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Katarina revient de l’herboristerie de Lyadril, un sachet de papier serré contre sa paume. À l’intérieur repose une fiole qu’elle n’a encore jamais testée sur une proie contenant : du venin de scorpion de la mort, un soupçon de Calix Inferni un poison venu tout droit de l’Enfer, et de la digitale pourpre écrasée. Deux antidotes accompagnent le mélange, à administrer dans la minute suivant l’empoisonnement. Elle en connaît les effets théoriques et n'en a pas assez pour tester sur elle-même avant : la brûlure dans les veines, les spasmes incontrôlables, l’agonie étirée ; mais pas encore la réalité charnelle. Ce poison-là n’est pas destiné à n’importe qui. Elle le réserve à la pire raclure des bas-fonds.
Une pensée froide traverse son esprit.
Le pédophile.
Noxaria n’a encore jamais eu à faire disparaître ce genre d’individu. Pourtant, elle sait déjà comment elle s’y prendrait. Sans hésitation. Sans pitié. Mais ce n’est pas pour aujourd’hui.
Avant de rentrer chez elle pour s’entraîner, elle passe par la maison familiale.
Dans le salon, un homme se tient dos à elle. La carrure droite, la prestance tranquille. Inutile de se tromper. Hector. Le propriétaire du petit bar dont son grand-père Rodin parle depuis toujours. La jeune femme fait mine de repartir, mais la voix grave de Rodin la retient. Les trois hommes forment un cercle implicite autour d’elle.
Une affaire sérieuse. Inquiétante.
Hector parle de disparitions. Plusieurs. Des innocents. Tous dans le quartier opposé au leur : La Toussaint. Il connaît bien le secteur, ses ruelles étroites, ses cours abandonnées, ses lieux oubliés. Pourtant, un endroit revient sans cesse dans les murmures : la petite église désaffectée. Depuis quelque temps, elle semble anormalement fréquentée.
Katarina fronce les sourcils. Quel rapport avec son code d’honneur ?
Aucun, admettent-ils. Pas de preuves. Pas de certitudes. Mais une évidence : trois hommes vieillissants attireraient l’attention. Elle, en revanche, peut disparaître dans la foule.
Elle accepte.
— Juste pour voir. Et tuer que si ce sont des faits avérés.
Ils la laissent partir.
Le crépuscule étire ses premières ombres lorsqu’elle quitte son logement. Aucun maquillage. Sa cicatrice barre son œil gauche sans artifice. Ses aiguilles de combat sont dissimulées dans sa chevelure flamboyante, attachée en queue de cheval. Les kukris sont plaqués entre ses hanches et son pantalon en cuir souple et noir, invisibles sous un manteau long taché de boue, d’encre et de crasse. Les couteaux de lancer reposent le long de sa manche gauche, retenus par un simple fil. Un geste suffira en cas de besoin.
La Toussaint l’accueille avec son odeur de pierre humide, d’encens éventé et de pourriture ancienne. Les rues se vident. Les regards glissent. Les murs semblent écouter ses pas.
L’église apparaît. Petite. Trapue. Oubliée.
La pierre est noircie par le temps. Le lierre s’insinue dans les fissures comme des veines mortes. Les vitraux brisés laissent pendre des éclats de verre coloré qui tintent doucement sous le vent. Le clocher, vidé de sa cloche, se dresse comme une gorge béante tournée vers le ciel.
Katarina fait lentement le tour du bâtiment.
Aucune lumière. Mais trop de signes. Des empreintes dans la boue séchée. Récentes. Nombreuses. Une porte latérale forcée puis maladroitement refermée. Une odeur métallique, presque effacée. Le sang a coulé ici.
Elle pose la main contre la pierre froide. Ferme un instant les yeux. Écoute.
Rien.
Et pourtant, quelque chose veille.
La tueuse se place face aux grandes portes de bois. Les symboles religieux sont érodés, presque méconnaissables. Elle inspire profondément, chasse toute émotion inutile, puis pousse.
Les portes s’ouvrent dans un long râle.
L’intérieur se dévoile.
Et Katarina s’immobilise.
Ce qu’elle voit n’a rien à voir avec la petite église abandonnée qu’elle vient de franchir.
La nef ne se limite pas à quelques mètres de pierre sombre et de bancs brisés. Elle s’étend. Loin. Bien trop loin. L’espace s’ouvre comme une gorge immense, déployant une cathédrale entière là où l’extérieur ne pouvait en contenir qu’une coquille.
Les murs sont de pierre claire, soigneusement taillée, traversés de grandes arches qui s’élèvent de part et d’autre, régulières, majestueuses. Des colonnes massives soutiennent une voûte haute, perdue dans une pénombre pourpre. La lumière ne vient pas de torches grossières, mais de braseros dorés et de vitraux intacts, filtrant une lueur chaude aux teintes violettes et or.
