Le Grand Jeu
Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Discussion démarrée par: Avelina Neasa le mercredi 11 mai 2011, 04:16:17
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- ♫ [···] Trois p'tits tours et puis s'en vont... ♪
~ Applaudissez ! Messieurs dames, c'étaits les triplettes de Seikusu, toutes nouvelles dans le métier. Jolis p'tits lots, n'est-ce pas ? Enfin, c'est maintenant au tour de la sublime, que dis-je, la divine Lina de venir nous interpréter un tube des années 50. Vas-y ma chérie, donne leur du spectacle, qu'ils en ait pour leur argent !
Je souris. Je m'amusais follement dans ce cabaret. Le proprio trouvait que je rentrais à merveilles dans mon rôle. Tu m'étonnes... Je jette un dernier coup d'oeil dans le miroir, gratifie d'un baiser virtuel le présentateur qui venait de faire mon éloge, et je me dirigeais vers la scène. Les lumières se tamisent. Le projecteur attends figé sur le rideau. Les premières notes retentissent (http://www.youtube.com/watch?v=yy5THitqPBw&feature=related). Je fas mon entrée en chantant.
- ♫ You had plenty of money in 1922.
You let other women make a fool of you.
Why don't you do right,
like some other men do?
Get out of here,
get me some money too.
You're sittin down and wonderin what it's all about.
If you ain't got no money, they will put you out.
why don't you do right,
like some other men do?
Get out of here,
get me some money too.
Now if you had prepared 20 years ago.
You wouldn't be a wanderin now from door to door.
Why don't you do right,
like some other men do?
Get out of here,
get me some money too.
Get out of here,
get me some money too.
Why don't you do right, like some other men do ? ♪
Je fais mon show. Et lorsque c'est finit, tonerre d'applaudissement. Je souris, je salue. Et me voilà qui m'éclipse.
Ce soir, j'ai ma première paye. J'écoute soigneusement le propriétaire me féliciter, puis il me donne une liasse de billet conséquente.
~ Ouvres-toi un compte à la banque chérie, et file y ranger ça.
~ Tout de suite. Je ne compte pas en perdre un billet. Bonne soirée Gary !
~ Bonne soirée et bonne nuit à toi Lina... Oh Dieu, plus sexy que ça tu meurs...
J'entends la dernière partie de sa phrase alors que je referme doucement la porte. Oui, je suis sexy très cher. Et j'en joue. Mais pour le moment, c'est les affaires. Je ne prends pas la peine de quitter ma robe. C'est la même robe rouge éclatante que je portais lors de mon arrivée. Propre et repassée de ce matin. L'odeur de fruits rouges qui s'en exalte est délicieuse, je ne peux pas me convaincre de l'enlever. Je passe dans ma loge, je vérifie mon maquillage. Mes yeux d'émeraudes scintillent de bonheur. Normal, avec tout cet argent... Le fard à paupière pourpre est légèrement effacé. Je le réhausse un peu, rendant mon regard plus pénétrant. Après avoir chanté, mon rouge à lèvre s'est fait mal malle. Alors j'en remet rapidement. Puis j'attache ma somptueuse chevelure de feu en un chignon sur l'arrière de ma tête. Paraît que ça fait femme moderne. Je change de gants, remettants mes pourpres habituels au lieu des améthystes que j'a porté ce soir, et je glisse l'énorme liasse de billet dans mon réticule rouge aussi pailleté que ma robe? J'aime le rouge, je ne vous l'ai pas dit ? Et bien c'est fait maintenant.
Dans la rue, on m'regarde étrangement. On me siffle aussi. Je fais ma diva. J'aime ces regards sur moi. Mais désolées les cocos, le show est passé. Dégagez le passage ! Ah tiens, voilà la banque. J'y entre avec toute la grace d'un mannequin. Le vigil m'adresse un regard entendu. Je souris. Et je vais voir un des comptoirs qui sont libres. La dame, d'âge mur, m'envoie dans un des bureaux. Là, j'y discute longuement avec l'un des banquiers, et finalement, une fois le compte créé, je lui file le fric qu'il glisse dans un tiroir avant de pianoter furieusement sur son ordinateur. Je lui fait confiance pour être honnête. Et je le quitte, ravie.
Mais lorsque je met à nouveau les pieds dans le hall, les alarmes se déclenchent. Les gens, affolés, se ruent vers la sortie. Immobile sur une des dernières marches, j'écarquille les yeux. Qu'est-ce qui se passe ? Un problème ? Tout à coup, je sens un bras musclé sur mon cou qui me force à remonter quelques marches. Pressée contre un torse imposant, je me demande dans quel pétrin je suis encore tombée. Je lorgne dans mon réticule entrouvert. J'y vois la crosse d'une arme à feu (http://images.blog-24.com/230000/235000/234997.jpg). Un Revolver bulldog 380 PC à poudre noir, de la fin du 19ème siècle. Je sais m'en servir. Aurais-je le temps ? Je ne crois pas. L'homme pose le canon d'une arme sur ma tempe et hurle un truc à propos d'otage. C'est la panique. Des coups de feux retentissent. Les gens sont tous à plat ventre. Une dizaine d'homme en noir les font se relever et se dirigent à la queue leu leu vers les escaliers. Mon agresseur me prend à bras le corps et m'emmène également. Mais, les bras serré contre mon corps, je ne peux me défendre. L'homme s'adresse à mon :
~ Alors ma chérie, on aime les années 50 ? Tu fais très diva. Mais tu s'rais plus à la place dans mon lit pour sûr ! Hahahaha.
Avec un sourire narquois, je répond d'un ton charmeur.
~ Et il est où ton lit ? Conduis-moi là-bas.. Trésor !
