Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Discussion démarrée par: Félicia Hardy le mercredi 01 août 2012, 15:58:46

Titre: Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Félicia Hardy le mercredi 01 août 2012, 15:58:46
Introduction

« Oui... Hum... Oh, Thomas va venir, alors ? Mais c’est formidable, ça ! Oui, oui, bien sûr que je serais là... Allons, chérie, tu sais que je ne louperai l’anniversaire de Lisa pour rien au monde !... Oui, surtout vu tout l’argent que ça m’a coûté, en effet ! Mais tu sais que rien n’est jamais assez pour vous... Je suis tellement désolé de ne pas pouvoir être là en ce moment, mais, tu sais ce que sont les affaires... Ouais, tout à fait, oui... Je te le promets, oui... Oui, bien sûr que je serais là, ne t’en fais pas... Vous me manquez à moi aussi... Bon... Écoute, je suis vraiment désolé, et j’aurais vraiment aimé continuer à discuter avec toi, mais la réunion va commencer, et... Chérie. Chérie, écoute, je... Je t’aime, vraiment, et... Tu sais, j’ai parlé au conseil d’administration pour un aménagement de mes horaires... Y aura une perte de salaire, mais assez minime, alors... Hum... Je voulais conserver ça pour l’anniversaire de Lisa, mais... Je ne peux rien vous cacher, après tout ! ... Oui, tout à fait ! Encore plus terrible que des hommes d’affaires japonais ! Oui... Oui... Oui... Mais non, bien sûr... Bon, il faut vraiment que je te laisse, ma puce... Okay... Embrasse Kate et Lisa de ma part, tu veux bien ? Je vous aime ! »

Patrick Norah Milton (http://img87.xooimage.com/files/d/1/3/norah-milton-36c7584.png), ou Norah Milton, ou M. Milton, éteignit son téléphone portable sans l’ombre d’un sourire. Il le rangea dans la poche intérieure de son élégant costume, et s’avança le long du blanchâtre couloir. A gauche et à droite, il y avait des fauteuils en cuir, des plantes, et des tables basses avec quelques magazines d’actualité. Norah Milton s’intéressa au Times, et alla à la rubrique « INTERNATIONAL », où il esquissa un léger sourire amusé en voyant le titre de l’article principal :

« ÉRYTHRÉE – ÉTHIOPIE : UNE SITUATION EXPLOSIVE »

L’article était éloquent, et Norah, toujours avec un très léger sourire, se contenta de lire la brève accroche :

« Amnesty International fait état d’une escalade de la violence dangereuse dans certaines zones de l’Éthiopie. Le gouvernement éthiopien accuse son voisin, l’Érythrée, d’armer, avec l’accord du Soudan, le Front national de libération de l’Ogaden, au risque de déclencher une guerre civile. »

Norah referma le journal, espérant qu’Amnesty International ferait correctement son boulot, et que le contribuable américain se régalerait le soir en voyant des images télévisées où des macaques taperaient sur d’autres macaques Il se voyait déjà raconter ça à sa chère fille le matin, alors qu’elle prenait son bol de céréales pour aller en cours, où elle n’avait aucun autre problème que se demander si Thomas allait sortir avec elle ou non. Regarde, Lisa, tu sais que, pendant que tu te plains de Thomas, des gosses qui ont ton âge ont éparpillé la cervelle de types qui ont le mien ? Hey, ce n’est pas une blague, ne me regarde pas avec ses yeux, je les ai vus en personne le faire ! Tu aurais vu comme c’était marrant, de voir cette cervelle exploser. J’en ai même eu un bout sur ma chaussure. Rien à voir avec tous ces jeux vidéos, ils manquent affreusement de réalisme. Norah ne pouvait qu’admettre une chose.

Il kiffait les humains. Yep. Et plutôt deux fois qu’une, même ! Il reposa le Times en entendant des pas feutrés s’approcher derrière lui.

« Ah ! s’exclama l’homme. La climatisation remarche, non ?
 -  Il était temps, en effet... » reconnut Norah.

L’individu remarqua alors le journal que Norah lisait, et le contempla. L’individu se fendit d’un large sourire sur les lèvres.

« Les actualités sont réjouissantes, huhu.
 -  Méfie-toi, Deacon, le Révérend n’aimerait pas te voir te laisser aller à de tels débordements de joie.
 -  Haha ! répliqua le dénommé Deacon. Ne t’en fais pas pour ça, le Révérend prend autant son pied que moi à lire toutes ces joyeusetés ! »

Norah ne dit rien, ne voulant pas s’interposer entre eux.

« Mais la réunion a déjà commencé, je ne voudrais pas que nous arrivions en retard... »

Les deux hommes traversèrent alors le couloir. Deacon (http://img88.xooimage.com/files/b/9/7/deacon-36c7711.png) entra le premier dans une espèce de grande salle futuriste. Il y avait une table de réunion au centre, un écran plasma géant dans un coin, et, tout autour, des vitres holographiques montrant la Terre. Tout le monde était déjà là, ou presque. Jim Walters Grey (http://img87.xooimage.com/files/8/1/0/jim-walters-36c774d.png), alias le Révérend Grey, se tourna vers Deacon, et les deux discutèrent brièvement... En attendant que le dernier invité se présente. Ou la dernière invitée, en l’occurrence. Norah, comme la plupart des membres présents, tourna la tête en la sentant arriver. Son parfum était subtil, élégant, et elle était toujours aussi belle, dans son élégante robe noire. Bianca Messonne (http://img86.xooimage.com/files/5/5/2/bianca-messonne-36c777a.png), la femme à la voix de velours, s’avança lentement, ses talons claquant délicieusement sur le sol.

« Formidable ! s’exclama Jim. Asseyons-nous, je vous prie, nous avons beaucoup à faire. »

On hocha la tête, et les différents hommes costumés allèrent chacun s’asseoir à leur place. Bianca s’assit en bout de table.

« Je vous prie de me pardonner pour mon retard, Messieurs. J’avais mon agent en ligne.
 -  L’essentiel est que vous soyez là, ma chère. »

Bianca hocha lentement la tête.

« Et maintenant... Au travail, Messieurs ! »

N’ayant dès lors plus besoin d’être sous leur apparence humaine, les différents membres de ce petit comité changèrent de forme, révélant leur apparence démoniaque. La réunion (http://img89.xooimage.com/files/a/f/4/r-union-36c77ea.jpg) pouvait commencer !

« Qu’en est-il de la situation en Éthiopie ? demanda le Révérend Grey.
 -  Très encourageante, répliqua Milton. J’ai vendu aux rebelles toute une cargaison d’armes perfectionnées. Quand le gouvernement éthiopien réalisera que leurs chars d’assauts ne peuvent rien faire contre les lance-missiles des rebelles, ils se tourneront vers mon entreprise. Les différents éléments que j’ai laissé sur place devraient conduire les Éthiopiens à attaquer les Érythréens d’ici les prochaines années, et ces derniers seront également armés par nos soins.
 -  Et l’ONU ?
 -  Les inspecteurs de l’ONU en sont encore à émettre des spéculations. Malheureusement, ce genre d’activités ne permet pas d’être aussi discret qu’on le souhaiterait, quand on voit tous les services secrets qui y sont mêlés. La CIA sait que Milton Industries a vendu des armes, mais est incapable de le prouver. Et, le temps que les Américains se sortent les doigts du cul, la guerre aura déjà éclaté. »

Jim hocha lentement la tête.

« Ceci nous amène donc directement au problème chinois...
 -  De ce point de vue-là enchaîna un autre homme, il y a de nettes améliorations. Les crises écologiques et économiques qui ont lieu dans tout le pays font monter la grogne sociale. Nous nous débrouillons du mieux que nous pouvons pour vanter le rêve occidental par Internet aux Chinois désœuvrés. Une guerre civile éclatera très certainement d’ici plusieurs années...
 -  ...Et mes armes, naturellement, seront prêtes à temps.
 -  Alléluïa ! s’exclama Jim avec un franc sourire. Et pour votre campagne, M. Akira ?
 -  Conformément à ce que nous avions convenu, j’ai une famille exemplaire. Tikari est une étudiante douée, qui a obtenu une mention à ses derniers examens, et Hazua est un jeune garçon dynamique et plein de vie. Ma campagne, axée sur l’insécurité régnante au Japon, et la lutte contre le crime organisé, est pour le moment assez impopulaire. Pour le peuple, j’apparais juste comme un vulgaire agitateur politique, et ce bien que j’ai été Ministre de la Justice sous le précédent gouvernement.
 -  Ce qui devrait changer lorsque votre famille sera victime d’un regrettable accident...
 -  Ne jouons pas avec les mots, ma chère s’exclama Deacon. Ce sera un véritable carnage, j’y assisterai personnellement. J’ai vu des photos de Tikari, elle est... Raah ! Elle et moi allons beaucoup nous amuser, je peux vous le garantir !
 -  Je vous prierai de nous éviter ces débordements intempestifs de joie, mon cher. C’est... Tellement humain...
 -  Allons, allons Grey, vous éprouvez la même joie que moi quand vous faites griller vos pêcheurs sur la chaise électrique en récitant vos speechs à la télé !
 -  Je puis vous assurer que je n’y prends aucun plaisir... J’accomplis ce que le Maître attend de nous, tout simplement. »

A cette idée, un léger silence s’instaura, que Bianca finit par rompre.

« En parlant de lui... Il serait peut-être temps de se pencher sur la question de Seikusu...
 -  Les femmes... Toujours aussi impatientes, mais tellement désirables ! Soit... Général Ramsay ?
 -  Pour l’heure, tout se passe pour le mieux... Nous avons transféré des prisonniers depuis des Supermax un peu partout dans le territoire américain, prétextant d’importants travaux de rénovation. Ryker’s Island, Arkham Asylum, l’ADX Florence... Ils seront regroupés dans le camp militaire de Seikusu. Les derniers transferts auront lieu dans la semaine.
 -  A la bonne heure ! Nous pourrons ainsi enfin commencer les opérations ! »

[Pour une meilleure compréhension, voici une brève présentation de certains membres du « comité démoniaque » :

 - Patrick Norah Milton (http://img87.xooimage.com/files/d/1/3/norah-milton-36c7584.png), PDG de Milton Industries. C’est un homme d’affaires ambitieux qui est aussi marchand de mort, vendant des armes à des milices, des mafias, et des tribus rebelles dans des pays sous-développés. Le FBI enquête sur Milton, mais n’a pas grand-chose contre lui.
 - Deacon (http://img88.xooimage.com/files/b/9/7/deacon-36c7711.png) est un terroriste international pourchassé par de nombreux États, et par de nombreuses polices internationales. Il est lié au crime organisé, entretient des contacts avec des mafias, des cartels, des juntes militaires, et est un spécialiste de la torture.
 -  Jim Walters Grey (http://img87.xooimage.com/files/8/1/0/jim-walters-36c774d.png) est un ancien révérend devenu télévangéliste dans un État américain, et qui a connu un tel succès qu’il est devenu Gouverneur. Il a réintroduit la peine de mort, et prêche la bonne parole lors d’une émission très réputée, « Redemption », dans laquelle le Révérend exhorte à la croyance de toutes les divinités. Il participe lui-même à l’exécution des peines capitales.
 -  Bianca Messonne (http://img86.xooimage.com/files/5/5/2/bianca-messonne-36c777a.png) est une célèbre cantatrice qui se représente dans de nombreux opéras.
 -  Akira Matsuda est un sénateur japonais qui organise une campagne pour devenir Premier Ministre. Celle-ci repose essentiellement sur un programme très répressif, et hostile à l’immigration.
 -  James Ramsay est un général américain noir qui a de hautes responsabilités au Pentagone.]

*
*  *

Tandis que, le long de l’océan, des hélicoptères militaires amenaient des prisonniers lourdement enchaînés vers la base militaire proche de Seikusu, dans la ville, une silencieuse silhouette féminine était en train de ressortir de la maison d’un individu assez riche, dont la femme avait eu la bonne idée de mettre dans un coffre-fort ses bijoux. C’était un coup facile pour Félicia, mais elle n’allait pas s’en plaindre. Le gars était un avocat d’affaires, du genre à se retrouver mêlé dans de grosses histoires impliquant des multinationales. Il avait amplement de quoi racheter à sa femme des bijoux supplémentaires, à supposer qu’elle remarque qu’ils aient disparu. Félicia, elle, savait à qui les revendre pour se faire de l’argent.

Elle se tenait sur le toit d’une maison, sentant le vent remuer dans ses cheveux. Félicia s’étira, ayant regroupé les bijoux dans son sac à dos, et descendit hors du toit en s’agrippant à une gouttière, glissant le long du mur pour atteindre une petite ruelle. De là, il ne fut pas bien difficile de rejoindre le parking où elle avait garé sa moto. La Chatte Noire s’y aventura. Il n’y avait personne. C’était un quartier résidentiel dans les hauteurs de Seikusu, et le parking était devant un petit restaurant de quartier. Elle contempla les bijoux, avec un sourire sur les lèvres.

*Il est temps de rentrer chez moi et de me reposer !*

La Chatte Noire n’avait alors pas remarqué, en ayant quitté la maison, qu’elle n’était pas toute seule, et que quelqu’un l’avait vu.
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Bruce Wayne le jeudi 02 août 2012, 14:59:41
L’irruption d’Alfred n’aurait même pas dût surprendre le milliardaire qui gronda simplement et tenta de couvrir son visage à l’aide du traversin. Le majordome comme si de rien était, ouvrit fenêtres et rideaux, inondant la chambre de lumière. Bruce grogna une seconde fois, et une seconde fois, Alfred fit comme s’il n’entendait rien. Toujours aussi droit, l’homme grisonnant quitta la chambre et revint en poussant le chariot qu’il glissa auprès du lit. L’un des yeux de Bruce s’ouvrit fixant la cloche cachant le petit déjeuner, ainsi que le grand verre de jus d’orange qui l’attendait. Il prit une grande inspiration, et se redressa lentement, remerciant Alfred d’un bref signe de la tête.

« Et bien il était temps… Continuez ainsi, Monsieur, et Batman dévorera intégralement Bruce Wayne… »

Bruce tenta un sourire, et lança un coup d’œil vers le plateau-repas. Visiblement, Alfred avait tout prévu, à côté du verre de jus d’orange et du journal, trois petits cachets d’aspirine. Batman ayant bataillé hier soir, Bruce s’éveillait forcément avec quelques douleurs.

« Par chance vous n’avez pas de vilains bleus sur le visage… Mademoiselle Gordon aurait pesté si j’avais encore dû lui emprunter son fond de teint pour vous donner un air humain. »

« Pourquoi cacher les marques ? Je peux très m’être blessé en faisant du sport… du polo ? »

Le majordome se contentant de rouler les yeux vers le ciel, et de souffler brièvement. Bruce, lui, s’extrait de ses draps et avale les cachets ainsi que le verre de jus d’agrumes. Le journal ensuite, qu’il suit d’un air songeur. Alfred, encore lui l’interroge très vite sur sa lecture.

« Cette histoire en Éthiopie hum ? Wayne Enterprise devrait peut-être fournir quelques fonds pour empêcher un futur carnage ? »

« Hmm je ne sais pas. Rien n’est concret pour l’instant… et donner un coup de main avant que les problèmes n’arrivent risque de nous apporter des ennuis… j’aiderais volontiers ces pays si c’était aussi simple que ça. Attendons et quand ça sera vraiment nécessaire nous agirons. » Souffle-t-il les sourcils froncés comme à chaque fois qu’il réfléchit intensément.

« Vous allez bien, monsieur Bruce ? C’est bien la première fois que vous prenez une décision aussi rapidement en tant que Bruce Wayne… Batman perdrait du terrain ? » Lance Alfred, un fin sourire aux lèvres, visiblement content de lui

« Sûrement pas. D’ailleurs c’est étrangement calme ces derniers temps… et j’ai une drôle d’impression. » Rétorque Bruce, inébranlablement sérieux.

« Sans doute les fuseaux horaires monsieur, les fuseaux horaires… »

Bruce ne répliqua pas, continuant de feuilleter le journal en piochant ici et là dans ce que lui avait amené Alfred. Rien de très important dans le reste du monde, idem pour la ville. Les journalistes mentionnent toujours les catastrophes, les agressions, les vols et plus grave encore, mais jamais ils ne soulignent les périodes de calme plat. C’était le cas hier, et comme souvent, l’adage dit vrai, le calme avant la tempête. Lorsque Bruce quitte sa chambre, drapé dans son peignoir, Alfred l’attend, avec quelques nouvelles :

« Je sens, monsieur, que Batman va veiller au grain ce soir… j’ai donc fait annuler votre diner avec Monsieur Takahiro ce soir. J’ai prétexté une indigestion… Il vous souhaite un prompt rétablissement et comprend parfaitement. »

Takahiro. Un homme d’affaires japonais très recommandable sur le papier, mais qui l’était moins en vrai. Bruce devait le voir ce soir pour confirmer ses soupçons. Ce n’est pas un homme spécialement mauvais. Disons qu’il choisit mal ses fréquentations. Il passe des accords financiers de tous les côtés, sans essayer de savoir si ce qu’il fait est bien ou mal, le seul intérêt, c’est l’argent.
Bruce ne le verra pas ce soir, mais Batman si. Perché sur une gargouille, le justicier observe l’homme d’affaires nippon au travers de la grande vitre du restaurant. L’homme passe tout son repas au téléphone, et bien sûr si le chevalier noir est là, c’est bien pour écouter ce qu’il peut dire. Merci la technologie, merci aussi aux connaissances des gens qui se cachent derrière l’homme chauve-souris. Car oui Batman n’est rien sans ses gadgets, et encore moins sans les quelques amis et équipiers qui l’épaulent.
Takahiro, donc, semble contrarié de ne pas pouvoir discuter avec Wayne, lui qui comptait signer des accords se retrouve, d’après ses dires, dans une situation compliquée, qui l’obligerait à se découvrir un peu. Soit, une erreur et il est bon pour les tribunaux. Ne reste qu’à savoir ou et quand. Le détective n’est pas surpris lorsque Takahiro mentionne Milton Industries. Wayne Entreprise se méfie depuis longtemps de ce concurrent-là. Le FBI aussi d’ailleurs, et de nombreux agents sont déjà venus chercher des infos chez les rivaux de Milton. Mais rien, pas une info. Milton, bizarrement est clean sur tous les points. Ce qui est le plus étrange d’ailleurs, car même avec toute la bonne volonté du monde, des finances aussi claires tiennent du miracle. C’est sans doute ça qui attire tant le FBI remarquez.
Le justicier se contente de tout enregistrer et s’arrête sur un nouveau nom qui émerge de la conversation. Un homme d’affaires, avocat en droit international principalement. Ce genre de requin qui attaque la branche française de McDonald le lundi, et qui défend la firme le mardi. Un touche à tout qui s’en met un max dans les poches et qui forcément, connait les sombres secrets de beaucoup de boîtes. C’est ce genre de type que Bruce supporte le moins, et pourtant, il doit faire avec, leur sourire, leur serrer la pince. Quoi qu'il en soit, le justicier note le nom, et Alfred ne met pas bien longtemps à retrouver l’adresse de l’homme. Le majordome assure qu’il continuera d’espionner la conversation de Takahiro, Batman, lui, se rend déjà vers l’habitation de l’avocat.

