Le Grand Jeu
Plan de Terra => Ville-Etat de Nexus => Les bas fonds => Discussion démarrée par: Khaléo le mardi 21 septembre 2010, 18:45:19
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L'ombre incertaine, hachurée d'une créature rarement observée sur les sentiers de la forêt menant aux petites villes autour de Nexus, recouverte d'une cape munie d'une capuche sombre marchait à vive allure depuis déjà plusieurs heures en direction des limites et des frontières de la ville-état, quand sa silhouette se précisa au loin, la première chose qui perçe les ténèbres inquiétantes formées par les profondeurs de sa capuche, fut la lueur de ses deux yeux sauvages, mis clos, plissés, qui scrutent l'horizon, et les deux gardes en faction devant l'entrée délimitant les bas-fonds, une zone remplie de lobotomisés, de coupes jarets, bandits, de psychopathes et de tronçonnards dégénérés en tout genre, ces gardes s'étaient donc déjà regardé deux fois de suite dans le blanc des yeux avant de rabattre leurs regards craintifs dans la direction de Khaléo.
Ce qui l'amusait, pour parler franchement, quand il sentit cette crainte, même à plus de cent mètres de leur position, ce stress qu'il pouvait presque palper dans l'air ambiant, celà lui écarta gentiment les lèvres pour afficher une partie de sa belle dentition acérée, bien blanche qui, elle aussi désormais, était seule chose visible, avec la lueur impressionnante, intimidante de ses yeux fendus d'une pupille éfilée, tranchante, en dehors de cette capuche.
Loin de rassurer les gardes, ce comportement à la limite de la provocation commença à faire son effet, leurs jambes se mirent à trembler, des sueurs froides à perler sur leur front tandis que cette peur instinctive, primale, de n'être qu'un vulgaire morceau de barbaque saignante sur le chemin d'une créature bien trop haute par rapport à eux sur les maillons de la chaîne alimentaire, commençait son doux et savoureux travail de sappe morale, les signaux de danger imminent pour leur survie se mettant à clignoter dans leurs cerveaux de telle façon que leurs paupières commençaient à ressembler à des essuies glaces nettoyant la sueur de leurs fronts coulant dans leurs globes oculaires.
Khaléo, dont les pas étaient pratiquement comptés depuis un moment par le regard de ces deux soldats, s'arrêta enfin pour entendre la respiration rapide, et la déglutition devenue difficille de leurs gorges sèches, ils se regardèrent l'un l'autre, ne sachant lequel des deux irait à sa rencontre pour le déposséder de ses armes, ou lui demander ses papiers d'identité, Khaléo attendait, et loin s'en faut de s'offusquer du regard détaillant, et apeuré de ces imbéciles inexpérimentés, ça semblait le faire rire, à une autre époque où il était bien plus susceptible, il aurait probablement foncé dans le tas sans réfléchir, n'aimant pas qu'on le dévisage comme une bête de foire, mais les pires des humillitations, il avait connu, il le prenait presque avec une certaine forme de "philosophie" aujourd'hui, ayant déjà pu remâcher il y a longtemps de celà, l'orgueil stupide de sa propre jeunesse.
Et p'tain... ça dura un moment cette "connerie"... le regard du garde de gauche croisait celui de droite avant de croiser à nouveau celui de Khaléo, on se serait cru dans un foutu western dans un moment de haute tension, s'observant en chien de faillance, juste avant que quelqu'un ne dégaine son arme, ce qui allait probablement arriver...
...Ou pas.
Bref, c'était trop tard, Khaléo s'était lassé de la situation, il essaya de forcer son chemin entre les deux gardes en les poussant avec ses épaules, mais ils brandirent aussitôt leurs épées sous la gorge de Khaléo, des épées tenues nerveusement, avec une position du corps flairant bon tout l'amateurisme dont ils étaient capables, du moins pour l'oeil rapide et analyste de Khaléo, quand bien même ces deux abrutis lui faisaient perdre son temps, et qu'il aurait probablement pu passer en forçant un peu, il ouvrit la bouche pour leur parler, d'une voix étrange, inquiétante, filtrée par les tissus de sa capuche, mélangée de grognements, ou ronronnements brefs sur les "Rrr" qui les rallongeaient lègerement, et de feulement sur les "Ssss" pour plus ou moins le même effet, avec une patience et une maîtrise de soi "posée" dans cette situation qui frisait elle même l'inconscience :
"-Toi, et ton copain... vous allez... gentiment et... lentement retirer le métal bon marché de vos épées de "merde" de dessous ma gorge, où je vous assure sur facture, que j'vous l'enfonce dans le derrière jusqu'au cerveau, que je touille dans votre crâne jusqu'a ce que la tambouille infâme qui vous sert de cerveau, ressorte par vos jolis trous de nez..."
Ouais, enfin... la subtilité, comme on dit, c'est pour les "tappettes".
Khaléo s'avança dangereusement sur l'épée, qui plaqua désormais la peau de sa gorge mais apparemment c'était une chose qui ne lui faisait pas peur, il avait ce grand regard un peu dingue, dérangé, qui reflettait toute la folie suicidaire qui le caractèrisait parfois, comme quand il fallait pas l'emmerder en fait.
"-Je vais compter jusqu'à trois..."
Levant lentement sa main, puis doucement le pouce, l'index, et le majeur toujours dans ce calme pesant ambiant, qui précédait sans doute la tempête...
"... et si je n'ai pas obtenu satisfaction il vous faudra un miracle pour sortir vivant du merdier dans lequel vous êtes en train de vous foutre... tout seuls."
Les narines de Khaléo expulsaient de l'air chaud sur les mains des soldats tenant leurs épées fébrilement, ils n'arrivaient pas à prononcer le moindre mot, restant bouche entrouverte, Khaléo ne savait pas trop si c'était la teneur divine de ses paroles qui avait motivé leur rétractation, ou l'intimidation naturelle qu'il dégageait, où foutre dieu, peut être un miracle, ils écartèrent leurs lames, et lui donnèrent même du "oui, m'sieur, pardon, m'sieur.".
Peut être avaient ils seulement jeté leur regard sur quelques vieilles décorations millitaires encore présentes sur l'une ou l'autre morceau d'épaulière, et que c'était en fin de compte qu'une façon de montrer leur respect... Va savoir.
Soit, après cet épisode riche en épanchement de testostérone dispensées en toute gratuité de la chose, Khaléo se vit enfin ouvrir le chemin, sans même qu'on lui demande ses papiers, de toute façon il n'en avait pas...
C'est donc de cette manière qu'il put continuer son chemin, entré dans les pires taudis insalubres que portait cette maudite terre, Khaléo pouvait désormais "enfin" pénétrer dans l'enceinte de ce "village" aux allures de bidonville, et il fallait soulever ses pieds, vous savez, à cette époque ça existait pas encore partout les égouts, et ces saletés d'humains, et de terraniens aussi, ils jetaient tous leurs déchets ménagers et corporels dans les rues, et comme si ça suffisait pas au tableau, ils visaient très mal les rigoles, c'était carrément une infection pour les poumons de Khaléo qui était habitué ces dernières années, à respirer un air d'une pureté incomparable dans sa forêt, ça ne veut pas dire qu'il n'a pas connu la pourriture des charniers pendant l'une ou l'autre guerre, il sait ce que c'est qu'une odeur réellement désagréable, quand on doit ramper dans la chiure, et la pourriture des cadavres ensevelis les uns sur les autres, creuser des tunnels dans des amas de corps en putréfaction avec ses propres griffes pour survivre à un ennemi en surnombre, mais bon, c'était une raison de plus pour déprécier les autres espèces, à quoi bon construire des villes, ou des villages pour en faire des fosses sceptiques ?
Mais il n'était pas là non plus pour rendre des comptes à l'office de l'urbanisme et du tourisme, avec l'hiver qui se rapprochait à grand pas, il allait avoir besoin d'argent pour survivre, et il n'était pas question qu'il vende la moindre pierre précieuse, ou objet de valeur qu'il avait glané au court de son existance, que ce soit de vieilles armes, ou armures, rien, il gardait tout ça dans sa tanière comme un foutu musée, afin de se rappeller ce qu'il à fait.
Mais c'était quand même bien foutu hein, fallait le dire... ça montait un peu, comme en spirales quand on parcourait les rues pour essayer d'atteindre plus ou moins le "centre" de cette grosse "tarte" de détritus que représentait la ville, les rues tournaient en cercles de plus en plus concentriques et serrés et plus tu grimpais, plus les bâtiments gagnaient en luxe, les immondices étant toujours rejetés dans la rue plus bas, les ordures ruissellaient dans des faux canivaux d'usure, donc plus tu montais dans les niveaux sociaux de la ville tout en t'élevant en altitude, moins c'était sale, puisque les "riches" jetaient carrément leurs ordures sur les habitations des plus pauvres, et ainsi de suite !
Il était donc ici pour affaire, trouver un contrat, il fallait bien recommencer à travailler, il espérait trouver un truc pas trop compliqué pour débuter à nouveau, et c'est naturellement vers ce qui ressemblait à une auberge qu'il se dirigea, l'endroit où le pire, comme le meilleur d'une ville ou d'un village se rassemblait, traversant la rue en évitant de justesse de se faire éclabousser par le passage impromptu d'une chariotte dans une flaque composée de... de choses qu'il ne préferera pas vous détailler, Khaléo atteint enfin la porte de l'auberge, qui possédait une taverne au rez de chaussée, c'était loin d'être un établissement de grand "standing" ça sentait la pisse, la bière bon marché et mal fermentée, des mouches volaient autour des morceaux de barbaque pendues au plafond, pas très aux normes point de vue hygiène, mais il y avait la toute une tripotée de sales gueules aux traits bien provinciaux et paysanesque, le rêve, un nid à problèmes, ça se lisait sur leurs tronches qu'ils étaient pas fins.
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La nuit était tombée sur Nexus à présent et une ombre cherchait un endroit où se reposer un peu. Une ombre parmi les ombres, aucun bruit ne trahissait sa présence. Seule sa silhouette encapuchonnée prouvait qu’il y avait quelqu’un qui se glissait dans les rues de la ville basse.
La silhouette en question était de taille moyenne et fine. La cape qu’elle portait ne permettait pas vraiment d’en voir plus et c’était très bien comme ça. La personne cachée dessous ne cherchait pas vraiment à attirer l’attention et pour cause, elle n’était pas forcément bien vu, ni bienvenue dans la ville.
Cette forme fantomatique était celle d’une jeune femme, une rouquine, une combattante : Marine. Depuis la fin de l’histoire avec l’Angélus et Brimstone, il lui avait fallu trouver un nouveau moyen d’utiliser ses talents. Elle aurait pu rester à ne rien faire, son compagnon aurait pourvu à ses besoins mais la jeune femme n’était pas ce genre de personne. Elle avait besoin d’autres choses, de faire quelque chose et quelque chose d’utile. Restez les bras croisés n’étaient pas dans sa nature. Elle avait donc cherché une nouvelle croisade à accomplir. Et celle-ci lui était venue assez naturellement. Elle avait décidé de se battre contre les esclavagistes. Elle-même en avait fait les frais et la marque immonde sur son fessier le lui rappelait chaque jour. Elle ne voulait plus que cela arrive à d’autres.
La jeune femme avait parcouru les terres sauvages et avait pris la mesure du trafic terrible dont étaient victimes les terranides. Bien sûr, les humains n’en étaient pas exclus mais ce n’étaient pas eux qui payaient le plus lourd tribut aux esclavagistes. Marine avait réussit à en supprimer quelques uns déjà mais c’était loin d’être suffisant. Les esclavagistes n’étaient pas les seuls en cause. Les acheteurs l’étaient encore plus. Après tout s’il n’y avait pas de demandes, il n’y aurait pas d’esclavagistes.
La belle venait donc assez souvent en ville et repérait les acheteurs à qui elle finissait par rendre visite. Une visite plus ou moins amicale, tout dépendait du bon vouloir du visité qui, malheureusement, était assez peu coopératif en générale. Dommage pour lui ! Marine n’avait aucune pitié pour eux. La vision horrible de gamins, femmes, hommes, vieillards traités comme de la viande la privait de toute pitié.
Le nombre de ses victimes augmentaient. Elle avait fini par se faire repérer dans la cité et avait même les autorités aux fesses mais elle s’en fichait. L’argent ça aide beaucoup et malgré le fait qu’elle soit hors-la-loi, elle arrivait toujours à entrer dans la ville. Brimstone la fournissait très largement en monnaie d’or sonnante et trébuchante, ce qui lui permettait d’acheter des informations, de garder des contacts et, cas échéant, de racheter des cargaisons entières d’esclaves pour leur rendre la liberté.
Quoiqu’il en soit, elle était venue en ville pour se renseigner sur un marchand d’esclaves en particulier. Pas n’importe lequel mais celui qui l’avait capturée, elle. Marine n’avait pas encore réussit à le retrouver et à lui faire payer. C’était une pure vengeance personnelle, elle le savait mais elle savait aussi que c’était l’un des pires esclavagistes qui existaient que se soit sur Terre ou Terra. Elle avait eu quelques infos comme quoi il devait venir envoyer une cargaison sur la ville dans quelques jours. La jeune femme ne pouvait pas se permettre de laisser passer une telle occasion. Elle comptait rester en ville et collecter un max d’infos pour pouvoir le chopper.
Jusqu’à ce moment, elle devait quand même faire profil bas et ne pas se faire repérer. C’était pour ça qu’elle était dans la ville basse. Elle avait les moyens de loger dans un endroit plus luxueux mais il y aurait eu d’avantages de gardes zélés pour protéger la tranquillité des riches. Dans un établissement plus bas de gamme, on ne se préoccuperait pas vraiment d’elle hormis quelques types assez cinglés pour venir essayer de la lever. Ceux qui avaient essayé, l’avaient payé chèrement car elle était loin d’être sans armes.
Si sa tenue pouvait passer pour sexy, ce n’était pas le but. Elle portait une combinaison noir qui moulait ses formes légèrement amoindries par un corset de cuir qui comprimait une peu sa poitrine. Des bottes hautes, à talons plats, complétaient l’ensemble. Un katana pendait à sa taille et un autre se tenait dans son dos. Un poignard long était posé contre sa cuisse et deux autres lames se trouvaient dans chacune de ses bottes. Elle n’avait pas d’armes à feu, ce n’était pas son truc. Elle préférait les armes blanches.
Une taverne à l’allure assez misérable se présenta devant elle. Ça irait bien pour quelques jours. Elle pénétra à l’intérieur de l’estaminet et alla jusqu’au comptoir poussiéreux et commanda une bière au tavernier obèse et gras. Elle n’était pas fan de l’alcool mais elle devait au moins faire un peu couleur locale.
« J’aurai besoin d’une chambre pour une semaine »
Sans rien dire de plus, elle déposa une poignée de pièces sur le bois patiné. Le tenancier lui tendit une clé et la bière. Il ne semblait pas se douter qu’il avait affaire à une femme et pour cause. Outre le fait que sa cape la masquait totalement, un foulard noir lui couvrait le nez et la bouche. Le tissu avait une double utilité, la dissimuler aux yeux des gens et la protéger des effluves nauséabondes de rues de la ville basse.
Prenant sa bière et sa clé, elle alla s’asseoir à une table en retrait sans se découvrir pour autant. De là, elle pouvait voir et suivre à peu près tout le monde dans la taverne. Or laisser trainer ses oreilles avait souvent du bon. On pouvait apprendre énormément de choses en ne faisant qu’écouter et la rouquine n’allait pas se priver.
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La silhouette encapuchonnée entra donc, dans cette taverne, et ici même, il n'avait pas besoin de passer inaperçu, d'être "discret" et silencieux, c'est donc naturellement que chaque pas était accompagné par un léger cliquetis métallique, saupoudré du couinement, craquement singulier de son pantalon en cuir quand il se tendait pour bien mouler la musculature de ses jambes galbées, laissant apparaître, ci et là, au travers de quelques déchirures, lacérations discrètes autour de son pantalon, quelques bout de la peau de ses cuisses où il était encore possible d'aperçevoir l'une, ou l'autre entaille cicatrisée depuis longtemps, déchirures dans ce pantalon qui formaient presque des "rayures" blanches sur ce pantalon noir.
Il avançait donc vers le tenancier, en prenant une dégaine décontractée, naturelle tout en effectuant une circomduction de la tête, laissant craquer les différents os de sa nuque avant de se poser sur un des tabourets au comptoir.
Il gardait tout de même sa capuche bien baissée, s'il possédait tout de même une belle gueule de par son ascendance féline, il n'était pas stupide au point d'irriter le péon moyen, Khaléo savait que dans un lieu public tel que celui ci, fort fréquenté, il était préférable de bien cacher ce qu'il était, il n'avait pas envie de se mettre à cavaler à travers la lande, poursuivi par une bande d'ivrognes aux yeux exorbités par la rage, vociférant "a mort la bête du diap'" quand ils essayeraient de lui crâmer le derrière à coup de torche et de l'embrocher à coup de fourche.
Le tenancier arriva enfin avec sa mine patibulaire, grosse moustache, tablier rebondi par un corps grassouillet, couvert de graisse et de sang, en beau boucher qu'il était revenant des cuisines, me demandant avec son patois communal si je voulais "kêk'chose ?" ne prenant pas la peine de placer un "vous voulez" avant sa phrase, mais ce n'était pas grave, quand on entrait dans un bouge de ce genre, c'était inutile de faire sa "précieuse".
Khaléo releva les yeux sur le tavernier tout en se plantant un brin de blé entre les lèvres qu'il fit voyager d'un coté à l'autre, c'était tout de même une habitude plus saine que de fumer, et commanda la seule chose qu'il espérait être commestible dans ce cloaque, un verre d'eau, préférant éviter l'acide caustique qui prenait lieu et place d'alcool dans des bouteilles encore fumantes, et bullantes d'acidité posées sur les étagères, mais pas de chance, l'eau qu'on lui servit avait une teinte plutôt brumeuse et grisée, Khaléo haussa les sourcils en examinant son verre dans tous les sens, avant d'être interrompu...
...par quelque chose de différent ici, les pleurs, les pleurs d'une jeune femme au milieu de ce boucan, des blagues grasses des fermiers et des ouvrirers, de l'humour potache des uns et des autres, qui donnaient à cette endroit une ambiance bien sympathique, parfois accompagné des vociférations des saoulards jonchant le plancher, le regard de Khaléo se déporta un instant sur la nouvelle venue, dans l'encadrement de la porte, n'aperçevant que sa silhouette rendue noire par l'entrée de la lumière, presque aveuglante, plissant son regard félin à travers les ténèbres de sa capuche afin de s'adapter rapidement à la différence de luminosité.
Mais les pleurs provenant de l'autre coté, attirèrent à nouveau son regard pour aperçevoir une femme dans un coin, un peu grassouillette qui pleurait tout son saoul alors que son mari était endormi, bavant sur un coin de leur table, Khaléo se leva de sa chaise, et remonta son pantalon en dandinant un peu ses hanches, tirant sur le cuir pour bien remonter tout ça, dans un geste bien "classe", qui correspondait au niveau social de ce lieu après tout, il fallait savoir s'adapter, il prenait cette précaution car il savait que le déplacement dans une taverne bondée était périlleux, il ne fallait pas laisser trainer les pans de son pantalon trop près du sol étant donné les "cadavres" imbibés d'alcool qui jonchaient le plancher.
Et comment, un vrai parcours du combattant, il enjambait les corps gémissants étendus au sol, tout en pinçant son brin de blé qu'il laissait glisser entre ses lèvres, et à chaque fois qu'il enjambait, ou touchait un "client" du bout d'une de ses bottines d'assaut en cuir, il donnait du "-PaaaaarRrrrdooon !", "-MeeeerRrrci..." , "-S'il vous plait..."
Il se plaça devant la femme, et se contenta de l'observer jusqu'à ce qu'elle demande "-QUOI ?" entre deux pleurs, Khaléo s'assit ensuite à coté d'elle, sur une chaise, et croisa les jambes de manière désinvolte, sans manières sur la table, repoussant la tête de son mari pour le maintenir assis sur sa chaise, avant de retirer le brin de blé d'entre ses lèvres, et de s'exprimer :
"-J'ai l'impression que vous êtes la seule à ne pas être à la fête, ce soir..."
La bonne femme triturait sa robe entre ses mains, tâchée par ses nombreux pleurs, son visage se déforma à nouveau en tristesse et elle repartit de plus belle, à fondre en larmes, lâchant entre ses sanglots :
"Mais qu'est ce que vous pourriez bien y faire ? Je ne le reverrai plus jamais !"
Khaléo sourit intérieurement, il avait trouvé un pigeon... euh, enfin, un client, pardon, mais il était loin de se douter que ça allait le mener à une affaire peut être plus importante par la suite.
"-Je pourrai probablement y faire plus que vous ne l'imaginez... si seulement vous me mettiez... au parfum."
La bonne femme se ressaisit, et leva enfin les yeux sur les ombres cachant le visage de son interlocuteur pour se rendre compte qu'il ne s'agissait pas du paysan moyen qui se vautrait dans cet établissement, sûrement de par le port de son armure de métal sombre, aux reflets tallums huilés, dans laquelle la lumière semblait s'incruster dans chaque coup de lame qu'elle eut reçue pour faire ressortir leurs reliefs qui, dans l'ombre, étaient pourtant discrets, elle finit par lui dire ce qui pesait sur sa conscience :
"Des enfants... des enfants disparaissent tous les jours aux abords du village, ils sont enlevés par des créatures, parfois en pleine journée, mais le plus souvent, pendant la nuit... ma petite Sybiline... ma petite Sybiline à elle aussi été emmenée, je vous en supplie !!!"
Elle se saisit des bottinnes de Khaléo avec la ferveur d'une croyante, ses yeux luisaient d'espoir dans un visage terni par la douleur.
"-Je vous en supplie, faites quelque chose, pour l'amour de..."
Khaléo posa l'un de ses doigts sur les lèvres de cette dame, pour l'empêcher de continuer sa phrase, il était tombé sur le gros lot, c'est le village tout entier qui avait donc un "problème" il trouverait sûrement une offre correspondante sur le panneau d'affichage à l'extérieur de l'auberge, il aurait peut être du le consulter avant d'entrer, tout compte fait, il se releva en repoussant sa chaise loin derrière lui d'un coup de l'arrière du talon.
"-Je vous ramènerai "Sybiline" tant et bien soit elle encore de ce monde, sinon, je vous rapporterai quand même son cadavre.... si je le retrouves..."
Ne pas donner de faux espoirs, rester réaliste, même si ça manque de tact et que c'est plutôt brutal, il fallait qu'elle soit prête à cette éventualité, l'y confronter, car même si l'espoir faisait vivre, il fallait être prêt, le plus tôt possible à passer à autre chose et tourner la page, la laissant à nouveau à ses pleurs, Khaléo traversa à nouveau la taverne en enjambant les immondices au sol, avant de s'arrêter à coté de la table de l'inconnu, posant la lueur de son regard sauvage dans ce qu'il considérait être le sien.
Sa tenue vestimentaire n'avait rien de "commun" avec le reste des paysans qui se vautraient dans cette taverne, le regard ne resta pas figé longtemps, détaillant l'une où l'autre partie de son équipement en essayant de deviner ce qui pouvait bien se trouver ici, et là, comme arme dissimulée, le regard que cet inconnu pouvait ressentir sur lui sans qu'il ne puisse y faire grand chose, c'était une première impression naturelle qui vous empoignait le cerveau et le corps, pour vous donner la chair de poule, le tranchant du fil de sa pupille en amende, semblait perçer vos vêtements, votre peau et vos os, aillant donc cette première impression d'être une "proie" auscultée par un dangereux prédateur prêt à bondir, un morceau de viande sans défenses face aux crocs et aux griffes d'une créature effroyablement dangereuse, même s'il ne voulait pas donner cette image de lui, c'est souvent à cause de ce regard, de cette peur instinctive qu'il inspirait, primale, noueuse dans les tripes, qui provoquait parfois des catastrophes, des réactions défensives, et la plupart du temps, la violence et l'agression à son encontre.
Mais lorsqu'on pouvait faire abstraction de cette première impression, que l'âme, l'esprit s'y habituait et avait assez de volonté pour calmer les signaux de danger naturels ressentis, il était enfin possible d'y percevoir le charme d'yeux bien tracés, d'une pupille en amende noire sur fond d'un iris gris / argenté, lissés de ses traits par une légère touche féline, et il resta, là, un moment de sa "pesante" présence à coté de la table, à observer, sans prononcer un mot.
Et ça dura un petit moment ce petit "jeu" comme s'il se complaisait à faire ressentir tout le "malaise" et la force que sa présence et son regard semblaient imposer, il n'était pas contre une bonne bagarre à trois repas chauds la journée, et parfois, comme une protestation contre le monde entier, ça lui arrivait de provoquer lui même la bagarre, car c'était l'une des seules choses qui lui restaient pour se prouver qu'il existe.
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Assise à sa table poussiéreuse, dont le dernier nettoyage devait remonter à sa création, Marine dardait son regard bleu-vert sur la foule dense et hétéroclite de la taverne. La bière, posée devant elle, n’avait pas été consommée et ne le serait probablement pas. Néanmoins, la jeune femme savait que le verre serait très vite vidé une fois qu’elle aurait quitté sa place. Un des ivrognes plus ou moins étalé au sol se ferait une joie d’absorbé le liquide jaunâtre et mousseux.
Son regard aiguisé repéra la femme en larmes mais avant de pouvoir faire quoi que se soit un grand gaillard s’en approcha. La rouquine observa la scène des yeux. Elle se méfiait des types trop empressés auprès des personnes éplorées qui pouvaient donner tout leur argent, voir plus, dans le but de mettre fin à leur souffrance en retrouvant quelqu’un ou quelque chose.
L’homme, vraisemblablement un baroudeur ou un combattant au vu de sa tenue mais c’était difficile à estimer de loin, parla quelques instants avec la femme en pleures. De ce qu’elle pouvait entendre dans le brouhaha ambiant, la fille de cette dame avait été enlevée, comme d’autres gamins d’ailleurs. L’homme promit d’essayer de la retrouver mais précisa que celle-ci pouvait être déjà morte ! Quel tact ! Néanmoins, il n’avait pas tord, la gamine pouvait déjà avoir perdue la vie bien que la jeune femme espérait que non.
Le type se releva et se dirigea vers la sortie mais, hasard ou destin, son regard se posa sur elle. Un regard comme elle n’en n’avait jamais vu. Ce n’était pas des pupilles humaines qui cherchaient à percer le mystère de son capuchon mais des pupilles verticales comme celles de félins.
D’autres auraient frissonné devant l’inspection qu’il lui faisait passer mais la jeune femme en avait vu d’autres. Quand on a affronté des créatures du chaos et autres monstruosités, on ne s’étonne plus de grand chose et on relativise à peu près tout. Marine se moquait de savoir si l’homme était humain, terranide, ange ou démon. Tout ce qu’elle voulait savoir c’est s’il était digne de confiance et s’il voulait vraiment aider cette femme. Si c’était le cas, il pourrait l’aider, elle aussi. Elle savait que la disparition des enfants était le fait d’esclavagistes. Les esclaves c’est comme les modes, ça change tout le temps. En ce moment, c’était les gamines qui avaient la côte et cela donnait envie de vomir à la guerrière.
Il y avait trop de monde dans cet endroit, difficile de juger celui qui essayait d’en faire autant avec elle. Marine décida de provoquer la rencontre. Elle devait en avoir le cœur net. De ce qu’elle avait pu deviner au vu de son accoutrement, il connaissait le combat. Elle se leva, abandonnant sa place et son verre, ne gardant en main que sa clé de chambre. Elle avança vers l’inconnu, esquivant les lourdauds qui titubaient et ceux qui étaient déjà vautrés au sol. Elle avança jusqu’à lui et murmura :
« Rejoignez-moi dehors ! »
Une phrase dites à demi-mot et qui n’attendait pas de réponse. Elle s’arrêta à peine pour le dire et partit en direction de la porte en bois donnant sur l’extérieur. La demoiselle alla se mettre dans un renfoncement attendant l’arrivée de l’homme, une main refermée sur la garde de son katana, juste au cas où. Elle préférait être prudente, l’homme pouvait très bien avoir de mauvaises intentions même si son instinct lui disait tout le contraire mais comme dit le proverbe, la prudence est mère de sureté alors…
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Heh... c'était assez rare pour le noter... cette créature avait passé le "test" de son regard et sa présence sans "encombres", du moins il ne ressentait pas cette peur qui aurait du la prendre si elle se trouvait intimidée par sa présence, son regard se plissa d'avantage pour rétrécir l'envergure du blanc horizontal de ses yeux, fendu d'une ligne droite, affichant par ce biais une petite méfiance et accentuait l'impression d'observation pointue de son regard lorsque ce type se leva de sa chaise.
Et il marchait droit vers lui, esquivant les troncs humains, qu'ils soient horizontaux ou verticaux sur son passage, leur "inclinaison" dépendant du degré plus ou moins elevé de leur teneur en alcool bien entendu.
En général, c'était pas très bon quand un type que vous fixez pendant un certain temps finissait par se lever pour venir vous trouver, Khaléo étant un ancien soldat, et un mercenaire expérimenté on pouvait s'attendre à ce qu'il soit sur la défensive, c'est donc naturellement qu'il leva la main droite doucement, pour afficher un bras puissant, musculeux, recouvert de bandages très serrés jusqu'a sa main, et que ses long et épais doigts qui semblaient tout aussi entrainés que le reste, ne resserrent par jeu de pression assez impressionnant, les lanières en cuir enroulée autour du long et épais manche de son épée, refermant chacun de ses doigts les uns après les autres en "escaliers" de pressions qui laissaient carrément le cuir s'en plaindre, grincer et couiner sous une poigne qu'on pourrait qualifier de monstrueuse.
Il craignait tout de même que de sortir son énorme "poutre" de métal aiguisée ici ne résulte en quelques "problèmes" d'espace, tout d'abord, l'épaisse charpente allait sûrement bloquer l'envergure de son épée, et il faucherait ensuite un ou deux innocents dans le simple processus qui consistait à dégainer et sortir son épée cachée sous sa cape, et ça l'aurait pas fait, autant signer tout de suite un contrat d'amener à son effigie et se rendre directement aux autorités.
Il s'approchait, et doucement l'une de ses lèvres se retroussa pour afficher une partie de sa dentition acérée, maintenant c'était lui, qui se méfiait, et craignait le contact, drôle de revirement de situation.
« Rejoignez-moi dehors ! »
Ce type avait de la suite dans les idées, et savait ce qu'il voulait, pensant immédiatement à une invitation à un duel, très bien, il n'aurait pas a retourner toute l'auberge, surtout qu'en ce moment il n'avait pas de quoi rembourser les dégats, il avait besoin d'argent.
Une fois dehors, il avait déjà perdu de vue l'inconnu qui avait décidé de lui fausser compagnie... ou de se planquer pour l'attaquer par derrière, raison pour laquelle il ne dégainait pas encore sa "poutre" car si ce mec avait décidé de le prendre par surprise, il enfonçerait son couteau, ou sa lame contre l'épaisseur d'une lame démesurée qui protégeait toute la hauteur de son dos, et dont la pointe grattait parfois le sol ou déchirait aussi la fin de sa cape quand elle se prenait dedans quand il marchait.
La voix de la "créature" s'éleva pour la première fois aux oreilles de l'inconnu, une voix étrange légèrement déformée par les tissus de sa capuche, la rendant un peu inquiétante, rauque, feulée sur les "Sss" pour les rallonger légèrement, et grognée, voir... ronronnée très briévement sur les "Rrr" mais tout ça de façon extrêmement légère qui donnaient juste un accent exotique à cette voix :
"-Alors, quoi ? Où est ce que tu te caches ? Est ce que j'ai l'air de me planquer, moi ?"
Dit il en tournant un peu sur lui même, cherchant dans un coin, où l'autre, une silhouette, ses pieds raclant le sol sec et terreux, dans le but de laisser s'élever la poussière pour dissimuler le mouvement exact de ses pieds et de ses jambes maintenant cachés par une élévation de nuage poussièreux.
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Marine attendait patiemment que l’homme sorte de l’établissement. Elle ne cherchait pas particulièrement à se cacher, en tout cas pas de lui. Elle observait, encore et toujours. En tant que combattante, elle n’avait jamais été du genre je fonce dans le tas. Elle préférait toujours observer, réfléchir et voir qu’elle était sa meilleure option. Bien sûr, elle avait appris à le faire en un temps record, fallait pas que ça prenne trois heures non plus.
Pour en revenir à la présente situation, la rouquine encapuchonnée regarda le type examiner tout autour de lui. A priori, il ne l’avait pas encore repéré mais rien d’étonnant à cela. Elle était habillée de noir, dans un renfoncement du mur et il faisait nuit. Dès lors c’était compliqué de la repérer.
La voix de l’individu s’éleva dans l’air. Elle sonna étrangement aux oreilles de la demoiselle mais elle n’en fit pas plus cas que ça. Il était par contre bien peu subtil dans ces propos. Il croyait vraiment qu’elle voulait le combattre. Elle n’en excluait pas la possibilité mais ce n’était pas son but premier. Elle combattrait si elle n’avait pas d’autres choix.
Marine fit en pas en direction de l’homme. Rien qu’a son attitude, elle avait compris qu’il connaissait l’art du combat. Cette manière qu’il avait de soulever la poussière du sol pour masquer ses pieds. Un nouveau bon point pour lui. La jeune femme sourit légèrement sous le tissu qui masquait la moitié de son visage. Elle fit deux nouveaux pas dans sa direction.
« Je ne cherche pas à me battre si c’est ce que vous pensez ! Ce n’est pas mon but ! Si je vous ai demandé de sortir c’est juste pour être un peu plus tranquille »
Sa voix était calme et posée, presque rassurante. Elle fit encore quelques pas vers le type et ne se trouva plus qu’à deux mètres de lui. Elle avait toujours une main sur le manche de son katana mais ne fit aucunement mine de le dégainer.
« Comptez-vous vraiment aider cette femme ou vous voulez juste lui soutirer son argent ? »
La question était franche et directe tout ce qui caractérisait la jeune femme rousse. Elle ne voyait pas la nécessité d’enrober les choses. C’était parfois un tort mais Marine n’avait jamais vu l’intérêt de parler pour ne rien dire. C’était ce qui la rendait assez asociale. Elle n’aimait pas parler pour ne rien dire.
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Le son d'un premier pas dans sa direction parvint à son ouïe d'une sensibilité rare, t'elle, qu'elle tiqua pour se relever un peu et emporter un coté de sa capuche lègerement vers le haut, se tournant immédiatement dans la direction d'où il pouvait bien provenir.
Les ombres plus épaisses formées par le renfoncement du mur où s'était caché l'inconnu léchèrent lentement ses formes, pour les dessiner plus distinctement à son regard, car même s'il était à ce point hybride, mixé de deux malédiction imbriquées l'une dans l'autre lui prodiguant quelques "avantages" ils étaient tout de même limités sous cette "forme".
Car ayant roulé sa bosse plus de siècles qu'il n'en faut à un lycan de n'importe quel genre pour contrôler ses différentes étapes de transformation, il pouvait laisser monter l'emprise de la "bête" de manière progressive, mais même lui il savait qu'il y avait un point de non retour lorsqu'il s'agit de puiser trop longtemps, et trop souvent, dans ce genre de ressources, mettait cette infernale et immonde saloperie qui se logeait, emprisonnée dans les limbes de sa conscience, complétement aux commandes, car cette horreur en plus d'être dangereuse à la base, était frustrée, et pas qu'un peu par la volonté de Khaléo, à ne l'avoir jamais laissé sortir en plus d'un siècle, parce qu'il n'en avait pas eu besoin, il n'y avait plus de guerres, il n'avait pas été blessé mortellement non plus, au point de la laisser sortir sur ce laps de temps.
Enfin, tout ça c'était un peu long pour expliquer que dans le cas présent, il se servait très peu de ces pouvoirs, si ce n'est ceux légués naturellement par son hybridation légère lorsqu'il était sous sa forme de "base", en conséquence, sa vue n'était pas capable de passer de l'ombre, à une pièce complétement éclairée comme l'intérieur de la taverne sans passer par une période d'adaptation rétinienne, il pouvait voir dans le noir, mais c'était progressif et ça prenait quelques minutes, pas de vision nocturne instantanée.
Deux autres pas... et il put enfin voir la silhouette complétement sortie des ombres, avec un contraste tel entre l'ombre et les zones éclairées par la lueur de la lune cette nuit, qu'elles étaient semblables à un blanc aveuglant et une zone si noire qu'elle en était tout aussi désagréable pour ses yeux les plissant comme s'il devait regarder en direction du soleil en plein jour, mais il l'avait tout de même vue, sa main, se poser sur le manche de son Katana, avant qu'il ne s'exprime :
« Je ne cherche pas à me battre si c’est ce que vous pensez ! Ce n’est pas mon but ! Si je vous ai demandé de sortir c’est juste pour être un peu plus tranquille >>
Sa voix était posée, étrangement calme, elle aurait presque tendance à faire taire sa méfiance instinctive, et sa paranoia d'ancien soldat, mais il restait sur ses gardes, sans répondre, passant ses yeux sur les épaules, puis les hanches, les pieds, car le premier coup, la première impulsion d'un assaut soudain pouvait être lue dans l'attitude de son corps, la position d'un talon surélevé par rapport à la plante d'un pied posé au sol derrière elle, d'une épaule mise à un moment où à un autre plus en avant pour se servir de son poids pour accéllérer, enfin, tout ce qui était susceptible de trahir une intention belliqueuse et vive comme l'éclair.
C'est aussi pourquoi, sa propre main ne lâchait pas non plus le manche de son arme, et qu'en plus de celà, les doigts de sa main gauche glissaient sur le flanc de son plastron, ou ètaient attachés en bandoulières quelques lames de lancer, laissant ses doigts, et le bout de ses griffes s'assurer de leur position, les sortant légèrement de leur lanières en cuir, afin que la petite poignée métallique en "T" au bout puisse être saisie rapidement pour les propulser.
L'une de ses jambes en plus de racler le sol pour élever la poussière, tappait parfois sur sa cape du talon pour la soulever de temps en temps, dans le souci de faciliter la sortie de sa "poutre" de la derrière sans qu'elle n'accroche son tissu sur son passage, en général le déplacement d'air provoqué par un objet d'une telle taille était suffisant pour lui retourner sa cape sur la tête.
Milles et unes précautions inutiles, bien inutiles en fin de compte, qui ne faisaient que révéler aux yeux de son interlocuteur toute l'étendue d'une paranoïa et peut être même, les syndrômes de plusieurs troubles psychologiques qu'avaient causés quelques guerres traversées, dont un très probable stress post traumatique qui le rendait à ce point méfiant, sur ses gardes et visiblement prêt à toute éventualité, un regard analyste, rapide, voyageant aux quatre coins de sa personne.
"-Je serai tranquille quand tu auras retiré tes vilaines paluches de tes putain d'armes, et que tu les aura jetées, toutes à tes pieds, et après..."
Il cracha par terre, à coté de son propre pied, en signe de rebellion, et d'insoumission renforcée, c'était tellement "classe" -ironie bien sûr- avant de rajouter :
"...peut être qu'on pourra "causer"..."
« Comptez-vous vraiment aider cette femme ou vous voulez juste lui soutirer son argent ? »
Khaléo sourit en coin, est ce que ce type se prenait pour une espèce de justicier ? En tout cas, ce personnage n'avait pas son oreille dans sa poche.
"-Ecoutes... Ce ne sont pas tes affaires... je ne suis qu'un mercenaire après tout, il est normal que j'essaye de tirer le plus d'argent possible de chaque contrat, on marchandes... on laisse monter les cours... même si parfois, c'est aussi laisser monter le désespoir des uns, pour faire grimper les prix des autres... C'est un sale boulot de merde, on se roule parfois dans la fange, et la pire chiure que porte ce monde, et si l'argent est la seule compensation qui existe pour les risques que je prends je ne vois pas en quoi il serait, putain d'bordel de merde, immoral d'en tirer un maximum d'argent..."
"-C'est vrai... il arrive qu'on soit l'ultime recours, les "éboueurs" du dernier espoir qu'il reste à quelques personnes sur le fil du rasoir, on s'occupe souvent des inclassables pour que le reste de la population puisse continuer de dormir sur leurs deux oreilles, alors ne vient pas me faire chier en portant un jugement sur ce que je fait si tu n'as aucune idée, de la merde dans laquelle je dois foutre les mains pour satisfaire l'un, ou l'autre client, le prix est tout à fait justifié, et si c'est ça qui te fait monter dans les tours, je suis ton homme si tu veux te battre et satisfaire ta vision bien étriquée de la justice."
Oulà, il y était allé un peu fort, mais c'est ce qu'il pensait, et ce n'était pas qu'une métaphore, quand il parlait parfois de foutre la main dans la merde, ça lui était réellement arrivé pour trouver une preuve de la trahison d'un aristocrate, ou d'une personne influente de la "haute", où simplement ramener de la merde de troll bien acide à quelques alchimistes, et dans le pire des cas, retrouver des corps de gosses trop jeunes pour être mutilés, et torturés à un point qui défie l'imagination, c'était jamais beau à voir, il n'avait pas toujours le choix, étant donné que la belle époque des campagnes d'invasion territoriales qui rassemblaient des mercenaires, des soldats des quatres coins du monde pour assièger des chateaux, et des forteresses était belle et bien finie depuis longtemps, c'était une sale époque pour ce genre de "boulot", une vraie misère.
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Marine écouta le mercenaire donner sa réponse concernant la femme. S’il comptait la choquer, il était loin du compte. Il en fallait plus que ça pour que la demoiselle fasse des reproches à quelqu’un. Par contre pour ce qui concernait le fait de déposer les armes à terre, c’était hors de question ! Le combat n’était pas sa première option mais elle n’était pas non plus du genre à jouer les martyres et elle ne déposerait en aucun cas ses armes devant quelqu’un qu’elle ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam !
La rouquine se rapprocha encore, jusqu’à se coller quasiment contre lui et plongea son regard dans les yeux aux pupilles verticales. Le sourire se dessinait à nouveau sous son « masque ».
« Déposez-les vôtres et je déposerai les miennes ! »
Puis elle recula de nouveau dans un mouvement souple, presque félin. Sa main, contrairement à la demande faite par la créature, ne quittait toujours pas la poignée de sa lame.
« Je ne vous jugerai pas sur le fait que vous ayez besoin de gagner votre pain. Les actions désintéressées sont nobles mais ce n’est ni la pureté du cœur, ni la noblesse de l’âme qui peuvent nourrir son homme. La seule chose que je pourrai vous reprocher s’est d’aller soutirer plus d’argent que nécessaire à une femme éplorée ! »
Sur ses belles paroles, une nouvelle fois, elle examina l’animal mais ne pouvait pas vraiment juger de ses capacités. Il paraissait être bon au combat mais encore fallait-il le vérifier. Un as de la gonflette ne lui serait pas d’une grande utilité. Marine avait besoin de quelqu’un qui pourrait se débrouiller seul et qu’elle n’aurait pas besoin de venir « sauver ». Et pour estimer cela elle n’avait pas trente-six solutions. D’un geste le katana surgit de son fourreau.
« Je n’étais pas partie dans l’optique d’un combat mais si cela vous tente, pourquoi pas ! »
La combattante se tenait droite, l’arme à la main. Rien dans sa posture ne pouvait indiquer quel mouvement elle pouvait ou voulait faire. La rapidité et l’agilité étaient ses deux grandes forces à défaut de la puissance. La force brute n’était pas son point fort. Même si elle avait développé ses muscles, elle ne pouvait pas rivaliser avec un homme et elle le savait. La jeune femme avait donc travaillé d’autres capacités, d’autres talents.
« Montrez-moi donc de quoi vous êtes capable monsieur le mercenaire ! »
Il n’y avait aucune moquerie ou ironie dans ses propos. La rousse voulait juste l’évaluer, rien de bien méchant. Elle se doutait, instinctivement, qu’il savait fort bien se battre, mais elle voulait en être sure.
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Quelques centimètres... c'était maintenant tout ce qui séparait son visage du sien, tout ce qui séparaient leurs yeux, à cette distance il put constater l'intensité d'un regard bien callé dans ses pupilles, sans les lacher, qui restaient imperturbablement fixes, d'aussi près il pouvait même presque sentir son odeur, et... frôler quelques bout de l'anatomie de l'individu qui était pratiquement venu se coller sur lui, attitude étrange, qui ne l'intimida pas, mais le troubla quand au contact moins "brutal" ou "rugueux" que ce à quoi il se serait attendu de sa part.
« Déposez-les vôtres et je déposerai les miennes ! »
Il avança son visage, dont les détails ombrageux furent presque visibles en s'avançant depuis le fond de sa capuche vers la lueur de la lune, qui donnaient des teintes claires, bleutées au duvet fin et blanc qui recouvrait son visage, tailladé de très, très nombreuses fines coupoures sur les coins de sa gueule, d'autres plus longues repassant dans ses arcades, ou entre ses yeux pour finir parfois sur sa joue, dévoilant l'une, ou l'autre mèche blanche et noire caressant les coins de ses joues.
Maintenant qu'il était si près du visage de son adversaire, dont il n'arrivait pas encore à définir le sexe, après tout il y avait beaucoup d'androgynes dans le coin, et son corps était bien dissimulé, il avait un doute, mais il était encore loin d'en être sûr, sa bouche s'entrouvrit avec une lenteur toute calculée avant que sa belle dentition pointue, acérée ne "claque" dans le vide, à quelques millimètres du tissu qui protégeait ce visage, simulant la morsure.
« Je ne vous jugerai pas sur le fait que vous ayez besoin de gagner votre pain. Les actions désintéressées sont nobles mais ce n’est ni la pureté du cœur, ni la noblesse de l’âme qui peuvent nourrir son homme. La seule chose que je pourrai vous reprocher s’est d’aller soutirer plus d’argent que nécessaire à une femme éplorée ! »
Il n'était pas aussi dégueulasse, ni salaud qu'il le laissait paraître mais il aimait le laisser penser aux autres, et surtout à une jeune personne aussi idéaliste avec des idées bien arrêtées, manichéennes sur le bien, le mal, et une vision un peu trop chevaleresque de ce genre de boulot, il le savait dors et déjà qu'aucun des parents dont les enfants avaient disparus, ne le payeraient s'ils récupèrent juste le cadavre de leurs enfants, il n'essaya même pas de s'en défendre, ni de se justifier, le laissant penser ce qu'il veut.
"-Je n'ai pas de comptes à te rendre, alors soit tu dégages de mon chemin, ou je te rentres dans le lard..."
« Je n’étais pas partie dans l’optique d’un combat mais si cela vous tente, pourquoi pas ! »
Aaaaaaaaaaah... ça y est... enfin... Le son glissé, métallique, d'une belle lame sortant de son fourreau ravit presque les oreilles de Khaléo, ça y est il allait enfin en venir aux mains, pour lui il n'y avait rien de mieux que le choc du métal contre le métal et les gerbes d'étincelles de vie qui en jaillissaient, sa main droite toujours et encore posée sur le manche de son épée se raidit sur ce dernier, son biceps se contracta durement et les bandages serrés autour de la musculature de ses bras semblaient si serrés sous l'effort qu'on pouvait les entendre grincer tant leur élasticité était solicitée pendant le mouvement qui suivit.
Alors non, Khaléo n'allait pas monologuer longuement sur l'attaque qu'il allait porter, rien de tel qu'un bon gros rugissement qui signales simplement que vous videz tout l'air de votre cage thoracique pendant que vous abattez votre arme sur l'ennemi :
"-GRrrRRRrrrRRRrrOOOooOOOAAaAaaaRRRHH !!!"
Exit les "Hokuto de cuisine", les ridicules "rayon lunaire agis tout de suite", de toute façon, si tu prends réellement le temps de dire une connerie pareille tu donnes aussi le laps de temps nécessaire à ton ennemi d'aller prendre son bain pendant le traveling interminable et de lui donner l'occasion de te foutre dix mandales dans la figure pendant la publicité qui vient toujours couper l'épisode au bon moment, préférant de loin quelque chose d'efficace, précis et rapide.
Donc, c'est la silhouette impressionnante d'une énorme lame, une "poutre" de métal aiguisée qui sortit de sa cape et il la dressa droite, au dessus de lui, ce truc devait peser facilement le poids d'un homme moyen, sa lame cachait la vue de la lune à son adversaire et son ombre planait au dessus de lui, lorsque sa main libre s'empara elle aussi du manche ce fut pour induire une impulsion du haut, vers le bas en tirant violemment sur ses deux bras, malgré la taille et le poids de cette horreur, il la maniait avec une rapidité qu'on pouvait qualifier de dangereuse, assez, pour obliger son "partenaire" à reculer ou parer ce coup qui aurait pu s'avérer mortel, en fait il n'était pas compliqué d'imaginer qu'encaisser un seul coup de cette gigantesque chose pouvait conduire à de très sérieuses blessures, voir la mort.
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Le cri poussé par le mercenaire fit frissonner la demoiselle. En se rapprochant de lui, elle avait vu le duvet qui recouvrait son visage. Les indices s’ajoutant les uns aux autres, Marine en conclut qu’il devait posséder des gênes de félin. Mais ça ne lui posait pas de problèmes, pour elle c’était un être humain comme les autres, rien de plus, rien de moins.
Elle fit un léger saut en arrière en le voyant dégainer sa lame. Quoique le terme de « lame » ne soit pas particulièrement adapté à la chose énorme qu’il sortit de son dos. « L’épée » était tout à fait proportionnée à son utilisateur. Cela lui rappelait l’épée tronçonneuse de Brimstone. Lui aussi possédait le même type d’arme, elle ne s’en effraya donc pas plus que ça.
Elle l’observa quelques secondes manier sa poutre de métal. Il en avait l’habitude. Ce n’était pas une arme nouvellement acquise. Il en avait la parfaite maîtrise et malgré le poids énorme de la chose, il la maniait avec dextérité et même une certaine vitesse vu l’engin. Dès lors, elle sut qu’elle avait affaire à un vrai guerrier mais le combat était initié, elle ne comptait plus reculer.
Rejetant sa cape un peu en arrière, elle joua doucement avec son arme, la faisant doucement évoluer dans l’air froid du soir. Il avança alors soudainement sa lame vers elle. Il était rapide mais bien moins qu’elle. D’un mouvement preste, elle évita le contact de la lame en bondissant sur le côté. Elle devait être prudente. Un seul coup avec cette masse l’enverrait au mieux dans les bras de Morphée, au pire au royaume d’Hadès et aucun des deux ne la tentaient. Même si elle était une titanide immortelle, elle n’éviterait pas la mort si elle se faisait taillader par ça.
Alors qu’elle se jetait sur le côté, sa lame partit à l’assaut de son adversaire. Ses mouvements rapides lui permirent de lui donner deux estafilades sur le bras. Rien de bien méchant, juste un moyen de dire qu’elle pouvait tout à fait le toucher. La rouquine n’allait pas plus loin la lame énorme revenant déjà sur elle, elle se préparait une nouvelle fois à éviter le coup. Elle ne voulait pas le contrer directement.
Son katana ou plutôt toutes ses armes avaient été forgé par les régulateurs et malgré leur aspect fragile, il n’en était rien. Le métal utilisé était l’un des plus solides qui puisse exister dans tous les mondes connus. Même un coup de violent de la part de la poutre de métal, il ne se briserait pas. Par contre, le poignet de la jeune femme n’avait pas vraiment la même résistance et elle risquait de se le faire arracher si elle cherchait à résister de manière directe.
« Vous vous battez bien ! Vous êtes doué ! - un nouveau constat qui sortit de la bouche camouflée de la rouquine – Que savez-vous faire d’autre ? »
Une provocation ? Peut-être pour lui. Pour elle, c’était juste une demande pour voir jusqu’où il pouvait aller. Sans compter que l’adrénaline commençait à couler dans ses veines, lui donnant envie de poursuivre cet affrontement.
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Hmmm... pas mal... il avait bien pigé qu'il portait l'armure lourde et une putain de lame tout aussi lourde et encombrante, qui nécessitait de grandes envergures et espaces pour être utilisée sans percuter tous les éléments du décor, il avait joué de vitesse pour lui égratigner deux fois le bras d'un grattage bien placé et précis de son épée, mais lui aussi pouvait effectuer des mouvements d'une déconcertante précision avec sa lame, a une vitesse qui pouvait s'avérer dangereuse, elle parait bien, et se servait de la flexion de ses jambes, du fil de son katana non pas pour parer l'épée, mais la dévier, et amplifier son mouvement.
Sur chacun de ses coups, essayant de l'envoyer plus loin dans son élan, pour lui permettre une ouverture entre deux passages brutaux de la lourde lame qui faisait vibrer et osciller l'air dans son passage, laissant une marque floue dans son sillon, déformant le décor après chaque mouvements par flous condensés.
Grmblm... m'avait blessé... mais j'en avais vu d'autres... sa lame était plutôt résistante, et il en avait percuté des métaux avec "ça" des métaux qui avaient tous plus ou moins éclaté, s'étaient brisés, ou déformés par cette dernière.
Mais à force d'amortir des coups d'une rage et d'une violence bestiale sans égal, les articulations et les tendons de ce type allaient souffrir, sans compter même sur ses épycondiles et os du poignet qui risquaient, à long terme d'en pâtir, et il le savait, ça se sentait de plus en plus dans la façon moins assurée et moins franche de vouloir dévier ses coups, et rester a portée d'arme.
« Vous vous battez bien ! Vous êtes doué ! - Que savez-vous faire d’autre ? »
Khaléo était confus, c'était maintenant qu'il réalisa qu'il n'était pas la pour lui faire la peau, ou lui donner une leçon pour son manque de tact envers la femme épleurée dans la taverne, mais ça ressemblait plutôt à une sorte de test... Ce qu'il n'aimait pas non plus, putain on ne testait pas un mercenaire de sa trempe et son expérience comme s'il s'agissait du premier bleu venu, et ce trouffion allait en subir les conséquences, il allait bien s'marrer pour lui apprendre de la manière forte qu'il était plus que digne de confiance à ce niveau.
"-Autre chose... très bien... On va innover..."
Sa main droite plongea dans l'une de ses trois pochettes de cuir accrochées à sa ceinture, sortant quelques chausses trappes pour en faire un usage peu conventionnel cette fois, une belle poignée qu'il jeta en l'air, jet pendant lequel il prit un élan colossal, considérable avec son corps, plaçant son épée droite, à l'horizontal bien loin derrière lui, tordant ses épaules à 90 degrés par rapport à ses hanches, ses muscles tendus à l'extrême laissaient palpiter quelques belles veines d'effort à la surface de ses bras, il serra les dents, écarta les jambes pour prendre encore plus d'appui, on pouvait entendre crisser, couiner ,e cuir du manche de son épée comme si elle n'en pouvait plus d'être serrée par ses mains, pareil pour ses bandages qui, comprimaient agréablement une musculature bien entrainée, la retenant même de rompre, de rompre ses fibres, de tordre ses os ou de les casser sous la propre pression de la force, et de la rage qu'il allait mettre dans ce coup.
Lorsque les chausses trappes arrivèrent au niveau de la hauteur de l'épée, en retombant, il décocha un coup d'une violence et d'une sauvagerie rarement observée, une tornade tout simplement de métal hurlant et rugissant, qui percuta les chausses trappes pour en faire des projectiles dangereux, dont les pointes allaient probablement s'enfoncer dans l'une, ou l'autre partie du corps de son adversaire, et elles étaient une dizaine, comme ça, à foncer à une vitesse qui promettait au moins l'épinglement de chacune d'entre elles à un endroit différent.
Le coup d'épée, lui, n'était pas porté, il n'était pas complétement taré pour imposer la furie de cette tornade effroyable qui l'obligea à tourner une bonne vingtaine de fois sur lui même, retenant de toute sa force son épée entre ses mains, l'inertie étant incroyable, même la surface de ses mains commençait à sentir le roussi tant la lame lui renvoyait des vibrations douloureuses à travers le manche, il tourbillonna comme ça un moment avant que sa lame ne pétarade plusieurs fois contre un mur, ralentissant enfin sa progression par gerbes d'étincelles.
Sa course se termina sur ses genoux raclés au sol, continuant de tourner une, puis deux fois sur lui même, et sur les genoux avant que ces enfers déchainés ne s'arrêtent enfin, une attaque terrible, aussi terrible qu'elle était auto destructrice pour le maître épéiste qui s'en servait, surtout avec une lame d'un tel poids, une épaule d'ailleurs, de Khaléo en était déboitée, épaule qu'il frappa contre le mur dans un rugissement de douleur pour la remettre en place.
"-Je détestes quand ces putains d'conneries m'arrivent..."
C'est à ce moment qu'il put enfin constater, où non, la réussite de son attaque, espérant que la leçon serait suffisante pour qu'il comprenne qu'il pouvait faire preuve d'originalité avec les moyens du bord s'il le voulait.
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Marine observait le mercenaire qui semblait justement vouloir lui en montrer plus. Les paroles qu’elle avait dites n’y étaient certainement pas étrangères. Soit il les avait prises comme une provocation, soit comme des insultes mais, quoiqu’il en soit, le résultat était identique, il comptait bien lui montrer de quoi il était capable.
Alors qu’elle pensait le voir fondre sur elle avec son épée monstrueuse, il n’en fut rien. L’homme se contenta d’attraper des objets en métal argenté dans une bourse à sa ceinture. La jeune femme ne put pas vraiment identifier les choses mais se doutait que c’était tout sauf anodin. Elle s’attendait à ce qu’il le jette simplement sur elle mais, une nouvelle fois, elle eut tout faux. La rouquine ne put qu’observer son adversaire se servir de lame comme d’une espèce de raquette de tennis. Elle n’eut pas le temps de le voir tourner sur lui-même à cause de la force centrifuge trop occupée à tenter d’éviter les mini boulets de canon.
Sa vitesse et sa dextérité lui permirent d’en éviter plusieurs et d’en faire dévier quelques unes grâce à sa lame mais elle n’était pas Neo pour arriver à tout éviter. Plusieurs chausses trappes la blessèrent et s’incrustèrent dans sa peau. Ce n’était rien de terrible mais elle devait bien admettre que c’était désagréable au possible. Les pointes déchirèrent sa combinaison au niveau des bras et des cuisses mais rien qui ne permettait de connaitre son sexe.
Sa main libre alla enlever les projectiles, les faisant tomber au sol avec un bruit qui raisonna dans toute la rue. Elle reporta son regard aigue-marine sur le mercenaire qui avait du se blesser dans l’action ce qui était loin d’être voulue par la demoiselle. Elle fit alors un pas vers lui.
« C’est bon ! Arrêtons-là ! J’ai un travail bien payé à vous proposer et vous avez toutes les capacités requises pour le faire. Ça vous intéresse ou vous préférez finir ce duel ? »
La rouquine se tenait sur ses gardes, juste en cas de réponse négative de la part du type.
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Le cliquetis métallique des chausses-trappes retombant sur le sol, avec quelques gouttes de sang, parfois, sur leurs extrêmités pointues prouvaient que l'agilité de la "créature" qu'il avait face à lui était pourvue d'une limite, une des mains de Khaléo se posa sur sa propre épaule, après avoir détaché les rivets de l'épaulière qui s'affaissa vers l'avant, avant que celle-ci ne tombes au sol, posant donc une de ses grandes mains sur une épaule ronde, blanche avec une rayure d'un duvet noir, qui, lui, finissait en spirale sur le centre de l'épaule, des cicatrices ciselaient et entrecoupaient finement cette rayure semi-circulaire qui ressemblerait presque à un tatouage tribal sur son épaule.
Un sourire en coin... s'esquissa lentement sur ses lèvres, visage toujours caché par sa capuche mais dont le bas à partir de la fin de son nez étaient visibles, mettant à jour la forme de ses lèvres prises d'un sourire enjoué, dévoilant une canine pointue à la comissure droite de ce sourire.
Son regard se plissa, et fendit encore l'ambre des yeux de son adversaire, il se massait l'épaule pour s'assurer qu'aucun cartilage ou nerf, ne s'était coincé lors du "remboitage" forcé et sauvage.
« C’est bon ! Arrêtons-là ! J’ai un travail bien payé à vous proposer et vous avez toutes les capacités requises pour le faire. Ça vous intéresse ou vous préférez finir ce duel ? »
Dans un mouvement aussi soudain que brusque, Khaléo planta sa lame dans le sol assez profond pour qu'elle tienne droite, seule et sans son aide, puis, effectua quelques pas, lentement en direction de Marine, détachant les brassards en cuir et les attaches de son gantelet de métal qu'il ne portait qu'a droite, les laissant choir au sol également, ses pieds les dégageant sur le coté, hors de la "piste" qui allait probablement leur servir une fois de plus de "ring".
"-Ce sera terminé quand, et uniquement quand j'aurai dit que c'est fini, tu as compris ? Pas avant... Tu as sorti la lame de son fourreau le premier... Je considères celà comme un manque de respect, Personne n'a jamais osé remettre en question, douter de mes capacités à mener à bien mes missions, il n'y a eu que très peu de personnes autorisées à faire cette erreur..."
"-Et tu n'es ni l'un de mes anciens officiers, généraux ni l'un de mes mandataires habituel dans l'état actuel de nos "relations"... Pour qui te prends tu pour oser te permettre de me juger sans même parler de vouloir me "tester" ?"
Il resserra doucement les bandages bien serrés autour de ses biceps en tirant dessus avec sa belle rangée de dents acérées, son plastron tomba au sol, dévoilant une musculature rablée, sauvage, musculature bien "roulée" dans des proportions à la fois athlétiques, et un lissage, une courbe saupoudrée d'une touche particulière, légère et féline, les bandages étaient tellement serrés autour de son ventre, de son torse et ses hanches, que tout semblait ressortir en reliefs bien contrastés, lorsqu'il fermait ses poings pour tester l'élasticité de ses bandages, les muscles roulèrent, et se trièrent sous sa peau, se croisant et s'entrecroisant l'un au dessus de l'autre, des avants bras, aux biceps jusqu'aux épaules, puis les pectoraux suivaient finalement selon les mouvements des doigts ouverts en escaliers, les uns, après les autres.
Lorsqu'il fermait bien ses doigts et que son poing tremblait de nervosité, on entendait les phalanges claquer entre elles, les os de ses coudes et le cartilage de ses épaules craquer un peu, quelques rotations des épaules plus tard et c'étaient les os de son sternum et de ses omoplates qui craquèrent à leur tour.
"-Je n'écouterai ta proposition qu'une fois que j'aurai réussi à déterminer de quoi tu es réellement fait... Et pour ça il n'y a qu'une seule façon d'en être certain..."
Il souriait, presque "dingue" à la limite on aurait pratiquement pu le croire psychotique sur le coup, ses yeux luisaient d'une sauvagerie indéchiffrable, tandis qu'il se mordillait le bout des griffes entre les lèvres, et les dents, au centre d'un sourire satisfait, amusé, apparemment très impatient d'en venir... aux mains.
"-...C'est au millieu d'un combat... Pendant le "Rush"... à la percussion, la confrontation des corps, des volontés, ce moment d'extase absolue qui en dévoile beaucoup plus que de simple mots sur ce que l'on est... J'adore... vivre... pour ce moment..."
Jusque là, il se contentait de tourner en cercles autour de l'inconnu, traçant avec son talon droit, trainant dans le sol, un cercle qui représentait la limite de la zone de combat, quand le cercle fut enfin fermé, alors que son pied reposait enfin totalement au sol...
...Il effectua un bond d'une rapidité déconcertante vers le centre de la "piste" où se trouvait Marine, élançant déjà un coup de poing semi ouvert de toutes ses griffes sorties, accompagné d'un genoux haut levé, vers l'avant qui tendait, lui, à viser son ventre, et s'il était assez précis... pourquoi pas le loger dans le creux en dessous de son plexus solaire pour lui couper le souffle pendant quelques secondes...
L'assaut était lancé, et Khaléo était loin d'être inexpérimenté question combat au corps à corps, ce premier assaut le définissait bien, imprévisible et sauvage, mais il voulait surtout beaucoup s'amuser, et faire sortir ce qu'il y avait réellement au fond des tripes de ce mystérieux personnage.
"-...Et si... c'était à mon tour... de te tester ?"
Les mouvements du corps, et des membres de Khaléo étaient pourvus d'une puissance qui n'avait probablement d'égal que l'agilité en même temps que la masse et la force d'un tigre de sybérie, et il était plutôt en pleine forme aujourd'hui, s'il se débrouillait bien, son adversaire finirait par se sentir comme une vulgaire antilope battue, ramolie, attendrie de sa chair par les puissantes pattes d'un tigre cherchant à attendrir sa viande, ça pourrait durer longtemps selon le niveau de cet inconnu, mais il était sûr qu'il finirait, d'une façon où d'une autre par le chopper convenablement.
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La rouquine pensait simplement mettre fin au combat. Elle ne pensait pas que l’autre voudrait continuer mais visiblement, lui, oui. Il planta son arme dans le sol et enleva le haut de ses vêtements dévoilant un torse aux proportions épiques et couverts de bandelettes. Pour un peu, on l’aurait pris pour une momie mais il n’en était rien ! Les muscles étaient puissants et taillés pour le combat, aucun doute là-dessus.
« Soit si vous préférez continuer. Je ne peux pas refuser »
Marine ficha son katana au sol. A priori, il voulait continuer à mains nues. Elle comptait bien faire de même. Il semblait extatique devant le combat qui se profilait. Elle restait de marbre, toujours aussi droite et immobile. Attentive à chaque mouvement du mercenaire qui délimitait à présent la zone de combat. Ses pupilles bleu-vert ne le quittaient pas et ne perdaient pas une miette de ce qu’il faisait.
En combat pur, à mains nus, il aurait la force pour lui et la vitesse pour elle. Elle devrait frapper vite et au bon endroit. Si elle devait le contrer, ça risquait de mal finir pour elle. Il l’exploserait au sens littéral du terme. Elle était un poids plume face à lui. Le combat ressemblait à celui de David et Goliath mais la jeune femme se doutait bien qu’une simple pierre entre les deux yeux ne serait pas suffisante pour le mettre au tapis.
Le point et le genou jaillirent de concert, Marine était surprise de sa rapidité mais elle fut plus rapide et bondit en arrière. Profitant du fait qu’il s’était avancé, elle se laissa couler au sol et lui balança un fouetté sur la jambe qui tenait le poids imposant du corps bandé. Les jambes étaient souvent le point faible des grands costauds. Il restait à voir si c’était aussi son cas.
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Sa précipitation, son impulsivité sauvage chargée d'une excitation toute aussi férale a la perspective d'un combat au corps à corps l'avaient poussé à l'excès, celui d'une charge, d'un assaut aussi soudain que surprenant, mais pas assez pour déstabiliser complétement son adversaire, mu d'un instinc de survie qui le poussa à bondir en arrière, préférant apparemment éviter le contact direct avec lui, chose compréhensible étant donné leur différence de morphologie et de poids.
Surpris par une esquive d'une rapidité presque aussi "féline" que la sienne, le balayage de Marine fit mouche ! un rugissement... où plutôt, non... un presque "miaulement" de surprise, arquant un sourcil et fronçant l'autre, quand il sentit sa jambe se dérober sous son corps, se retournant sur lui même pour effectuer un beau "soleil", c'est à dire un tour complet qui, était à la fois induit de l'impact de la jambe de Marine sur son point d'appui sur lequel il venait à peine de se "poser" mais aussi et surtout rendu plus rapide par l'inertie, la vitesse avec laquelle il avait propulsé son corps vers l'avant.
A l'attérissage, un nuage de poussière s'éleva subitement, suivi d'un gros bruit sourd de "plat" dorsal sur le sol accompagné d'un "Mrawr ?!" de surprise, la poussière cachait temporairement toute la surface de ce petit "ring" et permettait à Khaléo de se relever, d'une jolie impulsion induite depuis ses abdominaux, le balancement de ses jambes propulsées vers les cieux ainsi que de l'aide de ses mains poussant à la fois sur le sol, il se releva donc d'un bond rapide.
Le choc de la chutte avait expulsé tout l'air de ses poumons et il cherchait à se reprendre un peu en prenant de bonnes grosses bouffées d'air... d'air chargé en poussière qui le fit tousser avant qu'il n'aperçoive la silhouette imprécise de ce petit vicelard.
Plus besoin de se "jeter" sur lui cette fois, inutile d'essayer de le surprendre il semblerait qu'il en ait vu d'autres, un pied bien stable et bien appuyé entrant dans l'écartement des jambes de Marine, une paume ouverte vint s'infiltrer dangereusement dans la garde de ce dernier, pour se servir de la force et du poids d'un corps bien stabilisé pour écraser sa main sur son sternum, aidé d'un coude bien droit, bien appuyé contre son propre corps, un "déhanchement" violent des épaules propulsa ce "coup" qui, était directement appliqué depuis la main au contact du corps, comprimant la cage thoracique pour "propulser" son adversaire en arrière.
Et si tout se passait bien, la jambe "intrusive" entre les siennes, avait eut le temps d'effectuer un revers de balayage pour qu'il chute de la même manière, et sans doute aussi violemment qu'il venait de le faire, dos contre le sol, une espèce de "oeil pour oeil, dent pour dent" afin de lui rendre la monnaie de sa pièce.
Un sourire dément, amusé par cette joute et un regard malicieux luisaient depuis les ombres de sa capuche, fixés sur le regard de son ennemi, les coups, les appuis, les élans étaient francs et directs, sans grande retenue, il n'avait pas conscience qu'il s'agissait d'une femme face à lui, aucune raison donc de retenir ses coups, même pas sûr que... si ça avait été le cas... en fait, si, inconsciemment s'il avait été au courrant, il aurait probablement fait "attention" de ne pas frapper à certains endroits, mais ses poings, et ses paumes cherchaient volontairement à s'abattre sur son visage, son ventre et son torse pour tenter de le marteler de coups jusqu'a ce qu'il ne puisse plus respirer convenablement, avançant, passant ses jambes entre les siennes, pour qu'un accroc, un faux pas, lui fasse perdre son équilibre et qu'il le mette au tapis.
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Le coup fit mouche. Comme souvent chez les types baraqués qui misent tout sur leurs forces et se lancent à corps perdu dans le combat, ce genre de déséquilibre peut-être fatal. Le pied de Marine rencontra violemment le mollet du mercenaire qui se retrouva emporté par son propre mouvement et se retrouva à faire une véritable arabesque avant d’atterrir sur le dos.
Visiblement, il ne s’attendait pas du tout à un coup pareil, ni à se que son adversaire soit aussi rapide. C’était une des grandes forces de la jeune femme. Beaucoup de ses adversaires ne s’étaient pas méfiés d’elle et de ses capacités. En général, ils avaient payé cher leur erreur de jugement. Et cet individu risquait d’en faire autant.
La rouquine se remit rapidement debout, restant sur ses gardes. Elle se doutait bien que son adversaire n’allait pas abandonner aussi facilement même si elle l’avait bien amoché. Elle l’entendait tousser à défaut de le voir vu la poussière qu’il avait soulevé en s’affalant sur le sol. Ne pouvant le voir, elle cherchait à repérer tous les bruits qui pourraient lui indiquer les mouvements de son adversaire !
Cependant, quand elle le repéra, c’était un peu tard. Il se trouvait déjà devant elle, près à frapper. Marine n’eut pas vraiment le temps de réagir. Elle put tout au plus se préparer au choc quasiment inévitable. D’un geste violent il la poussa, ou plutôt la propulsa, en arrière. Sa chute aurait pu être évitée mais la jambe musclée vint lui rendre la monnaie de sa pièce et la déséquilibra à son tour. Contre sa force brut, elle ne pouvait pas faire grand-chose.
La jeune femme se retrouva étendue sur le dos, tout comme son adversaire avant elle. Son corset de cuir l’avait un peu protégé mais le type avait probablement sentie qu’il ne devait pas avoir affaire à un homme. Ou, à défaut de la savoir, pouvait au moins se poser la question. Le corset ne pouvait totalement gommer ses seins.
Il lui fallut quelques instants pour reprendre son souffle et rebasculer face à la montagne en face d’elle. Pour une fois, c’est elle qui attaqua balançant d’innombrables coups de poing dans le torse et la taille de son adversaire. A défaut d’avoir une force aussi importante que la sienne, elle distribuait plus rapidement ses coups. Le nombre prenait le pas sur la force.
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Les choses s'étaient déroulées très rapidement, mais dans l'échange, une suite de mouvements aussi précis qu'éfficaces à une distance très rapprochée du corps de son assaillant, Khaléo avait à nouveau été pris d'un effroyable doute, surtout lorsque la paume de sa main rencontra la poitrine de la tunique en cuir de cet individu, Tendrement... et mollement "amorti" d'une... d'une couche étrange de matière à la fois ferme et souple au travers du cuir, le coup n'eut absolument pas l'impact escompté, mais fut assez violent pour l'expulser au sol.
Khaléo restait interdit... interloqué en observant la paume de sa main, ayant encore du mal à comprendre les... formes... qu'elle venaient de rencontrer, il referma doucement, et rouvrit tout aussi lentement ses doigts, comme pour essayer d'effectuer une "reconstitution" mémorielle et palpatrice de cette sensation.
Secouant la tête plusieurs fois vivement en clignant des yeux, n'ayant presque pas le temps d'en faire les conclusions définitives, l'hybride se vit assaillir de coups par l'assaut furieux de... de ce... de cette... impossible d'y réfléchir où même de mettre un mot dessus, il fallait dors et déjà parer les prochains coups, du revers des avants bras, d'un placement bien appuyé du tranchant des mains, obligeant son adversaire à baisser ses mains bien bas après chaque échange, pour que cette créature s'éssoufle, se fatigue d'elle même en obligeant son corps à se redresser sur lui même.
Leurs pieds, leurs jambes s'entremêlaient dans une étrange confusion, presque chorégraphiée, un pas, un coup, un autre, deux coups, que celà soit en reculant, où en avançant vers elle, les genoux étaient bloqués avant que la jambe ne prenne son envol, les mains stoppées dans leur élan, obligeant leurs corps à se mouvoir l'un autour de l'autre, mais les frappes du "tigre" étaient plus brutales, plus dures, laissant progressivement des hématomes douloureux sur les poignets, les avant bras plus légers et il faut bien le dire, plus frêles de ceux de Marine, rendant progressivement la parade des nombreux coups douloureuse, douloureuse au point où il était presque préférable pour elle, de ne plus bloquer les grandes paluches et les longs bras musculeux, rablé de la créature sauvage qui se trouvait face à elle.
