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Tap tap tap ...
Naoya était rentrée chez elle après une dure journée à l'hôpital Resurgam, sa première pour ainsi dire. Mais elle avait vite été initiée par le docteur Blain. Y'avait eu, pour commencer, ce pauvre patient qui avait fait un arrêt cardiaque alors qu'il avait un morceau de métal coincé entre les deux yeux ... Pas commun, ouais, mais ce n'était pas la première fois que Naoya voyait un truc de ce genre. Enfin, un coup d'électrochoc et bam, son coeur était reparti. S'il se réveillait, il aurait sûrement un mauvais mal de crâne XD. Oui, mauvais jeu de mots, surtout avec le bruit de métal dans le crâne. Mais bon ... Ca avait été son premier patient du jour, mais pas le dernier. Elle avait couru à droite, à gauche, manquant à plusieurs reprises de se péter la gueule sur le carrelage glissant de l'hôpital. Fort heureusement, elle avait su retenir son équilibre. Une chance.
Enfin, Naoya était, à présent, chez elle. Elle s'était posée un moment dans son fauteuil et avait enlevé ses chaussures. L'infirmière avait mal aux pieds ... Bah, à force de courir, voilà ce qui arrivait au bout d'un moment. Mais cela ne lui avait pas déplu, bien au contraire. Elle avait eu l'impression d'avoir bien fait son job, d'avoir pu aider des gens ... Et c'était que la première journée ! Enfin ... Naoya avait appuyé sa tête contre le rebord du fauteuil. Elle avait fermé les yeux pendant un moment, histoire de reprendre ses esprits et de ranger ses idées en place. Quand ce fut fait, elle se redressa légèrement. Et dire, qu'habituellement, la nuit elle sortait, à l'affût de la moindre créature du mal. Mais avait-elle réellement le courage de ressortir ce soir là ? Pas sûre ...
Après quelques instants, Naoya se redressa. Une bonne douche l'aiderait peut-être à aller de l'avant, à se remettre d'aplomb pour la soirée. Rapide passage alors dans la salle de bain, dans la douche plus précisément. Quand ce fut fait, Naoya enfila un survêtement. Si elle ressortait, elle mettrait quelque chose de bien mieux mais si ce n'était pas le cas, elle serait, au moins, parée pour la nuit. Elle se rapprocha de son ordinateur portable qui était installé sur le bureau de son salon. Elle releva l'écran et appuya sur le bouton rond qui était au centre. Une petite lumière bleue s'alluma et un bip se fit entendre. Voilà qu'une écriture blanche sur fond noir défilait sur l'écran, jusqu'à ce que le système d'exploitation apparaisse. Voilà que le noir et le blanc laissaient la place à tout plein de couleurs, ce qui attirait bien plus l'oeil d'une certaine manière.
Elle attendit quelques secondes, histoire que tout le système d'exploitation démarre correctement. Son antivirus se mit directement en route, après un rapide affichage d'un panneau au milieu de l'écran. Naoya posa son doigt sur le clavier sensitif et cliqua sur l'icône d'Internet. Depuis quelques jours, Naoya tombait systématiquement sur une page Internet, plutôt sombre. Les informations qu'elles livraient ? Et bin, soit disant qu'une personne exerçant des métiers de l'ombre, comme le cambriolage et l'assassinat, proposait ses services pour des petits boulots de ce genre. A chaque fois, Naoya passait son chemin, même si sa curiosité lui disait d'en savoir plus. Et ce soir, elle comptait bien satisfaire sa curiosité. La page Internet, à laquelle elle s'attendait, s'afficha finalement. Toujours la même annonce, rien de plus, rien de moins.
"Ce soir ... Je saurais si c'est une farce ou non."
Naoya cliqua sur une forme rectangulaire, avec un fond orange, sur laquelle était écrit, en noir : "Click on me". Cette fois-ci, contrairement aux autres jours où Naoya avait refermé cette fichue page Internet, la jeune femme cliqua dessus. une nouvelle page s'ouvrit, mais ça ressemblait plus à une page de chat, comme une messagerie instantannée, ou un truc dans le genre. Ses doigts sur le clavier, Naoya commença à pianoter. Juste Hello pour le moment. Peut-être que y'avait personne à l'autre bout. Et elle n'allait pas taper ses questions ou d'autres pavés sans savoir si y'avait quelqu'un qui la lirait ou pas.
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-Oui, maman, j'ai sorti les poubelles et oui, je vais faire mes devoirs avant de me mettre sur l'ordinateur.
Voilà les paroles traditionnelles que répondit le jeune Kamir Hanatai à sa mère. Mais comme vous vous en doutez, même si le jeune Kamir avait effectivement sorti les poubelles, il n'allait pas faire son travail scolaire et pour cause, ce lycéen était un vrai geek. Un jeune prodige de l'informatique pour qui le langage informatique était plus compréhensible que le langage humain. Ce jeune adolescent alluma donc son ordinateur, écoutant le doux ronronnement qu'émit la tour centrale dont il avait lui-même mis en place les pièces. Il faut dire que cet ordinateur était son chef-d'œuvre, il avait choisi lui-même les meilleures pièces possibles et les changées régulièrement grâce aux revenus que lui rapportaient sa collègue. Il avait rencontré cette dernière ici-même, dans cette pièce qu'était sa chambre, et là, elle lui avait fait une proposition qu'il n'avait pas pu refuser. En échange de grosses sommes d'argents liquides, il devait promouvoir les services de cette dame qui lui avait flanqué une frousse pas possible. De plus ces services, le vol et le meurtre ... Enfin bon, avec l'argent reçue, il pouvait acheter ce qu'il voulait sans devoir passer par sa mère et ça, ce n'était pas négligeable, de plus qu'il avait senti qu'un refus apporterait une mort tout sauf agréable. Alors il avait accepté et pour le moment, il ne le regrettait pas.
D'ailleurs, en parlant de tout ça, il décida d'aller voir comment se portait le site qu'il avait crée pour elle. Il ouvrit donc une page internet et tapa directement l'adresse du site, adresse qu'il connaissait bien évidemment par cœur.
-Tient, il y a quelqu'un en ligne. Et il est sur le chat depuis cinq minutes, il a de la chance que j'arrive maintenant lui. "Hello", pfff, encore surement un curieux qui veut savoir si c'est une plaisanterie, et bien on va quand même lui répondre, on sait jamais.
C'est ainsi que le jeune Kamir se plaça bien à l'aise sur la chaise de son bureau et déposa ses mains sur le clavier pour écrire.
-Bonjour à vous. Vous vous êtes arrêté sur le site de l'ombre mortelle, c'est que vous voulez donc obtenir ses services. Quand et où voulez-vous la rencontrer ?
Direct et clair, si cela aurait tenu qu'à lui, il aurait bien rajouté quelques fioritures, du genre quelques paroles ou trucs qui foutent la pétoche. Mais la tueuse avait été très claire, il n'était là que pour prendre les commandes et lui dire où et quant rencontrer les commanditaires, rien d'autre. En attendant une réponse, il joua avec le téléphone portable que l'ombre lui avait donné, c'est ce téléphone qui lui permettait de la contacté quand il lui trouvait du travail, un simple texto avec où et quand rencontrer la personne. Ensuite, elle renvoyait une réponse, oui ou non. Parfois, elle mettait plusieurs jours à répondre et il arrivait que des personnes se lassent d'attendre. Mais bon, au moins elle disait plus souvent oui que non et quand elle disait non, ce n'était pas non aux contrats, mais non à l'horaire demandé et à ce moment-là, il fallait choisir un autre jour pour la rencontre.
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Après avoir pianoté quelques secondes sur son clavier, Naoya s'était éloignée de son ordinateur. Elle s'était rendue dans sa cuisine. Elle avait ouvert un de ses placards, récupérant ainsi un verre, et s'approcha ensuite de son frigo où elle récupéra sa bouteille de jus de fruit. Elle versa un peu du liquide dans son verre et retourna ensuite près de son ordinateur, verre en main. La fenêtre de chat était toujours là mais Naoya avait eu une réponse entre temps. On l'avait salué et on lui parla de l'ombre mortelle ... Etrange nom. Etait-ce dont la personne qui louait ses services au plus offrant ? Sûrement. Mais Naoya se doutait qu'elle n'allait pas parler avec l'exécutrice desdits services, mais plutôt à un intermédiaire. Intéressant ... Ou pas. Après tout, Naoya ne savait toujours pas si ce n'était qu'une fourberie ou si c'était la réalité. Car qui passerait des annonces pour trouver des clients ? Naoya lut la fin de la phrase. Apparemment, elle pouvait demander à rencontrer "l'Ombre Mortelle" quand elle le souhaitait et où elle le souhaitait ... Hmmm ...