Le détective se percha sur un toit, observant à distance la maison qui semblait déserte. Pour l’interrogatoire, il faudrait repasser. En attendant, il mettrait quelques mouchards pour surveiller ce type. Sait-on jamais des fois que, comme Takahiro, il ait la bêtise de trop parler au téléphone. La chauve-souris se relève lentement, avec l’idée de se jeter dans le vide pour planer jusqu’à la demeure. Seulement voilà, une silhouette s’extirpa de l’habitation. Sûrement pas la résidente. Un cambriolage, ou du moins une entrée par effraction. D’un bond, le justicier s’élança dans le vide, planant silencieusement. Il traquerait l’invité-surprise plus tard, d’abord, il fallait placer les mouchards.
Pourquoi ? Parce qu’après un vol, le proprio de la maison peut paniquer… et téléphoner à ses amis. Dans ce genre de situation, on est très inquiet, et plus encore quand on a des choses à cacher, alors forcément, on parle beaucoup, on fait part de ses inquiétudes, ce que Batman espérait. Rentrer en restant silencieux n’est pas bien difficile pour Batman. Placer les mouchards non plus. Le téléphone, l’ordinateur, et quelques micros ici et là suffiraient. Il fila alors rapidement, bien décidé à prendre en chasse le voleur. Sortir n’est pas bien difficile non plus. Et rejoindre les hauteurs non plus. Des toits, il observa les ruelles. Merci les optiques du masque, et les différentes fonctionnalités électroniques disponibles. La vision thermale lui permet de repérer la personne.

Le détective n’avait pas le temps de suivre le voleur jusqu’à son repère, aussi se contenta-t-il de gagner du terrain. De nouveau, il se jeta dans le vide, et dans un bruit de cape retomba entre le voleur et la moto un peu plus loin. Lentement, il se redressa de toute sa hauteur. Le voleur était en réalité une voleuse, tout de cuir vêtue, et sans qu’elle ne lui ressemble, Batman ne pouvait s’empêcher de la comparer à Catwoman. Lentement, le détective agita la tête de droite à gauche.

« Jolis bijoux... »
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Félicia Hardy le jeudi 02 août 2012, 20:58:59
Félicia avançait d’un pas tranquille vers sa moto. Quand on voyait le prix du loyer de son penthouse, elle était bien obligée d’aller se servir ici et là. Ce n’était pas avec un salaire de prof’ qu’elle allait pouvoir, non seulement payer le loyer, mais aussi les pensions alimentaires pour Gene et Felicity. Elle tenait les bijoux dans son sac à dos. Elle connaissait les adresses à aller pour les revendre à un bon prix. Aurait-elle le courage de faire ça ce soir ? C’était une grande question ! Serait-elle feignante ou aventureuse ?

Elle n’était plus qu’à quelques mètres de la moto quand une forme sombre débarqua juste devant elle. Surprise, Félicia bondit en arrière, faisant sortir ses griffes, avant de voir deux yeux sombres pointer. Une forme cauchemardesque, qui lui fit penser à un immense gobelin nocturne avec ses cornes pointues.

*Ça alors ! Est-ce que... ?!*

Elle en fut estomaquée, alors que l’homme s’avança lentement, secouant la tête de droite à gauche, formant un « Non » silencieux. C’était... Ça ne pouvait être que le Chevalier Noir ! Batman ! Félicia en fut surprise, et l’entendit parler. Muette de stupeur, elle ne savait plus quoi dire.

« Jolis bijoux... »

Elle se mit alors à sourire, et haussa les épaules. Voilà qu’elle tombait sur une véritable star. Elle avait entendu parler de Batman par le biais de Spider-Man, à une époque où ils étaient encore proches. Ce dernier l’avait rencontré à Gotham, dans le cadre d’un programme médical « révolutionnaire » qui consistait à implanter une puce inhibitrice dans le cerveau des gens, les transformant en espèces de légumes. La scientifique responsable de cette puce avait voulu l’utiliser sur deux individus emblématiques, deux psychopathes mondialement connus : Cletus Kasady, « Carnage », et le Joker. Si la puce avait bien marché sur le Joker, elle avait été un échec retentissant sur Cletus, dont le symbiote l’avait protégé. Ce dernier avait été à Gotham, et avait tenté de s’allier avec le Joker. Félicia le savait, car Spider-Man le lui avait dit. Il avait du s’allier avec Batman pour affronter les deux psychopathes, et n’avaient réussi à les vaincre que parce qu’ils avaient tenté de s’entretuer entre eux.

« S’ils étaient laids, je n’aurais pas été les prendre répliqua la Chatte Noire avec un léger sourire. Tu dois être le Chevalier Noir, mon mignon, hein ? Mon ex’ était l’un de tes fans... »

Félicia sourit légèrement, levant les poings, commençant à remuer d’une jambe à l’autre. Elle allait assurément devoir se battre, et ça ne l’enchantait pas particulièrement. Mais on disait que Batman était du genre têtu. Et ça se vérifiait. La Chatte Noire laissa tomber son sac dos, et le vit sortir un objet de sa ceinture. Un Batarang filait droit vers elle, fendant l’air. Elle l’évita de justesse, le bout tranchant de l’arme frôlant sa joue, laissant une petite traînée sur sa tête. Grognant, la Chatte Noire s’élança alors vers l’ennemi.

« On ne t’a jamais appris à être galant avec les femmes ? »

La Chatte Noire bondit dans les airs, afin d’atterrir derrière Batman, et bondit sur la gauche, afin de le déstabiliser. Depuis cette position, elle prit appui sur son pied gauche, et utilisa le droit pour le faire passer par-dessus sa tête, visant la tête du Chevalier Noir. Félicia était agile et puissante. Assez pour percer l’armure de Batman ? C’est ce qu’on allait voir sous peu !
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Bruce Wayne le jeudi 02 août 2012, 22:26:08
L’atterrissage du détective surprit la voleuse. Au moins il était sûr d’une chose : ses arrivées faisaient toujours un petit effet aux gens, même dans cette ville. Il s’avança d’emblée vers elle, lentement. Mieux valait être prudent, déjà parce qu’un voleur peut toujours sortir une « surprise », couteaux ou pistolets en général, matraque ou tazzer plus rarement. Dans ce cas précis, il n’y avait pas une, mais dix surprises. Une griffe sur chaque doigt, de quoi lacérer un visage sans problème. Il ne s’en inquiéta pas sur le moment. Il avait un petit avantage psychologique, merci l’arrivée surprise.
Seulement voilà, l’avantage, il ne le garde pas longtemps. La belle se reprend, son air estomaqué fondit et c’est un léger sourire qui vint s’emparer des traits de son joli minois. Elle ne tarda pas à rétorquer avec une insolence qui là encore, lui rappela Catwoman, raison pour laquelle il cessa toute avancée, se callant solidement sur ses appuis.

« Au moins, tu as bon gout concernant les pierres précieuses, c’est déjà ça. Je suppose qu’il est inutile que je demande à ce que tu me donnes ton butin sagement ? »

La suite le laissa pensif. Il n’aurait pas été surpris qu’on le reconnaisse à Gotham. Mais ici même. Le fait qu’il soit intrigué fit perdre l’initiative au chevalier noir. Il ne nia pas, et écarta brièvement les bras.

« Était ? Remarque c’est vrai qu’il y a longtemps qu’on ne m’a plu vu en photo dans la presse people, mais je pense à un come-back grandiose. S’il veut, je lui signerai un autographe. »
 
Il est clair que Batman n’est pas du genre à tenter les plaisanteries en général, cette phrase, servait uniquement à gagner un peu de temps. De sa main droite, il décrochait, avec plus ou moins de discrétion un Batarang de sa ceinture. La cambrioleuse levait déjà ses mains, se mettant en garde. Soit, l’affrontement semblait maintenant inévitable. D’un geste rapide, il envoya l’objet en direction du visage de l’inconnue. Dans le meilleur des cas, elle n’aurait pas suffisamment de reflex pour l’éviter et serait assommée, dans le pire, ça ne ferait qu’un Batarang en plus dans la nature.

« J’ai quelques lacunes dans tout ce qui touche aux bonnes manières. »

À son tour, le détective leva sa garde. L’inconnue, elle, bondissait déjà avec une habilité surprenante qui ne l’étonna même pas. Les voleuses sexy en tenue de cuir noir n’ont jamais la même adresse qu’un camionneur, malheureusement. Elle parvient sans difficulté à passer derrière le détective qui, lorsqu’il se retourne, est accueilli par un coup de pied en plein visage. Le masque est solide et fait son travail, protégeant l’ossature du nez et du front, et bien qu’il le sente bien passer, le chevalier noir reste tout aussi vaillant. Sa main gauche trainant par là vient gêner la jambe venue percuter son visage, et la bloque. On peut alors s’attendre à ce qu’il tente de faucher la dernière jambe de la féline cambrioleuse, mais non. Elle est agile. Tellement qu’il est fort probable qu’un croche-pied ne suffise pas, même en chutant elle trouvera le moyen de contre-attaquer, tout en se remettant sur ses appuis. Il se contente d’envoyer un coup de poing vers son flanc, et sans prendre la peine de savoir si oui ou non il avait touché au but, il tournoya sur lui-même et tenta d’envoyer un pan de sa cape vers son visage, ladite cape étant suffisamment épaisse pour fouetter doucement, mais sûrement pas pour blesser réellement.
Espérant l’avoir déstabilisé un peu par son contre, il recule de quelques pas, cassant sa garde pour se saisir de deux batarang qu'il coince entre ses doigts en faisant ainsi dépasser deux bouts tranchants, de son poing.

«  Pourquoi il faut que toutes les femmes agiles soient nécessairement des voleuses ? »

Il secoua un peu la tête, comme s’il cherchait à se remettre les idées en place.

«  Parle-moi de cet ex que tu as mentionné. Je connais ? Ou c’est un admirateur secret ? » lance-t-il, sans doute envieux de la déconcentrer un peu avant qu’il ne s’avance de nouveau vers elle pour lui envoyer une série de coups de poing peu puissants mais rapides. Il cherchait à la tester sur le coup, à comprendre ses réactions martiales avec des attaques légères, afin qu’elle n’utilise pas sa propre force contre lui. Contrairement aux autres héros, Batman reste un humain avec des limites tout aussi humaines. Sans un minimum de réflexion et de tactique, le chevalier noir n’aurait pas connu beaucoup de victoire.
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Félicia Hardy le samedi 04 août 2012, 00:44:16
Son coup fit mouche. Félicia était rapide, et comprit qu’elle était plus rapide que le Chevalier Noir... Mais sûrement moins résistante. Un tel coup aurait du assommer n’importe qui, mais l’homme se contenta de serrer les dents, et parvint même à contre-attaquer. Bien inutilement, il tenta d’immobiliser sa jambe, mais Félicia avait elle la gravité et le cuir. Sa tenue était lisse, sans plis pour s’y accrocher. Les doigts de Batman glissèrent dessus, et elle bondit en arrière, évitant son coup de poing, qui frôla sa poitrine... Mais pas sa cape. Elle se la reçut dans le visage, et recula de plusieurs mètres, surprise. Le Chevalier Noir aurait alors pu prendre l’avantage en l’attaquant, mais n’en fit rien.

*Ne commets pas l’erreur de le sous-estimer, Félicia. Même Spider-Man le craint, et il ne craint pas grand-chose...*

Batman semblait la tester, la mettre à l’épreuve, et parlait également beaucoup... Étrangement, on dirait qu’il avait le même humour vaseux que le Tisseur... Sans doute une raison de le détester ou de l’adorer, Félicia ne savait pas trop. Elle avait un peu mal au nez, et constata qu’il y avait une éraflure. Pile à l’emplacement où le bout de la cape l’avait atteint. Le Chevalier Noir se confectionna une espèce de poing américain avec deux Batarangs. Ces petits jouets étaient tranchants, très coupants. Les hauts faits de Batman étaient connus. Il avait terrassé bien des adversaires, et elle savait qu’il était redoutable. L’objectif de Félicia, toutefois, n’était pas de le vaincre, mais juste de s’ouvrir une opportunité pour pouvoir fuir.

« Pourquoi il faut que toutes les femmes agiles soient nécessairement des voleuses ? » lâcha-t-il alors.

Elle fronça les sourcils. Ce devait être une référence à quelqu’un d’autre... La Chatte Noire avait entendu parler d’une femme qui lui ressemblait, qui rôdait à Seikusu, et qui venait des États-Unis. Catwoman, ou quelque chose comme ça. Sûrement son alter ego... Mais elle ne l’avait personnellement jamais rencontré. Sans se démonter, elle répondit assez rapidement :

« Tu nous aurais préférés routières ? »

C’était nul, mais elle n’avait jamais été douée pour sortir des blagues, et ce n’était pas avec Spider-Man comme référence que le niveau allait s’élever. Elle lui fit signe de venir, le narguant avec un léger sourire. La Chatte Noire  jouait avec le feu, mais c’était ce qu’elle aimait faire. C’était bien pour ça qu’elle n’aurait jamais pu éduquer ses filles. Elle était bien trop immature, dans le fond, pour y arriver. Et elle aimait bien trop ça. Être la Chatte Noire !

« Parle-moi de cet ex que tu as mentionné. Je connais ? Ou c’est un admirateur secret ? »

Elle commença à répondre, ou, plutôt, à remuer les lèvres pour envisager de répondre, quand Batman se rua sur elle. Félicia se reçut le premier coup à la figure, et un autre dans le ventre. Elle en cracha du sang, et le Chevalier Noir, sans lui laisser le temps de réagir, la plaqua contre le mur. Un point pour lui ; il était plus rapide que ce qu’elle avait pensé. Mais elle, elle était aussi assez solide. Sonnée, la Chatte Noire réagit par instinct, et banda les muscles, serrant les jambes, avant de les lâcher d’un coup, frappant le super-héros au ventre, le repoussant sèchement. Félicia secoua la tête, et décida d’enchaîner. Elle enchaîna des coups de pied renversés, Batman parant avec ses avant-bras. Félicia  tenta alors de le frapper au visage, puis opta pour un uppercut, visant sa mâchoire. L’adversaire para en attrapant son poing entre ses énormes doigts noirs, et la frappa à nouveau à la joue, en utilisant son autre main, puis en lui balançant un coup de pied dans le ventre.

La Chatte Noire hoqueta, en ayant le souffle coupé, et tomba sur le sol. Elle s’appuya dessus, et en profita pour faire tournoyer son corps, dans une mesure que tout bon gymnaste aurait apprécié. Se tenant sur ses mains, elle fit tourner son corps, et ses deux jambes fauchèrent celles de son adversaire, le renversant, sa cuirasse l’entraînant vers le bas. Félicia en profita pour se remettre sur ses pieds, bondissant en l’air, et atterrit à califourchon sur le corps de son combattant, un sourire sur les lèvres. Elle avait reçu des coups, mais elle se sentait très excitée. Elle attrapa avec ses mains les poignets de Batman, afin de l’immobiliser. Elle était sûre qu’il devait être musclé sous sa tenue.

« Je pense que mon ex’ a du déteindre sur toi, au niveau de l’humour vaseux. D’après ce qu’il m’a dit, vous vous êtes déjà rencontrés. Il a pris pour symbole une araignée. »

Félicia était solide, puissante, suffisamment pour bloquer Batman, au moins provisoirement. Elle enchaîna :

« L’argent qui a servi à acheter ses bijoux était tout, sauf honnête. Quel mal y a-t-il à voler un voleur ? Sur ce, tu m’excuseras, mon cher, mais il y a quelque chose que j’ai toujours eu envie de faire... »

Rapide, elle se pencha vers lui, et l’embrassa sur les lèvres. Ce fut un baiser assez bref, et elle posa ensuite ses mains sur le sol, de part et d’autre de son visage, s’en servant pour bondir à nouveau dans les airs.

« Hum... Pourquoi est-ce que tous les beaux mecs sont nécessairement costumés ? » lança-t-elle, reprenant, à peu de choses près, l’une des phrases que Batman lui avait sorti.

Elle se dirigea vers sa moto, récupérant d’une main le sac à dos, et appuya sur le bouton de la clef de commande. La moto s’illumina, et elle parla rapidement. C’était une moto du vingt-et-unième siècle, avec reconnaissance vocale.

« Allumage des systèmes. »

La moto se mit à vrombir sur place, et la Chatte Noire bondit dessus, s’apprêtant à partir.
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Bruce Wayne le samedi 04 août 2012, 12:50:54
Le premier échange de coups ne permet pas de départager les deux noctambules. Le coup de Félicia ne permet pas de mettre trop à mal le détective, Quant aux attaques de Batman, seul le coup de cape touche sa cible et fait son office. Résultats : L’acrobate en cuir peut aisément remarquer que l’armure de Batman rendra la tâche plus difficile. Le chevalier noir lui conclut qu’il est complètement inutile de tenter de l’agripper, entre son adresse et sa tenue glissante, cette femme est une vraie anguille. Sûrement électrique l’anguille d’ailleurs, une erreur, et elle sera capable de le sonner sérieusement.

Il esquissa un léger sourire à la réponse de l’acrobate. Dans un sens, c’était peut être le côté plaisant de ce boulot : croiser des femmes athlétiques, bagarreuse et toutes plus sexy les unes que les autres. Le seul bémol vient du fait que ces filles-là sont rarement dans son camp, et qu’ils en viennent très souvent à devoir se taper dessus. Comme ce soir d’ailleurs.
Prêt à en découdre donc, il se sert de trois batarangs comme poings américains. Pas pour la blesser en fait, mais plutôt pour attirer son attention sur son poing droit pendant qu’il frapperait du gauche. L’avantage avec tout ce qui est tranchant, c’est que les gens tentent à tout prix de se tenir à distance. Quelques mots pour la déconcentrer, et il passe alors à l’attaque. Lever le poing droit et frapper du gauche. La première attaque fait mouche, et il en profite pour la charger, afin de l’acculer contre le mur. Mission accomplie.
La contrattaque ne tarde pas, aussi violente et précise qu’il ne l’avait imaginé. Un coup de pied qui lui coupe presque le souffle, et qui le fait reculer. Il a alors tout juste le temps de relever sa garde, et de subir les coups qui pleuvent. Une chance que ses avant-bras soient couverts de protection solide, et qu’ils font un bon bouclier contre son genre d’attaque. Lorsqu’il voit un poing filer droit vers son menton, il a le reflex parfait, bloquant les doigts de la cambrioleuse, avant d’en profiter pour lui coller un bon direct au visage, ainsi qu’un coup de pied fouetté pour la faire chuter.

Grosse erreur de sa part, la gymnaste dans un tourbillon de jambe vient faucher les deux jambes du détective. La gravité fait le reste. Le chevalier noir tomba lourdement à terre. Il ne fit pas l’erreur d’essayer de se rattraper sur un bras, quand on sait que la plupart des blessures aux bras sont causées par des chutes, des gens qui tentent de se rattraper. Amortir son poids, et celui de sa tenue renforcée sur un bras serait donc une très mauvaise idée. Il laissa ses protections dorsales amortir le choc. Choc qui soulève un peu de poussière. La gymnaste elle, se perche très vite sur lui, bloquant ses bras et lui interdisant tout mouvement. Alors, elle répond à sa question concernant son ex.

« L’araignée ? »

La seule personne qu’il avait pu croiser et ayant pour symbole une araignée n’était autre que le grand Spiderman. Une collaboration obligée entre les deux héros qui avaient cherché à battre Carnage et le Joker, alliés pour détruire Gotham. Seulement voilà, ce ne sont pas eux, les deux héros, qui sont venus à bout des deux vilains, mais bien les deux vilains qui se sont vaincus entre eux. Drôle de triomphe pour Spidey et Batou…
Deux styles bien différents en tout cas, mais ce qui est sûr, c’est que Bruce avait de suite hautement estimé l’araignée.

Il ne pipa mot à sa nouvelle tirade, il se doutait déjà que l’argent utilisé pour acheter les bijoux était sale, mais cette voleuse semblait en savoir bien plus. Elle en avait donc beaucoup à lui apprendre et mieux valait ne pas la perdre de vue. D’abord, il songea à se débattre et à essayer de la vaincre pour l’interroger, mais… mais voilà qu’elle collait ses lèvres sur les siennes. Opportuniste, il profita de ce bref baiser pour faire mine de se débattre. En réalité, de sa main gauche, il glissait un mouchard dans la fourrure blanche de l’avant-bras de Félicia, afin de pouvoir la pister.

« Tu aurais préféré un routier ? » souffle-t-il à sa dernière tirade.

Lorsqu’elle  bondit alors, le chevalier se remet aussi vite que possible sur ses jambes, et se lance à sa poursuite, en sachant pertinemment qu’elle pourrait partir sans mal. Seulement, il est clair qu’elle aurait trouvé bizarre qu’il reste là, à la regarder partir.