L'un comme l'autre ne lâchait pas prise, l'un comme l'autre donnait l'impression de vouloir se battre jusqu'au dernier souffle, malgré la douleur, malgré... l'effroyable endurance du sang mêlé, d'un démon nordique et d'un tigranthrope qu'elle avait face à elle, car le combat, les échanges, jambes contre jambes... parfois... bras contre bras, et même cette rencontre percutante, frappée de la tête de ce sauvage contre la sienne, ayant appuyé un certain nombre de coup de "boule", lui avaient finalement appris, appris qu'il s'agissait bien d'une "elle" finalement.
On ne pouvait rien dissimuler dans un combat, il aurait été difficille pour elle de le cacher après autant de nombreux contacts entre leurs corps, maintenant qu'elle se trouvait pratiquement à bout de souffle, qu'ils tournaient encore lentement dans ce cercle tracé de leurs pieds, terre battue, et retournée par leurs innombrables esquives, reculs, assauts, ayant tout à fait labourés toute la surface de ce "ring", donc, maintenant qu'elle semblait être au bout du rouleau, son prochain coup fut acceuilli directement dans le visage de Khaléo, mais, il s'était littéralement "offert" à cette attaque, qui, finalement dans son état n'avait pas eu un énorme impact, pas assez pour le sonner et l'empêcher de nourrir son élan, l'élan non négligeable d'un genoux, venant de très loin pendant son avancée sur le coup de poing de cette dernière, un coup d'une violence à lui retourner les tripes et lui défoncer les abdominaux, offert à son ventre.
Le choc fut brutal, celà va sans dire, mais si le coup de poing l'avait légèrement sonné, lui déboitant presque la mâchoire qui avait tressauté dans ses cartilages, lui faisant comprendre qu'elle en avait encore dans le buffet, le genoux percuta lui, comme une masse ses entrailles, ses abdominaux déjà bien chavirés, douloureux par un duel d'une longueur interminable, le tigre ayant mis à mal son endurance pour savourer le moment où il mettrait enfin "fin" à ce supplice, sachant désormais qu'elle était une femme, celà aurait été un affront de ne pas continuer de se battre contre elle jusqu'a ce dernier coup, d'interrompre le combat pour ce simple détail, même s'il lui en coutait de frapper sur la gente féminine, il n'en était pas fier, il avait déjà tué des femmes sur le champ de bataille par le passé, après tout elles avaient choisi la guerre et les risques qui vont avec.
Elle devait être sonnée, ça devait lui faire remonter l'acide dans la gorge, et il y avait une bonne probabilité qu'elle régurgite ce qu'elle avait mangé, ils avaient commencé à se battre comme des hommes, il fallait bien qu'elle accepte les conséquences comme un homme, alors qu'un genoux de Marine semblait s'apprêter à rejoindre le sol, cédant à la douleur, une sorte de "second souffle" la prit, se relevant face a lui, en envoyant à son tour un coup de genoux bien placé où ça fait mal, l'obligeant, lui, à se plier, se plier vers l'avant, mais il connaissait cette saloperie de ruse vicieuse, qui consiste à vous faire vous baisser vers l'avant avec un coup de ce genre pour vous assèner un uppercut dans le menton par la suite, et il avait bien vu, c'était ce qu'elle comptait faire.
Uppercut paré, non seulement paré, mais attrapé de son bras, une "choppe", une clef, qui l'obligea à se rapprocher près, très près de lui, et là elle put sentir le "piège" sauvage, félin se refermer sur elle, une jambe aller s'enlaçer autour de la sienne, puis de l'autre la tenant dans son dos maintenant par une clef de bras très douloureuse, l'obligeant à arquer le dos, remontant ses poignets au niveau des omoplates.
"-Abandonnes... Soit raisonnable... C'est terminé... Tu ne vois pas que c'est fini ?"
Elle tenta bien de le mordre, de se débattre, mais il possédait tout de même une force monstrueuse qui dépassait légèrement l'entendement "humain", obligeant son corps à se cambrer un peu plus en écartant un peu les jambes, jambes enlaçées autour des siennes, sa queue de tigre se déroula enfin de sa cachette pour aller s'enrouler autour du cou de Marine, dans un premier temps, elle put sentir une sensation terriblement douce, agréable sur sa peau avant qu'il ne se mette à l'étrangler doucement, à rétrécir par un dosage presque sadique de la pression de sa queue sur sa gorge, sa capacité à engoufrer de l'air, dans le but de la fatiguer, de rompre sa volonté de combat et d'en finir avec ce duel qui n'a, pour lui, que trop duré depuis qu'il sait ce qu'elle est.
Sa voix n'était presque plus la même, plus rauque, légèrement ronronnée sur les bords en rallongeant plus longuement les "Rrr" et feulant les "Sss" peut être un peu plus que d'habitude, une voix qu'on aurait presque pu qualifier de "suave" vint faire naître quelques mots au creux de ses oreilles :
"-Cela s'appelle... l'étreinte du tigre... tu sais... plus tu te débattras... plus je me resserrerai sur ta gorge, plus les griffes de mes doigts, serreront la peau de tes poignets, de tes bras... de tes épaules, pour les griffer et finir par entrer dans ta chair... et peut être..."
Et comme s'il devait encore s'assurer de la féminité de sa "proie", il renifla doucement la zone de son cou, en remontant depuis ses épaules, sur les trapèzes, suivant la ligne de sa gorge jusqu'a ses oreilles, se pinçant la lèvre inférieure après quoi il plissa son regard, s'emplissant d'une certaine malice.
"-...Peut être même m'amuserais je à faire quelques piercings supplémentaires à tes oreilles avec mes dents..."
-Clac-
Ajouta t'il en se rapprochant justement de son oreille, en claquant des dents, en effet cette prise soumissive avait quelque chose de presque sensuel dans sa domination prédatrice sur le corps de l'autre, empêchant tout mouvement de ses jambes, jouant à sa guise avec son corps entre ses griffes comme s'il s'agissait d'une souris, un sourire amusé, satisfait... conquérant s'esquissait peu à peu sur ses lèvres.
"-Tu ne pourras pas résister bien longtemps... même si tu as été d'une admirable vaillance jusqu'ici... GrrRRrr... tu finiras... par leeentement... mais sûrement céder toutes tes forces... avoir de plus en plus de mal à trouver de l'air... plus tu te débatteras... plus tu aggraveras ton sort..."
Comme une gazelle prise dans la gueule d'un tigre, ou d'un lion, Marine était désormais à la merci de son adversaire, qui y prenait un malin plaisir, autant par les frissons qu'il provoquait à la captive, que par chaque sensation qu'offraient ce doux corps maintenu contre le sien, dans une étreinte presque "douce" d'une certaine félinité caressée sur ses membres et piquante de ses griffes également, ajouté à celà la sensation d'étouffement, d'emprise inexorable d'échappatoire impossible, mêlant une sensation agréable au stress d'un sentiment de survie bien primal de frissons dans le corps de sa "proie".
"-Tu t'es bien battu... maintenant... il faut savoir perdre..."
-
L’homme était un sacré adversaire et un redoutable combattant, Marine s’en rendait compte à force des coups qu’elle prenait. L’homme était vif et très rapide ce qui n’était pas donné à tous. Il ne surpassait pas la jeune femme mais ce n’était qu’une question de temps surtout qu’il encaissait les coups bien mieux qu’elle mais il était inconcevable pour elle de laisser tomber.
La valse des corps continuait de manière intense. Aucun des deux ne voulant abandonner mais la jeune femme du se rendre à l’évidence que c’était le mercenaire qui avait le dessus sur elle. Il encaissait ses coups de poing avec beaucoup plus de facilité qu’elle les siens. La rapidité et l’agilité qu’il possédait ne permettait plus à Marine d’avoir le dessus sans compter qu’elle se fatiguait aussi. Ses bras et son torse étaient sévèrement mis à mal. Elle arrivait tout juste à parer les coups mais au prix d’une douleur intense. Si le combat se poursuivait un long moment encore, il finirait par les briser les os à coups de poing.
Un instant elle crut pouvoir encore gagner alors qu’elle assenait un coup de poing violent en pleine face mais elle comprit vite son erreur en sentant le genou de l’homme s’enfoncer violement dans son ventre. La jeune femme recula et du poser un genou au sol et la main à son ventre. La douleur était atroce et elle se demanda si elle n’avait pas une côte de cassée mais il lui sembla finalement que non. Elle se releva, le souffle court mais refusant l’idée de défaite. Elle tenta un ultime coup mais celui qu’elle détestait par-dessus tout, viser le bas-ventre.
La rouquine trouvait cela très vil et petit. Elle avait toujours préféré éviter de donner des coups au niveau de l’entre jambe masculin considérant que c’était extrêmement lâche de s’attaquer à un tel point faible. Mais à présent ses options étaient limitées. Elle se jeta sur lui et envoya son genoux rejoindre violement les organes génitaux de son adversaire le faisant se plier en deux. D’un mouvement rapide, elle fit remonter son poing pour le frapper au menton dans un uppercut violent mais, à sa grande surprise, il réussit à parer le coup. La combattante en resta coi. Ce moment de surprise la perdit. Son adversaire réussit à s’emparer d’elle et la tenait fermement entravée contre lui. Il chercha alors à la convaincre que c’était terminé.
« C’est ça !... Et puis quoi encore…Arghhhhh… »
Ses bras emprisonnés dans son dos la forçaient à se cambrer au maximum et lui provoquaient d’horribles douleurs mais elle n’était pas encore prête à se rendre. La mort plutôt que la défaite c’était là ce qu’on lui avait enseigné. Elle chercha à tourner la tête afin d’essayer de le mordre mais rien n’y fit, il réaffirma sa prise sur elle, la faisant à nouveau crier.
C’est alors qu’elle sentit une chose étrange venir caresser son cou avant de s’enrouler autour. Elle aurait juré que c’était une queue. C’était donc ça, les pupilles et la queue lui donnaient à penser que cet adversaire était un terranide de genre félin probablement. La queue se resserra alors sur sa gorge se mettant à l’étrangler.
Une nouvelle fois l’inconnu prit la parole et lui indiqua par la même qu’il était bien un terranide tigre au vu du nom de la prise mais la demoiselle se débattait encore. Non, il était hors de question de perdre ou d’abandonner. La queue se serra encore un peu plus sur sa gorge. L’air commençait à vraiment lui manquer. Elle haletait de plus en plus alors que le claquement de dent de son adversaire se fit entendre à ses oreilles. Qu’il s’amuse donc à lui trouer la peau selon son bon plaisir, elle s’en moquait bien. Même prise au piège, incapable de bouger, sachant qu’elle avait perdue, elle refusait de se rendre. Même s’il lui laissait la possibilité d’abandonner avec honneur, elle ne voulait pas cela lui rappelait trop le souvenir d’un homme qui l’avait trop souvent martyrisé alors qu’elle avait finit par s’incliner devant lui. Elle s’était bien jurer que ça ne se reproduirait pas même si cela devait lui coûter la vie. Marine avait totalement perdue de vue qu’elle était le but de ce combat. La seule chose à laquelle elle pensait c’était de ne pas se laisser faire à présent. Elle chercha une fois de plus à se dégager, se tortillant dans tous les sens mais impossible, la queue se resserra de nouveau et l’asphyxie était à présent certaine d’ailleurs elle ne pouvait plus parler et ses poumons étaient en feu. Elle murmura ou essaya de murmurer, juste en remuant les lèvres.
« Ja… mais… plutôt…mourir… »
La prise se fit plus forte et le manque d’oxygène finit par avoir raison d’elle, elle s’évanouit dans les bras de son tortionnaire.
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« C’est ça !... Et puis quoi encore…Arghhhhh… »
De la détermination... très bien... De la Ténacité... encore mieux... Khaléo savait ce qu'était la résilience de l'esprit pour pouvoir résister à un grand panel de douleurs, et cette femme semblait en posséder, et à voir sa façon de s'habiller, elle devait aussi avoir subi un bon entrainement, malgré le fait qu'elle soit humaine et qu'elle soit jeune, elle avait du en voir pour être capable de tenir, de serrer les dents aussi loin dans la douleur, parce qu'il lui en imposait dans cette position douloureuse, que ce soit pour son dos, ses épaules, ses poignets contortionnés dans son dos, ses genoux coincés par ceux de la créature, les griffes, qui entraient lentement dans sa peau pour tracer de fin sillons rouges... Même l'étouffement... Elle luttait contre tout celà à la fois, même s'il lui arrivait de crier quand il resserrait brusquement l'étreinte, lorsqu'il la mordit dans le cou à travers les tissus, pas assez profond pour la tuer, mais assez pour rajouter sa touche presque inutile aux douleurs qu'elle ressentait déjà.
Pendant qu'elle souffrait le martyre complétement à sa merci, il ne pouvait s'empêcher de commencer à l'apprécier... Khaléo était probablement l'un des "fils de putte" les plus coriace à mettre au supplice où a désouder, mais il savait encore reconnaître la force d'un esprit aussi jeune, aussi déterminé et prêt à se sacrifier pour prouver sa valeur... Donc... tu étais coriace toi aussi... C'était intéressant de la part d'une femme... intéressant... et.... à la limite, il s'en voulait déjà d'être allé si loin, commençant à admirer cette témérité, mais s'il n'avait pas poussé les choses à cet extrême, il savait qu'il n'en aurait jamais été sûr et certain, il ne pouvait pas se permettre d'avoir à ses cotés, une personne faible capable de céder sous les coups, où la torture, c'est à cet instant mal choisi que les souvenirs de sa défunte épouse, ainsi que de sa fille, ayant été décapitées après avoir été pendue par les pieds à des pilotis dressés, au dessus de la fournaise de leur ancienne maison, ce souvenir horrible, le persuada également d'aller jusqu'au bout...
...Il ne voulait plus s'attacher à qui que ce soit... C'était une faiblesse... Il l'avait apprit de la plus douloureuse façon qui soit quand on lui retira sa femme, et sa fille trop faibles... trop faibles pour se défendre... Alors il resserra encore son étreinte juste après ce souvenir, serrant les dents, sentant les soubressauts et la respiration de cette femme collée à lui, il fallait qu'il soit sûr... peu importe si elle le haissait pour ça par la suite, si elle voulait vraiment être confrontée à l'horreur de "son" monde, elle ne pouvait pas bluffer... Elle devait être assez forte pour marcher à ses cotés... Il avait déjà tellement de mal à assurer sa propre sécurité... qu'il fallait qu'il soit sûr qu'elle soit capable d'assurer sa propre sécurité, et également prête à accepter sa mort s'il arrivait quelque chose.
Elle n'abandonnait pas... pourtant il lui avait répété... et répété de céder, et à chaque fois un frisson d'admiration, ainsi qu'une crainte l'envahissait quand son language corporel affichait encore et encore son refus, sa détermination, et même lorsqu'elle le pouvait parfois, entre deux respirations rauques, difficilles, l'exprimer à haute voix :
«ja… mais… plutôt…mourir… »
"-Ainsi soit il... Crèves... je n'ai... pas besoin de faibles."
Cette réplique pouvait paraître dure, lancée comme ça... Mais... ce n'était qu'un test psychologique, à nouveau c'était dans le but bien précis de la faire paniquer, qu'elle comprenne que sa vie est réellement en danger, de la tester jusqu'au bout, mais malgré ces mots qui auraient du lui faire comprendre qu'il était prêt à aller jusqu'a la tuer, il comprit finalement qu'elle était donc... prête... prête à aller jusqu'à mourrir sans le remord face à l'échec, préférant partir plutôt que défaillir, plutôt que d'accepter sa défaite, et elle lutta jusqu'a l'évanouissement, il retint encore son corps quelques secondes... durant lesquelles il soupçonnait une ruse, un bluff de sa part, puis compris finalement qu'elle était "partie" pour de bon.
"-Hey... T'es... complétement cinglée..."
"-Tu ne vas... quand même pas..."
Il déssera tout autour de ses membres, rapidement désormais, elle... elle était réellement allée jusque là ?! Il avait du mal encore à y croire, son refus de céder était donc, prédominant sur le plus élémentaire de ses instincs de survie, ce duel avait assez duré, il pourrait prendre celà comme une victoire mais abattre comme un chien un adversaire de valeur ne représentait aucune satisfaction pour les quelques valeurs encore prédominantes inculquées par la chevalerie soldatesque d'une époque ici révolue, même si dans son language "moderne" il ne le laissait plus jamais transparaître, il connaissait tous les usages, les grâces du language cérémonieux liées à l'époque dans laquelle il avait été éduqué, dans laquelle il avait grandi, s'en servant à outrage pour les négoces entre barons et nobles , et d'après ses valeurs bien intrinsèques, ceci était loin d'une mise à mort, ça ressemblait plus à un "test", le test des limites du courage d'un compagnon d'armes.
"-Toi...T'as pas interêt à me claquer dans les doigts..."
Il abaissa son bras gauche pour attraper la pliure de ses genoux et attraper ses épaules de son bras droit pour la soutenir, sa tête reposant sur son épaule, il se mit à marcher en cercles en la secouant un peu, presque comme une gosse entre ses bras, hésitant à lui claquer trop fort les joues pour tenter la réveiller.
"-Tu sais... je ne connais même pas ton nom..."
Mais rien n'y fit... Elle était dans le coltar.
Il tourna dans un sens, se mordant la lèvre inférieure avec un grand sentiment d'anxiété lui froissant les sourcils et les traits du visage, se demandant finalement s'il n'était pas allé trop loin cette fois, un bon sentiment de culpabilité, des remords, et un frisson désagréable lui parcouru la colonne vertèbrale, se transformant en pulsions d'adrénaline qui lui nouait les tripes ensembles, dans son ventre, comme un grand vide insondable qui lui brouillait les intestincs.
*Putain de conscience humaine...*
Il se mit à lui parler, peut être, pour se rassurer tout seul en même temps :
"-T'en a vu des pires, non ? ça se voit que t'as... tu sais... que t'as pris bien pire dans la tronche... Alors si tu me laches maintenant, si t'as décidé de crever alors parfait ! Parfait on abandonnes !"
"-C'est ça que tu veux ?! Abandonner ?"
Une coïncidence plus qu'une véritable "réponse" qu'elle ne pouvait pas lui donner, un bruit sourd s'échappa de sa gorge dans son "coma" un bruit inquiétant qui prouvait qu'elle cherchait de l'air, il dégagea bien sa tête, et lui massa doucement la gorge sans grande pression sur la "face" de la gorge, mais tentant de compresser très très légèrement la trachée, l'épiglotte et l'oesophage dans l'autre sens, puisqu'elle fut serrée dans l'autre, peut être fallait il l'aider à reprendre sa forme "initiale" en tout cas c'est ce que ce bruit étouffé, sifflé à travers sa gorge donnait comme impression, il avait vu juste, à force d'aider ses conduits à se rouvrir, la respiration se fit moins graveleuse, moins calleuse et rauque, et ça le soulagea évidemment.
En la secouant dans tous les sens pour tenter de la réanimer, des clefs... les clefs de sa chambre à l'auberge, étaient tombées par terre, ce qu'il s'empressa de ramasser en s'accroupissant, allant les chercher du bout de son index et majeur pinçant le trousseau, ne lâchant qu'a moitié Marine lors de ce geste, projetant ensuite le trousseau vers sa bouche pour qu'il les attrape entre ses dents, ses lèvres.
Avant de pénétrer à nouveau dans l'auberge, un saoulard en était expulsé manu millitari par deux types qui, d'après leur rengaine, et leurs visages sympathiques, cherchaient les embrouilles, ils "gardaient" l'entrée de l'auberge comme deux chiens de garde en faisant la sélection de ce qui "entrait" ou non dans l'édifice, qui, de toute évidence ne leur appartenait pas, donc, ils laissaient entrer uniquement les femmes dans l'auberge et refoulait tout ce qui avait une allure trop masculine pour leurs goûts, Khaléo s'avança et, comme à son habitude, pas le moins intimidé du monde il essaya d'entrer.
Evidemment ça aurait été trop beau s'il lui était permis d'entrer aussi facilement, mais les deux types lorgnaient d'un oeil un peu trop intéressé sur la belle créature inconsciente que j'avais entre les bras, rien qu'a l'expression de leurs gueules perverses ça se voyait qu'ils salivaient presque en imaginant comment ils pourraient en profiter, ils stoppèrent donc la progression du guerrier noir, d'une main sur chacune de ses épaules.
"-On n'entres paaas..."
Fit le premier, croisant ensuite les bras pour se poster bien en face de moi, suivi des pas en cercles de son pote de beuverie autour de moi, qui lorgnait d'un peu trop près sur le corps de ma coéquipière... Enfin, tant est qu'elle accepte encore de faire équipe avec moi après son expérience, sans doute que nous aurions droit à de vives explications...
"-A moins que tu nous "paies" bien entendu hé hé hé... et on dirait que c'est ton jour de chance, tu disposes d'une monnaie fort appréciable dans cet endroit..."
Il approcha sa main... de la poitrine de la belle au bois dormant... Main que Khaléo dégagea d'un revers fouetté sur ses phalanges, bien douloureux.
"-Gardes tes putains de pattes sur tes propres fesses, dégagez d'mon chemin les fripouilleuses raclures fermentées, je ne le dirai qu'une fois, je n'aime pas me répeter, si vous êtes encore là dans trois secondes, j'entres en me servant de votre gueule comme d'un paillasson et vous n'aurez pas assez de matière grise remplissant votre cervelle pour m'empêcher d'écraser vos tronches alors autant vous écarter si vous n'avez pas envie de vous retrouver dans un cul de basse-fosse avec d'anonymes épitaphes."
Il était sûr que ce language était chargé des manières bien nobles de l' ancien chef d'une armée de mercenaire habitué aux négociations, a la diplomatie bienséante avec différentes provinces, pays, et états, qui revêtait l'armure du Lion Blanc pour ces "missions" afin qu'on ne voie jamais son apparence, à cette époque... de nombreuses courtisanes auraient pu vous dire, qu'a chaque apparition remarquée, mais rare de l'ambassadeur, et grand général de la Légion du Lion Blanc, il était doté d'une grâce et d'un language absolument envoûtant de politesse, portant un charme... félin, qui allait finalement de paire avec l'armure qu'il portait, à cette époque on aurait pu vous dire, qu'il était enjoué, qu'il avait... la plaisanterie facile... une démarche légère, un vrai "dandy" lorsqu'il s'adressait a ses sujets, ou ses supérieurs.
Alors oui, s'il on en revient enfin à cette scène pour quitter cette époque, le contraste avec son comportement actuel était brutal, revêtant une armure noire bien usée, une cape aussi élimée et déchirée sur sa fin, un language corrosif, vulgaire, pour le moins châtié, alors... Mais il s'en était passé des "choses" en plus de trois siècles, et il détestait l'époque moderne, ayant du mal finalement à s'y adapter, enfin, c'est pas dans sa putain de forêt qu'il allait réapprendre à vivre comme une personne civilisée d'aussitôt, il avait limite régressé après la mort de sa famille, vivant la dedans comme le dernier des sauvages, alors fallait pas en demander de trop pour le moment, chaque chose en son temps.
Bref... Ce fut rapide, pour en revenir à nos moutons, ces deux cons croyaient être à l'abri parce qu'il portait cette femme entre ses bras, pas de chance... son discours n'avait pas eu l'effet d'intimidation escompté, enfin, le temps de deux secondes quand même ils se sont regardés dans le blanc des yeux, incrédule, genre, comme s'ils avaient pas bien compris ce que Khaléo avait dit, c'était pourtant clair, alors qu'ils s'avançaient vers lui avec leurs couteaux, bouteilles petée à la main contre le chambrant de la porte, ils se sentaient forts... évidemment j'avais les mains occupées, il allait devoir leur "prouver", il en soupira longuement en levant les yeux au ciel, faisant part de son exaspération sans la cacher :
"-Putaaain... vous faites vraiment chier... Il faut vraiment que j'vous défonce la gueule ?"
Et hop... d'un coup sec, il frappa son pied sur l'une des lattes en bois au sol, assez fort pour la disloquer, au point ou, elle fit un peu ce mouvement, que fait un rateau lorsqu'on pose le pied dessus, se dressant soudainement pour aller... exploser les couilles de son premier assaillant qui s'étala au sol en se les prenant avec les deux mains, pour le second qui fonçait maintenant vers lui, il projeta le corps de Marine bien haut dans les airs, pas le temps ensuite d'esquiver le premier coup de couteau, c'est "rien" sa main s'était interposée et elle venait de se faire "planter" donc, malgré la douleur, ça faisait un putain de mal de chien fallait pas rêver, Khaléo serra les dents, et resserra ses phalanges autour de la lame, avançant sa main jusqu'a la garde pour empoigner, et écraser les doigts de ce connard dessus, lui retournant le poignet pour lui déboiter les os des phalanges, et, accessoirement, lui péter les os du coude par torsion, qui ressortirent par la pliure.
"-Et ouais... Fracture ouverte mon pote... Ca fait quoi d'obtenir son premier véritable arrêt de travail pour une raison valable ? "
La douleur parfois à de drôles de conséquences, ici, ce fut un réflexe fort compréhensible de la part de ce mec, qui essaya de reculer, mauvaise idée ce... rhaaa... j'oses même pas en parler tiens... enfin il faudra bien... le tenant donc par la main empoignant le manche de son couteau, lorsqu'il recula, les os petés ayant ressorti de la pliure de son coude se sont renfoncé dans sa peau par tension de son bras, avant qu'il ne trébuche sur une des marches et s'étende au sol, Khaléo avait vite lâché sa main pour ne pas qu'il s'arrache purement et simplement la peau, les muscles et les tendons qui étaient la seule chose qui retenait encore son avant bras de se détacher de son corps, son avant bras "pendouillait" dans le vide comme s'il était dénué d'os au coude, hurlant de douleur au sol...
...Oh, merde, sur ce temps là, j'en avais presque oublié Marine, Khaléo tendit les bras pour la rattraper juste à temps, ces conneries bien que longues à raconter, n'avaient pas duré plus de trois secondes en réalité.
Chose promise... chose due... Il posa un pas sur leurs tronches en entrant dans l'auberge, les laissant beugler leur sainte douleur à l'extérieur, au comptoir Khaléo fit demander un nécessaire de toilette complet, et quelques boissons à emporter à l'étage, montant doucement les escaliers , le numéro de la clef correspondait à la chambre du fond, tant mieux, c'était plus discret et on ne serait pas emmerdés par les bruits parfois incongrus des autres chambres.
Une fois ouvert la porte, Khaléo jeta les clefs sur la table basse, se retourna avec Marine dans ses bras pour refermer la porte du pied, avant de l'étendre avec précaution sur le lit, vérifiant que sa tête était bien droite par rapport à sa gorge, qu'elle ne "pliait" ou distorait pas ses voies respiratoires, elle respirait encore un peu bizarrement à en écouter ses sifflements.
Khaléo s'assit au bord du lit, posant la bassine d'eau, les gants de toilette, les essuis et les deux bouteilles d'alcool fort par terre, il s'arrêta quelques secondes... Durant lesquelles il se mit à l'observer.
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Marine était totalement dan les vaps. Son esprit avait lutté mais son corps avait fini par l’abandonner, ne supportant pas la pression que le corps du mercenaire exerçait sur le sien. Ce qui avait commencé comme un test finissait bien mal et à son total désavantage ! Dans son inconscient, il lui sembla entendre quelques bribes de voix mais rien que des sons dont elle ne comprenait rien. Elle sombra alors totalement dans l’inconscient et le néant.
****************
Marine avait terriblement mal à la gorge. Doucement, après deux heures de totale inconscience, elle commençait à émerger. Les sensations réinvestissaient son corps endoloris. Elle frissonna et revint de plus en plus à la réalité. Ses yeux s’ouvrirent et cherchèrent instinctivement à se repérer.
Il faisait assez sombre même si quelques bougies semblaient éclairer un peu la pièce. La jeune femme sentait que c’était plutôt moelleux sous elle, elle devait se trouver dans un lit. Un nouveau coup d’œil autour d’elle lui apprit qu’elle se trouvait probablement dans sa chambre à l’auberge.
Avec précaution, presque au ralentit, elle amena sa main jusqu’à sa gorge qui lui faisait vraiment très mal à chaque fois qu’elle respirait, ça lui brulait horriblement. Elle toussa d’ailleurs plusieurs fois et chercha à reprendre son souffle. La combattante avait toujours l’impression d’être étranglée et de suffoquer bien que ce ne soit plus le cas.
Un mouvement dans un coin lui fit tourner la tête. Elle aperçût alors son tortionnaire et adversaire. Elle avait du mal à bien le voir. Visiblement, il n’était pas mauvais ou méchant sinon il l’aurait tuée. Elle ne portait aucune entrave, ni lien donc il ne comptait faire d’elle une esclave et elle était toujours vêtue, il ne semblait donc pas non plus vouloir abuser d’elle. Elle se montra donc un peu amicale mais restait quand même prudente. On ne sait jamais, juste au cas où !
« Mer… merci »
Sa voix était rauque et un peu déformée. La rouquine eut même du mal à la reconnaître. Elle toussa de nouveau.
« Merci… pour m’avoir aidé… je pourrais avoir un peu d’eau »
Elle espérait bien que ça calmerait le feu qu’elle avait dans les poumons et la trachée. Ensuite, ils pourraient peut-être discuter.
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En voyant le résultat, il ne se sentait pas très fier, il avait bien failli la tuer à cause de ses suspitions stupides, sa paranoïa et sa propension à vouloir "tester" ceux qui l'approchent de trop près, afin de savoir s'ils sont capables de marcher à ses cotés sans qu'il ne doive se retourner pour les protéger.
Quoiqu'elle soit déterminée à accomplir, cette femme, dont il ne connaissait toujours pas le nom, et elle, le sien, était prête à y laisser jusqu'a sa peau pour l'obtenir, une force de caractère et une volonté assez grande qui, n'était pas sans lui rappeller quelqu'un qu'il avait bien connu.
Khaléo s'était servi d'alcool fort, presque pur pour désinfecter les plaies de la guerrière pendant son sommeil, les entailles provoquées par l'incrustation des chausses trappes, les rougeurs de son front à cause de quelques coups de têtes échangés, les bleus, les marques rouges de coups sur ses bras, et ses jambes, lui rafraîchissant légèrement le cou, le visage, le front, les bras et les parties du corps dénudées avec un gant de toilette, de l'eau fraîche et un peu de "savon" qui n'était qu'un autre désinfectant à bases de plantes écrasées en poudre qu'il trimballait dans ses pochettes, mais il ne se permit jamais de la déshabiller.
Il s'était presque endormi dans un coin assombri de la chambre où il n'y avait aucune bougie, dans un fauteuil, sa cape munie d'une capuche toujours revêtue, il s'était tout de même servi des commodités, de la salle de bain pendant le sommeil de Marine pour se soigner, et se nettoyer à son tour.
« Mer… merci »
Il fut doucement réveillé de son semi sommeil par la voix de la guerrière, entrouvrant ses propres yeux félins, perçants les obscurités inquiétantes formées par les ténèbres de sa capuche, plissant son regard dans une scrutation méfiante quant aux réactions, peut être encore vives, voir dangereuses de cette dernière, après tout, elle aurait toutes les raisons du monde de s'emparer de l'une de ses armes, et lui lancer, il ne l'avait pas désarmée non plus, excès de confiance, folie, ou goût du risque ? Va savoir.
« Merci… pour m’avoir aidé… je pourrais avoir un peu d’eau »
"-Je n'ai absolument rien fait qui mérite des éloges, et encore moins des remerciements, gardez vous de penser que je vous ai aidée, vous avez simplement eu la volonté de survivre... vous ne le devez qu'a vous même."
Ben, décidément, c'est pas aujourd'hui qu'il allait commencer à être aimable celui là, ni à se lancer des fleurs, son excès de modestie avait même presque quelque chose de brutal, il se leva pour attraper la caraffe d'eau et un verre posé sur un meuble, s'approchant prudemment du lit, du coté ou les bougies étaient le moins présentes, rajustant sa capuche comme s'il n'avait pas envie qu'elle voit son visage.
"-Ce serait plutôt..."
Il détourna le regard, et se mordit vivement la lèvre inférieure, comme si les mots étaient difficillement prononçables :
"-...A moi à vous présenter des excuses pour ce qu'il s'est passé... Mais ne rêvez pas... je ne le ferai pas... vous m'avez défié avec votre épée... j'y ai répondu... ça... ça s'arrêtes là."
"-Mais... Je suis soulagé que vous ailliez bien."
Une fois l'eau servie il déposa la caraffe sur la table de nuit à coté du lit, et tendit le verre à bout de doigts à Marine, main légèrement tremblante de nervosité comme s'il s'attendait à chaque instant, à une quelconque représaille de sa part, son autre main était entrouverte, au niveau d'une lame courte attachée à sa ceinture, comme un "cow boy" prêt à "dégainer" son flingue au moindre danger.
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Marine se rendit compte que visiblement, elle venait de réveiller son interlocuteur. Elle vit deux yeux aux pupilles verticales la fixer intensément. Elle se rappela alors que c’était un terranide. C’était avec sa queue qu’il l’avait étranglée. La main remonta une fois de plus au cou comme si elle la sentait toujours autour mais bien sûr ce n’était qu’une impression qui disparaitrait dans peu de temps. Cela disparaitrait probablement bien avant que les marques, elles, disparaissent car la jeune femme se doutait qu’elle devait avoir de sacrés bleus au niveau de sa gorge.
« Je n'ai absolument rien fait qui mérite des éloges, et encore moins des remerciements, gardez vous de penser que je vous ai aidée, vous avez simplement eu la volonté de survivre... vous ne le devez qu'a vous-même »
Eh bien pas très aimable cet homme mais il devait avoir ses raisons. Etant un redoutable combattant, il avait du en voir des vertes et des pas mûrs comme on disait. Marine ne comprenait que trop cette attitude. Etant guerrière elle-même, elle savait combien cela éloignait du commun des mortels. Les combats, les morts, le sang, les batailles et autres, marquent pour la vie et parfois bien plus. Elle-même en était victime. Ses cauchemars, ses difficultés à s’insérer dans la vie « normale », son asociabilité résultaient de sa vie passée.
Néanmoins, à la demande de la rouquine, il se leva et attrapa une carafe d’eau et le verre qui allait avec. Il versa le liquide transparent dans le contenant. Marine remarqua qu’il lui donnait des coups d’œil scrutateurs. Craignait-il qu’elle ne l’attaque ? Oui, probablement et si ça avait été un ou une autre que la jeune femme, c’est probablement ce qui se serait passé. Pourtant, elle était loin d’être dans cette logique.
Il se rapprocha du lit mais une nouvelle fois, l’œil aiguisé de la combattante ne put que remarquer que l’homme faisait son possible pour rester voilé à ses yeux. Que craignait-il exactement ? Marine n’avait jamais jugé quelqu’un sur son apparence et elle eut tout le loisir, et à ses dépends, de voir combien il se battait bien. Dès lors, elle le plaçait dans le rang des grands guerriers. Ce qu’il était physiquement, terranide ou autre, lui importait bien peu.
« Ce serait plutôt... A moi à vous présenter des excuses pour ce qu'il s'est passé... Mais ne rêvez pas... je ne le ferai pas... vous m'avez défié avec votre épée... j'y ai répondu... ça... ça s'arrêtes là. Mais... Je suis soulagé que vous ailliez bien »
Il lui tendit alors le verre et Marine remarqua le léger tremblement qui l’agitait. Elle en fut touchée. Elle attrapa le verre et avala, avec précaution, une gorgée d’eau qui la fit tousser. Sa gorge était vraiment très irritée et l’eau brulait en passant dans son œsophage comme si c’était de l’alcool à 90°. Elle mit quelques instants pour se reprendre, sa main libre posée devant sa bouche. Trois bonnes minutes lui furent nécessaires pour cesser de tousser et arriver à reprendre une certaine contenance. Elle reporta ses yeux aigue-marine sur la silhouette imposante de son bienfaiteur. Et oui, malgré la situation, elle le considérait comme tel.
« Vous avez raison – sa voix était toujours rauque – vous n’avez aucune excuse à me présenter. C’est moi qui vous ai défié et non l’inverse. C’est donc à moi de vous présenter des excuses. Je voulais vérifier que vous sachiez bien vous battre et – elle sourit – j’en ai su plus que ce que j’attendais. Vous êtes un sacré combattant et mon état est le résultat de ma propre tentative d’évaluation de vos capacités »
Elle essaya de boire à nouveau. Cette fois encore, elle toussa mais cela ne dura qu’un bref instant. Marine allait un peu mieux. Une troisième gorgée et là, elle ne toussa plus. Sa gorge la brulait toujours mais cela diminuerait au fil du temps.
« Je m’appelle Marine et vous ? Comment vous appelez-vous ? Bien sûr, vous n’êtes pas obligé de me répondre »
Elle remarqua alors que ses blessures avaient été nettoyées. Elle l’aurait bien remercié aussi pour ça mais elle avait la vague impression que cela le mettait mal à l’aise. Alors elle ne dit rien et se contenta de s’appuyer contre les montants du lit, le verre toujours à la main.
Vu ce qui s’était passé, l’homme risquait de ne plus vouloir l’aidé mais vu ses capacités se serait dommage de se priver d’un tel atout. Elle devait essayer de le convaincre.
« Comme je vous l’ai dit, j’ai besoin d’un coup de main pour une affaire bien particulière. Et étant donné vos capacités, j’aimerai vous engager. Je comprendrai que vous refusiez vu ce qu’il s’est passé. Néanmoins, je voudrais que vous y réfléchissiez. Cela concerne les enfants qui disparaissent comme la fille de la femme dans l’auberge »
Elle se tut alors, lui laissant le temps de digérer les informations et de réfléchir à ce qu’il pouvait vouloir faire.
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Les premières gorgées d'eau la firent tousser... Il s'en voulut pour le compte, il ne pensait pas n'avoir pas mesuré sa force, il y était allé trop fort dans l'étranglement de sa queue de tigre, à ce point ? Pourtant il savait être très précautioneux quand il le voulait, peut être que l'excitation du combat l'avait conduit à se comporter aussi sauvagement avec elle, mais c'était un mauvais moment pour se remettre en question, elle allait bien, c'est tout ce qui comptait finalement, malgré la douleur elle arrivait à lui sourire, éclipsant quelque peu ses craintes de "contre-attaque" rancunière de sa part.
« Vous avez raison – sa voix était toujours rauque – vous n’avez aucune excuse à me présenter. C’est moi qui vous ai défié et non l’inverse. C’est donc à moi de vous présenter des excuses. Je voulais vérifier que vous sachiez bien vous battre et – elle sourit – « j’en ai su plus que ce que j’attendais. Vous êtes un sacré combattant et mon état est le résultat de ma propre tentative d’évaluation de vos capacités »
Il resta silencieux quelques instants qui semblèrent durer une éternité, analysant, détaillant encore sur le moment, et durant toute sa réplique, les mouvements de ses sourcils, le ton de la voix, ses hauteurs, ses intonations, la courbure de ses... belles lèvres, les clignements de ses paupières, qui refermaient ses jolis yeux, elle ne manquait pas d'un certain charme, et surtout, de sincérité... il n'y avait rien qui, chez cette jeune femme, pour le moment, transpirait le mensonge ou un excès de flatterie, elle parlait comme elle pensait et cela le fit doucement sourire, un sourire caché par les ombres de sa capuche, mais peut être, légèrement visible dans les ténèbres, par nuances de gris foncés.
Il effectua une amusante semi-révérence, suivie d'un mouvement de chapeau imaginaire retiré de sa tête, courbette finissant bien bas, exagérée, ironique en tout point, avant de se relever, vissant ce faux haut de forme sur sa tête, prononçant les mots suivants, plaisantant en surface, petit reproche y étant tout de même dissimulé :
"-J'espère que je satisfait aux exigeants désidératas de "mademoiselle", et que le spectacle à pu lui plaire, ce n'est pas tous les jours qu'on se "paies" un mercenaire..."
Il s'assit sur le bord du lit, soupirant avant de devoir user d'éloquence convenable, pour une fois, afin d'essayer de se faire comprendre autrement que par d'affreux jurons, et une grossiereté presque "bestiale", faisant un effort pour ce qu'il pensait, en valoir la peine :
"-Je me sentirai offensé que vous vous excusiez pour nos petits échanges... en fait, j'ai savouré votre art du combat à sa juste et bonne mesure, peut être même d'avantage, plus que vous ne l'imaginez sans doute, en d'autres temps et époques, vous mériteriez à être femme d'armes aussi talentueuse, je dois avouer que j'ai été très surpris de découvrir votre... féminité en cours de combat... Celà me prouves une fois de plus qu'on en découvres d'avantage sur la véritable nature des personnes dans l'adversité et la confrontation, plutôt que dans de longs palabres d'argumentations inutiles et sans fond, qui, personnellement, sont des choses qui me font royalement "chier" aujourd'hui."
Il était toujours assis sur le lit, au bout de ce dernier, ne faisant pas face à Marine, plutôt tourné vers la porte de la chambre, rajustant une fois de plus sa capuche comme s'il s'agissait d'une manie obsessionelle.
"-Malgré celà, je veux vous expliquer pourquoi je ne m'excuserai pas à mon tour, si j'avais su que vous êtiez une femme depuis le départ, je n'aurai pas retenu mes coups, du moins, pas consciemment, et c'est quelque chose que j'imagines, ne vous aurai pas plu si je l'avais de toute façon fait, comprenant celà je suis allé jusqu'au bout, ça ne vous aurait pas fait honneur si je n'avait pas mis un terme à ce combat convenablement... Mais je ne peux pas dire que j'en soit particulièrement fier... C'est difficille à expliquer... Certaines personnes pourraient me prendre pour un salaud si je ne vous avais pas frappée, étranglée, contrite dans une prise avec toutes mes forces, et ils auraient probablement raison, car la raison et la galanterie veulent qu'on ne touche pas à une femme... Mais vous... je l'ai senti... de façon étrange... quelque part... si j'avais eu ce genre de faiblesse, si j'avais volontairement décidé de baisser le niveau pour ne pas vous blesser... je serai peut être passé pour un lâche à vos yeux, j'aurai eu l'air de ne pas vous prendre pour une menace sérieuse, donc... je considères devoir frapper sur une combattante, aussi dur que si j'avais un homme en face de moi, dans ce cas de figure, c'est faire preuve d'une parfaite égalité entre nos "sexes", et non pas, comme certains pourraient le penser, de mysoginie ou machisme, ou de quelconque manque de manières envers vous."
« Je m’appelle Marine et vous ? Comment vous appelez-vous ? Bien sûr, vous n’êtes pas obligé de me répondre »
"-Je suis un mercenaire... je n'ai pas l'habitude de donner mon nom aux mandataires, et je ne portes pas une capuche pour le plaisir d'en porter une, ce métier confine à un certain anonymat, vous savez, il m'est arrivé de tuer des gens, alors, si je me balladais à gueule découverte, en braillant mon nom sous tous les toits, vous ne croyez pas que le voisin du fils du père de la mère du sixième cousin de la famille d'un tel, ou d'un tel viendrait sonner à ma porte pour essayer de me tuer ? il y a toujours un cafard dans le plaquard prêt à ressortir une vieille rancoeur quand vous faite ce métier pour essayer de vous planter une dague empoisonnée dans le dos, Je suis désolé de ne pouvoir encore vous accorder une telle confiance... Mais vous pouvez m'appeller le "Lion Blanc" ou "léo" pour faire plus court.".
Son regard passait parfois sur le reste du corps de la guerrière, n'ayant pas eu réellement l'occasion de... "poser" un regard rendu un peu différent depuis qu'il savait que c'était une femme, il n'en avait pas profité durant son sommeil, préférant la franchise d'un regard lorsqu'elle serait éveillée, au moins, il n'y avait rien de caché, ses doigts... ses grandes, longues jambes, ses cuisses, hanches, bien rondes, avec une touche bien musclée, par dessous la peau et sa féminité, on pouvait deviner la forme bien endurcie d'abdominaux travaillés sous sa tunique en cuir serrée.
"-Vous avez l'air bien entrainée, c'est un corps bien entretenu... vos doigts possèdent une impressionnante dextérité et vous êtes plutôt agile... mais vous manquez encore un peu de puissance dans vos coups, vous auriez du me frapper avec l'intention de me tuer, et non pas simplement me blesser."
« Comme je vous l’ai dit, j’ai besoin d’un coup de main pour une affaire bien particulière. Et étant donné vos capacités, j’aimerai vous engager. Je comprendrai que vous refusiez vu ce qu’il s’est passé. Néanmoins, je voudrais que vous y réfléchissiez. Cela concerne les enfants qui disparaissent comme la fille de la femme dans l’auberge »
"-J'ai pour habitude de travailler seul... Et cette affaire risque de vous menez à voir des choses que vous ne pourriez sans doute jamais oublier une fois que vous aurez posé les yeux dessus, j'ai le pressentiment que quelque chose de particulièrement horrible est arrivés à ces gosses, je peux paraître pessimiste, mais on vit dans un monde qui peut être absolument dégueulasse, si vous ne l'avez pas encore remarqué, mais certaines marques sur votre corps me font penser le contraire..."
La créature encapuchonnée se baissa, pour attraper une des bouteilles d'alcool, surement du whisky, et la déboucha avec ses dents acérées, crachant le bouchon par terre pour en verser dans le verre de Marine, avant de prendre une longue rasade directement à la bouteille.
"-Je fais... peut être une connerie en acceptant, mais vous semblez être capable de vous défendre... Alors... je ne vais pas être mauvais joueur... vous m'avez prouvé que vous n'aviez pas que de la gueule, et si je ne vous fait pas peur, je ne pense pas qu'il y ait grand chose d'autre qui puisse vous effrayer, mais assurez vous que vous êtes en état de vous lever et tenir sur vos jambes, parce qu'il va falloir être capable de faire "parler" quelques personnes susceptibles de nous renseigner."
Il se releva du lit, et marcha en direction de ses armes posées au sol dans la pièce, les examinant les unes après les autres, décrochant un petit plumier de cuir de sa ceinture, pour le dérouler par terre, choisissant quelques outils d'entretient se trouvant dedans pour commencer le démontage de quelques unes de ses armes afin de les entretenir, en oubliant presque la présence de Marine dans la chambre.
"-Mais vous possédez peut être déjà quelques informations que j'ignores ? Pourquoi... Pourquoi cette affaire vous intéresse t'elle au point de vouloir y risquer votre vie ? Vous y mettez une volonté qui me fait penser que vous ne devez pas être étrangère à cette histoire, d'une façon où d'une autre..."
-
L’homme vint la rejoindre et s’assit au bout du lit. Diligente, Marine écarta un peu ses pieds afin qu’il puisse se mettre à l’aise. Elle le vit réajuster sa capuche sur son visage. Décidément, il ne voulait pas qu’elle puisse le voir. Cela l’intriguait. Elle n’était pas curieuse de nature mais de le voir réajuster sans cesse son vêtement, elle finissait par se demander ce qu’il pouvait bien vouloir lui cacher. Avait-il honte de lui ou était-ce juste pour protéger son anonymat ? Il lui donna un nom « Leo » mais elle se doutait bien que ce n’était pas là son vrai nom. Néanmoins, elle n’exigea pas son vrai nom. Ce n’était pas utile et puis ils ne se connaissaient pas, enfin pas vraiment. Si un jour il le voulait, il lui donnerait son nom véritable mais la jeune femme ne comptait pas l’embêter avec ça. Il lui avait donné un nom, elle l’appellerait donc avec.
Il constata assez simplement qu’elle était bien entrainée mais qu’elle manquait de force. Oui, c’était une réalité. Elle n’avait jamais réussi à développer véritablement sa force. Elle avait toujours préféré la rapidité et l’agilité à la force brute. Et depuis son départ du camp, elle n’avait pas eu le loisir de se remettre dans un véritable entrainement. Elle entretenait son corps de manière à ne pas perdre ses capacités mais elle n’avait jamais cherché à développer le reste de son potentiel latent. Trop de choses, souvent malheureuses, lui était arrivées.
Elle jeta un nouveau coup d’œil au mercenaire mais elle n’arrivait pas à voir grand chose de sa personne. Il ne semblait pas particulièrement à l’aise. D’ailleurs, il fixait plus la porte que son interlocutrice. Cette attitude fuyante ne plaisait guère à la jeune femme. Celle-ci, de nature franche et directe, aimait pouvoir regarder les gens bien en face. Les lèvres pouvaient mentir mais le reste du corps avait toujours tendance à dire la vérité. Or, elle savait parfaitement analyser le langage corporel sauf que là, c’était compliqué de voir quoi que se soit. Cependant, vu l’intonation et la façon de faire de son compagnon d’armes, elle estima qu’il disait vrai.
« J'ai pour habitude de travailler seul... Et cette affaire risque de vous menez à voir des choses que vous ne pourriez sans doute jamais oublier une fois que vous aurez posé les yeux dessus, j'ai le pressentiment que quelque chose de particulièrement horrible est arrivés à ces gosses, je peux paraître pessimiste, mais on vit dans un monde qui peut être absolument dégueulasse, si vous ne l'avez pas encore remarqué, mais certaines marques sur votre corps me font penser le contraire... »
L’homme s’empara alors d’une bouteille et versa le contenu dans le verre de la rouquine précédemment occupé par de l’eau. A l’odeur et à la couleur, elle en déduisit que c’était de l’alcool, peut-être du whisky ou un équivalent. Alors que lui en avalait directement à la bouteille, elle reposa son verre sur la table de nuit. Non pas qu’elle voulait être désobligeante mais elle ne buvait pas d’alcool. Du moins, elle faisait tout pour éviter d’en boire. Elle savait parfaitement qu’elle n’y résistait pas et ce seul verre l’aurait au mieux envoyée dans les vapes, au pire… elle ne voulait surtout pas y penser.
« Pour ma part, je préfère aussi travailler seule et ne comptez que sur moi mais dans ce cas précis, une autre personne ne serait pas de trop – son regard se perdit dans la contemplation du planché – Je crains la même chose que vous et que ses enfants soient en bien triste situation mais croyez-moi, j’en ai vu des choses horribles alors je tiendrais le coup »
Elle ne rajouta pas qu’elle-même en avait vécu. Ce n’était pas utile et puis que pouvait-il en avoir à faire ? Tout ce qu’il avait besoin de savoir c’est qu’elle ne flancherait pas même si le pire devait être découvert. Ses yeux aigue-marine revinrent se perdre sur la silhouette encapuchonnée. Son air pouvait donner l’impression qu’elle pouvait voir au travers du tissu mais c’était évidement impossible.
« Je fais... peut être une connerie en acceptant, mais vous semblez être capable de vous défendre... Alors... je ne vais pas être mauvais joueur... vous m'avez prouvé que vous n'aviez pas que de la gueule, et si je ne vous fait pas peur, je ne pense pas qu'il y ait grand chose d'autre qui puisse vous effrayer, mais assurez vous que vous êtes en état de vous lever et tenir sur vos jambes, parce qu'il va falloir être capable de faire "parler" quelques personnes susceptibles de nous renseigner »
La créature se leva pour aller nettoyer ses outils. Une nouvelle fois elle passa ses actions au crible essayant de deviner celui qui faisait tant d’efforts pour dissimuler son apparence. A son tour, avec précaution, elle s’assit sur le lit. Constatant que sa tête ne tournait pas, elle se mit alors debout et fit quelques pas dans la chambre.
« Oui, ça va. Je tiens debout et mes blessures semblent plus ou moins superficiels. Ça devrait aller, ne vous inquiétez pas pour moi Léo, j’en ai vu d’autres – elle sourit assez tristement – Je suppose que c’est vous qui avez nettoyé et soigné mes plaies. Je vous dois donc un nouveau merci »
Elle alla jusqu’à sa cape posée dans un coin et en sortit une bourse bien replète. Elle se dirigea alors vers le mercenaire et lui tendit la bourse.
« Tenez ! C’est une avance. Vous aurez le double une fois la mission finie. Quand aux personnes à interroger, je suis toujours partante pour avoir des informations. Cependant, j’avoue préfèrer les avoir en payant. Ça évite les mauvaises surprises. Quoiqu’on puisse penser, la torture n’est pas ce qu’il y a de plus sûrs pour avoir des renseignements. Se servir de la soif de l’or est parfois plus simple »
Elle déposa la bourse près du terranide avant de se relever pour aller jusqu’à la fenêtre où elle jeta un coup d’œil. Tout paressait calme mais elle restait sur ses gardes. Il y avait de grandes chances qu’aucun garde ne viennent jusque là mais mieux valait rester prudente.
« Mais vous possédez peut être déjà quelques informations que j’ignore ? Pourquoi... Pourquoi cette affaire vous intéresse t'elle au point de vouloir y risquer votre vie ? Vous y mettez une volonté qui me fait penser que vous ne devez pas être étrangère à cette histoire, d'une façon où d'une autre... »
Elle sursauta en entendant ces mots. Non, c’est vrai, elle n’était pas étrangère à cette histoire. Marine n’était pas étrangère à toute histoire en lien avec l’esclavage et la torture. Son poing se serra et elle se raidit fortement. Les souvenirs refluaient dans son esprit. Les tortures, l’humiliation, l’avilissement, les viols répétés et tant d’autres sévices qui lui avaient été imposés. Elle avait réussi à tenir le coup grâce à son entrainement. Même si son corps s’était plié, son esprit, lui, n’avait jamais rendu les armes. La rouquine se mit alors à parler d’une voix atone, sans aucune intonation particulière.
« Ses gamins sont les proies d’esclavagistes. La plupart du temps, on les dresse avant de les revendre au plus offrant. Ceux qui ne supportent pas le traitement sont tués, ceux qui se rebellent sont aussi exécutés. Quand à savoir ce qui me mêle à ces histoires… ça ne regarde que moi ! »
La combattante resta un bon moment à la fenêtre, cherchant à reprendre son calme. Son esprit chassa les images du passé et revint alors au présent. Elle se retourna et revint vers l’homme occupé à nettoyer ses armes.
« Il me manque encore quelques infos. Je sais qu’un vendeur doit venir dans la ville dans quelques jours mais je n’ai pas la date précise, ni l’endroit où la vente se fera. Si on parvient à le savoir, on pourra l’abattre et libérer les gosses – elle rajouta d’une voix plus basse – du moins, ceux qui sont toujours en vie – elle se rapprocha un peu plus de lui de manière à ne plus se retrouver qu’à un mètre de sa personne – On pourra aller collecter les infos demain matin. Autant se reposer le reste de la nuit. Et… - elle hésita – pourquoi vous cacher à ce point ? Est-ce pour préserver votre anonymat ? »
Elle dardait son regard bleu-vert sur lui et essayait de trouver des réponses dans la forme de ce personnage énigmatique et intriguant au possible.
-
Hah ? Elle était "déjà" remise de leur combat qui eut lieu quelques heures plus tôt, elle affirma pouvoir tenir debout, elle possédait de belles facultés de récupération, elle lui affirma aussi qu'elle en avait vu d'autres, qu'elle s'attendait à ce qu'on retrouve des personnes dans les pires états possibles, donnant des détails assez troublants sur la manière dont on "s'occupe" du bétail, des esclaves, détails qui le laissa penser qu'elle avait donc, connu ce millieu de l'intérieur, elle le remercia aussi pour avoir soigné, et nettoyé ses plaies.
Il était occupé à nettoyer ses armes... Les démonter... avec une efficacité, une rapidité bien millitaire, précis des ses gestes répétés, conditionnés des centaines, des milliers, ou dizaines de milliers de fois, chaque vis, chaque rivet, clips, écrou, assemblant les différentes parties de son arbalète légère à répétition, de sa courte lame rétractable, de son armure aussi, aussi ancienne et usée pouvait elle paraître, il fallait entretenir ses charnières, graisser les filets des divers petits boulons, gratter, frotter l'oxydation, la rouille de certaines pièces avec deux petites brosses dont les poils étaient en fil de cuivre, en bronze, et en fer, ressemblant presque à de fines brosse à dents, pour permettre une précision quasi "maniaque" du nettoyage de son matériel, allant dans chaque encoche, recoin, voute, rainure, le geste était toujours très rapide, assuré, il n'y avait pas une once d'hésitation dans ce qu'il faisait, il connaissait donc bien ses armes, il fallait connaître ses armes de l'intérieur, leurs faiblesses de construction, d'assemblage, pour toujours en tirer l'optimal, mais avant tout...
...Avant tout il le faisait pour s'occuper l'esprit, rester occupé lui permettait, de ne pas penser et c'était donc, une occupation qui lui acaparait une bonne partie de l'esprit quant à sa complexité et la coordination d'une bonne partie de ses membres, il ne lui était pas permis donc, de trop s'échapper de ce qu'il faisait, ayant juste encore assez d'attention, de quoi "écouter" Marine, ça l'empêchait de penser... de trop réfléchir... de poser des questions qui auraient pu être blessantes comme "êtes vous ici en tant que victime cherchant la vengeance, où un putain de mac à esclave jaloux qui veut s'approprier le marché" Il n'en savait rien, il n'avait pas à poser de telles questions durant un travail de ce genre, il verrait bien sur place, sur le terrain, en voyant quelle tournure prendraient les évènements.
Et s'il s'occupait toujours à ce point, c'est qu'il n'aimait pas rester inactif, et vagabonder dans ses trop nombreux souvenirs, faut dire que... y avait pas grand chose de magnifique à retordre dans son cerveau, avec la vie qu'il à vécue il fallait qu'il trouve toujours quelque chose à faire pour ne pas s'égarer, et revivre des souvenirs qui le hantent, quand on à vécu plusieurs siècles c'est juste... impossible de ne pas traverser une guerre, de prendre des coups, il s'était toujours demandé comment certains vampires où même des elfes, avaient toujours su garder une gueule bien lisse, sans aucune cicatrices en affrontant les affres des siècles, et parfois même des millénaires, même si nous régénérions des blessures, elles laissaient toujours une marque.
« Tenez ! C’est une avance. Vous aurez le double une fois la mission finie. Quand aux personnes à interroger, je suis toujours partante pour avoir des informations. Cependant, j’avoue préfèrer les avoir en payant. Ça évite les mauvaises surprises. Quoiqu’on puisse penser, la torture n’est pas ce qu’il y a de plus sûrs pour avoir des renseignements. Se servir de la soif de l’or est parfois plus simple »
Le mercenaire posa ses yeux sur la bourse qui venait d'être posée à ses cotés, pendant qu'il entretenait ses armes, il lâcha ses outils, et se saisit de la bourse pour aller la ramener dans les affaires de Marine, la posant négligemment dessus... non... la jetant même...
"-Gardez cet Argent pour "payer" ces enfoirés... Moi je ne traites pas en douceur avec des ordures protégeant des esclavagistes, et encore moins des pédophiles, j'ai une manière toute "particulière" de leur poser des questions - Dit il, tandis qu'il se fit craquer les phalanges une à une en joignant ses poings - "- alors si vous voulez payer ces fils de putte, à votre guise... je vous laisserai donc mener la partie investigation, parce que c'est plus mon genre de rester impassible quand je flaire le mensonge dans ce domaine."
Elle se rendit à la fenêtre de la chambre, et passa son regard dehors comme si elle craignait que quelque chose ne surgisse d'on ne sait où, avait elle peur d'avoir été suivie ? Et par quoi ? La perspicacité du mercenaire qui, avait vécu plus de situations qu'il n'est abordable dans une seule vie, lui jouait parfois des tours, et en faisait parfois... presque un "mentaliste" devinant avec des petits gestes, comme ceux là, une partie de la vérité, enfin, jamais complétement, ce n'était pas son domaine de prédilection, et il pouvait se gourrer, mais cette attitude lui sembla suspecte, bien, qu'a nouveau, il ne releva pas, se gardant encore une fois d'être... invasif et peut être même blessant en entrant dans la vie privée de son mandataire.
« Ses gamins sont les proies d’esclavagistes. La plupart du temps, on les dresse avant de les revendre au plus offrant. Ceux qui ne supportent pas le traitement sont tués, ceux qui se rebellent sont aussi exécutés. Quand à savoir ce qui me mêle à ces histoires… ça ne regarde que moi ! »
"-Ouais j'vois... ça... ça ne regarde "que" vous... je vous trouves juste... très "informée" sur les conditions de vie, des us et coutume, et de détention concernant cette "pratique"... Mais c'est pas mes affaires, comme vous le dites si bien, tant que je suis payé à la fin, j'en ai rien à foutre, vous garderez ça pour votre conscience, la mienne est déjà assez chargée..."
Un peu... un petit peu de provoc... de quoi l'amener au bord, peut être... au bord sur le fil, et si ça fonctionnait... Elle allait en parler toute seule, sans même qu'il ait à lui poser la question de face, c'était le but en fait, c'est là qu'il allait sans doute pouvoir se faire une idée, de l'importance qu'elle donnait à cette affaire, de son implication, si elle relevait pour s'en défendre c'est que ça la touchait beaucoup d'un point de vue émotionnel, mais si elle laissait passer, ça voudrait aussi dire que c'est trop douloureux, ou vif, pour en parler, c'était du cinquante cinquante, fallait savoir jouer et être bon perdant parfois.
« Il me manque encore quelques infos. Je sais qu’un vendeur doit venir dans la ville dans quelques jours mais je n’ai pas la date précise, ni l’endroit où la vente se fera. Si on parvient à le savoir, on pourra l’abattre et libérer les gosses »
– elle rajouta d’une voix plus basse –
« du moins, ceux qui sont toujours en vie »
En fait... La réponse se trouvait peut être dans cette phrase, elle parlait de l'abattre, directement, aucune autre alternative que celle de le voir mort ne semblait donc possible pour elle, tout compte fait cette petite "révélation" dans cette phrase lui mettait la puce à l'oreille, ça flairait bon la vengeance plus qu'autre chose, ah, c'est là que tu vois que, lorsqu'il n'a pas l'esprit et les mains occupées, sa caboche se met à turbiner à cent à l'heure, autant par paranoïa qu'expérience d'ancien soldat.
"-L'abattre ? Rien que ça ? Après tout c'est comme vous voudrez "Madame" si sa mort vous semble nécessaire et que vous ne préférez pas traiter avec les autorités, la police, les différentes millices, je n'aurai pas le geste léger lorsque nous le retrouveront et son corps disparaîtra, si vous voulez... Je pourrai même vous laisser vous en occuper... vous même."
Elle décida de se rapprocher soudainement de lui, à... quoi... moins d'un... un ou deux pas de sa personne, lui signifiant qu'ils iraient chercher des infos le jour suivant, qu'il vaudrait mieux se reposer, puis un instant d'hésitation de sa part... une instant d'hésitation durant lequel, elle l'observa... maintenant qu'il l'avait bien en face de lui, son magnifique regard aigue-marine, de là où il se trouvait, ce fut la première fois qu'il put réellement... faire... attention à son aura, et son odeur particulière, une odeur de vraie "femme" mûre, de caractère, n'ayant pas eu vraiment l'esprit à poser ses yeux sur elle d'une autre manière que sur l'adversaire qu'elle avait été, jusqu'ici, et ses odeurs, pour ses fines facultés olfactives surdéveloppées, étaient prononcées, La lueur fauve de son regard tranchant de ses pupilles en amende se fixèrent sur son regard, quelques secondes de silence, interminables sans doute, durant lesquelles seul l'air gonflant son torse musculeux ses pectoraux lisses, recouvert de bandages se faisait peut être entendre, soulevant légèrement parfois, sa capuche quand ses rondes épaules se relevaient, ou redescendaient en suivant sa respiration, dévoilant quelques traits nuancés de gris, d'ombres, du bas de son visage, légèrement éclaircis par la lumière provenant de l'extérieur par la fenêtre, laissant, avec de la chance, et une petite adaptation des yeux de Marine aux ténèbres de sa capuche, lire, esquisser les traits d'une bouche, de lèvres et d'un menton bien formés, paraissant bien humains, mais dont deux fins crocs pointus dépassant à peine de ses lèvres, se reposaient sur la commissure de ses dernières, peut être aussi aurait elle pu remarquer, ci, et là sur le contour de son menton, du bas de son visage seulement visible, une... non deux.. deux fines rayures duveteuses là en bas, entrecoupées de fines cicatrices, cicatrices qui, étaient parfois fines, d'autres un peu plus longues, hachurant les contours de son visage comme s'il s'était pris de nombreux coups de lames diverses, parfois aussi fines que des rasoirs, ou d'autre un petit peu plus larges comme des coups de lame, de griffures, parsemée ça et là sur ce bas visage qu'elle pouvait entraperçevoir, il entrouvrait la bouche pour respirer parfois, sa respiration pouvait être légèrement rauque, des dents, une dentition presqu'humaine là aussi mais chacune de ses dents étaient finies en pointes, d'une manière ou d'une autre, dans des angles correspondant bien aux différents type de dents et à leurs position dans la bouche, permettant donc à cette dentition acérée de bien correspondre, de bien s'insérer, dents de dessus, et dents de dessous, pour bien se fermer l'une sur l'autre, à la façon d'un "piège à ours" refermé, son souffle pouvait probablement effleurer le visage de la guerrière, chaud, un peu bestial peut être, mais chargé en fruits rouges des bois qu'il adorait à manger toute l'année s'il lui en était donné l'occasion, ce fut donc quelques minutes, où elle put se "satisfaire" du peu d'informations visuelles, olfactives, qui lui étaient offertes, avant qu'une question un peu dérangeante pour lui ne soit finalement posée :
« pourquoi vous cacher à ce point ? Est-ce pour préserver votre anonymat ? »
Il se recula, comprenant qu'au regard intrigué, détaillant de son interlocutrice, un peu trop proche, elle avait eu le temps de voir quelque chose, juste le bas de son visage, même pas son nez, juste la partie inférieure, à partir de la bouche, qui, pouvait déjà peut être lui en dire trop long sur ce qu'il était, c'est pourquoi donc, il se recula, sortant de l'encadrement lumineux de la fenêtre, se retournant vers son bardas au sol pour se mettre à tout ranger, à tout débarrasser, son geste était nerveux, peut être moins précis, voir énervé, il rangeait son petit plumier d'outil dans l'une des trois grandes pochettes en cuir accrochées à sa ceinture, ceinture qu'il désserra dans un gémissement plaintif, lui maintenant le dos fermement toute la journée, lui comprimant les muscles des hanches et du bas ventre, ça lui fit du bien, c'était la fin de la journée de toute façon, autant se mettre un peu à l'aise, déposant les lourdes ceintures tactiques croisées, une de soutient dorsale, l'autre comportant les trois pochettes et des encoches pour ses différentes armes, sur un meuble.
Il resta de profil quand à la position de Marine, il était possible pour elle de voir la silhouette de ses lèvres et sa mâchoire inférieure se mouvoir sous sa capuche.
"-C'est effectivement une précaution que je prends pour des raisons de sécurité... Que ce soit pour les autres, où ma propre personne... Je ne tiens pas à effrayer le bouseux ignorant moyen qui aurait vite fait de me poursuivre avec sa tripotée d'amis paysans à travers la lande, munis de fourches et de torches..."
Il reposa ses ceintures sur ses épaules comptant les emporter, et son autre bras tenait ses épaulières, et sa cuirasse, se dirigeant vers la porte de la chambre, ça ressemblait à une fuite, pour éviter de répondre de façon moins générale, plus précise, et s'étaler sur des choses qui pourraient rendre sa "mission" plus compliquée.
"-Madame ne craint rien toute seule j'imagine ? Vous n'êtes pas... -Posant un regard de bas, en haut, lent, détaillant sur les courbes et sur la tenue de Marine, passant aussi sur ses armes, et ses affaires au sol -du genre à avoir besoin d'un garde du corps, je vais donc vous laisser vous reposer, je vais louer la chambre à coté, comme ça... s'il vous arrive par hazard quelque chose, vous n'aurez qu'a crier..."
Il fallait surtout qu'il l'empêche d'être trop curieuse, il n'aimait pas qu'on le regarde comme ça, ayant presque l'impression d'être une bête de foire, il savait que ce n'était pas son intention, mais autant éviter toute tentation de vouloir en savoir plus sur lui, ce n'était pas bon quand les choses commençaient à devenir trop "personnelles" dans ce genre d'histoire, il fallait savoir mettre ses distances pour mener à bien un truc de ce genre, ensuite il craignait bien évidemment le regard des autres posés sur sa personne, ça le rassurait autant que celà intriguait, ou inquiétait autrui de porter cette capuche, sans elle, il n'aurait sans doute pas fait trois pas dans cette auberge.
-
Visiblement, il n’était pas à l’aise du tout. Marine fronça les sourcils. A force, elle allait finir par croire que c’est elle qui le mettait mal à l’aise. Elle essayait de deviner les contours de son visage grâce aux contrastes que la lumière fade des bougies dessinait. Elle apercevait le bas du visage, la peau qui semblait duveteuse. C’était étrange cette impression. Elle aurait presque voulu étendre la main pour la toucher et vérifier mais, consciente que cela pourrait-être très mal vu et très mal pris. Et puis, ça ne se faisait pas surtout entre des personnes qui se connaissaient à peine. Des petites dents pointaient de la bouche. Il lui sembla voir des rayures ou des zébrures plis sombres sur les joues et le haut des pommettes mais l’ombre de la capuche ne lui permettait pas d’en voir plus. Tout ce qui transparaissait de la partie haute du visage masqué du mercenaire, c’était ses yeux, ses yeux aux pupilles fendues. Sinon, le reste n’était même pas devinable. Cet homme était décidément bien étrange et bien secret.
« C'est effectivement une précaution que je prends pour des raisons de sécurité... Que ce soit pour les autres, où ma propre personne... Je ne tiens pas à effrayer le bouseux ignorant moyen qui aurait vite fait de me poursuivre avec sa tripotée d'amis paysans à travers la lande, munis de fourches et de torches... »
*De fourches ?*
Mais de quoi parlait-il enfin ? Craignait-il pour sa vie à ce point ? La jeune femme savait bien que c’était un terranide. En tant que tel, il ne devait pas avoir les faveurs de tous. Elle savait bien que pour beaucoup les terranides tenaient plus des animaux que des humains et par conséquent, les traitaient comme du bétail. Mais elle ne pensait pas que c’était au point de poursuivre un homme comme si c’était un ogre, un monstre à abattre.
Il se leva et s’empara de ses affaires avant de se diriger vers la porte. Décidément, elle n’aurait pas le droit à plus d’explications. Si c’était son choix, elle devait l’accepter et ne pas chercher à le brusquer. Ça ne servirait à rien, sinon à la braquer encore plus. Et puis, ils avaient le temps de voir venir.
« Madame ne craint rien toute seule j'imagine ? Vous n'êtes pas... du genre à avoir besoin d'un garde du corps, je vais donc vous laisser vous reposer, je vais louer la chambre à coté, comme ça... s'il vous arrive par hasard quelque chose, vous n'aurez qu'a crier... »
La jolie rousse n’apprécia pas le ton. « Léo » lui semblait particulièrement ironique. En plus, elle détestait être appelée « madame ». Elle lui lança un regard assassin, les poings sur les hanches, et histoire d’enfoncer le clou, elle le lui fit remarquer avec un ton plutôt sec.
« Oubliez le « madame » ! Appelez-moi Marine simplement. Et oui, j’arriverai à me débrouiller seule sans trop de problème. Je viendrai vous chercher demain matin pour aller jouer les interrogateurs »
Elle le laissa s’en aller et se retrouva bientôt seule dans la pièce. La combattante fit un tour sur elle-même puis elle fit un pas pour ramasser sa cape qui trainait sur le sol. Qu’allait-elle faire jusqu’à demain ? L’attente était bien ce qu’il y avait de pire. Bien sûr, elle avait appris à la gérer mais c’était toujours le côté qu’elle détestait dans son « travail ». L’inaction était pénible et pesante pour la jeune femme.
Elle alla s’asseoir sur le rebord du lit. La pièce lui sembla étrangement vide. La présence du guerrier lui manquait presque. Même si elle n’était pas particulièrement sociable, elle avait bien aimé quand il était là même s’il s’était caché d’elle. Ses yeux bleu-vert parcoururent le sol et tombèrent sur les bouteilles d’alcool qu’il avait oublié. Il aurait du les emporter. Elle n’en aurait aucune utilité.
Ses mains se posèrent sur ses genoux et elle remarqua alors que sa tenue était déchirée à plusieurs endroits. Ses plaies avaient été désinfectées mais elle aurait besoin d’une nouvelle tenue et de quelques armes supplémentaires. Vu qu’elle n’avait rien à faire autant sortir et aller chercher ce dont elle avait besoin. Le point positif des quartiers malfamés c’était qu’on trouvait toujours des « magasins » ouverts à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.
Forte de cette idée, Marine bondit sur ses pieds et ramassa son katana qu’elle réajusta à sa ceinture. Son jumeau, retrouva sa position première, dans son dos. Elle balança sa cape noire sur ses épaules et l’attacha. Vu que Léo ne voulait pas d’argent pour le moment, elle récupéra la bourse garnie. Alors qu’elle ouvrait la porte, la rouquine se ravisa et se saisit du verre et de deux bouteilles d’alcool avant de finalement sortir de sa chambre. Elle alla toquer à la porte de son « associé ». Vu qu’elle n’utiliserait pas l’alcool, autant qu’il le récupère. Elle n’avait pas envie de s’avouer qu’elle avait envie de lui parler à nouveau.
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Un regard de tueuse, les poings fermés sur ses hanches légèrement décallées de leur axe, et un ton aussi meurtrier que son regard, cette guerrière avait l'âme d'une tigresse, et l'entendre répliquer séchement lui esquissait un sourire dissimulé sous sa capuche.
« Oubliez le « madame » ! Appelez-moi Marine simplement. Et oui, j’arriverai à me débrouiller seule sans trop de problème. Je viendrai vous chercher demain matin pour aller jouer les interrogateurs »
"-Hmmm... Il ne faut pas monter sur vos haut talons pour si peu, nous irons "jouer" ensemble demain comme il convient... Calmez vous où vous allez réellement enflammer cette jolie crinière bouclée... on raconte que les rousses sont incendiaires."
Il ferma la porte, enfin, juste avant qu'elle ne se ferme totalement, il rajouta, comme pour avoir le dernier mot :
"-Donc... veillez à ne pas succomber à une combustion spontanée... - suivi, inexorablement de son petit : - "- "Madame"."
