, aurais-tu repris l'agence ? »


Voilà qui était étrange. Philip n'était pas du genre à poser des questions aussi personnelles. Pas à moi en tout cas. J'arrêtai d'écrire et me tournai vers lui, attentif, attendant qu'il continue, comme à son habitude, ce qu'il fit un peu après.

« Si tu ne m'avais pas connu, tu n'aurais jamais su que ton patron était un Rider, tu n'aurais jamais reçu le DoubleDriver et tu n'aurais sans doute jamais entendu parlé des Dopants ou des GaïaMemory. Je sais que ce travail te plait parce que tu chasses les gens qui font pleurer la ville, mais sans Double, aurais-tu vraiment pu trouver la force de faire tout ce que tu fais aujourd'hui ? Aurais-tu persévéré ?
- Philip, tu es peut-être indispensable pour résoudre les problèmes des dopants, mais je sais que je pourrai me charger des autres problèmes qui ne réclament pas Double. Donc oui, j'aurais repris l'agence, ne serait-ce que pour respecter l'esprit du boss qui souhaitait voir la ville devenir une ville sans meurtres, sans agressions, sans toutes ces choses qui font pleurer chaque personne de cette ville. »


Philip me regardait, et semblait avoir un visage triste. Il se leva et s'en alla dans la cave, aussi soudainement que cela. Je me rendais compte que ce que je venais de dire pouvais être mal interprété. D'habitude, Philip n'était pas du genre à montrer ses sentiments, trop passionné pour y prêter attention. Cette attitude très différente de celle qu'il avait d'habitude me gêna davantage. Je me levai pour aller à la cave, quand soudain la porte d'entrée s'ouvrit d'un seul coup, laissant apparaître deux grands balèzes habillés en costar noir et avec des lunettes de soleil alors qu'il faisait nuit. C'était un peu ridicule. Mais vu leur carrure, j'évitai de le leur faire remarquer cela.

« Vous êtes Philip, partenaire d'Hidari Shoutarou ?
- Non, Philip n'est pas là... je suis Shoutarou. Qui est-ce vous ? »


Philip était recherché par le Museum dans toute la ville. C'était tout de même leur principale "interface" avec la mémoire de la terre, permettant de créer des Memory pour se faire de l'argent sur le dos de pauvres gens. Donc ils pouvaient facilement envoyer ce genre de personnes pour le récupérer. Mais il fallait que je le protège, comme me l'avait demandé le boss. Alors, il fallait que je fasse comme si de rien n'était.

« Nous souhaitons louer les services du détective Philip. Nous avons reçu des informations selon lesquelles cette agence aurait un taux de réussite de plus de 98% de ses affaires. Et il semblerait que cette réussite soit en grande partie due au membre Philip de l'agence.
- Pardon ? Vous voulez rire ? Cette agence appartenait à Narumi Sokichi, détective de talent, et je suis son premier et dernier disciple. Je suis responsable de cette agence. Je suis tout à fais capable de vous aider à résoudre votre problème. »


Les deux hommes me jugèrent du regard, fronçant les sourcils. Apparemment, ils ne semblaient pas convaincus de ma valeur. Je croisai les bras, juste au moment où Philip sortit de sa cave. Il se tourna vers les deux hommes qui firent de même avant de me regarder. Je soupirai doucement, et laissait mon partenaire prendre le relais de la conversation.

« Je suis Philip. Que puis-je pour vous ?
- Agent Blake, et agent Tristan, FBI. Nous sommes actuellement dans une situation problématique avec un criminel internationalement recherché, Orlando , surnommé l'Arnaqueur, le Flambeur. Un criminel de la pire espèce qui a assassiné des dizaines de personnes durant un enterrement, dont un pasteur. Nous sommes actuellement en train de l'appréhender, mais il dispose d'otages, et menace de faire exploser le bâtiment où il se trouve si on ne lui apporte pas ce qu'il veut. Bref, c'est un vrai cauchemar sur place pour nos équipes. Or, nous avons des témoignages affirmant que vous êtes capable de nous aider dans cette affaire, sur plusieurs points.
Je vois... Cela semble problématique en effet. Je vais vous aider autant que je le peux. »


Je me tournai vers Philip. C'était la première fois qu'il prenait les devants ainsi, surtout pour aider les autres. Je songeai que c'était ce que j'avais dit qui l'avait vexé. Mais pourquoi prendre le risque de sortir et de se révéler aux yeux du Museum ? J'étais inquiet au possible.

« Je viens avec toi Philip. Hors de question de te laisser y aller seul. »
- Inutile Shoutarou, je peux me débrouiller seul, comme toi.
 - Ne fait pas ta tête de mule, je viens aussi : je ne peux pas te laisser seul dehors, et tu le sais très bien. Si tu ne le fais pas pour moi, accepte au moins en mémoire du boss qui aurait fait pareil ! »


Philip hésita, puis soupira doucement, apparemment résigné : cet argument était définitif. Après tout, c'est grâce au boss, à son sacrifice, que Philip pouvait vivre ici, hors du traitement infligé au laboratoire. Il acquiesça doucement et passa entre les deux bodygardes. Je pris doucement un de mes chapeaux en le suivit, les deux mastodontes fermant la marche.

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Arrivé sur place, nous fûmes conduit derrière le cordon de police, vers un homme assez âgé, apparemment nerveux et en même temps très déterminé. Il nous aperçut et s'avança vers nous. Il tendit la main vers Philip et la serra :

« Vous devez être Philip : tenue étrange, un livre à la main et le regard d'un enfant. Et vous, vous êtes son partenaire, Shoutarou Hidari, gérant de l'agence de détective "hard-boiled" de la ville, c'est bien ça ? Je suis l'inspecteur Jake Knight, du FBI. Appelez-moi Jack.
- Enchanté, Jack. Dîtes-moi ce que vous attendez de moi. »


Philip semblait pressé, de toute évidence. Sans doute de prouver sa valeur à mes yeux. Je me tus donc et le regardai faire impassible. L'inspecteur du FBI nous mena à une table où se trouvaient plusieurs dossiers, plusieurs fichent, apparemment sur le même homme : ce Orlando. Nous étions devant un immense immeuble que je me rappelai avoir vu. Mais aller savoir où. Ce n'était pas le genre de détail qui me marquait en général, alors avoir cet immeuble en tête me laissa un peu pensif. Toutes les lumières étaient allumées en direction de cet immeuble, et des hélicoptères tournaient autour : sans doute la télévision...

« Nous avons réuni là toutes les informations sur Orlando. On m'a affirmé que vous êtes un des meilleurs profilés de la ville, et que vous êtes capable de prédire avec une précision chirurgicale les prochaines actions d'une personne. Je ne suis pas certain que cela soit possible, mais je tiens une occasion de mettre ce salopard sous les verrous, et vous êtes sans doute l'un de mes seuls moyens d'y parvenir sans dommages. Alors, montrez-moi que cette réputation n'est pas volée. »

Philip acquiesça et se mit au travail, il ouvrit les dossiers et les consulta à une vitesse fulgurante. Je ne l'avais encore jamais vu si concentré. Il y mettait plus que du coeur : il y mettait toutes ses pensées. Il ne devait plus percevoir l'environnement dehors. Je soupirai et observai l'immeuble : immense, l'homme devait s'être réfugié à un étage précis. Savait-il lequel ? Sans doute non, la raison pour laquelle Philip avait été appelé. Je regardais les immeubles alentours, cherchant les éventuelles équipes de sniper, comme on en voit dans les films, et aperçus quelque chose d'étrange sur l'un des toits. Sortant mon appareil photo qui servait aussi de jumelle, je fixai le ciel avec ceux-ci. J'entre aperçu une forme sur le toit, mais les ténèbres m'empêchaient de voir plus.

« Vous voyez quelque chose ? »

Je sursautai, en fixant l'inspecteur du FBI qui me regardait avec une certaine suspicion. Je ne répondis pas et rangeait mon appareil, puis me dirigea vers Philip, l'observant regarder chaque dossier avec une grande attention. Je ne pouvais pas le déranger, malgré cette ombre sur le toit.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le jeudi 20 septembre 2012, 00:07:39
Devoir faire équipe avec des privés, des gamins de surcroît, ne plaisait pas beaucoup à Knight, mais il n’avait pas eu le choix. Le FBI était largement en-dehors de sa juridiction, et, pour avoir l’autorisation d’établir une cellule d’enquête au Japon, il avait fallu tolérer quelques concessions... Comme faire appel à ces deux types. Knight les vit arriver, et décida de les accueillir Légèrement absent, il réfléchissait surtout à la tournure des évènements, et à la manière de coincer Mike. Il ne dirigeait pas les opérations ici, et était un simple consultant, un spécialise en la matière. Pour lui, il fallait intervenir, et il essayait de persuader le responsable des opérations, le capitaine Shyzouke, d’envoyer une expédition. Mike ne se risquerait pas à sacrifier sa propre vie, tout ça était du bluff. L’homme en était sûr, mais Shyzouke était timoré. Il ne voulait pas que la situation tourne mal, car il ne tenait pas spécialement à ce que la presse le descende, s’il y avait des victimes collatérales.

Knight sortit rapidement de la tente, laissant les deux jeunots, et avança vers Shzyouke.

« Ordonnez à vos hommes d’intervenir. Chaque minute que nous perdons à négocier offre à Orlando une chance de s’enfuir !
 -  Je ne donne pas dans le cow-boy comme vous les Américains, Monsieur Knight. »

Knight pesta. Voilà en plus qu’il tombait sur un borné, un petit Japonais qui n’aimait pas les Américains ! Knight ferma les yeux, se retenant de le frapper, et préféra regarder l’immeuble. Intervenir le démangeait, car il savait que tout ce qui se passait ici était du bluff. Il en était intimement convaincu. Mike cherchait juste à gagner du temps avec sa demande de rançon. Jack était furieux, et se mit à faire rageusement les cent pas, fixant la fenêtre aux volets fermés. Sa cible était juste derrière, presque à portée de doigts. Ce gars était devenu son obsession, sa raison de vivre. L’agent spécial bourdonnait sur place, et Shyzouke, de son côté, tenta d’entrer en contact avec le preneur d’otages.

« Orlando ? J’aimerais vous parler.
 -  Knight vous tape sur les nerfs, hein ?
 -  Je... Je vous demande pardon ?
 -  Pourtant, il a bon fond. Il le cache bien, mais c’est un grand romantique. Savez-vous comment il a séduit sa femme ? Une créature délicieuse... Il nous écoute, là ? »

Désorienté, le capitaine ne savait pas quoi dire.

« Je disais donc que c’était une femme très charmante. Il l’avait séduit à l’époque où il était à la fac’, en lui faisant écouter des morceaux de Phil Collins. Elle adorait ce chanteur, et il y avait cette chanson, vous savez... I can feel it... In the air tonight, ça vous dit quelque chose ?
 -  Rendez-vous ! Nous sommes prêts à intervenir !
 -  Je me disais bien que vous n’aviez pas l’oreille musicale, vous... Vous êtes plutôt du genre à préférer celle des médias, n’est-ce pas ? Et je suis sûr que vous n’avez pas envie d’un autre scandale pour entacher votre belle carrière, et ruiner vos chances de vous faire muter à Tokyo.
 -  Mais... Co... Comment savez-vous cela ?
 -  Ceux qui sont experts dans l’art de la guerre soumettent l’armée ennemie sans combat, capitaine. »

Éberlué, le capitaine mit encore un temps de réflexion, venant de reconnaître là l’une des citations les plus célèbres de Sun Tzu.

« Vous... Mais qu’est-ce que vous voulez, à la fin ?!
 -  Ce que je veux ? Je ne sais pas... A votre avis ?
 -  Vous êtes cinglés !
 -  Cinglé ?! C’est ce que j’ai cru pendant longtemps... Mais, à dire vrai, plus je regarde ce monde, plus je regarde mes compatriotes, et plus je me rends compte que je suis sans doute l’un des rares à avoir compris que la folie n’est, somme toute, qu’une question de... De perspective. Je ne suis pas fou, Capitaine... Du moins, pas au sens où vous l’entendez. »

Shyzouke soupira, et Knight se rapprocha de lui.

« Ne tentez pas de négocier avec lui. J’ai déjà essayé, croyez-moi.
 -  Mais comment sait-il toutes ces choses sur moi ?
 -  Mike est indéniablement un génie. Il a des capacités de mémorisation exceptionnelles, et il s’est tout simplement renseigné. Il a du voir votre nom à la télévision, et se contente de réciter ses leçons. Ce type est un sociopathe. Inutile de lui chercher des motivations ; ça l’éclate, de faire ça. Il faut le neutraliser, et c’est pour ça que je recommande d’agir au plus vite.
 -  Mais on ne peut pas risquer la vie des otages !
 -  Mike n’aime personne d’autre que sa petite personne. Il ne se risquera pas à se faire sauter. »

Le capitaine hésitait, et Knight tenta de le convaincre.

« Plus on atteint, plus on joue son jeu ! Il faut intervenir ! C’est exactement le même scénario que lors de la prise d’otages à Chicago, merde ! »

A Chicago, Mike avait ordonné une rançon, et avait affirmé avoir piégé une chambre d’hôtel. La police avait attendu, et Mike avait réussi à leur filer entre les doigts. Pour ça, il avait coiffé toutes les victimes de masques et de vêtements similaires, et les avait tous libérés en même temps. Il avait profité du chaos ambiant pour réussir à s’enfuir. Knight savait qu’il ne fallait pas commettre cette erreur à nouveau, et, après quelques hésitations, le capitaine finit par autoriser un assaut.

Dès lors, six hommes en tenue montèrent le long de l’escalier externe, jusqu’à rejoindre le couloir extérieur au troisième étage. Armes pointées, ils avancèrent rapidement vers la porte, et se positionnèrent autour. Knight était sûr de son coup, et ordonna aux agents d’ouvrir la porte, de l’enfoncer. Ces derniers se regardèrent entre eux, hésitèrent, et, pile au même moment, la porte du premier étage, où d’autres otages étaient détenus, s’ouvrit, ainsi qu’une autre porte, livrant passage à des otages qui avaient tous les mêmes habits. Ils se ruèrent en hurlant, et Knight, avec un sourire, fit signe au capitaine de leur tirer dessus avec des armes tranquillisantes.

« Tu te fais vieux, Mike, tu... »

Un flic enfonça la porte de l’appartement où Mike devait se trouver, et, pile au même moment, la situation dégénéra. Tous les otages avaient des ceintures d’explosifs autour du ventre, mais certaines étaient factices, et d’autres réelles. Quand les policiers enfoncèrent la porte, ils déclenchèrent un signal, un simple détecteur de mouvement qui émit un signal électronique dès que la liaison entre le détecteur et une petite puce accrochée à la porte fut rompue. Ce signal ft transmis à un ordinateur portable se trouvant dans la pièce sombre, et les agents eurent juste le temps de voir un trou fait dans le sol, un trou qui datait probablement de quelques heures, avant que le C4 n’explose.

BOOUUUUUUUMMM !!!

La violente explosion pulvérisa les individus à l’intérieur de l’appartement, et la déflagration souffla les agents de police. Une autre explosion résonna alors sur un parking à proximité, où Mike avait placé une bombe dans une voiture, au milieu des badauds. Il avait précisément choisi cet appartement, car l’immeuble dans lequel il se trouvait jouxtait un autre immeuble avec un parking. Il avait garé il y a plusieurs jours une voiture quelconque sur ce second parking, avec, à l’intérieur, une bombe, qui explosa. Plusieurs des agents d’intervention atterrirent violemment sur le sol, leurs corps en feu, et les otages explosèrent alors, répandant des traînées de chair et de sang partout. Des explosions d’hémoglobine et de morceaux d’os, alors que les otages continuaient à courir. Mike était dans le lot ! Mais c’était le chaos partout. Les otages, paniqués, s’enfuyaient dans tous les sens.

Depuis sa position, Stéphanie se mordillait les lèvres, Barbara en arrivant à la même conclusion que l’agent spécial du FBI.

« Cherche quelqu’un qui s’enfuit, Stéphanie. C’est notre homme. »

Facile à dire, moins à faire.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le lundi 22 octobre 2012, 20:13:14
Philip dans la tente, je me laissai réfléchir à la possibilité qu'il ne trouve pas de solution. J'espérai qu'il trouve, mais j'avais un doute : il était un petit génie, mais il se laissait facilement porter par ses émotions personnels. Un écart et il se trompait sur toute la ligne. L'agent du FBI sortis et s'avança vers le capitaine, préconisant un assaut. Intrigué je m'approchai et écoutai d'avantage cette conversation. L'agent qui les avait accueillis semblait impatient. C'est vrai qu'il devait attendre les informations de Philip et qu'il semblait se perdre dans les photos et les documents manuscrits sur le terroriste en question, mais pourquoi d'autre les auraient-ils engagés autrement ?

Finalement, le capitaine engagea une conversation comique avec Mike, s'en suivit une discussion entre l'agent du FBI et le capitaine de la police. Lorsqu'il entendit qu'ils allaient donné l'assaut, j'ouvris les yeux en grand, je voulus intervenir, mais Philip sortit aussitôt de la tente, et me fit signe de venir. Je regardai une nouvelle fois les deux protagoniste, puis m'engagea dans la tente, à l'abri des regards et des discussions.


« Shoutarou, il y a un problème avec les documents que l'agent nous a transmis. Et pas des moindres.
- Quoi ? De quoi parles-tu ? Qu'est-ce que tu entends par problème ? Tu ne trouves rien qui t'aide à comprendre ce Mike ?
- Si ce n'était que ça : les documents qu'ils nous ont donné sont totalement incohérents et sans rapport avec les affaires concernant ce criminel. Les faits entre les différents documents ne correspondent à rien, et il est clair que la moitié de ce qui est dis dans les différents rapport a été inventé de toute pièce.
- Mais... ça n'a aucun sens ! Pourquoi nous demander de les aider à trouver des informations sur un criminel si c'est pour nous donner des informations de base sans queue ni tête ?
- J'ai fais des recherches dans la mémoire de la Terre, et de ce que j'ai pus comprendre, ce n'est pas la première fois qu'ils interviennent hors de leur juridiction. Le FBI avait pour ordre de donner des informations scrupuleuse sur le criminel, et de permettre à la police de mener sa propre enquête sur lui. Mais bien entendu, les informations dont disposent les services secrets valent leur pesant d'or, et il est trop risqué de donner des faits qui pourraient ensuite arriver aux oreilles de la presse et compromettre leur enquête.
- Donc ils donnent des fausses informations sur le sujet pour se protéger et faire croire qu'il collabore avec les services de polices, alors qu'en fait il les mène à la baguette.
- Mais il y a pire encore : j'ai fouillé dans le passé de l'agent du FBI qui nous a accueillis. C'est lui qui est responsable de l'affaire, et depuis qu'il poursuit cet homme, il n'en a jamais quelque chose à faire des prochaines actions du criminel : il fonçait presque toujours dans le tas, et sautait dans les pièges à pied joins.
- Et c'est ce qu'il va se passer encore aujourd'hui : ils vont lancer un assaut pour capturer leur cible.
- Ils vont sans doute risquer la vie des otages, sans penser aux conséquences Mike a de toute évidence prévu ce coup !
- Il faut l'arrêter ! Viens Philip. »


Je sortis de la tente et couru dans la direction du capitaine : il fallait arrêter de toute urgence l'assaut de la police, autrement qui sait ce qu'il allait se passer.

« Capitaine Shyzouke, arrêtez l'as...»

Une explosion retentis, suivie d'une autre, faisant voler certains policier et otages trop proches de celles-ci. Je protégeai Philip des débris qui fondaient sur nous, avant de me tourner vers le bâtiment en flamme. C'était un spectacle horrible. J'entendai les hurlements de terreurs et de douleurs venant de l'immeuble : tout le monde n'avait pas été sortis de la avant l'explosion. Je me tournai vers l'agent du FBI : c'était de sa faute. Il avait fais lancer l'assaut trop tôt. S'il avait attendu, il aurait pus sauver des vies, mais là, il en avait tué. Je le tournai vers moi et lui criai dessus :

« Enfoiré ! C'est vous qui avez commandé l'assaut ! C'est vous qui avez ordonné d'attaquer, au lieu d'attendre qu'on ait repéré ses prochaines manœuvres ! Si vous aviez attendu un peu, vous auriez pus sauver des vies ! Mais là, vous en avez laissé mourir ! Tout ça pour quoi ? Hein ? Est-ce que ces sacrifices vous ont permis de l'arrêter ?! »

Bien entendu, l'agent n'allait pas rester de marbre. C'est pour cela que Philip intervint et m'écarta de lui :

« On a pas le temps, Shoutarou ! Il faut retrouver le criminel. De toute évidence, il avait attendu ça, et espérait utiliser le mouvement de foule pour s'enfuir. Il faut se lancer à sa poursuite. »

Il m'attrapa par le bras et me tira vers la tente, avant de sortir notre appareil photo gadget, activant la BatMemory en elle. Aussitôt, l'appareil photo se changeant en une sorte d'appareil photo chauve-souris, et attendit ses instructions :

« Recherche cet homme et guide nous jusqu'à lui. »

Il montra une des seules photos de Mike dont disposait la police. Aussitôt, la chauve-souris s'envola. Je me posa par terre : c'était trop pour moi. Jamais le boss n'aurait laissé faire cet agent. J'avais faillis à mon rôle. J'étais naif de croire que j'étais à sa hauteur.

« Shoutarou, lève-toi ! Il faut te ressaisir ! Narumi Soukichi n'aurait sans doute pas abandonné comme ça ! On va le retrouver et l'arrêter. Il payera pour ses crimes ! Mais il faut que tu te ressaisisses, Shoutarou ! »

Il avait raison, il fallait que je me ressaisisse. C'était fondamentale. Je ne pouvais pas laisser cet acte impuni. Il avait fais pleurer cette ville, et il était hors de question de le laisse libre après ça.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le mardi 23 octobre 2012, 14:14:33
Stéphanie Brown, depuis son toit, cherchait à comprendre ce qui se passait. La police avait finalement tenté une intervention musclée, et de nombreuses bombes avaient explosé. Où diable ce Flambeur avait-il pu trouver tout cet explosif ? Si Stéphanie n’arrivait pas à l’attraper, il allait probablement falloir se renseigner sur l’origine des bombes. Les appartements avaient souffert des multiples explosions, et toute la structure semblait sur le point de s’effondrer, tanguant dangereusement. Il y avait de la poussière, du sang, et des projections partout. C’était la véritable débandade ; les badauds fuyaient dans tous les sens, et l’artificier, le Flambeur, comptait sûrement profiter de ce chaos pour fuir. Depuis sa position, Stéphanie observait la scène. L’agent du FBI était dépassé par les évènements ; il toussait sans arrêt.

Batgirl, de son côté, crut alors apercevoir sa proie. Un individu plastiqué fuyait le long d’une ruelle. Ils étaient aisément reconnaissables, car ils portaient tous des uniformes blancs. Elle s’avança le long du toit, et remarqua alors qu’elle n’était pas la seule à s’y intéresser. Knight s’élançait également vers l’homme, courant rapidement. Ce ne pouvait être que lui ! Stéphanie avait toutefois une longueur d’avance, et un bon point d’observation. La ruelle était séparée par un petit grillage donnant droit sur un parking, et, tandis que l’homme courait rapidement, il se défit de sa ceinture d’explosifs factice

*Tu es à moi, mon gars !*

Stéphanie courut le long du toit, parallèlement à l’homme, qui enjambait élégamment le grillage, et filait vers le petit parking. C’était une scène de guerre, pour la super-héroïne. On entendait des gyrophares hurler, des hurlements de douleur, une scène de chaos indescriptible. Serrant les dents, Stéphanie se forçait à agir vite, mais le fugitif était terriblement rapide. Il courait comme s’il avait le Diable aux fesses, se débarrassant de ses frusques. Il portait un jean bleu, un tee-shirt, et son visage semblait correspondre au signalement du Flambeur. L’homme courut sur le parking, et sortit de sa poche une clef de voiture, appuyant dessus. Immédiatement, une voiture se mit à clignoter, et il se rua à l’intérieur. C’était une belle Toyota Avensis IV (http://automobilio.info/auto/Toyota-Avensis-IV.jpg) de couleur gris métallique. Stéphanie ne le rattraperait pas à temps, et entendit le fédéral américain hurler, avant de faire feu sur la voiture, qui démarra au quart de tour. L’homme n’avait probablement même pas mis sa ceinture.

Batgirl, toutefois, ne comptait pas le laisser s’échapper comme ça. Elle continua à courir, et se laissa descendre du toit, sautant dans le vide en tendant ses ailes, planant, afin d‘atterrir dans une autre ruelle à proximité du bâtiment, là où il y avait sa moto. Pour le coup, la femme avait droit à une moto haut de gamme, puisqu’il s’agissait d’une Tryton MM2 (http://img92.xooimage.com/files/0/7/9/tryton-mm2_3-3be23e0.jpg), une moto écologiste et très rapide. Stéphanie l’adorait, et avait un modèle noir avec des éclats violets dans les recoins. Elle grimpa dessus, et démarra rapidement, s’élançant à la poursuite de l’Avensis IV. Knight, de son côté, n’était pas en reste, puisqu’il s’était rué vers le premier automobiliste qui passait par là, brandissant sa plaque pour le forcer à s’arrêter, prendre son véhicule, et s’élancer à la poursuite du suspect.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le samedi 24 novembre 2012, 14:24:55
Il ne fallut pas longtemps au BatShot pour trouver sa cible. Aussitôt qu'il nous eu envoyé les images sur notre téléphone, Philip et moi-même nous mîmes à le chasser. On avait appelé le HardBoilder (http://"http://i565.photobucket.com/albums/ss96/ShinkenGreen97/HardBoilder.jpg") nous rejoindre, nous donnant un bon moyen de transport. Cette machine était ma préférée, une version modifié du SkullBoilder du boss. Une Honda CBR1000RR "Fireblade" à l'avant noir et à l'arrière vert, avec un logo argenté en "W". Le boss disait souvent qu'on pouvait définir un homme par le chapeau qu'il portait et la moto qu'il utilisait. J'étais fier de ce bolide. Surtout qu'il allait assez vite pour rattraper le criminel.

Ce dernier avait d'ailleurs choisis, pour cette course poursuite, de passer par les grandes rues. Paradoxalement, c'était malin. Tout d'abord, le nombre de voiture pouvait lui permettre de semer tout poursuivant qui ne soit pas attentif. Ensuite, les autorités n'allaient pas tenter de tirer sur la voiture, au risque de toucher des innocents. Et surtout, il pouvait à tout moment tourner vers une autre rue, obligeant ses poursuivants à rester à une certaine distance pour être sûr de ne pas être surpris. Il était vraiment malin, peut-être plus que Philip. Mais alors que je restais à une certaine distance, je remarquai qu'un autre bolide me rattrapai. J'entre-aperçu son conducteur, qui était habillé tout en noir, avec une cape flottant dans son dos. Je me demandai ce que c'était que cet accoutrement, mais Philip me fit sortir de ma réflexion :


« Shoutarou, tourne dans cette rue. D'après mes estimations, il va sans doute se rendre dans un entrepôt du port.
- Tu es sûr de toi, Philip ? Non pas que je doute de tes capacités, mais si tu trompes, on perdra tout crédibilité.
- Crois moi, c'est par là qu'il compte aller : ses mouvements n'ont pour unique but que de nous laisser penser qu'il se rend à un aéroport, mais il sera plus en sécurité dans un entrepot, pour transiter vers un bâteau. La sécurité à bord d'un navire est nettement moins poussé que sur un avion, il pourrait aisement éviter la police de cette manière ! »


Sa logique était imparable. Autant faire ce qu'il disait : je tournai donc dans une rue voisin et prit la direction du port. On se posta au coin des entrepôts, à un endroit qui permettait de tous les voir. Attendant avec fébrilité de voir le criminel arriver, je guettai chaque voiture qui passait, bien qu'à cette heure-ci, il n'y avait personne. Philip également observait les environs, silencieux. Aucun signe de voiture à l'horizon. Je me tournai vers mon partenaire et lui dit :

« Excuse-moi si je t'ai blessé tout à l'heure, ce n'était pas mon intention.
- Ne te laisse pas distraire, Shoutarou : pendant un boulot, il faut rester attentif.
- Tout de même, l'entente dans une équipe est primordiale. Je souhaitai vraiment que tu saches que je ne pensai pas que tu étais inutile, ou un poids mort. Juste... j'aurai continué mon travail de détective, même sans toi... en mémoire du boss. »


Philip m'observa, silencieux, avant d'acquiescer. Mais alors, une voiture arriva et entra dans un des entrepôts. C'était lui, nous en étions sûr. Nous nous dirigeâmes à l'intérieur, en silence, discrètement. Il devait penser que personne ne l'avait suivis. Passant par les portes arrières, nous pénétrions dans le grand entrepôt, sans savoir ce qui nous attendait dans les ténèbres qui devait dissimuler le fuyard. Quelque chose me disait que nous n'étions pas les seuls dans cette endroit, que quelqu'un d'autre avait trouvé l'endroit où se cachait cet homme.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le lundi 26 novembre 2012, 23:12:21
Stéphanie restait, dans le fond, une grande joueuse. Une femme qui, fondamentalement, appréciait la grande vitesse. Elle filait donc à toute allure sur sa Tryton, à moitié allongée dessus, sa cape flottant au vent. L’avantage de travailler pour le compte de Barbara, c’était qu’on n’avait pas besoin d’argent, et qu’on pouvait obtenir un matériel de pointe. Stéphanie savait naturellement que Bruce Wayne était Batman, ce qui permettait d’avoir suffisamment de fonds pour se payer ce genre d’équipement. Rejoignant le boulevard, Stéphanie n’eut aucune difficulté à doubler la voiture de police qui tentait de s’enfoncer dans le trafic pour poursuivre le fugitif. Le Flambeur roulait rapidement, fonçant parfois sur le trottoir.

« Il a une conduite mal assurée, notait Barbara. C’est curieux, de la part d’un homme aussi méticuleux... Tout comme ce plan d’évasion farfelu... J’ai un mauvais pressentiment, ne le perds pas de vue. »

Ce n’était clairement pas dans son intention, et elle essayait de se rapprocher de la voiture, qui roulait rapidement sur le trottoir, avant de filer à contresens, évitant de justesse plusieurs véhicules. Stéphanie, de son côté, slalomait entre les voitures, se faisant toute petite, et vit alors la voiture braquer à gauche, faisant crisser les pneus. Comme elle roulait vite, elle ne put totalement se redresser, et le côté droit de la voiture heurta le mur, éraflant les portières. Stéphanie dut piler, l’arrière de la moto se redressant d’un coup pour s’arrêter. Elle démarra ensuite, et continua à poursuivre la proie, qui filait sur une rue en descente. Le Flambeur atteignit un carrefour, le passant au rouge, et loupa de peu un camion qui pila, fonçant vers un bus arrivant en sens inverse. Le chauffeur évita l’engin, mais bloqua la rue.

Stéphanie dut s’arrêter rapidement, et consulta le petit écran GPS intégré au tableau de bord de la moto.

« Il se rend vers le port... Je te configure une autre trajectoire, et je continue à le pister avec le satellite Wayne. »

Batgirl fila dans une ruelle, rejoignant des petites rues, entendant les gyrophares de la police tout autour, et rejoignit, au bout de plusieurs minutes, une succession d’entrepôts. Barbara lui annonça que la voiture était entrée dans l’un des entrepôts. Stéphanie arrêta la Tryton, et descendit de la voiture, se dirigeant vers l’entrepôt. Utilisant son Bat-grappin, elle arriva sur le toit, et entra par une vitre, se laissant tomber au milieu d’énormes cartons, voyant une voiture au milieu de l’entrepôt. Fronçant les sourcils, elle sortit de sa ceinture un Batarang, tout en voyant un homme paniqué sortir, un pistolet à la main, et un portable dans l’autre.

L’homme ne prit même pas la peine de claquer la portière, et courut en regardant derrière lui, avant d’heurter une table. Il tomba au sol, se luxant le genou, et vit son portable glisser devant lui. Il le rattrapa, et se mit à hurler, d’une voix paniquée et stressée :

« J’y suis, ça y est ! Où sont-elles ?! »

Stéphanie fronça les sourcils, ne comprenant pas trop ce qu’il voulait dire. Barbara lui expliqua alors que cet entrepôt était un abattoir appartenant à une société. Batgirl ne dit rien, préférant observer la scène. L’Oracle avait raison... Il y avait quelque chose de curieux avec cet homme, qui se rendait rapidement vers une table. Il posa son arme dans un coin, et retourna plusieurs papiers, jusqu’à ouvrir un registre, et lit quelque chose tracée à l’encre rouge sur des feuilles vierges.

« Je l’ai, je l’ai, votre putain de texte ! Je... Oui... Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, l’art est long et le temps est court... Je dois vraiment tout lire ? »

Stéphanie fronça les sourcils. Il répétait ce qui était inscrit sur le registre, et redressa la tête. Il était paniqué, et Barbara expliqua alors à Stéphanie que cet extrait était issu d’un poème de Baudelaire.  A quoi est-ce que tout ce cirque rimait ? Stéphanie entendit les gyrophares... Knight se rapprochait à toute allure, et l’homme paniquait.

« Où sont-elles ? Vous m’aviez promis ! »

Il se tut, et Stéphanie jugea bon d’intervenir. Elle leva haut et fort son Batarang, et l’envoya. Le gadget fusa en l’air, tournoyant lentement, et atteignit l’homme au poignet, laissant une petite coupure tandis que son arme tombait sur le sol. Il poussa un hurlement en se tenant le poignet, et Stéphanie s’envola alors en planant, et le heurta au ventre, l’envoyant rouler sur le sol.

« Mais que... ?! » s’exclamait l’homme.

Stéphanie ne lui laissa pas vraiment le temps d’exprimer sa stupeur. Elle l’attrapa par le col, et le plaqua contre le mur, serrant le poing.

« Tu es en état d’arrestation !
 -  Vous ne comprenez pas !! »

Il était paniqué, et Stéphanie entendit alors un petit bip venant du portable reposant au sol.

« Le message, vite ! Il indique où se trouve ma femme et ma fille !
 -  Votre... ? Pardon ?!
 -  Ce malade a kidnappé ma famille, bordel ! Si je ne lui obéissais pas, il allait les tuer !! »

Quoi ? Stéphanie en fut tellement éberluée qu’elle ne sut quoi dire, et relâcha l’homme, qui tomba sur le sol. Elle attrapa le portable, et consulta le message. Il était laconique et bref :

« Chambre froide. »

L’homme tenta de se relever, et, sans même faire attention à Batgirl, se mit à courir rapidement vers une porte. Au même moment, Stéphanie entendit une voiture approcher. Elle s’arrêta rapidement, et un homme armé ne tarda pas à entrer, pointant son arme. Jack Knight.

« Levez les mains ! »

Interloquée, Stéphanie commençait à comprendre que le Flambeur s’était joué d’eux, et avait probablement fait partie des otages. Il était donc sûrement à l’air libre ne ce moment, et avait utilisé un piège, un appât, pour éloigner la police. Cet homme avait sûrement des informations ! Stéphanie allait le dire... Quand la pièce dans laquelle l’homme était entré se mit subitement à exploser, faisant voler en éclats une partie du mur.

« C’est quoi, ce bordel ?!
Cet homme était un leurre ! tenta de dire Stéphanie.
 -  Ne bougez pas, ou je vous flingue ! Qui êtes-vous ?!
 -  J’ai l’air de ressembler à un tueur en série ?
 -  Bordel de bordel... »

L’agent fédéral semblait dépasser. Son téléphone se mit alors à sonner. Tenant toujours en joue Batgirl, Knight sortit son téléphone.

« Ouais ?
 -  Un – Zéro, Jack. Ne sois pas en retard pour le match retour, ou il y aura des prolongations. »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le jeudi 29 novembre 2012, 17:46:23
« Qui est donc cette femme ? Et c'est quoi cet accoutrement ?
- Écoutez l'homme qui porte d'un seul coup une grosse armure noire à bande mauve lorsqu'il utilise son Driver. »


Nous nous étions cachés derrière, écoutant la conversation de la femme avec l'homme. On s'était fait avoir : le fugitif n'était pas ce Flambeur, comme ils le nommaient. Mais Philip ne semblait pas être surpris, bien au contraire. On aurait dit qu'il avait tout prévu. Mais ce n'était pas le moment de se préoccuper de cela. Tout ce que nous avions compris, c'est que l'homme avait été utilisé pour faciliter la fuite du vrai criminel, qui avait kidnappé sa femme et sa fille. Aussitôt qu'elle eu appris ce qu'elle voulait la femme sortie de la pièce.

« C'est vraiment bizarre... Il aurait laissé un homme qui l'aurait vu en vie ? Ce n'est pas son genre. »

Cette remarque m'interloqua, et aussitôt, je lui dis :

« Philip ! Henshin ! »

L'explosion retentit presque aussitôt. Heureusement, nous étions habitués : Cyclone/Joker pouvait souffler l'explosion autour de nous grâce au pouvoir du vent. Ainsi, aussi bien le corps de Philip que celui de l'homme avaient été sauvés de justesse.

« Bravo, Shoutarou. Un peu plus et on grillait. Encore une fois, Cyclone/Joker nous aura sauvés.
- Mais ça ne change rien : on ne sait toujours pas quoi faire.
- J'ai mon idée : amène-nous avec l'autre homme près de la femme habillée en noir. Elle doit toujours être dans le coin. »


Je pris donc les deux corps et les sortis, écartant les flammes provoquées par l'explosion autour de moi, avançant doucement pour finalement sortir de la pièce. L'homme était évanoui, il n'opposa donc aucune résistance. En sortant, je pus apercevoir la femme en question, ainsi que l'agent du FBI qui la tenait en joue.

« Ça s'annonce serré... Philip, on continue sur ton plan.
- Oui, la présence du FBI ne change rien. Au contraire, il sera utile dans ce cas. »


Je ne pouvais que lui faire confiance. En sortant des flammes, l'agent me mit en joue, passant de moi et de la femme l'un après l'autre. La moitié contrôlée par Philip posa l'homme, légèrement brûlé au niveau des vêtements.

« Agent Knight, content de vous voir. Cet homme est grièvement blessé, il faudra vite le conduire à l'hôpital. Lorsqu'il sera révélé, il pourra vous obtenir quelques informations sur votre cible.
- Quoi ? Qui êtes-vous ?! Vous vous moquez de moi ou quoi ? D'abord elle, ensuite vous, je suis arrivé à un bal masqué ?
- Calmez-vous, et écoutez-moi : votre cible n'est pas ici. De toute évidence, il voulait une fois de plus se jouer de vous. Cependant, il a commis une erreur : il ne s'attendait pas à ce que la personne subissant son chantage soit sauvée. Avec sa participation, vous pourrez avoir de nombreuses informations sur le sujet. Je vous laisse le soin de vous occuper de lui. Maintenant... »


Philip nous tourna vers la femme. Apparemment, c'était sur elle que Philip comptait pour nous aider. Il avait sans doute déjà monté tout un plan autour d'elle pour retrouver le criminel. Il leva sa main libre vers elle et dit :

« De toute évidence, nous sommes vous et moi sur la même cible. Je pense qu'avec nos informations communes, nous pourrons rapidement retrouver le Flambeur. Inutile de dire que les autorités feront chou blanc... sans vouloir vous offenser, Agent Knight. »

L'agent en question semblait chercher à comprendre la situation. J'ignorai s'il saisissait ce qu'il se passait, mais vu ce qu'il disait, Philip savait très certainement quelque chose sur le Flambeur. Je n'aimai pas cela.

« Mais avec votre aide, nous pourrions arriver plus aisément à quelque chose. Qu'en dîtes-vous ? »

Quoiqu'il sache sur le Flambeur, Philip avait une idée derrière la tête. Nos esprits étant connectés, nous pouvions parler intérieurement sans être entendus.

*Philip, à quoi est-ce que tu joues ?
- L'agent Knight n'est pas le seul à être sur la piste de ce criminel, et parmi toutes les personnes qui semblent chercher des informations sur lui, j'ai cru lire une sorte de groupe féminin autour d'un noyau central capable de réunir presque autant d'information que je le pourrai. Ensemble, on pourra compléter nos vides communs. Je manque de mots-clés, sans ça, je ne pense pas être capable de trouver toutes les informations qu'il me faut.
- Alors, tu avais prévu cela ?
- J'ai calculé les vingt prochains coups, comme quand on joue aux échecs. Ce scénario était le plus probable, vu les informations que j'ai reçues. Tout ce qu'on peut espérer, c'est qu'elles acceptent cette alliance temporaire. *


Philip était vraiment malin, bien plus que moi. En l'occurrence, il avait prévu qu'elles seraient à la poursuite de cet homme, qu'elles interviendraient dans cette affaire. Je n’aurai jamais songé à cela. J'étais bien mieux dans le rôle de l'homme d'action. Philip était bien hard-boiled, infaillible avec la situation. J'étais vexé, mais en même temps fier de mon partenaire.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le dimanche 02 décembre 2012, 14:42:38
La situation virait au fiasco total. Stéphanie n’avait qu’une envie : venir à la rescousse de l’homme, voir l’état des lieux, mais l’agent fédéral la tenait en joue. Elle hésitait à intervenir, afin de se débarrasser de l’homme. Ce n’était qu’un simple flic, et il n’était pas bien dangereux... Stéphanie pouvait déjà voir dix moyens au moins de le vaincre. L’agent fédéral continuait à la tenir en joue, et elle allait intervenir... Quand elle entendit du bruit derrière elle. Se retournant, Stéphanie vit deux individus approcher, portant une espèce de curieuse armure noire intégrale avec des bandes mauves. Knight ne comprenait plus rien, et Stéphanie se retourna, tandis qu’un individu bariolé se rapprochait.

*C’est qui, ce clown ?*

Visiblement, il avait réussi à sauver la victime, et c’était tout ce qui comptait. L’homme était couvert de fumée, et, quand Knight réalisa cela, il s’avança vers lui.

« J’ignore qui vous êtes, mais vous allez vous pousser ! »

Stéphanie obtempéra, sans trop savoir où se mettre, regardant l’espèce de clown.

« Mais avec votre aide, nous pourrions arriver plus aisément à quelque chose. Qu'en dîtes-vous ? »

Stéphanie croisa les bras, et n’eut pas le temps de répondre. L’homme se mit à tousser, se tortillant sur le sol, et Knight se pencha vers lui. On entendait les gyrophares se rapprocher.

« Ma... Ma famille... Où... Où sont-ils ?
 -  Mais putain de bordel de merde, qui êtes-vous ?! »

Knight était nerveux, guère psychologue. L’homme gisait au sol, se relevant lentement, reprenant ses forces. Comment diable avait-il pu survivre ? L’explosion avait été particulièrement puissante, et elle s’intéressa à ce type, cette espèce de saltimbanque super-héroïque. Il avait probablement des pouvoirs spéciaux, particuliers, qui lui avait permis de le sauver avant que la déflagration ne le souffle.