« Il semblerait que les chauves-souris ait la côte avec les dames, Monsieur. J’avoue que ça m’échappe. »

L’humour d’Alfred arracha un petit rire à Bruce qui resta quelques instants au beau milieu de la ruelle à regarder la moto filer.

« Alfred, essayez d’utiliser les données enregistrées par les capteurs du masque… peut qu’avec un coup de chance, une analyse morphologie pourrait nous dire de qui il s’agit… mais j’en doute. Essayez aussi de me chercher une liste de toutes les Américaines ayant quitté le pays pour le Japon… en priorité les New Yorkaise. »

« C’est déjà en cours monsieur… je vous envoie les résultats quand ils arrivent. »

Grâce à son grappin, le chevalier noir se hissa sur le bâtiment le plus proche, et se décidé à suivre le mouchard. Avec un peu de chance, elle voudra calmer le jeu, et ira se réfugier chez elle plutôt que d’essayer de vendre rapidement le bijou. Si c’est le cas, il aura tout le loisir d’avoir une conversation avec elle. Elle sait que l’argent de cet homme d’affaires est sale. Reste à creuser. Elle a peut-être beaucoup plus d’informations, qui sait ?
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Félicia Hardy le samedi 04 août 2012, 21:53:34
Il fallait croire que Batman avait rouillé, ou qu’il était moins impressionnant que ce qu’on disait. Félicia s’enfuit assez rapidement, et eut la surprise de constater que ce dernier ne l’avait pas poursuivi. Ce choix l’étonna, et elle choisit de s’arrêter dans une petite rue silencieuse, près de l’autoroute urbaine. Elle regarda prudemment autour d’elle. Aucune trace de Batman... En même temps, il était peu probable que ce dernier ait réussi à la suivre, à moins de disposer d’une super-vitesse. Félicia avait emprunté de longs boulevards, afin de s’assurer que personne ne la suivait, en roulant bien au-delà des limitations de vitesse.

La nuit, certains quartiers de Seikusu étaient déserts. La moto de Félicia comprenait un petit compartiment sous le tableau de bord, et elle en sortit un appareil spécial. Ayant été une ancienne super-criminelle pour le compte du Caïd, puis une agent infiltrée pour le compte du S.H.I.E.L.D. et de Luke Cage, la Chatte Noire avait avec elle de petits gadgets bien pratiques, notamment ce détecteur du S.H.I.E.L.D. Il ressemblait aux appareils que les policiers utilisaient dans les aéroports et les tribunaux pour repérer le métal, mais ce détecteur captait aussi les signaux et les ondes. Ce fut ainsi qu’elle remarqua la présence d’un détecteur dans sa fourrure, sur son bras gauche. Elle tourna lentement la tête, et finit par repérer l’engin, glissé entre les poils blancs de la tenue. Il était minuscule, en forme de chauve-souris noirâtre.

*Voilà qui explique pourquoi la Batmobile ne me poursuit pas...*

Souriant, Félicia rangea le détecteur, et reprit rapidement la route. Elle rejoignit le centre-ville, bien plus animé, et fila vers le gratte-ciel dans lequel elle vivait. Sa moto fila dans le parking souterrain, et elle rejoignit l’ascenseur, restant dans sa tenue de cambrioleuse. Les agents de sécurité étaient au rez-de-chaussée, et personne ne vint donc l’embêter, tandis que l’ascenseur fila vers les derniers étages. De là, elle entra dans son immense appartement.

Ce dernier comprenait une grande terrasse avec des portes vitrées, et elle décida assez rapidement de laisser ces dernières ouvertes. Elles étaient en vitre renforcée, avec un système d’alarme assez perfectionné. Batlan était un oiseau de nuit, il passerait par la fenêtre. Elle alluma ensuite sa télévision géante, et suivit les actualités distraitement, ayant toujours sur les lèvres le goût de la salive du Chevalier Noir.

« Une explosion dans le centre-ville de Tokyo a provoqué la mort de 18 personnes, et des dizaines de blessés. D’après les premières conclusions de l’enquête de police, l’explosion résulterait d’un puissant explosif placé sous une bouche d’égout, et qui a explosé au passage d’un bus de transport en commun. La composition de la bombe et sa préparation laissent penser que le terroriste derrière cette explosion n’est autre que Deacon, criminel internationalement recherché, et dont on soupçonne des liens avec les plus grosses organisations terroristes du monde, comme Septembre noir, ou Al-Qaïda. »

Les nouvelles n’étaient pas particulièrement réjouissantes. Félicia resta dans son costume, sachant que ce dernier allait encore servir. Elle donna à manger à ses chats, tandis que le journaliste qui parlait décrivait brièvement le curriculum vitae de Deacon.

« ...Formé par le Mossad selon certains États arabes, Deacon était le nom de code d’un homme dont l’identité officielle, comme le signalement, est toujours inconnu. Une sorte d’agent particulièrement spécial, dont les liens avec Israël ont toujours été démentis par ces derniers. Deacon s’est fait connaître dans le Moyen-Orient en commettant des attentats terroristes dans des pays islamistes, mais a rapidement étendu son cercle d’activités à l’échelle du monde entier. »

On mentionna les différents attentats de Deacon, qui avaient défrayé la chronique : l’attentat aux Champs-Élysées dans un bateau-mouche, qui avait provoqué la mort de 23 personnes, l’effondrement spectaculaire d’une ligne de métro à New York, qui avait rappelé les attentats de Madrid de 2004... Et ce sans mentionner les nombreuses personnes que Deacon avait torturé ici et là. En ayant un peu assez de ce parcours morbide, Félicia changea de chaîne, et grinçant les dents en tombant sur une émission télévangéliste. Elle tenait dans ses bras un chat, voyant sur l’écran, avec des lettres rouges et bleues, le titre de l’émission : « REDEMPTION ». Un homme en costume blanc apparut alors, avec une chevelure blonde impeccablement plaquée. Le Révérend Jim Walters Grey, ou tout simplement Révérend Grey.

« Vous savez, mes chers, pas plus tard qu’hier, je discutais avec un athée qui me demandait comment je pouvais encore croire en Dieu quand on savait toute la violence qui régnait dans le monde... Je lui ai répondu sur le coup, bien sûr, mais cette question m’a travaillé, à tel point que j’ai décidé d’ouvrir cette émisison avec cette petite anecdote. Car, bon sang, ce que disait cet homme, et bien, c’était foutrement vrai ! Comment peut-on avoir foi en un Dieu qu’on nous dit miséricordieux et pacifiste ? Un tel Dieu ne devrait pas pouvoir permettre la violence, et devrait alors, à chaque fois que l’infâme pêcheur tente de tuer son proche, débarquer, et tonner de sa grosse voix : ‘‘NON, FILS, NE TUE PAS !’’ »

Félicia regarda silencieusement la chaîne. Le Révérend Grey était un passionné. Pas étonnant que ces émissions cartonnent, et qu’il soit Gouverneur de son État. Il n’y avait que les Américains pour faire ça. Ils avaient bien nommé un acteur à la tête de leur pays.

« Vous savez, mes amis, je crois que, si Dieu était vraiment un mec cool, il n’y aurait pas de guerres... Je crois même que, si Dieu était cool, nous serions tous des écolos démocrates hippies passant notre temps à nous droguer... Pas de chance, les gars, Dieu n’est pas un hippie ! A vrai dire, si j’avais Dieu en face de moi, je crois que j’hésiterais à le prendre dans mes bras. Dieu, mes amis, n’a jamais prétendu, dans quelque religion que ce soit, être un mec sympa. C’est pas avec lui que vous pourriez boire un coup et péter en lui donnant une grande tape dans le dos comme vous le faites le Samedi soir avec vos potes en vous grillant un barbecue... »

La Chatte Noire soupira, et décida d’éteindre la télévision. Un coup d’œil sur son téléphone. Aucun message. En théorie, elle aurait du aller se doucher et dormir, mais, comme elle allait avoir de la visite. Se mordillant les lèvres, la Chatte Noire s’assura que les portes vitrées de la terrasse, tout en étant fermées, pouvaient facilement être déverrouillées par un individu talentueux. Elle coupa le système d’alarme, désactiva l’ordinateur central qui signalerait toute entrée suspecte, et éteignit les lumières du salon, laissant celle de la salle de bains allumée... En faisant couper l’eau de la douche. Pour renforcer un peu la crédibilité de cette mise en scène, elle alluma dans la salle de bains un poste de musique, changea de tenue, glissant celle avec le traceur dans un placard, et piégea la serrure de la porte de la salle de bains, laissant cette dernière entrebâillée. Quant à elle, elle alla tout simplement se dissimuler entre des manteaux, dans un placard où elle avait vue sur la porte. Si une main touchait la poignée, cette main et son porteur se recevraient une décharge électrique dans le corps.

Batman tomberait-il dans le panneau ? Ou attendrait-il sagement dans le salon ? Félicia l’ignorait, et voulait voir de quoi le Chevalier Noir serait capable. Pour elle, le plan était parfait, mais on disait que les super-héros étaient tous un peu paranoïaques. Elle n’avait plus qu’à attendre sa venue.
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Bruce Wayne le lundi 06 août 2012, 01:35:43
C’est dans un bruit de cape que le justicier atterrit sur la terrasse. Il marqua une courte pause, afin de s’assurer qu’il était bien au bon étage, et au bon endroit. Etrangement, ça semblait terriblement plausible. Vivre ici nécessite de grands moyens financiers, chose qui n’est pas bien difficile à obtenir pour une voleuse de sa trempe. Oui, il devait l’admettre, du peu qu’il avait vu, cette femme a de la ressource et n’a pas froid aux yeux. C’est principalement pour cette raison qu’il décida de se montrer le plus prudent possible. Pas de précipitation. Elle semblait en savoir beaucoup sur l’argent sale de cet homme d’affaires qu’elle venait de cambrioler. Batman, lui, avait besoin de ses infos. Eviter le combat serait bien… éviter de tomber dans un piège serait mieux encore.

« Alfred… noter l’adresse de cet endroit, et essayer de m’obtenir des informations sur la personne qui y loge… si possible, essayez de trouver une photo. »

« Bien monsieur… dois-je vous conseiller d’œuvrer avec prudence ? C’est que la dame semble douée. »

Le détective esquissa un léger sourire, et lentement, il s’approcha des portes vitrées. Un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche et il pose un genou au sol en sortant son nécessaire de crochetage afin de faire ça proprement. Pas besoin d’une entrée explosive. Concentré sur sa tâche, il parvient à débloquer la porte, et l’ouvre lentement en songeant intérieurement qu’avec les doigts de fées de Catwoman ou de cette inconnue cambrioleuse, son travail serait bien plus simple.
Patient, il pose le premier pas dans la pièce, et contrôle rapidement les alentours. Tout semble calme. Tellement plausible que s’en est inquiétant. La musique dans la salle de bain, le bruit de l’eau de la douche et la porte laissée ouverte comme l’aurait fait n’importe quelle personne, voulant prendre une douche tout en gardant une oreille attentive sur un possible coup de téléphone par exemple.

Il en profite pour faire un premier tour des lieux, relativement rapidement pour s’assurer qu’elle ne l’attende pas dans une pièce annexe sait-on jamais… avec la surprise pour allier, il est bien possible qu’elle colle au détective la raclée de sa vie. Autant éviter. Il eut d’ailleurs l’envie de fouiner, mais que trouverait-il réellement ? Des sous-vêtements dans un placard… des CD’s à graver et peut être avec beaucoup de chance, une carte d’identité. Sauf qu’il n’enquêtait pas spécialement sur elle en venant ici. Et puis, il se doute bien qu’une voleuse de son envergure ne doit pas laisser une seule once de trace concernant sa vie une fois la nuit tombée.
Et puis pousser la porte de la salle de bain n’est pas non plus l’idée la plus lumineuse qui soit non plus. Si c’est un piège grossier, ce serait un fail monumental pour le chevalier noir, et s’il la trouve nue et bien, même si la vue doit être agréable, une femme surprise dans sa salle de bain par un type qui vient d’entrer par effraction chez elle – pire encore si le type en question est déguisé en chauvesouris – n’a jamais une réaction positive.  Du coup, par acquis de conscience, il sème ici et là quelques micros, sait-on jamais qu’elle se trahisse, en continuant son exploration sommaire des lieux, il allait se diriger vers la salle de bain, quand un chat attira son attention. L’animal, pas craintif pour deux sous vint se frotter à sa jambière dans un premier temps. Décidément… encore une raison de faire un parallèle avec Catwoman.
Seulement voilà, le chat sert aussi d’indic, s’éloignant du chevalier noir qui ne lui accordait pas la satisfaction d’une gratouille sur le sommet du crâne, l’animal se dirigea vers l’un des placards en feulant, avant de gratter la porte.

« Me voila chanceux… tu peux sortir de ta cachette j’imagine… j’ai besoin d’informations sur l’homme que tu as cambriolé… tu sembles bien au courant de ses finances, et j’avoue que j’aimerai entendre ce que tu sais. »
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Félicia Hardy le lundi 06 août 2012, 02:03:20
Elle le vit entrer, et le sentit approcher. Il était discret, une véritable ombre, mais difficile de se cacher quand on avait un costume aussi imposant. Félicia retint son souffle. Le Chevalier Noir avançait prudemment, observant les lieux. Il faisait peu de bruits, très peu de bruits. Un vrai professionnel... Elle en eut un léger sourire, mais ne bougea pas pour autant, le laissant s’approcher. Il se rapprochait lentement de la salle de bains, mais visita quelques pièces alentours, notamment la cuisine, ou les chambres, comme s’il s’attendait à un piège. Félicia fit la moue, se préparant à bondir hors du placard si ce dernier tentait de l’ouvrir. Après tout, il était en effraction ici...

*Au moins, il ne m’aura pas trop fait attendre...*

Le Chevalier Noir avançait maintenant vers la salle de bains, quand l’un des chats de Félicia s’approcha lentement de ce dernier. Il avait visiblement faim, et se frotta contre Batman, avant de s’approcher de la Chatte Noire, qui pesta contre cet imbécile de chat. Il gratta contre la porte, miaulant faiblement. A partir de là, n’importe quel imbécile patenté aurait compris que sa propriétaire se tenait à l’intérieur. La Chatte Noire fit la moue, légèrement déçue, un peu comme une gamine qui venait d’être repérée parce qu’elle avait fait une erreur de débutante. Le Chevalier Noir resta du coup à bonne distance de la porte, avant de lâcher :

« Me voila chanceux… tu peux sortir de ta cachette j’imagine… j’ai besoin d’informations sur l’homme que tu as cambriolé… tu sembles bien au courant de ses finances, et j’avoue que j’aimerai entendre ce que tu sais. »

Félicia ouvrit la porte à double battant du placard, et sortit. Elle se tourna vers un appareil, et appuya sur quelques touches, mettant en marche Oscar, le programme informatique qui gérait le fonctionnement du vaste appartement. En se réveillant, Oscar remit en route les services qui avaient été coupés lors de sa mise en veille. L’éclairage se ralluma, et une voix masculine ne tarda pas à parler :

« Bonsoir, Mlle Hardy. Il est 03h24 du matin.
 -  Repos, Oscar ! »

La Chatte Noire entra dans la salle de bains et éteignit la douche, puis marcha vers Batman, le regardant en souriant légèrement. Elle s’avança vers lui.

« Hum... Un homme qui passe par ma fenêtre en pleine nuit... J’en frissonnerai presque ! »

Elle se tourna, et alla saisir une télécommande, puis alluma la télé, et alla sur une chaîne spéciale, interne. La télévision était reliée à son ordinateur, et elle ouvrit quelques fichiers, faisant apparaître le logo de Milton Industries. Félicia tourna alors sa tête vers Batman.

« M. Takahiro, l’homme à qui j’ai rendu une petite visite, travaille pour le compte de Deuban Export. En tant que comptable. »

Deuban Export était une petite entreprise spécialisée dans l’import/export, et Félicia appuya sur une touche, montrant un article de presse émanant d’une revue spécialisée. L’article se consacrait à l’expansion de Milton Industries.

« Deuban Export a été racheté il y a plusieurs semaines par Milton Industries, ce qui revient à dire que M. Takahiro travaille pour le compte de Milton Industries. Les bijoux que j’ai volés, c’était un plus. Je cherchais aussi à obtenir des informations dans l’ordinateur-portable de notre cher comptable. »

Félicia croisa les bras, et regarda le fameux justicier masqué.

« J’ai attiré votre curiosité ? A vous de satisfaire la mienne, maintenant... En quoi un simple comptable peut-il intéresser un si fameux justicier ? Et pourquoi ai-je l’indicible sentiment que le nom de Milton Industries vous évoque quelque chose ? »
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Bruce Wayne le lundi 06 août 2012, 14:03:29
Le chevalier recula, se calant dans un des coins de la pièce, les endroits les plus sombres en général, afin d’attendre qu’elle sorte de sa cachette, tout en restant à bonne distance en cas de tentative d’attaque… sait-on jamais. La jeune femme sort lentement de sa tanière, afin d’aller pianoter sur ce que Batman pensait être le système d’alarme. Toutes les lumières s’allument alors, et une voix s’élève. Décidément, cette demoiselle était pleine de surprise. Le détective ne bougea pas d’un pouce, drapé dans sa cape il se contentait de suivre des yeux la cambrioleuse.
Le robot trahit d’ailleurs son nom. Mademoiselle Hardy, voilà un nom que Bruce noterait et n’oublierait pas de sitôt. Une nouvelle féline à surveiller de près, comme si une seule ne suffisait pas.
La petite tirade qu’elle lance fait naitre à infime sourire sur le visage du chevalier noir, sourire qui se fane aussi vite qu’il naquit. D’un pas, il quitta son coin, et s’approcha doucement du centre de la pièce afin d’être en face de l’écran.

« Il faudra s’y habituer, je passe rarement par les portes. »

Ainsi, il souligna clairement le fait qu’il ne se priverait pas de lui rendre d’autre visite à l’occasion.
Curieux, il croisa les bras, et fixa la télévision qui affichait les informations sur Takahiro, ainsi que Deuban et Milton. Une collaboration suspecte qui fit grincer les dents du justicier, chose que la Chatte Noire devait avoir remarqué. Elle expliqua la véritable raison de son cambriolage, et le chevalier noir ne pu s’empêcher de soupirer doucement. Ceci tendait à dire qu’ils étaient dans le même camps, l’échange de coup de poings dans les rues s’avérait être d’une inutilité totale et pire encore, ça avait été une perte de temps.

Soit, il ne commenta rien de cela, se contentant d’être pendu à ses lèvres, suivant son explication avec un air de plus en plus sombre et pensif. Milton… un terrible requin qui se fait passer pour un dauphin. Les yeux du détective se dirigent vers Félicia, qui logiquement, l’interroge sur ce que Batman pouvait savoir. Soit, autant jouer franc jeu, puisqu’ils semblaient dans le même camps. De son brassard droit, il tira une petite carte SD, s’approchant de la télé comme s’il était chez lui, il chercha l’orifice ou glisser le minuscule objet de stockage, et laissa la télévision afficher les informations qui s’y trouvaient.

« Des choses étranges se sont passées à Gotham. En premier lieu, ça n’avait pas l’air alarmant, des émeutes dans les rues d’une ville rongé par la corruption et le crime organisé, ça ne choque personne. Mais quand on se penche de plus près sur ces émeutes… »

Toujours sans gêne, il retira la télécommande des mains de Félicia, et lança une courte vidéo de qualité moyenne, sans doute filmé via un téléphone portable. Un groupe de mercenaire, en armure tactiques futuristes, armés de fusils d’assaut aussi étrange que surpuissants.