Avant de s'éclipser dans le couloir menant à sa chambre, ouvrant la porte, coinçant ses clefs entre ses dents pour aller poser son épée dans le coin le mieux éclairé de la pièce, étaler ses affaires, ses armes, son armure, avec précaution sur le sol, il testa les limites du sommier en se jetant dessus, rebondissant une ou deux fois sur ce dernier, avant de s'assoir comme il le faut au bord ce ce dernier, la lune était presque pleine dehors, nul doute que demain, ou après demain, elle s'en trouvera complète, d'ailleurs, celà lui fit penser qu'il ferait mieux de reprendre sa petite dose pour éviter un accident, il fouilla ses affaires un moment après les deux petites fioles, avant d'enfin tomber dessus, il les plaça bien à vue sur le petit meuble à coté du lit, se débarrassant de sa vieille et sombre cape - capuche.
Il partit dans la salle de bain chercher un verre, et en revenant de là, il entendit frapper à sa porte... C'était étrange... Déjà alors qu'il venait à peine d'entrer ? C'était même suspect pour lui, il se précipita sur le lit où il avait posé sa cape / capuche pour l'enfiler maladroitement, et rapidement, il se saisit aussi d'une lame courte, et de son arbalète légère à répétition, tenant le corps de lame fort près de la poignée de son arbalète, maintenu en poignard, paranoïaque ? Sans doute un excès de méfiance surtout, mais c'était elle qui l'avait maintenu en vie jusqu'ici, il pouvait lui faire "confiance".
Il contourna la porte pour ne pas rester en face, se plaquant au mur à coté de la clinche, levant son pied pour, abaisser doucement cette dernière, le "clic" particulier signalant que la porte était ouverte se fit entendre, alors que la porte se séparait un peu du chambrant, ce fut un magistral coup de pied envoyé dans son bois, qui la fit s'ouvrir et aller s'écraser contre le mur opposé, la faisant sauter hors de ses charnières et tomber au sol, avant qu'il ne déboules rapidement avec son attirail de guerre dans l'ouverture de la porte, visant directement le visage de...
"-Madam... euh, Marine ?!"
Il abaissa doucement ses armes, relâchant la pression de son doigt contre la gachette de son arbalète, soupirant d'aise en relâchant la pression, expulsant tout l'air de ses poumons, le stress qui semblait tendre son corps se dissipa légèrement, il n'était pas difficille de comprendre que le mercenaire ne semblait pas avoir l'esprit tranquille, il s'empressa de rajuster sa capuche et sortir de la lumière du couloir en rentrant dans sa chambre, ne lui laissant pas, à nouveau le temps d'analyser les traits de son visage.
"-Qu'est ce que vous faites encore là vous m'avez foutu la trouille vous savez ?"
Il passa un rapide, mais analyste regard sur Marine, la voyant parée, et armée, il se saisit des bouteilles qu'elle tenait en main rapidement, comme s'il n'avait pas envie de prolonger trop longtemps le contact de ses mains avec les siennes, cherchant délibérément à mettre d'étranges distances entre eux.
"-Vous comptiez réellement aller quelque part, seule, à cette heure de la nuit ? J'imagines que vous savez que ça regorges de bandits par ici la nuit, et que les ruelles étroites sont de véritables coupes gorges ?"
Il ne rajouta rien de plus, attendant qu'elle s'exprime, son regard plissé, toujours prudent, et méfiant planté dans le sien, il se baissa pour attraper la porte par terre, essayant de la remboiter dans ses charnières, avant que le tenancier ne passe par ici et ne décides de le foutre dehors.
-
La jeune femme attendait patiemment devant la porte. Elle entendit quelques mouvements dans la chambre de son « employé » mais la porte restait fermée. La jeune femme fronça les sourcils. S’il était bien là pourquoi n’ouvrait-il donc pas ? Elle soupira. Elle devait avoir l’air bien cruche comme ça, les deux bouteilles dans les bras, à faire le pied de grue devant la porte d’une chambre d’auberge. Pour un peu, si elle avait porté une autre tenue, on aurait pu la prendre pour une fille de joie se rendant dans la chambre d’un client. Rien qu’à cette idée, le sourire, pour un peu le rire, s’afficha sur son visage. Elle, la combattante, la guerrière, en tenue plus que légère et vendant ses charmes. Oui, il y avait vraiment de quoi rire. Surtout que, vu l’état catastrophique de son corps, les multiples cicatrices qui ornaient son dos, son ventre, ses hanches et sa cuisse gauche, aucuns hommes ne paieraient jamais pour elle.
Se reprenant un peu, elle reprit son attente et s’apprêtait à redonner un coup ou deux sur la porte mais cela ne fut pas nécessaire. Elle entendit le loquet tomber et la porte doucement s’entrouvrir.
*Ah ben quand même !*
Mais elle n’eut guère le temps de faire le moindre geste. La porte alla se fracasser contre le mur opposé et une silhouette immense se posa devant elle accompagnée de lame et de la pointe d’une flèche, munition d’une arbalète légère.
« Madam... euh, Marine ? »
Une sueur froide coula le long de son dos. Une autre goutte de sueur naquit à la naissance de ses cheveux et dégoulina le long de son visage, sur le côté, avant de glisser sur son cou. Cette trainée liquide fut la seule marque de sa peur. Elle ne fit aucun geste, et rien dans son attitude ne trahissait sa peur et son étonnement. Visiblement, il semblait bien plus stressé qu’elle et bien plus sur ses gardes. La combattante rousse faisait attention à beaucoup de choses mais ne sombrait pas non plus dans la parano ou elle finirait totalement cinglée.
Léo abaissa doucement ses armes et semblait aussi surpris qu’elle. Il ne s’attendait pas vraiment à ce qu’elle débarque chez lui juste après s’être quittés. Elle le vit rabattre sa capuche avant d’avancer dans la lumière vacillante des torches qui garnissaient les murs de bois de l’auberge. Cela commençait à sérieusement l’agacer mais elle ne dit rien. Elle supportait juste mal que quelqu’un veuille à ce point se cacher d’elle.
« Qu'est ce que vous faites encore là vous m'avez foutu la trouille vous savez ? »
Elle haussa un sourcil.
« Non ? Sans blague ? Je ne m’en suis pas du tout rendu compte ! »
L’ironie n’était pas dans ses habitudes mais là ça en devenait presque comique vu la situation. Il attrapa les bouteilles qu’elle tenait toujours. C’était une chance qu’elle eut été formée pour cacher ses peurs en toutes situations. Si elle ne se contrôlait pas totalement, l’alcool se répandrait depuis un moment sur le sol, le verre brisé tout autour.
Il arracha presque les deux bouteilles de ses mains. Visiblement, il ne souhaitait pas trop poursuivre la conversation. Aucun « merci » ne vint même effleurer son bouche.
« Vous comptiez réellement aller quelque part, seule, à cette heure de la nuit ? J’imagine que vous savez que ça regorges de bandits par ici la nuit, et que les ruelles étroites sont de véritables coupes gorges ? »
Elle eut un léger sourire. Il était aussi observateur qu’elle, aussi entraîné qu’elle et bien plus costaud qu’elle par contre. De plus, il semblait s’inquiéter pour elle ou quelque chose qui pouvait y ressembler.
« Je suis une grande fille. Vous l’avez dit vous-même, je peux me défendre – elle l’observait alors qu’il tentait de remettre la porte en place – Vous êtes sûr d’y arriver ? »
A priori, il semblait plus costaud pour démolir que pour reconstruire. Nouveau soupir avant d’aller s’emparer à son tour de la porte et de l’aider à la remettre en place.
« C’est plus facile à deux, non ? »
Ses yeux aigue-marine se portèrent sur ceux, aux pupilles fendues, du mercenaire. Décidément, elle ne pouvait rien voir de lui. Les ombres le masquaient presque totalement. Demain, elle pourrait peut-être un peu mieux le voir en plein jour et encore ce n’était pas sûr, vu toutes les précautions qu’il prenait. Marine se posta une nouvelle fois dans le couloir, en pleine lumière.
« Je vais m’acheter une nouvelle tenue et quelques affaires. Je ne vais pas prendre de risque et je sais très bien jouer les ombres. Ne vous inquiétez pas pour moi ! Par contre arrêtez de vous cacher de moi, ça devient… offensant. Je n’ai jamais jugé quelqu’un sur son apparence. Alors arrêtez de vous cacher – elle se rapprocha de lui, au point d’avoir son visage à moins de dix centimètres du sien – au moins de moi ! »
Elle lui fit un sourire qui se voulait rassurant avant de se tourner et de partir vers l’escalier. Mais arrivée à son niveau, elle fit demi-tour et revint au pas de course vers lui.
« Excusez-moi mais j’ai oublié quelque chose ! »
Sans lui laisser le temps de réagir, d’un geste preste, elle abaissa sa capuche et se retrouva face à… un terranide tigre, un très bel homme même si son visage portait quelques marques issus de ses combats mais elle le trouvait vraiment très beau. Sans compter qu’il dégageait quelque chose de spécial, une aura particulière, un charisme attirant.
« Eh ben voilà ! Pourquoi vous cachez ? Vous êtes magnifique, très bel homme ! C’est dommage de vous voiler ainsi ! »
Marine lui sourit. Tout son visage exprimait aussi ses paroles. Elle pensait ce qu’elle disait comme toujours.
« Vous devriez me faire confiance et vous faire confiance aussi ! »
Elle fit une nouvelle fois demi-tour, fit deux pas et revint encore vers lui mais avec une rapidité incroyable. Elle alla droit vers lui, et sous une impulsion qu’elle ne saurait jamais expliqué, elle l’embrassa. Un baiser rapide mais un baiser quand même avant d’à nouveau faire volte face et de cette fois partir pour de bon. Elle descendit quatre à quatre les escaliers, traversa rapidement la salle enfumée, tout en évitant les corps imbibés qui jonchaient le sol, avant de se retrouver dehors et d’inspirer profondément l’air frais. Qu’est-ce qui avait bien pu lui passer dans la tête ? Aucune idée. Mais elle ne voulait pas trop y penser, elle jeta un coup d’œil autour d’elle, rabattit sa capuche sur sa tête rousse et marcha vers ne ruelle sombre.
-
La guerrière rousse fut d'un sang froid exemplaire, surtout lorsqu'il défonça la porte de sa propre chambre, qu'il la menaça de ses armes pointées vers elle, il fallait tout de même une bonne maîtrise de soi pour n'avoir pas lâché ce qu'elle tenait entre les mains à ce moment là, la pupille féline de ce regard inquiétant, et inquiété dans les ténèbres formées par sa capuche avait suivi la fine goutte de sueur qui lui fit prendre conscience de la beauté du visage de Marine, parcourant donc ses joues lisses, pour suivre ensuite son cou, se poser délicatement au creux de sa clavicule, poursuivant sa course dans son généreux décolleté, il avait laissé s'égarer son regard sur elle, comme ça, ne se rendant pas compte que celui ci aurait pu être mal interpreté, avant qu'il ne reste un instant, son regard sur sa poitrine voluptueuse malgré le corset, et la couche de cuir qui les enserrait, en pleine "admiration" des rondeurs, il maudissait presque d'avoir répondu à l'invitation de cette goutte de sueur en s'aperçevant enfin du caractère assez obscène du regard qu'il venait de porter en suivant la course du ruissellement dans le sens inverse, une belle peau légèrement humidifiée par ce passage qui la rendait encore plus...
...Il secoua sa tête rapidement en plaquant sa main devant ses yeux pour sortir "ça" de ses pensées, se trouvant irrespectueux, peut être devrait il reprendre une dose supplémentaire de sa médication, peut être était ce là des pensées insuflées par la bête... ce n'en étaient pas pourtant, là ce n'était pas la peine de se trouver des excuses, c'est lui qui avait regardé, et c'est lui aussi qui avait eu ses pensées, ses pensées déshabillées en imaginant les contours, les traits de sa poitrine.
Enfin, heureusement pour lui il avait "su" recadrer son regard, il l'espérait, avant que ça n'éveille les soupçons de la guerrière, relevant les yeux sur les siens assez rapidement finalement, pour la voir hausser un sourcil.
« Non ? Sans blague ? Je ne m’en suis pas du tout rendu compte ! »
De... De quoi parlait elle ? Espérant qu'elle ne fasse pas allusion à son regard, mais bien à sa précédente réplique, il ne savait plus très bien sur quel pied danser, à vrai dire il posa les yeux sur quelques unes des belles cicatrices qu'elle arborait, même s'il avait l'air dur d'apparence et sûr de lui, il cachait bien le fait qu'il soit carrément intimidé par elle.
« Je suis une grande fille. Vous l’avez dit vous-même, je peux me défendre , Vous êtes sûr d’y arriver ? »
Ce n'était pas tant un problème de force, ni d'habileté, en temps normaux il n'aurait pas eu le moins du monde besoin d'aide pour ça, il était juste là, troublé par la présence de la guerrière pour des raisons qui lui échappaient, il s'en voulait d'avoir posé un tel regard sur sa personne, au point où il s'en méprisait même presque.
« C’est plus facile à deux, non ? »
Elle vint l'aider à soulever la porte, et, franchement, avoir son corps si près du sien dans l'état de confusion et d'intimidation intérieur dans lequel il se trouvait, ça ne rendait apparemment pas les choses plus faciles, il empoignait la porte durement comme s'il ne voulait pas la lâcher, donnant même du fil à retordre à Marine pour la remboiter dans ses gonds, et chaque fois que le regard de Marine croisait le sien, le cherchait, il tentait de le fuir, et par honte, et par dégoût de lui même et de ses pensées "impures".
Grâce à son vécu et la propension des humains et autres créatures qu'il avait pu rencontrer dans son existance, il était loin d'être réellement "sûr" de lui, ni d'avoir une belle image de ce qu'il était, a proprement parler, il se voyait comme un monstre, une erreur de la nature, un déchet, et se devait de cacher son apparence du mieux qu'il le pouvait pour qu'on lui foute la "paix", détestant le regard d'autrui sur sa personne, qui était souvent en bié, souvent méprisant, autant l'éviter en se cachant du monde, mais là c'était quelque chose de différent qu'il n'oserait définir, qu'il se refusait d'imaginer où même penser.
« Je vais m’acheter une nouvelle tenue et quelques affaires. Je ne vais pas prendre de risque et je sais très bien jouer les ombres. Ne vous inquiétez pas pour moi ! Par contre arrêtez de vous cacher de moi, ça devient… offensant. Je n’ai jamais jugé quelqu’un sur son apparence. Alors arrêtez de vous cacher »
Elle s'approcha près, trop près à son goût, là elle risquait bien de n'avoir aucune peine à discerner ses traits, il releva sa main couverte de bandages, glissaut depuis son menton, sur sa bouche puis suivant l'arrête de son nez avec ses doigts, comme si son regard l'effrayait, ses yeux oscillèrent dans ceux de Marine, il pouvait sentir la douce brise de son souffle à chaque fois qu'elle entrouvrit les lèvres pour parler, déstabilisé, troublé, il ne voulait pas qu'elle le voit, et si jamais elle portait le même regard que tous les autres, et si jamais elle décidait de l'abandonner là après avoir vu sa "gueule" et de continuer seule... c'est cette peur... peut être exacerbée par le développement d'un syndrôme de persécution depuis plusieurs siècles, qui, le fit légèrement reculer d'un pas lorsqu'elle s'approcha comme ça.
« au moins de moi ! »
"-Non... non je ne peux pas vous permettre de poser les yeux sur mon visage... Je n'apprécierai pas que celà change quelque chose à... nos... "
Sa queue de tigre se tortillait dans tous les sens, énervée, contrariée, stressée, battant parfois le sol, d'un claquement, un coup de "fouet" nerveux, elle ne l'écoutait pas, elle sembla même en jouer, et en sourire tout en s'éloignant, il baissa simplement les épaules en soupirant d'aise, d'aise de la voir s'éloigner, c'est presque comme s'il n'arrivait plus à bien respirer quand elle était si près.
"-...relations... professionnelles..."
Enfin, ça ne dura pas bien longtemps lorsque "madame" décida de revenir au pas de course vers lui.
« Excusez-moi mais j’ai oublié quelque chose ! »
"-Je n'ai pourtant rien ici qui vous appartie..."
Il n'avait rien vu venir, cette rouquine était une sacrée chipie, elle finit de le mettre complétement mal à l'aise cette fois, abaissant sa capuche prestement sans qu'il n'ait droit à la réplique, là, elle put s'enquérir des traits de son visage, comme si elle les dévorait, et à vrai dire c'est peut être l'une des premières fois depuis la mort d'un être cher, depuis des siècles, qu'on posait un tel regard sur lui, ses yeux écarquillés, tremblants, ses sourcils froissés irrégulièrement affichaient toute la confusion et le trouble que ce geste, et ce regard instillaient dans son corps, ses traits commençèrent doucement à se froisser dans le sens de la sévérité avant qu'elle ne lui dise :
« Eh ben voilà ! Pourquoi vous cachez ? Vous êtes magnifique, très bel homme ! C’est dommage de vous voiler ainsi ! »
"-Je... Je ne vous ai jamais permis ! Que... que venez vous de faire ?! Je vous préviens Marine ! Recommencez une seule fois et... et je..."
Son habituelle assurance venait d'éclater en milles morceaux sur les traits de son visage suite aux mots de Marine, il semblait désemparé, comme un enfant subitement perdu, quelques légères couleurs s'emparant de ses joues quant aux compliments qu'elle avait "osé" lui faire, démontrant à quel point il pouvait être touché par ça, mais ses traits essayaient parfois, tant bien que mal de regagner l'autoritarisme, l'austérité et la dureté qu'il s'imposait comme une carapace, bien mal cependant face au magnifique sourire de la guerrière.
« Vous devriez me faire confiance et vous faire confiance aussi ! »
"-Et... je... et je... je..."
Il releva une oreille, arquant un sourcil bien bas, et relevant l'autre, se grattant l'arrière de la tête, complétement perdu dans la suite de ses propres mots, s'empourprant d'avantage.
"-...Et je... ne trouves plus mes mots maintenant... Je... je vous trouves très... très jolie également... vous avez une belle force de caractère... un visage magnifi...
Il se mit lui même une gifle pour se remettre les idées en place, se trouvant pathétique.
Mais vous ne m'aurez pas comme ça ?! Hein ?! Ce serait beaucoup trop facile ! A partir de maintenant..."
Quelque chose d'encore plus innattendu que de dévoiler son visage, que ces mots, survint aussi abruptement que tout le reste, il n'eut même pas réellement le temps d'y "goûter" mais c'était bien de ça qu'il eu s'agit, non ? C'était arrivé si vite... si vite que c'en était presque du domaine du fantasme ou du rêve éveillé... Elle l'avait réellement embrassé où il venait juste, de se l'imaginer ? Non... l'odeur... le goût étaient bien là... encore présent sur ses lèvres qu'il tâta du bout de ses doigts, un ronronnement presqu'imperceptible venant se mêler aux restes de cette sensation agréable, complétement empourpré, le regard mis clos, ça faisait longtemps... trop longtemps que, de son vécu, on ne lui avait pas témoigné ce genre d'interêt, son vieux coeur de tigre, qu'il avait lui même "enserré" autour de fils barbelés, blessants, se mit à battre, une première fois depuis trois siècles, et ça faisait très mal, c'était une douce douleur tout de même, une douleur qu'il détestait quand même, lui prouvant encore que, malgré les siècles il avait gardé une certaine "humanité" et que tout ce qu'il avait vécu l'avait toujours profondément blessé, et marqué, et que là encore, il pouvait être touché par ce genre de gestes auxquels, il ne croyait plus réellement.
Elle s'était envolée... l'avait laissé dans sa confusion, l'affre de ses doutes, sentant encore un autre battement de coeur désserer les douloureuses entraves autour de son coeur, il se tenait la poitrine en clignant un oeil et serrant les dents, se pliant comme s'il venait d'être atteint d'un problème cardio vasculaire, et c'était presque ça, elle venait de réveiller quelque chose qu'il aurait préféré, peut être, laisser dormir chez lui, s'attacher à quelqu'un était la plus grande des faiblesses, il le savait.
reprenant enfin ses esprits, réalisant qu'elle était partie seule, passé minuit, il pouvait laisser son épée là où elle se trouvait, dans le placcard entourée de lumière pour la suivre, il ne passa pas par le rez de chaussée pour sortir, il ouvrit la fenêtre pour se retrouver sur les toits, sans son armure, juste sa veste en cuir noire bordée d'un col en fourrure de Lion blanc, il laissa sa cape et sa capuche tombée, aidée par les mains de Marine à l'intérieur, pour suivre la silhouette ombrageuse de la plantureuse crinière de feu aux allures de panhtère bien entrainée à chaque pas qui roulaient drôlement bien son bassin et ses hanches évasées... Encore une fois il se ravala la façade d'une main bien appuyée sur ses traits en se rendant compte qu'il "reluquait" ses formes, se maudissant d'avoir ce genre de pensées.
Etait ce réellement de sa faute s'il posait désormais un tel regard sur elle... pourquoi devrait il se priver de la trouver... attirante... ses formes naturelles... mûres... resplendissante dans la fleur de l'âge, sa poitrine généreuse, maternelle... Et hop, une deuxième torgnole dans la gueule qui retentit bien fort dans la nuit et la ruelle, histoire de penser à autre chose, franchement... ce n'était ni pro, ni convenable, ce n'était qu'un baiser après tout.
Finalement, il la suivit en passant de toit en toit, silencieusement, à pas félin et souple, quasi inaudible jusqu'a ce qu'elle s'engouffre dans une ruelle sombre, il devrait peut être jouer les gardes du corps si ça tournait mal, donc il redescendit le long d'une goutière en prenant soin de ne pas se faire remarquer, plaquant son dos contre le mur pour éviter que sa silhouette ne soit visible si elle se retournait subitement vers le bout de cette ruelle, sur ses gardes, tous ses sens en éveil.
-
Marine poursuivait sa progression au travers des ruelles de la cité basse de la ville. Elle savait où elle allait aussi son esprit avait-il tendance à s’évader pour revenir vers le mercenaire dont elle venait de s’attacher les services. Pourquoi l’avait-elle embrassé ? Pour le rassurer ? Par envie ? Un peu des deux ? Elle soupira. Impossible de le savoir. Mais quoi qu’il en soit, elle avait deviné qu’il avait du en baver dans sa vie. Tout comme elle d’ailleurs.
Emmitouflée dans sa cape noire aussi silencieuse qu’une ombre. Elle traversait rapidement rues et ruelles. Malgré le fait qu’elle soit totalement apte à se défendre il n’était pas utile de rester dehors plus que nécessaire. Elle pressa le pas. Son instinct lui disait qu’elle était suivie mais curieusement il lui soufflait aussi qu’elle n’avait rien à craindre de cette ombre bienveillante. Assez facilement, elle en déduisit que l’homme qui la surveillait n’était autre que Leo. Elle lui avait pourtant dit qu’elle n’avait pas besoin d’aide mais ce n’était guère le moment de faire un esclandre en pleine rue et en pleine nuit. Cela se règlerait plus tard.
Quelques minutes plus tard, elle se retrouva devant une vieille bâtisse à un seul étage. Le rez-de-chaussée était un magasin vu la devanture en verre. Cependant, l’intérieur n’était pas visible. Du tissu noir, plus ou moins délavés selon les endroits, cachait l’intérieur aux yeux des passants. Les petits trous qui constellaient le tissu laissaient passer des traits de lumière venant de la boutique. La rouquine avança jusqu’à la porte de bois à la peinture écaillée qui avait connu des jours meilleurs. Sans toquer, la jeune femme entra directement dans la place.
Brimstone lui avait conseillé l’endroit. Le vendeur, un vieux type sans cheveux mais avec une vraie barbe de patriarche, était un homme de confiance et qui pouvait à peu près tout se procurer contre argent sonnant et trébuchant. Une chose que le régulateur pouvait se procurer sans trop de problème.
La boutique ressemblait à un vrai capharnaüm où les toiles d’araignées et la poussière se disputaient la place aux objets hétéroclites qui remplissaient l’échoppe. Des étagères de bois sombres supportaient indifféremment livres, grimoires, armes blanche, bougies, armes à feu, grenades, plumes, bibelots en tous genre, sculptures… une table centrale présentaient des objets similaires en plus de diverses pièces de tissu plus ou moins propres et en plus ou moins bon état.
Marine ne s’arrêta pas pour regarder les objets proposés et alla directement vers le comptoir de bois où un bon centimètre de poussière s’étalait. Un vieil homme sortit de derrière un rideau composé de perles de bois qui cachait probablement la réserve. De taille moyenne, la peau mate et ridée, il était bien impossible de lui donner un âge. Des petits yeux noirs étaient profondément enfoncés dans leurs orbites et un éclat malicieux les animaux. La jeune femme rabattit alors son capuchon dévoilant ainsi son visage.
« Bonsoir Aërus »
Le vieil homme était insomniaque, un peu comme elle, et gardait son magasin ouvert 24h/24. Ce qui était loin d’être inintéressant.
« Ma belle rouquine ! Que me vaut une si agréable visite ? »
L’interpellée sourit. Le vieillard était légèrement dragueur mais rien de bien méchant. Ce n’était pas un pervers. Juste un vieil homme aimant faire quelques compliments parfois un peu appuyés aux femmes qu’il rencontrait. Marine avait une certaine tendresse pour lui et tolérait sans trop de problème ses petits compliments.
« J’aurai besoin de quelques vêtements et de plusieurs armes »
Elle savait que pour affronter un esclavagiste comme Don et démanteler tout un trafic, quelques couteaux ne seraient pas suffisants. Il faudrait de l’artillerie lourde.
« Ah tu es pile au bon endroit. Niveau vêtement j’imagine que c’est tes combinaisons habituelles ? – elle hocha la tête provoquant un soupir des plus théâtrales de la part d’Aërus – Moi qui espérai que tu voudrais de la lingerie fine, des tenues courtes… mais non, tu veux toujours des trucs qui te couvrent de la tête aux pieds. Si c’est pas un crime ça ! »
L’homme disparut dans l’arrière boutique tout en continuant de maugréer sur le fait qu’elle devrait s’habiller un peu plus en dame et moins jouer les guerrières ce qui provoquait toujours les sourires de l’intéressée.
« Navrée de vous décevoir mais je préfère porter des choses qui me permettent de me battre sans problèmes »
Elle l’entendit grommeler un « oui mais quand même » avant qu’il ne réapparaisse avec ce qui apparaissait être trois combinaisons identiques à celles qu’elle portait. Il y avait une noire, une verte foncée et une bleue nuit. Des couleurs sombres et passe partout. Aërus les plia avec soin mais évita de les poser sur le comptoir poussiéreux. Il les tendit directement à Marine qui les mit sous son bras. Mais le vieil homme tenait encore quelque chose dans la main.
« Tu pourrais quand même porter autre chose. D’ailleurs…. – il déplia le morceau d’étoffe noir mais totalement transparente – Tient ça je te l’offre. C’est juste pour dormir alors tu peux bien la mettre. Personne te verra, sauf Brimstone mais je pense pas que ça le gêne, dit-il avec un clin d’œil complice »
Marine déposa plusieurs pièces d’or sur le comptoir puis attrapa la nuisette. Elle ne chercha pas à refuser sachant qu’elle perdrait du temps pour rien. Elle prit ensuite un bout de papier où plusieurs choses étaient notées.
« Merci. Tenez j’aurai besoin de tout ça le plus rapidement possible »
Le vieillard s’empara du bout de papier qu’il approcha le plus possible de ses yeux myopes.
« Eh bien tu comptes faire quoi avec tout ça ? Enfin c’est pas mes affaires. Je pourrai t’avoir tout ça sous 48h. Ça te va ? »
La jeune femme acquiesça.
« Je repasserai après demain récupérer le tout – elle allait se diriger vers la porte mais revint vers Aërus – Dites-moi vous avez une sortie par derrière non ? »
Le vieil homme semblait décontenancé par la demande mais haussa les épaules et lui indiqua du pouce l’arrière boutique.
« Ouais, passe par là ! »
Marine le remercia avant de s’engouffrer dans la réserve éclairée par plusieurs bougies. A la différence du reste du magasin, tout était propre et bien rangé, voir carrément classé. La boutique était une simple couverture. Elle traversa l’endroit pour atteindre la porte de bois qui donnait sur l’arrière du bâtiment. Vu que Léo la surveillait, elle comptait bien lui faire une petite surprise. Elle n’aimait pas être suivit. Elle aimait encore moins qu’on ne fasse pas cas attention à ce qu’elle disait.
La rouquine sortit de la bâtisse en rabattant la capuche sur sa tête. Elle se retrouva dans une ruelle étroite et mal odorante. Elle plissa le nez et respira par la bouche faisant sortir une petite fumée blanche signe qu’il faisait froid.
Avisant des caisses de bois empilées contre le mur, elle se mit à l’escalader avec rapidité et agilité. En quelques secondes, elle se retrouva sur le toit et fit face au mercenaire.
« Dites-moi qu’est-ce que vous n’avez pas compris dans le « Je peux me débrouiller seule » ? Rien ? Vous n’avez pas besoin de me suivre. J’ai besoin de vous pour venir à bout des esclavagistes mais je n’ai pas besoin d’un toutou ! Souvenez-vous-en ! »
Le poing gauche sur les hanches, le bras droit occupé par ses tenues, ses yeux lançaient des éclairs. Elle restait plantée devant lui attendant quelque chose comme des excuses ou une explication. Les excuses étant plus de circonstances. Ses sourcils étaient froncés et affichaient un peu plus sa contrariété.
« C’est compris ? »
Le vent se leva alors et enleva la capuche qui recouvrait ses cheveux de feu les faisant voler tout autour de son visage.
-
Marine était assez surprenante, aucune hésitation dans le moindre de ses pas lorsqu'elle s'engagea dans ces dangereuses ruelles étroites et plongées dans une obscurité quasi totale, heureusement les yeux du mercenaire s'adaptaient progressivement aux ténèbres, par jeu d'ouverture de l'iris et du diaphragme, laissant sa vision s'adapter comme s'il voyait presque la ruelle sous un jour orageux, couvert de nuages sombres, mais si ce n'était pas parfait, il y voyait quand même assez clair pour suivre Marine.
je n'avais pas dû être d'une discrétion à toute épreuve ce soir, je ne connaissait pas aussi bien ces toits que la cîme des arbres de ma putain de forêt, et, il arriva que je rippe sur une tuile ou deux malgré l'agilité et la souplesse de pas qui, pouvaient me donner des allures de derviche sombre, ou danseuse étoile sur les corniches de la ville, et à d'autres moments, moins assurés, de vulgaire chat de gouttière se tenant sur ses quatres membres pour ne pas glisser d'un toit rempli de mousse, mais progressant toujours à bonne allure.
Nous y étions donc... Un vieux bâtiment, d'un seul étage et la devanture du magasin se trouvait bien évidemment au niveau du sol, mais contrairement à une boutique conventionnelle, ici, de grandes tentures de tissu noir recouvraient toute la vitrine afin que personne ne puisse voir les articles en vente... Un comportement qui, laissait à penser au mercenaire que ce commerce était probablement sur le fil de l'illégalité, mais ce n'était pas son problème ni la question actuelle, enquêter contre son propre patron n'était pas dans ses habitudes mais cette créature semblait lui cacher beaucoup de choses, et au final, sa méfiance et sa paranoïa avaient pris le pas.
Sa façon d'entrer dans le bâtiment ne laissa aucun doute a Khaléo, elle connaissait donc très bien l'endroit, et ces ruelles, c'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles elle n'y rencontra que très peu de "problèmes".
il calcula rapidement ou s'accrocher avant de faire quelques pas en arrière cherchant un bon appui pour ne pas se rater. Lorsque ce fut chose faite, il démarra au quart de tour, un pied devant l'autre à grande allure il fit un bond qui lui permit de s'accrocher à un rebord de ses deux mains. L'une glissa, la pluie avait rendu les choses légèrement plus compliquées qu'il ne le pensait. Il échappa un juron puis repris sa course sur le mur, il passa devant une fenêtre, prit appui et sembla "s'envoler", façon de parler, sur la toiture.
D'ici, on avait une bien meilleure vue d'ensemble.
S'appuyant sur une cheminée, il fit une pause observant les alentours repassant sa main dans quelques mèches rebelles à moitié plaquée par la sueur, c'est que ce n'était pas de tout repos de sauter de toits en toits, il fallait rester "réaliste", l'escalade c'était plutôt physique, et ses tendons n'étaient pas tous remis des coupures précises que lui avaient infligées Marine sept à huit heures plus tôt, même s'il guérissait plus vite qu'un humain moyen, son taux d'hybridation ne lui permettait sûrement pas de guérisons grosbillesques momentanées, à moins qu'on lui offre un beau plateau de viande saignante.
Il se retrouva donc finalement, sur le toit de ce magasin, enroulant sa queue de tigre assez entrainée autour de la rigole, testant quelque peu sa résistance avant de s'en servir comme appui, il se laissa pendre vers le bas, la tête à l'envers, enfonçant ses griffes dans les jointures des briques du bâtiment pour escalader à "revers" le mur du magasin, pour se poster pile poil à quelques centimètres de la porte, passant ses yeux dans l'un des trous lumineux éparses parsemant le tissu de la vitrine, pour, ne pas y voir grand chose si ce ne sont deux silhouettes voyageant dans le magasin.
Par contre son ouïe fine captait sans problème ce qui pouvait se raconter dans l'échoppe, il entendit donc les cliquetis boisés, nombreux et particuliers d'un rideau composé de petites boules en bois s'entrechoquant ensembles sous le passage de la silhouette du tenancier.
« Bonsoir Aërus »
« Ma belle rouquine ! Que me vaut une si agréable visite ? »
Si un doute persistait encore, cette réplique les dissipa tous, ils se connaissaient donc et mieux que ça, d'après le ton employé par cette personne, ils devaient être bons amis, Marine n'était d'ailleurs pour rien au monde offusquée du ton amical, surenchèrit d'une chaleur presque séductrice du vieil homme à la voix plus graveleuse mais ne manquant pas d'un certain "charme" s'il on puis dire, Khaléo aurait put presque en être jaloux s'il ne comprenait pas toute la camaraderie d'un tel dialogue.
« J’aurai besoin de quelques vêtements et de plusieurs armes »
Des armes... Voilà donc ce que ce type cachait si bien dans sa boutique, pas étonnant que son échoppe se trouve dans un trou aussi paumé, difficille d'accès et éloigné de la rue principale, dans ce dédales de ruelles sombres, tous ces éléments concordaient parfaitement, laissant tout de même s'immiscer un doute sur les intentions de Marine, après tout... ça ne faisait qu'à peine une journée et quelques heures qu'ils se connaissaient, c'était bien trop court pour oser prétendre connaître qui que ce soit.
« Ah tu es pile au bon endroit. Niveau vêtement j’imagine que c’est tes combinaisons habituelles ? – Moi qui espérai que tu voudrais de la lingerie fine, des tenues courtes… mais non, tu veux toujours des trucs qui te couvrent de la tête aux pieds. Si c’est pas un crime ça ! »
Khaléo se pencha un peu mieux sur la vitrine, plaquant presque son "oeil" sur le verre pour voir à l'intérieur, étant enfin capable de mettre un visage sur la voix du vieil homme, et d'observer l'échange de façon plus "imagée" et "animée" à ses yeux.
« Navrée de vous décevoir mais je préfère porter des choses qui me permettent de me battre sans problèmes »
« Tu pourrais quand même porter autre chose. D’ailleurs…. – il déplia le morceau d’étoffe noir mais totalement transparente – Tient ça je te l’offre. C’est juste pour dormir alors tu peux bien la mettre. Personne te verra, sauf Brimstone mais je pense pas que ça le gêne !"
Cette phrase finit sur un clin d'oeil, et le ton employé ne laissait aucun doute quant aux relations qu'elle pouvait avoir avec ce Brimstone, il put jeter un coup d'oeil rapide sur le vêtement quasi transparent, et il se laissa soupirer, un soupir étrange en sentant son coeur se retourner désormais dans sa poitrine et louper un battement, il savait que ce n'était pas "bien" de s'attacher aux personnes, surtout en tant que mercenaire, celà lui apprendrait, les images de sa capuche retirée et du baiser qu'elle avait osé lui donner eurent soudainement un goût sûr, et amer dans sa bouche, mais bon, il ne se bordait pas d'illusions non plus, une fille aussi belle qu'une tigresse avec un tempérament comme le sien, avait probablement déjà trouvé chaussure à son pied depuis longtemps.
Il se hissa à nouveau vers le toit, laissant un peu trainer ses griffes en dépit sur la surface de la vitrine, se sentant presque idiot de l'avoir suivie, il fallait se concentrer sur le boulot maintenant, son oreille continuait d'entendre des bribes de conversation provenant de l'intérieur du magasin, mais avec moins d'attention, essayant de ravaler ses sentiments, après tout si pour les vampires il était difficille de garder leur humanité au fil des siècles, et des épreuves passées, pour lui ça avait toujours été l'inverse, les épreuves, les saloperies que la vie lui avaient imposées à beaucoup trop de reprises l'avaient rendu peut être plus humain, et compréhensif qu'un humain à bien des égards, il avait toujours eu du mal à ne pas se laisser submerger par ses propres émotions, il fallait reconstruire les failles et les fissures qu'elle avait commencé à entammer d'un baiser qui fut comme un coup de pic à glace dans sa carapace, protéger et enfermer sa grande sensibilité, ses doigts passèrent sur ses lèvres à nouveau, puis il se mit une belle gifle, histoire d'effacer ce souvenir et le remplacer par une douleur bien vive, en général, ça fonctionnait, il n'y avait rien de mieux que les bonnes vieilles méthodes, et la douleur pour ne pas recommencer.
« Merci. Tenez j’aurai besoin de tout ça le plus rapidement possible »
« Eh bien tu comptes faire quoi avec tout ça ? Enfin c’est pas mes affaires. Je pourrai t’avoir tout ça sous 48h. Ça te va ? »
Khaléo n'écouta pas la suite, précédemment assis en tailleur sur le toit il se releva, anihilant tout effort de son ouïe pour capter ce qui pouvait bien provenir de la boutique, elle était ici pour se réapprovisionner en vue de poursuivre nos efforts dans cette enquête, je n'avais plus de soupçons et je ferai sans doute mieux de rentrer avant que je ne fasse une erreur, on faisait facilement des erreurs lorsque l'esprit était troublé, et à vrai dire, là, il s'en mordait tout simplement les griffes de l'avoir suivie, mais c'était peut être mieux comme ça, au moins tout était "clair" et plus rien ne serait alambiqué dans son crâne.
Il était à moitié appuyé contre une autre cheminée, presque adossé en croisant les bras, la fourrure de Lion blanc autour de son col caressait ses joues autant que ses longues et grandes capoules, son espèce de "brushing" sauvage qui, lui donnaient à la fois l'allure noble d'un lion, et la crinière ébourrifée, d'un tigre sur la fin, et l'arrière, en tout sens, battant également au vent, comme si celà fouettait son visage, mèches noires qui se confondaient parfois dans les rayures de même couleur parcourant ses joues.
Son regard était plongé sur l'horizon, et il fixait la lune, sans grande expression dans les yeux, ni sur le visage, comme s'il essayait déjà de reforger et ériger ses murs, de solidifier leurs fondations pour ne plus être atteint, elles avaient cédé beaucoup trop facilement à son goût.
Mais alors que le tigre était en plein "labeur" psychologique, la silhouette noire de Marine fut dessinée par la luminosité de la lune qui semblait si proche de la terre ce soir, éclairant par contre bien son visage de sa lueur bleutée, il cacha bien sa surprise en ne changeant pas l'inexpression deson visage, seuls ses yeux s'écarquillèrent légèrement à son apparition soudaine.
« Dites-moi qu’est-ce que vous n’avez pas compris dans le « Je peux me débrouiller seule » ? Rien ? Vous n’avez pas besoin de me suivre. J’ai besoin de vous pour venir à bout des esclavagistes mais je n’ai pas besoin d’un toutou ! Souvenez-vous-en ! »
Son regard Assassin se plantait dans celui du mercenaire, qui, rivalisait toujours d'une certaine inexpression presque vitreux, reflettant bien le bleu de la lune sur son iris grise argentée, même sa respiration semblait d'un calme étrange, contrôlé, peut être un peu "trop" même, tant que ça ne paraissait pas tout à fait naturel.
« C’est compris ? »
Elle venait l'interrompre dans une partie cruciale des refondations de son "mutisme" émotionnel, sa capuche fut retirée et son magnifique visage fut balayé, léché et souligné par ses mèches flamboyantes, finissant de donner un réel impact à ses paroles, qui, finirent par enfin l'atteindre, avec du retard, comme s'il avait été perdu quelques secondes dans ses propres pensées.
Sur un ton qui se voulait neutre, pas un mot au dessus de l'autre, il s'exprima :
"-C'est compris... Mais je ne suis pas un chien... encore moins un animal... On ne me met pas dans une putain de cage où une laisse autour du cou en espérant que je reste bien tranquille "à la maison", si je l'ai fait c'est pour assurer mes propres interêts... m'assurer qu'il ne vous arrive rien c'est aussi être sûr que je sois payé, a la fin de ce contrat, non ? Je ne réclammes pas de paye d'avance, mais vous comprendrez que je doives assurer mon "placement" jusqu'à ce que notre affaire arrive à son terme, n'imaginez pas autre chose."
Il décolla enfin son dos du mur, et décroisa ses bras anormalement tendus, ses doigts comprimant ses biceps par dessus le cuir de sa veste avec une certaine compression nerveuse, phalanges tendues, presque frustrées, constrastant avec l'émotion que dégageait son visage.
"-Si c'est des excuses que vous cherchez, je n'en ai aucunes à formuler, vous êtes mon patron, je ne suis qu'un "employé", j'ai pris une initiative malheureuse, mais ce qui est fait est fait, si vous n'avez plus besoin de mes services je continuerai quand même mes investigations seul en me contentant du menu salaire que pourront me donner les parents des enfants que je pourrai peut être délivrer."
Il rajusta un peu sa veste en cuir, et son col autour de son visage aimant particulièrement la caresse de la fourrure sur son duvet, chose qui le rassèrènait quand il se sentait particulièrement tendu comme à cet instant, il le cachait bien mais, son ventre se nouait nerveusement, ses muscles abominaux tremblaient un peu pour lui brouiller les tripes, bon sang ce qu'il pouvait haïr ses sentiments humains en cet instant, il se contrôlait mal, il n'aimait pas ça, il avait juste envie de fuir et retourner à l'auberge, terminer cette nuit et en finir au plus vite avec cette histoire.
"-Si vous avez obtenu ce que vous désiriez, permettez donc que je disposes..."
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Essayait-il de se donner une contenance ? De faire comme si rien ne l’atteignait ? Peut-être. Marine remarqua son attitude décontractée mais se dit que ce n’était qu’une apparence et qu’il n’avait pas du apprécier de se faire faire la leçon.
« C'est compris... Mais je ne suis pas un chien... encore moins un animal... On ne me met pas dans une putain de cage où une laisse autour du cou en espérant que je reste bien tranquille "à la maison", si je l'ai fait c'est pour assurer mes propres intérêts... m'assurer qu'il ne vous arrive rien c'est aussi être sûr que je sois payé, a la fin de ce contrat, non ? Je ne réclame pas de paye d'avance, mais vous comprendrez que je doive assurer mon "placement" jusqu'à ce que notre affaire arrive à son terme, n'imaginez pas autre chose »
Marine haussa de nouveau un sourcil pas le moins du monde convaincu par la raison qu’il avançait de vouloir protéger ses intérêts. Pour elle, ce n’était qu’une raison des plus fallacieuses pour dissimuler la vraie raison. Il voulait s’assurer qu’il ne lui arriverait rien juste parce qu’elle était ce qu’elle était, c’est-à-dire une femme.
La remarque, par contre, concernant le côté animal de la personne de Léo la marqua davantage. Elle n’avait pas utilisé le terme de « toutou » pour le rabaisser. Elle l’aurait employé avec n’importe qui, qui aurait voulu la suivre, lui ou un autre. Vu son apparence, il avait souvent du se faire traiter d’animal dans sa vie. Quelle pitié ! Pourquoi les gens voulaient-ils toujours s’en prendre à ceux qui n’étaient pas dans la norme ? C’était détestable et la jeune femme haïssait ce type de comportement.
C’était probablement pour cette raison qu’il protégeait autant son apparence. Si les gens ne voyaient pas ses traits, ils ne pourraient pas le rapprocher d’un animal. C’était bien triste de devoir en arriver là.
« Je n’ai pas dit « toutou » pour vous blesser. C’est juste une expression, c’est tout. Pour ce qui est de votre paiement, ne vous inquiétez pas vous serez payés même si je venais à disparaitre ! Pour ce qui est de m’avoir suivi, posez-vous la question de savoir si vous auriez fait la même chose si j’étais un homme ! La réponse est non, j’imagine ! Vous me suivez juste pour être sûr que personne ne me fasse de mal parce que je suis une femme. C’est la seule et unique raison. Aussi arrêtez de me voir comme une femme, considérez moi juste comme votre employeur et un combattant, le reste est sans importance »
Il se décolla du manteau de la cheminée pour avancer vers elle. La jeune femme laissa retomber son bras gauche le long de son corps. Sa colère était retombée et son calme habituel était de retour. Naturellement, sa cape revint l’enserrer totalement. Une simple silhouette noire, informe, sur le toit. Seule sa tête trahissait qui elle était.
« Si c'est des excuses que vous cherchez, je n'en ai aucunes à formuler, vous êtes mon patron, je ne suis qu'un "employé", j'ai pris une initiative malheureuse, mais ce qui est fait est fait, si vous n'avez plus besoin de mes services je continuerai quand même mes investigations seul en me contentant du menu salaire que pourront me donner les parents des enfants que je pourrai peut être délivrer »
En temps ordinaires, elle lui aurait bien dit d’aller se faire voir mais elle était aussi pragmatique. Elle avait besoin de lui pour la suite. Aussi, elle fit un simple signe non de la tête faisant voler quelques mèches rebelles autour de son visage de porcelaine.
« Non, j’ai besoin de vous. L’incident est clos pour ma part. Des excuses auraient été les bienvenues mais je m’en passerai »
La demoiselle l’observa réajuster sa tenue. Un autre moyen de se donner une contenance. Il avait fait une erreur. Il devait le savoir.
« Si vous avez obtenu ce que vous désiriez, permettez donc que je disposes... »
Le ton empesé qu’il utilisa ne plut pas du tout à la rouquine. Du peu qu’elle le connaissait, ça ne faisait pas vraiment parti de son vocabulaire. Mais une fois de plus, elle ne fit aucune remarque. Elle se retourna et se dirigea vers le bord du toi.
« Faites comme bon vous semble. Je passerai vous chercher demain matin ! »
D’un bond agile, elle sauta, faisant voler les pans de sa cape autour d’elle. Elle avait, à cet instant, l’allure d’une panthère noire, rapide, agile, précise. Elle atterrit dans la rue étroite, un genou au sol pour se stabiliser. Elle reprit la direction de l’auberge en faisant un signe de la main à son « employé », une sorte de salut qui pourrait passer pour amical. Elle s’éloigna sans se retourner un seul instant sur lui. Elle resserra sa prise sur ses tenues et fit le trajet en sens inverse rapidement.
Elle arriva rapidement et sans encombres jusqu’à l’auberge. Quasiment plus aucun bruit n’en émergeait. Marine en déduisit que la plupart des occupants devaient être souls comme cochon et comataient un peu dans tous les coins. Son hypothèse se vérifia alors qu’elle poussait la porte de bois de l’établissement. Une odeur aigre la prit à la gorge. Elle ramena un pan de sa cape contre sa bouche et son nez, histoire de bloquer un peu l’odeur détestable et caractéristique du vomi. Elle pénétra dans la salle principale et constata que son hypothèse se vérifiait bien. Des corps plus ou moins entremêlées jonchaient le sol. Quelques-uns, disposant d’un équilibre plus poussé ou d’une bonne dose de chance, s’étaient écroulés sur leur table et évitaient de baigner dans le vomi, les flaques d’alcool et la poussière.
Prudente, la demoiselle, avec l’adresse d’une danseuse de ballet, évita par petits sauts et grandes enjambées les divers « cadavres » qui servaient de sol à l’auberge et ce n’était pas chose aisée vu que les bougies s’étaient pour la plupart éteintes. Marine parvint jusqu’au pied de l’escalier et monta quatre à quatre les marches pour parvenir jusqu’au premier étage et rejoindre sa chambre où elle ralluma les bougies, les disposant de manière à avoir une lumière à peu près égale partout. Sa cape rejoignit rapidement une des chaises et il en fut de même pour son corset de cuir. Ce dernier maintenait très bien son buste mais après toute une journée, elle était toujours heureuse de l’enlever et sa poitrine reprit son volume initial, toujours trop imposant selon elle. Assise sur le lit, les bottes furent enlevées à leur tour puis la combinaison sombre et déchirée. La belle se retrouva en sous vêtements dans la chambre et se dirigea vers la salle de bain.
Un simple lavabo et un coin douche. Rien d’extraordinaire mais c’était à peu près propre. C’était déjà ça. Enlevant les derniers morceaux de tissu qui la couvraient, elle se mit sous le jet d’eau et laissa cette dernière couler sur son corps endoloris et fatiguée. La pression du corset rendait ses seins plus sensibles et malmenait terriblement la peau fine et délicate de cette partie de son anatomie. Attrapant le savon, elle se frotta généreusement le corps, grimaçant légèrement lorsqu’elle frottait les endroits blessés. Les bulles de savon arc-en-ciel mirent un peu de gaieté dans la pièce l’espace d’un bref instant comme une trêve dans la folie qu’était la vie et surtout la sienne.
L’eau l’avait toujours détendue et si elle avait pu, elle serait restée des heures entières sous le jet tiède mais il fallait savoir mettre un terme à ce petit plaisir. Elle ferma le robinet et attrapa une serviette, se séchant rapidement, elle démêla ses cheveux bouclés juste avec ses doigts. Elle prenait rarement le temps de les coiffer. Elle considérait qu’ils reprendraient leur place initiale tout seuls. Elle enfila ses sous-vêtements et revint dans la chambre où elle se saisit de la combinaison noire nouvellement acquise. Elle lui allait comme un gant et moulait à la perfection son corps. L’encolure ronde limitait le pigeonnant dû à sa poitrine. De nouveau vêtue, elle alla s’asseoir sur le rebord de la fenêtre et contempla les lumières de la ville. Elle avait toujours aimé ce moment particulier qui lui donnait l’illusion d’être seule au monde et que le monde était en paix. Une pure chimère mais un instant de paix pour elle.
La tête contre le mur son esprit vagabonda jusqu’à aller penser à Brimstone. Cela faisait des semaines qu’elle ne l’avait pas vu. Cela faisait un bon moment que quelque chose s’était cassé entre eux. Elle ne savait plus trop à quand cela remontait. Peut-être était-ce le jour où elle avait refusé de porter un bébé. De par sa nature, il était stérile mais il lui avait proposé d’avoir un bébé qui ne porterait que son ADN, un clone d’elle-même. Après un long temps de réflexion, elle avait refusé. Elle ne pourrait pas voir cet enfant comme n’importe quel enfant puisque se serait sa copie conforme. D’ailleurs, la fillette s’en rendrait compte aussi par elle-même et un jour elle risquait de leur en vouloir. Les conséquences étaient trop lourdes à porter et Marine avait fini par refuser. Le régulateur avait alors semblé déçu. Par la suite, ils avaient commencé à s’éloigner l’un de l’autre. Marine s’en allait de plus en plus souvent, de plus en plus longtemps et il ne faisait jamais rien pour la retenir. La rouquine soupira.
Leur amour était en train de mourir. Elle s’en rendait compte à présent. Quand avaient-ils cessé de s’aimer ? Impossible à dire mais les faits étaient là. Ils resteraient certainement amis mais l’amour ne serait plus de mise entre eux. Les larmes coulèrent sur ses joues et elle n’essaya pas de les arrêter. Cela lui faisait mal, terriblement mal mais au moins, elle savait où elle en était. Elle devait à présent tourner la page et pour de bon.
Elle resta encore un moment à contempler la nuit avant d’aller s’allonger. Recroquevillée sur elle, elle pleura encore un moment avant de sombrer dans le sommeil. Celui-ci d’abord neutre, sans rêves, changea soudainement. Comme toujours les cauchemars vinrent s’insinuer dans son esprit. Les combats, les morts, le sang tout se mêlait dans son inconscient. Les fantômes du passé revenaient au premier plan. Tous ceux qu’elle avait tués revenaient lui demander des comptes. Et comme toujours, elle ne savait pas quoi répondre. Elle commença à s’agiter sur son lit et se mit à gémir. Son esprit, libre de tout contrôle, vint lui imposer la vision de Don, sou sourire immonde et les tortures qu’il lui avait fait subir. Elle sentait encore son odeur immonde, son souffle sur sa peau alors qu’il la violait et qu’il la battait. La brûlure du fer rouge sur sa peau la fit sursauter. Les cris succédèrent aux gémissements.
« Non… arrêtez… je vous en prie… je vous jure… je me vengerai… espèce de salaud… je me vengerai… ahhhhh… »
Les cris devenaient plus forts et les larmes coulaient sur son visage jusqu’à ce qu’elle finisse par se réveiller dans un cri terrible, en sueur, le souffle court et le visage inondé de larmes.
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« Je n’ai pas dit « toutou » pour vous blesser. C’est juste une expression, c’est tout. Pour ce qui est de votre paiement, ne vous inquiétez pas vous serez payés même si je venais à disparaitre ! Pour ce qui est de m’avoir suivi, posez-vous la question de savoir si vous auriez fait la même chose si j’étais un homme ! La réponse est non, j’imagine ! Vous me suivez juste pour être sûr que personne ne me fasse de mal parce que je suis une femme. C’est la seule et unique raison. Aussi arrêtez de me voir comme une femme, considérez moi juste comme votre employeur et un combattant, le reste est sans importance »
L'attitude de la rouquine pour lui répéter et marteler le fait qu'il avait agit de la sorte parce qu'elle était une femme l'irritait peu à peu, et elle avait en partie raison ce qui agaçait peut être encore plus le mercenaire, mais elle se trompait si elle croyait qu'il n'aurait pas assuré la sécurité d'un "homme" de la même manière, elle n'y connaissait pas grand chose à son boulot, il lui était arrivé de suivre quelques uns de ses anciens employeurs pour assurer leur survie, surtout dans une région aussi dangereuse que les bas fond du nexus, mais il ne releva pas, la laissant croire ce qu'elle voulait après tout, il n'avait pas de comptes à lui rendre, du moins c'est ce qu'il pensait.
Aussi ses mains, les doigts de ses phalanges se contractaient et se désserraient, signe d'un stress évident suite à cet échange, malgré celà il gardait un ton anormalement posé et calme :
"-Le reste est "sans" importance, entendu, madame."
« Non, j’ai besoin de vous. L’incident est clos pour ma part. Des excuses auraient été les bienvenues mais je m’en passerai »
"-Je... n'ai aucune raison de regretter ni de m'excuser pour vous avoir suivi dans ce coupe-gorge, si j'ai des regrets, c'est de n'avoir pas été assez discret pour que vous ne puissiez pas me repérer... ce qui me prouves que je dois m'être relaché un peu, où que je suis simplement légèrement rouillé, croyez le où non la protection de mes mandataires, surtout lorsque ceux ci sont impliqués d'aussi près dans le "contrat", est l'une de mes priorités, le fait que vous soyez une femme... celà... celà passe à un tout autre plan et degré, et je ne considères absolument pas ce que j'ai fait comme un manque de respect à votre égard, alors vous n'aurez pas d'excuses, même si vous avez l'impression d'y avoir droit, par contre je pourrai sans doute à nouveau être impressionné par vos capacités et vous félicites de m'avoir débusqué."
Même si, ça lui écorchait un peu la bouche qui effectua une étrange moue lorsqu'il la félicita de façon assez sommaire, il était en faute, point barre, mais il s'obstinait, absolument têtu et pensant avoir réponse à tout, son regard restait planté, droit, dans celui de l'humaine, ne cillant à aucun moment.
« Faites comme bon vous semble. Je passerai vous chercher demain matin ! »
"-Bien "madame"..."
Il suivit son saut avec un certain interêt, elle était si belle... une vraie tigresse, avec un tempérament chaud, enflammé, et elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, chose qui plaisait beaucoup au mercenaire, mais bon, même si ces hanches évasées, ses fesses lisses et musclées s'entrecarressaient entre elle dans chacun de ses mouvements, elle appartenait déjà à quelqu'un d'autre, cette pensée le remettant rapidement à sa place et le laissant dans une étrange colère, celle, de s'être fait "réprimander" par cette sulfureuse créature, il ne la suivit que du regard pour être sûr qu'il ne lui arrive rien sur le chemin de retour à l'auberge, une fois qu'elle fut à l'intérieur il déporta son regard sur la corniche d'en face, restant là un long moment en écoutant le "silence" des rues, il se mettait à pleuvoir de plus en plus fort, en fait, il était resté là, assez "interdit" de l'échange qu'ils venaient d'avoir, ça faisait longtemps qu'il ne s'était plus confronté a une femme de cette manière, ça lui laissait un étrange "vide" au creux du ventre, qui, lui brouillait encore plus les tripes que l'étrange colère qui n'arrivait pas à définir là non plus.
Elle lui avait rappellé quelqu'un... une personne... C'est ça... une personne qu'il aurait préféré, sans doute oublier... La pluie battait et il restait encore un moment, là, à laisser ses cheveux se plaquer sur son visage, et ses habits se faire détremper, ce sont les battements intenses des gouttes de pluies frappant sur les tuiles qui le sortirent enfin de ses pensées, alors qu'il regardait ses mains s'entrouvrir et se refermer, rétracter, et sortir les griffes, un léger sourire en coin, empli de nostalgie s'esquissant sur ses lèvres.
"-Pourquoi j'agis toujours comme le dernier des enfoirés... Est ce que j'ai changé à ce point..."
Il plongea l'une de ses mains dans la poche intérieure de sa veste en cuir, dans laquelle un objet très précieux à ses yeux se trouvait, une vieille montre gousset, abimée, usée par le temps, il en fit le tour avec ses doigts, du bout de ses griffes, c'était un cadeau... le dernier objet qu'il gardait sur lui qui le liait encore au souvenir de personnes qui furent chères à son coeur, il voulut un moment la sortir pour se souvenir, mais la pluie pourrait sans doute plus l'abîmer qu'elle ne l'était déjà.
"-...Marianne... ?"
A son tour il sauta du toit, se réceptionnant en amortissant le choc de la plante de ses pieds arquées à cet effet, la souplesse de ses chevilles, ses genoux et reste du corps fléchis, à la fin du saut il fut obligé d'effectuer une roulade vers l'avant sur les pavés détrempés, l'eau ayant rendu casse gueule son atterrissage tout de même, un sentiment étrange l'envahissait, c'était à la fois du renoncement, de la colère, et de vieilles choses qu'il avait du mal à oublier, où se pardonner, foutue conscience de merde, une frustration grouillante, bouillante au fond de son corps faisait monter un agacement, une irritation dont il n'arrivait pas à connaître l'origine, mais que Marine avait déclenché en le remettant à sa place.
Il l'avait mérité, pensa t'il, même si son poing droit se fermait si fort qu'il n'arrivait pas à tenir rétractée ses griffes par tension de ses divers tendons, griffes, qui s'enfonçaient dans sa paume, du sang ruisselant entre ses phalanges pour goûter sur le sol, pourquoi était il tant en colère contre lui même, ça montait, crescendo, mais c'était bien là, le poussant à aller frapper le coté extérieur contre la brique à la fin de la ruelle, débouchant en face de l'auberge, son poing frappa si fort contre la brique, qu'il l'abîma, faisant éclater ses joints pour la disloquer et la faire tomber du coin du mur, mais il y avait mis une telle force, que même sous les bandages enroulant sa main, il avait réussi à faire "éclater" une partie de la chair de ses doigts, mettant certaines de ses phalanges à sang, ses dents crissaient les unes sur les autres, les muscles de sa mâchoire roulaient et se striaient aux coins de ses joues, une colère venue du fond des âges s'emparait peu à peu de son corps et laissait son doux travail de sappe ronger peu à peu sa retenue.
"-...Va te faire... foutre..."
Ce fut son deuxième poing qu'il envoya dans le mur, puis il frappa dans des cartons et des poubelles disposées dans la ruelle, à gauche et à droite, foutant un bordel pas possible qui attira l'attention d'un groupe de personnes de l'autre coté de la rue, revenant parfois frapper l'un de ses poings déjà bien abîmé contre le mur, tournant en cercles pour se prendre la tête entre les mains, parfois, enfonçant ses griffes dans son cuir chevelu assez profondément pour se faire saigner, répétant simplement "va te faire foutre" à de nombreuses reprises avant de recommencer à frapper, et à frapper ses poings sur le mur, encore, et encore avec une rage incontrôlable et indéfinissable, jusqu'a s'en déboiter les poignets, jusqu'a ce qu'il ne soit plus capable de "s'abimer".
Face à cette rage auto destructrice les individus s'étant rapprochés pour jeter un coup d'oeil à la scène préférèrent foutre le camp plutôt que de lui chercher des poux, et ils avaient fait le bon choix.
Quand il eut enfin terminé ses conneries, et qu'il s'était presque assomé en fracassant sa tête au mur plusieurs fois, il laissa son dos racler contre les briques jusqu'a ce que son derrière rejoigne le sol, posant ses yeux sur ses mains pendantes, avant de douloureusement les "remboiter" avec l'un ou l'autre cri bien glauque qui laissait sans nul doute comprendre à quel point celà pouvait être douloureux, voilà à peu près comment il se calmait seul pour éviter que ses souvenirs les plus douloureux ne le submergent, remplaçant aussi une douleur psychologique par une, bien physique qui l'empêchait d'aller plus loin dans le ressassement de ses souvenirs... ça fonctionnait... un temps, et puis il fallait parfois recommencer.
Mais bon, là, il était bien calmé, le sang ruissellait sur son front, sur ses arcades sourcillières et puis perlait sur la fin de son menton pour rejoindre le sol, son ventre gargouilla il crevait la dalle, cette grande créature se releva avec la prestance d'un grand nordique, d'un noble viking, malgré son étrange apparence, rajustant sa veste et son col malgré le sang qui peinturlurait son visage de marques guerrières tracées par le passage de ses doigts, ses mains ensanglantées également, il traversa la rue pour se rendre au rez de chaussée de l'auberge, la taverne donc, visage à découvert, rien à foutre, à vrai dire, dans son état il n'en avait plus rien à battre même s'il risquait de s'attirer des emmerdes, et c'est son pied qui poussa violemment la porte pour entrer dans la salle, afin... d'être le plus discret possible, bien entendu.
Un silence de mort prit place dans l'auberge qui fut, précédemment animée, autant par les cris et les rires des "clients" que par une musique jouée par quelques musiciens intimidés par son entrée pour le moins "fracassante", Khaléo s'approcha du comptoir en écartant les bras, tournant deux fois lentement sur lui même comme pour bien se "présenter" et s'afficher aux personnes présentes, pointant ensuite ses doigts vers l'assemblée en terminant son dernier "tour" sur lui même, en les ramenant ensuite lentement vers sa poitrine pour se présenter "lui" lorsque le bas de son dos fut appuyé sur le bord boisé du comptoir.
Dans l'auberge quelques "qu'est ce qu'il veut ce connard ?" où "putain d'où il débarque avec sa gueule celui là ?" où encore "t'as vu le sang sur sa gueule ? On dirait qu'il vient d'assassiner quelqu'un..." flottaient dans les airs, alors que quelques clients non désireux de prendre un coup perdu quittaient déjà l'établissement.
"-Pourquoi tu me regardes comme ça, toi ? Et toi ? Et toi aussi ? Qu'est ce qu'il y a ? Je ne correspond pas à tes putains de standard et canon de beauté ? Va t'faire foutre, ne me regarde pas comme ça..."
Khaléo possédait, deux "dents" rétractables, un peu comme des crocs de vampires, en un peu plus long et légèrement courbées, elles n'étaient rien d'autre que des dents de "sabres" vestiges d'ancêtre des tigres, les smilodons, qui, étaient bien plus féroces et dangereux que les tigres actuels, soit, il sortit ses dents de sabres en approchant sa gueule fort près d'un client qui fut paralysé un temps par la peur, puis prit ses jambes à son cou pour foutre le camp, ses deux compagnon de beuverie s'étant rétamés au sol lorsqu'il sortit ses crocs l'accompagnèrent dehors.
Il se redressa lentement en parcourant la salle du regard, scrutant les clients qui avaient perdu toute forme de témérité à son égard et qui, restaient bien assis à leurs tables en détournant enfin le regard, là, il n'était pas très fier de ce qu'il venait de faire, il venait d'agir comme un putain de vampire qui veut imposer sa présence, mais de toute façon il cherchait les emmerdes et, malheureusement il avait jeté un froid tel qu'aucune des créatures présentes ne daignait avoir l'originalité et l'amabilité de venir lui péter sa gueule, chose qu'il se savait mériter, il soupira en rétractant ses crocs.
"-Qu'est ce qu'on se marres..."
Il traversa la salle pratiquement en ligne droite en poussant les tables et les chaises qui se trouvaient sur son passage, renversant quelques personnes qui, étaient elles mêmes encore assises sur leurs sièges, où poussant des pieds les corps allongés au sol, arrivant à l'autre coté du comptoir, ne prenant même pas la peine de s'excuser de son comportement, il claqua deux griffes ensembles et à la fin de ce claquement il pointa de l'index les musiciens, prolongeant le mouvement d'une sortie de la griffe du même doigt.
"- Vous ne voyez pas que l'ambiance est "mortelle" ? Continuez de jouer..."
Déglutissant dans un premier temps les musiciens reprirent sans grande conviction ni entrain leurs instruments, se regardant les uns les autres avant de se remettre à jouer.
Suite à quoi il empoigna le tenancier par le col et le rapprocha du bar, assez près pour qu'il sente son souffle, plantant un regard assassin dans le sien, reniflant la puanteur de ses odeurs corporelles qui lui faisaient tressauter les sourcils et relever les babines avant de le relâcher, pour lui parler à une distance plus convenable finalement.
"-Je veux la meilleure de tes viandes saignantes dans moins de cinq putain de minutes où je recouvres ton bouge de merde du sang et de la cervelle de tes clients... Et grouilles toi je manques indubitablement de patience ce soir..."
Il n'y avait pas de "héros" dans cette salle, personne pour venir l'empêcher de dire où faire n'importe quoi, il était tard, son comportement était volontairement provocateur et révoltant mais personne n'allait lever le petit doigt, il empoigna si fort le bord du comptoir entre ses doigts et ses griffes que le bois se concassa, les fibres explosèrent sous la pression laissant la marque de son passage dans l'auberge.
"-Tu feras livrer ça et une bouteille de Liqueur de fruits rouges des bois à la 104... J'espères pour toi que je n'aurai pas à redescendre pour venir chercher ma commande."
Une fois arrivé en haut il batailla un peu avec la porte de sa chambre mal remboitée pour qu'elle s'ouvre, la défonçant à nouveau à coup de pied elle aussi, et la reclaquant derrière lui, un cadre accroché au mur pencha sur le coté, et un autre tomba par terre, une fois dans la chambre il laissa échapper un long soupir en s'asseyant sur le lit, c'est pas ce soir qu'il allait reprendre "foi" en l'humanité ni en lui même, bientôt la serveuse apporta sa commande, et ce, pil poil dans le laps de temps demandé, c'est lui qui attendit quelques secondes supplémentaires dans la chambre avant d'ouvrir la porte à moitié défoncée pour l'acceuillir, lui stipulant qu'elle avait six secondes de retard, les six secondes qu'il avait attendu avant de lui ouvrir la porte en restant derrière, pas contrariant et "chiant" quand il le voulait bien.
Elle essaya tout de même de tergiverser sur le fait que celà faisait presque trente secondes qu'elle frappait à la porte, Khaléo sortit à nouveau ses crocs et elle s'enfuya dans un cri strident, le laissant se marrer avec son plateau sur le pas de sa porte avant de retourner dans sa chambre, fallait bien se marrer avec ce qu'on pouvait dans ce monde, et ce soir il ne se sentait pas spécialement de bonne humeur, une petite crise de fou rire lui fit du bien.
Il s'assit donc à nouveau sur le bord du lit, retirant sa veste en cuir détrempée, d'où tomba la vieille montre gousset, rebondissant sur le sol, il la ramassa et la posa à coté de lui avant de jeter les couverts disposés sur son plateau par dessus son épaule, il détestait les couverts et avait toujour eu du mal à s'en servir depuis leur invention, rien de tel que de bouffer avec les mains et empoigner sa nourriture à pleins doigts, au diable les manières, il était seul, il prit tout de même ses premiers morceaux de viande du bout de ses griffes piquées dans quelques morceaux de choix, accompagnant bien quelques gorgées de son alcool de fruits rouges avec ces derniers, prenant son temps pour apprécier l'une des rares choses qui, lui étaient encore "permises" d'apprécier.
Il mordait à pleines dents dans les entrecôtes de boeuf et concassait, broyait assez facilement les os, ayant une pression abominable dans la mâchoire qui lui permettait presque de trancher les os comme du beurre, bref, il avait terminé de manger et de boire.
Il attrapa ensuite sa vieille montre gousset, qu'il fit tourner autour de son doigt par la chaîne avant de la stopper net du pouce dans son dernier "tourniquet", parcourant de la griffe de son index le bord du couvercle avant d'envoyer une pichenette dans ce dernier, pichenette de la griffe qui fit s'ouvrir doucement le couvercle, il se pinça la lèvre inférieure en adoucissant enfin les traits de son visage, soupirant d'une étrange aise, d'une nostalgie empreinte d'une tristesse insondable, ses yeux étincelant étrangement voyageaient sur le cadran de cette montre, dont la vitre était brisée et rendait presque illisible l'heure, et la date sur laquelle la montre s'était arrêtée, et pourtant... elle était arrêtée sur une date et une heure lourde de sens pour Khaléo, sur le fond du couvercle, deux visages... deux visages gravés dans le métal, usés... si usés par le frottement de ses doigts ces derniers siècles, qui, cherchaient à parcourir les traits de ses deux visages, comme pour s'en rappeller, d'ailleurs ça lui faisait peur ça... si ces visages disparaissaient, seul souvenir qui lui restait d'elles, il avait peur de les oublier définitivement, Mais si le mécanisme d'horlogerie était abimé, celui de la boite musicale lui, fonctionnait toujours, et ce dés l'ouverture du couvercle, une musique profondément triste, résonnant dans les coins de la pièce, presque douloureuse à l'esprit de l'ancien soldat, du mercenaire s'éleva dans la pièce :
http://www.youtube.com/watch?v=o_SChDmSedM
Cette montre avait appartenu à Marianne... sa femme, assassinée il y a de celà plus de trois cent ans déjà... avec sa fille également... Les vampires avaient déjà assez à faire avec le contrôle des lycans que pour se coltiner une nouvelle espèce qui, s'avérait bien plus dangereuse encore à leurs yeux, provenant d'une souche méconnue, et ils savaient, que le "lion blanc" n'était autre qu'une espèce de Tigranthrope, ils l'avaient senti... La progression de sa troupe de mercenaire à travers cette époque, les rumeurs d'un guerrier fauve, d'une "bête" incroyablement destructrice dans leur rang avait fini par attirer l'attention, et le regard de certaines castes de vampires de l'époque, et c'est lors d'une négociation tardive, trop ambitieux, et trop jeune pour se rendre compte des danger qui pesaient sur les épaules de sa famille, qu'il arriva beaucoup trop tard pour sauver les siens, ses soirées s'étaient allongées de plus en plus pour régler des histoires de protection seigneurales, territoriales et ça prenait du temps, beaucoup trop de temps pour arriver à des accords et des signatures, plaçant le travail avant la famille.
Il l'avait payé cher... encore une fois c'est sa différence, à travers sa descendance et sa femme qui était au coeur du problème, encore une fois c'est son "anormalité" qui lui avait arraché ce qu'il avait de plus cher au monde à cette époque, une larme silencieuse coula sur sa joue, et il décida de refermer le couvercle pour que la musique cesse enfin, et que le souvenir s'estompe... Les images horribles de sa femme, et de sa fille mutilées, lardées de lacérations, de coup de fouet, pendues par les pieds, décapitées et saignées à blanc lui revenaient en mémoire, sur le fond de sa vieille bâtisse en flammes.
Il ne se pardonnerait sans doute jamais, car pour lui, c'était bel et bien sa faute, il aurait du être à leur coté pour les protéger et pas en train de parader dans sa magnifique armure blanche du Lion blanc, une superbe pièce d'orfèvre finement ciselée, en train de parader et d'user d'apparences nobles pour la négoce, mais c'était inutile de se faire encore plus de mal qu'il ne s'en était fait ce soir, il avait besoin de repos demain serait un autre jour de merde à affronter, il enfouit à nouveau cette vieille montre dans la poche intérieure de sa veste, et se releva pour aller se regarder dans le mirroir, les contours des yeux rougis par les pleurs, et le visage recouvert de sang séché, il rinça ses mains avant de les appuyer lourdement sur ses traits fatigués, ayant du mal à reconnaître son reflet ce soir.
Il se déshabilla en laissant ses habits et ses bandages tomber au sol, finissant par son pantalon, qu'il enjamba en sortant un pied, puis l'autre des jambes du pantalon, une douche... une bonne douche froide... ça lui remettrait ses putains d'idées mélangées en place, il en oubliait même presque la raison de sa présence ici, la douche froide n'eut pas le don de le détendre réellement, et il éternua même en sortant de la salle de bain.
Il ne fut pas long à éteindre la lumière et aller se reposer, ses poignets, ses blessures sur le front ayant pratiquement déjà disparu grâce à l'absorption d'une bonne quantité de viande saignante, il ferma la porte à double tour en se servant également du loquet pour empêcher la porte de s'ouvrir, on ne sait jamais qu'un des abrutis congénitaux de la taverne d'en bas n'aille pas le courage de l'affronter en face mais ait une envie soudaine de venir lui planter un pieu dans le coeur durant son sommeil.
La chambre de Marine était juste à coté de la sienne, et malgré le fait qu'il essayait de chercher le sommeil, il n'avait jamais eu besoin de dormir très longtemps, son métabolisme récupérait de la fatigue assez rapidement, une, deux heures de sommeil et c'était fait, donc il resta éveillé une bonne partie de la nuit en gardant tout de même les yeux fermés, ponctuant sa nuit de quelques mini-siestes espacées de vingt minutes.