« Je... Je m’appelle... Kenji Toshihiro.
 -  Vous savez que j’ai de quoi vous boucler pour complicité à un acte terroriste ? Sans parler du délit de fuite et des nombreuses infractions et dégradations matérielles que vous avez commis dans la ville ? Bordel, mais vous êtes qui ? »

Knight était furieux, et Stéphanie se demanda si, en d’autres circonstances, l’agent fédéral n’avait pas déjà été poursuivi par les services internes pour sa violence. Elle hésitait à intervenir, mais comprenait aussi la colère de l’agent fédéral. Le Flambeur s’était tristement illustré à Seikusu, et l’intervention ratée allait faire la une de tous les journaux. Le Flambeur avait mis au défi Seikusu, et allait probablement continuer ses actions spectaculaires.

« Je... Vous ne comprenez pas, je... Il... Il a ma femme et ma fille...
 -  C’est bien, deviens loquace... »

Knight sembla alors réaliser que Batgirl et l’autre étaient encore là. Il avait posé un genou à terre, et se releva subitement.

« Tirez-vous d’ici, les clowns ! »

Stéphanie brandit les mains vers lui.

« Écoutez, je peux vous être utile...
 -  Rien à foutre ! Je peux déjà pas supporter ces abrutis costumés qui se baladent sur les toits chez moi, c’est pas pour devoir vous revoir au pays des bridés ! Si vous n’êtes pas partis d’ici cinq minutes, je vous boucle pour obstruction ! »

Kenji continuait à éternuer violemment, tentant de se relever. Les autres voitures approchaient, et Stéphanie comprit qu’il n’était pas nécessaire d’intervenir. Barbara se mit alors à lui parler par le biais de leur radio.

« Ne t’inquiète pas, je vais régler toute cette histoire... Mais il me faut passer quelques coups de fils, afin d’obtenir les supérieurs hiérarchiques de Knight. Il a la main. Évite de t’attirer ces foudres, car j’ai un mauvais pressentiment sur ce Flambeur. J’ai la nette impression que c’est un ennemi encore plus retors que ce que je croyais. »

En d’autres termes, c’était une invitation pour Stéphanie à foutre le camp.

« Je vais essayer d’en savoir plus sur ce type. Transmets-lui mon numéro de portable, et fais-toi dscrète. »

Le numéro de l’Oracle était sécurisé. Ce n’est pas parce qu’on le connaissait qu’on pouvait savoir qui elle était. Stéphanie s’exécuta donc, puis utilisa sont Bat-grappin, disparaissant rapidement, tandis que la police arrivait, et que Knight devait se résoudre à lire à Kenji ses droits. Ce type était le seul lien qui reliait l’enquête au Flambeur, et le fait que ce dernier ait voulu le supprimer signifiait qu’il devait avoir des informations. Knight, toutefois, était sceptique. Le Flambeur n’était pas du genre à louper quoi que ce soit. Comment diable l’explosion avait-elle pu échouer ? C’était une question à laquelle il allait devoir répondre. Il se rappela alors la présence des asticots, mais, en se retournant, vit que l’épouvantail sexy s’était barré. Il pointa alors son doigt sur le type.

« Vous, vous me suivez au poste ! »

Des infirmiers commençaient à approcher, et Knight dut se résoudre à devoir attendre que son suspect aille mieux, avant de l’interroger. Il allait toutefois le protéger, et essayer d’en savoir plus sur Kenji Toshihiro.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le lundi 03 décembre 2012, 01:22:10
À peine avait-on eu le temps de proposer notre aide à la femme en costume que l'agent du FBI fonça pour savoir qui était la personne que nous venions de sauver. En entendant l'homme accuser directement la victime de complicité, je serrai le poing. C'était tellement cruel : menacer ainsi un homme sans chercher à comprendre ce qui a amené cette situation. Tous les Américains étaient comme cela ? A être ridiculement stupide ? Finalement, il se tourna vers nous et exigea que l'on s'en aille. La femme voulut lui proposer de rester pour l'aider, ce que l'agent refusa. Je soupirai doucement, alors que Philip me susurrait :

* Je t'avais prévenu, Shoutarou. On n'obtiendra rien de cet homme tant qu'il sera obnubilé par l'idée de capturer le criminel à tout prix. *

Il fallait s'y résigner, cet homme était tout ce qu'il y avait d’half-boiled, à se laisser influencer par ses émotions. La femme sembla se résigner également, avant de s'approcher de nous et nous tendre un papier portant un numéro. De toute évidence, c'était là le moyen de communiquer avec cette "organisation" dont parlait Philip. Elle s'envola ensuite avec une sorte de grappin qui l'emmena dans les ombres d'où elle s'évapora. Les policiers arrivèrent. La police japonaise était fréquemment en contact avec Double, vis-à-vis des affaires de Dopants que nous élucidions. De ce fait, lorsque le commissaire nous aperçu, il s'approcha de nous à toute hâte pour nous poser quelques questions :

« Kamen Rider-san, que faîtes-vous ici ? Ne me dîtes pas qu'il y a un Dopant dans cette histoire.
- Rassurez-vous, commissaire Shyzouke. Le hasard a voulu que je sois dans les environs durant la course poursuite menée contre cet homme. J'ai pris soin de m'assurer qu'il n'arrive rien à la population, mais rien ne me laisse penser que cette explosion est d'origine Dopant. Continuez votre travail, nous sommes ravis de vous avoir aidé. Ce garçon est blessé et mal en point. Je vais l'emmener directement à l'hôpital et m'assurer qu'il reçoit les soins adaptés. »


Une fois répondus, nous allions partir lorsque l'agent du FBI se tourna vers nous. Il sembla se poser des questions sur nous, comme s'il avait reconnu la voix de Philip. Même si les autorités japonaises évitaient de chercher l'origine de Double, je pense que cet homme était plus borné que cela. Bref, je sortis avec Philip dans les bras et retournai à l'agence en quatrième vitesse.

* * * * *

Après une bonne douche, je retrouvai Philip dans l'arrière-salle, son repaire. Une plateforme en grille accrochée à quelques mètres du sol entourait RevolGarry, une sorte de tank pouvait s'ouvrir en deux et accueillir certaines personnes. Il contenait également des pièces de machinerie pour notre moto, le convertissant rapidement en véhicule amphibien ou aérien. De l'autre côté de la plateforme, les tableaux blancs de Philip étaient couverts de notes et de remarques sur le numéro que la femme nous avait donné... ainsi que quelques informations sur les télécommunications.

« Alors, tu as quelque chose aibo ?
- Vraiment intrigant. Ce numéro n'est pas un numéro de téléphone ordinaire. Il semble qu'une communication vers ce numéro passe par une centaine de relais au bas mot, en plus d'être crypté par un algorithme tout à fait unique. La personne ayant créé ce procédé est un génie du domaine de l'informatique, c'est certain.
- Ça nous avance à quoi, cette histoire ?
- On sait à coup sûr qu'il ne s'agit pas d'un numéro quelconque. S'ils nous ont fourni celui-ci, c'est bien pour communiquer avec nous en prenant toutes les sécurités possibles pour ne pas être reconnu. Les personnes liées à ce numéro semblent parfaitement organisées autour de son noyau central.
- Ce qui m'intrigue le plus, c'est ce costume. Il me semble l'avoir déjà vu quelque part.
- J'ai fait des recherches sur cette femme : apparemment, il s'agirait d'une acolyte du chevalier noir de Gotham City, Batman.
- Quoi ? Tu veux dire qu'il s'agirait d'un Batman féminin ?
- Et ce n'est pas une imitation : c'est une vraie de vraie, Shoutarou. En réunissant mes informations sur elles, j'ai pu déterminer qu'il s'agissait d'une immense organisation réunissant différentes BatGirl intervenant de par le monde. Un réseau mondial de superhéroïne.
- J'avoue que pour une fois, cela m'intrigue beaucoup. On devrait appeler cette organisation et proposer un rendez-vous.
- Cela ne sera pas facile : elles tiennent à ne pas révéler leur secret, surtout que certains criminels seraient ravis de leur trancher la tête à elles et leurs proches. Toi et moi en savons quelque chose. »


Philip n'avait pas tort : elles n'avaient pas de réelles raisons de nous faire confiance. Il fallait un moyen de gagner celle-ci, c'était primordial. Je me pris le menton, réfléchissant doucement, avant de me tourner vers mon partenaire :

« Philip, tu peux faire une recherche pour moi ?
- Bien sûr. »


Philip baissant les yeux et écarta les bras, entrant dans la bibliothèque de la Terre. J'y étais allé une fois avec lui : une sorte de grande bibliothèque infinie, à l'horizon blanc. Il pouvait trouver toute information, à condition d'avoir les bons mots clés pour trier toute la masse de savoir.

« La recherche peut commencer. Le but est...
- Trouver le nom du noyau central de cette organisation.
- Pardon ? Tu es sûr Shoutarou ? Il est risqué de s'aventurer là dessus, surtout si tu comptes gagner leur confiance.
- En leur montrant que nous pouvons trouver des informations à partir de rien, on pourra leur garantir que cette collaboration sera profitable aux deux parties. Donc, montrons-leur qu'on peut tout savoir sur eux et donc tout sur notre cible.
- Malin, je n'aurai pas cru que tu puisses imaginer un tel plan. Quels sont les mots clés ? »


Je réfléchissais un instant, avant de dire :

« "Batman", "Japon", et le numéro qu'elle nous a donné. »

Après quelques secondes, Philip soupira :

« J'ai déjà fait ces recherches, mais le nombre d'informations est trop important.
- Normale, la suite de numéro peut être n'importe quoi, même un code-barre d'un magasin. Quant aux deux premiers mots-clés, ils sont trop anodins. Ajoutons "femme" et la marque de la moto qu'elle conduisait : "Tryton"
- Cela réduit les occurrences, mais il en reste beaucoup trop, impossible de trouver quoique ce soit dans la masse de connaissance restante ! »


Il manquait sans doute un mot, un seul. Quelque chose qui m'a marqué durant cette rencontre. Quelque chose que j'avais bien dû remarquer sur cette femme. C'est alors qu'un détail me frappa : le parfum qu'elle portait, je l'avais déjà senti quelque part. J'arrêtai de marcher brutalement, levant les yeux vers les tableaux blancs entachés de lettres noires.

« Dernier mot-clé : "parfum onéreux". »

Le silence tomba, je me frottai le pouce et l'index de nervosité. Si jamais on se trompait de mot-clé, la recherche était finie, il fallait tout reprendre. Et cela demandait un gros effort à Philip, de telles recherches. Cependant, il répondit ce mot que j'attendais avec angoisse :

« Bingo ! »

Il reprit le contrôle de son corps est se tourna vers moi en souriant, prenant son stylo en main, tout en se dirigeant vers son tableau :

« La personne que nous avons rencontrée ce soir à l'entrepôt est une dénommée Stéphanie Brown. Elle fait bien partie de cette organisation, comme je l'avais pensé. Mais le livre que tu m'as donné m'a fourni une autre information : elle était en contact avec une autre personne qui lui donnait différentes directives durant toute la course poursuite. Cette personne se fait surnommer Oracle. Mais son nom apparaît également dans le livre... »

Il inscrivit alors sur l'un des nombreux tableaux : Barbara Gordon. Je soupirais de soulagement. Philip était vraiment le meilleur. Il se tourna vers moi en souriant :

« On pourrait approfondir cette recherche, mais comme on a le nom du contact, on peut se contenter de cela. Mais comment as-tu déduit le dernier mot-clé ?
- Pendant qu'on était caché dans la pièce, avant l'explosion, j'ai senti une odeur bien particulière : un parfum de femme que j'avais déjà senti sur une cliente qui ne manquait pas de moyens et devait donc acheter son parfum au prix fort. J'ai vite déduit qu'il devait venir de la seule femme dans la pièce alors, pas de l'homme qui devait suer d'angoisse et sentirait plutôt le mâle qui aurait couru le cent mètres.
- Ça ne me serait jamais venu à l'idée. Ta capacité d'analyse est tout de même impressionnante, Shoutarou.
- Merci, mais parons au plus pressé, si tu veux bien. Maintenant qu'on sait quel est le nom de cet Oracle, nous pouvons l'appeler. »


Nous quittions du garage pour repasser dans la salle d'accueil. Je m'installai sur le canapé et sortis mon Stagphone, en le mettant sur haut-parleur avant de composer le numéro que la femme nous avait fourni. Quelques sonneries, jusqu'à ce que finalement, quelqu'un décroche.

« Ici l'homme à l'armure verte et noire. Je souhaiterai parler à Barbara Gordon... »

C'était risqué. Très risqué. J'espérai qu'elle soit suffisamment curieuse pour rester en ligne, ou qu'au moins, elle ne soit pas trop méfiante à l'idée que quelqu'un connaisse sa véritable identité.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le mardi 04 décembre 2012, 23:53:23
How lucky can one guy be ;
I kissed her and she kissed me
Like the fella once said,
Ain't that a kick in the head ?

Dans son bureau, et alors que Stéphanie quittait l’entrepôt, Barbara, dans son fauteuil roulant, pianotait sur le clavier de son énorme ordinateur. Il ressemblait à celui qui se trouvait dans l’humide et poussiéreuse Batcave... Mais en plus perfectionné. Se terrer dans une grotte, entendre l’écoulement des gouttes d’eau quand il pleuvait, les grincements des chauve-souris, ce n’était plus pour Barbara, qui préférait le confort d’un grand appartement. Devant son ordinateur très perfectionné, elle faisait de nombreuses recherches, ayant plusieurs objectifs en tête :

1°) Obtenir un partenariat entre son équipe et le FBI, qui était l’organe le plus intéressant. Knight faisait de cette traque une affaire personnelle, intime, et les informations qu’il savait sur le Flambeur, ainsi que son intuition de flic, en faisaient un allié à ne pas négliger. Cependant, Knight ne voulait pas qu’on le gêne. C’était son affaire, sa Némésis. Barbara allait donc devoir lui forcer la main. En tant qu’Oracle, elle avait collaboré avec de nombreuses forces de police, notamment (et surtout) le FBI. Elle avait donc ses entrées, et comptait s’adresser aux supérieurs de Knight, afin d’obtenir de leur part l’autorisation de participer à cette enquête.

2°) Réaliser un dossier plus complet que les informations qu’elle avait pu glaner sur le Flambeur. C’était une tâche difficile, consistant à retracer son parcours chronologique, mais aussi l’ébauche de son profil psychologique. C’était un homme impitoyable, d’une grande intelligence, et qui avait clairement vu Knight comme son grand ennemi, son rival. Barbara avait besoin de réunir plus d’informations sur lui.

3°) Déterminer l’identité des deux adolescents qu’elle avait aperçu avec Knight, ainsi que ce grand type bariolé que Stéphanie avait vu.

I've sun- shine enough to spread;
It's like the fella said,
"Tell me quick
Ain't love like a kick in the head ?"

Barbara s’attelait donc à ces différentes tâches, tandis que, dans son bureau, un air de musique la motivait. C’était une musique américaine, lui rappelant ses origines : Dean Martin. Le genre de musiques très en vogue dans les pubs et les restaurants de Gotham City. S’il y avait bien une seule chose à conserver de cette ville maudite, où un cinglé lui avait fait perdre ses jambes, c’était bien la musique. Sinatra, Dean Martin, les Ink Spots... Être Batgirl à Gotham, c’était une manière de revisiter ses classiques. L’une de ses meilleures descentes était dans un bar tenu par des mafieux, où elle s’était battue contre des criminels, dévastant le bar, sous l’air lancinant et enjoué de Let It Snow.

Elle remua un peu sur son fauteuil roulant, et alla chercher un chocolat chaud, avant de recevoir un courriel. Elle consulta sa tablette graphique, et vit qu’il s’agissait d’un message de son contact au sein du FBI, lui informant qu’il accédait sa requête, sans trop de problème. Le Flambeur était une sacrée épine dans le pied du FBI, et les fédéraux ne voyaient aucun problème à ce que l’Oracle, qui les avait déjà bien aidé contre des criminels, n’y mette son nez. Knight avait également reçu un courriel similaire. En aparté, son contact indiquait toutefois à Barbara de s’armer de patience, car Jack n’était pas vraiment du genre à « accepter qu’on vienne se mêler de ses affaires ». Barbara sourit lentement.

*J’avais déjà pu noter ce détail...* songea-t-elle, amusée.

Barbara regarda brièvement, par ses baies vitrées, la ville de Seikusu. La nuit, elle ressemblait un peu à une ville occidentale, avec toutes ces tours métalliques qui se dressaient fièrement dans le ciel. Elle s’avança avec son fauteuil roulnt, retournant près de son ordinateur, et entreprit de faire des recherches supplémentaires sur le Flambeur, puisqu’elle avait désormais accès aux archives du FBI. Par rapport à ce que les fédéraux disaient dans la presse, elle put voir qu’ils avaient bien plus d’informations. Elle put également consulter le dossier de Jack Knight, et ne fut pas surprise de voir que ce dernier avait déjà été poursuivi pour plusieurs infractions policières : brutalité policière, harcèlement sur témoin... Les juges l’avaient plusieurs fois condamné, mais, malgré ces quelques points noirs sur son dossier, il avait résolu de nombreuses affaires. Malgré sa réputation, le FBI avait ainsi décidé de le garder. Il avait perdu sa famille il y a quelques mois, à cause du Flambeur. Théoriquement, le FBI aurait du le retirer de l’affaire, mais le Flambeur était un cas tellement particulier que les supérieurs avaient décidé de laisser Knight sur l’affaire.

*Il aurait fallu l’incarcérer, autrement...*

Elle but un peu de son chocolat chaud, et décida de se renseigner sur la position de ses Batgirl. C’était une technique un peu digne de Big Brother (ou Big Sister, en l’occurrence), mais relativement indispensable quand on flirtait avec la mort. Il permettait à Barbara de se renseigner en temps réel sur l’emplacement de ses agentes. Stéphanie était sur un toit, probablement à observer la ville en se demandant ce qu’elle allait manger ce soir. Cassandra était en train de suivre les cours du soir dans un dojo. D’après ce que Barbara se souvenait, elle s’entraînait à améliorer son kenjutsu. Kate, de son côté, était chez elle, probablement en train de regarder un film. Quant à Laura, obtenir des informations sur elle était un peu plus difficile, puisqu’elle se tenait dans un autre monde.

Barbara vit soudain un voyant s’allumer sur sa tablette graphique et sur l’un de ses écrans d’ordinateur. Un « numéro inconnu » tentait de l’appeler. Or, on n’appelait pas l’Oracle par hasard. Hésitant un peu, Barbara enclencha des protocoles de sécurité supplémentaire, afin d’éviter qu’on ne puisse aisément l’identifier, et décrocha.

« Ici l'homme à l'armure verte et noire. Je souhaiterai parler à Barbara Gordon... » lâcha une voix.

Barbara esquissa un léger sourire, buvant le reste de son chocolat chaud.

« C’est elle-même... Je vois que vous avez fait vos recherches. Très bien. Vous préférez quelle méthode ? Celle où vous me dites spontanément qui vous êtes, ou celle où je fais par moi-même mes recherches ? Si vous connaissez mon nom, vous savez que je suis le genre de femme à débusquer des secrets bien gardés. »

La conversation était lancée.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le mardi 11 décembre 2012, 19:03:32
La conversation était lancée.

Un soulagement pouvait alors se lire sur mon visage. Philip, qui m'avait fixé avec intensité depuis que j'avais le téléphone en main, se mit à sourire. Le haut-parleur branché, il put entendre la conversation, à laquelle il participerait, de toute manière. Après tout, il était aussi l'homme à l'armure que j'avais cité. Le début de cette conversation se fit assez naturellement, comme deux personnes qui discuteront autour d'un verre.


« C’est elle-même... Je vois que vous avez fait vos recherches. Très bien. Vous préférez quelle méthode ? Celle où vous me dites spontanément qui vous êtes, ou celle où je fais par moi-même mes recherches ? Si vous connaissez mon nom, vous savez que je suis le genre de femme à débusquer des secrets bien gardés. »

Je regardais Philip dont les lèvres dessinèrent un "vraiment intriguant" silencieux. Je me retournai vers le téléphone et pris le temps de me réhumidifier les lèvres avant de lui répondre :

« Je suis Hidari Shoutarou. Je suis détective de l'agence hard-boiled Narumi Sokichi. À côté de moi se trouve mon partenaire, Philip. Si vous souhaitez connaître le nom qui nous est donné... »

Mon partenaire me regarda rapidement, souhaitant apparemment que je préserve cette part de secret. Tout révéler sur nous n'était pas très bon pour l'image qu'on offrait à cette femme, surtout si on voulait trouver une entente.

« Je vous laisse trouver par vous-mêmes quel nom nous a donné la population de Seikusu. Nous avons deux points communs, vous et nous. Tout d'abord, nous portons chacun notre armure pour combattre ceux qui menacent la ville. Bien que nos cibles divergent, nous avons clairement pour but de voir cette ville être apaisée. Notre autre point commun est, vous l'aurez deviné, la traque du fugitif Orlando. »

Je bloquai quelques instants, sans attendre véritablement de réponse de la part de la femme. Philip me fixait avec un air inquiet, comme s'il comprenait que je tentai de maîtriser au mieux mes émotions. Le simple fait de prononcer le nom de cette personne m'irritait. Mais je devais rester calme, inébranlable, quelle qu’en soit la situation. Rester hard-boiled. Philip me devança, afin de ne pas perdre notre interlocutrice :

« Mademoiselle Gordon, comme je l'ai proposé à votre camarade, nous souhaitons faire équipe avec vous, dans l'espoir de mettre cet homme derrière les barreaux. Parce que nous bloquons sur deux points : tout d'abord, nous ne sommes sur cette affaire que depuis quelques heures à peine, donc nous manquons d'informations sur Orlando. Par ailleurs, nous sommes contraints de devoir éviter d'agir avec notre armure sur cette affaire. »

Je me tournai vers Philip, les yeux pleins de surprises. Que disait-il ? Il affirmait que nous n'étions pas capables d'arrêter Orlando en devenant Double ? C'était stupide ! Même avec simplement Joker, il m'aurait été aisé de mettre cet homme sous les verrous ! J'allais exprimer ma surprise lorsqu'il m'arrêta de la main, en poursuivant.

« Comme je vous l'a dit mon partenaire, nos cibles diffèrent. Nous n'intervenons en armure que dans des cas précis d'implication d'une organisation dont je tairai le nom. À moins qu'il y ait des preuves que cette organisation a aidé Orlando à organiser ses actions en Seikusu, nous ne pouvons intervenir qu'en tant de détectives. »

Philip laissa un temps avant de reprendre :

« Là où je veux en venir, c'est que vous avez la possibilité d'intervenir en tant que Batgirl, ou en tout cas d'arrêter vous-même le Flambeur, à condition de savoir où le trouver. Et de ce que j'ai pu constater, c'est bien plus dur qu'on peut le croire. Les autorités locales étaient incapables de prévoir ce qui se passerait ce soir, sans parler des fédéraux qui, une fois de plus, ont été totalement dépassés par l'intelligence du criminel. »

Philip me regardait. Il avait encore monté un plan, comme à son habitude. C'était un vrai génie. Un idiot quand il le voulait, totalement névrosé par moment, mais un vrai génie. Je me tus donc et l'écoutait tenter de convaincre la femme de mettre nos forces en commun.

« Nous avons découvert qui vous êtes. En tant que femme sachant débusquer les secrets bien gardés, vous êtes aussi de celles qui défendent avec une grande subtilité les siens. Donc, vous savez que nous sommes de ceux qui peuvent découvrir l'impossible. Je vous épargnerai les détails, mais vous êtes en mesure de compléter mon puzzle représentant Orlando, de me fournir ce qui manque pour qu'on puisse l'attraper. Vous y arriveriez sans doute seule, de même que je pourrai, à force de recherche, trouver les informations qu'il me manque. Mais l'idéal serait d'attraper ce criminel au plus vite. Et je suis certain que rien ne pourrait accélérer la cessation de ces carnages qu'une collaboration entre nous. À vous de nous dire ce que vous en pensez : vous avez les cartes en mains. »

Je n'avais jamais vu Philip aussi concentré, impliqué dans une affaire comme celle-ci. Il tentait toujours de prouver qu'il avait les capacités d'être un partenaire indispensable. Je me tus, alors que notre interlocutrice devait réfléchir à ce qu'il était sage de faire. Après un certain silence, j'ajoutai :

« Mademoiselle, je sais que vous vous demandez s'il est raisonnable d'impliquer des gens que vous ne connaissez pas dans cette affaire et surtout de leur délivrer des informations pouvant être délicates... mais cet homme, qui qu'il soit, a fait souffrir des gens, enlevé une famille à un père, pour ensuite tenter de l'assassiner. Il joue, c'est le mot, avec la police et le FBI, il joue avec la vie des gens et il joue avec ma ville. Je ne peux accepter de le voir courir plus longtemps dans ces rues. Et pour avoir plus qu'une fois réglé des affaires difficiles à ses côtés, je sais que mon partenaire saura le retrouver et bien plus vite que n'importe qui d'autre en ce monde, je lui fais entièrement confiance. »

Philip entre-ouvrit la bouche. C'était comme une déclaration d'amour pour lui, je le sentis. Mais j'avais vraiment confiance en lui : il pouvait réussir tout, avec les bons mots-clés. Et elle devait bien posséder les informations que Philip désirait, c'était obligatoire.

« Alors, mademoiselle Gordon, laissez-nous vous offrir nos compétences. Nous sommes disposés à vous les partager avec pour seule condition l'arrêt de cette ordure aussitôt que possible. »

Voilà, j'avais dit ce que j'avais à dire. Je m'enfonçai dans le siège en soupirant. Je ne pouvais plus qu'attendre sa réponse. Peut-être aurait-elle besoin d'y songer avant de se décider, mais je souhaitant, au fond de moi, qu'elle accepte au plus vite.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le mercredi 12 décembre 2012, 20:49:47
Tandis que ses deux interlocuteurs se dévoilaient, et se mettaient à parler, Barbara déplaça son fauteuil roulant, et attrapa un chocolat chaud fraîchement fait. Elle le but lentement, revenant vers son ordinateur. La voix des deux individus la suivaient, et elle retourna devant son ordinateur, reposant le gobelet. Hidari Shoutarou et Philip... Tandis qu’ils parlaient, l’Oracle lança rapidement une recherche connexe, et apprit rapidement ce qu’elle avait besoin de savoir. Hidari Shoutarou et Philip travaillaient pour le compte d’une agence de détectives, le « Narumi ‘‘Hard-Boiled’’ Detective Agency ». Assez mystérieuse, l’agence semblait avoir des liens avec les forces de police, et se spécialisait dans la traque d’individus paranormaux, les « Dopants ». Ce genre d’informations ne se trouvait pas vraiment sur Google, mais Barbara n’était pas l’Oracle pour rien. Elle avait accès à des moteurs de recherche spécialisés et très privés, des bases de données fermées. Elle apprit que les Dopants étaient liés à des espèces de curieux programmes informatiques, les GaïaMemories. Elles avaient l’apparence de clefs USB, et pouvaient altérer l’ADN de leurs utilisateurs, créant les Dopants.

Comme si ce n’était pas encore assez compliqué comme ça, Barbara apprit que Shoutarou et Philip formaient une espèce de duo pouvant fusionner, donnant naissance à une espèce de super-héros en costume qu’on appelait « Kamen Rider Double », ou, tout simplement, « Double ». Elle continuait à consulter les informations qui défilaient. Chacun des deux agents avaient des capacités spéciales. Shoutarou était hard-boiled. Pour Barbara, ce terme ne signifiait pas grand-chose, mais elle en déduisit que l’homme devait avoir des capacités d’investigation. Philip était le plus curieux des deux, car il était décrit comme un homme ayant accès aux « Mémoires de la Terre ». Elle comprit que les informations des deux interlocuteurs se recoupaient avec celles qu’elle obtenait. L’Oracle hocha silencieusement la tête, continuant à boire son chocolat chaud.

« Alors, mademoiselle Gordon, laissez-nous vous offrir nos compétences. Nous sommes disposés à vous les partager avec pour seule condition l'arrêt de cette ordure aussitôt que possible » termina Shoutarou.

L’Oracle esquissa un léger sourire. Elle avait besoin de plus d’alliés possibles contre le Flambeur. Contrairement à Bruce, Barbara était bien moins solitaire que lui. C’était sans doute lié au fait qu’elle était coincée dans un fauteuil roulant, mais aussi parce qu’elle connaissait les bienfaits d’une équipe qui fonctionnait ensemble. Orlando était un criminel hors-pair. Le seul criminel qui lui semblait un tant soit peu similaire était, pour Barbara, le Joker. Deux individus ayant visiblement la même envie de répandre le chaos. Chez le Joker, il s’agissait de convaincre le monde entier de l’inutilité des normes sociales, de persuader le commun des mortels qu’il n’y avait pas de raison, d’inhibition sociale, et que tout le monde était, non seulement appelé à devenir fou, mais le désirait également. Chez Orlando, il s’agissait plutôt de défier continuellement l’autorité, d’en montrer l’inefficacité, à travers des mises en scène spectaculaires. Tous les médias nationaux commentaient la catastrophe ayant eu lieu à Seikusu.

« Très bien, lâcha-t-elle. Je vous fais confiance... Cet homme est très dangereux, et un peu d’aide ne sera pas de refus pour trouver un moyen de l’appréhender. »

Barbara réfléchit rapidement, et décida de se confier à son tour.

« Je travaille depuis des années comme consultante pour de nombreuses enquêtes, que ce soit auprès du FBI, d’Europol, ou même Interpol. Contre un tel adversaire, nous aurons besoin de collaborer avec le FBI. »

C’était une évidence. Knight traquait le Flambeur depuis le début. Il était sans doute le plus à même de comprendre ce que ce dernier allait faire... Et, surtout, il avait un témoin. Une piste.

« Je vais transmettre à ma coéquipière une autorisation officielle du FBI qui lui permettra de se rapprocher de Knight. Je vous conseille d’aller la rejoindre, puis de vous rendre au commissariat central, afin d’en savoir plus sur cet homme qui a permis à Orlando de s’échapper. »

Barbara leur communiqua un lieu de rendez-vous : le 4ème étage d’un parking aérien près du commissariat central. Stéphanie les y attendrait.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le jeudi 13 décembre 2012, 23:14:28
L'attente de sa réponse me sembla interminable, alors qu'elle n'avait pas duré très longtemps. Elle devait avoir déjà fait ses recherches sur nous, de ce fait, sa réponse fut brève et positive. Un sentiment de soulagement m'envahit alors : on allait pouvoir participer à l'arrestation de cette Orlando. En signe de confiance, elle avoua qu'elle travaille depuis longtemps auprès du FBI en tant que consultante, ainsi qu'avec d'autres organisations internationales. Elle insista sur le fait qu'il fallait collaborer avec le FBI et bien que cela me gêner de devoir faire à nouveau face à l'agent qui avait fait pleurer ma ville, je ne pouvais que reconnaître qu'il était peut-être indispensable dans cette enquête.

Elle précisa que sa coéquipière allait pouvoir s'approcher de Knight et ainsi agir à ses côtés. Elle proposa de la rejoindre et d'aller ensemble au commissariat central. Je notais le lieu de rendez-vous qu'elle nous fixait, tandis que Philip observait la scène avec intérêt. Lorsqu'elle eut fini, je la remerciais et raccrochais. Une fois le téléphone coupé, je m'affalai dans le fauteuil et reprit mon souffle. Mon partenaire se tourna vers moi et me dit :


« Alors, Shoutarou, tu vois que tout s'est bien passé. »

Je regardai Philip puis me penchai vers lui avant de lui dire :

« J'aimerai que tu restes ici, Philip.
- Shoutarou, je sais que tu aimerais te charger seul de cette affaire, mais...
- Non, tu n'y es pas du tout. Ce soir, après ce qui vient d'arriver, je préfère te savoir ici, en sécurité. Si nous devons affronter à nouveau Orlando et qu'il utilise les mêmes stratagèmes contre nous, je ne pourrai pas me concentrer en te sachant en danger de mort. »


Il me regarda, interloqué par mes paroles. Il semblait vraiment surpris que je parle ainsi de lui. J'ajoutai finalement :

« Tout à l'heure, lorsque je t'ai dit que j'aurai continué même sans toi, je ne voulais pas dire que je n'avais pas besoin de toi. Avec ou sans toi, j'aurai pris la suite du boss. Mais tu es indispensable à l'agence Narumi Soukichi actuelle. Alors, je ne veux pas risquer de perdre mon partenaire de toujours. »

Il m'observa plus longuement, avant de prendre son menton, réfléchissant doucement. Comprenait-il le problème qu'il se posait à moi ? Sincèrement, j'étais tout sauf rassuré de le savoir à l'extérieur, entre le Museum qui souhaitera remettre la main sur lui et ce Flambeur qui pourrait le faire flamber sans crier gare. Finalement, il acquiesça et répondit :

« D'accord... je comprends que tu puisses t'inquiéter. Je resterai ici, tout en continuant mes recherches sur Orlando. Avec le peu que j'ai, je ne pourrai pas faire grand-chose, alors aussitôt que tu auras quelque chose, tu me contactes, d'accord ? »

J'acquiesçai en souriant.

« Merci de ta compréhension, Philip.
- C'est normal. Après tout, nous sommes un seul et même détective. Savoir ce que tu penses doit bien être ce que je pense aussi. »


* * * * *

Quatrième étage d'un parking, à quelques mètres seulement du commissariat. Je m'y rendais souvent, aussi bien en tant que Double que Shoutarou. Ma présence ne saurait être de ce fait vraiment problématique. Seulement, je me demandai comment réagirait l'agent du FBI à ma vue. Il avait déjà fait foirer les recherches de Philip en nous fournissant de fausses informations, cela attestait de la confiance qu'il accordait aux autorités locales et plus encore sur les privées. Ma moto à côté de moi, replaçant mon chapeau correctement, je scrutai en contre bas le commissariat de police, avec Philip à l'autre bout du fil.

« L'agent Knight est un agent turbulent à ce que j'ai pu lire : plusieurs états de fait sur différents suspects, quelques suspensions pour insubordination, une tendance à prendre des décisions hâtives... Malgré tout, ses résultats sont indéniables, puisqu'il a résolu une grande quantité d'affaires.
- Ce n'est pas ses résultats qui me dérangent : ses méthodes sont tout simplement inadmissibles. On ne traîne pas un suspect dans la boue juste parce qu'il est suspect.
- Quoi qu'il en soit, il a une bonne raison de traquer Orlando avec autant de vigueur, dirons-nous : le Flambeur a tué sa famille, il y a quelques mois de ça. Étrange d'ailleurs qu'il ait pu conserver l'affaire.
- Et pour cet Oracle, tu as plus d'informations ?
- Pourquoi en veux-tu plus ?
- Savoir si je suis son type de mec, peut-être. Ou comment son costume moule ses hanches ? »


Un silence se posa soudainement. Je sentis que Philip n'avait pas saisi l'ironie. Je soupirai doucement et repris en précisant mes réelles pensées.

« Je plaisante, Philip. Je veux juste être sûr de ne pas mettre trompé. Avec le recule, je me demande si on a fait le bon choix de la contacter.
- On n'y serait pas arrivés seuls. Si elle peut nous faire avoir toutes les informations que le FBI a sur Orlando, on n'a pas à hésiter. Quelque chose me dit que ce témoin ne nous apportera rien.
- Oui, tu as raison. Bon, je vais attendre la Batgirl et je te recontacte aussitôt que j'ai du nouveau. »


Je raccrochai le téléphone, utilisant le BatShot comme des jumelles pour voir l'entrée du commissariat. C'était idiot de croire qu'un homme aussi prudent et malin qu'Orlando serait facile à repérer s'il tentait de rentrer dans le commissariat déguisé. Je rangeai donc les jumelles en attendant la Batgirl, continuant d'observer calmement le bâtiment.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le vendredi 14 décembre 2012, 19:40:14
[HRP – Pour éviter la confusion avec Shoutarou, Stéphanie parlera en noir ^^]

Le commissariat central de Seikusu était un grand bâtiment noirâtre qui se dressait fièrement le long d’un boulevard. Il n’y avait pas d’énormes lettres dessus indiquant que c’était un commissariat, mais on trouvait une grosse plaque à l’entrée, avec écrit en gros : « COMMISSARIAT CENTRAL ». Ce dernier était ouvert tout le temps, et il y avait plusieurs entrées. L’entrée principale se faisait par un perron et des portes vitrées, avec des détecteurs de métaux à l’entrée. Plusieurs rues adjacentes permettaient d’utiliser les entrées de service, pour accéder aux parkings, qui étaient souterrains. Le parking aérien où Barbara avait donné rendez-vous aux mystérieux détectives ne servait pas à la police, qui avait ses propres locaux, mais aux autres. On était dans l’un des boulevards les plus animés de la ville, avec bon nombre de bureaux, d’immeubles de logement, et de loisirs. Il y avait un centre commercial à proximité, un grand cinéma... Autant de raisons justifiant l’existence d’un parking ici.

Stéphanie s’y rendit assez rapidement, après avoir mangé, et avoir reçu de la part de Barbara une copie d’un acte qu’elle avait reçu, qui autorisait Barbara Gordon, alias l’Oracle, et ses adjoints, à participer à l’enquête en cours, concernant le Flambeur. En ce moment, un fax’ devait être envoyé au commissariat, afin que Knight s’en empare. Stéphanie atterrit juste derrière Shoutarou, entendant ce dernier parler au téléphone. Aussi discrète qu’une ombre, elle resta derrière lui.

« Oui, tu as raison. Bon, je vais attendre la Batgirl et je te recontacte aussitôt que j'ai du nouveau. »

Il s’approcha ensuite du commissariat, et utilisa ses jumelles pour en observer la façade. Muette, Stéphanie ne dit rien sur le coup, se contentant d’observer le jeune homme. Il ne faisait pas son âge. Il faisait bien plus jeune, et observait, avec des jumelles, le commissariat en contrebas. Stéphanie sortit alors de l’ombre. Dans sa tenue violette, elle était plus aisément reconnaissable que les autres porteuses.

« J’ignore ce que vous espérez voir avec vos jumelles, mais je ne crois pas que le Flambeur s’amusera à faire le pied de grue dehors. »

Elle s’approcha de lui, les bras pendant le long de sa cape. Bien moins impressionnante que Bruce Wayne. Elle dégageait néanmoins un certain charme sensuel qui amenait les autres à ne pas la prendre automatiquement au sérieux. C’était généralement une grave erreur. Elle s’avança vers l’homme, se plaça à côté, de lui, et regarda le commissariat en face. Il était immense. Quelque part là-dedans, l’irascible agent du FBI les attendait. Jack Knight... Barbara lui avait assuré qu’elles avaient besoin d’aide dans cette opération. Bruce, s’il avait appris ça, n’aurait sans doute pas spécialement apprécié... Mais Bruce était un grand solitaire, contrairement à Barbara. Et Stéphanie se fiait à la grande intelligence de Barbara.

« C’est à moi de déterminer si je peux vous faire confiance ou non... Barbara m’assure que nous travaillons dans le même camp. J’en jugerais. »

Le ton n’était pas spécialement poli, et Stéphanie sembla le réaliser. Elle ne voulait pas qu’on l’accuse de mauvais esprit, et précisa donc :

« Appelez-moi Stéphanie. »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le vendredi 25 janvier 2013, 00:24:02
Lorsque j'entendis sa voix derrière moi, je me retournai brusquement. C'était dans leur habitude d'apparaître ainsi, derrière les gens, sans prévenir ? Mon coeur battait à cent à l'heure, alors que je repris mon souffle, coupé par la surprise. Je la fixai alors qu'elle se mit à côté de moi, fixant le commissariat comme je l'avais fait, mais d'une manière bien plus insistante. Allez savoir ce qu'elle regardait, pour sa part. Elle se tourna ensuite vers moi et me dit qu'elle allait déterminer si j'étais digne de confiance, bien que sa camarade l'assura que nous étions du même bord. Apaprement, si les cerveaux des deux équipes étaient sûrs que nous travaillerions main dans la main, moi et cette femme étions méfiants au sujet de l'autre. Elle lui demanda de l'appeler Stéphanie. Je pris doucement le devant de mon chapeau et fit un petit mouvement pour la saluer.

« Shoutarou. Et bien que mon partenaire soit sûr que vous êtes digne de confiance, j'ai toujours une petite méfiance envers les femmes déguisées. Vous m'en excuserez. »

Je regardais le commissariat à nouveau, avant de reprendre la parole :

« Mais ce n'est pas en restant à nous scruter qu'on avancera. Nous ferions mieux d'aller parler au témoin, en espérant qu'il ait de quoi nous aider dans cette affaire. Tenez, prenez cela : placez le à votre oreille, on pourra parler sans problème avec cela. »

Je lui tendis un des autres petits gadget de Philip : à peine plus gros qu'une petite pièce de monnaie, mais en plus épais, cet d'émeteur-récepteur de courte portée, tenant dans l'oreille, était directement configuré sur la fréquence de mon téléphone. Je n'avais qu'à ouvrir le téléphone pour pouvoir parler avec la personne, une fois branché.

« Je vais tenter d'aller voir le commissaire et de lui parler un peu de cette affaire. Il devrait pouvoir me donner les informations qu'il sait. On se retrouve à l'intérieur. »

Je pris le pas et descendis par l'escalier de service, menant directement en face du commissariat. Traversant la route des plus tranquillement possible, j'arrivai dans l'immense bâtiment qui était de toute évidence en effervescence, alors qu'il était normalement plus tranquille. L'explosion devait avoir perturber l'ensemble de la police locale. Je savais où était le bureau du commissaire Shyzouke, je montai donc les marches de l'escalier central jusqu'à la porte avec marqué en gros son nom. Arrivant devant la porte du commissaire, j'entendais qu'une dispute avait lieu à l'intérieur, sans doute entre le responsable des fédéraux et le commissaire. C'était un moment délicat. Je pris mon téléphone et l'ouvrit, avant de dire à Stéphanie :

« Apparement, on n’est pas prêt de voir le commissaire avant un moment. Bien qu'il soit un petit commissaire, il aurait pu nous aider contre les fédéraux. Vous pensez vraiment qu'ils accepteront sans condition de nous fournir toutes les informations dont nous avons besoin ? »

Je gardai le téléphone sur l'oreille tout en me rendant à la salle réservé aux interrogatoires, tout en écoutant ce que Stéphanie avait à dire. J'ajoutai, pour préciser tout de même mon scepticisme envers le FBI et sa capacité à délivrer des informations :

« Les premiers dossiers qu'ils ont fournis à Philip après avoir demandé son aide étaient des faux, ou n'avaient aucun lien avec l'affaire. J'ai le sentiment que les autorités japonaises ont autorisé le FBI à intervenir ici, à condition de mettre une équipe locale sur le coup. Pour autant, le commissaire doit avoir eu le temps de voir que les dossiers fournis n'étaient pas les bons. Le vieux Shy-san est gentil, mais il aime pas tellement se faire prendre pour un idiot. J'ai peur que ça puisse compliquer les actions des autorités locales. »

Cela m'inquiéta en effet. Heureusement que nous avions une Batgirl pour nous aider dans cette affaire. Autrement, qui sait si nous aurions pu arriver à quelque chose. Lorsque deux autorités font face à une même cible, mais son en conflit, cela n'amène rien de bon. J'avais pu le voir durant une guerre entre les Riders et les Sentaï... cela aurait pu mal tourner, mais heureusement, les choses étaient rétablies une fois compris que c'était un plan pour atteindre un ennemi bien plus puissant. Ici, c'était pareil, sauf que je me doutai qu'il ne s'agissait pas d'un plan pour duper Orlando.

