Le Grand Jeu
Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Le parc et son sous-bois => Discussion démarrée par: Marine le mardi 11 mai 2010, 16:52:42
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Marine se dirigeait vers le parc et le sous-bois. Elle avait décidé d’aller courir un peu. Depuis qu’elle avait obtenu ce poste de professeur de philosophie au lycée, elle avait un peu négligé son entrainement. Elle ne s’entrainait plus comme lorsqu’elle était dans son camp mais elle trouvait cependant un certain plaisir à entretenir sa forme et son corps.
Cela faisait presque une semaine qu’elle n’était pas aller courir. La jeune femme passait beaucoup de temps à la bibliothèque ou chez elle à préparer ses cours. Perfectionniste dans l’âme, elle voulait que tout soit parfait dans les moindres détails même si elle devait passer des nuits blanches à lire Nietzche ou Schopenhauer. De plus, elle voulait prouver au directeur de l’établissement qu’il ne lui avait pas donné cette chance pour rien. Résultat, ses cours étaient excellents mais sa vie privée en pâtissait quelque peu.
Mais en fait de vie privée, à part la course et la bibliothèque, elle n’avait pas grand-chose d’autre. Elle n’arrivait pas à se lier avec les gens. Elle échangeait le minimum avec ses collègues et se bornait à des relations professeur-élèves avec ses étudiants. A part ces personnes, elle ne voyait pas grand monde. Elle soupira. En fait sa vie était une sorte de désert sans fin. Malgré tout, cette vie lui convenait mieux que la précédente. Au moins là elle ne tuait personne et elle était libre de faire ce qu’elle voulait. Le seul point noir de cette nouvelle existence était son attitude asociale.
En levant la tête, elle se rendit compte qu’elle arrivait aux abords du parc. Ce dernier était désert. Rien d’étonnant à cela vu l’heure tardive. Le soleil était en train de se coucher, illuminant le ciel de magnifiques couleurs rouges, oranges, roses. Marine avança dans le parc afin d’atteindre le sous-bois. Elle préférait courir sur un parcours accidenté plutôt que sur un terrain lisse. Une fois en bordure des bois, elle fit quelques étirements, juste pour s’échauffer un peu et éviter un possible claquage.
Pour être plus libre de ses mouvements, elle avait abandonné sa tenue habituelle pour une combinaison verte foncée, d’une couleur très proche de celle du feuillage, et une paire de bottes noires à talons plats, plus facile pour courir. La tenue moulait parfaitement son corps tout en la couvrant de la tête aux pieds. Il n’y avait que son cou et la base de sa gorge qui étaient visible à cause du décolleté rond. La jeune femme n’aimait pas son corps mais là au moins on ne voyait que sa forme. Pour éviter qua sa poitrine soit trop mise en avant, elle l’avait bandée. Les soutiens-gorge ne suffisant pas pour la diminuer, elle avait optée pour cette technique afin d’en réduire le volume. C’était une habitude qu’elle avait prise dans son camp militaire afin que les hommes ne la remarquent pas de trop.
Une fois qu’elle sentit son corps suffisamment échauffée, elle commença à s’engager dans le bois à petites foulées profitant du calme et du silence ambiant.
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Cela faisait seulement deux jours que l'athénien avait débarqué au Japon, bien loin de sa terre natale et du sanctuaire qu’il ne quittait que très rarement. Une mission d’une grande importance, nécessitant l’intervention d’un chevalier d’or, rien de moins, lui avait été confiée. Une nouvelle menace planait sur la sécurité du monde et sur celle d’Athéna. Plusieurs indices laissaient à penser que des responsables de ce complot seraient installés dans cette partie du monde.
Le jeune chevalier avait trouvé une petite chambre pour s’installer le temps de sa mission. Il n’avait plus qu’à se lancer dans son enquête. Malheureusement pour lui, l’intégration allait certainement être très compliquée. Il n’était déjà pas habitué à des relations dites normales avec des non chevaliers, si en plus il devait le faire dans un pays dont il ignorait les coutumes et l’histoire. Une tâche bien ardue et ce n’était certainement pas un hasard si le grand-pope avait choisit cet être solitaire pour cette quête. Une façon de lui faire découvrir le monde et pour l’obliger à s’ouvrir d’avantage aux autres.
Aiolia était malgré tout bien décontenancé par le fait de devoir vivre au milieu d’une ville moderne et grouillante d’individus en tout genre. Tant de suspects potentiels et aucun moyen pour le moment de les différencier du reste de la population. Malgré toute sa bonne volonté et son envie de réussir, le chevalier allait mettre un certain temps avant de vraiment être efficace pour atteindre son objectif.
En attendant ce moment, Aiolia avait absolument besoin de respirer, de trouver un coin tranquille où il pourrait réfléchir en paix. Il repensa alors au parc qu’il avait aperçu lors de sa traversée de la cité. Un peu d’exercice ne pourrait que lui faire du bien et lui permettrait de se vider l’esprit. Il déballa sa valise avec tout ce qui lui serait nécessaire pour passer inaperçu. Aiolia ne voyait pas en quoi ses vêtements étaient gênants mais les responsables devaient savoir ce qu’ils faisaient. Il enfila donc un pantalon de jogging noir et un t-shirt blanc. La simplicité jusqu’au bout était le meilleur moyen de rester discret. Aiolia n’était pas très à l’aise et se sentait serré dans ses vêtements qui laissaient deviner la forme de ses muscles. Il n y avait que les baskets, ces drôles de chaussures qui se montraient être vraiment supportable à porter.
Une fois habillé de façon plus conventionnelle, le guerrier se lança dans la ville pour finalement rejoindre le parc. Le temps d’y arriver, la journée était déjà presque finie et ne restait plus que les lumières diffuses du crépuscule pour éclairer les pas du jeune homme. Celui-ci se mit à courir après un rapide échauffement, sans trop craindre de croiser des promeneurs à une telle heure. Son footing aurait pu continuer ainsi sans le moindre problème mais une sensation de mal aise s’empara du chevalier. Il le sentait, une force puissante et menaçant rôdait non loin de lui. Le chevalier du lion ne pouvait ignorer une telle présence et il se précipita droit vers le sous bois dont provenait l’énergie. Dans le feu d l’action le jeune chevalier laissa son côté emporté prendre le dessus et il se jeta à corps perdu sur la première silhouette aperçu sans se soucier du reste. Les deux corps furent emportés par l’élan du chevalier et les deux se mirent à rouler l’un contre l’autre le long d’une légère pente. Lorsque leur chute cessa, le chevalier était allongé sur le dos dans l’herbe et la silhouette inconnue se trouvait sur lui.
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Marine courait de manière régulière tout en évitant les souches et les racines qui jonchaient le sol. Au bout de quelques minutes, elle commença à ressentir cet état de bien-être que peu de personnes arrivent à trouver en faisant du sport. Malgré l’effort, elle se sentait bien ce qui n’était pas si courant chez elle. La jeune femme se sentait libre, sans entraves d’aucunes sortes.