Au beau millieu de la nuit il entendit d'étranges gémissements provenir de la chambre de la guerrière, soit elle était en plein délire, où faisait un cauchemar, pire même... elle était en train de se faire agresser... Et tout comme sa famille qu'il n'avait pas su défendre, il ne se le pardonnerait pas si il lui était arrivé du mal alors qu'il se trouvait à coté.
En parlant de cauchemars, Lui n'arrêtait pas d'en faire également, c'était sa conscience qui le travaillait tout le temps, et fallait croire que ce n'était pas bien différent pour la belle rousse, l'on évitera de détailler les passages sordides des cauchemars du mercenaire mais c'était assez dégueulasse et horrible, mais depuis le temps il... y était plus ou moins habitué, même s'il on ne s'habituait jamais à ce genre de truc, on pouvait peut être tenter de le "banaliser", mais ça laissait toujours des séquelles.
Sa nuit risquait d'être longue, et, les retournements dans le lit, les gémissements et autres bruits provenant de la chambre de Marine ne le rassuraient pas non plus... Malgré le fait qu'elle lui ait dit de s'occuper de ses affaires, peut être par curiosité malsaine aussi, il sortit de sa chambre en utilisant sa cape / capuche comme un grand peignoire, et pénétra discrètement, silencieusement dans la chambre de Marine.
Il s'approcha du lit, en tournant autour, se positionnant dans le coin sombre à coté de la fenêtre, ainsi, elle ne le verrait peut être pas immédiatement si elle se réveillait, il la regarda bouger sous les draps, l'écouta gémir, et même, crier de plus en plus fort, cette personne était drôlement torturée pour son jeune âge, et quelque part il avait presque l'impression de se voir dans un mirroir, il restait là, croisant les bras, parfois pinçant une de ses griffes entre ses lèvres par anxiété "partagée" par empathie de la voir souffrir dans son sommeil de la sorte, trépignant parfois un peu des pieds.
« Non… arrêtez… je vous en prie… je vous jure… je me vengerai… espèce de salaud… je me vengerai… ahhhhh… »
Elle était bel et bien une victime... il n'en était pas tout à fait sûr même s'il le soupçonnait un peu, maintenant tout doute était dissipé, son vieux coeur de tigre se pinça un peu, juste avant qu'elle ne se mette à crier, à hurler, et ne se réveilles en pleurs, en larmes et en sueur, Khaléo resta un instant figé de surprise, de peur, il n'avait absolument rien à faire là, et elle lui avait bien stipulé que dorénavant ils n'auraient que des relations employé, employeur, quand bien même, il s'assit sur le bord du lit et attrapa le visage de Marine entre ses mains, lui dégageant quelques mèches du visage rapidement pour qu'elle s'aperçoives qu'elle se trouvait bel et bien dans sa chambre, à l'auberge, et plus dans son cauchemar.
"-Lààà... làààà... ça suffit... c'est terminé... c'est terminé... ce n'était qu'un cauchemar... "
Son magnifique visage de porcelaine ruisselant de sueur et de larmes était encore plus beau ainsi humidifié, il ne put s'empêcher, de lui poser un baiser sur la joue pour tenter de la rassurer, goûtant à sa peau, sa sueur et ses larmes salées, lui caressant du revers des doigts les joues de haut en bas, puis finit par doucement la relâcher au cas où elle s'emporterait où rentrerait dans une fureur noire suite à son geste, et, sa présence dans sa chambre.
"-Ne... ne vous méprennez pas... j'ai entendu d'étranges bruits... j'ai... une ouïe fine... et j'ai cru qu'il y avait un... agresseur... dans votre chambre..."
"-Je suis... soulagé, que ça ne soit pas le cas..."
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Marine se réveilla en sursaut et en hurlant. Depuis le temps, elle devrait y être habituée mais ce n’était pas le cas. Chaque nuit c’était le même calvaire, les mêmes images, les mêmes horreurs. Rien à faire, elle ne s’y ferait jamais !
Lorsqu’elle se redressa dans son lit, elle mit un moment à se rendre compte où elle était. Elle était désorientée mais soudain quelqu’un fut près d’elle. De la même manière, elle mit un moment à se rendre compte qu’il s’agissait de Léo, le mercenaire qu’elle avait engagé.
« Lààà... làààà... ça suffit... c'est terminé... c'est terminé... ce n'était qu'un cauchemar... »
La jeune femme ne savait pas, ne comprenait pas ce qu’il faisait là mais son esprit avait du mal à refonctionner normalement. Les cauchemars avaient été particulièrement éprouvants cette nuit-là !
Elle haletait toujours et se sentait trempée de sueur. Ses yeux essayaient de se repérer dans le noir et de distinguer la forme du terranide qui était tout près d’elle. Elle sentit ses mains caresser ses joues et sentait qu’il essayait de la calmer et de la rassurer. Il alla jusqu’à déposer un baiser sur sa joue. Un téméraire a n’en pas douter. En d’autres circonstances, il se serait limite fait arracher la tête par la rouquine mais ce n’était pas vraiment d’actualité à cet instant précis.
« Ne... ne vous méprenez pas... j'ai entendu d'étranges bruits... j'ai... une ouïe fine... et j'ai cru qu'il y avait un... agresseur... dans votre chambre... Je suis... soulagé, que ça ne soit pas le cas... »
La jeune femme ne pensa pas une seule seconde qu’il aurait pu mentir. Elle ressentait sa sincérité. Elle ferma les yeux un moment et essaya de contrôler son souffle. Sa main vint se poser sur son estomac qui se tordait comme un asticot dans son ventre. Elle se sentait très mal.
Confusément, elle sentait que l’homme voulait juste l’aider. Sans penser à l’engueuler pour sa présence dans sa chambre, elle appuya son front contre son épaule comme si elle cherchait quelqu’un pour la soutenir dans cette épreuve. Elle se sentait si seule, si mal. Les larmes continuait de couler surs ses joues de poupée. Une poupée plus qu’abimée par la vie et les horreurs des guerres et de l’esclavage.
Si prés de quelqu’un qui avait un brin de compassion pour elle, elle craqua et se mit à sangloter. L’espace de quelques minutes, sa carapace de guerrière se fissura pour laisser voir la jeune femme brisée, la toute petite fille, qui se cachait derrière et qui souffrait. Son corps avait cette fois bien du mal à récupérer. Sa nausée augmentait. La violence de ses cauchemars avait vraiment été extrême !
La jolie rousse s’écarta soudainement du corps de Léo pour brusquement se relever. Balançant les draps et couvertures de l’autre côté du lit, elle se mit d’un bond sur ses pieds et courut jusqu’à la salle de bain prenant à peine le temps de pousser la porte derrière elle. Se laissant tomber à genoux, elle se mit à vomir tripes et boyaux selon l’expression. Parfois, cela se produisait. Ses cauchemars étaient si violents qu’ils allaient jusqu’à la rendre physiquement malade ce qui était présentement le cas. Le contenu entier de son estomac se retrouva bien vite dans les toilettes.
Au bout de quelques minutes, son estomac, déchargé, se calma un peu et laissa Marine reprendre sa respiration et s’asseoir sur le sol glacé. Elle mit un moment à reprendre son souffle. Ses yeux n’avaient pas cessés de pleurer durant tout ce temps. Doucement, elle se redressa, en faisant attention à ce qu’elle faisait, craignant de perdre l’équilibre qui était encore précaire. Elle tira l’eau et alla se rincer la bouche qui avait un goût plus que détestable. Elle n’osa même pas se regarder dans le fragment de miroir accroché au mur au risque de s’effrayer davantage.
A pas comptés, elle revint dans la chambre, plus pâle qu’une morte, les bras croisés sur sa poitrine. Elle alla se rasseoir sur le lit où elle se recroquevilla, repliant ses jambes contre sa poitrine et les entourant de ses bras comme si elle voulait occuper le moins de place possible. Elle n’osa même pas regarder le mercenaire. Elle ne venait pas vraiment de donner la meilleure image d’elle. La rousse guerrière qui voulait toujours paraître forte venait de lamentablement se ramasser devant un presque inconnu. D’un geste rageur, elle essuya une partie des larmes qui sillonnaient ses joues mais c’était un peu inutile vu qu’elle pleurait toujours. Elle avait bien du mal à se reprendre. Une horreur !
« Je… je suis… je suis désolée de vous avoir dérangé… pour rien qui plus est ! Je comprends que vous vous soyez déplacé à cause de… mes cris. Ça aurait pu signifier une attaque et… j’aurai préféré… »
Elle resserra ses bras autour de ses jambes repliées. Inconsciemment, elle essayait de se rassurer voir même de se consoler elle-même mais ce n’était pas vraiment la bonne manière. Malheureusement, elle n’en connaissait pas d’autres.
« Une nouvelle fois, je vous remercie de vous être déplacé et… je m’excuse de vous avoir fait lever pour rien ! Vous devriez retourner vous couchez, vous avez assez perdu de temps avec moi »
Une petite partie d’elle aurait préféré qu’il reste mais ça aurait été se montrer encore plus faible à ses yeux et elle en avait déjà suffisamment montré cette nuit. Inutile d’en rajouter. Pas une seule fois, elle ne le regarda. Elle avait bien trop honte d’elle même pour ça. Il devait avoir soudainement un bien piètre opinion d’elle. Il était inutile d’en rajouter.
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C'était peut être lorsqu'on était confronté au pire que la véritable nature des personnes faisait surface... Marine lui ressemblait beaucoup plus qu'il ne le pensait... Comme lui elle affrontait seule à sa manière, ses angoisses, ses peurs, son propre passé, il pouvait les ressentir, créature damnée qu'il était, il pouvait mieux ressentir de par l'acuité aiguisée de ses sens, sa souffrance, ses émotions reflettées par l'expression de son corps, de son visage, du stress, de la montée d'adrénaline qu'il pouvait presque "palper" et sentir dans l'air ambiant.
Mais face à une telle détresse, Khaléo se sentit désemparé, comme s'il n'avait pas assez de mal à gérer ses propres problèmes, sa putain de chienne de vie... c'était peut être pour ça qu'il commençait, à bien la comprendre, lorsqu'elle posa son front contre son épaule, les bras bien gainés, couvert de cet incroyable et doux duvet qui les recouvraient, contrastant tellement avec la fermeté la rable sauvage de sa musculature, se dévoilèrent un peu pour, tenter d'aller tendrement enlaçer le corps de la guerrière en larmes, qui fut quelques temps plus tôt, si fière, si forte, lui semblait n'être plus qu'une créature solitaire, affaiblie et triste, ça lui fendit son coeur de tigre.
Il l'entourait doucement de ses bras, l'effleurant à peine, ayant peur d'outrepasser ses droits, les limites, après tout elle avait vu sa "gueule" atypique, et il ne voulait pas non plus la forcer à une étreinte, même amicale, même paternaliste ou réconfortante, avec une créature dans son "genre" complexé et mal à l'aise par rapport à ce qu'il était lui même, mais il n'eut pas le temps de poser réellement ce geste de réconfort, elle se dégagea, et s'écarta de lui bien avant que celà n'arrives, dans un sens il était soulagé, il n'aurait peut être pas à affronter une réaction violente de rejet, enfin... "presque"...
Qui sait... Il n'était peut être pas doué pour réconforter quelqu'un, la brusquerie avec laquelle elle s'écarta pour ensuite courrir le plus vite possible jusqu'à la salle de bain lui laissa penser qu'il n'avait pas été d'une grande efficacité à ce sujet, avec son petit syndrôme de persécution et les complexes accumulés par une vie d'intolérance face à sa "différence", tellement qu'il en arrivait même à penser que la fuite subite, et les sons peu ragoûtant provenant des vômissements de Marine dans la salle de bain étaient le produit de sa présence dans sa chambre et de sa tentative bien maladroite, culpabilisant pour "rien" uniquement parce que ça turbinait à cent à l'heure dans sa "cafetière", mais pourquoi il fallait qu'il ramènes des trucs pareil à "lui" fallait quand même pas pousser.
Heureusement, elle était revenue dans la chambre, dissipant ses doutes existenciels à la con et sa propension limite paranoïaque à se prendre pour la raison de tous les maux de sa vie et de celle des autres, puis il se rappella que dans des temps reculés, immémoriaux lors de ses premiers cauchemars, il lui était arrivé de repeindre le sol où une partie de son propre lit avec le repas du soir, il n'y avait donc pas de réaction de "dégout" à proprement parler de sa part, il suivait simplement les déplacements de Marine de la lueur de son regard, perçant encore une fois cette foutue capuche qu'il gardait relevée sur sa tête plus par réflexe et conditionnement que pour réellement se "cacher" d'elle, mais c'était plus fort que lui, s'il portait sa cape/ capuche il fallait toujours que sa capuche soit levée... Bref... une sale habitude qui disparaissait comme par magie lorsqu'il se retrouvait dans sa "forêt", il s'y sentait bien, pas mal à l'aise comme dans ces villes.
Elle s'installa à nouveau sur son lit, Khaléo lui s'était relevé en rajustant son "peignoire" et sa capuche, elle donnait l'air de vouloir presque se "cacher", d'avoir honte de pleurer et de s'être laisser aller, ne posant même plus son regard sur le mercenaire.
Il hésita, sa voix n'était pas franchement assurée, ayant presque peur dans l'état où elle se trouvait, qu'elle le prenne mal :
"-La vie... C'est... c'est souvent très moche... la conscience se charge... les choses s'accumulent même si on fait en sorte de faire croire à tout le monde que tout va bien en affichant un putain de sourire... Parfois... il faut savoir "évacuer"... se laisser aller de temps en temps... enfin... c'est ce qu'il parait..."
*Tu peux bien parler, putains de conseils que tu ferais bien, un jour de mettre en pratique toi même, au lieu de t'exploser les phalanges, les genoux et d'autres partie du corps contre un mur pour te calmer.*
« Je… je suis… je suis désolée de vous avoir dérangé… pour rien qui plus est ! Je comprends que vous vous soyez déplacé à cause de… mes cris. Ça aurait pu signifier une attaque et… j’aurai préféré… »
"-Vous ne pouvez pas dire une chose pareille..."
Pendant qu'elle était en train de resserrer ses bras autour de ses jambes comme pour se cacher du monde et plonger sa tête entre ses genoux, Khaléo lui commençait à se sentir gêné pour elle, se triturant les doigts, et les griffes de ses deux mains ensemble, posant parfois les yeux sur elle, puis sur ses mains, cherchant ce qu'il pourrait bien dire pour essayer de la réconforter, ça faisait longtemps qu'il vivait dans sa putain de "brousse" à l'écart des gens, mais il essaya quand même :
"-Vous ne me... dérangez pas... je suis juste... surpris et j'apprécies... à ma manière... d'avoir eu l'honneur même si c'est triste, de vous voir sous... sous votre carapace... et à vrai dire je ne dormais pas... j'ai besoin de très peu de sommeil..."
« Une nouvelle fois, je vous remercie de vous être déplacé et… je m’excuse de vous avoir fait lever pour rien ! Vous devriez retourner vous couchez, vous avez assez perdu de temps avec moi »
"-Avant... de partir... Je... je tenais à vous dire que, vous aviez en partie raison... je vous ai suivie... juste après le... le baiser que vous aviez posé sur mes lèvres... parce que je vous ai considéré... quelques instants comme... une femme et non plus comme une guerrière... mais personne ne m'avait plus touché d'une façon aussi attentionnée, délicate depuis très longtemps..."
Il s'agenouilla ensuite près du lit, à coté de marine en posant ses coudes sur le matelas, joignant ses mains en hauteur pour observer fixement le visage de Marine, reposant son menton sur ses phalanges fermées.
"-Je tiens donc... finalement à vous formuler quelques excuses... même si ça m'écorches la "gueule"... à proprement parler, j'avais quelques soupçons à votre égard et vous m'avez prouvé que vous êtiez quelqu'un de droit, de juste, de respectable... vous ne méritez pas ce qui vous est arrivé... Mais la vie, parfois, voir souvent, c'est juste... juste de la... enfin... vous connaissez sans doute la suite."
Se gratte l'arrière de la tête par dessus sa capuche, se sentant particulièrement idiot, et s'empourpres légèrement suite à ses propre paroles, rosissant du haut de ses joues, il se rend compte que sa capuche est à nouveau levée en face de Marine et l'abaisse doucement avant de se relever.
"-J'ai assez dit de bêtises pour ce soir sans doute... Sachez juste qu'on trébuche tous à un moment où à un autre... il faut savoir... se relever... peu importe les coups qu'on prend dans la gueule... parfois... ça prends du temps, on n'oublie pas forcément et... le souvenir... la douleur ne fait que de s'estomper... à défaut de disparaître totalement..."
Il se garda bien de poser un geste qu'il avait envie de poser mais dans l'état où se trouvait Marine il ne la connaissait pas bien pour savoir quelles auraient été ses réactions, inutile de devenir "envahissant".
"-...Je crois que je ferai mieux de retourner... dans ma chambre, avant de vous paraître complétement pathétique, et... ridicule."
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Le mercenaire semblait aussi mal à l’aise qu’elle l’était. De quelques coups d’œil discrets, elle le voyait se triturer les doigts. Il devait avoir aussi peu l’habitude de devoir réconforter quelqu’un, qu’elle de craquer devant quelqu’un, connu ou inconnu. C’était plutôt attendrissant et touchant. Cela aurait presque pu faire gentiment sourire la demoiselle pour l’instant encore sous le coup de ses horribles cauchemars.
Elle écouta les conseils donnés. Les mêmes qu’elle aurait donné à une personne dans sa situation mais Marine savait qu’elle ne les suivrait pas. Les conseils ne sont bons qu’à être donnés et non suivis. Une conception qui pouvait paraître bien étrange mais c’était la sienne.
« Avant... de partir... Je... je tenais à vous dire que, vous aviez en partie raison... je vous ai suivie... juste après le... le baiser que vous aviez posé sur mes lèvres... parce que je vous ai considéré... quelques instants comme... une femme et non plus comme une guerrière... mais personne ne m'avait plus touché d'une façon aussi attentionnée, délicate depuis très longtemps… »
Marine redressa alors la tête devant cet « aveu ». Une minute avant, elle n’aurait jamais imaginé entendre de tels propos venant de Léo. Il semblait aussi dur et aussi fière qu’elle pouvait l’être. Hors il était toujours difficile pour des personnes aux caractères entiers comme eux deux d’admettre ou de dire certaines choses.
Le fait qu’il évoque le baiser qu’elle lui avait donné la fit légèrement rougir. Elle ne pensait pas que cela est pu le troubler à ce point. Mais en même temps, c’était elle qui l’avait voulue alors elle ne devait pas en avoir honte et se devait de l’assumer. Et puis, ça avait été loin d’être désagréable. Cela faisait d’ailleurs longtemps qu’elle n’avait pas embrassé quelqu’un. Bien sûr, cela n’avait pas été un vrai baiser, tout juste un frôlement, un effleurement. Cela était surprenant que cela les ait aussi troublé l’un que l’autre. C’était étonnant, plus elle le regardait, plus elle avait l’impression d’avoir affaire à un reflet dans un miroir.
La rouquine fut surprise de le voir se mettre à genoux devant le lit où il s’accouda devant le lit où il s’accouda. Elle se sentit un peu mal à l’aise devant une telle attitude emplit de compassion lui donnait une impression de dévotion. C’était comme les croyants qui s’agenouillaient devant le dieu qu’ils vénéraient. Marine n’avait jamais cru en personne de cette manière car quel dieu soit disant aimant, comme se plaisait à le dire leurs disciples, pouvait infliger de telles souffrances à une personne sans qu’elle n’ait commis de fautes. Or quelles fautes terribles pouvaient donc commettre une petite fille de cinq ans pour la condamner à une vie aussi monstrueuse ? La jeune femme n’avait jamais trouvé de réponse. Elle n’avait donc foi qu’en elle et encore… Elle se savait si faillible, comme en cet instant.
Son regard aigue-marine se plongea dans les yeux aux pupilles félines qui l’observaient tout autant. Ils semblaient presque soudés à cet instant. Ils étaient si semblables.
« Je tiens donc... finalement à vous formuler quelques excuses... même si ça m'écorches la "gueule"... à proprement parler, j'avais quelques soupçons à votre égard et vous m'avez prouvé que vous étiez quelqu'un de droit, de juste, de respectable... vous ne méritez pas ce qui vous est arrivé... Mais la vie, parfois, voir souvent, c'est juste... juste de la... enfin... vous connaissez sans doute la suite »
Elle ne s’attendait vraiment pas à ça. Maintenant, elle avait le droit à des excuses. Elle se redressa totalement sur son céans sans quitter Léo des yeux. Les mots qu’il prononçait la touchaient énormément. Curieusement, c’était la première fois qu’on parlait d’elle ainsi. Tout le temps où elle avait vécu au camp, aucun mot n’avait jamais ponctué ses entrainements mis à part des ordres et des réprimandes. On ne lui avait jamais dit que ce qu’elle faisait était bien. Tout comme le fait de dire qu’elle ne méritait pas ce qu’il lui était arrivé. Non, elle ne l’avait pas mérité. C’était juste son destin et elle n’avait eu d’autres choix que de le suivre.
« Vous… vous n’avez pas besoin de ne présenter des excuses mais j’apprécie le geste. Tout comme… j’apprécie le compliment. C’est bien la première fois qu’on me dit que je suis quelqu’un de bien – elle lui sourit, un vrai et beau sourire – Je crois que la vie a été aussi injuste envers moi qu’envers vous »
L’homme semblait embarrassé et ne paraissait que plus touchant aux yeux de la demoiselle. Pour un peu, elle avait cru le voir rougir mais ne fit aucune remarque tout comme elle n’essaya pas de chercher à vérifier si elle avait bien vu ou non. A capuche recouvrait toujours sa tête mais elle ne voulut pas la lui enlever de nouveau. Il valait mieux que cela vienne de lui. Cela ne servait à rien de le brusquer.
D’ailleurs, il finit par l’enlever de lui-même comme s’il avait lu dans ses pensées. Il se releva dans le même temps.
« J'ai assez dit de bêtises pour ce soir sans doute... Sachez juste qu'on trébuche tous à un moment où à un autre... il faut savoir... se relever... peu importe les coups qu'on prend dans la gueule... parfois... ça prends du temps, on n'oublie pas forcément et... le souvenir... la douleur ne fait que de s'estomper... à défaut de disparaître totalement... Je crois que je ferai mieux de retourner... dans ma chambre, avant de vous paraître complètement pathétique, et... ridicule »
Marine put alors que se lever à son tour. Elle avait compris qu’elle avait vu juste. Lui aussi avait dégusté dans la vie et même bien plus qu’elle, elle en était certaine à cet instant. Cela devait être d’autant plus dur d’essayer de remonter le moral à quelqu’un dans ses conditions. Pourtant, il s’y essayait. Elle fit un pas vers lui mais sans en faire plus.
« Se sont bien loin d’être des bêtises. J’ai vécu des choses dures qui me hantent et me hanteront pour le restant de mes jours certainement, hélas. Mais je crains que vous ayez vécu bien pire ce qui rend ces paroles infiniment précieuses à mes yeux. Vous êtes, vous aussi, quelqu’un de bien malgré vos habitudes un peu ours. Je pense que nous sommes partis sur de mauvaises bases tous les deux »
On pouvait difficilement dire le contraire vu que pour premier contact, ils s’étaient affrontés pour finir par s’engueuler. Dans le genre mauvais départ, on pouvait difficilement faire pire. Mais il n’était peut-être pas trop tard pour rectifier le tir. Un peu hésitante, elle tendit sa main vers lui.
« Certes je vous emploie mais, peut-être, pouvons-nous être… des amis »
Ses joues se colorèrent alors que sa main était tendue dans le vide. Peut-être n’aurait-elle pas du faire cela ? Dire cela ? Mais c’était trop tard. C’était la première fois qu’elle proposait son amitié à quelqu’un. Elle se sentait un peu idiote comme ça mais elle était sincère. Soudain, elle se dit que c’était trop précipité. Ils ne se connaissaient quasiment pas. Pourtant cet homme savait à présent plus de choses sur elle que n’importe qui. Il avait vu plusieurs facettes de la rouquine en seulement quelques heures. En faisant ça, elle se mettait en danger mais elle sentait que cela en valait quand même la peine, qu’il en valait la peine.
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« Se sont bien loin d’être des bêtises. J’ai vécu des choses dures qui me hantent et me hanteront pour le restant de mes jours certainement, hélas. Mais je crains que vous ayez vécu bien pire ce qui rend ces paroles infiniment précieuses à mes yeux. Vous êtes, vous aussi, quelqu’un de bien malgré vos habitudes un peu ours. Je pense que nous sommes partis sur de mauvaises bases tous les deux »
La somme des douleurs qu'il avait pu traverser n'était pas comparable, mais, chacun souffrait à un niveau différent et de façon plus ou moins intense selon sa propre sensibilité par rapport à un événement où à un autre, la malchance avait voulu qu'en étant ce qu'il était, il était beaucoup plus sensible, et ressentait parfois certaines choses à un niveau beaucoup plus "élevé", mais nous n'étions pas là pour comparer nos souffrances et en faire étalage comme s'il s'agissait d'une course à celui qui à eu la vie la plus merdique, la plus dégueulasse, il était à nouveau en train de dépasser largement les limites qu'il pensait s'être fixées une bonne fois pour toute pour ne plus avoir à s'attacher à qui que ce soit, plus facile à dire, à penser qu'à faire...
"-Ca suffit... Marine... Vous ne savez absolument pas de quoi vous parlez."
...Quelqu'un de bien... nom de dieu... Comment pouvait elle dire une chose pareille... lui quelqu'un de bien ? Si elle savait quelles horreurs les différentes époques, les différentes guerres qu'il avait traversées lui avaient fait commettre... Jamais... sans doute jamais elle ne prononçerait ces mots... elle le fuirait même sans doute... effrayée... ce n'était pas bon pour son boulot de se laisser aller à ce genre de contact, à ces conversations, moins on entrait dans le privé et mieux ça vallait pour tout le monde, rustre, ours, il l'était lorsqu'il ne voulait que personne ne perçe sa carapace, brutal, voir violent même, révolté contre tout, sauvage, sans dieu ni maître, personne n'avait eu l'audace de l'approcher d'aussi près, comme elle l'avait fait, il avait beaucoup trop apprécié celà, il se rendait compte que même là, lorsqu'il s'était laissé aller à s'excuser et lui remonter le moral, il s'était déjà trop"ouvert".
Elle tendit sa main, hésitante, tremblante vers lui, mais il plissa un étrange regard, fronçant les sourcils bien bas, toujours debout face à lui, à quoi ce cirque allait t'il bien pouvoir leur servir si ce n'est qu'à se faire souffrir si quelque chose devait arriver à l'un, où à l'autre, il refusait tout simplement cette possibilité, il semblait respirer très calmement, au point où son corps, sa cage thoracique ne semblait même pas soulevée par son propre souffle.
« Certes je vous emploie mais, peut-être, pouvons-nous être… des amis »
Les joues du mercenaire, "rosirent" un peu, car si son duvet était effectivement blanc très dense et fin sur une majeure partie de son corps, lui donnant une teinte de peau blanche, les rougeurs par dessous ce dernier paraissaient blanc "cassé" vers le rose à la surface, donc, il était touché par cette demande, il s'approcha, doucement... un pas après l'autre... comme une créature sauvage que l'on apprivoise, doucement, sa main se tendit, presque... il la toucha presque, ses doigts hésitèrent, effleurèrent les siens, penchant la tête d'un coté doucement, puis de l'autre...
...Mais...
...Mais bien vite il secoua sa tête vivement pour reprendre son raisonnement de base, ne pas aller plus loin, il s'en voudrait, il s'en voulait déjà pour ce qu'il allait faire, mais il fallait que ce soit fait, il n'y avait que de cette manière qu'elle n'essayerait plus de le voir, ni de le considérer comme quoi que ce soit d'assez aimable pour faire partie de son entourage... Mais ce revirement de caractère, de situation, allait forcément lui paraître plus qu'étrange, un revirement si brutal, soudain, que ça ne pouvait que laisser transparaître un énorme malaise, une forme agressive de "protection" pour lui même.
Il hésita, ça put sans doute se voir, il prit une longue inspiration et ferma les yeux en tremblant des paupières, avant de se pincer l'arrête haute du nez entre le pouce et l'index.C'est réellement sur un très vilain ton, de rancoeur, d'aigreur, qu'il se retourna après avoir écarté presque violemment sa main en poussant sur son poignet pour l'éloigner de lui, et rouvert ses yeux pour lancer un regard assassin d'une rare haine, pupille légèrement rétrécie sur elles mêmes.
"-Vous... vous pouvez reprendre vos sales "pattes" je n'ai absolument aucune envie d'être votre "ami" et de partager d'hypothétiques passages de mon existance en espérant que votre vie vous semble bien moins dégueulasse, pourrie à vos yeux ensuite, vous croyez réellement qu'une putain de créature comme moi ayant vécu... aussi longtemps espères encore quelque chose de la part... de cette... saloperie de race humaine, où même simplement des autres ? Où même de vous ?! Gardez votre pitié à la con pour vous même !"
Il venait de lui cracher presque violemment ça au visage, terminant sur des lèvres tremblantes se refermant difficillement, passant ses mains sur les traits de son faciès pour essayer de les "lisser" en se tournant vers la porte, qu'est ce qu'il venait de faire... putain... il ne savait pas où il en était... Là il avait l'impression de perdre les pédales, de ne plus rien gérer, se rebellant contre ses propres émotions, il respirait rapidement comme s'il était en train de faire une sorte de crise d'angoisse, alors même qu'il était en souffrance, il restait persuadé, sans doute à tort qu'il avait fait ce qu'il fallait, ce qui vallait "mieux" pour la pérénité et la continuité de leur mission, il sortit rapidement de la chambre en défonçant la porte de l'épaule qui claqua violemment derrière lui, avant que la porte de sa chambre, plus loin dans le couloir ne claque à nouveau, on pouvait entendre qu'il mettait le "décor" de sa chambre sans dessus dessous pendant quelques minutes, envoyant tout valdinguer dans tous les sens avant d'enfin se calmer, et s'endormir dans le cafarnaum qu'il avait foutu dans sa chambre.
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Marine observa la main qui se rapprochait maladroitement de la sienne. Elle crut alors que c’était gagné mais bien vite la main retomba et laissa la sienne seule, dans le vide, les doigts écartés et tremblants. Les yeux aigue-marine portés sur la main remontèrent vers le visage du mercenaire et l’expression qui s’y trouvait était bien différente de ce qu’elle était quelques minutes plus tôt.
Alors qu’il était près d’elle, à genoux à côté du lit, il semblait touché par sa douleur. Alors que là, c’était de la colère qu’elle voyait dans son regard. Et même de la haine et de la rancœur. Pourquoi ? La jeune femme ne comprenait pas pourquoi son attitude avait changé de manière aussi radicale.
« Vous... vous pouvez reprendre vos sales "pattes" je n'ai absolument aucune envie d'être votre "ami" et de partager d'hypothétiques passages de mon existence en espérant que votre vie vous semble bien moins dégueulasse, pourrie à vos yeux ensuite, vous croyez réellement qu'une putain de créature comme moi ayant vécu... aussi longtemps espères encore quelque chose de la part... de cette... saloperie de race humaine, où même simplement des autres ? Où même de vous ?! Gardez votre pitié à la con pour vous même ! »
Les paroles dures et haineuses de Léo firent beaucoup de mal à la rouquine. Sa main, toujours tremblante, retomba contre sa hanche. Elle accusa le coup. Eh bien, pour une fois qu’elle proposait son amitié à quelqu’un, elle aurait mieux fait de s’abstenir. Qu’est-ce qui lui avait pris ? Elle avait bien idiote de croire qu’il voudrait se lier de quelques manières que se soit avec elle. Néanmoins, elle se reprit. Son visage reprit son habituelle neutralité. Rien n’y transparaissait, ni haine, ni colère, ni même la profonde tristesse qu’elle éprouvait. Rien ne transparaissait, même ses tremblements cessèrent.
« C’est votre droit. Je me suis probablement montrée trop… trop… trop quelque chose surement. Quoiqu’il en soit, je n’attendais pas de vous que vous vous épanchiez sur mon épaule. Une présence amicale suffit parfois, quelqu’un qu’on sait être là si besoin mais j’avoue que n’ayant pour ainsi dit personne comme ami, c’est simplement l’idée que je m’en fais. Je ne sais pas si vous attendez quelque chose de moi ou non mais ne faites pas l’erreur de me mettre dans le même sac que les autres humains ! Et je n’ai jamais eu pitié de vous. J’étais juste désolée pour vous ! »
Marine ne rajouta pas qu’elle n’était pas humaine. Ce n’était quelque chose dont elle aimait particulièrement parler. Être une titanide pouvait lui apporter de sérieux problèmes. Une marchandise de choix pour un esclavagiste. Si Don avait su ce qu’elle était, il ne l’aurait pas lâché de si tôt et pour si peu chère. Mais à l’époque, elle-même ignorait qui elle était et ce qu’elle était.
Elle le regarda alors qu’il quittait sa chambre en ouvrant violement la porte. Pour un peu, il l’aurait carrément pulvérisée. Ceci montrait clairement sa colère. Tout comme le nouveau claquement de porte entendu par la jeune femme qui indiquait que l’homme était retourné dans sa propre chambre. La rouquine regagna son lit où elle s’assit avec précaution comme si elle craignait de s’effondrer sur elle-même. C’était étrange comme sensation. Elle se sentait mal mais ce n’était plus le résultat de ses cauchemars mais celui de son « altercation » avec Léo.
Elle sursauta en entendant de grands bruits venant de l’extérieur. Se levant rapidement, elle alla jusqu’à la porte et l’ouvrit. Le couloir, toujours aussi faiblement éclairé, était totalement vide. Le bruit provenait d’ailleurs et Marine ne mit guère de temps à repérer d’où il venait. La chambre du terranide ! Elle avança jusqu’à sa porte et posa la main dessus. C’était si violent que la porte, déjà malmenée, tremblait dans ses gonds. Visiblement, il mettait tout le mobilier sans dessus-dessous. Mais pourquoi faisait-il une chose pareille ?
Un moment, la guerrière voulut entrer mais, se rappelant le comportement qu’il avait eu, elle renonça. Mieux valait qu’il se calme par lui-même. Le cœur serré et lourd, elle regagna sa chambre et alla se poster près de la fenêtre, les bras croisés sur sa poitrine. Elle réfléchit aux évènements qui venaient de se dérouler. La violence et la colère qui avait submergées son employé étaient disproportionnées par rapport à une simple proposition d’amitié. Elle comprit alors que sa colère cachait autre chose. Là, il était en colère contre lui et se défoulait comme il pouvait. Plus tôt, il lui en avait voulu mais c’était parce qu’elle avait du faire ou dire quelque chose qui l’avait contrarié.
Elle repensa à la scène sur le lit. Il s’était montré mal à l’aise, gêné. Visiblement, il avait montré un aspect de sa personnalité qu’il n’avait pas l’habitude de mettre en avant. Vu ce qu’il avait dit et des déductions qu’elle en avait faite, sa vie avait été bien loin d’être rose. Elle avait du s’approcher trop près. Cela devait faire bien longtemps qu’il ne s’était ainsi livré à quelqu’un. Sa colère et son rejet étaient ses moyens de défense et même d’auto-défense. Quand on ne se lit pas aux autres, on ne risque pas d’être déçu par eux, ou malheureux à cause d’eux. C’était quelque chose qu’elle ne connaissait que trop bien. Un rictus se dessina sur ses lèvres carmin. Oui, décidément ils se ressemblaient étonnamment.
Il était inutile d’essayer de le raisonner pour le moment, cela ne ferait que renforcer son attitude distante. Et puis, il y avait une mission importante qui les attendait. Elle devait se concentrer sur l’objectif qu’elle s’était fixée à savoir démanteler le trafic de Don et tuer ce porc immonde ! Le reste devrait attendre. Une fois la mission accomplit, elle aurait le temps de discuté avec lui, qu’il le veuille ou non, elle ne le laisserait pas partir comme ça, sans avoir une bonne explication avec monsieur.
Assise contre l’encadrure de bois, elle attendit le jour. Elle n’avait plus sommeil. Marine avait appris à se contenter de peu. Lorsque le ciel s’éclaircit, passant du noir profond au bleu sombre, prémices de l’aube, elle se releva et alla mettre ses bottes. Défaisant le haut de sa combinaison, elle se banda le buste comme à son habitude, puis elle enfila son corset. Prévoyante, elle passa son deuxième katana dans son dos, le premier vint se placer sur son côté gauche, attaché à sa ceinture. A son côté droit, c’est son poignard long qu’elle installa. Ses bottes récurent deux coutelas chacune. Elle n’avait aucune arme à faux. Du moins pour l’instant. Demain, elle en aurait plusieurs. Mais simplement pour se défendre dans les rues, les armes blanches avaient sa préférence. Elle enfila sa cape et sortit de sa chambre. Elle avait quelques informateurs à voir.
Marine s’avança vers la porte du mercenaire et toqua deux fois. Un instant, elle avait pensé à le laisser tranquille mais ça aurait été être encore plus condescendant avec lui et il n’apprécierait pas. Alors autant reprendre le programme annoncé. A savoir, aller faire quelques visites afin de collecter des informations plus que nécessaire à leur mission.
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La chambre... enfin... ce qu'il restait de cette chambre... les meubles étaient détruits... ne restaient de certains, que quelques copeaux de bois, où la façade, où bien le coté d'une armoire où de longues lacérations parrallèles avaient été laissées là par le passage de ses griffes, même le matelas était complétement entrouvert, de nombreuses plumes recouvrant le sol, balayées par le vent s'engouffrant par les vitres cassées, dans la salle de bain, le mirroir avait été détruit, signe qu'il n'était pas arrivé à supporter son reflet plus de dix secondes, le lavabo avait subit le même sort, c'est à dire un coup de tête, et celui ci était également détruit, en morceaux, quelques traces de sang pour s'être coupé sur les bouts de mirroir et les vitres brisées avaient également été répandues sur les murs.
Et au beau millieu de ce joyeux bordel, contrastant avec les enfers qui se sont déchaînés ici, un fauteuil, resté intact au centre de ce chaos, sur lequel était assis le mercenaire, quelques plumes sur les épaules, sur le dessus de sa capuche et sur les jambes de son pantalon, il régnait maintenant un calme d'une disproportion étrange par rapport à l'ambiance présente, cet infâme bâtard n'avait pas réussi à trouver le sommeil, il n'avait fait que ressasser le passé toute sa putain de nuit, et enfin épuisé, avant que l'aube ne se lève, il s'était enfin assoupi avec un assourdissant mal de crâne, mais ça y était, le fauve était enfin calmé, les images des positions défendues, des bivouacs assaillits pendant la nuit, de tirs de catapultes emportant soldat, métal, chair, sang et os sur leur passage, détonnations de canon s'étendant jusqu'a l'horizon sur des champs de batailles se transformant peu à peu en charniers putrides, s'estompèrent dans son esprit.
Pourquoi s'était il mit dans cet état... pourquoi cette chambre ressemblait elle à l'antichambre, justement, de l'enfer désormais ?
C'est bel et bien par faiblesse, faiblesse des sentiments et des émotions humaines, il n'avait pas levé le bouclier assez haut, n'avait pas su mettre les distances qu'il fallait, l'armure mentale qu'il s'était forgée comportait encore de trop nombreux interstices par lesquels il était encore possible de l'atteindre, il s'en rendait compte, c'était un bon "test" finalement, il se jura de ne pas s'y laisser prendre une seconde fois, le sommeil trop léger puisqu'il avait déjà assez dormi cette nuit, il vérifia minutieusement son équipement, plusieurs fois de suite même, vérifiant que le mécanisme de son arbalète à répétition ne s'enrayait pas, qu'il n'y avait pas de "jeu" dans les fixations du manche de sa courte lame, les nettoya, les astiqua, avec une précision, une efficacité maniaque, qui frisait littéralement l'obsession, il resserra ensuite les crans de ses ceintures croisées autour de ses hanches, cherchant à être sûr que sa ceinture de soutient dorsale épousait correctement son dos et ce, dans n'importe quel mouvement, ou inclinaison de ce dernier, il raccrocha ses pochettes de cuir aux différents clips et attaches prévues à cet effet, une à droite, l'autre à gauche, et la plus large, comme un mini sac millitaire accrochée dans son dos, comportant toutes son lot d'objets utiles pour le tacticien et le fin stratège qu'il pouvait être sur un champ de bataille lorsque les choses devenaient foutrement dangereuses, des chausses trappes, des petites boules à pointes explosives, des collets, de l'huile inflammable, et autres joyeusetés du genre pouvant se révéler particulièrement irritantes au coeur d'une bataille.
Soit, après un resserage des sangles en cuir maintenant en place sa bonne vieille cuirasse usée par le temps et de nombreux coups de lames, quelques coups de grattoir passé sur les filets rivetés retenant de fines lamelles en caoutchouc situées entre la face et l'arrière de la cuirasse, n'étant que des amortisseurs de chocs, deux où trois ajustements par ci par là, resserrer les lacets de ses bottines d'assaut, en semi cuir, semi plates articulèes dont la "fin" du pied comportait, quatres griffes en métal forgé, elles aussi articulées, par dessus chacun de ses orteils, une belle pièce d'orfévrerie permettant non seulement d'imprimer sa semelle dans la gueule des pauvres types qui avaient le malheur de se retrouver la dessous, mais aussi, de griffer parfois assez violemment par la même occasion si le coup de pied était donné de telle manière à ce qu'un tel résultat se produise, donc, après tout celà il s'était donc rassit sur son fauteuil, se considèrant enfin "prêt".
« C’est votre droit. Je me suis probablement montrée trop… trop… trop quelque chose surement. Quoiqu’il en soit, je n’attendais pas de vous que vous vous épanchiez sur mon épaule.
"Ca" continuait de résonner dans son crâne à certains moments, alors qu'il restait là, assis tranquillement, il ne s'énervait plus, il tentait juste de chasser cette "démone" de sa tête, mais force est de constater que le contrecoup était tardif.
Une présence amicale suffit parfois, quelqu’un qu’on sait être là si besoin mais j’avoue que n’ayant pour ainsi dit personne comme ami, c’est simplement l’idée que je m’en fais.
Il n'y avait pas de présence amicale qui tienne dans ce genre de travail, se faire des amis ? Elle avait vraiment mal choisi la personne pour se faire un "pote", c'était pas son genre de faire dans la charité sociale, elle avait employé plusieurs fois le terme "employé" à son encontre, c'est en tant que tel qu'il se montrerait désormais.
Je ne sais pas si vous attendez quelque chose de moi ou non mais ne faites pas l’erreur de me mettre dans le même sac que les autres humains ! Et je n’ai jamais eu pitié de vous. J’étais juste désolée pour vous ! »
Il se mit à "rouler" d'une étrange façon, une sorte de grognement plaintif, dépressif, long et continu sortant du fond de sa gorge, l'une de ses mains se prenant le front en cachant ses yeux, l'autre enfonçant ses griffes dans l'accoudoir du fauteuil, au départ, si seulement elle avait pu se tenir un peu tranquille les choses n'auraient jamais évolué dans ce sens, maintenant, ça allait être difficille de la faire disparaître de ses pensées et de son coeur de tigre blessé, il fut sorti de ses tourments par le son d'un poing frappant à la porte de sa chambre qui ne tenait plus à grand chose, les charnières ayant pris leur "compte" durant la nuit, il reprit rapidement une certaine contenance, une froideur dans l'expression de son corps et de son visage, avant qu'on ne toque une deuxième fois à la porte, porte, qui finit par tomber toute seule à la fin de cette deuxième salve.
Comme terrassée, elle choit au sol, non sans soulever par l'air transporté dans sa chute, d'innombrables volutes et épaisseurs de plumes qui virevoltèrent un peu partout dans la chambre, donnant des allures irréelles à cet endroit, le spectacle de sa férocité, de sa rage et de sa culpabilité put s'offrir aux yeux de Marine, le mercenaire était toujours assis, l'air impassible au centre de ce foutoir incompréhensible, il se leva lentement, sans grande "vie" dans le geste, et marcha alors jusquà la porte, attrapant une poignée imaginaire comme pour "ouvrir" cette dernière, passant le pas avant de refermer cette "porte" imaginaire, ni le bonjour ni le regard, une froideur de mal être et de malaise, juste un :
"-Allons-y."
Sans plus de cérémonie, il fut le premier à s'engager dans les escaliers menant au rez de chaussée, et donc, à la taverne, bousculant un client de l'épaule sans même l'avoir remarqué pendant qu'il descendait, il traversa la salle d'une traite, elle était bien vide ce matin, le tenancier et un serveur retournant les chaises pour passer un coup de brosse avant de nettoyer le plancher, la silhouette sombre, encapuchonnée attendait sur la devanture de l'établissement, effectuant les "cent" pas de gauche à droite, apparemment pressé d'y aller et de se concentrer sur le travail plutôt que de poser les yeux sur la guerrière.
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Alors qu’elle toquait pour la deuxième fois, la porte ne supporta pas le léger « toc ». Elle s’effondra littéralement aux pieds de la rouquine qui parvint à garder son sang-froid et ne dit rien. Elle aurait bien aimé lancer un « je ne savais pas que j’avais autant de force » mais rien qu’à la tête de Léo, ce n’était même pas la peine. Un rapide coup d’œil dans la chambrée appris à la jeune femme que son compagnon avait du être pris d’une folie destructrice et malheureusement, elle se doutait que c’était plus ou moins de sa faute. Néanmoins, elle ne dit rien, ne fit aucun commentaire et n’afficha aucune expression comme si tout cela ne la regardait pas.
C’était bien sûr loin d’être le cas car elle se sentait responsable de son état mais elle ne voulait rien en laisser paraitre. Il y avait fort à parier qu’il n’apprécierait pas les remarques qu’elle pourrait faire et qu’il assimilerait ça à de la pitié ou équivalent. Tout comme il lui balancerait de s’occuper de ses affaires tout comme elle l’avait fait la veille avec lui.
« Allons-y »
Sans autre mot, il passa devant elle et se dirigea vers les escaliers. Marine le suivit mais sans forcer le pas. S’il se sentait mal à l’aise autant qu’il sorte en premier pour se calmer un peu. Elle ne jugeait pas être en faute même si c’était certainement le résultat de ce qui s’était passé cette nuit. Néanmoins, elle avait été honnête aussi elle ne se jugeait coupable de rien. Elle était embêtée plus qu’autre chose.
La guerrière rousse descendit les escaliers et remarqua que malgré les dégâts engendrés par les clients la veille au soir, il n’en restait plus grand-chose. Le tavernier était d’une rare efficacité pour remettre en ordre son auberge. Cela avait de quoi étonner. Malgré tout, elle ne fit, là encore, aucune remarque et passa devant lui sans un mot. Elle aurait bien aimé manger quelque chose mais comme le mercenaire ne semblait guère disposer à en faire de même, elle s’en passerait. Elle poussa la porte et arriva dehors alors que Léo faisait les cents pas. Décidément, il semblait bien énervé. Elle rabattit sa capuche sur sa tête, non pas pour se cacher de lui mais pour éviter de se faire remarquer. Ses cheveux roux risquaient d’attirer l’attention de la milice s’ils leur arrivaient de rencontrer des gardes durant leurs pérégrinations.
« Comme vous l’avez dit allons-y ! – elle commença alors à marcher dans la rue – J’ai plusieurs personnes qui pourront nous aider, plus ou moins volontairement, concernant les informations dont on a besoin. J’espère qu’ils seront assez conciliants et éviteront de chercher les ennuis »
Marine n’aimait pas employer la force si cela ne s’avérait pas nécessaire. Elle s’était munie de sa bourse très largement garnie et comptait bien en user. Elle espérait que l’or saurait délier les langues plus que les coups. Néanmoins, s’il fallait user de violence, elle n’hésiterait pas pour autant.
Le premier lieu où ils se rendirent était une boutique de bric-à-brac. Tout s’achetait et se vendait dans ce lieu et cela pouvait comprendre les êtres humains. Le patron n’était pas spécialement du genre regardant dès l’instant où il était bien payé. Le reste importait peu et sa morale était totalement flexible. Marine pénétra la boutique au sol poussiéreux et où tout un tas d’objets s’empilaient les uns sur les autres. La jeune femme n’y fit pas attention et se dirigea vers un homme tout maigre, de grande taille, au teint gris et aux yeux noirs. Ses cheveux de même couleur, étaient plaqués sur crâne grâce à une cire ou gel destiné à cet usage.
« Que puis-je pour vous ? »
Son ton pincé et doucereux avait de quoi agacer. La belle rabattit alors sa capuche dévoilant son visage et ses cheveux. L’homme eut un mouvement de recul et son air jovial disparut pour laisser place à un dégoût manifeste. Visiblement, il la connaissait ou plutôt il connaissait sa réputation et Marine comptait un peu là-dessus. Une jeune femme rousse qui démantelait les trafics d’esclaves ça ne courrait pas les rues.
« J’ai rien à vous dire alors barrez-vous ! »
Marine avança vers le type. Son visage restait de marbre. Pour un peu, on n’aurait pu la prendre pour une statue antique.
« Mais si, voyons ! Je suis certaine que vous avez pleins de choses à nous dire. Vous me connaissez de réputation et vous savez fort bien que je n’hésiterai pas à mettre cet endroit sans dessus dessous pour savoir ce que j’ai besoin de savoir. Alors vous avez deux options, soit vous me dites ce que j’ai besoin de savoir et je vous donne un petit quelque chose pour votre bonne volonté, soit moi et mon ami – elle désigna Léo du doigt – nous nous ferons une joie de démonter cet endroit pierre par pierre avant de passer à votre tour. Vous savez qu’il y a 206 os dans un corps ? Ça m’embêterait de devoir tous vous les brisez un par un ! Pas vous ? »
L’homme déglutit péniblement. Il devait savoir qu’elle ne plaisantait pas. Il se tritura nerveusement les mains semblant peser le pour et le contre. Mais il finit par se résigner.
« Très bien, vous voulez quoi ? »
L’homme devenait raisonnable.
« Bien ! Il doit y avoir une vente d’esclaves dans un jour ou deux. Des gamins. Je suis certaine qu’en tant que revendeur, vous avez été informé de ce qui allait se passer. Alors dites-moi où et quand ? »
Son ton montrait toute sa détermination. Le vendeur hésita une seconde avant de finir par cracher le morceau.
« Euh… ok, ok, de ce que je sais, la vente doit avoir lieu dans un entrepôt un peu en dehors de la ville. Au niveau de la zone où on entrepose les moissons. La vente aura lieu après demain et débutera à minuit. Histoire d’éviter les curieux. A priori, il devrait y avoir pas mal de monde ! »
Marine hocha la tête.
« Don sera-t-il là ? »
« Là vous m’en demandez trop. On sait jamais s’il sera là ou non. Un coup, il vient, l’autre non. On va dire que comme c’est une grosse vente, c’est possible qu’il soit présent pour s’assurer que les prix soient corrects »
Marine fit encore quelques pas pour se retrouver à quelques centimètres du type. Elle plongea son regard aigue-marine dans le sien.
« Si vous avez menti, on reviendra et vos os seront brisés un à un »
L’homme opina plusieurs fois du chef, le teint devenu complètement blanc. Il craignait des représailles c’était certain. Marine remit son capuchon sur son visage et se retourna vers la sortie. Juste avant de sortir, elle se retourna vers le tenancier et lui balança quelques pièces d’or.
« Inutile de vous dire de ne pas parler de notre petite visite. Si vous le faisiez, le tarif serait le même ! »
La jeune femme sortit alors suivit de son « ange gardien ». Elle aurait très bien pu ne rien donner à l’homme mais elle lui avait bien dit qu’elle lui donnerait un « petit quelque chose ». Or elle ne mentait jamais. Le type savait à présent qu’elle tiendrait parole si jamais l’envie lui prenait d’aller baver à droite et à gauche.
Néanmoins, Marine savait aussi qu’une seule information n’était pas suffisante pour s’en tenir là. Il fallait qu’elle soit confirmée au moins une autre fois. Cependant, elle se devait de faire une pause. Elle avisa une taverne.
« Je ne sais pas pour vous mais moi je n’ai rien avalé depuis hier midi aussi, si ça ne vous dérange pas, j’aimerai bien avaler quelque chose vu que c’est possible »
La jeune femme entra dans la taverne et s’assit à une table suivit, bon gré, mal gré, par le terranide. Une serveuse vint vite jusqu’à eux.
« Pour moi, se sera omelette bien cuite, lard, pommes de terre, salade, tomates et un steak. Le tout accompagné d’eau »
Cela avait de quoi surprendre mais Marine avait un solide appétit. Elle dépensait énormément de calories et avait toujours eu besoin de manger copieusement. Son excellent métabolisme lui permettait d’absorber tout cela sans pour autant prendre du poids.
« Et vous, vous voulez quoi ? »
La question s’adressait directement à son compagnon, assis en face d’elle. Peut-être n’avait-il pas faim ? Mais elle oui. D’ailleurs son estomac, à l’annonce de la commande, se manifesta bruyamment, faisant rougir la jeune femme sous sa capuche.
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« Comme vous l’avez dit allons-y ! »
Ca faisait du bien de marcher un peu ce matin, j'avais même envie de courir jusqu'a en perdre haleine presqu'autant que de rugir et extérioriser une certaine frustration, m'éloigner du centre des quartiers pauvres et pollués de cet espèce de bidon-ville, de cet air vicié et de respirer à pleines et profondes bouffées l'air un peu moins "chargé" des campagnes environnantes, mais je devrai mettre cette envie de coté un bon moment, là, je suivai simplement Marine, d'un air impassible, limite aussi frigide, blème et marbré que les déplacements d'un machabée de vampire, un pas droit, aucune irrégularité, entre le soldatesque et une certaine "noblesse" sauvage dans la démarche, bref, impérieux, impersonnel et sans l'émotion sur les traits du visage, je l'écoutai attentivement mais sans croiser son regard :
J’ai plusieurs personnes qui pourront nous aider, plus ou moins volontairement, concernant les informations dont on a besoin. J’espère qu’ils seront assez conciliants et éviteront de chercher les ennuis »
"-Je vous laisserai donc mener cette danse, j'essayerai de ne point vous faire ombrage, mais ma personne ne sera pas très loin si vous rencontrez la moindre "pécadille" pendant le bal, madame."
En plus d'utiliser du "vous" et d'user de termes détournés pour m'exprimer, j'avais décidé de donner une touche d'affabilité, aimable, trop, en vérité pour être honnête, plutôt que de jouer la touche du mépris que je lui pensai digne, je lui parlais donc avec cette autre touche de bénignité, de bienfaisance désintéressée que seul quelques vampires de grand âge avait à coeur d'en faire usage, parce que c'était pire encore de parler avec l'ironie d'une fausse gentillesse qu'il ne lui estimait pas mériter, foutu caractère, foutu sang mêlé nordique et sauvage qui ne faisait qu'un tour dans mes veines, aussi chaud, pic à vif, revanchard et colérique parfois qu'une bonne femme au pic de ses règles douloureuses, fallait que je me calmes...
Même si, j'en souriait intérieurement, j'espérais bien qu'on rencontre des emmerdes pour que je puisse me défouler, ça me ferait du bien là, puisque j'étais dans l'incapacité d'exprimer mes sentiments autrement que par une violence verbale et physique, mais si Marine prenait les choses en main je craignais que ma bonne petite bagarre à trois repas chaud la journée me file sous le nez.
Je restai sur le pas de la porte, maintenant la porte de cette boutique, une espèce de quincaillerie, ouverte en y plaquant mon dos, croisant les bras au nivau de la taille, un de mes doigts tappottant sur le manche de ma bonne vieille petite arbalète légère à répétition, qui fait figure de bonne arme de poing et qui peut se révéler d'un précision exemplaire sur de courtes distances, mais pas à plus de soixante mètres, de toute façon, j'étais pas particulièrement friand des échanges à longue distance, ce qui me plaisait c'était plutôt le contact direct, mais j'avais quand même du un peu m'adapter ces derniers siècles histoire de ne pas être complétement à la ramasse, bien que je sois, comme toute créature pluricentenaire, un grand nostalgique des époques traversées et un adepte du "ça sera jamais plus comme avant", ayant du mal à accepter le changement et les avancées technologiques, qui, ces dernières cinquantes années, m'avaient réellement paru trop, bien trop rapide.
Marine s'adressa donc au tenancier, un vieux bonhomme sans carrure, grand mais dont les membres semblaient aussi fins que des bambous ou des manches de brosse, les cheveux gominés vers l'arrière, le problème avec ses grands yeux noirs c'est que je n'arrivait pas à savoir ce qu'il fixait, s'il jetait un coup d'oeil en dessous de son comptoir où dans un coin comme pour chercher une arme dont il pouvait se saisir, je restait donc particulièrement alerte et observateur du moindre mouvement qu'il pouvait faire de ses hanches, ses épaules ou ses bras.
« Que puis-je pour vous ? »
Pour toute réponse Marine rabattit sa capuche, les frottements de mains et la mine joyeuse du type qui croyait avoir affaire à des pigeons potentiels fondit comme neige au soleil, les traits anxieux de son visage et le nouveau language de son corps prouvaient qu'une profonde anxiété s'était emparé de lui comme par "magie" quand il découvrit l'identité faciale de Marine.
« J’ai rien à vous dire alors barrez-vous ! »
« Mais si, voyons ! Je suis certaine que vous avez pleins de choses à nous dire. Vous me connaissez de réputation et vous savez fort bien que je n’hésiterai pas à mettre cet endroit sans dessus dessous pour savoir ce que j’ai besoin de savoir. Alors vous avez deux options, soit vous me dites ce que j’ai besoin de savoir et je vous donne un petit quelque chose pour votre bonne volonté, soit moi et mon ami
Marine me désigna du doigt, c'est l'instant que je choisit pour faire un joli signe de tous mes doigts ainsi que de mes griffes sorties, les unes après les autres en escaliers ordonnés du pouce au petit doigt et inversément, ajoutant à celà l'élargissement d'un graaaand sourire bien large, bien blanc, qui, perçait les ombres de ma capuche un peu de la même façon que la lueur de mes yeux, donnant des allures psychopatiques à un sourire digne d'une version plus dérangeante et maladive de "cheshire" le chat, pratiquement sorti d'un "Alice Mc Gee".
Si cette amusante introduction à ma personne, légèrement théatrâle put mettre dors et déjà bien mal à l'aise notre "ami" qui fournit à mon regard une espèce de "double check" pour être sûr d'avoir bien vu, se pensant victime d'une hallucination, la designation de mon arbalète bien en vue à ma ceinture finit de lui faire ravaler sa pomme d'adam, et reposer les yeux sur Marine, là où son regard se sentait "presque" en sécurité quitte à choisir une personne à fixer.
nous nous ferons une joie de démonter cet endroit pierre par pierre avant de passer à votre tour. Vous savez qu’il y a 206 os dans un corps ? Ça m’embêterait de devoir tous vous les brisez un par un ! Pas vous ? »
Je fit semblant de me curer les dents avec le bout de la griffe de mon index, à vrai dire j'appréciait la crainte qu'on instillait à ce pauvre bougre, ça avait le don particulier de me faire décompresser et de me défouler, je m'empressai d'ajouter ma petite touche d'humour noir :
"-ça fait aussi beaucoup d'os à ronger..."
Il allait passer à table, je ne sais pas qui avait le rôle du bon où du mauvais "flic" entre moi et Marine... Non... en fait il s'agissait des deux, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre, et sous la pression, il finit par craquer tout seul après un court moment d'hésitation, mais j'avouais également que Marine savait s'y prendre, impressionné par son grand calme qui, contrastait avec mon comportement et pour tout dire, rajoutait son "poids" psychologique à cet interrogatoire.
« Très bien, vous voulez quoi ? »
« Bien ! Il doit y avoir une vente d’esclaves dans un jour ou deux. Des gamins. Je suis certaine qu’en tant que revendeur, vous avez été informé de ce qui allait se passer. Alors dites-moi où et quand ? »
Pas de fioritures, droit au but, c'était comme ça que je l'appréciait, je continuais de me pincer une griffe entre les lèvres tout en "savourant" son petit jeu, puis je me rendit compte qu'a nouveau je devenais trop "passionné" dans mes réactions et je retirai cette dernière de ma bouche en me redressant contre la porte, croisant les bras en reprennant une fausse constance solennelle, millitaire, fallait pas se laisser aller.
« Euh… ok, ok, de ce que je sais, la vente doit avoir lieu dans un entrepôt un peu en dehors de la ville. Au niveau de la zone où on entrepose les moissons. La vente aura lieu après demain et débutera à minuit. Histoire d’éviter les curieux. A priori, il devrait y avoir pas mal de monde ! »
« Don sera-t-il là ? »
Tiens, enfin un nom... je découvrais au fur et à mesure en fait, elle n'avait pas jugé bon m'en informer avant que je ne prenne cette info sur le tas et sur le terrain, elle continuait de garder des détails pour elle sur cette histoire, à vrai dire ça agaçait ma fibre d'enquêteur, elle en savait bien plus long que moi et ne me révélait pas tout, elle avait donc quelques coups d'avance, j'avais l'impression de servir un peu de chandelle tout à coup.
« Là vous m’en demandez trop. On sait jamais s’il sera là ou non. Un coup, il vient, l’autre non. On va dire que comme c’est une grosse vente, c’est possible qu’il soit présent pour s’assurer que les prix soient corrects »
Lorsque Marine s'approcha de lui, même à quelques doigts de son visage, j'écarquillai les yeux en empoignant le manche de ma courte lame et de mon arbalestre, juste au cas où ça dégénérerait, aussi près de quelqu'un il suffisait d'un réflexe, la moitié, voir le quart d'une seconde pour qu'un geste malheureux puisse être fatal, en temps que garde du corps je peux vous dire que je n'avais pas "bon" du tout là, je lui aurait bien dit de s'écarter mais je me serai encore fait réprimander sur le fait que je la prenne pour une femme, patati, patata et j'en passe, donc je me contentais de rester paré à toute éventualité, l'inconscience de Marine m'effraya un peu, ce qui me fit prendre conscience que je tenais encore un peu trop à elle, mais ce type était trop effrayé pour tenter quoi que ce soit, bien que de la peur, je m'en méfies car je sais qu'elle pousse parfois à d'étranges extrêmités.
« Si vous avez menti, on reviendra et vos os seront brisés un à un »
Je soulignai les paroles de Marine d'un joli craquement de mes phalanges, suivi d'une petite rotation de la nuque qui fit craquer mes cervicales, avant que les pièces d'or jetées par Marine ne tintent de leur métal sur le bois du comptoir.
« Inutile de vous dire de ne pas parler de notre petite visite. Si vous le faisiez, le tarif serait le même ! »
J'accompagnais Marine dehors, rajustant ma capuche et surtout, regardant autour de nous si aucune petite balance où un informateur avait pu nous reconnaître où nous avait repéré, ça semblait calme ce matin, il n'y avait pratiquement aucun passage, je me permis juste de faire une petite remarque, j'avais décidé d'abandonner le ton mielleux à la limite de l'hypocrisie que j'avais eu plus tôt ce matin, ce n'était plus de circonstance, trouvant tout ça un peu trop...
"-Un peu trop facile tu ne crois pas ? Il te balance tout, comme ça... le premier mec qu'on rencontre il nous refile toutes ces infos comme si une manne divine nous tombait du ciel... Loin de là l'idée de remettre en doute tes redoutables... talents de persuasion, mais j'ai l'intime conviction qu'on à du louper une ligne cachée entre deux paragraphes..."
« Je ne sais pas pour vous mais moi je n’ai rien avalé depuis hier midi aussi, si ça ne vous dérange pas, j’aimerai bien avaler quelque chose vu que c’est possible »
Je n'avais pas le choix de toute manière elle était déjà rentrée dans la taverne qu'elle avisa, mais elle avait raison, elle n'avait pas mangé grand chose, quel connard d'égoïste j'étais... hier soir je me suis fait livrer un plateau complet de nourriture et je n'ai même pas pensé à aller lui demander si elle avait mangé, comment j'aurai pu savoir de toute façon elle était rentrée à l'auberge bien avant moi...
« Pour moi, se sera omelette bien cuite, lard, pommes de terre, salade, tomates et un steak. Le tout accompagné d’eau »
Je sifflai longuement quand je m'aperçut que la commande n'avait rien de fait pour l'estomac d'un moineau, Marine avait de l'appétit, c'était presque le régime d'un boxeur professionnel qu'elle nous faisait là, elle avait juste oublié d'y ajouter un peu de lait à son avis de professionnel, bien que le lard soit assez gras il ne fallait pas sous estimer l'apport en calcium, mais ça se justifiait amplement vu qu'elle n'avait plus mangé depuis une journée complète, faut dire que son corps de panthère bien entretenu n'avait rien à envier à une athlète.
« Et vous, vous voulez quoi ? »
J'avais déjà mangé hier soir... même si j'avais comme l'envie de lui montrer que je pouvais avoir un foutu appétit également... ça ne serait pas raisonnable s'il on devait courir dans tous les sens... et si je devais me battre, j'aurai vite fait de tout rendre, mais je lui fit la remarque à propos du lait, parce qu'étrangement je ne pouvais pas m'empêcher, comme une manie, comme si ça me démangeait, de lui donner un conseil sur son alimentation avec le ton empâti et impersonnel, froid, d'un spécialiste en diéthétique faisant un constat sec sur sa façon de manger :
"-Tu devrais y ajouter un peu de lait, je ne sais pas quel âge tu as exactement mais il ne faut pas sous estimer l'apport en calcium pour maintenir ton corps en bonne santé, boire du lait écrémé va te permettre un apport en proteines indispensable puisque tu as l'air de faire beaucoup d'exercice et d'avoir une très bonne condition physique, c'est aussi une source importante de calcium pour les os et les dents, les sels mineraux et oligo elements, vitamines, le lait, à dose homéopatique ça ne fait pas du tout grossir, n'oublie pas d'y ajouter quelques fruits aussi..."
Je m'arrêtais en plein monologue parce que j'étais, un peu tard, en train de me rendre compte de ce que j'étais en train de faire, je me ravalais la façade d'une main et tirait sur mes traits, gardant ma capuche bien fixée sur ma tête, bah, quoi... malheureusement en plus de cinq cent ans on à le temps d'apprendre un peu trop de choses pour peu qu'on s'y intéresse et son alimentation, en tant qu'ancien millitaire qui cherchait à optimiser ses performances de toute les façons possibles... il l'avait déjà passée au crible...
"-Je vais prendre... un steak... un steak cuit "saignant" j'insiste bien sur "saignant", du lait, et quelques fruits rouges..."
Je n'avais pas droit à des trucs trop "sucrés" ou comportant trop de conservateurs où d'éléments synthétisés, artificiels dans la bouffe, mon métabolisme d'hybride, me permettait parfois de faire de rares exceptions, mais uniquement si mes repas étaient toujours accompagné de viande sanguinolante, les fruits rouges rappellaient également la couleur du sang et de la chair, ce qui "calmait" comme pour la viande sanglante, également les ardeurs de la "bête".
Ensuite, s'installa un silence qui se fit pesant durant lequel je me redressai sur ma chaise, reprenant contenance, joignant mes mains sur la table en tapottant d'un pied nerveux le sol, attendant que la commande arrive, je ne savais pas trop quoi lui dire, après tout je n'était qu'un "mercenaire" même si je cachais à moitié quelques vieilles médailles dont une croix de la légion du Lion Blanc sur mon épaulette, en dessous d'une partie de ma cape, j'essayais tant bien que mal de ne pas croiser ses yeux plus de dix secondes, et j'évitais aussi d'évoquer quoi que ce soit à propos de ce qui avait bien pu se passer entre "nous", même si, au final, on ne pouvait pas affirmer qu'il se soit passé grand chose.
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Marine attendait le bon vouloir du mercenaire tout en repensant à ce qu’il lui avait dit en sortant du magasin.
« Un peu trop facile tu ne crois pas ? Il te balance tout, comme ça... le premier mec qu'on rencontre il nous refile toutes ces infos comme si une manne divine nous tombait du ciel... Loin de là l'idée de remettre en doute tes redoutables... talents de persuasion, mais j'ai l'intime conviction qu'on à du louper une ligne cachée entre deux paragraphes... »
Elle devait bien reconnaître qu’elle avait eu les informations très facilement, peut-être trop d’ailleurs comme il l’avait fait remarquer. Néanmoins, l’homme, la connaissant de réputation, savait certainement qu’elle ne bluffait pas. D’ailleurs, une fois elle s’était vraiment trouvée dans l’obligation de mettre ses menaces à exécution. Un grossiste en chair humaine lui avait donné de faux renseignements. Le résultat avait été qu’elle avait bien faillit y rester lorsqu’elle avait voulu délivrer les pauvres gens victimes de l’esclavagiste. Malheureusement pour lui, elle n’avait que « faillit ». Elle était revenue le voir et lui avait vraiment cassé les 206 os. Bon ça lui avait pris du temps et elle n’avait pas aimé le faire mais une promesse est une promesse. Depuis sa réputation était faite et les menaces ou/et l’argent suffisaient pour avoir les renseignements dont elle avait besoin. Prudente malgré tout elle comptait vérifier les dires du type en allant terroriser quelques autres informateurs.
Elle posa alors ses yeux sur Khaléo. Elle ne l’avait guère laissé faire ce matin mais rien que sa carrure impressionnante, sans compter ses armes, avait suffit pour finir de terroriser l’homme du magasin. Néanmoins, elle devrait, peut-être, lui laisser faire le prochain « interrogatoire ». Ça pourrait être intéressant et instructif. Et puis, cela ne ferait que renforcer la réputation de Marine et ficher la trouille à tous ceux qui donnent des informations et font du commerce d’humains.
« Tu devrais y ajouter un peu de lait, je ne sais pas quel âge tu as exactement mais il ne faut pas sous estimer l'apport en calcium pour maintenir ton corps en bonne santé, boire du lait écrémé va te permettre un apport en protéines indispensable puisque tu as l'air de faire beaucoup d'exercice et d'avoir une très bonne condition physique, c'est aussi une source importante de calcium pour les os et les dents, les sels minéraux et oligo éléments, vitamines, le lait, à dose homéopathique ça ne fait pas du tout grossir, n'oublie pas d'y ajouter quelques fruits aussi... »
Les propos de l’homme la sortirent de ses pensées. Elle ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Elle aurait carrément pu éclater de rire mais le ton sérieux de Khaléo l’en dissuada. Certes en tant que soldat, elle avait bien sûr toujours fait attention à son alimentation, du moins dans les grandes lignes. Mais depuis son départ du camp, elle n’y faisait plus attention du tout. Elle avait acquis quelques réflexes au niveau alimentaire comme limiter les graisses et les sucres mais comme le sucre version bonbon, elle n’avait jamais connu. Son seul péché mignon restait le pain chocolat qu’elle consommait en quantité limitée. Les mots de son compagnon lui donnèrent l’impression d’être une enfant à laquelle on devait apprendre à bien s’alimenter. Et elle n’appréciait que moyennement cette idée.
Cependant, cela la fit réfléchir que du lait, elle n’en consommait pas tant que ça ! Exit lait et yaourts, parfois du fromage et encore. C’était clair qu’à un moment, elle risquait d’avoir des carences. Mais bon, elle se demanda alors si en tant qu’immortelle ça avait vraiment une incidence sur son corps. Il y avait tellement de choses qu’elle ignorait sur elle et sur sa « particularité ». Malheureusement, elle ne pouvait s’adresser à personne pour avoir des réponses. Elle secoua la tête pour revenir au moment présent. Au même moment, le terranide se rendit compte qu’il avait peut-être un peu trop digressé et se tourna vers la serveuse à son tour.
« Je vais prendre... un steak... un steak cuit "saignant" j'insiste bien sur "saignant", du lait, et quelques fruits rouges... »
La serveuse opina du chef et partit en direction de la cuisine. Marine n’avait pas abaissée sa capuche tout comme Khaléo d’ailleurs. Aucun des deux n’avait envie de se faire remarquer. Ils voulaient passer inaperçus. La jeune femme remarqua cependant qu’il évitait consciencieusement son regard. Il ne semblait pas particulièrement à l’aise. Et, à y réfléchir, elle ne se sentait pas plus à l’aise non plus. La jeune femme se dit que c’était probablement du à l’incident de cette nuit. C’était dommage vu qu’elle l’appréciait mais lui ne tenait visiblement pas à la connaître. Au fond, il devait surement avoir raison. Après cette mission, ils ne se reverraient probablement plus alors à quoi bon tisser des liens si c’était pour ne pas les maintenir.
Le regard aigue-marine caché par la capuche essaya de percer l’ombre qui couvrait le visage du mercenaire. Elle ne savait pas pourquoi mais elle l’appréciait. Peut-être parce qu’il lui ressemblait ? Peut-être parce qu’il lui plaisait ? Peut-être parce qu’il la touchait ? Peut-être tout ça ou autre chose ? Mais elle l’aimait bien. Le silence devenait pesant et Marine commençait à se sentir vraiment mal. Il fallait dire quelque chose et vite.
« Euh… Je pensais qu’après le repas, vous pourriez peut-être prendre en main « l’interrogatoire » des autres hommes. Y’a encore deux types qui pourraient confirmer les propos de notre « ami » de ce matin. Comme vous l’avez dit, peut-être que c’était un peu trop rapide sa mise à table. Néanmoins, je pense quand même qu’il a dit la vérité. Mais il vaut mieux recouper les informations entre elle. Quand pensez-vous ? »
Ce fut le moment où la serveuse revint avec des assiettes particulièrement chargées, surtout celle de Marine. L’eau et le lait furent également déposés et le « bon appétit » rituel de la fille accompagna son départ. La jeune rouquine s’empara de sa fourchette et commença à manger. Elle avait connu mieux mais c’était comestible, c’était déjà ça et puis elle avait trop faim pour faire vraiment attention au goût.
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Nos yeux avaient entammé cet étrange et timide ballet depuis un moment, un instant il la fixe... un autre... il fuit... puis parfois... entre deux "mauvais" timing... il croisait son regard, repartant de plus belle ailleurs, comme... comme s'il était devenu aussi timide et maladroit qu'un adolescent, pourquoi était il réduit à ça face à elle... C'est bien la première fois depuis longtemps qu'il n'arrivait pas à fixer un humain droit dans les yeux pour lui dire sa façon de penser... C'était... ça devenait... compliqué et il le savait... C'est en partie pour ça qu'il n'osait rien dire, elle possédait cet étrange regard qui, vous donne l'impression qu'elle possède une beauté d'âme sans âge d'une profondeur millénaire...