Naoya se mit à réfléchir, pesant le pour et le contre. Si elle demandait une rencontre, elle pourrait sûrement mieux se faire une idée sur le comment et le pourquoi de cette possible supercherie. Si elle refusait et qu'elle se contentait de se poser des questions, peut-être qu'elle ne saurait jamais la vérité ... Très tentant tout cela. Mais devait-elle réellement enquêter ? Ne pouvait-elle pas laisser ça à quelqu'un d'autre ? Hmmm ... Non ... Subtilement ... Elle devait la jouer subtile. Naoya déposa une nouvelle fois ses doigts sur le clavier et enfonça différentes touches.
Est-ce que l'ombre mortelle pourrait avoir des informations sur des créatures surnaturelles ?
Naoya n'allait pas accepter un rendez-vous si elle ne pouvait rien en retirer. D'où le fait de cette question. Si l'intermédiaire répondait que oui, éventuellement, l'infirmière réfléchirait à une rencontre, ce qu'elle était en train de faire d'ailleurs. Une heure tardive serait le mieux avisé. Quant au lieu ... Hmmm ... Plutôt un endroit où personne n'allait, ou du moins, peu souvent. Pourquoi ? Sûrement que l'ombre mortelle désirait conserver son anonymat et surtout une part de mystère. La mettre à découvert ne serait donc pas la meilleure des solutions pour la faire venir. Un endroit plutôt glauque serait sûrement le bienvenu. Hmmm ... ouaip ... Comme un vieil entrepôt désafecté dans le quartier de la Toussaint ... Bon, y'avait sûrement plus glauque mais Naoya ne voulait pas non plus passer toute sa soirée là dessus.
Si oui, un rendez-vous dans le quartier de la Toussaint pourrait éventuellement m'intéresser.
Naoya aurait pu lui donner l'heure aussi mais bon, elle préférait encore attendre un peu. Après tout, l'ombre mortelle n'était peut-être pas disponible ce soir.
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"Est-ce que l'ombre mortelle pourrait avoir des informations sur des créatures surnaturelles ?"
Mais c'est quoi cette question idiote, bon d'accord, j'ai compris, je suis tombé sur un gamin qui veut s'amuser.
Kamir n'était pas trop content, il n'allait pas pouvoir fournir du travail à l'Ombre et n'aurait donc pas de rentré d'argent. Cependant, alors qu'il allait fermer la page de chat, une deuxième phrase s'inscrivit à l'écran.
"Si oui, un rendez-vous dans le quartier de la Toussaint pourrait éventuellement m'intéresser."
Quartier de la Toussaint, à ben merde, il veut la rencontrer près d'ici, c'est bien une veine ça. Le seul truc, c'est que le quartier est vaste, pourrait pas donner une adresse, comme tout le monde. A moins qu'il veut que se soit moi qui lui en donne une.
Kamir était assez embêté, il faut dire que jusqu'à maintenant, il n'avait eu à gérer qu'une dizaine de demande sérieuse, et il ne savait pas si celle-ci l'était. Que devait-il faire, voilà la question qu'il se posait, proposer quand même une rencontre à sa collègue ou fermer la page. La curiosité et la possibilité d'un gain potentiel le poussèrent à faire ce qui lui avait été pourtant interdit, à savoir appeler l'ombre. Il prit donc le téléphone avec lequel il s'amusait précédemment et composa un numéro.
...
A quelques kilomètres de là, dans le sous-bois de la ville de Seikusu, une femme à l'apparence juvénile s'amusait à sauter d'arbre en arbre quand d'un coup, le portable qui se trouvait dans sa poche attira son attention en provoquant une légère vibration. Aussitôt, cette jeune femme stoppa son avancé, saisit l'appareil et après un soupir le porta à son oreille. Il y aurait eu quelqu'un pour écouter, voilà ce qu'il aurait entendu.
-Oui qui d'autre et je t'avais dit de ne pas m'appeler.
.......
-Hum, d'accord, je vois. Répond oui et demande une adresse précise et un moment pour la rencontre. N'importe quand et n'importe où, je m'en moque. Ah encore une chose Kamir, je veux cette rencontre et si je ne l'ai pas, je te considèrerai comme responsable. Maintenant, fait comme d'habitude.
La femme avait raccroché, sur son visage, on pouvait voir un sourire se dessiner. Apparemment, ce que l'on venait de lui dire lui avait plu.
...
Kamir avait maintenant des sueurs froides, apparemment, l'ombre voulait à tout pris voir la personne qui était de l'autre côté, de plus, elle avait pris sérieusement la demande sur les créatures surnaturelles. C'est donc précipitamment que le jeune homme écrivit :
L'ombre a effectivement des informations sur les créatures surnaturelles. Où et quand précisément voulez-vous la rencontrer ?
En attendant la réponse, Kamir était en train de paniquer. L'ombre avait menacé de le tuer s'il n'arrivait pas à avoir la rencontre, elle ne l'avait pas dit certes aussi clairement, mais il ne fallait pas être un génie pour le comprendre.
Allez répond, dit où et quand s'il te plait, vite.
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Tandis qu'elle attendait que la fenêtre du chat s'anime, Naoya en avait profité pour faire d'autres choses sur Internet. D'une, elle avait rouvert une page afin de consulter ses mails. Apparemment, elle en avait plusieurs non lus, du moins, c'était ce que la première page indiquait. L'infirmière cliqua sur la petite enveloppe et sa boîte aux lettres virtuelle s'ouvrit alors. Des yeux, elle suivait les différents messages.
"Un spam ... Deux spams ... Trois spams ... Saloperies de conneries ..."
Naoya détestait les spams. Elle ne comprenait pas pourquoi ça en amusaient certains d'envoyer tout un tas d'emails aussi stupides les uns que les autres. Mais pire encore, Naoya détestait encore plus le fait de recevoir des propositions par mail, du genre, pour changer de banque, souscrire une nouvelle assurance qui serait stupide et inutile. Ca, c'était pire que tout pour ainsi dire. Sans oublier aussi la publicité par mail ... Encore des trucs pour l'énerver. Mais bon, avec le temps, Naoya avait fini par ne plus les ouvrir et les envoyer directement dans la corbeille. Elle faisait pareil avec le courrier normal. Les pubs, pam, direction poubelle. Le démarchage par courrier ? Direction poubelle aussi. Fallait pas aussi oublier les démarcheurs qui s'amusaient à vous appeler à des heures pas possibles ou bien ceux qui venaient expressément chez vous pour vous vendre un truc. Ca lui rappelait la fois où elle en avait tellement eu marre qu'elle avait effacé, sans faire réellement exprès, la mémoire du pauvre démarcheur qui s'était aventuré chez elle. Tout ça pour dire que quand ça lui plaisait pas, et bin, mieux valait-il ne pas se trouver sur son chemin.
Enfin, tout ça pour dire que la plupart des messages qu'elle avait reçu, et bin, c'était du spam. Du spam qui avait fini directement dans la corbeille, sans que Naoya ait eu le temps de les lire. Enfin. Un rapide coup d'oeil sur la fenêtre de chat, toujours pas de réponse. L'infirmière avait l'impression que ce n'était qu'une sombre farce et que y'aurait pas de rendez-vous. Tant pis ... Elle trouverait les informations qu'elle cherchait d'une autre manière. Bon, ça lui prendrait éventuellement plus de temps mais elle avait du temps à tuer, surtout les nuits, du fait qu'elle ne dormait que très peu. Enfin bref. Naoya était sur le point de cliquer sur la petite croix rouge pour fermer la fenêtre de chat quand une réponse s'afficha enfin. On lui répondait par la positive à sa question. Restait à savoir si on se moquait d'elle ou bien si c'était sérieux. Son interlocuteur demanda alors plus de précision sur le possible lieu de rendez-vous.
Quartier de la Toussaint ... Entrepôt désaffecté qui a flambé il y a de cela un mois, sur Suemaruchô."
Naoya espérait que c'était assez précis. Normalement oui. Y'avait pas cinquante milles entrepôt à Suemaruchô, et encore moins des qui avaient flambé. D'ailleurs, les autorités n'avaient toujours pas déterminé si c'était un incendie criminel ou pas ...
A minuit. Cela convient-il ?
Pourquoi si tard ? Disons que Naoya aurait, d'une certaine manière, le temps de se préparer au cas où l'ombre mortelle ne serait pas, comment dire ... coopérative. Et puis, à traîner tard dans les rues, qui sait sur qui elle pouvait tomber. Comme ça, ça lui laissait un peu plus de quatre heures pour se rendre là-bas, et son rendez-vous pourrait aussi prendre son temps.
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A une réponse, ouf, alors quartier de la Toussaint, une entrepôt qui a flambé il y a un mois sur Suemaruchô. A minuit. Quoi !!!! Aujourd'hui, eh ben dit donc, il est pressé lui, je suis pas sûr que l'ombre puisse venir aussi vite.
Avec zèle et rapidité, Kamir saisit le téléphone et envoya les informations par SMS. C'est tout aussi rapidement que la réponse parvient, un simple "Oui".
Eh ben, tout le monde semble pressait de se voir ce soir, eh ben ok.