Mais, alors qu’elle poursuivait de son jogging, elle se sentit, d’un seul coup, projetée au sol par quelque chose ou quelqu’un. Cela fut si brutal qu’elle n’eut même pas le temps de crier sur le moment. Elle se retrouva juste emportée par le choc. Elle se sentit dévaler une pente ou quelque chose d’approchant avec un autre corps apparemment. Puis tout stoppa net, lorsqu’elle réussit à reprendre ses esprits, elle se retrouvait au-dessus de quelqu’un, un homme.
Marine ne chercha pas vraiment à détailler l’individu. Tout ce qu’elle savait c’était que ce type avait sauté sur elle alors qu’elle ne faisait que courir et au vu du placage ultra-violent qu’il lui avait fait, nul doute qu’il s’agissait d’un combattant tout comme elle.
Sans attendre une minute de plus, elle sauta sur ses pieds et, sans forcément prendre une posture d’attaque, elle restait en position d’alerte, tous ses muscles tendus. Elle était prête à répliquer si jamais l’homme se montrait agressif à son égard, ce qu’elle craignait vu ce qu’il avait fait. Son regard, tout comme son visage, était fermé et totalement glacial. Aucune expression ne se dessinait sur le visage de la jeune femme.
« Qui êtes vous ? Et pourquoi m’avez-vous attaquée ? »
Elle aurait pu l’attaquer tout de suite mais son esprit pragmatique prenait le dessus. Il valait mieux connaître l’adversaire plutôt que de l’attaquer de front.
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Aiolia s’était laissé emporter et il en payait désormais le prix. Il avait dévalé la pente se retrouvant allongé sur le dos, dans l’herbe et en position précaire, vulnérable à une attaque. Le chevalier ne semblait pourtant pas se soucier de la présence de cette personne. Il l’ignorait même totalement, trop occupé à se concentrer pour retrouver la trace de cette étrange source d’énergie négative qu’il avait senti peu de temps auparavant. Malgré ses efforts, il n’était pas en mesure de la retrouver. A croire qu’elle était apparue subitement sans aucune raison et qu’elle avait disparu presque aussitôt. Cette hypothèses ne tenait pas debout et c’est alors que le chevalier se fit rappeler aux réalités par l’étranger qu’il avait bousculé.
« Qui êtes vous ? Et pourquoi m’avez-vous attaquée ? »
L’envoyé du sanctuaire ne fit pas plus attention à la personne qui se dressait devant lui. Il se contenta de se relever, tout en gardant son esprit ouvert pour capter le moindre changement, la moindre oscillation du niveau d’énergie qu’il ressentait dans les environs. Malheureusement, il ne sentait plus rien. A croire qu’il avait laissé passer sa chance.
Le chevalier porta enfin son attention sur l’inconnu qu’il avait si violement chargé.
*Une femme ! *
Le soldat du sanctuaire fut assez de surpris de se retrouver ainsi, soudainement en face d’une étrangère qui se tenait prête à se battre. Mais il n y avait rien d’étonnant à ça, lorsqu’on repensait à ce qui venait de se passer. Aiolia regrettait une fois de plus de s’être laissé entrainer par ses pulsions. Il ne pouvait pas faire marche arrière, n’y effacer le mal qui avait été fait. Malgré tout, le chevalier restait sur ses gardes. Cette femme semblait être seule ici au moment où il avait ressenti cette force. La femme paraissait « normale » mais la mystérieuse force s’était évanouie. Il était possible que cette personne en soit la source émettrice et qu’elle ait cessé de dégager cette force au moment où elle avait senti l’approche du chevalier. Ce doute devait être supprimé. Le chevalier fixa son regard dans celui de l’inconnue. La couleur marron de ses yeux avait de nouveau et subitement laissé place à un vert intense.
-Je suis désolé . . . mais je n’ai pas le choix.
Le chevalier s’évapora dans la nature en un éclair pour reparaitre l’instant d’après dans le dos de la jeune femme. Il l’entoura avec ses bras musclé de façon à l’empêcher de fuir ou de se débattre.
-Restez tranquille et tout se passera bien . . .
L'envoyé du pope avait besoin de réponses et il devait être prêt à tout pour les obtenir.
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L’homme qui l’avait percuté mit un moment à se relever. Marine avait l’impression qu’il cherchait quelque chose ou quelqu’un mais pas elle visiblement. Il semblait attentif au moindre bruit et même plus que ça. Il y a avait quelque chose d’autre, la jeune femme en était sûr mais elle était bien incapable de dire quoi.
Finalement son « agresseur » se remit à son tour sur ses pieds et s’intéressa enfin à sa personne. Il l’observa quelques secondes surement pour jauger à qui il avait à faire. Il devait se rendre compte qu’elle aussi savait se battre.
La combattante mit ce court laps de temps à profit pour, elle aussi, observé son adversaire. Il était grand, beaucoup plus qu’elle, tout en muscle mais assez fin cependant. Il n’avait rien de ces types body buildés à outrance. Ses muscles étaient fins et secs. Il lui donnait l’impression d’un fauve prêt à bondir sur sa proie. Il finit alors par prendre la parole à son tour brisant le silence ambiant. La jeune femme remarqua alors que ses yeux avaient changés de couleur passant du marron au vert ce qui l’a surpris.
« Je suis désolé . . . mais je n’ai pas le choix »
Marine ne comprit pas sa phrase mais d’un seul coup, il disparut de sa vue. Elle regarda à droite et à gauche et baissa sa garde.
*Impossible ! Personne ne peut disparaitre ainsi !*
Mais avant qu’elle ait pu aller plus loin dans ses réflexions, l’homme se retrouva derrière elle et la ceintura. Etant donné qu’elle avait baissé sa garde, il n’eut aucun mal à y arriver.
« Restez tranquille et tout se passera bien . . . »
Tout se passera bien ? Mais il rêvait là. La jeune femme se débattit autant qu’elle le pouvait malgré le fait qu’il la tenait plus que fermement. Ses bras étaient totalement bloqués et il lui était difficile d’utiliser ses jambes.
« Lâchez-moi ! Lâchez-moi tout de suite ! »
La seule chose qu’elle pouvait tenter c’était un coup de tête en arrière dans l’espoir de le frapper et de le surprendre assez pour qu’il la lâche. D’un coup violent, elle balança sa tête en arrière essayant ainsi de lui donner un coup le plus puissant qu’elle pouvait.
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Lorsqu’il se déplaçait à cette vitesse, le chevalier d’Athéna pouvait voir tout ce qui l’entourait comme s’il s’agissait d'un tableau, d’une scène figée. L’expression du visage de la jeune femme qui était auparavant fermé affichait désormais une expression de surprise.