Pourpre et or. Les couleurs dominent tout.
Des statues jalonnent la nef. Élancées. Solennelles. Toutes représentent la même figure féminine : Nannaka. Son visage est serein, presque bienveillant. Aucune corne. Aucune queue. Rien qui trahisse sa nature démoniaque. Elle est présentée comme une divinité classique, pure, digne de vénération. L’illusion est parfaite.
La jeune femme sent un léger déséquilibre la traverser.
Ce lieu est trop grand. Les proportions défient la logique. L’église qu’elle a contournée à l’extérieur n’aurait jamais pu contenir une telle cathédrale. L’espace semble s’être replié, distordu, comme si elle avait franchi un seuil invisible menant ailleurs.
Elle avance d’un pas, puis d’un second. Le bruit de ses bottes résonne, amplifié, comme si la pierre elle-même écoutait. L’air est plus chaud ici, chargé d’encens sucré et d’une ferveur presque palpable.
Aucun banc n’est renversé. Rien n’est profané. Tout est ordonné. Trop ordonné.
Son regard glisse sur les statues, les arches, les recoins baignés d’ombre. Chaque pilier projette des zones obscures profondes, des angles morts où la lumière pourpre n’ose pas s’aventurer.
Elle ne voit personne.
Mais elle n’est pas seule.
Quelque part, dans un repli d’ombre entre deux colonnes, une présence demeure immobile. Silencieuse. Patiente. Comme une fidèle attendant que l’intruse avance encore.
Katarina resserre imperceptiblement les doigts.
Quelque chose, ici, observe.
Et le seuil qu’elle a franchi ne mène plus au monde qu’elle connaît.
Pas encore.
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Seikusu était un lieu fascinant même pour un être comme Nannaka, une ville de débauche comme la démone en avait vue dans d’autre monde à la différence qu’ici elle n’avait quasiment pas besoin d’utiliser ses pouvoirs pour attiser le péché. Et s’il y avait un endroit précis où Nannaka pouvait faire le plein d’énergie négative c’était bien le quartier de la Toussaint, le quartier pauvre là où le crime sévit et s’organise, chaque ruelle était un coupe-gorge et il n’était pas très conseiller aux femmes de se balader trop tard le soir sous risque de se faire agresser et abuser. C’était donc tout naturellement qu’elle avait créer une branche de son culte ici, une vieille église abandonné était la couverture parfaite même si la question pouvait se poser de pourquoi une église catholique avait été construite dans ce quartier en premier lieu. Mais puisque l’alter ego humain de Nannaka était une religieuse portant des vêtement qui sans ce monde pouvait s’apparenter à cette religion, c’était une couverture encore plus parfaite.
Il n’avait pas fallu longtemps pour que Soeur Maery fasse tourner la tête de tous les hommes du quartier, chacune de ses sorties finissait inévitablement dans le vice. Seul ou à plusieurs, aux yeux de tous ou dans une ruelle sombre, dans le confort d’un bar ou la pestilence des poubelles, Maery était devenu une proie facile qui se laissait toujours faire. Cela était évidemment pour le plus grand bonheur de Nannaka mais certains voulant plus commencèrent à suivre la bonne sœur jusqu’à l’église, attirant beaucoup trop l’attention sur elle et elle n’avait eut d’autres choix que de s’en débarrasser de manière définitive, pendant un temps elle élimina tous ceux qui rodaient un peu trop près de l’édifice jusqu’à redevenir tranquille.
Il était rare qu’elle doivent en arriver à ces extrémités mais elle ne pouvait recevoir tout le monde dans son culte et les cloportes qui suivaient Maery jusqu’à chez elle n’étaient bon qu’à la nourrir pas à recevoir sa bénédiction. Cependant, il semblerait que faire disparaître autant de monde ait attiré l’attention d’autres personnes, Nannaka n’était pas omnisciente mais elle sentait les choses arriver.
Une femme rôdait dehors et avait fait l’erreur de franchir la porte de l’Église du péché, la projetant ainsi dans le monde personnel de Nannaka. Il était aisé d’y entrer, Nannaka avait semé des portes partout dans tous les mondes, souvent là où on l’adorait mais aussi à des endroits aléatoires pour le plaisir mais on ne pouvait en sortir qu’avec l’autorisation de la maîtresse des lieux. Une gigantesque cathédrale immaculé accueillait l’inconnu dans un décor lisse, beaucoup trop bien rangé pour être réel même pour un lieu de culte.