Bref, nous arrivâmes non loin de la cellule d'interrogation. Je vérifiai à l'intérieur, et pus constater qu'il y avait bien l'homme que nous voulions voir. Il ne semblait pas y avoir quelqu'un d'autre dans la salle. En regardant l'air abattu de ce pauvre homme, je me sentais mal. Cette ordure d'Orlando avait gâché sa vie, peut-être à jamais. Après un temps à le regarder, j'ajoutai pour Stéphanie :


« Bien, je suis devais la salle des interrogatoires. Apparement, il n'y a personne d'autre à l'intérieur. Qui pose les questions et qui écoute ? Je vous proposerai bien de vous laisser y aller la première, mais j'ai peur que vous preniez cela pour de la galanterie déplacée. »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le vendredi 25 janvier 2013, 15:38:09
La gamine n’avait pas confiance envers les individus costumés.

*Malpoli, avec ça !*

Stéphanie résista à la tentation de lui balancer que, de son côté, elle n’avait pas confiance envers les gamins. Ils étaient supposés travailler ensemble, après tout, alors, il valait mieux tempérer son irritation, et agir normalement. Stéphanie lui offrit ainsi de quoi pouvoir communiquer par radio, car elle ne comptait pas vraiment passer par le rez-de-chaussée. A la manière de Batman, son modèle, Stéphanie préférait passer par le toit. Elle tendit son Bat-grappin. Si elle avait foxé avec insistance le commissariat, c’était pour repérer une prise. Ainsi, tandis que Shoutarou traversait la rue, Stéphanie rejoignit avec son filin le toit du commissariat, puis se fia aux informations de l’Oracle pour trouver le bureau du commissaire en charge de cette affaire, Shyzouke. Un type assez âgé, visiblement.

« Apparement, on n’est pas prêt de voir le commissaire avant un moment. Bien qu'il soit un petit commissaire, il aurait pu nous aider contre les fédéraux. Vous pensez qu'ils accepteront sans condition de nous fournir toutes les informations dont nous avons besoin ? »

Batgirl sourit lentement, se tenant sur le toit, et lui répondit assez rapidement :

« Il est évident qu’ils vont rechigner, mais je suis habituée. »

Stéphanie tomba alors, utilisant sont Bat-grappin comme appui, jusqu’à se rapprocher de la fenêtre avec le bureau de Shyzouke. Ce dernier avait ouvert la vitre, et, en s’approchant, elle ne tarda pas à entendre des bruits à l’intérieur. Ce dernier était en train de se disputer avec Knight.

« Vous avez foutu le bordel ! Vous prenez cette affaire bien trop à cœur !
 -  Que ce soit clair : mes supérieurs m’ont contraint à devoir coopérer avec vous, mais je préfère agir seul. D’éventuels alliés ne pourraient que me ralentir !
 -  Petit connard d’Américain... Vous avez lu la presse, ou quoi ? J’ai appelé votre bureau pour exiger votre mutation. Je ne veux pas de vous ! »

Visiblement, Shyzouke et Knight ne s’appréciaient que très modérément, ce qui, à vrai dire, n’était pas franchement surprenant. Knight était un fédéral qui bossait en solitaire, et qui ne devait pas forcément apprécier que de simples policiers empiètent sur ses plates-bandes. Shoutarou le lui rappela en précisant que les dossiers que la police avait reçus étaient faux. Stéphanie décida de se matérialiser, et entra dans le bureau du commissaire.

« Navrée de vous interrompre, mais...
 -  Mais qu’est-ce que ?!
 -  Encore vous ?! »

Stéphanie soupira légèrement, et ne tarda pas à leur expliquer qui elle était :

« Je m’appelle Stéphanie, et je travaille pour le compte de Barbara Gordon, l’Oracle. J’ai reçu l’autorisation de vous assister dans la traque du Flambeur.
 -  Vous vous foutez de moi ? s’exclama Jack.
 -  Si j’étais vous, j’appellerais votre responsable. »

Knight grommela, mais obtempéra, et composa rapidement un numéro. Il y eut une conversation assez nerveuse, et l’agent fédéral finit par raccrocher.

« D’accord... J’imagine que vous voulez interroger Toshihiro ?
 -  C’est ce que j’envisageais, oui.
 -  Toshihiro est mon prisonnier ! s’exclama alors le commissaire. Et je ne partage pas exactement cette passion occidentale pour les costumes.
 -  Je travaille avec des détectives du ‘’Narumi Hard-Boiled’’. J’imagine que ce sigle doit vous dire quelque chose. »

Shyzouke sembla assez troublé, surpris, et passa également un coup de fil, avant de se rendre à l’évidence.

« Soit... Mais sachez bien que je n’aime pas ces excentricités super-héroïques.
 -  Voyez mon costume comme un genre d’uniforme, répliqua rapidement Stéphanie.
 -  Vous pouvez aller interroger Kenji. »

Stéphanie s’écarta et descendit vers les cellules. Les policiers qui passaient par là observaient avec curiosité son costume. Chez n’importe qui d’autre, il aurait eu l’air grotesque, mais, sur elle, ça faisait plutôt bien. Stéphanie portait le costume le plus sexy de toute la gamme.

« Bien, qui pose les questions et qui écoute ? lui demanda Shoutarou. Je vous proposerai bien d'y aller la première, mais j'ai peur que vous preniez cela pour de la galanterie déplacée. »

Kenji n’était pas en cellule, mais en salle d’interrogatoire, avec la traditionnelle vitre sans tain. Il était assis sur son siège, dans une salle aux murs nus. Les deux individus n’eurent pas le temps d’entrer que Jack Knight ouvrit la porte rapidement, avant de mettre les mains dans les poches. Stéphanie le regarda avec curiosité, et l’homme haussa les épaules.

« Je me contente de vous surveiller », expliqua-t-il simplement.

Stéphanie se retourna vers Shoutarou.

« Kenji n’est pas une menace. Je pense que c’est une victime, comme nous. Je vous laisse le soin de commencer. Ce me semble préférable. »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le mardi 05 février 2013, 16:30:54
Ça avait explosé, dans le bureau du commissaire, j'avais pu l'entendre. Heureusement que Stéphanie avait réussi à désamorcer l'affaire. Cela allait rendre les choses plus faciles. Elle me rejoignit rapidement, en compagnie de l'agent du FBI. Cet homme m'était proprement insupportable : cette attitude hautaine, individualiste, c'était tout sauf bon pour une enquête criminelle aussi délicate. Mais il fallait que je fasse bien attention à ne pas me le mettre à dos, au cas où.

Stephanie m'invita à aller faire le début de l'interrogatoire. Ils étaient derrière le miroir sans tain, tandis que j'entrai dans la salle où l'homme, dénommé Kenji, était enfermé. Il sembla paniquer en me voyant, déclarant :


« Je n'ai rien à vous dire ! La police ne peut rien faire ! Laissez-moi partir, pitié ! »

Je le regardais, avant d'enlever mon chapeau, le poser sur la table et m'asseoir en face de lui. Il fallait que je trouve quoi lui dire pour le convaincre de me dire ce qu'il en était :

« Je ne suis pas de la police, monsieur Toshihiro. Je suis détective privé, je m'appelle Shoutarou. Je suis juste venu vous demander de nous aider à capturer l'homme qui vous a demandé de tromper la police.
- Je n'ai rien à vous dire !
»

Je soupirai en me frottant l'arrière de la tête. Je me penchais vers lui et lui dis :

« Écoutez, on sait qu'il a menacé votre famille et qu'il la menace encore maintenant, certainement. Je suis venu ici pour vous aider, mais pour cela, vous devez nous dire ce que vous savez sur lui.
- Mais vous ne pouvez rien faire ! Cet homme est fou, c'est un monstre ! Je ne peux par prendre le risque qu'il fasse du mal à ma femme et à ma fille.
- Ne vous en faites pas pour ça : j'ai pour partenaire un homme largement plus intelligent que n'importe qui d'autre en ce monde. Si vous avez quoi que ce soit qui peut nous aider, je peux vous garantir que votre fille et votre femme seront en sécurité.
- Non... non je ne peux pas prendre ce risque.
»

Je fixai Kenji, plissant les lèvres. Comment lui faire entendre raison ? C'est alors que j'avais une idée. Je me levais et ouvrais la porte, fixant le fédéral :

« Agent Knight, j'aurais besoin de votre aide. Venez, s'il vous plaît. »

Il me fixa, interloqué, puis sortirent ses mains de ses poches pour entrer dans la salle d'interrogatoire. Je fermai la porte et regardai Kenji tranquillement.

« Vous savez qui est cet homme, Kenji-san ? C'est un agent fédéral qui tente de capturer l'homme dont vous parlez et qui a actuellement votre femme et votre enfant. »

Je me mis à côté de lui, et me penchais à ses côtés, avant de dire, sous les yeux du fédéral qui garda le silence :

« Mais c'est aussi un homme qui a perdu sa famille à cause de cet enfoiré. Cet homme a perdu des personnes inestimables à ses yeux. Et il y a sans doute dehors des centaines et des centaines d'autres personnes qui ont perdu un membre de leur famille à cause de l'homme que vous protéger actuellement. Alors, je vous le demande : regardez cet homme dans les yeux, pensez fort à la souffrance qu'il a subie, que des centaines de personnes ont subie, et dîtes lui que vous refusez de l'aider à capturer ce monstre. Faites-le ! »

Jack Knight avait décroisé ses bras et fixait Kenji, une veine apparente sur la tempe, alors que Kenji le regardait avec tristesse. Après un temps de flottement, il demanda à l'agent fédéral :

« Qui avez-vous perdu ?
- Ma femme... et ma petite fille.
- Quel âge avait-elle ?
- Elle aurait neuf ans, aujourd'hui. Elle avait à peine six ans lorsque c’est arrivé.
»

Kenji acquiesça doucement, comme s'il confirmait l'âge de la fille comme étant la sienne. Je sentais qu'il était prêt à dire ce qu'il pouvait nous dire sur le Flambeur, aussi peu cela pouvait être. Je pris mon chapeau, le remis sur ma tête avant de me dirigeais avec la porte de la salle, de l'ouvrir et dire à Batgirl :

« Il va vous dire ce qu'il sait, posez-lui les questions. J'écouterai et transmettrai tout à mon partenaire, si jamais quelque chose d'intéressant ressort. »

Je sortis en compagnie de l'Agent Knight, regardant la Batgirl entrer à son tour, prête à interroger Kenji. À peine avais-je refermé la porte que le fédéral m'attrapa par le col et me plaqua contre le mur. Ses yeux trahissaient aisément sa colère qu'il avait contenue jusqu'à maintenant :

« Écoute-moi bien, sale morveux : j'ignore comment tu as appris pour ma famille, ni ce qui te fais croire que tu peux étaler ma vie privée de cette manière. Mais crois-moi quand je te dis que si je te reprends à étaler mes problèmes face au premier attardé venu, je te colle une balle en pleine tête. Si je t'accepte dans cette salle, c'est parce que j'y suis forcé. Mais ceci est MON affaire, alors je te déconseille de fouiner où c'est inutile. J'espère que c'est bien clair ! »

Je le regardai, un peu surpris, avant de prendre son bras pour l'écarter en fronçant les sourcils. Bien que j'étais jeune comparé à lui, j'étais bien entrainé, pour garder ce corps capable de tenir la distance avec la puissance de Joker qui était épuisant physiquement. Alors, faire lâcher le fédéral était tout à fais possible.

« Primo, ce n'est plus VOTRE affaire depuis que vous avez laissé exploser cette bombe en oubliant l'existence d'otages dans le bâtiment. Secondo, je n'ai pas de leçon à recevoir d'un homme qui a empêché mon partenaire d'arrêter cette ordure d'Orlando en donnant justement des informations inutiles. Je jugerai moi-même ce que j'entendrai comme utile ou non à cette enquête. »

Je passai à côté de lui et me plaçai devant le miroir sans teint, finissant :

« Et tertio, vous vous battez pour vous venger du Flambeur, alors que le morveux se bat pour éviter que d'autres personnes, comme vous ou Kenji, subissent la douleur de perdre un être cher. Je préfère être un morveux qui combat pour ces raisons qu'un agent fédéral qui pense qu'il a le droit de tout se permettre parce qu'il a perdu quelqu'un. »

Je me tournai une dernière fois vers lui en ajoutant :

« Je sais ce que vous ressentez : vous n'êtes pas le seul à avoir perdu des proches à cause d'un criminel. Mais il y a encore des gens qui n'ont pas encore subi cela, et je n'accepterai pas qu'un homme fasse pleurer ma ville sous prétexte qu'il croit avoir le droit d'agir sans penser aux vies qu'il gâchera en fonçant tête baissée dans les pièges qu'on lui temps. Je n'ai pas révélé votre passé par gaité de coeur, mais parce qu'il fallait qu'on fasse parler cet homme, ce qu'il va faire à présent. Maintenant, taisez-vous et écoutez ce qu'il a à nous révéler, autrement cela n'aura servi à rien. Et si ce que j'ai dit vous déplaît, allez ruminer votre colère dehors et laissez-moi travailler. »

Je pense alors l'avoir bien remis à sa place. Peu importe ce qu'il aurait à répondre à ça, je devais me concentrer sur l'interrogatoire. Peut-être que quelque chose ressortirait et serait utile à Philip. Allez savoir.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le mercredi 06 février 2013, 22:20:42
Tandis que Shoutarou se rendait dans la salle d’interrogatoire pour essayer d’en savoir plus sur Kenji, Stéphanie l’observait silencieusement, bras croisés. Elle n’échangea pas un seul mot avec Jack Knight, et ce dernier, de son côté, n’avait nullement envie d’engager la conversation. Il était facile de le comprendre. C’était un solitaire, un aigri. Il avait perdu sa famille à cause du Flambeur, et, dans un sens, il lui rappelait Bruce Wayne. Wayne, qui avait perdu sa famille, et qui était devenu un individu entre un justicier et un vengeur personnel. Jack Knight fonctionnait sur le même principe. Cette enquête était son obsession, et que ses supérieurs le laissent continuer à mener son enquête était en soi un dysfonctionnement, la preuve que les fédéraux avaient bien du mal contre Orlando. Il devait sûrement prendre Stéphanie et Shoutarou pour des amateurs, et, à la vérité, on ne pouvait pas vraiment lui reprocher cette approche. Dans son costume, il n’y avait véritablement qu’à Gotham City que Stéphanie pouvait se faire respecter.

Shoutarou, de son côté, fit appel à Knight. Surpris, ce dernier entra, et Stéphanie, bras croisés observait toujours la scène. Kenji était terrorisé, et Shoutarou lui expliqua que Knight avait perdu sa famille contre Orlando. C’était risqué, surtout pour l’agent fédéral, qui pouvait s’énerver, mais il sut conserver son sang-froid, et se retira ensuite. Ce fut ensuite au tour de Stéphanie d’entrer, afin d’obtenir ce qu’elle désirait savoir de la part de Kenji, ce dernier semblant plus coopératif. Stéphanie rentra, refermant lentement la porte derrière elle. L’homme était surpris, et fronça les sourcils, en voyant la femme entrer dans son costume.

« Que... Mais qui êtes-vous ? s’exclama-t-il.
 -  Je m’appelle Stéphanie », répliqua Batgirl, choisissant de rester debout.

Elle estimait que donner son vrai nom serait préférable que son surnom de super-héroïne. Elle restait debout, laissant l’homme exprimer son incrédulité.

« Mais... Vous êtes qui ? Bordel, c’est quoi ces conneries ?!
 -  J’apporte mes compétences pour aider les forces de police.
 -  Hein ?!
 -  Écoutez, je…
 -  Alors, pour commencer, je ne sais pas qui vous êtes, mais vous m’avez l’air d’être tout, sauf un flic. Si c’est une caméra cachée, je vous préviens que je porterai plainte. Ensuite, j’aimerais contacter mon avocat. »

Il fallait croire que l’homme reprenait du poil de la bête. Stéphanie fronça les sourcils, et sortit le papier que Barbara lui avait donné, le tendant à l’homme.

« Ce papier atteste de mes compétences. Comme vous le savez, le FBI enquête sur Orlando, et je suis là pour les aider. Quant à votre avocat... Aux Etats-Unis, vous auriez le droit d’en avoir un d’office, mais, au Japon, la situation est légèrement différente. »

A dire vrai, Stéphanie n’en savait rien, mais, parfois, il pouvait être bon de bluffer. L’homme poussa un profond soupir, relâcha le papier, que Batgirl récupéra rapidement. On n’était pas à Gotham, après tout. Elle n’accordait pas un seul regard vers la vitre sans tain, se demandant ce qui devait se passer derrière. Il était possible, voire même certain, que Knight n’ait guère apprécié qu’on se serve de sa famille. C’était bien pensé de la part de Shoutarou, mais risqué. Et, sur le long terme, ce pouvait être préjudiciable. Le concours de Jack serait indispensable, Stéphanie le savait. Il était celui qui en savait le plus, mais le convaincre de travailler avec d’autres personnes ne serait pas facile.

« Je... Je n’avais pas le choix, vous savez... finit par dire ce dernier.
 -  Si vous commenciez par le début ?
 -  Je... Je ne suis qu’un simple avocat en droit social... Rien de bien méchant, je m’occupe des... Des cas de licenciement, essentiellement. Tout ce qui touche au travail...
 -  Et c’est comme ça que vous avez rencontré Orlando ? devina Stéphanie.
 -  Il... Il a utilisé un nom d’emprunt, acquiesça Kenji. Il m’a dit qu’il était un immigré américain, venu pour travailler au Japon, en suivant sa femme, une Japonaise. L’histoire classique. Des cas de licenciement pour discrimination, il suffit de taper dans un poteau pour les faire tomber. J’ignore... J’ignore pourquoi il s’est attaqué à moi, précisément. Peut-être qu’il a ouvert un annuaire, et ait tombé sur mon nom. Il m’a servi une histoire à dormir debout.
 -  Et ensuite ? »

Kenji déglutit faiblement, baissant la tête. Stéphanie se força à préciser plusieurs choses :

« Écoutez, si vous êtes vraiment une victime, le tribunal se montrera clément envers vous. »

C’était une phrase qui semblait tout droit sortie d’un épisode des Experts, mais elle résumait bien la situation. Kenji était vraiment une victime, et, s’il aidait la police, Batgirl ne voyait aucune raison pour laquelle le Procureur demanderait autre chose que la relaxe. Tout dépendrait ensuite de la clémence du juge.

« Mais putain, bien sûr que je suis une victime ! Il s’est joué de moi ! Quand je suis rentré chez moi, il était là. Il... Il m’a assommé, et m’a montré une vidéo. Ma femme et ma fille... Attachées contre des tuyaux, bâillonnées. Il m’a dit qu’il n’hésiterait pas à les tuer si je faisais ce qu’il voulait. Il... Il m’a électrocuté. »

Il en parlait d’une voix faible et basse. L’homme avait été torturé, mais de manière à ne laisser aucune trace visible. Une électrocution avait cet avantage de ne laisser aucune cicatrice. Stéphanie grinça des dents. Elle n’en doutait pas vraiment, mais ceci confirmait, encore une fois, qu’Orlando était un individu prêt à tout pour parvenir à ses fins. Quelqu’un qu’il fallait impérativement neutraliser avant que sa présence ne devienne trop gênante.

« Je n’avais pas le choix... se mit à sangloter l’homme. Il fallait que je le fasse... »

Vu la manière dont il parlait, l’homme ne semblait pas se faire trop d’espoirs pour sa famille. L’argument de Shoutarou se retournait contre eux. Stéphanie réfléchit. L’homme pleurait, et elle n’obtiendrait rien de plus de lui. Le remerciant, elle sortit silencieusement de la salle d’interrogatoire, et vit Shoutarou et Knight. L’agent fédéral semblait bouillonner de rage.

« On fait quoi, maintenant ? » demanda Stéphanie.

Jack se retourna alors vers elle.

« On ? Parce que vous imaginez sans doute que je vais me coltiner une gamine attardée et une femme en cosplay ?! Vous vous foutez de ma gueule ? Cette enquête, c’est du sérieux ! Ce type, c’est un putain de psychopathe ! Je ne veux pas de votre aide ! J’ignore par quels procédés vous avez réussi à convaincre ces cons qui sont au-dessus de moi, mais, pour moi, vous pouvez aller vous faire foutre. Tous les deux ! Bordel ! »

Et, disant cela, l’homme claqua la porte, sortant rapidement. Stéphanie regarda Shoutarou, et haussa les épaules.

« Il me semble que nous risquons d’avoir du mal à obtenir sa coopération... Tu as une idée sur la suite ? »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le mercredi 06 février 2013, 23:52:08
Après avoir entendu ce que j'avais à lui répondre, Knight était encore plus bouillonnant de rage qu'avant. Mais je n'avais pas le temps de m'occuper de lui. Je devais écouter attentivement chaque point de cette discussion. Il devait bien y avoir un indice sur le Flambeur. Quelque part. Mais le fait que Stéphanie arrive en costume de Batgirl n'aidait pas vraiment, et bien qu'elle réussit à tirer quelques paroles de sa part, il n'y avait rien de bien utile. Loin de là, il était évident que Kenji n'était absolument pas capable de nous donner quoique ce soit sur Orlando. Cela posait problème. Aussitôt, Knight me hurla dessus :

« Bordel, ça n'a servis à rien, tout votre cinéma. Que ce soit la fille en costume ou toi, vous ne valez pas un clou. J'aurai dû m'en douter : des gosses, dans cette affaire, c'est pire qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine ! »

Stéphanie sortit juste lorsqu'il finit sa phrase, apparemment aussi dépitée que je l'étais. Elle demanda ce qu'on devait faire, et l'agent fédéral eu une réaction presque instantanée :

« On ? Parce que vous imaginez sans doute que je vais me coltiner un gamin attardé et une femme en cosplay ?! Vous vous foutez de ma gueule ? Cette enquête, c’est du sérieux ! Ce type, c’est un putain de psychopathe ! Je ne veux pas de votre aide ! J’ignore par quels procédés vous avez réussi à convaincre ces cons qui sont au-dessus de moi, mais, pour moi, vous pouvez aller vous faire foutre. Tous les deux ! Bordel ! »

Il prit alors la porte en prenant la peine de la claquer derrière lui. C'était la meilleure : c'était lui qui laissait filer le "psychopathe" et c'est nous qui n’étions pas sérieux ? Je tapotais mes lèvres doucement, jusqu'à ce que Stéphanie s'adresse à moi :

« Il me semble que nous risquons d’avoir du mal à obtenir sa coopération... Tu as une idée sur la suite ? »

Je tapotai doucement ma hanche, en pleine réflexion. Nous n'avions pas tellement d'indices, ni même de pistes à exploiter. Et comme elle l'avait dit, à présent, obtenir la coopération de l'agent Knight allait être difficile, voire impossible.

« Il ne nous manque pas grand-chose pourtant... Récapitulons : on sait qu'Orlando a été en contact avec Kenji Toshihiro. Il a kidnappé sa femme et sa fille, les retiennent prisonnières contre des tuyaux, il l'a électrocuté... Non, je ne vois pas de mots clefs là-dedans. Si seulement on avait encore un autre lien avec ce type... Son nom d'emprunt ? Non... il aura sans doute utilisé un nom trop général, il y aurait trop de correspondance. Il a peut-être même choisi l'histoire de licenciement parce que c'est les affaires les plus nombreuses. »

Je réfléchis à toute allure en faisant les cent pas. Je regardai Kenji au travers de la vitre sans teint. Il était abattu, en larme. Je ne supportai pas de le voir pleurer ainsi. Il fallait que je lui ramène sa famille en vie. C'est alors qu'une idée me frappa, une idée des plus saugrenues, mais qui pouvait marcher. Je regardais Stéphanie, les yeux grands ouverts :

« Mais si on trouvait la famille de Kenji, on pourrait remonter jusqu'à Orlando ! Il faut qu'on les retrouve ! »

Puis entra dans la salle, brusquement. Kenji m'observa, surpris, apeuré même, je me présentai devant lui et lui demandai :

« Kenji, c'est très important ! Vraiment très important ! Votre femme, ou votre fille, y a-t-il un objet bien précis que l'une d'entre elles portait lors de la vidéo ?
- Mais de quoi parlez-vous ? Ce n'est pas le m...
- Écoutez, s'il y a quelque chose, on peut trouver où elles se trouvent. Avez de la chance, on pourra les sauver avant qu'il ne leur arrive quoi que ce soit !
»

Je semblais avoir donné une sorte de lueur d'espoir à cet homme. Il me demanda, la voix encore embrumée par la tristesse.

« Vous en êtes sûr ?
- Foi de Shoutarou, s'il y a une chance pour sauver votre famille, je la saisirai !
»

Il sembla douter quelques instants, puis tenta de réfléchir. J'attendais, fébrile, qu'il me dise finalement quelque chose. N'importe quoi, un objet, ou un signe distinctif. Il bredouilla doucement :

« Je cr... crois me souvenir... ma femme portait un collier. C'était un collier que je lui avais offert pour notre anniversaire de mariage. Un pendentif avec un rubis incrusté.
- Y a-t-il une inscription sur ce collier ? Un petit mot doux, quelque chose ?
- Oui... au dos, il y a écrit : "À mon coquelicot". C'est le surnom que je lui avais donné, parce qu'elle rougissait tout le temps. »

Je lui souris et lui tapait sur l'épaule avant de retourner dans la salle avec Stéphanie, prenant mon téléphone en main et appelant directement mon partenaire. Je mis le haut-parleur, afin que Stéphanie l'entende également. Après quelques instants, Philip répondit :

« Shoutarou ? Tu as du nouveau ?
- Peut-être. Philip, il faut que tu fasses une recherche. Le but est de trouver où se trouve la femme de Toshihiro Kenji.
- D'accord, je lance la recherche.
»

Après un moment de silence, on l'entendit :

« Commençons la recherche. Quels sont les mots clefs ?
- Toshihiro Kenji... avocat... épouse... pendentif... rubis... et coquelicot. Combien de livres as-tu ?
»

Un temps passa, un temps qui sembla durer une éternité. Je regardais le téléphone attentivement, avant d'entendre :

« Il y a encore plusieurs redondances. En deux ou trois heures, je peux trouver quelque chose, mais pas avant avec si peu de mots clefs.
- Dans ce cas, ajoute les mots clefs "tuyauterie" et "enlèvement".
»

Je ne tenais plus. J'étais tellement impatient d'avoir enfin la dernière information que je serrai le téléphone avec force. Finalement, j'entendis ce que j'attendais :

« Bingo ! Le livre est intitulé "Enflammé". C'est étrange, il me dit quelque chose. Enfin, j'ai dedans le lieu où a été emmenée madame Toshihiro. Elle est au... »

Au moment où il allait dire, une explosion retentit, suivi d'un cri. C'était le cri de Philip. Mon sang ne fit qu'un tour. Je hurlai avec fureur dans le téléphone :

« Philip ? PHILIP !!! Réponds-moi ! Philip ! »

J'entendis alors un rire à l'autre bout du fil. Un rire froid, effrayant. J'entendis un bruit similaire à celui qu'un portable fait lorsqu'il est saisi, suivit d'une phrase :

« Un partout, monsieur le détective. Vous avez résisté à mon premier attentat. Maintenant, j'ai votre partenaire sous la main. J'espère que cela ne vous gêne pas. Passez mes amitiés à mon ami Jack. »

Il raccrocha...
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le vendredi 08 février 2013, 15:32:55
Bras croisés, Stéphanie voyait Shoutarou réfléchir à voix haute, en arrivant à la conclusion qu’il fallait mettre la main sur la femme de l’avocat. Pour le coup, Stéphanie ne dit rien, trouvant personnellement que retrouver des otages, dans une prise d’otages, était un peu le principe-même d’une enquête. Si on retrouvait la famille de Kenji, on mettrait sûrement la main sur Orlando. Elle ne dit toutefois rien, se disant que l’homme était jeune. Il retourna voir Kenji, et, de son côté, Batgirl en profita pour contacter Barbara. Stéphanie savait que l’Oracle était du genre à fouiner un peu partout, et quelque chose la surprenait. Pourquoi ? Pourquoi s’en prendre à Kenji, et pas à quelqu’un d’autre ? Pur hasard ? Stéphanie n’y croyait pas, ce n’était pas dans le style du Flambeur. Il avait du étudier le terrain, et Kenji ne réagissait pas vraiment comme une victime-type. Au contraire, il semblait plutôt avoir quelque chose à cacher. Quelque chose qu’il n’avait pas dit à la police. Stéphanie croyait sincèrement qu’il n’était pas un complice volontaire, qu’Orlando le forçait réellement, mais elle se demandait s’il n’y avait pas une autre piste à explorer.

« Tu as des informations, Barbara ?
 -  C’est possible. J’ai réussi à accéder aux coordonnées bancaires de Toshihiro. »

Stéphanie ne voulait même pas savoir comment l’Oracle avait fait. Elle n’était pas une spécialiste informatique pour rien. Il était même possible qu’on lui ait délibérément permis d’accéder au compte, ou qu’elle ait trouvé les informations sur l’ordinateur personnel de Kenji. Dans la pièce d’à côté, Shoutarou essayait d’obtenir des informations sur la famille de Kenji. Barbara continua ses explications :

« Il était ruiné. Il avait placé son argent en bourse, dans les actions d’une société qui s’est écroulée.
 -  Depuis quand date ce placement ?
 -  Il a fait un premier placement il y a trois ans, et plusieurs autres, d’un montant toujours un peu plus élevé, jusqu’à investir toutes ses économies. La société s’est écrasée il y a six mois en voulant développer ses branches d’activité dans un secteur très concurrentiel. Je crois que le détail ne t’intéressera pas.
 -  Six mois ? Il est ruiné depuis six mois ?
 -  C’est là que les choses deviennent intéressantes, car il a reçu une série de donations sur son compte. Ces donations lui ont permis de rembourser ses dettes, et de continuer à financer son cabinet. »

Barbara n’ajouta rien, car Shoutarou revenait. Interrompant la communication, elle écouta ce dernier s’entretenir avec Philip. Visiblement, les deux cherchaient à retrouver la localisation de la femme de Kenji à l’aide des différentes informations. Stéphanie avait un peu de mal à comprendre le fonctionnement de ce principe, mais, si ça permettait effectivement de la retrouver, ce serait toujours ça de pris. Stéphanie se demandait tout de même comment faire valoir cet argument à la cour. J’ai retrouvé cette femme en utilisant les Mémoires de la Terre, Votre Honneur. Ce serait presque digne d’une parodie.

*Ceci dit, obtenir des informations en accédant illégalement aux coordonnées bancaires d’un individu est tout aussi condamnable en cour.*

Stéphanie faisait confiance à Barbara, spécialiste de ce domaine. Le droit était pour Batgirl quelque chose d’assez flou et d’obscur, alors qu’elle savait que Barbara avait suivi des études juridiques, et consultait périodiquement la littérature juridique. Philip semblait avoir obtenu des informations, mais, au même moment, la communication eut des ratés, et ce fut finalement le Flambeur qui parla.

« Un partout, monsieur le détective. Vous avez résisté à mon premier attentat. Maintenant, j'ai votre partenaire sous la main. J'espère que cela ne vous gêne pas. Passez mes amitiés à mon ami Jack. »

Stéphanie se mordilla les lèvres, alors que le Flambeur, fier, venait de raccrocher. Voilà un nouveau coup de théâtre en perspective !

« Tu as entendu ça ? demanda-t-elle à Barbara.
 -  Non seulement je l’ai entendu, mais aussi enregistré. Je vais... Je vais essayer de mémoriser sa voix, mais il utilise un brouilleur vocal. »

Stéphanie hocha la tête, et s’approcha de Shoutarou, posant ses mains sur ses épaules, afin qu’il se détende :

« Ne t’en fais pas, on va le retrouver rapidement. »

Entre-temps, Barbara ouvrit un autre canal, afin de pouvoir directement parler à Shoutarou. Les femmes réagissaient avec sang-froid, car, après tout, elles en avaient vu d’autres.

« On oublie la piste de Kenji pour le moment. Allez là où se trouvait Philip, Orlando aura peut-être laissé des informations. »

Stéphanie n’allait pas discuter cet ordre, et se retourna vers Shoutarou. Ils allaient faire un tour de moto ensemble.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le mercredi 13 février 2013, 20:42:50
J'étais sous le choc. Je n'arrivai plus à réfléchir : le Flambeur avait attaqué Philip, il avait trouvé notre repaire et avait enlevé mon partenaire. C'était... je ne savais pas quoi faire. J'avais l'esprit complètement blanc. C'était ma faute : je n'aurai pas dû le laisser seul, j'avais fait une erreur. Je n'entendais même pas ce que Barbara et Stéphanie disaient, tout du moins jusqu'à ce que la Batgirl pose une main sur mon épaule. Je me tournai vers elle, alors qu'elle me disait qu'on allait le retrouver. Je restai immobile, avant de prendre une profonde inspiration : rester calme et réfléchir. Il fallait que je reste calme, c'était l'essentiel, ne pas laisser mes sentiments m'aveugler.

Barbara me parla directement par l'oreillette que Stéphanie m'avait donnée. Elle nous conseilla d'aller recueillir des indices au bureau, là où se trouvait Philip avant l'attaque. Je sortis mon téléphone et pressais quelques touches, afin de faire venir la moto devant le commissariat. Je me tournai vers Stéphanie :


« Allons-y : il était au bureau. »

Je sortis de la salle, alors que le commissaire m'interceptait, accompagné par l'agent Knight.

« Shoutarou ! Il y a eu une explosion à ton quartier, tout près de ton agence. Les personnes autour ont tout de suite appelé. Ils ont dit que quelques secondes après, ils ont vu un homme sortir de chez toi avec Philip sur l'épaule.
- Je sais, osan. J'allais justement à l'agence, pour trouver des indices que nous aurait laissé Philip.
- Halte ! Je ne vous laisserai pas passer. Je sais que c'est Orlando qui est dans le coup, alors c'est moi qui vais m'en occuper.
  »

Là, ça en été trop. J'attrapai l'agent fédéral par le col et le poussait contre le mur, en lui hurlant à quelques centimètres :

« Pour que vous fassiez tuer Philip comme vous avez tuer les personnes enfermées dans l'immeuble ? Non merci, je fais davantage confiance à la fan de cosplay qu'à vous, Agent Knight. Je me fiche que vous soyez assermenté par le gouvernement ou par une quelconque autorité supérieure : mon partenaire est en danger et je ne laisserai pas mourir à cause de votre excès de zèle. Est-ce bien clair ? »

Je le tins ainsi quelques secondes. En tant normal, un agent fédéral m'aurait brisé la main, envoyé valser ou quoique ce soit d'autre, mais cette réaction, aussi soudaine qu'imprévisible, devait l'avoir suffisamment choqué pour éviter qu'il n'agisse par réflexe. Le temps de retrouver mon calme, je le relâchais et de me tournais vers Stéphanie :

« Dépêchons-nous : avec de la chance, Philip aura laissé quelque chose avant de tomber dans les pommes. C'est notre seul espoir de trouver où Orlando l'a emmené. »

Je regardai une nouvelle fois l'agent fédéral, puis passait à côté de lui en courant, rejoignant à toute vitesse la sortie. J'avais perdu mon calme, mais comparé à avant, j'arrivai à réfléchir correctement. Ma moto m'attendait juste devant l'entrée du bâtiment. Enfilant mon casque attaché à la selle, je montais ensuite sur le bolide et me tournais vers Stéphanie :

« Montez, vite ! »

Le temps qu'elle le fasse, je sortis le Double Driver. C'était risqué, mais je devais tenter de le contacter par la pensée. Je plaçai l'appareil sur le bas de mon ventre, il s'attacha automatiquement par une ceinture apparaissant autour de ma taille. Je hurlais intérieurement :

« Philip ? Philip, est-ce que tu m'entends ? »

Je démarrai la moto et commença ma course. Je slalomai entre les voitures, continuant en même temps d'appeler Philip. Mais aucune réponse ne parvint à mes oreilles : il devait être dans les vapes. Il nous fallut quelques minutes pour arriver à mon bureau. La porte d'entrée était fracturée, mais pas explosé. Par contre, à l'intérieur du bureau, il y avait des traces d'explosions un peu partout : le canapé à droite de l'entrée était passé de blanc à noir, plusieurs dossiers étaient éparpillés un peu partout, et la porte menant au garage avait été détachée de ses gonds par la force de l'explosion.

J'entrai dans le garage : la plateforme en grille était explosée par endroits, les tableaux de Philip était salis par la crasse, les différents gadgets en préparation étaient fichus. L'explosion avait dû être énorme pour faire autant de dégâts. C'était anormal. Comment une explosion aussi puissante pouvait-elle retentir sans causer un incendie ? Je scrutai les tableaux, à la recherche d'un indice, mais rien : tout avait été effacé à la hâte. Orlando devait avoir remarqué les recherches de Philip à son sujet, sur ce tableau.


« Il doit bien avoir laissé quelque chose : un bout de papier peut-être. Cherchez dans cette pièce, Stéphanie. Je vais voir dans le bureau. »

Je retournai dans le centre de l'agence. Il n'y avait pas grand-chose, à part les feutres qui devaient être accrochés, qui étaient noircis et dispersés dans la pièce. J'observai attentivement chaque détail, jusqu'à tomber sur quelque chose d'anormal : dans le chaos de cendre dû à l'explosion, alors qu'il n'y avait même pas de début d'incendie, une zone du sol était parfaitement claire, sans traces. À croire que quelque chose avait été placé là, puis enlevé. Je regardai les traces, avant de remarquer que celles-ci étaient aussi présentes plus loin, moins marquées cependant, et se répétaient en direction du garage. C'était des traces de pas ! Mais... c'était étrange.

« Stéphanie, venez voir ! Quelque chose cloche ici. »

J'attendais qu'elle vînt : parmi toutes les traces de pas, celles-ci ressortaient plus que les autres. Nous ne les avions pas faîtes nous-mêmes, c'était de toute évidence là lors de l'explosion. Je montrai les traces à la Batgirl :

« Il devait se tenir ici durant l'explosion, est a été pris dans le souffle. Mais il n'a apparemment pas bougé d'un iota. Comment est-ce que c'est possible ? La porte du garage est renforcée, il aurait fallu une grosse explosion pour la détacher de ses gonds. Mais aucun signe de flammes ou de début d'incendie. Cela ne peut pas être une explosion ordinaire... »

Je me relevai et observai la salle, avant de me tourner vers Stéphanie :

« Quelque chose cloche vraiment, dans cette affaire. Barbara, vous m'entendez ? »

J'attendais qu'elle me réponde ou que Stéphanie me mette en communication avec elle, avant de lui demander :

« Est-ce que vous pouvez me dire depuis quand l'agent Knight était présent au Japon ? Si cela fait longtemps, ça veut dire qu'Orlando devait y être depuis plus longtemps encore... Ou peut-être est-ce qu'Orlando était par le passé en voyage au Japon ? »

Je n'osai pas imaginer qu'il y ait une quelconque connexion avec les GaïaMemory, mais vu les incohérences dans cette affaire, je ne pouvais écarter la possibilité qu'Orlando ait contacté le Museum, pour obtenir une de ces Memory. Si Orlando avait été au Japon depuis longtemps, il était tout a fait envisageable qu'il ait été en contact avec un de leurs agents.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le jeudi 14 février 2013, 18:09:51
Ils ne sortirent pas rapidement, car le commissaire, Kenji, leur tomba dessus, accompagné de Knight. Stéphanie était sûre que Jack avait demandé la possibilité de se débarrasser des amateurs qui voulaient faire équipe avec lui. Il fallait bien admettre que, dans sa tenue, Stéphanie ressemblait à une espèce d’évadée d’un hôpital psychiatrique, quand bien même le costume lui allait à ravir. Kenji expliqua à Shoutarou qu’il y avait eu une explosion dans le quartier général, ce qui revenait à dire que la cavalerie serait bientôt sur les lieux, et qu’il valait mieux se dépêcher. Jack n’était pas de cet avis, ne voulant visiblement pas que les amateurs contaminent la scène de crime. Agacé, Shoutarou révéla sa force physique, plaquant Knight contre le mur, qui fut trop surpris pour lui répondre. Stéphanie se tint prête à intervenir pour éviter une bagarre, car, comme l’Oracle, elle savait que, tôt ou tard, elle aurait besoin de l’aide de cet individu prétentieux et arrogant. Barbara avait été formelle sur ce point.

En compagnie de Shoutarou, Stéphanie ressortit, et suivit ce dernier. Elle aurait pu prendre sa Tryton, mais elle sentait bien que l’homme était pressé. Batgirl le rejoignit donc, et la moto décolla, rejoignant assez rapidement les bureaux de son agence. L’intérieur était dévasté, ravagé. Il y avait effectivement eu une explosion, mais sans trace d’incendie. Aucune flamme, aucun début d’incendie, aucune odeur de soufre, caractéristique du feu, et, pourtant, tout avait explosé. Quel type d’explosif avait pu provoquer ça ? De tels dommages, sans faire un incendie ? Incrédule, Stéphanie regardait autour d’elle, sans rien dire, observant les lieux, cherchant des indices, tandis que Shoutarou faisait de même. Elle se dirigea vers des morceaux de papiers reposant sur le sol, cherchant le bureau de travail de Philip. Elle porta sa main sur son casque, et déclencha une visière qui afficha une vue spéciale de la zone, rosâtre, des capteurs et des indications défilant devant ses yeux.

« Hum... Je ne détecte aucune trace de poudre, aucun résidus indiquant qu’un appareil a été utilisé pour provoquer cette déflagration. Or, n’importe quel engin laisse forcément des traces. »

La conclusion à en tirer était simple. Aucun explosif n’avait provoqué ça, ce qui sous-entendait que le Flambeur avait visiblement des pouvoirs magiques. Ou alors, un appareil révolutionnaire. Dans tous les cas, on en revenait au même point : il fallait se méfier de cet individu. Shoutarou sembla en arriver à la même conclusion, avant de poser une question à Barbara. Il s’écoula plusieurs secondes avant que cette dernière ne réponde :

« Il y a eu une réservation pour le vol de Knight il y a... Trois semaines, environ. Pour le reste, je n’en sais rien, je n’ai qu’un ordinateur, pas une boule de cristal. »

Stéphanie haussa les épaules, regardant les traces de pas.

« Stéphanie, lança alors Barbara, essaie de...
 -  Je sais » répondit tranquillement cette dernière.

Elle sortit de sa ceinture une sorte de petit appareil, et filma les traces de pas, les éclairant d’une lueur verdâtre qui les mit en surbrillance. Elle envoya une photo, qui fila vers l’ordinateur de Barbara, les programmes de cette dernière procédant alors à des analyses. Plus cette enquête avançait, et plus Batgirl avait l’impression d’être dans une enquête de Lincoln Rhyme, à la traque du Désosseur.