Pour le coup, je lui coupe la chique et il monte les étages en silence. Les otages sont rassemblés en troupeau au centre du toit de l'immeuble. On attends une demi-heure, avant que celui qui me tient toujours juchée sur son épaule ne perde patience. Remarquez, moi aussi je perds patience. Mes abdos me font mal à force de les contracter pour rester droite et ne pas avoir la tête en bas. Mon chignon tient toujours, grâce à je-ne-sais-quelle-force-mystique. Mas pas pour longtemps je le pressens. Armé d'un haut-parleur, l'homme me fait descendre de ses épaules et mon confie à un de ses amies. Je sens que mon réticule est apprécié par l'un des hommes car il quitte ma main prestement. Les bras liés dans le dos à présent, j'ai l'air échevelée. Celui qui m'a emmenée jusque là me prend le bras sans ménagement et me pousse sur le bord de l'immeuble. Je pousse un cri en vacillant. Il me tient par le bras, mais le vide est juste en dessous de mes pieds. Je ne devrais pas regarder en bas, et pourtant... Un nouveau cri m'échappe. Je ne veux pas mourir, je suis trop jeune et trop belle pour ça !
~ Si on a pas immédiatement ce que l'on a demandé, la jolie poupée rousse finira désarticulée et beaucoup moins jolie en bas, est-ce clair ? Je compte jusqu'à dix !
Je serre les dents. Il commence le décompte. Lentement. Arrivé à trois, il me pousse et mes pieds glissent dans le vide. Je hurle. Il me retient toujours par le bras, mais pour combien de temps ?
~ DEUX ! UN.....
Un héros est-il disponible ?
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...Non et franchement, j'ai autre chose à foutre !
Voilà la pensée qui me traverse l'esprit lorsque monsieur Tanaka, l'oncle d'un ami américain qui m'a trouvé un studio le temps de mon séjour à Seikusu, me propose d'aller assister à une cérémonie du thé traditionelle. Je ne doute pas que ce soit quelque chose de particulier à regarder et à vivre, mais le "presque-ado" que je suis encore a surtout envie d'aller traîner ses Converses au coeur de la ville histoire de dépenser quelques yens dans l'achat de figurines en résine et de mangas non-traduits, en bon touriste.
Ca fait trois jours que j'ai posé le pied en sol nippon et je n'ai eu le temps de rien, ayant préféré rattraper le décalage horaire paresseseument. Je me fais fainéant, je crois. Aucune envie de me mettre à la recherche de quelques crimes où même de me renseigner sur ce qui se passe chez moi, à l'autre bout du monde. Avant, j'étais rivé aux informations internationales et me faisait fort d'intervenir rapidement et efficacement. Mais maintenant... Je crois que je n'ai plus cette flamme, cette envie. Oh, ce n'est pas que la Justice ne m'importe plus, attention ! Je me sens vidé et je sais que cette période à Seikusu va me servir de vacances et d'occassion de faire le point sur une question cruciale : le monde a t'il vraiment besoin de Sentinel Prime ?
Tout ça pour dire que je repousse gentiment la proposition de monsieur Tanaka, qui dit comprendre parfaitement. Il parle aussi bien anglais que je baragouine japonais, c'est vous dire à quel point les conversations entre nous sont assez décousues. Toujours est il qu'il finit par s'éclipser, me laissant seul dans mon tout petit studio. Je file à la douche et y passe quelques minutes, prenant soin de me parfumer avant d'attaquer le choix de mes vêtements... Et un choix autrement plus corsé : dois-je enfiler mon costume ? Les yeux rivés sur le "S" dessiné sur le torse, je soupire avant de me dire que si je ne l'ai pas et que je viens à en avoir besoin, je le regretterais. En quelques gestes habitués à la manoeuvre, je l'enfile donc avant de le compresser contre mon corps grâce à un petit système prévu à cet effet. Parfait, plus qu'a enfiler un jean, un sweat quelconque à manches longues et ma vieille paire de lunette factice et hop, voilà que je finis par déambuler rêveusement dans les rues animées et grouillante de mon foyer d'adoption.
Je suis un parfait touriste, m'arrêtant devant ces japonaises drôlement vêtues, devant les magasins d'objets high-tech, ceux de mangas et de jeux vidéos.... Je me perds peu à peu au coeur de la ville sans pour autant m'inquiéter tant que le soir tombe, jusqu'a arriver dans ce que je suppose être le quartier des affaires, où brillent les facades siglées des logos de grandes banques internationales. Sortant le museau d'une revue coquine que j'ai acheté au détour d'une ruelle, mes yeux se posent sur un attroupement au pied d'un building, des mains se levant vers le ciel. Qu'est ce que c'est que ce bordel, au juste ? Les flics locaux sont là, des projecteurs braqués vers le toit de la banque. Je connais ce genre de situation mais mon cerveau ne fait pas la connexion dans la seconde.
J'imite tout le monde alors qu'une voix tonitruande dans un haut-parleur égraine le numéro 5, puis le 4.
Ca y est, je percute enfin alors que le "UN !" est beuglé, suivi d'un cri féminin où se lit la peur panique. Une nana ! Une nana est dans le vide ! Un moment, le temps semble figé alors que le preneur d'otage lâche son "zéro"... Et sa victime, jolie tâche rougeâtre dans le ciel japonais, qui va faire connaissance avec le macadam du Soleil Levant. Des exclamations d'horreur fusent tout autour de moi, alors que je n'hésite plus. Mes sacs tombent à terre, suivis par mes vêtements que je déchire littéralement avant de foncer comme une balle vers le ciel, tel un éclair bleu et rouge qui rattrape avec fermeté mais non sans délicatesse la victime, que je tiens par le dos et sous les jambes, comme si elle avait été une jeune mariée. Nous restons ainsi quelques secondes, flottant entre ciel et terre sous les vivas des passants tant que sous leurs exclamations de surprise... Et les vociférations du type patibulaire, un peu plus haut.
Mon regard se porte sur la demoiselle et... WOW. Je bloque un instant, les yeux écarquillés. Elle est sublime, même si sur l'instant je trouve le mot un peu faible. Une rousse flamboyante au corps dessiné au laser, moulé dans une robe qui la met en valeur à la perfection.