Le chevalier parvint sans difficulté à se placer derrière sa cible et à l’étreindre avec force mais en essayant d’être le plus délicat possible. Après tout, il était avant tout un chevalier d’Athéna. Il devait prendre des gants dans le cas où cette femme n’étant en rien mêle à cette sombre affaire. Sa tentative pour rendre l’intervention moins pénible fut vite contre carré par la demoiselle. Elle se débâtait avec force, témoignant d’une résistance et d’une volonté de se battre bien plus supérieure à la moyenne. Dans un sens, Aiolia se mit à admirer et à avoir de la compassion pour cette femme. Un tel esprit guerrier était toujours apprécié par le chevalier d’or. Le guerrier en venait même à espérer qu’elle ne soit en rien mêlée à l’affaire. Il préférait devoir recommencer à zéro plutôt que de devoir affronter une telle femme ou devoir lui faire le moindre mal.
Aiolia se concentra donc pour tenter de sonder son esprit. Il était loin d’être le plus doué de la chevalerie dans ce domaine. C’est pour cette raison qu’il devait être aussi proche de l’être qu’il sondait. Cela lui permettait d’avoir une meilleure visualisation globale de ce que renfermait esprit et le cœur de la cible.
C’est alors qu’un violent choc se fit ressentir, coupant brusquement les recherches du chevalier. Il sentit une légère douleur au niveau du nez. Mais rin de bien méchant pour un chevalier de son niveau. Aiolia ne souffla pas un mot, préférant reprendre sa concentration. La seule réaction fut ce léger sourire qu’il laissa s'échapper sur ses lèvres. Le protecteur d’Athéna était plutôt amusé, qu’agacé par cette attaque et il trouvait que cela ne donnait que plus d’intérêt à cette femme qui ne se laissait nullement abattre par les évènements. Préférant lutter pour sa survie telle une lionne, plutôt que de subir.
Une fois cet incident oublié, Aiolia augmenta son étreinte, en serrant d’avantage son corps contre celui de la jeune femme dont il pouvait désormais sentir les courbes et notamment celles de ses fesses qui troublaient la concentration du jeune chevalier. Lui-même fut surpris de ce fait et il lui était de plus en plus difficile de penser à sa mission.
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Elle avait réussi à le frapper, ça Marine en était sûr. Elle avait bien senti que son crâne était entré en contact direct avec le visage et surtout le nez de son assaillant. Cependant, cela n’eut pas l’effet escompté par la demoiselle. Le coup n’avait pas été assez violent et l’homme semblait assez entraîné pour ne pas en pâtir.
Il ne la lâcha pas et pire, il resserra alors son étreinte sur elle afin de plus encore limiter ses mouvements. Se sentant encore plus prise au piège, tel un poisson dans la nasse d’un pêcheur, elle chercha à se débattre davantage comme si elle luttait pour sa vie. Elle ne savait pas ce qu’il lui voulait mais être maintenu de cette manière ne lui disait rien qui vaille.
La jeune femme tentait désespérément de s’extraire des bras de son agresseur mais elle avait l’impression d’être prise dans un étau d’acier. Secouant sa tête de droite à gauche, elle regardait autour d’elle dans l’espoir, bien illusoire, d’apercevoir quelque chose qui pourrait l’aider à se débarrasser de ce sale type. Malheureusement, son champ de vision ne lui offrit rien qui aurait pu l’aider.
« Lâchez-moi bon sang ! Qu’est-ce que vous me voulez à la fin ? »
Marine ne comprenait vraiment rien à l’attitude de cet homme mais, chose curieuse, elle n’en avait pas peur alors que, vu la situation, elle aurait du. Malgré tout, elle était plus en colère contre lui qu’apeurée.
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Aiolia parvenait avec difficulté à retrouver sa concentration. Cette étrange sensation qu’il ressentait et qui envahissait tout son être était inexplicable. De même que le sentiment que cela faisait naitre en lui. La prisonnière continuait malgré tout à se débattre, à résister pour sortir de cet étau. Les mouvements de son corps contre celui du guerrier rendaient le lion de plus en plus tendu et distrait. Ces frottements des courbes généreuses de la demoiselle contre Aiolia, provoqua une réaction inattendu qui témoignait du désir que Marine faisait naitre chez le guerrier solitaire. Elle pouvait sentir la vigueur du chevalier qui grandissait et se manifestait contre ses fesses.
Il lui fallut faire usage de toute sa volonté pour parvenir à reprendre le contrôle, oubliant les signaux envoyé par son corps et se relancer dans sa recherche. Il découvrit alors une immense force qui sommeillait en elle. Avec l’entrainement adéquat, cette jeune femme pourrait même parvenir à faire usage de sa cosmos-énergie. Mais le chevalier n’était pas là pour rechercher un apprenti, il avait une mission bien plus importante. Cette découverte ne l‘étonnait guère et confirmait juste sa première impression sur la belle inconnue.
C’est avec soulagement que le chevalier d’or pu enfin constater qu’elle n’était en rien responsable de l’apparition de cette force maléfique. Aiolia refit donc surface, reprenant pleinement pied dans le monde physique. Il pouvait désormais relâcher son étreinte. Du moins, c’est ce qu’il aurait du faire mais qu’il ne fit pas. Étrangement, le chevalier ne pouvait se résoudre à retirer ses bras. Il était comme attiré, captivé par cette femme, totalement soumis à son charme.
Mais le bon sens allait vite reprendre le dessus chez le jeune guerrier, maintenant que toute menace était écartée. Il laissa redescendre son énergie, relâchant en même temps son étreinte. Une fois fait, la couleur de ses yeux se changea une nouvelle fois pour passer du vert au marron.
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Le jeune homme ne semblait rien entendre de ses protestations. Ses bras ne relâchaient pas leur prise. Mais alors qu’elle tentait de se soustraire à lui, elle ressentit une certaine tension contre ses fesses. Marine stoppa net ses mouvements. Elle n’avait pas prévu une telle réaction de sa part. Soudain, elle se demanda si cet individu ne comptait pas la violer. Si c’était le cas, elle n’allait pas se laisser faire. Cependant, l’homme ne semblait pas vouloir de ça. En effet, vu que ça faisait un moment qu’il la tenait, il l’aurait déjà jeté au sol s’il avait voulu abuser d’elle.
Il continua à la maintenir contre lui un moment alors qu’elle osait à peine bouger à présent. Puis, il finit par la relâcher. La jeune femme se retourna, le visage fermé mais ses yeux brillaient de colère à l’encontre de son tortionnaire. Ce dernier ne semblait plus se montrer agressif vis-à-vis d’elle mais cela ne fit pas retomber son courroux.
Elle lui envoya une gifle magistrale qui envoya la tête du jeune homme sur le côté.