« Il y a eu des tas d’attaques de ce type là. Les agresseurs sont membres d’une organisation quasi religieuse. Des types recrutés comme les Talibans, parmi les drogués et les gens désœuvrés. Jusqu’ici, le terrorisme n’avait qu’un avantage : la surprise, mais ceux-là ont la technologie en plus. Pour achever le tableau, la plupart d'entre eux étaient sous l'emprise d'une toute nouvelle drogue inconnue jusque là. »

Il quitta la vidéo, montrant les profils de quelques uns des criminels arrêtés, pour prouver ce qu’il avançait à Félicia.

« Oracle a mené l’enquête pour moi… elle a remarqué que le FBI enquêtait sur Milton, mais sans réelles preuves, ils ne peuvent rien faire. Elle a aussi découvert quelque chose d’un peu plus inquiétant quant à la provenance des armes… un portail. »

Il ne s’attarda pas d’avantage là-dessus, au pire, Barbara prendrait contact avec Félicia pour lui expliquer plus en détail. On est jamais trop nombreux contre un adversaire comme Milton.

« Toutes les pistes menant vers cette ville, je m’y suis rendu pour enquêter. J’ai profité de ton cambriolage pour placer quelques micros et des mouchards… j’espère que Takahiro paniquera en constatant qu’il y a eu effraction et qu’il téléphonera aux gens avec qui il fait affaires. On devrait apprendre des choses intéressantes. »

Il lui tend de nouveau la télécommande.

« A Gotham, ils ont lâchés dans les rues tous les criminels les plus cinglés qui étaient enfermés… ça a été le chaos le plus total. Ils s’en sont pris à chaque personnes ayant un rôle à jouer dans les affaires de justice. Des policiers émérites en passant par les juges et des procureurs… »
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Félicia Hardy le mardi 07 août 2012, 02:43:41
Ce fut au tour de Batman de parler. C’était une chance que Félicia n’en soit pas à son premier super-héros. Après Morbius et Peter, elle était habituée à ce que les hommes passent par le toit. Flash avait été la seule exception. Le Chevalier Noir s’imposa rapidement, prenant la télécommande, sortant une petite carte de stockage SD. Fort heureusement, l’écran plasma de Félicia avait un lecteur pour lire ce type de périphérique de stockage, et des images ne tardèrent pas à apparaître, montrant des revues de presse, des procès-verbaux, et des images de sécurité. Le Chevalier Noir expliquera à Félicia qu’ils avaient eu des problèmes importants à Gotham, avec une secte extrémiste qui disposait d’armements futuristes. Félicia vit ainsi des images où des voitures de police affrontaient des espèces d’exosquelettes qui lui rappelaient les criminels tekhans. Une espèce de vision cauchemardesque. Le Chevalier Noir avait enquêté avec l’aide d’alliés, pour finalement parvenir à la conclusion que Milton Industries était lié à cette histoire.

*J’imagine mal Milton Industries agir en personne...*

Félicia réfléchissait, mais elle sentait juste que cette affaire semblait énorme. Elle s’était brièvement renseignée sur Milton. Le conglomérat avait une page sur Wikipedia. Il était coté en bourse, et comprenait de nombreuses entreprises, l’ensemble étant dirigé par Norah Milton, un individu qui était souvent cité dans les classements de Forbes , et qui travaillait d’arrache-pied au renouvellement énergétique mondial. Un individu respectable, qui avait des manoirs un peu partout, et une filiale localisée au Japon. Milton Japan, qui avait passé des contrats avec l’armée américaine et les forces de police japonaises pour leur fournir des pièces de matériel et des armes. Les armes de Milton devaient bien équiper une bonne partie des forces de police de la planète.

*Pourquoi se mêler à un trafic d’armes ? Il croule déjà sous la fortune...*

A moins que les informations de Batman se soient trompées... Ou que Milton Industries soit innocente, et ignore qu’on utilisait ses armes pour alimenter des organisations criminelles... Tout était possible, mais Félicia doutait que ce soit ça. Ce serait trop simple. Et le S.H.I.E.L.D. ne s’y intéresserait pas également, si ça n’impliquait pas les pontes de cette société.

« Toutes les pistes menant vers cette ville, je m’y suis rendu pour enquêter. J’ai profité de ton cambriolage pour placer quelques micros et des mouchards… j’espère que Takahiro paniquera en constatant qu’il y a eu effraction et qu’il téléphonera aux gens avec qui il fait affaires. On devrait apprendre des choses intéressantes. »

Personnellement, elle ne l’espérait pas. Takahiro n’était qu’un petit pion. S’il se mettait à paniquer, il serait tué. Dans ce genre de milieu, on ne s’embarrassait pas, et on ne se prenait pas trop la tête. Félicia ne dit rien pendant un petit moment, puis tourna la tête vers le Chevalier Noir.

« J’espère surtout que je n’ai pas condamné Takahiro. Ce n’est qu’un simple comptable. »

Félicia sortit une clef USB de sa tenue, comprenant les données qu’elle avait récupéré sur l’ordinateur de l’homme, et se tourna vers son propre ordinateur-portable. Il était en veille, et le rallumer ne prit que quelques secondes, le temps pour elle de glisser la clef USB, puis de l’ouvrir. Il y avait des fichiers comptables, des tableurs sur Excel, des lettres, des séries de chiffres. Des sommes astronomiques. Takahiro, au moins, tenait bien sa comptabilité. Deuban Export était une petite société, qui s’était faite engloutir sans difficulté par Milton Industries. Elle était sûre que le nouveau dirigeant de la société était un homme de paille, un sous-fifre qui ne devait rien comprendre, mais qui, si les choses se gâtaient, serait un parfait parapluie pour éviter les retombées judiciaires ou médiatiques.

Les fichiers de Takahiro comprenaient des relevés bancaires du compte de la société. Félicia put ainsi voir que la société avait reçu un nombre assez élevé de virements à l’encontre d’une autre société, ExDrop Corp. Elle fronça les sourcils ; ExDrop lui disait vaguement quelque chose. Elle consulta d’autres fichiers, et vit qu’ExDrop était en partenariat avec l’armée américaine, et fabriquait des hélicoptères. L’armée avait récemment acheté de nombreux hélicoptères, et, si Félicia n’était pas dans le secret des Dieux, elle supposait qu’acheter le matériel nécessaire était onéreux. ExDrop avait du se tourner vers Deuban Export.

Félicia soupira, et se redressa. Tous ces chiffres commençaient à lui donner mal à la tête. Elle rendit au Chevalier Noir sa carte SD, et alla s’asseoir sur un fauteuil. Un chat en profita pour bondir sur ses genoux, et miaula paresseusement, exigeant visiblement des caresses. Félicia lui en donna distraitement, et parla au Chevalier Noir.

« Je suis sur cette affaire parce que le S.H.I.E.L.D. s’y intéresse. L’organisation est à Seikusu pour empêcher la contrebande depuis cette autre planète que votre... Oracle a mentionné. Il semblerait donc que Milton Industries fabrique des armes, ou des schémas, sur Terra, et les rapporte ensuite sur Terre pour aller les fabriquer, et ensuite les revendre à des groupes criminels. »

Félicia se racla la gorge, essayant de résumer les choses, de ne pas perdre le fil :

« Toute la question, c’est de savoir pourquoi Milton Industries ferait ça. Le conglomérat fait des bénéfices gargantuesques, et l’argent ne peut donc pas les motiver. En somme, il faut commencer par déterminer si Milton Industries est vraiment derrière cette opération, ou si elle est également manipulée. »

L’esprit d’analyse de Félicia se remettait à fonctionner, même en cette heure avancée de la nuit. Elle entreprit de se relever, malgré les protestations du chat, et attrapa un petit papier coloré, qu’elle présenta à Batman. C’était un carton d’invitation pour l’anniversaire de la fille de Norah Milton, à Seikusu.

« Norah Milton va organiser une fête d’anniversaire, et en profita pour inviter tous les pontes de Seikusu. Son entreprise vient de s’installer à Seikusu, et il veut se trouver de nouveaux clients, ou des investisseurs. J’accompagnerai un avocat, Norman Jayden, qui est mon agent de liaison au sein du S.H.I.E.L.D. Et j’espère pouvoir réussir à obtenir des informations sur l’ordinateur personnel de Norah. »

C’était risqué, mais Félicia aimait bien les prises de risque. Au lieu d’avoir peur, ça l’excitait. Il y avait une autre raison qui expliquait qu’elle aille se jeter dans la gueule du loup. Norman Jayden n’était pas un individu normal. Il était un ancien élève de l’Institut Xavier, un mutant qui n’avait jamais fait partie des équipes de combat des X-Men. Il se faisait appeler « Knowledge », et avait un pouvoir qui, selon les circonstances, pouvait s’avérer très efficace, mais qui était difficile à contrôler. Quand Norman regardait quelqu’un dans les yeux, il pouvait lire en lui. Une sorte de pouvoir télépathe qui posait le problème que son cerveau était en suractivité, et pouvait le tuer.

« Je suis sûre qu’un individu de votre espèce devrait réussir à s’infiltrer dans le manoir de Norah... »

Elle avait annoncé ça avec un léger sourire taquin.
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Bruce Wayne le jeudi 09 août 2012, 22:22:41
« J’espère surtout que je n’ai pas condamné Takahiro. Ce n’est qu’un simple comptable. »

Les mots de Mademoiselle Hardy – Comme le disait si bien l’ordinateur – font un peu grincer les dents du chevalier noir. Il ne peut se permettre de s’émouvoir pour quelqu’un travaillant pour de mauvaises personnes. Bien entendu, s’il s’avérait que Takahiro risquait d’être tué, le Justicier irait le tirer d’un mauvais pas. Mais en attendant, si conversation téléphonique il y avait, Batman obtiendrait des informations, chose qui n’était plus arrivé depuis quelques temps. L’enquête piétinant un petit peu.
Quoiqu’il en soit, après ses explications, c’est de nouveau au tour de Félicia de livrer un peu de ses connaissances sur le sujet. Ainsi, ils n’étaient pas qu’eux deux, à savoir et à enquêter. Le chevalier noir resta silencieux, mais semblait un peu moins soucieux sur le coup. Mais ça ne dura qu’un temps, puisque déjà la Chatte Noire soulevait un second problème : Milton.
Il est clair et net qu’un type comme lui n’a pas de réelle raison à se mouiller dans des affaires pas nettes pour faire fortune. En jouant dans la légalité, il amassait déjà une fortune colossale.

« Jusque-là, je n’ai rien trouvé. Milton ne se livre pas facilement. Comme tous les gens de son milieu en fait, le côté secret fait partie du jeu. »

C’était son cas à lui aussi, lorsqu’il jouait son rôle de Bruce Wayne. Un garçon de riche un peu fêtard et charmeur, mais terriblement secret malgré ça. Doublement secret d’ailleurs. Milton n’a probablement pas un déguisement de chauve-souris dans sa cave, lui.

« Ce que je pense, c’est que Milton est une très belle façade pour quelque chose de plus gros. Une sorte d’écran de fumée pour attirer notre attention et nous brouiller la vue pendant que derrière des tas de choses louches se trament. »

Peut-être est-ce parce que Norah Milton et un des rivaux de Bruce que le chevalier noir peinait à penser qu’il n’était qu’une petite victime de machinations et qu’il puisse être juste manipulé. L’invitation que lui tendit la cambrioleuse le fit froncer un peu les sourcils. Quelque part dans les tas de lettres qu’il recevait, et qu’il n’ouvrait pas, trop occupé à être Batman, il devait y avoir un carton identique. Car oui, si Milton et Wayne sont deux adversaires, l’un et l’autre s’invitent toujours à ce genre de réception. Sorte de concours du plus faux-cul entre ces deux-là. C’est ainsi que ça marche, après tout.

« Je tente de rentrer, et toi et ton contact Norman Jayden aussi ? Ne risque-t-on pas de se gêner mutuellement ? »

Le chevalier noir vint tapoter son menton de son index. En général, il n’aime pas du tout déléguer les tâches, et préfère s’occuper de tout, tout seul. Mais là, la Chatte Noire semblait avoir une longue d’avance question planification. Autant lui laisser le manoir de Norah.

« J’attirerai son attention ailleurs. Il y a plein d’autres personnes comme Takahiro à qui je peux rendre visite… j’irais fouiner ailleurs, partout sauf au manoir en fait. Si j’ai de la chance, je trouverai des infos supplémentaire pendant que vous fouillerez la villa. On aura qu’à s’échanger les informations qu’on aura déniché. »

Pari qu’il jugeait risqué, Félicia pouvait ne pas lui donner les infos après tout. Il n’avait cependant pas le choix. Faire un peu confiance ne lui ferait pas de mal d’ailleurs. Alfred le lui reprochait parfois. Barbara aussi, de même que Robin et Nightwing. Soit ! Il ferrait confiance.

« Peut-être que je devrais aussi essayer de fouiller chez les chefs de gangs… ceux qui fricotent avec la pègre pour s’armer… ils me donneront sûrement quelques informations si je parviens à les secouer assez fortement. »
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Félicia Hardy le samedi 11 août 2012, 02:15:42
« Ce que je pense, c’est que Milton est une très belle façade pour quelque chose de plus gros. Une sorte d’écran de fumée pour attirer notre attention et nous brouiller la vue pendant que derrière des tas de choses louches se trament. »

Félicia ne dit rien, mais regarda le Chevalier Noir silencieusement. Était-il parano ? Les super-héros, généralement, avaient tous tendance à le devenir. De manière plus générale, pour être un super-héros, il fallait, selon Félicia, être un peu atteint. Elle, personnellement, ne se considérait pas (ou plus) comme une super-héroïne. La seule période de sa vie où elle aurait pu accepter qu’on la qualifie ainsi était l’époque où elle combattait de concert avec Spider-Man, mais, maintenant, c’était terminé... Ou presque. Le Chevalier Noir semblait vouloir partager la poire en deux : tandis qu’elle irait à cette soirée, lui irait se renseigner sur les gangs et les chefs mafieux. Une opération risquée, mais pourquoi pas... Il était probable qu’ils savaient quelque chose.

« Comme vous voulez, répliqua-t-elle en haussant les épaules. La soirée de Milton a lieu dans une semaine. Ça devrait vous laisser l’occasion de trouver des informations. »

En son for intérieur, Félicia était assez surprise. Elle ne s’attendait pas à ce que le Chevalier Noir lui fasse instinctivement confiance. Après tout, il ne savait rien d’elle, et elle avait tout à fait pu lui mentir sur Spider-Man. Elle, en revanche, savait qui était Batman. Un individu qui, imperturbable, combattait le crime. Un héros de Gotham, adulé par sa population. Rien à voir, en somme, avec Spider-Man, qui était un fugitif en fuite, pourchassé par l’armée. La Chatte Noire réfléchit un peu, et alla chercher un style et un post-it, notant un numéro.

« Voici mon numéro de téléphone portable. La prochaine fois que vous voudrez me voir... Commencez par m’appeler. »

Félicia avait balancé ça avec un léger sourire amusé. Elle ne risquait pas de faire grand-chose pendant cette semaine. Aller affronter les Yakuzas, les gangs, et les autres criminels qui se baladaient dans la ville, c’était trop dangereux pour elle. Elle allait plutôt éplucher les informations qu’elle avait récupéré sur Takahiro, même si elle se doutait bien que ça ne servirait pas à grand-chose. Le Chevalier Noir ne tarda pas à partir. Félicia ne savait pas quoi penser de cet homme. Le crime avait du le marquer, l’effriter, le faire trembler sur ses fondations, voire même le briser. Difficile de comprendre pourquoi il continuait à se battre, et pourquoi il allait remuer la crasse de Seikusu pour en obtenir plus sur Milton.

*Sans doute un moyen de lutter contre la dépression...*

La semaine s’écoula assez rapidement. Félicia s’attendait constamment à lire dans le journal la mort d’un comptable d’une société. Incendie involontaire, suicide, accident de voiture... Elle savait qu’elle se serait sentie responsable, coupable, mais rien n’arriva. A aucun moment, on ne mentionna dans le journal local la mort de Takahiro. Félicia comprit rapidement que Takahiro ne connaissait pas grand-chose, et ne représentait nullement une menace pour Milton Industries. Elle profita surtout de cette semaine pour se renseigner sur Milton.

La firme était très puissante, et était dirigée depuis quinze ans par Norah Milton, un jeune prodige. La firme avait fait l’objet d’un hors-série spécial de The Economist, où il y avait eu un interview de Norah Milton. Félicia retrouva le numéro dans une librairie spécialisée. La firme était jadis spécialisée dans la grande distribution, et, sous l’impulsion des Milton, elle s’était formidablement développée. Elle avait eu affaire à plusieurs procès contre d’autres firmes, incluant Walmart, Wayne Enterprises, Chevron, et même plusieurs États, généralement pour des affaires économiques : entente, favoritisme, manipulation du cours du marché, délit d’initié, etc... Le genre d’affaires qui ne concernaient que les grandes entreprises, et qui rapportaient à leurs avocats des millions. Milton Industries avait plusieurs entreprises, chacune spécialisée dans une différente branche : Milton Ingen se spécialisait dans la ressource énergétique, Milton Rifle dans l’armement militaire, etc... Les bénéfices de Milton Industries étaient immenses, lui permettant de financer des orphelinats, des associations caritatives, et même des ONG, ainsi que des programmes de recherche dans les énergies renouvelables. Comme Milton lui-même le confiait dans un entretien avec un journaliste à la télévision, « avoir une grande fortune implique avoir de plus grandes responsabilités que le commun des mortels ». Il se disait « préoccupé par l’état des ressources écologiques de la planète ». Sur le site Web de Milton Industries, qui était tentaculaire et immense, elle trouva des vidéos permettant de voir les orphelinats et les maisons de retraite que Milton Industries avait financé pour les contribuables américains, occidentaux, et asiatiques. Sur les sites de différentes ONG, Félicia constata que Milton Industries finançait effectivement les activités de ces dernières dans des pays difficiles.

*Milton Industries, un chevalier servant ?*

Une biographie faite par The Guardian le décrivait comme « un modèle de vertu et d’équité ». The Sun prétendait que Norah avait plusieurs maîtresses parmi ses pulpeuses secrétaires, mais tout ça ressemblait plus à des ragots qu’autre chose. Il avait une très belle femme, des enfants, et assez d’argent personnel pour racheter un État africain. Il faisait partie de ces super-riches que l’opinion n’appréciait pas, ces gens qui pouvaient s’acheter un jet privé ou un yacht sans avoir à sourciller.

Norah Milton avait eu une ascension sociale phénoménale et exceptionnelle. Il était né dans une famille de classe moyenne à Atlantic City, et revendiquait ses origines populaires pour la proximité avec les gens. Il n’était pas né avec une cuiller en argent dans la bouche, en somme. Ses parents avaient divorcé, et Norah, brillant étudiant, avait rejoint l’une des prestigieuses universités de l’Ivy League, à savoir Princeton. Il était ensuite devenu avocat, et avait rencontré sur les bancs de la fac’ celle qui allait devenir sa femme. Ses talents d’avocat lui avaient permis, avec l’aide de quelques amis, de devenir actionnaire d’une société, dont il était rapidement devenu associé majoritaire, avant d’être nommé PDG.

*Un homme intelligent, un arriviste calculateur, qui a cherché à devenir riche pour ne plus souffrir des affres de la pauvreté... Ou pour se montrer qu’il valait grand-chose. Les émirs lui mangent dans la main, les politiques lui font des sourires alors qu’ils l’auraient jadis méprisé, avec leurs sourires de façades...*

La vie de Norah Milton semblait parfaite, et seul un paranoïaque aurait pu voir en lui une menace, un docteur Jekyll qui dissimulait un Mister Hyde. Norah avait parfois essuyé des critiques et fait face à des rumeurs, mais rien de bien sérieux. Soit Félicia se trompait complètement, soit cet homme était un véritable génie... Mais, pour que le SHIELD s’intéresse de très près à Milton Industries, il fallait supposer que Norah avait son jardin secret, sa part d’ombre. Lui, ou son entreprise.