Nannaka voulait savoir ce qui lui valait cette intrusion qu’elle savait hostile avant de se dévoiler alors c’est en tant que Soeur Maery qu’elle sortie de l’ombre, se redressant de devant un petit autel en tenant un cierge afin d’accueillir l’inconnue :
« Je vous souhaite la bienvenue dans la maison de la Déesse, mon enfant. »
Elle se dirigea vers l’autel principal pour déposer son cierge :
« Avez vous besoin de vous confier ? Voulez vous adresser une prière à la Dame de la fertilité ? »
Au cours des siècles, elle avait changé de dénomination à de nombreuses reprise, actuellement elle utilisait le sobriquet de « Dame de la fertilité », cela donnait une idée à quelle sphère ses pouvoirs étaient liés. La jeune femme en robe de nonne s’inclina plusieurs fois devant l’autel avant de se tourner vers l’inconnue pour lui sourire, attendant de savoir comment elle pouvait l’aider.
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Katarina ne recule pas. Elle ne s’incline pas non plus.
La tueuse reste immobile, légèrement décentrée par rapport à l’axe de la nef, comme si sa position n’était que le fruit du hasard. Pourtant, chacun de ses sens est en éveil. Son regard glisse lentement sur les arches, les statues, les zones d’ombre que la lumière pourpre n’atteint pas. Elle mémorise les distances, les angles morts, la résonance du sol sous ses bottes.
Lorsque la nonne sort de l’ombre, Katarina la détaille sans la fixer ouvertement. La robe. Le port de tête. La voix. Trop posée. Trop assurée.
— La maison de la Déesse… répète-t-elle calmement.
Sa voix est basse, neutre, dénuée de toute ferveur comme de toute hostilité. La jeune femme reporte son attention sur l’autel principal, sur les symboles dorés, sur les statues de pierre aux visages sereins.
— Curieux endroit pour un lieu de confession.
L'étrangère à ce lieu fait quelques pas, mesurés, sans jamais tourner le dos à Sœur Maery. Ses pas résonnent dans l’immensité de la cathédrale, accentuant encore la démesure du lieu.
— De l’extérieur, votre église est… modeste. Ici, elle est immense. Soigneusement entretenue. Aimée.
Un constat. Pas une accusation.
Son regard revient vers la nonne, s’attardant un instant sur le sourire offert, trop doux pour être entièrement honnête.
— La Dame de la fertilité. murmure Katarina. Voilà un titre qui attire forcément beaucoup de fidèles… et de curiosités.
Elle s’arrête à bonne distance, laissant volontairement un espace vide entre elles. Ni menace, ni soumission.
— Je ne suis pas venue prier. Ni me confesser.
Elle incline légèrement la tête sans quitter son interlocutrice du regard, juste assez pour rester polie.
— Je suis venue comprendre.
Ses yeux glissent de nouveau sur les statues, notant l’absence troublante de toute iconographie démoniaque, la pureté presque excessive de l’ensemble.
— Comprendre pourquoi tant de gens entrent ici… et pourquoi si peu en ressortent.
Le silence retombe un instant. Katarina ne le rompt pas immédiatement. Elle observe la réaction de Maery, la moindre inflexion de posture, la respiration, les micro-gestes.
— Dites-moi, ma sœur… reprend-elle enfin.
Sa voix reste égale, mais une pointe d’acier affleure sous la surface.
— Est-ce la Déesse qui choisit ceux qui méritent sa bénédiction…
Elle marque une pause.
— … ou est-ce vous ?
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La démone arpentait déjà les mondes alors que les humains d’ici n’étaient encore que des singes, elle n’avait donc pas vraiment de soucis à ce faire concernant cet interrogatoire, tout pouvait s’expliquer et elle ne manquait pas de beaux discours totalement véridique pour se justifier :
« Dans la foi, les apparences ne sont pas importantes, l’important c’est le cœur que l’on met dans notre dévotion. Ce lieu était abandonné alors nous avons décider de lui redonner l’amour qu’il méritait même si nous avons du faire quelques changements pour respecter les lieux malgré la différence entre notre culte et celui d’origine. Tous le monde à droit au réconfort de la foi, il y a de nombreux temple d’autre divinité dans la ville pourquoi les habitants d’ici n’aurait pas le droit d’en avoir un.»
Seikusu avait beau être une ville assez cosmopolite, elle était également une ville Japonaise, il y avait donc des lieux de cultes consacrés à plusieurs religions ainsi que des temples dédiés à divers dieu du panthéon Shinto. C’était bien là l’avantage des peuples polythéistes, Nannaka n’avait aucun mal à rejoindre leur panthéon comme une déesse supplémentaire.