Tout aussi rapidement, Kamir répondit à l'internaute qui avait demandé le rendez-vous.
C'est parfait, l'ombre vous y attendra.
Une fois cette phrase écrite, il ferma la page de chat ainsi que celle du site et poussa un énorme soupir. Tout cela l'avait légèrement stressé et comme à son habitude dans ces moments-là, il cliqua immédiatement sur le petit icône qui représentait un homme tenant un énorme fusil qui se trouvait sur le bureau de son ordinateur. Là, une musique à l'ambiance dynamique commença à se faire entendre et sans perdre un moment de plus, Kamir se lançant dans son jeu à la troisième personne qui consistait à tuer un maximum d'ennemis qui se trouvaient être d'autres joueurs tout aussi obsédé d'ordinateur que lui.
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Plus, loin, la silhouette qui évoluait d'arbre en arbre avait arêté son petit jeu. Apparemment, une personne voulait la voir le plus vite possible pour lui poser des questions sur les créatures surnaturelles et surement, lui proposer un contrat pour en tuer une. Si c'était le cas, voilà qui était très intéressant, car si sur terra, Arya recevait beaucoup de demande de ce genre, sur terre... Cela serait une première. Enfin pour le moment, il fallait qu'elle arrive à cet entrepôt le plus vite possible. Courant donc à toute vitesse vers la sortie des sous-bois, Arya ne ralentis sa course que quand elle attendit les voix des gens se trouvant encore dans le parc. Là, elle se dirigea vers une des nombreuses voitures qui se trouvaient dans le parking qui se trouvait lui-même à côté du parc et prenant une des nombreuses clefs qu'elle avait sur elle, ouvrit la portière, s'installa à l'intérieur et mit en marche la veille Jaguar qu'elle avait acheté.
Regardant le tableau de bort, la jeune femme partie en marche arrière et commença à conduire tout à fait normalement vers le lieu du rendez-vous. Un peu moins de quatre heures pour si rendre, cela était quand même largement suffisant. Donc, pas la peine de conduire comme une folle pour arriver à temps, et puis, cela laissait le temps de s'installer sûr place et d'éliminer les menaces potentielles si cela était un piège quelconque.
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Attendant une nouvelle réponse, Naoya s'était éloignée, une nouvelle fois, de son ordinateur. Elle s'était rendue à nouveau dans la cuisine. Si le rendez-vous était accepté, ça lui laissait quatre heures pour se rhabiller correctement, de préparer son sac avec deux ou trois armes, histoire de ne pas se faire avoir et manger un bout. Bin oui, fallait qu'elle dîne. Naoya ne pouvait pas non plus se rendre à son rendez-vous le ventre creux. Ca aurait pas été génial. Après tout, son estomac pourrait crier famine et ça ferait une mauvaise impression. L'infirmière ouvrit son frigo et en sortit un tuperware. C'était un plat tout préparé, enfin, un truc qu'elle avait cuisiné mais bon, comme d'habitude, elle en avait trop fait. Enfin, c'était fait exprès pour ainsi dire. Quand elle avait le temps, elle cuisinait beaucoup et conservait ça sur plusieurs jours. De cette manière, quand elle n'avait pas le temps de se faire à manger, au moins, elle avait toujours quelque chose.
Naoya prit le tuperware et le déposa sur la table. Elle retourna ensuite près de son ordinateur et jeta un coup d'oeil à la fenêtre de chat. Le rendez-vous était confirmé. D'un hochement de tête, l'infirmière quitta ladite fenêtre et éteignit même son ordinateur. Ainsi donc, elle allait pouvoir se faire une idée et vérifier si tout n'était qu'une supercherie, ou pas. Intéressant, ou pas.
"Bon ... ma fille, t'as quatre heures pour te préparer."
Ca lui laissait largement le temps. Elle prit son tuperware et enleva le couvercle. Son plat du jour ? Du riz cantonais qu'elle avait fait elle-même, rajoutant des ingrédients, comme du gruyère, des morceaux de jambon ... Des trucs dans le genre quoi. Ce qui était bien, c'était qu'elle pouvait y manger froid ou chaud. Naoya récupéra une assiette, ainsi qu'une cuillère, et transféra la moitié de ce qui restait dans son assiette. Hmmm ... Bien, elle en aurait encore pour le jour suivant. Elle mit alors l'assiette au micro ondes, histoire de réchauffer un peu le tout. Tandis que ça chauffait, la jeune femme fit un rapide passage par sa chambre, sortant des affaires pour son rendez-vous. Elle repassa ensuite par la case cuisine afin de manger.
Une vingtaine de minutes, voilà qu'elle lavait son assiette, son verre, sa fourchette et son couteau, et revenait dans sa chambre pour se changer. Naoya portait, à la place de son vieux survêtement, un leggings noir qui collait plus que bien à ses jambes ainsi qu'une tunique noire à manche trois quart qui descendait jusqu'au niveau de ses hanches. Naoya était, pour ainsi dire, toute en noire, ou presque. Comme elle était rouquine, ses cheveux mettaient un peu de couleur. Mais elle n'allait pas sortir comme ça non plus. Elle enfilerait une veste noire, mais elle n'en avait pas besoin pour le moment.
Elle retourna dans le salon et prit son sac qui était posé sur un meuble. Elle l'ouvrit et le déposa sur la table du salon. De là, Naoya tira sur le tiroir d'un autre meuble qui semblait être bien plus profond que ce qu'il ne laissait paraître. Elle pressa un petit bouton qui était tout au fond du tiroir et le tout pivota, laissant apparaître diverses armes : Glock, pieux, éventails un peu bizarres, makibishi, shuriken ... Brèfle, pour ainsi dire, l'infirmière était parée si on l'attaquait. Mais elle n'allait pas tout prendre pour ce rendez-vous. Pas folle non plus. Elle récupéra son Glock avait quelques chargeurs. Après tout, après une certaine heure, les rues ne sont pas sûres. Elle fourra ensuite le tout dans son sac et le referma. Ca devrait aller ...
Tout cela lui avait pris un peu plus d'une heure. Il lui en restait un peu moins de trois pour se rendre au rendez-vous ... Autant partir maintenant. Elle allait prendre un taxi mais ne demanderait pas au conducteur de se rendre à l'entrepôt. Non, elle le ferait s'arrêter bien avant et continuerait à pied. Naoya croiserait, sans aucun doute, des gens mais bon, elle ne voulait pas que le conducteur du taxi se pose des questions quant au pourquoi du comment elle voulait se rendre à l'entrepôt. Naoya récupéra son téléphone portable, son sac, sa veste et ses clés. Elle quitta son appartement et ferma le tout. Pourquoi ne pas appeler un taxi direct ? Tout simplement parce que la jeune femme savait très bien qu'elle en croisait à la pelle devant chez elle. Comme si les conducteurs de taxi se réunissaient en cette plaque tournante.
La jeune femme descendit les escaliers, se retrouva rapidement au rez de chaussée, et sortit à l'extérieur. Bingo ! Y'avait un taxi pas trop loin ! Elle lui fit un signe de la main. Le conducteur rapprocha son véhicule et elle grimpa dedans. Elle lui indiqua une adresse, à l'extérieur du quartier de la Toussaint mais pas trop loin non plus. L'homme se mit donc en route. Il conduisit pendant plus d'une demie heure et quand il arriva à destination, Naoya paya sa course et quitta le taxi. Un peu moins de deux heures pour se rendre au point de rendez-vous. C'était bien plus qu'assez et elle attendrait sûrement un moment ... Sauf si l'ombre mortelle était plus que ponctuelle et avait décidé de se pointer à l'entrepôt bien plus en avance que prévu.
***
Après une longue marche, Naoya arriva finalement à l'entrepôt qui avait flambé. Cela faisait plus d'un mois qu'il avait pris feu dans des circonstances plus que troublantes et pourtant, ça sentait toujours une odeur de brûlée. Bon ... Plus qu'à z'yeuter les alentours pour voir si son rendez-vous était là, ou pas.
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[Hrp : Passage à la première personne^^]
Effectivement, il y avait bien quelqu'un, le seul problème, c'est que cette personne ne se trouvait pas aux niveaux des restes de l'entrepôt , mais un peu plus loin et surtout un peu plus haut, sur un des entrepôts voisin pour être précis. En effet, avant de venir jusqu'à le lieu exact de mon rendez-vous, j'avais commencé à explorer les environs. Même si je ne pensais pas avoir à faire à un piège que m'aurait tendu d'éventuels policiers ou autres membres de l'ordre de ce monde, prudence est mère de sureté. Mais bon, cela faisait une demi-heure que j'étais sur les lieux et je n'avais rien remarqué qui me fasse penser à une telle chose. La seule chose notable était cette personne qui venait d'arriver à pied et qui semblait chercher quelque chose. Déjà mon commanditaire, hum j'en doutais, il avait demandé le rendez-vous à minuit, il allait donc arriver plus tard, mais qui cela pouvait-il être alors. Cependant, après un quart d'heure d'observation supplémentaire, la personne n'était toujours pas partis et le moment de la rencontre n'était plus que dans quinze minutes, cela devait donc être la bonne personne. Descendant donc de mon perchoir par le côté opposé où se trouvait la personne, je contournais le bâtiment et m'approchais de la silhouette qui attendait.