Son manoir était gigantesque. Il se situait en hauteur, près d’une falaise, et comprenait un jardin immense avec un labyrinthe, des terrasses, des fontaines, et même un minigolf. Des héliports sur le toit permettaient aux plus fortunés d’atterrir, tandis que des limousines et des voitures de sport s’arrêtaient dans une immense cour. Norman et Félicia arrivèrent avec un chauffeur, en réalité un agent du SHIELD. Norman était un avocat, et Félicia, qui se faisait appeler Felicity Harmon (son nom d’emprunt), l’héritière fortunée d’une entreprise de cosmétique. Elle portait une robe noire avec un collier autour du cou, sous sa forme de Chatte Noire (chevelure argentée). Norman Jayden (http://fc05.deviantart.net/fs71/i/2010/256/7/7/heavy_rain_norman_jayden_walli_by_cuteyuna92-d2ynfo2.jpg), de son côté, portait ses habituelles lunettes noires, indispensables.

« Allons-y, ma chère... »

Ils se faisaient passer pour un couple de concubins, et n’eurent aucune difficulté à entrer. Le manoir était immense, et il ne restait plus aucune trace de la fête d’anniversaire que Milton avait organisé pour sa fille. Il avait fait venir sa famille et les amis de ces derniers par un jet privé. Un caprice que seul un super-riche pouvait se permettre. Les gardes du corps passés, Félicia et Norman pénètrent rapidement dans un hall immense, avec de superbes lustres, des tapisseries, et d’immenses tableaux. Sous sa longue robe, ses longs gants blancs et ses bottes, Félicia portait sa tenue en cuir. Norah se tenait en hauteur, sa femme étant à côté de lui, et était dans un discours lorsque Félicia et Norman arrivèrent.

« Je suis très confiant quant à l’avenir de notre société, et je suis sûr que Seikusu est une ville pleine d’espoir. C’est bien pour ça que j’ai décidé, il y a plusieurs années, de signer avec la mairie la construction d’une usine énergétique dite ‘‘verte’’ dans la région. Elle produira de l’électricité sans avoir recours aux énergies fossiles, et il est d’ailleurs prévu de la lancer d’ici... Une semaine. »

Il y eut un tonnerre d’applaudissements. Norah leva la main, en signe d’humilité, et reprit rapidement. Il avait une tête de requin.

« Cette usine s’occupera du traitement d’une massive partie des ressources en énergie de la ville. Rassurez-vous, tous nos tests sur ordinateur ont été concluants. Inutile donc de songer aux avis des quelques soi-disantes commissions scientifiques indépendantes remettant en cause la fiabilité de cette énergie propre. »

Norah se tut lentement, et leva à nouveau son verre.

La soirée pouvait commencer. Félicia recherchait déjà des failles de sécurité. Il y avait des agents un peu partout, mais elle avait un avantage : Norman s’était déjà renseignée, et connaissait l’emplacement du bureau personnel de Norah. Dans l’aile est, là où sa fille était en train de jouer avec ses amis.

*Me voilà dans la fosse aux lions...*
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Bruce Wayne le lundi 13 août 2012, 21:27:34
Tout était dit pour ce soir, et le chevalier noir ne s’attarda pas sur les salutations. Sale habitude qu’il avait de disparaitre aussi vite qu’il arrivait. Un regard ailleurs, et plus de Batman dans la pièce. Sa nuit d’aventures et de vadrouilles ne dura pas plus longtemps. Un vol de quelques temps, et il regagnait le bercail à bord de la Batmobile qu’il gara à l’emplacement approprié avant de remonter à l’étage afin de discuter avec Alfred. Sa décision était prise. Il ferrait diversion pour la Chatte Noire et son complice. Plus simple, moins risqué aussi. Attirer les yeux des hommes de Milton devrait ouvrir quelques brèches à Félicia.

Bruce passa le reste de sa nuit fixé devant son écran, à tenter de recouper toutes les informations, à chercher des liens entre chaque personne, entre chaque petites anomalies qu’il avait pu trouver, mais rien. Alfred le retrouva au petit matin, endormi devant le clavier. Un demi litre de café, deux heures de douche brûlante et un footing remit le milliardaire sur ses jambes, et c’est plein de bonne humeur qu’il attaqua sa journée. Des rendez-vous, des rencontres et… et une bévue volontaire devant la presse. La hausse du crime, et la police qui s’interroge sur le nouveau matériel que possèdent certains groupes criminels… forcément, on se dit d’emblée que cet armement-là vient tout droit des recherches d’une multinationale puissance. Demain, les média titreront que Wayne Enterprise accuse de manière voilée Milton Industries. Pourquoi ? Pour les mettre sous pression et les pousser à la faute. La manœuvre est probablement trop simple pour être utile, mais qu’importe. Qui ne tente rien n’a rien.
En rentrant de cet après-midi, il avala son repas en quelques minutes, et passa de nouveau son costume, sa seconde peau.

« Alfred, essayez d’obtenir un rendez-vous avec Selina Kyle… je crois savoir qu’elle est en ville… et j’ai besoin d’une avocate qui est capable de faire qu’une bouchée d’un juge… et qui est capable de retomber sur ses pattes. »

Le majordome hocha simplement la tête, et laissa le chevalier noir filer à bord de son véhicule vers les profondeurs de la ville. Il avait quelques « amis » à visiter ce soir.
Le premier, Tsua Mong. Un Chinois chef de gang. Pas spécialement futé, mais puissant malgré tout. Histoire d’achever le tableau, Tsua n’est pas du genre brave, et une fois qu’on le secoue un peu, il crache ce qu’il sait sans problème. Comme d’habitude, il traine dans les bas quartier avec sa bande. Ils passent plus de temps à rouler des mécaniques et à se pavaner comme des coqs qu’ils ne voient rien venir. Le chevalier noir tombe du ciel sur le premier. Un batarang vient désarmer un second en lui entaillant sérieusement poignet. Le troisième tente une attaque à main nue, mais son poing ne fait que s’écraser lamentablement sur la cuirasse du justicier. En retour, l’un des poings massif et renforcé de d’acier vient lui faucher la joue, déchaussant quelques dents au passage. Au tour de Tsua.

Comme prévu il parle, il parle même beaucoup. Les Yakusas dit-il. C’est eux qui ont les cargaisons. Lui ne fait qu’acheter des armes et les filer à ses hommes. Un intermédiaire… encore un. Soit, il irait voir les Yakuzas. Un coup de boule envoi Tsua dans les bras de Morphée, et le sombre chevalier suit les informations de son « indic’ » direction les entrepôts de la zone industrielle, c’est là, parait-il qu’on peut tomber sur des Yak’ en plein trafic. On peut aussi les trouver dans leurs quartiers, mais c’est plus risqué.

Et ils sont sur place, les Yakuzas. Pas très nombreux. Ils savent qu’ils font peur à tous les petits gangsters minables, inutile de venir en gros comité. Une chance pour Batman sur ce coup là. Les Yak’ sont peut-être de vrais dur à cuir, ils restent des hommes. Les attaquer dans le noir n’est pas difficile pour le chevalier noir. Les uns après les autres, ils finissent étroitement ligotés. Du travail propre. Le détective peut donc choisir le moins brave d’entre eux. Celui qui semble être le moins fort moralement. Il le traine à l’écart et le pend dans le vide, tête la première afin de lui tirer les vers du nez. Il met du temps, mais finit quand même par déballer ce qu’il sait. Batman enregistre bien évidement tous les aveux, et ne tarde pas à envoyer la piste audio. L’oracle, Alfred, et bien entendu Félicia ne devraient plus tarder à réceptionner l’histoire de ce bavard de Yakuza.


« Oracle, le Yakuza a donné beaucoup d’informations. Peut-être que c’est l’occasion de lancer les Batgirls sur ces pistes là… Inutile que j’aille faire une apparition dans les différentes planques d’armes, Deacon les aura probablement déjà visité depuis longtemps. Je vais remonter vers les hauteurs, et surveiller la petite sauterie de Milton de loin, sait-on jamais, peut être qu’ils auront besoin de moi là bas... sans compter que leurs informations pourront compléter les nôtres. »

Il se dirigea vers la batmobile, laquelle fusa alors sur les routes à vive allure afin de quitter les quartiers malfamés, et ce pour se diriger dans les quartiers plus riches. D'une pression sur l'ordinateur, il tenta d'entrer en contact avec Félicia qu'il avait à présent la possibilité de joindre sans avoir à rentrer par effraction chez elle.

« Mademoiselle Hardy ? Alors cette soirée ? Je vous ai fait parvenir un enregistrement audio, vous noterez que moi aussi je me suis bien amusé… »
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Félicia Hardy le mardi 14 août 2012, 20:03:35
La soirée se poursuivait dans les mondanités d’usage. Les journalistes étaient rares, et avaient été triés sur le volet. Milton n’avait accepté que les plus grands quotidiens, ceux dont il pouvait se fier. Il serrait la main des journalistes, et Félicia le surprit en train de discuter avec un journaliste du Washington Post.

« Et que pensez-vous des récentes déclarations de Bruce Wayne concernant votre entreprise, M. Milton ? »

Norah Milton se fendit d’un léger sourire, et prit rapidement conscience que d’autres invités le regardaient. Aujourd’hui, Bruce Wayne avait fait une déclaration aux journalistes, dans laquelle il avait considéré que la récente hausse de la criminalité à Seikusu, notamment par le biais de puissantes armes, était peut-être liée, selon les conclusions des rapports de police, à la venue dans la ville d’une puissante entreprise... Rien qui n’impliquait Milton Industries, d’autant plus que le milliardaire avait précisé qu’il ne visait personne en particulier, mais suspectait d’éventuelles failles sécurité. Le pavé dans la mare était lancé, et Norah répondit avec un léger sourire amusé :

« Je pense que M. Wayne devrait savoir où est sa place, et que, jusqu’à preuve du contraire, il n’est nullement inspecteur de police. »

Cette remarque suscita quelques rires polis, et l’homme but dans son verre, avant de reprendre, de manière toujours aussi succincte :

« Mais sachez que je partage les inquiétudes de M. Wayne sur la sécurité de cette ville. »

Il s’écarta ensuite. « Savoir où est sa place »... C’était finement dit, mais c’était, encore une fois, une manière de rappeler aux gens leurs origines sociales différents. Bien que Wayne ait perdu ses deux parents, il était né avec une cuiller en argent dans la bouche, et les gens avaient plutôt tendance à retenir cette image du gosse fortuné à qui rien n’avait jamais manqué (sauf l’amour de parents), plutôt que celle d’un orphelin. La jalousie était une chose très forte chez les humains, et Norah Milton le savait. C’était bien pour ça qu’il avait choisi de se réincarner dans une famille pauvre. Ce simple état de fait suffisait amplement à vous discréditer de tous les méfaits. Comme si tous les nantis étaient foncièrement mauvais, et que tous les enfants du peuple n’étaient pas des salauds de riches ne comprenant rien aux inégalités sociales. Oui, les humains étaient amusants... Empreints d’une telle stupidité. Il n’était pas si étonnant que les Anges se soient jadis penchés sur leur extinction complète.

Félicia le regarda s’éloigner, et entendit alors son portable vibrer. Elle se dépêcha de le sortir de son sac à main, et le colla à son oreille. Ce fut le fameux Chevalier Noir :

« Mademoiselle Hardy ? Alors cette soirée ? Je vous ai fait parvenir un enregistrement audio, vous noterez que moi aussi je me suis bien amusé… »

Norman, à côté d’elle, hocha lentement la tête. Mieux valait se rendre à un endroit sûr. Ils s’isolèrent légèrement, allant dans l’un des patios, Félicia lui répondant rapidement :

« La soirée est intéressante, pour le moment... Attendez un peu, histoire que j’écoute ce que vous m’avez transmis... »

Le patio était désert. Félicia colla le téléphone portable contre son oreille. La qualité audio avait été améliorée et retouchée pour être plus facilement lisible. Elle ne tarda ainsi pas à entendre un individu parler.

« Une... Il y a une cargaison, ce soir... Aaaah... Merde, mon bras... Hum... T’as aucune idée de qui tu affrontes, espèce de sale clo... Haaaa ! Putain, mais tu crois quoi ? Je sais rien, merde ! Juste que... Juste que moi et mes gars, on devait se rendre ce soir au port. Un navire de... De l’autre Occidental qui a débarqué en ville, Milton, je crois qu’y s’appelle... Humm... »

Milton... Sûrement un navire marchand. Mais en pleine nuit ? Ça ressemblait fort à de la contrebande... Si tel était le cas, il devait sûrement y avoir des informations dans l’ordinateur personnel de Norah Milton. Félicia reprit le Chevalier Noir, et répondit :

« Je vais tâcher de passer à la suite des festivités... »

Félicia parlait sans trop s’impliquer, ignorant si on l’observait. Ce manoir gigantesque était tout à fait le genre d’établissement à avoir des caméras de sécurité et des micros partout. Elle referma son portable, puis regarda Norman.

« Sois prudente... »

La Chatte Noire posa un doigt sur les lèvres, et lui fit un clin d’œil, puis s’avança hors du patio, et rejoignit le jardin. Depuis cette position, elle entreprit de se changer, délaissant sa robe, et enfila ses gants. Dans sa tenue en cuir, libre, elle se sentait bien mieux, et grimpa le long d’une des façades du manoir. Elle atteignit ainsi rapidement un balcon, et pénétra dans une aile du manoir assez déserte. Ce faisant, la Chatte Noire s’aventura le long d’un couloir, et sortit à nouveau son téléphone portable, lançant une application que Norman avait mis dessus, et qui lui permit d’avoir un plan du manoir. Dans l’une de ses oreilles, une oreillette diffusait la voix de Norman.

« M. Milton, pardonnez-moi. Norman Jayden... Oui, de ce cabinet-là, tout à fait... Je venais vous voir au sujet de... »

Il se chargerait de le baratiner pendant suffisamment longtemps pour permettre à Félicia d’atteindre son bureau personnel. Elle grimpa un bel escalier, attendit qu’un autre garde du corps passe, et entra dans le bureau personnel de Norah Milton. La porte d’entrée n’était pas fermée à clef, et le bureau était encore plus grand que son ancien studio. Il y avait une cheminée dans un coin, de confortables fauteuils, et un massif bureau en L avec un ordinateur et des bibliothèques remplies de livres et de classeurs. Elle se contenta d’aller vers l’ordinateur, et l’alluma. La machine vrombit silencieusement, et Félicia contempla à nouveau son portable.

L’ordinateur s’alluma alors sur un écran de mot de passe. Prévisible. Mais il en fallait plus pour arrêter le SHIELD. Le téléphone portable de Félicia était spécial. C’était sa carte-puce à l’intérieur, mais l’engin avait été donné par Norman. Il comprenait ainsi un discret port USB, qui lui permit de se relier au PC, et, de là, de lancer un programme pirate permettant de décrypter le mot de passe. L’opération dura plusieurs minutes, et un petit jingle annonça l’ouverture du PC.

Noah n’avait pas Windows, ce qui rappela à Félicia que ce dernier avait récemment lancé son propre système d’exploitation, arguant qu’il était temps de trouver sur le marché un concurrent sérieux à Windows, dont la situation de quasi-monopole n’avait que trop longtemps duré Le système d’exploitation était un peu particulier. Un fond d’écran apparut devant Félicia, montrant la famille de Norah (il y avait d’ailleurs plusieurs photos encadrées d’elle dans son bureau), puis un menu interactif se forma. Aucun Bureau, ni d’icônes sur le fond d’écran. On se déplaçait à travers des rubriques et des options. Se mordillant lentement les lèvres, elle s’aventura à travers les rubriques, et atteignit les « dossiers professionnels ». Une liste déroulante se forma alors, mais Félicia déchanta très vite en voyant les noms des dossiers :

DX-521A
DX-521B
DX-521C
DX-521D


Soupirant, la jeune femme ne se laissa pas décourager pour autant, et cliqua au hasard sur « DX-521C ». Ce qui apparut fut encore plus labyrinthique : une succession de différents fichiers graphiques, de tableurs, de schémas techniques, de bons de commandes, de reçus... Soupirant, la Chatte Noire revint en arrière, et regarda brièvement les étagères. Les dossiers étaient énormes, mais elle savait d’avance que fouiller là-dedans serait encore plus compliqué. Le temps lui manquait. Pourquoi donc est-ce que Norah n’avait tout simplement pas une rubrique intitulée « Plan de domination mondiale » ? Ça aurait été tellement plus simple ! Retournant en arrière, elle se mordilla les lèvres. Repartir bredouille ne l’encourageait pas, et elle savait qu’elle ne pourrait pas passer la nuit dans ce bureau.

Elle décida alors de se rendre dans la rubrique « MESSAGERIE », et aperçut une série de courriels. Elle en prit un au hasard, qui émanait d’une femme, et lut le contenu, tout en comprenant rapidement que cela ne l’aiderait pas énormément :

« J’ignore si je dois t’aimer ou te détester, Nor’. Comme tu es injoignable sur ton portable, je t’envoie ce message. Voyager jusqu’au Japon en jet ne m’enchante pas, surtout que ça risque de jaser auprès des paparazzis. Mais bon, Lisa était folle de joie quand je leur en ai parlé, alors...

Tu sais que t’es complètement immature, comme garçon ? J’ai du mal à croire que ce soit toi que les journalistes décrivent comme un homme consciencieux !

Je t’aime.

Karine
»

Karine Milton, la femme de Norah... Rien de bon de ce côté-là. Félicia s’attaqua donc à un autre courriel, et en lit un émanant d’un certain Patrick McCoy. Elle aurait bien apprécié d’avoir une tasse de café à côté, mais c’était pour l’heure un luxe dont elle ne pouvait pas se permettre.

« M. Milton,

Je vous informe que la cargaison arrivera bel et bien au port de Seikusu ce soir, à 01h35. Vous trouverez ci-joint les autorisations administratives émanant de la capitainerie. Autant vous dire qu’ils n’ont pas spécialement apprécié l’idée de devoir laisser certains portails ouverts la nuit, mais la loi est claire sur ce point.

Conformément à vos instructions, j’ai appelé le responsable du port, qui m’a confirmé que nous pourrions amener nos camions pour récupérer nos stocks dans nos hangars. Le lieutenant-capitaine Dumsfield supervisa l’opération, et, en fonction des accords que vous avez passé avec le camp militaire, récupérera directement, ave ses hommes, nos armes.

A tout hasard, je vous rappelle que cette transaction a déjà été financée. Nous accomplissons donc tout simplement nos obligations contractuelles.

Veuillez agréer, M. Milton, l’expression de mes sentiments distingués.

McCoy
»

Sûrement un avocat, ou un gratte-papier quelconque travaillant pour Norah... Voilà au moins qui avait le mérite de recouper les informations du Chevalier Noir. Il ne restait plus qu’à trouver les hangars de Milton Industries. Il était en tout cas curieux que l’armée américaine soit mêlée à cette histoire. Il devait donc s’agir d’une cargaison ultrasecrète, ce qui expliquait pourquoi elle débarquait la nuit. Sûrement des armes. Milton Industries, après tout, avait des contrats avec l’armée.

*Il va se passer quelque chose à cette cargaison... Mais quoi ?*

Ce fut plus ou moins à ce moment que la Chatte Noire comprit qu’il se passait quelque chose de suspect. Elle le sentit par instinct, mais aussi par le fait qu’elle n’avait plus aucune nouvelle de Norman depuis maintenant plusieurs minutes. Félicia perçut un souffle dans son dos, et comprit qu’il ne s’agissait pas du Chevalier Noir. Elle s’extirpa du fauteuil de manière très acrobatique. Son pied droit alla se poser sur la poignée d’un des tiroirs du bureau, et elle s’en servit pour bondir dans les airs. Sa jambe gauche fila par-dessus sa tête, le fauteuil fila en arrière, et Félicia s’appuya sur les accoudoirs pour bondir par-dessus. Une forme para de justesse son pied gauche, mais se reçut le dossier du fauteuil.