- Je... Euh...
D'habitude, c'est le moment où je lance quelques mots rassurants, mais j'en suis incapable. Vite, me reprendre ! Heureusement, le preneur d'otage qui hurle des insultes salées me ramène les pieds sur Terre -enfin, si on veut.
J'adresse un sourire tranquille à la rouquine, avant de m'envoler quelques mêtres en retrait pour la déposer avec précaution sur un autre toit. Alors qu'elle est en sécurité et moi flottant dans le vide, je lui adresse enfin quelques mots sensés.
- Ne faîtes rien de stupide, je reviens très vite vous chercher.
Nouveau sourire, puis signe de tête. La suite ? Filer vers la banque et coller quelques roustes aux malfaiteurs, libérant les autres otages. Rien de bien compliqué, je l'ai fais des centaine de fois par le passé. Bon, j'ai un peu perdu la main puisque certains criminels me font les rechercher dans les étages, mais je les attrape tous. Armés lourdement, mais ela reste inefficace contre moi. Les balles s'écrasent sur mon corps, les chargeurs se vident et je n'ai plus qu'a ceuillir les types, ce que je fais. Les assomant, je les laisse aux bons soins de la police avant de me diriger vers le toit où j'ai déposé la fille incendiaire.
Et je réalise qu'elle a très bien pût en descendre, étant donné qu'il y a certainement un accès vers l'intérieur de l'immeuble.
Je me pose quand même doucement sur le toit, on verra bien.
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- Je sais que le bandit est proche de zéro. Mais je me raidis, espérant qu'il ne mettra pas sa menace a exécution. Le temps semble ralentir. Comme... Comme dans un de ces films que l'on m'a fait regarder il y a peu. J'ouvris encore plus grand mes yeux si c'était possible, et lâchait un hurlement perçant alors que l'autre abruti de bandit lâchait mon bras sans ménagement après un tonitruant :
~ Zéroooo !
Je me senti attirée vers le bas, irrémédiablement. Avant de m'éloigner trop, à grande vitesse, j'entendis clairement le bandit regretter d'avoir dû mettre sa menace à exécution, parce qu'il m'aurait bien retenue en otage quelques jours. Mais je suppose que le choc médiatique avec un autre otage gisant comme un pantin désarticulé en bas aurait été moins puissant.
Je tombe. C'est un fait. La loi de Newton avec sa foutue pomme me revient en mémoire. Et dans cette histoire, c'est moi cette satanée pomme ! Je ne hurle plus. Mon seul hurlement, anormalement aigu, m'a déchiré la gorge. Et puis, je suis condamnée. Alor à quoi ça sert. Les bras entravés, je ne peut qu'essayer de me redresser, histoire de crever dignement. Je ne ferme pas les yeux, regardant avec effroi le sol se rapprocher, encore, et encore, et encore. Soudain, un choc. Moins brutal qu'une arrivée sur le sol de béton. Moins brutal que la poigne de la brute qui m'a lâchée. Mais tout à coup, l'air ne me fouette plus le visage. Le sol ne se rapproche plus à une vitesse qui augmente de manière exponentielle lorsque je regarde vers le bas. Et deux bras musclés me soutienne. Oh, je dois rêver... Mes yeux se posent sur son visage, caresse chaque trait de l'homme qui me tient contre lui. Il tente quelques mots, mais j'ai l'impression qu'il est comme moi, qu'il ne peut prononcer un mot. Sans doute pas pour la même raison. Personellement, je suis encore sous le choc d'avoir failli finir en bouillie sur le sol... Une bouillie de tomate ou de carotte. Brr, rien que d'y repenser je frissonne. D'ailleurs, c'est à ce moment là que je reprend une brusque inspiration. Je crois que j'avais oublié de faire cela avec tout ce qui vient de se produire...
Au même moment, mon abruti de preneur d'otage hurle quelque chose. Sans doute pas très flatteur. Dans tous les cas, cela permet à mon sauveur de reprendre pied dans la réalité. Je lui rend son sourire, encore tremblante. Lorsqu'il me dépose sur le toit d'un autre immeuble, un peu plus loin, je chancelle. Mais je reste debout, par la seule force de ma volonté. Hors de question de flancher maintenant alors qu'un... Ouah... Alors qu'un mec plutôt sexy dans son costume moulant flotte devant moi. Je hoche la tête, assurant que je ne ferais rien de stupide. De toutes manières, le temps de retrouver mes esprits, il sera sans doute de retour. Je le regarde s'éloigner. Comment se fait-il qu'il vole d'ailleurs ? Oh, c'est trop bizarre. Dès qu'il est plus loin, je m'effondre. Mes genoux lâchent. Je souffle un grand coup. La corde grossière qui lie mes mains me fait mal. Mais tandis que la brute de l'immeuble me tenait tout à l'heure, j'ai pu desserrer un peu les liens. Encore quelques efforts... Et voilà ! Je brandis mes poignets libérés devant moi. Ils sont rouge, irrités.
Passant mes mains dans mes cheveux. J'avais oublié le chignon. Mes doigts accrochent l'élastique et la cascade de feu que sont mes cheveux dévalent sur mes épaules. Je secoue la tête. Ramenant mes genoux contre ma poitrine, je les entour de mes bras. Ma robe rouge couvre mes jambes. Mais comme elle est fendue sur la droite à partir de mi-cuisse, on voit tout le côté droit de mes jambes. Je frissonne. Être en hauteur a ça comme inconvénient de nous exposer à des courants d'air en tous genre. Mais je ne m'en plains pas. Après tout, je suis tojours en vie, et en un seul morceau.
Quelques temps après, je le vois qui revient. Mon héros est revenu ! Je me relève d'un bond et cours vers lui, ne trébuchant qu'à peine avec mes talons aiguilles, et je lui saute au cou. Le serrant contre moi, je finis par m'écarter en lui dédiant un sourire radieux.
