Le Grand Jeu

Plan de Terra => Ville-Etat de Nexus => Discussion démarrée par: Belgrif le mercredi 03 août 2011, 16:53:09

Titre: Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le mercredi 03 août 2011, 16:53:09
Belgrif ouvrit les yeux. Dans sa vaste chambre, l’obscurité régnait encore. Tout juste un rai de lumière s’infiltrait dans la pièce en passant entre les épais volets de bois sculpté. L’ombre épaisse était accompagnée par un silence presque total. Seul le régulier tic tac d’une horloge venait le rythmer, tempo obsèdent qui rappelait au chat que le temps était de l’argent. Le terranide baya et s’étira de tout son long ce qui lui procura un bien fou, assez pour le faire ronronner. La nuit lui avait laissé d’étranges souvenirs. Assurément, il avait fait un songe étrange. Il n’arrivait pas vraiment à savoir s’il s’agissait d’un rêve ou d’un cauchemar. Il revoyait un monde merveilleux fait de richesse, un monde qu’il avait aimé. Il revoyait aussi une cage étroite, lui, nu, à l’intérieur, tourmenté. Il revoyait enfin une demoiselle étrange qu’il savait être la maitresse de ce songe. Mais tout ceci était devenu si flou, si lointain. Dans quelques minutes, avec les dernières brumes du sommeil, ses souvenirs allaient s’évanouir. Une journée chargée l’attendait. Aussi était-ll judicieux de ne pas trainer au lit même s’il en avait envie.

Avec regret, il s’extirpa des couvertures douillettes et mit pied à terre. A tâtons, il rechercha sa table de chevet qu’il trouva sans mal. Il y trouva un chandelier en argent. Il l’alluma. Au dehors, il faisait déjà grand jour, il pouvait le deviner. Pour éclairer la pièce, il lui aurait suffit d’ouvrir les volets. Mais voilà, tous bons félins qui se respectaient devaient être flémards, n’est-ce pas ? Et puis, il fallait bien donner du travail aux serviteurs qu’il embauchait. Enfin, et surtout, la belle lueur des bougies étaient plus agréables pour un réveil en douceur.

Le chat, toujours perdu dans ses pensées, se gratta machinalement l’oreille. Il se dirigea vers sa grande penderie en bois massif où l’attendaient ses costumes tous plus magnifiques les uns que les autres. Il l’ouvrit et se demanda lequel il allait enfiler en ce jour. Pour l’instant, il portait juste une chemise de nuit très légère et d’un blanc immaculé. La finesse de sa coupe en disait déjà long sur les moyens financiers du félin. A son doigt se trouvait une chevalière en argent frappée d’un symbole : une griffe recourbée. Le chat porta son choix sur un costume assez sombre et brodé d’or. Il le décrocha et se retourna pour faire face à la grande glace qui couvrait le mur opposé. A cet instant, il eut un sursaut, il en lâcha même son costume qui s’étala sur le riche tapis couvrant le plancher. Là, sur son grand lit, il y avait quelqu’un, une jeune femme. Il y avait de la place au moins pour trois dans ce lit, c’était pourquoi Belgrif n’avait pas remarqué l’inconnue lors de son réveil. Elle paraissait encore dormir. Il ramassa son costume et, plus curieux qu’autre chose, il s’approcha lentement. Et là, nouvelle surprise.

-Malon, s’exclama-t-il.

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le mercredi 03 août 2011, 17:33:26
Dans ses rêves à elle, elle se souvenait souvent de beaucoup de choses, avec précision. Cela lui permettait de garder une trace de ses actions dans le monde onirique, et elle se souvenait bien de ce qu'elle avait fait subir au chat. Ce pauvre bougre qui avait eu le malheur de tomber sur elle... Il en avait sûrement subi des vertes et des pas mûres. En vérité, elle n'aurait pas aimé le voir en vrai le lendemain !

Il devait peut-être la haïr pour avoir rendu ses rêves pire que des cauchemars... Ou peut-être était-il redevable de l'avoir aidé à se rendre compte de ses erreurs ? De toute façon si elle avait choisi quelqu'un d'aussi loin, c'était pour une bonne raison: ne pas avoir à le croiser un jour...

Et pourtant...

Encore endormie, Malon était dans un brouillard opaque, signe qu'elle se réveillerait bientôt. S'étant couchée sans même prendre la peine de se changer, elle portait encore ses vêtement de jour, diamétralement différent de ce qu'elle portait dans ses rêves... Habillée de grosse bottes en cuir aux semelles épaisses, d'un pantalon baggy, d'un t-shirt noir et d'une veste sans manche au col en fourrure synthétique, dont la longueur s'arrêtait sous sa poitrine.


" Mmmmh... On est dimanche maman... "

Elle se retourna, soupirant dans son sommeil... Avant que le fait que ce soit une voix masculine qui lui ait parlé ne la frappe.

" Maman ?! "

Se levant d'un bond, elle regarda autour d'elle. Ce n'était pas sa chambre ! Ca ressemblait a la chambre d'un monarque...Pratiquement style Louis XIV. Regardant autour d'elle, elle vit une face foncée, aux grand yeux. Elle reconnaissait cette tête... C'était justement celui qu'elle n'aurait pas voulu croiser.

" AAAAAHH !! QU'EST CE QUE VOUS FAITES LA ?! "

Prise de panique, elle jeta un oreiller sur le visage de Belgrif avant d'aller se cacher sous les couettes, complètement hystérique, se mettant à gémir de peur. Prenant un autre oreiller pour mettre sa tête dessous, elle s'était mise à se répéter à elle même

" Je rêve, je rêve, je rêve... "

Elle leva alors la tête, regardant autour d'elle, puis revoyant Belgrif à nouveau elle cacha son visage sous l'oreiller en gémissant:

" Je ne rêve pas !! "
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le mercredi 03 août 2011, 19:31:30
Au début, Belgrif fut prit au dépourvu. Les souvenirs qu’il avait de la jeune femme ne l’avaient pas préparé à pareille réaction. Dans son rêve, Malon contrôlait tout et était désespérément imperturbable. Là, c’était plus ou moins tout le contraire. Quelle histoire étrange. L’avait-il vraiment rencontrer dans ses songes ? Les brumes du sommeil s’était éloignées, la lucidité diurne commençant à s’imposer, le félin pouvait en douter. Mais les fait étaient là. Cette demoiselle, était bel et bien devant lui en ce moment même. Et il pouvait donc en déduire que cette rencontre onirique avait réellement eu lieu. Incroyable…

Le chat se mit à ricaner. Il était ici chez lui. C’était LUI qui contrôlait tout. Les rôles s’inversaient. Et à en jugée par la réaction quasi hystérique de Malon, il pouvait espérer que ses étranges dons sur les rêves se limitaient effectivement aux rêves.

-Non, ce n’est pas maman… se plut-il à reprendre, même si la demoiselle l’avait déjà reconnu.

Celle-ci s’était dissimulée dans le lit, elle ne le regardait plus. Et puis au fond, même si elle le regardait, peu lui importait. D’après ses souvenirs, elle avait déjà tout vu de lui. Alors, sans faire de façon, il déposa son costume sur une table basse, se déshabilla et entreprit d’enfiler le costume. Il agit avec calme et méthode même si une bonne partie de son attention était tournée vers l’invitée surprise. Une fois vêtu et après avoir ajuster soigneusement les luxueuses étoffes, il refit face au lit. Belgrif avait l’air d’un petit seigneur, rien à voir avec l’apparence qu’il avait dans le rêve. Le grand chapeau et la veste rouge, c’était sa tenue d’avant, quand n’était pas encore devenu puissant. Il était d’ailleurs curieux qu’il se retrouvait toujours accoutré de la sorte dans ses songes. Un signe, sans doute, il n’acceptait pas tout à fait cette richesse acquise sur l’esclavage de ses semblables.

-Bienvenue dans la réalité, Malon, reprit-il, d’un ton mielleux, aussi aimable qu’inquiétant.

Dans un geste élégant, il s’empara de sa rapière, richement décorée, et la plaça à son côté. Puis, il saisit sa chemise de nuit, ainsi que l’oreiller qu’on lui avait jeté et les remplaça sur les couettes avant de s’assoir sur le lit. Il fixait Malon ou en tout cas le relief qu’elle provoquait en se cachant.

-Alors tout ceci est vraiment arrivé, n’est-ce pas ? demanda-t-il.

Mais ce n’était pas vraiment une question. Il était persuadé que oui.

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le mercredi 03 août 2011, 20:18:40
Entre la Malon des rêves et la Malon de la réalité, Belgrif allait se heurter à une différence de taille. La Malon calme, imperturbable et omnipotente avait cédé à une Malon complexée, timide et actuellement complètement hystérique et effrayée.

Cachée sous un oreiller et des couvertures, elle subissait le choc de voir que quelque chose, quelque part, avait décidément mal tourné. Pourtant, ses souvenirs d'habitude précis étaient assez flou quant à la fin du rêve... Qu'est ce qui aurait pu provoquer cette erreur ? Qu'est ce qui aurait pu la faire terminer ici ?

Elle n'arrivait pas à rassembler ses esprits et déterminer cette réponse. Se calmant un peu, elle parlait avec la voix entrecoupé de hoquets, les mains encore tremblante et recroquevillée sur elle-même, mais enfin sortie des couvertures et à la vue de Belgrif.


" Je... Je... Vous existez, vraiment ? "

Question stupide, certes, à laquelle Malon n'attendit pas de réponse de la part de Belgrif pour comprendre elle-même. Bien sûr que c'était le cas, elle avait juste du mal à réaliser que les rôles étaient inversés, et qu'ici tout est bien plus dangereux qu'un simple rêve.

" Ca ? La réalité ? Non, non ! Ce n'est pas ma maison ! Où est ma chambre ? Mon lit ? Mes affaires ? "

D'ailleurs un autre souci se posait: ici aussi elle ne pouvait pas vraiment se cacher de ses soucis d'habillage et d'intimité. Et elle ne porterait plus tout ces vêtement très longtemps une fois usés.

Et cela serait sûrement le cadet de ses soucis une fois qu'elle aurait répondu à la question du chat, qui sonnait comme "Avoue le que tu m'as fait passer le pire moment de ma vie et que maintenant c'est moi qui te tiens". Mais après tout, nier n'aurait servi à rien.


" Oui... Du moins, ce rêve est vraiment arrivé. "

Repliant les genoux vers sa poitrine, elle attrapa un oreiller qu'elle tenait dans ses bras, obligée de tenir et serrer quelque chose pour se calmer ou sinon elle aurait encore une nouvelle crise d'hystérie.

" Je veux rentrer chez moi... "
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le mercredi 03 août 2011, 23:56:30
Silencieux, paisible, tout du moins en apparence, Belgrif écoutait et observait, toujours son sourire plain de malice aux lèvres. Quand Malon eut terminé de parler, il hocha la tête l’air navré.

-Bienvenue dans MA réalité. C’est peut-être plus juste ainsi mais passons sur ce détail insignifiant. Il faut que je vous avoue quelque chose, Malon.

Disant cela, le chat se mit à quatre pattes sur le lit, s’approchant lentement de la jeune femme. Il y avait, dans on attitude, quelque chose de malsain. Son regard d’émeraude brillait d’un inquiétant intérêt. Il poursuivit. Ce côté malfaisant se retrouvait à présent dans sa voix également mais elle restait très aimable.

-Ce monde fait de merveilles et de richesse était… extraordinaire ! Je n’ai jamais rêvé chose plus belle, plus excitante ! J’ai presque envie d’y retourner ! A côté de cela, mon manoir va me paraitre si terne, si banal, si triste.

A présent, Belgrif était pratiquement contre Malon, il n’arrêta pas de s’approcher pour autant. Son regard était visé dans le sien.

-Et puis cette cage était si étroite, si inconfortable. Si ma mémoire ne me trompe pas, vous avez poussé le vice jusqu’à me priver de mes habits ! Non, franchement vous êtes douée !

Il était nez à nez avec la demoiselle au sens propre du terme. Elle pouvait sentir son odeur, plutôt agréable dit en passant. Les moustaches du chat lui chatouillaient presque le visage. Tout d’un coup, le félin se recula légèrement, se mit à genoux, et éclata de rire, de bon cœur. Enfin, c’est ce qu’on pouvait croire. Avait-il bien prit la seconde partie du rêve, cette leçon donnée par Malon ? L’espace d’un instant, on aurait put le croire. Mais c’était mal le connaitre. Sans prévenir, sans vraiment s’arrêter de rire, il gifla Malon avec le dos de sa main. Ce fut surtout sa chevalière qui fit mal. Pour un peu, il aurait put lui imprimer son symbole sur la joue mais son geste, bien que violent, fut tout de même un peu retenu.

-Juste histoire de recadrer les choses, fit-il, soudainement plus froidement. J’ai tué pour moins que ça, vous savez. Et pour que nous soyons pratiquement quitte, j’aimerais entendre des excuses sortir de votre jolie bouge pas plus tard que tout de suite.

Il s’il n’obtenait pas ses excuses, Belgrif pourrait se montrer beaucoup plus persuasif. Mais déjà, il avait fait une jolie démonstration de sa « sympathie ».

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le jeudi 04 août 2011, 00:20:25
Elle ne voulait même plus regarder ce satané chat. Elle n'avait rien contre lui -du moins pour l'instant- mais elle ne pouvait pas regarder la preuve qu'elle n'étais plus chez elle, et maintenant complètement seule. Elle aurait tellement voulu que sa voix s'arrête et qu'elle se réveille, le coeur battant, en sueur, hors de son lit. Un simple cauchemar. C'est tout ce qu'elle demandait.

Mais visiblement, son karma ou l'ironie ne voulait pas de cette fin trop bonne pour celle qui avait tenté de donner des leçons de vie à un inconnu. Inconnu qui, lentement et à mesure qu'il continuait de parler, s'approchait...


" Hein?... "

Elle le regardait avancer, à quatre pattes. Elle se rappellait des fauves que l'on voyait dans les documentaires animaliers, ces guépards et autres jaguars avançant lentement dans les hautes herbes de la savane pour mieux foncer vers l'un ou l'autre animal isolé pour lui trancher la gorge.

" Ce... Ce n'était qu'un rêve... N'approchez pas... "

Elle se colla au mur, utilisant l'oreiller pour marquer la séparation entre eux, l'érigeant comme un mur protecteur bien inutile. Elle était terrorisée, et ne voulait surtout pas en entendre davantage du chat, regrettant amèrement tout ce qu'elle avait pu faire dans ce monde.

" Ne vous approchez... Pas... "

Elle détourna le regard, focalisée vers l'une ou l'autre chandelle pour éviter le contact avec le regard de Belgrif, qu'elle craignait evidemment. En l'entendant rire, ce qui la surpris, elle baissa l'oreiller pour le regarder... Il était en train de s'esclaffer, à genoux sur le lit, presque à en donner une tape sur son genou. Sauf que la tape alla sur sa joue, dont une flamboyante douleur piquante s'y répandit. Elle poussa un cri, portant sa main à sa joue. Pour un peu, elle lui aurait bien écrasé le poing sur le nez par réflexe, mais la peur qui nouait son estomac l'en empêcha.

" Je... Je... "

Vous déteste. C'était exactement ce qu'elle pensait en ce moment précis, et elle aurait bien tenu un discours sur son ingratitude...

" ...M'excuse... "

...Mais elle n'en eut pas le courage de le dire, simplement. Mais cela, probablement, elle penserait à le lui faire payer une fois qu'elle aurait l'occasion de dormir. Elle posa sa main sur la joue, frottant.

" Rien de tout ça n'était vrai... Juste... Un rêve... "
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le jeudi 04 août 2011, 10:55:07
-Mais c’est l’intention qui compte, ma belle, répliqua Belgrif, plus glacial que jamais.

Le message était clair, sans équivoque, le chat n’était pas du genre à tolérer le moindre acte déplaisant à son égard et ce que ce soit réel ou imaginaire. On le sentait prêt à mettre en œuvre d’effroyables sanctions. Là, il n’avait pour ainsi dire rien fait ou si peu. Une baffe, venant de lui, c’était une broutille ! On pouvait même supposer que selon toutes logiques, il allait y avoir autre chose, il ne pouvait pas en rester là.