...Cette belle amazone lui ressemblait beaucoup... Elle possédait déjà de nombreuses marques, cicatrices témoignant du lourd tribu qu'elle à laissé à sa vie pour être encore présente, celà lui avait probablement forgé le caractère... une force étrange, qui transpirait par toutes les pores de son corps, il sentait son regard essayer de percer les ténèbres de sa capuche, il se pinça le coin de la lèvre inférieure du bout d'un de ses jolis crocs pointus en déviant la tête sur la droite, cachant la partie gauche de son visage qui restait visible pour la guerrière, avant d'hésiter et... comme ils étaient dans un coin tranquille de la taverne, il retira prudemment et très lentement sa capuche en soupirant d'aise d'enfin l'abaisser, comme si elle même était... une espèce de fardeau à porter.
Dévoilant donc à la lumière des lustres de l'intérieur de la taverne, son visage atypique aux yeux de Marine, ses traits affinés, lissés par sa subtile, légère félinité, trois rayures noires, symétriques sur chaque joues, sur une "peau" blanche qui, n'était en fait qu'un duvet deux à trois fois plus dense et fin qu'une peau normale, ses oreilles étaient en partie cachées par les mèches retombantes de ses longues mèches, dont deux plus grandes capoules caressaient les coins de son visage, il n'était pas à l'aise d'offrir son visage au grand jour, mais puisqu'elle lui avait déjà abaissé la capuche de façon... sournoise... il était inutile de se cacher... d'elle au moins, Non ?
C'était un gage de confiance, l'air de rien... lui montrer son visage de son plein gré avait été effectué avec une patience à couper les grains de caviar en cinq, comme s'il avait pratiquement s'agit de montrer une partie très intime de son anatomie pour la première fois, personne n'avait pu poser les yeux ainsi sur son visage de son propre... plein gré depuis des lustres... C'est dur de se défaire d'une habitude qu'il à prise pendant plusieurs siècles, ses mains tremblaient un peu sur le contour de sa capuche rabaissée quand il en termina avec cette dernière.
« Euh… Je pensais qu’après le repas, vous pourriez peut-être prendre en main « l’interrogatoire » des autres hommes. Y’a encore deux types qui pourraient confirmer les propos de notre « ami » de ce matin. Comme vous l’avez dit, peut-être que c’était un peu trop rapide sa mise à table. Néanmoins, je pense quand même qu’il a dit la vérité. Mais il vaut mieux recouper les informations entre elle. Quand pensez-vous ? »
"-Je crois... Je crois que vous êtes très douée pour obtenir des informations... Parfois... même contre le gré des personnes que vous rencontrez..."
Il parlait d'expérience puisqu'elle avait voulu voir son visage, et que, sans sa permission, elle avait réussi à obtenir cette "information" visuelle.
"-Toutefois... j'aimerais m'occuper du prochain "interrogatoire", je suis sûr que ça sera "instructif"... Je ne voudrai pas avoir la fâcheuse impression d'être payé à rien foutre."
La serveuse revint et Khaléo remonta subitement sa capuche, comme un réflexe, tournant la tête dans le sens opposé à sa venue, la laissant les servir en répondant séchement "merci" quand elle eut fini, avant de soupirer à nouveau d'aise et laisser retomber une nouvelle fois sa capuche, s'assurant qu'elle en ai réellement terminé avec leur "service" en jetant plusieurs coup d'oeil limites paranoiaques en direction du comptoir et des cuisines, lorsqu'il posa les yeux sur son plateau, il fronça légèrement les sourcils en observant les couverts.
"-J'irai interroger la tenancière de cet espèce de... bordel qui se trouve au coin de la rue, je suis sûr qu'en matière d'esclaves ils doivent être les premiers au courrant des arrivages réguliers afin de renouveler leur marchandise en... viande "fraîche"..."
Il releva les yeux sur les mains de Marine qui s'était saisie de ces maudits ustensiles qu'il haîssait par dessus tout... il détestait les couverts... combien de fois ne s'était il pas brûlé les mains sur des couverts en argent lors de rencontres et de banquets organisés lorsqu'il était encore le chef de sa troupe de mercenaires, depuis ces temps immémoriaux il ne s'était plus servi de fourchette ni de couteau, il préférait manger à pleines mains, où griffes, et mordre à pleines dents dans sa viande, c'était tellement meilleur pour lui, et pour la "bête", la palpation, l'impression de... déchiqueter la viande en la saisissant entre ses griffes... bref... des plaisirs bien bestiaux et primaires, qui ravissaient et apaisaient les ardeurs de l'infernale créature qui restait tapie dans les limbes de sa conscience.
Marine usant de couverts... il se força à l'effort de s'en servir également, se saisissant de son couteau comme d'un foutu poignard, et de sa fourchette de façon étrange, comme d'une fourche pour fourrer le foin, essayant d'imiter la position des mains de Marine pendant quelques secondes qui, purent lui laisser comprendre l'étendue de son inexpérience de la chose, alors qu'il se pensait "paré" avec ses couverts, une première tentative infructueuse pour couper sa viande lui permit de "plier" son couteau contre le fond de l'assiette qu'il émailla et faillit même presque casser, il tint si fort le bout de viande empalé sur sa fourchette qu'il écarta et écrasa les dents de cette dernière.
Ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait apprendre à se servir de ces inventions horribles, il reposa les couverts tordus sur le plateau après l'échec honteux de sa tentative, et les poussa du bout des doigt le plus loin possible de son assiette, après quoi il se saisit de son morceau de viande comme il l'eut imaginé d'entrée, à pleines mains, et avant qu'il ne prenne une bouchée dedans, il croisa le regard pour le moins interloqué où amusé de Marine, regard qui lui fit relâcher sa viande qui s'écrasa dans son assiette.
"-Ce n'était... pas très propre... ni civilisé devant... une dame... N'est ce pas ? Voulez vous que je change de place ? Je ne vous imposerai pas ma... ma façon de manger qui pourrait peut être vous couper... l'appétit."
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« Je n’ai jamais considéré que je vous payait pour rien ! Mais je vous laisse bien volontiers prendre les rênes de l’interrogatoire suivant »
La jolie rousse avait hâte de voir le mercenaire dans l’action. Elle se doutait bien qu’à la différence d’elle, il serait un peu plus explicite et ne resterait probablement pas aux simples mots. Il risquait d’utiliser sa force. Elle n’était pas fan de ce genre de technique mais une nouvelle fois, la nouvelle se répandrait dans toute la ville et les gens seraient d’autant moins enclins à leur mentir. Parfois, il fallait faire des sacrifices dans la guerre. Marine n’en était pas friande mais elle ferait avec.
La jeune femme se réattaqua à son plat et ainsi, contenta son estomac. Il n’y avait pas à dire, la nourriture, après 24h de jeûne était la bienvenue. Bien qu’affamée, elle prit garde à ne pas manger trop vite. Son estomac, totalement vide, risquait de ne pas supporter l’apport brutal de nourriture qui risquait, par conséquent, de finir sur le plancher de la taverne, ce qui serait dommage et pas vraiment agréable. Les vomissements de cette nuit avaient été bien largement suffisants. Son œsophage en souffrait grandement.
Les vomissements répétés suite à ses cauchemars, ce qui arrivait au moins une fois par semaine, malmenaient son corps. Il n’était pas rare qu’elle vomisse ou crache du sang. L’acide de son estomac attaquant de manière violente son œsophage. A long terme, Marine savait bien que ça risquait de la tuer. Elle finirait par faire une hémorragie interne. Malheureusement, à moins de ne plus faire de cauchemars, le problème était insoluble.
Mangeant avec donc une certaine précaution, ses yeux se portèrent sur son compagnon qui avait abaissé sa capuche. Cela lui fit plaisir. Il lui faisait assez confiance pour se découvrir et accepter de lui monter son minois. Elle ne le copia pas. Non pas qu’elle se cache de lui mais plutôt de tous les autres. Ses cheveux étaient bien trop voyants. Elle s’était toujours demandée si elle ne devrait d’ailleurs pas les teindre, histoire d’être un peu plus passe-partout. Son roux flamboyant était trop facilement repérable.
La combattante fronça les sourcils quand elle vit Khaléo se saisir maladroitement de ses couverts. Visiblement, il n’en avait guère l’habitude et les couverts, fourchette et couteau, supportèrent bien mal cette tentative. Ils finirent tordus, preuve de la force impressionnante de la créature. Marine ne put s’empêcher de sourire largement devant cette tentative avortée de montrer ses bonnes manières.
Rendant les armes, le tigre s’empara de sa viande avec ses doigts et ses griffes et entreprit de déchiqueter la viande avec ses dents pointues. Marine avait un peu de mal avec la viande sanguinolente. Elle n’appréciait que la viande bien cuite. Cela venait probablement de l’overdose de sang qu’elle avait du voir et sentir sur les différents champs de bataille. Dès lors, elle supportait mal d’avoir du sang dans son assiette mais ça ne la dérangeait pas si les autres aimaient ça. Soudain, les yeux félins croisèrent les siens et la viande retomba dans un « floc » dans l’assiette.
« Ce n'était... pas très propre... ni civilisé devant... une dame... N'est ce pas ? Voulez vous que je change de place ? Je ne vous imposerai pas ma... ma façon de manger qui pourrait peut être vous couper... l'appétit »
La contrition dont faisait preuve Khaléo était plus que touchante et afficha un sourire attendrit, presque maternel, sur les lèvres carmins de la jeune femme.
« Non, non, je vous en pris, restez là ! Cela ne me gêne en rien. Faites comme bon vous semble. L’essentiel c’est que vous mangiez ! »
Sans plus attendre, elle reprit tranquillement son repas. Toujours en faisant attention à sa vitesse d’ingurgitation. Son œsophage la brulait un peu et de large rasade d’eau calmait un peu la douleur. Le reste du repas se passa dans un calme relatif, à peine troublée par les autres occupants du lieu assez peu nombreux et qui se contentaient de boissons plus que de victuailles. Marine mit un moment à finir son assiette. Une fois achevée, la serveuse réapparut pour les débarrasser de leurs assiettes et demander s’ils voulaient des desserts. Khaléo avait déjà pris des fruits rouges mais Marine, elle n’avait encore rien demandé. Et puis, le mercenaire voudrait peut-être autre chose. Vu que l’occasion lui était donnée, elle n’allait pas se priver.
« Vous auriez de la glace ? »
« Oui mais les parfums sont plutôt limités. On a vanille, chocolat… »
« CHOCOLAT – le mot avait surgit de manière imposante dans la taverne et la rouquine se racla la gorge – Euh… deux boules de chocolat avec du chocolat liquide dessus voir de la chantilly en plus ! »
La serveuse repartit un peu surprise de la demande totalement chocolat de la jeune femme, qui rougissait d’ailleurs violement sous sa capuche et souriait maladroitement à Khaléo.
« Désolée… je… j’aime beaucoup le chocolat… »
Elle n’avait découvert cela que depuis assez peu de temps. En fait, elle en avait mangé pour la première fois lorsqu’elle avait quitté le camp. Il fallait bien avouer que ce n’était pas le genre qu’on servait aux soldats en général. Marine rentra ses épaules et s’enfonça un peu dans son fauteuil. Elle avait envie de disparaître sous terre pour le coup. Mais quelle idiote ! Elle n’aurait jamais du demander ça. Bonjour l’image de guerrière qu’elle devait lui offrir à cet instant.
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Ce fut le regard aigue-Marine de la guerrière qui arrêta son geste suivi d'un sourire qui, sema le trouble dans son esprit, craquelant à nouveau cette assurance qu'il s'imposait, ce sourire chaleureux, rassurant, maternel sur les lèvres de cette femme avait le don de faire tomber une à une ses différentes inhibitions et même, quelques unes de ses vieilles habitudes qui n'étaient qu'un enchevêtrement de complexes emboîtés les uns dans les autres, quoi qu'il en soit la petite colère et rancoeur de la matinée s'était presque totalement envolée, comme fondue au soleil.
« Non, non, je vous en prie, restez là ! Cela ne me gêne en rien. Faites comme bon vous semble. L’essentiel c’est que vous mangiez ! »
Il reposa son plateau lentement sur la table comme s'il n'était pas encore tout à fait certain, relachant l'effort de ses jambes qui auraient du le porter pour se lever et reposer le bout de fesse qu'il avait à peine décolé de son siège, c'est le moment qu'il choisit pour l'observer manger, elle avait certes de l'appétit mais elle semblait prendre son temps... comme si... sa gorge lui était douloureuse... Et à bien y réfléchir il l'avait étranglée avec sa queue de tigre durant leurs échanges le jour précédent et elle avait vômit pendant la nuit, il se surprit à nouveau à s'inquiéter pour elle, chose qu'elle n'appréciait pas puisqu'elle lui avait fait remarquer que tout geste compassionnel de sa part envers elle n'était perçu que comme de la pitié et un avoeu de sa faiblesse, soi disant parce que je la considères comme une femme... Je n'avais pas réellement fait ce rapprochement par moi même, j'avais juste été "touché" par ses lèvres et, je m'étais emporté dans un élan que je n'aurai su définir, j'avais voulu en savoir plus sur elle et ma curiosité ainsi qu'un stupide espoir naissant m'avait amené à me blesser moi même en fin de compte.
Il put continuer de "manger" à sa façon, et ça n'avait sans doute rien de très civilisé de manger avec les mains, empoignant sa viande impatiemment à pleines paluches en y enfonçant ses griffes, tremblant de ses mains, tout en roulant du fond de sa gorge et la mordre à pleines dents pour satisfaire un des désirs de la "bête" déchiquetant sa viande et un bout de l'os comme s'il eut s'agit de vulgaire beurre pour cette mâchoire, malgré les traits agréables de son faciès il était difficille d'imaginer qu'il possède une telle force, une telle pression, dans les muscles de cette dernière, se striant, roulant sous les coins de ses joues lorsqu'il prenait de larges bouchées dans sa viande, secouant vivement son visage par une impulsion puissante induite depuis sa nuque qui lui laissait arracher brutalement la chair, une lueur d'une malice fauve luisait dans son regard alors qu'il épanchait sa belle voracité sur sa première côte, une fois les premières bouchées terminées sa bestialité put enfin se "taire" un peu et laisser place à plus de civilité quand il s'attaqua à la seconde, usant de ses grandes griffes tranchantes ouvertes à leur maximum pour découper des petits carrés de viande comme s'il se servait de couverts, si rapide dans l'éxécution, "dessinant" pratiquement des formes dans la viande tel un edouard aux mains d'argent de la boucherie.
Et pendant ce "festin" de chair il avait parfois fait étalage de l'impressionnante dextérité et longueur particulière de sa langue sur ses propres lèvres pour ralécher le sang, et détailler chacune des pointes de sa dentition acérée, plantant un regard d'une passion sauvage dans celui de l'amazone, avant d'apporter un à un, avec une... étrange lascivité, chacun de ses morceaux de viande saignante qu'il laissait courrir un moment sur ses lèvres avant de les y pousser, les obliger à s'écarter autour du morceau et l'engloutir, glissant son doigt dans le mélange de graisse et de sang restant avant de le porter à sa bouche, où il passa un séjour long et délicieux, râpé par sa langue, massé par ses lèvres. Lui aussi lui jetait des regards, à vrai dire, il le regardait en quasi permanence, ne détournant les yeux que pour éviter les siens parfois.
Lorsqu'il eut enfin "fini" de faire mumuse avec sa viande, il se rinça les doigts et se nettoya le contour des lèvres, puis se sécha avec une serviette en papier, s'en prenant maintenant aux pauvres fruits qui, ne lui avaient rien fait ! C'était injuste de les voir se faire empaler lentement par ses griffes à nouveau, comme s'il s'amusait à torturer chacun d'eux avec patience tout en tournant sa griffe dans leur chair, s'ils auraient pu crier ils l'auraient probablement fait ! Voilà qu'il s'amuse donc autant avec les fruits qu'avec sa viande, empalant une fraise sur la griffe du pouce, une framboise sur l'index, une cerise sur le majeur, une groseille rouge sur l'auriculaire, et une myrtille sur la griffe de l'auriculaire, pas de griffe jalouse où inusitée de cette façon...
Le repas se passait dans un calme relatif si ce n'est l'étrange corrélation tendue presque... "sexuelle" des jeux de chair et des gestes du félin s'amusant avec sa nourriture, aussi Marine finit enfin son assiette quand il eut presque terminé d'engloutir ses fruits, il avait pris son temps pourtant pour profiter de chacun d'entre eux, signe que ça devait être particulièrement difficille pour la rouquine de se nourrir en ce moment, la serveuse vint donc prendre mes couverts avant de revenir prendre ceux de Marine quand elle eut terminé, et proposer un dessert, Khaléo hésita après le repas qu'il venait de faire ce serait de la gourmandise mais la guerrière le devança puisqu'elle n'y avait pas eu droit :
« Vous auriez de la glace ? »
« Oui mais les parfums sont plutôt limités. On a vanille, chocolat… »
« CHOCOLAT !! »
Khaléo écarquilla les yeux en relevant les oreilles, surpris par la "puissance" de son coffre lorsqu'elle s'exclama de cette manière, il esquissa un léger sourire enjoué de la voir à ce point enthousiaste pour ce genre de délice.
« Euh… deux boules de chocolat avec du chocolat liquide dessus voir de la chantilly en plus ! »
« Désolée… je… j’aime beaucoup le chocolat… »
"-Non... vous n'avez pas à vous excuser pour ça voyons... ce.. c'est juste très... agréable de voir l'enthousiasme qui vous anime lorsqu'on vous parle de... chocolat... C'est... c'est beau... c'est... touchant... "
Ca lui donnait aussi une autre vision de Marine, une Marine plus passionnée, qui à d'énormes envies soudaines et, qui n'a pas peur de les exprimer haut et clair, une facette qu'il n'avait pas encore découvert jusqu'ici, ça l'avait agréablement surpris.
"-C'est communicatif même... vous m'avez donné envie, mais comme j'ai déjà mangé des fruits je ne prendrai qu'une boule de vanille... ma..."
Le mercenaire soupire et poses les yeux un instant sur la table, table qu'il gratte du bout de ses griffes avec une lueur de nostalgie dans le regard, murmurant presque :
"-Ma... ma fille adorait... elle adorait... la... la vanille..."
Il se ressaisit en se passant la main devant les yeux, empoignant sa bouche avec sa main avant de clore les paupières durement et de rouvrir les yeux, secouant sa main devant sa bouche en réprimant une larme qu'il empêcha de naitre, il sourit pour cacher le tout quand Marine était en train de fondre dans son fauteuil à vue d'oeil comme si elle avait honte, ça l'amusait et la rendait juste plus... "humaine" et dans le bon sens du terme à ses yeux.
"-Je n'ai pas eu souvent l'occasion de manger de la glace... à vrai dire, Marine, je n'y pense jamais... Là... là ou je vis de toute manière... il y a très peu d'occasions de s'offrir ce genre de délices...."
La serveuse revint donc avec leur commande, déposant une grande coupe pour Marine avec ses deux boules de chocolat, napée de chocolat liquide, sur lequel il y avait même du chocolat "glacé" en coquille par dessus ayant pris la forme des deux boules de chocolat, avec chantilly et surplus de granulé de chocolat sur la chantilly même, avec un morceau de chocolat noir pratiquement pur coincé sur le bord de la coupe et une galette fine en chocolat aussi fichée dans la chantilly, y avait presque de quoi être écoeuré du chocolat pour un bon mois là dedans !
Lui reçut une coupe bien plus modeste avec son unique boule de Vanille esseulée, qui avait presque l'air triste tant elle semblait "seule" et épurée, juste blanc cassée, il regretta presque n'avoir pas cédé à la gourmandise et pris la même chose que Marine, reposant un visage où une moue boudeuse se dessinait sur ses lèvres, touillant sa longue cuillère dans sa coupe pour tenter d'arracher un morceau de sa glace.
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La guerrière rousse se liquéfiait dans son siège. Elle n’osait même plus regarder le terranide dans les yeux. Elle alla jusqu’à tirer sur sa capuche un peu plus sur son visage afin d’encore plus se dissimuler sous le tissu.
« Non... vous n'avez pas à vous excuser pour ça voyons... ce... c'est juste très... agréable de voir l'enthousiasme qui vous anime lorsqu'on vous parle de... chocolat... C'est... c'est beau... c'est... touchant... »
Les paroles de son compagnon la firent se redresser un peu dans son siège. Visiblement, il ne trouvait pas ça trop enfantin. C’était une chance. Face à une réaction comme elle venait d’avoir, nul doute que ses anciens « camarades » auraient été au mieux, morts de rire, au pire, elle se serait prise une bonne correction. De plus, ses mots n’avaient pas été ironiques. C’était simplement un constat qu’il faisait.
« C'est communicatif même... vous m'avez donné envie, mais comme j'ai déjà mangé des fruits je ne prendrai qu'une boule de vanille... ma... »
Pour le coup, la jeune femme se redressa totalement et remit sa capuche à sa place précédente. Ses joues étaient toujours rouges mais tiraient plus vers le rouge-rosé que vers le carmin. Cependant, elle souriait toujours un peu comme une enfant prise en faute. Signe de nervosité, elle allait même jusqu’à se mordre la lèvre la lèvre inférieure. A cet instant, on n’avait l’impression qu’elle avait plus dans les dix ans que la vingtaine.
« Ma... ma fille adorait... elle adorait... la... la vanille... »
Avec cette phrase, il cassa l’attitude enfantine de Marine. Celle-ci nota bien vite les détails qui changeaient chez le mercenaire. Les muscles crispés, le visage triste, les yeux que les larmes voulaient inonder mais en tout bon combattant qui se respecte, il réussit à prendre sur lui.
La jeune femme changea d’attitude et redevint plus sérieuse, réadoptant son attitude précédente. Néanmoins, son cœur s’était serré. Elle avait noté qu’il avait dit « adorait » et non pas « adore ». Le changement de temps était plus que significatif tout comme son attitude. Cette petite fille ne devait, malheureusement, plus être de ce monde. Une vraie tragédie !
La guerrière n’avait jamais eu d’enfant aussi comprendre la douleur d’un parent qui a perdu son enfant était impossible. Tout ce qu’elle pouvait faire c’était l’imaginer et tout ce qu’elle pourrait imaginer serait encore bien loin de la réalité. Soucieuse de ne pas rouvrir une blessure, elle préféra ne pas demander de précision. Cela n’aurait pas été correct de sa part. Après tout, ils se connaissaient que depuis bien peu de temps. Pourtant, elle s’était beaucoup livrée à lui, sans forcément le vouloir mais quand même.
Le regard remplit d’une empathie profonde, elle essaya de détourner un peu la conversation et de détendre l’atmosphère. Elle essaya de sourire sans pour autant perdre la compassion et la tendresse qui étaient visibles sur son visage pâle. Mais finalement c’est lui qui rompit le silence.
« Je n'ai pas eu souvent l'occasion de manger de la glace... à vrai dire, Marine, je n'y pense jamais... Là... là ou je vis de toute manière... il y a très peu d'occasions de s'offrir ce genre de délices.... »
La belle rousse allait ouvrir la bouche mais la serveuse revint à ce moment et déposa leur commande devant eux. Les yeux de Marine se mirent à briller, pire que les lumières d’un sapin de Noël, devant la coupe débordante de chocolat et de chantilly. Pour n’importe qui d’autre, il y avait de quoi faire une overdose de chocolat et en être dégoûté à vie. Pour n’importe qui sauf pour elle ! Elle attrapa sa cuillère et attaqua la coupe glacée en prenant un bon morceau de chantilly couvert de copeaux de chocolat. La première bouchée, absolument merveilleuse, avalée, Marine se mit finalement à raconter un peu les raisons de son amour profond pour cette douceur.
« En fait, je… je ne connais le chocolat que depuis très peu de temps. Ça doit faire – elle tapota sa cuillère contre ses lèvres en réfléchissant – ça doit faire moins d’un an je pense que j’ai découvert ça. Avant, je vivais dans un endroit… un peu refermé sur lui-même où j’ai appris à me battre – elle choisit de ne pas s’étendre sur le sujet, c’était encore douloureux tout ça – Quand je suis « partie », j’ai découvert beaucoup de choses et notamment le chocolat ! – elle sourit jusqu’aux oreilles – J’ai aussi goûté aux bonbons et aux biscuits mais le chocolat c’est vraiment… indescriptible comme c’est bon – se rendant compte une nouvelle fois qu’elle en parlait avec une grande passion, elle rougit derechef – Navrée, je m’emballe un peu trop je crois ! »
La cuillère replongea dans la coupe monstrueuse et alla chercher la glace sous l’Himalaya de crème chantilly. En relevant un peu les yeux, elle vit la cuillère de Khaléo tritouiller sa malheureuse boule de vanille. Visiblement, il aurait peut-être aimé en prendre plus. Attendrit comme jamais, elle poussa sa coupe au milieu de la table.
« On partage ? J’avoue que j’ai eu les yeux plus gros que le ventre. Je n’arriverai jamais au bout toute seule et je déteste gâcher la nourriture. Vous ne voulez pas me donner un coup de main ? »
Marine essayait de le ménager et de faire en sorte de lui donner le beau rôle. Elle se doutait qu’il serait peut-être un peu trop fier pour accepter. Là, au moins, elle lui donnait le rôle du « sauveur ». Elle repensa alors au fait qu’il est dit vivre dans un endroit où les glaces n’étaient pas légion.
« Vous ne vivez pas en ville à priori vu ce que vous m’avez dit. C’est certainement indiscret mais vous vivez où ? Dans un village ou quelque chose comme ça ? Et pourquoi vous venez en ville ? »
Elle l’assaillait de question tout en continuant de manger doucement sa glace.
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Malgré sa capuche il lui était possible de sentir en elle rayonner dans l'expression de son visage, le pétillement de ses yeux, l'effervescence d'émotions qui animaient soudainement son être face à sa montagne de chocolat, l'enfant qui sommeillait en elle... où même peut être n'était ce là que l'expression d'un manque d'enfance bien vécue, nous avions pour la plupart, tous un gosse en nous, même s'il arrive que parfois... il n'est pas réellement devenu ce qu'on aurait souhaité.
Marine ressemblait à cet instant à une gosse émerveillée devant son premier cadeau de noel, et à la voir plonger impatiemment dans sa coupe pour en extirper une rapide première cuillèrée qui mourrut entre ses lèvres, ne fit que renforcer cette chaleureus mais néanmoins amusante impression, Marine possédait cet enthousiasme contagieux et communicatif qui rendait difficille la tâche que Khaléo s'était fixée, celle de l'ignorer, ne plus la regarder en tant qu'être humain mais seulement son mandataire, ses inhibitions comme sa boule de vanille, étaient doucement en train de fondre au fond de sa coupe, il s'y attaqua sans plus attendre à son tour avant qu'elle ne disparaisse, assez... rapidement sous ses coups de cuillères, lorgnant sur le fond de sa coupe déjà vide en penchant le verre face à son oeil droit, comme s'il ne fut pas possible qu'une chose aussi bonne fut ce également d'une aussi courte durée.
« En fait, je… je ne connais le chocolat que depuis très peu de temps. Ça doit faire – Alors qu'elle tapottait sa cuillère sur ses lèvres mon oeil roulait dans tous les sens pour chercher la moindre trace d'un petit bout de glace coincé au fond de ma coupe, mais non... il n'y avait plus rien, je reposai donc cette dernière sur la table en reposant mon visage entre mes mains, blasé par ce constat, relevant légèrement mes oreilles qui, n'étaient pas "très" mobiles mais permettaient de constater si j'étais attentif, où non à ce qui se passait autour de moi, mes yeux fixaient les lèvres de Marine prononçant chaque syllabe puisqu'avec les ombres de la capuche seuls ses yeux et le bas de son visage était clairement visible. – ça doit faire moins d’un an je pense que j’ai découvert ça. Avant, je vivais dans un endroit… un peu refermé sur lui-même où j’ai appris à me battre –
Un relèvement des sourcils, une entrouverture de ses lèvres et l'écarquillement plus prononcé de ses yeux trahit son étonnement à cette petite révélation... Mais sa surprise ne dura pas longtemps, un corps aussi entrainé que le sien, avec ses grands muscles élancés, un corps d'une galbe et d'une fermeté d'amazone, ça ne se sculpte pas en claquant des doigts, mais il ne pouvait pas s'empêcher de se demander où elle mettait tout ce qu'elle avalait, mais son appétit était particulièrement intéressant mais surtout... joli à regarder.
– Quand je suis « partie », j’ai découvert beaucoup de choses et notamment le chocolat ! – Le large sourire de la belle guerrière, emporta le sien également sur ses lèvres, qui s'élargit pour afficher une partie de sa jolie dentition carnassière, se pinçant la griffe de l'index entre les dents, la tortillant du bout du doigt dans l'interstice entre ces dernières– J’ai aussi goûté aux bonbons et aux biscuits mais le chocolat c’est vraiment… indescriptible comme c’est bon – Il plissa son regard et l'expression de son visage se fit presque d'une tendresse paternelle et fière à son égard en l'écoutant et la voyant s'exprimer avec la ferveur d'un enfant racontant, partageant ses premières expériences, il libéra sa griffe d'entre ses dents et essaya de tempérer son sourire qui, avait déjà trop duré, mais qui restait plissé sur ses lèvres tout de même. – Navrée, je m’emballe un peu trop je crois ! »
"-Non... je... je crois que je ne me suis plus senti aussi "vivant" et... socialement apte à tenir une conversation avec quelqu'un depuis... bien... trop longtemps... j'ai l'impression de rattraper un peu le temps perdu en ta compagnie."
Soudain, Marine poussa sa coupe au milieu de la table alors qu'elle n'avait encore qu'entamé sa première boule de glace sous l'épaisse couche de chantilly, de granulés, de double couche de chocolat fondu et de carapace croquante de chocolat glacé, j'eu un mouvement de recul, encore légèrement sur la défensive et d'une méfiance instinctive, je me demandais l'instant de quelques secondes ce qu'elle allait faire, comme si j'appréhendai tout contact physique après ce qui s'était passé la nuit dernière.
« On partage ? J’avoue que j’ai eu les yeux plus gros que le ventre. Je n’arriverai jamais au bout toute seule et je déteste gâcher la nourriture. Vous ne voulez pas me donner un coup de main ? »
Il se rassèrèna, elle n'allait apparemment pas à nouveau essayer de lui attraper un bout du corps par surprise pour lui voler un baiser, chose à laquelle il venait de repenser et, qui, autant que cette proposition soudaine le fit légèrement s'empourprer et cligner trois fois les paupières histoire d'exprimer là toute sa confusion, hésitant...
"-Vous... vous êtes sûre ? Vous aviez pourtant dit que vous seriez capable d'en venir à bout toute seule... je vous l'avait dit que ça faisait beaucoup trop de chocolat... Vous n'essayeriez pas d'en finir avec la vie en vous suicidant par crise de foie afin de vous... débarrasser de moi ?"-si la phrase avait commencé sur un soupçon d'hésitation, il la termina sur le ton de la plaisanterie en se saisissant timidement de sa propre cuillère s'accoudant sur la table pour s'approcher un peu mieux, faisant tournoyer en cercles son ustensile au dessus de la coupe comme pour batailler, parer et contrer la cuillère de Marine afin d'aller chercher une belle peletée de chantilly avec des bouts de chocolats éclatés en morceaux fichés dedans, ce qui fut sa première bouchée dans sa glace lui badigeonna le contour des lèvres avec ce blanc neigeux, qu'il laissa là un moment, moustache blanche parsemée de copeaux de chocolat.
« Vous ne vivez pas en ville à priori vu ce que vous m’avez dit. C’est certainement indiscret mais vous vivez où ? Dans un village ou quelque chose comme ça ? Et pourquoi vous venez en ville ? »
Afin de répondre il lécha tout de même du bout d'une langue bien agile le contour supérieur de sa lèvre histoire d'avoir l'air moins ridicule.
"-Loin de toute forme de civilisation... j'ai... malheureusement appris que je préférai de loin m'écarter des grandes cités plutôt que d'espèrer voir changer le système, qui à mon sens... devient de plus en plus... pourri ces derniers siècles, pour dire la vérité, je vis dans une magnifique forêt dans les terres sauvages depuis plus de trois siècles, je me forces un peu à en "sortir" de temps en temps... tous les siècles à peu près... par curiosité afin de voir ce que cette bonne vieille terra et les êtres qui y vivent deviennent, ensuite on n'a jamais assez d'argent pour passer l'hiver, la nourriture se fait rare, donc une fois par siècle je sort de ma tanière pour effectuer toute une série de contrats de mercenariat afin de cumuler assez d'argent pour vivre le reste du siècle suivant en "paix" dans mon paradis sauvage."
Il prit un autre morceau de glace du bout de sa cuillère, contournant celle de Marine qui se trouvait déjà au fond, quand il releva cette dernière Marine essaya de l'en empêcher, tappa d'un coup sec sur le dessous de celle ci pour que son morceau de glace se retrouve dans sa cuillère a elle, et au moment ou elle extirpa sa cuillère de la coupe ce furent le visage du mercenaire qui, s'avança rapidement pour aller "voler" le morceau de glace en laissant glisser ses lèvres sur la cuillère de Marine.
"-Chroyez moi que... chi che n'avais pas à boucher de ma tanière... che le ferai... Che ne cherai pas ichi à vous parler... Woah chest froid... ch'était un trop gros morcheau..."
Khaléo attendit quelques secondes en secouant rapidement sa main devant sa bouche en signe de petite "douleur" laissant fondre la glace en prenant de grandes bouffées d'air, une fois cette petite panique passée il continua :
"-...J'ai un odorat particulièrement sensible, et l'odeur polluée des villes m'est particulièrement épouvantable, c'est... une véritable infection, l'air me parait tellement chargé, et ce, même ici dans cette taverne, comparé à l'air pur des recoins encore vierges et intouché de la main de l'homme là où je vis, c'est comme si dans cette ville j'avais l'impression d'être plongé tout entier dans une benne à ordure où... Enfin..."
Il n'allait pas dire "putain de fosse sceptique" parce que c'était vraiment ce qu'il ressentait, mais ça aurait sans doute coupé l'appétit de Marine, les odeurs étaient particulièrement amplifiées par son odorat et les bas fond du Nexus étaient vraiment infects, même si les créatures vivant ici sont tellement habituées à cette pollution qu'ils ne sentent pratiquement plus rien, ce n'était malheureusement pas son cas.
"-Mais je dois bien avouer... que... même si celà m'écorche un peu la "gueule"... je suis heureux d'être sorti de mon "trou" et d'avoir eu... la chance de te rencontrer... Marine... tu m'apprends... à... reprendre... un peu confiance... en l'humanité et même... en moi, c'est vrai... je me sens "vivant" quand... tu poses tes yeux sur moi, et ce... sans exprimer le dégoût, la crainte ou la haine où le mépris que j'ai l'habitude de croiser."
Ce fut son tour de "nourrir" la bouche de Marine avec un bout de galette chocolatée incrustée dans un morceau de glace avec les derniers reste de la crème chantilly, sur le bout de sa cuillère, la tendant vers elle tout en se penchant un peu, entrouvrant la bouche comme pour faire un "Aaaaaah" qui, se transformait petit à petit en un grand sourire "jouette", enjoué.
"-A toi... Marine... Qu'est ce qui te pousses réellement à venir ici... D'où viens tu... Qu'est ce qu'une belle guerrière... une superbe amazone dans ton genre vient faire dans un trou aussi malsain et paumé que celui ci... Il y a sûrement bien d'autres choses qu'une femme aussi belle et talentueuse que toi pourrait accomplir sans avoir à se coltiner une créature dans mon genre... je n'ai pas... l'impression que tu ailles réellement besoin... de mes services... Tu sembles savoir... parfaitement ce que tu veux... et déterminée à l'obtenir... Alors... pourquoi autant de hargne... Je sens bien qu'il y a quelque chose... qui ne va pas..."
Il n'avait pas réfléchi en posant sa question c'était sorti tout seul, autant les compliments sur sa beauté que, ses interrogations sorties toutes droites de sa pensée, il se pinça le coin droite de la lèvre inférieure en se rendant compte de l'aspect très personnel, et indiscret de sa question, il n'avait pas su être très subtil sur ce coup là, c'était sans détour, mais même si c'était direct celà prouvait qu'il se préoccupait d'elle, de ses interêts mais également du "pourquoi" de tout ceci... Evidemment il était peut être un peu trop optimiste s'il pensait qu'elle allait tout lui dévoiler juste parce qu'il posait la question.
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Marine sourit quand elle vit finalement son compagnon attaquer la glace comme elle le lui avait proposé. A cet instant, le couple donnait plus l’impression d’être retombée en enfance que de ressembler à un mercenaire et à une combattante. Leur manière, peu distinguée, de consommer la glace accréditait cette thèse. La rouquine replongea sa petite cuillère dans la glace et s’amusa du bataillage de cuillères que Léo lui imposa.
« Loin de toute forme de civilisation... j'ai... malheureusement appris que je préférai de loin m'écarter des grandes cités plutôt que d'espérer voir changer le système, qui à mon sens... devient de plus en plus... pourri ces derniers siècles, pour dire la vérité, je vis dans une magnifique forêt dans les terres sauvages depuis plus de trois siècles, je me forces un peu à en "sortir" de temps en temps... tous les siècles à peu près... par curiosité afin de voir ce que cette bonne vieille terra et les êtres qui y vivent deviennent, ensuite on n'a jamais assez d'argent pour passer l'hiver, la nourriture se fait rare, donc une fois par siècle je sort de ma tanière pour effectuer toute une série de contrats de mercenariat afin de cumuler assez d'argent pour vivre le reste du siècle suivant en "paix" dans mon paradis sauvage »
La jeune femme fronça les sourcils quand il utilisa le terme de « siècles ». Elle savait que les terranides pouvaient avoir une durée de vie plus longue que la moyenne mais pas à ce point-là quand même. Intriguée, elle écouta attentivement la suite de son explication tout en lui rendant la monnaie de sa pièce et bataillant à son tour pour l’empêcher d’aller quérir un morceau de glace au chocolat. Elle ne put d’ailleurs s’empêcher d’éclater de rire devant cette pseudo bataille qui vit la victoire de son compagnon.
« Chroyez moi que... chi che n'avais pas à boucher de ma tanière... che le ferai... Che ne cherai pas ichi à vous parler... Woah chest froid... ch'était un trop gros morcheau... »
Là, le rire de Marine fut retentissant et attira une nouvelle fois tous les visages vers eux. Décidément, elle qui voulait passer inaperçu, ce n’était pas gagné. Elle rabaissa un peu plus sa capuche sur sa tête, ses joues à nouveau rouge. On avait l’impression de voir une vraie gamine à cet instant.
« Vous voilà bien attraper sieur Léo ! Si vous m’aviez laissé prendre le morceau, vous ne vous seriez pas brûlé avec le froid, nigaud ! »
Le terme n’avait bien sûr rien d’injurieux. C’était juste pour plaisanter, un terme qui possédait une bonne marque d’affection. La jeune femme, le sourire aux lèvres, vint chercher une nouvelle cuillérée de glace couverte de chantilly et ouvrit la bouche de manière à pouvoir tout engouffrer. C’était très froid mais elle fit mine de ne rien ressentir de particulier, juste pour ne pas laisser à Léo la possibilité de se moquer gentiment d’elle à son tour.
« J'ai un odorat particulièrement sensible, et l'odeur polluée des villes m'est particulièrement épouvantable, c'est... une véritable infection, l'air me parait tellement chargé, et ce, même ici dans cette taverne, comparé à l'air pur des recoins encore vierges et intouché de la main de l'homme là où je vis, c'est comme si dans cette ville j'avais l'impression d'être plongé tout entier dans une benne à ordure où... Enfin... »
Marine s’empara avec gourmandise d’une nouvelle cuillérée avant de rebondir sur les propos du mercenaire.
« Je vous rassure, je n’ai pas un odorat plus développé que la moyenne des humains mais ça m’empêche pas de trouver que ça pue comme pas possible ici – elle fronça son joli petit nez – C’est immonde ! Je vous envie de pouvoir vivre loin de tout. Personnellement, parfois, j’aimerai bien m’en aller loin… et oublier les horreurs de ce monde… »
Sa voix s’éteignit un peu à la fin de sa phrase. Sa joie était retombée. Oui l’idée de se retirer du monde lui était souvent venue surtout depuis tout ce qu’il lui était arrivé ces derniers temps. Loin de tout, loin de tous, au moins personne ne la blesserait plus, ni ne lui ferait du mal. Elle chassa vite cette idée et revint au moment présent en se réattaquant à la coupe glacée.
« Mais je dois bien avouer... que... même si cela m'écorche un peu la "gueule"... je suis heureux d'être sorti de mon "trou" et d'avoir eu... la chance de te rencontrer... Marine... tu m'apprends... à... reprendre... un peu confiance... en l'humanité et même... en moi, c'est vrai... je me sens "vivant" quand... tu poses tes yeux sur moi, et ce... sans exprimer le dégoût, la crainte ou la haine où le mépris que j'ai l'habitude de croiser »
Marine ouvrit la bouche alors qu’il avançait la cuillère vers elle. En d’autres circonstances, elle aurait envoyé valser la cuillère mais le contexte particulier et enfantin lui fit réagir bien différemment. Elle referma ses lèvres vermeilles sur le manche de la cuillère, les parant de chantilly pigmentée d’éclats de chocolats comme une sorte de rouge à lèvres blancs. Elle avala le contenu en faisant glisser ses lèvres blanchies tout le long de la cuillère. Une fois libérée du morceau de métal, elle passa sa langue sur ses lèvres pour enlever les plus gros de la chantilly avant que les doigts ne prennent son relais. Elle ne prit pas la peine de le faire avec sa serviette, inutile de gâcher un si bon dessert.
Le langage un peu décalé de la créature était toujours aussi inattendue mais cela ne le rendait que plus humain aux yeux de sa compagne qui l’appréciait de plus en plus. C’était bien la première fois qu’elle se sentait aussi bien avec quelqu’un. La première fois qu’elle pouvait jouer, s’amuser comme l’enfant qu’elle n’avait jamais été. Et c’était particulièrement agréable.
Elle apprécia le compliment qu’il lui fit. Elle n’aurait jamais pensé pouvoir aidé quelqu’un de la sorte, ni apparaître comme une « chance ». Ça lui fit énormément de bien de le savoir et afficha un sourire de gratitude. Personne ne lui avait dit ça encore.
« A toi... Marine... Qu'est ce qui te pousse réellement à venir ici... D'où viens-tu... Qu'est ce qu'une belle guerrière... une superbe amazone dans ton genre vient faire dans un trou aussi malsain et paumé que celui ci... Il y a sûrement bien d'autres choses qu'une femme aussi belle et talentueuse que toi pourrait accomplir sans avoir à se coltiner une créature dans mon genre... je n'ai pas... l'impression que tu ailles réellement besoin... de mes services... Tu sembles savoir... parfaitement ce que tu veux... et déterminée à l'obtenir... Alors... pourquoi autant de hargne... Je sens bien qu'il y a quelque chose... qui ne va pas... »
Une nouvelle fois, la jeune femme éclata de rire attirant de nouveaux les regards mais elle s’en fichait un peu à présent.
« Si ça vous amuse de le croire mais je suis bien loin d’être belle, croyez-moi ! »
L’idée de paraître belle aux yeux de l’homme en face d’elle lui semblait totalement inconcevable. Pour elle, elle était très quelconque, ni belle, ni laide. Quelqu’un d’assez insignifiant, totalement complexée par un corps de femme qu’on n’avait cessé de lui reprocher justement parce que c’était ce qu’elle était. Comment s’aimer quand personne ne vous aime ? Une poitrine trop importante, des cicatrices partout sur le corps ou presque, des cheveux impossible à dompter et de couleur détestable… Bref, que des éléments négatifs pour la demoiselle qui ne voyait dans son corps qu’un outil de travail et non pas de séduction !
Elle se redressa un peu plus sur son siège et posa ses coudes sur la table. La question la gênait. Elle n’aimait pas parler d’elle et pour dire quoi d’ailleurs. Sa vie n’était pas rose mais d’autres en avaient une encore bien pire. Et puis, ça servait à quoi de parler. On ne pouvait pas changer le passé. Cependant, il s’était livré à elle, au moins en partie, elle devait bien faire un petit effort elle aussi.
« Moi ? Y’a rien de bien intéressant à dire sur moi – elle esquissa un léger sourire – mais bon… J’ai 20 ans, je viens de la Terre et ne suis pas originaire de Terra, j’ai grandit dans un camp militaire où on m’a appris à me battre. Et puis… et puis, je me suis enfuie de cet endroit. Il faut dire qu’on ne m’avait pas demandé mon avis. Des hommes sont venus me chercher quand j’étais enfant et je me suis retrouvée dans cet endroit. Donc, je me suis enfuie, j’ai vécu quelques semaines dans la ville de Seikusu au Japon. Et puis, j’ai eu le malheur de croiser la route d’un… esclavagiste. Inutile de vous dire ce que j’ai subi. C’est à cause de lui que je me suis retrouvée sur Terra. Il m’a vendu à Ashnard où j’ai du me battre, de nouveau. J’ai été sauvée par quelqu’un à qui je tiens. On a été ensemble un moment et puis, c’est terminé maintenant. C’était probablement voué à l’échec dès le départ. Je ne sais pas. C’était juste la première personne qui se montrait un peu gentille avec moi. Je l’ai aimé, sincèrement, on a vécu beaucoup de choses ensembles mais on a finit par s’éloigner. Je le considère comme un ami mais y’aura plus rien à présent – elle sourit tristement – Je crois que je suis mieux seule. Au moins, je ne ferais plus de mal à personne… Quoiqu’il en soit, le fait d’avoir été mise en esclavage m’a donné un but dans la vie. Je hais ces types qui se croient tout permis pour du fric. Alors j’ai commencé à les combattre. Voilà, c’est tout ! »
Elle attrapa un verre d’eau et avala une longue rasade et regretta presque que se ne soit pas de l’alcool bien qu’elle sache pertinemment ne pas supporter ce genre de boissons mais bon, une fois n’était pas coutume. Elle s’abstint cependant de demander quelque chose de plus costaud. La combattante avait parlé de manière assez mécanique comme si elle racontait l’histoire de quelqu’un d’autre, comme si elle était détachée de tout ça. Cependant, elle n’évoqua pas l’histoire de son immortalité et de son ascendance titanide. Inutile d’en rajouter plus pour le moment.
« Je crois que vous avez un bon résumé Léo de ma trépidante existence ! »
Marine sourit avant d’aller ingurgiter la dernière bouchée de glace que contenait encore la coupe. A eux deux, ils avaient eu raison de l’Everest glacé que la jeune femme avait commandé.
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J'avais... l'impression d'être... un enfant... j'étais peu à peu l'enfant... le gosse qui... n'avait pas eu d'enfance "normale" et... Marine j'étais... j'étais en train de la voir comme... comme une soeur, la soeur que je n'ai pas eu... où que j'aurai rêvé avoir... elle riait si fort... de bon coeur... et je riai également, un rire enfantin, cristalin comme si je n'avais pratiquement jamais forcé ma voix à rire, qui se répercutait de son écho dans toute la taverne et dérangeait même parfois les clients qui croyaient réellement que des enfants étaient en train de s'amuser à une table de l'auberge, mais ne posaient leurs yeux que sur deux personnes d'un âge qu'on pouvait considérer "adulte".
L'expression de mon visage avait aussi changé, j'étais attendri, rassuré, par la façon que Marine avait de me parler, de s'ouvrir et discuter, simplement... discuter et... rire... échanger avec moi... tout compte fait c'était comme le vélo... on ne reste jamais inapte aux contacts sociaux très longtemps, il suffit de... se laisser porter... Et quelque part au fond de mon crâne je savais, je n'étais pas dupe... je savais que je me laissais probablement beaucoup emporter, je m'ouvrais trop et que tôt ou tard j'allais... j'allais le regretter et me blesser... tout compte fait ce n'était peut être pas si grave de se blesser une fois de temps en temps, il le fallait, comme une véritable blessure physique, un hématome ou lorsqu'on tombe dans les orties celà stimule la circulation sanguine, c'était pareil pour la partie du cerveau qui régit le centre des émotions... et j'en avais à revendre pour les avoir contrites, renfermées aussi longtemps pour me protéger.
Lorsqu'elle m'appella "sieur Léo" j'exprimais de la gêne et mes épaules se redressèrent près de ma tête en me laissant frissonner d'une drôle d'émotion... était ce là de la fierté qu'elle arrivait à me faire ressentir ? La fierté... l'amour propre ? Je... j'étais désolé de ne presque pas savoir ce que ça voulait dire, j'avais toujours été persécuté pour ma différence, et je ne me considérais pas comme un "séigneur" où un grand de ce monde... mais plutôt comme un paria ayant l'obligation de se cacher pour ne pas subir la bêtise, l'ignorance des humains à mon égard, Marianne avait essayé... elle aussi de m'ouvrir au monde... elle avait en partie réussi... mais j'étais trop centré sur ma Légion, sur le travail... j'étais jeune et je pensais que rien ne m'atteignais... j'étais limite arrogant aussi, je voulais le monde et que le monde me reconnaisse pas pour ce que j'étais mais pour ce que j'accomplissais surtout, pas pour "moi" parce que je mentais à tout mes soldats... je mentais à mes sous officiers... parce que jamais je ne leur avait laissé "voir" ce que j'étais réellement, eux, n'avaient jamais pu poser les yeux sur leur chef, sur le visage du Lion blanc, je leur avait tous menti parce qu'au fond de moi j'avais peur qu'ils ne m'acceptent pas une fois le casque de mon armure retirée.
« Je vous rassure, je n’ai pas un odorat plus développé que la moyenne des humains mais ça m’empêche pas de trouver que ça pue comme pas possible ici – elle fronça son joli petit nez – C’est immonde ! Je vous envie de pouvoir vivre loin de tout. Personnellement, parfois, j’aimerai bien m’en aller loin… et oublier les horreurs de ce monde… »
J'avais eu peur de la choquer avec certains des propos que je tenais, qui, auraient pu passer pour de l'aversion à l'encontre des humains, mais je me trompais elle comprenait parfaitement le sens premier des choses dont je parlais, je ne haissais pas les humains, non... j'étais déçu parfois par eux... c'est vrai... Mais de la à les hair... je ne pourrai pas... j'étais probablement stupide... je pensais encore qu'il y avait de l'espoir pour eux mais je m'en sentais présomptueux, c'était plutôt de l'espoir pour "moi" dont j'avais besoin surtout, dans le flot de paroles de Marine je ressentai aussi le besoin de s'évader... de partir loin d'ici et d'oublier... Si elle savait parfois à quel point c'est tout de même difficille de rester seul, dans ma tanière j'avais moi même créé quelques amis "imaginaires" avec des morceaux de bois pour les jambes et les bras, du cuir pour le corps sur lequel j'avais dessiné des visages, et des bouts de paille pour les cheveux, et... pour ne pas devenir simplement dingue je leur parlais de ce que je faisais, et je les emmenais avec moi parfois à la chasse... j'imaginais qu'ils me répondaient... je m'étais rendu compte, après une dizaine d'années cloitré dans mon paradis vierge, que sans communication mon moral baissait chaque année et que, je me laissais doucement "mourrir".
Khaléo se surprit à hausser les sourcils, et lui même entrouvrir lègérement les lèvres lorsque Marine "happa" la cuillère entre les siennes, lissant ses fines lèvres roses du bout de sa propre langue en imaginant... simplement être à la place de cette glace, frissonnant, et troublé de son regard pour quelques secondes, à vrai dire il avait été passablement excité par le baiser de l'autre jour, puis frustré ensuite, en apprenant qu'elle n'était pas véritablement "seule" elle avait déjà quelqu'un dans sa vie, là, c'était à nouveau cette petite excitation qui montait en lui, lui laissant échapper brièvement un court ronronnement qu'il réprima bien vite, avant de repenser à cet état de fait... Marine était une belle femme... qui avait déjà du être la convoitise de bien d'autres hommes dans sa vie, et de penser même qu'elle s'intéresse à une créature monstrueuse de son genre ne lui effleurait pas l'esprit, il en était frustré d'ailleurs, il s'en frustrait tout seul, il le savait, mais n'arrivait pas à faire autrement que d'être... excité par les mouvements des lèvres, de la bouche de Marine sur la cuillère et sur ses doigts, au bout d'un moment il détourna le regard en soutenant son visage sur sa main, surtout lorsqu'il sentit quelque chose "gonfler" et pousser le long de sa cuisse, qu'il écrasa du coude en forçant un sourire, dent serrées, il s'en voulait d'être excité dans un moment pareil alors qu'ils partageaient des moments privilégiés comme deux gosses, sans... sans arrières pensées jusqu'ici si ce n'est lui, là, en train de laisser son esprit s'envahir de pensées inavouables, ça le dégouta... il se dégoutait d'avoir pu être excité alors qu'elle était en confiance avec lui, il se jetait souvent lui même des pierres et s'autoflagellait mentalement pour ce genre de conneries, turbinant dans sa cafetière et ce, peut être même parfois pire qu'une bonne femme.
Elle éclata de rire lorsque Khaléo lui avoua indirectement dans sa phrase la trouver belle, belle comme une panthère, comme une guerrière amazone, il adorait le fait que son corps soit entrainé, que sa musculature soit visible même sous sa peau et ses formes qui l'adoucissaient de sa féminité, elle n'avait pas une haute estime de sa beauté et d'elle même... comme il la comprenait mal sur ce terrain... et plus il y pensait... et la regardait, sourire, rire... plus ça lui prouvait le contraire... Mais il n'était pas assez proche pour insister et contre argumenter en lui présentant sa vision de sa beauté, il ne ferai sans doute que de la gêner, il l'écouta sans rien dire mais son regard plissé posé sur elle lentement de haut... en bas... poursuivant, glissant sur ses formes avant d'en revenir à son visage et se perdre dans ses cheveux, ses griffes encastrées entre ses lèvres, en disaient probablement plus long que s'il avait osé la contredire, façon de lui faire comprendre qu'elle était désirable... peut être même plus, mais à nouveau celà laissait monter cette petite excitation interdite en lui, roulant l'axe de son coude sur sa cuisse gonflée commes'il en possédait une troisième, se frustrant d'avantage.
Le récit de sa vie le troubla sur certains passages, comme lorsqu'on l'enleva lorsqu'elle était jeune pour l'entrainer dans un camp millitaire où on lui apprit à se battre... Quelqu'un avait du déceler chez elle des prédispositions innées au combat, peut être un peu comme la sélection des spartiates humains des leur plus jeune âge, il comprit mieux tout un tas de choses lorsqu'elle lui avoua, de façon succinte, avoir croisé la route d'un esclavagiste, n'ayant absolument pas envie de parler de ce qu'elle à subi et je ne lui en tiendrai pas rigueur, j'en savais suffisamment comme celà que pour m'étaler dans une série de questions sordides sur ce qu'elle à pu traverser, vendue a Ashnard où elle à probablement du faire face à bien des problèmes dont je ne peux que m'imaginer l'étendue, elle insista ensuite sur une personne qu'elle "avait" aimé, et qu'elle était mieux seule... Donc Marine n'était plus avec ce Brimstone ? Seule personne dont j'avais entendu le nom de la bouche du boutiquier mystérieux, de toute façon... même si elle n'était plus avec cet homme, je ne pouvais que la comprendre sur son envie de rester seule, par contre elle, c'était pour décider de ne plus faire de mal à personne, quand, pour Khaléo c'était l'inverse, c'était se cacher du monde, et se protéger du mal que les autres pourraient lui faire.
« Je crois que vous avez un bon résumé Léo de ma trépidante existence ! »
Il prit un ton sérieux, contrastant définitivement avec l'ambiance bon enfant, chaleureuse qui, s'était installée entre eux depuis une bonne demie heure, comme s'il cherchait à remettre quelques distances entre eux après qu'elle ait exprimé l'envie de rester seule qu'il respectait, quelques uns de ces mots tremblèrent tristement sur ses cordes vocales et parfois, à peine prononcées du bout des lèvres :
"- Si vous, Marine... Cherchez à rester seule pour ne pas faire souffrir autrui, quand de mon coté je me cache des autres, afin de... ne pas souffrir de ce que je suis à mon tour pour justement me protéger... je crois... je crois bien qu'on est tous les deux en train de glisser sur une mauvaise pente en devenant trop proches, je suis désolé mais pour respecter vos voeux, il... ne faudra pas... que l'on se revoie après cette affaire, j'espère que vous apprécierez de ce fait, tout le respect que j'ai pour votre choix."
La glace était finie, ils l'avaient fait fondre autant avec la chaleur de leurs corps qu'avec celle de leurs sentiments, Marine prenait une petite place dans le coeur du mercenaire, comme une douce brûlure, une petite douleur qui, avait laissé les barbelés qui l'entourait s'élargir afin de le laisser battre un peu mieux, respirer, mais la note finale avait été plus froide que la glace qu'ils avaient partagé, scellant également son coeur dans un socle de cristal comme pour l'empêcher de battre, il se murmura... à lui même... plus qu'a quicquonque autour de lui :
"-Même si... j'aurai sûrement beaucoup aimé prendre le risque de me laisser blesser par toi..."
Sur quoi, Khaléo enchaina en frappant immédiatement et brutalement ses mains sur la table pour les sortir de cette torpeur de sentiments et ne pas laisser Marine réfléchir trop longtemps sur sa dernière tirade, il n'avait pas envie qu'elle insiste, ni qu'elle trouve des failles pour s'en défendre, où lui laisser le temps de comprendre que la fêlure dans sa voix en disait beaucoup plus long et trahissait la teneur de ses paroles, NON ! On avait un truc à régler, il fallait se remettre en selle et fissa, avant que lui aussi ne se trahisse, il se leva le premier sans aucune forme de galanterie rentrant sa chaise en dessous de la table en ne la soulevant pas, mais en laissant racler les pieds sur le sol bien bruyamment, choc sur choc sonore pour les sortir de la miévrerie dans laquelle ils s'étaient installés, il ramassa sa lourde lame laissée contre une poutre de la taverne, autour de laquelle deux gosses émerveillés par sa taille abominable étaient restés prostrés un quart d'heure, laissant tomber la boule de leur glace hors de leur cornet tout en poussant un "ooooooh" quand le mercenaire la leva du sol avec une aisance déconcertante.
Il posa le regard sur les gosses et, d'un coup d'un seul il retira sa capuche en feulant dans leur direction, sortant les griffes pour leur faire peur, ils retournèrent bien vite se cacher dans les jupons de leurs mères, qui me fustigeaient d'un regard assassin, ah... lala, je suis certain que si leurs yeux avaient pu me tirer des carreaux d'arbalètes dans le dos pendant que je payais la serveuse pour notre repas, je crois bien qu'elles n'auraient pas hésité l'instant d'une seconde.
Je sortis de la taverne en rajustant ma capuche, accompagné de peu par Marine, le temps de me repérer un peu dans la ruelle, de regarder autour de moi, et je ne laissais à nouveau pas à Marine le temps de m'interpeller, ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit que j'avançais déjà à grand pas vers la fin de la rue, tout en bas, le bordel que j'avais mentionné faisait justement le coin du carrefour avec son enseigne inmanquable, une pin up en porte jartelles et corset sado masochiste en cuir portant des oreilles de lapin, qui vous faisait un clin d'oeil tout en vous proposant un baisé volé du bout des lèvres, ça allait, d'un point de vue extérieur ça n'avait pas l'air "trop" vulgaire ou dépravé pour ce genre d'établissement, restait à voir l'intérieur, malheureusement c'était bien gardé par deux gros molosses qui, n'étaient pas des macs mais les types faisant partie du service de sécurité, filtrant les entrées dans le batiment.
Je m'avançais vers eux, je pensais pouvoir passer tranquillement en prenant une démarche assez décontractée, passe partout, mais avec ma cape, ma capuche et mon atirail de mercenaire c'était mal parti, il posa ses yeux sur moi et d'un rapide balayage de bas en haut, il me retint par l'épaule en hochant négativement de la tête, ils étaient armés, j'aurai probablement pu être assez rapide pour les désarmer et leur péter la gueule par la suite mais, j'avais une meilleure idée...
"-Hop hop hop... tu ne passes pas... t'as pas une tenue réglementaire... je ne veux pas voir d'armes à l'intérieur, et t'as pas l'air d'être un habitué en plus, j'me méfies des nouvelles petites gueules dans ton genre."
Je m'approchai doucement de lui, et de son oreille, pourvu que Marine n'entende pas ce qui allait suivre, c'était... pour le "bien" de la mission de toute façon :
"-Calmes toi mon petit gars, tu ne vois pas que je suis accompagné ? Et par une des plus belles créatures qui soit en plus... C'est un morceau de choix, elle à les seins et les fesses les plus rebondies que j'ai jamais vues, un corps et un visage qui feraient pâlir de honte la moitié de vos prostituées, je te garantis que personne n'aura à le regretter si j'entres avec elle... Si... tu vois ce que je veux dire... C'est une vraie... GRrawrr... tigresse, je suis sûr qu'un gros nounours dans ton genre ne rêve que de se faire... matter par une sauvage."
Lui dis-je en laissant trainer ma griffe sur le coté de sa joue pour rajouter le coté "sauvage" et tentant de la chose, il me sourit... enfin... il eut ce drôle de sourire qui me fit comprendre qu'il était d'avantage intéressé par mon "cas" que celui de Marine derrière moi, je déglutis sans le montrer alors qu'il prit ma main dans la sienne en me la caressant bizarrement, d'étranges frissons me parcoururent l'échine, j'étais pris à mon propre jeu là...
"-Je crois que t'es plutôt mon genre... à bien regarder tes yeux... ton joli visage de plus près, et ces belles griffes... sans compter... que t'as plutôt un joli petit cul dans ce pantalon en cuir..."
Suivi d'une claque sur mes fesses... Bon, je... ne m'attendais pas à cette déviation, mais le résultat était là, on allait pouvoir entrer tous les deux, maintenant c'était sortir qui risquait de poser problème, je continuais de jouer le jeu en exagérant le jeu de la vierge effarouchée en posant mes mains sur les hanches.
"-Han ! Toi alors... Une vraie petite cochonne ! On n'a pas le droit de toucher la marchandise avant d'avoir payé hein ? Tu..."
je fit fi de mes appréhensions et continuai de jouer parfaitement le "jeu" et parcourai les... euh... les "formes" de sa poitrine puis de son gros bide avec le bout de mes griffes, je réprimai quelques frissons négatifs qui me parcouraient.
"-...Tu auras droit à un traitement "spécial" si tu nous laisses entrer. je..." continuais-je en me mordillant les griffes entre les lèvres, plissant un regard aguicheur. "...m'occuperai personnellement de ton cas." - Même si j'avais plutôt une grosse envie de lui envoyer mon genoux dans les valseuses présentement... -
"-Allez c'est bon... Entrez... "Toutes" les deux... Mes grandes folles."
Je fis un signe à Marine pour qu'elle me rejoigne, je la vit sourire, un sourire moqueur, à qui je répondai par un regard courroucé, assassin, je savais qu'elle se moquait de moi parce que la situation avait tourné au vinaigre pour ma pomme, et que je risquai mes fesses dans cette histoire, ça la faisait rire intérieurement il n'avait qu'a la regarder pour le savoir, une fois les deux molosses dépassés, montant les marches menant aux portes vitrées, le type de la sécurité me visa en pointant son index vers mon derrière, levant son pouce comme la crosse de son flingue.
"-Et ne m'oublies pas, j'aurai bientôt fini mon service..."
Avant d'abaisser son pouce imitant un tir avant de souffler sur la fin de son doigt, et se l'enfourner dans la bouche en se croyant... beurk... sensuel, je me retournais vers Marine tout en louchant et enfonçant deux doigts dans ma bouche imitant un geste pour me faire vômir, poussant ensuite les portes du bordel pour que l'on se retrouve dans l'acceuil, une belle salle bien propré aux couleurs rouges et violettes, de beaux rideaux rouges en guise de "portes" et séparations entre les salles, derrière un comptoir se trouvait une réceptionniste habillée d'une tenue sexy en cuir blanc, munie d'oreilles de lapin comme sur l'enseigne, en fait tout était assorti en blanc sur elle, autant son maquillage que ses ongles, et son rouge à lèvres, donnant une impression de "pureté" et de fausse innocence à son look sado masochiste, enfin, c'était pas à moi de juger de choses comme celles là, j'approchai du comptoir et me penchai un peu par dessus, la réceptionniste était en train de se vernir les ongles et souffler dessus, les secouant ensuite, elle me sourit, façon un peu "pétasse" mais l'intention était là, enfin c'était son job surtout, elle devait voir des pervers tous les jours alors ce n'était pas difficille d'imaginer le fond de sa pensée qu'elle cachait sûrement très bien de son sourire bien "brite".
"-Bonjour..."
"-Je vois que monsieur vient accompagné... Ce n'est pas un hotel ici, j'espère que vous vous en rendez compte ? Parce qu'on ne loue pas de chambre, si vous voulez baiser il y a un hotel de l'autre coté de la rue, si vous êtes venu nous présenter cette charmante créature pour un entretien avec la Maquerelle il faut prendre rendez vous, par contre si vous avez prévu tous les deux de vous offrir quelques plaisirs exotiques en tout échangistes que vous êtes je peux vous proposer quelques uns de nos produits..."
Elle ne posait pas les yeux sur moi, se concentrant sur la lime de ses ongles, elle appuya sur un bouton et les rideaux s'entrouvrirent pour laisser entrer quelques un de leurs "produits" qui, marchèrent en se déhanchant de façon suggestive, les unes après les autres en... m'encerclant un peu, me collant contre le comptoir comme si elles cherchaient à m'empêcher de rebrousser chemin, leurs mains étant parfois un peu balladeuses sur mes jambes, mon ventre, mes épaules et l'une d'entre elle cherchait à aller caresser mon visage mais je rugit avant qu'elle ne le touche, l'une d'elle délogea même ma queue de tigre de sa "cachette" pour l'enrouler autour de son cou et passer la fin entre ses seins, je... j'avais un peu de mal à réfléchir correctement pour tout avouer.
"-On à de tout ici, des femmes, des shemales, des hermaphrodites, quelques mecs même, et pour tous les goûts, des soumises comme des dominatrices, des vaginales comme des anales..."
Elle remarqua que je n'étais pas très à l'aise pour continuer la conversation avec toutes ces... euh... créatures qui s'en prenaient à moi comme si j'étais une sorte de friandise, d'ailleurs j'essayais tant bien que mal de repousser quelques mains un peu trop inquisitrices et audacieuses à mon goût, elle cru comprendre quelque chose lorsqu'elle me vit mal à l'aise avec autant de contacts "physiques" avec ces mesdammes, elle avait l'impression que mes tendances étaient tout autre en faisant une mauvaise interprétation de ma gêne et du fait que je ne soit pas du tout habitué à visiter ce genre d'établissement, elle, elle pensait que je voulais quelque chose "d'autre" et fit sortir les prostituées de la pièce.
"-...Ooh je vois... Monsieur n'est pas à l'aise avec les dames... peut être préfères t'il les hommes ? Peut être... préfères t'il même... quelque chose de plus "spécial" encore..."
Elle se pencha vers moi, un sourire pervers sur les lèvres, se plantant une sucette dans la bouche tout en me murmurant à l'oreille, quelque chose qu'elle savait illégal pour ne pas en parler à haute voix :
"-...peut être... des petits garçons... où des petites filles ?"
J'étais tombé au bon endroit apparemment, j'avais vu juste, je du me faire violence pour ne pas l'attraper par la gorge et la tabasser pour l'obliger à avouer où sa Maquerelle se "fournissait" en chair fraîche et jeune, non... on allait faire ça d'une autre façon... plus en finesse... les deux mecs en face étaient armés, garder mon calme, je la repoussai néanmoins gentiment du bout des doigts sur ses épaules jusqu'a ce que son dos rejoigne son siège, et je rabaissais ma capuche lentement aussi, pour qu'elle voit bien mon visage, mais pas uniquement celà, surtout mon regard... Cette femme n'avait pas l'air d'être l'excellence au point de vue intelligence, il y avait peut être une chance pour que ça fonctionne, ça fonctionnait toujours sur les esprits simples, mon regard pénétra le sien, je m'approchai d'elle... près de son visage, les couleurs de mon iris semblèrent osciller de leur centre vers l'extérieur, ma pupille se rétracter et s'affiner doucement, sonder et influer son esprit, ça semblait fonctionner... sa bouche s'entrouvrit doucement en laissant tomber sa sucette par terre, sa main qu'elle secouait tomba sur son "bureau" et écailla la couleur de ses ongles, elle était complétement charmée par le regard prédateur de la "bête", Khaléo se retourna vers Marine pour lui lancer un clin d'oeil avant de se recentrer sur la réceptionniste, et de continuer son office :
"-...Je suis intéressé par... vos nouveaux arrivages... Est ce que vous pourriez me dire où je serai susceptible de jeter un oeil sur la marchandise avant qu'elle ne soit... souillée par de trop nombreuses mains ?"
La femme sourit, balançant légèrement d'avant en arrière en se noyant dans le doux regard hypnotisant du félidé, grattant ses ongles sur le comptoir comme si elle était impatiente de le "servir".
"-...Tout ce que... vous... voudrez... je... les nouveaux arrivages... oui... ils arriveront... d'ici... deux jours... deux... jours... Haaaann ♥ ... A minuit... les enchères... A minuit..."
Plus mon regard avait une longue emprise sur son psyché, plus elle s'empourprait et s'en sentait... excitée malheureusement, ce n'était pas une chose à laquelle j'avais l'habitude d'avoir recours, l'odeur de ses sécrétions commençait à se faire doucement sentir, et elle détrempait peu à peu son "costume" ainsi que sa chaise.
"-...Faites... Attention... Mon doux... maître... hummm ♥ Il... y aura... plus de monde... que d'habitude... Haaaan ♥... plus de... gardes... plus de... mercenaires... la... la sécurité... sera... renforcée... C'est... c'est une mesure... exceptionnelle..."
Khaléo se retourna vers Marine, l'air "dandy" satisfait, tournant sa queue de tigre dans les airs et, d'un pas souple, charmeur, il la rejoint à coté de la porte en rajustant sa capuche, claquant dans ses doigts, frimeur, avant que la réceptionniste ne se jete par dessus son bureau, ayant éveillé un désir furieux en elle, il était temps de déguerpir avant que ça ne devienne problèmatique, la "lapine" se jeta sur lui alors même qu'il était à coté de la rouquine, cherchant à l'embrasser alors qu'il tenait son visage volontairement éloigné du sien.
"-Je crois qu'il est... plus que temps de mettre les voiles !"
-
Quand Marine reposa ses yeux sur son compagnon, elle constata que son attitude avait changé. Lui, qui était ouvert et amusé quelques minutes plus tôt, semblait distant et plus sérieux. La jeune femme fut surprise de ce changement aussi rapide que soudain.
« Si vous, Marine... Cherchez à rester seule pour ne pas faire souffrir autrui, quand de mon coté je me cache des autres, afin de... ne pas souffrir de ce que je suis à mon tour pour justement me protéger... je crois... je crois bien qu'on est tous les deux en train de glisser sur une mauvaise pente en devenant trop proches, je suis désolé mais pour respecter vos vœux, il... ne faudra pas... que l'on se revoie après cette affaire, j'espère que vous apprécierez de ce fait, tout le respect que j'ai pour votre choix »
L’interpellée regretta presque ses paroles. Elle était responsable de ce changement d’attitude. Il avait raison, ils s’étaient certainement un peu trop laissé aller. A force de se confier, de s’amuser comme des enfants, ils s’étaient trop rapprochés mais la rouquine ne s’en était pas rendue compte. Elle avait glissé sans le vouloir, sans même le savoir et cela la troublait, tout comme lui la troublait de manière étonnante et extrême. Si ça avait continué ainsi, jusqu’où seraient-ils allés ? Trop loin probablement. Marine le sentait bien. Il valait mieux en effet se concentrer sur la mission et oublier tout le reste. Elle retrouva elle aussi son sérieux, reprenant son visage de marbre, sans aucune expression.
« Soit, effectivement, il vaut mieux que nous ne nous revoyons pas ! Cela deviendrait certainement trop… compliqué… pour tous les deux ! »
Marine se releva. La parenthèse était finie. Il fallait revenir à la réalité, à la dure réalité. Pour un peu, elle s’en voulut de s’être livrée aussi vite et aussi facilement à lui. Pourtant, elle s’était sentie si bien quelques minutes plus tôt. La combattante aurait bien aimé que cela dure plus longtemps et même que cela ne s’arrête jamais.
*Mais c’est pas vrai ! Je déraille complètement, moi !*
Elle rangea sa chaise et attendit que son compagnon en fasse autant. C’est là qu’elle entendit la phrase à peine murmuré de Léo.
« Même si... j'aurai sûrement beaucoup aimé prendre le risque de me laisser blesser par toi... »
Les mots la touchèrent profondément mais cependant elle ne dit rien. Son regard se fit triste mais resta bien dissimulé sous sa capuche. Les choses étaient bien mal faites des fois mais là c’était elle qui avait fait un choix, le choix d’être seule. Curieusement, elle s’en voulut. Cet homme quasiment inconnu la touchait profondément. Elle se sentait bien avec lui, en phase, presque comme s’il pouvait la comprendre et même plus. Le bruit des poings sur la table la sortit de sa torpeur et symbolisa le moment du départ.
Elle chassa cette idée de sa tête et attendit qu’il paye. Elle l’aurait fait elle-même mais il l’avait prise de vitesse. Marine resta donc un peu en retrait et attendit qu’il récupère son arme aux dimensions titanesques. Malgré ses capacités, elle n’aurait probablement pas pu se servir d’une telle arme. Par contre, lui semblait parfaitement à l’aise avec. Une question d’habitude probablement et puis vu sa stature et ses muscles, nul doute que cet épée était à sa mesure ou plutôt à sa démesure.
Il sortit en premier et elle le suivit, se tenant quelques pas derrière lui. Elle craignait presque de se retrouver près de lui. Les sentiments qu’elle commençait à ressentir pour lui l’inquiétaient. Elle sentait que de la simple amitié, cela pouvait dévier sur bien autre chose. Et ça, ça lui faisait peur. Elle suivit le mercenaire qui se dirigeait vers le bas de la rue et s’arrêta devant une demeure particulière.