~ Merci ! Merci de tout coeur ! Grâce à vous je suis... Saine et sauve !
Je ne pourrais jamais lui témoigner toute ma gratitude. C'est un véritable miracle que je sois encore là !
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Eh beh... Si tout les sauvetages avaient cette conclusion, soyez certains que je n'envisagerais pas une seule seconde à raccrocher les collants, même pour plaisanter. Le bâton de dynamite -c'est exactement ce qu'elle m'évoque être, au propre comme au figuré- m'a sauté au cou sans détour et sans hésitation pour me serrer dans ses bras alors que je venais la chercher pour la faire redescendre sur terre.
J'avais capté son regard sur moi au moment où je l'avais interceptée mais je n'avais pas cherché à l'interpréter. Se faire sauver d'une chute mortelle vous rends généralement reconnaissant, abasourdi même lorsque votre sauveur est un type volant.
Le geste qu'elle a pour moi, cette accolade sincère, ça me fait quelque chose. Non, ce n'est pas le fait que ce soit la plus jolie fille que je n'ai jamais vu, où encore le fait qu'elle ait un corps à faire se retourner sur son passage un aveugle. C'est... La reconnaissance qu'elle me porte qui me scotche. C'est ce que je lis dans l'océan couleur menthe à l'eau qui lui sert de regard et ça me fait du bien, me rappelle pourquoi j'ai tellement donné , pourquoi je me suis battu jusque là. Ca me rappelle aussi pourquoi j'ai tant mal au coeur lorsque je me dis qu'il faut que j'arrête d'être "SP".
Du coup, la belle me tire un sourire doux, flatté. Je rougis un peu et fini par me frotter l'arrière du crâne, gêné et un peu timide. Je n'ai jamais été à l'aise avec les gens me remerciant, ni même avec les femmes. Alors une combinaison des deux... Pourtant, je fais l'effort de me reprendre, parce qu'il faut quand même que je la descende de ce foutu toit.
- Je... J'vous en prie, mademoiselle. Je suis content que vous alliez bien, c'est le principal. Les autres otages sont saufs, eux aussi.
Peut-être avait elle son petit ami dans la banque, où quelque chose du genre ? Oui, quelqu'un doit l'attendre, cette fille. Il est temps de cesser les effusions et de quitter ce toit. Merde, pourquoi je sens que je fais exprès traîner les choses ? T'es un héros, Prime, alors agis en héros. Tu la dépose, tu lui souris et tu t'envole, point !
Je lui ouvre les bras, sourire un peu gêné aux lèvres. Maintenant que j'ai le temps de la contempler, je me rends compte que je suis en train de craquer complètement. Je dois avoir la tronche d'un imbécile heureux... La pauvre va prendre ses jambes à son cou avant que je ne puisse lui dire au revoir.
- Allez, venez. Je vous ramène en bas, vous allez attraper froid et sûrement mieux à faire que de rester là.
Voilà, parfait ! Gentleman, doux et tranquille. Par-fait !
- ...Où alors, je vous dépose quelque part ?
Ah, BRAVO ! Autant lui proposer de prendre un dernier verre chez elle où chez moi, c'est franchement du même niveau !
Je sais qu'éthiquement parlant, ce genre de proposition ne se fait pas. Mais je n'ai pas envie de la laisser en bas dans la rue, assaillie par les questions des policiers où celles de la presse. J'assumerais mon indélicatesse plus tard. Ce soir, dans ce pays inconnu et en compagnie -même si elle doit être brêve- d'une fille divine, j'ai envie d'être un peu moi-même, de profiter.
Et puis je ne vais pas lui sauter dessus non plus, même si l'idée en elle-même n'est pas déplaisante.
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- Mon sourire ne veut pas quitter mes lèvres. L'adrénaline sans aucun doute. Mais avouez que se faire sauver d'une mort certaine par un type habillé comme un super héros, c'est tout de même vachement stimulant. Mes yeux pétillent d'une joie non-retenue. Je ne peux m'empêcher de sautiller sur place. Ce qui me démange, c'est de le serrer contre moi à l'étouffer pour le remercier. Voire de le monopoliser pour la soirée poir le remercier avec toute la fougue dont je suis capable.
~ Ha, c'est génial ça. Vous êtes vraiment tombé à pic. Même si c'est moi qui tombait.
Je le regarde avec un regard brillant de gratitude. Il m'ouvre ses bras. Le chemin le plus rapide pour descendre, c'est en effet avec lui. Ses paroles me font sourire légèrement. Je crois bien que c'est le genre de héros qui ne recherche pas la gloire ou une reconnaissance financière mais qui veut juste aider, qui cherche à ce que le mond soit un poil meilleur.
~ Oh, et bien... Je n'avais rien de prévu pour la suite.
Un grand sourire orne mes lèvres alors que je me blottit dans ses bras, plaçant mes bras autour de son cou.
~ Peut-être puis-je vous inviter quelque part pour vous remercier ?
Avant qu'il ne puisse émettre une objection quelconque, je pose un doigt sur ses lèvres et je susurre :
~ Et pas d'objection Monsieur le Super héros. Je tiens à vous remercier.
Je réfléchis un instant cependant, avant de rajouter d'un ton contrarié :
~ Par contre, je crois que je vais devoir retourner à la banque... J'avais quelques billets dans mon réticule, mais il me semble que ces brutes me l'ont ravi...
En plus, j'y avais mon révolver. Un truc qui m'avait coûté un petite fortune lorsque je l'ai acheté à l'époque. Cela m'embêterais grandement de l'avoir perdu. Je demanderais à la banque, si jamais ils l'auraient retrouvé après toute cette agitation. Je lui fait un sourire d'excuse du détour que je lui demande. Mais je ne tolèrerais pas de refus. Mon sauveur passera la soirée avec moi. Il n sera pas dit que je serais une ingrate.
~ J'espère que ça ne vous gêne pas ?