« Ok... Notre homme portait des souliers. Hum... Du sur mesure. Il fait du 44.
 -  Rien de spécifique ?
 -  Ce sont des traces de chaussure, Stéphanie. Essaie de les suivre. »

Barbara envoya des indications pour la visée assistée de Stéphanie, qui vit alors les traces de l’homme apparaître en surbrillance. Elle les suivit rapidement, ce qui l’amena à passer par une porte arrachée, la conduisant à un escalier métallique qui descendait. L’éclairage était défaillant, mais elle avait une vision nocturne, et put donc continuer à suivre la trace. Elle finit par l’amener dans un cul-de-sac, devant un mur. Elle regarda la zone.

« Il n’y a plus rien ici.
 -  Il a du apparaître ici.
 -  Mais d’où ? Il n’y a aucune porte, là, ni aucun conduit ! Ce n’est qu’un mur ! C’est Houdini ou quoi ?
 -  De la même manière qu’il a pris Philip. Je pense qu’il a du se téléporter.
 -  Génial...
 -  La police ne va pas tarder à débarquer ici. Cherche encore un peu, histoire de trouver des indices supplémentaires, mais ne traîne pas trop.
 -  Okay... »

La conversation se termina là, et Stéphanie retourna vers le bureau.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le mercredi 20 février 2013, 21:31:12
Barbara avait la même pensée que moi : si une explosion avait retenti ici, pourquoi n'y avait-il aucune trace de l'explosif ? Ma pensée se dirigea tout naturellement vers un cas de Gaïa Memory, la raison pour laquelle j'avais demandé des informations sur le vol de l'agent Knight. J'attendis plusieurs secondes avant d'obtenir finalement une réponse : la réservation était faîtes il y a trois semaines. Cela devait signifier soit qu'il savait qu'Orlando avait un voyage prévu au Japon, soit qu'il reçut il y a trois semaines des informations affirmant la présence du criminel à Seikusu. Vu l'intelligence du criminel, il devait sans doute s’agir de la deuxième possibilité. Cela laissait donc au moins trois semaines à Orlando pour rencontrer un agent du Museum et acheter une Memory. Seulement, ces appareils coutaient cher, un quidam moyen devait s'endetter sur plusieurs mois avant de pouvoir réunir la somme.

Barbara et Stéphanie continuaient leur enquête : les chaussures étaient des souliers sur mesure. Notre homme ne manquait donc pas de moyen. Les preuves autour de cette affaire m'amener rapidement à la conclusion qu'il y avait une Memory derrière tout ça. Elles suivirent la piste jusqu'au mur en face du RevolGarry, notre tank personnel. Comme celui-ci était bien dissimulé, puisqu'il ressemblait à une simple plateforme, elle n'avait sans doute pas remarqué qu'il y avait une sortie possible.


Il ne s'est pas téléporté, il est sorti par ce passage.

Je pris mon téléphone et envoya un code spécial au tank. La plateforme se replia sur elle-même (http://s572.photobucket.com/player.swf?file=http://vid572.photobucket.com/albums/ss168/krdecadevideos/RevolGarry.flv&fs=1&os=1&ap=1), les deux parties sur tank se fermant sur l'autre pour former un véhicule d'une taille impressionnante. En face du tank, le mur s'ouvrit en deux, donnant accès à un tunnel menant à l'extérieur. Techniquement, l'autre bout du tunnel indiquait un sens interdit, empêchant les civils de venir ici. J'entrai à nouveau le code afin qu'il soit à nouveau dissimulé. Puisque la police allait venir, autant éviter qu'ils n'en voient trop.

Il devait connaître le bureau pour savoir qu'il se trouvait une telle installation, je ne vois que cela. Mais normalement, personne n'a accès à ce lieu. Philip doit l'avoir rencontré par le passé... Connaissant ses moeurs, cela ne m'étonnerait pas.

Je rejoignais la zone privée de Philip, avec ses tableaux, ses petits gadgets non montés et ses livres. Je savais qu'il cachait un journal non loin, je devais juste le trouver. Je fouillai finalement sous le canapé et trouva son journal intime. Je le regardais quelques instants, avant de l'ouvrir. J'étais désolé de violer ainsi l'intimité de mon partenaire, mais je songeai qu'il ne m'en voudrait qu'à moitié. Je regardai la dernière page et remontai rapidement, cherchant une quelconque indication qu'il ait rencontré quelqu'un.

Soudain, j'entendis quelqu'un entrer dans l'agence. Je devais faire vite, avant que les autorités n'arrivent dans le coin. Je regardai, jusqu'à tomber finalement sur une indication : il avait rencontré un certain Smith, type américain, qui lui avait proposé de boire un verre. Il avait déjà ciblé Philip, le Museum lui avait sans doute dit de le retrouver... En feuilletant un peu, il décrivait leur "relation" qui se limitait à quelques sorties en soirée. Cela faisait une semaine environ, et ça s'était arrêté il y a quelques jours, Smith prétextant qu'il devait rentrer chez lui. Philip indiqua que ce jour-là, il l'amena à l'agence, dans le garage. Il y avait également un petit bout de tissu, je pariai que c'était un souvenir de la visite de l'homme.

La police arriva dans le garage, suivit par les fédéraux. Je fermai le livre et le reposa sur le canapé et mit le bout de tissu dans la poche. Le commissaire arriva, suivit de l'agent Knight, apparemment inquiet.



Alors, Shoutarou, tu as trouvé une piste ?

- Non, ji-san... Il semblerait que Philip n'ait pas laissé de piste sur qui l'a agressé. En tout cas, rien ne semble indiquer qu'il ait eu le temps de laisser un indice.


Je ne mentis pas : il n'y avait pas d'indice laissé par Philip lors de l'explosion. Je me tournai vers Stéphanie, puis vers le commissaire, avant de passer à côté d'eux et de sortir : les autorités ne me laisseraient pas participer à l'enquête, je devais faire avec ce que j'avais trouvé. Je sortis de l'agence, certain qu'on ne trouverait rien de plus. Je pris le bout de tissu et l'observai dans tous les sens, recherchant une indication de son origine. Je pus voir un logo sur l'intérieur du tissu : un W et un S stylisé...

Windscale... C'est une société de vêtements de la ville... Ils font principalement des vêtements haute-gammes. Si ses chaussures sont faites sur mesures, alors il doit avoir faire de même avec ses vêtements. Cela vaut le coup de voir. Barbara, avec votre boule de cristal, vous pouvez accéder aux bases de données de la société ? Il faut trouver les commandes de tout ensemble chaussures-vêtements fait entre trois et une semaine, avec des souliers tailles 44. Si vous avez plusieurs commandes, recherchez sur un nom bien américain, ça doit être atypique ici.

De cette manière, on obtiendrait peut-être de nouvelles informations, quelque chose qui permettrait de trouver information sur la localisation d'Orlando : une adresse, quelque chose. Les informations seraient peut-être inutiles, mais on n'avait que cette piste, en attendant que Philip ne reprenne conscience.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le mardi 26 février 2013, 10:12:06
L’antre des deux détectives ressemblait à une sorte de variante moderne et nippone de la Batcave. Stéphanie vit une sorte de porte cylindrique se retirer, tandis qu’une sorte de tank se mettait en place, et qu’un long tunnel sombre apparaissait devant ses yeux, lui rappelant, à peu de choses près, le tunnel de sortie de la Batcave, par lequel Bruce sortait en utilisant sa Batmobile. Elle ne dit rien, légèrement surprise, se disant que cette agence devait avoir de sacrés moyens financiers. Shoutarou réfléchissait, et parvint à trouver un indice dans le bureau ; un morceau de tissu. Il inspecta également le journal intime de Philip, qui semblait confirmer qu’Orlando se soit rapproché du jeune homme, par le biais d’un autre pseudonyme, Smith. Les éléments et les indices continuaient à s’accumuler, mais est-ce que ce serait suffisant pour rattraper quelqu’un qui semblait avoir plusieurs trains d’avance sur eux ? Stéphanie comprenait un peu mieux le sentiment qui devait habiter Bruce quand il traquait le Joker. A dire vrai, tout ce que Stéphanie ressentait était une sourde excitation, une espèce d’impatience à l’idée de plonger ses mains dans le cambouis, de fouiller dans les recoins sombres, afin de retrouver le chasseur, de transformer le prédateur en proie. Elle avait pour elle la fougue de la jeunesse, cette espèce d’idéalisme passionnée dont Bruce était de moins en moins capable de produire. Pour elle, qui commençait à le connaître plutôt bien, il flirtait depuis des années avec une dépression, évitant cette dernière en s’enfonçant dans une lutte obsessionnelle et autodestructrice contre les criminels et autres cinglés qui circulaient en liberté.

Stéphanie sortit de ses réflexions en entendant la police arriver. Très rapidement, le commissaire arriva, accompagné de Knight, et de plusieurs autres agents en bleu. Knight avait les mains dans les poches, et espérait visiblement une seule chose : que la scène du crime n’ait pas été contaminée par les deux amateurs... Même si, en vérité, connaissant Orlando, il n’y aurait rien d’intéressant à récupérer. Shoutarou s’entretint un peu avec le commissaire, et Stéphanie sortit également, regardant Knight. En ayant pensé à Bruce juste avant de le voir, dans son esprit, un curieux parallèle se dressait. Dans une certaine mesure, Jack Knight ressemblait assez à Bruce Wayne. Le même caractère borné, et la même obstination à poursuivre les criminels. Dehors, Shoutarou parla à Stéphanie, et demanda surtout à Barbara d’obtenir des informations sur un magasin de vêtements de luxe, Windscale.

« Hum... répondit Barbara. C’est bien pensé, et ça peut marcher. Je vais essayer de trouver quelque chose. »

Stéphanie conserva les bras croisés, levant la tête. Ils se tenaient dans une ruelle discrète, évitant ainsi le cortège de policiers qui encerclaient l’appartement, et délimitaient un périmètre de sécurité. Adossée contre le mur, elle ne se disait rien, perdue dans ses pensées. Le Flambeur... Ce n’était clairement pas un individu à sous-estimer. A plusieurs reprises, il avait fait preuve de sa dangerosité, de son ingéniosité macabre. Arriverait-elle à le neutraliser ? Elle l’espérait, même si elle savait bien que ce serait un affrontement mémorable.

« J’ai trouvé plusieurs correspondances. Un certain... Jacobs Rockfeller a passé commande il y a deux semaines à Windscale. Un ensemble qui lui a coûté une petite somme. Et... La commande n’a pas été livrée, mais il y a eu un paiement par chèque, avec une adresse de facturation.
 -  Elle se trouve à Seikusu ? demanda Stéphanie.
 -  Oui, confirma-t-elle. Je vais vous transmettre les coordonnées… Mais soyez prudents.
 -  Évidemment.
 -  Je continue à vous tenir au courant lorsque je récupérerai de nouvelles informations. »

Stéphanie avait la curieuse impression de jouer à une sorte de jeu de pistes, où elle remontait le long de petites graines pour atteindre sa cible. L’appartement en question se trouvait près du port. Pas spécialement le genre d’endroits où on s’attendait à trouver un individu portant des vêtements de Windscale. Il devait donc s’agir d’une autre planque, sûrement laissée intentionnellement à l’attention de ceux qui le poursuivaient. Un autre indice dans leur traque ? Stéphanie hésita à en parler à Knight, mais elle décida de laisser ceci à Barbara. L’Oracle était suffisamment intelligente pour savoir ce qu’il convenait de faire.

« Je ne pense pas que ce soit sa résidence principale, mais nous y trouverons sûrement d’autres indices. Cet indice-ci est trop gros pour être dû à sa négligence. Je pense qu’il veut que nous remontions la source. »

En somme, même si Stéphanie avait l’impression d’avancer, elle continuait à faire du sur-place, sa seule chance reposant dans une négligence hypothétique de l’adversaire. Selon les statistiques de police, parmi l’ensemble des criminels, il existait une branche très infime de criminels de ce genre. Elle ne savait plus si c’était moins de 5%, ou de 1%, mais c’était un chiffre significatif. Knight traquait cet individu depuis suffisamment longtemps pour qu’elle se doute qu’il ne laissait pas de traces derrière lui.

*Que cherche-t-il ? A quoi est-ce que ce jeu rime ?*

Elle se retourna vers Shoutarou, faisant quelques précisions.

« Cette fois-ci, je prendrais ma moto, et on se retrouvera là-bas. »

Stéphanie voulait aussi pouvoir essayer d’arriver plus tôt, afin de s’assurer que la vie de Shoutarou ne soit pas en danger, cette dernière s’estimant bien plus apte à répondre à une menace physique concrète que le jeune adolescent.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le dimanche 03 mars 2013, 13:52:03
Barbara fit une recherche rapide sur les commandes de Windscale, tandis que Stéphanie observait les autorités délimiter le périmètres de sécurité. Pour ma part, je tapais rapidement pied, non pas par agacement mais par impatience. C'était peut-être notre seule piste. D'ailleurs à y penser, c'était beaucoup trop gros pour être un hasard. Après quelques minutes, Barbara répondit à ma question : l'un des correspondances était un certain Jacobs Rockfeller, ce dernier ayant passé commande il y a deux semaines. Cela correspondait avec mes soupçons, surtout qu'un grand doute planait autour des intentions réelles d'Orlando.

Stéphanie me fit part de ses impressions quand à la résidence de ce Jacobs. Elle avait raison, c'était trop gros pour être un hasard ou de la chance : il voulait certainement qu'on arrive jusqu'à lui.


« La seule question est pourquoi veut-il qu'on le retrouve. Un criminel qui souhaite qu'on arrive jusqu'à lui doit avoir un problème d'ego, ou alors il est stupide. Mais quelque chose de dit qu'il n'est pas aussi bête que cela. Il doit cacher quelque chose. »

Stéphanie me signala qu'elle allait partir avec sa moto à l'adresse que Barbara leur avait indiqué. J'acquesçai doucement avant de lui répondre :

« Partez devant, je vais essayer de trouver des informations de mon côté. Je vous rejoins aussitôt que j'aurai eu ce qu'il faut. »

J'attendai qu'elle s'en aille et je pris mon téléphone. J'avais trois informateurs dans la ville : le commissaire qui me fournissait généralement les dossiers sur les affaires liés de près ou de loin aux dopants et aux Gaïa Memory ; Queen et Elizabeth, un duo de lycéenne réputée pour avoir de nombreux contacts au quatre coins de la ville ; et Watcherman. Ce dernier était sans doute le plus fort de tous. Son nom me restait inconnue, son pseudonyme étant la seule identité qu'il m'avait révélé depuis tout le temps où je le connaissais. Il avait une double identité : la première était celle d'un simple bloggeur qui s'amusait à poster ses aventures au sein de la ville, la majorité étant des découvertes culinaires au sein de restaurants. Son autre identité était un membre de l'Underground, un site internet privé et protégé qui parle des activités étranges qui arrivaient dans la ville. Avec son aide, trouver les utilisateurs de Gaïa Memory était plus facile.

Je contactai Watcherman : à cette heure-ci, il était encore réveillé et mangeait sans doute dans un des nombreux restaurant de la ville. Le téléphone sonna quelques instants, avant qu'il ne réponde :


« Shou-chan ! Sais-tu que tu m'interrompt en plein déjeuné ! Je suis en train de goûter le Sweet Ramen du maître. Un ramen sucré, tu te rends compte ? C'est exquis, tu devrais y goûter un jour !
- Watcherman, j'ai une question à te poser : est-ce que tu as eu vent d'explosion qui ne provoquerait pas de flammes, récement ?
- Aaaaaah ? Des explosions sans flammes ? Laisse-moi réfléchir... »


Je l'entendis prendre une bouchée de ramen, aspirer les nouilles avec un bruit très sonore, puis me répondre, la bouche encore pleine :

« Moui ! Che me rabbel d'un article sur l'Underground. *glups* Certaines personnes parlaient de petites explosions avec des cendres et tout, mais pas de signe d'incendie. Les autorités sont venu à la conclusion que c'était l'acte d'un spécialiste des bombes.
- Toi qui a des contacts de par la ville, est-ce que quelqu'un aura vu une vente de Memory, récemment ? Il se peut que ce soit lié.
- Toujours aussi clairvoyant, Shou-chan : il y a eu en effet quelqu'un qui a acheté une Memory, de ce que je sais, il y a environ un mois. C'était un américain, à ce que j'ai compris, et il n'était pas là depuis longtemps.. Mais ce qui est étrange, c'est que normalement, ces gens ont une caisse d'argent avec eux pour le payement, mais pas lui. Et tu te doutes qu'on achète pas cela par chèque.
- Il aura donc reçu une Memory gratuitement ? Pourquoi diable ces gens donneraient une Memory à un inconnu arrivé depuis peu sur le territoire ?
- Tu dois le savoir mieux que moi, Shou-chan, c'est toi le détective.
- Bon, si tu as d'autres informations sur les explosions ou l'américain, tu me préviens. »


Je raccrochai et au même moment, une main se posa sur mon épaule et m'obligea à me retourner : c'était l'agent fédéral. Il me prit pas le col et me souleva à quelques centimètres du sol. Son visage était clairement un visage de colère. Il me pesta au visage sans ménagement :

« Je savais que vous seriez une plaie, mais qu'en plus vous essayez de me doubler, s'en est trop. Dis-moi ce que vous savez, toi et la femme, ou alors je te brise les os un par un. »

J'avais du mal à respirer, ce qu'il remarqua. Il me lâcha en me projetant au sol. Je pris le temps de reprendre mon souffle et me relevai, me frottant la poitrine. Je l'observai et lui dis, sur un ton neutre :

« Agent Knight, je pense que vous devriez vous retirez de cette affaire, ou du moins, rester en dehors jusqu'à ce qu'on vous le ramène.
- Quoi ? Tu te fous de ma gueule ? Si tu penses que je vais laisser ce pourri à un gamin comme toi !
- Ecoutez, c'est pour votre sécurité de que vous dis cela : j'ai des raisons de penser que le Flambeur s'est associé à une organisation puissante et qu'il dispose à présent d'un arme très dangereuse.
- Pardon ? De quoi tu parles ? Essais donc d'être clair ! »


Je l'observai : je pouvais lui livrer quelques informations, tant que je ne lui parlai pas directement de ce qu'était une Gaïa Memory ou de monstres.

« Le commissaire me demande régulièrement d'enquêter sur un groupe criminel qui livre des armes de destruction massive à la population en échange de fortes sommes. Elles rendent leur utilisateur extrêmement puisant et dangereux. J'ai l'habitude d'enquêter sur elles et je sais que même avec votre expérience, vous n'êtes pas de taille face à ces armes. Vous devriez nous laisser faire, moi et Stéphanie. Lorsqu'on aura attrappé Orlando, on vous le ramènera.
- Cette histoire est à dormir debout ! Des armes de destruction massives ? Pourquoi pas des bombes nucléraire ?
- Vous avez bien vu la scène de crime : des traces d'explosions, mais pas de flammes, pas une trace. Ce n'est pas des simples bombes : il s'agit de ces armes dont je vous ais parlé. Je vous en conjure, laissez-nous faire, et je vous promets qu'on vous ramènera cet ordure. »


Knight hésita, il semblait se poser quelques questions. Alors qu'il était dans sa réflexion, je l'observai, attendant sa réponse qui ne se fit finalement pas aussi attendre que cela :

« J'ignore bien de quoi tu parles, gamin, mais si je dois bien croire en une chose, c'est ce que j'ai accomplis avant toi au FBI. Alors peu importe les armes, j'attrapperai ce salaud. Et si je dois te foutre sur la gueule pour cela, je n'hésiterai pas ! »

Il était borné, mais de toute évidence, il viendrait, que je le veuille ou non. Je pris mon casque et lui tendit cela qui était dissimulé derrière ma moto. Je lui tendis ce second et montait sur le véhicule.

« Venez, mais surtout, si je vous dis quelque chose, écoutez-moi. Je n'ai pas envie d'avoir votre mort sur la conscience. »

Il pesta légèrement et monta sur la moto en mettant son casque. Je demarrai en furie et roula à toute vitesse pour atteindre l'adresse que Barbara nous avait donné. C'était un immeuble pour riche, avec des appartements de la taille d'une maison. L'adresse menait au neuvième étage. Je restai en bas de l'immeuble en contactant Stéphanie :

« Stéphanie, l'agent Knight est avec moi. Est-ce que c'est sûr, là-haut ? »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le mardi 05 mars 2013, 16:12:03
Stéphanie roulait rapidement le long de la ville, filant à toute allure, sans vraiment se soucier des limitations de vitesse. L’appartement était assez éloigné, et elle l’atteignit au bout d’un quart d’heure, environ. Contrairement à ce qu’elle s’attendait, l’immeuble était plutôt cossu, assez joli, près du port. Elle s’était attendue à un vulgaire taudis, mais, au lieu de ça, c’était un immeuble plutôt grand, et assez riche. Il y avait des balcons, et l’immeuble était à un angle, au bout d’un boulevard, avec une rue filant sur la gauche, qui suivait un quai. Batgirl arrêta sa moto dans une ruelle, et choisit d’entrer à la manière du Chevalier Noir : par le toit. Elle utilisa son Bat-grappin pour rejoindre le toit d’un immeuble intermédiaire, puis continua ensuite à grimper, jusqu’à atteindre le neuvième étage, l’Oracle la guidant pour lui dire où aller, vers quelle fenêtre se rendre Elle atterrit ainsi sur le bon balcon, et vit, à travers les portes-fenêtres, un salon plongé dans l’obscurité. Il était vide. Elle ouvrit la porte en utilisant ses gadgets, dessinant un cercle à travers la fenêtre pour y poser sa main, et descendit cette dernière sur la poignée, appuyant dessus. Elle entra ainsi, dans le salon principal, avec une cuisine à l’américaine. Il y avait une porte sur la droite, donnant sur la chambre, puis continua à s’avancer, tombant dans une salle de bains. L’éclairage était mort.

« C’est vide, glissa-t-elle à Barbara.
 -  Tu pensais vraiment qu’il t’attendrait avec une pancarte ? Il y a sûrement des indices, il faut chercher. »

Stéphanie hocha lentement la tête, et alla dans le salon. Elle vit, sur la table basse, une série de courriers, de lettres, et les observa. Il y avait la facture de Windscale, et le contrat de bail, reçu par lettre recommandée. L’accusé de réception avait été signé il y a plusieurs semaines. L’appartement avait comme bailleur une société d’immobilier, et le client s’appelait... Jacobs Rockfeller. Il y avait une série de publicités, un catalogue de prêt-à-porter, et une publicité pour un restaurant luxueux. Elle se rendit dans la chambre, et ne vit rien. Aucun ordinateur, rien d’autre qu’un lit, et quelques livres sur une table de chevet. Un jeu de mots fléchés, un livre d’Aldous Huxley... Elle en fit le tour rapidement, avant de se rendre vers la salle de bains. Rien de particulier à signaler. Aucun cadavre dans la baignoire. Elle se rendit dans la cuisine, ouvrant les placards. Toujours aucun indice.

« C’est toujours vide...
 -  Orlando joue avec nous. Il ne nous aurait pas envoyé ici pour rien. Il doit sûrement y avoir une piste quelque part.
 -  Je veux bien, mais où ?
 -  C’est toi qui es sur place. »

Stéphanie soupira devant cet argument, et continua donc ses fouilles. Elle alla près du canapé, écartant les coussins, mais sans trouver quoi que ce soit. Ce fut à ce moment, alors qu’elle commençait à soupirer, que son oreillette grésilla. Shoutarou était arrivé, avec Knight.

« Il n’y a rien à signaler ici. Vous pouvez monter. »

En contrebas, Knight ouvrit la porte rapidement, Stéphanie appuyant sur l’interphone, et ils avancèrent à l’intérieur, la rejoignant rapidement. Jack semblait mécontent, mais fut rassuré de voir que, avec ses gants, Stéphanie n’avait pas contaminé la scène. Il était toutefois peu probable de trouver des empreintes génétiques dans l’appartement. Knight jeta un regard circulaire, tentant inutilement d’allumer les lumières.

« Il a retiré les fusibles du disjoncteur. »

Jack hocha la tête.

« Vous avez de la lumière ultraviolette, dans tout votre équipement ? Le Flambeur ne se serait pas amusé à enlever les fusibles pour rien. »

Stéphanie pencha la tête sur le côté, se sermonnant pour ne pas avoir pensé à une chose aussi stupide. Elle rattrapa donc son erreur, et appuya sur sa ceinture. Une lumière bleuâtre ne tarda pas à en jaillir, éclairant les murs. La super-héroïne tourna autour d’elle, les éclairant, et vit alors une tâche de sang sur l’un d’eux.

« Merde ! »

Knight avait raison. Il y avait des traces sur les murs, et, quand elle déplaça le cône lumineux, elle vit alors des mots, des traces, des signes. Une phrase énigmatique.

« On monte au sommet de la falaise pour descendre au fond du puits. »

Qu’est-ce que cette phrase voulait dire ? Jack regarda autour de lui, et fut le premier à trouver.

« La cave ! Il faut se rendre dans la cave ! »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le vendredi 08 mars 2013, 15:56:28
Stéphanie nous confirma que nous pouvions monter la rejoindre. Je le dis à l'agent fédéral qui me poussa sur le côté, m'écartant de son chemin pour atteindre la porte d'entrée de l'immeuble. Je grommelai, sachant d'avance qu'il allait provoquer des dégâts tôt au tard. Je réajustai mon chapeau rapidement et rejoignis à mon tour la porte, pour entrer à l'intérieur. Il allait fermer l'ascenseur lorsque je calais ma main sur la porte, pour l'ouvrir et pouvoir entrer. Je pénétrai en silence en me posant à côté de lui, la porte se fermant doucement. Je ne lui dis rien, sachant pertinemment que ce serait une perte de temps. Je n'en restai pas moins agacé de son attitude. Il était clairement le genre de type que je supportais mal, mais je devais rester calme et clair : la vie de Philip était en jeu.

Arrivé en haut, Stephanie nous attendait non loin de la porte. C'était un grand appartement plongé dans les ténèbres. Jack pesta légèrement en voyant Stéphanie. Sans doute avait-il peur qu'elle contamine le "lieu du crime". Il tenta d'allumer les lumières, mais c'était inutile. Finalement, il suggéra à la Batgirl d'utiliser un de ses gadgets utilisant les ultraviolets pour trouver de nouveaux indices. C'était malin : il avait quand même des idées intelligentes, malgré son tempérament furieux. Lorsque la lumière toucha les murs, tout le monde put voir du sang, avec un message écrit avec. Cela me glaça le sang.

Le message n'était pas clair, mais Jack trouva rapidement la réponse :


« La cave ! Il faut se rendre dans la cave ! »

Il se précipita aussitôt vers la sortie, rejoignant l'escalier de service. Je fronçai les sourcils face à la fougue de l'agent et me tournai vers Stéphanie :

« Je me demande si j'ai vraiment bien fait de le faire venir : s'il n'y a pas de piège ici, rien ne nous dit qu'il n'y en a pas à la cave. Mieux vaut le rejoindre avant qu'il ne lui arrive quelque chose de fâcheux. »

Je me précipitai à sa poursuite, sincèrement inquiet de ce qu'il pouvait faire. Dans les escaliers, je pouvais voir Knight, quelques étages plus bas, en train de sauter certaines marches pour aller au plus vite à la cave. Je me tournai vers Stéphanie, pensif :

« Pourquoi une telle mise en scène pour nous faire descendre à la cave, à votre avis ? J'ai presque l'impression qu'il veut juste nous faire tournée en bourrique, ou alors, c'est clairement un piège qu'il nous tend. »

Je me rappelai alors de ce que lui avait dit Watcherman : un américain qui avait reçu une Gaïa Memory gratuitement, l'intervention de privés dans cette affaire, l'agression soudaine de Philip. C'était peut-être ça finalement, un piège organisé par le Museum pour chasser ceux qui ruinaient leur commerce de Memory. Je fis part de cette information à Stéphanie :

« Apparement, Orlando aurait été contacté par une organisation que moi et Philip combattons depuis quelque temps maintenant. Il se pourrait qu'il détienne une arme puissante entre ses mains : si vous le voyez utiliser une sorte de clé USB, faites tout ce que vous pouvez pour l'empêcher de l'utiliser. On n'est jamais trop prudent. »

Arrivés en bas, ils trouvèrent l'agent fédéral devant une porte verrouillée menant à la cave. Il tentait de l'enfoncer, mais rien n'y faisait : la porte était en métal renforcé. Il grogna de rage en nous voyant arrivé :

« Si vous avez un moyen de l'ouvrir, grouillez-vous ! »

Je n'étais pas spécialiste en crochetage et je n'avais aucun gadget pour l'ouvrir. Je ne pouvais tout de même pas devenir Joker pour ouvrir la porte. Je me tournai vers Stéphanie, attendant qu'elle nous sorte un de ses gadgets de sa ceinture, comme auparavant.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le vendredi 08 mars 2013, 23:57:08
La cave... Jack était sûr de son coup, et s’élança en premier, dévalant les marches, tandis que Stéphanie sortit à son tour e l’appartement. Shoutarou en profita pour l’aborder, lui demandant ce qu’il y avait, à son avis, dans la cave.

« On le saura en y allant. »

Une réponse simple, tranchante, mais Stéphanie n’allait pas supposer. Rentrer dans la tête du Flambeur était quelque chose de difficile, et elle s’attendait sûrement à tomber sur une autre énigme, dans la mesure où le Flambeur semblait s’amuser avec eux. Shoutarou, alors que les deux descendaient, lui expliqua que leur cible s’était visiblement allié avec une dangereuse organisation, et détienne, entre les mains, une « arme puissante ». Voilà qui était bien mystérieux. Stéphanie regarda Shoutarou en fronçant les sourcils.

« Tu m’en diras plus à ce sujet après. »

Stéphanie et Shoutarou continuèrent à descendre, arrivant à l’entrée de l’immeuble, avec une rangée de boîtes aux lettres. Jack Knight avait allumé la lumière en contrebas, et Batgirl continua à descendre, arrivant dans les caves, jusqu’à entendre des coups sourds. Jack tapait contre la porte de la cave, qui était visiblement fermée. Il se retourna vers Stéphanie et Shoutarou, les invectivant, avec son amabilité habituelle. Stéphanie se contenta d’un léger sourire, le parallèle avec Bruce continuant à se faire, malgré quelques différences. La jeune femme s’approcha de la porte, et l’observa.

« Du gel explosif permettra de l’ouvrir.
 -  Alors, grouillez-vous, bordel ! »

Stéphanie sortit de sa ceinture une sorte de petit pistolet, répandant le long de la porte un gel curieux. Elle fit tout le tour, jusqu’à former un quadrilatère, puis conseilla à Knight et à Shoutarou de s’écarter. Stéphanie s’éloigna également, et appuya sur la gâchette du gel explosif, ce qui provoqua l’explosion du gel explosif. La porte en fer ne s’ouvrit pas, car le gel explosif n’était pas assez puissant, mais elle fut suffisamment fragilisée pour que Knight se remette devant elle, et l’ouvre d’un solide coup de pied. La porte vola en éclats, et une odeur sinistre les accueillit, alors que des éclats lumineux résonnèrent à l’intérieur. Knight avait automatiquement pointé son arme, et, devant cette odeur de putréfaction, s’écarta. Stéphanie s’approcha, et eut un frisson.

Il y avait un cadavre à l’intérieur. Il était sur une chaise, ficelé, la gueule grande ouverte, et, outre l’odeur de putréfaction, il y avait une forte odeur de brûlé. Il avait été ligoté par du câble électrique, et électrocuté à mort. De la fumée s’échappait de sa carcasse fortement rougie. Stéphanie toussota légèrement devant cette sinistre vision, tandis que, dans les coins, il y avait de gros téléviseurs qui grésillaient. Un savant montage électrique avait été fait avec les câbles et l’éclairage de la cave pour électrocuter à mort le malheureux. L’homme portait un costume, et l’électricité continuait à fonctionner. Stéphanie amena sa main vers l’interrupteur, et tourna le commutateur.

« C’est qui, ce connard ?
 -  Je n’en sais rien. Je vais relever ses empreintes. »

Stéphanie s’avança, tandis que Jack éclairait avec sa lampe l’intérieur de la cave. Il y avait des coupures de journaux déchirés. Il s’abaissa, tandis que Batgirl sortait un autre appareil, une sorte d’appareil photo, et photographia les doigts de l’homme, envoyant la photo à Barbara. Jack, de son côté, éclairait avec la lampe-torche les coupures de journaux. C’était un article du Asahi Shinbun, l’un des grands quotidiens japonais, politiquement à gauche, fait assez rare chez les journaux japonais, et qui avait un gros titre consacré à la hausse du suicide au Japon.

« Le Shinbun est...
 -  Un journal de référence, le coupa Knight. Un journal intelligent, source de modèles, qui se livre à des analyses approfondies dans ses lignes. Vous croyez vraiment que je ne serais pas venu au Japon sans faire mes devoirs ?
 -  Au temps pour moi... »

Stéphanie connaissait ce journal, parce qu’il s’était allié à l’Internation Herald Tribune. Stéphanie récupéra les différents morceaux arrachés, et comprit qu’ils venaient tous du même journal : le Asahi Shinbun. C’était un long article sur la hausse des taux de suicide, le journaliste se livrant à une analyse assez proche de celle que Durkheim avait fait. Un parallèle était dressé avec d’autres pays du monde, essentiellement ceux de la sphère d’Asie du Sud-Est. Jack trouva le nom du journaliste : Junya Oshō.

« Je vois... »

Barbara divulgua alors le nom du mort.

« C’est Junya Oshō, un journaliste qui travaille au…
 -  Le Asahi Shinbun », compléta Stéphanie.

Jack se mit à réfléchir.

« Orlando n’aurait pas tué ce journaliste sans raison. Je crois que Junya a du se livrer sur une profonde enquête, et a inquiété Orlando. Ce dernier l’a donc neutralisé, en le torturant... Pour nous. Il y a un double message ici. »

Un avertissement, autant qu’une manière de supprimer quelqu’un qui l’avait menacé. Et tout était visiblement parti de son enquête sur le suicide. Les pistes se multipliaient : des explosifs fournis par les Yakuzas, une mystérieuse organisation criminelle, le kidnapping du collègue de Shoutarou, un avocat qui avait des problèmes d’argent, et, maintenant, pour parfaire le tableau, un journaliste qui avait été torturé à mort dans une cave. Le dénominateur commun entre tous ces gens ? Orlando.

« J’ai l’impression d’être dans un roman de Deaver… marmonna Stéphanie.
 -  Bienvenue dans l’univers tortueux du Flambeur. »

Stéphanie réfléchissait.

« Je vais me rendre au journal, afin d’en savoir plus sur Junya. J’en profiterais pour appeler les locaux, afin qu’ils s’occupent de tout ce bordel.
 -  Agent Knight, je...
 -  Écoutez ! Que ce soit bien pour clair entre vous et moi. En temps normal, je vous aurais laissé vous démerder, vous, els guignols qui pensaient que la justice se résume à taper dans le lard, en espérant que ça suffira. Mais je ne peux pas tout faire tout seul, et les Japonais sont complètement dépassés par les évènements. Vous êtes plus doués que ce que je pensais, alors j’accepte de vous avoir avec moi, mais uniquement sous mes ordres. »

Voilà qui était une nette progression. Stéphanie se demandait pourquoi Jack était tellement hostile aux super-héros, alors que beaucoup d’études attestaient que beaucoup de jeunes étaient devenus policiers précisément grâce à eux, afin de rendre la justice.

« Okay... acquiesça Stéphanie.
 -  Je m’occupe du journaliste. Vous, concentrez-vous sur l’avocat. »

Stéphanie haussa les épaules.

« A toi de choisir avec qui tu veux aller, Shoutarou... »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le mardi 12 mars 2013, 17:07:02
Stéphanie avait un bel attirail utile : son pistolet miniature avait une sorte de gel explosif qui explosait avec un certain signal. C'était très fort, j'aurai voulu un gadget similaire. Elle posa le gel sur la porte, à l'endroit de la serrure. À peine avait-elle fait exploser le gel que la porte s'ouvrit avec un coup de pied fulgurant de l'agent du FBI. En entrant, l'odeur nauséabonde de la mort empestait la pièce entière. C'était une véritable infection. Je portai ma main devant ma bouche, retenant une nausée, en voyant le cadavre d'un homme brûlé attaché à une chaise. Il avait été électrocuté jusqu'à la mort, et même après : Stéphanie arrêta le courant, mettant fin à un bruit sourd qui résonnait dans la pièce.

Stéphanie prit les empreintes digitales de l'homme, tandis que Jack observait la cave avec sa lampe. Des articles de journaux étaient répandus sur le sol, tiré du journal Asahi Shinbun. J'avais l'habitude de lire ce journal lorsque je me réveillais, afin de me tenir informé d'éventuelles disparitions étranges. Alors que Knight expliquait qu'il connaissait le journal à Stéphanie, je me penchai vers les articles et les observaient. La Batgirl prit le temps de les réassembler pour donner un article sur la hausse des taux de suicide, écrit par le journaliste Junya Osho. Un article que j'avais lu par le passé, extrêmement acerbe et critique sur la société actuelle qui "provoquait les suicides pour réguler la population", comme l'expliquait son auteur.

Lorsque Barbara divulgua le nom du mort, le mystère ne fit que s'épaissir un peu plus. Je me tournai vers l'homme. Autour de lui se trouvaient de nombreux torchons ensanglanté, dû aux explosions organiques provoqués par l'électrocution. Le pauvre homme avait dû souffrir. Je pris un des torchons et le posa sur la tête du torturé, cachant son visage défiguré par les brûlures et la douleur.


« Orlando n’aurait pas tué ce journaliste sans raison. Je crois que Junya a dû se livrer sur une profonde enquête et a inquiété Orlando. Ce dernier l’a donc neutralisé, en le torturant... Pour nous. Il y a un double message ici.
- "Voilà ce qui arrive aux gêneurs de son espèce". Le message indiquerait clairement qu'il veuille faire taire certains hommes bien précis, par vengeance ou par prévention. Il y a de fortes chances que toutes ses victimes aient un lien commun. Et je commence à entrevoir ce lien... »


Je me tournai vers Stéphanie. Peut-être bien qu'il se trompait, mais son intuition lui disait que le lien entre le journaliste, l'avocat et Philip était plus clair que les deux autres ne pensaient. Knight expliqua qu'il allait se rendre au journal pour en savoir plus sur Junya et interrogerait les locaux, par la même occasion. Il nous informa que nous étions tolérés à ses côtés parce qu'on était plus doué que la moyenne, mais exigeait qu'on soit sous ses ordres. Je restai silencieux, alors que Stéphanie acceptait les termes du contrat.

Elle se tourna finalement vers moi pour me demander avec qui je souhaitai aller : l'avocat ou le journaliste. Je me plongeai dans une certaine réflexion, cherchant quel était le moyen le plus simple de découvrir ce qui se cachait derrière. Pour l'avocat, il ne nous révèlerait rien de plus. Quant au journaliste, il devait être sur une autre affaire que celle des suicides. Celle-ci n'était qu'un prétexte, un stratagème pour éloigner certains soupçons. Le coeur du problème était ce lien entre les trois hommes, avec mon partenaire. Je repensai à Philip, espérant qu'il se réveille. Puis, une idée me traversa l'esprit : qui avait choisis Philip pour aider les fédéraux ?


« Jack, dîtes-moi, qui est celui qui a demandé à ce que Philip se joigne à l'affaire ? Ça ne venait pas de vous, mais de quelqu'un de local, n'est-ce pas ?
- Oui, votre ami le commissaire en l'occurence. Il a suggéré de vous intégrer à l'enquête. Il a dis que vous étiez le meilleur, mais j'avoue que j'ai préféré ne pas vous avoir donné les informations sur Orlando.
- Ce n'est pas ça qui me trouble. Qui a-t-il demandé exactement ? Moi ou Philip ? Ce détail est important, essayez de vous en rappeler.
- Il m'a demandé de faire venir Philip, il me semble, mais qu'est-ce que ça a avoir dans cette enquête ?
- Lorsqu'il souhaite nous faire participer à une enquête, il demande à moi personnellement et lorsqu'elle est résolue, c'est encore à moi qu'il s'adresse. Il ne demande jamais Philip, mais moi lorqsu'il souhaite de l'aide de notre agence pour une enquête. Là, il a spécialement demandé mon partenaire, et non nous deux. Pourquoi aurait-il demandé à Philip uniquement de venir, si ce n'est pour qu'il se retrouve seul et qu'il puisse être kidnapper sans difficulté ! »


Jack ouvrit grand les yeux, comme si cette annonce lui paraissait un peu grosse. Je me tournai vers Stéphanie, sentant qu'elle allait me faire remarquer un point important : l'attaque de l'agence avait été préméditée, puisque Philip l'avait amené sur place, pour qu'il puisse reconnaître les lieux.

« Le fait est qu'il souhaitait Philip, mais je soupçonne qu'il souhaitait aussi se débarrasser de moi. Sa venue à l'agence n'était pas un hasard : dans son plan initial, il enlevait Philip au nez et à la barbe des autorités, puis il venait à l'agence et se débarrasser de moi !
- Pourquoi ne pas s'être débarrassé de vous plus tôt alors ? Sans vouloir vous vexer, en posant une bombe chez vous, durant votre sommeil, le travail était vite fait !
- Parce qu'il ne voulait pas blesser Philip. Il veut le kidnapper. En plaçant une bombe à l'agence, où Philip reste en permanance en temps normal, il prenait le risque de le blesser grièvement. Il devait le faire sortir et pendant son absence, il m'aurait tué. En plus, il s'amusait encore avec vous, en kidnappant quelqu'un au milieu de la foule de policier ! »


Jack sembla surpris, mais ses sourcils froncés laisser penser qu'il comprenait la logique de la chose. Qu'il approuve, c'était une autre histoire, mais de toute évidence, il pouvait concevoir qu'Orlando ait un tel plan en tête.