« Vous êtes cinglés ? Qu’est-ce qui vous a pris de vous en prendre à moi comme ça ? »
Sa voix, comme ses yeux, exprimait toute sa fureur. Comme pour extérioriser sa colère, une nouvelle fois sa main partie à la rencontre de la joue de celui qui était à l’origine de son énervement. Sa respiration était devenue rapide et sa poitrine, malgré qu’elle soit comprimée par les bandages, se soulevait au même rythme que son souffle.
La jeune femme nota à ce moment là que la couleur des yeux de l’agresseur avait encore changé. De vert, ils étaient redevenus marrons. Elle commençait à avoir du mal à percevoir leur couleur à cause de la nuit qui était à présent largement tombée. Ils se retrouvaient plongés dans une semi-obscurité.
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Il aurait été si aisé pour le chevalier d’or d’éviter cette gifle. Il pouvait voir sa main si fine et délicate, avancer avec une telle lenteur. Mais il valait mieux pour lui et le bien de sa mission, qu’il ne se fasse pas remarquer plus que nécessaire. Arriva le moment de l’impact et l’envoyé du sanctuaire baissa sa garde au dernier moment pour laisser la jeune femme le frapper sans risquer qu’elle ne se blesse en frappant son corps aussi résistant que l’acier.
La force de la jeune femme était bien au dessus de la moyenne et elle le prouvait. Le choc fut si violent que la tête du guerrier parti de côté. La joue gauche du jeune homme était devenue rouge mais l’envoyé du sanctuaire ne bronchait toujours pas. Il se contenta de tourner la tête et de la fixer intensément avec son regard. La jeune femme hurlait sur le chevalier, mais celui-ci ne préférait pas lui répondre. Son rythme cardiaque et sa respiration s’accéléraient du fait de sa colère. Ce qui avait pour effet de faire bouger sa poitrine de façon rythmé et rapide. Ce fait n’échappait pas à Aiolia qui ne pu s’empêcher de jette des coups d’œil furtif. A croire que cette femme faisait ressortir certains instincts que le chevalier avait toujours refoulés en lui. Ou peut-être que cela était dû au fait qu’il n‘avait pas souvent l’occasion de côtoyer d’autres femmes. Dans tous les cas, le résultat était le même.
L’obscurité gagnait peu à peu sur les derniers rayons de lumière. Cela permettait au chevalier de retrouver la protection rassurante de la pénombre. De plus, cela ne l’empêchait pas d’admirer la beauté de la demoiselle. Comme quoi, être chevalier d’or offrait bon nombre d’avantages. Cela impliquait également un grand nombre de devoirs et de responsabilité. Pour l’heure, le chevalier d’or du lion allait devoir prendre les siennes.
C’est alors qu’une seconde gifle vint le rappeler à l’ordre. Il avait beau être indifférent à la douleur, cela devenait vite lassant de se prendre des coups de la sorte.
-Je suis désolé . . . j’ai commis une terrible erreur, je vous ai confondus avec une amie . . .
Dans le genre excuse bidon, enfin, le chevalier n’avait pas le choix et il n’était pas doué pour les mensonges. Il s’excusait pour son comportement et s’était là le principal. Après tout, il ne reverrait jamais cette personne et cet incident serait vite oublié par elle.
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La jeune femme, à cause de l’obscurité, ne voyait pas les coups d’œil de l’homme vers son décolleté et heureusement pour lui d’ailleurs où il se serait pris une nouvelle gifle. Tout doucement, le rythme cardiaque de Marine revenait à la normale comme son souffle. Elle redevenait peu à peu maîtresse d’elle-même.
« Je suis désolé . . . j’ai commis une terrible erreur, je vous ai confondus avec une amie . . . »
Marine haussa un sourcil. Son explication n’était en rien convaincante et un enfant aurait bien mieux mentit que lui sans aucun doute.
« Oui, bien sûr ! »
Dit-elle d’un ton très ironique, preuve flagrante qu’elle ne croyait pas du tout ce qu’il racontait. Néanmoins, elle décida de ne rien dire.
« Je plains votre amie si vous lui sautez dessus comme ça ! La pauvre ! »
La jeune femme haussa les épaules et se dit qu’il était bien inutile d’exiger une explication quelconque. Il ne semblait d’ailleurs pas vouloir lui en donner une mais il n’essayait plus de l’attaquer non plus. Alors mieux valait en rester là.
Il s’était jeté sur elle et l’avait attaqué sans vraiment vouloir la blesser apparemment. Elle l’avait durement giflé deux fois. Ils étaient quittes.
La nuit se faisait de plus en plus épaisse. Marine se dit qu’il était temps de rentrer chez elle. Quand à cet énergumène qu’il aille au diable. Elle se moquait bien de lui dans la mesure où il ne récidiverait pas. Son footing était tombé à l’eau. Elle soupira.
« Eviter de recommencer ce genre de chose à l’avenir. Avec moi ou avec une autre »
Son ton de colérique était redevenue glacial tout comme ses yeux. La colère avait quitté la jeune femme. Elle était souvent très calme même dans les pires situations elle gardait son sang-froid. C’était d’ailleurs une grande qualité chez un combattant, arriver à garder la tête froide était plutôt un avantage. Malgré tout, il lui arrivait de se laisser emporter cependant cela durait assez peu de temps. Son esprit pratique revenait vite et la logique reprenait le dessus. La perte de contrôle était très mal vue par la combattante. C’était une chose qu’elle ne supportait pas, ni chez elle, ni chez les autres d’ailleurs.
Elle était comme ça, intransigeante et perfectionniste, deux grandes qualités mais qui pouvaient aussi devenir de très gros défauts s’ils étaient poussés à l’extrême ce qui arrivait d’ailleurs à la jeune femme. Mais cela jouait plus contre elle que contre les autres.
Elle frissonna. La température chutait vite la nuit et elle n’avait pas pris de manteau. Cela lui rappela qu’il était temps de partir. Elle jeta à coup d’œil à la silhouette sombre de l’homme.
« Je devrais vous souhaiter une bonne soirée mais au vu des circonstances je ne pense pas que vous m’en voudrez de ne pas le faire, monsieur »
Marine se mit alors à remonter la pente pour retourner vers le parc et, par extension, chez elle. Elle repensa alors au plaquage et à la manière dont il l’avait retenu. Mis à part ces désagréments, elle devait bien reconnaître qu’il savait se battre et pas qu’un peu. Elle avait toujours su reconnaître les qualités de ses adversaires même si c’était à son détriment. Une fois en hauteur, elle se retourna et jeta un regard au jeune homme.
« Vous vous battez bien »
Son ton était resté neutre mais était moins froid que précédemment. Dans la bouche de la jeune femme, c’était un grand compliment. Lui ne s’en rendrait surement pas compte mais c’était sincère. C’était un moyen comme un autre pour lui dire qu’il était plus fort qu’elle et que d’une certaine façon, il avait remporté le combat, dans la mesure où on pouvait qualifier leur rencontre de cette manière.