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Pour être tout à fait honnête, je pensais qu'elle rirait de ma proposition, un peu désuète, de la ramener quelque part. Je l'avais imaginée refusant d'une excuse un peu creuse mâtinée d'un sourire, me disant que la laisser sur le trottoir où elle avait failli s'écraser suffirait. Mais loin de tout ça, elle semblait motivée par l'idée. Plus encore, elle voulait l'étayer. Un instant, un éclair me doute me traversa. J'étais Sentinel Prime, connu comme le loup blanc aux USA. Une célébrité, une légende (bien que cela semble prétentieux de ma part, je vous assure pourtant que je n'exagérais rien). Cette rousse incendiaire voulait elle simplement se faire voir au moins un peu avec moi, ce qui justifiait à ses yeux de sacrifier un peu de son temps ? Aah... Encore une qui recherchait le héros avant l'homme. Dur à avaler, comme à chaque fois.
Pourtant, je lui souris lorsqu'elle passa ses bras autour de mon cou, écrasant ses seins lourds et généreux contre mon torse. Je la refais passer habilement et délicatement en position "mariée" alors qu'elle me demande comment elle pourrait me remercier. J'esquisse quelques paroles, un peu rouge de confusion.
- Non voyons, ce n'est pas la peiMpfff...
Ma phrase meurt lorsqu'elle clot mes lèvres de son doigt tendu. Je pourrais me dégager d'un mouvement de tête, mais je n'en fais rien. J'obtempère simplement. Tant pis pour mes cas de conscience, non ? Une jolie fille me fait tourner la tête et j'ai envie de rentrer dans son jeu même si je me fais l'effet d'être un agneau dans la gueule du loup. Comment vous dire ? Elle n'est pas quelqu'un à qui on dit non.
Je n'ai pas ce pouvoir là, celui de l'empêcher de me mener par le bout du nez. Je la regarde en silence, détaillant ce jolis minois pour le graver dans ma mémoire. Minois qui semble avoir un souci, que sa voix suave m'expose rapidement.
Comme si j'avais réellement le choix.
Pour toute réponse, je la serra davantage contre moi et décolle au-dessus du toit doucement, regardant un moment la rue qui s'ouvre à nous quelques trente mêtres plus bas. L'agitation est encore présente, mais je devrais pouvoir atterir dans un endroit plus tranquille. Mon regard revient alors à elle, tandis que j'amorce ma descente, restant volontairement dans l'ombre du bâtiment.
- Ne vous en faîtes pas, je ne vous lâcherais pas. Quant à l'invitation... Enfin... Ca me gêne un peu... Comment dire ? J'ai l'impression de... De profiter de la situation.
Bien sûr, que j'en profite. Si je ne l'avais pas sauvée, si j'étais resté "Kyle" devant elle, la belle ne m'aurait pas adressé un seul regard, j'en étais persuadé. Et là, j'avais le sentiment -prétentieux, certes- que j'aurais pû faire d'elle ce que je voulais.
Est-ce si mal de profiter, pour une fois ?
- Je vous dépose dans le premier cordon de sécurité de la police, d'accord ? Demandez votre réticule et revenez vers moi, dans la ruelle à côté. Vous voir en ma compagnie devrais vous ouvrir quelques portes et faire sauter quelques obligations administratives.
Un peu honteux, j'avais prévu qu'elle me rejoigne un peu à l'abir des regards indiscret. Je ne voulais pas qu'on me montre du doigt, qu'on m'accuse de profiter de la faiblesse de celle que j'avais sauvé. Je voulais... Je voulais rester "propre". Pas brillant, hein ?
Je lui adressais un sourire que je voulais un peu charmeur alors que mes pieds s'écrasaient sur le trottoir, sous le regard des policiers. Doucement, je reposais ma belle victime, ne me rendant pas compte que ma main restait un peu trop sur ses hanches tandis que j'apostrophais l'officier le plus proche.
- Mademoiselle a perdu quelque chose, Sergent. Voudriez vous l'aider à le retrouver et la laisser filer ensuite ? Je m'en porte garant personellement.
L'homme acquièse, ses yeux ronds braqués tant sur moi seul que sur le couple improbable que l'inconnue flamboyant et moi formions. J'adresse à ma compagne de fortune un dernier sourire, avant de m'envoler pour la prochaine ruelle.
Comptait elle VRAIMENT revenir ?
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- Serrée contre lui, je ne peux qu'observer le sol qui se rapproche, à vitesse plus raisonnable cette fois-ci. Je secoue la tête lorsqu'il avoue avoir l'impression de profiter de moi. Oh que non mon coco. C'est juste une impression comme tu dis. Je souris, vraiment heureuse qu'il n'oppose pas plus de résistance. C'est ce qui présage une bonne soirée en perspective je crois. Je hoche la tête à ses instructions. Mais mes sourcils se froncent cependant. M'ouvrir des portes... Comment ça ? Oh, peut-être qu'étant donné qu'il a sauvé les otages, il est bien vu des flics. Ma main glissa doucement sur son épaule alors qu'il touche le sol. Son sourire est communicatif, et je le lui rend avec bonheur. J'ignore même presque le regard interloqué des agents. Je leur adresse un sourire désolé. Je me doute que je dois les déranger. On me laisse passer. Je m'écarte à regret de ce sauveur providentiel et avance de quelques pas. Je me retourne vers l'homme au costume, et lui adressai un clin d'oeil ravageur. Et je me détourne pour être accompagnée d'un des agents.
~ Qu'avez-vous perdu mademoiselle ?
~ Un réticule de même teinte que ma robe Monsieur l'agent. L'auriez-vous trouvé ?
~ Non, mademoiselle. Nous allons devoir aller le chercher. Où l'avez-vous perdu ?
~ En haut... Oui, c'est en haut c'est ça.