Atterrissant sur le sol, la Chatte Noire tenta de frapper avec son autre pied l’agresseur qui avait tombé par terre, mais ce dernier esquiva en roulant sur le sol, avant de se relever, et de tenter de frapper Félicia avec un coup de pied renversé. La Chatte Noire para de la même manière, et bondit en arrière, atterrissant sur le bureau, avant de sauter également encore en arrière, atterrissant au milieu de la pièce. Elle remarqua alors que l’agresseur était une femme, dans une tenue en cuir moulante, qui la rejoignit rapidement. Elle avait une superbe poitrine, des cheveux blancs, et la peau noire, avec un curieux tatouage en forme d’éclair sur la joue :

(http://nsa29.casimages.com/img/2012/08/14/120814022922421332.jpg)

Félicia ne put s’empêcher de la siffler, et décida de la jouer à la manière de Spider-Man :

« Hey ! Tu serais presque aussi sexy que moi, toi ! »

La femme se contenta de montrer les dents. Elle courut vers Félicia, et bondit dans les airs, décrivit un salto, se reçut sur le sol, et bondit à nouveau, fonçant sur la gauche pour déborder la Chatte Noire... Quand les lampes s’allumèrent. Immédiatement, la femme noire s’arrêta, tandis que, dans le dos de Félicia, des hommes s’approchaient. Se retournant, elle vit deux agents de sécurité, massifs, pointer leurs armes sur elle, avec, au centre, Norah Milton et Norman Jayden.

« Allons, allons, Messieurs, Mesdames, et si nous nous calmions un peu, hein ? lança Norah avec un léger sourire. Baissez ces armes, je vous prie. »

Les deux gardes du corps obtempérèrent silencieusement, tandis que Norah se mit à dévisager Félicia, la toisant ensuite.

« Vous feriez fureur dans les soirées de certains de mes amis, vous...
 -  Merci du compliment... »

Un léger silence s’instaura, avant que Norah ne se mette à marcher. Il ouvrit un placard dans un coin, un minibar réfrigéré, et contempla quelques bouteilles, tandis que Félicia se mit à parler :

« La grognasse en cuir, c’est votre maîtresse ?
 -  Va chier, salope, répliqua l’intéressée.
 -  Ah, quoi de plus divertissant que l’amour entre deux femmes fortes ? plaisanta Norman en sortant une bouteille, et en allant la poser vers une table basse. Ne croyez pas les ragots de The Sun, Mademoiselle...
 -  Harmon...
 -  Hum... Mademoiselle Harmon... Je ne dirais pas que je n’ai pas connu d’autres femmes avant d’avoir rencontré Karine, ou après, mais j’ai perdu ma virginité avec elle... Et, jusqu’à preuve du contraire, mon sperme n’a pas été retrouvé sur la robe d’une de mes stagiaires... Cette charmante femme est officiellement mon assistante personnelle, et accessoirement une garde du corps très efficace. Elle s’appelle Noël. »

Félicia regarda Noël, qui répondit rapidement, anticipant ce que la Chatte allait dire :

« Je suis née un 24 Décembre, au soir. »

Félicia hocha la tête, tandis que Milton avait sorti trois verres, et les posait sur la table basse. Il fit signe à Norman et à Félicia de venir, remplissant leurs verres. Norah but en premier, comme pour les convaincre qu’il n’y avait aucune drogue dans le verre.

« Alors, dites-moi, dites-moi... Qui vous a engagés ? Lockheed ? Raytheon ? EADS ? Non ? Allons, vous n’allez tout de même pas me dire que c’est Wayne Enterprises qui vous a envoyé faire de l’espionnage industriel chez moi ! »

Félicia n’avait réussi qu’à faire une seule chose : permettre au Chevalier Noir d’entendre ce qui se passait, en l’appelant. Norman secoua la tête. Visiblement, Norah pensait qu’ils avaient été embauchés par des concurrents, probablement pour récupérer des secrets chez lui. C’était sans doute l’hypothèse la plus logique.

« Nous prenons très au sérieux la récente hausse des agissements criminels dans la ville, M. Milton, commença Norman, qui évitait scrupuleusement de dire qu’il travaillait pour le SHIELD. Sans rentrer dans des détails, je travaille pour le compte d’un client qui pense que Milton Industries est lié à des activités terroristes. »

Au moins, le vin était bon. Félicia était nerveuse. Ce manoir était une véritable forteresse. Il était probable qu’elle avait été repérée dès qu’elle avait allumé l’ordinateur de Norah, ou dès qu’elle était rentrée dans cette pièce... Voire même avant. Les dispositifs de sécurité de cet endroit devaient être hautement élaborés.

« Je vois..., fit Norah, en souriant lentement. Vous n’avez pas perdu vos vieilles habitudes, M. Jayden, n’est-ce pas ? Mais un avocat devrait savoir qu’il n’a pas les mêmes libertés qu’un agent du FBI. Eu égard à votre réputation, et parce que vous avez jadis coffré un tueur d’enfants, et parce que je suis moi-même adulte, je veux bien ne pas appeler la police, et ainsi sauver votre carrière...
 -  Mais ? » anticipa Félicia.

Norah but dans son verre, le finit, et se releva.

« Vous avez raison, dans un sens... Milton Industries est bel et bien lié à des groupes terroristes et des seigneurs du crime... »

Félicia fronça les sourcils. Était-ce le moment où Norah allait les tuer ? Il était accessoirement étonnant qu’il connaisse le passé de Jayden. Oh, ce passé n’était pas secret. Norman avait, après tout, permis l’élimination du tueur aux origamis, un serial killer qui avait sévi il y a quelques années aux États-Unis, et qui pratiquait un jeu diabolique en kidnappant des enfants, et en forçant leurs pères à accomplir une série d’épreuves macabres pour réussir à les sauver. Cetet arrestation avait fait de lui une véritable star. On avait vu Norman sur des talk-show politiques, à des interviews, mais la gloire, comme toute autre chose du rêve américain, était éphémère. Que Norah s’en souvienne était indéniablement le signe qu’il était très intelligent. Ce dernier précisa rapidement.

« Mais, de grâce, n’allez pas croire que nous donnons des armes à des groupes terroristes, à des cartels, ou aux islamistes, c’est... C’est à la fois insultant pour moi et pour vous. Laissez ces accusations stupides et stériles à des activités comme Greenpeace, ou je ne sais quels autres illuminés fanatiques démocrates cryptocommunistes. »

Norah, mains dans les poches, s’approcha de l’une des grandes fenêtres, faisant la moue, évaluant probablement jusqu’où il pouvait parler à ces individus, se confier à eux. Félicia se demandait de plus en plus si Norah était réellement le mauvais bougre dans cette histoire. Si c’était le cas, le moins qu’on puisse dire est qu’il était très convaincant.

« N’importe quel ado vous dira en consultant Internet que nous livrons avant tout nos armes à des pays qui en ont besoin... L’Inde, principalement. Mais peu importe, il vous suffit de consulter les rapports du Congressional Research Service pour vous en convaincre. Nous n’avons aucun intérêt à armer des cinglés et des fanatiques...
 -  Alors, en quoi votre entreprise est-elle liée à... ?
 -  Est-ce que le nom de Deacon vous dit quelque chose ? »

Norman fit la moue, et ce fut lui qui répondit :

« Un terroriste tristement célèbre... »

Norah hocha la tête :

« Deacon a des hommes au sein de mon entreprise. Je le soupçonne fortement de détourner mes armes pour équiper des rebelles, des terroristes, des bandes criminelles... L’inefficacité des forces spéciales à appréhender Deacon m’a forcé à mener de mon côté ma propre enquête. Les forces de police sont corrompues par les gangs que Deacon côtoie, et mes hommes étant des agents privés, je suis moi-même énormément restreint dans mes investigations... »

Il se retourna, revenant vers ses deux « invités ».

« Je sais que Deacon a rencontré des familles de Yakuzas à Seikusu, et qu’il est sur un gros coup dans la ville. Et vous m’avez l’air d’être une femme talentueuse...
 -  Je me suis fait repérer, pourtant...
 -  Mais pas avant d’avoir réussi à fouiner dans mon ordinateur, ce qui, en soi, représente un exploit. Je pourrais vous dénoncer à la police, bien sûr, mais ce serait plus une perte de temps et de moyens qu’autre chose. Et la réputation de M. Jayden suffit à me convaincre que vous ne cherchez pas à me duper.
 -  Charmant...
 -  Je suis plus ou moins convaincu que Deacon va attaquer ce soir l’un de mes chargements... Une cargaison très précieuse, mais vous comprendrez que je ne peux pas vous en dire plus, que ce soit sur sa localisation, ou sur son contenu. »

Félicia soupira, comprenant ce que l’homme leur demandait. Venir assister ses forces de sécurité. Deacon... De lui, elle ne savait que ce que les journalistes avaient dit, ce qui, dans le fond, était bien mince. L’histoire de Norah paraissait crédible, mais ce n’était pas pour autant que la Chatte Noire comptait lui faire confiance. Les concernant, il avait toutes les cartes en main. Il avait sûrement des enregistrements où on voyait Félicia s’infiltrer dans son manoir, et d’autres permettant d’incriminer Norman. Il ne prenait donc pas trop de risques en les relâchant.

« Messieurs, veuillez raccompagner nos invités dehors. Vous comprendrez tout à fait que je ne peux décemment plus vous laisser chez moi. Mademoiselle Korion, je vous serais gré de les accompagner. »

Noël Korion acquiesça, et, quelques instants plus tard, Félicia et Norman se retrouvèrent dans la voiture de Norman. L’agent du SHIELD était toujours aussi impassible, mais Félicia, elle, bouillonnait.

« Tu crois qu’il nous a menti ?
 -  Ils mentent toujours, répondit tout simplement Norman.
 -  J’hésite à t’inclure dans ce groupe...
 -  Qu’est-ce que tu veux dire ? »

Félicia se tut, essayant de rétablir le cours de ses pensées.

« J’ai toujours trouvé louche que le SHIELD s’intéresse de si près à un simple homme d’affaires...
 -  Deacon est un adversaire dont tu n’imagines pas la dangerosité, Félicia, répliqua simplement Norman. On ne parle pas d’un criminel classique, ou même de ces super-vilains bariolés qui font généralement plus de peur que de mal, et dont les motivations, à quelques exceptions, se résument, soit à inventer un plan farfelu et grotesque pour tuer le plus de gens possibles, soit à se venger de leurs antagonistes. Deacon est un criminel international, un ancien agent des forces spéciales, qui connaît nos méthodes, et qui est dénué de la moindre moralité. Ce n’est pas un jihadiste, encore moins une crapule ordinaire... Et il n’a rien à voir non plus avec un simple psychopathe. Nous n’arrivons pas à cerner son profil... Et je sais que tu vas vouloir le coincer, alors c’est pour ça que je cherche à t’aider, mais je te recommande fortement d’y aller avec quelqu’un...
 -  C’est bien pour ça que je fais équipe avec un justicier masqué... Un spécialiste. »

Norman ne lui disait pas tout, Félicia le sentait. Sans doute ne voulait-il pas l’effrayer, mais il était nerveux, roulant vers le port.

« Arrête-toi au parking à l’entrée du port...
 -  Pourquoi ça ?
 -  Parce que je ne vais pas rentrer toute seule dans le port, si Deacon s’y trouve. Autant y aller avec quelqu’un pour m’accompagner...
 -  Hum, je vois... Un spécialiste ?
 -  Tout juste. »
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Bruce Wayne le mardi 14 août 2012, 21:50:49
Tapis dans l’ombre non loin de l’entrée du domaine de Milton, Batman cherchait, au travers de ses jumelles, une scène pouvant lui faire comprendre ce qui se tramait derrière ses murs. Félicia avait raccroché depuis peu de temps, à priori, rien qui ne soit inquiétant. Il resta donc patient. Pas un mouvement suspect, les gardes continuaient leurs rondes sans donner l’impression d’être en alerte. La Chatte Noire devait s’être débrouillée comme un as. Bientôt, elle sortirait avec tout un tas d’informations utiles, et Milton serait enfin percé à jour.
Seulement voilà, ce scénario-là n’arrive bien. Un appel entrant de la part de Félicia. Se disant qu’elle a sûrement des choses à lui dire, il ne pipe mot, prêt à écouter ce qu’elle a à dire. C’est une toute autre conversation qu’il entend toutefois. Le piège semblait s’être refermé sur elle et son complice.

« Alfred, vous entendez ça ? Il faut que je rentre… demandez à l’Oracle de me pirater les données architecturales de cette maison, il faut que je sois discret ! »

« Monsieur, je crois que vous ne devriez pas faire ça. Il a une voleuse, et un avocat de renom… à sa place, vous les tueriez ? »

« Hum… je me dirais qu’il y a peut être d’autre complice et des risques pour que le meurtre soit découvert… Mais si il ne pense pas ainsi ? Je ne peux pas me permettre de prendre ce risque. »

«  Parce que vous avez conseillé à Mademoiselle Hardy d’entrer pendant que vous allez ailleurs , Monsieur, vous savez aussi bien que moi qu’elle serait allé mettre son nez dans les affaires de Milton, avec ou sans votre intervention… Milton se livre, et il n’a pas l’air hostile. »

Le chevalier noir fut contraint d’accorder un point à son majordome. Il resta en place, en bondissant sur place tant il avait envie d’entrer. Mais Alfred avait raison, Milton ne se risquerait pas à faire une erreur pareille. Un geste qui ne pourrait que lui nuire dans un sens. Plus calme, le chevalier noir garde le contrôle de sa fougue et se contente de se concentrer sur la conversation dans l’oreillette.
Oui, Milton est bavard, mais contrairement aux autres, il ne doute pas une seule seconde qu’il n’est pas manipuler. Une impression… ou peut-être est-ce simplement le fait que Bruce n’apprécie pas Norah. Dur, après tout, de supporter une personne qui ne manque pas une occasion de souligner à quel point l’enfance de Bruce a été belle, avec sa cuillère en argent dans le bec, et une fortune colossale. Milton avait peut-être tout construit en partant de rien. Bruce lui avait dû se reconstruire lui-même, refaire sa psyché mise en miette par l’assassinat de ses parents.

« Deacon ? Décidément ça en devient intéressant… »

« Il a fait parler de lui hier, à la télévision monsieur. Son nom revient souvent ces derniers temps. »

La conversation fut à la fois longue et terriblement courte. Le chevalier noir aurait adoré traverser la fenêtre du bureau de Milton pour le secouer comme un prunier jusqu’à ce qu’il crache toutes les infos dont il disposait. Dommage que ça ne soit pas réalisable, ou du moins, pas sans dommages collatéraux. La conversation toucha à sa fin, et de ce qu’il pu entendre, Félicia était accompagnée vers la voiture en compagnie de Jayden.
Voiture qui ne tarda pas à sortir. Le port, se serait très certainement leur prochaine destination. D’un coup de grappin il gagna les hauteurs, et se jeta dans le vide pour que sa cape le fasse planer dans la direction voulue : les docks, encore et toujours les docks. A cette heure là, les bateaux qui arrivent sont très rares. La contrebande, et tout ce qui est secret. Si une cargaison de Milton devait arriver, il la verrait venir. Lorsque la voiture de Jayden se stoppa, le chevalier noir n’était déjà pas loin. Contrairement à eux, il n’avait pas à se soucier des stop, des feux rouges, des autres véhicules et encore moins des limitations de vitesse. Peu de temps après l’arrêt du véhicule, il se posa non loin de là sur le parking.

« Oracle… essayer de me trouver toutes les informations sur Deacon, chaque intervention qu’il a fait, je sais qui il est, maintenant, il faut que je sache comment il travaille. »

Batman savait que lorsqu’on s’attaque à des gens comme ça, il faut tout prévoir. Rien ne se résout avec un simple échange de coup de poing, le gagnant de la bagarre est le vainqueur, le perdant file derrière les barreaux. Là, c’est autre chose, un adversaire bien plus dangereux. Quelqu’un qui ne se laissera sûrement pas intimider par quelques batarang, un peu de fumée et une chauve-souris géante. Si Deacon se pointe ici, il faut un plan, un vrai, faute de quoi la situation risquerait de se compliquer sérieusement.

Attendant que la pauvre Oracle, grandement sollicitée, puisse faire ce qu’il lui avait demandé, le justicier tourna lentement le dos, afin de se présenter de face, devant les phares de la voiture encore arrêtée. D’un pas lent, il s’approcha, et lança un bref signe de la tête en direction du chauffeur. Un allié, puisqu’il était dans le même camps que Félicia, inutile de se montrer rustre, ça n’avancerait à rien.

« Je pensais avoir tiré le gros lot avec les aveux du Yakuza, vous faites mieux, sur ce coup. J’ai demandé à des… collaboratrices de suivre les quelques pistes que j’ai pu dénicher… en attendant, celle-ci est probablement la plus intéressante. »
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Félicia Hardy le jeudi 16 août 2012, 00:50:03
Ils n’eurent pas à attendre trop longtemps. Batman ne tarda pas à apparaître, s’avançant dans les phares allumées de la voiture. Norman regarda lentement Félicia.

« Si la situation se complique, n’hésite pas à m’appeler. Je reste dans le coin... Une équipe d’intervention peut venir vous soutenir.
 -  Ne t’en fais pas pour moi, Norman. J’ai l’habitude d’être dans ce genre de situations.
 -  C’est censé me rassurer ? »

Et c’est sur cette dernière phrase que la Chatte Noire ouvrit la portière, et sortit. La voiture ne tarda pas à faire marche arrière, à sortir du parking, puis à s’éloigner. Norman ferait sûrement le tour, afin de ne pas attirer l’attention. Félicia se rapprocha de Batman, qui fut le premier à parler :

« Je pensais avoir tiré le gros lot avec les aveux du Yakuza, vous faites mieux, sur ce coup. J’ai demandé à des… collaboratrices de suivre les quelques pistes que j’ai pu dénicher… en attendant, celle-ci est probablement la plus intéressante. »

Des collaboratrices ? Félicia esquissa un sourcil intrigué. Batman avait plus de contacts avec le beau sexe qu’elle ne le croyait. Elle s’approcha de lui, observant la clôture du port. Depuis leur position, elle voyait une série de grands hangars. Trouver le bon ne serait toutefois pas bien difficile ; il suffisait d’aller là où il y avait de la lumière.

« Oui... Même si je n’ai pas très bien réussi mon coup, j’ai obtenu de quoi faire avancer cette histoire... J’ignore qui est ce Deacon, mais je pense qu’il vaut mieux s’en méfier. Pour l’heure... Nous devrions nous rapprocher. Honnêtement, je ne fais aucune confiance à Milton, mis, dans la mesure où je suis incapable de comprendre pourquoi il vendrait des armes à des terroristes, je suis bien forcée de croire à son histoire. »

C’était logique. Pour autant, Félicia restait ouverte à d’autres hypothèses, mais, sans preuve, elle ne pouvait que spéculer. Elle enjamba la clôture sans difficulté, et se rendit dans une loge de sécurité. Elle était vide, avec un poster comprenant des instructions contre le mur, et un bouton rouge permettant d’ouvrir le portail. Elle appuya donc dessus, sachant que Batman, avec son attirail, n’était pas aussi souple qu’elle. Le mieux était de grimper sur un toit, et les deux super-héros s’avancèrent au milieu de la rouille, des grues de port, voyant la mer assez rapidement. Une sorte de couche noirâtre qui se perdait au loin. On ne voyait pas les étoiles, en raison de la pollution, et les deux trouvèrent rapidement la porte d’un entrepôt. Batman n’eut aucune difficulté à la forcer, et les deux s’infiltrèrent à l’intérieur, montant sur le toit. Félicia regarda à droite et à gauche, le vent faisant voleter ses cheveux, et finit par apercevoir de la lumière.

« C’est par là ! »

Alors que Félicia commençait à s’y rendre, le Chevalier Noir s’arrêta, ayant reçu des informations de l’Oracle. Faisant partie du coup, Félicia reçut également les informations sur son téléphone portable.