Elle se retourna et s’en alla sans faire plus cas de son adversaire encore en bas.
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Le chevalier se sentait déjà assez honteux comme ça. Et la façon de répondre de la jeune femme lui prouva qu’elle n’avait pas cru un mot de ce qu’il avait dit pour se justifier. Se faire réprimander ainsi n’était pas arrivé au chevalier depuis bien des années, alors qu’il n’était qu’un apprenti chevalier sur la route de la puissance. Grâce à ses sens, il pu remarquer que l’inconnu était gelé. Il était prêt à lui offrir sa veste comme signe de bonne volonté, mais les paroles qui suivirent le stoppèrent net.
« Je devrais vous souhaiter une bonne soirée mais au vu des circonstances je ne pense pas que vous m’en voudrez de ne pas le faire, monsieur »
Dans le genre douche froide, on ne pouvait guère faire mieux. Face à ces paroles, le chevalier ne préféra pas appliquer son projet, de peur qu’il ne soit mal interprété et que cela ne dégénère en combat. La demoiselle semblait avoir reprit son calme, mais on était jamais à l’abri d’une réaction instinctive de défense lorsqu’une personne se sentait en danger.
La jeune femme quitta alors la zone, remontant la pente. Aiolia ne la quittait pas du regard. De la savoir ainsi fâché contre lui faisait déjà de la peine. Mais de la voir en plus partir lui faisait éprouver du chagrin. Ces sentiments étaient incompréhensibles. Quels éléments pouvaient bien provoquer de tels changements chez le chevalier. Aiolia était perdu et ne savait plus quoi faire ou penser.
Lors de sa marche et surtout lors de la montée, le chevalier ne pu s’empêcher d’admirer les courbes de la belle étrangère. Au moins une pensée qui ne le faisait pas souffrir. Le chevalier pensait que c’était fini, qu’il ne la reverrait plus jamais. C’est alors que sa voix se fit de nouveau entendre.
« Vous vous battez bien »
A cet instant, ce fut comme si une lueur d’espoir c’était allumé dans le cœur du guerrier. Mais elle fut de courte durée et son cœur se déchira au moment où il vit la jeune femme disparaître dans la nuit.
Ne sachant pas comment réagir face à ces sentiments, le chevalier d’or décida d’affronter ce qui lui arrivait et de le faire de la seule manière dont on lui avait appris à régler les problèmes. En un clin d’œil il avait disparu pour apparaître à l’orée du sous-bois. Son regard avait de nouveau changé et ses yeux même s’ils ne se voyaient pas dans l'obscurité étaient verts. Il attendit quelques instants le retour de l’inconnue qui ne devait pas s’attendre à une telle surprise. Lorsqu’elle arriva, il s’éclipsa de nouveau avant de réapparaitre sur sa droite et déposant sa veste de jogging sur les épaules de la mystérieuse jeune femme qui intriguait tant le chevalier du lion.
-Pardonnez moi . . . j'ai agis ainsi pour de bonnes raisons, même si je ne peux pas vous l'expliquer.
A ce moment là, Aiolia aurait été prêt à tout pour se faire pardonner et gagner la confiance de cette guerrière.
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La jeune femme avançait dans le sous-bois. Elle commençait à vraiment avoir froid. Pour tenter de se réchauffer un peu, elle croisa ses bras sur sa poitrine, un bien maigre rempart face au vent glacé qui s’était à présent levé.
Alors qu’elle avançait, elle se remémorait le « combat » qui avait l’avait opposée au jeune homme. Un détail la troublait. Comment avait-il pu disparaitre et réapparaitre derrière elle ? Techniquement, elle n’avait aucune idée de la manière dont il avait réussi cette prouesse. Aussi imaginait-elle les explications les plus improbables. Elle songeait qu’il l’avait peut-être hypnotisée et ainsi, sans qu’elle s’en rende compte, il avait pu se glisser derrière elle. Ou bien était-il une sorte de prestidigitateur qui apparaissait où bon lui semblait.
*Et pourquoi pas un alien pendant qu’on y est !*
Elle secoua la tête faisant voler ses boucles rousses dans le vent. Non, vraiment tout cela était stupide. Mais elle aurait bien aimé savoir comment il faisait ça. Un instant elle s’arrêta et se retourna en direction de l’endroit où elle l’avait abandonné. Puis elle se dit que c’était stupide de vouloir y retourner. Un affrontement par soir, ça suffit. Sans compter qu’elle avait abandonné ce genre de vie. Elle voulait une vie calme alors inutile de tenter le diable.
Marine poursuivit donc sa progression et sortit enfin du bois. Elle se retrouva sur le chemin sablonneux du parc et se dirigea vers sa sortie. Elle ne remarqua pas son adversaire caché dans la pénombre. Elle ne le vit que lorsqu’il fut à ses côtés déposant la veste de son survêtement sur ses épaules. Marine se statufia.
« Pardonnez moi . . . j'ai agis ainsi pour de bonnes raisons, même si je ne peux pas vous l'expliquer »
Le jeune homme semblait sincère mais la belle rousse n’y fit pas attention. Elle était trop concentrée sur la manière dont il avait pu apparaître près d’elle sans qu’elle s’en rende compte. Ella avait des sens un peu plus développés que la moyenne du fait de son entrainement. Elle avait une excellente ouïe, elle l’aurait entendue venir or là, rien. Pas le moindre craquement de branche, pas le moindre crissement de chaussures sur le sable, le silence absolu. Personne ne pouvait avancer à pas de loup comme ça. Elle n’oubliait pas non plus qu’elle était partie en premier et qu’il aurait du courir pour la rejoindre et par conséquent faire du bruit.
Toutes ses questions tournaient dans sa tête. Elle cligna plusieurs fois des yeux pour être certaine d’être bien éveillée et ne pas rêver. Mais elle ressentait la chaleur du corps de l’homme près d’elle et le poids de sa veste sur ses épaules.
« Comment… comment avez-vous fait ça ? – son air glacial avait disparu pour laisser la place à la surprise et l’interrogation – Je… je ne comprends pas… Personne ne peut aller aussi vite et sans faire de bruit… C’est impossible… Comment avez-vous fait ça ? »
Elle semblait incapable de dire autre chose. Elle voulait connaitre son secret et maintenant qu’il était venu la retrouver, elle ne le laisserait pas s’en aller avant de savoir ce qu’il en était. De surpris, son air devint déterminé. Oui, elle connaitrait la vérité à son propos, aucun doute là-dessus.