Je souris à l'agent qui m'ouvre le passage. Il me conduit en haut. J'examine les lieux, critique. Et un éclat rougeoyant attire soudainement mon attention. Je me précipite, et trouve mon réticule gisant sur le sol. Je jette un oeil à l'ntérieur. Le révolver est toujours là. Les billets aussi. Ouf. Je me relève, manquant de heurter l'agent.
~ Qu'est-ce qui brillait à l'intérieur mademoiselle ?
~ Oh, c'est un bijou.
~ C'était important à ce point ?
~ Je le tiens de ma Grand-mère. C'est pour cela...
~ Parfait, alors nous pouvons y aller.
~ Je vous suis volontiers Monsieur l'agent.
Il m'escorta jusqu'au hall de la banque, avant de me poser une question.
~ Dites-moi mademoiselles... Vous paraissiez si proche de lui tout à l'heure... Vous le connaissez depuis longtemps ?
~ Comment cela ?
~ Est-il aussi spectaculaire en privé qu'en public ? Ses pouvoirs sont-ils si impressionnant.
~ De... Oh, vous voulez parlez de cet homme qui m'a sauvé ?
~ Oui, vous ne le connaissiez pas ? Sentinel Prime est pourtant une légende d'Amérique !
~ A vrai dire, je ne connaissais même pas ce nom. Bon, je dois y aller. Bonne journée Monsieur l'agent !
~ Bonne journée mademoiselle... Oh attendez ! Pourriez-vous m'avoir un autographe ?
Je le salue d'un signe de la main en m'éloignant rapidement. Un autographe. Et puis quoi encore ?
Je marchais d'un pas rapide dans la rue, bifurquant lorsque la ruelle en question. Mes talons claquent sur le bitume, et mes cheveux sont délicatement repoussés par la brise.
~ Monsieur ?
Ma voix résonne dans la ruelle alors que je cherche mon mystérieux sauveur... Sentinel quelque chose. D'ailleurs, faudrait que je lui demande quel est son nom. Je serais curieuse de savoir quel homme se cache derrière ce costume... Merveilleusement moulant d'ailleurs. J'ai pu sentir chaque muscle de son torse lorsque j'étais contre lui. Un joli lot celui-là. Je souris à cette pensée.
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- Prime. Sentinel Prime, mais beaucoup se contentent de Prime, où encore d'SP.
Je doute qu'elle ne m'ait vu avant que ma voix ne soit montée dans la ruelle sombre. J'étais posté en hauteur contre un mur, utilisant mon point de vue pour m'assurer qu'aucun gêneur ne serait là pour venir lui chercher quelques soucis. A Seikusu comme ailleurs les violeurs courent malheureusement les rues et cette femme là est trop belle pour ne pas les attirer. Ce soir, elle sera intouchable quoi qu'il arrive, foi de Prime !
Le temps qu'elle me cherche du regard, je redescends à son niveau, les pieds sur terre. Un sourire tranquille, bien que franchement gêné. Maintenant, les choses se corsent affreusement pour moi : j'ai eu jusque là très peu de rendez-vous avec une femme et celui çi en est un, la façon de l'amener important peu. Dois-je la séduire ? Simplement lui parler, meubler la conversation ? Dois-je me livrer un peu ? L'espace de quelques secondes un peu longues, je cherche la réponse dans ses grands yeux emeraude, un peu comme un appel à l'aide. C'est drôle, autant je suis un novice dans les rencontres autant elle me semble experte. Pourtant, je crois qu'elle est plus jeune que moi.
- Me donnerez vous votre prénom ? Je ne veux pas paraître cavalier, mais je serais un peu plus à l'aise que si je dois vous servir des simples "mademoiselle" tout au long de la soirée.
Mes bras s'ouvrent pour elle, encore. Je serais son cavalier autant que son taxi, alors autant que nous prenions de suite quelques habitudes. Je la laisse se loger à son aise contre moi avant de nous faire nous envoler pour les cieux nippons, la ville finissant par se réduire à des lumières brillant dans la nuit fraîche. Le panorama n'est pas moche, au contraire.
- Je dois vous avouer que là, je compte un peu sur vous. Où voulez vous que nous allions, que voulez vous faire ?
Ah, décidément... Je ne suis pas le compagnon de soirée idéal et je commence à craindre qu'elle ne se lasse rapidement. Je vous avouerais que ça serait dur pour mon égo tant que pour ma virilité, qui en prendraient un coup sérieux.
Je vais faire des efforts pour ne pas me montrer barbant et en attendant qu'elle ne se décide, je commence à survoler la ville tranquillement pour que nous puissions profiter du panorama.
-
- La voix de mon sauveur résonne dans la ruelle. Mon regard essaie de le trouver. En même temps, j'hoche la tête. Oui, voilà. Prime. As-t-il un autre nom ? Sans doute. Sinon, ça ne doit pas être facile de s'appeler Sentinel. Je lui dédie un grand sourire lorsqu'il arrive dans mon champ de vision. Et ce n'est que lorsqu'il en parle que je me rends compte qu'en effet, je ne lui ai pas donné mon nom. Dans toute cette précipitation, j'en ai oublié cette formalité. Mon regard reste accroché au sien alors que je lui communique toute ma sympathie. Et peut-être un souffle d'encouragement.
~ Oh, bien sûr. J'avais oublié ce détail. Je m'appelle Avelina. Avelina Neasa. Votre dévouée servant Monsieur Prime. Après tout, je vous suis redevable de beaucoup.
Je viens me caler dans ses bras, passant l'un des miens autour de son cou, et serrant mon réticule pailleté de rouge dans l'autre main. J'observe avec fascination le sol qui s'éloigne, les lumières qui scintillent et qui se meuvent doucement, alors que je suis confortablement installée contre un superbe homme brun. Je souris à ses paroles et réfléchit un instant. Le sol défile sous nos yeux, et je fini par caler ma tête contre l'épaule du héros volant. Un sourire flotte sur mes lèvres.
~ Je pensais vous inviter à manger un bout quelque part, et pourquoi pas aller voir... Un film. Ou aller danser quelque part ? Ou même les deux.