-Belle nuit n'est-ce pas ? Dommage que cet éclairage cache la lumière et la magie des étoiles. Mais bon, nous pouvons toujours voir les étoiles depuis nos ordinateurs, ce n'est pas dur, quelques recherches et on tombe sur ce que l'on cherche, à moins bien sûr de chercher des choses irréalistes, comme des ombres vivantes et dangereuses ou alors des créatures fantastiques, comme les lycanthropes et les vampires. Quand on cherche des choses là-dessus, on tombe toujours sur des films d'épouvantes ou autres. Mais, j'y pense, vous ne croyez peut-être pas au surnaturel vous ?
J'avais dit tout cela en continuant de m'approcher de la personne, si elle était la personne qui voulait me voir, elle ne manquerait pas de comprendre toutes les allusions cachaient que j'avais faite et si ce n'était pas la bonne personne, et bien, ce n'était pas grave, mon discourt n'avait rien de bien particulier et pouvait facilement passer pour le discourt d'une fille un peut bizarre qui avait envie de parler. Bon d'accord plus que bizarre parce qu'elle cachait son visage derrière une grande capuche appartenant à une cape de couleur violette. Mais pas un violet criard, plutôt un violet sombre, d'ailleurs, toute sa tenue était de cette couleur, seules ses bottes avaient d'une autre teinte, noir. De cette fille, on ne pouvait voir que les mains, mains qui étaient aussi de couleur noire, tout le reste était caché par la cape.
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L'endroit semblait plus que désert mais quoi de plus normal après tout ? Les gens "normaux" ne se baladaient pas près d'un entrepôt qui était abandonné. Ils n'étaient pas fous ou dénués de sens. Qu'y feraient-ils ? Il n'y avait rien à piller et du fait de l'odeur qui s'en dégageait, l'entrepôt n'était pas une planque idéale, pas du tout. Enfin ... Naoya n'était pas là pour fureter, bien au contraire puisqu'elle attendait quelqu'un. Seulement, cette personne ne semblait pas venir. Quoi de plus normal ? L'infirmière était en avance. De toute manière, quand elle avait un rendez-vous, elle arrivait toujours en avance. Pourquoi ? Elle détestait les personnes qui étaient en retard, et elle-même n'aimait pas arriver en retard. La ponctualité, pour ainsi dire, était ce qu'elle prônait, même si, la plupart du temps, elle arrivait bien trop en avance et qu'au final, elle pouvait attendre des plombes ...
En parlant d'attente, Naoya n'avait plus qu'à prendre son mal en patience. Elle allait attendre jusqu'à minuit, voire plus. Et si jamais personne ne venait, et bien, tant pis, elle s'en irait. Mais quelque chose lui faisait dire que tout ceci n'était pas une sombre farce, du moins, c'était ce qu'elle se disait. Elle en apprendrait certainement plus dès que son mystérieux interlocuteur pointerait le bout de son nez. Coup d'oeil à droite, coup d'oeil à gauche, Naoya observait les alentours. Il faisait plutôt sombre, et cela même si y'avait un lampadaire à quelques mètres de là. Sûrement que l'ampoule commençait à perdre de sa luminosité. Sans aucun doute qu'il faudrait faire une maintenance sur ce lampadaire mais bon, pas le temps de penser à cela.
Après une bonne quinzaine de minutes, une voix plutôt féminine s'éleva, brisant le silence qui s'était instauré depuis qu'elle était arrivée. La voix semblait plutôt triste vis à vis des étoiles et du fait que toute leur splendeur était cachée par les lumières non naturelles. Encore un fait de l'homme qui s'amusait, d'une certaine manière, à gâcher les bienfaits de la nature. Oui, regarder les étoiles pouvait être charmant. On pouvait rêver rien qu'en y pensant. Mais à cause des lumières de toute la ville, il était difficile de les observer correctement. Ca, Naoya ne pouvait pas le nier. Pour l'instant, elle se contentait d'écouter son interlocutrice. La plupart des gens auraient pu la croire folle, surtout lorsqu'elle parla des lycans et des vampires. Une question anodine fut alors posée. Est-ce que Naoya croyait au surnaturel ?
"Personne ne sait réellement ce qui se cache dans l'ombre. Mais pour ma part, je sais que des créatures terrifiantes épient nos moindre faits et gestes."
Naoya marqua une légère pause.
"Ces créatures se cachent de la lumière du jour, et d'une manière fourbe et subtile, elles vous attaquent dès que les ombres sont là."
Nouvelle pause.
"Malgré tout ce qu'on a voulu me faire croire, je crois au surnaturel."
Bon, Naoya aurait pu lui répondre directement mais bon.
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-Effectivement, personne ne sait ce qui se cache dans les ombres, à moins d'être soit même une de ces créatures qui se cachent parmi les ombres au point même de devenir l'une d'elle. Cependant, il arrive qu'elles offrent parfois leurs services aux humains et parfois, à d'autres créatures.
Une pause.
-Je suis la personne que vous attendez. Que me voulez-vous ?
J'étais maintenant sûre que la fille devant moi était la personne qui avait cherché à me contacter un peu plus tôt. Pourquoi j'en étais sûre, tout simplement parce qu'une personne normale ne m'aurait pas répondu ainsi, elle aurait dit soit que non, elle ne croyait pas à ces bêtises, rajoutant au passage que j'aurai mieux à faire que me poser des questions sur ces absurdités, soit elle m'aurait dit qu'elle supposait que oui, qu'il y avait des évènements bizarres et que ces derniers ne pouvaient pas s'expliquer rationnellement. Mais jamais elle n'aurait répondu de cette manière, cette fille était sûre de ce qu'elle affirmait et elle avait raison, il y avait bien des créatures terrifiantes, d'ailleurs, elle en avait une juste devant les yeux. J'étais juste un peu plus sociale que les autres bettes c'est tout. Car même si j'étais belle selon les critères des espèces humanoïdes, mes activités et mes pensées ne l'étaient. Je ne me faisais pas d'illusions, je savais que j'étais un être de la pire espèce et le pire dans tout cela, c'est que j'en étais fière et que je ne voulais changer pour rien au monde.
Mais revenons au moment présent et aux questions qui me venaient en tête, car oui, je me questionnais sur la fille qui me faisait fasse. Et pour cause, si elle croyait autant au surnaturel, c'était soit qu'elle y avait été confrontée, soit qu'elle était elle-même une créature surnaturelle. Dans tous les cas, cela m'intéressait et pour cause, je n'avais encore jamais trouvé de créature dans mon genre sur terre. Et en plus, si elle me donnait un être à tuer, il serait surement surnaturel et chasser une telle créature sur un monde dont il fallait se méfier de la technologie ne pourrait être qu'intéressant. Affronter la technologie et la magie ensemble, voilà un défi qui serait surement passionnant. Mais ne nous emballons pas, peut-être que ce qu'elle allait me demander allait être un simple vol.
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Le surnaturel ... Une chose incroyable en somme. Enfants, nos parents nous disent de ne pas avoir peur du noir et que les monstres n'existent pas. Plaît-il ? Ils sont très loin de la vérité. Le monstre du placard ou celui du dessous de notre lit viennent nous hanter, tôt ou tard. Naoya n'aurait jamais cru toutes ces "conneries", si elle même n'avait pas été face à l'une de ses créatures. Enfin, elle n'avait pas été là physiquement, puisqu'elle était encore envie. Souvent, la jeune femme faisait d'horribles cauchemars, sur la soirée où trois membres de sa famille avaient été attaqués sauvagement par un vagabond. Ce dernier avait vidé de leur sang son frère et sa soeur, des jumeaux, un peu plus vieux qu'elle. D'ailleurs, Naoya avait toujours en tête la vision de leurs cadavres, gisant sur le sol. Bien évidemment, elle s'était demandée comment une chose avait pu les vider de leur sang ... Mais on ne lui avait jamais réellement répondu. L'infirmière avait dû chercher les réponses par elle-même, et cela même si lesdites réponses étaient plutôt incroyables.
L'ombre mortelle, comme l'avait surnommé le gars d'Internet, parla rapidement des ombres et du fait que y'avait effectivement des créatures des plus insolites qui se cachaient dans les ténèbres. C'était pas une farce. L'annonce était réelle. Mais Naoya trouvait que c'était risqué ... Très risqué. Après tout, un membre des forces de l'ordre pourrait tomber sur l'annonce et tenter d'y répondre. Seulement, il serait très certainement surpris de ce qu'il pourrait trouver. La femme semblait vouloir instaurer une certaine distance entre elle et Naoya. Pourquoi ? Y'avait cette cape qui la recouvrait et Naoya se doutait qu'elle n'allait pas l'abandonner et ne pas dévoiler son identité. Fort bien. De toute manière, elle n'était pas là pour cela. Son interlocutrice lui demanda ce qu'elle lui voulait. Pas le temps pour des paroles inutiles, pour ainsi dire.