Lorsque la jeune femme vit la pancarte, elle se rappela que Léo avait parlé d’aller chercher des informations dans une maison de passe. Le genre d’endroit qu’elle détestait. Cela lui rappelait de bien mauvais souvenirs. Elle ne critiquait pas les filles qui y travaillaient dans la mesure où c’était un choix personnel et non une obligation. Elle vit alors le garde à l’entrée, preuve que l’endroit n’était pas probablement une maison de bas-étage. Les gens étaient filtrés.
Marine se demanda alors comment Léo allait faire pour entrer. Vu sa stature et toutes les armes qu’il portait, il y avait peu de chance qu’on le laisse rentrer comme ça. Elle se prépara donc à utiliser son passe-partout c’est-à-dire une bourse bien pleine. Généralement ça permettait d’aller un peu partout.
Néanmoins, le mercenaire ne se démonta pas et alla se poster juste devant le gorille qui ne manqua pas de lui bloquer l’entrée. La jeune femme se demanda comment allait faire Léo pour passer. Elle resta donc légèrement en retrait, attendant la suite et elle ne fut pas déçue.
« Calmes toi mon petit gars, tu ne vois pas que je suis accompagné ? Et par une des plus belles créatures qui soit en plus... C'est un morceau de choix, elle a les seins et les fesses les plus rebondies que j'ai jamais vues, un corps et un visage qui feraient pâlir de honte la moitié de vos prostituées, je te garantis que personne n'aura à le regretter si j’entre avec elle... Si... tu vois ce que je veux dire... C'est une vraie... GRrawrr... tigresse, je suis sûr qu'un gros nounours dans ton genre ne rêve que de se faire... matter par une sauvage »
Marine devint totalement rouge mais cette fois ce n’était pas la gêne mais la colère. Comment osait-il l’utiliser pour ne pas dire la vendre à un tel personnage ? Elle se retint difficilement d’aller se planter devant lui et de lui filer un bon aller-retour avant de faire de même avec le vigil. Elle serra les poings sous sa cape. Comment pouvait-il faire ça ? Dire ça d’elle ? Et puis, qu’est-ce qu’il en savait d’abord qu’elle soit une tigresse dans un lit ? Elle croisa les bras sous sa cape et était sur le point de taper du pied sur le sol, signe de son mécontentement et de son agacement. Mais la situation tourna d’une manière totalement inattendue quand elle vit l’homme afficher un sourire intéressé totalement destiné à Léo et non à elle.
« Je crois que t'es plutôt mon genre... à bien regarder tes yeux... ton joli visage de plus près, et ces belles griffes... sans compter... que t'as plutôt un joli petit cul dans ce pantalon en cuir... »
Marine faillit éclater de rire quand la montagne donna une bonne claque sur les fesses du mercenaire. Elle dut se mordre la langue pour éviter d’ameuter toute la ruelle. Elle se contenta de rire intérieurement ce qui était visible par de légers soubresauts qui secouaient ses épaules. Reprenant un peu ses esprits, elle craint la réaction de son compagnon. Vu son tempérament, il risquait d’envoyer valser le videur et de lui broyer les os pour son impudence mais, à sa grande surprise, il n’en fit rien, bien au contraire.
« Han ! Toi alors... Une vraie petite cochonne ! On n'a pas le droit de toucher la marchandise avant d'avoir payé hein ? Tu... »
Là, Marine dut carrément se retourner pour ne pas montrer sa tête mais revint bien vite admirer la scène totalement improbable qui se passait devant elle. Léo jouait le jeu et c’était terrible, à hurler de rire ! Un rire de plus en plus difficilement réprimée par la rouquine qui était cramoisie et avait les larmes aux yeux.
« ...Tu auras droit à un traitement "spécial" si tu nous laisses entrer. Je... m'occuperai personnellement de ton cas »
La rousse en plus de se mordre la langue, se mordait aussi l’intérieur des joues. Non, il valait mieux que le type prenne vite la décision de les laisser entrer ou non parce que là ça devenait intenable. Heureusement, le vigil finit par se résoudre.
« Allez c'est bon... Entrez... "Toutes" les deux... Mes grandes folles »
Léo fit signe à Marine qui lui emboîta le pas, un grand sourire aux lèvres. Le pauvre, elle se ferait une joie de lui en reparler plus tard. Sur Terre, on aurait qualifié ce moment d’instant kodak malheureusement elle n’avait ni appareil photo, ni caméscope pour immortaliser la scène. Le mercenaire lui lança un regard mauvais qui en disait long sur ce que lui pensait de cette situation. Aussi elle ne dit mot. Du moins pour le moment. Ils arrivaient en haut des marches quand la voix masculine les interpella.
« Et ne m'oublies pas, j'aurai bientôt fini mon service... »
La tête de Léo était à hurler de rire surtout avec sa mimique d’envie de vomir. Elle secoua la tête et pénétra le lieu. Au vu de l’intérieur, les filles ne devaient pas être bon marché. L’endroit était propre, bien décoré, soigné. On était loin des maisons de passe de bas étage pleines de poussière et d’odeurs nauséabondes.
« Bonjour... »
L’homme s’était approché du comptoir où une fille habillée en lapin blanc se faisait les ongles. Marine lui jeta un coup d’œil un peu mauvais. La fille était belle. Il valait mieux qu’elle le soit pour travailler dans un tel endroit. Mais bizarrement, la rouquine n’apprécia guère cette demoiselle sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Elle resta un peu en arrière pour voir ce qui allait se passer. Après tout, elle avait donné les pleins pouvoirs à son compagnon.
« Je vois que monsieur vient accompagner... Ce n'est pas un hôtel ici, j'espère que vous vous en rendez compte ? Parce qu'on ne loue pas de chambre, si vous voulez baiser il y a un hôtel de l'autre coté de la rue, si vous êtes venu nous présenter cette charmante créature pour un entretien avec la Maquerelle il faut prendre rendez vous, par contre si vous avez prévu tous les deux de vous offrir quelques plaisirs exotiques en tout échangistes que vous êtes je peux vous proposer quelques uns de nos produits... »
Le rideau s’ouvrit et laissa plusieurs filles venir se frotter contre Léo. Une fois de plus, Marine serra les poings de colère. Elle ne savait toujours pas pourquoi mais elle n’aimait pas ces filles qui se collaient comme ça à l’homme-tigre. Quelle bande de morues ! Elles étaient belles, trop certainement. La jeune femme se sentait en infériorité par rapport à elles. Pas à cause de leur nombre mais bien à cause de leur physique. Elle était si loin de ça.
« On à de tout ici, des femmes, des shemales, des hermaphrodites, quelques mecs même, et pour tous les goûts, des soumises comme des dominatrices, des vaginales comme des anales... »
Heureusement pour la rouquine qui ne remarqua pas la gêne de son compagnon, la bunny fit déguerpir les autres filles. Cela permit à Marine de retrouver un peu son calme. Ses poings se décrispèrent et son attention se reporta sur la discussion.
« Ooh je vois... Monsieur n'est pas à l'aise avec les dames... peut être préfères t'il les hommes ? Peut être... préfères t'il même... quelque chose de plus "spécial" encore... »
Là Marine se fit bien plus attentive. Une marchandise spéciale ? Cela ne voulait dire qu’une seule chose que la fille confirma bien vite.
« ...peut être... des petits garçons... où des petites filles ? »
Ça y est, c’était fait. Elle avait lâché le morceau. La rousse aurait bien été demandé des précisions mais elle se rappela avoir délégué l’autorité à Léo. Aussi resta-t-elle en arrière mais la suite ne lui plut à nouveau pas. Elle eut la terrible impression qu’il faisait plus ou moins du rentre dedans à la fille en essayant de la charmer avec son regard. D’ailleurs, il lui fit un clin d’œil qui, pour elle, confirmait ses doutes.
« ...Je suis intéressé par... vos nouveaux arrivages... Est ce que vous pourriez me dire où je serai susceptible de jeter un œil sur la marchandise avant qu'elle ne soit... souillée par de trop nombreuses mains ? »
Marine respirait plus vite, supportant mal cette scène de séduction de bas étage. Comment pouvait-il faire ça ? Certes c’était dans le but avouable d’extirper des informations mais elle n’appréciait pas ça du tout. Son cœur s’emballait et le rouge lui montait aux joues. Pourquoi ? Elle ne le savait pas parce que c’était bien la première fois de sa vie qu’elle était jalouse et incapable de s’en rendre compte. Elle se sentait juste en colère et prête à étrangler cette fille sans cervelle.
« ...Tout ce que... vous... voudrez... je... les nouveaux arrivages... oui... ils arriveront... d'ici... deux jours... deux... jours... Haaaann ♥ ... A minuit... les enchères... A minuit... Faites... Attention... Mon doux... maître... hummm ♥ Il... y aura... plus de monde... que d'habitude... Haaaan ♥... plus de... gardes... plus de... mercenaires... la... la sécurité... sera... renforcée... C'est... c'est une mesure... exceptionnelle... »
Léo se retourna alors et, content de lui, marcha jusqu’à Marine dont le regard était incendiaire. D’accord, ils avaient eu les infos dont ils avaient besoin mais la méthode lui donnait envie de vomir. Elle se sentait à la fois terriblement en colère et tout autant malheureuse. Peut-être parce qu’elle aurait aimé être à la place de cette fille et que se soit à elle qu’il fasse du charme.
Marine ferma ses yeux quelques secondes pour reprendre contenance et chasser ses idées idiotes de son esprit. Ils ne se connaissaient pas. Il lui avait fait comprendre qu’ils ne devaient agir que comme employeur/employé et qu’ils ne se reverraient plus après cette mission. Alors tout ce qu’elle ressentait n’avait ni queue, ni tête.
Soudain, contre toute attente, la fille se jeta sur Léo et tenta de l’embrasser alors que lui-même cherchait à la repousser. Il tourna sa tête, tant bien que mal vers Marine.
« Je crois qu'il est... plus que temps de mettre les voiles ! »
Cette fois c’est elle qui lui lança un regard assassin teinté de tristesse.
« Pourquoi ? Tu as l’air de bien t’amuser, non ? »
Son ton était acide et sans accorder une aide quelconque à son compagnon elle ouvrit la porte et sortit et lança :
« Je rentre à l’hôtel, amuse-toi bien ! »
Sans s’en rendre compte, elle l’avait tutoyé. Preuve de son énervement profond. Cette source confirmait celle du matin. Théoriquement, ils auraient dû aller voir une autre personne mais là, la rouquine n’en avait pas le courage. Elle irait ce soir. Là, elle voulait juste rentrer et s’enfermer dans sa chambre. Elle avait envie de pleurer mais sans en comprendre la raison. Elle croisa les bras sur sa poitrine et avança dans les rues pour retourner vers leur auberge. Elle ne vérifia même pas si Léo la suivait ou pas. De toute façon, il avait certainement mieux à faire, mieux à faire qu’être avec elle. Mais quelle idiote ! Qu’est-ce qui lui prenait de réagir ainsi ? C’était vraiment stupide mais elle ne parvenait pas à se contrôler. Elle, toujours si maîtresse d’elle-même, n’arrivait ni à se raisonner, ni à se contrôler et ça pour la première fois de son existence.
-
Lors de son "entretien avec un lapin" et ses consoeurs péripatéticiennes, ainsi que de quelques regards échangés à la sauvette avec Marine, ce qui avait semblé être une situation amusante pour Khaléo était en train de se transformer en quelque chose de particulièrement... irritant et désagréable pour Marine... un instant il pensa que c'était le caractère, assez... "spécial" de cet endroit qui gênait Marine, puisqu'il y avait probablement des esclaves dans le personnel et que c'était en train de la ramener à des souvenirs indésirables, il s'était cru "malin" en lui montrant que ses talents de séducteur n'étaient pas complétement "rouillés" même si celà relevait plus de l'hypnose que du véritable "charme".
Il n'avait pas pu s'empêcher aussi... C'était comme s'il avait quelque chose à prouver où à montrer à la guerrière, l'avait il fait exprès finalement ? Rien n'était moins sûr, il se souvient quand même avoir pris un malin plaisir à observer la gêne qui la fit bouillir à quelques petites reprises, par expression entendue de son corps crispé d'une petite... tention, colère montante, il y était allé un peu fort... aussi, la frustration était a son culminant chez Marine, elle n'allait pas tarder à éclater alors que Khaléo réclammait l'aide de cette dernière pour décoller la lapine de la... surface de son corps assaillie.
Le regard, ce dernier regard proposé par Marine, désarmant de colère, de rancoeur et de tristesse mêlée au mercenaire lui firent comprendre à quel point, il se sentait avoir dépassé les bornes pour une raison qui lui échappait encore, il trouvait ça "amusant" pour sa part, sans plus, il n'éprouvait pas d'attirance pour cette "chose" dont il devait tirer les oreilles de lapin en arrière afin d'éviter que son rouge à lèvre blanc ne lui marque... les rayures.
« Pourquoi ? Tu as l’air de bien t’amuser, non ? »
Sur le ton de la plaisanterie continuelle et un peu maladroite sur l'instant, afin d'essayer de la dérider et lui faire comprendre que j'avais besoin de son aide, mais un sourire enjoué n'arrivait pas à quitter mon visage, la lapine me chatouillait pour essayer de me faire lâcher prise, je réprimais tant bien que mal mes envies de rire aux éclats.
"-Hey ! hey ! Tu ne vas pas... me laisser seul avec elle quand même ? Qui sait ce qu'un lapin est capable de faire à un tigre, Grawrrr..."
Histoire de dédramatiser aussi... Et de démontrer encore une fois maladroitement l'innofensivité de la chose, mais Marine n'avait pas l'air de vouloir rire de la situation... Ce qui... Me laissa... imaginer qu'elle était atteinte "autrement" que par la cocassité de la situation, de l'aigreur... de la rancoeur acide... ça ne pouvait être... ça, si ? Inconsciemment je m'en étais joué... c'était encore difficille de mettre les doigts dessus, je l'avais sur le bout de la langue.
« Je rentre à l’hôtel, amuse-toi bien ! »
Elle avait presque défoncé la porte vitrée en sortant d'ici, ses derniers mots furent chevrotants entre ses lèvres, finissant de me faire comprendre que je l'avais excédée de par mon comportement, je restai là quelques secondes "interdit" avec bunny bubble-gum accrochée aux basques, me laissant encore secouer le corps, la tête, un peu comme un bilboquet, trois ou quatre fois par les assauts répètés de la réceptionniste, je m'approchai du porte manteau et accrochai une languette du col de sa tenue à l'un des crochets pour la suspendre, qu'elle ne se fasse du mal à elle même et à autrui, les effets se dissiperont d'eux même d'ici quelques minutes en mon absence.
Ce fut à mon tour de tapper de l'épaule dans la porte, de sortir et dévaler les marches quatre à quatre avant de passer en courrant à coté des deux vigiles, celui qui avait eu l'amabilité de me présenter une tentative grossière de "séduction" se mit à me poursuivre à son tour, avec la ferme impression qu'il voulait me passer à tabac pour le bordel qu'on avait mis dans le... non, pour le foutoir qu'on avait mis dans le bordel, c'était mieux dans cet ordre, quelques ruelles et un bon nombre de foulées plus tard, j'aperçut la splendide Amazone et sa démarche encore bien empreinte d'une colère déterminée au bout de la ruelle, je décélérait le pas et marchait dans les siens, pensant aux excuses à lui faire tout en fixant sa capuche, elles défilaient dans ma tête et étaient beaucoup trop alambiquées, tournant autour du pot pour être de bonnes excuses, alors j'allais jouer la franchise maintenant, je lui avait donné un surnom sans lui cacher que c'en était un, par gage de franchise et de confiance, et parce qu'on atteignait quand même le 50 ème poste, ça commençait à bien suffire et ça se fête ! j'allais enfin lui donner mon vrai nom.
"-Khaléo... !!"
Je continuais à marcher derrière elle, rapprochant mon visage de sa nuque, et répétais afin que je sois sûr qu'elle comprenne bien :
"-Mon nom... c'est Khaléo... et... Khaléo se demandait si... si vous pourriez lui pardonner..."
Entretemps le colosse un peu gras de vigile qui me coursait eut tout le temps de nous rattraper en tenant les bretelles qui retenaient son jeans de tomber par terre, dans l'autre main, un bouquet de fleurs... Non mais je rêve, quand je l'entendis crier "Ma tigresse ! Reviens !" je me retournai pour le voir s'agenouiller à mes pieds et me faire une déclaration... d'amour... Maintenant si je n'étais pas mal à l'aise pour le compte, j'aurai pu avoir pitié du pauvre bougre et lui expliquer que je n'étais pas de son "bord" calmement si la situation n'était pas déjà bien compliquée, mais je fut "cruelle" à ses yeux, je lui retirai son bouquet des mains comme la "tigresse" qu'il me prétendait être, et je prétendais juste, qu'il n'était "pas mon genre" espérant que ça le décourage assez pour qu'il me laisse tranquille, mais c'était peut être sous estimer sa propension au sado masochisme, il était peut être juste en train de me trouver assez "cruel" à son goût, avant de me retourner vers Marine avec le bouquet de ce type entre les mains.
"-Accepterez vous... Mes excuses ?"
La mine déconfite du vigile était "priceless" à ce moment, a se tordre de rire, c'est comme si son monde venait de s'écrouler, que la terre n'avait plus d'endroit ni d'envers, il fondit en sanglots assez pathétiquement derrière moi, se roulant par terre en gémissant des "pourquooaaaaaaaah ?!" "-je t'aimes ne me laisse pas tout seuuul" "-tu m'arraches le coeur de la poitrine, waaaaaarghhh !!" Du coup, ça me rendait la tâche difficille, je pris Marine par la main sans lui laisser le temps de répondre afin de s'éloigner de notre madeleine nationale, et ce ne fut que lorsque nous nous trouvions dans une ruelle plus étroite et surtout, tranquille que nous nous arrêtions, là, dans le silence de cette ruelle, les choses étaient presque plus intimes, même si parfois un "plic" et un "ploc" provenant d'une rigole gâchait légèrement le silence, je jetais le bouquet par dessus mon épaule je n'avais pas besoin de ça, et ce n'était pas moi qui avait choisi les fleurs de toute façon, c'était juste pour le comique de la situation précédente, qui, n'avait pas l'air d'avoir su tirer ne serait ce qu'un sourire apparent à la surface des lèvres carmines de Marine, me faisant comprendre à quel point ses sentiments étaient sérieux.
"-Je ne voulais pas te blesser... "
Qu'est ce que j'étais en train de faire... en tout cas... je me rappelles que mes mains glissèrent dans les siennes, pour la rassurer... pour essayer de renforcer ma sincérité... et de lui faire comprendre le sérieux de mes excuses... je me rappelles aussi peut être avoir moi même franchi la limite... la limite des limites que je m'étais moi même promis de ne plus franchir, en allant caresser mon front sur le sien, et plonger mon regard dans celui de la guerrière, je fis un pas que je jugeais déjà difficille vers elle, j'espérais secrètement qu'elle fasse le reste du chemin, mais rien n'était moins sûr, je ne savais pas dans quel état elle se trouvait encore malgré mes plus sincères et directes excuses.
-
La guerrière rousse avançait, tête baissée, dans les rues de la ville-basse de Nexus. Si elle ne s’était pas contrôlée encore un tout petit peu, les larmes auraient afflué à ses yeux. Mais, pour l’instant, elle arrivait encore à les refouler. La jeune femme faisait abstraction de tout ce qui se passait autour d’elle. Elle le faisait si bien qu’elle sursauta en entendant la voix de Khaléo tout près d’elle et son souffle sur sa nuque.
« Mon nom... c'est Khaléo... et... Khaléo se demandait si... si vous pourriez lui pardonner... »
*Khaléo ?*
Ainsi, il lui avait menti sur son nom. Enfin pas tout à fait, vu que Léo lui apparaissait comme un possible diminutif de Khaléo. Sur le coup, elle lui en voulut de ne pas lui avoir dit la vérité puis elle se raisonna. Son esprit logique reprenait le dessus. Au moment où il avait décliné son identité, il ne la connaissait pas encore. La prudence avait été de mise. Marine ne pouvait lui en vouloir pour ça. C’est à ce moment qu’elle entendit une véritable cavalcade. Elle s’arrêta et se retourna, jetant un coup d’œil sur le côté vu que la carrure du tigre lui bouchait la vue. Elle vit le vigile courir vers eux, un bouquet de fleurs dans les mains.
*C’est quoi ce cirque ?*
Marine avait totalement occulté le passage de drague entre Khaléo et le mastodonte qui gardait les portes du bordel. La scène devint totalement surréaliste quand le type se mit à déclamer sa flamme pour le grand tigre blanc. La jeune femme aurait pu s’en amuser, voir se moquer un peu, mais ce n’était pas le cas. Elle trouvait cela bien triste au contraire. D’ailleurs, cela vira bien vite à l’absurde alors que l’homme déclarait sa flamme et que Khaléo l’envoyait plus ou moins gentiment sur les roses.
« Accepterez-vous... Mes excuses ? »
Les yeux bleu-vert étaient écarquillés alors que le mercenaire avait attrapé le bouquet de l’amoureux éconduit pour le lui donner. La rouquine était totalement interloquée et ne savait plus ni quoi faire, ni quoi dire. Elle restait simplement là, interdite, à assister à la discussion, comme paralysée.
Le garde de la maison de passe se transforma en une vraie fontaine après le refus de son « amoureux », s’attirant tous les regards et les éclats de rire des passants. Elle était perdue. Marine n’arrivait même plus à réfléchir à cause de ce qui se passait sous yeux. Khaléo se saisit alors de sa main pour l’attirer vers une ruelle, à l’abri des promeneurs et surtout de la pleurnicheuse.
« Mais… qu’est-ce que… »
Ce fut la seule protestation qui s’échappa des lèvres vermillon alors qu’il la tenait fermement par la main, l’obligeant à le suivre. Une fois isolés, Khaléo balança son bouquet par-dessus son épaule. Il fallait dire que la demoiselle, bien qu’elle n’ait jamais reçu de fleurs de sa de qui que soit, n’aurait franchement pas apprécié, comme n’importe quelle femme, de recevoir le bouquet destiné à « une » autre.
Le regard toujours aussi froid, elle l’observait. Sa colère avait un peu diminué mais aucun sourire ne s’affichait sur son visage de marbre. Elle n’avait pas le cœur à plaisanter. La jeune femme avait été terriblement blessée par ce qui s’était passé dans le bordel même si elle refusait de se l’admettre. Elle en voulait à son compagnon pour son comportement, pour sa « drague » avec la prostituée. Mais elle ne s’expliquait pas la raison, elle ne voulait pas s’avouer qu’elle tenait bien plus à Khaléo qu’à un simple employé, qu’à un simple ami.
« Je ne voulais pas te blesser... »
Les mains qu’il glissa dans les siennes, le regard emplit de regret, les mots d’excuses firent soudainement disparaître son exaspération et sa rancœur comme neige au soleil. Marine reprit ses esprits alors que ses yeux aigue-marine se perdaient dans ceux du tigre. C’était comme si elle se trouvait hypnotisé par lui, bien que se ne soit pas le cas. Ses mains, malgré leur taille, étaient douces, chaudes, chaleureuses.
Sans comprendre ce qu’elle faisait, l’amazone aux cheveux de feu se rapprocha du mercenaire. Ses mains remontèrent rapidement le long de ses bras musclés pour atteindre son cou, autour duquel, elles se nouèrent. S’approchant un peu plus, ses lèvres allèrent chercher celles de Khaléo. Elle l’embrassa. D’abord, une simple caresse, ses lèvres s’étaient juste posées sur celle de son compagnon, puis le baiser se fit plus intense, plus passionné. Sa langue franchit la barrière des lèvres du tigre pour aller goûter sa bouche. Elle s’accrocha à lui tout en l’embrassant avec force, son corps se plaquant complètement contre lui.
Était-ce la solitude qui l’avait poussée à ça ? Ou avait-elle envie de le faire depuis un bon moment déjà ? Peut-être depuis la première fois où elle l’avait pris en traître et l’avait embrassé après avoir abaissé sa capuche. Marine se sentait si bien avec lui. Ils étaient si semblables.
Son cœur battait à tout rompre et une douce chaleur lui inondait les reins. Sa langue jouait avec celle, râpeuse, de son compagnon. Elle voulait plus, bien plus, elle le sentait. Son corps avait besoin de douceur, d’attention, d’amour, de passion. Et elle aussi.
-
Ses pitreries n'étaient pas du goût de Marine, elle n'était pas d'humeur à plaisanter même s'il avait donné du sien afin de donner une touche décalée à son "approche" afin de se faire pardonner, comme il le pensa précédemment, de sincères excuses n'étaient faites que pour être usées une, et une fois, et non répétées, chose qu'il n'osa faire, il s'était excusé une et une bonne fois avec sincérité, en abandonnant son humour, son bouquet de fleurs - empruntés - et même son sourire d'un charme affligeant qui, dans ces circonstances n'aurait qu'une substance agravatrice, il se retint donc de continuer dans une voie qui, aurait pu irriter Marine d'avantage, à vrai dire il faut savoir quand ce qui est drôle ne le devient plus et quand les choses doivent être sérieuses, et la frontière entre les deux est parfois si ténue qu'on est parfois allé trop loin sans le savoir !
Qu'avait il fait ? Etait il allé trop loin dans ses excuses... Il était allé aussi loin que son envie d'être le plus sincère possible ne l'avait pris au corps, il ne s'était pas rendu compte du caractère... Romantique de sa prise de mains et de son front déposé sur le sien essayant de capter son regard, du moins pas avant qu'il ne soit parcouru d'un frisson de volupté quand elle se mit à rendre la caresse de ses mains, et qu'elle commença à se rapprocher... près... le corps de cette belle panthère, si près du sien... collé même de ses hanches bien rebondies, évasées, musclées contre les siennes, perdu dans son regard il n'osait pas trop y croire, pas encore, il déglutit leeeentement, louchant dans les yeux de Marine, oh bien sûr qu'il en avait envie... Il en crevait d'envie même... Et... malheureusement sa longue et épaisse hampe se rappella à ce désir, ça faisait plusieurs fois déjà, qu'il avait essayé de réprimer ce vil instinc, cette excitation qui lui faisait presque une troisième cuisse coincée dans la jambe droite de son pantalon !
"-Marine, attends je ne suis pas sûr que..."
Etait-ce bien ? Etait-ce mal ? Devais je m'y laisser aller et oublier tous mes foutus complexes comme ça, juste pour... juste pour quelques secondes... Oh... quelques secondes... voir une minute... de douceur... de tendresse dans mon monde... ça ne pouvait pas faire de mal, non ? Pour une fois... Mais je ne savais pas, idiot, je réfléchissais à nouveau, tant et si bien que je croyais que mon plafonnier allait crever sous la pression que je m'infligeais tout seul, je pensais à la fière guerrière qu'elle était, à ses doux regards, à la caresse à la fois ferme et maternelle de ses mains, glissant sur les muscles bien définis de ses bras, bras, corps qui, n'étaient tellement pas habitués à celà qu'ils se mirent eux même à "trembler" nerveusement sous le passage de ses mains, il y eut un léger mouvement de recul, très léger quand elle effleura ses lèvres des siennes, il papillonnait rapidement ses paupières en fixant tout droit les yeux de Marine, la confusion de son esprit était visible, s'empourprant de cette teinte rose pâle sur son visage blanc, il paniquait, oh d'une agréable panique, celle qui redoute un contact tant envié, mais qu'il n'aurait jamais osé poser de lui même par tout un système de valeurs et d'inhibitions qui sont le fruit de tas de complexes d'infériorité qu'il à en tête, de par son apparence, de par la créature "maudite" qu'il est, des nombreuses cicatrices qui parcouraient son corps, il était... inconcevable que... Marine le désire aussi ?
"-...Ce... Ce soit... haWwrr...♥"
Ses mains sur son cou lui firent fermer les yeux et ronronner très légèrement, presqu'imperceptible à l'oreille, mais c'était bien là et celà montait doucement en "régime", ses mains l'empêchèrent de bien réfléchir à tout celà, comme si elles cherchaient à envoyer au "diable" toutes les barrières idiotes et les excuses qu'il se trouvait pour ne pas se laisser aller, son triturage trop complexe de méninges quasi masturbatoire avec lequel il se serait trouvé milles et une excuses pour ne pas céder à la "tentation" éclatait en morceaux sous le désir, l'envie bien présente de ce corps délicieusement collé contre le sien, et de ses mains exploratrices, inquisitrices avec son corps, les siennes furent plus timides en longeant ses bras, peut être qu'il s'imaginait des choses, peut être qu'a un moment où à un autre elle allait se "réveiller" si il la touchait avec ses sales paluches et qu'elle se rendrait compte de ce qu'elle est en train de faire... imagination débridée et justifiée par le baiser plus appuyé, bien réel cette fois sur ses douces lèvres roses, quand il sentit la langue de cette sublime Amazone pénétrer son antre, écarquillant les yeux de surprise, il se raidit de tous ses muscles roulés sous sa peau contre le corps de Marine, avant de la sentir venir "jouer" avec la sienne, il plissa donc son regard après la surprise, un regard fiévreux, enflammé, ou sa pupille éfilée pénétra l'aigue-Marine des yeux de cette belle créature, tant pis si elle le sentait complétement excité contre son entrejambe, ce fut à son tour de la plaquer de toute la belle force de son corps contre elle, de passer ses bras dans son dos, remontant dans sa nuque pour aller la graffigner du bout de ses griffes, délicatement et légèrement sorties, il pouvait être trrrrès fin et incroyablement frissonnant du bout de celles-ci, elles remontèrent dans sa chevelure et lui dispensèrent un agréable massage sur une bonne partie de son cuir chevelu, sur lequel il traçait parfois de fins sillons en volutes, cercles concentriques, à peines caressés du bout de ses griffes.
La langue de Khaléo, semi-douce semi-râpeuse s'empara de celle de Marine, s'enroula autour, lentement, tel un serpent encerclant sa proie dans ses anneaux, elle était longue sa foutue langue, terriblement longue et fit trois à quatre fois le tour de la langue de sa "prisonnière" avant même de continuer à s'engoufrer dans la tanière de Marine, il se laissait aller à caresser et explorer toutes les parois de sa bouche, à les détailler avec un drôle d'appétit et une surprenante envie d'exploration, ses lèvres n'avaient de cesse de happer les siennes, ses douces lèvres... qui glissaient un peu mieux sur les siennes à chaque fois qu'il happait celles de Marine, plus charnues, laissant la salive lubrifier prodigieusement leur contact, ce baiser devenant de plus en plus chaud, excitant, atteignant des chaleurs et une humidité tropicales même, ses ronronnements s'envolaient et faisaient de plus, savoureusement vibrer sa bouche contre la sienne, sa langue enfouie au plus profond de sa bouche et même le fond de sa gorge, laissant ses oreilles trembler, osciller rapidement sur elles mêmes.
Il se plaisait à laisser la force de son corps jouer contre celui de Marine, ajoutant une danse exotique au ballet de leurs bassins en communion, il l'aurait bien plaquée à un de ses murs mais ils étaient recouverts d'humidité, de toute manière il préférait bien rester debout contre elle, dans ce duel de corps caressés l'un contre l'autre, en dansant contre elle il redescendit ses mains sur ses fesses pour la plaquer sauvagement contre lui, et rouler tant et si bien du bassin qu'elle put sentir les... proportions et la "ruguosité" presqu'effrayante de ce qui était dissimulé dans son pantalon, sa queue de tigre se mêla à la partie en sortant de sa cachette, pour aller s'enrouler trois fois autour de la cuisse gauche de Marine pour la caresser doucement de bas en haut, de l'aine, au dessus du genoux, laissant parfois le bout agile de cette dernière tournoyer contre les muscles pubiens placés au dessus de la naissance de son papillon de plaisir.
Tandis qu'ils échangeaient toujours ce baiser, interminable, il étouffa quelques gémissements et feulement de plaisir dans ses lèvres, c'est vrai qu'il en avait envie... Aussi étrange celà puisse paraître, par respect de ce qu'elle représentait à ses yeux, il n'aurait jamais osé faire le premier pas, il avait été surpris... agréablement surpris... Pour un instant c'est lui, qui se sentit "prédaté" ça ne le dérangeait pas non... il en avait tellement besoin, d'être rassuré par ses mains, par ses attentions, il gagnait en assurance, et se sentait désirable sous ses caresses, autant qu'il le lui rendait bien en lui pétrissant les lignes, les muscles noués de son dos, que ses mains revinrent sur cette poitrine qu'il caressa avec une belle envie, ses mains de belle taille convenaient parfaitement à leurs "proportions" plus généreuses que la moyenne, à travers le cuir et même son corset et les bandelettes qu'elle se forçait à mettre pour les "aplatir" contre elle, sa belle poigne arrivait encore à les pétrir amoureusement, le col en fourrure de lion blanc autour du bord de sa capuche caressaient leurs visages ensemble pendant qu'ils s'embrassaient, il ferma les yeux tout en refermant le doux et tendre étau de chaleur de ses bras bien gainés autour du haut de son dos, écrasant sa poitrine contre la sienne, s'il s'écoutait... s'il s'écoutait il la prendrait sauvagement dans cette ruelle sans plus de cérémonie, et tout le Nexus aurait le loisir d'entendre les cris de plaisir et de douleur mêlée de cette belle créature qui ne savait pas avec quel feu elle était en train de jouer...
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Si Marine avait bien noté la timidité et la retenue du grand mercenaire, celles-ci n’étaient plus de mise à présent. Alors que la langue de la jeune femme allait explorer le palais de son compagnon, passant doucement sur les quenottes pointues, la langue râpeuse vint finalement à sa rencontre, se mettant à danser avec elle dans un ballet intense et passionné. Les mains du guerrier ne restaient pas non plus inactives et longèrent ses propres bas avant d’aller caresser sa nuque puis son crâne.
La rouquine sentait les griffes du tigre contre sa peau et là où elle aurait du éprouver une quelconque crainte, après tout elle avait bien vu au cours du repas ce qu’elles étaient capables de faire à un morceau de viande, elle n’éprouvait qu’excitation et envie. Un délicieux frisson lui parcourut l’échine alors que les griffes dessinaient des formes improbables sur son cuir chevelu.
Marine se sentait si bien à cet instant et cela ne fit que s’accentuer à mesure que Khaléo répondait à ses caresses et baisers. Son corps semblait réclamer les étreintes de l’homme-félin. D’ailleurs ce n’était pas que son corps qui les voulait, son esprit, ses sens, tout son être le désirait, avait envie de lui. Cela faisait si longtemps qu’on ne l’avait pas touchée, caressée, aimée et surtout si longtemps qu’elle ne s’était pas laissé aller. Alors là, dans cette ruelle crasseuse de la ville basse de la cité, elle le voulait.
La jeune femme se faisait féline sans trop s’en rendre compte. Alors que de doux ronronnements sortaient de la gorge de Khaléo, se sont des soupirs et des gémissements doux qui sortaient de la sienne et se perdaient dans la bouche de l’autre.
Son corps fut ramené contre celui de l’homme. Marine ne put que sentir la grosseur du membre viril qui semblait posséder des proportions inhumaines mais ça ne l’inquiétait pas. La queue du tigre vint s’enrouler autour de sa jambe, l’excitant un peu plus. Elle aimait la sentir la caresser. C’était si doux, si agaçant, si agréable. Elle sentait une bouffée de passion envahir tout son être. Ses reins s’embrasaient sous le feu ardent du désir. Elle le voulait là, tout de suite et peu lui importait le reste du monde.
Cela l’étonna énormément. Ce n’était pas dans ses habitudes de céder à ses pulsions. Mais quand l’amour et le désir s’emparaient d’elle, elle se laissait souvent aller. C’est ainsi qu’elle se rendit une nouvelle fois compte que ses sentiments pour Khaléo dépassaient le cadre de la camaraderie ou de l’amitié.
Son bassin se frottait, pleins de désir, contre celui du tigre, intensifiant encore leurs désirs à tous les deux. Les mains quittèrent la nuque au doux duvet pour passer sur le torse et aller jusqu’au pantalon. Faisant fi de toute pudeur, elle s’apprêtait à défaire les boutons et aller chercher l’objet de son désir.
« Eh ! Vous ! Qu’est-ce que vous faites là ? »
Marine stoppa tout brusquement. La voix impérieuse coupa la magie du moment et était l’équivalent d’une douche glacée sur ses envies. Marine abandonna les boutons du pantalon, par chance pas encore défaits, et s’écarta de son compagnon. Ses lèvres se séparèrent à regret de celles de Khaléo. Ses pieds firent deux pas en arrière, séparant leurs corps enflammés. La jeune femme, le souffle court, jeta un regard assassin dans la direction du type qui avait interrompu le moment. Manque de chance, ce n’était pas un simple passant, il s’agissait d’un garde.
*Il manquait plus que ça ! La poisse !*
La rouquine remit dans l’ordre dans ses idées. Elle devait réfléchir vite et bien. Involontairement, ils s’étaient fait repérer, tout ce qu’elle ne voulait pas. Cela mettait leur mission en péril. Elle contrôla sa main pour qu’elle ne vienne pas rabattre sa capuche un peu plus sur son visage. Si elle faisait ça, le garde s’interrogerait et lui demanderait de se découvrir. Les cheveux roux la trahiraient alors pour de bon.
« Eh ! Limanos ! Viens, y’a deux personnes bizarres ici. Ils étaient en train de… - il émit un léger gloussement – faire des choses »
Le dénommé Limanos arriva à son tour et jeta un coup d’œil au couple. Les deux hommes portaient une légère armure de métal assez peu couvrante, une épée et une lance. Le premier homme était assez gras mais grand. Le second, Limanos, était petit, maigrichon, chauve et il avait un teint cadavérique. Rien de très agréable à regarder. Il afficha un sourire graveleux avant de redevenir sérieux.
« Qui êtes-vous ? Vos papiers et vite ! »
*Double poisse*
Elle n’avait pas de papiers et elle doutait que Khaléo en posséda. Il allait falloir trouver une solution et pacifique si possible. Marine repensa au bordel. Il y avait peut-être une carte à jouer. Elle se dégoûtait d’avance mais mieux valais payer un peu de sa personne plutôt que toute la mission soit foutue. Elle ne pouvait pas se permettre de tout faire capoter si près du but. Des gamins avaient besoin d’elle pour être libérés.
Marine adopta une pause avantageuse, prenant bien soin d’écarter sa cape, la rejetant derrière ses épaules, afin de mettre en avant son corps. Elle fit deux pas vers les gardes en roulant des hanches et prit une pause lascive à souhait. Elle afficha un sourire aguicheur sous son capuchon.
« Oh je suis désolée de vous avoir dérangés pour rien mais mon « client » est du genre exhibitionniste. Il préfère le faire dehors quitte à se faire voir par… des passants… ou de charmants gardes »
Cela sonnait un peu faux mais il fallait dire que jouer les prostituées n’était pas son point fort. Les gardes gardaient un œil soupçonneux sur le couple. Il allait falloir en faire un peu plus ce qui ravissait encore moins la rouquine qui se détestait intérieurement mais ne laissait rien paraître sur son visage ou dans ses attitudes. Elle attrapa son katana, les gardes pointèrent leurs lances vers elle, elle fit mine de s’effaroucher.
« Oh non, non, ne me faites pas de mal. Mon arme c’est juste pour me défendre. Vous savez les clients ne sont pas tous très fiables. Hahahaha… Et puis cette arme a une autre utilité… »
Elle afficha un regard entendu avent de porter la lame contre son buste. D’un geste précis, elle trancha les lacets de son corset, le faisant tomber au sol. Sa poitrine prit alors un peu plus de volume, faisant briller les yeux des deux hommes. Et c’était bien ce qu’elle voulait. Elle continua un peu et trancha le haut de son vêtement, laissant sa poitrine opulente sortir au grand jour et faire baver les gardes qui n’avaient d’yeux que pour ses deux globes de chairs. La guerrière se rapprocha encore d’eux et posa une main sur chacune de leurs joues.
« Ecoutez vous me laissez dix minutes avec lui et ensuite je m’occupe de vous – elle leur fit un clin d’œil – Je vous ferais ça gratos en plus ! »
Les deux types, mis sous son charme, hochèrent la tête ne quittant pas son buste des yeux. Elle leur sourit avant de se tourner vers Khaléo. Elle espérait bien qu’il jouerait le jeu et que ça ne se finirait pas en baston général.
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Alors tout s'arrêta... Dans cette ruelle crasseuse, où les murs étaient soit couverts d'une fine couche plaquante de mucus, provenant de zones bleuies ou verdâtres par humidité à la surface, soit de mousse et même parfois, de rouille pour ces rigoles trouées, ces conduites d'évacuation d'eau qui, remplissaient des tonneaux déjà trop pleins qui, vômissaient parfois leur contenu par terre, et avait permis la prolifération de mauvaises herbes entre les jointures des pavés... Rien d'excitant non... Dans ce décor dégoûtant, et pourtant... Et pourtant, cette ambiance blafarde, lugubre, ne semblait être là que pour qu'a coté rayonne les splendeurs qu'offraient les sens, et la vision du corps de cette délicieuse Amazone, dans ce décor sombre... Tout lui paraissait plus intense.
Mais... car il y eut un mais...
Ce... n'était... sans doute pas la première fois, que celà arrivait.
Disons... que ces deux derniers jours, Khaléo était passé par des degrés plus ou moins... élevés sur une échelle de un à dix, de frustration, autant sentimentale que sexuelle... Prenons par exemple ce baiser volé par lequel tout à plus ou moins commencé - au point de vue sentimental - et la vision du corps de Marine dans sa tenue en cuir qui, aurait pu laisser n'importe quel homme avec une trique abominable et douloureuse entre les jambes... Supposez... Que vous soyez... confronté à ces petites frustrations plusieurs heures, non, maintenant deux jours de suite en fait... En prenant en compte les regards aguicheurs, les "je fais un pas, je recule de deux", la tendance à refouler leurs sentiments parce qu'ils travaillent ensemble, et qu'à quelques reprises Khaléo se soit vu donc, "échauffé" puis refroidit, échauffé, refroidi, chaud, froid, et ainsi de suite depuis un bon moment comme ça, autant par lui même en se refusant d'admettre ce qu'il ressent pour le bien de leur "mission" que, parfois, il faut bien l'admettre, également grâce à l'aide de Marine qui y mettait "involontairement" du sien pour le mettre dans des états... fort peu convenables.
Ce n'était pas faute de savoir qu'il risquait de s'y blesser... Non, nous ne serons pas hypocrites à ce point, il savait que ça pourrait être douloureux, il savait que "ça" pouvait faire mal, mais pour le moment la douleur ne venait pas du "coeur" ni de l'âme, non...
...Elle provenait de ses couilles... Ah bah... désolé d'être vulgaire... Mais c'est comme ça... Hein... Il avait les bourses "enflées" "bleues" comme on dit aussi, et une douleur qui commençait à se faire atroce l'empêcherait bientôt de marcher droit, ne rigolez pas, c'est ce qui se passe lorsqu'il vous est interdit d'assouvir quelques vils instincs dont vous êtes la proie, mais comme les mains de Marine s'affairaient sur les pauvres boutons de son pantalon en cuir qui, semblaient eux même crier "au secours" sous la pression de son chibre, tout allait s'arranger, hmmm ?
C'était sans compter sur... La honte... Khaléo, quand lui était donné la chance de "choisir" et d'exprimer ses divers complexes même dans l'élan de leurs ébats, commençait à sérieusement redouter le moment où elle détacherait et abaisserait son pantalon pour voir le "monstre" qui s'y cache, il n'en était pas fier... Pour peu que même son père, lorsqu'il se rendit compte de l'abomination qu'il était à la naissance, et que, quelques années plus tard il comprit que non seulement à ses yeux son enfant était "la créature du diaaap'..." mais lui semblait être également affublé du sexe de satan en personne, enfin, d'après lui, et si sa malheureuse mère ne l'avait pas empêché, son père aurait eu terminé de lui sectionner la "chose" comme on tranche une vulgaire saucisse de campagne avec son couteau !
Marianne... son ancienne épouse... il lui avait déjà fallut beaucoup de temps, ne serait ce pour qu'il accepte qu'elle pose les yeux dessus, et lui dévoiler, il lui fallut encore plus de temps pour qu'il passe "enfin" à autre chose que des atouchements sur elle, qui, étaient fort plaisants avec sa bouche, la belle force de sa mâchoire et de sa langue qui permettaient amplement de la satisfaire... Mais ! Mais mais mais... C'était aussi une autre époque... Il était déjà osé qu'une femme montre son genoux... Il lui fallut donc plusieurs années avant d'être assez "décomplexé" de la chose à l'aide de son épouse pour en venir enfin à cet acte et se dépuceler, après la mort de sa famille ce ne sont donc pas trois siècles passés dans le fin fond de sa forêt en en sortant une fois tous les cent ans, qui ont réussi à le déshiniber, non... plutôt l'inverse.
C'est sans doute cette succession de frustrations qui, les avaient poussés à se jeter comme ça l'un sur l'autre... Presque comme des animaux, au lieu de déclarer leur flamme de façon plus romantique autour d'un dîner, dans des habits et dans un lieu de circonstances... Marine n'était pas comme ça... Elle laissait ressortir en lui ce qu'il y avait de plus sauvage... Et encore il se retenait bien, il se savait bien plus vorace encore... une voracité sexuelle inavouée et... jamais réellement assouvie, s'il n'était pas assez âgé pour n'avoir réellement aucun contrôle, il se serait laissé aller depuis longtemps et aurait "marqué" le corps de Marine, en aurait fait sa chose depuis longtemps avant de la mordre pour la faire sienne... Mais un tigranthrope de son grand âge était bien plus "réfléchi" que celà, a moins que la "bête" ne s'en mêle... d'ailleurs, quand était ce la dernière fois qu'il avait pris sa dose ? Ah... hier soir... il ne faudrait plus tarder trop longtemps.
Ses mains se disputaient donc, avec celles de Marine pour défendre les derniers remparts protégeant sa pudeur, il bataillait ferme et faillit presque la griffer, quand il ne resta plus que les vestiges d'une forteresse défoncée, assaillie par les béliers représentés par autant des fins et doux doigts de la guerrière qui, ne manquaient tout de même pas de force et de volonté, vestiges représentés par une tirette à mis chemin vers le bas avant qu'un cri ne prenne écho dans cette ruelle étroite qui, sentait un peu la pisse.
« Eh ! Vous ! Qu’est-ce que vous faites là ? »
J'étais sauvé... Enfin non... Puisque j'étais également très frustré à la fois... Devais je être reconnaissant, où devrais je m'en plaindre... je ne savais pas... j'étais soulagé de ne pas avoir affronté le regard surpris, peut être même horrifié de Marine sur la "chose" qui poussait entre mes jambes, et j'étais furieux que les choses s'arrêtent aussi brutalement... Cruel dilemne que celui qui vous est parfois imposé par votre conscience... Torturé entre ces deux visions des choses, et ne sachant sur quel pied danser, j'assistai à ce qui suivait avec des yeux ronds et la bouche entrouverte.
« Eh ! Limanos ! Viens, y’a deux personnes bizarres ici. Ils étaient en train de… - il émit un léger gloussement – faire des choses »
Deux gardes... Laurel et Hardi à l'envers... un grand gros et un petit maigre... la mine patibulaire, des tronches simplettes de gardes facilement corruptibles mais aussi, bien pourris, pourris jusqu'à l'os, enfin pas autant que le sourire empli de chicos carriés que Limanos venait de nous offrir.
« Qui êtes-vous ? Vos papiers et vite ! »
J'avais bien des papiers mais, ils dataient tellement... je ne les avait plus fait renouveller depuis... oulà... depuis mon marriage... ils n'étaient sûrement plus d'actualité, et on m'aurait posé des tas de questions si j'avais osé sortir des papiers datant d'il y a plus de trois siècles en arrière, avec des cachets et tampons d'époque qui en feraient une pièce de musée sans possibilité d'évaluation monétaire à lui tout seul aujourd'hui.
C'étaient quand même des gardes... Aussi corruptibles et pourris soient ils, si on se mettait à tapper sur la gueule de la millice armée du Nexus on finirait nous même par figurer placardés aux murs, encore faut il qu'ils aillent l'occasion de voir nos visages et dans cette ruelle ombrageuse c'était encore possible de s'en débarrasser discrètement... Mais c'était prendre le risque qu'une enquête remonte jusqu'à nous par la suite, restait encore... La fuite à travers les rues... en espérant ne pas ameuter encore et encore plus de gardes à nos trousses... Seul je pourrai grimper sur les toits et les fuir si rapidement qu'ils perdraient ma trace en moins de deux minutes, mais je n'allais pas laisser Marine derrière moi... Mais j'oubliai vite un détail qui, allait me laisser sur le carreau, même si je parvenais à atteindre les toits, ou à m'enfuir en courrant, je n'allais jamais pouvoir "marcher" ou courir droit avec la pression monumentale dans mes parties génitales... Peine perdue.
La solution vint de Marine... Une solution qui ne lui plaisait pas vraiment à la voir s'approcher d'eux en ondulant son corps comme une déesse cherchant à attirer leur attention et leur faire pendre la langue, avant de déclarer ce qui suit :
« Oh je suis désolée de vous avoir dérangés pour rien mais mon « client » est du genre exhibitionniste. Il préfère le faire dehors quitte à se faire voir par… des passants… ou de charmants gardes »
J'étais... sidéré... Sur le moment il fallut bien avouer que la colère monta rapidement en moi, je n'étais ni exhibitionniste ni un client... à moins que je ne me soit trompé ? A moins que ce soit vrai... Cette ruelle n'était vraiment pas convenable pour ce genre de choses, peut être étais je descendu si bas dans son estime qu'elle me considera de la sorte, lorsqu'ils levèrent leurs armes ma main partit se serrer sur le manche de ma lame à mon tour, mais à nouveau Marine fit preuve "d'imagination".
« Oh non, non, ne me faites pas de mal. Mon arme c’est juste pour me défendre. Vous savez les clients ne sont pas tous très fiables. Hahahaha… Et puis cette arme a une autre utilité… »
J'aurais voulu m'arracher les yeux de la tête... Qu'est ce qu'elle était en train de faire ?! J'étais dans une rage jalousive folle, mes doigts se comprimaient dans mes poings qui, à leur tour se couvraient de veines de colère, et les muscles de ma mâchoire se striaient et roulaient sous les coins de mes joues, elle venait vraiment de faire ça ?! Leur montrer sa poitrine ?! Oh j'aurai cent fois préféré, maintenant, leur exploser la figure, cent fois plutôt qu'elle n'aille à prostituer la vision de sa poitrine à cette bande de dégénérés pour les tenir tranquille, et... et ELLE les touchait en plus ? Elle caressait leurs visages ?
Oh... Deux petites secondes... à bien y réfléchir... Elle profitait de la situation pour me rendre la monnaie de ma pièce, là, non ? C'est ça... ça doit être ça... Elle n'avait pas supporté ce qui s'était passé au bordel... Mais quand même, je n'avais pas "donné" autant de ma personne... C'est pas comme si j'avais eu besoin de détacher les lanières de mon froc pour montrer mon sexe aux prostituées afin de les convaincre de passer un tour "gratos" dans mon sillage, mais peut être que je l'avais mérité... Peut être que la situation l'exigeait... Non... je... j'avais envie, là, de leur faire payer... J'écoutais la bête... Qui m'offrait des visions décharnées, mutilées, de leur corps, leurs têtes arrachées de ces derniers avec une partie de leur colonne vertèbrale encore attachée dessus, leurs différents membres et leurs tripes repeignant les murs et le sol de la ruelle... NON !! Ma colère était toujours mauvaise conseillère et laissait à cette putain de garce infernale qui gisait au fond de ma conscience, prendre le pas et essayer de guider mes griffes... griffes complétement sorties de mes mains.
« Ecoutez vous me laissez dix minutes avec lui et ensuite je m’occupe de vous – elle leur fit un clin d’œil – Je vous ferais ça gratos en plus ! »
Lorsque Marine se retourna vers moi, elle put constater que, mes yeux avaient légèrement changés, mes pupiles plus éfilées, rétrécies et si fines qu'elles semblaient tranchantes, le fond de l'iris gris - argenté flamboyait pour transperçer ma capuche d'une lueur froide, assassine, même lorsque mon regard se posait sur le sien, les rides d'expression de ma colère froissaient mes traits par intermitence, prouvant à quel point j'étais partagé entre la compréhension de ce que j'estimai être le "châtiment", la petite vengeance qu'elle m'avait rendu, et une profonde colère, tout... tout ça n'était que de la frustration... je n'arrêtais pas de me torturer seul... quand ce n'était pas l'envie qui était contrariée par la retenue et mes complexes, c'était ma rage animale qui était enchaînée par ma raison, et ma capacité bien humaine à réfléchir et "comprendre" que ce n'était qu'un leurre... redoublée d'une petite satisfaction de pouvoir me rendre la pareille... Marine put donc les voir... à cet instant, juste avant que je ne les rétracte... ces dents presque semblables à celles des vampires, vestiges... des plus vieux ancêtres des tigres... Des dents de sabres... un peu plus longues et légèrement recourbées vers l'intérieur de ma bouche... Mais ça n'en restait pas moins deux longues canines, qui disparurent rapidement, comme si elle avait été victime d'une hallucination en observant ma bouche entrouverte.
Bouche que je refermai... dans un petit "cloc" de la mâchoire, il n'était pas question que je fasse "ça" devant eux, c'était déjà difficille de montrer mon entrejambe à Marine alors qu'une bande d'affreux vicelards nous regarde pendant qu'on fait ça, et ce, pour la première fois avec elle... Et même jamais, bordel ! Il n'était pas question qu'on fasse celà devant personne ! Même si la perspective de le faire dans une ruelle pour le "risque" de se faire prendre pouvait avoir quelque chose d'excitant, il n'était pas une seconde, question qu'on nous reluque ! J'hésitai là... Franchement... Pour avoir exactement la même réaction que Marine précédemment et continuer ce petit jeu où l'on se renvoyait l'ascenceur à tour de rôle, je l'aurai bien laissée en plan...
"-Tout compte fait, cette interruption m'a coupé toute envie de continuer..."
Ca allait sans dire, tellement refroidi qu'on aurait dit que son imposant "machin" était devenu subitement aussi petit, "ratatiné" que s'il était passé les trois dernières années dans un congelateur, il eut une expression hautaine envers Marine, la toisant, avant qu'un sourire en coin n'illumine d'un quart son expression qui, prit une tournure taquine, avec une touche de "débrouille toi" dans le regard.
"-...Mais je suis bon prince... je vous la laisse..."
Il fouilla dans sa bourse et empoigna quelques pièces de cuivre et d'argent, avant de projeter les pièces aux pieds de Marine et des gardes, avec l'apparente nonchalance et tout le désinterêt qu'un "noble" pouvait exprimer au petit "peuple", jouant bien son "rôle", peut être pas le rôle que Marine l'eut souhaité jouer en se prostituant à son tour devant ces gardes, c'aurait été très mal le connaître.
"-...Voilà pour votre "prestation", ce n'est pas le prix convenu, mais comprenez bien que vous me laissez... sur ma faim."
Il tourna les talons, suivi d'un léger retard du mouvement de sa cape qui finit de rendre imprécise sa silhouette qui s'éloignait, il était sûr qu'elle serait capable de les distraire et de s'en débarasser sans lui, il était tout de même choqué et amer... qu'elle soit allée jusqu'à leur montrer sa poitrine... Chose sur laquelle il n'avait même pas daigné poser le regard, et ce même lorsqu'elle se retourna vers lui, "ils" l'avaient vue en premier... c'était tout ce qui trottait dans sa tête, borné sur le fait qu'elle lui ai fait "ça", à lui, la honte le tenait, il s'était senti humillié et incapable de lui en vouloir puisqu'elle l'avait fait de son propre chef et pour se venger.
"-Je vous souhaite bien du plaisir elle est très douée et elle prèfere ça... par derrière."
Son pied heurta une vieille bouteille qui ira se briser sur un mur plus loin, alors qu'il quittait la ruelle... Mais ce n'était pas pour retourner vers l'auberge... Mais plutôt pour faire le tour de cette rue et les prendre à revers comme quoi le fait de dire qu'elle "préfère" ça par derrière n'était qu'un piêtre jeu de mot, un avertissement, un clin d'oeil caché dans sa phrase, espérant que Marine le comprenne, même si elle était mauvaise conseillère, sa colère et sa jalousie ne la laisserait pas se faire toucher par ces ordures.
-
Le regard changé de Khaléo surpris et fit presque peur à la jeune femme. Elle aurait bien aimé ne pas avoir ce type de rôle à jouer mais elle ne voulait pas créer d’incident. Si jamais les deux gardes avaient des « problèmes », ça leur retomberait dessus à un moment donné et ils n’avaient que deux jours devant eux pour démanteler tout un réseau. Il ne fallait pas qu’ils aient des problèmes d’ici là. Malgré tout, ce regard qui sonnait comme un reproche terrible, l’excita prodigieusement. Les hommes capables de lui tenir tête étaient plus que rare et ceux qui pouvaient lui tenir tête sans la faire souffrir étaient plus rares encore. Et, inconsciemment, la rouquine sentait que ce tigre sortait totalement du lot et qu’il pouvait devenir son « maître », son compagnon, son âme-sœur. A cette seconde précise, à ce regard de colère, elle le comprit.
« Tout compte fait, cette interruption m'a coupé toute envie de continuer... »
Il eut une expression mauvaise que n’apprécia pas la jeune femme. N’avait-il pas compris que ce n’était qu’un jeu ? Un simple rôle qu’elle jouait pour eux deux, pour ne pas gâcher leur mission si importante ? Visiblement pas ou alors, lui aussi jouait un rôle.
« ...Mais je suis bon prince... je vous la laisse... »
La rouquine le regarda farfouiller dans ses poches avant de lui balancer quelques piécettes comme un prince l’aurait fait à un mendiant. Elle appréciait de moins en moins la tournure des évènements. En temps ordinaires, elle aurait laissé les pièces au sol mais elle devait jouer son rôle de catin aussi s’abaissa-t-elle à ramasser l’argent.
« ...Voilà pour votre "prestation", ce n'est pas le prix convenu, mais comprenez bien que vous me laissez... sur ma faim »
Elle lui jeta un coup d’œil assassin alors qu’il s’en allait. Il ne payait rien pour attendre celui-là et elle se ferait une joie de lui faire sa fête, à sa manière, quand ils seraient seuls tous les deux et qu’ils ne risqueraient plus aucune interruption. Pour l’instant, elle se mordait la langue et continuait de jouer son rôle de fille de joie alors que les gardes continuaient de porter leurs regards lubriques sur ses seins qui ressortaient bien trop de son corsage. Elle avait envie de vomir mais c’était impossible.
Une fois, enfin, l’argent ramassé, elle se releva sans que les deux pauvres crétins n’aient quittés sa poitrine qui pointait insolemment sous les coups de vent qui passaient dans la ruelle. Elle observa la silhouette de Khaléo s’éloigner de plus en plus d’eux.
« Je vous souhaite bien du plaisir elle est très douée et elle préfère ça... par derrière »
Marine afficha un air offusquée et surpris à la fois alors que ses joues devenaient promptement écarlates.
*Mais comment sait-il que je…*
Sans le savoir, le tigre venait de dire une vérité qu’une seule autre personne qu’elle pouvait connaître. Soudain, la rouquine se rendit compte qu’il avait du lancer ça comme ça, sans forcément avoir voulu faire allusion à quoi que se soit.
*Quelle idiote !*
Elle chercha à se reprendre alors qu’un des gardes s’approchait d’elle et venait lui empoigner un bras.
« Et ma jolie, on va pouvoir s’amuser du coup ! »
Un grand sourire déformait sa bouche et ses yeux brillaient d’envie pour la belle rouquine qui était déstabilisée. Elle chercha à se dégager instinctivement. Le bruit de la bouteille fracassée contre le mur la sortit de sa torpeur. Elle se dégagea avec précaution et sensualité du garde.
« Ecoutez… je n’ai pas vraiment eu mon compte avec ce client… quel salaud… il dit aimé ça en public et il se tire… je vous jure les hommes… »
Tout en parlant, elle effectuait un habile demi-tour vers l’autre côté de la ruelle. Et fit un pas, puis deux en arrière.
« Je vais devoir retourner au bordel… je suis désolé les gars, ce sera pour une autre fois… »
Elle se retourna, serra sa cape contre elle et se mit à marcher vers la rue mais c’était bien sûr sans compter sur le fait que les deux hommes ne s’en tiendraient pas là.
« HEY ! Non mais elle rêve celle-là ! Elle nous chauffe et puis elle se tire… Sale pute… reviens ici faire ton taff… »
Marine essaya de faire abstraction des paroles et avança plus vite. Alors qu’elle arrivait à la ruelle, une main s’accrocha à son bras et la tira si fort en arrière qu’elle tomba les fesses par terre. Lorsqu’elle releva la tête le plus petit des deux se tenait devant elle, les mains sur la braguette.
« Écoute moi bien ma belle, tu vas être une gentille fille et faire ce qu’on te demande… »
Il ouvrit alors son pantalon montrant son sexe sale et à demi érigé, Marine tourna la tête sur le côté, dégouttée. L’autre lui attrapa le crâne et l’obligea à faire face à son coéquipier.
« Allez soit une gentille fille, fait ce que mon ami veut et ensuite tu feras pareil pour moi…hein… soit une gentille fille ! »
« Une gentille fille » Ces mots raisonnaient, hideux, monstrueux, à ses oreilles. C’était comme ça que Don l’appelait à chaque fois qu’il l’avait violé. Son sang se glaçait dans ses veines et son regard devint animal. Quand elle releva la tête vers Limanos celui-ci eut un léger recul. Il aurait du reculer bien plus. D’un geste rapide, elle se saisit de son katana, qui restait toujours à porté de main, et d’un autre, tout aussi rapide, le pauvre garde se retrouva totalement émasculé. Il poussa un cri hideux alors que son membre, encore frémissant, se retrouvait au sol et qu’un flot de sang jaillissait de la blessure venant, en partie, éclabousser le visage et le corps de la jeune femme, devenue un vrai fauve en cette seconde.
« Sale pute… mais qu’est-ce que t’as fait… »
Elle qui ne voulait pas se faire remarque, c’était raté. L’autre homme dégaina son épée et s’apprêtait à la frapper alors que la rouquine restait à moitié prostrée au sol.
-
La danse... des ténèbres étendues dans cette rue, depuis l'origine du pied de chaque lampadaire, qui font tourner la silhouette noire de cette âme égarée sur les aspérités des murs du quartier, de l'entité qui passe, ne reste qu'une trace, celle du claquement de ses pas sur le sol, énergique, que seule la jalousie et la frustration laissent ricocher de leur écho de reproche d'amertume, contre l'argile cuite, le bitume ! Des briques et le ciment des pavés, qui lui rendent bien mal, ça... oui... lui rendent bien mal... bien mal la réplique, claquant son talon sur le pavé, un, deux et trois ! D'une Rythmique presque diabolique contenue d'une gravité appuyée, plutôt qu'excitée, comme il devrait l'être... excité par la vengeance... Le regard noir et la démarche déterminée, au bout de la rue il croise le passant, sans l'oubli d'un retard, d'un regard... en bié si je ne m'abuses... Ce bruit là ? Ce ne sont que les éclats des épaules qui se percutent, siffle et grince donc, colère, entre mes dents, entre mes lèvres, La cacophonie de mon sang palpitant durement dans mes tempes, des lucioles s'élevant dans les airs après le passage étincelant de mes griffes contre les murs, puis retombant au sol et mourrant dans les flaques, pour qu'elles perdent leur grésille, leur lumière, leur vie.
Le trottoir sous le regard défile, le saut de la bordure, la glissade de la rigole, les vieilles affiches à moitié arrachées gondolent, ce n'est pas une affaire à prendre à la légère... ce soir ces grandes griffes sorties réclament leur lot de chair meurtrie... extension de ses doigts, de sa main, afin que son bras tendu lui soit enfin rendu... entier, c'est entendu... Et il n'y aura pas de quartier pour ceux qui ont osé... pour ceux à qui elle à offert... la vision de ses magnifiques globes... de chair, non... elle n'avait pas le droit... non, non... ILS... n'avaient pas le droit de poser leurs yeux infects sur sa poitrine, sur "la" poitrine, comment avaient ils pu ? Les célérats... Ils rendraient gorge, et leur dernier souffle sera apprécié par le rat qui entrera dans leur gosier pour aller crever leurs poumons de l'intérieur à l'heure tardive, ce soir, de leur mort !
Bientôt nous y sommes... le bouquet de fleurs encore à terre dans l'encadrement de l'entrée de la ruelle... ainsi il à fini d'en faire le tour... les prendre à revers... c'était juste au cas où il aurait réussi à se contenir, les assomer du bon vieux et classique "frac a tête" celui qui impose un crâne, sur celui de son voisin d'une violente percussion afin que conscience s'envole et leurs corps dégringolent.
Mais non... Les choses... étaient allées plus loin, trop... même... De là ou se trouvait la créature rageuse, l'infâme et maudit bâtard jaloux qu'il était à cet instant, il put la voir, il put les voir... autour d'elle...
« Écoute moi bien ma belle, tu vas être une gentille fille et faire ce qu’on te demande… »
Il fit un premier pas, lent vers l'attroupement l'un après... l'autre, murmurant entre ses lèvres tandis que son regard, presque psychotique de haine penchait légèrement décadré, décentré sur la scène qui se jouait à quelques enjambées, encore... quelques unes... presque sautillées voir dansées, et personne ne pourrait plus arrêter l'ardeur de sa rancune, il murmura entre ses lèvres souriant en coin donc, sur l'enjoue d'un air presque chantonné :
"-Nulle Ribaude ♫ ... Non ! Nulle N'est Fille à qui l'on demande ni femme à qui on commande ♪... trébuchantes, sonnantes ♪... elle n'accepte que les pièces ♫... Mais aujourd'hui, les pièces seront posées sur vos paupières fermées ♫, aveugles, qui serviront au passeur à vous accorder la faveur ♫ ..."
« Allez soit une gentille fille, fait ce que mon ami veut et ensuite tu feras pareil pour moi…hein… soit une gentille fille ! »
Ha ha ! Douce vengeance... Elle avait été cruelle... Amazone jusqu'au bout des ongles, furieuse... C'est bien ! C'est exquis... J'aurai pu en avoir mal à l'entrejambe rien qu'en la voyant faire, mais pas pour lui... ça ne fit que l'amuser... et en même temps... l'effrayer... s'imaginant quand même à sa place... Il savait... de toute façon... elle ne se laisserait pas faire... Alors un temps il hésita, ramassant l'objet frétillant par terre, heureusement il possédait des bandages autour de ses mains, celà faisait office de "gant", quel sale objet, il le tourna dans un sens, puis dans l'autre, l'observant d'un sourcil arqué et de l'autre fronçé.
« Sale pute… mais qu’est-ce que t’as fait… »
"-Sale pute ? Cette fille est joie, pas une fille de joie, et sale, elle n'est certainement pas... Alors que vos pénis le sont mes souillons, voulez vous que je vous apprennes cette leçon ?"
Dit il en s'approchant, membre de son "compagnon" encoré érigé entre ses doigts, qu'il... oui... enfonça dans la bouche de cet insolent, la vissant jusqu'au plus profond de sa gorge en lui faisant avaler jusqu'au plus profond de son gosier, la main qui brandit son épée fut transperçée par ses griffes, chacune d'entre elle perçant entre ses phalanges pour les écarter et lui faire lacher son épée.
"-Vous voyez ? C'est sale ! Oh, mais suis je bête... vous ne pouvez plus l'affirmer... Ainsi obstrué."
Il hochait de la tête positivement, acquiescant mes dires dans l'espoir que je le laissa tranquille... Erreur j'étais pris de fureur... Et... L'on ne pouvait laisser de témoins... Ceux ci nous auraient dénoncés... Et j'avais déjà usé de mes griffes sur son corps, c'était trop tard, celui ci, passerait en premier.
Il approcha sa griffe de son cou et enfonça celle de son majeur dans sa chair, ouvrant peu à peu sa jugulaire et lui dessinant un bien élégant deuxième sourire, qui avait pour langue pendante, le bout du sexe de son compagnon ressortant par la trachée et l'oesophage entrouverts.
"-...Lorsque l'on rend gorge, on n'a aucun roit à la réplique, mais je suis curieux, arriverez vous à régurgiter cette trique ?"
les soubressauts agités de l'homme enarmuré, ses yeux écarquillés appellant à l'aide, ce fut la dernière chose qu'il exprima avant qu'enfin Khaléo lui brisa la nuque pour mettre fin à ses souffrances et que son corps délesté de toute volonté et vie ne s'écroule, oui... il venait de tuer et d'une horrible façon qui plus est... Elle n'était justifiée que par la jalousie et la vengeance, la sienne, mais aussi celle de la "bête".
"-Non... apparemment... beaucoup trop sale..."
Il releva les yeux sur le dernier garde encore présent, l'eunuque, étalé au sol en train de se vider de son sang, il mourrait probablement d'une hémorragie comme un chien, ici, mais ce serait encore trop d'honneur apparemment, il se mit donc à marcher vers lui en agitant ses doigts, ses griffes ensanglantées, qui, comme autant de derviches sombres, dansaient de leurs ombres sur le visage du condamné, il s'arrêta pourtant, la colère légèrement retombée, déportant son regard sur Marine, agitant à un rythme irrégulier ses doigts en escaliers.
"-Une moitié de votre honneur est sauf, mais il reste une paire d'yeux qui, sur votre poitrine s'est levée... dois je les arracher ?"
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Marine, couverte de sang, était plongée dans un état second. Toute la haine et la colère qu’elle avait emmagasiné tout au long des semaines, des mois de tortures et de viols qu’elle avait subit, ressortaient brusquement juste à cause de deux mots, devenus de vrais boutons déclencheurs de sa rage. En temps ordinaires, elle ne se serait jamais emportée ainsi. Toujours maître de ses émotions, elle aurait trouvé une autre solution, pacifique ou pas, mais une autre solution. Même si elle avait dû combattre, elle aurait tué vite et proprement, sans infliger des tortures inutiles. Là, c’était différent, elle n’était plus elle-même.
Toujours à genoux, elle observa l’homme castré se tortiller de douleurs au sol. Même si son visage restait de glace. Ses yeux exprimaient à la fois sa colère et sa satisfaction de voir le sang coulé pour l’affront qu’ils lui avaient fait même si c’était un peu elle qui avait provoqué la situation.
Elle vit alors Khaléo revenir dans la ruelle et c’est avec un immense plaisir qu’elle le regarda s’occuper du garde derrière elle. Celui-ci n’avait aucune chance face au tigre et à ses griffes acérées. La rouquine se délecta de chaque seconde de son agonie avec un plaisir sadique et pervers qu’elle-même ne se connaissait pas. Décidément Don avait fait des ravages sur elle et ce n’était pas que physique. Sa psyché aussi avait écopé. Son esprit avait été son seul rempart et sa seule arme contre cet homme détestable. Elle avait résisté mais à quel prix. Maintenant elle comprenait à quel point cette expérience l’avait traumatisé.
Elle vit le tigre exprimé sa colère et le garde en être la victime. Le sexe enfoncé dans la gorge, il ne pouvait qu’émettre de bien piètres et pathétiques borborygmes. Finalement, la gorge fut ouverte avec une lenteur délicieuse et perverse, faisant couler le sang sur son torse, et augmentant le plaisir de la belle guerrière. Khaléo finit par lui briser la nuque mettant fin à ce doux spectacle. Le pauvre corps finit par s’étaler de tout son long dans la ruelle. Le tigre se mit alors à avancer vers son congénère toujours au sol et se vidant de son sang.
« Une moitié de votre honneur est sauf, mais il reste une paire d'yeux qui, sur votre poitrine s'est levée... dois je les arracher ? »
Certes, mais le belle n’avait pas assouvi sa vengeance. Déconnectée de la réalité, se venger sur cet homme, c’était se venger de Don. Les deux se confondaient dans son esprit. Son katana se mit en travers du chemin du tigre pour lui indiquer que celui-ci était pour elle. La panthère avait aussi besoin de se libérer.
D’un mouvement, elle se remit sur ses pieds et avança, féline, avec une sensualité extrême dans chacun de ses pas, sans en avoir conscience. Elle arriva alors devant l’homme plié en deux au sol. Un genou fut posé par terre avant qu’elle ne le saisisse à la gorge l’obligeant à la regarder. Son arme fut fichée dans le sol mais à l’instant où sa main quitta le manche, les doigts allèrent arracher l’œil gauche du garde. En une fraction de seconde, le globe oculaire se retrouva dans la main de la guerrière, qu’elle explosa rapidement entre ses doigts. Le garde contemplait le spectacle en hurlant de douleur et d’horreur devant la femme devenue tortionnaire.
Ses cris auraient pu rameuter du monde mais dans, la ville basse, et sauf s’il y avait des gardes, rien, ni personnes ne viendrait interrompre la séance. Les cris et les crimes étaient monnaie courante. Marine pouvait tranquillement se livrer à sa séance de torture sans trop de soucis. Elle observa un instant l’homme agoniser avant que la main n’aille arracher le second œil qui finit tout aussi écrasé que le premier.
« L’affront est maintenant réparé… ou presque… »
La jeune femme lâcha l’homme qui criait au sol et reprit son arme. D’un geste, tout aussi puissant que précis, la tête du garde fut détachée du reste de son corps. Le sang finit d’éclabousser la belle, la transformant en une sorte de déesse de la mort.
Elle haletait et contemplait le spectacle alors que doucement son esprit se remettait en place. Mais, bizarrement, elle n’avait aucune compassion pour ces deux hommes, ni de remords. Du moins, pour le moment, car le poids de la culpabilité viendrait forcément la hanter à un moment. Sans se retourner, elle s’adressa alors à son compagnon.
« On doit se débarrasser des corps de manière à ce qu’ils ne soient pas retrouvés avant deux jours au moins. Une idée ? »
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Un instrument de vengeance... l'avait il été ? Celà lui passa par la tête l'instant d'une connexion synapsiale avec l'une de ses neuronnes... Et les suivantes lui firent se demander si, finalement sa colère et sa jalousie n'avaient pas été... provoquées dans ce but précis... Ce double meurtre perpétré presqu'inutilement... Gratuitement... Effrayant de voir a quel point celà semblait contenter une partie drapée de voiles obscurs sur une facette retorse de son esprit... Oh, au diable les remords... Je m'y était laissé aller, et l'expression de la vengeance de Marine avait autant flatté et fait frissonner le coté malsain de la bête que l'humanité de Khaléo en était à la fois impressionnée et figée d'effroi, que venions nous de faire... Tuer avait toujours été aussi facile que de respirer pour lui, c'était plus facile d'imaginer qu'il venait de sauver Marine d'un viol en usant d'une force... nécessaire... Nous nous contenterons de cette explication ?
