Il ne faisait pas si frais que ça, cette nuit. Une bonne raison de ne pas rester enfermée dehors, avec un temps pareil. Puis Frig n'aimait pas rester à l'intérieur, de toute façon. La voilà, en train de errer en ville, tel un fantôme errant hors de sa tombe, comme à son habitude... Mais cette option est plus préférable que de rester à la maison et d'être oppressée par le foyer familial. Ce soir-là, les parents de la jeune fille était pour une fois rentrés à la maison, après quelques durs jours de travail dans l'hôpital qui se trouve à Seikusu. Adelheid, ayant rejeté l'amour parental depuis longtemps déjà, pris l'excuse de la « soirée entre filles » afin de pouvoir s'en allé. Ce qui bien sûr était totalement faux. Elle ne voulait pas être connue de ses parents, et s'ils apprenaient ce qu'elle était devenue en réalité, elle les décevrait. Elle s'en voudrait, si ils étaient déçus par sa faute. Mais le fait qu'elle doive mentir pour conserver sa façon de vivre lui faisait se sentir mal, parfois. Comment avouer à ses parents, à l'âge de dix-sept ans, que vous êtes dépendantes de certaines drogues, que vous errez ivre en ville, et que vous prenez votre cuite presque tous les soirs... Cette fois-ci, Frig n'avait pas bu. Ses parents l'auraient surpris, si elle avait bu à la maison... et là les représailles auraient été assez dures. Fille de médecin, on ne boit pas, et on ne fume pas. Que tu crois... Mais si ils l'avaient surprise à prendre de l'alcool pour filer en douce, les représailles auraient été encore plus dures. Elle n'a pas l'âge d'allé dans un bar, ni à s'acheter de l'alcool, puis à quoi bon... Elle n'était pas d'humeur à boire, ni a faire quoique ce soit si ce n'est errer en ville...
Errant dans chaque petite rue déserte, Adelheid marchait, tranquillement, cherchant un endroit tranquille, où elle pouvait être sûre que personne ne viendrait. Elle était habillée simplement: un chemisier blanc immaculé à col rond et à manches ballons, et d'une jupe noire remontant jusqu'au ventre et lui arrivant au dessus des genoux (genre ça (http://www.marymagdalene.jp/contents/blouse/211/0202/211-0202_06.jpg)). Les talons de ses ballerines coquets (http://www.bodyline.co.jp/bodyline/showProduct.asp?id=1657&pageNumber=1&pageStop=stop_18&noSubType=N) raisonnaient sur les pavés des rues les plus sombres de Seikusu. Tel un spectre, elle avançait sans savoir où elle se dirigeait, laissant voler ses cheveux blonds presque blancs derrière elle.
« Le cimetière ». Cette idée jaillit de son esprit avec une telle force que Frig se fit peur toute seule. Le cimetière devait être vide, vers 21h30. Et personne n'aurait idée de venir la chercher ici... Un endroit parfait pour lire et méditer tranquille. Elle poussa la petite grille qui produisit un bruit de grincement fort désagréable lors de sous mouvement, et commença sa petite ronde dans le cimetière. Le vent était plus fort, ici, sûrement parce que ça devait être un endroit plutôt dégagé... Maintenant, il fallait trouver un endroit où s'installer. Plus profond dans le cimetière, il y avait un banc. Parfait. Adelheid se dirigea vers celui-ci et s'y installa, ouvrant l'une de ses œuvres favorite de son poète favoris qui est « Les Fleurs du Mal » de Baudelaire.
Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots.
Je l'entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
CXIII, La Fontaine de Sang. Elle était tombé dessus totalement par hasard, en ouvrant son livre. Attentive à sa lecture, elle releva brusquement la tête. Un bruit atteint ses oreilles, et elle tourna la tête en vain afin d'en trouver l'origine. Mais sa curiosité la força à se lever et à aller voir l'origine de cet étrange son. Flânant de rangées en rangées, elle observait tout autours d'elle. Ses pieds s'arrêtèrent net et la jeune fille ne compris qu'après son corps qu'elle se trouvait à quelques mètres de quelqu'un. Elle n'était donc pas seule, dans ce cimetière...
Les serviteurs morts vivants étaient dès plus serviables et dès plus utiles pour un duc vampire et son clan. Cette main d'œuvre rudimentaire constituait la base de toute armée démoniaque et bien que peu fortes et guère résistantes, elle avait un grand mérite et avantage : se procurer des morts vivants n'étaient pas bien difficiles. Il suffisait juste de posséder quelques cadavres frais, d'écumer les cimetières et les hôpitaux et de connaître quelques bases de nécromancie. Ainsi le duc vampire, Seffer Aelias, qui connaissais la nécromancie, entrait dans le cimetière, en compagnie de quelques vampires-serviteurs, en profitant d'une brèche dans le mur d'enceinte nord. Cet endroit silencieux devaient être vide à une heure pareille, quel mortel oserais se balader dans un tel endroit à une heure pareille ?