« Mais ça ne s'est pas déroulé comme prévu : Philip aurait dû être seul et l'avocat aurait dû mourir. Mais j'étais près de mon partenaire lorsque l'immeuble a explosé...
- Et vous avez sauvé l'avocat d'une mort certaine, avec votre costume vert et noir, n'est-ce pas ? J'ignore pourquoi les autorités Japonaises ne vous ont pas encore arrêté, mais je suis pas aveugle comme eux, j'ai bien compris votre manège. »


Je le regardais : il avait compris que moi et le type en vert et noir qu'il avait vu auparavant était la même personne, c'était certain. Il valait peut-être mieux leur révéler ce que je savais :

« Je sais que cette histoire va vous paraître folle à tous les deux, mais écoutez-moi et vous allez comprendre. Moi et Philip enquêtons régulièrement sur ces armes vendus au prix fort par des marchands ambulants d'un organisation criminelle dont je tairais le nom. Ces armes modifient le corps de leur utilisateur, lui procurant des capacités hors du commun, le changeant littéralement en monstre avec des pouvoirs variant selon l'arme. Elle ressemble à peu de chose près à cela. »

Je sortis de ma poche la Memory Joker (http://3.bp.blogspot.com/_WFmYKNx_PWg/TMF8lu2lugI/AAAAAAAAAGE/kJ_lmfbdZFY/s400/Joker+Memory.png) et la leur montrait, continuant :

« Ces clefs USB, ou Gaïa Memory s'insèrent normalement dans la peau, par le biais de réceptacles nommés bioconnecteurs, similaires à des tatouages. Mais en contrepartie de fournir une grande puissance à l'utilisateur, elles détruisent sa personnalité, comme une drogue dur prise sur le long termes. Mais les effets sont bien plus fulgurants encore. Celle que je tiens est une version "purifiée" et ne peut être utilisée qu'avec un appareil que Philip et moi utilisons, ce qui nous transforme en cet homme en armure que vous avez vu au port. Nous obtenons des capacités presque similaires que ces monstres, mais sans tomber dans la folie. C'est l'un des seuls moyens de combattre ces hommes. »

Jack montrait des dents. Cette explication durant en longueur devait l'agacer : il n'y avait pas de temps à perdre, pour lui. Mais il devait réaliser l'ampleur de la situation telle que je la voyais. Je rangeai la clé et terminait :

« Mes informateurs sont certains d'avoir vu récemment un américain obtenir une de ces Memory gratuitement. Il se peut que l'organisation souhaite se débarrasser de toutes les personnes qui auraient parasité leurs commerces. Philip et moi nous débarrassons de ces monstres, nous sommes donc presque en tête de liste. J'imagine que l'avocat et le journaliste enquêtaient tous les deux sur cette organisation, à un moment de leur vie. Il fallait faire table rase et Orlando était le mercenaire idéal : un criminel mondialement recherché, intelligent et passionné par les bombes. Le faire devenir un assassin et un kidnappeur n'était pas difficile. »

Je soupirai doucement, me rendant compte de l'intelligence du Flambeur et de l'organisation. Je repris et dis :

« Le commissaire devait être dans la combine, par un moyen ou un autre. Mais je pense qu'il est comme l'avocat : un pion sur l'échiquier qui n'a pas d'autre choix que de bouger au gré de celui qui le tient. Pour ne pas attirer les soupçons sur lui, il continue l'enquête comme il peut. Peut-être même joue-t-il la taupe pour le Flambeur, en l'informant de nos faits et gestes. »

Jack fronça les sourcils. Il avait encore une fois été manipulé par Orlando qui avait joué avec lui, si mon hypothèse se confirmait. Surtout que l'étau autour de nous se resserrait fortement. Il serra son poing avec son autre main en grognant.

« L'enfoiré ! Lorsque je tiendrai ce commissaire de mes deux, je vais m'occuper de lui aussi !
- Surtout pas ! Si on laisse Orlando penser qu'on a compris son plan, il risque de changer immédiatement de stratégie et supprimer le commissaire qui est, actuellement, notre seul lien avec lui. Il faut agir selon ce qu'il a prévu, c'est-à-dire selon votre réaction, agent Knight, et en même temps, vérifier si le commissaire est dans le coup. »


Je réajuster mon chapeau sur la tête avant de soupirer :

« Philip est inestimable, aux yeux de l'organisation qui nous pourchasse. Ils ne laisseront pas Orlando lui faire du mal. Mais il va tenter de m'attirer dans son repaire seul, pour pouvoir se débarrasser de moi sans difficulté. D'ici là, on doit jouer son jeu de piste, au risque de lui faire à nouveau changer de plan. Je vais vous suivre, Jack. Il ne doit pas connaître suffisement Stéphanie pour prendre le risque de me contacter et de se faire repérer. Hors, il doit bien connaître vos méthodes et vos limites, et donc se sentir plus à l'aise à l'idée de m'appeler. »

Jack sembla moins énervé, mais ne répondit pas pour autant, me fixant attentivement. Il semblait bien comprendre ce qu'il se passait et était prêt à me croire, tout du moins je le pensais. Pour quelle raison, pourquoi maintenant ? C'était une question sans réponses, mais il avait compris qu'il n'avait pas le choix.

« A mon avis, il faut éviter de demander aux victimes si elles sont liées à une enquête sur des monstres en villes, ou sur une organisation criminelle. Pour le reste, il va falloir s'armer de patience. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser : vous devez bien saisir la gravité de la situation, si Orlando détient bien une Memory. »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le mercredi 13 mars 2013, 10:48:36
STÉPHANIE

Bras croisés, Stéphanie écouta Shoutarou se lancer dans de longues explications, discutant avec Jack. Shoutarou lui expliqua que, selon lui, le Flambeur était employé par une organisation criminelle qui se basait sur la vente de Memory Joker, des sortes de clefs USB permettant à leurs possesseurs d’obtenir des facultés surnaturelles, au détriment de leur santé mentale. Orlando voulait provoquer la mort de Shoutarou. Le plan d’Orlando avait donc, selon Shoutarou, échouer sur deux points : la mort de Kenji, qui avait échoué, et celle de Shoutarou. Stéphanie l’écoutait, se demandant si son plan était fiable ou non. Accuser le commissaire... De son point de vue, els accusations de Shoutarou reposaient surtout sur des soupçons, et non sur des preuves, mais, à la vérité, chaque enquête commençait par des soupçons, avant de réunir des preuves.

« J’essaierai d’obtenir des informations sur le commissaire, en consultant ses mails, par exemple. S’il est lié à Orlando, il doit sûrement y avoir des traces quelque part. »

Stéphanie hocha la tête. De son côté, elle allait enquêter sur Kenji. Les rôles étaient répartis. Shoutarou choisit de partir avec Knight, ce qui ne sembla pas particulièrement réjouir ce dernier. Était-ce surprenant ? Jack avait l’air de quelqu’un de très solitaire, mais, face au Flambeur, il fallait savoir bouleverser les petites habitudes.

« Je transmettrais mes informations via votre... Euh...
 -  L’Oracle...
 -  Ouais, c’est ça... ‘Surnom à la con, tiens, maugréa-t-il en sortant de la cave. Ramenez votre cul, Shoutarou. »

Stéphanie soupira, puis regarda Shoutarou, et hocha la tête.

« Ne vous en faites pas pour moi, je suis une grande fille. »

Peu de temps après, Stéphanie se retrouvait à nouveau sur le toit de l’immeuble, voyant, en contrebas, Jack et Shoutarou aller vers le parking. La police ne tarderait sûrement pas à venir pour s’occuper du cadavre. Stéphanie en profita pour discuter avec l’Oracle, au sujet du patrimoine de ce brave Kenji. Barbara, qui avait naturellement entendu les explications de Shoutarou, commençait à envisager divers scénarios.

« Remonter la trace de libéralités n’est pas ce qu’il y a de plus simple, commença Barbara. Mais ce n’est pas impossible. L’argent a été émis par virement bancaire, de la part d’une personne morale, une société en import/export, qui, d’après les fichiers de police, figure parmi les sociétés-écrans d’un clan de Yakuzas.
 -  Je ne sais pas pourquoi, mais j’étais convaincue que ces derniers, tôt ou tard, seraient impliqués.
 -  Les Yakuzas sont plus ou moins impliqués dans tous les trafics criminels illégaux de cette ville, Stéphanie. Et ceci vaut pour ces Memory Jocker. J’ignore à quel jeu joue Orlando, mais il croise beaucoup de monde.
 -  Et qu’est-ce que tu as sur cette société-écran ?
 -  Elle dispose d’un entrepôt au port, et se charge du transport de marchandises. Je crois que tu ne trouveras rien là-bas, alors, il faut directement aller voir son patron, Suguru Takara. La police essaie de le coffrer depuis plusieurs mois. »

Barbara lui expliqua que, au sein de la Famille Takara, Suguru était un Yakuza influent, proche de l’Oyabun. Les Takara travaillaient pour le compte de la Yamaguchi-gumi, la plus grande famille de Yakuzas du Japon. Ils étaient influents à Seikusu, et Suguru était un propriétaire terrien qui intéressait beaucoup la police, dans la mesure où son influence concurrençait celle de l’Oyabun. Suguru se trouvait dans une boîte de nuit, faisant aussi office de club de strip-tease à l’étage. Stéphanie écoutait les précieuses informations de Barbara, tout en voyant une voiture de police et une ambulance débarquer devant l’immeuble. Elle se releva, et décida de rejoindre Suguru.

JACK KNIGHT

Le Asahi Shinbun n’avait pas son siège social à Seikusu, mais une succursale, dans un bâtiment de bureaux, qui comprenait d’autres entreprises. Ce fut là-bas que Knight et Shoutarou se rendirent, après que Knight eût obtenu l’adresse du quotidien en appelant ses contacts. Le voyage leur prit une vingtaine de minutes. C’était un gratte-ciel, ouvert tout le temps, même s’il ne devrait y avoir personne dans l’étage consacré au journal. Knight descendit de la moto, et entra, tombant rapidement sur les vigiles. L’intérieur du gratte-ciel était sexy et high-tech. Il présenta sa plaque au vigile, et demanda à ce dernier un libre accès au journal. Poliment, le vigile refusa, Knight n’ayant aucun mandat. Les formalités agacèrent Knight, qui décida de jouer la carte du culot. Il expliqua au vigile qu’un journaliste était mort, l’invita à regarder les actualités, et se fit pressant. Face à Knight, on avait souvent tendance à se plier, et c’est ce que le vigile fit.

« Je tiens tout de même à vous accompagner, précisa-t-il.
 -  Si vous voulez. »

Knight se dirigea vers l’un des nombreux ascenseurs du hall, tandis que d’autres vigiles composaient des numéros de sécurité, appelant probablement la police. L’agent fédéral savait qu’il n’avait aucun droit d’entrer dans les locaux d’une société, sans un mandat, a fortiori dans les locaux d’une agence de presse. Le vigile qui les avait accueilli rejoignit Knight, et appuya sur un bouton. Ils grimpèrent ainsi jusqu’au 23ème étage, consacré exclusivement au Asahi Shinbun.

« Vous risquez d’avoir des ennuis... le prévint le vigile.
 -  Quand on est dans la merde jusqu’au cou, un coup de pelle en plus ou de moins, ça ne fait pas une grande différence. Il y a des vies qui sont en jeu, je ne peux pas me permettre d’attendre que toutes les formalités procédurales soient respectées. Vous n’aurez qu’à me foutre un procès au cul, ça vous occupera le Dimanche. »

Le vigile serra les dents, et les portes s’ouvrirent. Knight entra. Les locaux du Asahi Shinbun ressemblaient à n’importe quel étage de bureaux. Il y avait une grande salle avec une rangée de boxes, une salle de détente, des bureaux privés, et une salle de réunions. Knight se rendit à l’administration. La porte était fermée, et le vigile reçut alors un appel. Le prenant, il apprit qu’un journaliste travaillant pour l’Asahi Shinbun avait été retrouvé mort dans une cave. Il le remercia, puis ouvrit la porte de l’administration. Knight entra à l’intérieur, et trouva rapidement ce qu’il cherchait : l’emplacement de tous les bureaux. Il chercha celui de Junya Oshō, et trouva son emplacement, puis regarda sur un plan crocheté au mur. Knight ressortit ensuite, et atteignit le bureau de Junya. Il était dans l’un des boxes, ce qui laissait supposer que le journaliste était récent, et avait probablement cherché à décrocher un beau papier pour grimper au sein du journal. Knight alluma son ordinateur, et vérifia son répondeur.

Il avait reçu deux messages en absence. Sur l’écran d’ordinateur, Windows Seven chargeait. Il n’y avait quasiment aucune information papier, rien d’autre que de la paperasse administrative inintéressante.

« Bonjour, M. Oshō. Je suis le coursier de la TNT Express. Comme vous n’étiez pas à votre bureau, je n’ai pas pu livrer votre colis. Conformément à ce qui est prévu par votre contrat, il a été remis au secrétariat de votre entreprise. Vous recevrez sur votre boîte mail le reçu de confirmation qui m’a été délivré. Je vous souhaite une bonne journée. »

Se pouvait-il que le colis ait un lien avec leur enquête ? C’était une hypothèse à ne pas exclure. Le second message était moins intéressant, émanant d’une fille qui avait l’air inquiète. Sa copine, probablement. Knight se releva.

« Je vais essayer de trouver ce colis. Je vous laisse explorer son ordinateur. Recherchez les éléments liés à son enquête, des réponses doivent y figurer. »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le mardi 26 mars 2013, 16:23:24
A la lumière de mes soupçons, je sentai bien qu'ils ne me croyaient que modérement. Cependant, j'étais certains qu'il y avait quelqu'un au sein du commisariat qui prévenait Orlando de nos faits et gestes. Ce qui faisait que maintenant était sans doute le meilleur moment pour leur faire part de ces soupçons : pas de policiers, pas de passants. Et bien que tout ce que je fournaissais n'était que conjectures, celles-ci s'emboîtaient trop bien pour être un hasard. Il me fallait juste quelques preuves. Barbara m'assura qu'elle allait consulter les mails du commissaires pour trouver de quoi le lier à Orlando. Si nous avions déjà cela, c'était une preuve que tout était calculé par ce criminel.

Jack et moi allions voir au journal, tenter de trouver quelque chose sur le mort non loin de nous. Il m'ordonna de me dépêcher, mais je me tournai vers Stéphanie qui me dit de ne pas m'inquiéter pour elle. C'est vrai, elle était suffisament forte et douée pour ne pas risquer grand chose, même contre un Dopant. Peu rassuré, je montait rapidement à l'étage, prenant ma moto avec Jack pour foncer rapidement jusqu'au siège social du Asashi Shinbun, lorsque l'agent fédéral eut contacté ses informateurs. Je jetai un dernier coup d'oeil vers les toits, entre-appercevant l'ombre de la Batgirl partir on ne sait où. Quelque part, je m'inquiétais pour elle autant que pour Philip. Plus peut-être : savait-elle vraiment face à quoi elle se dressait ?

En une vingtaine de minutes, nous arrivâmes au siège du journal. L'ensemble du bâtiment, un gratte-ciel d'une quarantaine d'étage, était ouverte en permanance, bien qu'il semblait que la plupart des salariés n'étaient pas du travail de nuit. Mis à part quelques vigiles et certains journalistes venant finir un article après avoir obtenus les dernières infos disponibles, il n'y avait pas âme qui vive. Suivant l'agent fédéral, je le laissai se charger des vigiles rapidement, en y allant au culot. Cela lui ressemblait bien à celui-ci. Pour autant, ce n'était pas un aspect que je répugnais : c'était une arme efficace, en général, pour démasquer des menteurs, voir des coupables. Nous montâmes en compagnie d'un des vigiles jusqu'au vingt-troisième étage. Durant la montée, les paroles de Jack me troublèrent : je l'aurai mal jugé ? J'aurai très bien pus dire ce genre de chose. J'effacai cela de ma tête, je devais songer à sauver mon partenaire avant qu'il ne soit emmener au chef du Museum.

L'étage reservé au journal ressemblait à n'importe quel bureau : une grande salle rempli de petits box individuels. Pour un média de communication, celle des salariés était vraiment limités. Il y avait tout de même des zones pour le repos et la détente, mais cela n'était pas forcement le plus bénéfique. La porte de l'administration fermée dû attendre que le vigile recoivent la confirmation que le journaliste était mort pour pouvoir être ouverte. Nous nous étions vite précipité vers le bureau de Juyna Osho qui se résumait à un box simple, épuré, encore sans marque de personnalisation, comme des photos ou des images. Il devait être un nouveau dans le journal. Jack lança les deux messages : le premier était d'une société de livraison, le second celui d'une fille apparement inquiète.


« Je vais essayer de trouver ce colis. Je vous laisse explorer son ordinateur. Recherchez les éléments liés à son enquête, des réponses doivent y figurer. »

Jack s'en alla rapidement, alors que j'allais lui dire que je ne m'y connaissais pas aussi bien avec les ordinateurs. Il fonça sans crier gare, je soupirais et me mit donc devant le clavier, un peu mal à l'aise. Je regardais les différents dossiers sur le bureau de l'ordinateur : Nouveau dossier 1, nouveau dossier 2, etc. Je regardais le dernier dossier, trouvant des photos et des articles en lien avec l'augmentation des taux de suicides. C'était l'article trouvé sur le lieu du meurtre, mais rien ne m'indiquait quoique ce soit sur la raison de cet assassinnat. Je fouillai le suivant, il s'agissait des problèmes féroviers dû à des sabotages récents. Je soupirais : cela allait prendre du temps pour trouver ce que je cherchais. Je me plongeai dans une légère réflexion : s'il avait comme je le pensai un article sur les Gaïa Memory, pourquoi n'était-il pas dans ses dossiers. Je regardai ses derniers messages et remarquai l'un d'entre eux : celui de son chef qui lui signalait qu'un de ses articles étaient tirés par les cheveux, qu'il devait se mettre serieusement au travail, au lieu d'écrire des contes pour enfant. C'était sans doute ce que je cherchai : je devais mettre la main sur son article.

Je regardai dans ses tiroirs, l'un d'entre eux fermé à clé ne me laissa pas voir son contenue. Personne autour de moi : le vigile avait suivit Knight, j'étais seul dans la grande pièce. Je fouillai le bureau et trouva une clé qui, heureusement, était celle qui ouvrait le tiroir. A l'intérieur, plusieurs effets personnels de Juyna, ainsi qu'une petite clé de donnée. Je la mis dans l'ordinateur et en observa le contenu : j'avais tiré le jackpot. L'article en question avait pour titre : "Les monstres en nous". Je le parcourais rapidement, constatant qu'il parlait clairement des Gaïa Memory et des Dopants, nommé "monstres" par le journaliste. L'ensemble de l'article était sur le commerce illégal et secret de ces appareils transformant les gens en monstre. C'était le genre d'article bon pour des journaux à scandales, mais pas pour un journal réputé sérieux. Portant ma main à l'oreillette, je parlais avec une certaine gravité dans la voix :


« Barbara, j'ai trouvé quelque chose d'intéressant : Juyna avait bel et bien fais des recherches sur les Gaïa Memory et en avait écris un article. En réalité, il s'agissait était plus d'un papier pour la "presse à sensation", davantage de quoi faire un peu paniquer la ménagère moyenne. Cela n'est jamais paru, car son chef trouvait cela ridicule. Mais ce qu'il écrit dedans son des faits que je peux confirmer par exprience personnel. Cela renforce ma conviction : il n'a pas été choisis par hasard par Orlando. »

Je pris la clé et la mis dans ma poche avant de me lever. Je regardai rapidement les affaires du tiroir qui avait été fermé : dans le tout, je trouvai des photos d'une femme, des lettres de refus pour des romans et d'autres objets sans importances. Je soupirai et m'éloignai du box, me dépêchant de rejoindre Jack, entendant quelques bruits dans sa direction.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le jeudi 28 mars 2013, 10:26:04
JACK KNIGHT

Knight voulait laisser le jeune se débrouiller avec la machine, se disant que l’informatique, c’était plus un truc de jeunes, que pour des gens comme lui. S’il avait été forcé de s’y mettre, en raison de l’informatisation progressive de la société, il faisait partie des vieux fossiles, qui préféraient avoir un carnet avec un crayon, plutôt qu’une tablette tactile. Il se rendit vers le secrétariat. La porte était fermée, et il rechignait à la forcer, ne voulant pas rajouter sur son casier des dégradations matérielles. Réfléchissant brièvement, Knight alla fouiller à droite et à gauche. Il serait dommage d’être coincé par une stupide porte vitrée. Il trouva un trousseau de clefs dans la loge du gardien de l’étage, et ouvrit la porte. Le secrétariat se composait de bureaux ouverts et ondulés avec de belles fenêtres donnant sur la ville, des ordinateurs, des placards fermés, et des rangées de dossiers et de feuilles. Il ne tarda pas à trouver le box concernant les livraisons. Beaucoup de journalistes recevaient leur matériel au travail. Il fouilla parmi les affaires, jusqu’à trouver celle correspondant au bon numéro. C’était un colis dans une enveloppe kraft. Il souleva l’enveloppe, comprenant qu’il devait y avoir des papiers, ainsi qu’une sorte d’objet cubique, et allait l’ouvrir... Quand la porte s’ouvrit.

« Si vous touchez à cela, Monsieur, je vous envoie en prison ! »

Jack releva la tête, et vit de nouveaux gardes entrer, entourant un type à l’allure arrogante. Grognant, Knight les vit rentrer dans la pièce, tandis que Shoutarou les rejoignait.

« Je m’appelle Aiji Sozuchu, et je suis le responsable en chef de la sécurité. Avez-vous un mandat, une autorisation judiciaire quelconque, pour perquisitionner ainsi dans nos locaux ?! »

Jack comprit immédiatement, au ton suffisant de ce connard, qu’il serait du genre à faire chier, et que le bluffer ne servirait à rien. Jack tenait entre les mains un élément déterminant de l’enquête, et réfléchit rapidement, avant de jouer ses atouts :

« Écoutez, je suis du FBI, et j’enquête sur un dangereux tueur en série qui...
 -  Le FBI n’a aucune autorité ici. Je vous prierai de sortir, faute de quoi, je serais contraint d’appeler la police.
 -  Bordel, j’enquête sur la mort d’un journaliste ! Appelez les flics, si ça vous chante, ils vous confirmeront mon histoire. J’ai préféré agir rapidement, plutôt que d’obtenir un mandat, afin d’éviter que le tueur ne commette d’autres victimes.
 -  Vraiment ? répliqua Aiji, soupçonneux, un sourire sardonique sur les lèvres. Vous êtes bien loin de votre juridiction, inspecteur. »

Aiji était jeune. Difficile de se méprendre. Sûrement un type qui avait voulu faire flic, et qui avait été recalé dans les concours d’admission à des postes élevées. Plutôt que de faire agent de la circulation, il avait préféré rejoindre une agence de sécurité privée. En d’autres termes, c’était l’emmerdeur par excellence, qui se réfugiait derrière la loi en la brandissant comme un bouclier. Il n’y avait rien de plus agaçant que ce type de gars. Il était certes interdit de procéder à une fouille de locaux privés sans une autorisation judiciaire, mais, quand des vies étaient en jeu, Knight estimait que nécessité faisait loi. Il savait que son approche peu rigoureuse de la procédure pénale l’avait souvent mis dans des situations difficiles, justifiant de nombreuses enquêtes des services internes, et des procédures disciplinaires, quand il outrepassait ses droits. Knight était ce genre d’hommes qui considérait que la loi ne devait pas être respectée parce qu’elle était la loi, mais parce qu’elle défendait des valeurs sociales. Junya était mort. Comment pourrait-il violer sa vie privée ?

« Écoutez, je...
 -  Vous vous croyez le maître du monde, parce que vous arborez fièrement un insigne du FBI, inspecteur ? Le Japon est un pays souverain, et ce que vous faites constitue une infraction. Déposez immédiatement cette enveloppe, et sortez d’ici. Autrement, je puis vous assurer que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous renvoyer aux États-Unis ! »

Jack se fendit d’un léger sourire, dissimulant sa colère.

« Et si je vous disais d’aller vous faire foutre ? »

Jack ouvrit alors le haut de l’enveloppe, et Aiji s’avança vers lui. Il fut toutefois trop lent. A l’intérieur, il y avait des papiers, ainsi qu’une espèce de clef USB. Jack retourna l’enveloppe, et la clef tomba sur un bureau.

« Vous l’avez voulu, j’appelle la police ! »

Aiji tremblait comme une feuille. Sa main se rapprochait de son pistolet, mais il n’osait pas s’en servir. Des péteux qui flambaient avec leur uniforme, ça existait constamment. Knight n’était pas impressionné. Il se concentrait plutôt sur le contenu de l’enveloppe. La mystérieuse clef était accompagnée d’un mot tapé sur ordinateur, qu’il lut rapidement :

Citer
Voici l’une des Gaïa Memory. J’espère que vous me croirez, maintenant.

Comme je vous l’ai conseillé, ne l’utilisez pas trop, car ils la repéreront. Vous comprenez maintenant pourquoi la police ne peut nous aider, ne peut pas m’aider. Il faut que le public soit mis au courant.

Je vous recontacterai de la même manière qu’habituellement.


Ratman

Ratman ? Encore un putain de pseudo de geek... Mais ça se précisait. Junya avait enquêté sur les suicides au Japon, et, visiblement, il s’était rapproché d’un trafic mystérieux concernant les Gaïa Memory. Quelqu’un lui avait demandé d’écrire un article. Ratman. Une nouvelle pièce dans ce puzzle tortueux où l’enquête avançait à pas de loups.

« Vous n’avez pas le droit de... »

Un coup de feu interrompit ce qu’Aiji disait. Knight entendit une violente explosion, et tourna la tête, voyant, depuis des fenêtres, des commandos jaillir. Ils défoncèrent les vitres en tirant avec des armes automatiques, et balancèrent des fumigènes à l’intérieur.

« Mais qu’est-ce que... ?! »

Réagissant rapidement, Knight sauta sur le sol, entraînant Shoutarou avec lui, tandis que des coups de feu rugirent, fauchant plusieurs agents de sécurité. Aiji sauta sur le sol en toussant, essayant maladroitement de sortir son arme.

« Putain, c’est qui, ces mecs ?! »

A travers la fume qui se répandait dans la pièce, Knight voyait des points rouges, des signaux lasers. Ces commandos en armure venaient de leur tomber dessus !

STÉPHANIE BROWN

Le Zocho Night était un club se trouvant au pied d’un grand immeuble qui appartenait aux Takara, et faisait office d’hôtel. Ce n’était vraiment pas l’une des boîtes de nuit les plus huppées de la ville. Située dans la Toussaint, elle était un regroupement de toxicos et de junkies, et le club de strip-tease faisait aussi office de club de prostitution, les Yakuzas utilisant les flous législatifs pour permettre d’autoriser une prostitution presque publique. L’hôtel était un dépôt lié au crime, avec de nombreux trafiquants, des stupéfiants, et des criminels armés.

« Le bureau de Suguru est au dernier étage » lui avait, sans surprise, avoué Barbara.

Stéphanie était passée par le toit, s’avançant dans les couloirs silencieux et miteux. Les murs étaient décolorés, troués, lézardés, et on entendait des voix criardes, ainsi que des bruits de rats. Clairement pas le genre d’endroit où Stéphanie aimait traîner. Elle se rendit dans le bureau de Sugaru, forçant la porte. C’était une grande pièce avec des fauteuils en cuir, un coffre-fort fermé, et un bureau. Elle inspecta le bureau, ne trouvant rien d’intéressant. Des papiers administratifs. Batgirl s’attaqua donc à l’intérieur du coffre-fort, utilisant un autre gadget pour l’ouvrir, en trouvant la combinaison de la serrure. Le coffre-fort, petit, s’ouvrit sur une série de documents. Elle les attrapa, et les posa sur le bureau, commençant à consulter son contenu. Il y en avait toute une liasse.

« Hum...
 -  Tu as trouvé des choses intéressantes ?
 -  Peut-être... »

Il y avait de nombreuses informations qui auraient fait plaisir à la police. Cependant, elle déchanta assez rapidement. La tradition des Yakuzas n’était pas écrite. Comme toutes les mafias, ils savaient que l’écrit était une preuve forte dans un procès. Elle ne trouva donc que des bilans comptables, des rapports, et des informations sans grand intérêt. Stéphanie jura.

« Il faut que je mette la main sur Sugaru.
 -  Tu devrais aller vers la boîte de nuit, je pense qu’il doit s’y trouver. »

Stéphanie referma, et sortit du bureau. La boîte de nuit se trouvait tout en bas, et, alors qu’elle marchait, elle entendit des bruits de pas. Deux hommes se rapprochaient.

« J’te dis que j’ai entendu du bruit !
 -  Sûrement un rat... »

Stéphanie se sentait rassurée.

*Voilà deux braves gens qui vont pouvoir me dire où se trouve Suguru…*
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le jeudi 04 avril 2013, 14:21:35
Je rejoignis rapidement Jack, alors qu'il luttait avec un agent de sécurité pour accéder aux bureaux du secrétariat. Comme un beau diable, il se disputait avec un homme entouré de gardes avec une allure de bulldog. Jack faisait à peu de chose près le même gabarit que ces molosses, mais je sentis que s'ils s'y mettaient, l'agent ne ressortirait pas intact. Je me tenais en retrait, derrière les deux gars, pendant que Jack tentait de les raisonner. Malgré tout ce qu'il pouvait dire, l'homme se tenant entre les gardes ne laissait aucun répit à l'agent, ce qui avait le don de m'agacer. Après tout, Jack avait raison : nous enquêtions sur une série de meurtres, et empêcher ainsi une enquête, c'était comme sacrifier des centaines de personnes. Cela me rendait fou.

Jack ouvrit tout de même l'enveloppe qu'il tenait dans les mains en souriant. J'étais stupéfié : il ressemblait tellement au boss. Avec un feutre, on aurait très bien pu le prendre pour un homme hard-boiled. Il retourna l'enveloppe au dessus du bureau, dévoilant son contenu : une Gaïa Memory ! J'ouvris grand les yeux et bouscula les gardes sur le passage, courant vers le bureau pour prendre la clef. C'était certain, c'en était une. Le design, la couleur, la lettre stylisée, un C grésillant. Je pris la clef en main, l'observant, et appuyait sur l'activateur, dévoilant le nom de la Memory :

CHAOS !

Ce n’était pas de la contrefaçon. De toute évidence, c'était bien l'oeuvre du Museum. Je serai la Memory entre mes mains, serrant des dents : Juyna voulait seulement prouver que son article n'était pas un tissu de mensonges. Je me relevai vers Jack, prêt à lui dire quelque chose, lorsque soudain, des coups de feu et une violente explosion retentissent depuis les fenêtres. Je me protégeai le visage du souffle de l'explosion, regardant vers sa provenance. Des hommes, habillés en commando, entrèrent dans la pièce immense et lancèrent des fumigènes, avant de tirer à l'aveugle. Je remarquai les points rouges dirigés dans notre direction, tirai Jack vers le sol et le poussai vers un bourreau pour qu'il se cache derrière. Par réflexe, je sortis ma Memory, ainsi que le Single Driver, mais je restai ainsi, tenant ma clef en main. J'avais promis à Philip de n'utiliser la Memory que contre des Dopants, pas contre des hommes. Je poussai un grognement et rangeai les deux objets, alors qu'ils continuaient de nous tirer dessus.


« Jack ? Ca va ? Vous n'êtes pas blessé ? »

Les coups de feu dissimulaient partiellement mes cris, alors que je tentai de regarder si Jack montrait des signes de blessures. Puis je regardai vers les gardes et le jeune homme. Plusieurs gardes étaient à terre, alors que leur protégeai se planquait comme nous derrière un bureau, tremblant de peur. Il était comme nous : impuissant. Ce n'est pas la loi qui allait l'aider, à présent. Mais je devais faire quelque chose. Je regardai une nouvelle fois, ma Memory, quelques secondes.

« Tu aurais sans doute voulu que je le fasse, Philip... »

Je posai le Driver sur ma hanche, faisant apparaître une ceinture qui la tenait au niveau de ma taille, avant d'activer la Memory.

JOKER !

Je la tins au niveau de mon visage, avant de dire, avec une voix assurée :[/

Je mis la Memory dans le réceptacle du Driver, ce qui provoqua un son répétitif, peut-être désagréable, provenant de l'appareil. Je pris quelques secondes avant d'activer celui-ci en poussant sur le réceptacle.[/i]

« HENSHIN ! (http://www.youtube.com/watch?NR=1&v=f22Mg3Cp_9U&feature=endscreen) »

JOKER !

Dans une petite musique héroïque, mon corps s'entoura d'une armure noire avec une ligne de violet sur le torse, les poignets et les chevilles. Je me relevai, les tirs de balles ricochant sur l'armure. Je n'avais pas à craindre les balles avec cette armure. Aussitôt, les tirs cessèrent. Les commandos révélèrent leur visage, chacun ayant sur le cou un bioconnecteur. Des Dopants, finalement. Il sortir leurs clefs qu'ils activèrent :

MASCARADE !

Il se l'insérèrent au cou et leur visage s'entoura d'un masque étrange. C'était la Memory la plus simple et la plus facile à reproduire. Mais ils n'étaient qu'une petite frappe. Avec le Single Driver, je n'aurai aucun mal à les avoir. Cependant, ils avaient toujours leurs armes en main, et avec le pouvoir de Mascarade, j'ignorai ce que cela donnerait. Je me tournai vers Jack, lui lança la clef Chaos ainsi que la clef contenant l'article sur les Memory, en lui disant :


« Faîtes sortir l'autre trouillard, Jack. Je m'occupe de ces gars, ne vous inquiétez pas. Mais surtout, ne leur laisser ses clefs sous aucun prétexte. »

Je relevai les yeux vers les commandos, pointant mon doigt dans leur direction :

«  Saa, omae no tsumi o kazoero ! » (trd : maintenant, comptons ensemble tes crimes !)

Je courrai dans leur direction, alors qu'ils pointaient leur arme vers moi. Ils étaient nombreux, le combat allait durer un temps. Peut-être juste assez pour permettre à Jack de s'enfuir du bâtiment.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le vendredi 05 avril 2013, 10:38:48
STÉPHANIE BROWN

« Quoi ?! Comment ça ? C’est pas une excuse, ça, Nishijo... Putain, Jinta, vire-moi ces salopes ! »

Jinta obéit silencieusement, et attrapa par les poignets deux nanas faiblement vêtues, et probablement droguées, qui se pavanaient autour de Suguru, afin de les faire sortir. Elles protestèrent faiblement, et Jinta leur remit à chacun une liasse de billets, avant d’ouvrir la porte blindée. On entendit les relents d’une forte musique de techno, abrutissante, filer dans le bureau, avant que Jinta ne referme la porte. Une grande baie vitrée permet de voir une crasseuse boîte de nuit, avec des lézardes le long de murs carrelés. La boîte de nuit se situait dans une espèce d’ancien vestiaire avec des douches. Une ambiance crasseuse et puante, qui convenait parfaitement au taudis de l’endroit. Suguru, dans un superbe costume blanc le faisant ressembler à Al Pacino dans Scarface, se redressa de son canapé en cuir, l’oreille vissée sur son Smartphone.

« Tu vas reprendre depuis le début, Nishijo... En tâchant d’être clair et foutrement concis, bordel de merde. »

Depuis une grille d’aération, Stéphanie observait silencieusement les deux hommes, cherchant comment intervenir. Il y avait sûrement des tueurs à l’extérieur, et Jinta était une véritable armoire à glace. Autant Suguru était plutôt mince et élégant, autant Jinta était un colosse. Suguru s’entretenait avec l’un de ses lieutenants, Nishijo, qui était visiblement responsable d’une cargaison qui s’était mal passée. Stéphanie était descendue le long de l’hôtel en utilisant les cages d’ascenseurs, plongeant dans le vide, ses ailes lui servant à ralentir sa chute. Elle avait atterri sur le toit d’un ascenseur, et balancé une bombe fumigène à l’intérieur, avant de neutraliser les gardes à l’intérieur. Elle avait rejoint le bureau de Suguru, dans le night club souterrain, en passant par des conduits.

Suguru était sa cible. D’une manière ou d’une autre, son clan était lié au trafic des Gaïa Memories, et au Flambeur. Elle devait l’interroger pour en savoir plus, mais il restait encore à savoir comment l’approcher. Suguru marchait le long du bureau, invectivant Nishijo, reniflant des rayons de drogue étalée sur une table quand il s’asseyait.

« Quoi, la douane ?! J’encule la putain de douane, moi, connard d’incompétent ! »

Le ton montait.

« Et je t’encule, toi et ta putain de famille ! Tu crois que tu peux me baiser comme ça ? Que tu peux perdre mon fric, en te cassant dans la nature ? C’est pas comme ça que ça marche, mon ami ! Le business, c’est sacré ! C’est le job, c’est les putains de traditions que t’es en train de niquer comme si c’était des vieilles putes. Je veux pas de tes excuses, enculé de merde ! »

Suguru raccrocha rageusement son téléphone, et le balança sur le sol, où il roula par terre. Suguru répétait à voix basse une série de jurons à destination de son subordonné. Du point de vue de Stéphanie, il avait intérêt à rapidement quitter la ville, s’il ne l’avait pas déjà fait. Suguru s’assit sur le canapé, se passant une main sur son front. Stéphanie continuait à réfléchir à un plan d’action, et avait lentement ôté les vis de la grille, maintenant cette dernière avec ses doigts. Son autre main sortait lentement de sa ceinture un Batarang. Elle allait frapper fort. Suguru tournait en rond, et s’enfila une autre ligne de coke, avant que Stéphanie n’intervienne. Elle poussa d’un coup sec la grille, et envoya son Batarang, qui décrivit un arc de cercle, avant de se planter dans le cou de Jinta. Stéphanie sauta alors sur le sol, et atterrit sur la table, juste devant Suguru. Surpris, l’homme tomba sur son canapé, et Stéphanie se dressa.

« Qu’est-ce que c’est que cette merde ?! s’exclama l’homme, surpris. Tu t’es trompée de bâtiment, chérie, la soirée costumée, c’est pas ici ! »

Ravalant un sourire, Stéphanie empoigna l’homme par la veste, le souleva, et le balança contre le mur. Il poussa un cri de colère, gesticulant inutilement.

« Putain, salope !
 -  Les Dopants, les Gaïa Memories ! Dis-moi tout ce que tu sais sur eux !
 -  Hein ?! Va chier, pétasse ! »

Mauvaise réponse. Maintenant l’homme, Stéphanie l’envoya s’écraser contre la table, qu’il brisa sous son poids. Elle le rejoignit, et l’attrapa à la gorge, le plaquant contre la baie vitrée montrant la boîte de nuit. Il cracha du sang.

« Putain, mais t’es rentrée comment ?!
 -  Ta sécurité laisse à désirer. Les Dopants ! Parle, sale con ! »

Il cracha sur la combinaison de Stéphanie, avant de sourire, révélant des traces de sang. Dans ton dos, tu perçus des vibrations.

« Tout ce que je peux te dire, c’est qu’il ne faut pas tourner le dos à Jinta... »

Elle relâcha l’homme, et tourna la tête, avant de voir que le corps de Jinta avait légèrement changé. Il tenait entre les doigts une sorte de clef USB orangée fluo.

« WRAITH ! » hurla-t-il.

Il chargea alors, et sa main attrapa Batgirl. Elle s’envola à travers la baie vitrée avec lui, l’explosant, et termina sa course au milieu de la piste de danse. La musique cessa, et Stéphanie, en se relevant, vit plusieurs Yakuzas pointer leurs armes sur elle, s’écartant de la piste de danse.

« Mesdames et Messieurs, je vous remercie pour votre présence, mais, comment dire... »

Complètement défoncé, Suguru titubait à moitié, et pointa son arme en l’air, avant d’appuyer sur la gâchette.

« FOUTEZ LE CAMP !! »

Stéphanie était en position de combat.

*Les choses commencent à légèrement se compliquer...*

JACK KNIGHT

Derrière le bureau, Jack n’en menait pas large. Tenant son Glock, il tira de manière sporadique, mais sans atteindre qui que ce soit, ses tirs se perdant dans le vide. Les commandos répliquaient en canardant les bureaux, explosant les ordinateurs, transformant les misérables planches, bien incapables de les retenir. Il vida son chargeur, et le fit tomber, avant d’en charger un autre. Shoutarou se mit alors à lui donner des ordres, et il vit ce dernier se redresser.

« Mais qu’est-ce que tu fous, gamin ?! »

L’agent du FBI vit alors le corps de ce dernier luire, avant qu’une espèce de combinaison flashy faisant pédé à un costume de pédé dans une soirée loufoque ne le recouvre. Les balles s’écrasèrent contre sa cuirasse, et Jack comprit qu’il devait s’agir d’une de ces Gaïa Memories. Il lui ordonna alors de partir, en conservant précieusement la Gaïa Memory. Jack grogna, et la fourra dans la poche de son pantalon, avant de se mettre à ramper sur le sol. Il n’allait pas discuter. Avec sa pétoire, il n’était pas de taille contre tout un groupe.

« Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! s’exclamait Aiji.
 -  Vous n’avez qu’à leur demander leurs pièces d’identité ! » grogna Jack.

Il se rua vers les ascenseurs, et y entra, en compagnie d’Aiji et d’un autre vigile. Aiji était complètement paniqué, et Jack s’étonnait qu’il ne se soit pas encore fait dessus. L’ascenseur les amena au rez-de-chaussée, et Jack sortit en pointant son arme. Il eut un bref flash, et vit l’un des vigiles tenter de sortir. Sa main se posa contre lui, et ils retournèrent dans la cage, évitant une rafale de balles qui égratignèrent le mur en face.

« Des renforts ! »

Jack ouvrit le feu en retour. Eux, ce n’étaient pas des commandos, mais des Yakuzas en costumes, avec des armes automatiques.

« Putain, appelez des renforts ! » hurla Jack à l’attention d’Aiji, tout en ouvrant le feu de biais.

Il avait une très faible fenêtre de tir.

En hauteur, face à Shoutarou, les Dopants regardaient ce dernier en ricanant légèrement, avant de recharger leurs armes.

« Donne-nous ta Gaïa Memory.
 -  A dire vrai, que tu refuses n’a aucune importance. Dans les deux cas, nous allons te tuer. »

Ils ouvrirent le feu, mais les balles étaient modifiées, provoquant des explosions. L’alarme incendie se déclencha instantanément, l’eau jaillissant du plafond, arrosant les combattants.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le vendredi 12 avril 2013, 18:32:17
Les mascarades ne valaient pas un clou, en combat. Même à cent contre un, j'arrivais à me les faire en tant que Joker. C'était tout juste efficace pour faire peur aux gens normaux, pour se croire supérieur à la population, mais les utilisateurs devenaient de simples marionnettes, accomplissant les désirs de l'organisation Museum, sans s'en rendre compte. Je ne craignais pas ces Dopants, loin de là. Leurs tirs explosifs engagèrent la sécurité anti-incendie, mais l'avantage était que leur précision était réduite, ce qui fait que je passai sans encombre jusqu'à eux. J'attirai leur attention pour laisser le temps à Jack de se mettre à l'abri et de filer avec l'autre homme. Une fois qu'ils furent loin, je me préparai au combat :

« Allons donc vous pensez vraiment que je vais vous la laisser comme cela. Révisez vos classiques, les gars. »

Je décidai qu'il fallait vite en finir : rassemblant comme je le pouvais tous les commandos aux mêmes points, je pris ma Memory et l'insérais sur le réceptacle sur le côté, avant de presser dessus.

JOKER ! MAXIMUM DRIVE !

Je pliai légèrement les pieds, chargeant une aura violette autour de mon pied, avant de sauter et de foncer dans leur direction en ligne droite, le pied en avant :

« RIDER KICK ! »

Au contact de mon pied, les soldats Dopants explosèrent en un hurlement de douleur. Je me relevai, l'explosion se dissipant, avant de regarder autour : aucune trace d'eux. Avec les autres Memory, il ne reste généralement que l'utilisateur affaibli à côté de la clef réduite en morceaux. Mais c'était différent avec Mascerade : les utilisateurs cessaient d'exister, tout simplement. Pas de retour en arrière. C'était vraiment une Gaïa Memory dangereuse. Je regardai, triste d'avoir ajouté cela à ma liste de crimes... Lorsque je verrai le boss, dans l'au-delà, j'espère qu'il me pardonnera.

