Le Grand Jeu
Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Centre-ville de Seikusu => Le quartier de la Toussaint => Discussion démarrée par: Michel le mercredi 30 juin 2010, 16:41:21
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Dans une cabine fermée des toilettes du centre commercial vient d'apparaitre assez soudainement un assez beau jeune homme d'à peine dix huit ans. Aussitôt apparu il ferme précipitamment la porte avec le verrou et tend l'oreille, le stress nouant son estomac car il craint la répression de son supérieur hiérarchique. Ce garçon s'appelle Michel et ce n'est pas n'importe qui: en effet c'est l'avatar de l'archange du même nom qui a décidé tout seul de s'incarner sur Terre, son rêve depuis plus d'un millénaire désormais. L'ange attend donc la possible intervention non pas de Dieu ce qui est impossible mais peut être celle de Gabriel pour lui ordonner de retourner à sa place. Une vingtaine de minutes passent dans l'angoisse de la justice divine mais seul un humain impatient finit par frapper à la porte.
Dites ça fait un bout de temps que vous êtes là-dedans! J'attends depuis plus de dix minutes!
L'homme qui n'est visiblement pas très content trouble Michel qui ne sait pas trop quoi répondre d'assez élégant mais toutefois assez logique pour justifier son long emprunt de la cabine. Encore angoissé par son crime qui n'en est pas vraiment un il finit par répondre d'une voix hésitante.
Excusez-moi... Heuuu... Je sors tout de suite.
Un court instant avant de déverrouiller la porte l'archange se rend compte qu'il a toujours son épée sur le côté gauche et sa paire d'ailes encore visible dans le dos. Retenant un cri de surprise Michel commence à paniquer, des sueurs froides coulent le long de son front et sa boule aux ventre se resserrant encore. Pour être honnête le chef de la milice divine n'a pas prévu ce problème et si son épée est tout à fait à sa place ce n'est pas le cas de ses ailes. Se concentrant un instant afin de se répéter que ses ailes ne doivent pas être là elles finissent par vraiment disparaitre au grand soulagement de l'ange.
Vous avez dit tout de suite! Pas dans deux heures!
Tout étant en place, Michel sort enfin de sa cabine tandis que l'homme grommelant sous sa longue barbe entre et claque la porte violemment sans demander son reste. Se retrouvant devant les miroirs et les lavabos, le Défenseur de la Foi peut enfin s'observer plus attentivement: hormis son épée ouvragée et décorée d'or et de pierreries il parait un jeune homme normal habillé avec une simple chemise blanche légèrement déboutonnée, un pantalon de costume gris et une paire de chaussures assortie. Content de son apparence générale, le jeune homme sort des toilettes afin de trouver une personne pouvant l'orienter vers le lycée du coin. Normalement il est légalement reconnu comme Michel Changear dans les registres de l'état, odieux anagramme de sa fonction divine. Néanmoins tout garçon de son âge est majoritairement encore à l'école et il doit encore s'y inscrire afin de paraitre un minimum normal.
*Espérons que ce n'est guère loin*
Son but immédiat en tête, Michel sort des toilettes et se retrouve donc dans les allées de l'immense centre commercial complétement perdu. S'avançant jusqu'au milieu du chemin principale, son épée attire les regards curieux des passants alors que lui même a un regard perplexe et semble ne pas savoir quoi faire du tout. Pour l'ange il n'est pas question d'arrêter un chaland au hasard car il en est parfaitement incapable ne savant pas du tout comment s'exprimer à des inconnus. Le jeune homme reste donc planté au milieu de son allée, cherchant une solution à son épineux problème.
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La foule était très dense au centre commercial comme toujours d’ailleurs. Kairi n’y faisait pas vraiment pas attention. Elle avançait un peu comme un zombie. Depuis la disparition d’Hirano, elle avait beaucoup de mal à vivre. Il lui manquait tellement. Le monde semblait avoir perdu tout son intérêt. La jeune femme ne trouvait plus de plaisir dans cette vie. Ces nuits étaient peuplées de cauchemars. Elle revoyait sans arrêt la mort de l’homme qu’elle aimait et elle regrettait de ne pas être morte elle aussi.
Ne supportant plus son travail à la boutique, elle avait démissionné et trouvé un autre emploi dans un des magasins du centre commercial. Elle avait aussi changé d’appartement. Le souvenir d’Hirano était bien trop présent à l’appartement ou à la boutique. Elle avait du s’en éloigner pour ne pas finir totalement folle de douleur.
Aujourd’hui, elle ne travaillait pas mais elle était quand même venue, histoire de ne pas rester seule. Elle avait besoin de se noyer dans la foule pour ne pas perdre pied. Elle était toute vêtue de noir, couleur du deuil. Une couleur, si on pouvait dire ça comme ça, qu’elle ne quittait plus. La jeune femme portait une robe qui lui arrivait en dessous des genoux. La robe était resserrée à la taille par une fine ceinture de tissu. Malgré le beau temps, les manches étaient longues et cachaient ses poignets entaillés. Hirano disparut, elle aussi avait voulu disparaître aussi. Elle ne savait même pas ce qui l’y avait fait renoncer mais depuis elle cachait ces marques.
Ses jolis yeux noisettes étaient très cernées et son teint était très pâle comme si elle était malade, ce qui n’était as totalement faux. Même ses beaux cheveux blonds semblaient ternes, presque gris. Toute sa personne montrait sa douleur et sa tristesse.
Elle avançait dans le centre commercial un peu à l’aveuglette. Soudain, elle percuta quelqu’un. Le choc n’était pas violent vu qu’elle marchait lentement et qu’il semblait ne pas bouger.
« Oh je suis désolé ! »
Elle s’excusa et s’inclina. En relevant la tête, elle vit un jeune homme très beau, elle devait bien le reconnaître.
« Je suis navrée, je ne voulais pas vous bousculer. Je ne faisais pas vraiment attention où j’allais ! - elle était très ennuyée – Est-ce que je peux faire quelque chose pour me faire pardonner ? »
Sa nature gentille et serviable reprenait toujours le dessus même dans son état, elle essayait toujours d’aider les gens.