Le noble vampire franchisa l'allée principale de ce cimetière, allée pavée bordée par des cyprès et quelques taillis, observant les rangées de tombes et les pierres tombales à la recherche du jeune cadavre enterré depuis peu longtemps. Un cadavre frais avait l'avantage d'être quasiment entier et de faire ainsi un zombie, un squelette faisait un squelette entier et animé, un corps qui avait gardé une partie de son âme faisait une sorte de liche. Les cimetières étaient les lieux parfaits pour se constituer une petite armée de morts vivants. Les gardes du corps surveillaient, cet endroit était aussi un parfait endroit pour tomber dans une embuscade de chasseurs de vampires.
Seffer passa devant maintes tombes et autres pierres tombales plus ou moins monumentales. Un mausolée était non loin de lui, sur le portique de style dorique, on pouvait lire l'épitaphe suivante :
Comtesse Dolingen de Gratz
Elle a cherché et trouvé la mort
1801
Bah ! Trop vieux ! Cette comtesse aurait fait un pitoyable zombie ou il manquerait des membres...Non, non, elle ne suffirait pas. Mais si un jour, il cherchait une épouse de sang noble, il saurait vers qui revenir et tenterais alors de la ramener à la vie. Une autre pierre tombale, non loin, une tombe assez jeune avec une épitaphe particulière et une croix faite avec un long pieu en fer. On pouvait lire comme épitaphe :
Les morts vont vite.
Cette tombe était jeune, la tombe venait d'être posée, les fleurs n'étant pas fanées et les plaques étant en place. Le duc sentit l'odeur, il sentait l'odeur de la mort mais une petite odeur de vie titillait ses narines. Etait il seul dans ce cimetière ?
Le vampire plongea la main dans une des poches de son pantalon et en sortit une petite amulette, une main en bronze minuscule qui pendait au bout d'une chaine en fer. La main de la gloire...Symbole ésotérique puissant et servant aux rituels de nécromancie, il secoua l'amulette au dessus de la pierre tombale et adressa un ordre à ses serviteurs.
- Celui ci est frais, dégagez la tombe !
Quelques vampires arrivèrent, enlevèrent les fleurs et les plaques, et déplacèrent alors la pierre tombale, soulevant le marbre comme si c'était une plume, posant la pierre un peu plus loin. Sous la tombe, de la terre, le vampire murmura alors une parole sombre, usant du pouvoir de télékenisie et alors le cerceuil en bois remonta à la surface...Les serviteurs cassèrent le bois, dévoilant le corps d'un jeune homme bruns, qui commencait à se décomposer.
- Parfait ! Un bon zombie...
Le duc secoua l'amulette au dessus du corps et commenca alors une incantation, un murmure ancien. Le rite devait remonter aux temps oubliés, des paroles remontant à l'époque du temple de Salomon, paroles magiques des mages et sages d'orient, qui redonnais la vie, ou plutot animer les corps morts. Cela prit quelques secondes et le corps commenca alors à être secouer de gémissements...Le corps s'animait.
- Releve toi, ordonna le vampire.
Et un zombie se leva et quitta la tombe. C'était un bon début. Le vampire allait se pencher sur une autre sépulture mais une odeur arriva jusqu'a ses narines, une odeur de vie...Une femme ! Le vampire n'y pensait pas, il ne pensait pas qu'une mortelle aurait put penetrer dans cet endroit. Il se tourna vers ses serviteurs.
- Nous ne sommes pas seuls, fouillez le cimetiere.
Aussitot dit, les serviteurs partirent fouiller cet endroit. Le duc se dirigea vers un mausolée non loin, une sorte de caveau familial et prononca une invocation...Deux squelettes animés en sortirent.
- Allez ! Fouillez aussi cet endroit !
Le vampire quitta sa rangée de tombes et marchait accompagnées de mort vivant, peut être que cette humaine avait vu l'horrible spectacle. C'était un témoin génant ! C'est alors que l'odeur fut encore plus vive, cette humaine était, en fait, juste sous son nez...Une rangée derrière lui, dissimulée derrière une tombe. Le vampire s'approcha un peu mais pas trop, il pouvait la voir et décidement cette humaine serait une bonne proie...
- Bonsoir Mademoiselle, vous pouvez sortir de votre cachette, je vous prie. J'espere que vous avez appréciez le spectacle...Ce n'est pas tous les jours qu'on voie une invocation de mort vivant.
Pour l'instant, il était seul avec elle, il avait laissé le zombie un peu plus loin en arrière, quelques vampires fouillaient le nord et le sud du cimetière. Les deux squelettes l'est...Avait elle tout vu ? Allait t'elle s'enfuir ? Il allait le savoir maintenant...