Je me rappelle de sa tenue lorsque mes doigts se crispent légèrement sur son épaule. Je tourne la tête vers lui et lui demande, amusée sans vouloir être narquois ou autre :
~ Peut-être voulez-vous repassez chez vous ? A moins que cette tenue soit l'une de celle que vous portez aux sorties ?
Je lui fait un grand sourire pour ne pas qu'il se vexe de mes paroles. Je l'aime vraiment bien ce type. Il sort de l'ordinaire, il m'est agréable, il m'a sauvé, et il est beau comme un dieu, ce qui ne gâche rien.
~ Après, ou maintenant si votre tenue vous convient, je pense qu'il y a un restaurant pas mal dans le centre ville. Il y a aussi un fast-food non loin. Et une crêperie dans le plus pur style français. Nous n'aurons que l'embarras du choix très cher...
Je passe une main sur sa joue, avant de rajouter :
~ Puis-je d'ailleurs me permettre de vous demander si vous possédez un autre nom que Sentinel Prime ? J'avoue que si non, ce n'est pas très courant comme nom.
Je ris doucement.
~ Oh d'ailleurs... Peut-être que nous pourrions passer au tutoiement... Je crois que ça en serait d'autant plus agréable pour nous deux.
Et ça rapprochera en plus. Ha, que j'adore cette soirée !
-
Lorsqu'elle me donne ses noms et prénoms, ma jolie victime du jour croit bon d'ajouter "votre dévouée servante". Pfiouuuu ! Se rend t'elle seulement compte des idées qui peuvent traverser la tête d'un mec normalement constitué lorsqu'une superbe créature lui dit ça ? Mm... A la reflexion, Avelina s'en rend très sûrement compte et dois jouer sur ça. Sa tenue -aussi charmante et sexy soit-elle- prouve clairement qu'elle est assurée de ses courbes et de l'effet qu'elles font aux hommes et que je ne suis certainement pas le premier à tomber dans ses filets, pas plus que je suis le dernier. Mon instinct me souffle que j'ai affaire à une baroudeuse des mâles, une fille qui sait de quoi elle parle. L'avantage, c'est que je n'aurais pas de mauvaise surprise si d'aventure je venais à me lier un peu avec elle : je saurais à peu près que je ne serais qu'une page de plus pour la rouquine, qu'elle tournera aussi facilement que j'ai moi retenu son prénom.
Et merde, je sens au fond de moi que cet état de fait que j'accepte me contrarie. Baaah... De toutes façons, je m'emballe sûrement pour rien. Plutôt que de faire des plans sur la comête, je vais profiter de la soirée.
Mademoiselle Neasa m'expose ses idées pour la soirée et seul mon silence lui répond. Tout ce qu'elle propose est tentant, mais inadapté à "Sentinel Prime". "Kyle" irait au ciné, lui. Mais "Kyle" n'a pas sauvé la rousse, "Kyle" n'existe même pas pour elle.
- Repasser... Chez moi ?
L'idée me fait m'arrêter en plein vol pour plonger mon regard dans le sien afin de m'assurer qu'elle ne se moque pas de moi. La proposition est tellement... Enfin, c'est tout de même énorme ! On parle de mon appart' tout de même ! Allô, j'ai une identité privée à respecter, mademoiselle Neasa ! Pourtant, son sourire gentillet me désarme et m'assure que non, elle ne plaisante pas. La situation dans laquelle elle me met lui échapperait elle ? Je veux bien croire que le principe du super-héros échappe à certaines personnes, n'allez pas me croire buté. Toutefois, là... Ca me semble démesuré.
Et elle continue ! Fadt-food, crêperie française et autres tables à découvrir, Avelina est très sérieuse dans sa proposition. Moi, ça me laisse comme un rond de flanc et incapable de lui répondre du tac-au-tac. C'est la caresse de sa main sur ma joue qui me tire de mon immobilité alors que je pense tout naturellement la tête, comme pour rechercher davantage et accentuer son geste envers moi.
Mon prénom ? Mon vrai ? Me tutoyer, en plus ? Mais, mais ! Dans quoi est-ce que je m'embarque, encore ? Et surtout, pourquoi est-ce que j'ai envie de lui répondre ? Je ne dirais RIEN !
- ...Vous... Tu peux m'appeller Kyle.
AH BRAVO ! BEL EFFORT DE VOLONTE ! Doucement, je soupire avant de lui adresser un sourire et de reprendre mon vol avec une trajectoire plus définie que celles que j'ai eues jusque là. Perdu pour perdu, je vais aller me changer. Direction donc un quartier populaire de Seikusu, au cinquième étage d'une tour qui en compte sept. Comme toujours, j'ai pris soin de laisser une fenêtre ouverte pour aller et venir par la voie aérienne si nécéssaire.
Alors que nous approchons, je décide de faire un petit point avec elle.
- Ecoute, Avelina... Je t'emmène chez moià, chose que je ne fais jamais... Et en plus, je ne te connais pas ! Je te demanderais juste une chose : respecter le secret. Déjà que ça me paraît dingue de te faire passer la porte de mon appartement, je pense que te demander de me rendre ce petit service ne dénote pas trop.
Je laisse échapper un petit rire nerveux alors que je nous fais descendre à assez grande vitesse vers l'immeuble, puis passer à travers la fenêtre. Doucement nous posons le pied dans mon salon. L'intérieur ? Elle le découvrira une fois la lumière allumée : un studio de jeune homme célibataire. Des fringues ça et là, quelques revues et autre bandes-dessinée, une télé et sa console, des meubles bon marché où trônent quelques photos de moi et des rares amis qui connaissent mes deux identités. La chambre voit sa porte ouverte et dévoile un futon défait et ma penderie, alors que les autres pièces constituent la cuisine et la salle de bains /wc. Rien de très folichon et surtout, pas très glamour.
- Bienvenue chez moi, Avelina.