Sœur Maery écoutait tranquillement ce que l’autre femme disait, elle était là pour répondre à toutes ses interrogations comme tout bon religieux s’occupant de son lieu de culte. Après tout, c’était un véritable lieu de culte et elle était une véritable religieuse, la plus proche de la Déesse possible même s’il y avait une autre réalité derrière :
« En effet, comme son nom le laisse entendre, la Déesse est l’une des divinités que l’on vient consulter pour des questions d’ordre intime, et cela touche beaucoup de monde. Prier pour enfin avoir un enfant après de nombreux mois sans réussite, pour se protéger des maladies, pour que la mise au monde se passe bien ou bien au contraire prier pour pouvoir pratiquer l’acte sans risque. Des disparitions ? Il est vrai que parfois nous perdons une mère ou un enfant en couche mais c’est extrêmement rare, cela ne m’est arrivé que deux fois, que la paix soit sur leurs âmes. »
Il était en effet assez fréquent que Soeur Maery serve de sage-femme, rarement lorsqu’elle était sur Terre mais certains mondes possédaient des peuples encore primitifs ou ayant difficilement accès à un endroit où donner la vie de manière saine. C’était bien là le secret pour ne pas paraître louche, répondre honnêtement par la vérité, sa vie avait été si longue qu’elle avait de nombreuses expériences :
« La Déesse parle et nous écoutons, je ne suis qu’une humble servante. J’aide les fidèles comme les profanes voulant des conseils sur des questions relevant de la sphère d’influence de la Dame, sans jugement.»
En tant que Maery, elle pourrait être sanctifié tant sa dévotion est totale, la vierge éternelle vouant sa vie à une déesse lié au sexe, un exemple de dédication. Elle sourit une nouvelle fois à l’autre femme, en la regardant de ses yeux émeraudes au travers de ses lunettes avant de se retourner afin de prendre un récipient sur l’autel et lui proposer des hosties :
« Tenez, des biscuits consacrés, si vous avez un mari ou une femme cela vous fera gagner en performance. Vous en remercierez la Déesse. »
Infusé par la magie de Nannaka, cela donnerait effectivement un boost de libido mais elle n’était pas une simple déesse du sexe, elle l’était de celui qui se voulait primaire et bestial et que l’on assouvissait par pulsion, cela rendait donc également plus brutal. Cela était en quelque sorte un cadeau empoisonné même si les effets étaient stupéfiants, parfait pour les orgies.
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Katarina écoute sans interrompre.
Elle laisse les mots couler, les explications s’empiler, les justifications se déployer avec une aisance trop parfaite pour être improvisée. Son visage demeure impassible, mais son esprit dissèque chaque phrase. Rien n’est faux. Rien n’est entièrement vrai non plus.
Elle observe la manière dont Sœur Maery se déplace dans l’espace, la fluidité presque ritualisée de ses gestes, l’assurance tranquille de quelqu’un qui n’a jamais eu à craindre les conséquences de ses paroles. Les yeux émeraude derrière les lunettes. Le sourire constant. Une façade soigneusement entretenue.
— Vous parlez d’amour et de réconfort. reprend Katarina d’une voix égale lorsque la nonne a terminé.
Elle fait lentement quelques pas sur le côté, modifiant à peine l’angle entre elles, comme si elle cherchait simplement à mieux voir les statues. En réalité, elle teste encore la résonance, les distances, les lignes de fuite.
— De protection. De fertilité. De pulsions encadrées par la foi.
Son regard s’attarde sur l’une des effigies de Nannaka, sur la sérénité figée du visage de pierre.
— Ce sont des choses puissantes. Intimes. Faciles à exploiter… quand on sait comment parler aux gens.
Elle se tourne de nouveau vers Maery, sans agressivité.
— Vous dites écouter la Déesse. Mais ce que je vois ici, ce sont surtout des fidèles qui écoutent beaucoup.
Lorsque la nonne se détourne pour prendre le récipient, Katarina ne bouge pas. Elle observe le geste, la présentation des hosties, l’invitation.
Elle ne tend pas la main.
— Je vous remercie, ma sœur. dit-elle calmement. Mais je n’ai ni mari ni épouse.
Un battement.
— Et ce genre de bénédiction ne fait pas partie de mon chemin.
Il n’y a ni gêne, ni justification excessive. Simple constat. Son éducation ne lui a laissé ni place pour le désir, ni temps pour l’illusion de la tendresse. Ce monde-là lui est étranger et elle n’en éprouve ni manque ni curiosité.
Ses yeux quittent brièvement les hosties pour revenir à Maery.
— Vous semblez très sûre de la bienveillance de votre Déesse. Pourtant, même les divinités les plus clémentes exigent quelque chose en retour.
Elle marque une pause, laissant le silence reprendre sa place.
— Dites-moi… qu’attend-elle réellement de ceux qui franchissent ce seuil ?
Katarina reste immobile, droite, parfaitement ancrée dans le sol de pierre.
— Parce que, de là où je me tiens... murmure-t-elle.
Son regard glisse vers les zones d’ombre entre les colonnes.
— Ce lieu ressemble moins à un sanctuaire qu’à une épreuve.
Elle soutient le regard de la nonne sans défi apparent, mais sans ciller.
— Et je doute que tous ceux qui entrent ici sachent ce qu’ils sont en train d’offrir.