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Aiolia retint son souffle lorsqu’il constata que l’inconnue restait immobile. Il fut vite soulagé lorsqu’il vit que son geste n’était pas remercié d’un violent coup de pied ou toute autre attaque contre sa personne. Elle acceptait cet humble geste, déjà un bon point de marqué. Aiolia retrouvait l’espoir et le sentiment de mal aise et d’oppression qu’il ressentait auparavant commençait à disparaître peu à peu.
« Comment… comment avez-vous fait ça ? -Je… je ne comprends pas… Personne ne peut aller aussi vite et sans faire de bruit… C’est impossible… Comment avez-vous fait ça ? »
Le chevalier était amusé par le soudain changement de comportement de cette femme. Elle aurait été prête à le tuer, juste quelques minutes auparavant. Mais maintenant, sa curiosité piquée au vif la faisait agir tout autrement. Le guerrier du sanctuaire profitait de la situation, il savourait ce moment et continuait à contempler cette beauté aux cheveux couleur de feu. Son tempérament, son physique, tout en elle plaisait au chevalier qui commençait à se demander s’il ne ressentait pas un mal étrange dont on lui avait conté les effets par le passé.
Aiolia l’invita à le suivre d’un geste et les deux jeunes gens reprirent leur marche sur le petit chemin sablonneux du parc. La nuit était maintenant bien ancrée mais le ciel était bien dégagé, permettant de voir les étoiles. Le jeune chevalier fit durer le suspense, le temps de parcourir quelques dizaines de mètres, avant de finalement rompre ce silence qui devenait presque oppressant.
-Je ne pense pas pouvoir répondre à cette question. Si je le faisais, je crois que je ne pourrai vous donner qu’une aussi mauvaise explication que tout à l’heure. Mais il y a bien une solution . . .
Une nouvelle fois, le chevalier fit languir son interlocutrice. Après tout, c’était de bonne guerre, après le coup et les gifles qu’il avait reçue de la demoiselle.
-Avant d’aller plus loin, je pense que nous devrions commencer par nous présenter.
Le chevalier d’or fit quelques pas pour se placer à deux mètres devant Marine. Il posa son poing droit fermé sur sa poitrine, au niveau du coeur, puis il s’inclina vers l’avant et se présenta.
-Je suis Aiolia . . .
Il se redressa avant de poursuivre :
-Ravi de vous rencontrer, mademoiselle ?
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L’homme ne répondit pas à sa question mais l’invita, d’un geste, à le suivre. Marine lui aurait bien dit d’aller au diable mais sa curiosité fut la plus forte. Elle lui emboita le pas. Malgré la nuit, le ciel dégagé et les étoiles éclairaient relativement bien le couple. La jeune femme n’aurait pu le jurer mais elle était presque certaine qu’il s’amusait de la situation retournée à son avantage. Elle ne dit rien cependant craignant de lui couper l’envie de lui livrer son savoir. Au bout d’un moment, il s’arrêta et finit par prendre la parole.
« Je ne pense pas pouvoir répondre à cette question. Si je le faisais, je crois que je ne pourrai vous donner qu’une aussi mauvaise explication que tout à l’heure. Mais il y a bien une solution . . . »
Marine aurait bien voulu l’agripper et le gifler une nouvelle fois juste pour le voir perdre la belle assurance qu’il semblait avoir acquise. Maintenant, elle en était certaine, il s’amusait de cette nouvelle situation. Elle garda son air impassible, histoire de ne pas l’encourager.
« Avant d’aller plus loin, je pense que nous devrions commencer par nous présenter – Il s’inclina avec respect devant la demoiselle - Je suis Aiolia . . . – il se redressa alors - Ravi de vous rencontrer, mademoiselle ? »
La jeune femme était surprise d’un tel comportement. On ne l’avait jamais saluée ainsi. C’était inattendu et gênant pour elle. Elle se sentit étrangement mal à l’aise. Elle faisait tout pour passer inaperçu ou presque. Et là, il semblait la saluer comme il aurait salué une princesse ou une actrice ou quelque chose comme ça. Elle jeta un coup d’œil tout autour d’elle, histoire de s’assurer que personne n’avait assisté à la scène. Son malaise était presque palpable.
Marine n’aimait pas ce genre de démonstration. Elle se recroquevilla un peu sur elle et resserra les pans de la veste sur son corps comme si elle cherchait un moyen de se dissimuler.
« Je ne pense pas que mon nom soit particulièrement intéressant à connaître. Vous l’oublierez vite »
Elle fit une pause et se redressa un peu, tentant d’oublier la gêne qu’il avait fait naître en elle.
« Alors, c’est quoi votre secret ? »
La tentative de contact qu’il avait amorcé était un échec. La jeune femme avait bien trop l’habitude de la solitude pour la briser. Cette solitude ultra-sécurisante pour elle, il était hors de question de la rompre pour un inconnu qu’elle ne reverrait jamais. Elle avait bien du mal à avoir des relations normales avec les gens, elle n’y arrivait pas. Aiolia ne faisait pas exception. Malgré sa bonne volonté, Marine ne se laissait pas approcher.
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Aiola remarqua que la jeune femme ne semblait pas à l’aise. Il pensait pourtant se comporter correctement, en bon chevalier. A moins qu’il ait fait une gaffe ? Après tout, il ne connaissait rien des us et coutumes de ce pays. Il était possible qu’il ait commis une erreur, qu'il l’ait froissé. Quoique, qu’avez t-il pu faire de pire que tout l’heure ?
« Je ne pense pas que mon nom soit particulièrement intéressant à connaître. Vous l’oublierez vite »
La réponse de la mystérieuse inconnue fut comme une nouvelle douche froide. D’après les récits de certains hommes du sanctuaire, le monde avait bien changé et les gens étaient bien plus ouverts. Le chevalier ne pensait pas que lui demander son nom pourrait attirer ses foudres.
Il était sur le point de s’en excuser lorsque le coup de grâce arriva.
« Alors, c’est quoi votre secret ? »
Ce n’est pas la question en elle-même qui attrista le chevalier, même si elle devenait un peu insistante sur ce sujet. C’était sur le ton le ton dure et froid qu’elle employait qui ne plaisait pas au représentant d’Athéna.
-Je suis encore désolé, je ne voulais pas me montrer aussi cavalier. Je ne me serai jamais permis de vous demander votre nom, si j’avais su que cela vous mettrait dans un tel état. Quant à mon secret, comme vous dites, je ne pense pas le partager avec qui que ce soit et encore moins une inconnue dont je ne connais rien, pas même l’identité. Sur ce . . .
Le chevalier réitéra sa révérence.
-Je vous souhaite donc une agréable soirée.
Le chevalier se redressa et fit aussitôt volte-face. Il s’avança de quelques pas avant de s’arrêter et de tourner légèrement la tête sur sa gauche.
-Adieu, gente dame !
Cela coûtait au jeune chevalier. Il aurait tout fait pour rester en sa compagnie. Mais forcé de constater que ce n'était pas réciproque et que sa présence ne la rassurait pas, bien au contraire. Alors, pour le bien de cette inconnue, Aiolia devait se résoudre à disparaitre.
