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Village de Greenthornway
Greenthornway était un agréable petit village vivant essentiellement de camps de bûcherons multiples implantés dans la profonde forêt qui était à proximité du village. C’était un petit village paisible, qui transmettait ses bois au seigneur local, et les vendait les jours de marché, disposant de menuisiers pour tailler le bois. Greenthornway vivait donc de la vente de bois, et, chaque Samedi, des charretiers quittaient la ville pour convoyer les productions réalisées pendant la semaine, afin qu’elles soient vendues le Dimanche. C’était un paisible village de Nexus, qui comprenait notamment, sur une petite colline à proximité, un temple dédié à l’Ordre Immaculé. La ville se composait d’une petite garnison pour protéger les villageois des bandits et des monstres qui, parfois, attaquaient le village. Greenthornway était donc un village paisible et heureux.
Malheureusement pour les Thornwiens, ce n’était pas l’avis de Poison Ivy. Les camps de bûcherons abattaient de manière systématique les arbres, développant une véritable industrie qui vidait chaque jour la forêt de sa substance. Elle était arrivée à Greenthornway, et avait rapidement réalisé que ces humains exploitaient la forêt de manière abusive, sans véritablement permettre son renouvellement. C’était une chose qu’elle ne pouvait décemment accepter, mais elle ne pouvait pas non plus tuer tout le village. La punition semblait légèrement excessive. Ivy avait donc attendu pendant une ou deux semaines, capturant ici et là des chasseurs et des bûcherons, prenant le temps de modifier une partie de la forêt avec ses spores et ses tentacules. Le résultat avait été plutôt satisfaisant, et elle avait ensuite attaqué Greenthornway.
Les gardes n’avaient pas pu faire grand-chose contre elle. Sa stratégie avait commencé par attaquer les bûcherons, laissant plusieurs serfs partir afin d’alerter la ville que des espèces de monstres verdâtres les attaquaient. Ils n’avaient pas pu reconnaître leurs anciens amis, et les renforts n’avaient pas tardé à débarquer. Une bonne partie de la garnison locale, et il n’avait pas été difficile de les neutraliser, avant de les glisser dans les incubateurs, ces drôles de plantes qui permettaient à Poison Ivy de modifier provisoirement l’ADN de ses cibles, afin d’en faire des hommes-plantes dociles. Elle avait ensuite attaqué Greenthornway, réunissant tous les villageois dans la place publique, se débarrassant du bailli local. Elle s’était ensuite attaqué à la dernière forme d’autorité, le temple de l’Ordre, le prenant d’assaut. L’un des prêtres avait néanmoins réussi à s’enfuir à dos de cheval. Ivy décida toutefois de ne pas le poursuivre, ayant d’autres choses à faire. Elle alla voir ses ouailles, et leur expliqua ce qu’elle attendait d’eux.
« Écoutez-moi, mécréants ! Minables qui avez souillé la Nature ! La Nature est mécontente de vous. Ces arbres pleuraient, la forêt hurlait sa douleur de voir ses enfants la dévorer. Les hommes doivent se nourrir de la Nature, mais pas l’affamer. Je viens donc vous éduquer ! A partir de maintenant, je suis votre nouveau seigneur ! Et vous allez me jurer obéissance ! »
Ses spores et ses phéromones aidant, il ne fut pas trop difficile d’obtenir leur assentiment. Il y eut néanmoins quelques fous pour s’opposer à elle, assez vivement, mais ils se calmèrent rapidement, et, pour ceux qui s’avérèrent trop têtus, les tentacules se chargèrent de les tuer, de manière assez douloureuse et assez théâtrale pour calmer les autres. On baisa proprement ses pieds, et Ivy fut indiscutablement heureuse. Certes, elle était seigneur d’une bande d’imbéciles, d’ignares et d’arriérés, mais c’était mieux que rien.
Ivy devint donc la Maîtresse de Greenthornway, et, si les premiers jours furent difficiles, la situation se calma rapidement. Les villageois comprirent en effet qu’il était de leur intérêt de suivre les recommandations d’Ivy, dans la mesure où cette dernière n’interdit pas l’abattage d’arbres, mais opta pour un abattage plus intelligent, plus raisonnable, qui permettait à la forêt de se reconstruire. Pour que les villageois comprirent, elle organisa des tournantes avec ses incubateurs, amenant de nouveaux villageois et villageoises quand les précédents hommes-plantes redevenaient des humains. Après un passage dans l’incubateur, ils étaient néanmoins bien plus réceptifs aux problèmes de la nature. De son côté, Ivy diminua sensiblement les taxes fiscales, n’ayant pas besoin d’argent. Quand il y avait un litige à trancher, elle utilisait ses tentacules, et elle dormait dans la nature. Elle réinstaura en revanche des droits plus anciens, notamment le droit de cuissage, le pratiquant sur tous les couples. En tant que femme proche de la Nature, Ivy considérait que les lacunes sexuelles étaient un tort susceptible d’encourager les hommes et les femmes à devenir mesquins, et elle s’empressa donc d’y remédier, montrant aux hommes comment il fallait faire. N’aimant pas non plus la laideur, elle modifia avec ses incubateurs les corps des femmes et des hommes ne satisfaisant pas à ses critères.
Décrétant toute religion ne faisant pas de la Nature le pilier unique une hérésie, elle détruisit le temple de l’Ordre. La situation faillit se compliquer quand un détachement de chevaliers, d’archers, et d’arbalétriers, arriva, portant les étendards du seigneur local. Ils avaient été prévenus par le moine qui avait réussi à s’échapper, et venaient châtier la « sorcière ». Ivy, sachant qu’une bataille n’était pas l’option la plus envisageable, parvint néanmoins à négocier, passant du statut de « sorcière » à celle « nymphe », offrant aux hommes de chaudes nuits en compagnie des femmes de Greenthornway, les habitants commençant peu à peu à la considérer, non plus comme un tyran bienveillant, mais comme une espèce de Déesse de la Nature. Ivy coulait donc de jours heureux, et il n’y avait pas de raison que ça change. Ou presque...
... Car le prêtre déçu n’avait pas dit son dernier mot, et l’Ordre avait les moyens de se venger de ceux qui profanaient leurs temples, et tuaient les leurs. Ivy avait en effet tenu à tuer tous les hérétiques, et leurs corps étaient toujours au milieu des ruines, pendus à des branches d’arbres au milieu de l’ancienne salle de prière. Ivy, elle, passait généralement ses journées à faire l’amour avec ses serfs, passant le reste de son temps à les conseiller et à administrer ses terres.