Seulement, en un clin d’œil, toute hostilité paru disparaitre de sa féline face. Il bondit hors du lit et, affable, reprit la parole. Il avait à présent le comportement qu’il avait eu au tout début du rêve. L’ennui c’était qu’il devenait évident qu’il cachait toujours son jeu. Maintenant que Malon ne pouvait plus lire en lui, elle ne povuait plus savoir à quoi s’attendre du fourbe personnage. Alors le doute, tant qu’elle serait en sa compagnie, allait persister.

-Voilà. Ceci étant fait, nous allons pouvoir repartir sur de bonnes bases. Allez, quittez donc ce lit. Si vous demeurer au manoir, vous aurez le votre, n’en doutez point.

Un bruit de pas rapide et un cliquetis de métal se fit entendre venant de l’extérieur. Tout d’un coup, quelqu’un ouvrit la porte de la chambre. Dans l’embrasure se dessina une silhouette en arme.

-Tout va bien, seigneur, j’ai entendu des bruits suspects et…

Le garde s’interrompit. Il venait d’apercevoir la demoiselle toujours sur le lit de son maitre. Belgrif se tourna vers son employé.

-Vous n’êtes pas du genre rapide. S’il y avait eu un danger ici, j’aurais eu mille fois le temps de trépacer avant que vous ne daignez vous montrer. J’ose espérer que cela changera à l’avenir.

Le ton était sec, sévère. Voilà Belgrif dans son rôle de saigneur. Il aimait tant être au-dessus des autres.

-Mes excuses, monsieur.
-Passons, pour cette fois uniquement. Voici Malon. Il désigna la jeune femme. C’est une… invité surprise.
-Mais comment est-elle…
-Peut importe. Elle est là, c’est ce qui compte. Et donc, c’est mon invité. Vous la traiterez avec gentillesse.
-Bien monsieur.
-Elle va prendre le petit déjeuné avec moi. Que tout soit prêt à notre arrivé.
-A vous ordres.

L’homme s’inclina et, en n’oubliant pas de refermer la porte, il s’en alla avertir les cuisines. Le maitre des lieux refit face à Malon.

-Allons, suivez-moi. Nous bavarderons plus agréablement autour de quoi manger, n’est-ce pas ?

Quelques instants plus tard, le chat et son invité était installés dans le petit salon situé au même étage. Malon, en parcourant quelque peu le manoir, put se rendre compte que ce dernier n’était qu’un étalage de richesse et d’excentricité. Les gardes et les serviteurs étaient nombreux. Si jamais l’idée de s’enfuir lui venait à l’esprit, elle n’irait pas loin. Il serait d’ailleurs judicieux d’éviter d’être confronté aux brutes qu’embauchaient Belgrif. Le petit déjeuné fut servit dans de la vaisselle en or. Au menu : que des bonnes choses. C’était assez copieux et les plats avaient de quoi éveiller la gourmandise  de quiconque. Mais le chat y était tant habitué qu’il ne paraissait même plus apprécier. De toute façon, il ne faisait attention qu’à Malon. Tout en buvant une coupe de lait, il se mit à la questionner, toujours très aimablement.

-Alors, ainsi, vous avez le don d’influer sur les rêves ? Comment se fait-il que vous m’aillez suivi jusqu’ici ? Vous n’aviez pas l’air de vous y attendre. Et où se trouve votre maison ?

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le jeudi 04 août 2011, 12:05:51
Elle serra les dents. Elle aurait tellement voulu lui arracher ses deux grandes oreilles et lui cracher dans les yeux, là, tout de suite. Mais maintenant qu'il semblait calmé, à quoi bon d'à nouveau instaurer une ambiance peu propice à sa survie quand on avais ce salaud qui la tenait dans son château, et donc permettait de rapidement clore toute histoire d'évasion éventuelle.

Maintenant dans l'incapacité de deviner ce qu'il pouvait faire, elle avait au moins un avantage: elle en savait autant sur sa vie que lui-même. Certes elle en devenait alors une personne extrêmement gênante, vu qu'elle connaissait ses moindres secrets, et elle connaissait aussi ses manies... Et lorsqu'il devenait calme et se rapprochait d'une attitude sympathique, c'est qu'il avait un mauvais plan en tête. Comme un chat qui ronronne avant de vous mordre la main pour jouer.


" Qu'est ce que vous... "

Elle était sur le point de poser une question quand les bruit l'arrêtèrent, alors qu'une forme était apparue dans l'encadrure de la porte. Un garde armé, comme tout droit sorti d'un film médiéval, s'y tenait. Garde à qui elle donna 10 secondes avant de se faire automatiquement passer un savon par le chat.

Le ton qu'avait pris Belgrif en la désignant ne lui plus pas du tout. Il devenait clair qu'il avait une idée malsaine derrière la tête et elle n'était absolument pas pressée d'en découvrir plus, étant donné que cela serait à ses dépens.

Elle rampa au bout du lit, la douleur s'étant calmée, et elle posa ses pied au sol. La semelle de ses bottes lui faisant gagner quelques centimètres, la rendait beaucoup plus grande que Belgrif, qui déjà lui-même était un fort petit Terranide.


" Je n'ai pas vraiment faim, merci... "

Néanmoins par politesse elle alla tout de même s'assoir. N'ayant qu'été que quelques fois en voyage scolaire, elle avait pu voir une fois le Buckingham Palace lors d'un déplacement en Angleterre grâce aux classes d'anglais, et il fallait dire que c'était presque une maison de poupée à côté de ce qu'elle avait pu voir des pièces et de la décoration de ce manoir... Ils arrivèrent au salon, où était servi du pain, des fromages, du... Lait ? Soit. Elle préféra boire de l'eau, incapable de manger quoi que ce soit même si elle le voulait, son estomac étant bien trop noué pour lui permettre d'ingérer la moindre miette de quoi que ce soit présent sur cette table.

" J'ai... J'ai découvert ça sans vraiment le savoir. Au départ je croyais juste que je rêvais comme tout le monde... Je ne m'en suis pas de suite rendu compte... Mais j'ai ce...Ce don, oui. "

Elle soupira. Don qui sonnait plutôt comme "malédiction" en cet instant précis. Comme si elle n'avait déjà pas assez de problèmes.

" Je ne sais pas du tout comment c'est arrivé. J'ai beau y réfléchir... Je me souviens de la fenêtre... C'est ça, la fenêtre... Je vous ait vu vous soulever, vous deviez partir... Mais après... Je ne sais plus trop... Je n'étais pas sensée vous suivre... "

C'est vrai qu'elle avait beau y réfléchir, des bribes d'images encore incompréhensibles se tenaient dans sa tête, rendant impossible de se souvenir... Peut-être que cela reviendrait quand elle serait déjà plus calme.

" Oh ! Oh, non, ma mère... Elle doit être seule. Qu'est ce qu'elle va bien pouvoir s'imaginer ? "

Elle porta sa main à sa bouche, inquiète, avant de se tourner vers le chat et essayer de lui expliquer un peu.

" Je... Je vais essayer de vous expliquer. Avec mes...Rêves, j'ai trouvé qu'il existait comme une sorte "d'autre planète" dont je peux aussi rêver avec les habitants. Comme vous en faite partie, c'est pour ça que je vous ait choisi. Mais c'est dans cet endroit très lointain que j'habite. "
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le jeudi 04 août 2011, 17:14:51
-Une dimension parallèle… un autre plan… oui, maintenant que vous me le dite, j’ai entendu des rumeurs à ce sujet. Il y aurait des portails permettant de passer d’un monde à l’autre. Certaines personnes auraient même prit l’habitude de les franchir fréquemment.

Belgrif, vida sa coupe et s’attaqua à… autre chose. En fait, il y prêtait si peu d’attention qu’il aurait été incapable de dire ce qu’il mangeait. Mais il mangeait et pas qu’un peu. L’accroissement de ses moyens financiers avaient rendu ses repas plus copieux et son appétit plus large. Lui qui, un an plus tôt, était presque maigre, s’approchait à présent de l’embonpoint. Mais il n’y avait encore rien d’alarment. Il était peut-être bien en chair mais conservait sa grâce féline.

Son esprit, entièrement tourné vers les paroles de son invité, sa curiosité attisée au plus haut point, il se demandait déjà de quelle façon il allait pouvoir tirer un profit maximal de cette situation. Pour guider ses choix, il avait besoin d’en connaitre un maximum sur le don de Malon. Peut-être était-il utile, à présent, de lui être agréable. La manipulation (ou la persuasion) était son terrain de prédilection.

-Votre aisance à manipuler l’onirique a certainement dut ouvrir l’un de ces fameux portails. C’est fascinent… oui, fascinent. Vous ne mangez pas ? Ho, je comprends, la situation est embarrassante pour vous. Et puis je dois vous mettre mal à l’aise. Après tout, vous me connaissez fort bien à présent. Vous savez de quoi je suis capable si on me déplais…

Ayant englouti le truc dont il s’était emparé, il se lécha les doigts pour en gober les miettes.

-Cela m’épargnera les mises en gardes. Et puis vous avez de la chance dans votre malheur. Vous êtes bien la première personne qui m’intrigue depuis… allez, deux mois… peut-être trois. Avec vous, je sens que je peux me distraire. Briser la monotonie de mon travail m’enthousiasme !

On le sentait joyeux, presque comme un enfant à présent. Et puis, on viendrait presque à l’oublier, Belgrif restait très jeune pour quelqu’un de sa fonction et pour cause, on pouvait à peine le considérer comme un adulte.

-Ainsi… vous venez de débarquez dans une nouvelle dimension. Et vous devez vous demander comment rentrer chez vous. Il n’est pas impossible que je vous aide à y parvenir si, de votre côté, vous vous efforcé de m’être agréable. D’une façon plus général, je crois que nous y gagnerions à… être amis.

Il adressa à son invité un large sourire plain de sincérité. Evidement, tout ceci n’était que de la comédie. Le félin s’essuya avec sa serviette brodée. Puis il se leva, il avait achevé son petit déjeuné.

-Que diriez-vous d’une visite de Nexus. C’est la ville qui s’étend par delà les portes de ce manoir. Vous verrez, c’est un endroit charment.

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le jeudi 04 août 2011, 18:14:22
Se prenant le front entre les mains, Malon essayait de se calmer et rassembler un peu ses esprits, pour effacer ce brouillard qui embrumait ses souvenirs - sans véritable succès. Elle poussa un soupir, avant de relever la tête vers son hôte.

C'est vrai que, de ce qu'elle avait su de lui, ce chat n'avait pas eu l'habitude d'être aussi en forme. Autrefois chétif, presque rachitique, il fallait dire que de ce côté il se portait bien, et heureusement que son métabolisme d'animal puisse ainsi dissimuler gracieusement ce début de surcharge, qui chez un humain n'aurait pas passé inaperçu.


" Non... Je n'ai pas pu provoquer ça. C'est quelque chose d'autre... "

Se dit elle à elle-même, ne trouvant toujours pas de réponse à la raison qui l'avait amenée ici. Regardant le chat faire, elle avait l'impression de se tenir en face d'un de ces vieux tsars ou autres cheiks, profitant pleinement des grâces de la vie en instaurant souvent des régimes peu démocratiques à ses sujets. Mais à l'époque, souvent se considéraient-ils comme de droit divin...

" C'est tellement réjouissant de pouvoir vous servir de divertissement à mes dépens. "

Dit-elle, ironique et d'un ton amer. Elle était loin d'être joyeuse comme celui avec qui elle partageait la table, au contraire: sa joie n'était que mauvais signe pour elle. Car comme elle l'as sut, pour lui joie se mêle souvent aux malheurs des autres.

Terminant sa boisson, elle reposa la coupe en regardant les murs d'un air mélancolique. Elle rêvait déjà de sortir de ces murs et ne plus jamais revenir ici... Elle ne prêta même pas une once d'attention à son sourire, qu'elle savait profondément faux.


" Je suppose qu'une promenade... Me permettra de m'en remettre un peu... "

Elle ne tenait pas à devenir amie avec cet indécrottable menteur et arnaqueur. Mais que pouvait-elle faire d'autre ? Ce monde était certainement plus injuste que le sien, pas moins cruel aussi. Et avec lui sur son dos, elle n'était pas prête de rentrer chez elle: il avait beau dire qu'il l'aiderait, elle ne pouvait qu'en douter. Connaissant l'énergumène, il tenterait sûrement de profiter de ses capacités à son propre profit.
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le jeudi 04 août 2011, 22:25:54
-Allons, chassez donc vos idées noires !

Belgrif s’était dirigée vers la porte du petit salon et invitait Malon à le suivre.

-Voyez le bon côté de la situation. La moitié des habitants de Nexus aimerait être à votre place. Je suis l’un des personnages les plus influents, les plus puissants de la cité… et vous m’intéressez. Certes, vous devez avoir l’impression que je désire vous utiliser…

Le chat avait posé la main sur la poignée mais il n’ouvrit pas la porte. Il se retourna tout d’un coup, fixant son invité.

-…et je ne vais pas le nier. Vous êtes bien placer pour savoir ce qui me manque. Je crois me souvenir qu’on en a discuté dans ce fameux rêve.

Il s’efforçait de ne pas perdre le peu de souvenirs qui lui restait du songe qu’il avait fait avec Malon. Ce dernier était devenu trop précieux.

-Ce qui me manque, vous pouvez me l’offrir. Et vous êtes l’une des seules, si ce n’est la seule, à pouvoir le faire. Vous m’êtes précieuses, Malon. Mais en ce monde, tout comme dans les autres, j’en suis sûr, rien n’est gratuit. Je suis prêt à vous offrir une appréciable contrepartie. Vous me rendez service, je vous rend service, il ne peut pas y avoir échange plus saint, n’est-il pas ?

Il avait volontairement évité la partie « je pourrais aussi vous forcer », question de diplomatie. L’intimidation n’était, pour l’instant, plus de mise. Il ouvrit la porte et fit signe à la demoiselle de le suivre dans les couloirs, dans l’escalier… Il appela, d’une voix très ferme, l’un de ses serviteurs pour lui ordonner de préparer le carrosse. En attendant que cela soit fait, il mena Malon dans les jardins du manoir. Le temps était radieux en cette matinée. L’édifice d’une remarquable architecture, était entouré par un vaste parc où la nature y avait été domestiqué qu’une fort belle manière. De part et d’autre des allées dallées s’épanouissaient en massif des fleures par milliers. Des arbres majestueux s’alignaient. Des haies taillées comme des mures, formaient de véritables dédales. Ici et là, des fontaines dominées par des statues à la gloire du maitre des lieux. Le domaine de Belgrif offrait déjà en lui-même de magnifiques promenades. Mais autours de la propriété, les murs étaient hauts et bien gardés.

-Cela fait à peine un an que je mène cette vie et j’en viens déjà à m’en lasser. Ce parc m’a coûté une fortune… je ne le regarde même plus. Mais puisque je veux vous le montrer, c’est comme si je le redécouvrait. Il est beau n’est-ce pas ? J’ai laissez plusieurs artistes s’exprimer. Je leur est donné carte blanche.

Le petit seigneur marchait au côté de son invité sur l’une des allée principale. Il semblait heureux de montrer son petit royaume à quelqu’un qui n’était pas lié à ses affaires. Et pour le coup, ce n’était pas totalement un jeu d’acteur.

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le vendredi 05 août 2011, 01:18:01
Difficile de retrouver le sourire dans sa situation. En une nuit elle avait été arrachée à tout ce qu'elle connaissait et mise aux mains d'un maniaque égocentrique et malveillant. Elle ne voyait aucune réjouissance à avoir là dedans...

Elle le suivit, l'écoutant sans vraiment le croire...Elle savait pourtant que c'était là une grande part de vérité: il était riche, influent, et on l'enviait. Mais son emprise n'était que celle d'un petit seigneur arrogant et profiteur... Elle se garda tout de même de préciser ce dernier point en tout cas.


" Et que vous manque-t-il, que je suis sensée vous offrir ? "

Elle fit exprès de poser cette question pour l'entendre encore une fois, une des faiblesses de ce chat. Même si elle ne pouvait pas réellement profiter de cette faiblesse... Juste espérer qu'il tienne parole, ce qui ne serait sûrement pas le cas. Mais qui ne tente rien, n'as rien.