J'allume la lumière non sans me dire qu'elle va certainement avoir envie de fuir devant l'ampleur du désastre.
-
- Police utilisée pour la lettre : Chopin.
Apparemment, l'idée émise comme quoi il pouvait repasser chez lui se changer avait l'air de le choquer. Ça le fit s'arrêter en plein vol. Surprise, j'ai resserré mon étreinte sur sa nuque, lui jetant un regard où brillait l'interrogation. Pourquoi était-il si surpris ? C'est pas comme si j'étais une journaliste qui cherche la petite bête pour exposer la vie des stars... J'en ai soupé moi aussi de ces parasites. Je ne suis pas comme ça.
Mais, alors que je continue d'exposer le programme de la soirée, on dirait qu'il ne croyait pas que j'étais sérieuse. Comme si j'avais lancé cette idée en l'air. Comme si c'était mon genre. Non, quand je trouve quelqu'un qui me plaît... Je ne résiste pas. Vous n'avez qu'à demander à Jan ou Erik...
Enfin, alors que je commençais à me demander si vraiment je lui avait fait de l'effet, s'il n'avait pas simplement envie de me déposer chez moi pour repartir ensuite à la recherche de quelqu'un de mieux, il répondit. Il dit s'appeler Kyle. C'était sympathique comme prénom. Pas courant dans les années 50, mais plutôt mignon. A l'image de son propriétaire... Mon sourire s'élargit, et mes doigts dessinèrent des arabesques dans sa nuque, d'un mouvement inconscient.
Finalement, il reprit son vol. Mais on n'admirait plus le panorama à présent. On volait dans un direction définie. Reposant ma tête contre son épaule, je laissais la brise caresser mon visage et mes cheveux. Ma robe, fendue, voletait aussi, et mes jambes étaient délicieusement frôlées par l'air de la nuit. Nous approchions d'une tour lorsqu'il reprit la parole, m'expliquant quelques petits trucs. Mais, comme ces choses sont du domaine du logique, je me sens un peu vexée quand même. Il ne me connaît pas, certes, mais est-ce que j'ai l'air d'être une de ces dindes qui va répéter à tout le monde l'adresse d'un super-héros top canon ? Je fis la moue, sentant mon égo froissé, et je répondis :
~ C'est évident, Kyle. Mais je ne suis pas une de ces intrigantes qui font tout et n'importe quoi pour avoir un peu de renommée. J'en ai déjà bien assez par moi-même.
Ma voix a baissé d'un ou deux octaves au moins, preuve que je me sens réellement froissée qu'il puisse me prendre pour une de ces femmes. Non, mais sérieux.. Avec mon physique, je peux aisément faire plus de vague qu'une de ces intrigantes...
Lorsqu'il passa la fenêtre, j'observais avec curiosité autour de moi. C'était assez simple. C'est certain que ça différait de mon train de vie dans les années 50. Mais je dois avouer que mon appartement à moi, ici, à Seïkusu, il n'est pas non plus très branché. Un lit deux places, un canapé, une télévision et un frigo. Le nécessaire de ce siècle. Sans compter ma penderie avec mes différentes tenues. Donc, en zyeutant autour de moi, je ne suis pas choquée par ce que je vois. Et puis ça me change de l'intérieur impeccablement rangé parce que je n'ai rien pour encombrer...
Mais alors que Kyle se dirigeait vers sa chambre, une explosion se fit entendre. Passant la tête par la fenêtre, je remarquais qu'elle venait de la rue d'après. D'après ce que je connais de la ville, je dirais que c'est le quartier des bijouteries. La fumée qui s'échappe d'un des bâtiments indique qu'il y a sans doute un incendie. J'entends les cris effrayés des gens d'ici. A mon avis, mon héros allait devoir sortir et remettre notre sortie à plus tard.
Me retournant vers lui, j'esquissais un sourire. Il avait l'air d'hésiter. Mais c'était un héros. Il devait aller sauver des vies.
~ Vas-y. On a qu'à reporter notre soirée ? J'aurais bien d'autres occasions de te remercier.
Je m'approchais de lui, et déposais un chaste baiser sur ses lèvres.
~ Cours. Vole. Je trouverais la sortie. Je verrouillerais la porte en partant, et glisserais la clé sous la porte.
Puis je m'écartais, et lui livrais le passage jusqu'à la fenêtre.
Lorsqu'il se fut envolé, après un dernier regard d'excuse pour moi, je poussais un soupire. Je commençais par chercher un bout de papier et un crayon, et j'y inscrivis l'adresses du cabaret, ainsi que l'adresse de mon appartement. Je n'avais pas encore de ces "portables", mais ça ne saurait tarder. Je mémoriserais son adresse et lui enverrais une lettre. Aprèsa voir inscrit ce que je voulais, je signais, posais un baiser au coin de la feuille, et déposais le papier sur son oreiller.
La feuille blanche était couverte d'une écriture fine et penchée, élégante. Il y était inscrit :
Cher Kyle.
Encore merci pour le sauvetage in-extremis.
Je tiens toutefois à te remercier comme il se doit. Je te laisse ci-dessous l'adresse du cabaret où je chante le soir, ainsi que l'adresse de l'appartement que j'ai loué.
Sauves le monde, mon héros.
Et sois sans crainte. Ton identité restera secrète avec moi.
Adresse du cabaret : L'Angelica, 3 rue Fong, dans le centre-ville.
Adresse personnelle : 78 boulevard du Général Raoùl, près du quartier des affaires.
Avec toute ma gratitude,
Avelina Neasa.
Je quittais ensuite l'appartement, verrouillant comme je l'ai dit, et glissant la clé sous la porte. Puis je repartis, descendant les étages, prenant un taxi, et rentrant chez moi. Cette nuit-là, je rêvais d'un prince charmant en bleu et rouge, avec un S sur sa cape de velours, qui venait chercher sa princesse sur un cheval blanc. C'était un rêve absolument agréable.