« Il me sera difficile d’obtenir des informations sur Deacon, commença Barbara. Ce dernier a été un agent du SHIELD, et, s’il a été renvoyé, son dossier est toujours classé secret défense... Mais ce n’est pas pour autant que je n’obtiendrais pas ce que je recherche, ça risque juste d’être un peu plus long... »

Un agent du SHIELD... Norman s’était bien gardé de lui révéler ce détail, mais ça expliquait sans doute mieux pourquoi le SHIELD traquait à ce point Deacon. Un traître... Il n’y avait pas pire, selon Dante. Félicia soupira, et entreprit de se rapprocher de l’endroit.

Le navire était déjà arrivé. C’était un petit porte-conteneurs, et il y avait de nombreux dockers en train d’ouvrir les conteneurs pour en sortir des caisses, et les faire avancer dans des camions. Il y avait de nombreux gardes armés, dont des militaires, et même un hélicoptère qui tournait autour de la zone. Des tireurs d’élite se trouvaient sur des grues en hauteur, et d’autres étaient sur le pont. Félicia se posta sur un toit à proximité. Au moins, Milton n’avait pas menti. Les caisses portaient toutes les mentions « MILTON INDUSTRIES ». Toute la question, maintenant, était de savoir si Deacon attaquerait.
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Bruce Wayne le lundi 20 août 2012, 12:29:29
Féline, la chatte noire escalada les grillages en quelques acrobaties. Et forcément, pour Batman, les choses furent moins simples. Moi délicat, il se contenta d’aller à quelques mètres de là. Félicia avait déverrouillé la porte en passant par le petit local de sécurité un peu plus loin. Au moins, Batman n’aurait pas à escalader une grille qui ne soutiendrait probablement pas son poids. Bruce étant déjà une force de la nature, il faut ajouter à ça le poids de sa tenue, les protections, et toute la panoplie de gadgets. Probablement que le grillage aurait fini par plier. Sans un mot, il la rejoint, et les deux s’engagent vers les hangars théoriquement vides. Oui théoriquement, car lorsqu’on sort un peu et qu’on vient trainer par ici la nuit, on se rend compte qu’il y a plus de monde qu’on le croit. Beaucoup de SDF qui viennent essayer de piquer dans les cargaisons. Certains entrepôts stockent de la marchandise alimentaire pour les grosses chaines de magasin… et puis il y a les dealers aussi.

Ils marchent quelques temps, sans un bruit, passant près des engins de déchargements, des carcasses de bâteaux, slalomant entre les containers pour enfin se retrouver non loin de l’eau. Et elle pue cette eau d’ailleurs. Mélange de poisson mort et d’hydrocarbures, le tout parfaitement relevé par les relans de métaux rouillés. Bizarrement, Batman ne pu s’empêcher de faire un parallèle entre cette odeur-là, et celle de Killer Croc.

« Je ne crois pas un mot de ce qu’il dit. Je ne pourrais pas expliquer pourquoi. Tout est tellement parfait sur le papier que s’en est étrange. Même dans les meilleures entreprises, il y a forcément une chose qui cloche. C’est le pain des fanatiques de procès et des journalistes d’investigation. Mais Milton rien. Vie familiale parfaite. Vie professionnelle encore plus parfaite. »

Ils ne tardent pas à tomber sur le hangar recherché. Le chevalier noir, avec son absolue délicatesse ne mit pas longtemps à briser le cadenas. Il étala un léger sourire et se permit un écart avec un commentaire :

« Inviolable qu’ils disent… »

A dire vrai, les seuls cadenas qui lui donnait vraiment du fil à retorde, c’est les anciens, très épais et difficile à casser. Et le mécanisme est tellement simpliste et ancien que le crochetage prend beaucoup plus de temps. Les nouveaux cadenas ont des mécanismes beaucoup plus perfectionné qui les fragilisent. C’est du moins l’avis du détective qui fait coulisser la porte et qui laisse Félicia passer devant.
A son tour, il s’engouffre dans l’obscurité, et fait quelques pas en lorgnant autour d’eux, avant qu’ils ne grimpent vers le toit du batiment. Une fois perchés là haut, ils peuvent le voir. Le navire est à quai, plein de container marqué à l’enseigne de de Milton Industries. Les gens qui les déchargent ne semblent pas être de simples dockers lambdas. Des costauds, tous sportifs et à la carrure impressionnant. Même le pilote des engins de chargements a plus l’allure d’un soldat que des habituels grutiers bedonnant avec la clope au bec.

L’oracle choisit cette instant pour joindre Bruce, qui porta deux doigts à son oreille, écoutant attentivement ce que Barbara avait à dire, en lançant de temps à autre un coup d’œil vers Félicia.

« Un agent du SHIELD ? » Répéta-t-il un peu surpris en regardant Félicia avec un peu plus d’insistance, comme s’il cherchait à sonder ses pensées. « Attendez Oracle. Pour le moment, inutile d’essayer d’avoir des informations sur son passé. Je sais qu’il a été accusé de tas d’attentats. La presse aura fait tout le travail d’investigation… des photos des lieux, des témoignages des témoins… Si vous nous trouvez ça, on aura peut-être une vague idée sur la façon dont il va agir. »
Parce que oui, dans l’immédiat, avoir une biographie complète de Deacon n’aiderai personne. Ce que Félicia et lui-même ont besoin, c’est d’infos pour prévoir quand et comment va débarquer le terroriste. Le chevalier noir lança un coup d’œil vers les hauteurs remarquant les snipers en place. Un autre problème à éviter. S’ils sont repérés, il est fort probable qu’ils n’hésitent pas à faire feu sur eux.

«  Ce genre de convoi, en général, ils fonctionnent un peu comme les convoyeurs de fonds. On ne leur donne leur itinéraire qu’aux dernières minutes. Il n’y a que deux trois personnes qui le connaissent Milton sans doute, et une ou deux personnes. Je pense que s’ils attaquent, ça ne sera pas en chemin. C’est maintenant, ou près de la destination finale de la cargaison. »

Le chevalier noir croise les bras, restant tapis dans l’ombre.

« A moins que… Deacon a des liens avec Al-Quaïda… ils sont riches…  Pour éviter de trop me faire remarquer… j’acheterai les gardes pour qu’ils détournent d’eux même le convoi, pas de coups de feu, pas d’attaque rien qui n’aille aux oreilles des médias. »

Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Félicia Hardy le mercredi 22 août 2012, 01:59:35
Difficile de savoir quel était le mode opératoire d’un individu comme Deacon, qui avait l’air d’être tout, sauf un terroriste ordinaire. Sûrement pas un fanatique ou un extrémiste religieux, ni quelqu’un poussé par des motivations politiques. Qu’est-ce qui le poussait à agir, à voler les armes de Milton Industries pour les revendre à des criminels ? L’argent semble être le motif par excellence, mais, au-delà de ça, qu’est-ce qu’il comptait faire avec de l’argent ? Répandre le chaos telle une sorte de Joker international sans foi ni loi ? Félicia se titillait, ne sachant pas quelle était la bonne réponse, tandis que Batman transmettait à l’Oracle de nouvelles instructions. Probablement sa secrétaire, ou son apprentie... Félicia n’en savait pas assez sur ce qu’on appelait la Bat-family pour se faire un réel avis sur la question.

*Peut-être que je devrais me trouver un coéquipier, moi... Mais un VRAI coéquipier, le genre à m’assister en douce, pas à foncer dans le tas comme Peter. Puisque je reprends du service, il faut bien que je me modernise un peu.*

Batman émit alors l’hypothèse que Deacon devait avoir des l’hommes à l’intérieur. Sur ce point, il n’avait pas tort, mais cela ne voulait pas autant dire qu’il ne comptait pas attaquer. Les informations de la fameuse Oracle ne tardèrent pas à affluer :

« J’ai trouvé des notes sur un récent attentat organisé à Courchevel, dans une suite de luxe qui avait été louée par un oligarque russe, Vladimir Destoïevski. »

Les informations vinrent assez rapidement, étonnant Félicia. Comment une telle femme faisait-elle pour obtenir aussi vite ce que le Chevalier Noir lui demandait ? Deacon était quelqu’un qui aimait le spectacle et les explosions. Les bombes étaient sa marque de fabrique, car on retrouvait toujours une poudre chimique assez spéciale, qui permettait d’identifier ses méthodes. En l’occurrence, l’enquête de police, qui avait rapidement été confiée aux agents d’Europol, avait permis d’établir que la bombe qui avait pulvérisé toute une partie de l’étage avait été posée par l’un des proches de Vladimir, un vulgaire majordome, qui avait été retrouvé dans un taudis minable de Volgograd, tué par balles. La police locale avait attribué la mort à des mafieux, dans la mesure où le majordome leur devait de l’argent. La théorie de l’Oracle, et aussi celle d’Europol, était que le majordome avait eu des dettes de jeux importantes, et que Deacon s’était servi de lui pour rejoindre le personnel de Destoïevski, et utiliser une bombe.

A l’intérieur du navire, Deacon avait répété la même stratégie.

« Il n’attaque jamais sans avoir minutieusement préparé ses opérations », résumait l’Oracle.

Ce fut à cet instant que Félicia perçut des phares. Tournant la tête, elle vit plusieurs voitures et une camionnette s’engager entre les entrepôts, filant rapidement, et avançant vers le bateau et les hangars. La situation commençait à se compliquer, et se compliqua encore plus quand une violente explosion retentit. Elle émana des cales du navire, et l’explosion fut assez puissante pour dégager un champignon de fumée et de feu qui jaillit au milieu du pont principal, soufflant plusieurs marins. Une alarme incendie rugit au sein du navire.

« Deacon n’emploie généralement qu’un seul agent infiltré, ce qui limite les risques. »

Les voitures débarquèrent dans des crissements de pneus, livrant passage à des hommes armés qui profitèrent du tumulte pour ouvrir le feu, utilisant des armes efficaces. Il s’agissait d’hommes en costume, dont les tatouages sur le corps montraient l’appartenance à un clan yakuza. Utilisant des fusils d’assauts, des fusils à pompes, des lance-grenades, et différents explosifs, ils tentèrent de rapidement se positionner, balançant des grenades fumigènes pour perturber les soldats. La bataille commençait à faire rage, mais, avant d’intervenir, Félicia préférait rapidement observer ce qui se passait.

Le fourgon s’ouvrait à l’arrière, laissant d’autres Yakuzas débarquer en faisant feu. La Chatte Noire vit alors des commandos plus discrets sur les toits, qui utilisaient des fusils de précisions, et les utilisèrent pour attaquer les snipers américains. D’autres avaient des armes blanches, et ressemblaient plus à des ninjas. L’Oracle avait raison ; Deacon ne laissait rien au hasard. Plusieurs autres véhicules débarquaient depuis une autre section du quai, comprenant une puissante Range Rover qui pulvérisa une grille. Les militaires continuaient à ouvrir le feu, mais étaient en infériorité numérique. La Chatte Noire décida alors d’agir. Il y avait également des motos qui arrivaient, et ce fut sur l’une d’elle qu’elle tomba, pieds joints. Ses pieds s’écrasèrent sur le casque du pilote. La moto se renversa violemment, et la Chatte Noire se servit de ce bond pour sauter à nouveau, décrivant une pirouette pour atterrir sur le sol. Une seconde moto filait sur sa gauche, et elle bondit vers elle. Ses jambes s’envolèrent élégamment, l’une venant se poser sur le guidon de la moto très brièvement, et de manière suffisante pour perturber le pilote, qui braqua sous la surprise sur la gauche, perdant le contrôle de la moto qui s’écrasa par terre.

De leur côté, les militaires se repliaient dans l’entrepôt, fermant les portails du garage. Les attaquants balancèrent des fumigènes par des vitres, cherchant à enfumer les soldats, tout en attaquant également le bateau, tirant sur un équipage dispersé et surpris.
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Bruce Wayne le lundi 24 septembre 2012, 09:31:16
Bruce n’était plus aussi étonné qu’avant par la vivacité de l’Oracle. C’était devenu une sorte de routine à ses yeux, bien qu’il était clairement conscient de l’efficacité du travail qu’elle abattait. Sans elle, il perdrait un temps précieux, et Batman serait assurément beaucoup moins utile sans elle. Le chevalier noir nota donc les informations qu’elle lui donna, les imprimant au fond de son crâne avant que la situation ne dégénère intégralement. La livraison était calme pour commencer, mais les ennuis arrivèrent très rapidement avec l’arrivée des hommes en costume. Des Yakuzas.
Une attaque bien orchestrée, mais qui effectivement manquait de la touche «  Deacon » trop de bruit, trop de coup de feu, et pas de réussite pour l’instant. Le chevalier noir prit un peu de temps pour analyser la scène, tandis que les soldats par-taient trouver refuge dans l’entrepôt. Qu’à cela ne tienne, les assaillants cherchèrent à les gazer en balançant fumigènes et gaz par les fenêtres. Les troupes US avaient probablement de quoi tenir… masque à gaz et système optique thermique. Il fallait l’espérer du moins.
La chatte noire choisie se moment là pour se jeter dans la mêlée. Le chevalier noir soupira simplement et la suivit du regard.

« Décidément…  elles ont toutes ce côté imprévisible et fonceur des félins dans cette ville ? »

Elle avait l’air de gérer toutefois, il la laissa donc aux prises avec les motos, tandis que de son côté, il se jeta dans le vide pour planer en direction du commando armé d’arme à lunettes. Les autres, ceux armés comme des ninjas, semblaient s’être déployés en bas, afin d’investir le hangar. Ils attendraient sûrement que les militaires prennent un peu le dessus sur les Yakuzas pour agir. Attaquer quand la pression semble retomber. Actuelle, les militaires sont tous sur le qui-vive, le moindre bruit, le moindre mouvement ils seront près. Mais quand les Yakuzas arrêteront leur harcèlement, ils baisseront leur garde, c’est psychologique, le corps a besoin d’un repos moral après une bataille. L’adrénaline tombera et ils feront des proies parfaites.

Ainsi le chevalier noir fondit droit sur les tireurs, qui, trop occupé à lorgner par leurs lunettes de visée, ne purent pas faire grand-chose. De tout son poids et de toute sa force, il percuta le premier qu’il utilisa pour attérir. L’homme fut projeté au sol et glissa sur le béton, se blessant suffisamment pour être inapte au combat. L’avantage avec ce type d’arme de préci-sion, c’est qu’elles sont encombrantes, il fut impossible pour eux de se retourner vers le justicier et le viser efficacement. Batman, bien que couvert de plaques d’armures, était un adversaire redoutablement rapide, capable d’utiliser la moindre faille à son avantage.
Après quelques minutes de coups en tout genre, ses adversaires furent ligoté solidement à l’aide d’un  cable de grappin. Il se jetta de nouveau dans le vide, pour aller retrouver Félicia. Elle devait sans aucun doute s’être débarassé des motos. Seulement voila, elle avait été remarqué, et silencieusement, les hommes armés de couteaux et de sabre, avait fait un détour pour se diriger vers elle. Ils s’apprêtaient à l’attaquer.
Le chevalier noir tomba lourdement auprès d’elle, dans un bruit de cape. Il réajusta son gant, et fit quelques mouvements de bras.

« J’espère que cet échauffement-là a été suffisant. »  lui lança-t-il simplement tandis que lentement, le commandos s’approchait d’eux, chacun sortant de l’ombre doucement jusqu’à forcer un cercle autour des deux héros. Pourquoi fallait-il toujours que ça soit ainsi ? Pourquoi les héros ne sont jamais en surnombre, juste une fois. Il posa pas cette question à voix haute, se contentant de glisser plus ou moins discrètement sa main vers sa ceinture, afin d’utiliser, une fois de plus, quelques batarang en guise de poing américain. Ils auraient besoin de toutes leurs ressources pour vaincre ces adversaires-là qui semblaient parfaitement apte à se battre au corps à corps.

« Ils vont essayer de nous séparer, seul on est plus vulnérable. »

C’était la technique des gens formés aux combats rapprochés. Attaque plusieurs cible réunis est dangereux, les forcer à s’éloigner pour mieux les encercler individuellement offre la victoire. Le justicier recula donc de nouveau de quelques pas.

« Je veille sur votre dos, vous veiller sur le mien. »

Y avait-il un autre choix ? L’avantage, c’est que l’agilité de la demoiselle et sa force à lui, pourrait très probablement être deux alliés de poids à condition qu’ils bossent ensemble sur ce coup là.
Il se courba un peu, levant sa garde près à en découdre. Les Yakuzas eux, continuaient le siège de l’entrepôt, échangeant des coups de feux avec les soldats qui tenaient bon pour l’instant.
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Félicia Hardy le mardi 25 septembre 2012, 01:05:31
Félicia n’eut aucune réelle difficulté à se débarrasser des motards, tout en se demandant si l’attaque de Deacon se limiterait uniquement à l’envoie de Yakuzas... Ça ne ressemblait pas vraiment à son style explosif. Curieux, mais Félicia n’avait pas trop le temps d’y penser. Les militaires se regroupaient dans l’entrepôt, ne laissant plus pour défendre le navire que les marins situés dessus. Ces derniers se battaient sur le pont, affrontant les Yakuzas qui s’étaient arrêtés sur le quai, devant le navire, et répliquaient, le tout dans une fusillade digne d’un film d’actions américain. Ils affrontaient également les soldats dans l’entrepôt. Les tirs fusaient dans tous les sens, et Félicia reçut bientôt la visite du Chevalier Noir, qui se colla dos à elle, en l’invitant à combattre des espèces de ninjas qui les encerclaient.

« Je veille sur votre dos, vous veiller sur le mien.
 -  Ça me va. »

Les ninjas sortaient des armes de combat. Félicia en vit un sortir des nunchakus, et un autre brandir une wakizashi. Un troisième tenait deux tanto, un dans chaque main, et ils étaient en position de combat. En soi, ce n’était pas surprenant. Les Yakuzas avaient des dojos, après tout, et pratiquaient les arts martiaux. Malheureusement pour eux, Félicia n’était pas mauvaise non plus. Celui avec les nunchakus se rua sur elle, et Félicia bondit en l’air. Elle fit un salto, atterrit dans son dos, et tenta un coup de pied retourné en se retournant. Le ninja fléchit les genoux, évitant le coup, et tenta de frapper avec son arme. Félicia bascula son poids en arrière, évitant le coup. Elle tomba vers le sol, se reçut sur le dos, et tourna, évitant le wakizashi qui frappa le bitume. Utilisant ses mains, elle se redressa en bondissant en arrière, et son pied heurta la gorge d’un des ninjas. Félicia était rapide, et particulièrement agile, et fit sortir ses griffes. Le ninja avec l’épée se rua à nouveau sur la jeune femme, et fendit l’air en deux, au niveau de su ventre. Félicia l’évita en sautant en l’air, son corps se retrouvant presque à l’horizontale. Le sabre fila juste sous ses fesses, et sa main griffue attrapa la tête du Yakuza, le griffant d’un coup sec. L’homme poussa un hurlement de douleur, le sang se mettant à perle, et la Chatte Noire put enfin le frapper avec un coup de pied retourné bien senti.

Elle eut à peine le temps de savourer sa victoire qu’un coup la frappa dans le dos, la faisant tituber. Le ninja avec les nuchakus n’avait pas dit son dernier mot, et se précipita sur Félicia. Malheureusement pour lui, sous cette forme, la Chatte Noire était assez résistante, et elle tendit sa main, attrapant le poignet du ninja, le bloquant dans son geste, avant de lever son pied, et de le frapper dans les joyeuses. Ce n’était pas très fair play, mais s’attaquer à trois sur une femme, ce n’était pas non plus particulièrement juste. Son agresseur en eut le souffle coupé, mais la Chatte Noire sentit dans son dos l’homme avec les tanto s’approcher. Elle utilisa le ninja à qui elle avait aplati le sexe d’un coup de pied comme bouclier, le balançant sur l’autre. La Chatte Noire était vive, particulièrement rapide, et réussit ainsi à neutraliser ses assaillants.

Une question, néanmoins, continuait à la tarauder. Où était Deacon ? Si ce terroriste était aussi doué, il n’espérait tout de même pas venir à bout d’une telle défense avec de simples Yakuzas. Même sans Félicia et Batman, les Yakuzas n’avaient que de très faibles chances. La Chatte Noire entendait les sirènes approcher. La police était avertie, et la cavalerie ne tarderait pas à débarquer.