Elle le regarda, bras croisé sous sa poitrine peu développée, diamétralement différente de sa mère à ce point bien précis, en fronçant les sourcils, pensive et surtout hésitante.


" Je veux bien vous aider, Belgrif, mais quelle est cette contrepartie que vous promettez ? Parce que je doute beaucoup que pouvoir et argent ne puisse me faire rentrer chez moi... "

C'est vrai que c'était la seule "récompense" qui lui serait vraiment utile ici. Elle ne tenait sûrement pas à rester sur Terra, et encore moins en compagnie de Belgrif qui, tôt ou tard, finira par s'ennuyer de Malon et que si cela arrivait... Elle ne préférait pas imaginer ce qui lui arriverait.

Suivant le Terranide vers les jardins, sa mine d'habitude renfrognée tourna a l'émerveillement en voyant ce jardin. Même si elle ne sortait pas beaucoup et passait son temps à lire chez elle, elle aimait beaucoup les parcs et les jardins. Et celui-ci était juste splendide, et même son ressentiment envers Belgrif ne l'empêcha pas de complimenter un si bel ouvrage.


" J'adore les jardins... Mais celui-ci... Il est vraiment magnifique ! Comment vous pouvez vous en ennuyer ? Moi, j'y passerai des journées à lire dans ce parc... "

Oui, l'ambiance d'un jardin lui donnait envie de lire. Elle regardait, avec un sourire, les haies et les fleurs, les arbres et les oiseaux faisant des ombres a travers les rayons de l'astre jaune. Et même les fontaines, qui représentaient pourtant Belgrif, elle ne pouvait nier leur beauté et l'inspiration que cela pouvait donner.
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le vendredi 05 août 2011, 10:42:29
En voilà des constatations intéressantes ! Ainsi, elle aimait les parcs, les jardins, elle aimait la lecture aussi. Déjà, au milieu des arbres, des bosquets, des fleures, elle se déridait. Belgrif en éprouva une satisfaction certaine. Il avait peut-être fait un pas de plus vers son but. En attendant, il choisit cet instant d’émerveillement pour répondre aux questions de la demoiselle.

-Vous pouvez m’apporter la paix, Malon. Vous avez vu les tourments qui agitent mes songes. Vous savez aussi que mes richesses, que mon pouvoir, ne me satisfont pas. Voyez, j’en viens même à ignorer ce lieu si beau. Et ce n’est que parce que vous êtes là qu’il me plait à nouveau de le parcourir. J’ai envie de vous le montrer, je suis tout d’un coup fier de le posséder.

Ce qui lui manquait vraiment, il l’avait juste sous-entendu. La « paix », c’était ne plus se sentir seul, ne plus avoir de remord. Il ne laissait pas entendre qu’il voulait changer pour obtenir cette paix, car ce n’est pas son intention. S’il y avait des efforts à fournir, ce serait envers Malon et uniquement Malon.

Il entraina son invitée plus loin dans les allées. Celles-ci se firent plus étroites à mesure que le manoir s’éloignait. Deux jardiniers apparurent au détour d’une haie. Dès qu’ils aperçurent le maitre, ils s’inclinèrent. Belgrif les gratifia d’un regard satisfait, il n’en distribuait pas souvent, puis s’éloigna d’eux, soucieux de n’être entendu que de sa seule invitée. A présent, tous deux allaient se perdre dans un véritable labyrinthe de verdure. Il était vaste, assez pour se perdre. Les haies, hautes de plus de trois mètres, en formaient les murs.

-Dans le manoir, il y a une bibliothèque. Si j’avais sut que vous aimiez lire, je vous l’aurais montré. Toute fois, elle n’est pas très grande et je doute un peu que les ouvrages qui s’y trouvent attiseront votre intérêt. Mais ce n’est pas un problème. Si vous aimez lire, vous aurez de quoi lire. Nous profiterons de notre visite en ville pour acheter ce qu’il faut.

Il commençait à aborder la contrepartie promise. Il lui était aisé d’en accorder une, il avait tant d’argent qu’il ne savait plus qu’en faire. En s’enfonçant dans le labyrinthe, il poursuivit. Le carrosse devait déjà être prêt mais peu lui importait. S’il fallait que ses serviteurs attendent une heure ou même plus, et bien ils attendraient.
 
-Vous vous trompez Malon. La richesse et la puissance peuvent vous permettre de rentrer chez vous. Les portails entre votre monde et le mien existent, c’est quasiment une certitude. Il me suffit d’envoyer mes hommes à leur recherche. On finira forcément par en trouver un ou tout du moins trouver quelqu’un qui sait comment y accéder. Peut-être que des écrits en parlent. Peut-être arriverons-nous à élucider le mystère qui vous a conduit ici. Et vous, pendant ce temps, vous n’aurez qu’à profiter de la vie. Cette nuit, vous m’avez offert un monde merveilleux. Je peux faire de même dans la réalité.

Il s’immobilisa au croisement de plusieurs chemins dans le labyrinthe, puis se tourna vers son invitée.

-Faisons-nous affaire, Malon ?

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le vendredi 05 août 2011, 14:13:36
Elle l'écoutait pourtant toujours à moitié non plus parce que ne voulait pas l'écouter mais éblouie par les merveilles du parc. Regardant avec un sourire les haies et les arbres, elle adressa un signe de main aux jardiniers en continuant d'avancer...

Elle était déjà plus encline a passer du temps ici maintenant. Au final, que lui restait-il à faire, sinon attendre qu'on trouve une solution pour elle ? Elle ne connaissait rien de l'extérieur et se perdrait sûrement, voire tomberait entre de mauvaises mains. Et cela deviendrait vraiment dangereux, pour elle et son entourage, si on venait à apprendre son don.

Elle se tourna vers le chat, intéressée lorsqu'il parla de bibliothèque. Etant une personne complexée et fort renfermée, Malon ne trouvait son plaisir que dans les livres et autres divertissement solos, incapable de s'intégrer dans les groupes de ses écoles et n'ayant qu'une poignée de camarades qui passaient plus de temps dehors qu'à lui demander comment ça va...

Au final, quelqu'un s'occupait enfin d'elle. Mais ça, elle refusait de déjà se l'avouer.


" On verra bien. Peut-être qu'on pourrait trouver des ouvrages qui parlent de ce monde... Je veux savoir ce qu'il y a par delà tout ces murs, comment ce monde fonctionne... "

Elle regarda un peu le ciel, sortant une paire de lunette de soleil de la poche de sa veste. Elle utilisa son t-shirt pour en nettoyer les verres, en regardant Belgrif continuer à essayer de la rassurer.

" Mais vous n'aviez pas dit que c'était une rumeur ? Dans mon monde ce genre de présomptions vaut bien vite les moqueries et des preuves scientifiques ne tardent pas à en démontrer leur non-existence... "

Elle regarda Belgrif, étonnée que sa "contrepartie" ne soit pas déjà plus exigeante. Mais si les clauses n'étaient que l'aider à chasser ses cauchemars et elle attendre... Où étais le problème, au final ?

" Soit. Faisons comme cela, alors. Mais je tiens à dire que je ne rêve que d'une chose: c'est bien de rentrer chez moi... "

Elle mit les lunettes, la direction qu'ils avaient prise envoyant les rayons du soleil en plein dans le visage.
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le vendredi 05 août 2011, 16:05:22
-Heureux que nous ayons trouvé un terrain d’entente, déclara joyeusement Belgrif.

Sa curiosité venait d’être captée par les lunettes de soleil. C’était un objet inconnu pour lui mais il ne tarda pas à en deviner l’utilité. A quoi ressemblait l’autre monde d’où venait Malon ? Il commença à se le demander. Décidément, il n’allait pas s’ennuyer avec cette jeune femme. Elle était si différente des autres. Il se réjouissait qu’elle soit venue à lui. Peut-être fallait-il y voir un signe ?

-Si vous voulez en apprendre plus sur Terra, alors vous trouverez de quoi satisfaire votre curiosité dans la bibliothèque du manoir. Géographies, histoires, économie… mon travail me pousser à amasser beaucoup d’informations.

Pour se protéger du soleil, le chat du porter sa main en visière. C’était quelque peu inconfortable. Aussi changea-t-il de direction sitôt que le labyrinthe lui en offrit l’occasion. Le plus drôle, c’étiat qu’il ne faisait pas attention au chemin qu’il empruntait, bien trop absorbé dans la discussion. Et il ne connaissait pas vraiment le labyrinthe. Il ne l’avait pratiquement jamais exploré. Retrouver la sortie allait être un peu délicat mais chaque chose en son temps.

-L’existence des portails est effectivement une rumeur, mais une solide rumeur. De plus, leur existence ne me semble pas si improbable que ça. J’ignore si en votre monde la magie existe. Ici, sur Terra, elle est presque omniprésente.

Malon n’était-elle pas en train de parler à un homme-chat ? Les Terranides étaient déjà l’une des merveilles de ce monde et il en existait beaucoup d’autres.

-La rumeur est là, assez présente pour représenter une piste sérieuse. J’orienterais les recherches dans ce sens. Si les portails existent vraiment, je les trouverais. S’il y a bien un moyen que vous retourniez chez vous, alors vous y retournerez. Ce n’est qu’une question de temps.

Et du temps, curieusement, les recherches allaient en prendre. Belgrif, poussé ne serait-ce que par sa curiosité, avait vraiment l’intention d’entreprendre des recherches sérieuses. Seulement, si jamais il trouvait quelque chose trop vite, il le garderait pour lui. Parce qu’il voulait garder Malon à ses côtés.

-En attendant, considérez ma maison comme la votre. Il n’y a guère que mon bureau qui vous sera interdit d’accès. Comprenez que je gère des affaires parfois sensibles, que certains documents ont vocations à rester à l’abri de tous regards. Et temps que j’aborde mon travail, j’en profite pour vous avertir que je serais, hélas, souvent absent ou que je recevrais ici des visites d’ordre professionnel.

Il marqua une brève pause, puis reprit, presque malicieux.

-Mais mon temps libre, je vous le consacre volontiers. Elles sont si rare les distractions dignes de ce nom, les présences dignes d’intérêt. Oui, je suis heureux que vous soyez là.

Il eut son sourire plain de mystère. Belgrif, peut-être parce qu’il était important ou qu’il exerçait un sombre métier, à moins que ce ne soit qu’à cause de son pelage couleur d’ombre, était entouré d’une intrigante aura.

-Le carrosse nous attend. La balade en ville vous intéresse-t-elle toujours ? Cela sera aussi l’occasion que je vous offre une garde-robe qui vous conviendra. Vos habits actuels risquent de trop attirer l’attention sur vous et j’aimerais autant éviter, ne serait-ce pour votre sécurité. Mais n’ayez crainte, je sais ce qui pourrais vous déranger en la matière. On trouvera ce qui faut pour que vous n’ayez aucun souci.

Il évoquait la malformation de Malon et voulait agir avec délicatesse. Seulement, plus bas, pour lui-même, il ne put retenir une remarque.

-Vous au moins, vous pouvez le cacher.

Effectivement, il était bien plus simple de dissimuler une malformation que de cacher un corps entier.

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le vendredi 05 août 2011, 17:57:32
Malon continuait de regarder le ciel silencieusement. Pourtant, ces nuages et ce ciel bleu n'avaient rien à envier à celui de son monde natal, et pourtant il lui semblait si différent. Parce qu'elle savait qu'elle n'était plus dans le même monde, peut-être ? C'était sûrement pour cela, rien que le fait d'être ici la rendait mal à l'aise, mais ce jardin calmait ses pensées noires et la faisait sourire.

Malon avait un bon sens de l'orientation, c'est avant tout pour cela qu'elle aimait déjà ce jardin: les labyrinthes étaient son truc. Pour elle, qui avait une bonne mémoire visuelle, se repérer dans ce jardin ne serait pas trop difficile et elle serait bien entendu capable de retrouver la sortie si besoin était. Mais s'enfoncer davantage dans ce dédale de haies était bien plus amusant pour le moment.


" Ca me va. Je veux savoir comment ce monde-ci tourne. Peut-être que j'en tirerai quelque chose d'intéressant... "

Par intéressant elle voulait bien entendu sous-entendre "moyens de fuir d'ici". Mais cela, elle se garda bien de le préciser, de toute manière Belgrif ne dit-il pas entreprendre des recherches pour trouver un moyen de rentrer chez elle ?

Elle regarda le manoir, dont on voyait le toit au loin, dominant le jardin de toute sa splendeur et dit dans un soupir:


" Eh bien j'ai comme l'impression que je resterai longtemps dans ce manoir... "

Elle baissa la tête, regardant encore Belgrif avec ses lunettes noires.

" Et je sais déjà ce qu'il y a dans votre bureau, vous savez. Mais je ne veux pas être mêlée à ça... Je ne veux pas me coller dans vos affaires douteuses. "

Esclavagismes, escroqueries et bien d'autres se cachaient dans ce bureau. Même si un sentiment de justice l'aurait poussée à essayer de faire quelque chose pour au moins l'empêcher de faire du trafic d'êtres humains, elle n'allait sûrement pas briser ses chances de retour juste pour réparer une "injustice" qui ne la concerne de toute façon pas.

" Et je suppose que ma présence ici ne doit pas être connue du public ? Après tout les rumeurs vont sûrement se propager vite si on sait que je reste ici. Et je pense que vous savez aussi bien que moi quel genre de rumeurs pourrait se propager. "

Les ragots, c'est un secret de famille des humains. Un peu un de leur moteur de vie, leur petit plaisir malsain de se répandre des rumeurs parfois exagérées lorsqu'ils sont envieux. Nul doute que si on apprenait que Malon vivait chez Belgrif et le côtoyait souvent, on entendrait beaucoup d'histoire comme quoi Belgrif s'est trouvé une épouse, ensuite qu'il semblerait que ce soit une prostituée, puis enfin une rumeur comme quoi il était tombé amoureux d'une de ses esclaves, ect...

" Oui, allons-y, j'ai très envie de voir cette ville. "

Elle rougit quand il aborda le thème des vêtements. En temps normal, ce sujet de discussion n'était plus un tabou entre elle et sa mère mais... Belgrif n'était pas sa mère. Et pourtant il en savait tout autant qu'elle.

" Je... Je vous remercie, mais je n'y connais rien en vêtement ici, je vais devoir vous faire complètement confiance là dessus... "

Oh, qu'elle aurait aimé porter des vêtement réellement féminin. Mais à part des pantalons ou n'importe quoi qui couvre de manière ample son bassin, Malon était fort restreinte au niveau des vêtements, malgré qu'elle mourrait d'envie d'enfin changer sa garde-robe.
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le samedi 06 août 2011, 14:56:00
Le carrosse, encadré de quatre cavaliers, quitta le domaine, emportant Malon dans la vaste cité-état de Nexus. Belgrif offrit à son invitée une visite digne de ce nom, n’hésitant pas à dispenser ses explications ou ses impressions sur les divers bâtiments croisés. Sur le trajet du seigneur chat, on s’écartait, on s’éloignait. La peur qu’inspirait le marchant d’esclaves était palpable. Dans le regards des citadins, on pouvait lire le respect, ou la jalousie, ou encore la rancune. Malon côtoyait quelqu’un qui n’hésitait pas à être monstrueux avec son entourage et cette visite le souligna. Pire encore, la jeune femme allait « bénéficier » de cette triste notoriété, ce n’était qu’une question de temps. D’ailleurs, le félin aborda le sujet alors que le carrosse, après une halte à la grand place, s’ébranlait de nouveau.

-Garder votre présence secrète aurait été, assurément, le plus pratique pour vous, Malon. J’aurais peut-être tenté de le faire mais voilà, mes hommes vous ont déjà vu, il est déjà trop tard. Alors n’oubliez surtout pas que, comme toutes personnes puissante, j’ai des ennemis. Mes ennemis deviendront bientôt les votre. C’est l’une des raisons qui me pousse à fortement vous inciter à rester au manoir, à ne le quitter qu’en ma présence.

La demoiselle n’allait pas être dupe, Belgrif voulait garder la griffe sur elle. Mais cette précaution allait, il est vrai, aussi dans le sens de sa sécurité.

-Et si jamais d’aventure vous deviez quand même quitter le manoir sans moi, ne vous séparez jamais des gardes qui vous accompagnerons.