"Des informations ... Sur une créature qui vivrait ici, à Seikusu."
Enfin, Naoya n'était pas vraiment sûre que celui ou celle qui avait attaqué ses proches vivait effectivement ici. Après tout, cela s'était passé il y avait plus de dix ans. Peut-être qu'il avait fini par déménager.
"Les vampires ... Que savez-vous d'eux ?"
Naoya avait lu plein de trucs sur les vampires, des trucs tous aussi dingues les uns que les autres, des trucs invraisemblables. Seulement, l'infirmière se devait de savoir ce qui était vrai, et ce qui n'était pas. Les avis divergeaient sur comment les tuer. Et connaître la vérité ne serait pas plus mal.
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Des informations sur les vampires, c'est tous ceux qu'elle voulait, non pas possibles, elle ne m'avait pas contacté que pour cela, impossible, elle allait me demander autre chose, à moins qu'elle ne me croyait pas sur le fait que je connaissais des choses sur les créatures surnaturelles. Et cette question était une façon de me tester, de vérifier si je savais vraiment quelque chose, eh bien soit, j'allais lui montrer mes connaissances.
-Les vampires dites-vous, eh bien, il en existe beaucoup de sorte. Cependant, ils ont tous un point en commun, ils se nourrissent tous de sang. Humain ou non d'ailleurs. Sinon eh bien, on peut les classer dans deux grandes catégories, ceux qui craignent le jour et ceux qui le craigne pas. Commençons par ces derniers, déjà, ce ne sont que des parodies de vampires, ils vivent souvent parmi les humains qui ne se doutent de rien et ils ont des caractéristiques physiques légèrement augmenté, cependant, rien qui leurs permets de survivre fasse à plusieurs humains ou un seul particulièrement entrainé. Leur véritable avantage est donc la possibilité qu'ils ont de pouvoir se mêler aux humains. Ensuite, nous avons les véritables vampires, eux craignent certes le jour, mais les avantages qu'ils gagnent pendant la nuit et grâce au sang valent bien ce petit désagrément. Alors même s'ils sont impuissant la journée, la nuit, seul les dieux sont plus puissants que ces derniers. En effet, les plus vieux d'entre eux sont si rapide et si puissant que l'on ne les voit même pas se déplacer, le seul moyen pour les tuer et donc d'attendre le jour et de les tuer pendant leurs sommeils, le seul problème, c'est qu'ils protègent souvent leurs demeures par des goules ou autres créatures tout aussi plaisante.
Je reprenais ma respiration et sortais un poignard de sous ma cape, d'ailleurs, si mon interlocutrice avait le regard vif, elle ne pouvait pas manquer de remarquer le nombre important de lames qui se trouvaient sous cette dernière. C'est donc en jouant avec cette dague que je repris la parole.
-Enfin, parlons de leur faiblesse. Les légendes humaines disent qu'ils craignent l'argent et les symboles religieux, c'est vrai, en tout cas pour certains, mais il m'est arrivé de tomber sur certains dont ces armes se révélèrent inefficaces. La seule chose que craigne vraiment tous les vampires est le feu, et encore, cela, c'est pour les détruire complètement. A ma connaissance, ils n'ont pas d'autre véritable faiblesse sûre.
Je plantais mon regard noir dans les yeux de celle qui m'avait questionné et reprenais.
-Mes réponses vous ont-elles satisfaite ? S'il vous en faut plus, je peux vous montrer que je sais de quoi je parle facilement, le seul problème, c'est que cela risque de me pousser à vous tuer dans un futur proche.
Cette menace, même pas déguisé, dite sur le ton de la conversation, n'était pas là pour faire peur à mon interlocutrice. Je ne faisais qu'énoncer une vérité, s'il lui en fallait plus pour être sûre que je ne me moquais pas d'elle, je contais lui montrer mon apparence et mes capacités et bien sûr, cela risquait de poser un problème tôt ou tard.
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Ah, les vampires ... Ses fichus maudits suceurs de sang ... Naoya avait lu tellement de trucs sur eux que forcément, elle en était arrivée au point où elle s'était emmêlée les pinceaux. Et bien évidemment, comme elle n'était pas une pro dans ce domaine, elle ne pouvait pas discerner le vrai du faux. D'où cette question subtile à l'ombre mortelle. Bien évidemment, elle n'avait pas voulu cibler la réponse sur des points précis. Naoya préférait en savoir le plus possible et ferait ensuite le tri de ce qu'elle venait d'écouter. La jeune femme donna la couleur tout de suite, annonçant que, bien malheureusement, il existait plusieurs sortes de vampires. Flûte alors ... Plusieurs sortes, ça devait forcément signifier plusieurs manières différentes de les tuer et de ce fait, la tâche n'en était pas vraiment aisée ...
Ils avaient aussi un unique point commun : se nourrir de sang ... Ouais ... Bin, ça, ça n'allait malheureusement pas beaucoup aider l'infirmière ... Enfin, oui et non ... Vu le métier qu'elle faisait, elle n'aurait sûrement aucun mal à attirer quelques vampires à elle, et cela même s'ils étaient d'une "classe" différente. Après, selon Arya, on pouvait distinguer deux classes de ces morts-vivants : ceux qui pouvaient vivre à la lumière du jour, des plaies puisqu'ils pouvaient aisément se cacher parmi les humains, et ceux qui ne le pouvaient, des plaies aussi puisqu'ils étaient vraisemblablement plus forts que leurs congénères. Mouais mouais mouais ... Naoya avait quand même appris quelque chose de ce premier long monologue : les vampires qui vivaient de jour existaient. On n'en parlait pas trop sur Internet, du moins, pour tout le monde, y'avait que ceux qui craignaient le jour qui existaient. Les autres, bin, c'est comme s'ils existaient pas.
L'ombre mortelle marqua une pause, histoire de reprendre correctement son souffle. Naoya l'observait toujours, attendant qu'elle reprenne la parole. Elle la vit sortit un poignard de sous sa cape. Hmm ... Elle était lourdement armée pour ainsi dire ... De nombreuses armes blanches étaient planquées sous sa cape. Mieux valait-il ne pas lui chercher des noises sous peine de se faire trouer la peau. Enfin, Naoya n'irait pas la provoquer et encore moins l'attaquer. Après tout, elle était là pour récupérer des informations, et après elle aviserait. Enfin. L'ombre aborda le sujet des faiblesses. A dire vrai, elles étaient plutôt difficiles à découvrir, car tous n'avaient pas les mêmes faiblesses. Seul le feu était un moyen sûr de les tuer.
"Et bien oui. Vos réponses ont éclairci certains points et j'ai pu faire le tri entre ce que j'avais pu lire, et ce qui est vrai."
L'ombre lui avait proposé, si Naoya le souhaitait, de lui faire une démonstration, mais que finalement, ça pourrait poser problème et qu'elle pourrait s'en prendre à l'infirmière. Hmmm ... Autant ne pas arriver jusque là.
"Une démonstration ne sera pas nécessaire. Je ne doute pas de vos talents."
Et puis, de toute manière, Naoya ne savait même pas si elle souhaitait véritablement lui parler du pourquoi et du comment de ces questions. A dire vrai, elle se demandait encore si elle devait continuer ses recherches sur la créature qui avait attaqué ses proches, ou bien si elle devait laisser cela à une personne bien plus compétente. De toute manière, jamais elle ne pourrait être sure de retrouver celui ou celle qui avait fait cela. Pourquoi ? Naoya n'était pas présente, elle n'avait pas vu son visage. Elle n'aurait jamais la certitude que ce serait le bon.
"Hypothétiquement parlant, si je vous demandais de retrouver un vampire, vous pourriez le faire ? Et vous pourriez aussi lui faire avouer tous les petits secrets qu'il cache ?"
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Ainsi donc, elle m'avait posé ces questions pour vérifier les dires des livres qu'elle avait lu et non pas pour me tester, refusant poliment par la même occasion la démonstration de mes talents. Dommage, enfin bon, je n'étais pas là pour me donner en spectacle, j'étais là pour avoir un contrat. Et enfin, celui-ci arriva, mais pas de la manière habituelle. Bizarrement, la femme qui me faisait fasse semblait réticente à arriver au vif du sujet. Sa manière de me donner mon contrat était même insultante. A moins que...., à moins qu'elle me demandait cela pour régler une affaire personnelle. Elle n'avait pas l'habitude de ce genre de transaction, cela se voyait, la seule chose qu'elle voulait était probablement se venger d'un vampire. Vampire qui lui avait montré le monde surnaturel d'une manière surement désagréable et elle avait donc fait appel à moi.