*Il y a un élément que je n’ai pas compris...*

Félicia fit la moue, puis se tourna vers le Chevalier Noir.

« Je suggère de... »

Et ce fut à ce moment que l’enfer déferla. Il y eut une violente explosion, et, en tournant la tête, Félicia vit qu’une espèce de bnombe avait atteint le toit de l’entrepôt, répandant une fumée blanche tout autour.

*Oh non !*

A proximité de là, soit à l’autre bout du port, sur le toit d’un entrepôt, Deacon observait par le biais de jumelles la scène. Les Yakuzas étaient arrivés pile au bon moment, et l’homme s’écarta de ses jumelles, puis regarda ses acolytes. Ils avaient à côté d’eux une arme particulièrement dangereuse, qu’il avait récupérée chez les Russes. C’était un mortier, avec des obus à phosphore blanc, et un ordinateur permettant de diriger les tirs.

« Il est temps, Messieurs. Lancez le ballon de guidage... »

L’un des hommes de Deacon obtempéra, glissant le « ballon » dans le mortier, puis le tir fusa. Le ballon fila bien haut dans le ciel, avant que des parachutes ne s’ouvrent. Il mettrait des minutes et des minutes à descendre, laissant amplement le temps à Deacon de tirer.

« Système en ligne ? demanda-t-il.
 -  Oui.
 -  Centrez les tirs sur l’entrepôt... »

Le mortier tirait des obus de phosphore blanc. Le phosphore blanc était une arme inflammable extrêmement dangereuse, qui larguait beaucoup de fumée, et dont l’usage avait été réprimé par l’ONU dans les années 1980’s. Cette arme était un explosif inflammable, dont les capacités incendiaires surpassaient le napalm. Le phosphore qui ne brûle pas devient un nuage corrosif, particulièrement dangereux, voire même mortel. Un premier obus fila, et s’écrasa sur le toit de l’entrepôt. Un second obus fila également, continuant à malmener l’entrepôt.

Félicia comprit rapidement avoir affaire à du phosphore blanc, ayant eu une formation par le biais du Caïd, puis du SHIELD. La fumée était partout, et elle se mit à s’écarter.

« Il faut se protéger, vite ! »

Respirer pouvait devenir très dangereux, et elle entendit l’Oracle parler :

« Je vais essayer de localiser l’origine des tirs. Deacon doit être dans le coin, mais vous devez vous méfier. Le phosphore blanc est extrêmement dangereux ! »
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Bruce Wayne le mardi 25 septembre 2012, 09:54:13
Les assaillants qui faisaient face à la Chatte Noire étaient aussi nombreux que ceux qui s’apprêtaient à affronter le Détective, mais armés différemment. Ils formaient un arc de cercle devant lui, chacun s’approchant lentement près à réagir au moindre geste brusque de Batman. Le premier sur la gauche tenait une chaine, sur laquelle certains maillons n’étaient pas tout à fait lisse et ovoïde, mais pointu et coupant. Un autre tenait dans son dos un Ninjato et enfin le troisième brandissait une Naginata. C’était, semble-t-il la seule femme du lot.
Dans son dos, Félicia semblait avoir plus ou moins le même genre d’adversaire. Il y eut un petit moment de calme, et d’observation, le calme avant la tempête.

Et puis, la bataille débuta. Batman, lourdement équipé, se contenta d’attendre l’arrivée de ses adversaires, inutile de risquer de présenter son dos en s’avança bêtement, il resterait assez proche de Felicia pour qu’une manœuvre pour attaquer de doit soit trop risqué pour les ninjas. Le premier à attaquer fut la femme armée de sa lance à la lame tranchante. Elle fit fendre l’autre à son arme en visant les côtes du chevalier noir, mais il opposa ses protections d’avant-bras pour parer le coup, et coinça la lame dans les pointes qui remontaient de son poignet à son coude. Il supprima ainsi momentanément le danger de ce ninja là. Celui avec l’épée en profita pour charger, mais avant qu’il n’ait eu le temps de frapper, la chauve-souris lui avait décroché un coup de pied chassé en pleine thorax, qui lui coupa le souffle et suffit à le faire tituber.

Il se saisit alors du manche de la lance toujours coincée dans ses griffes, et d’un geste rapide, il attira la propriétaire vers lui, afin de lui coller un prodigieux coup de boule, femme ou non, elle gisait au sol, le nez probablement brisé. Un de moins. L’homme avec la chaine cherche à enrouler son arme autour des jambes du détective, qui esquiva. Une seconde attaque vers son visage, il la pare en levant le bras, et en laissant la chaine s’enrouler autour de son poignet. L’homme a beau tiré, il ne bouge pas le chevalier noir, trop lourd. Ce dernier, d’un mouvement de bras rapide envoie les batarang coincée entre ses phalanges en poing américain improvisés vers le ninja armée du sabre ninjato afin de le retenir un instant. En même temps, il tire sur la chaine faisant venir l’autre homme vers lui. Homme qu’il accueille avec un coup de pied fouetté dans le ventre. Avec l’élan qu’il lui donna, le coup de pied scia presque l’homme en deux, à quatre patte par terre, il geignait. D’un coup de bottine il le fit rejoindre son amie au pays des songes. S’en suivit alors un affrontement violent avec le dernier homme, qui, à son tour fut mis hors d’état de nuire lorsque Batman parvint à attraper sa tête pour guider son visage droit dans son genou.

« Voila pourquoi je hais les Yakuzas. »

Félicia allait faire une suggestion, mais elle fut coupé par un nouvel élément perturbateur. Une explosion reconnaissable entre mille qui fit frissonner le detective. Un nuage de fumée, en forme de faisceau. Beaucoup de feu, et une odeur reconnaissable entre mille.

« Du phosphore blanc ! »

Oracle n’avait pas besoin de le mettre en garde, il savait ce qu’il risquait si ce nuage blanc venait à entre en contact avec sa peau. Une chance que sa protège le reste de son corps. Il fronça un peu les sourcils. Il y avait encore des soldats là-dedans. Le chevalier noir tâcha de se couvrir le visage du mieux qu’il le pouvait avec sa cape.

« Il faut sortir ces soldats de la dedans ! »

Protéger avant tout. Son regard s’arrêta toutefois sur le ballon. Sûrement un dispositif de visée songea-t-il. Le détruire ne règlera pas le problème de l’arme en elle-même, mais au moins, les artilleurs devrait viser «  à l’œil ».

«  Il faut qu’on trouve une arme à feu… pour détruire ce truc… si les tirs sont moins précis, on pourra peut être sortir ces types de là. »

Deacon paierait pour ça, mais Bruce ne pouvait se résigner à laisser des soldats mourir. Des compatriotes qui plus est. Sans compter que le phosphore blanc est particulièrement horrible, la pire brûlure chimique qui soit… une poudre qui s’infiltre au travers des vêtements.
Quoiqu’il en soit, le temps qu’Oracle calcule la provenance des tirs, ils ne pouvaient rester oisifs, il fallait aider les soldats.

« Vous ne connaissez pas quelqu’un qui a un hélicoptère par hasard. » il pensait que l’hélice pour servir à dégager la fumée blanche, tout simplement.
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Félicia Hardy le mardi 25 septembre 2012, 19:42:48
La situation n’était pas particulièrement mirobolante, et Batman avait raison. Les soldats à l’intérieur étaient piégés, les tirs de mortiers se concentrant sur eux. Se mordillant les lèvres, Félicia savait qu’ils avaient peu de temps pour agir. Il fallait faire une sortie qui permette aux militaires de s’enfuir, et ce avant que le phosphore blanc ne vienne les brûler. Sauver des civils avant tout... Un autre obus fila en l’air, et s’écrasa soudain au milieu des Yakuzas. Ces derniers poussèrent des hurlements de douleur. L’explosion les faucha comme du blé, et un autre obus tomba sur les voitures. Il y eut plusieurs explosions.

*Il s’en prend à ses propres alliés ?*

Connaissant le personnage, ce n’était pas étonnant. Félicia se mit à grimper le long d’une gouttière, afin d’atteindre un toit en face. Le phosphore blanc encerclait maintenant le devant de l’entrepôt, et les soldats à l’intérieur comprirent rapidement qu’ils mourraient en restant ici. Fort heureusement, l’entrepôt comprenait plusieurs issues. C’était du moins ce qu’ils pensaient, et, comme ils ne pouvaient plus sortir devant, ils filèrent par des portes secondaires à l’arrière. Malheureusement pour eux, Deacon était un individu du genre prévoyant, qui avait minutieusement préparé son opération. Il savait où le bateau viendrait, et, dans la mesure où l’entrepôt juste en face appartenait à une société-écran dissimulant les activités de l’armée américaine, il savait également que les militaires se réfugieraient à l’intérieur. Et, quoi qu’on puisse en dire, il n’était pas bien difficile de s’infiltrer dans un entrepôt, et de déposer des explosifs.

Lorsque le premier soldat entra dans le couloir à l’arrière, il déclencha un détecteur de mouvements insidieusement dissimulé dans le couloir, et ce détecteur émit un signal électronique qu’un détonateur reçut. Sur l’ordinateur portable de Deacon, un petit voyant rouge s’alluma... Et, quelques secondes après, il y eut une violente explosion qui provoqua une lueur flamboyante dans la nuit. Avec un sourire amusé, Deacon vit un champignon de feu s’élever de l’entrepôt.

La déflagration souffla Félicia, qui roula sur le toit, incrédule. Les militaires avaient brièvement hurlé, et de la fumée était partout. Toutes les vitres de l’entrepôt, ainsi qu’une partie du toit, avaient explosé.

« Oh non ! »

Se remettant sur pied, Félicia bondit par l’une des fenêtres brisées au sein de l’entrepôt, et se protégea la bouche des émanations de phosphore. Il y avait du feu partout, un incendie infernal, et plusieurs morceaux du toit étaient tombés. Elle se laissa tomber au sol. Les explosifs avaient été placés à de nombreux endroits, et elle ne tarda pas à trouver les cadavres des militaires. Ils étaient carbonisés, en pièces, certains malheureux agonisant. Tous n’étaient pas morts, mais personne n’était indemne. Félicia se mordit les lèvres, furieuse.

« J’ai repéré Deacon, glissa soudain l’Oracle. Il est sur le toit d’un entrepôt au sud. »

Enfin une bonne nouvelle ! Félicia se dépêcha de sortir. La police serait ici d’ici quelques minutes. Elle ne comprenait pas tout du plan de Deacon, car il avait tiré sur ses propres troupes, mais ce n’était pas le plus important. Le plus urgent, c’était de le trouver, et de neutraliser ce salopard. La Chatte Noire retourna sur un toit, et avertit Batman :

« Je m’y rends. »
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Bruce Wayne le mardi 23 octobre 2012, 21:51:26
Le chevalier noir s’apprêtait déjà à entrer dans l’entrepôt, quitte à se frotter au phosphore il tenait à sortir les hommes coincés dans ce piège à rats. Le temps qu’il vérifie que la voie était relativement libre – assez du moins pourqu’il passe sans se faire truffer de plomb – l’entrepôt s’illumina. Une lueur vive qui démontrait toute la puissance de l’explosion. Malgré la lourde cuirasse qu’il portait, il fut soufflé comme une feuille, et c’est une lourde caisse de marchandise qui vint arrêter sa course. Il grogna un peu, ses vertèbres avaient pris un sale coup… et le moral aussi dans un sens. Avec la hauteur que venaient de prendre les flammes, tous étaient aux moins grièvement blessé. Il se releva malgré tout, afin d’entrer dans ce qui restait de l’entrepôt. Près de l’entrée, les hommes qui n’étaient pas abrités était tout simplement brulé vif, carbonisé dans la position même dans laquelle ils se trouvaient lors de l’explosion.
Ici et là, certain n’avait pas été brulé, mais le souffle et les projections de débris en avait fait de la charpie. Seule point presque positif, d’en dessous des décombres des pleures et des cris s’entendaient, il y avait effectivement des survivants. Seulement, il fallait l’avouer là encore, ainsi coincés, il y avait peu de chance pour que ceux là s’en sortent aussi.

Bien qu’il semblait impassible, le chevalier noir bouillonnait de colère alors qu’il quittait les lieux, laissant les pauvres malheureux à leur sort. Il n’avait rien pour les aider à portée de main. Il ne restait qu’à prier pour que les flics et pompier qui envahiraient bientôt le coin rapportent avec eux de quoi tirer ces types-là, faute de quoi, ils seraient morts à coup sûr dans l’heure qui suit.
L’Oracle leur donna toutefois une information utile : l’endroit ou se trouvait Deacon. De quoi remettre les points sur les I.

« On y va à deux » répondit-il lorsque la Chatte Noire se décida à y aller. Il tira son grappin pour s’élever dans les airs, et plana un instant et se posa derrière Felicia.

« Un type comme Deacon perché sur un toit sans rideau défensif ça me permet trop beaucoup. » souffla-t-il en lança un coup d’œil dans la direction donnée par l’Oracle. Il réajusta ses gants en prenant une grande bouffée d’oxygène. Courir dans le tas serait forcément quelque chose de stupide, voire suicidaire. De toute évidence, Deacon pensait à tout, et même s’il était urgent de mettre la main sur lui, mieux valait éviter de confondre vitesse et précipitation. Bien sûr, l’idée qui lui traversa l’esprit ne fut pas l’idée la plus lumineuse qui soit, mais aux grands maux les grands remèdes :
«  J’y vais tout droit. Si Deacon a prévu des surprises, elle seront pour moi, et pendant qu’il se concentre sur moi, tu devrais pouvoir lui mettre la patte dessus »

Oui, c’est très basique, mais à bien y réfléchir c’était là la seule solution. Moins de risques pour Félicia, et plus de chance de mettre la main sur l’homme. Il ne fallait pas passer à côté de cette opportunité-là. Le chevalier noir voulait presque tomber dans une embuscade, histoire de se défouler sur les sbires de Deacon afin de venger la mort des soldats US. Casser quelques dents et fêler deux trois mâchoires.

« Si le SHIELD n’a pas d’endroit dans les environs pour garder Deacon captif, l’Oracle te communiqueras l’emplacement d’une Batcave. »

C’est que pour tirer les vers du nez d’un type comme Deacon, mieux valait prendre les choses en main, plutôt que de le laisser aux mains des flics.

« Bon courage » rajouta-t-il avant de se laisser tomber dans le vide afin de prendre la direction la plus directe pour aller chercher Deacon.
Titre: Re : Les veines de Seikusu [Bruce Wayne]
Posté par: Félicia Hardy le jeudi 25 octobre 2012, 11:28:45
Rejoindre et arrêter Deacon, ça rentrait dans les cordes de Félicia. Si l’Oracle l’avait repéré, il ne restait tout simplement plus qu’à y aller, et la neutraliser. Enfantin. Suivant les recommandations du Chevalier Noir, Félicia avança rapidement le long des entrepôts et des conteneurs. Elle n’y irait pas aussi vite que Batman, mais c’était sans importance. La Chatte Noire s’avançait le long des docks, tandis que, près du navire, les Yakuzas et les militaires se remettaient de l’attaque au phosphore blanc. Il y avait plusieurs détails qui échappaient à Félicia ici. Que cherchait Deacon ? Il avait délibérément torpillé son attaque en allant attaquer ses propres hommes. D’après Milton, l’homme cherchait à s’emparer des stocks d’armes. Pourquoi bombarder le bateau, alors ? Le mortier continuait à balancer ses obus sur ce dernier. Avec ses interrogations, la Chatte Noire finit par atteindre un conteneur, et bondit dessus, s’en servant pour atteindre une gouttière, griffes déployées pour pouvoir plus facilement escalader le mur de l’entrepôt.

Entre-temps, Batman, en passant par les airs, était arrivé le premier. Deacon était là, dans un long manteau sombre, et ordonna à ses hommes de s’occuper de Batman. Félicia pouvait entendre les coups de feu, ces derniers utilisant des pistolets-mitrailleurs et des fusils d’assauts.

*Dépêche-toi, ma grande !*

Elle arriva sur le toit, et bondit vers l’un des acolytes du terroriste. Elle l’envoya au sol en lui fauchant les jambes, et en attrapant l’arrière de sa tête dans le creux de sa main. Ce faisant, Félicia s’avança vers Deacon, qui restait étrangement silencieux. L’homme tourna sa tête vers la femme... Et se reçut un coup de pied en plein figure qui le fit tomber sur le sol, l’envoyant s’étaler de tout son long. La Chatte Noire s’était chargée de le frapper.

« T’as perdu, gros con !
 -  Vous allez rater le feu d’artifice... »

Surprise par cette déclaration, la Chatte Noire tourna la tête vers le bateau... Le pont supérieur était en feu, et une fumée blanche l’enveloppait, nimbant la scène d’une aura surréaliste. Félicia en fut légèrement surprise, et le bateau, subitement, explosa. Un champignon de feu s’éleva dans les airs, émanant du beau milieu du bateau. Des morceaux de tôle et des bouts de métal s’envolèrent dans tous les sens, propulsés par l’explosion, et la carcasse du bateau, lentement, se mit à sombrer. La Chatte Noire tourna à nouveau la tête vers Deacon, qui était toujours au sol, et tentait de se relever. Elle l’attrapa par le col, et l’envoya s’écraser contre le mortier désormais à l’arrêt.

« Ah ! s’exclama le terroriste.
 -  C’était ce que vous vouliez, hein ? Pourquoi vouloir détruire ce navire ? A quoi est-ce que tout ça rime ? »

Deacon restait désespérément mieux, et Félicia dut résister à l’envie de le frapper à nouveau. Il ne se battait même pas, et préférait se rendre. Quelque chose lui échappait, et la Chatte Noire ne comprenait pas ce qui se passait. Elle regarda l’entrepôt en feu. Les renforts étaient là, et un hélicoptère ne tarda pas à les survoler, son projecteur les éclairant. C’était un Black Hawk, un hélicoptère américain.

« Vous êtes en état d’arrestation ! Rendez-vous immédiatement !! » crachota une voix dans un haut-parleur.

Derrière eux, la ville hurlait. Les gyrophares approchaient, avec son lot de policiers, d’ambulanciers, et de pompiers. Mais une grande incompréhension régnait dans l’esprit de la Chatte Noire. Alors que ses longs cheveux argentés flottaient au vent, et que Deacon mettait les mains sur sa tête, et se mettait à genoux, elle se disait que tout cela était une sinistre comédie. Norah lui avait assuré que Deacon voulait voler le matériel militaire, mais, au lieu de cela, il l’avait détruit, en utilisant des Yakuzas pour occuper les militaires le temps que son mortier détruise le navire... Rien de tout ça ne tenait bon. Ce simple mortier, pour commencer, n’aurait jamais pu détruire ce navire. Il y avait sûrement autre chose, un détail qui lui échappait.

*Le rôle du mortier devait plutôt être de contraindre les marins à rester à l’intérieur... Il va falloir que je me renseigne sur cette cargaison...*

Deacon était arrêté. Tout était donc logiquement terminé... Mais pourquoi diable avait-elle donc la désagréable impression que tout, au contraire, ne faisait que commencer ? Il s’était rendu sans combattre. Les militaires commençaient à descendre en rappel, allant sur le toit, pointant prudemment leurs fusils d’assauts, aussi bien sur Deacon, que sur les deux super-héros. Félicia restait à bonne distance, et leur présenta alors une carte que Norman lui avait confié il y a quelques jours.

« Je travaille pour le S.H.I.E.L.D., les gars. Arrêtez de pointer ce joujou sur moi, ou je vais me fâcher ! »

Un homme s’avança. Vu ses galons, il devait être capitaine, et un badge indiquait à tous son nom : « PARKER ».

« Jayden nous avait prévenus... Merci de votre aide, lâcha-t-il alors, avant de se retourner. Allez, les gars, embarquez-moi ce fumier ! »