Si une telle sortie devait avoir lieu, Belgrif même absent aurait préalablement donné son accord. Sans cela, les gardse refuseraient de laisser Malon sortir du domaine.

-Quand aux rumeur, puisqu’il va y en avoir, j’ai pris l’habitude de les contrôler, de laisser fuiter volontairement les informations que je désire. Ainsi, je sais ce qui ce dis. Ce qui ce dis, c’est ce que je veux. Alors il va falloir construire une histoire et s’y tenir. Le théâtre existe-t-il dans votre monde ? Parce que vous allez devoir, en public, joué un rôle. L’histoire à laquelle j’ai pensée est toute simple : vous êtes une amie de province. On choisira un village, vous vous renseignerez dessus un minimum. Il s’agira forcément d’un village ravagé par les esclavagistes, mes esclavagistes. Ainsi, j’ai fais une erreur et je me dois de la réparer. Vous avez perdu votre maison par ma faute alors je vous héberge en retour. La plèbe est prête à accepter cette histoire, elle colle bien à mon image.

Comme promis, la visite se ponctua d’emplettes. Belgrif, au moindre signe de Malon, était prêt à farie arrêter le carrosse pour aller acheter quelque chose qui plaisait à la demoiselle. Quand arriva le moment des vêtements, ce fut plus long. L’épreuve était de taille : trouver au moins quatre ou cinq tenues adaptées. Il en fallait pour la vie de tous les jours mais aussi pour les événements. Le choix se porta presque systématiquement sur d’amples robes. Vue la coupe de ces dernières, le secret de Malon allait être bien gardé. Par la même occasion, elle allait avoir l’impression de se glisser dans la peau d’une véritable princesse. Il s’agissait là de haute couture, de dentelles, de broderie, d’étoffe précieuse. Sa tenue de soirée, particulièrement, était magnifique. Et tout ceci s’accompagnait, bien évidement, de bijoux, bagues, colliers, diadèmes. Belgrif dépensait sans compter. Plus de 4 000 pièces d’or partirent en fumée en l’espace de quelques heures. La demoiselle, à l’abri de tous les regards, même de celui du chat, avait put essayer chaque ensemble et donner son avis. Rien ne fut acheté sans son accord.

Belgrif, quand il désirait quelque chose, était prêt à y mettre les moyens. Il conseilla, il donna lui-même son avis et surtout, il agissait avec autant de tact que possible envers son invité. Il en allait autrement pour le personnel des commerces fréquentés. Ceux-ci avaient intérêt à montrer le plus grand respect envers le chat et la demoiselle sans quoi le félin devenait très menaçant. Il ne fallait pas oublier qu’il avait quatre brutes en armes prêtes à faire un carnage au moindre claquement de doigt du Terranide.

De retour au manoir, Malon dut se séparer de Belgrif. Ce dernier avait un repas d’affaire. La demoiselle eut donc à faire aux serviteurs. Ceux-ci lui présentèrent la chambre qui allait être la sienne. Elle était moins luxueuse que celle du mètre des lieux mais sa fenêtre donnait sur le parc, là où il était le plus profond, le plus beau. On aida Malon a installer sa garde-robe puis on lui présenta la bibliothèque dont avait parlé le chat. Ce lieu était une véritable mine d’information sur Terra. Pour la suite, les serviteurs n’avaient plus d’instruction. Malon état libre de faire ce que bon lui semblait.

18 heures venait de sonner à la grande horloge. Le soir commençait à s’approcher. Le soleil déclinait. Le temps était toujours aussi radieux. Belgrif, un peu fatigué, s’avança dans le parc. On lui avait dit que Malon s’y trouvait alors il se mit à la chercher. Quand il l’eut trouvé, il s’approcha.

-Voilà mes affaires terminées pour aujourd’hui. J’espère qu’en mon absence, mes domestiques ont sut être aimables avec vous. Avez-vous trouvé votre bonheur dans la bibliothèque ?

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le samedi 06 août 2011, 20:16:22
Elle soupira, un peu inquiète: c'est vrai qu'à présent, elle était devenue une cible encore plus facile pour attaquer directement Belgrif. Même si elle savait qu'elle ferait une piètre monnaie d'échange vu qu'il ne s'embarasserait pas d'elle si elle venait à se faire capturer. Elle regarda l'extérieur avec un peu de mélancolie, elle ne pourrait donc pas visiter cette ville à son aise vu que dorénavant c'était la cible de choix et que de toute manière Belgrif ne la laisserait jamais sortir sans au moins un garde qui ne reste à moins de deux mètres d'elle.

Elle écouta attentivement l'histoire du chat. Il est vrai qu'il était plein d'astuces et faire répandre une telle histoire sera largement satisfaisante pour les ragots du voisinage, vu qu'il y avait pas mal de réalisme. Et le coup de l'amie de province est un classique qui marche souvent.


" J'ai fait du théâtre oui. Je trouverai sur quel village me renseigner une fois de retour à la bibliothèque, je suppose que la population sera prête à accepter cette histoire... Vous en connaissez plus que moi dans ce domaine. "

Elle ne s'attendit pas vraiment a un tel élan de générosité de la part de Belgrif malgré que ça puisse faire partie de son plan. Il avait vraiment fait son possible pour lui trouver des vêtement adapté et très beaux, des robes en dentelles aux couleurs pourpres ou violettes, passant parfois à l'orange foncé. Le seul caprice de Malon, dans ce défilé de magnifiques coupes, fut l'achat d'une robe très simple, mais qu'autant elle et lui connaissait très bien... Il s'agissait de la même robe que portait Malon dans ses rêves. Elle avait tenu à la prendre, prenant cela comme une amusante coïncidence.

Ainsi débarassée de ses vêtements qui auraient pu paraître curieux, elle s'était déjà mise à s'habituer dans ces nouveaux vêtements, prenant un peu ses marques à l'intérieur de ces robes qu'elle n'avait jamais eu l'habitude de porter. Heureusement qu'elle était une grande habituée et amatrice de talons, lui permettant d'adopter la démarche distinguée des ladys pour coller à son rôle de bourgeoise de campagne.

Elle avait beaucoup apprécié l'attention de Belgrif par rapport aux robes, donnant son avis impartial mais toujours avec beaucoup de tact, lui permettant de faire des choix justes et qui étaient en accord avec ses propres goûts.

Sur cette note agréable ils retournèrent ainsi au manoir, elle prenant congé de Belgrif pour la soirée et pouvant ainsi passer son temps dans la bibliothèque, empruntant des livres pour les lire dans le parc. Elle s'en renseigna sur son histoire tout d'abord, puis son mode de fonctionnement, passant un long moment sur le thème de l'esclavagisme qui semblait extrêmement répandu dans ce monde et constituait un des piliers principaux de l'économie des pays. Quant aux détails livrés par certains livres... Elle ne pouvait qu'être compatissante envers ces pauvres hères. Elle préférait s'en tenir à l'écart, tant finir avec un collier au cou semblait aussi banal que d'acheter son pain le matin. Et nul doute que si on connaissait son "secret" on aurait tôt fait d'essayer de la considérer en monstre et en faire une sous-être...

Elle ne vit pas le temps passer, et fut surprise en entendant la voix du chat qui la tira de sa lecture. Elle était assise sur un banc de la grande allée, un livre ouvert et une pile d'ouvrage terminé à côté d'elle, habillée de sa robe de la couleur d'un coucher de soleil et croisant les jambes.


" Oh, vous êtes déjà de retour ? Quel heure est-il ?... "

Elle n'attendit pas de réponse pour continuer, remarquant que le solei commençait à descendre de son ciel et assombrir le pays.

" Oui, j'ai passé tout mon temps à étudier davantage ce monde. C'est a la fois intéressant et très effrayant... Aussi, j'ai trouvé une liste de villages ayant disparus durant des raids d'esclavagistes. Je dois dire que cette pratique a l'air tellement à la mode que il existe des ouvrages ne faisant que recenser les actions des groupes d'esclavagistes... "

Elle lui montra l'ouvrage en question. Son estomac commençait à lui indiquer qu'elle n'avait rien mangé depuis ce matin, aussi elle se permit de remarquer:

" Peut-être qu'on en discutera davantage à l'heure du repas ? "
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le mercredi 28 mars 2012, 10:07:50
Bien, très bien même ! Malon semblait avoir accusé le choc de cette venue soudaine en Terra. Mieux encore, elle était plutôt bien disposée à l’égard de Belgrif. Les nombreux efforts de celui-ci commençaient-ils à payer ? Le fourbe félin sentait qu’il était sur la bonne voie. Et au bout de cette voie, la récompense était grande. Cette fille, ses dons surtout, étaient une aubaine. L’idée même de ne pas en profiter était risible. Le jeu qui avait débuté depuis ce matin, car aux yeux de l’esclavagiste c’était bien un jeu, un jeu dangereux, un jeu sérieux, mais un jeu quand même, ce jeu donc était bien le plus intéressant qu’il avait eu à mener depuis des mois. Même la traque de marchandises n’avait pas cette saveur ! Mais la partie était loin d’être terminé. Le faux pas était toujours possible. Alors le seigneur chat ne relâcha pas son attention.

-Diable ! Vous lisez vite ! Et après avoir nourrit l’esprit, quoi de mieux que de nourrir le corps ? répondit-il d’un ton léger. Je vais demander à ces paresseux de la cuisine d’avancer le repas.

Enfin, disons plutôt qu’il allait demander à quelqu’un de demander aux cuisiniers de s’activer car il était impensable que Belgrif fasse lui-même le chemin jusqu’aux cuisines. Il n’eut donc qu’à s’éloigner de quelques pas sur la grande allée et à appeler d’un geste de main l’un de ses serviteurs en faction dans le jardin pour lui délivrer l’ordre toujours de façon si strict. Ceci fait, il retourna auprès de Malon, s’assit sur le banc et reprit.

-L’esclavage est effectivement très répandu, surtout ici à Nexus. Le marché aux esclaves se tient de façon très régulière sur la grand place. Si un jour vous voulez en acheter un, vous n’aurez qu’à me le dire. Un petit esclave personnel, c’est toujours utile. De plus, je suis sûr qu’avec vous comme maitresse, il sera heureux. C’est vrai, on oublie parfois que certains esclaves vivent bien mieux que des citoyens libres. Esclavage et moral ne sont pas forcément incompatibles, enfin pas totalement…

Cette tirade était une tentative déguiser pour justement moraliser l’esclavage, donc l’activité professionnelle de Belgrif, donc Belgrif lui-même. Il était important de ne plus paraitre un monstre aux yeux de la demoiselle. Peut-être même serait-il possible, avec le temps, de lui faire accepter cette odieuse pratique. Le sombre matou n’hésiterait pas à pervertir Malon pour atteindre son objectif. Car pour lui, tous les moyens étaient bons, absolument tous.
 
Un peu plus tard, le maitre des lieux et son invitée entrèrent dans le petit salon. L’air au dehors commençant à être frais, la chaleur de la cheminé de marbre était la bien venue. La lumière déclinante du jour cédait la place aux lueurs dansantes des chandeliers. L’endroit avait presque une atmosphère romantique d’autant plus qu’on pouvait admirer par la fenêtre le crépuscule naissant. Sur la table, le début du repas attendait. Il était évidement toujours aussi raffiné et copieux. Et dire qu’au dehors, à quelques pas à peine des grilles du manoir, des mendiants crevaient de faim…

-Vous me montrerez cette liste de village. Faudra en choisir un. Mais changeons de sujet.

Le chat se servit une coupe de vin.

-Un peu de vin ? Il est fruité, léger, vous devriez l’apprécier.

Que Malon accepte ou opte pour une autre boisson, il y avait le choix d’ailleurs, Belgrif lui proposa ensuite de trinquer.

-A votre venue sur Terra ! Et puis, à votre futur départ aussi !

Il bu d’un trait sa coupe.

-J’ai, comme promis, donner mes instructions pour que débute les recherches sur ces fameux portails. Je vous tiendrais informé des résultats. J’espère vraiment qu’en attendant, votre séjour sera à votre convenance. Comment avez-vous trouvé cette première journée ? Qu’aimeriez-vous faire demain ?

Il évita soigneusement de parler de la nuit, pour l’instant…

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le mercredi 28 mars 2012, 13:40:57
Elle sourit un peu timidement, en posant un marque page dans son livre avant de le refermer. Elle se demandait bien ce que le chat allait réserver pour elle ce coup-ci, sachant bien qu'elle devait s'attendre à plus d'exigeance de sa part compte tenu de la situation actuelle, et elle n'attendait que le moment qu'il utiliserait afin de profiter d'elle. Elle hocha la tête en l'écoutant, un peu mitigée quant à ses paroles... Il pourrait être convaincant, mais il était face à une jeune fille pas stupide et éduquée, qui aurait du mal à accepter l'esclavagisme comme pratique morale.

" Je vois bien que l'esclavage est répandu... Mais, euh, vous savez, je viens d'un milieu modeste, et chez moi l'esclavage est un des pires crimes qu'on puisse commettre... Je dois vous avouer qu'avoir un esclave me rendrait plutôt mal à l'aise. "

Même si, en cet instant précis, l'idée d'en avoir un lui traversa la tête et ainsi se fit tout un scénario de choses absolument non avouable qui la firent rougir rien que d'y penser... Elle cligna des yeux et préféra faire taire son imagination, un peu trop débordante et qui finirait par être trop flagrant pour le chat. Elle toussa pour essayer de couvrir son petit moment d'égarement, avant de reprendre les livres qu'elle emmena le long de l'allée en se faisant guider jusqu'au manoir de Belgrif. Un servant ne tarda pas d'ailleurs à la débarasser de la pile de livres lus dont elle était en train de transporter, la faisant se sentir un peu mal à l'aise de devoir reléguer des tâches aussi simple à un autre alors qu'on lui avait toujours appris à être autonome... Mais c'était ainsi que ça marchait ici, alors elle préféra ne faire aucun commentaire et continuer à jouer le jeu comme il le fallait afin de ne pas irriter le chat.

Une fois dans le salon, Malon semblait prendre grand plaisir à ce confort de début de soirée. Elle semblait très intéressée par le coucher de soleil, regardant par la fenêtre avec un petit sourire en coin alors que des nuances de rouge et d'orange commencaient à colorer la ville une dernière fois, avant de la plonger dans le noir et le bleu de la lune. L'odeur de la nourriture ne faisant qu'attiser l'appétit de son estomac déjà en train de se plaindre, elle ne se fit pas attendre pour faire présence à table lorsque le dîner fut servi, préférant mettre sa conscience de côté pour ne pas penser au luxe dont elle profite par rapport aux miséreux dehors... Après tout elle n'était pas une sainte non plus, comme tous les humains elle pensait à sa sécurité et son confort avant celui des inconnus.


" Je ne bois pas d'alcool généralement mais...Pourquoi pas oui... "

Dit-elle en se faisant servir le verre, et trinquer avec Belgrif malgré son inquiétude à l'égard de ses intentions.

" Oui... En espérant que ça arrive. "

Elle n'en était pas convaincue, Belgrif n'aurait aucun intérêt à la renvoyer chez elle. Disons plutôt que quant elle but, c'était surtout pour fêter son éternel emprisonnement dans cette cage dorée dont Belgrif détiens la clé. Elle reposa sa coupe en prenant une profonde respiration, prenant son temps pour répondre et réfléchir.

" Je ne sais pas encore. Peut-être visiter la ville, je n'ai pas encore eu le loisir de voir à quoi elle ressemble... Ca me permettra de mieux comprendre comment fonctionne cet endroit... Enfin... Je suppose que vous allez avoir beaucoup de travail ce soir, n'est ce pas ? Je vais continuer à étudier un peu dans la bibliothèque et vous laisser en paix, je vous remercie pour le repas. "

Elle se leva et sourit avant de s'incliner poliment, prenant son livre sous le bras avant qu'un souvenir lui traverse l'esprit

" Oh et pour le village... Appledale conviendra ?"
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le mercredi 28 mars 2012, 14:49:12
Le regard de Belgrif s’était perdu loin au-delà de la fenêtre. Maintenant, le crépuscule tirait sa révérence et la nuit recouvrait la cité-état de Nexus. Elle promettait d’être belle, claire et étoilée, dominée par une lune presque pleine. Le chat n’avait pas pour habitude de rester contemplatif. Non, à travers la nuit nouvelle, il songeait au monde onirique. Bientôt, il allait y retourner, qu’il le veuille ou non d’ailleurs. Bientôt, Malon redeviendrait toute puissante. Allait-elle jouer le jeu ? En son fort intérieur, il était un peu inquiet. Il supposait que oui, mais rien que le fait de ne plus être le maitre le dérangeait énormément. Et si elle le roulait dans la farine ? Et si, demain, elle n’était plus là ? Il se refusa tout net à songer au départ de la demoiselle par ses propre moyens. Il ne pouvait se faire à l’idée qu’elle lui échappe, qu’elle se mette hors de sa portée. Si cela arrivait… non, cela n’arriverait pas, jamais ! Elle était à lui ! Voilà tout.