-Je vais être franche avec vous, avant vous, je n'avais jamais eu de demande aussi spéciale sur ce monde, car oui il y a plusieurs mondes. Habituellement, les gens d'ici me donnent le nom d'une personne que je suis censée faire disparaitre plus ou moins discrètement. A partir de là, je me donne une semaine pour enquêter sur les habitudes de cette personne. Où elle vit, où elle travaille, etc. Chasser une créature fantastique sur ce monde sera une première pour moi, cependant, je pense que sera bien plus intéressant que les contrats habituels. Alors oui, je veux bien chasser un vampire pour vous, par contre, il me manque quelques éléments. D'abord, se trouve-t'il dans cette ville ou non, ensuite, l'avait vous vu ou mieux, en avait vous une image, rien que ça pourrait m'aider à le trouvait. Craint-il ou non le jour... En bref, il me faut plus d'information sur lui car là, vous me demandez de chercher une aiguille dans une botte de foin. Le monde est vaste et je n'ai pas envie de passer toute l'éternité à espionner des gens pour voir si ce sont des vampires, surtout que je risque de tomber sur un qui n'avait rien à voir dans cette histoire. Alors je vous dis oui, je peux trouver un vampire, mais il me faut plus d'information.
Je faisais une pause, réfléchissant sur sa deuxième question, est-ce que je pourrais faire parler un vampire sous la torture. Voilà une question assez intéressante et incongrue, faire parler un vampire. Quelle utilité il y avait à faire parler un vampire, enfin bon, là n'était pas la question. Déjà affronter un vampire allait être un défi, ces créatures sont habituellement malines et très intelligentes, et puis, elle avait souvent de l'expérience dans l'art de la chasse et du combat. La discrétion était donc déjà de mise pour sans débarrasser, alors l'immobiliser pour pouvoir le torturer... Cela n'allait pas être facile, possible, mais pas facile, et encore, il ne fallait pas que ce soit un vieux vampire car là, même pas la peine de tenter de l'interroger, ce dernier résisterait à toute torture le temps que la nuit arrive et là.... Rien ne pourrait l'arrêter.
-Quant à votre question sur le fait de faire parler un vampire, je ne pense pas que je puisse en être capable, les tuer oui, cela m'est possible, par contre, vouloir les faire parler ... Il vaut mieux oublier cette idée, ces créatures sont trop incontrôlables et dangereuses pour que l'on puisse les garder prisonnières longtemps.
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Aïe aïe aïe ...
La traque de ce cher vampire ne serait donc pas aisée. Pourquoi ? Et bien, l'ombre mortelle avait expliqué à Naoya comment elle s'y prenait pour remplir ses contrats, bien qu'elle n'en avait jamais rempli un sur Terre. Elle ne manqua pas, d'ailleurs, d'évoquer le fait qu'il y avait plusieurs mondes. Naoya connaissait déjà Terra, où plus précisément Nexus. Disons qu'elle s'était retrouvée là-bas un peu contre sa volonté, il y avait de cela quelques années, mais elle avait réussi à revenir sur Terre, non sans avoir découvert, préalablement, un bracelet assez cute, dont elle ne se séparait jamais. Un bracelet qui lui permettait de faire des voyages limités entre les deux mondes. Pourquoi limités ? Tout simplement parce qu'il lui fallait un temps de recharge assez important, alors, la jeune femme ne l'utilisait pas par caprice. A dire vrai, cela faisait même un bon moment qu'elle n'était pas retournée là-bas. Enfin, là n'était pas vraiment le sujet, revenons à nos moutons.
Bon, que disions-nous ? Ah oui. L'ombre mortelle expliqua le fonctionnement de ses contrats, ce qu'elle faisait pour les remplir. Généralement, on lui donnait le nom d'une personne, la cible. Hmmm ... Premier problème. Naoya ne connaissait pas le nom du vampire qu'elle cherchait. Ennuyeux, n'est-ce pas ? Après obtention du nom, la jeune femme l'espionnait, guettait ses moindre faits et gestes pour en apprendre plus sur la cible, sur ses habitudes, ce qu'il aimait faire, où il pouvait travailler, bref, des trucs dans le genre. D'une certaine manière, l'ombre semblait enthousiasmée par ce contrat. Ca s'entendait dans sa manière de parler. Et puis surtout, comme elle l'avait dit au départ, ce serait son premier contrat sur Terre. Seulement, fallait tout de même garder en tête qu'exécuter un contrat sur Terre ou bien sur Nexus, bin, c'était pas du tout pareil. Pourquoi ? Sur Nexus, les gens étaient habitués au surnaturel, du fait que y'avait tout plein de créatures différentes qui se baladaient là-bas. Sur Terre, c'était différent. Les gens n'avaient pas connaissance de ce fait et beaucoup se baladaient dans les rues sans savoir que des créatures se planquaient à chaque coin de rue. Enfin, tout ça pour dire qu'il faudrait qu'elle fasse gaffe.
L'ombre mortelle annonça par la suite qu'il lui manquait certains éléments pour mener à bien sa mission, du genre, si le vampire se trouvait dans la ville, si Naoya pouvait lui faire une description de ce dernier, s'il craignait le jour ou pas ... Brèfle, des informations que Naoya n'avait pas en sa possession, bien malheureusement. Flûte alors.
"Oh, et bien ... Je ne détiens malheureusement pas ces informations. Ah moins que ..."
Oui, à moins de passer par une autre personne. Après tout, son père était, normalement, toujours en vie, mais quelque peu différent depuis sa subite transformation. Sûrement qu'il avait encore en tête le visage de celui qui leur avait fait cela.
"Il y a une autre personne à débusquer avant ce vampire là."
Naoya sortit alors une photo de son portefeuille : celui qui avait été son père auparavant.
"Il s'appelle Keiji Lee Akiyoshi. Il se cache dans la ville. Je l'ai aperçu plusieurs fois lors de rondes nocturnes mais à chaque fois que j'ai essayé de m'approcher, il avait subitement disparu."
Comme si le sieur l'évitait, ou un truc dans le genre. Brèfle, Naoya était convaincue que Keiji pourrait les amener au vampire que l'infirmière cherchait.
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Pas d'informations sur le vampire à éliminer, voilà qui n'était pas du tout plaisant. Mais bon, malgré cela, j'y gagnais au change car au lieu d'avoir une personne à traquer, j'allais en avoir deux. Un certain Keiji Lee Akiyoshi, et sur lui, les informations affluaient, déjà, il était en ville, donc pas besoin d'écumer toute la terre pour le trouver, ensuite, son image me fut donné, parfait, cela me facilitait le travail, pas de recherche complémentaire à faire. Pour finir, dernière information, c'était lui aussi un vampire. Et bien, deux vampires à chasser dans le même contrat et les deux sur terre, c'était bien une chance.
-Un autre vampire, eh bien, c'est mon jour de chance. Lui, j'arriverai à le trouver, vous dites qu'il est en ville et que l'apercevait souvent pendant vos rondes de nuits, il ne devrait donc pas poser de problèmes, seul l'interrogatoire risque d'être tendu. Par contre, cela n'a aucun rapport mais, j'aurai une question à vous soumettre, vous n'êtes pas humaine n'est-ce pas, ou si vous l'êtes, vous connaissez Nexus et le monde de Terra.
Pourquoi je lui posais cette question, et bien quand je lui avais parlé d'autres mondes, elle n'avait pas sourcillé, comme si elle possédait déjà cette information. Bien sûr, connaissant l'existence des vampires, elle pouvait penser qu'ils venaient d'un autre monde. Cependant, elle aurait quand même marqué le coup, un froncement des sourcils, un agrandissement des pupilles, enfin quelques choses. Là, elle n'avait eu aucune réaction. D'où ma question, était-elle humaine ou non, j'aime bien savoir avec qui je passe un contrat, enfin, je devrais plutôt dire avec quoi. Si c'était un humain et qu'il me trahissait, voulant me tuer pour refuser de me payer, cela n'était pas grave, je me payais sur son cadavre facilement, si c'était un autre genre de créature, comme un E.S.Per, cela pouvait parfois poser un léger problème en fonction de son pouvoir. D'ailleurs, en parlant de payement, il était tant que je demande la somme d'argent que me devrait mon interlocutrice pour ce travail.
-Bien, je vais me mettre en chasse dès aujourd'hui, par contre, nous n'avons pas encore parlé du prix, je veux cent milles dollars rien que pour la chasse du premier vampire, Monsieur Akiyoshi, remarquez que je vous fais un prix tout à fait raisonnable. Je ne prends pas en compte le fait que ce soit un vampire et n'en profite pas pour augmenter la somme. Je vous fais payer le prix que je demanderais pour un humain normal.
Pourquoi une somme aussi peu élevée, et bien, tout simplement parce que pour le premier vampire, elle m'avait donné tous les éléments, je n'avais plus qu'à le trouver et le suivre pour trouver sa cachette et le menacer puis le tuer pendant le jour. Mais surtout la somme était basse parce que le contrat était plus qu'intéressant pour moi.