Nous essayerons... Sur le moment... Aaaah... celà lui avait parut une excellente idée et la seule chose à faire pour les empêcher de souiller son corps, mais quelle vision aurait elle de lui après celà ? Quelle vision aurait il d'elle également ? Ces questions ne pouvaient elles pas attendre ? Khaléo restait prostré, là, debout face a ce spectacle, ses mains, ses griffes encore levées devant lui, au niveau de son regard, quittant progressivement les deux êtres "humains" au sol s'en prenant l'un à l'autre pour poser ses yeux sur ses griffes, sur ses mains sanglantes un sourire en coin, et l'air de ne pas y croire, les hurlements de l'homme torturé par Marine le firent doucement redescendre sur terre pour se rendre compte de ce qu'ils venaient de faire, l'un par jalousie, l'autre... par vengeance.
« L’affront est maintenant réparé… ou presque… »
Cette petite déclaration fut accompagnée des rebonds et roulements de la tête de ce second garde sur le sol jusqu'a ce qu'elle se cogne contre la rigole, orbites grandes ouvertes dont l'absence d'yeux semblait tout de même vous fixer où que vous vous trouviez pour autant que vous soyez au moins dans le large cône de la zone de regard, mais ici, il s'agissait d'un non-regard, d'un vide occulaire dans le fond de ses orbites qui se voulait presque accusateur, la tête se mit à nouveau à rouler, tel un ballon de plage poussé par les eaux charrièes dans la rigole, quand le front de cette victime rippa contre la bordure pour, continuer son petit bonhomme de chemin jusqu'a la grille d'évacuation, où le bout et l'arrête de son nez se calla enfin entre deux barres pour stopper sa progression, oui alors bon, je sais... Vous détailler ça, c'était pas vraiment important pour la suite des évènements hein, et scénaristiquement ça n'apportes strictement rien, mais c'est juste histoire de meubler et avouez... Ca fonctionne !
Donc... A cet instant, la lame de Marine l'aveuglant presque de ses reflets métalliques filtrés par la couleur carmine de l'hémoglobine semblait plonger cette ruelle dans un tableau d'une "poésie" surréaliste d'après champ de bataille, image d'une autre époque rendue par jeu de reflets sanglants réfléchis de par la lumière sur l'acier de l'épée, qui, enflammaient le ciel et la terre, enfin il ne faut pas exagérer non plus il ne s'agissait que du reflet d'une lame de katana pleine de sang, non ?
Avant même qu'elle ne pose la question, en ayant observé la tête rouler le long de cette rigole jusqu'a la bouche d'égoût, tout compte fait celà lui donna une idée, la pluie aurait bientôt fini d'évacuer tout le sang, n'est ce pas, alors autant que les cadavres rejoignent leur contenu, ni d'une ni de deux secondes furent nécessaire pour qu'il empoigne la plaque d'égoût au centre de la ruelle et ne la retire de son socle.
« On doit se débarrasser des corps de manière à ce qu’ils ne soient pas retrouvés avant deux jours au moins. Une idée ? »
"-Des idées... j'en ai quelques unes... Mais il y en a peu de réalisables dans cette "configuration"... Je n'ai pas envie de traverser la ville entière avec deux cadavres sur les épaules."
Bien sûr, il avait cette idée, bien qu'il aurait peut être été préférable qu'il... les mange... mais leur teint pâle et maladif la couleur ragoutante de leur chair et de leur sang trop chargé en bière et malbouffe... ne lui disait rien qui vaille, si c'était pour lui même finir malade... Et y avait longtemps qu'il n'avait pas du manger un humain de son plein gré, sous sa forme "humaine", ça devait remonter à la première fois où il crevait de faim sur un champ de bataille, quand il n'y a plus de rat à boulotter et qu'tu crèves de faim... On pouvait peut être les lester avec des grosses caillasses ficelées autour du corps pour les jeter dans un fleuve façon "c'est arrivé près de chez vous" où les faire couler dans du bèton, mais, il n'avait pas repéré de fleuve ni de chantier à proximité dans les environs, et encore moins de "tapis" pour enrouler leurs corps dedans pour les emmener et le enterrer quelque part, la solution la plus viable était donc...
...De les jeter l'un après l'autre dans les égoûts... Et c'est ce qu'il fit en trainant les corps jusqu'au conduit, le premier dégringola facilement jusqu'en bas, enfin le plus maigre des deux, se brisant sûrement quelques os en rebondissant sur les dalles en béton en bas, de toute façon, il s'en foutait il était mort, Khaléo préférait agir sans même essayer de réfléchir à ce qu'il faisait réellement, le second cadavre posa un léger problème avec son embonpoint, ce petit gros passait difficillement l'entrée, il fallut bien sûr sauter dessus à pied joints de toute ses forces pour qu'il "passe" soudainement dans un bruit de bouchon de champagne qui saute.
Un petit drible avec la tête entre ses pieds et hop, de la tranche du pied utilisé comme un potter de golfe, il visa, tira, et la tête se mit à glisser deux fois autour de la bouche d'égoût avant d'y tomber, Khaléo rejoint ensuite les cadavres en bas en faisant attention de ne pas glisser sur les échelons humides, une fois en bas il poussa les cadavres dans l'espèce de rivière nauséabonde aux reflets huileux qui coulait au centre de ces galeries, de toute façon la sale besogne il connaissait et c'était souvent pour sa gueule alors il n'allait pas broncher, fallait que ça soit fait, point.
Une autre idée lui vint à l'esprit quand son regard se posa sur quelques dalles cassées et désolidarisées par la chute des corps, qu'il posa sur les cadavres de façon à ce qu'ils se retrouvent dans le fond recouvert de vase du canal d'évacuation, ça tiendrait sûrement bien plus que deux jours, de plus ils avaient déjà le poids de leur propre armure pour les maintenir en place, quelques dalles sur leur tronche faisait juste figure d'excès de zèle, bah merde... c'était le cas de le dire, il était tout sale maintenant après avoir foutu ses pieds et ses mains dans la mélasse, mais on ne faisait pas d'ommelletes sans casser les oeufs et c'était pas le genre à avoir peur de se casser un ongle lorsqu'il fallait faire quelque chose, toujours de façon plus ou moins énergique. Plus vite c'était fait et plus vite on pouvait se tirer d'ici, puis il n'avait pas envie de tomber face à face avec les tortues ninja.
Il remonta donc des égoûts avec le bas de son pantalon et de sa cape couvertes d'immondices, de boue et d'autres trucs que je ne saurai définir, les bandages de ses mains et avant bras bien crades eux aussi, il repoussa la bouche d'égoût pour la remettre à sa place, quand il releva les yeux ce fut pour les poser sur Marine, qui était toujours recouverte de sang, tous deux étaient donc "sales" à double sens... de ce qu'ils venaient de faire, mais c'était un mal nécessaire et ce n'est quand même pas la première fois qu'il doit trucider des personnes se mettant en travers de sa route pendant un contrat.
"-On ferait mieux de rentrer maintenant... je crois... qu'on en à assez fait pour aujourd'hui, et essayes de te débarbouiller un peu avant qu'on ne rentres... débarrasses toi de tes vêtements souillés par le sang."
Il détacha sa longue cape / capuche de son dos pour lui tendre, histoire qu'elle puisse "cacher" une bonne partie de son corps et des traces de sang.
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Il était certain que traverser toute la ville avec deux cadavres sur les bras c’était irréalisable. Certes, les gens de la ville basse se foutaient bien des autres personnes et on pouvait tuer ou violer sans que personne n’intervienne mais là quand même, c’était deux gardes, pas de simples pécords. Les choix étaient donc bien limités.
Marine se creusait toujours la cervelle quand le tigre commença à traîner les corps vers la plaque d’égouts. La jeune femme comprit alors sans trop de peine ce qu’il comptait faire, à savoir les balancer dans les égouts. Oui, c’était une bonne solution. Il faudrait du temps pour que les corps soient retrouvés dans la mesure où ils le seraient. Nul doute qu’il devait y avoir assez de choses vivantes pour venir à bout de deux corps fraichement morts. La vermine, rats et autres joyeusetés allaient faire un festin. Leur mission était protégée, au moins pour le moment.
La rouquine, toujours couverte de sang, observa Khaléo balancer les corps avec plus ou moins de difficultés suivant la corpulence des corps. Le plus rond des deux nécessita plusieurs sauts sur lui pour finir par tomber.
« Mais qu’est-ce que… »
La question resta en suspend alors que le tigre plongeait à son tour dans les égouts. Marine s’approcha et jeta un coup d’œil. Elle le vit balancer les corps et jeter des dalles dessus afin qu’ils coulent et surtout ne remontent pas à la surface. Si un corps pouvait couler sans problème dans un premier temps, au bout de quelques jours, il se gonflait de gaz et donc remontait à la surface. Mais avec ce que faisait Khaléo, le risque de les voir flotter était quasiment nul. Finalement, le guerrier remonta tout couvert de… matières indescriptibles et malodorantes.
« On ferait mieux de rentrer maintenant... je crois... qu'on en à assez fait pour aujourd'hui, et essayes de te débarbouiller un peu avant qu'on ne rentre... débarrasses toi de tes vêtements souillés par le sang »
Il retira alors sa cape pour la lui donner. C’était clair qu’elle devait avoir l’air d’une sérial killeuse dans cet accoutrement couvert de sang. Néanmoins, elle fit non de la tête.
« Ça ira merci. J’ai la mienne. Elle me couvrira le temps de rentrer à l’auberge. Elle a été plus ou moins épargnée »
Oui, plus ou moins c’était bien le terme. Des taches de sang l’ornaient par endroit mais sur du noir ça ne se voyait pas trop, surtout s’ils marchaient vite. Et puis, Marine avait peur de salir la fourrure blanche qui ornait la cape de son compagnon. Elle rabattit son capuchon sur sa tête de manière à ce qu’on ne puisse même pas voir son visage et drapa les pans de sa cape autour d’elle afin de se protéger des regards extérieurs.
« Allons-y à présent, rentrons à l’auberge ! »
Sur ces « sages » paroles, la demoiselle sortit de la ruelle comme si de rien n’était, sombre silhouette encapuchonnée d’où rien ne dépassait sauf le bout des bottes quand elle avançait. Sinon rien ne laissait envisager le drame qui s’était produit quelques dizaines de minutes plus tôt. Grâce à l’allure soutenue de la demoiselle, ils regagnèrent l’auberge en moins de vingt minutes. Les gens ne firent pas grand cas d’eux sur le chemin et c’était très bien comme ça.
Marine poussa la porte et vit que la taverne était déjà à demi-remplit et que malgré le fait que ce ne soit que l’après-midi, il y avait déjà pas mal de monde à l’intérieur. Inutile de préciser que tous avaient de grandes choppes devant eux débordantes de mousse ou pleine d’alcool plus fort que de la simple bière. Néanmoins, la jeune femme nota le détail mais ne s’attarda pas, elle se dirigea vers les escaliers qu’elle monta rapidement. Le tavernier ne dit rien, habitué à voir ses résidents aller et venir dans tous les sens. Une fois sur le palier, elle attendit Khaléo qui arrivait juste derrière elle.
« Je pense qu’une bonne douche et un changement de vêtements sont plus que nécessaires. Il faudra ressortir ce soir mais on a trois ou quatre heures avant cela. Repose-toi un peu d’ici là ! »
Sans autre forme de procès, elle laissa là son compagnon et regagna sa chambre. Là, elle balança sa cape puante de sang séché puis ce fut le tour de ses bottes et de sa combinaison. Les sous-vêtements subirent le même sort avant que la jeune femme ne se rende dans la salle de bain. Une fois dans la cabine de douche, l’eau tiède coulant sur elle, les larmes lui vinrent aux yeux. Mais qu’avait-elle donc fait à ces hommes ? Comment avait-elle pu faire une horreur pareil ? Elle ne comprenait pas, elle ne se comprenait plus. Certes ces hommes étaient des porcs mais ils ne méritaient quand même pas un tel traitement. Elle se haïssait d’avoir péter un câble comme ça. Elle attrapa le savon et se frotta énergiquement la peau afin de faire partir le sang mais aussi comme pour se nettoyer de ce qu’elle avait fait. Elle se frotta tellement que sa peau albâtre devint écarlate et presque sur le point de saigner. Se rendant compte de ce qu’elle faisait, Marine arrêta de se frotter mais se laissa tomber dans la douche. Elle se sentait mal et il y avait fort à parier que ces cauchemars d’une violence infinie ce soir.
Cela lui fit peur. Elle n’arrivait plus à fermer l’œil. Elle s’entoura de ses bras pour trouver un peu de réconfort mais en vain. C’est alors qu’elle repensa à Khaléo et à ce qui s’était passé dans la ruelle. Dans ses bras, elle s’était sentie bien et à cet instant, elle avait terriblement envie de s’y retrouver. Sans comprendre, elle se releva, coupa l’eau, enroula une serviette autour de son corps avant de sortir de sa chambre et de se planter devant celle du tigre blanc. Sa main alla jusqu’à la porte mais hésita. Qu’était-elle donc en train de faire ? Chercher un peu de réconfort mais lui voudrait-il lui en donner après ce qui c’était passé ? Rien n’était moins sûr. Elle donna un coup très faible se doutant qu’il n’entendrait pas mais au moins, elle aurait tenté.
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En moins de temps qu'il ne lui fallut pour y penser ils étaient déjà rentrés à l'auberge, à vrai dire, durant tout le trajet il avait tout de même été torturé par l'acte qu'ils avaient posé... Ils auraient pu l'éviter s'il n'avait pas cédé à ses stupides pulsions en pleine rue ! S'ils n'avaient pas trainé idiotement dans cette ruelle... C'était sa faute, bien évidemment il ne pouvait pas s'empêcher de culpabiliser maintenant, l'adrénaline du moment était passée, la descente était amère et mauvaise, même s'il n'avait pas eu le choix... non... c'est faux... on a toujours le choix putain... C'était mal... Ce qu'ils avaient fait était mal, rhaaa meeerde il l'avait fait pour protéger Marine non ?
Il laissait trainer ses yeux nonchalament sur chacune des marches qui défilaient devant son regard, prêtant à moitié attention à ce que pouvait bien dire Marine tandis qu'il était muré dans une tentative d'évacuation de sa culpabilité :
« Je pense qu’une bonne douche et un changement de vêtements sont plus que nécessaires. Il faudra ressortir ce soir mais on a trois ou quatre heures avant cela. Repose-toi un peu d’ici là ! »
Et elle disparut, comme ça, derrière la porte de sa chambre... Comme si de rien n'était... Comme s'il ne s'était rien passé... Bah... après tout... peut être était ce mieux comme ça... prétendre qu'il ne s'était rien passé... inutile de se charger la conscience pour rien, ça faisait partie de son travail après tout, les risques du métier.
Il rejoignit donc sa chambre, tout le long du trajet une douleur qui commençait à devenir peinible aujourd'hui s'était rappellée à son bon souvenir, une paire de truc dont on taira le nom entre les jambes qui, à force de se faire allumer et refroidir par sa "patronne" devenait un véritable calvaire à lui tout seul, alternant une marche de pingouin à celle d'un canard et d'un poulet afin d'éviter de "trop" se compresser ces machins entre les cuisses ou contre le cuir de son pantalon sur lequel il "tirait" parfois avec une main pour donner de l'espace vital à ses baloches, pour ceux qui ont déjà été victime de ce genre de truc savent... déjà à quel point ça peut être douloureux... quelques minutes... Mais quand ça durait quelques heures voir une journée complète, ce n'était même plus du domaine de l'éloge du sadisme mais d'une souffrance lancinante purement et simplement inutile ! Juste ecoureante et capable de vous traumatiser même de toute approche ou excitation sexuelle pendant des semaines !
Tout compte fait, et vu comme ça, ils avaient bien mérité de crever pour l'avoir interrompu au beau millieu des préliminaires, il était drôlement soulagé d'être revenu à l'hotel aussi, se débarrassant rapidement de ses affaires, ses différentes pièces d'armure, ses habits qu'il éparpilla comme le petit poucet au sol jusqu'à la salle de bain, il s'y rinça la figure, les traits de son visage à l'eau claire au dessus de l'évier, relevant ses yeux au niveau du mirroir...
...il s'y observa un moment... et commença à décompter... "10"... pour l'instant... ça pouvait... aller... "9"... Hmmm... pourquoi n'aimait il pas ce regard... "8"... ses yeux n'arrivent pas à rester fixe... quelque chose commençe à l'irriter... "7"... il dévie... fuit son propre regard... "6"... ses sourcils flanchent... "5"... Les muscles de sa mâchoire roulent et se strient aux coins de ses joues... "4"...Son poing part dans le mirroir, et le fêle en plusieurs éclats, la partie droite reste plus ou moins intacte... la partie gauche quand à elle est fracturée comme une toile d'araignée et semble déchirer son visage pour en faire un puzzle.
Ca ne date pas d'aujourd'hui... Il n'est jamais arrivé à supporter son propre reflet plus de dix secondes, et il y a bien trop de raisons à celà pour commencer à les énumérer les unes après les autres, après celà, il fallait qu'il s'occupe de son "mal", et comme Marine semblait vouloir oublier "tout" ce qui s'était passé, il se disait qu'il ne fallait sûrement pas compter sur une autre chance ce soir voir, peut être même plus aucune après une soirée comme celle là.
C'est bien obligé et à la "main" donc, qu'il se soulagea, et non je ne suis pas intéressé, ni assez stupide pour vous détailler la manière dont un type se masturbe ça ira très bien comme ça, merci, on dira juste que le "mal" est parti quelques minutes plus tard comme par "enchantement" et ce fut un grand soulagement puisqu'il put, "enfin" s'assoir sans avoir l'impression qu'un millier d'aiguilles les lui perforait de concert avec un forgeron sadique tappant sur son enclume au centre de chacune d'entre elles.
Il nota ses heures prestées sur un papier, pour pas les oublier, ses frais... enfin il barra quand même le repas pris avec Marine c'était lui qui s'était proposé pour l'offrir et ça ferait drôlement radin sur le coup, puis il se fit couler un bon bain... Aaah oui il en avait envie... Un bon bain chaud... On peut pas dire qu'il y avait droit souvent dans sa forêt, pas qu'il ne se lavait pas, je vous arrête tout d'suite, m'sieur est propre quand même, un bain bien glacial dans la rivière le matin et le soir, même si en été l'eau était un peu plus chaude, mais fallait quand même avouer que ce n'était pas toujours aussi bien qu'un vrai bain chaud, et ça sortait tout droit comme par "magie" du robinet...
...Il en était dégouté à chaque fois qu'il s'en rendait compte... de l'eau chaude ! comme ça ! en claquant dans les doigts... Saletée de technologie, au siècle dernier il fallait encore chauffer l'eau dans des boullioires ou des marmittes pour espérer remplir une baignoire en bois.
C'est à peine lorsque l'un de ses orteils dont la griffe rétractée toucha la surface de l'eau en mauvais équilibre au dessus de la baignoire en se tenant sur les bords, très concentré sur ce qu'il faisait, qu'un "toc" provenant de la porte le fit basculer soudainement dans celle ci, surpris, il glissa donc dedans et plus d'un tiers de la flotte qui se trouvait dans cette dernière bascula en dehors, inondant le sol de la salle de bain, le tableau fut complet en se cognant douloureusement l'articulation du genoux contre le rebord un peu "coupant" du robinet... Argh... ça ne faisait pas tellement mal... mais ça provoquait des myriades de très "mauvais" frissons de dégout et d'effroi, il frappa sur le robinet avec son poing, et se fit à nouveau mal, le pot de terre contre le pot de fer... - bah ouep, c'est la faute au robinet, hein, c'est bien connu -
Il sortit rapidement de la baignoire en ayant peur de poser son pied par terre, on voyait la couleur blanche de la rotule derrière la coupure, y avait qu'à lui que ce genre de connerie de merde arrivait, il enroula rapidement quelques bandages autour de son genoux avant d'enfiler à nouveau son pantalon, sautillant à cloche pattes jusqu'à la porte, il ouvrit rapidement la porte, énervé, tant qu'il se la mit une fois dans la tronche en l'ouvrant, avant d'y parvenir, c'est bien connu également qu'on ne fait rien de bon quand on est énervé.
"-Bordel de merde, crêvind'jeu de saint millard de nomdidju d'..."
Il referma la porte aussitôt... Plaquant son dos dessus, puis se posa une main sur la bouche, prit une grande inspiration, puis rouvrit la porte doucement... laissant passer un de ses yeux par l'ouverture, puis le deuxième, se raclant la gorge, n'ouvrant pas plus la porte.
"-Ahem ! C'est pour ? Je croyais qu'on ne partait que dans quatre heures et que j'avais tout mon temps pour... je ne sais pas... par exemple... prendre un bain sans risquer de mettre ma vie en danger pour quelques... minutes ? Est ce que c'est possible ?"
-
Marine s’apprêtait à s’en aller quand elle entendit les pas du tigre qui se rapprochait. Elle ne pouvait décemment pas s’éclipser alors qu’il arrivait. Elle attendit donc que la porte s’ouvre. Et quelle ouverture, cela fut violent et la stupéfia. Le pauvre Khaléo la prit en pleine face et avant qu’elle ait pu dire quoi que se soit, il referma la porte sur un juron.
« Bordel de merde, crêvind'jeu de saint millard de nomdidju d'... »
Devant la porte, de nouveau fermée, la jeune femme se dit qu’elle aurait mieux fait de ne pas venir. Elle ne savait pas trop à quoi s’attendre comme accueil mais certainement pas à ça. Au bout de quelques secondes, la porte fut réouverte devant un mercenaire passablement énervé, blessé, et mouillé. Elle en déduisit qu’il avait du prendre une douche comme elle. Cela paraissait logique vu le sang qui les avait recouvert lors de leur mésaventure.
« Ahem ! C'est pour ? Je croyais qu'on ne partait que dans quatre heures et que j'avais tout mon temps pour... je ne sais pas... par exemple... prendre un bain sans risquer de mettre ma vie en danger pour quelques... minutes ? Est ce que c'est possible ? »
La jeune femme devint aussi rouge que ses cheveux. Elle avait joué les impulsives et elle s’en mordait les doigts. De quel droit venait-elle le déranger ? Effectivement, elle lui avait elle-même dit qu’il pouvait se détendre et se laver avant de repartir glaner des informations dans la ville. Elle hésitait donc sur la conduite à tenir.
La raison lui commandait de partir et son envie de compagnie la forçait à rester. Elle se frotta un de ses pieds nus contre l’autre comme une enfant hésitante. Elle vit la porte et se dit qu’il avait du se faire mal aussi, sans lui demander son autorisation, elle entra dans la chambre en le poussant presque.
« Vous avez dû vous blesser. Je vais vous soigner ! »
Elle se rendit dans la salle de bain et remarqua l’eau dans la baignoire et surtout celle qui inondait le sol. Elle avait du l’interrompre alors qu’il était en train de prendre un bain. Marine attrapa une serviette sèche sur le côté et ouvrit le robinet d’eau froide du lavabo. Toujours entourée de sa propre serviette de bain qui commençait à se faire la mal, elle passa une partie de la serviette sous l’eau glacée. Dans le même temps, d’une main, elle essayait de retenir sa propre serviette. Une fois le tissu spongieux bien imbibé, elle s’apprêtait à revenir dans la chambre quand son pied glissa sur la flaque et la fit basculer lourdement en arrière. Marine tomba les fesses et toute sa personne dans la baignoire. Elle chue dans la largeur de la baignoire soit une position au combien inconfortable et douloureuse surtout.
« Ahhhhhhhhhhhhh… »
Son dos avait pris tout le choc et même si elle n’était pas forcément lourde, sa colonne vertébrale avait reçu tout son poids. Sa serviette avait fichu le camp, elle se retrouvait nue, mais c’était bien le dernier de ses soucis vu qu’elle avait vraiment mal au dos. Malgré tout, en remuant précautionneusement, elle constata qu’elle n’avait rien de cassé ou d’endommagé. C’était juste une douleur atroce due à sa chute et à la rencontre brutale de son dos avec la céramique de la baignoire.
-
Ce n'est que lorsque Marine pénétra dans sa chambre en le repoussant en arrière, lui et la porte, qu'il remarqua enfin la petite... tenue dans laquelle ses... - se mordant la lèvre inférieure - ...belles courbes d'amazone se trémoussaient... Il s'était retrouvé par terre, le séant sur le sol, n'ayant pas d'appui assuré sur le pied qu'il n'osait pas reposer au sol de peur d'abimer un peu plus son genoux en tendant sa jambe, il aurait du lui dire de sortir immédiatement de sa chambre, ses mésaventures avec la "technologie" humaine l'avaient mis de mauvais "poil" sans jeu de mot...
« Vous avez dû vous blesser. Je vais vous soigner ! »
...Mais depuis sa position assise, lorsque Marine fut pratiquement obligée de l'enjamber pour se rendre dans la salle de bain, il eut droit à une vue contre plongeante des plus... intriguantes... Mystérieuses... Sur les ombres dansantes du haut de ses cuisses, sur les rondeurs divines de son fessier ferme, devinées par jeu d'ombres léchant la surface de son entrejambe encore trop... imprécise... pour être distinguée... Et à vrai dire... ces fines ténèbres produites par l'essui qui enroulaient son corps, laissant à peine deviner les courbes les plus sensuelles de sa personne avaient quelque chose qui laissaient... vagabonder bien plus son imagination qu'un corps brutalement dévoilé de son nu brut... Rhââ... excitant.
Quoi ?! Excitant ? A nouveau ? Allait elle à nouveau l'y prendre à se laisser "avoir" une fois de plus ? Oh il ne savait pas s'il devait en être écoeuré, dégouté même, à présent, il avait subi plus de frustrations sur ces deux derniers jours que ces trois derniers siècles réunis, s'il ne s'était pas peté la jambe il l'aurait probablement remballée dans le couloir illico presto plutôt que d'être à nouveau "tenté"... "Allumeuse"... ce mot commençait à faire son chemin dans son crâne, même si elle n'avait pas l'air de le faire exprès et que ça partait probablement d'une énième bonne intention à son encontre, tant et si bien que de la voir se pencher dans sa serviette de bain qui... semblait rétrécir à vue d'oeil... Commençait à introduire dans son crâne de farouches et inavouables envies, qui était en partie insuflées à son esprit par sa "bête" qui, n'en pouvait elle aussi apparement "plus" de se faire titiller par cette créature.
Tant et si bien que dans l'une des inombrables images que celle-ci portait à son imagination, il se voyait se lever, peu importe la douleur et la gravité de la blessure de sa jambe, et l'embrocher par derrière en rugissant, l'empaler de tout son vit contre le mur en déchirant sa serviette avec ses griffes, et la faire hurler toute la nuit en laissant son visage glisser contre le carrelage du mur de la salle de bain maintenu par ses grandes et puissantes paluches fermées sur sa nuque, s'amuser à l'étrangler en serrant et désserant sa poigne... la culbuter sauvagement et sans aucune forme de délicatesse, et insister... encore et encore... Il pourrait sentir sa chair bourrée et comprimée par son chibre sur ses hanches, même lorsqu'elle serait révulsée, emplie de spasmes, puis inconsciente, la pistonnant rageusement pour qu'elle se réveille quelques heures plus tard avec un corps extrêmement douloureux, en feu.
Bon, il était raisonnable de penser qu'avec de telles idées, il était peut être temps de prendre sa dose médicamenteuse journalière là, non ? Parce que ce genre de pensées était toujours l'indice que sa "bête" ne rôdait pas très loin dans son plafonnier, donc il se mit à ramper vers ses affaires étendue par terre en fouillant ses petites pochettes en cuir il trouva ses flacons, autant dire que dans l'état de frustration de sa "bête" qui se mélangeait à ses pensées il était tout de même nerveux et que son putain de dosage fut fait, mais au pif et avec ses mains tremblantes, et si le dosage n'était pas parfait, en général ça mélangeait une partie de sa conscience avec celle de la créature infernale qui demeurrait dans les limbes de son esprit, mais il vallait mieux "ça" que de la violer sur place quand même, non ? Enfin pour lui et sa foutue concience humaine, c'était la meilleure solution.
Alors qu'il faisait preuve d'extrême précaution pour avaler son "mélange" un cri provenant de la salle de bain le fit sursauter, dispersant un tiers de sa dose sur le plancher, magnifique... Il avala quand même le reste, se doutant que le résultat d'une telle bévue serait "folklorique" ou désastreux.
« Ahhhhhhhhhhhhh… »
Il se releva, un peu comme dans sa vision précédente, la jambe par terre et faisant fi de la douleur, ses cheveux légèrement en pétard et l'oeil nerveux, craquant les os de son cou en crispant les muscles de sa mâchoire qui roulaient et se striaient aux coins de ses joues, ses doigts s'amusant à se crisper et se relâcher en jeu d'escaliers irréguliers du pouce jusqu'au petit doigt, signes apparents d'une vive lutte interne.
Lorsqu'il entra dans la salle de bain, son regard était droit, fixé devant lui, s'obligeant à ne pas poser le regard sur Marine, d'un calme très "joué" et surfait, qui n'était probablement que le "calme" avant la tempête, quoi qu'il en soit malgré ce calme forcé il était en proie à de sérieux conflits internes avec sa saloperie de"bête", se passant discrètement la langue parfois sur ses propres lèvres, et papillonnant nerveusement des paupières avant de tendre une main tremblante de nervosité vers Marine, toujours sans la regarder.
Entre ses dents bien serrées, avec un excès de politesse qui se voulait être une parade à son état actuel :
"-Je ne saurai que trop VIVEMENT... Vous "conseiller" de prendre cette main, de vous lever... et de QUITTER cette chambre le plus prestement possible, avant que... la douleur que vous ressentiez après cette chute ne vous paraisse être qu'un bien doux prélude à ce qu'il pourrait bien vous arriver dans les prochaines minutes... Et je puis vous promettre que ça n'a malheureusement rien d'une plaisanterie."
-
Marine tenta de se redresser un peu mais finit par se laisser retomber dans la baignoire. Elle soupira. Décidément ce n’était pas sa journée ! Elle s’appuya de nouveau avec ses mains et ses bras sur le rebord de la baignoire quand soudain la porte s’ouvrit avec fracas et que Khaléo débarqua dans la salle de bain. Elle retomba alors une deuxième fois dans l’eau.
La jeune femme s’apprêtait à lui dire d’aller voir ailleurs vu sa tenue, ou plutôt son absence de tenue, mais l’attitude du tigre la stoppa net. Il semblait « bizarre ». Il ne la regardait pas mais son attitude était très polie, trop polie. C’était inhabituel chez lui. La rouquine s’attendait plutôt à le voir râler et jurer que de le voir si… cérémonieux. Il lui tendit alors la main.
« Je ne saurai que trop VIVEMENT... Vous "conseiller" de prendre cette main, de vous lever... et de QUITTER cette chambre le plus prestement possible, avant que... la douleur que vous ressentiez après cette chute ne vous paraisse être qu'un bien doux prélude à ce qu'il pourrait bien vous arriver dans les prochaines minutes... Et je puis vous promettre que ça n'a malheureusement rien d'une plaisanterie »
La main tendue tremblait tout comme ses paupières qui semblaient soudain agitées d’un tic. Marine n’osa pas répliquer et attrapa simplement la main qui la tira énergiquement de la baignoire. Elle se retrouva en quelques secondes sur ses pieds à moins d’un mètre du mercenaire et toujours nue. Il ne semblait pas disposer à la regarder et continuait de fixer le mur en face.
La guerrière avait un peu de mal à comprendre ce qu’il voulait dire exactement. Elle le sentait différent, plus animal, plus fauve, plus… attirant encore. Elle s’en rendit compte brutalement. Cela lui fit l’effet d’une vraie bombe dans son crâne. Le corps du tigre l’attirait aussi dangereusement, non beaucoup plus dangereusement, que dans la ruelle. Son souffle s’accéléra alors qu’elle était tout près de lui. Ses seins se tendirent et la chaleur s’insinuait dans son bas-ventre.
Sa main n’avait pas quitté celle de Khaléo. Elles s’étaient empoignées pour aider Marine à s’extirper de l’eau maintenant froide mais ne s’étaient pas séparées pour autant. La main de la jeune femme commença à doucement caresser celle de l’homme-tigre. Elle fit un pas en avant et se plaça devant lui. Elle réagissait instinctivement, suivant son envie et se moquant bien des conséquences en cet instant. La rousse n’avait pas envie de se retrouver seule. Elle avait envie de cet homme, envie d’amour même si c’était brutal, même si c’était juste pour quelques heures. Là, à cette seconde, elle en avait besoin… elle avait besoin de lui.
La main commença à remonter le poignet puis le bras extrêmement musclé pour arriver ensuite à l’épaule et au cou. Son corps de femme dégoulinant d’eau se plaqua contre celui du guerrier et sa bouche partit chercher celle de Khaléo comme elle l’avait déjà fait dans la ruelle. Sauf que là, personne ne viendrait les interrompre. Du moins, elle l’espérait.
-
Une vielle salle de bain miteuse... humide... d'une auberge bon marché... Dans une ville dégueulasse... les bas fonds du nexus où les pires rebus de l'humanité ou même de la non-humanité se voyaient parfois contraint de se réfugier... Etait-ce vraiment "ici" que ça devait avoir lieu ? Quelle était l'image que cette guerrière avait de lui ? Sans un mot... sans même un je t'aime... Alors... Qu'est ce que c'était... Ce n'était pas de l'amour dans ce cas... Etait ce juste de la "rage" sexuelle, et devait il y céder ?
Ses poings se fermèrent puis se rouvrirent, avant de laisser ses doigts se tendre et craquer de chaque articulation de leurs phalanges de la pression qu'il mettait dans leurs mouvements irréguliers... - CLAC - - Klok - ou même parfois un - K-RACKL - provenant d'une rotation du poignet... Autant d'avertissements qui se voulaient sérieux aux oreilles de cette splendide... plantureuse créature qui... ne les écoutaient apparemment pas.
Devait il profiter de... du contact humide de la peau... du ventre... des rebonds de ses hanches et de sa poitrine généreuse offerte à son corps, ses doigts tremblaient alors qu'il s'efforçait toujours à planter son regard loin... loin dans un horizon qui prenait désormais la couleur aigue marine des yeux de cette ennivrante créature... Ce serait si facile de céder... Trop facile d'autoriser sa "bête" de ne faire d'elle qu'une pauvre petite poupée de chiffon ballotée comme un fétus de paille au gré de ses envies plus sauvages et bestiales les unes que les autres... Sa conscience, sa raison luttait encore... Alors que Marine était en train de faire l'erreur de le caresser et de se coller, nue... entièrement nue et humide, contre lui.
-Plic-
-Ploc-
Quelques gouttes d'eau interrompirent le terrible silence, ruissellant sur le corps de cette délicieuse amazone, dont les courbes ne manquaient pas de muscle, depuis ses cheveux, depuis ses épaules... à les lignes de son dos... au rebonds musclés de ses hanches ou de ses fesses, perlant, lissant ses courbes jusqu'au plus bas de son ventre et de la chute de ses reins...
-Plic-
-Ploc-
Ses mains nerveuses, tremblantes, survolaient ses courbes sans les toucher mais il était possible qu'elle les sente, autant par le "magnétisme" frissonnant qu'elles laissaient après leur passage que le déplacement léger d'air qu'elles provoquaient en passant si près de son corps mouillé, lorsque sa bouche fut assaillie par les lèvres de Marine, il lui "mordit" les lèvres avec les siennes en lui plantant à son tour sa foutue longue langue au plus profond de sa gorge et avec aucune forme de ménagement, lui ralèchant et râpant toutes les parois, comme s'il cherchait à bien s'imprégner du goût de sa chair, langue... qui se voulait presque étouffante... Lui pénétrant la bouche en lui enroulant son appendice buccal de la sienne, ronronnant déjà à tue tête, comme un damné, attirant sa langue dans sa bouche pour qu'il la "mastiques" presque, autant de ses lèvres que de ses dents pointues...
...Mais...
...Mais un sursaut de raison et peut être aussi de respect de ce que représentait Marine à ses yeux réussit à prendre une dernière fois le dessus... Et la réaction qui suivit pourrait être interprétée de différentes manières mais... Il se décolla de ses lèvres et sa main partit, haute, tendue à coté de lui, pour l'abattre sur le visage de Marine, ce fut une gifle monumentale qui retentit de son écho dans la salle de bain, laissant sa trace sur sa joue droite, une trace bien rouge, lançant de sa petite douleur dans sa chair. Un regard aussi furieux que fiévreux, empli de colère que d'envie, perça les pupilles de Marine, la baffe fut si violente qu'elle la fit reculer d'un pas et pencher la tête vers la droite, mais avant même qu'elle n'ait probablement le temps de réfléchir à la gifle qu'elle venait de recevoir il partit sauvagement à l'assaut de sa bouche à nouveau, la plaquant au mur en lui saisissant les hanches, hanches pétries d'une drôle de force dans ses grandes paluches, happant ses lèvres avec une force et un désir étouffant à nouveau, ne lui laissant que très peu d'air alors qu'il mordillait ses lèvres avec ses dents.
Le Tigre, la bête en furie lui dévora la bouche d'un long et étouffant baiser qui laissait sa langue lui pénétrer la gorge, ses yeux se plissèrent à nouveau, mis clos, ses sourcils se fronçaient, à nouveau en proie à des doutes, il se décolla de ses lèvres à nouveau et ce fut une claque magistrale dans la joue gauche de Marine cette fois, à nouveau entrecoupée d'un baiser qui rattrapa sa bouche avant qu'elle ne parte trop loin dans le mouvement d'amorti de cette gifle, baiser sensuel et plus doux qui contrastait avec ces étranges "sautes" d'humeur, nuançant de désir ces touches punitives, il la saisit par les cheveux et plaqua sa bouche bien à fond sur la sienne, la gavant de sa langue et de sa salive produite de façon abondante par le désir qui montait en lui, là s'exprimait toute la frustration, l'envie, le désir, l'amour qu'elle avait provoqué en lui, mais aussi la haine... pourquoi ?
Parce qu'il aurait probablement préféré que ça se passe autrement... Parce qu'elle ne méritait pas que leur première fois ensemble se passe dans une gargotte aussi minable et dégoutante que cette auberge... Parce qu'elle ne méritait pas que sa "bête" en profites et la touche en même temps que lui... Alors, il s'en voulait autant qu'il lui en voulait à elle... Qu'est ce qu'elle lui trouvait, sérieusement ? Pourquoi était elle attirée par une erreur de la nature dans son genre ? Il ne savait plus s'il devait la désirer, l'admirer, en être dégouté, la punir pour qu'elle cesse d'avoir envie de lui... La punir... C'était une idée qui laissait toujours sa "bête" infernale sourire dans son esprit, elle en avait, elle, des façons bien savoureuses de la punir...
...Au diable cette saloperie de créature qui lui étirait, lui modelait, sculptait, modifiait donc ses humeurs et ses pensées comme un crétin de gosse s'amuserait avec de la plasticine, sauf que la plasticine en question était son cerveau, ses pulsions, ses vices.
Ses pectoraux bien lisses et bombés écrasèrent la belle et ronde poitrine de Marine pour la comprimer si fort qu'il lui était rendu difficille d'étendre l'envergure de sa cage thoracique pour respirer, très vite sa verge barbelée de gros raisins de chair pointus prit de généreuses proportions qui pourraient être qualifiées de "grotesques" dans son pantalon, sa troisième cuisse venait de "pousser" dans sa jambe droite et frottait déjà durement contre la naissance du sexe, de la toison flamboyante de son entrejambe, ses mains s'occupaient déjà de lui pétrir, de lui malaxer chacune des hémisphères de ses fesses, les lui écarter, avant de les faire s'entrecaresser mollement entre elles, y enfonçant légèrement ses griffes en poussant bien fort contre elles, assez pour qu'elle soit plaquée durement du bas de son corps contre le sien et soit donc obligée de suivre les ondulations, les caresses de son corps contre le sien.
Il lui lança un regard malicieux et pervers, alors que la "bête" se rappella d'un détail, de l'expression de son visage lorsqu'il annonça aux gardes qu'elle préférait ça d'une "certaine" façon, il s'en ralècha doucement les lèvres et détailla chacune des pointes de ses dents avant de s'exprimer :
"-Hmmmmrr ♥... c'est... dommage pour toi... que tu n'ai pas pris mon avertissement au sérieux... je vais donc devoir... te prouver que je ne plaisantes pas... J'ai presque envie de te punir... Si tu savais à quel point c'est difficille de me... de me retenir... Alors ne me rends pas les choses plus difficilles... Retournes toi, appuyes toi contre le mur... cambre bien ton corps et écartes les jambes ou je t'obliges à le faire..."
Non... ce n'était pas comme "ça" que Khaléo aurait aimé que ça se fasse... Il aurait sans doute préféré quelque chose de plus doux... de plus tendre... Mais sa "bête" menait en partie le bal, et celà s'entendait à sa voix, drôlement plus vicieuse, dure et impérative.
-
La jeune femme sentait ses courbes caresser doucement les muscles puissants du tigre. Elle avait, elle-même, du mal à comprendre son comportement. En temps ordinaires, elle n’aurait jamais agi ainsi mais là, c’était différent, atypique, inattendue. Elle frissonna en entendant les jointures de son compagnon craquer. Le frisson lui parcourut l’échine et lui tira comme un léger soupir d’excitation. Un soupir qui alla mourir contre les lèvres de son partenaire. Devenait-elle folle ? Ne sentait-elle donc pas le danger alors qu’elle y était coutumière ? Si, elle le sentait ou, du moins, elle le pressentait. Mais la rouquine n’arrivait pas à y résister. Le danger était enivrant, attirant, excitant. Sa peau frissonnait et ce n’était pas uniquement dû aux gouttes d’eau qui coulaient sur son corps. Elle avait la chair de poule.
Alors que ses lèvres se pressaient contre celles de Khaléo, tout son corps s’enthousiasmait de ce qui allait suivre. Les muscles de son ventre se tendaient alors que ses reins commençaient à la brûler. Son sexe lui aussi s’excitait et s’humidifiait à chaque instant qui passait. Elle le voulait et se moquait bien de ce qui allait se produire.
Le lieu manquait bien de romantisme mais cela lui importait peu. L’endroit était sans importance pour elle, tout ce qui comptait c’était les personnes qui s’y trouvaient et ce qu’elles voulaient. Et ils se voulaient, tous les deux ! Marine ne savait pas si c’était de l’amour mais elle savait que c’était bien plus que de la simple attirance physique ou une banale envie de sexe. D’ailleurs le sexe pour le sexe était assez loin d’elle. Le sentiment, quel qu’il soit, était présent durant l’échange.
Soudain, les lèvres de Khaléo entrèrent dans la danse et commencèrent à répondre à celles de la rouquine. Un accord parfait, puissant et profond. Elle sentait la chaleur que dégageait les mains du tigre sur son corps. Cette douce chaleur était bien plus excitante que s’il avait directement posé ses mains sur elle. Les frissons ne faisaient que s’amplifier dans son corps et montaient crescendo. Les bouches s’unissaient dans un balai qui devenait de plus en plus sauvage et presque violent. La langue de l’homme pénétra sa bouche allant goûter chaque centimètre carré de sa bouche qu’elle lui offrait. La guerrière aussi se faisait une joie d’aller chercher le goût de son compagnon. Un goût « félin », animal, se dégageait de lui et ne faisait que l’enivrer davantage.
Ses mains passèrent autour du cou du tigre et rapprochèrent encore plus son visage du sien dans la mesure où c’était encore possible. Khaléo fouillait sa bouche de fond en comble et la mordillait. Le pire c’était qu’elle aimait ça. Elle s’accrocha de plus belle à lui comprimant son corps musclé mais aux magnifiques formes contre celui de son partenaire. La passion était au rendez-vous et ce qui suivit était totalement imprévisible pour la jeune femme.
L’homme se détacha d’elle et alors qu’elle fronçait les sourcils avec des yeux interrogateurs, elle reçu une gifle magistrale qui envoya sa tête valser sur le côté. Un instant, elle eut l’impression que son œil allait exploser tellement le coup avait été puissant. Elle recula d’un pas et passa sa main là où Khaléo l’avait frappé. Mais qu’est-ce qu’il lui avait pris de faire ça ? La belle n’y comprenait rien. Une seconde, ils s’embrassaient, la seconde suivante, il la frappait. Pourquoi un tel revirement ?
Avant qu’elle n’ait eu le temps de poser la moindre question, il la plaquait contre le mur et s’emparait de nouveau de sa bouche, l’agressant férocement alors que ses mains puissantes allaient s’occuper de ses hanches. La guerrière sentit le contact froid du mur dans son dos. Instinctivement, elle chercha à se dégager mais il la tenait trop fermement et puis, elle n’en avait pas plus envie que ça au fond. Malgré la gifle, elle continuait de vouloir de lui. C’était stupide, idiot. Comment pouvait-on désirer un homme qui portait la main sur vous ? Pourtant c’était le cas. Elle ne comprenait pas ses raisons mais sa passion et son désir trouvaient un écho en elle. En fait, elle ne comprenait rien. La valse des bouches reprit mais fut de courte durée, une nouvelle gifle vint l’interrompre. Une gifle aussi incompréhensible que la précédente.
Marine en eut le souffle coupé et ce autant par la gifle que par le fait qu’il se réimposa à elle, l’embrassant de nouveau. Des larmes d’incompréhension perlèrent à ses yeux devant ce qu’il lui faisait subir. Les baisers fougueux, les mains agiles mettaient son corps au supplice et noyait son esprit dans l’incompréhension la plus totale. Elle se laissait faire à ce moment, lui abandonnant son corps n’osant plus faire le moindre geste que se soit d’encouragement ou de refus. Craignait-elle qu’il la frappe de nouveau ? Peut-être mais ce n’était pas ça qui l’empêchait de se défendre. La rouquine se sentait prise entre deux feux. Son envie de lui et le fait qu’il ne veuille pas vraiment d’elle. Elle ne savait à quoi s’en tenir. Elle était perdue. Pourtant, elle ne regrettait toujours pas d’avoir initié le contact. Elle devait être folle !
Il la plaquait contre le mur et écrasait son torse puissant contre sa poitrine au volume imposant. Elle avait du mal à respirer mais elle se laissait toujours faire. Recommençant d’ailleurs à apprécier les baisers et les caresses alors que la douleur de ses joues s’estompait. La verge imposante de Khaléo se frottait contre son intimité, l’excitant davantage. Une excitation qui ne faisait qu’augmenter en flèche alors qu’il triturait son fessier. Marine avait toujours aimé ce genre de caresse. Elle qui détestait la sodomie, appréciait pourtant énormément qu’on s’en prenne à ses fesses et qu’on les triture avec vigueur. Elle se surprit à gémir dans sa bouche sous ses assauts alors que ses mains remontaient vers ses épaules et sa nuque qu’elle empoigna, enfonçant ses ongles dans la peau duveteuse du tigre.
Le corps de la jeune femme ondulait doucement contre celui du guerrier suivant les mouvements qu’il lui imposait mais ce moment s’acheva quand il décolla ses lèvres d’elle. Elle craint un instant une nouvelle gifle et ses yeux aigue-marine restèrent suspicieux.
« Hmmmmrr ♥... c'est... dommage pour toi... que tu n'ai pas pris mon avertissement au sérieux... je vais donc devoir... te prouver que je ne plaisantes pas... J'ai presque envie de te punir... Si tu savais à quel point c'est difficille de me... de me retenir... Alors ne me rends pas les choses plus difficilles... Retournes toi, appuyes toi contre le mur... cambre bien ton corps et écartes les jambes ou je t'obliges à le faire... »
Au regard qu’il lui lançait, Marine comprit qu’elle avait réveillé la bête mais elle ne songea pourtant pas à s’en aller. Et ce n’était pas par crainte non plus. Elle voulait rester. Il la dominait et sans se l’avouer, elle aimait ça. La rousse ne répondit pas et s’exécuta. Elle lui présenta son dos tatoué et couvert des cicatrices de fouets à peine dissimulées par les arabesques noires. Des cicatrices qui se retrouvaient en moindre quantité sur ses fesses et le haut de l’arrière de ses cuisses.
Elle posa ses mains à plat contre le mur et se pencha, cambrant ses reins et lui présentant l’exquise rondeur de ses fesses fermes. Elle écarta docilement les fesses, montrant son sexe rose et humide. C’était indécent et fou vu ce qu’il lui avait fait mais elle assumait son choix même si elle devait en souffrir.
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Plus que ses mains, ce furent ses yeux qui auscultèrent le dos de Marine, accompagnés toujours par cette distance "magnétique" de la paume par rapport à la peau, avant que quelques doigts délicats ne tracent les lignes de son tatouage... descendent le long de ses tracés et ne rencontre parfois... une cicatrice, admiratif... En contemplation devant ce qui lui semblait être les traces évidentes de la rebellion et de l'esprit combattif, guerrier de cette sulfureuse créature, dont il palpait les muscles du dos à pleines mains désormais... Cette position lui offrait les prémisces d'une prédation, d'une domination totale sur son magnifique corps de panthère, ses mains glissèrent depuis le haut de son dos en s'arrêtant toujours sur l'une ou l'autre cicatrice qu'il choyait comme s'il espérait pouvoir en capter l'essence, le souvenir et la douleur qu'elle avait pu lui provoquer... essayer de comprendre... Quand et comment... A cet instant la "bête" restait admirative elle aussi, se penchant sur son dos pour poser un baiser dans sa nuque.
Et ses lèvres fraiches descendirent sur la peau déjà brûlante de Marine, posant quelques frissonnants baisers sur son corps de braise, libérant sa langue de sa prison de chair pour tracer les arabesques dansantes du dos de la guerrière, cependant il ne pouvait ignorer son état d'excitation en cet instant, en se rapprochant d'elle pour lui poser une myriade de baisers dans le dos et une caresse emplie de tendresse qui contrastaient pour le moment avec son envie furieuse, il prenait le temps... le temps d'apprécier cette rose rouge chavirée par le vent d'une vie déjà bien vécue, douloureuse... Mais épanouie, sa verge aux proportions plus que généreuses fournie de protubérances, pointes de chair, gros raisins souples et "léchants" disposés autour de sa verge en colerettes circulaires, depuis la base jusqu'au rebond et bord de son gland, reposa contre son entrefesse, alors que ses mains vinrent pétrir, masser ses hémisphères de façon plus impatiente contre sa hampe de chair bouillante... vibrante d'une nervosité, d'une énergie sauvage.
Il n'y avait que de puissantes inspirations et expirations d'air, parfois bruyantes et suaves, entrecoupées par un ronronnement plus rauque interrompu parfois... puis reprenant aussitôt lorsque son mandrin épais et long de chair barbelée commença à "grappeller" de toute sa longueur et ruguosité, l'envergure de sa raie et son entrejambe... Prenant un malin plaisir à laisser "rebondir" ses pointes de chair contre les ailes de son papillon rose, Elle n'avait pas encore eu l'occasion de poser les yeux dessus... C'est vrai... Et cette position facilitait bien plus les choses pour sa propre conscience et son "complexe" par rapport à son "apparence", Mais il ne fait aucun doute que ce genre de contact allait sans doute attiser sa curiosité, sinon au moins la "prévenir" de l'aspect peu conventionnel de sa verge, malgré une forme générale rappellant celle d'une être "humain" un peu trop bien membré... elle disposait d'une texture de peau aussi râpeuse que sa langue et de ces fameux "raisins" de chair fini en biseaux, pointes arrondies, qui n'avaient de cesse de lui racler l'entrejambe tandis qu'il lui arrivait de grogner entre deux très longues et lentes allées et venues caressées de sa verge entre ses cuisses.
Sa queue de tigre n'était pas en reste... Elle sinua contre son corps tel un serpent, cherchant sa "proie", ses seins... magnifiques... ronds... généreux... autour desquels cette "queue" s'enroula en "huit" en effectuant une sorte de "bondage" à la base de ces derniers, les comprimant en resserant ses "anneaux" pour les voir tendus à l'extrême et pousser encore plus ses tétons vers l'extérieur de leurs auréoles roses, seins qui ne tardèrent pas à recevoir la caresse de ses foutues paluches fermes par leur musculature entrainée et... tellement douce du duvet blanc qui constitue sa "peau", penché, presque "couché sur elle, ses jambes contre l'arrière de ses cuisses, son bas ventre contre la chute de ses reins, écrasant son chibre entre son propre ventre et la ligne remontante de son dos, il était bien collé, plaqué à elle, l'obligeant à "danser" un peu en jouant d'ondulations de son corps contre le sien, et pressant ses seins comme de beaux gros pamplemousses juteux et empli de pression, titillant leurs pointes du bout des doigts, doigts qui s'amusaient à pratiquement "branler" les grandes pointes tendues et érectiles de ses seins, à moitié couché sur elle dans son dos il posa un ultime baiser frais dans sa nuque avant de prendre le chemin de son oreille pour lui mordiller gentiment le lobe avant de lui murmurer :
"-Toi... Ma belle Amazone... Tu me troubles... Depuis que je t'ai rencontrée... Je... j'ai attendu cet instant... C'est difficille... très difficille pour moi de réprimer... Mes pulsions quand... Une belle petite garce comme toi montre ses seins à d'ignobles gardes... En ignorant complétement le fait... que... je sois attiré par toi depuis... Si longtemps... Si tu savais à quel point je suis partagé entre l'envie de ma "bête" de te rendre la monnaie de ta pièce..."
Dit il tout en imposant sa verge contre la peau de sa belle petite rosette qu'il caresse du bout de son sexe avant de remonter d'un fier et vif coup de rein raclé contre la raie des fesses fermes rondes et musclées de Marine.
"-...Ou te donner tout le plaisir que j'ai également tellement envie de t'offrir... Marine... je me sens torturé depuis que tu as retiré ma capuche... et que tu t'es emparée de mes lèvres..."
Cette fois, en accompagnant ces paroles d'une poussée contre l'entrée de ses lèvres humides du bout de son énorme gland, presque aussi épais qu'un poing fermé, il répand son souffle ardent dans la nuque et contre la joue de Marine en se laissant aller a des ronronnements d'une terrible hauteur, lui apprennant par contact du bout de sa hampe à quel point son sexe entier est soumis aux vibrations de ses ronronnements intenses, de la base à la pointe, jusqu'aux extrêmités de ses pointes de chair érigées qui oscillent rapidement elles aussi, dépendant de la force et la hauteur de son ronronnement, qui se fit de plus en plus puissant et rauque aux oreilles de Marine.
En goûtant aux lèvres de Marine du bout de son chibre, il se rendit compte à quel point il avait oublié la douce sensation d'un sexe féminin contre le sien, de plus que Marine était déjà prête, humide et écartée pour le recevoir chaleureusement, il respira profondément toujours bien appuyé contre le dos de Marine, sentant ses jambes "faiblir" sous l'acceuil des lèvres de la guerrière et se laisser doucement... plonger... en elle... une looongue et lente chute... les premiers centimètre de son énorme gland ayant déjà du mal à simplement écarter les lèvres de Marine, la texture semi râpeuse, semi douce de sa "peau" pouvant désormais être "appréciée" par les lèvres de Marine, une fois arrivé au rebord de son gland, ce furent au tour des petites pointes de chair disséminées autour de sa colerette de "lécher" l'entrée de sa tanière en en rajoutant encore à cette largeur monstrueuse, à son diamètre colossal, une première, puis une deuxième rangée de ses "raisins" de chair qui, rebondirent sur l'entrée de son sexe avant de se plier souplement dans le sens de la pénétration... Lente...
...Lente d'entrée... Si lente que c'en était un supplice et pour lui et pour Marine mais il n'avait pas le choix, trois siècles d'abstinence et, son sexe était aussi "neuf" qu'au premier jour, il avait oublié à quel point ça pouvait être "douloureux" d'essayer d'introduire sa "chose" entièrement dans une humaine "complète", il resta là quelques instants, se laissant reposer contre le dos de Marine... Se calquant sur sa respiration... Pétrissant toujours ses seins... Effectuant quelques mouvements dansés et tournoyés de ses hanches pour écarteler un peu l'entrée humide de la guerrière, oh... sûrement oui... Il pourrait sûrement l'enfoncer d'un coup... Et faire très mal à Marine aussi... Il n'avait pas envie de lui déchirer quelque chose, il fallait qu'elle s'habitue à sa grosseur... avant même de pouvoir l'habituer à sa longueur... Mais en tournoyant ses hanches pour "forer" son chemin en elle, doucement et par a coups successifs de chacune des rangées de pointes de chair qui s'épaississaient vers la base de sa verge, il entra pour plus de la moitié en elle, prenant une nouvelle pause quand il sentait son corps tressauter de douleur.
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Appuyée contre le mur carrelé de la salle de bain, dos à celui qui la troublait, qui lui donnait envie d’amour comme cela lui était si rarement arrivé, Marine « sentait » les mains à quelques millimètres de sa peau brûlante. Elle brûlait d’envie qu’il la touche, qu’il pose ses mains imposantes sur son dos mais elle ne dit rien. Elle préférait le laisser faire, le laisser diriger les choses. Telle une proie, elle se soumettait à son prédateur, mais elle le faisait avec plaisir.
Les yeux fermés, la guerrière attendait, fébrile. Mais finalement, les mains finirent par atteindre sa peau, la faisant frissonner. Les doigts de l’homme-tigre à la peau duveteuse parcouraient son dos. La rouquine devinait qu’ils suivaient les courbes de son tatouage tout comme elle sentait qu’ils s’arrêtaient sur ses cicatrices. Elle n’aimait pas ça. Là où lui trouvait une certaine beauté à ses marques, Marine ne voyait que des cicatrices hideuses d’un passé détesté. Elle aurait aimé qu’il n’y prête aucune attention mais c’était peine perdue. Aussi essaya-t-elle de se concentrer sur les sensations qu’il lui faisait ressentir.
De nouveaux frissons vinrent doucement secouer son corps dénudé alors que les lèvres de Khaléo venaient égrener sa peau. Elle ne put retenir un soupir. C’était à la fois agréable et excitant. Elle subissait avec plaisir la douce torture qu’il lui infligeait. Elle sentait tout le charisme et la virilité qu’il dégageait comme si c’était un aimant puissant.
Le sexe masculin vint bien vite s’ajouter à la donne et s’insinuer dans le bas de son dos, au niveau de son fessier. La rouquine sentait qu’il était extrêmement différent de celui d’un homme classique. Elle n’aurait pas pu le décrire mais sentait les aspérités contre sa peau blanche zébrée de cicatrices plus ou moins importantes. Sa grosseur semblait aussi disproportionnée par rapport au membre d’un humain lambda. Cela était quelque peu effrayant. Le corps féminin, le sien en l’occurrence, n’était pas vraiment taillé pour subir une chose aussi imposante. Heureusement pour elle, le membre de Brimstone était tout aussi imposant que celui-ci, elle savait donc pouvoir le contenir. Néanmoins, la douleur serait quand même là. C’était inévitable. Une appréhension se distilla doucement dans ses veines et dans tout son corps. Mais elle ne bougea pas pour autant. Elle ne cherchera pas à se dégager ou à s’enfuir. Son choix, elle l’assumait et l’assumerait jusqu’au bout.
La queue animale vint la surprendre lui faisant pousser un léger cri alors qu’elle venait suppléer aux mains venues pétrir son opulente poitrine. Tel un vrai serpent, elle s’insinua entre ses seins, les faisant se dresser juste sur son passage comme tout son épiderme devant cette étrange caresse jamais encore ressentie. Sa poitrine fut alors mise à l’épreuve et enserrée comme à travers un filet. Une prison bien douce pour ses mamelons compressés mais qui appréciait ce délicieux tourment.
Décidément, Khaléo faisait tout pour lui donner du plaisir. Et elle ne faisait que gémir un peu plus fort à chaque fois, répondant par de doux gémissements aux profonds ronronnements qu’il poussait. Les yeux toujours clos, son souffle s’accélérait au même rythme que ses soupirs et ses gémissements. C’était une torture qui semblait ne jamais s’achever.
« Toi... Ma belle Amazone... Tu me troubles... Depuis que je t'ai rencontrée... Je... j'ai attendu cet instant... C'est difficile... très difficile pour moi de réprimer... Mes pulsions quand... Une belle petite garce comme toi montre ses seins à d'ignobles gardes... En ignorant complètement le fait... que... je sois attiré par toi depuis... Si longtemps... Si tu savais à quel point je suis partagé entre l'envie de ma "bête" de te rendre la monnaie de ta pièce... »
La combattante sursauta en sentant le gland imposant caresser son anus. Instinctivement, elle se contracta. La sodomie étant bien loin d’être son point fort, bien au contraire. Ses yeux s’ouvrirent et son corps avança un peu comme cherchant à se soustraire à cette intrusion contre-nature. Non, elle ne voulait pas ça.
« ...Ou te donner tout le plaisir que j'ai également tellement envie de t'offrir... Marine... je me sens torturé depuis que tu as retiré ma capuche... et que tu t'es emparée de mes lèvres... »
Elle cessa de s’agiter quand elle sentit le chibre venir caresser ses grandes lèvres avant de doucement s’insinuer à l’intérieur. Il était énorme mais son intimité était complètement trempée ce qui permettait à la verge de la pénétrer sans trop de difficulté. Mais le plus dur restait à faire. La guerrière poussa un profond gémissement quand le membre entra en elle. C’était un vrai délice mais la douleur vint doucement s’insinuer. Ses parois s’écartaient avec une certaine douleur sous l’avancée de la verge. Ses muscles tressaillaient parfois sous la douleur et elle contrôlait sa respiration pour avoir un peu moins mal.
Malgré tout, à chaque centimètre qu’il faisait, c’était aussi un merveilleux plaisir qui l’irradiait. Un plaisir bien supérieur à toutes les douleurs qu’elle pouvait supporter lors de cette pénétration lente. C’était aussi un moment unique et merveilleux qui ne leur appartenait qu’à eux deux. Elle aussi elle avait eu envie de lui. Peut-être depuis le premier instant où elle lui avait enlevée sa capuche et découvert le minois qui s’y cachait. Marine voulait lui donner du plaisir comme il en avait envie. Elle ne savait pas trop ce qui l’attendait mais elle voulait toujours autant l’aimer. Elle bascula un peu son bassin tout en le remuant afin de faciliter la pénétration.
« Hummmmm… mon beau tigre… c’est bon… soit doux et aimes-moi… comme moi j’ai envie de t’aimer… »
Sa voix était profonde et rauque, pleine de désir et de plaisir contenue à l’encontre de son partenaire, de son amant, de son amour.
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La chute de reins de son amazone était tout bonnement splendide, musclée comme la guerrière qu'elle était, crinière de lionne, rouge, à l'allure respectable mais, tellement mûre, c'était peut être encore bien ça qui l'excitait le plus, une guerrière de son rang, de son niveau... quelqu'un... de tellement bien... qui lui semblait droit, juste dans ses choix, avec toute la noblesse et le respect de ce qui faisait les plus grands guerriers du passé, un corps et un esprit d'une maturité inégalable.
Elle se soumettait dans cette position cambrée, totalement offerte, aux plaisirs de la créature, hmmmrr... c'était... c'était désormais difficile de résister à l'appel, le "démon" dans les limbes de sa conscience, lui imposait d'en profiter comme bon lui semble, de la manière qu'il lui plairait, mais d'un autre coté, c'était la première fois qu'il faisait ça depuis longtemps, et pas avec n'importe qui...
Cruel dilemme, il avait senti sa légère réticence quand son gland énorme comme un melon remplit d'eau, pourlécha les contours lisses de son petit anus, souriant, amusé de sentir ses gambettes musclées toutefois s'écarter, non... trop tôt... Rrrrhââa... trop vite... Un peu de patience... il fallait savoir savourer, profiter de ces trop rares instants...
C'est pourquoi ses gros doigts léonides, plus épais que ceux d'un homme classique, et plus massifs, pétrirent ses reins, englobant presque complétement sa taille, de leur touché toujours aussi doux, toujours aussi ferme, il se colla à ton dos, avec cette poutre de chair phénomènale, barbelée de gros raisins moelleux, sexe qui remontait pour la majeure partie plus haut que la ligne de tes omoplates, tu n'avais pas encore pu jeter un coup d'oeil sur la chose monstrueuse, voir démoniaque qu'il possédait entre les jambes, mais ce contact te permettait néanmoins d'en avoir un aperçu pour le moins "inquiétant".
Et lui, il était là, roucoulant de son ronronnement suave et terriblement rauque au creux de tes oreilles, ses mains glissent, hnnn... encore... suivent la ligne bien tracée de tes muscles ventraux, déjà couvert de perles de sueur qui, éclatent sous le passage millimétrés de ses griffes, il sourit, le petit salaud ♥ en empoignant celle dont il sait que tu as honte, ta poitrine, mais ces foutues mains... haah... ces foutues mains leur font plus qu'honneur, leurs chantent des louanges méritées en les libérant de leurs carcans, de tes complexes, ses grandes mains capables de les englober, et les "branler" littéralement de leur base... à leurs pointes, qui se verront emprisonnée entre ses griffes, des griffes longues et épaisses mais capables, de tellement de finesse et de précision, titillant la chair tendue de ces derniers.
Difficile... oui, difficile dans cette position et cette situation , d'accorder une touche bien inappropriée d'humour, il se retient néanmoins, ce serait dommage de gâcher ça pour de la gaudriole, ou des remarques déplacées, de ses lèvres entrouvertes un souffle chaud se répands sur ta nuque, sur laquelle il apose une myriade de baisers plus frais les uns que les autres, car oui, ses lèvres comme ses fines narines, par rapport au reste de son corps, elles, sont presque "froides", déposant leur fraicheur sur ta peau embrasée, rougie par les reflets de ta chevelure irréelle.
Tes seins enserrés formidablement dans l'étau de ses mains et de sa queue de tigre les emprisonnant, il branlait avidement tes tétons du bout de ses doigts, tétons rendus sensibles, ah ça, il rêvait de te rendre folle, folle de désir, si ce n'était déjà fait, hmrrr, la bure monstrueuse palpitait de ses veines épaisses contre toute la longueur de ton dos, sur laquelle il se plaisait à la laisser monter, et descendre, t'effrayant d'avantage de ses proportions monstrueuses, mais il te suffisait d'un mot, après tout, pour tout arrêter, cependant, pas encore certain d'être sûr d'avoir interprété convenablement tes désirs, il descendit l'une de ses mains pour caresser ton entrefesse et s'en prendre, délicatement, à ton petit trou, le caresser en en faisant le tour du bout de ses doigts, posant ses lèvres sur ta joue, descendant en de nombreux baisers sur l'os de ton menton, il risquait à nouveau d'être confronté à une réaction de refus, ou plus violente même, qui arrêterait tout ici.
Mais la "bête", le démon dilué a ses pensées, à son esprit, aurait aimé te soumettre, et par soumission elle entendait, bestialement parlant, te mettre un peu au supplice après les nombreuses fois ou elle estima avoir été provoquée par tes attentions troublantes...
Il avait bien du mal à parler, et à réfléchir, seul un bon coup dans les valseuses le ferait revenir sur terre, puisqu'il avait l'air de tant insister sur cet enroit, et que Marine n'appréciait pas celà, il était peut être temps de lui sonner les cloches et qu'il retourne dormir pour être prêts pour la prochaine étape du contrat qui les liait.
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Marine, les yeux fermés, attendait, bougeait en rythme jusqu’à ce que le membre finisse par la quitter, elle protesta dans un léger grondement bien proche de ceux que son compagnon pouvait faire. Le membre repartit se caler dans son dos. Il la faisait languir, à tort ou à raison. Et elle protesta une nouvelle fois en gémissant et un léger grognement se fit entendre dans sa gorge. Mais si le combattant avait décidé d’abandonner son antre humide, ses seins continuaient d’être l’objet de multiples attentions. Les caresses allaient bon train. Les grosses paluches de tigre et la queue s’en donnaient à cœur joie en malaxant les deux globes jumeaux. Marine oscillait entre le plaisir et une bien mince douleur lorsqu’il étirait ses tétons érigés, tendus à l’extrême et si sensibles.
Il ronronnait dans son dos, tout contre sa nuque, son point sensible. Cela la rendait folle. Elle se mordit la lèvre inférieure en remuant ses hanches. Totalement cambrée, elle l’invitait à reprendre ce qu’il avait commencé. Son sexe trempé attendait son membre qui reposait sagement dans son dos, écartant ses fesses. Marine sentait les bourses imposantes venir frotter ses grandes lèvres mouillées les excitant un peu plus encore. La base de la verge frottait contre son anus et bien qu’elle n’apprécie pas la sodomie, cette légère pression sur sa rosette l’excitait bien au-delà de ce qu’elle aurait imaginé. Pourquoi ? Pourquoi lui faisait-il cet effet ? Les frottements incessants de la verge sur son anus finirent par provoquer de légères contractions de son vagin, répandant son liquide intime entre ses cuisses, le long de ses jambes. Ça ne lui était jamais arrivé avant non plus.
La guerrière baissa la tête en serrant les dents. Ses cheveux tombaient de chaque côté de son visage aux traits fins. Elle refusait de le supplier de la prendre alors qu’elle en mourrait d’envie. Chaque caresse qu’il lui imposait rajoutait à sa torture. Des grondements dans sa gorge se firent de nouveaux entendre alors que Khaléo ronronnait de plus en plus fort et que les grains de sa verge vibraient en accord. Pour un peu, on aurait pu croire que Marine n’était pas humaine ou plus humaine avec ces grondements presque félins. Aurait-elle été une tigresse ou une panthère dans une autre vie ? Possible. Elle se sentait si animale en cet instant. Elle le voulait mais le détestait de la faire attendre. Elle était pire qu’une femelle en chaleur. Elle voulait se soumettre et aussi se rebeller. Elle voulait se rebeller pour mieux être soumise par lui.
Si la douceur aurait été de mise, là elle aurait voulu plus de sauvagerie ce qui aurait pu paraître suicidaire vu l’envergure de son amant et de son membre. Pourtant, c’était ce qu’elle aurait voulu. Comme la femelle dominante d’une meute, elle voulait que le mâle soit capable de la dominer, de s’imposer à elle, de la mordre, de la prendre, de lui donner un plaisir inouïe. Elle perdait vraiment la raison là. C’était de la folie pure et simple. Mais tout ceci n’était-il pas folie ?
La rouquine finit par redresser la tête et ouvrir les yeux, fronçant les sourcils face au carrelage blanc. Son côté combattif reprenait le dessus. Elle le voulait, à lui de faire ce qu’il fallait, quoi que cela soit.
« Si tu me veux, prends-moi ! Domine-moi ! Montre-moi que tu es le maître ! Mon maître ! Mon mâle ! Celui pour qui j’existe. Mon alter-ego. Celui que je reconnaitrais toujours comme tel ! »
Un nouveau grondement sourd, mi-plainte, mi-supplication s’extirpa de sa gorge. Un nouveau grondement animal suivi d’une sorte de ronronnement comme ceux qu’il faisait. Elle commença à se décaler, à décoller son dos, à se redresser, un mouvement pour se soustraire de lui, un mouvement de refus pour qu’il s’impose. Elle le provoquait volontairement. Fière et combattante comme toujours. A lui de la vouloir assez pour la reprendre en main et la prendre comme elle en mourrait d’envie… et lui aussi.
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Haaah... la chose prenait une toute autre dimension, n'est ce pas ? Oh, oui... Une fois que le tigre, et le démon prirent un peu plus les commandes... Sachant que tu n'attendait que "ça", il voulut jouer, jouer avec ton corps, d'avantage, comme si c'était la dernière fois que celà lui était permis, il ne l'espérait pas bien entendu, mais, prrrofiter... profiter comme un vampire de grand âge, sachant bien prendre le temps de goutter à une créature d'un délice des plus rares... Ses mains continuent inlassablement de flatter, comprimer la peau de ta poitrine, qui, enserrée autour d'une queue serpentant autour de leur base, de leur attache à ta cage thoracique, semblait la dresser, la faire gonfler un peu par rétention sanguine, rougir d'un étranglement parcimonieusement appliqué, serrant... relâchant un petit peu l'emprise... resserrant à nouveau... glissant de toute sa longueur en "huit" autour de tes seins, les caressant d'un duvet duveteux, presque neigeux, parsemé de quelques rayures noires, il pouvait pratiquement le sentir, ton sang, palpitant à travers les veines légèrement apparentes à la surface de tes globes pressurisés, si beaux, hmrrr ♥ Ils étaient si beaux... d'ailleurs il ne put s'empêcher, de commenter :
"-Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi tentant, Marine... Regarde... Ils sont parfaits... parfaits pour la taille de mes mains, n'est ce pas ? Ils sont beaux... je veux... t'entendre le dire... Je sais... je sais que tu ne les aime pas... C'est tellement tellement dommage..."
Aaah putain ♥ Ce salaud prenait effectivement bien son temps, après avoir pu constater les torrents de cyprine s'écoulant entre tes jambes comme un volcan en éruption, déversant sa lave en fusion sur tes cuisses, son sexe s'y mêla, quelques doigts descendirent à la source, récupérer le liquide un peu poisseux, épais, et enfourner ses propres doigts dans sa bouche, le goutant, suçant doigt après doigt comme s'il s'agissait de miel, il enduit ses deux mains de ce liquide et les replaça encore... sur ta poitrine, les badigeonnant, les lustrant, les faisant luire, ils étaient magnifiques, ah, ça en devenait presque une obsession , hmmm ? Mais il fallait appliquer tout le soin, toute l'attention que chacune des parties de ton corps, méritait à ses yeux.