-Hum ? Appledale ?

Le sombre chat venait de sortir de ses songeries.

-Ha oui, pourquoi pas. Ce sont bien mes hommes qui ont ravagé cet endroit. Ça ira tout à fait. Renseignez-vous sur Appledale et notre histoire sera prête.

Et s’il le fallait, il réduirait au silence les esclaves d’Appledale, mais ça, inutile de le lui dire. Belgrif se leva, s’étira de sa féline manière et s’adossa à la cheminé.

-Je vais effectivement avoir quelques derniers trucs à régler ce soir. Croyez bien que je le regrette mais ma fonction est ainsi faite. Bonne lecture Malon.

Avant que ne sorte la jeune femme, il ajouta.

-Je viendrais vous voir d’ici une bonne heure dans la bibliothèque. Il nous faut encore un peu parler… avant la nuit.

Il n’en dit pas plus mais le sujet de cette future discussion ne faisait aucun doute. L’heure de la contrepartie à tous ses efforts était proche. Un léger sourire sur son visage de chat, il prit la direction de son bureau où l’attendait quelques tâches, dont la planification de la nouvelle traque d’esclaves dans les Terres Sauvages.

Une heure et quart plus tard, comme prévu, il fit irruption dans la bibliothèque. Il s’approcha à pas feutré, respectant le silence du lieu. Il trouva la demoiselle en train de lire. Il s’assit à côté d’elle, et, après une légère hésitation tactique, il s’adressa à elle d’une voix basse. Plus que d’habitude, on sentit derrière ses manières sa dangereuse malice. Il aurait pu tourner autour du pot, parler de la présente lecture de la demoiselle, mais non. Il n’avait qu’une idée en tête, presque une obsession.

-Il sera bientôt temps d’aller dormir, Malon.

Il fit une petite pose, laissant son invitée lui porter toute l’attention nécessaire.

-Vous souvenez-vous bien de notre marché ? Puis-je compter sur votre onirique collaboration pour m’offrir mon dû ? Je veux revoir ce monde merveilleux. Je veux y passer un très bon moment. Sommes-nous bien d’accord ?

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le mercredi 28 mars 2012, 16:05:26
Elle le laissa s'expliquer quant à Appledale. Pauvre village de province, connu pour n'avoir abrité que quelques petits parvenus assez obscur dont personne ou presque ne se souviens du nom, c'était parfait pour y faire émerger une Malon cousine de province.

Elle poussa un petit soupir et sourit, avant de prendre congé du félin pour se diriger vers la bibliothèque. Là, elle attrapa quelques livres concernant Appledale...Mais elle tomba aussi sur quelques ouvrages parlant de magie. Magie... Peut-être que ça pourrait avoir un lien avec ses pouvoirs... Et si elle pouvait trouver comment elle avait fait pour tomber ici? Peut-être que ça pourrait la ramener chez elle sans l'aide du chat... Mais il ne fallait pas qu'il le découvre. Elle prit soin de cacher les tomes dans la pile afin de ne pas se faire voir et que Belgrif comprenne ses intensions, les perdant au milieu d'ouvrages sur Nexus et sur Appledale... C'était un coup serré.

Elle se mit donc à étudier en profondeur Appledale afin de faire une fausse noble crédible, jusqu'à ce que Belgrif fasse irruption dans la pièce...Elle redoutait un peu sa venue, sachant très bien de quoi il en retournerait actuellement, mais elle devrait s'y faire, après tout l'obsession du chat à vouloir retourner dans ce monde était parfait pour elle, elle pourrait essayer de comprendre comment elle a pu changer de monde tout en jouant les marionettes pour le chat... Et pendant que ce félin libidineux s'amuserait à ses dépens, elle préparerait sa sortie...Si il y en avait une, cela dit.


" Je le sais fort bien. "

Répondit-elle à l'introduction du chat, sachant très bien ce à quoi il voulait en venir. Et elle ne faisait justement qu'attendre la question fatale, que ce maudit matou attendait avec impatience depuis ce matin quand il l'avait trouvée dans son lit...

" J'ai...J'ai très bien compris cela, oui. Il n'y aura pas de... Problèmes. "

Entendons par là "reflet de la réalité de votre âme corrompue". Mais à ce sujet, elle pouvait toujours jouer sur l'ignorance totale de Belgrif sur ce monde ainsi que l'étendue de ses pouvoirs afin de le faire tourner en bourrique... Du moins, assez pour le distraire du fait de ses petites recherches secrètes.

" Je suppose qu'il est déjà plus que l'heure, je suis d'accord. Allons nous coucher à présent... "

Elle attendit que Belgrif quitte la pièce afin de rapidement prendre quelques ouvrages, certains sur Appledale mais surtout sur la magie de ce monde, décidée à savoir comment cela a pu tourner aussi mal... Elle se mit à lire un peu, avant de rapidement sombrer dans le sommeil, le livre sous le lit. Bientot des formes se mirent a se dessiner dans sa tête, puis, des couleurs...Enfin les formes et les couleurs donnèrent ce long couloir couvert de portes. Un endroit qu'elle connaissait bien... Malheureusement elle y était prisonnière aujourd'hui, prisonnière dans son propre monde. Habillée de son habituelle robe dans le monde onirique, elle fit un geste de main et le monde tourbillonna, pour enfin donner une salle carrée avec une seule porte... Celle des songes de Belgrif. Il s'endormait bien vite, le bougre.

Elle poussa la porte, et se transporta dans le monde de Belgrif... Le décor était noir et rouge, reflet de sa culpabilité et sa difficulté à l'assumer. Elle poussa un soupir et d'un revers de main, ce décor triste tourna en des tons vert et bleus clair...C'était une grande plaine vide. Juste le souffle d'un vent dont on ne connaît pas la direction, et un soleil qui donnait une impression de bien-être plutot que de la chaleur, donnaient cette impression d'être une plaine, car on ne voyait pas l'herbe. Le sol était simplement vert...Mais on n'en voyait pas de bizarrerie.

Malon s'avança, avant de retrouver le chat. Il était là, au milieu de cette plaine. Autour de lui apparut un tronc abbatu, taillé comme pour faire un siège, où Malon y prit place.


" Eh bien, voilà, nous y somme encore... C'est votre rêve. C'est à vous de décider ce que vous voulez y voir. Prenez ma main, et dites ce que vous désirez. "

Dit-elle avec un petit sourire, cherchant un moyen de commencer ses recherches sans alerter le chat.
Titre: Re : Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le mercredi 28 mars 2012, 17:49:22
Parfait ! Elle avait bien saisi ! Et, Belgrif en était presque sûr maintenant, elle allait obéir. Satisfait, il quitta la bibliothèque après un « bonne nuit » assez théâtral et gagna sa chambre. De nouveau songeur, il ôta son élégant costume pour le remplacer par sa chemise de nuit. Ha, s’il parvenait à inverser la vapeur, il n’aurait plus rien à craindre de Malon. En effet, s’il lui donnait l’illusion qu’ici, à Terra, elle pouvait réclamer et obtenir telle une princesse alors que c’était lui le maitre, mais que dans les rêves où elle était maitresse c’était à elle de se plier aux caprices du chat, celui-ci aurait en réalité tous les pouvoirs. Cette agréable pensée de domination le fit ronronner. Il s’enfonça sous ses couvertures et souffla les bougies du chandelier à côté de son lit. Le voilà dans le noir.

-Malon… Malon… reste une souris entre mes griffes et tout ira bien pour toi.. chuchota-t-il pour lui-même.

Peu après, il sombrait dans le sommeil. Ses rêves s’ouvrirent sur un décor peu accueillant dont il avait trop l’habitude. Ses remords inavoués ne semblaient pas vouloir lui laisser de répit. Heureusement, les choses eurent tôt fait de s’améliorer avec la venue de cette Malon onirique.

Belgrif était là, vêtu de rouge. Son corps félin disparaissait presque derrière le large chapeau et le long manteau. Il semblait toutefois avoir perdu quelques kilos. Il n’avait en fait plus rien à voir avec le seigneur qu’il était. Il montrait ici certainement son vrai visage, celui de la crapule sans noblesse. Autour de lui s’étendaient à perte de vue des collines vertes  simplistes sous un ciel uniformément bleu.  La maitresse des rêves lui tendit la main, lui offrant ainsi l’opportunité de donner corps à son songe idéal. Il hésita un peu. Il regarda cette main tendue puis, sans prévenir, il éclata de rire On le sentait presque hystérique.

-Ha, ha, ha, ha, ha ! C’est moi qui décide ? Ha, ha, ha, ha ! C’est vrai ? C’est bien vrai ? C’est MOI qui décide, qui décide de tout, de TOUT, d’absolument TOUT ?!

C’était son désire de domination qui s’exprimait. Ici, au royaume onirique, Belgrif perdait toute mesure. Cela faisait justement parti de son rêve. Il attrapa fermement la main de Malon, il la garda serrée entre les siennes et commença à commander son monde idéal.

-Je veux un château gigantesque ! Je veux que ses tours se perdent au-dessus des nuages ! Je veux qu’il ait dix-milles tours qui perses ainsi les cieux ! Je veux ce château plus grand qu’une ville, plus grand qu’un pays ! Je le veux fait d’or et de pierres précieuses ! Je veux que chaque pièce soit une œuvre d’art unique ! Des salles à colonnades aux jeux de lumières grandioses ! Des fontaines féériques à la musique enchanteresse ! Je veux une salle du trône démesurées ! Des tapisseries fines, des sculptures de maitre, des statues titanesques ! Des statues de moi bien sûr ! A MA gloire !  Je veux que le soleil soit attaché à la plus haute tour de ce château ! Je veux qu’il soit mon drapeau ! Je veux pouvoir le remplacer par la lune ! Je veux que mon château, que moi, soit maitre du jour et de la nuit ! Du beau temps et de l’orage aussi ! Je veux qu’autour de ce château se trouvent une foule innombrable. Des millions, des milliards, des millions de milliards de personnes qui scandent mon nom ! Je veux être un dieu pour elles ! Oui, un dieu, LEUR DIEU ! Je veux que toutes ses personnes soient humaines ! Je veux qu’au centre de ce château il y ait une grande place, un cirque ! Je veux que les Terranides y soient traités comme des bêtes ! Je veux les voir être humiliés, torturés et tués de milles façons ! Oui, faut que ce soit un grand spectacle !
 
Il repartit dans un grand rire, totalement dément. Mais il n’avait pas terminé.

-Je veux que ce soit toi qui me fasse visiter ! Je veux que tu me rende heureux de tout ça !

Comment ? Il ne le précisa pas. Le savait-il seulement ?

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le mercredi 28 mars 2012, 20:24:38
Malon eut un sourire triste. Malgré ses précédents cauchemars, il ne se privait pas de continuer à être la pire crapule qui soit. Soit, il en serait ainsi, mais Malon n'avait pas dit son dernier mot quand à la leçon qu'elle devait lui donner: le monde des rêves était parfait pour tous les coups bas, dont Belgrif en était rendu maître, mais cette fois c'est Malon qui pouvait s'en charger. Sachant très bien les limites de son pouvoir dans son intégrité du moins.

" Cela sonne très beau... Je dois vous avertir néanmoins: la dernière fois, vous étiez dans mon rêve, où j'en avais le pouvoir total. Ici, dans votre rêve, je ne peux pas tout gérer. Il faudra vous attendre à des choses...Hors de mon contrôle. Il faudra m'en excuser pour ça, comme toute chose mon pouvoir as des limites. "

Les mains chaudes de Malon prirent les pattes de Belgrif, avant de pousser un petit soupir et fermer les yeux.

" Enfin... Ainsi soit-il, Maître du monde. "

A ces mots, le ciel devint noir et le sol se déchira. Le décor habituellement paisible devint une atmosphère d'apocalypse, la terre se sécha et devint comme craquelée, avant que des flammes ne sortent du sol pour réchauffer la terre et des vagues de métal en fusion frôler le chat sans le brûler. Des orages violent se mirent à éclater, la robe de Malon volait dans tous les sens alors qu'elle restait placide, les mains tenant fermement celle de Belgrif pendant que la genèse faisait son travail. Un dernier craquement, et l'armageddon s'arrêta... Tout était revenu au calme.

Le ciel noir était toujours présent. En face d'eux se tenait un château dont on n'apercevait ni le haut, ni les côtés. Il brillait tant qu'il fallait se couvrir les yeux en permanence si on ne voulait pas être aveuglé. Des draperies des tissus les plus chers étendaient les sigles et blasons de Belgrif, des drapeaux flottaient glorieusement au vent. Du ciel ne restaient que des nuages sombres et inquiétant, parfois éclairci d'un éclair, dont les rayons d'un soleil puissant peinaient à traverser. Le chateau donnait l'impression d'être la demeure de Dracula, le seigneur des ténèbres.


" Ainsi naquit votre domaine infini, Seigneur. "

Sourit-elle en montrant le château, avant d'avancer.

" Allons donc visiter votre nouvelle demeure. "

Deux servantes attendaient à l'entrée. Une impression familière émanaient d'elle, avant que Belgrif ne remarque que, comme la horde d'autres servantes faisant une haie d'honneur en s'inclinant poliment, partagaient le même visage que Malon, ne changeant que la chevelure et les mensurations, convenant de manière à ce que Belgrif se sente plus grand qu'elles, à l'inverse de la vraie. Des larges statues à l'image du chat donnaient une impression de puissance et de gloire, mais aussi ne pouvait empêcher le chat de ressentir de l'inquiétude et de la peur en les admirant.

" Ces statues sont grandes. Et très belles aussi. Ca me rappelle mon temple... "

Elle dit cette dernière phrase un peu plus bas, ne se parlant qu'à elle-même. Elle continua la visite, les servantes suivant docilement le chat et prêtes à répondre au moindre désir, ne faisant aucun bruit en se déplacant, tels des spectres qui n'apparaissaient qu'à l'appel de leur maître.

" Allons voir votre peuple, il doit être impatient de voir leur dieu. "

Elle sourit encore et le guida par la main jusqu'à un énorme balcon où siégait un trône, duquel quiconque s'asseyait pouvait être vu par toute la population en bas, qui s'étendaient jusqu'à l'horizon et plus loin encore, tous scandant le nom de Belgrif avec des révérence et de l'adoration... Mais en écoutant leur clameurs, on pouvait sentir une forme d'hostilité... Et plus on écoutait, plus on avait cette impression, alors qu'on avait strictement aucun signe d'une quelconque hostilité sur les visages ou sur leur gestuelle, ni même dans la voix.

" Cela vous plaît ? Ils sont tous là pour vous. A présent, allez vous divertir dans votre cirque... "

D'un geste de main le trône tourna et passa à travers le mur, sans même obéir à quelconque loi de la physique, faisant "passer" simplement la personne assise à travers l'or et les pierres précieuses du mur. Ils se trouvaient dans une sorte d'arène, où en bas des terranides étaient exposés telles des bêtes, obligées de se battre pour survivre tandis que les femelles se faisaient abuser et humilier des manières les plus abjectes alors qu'elles suppliaient d'arrêter. Pour Belgrif, le spectacle semblait normal et même jouissif, si ce n'était cette désagréable impression de voir son propre visage sur chacune des tête des terranides présent en bas. Pourtant, chaque fois qu'il essayait de voir de plus près, ce visage était tout à fait normal, faisant passer cela comme un simple tour de son esprit.