-Alors, êtes-vous près à payer une telle somme ou voulez-vous négocier ?
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Il sembla à Naoya que la jeune femme était, comment dire ... Un peu déçue du fait de n'avoir aucune information sur le vampire qu'elle aurait à traquer. Mais il lui sembla qu'elle reprenait le sourire lorsque l'infirmière lui parla de son père. Enfin, elle ne lui avait pas clairement dit que c'était un membre de sa famille et c'était peut-être mieux comme ça d'ailleurs. De toute manière, Keiji ne devait plus se considérer comme son père. Il était devenu autre chose ... Une créature qui devait boire le sang des autres afin de survivre. Naoya pouvait comprendre cela. Seulement ... Seulement elle aurait aimé que son père donne, tout de même, signe de vie. Après tout, s'il voulait disparaître, elle pourrait tout aussi bien l'emmener sur Nexus et il vivrait sa vie, sans se préoccuper de qui il était avant et de ce qu'il avait pu laisser derrière lui. Enfin ... Il faisait bien ce qu'il voulait.
Brèfle. Oui, l'ombre mortelle semblait enchantée du fait qu'elle aurait deux vampires à traquer, n'hésitant même pas à dire que c'était son jour de chance ... Ouais, plutôt sa nuit de chance, même si l'expression ne se disait pas. Selon elle, le trouver serait une chose aisée. Mais l'interrogatoire serait plutôt hard. Oui, en parlant d'interrogatoire, Naoya ne savait pas si elle pouvait lui demander de ne pas trop lui faire de mal. Après tout, même si lui ne se considérait plus comme parent, c'était toujours son père, même s'il était devenu un vampire. Une question fut alors posée à l'infirmière, lui demandant si elle était humaine ou pas.
"Et bien, oui, je suis humaine, du moins, en quelque sorte. Certains diraient que je ne le suis pas totalement mais bon, chacun pense ce qu'il veut."
Terra et Nexus ? Oui, elle connaissait. Peut-être que, d'ailleurs, l'infirmière lui devait une explication, ou pas d'ailleurs. Autant instaurer une espèce de confiance.
"Quant à Nexus, oui, on m'y emmenée, un peu contre ma volonté, il y a de cela quelques années. Mais par chance, j'ai pu revenir sur Terre."
Et dire qu'en ce moment, Naoya pourrait toujours être là-bas ... Enfin, autant ne pas y penser. L'ombre mortelle en vint à lui parler de son prix ... Hmmm ... Cent mille dollars rien que pour la traque de son père. Pffiou ... C'était pas rien. Et elle osait dire que c'était un prix plus que raisonnable. Mouais ... L'infirmière n'osait même pas penser aux prix qu'elle pouvait pratiquer.
"Pour le commun des mortels, cent mille dollars, ce n'est pas rien mais bon, je crois pouvoir réunir la somme assez facilement. Et pour l'autre vampire, combien prendriez-vous ?"
Heureusement qu'avant de soudainement disparaître, le sieur Akiyoshi avait accumulé un joli pécule. Donc, réunir l'argent ne serait pas un problème, comme elle le disait.
"Et puis, je doute qu'une autre chose vous intéresserait, non ?"
Après tout, Naoya ne connaissait ni en long, ni en large son interlocutrice. Il était clair que l'argent l'intéressait, pour sûr, mais y avait-il autre chose ? Allez savoir.
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Ah, j'avais raison, mon interlocutrice n'était pas une humaine normale, elle devait donc être soit une sang-mêlée, soit une E.S.P.er. Et comme je le pensais, elle connaissait le monde de Terra ou en tout cas la Ville de Nexus. Aprioris, la somme que j'avais demandé lui semblait être un peu excessive. Mais à quoi s'entendait-elle, je suis une tueuse et pas une aux moyens limités, certes je n'avais pas de matériel de haute technologie ni de magie pour m'épauler, mais mes caractéristiques physiques étaient proches du divin. Par exemple, je n'avais aucune difficulté à dépasser un vampire sur le plan de la rapidité, seul les plus vieux pouvaient me poser un problème. Et puis, j'étais quasiment immortelle, on ne trouve pas tous les jours des assassins avec une telle particularité. Enfin bon, elle pensait pouvoir réunir facilement la somme, il n'y avait donc pas à s'inquiéter. Enfin, elle finit par me poser deux autres questions, combien pour l'autre vampire et si une autre chose que de l'argent m'intéresserait.
-Et bien pour l'autre vampire, je ne peux encore vous donner de somme fixe, tout dépendra de la difficulté que j'aurai à le retrouver avec les informations que me donnera le premier vampire, s'il en donne beaucoup, la somme ne sera pas élevée, par contre, si je n'arrive pas à le faire parler, il ne sert à rien de se pencher sur un prix. Et au risque de vous étonner, il n'y a pas que l'argent qui m'intéresse, si vous voulez payer avec des objets précieux ou d'autres devises que le dollar, je prends aussi.
Je faisais une pause et enlevais ma capuche, lui révèlent ainsi mes traits.
-Comme vous pouvez le voir, je ne suis pas du tout humaine, et comme vous devez vous en douter, je viens de Terra. Hors, comme vous connaissez le surnaturel, vous devez sans doute savoir qu'il existe des objets magiques. Il se trouve que si vous avez un tel objet, je l'accepte en payement, surtout s'il peut m'être utile dans ma tâche. Je pense que de tous les payements, c'est celui que j'apprécie le plus, même si sur terre, je n'ai encore jamais été payé de cette manière. Pour tout vous dire, vous êtes la première personne à avoir connaissant d'élément non normal que je rencontre sur ce monde.
Voilà peut-être pourquoi j'avais décidé de lui montrer mon visage, chose que je ne fais habituellement jamais. Moi, sentimentale et nostalgique d'un monde où il y avait plein de créature comme moi, peut-être. Je ne suis pas qu'une tueuse sans pitié et savoir que je n'étais pas la seule non humaine sur terre me faisait plaisir. Au moins maintenant je savais que je n'étais pas la seule à connaitre le chemin menant de Terra à la terre. D'ailleurs, une question m'effleura la tête.
-J'aurais encore une question pour vous, savez-vous s'il y a d'autres créatures que des vampires à Seikusu ?
-
Ah, les vampires ... Jamais Naoya n'aurait pensé que la tâche serait aussi compliquée ... Du moins, si, elle s'en était doutée. Elle n'arrivait pas à mettre la main sur son père du fait qu'il faisait presque tout pour l'éviter, comme si elle avait la peste, ou un truc dans le genre. Sûrement qu'il se disait que s'il la revoyait, il pourrait être capable de mordre son petit cou et sucer son sang jusqu'à ce qu'elle n'en ait plus. Oui, peut-être qu'il ne se sentait pas capable de se contrôler et qu'il avait peur de lui faire du mal alors qu'il ne l'aurait pas voulu réellement. Brèfle, Naoya ne savait pas trop quoi penser de tout cela. C'était son choix, mais elle le regrettait. Enfin.
A sa question sur le prix pour la traque de l'autre vampire, l'ombre mortelle lui répondit qu'elle ne savait pas trop. Y'avait plusieurs éléments à prendre en compte, comme attraper, en premier lieu, son père. Fallait ensuite qu'elle arrive à le faire parler et ça, comme elle l'avait dit plus tôt, c'était pas gagné d'avance puisque les vampires étaient plutôt des créatures imprévisibles. Elle donna toute de même quelques indications à l'infirmière quant au probable prix : pas trop élevé si jamais elle avait beaucoup d'informations sur le deuxième vampire. Dans le cas contraire, mieux valait-il oublier cela. Ouais, Naoya comprenait. Peut-être qu'elle n'aurait jamais sa vengeance sur ce vampire, mais au départ, elle s'en était doutée. Tant pis, cela ne l'empêcherait sûrement pas de vivre, non ?
"Je me doute qu'il sera impossible de se lancer à la recherche du deuxième vampire si vous n'avez pas d'informations."
Certes, Naoya était un peu déçue mais tant pis. Elle viverait bien avec. Enfin, l'ombre mortelle lui annonça aussi que l'infirmière pouvait, si elle le désirait, la payer avec des objets précieux. Mouais ... Mais non. La jeune femme trouverait plus facilement l'argent que des artéfacts qui auraient pu éventuellement lui plaire. Enfin, l'ombre abaissa alors son capuchon, dévoilant ainsi son véritable visage. Elle avait la peau noire, ainsi qu'une chevelure extrêmement blanche. Intéressant. Naoya se mit à penser alors qu'elle n'avait pas à faire à n'importe qui, et sûrement pas à un humain.