Je me dirigeai vers la sortie, jusqu'à arriver dans la salle où se trouvait Jack et son protégé. Ils étaient pris dans une fenêtre de tir, réfugié dans l'ascenseur. Je me cachai et observai les agresseurs : des Yakuzas, de ce que je pouvais dire de leur apparence. J'allais leur porter secours quand quelque chose se jeta sur moi, me faisant rouler à terre sur quelques mètres. En me relevant, je constatai une créature ornée d'éclairs et de tambour similaire à ceux qui ornent le dieu du tonnerre. Sans même avoir besoin de Philip, je devinai qu'il s'agissait d'un Dopant, avec sans doute pour pouvoir de manier le tonnerre.


« Kamen Rider Joker, hein ? On va bien rire alors ! HAHAHAHA. »

Sa voix était celle d'un dément, de toute évidence il avait perdu la tête depuis longtemps. Cela arrivait toujours avec les Gaïa Memory. Je me relevai, mais constata un problème : mon armure était trempée. Autant dire que j'étais dans une situation dangereuse contre un Dopant maniant l'électricité. Il tendit le bâton doré qu'il avait malin et projeta un éclair dans ma direction. J'esquivai le trait d'énergie de peu, me cachant derrière meuble. C'était une situation vraiment dangereuse. Je cherchai un moyen de m'en sortir : il fallait oublier l'approche directe, au risque de me faire électrocuter. Il valait mieux tenter autre chose. L'eau pouvait tourner la chose à mon avantage, et surtout aider Jack. Je tournai les yeux vers le meuble, cherchant quelque chose pouvait réfléchir l'éclair. Un miroir ! Parfait. Je pris le miroir et me levai, attirant son attention. Son éclair se dirigea vers moi, je pointais le miroir vers le haut. Ricochant sur le miroir, l'éclair frappa le plafond. Loupé. Heureusement, cet idiot n'avait pas compris ce que je tentai de faire. Quelques séries d'éclairs plus tard, il frappa le détecteur qui partit en fumée, activant en même temps la sécurité incendie, mouillant toute la salle, sauf l'ascenseur.

Rapidement, l'ensemble de la salle était trempé. Les yakuza, surpris, cessèrent le feu. Je me tournai vers l'ascenseur et courait dans leur direction, hurlant :


« Jack ! Ne sortez surtout pas !
- Enfoiré ! Je ne te laisserai pas filer aussi facilement ! »


Le dopant tira un éclair dans ma direction. Entendant l'éclair être tiré, je sautai en faisant un demi-tour sur moi-même, pointant le miroir vers le bas. L'éclair ricocha et toucha le sol, diffusant l'électricité dans tout le sol trempé. Les Yakuzas prirent toute l'électricité, hurlant de douleur avant de s'écrouler. Heureusement, lorsque je retombais dans le sol, le coup de tonnerre avait déjà fini d'être diffusé. Je me redressai et observait le Dopant qui, perturbait, ne comprit pas vraiment ce qui venait de se passer.

« Maintenant, on va voir ce que tu vaux vraiment. »

Je repris ma Memory et l'enclenchait sur le réceptacle sur le côté de ma ceinture.

JOKER ! MAXIMUM DRIVE !

Je chargeai cette fois-ci le poing qui s'entoura de cette aura violette similaire à la précédente.

« RIDER PUNCH ! »

Je fonçai dans la direction du Dopant qui tira un éclair que je fis ricocher vers lui avec l'aura violette qui protégeait mon poing. Il reçu le coup de tonnerre dans l'épaule, reculant brièvement, me donnant le temps de prendre appuie sur le meuble me séparant de lui et de plonger sur lui dans un cri de rage, le frappant. Au contact de mon poing, il explosa dans un hurlement de douleur, avant de réapparaître sous sa forme humaine. À côté de lui, la Gaïa Memory se brisa en émettant juste avant :

ENERGY...

Je regardai la salle, observant autour de moi, avant de désactiver mon Driver, reprenant ma forme humaine, l'armure se brisant en plusieurs morceaux et s'évaporant. Je soulevai l'homme par le col et l'observait : ses traits tirés et ses yeux cernés étaient caractéristique d'un utilisateur ayant subis le Maximum Drive. Je le secouais un peu et lui demandai :

« Dis-moi qui vous a envoyé, salopard !
- L... les Takara... Ils nous ont dit... de récupérer la clef... dans un enveloppe... c'est... celle du patron... »


Je lâchais le gars, le laissant tomber à terre, épuiser, comme un drogué n'ayant pas reçu sa dose quotidienne. Je me tournai vers Jack pour m'assurer qu'ils allaient bien :

« Vous n'avez pas été touché, au moins, Jack ? Vous avez toujours les clefs ? »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le lundi 15 avril 2013, 23:34:30
STÉPHANIE BROWN

En position de combat, elle vit un Yakuza se rapprocher rapidement d’elle, tenant un long couteau. D’autres le rejoignirent, dont plusieurs dans son dos. Stéphanie ferma légèrement les yeux, avant de retenir son souffle. Au combat, elle était moins douée que Cassandra, mais elle avait quand même de quoi s’en tirer, surtout contre de simples Yakuzas. Elle bondit sur le côté, évitant la lame. Le Yakuza tenta à nouveau de l’attaquer, et elle bondint en arrière, avant de bondir en l’air, filant par-dessus un Yakuza. Elle atterrit derrière lui, leva son pied, et le frappa sur le dos, l’envoyant heurter son comparse, avant de se retourner subitement, envoyant son poing rencontrer douloureusement le visage d’un Yakuza tentant de le frapper. Elle lui brisa le nez, et l’homme, dans un hurlement de douleur, s’écroula sur le sol. Un autre tenta de l’attraper avec une bouteille dans le dos, et elle leva son bras, bloquant l’homme au niveau du poignet, avant d’attraper sa nuque depuis sa position. Elle se servit de l’homme comme d’une espèce d’appui pour glisser sur son dos, ses jambes venant s’enrouler autour de la nuque d’un Yakuza. Tandis que le Yakuza sur lequel elle s’appuya bascula en arrière, elle tomba vers le sol, entraînant avec elle le Yakuza coincé entre ses jambes. Ce dernier rencontra le sol, et elle roula par terre, avant de se relever, et de bondir vers un Yakuza éloigné. Elle l’attrapa par les épaules, et envoya sa tête se fracasser contre la sienne. Dans un léger cri de douleur, et avec quelques gouttes de sang qu’il laissa sur le casque de la super-héroïne, l’homme s’écrasa contre la balustrade.

« Putain, mais vous branlez quoi, bande de merdeux ? Arrêtez de jouer au con, elle est seule, et vous êtes au moins quinze ! Flinguez cette pute ! »

Entièrement concentrée, Stéphanie bondit vers un autre ennemi. Ses mains se posèrent sur le sol, et elle s’en servit pour rebondir. Sa jambe tendue rencontra la joue de l’homme, l’envoyant contre le sol. Elle atterrit sur le sol, et perçut alors du mouvement. Deux Yakuzas armés de fusils d’assauts débarquèrent sur une plate-forme en hauteur, et visèrent. Elle réagit rapidement, et envoya un Batarang, qui atteignit l’un des deux Yakuzas à la tête. L’autre la visa, et Stéphanie dut balancer sur le sol une bombe fumigène, tandis que les tirs se perdirent dans le vide. Par mégarde, le Yakuza atteignit à la jambe l’un de ses collègues, qui poussa un hurlement de douleur.

« Putain, elle est où ?!
 -  Saloperie de fumigène !
 -  Mais elle est où, putain ? »

Depuis sa position, soit en hauteur, Stéphanie observait les différents Yakuzas. Elle avançait le long des estrades, et se laissa tomber d’un coup, s’écrasant sur l’homme qui tenait le fusil d’assaut. Elle attrapa sa tête, et l’envoya s’écraser contre le sol, discrètement, l’assommant pour de bon. Elle se déplaça ensuite rapidement, dans l’un des coins de la boîte de nuit, et elle envoya sa tête s’écraser contre le mur violemment, brisant quelques carrelages.

« J’ai mal, putain, j’ai mal ! sanglotait l’homme qui s’était fait tirer dessus.
 -  Ta gueule ! Putain, mais retrouvez-là !! »

Stéphanie agissait discrètement, afin de diminuer le nombre de Yakuzas, et ces derniers commençaient à réaliser qu’ils perdaient du monde. La discrétion était indispensable quand on était Batgirl. Elle ne pouvait pas éternellement affronter une vingtaine de Yakuzas. Outre les simples criminels, elle s’inquiétait aussi de Jinta, qui était près du bureau, et observait nerveusement la salle. Curieusement, elle trouvait cet être bien plus inquiétant que les simples criminels qu’elle affrontait.

JACK KNIGHT

Dans la cage d’ascenseur, Jake n’en menait pas large. Il donnait quelques coups de feu au jugé, simplement pour contraindre ses adversaires à éviter de trop s’approcher, et pour rester à l’abri. Les balles fusaient très près de l’ascenseur, l’immobilisant à l’intérieur, et il jura silencieusement, avant d’entendre l’alarme incendie, ainsi que des bruits de bataille.

*Putain, mais qu’est-ce qui se passe ?*

A côté de lui, Aiji essayait fébrilement d’appeler les renforts, mais était surtout complètement tétanisé. Difficile de ne pas le rapprocher, ce n’était qu’un simple vigile de sécurité. Et Jack, aussi expérimenté soit-il, n’était pas dans un film d’action de John Woo. Hors-de-question de plonger pour faire feu à tout-và. Il continuait à tirer au hasard, et dut recharger son arme... Avant d’entendre une série d’hurlements. Knight bondit à nouveau hors de la cage, jetant un coup d’œil rapide, et vit que tous les Yakuzas étaient à terre. Indécis, le fédéral s’avança, tenant l’arme en main, et vit Shoutarou revenir. Le hall d’entrée de l’immeuble ressemblait à un champ de bataille. Shoutarou lui posa plusieurs questions, mais Jack était tellement surpris qu’il mit plusieurs secondes avant de réagir, et porta son attention sur le jeune homme :

« Euh... Ouais... »

Il porta la main à sa poche, et sortit la clef USB.

« C’est ça que tu veux, gamin ? Ta fameuse... Gaia Memory ? Quelle ville de dingues... Quitter un pays en clowns bariolés pour en trouver un autre, où des gars s’injectent des clefs USB pour se transformer en clowns dans des tenues flashys... Je deviens vraiment trop vieux pour ces conneries. »

Il déposa la clef USB, et s’humecta les lèvres.

« La cavalerie ne va pas tarder à débarquer. Ce sera l’occasion de s’expliquer avec ton chef... Et de se renseigner sur l’identité de ces gars, au passage. »

Knight ignorait ce qui se tramait ici, mais il était sûr d’une chose. Le Flambeur n’était pas venu à Seikusu pour prendre des vacances. Sa présence était liée aux Gaïa Memory, et des individus particulièrement puissants avaient envie de mettre la main sur eux. Qui, c’était une question à laquelle Knight n’avait pas encore la réponse... Mais il ne désespérait pas de la trouver.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le jeudi 18 avril 2013, 23:50:35
Jack allait bien, et il sortit la Gaïa Memory que je lui avais donnée soin de préserver. Au moins, c'était clair à présent qu'Orlando était lié au trafic de Gaïa Memory. Il fallait maintenant s'assurer que cela reste entre nous.

« L'avantage avec les clowns bariolés, c'est qu'ils sont plus simples à différencier des gens ordinaires. Si ça peut vous rassurer, généralement, il en sort un toutes les deux ou trois semaines. Là, ce n’est vraiment pas de chance qu'il y en ait autant d'un coup. »

Comme le signala l'agent fédéral, j'entendais en effet les sirènes de polices venir de l'extérieur. En me tournant vers l'entrée, je pouvais voir un tas de policier qui observait la scène : un rez-de-chaussée inondé, des yakuza armés de mitraillettes entre les mains, un gars se pissant de peur dessus pendant que deux autres se tenaient debout près de l'ascenseur. Les suivant de près, avançant dans notre direction, le commissaire tentait d'éviter de glisser sur le carrelage mouillé.

« Mieux vaut éviter de lui laisser penser qu'on a fait face à des utilisateurs de Gaïa Memory, si vous voulez mon avis. D'ici peu, le type qui envoyait des éclairs aura oublié ce qu'il a fait, ça nous évitera quelques ennuis. Pour autant, vous avez raison : il faut lui demander qui ils sont et vérifier si ce que l'autre nous a dit est fiable. »

J'approchai à mon tour du commissaire, paniqué, qui observait la scène.

« Shoutarou ! Bonté divine, que s’est-il passé ici ? L'endroit est trempé, l'entrée est remplie de gars habillé en tenue de combat et je te trouve debout dans le hall d'entrée avec l'agent fédéral. Qu'est-ce que vous êtes venus faire ici ?

- Osan, calmez-vous. On avait trouvé une piste sur Orlando, et on a débarqué ici. Le souci, c'est que certains n'aiment pas trop qu'on fouille dans leurs affaires. J'ai l'impression qu'on a remué un nid d'abeilles et que maintenant, elles veulent faire savoir qu'elles n'ont pas apprécié. Vous avez une idée de ce qu'il se passe ?

- Comment le saurai-je ?! »


Cette réponse me laissait vraiment penser que le commissaire savait quelque chose. Je le connaissais bien, à force, et voir son attitude changer autant, c'était signe qu'il était sous pression. Que cela vienne des fédéraux, c'était une possibilité, mais tout portait à croire qu'il savait quelque chose sur les Memory. Je n'osai pas lui poser les questions, mais je sentis que l'agent Knight n'allait pas se garder de remuer un peu mon vieil ami pour découvrir la vérité.

Je regardai ma montre : cela faisait maintenant deux heures que Philip avait été enlevé. Il n'y avait pas de temps à perdre.



~ Au même moment, ailleurs ~


Mon dieu, ma tête me fait un mal de chien. J'avais l'impression d'avoir été écrasé par un rouleau compresseur. Je me redresse doucement en grognant et observe les environs : où suis-je donc ? Une petite lumière au dessus de moi, quatre murs, aucune fenêtre, juste une porte en fer. Les murs sont en briques avec des traces d'humidités, de même que le sol et le plafond. Je me redresse en titubant, cherchant à garder mon équilibre tant bien que mal. Première chose à faire, se rappeler comme je suis arrivé là.

J'avais Shoutarou au bout du fil. J'avais découvert où se trouvaient les deux filles de l'avocat. J'avais trouvé de quoi aider Shoutarou, mais lorsque j'allais lui dire où elles se trouvaient, une explosion venant de l'agence, mon corps a volé dans la pièce et je suis tombé. Après cela, j'ai juste un vague souvenir de quelqu'un entrant dans la pièce, prenant le téléphone et parlant à Shoutarou... sa voix... elle me rappelle quelque chose.

Bon, maintenant, cela me semble clair : je suis enfermé. Mais où ça ? Je vais vers la porte et tape dessus. Je tambourine de toutes mes forces :


« Quelqu'un ! Vous m'entendez ? Au secours ! »

Oui, une réaction étrange, surtout si je me suis fait enlever. Mais je n'ai pas le choix que de tenter : il y a environ 1% de chance que je sois dans une cellule d'une cave quelconque, où des gens passent régulièrement. C'est sûr que c'est rien comparé aux 99% restants, mais c'est toujours cela de prit. Pas un bruit. Zut.

Je scrute la pièce : aucune pierre bancale, aucun signe d'entrée d'air. J'étais enfermé, le seul point d'air était les pans de la porte. Pas d'eau, pas de nourriture, pas de latrines. Je n’étais pas dans le meilleur endroit du monde, mais au moins, je pouvais dire une chose : je n'allais pas être laissé seul ici longtemps, normalement. Je tâtai ma bosse derrière la tête. Elle était douloureuse. Mais je n'avais pas le temps de m'inquiéter.

D'un seul coup, j'entends des coups de feu à l'étage. Des tirs bruyants. Cela bouge aussi beaucoup, des gens passent dans le couloir derrière la porte. Je cours me coller à celle-ci pour écouter. C'est faible, mais j'entends tout de même :


« Où est-elle, cette salope ! Si on la retrouve pas, on va se faire fumer par le patron, grouillez-vous ! »

Quoi ? Il y avait apparemment du mouvement non loin. Je devais en profiter pour m'échapper : mes kidnappeurs seraient trop occupés à chercher leur cible pour se charger me moi. D'abord, rechercher comment ouvrir cette porte. J'entre dans la bibliothèque et fais une rapide recherche : "porte en fer", "crochetage", "sécurité", "kidnapping". Rapidement, je trouve quelques livres, et dans l'un d'eux, je trouve ce que je recherche : je retire ma veste et fais glisser sur les gonds de la porte. Je regarde vers le haut et aperçois un crochet. Me servant de celui-ci comme poulie, je fais passer ma veste dedans et tire sur le bout de la veste. Premier coup, aucun signe de mouvement. Deuxièmes fois non plus. À la troisième, la porte fait un bruit étrange, avant de se soulever et de basculer en avant. La porte s'écroule par terre, dans un bruit sonore :

« J'ai entendu quelque chose ! Venez ! »

Pas le temps de réfléchir : je sors et cours dans le couloir, loin de la voix que j'ai entendue. Mais à peine je tourne que j'entends des tires résonner derrière moi. Merde. Je cours à toute vitesse, cherchant un coin d'ombre. Mais j'arrive vite à une impasse. Zut ! J'étais foutu.

Je me tournai de l'autre côté, près à courir, mais je vois des gars qui me braquent en ricanant, lorsque soudain, l'un d'eux cri :


« Ne tirez pas ! C'est l'otage ! On ne doit pas l'abimer, on a été très clair. Ramenez-le dans sa cellule, et retrouvez la fille ! »

Je les regardai, haletant avec force. Je n'avais aucune chance, à moins d'un miracle.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le samedi 20 avril 2013, 21:47:25
JACK KNIGHT

Knight était légèrement en sueur, avec un costume froissé. Il ignorait ce qui se passait ici, et dans quoi Orlando était embarqué, et avait le sentiment de se lancer sur une fausse piste. Visiblement, le Flambeur s’était mêlé à un trafic de Gaïa Memory. Mais était-il toujours impliqué là-dedans ? Il était dans l’habitude d’Orlando de se mêler à des réseaux criminels, afin de brouiller les pistes. Il profitait de l’opacité des réseaux mafieux pour agir en toute discrétion, et, le temps que les enquêteurs remontent la piste, l’homme  n’était déjà plus là. Jack craignait que la même chose ne se répète avec les Gaïa Memory et les Yakuzas. Ils avaient une piste : les Sugaru. Cependant, Jack allait devoir se renseigner sur les différents clans qui régnaient à Seikusu, afin d’en savoir plus sur eux, et de trouver comment les approcher. De nouvelles nuits blanches en perspective. Jack approuva le commentaire de Shoutarou de ne rien concernant les Gaïa Memory... Mais comment allaient-ils expliquer l’état du hall principal ? De plus, Aiji avait clairement vu les commandos... Mais, avec un peu de chance, il prendrait ceci pour un délire personnel, et n’en parlerait pas.

« Y a une bombe qui a pété ou quoi ? demanda un flic.
 -  Ce sont des Yakuzas ! Mais y s’est passé quoi, ici ?! »

Jack avait rangé son arme, et vit alors le commissaire s’approcher. Shyzouke. Il se rapprocha rapidement, énervé, et Shoutarou tenta de se justifier. Jack, de son côté, ne dit rien, regardant autour de lui. Sa veste était légèrement trempée, mais les sirènes d’incendie s’étaient éteintes.

« Comment le saurai-je ?! » lâcha Shyzouke.

Il regarda ensuite Jack Knight, qui lui expliqua brièvement ce qu’ils faisaient ici.

« Notre enquête nous a conduit dans un appartement, où nous avons trouvé un cadavre. Celui d’un journaliste travaillant ici. Puis des Yakuzas ont débarqué. »

Shyzouke l’écouta silencieusement. Pour le coup, Jack était vraiment sur la corde raide. Il savait que sa position ici était risquée, et que, si les Japonais le voulaient, son autorisation spéciale d’enquêter à Seikusu pouvait être suspendue. Et, même si Knight n’était pas un individu très procédurier, il savait très bien que, si Shyzouke étant impliqué avec les Sugaru, la situation serait compliquée pour lui. Il risquait tout simplement d’être renvoyé, et ramené aux Etats-Unis, pour finir dans un placard. Knight tenait à éviter cela, et il devrait enquêter sur Orlando rapidement, afin de trouver plus de pistes.

« Vous avez vu un cadavre, et vous avez poursuivi votre enquête ?! s’exclama le commissaire. Vous êtes au Japon, ici, pas au Far West ! Et vous, Shoutarou... Vous faites n’importe quoi ! Vous aviez un mandat pour aller ici ? Pour rechercher dans les bureaux d’un journaliste ? »

Knight grogna, serrant les dents. Shyzouke n’était guère courageux, mais ce n’était pas surprenant. Du moins, si la théorie de Shoutarou se confirmait. Shyzouke s’arrêta soudain, en entendant son téléphone portable sonner, et l’attrapa. Il le consulta brièvement, puis secoua la tête.

« Nous en reparlerons demain, croyez-moi ! s’exclama-t-il en tendant un doigt accusateur vers Knight. Vous allez reprendre le premier avion illico pour New York, foutu gaijin ! »

Shyzouke s’écarta alors, et sortit, tandis que les policiers s’occupaient des corps endormis des Yakuzas. Jack parla rapidement à Shoutarou :

« On a deux options. Soit on se rend au bureau, et on essaie d’obtenir des infos sur les Sugaru, soit on suit le commissaire. Il est anormal qu’il soit ici aussi rapidement. Je suis sûr que ce type nous cache quelque chose. »

L’heure était donc venue pour une petite filature.

STÉPHANIE BROWN

« Allez, neutralisez-là ! »

Depuis son bureau, Suguru était nerveux, et finit par descendre en personne, tandis que ses homes fouillaient la zone. La boîte de nuit s’étalait sur deux étages, comprenant des toilettes, des couloirs annexes, avec des conduits de ventilation. Un Yakuza se tenait dans les toilettes, pointant son fusil à pompe, et ouvrait chaque cabine. Il ne vit aucune trace de Batgirl, et se retourna, tandis que Stéphanie descendit du plafond. Elle s’avança rapidement vers l’homme, et posa une main sur sa bouche, avant de le plaquer sur le sol, coinçant son genou contre son cou. Elle l’immobilisa, et l’étouffa. L’homme gémit en se tortillant, et tenta même de lui mordre les doigts. Ses dents heurtèrent sa combinaison, et elle continua, jusqu’à ce qu’il s’effondre, dans le coma. Stéphanie se releva alors, et glissa le Yakuza dans la cabine, avant de la fermer. Elle se dirigea vers la sortie des toilettes, et entendit un Yakuza s’approcher. Elle attendit patiemment, et, quand il fut suffisamment proche, elle bondit rapidement, l’attrapant par les pans de sa veste.

« Hey... ! »

Ce fut tout ce que l’homme réussit à dire, avant que sa tête ne s’écrase contre le mur, violemment, brisant plusieurs plaques. Il s’effondra mollement sur le sol, et les autres Yakuzas s’approchèrent rapidement. Stéphanie se dépêcha, et sortit de son ceinturon une petite boule, qu’elle posa sur le sol, en appuyant sur un bouton, puis s’écarta rapidement. Elle sortit alors de sa combinaison une sorte de petit dispositif, qui était relié à la petite mine. C’était une bombe, et elle pouvait l’enclencher à distance. La petite bombe émettait des ondes radio qui lui permit de connaître le nombre d’ennemis. Elle appuya sur la détonation, et il y eut une intense explosion lumineuse. Les criminels poussèrent des hurlements, et elle se précipita vers eux. Stéphanie sortit sa Bat-griffe, et la planta dans le dos de l’homme, le tractant en arrière, avant de bondir sur lui, et de le frapper à la tête, l’envoyant s’écrouler sur le sol, où son pied l’acheva. Un coup de pied retourné frappa un autre homme, l’envoyant heurter le mur, et elle attrapa l’autre par sa veste, en se laissant tomber sur le sol. Son pied se releva, atteignant l’homme au bassin, et elle le poussa, l’envoyant s’écraser sur le sol. Stéphanie se releva rapidement à l’aide d’une roulade, et son coude heurta la tête du second Yakuza qu’elle avait attaqué, le renvoyant contre le mur. Elle bondit ensuite sur le dernier, atterrissant au milieu de son dos, attrapa sa tête, et l’écrasa contre le sol.

Batgirl avait agi très rapidement, et entendit d’autres bruits de pas. Elle remonta le couloir, et atteignit la salle centrale. Il y avait encore d’autres Yakuzas. Ils étaient vraiment très nombreux, et Jinta était au centre, poussant des grognements nerveux, faisant trembler le sol.

*Inutile de s’aventurer là-dedans...*

Elle s’avança un peu, le long des arcades. Les Yakuzas avançaient lentement, ensemble, évitant de se séparer. Elle finit par trouver ce qu’elle cherchait : une sorte de boîtier métallique, qu’elle ouvrit, avant d’y mettre une espèce de batarang, renfermant un virus électronique, qui permit alors à l’Oracle de se connecter sur le réseau.

« Merci, Stpéhanie. J’inspecte les cameras. Ne te fais pas repérer.
 -  Jinta a l’air de plus en plus agressif » nota silencieusement Stéphanie.

Pour autant, la jeune femme ne comptait pas intervenir directement. Elle s’enfonçait dans un coin, près d’un escalier, quand Barbara lui annonça avoir repéré Philip.

« Quoi ?!
 -  Il y a une cage d’escaliers à ta gauche. Descends. Il y a une espèce de cave, avec d’autres gardes. Dépêche-toi, ils vont le ramener dans sa cellule. »

Stéphanie obtempéra, et atteignit la double porte. Elle dévala rapidement l’escalier, et entra dans une série de couloirs, au milieu d’entrepôts de stockage, et de portes fermées. Il y avait de nombreux hommes, qui parlaient entre eux, assez agités et nerveux à l’égard de ce qui se passait au-dessus. Batgirl s’approcha d’un entrepôt de stockage, où de nombreux Yakuzas parlaient entre eux.

« Tu crois qu’on devrait remonter ?
 -  On n’a pas reçu d’ordres pour ça ! »

Stéphanie s’avança rapidement, et suivit les instructions de l’Oracle, jusqu’à s’approcher d’un couloir isolé, où deux Yakuzas pointaient avec leurs armes Philip.

« Allez, le jeune, dépêche-toi, avant que je me fâche ! »

Stéphanie se rapprocha rapidement, et envoya un batarang. Il fonça tout droit vers la nuque d’un des deux hommes, et ce dernier se le reçut à l’arrière, le faisant tomber sur le sol. Le second se retourna, rapidement, et eut à peine d’exprimer sa surprise que la jambe de Stéphanie lui rentra dans le ventre, le pliant en deux. Le pied de Batgirl rencontra ensuite la tête de l’homme, et il s’écroula sur le sol, inerte. Stéphanie se retourna ensuite vers Philip, et s’avança lentement vers lui.

« Philip, je suppose ? J’aimerais bien dire que tu es tiré de l’affaire, mais, à la vérité, je crois que le pire est encore à venir. »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le lundi 29 avril 2013, 10:41:11
HIDARI SHOUTAROU

Jack prit le relais en expliquant la situation au commissaire. Cela ne semblait pas du tout lui plaire qu'un américain se mêle des affaires courantes au Japon. Il avait apparemment clairement envie que Knight arrête son enquête pour retourner en Amérique. Shoutarou fixa le téléphone avec une certaine suspicion. Il y avait quelque chose d'étrange : Shyzouke était loin d'être le genre de personne à lâcher le morceau, sauf s'il avait une bonne raison de le faire. Pourtant, à peine avait-il reçu ce message sur son téléphone qu'il dit à l'agent fédéral qu'il en reparlerait demain. Et au lieu de rester pour s'occuper avec les autres policiers de la scène de crime.

Jack se tourna vers lui et exprima sa suspicion à l'égard du commissaire. Shoutarou ne pouvait nier en avoir tout autant actuellement. Il se tourna vers l'agent et acquiesça :


« D'autant qu'il est trop vite reparti. J'ai vraiment la sensation qu'il nous cache quelque chose d'important. Il vaudrait mieux savoir ce qu'il peu bien avoir d'aussi important pour partir d'une scène de crime sur laquelle il vient à peine d'arriver, sans prendre le temps d'enquêter d'avantage. »

Je portai mes mains aux clefs USB, en les regardant rapidement. Je songeai alors à Philip, à ce que je pouvais faire pour l'aider, mais actuellement, tout ce que je pouvais accomplir, c'était une enquête auprès du commissaire pour trouver de nouvelles pistes vers Orlando et ses victimes, mais surtout ses commanditaires, si tant est qu'il fût bel et bien recruté par quelqu'un.

« Ne perdons pas de temps, suivons-le. »

Ainsi, je fonçais dans en direction de la sortie. Il fallait éviter que les policiers ne nous interceptent avant de sortir. Heureusement, trop occupé à compter les blesser, on n'aurait aucun problème à partir sans crainte d'être arrêté.


PHILIP

J'étais vraiment en danger à présent. Deux des hommes armés m'amenaient à présent dans ma prison d'où je m'étais enfui, il y avait quelques minutes, les autres reprenant leurs recherches initiales. Les mains en l'air, je les précédais, déglutissant régulièrement, nerveusement. J'entendais des coups de feu, une détonation, mes kidnappeurs semblant de plus en plus nerveux alors qu'ils discutaient derrière moi.

« Mais qu'est-ce qui se passe, bordel ?

- Le patron a été attaqué, à ce que j'ai compris. Il a libéré "le monstre", si tu vois ce que je veux dire.

- Ouais, carrément ! Ça devait être quelque chose pour que Jinta utilise ce truc. Perso, je n’aimerai pas en avoir une : t'as vu la gueule que ça lui a fais ? On dirait vraiment un monstre. Et comment ils appellent ce truc ?

- Une... euh attends... a putain, je sais plus, mais c'est un truc genre "Memory" je sais plus quoi. Bref, ça te change en monstre, ce truc, mais putain, t'as vu ce qu'il peut faire, Jinta, avec ça ? Il défonce les murs sans soucis !

- Ouais, j'ai vu... C'est impressionnant quand même ! »


Une Gaïa Memory ? Zut, alors ils utilisaient cela, ici ? C'était encore plus dangereux que je ne le pensai alors. Il fallait que je file au plus vite avant de croiser cet utilisateur. Mais avec ces deux gardes derrière moi, je n'étais pas capable de faire quoi que ce soit.

« Allez, le jeune, dépêche-toi, avant que je me fâche ! »

Presque aussitôt, j'entendis un râle de douleur et une chute. Je me retournai et pus voir l'un de mes agresseurs à terre, l'autre se prenant un coup de pied d'une personne en tenue noir. À y regardé de plus prêt, je reconnaissais la Batgirl que nous avions croisée, moi et Shoutarou.

« Philip, je suppose ? J’aimerais bien dire que tu es tiré de l’affaire, mais, à la vérité, je crois que le pire est encore à venir. »

Je l'observai, puis soupirai en posant ma main sur mon coeur. Je n'étais pas habitué à être dans un tel danger sans pouvoir me transformer. Je regardai ensuite la Batgirl avant de déclarer :

« Plus encore que vous ne le pensez ! Cela pourra vous paraître fou, mais il y a un monstre ici ! Il peut apparemment détruire les murs sans difficulté. Il faut absolument sortir de cet endroit et rejoindre Shoutarou ! Il doit savoir. »

Soudain, je me rappelai ce que j'avais lu dans la bibliothèque de la Terre, avant de m'évanouir à cause de l'explosion. Enflammé, c'était le nom du livre, mais ce n'était pas n'importe lequel, surtout.

« Ah oui ! Vous êtes en contact avec l'Oracle ? La femme et la fille de l'avocat son en danger ! Ils sont au port, une bombe doit exploser pour le début de matinée ! Mais il n'y aura pas que celles-ci comme victime ! Un complice d'Orlando va aussi être tué par l'explosion ! »

Je n'étais peut-être pas clair, il fallait que je rassemble rapidement les données que j'avais pu lire dans le livre. Je repris après quelques secondes seulement :

« Orlando n'avait pas fait exploser le premier bâtiment par accident. Il voulait que la police revienne sur les lieux de l'explosion le lendemain, en appelant le complice à y retourner, prétextant qu'il y avait quelque chose d'important dans le hangar à droite de celui qui a explosé ! Il voulait effacer toute trace de lui ! Son complice avec ! »

J'ignorai encore l'identité du dit complice, n'ayant pas eu le temps de le lire, me préoccupant davantage du lieu où se trouvaient les deux demoiselles. Mais avec Oracle, on pouvait peut-être intervenir vite.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le mardi 30 avril 2013, 13:55:01
STÉPHANIE BROWN

Batgirl pencha la tête sur le côté. L’homme était en sueur. Il n’avait visiblement pas l’habitude de se heurter à des Yakuzas. Ce n’était pas étonnant, il avait l’air jeune. Il apprendrait, avec le temps. Stéphanie avait réussi à le libérer, mais fuir serait encore plus difficile. Ils étaient toute une armée, là-haut, et elle allait aussi devoir se méfier de ce fameux Jinta, qui lui semblait encore plus dangereux que tous les hommes de Suguru. Pour l’heure, il fallait sortir, et évacuer Philip. C’est à ce moment que ce dernier lui avoua qu’une bombe allait exploser sous peu. Pour le coup, Stéphanie n’y comprit absolument rien. Quel rapport entre la famille de l’avocat et l’explosion de l’entrepôt ? Et pourquoi vouloir les tuer ?

« Hum... éluda-t-elle. Nous verrons ça plus tard. La priorité, pour l’heure, c’est de sortir de ce nid de guêpes. »

C’était le plan initial, et Stéphanie comptait bien s’y tenir. Sortir d’ici. Ensuite, aviser. Elle se retourna, et revint à l’extrémité du couloir, jetant un bref regard dans l’angle. Personne dans le couloir. Aucun garde. Batgirl n’eut pas le temps de soupirer, et s’avança rapidement, à pas de velours. L’Oracle la guidait vers la sortie la plus proche. Remonter dans la boîte de nuit était totalement exclu. Ils s’arrêtèrent devant un autre entrepôt, avec de nombreux Yakuzas. Ils fumaient, et semblaient occupés à tuer le temps. Impossible d’intervenir. Pas avec Philip à côté d’elle. Il fallait temporiser.

« Dépêche-toi, Stéphanie » l’encourageait l’Oracle.

Elle voudrait bien l’y voir, tiens... Stéphanie se mordilla les lèvres, puis passa rapidement. Le duo s’avançait dans des grands couloirs grisâtres et peu accueillants, et elle s’arrêta en entendant des bruits de pas en face. Cette fois-ci, elle n’avait pas le temps de se cacher. Elle posa une main sur son casque, et afficha une vision spéciale, qui lui permettait de voir à travers les murs. Elle put ainsi voir que la patrouille comprenait trois Yakuzas. Elle pouvait les neutraliser. Elle fit signe à Philip de rester ici, puis Stéphanie s’avança rapidement, sortant de sa ceinture une sorte de grenade fumigène. Ce fut assez rapide. Elle attendit que les Yakuzas soient à l’angle, avant de balancer la grenade, qui heurta le sol avec fracas, répandant de la fumée tout autour d’eux. Un Yakuza se reçut un coup de pied qui envoya sa tête heurter le mur, et la cape de Stéphanie tournoya, frappant le second truand, l’étourdissant. Elle attrapa le troisième par la gorge, et l’envoya s’écraser contre le sol, avant d’abattre son genou sur son visage, l’achevant pour le compte. Elle bondit ensuite sur le dernier, et envoya sa tête heurter son genou. Aucun n’avait vraiment eu le temps de crier. Elle fit signe de la main à Philip de la suivre.

Le duo gagna ainsi progressivement l’arrière, jusqu’à atteindre une sorte de nouvel entrepôt, assez immense, avec des camions et des fourgons. Ils se dissimulèrent derrière des caisses. Stéphanie posa son doigt sur ses lèvres, puis s’avança, neutralisant discrètement plusieurs gardes. Cet exercice lui prit cinq bonnes minutes. Utilisant les zones d’ombres à son avantage, elle grimpait sur le plafond, avant de fondre sur ses ennemis, ou les attaquait par derrière. Elle neutralisa le dernier à l’aide de son Bat-grappin, le tirant sur lui. Elle le tracta d’un coup, et le frappa avec son pied au ventre, puis à la tête.

« Voilà... On peut sortir, cette fois. »

Stéphanie sortit donc dans une cour à l’arrière, avec un portail. Elle s’avançait lentement, quand un projecteur l’éclaira en grand.

« Diable ! Vous avez mis le temps ! » s’exclama Suguru.

Stéphanie se retourna, et vit que l’homme était sur une plateforme en hauteur, à côté d’un projecteur.

« Je savais que vous tenteriez de sauver notre petit invité, poursuivit Suguru, visiblement fier de son coup. Je n’avais plus qu’à attendre. Ce n’est pas très gentil, vous savez, de nous fausser compagnie, alors que la fête n’a même pas encore commencé ! »

Suguru était en hauteur, et Stéphanie ne voyait aucun autre Yakuza. Elle était toutefois en position de combat.

« Tu as détruit mon club, misérable petite salope, grogna alors Suguru. Pour ça, Jinta te brisera les os ! »

Stéphanie entendait alors des vibrations, et, tournant la tête, elle vit, sur le côté, une porte à double battant s’ouvrir rageusement, laissant la place à une créature énorme et monstrueuse. Jinta. L’homme était furieux, et de la fumée semblait presque sortir de ses narines. Stéphanie cligna des yeux, surprise, et Jinta se mit alors à la charger, fonçant sur elle, faisant trembler le sol.

*Et merde ! Pourquoi faut-il que les choses ne soient JAMAIS simples ?*

JACK KNIGHT

L’attitude de Shyzouke était effectivement étrange, et Knight était convaincu que le commissaire leur dissimulait quelque chose. Le Japon était un pays très corrompu par les mafias locales, les Yakuzas. Jack le savait, tout le monde le savait. Les Yakuzas avaient pignon sur rue, et disposaient, surtout depuis al Seconde Guerre Mondiale et la guerre froide, d’une solide influence dans l’archipel. Shyzouke avait probablement ses relations avec des Yakuzas, et Jack était prêt à parier que le commissaire savait des choses. Il le suivit donc, mais, à peine les deux comparses eurent-ils le temps de sortir, qu’ils virent Shyzouke s’embarquer à bord de sa voiture, et filer rapidement, sans demander son reste.

« Voilà ce que j’appelle filer sans demander son reste... » commenta Knight.

Il se dépêcha de courir vers le véhicule qu’ils avaient utilisé pour venir, la moto. Fort heureusement, elle était garée à proximité. Jack monta devant.

« Je pilote » décréta-t-il.

Il démarra rapidement, et s’élança à la poursuite de Shyzouke, filant le long d’un boulevard. Le commissaire roulait vers le quartier résidentiel. Est-ce qu’il rentrait chez lui ? C’était peu probable. Jack restait à bonne distance, mettant toujours plusieurs voitures entre eux, afin de ne pas éveiller les soupçons du commissaire. Il allait vite, légèrement au-dessus de la limitation de vitesse, et oubliait ses clignotants en déboîtant. Une allure nerveuse, qui confirmait ce que Knight pensait.

*Il ne rentre pas chez lui... Quelque chose l’angoisse...*

Mais quoi ? Voilà la question à laquelle l’agent fédéral se devait de trouver une réponse.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le lundi 13 mai 2013, 17:25:38
PHILIP

J'étais en panique, certes, mais je gardai encore toute ma tête, tout mon esprit. Bien entendu, je n'étais pas habitué d'être face à des Yakuzas, tout du moins sans Shoutarou à mes côtés. Étrangement, il suffisait qu'il soit à côté de moi pour me rassurer dans toutes les situations. Shoutarou, où étais-tu ? Heureusement, cette Batgirl m'avait libéré, et semblait capable de me faire sortir d'ici. Elle m'arrêta dans mon discours pour me dire que la priorité du moment était de sortir d'ici. Elle avait raison, j'acquiesçai en surveillant autour de nous. Je la suivais de près, la laissant se débarrasser des deux hommes, utilisant son casque dont les visières avaient changé de couleurs. Un fumigène et il n'y avait plus de problèmes.

Rapidement, nous arrivâmes jusqu'à un entrepôt. Les camions et les fourgons servaient de cachettes de fortunes pour s'approcher doucement de la sortie. Nous étions sauvés. La Batgirl s'occupa des gardes non loin et nous sortions rapidement, rejoignant une cour qui s'éclaira soudainement, m'aveuglant quelques secondes. Lorsque j'arrivai à revoir, j'entendis un homme parler :


« Diable ! Vous avez mis le temps ! Je savais que vous tenteriez de sauver notre petit invité, poursuivit Suguru, visiblement fier de son coup. Je n’avais plus qu’à attendre. Ce n’est pas très gentil, vous savez, de nous fausser compagnie, alors que la fête n’a même pas encore commencé ! »

Je me tournai vers Stéphanie, puis vers l'homme en question, habillé dans un costard légèrement déchiré, un grand sourire sur les lèvres.

« Tu as détruit mon club, misérable petite salope. Pour ça, Jinta te brisera les os ! »

Aussitôt, une porte double s'ouvrit en fracas, laissant place à un monstre assez volumineux, avec deux grosses narines laissant sortir des vapeurs. Un Dopant ! Il fonça à toute vitesse sur nous, je sautai sur le côté pour l'esquiver et tenta de me réfugier derrière un camion, en panique. Un Dopant, ici ? Et Shoutarou qui n'était pas là ! Shoutarou, s'il te plaît ! Dépêche-toi !


HIDARI SHOUTAROU

À peine avions-nous rejoint l'extérieur qu'on pouvait voir le commissaire monter à bord d'une voiture et qui fonça comme une bombe. Ce n'était pas une voiture de police, peut-être un véhicule banalisé. Mais ce n'était pas le genre de Shyzouke. Knight prit le temps de commenter avant de foncer vers ma moto qu'il prit entre ses mains. Je bloquai quelques secondes, un peu gêné qu'il veuille piloter, avant de finalement monter à l'arrière.

La course-poursuite commença entre nous et le véhicule de Shyzouke-osan. De toute évidence, le véhicule ne tenait pas à être suivi, jouant entre les véhicules pour aller à une destination inconnue. Je savais où il habitait, et je remarquai que la route qu'il prenait était à l'opposé complet de sa maison. Il roulait à une vitesse folle, ce n'était pas de son genre, normalement. Il devait vraiment avoir quelque chose à cacher. La question était quoi !