" Alors, comment appréciez vous votre demeure si dûment acquise ? "

Elle croisa les bras dans son dos en souriant gentiment, geste qu'imitèrent l'armée de servantes partageant son visage, donnant un spectacle un peu dérangeant pour un inhabitué.
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le mercredi 28 mars 2012, 23:15:17
Belgrif, surexcité, vit son palais prendre forme. Il était si grand, si imposant, si brillant… c’était un décor de contrastes crus qui s’était dévoilé. Les intenses rayons du soleil, filtrant avec peine les épais et sombres nuages, faisaient illuminer de mille feux les murs d’or qui, eux-mêmes se découpaient sur le ciel noir. L’édifice avait indiscutablement une dimension divine. Mais il était imprégnée d’une certaine menace. Le chat se sentit si petit face à sa nouvelle demeure, presque écrasé. Malon avait-elle bien compris ses désirs ? Visiblement oui car toutes les instructions avaient scrupuleusement été exécutés. Le chat ne pouvait certainement que s’en prendre à lui-même. Mais il ne regretta rien. Au contraire.

-Il est parfait ! Il est imposant, il est implacable, il est comm moi ! déclara-t-il, presque en extase, les bras tendus comme pour embrasser cette vue jouissive de puissance brute.

La visite débuta en compagnie de la maitresse des rêves et d’un petit groupe de servantes à sa propre effigie. Le sombre matou ne tarda pas à leur demander tout un tas de trucs complètements inutiles. Il ordonnait pour le simple plaisir d’être obéit. Ainsi, il alla jusqu’à demander qu’on lui porte son chapeau, puis qu’on lui rende, qu’on danse autour de lui, qu’on le porte puis qu’on le repose, qu’on chante…  Il ne cessa ce petit jeu que quand il fut face à son peuple infini.

Il ne manqua pas de les saluer avec toute la distinction que devait avoir un dieu. Il s’y croyait vraiment. Mais quand enfin il prêta plus l’oreille à ce que clamait la foule, un doute s’empara de lui.

-Tu es sûr qu’ils m’aiment ? demanda-t-il à Malon. Ho et puis peu importe ! Ce ne sont que de vulgaire plébéiens ! Ils ne méritent que mon mépris !

C’était tout un symbole. Il méprisait le monde entier. La suite de la visite fut le cirque, un véritable étalage d’horreurs. Cela eut tôt fait d’éveiller tout le sadisme et la cruauté du dieu chat. Il jubilait devant le spectacle. Pourtant, là encore, quelque chose clochait. Il avait l’impression de se voir parmi cette racaille Terranides. Comment était-ce possible ? Aucun ne lui ressemblait de près ou de loin. Son imagination devait lui jouer des tours.

Toutefois, à la longue, ce cumul de petits détails dérangeants créa une certaine tension. Belgrif se sentait oppressé, presque menacé par un invisible danger. Sa joie déclina, entrainant une sorte de manque. Et très vite, il éprouva le désire de combler ce manque. Ce fut dans cette optique qu’il commanda de nouveau à Malon.

-Ce spectacle est très réussi ! Mais je veux plus ! Je veux que tous les Terranides vivent l’enfer ! Que leur humiliations et leur souffrance n’aient pas de pareil ! Je veux que la place s’emplisse de leur cris et de leur sang ! Mais je ne veux pas qu’ils puissent passer pour des martyres ! Je les veux vicieux, pervers, ignobles, qu’on le voit, qu’on l’entende !
 
Là encore, c’était tout un symbole. Il se sentait mal dans sa peau alors il redoublait de méchanceté.

-Oui, oui ! Ce sera bien comme ça ! Et ce si beau spectacle, faut que tous le monde le voit. Je veux que la foule au dehors entre et emplissent les gradins. Je veux qu’ils rient, qu’ils s’amusent de la déchéance Terranide !

Il se frotta les mains, ayant hâte de voir le résultat de ses nouvelles instructions.

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le jeudi 29 mars 2012, 12:21:06
Malon garda ce sourire à la fois triste et formel. Elle poussa un soupir face au manque de perspicacité du chat, elle voulait lui faire comprendre que là n'était pas sa place, non. Il pouvait être meilleur sur ce trône. Mais il était toujours temps de le faire changer, à chaque fois qu'il reviendrait dans ce monde, il faudrait qu'elle lui imprègne la leçon. Cela prendra le temps que ça prendra, mais elle ne désespérait pas de le faire changer.

" Eh bien...Qu'il en soit ainsi... "

Elle fit un geste de bras, et le spectacle déjà très dur à supporter ne devint juste que plus atroce. Cette fois ni femelle ni mâle n'échappaient à de funeste destins et de morts atroces, des bourreaux les forcant à avouer leur crimes. La foule, qui avaient envahi les gradins, insultaient les pauvres être dans la fosse et encourageaient monstres et bourreaux qui mettaient fin à leur misérable existence. Pourtant, devant ce génocide qui aurait dû faire plaisir à Belgrif, un étrange sentiment de culpabilité et de pitié en ressortait. Comme si, au fond, on les sentait innocent. Néanmoins, ils ne faisaient que répéter tous les crimes qu'ils avaient commis, des crimes qui valaient bien la peine de mort.

" Votre cirque vous plaît-il davantage, à présent ? "

Malon se retourna, regardant l'armée de servantes... Elle en fixa une des yeux, une au fond, qui s'écarta sans un bruit du groupe alors que Belgrif était bien trop occupé à s'amuser. Une fois ecartée et sortie du château, elle pouvait maintenant se rendre dans un espace lointain, coupé du château de Belgrif, et atterit dans une bibliothèque infinie. Là étaient stockés tous les rêves qu'elle avait visité.

La servante se mit à attirer les livres en relations avec l'ancien rêve de Belgrif. Elle se mit à tous les visiter, étudiant chaque point, chaque moment, chaque mot, n'importe quoi qui puisse donner un indice sur comment cet évènement aie pu arriver.

Pendant ce temps, au château, le spectacle macabre continuait, tout autant que ce malaise grandissant en le regardant.


Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le jeudi 29 mars 2012, 19:55:50
-Non ! répondit brusquement Belgrif.

Son poing s’écrasa sur l’accoudoir de son trône. C’était la frustration qui le faisait agir ainsi. Pourquoi, par tous les dieux, n’arrivait-il pas à profiter du si splendide spectacle ? N’était-il pas en train de voir ce qu’il avait toujours souhaité ? N’était-ce pas là son rêve ultime ? La foule, elle appréciait. Il se mit à la jalouser. Sa rage grondait. Sa haine réclamait vengeance !

-Non, non et non ! Ça ne me va pas ! hurla-t-il, gratifiant chaque mot pratiquement d’un nouveau coup de poing.

Il tourna son regard furibond vers Malon. Après tout, si quelque chose n’allait pas dans le rêve, c’était forcément de sa faute, n’est-ce pas ? Quoi qu’elle avait prévenu qu’ici elle ne pouvait tout contrôler. Il menaça quand même, pour la forme.

-J’espère petite Malon que tu n’as rien à voir avec tout ça ! Ce rêve ne me plais pas ! Je n’arrive pas à m’y sentir bien ! Prends garde car si tu ne remplis pas ta part du contrat, ce ne sera pas sans conséquence ! Ça je te l’assure !

Il refit face au sanglant spectacle, essayant encore une fois d’en profiter, mais rien à faire. Un désagréable sentiment l’étreignait. C’était trop cette fois.

-ASSEZ ! vociféra-t-il. Qu’ils meurent tous, là, maintenant, et qu’on n’en parle plus. Je ne veux plus voir personne ! Pas même ces humains bruyants ! PERSONNE ! Et ce château, lui aussi qu’il s’en aille ! En fait, c’est tout ce rêve qui m’agace ! C’était plus amusant la dernière fois…

Cette dernière phrase, il l’avait dit plus bas, en soupirant. Il était soudainement un peu abattu. Il ne voyait plus quoi demander. Alors, en dernier recours, il se rabattit sur Malon.

-Oui, c’était mieux la dernière fois. Mais c’était ton rêve, pas le mien. Conduis-moi dans ton rêve. Je veux me sentir bien, peu importe comment ! Tu as cartes blanche…


Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le jeudi 29 mars 2012, 20:24:51
Malon resta à regarder avec indifférence, gardant son calme. Son plan fonctionnait, Belgrif n'aimait pas son rêve, du moins ce qu'il en avait exigé. Car ses démons existaient toujours, et il n'avait toujours pas fait les bons choix. Et tant qu'il ne comprendrait pas, jamais il ne serait pleinement satisfait de ses rêves.

Elle sursauta quand le félin se mit à lui aboyer dessus. Elle garda son calme, malgré que tout était de sa faute en vérité, mais elle préférait jouer la carte de l'innocence et s'expliquer calmement.


" Allons, ne vous emportez pas. Je vous avait prévenu: c'est votre rêve, donc certaines choses échappent à mon contrôle. Je ne peux pas tout gérer ici... Même si je ne comprends pas ce que vous voyez qui cloche: tout a été respecté à la lettre, non ? "

Elle haussa les épaules en feignant la surprise et la perplexité. De l'autre coté, cependant, la servante continuait de bouquiner... Rien n'avait cloché DURANT le rêve. Mais quelque chose vers la fin la titillait. Quelque chose avait dû se passer qui apparaissait brouillé, dur à atteindre. Mais oui, Belgrif avait fait une excellente suggestion.

Malon fit un geste de main, et dans un tourbillon de couleurs tout disparut. Le dépit et la déception grandissante de Belgrif avait rendu cet endroit sans intérêt, et il était de son devoir de le faire disparaître. Ainsi tout disparut, et ils étaient seuls au milieu d'un grand désert. Un soleil invisible déversait une lumière sans chaleur, et aucun vent ne soufflait. Il n'y avait strictement plus rien.


" Très bien, si c'est votre désir. Allons dans mon rêve. "

Elle prit Belgrif par la main et le serra soudainement dans ses bras, un calin serré qui fit tomber Belgrif comme dans un sommeil profond. A son réveil, Belgrif était allongé, et seul.

Du moins c'est ce qu'il crut. Un grand éventail vint lui couvrir sa vue du ciel, étant allongé dans une sorte de sofa grec, au milieu d'un temple qui était celui de Malon de son ancien rêve. Les statues à son effigie cachaient leur parties comme avant, dans la même position, et elle ne bougeait strictement pas, contrairement à la dernière fois. Au bout de l'éventail se trouvait Malon, qui le faisait bouger par des mains invisibles, en souriant.


" Je suppose que ce sera mieux ici. "

Malgré les mauvais moments qu'il avait passé ici, il ressentait une impression de bien-être et de paix intérieure. Sa frustration, sa colère, sa déception, tout s'envolait, et il avait l'impression de n'avoir besoin de rien pour être comblé. Rien que s'allonger semblait être un profond bonheur.

Pourtant la clone de Malon, elle, parvenait à recombiner les souvenirs conjugués de Belgrif et de Malon, pour reconstituer un puzzle intriguant qui lui permettrait peut-être de rentrer...
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le jeudi 29 mars 2012, 21:41:52
Belgrif revint doucement à lui. Il cligna des yeux, ne voyant que ce ciel pur. Il était allongé. Où était-il ? Avant qu’il n’ait l’idée de se redresser, un éventail vint lui boucher la vue. Il sursauta légèrement. Un instant, il s’était cru seul. Il tourna la tête et découvrit du même coup Malon et son temple de la dernière fois. Oui, il s’en souvenait maintenant, c’était bien ce même temple. Les statues, surtout, lui disait quelque chose. L’une d’elle avait voulu l’écraser, non ? Cette idée désagréable ne le troubla pourtant pas. Il ne se sentait pas menacé le moins du monde. En fait, il se sentait bien. Il en prit soudainement conscience. Quel étrange sentiment… C’était peut-être bien cela qu’il recherchait tant. Mais pourquoi se sentait-il bien ? Rien de ce qu’il pensait compter pour lui n’était rassemblé en cette présente situation. Il était simplement allongé. Il avait du mal à concevoir que cela puisse lui convenir. Mais c’était ainsi, il se sentait bien… Sa féline paresse le fit s’étirer. Il en ronronna quelque peu. Puis, enfin, il prit la parole.

-Oui… c’est mieux ici… à croire que vous savez mieux ce qu’il me faut que moi-même… c’est surprenant…

Il poursuivit mais d’avantage pour lui-même. Il réfléchissait à haute voix.

-Je ne comprends pas. La richesse, la gloire, la mort de ces immondes Terranides, tout était là…

Commençait-il à douter de ce qu’il avait toujours souhaité ? Peut-être bien. Mais très vite, cette réflexion le dérangea. Même dans les rêves, ce n’était pas simple de se remettre en question. Il préféra changer de sujet. Son regard venait de se porter sur l’une des statue et, plus précisément, là où était dissimulé l’anomalie de Malon. Si celle-ci suivait son regard, elle allait comprendre l’allusion qu’il fit.

-Ce dois pas être simple tous les jours. C’est étrange que même dans vos rêves vous n’arriviez pas à vous en débarrasser.

Il voulait placer la demoiselle au centre de la conversation mais, fatalement, il revint à lui-même. Le problème de Malon lui rappelait trop le sien. Cette honte du physique....

-Mais vous au moins, vous pouvez le cacher… murmura-t-il.

Cette remarque, il l’avait déjà fait dans la réalité. Il la refaisait encore ici. Elle était en quelque sorte la clef de son mal-être. D’un geste de la main, il rabattit son large chapeau sur son visage, comme pour laisser croire qu’il voulait dormir. Mais ce n’était pas ça…

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le jeudi 29 mars 2012, 22:24:13
Malon rougit et sourit avec embarras. Belgrif avait vu juste: Malon ne pouvait changer ça, pourtant elle aurait aimé pouvoir...Mais même dans son rêve certaines choses restaient hors de contrôle. Elle regarda les statues d'un air assez embetée, et l'éventail continua de faire un vent agréable pour Belgrif.

" Il y a des choses que même moi je ne peux changer. Et si moi je peux le cacher... "

Elle lui fit un gentil sourire et gloussa un peu

" Votre "défaut" n'en est pas vraiment un, après tout. Enfin, personellement, je préfère cela aux gens anorexiques... Les courbes sont bien plus intéressantes à regarder qu'une simple ligne droite. "

Elle soupira en regardant la statue.

" Moi, personne ne risque de trouver ce genre de chose attrayante chez une femme. Mais bon, j'ai appris à m'y habituer. Ca a rendu ma vie plus simple... En général, c'est quand on accepte ses défauts qu'on accède à la paix intérieure. C'est ce que je pense. "

Elle disait ça implicitement pour Belgrif, bien évidemment. Mais ce détail, elle laissait le soin au chat de s'en rendre compte. Malon s'assit à côté de lui, promenant nonchalamment sa main dans sa nuque et sur sa tête, grattant et papouillant, le toucher lui procurant un sentiment de bien-être profond. Elle sourit en regardant les statues.

" Oui, cet endroit est parfait pour détendre son esprit. Il as tout ce qu'il faut... "
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le vendredi 30 mars 2012, 09:46:20
Belgrif eut un hoquet de surprise.

-Des courbes bien plus intéressantes à regarder ? répéta-t-il, plus que perplexe. Vous vous moquez ?! M’avez-vous seulement vu, je veux dire, vraiment vu ?

Il voulait dire par là, « avez-vous seulement fait attention à ce que vous avez vu la veille ? ». Pour illustrer, un peu seulement, son propos, il se redressa en position assise et, d’une main, il souleva la base de son long manteau ainsi que celle de son très ample pantalon qui se trouvait dessous. Il dévoila ainsi ses jambes, ou plutôt, ses pâtes jusqu’aux genoux. Tout le bas du corps du Terranide respectait à la lettre les normes animales. C’était donc évidement cette partie dont il avait le plus honte. Le haut de son corps, son torse surtout, était presque humain si l’on faisait exception de son évidente pilosité. Quand à sa tête féline, il ne l’aimait pas mais il la voyait si souvent, que ce soit dans un miroir ou à la surface de l’eau, qu’il avait bien dû s’y faire, ou plutôt, s’y résigner.

-Ha ! Affreux ! fit-il en remettant bien vite en place pantalon et manteau. Des courbes intéressantes… un athlète humain ou une jolie humaine comme vous ont des courbes intéressantes ! Pas les bêtes ! Vous ne pouvez qu’en convenir, n’est-ce pas ?