L'ombre se mit à parler, confirmant les pensées de Naoya. Elle n'était pas humaine et venait de Terra. Elle lui parla alors des objets magiques et du fait que si Naoya en possédait un, elle serait ravie de l'accepter en paiement. Naoya avait, effectivement, un objet de ce genre : le bracelet qu'elle avait trouvé lors de son précédent passage sur Terra. Sauf qu'elle n'avait pas vraiment envie de le lui confier. Bon, il était vrai que Naoya ne se rendait que rarement sur Nexus... Mais tout de même, elle savait que le bracelet lui serait bien utile si jamais elle se retrouvait là-bas une nouvelle fois contre son gré. Comme on dit : mieux vaut prévenir que guérir. Mais bon, peut-être qu'elle trouverait un autre objet de ce genre lors d'une de ses rondes.
"Et bien, si jamais je venais à découvrir un de ses objets, je penserais à vous."
En parlant de paiement, Naoya se posait une question : quand l'ombre voulait-elle être payée ?
"Quand souhaitez-vous prendre possession de votre paiement ?"
L'ombre lui posa une nouvelle question, à savoir, si Naoya avait pu apercevoir d'autres créatures à Seikusu.
"Hé bien, je me doute que les vampires ne sont pas les seules créatures présentes en ville. Mais quant à savoir quoi exactement, je ne saurais, malheureusement, pas vous le dire."
Naoya ouvrirait l'oeil lors de ses prochaines rondes. Peut-être qu'elle verrait une autre sorte de créature.
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Ah c'était vraiment dommage, elle ne pouvait pas me payer en objet magique, enfin bon, sur terre, de tels objets ne devaient pas courir les rues. Je me demandais même s'il y en avait en ce moment, quoique, s'il y avait des créatures fantastiques sur terre, il y avait surement deux ou trois artefacts. Enfin bon, la probabilité de tomber sur un artefact en se baladant sur ce monde n'était pas le sujet actuel. La femme devant moi allait me payer, c'était l'essentiel, d'ailleurs, en parlant de payement, elle me demanda quand je contais en prendre possession.
-Je veux un quart de la somme avant de me mettre au travail, pour le moment et le lieu, celui-ci est parfait et l'heure me convient tout à fait. Pour la date, d'ici trois jours, cela vous va-t-il ?. S'il faut faut plus de temps pour réunir la somme, il n'y a pas de problème, je peux attendre. De plus, si vous avez le moindre problème ou voulez annuler le contrat, il vous suffit de parler sur un petit site. Sinon, pour le reste de la somme, je vous donnerais une date lors de notre prochaine rencontre.
Ensuite, elle se doutait qu'il y avait d'autres créatures en ville mais en n'avez encore jamais vue, dommage, j'aurai bien voulu savoir s'il y avait des elfes ou autres créatures fantastiques. En tout cas, j'allais faire plus attention quand je me déplacerais en ville. Pour le reste, et bien il me semblait que tout était dit, il ne me restait plus qu'à partir à la chasse ou vampire.
-Et bien je pense que tout est réglé, si vous n'avez pas d'objection, je vais vous laisser. Ce fut un plaisir de vous rencontrer et il me tarde le moment de notre prochaine rencontre.
Sur ces paroles, je remettais ma capuche sur ma tête et commençait à m'éloigner, cependant, je ne contais pas quitter les lieux. Ce que je contais faire, c'était suivre cette personne. J'aime bien savoir pour qui je travaille et je dois l'admettre, cette fille m'intriguait.
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Il lui sembla que son interlocutrice était un peu déçue du fait que Naoya n'avait pas d'artéfact spécial. L'infirmière n'aurait pas tant tenu au bracelet, elle lui aurait donné avec plaisir mais bon, comme elle le disait, mieux vaut prévenir que guérir. Et elle pouvait se retrouver sur Nexus sans vraiment qu'elle l'ait voulu et de se faire, sans le bracelet, elle se retrouverait complètement bloquée dans le monde qu'elle avait partiellement exploré. Donc, merci mais non merci. Si elle en trouvait un autre, par contre, Naoya se ferait une joie de le donner à l'ombre mortelle, car certainement qu'elle n'en verrait pas l'utilité. Enfin.
A sa question, l'ombre mortelle répondit qu'elle souhaitait récupérer vingt-cinq mille dollars avant de se mettre au travail. Bien évidemment, Naoya comprenait cela. Après tout, elle serait à sa place, elle aussi aurait demandé à avoir un accompte, histoire d'être sûre, au final, de ne pas se faire rouler dans la farine et de ne pas bosser pour rien. Et puis, d'un autre côté, avoir un accompte, c'était aussi assez motivant, du moins, c'était ce que pensait la jeune femme. L'ombre souhaitait récupérer l'argent d'ici trois jours. Ca laissait le temps à la jeune infimière d'aller à la banque, histoire de récupérer la somme. Bon, sûrement que le banquier lui ferait un peu les gros yeux et qu'il se poserait des questions mais après tout, pourquoi se mêlerait-il de la vie de ses clients ? Hein ?
L'ombre enchaîna sur le fait que si jamais elle avait un problème, pour récupérer l'argent, ou bien si elle souhaitait même annuler le contrat, Naoya pouvait toujours la contacter à travers le site. On lui ferait passer le message. Hmmm ... De toute manière, la jeune femme ne comptait pas vraiment rebrousser chemin. Et l'argent n'était pas un problème pour elle. Quant au reste de la somme, elle en fixerait la livraison lors de leur prochaine rencontre.
"Très bien. Je pense pouvoir avoir l'argent demain, voire, grand maximum après demain."
Après tout, l'endroit était un peu désert et on ne les surprendrait pas à faire une transaction un peu louche. Quoi que, Naoya s'en fichait qu'on puisse les voir mais bon, ce n'était sûrement pas le cas de son interlocutrice. Enfin. La conversation était close, ou presque. Les deux jeunes femmes n'avaient plus rien à se dire, du moins, pour ce soir-là. Naoya eut un léger hochement de la tête.
"Plaisir partagé. Je confirmerai, par le site, le prochain rendez-vous afin que je vous remette une première partie de l'argent."
Sur ce, mains dans les poches, Naoya tourna le dos à son interlocutrice et commença à s'éloigner à son tour. Il était grand temps de rentrer, pour ce soir. La jeune femme n'avait pas trop envie de se lancer dans une ronde, pas ce soir. Brèfle, elle s'éloigna lentement des entrepôts, tout en marchant. Il allait lui falloir revenir à la civilisation, du moins, rejoindre le Quartier de la Toussaint, non loin de là où le taxi l'avait laissée. Hmmm ... Une bonne petite marche et vue l'heure tardive qu'il était, la jeune femme se doutait bien qu'elle rencontrerait sûrement des ennuis. Bon, elle ne pourrait pas non plus en mettre sa main à couper mais bon, ce n'était pas vraiment le meilleur des quartiers pour se promener.
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L'entrepôt était déjà bien loin derrière elle. Cela faisait plus d'une demie-heure qu'elle marchait et Naoya était encore dans le quartier de la Toussaint. Mais bonne nouvelle, elle en sortirait bientôt. Encore moins d'une dizaine de minutes et elle rejoindrait l'endroit où le taxi l'avait précédemment déposée. L'infirmière se disait qu'elle n'aurait aucun mal à trouver un autre taxi, mais elle n'en mettrait pas non plus sa main à couper.
La jeune femme tourna dans une nouvelle ruelle et eut alors la fâcheuse malchance de tomber sur un petit voyou qui était en train de s'amuser avec un briquet. Il était là, avec un sourire béa, en train de jouer avec son briquet. Sûrement qu'il avait aussi un coup dans le nez mais bon. Son sourire s'aggrandit encore plus lorsqu'il releva la tête et qu'il vit Naoya. Certainement qu'il était en train de se dire que c'était une proie facile qui ne se débattrait pas trop. Tu rêves mon pote. Ouais, s'il croyait que c'était du tout cuit, et bin, il se mettait franchement le doigt dans l'oeil. Pas le temps de jouer avec un gosse en culotte courte. Avec une dégaine de petit voyou, il s'approcha de Naoya.
"Hé, ma jolie ... Tu sais que c'est plutôt dangereux de se balader dans le coin ?"
Non, sans rire. Mais Naoya n'allait pas s'arrêter pour lui parler. Non, elle allait continuer son chemin, sans rien dire, ce qui ne lui plaisait apparemment pas. Un peu furieux qu'elle le snobe, le jeune homme se rapprocha d'elle et la saisit par le poignet. Une chose à ne pas faire. Que faire ? Sortir une arme, histoire de bien lui foutre la trouille ? Ou simplement ... Naoya colla alors la paume de sa main libre sur le front du petit voyou. Le regardant droit dans les yeux, elle prit la parole.
"Tu vas m'oublier. Et tu vas même oublier pourquoi tu es ici."
Un léger claquement de doigt se fit entendre. Son sourire s'effaça de son visage et il relâcha alors le poignet de Naoya. Il eut une pointe d'interrogation sur son visage et se gratta l'arrière de la tête, se demandant ce qu'il faisait dans les parages. L'infirmière put alors reprendre sa route, espérant que personne n'avait assisté à ce petit "tour de magie".