Après celà, ce fut le tour d'une lotion hypra - hydratante pour la peau, quelque chose de foutrement cher sortit précipitemment de l'armoire de soins de la salle de bain juste à coté de nous, décapsulant la chose avec les dents, il l'apposa sur la peau de tes seins, toujours tendus à l'extrême, la lotion glisse, huile le fin duvet de ses gros et épais doigts, empoignant par instant, toute la surface de ces derniers, imprimant bien la forme de ses phalanges dans leur rondeur pourtant rendues si ferme par cet étranglement progressif les rendant de plus en plus.. Mrrr... rouges... jusqu'a la pointe, bien rouges, d'un rouge presque foncé, luisant, veines gonflées et bleutées à la surface, maintenant sensibles à souhait, ce fut enfin l'instant qu'il choisit pour les relever vers sa bouche, et laisser cette satanée longue langue, râpeuse, venir s'enrouler comme un serpent autour de tes tétons en quasi érection, tu ne les avait sans doute jamais vu aussi tendus, aussi développés, érigés, sur un peu plus de deux centimètres, voire trois ♥
Ses lèvres rejoignent doucement l'effort de sa langue tournoyant en spirales, irritant presque cette peau tendue, il suce, et ronronnes, appréciant drôlement ça, la langue branles bien tes tétons de leur base à leur bout rond, de bas en haut, tandis que sa bouche effectues le chemin inverse, il te suce en fermant les yeux comme s'il s'agissait de la meilleure des glaces du dessert le plus délicieux présenté par le plus talentueux des cuisiniers, heh, après tout, il a beaucoup rapport à la nourriture, au festin, c'est, en partie un tigre, tu t'en rappelles, hmm ? Ah ça... oui tu ne peux pas l'oublier, surtout, lorsque ses dents acérées, pointues, sont délicatement glissées le long de ces appendices de chair tendus, pincés entre ses griffes, son sexe ayant la même texture que sa langue, semi doux, semi râpeux d'un point de vue "peau", continues son oeuvre sur toute l'envergure de ta raie, et de tes lèvres, repassant tantôt dans ton dos, tantot, contre ton ventre, partie supérieure appuyée, que dis je, bien comprimée sur ton ventre quand elle te passes entre les jambes, si soudé et frotté à tes lèvres, forcées d'épouser les pointes de chair, beaux gros raisins biseautés et souples, se tordant, grappellant et rebondissant sur ton magnifique papillon de plaisir, si bien frottée et, épousant tant les formes de ton ventre carressé jusqu'a la limite basse du sternum par cette dernière, que tu as l'impression qu'il s'agit de "ton" propre sexe.
Et ça dure... putain ♥ ah, quel salaud ♥ ça dure... il se repait de tes seins, les mordille un peu plus fort par instants, mais redevient vite doux, parfois une succession de sucions te donnent l'impression qu'il cherche presque à aspirer ce qu'il se trouverait à l'intérieur, désespérément vides, il ne s'en lasse pas, il en vient à les grignotter à faire passer chacune de ses dents dessus, les rouler entre ses rangées supérieures et, inférieures, les racler de la base à la pointe entre ses dents, ils se mettent doucement à "suinter" d'une petite irritation due à l'abus qu'ils subissent, picotant désormais d'une fine douleur lancinante, que provoque sa langue râpeuse et, ses dents, continuant de porter louange à chacun d'entre eux, la peau un peu blessée par ses attentions, est un délice pour son palais, il serait bien tenté de continuer jusqu'au sang, pour le goûter, et goûter ta chair par la même occasion, mais ça serait aller au delà de limites raisonnables, donc il s'arrêta sur deux pointes s'étant encore vue étendues d'un demi centimètre tant il les eut travaillé, besognés, de looongues et interminables minutes.
Il s'agenouille ensuite, posant sa myriade de baisers plus frais les uns que les autres sur ton dos, plaçant ses genoux sur une petite carpette matelassée subtilisée au pied du lavabo, ne libérant pas encore pour autant tes seins de l'étranglement de sa queue de tigre, là en bas, il pose un baiser, sur cette belle grande fesse droite, puis, sur la gauche, il reprends cette "lotion" coûteuse, pas tellement "fan" de ce genre d'artifices habituellement, ici ils se prêtaient bien à ce que nous faisions, autant joindre l'utile à l'agréable.
Ses grandes mains enduites, l'index et le majeur posent délicatement, effleurant ta peau, la solution depuis la chute de tes reins jusqu'au plus bas du pli de tes globes de chair, repassant en leur centre en effectuant quelques petits cercles concentriques du bout des doigts, les rendant progressivement, comme tes seins, bien luisantes, huilées, pour que ses foutues grosses mains glissent dessus, les empoigne, les griffent un peu, mais surtout, les malaxe pendant qu'il se plait à lécher lascivement tes cuisses couvertes de cyprine, depuis le genoux, jusqu'à l'intercuisse, près, si près de tes lèvres, flattant l'aine de sa langue, mais prenant garde à ne pas offrir trop "tôt" le contact de cette dernière à ton papillon, son visage si doux, ses rayures, flattent la peau de tes fesses, quand il enfouit son petit nez frais, et ses lèvres l'étant tout autant, dans la raie de ce dernier, suçant et léchant la peau qui s'y trouve jusqu'a ce qu'il soit confronté à ton petit trou, il y va si lentement que ça pourrait t'agacer, mais il le sait, il veut juste, juste te rendre encore plus dingue, ses mains pétrissent un bon coup tes fesses et les écarte, permettant à son visage d'y aller plus à fond, l'air de rien, tes muscles postérieurs sont grands et puissants, il apprécie celà de toute l'envergure de ses paumes.
Il plisse les yeux, et embrasse ta raie en ronronnant comme un damné, emportant dans sa succion, la peau de ta petite rosette dans son sillage, c'est... GrrRRr... un peu pervers, un peu bestial, certes, mais son grand âge, même si son apparence ne le trahit pas, l'a conduit à bien des expériences, et des envies, ça fait partie du "bagage" diras t'on, sa langue pourlèches le contour lisse de ton anus, qu'il embrasse, avec lequel il prends d'infinie précaution du bout de sa langue, rebondissant de part et d'autre de l'anneau, l'écartelant petit à petit en appuyant sa mâchoire, qui, s'entrouvres encore, et encore, puissante, ayant une énorme envergure d'ouverture lorsqu'il se laisse aller à l'ouvrir complétement, un peu comme un serpent à grande gueule ouverte, attrapant de ses lèvres une grande surface qui sera aspirée, telle une grande ventouse, avant de continuer à pourlècher ton petit anneau.
Un de ses gros doigt s'invitera à la fête ne pénétrant pas ton petit trou mais, le caressant tout autour pour, amadouer, détendre, relacher tes muscles, tes sphincters, alors que des déglutitions, des bruits sourds prouvant tout l'appétit qu'il à pour ton corps, s'élèvent à tes oreilles, le tigre se régales, ne poussant pas sa langue volontairement dans ton anneau, non, il se contracte de plaisir suite aux contractions de ton vagin, tout seul, il se dilate, s'entrouvres un peu puis se refermes, aspirant de lui même le bout de sa langue tout bêtement "posée" dessus, ça rentre, doucement mais sûrement, ça rentre et c'est foutrement bon, il aidera tout de même un peu une fois qu'une bonne partie de celle ci sera entrée, épousant ton anneau avec sa bouche, l'embrassant littéralement, il laisse sa bonne longue langue pénétrer bien à fond, goûtant à tes muscles fessiers depuis l'intérieur qu'il flatte du bout titillant, chatouillant de cette dernière, ses lèvres massent, et continuent leur jeu de dilatation, d'extension sur ta cavité anale, les ronronnements puissants du félidé te parcourent l'intérieur du cul depuis cette langue fichée, vrombissante et oscillante à l'intérieur, vibrations perdant leur écho jusque dans ton bassin.
Quelques :
"-Hmmmpfrrr... Miaaamwrrr ♥ "
et autres -slip- -slap- -glmpfrrr- -awglmpfr- -lap- -splic- -sploc- -graoumpff- -slrp- -plitch- -platch- -plitch- platch- s'accélérant et continuellement renouvellés, se font entendre, et résonnent dans la salle de bain, ajoutant leur lot salace à l'acte, oh oui ♥ Oui, alors oui, c'était assumé, complétement... C'était obscène, c'était primaire, bestial, dépravé, débauché, mais tellement bon, tellement bon.
Il pose son regard, mis clos, intense, sur le haut de ton dos, un magnifique sourire, malicieux et lubrique, lui déformant parfois les lèvres, il aime ça, quel salaud, il aimerait voir ton visage, à cet instant, ton expression, ton ressenti, alors qu'il pompe de plus en plus ardemment sa langue dans ton fondement, et qu'il suce et suçottes le contour de ton petit trou dilaté, épousant de mieux en mieux ses lèvres, que son visage, caresse l'entrée de tes fesses, que sa mâchoire, raclant de ses lèvres toute l'envergure de ta raie, te soulèves parfois un peu du sol, forçant tes talons à se relever, et te dresser sur la plante de tes pieds.
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Les paroles de la jeune femme eurent pour effet de déchainer un peu plus son compagnon qui dès lors se mit à doucement, voluptueusement, cruellement à la torturer, la faire attendre et la mettre au supplice. Le supplice de l’attente, le supplice de la douleur associé au plaisir. Il commença par ses seins ou plutôt, il accentua les attentions qu’il leur prodiguait. La queue animale, souple et duveteuse, enserre ses seins, les comprime de plus en plus, les rendant encore plus imposant, les faisant rougeoyer par l’afflux de sang.
Marine n’avait jamais été très heureuse de sa poitrine, trop développée à son goût mais comment aurait-il pu en être autrement quand on vit dans un monde d’homme où son sexe la mettait d’emblé à part ? Elle avait haïe ses seins toute sa vie. Pourtant, là, ils prenaient un nouveau sens. Les mains, aux doigts épais de tigre, les traitaient, les maltraitaient, de manière si intense et puissante que la jeune femme en vain à les aimer. Ils lui procuraient soudainement tellement de sensations, tellement de plaisir.
La compression que sa poitrine subissait lui faisait mal et dans le même temps, la rendait dix fois, cent fois plus sensibles que d’ordinaire. Douleur et plaisir se mêlait dans le corps de la rouquine qui était au supplice. Tout son corps se tendait et se contractait sous les attentions que Khaléo lui dispensait. Elle ne pouvait s’empêcher de gémir, de pousser des petits cris dont elle ne savait pas la signification. Était-ce des plaintes pour qu’il arrête ? Des soupirs pour qu’il continu ? Impossible de savoir, impossible de se décider. Elle l’aimait et le maudissait en même temps du malin plaisir qu’il prenait à ainsi la faire attendre, la faire souffrir, lui donner du plaisir. Mais il posa alors la question, il voulait qu’elle dise qu’elle aimait ses seins, ses seins détestés, il fallait qu’elle dise les aimer pour qu’il continue son petit jeu et en rajoute même encore. Une partie d’elle était tentée de lui dire d’aller se faire voir mais une autre voulait trop la suite.
« Hummmm… Oh…. Tu… tu les fais exprès… Je… Oui, je… les aime… J’aime mes seins… Hummm… J’aime ce que tu leur fais… ohhhhhh… »
Il avait raison, ses seins généreux semblaient faits pour lui, pour ses mains d’homme, ses mains de tigre. Etaient-ils destinés à être ensemble ? Avait-elle été faite pour lui ? Marine laissa là ces considérations. Elle voulait connaître le plaisir avec lui, quelque chose d’encore jamais atteint. Il reprit possession de sa poitrine de plus belle alors que les doigts allaient récolter un précieux nectar, le portant à sa bouche. Contre son oreille, elle entendit les doigts être léchés consciencieusement. Le bruit de succion ne fit qu’amplifier son envie et l’exciter de plus belle. Les doigts, la main repartit chercher du liquide transparent avant de venir en imprégner ses seins, laissant l’odeur de son intimité monter au nez de la rouquine qui rougit violemment. C’était indécent, impudique mais toujours excitant.
Marine ne remarqua pas le passage à la lotion, elle poussa un brutal cri quand ses seins gonflés se retrouvèrent prisonnier de la bouche de son partenaire et tortionnaire. La langue d’abord se met à tournoyer, envelopper, ligoter les tétons érigés et douloureux. La jeune femme trésaille sous la douleur mais ne peut, ne veut pas lui dire d’arrêter. La bouche prend alors le relais ou plutôt s’allie à l’appendice buccal pour mieux s’en prendre à sa douce poitrine mise à mal. C’est douloureux mais la douleur se transforme en plaisir à chaque seconde qui passe. Elle en veut plus, toujours plus. Son corps se colle à Khaléo, se frottant contre lui. Le sexe imposant ne faisait que rajouter à son excitation alors qu’il frottait contre son intimité, la suscitant sans lui donner ce qu’elle désirait. Son sexe continuait de mouiller abondamment et enduisait la verge de son amant de son liquide intime.
Les dents se mirent en action à leur tour, venant mordiller avec plus ou moins de force ses tétons surexcités et érigés à un point extrême. Cela lui faisait mal, Marine sentait l’irritation de la peau si fine. Elle avait presque l’impression que sa poitrine n’allait pas supporter la pression et finir par éclater comme des ballons mais la nature étant bien faite, surtout la sienne, ses seins résistaient et lui dispensaient toujours le subtil mélange douleur/plaisir. Un mélange à l’alchimie délicate qui ne souffre aucune erreur où la douleur prendrait le pas sur le plaisir. Mais le tigre dosait parfaitement les choses et la douleur restait toujours en-dessous du seuil de plaisir. Même plus, le cerveau de la belle produisait davantage d’endorphines pour lutter contre la douleur amplifiant son plaisir.
Longtemps, l’homme besogna sur sa poitrine. La rouquine avait perdu la notion du temps depuis un bon moment. Elle subissait, perdue dans un océan de délices et de plaisir. Oscillant contre le corps de son amant, frottant son sexe contre le sien, espérant toujours le sentir de nouveau en elle. Mais les caresses cessèrent sur ses seins quand Khaléo se mit à descendre le long de son dos, l’égrenant de dizaines de baisers. Il semblait alors vouloir s’attaquer à une autre partie de son anatomie, son fessier. Il se mit à le masser avec force et douceur. Ses grandes mains pelotaient avec dextérité les globes de chairs musclés. Elle s’appuya alors contre le carrelage devant ces nouvelles caresses, le front se colle contre le mur alors que son souffle se fait haletant. Les gémissements continuent de s’extraire de sa gorge, de plus en plus rauques, de plus en plus forts.
La langue féline à la texture si particulière vint recueillir le précieux liquide qui s’évadait de son corps et coulait le long de ses jambes et de ses cuisses. Mais une nouvelle fois, il avait décidé de la faire languir. Il ne touchait pas à son sexe, il n’effleurait même pas. Il tournait autour comme un requin devant sa proie, celle qu’il sait s’en faire un festin mais qu’il veut torturer jusqu’à la fin. Doucement la langue, le visage remontait vers les fesses de la belle. Celle-ci se contracte, craignant un peu la suite, mais une nouvelle fois, il y va avec douceur, passant sa langue autour de son petit trou, le flattant délicatement, l’aspirant, le décontractant et la décontractant, elle aussi. Petit à petit, elle se laisse de nouveau faire et commence à apprécier ses caresses anales. Son anus est excité d’abord par la bouche puis par le doigt qui le flatte. Quand la langue commence à s’insinuer en elle, Marine tressaille mais pas de douleur, de plaisir. Elle ressent un plaisir inattendu à ce qu’elle avait toujours détesté. Son corps apprécie cette chose, cette manière de faire.
Quand la belle s’en rendit compte, elle eut honte, honte d’elle, honte d’aimer. C’était si pervers. Et pourtant, pour rien au monde elle ne veut arrêter ça. Le côté pervers l’excitait alors encore plus et d’elle-même, elle se cambre un peu plus, offrant davantage encore son petit cul bien fait. La langue continuait sa pénétration, poussant de plus en plus loin, provoquant de multiples petites contractions dans le ventre et le vagin de la jeune femme, provoquant de nouvelles coulées de cyprine le long de ses cuisses. Marine gémit encore plus et ses jambes commencent à trembler. Elle avait du mal à rester debout. Le mur la soutient encore un peu alors que le plaisir devient de plus en plus intense en elle. Ses sphincters se révèlent alors terriblement sensibles et lui donnent autant de plaisir que s’il s’occupait de son intimité. Les bruits de sucions amplifiaient le tout comme la cerise sur le gâteau.
Mais alors que Marine croyait le paroxysme atteint, son partenaire en rajouta encore une couche car son ronronnement faisait vibrer sa langue qui communiquait ses vibrations à tout le corps de la belle. Belle qui ne savait plus à quel saint se vouer. Le plaisir atteignait des sommets. La rouquine ne parvenait plus à se contrôler. Ses gémissements s’étaient mués en cris à chaque mouvement de la langue, à chaque vrombissement que son amant faisait. Ses jambes flageolaient de plus en plus jusqu’à finir par ne plus la porter du tout. Ni tenant plus, Marine se laissa glisser le long du mur et finit par se retrouver à quatre pattes, son anus subissant toujours les assauts du tigre. Tout son corps frissonnait à point presque inquiétant jusqu’à ce que les mouvements de langue finissent par provoquer l’impossible, un orgasme. La jeune femme jouit de toutes ces sollicitations. Son corps rendait une première fois les armes. Un flot de cyprine gicla de son sexe pour se répandre sur ses cuisses et le sol. Elle poussa un cri terrible, presque un rugissement alors que les vagues de plaisir se déversaient en elle et la chaviraient complètement. La tête tombante, essoufflée, Marine mit un moment à revenir à la réalité. Son intimité tressaillit à nouveau. Elle avait peut-être jouie mais son corps n’en avait pas eut assez, pas encore. Il en demandait plus.
« … Encore… Encore… hummm… »
Simple murmure dans sa bouche où son souffle était encore court.
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L'oeuvre, car à ce rythme et avec autant de précautions, d'envie bien contenue et contrôlée du bout de chaque membre, comme un artiste dressant le menu et l'éventail de ses couleurs avant de réellement se mettre au travail, Khaléo prenait grrrrand plaisir à préparer le terrain, comme il se doit, hmrr, comme il faut, Tes seins tendus à l'extrême vers l'avant, toujours bien pressurisés, une formidable tension les parcourant, se voyaient progressivement du bout de leur téton, suinter un liquide qui, n'était bien évidemment pas du lait, provenant des papules, petites lésions gonflant la peau de ses tétons, constituant la plus élémentaire et moins grave des lésions cutannées qui existe, la surface donc de ces derniers étaient rougeoyants, à vif, et suintaient quelques fines gouttes d'eau qui ne sont là en général qu'une réaction du corps à cette chair irritée, gouttes qui glissent lentement le long de tes seins encore malmenés par cette queue féline, serrant parfois bien fort la base de tes seins au point où celà te donnait l'impression qu'ils allaient "enfin" se dégonfler pour t'apporter une certaine délivrance ♥ Mais bien sûr, cela n'arrivera pas, oh non ♥ Il se plait à jouer avec eux du bout de sa queue, les secouant lentement pour qu'ils ballotent en cercles, ballotements facilités par cette nouvelle position qui, te laissa choir à quatre pattes au sol, il s'en délecte, te voir chanceler, ta volonté rongée par sa bouche, grignotée, presqu'aspirée par ses lèvres depuis les formes magnifiques, musclées, drôlement bien faites de ton cul a tel point qu'il en rafole...
« … Encore… Encore… hummm… »
Les flots volcaniques de ta cyprine en fusion ne mentent pas, pas plus que cette voix délivre enfin tes véritables premières envies, La "bête" vicieuse qu'il est en cet instant s'extasie, exulte, de sentir la volonté d'une telle guerrière se briser sous... sous la lèche, le mordillement pervers, bien bestial et salace de sa rosette autrefois plisée et ferme, étroite, rendue plus large, écartée, par les assauts graveleux d' un grand vilain tigre qui le grignottes allégrement désormais, graveleux comme cette langue, cette... foutue... Hmrrr longue ... et épaisse langue... Langue rabelaisienne qui n'a cependant besoin d'aucun mot pour l'être, sa texture parle pour elle, râpant tes parois internes autant que les humidifiant et, les lissant, dépendant de la direction qu'elle entreprend, ses muqueuses ne sont rugueuses et râpeuse que dans un sens, ce qui donne, la texture d'une langue lisse et humide lorsqu'il l'introduit, ou qu'il la fait "avancer", tandis que lorsqu'elle recule, elle montres toute la foutredieu bonne ruguosité dont elle est capable quand, d'une taille milimètriques voir pratiquement micronienne, ses muqueuses pointues se redressent dans le sens inverse, et uniquement lorsqu'elle recules, ce qu'elle ne manquera pas de faire évidemment tout le long des mouvements de cette angue, et dépendant de son degré d'inclinaison bien entendu.
"-L'appétit vient en mangeant... Et appaRrremment, l'envie de se faire dévorrrer, vient aussi en se laissant déguster, pas vrai ma belle guerrière, ma petite... gaRrrce ? MRRrr... Te voilà bien... prise N'est ce pas ? Dis le moi, hmmrr, dis moi que tu aimes.. dis moi que tu adorres, dis moi ce que je te fais ♥ et... Surrrtout... à quel point tu aimes çaaah ♥" Ses gros doigts continuent de pétrir tes hanches, tes fesses, comme de la vulgaire pâte patissière qu'il malaxerait aisément de ses foutues grosses mains pleines de vigueur, il sait apparemment très bien ce qu'il fait en préparant ton corps à le "recevoir", il fera honneur à tes envies de "domination", l'ayant supplié d'être ton dominant, et obéissant en cet instant à des règles bien établies par la et sa nature, il te dominera de la façon la plus... "naturelle" qui soit, la plus primaire aussi, mais comme l'adage le laisse entendre, il n'y a que les choses les plus simples qui soient les plus efficace, et tu en fait l'expérience, tu en as la preuve en ce moment même, alors qu'un de ses gros doigt, peut facilement entrer, accompagner sa langue désormais dans ta cavité anale, il a glissé comme si de "rien" n'était, à force d'amadouer tes sphincters, de flirter et embrasser ton anneau comme s'il s'agissait d'un fruit bien mur et juteux, ce doigt est passé dans ta cyprine épaisse, qui cires et lustre tes jambes, pour s'enfoncer dans ton cul qui semble pousser un soupir d'exaltation à son introduction, ce fut si facile de l'y introduire ♥ Si facile, que Khaléo est certain qu'un deuxième peut le rejoindre, malgré leur belle grosse taille.
Il entre, lui aussi, ce deuxième doigt, le majeur, il relèves quelques instants la tête, séparant ses lèvres et sa langue de ton petit trou qui, se referme doucement, pourtour anal qui donne l'impression d'être, déçu de le sentir s'éloigner, il se passe quelques mèches de cheveux derrière les oreilles, pour mieux y voir et dégager sa vision, vision extrêmement belle de ton corps dont il ne rate pas une miette, d'un coté à l'autre donc, il prend le temps de repasser ses mèches derrière ses oreilles toufues, ainsi qu'il lisse ses capoules vers l'arrière de sa tête pour bien dégager complétement son visage, ses doigts reviennent, et c'est pour mieux ravir ton anus de ses gros doigts humides ce coup ci, plongeant le majeur en le pompant doucement à plusieurs reprises, suivi de son index, il lisse le contour de tes lèvres anales, effectuant des demis cercles du poignet, qui, font glisser ses doigts tel une boucle d'un grand huit sur le tour de ta rosette pour l'étendre encore, tester son élasticité, il ronronnes et, laisse s'échapper un grognement de plaisir mêlé a son désir, qui se fait ardent dans sa bure dressée, mais pas encore, non, pas encore il doit bieeen s'assurer que, ça rentrera sans trop causer de dégats, être sûr que ça glisse assez bien pour que tu apprécies, c'est pourquoi il trempes ses doigts dans ta cyprine, et recommences, il t'enfournes de ce fait plusieurs centilitres de ton propre nectar aux odeurs délicieuses pour lui, dans ton fondement, laissant doucement s'y introduire, un troisième doigt, qui fera comme les autres, glisser de son duvet huileux sur le contour sans cesse flatté, lustré, par ses doigts, tant et si bien que même ton petit anneau semble vouloir faire l'éloge de ses doigts en les caressant, les épousant et, moulant de ses "lèvres" de plus en plus suçoteuses, avides de ses traitements manuels.
Ses yeux remontent parfois le long de ta chute de rein jusqu'au centre de tes omoplates, et tes épaules, plissant toujours ce regard d'une prédation frissonnante sur ta crinière enflammée, c'est au tour d'un quatrième de ses putains d'énormes doigts, de pousser son passage dans un cul dont les fesses bien malmenées, pétries et, attendrie par un pilon , ou macarron énorme nommé "mains", a nouveau, un autre soupir d'aise semble être expulsé par le contour de ton trou bien rempli, à cause des petites pressions d'air pompées par ses appendices enfoncés en toi, ce ne sont en rien des flatulences qu'on ne s'y trompe pas, mais l'air s'engoufre parfois dépendant de la position de ses doigts ou de leur avancée, et, comme une ventouse ou un entonoir, il arrive que quelques "pofff" ou "pfff" se fassent entendre.
Par chance cette salle de bain renferme bien des petites choses utiles dans ses armoires, que sa main libre prends le temps de trifouiller pendant que l'autre, fait de même avec ton joli petit cul, de la vaseline... on ne pouvait, sans doute pas rêver mieux, le tenancier équipait réellement toutes ses chambres de cette manière ? Parfait... le pot n'avait jamais été ouvert, son emballage encore intact, il prit d'énormes noix du lubrifiant du bout de ses doigts, et se mit à nouveau à lustrer ta rosette, dont il constata le très lent refermement, signe, que son savoureux travail de sappe depuis dix minute sur tes muscles fessiers commençait à produire leurs effets, car oui ça faisait au moins bien dix minutes qu'il te besognait l'arrière train avec ses gros doigts, chatouillant tes chair internes désormais bien lissées et lubrifiée par une couche huileuse et épaisse de vaseline.
Il prendrait bien le temps d'aller revivifier la chair de tes tétons en les mordillant un peu, mais voilà, lui aussi trouves qu'il à assez... attendu malgré une grande patience et, milles et unes précautions pour te préparer à son "énormité", il te fait savoir qu'il est prêt, en embrassant à nouveau chacune de tes fesses du bout de ses lèvres, remontant ensuite dans ton dos, tu sens... son ombre, s'étendre au dessus de toi, une autre grosse noix de vaseline laissée sur la limite haute, à l'extérieur de ton anus, sera écrasée étendue, répandue le long de ta raie jusqu'au centre de ton dos, il s'étends, s'écrase même presque, contre ton dos, s'y laisse choir un peu, écrasant son gros paquet de chair palpitante entre ses abdominaux et, ta longue et délicieuse chute de reins, son gland titillant l'interstice central de la ligne de ton dos entre tes omoplates, ses grosses bourses duveteuses flattant tes fesses.
Un de ses doigts encore lustré, autant par la vaseline que ta propre cyprine, encore fumant de la chaleur de tes entrailles, viens caresser tes lèvres avant de s'introduire entre celles ci, bon sang, ces... ces foutus gros doigts, bien remplissants, il en introduit deux, et c'est avec ta langue qu'il joue entre ces derniers, il la caresse, la cajole, tout en allant mordiller ton oreille, grappellant ses pointes de chair, de toute la longueur de son chibre contre ton anus, et bon dieu, quelle longueur, mais également, quelle... horreur, une poutre de chair aux allures presque maléfiques, démoniaque, tendue, si tendue et prête, étirée de toute part par ses pointes de chair dressées, tendues, ayant attendu si longtemps en érection qu'ele à finit par prendre des tons bruns rouges et même violets à la surface des veines par trop plein de pression sanguine, il y a tellement de sang là dedans qu'il est difficille d'imaginer qu'il lui en reste dans le cerveau, ha ha, d'ailleurs c'est peut être une des raisons pour lesquelles il est si bestial quand sa "chose" est dressée.
"-Encooorrre ♥ Eeeeencooorrrre ♥ hummrrrr ♥" - il ricane un peu, il vient d'imiter ta voix, et ta réplique de tout à l'heure, reprenant bien vite son monologue sur un ton suave , lubrique - "- Tu vois... Ce n'était pas bien compliqué, finalement... Le voilà.. Le voilà enfin ton vrai visage, ma salée, ma sauvage... Tu aimes ça, n'est ce pas... qu'un beau gros salaud de monstre te dévores... qu'une bête puissante aux membres énormes te ravisse de la plus vicieuse façon qui soit... Il suffit de te laisser aller, hmmrr ? " Il sait que tu en veux encore, il t'empêches de t'exprimer avec ces gros doigts pompant dans ta bouche, lustrant le contour de tes lèvres, pinçant parfois ta langue, qu'il gratte aussi du bout de ses griffes, la bure se présente, de son monumental gland bien rond, gros comme trois poings "humains" fermés, comme son propre poing en somme tiens, ou de la taille d'une petite pastèque ayant poussé en tout début de saison lorsque la pluie n'est pas encore au rendez vous, quand bien même, il pousse, le bout du gland rentres, glisse, coulisse avec une facilité déconcertante, néanmoins, jusqu'a la partie la plus... "redoutable", ce col de gland épais et tubeleux qui, pourrait bien être la partie la plus large, avec celle, qui se trouve au centre ventru aux allures de "baleine" de son monstre, qui comporte les raisins les plus épais et tendus de son arsenal sexuel, il pousse, il laisse s'échapper un roulement rauque du fond de sa gorge, long, continu, suave au creux de tes oreilles, qu'il happe et lèche, enfonçant ses doigts un peu plus loin dans ta bouche, comme s'il cherchait à faire diversion sur la petite douleur que tu risquerais de ressentir quand...
...Il contracte ses fesses et, pousse bien plus fort, ton anneau s'étends, tes fesses s'écartent, ta "viande", ta chair, tes muscles, se voient poussés sur tes hanches qui, semblent s'élargir, gémir, pousser des grincements cartilagineux sous la pression épouvantable qui s'exerce à l'entrée de ton postérieur, mais soudainement... un -Plop- met rapidement fin à un calvaire qui aurait pu durer longtemps encore, c'est... c'est...
"-C'est passé... Ma belle, belle... magnifique, puissante petite salope ♥ je vais te farcir de long en large et de fond en comble comme tu le mérites ♥ Restes en assurée... C'est passé... et drôlement bien passé... Oh, et... j'ajouterai.. de ne pas te "fâcher" pas si je prononces quelques mots crus... celà fait partie uniquement du "jeu" n'est ce pas... Saches que je garde malgré ces écarts de politesse, et de langage, qui n'ont lieu que parce que je suis terriblement... excité, tout le respect que tu m'inspires depuis que nous nous sommes affrontés... Mais assez parlé veux tu, car... tu veux que je te domines, pas vrai ? Et je... haawrr ♥ je n'en peux plus, a vrai dire, je n'arrive plus non plus à contrôler mon envie, ma politesse, mes mots je... je vais te Bai-ser, te LAaaah-BouRrrer, te Rrrraah - moner te Sssill-onner, te Rrrrâper le corps comme la dernière des putains de lionne en chaleur..."
Et à cette promesse faite à haute voix, il s'enfonce, et s'enfonce hnnnrrr ♥ Tu sens la promesse de ce beau salaud se mettre en route, de par la texture râpeuse de la peau de cette foutue lance, rhaâââ qui te prarait maintenant presque trop épaisse, trop longue, trop, tout simplement trop pour ton corps ♥ mais non, car si elle reste assurément impressionnante, elle est aussi très tendre de sa chair extérieure tandis, que le coeur est, lui bien ferme, ce qui lui permet d'être aussi, en partie "comprimée" par ton anus bien grand ouvert, créant un compromis entre sa taille et l'ouverture maximum de ton arrière train, néanmoins, ça reste d'une proportion épouvantable, et tu sens également, après le bord de ce col graveleux, qui rippe ta chair en progressant dans ton fondement, une... rangée... de ces petites salopes de "langues", d'excroissances de chair en rajoutant encore, encore ?! rhaaa... à son épaisseur, léchant tes parois, léchant et rebondissant sur ton anus avant, de goûter à tes muscles fessiers internes, par à coups, il pousse, chaque pointe de chair entrante donne lieu à un a coup, un rebond, mais tu es plus occupée à te sentir inexorablement écartelée et remplie, à sentir tes hanches massée par tes muscles internes, sentir ton ventre gonfler, tes chairs si tiraillées, que même s'il te pénètres le cul, par remplissage, as presque l'impression de ressentir une partie de ses pointes de chair caresser les zones internes de ton vagin à travers les parois anales.
Il serre les dents sur sa propre langue, halètes, avant qu'il n'ouvre grand la bouche, pour respirer bien à fond et profondément, sa longue langue pendante, quelques gouttes de sa salive y perle et, tombe sur ton dos, pousse entre deux roulements rauque, tel un gémissement:
"-Hmmrhaaanwrr... c'est booon ♥ "
Et ce n'est pas fini, la moitié est seulement entrée, encore... encore... "- Encorrre ♥ un petit... effort... oh je sais... que c'est bon, hmmm ♥ C'est bon n'est ce pas ? " Dit il, en frottant son visage doux, duveteux, sur ta nuque, ton cou, tes joues, pompant encore et toujours ses doigts dans ta bouche, tes lèvres obligées de les suivre, ou les suçotant peut être, les massant sensuellement pour, exprimer tout le bien que tu en penses, les léchant ou mordillant même, si l'envie t'en prends, à la base ils étaient là pour que tu mordes dans quelque chose si ça te faisait trop mal.
Il reste là, collé à ton dos, seule une danse exotique, lentement rythmée, fait tanguer ses hanches, tes hanches aussi sont obligées de suivre d'un léger retard, telle une chaloupe portée par un fleuve nommée verge, plantée si profondément dans ton corps, sa main libre vient caresser tes seins, bien amoureusement, les comprime, pince tes tétons encore une fois, rhâââ, ce salaud prendrait il encore son temps ? Non, car de demi cercles, en demi cercles effectués par ses hanches, le reste de la pénétration se fait par "forage" de son engin dans tes tréfonds, qui s'entrouvrent, gargouillent de milles et un plaisirs, soumis à la caresse de ses pointes de chair disposées en corolles spiraliennes de la base à la pointe qui, lorsqu'il s'en sert comme ça, en tournant les hanches, de façon savante, fait presqu'office de grosse foreuse charnelle, pour y ajouter sa touche "personnelle" et, te rappeller à son bon souvenir, il ronronne, doucement cependant, te donnant un bref mais déjà intense aperçu, de quelques parcimonieuses et, faibles vibrations perdant leur écho dans tes entrailles, mais c'est effrayant, désormais tu en est certaine, il "peut" faire vibrer tout son engin, et il t'a semblé que même ses pointes de chair, étaient capables de vibrer indépendemment les unes des autres comme si elles étaient montées sur ressort, à cet instant tu mesures à quel point ses paroles, ses promesses étaient non seulement on ne peut plus précises, claires, concises et précises, mais qu'elles constituaient l'unique vérité, quand il te fit la promesse de te râper , sillonner et labourer le corps...
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Même si elle était perdue dans le flot de la bienheureuse inconscience, Marine entendit bien le terme de « garce ». Elle hésita un moment. Devait-elle le prendre pour de vrai ? Un instant son corps se contracta. Etait-elle ce genre de fille avide de sexe et de luxure ? Elle eut presque envie de se retirer mais son corps appréciait le traitement infligé par le guerrier. Elle comprit alors que le terme usité n’était pas injurieux ou quoique ce soit, c’était seulement le moment, l’instant qui voulait ça. Aussi se laissa-t-elle aller de nouveau. Ses muscles se décontractèrent et le plaisir reprit ses droits. La langue continuait d’aller et venir en elle, râpant délicieusement ses chairs.
La belle guerrière rendait les armes devant celui qui arrivait à maitriser son corps et ses désirs. Ses gémissements reprenaient et elle abandonna la réalité, la réalité de la chambre, la réalité de la guerre, la réalité de toutes les horreurs qu’elle a connu. Elle se laisse juste aller à des pulsions primaires mais qui rendent, en cet instant, sa vie bien plus agréable à vivre. Le désir, l’envie, le plaisir, toutes choses inconnues d’elle et qui pourtant, là, prennent une grande importance. Elle se sent si bien, incroyablement bien, soumise mais pas avilie ou humiliée. Khaléo lui donne juste une certaine forme d’amour, un amour qui lui a toujours tend manqué.
La pratique était certainement très bestiale et primaire mais c’était aussi une manière d’aimer. Une manière de dire à l’autre combien on pouvait l’aimer. La soumission acceptée, voulue, n’est pas forcément une mauvaise chose. Elle délivre de bien des soucis. Là, elle se sentait bien. Dominée mais protégée aussi et c’était si nouveau. Son corps céda encore devant le tigrélion qui s’en donnait à cœur joie et il avait bien raison. Chaque geste qu’il faisait, chaque mot prononcé, même s’ils pouvaient paraitre violents ne l’étaient pas au fond.
« Oui… oui… j’aime… "
Là encore ce n’était qu’un murmure qui finit en gémissement alors qu’un des doigts de son partenaire s’insinuait en elle. Le doigt était imposant, épais, bien plus qu’un doigt humain mais la belle fut surprise de sentir qu’il entrait dans ses fondements sans trop de problème, sans même aucun problème. Il l’avait bien préparé et la cyprine dont le doigt s’était imbibé, rendait plus simple le glissement dans son fessier. Le deuxième doigt eut aussi peu de difficulté à entrer que le premier. Les doigts la travaille de manière à écarter, dilater son anus, le rendre élastique au possible. Marine ne ressent pas vraiment de douleur pour le moment. Les doigts tournent, s’enfoncent mais c’est bon, toujours aussi bon. Le troisième vient à son tour rejoindre ses frères dans l’antre chaude et maintenant au combien humide. Sa rosette semble distendue au maximum à son sens pourtant les mouvements arrivent encore à la faire évoluer, à la faire s’élargir.
La rouquine halète sous ce doigtage puissant et délicat en même temps. Une intense préparation pour la suite. Elle n’était pas stupide, ni naïve, elle se doutait bien de ce qu’il comptait faire et que les doigts n’étaient que les prémices d’une suite bien plus imposante. L’introduction d’un livre au contenu bien plus dense. Elle appréhendait un peu la chose vu la taille et le volume du membre masculin mais pourtant elle ne cherchait en rien à se soustraire ou à arrêter ce qui se passait. Elle se laissait faire et gémissait de plaisir sous les attaques des doigts inquisiteurs. Oui, elle aimait ça, ce qu’elle n’aurait jamais cru ou même imaginer avant. Elle sentit les doigts s’éloigner, le corps se détacher quelques instants. Etait-ce finit ? Non Khaléo revint bien vite et elle sentit quelque chose de froid sur ses doigts, une sorte de pommade ou un équivalent. Peu importait ce que c’était au fond, le but était d’aider à la pénétration. Pénétration qui se fit de nouveau sans soucis. Oui, son anus avait été largement ouvert et ne s’était pas refermé malgré que les doigts se fussent « absentés ». Le travail de massage de ses parois internes dura longtemps. La guerrière n’aurait jamais pu en estimer le temps. Elle était déconnectée de la réalité et de tout ce qui la constituait. Elle se retrouvait soumise à cet homme et aux plaisirs qu’il lui donnait. Le corps puissant vint alors se poser sur le sien alors que les doigts se retiraient de ses chairs. Le moment était donc venu. La verge se tenait, puissante, dans la raie de ses fesses et les doigts vinrent à la rencontre de son visage ; Un doigt, puis deux s’engouffrèrent dans sa bouche. La rouquine en fut un peu surprise, surprise de sentir des doigts au goût particulier dans sa bouche. Néanmoins, la situation étant ce qu’elle était et son plaisir ce qu’il était, elle ne mit guère de temps avant de commencer à lécher ses doigts comme un chaton aurait lapé le lait d’un bol. Elle suça et aspira les doigts, les mordillant quand ils jouaient avec sa langue. C’était bon. Ça ne faisait même que rajouter au plaisir de tout le reste.
« Encooorrre ♥ Eeeeencooorrrre ♥ hummrrrr ♥" - il ricane un peu, il vient d'imiter ta voix, et ta réplique de tout à l'heure, reprenant bien vite son monologue sur un ton suave, lubrique - "- Tu vois... Ce n'était pas bien compliqué, finalement... Le voilà... Le voilà enfin ton vrai visage, ma salée, ma sauvage... Tu aimes ça, n'est ce pas... qu'un beau gros salaud de monstre te dévores... qu'une bête puissante aux membres énormes te ravisse de la plus vicieuse façon qui soit... Il suffit de te laisser aller, hmmrr ? »
La jeune femme ne peut rien dire, infirmer ou confirmer lui est impossible avec les deux doigts dans sa bouche mais le tigre n’a pas tort. Oui, elle attend la suite avec impatience, envie et crainte ; son estomac fait des « 8 » mais l’excitation est là, toujours présente. Son sexe tressaille et son anus aussi. Il se contracte doucement, semblant faire appel à la verge dont le gland énorme se pose à présent sur lui. Le gland nimbé de cyprine et de vaseline, rentre sans soucis. Marine sent bien la taille imposante de la chose mais voit aussi que ça reste de al taille des trois doigts ou presque. Pour l’instant, tout allait bien te le plaisir était bien là. Ses gémissements étaient bien là mais étouffés par les doigts, ils restaient prisonniers de sa gorge et se muaient en une sorte de ronronnement.
Mais le gland et la verge sont bientôt stopper. La belle sent bien que le membre devient bien plus gros. Elle sent les rebords du col frotter contre son petit trou, montrant sa grosseur. Le tigrélion pousse et pousse encore, forçant pour faire entrer son outil et finit par le faire entrer. La décharge de douleur fut impressionnante et rapide. Marine contracta brusquement tous ses muscles alors que la pénétration se faisait douloureuse. Elle eut l’impression que ses intestins et son anus allaient littéralement exploser. Elle referma ses mâchoires sur les doigts mis dans sa bouche, elle gémit de douleurs, le cri fut à son tour bloqué dans sa gorge ; quelques larmes perlèrent aux coins de ses yeux. La douleur avait été atroce mais le corps humain était bien fait et le cerveau, informé de la douleur, délivra de fortes doses d’endorphine pour neutraliser la souffrance. La douleur dur un moment mais commence à s’estomper doucement. Le plus dur étant passé.
« C'est passé... Ma belle, belle... magnifique, puissante petite salope ♥ je vais te farcir de long en large et de fond en comble comme tu le mérites ♥ Restes en assurée... C'est passé... et drôlement bien passé... Oh, et... j'ajouterai... de ne pas te "fâcher" pas si je prononce quelques mots crus... cela fait partie uniquement du "jeu" n'est ce pas... Saches que je garde malgré ces écarts de politesse, et de langage, qui n'ont lieu que parce que je suis terriblement... excité, tout le respect que tu m'inspires depuis que nous nous sommes affrontés... Mais assez parlé veux tu, car... tu veux que je te domine, pas vrai ? Et je... haawrr ♥ je n'en peux plus, a vrai dire, je n'arrive plus non plus à contrôler mon envie, ma politesse, mes mots je... je vais te Bai-ser, te LAaaah-BouRrrer, te Rrrraah - moner te Sssill-onner, te Rrrrâper le corps comme la dernière des putains de lionne en chaleur... »
Au moins, il l’avait dit. Ses mots n’étaient pas insultants mais contribuaient juste à rendre le moment plus intense, plus animal. Ravalant un « gloups » face à la douleur, elle sentit le membre avancé en elle. Là, elle aurait du avoir encore plus mal mais ce n’était pas le cas. Ça fonctionnait même dans le sens inverse. Plus, il s’enfonçait, plus la douleur s’estompait, gommée par les hormones du plaisir. Lorsqu’il se mit à mordiller son oreille, un frisson intense la parcourut. C’était bon au final même très bon. Ses chairs étaient massées de l’intérieur de façon intense, son vagin était comprimé comme le reste de son sexe et lui donnait aussi de plaisir, preuve en était de la cyprine qui coulait d’elle.
Elle se mit aussi à bouger ses hanches dans des mouvements circulaires afin de faciliter l’entrer du chibre imposant. Elle libéra les doigts prisonniers de ses dents et recommença à les sucer comme pour se faire pardonner de la douleur qu’elle leur avait imposé. Le plaisir montait crescendo comme une symphonie en elle. Il avait qu’il allait la labourer, il n’avait pas mentie. Il ya allait de bon cœur et Marine aimait ça. Le plaisir suintait par tous les pores de sa peau. Son corps luisait, couvert de sueur. Ses gémissements se faisaient plus puissants. Son corps, une première fois rassasié, serait plus patient cette fois et attendrait pour lui donner le plaisir ultime ou plutôt attendrait le bon plaisir du tigrélion, c’est lui qui choisirait le moment où elle pourrait jouir.
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Quel... ravissement... Quel enthousiasme... Quel corps ! Et quel corps, terrrrriblement sexy elle possédait là, sous cet assaut, défoncée par la largeur incommensurable qui, lui évasait encore un peu mieux les hanches ♥ Hanches pétries de bonheur par sa propre chair bourrée admirablement, qu'est ce qu'elle est belle, belle... oh si belle... Bon sang ♥ L'envoûtant au point de n'avoir qu'une envie, une envie contenue depuis des siècles mais parcimonieusement, lentement, délicatement distillée, en prenant, prenant énormément de temps pour, chaque geste, qui se devait d'être ressenti à son plein potentiel, c'est pourquoi il profitait, oui, il profitait, c'est le cas de le dire, c'est peut être même un peu égoiste, mais c'est également de l'amour, il profitait bien d'elle, il profitait de son corps, de sa beauté sur laquelle ses yeux avaient bien du mal à s'écarter, Marine était comme un bouquet de roses écloses, épanouie sous un soleil printanier, dont la sueur faisait office de délectable rosée suivant, soulignant, chacun des vallons lisses, des sillons courbes formés par la musculature amazonnienne bien présente sous sa peau.
S'il avait été, un peu obligé, malgré ses efforts, et ils furent nombreux et louables pour détendre son corps, s'il avait été obligé d'un peu forcer son entrée, goûtant aux spasmes musculaires de protestation face à sa soudaine entrée, voilà maintenant qu'il se faisait à nouveau le plus doux, des chatons en allant caresser son corps, son torse, sur le dos de sa conquise, épousant de son muscle rebondi au dessus de la naissance de son sexe, la raie supérieure de ses fesses, chatouillant, caressant le contour nacré d'une rosette bien... étouffée ♥
il couvres ton dos, le matelassant de sa musculature, que tu sens tantôt souple, tantôt, se raffermir dépendant de ce qu'il bouge, une jambe, un bras, ou une danse de ses hanches contre les tiennes, Looonguement il reste là, callé au plus profond, ses grosses mains huilées par ta sueur glissent agréablement sur les formes dessinées de son monstre déformant ton ventre, bien sûr, il aura enfin dégagé tes voies respiratoires pour ce faire, mais aussi t'entendre gémir, t'exprimer, protester, ou même, grogner.
Il masse cette zone, ton ventre, encore tendu, en rebellion musculaire contre cette intrusion, hmmrr la diplomatie bien roulée de ses doigts vont mettre un terme à de longs... pourparlers.... détendant, assouplissant ces zones stressées, pour qu'un compromis, soit trouvé.
Et là peut commencer, la loooongue remontée entre tes reins, la peau de ta raie presque toute entière, plie, moule, suit, la lance, le fléau à pointes, dont chaque rangées se mettent à... URgh !! tu l'as deviné hmm, en les sentant se retourner dans le sens de la pénétration, choisie, ramonant, sillonnant tes parois.
Le corps de la bête qui te domines ondules félinement, laissant les rayures de son dos serpenter à la surface de ses muscles, telle la danse hypnotique d'une vipère, il recules, recules, caresse, flatte tes reins, et se présente à nouveau, là haut, à l'entrée de cet orifice devenu carmin, ne ressortant pas le "bout" de l'engin, mais replongeant, ausssssiiiii leeentement que possible, laissant ses doigts "marcher" à la surface de la peau de ton dos, accompagnant la lente procession de tous ses foutus raisins de chair expulsant, suintant un liquide, une toxine, lubrifiante mais aussi, extrêmement excitante, passant par le sang, les parois anales, pour remonter facilement à ton cerveau et couper une partie de la douleur, s'il est encore lieu que tu en ressentes, car ces nombreuses petites langues si elles sont un peu rugueuses, rendent le bout qu'elle touche bien sensible au point ou elles chatouillent presque.
hmmm...
Oh ça vieeent, bien loin et... ça repart, tout aussi lentement et longuement, il n'y a jamais de répit entre un allé, et un retour, accompagné de son lots de déglutitions et, bruitages de liquides étouffés, soufflés, crachés par les contours de tes "lèvres" anales qui chantent des louanges à ce monstre qui te dévores, et, ça repart, dans l'autre sens, il faudra... il faudra bien quelques allées et venues pour t'y habituer, mais ça va, ça vient, hmmm, ça fait, tellement du bien ♥
Il savoures, ton corps comme un cru d'une grande année, du caviar, non, c'est au delà de ça même il n'y a pas de mots, à mettre sur la manière très lente, attentionnée, délicate avec laquelle il t'inities à ce plaisir, bien sûr qu'il pourrait être bestial, sincèrement, lors d'une autre lune, un autre soir, si elle fut sanglante, il aurait très bien pu te déchirer sans prendre la moindre des précautions pour "ça", il le rappelle presque, parfois en, poussant un peu plus fort son chibre dans le fond du fond de ton fondement, lorsque son sexe semble ne plus pouvoir avancer, son muscle pubien s'écrase, et, renfonce une partie de ton anus vers l'intérieur, te laissant imaginer que s'il utilisait sa force à son plein potentiel, probablement que son muscle pubien entrerait suivi de ses énormes bourses.
Les griffes sortent, un peu, pour malaxer tes fesses qui, rougies, semblent ne plus en pouvoir de se faire caresser, hmmm, il lamines très lentement ton corps, et, l'admire en penchant parfois, le visage à gauche puis lentement à droite en continuant, ses allés retours, ta cyprine viens maculer ses bourses qui, rencontrent parfois ton entrejambe en s'y écrasant mollement, sa queue de tigre s'amusait à continuer son petit jeu d'étranglement et de branle de tes seins, tandis que les doigts de sa main gauche allaient caresser doucement la surface de tes lèvres, les gratouiller du bout de ses griffes très légerement sorties.
"-Dis le... haaah... Dis le maintenant... Dis moi... à quel point tu aimes ça... Je veux... hmmm... te l'entendre dire..."
Des roulements rauques, des soupirs profonds, lents, harmonisés avec la lenteur de ses allées et venues toujours bien lentes et gourmandes de ton corps, accompagnaient ses yeux se fermant, mis clos, ah, ça, pour détendre et faire du bien, ça lui en faisait énormément, il voulait que ça soit pareil pour toi, raison sans doute pour laquelle, il offrait une espèce de massage thailandais de toute la longueur de son corps sur ton dos, quand il remontait, repénétrait loin en toi.
"-C'est bon... C'est doux... Haaaahhwrrr ♥ J'aimes ton petit cul... Regarde à quel point il m'aspires... Il m'engloutit, il soupire d'aise lui aussi... MArrrrine..."
C'est lent, c'est bon, c'est vif malgré cette lenteur, vif parce qu'il te laisse bien le temps d'apprécier chaque petit mouvement de chacune de ses aspérités, il en crêeeeves d'aller plus vite, et plus fort, plus bestialement, mais il veut également que, tu y prennes un maximum de plaisir, et le plaisir lentement, doucement distillé donne lieu à d'énooormes jouissances, il le sait, tout celà... sera progressif, il concentra le flux tendu de ton plaisir dans tes chairs jusqu'a ce que les minutes, et les heures s'écoulent, et que tu hurles, exploses, perdent la raison bien plus tard quand il te ravagera pour de bon ♥
Même la lenteur, la presque délicatesse de cette pénétration fait lieu et office de préliminaire, sa langue parcours ton dos, puis, encore, des baisers frais, frissonnant, aspirent tes perles de sueurs et, te font presque sursauter à chaque fois qu'elles touchent ta peau de braise, si chaude ♥
"-Bats toi... Marine ♥"
Dit il alors qu'il accéllères légèrement le rythme, la peau de ton anus tournant du rose au rouge à force de grappeller ses pointes de chair contre l'entrée, qui, ne s'irrite pas encore mais se gorge de sang, ses hanches, ses bourses, son muscle sexy, rebondi au dessus de sa bure démoniaque, épousent régulièrement celles ci, sans encore y claquer, la vélocité à laquelle il te déguste est loin d'être encore suffisante pour ça, ses doigts continuent de "gratouiller" tes lèvres, emprisonnant parfois ce petit bouton de chair, entre ses gros doigts, qui le branlent allégrement, rapidement, en continuant le savoureux travail de sappe sur ton plaisir ♥
C'est si bon ♥ Même s'il trouve dommage de n'avoir pas su se contrôler, la domination guerrière que tu cherchais passait forcément, dans son esprit influençé par la bête, par une sodomie dans les règles, tu es tellement vertueuse, noble de corps et d'esprit, qu'une idée lui traverse le crâne soudainement, le genre d'idées qui ne germent chez les créatures de la nuit, qu'une fois qu'ils ont trouvé un être exceptionnel, et inconsciemment ses dents de sabre, similaires en quelques points à celle des vampires, sortent... toutes seules... Il les cache d'une main, qui quittera tes lèvres pour, continuer sa délectable besogne, l'envie était grande, et tentante de te mordre, de faire de toi son égal, mais il n'avait pas le droit, pas comme ça, et encore moins dans un endroit pareil, faie de toi sa mordue, son égal, c'était là aussi...
...Là aussi quelque chose, qu'il trouva, égoiste, chaque chose en son temps, arrivait il encore à penser pendant qu'il était en train de te labourer, ses dents finirent par se rétracter, quand il se concentra à nouveau sur le plaisir intense qu'il ressentait d'être foutrement bien acceuilli dans tes chairs moites, ton anus suçait littéralement les contours de son engin, il tirait la langue, une longue langue pendante en continuant, progressivement, à donner de la vitesse à l'acte, à se dresser un peu mieux, sur ses jambes, à redresser ton cul vers les cieux, d'ou un bélier géant élargissait le volcan béant qu'était devenu ton magnifique cul, ton visage rejoignant bientôt le sol, le carrelage froid, lui n'avait qu'une chose à faire ♥ tendre, et détendre ses jambes, fléchir les genoux pour "forer", et, tendre les jambes pour remonter, tes seins venaient d'être enfin laissés en paix par sa queue de tigre.
Qui elle, ira frotter tes lèvres d'une belle envie, sans pour autant les pénétrer avec son appendice félin, non, ça, il le réservait pour son sexe, aussi, plus tard, lorsqu'il en aurait au moins terminé de te faire jouir de cette façon, sa respiration était profonde, ses ronronnements de plus en plus hauts, faisant vibrer, vibrer cette... cette divine queue qui nageait dans tes entrailles, lorsqu'il se mit à ronronner aussi fort, laissant ses pointes de chairs tournoyer et vibrer, pratiquement sur elles mêmes pendant la pénétration des flots, des flots continus de ton nectar furent expulsés entre tes lèvres.
"-Ohh... regardez là ♥ Cette fière guerrière... En train... en train de prendre son pied, depuis son cul possédé par un salaud de monstre batti comme un vulgaire âne, comme un cheval, un minotaure... combien de temps va tu pouvoir tenir à cette cadence, hmmm ♥ Avant d'en jouir... Haan tu te rends compte, au moins ? De jouir de ton cul bien pris, bien ramoné, visité de fond en comble, farcie jusqu'a la gorrrrge, ne t'en fait paaas, laisses toi aller ♥ je... ne le dirai à personne..."
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Peu à peu la douleur disparaissait, inhibée par l’alliance des phéromones produites par l’esprit de Marine et les sécrétions de son amant. Malgré la taille du membre qui, s’il l’avait prise violement l’aurait totalement éventrée, elle prenait énormément de plaisir. Chaque mouvement intensifiait encore son plaisir. Ses hanches rondes se mouvaient au rythme voulu de son compagnon. Elle se pliait à ses exigences, se soumettait à ses désirs qui se conjuguaient parfaitement aux siens. Elle avait toujours du mal à l’admettre. Elle préférait d’ailleurs ne pas y penser, se concentrant juste sur le plaisir qu’elle éprouvait. Elle aurait trop honte si elle réfléchissait, comme à son habitude, à ce qui se passait, au fait d’être prise, d’être sodomisée et d’aimer ça.
Elle gémissait et grognait même tout comme Khaléo. Elle ne sentait pas que sa verge en elle, tout le corps puissant du guerrier concourrait autant à lui donner du plaisir qu’à la soumettre. Elle sentait ses muscles contre son dos légèrement courbé. La peau duveteuse se frottait à la sienne. Les deux constellées de sueur salée. Les peaux se collaient, se décollaient sans cesse suivant les mouvements des pénétrations. C’était si bon. Les mains avaient pris possession de ses fesses, les modelant, les griffant, accentuant encore les sensations qu’elle éprouvait.
La rouquine se sentait emportée par la verge puissante. Petit à petit, elle avançait de quelques millimètres sur le sol. Son fessier était parfois soulevé par le membre, lui décollant presque les genoux du sol. Marine avait du mal à rester consciente de tout mais elle aimait se « soulèvement ». L’angle dans lequel il la pénétrait était différent et la stimulait différemment. Elle sentait bien que son petit trou était malmené et probablement rouge écrevisse mais ce n’était pas bien grave. Elle ne ressentait plus la douleur de toute façon.
Les mots crus de Khaléo étaient plus facile à entendre et la stimulaient. A chaque fois qu’il l’apostrophait, elle poussait un gémissement plus puissant et son vagin se contractait entrainant une contraction de ses intestins sur la queue qui la prenait encore et encore. Elle lui répondait autant que possible.
« Dis le... haaah... Dis le maintenant... Dis moi... à quel point tu aimes ça... Je veux... hmmm... te l'entendre dire... »
Marine ne prit pas de gants. Elle n’en prenait plus maintenant. Il voulait du crû et elle aussi. Son corps appréciait ça.
« Oui… oui j’aime ça… mon beau tigre… j’adore quand tu me baises comme ça… quand tu défonces mon petit trou… j’ai honte mais j’aime trop ça pour arrêter… baise-moi bien… Fais-moi encore jouir par mon petit cul… »
La tête tombant entre ses épaules, ses cheveux, caressant le sol de carrelage, cachaient son visage rouge de honte. Comment pouvait-elle prononcer de tels mots ? Avoir un tel langage ? Elle qui avait toujours considéré la vulgarité comme une tare. Elle était entrain de jurer pire qu’un charretier. Elle s’en mordit la langue mais s’il lui avait demandé, elle aurait recommencé et même en pire quitte à se passer la langue au savon ensuite, ou pire, à se la couper.
Lorsqu’elle le sentit accélérer, elle se crispa. Il avait été lent et doux jusqu’à présent. Alors qu’il accentuait ses pénétrations, la jeune femme craint de souffrir et le « Bats-toi... Marine ♥ » ne présageait rien de bon. Pourtant, la douleur ne vint pas. C’est au contraire le plaisir qui la remplaça. Elle cria brutalement alors qu’il allait plus vite et que cela lui donnait tellement de plaisir.
« Ohhhhhh…. Hummmmmmmm… »
Se battre ? Non, elle n’en avait aucune envie. Elle avait déjà rendu les armes depuis un bon moment. Elle plia les coudes et affaissa son buste sur le sol. Ses seins lourds s’écrasèrent contre le carrelage dont la fraicheur lui fit du bien. Sa tête aussi rencontra le sol par le biais de sa joue droite. Cette posture la reposait un peu. Elle avait du mal à rester à quatre pattes. Les vagues puissantes de plaisir qui la ravageaient, la faisaient flageoler. A demi-couchée sur le sol, elle redressa son fessier, le pointant insolemment vers les cieux, offrant de manière impudique son anus au ravage de la verge du tigrélion. Elle soupirait, gémissait. Son souffle chaud sur le carrelage froid créait des petites gouttelettes d’eau sur le sol. Parfois sa langue allait les recueillir pour étancher sa soif. Sa gorge était irritée mais elle ne voulait pas stopper pour autant.
Les doigts de l’homme lui manquaient. C’est donc ses propres doigts qu’elle amena jusqu’à sa bouche. D’abord un doigt puis un deuxième, pénétrèrent sa bouche. Elle commença à les sucer bruyamment, rajoutant encore aux sons ambiants, l’excitant encore davantage. Sa langue léchait ses doigts avec délice comme s’il salissait d’une glace au chocolat, son pêché mignon. Ce petit plus ne fit que rajouter à son désir. L’odeur de sa cyprine se répandait dans toute la salle de bain. Une petite flaque s’était créée sous elle. A chaque fois, qu’il la pénétrait, son antre trempée relâchait son doux nectar des plaisirs. Celui-ci avait coulé sur ses cuisses, ses jambes mais maintenant tombait directement sur le sol sauf quand il éclaboussait ses bourses lourdes et bien remplis qui venaient tacler son intimité.
« Ohh... regardez là ♥ Cette fière guerrière... En train... en train de prendre son pied, depuis son cul possédé par un salaud de monstre batti comme un vulgaire âne, comme un cheval, un minotaure... combien de temps va tu pouvoir tenir à cette cadence, hmmm ♥ Avant d'en jouir... Haan tu te rends compte, au moins ? De jouir de ton cul bien pris, bien ramoné, visité de fond en comble, farcie jusqu'a la gorrrrge, ne t'en fait paaas, laisses toi aller ♥ je... ne le dirai à personne... »
Une nouvelle fois le rouge lui monta aux joues mais de nouveaux spasmes la prirent. Elle ne jouissait pas, pas encore. Son corps, soulagé une première fois, pouvait attendre encore un peu mais l’excitation montait encore d’un cran en elle. C’était bon, intense, violent, sauvage, primaire. Putain que c’était bon !
« Vas-y… hummmm… Ravages-moi bien… fais-moi jouir putain… fais-moi jouir encore par mon cul… et prends ton pieds aussi mon beau mâle… humm… »
Elle aussi ronronnait maintenant. Ses vibrations de gorge remuaient doucement ses entrailles et se ressentaient jusque dans son bassin. Ils étaient bien sûr faibles, bien plus faibles que ceux que lui faisait mais c’était beaucoup pour une banale humaine. Mais était-elle si banale que ça au fond ?
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Elle grognait comme une bête aux abois, éssouflée, gémissante, haletante, la rythmique encore étonnement bien suivie par son bassin, ses fesses, en rythme, d'avant en arrière, ça rentre, ça sort, ça coulisse drôlement bien désormais, les rangées de chair s'engoufrent, lissées par les allées venues incessantes, et la pénétration se fait "parfaite", du fond jusqu'au bout de son gland, qu'il se plait désormais à sortir de là, parfois, pour l'y renfoncer, dépendant de son envie, il l'appuyait plus sur une paroi ventrale, ou dorsale sur le haut, la roite, le bas ou la gauche de ton anneau, avant de s'y engoufrer en choisissant de s'appuyer sur les membranes, les muscles de telle ou telle paroi, cherchant l'endroit qui te faisait te cambrer plus violemment parfois.
C'était là tout compte fait, la meilleure position, c'était celle ou il était presque "perpendiculaire" à ton corps affalé sur le sol, cul en l'air et jambes écartées, comme le foutu "piston" d'un vieux moteur allant tapper contre ses soupapes par usure du joint de culasse, comme un bélier percutant la porte d'un chateau fort, ici, ton diaphragme, la limite basse du sternum, chamboulant un peu tes viscères à chaque allée et venue, si bien que tu en avait presque l'impression d'étouffer quand tes poumons étaient forcés à la compression quand il entrait son dard.
Et elle se contractait de plaisir contre mon engin quand mon language se faisait de plus en plus "cru" pour distiller sa pointe de sel dans cette pénétration déjà bien intense, à croire qu'elle aimait réellement ça, ma belle amazone ♥ De se faire défoncer par une belle "horreur", et ça claques, les peaux tendues, les rebonds pubiens sur la surface de sa raie, ses hanches contre ses fesses, s'épousent un temps, s'embrassent, collent ensemble avant de claquer doublement, de leur rencontre, et de leur séparation huilée, presque comme des ventouses, un -schlrp- rapide, fait la peau en se décollant l'une de l'autre.
"-Sent... Comme ton pauvre sexe affolé est déjà prêt, bien prêt et impatient de m'acceuillir, tu le sens tressaillir, n'en plu pouvoir, jalouser son colocataire du haut d'être si bien "malmené" ? Oh, qu'il ne soit pas jaloux, n'est ce pas..."
Dit il en posant son regard sur le robinet de l'évier juste à coté, il ouvres l'eau chaude, tant pis s'il se la brûle un peu, la chaleur dilate de toute manière, mais il n'a pas envie de mêler les sécrétions, déglutitions des liquides provenant de son postérieur à ceux de sa vulve, c'est, la moinre des choses, il se lèves subitement, entre deux pénétrations profondes, retrait plus long et soudain qui, doit laisser madame en prise avec un vide intersidéral soudainement, presque hébétée par l'absence de continuité à un moment incongru, alors qu'elle venait de le supplier de la faire jouir par son "cul", une fois de plus, il avait envie de la surprendre, l'eau chaude et les huiles de bain firent leur office pour nettoyer son engin, ce fut fait rapidement, mais bien fait, au point où il se brûla légèrement, mais il était trop excité pour s'en rendre compte.
"-Maintenant... Que tes soumise à ton seigneur, à ton tigre, à ton lion, je vais offrir à cette belle rose du désert épanouie, la butine de son abeille, à ton papillon dont les ailes aux motifs hypnotiques sont ouvertes et déployées, le nectar tant supplié, de son plaisir ♥"
Le voilà légèrement poête après toute cette agitation, une note survenant à un moment bien étrange, mais pas aussi surprenant, sans doute, que la voie qu'il choisit, puisque son gland maintenant vient glisser sur tes lèvres, ta vulve, de haut en bas, bien guidée par sa main, ça entres... facilement, il faut croire que son sexe à été bien préparé par le remue ménage de ses chairs anales et est déjà bien dilaté, prête à le recevoir, ça entttrrres ♥ et c'est bien autre chose que de s'en emparer comme une bête et la dominer, c'est bien plus doux, plus raffiné, que ses chairs anales, et acceuillant, tr... troublant aussi, il s'empourpres, ça va faire si longtemps qu'il n'a plus goûté aux délices d'un sexe féminin, là ça le rend tout "chose", moins sûr de lui dans son entrée, parce qu'ici le plaisir est bien différent, bien plus intense, sur les membranes de la belle, son sexe bouillant, très chaud après ce nettoyage rapide, fait "fondre" ses chairs ployant avec aise autour de son engin, qui calles cependant, comme à son habitude, à l'enfournement de ses premières rangées de pointes de chairs, de raisins forant son intimité.
"-C'est plus.. hnnn... plus... Haaah... intense... que... Mrr... dans mes souvenirs... Tu as un doux nid bien acceuillant Marine, chaleureux, maternel... Haanhh ♥ C'est bon... c'est... si bon ♥"
Tu pouvais le sentir hésitant, lui même n'en revenait pas, il devrait s'y habituer, oh, il s'habituera, vite, mais pour le moment il se laissait doucement envahir par ce qu'il ressentait, par le frisson incroyable qui transcendait son corps à cet instant, ses mains se firent douces, caresses, louanges faites à ton dos, tes hanches et fesses qu'il regretta sur le moment avoir tant malmenées, ses mains vont même se perdre jusque dans ta chevelure incroyable, rouge, si rouge, il se pencha pour prendre ta chevelure à pleines mains, et la dresser vers son visage sans pour autant "tirer" sur ta longue chevelure, juste soupesée par ses mains la surélevant pour qu'il en prenne de profondes et longues bouffées pendant qu'il s'y caressait les joues, ronronnant comme un damné.
"-Oh, Marine... Si tu savais... Quand le lion prends bien soin de sa gazelle... ♥ ...Puisses tu être un jour véritable tigresse, je l'envie... Accroches toi bien... Marine..."
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Les mouvements allaient bon train ! Désormais, le rythme était pris et les voies anales étaient habituées à la pénétration. Toutes les pénétrations se faisaient avec une facilité déconcertante désormais comme si Marine avait l’habitude de se faire prendre comme ça tout le temps. Il était vraie qu’elle avait déjà subit la sodomie mais elle avait détesté ça. Elle n’aurait jamais cru y prendre du plaisir et même arriver à en jouir. La vie était parfois bien étrange et l’adage « ne jamais dire jamais » se justifiait pleinement à cet instant.
La jeune femme continuait de gémir et ronronner sous le pilonnage intense que faisait le tigrélion. Lui aussi y prenait un grand plaisir. Elle le sentait à chaque mouvement. Mais malgré les paroles crues et le défonçage en règle qu’il lui faisait subir, elle sentait bien que cela allait au-delà d’un simple échange violent et bestial. Elle aimait ça aussi, c’était loin de lui déplaire mais elle ressentait autre chose pour cette personne rencontrée au hasard d’une taverne. Un être particulier, atypique et merveilleux. Tombait-elle amoureuse ? Difficile à dire mais ce qui était certain c’est qu’elle souhaiterait plus de lui que de simples moments de sexe. Elle voulait un compagnon. La réalité l’étonna au plus haut point mais elle y repenserait en temps utile. Là, elle souhaitait prendre du plaisir et lui en donner. Du plaisir mais surtout tout l’amour qu’elle n’avait jamais eu, jamais connu.
"Sent... Comme ton pauvre sexe affolé est déjà prêt, bien prêt et impatient de m'accueillir, tu le sens tressaillir, n'en plu pouvoir, jalouser son colocataire du haut d'être si bien "malmené" ? Oh, qu'il ne soit pas jaloux, n'est ce pas..."
Oh oui, qu’il était prêt son sexe. Il était même bien plus que ça. Il tressaillait d’envie depuis longtemps déjà, suppliant d’être pris, s’inondant de cyprine pour tenter l’homme et son chibre imposant. L’intimité de la belle voulait aussi connaître les délices d’être prise et soumise au bon vouloir du mâle. Soudain, sa rosette fut abandonnée, délaissée. La chaleur du membre l’avait quittée. Il avait quitté ses fondements et ne semblait pas vouloir y revenir tirant un cri de protestation à la demoiselle qui se voyait privée de son plaisir.
« GRRRRRRRRRR… Pourquoi tu… ??? »
Marine redressa la tête et le vit, debout, près du lavabo. Il nettoyait son membre. Elle fronça les sourcils. Qu’est-ce qu’il faisait ? Peu habituée à ce genre de chose, elle ne comprenait pas bien. Il fallait dire que Don n’avait jamais vraiment pris de gant avec elle. Il s’était toujours bien moqué d’elle. Il ne pensait qu’à prendre son pied et rien d’autre. Khaléo était le complet opposé. Elle le regarda alors revenir vers elle et reprendre sa position précédente. Son gland puissant vint caresser ses grandes lèvres en feu.
"Maintenant... Que t’es soumise à ton seigneur, à ton tigre, à ton lion, je vais offrir à cette belle rose du désert épanouie, la butine de son abeille, à ton papillon dont les ailes aux motifs hypnotiques sont ouvertes et déployées, le nectar tant supplié, de son plaisir ♥"
Elle poussa un soupir de soulagement et d’envie. Non, il n’en avait pas finit avec elle. Elle sourit en fermant les yeux alors que son sexe commençait à être sérieusement sollicité par celui de son amant. Elle remua un peu son postérieur comme une invitation indécente à la prendre. Enfin, le gland commença à s’engouffrer dans ses parois intimes. Des parois qui s’ouvrirent sans aucun problème. La cyprine plus qu’abondante permettait de faire glisser la verge sans soucis. L’excitation faisait le reste. Son intimité attendait ce moment depuis si longtemps qu’elle n’allait pas jouer les prudes et refuser le membre. Bien au contraire, elle l’aspira, l’engloutit, se déforma, montrant sa joie de voir cette queue monstrueuse en elle. La jeune femme sentait les vibrations du membre, preuve de l’envie et du plaisir du guerrier. Elle baissa de nouveau la tête et soupira de plaisir.
« Hummmmmmmm…. »
"C'est plus... hnnn... plus... Haaah... intense... que... Mrr... dans mes souvenirs... Tu as un doux nid bien accueillant Marine, chaleureux, maternel... Haanhh ♥ C'est bon... c'est... si bon ♥"
Comme il avait raison. C’était très différent de cette manière. C’était plus intense, moins animale, mais tout aussi bon et bien plus même. Peut-être parce que c’était la pénétration logique, naturelle. Elle ne reniait en rien ce qui s’était passé avant. Elle avait adorée. Elle avait jouie et elle n’hésiterait pas à en redemander mais là, la notion d’amour était soudainement plus présente encore. D’ailleurs, le tigre semblait moins sûr de lui. Il y allait avec plus de lenteur, plus de prévenance. Marine appréciait cela. Elle ressentait d’autant plus chaque centimètre qui entrait en elle. Ses chairs intimes enserraient la verge et ressentaient tous les grains de chairs qui ponctuaient le membre. Les mains agiles se baladèrent alors sur le corps de la guerrière, lui procurant des dizaines de frissons. Sous la demande de la main qui caressait ses cheveux, elle redressa sa tête et rouvrit les yeux.
"Oh, Marine... Si tu savais... Quand le lion prends bien soin de sa gazelle... ♥ ...Puisses tu être un jour véritable tigresse, je l'envie... Accroches toi bien... Marine..."
L’interpellée gémit et se colla contre le torse au combien musclé de son mâle. Oui, son mâle. Elle le considérait bien comme tel. Il avait l’ascendant sur elle mais elle sentait bien que derrière sa force, il y avait aussi beaucoup de douceur. Il parlait de prendre soin de sa gazelle et si c’était possible. S’il voulait effectivement la garder près de lui. Pouvait-elle vivre une vraie vie avec quelqu’un comme tellement de gens ? Mais les questionnements seraient une nouvelle fois pour plus tard. Là, c’était l’amour physique qu’ils se donnaient. Un échange des corps, un partage, une envie, un amour aussi.
Elle s’appuya sur ses jambes au sol pour se redresser et se retrouver sur les genoux, droite. Ses mains reculèrent pour aller caresser la taille musculeuse et la peau douce et duveteuse. C’était agréable sous ses doigts. Le membre, dans cette position, allait très profondément en elle, lui donnant un plaisir intense. Elle tourna légèrement la tête de manière à pouvoir frotter sa joue contre le haut du torse, près de l’épaule de Khaléo.
« Aime-moi. Je serais ce que tu voudras… ta gazelle, ta lionne, ta tigresse… tout… tant que tu restes près de moi, avec moi… On est pareil… Je serais toujours prête pour toi… toujours… hummmm »
Marine oscilla doucement les hanches. L’amplitude de ses mouvements était limitée dans cette position mais l’assaut final n’était pas encore au programme. Ils prenaient plus leur temps. Une sorte de répit. C’était comme dans un concerto, il y avait toujours une rupture, un moment où la musique se faisait plus douce, un interlude avant que la musique ne reprenne plus forte, plus puissante, plus passionnée.