Il espérait secrètement qu’elle le contredise.  En attendant, il sentait les caresses, les gratouilles de Malon sur sa nuque et sa tête. Il trouvait cela si agréable qu’il n’osa pas protester. La dernière fois qu’il avait eu un peu de tendresse de la part de quelqu’un datait de plusieurs années. Mais il fallait dire aussi qu’il avait tout fait pour que ce soit ainsi. Il était responsable de son propre malheur. L’air de rien, il ôta son chapeau pour faciliter la tâche de la demoiselle. Il abandonna le chapeau à côté de luii et se recoucha.

-Et puis, de mon point de vu, votre problème n’est qu’une particularité. Combien de femmes rêvent-elles d’être unique ? Vous avez en vous un secret, du mystère, de l’étrange peut-être je vous l’accorde. Et cela, ce n’est qu’atouts. Ceux qui ne seraient plus voir en vous votre beauté à cause de cette particularité, ceux-là sont dans l’erreur et ils ne vous mérites pas.

Le matou se sentant bien, sa verve se faisait agréable. Au fond de lui, ses plans, ses calculs froids, étaient quelque peu bousculé car ils étaient animés par l’hostilité. Et cette hostilité venait à manquer. Alors, pour l’instant, seul comptait le moment présent. Parler, vraiment parler, sans se cacher derrière des masques, il en avait si rarement l’occasion.

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le vendredi 30 mars 2012, 14:29:01
Malon eut un petit rire. Il était étonnant comment le chat faisait un drame pour quelque chose d'ordre naturel, au fond, et qui était sûrement loin d'être un problème. Il y avait énormément de créatures comme lui, et il était rare d'entendre quelqu'un les trouver repoussantes, bien au contraire, quel foyer n'as-t-il donc pas son chat favori, petit chouchou de la maison, avide des gratouilles de ses maîtres?

Pour toute réponse à sa détresse, elle enleva le chapeau de la tête du chat, et lui embrassa le front. Elle remis ensuite le chapeau en souriant, continuant de le caresser et le gratter au niveau du cou.


" Je ne suis pas d'accord. Là d'où je viens, les félins sont extrêmement appréciés. Personellement, je n'y vois aucun problème, ca fait votre charme. Vous parliez d'originalité, n'est ce pas ? Vous l'êtes, vous êtes unique. Je ne vois pas ce que vous vous reprochez. Vous n'êtes ni défiguré, ni malformé: vous avez hérité de toute la grâce de votre famille. Si vous voulez mon avis sincère... Vous vous complexez sur quelque chose que vous devriez plutôt prendre comme un atout. Personellement, je vous trouve très charmant comme cela. "

Elle soupira. Sans même qu'il le sache, Belgrif s'était retrouvé la tête sur les genoux de Malon, qui continuait de le gratter en regardant l'horizon avec un sourire.

" Moi, par contre, je ne pense pas que ce soit un avantage, comme vous le dites. Quelle femme au monde pourrait-elle rêver naître avec une telle tare ?... Mon père m'as abandonnée pour ce que j'étais, en pensant que j'étais un monstre. Et j'ai été toujours mise à part à cause de ma différence. Personne ne trouve cela normal, je ne fais pas partie de l'ordre des choses. Quel homme au monde pourrait m'aimer ? Aucun. Bien sûr, des gens m'apprécient. Mais aucun homme ne voudra de moi plus tard. Mais c'est comme ça, je m'y suis résignée sans me poser de questions. Et je le vis très bien. "

Pendant ce temps, la clone de Malon semblait dans l'impasse. Elle avait trouvé le moment précis où le "problème" était survenu, mais rien de détaillé, de concret, qui puisse l'aider. Il lui fallait quelque chose qui se rapporte entre son pouvoir et la téléportation, ou quelque chose du même acabit. Quelque chose qui l'aiderait à rentrer...
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le vendredi 30 mars 2012, 15:52:34
Les mots de Malon étaient tout aussi agréables que ses gestes. Belgrif les écouta, toujours un peu perplexe. Il n’allait pas se défaire du jour au lendemain de ses complexes mais, en cet instant, il voulait y croire. Oui, et s’il n’était pas un monstre au fond ? Et s’il était… beau ? Le mot était peut-être abusé pour une bête mais c’était ici un rêve, non ? Mais alors, si lui n’était pas horrible, ses semblables non plus… s’était-il mal jugé ? Avait-il mal jugé toute son espèce ? Ses pensées, doucement, l’entrainait vers une désagréable conclusion. Car effectivement, c’était désagréable de réaliser que tout ceux à quoi il croyait, que ce qui lui pourrissait l’existence n’était au final qu’illusion.

Encore une fois, il s’efforça de changer le sujet. En fait, il ne faisait qu’aborder le problème de la demoiselle qui ressemblait au sien. Il s’était mis en tête, presque par jeu, de lui prouver qu’elle avait moins de raisons de se plaindre que lui. Et pendant ce temps, il continuait de se laisser faire. La tête sur les genoux de Malon, il en venait presque à ronronner. Ces caresses, ces gratouilles, c’était si agréable.. dommage qu’elle ne puisse atteindre que sa tête puisque tous le reste était recouvert. L’idée d’ôter quelque chose ne lui vint pas, toujours à cause de ses complexes. Par contre si elle, elle… non, il chassa cette idée stupide de son esprit  Pourquoi le ferait-elle ?

-Votre père a eu un comportement scandaleux ! Et décidément, les gens de votre monde ont l’air bizarre. Ils seraient prêt à accepter quelqu’un comme moi et ils vous refusent, vous ? A Terra, votre… difformité est vraiment minime. Je croise pratiquement toutes les semaines  des personnes dont l’apparence est sans commune comparaison avec la votre. Vous êtes une femme et eux, ce sont des abominations. Mais attention, je ne parle pas de mes semblables, les Terranides, non, je parle de vrais monstres ! En fait, on devrait presque échanger, vous à Terra et moi chez vous.

Il rigola, le cœur décidément très léger. Il tourna vers la demoiselle son regard d’émeraude.

-Je suis navré pour la gifle que je vous ais donné le matin dernier. Je… je ne sais même plus pourquoi je vous l’ai donné.

Il avait effectivement oublié les cauchemars de l’autre nuit. Il ne lui en restait que d’infimes lambeaux, trop peu pour justifier une baffe, surtout maintenant.

-Malon, vous m’êtes agréable. J’apprécie votre présence, votre façon d’être. Et croyez-moi, ce n’est pas votre particularité qui va me dégouter. Vous pouvez en être sûr. Depuis que vous êtes là, ma vie a changé. J’étais si triste, seul dans mon manoir. Vous semblez savoir mieux que moi comment me rendre heureux.

Il aurait eu envie de continuer mais il ne le fit pas, d’abord pour ne pas paraitre déplacé, ensuite parce que ce serait lui avouer qu’il avait peur de la perdre, peur qu’elle arrive à partir, peur qu’il se retrouve de nouveau seul. Un peu gêné par ce qu’il ressentait pour Malon, surtout depuis qu’elle le caressait, qu’elle l’avait même embrassé, il détourna le regard et contempla le temple.

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le vendredi 30 mars 2012, 18:39:23
Malon sourit et poussa un léger soupir, continuant de caresser la tête de Belgrif lentement, en regardant au loin. C'est vrai que son monde était plein de paradoxes, tout comme celui ci, plein de bizarreries et d'injustice. Mais c'était comme ça, on ne pouvait rien y changer après tout.

Elle continua ses caresses, le corps de Belgrif glissa lentement le long du corps de Malon jusqu'à ce qu'il soit totalement allongé sur elle, Malon croisa ses jambes autour du bassin de Belgrif et le serra dans ses bras, pendant un moment, sans dire un mot. Elle ne resista pas si il s'était mis à se dégager, elle voulait juste garder quelque chose contre elle un instant, avant de briser ce silence assez pesant.


" Nous échanger... Ha... C'est une idée. Mais j'aime mon monde, malgré que celui ci ne m'aime pas. C'est comme ça. "

Elle le relâcha enfin, ne laissant que quelques caresses lui titiller la nuque encore, laissant sa jambe pendre du sofa doucement. Elle regarda les statues, le temple. Elle se demandait pourquoi ces statues étaient toujours là. Pourtant, elle ne se sentait pas narcissique, ou égocentrique, non. Ces statues étaient toujours là, dans la même position. Elle n'avait jamais saisi pourquoi elles étaient là, ni ce qu'elles représentaient en réalité.

" Vous êtes tout pardonné. Je suppose qu'après une aussi mauvaise nuit, j'aurai réagi de la même façon que vous...Avec un peu moins d'enthousiasme peut-être. Mais je suis contente... Que votre sourire soit plus sincère. Du moins, il en as l'air. "

Elle gloussa alors qu'un faible vent faisait décoller sa robe légèrement, et frémir le chapeau de Belgrif.

" Je ne sais pas quoi faire de ce monde. J'ai l'impression qu'il est vide...Et en même temps qu'il as tout ce qu'il faut. "

Elle pointa les statues en parlant, faisant allusion au monde onirique dans lequel ils étaient.
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le vendredi 30 mars 2012, 20:33:26
Belgrif, sous l’effet des tendresses de Malon, s’était mis à ronronner pour de bon. D’ordinaire, il ronronnait souvent mais jamais de bien être. Non, c’était toujours sous l’effet d’une idée particulièrement sadique et prometteuse.  De fourbes ronrons en quelque sorte. Là, il y avait dans ce doux son une bienveillante plénitude. Il voulait que cet instant dure toujours. Mais déjà, la demoiselle qui l’avait tiré à elle le relâchait. Il s’était laissé faire. Depuis qu’il avait souhaité gagner ce rêve, il avait comme rendu les armes. Il ne se considérait plus seigneur, charge qui au fond lui pesait. Il voulait juste être Belgrif. Et il voulait quelqu’un à côté de lui, pour ne pas être seul.

-Ho, je crois ne jamais avoir été aussi sincère de ma vie. On se connait depuis si peu de temps et pourtant, vous savez déjà tout sur moi. Et moi, sans prétendre tout connaitre de vous, j’en sais assez pour… il chercha ses mots. …vous apprécier et mesurer un temps soit peu les difficultés de votre existence. Avec vous seule je peux me confier. Avec vous seule j’ai envie de le faire.

Ce rêve lui convenait. Mais, paradoxalement, la maitresse des lieux était perplexe à son sujet. Elle ne savait qu’en faire. Que répondre à cela ? Le chat se redressa légèrement, portant d’avantage d’attention au temple et, par delà les colonnes, au paysage. Ceci fait, il se rabattit en douceur et osa une furtive caresse sur la joue de la demoiselle. Sa main de velours, si légère, n’y resta qu’un instant.

-Je ne pense pas avoir de conseil à vous donner, hélas. Vous avez bien vu quel terne rêve ma sottise a créé. Au contraire, j’ai plutôt envie de m’en remettre à vous sans réserve.

Sottise… c’était bien le mot qu’il venait d’employer, preuve que désormais il commençait à se remettre sérieusement en question. Il percevait son ancien rêve, celui qu’il avait quitté pour venir ici, comme le symbole de ses erreurs. Quelles erreurs exactement ? Il n’aurait pas encore sut le dire.

-Mais je ne demande qu’à vous aider. Alors je répondrais en ces termes. Vous jugerez de leur bien fondé. Ce que je sais des rêves, c’est qu’ils nous reflète.  Ce rêve, ces statues, c’est donc vous. Evident bien sûr puisque les dites statues vous représentes. Mais leur présence systématique, leur position, c’est là qu’il faut y chercher une signification. Vous me dites avoir accepté votre problème et pourtant, même ici, vous n’arrivez pas à l’afficher. Vous vous êtes peut-être simplement juste résigné à le cacher et à ne rien pouvoir y faire. Ceux de votre monde vous y pousse n’est-ce pas ? Alors, si j’ai un conseil à vous donner, c’est ce problème qu’il faut régler. Et ainsi, votre monde changera.

Sans prévenir, Belgrif bondit au sol. Sa souplesse féline le faisait se mouvoir avec cette grâce surréaliste. Il s’approcha d’une des statue et se tourna vers Malon. Un air malicieux se dessina sur son visage mais il ne fallait pas y chercher une quelconque malveillance.

-On n’arrête pas de se dire que nos problèmes n’en sont pas. Et on se contente de le dire. C’est peut-être ça le problème, non ? Vous me dites que mes courbes sont agréables à regarder, mais je n’en montre rien. Et vous dites avoir accepté votre problème alors que vous le cachez, ici, alors que je le connait parfaitement. On est dans un rêve, non ? Qu’est-ce qu’on risque ? Moi, je vous mets au défi de ne plus rien cacher du tout. Et si vous le faites, je ferais de même.

Il eut son sourire en coin. Il avait l’âme joueuse, c’était son naturel. Mais, il fallait le remarquer, il demandait à la demoiselle d’agir en premier. Avait-il peur du contraire ? Peur… non, mais ce serait quand même beaucoup plus simple en second.

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le jeudi 05 avril 2012, 16:51:05
Elle poussa un léger soupir, en stoppant ses caresses. Belgrif avait raison, après tout, si ces statues étaient là, son incapacité flagrante à les faire disparaître, cette unique limite à ses pouvoirs d'omnipotence dans le monde onirique... C'était là pour une bonne raison, une raison qu'elle ne s'était jamais donnée la peine de chercher en pensant qu'il s'agissait du simple déroulement des choses, que c'était comme ça et pas autrement.

Malon se prit le menton dans les mains, en profonde réflexion. Belgrif avait eu une réaction très pertinente sur le sujet, qui méritait aussi qu'elle se pose des questions. Il serait bien paradoxal qu'elle se permette de donner des leçons si elle-même était incapable de se remettre en cause.


" C'est...Vrai. A vrai dire, je ne sais toujours pas quoi en penser. Je me dis que j'ai accepté cette partie de moi, pourtant je suis bien obligée de me cacher, comme un vilain secret qui ne doit pas se faire remarquer sous peine d'attirer les malheurs... Mais qu'est ce que je peux y faire? Je suis maîtresse ici, mais pas dans le monde réel. Rien ne fera changer la façon de penser des gens. Et quand elle commencera à changer, ce ne sera sûrement pas de mon vivant. "

Elle regarda le chat s'approcher d'une des statues avec un air curieux. Même si il n'avait rien à en retirer de bénéfique, elle connaissait ce sourire et ce regard, quoique différent. Moins...Malsain. Pourtant ce qui s'ensuivit, elle se demanda si ça n'aurait pas été mieux qu'il n'en soit rien. A la fin de la phrase de Belgrif, il put remarquer le visage de Malon progressivement tourner au rouge, jusqu'à tourner presque à la couleur d'une tomate. Elle fixa le félin pendant des secondes qui parurent des heures avant d'oser un timide:

" ...Vous plaisantez j'espère ? "

Elle se retracta dans le sofa, visiblement très perturbée par la proposition de Belgrif et terrassée par l'embarras.

" M-mais je ne peux pas faire ça enfin...Enfin je... Euh... "

Pour la première fois de sa vie sûrement, Belgrif voyait Malon destabilisée dans un rêve, qui plus est son propre rêve. Une jeune fille tout à fait banale qui réagissait de manière naturelle à ce genre de situation, la ramenant à l'état d'humaine qu'elle est et reste. Même son univers se mit à se liguer contre elle, un vent fort se mit a souffler, qui en arracha carrément la robe de Malon, la laissant complètement nue. Même elle n'en revenait pas, semblant être animée d'une rage contre son propre monde.

" C-c'est pas vrai ! Rendez moi ça ! "

Elle était debout, dos à Belgrif, faisant des signes dans les airs sans que rien ne se passe, comme si pour une fois elle n'avait plus le contrôle de rien. Et une fois qu'elle avait remarqué que Belgrif était toujours derrière elle s'empressa de se cacher avec ses bras

" J-je ne sais pas ce que... Humpf... Content maintenant? "

Elle n'osait même presque plus oser regarder Belgrif dans les yeux, son exposition au naturel lui posant visiblement un véritable problème, à l'inverse que ce qu'elle semblait prétexter.
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le jeudi 05 avril 2012, 18:13:02
Au début, voyant l’évidente gène de Malon, Belgrif fut surpris que celle-ci soit si marqué. Il avait cru que la jeune femme avait accepté la chose mieux que ça. En tout cas, c’était ce qu’elle laissait croire jusqu’à maintenant. Etait-il allé trop loin ? Un peu honteux, il baissa le regard. Puis arriva ce phénomène étrange. La maitresse des rêves était-elle en train de perdre le contrôle de son propre songe ? En tout cas, une soudaine bourrasque emporta la robe de Malon, la laissant nue et stupéfaite. Apercevant cela, le chat resta une poignée de secondes plongé dans une étrange passivité. Comment réagir ? En réalité, il n’eut pas le choix. Son naturel s’imposa et il éclata de rires.