On ne se dirigeait pas vers commissariat non plus, mais apparemment vers les quartiers chauds de la ville, où généralement ne restait que très rarement les policiers, au risque de se faire tirer dessus. C'était le quartier que j'évitai aussi, mais j'eus parfois quelques recherches à faire de ce côté, donc je savais à quoi m'attendre dans ce coin de la ville. Y retrouver le commissaire était bien entendu inattendu, et surtout totalement surréaliste. Plus on avançait dans ce coin de la ville, plus les questions dans ma tête fusaient rapidement : pourquoi aller prendre le risque de traverser les quartiers contrôlés par la pègre ? Si ce n'est pour rejoindre des membres pour différentes raisons.

La voiture s'arrêta devant l'entrée d'un grand bâtiment, avec une grande muraille autour. Il entra à l'intérieur, du bâtiment alors que nous pouvions le voir y entrer. De toute évidence, il y avait de l'agitation à l'intérieur. Allez savoir ce qu'il se passait, mais on pouvait entendre clairement que quelque chose se passait.


« C'est un repaire de criminels, ici. C'est étrange que Shyzouke se rende ici. Essayons de trouver une autre entrée. Séparons-nous. »

Je descendis de la moto et fit rapidement le tour du bâtiment. Il y avait des entrées de services, mais toutes gardées. Les gardes étaient nerveux à l'extérieur, attentif. Je n'avais pas le choix : je sortis la Memory Spider de ma poche et l'intégré à ma montre-bracelet. Puis, je visai le haut du mur et presse sur un bouton. Le cadran de la montre fut propulsé, devenant une sorte d'araignée qui alla s'accrocher au sommet de la paroi, fermement. Après avoir testé la résistance de la paroi, je fis rembobiner le fil qui me reliait à l'araignée et montait ainsi contre le mur, surveillant qu'aucun garde ne me voit. Arrivé en haut, je scrutai les environs, écoutant en même temps les bruits à l'intérieur du bâtiment. Cela bougeait pas mal.

Soudain, un bruit similaire à une explosion retentit non loin de moi, dans ce qui semblait être un jardin. Je passai par-dessus la paroi et fonçais dans la direction de l'explosion, me cachant dans l'angle du mur que je longeais. Après quelques secondes, je pus voir ce qui s'apparentait à un Dopant, et non loin, Stéphanie et... Philip ! Caché derrière un camion. Le gros monstre s'en prenait à la Batgirl. Il fallait que j'intervienne. Philip était conscient. C'était le moment d'en profiter.

Je pris mon Driver et l'installait sur ma hanche, la ceinture entoura mon corps et boucla l'appareil. Aussitôt, je pus communiquer avec Philip :


* Philip, tu vas bien ?

- Shoutarou ! Dieu merci ! Où es-tu ?

- Juste à côté, je vois le Dopant et Batgirl d'ici. Il faut qu'on intervienne : elle a beau être forte, elle ne tiendra pas longtemps contre ce monstre. Allons-y, partenaires !

- Bien ! *

Je sortis ma Memory, alors que Philip faisait de même.

JOKER !

CYCLONE !

« HENSHIN ! »

Philip inséra la clef dans son Driver, qui se transporta jusqu'à la mienne. Je l'insérai, ainsi que la mienne, dans l'appareil et l'activa :

CYCLONE ! JOKER !

Une fois la transformation finie, j'entrai en scène et fonçai dans le Dopant, le frappa à l'épaule avec le pied pour le projeter. Il ne bougea pas, mais se tourna vers moi en grognant. C'était un Dopant puissant.

« Merde, il est plus résistant que je le croyais !

- Mais au moins, on a son attention. On peut y arriver, continue à le frapper pendant que je tente de voir ses faiblesses. »


Je tentais donc de continuer mon assaut, alors que Philip s'adressa à la Batgirl.

« Stéphanie, on s'occupe de celui-là. Essayez d'attraper le chef, il pourra sans doute nous apprendre des choses sur ce qu'il se passe avec le Flambeur.

- Il y a aussi le commissaire Shyzouke qui est venu, on ignore pourquoi. Jack est sans doute rentré, pour partir à sa recherche. Essayez de le retrouver ! Il pourrait avoir besoin d'aide. »


Le combat entre moi et l'armoire à glace allait être rude, mais au moins, avec Philip, j'avais la certitude de pouvoir faire face à toutes les situations. Maintenant que je n'avais plus à m'inquiéter pour lui, le reste allait être une partie de plaisir.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le jeudi 16 mai 2013, 19:18:57
Jinta avait finalement réussi à rejoindre Batgirl. Elle ne s’était pas vraiment attendue à sortir tranquillement, mains dans les poches, mais il fallait bien admettre  qu’elle n’était pas très heureuse. Prudent, Philip choisit judicieusement de filer derrière un bus. Jinta en avait après elle, de toute manière, et le prouva en la chargeant. Elle l’esquiva en roulant sur le sol, et le poing de Jinta se fracassa sur le sol, provoquant de belles lézardes, ainsi que de puissantes vibrations. Stéphanie roula sur le sol, se rétablissant, et lança un Batarang. Il heurta le cou de Jinta, mais sans lui infliger le moindre dommage, le Batarang rebondissant sur sa peau, laissant tout simplement une marque rouge qui fit grogner de colère l’adversaire. Jinta courut rapidement vers Stéphanie, et bondit alors dans les airs. Il mit ses bras en arrière, afin de prendre de la vitesse, tout en tombant droit sur Stéphanie.

*Hoho !*

Un signal d’alarme résonna dans la tête de la justicière, qui brandit son Bat-grappin. Il s’accrocha à un poteau, et la tracta deux ou trois secondes avant que Jinta ne s’écrabouille violemment sur le sol. L’onde de choc fut encore plus violente que précédemment, et le poteau servant d’appui au Bat-grappin trembla, tandis que plusieurs voitures stationnées dans la cour se retournèrent sous la violence de l’impact. Déstabilisée, Stéphanie lâcha son filin, et tomba sur le sol, roulant par terre. Jinta ne lui laissa pas le temps de souffler, et, avant qu’elle n’ait vraiment le temps de se remettre, la lourde main du monstre l’attrapa à la gorge, la soulevant comme un fétu de paille. Non content d’avoir une puissance herculéenne, le Dopant était particulièrement rapide. Une vive lueur jaune brillait dans ses yeux. Il aurait pu broyer le cou de Stéphanie, lui rompre les cervicales, mais, au lieu de ça, il se contenta de la projeter à travers la cour. L’héroïne s’écrasa contre le flanc du camion derrière lequel Philip s’était abrité.

« Stéphanie, réagis ! lâcha Barbara dans son transmetteur.
 -  Oui, Madame, bien, Madame ! » grogna l’intéressée.

Du sang s’échappait de ses lèvres. Le costume avait beau avoir des protections, elles étaient légèrement insuffisantes contre un tel adversaire. Jinta ressemblait à une source d’énorme et furieux ours, ce qui, du peu que Stéphanie en savait des Dopants, semblait correspondre aux pouvoirs que lui conférait la Gaïa Memory qu’il avait pris.

« Cesse de t’amuser, brise-moi cette salope en deux ! »

Suguru était nerveux et en colère. Jinta grogna, puis s’avança un peu vers Stéphanie. Cette dernière ne pouvait pas rester là, sans risquer la vie de Philip, mais elle avait besoin d’un plan d’attaque. A Gotham, elle avait déjà rencontré des grosses brutes invincibles, comme Grundy, mais les affronter n’avait jamais été une mince affaire. Elle n’était pas Supergirl ! Et, pour le coup, elle ne voyait pas trop quel gadget pourrait lui être utile. Les Batarangs ne lui faisaient pas grand-chose, et ses poings ne risquaient pas de trop l’endommager. En revanche, sous cette forme, Jinta n’avait pas l’air très intelligent. Ceci commença à donner des idées à Stéphanie, qui se permit même un léger sourire. Elle sortit un autre Batarang, et s’écarta légèrement du camion, avant de le balancer à nouveau. Jinta se le reçut sur le front, dessinant une ligne de sang, et il poussa un nouveau grognement.

« Allez, viens, mon gros ! »

L’homme secoua la tête et courut droit vers Stéphanie. Elle s’écarta alors sur le côté, faisant une espèce de roulade, et l’homme heurta l’un des murs de l’entrepôt, le fracassant violemment. Il s’arrêta dans sa course, avant de se retourner, tandis que Stéphanie regardait autour d’elle. Elle vit ce qu’elle recherchait : un transformateur. Elle se retourna encore. Jinta sortait de l’immeuble, furieux, et courut encore vers elle, faisant trembler le sol. Elle lança désormais le Batarang, et atteignit le monstre à la jambe, le déstabilisant. Il tomba sur le sol, et elle bondit en hauteur, posant ses mains sur la tête du monstre, s’en servant comme appui pour envoyer sa tête s’écraser dans le transformateur.

Il y eut comme une explosion électrique derrière elle, lorsque Jinta rentra en contact avec le transformateur, l’explosant. Malheureusement, elle avait sous-estimé Jinta, et Stéphanie eut à peine le temps de s’écarter que ce dernier la heurta d’un coup d’épaule. Elle s’écrasa lourdement sur le sol, et bondit en arrière, évitant le pied de l’homme, qui défonça le sol, provoquant un cratère. Elle se redressa. Son costume était déchiré par endroits, et ce fut à ce moment qu’elle entendit du bruit.

« Tu as reçu des renforts. »

Dans le dos d’un Jinta furieux, à la peau fortement rougie, Double, réunion de Shoutarou et de Philip, le heurta. Ce dernier se retourna, tandis que Double suggérait à Stéphanie de rattraper Suguru. Cette dernière hocha la tête et se retourna. L’homme était sur le balcon, et, voyant Batgirl le regarder. Il jura, et se retourna, se mettant à courir. Stéphanie utilisa son Bat-grappin, et rejoignit le balcon rapidement. Il menait sur un couloir, et elle s’élança à la poursuite du Yakuza. Il grimpait le long d’un escalier, et ouvrait le feu derrière lui.

« Retenez-là, elle me poursuit ! » s’exclama l’homme, probablement à l’attention de complices.

Stéphanie n’était pas impressionnée.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le mardi 25 juin 2013, 13:44:01
Une fois Stéphanie partie, nous avions le champ libre pour nous occuper du Dopant, un gros tas de muscle informe qui grognait. Sa peau était plus rouge qu'avant, signalant son agacement sur la situation. Pour moi, cela n'annonçait rien de bon. De même que pour Philip qui, je le sentais, craignait quelque peu que la situation dégénère d'avantage.

« Shoutarou, nous avons un désavantage ici : il charge et en prenant de la vitesse, sa force destructrice augmente. Il faut le cloîtrer dans un lieu étroit, où il n'arrivera pas à charger correctement.

- Facile à dire, tu as vu la taille du machin ? Où est-ce qu'on peut aller qui l'empêchera de bouger correctement ?
»

Le tas de muscle ambulant nous chargea, j'esquivai de peu en sautant sur le côté. Il rentra dans un des camions, déformant la tôle en rentrant dedans, sans être gêné par le choc. Je grimaçais sous mon masque, clairement intimidé par ce monstre qui grognant en tapant ses pectoraux surdimensionnés.

« Il n’est pas commode. Philip, on va tenter de l'attaquer à distance. L'idée du corps-à-corps contre ce monstre ne me rassure pas du tout. »

Je sortis les deux Memory adaptées à la situation : la Memory Luna, capable de déformer la réalité légèrement, et Trigger, me fournissant une arme à distance. Je retirai Cyclone et Joker, insérant les deux nouvelles clés dans leur réceptacle respectif et les activant :

LUNA ! TRIGGER !

La moitié verte de mon corps devint jaune avec une bande dorée, tandis que la partie noire devint bleue avec une bande bleu argenté, avec collé à mon pectoral un pistolet, le Trigger Magnum. Je le pris et tirais sur le tas de muscle ambulant des sortes de projectiles jaunes éclatants qui le firent reculer légèrement. Mais ces projectiles eurent l'effet inverse à ce qui j'imaginai : la fureur du tas de muscle fut plus grande encore, alors qu'il devenait rouge écarlate.

« Euh... Je suggère la fuite, Shoutarou ! »

Sans répondre, je fonçai vers le manoir des yakuza, sans me retourner, entendant le Dopant me courir après, explosant les murs. Nous étions dans la panade, mais il fallait que je garde mon calme : c'est juste un taureau qui charge, c'est tout. Il fonce tête baissée, il faut juste trouver quelque chose dans lequel il ne devrait pas foncer.

Au bout d'un moment, j'arrivai dans une zone bondée, remplis de gens qui, à la vue da la montagne de muscle, vidèrent rapidement les lieux. Seul demeurait la musique (http://www.youtube.com/watch?v=nb4gq38bVZ4) dans le night-club, avec les néons et la fumée artificielle. C'était pas facile d'y voir quelque chose dans cette ambiance. Mais c'était peut-être notre chance, à Philip et moi ! Je me tournai vers le monstre qui, dans sa fureur habituelle, me fonça droit dessus. Le bras jaune s'allongea pour monter au plafond et s'accrocher au support de néon, avant de me tirer en l'air. J'esquivai par les airs la charge furax contre moi, puis m'élancer vers un des néons, tirant quelques balles en direction du Dopant qui se retourna et reprit sa charge frénétique.

Mal lui en pris, car lorsqu'il arriva près de moi, j'esquivais une nouvelle fois, le laissant foncer dans le néo. Il s'électrocuta tout seul, l'étourdissant quelques instants. A côté de lui se trouvait une sorte de petit puits, à peine profond, mais bien suffisant. J'allongeai mon bras, attrapant un néon et frappa mon adversaire qui, prit au dépourvus, trébucha sur le côté et tomba dans le petit puit. Le regardant se débattre pour ne pas couler dans les quelques centimètres d'eau, je m'approchai en l'observant :


« Avec une telle quantité de muscle et si peu d'allonge, difficile de nager. C'était vraiment une excellente idée, Shoutarou.

- La furie l'aveuglait, il n'avait pas réfléchi à ce qui se passerait une fois plongé dans la piscine. Heureusement que j'avais aperçu celle-ci plus tôt.

- Occupons-nous de celui-ci, maintenant.
»

Je pris la Memory Luna et l'insérera dans la fente du Trigger Magnum, avant de remonter l'allonge du canon, activant par la même occasion la Memory :

LUNA ! MAXIMUM DRIVE !

Dans un bruit de charge, le Trigger Magnum laissait apparaître une lueur au bout du canon, alors que je visai le Dopant qui se débattait tant bien que mal pour remonter, en vain. Je m'assurais de bien contrôler la puissance pour détruire la Gaïa Memory pour détruire le Dopant, sans blesser l'utilisateur, avant de presser la détente en lançant le nom de mon attaque :

« Trigger Full-Burst ! »

Sept petits météores laissant une trainée bleu et jaune derrière elle sortir du Trigger Magnum, partant dans toutes les directions, avant de ralentir et foncer sur le Dopant qui grogna et râla un temps, avant d'exploser dans un hurlement de douleur, projetant l'eau de la piscine dans toutes les directions.

L'utilisateur, encore dans les vappes, se laissa remonter à la surface et atteignit le bord. Je le remontait sur la piste de danse. Redevenu humain, il subissait l'effet secondaire d'une destruction de Gaïa Memory dans le corps : des traits allongés, un regard vide, comme un drogué en manque. Il ne pouvait nager, il aurait été cruel de le laisser ainsi, dans l'eau. Je le laissai là, alors qu'il était pris de spasmes nerveux, comme agonisant.


« Ça, c'est fait, à présent. Il ne nous reste plus qu'à rejoindre Stéphanie et de découvrir où se cache cet enfoiré de poseur de bombe. »

Je désactivais le Driver et m'en allais me diriger vers la sortie, lorsque j'entendis quelqu'un se faire frapper, à quelques pas de moi. Je courrais dans la direction en question et vit Jack tenir le commissaire en hauteur par le col, le regard rouge de colère. Rejoints rapidement par Philip, nous assistions tous les deux à la scène, surprise de l'attitude de l'agent fédéral. Bien que cela fut dans son caractère de frapper quelqu'un, nous nous demandions ce qu'avait pu dire Shyzouke-Osan pour subir un tel traitement.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le dimanche 30 juin 2013, 11:36:07
La peur donne des ailes, disait-on. Cette théorie, très juste, se confirmait. Dénué de la protection de son colosse, Suguru courait à toute allure. Grimpant l’escalier à sa suite, Stéphanie arriva dans une sorte de hall à un étage, où trois Yakuzas l’accueillirent en bondissant vers elle. Elle s’en occupa rapidement. Un coup de pied tendu heurta un homme à la gorge, l’envoyant s’étaler sur le sol. Un autre tenait une barre à mine, et attaqua par le haut, essayant de l’abattre sur sa tête. Son poignet reçut la barre, l’armure supportant le choc, et elle utilisa son autre poing, décochant à son adversaire un magnifique uppercut qui lui brisa le nez, l’envoyant sur le sol. Le troisième Yakuza la frappa dans le dos, abattant une batte de base-ball à hauteur de sa nuque. Stéphanie, surprise, glissa vers le sol, tandis que le Yakuza relevait sa batte, cherchant encore à l’abattre... Mais il se reçut le pied tendu de Stéphanie dans le ventre, cette dernière le brandissant vers l’arrière. Elle s’appuya avec une main sur le sol, se retourna d’un coup, et frappa l’homme aux jambes, le renversant sur le sol. Elle aurait pu continuer à les neutraliser, mais sa priorité était de retrouver Suguru. Elle grimpa donc encore le long de l’escalier, arrivant au dernier étage.

Suguru était passé par une porte ouverte, filant au fond d’un couloir, et, en voyant Batgirl, se mit à faire feu. Son pistolet rugit vers elle, et Batgirl s’abrita sur le côté.

« Empêchez-là d’approcher ! Tuez-là, merde ! »

L’ordre était clair, et elle entendit les bruits de chargement de plusieurs armes à feu. D’autres Yakuzas remontaient en renforts le long de l’escalier, afin de prendre Batgirl en sandwich. Il lui fallait réfléchir à une stratégie, et elle regarda par la fenêtre crasseuse se trouvant juste à sa gauche, et eut une idée. Elle brisa d’un coup de coude la vitre, et sortit sur une espèce de parapet escarpé, secoué par le vent. En face du night club, il y avait un autre immeuble. Elle n’eut pas longtemps à attendre, et déploya de ses gadgets une sorte de petit pistolet. Elle visa le mur en face, et, en appuyant sur la gâchette, un long câble métallique en sortit, avant de se planter contre le mur. Stéphanie se balança alors dans le vide.

La tyrolienne produisit son effet, et Stéphanie glissa le long du filin, grâce à son gadget, qui faisait office de tyrolienne. Elle tourna sa tête, et relâcha alors le bouton de la tyrolienne, avant de se tourner dans les airs, et de tirer ailleurs. Elle visa un mur derrière le night club, et rejoignit ainsi l’emplacement de Suguru, au fond du couloir. Elle visait une fenêtre, jambe tendue en avant, et passa à travers, heurtant le menton d’un Yakuza. Ce dernier heurta le mur d’en face, explosant une ou deux tuiles, et Stéphanie atterrit sur le sol, avant de rapidement attaquer. Son genou frappa la tête d’un Yakuza agenouillé à côté d’elle, et elle attrapa la tête d’un autre, envoyant sa tête se fracasser contre le mur, le faisant rebondir sur le sol.

« Crève ! »

Hystérique, Suguru lui tira dessus à bout portant, mais Stéphanie fut plus rapide. Son poignet heurta l’arme, déviant cette dernière, et le tir longea son oreille, heurtant le plafond. Avec son autre poing, elle le frappa au visage, et il poussa un cri en tombant au sol, lâchant son arme en couinant, du sang s’échappant de son nez brisé. Stéphanie se pencha vers lui, mais elle entendit les autres Yakuzas approcher, brandissant leurs armes. Stéphanie se retourna, et envoya ses Batarangs, qui vinrent heurter les armes. Suguru en profita pour s’enfuir, passant par la fenêtre au fond du couloir. Il poussa un hurlement, et heurta une terrasse, glissant sur le sol, avant de s’étaler sur des caisses de marchandises en bois, les brisant. Suguru, animé par la volonté du désespoir, se redressa, et sauta en contrebas, atterrissant sur une plateforme métallique surplombant la rue. Il courut le long de cette dernière. Stéphanie courut vers la fenêtre, et bondit à son tour, déployant ses ailes, s’élançant dans l’obscurité, à la poursuite de l’homme.

« La police a entendu les coups de feu, signala Barbara. Tu devrais te dépêcher de neutraliser Suguru, avant que la situation ne se complique. »

C’était effectivement une bonne idée. Elle espérait, en tout cas, que Double ait réussi à neutraliser le gros monstre. Stéphanie se sentait un peu gênée d’avoir laissé ainsi son partenaire, mais Suguru était leur seule piste vers le Flambeur, après tout.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le vendredi 05 juillet 2013, 16:18:28
Après avoir vu Shyzouke attrapé par Jack, nous fonçâmes au plus vite vers eux deux, j'attrapai le bras de l'agent du FBI, alors que Philip observait la scène, incrédule. L'agent ne semblait pas prêt à défaire son étreinte, tenant fermement ce dernier au cou, alors que le commissaire se débattait pour se libérer de la force de gorille dont faisait preuve son agresseur :

« Jack, ne faites pas l'idiot ! Lâchez-le, vous allez l'étrangler !

- C'est tout ce que mérite cette ordure ! Non seulement il pactise avec des Yakuzas, mais en plus, il ose y aller sous mon nez. Si tu crois que je vais le laisser partir, tu te mets le doigt dans l'oeil, gamin !

- Arrêtez, agent spécial Knight. Le tuer ne nous apportera aucune réponse, au contraire. J'ai besoin de savoir ce qu'il venait faire ici. »


Jack tourna les yeux vers Philip, puis vers le commissaire qui étouffait, puis le lâcha, le laissant tomber sur les fesses. Shyzouke toussait doucement et reprenait son souffle, alors que Philip approchait et que Jack le gardait dans son champ de vision, prêt à reprendre sa torture. Mon partenaire se tourna vers le commissaire et lui demanda :

« Commissaire Shyzouke, expliquez-nous ce que vous êtes venu faire dans un repaire de bandits.

- Après l'attaque du journal, j'ai reçu un message de la part du chef de la Famille Takara. Ils me disaient avoir des informations sur l'emplacement d'Orlando, ainsi que ses otages. Il demandait à me rencontrer pour discuter avec moi des frais pour l'information. Naturellement, je suis venu, en espérant obtenir ces informations, mais à peine arriver que ce fût l'effervescence ici. Je n'ai pas compris ce qu'il se passait.

- Batgirl a dû agiter un peu la ruche, et ça n'a pas plus du tout. Et ensuite ?

- Rien... je n'ai pas eu le temps d'avoir les renseignements, ni même de discuter avec le chef. Il aurait dû me recevoir à mon arrivée. Tout est fini à présent, il a dû filer en douce pendant l'agitation.

- Ça ne sera pas nécessaire. Je sais déjà où trouver le Flambeur, et ce que vous me dîtes confirme mon idée. »


Jack se tourna vers Philip, les sourcils froncés. Mon partenaire expliqua alors à l'ensemble :

« Ce rendez-vous était un piège organisé par Orlando. Le commissaire devait retourner avec son équipe sur les lieux de la bombe et être attiré par des bruits dans un autre hangar. La femme et la fille de l'avocat sont enfermées dans l'un d'entre eux, au port, avec un système explosif avancé, qui devait exploser lorsqu'on tente d'enlever les liens de la bombe. Comme les Yakuza recevraient une somme d'argent importante en échange de cette information, il était simple d'éviter d'éveiller les soupçons. »

Le commissaire se relevait, tandis que je l'aidais à tenir sur ses jambes, Jack toujours énervé, de toute évidence. Il avait déjà tout compris de la stratégie d'Orlando, avec le peu qu'il avait récolté. La bibliothèque de la Terre offrait un énorme savoir à condition de trouver les bonnes informations. Mais mon partenaire avait surtout des capacités de déductions surélevées. J'étais vraiment admiratif. Philip poursuivit son explication :

« Il y a un complice dans la police, plus précisément au sein de l'équipe du commissaire. Il fournissait à Orlando les détails de l'enquête et ses avancés. Mais il voulait se débarrasser de lui sans éveiller les soupçons, faire croire que le commissaire était visé uniquement.

- Tout ça juste pour tuer un complice ? Ce mec est vraiment cinglé ! Il pouvait simplement poser une bombe dans sa voiture, ça aurait été plus simple. Quel intérêt de faire croire que c'était quelqu'un d'autre qui était visé.

- Si jamais il ratait, il ne pouvait pas prendre le risque que le complice soit visé et ne révèle des informations sur lui. Orlando est malin, il ne se partirait pas sans s'être assuré d'avoir bien tout nettoyé derrière lui. »


Je regardai Shyzouke-osan, un peu coupable de l'avoir accusé à tort. Au final, il faisait tout pour qu'il n'y ait pas trop de mort. Cependant, je suivais la logique de Philip. Aussi je portai ma main à mon oreillette, avant de dire à Barbara :

« Oracle, nous avons retrouvé Philip et Jack. Nous avons en même temps retrouvé le commissaire Shyzouke. D'après Philip, Orlando doit se trouver non loin du port, à un endroit où il pourrait voir une nouvelle explosion et s'assurer que PERSONNE n'en ressorte vivant. Il faut y aller de toute urgence. Je fonce avec Philip et Jack sur le site de la première explosion. »

Aussitôt dits, aussitôt faits, nous allions rapidement au parking. Tapant sur mon portable, j'envoyais la commande à ma moto pour la faire venir jusqu'à moi, et monta dessus, me tournant vers Philip :

« Je voulais m'excuser, Philip, j'aurais dû faire attention à toi. Je suis content que tu ailles bien, partenaire.

- Ne t'inquiète pas pour ça. On a un problème plus important à régler, pour le moment. Trouvons vite Orlando et chargons-nous de lui ! »


Je lui souriais alors qu'il montait à l'arrière de la moto. Je me tournai vers Jack qui montait quant à lui en voiture en râlant, comme à son habitude, accompagné par le commissaire Shyzouke. :

« Suffit ces conneries sentimentales ! On perd du temps, fonce ! »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le samedi 06 juillet 2013, 14:27:11
STÉPHANIE BROWN

Suguru Takara ne comptait pas se rendre. Il courait le long de la passerelle, paniqué, poussant quelques piétons qui traînaient par là. En contrebas, voitures et camions circulaient rapidement, et, dans les airs, ailes déployées, Batgirl planait, pourchassant sa cible. Suguru atteignit l’autre côté de la passerelle, et descendit, sautant en contrebas. Il enjamba un parapet, et tomba sur le sol, roulant par terre.

« Il est fou, ce type !
 -  Regardez où vous allez ! »

Suguru se releva, et sortit de sous sa ceinture son pistolet. Stéphanie, de son côté, atterrit sur le toit de la passerelle piétonne. En voyant l’arme, les piétons poussèrent des hurlements paniqués. Suguru, quant à lui, ouvrit le feu en visant Stéphanie, qui s’abaissa, évitant les tirs. Elle sortit de sa ceinture un Batarang, mais Suguru avait déjà filé dans une ruelle. Il heurta une poubelle, renversant des détritus sur le sol, mais continuait sur sa course. Stéphanie leva la tête, et préféra opter pour son Bat-grappin. Elle s’en servit pour se tracter, et atterrit sur un toit. Suguru filait le long d’une ruelle, et enjamba une clôture qui le conduisit dans une cour de basket. Il s’arrêta encore, regardant autour de lui.

« Où tu te caches, salope ?! Je sais que t’es là, je sais que tu me traques ! » s’époumona-t-il en faisant feu au jugé.

Il était en train de perdre le contrôle. Tapie sur un toit, masquée par le couvert de la nuit, Stéphanie envisageait à nouveau de se débarrasser de lui... Quand elle entendit des bruits de pas. Elle vit alors des hommes armés, des Japonais, surgir dans la cour de basket. En les voyant, Suguru semblait soulagé, et elle comprit que les Takara venaient d’envoyer des renforts. Stéphanie avait encore une chance de le neutraliser en fonçant sur eux.

« Vous foutiez quoi, bande d’incapables ?
 -  Nous avons reçu comme directive de vous évacuer, Takara-san.
 -  Pas avant d’avoir flingué cette salope qui a détruit mon club !
 -  L’ordre vient de l’Honorable. »

Ceci sembla calmer Suguru. L’Honorable ? Probablement un surnom pour désigner l’Oyabun des Takara. Stéphanie était toujours sur son toit, réfléchissant pour intervenir. Les renforts étaient venus en moto. Il lui serait aisé de les neutraliser, et, alors qu’elle envisageait sérieusement cette idée, Barbara vint lui donner des directives supplémentaires.

« Les jeunots ont une piste, Stéphanie. J’ai besoin de toi.
 -  J’ai moi aussi une piste, nuança Stéphanie.
 -  Des vies sont en jeu, on ne peut pas se permettre de perdre du temps. Je pense connaître le repaire d’Orlando. »




BARBARA GORDON

C’était la mention du port qui avait mis la puce à l’oreille de Barbara. Qu’Orlando soit au port était une chose, mais le port de Seikusu, en réalité, était plutôt grand. L’Oracle s’était alors rappelée que, durant ses recherches sur les Takara, elle avait consulté des rapports confidentiels de police faisant état des différentes sociétés-écrans que les Takara possédaient. Cette mafia faisait dans l’import-export, se livrant à un trafic de prostitution avec différents pays d’Asie du Sud-Est, notamment la Thaïlande, ou le Vietnam. À cette fin, ils se cachaient derrière une société de transport de marchandise, convoyant dans des cales les prostituées, soit pour le Japon, soit à partir du Japon. Sur le coup, Barbara n’y avait pas spécialement fait attention, car ceci ne les concernait pas... Mais, maintenant que Philip avait mentionné le port, elle se rappelait de cette entreprise.

Or, elle avait un entrepôt dans le port. Si les Takara avaient hébergé le Flambeur, il était probable qu’il se trouvait là-bas.

C’est donc vers cet endroit qu’elle avait conseillé à Stéphanie de se rendre, ainsi qu’à Jack et à Double.




JACK KNIGHT

Il était en train de perdre le contrôle. Il était impératif qu’il se détende, qu’il se calme, et qu’il analyse rationnellement les choses. La situation était tendue, et il avait frappé le commissaire. Ça avait été plus fort que lui. La situation était en train de lui échapper. N’arriverait-il à retrouver le Flambeur ? Il fallait qu’il le retrouve ! Pour lui, ce n’était pas qu’une simple enquête, c’était toute sa vie... Et même au-delà. Il ne pouvait pas se permettre d’échouer, et la simple idée qu’un flic puisse le retarder à cause de ses acoquinements avec les Yakuzas l’exaspérait au plus haut point. Orlando avait des taupes au sein de la police, probablement par le biais des Yakuzas.

C’était Jack qui conduisait la voiture, filant rapidement, gyrophares allumés. Shyzouke frottait son nez endolori avec un mouchoir, essuyant les traces de sang.

« Vous, les Américains, vous ne comprendrez jamais comment ce monde fonctionne... » finit-il par lâcher.

Chercher Jack en ce moment n’était pas spécialement intelligent. L’homme tourna la tête vers le commissaire, et grogna en réponse :

« Vous travaillez avec des Yakuzas.
 -  Que celui qui n’a jamais péché me jette la première pierre ! s’exclama l’homme. C’est comme ça que vous dites, non, vous, les Occidentaux ? »

Jack ne répondit pas. La voiture filait le long de l’autoroute urbaine, afin de rejoindre plus rapidement le port.

« Vous êtes tellement hypocrites... Vous vous croyez tellement supérieurs, d’un point de vue moral... C’est vous, les Américains, qui avez aidé les Yakuzas à contrôler le pays après la guerre. Vous avez libéré des Yakuzas pour qu’ils vous aident à traquer les communistes, et vous venez ensuite nous reprocher de nous allier avec eux ? Parce que vous croyez vraiment qu’on a le choix ? Les Yakuzas contrôlent tout dans cette ville ! »

Encore une fois, le fédéral ne dit rien, maintenant son volant. Il connaissait la philosophie japonaise. Les Yakuzas étaient un mal, certes, mais c’était un mal nécessaire. Ils régulaient le crime. Pour Knight, cet argument était de la pure connerie. Le crime organisé n’était pas tendre, ni honorable. Il était moche, salaud, vicieux, et il ne voyait pas pourquoi il en serait différent avec les Yakuzas. Comme chaque mafia, ils rackettaient les commerces, commettaient des meurtres, et participaient à de sanglantes guerres de gang.

« Vous devriez la fermer, Shyzouke »

Le ton était ferme. Le port se rapprochait, et Knight avait besoin de rester calme.

Ce n’était vraiment pas le moment de faire une autre connerie.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le dimanche 07 juillet 2013, 00:07:50
Je suivais de près la voiture de Jack, alors que Barbara nous avait conseillé de nous rendre au port, au niveau de l'un des entrepôts, plus précisément un des hangars appartenant à la famille Takara que nous venions à peine de quitter. Philip me tenait fermement, apparemment en train de fouiller une nouvelle fois dans la bibliothèque de la Terre, sans doute à la recherche d'informations supplémentaires sur Orlando et sur ses plans. C'était vraiment agaçant de faire face à un tel génie. Et seuls deux génies étaient capables de lui faire face. Enfin, plutôt deux génies et deux hard-boiled détective. Avec l'aide de Philip et de Barbara, Stéphanie et moi-même pouvions le battre, c'était certain.

Encore fallait-il savoir où il se trouvait. Après tout, ce n'était pas encore sûr. On savait qu'il y avait un hangar appartenant aux Yakuzas et que s'il était en relation avec eux, c'était l'endroit le plus logique où chercher les deux otages, ainsi que leur ravisseur. Il fallait espérer qu'ils ne se soient pas trompés à ce sujet, même si c'était vraiment hautement improbable, vu qu'il s'agissait là de deux génies. Déjà Philip avait découvert qu'il devait se dissimuler dans le port, ensuite Barbara avait émis l'hypothèse selon laquelle il devait se trouver dans un des repaires des Yakuzas qui devaient être dans la combine. Moi et Stéphanie ne pouvions que nous fier à nos spécialistes de l'information.


« Shoutarou, j'ai réussi à en découvrir davantage. Orlando rencontré un agent du Museum. Il a obtenu une Gaïa Memory ! Il s'agit de Blast. Elle confère à son utilisateur le pouvoir de générer des ondes de choc explosives.

- Alors, j'avais bien raison. Barbara, vous m'entendez ? Dîtes à Stéphanie d'être prudente, si jamais elle tombe sur Orlando, il se peut qu'il utilise une Gaïa Memory. Est-ce qu'il y a un défaut contre cette Memory ?

- Je continue mes recherches, mais à l'heure actuelle, je ne vois rien qui puisse l'arrêter : dans l'air ou dans l'eau, les ondes de choc ont la même intensité. Et avec celles qu'il produit, c'est l'équivalent des ondes provoquées par des explosions importantes. Généralement, un corps pris dans une explosion ne meurt pas à cause des flammes, mais de l'impact de l'onde de choc sur son corps qui comprime les organes et brise les os. Même le métal peut être détruire par une onde de choc.

- Ça n'annonce rien de bon. Continue tes recherches, Philip, on arrive bientôt au port, et il nous faudra Double pour affronter Orlando, s'il est planqué là-bas. »


Suivant le gyrophare, il ne nous fallut pas long avant d'arriver sur place. Le hangar qui avait explosé était en mauvais état, des cendres encore présentes autour du bâtiment. Barbara nous avait précisé quel était le hangar appartenait aux Yakuza, il ne se trouvait qu'à quelques mètres seulement du hangar ayant pris feu plus tôt. Il n'y avait plus aucun policier autour, juste nous quatre, avec Shyzouke et Jack. Ce dernier s'était vite rendu vers le hangar en question, en courant.

« Quel idiot! Shyzouke-osan, évitez de dire à vos hommes où vous êtes. Si Philip a raison et qu'il y a un complice parmi eux, il va vite signaler à Orlando qu'on fonce dans sa direction, s'il n'est pas déjà au courant. Ne prenons pas de risque. Attendez notre signal pour les appeler. »

Il acquiesçait tout en rattrapant Jack. De notre côté, avec Philip, nous les suivions de loin, alors que je lui demandais :

« Alors, tu as finalement trouvé quelque chose sur comment combattre la Memory Blast ?

- Je n'ai pas eu assez de temps. On n'aura qu'à improviser le moment venu, comme on a toujours fait. Cela ne risque pas d'être des plus simples, mais c'est encore le meilleur moyen qu'on ait de s'en sortir. On va avoir recours à ton instinct. Je compte sur toi, half-boiled-san !

- La ferme ! Et cours au lieu de dire des bêtises. »


Je retrouvai Philip comme avant. On allait assurer, c'était certain. Il nous suffira de trouver les deux otages et Orlando sortirait de sa cachette. Il ne nous restera alors plus qu'à utiliser les pouvoirs de Double pour stopper Blast. Les choses devaient se passer correctement... normalement. Parce que le nombre de voitures non loin me laisser à penser que cela n'allait pas être aussi simple.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le dimanche 07 juillet 2013, 14:22:54
Le port de Seikusu n’était pas le plus grand port du Japon, mais restait tout de même un port assez important. Il regroupait essentiellement deux choses : le transport de marchandises venant du monde entier, et les activités de pêche. Situé dans la préfecture de Kyoto, le port partageait essentiellement son activité avec Kobe, Osaka, et Nagoya, des ports concentrés dans le trafic de marchandises. Le port de Seikusu avait donc de nombreux entrepôts de pêche, que ce soit des poissons, des crustacés, ou des fruits de mer. Jack y songeait silencieusement, alors qu’il y entrait. Shyzouke, qui connaissait bien le port, le guidait à travers les rues et les entrepôts. Cette partie du port était silencieuse, fort heureusement. Ils dépassèrent l’entrepôt pulvérisé, entouré par des banderoles jaunes lumineuses de la police, indiquant de ne pas traverser la ligne. Les équipes scientifiques avaient probablement du faire tous leurs relevés.

« C’est là... »

L’entrepôt était entouré par un grillage, et était semblable à n’importe quel autre entrepôt. Il y avait une cour devant, abritant une série de camions et de fourgons, probablement pour aller distribuer les marchandises. Sur le flanc de l’entrepôt, une affiche indiquait l’identité de la société ayant cet entrepôt. Jack arrêta la voiture. Aucune lumière allumée, aucun vigile. Ce pouvait être là, tout comme être dans tous les endroits à la fois. L’agent Knight était fébrile, nerveux. Avait-il enfin un train d’avance sur Orlando ? Il aimait le croire, mais, en réalité, tout ça reposait sur une intuition des deux jeunots derrière. Ils avaient utilisé leurs pouvoirs, et, sans que Jack ne comprenne trop comment, cet entrepôt était ressorti.

*S’il n’y a rien là-dedans, je retourne bosser en solo, j’ai assez perdu de temps comme ça avec ces rigolos...*

La piste du journaliste était-elle sérieuse ? Visiblement, il avait découvert quelque chose, quelque chose de suffisamment grave pour qu’Orlando le tue. Il y avait trop d’éléments comme ça dans cette enquête. Junya et son enquête sur les suicides au Japon, Ratman, son informateur secret, les Takara... Et, au milieu de la toile, le Flambeur. Il fallait qu’il se pose, qu’il analyse les indices et les pièces, au lieu de courir sur les premières cibles en haut de sa liste de suspects. Mais, après tout, il était trop tard pour faire marche arrière. Ils y étaient.

« Okay ! Vous restez derrière moi. Shyzouke, vous venez. »

Il n’avait pas confiance. Il sortit, claqua la porte, dégaina son arme, puis s’avança rapidement, cherchant un moyen d’entrer dans l’entrepôt. L’entrée principale était fermée, et il en fit assez rapidement le tour, voyant une porte de sortie à l’arrière. Elle était cadenassée, mais il n’y avait aucune autre entrée. Jack se rapprocha.

« Ne tirez pas dessus, vous allez nous faire repérer !
 -  Vous voyez un autre passage ? s’énerva Jack. Si Orlando est vraiment à l’intérieur, plus longtemps nous traînerons, et plus il aura de chances de s’échapper ! J’ignore comment ces mômes ont réussi à remonter sa trace, mais, s’il est vraiment à l’intérieur, c’est que l’endroit doit grouiller de capteurs, et de caméras de sécurité. S’il est à l’intérieur, il sait qu’on est là ! Alors, arrêtez de me les casser, et laissez-moi faire mon putain de boulot ! »

Le ton était incisif. Jack ne respectait aucune procédure depuis qu’il était arrivé au Japon, et que le Flambeur avait fait exploser toutes ses bombes. Il aurait du avertir son supérieur qu’il suivait une piste, car ses prérogatives actuelles ne l’autorisaient pas à faire ce qu’il était en train de faire. La paperasse administrative était toutefois un sérieux obstacle, et il ne pouvait pas se permettre de perdre inutilement son temps. Jack visa le cadenas, et tira dessus. La balle ricocha sur la cible en métal, produisant un tintamarre de tous les diables, avec quelques étincelles, mais le cadenas sauta. D’un coup de pied, Jack ouvrit la porte, et pointa son pistolet à l’intérieur, une lampe-torche fixée au canon de l’arme.

Il y avait un couloir administratif, désert avec des portes à droite et à gauche. Jack s’avança rapidement, prudent. Le couloir était en L, et donnait sur la place principale. Il vit, en chemin, des cartons de pizza , des poubelles, un distributeur de boissons éteint, et entra dans la pièce centrale. Il y avait d’énormes étagères industrielles remplies de cartons de marchandises, de matériels informatiques, et il s’avança prudemment, entendant un vrombissement.

Jack continua à se rapprocher, et vit alors un singulier spectacle.

Il y avait, au milieu de l’entrepôt, raccordé par d’énormes câbles noirs, une énorme construction informatique hétéroclite. De gros générateurs alimentaient plusieurs tours, et trois ou quatre écrans étaient dressés sur un énorme établi industriel faisant office de bureau. Plusieurs claviers, des cannettes de soda. Une sorte d’installation futuriste infernale faisant penser à la tanière d’un nerd particulièrement nocif et déconnecté de la réalité. Les machines étaient allumées, montrant, sur les écrans, des lignes et des lignes de programmation, de symboles tortueux. Il y avait d’énormes manuels sur l’établi, tous consacrés à la programmation, ainsi que plusieurs techno thrillers. Jack reconnut le classique de Deaver, « Meurtre.com ».

Il n’y avait personne sur le fauteuil.

« Merde ! »

Il s’avança rapidement vers l’installation, et vit que l’une des cannettes de soda était encore remplie. Orlando était là, il pouvait sentir sa présence. Elle était palpable.

« C’est fini, Orlando ! Rends-toi ! »

La voix d’Orlando résonna alors, émanant de l’ombre :

« Ce sera terminé quand je le déciderais, inspecteur ! »

Knight secoua la tête.

« Rends-toi tout de suite !
 -  Vous croyez en avoir le pouvoir ? Vous croyez que votre arme et votre insigne vous donnent le droit de me contrôler ? »

Mais où était-il ? Jack n’arrivait pas à identifier l’origine de la voix.