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« Je suis encore désolé, je ne voulais pas me montrer aussi cavalier. Je ne me serai jamais permis de vous demander votre nom, si j’avais su que cela vous mettrait dans un tel état. Quant à mon secret, comme vous dites, je ne pense pas le partager avec qui que ce soit et encore moins une inconnue dont je ne connais rien, pas même l’identité. Sur ce . . . »
Marine fut surprise de voir à nouveau le chevalier s’incliner.
« Je vous souhaite donc une agréable soirée »
Alors là, il ne manquait pas de culot lui ! Il l’attaquait, la relâchait, la suivait, lui faisait un vrai tour de passe-passe en disparaissant et réapparaissant près d’elle et maintenant il… il s’en allait comme si elle n’existait pas.
Ce type était vraiment bizarre. Marine ne comprenait pas son attitude. Elle était perdue. A un moment, il semblait gentil et l’instant d’après, parfaitement imbuvable. Elle aurait bien aimé savoir comment il avait réalisé la prouesse de se déplacer aussi vite mais il ne semblait pas décidé à le lui dire. C’était normal dans un sens. Un guerrier ne se livrait pas comme ça à une inconnue malgré cela, la jeune femme ne comptait pas se livrer. S’il ne voulait rien dire, qu’il ne dise rien.
Il se redressa et s’en alla en jetant un :
« Adieu, gente dame ! »
Libre à lui de s’en aller. Pourtant la jeune femme se sentit un peu mal à l’aise. En même temps, elle devait reconnaître qu’elle ne s’était pas vraiment bien comportée avec lui. Elle aussi avait été imbuvable. Elle s’était mal comportée comme d’habitude. Elle n’arrivait vraiment pas être « normale ».
Alors qu’Aiolia s’en allait. Elle se rendit compte qu’elle portait toujours la veste de jogging du jeune homme. Elle le rattrapa et le tira par le bras pour le retenir. Elle enleva alors la veste de ses épaules, la replia et la lui tendit.
« Merci… pour la veste – elle se sentait vraiment mal à l’aise – Je… je suis navrée mais je ne suis pas très sociable. Je comprends que vous ne souhaitiez rien me dire. C’est normal. Je n’aurai pas du insister ainsi, c’était déplacé et maladroit de ma part. Veuillez m’excuser »
Elle lui donna la veste et s’inclina.
« Bonne soirée à vous – elle le dépassa et partit en direction de la sortie avant de se retourner. Elle lui adressa un léger sourire – Je m’appelle Marine. Au revoir Aiolia »
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Le chevalier partait donc avec la ferme intention de ne pas se retourner et de disparaitre de la vie de cette jeune femme, aussi subitement qu’il en était apparue. Sa rencontre avec cette femme l’avait tellement troublé qu’il en oubliait presque et pour la première fois de sa vie, ces vieux réflexes de guerrier. Il ne prêtait plus guère d’attention à son environnement, à ce qui l’entourait. A ce moment, le chevalier d’or aurait pu être rapidement terrassé par le premier venu. Il avait laissé tombé ses défenses et c’est le fait de sentir une soudaine résistance au niveau de son bras qui le sorti de sa réflexion.
Le guerrier fit aussitôt volte-face, ses yeux verts semblaient maintenant animés par des flammes. L’instinct, le réflexe du combattant prenait le pas sur le reste et il s’en fallut de peu que le chevalier lance une de ses attaques pour riposter à ce qui pouvait être pris comme un début d’agression. Le pire fut heureusement évité et le représentant du sanctuaire stoppa tout aussitôt lorsqu’il vit de qui il s’agissait. Le contact de sa peau contre la sienne provoquait une douce chaleur et une étrange sensation parcourait tout le corps du guerrier. Des séries de frissons lui remontait dans l’échine et il avait comme une boule dans l’estomac du fait d’être aussi proche d’une femme et particulièrement de celle-là.
La tension du jeune homme s’accéléra lorsqu’il remarqua qu’elle commençait à se dévêtir. Aiolia resta totalement immobile, attendons de voir la suite. La jeune femme lui tendit sa veste, tout devenait clair chez le chevalier du lion. C’est alors que l’inconnue brisa le silence, faisant retomber la tension.
« Merci… pour la veste – Je… je suis navrée mais je ne suis pas très sociable. Je comprends que vous ne souhaitiez rien me dire. C’est normal. Je n’aurai pas du insister ainsi, c’était déplacé et maladroit de ma part. Veuillez m’excuser »
Cette fois, c'était au tour du chevalier d’être gêné et confus. Il ne trouva pas les mots pour répondre et il se contenta de reprendre le vêtement que la jeune demoiselle lui tendait. Aiolia fut dans la totale incapacité de dire ou faire quoique ce soir lorsqu’elle s’inclina devant lui avant de partir. La jeune femme dépassa le chevalier qui avait enfin retrouvé l’usage de ses muscles et la suivait du regard. Grâce à sa vision, le chevalier d’or pu admirer sans difficulté le magnifique sourire de la belle inconnu qui enfin ne l’était plus lorsqu’elle se décida à dévoiler son nom.
«– Je m’appelle Marine. Au revoir Aiolia »
Le soldat d’Athéna était perplexe et ne savait plus très bien de quelle façon s’y prendre avec cette belle rousse. S’il avait été dans son état « normal », il aurait probablement laissé les choses se finir ainsi et il serait sagement retourné à son lieu d’hébergement. Mais ce n’était pas le cas, l’autre facette du chevalier avait toujours le dessus à cause des émotions engendré par cette femme. Un sourire malicieux se dessina alors sur les lèvres du gardien de la maison du lion.
L’instant d’après, il avait de nouveau disparu pour faire une nouvelle apparition surprise juste devant Marine. Le chevalier passa son bras gauche autour de la taille de la demoiselle pour la ramener contre lui. Leurs corps étaient de nouveau l’un contre l’autre. Il plaça ensuite sa main droite dans le dos de la jeune fille pour la rapprocher d’avantage avant de poser ses lèvres contre les siennes. Un baiser d’une douceur et d’une délicatesse qui tranchait avec le reste du comportement du guerrier.
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La jeune femme repartait tranquillement vers la sortie du parc. Un vestige de sourire demeurait sur ses lèvres. Elle n’aurait trop su dire pourquoi mais une partie d’elle appréciait le jeune homme. Ses impressions et son instinct l’a trompaient rarement et ils étaient plutôt positifs envers le guerrier. Néanmoins, il y avait bien peu de chances qu’ils se retrouvent et donc qu’elle puisse vérifier si son instinct disait la vérité.