Non, il n’y avait pas de méchanceté dans ce rire et on le sentait. Par contre, il y avait bien de la moquerie, pas envers ce que cherchait à cacher la demoiselle, c’était uniquement dirigé vers son comportement. La gestuelle, les paroles, tout était là et le félin, indéniablement taquin, ne pouvait y résister. Il rit donc sans pouvoir s’arrêter. Il en eut même mal au ventre et il s’adossa contre la statue, une main crispée contre sa poitrine.

-Contant ? … Moi ? … Mais oui bien sûr ! … Et c’est peu de le dire ! réussit-il à articuler entre ses fous-rires.

Il tenta de se calmer et y arriva peu à peu, avec difficulté. Son souffle lui manquait, cela en devenait presque désagréable. Il glissa jusqu’à se retrouver assis au pied de la statue.

-Regardez-vous ! Même votre rêve vous échappe ! Peut-il y avoir signe plus clair ? Il est là votre problème, non, pas entre vos jambes, mais dans votre tête !

Reprenant son souffle, il laissa passer quelques secondes de silence. Puis, il se remit sur pieds et continua le fil de ses pensées.

-Se que pense de vous les autres n’a pas à vous influencer. Ici, qui peut vous voir ? Moi ? Mais je sais très bien ce que vous cachez. Et d’ailleurs, je suis prêt à parier que même si je n’étais pas là, ça ne changerait rien. Malon, il y a une différence entre avoir honte de vous et vous plier aux contraintes de votre monde. Je pense que ces statues sont le symbole même de votre gène. Votre problème vous poursuit jusqu’ici. Il faut que vous ayez raison de lui et ainsi… vous pourrez changer la déco !

Il dit ses derniers mots avec une légèreté amusée. De nouveau, il s’adossa à la statue. Croisant les bras et prenant un air très digne, il conclut, sur un ton plain de malice.

-Vous n’avez pas totalement remplis votre part du contrat. Alors je m’abstiendrais d’exécuter la mienne. Otez vos mains et mettez-vous face à moi. C’est pour votre bien, vous savez !

Il exagérait mais il était ainsi. Et puis, c’était toujours plus facile de donner des conseils que de les respecter. Au fond de lui, il savait qu’il risquait d’être aussi ridicule que Malon quand il devrait se dévoiler. Alors il retardait l’échéance par tous les moyens possibles. D’ailleurs, il commençait déjà à échafauder une nouvelle excuse. Tricher, cela faisait partie du jeu, n’est-ce pas ?

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le jeudi 05 avril 2012, 20:26:31
Malon resta sur son sofa, se couvrant de honte et d'embarras, essayant de cacher à tout prix ses parties privées devant un félin moqueur et semblait profondément l'agaçer, trouvant l'hilarité devant une situation aussi ennuyeuse. Elle resta donc bien cachée, les sourcils froncés, et presque prête à pleurer. Mais si son rêve s'était retournée contre elle, ce n'était pas pour autant l'abandonner...

" Grrr... Arrêtez donc de rigoler comme un idiot, ce n'est pas amusant du tout ! Qu'on me rende mes vêtements ! "

Même si son rêve n'obéis pas à son désir, quelque chose d'autre put se produire... La statue sur laquelle s'adossa Belgrif se mit à s'animer, lentement. Et avant même qu'il termine sa phrase, il sentit quelque chose l'attraper par le pantalon et le soulever dans les air, tiré par le caleçon comme dans une cour d'école. La Malon géante sourit avec un air amusé, laissant Belgrif se débattre comme il le pouvait dans cette situation, avant de le reposer au sol, le faisant tomber a trente centimètre de l'herbe, lui faisant perdre son pantalon de manière plutôt ridicule.

Malon resta un peu ébahie, mais en toute bonne vengeance, se fut à son tour de se mettre à rire aux éclats, se roulant par terre incapable de se retenir ni de se cacher, se tenant le ventre, douloureux a cause du manque d'air causé par son fou rire.

Lorsqu'elle se reprit, elle semblait avoir perdu sa gêne... En se relevant, elle ne chercha pas à se cacher, mais à voir si Belgrif n'avait rien... La surprise, si on peut l'appeller ainsi, était plutôt de taille... A vrai dire, il était même étonnant qu'elle sache se cacher aussi discrètement, quand on avait sa taille. Mais elle avait sûrement ses petit trucs à elle.


" Hihi...Pffrrrt... Bon... O-on est à égalité alors je suppose... "

Elle se remit à pouffer de rire, essuyant des larmes qui avaient coulé sur ses joues.

" Décidément, j'adore ces statues... Pffrrtt hihihi... "

Elle poussa un soupir pour se reprendre, respirant profondément pour se calmer.

" Bon... Maintenant qu'on est à égalité... Vous voulez quoi? "
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le jeudi 05 avril 2012, 21:42:19
A peine Belgrif eut-il achevé sa phrase qu’il se sentit attrapé, puis soulevé en l’air. Il eut tôt fait de comprendre que c’était la l’œuvre de la statue sur laquelle il s’était adossé. Décidément, ces maudites statues devaient avoir une dent contre lui. Perdant sur l’instant sa bonne humeur, il se mit à protester bruyamment et à se débattre. La peur qu’il lui arrive malheur n’eut pas vraiment le temps de s’installer en lui car déjà il était secoué en tous sens.   

-Hé ! Ho ! Lâche-moi toi ! A moi ! Au secours ! Arrête, arrête ça !

En un rien de temps, il fut si désorienté qu’il ne sût même plus où était le sol et le ciel. La statue, de ses deux mains habiles, jonglait avec le matou réduit à l’impuissance. Puis, soudainement, le rattrapant d’une main par la jambe de son pantalon et tirant de l’autre le manteau, le Terranide se retrouva dépouillé de celui-ci. Torse-nu mais sans l’avoir encore réalisé, il se retrouva la tête en bas. Pratiquement dans le même geste, la statue le ramena à quelques dizaines de centimètres de l’herbe. Elle n’eut ensuite qu’à le secouer, ne le tenant toujours que par la jambe du pantalon, pour que Belgrif glisse hors de l’habit et atterrisse plutôt lourdement à terre. Maintenant tout nu, il resta un court instant les jambes en l’air dans une position des plus comique. Puis, mollement, il s’étala complètement.

Etourdit, il entendait le rire de Malon. Que s’était-il passé au juste ? Rassemblant ses esprits, il commença à se redresser. Ce n’est qu’alors qu’il comprit. Il esquissa un mouvement pour se rouler en boule dans une veine et ridicule tentative de se cacher. Mais évidement, ça n’allait pas le mener loin et il donnait une raison de plus à la jeune femme de rire. N’ayant pas eut le temps de se préparer, il eut bien du mal à luter contre le sentiment de honte. On le voyait à son visage. Ses oreilles étaient tombées et il ne faisait plus du tout le fier.

-C’est un scandale ! Me traiter, moi, ainsi ! C’est de la triche ! C’était pas prévu comme ça ! Malon, je suis sûr que vous y êtes pour quelque chose !

Se faisant violence, il se releva enfin. Il chercha tout d’abord ses vêtements du regard. Mais ils n’étaient plus là. Comme la robe, certainement, ils avaient été emportés. Il porta ensuite son attention sur Malon qui ne se dissimulait plus. Visiblement, cet incident avait eu raison de sa gène. C’était au moins ça. Belgrif, de son côté s’efforça de ne plus montrer sa honte. Mais curieusement, il ne savait plus comment se tenir.

-A égalité ? Heu… oui, on dirait bien... Ce que je veux ensuite ? C’est une bonne question, ça…

Il se gratta nerveusement la tête.

-Ben, je sais pas trop. Vous trouvez toujours que j’ai des courbes intéressantes à regarder ? Vous êtes sur ? Je… je suis sûr que ça s’arrête là. Regarder, c’est tout. Qui a envie de toucher une bête, hein ? Enfin, j’veux dire… à part une autre bête.

Une idée derrière la tête, il en avait bien une. Mais jamais, au grand jamais, il n’oserait l’avouer.

     
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le jeudi 05 avril 2012, 23:13:48
Elle termina de sécher ses larmes, reprenant progressivement son souffle. Elle posa une main près de sa poitrine, se calmant, avant d'être calme comme avant, même si elle semblait toujours terriblement gênée, cet épisode semblait avoir dissipé son envie de se cacher. Elle se redressa, bien droite, et totalement exposée, avant de retourner s'assoir sur le sofa.

Elle n'osa pas se regarder, pour éviter d'être encore plus gênée, mais avant et surtout pour éviter de constater une réaction humaine grandissante au niveau de son bassin. Peut-être étais-ce une éxagération de son rêve, mais n'étant qu'à moitié durci, sa particularité lui arrivait à mi-cuisse, pendante. Pas étonnant qu'elle n'osait rien montrer.

Elle s'allongea un peu, en poussant un soupir et rigoler:


" Oui, je le pense toujours. Je n'ai pas de problème avec ça en fait, du moins je trouve ça assez...Uhm...Exotique? Je crois que c'est le mot. "

Elle fit un mouvement de main, comme adressé à Belgrif pour l'inciter de s'approcher. Mais il fut immédiatement aidé d'une main de Malon géante qui le poussa vers elle, le faisant s'écraser contre Malon nue qui le réceptionna assez brutalement.

" Ooof... Aie... "

Elle se met a rire et tiensle félin contre elle, lui caressant la tête et la nuque, respirant lentement sans même rien lui dire, cette action étant suffisante à répondre à sa question.
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le vendredi 06 avril 2012, 10:05:49
Ainsi poussé dans le dos par cette main géante, Belgrif atterrit sans grande grâce tout contre Malon. Sa nudité l’avait rendu comme maladroit. Il s’empressa d’adopter une posture plus convenable à côté de la jeune femme. Mais la peau délicate de cette dernière ayant déjà rencontré son doux pelage, il ne manqua pas de constater l’agréable sensation qui en résultat. Ce fut donc sans se faire prier qu’il resta collé à la maitresse des rêves.

-Ces statues, ce ne sera pas du luxe de les enlever si vous voulez mon avis, fit-il, un peu grincheux, mais déjà il pensait à autre chose.

Malon s’était mise à lui caresser la tête et la nuque comme avant. Et, comme avant, il en tira un plaisir certain. Ce qu’il ne pouvait avouer, du fait de ses complexes, semblait être en bonne voie pour se produire. Cette idée, cette perspective, ne le laissa pas indifférent. Si jamais le regard de la demoiselle s’attardait du côté de son entre-jambes, elle remarquerait que l’intimité du matou n’était plus tout à fait au repos. Belgrif, lui, regardait Malon car ce ne pouvait être que plus plaisant à ses yeux. Il la regarda toute entière, notant sa particularité mais aussi et surtout tout le reste. La couleur de sa peau, ses courbes, sa position… Il se dit que les statues ne lui rendait pas tout à fait justice. Elle était si belle…

-Exotique, vous dites ? Il eut un petit rire gêné. C’est, c’est un terme auquel je n’avais pas songé. Exotique… je ne sais pas… mais pourquoi-pas après tout. Alors vous me considérez plus comme un humain exotique que comme un animal bavard ?

Il passa ensuite l’une de ses mains de velours sur la joue de Malon, une caresse furtive comme il en avait déjà faite une peu avant. N’osait-il pas faire d’avantage ?

-En tout cas, quand je vous regarde, je me dis vraiment que les gens de votre monde sont ridicules de se priver de votre beauté pour un détail de rien du tout.

L’air de rien, il fit jouer sa souplesse pour imperceptiblement se frotter contre la jeune femme. Son pelage aidant, la manœuvre allait bien vite procurer du bien-être mutuel. Le chat ajouta.

-Vous savez, je n’ai pas qu’une tête et une nuque.

C’était en référence aux caresses de Malon. Il sous-entendait qu’elle avait maintenant tout un corps à sa disposition et qu’elle n’avait qu’à en profiter pour la plus grande satisfaction du dit corps.

Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Malon le vendredi 06 avril 2012, 17:13:07
Elle rigola à la remarque du chat. C'est vrai qu'un jour elle aimerait bien se débarasser de ces statues, mais au fond elles lui rendaient grand service. Elle le laissa s'installer à son aise, alors qu'il s'était mis à ronchonner à nouveau, la faisant sourire.

" Vous trouvez ? Moi je les trouve plutôt pratique. "

Elle continua de le caresser doucement, s'étalant dans le sofa alors qu'ils étaient collés l'un contre l'autre, Malon ayant un peu de mal à se rendre compte de la situation mais qu'importe, maintenant qu'ils en étaient arrivé là, elle n'allait sûrement plus faire machine arrière.

Elle le cala contre lui, respirant profondément pour essayer de garder son calme face au félin, n'essayant pas de montrer qu'elle était plutôt inhabituée à ces situations. Elle continua donc ses câlins, le tenant fort, et à sa demande, descendit ses mains lentement, d'abord le dos, puis contre le bassin.


" Ainsi, ca vous va mieux ? "

Dit-elle avec un sourire, le mouvement perpétré contre elle finit par l'achever et la rendre prête, se faisant sentir contre le félin en rougissant. Elle n'osait pas faire de commentaire, espérant que le chat n'en sentirait rien, même si c'était loin d'être possible.

" Mmmm... "
Titre: Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
Posté par: Belgrif le vendredi 06 avril 2012, 20:14:36
Belgrif s’était remis à ronronner de bien-être. S’était-il déjà aussi bien senti par le passé ? Il en doutait fort. Il semblait avoir trouvé cette paix qu’il recherchait tant. Mais cette fameuse paix, il ne l’avait pas obtenu comme il l’aurait cru. Point de richesse, point de domination, point de sang, juste lui et Malon. Quelque part, cette idée le dérangeait. Elle était la preuve de ses erreurs. Toute une vie dans l’erreur... Cependant, en cet instant, il pouvait en faire abstraction car autre chose occupait son esprit. Il brulait de désir pour celle contre qui il était allongé. Sous les caresses, il avait chaud, il frémissait. La raideur croissante en son entre-jambes ne mentait pas.

Mais voilà, si Malon n’avait pas l’habitude de ces situations, lui non plus. Non, il n’était plus vierge mais dire qu’il avait fait l’amour dans le sens noble du terme serait abusé. A une ou deux reprises, il avait violé des esclaves mais ce n’avait rien à voir. C’était bestial, brutal, juste du pulsionnel sans le moindre sentiment. Là, il avait peur qu’elle ne veuille pas, peur qu’elle le refuse, peur qu’il s’y prenne mal. De plus, il n’en dirait rien bien sûr, mais la particularité de la jeune femme était tout de même un peu perturbante. Enfin, on aurait tendance à l’oublier, mais le matou n’avait que 16 ans après tout. Et maintenant qu’il était descendu de son trône, cette jeunesse ne pouvait qu’alimenter sa timidité.

-Malon, je…, commença-t-il mais il n’osa aller plus loin.

Hésitant, il changea légèrement de sujet.

-…je me disais, si vous n’arriviez pas à rentrer dans votre monde malgré tous nos efforts, pourriez-vous envisager de vivre avec moi ?

Il porta sa main de velours sur son visage, se remettant à caresser sa joue mais de façon plus entreprenante. Elle semblait bien disposée, elle semblait apprécier. Rassemblant son courage, il reprit.

-J’ai envie de vous, maintenant. Voulez-vous ?

Il osa déposer sur ses lèvres un baisé, il avait légèrement réajusté sa position, il la chevauchait bel et bien mais pour aller plus loin, il avait besoin d’une réponse. Et s’il obtenait plus, il en serait ravi. Il avait tant besoin de tendresse, lui qui si souvent avait été seul.