« Vous avez compris, maintenant, pourquoi je suis venu à Seikusu, hein ?
 -  Orlando !
 -  Cet endroit est fascinant, inspecteur. Il ouvre des perspectives particulièrement intéressantes.
 -  Tu as perdu ! »

Orlando se mit alors à rire, comme si cette perspective l’amusait.

« Perdu ? Vous croyez ? Vous nagez dans le brouillard, inspecteur Knight. Tant que vous n’arriverez pas à utiliser correctement votre matière grise, vous ne vous en sortirez jamais. »

Jack entendit alors une porte claquer, et pointa son arme. Un homme venait d’entrer, avec un costume ouvert, une chemise blanche, et des lunettes. Plutôt massif... Et il tenait entre les mains une Gaïa Memory.

« N’oubliez jamais, Inspecteur. Dans la vie, il faut toujours avoir un plan de secours !
BLAST ! » hurla l’homme.

C’était un complice ! Jack ne réfléchit pas plus longtemps, et ouvrit le feu, mais la Gaïa Memory se mit en marche. L’homme se transforma alors en Blast, une sorte de guerrier enflammé, et tendit sa main, visant, non pas Knight, mais les deux jeunots.

« Attention ! » s’époumona-t-il.

De la main de Blast, des espèces de tirs plasma jaillirent, provoquant d’épaisses explosions. La déflagration souleva Knight, qui roula sur le sol, en lâchant son arme.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le mardi 09 juillet 2013, 13:01:03
Arrivés dans le hangar, à la suite de Jack et du commissaire, nous nous trouvâmes face à un appareil étrange : une sorte d'amas d'ordinateurs, tout relié par des câbles noirs épais à de gros générateurs bruyants. L'odeur de poussières chauffées émanant des ordinateurs et de la machinerie était insupportable, pour autant, nous nous rapprochions tous, intrigués par l'appareil entier. L'agent du FBI tourna le fauteuil dans notre direction, mais il n'y avait personne dessus. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Étions-nous arrivés trop tard ? Non : l'une des canettes était encore remplie. Il devait avoir été là il y a quelques minutes encore. Soudain, après que Jack l'ait appelé, Orlando se fit entendre. Nous cherchions d'où cela venait, mais pas moyen de trouver l'origine de cette voix dans ce hangar résonnant.

Le rire du Flambeur me glaça le sang, me rappelant lorsqu'il me reçut au téléphone. Lorsque finalement quelqu'un apparut, à quelques mètres de nous seulement, je le détaillais rapidement, espérant qu'il s'agissait de lui : il était grand, très grand et très classy. Le style américain, de toute évidence. Cependant, ce n'était pas lui, de ce que m'avait dit Philip à son sujet. Ce dernier d'ailleurs m'attrapa l'épaule et me montra sa main : une Gaïa Memory. Il releva la main en souriant, alors qu'Orlando répondait à l'inspecteur :


« N’oubliez jamais, Inspecteur. Dans la vie, il faut toujours avoir un plan de secours ! »

L'homme bien bâti cliqua sur le petit bouton d'activation, la Memory émettant le son indiquant qu'il était prêt à être inséré :

BLAST !

Il l'insérera dans sa nuque, se transformant alors que Jack tirait dessus. Durant la transformation, les Dopants étaient invulnérables, les balles ricochant sur une sorte de flammes pourpres qui entourait son corps avant de laisser apparaître un guerrier enflammé avec des mains d'acier. L'agent n'eut nullement besoin de nous prévenir du danger lorsque le Dopant nous visa. Je me projetai sur le côté, l'explosion me faisant voler, ainsi que Philip et Jack qui en lâcha son arme. Je me relevai, douloureusement, avant de prendre le Double Driver pour le poser sur ma hanche.

« S'en est assez maintenant. Vous avez détruit notre agence, enlevé Philip et en plus, vous avez fais pleurer cette ville. Je ne permettrai plus que vous fassiez du mal à ses habitants ! On va vous apprendre les bonnes manières, toi et le Flambeur ! Philip ! »

Philip se releva, vint à met côté, alors que nous prenions chacun en main notre Memory, l'activant chacun notre tour :

CYCLONE !

JOKER !

« HENSHIN ! »

Philip insérera la Memory dans son Driver, celle-ci se téléportant dans le mien. J'enfonçai la Cyclone Memory et ajouta la mienne, avant d'activer les deux Memory en écartant les réceptacles du Driver :

CYCLONE ! JOKER !

Dans la musique mélangée des deux Memory, je me transformais en Double, sentant l'esprit de Philip me rejoindre. Pendant la transformation, je m'élançais sur le Dopant et le frappa avec mon poing de tout mes forces lorsque je fus totalement transformé, dans un cri de guerrier bourrin. Blast recula de quelques pas, avant de se redresser. Tendant mon doigt vers lui, nous dîmes ensemble notre phrase fétiche :

« Sa, omae no tsumi o kazoero ! »

Je repris le combat, frappant de toutes mes forces le monstre. Mes coups, lorsqu'ils n'étaient pas parés, n'avaient pas l'air de lui faire beaucoup d'effet. Après une esquive, il plaqua sa main sur mon torse en hurlant :

« Va crever, Double ! »

L'onde de choc qu'il créa me fit voler au loin, j'avais pris celle-ci de plein fouet. Me fracassant contre une des poutres de soutien du hangar, je me relevai avec difficulté. Tenant mon torse douloureux.

« Merde, il est plus solide que l'acier et il utilise des ondes de choc. On va avoir du mal à esquiver ses attaques et à le blesser avec ça.

- Dans ce cas-là, on ne va ni les esquiver, ni les encaisser ! »


Je sortis la Metal Memory et l'activa, avant de la mettre à la place de la Memory Joker.

CYCLONE ! METAL !

La partie noire de mon corps se changea en argent avec une bande brillante au torse et aux poignets. Le Metal Shaft apparu dans mon dos, je m'en saisi et le fit tournoyer autour de mon corps, provoquant un souffle puissant. Ricanant dans son coin, le Dopant tira un de ses rayons. Avec l'une des extrémités du Metal Shaft, je l'agrippais dans une bulle d'air, la fit tourner et la renvoya droit sur lui. Il se reçut le rayon directement sur le torse, le propulsant à son tour en l'air, avant de retomber sur le sol.

« Shoutarou, tu m'impressionneras toujours !

- Si on ne peut pas esquiver le rayon, autant l'utiliser contre lui ! En plus, avec le corps de Metal, on subira moins les effets des ondes de choc, même s'il faut faire gaffe. Occupons-nous de lui maintenant. »


Je marchai dans sa direction, avant de courir, ma course ralentie par la lourdeur de l'armure de Metal, mais rattrapant le Dopant lorsqu'il se relevait. Je le frappais à de nombreuses reprises avec le Metal Shaft, utilisant le pouvoir de Cyclone pour détourner les rayons surs ailleurs que sur moi, voir le retournant sur lui. Au bout de quelques minutes d'affrontement, je pris la Gaïa Memory Metal et l'insérera dans le réceptacle du Metal Shaft.

« Maintenant, Memory Break. »

METAL ! MAXIMUM DRIVE !

Je fis tourner le bô de métal au dessus de ma tête, celui-ci s'entourant de tornades miniatures. Laissant le temps aux tornades de se concentrer et de prendre en ampleur, je frappai à plusieurs reprises le Dopant en hurlant de concert avec Philip :

« Metal Twister ! »

Chaque coup que je donnai faisait vibre le métal du hangar et augmentait la puissance des tornades, devenant de plus en plus grosse jusqu'au coup final qui le projeta et le fit exploser en plein air. Lorsque l'explosion prit fin, l'homme tomba ventre à terre, lourdeur, avec la Gaïa Memory brisée en deux. Je fis tournoyer une dernière fois mon bô, regardant l'homme, évanoui, avant de me tourner vers Jack et courir dans sa direction. Il avait été secoué et n'avait pas bougé de toute la scène. À croire qu'il n'avait plus les esprits clairs :

« Jack, ça va aller ?

- Qu'est-ce que vous foutez, bande d'idiot ! Vous occupez pas de moi, Orlando va encore nous échapper !

- Rassurez-vous, notre amie commune ne lui laissera aucune issue. Et sans Blast, il ne pourra rien contre elle, aussi intelligent soit-il. »


Après tout, Stéphanie avec la meilleure partenaire du monde à ses côtés, et tout comme moi et Philip, il n'y avait que peu de possibilités pour elle de s'en sortir. Je désactivai le Driver, redevenant moi-même, Philip se réveillant et se relevant. Je me tournai vers lui :

« Maintenant, allons voir ce que nous cache cet ordinateur. Philip, à toi de jouer. »

Mon partenaire obtempéra alors que nous foncions sur les ordinateurs. Philip commença une analyse du matériel et du système, tandis que je pris le livre Meurtre.com qui se trouvait là. Qu'est-ce que cela pouvait être ? Un indice sur les intentions d'Orlando ? Heureusement, mon partenaire n'aurait aucun problème à se charger de la machine et à en découvrir les secrets. J'espérai que Stéphanie était arrivée à temps pour rattraper Orlando...
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le mercredi 10 juillet 2013, 22:05:03
JACK KNIGHT

Le choc l’avait sonné. Comment ne pas l’être ? Cette maudite ville finirait par avoir sa peau. Étalé sous l’établi, Kngiht entendait ses oreilles souffler, sentant des vibrations sur le sol. Sa vision était floue, sa veste partiellement déchirée, et, en tournant la tête, il vit que les jeunots affrontaient l’autre taré. Des images auxquelles l’agent fédéral n’était pas encore spécialement habitué. Tout ça le dépassait entièrement, il espérait surtout ne pas se prendre les pieds dans les câbles électriques, et provoquer un court-circuit. Jack avait le sentiment persistant que sa tête semblait prise dans une espèce de concasseur industriel. Sa vision était floue, brouillée, et il n’assista donc pas réellement au combat qui eut lieu.

Quand Knight revint pour de bon à lui, et parvint à s’extirper, ce fut pour voir que Double se désolidarisait, ayant vaincu le Dopant. Orlando risquait toutefois de s’échapper ! Dès lors, un dilemme se présenta dans l’esprit de Knight :




Tout son être lui disait de poursuivre Orlando, mais il connaissait ce dernier. Cet ordinateur était une aubaine qui ne durerait pas longtemps. Il y avait sûrement un logiciel à l’intérieur qui effacerait tout le contenu du disque dur, ou verrouillerait totalement l’ordinateur. Le temps était précieux, et ses réflexes d’inspecteur prirent le dessus. La priorité était de trouver des preuves, des indices.

« Il faut inspecter cette machine » lâcha-t-il.

L’ordinateur comprenait plusieurs écrans, et il y avait, en réalité, plusieurs ordinateurs, reliés entre eux par des câbles et par une connexion réseau. Knight attrapa l’une des nombreuses souris posées sur l’établi. Il la fit remuer, mais un message d’avertissement se forma sur l’un des écrans : « Commande bloquée ». Knight jura. Ce système d’exploitation n’était pas Windows, ni Linux. À v rai dire, Knight était incapable de dire de quel système il s’agissait.

C’était une création pirate, et il consulta le clavier, puis appuya, sans trop y croire, sur la touche « F1 », espérant que ce bouton ouvrirait un panneau d’informations.

« Bingo ! »

Sur l’écran, il vit une petite fenêtre s’afficher, avec différentes mentions :

TRAPDOOR SYSTEM

Version du système : 6.5487
Concepteur : SkyNetker
Date d’exploitation : 28 Février 2012
Utilisateur : Our-O-Boros



Sa bonne humeur décrut assez vite. Il n’y avait aucune information intéressante. Il essaya d’autres touches, mais, à chaque fois, la même information revenait sans arrêt : « Commande bloquée ».

« Putain de merde… » grogna-t-il, déçu.

Il essaya un autre clavier, mais débarqua sur une série de pages. Pas de Bureau, pas d’icônes, rien d’autre qu’une fenêtre centrale qui s’affichait quand il était sur le clavier :

1 – Poursuivre opération ? (O/N)

2 – Lancer nouvelle recherche ? (O/N)

3 – Sauvegarder système ? (O/N)

4 – Effectuer maintenance ? (O/N)

5 – Fermer système ? (O/N)



Pendant ce temps, Philip, qui se baladait sur un forum de discussion, reçut alors un messager instantané, émanant d’un certain « KraktOp », et qui était pour le moins énigmatique :

KraptOp says :
00011001-00001111

Qu’est-ce que c’était censé vouloir dire ?




STÉPHANIE BROWN

Elle se posa sur un toit, près de l’entrepôt d’Orlando. Stéphanie avait fait un beau vol plané depuis une grue, et se redressa lentement, observant l’entrepôt où, d’après les informations de Barbara, la cible se trouvait. Elle vit la voiture de Jack, et en déduisit que l’agent devait être à l’intérieur, en compagnie des deux détectives privés. Batgirl entendit ensuite des explosions, et se tint prête à intervenir... Mais la voix de Barbara résonna dans son intercom, l’enjoignant de rester ici, aux aguets.

« Et s’ils ont besoin de moi ?
 -  D’après ce que j’ai compris d’Orlando, il n’est pas le genre d’hommes à se laisser surprendre aussi facilement. Je pense qu’il a du prévoir un plan de sortie. En restant dehors, tu auras plus de chance de le retrouver, et de le neutraliser.
 -  Mouais... »

Stéphanie n’était pas entièrement convaincue par ce plan, d’autant plus que, à l’intérieur de l’entrepôt, la bataille avait l’air sévère. Les coups étaient puissants, et elle était cantonnée à un rôle d’observatrice. Elle se redressa un peu, et entendit alors du bruit. Elle utilisa sa vision thermique, et repéra, sur le toit, un individu en train de monter. Il portait des gants noirs, et avait une longue chevelure rousse, ainsi qu’une barbe mal rasée. Était-ce le Flambeur ? Stéphanie en aurait bientôt le cœur net. Dos recourbé, il s’avança rapidement, et sauta dans la cour de l’entrepôt, se réceptionnant sur le toit d’un fourgon. Stéphanie, elle, sortit son Bat-grappin, et s’en servit pour le loger en hauteur, et ainsi rejoindre le toit. Elle rejoignit le rebord, et lança un Batarang, qui alla devant les pieds de l’homme. Surpris, il releva la tête.

« Oh...
 -  La course est finie, Orlando.
 -  Vraiment ? »

Il recommença à courir, et Stéphanie lança un nouveau gadget, qui s’enroula autour des jambes de l’homme, et le fit tomber sur le sol. Elle sauta alors à même le sol. Orlando se mit alors à rire, alors que Stéphanie se rapprochait.

« Tu sais quel est le comble ? Je suis venu à Seikusu pour bien des raisons, et c’est en me plongeant dans cette ville que j’ai décidé de m’intéresser aux Gaïa Memories... Mais ce n’est pas comme si c’était la seule corde dans mon arc. »

Et, disant cela, l’homme se retourna. Stéphanie vit ses yeux luire dangereusement, et, depuis ses doigts, des arcs électriques jaillirent, et atteignirent Stéphanie au ventre. Poussant un hurlement de surprise et de douleur, Batgirl heurta le flanc du camion, tandis qu’Orlando se téléporta dans un chapelet d’ombres, se retrouvant debout devant Stéphanie.

« Et si on commençait les choses sérieuses, joli cœur ? »
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le samedi 03 août 2013, 12:53:27
Hidari Shoutarou

Philip continuait à rechercher des informations sur l'ordinateur sur lequel il se trouvait, mais il ne semblait arriver à rien. Les différentes commandes consoles n'étaient pas accessibles, il ne semblait pas reconnaître l'architecture à laquelle il faisait face et rien ne semblait laisser croire qu'Orlando avait laissé le moindre accès à ses informations. Mais au bout de quelques minutes, une fenêtre s'ouvrit, comme une fenêtre de discussions sur Internet. Intrigué, Philip se pencha dessus, fronçant les sourcils. Je l'observai, fébrile, lorsque soudainement, un bruit retentit à l'extérieur, depuis là où était sorti Orlando. Je me tournai vers la sortie avant de m'élancer pour aller voir. Trouvant un accès à la dérobée, je regardai autour et vus Stéphanie face à un homme. C'était sans doute Orlando. Stéphanie semblait en mauvaise posture. Je fonçai dans leur direction, prêt à sauter sur lui, mais il m'aperçut alors que j'étais encore bien loin. Il tendit directement ses doigts ses moi, projetant des éclairs dans ma direction. Qu'est-ce que c'était que ça ? Il n'était pourtant pas transformé en Dopant.

Par chance, l'échelle d'accès non loin pris le plus gros des éclairs, le restant frappant en face de moi. Je m'arrêtai aussitôt, me protégeant des étincelles, avant de regarder l'homme à la chevelure rousse et aux gants noirs. Était-ce notre homme ? Je n'avais pas le temps de m'en inquiéter, il fallait faire équipe avec Stéphanie, pour le coup. Je ne savais pas d'où venaient ces pouvoirs, mais il restait l'homme à abattre. La lutte allait être serrée, c'était certain.



Philip

Ce message... c'était du binaire. Une série de huit nombres, soit zéro, soit un, cela formait un octet. Avec cela, on pouvait écrire l'alphabet entier, sans problème, et même plus. Je me frottai doucement le menton, réfléchissant : 00011001, c'était le code pour le 25, et la vingt-cinquième lettre de l'alphabet était la lettre 'y' ; 00001111 se traduisait en décimal par le nombre 15, qui était la lettre 'o'. Le message était simplement "Yo" ?

Le site sur lequel j'avais accès était un forum underground, le genre de site que le quidam moyen n'avait pas intérêt de visiter, car son ordinateur se retrouverait entre les mains des autorités, soit des hackers et autres spécialistes de l'information. On pouvait trouver dessus un nombre impressionnant de codes différents pour éviter qu'une conversation ne soit trop facilement comprise. Le logiciel de reconnaissance de termes utilisés par certaines agences de l'ordre se perdait dans cet ensemble de chiffres binaires. Seuls quelques génies pouvaient entrer et sortir de cet endroit sans dommages et avec les informations qu'ils désiraient. Watcherman suivait un autre groupe underground, à ce que je savais, moins surveillé et surtout moins malveillant. Là, on était réellement dans les bas-fonds, les égouts du net, un endroit où on circulait pour disparaître aux yeux des hommes et accomplir sa besogne en paix.

Si cet homme, KraktOP, le contacter, ce n'était certainement pas pour des raisons altruistes. Orlando devait certainement utiliser ce site pour obtenir des informations intéressantes, ou de l'aide. Mais quelle aide ? C'était vraiment dérangeant. J'allais devoir la jouer fine pour trouver cela. J'ouvris une fenêtre de réponse et répondit avec le code en question, remarquant alors mon pseudo :


Our-O-Boros says :
00010111-00000001-00010100-00010101-00010111-00001110-00010100

Ce qu'on pouvait traduire par "Wat u wnt", ou "What do you want ?". Les messages étaient simples et abrégés sur l'ensemble du site, pour réduire encore les occurrences et éviter que des algorithmes analysant le code n'en viennent à découvrir ses fondements. Il fallait reprendre leur méthode pour éviter de se faire remarquer. Sans utiliser de forme de politesse, j'évitai déjà de me faire repérer à ce niveau là, et en demandant directement ce qu'il voulait, j'avais plus de chance de savoir quelles étaient ses intentions à l'égard d'Orlando. Je n'avais pas d'historique pour voir sa façon de parler sur ce site, et aucune information sur l'utilisateur en face. Faire le minimum était ce qu'il y avait de plus sûr, si je voulais en savoir plus. En tout cas, pour le moment.

Dans le doute, je relevai tout de même l'adresse IP du site : si moi, je me plantai, un autre génie pourrait m'aider.


« Barbara, j'ai sous les yeux un site de discussion qu'Orlando fréquentait avant notre arrivée. Il me faudrait en savoir plus dessus. Ce n'est pas un simple site, mais quelque chose de plus fermé et très certainement surveillé par des agences gouvernementales. L'adresse est ... »

Je lui donnai ensuite l'adresse, en espérant qu'elle puisse en découvrir plus. Je revins sur la pseudo utilisateur : Ouroboros, le serpent se mordant la queue, symbole du retour, du cycle éternel. Là encore, Orlando nous laissait des indices qui ajoutaient encore davantage à l'énigme autour de lui.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le lundi 12 août 2013, 15:06:15
STÉPHANIE BROWN

Orlando, si c’était bien lui (car l’homme n’avait, après tout, pas daigné décliner son identité) était un redoutable magicien, maîtrisant la magie élémentaire avec un certain talent. C’était surprenant, mais il n’y avait pas encore de quoi terrasser Stéphanie, au point que cette dernière s’écroule. Elle avait déjà affronté des mages et des mutants à Gotham City, et savait comment les gérer. Celui-ci était cependant rapide. Face à elle, il souriait légèrement, et Batgirl se mit en position de combat. Elle fronça les sourcils, attendant qu’il vienne... Lorsqu’elle entendit du bruit sur sa gauche. Orlando releva la tête, et envoya une série d’arcs électriques, qui heurtèrent des échelles, ces dernières sauvant Shoutarou de la mort. Batgirl en profita, et envoya un Batarang, qui atteignit l’homme à la tempe. Il poussa un cri de douleur, se tenant la tempe, et Stéphanie courut rapidement vers lui, essayant de le frapper d’un coup de pied. L’homme, malheureusement, se téléporta, arrivant dans le dos de Batgirl, et essaya de l’attaquer avec ses arcs électriques.

Stéphanie bondit en hauteur, et évita les arcs électriques, qui touchèrent le sol. En hauteur, elle se retourna rapidement, et le bout de son pied gauche frappa Orlando à la nuque, l’envoyant sur le sol. Elle se remit sur ses pieds, et tenta encore de le frapper, à l’aide d’un autre coup de pied, mais l’adversaire tendit sa main, et une onde d’Air frappa Stéphanie de plein fouet, l’envoyant heurter le mur. Stéphanie soupira de douleur, secouant la tête.

« T’es plutôt endurante, ma beauté. Mais ce gus-là, ce n’est pas lui que je recherche. Pourquoi tu ne me dirais pas où il se trouve ? »

Batgirl fronça les sourcils. Que voulait-il dire par là ? Ce... Ce n’était pas lui, Orlando ?

« Qu’est-ce que tu veux dire ?
 -  Je n’ai pas que ça à faire de te corriger, mais, puisque tu y tiens... »

L’homme se téléporta à nouveau, et arriva pile devant Stéphanie, où il tenta de la frapper. Elle fut toutefois plus rapide, et son poing le heurta au menton, le faisant reculer, où un coup de pied retourné rencontra ensuite sa tête. L’homme s’affala encore sur le sol, en soupirant, et tenta de se défendre à l’aide d’un sort d’Air. Cependant, Stéphanie ne comptait pas tomber deux fois dans le même piège. Le souffle la frôla, et le magicien tenta encore de se téléporter, arrivant dans le dos de Stéphanie... Où il se reçut un coup de coude dans l’estomac, suivi d’un coup de pied qui balaya ses jambes, l’envoyant s’affaler sur le sol.

« Haaa..., soupira-t-il. Comment diable fais-tu ça ? »

Batgirl se contenta d’un léger sourire énigmatique.

« Je suis une combattante très douée. Tu as beau te téléporter, je peux sentir les déplacements d’air autour de moi, et réagir instinctivement. Tu n’es pas un combattant, juste un magicien. »

L’homme se mit à sourire, et entreprit de lentement se redresser, crachant un peu de sang sur le sol.

« Tu... Tu m’as fait mal, hum... Mais soit... Tu remportes la première manche, joli cœur. »

Il entreprit de se redresser, tandis que Stéphanie se permit un regard vers Shoutarou. Il avait l’air d’aller bien.

« Si tu n’es pas Orlando, qui es-tu ? »

L’homme soupira, reprenant son souffle. Il avait mal au ventre. Ce n’était vraiment pas un guerrier, rien de plus qu’un frimeur.

« C’est... C’est moi qui lui ait servi de contact... Ici... Mais... Ce sale enfoiré m’a... M’a doublé... Je l’ai présenté aux Suguru, car il était intéressée par les Gaïa Memories. Je lui ai expliqué tout ce que je savais, mais... Il m’a trahi, et j’ai failli mourir. Il m’a volé ma Gaïa Memory ! »

Stéphanie fronça lentement les sourcils.

« Que cherche-t-il à faire ? »

Il reprit lentement son souffle.

« Il... Il s’est longuement renseigné sur ces... Ces objets. Je crois qu’il cherche à se créer sa propre Gaïa Memory. J’ai été dans sa planque, mais il était déjà trop tard... Les Suguru veulent aussi lui faire la peau. Il... Il s’est foutu de nous ! »

Ceci semblait conforme au portrait qu’on avait dressé du Flambeur : quelqu’un qui n’avait peur de personne, et se jouait de tout le monde. Mais que voulait-il faire avec les Gaïa Memories ? Malheureusement, Stéphanie ne s’y connaissait pas assez là-dedans pour deviner ses intentions.



BARBARA GORDON

Avoir eu le privilège de travailler avec Bruce Wayne faisait qu’on avait des nerfs d’acier, et ce surtout quand on était la fille du commissaire Gordon, qui travaillait au GCPD, l’un des départements de police les plus dangereux des États-Unis. Barbara buvait du café devant son ordinateur, enrageant d’être coincée dans son fauteuil. L’Oracle aurait bien sûr pu suivre son traitement pour recouvrer l’usage de ses jambes, et venir en aide à Stéphanie, mais elle estimait qu’elle était plus utile devant un ordinateur que sur le terrain. Le Flambeur ne serait pas neutralisé par les méthodes conventionnelles. On ne l’aurait pas en remontant la piste des Yakuzas et des Suguru, il fallait réfléchir autrement. Le FBI avait sur lui un dossier énorme, que Barbara avait réussi à obtenir. Elle admirait le génie de synthèse des officiers du FBI, qui étaient des génies capables de rapidement appréhender une situation sur le terrain, et d’obtenir le soutien des locaux.

Ils avaient effectué un véritable travail de synthèse sur la piste du Flambeur, réunissant et regroupant toutes les informations connues, mais, hélas, leurs informations n’étaient guère intéressantes. Orlando était insaisissable, et, si on avait réussi à obtenir son empreinte génétique, elle ne correspondait à aucune empreinte figurant dans les services de police. L’homme n’avait jamais été verbalisé, et ressemblait à une espèce de fantôme. Il y avait au moins une quinzaine de portraits-robots, mais Orlando n’avait aucune apparence physique particulière, aucun signe distinctif qui permettrait aisément de le reconnaître. Pire, il semblait s’amuser à changer fréquemment d’apparence, et semblait être autant à l’aise dans un treillis que dans un costume sur mesure. Un véritable caméléon, donnant ainsi des portraits-robots guère précis. Barbara ne savait pas quoi en penser. Elle était curieusement excitée et effrayée par cet homme. Il représentait un véritable défi.

*Je t’aurais, Orlando* se promit-elle en son for intérieur.

Philip lui posa ensuite une question. Barbara suivait naturellement ce qu’ils faisaient, et elle n’était pas inactive. Elle était en train de pianoter, et s’était permise de boire son café pendant que son ordinateur vérifiait le petit programme qu’elle venait de fabriquer. Philip était sur le compte utilisateur du Flambeur, perdu dans les profondeurs de ce qu’on appelait le deep web (http://www.neonmag.fr/wp-content/uploads/2013/05/INFO-Deep-web-3.jpg). Les profondeurs du Web, des endroits inaccessibles aux simples néophytes, et même aux internautes confirmés. L’endroit où la guerre faisait rage entre les cyberpoliciers et les cyberdélinquants, bien loin des plaisanteries faites par les Anonymous, et par d’autres plaisantins. Le deep web était le refuge du marché noir, des dealers, des tueurs à gages, des pirates informatiques, un endroit que Barbara ne connaissait que trop bien, pour y avoir passé des nuits entières.

Initialement, le deep web désignait l’ensemble des sites inaccessibles par les moteurs de recherche classiques, comme Google, Bing, Yahoo... On n’entrait pas dans le deep web en tapant une adresse par erreur. Seul quelqu’un connaissant le site pouvait indiquer leur emplacement. La lutte contre les cybertrafiquants étaient donc de longue haleine, car il fallait trouver un maillon de la chaîne pour remonter au site, et essayer de coincer son webmaster. Il existait quantité de sites variées sur le dark web, et celui où était Orlando semblait visiblement être une plateforme de ventes ou de discussions. À l’aide de Tor, et de son VPN, Barbara put y accéder rapidement, en toute discrétion. C’était un site japonais, mais il se traduisait aussi en anglais. Elle constata qu’il s’agissait d’un site de vente en lignes, et blêmit en voyant le nom du site : Outside Goods.

On y vendait des Terranides, des sortilèges magiques, des armes futuristes.. Outside Goods avait sa base d’accès à Seikusu, et vendait sur le marché noir des biens obtenus à Terra, qu’il s’agisse d’esclaves, de drogues, d’armes... Ou même d’échantillons de virus formiens.

*Mon Dieu, c’est pire que ce que je pensais...*

Elle vit une vente aux enchères portant sur une petite neko âgée de dix ans. Une vidéo de mauvaise qualité la montrait, miaulant, effrayée, un collier autour du cou, et les enchères atteignaient des sommes astronomiques. Aucun compte, aucun panier, aucun profil, impossible de savoir, par le biais de ce site, ce qu’Orlando avait acheté. KraptOp restait leur meilleure cible, et ne tarda pas à répondre, par le biais de son singulier code, que le programme de Barbara traduisit immédiatement :

KraptOp says
Comment était la clef ?

Il faisait certainement allusion à une Gaïa Memory, et Barbara sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine. Avant que Philip ne puisse répondre, KraptOp envoya un autre message :

KraptOp says
J’en ai une autre, si ça t’intéresse toujours.



Remarque : Si jamais ça peut t’aider, voici un petit article sur le dark web (http://www.neonmag.fr/tor-freenet-i2p-deep-web-le-cote-obscur-de-la-toile-118293/).
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Double le dimanche 13 octobre 2013, 15:16:57
Hidari Shoutarou

Le combat auquel j'assistais était surréaliste. Les deux comparses n'utilisaient clairement pas de Memory, et pourtant, l'un des deux se téléportait et utilisait des arcs électriques, et l'autre, Stéphanie, arrivait à combattre comme si elle disposait de pouvoirs extra-sensoriels qui lui permettaient de sentir où et quand il réapparaîtrait. Même avec Double, je ne pouvais imaginer un tel combat entre deux personnes. C'était hallucinant. Aussi, je restais en retrait, pendant que Stéphanie continuait à combattre l'homme que je supposais être Orlando... à tort, d'après la conversation entre elle et lui.

« Si tu n’es pas Orlando, qui es-tu ? »

Le soupir de cet homme exprimait clairement sa fatigue. Ses "pouvoirs" devaient lui coûter en effort physique et mental. De toute évidence, il devait utiliser ces pouvoirs dans un autre contexte que le combat rapproché.

« C’est... C’est moi qui lui ai servi de contact... Ici... Mais... ce sale enfoiré m’a... M’a doublé... Je l’ai présenté aux Suguru, car il était intéressé par les Gaïa Memories. Je lui ai expliqué tout ce que je savais, mais... Il m’a trahi, et j’ai failli mourir. Il m’a volé ma Gaïa Memory !

-Que cherche-t-il à faire ? »

- Il... Il s’est longuement renseigné sur ces... ces objets. Je crois qu’il cherche à se créer sa propre Gaïa Memory. J’ai été dans sa planque, mais il était déjà trop tard... Les Suguru veulent aussi lui faire la peau. Il... Il s’est foutu de nous ! »


Cette déclaration me surprit d'autant plus que, connaissant les Gaïa Memory, je savais que la production était virtuellement impossible sans la mémoire de la Terre. Je me rapprochai de Stéphanie et en même temps de l'homme et déclara :

« C'est impossible, il doit l'avoir compris, non ? Les Gaïa Memory ont une méthode de fabrication avancée, qui nécessite bien plus qu'un simple esprit de manipulation pour espérer en régler un. De plus, pour pouvoir en tirer un quelconque pouvoir, il faut pouvoir accéder à la mémoire de la Terre. Seul le Museum dispose de ce savoir. »

Le magicien se mit à rire, doucement, avant de relever la tête vers moi et d'ajouter :

« Seul le Museum ? Allons, Hidari Shoutarou. Vous et moi, nous savons que votre partenaire n'est pas ordinaire ! Ce jeune homme dispose de toutes les connaissances, de cette "mémoire de la Terre". Après tout, il était lui-même le concepteur des Gaïa Memory, non ? »

Je fronçai les sourcils, avant de regarder Stéphanie. Elle devait l'avoir ignoré : le soir où moi et le boss étions allés chercher Philip, nous l'avions trouvé dans un labo dans lequel il semblait créer un appareil qui ressemblait vaguement aux Gaïa Memory. Soudain, je compris où il voulait en venir. Je tournai les yeux vers notre adversaire, avant de dire :

« Il voulait donc Philip depuis le début ?! »


Philip

De toute évidence, le site sur lequel était allé Orlando n'était pas un site pour petit amateur d'ordinateur, mais bien un lieu de rencontre entre maître du genre. Heureusement, Orlando avait mis en place toutes les sécurités possibles pour entrer dans cette zone du web sans craindre de se faire repérer par la cyberpolice, ou même se faire infiltré par des cybercriminels. C'était plus qu'un manipulateur, c'était un as, un maître dans l'art de se fondre dans la masse. Même dans un secteur comme l'informatique, il avait réussi à se dissimuler mieux que personne. J'étais tellement nerveux que je ne pouvais pas penser à autre chose qu'à pianoter sur l'ordinateur, mais dans d'autres circonstances, j'aurais été facilement en admiration pour cet homme.

Mais pour le moment, je devais me concentrer. Je continuais d'analyser les différentes traces qu'avait pu laisser Orlando sur l'ordinateur, alors que son correspondant relançait un nouveau message. Il demandait si la clef lui avait plu et s'il en voulait une autre qu'il avait en réserve. Un fournisseur du Museum ? Un amateur de deep web qui souhaitait seulement faire son pain sur le dos de l'organisation ? C'était vraiment intrigant. Je me concentrais sur cette demande : il était encore le meilleur contact que j'avais pour comprendre ce qu'avait eu Orlando comme Memory. Tout en réfléchissant, je parlais à voix haute, l'agent du FBI m'ayant rejoint rapidement en entendant que j'avais sous les yeux un site sur lequel Orlando se trouvait :


« Bien... de toute évidence, Orlando voulait se fournir en Memory... Il faut savoir quelles sont celles qu'il a reçues... »

Je tapais rapidement sur le clavier, répondant à KraptOp :

Our-O-Boros says :
La clef que tu m'as fournie était décevante, loin de mes attentes. J'espère que tu as mieux en stock.

J'attendais quelques secondes, réfléchissant à quoi ajouter, avant de me tourner vers l'agent du FBI :

« Cet homme est au centre de la vente de Gaïa Memory, et sans doute le plus proche de nous fournir des informations sur Orlando. Si on arrive à le retrouver, on sera bien chanceux... À votre avis, Agent Knight, quel serait le meilleur moyen de l'amener jusqu'à nous ? »

Jack Knight devait être habitué à mettre en place des rendez-vous en infiltration. Mais sans historique sur leurs conversations, qu'il fallait oublié, le site ne gérant certainement pas ces historiques, pour des raisons évidentes, il aurait été difficile de le faire venir sans éveiller les soupçons.
Titre: Re : Attrape-moi si tu peux [Double]
Posté par: Batgirl le mardi 15 octobre 2013, 01:57:49
STÉPHANIE BROWN

Il fallait croire que tout le monde dans cette ville voulait faire la peau à Orlando... Ce qui impliquait toutefois de le retrouver, tâche qui s’avérait manifestement assez difficile, étant donné que ce dernier avait effacé toutes ses traces. Beaucoup trop d’éléments rentraient en jeu, et Stéphanie était contente de travailler avec l’Oracle. Cette dernière était suffisamment intelligente pour pouvoir analyser les différentes pièces du puzzle, et comprendre comment les interpréter, les analyser, et espérer remonter la trace du Flambeur. Le magicien, quant à lui, semblait s’être calmé, ce qui était une bonne chose. Stéphanie n’aimait pas spécialement affronter ce genre d’ennemis, car elle n’avait aucun pouvoir magique.

Lui et Shoutarou parlaient entre eux, et Stéphanie essayait de suivre. Le magicien leur avait expliqué qu’Orlando voulait se constituer sa propre Gaïa Memory, soit un appareil capable de le transformer et de le doter de superpouvoirs. Connaissant l’ego de l’homme, un tel projet ne l’étonnait pas... Était-il réalisable ? Quand on venait de Gotham City, on avait tendance à croire que beaucoup de choses a priori irréalisables tenaient en fait très facilement du domaine du possible. Batgirl restait dans son coin, tandis que Shoutarou parlait du « Museum ». Elle ne savait pas ce que c’était, mais ne voulait pas les interrompre. Le magicien était en train de parler, qu’il continue, et, surtout, qu’il leur explique qui il était, et où se trouvait Orlando.

« ’Le... ‘Le prends pas pour un con, gamin... Orlando... Merde, je sais même pas comment ce fils de pute s’appelle... Orlando sait qu’il a besoin d’un gars pour l’aider... Il... Il parlait d’un architecte. Ouais, c’est ça le terme. Quelqu’un qui allait l’aider à concevoir la Gaïa Memory, à... À apporter la structure, et ce genre de conneries... »

Stéphanie fronça les sourcils.

« Si je comprends bien, récapitula-t-elle, Orlando ne peut pas créer une Gaïa Memory sans l’aide de quelqu’un ayant accès à la mémoire de la Terre ?
 -  Ouais... En gros, quoi... »

Rien n’avait de sens. Pourquoi, dans ce cas, avoir libéré Philip ? On ne pouvait pas dire que le récupérer avait été particulièrement difficile.

« Savez-vous où Orlando est susceptible de se cacher en ce moment même ? »

Le magicien tourna la tête vers elle.

« T’es rapide, mais t’as pas l’air très maligne, toi... Si je savais où ce salopard se trouverait, je serais pas là à taper la causette à des putains d’amateurs qui courent après leur queue ! Orlando se fout de nous, il se joue de vous. J’parie que, là où il est, il doit bien se marrer... Se fendre bien la gueule... Saleté d’enfoiré... »

L’homme était relativement vulgaire, mais Stéphanie ne s’en formalisa pas. Ce type avait l’air honnête ; il n’avait absolument aucun début de piste.

« Je pense que c’est un Yakuza, glissa Barbara dans son oreillette, confirmant ce que Stéphanie pensait. Il doit probablement travailler pour les Suguru. Si les Yakuzas commencent à avoir des magiciens, Seikusu risque de se transformer en un champ de bataille d’ici quelques années...
 -  Alors, il nous faudra appeler Kamen Hentai en renfort » grogna Stéphanie.

L’homme avait en effet un tatouage qui ressortait partiellement le long de sa nuque, ce qui était généralement un signe distinctif des Yakuzas. Stéphanie réfléchissait, et était en traind e se dire que Knight aurait peut-être une piste dans l’entrepôt... Quand elle remarqua un point rouge, un viseur laser, qui remuait sur la tête du magicien.

*Oh non !*

Stéphanie alla se saisir d’un Batarang, mais il était bien trop tard pour ça. Le tir ne déchira pas la nuit. Le tireur d’élite devait avoir un silencieux. La balle jaillit presque de nulle part, et explosa la cervelle de l’homme sans prévenir. Stéphanie avait à peine eu le temps de voir le pointeur laser avant que la tête du magicien n’explose en moitié. Ses yeux jaillirent de ses orbites, et sa cervelle explosa en un tas de gelée rouge, une sorte de soupe infecte avec des morceaux d’os.

Stéphanie regarda derrière elle, essayant de déterminer l’origine du tir.

« Retourne voir Phil, Shoutarou, c’est trop dangereux par ici. »



JACK KNIGHT

« Bien... de toute évidence, Orlando voulait se fournir en Memory... Il faut savoir quelles sont celles qu'il a reçues... »

Ce devait être l’évolution naturelle du trafic d’armes. Le 21ème siècle ne sera pas celui où les criminels vendront entre eux du plutonium et des ogives nucléaires, mais des Gaïa Memories, et des saloperies d’objets paranormaux à vous donner l’impression de vivre dans un comic. Jack était légèrement dépassé, et en revenait donc à la base. Indépendamment de l’évolution des technologies, fondamentalement, on en revenait toujours à la même chose : l’investigation, les enquêtes, le jeu de pistes, els réflexions, les indices... Jack devait rester aux fondements, ne pas se laisser perturber par toute cette histoire digne d’un mauvais film pour adolescents.

Leur dernière piste semblait être ce KraptOp. Tandis que Philip continuait à se faire passer pour Orlando, Knight se rappelait le séminaire qu’il avait suivi sur la cybercriminalité il y a quelques mois. Internet était au cœur des préoccupations du FBI. L’opération Cross Country 7, un gigantesque coup de filet qui avait permis de démanteler à travers les Etats-Unis un réseau de prostitution, et de récupérer plus d’une centaine d’adolescents, avait illustré les capacités du FBI à s’adapter aux nouvelles technologies, renforçant le statut de vieux fossile de Jack Knight. Il savait que, malgré ses excellents états de service, il était sur la sellette. Orlando serait son ultime enquête, il en était convaincu. Il retrouverait ce salopard, et pourrait ainsi venger tous ceux que ce monstre avait tué.

« Cet homme est au centre de la vente de Gaïa Memory, et sans doute le plus proche de nous fournir des informations sur Orlando. Si on arrive à le retrouver, on sera bien chanceux... À votre avis, Agent Knight, quel serait le meilleur moyen de l'amener jusqu'à nous ? »

Jack réfléchit, et répondit prudemment :

« Ces petites frappes ont un égo encore plus surdimensionné qu’un joueur de football professionnel... Ce qui les rend paranoïaques. Il va falloir y aller prudemment, autrement il va se méfier, et nous n’aurons aucun moyen de le retrouver. »

Jack Knight était nerveux. Il pouvait presque sentir la présence d’Orlando entre ces murs. Il l’avait loupé... Loupé de tellement peu que c’en était frustrant. Il était suspendu à un tas de pixels, de 0 et de 1, et la réponse fusa au bout de quelques dizaines de secondes.

KraptOp says
Monsieur est difficile ?

Jack se pinça les lèvres, et fit signe à Philip de ne rien répondre, en attendant que l’homme poursuive... Ce qu’il finit par faire :

KraptOp says
Je peux te trouver quelques trucs, mais tu sais que mon stock est limité. C pas vraiment un truc qu’on trouve dans une épicerie.

Jack Knight réfléchissait.

« Okay... Il faut le faire mordre à l’hameçon, en douceur. Vous vous y connaissez mieux que moi, essayez d’en savoir plus sur les caractéristiques de ce qu’il a, mais sans être trop curieux non plus. Orlando voudrait en savoir le minimum, afin de se faire un avis. »