Une rafale de vent glacé la fit frissonner la ramenant à la réalité. Maintenant qu’elle avait rendu sa veste à Aiolia, le froid se rappelait à elle. Elle hâta donc le pas mais, avant d’avoir réussit à sortir du parc, le jeune homme réapparut brusquement devant elle. Une fois de plus, il l’a prenait totalement au dépourvu. Elle n’eut pas le temps de réagir qu’il l’entourait déjà de ses bras et l’attirait contre lui. Elle se retrouva plaquée contre son corps d’airain.
Sans avoir le temps de dire ou de faire quoi que se soit, le guerrier posa ses lèvres contre les siennes. Curieusement, mise à part le fait qu’il l’est attrapé par surprise, elle ne se sentit pas vraiment agressée. Le baiser d’Aiolia était étrangement doux et tendre. Rien à voir avec le genre de baiser qu’aurait pu donner d’autres hommes qui auraient pu vouloir la belle. Mais là, c’était totalement différent. Il n’y avait aucune agression contre elle.
La surprise associée à la douceur du chevalier, Marine ne réagit pas et se laissa faire. Les lèvres du combattant étaient douces contre les siennes. Il n’essaya pas de franchir leurs barrières. Ils étaient juste lèvres contre lèvres. La jeune femme se sentit assaillie par de multiples sensations qu’elle aurait eues bien de mal à décrire. Elle sentait une douce chaleur envahir son corps. Son cœur battait plus vite. Lorsque le baiser cessa, elle en fut presque déçue.
Elle plongea son regard, dans celui émeraude d’Aiolia, sans se rendre compte de ce qu’elle faisiat, elle posa sa main sur la joue du jeune homme et ses lèvres reprirent possession des siennes. C’était elle qui cette fois prenait les devants. Elle n’aurait su dire pourquoi mais elle avait envie que ce baiser se prolonge. Elle fit même ce que lui n’avait pas fait, elle passa sa langue dans sa bouche, l’embrassant vraiment. Elle se mit à jouer avec la langue du guerrier et apprécia ce contact, tout comme elle appréciait leurs souffle mêlées ou leurs corps l’un contre l’autre. La chaleur en elle se faisait plus intense. Le baiser était enivrant, grisant, comme un alcool.
Le klaxonne d’une voiture passant près du parc brisa le charme de cet échange. La jeune femme revint brutalement à la réalité et se rendit compte de ce qu’elle faisait. Elle était en train d’embrasser un parfait inconnu dans un parc en pleine nuit. Elle en fut extrêmement choquée. Ce type de comportement ne lui ressemblait pas du tout. Elle n’était pas impulsive. Elle se dégagea de l’étreinte d’Aiolia et murmura un pitoyable :
« Je… je suis désolée. Excusez-moi ! »
Sans attendre la réponse, elle s’enfuit en courant. Elle partit aussi vite que ses jambes le lui permettaient et ne se retourna pas. Que lui arrivait-il donc ? Comment cet homme avait-il pu la troubler à ce point et en aussi peu de temps ? Elle n’en savait rien. Elle fonça droit devant elle jusqu’à son immeuble. Elle monta les marches quatre à quatre et rentra en trombe dans l’appartement. Elle claqua la porte derrière elle et se laissa tomber au sol, dos contre la porte. Elle pleurait ne comprenant rien à son attitude.
*Mais qu’est-ce qui m’a prit ?*
Elle se recroquevilla sur elle, entourant ses genoux de ses bras, et pleura ainsi un long, très long moment.
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Lorsque le baiser cessa, la jeune femme recula légèrement la tête pour plonger son regard dans celui du chevalier. Aiolia s’attendait à une réaction violente ou au moins une baffe. Il pensait recevoir la fameuse gifle comme avant, lorsqu’il vit qu’elle levait la main. Par correction, il ne préféra pas tenter de l’esquiver et il attendait le choc. Mais curieusement, elle se contenta de poser la main sur sa joue. La douceur de sa peau sur celle d’Aiolia était agréable et c’est alors que Marine se mit à son tour à embrasser le chevalier d’or. La surprise fut telle qu’il ne sut pas trop de quelle façon réagir. De toute manière, il fut vite absorbé par la sensation de plaisir, oubliant le reste.
Arriva alors un autre évènement qui surprit d’avantage le guerrier. Aiolia sentit un corps étranger entrer dans sa bouche. Il se rendit compte qu’il s’agissait de la langue de Marine et décida donc de ne rien faire afin de pouvoir toujours profiter de ce baiser. Les mouvements de langue de la jeune femme étaient loin de déplaire au représentant du sanctuaire qui se mit à jouer à son tour avec la sienne. Ce baiser améliorer était étrange mais tellement bon à la fois. Aiolia resserra d’avantage son étreinte pour bien sentir la présence de la demoiselle, s’assurer qu’il ne rêvait pas, qu’elle était bien avec lui et profiter un peu plus des courbes gracieuses de son corps.
Une étrange sensation s’était emparée du guerrier. Il semblait s’être approché de près de l’état qu’on appelait la béatitude. Il aurait tant voulu que ce moment dur éternellement. Dans les bras de Marine, il oubliât tout jusqu’à sa mission. Le reste du monde pouvait bien disparaître, Aiolia n’en serait guère affecté, tant qu’il pourrait être avec la demoiselle qui faisait tant accéléré le rythme de son cœur et chambouler son esprit.
Tout était tellement parfait. Ils étaient le seul couple du parc, personne pour les déranger. Il n’y avait qu’à se laisser porter par l’atmosphère du moment. C’est alors que Le klaxonne d’une voiture passant près du parc brisa le charme de cet échange. Les mouvements de langue de Marine cessèrent sur le champ et il ne s’écoula que quelques secondes avant que la jeune femme ne retire ses lèvres de celles du représentant du sanctuaire.
« Je… je suis désolée. Excusez-moi ! »
Aiolia vit alors la gêne qu’éprouvait la demoiselle alors que le vrai responsable, c’était lui. Il était sur le point de s’excuser une nouvelle fois pour son comportement mais la jeune femme ne lui laissa pas le temps de le faire. Elle s’échappa en courant, sans se retourner. Le cœur du chevalier d’or fut une nouvelle fois touché par cette réaction. Il aurait tant voulu rester avec elle. Il était maintenant trop tard, elle n’était plus là. Elle avait disparu de sa vie aussi subitement qu’elle en était apparu, laissant le guerrier dans un profond désespoir. Mais il en était peut-être mieux ainsi, il devait avant tout penser à sa mission. Aiolia repartait en marchant à travers le parc désert. Il sentait encore le doux parfum de la jeune femme. Il s’agissait de sa veste qui était imprégné de son odeur. Le chevalier le porta à son nez pour s’enivrer du parfum, seul souvenir qu’il lui restait de Marine. Ça et cette douce sensation qu’il n’avait jamais éprouvé auparavant et qu’il ne ressentirait surement plus jamais.
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